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La maison : le noyau du fruit, l'arbre, l'avenir 20/01/08 11:43

terrain
revue d'ethnologie de l'Europe

> sommaire du numéro

terrain n°9 octobre 1987


Habiter la Maison

La maison : le noyau du fruit, l'arbre, l'avenir


Isac Chiva

TABLE DES MATIÈRES

La maison, microcosme social


Les déséquilibres de la connaissance et de la sauvegarde

TEXTE INTÉGRAL

Tout de l'habitat, de l'architecture d'une société ne se réduit pas à la


maison, pas plus que la famille n'en est toute la matière sociale. Si les études
consacrées à l'architecture vernaculaire, à son analyse, à ses significations et aux
mesures à prendre pour assurer sa sauvegarde peuvent être regroupées à
l'enseigne de la maison, c'est que celle-ci est à la société ce que le noyau est au
fruit et à l'arbre : elle contient ce qui leur permet de se reproduire. Comme le
noyau dans le fruit et la famille dans le tissu social, la maison nous semble être au
cœur et au principe de l'architecture et de l'habitat : la maison est à l'architecture
ce que la famille est à la société, à la fois figure centrale et emblème.

La maison, qui résume à la fois les lieux et les formes de la société, ainsi
que les modes intimes de sa perpétuation, tout comme le noyau qui promet le fruit
et engendre l'arbre, est en outre, par là même, et nous y reviendrons, une
excellente métaphore du patrimoine ethnologique considéré dans ses traits
essentiels.

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Que l'on s'y réfère comme à un objet de connaissance naturel, donné


spontanément, ou comme à un objet construit par l'analyse scientifique,
l'architecture vernaculaire constitue un fait privilégié pour l'ethnologie. Et cet objet
de recherche est à la fois particulièrement fertile et contraignant, en ce qu'il
impose de ne jamais — sauf de façon provisoire — disjoindre le matériel du social
et du mental, ni le « grand » du « petit » selon une heureuse expression de C.
Bromberger [1] .

Sans doute est-ce aux significations multiples qui s'y attachent et à son
omniprésence, que la maison doit — et il en a toujours été ainsi — de susciter des
descriptions et des réflexions fondées sur des dichotomies, des schématisations et
des typologies éclairantes et pertinentes mais souvent en apparence seulement : le
rural opposé à l'urbain, le vernaculaire au savant, le dedans au dehors, le
fonctionnel à l'esthétique, l'architecture sans architectes à l'architecture savante ne
sont que quelques exemples de ces habitudes de pensée qui mêlent l'évident au
relatif. Par là aussi, notre « maison » s'impose comme, sinon « bonne », du moins
« utile à penser ».

C'est que tout s'imbrique dans cet objet et dans ce mot privilégiés : formes
et sens, techniques et usages, beauté et trivialité, passé cristallisé confinant à
l'immuable et projets d'avenir, usage individuel et emprise du collectif, littéralité
et symbolique.

Il n'est guère de branche des sciences de l'homme et de ses sociétés qui n'ait
obligatoirement buté sur ce phénomène et, tentant de constituer la maison en
objet d'analyse, ne l'ait, sous tel de ses aspects, dans l'une ou l'autre de ses
dimensions, pris comme fil rouge pour l'étude des sociétés, des espaces, des
imaginaires.

L'art de construire et la manière d'habiter ont, par leur poids et leur


universalité, conduit les ethnologues en particulier à faire de la maison et de
l'architecture, de l'habitat et de l'habiter, un objet privilégié et un passage obligé —
quand ce n'est un stéréotype — de leurs recherches. Ceux-ci ont-ils, pour autant,
tiré tout le parti que permet la lecture simultanée des innombrables composantes
dont le feuilletage est constitutif de la construction et de l'usage de la plus simple
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dont le feuilletage est constitutif de la construction et de l'usage de la plus simple


des huttes archaïques comme de l'édifice le plus complexe et le plus moderne ?
Quels que soient le milieu culturel auquel la demeure se rattache, son lieu et son
époque d'origine, seule une telle lecture permet d'échapper au piège des catégories
simplificatrices, des systématisations unidimensionnelles, comme des typologies et
des terminologies aux prétentions heuristiques excessives, qui abondent dans la
littérature spécialisée. La difficulté épistémologique est encore accrue du fait de la
complexité des spécimens architecturaux, qui conduit à juste titre Jean Cuisenier à
dire des œuvres architecturales que, de ce fait, « telles qu'elles se donnent à
l'observation, elles défient l'analyse ».

A la variété extraordinaire des formes bâties correspond une non moins


grande diversité de comportements et d'activités. Leur insertion et leur
distribution dans l'espace sont liées à la genèse des paysages agraires comme à
celle des agglomérations — villes et villages —, tout autant qu'aux caractéristiques
et ressources du milieu physique. Il n'est pas étonnant que depuis plus d'un siècle,
historiens, géographes, puis sociologues, psychologues et ethnologues se soient
attachés à en révéler les modèles d'agencement, les genèses probables, les
spécialisations techniques et les mises en réseaux sociaux. La multiplicité des
aspects et la pluralité des échelles ont ainsi favorisé la convergence des points de
vue qui interdit les explications fondées sur des causes uniques et des
déterminismes simples et univoques.

Lieu de l'instant, comme de la durée, de l'enracinement dans le construit


comme de l'agi et du senti, la maison donne à voir d'emblée, à l'instar du langage,
des langues et des messages, à la fois ce que les sociétés humaines ont en
commun, et les innombrables manières qu'ont les individus et les groupes de se
distinguer, de se hiérarchiser, d'exprimer leur identité comme, souvent, leurs
modes de pensée les plus cachés.

La maison, microcosme social


Surtout, mieux que tout autre fait de civilisation, la maison permet de
repérer les liens essentiels, les plus intimes, de la vie sociale. On sait en effet,
depuis le début des sciences sociales, qu'outre les murs et le toit, la maison désigne

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une forme fondamentale d'organisation, présente dans bien des régions de la


France rurale traditionnelle (et de l'Europe), comme autrefois dans la société
aristocratique et auparavant à l'âge du manse, ou, sous des formes voisines,
ailleurs dans le monde [2] . De nombreuses et importantes recherches, qui s'étalent
sur plus de cent ans et qui se sont particulièrement multipliées depuis les années
60, largement sous l'impulsion de P. Bourdieu [3] , ont porté sur la « maison »
paysanne comme institution sociale principalement dans le sud-ouest de la France
(et plus récemment sur les deux versants des Pyrénées [4] ), permettant ainsi de
préciser le modèle — véritablement européen — et ses variantes. Il s'agit d'un
groupe domestique localisé, à filiation indifférenciée, doté d'un patrimoine
matériel (maison, terres, droits sur les biens fonciers collectifs) et symbolique
(nom, prestige, pouvoir), dans lequel s'opère la conjonction intime de la parenté et
de la localité, les deux principes d'organisation qui régissent toutes les sociétés
paysannes. Ce groupe se perpétue grâce à un système successoral - matrimonial
sui generis, à base d'héritier préférentiel. Et c'est dans la maison au sens physique
que s'enracine et dure cette configuration sociale, économique et spatiale, faite
d'hommes, de biens, de droits, d'une réputation et d'un nom : quelle meilleure
illustration du rôle central et des significations multiples de la maison, à la fois
abri, cellule sociale, durée, imaginaire, protection symbolique ?

C'est en cela que la maison exemplifie le patrimoine ethnologique, celui-ci


étant constitué à la fois de biens matériels et immatériels, d'objets, de savoirs et de
virtualités, de systèmes de techniques, de liens sociaux et de signes, ensemble
durable, adaptable, et dont les utilisations à venir sont largement imprévisibles.

Les déséquilibres de la connaissance et de la


sauvegarde
A parcourir la considérable littérature sur le sujet, on est frappé par deux
évidences. La première est celle d'une disparité entre l'abondance, déjà ancienne et
qui ne fait que s'accroître, de travaux concernant l'architecture rurale et agricole, et
la relative pauvreté des études sur l'architecture artisanale, celle des bourgs et des
villes, de l'industrie ancienne. Sans doute ce déséquilibre tient-il à la fois à l'attrait
du pittoresque rural, à la richesse de formes et d'usages de l'architecture des
campagnes et, plus largement, à l'histoire même et à la formation de nos
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campagnes et, plus largement, à l'histoire même et à la formation de nos


disciplines.

Second constat, qui est aussi un regret : les caractères esthétiques, si


souvent invoqués par les chantres des chaumières et les amateurs de vieilles
pierres, n'ont presque pas fait l'objet d'une prise en considération et d'une analyse
systématiques. L'évocation de l'esthétique architecturale paysanne, négligée par
ailleurs par les historiens de l'art, est le plus souvent allusive, son traitement au
mieux approximatif, incident, impressionniste [5] . On peut souhaiter que les
choses changent à cet égard, ce que devrait permettre la richesse des données
fournies par les grandes enquêtes disponibles, qu'il s'agisse de celle du Musée
national des arts et traditions populaires ou de l'Inventaire général des
monuments et richesses artistiques de la France. D'autre part, face à l'abondance
des recherches conduites dans ce domaine et en particulier au caractère
systématique de ces grandes enquêtes, on ne peut que s'étonner de l'absence,
jusqu'à une période récente, d'une politique de conservation de l'architecture
vernaculaire.

Les moyens originaux de conservation de cette architecture que sont les

musées de plein air, présents partout en Europe depuis le début du XXe siècle, sont
restés inconnus en France. Seuls certains parcs régionaux et écomusées (parfois
liés aux premiers), dont la création remonte à moins de vingt ans, ont inclus dans
leur programme la conservation, in situ ou après déplacement, d'édifices civils,
ainsi que certaines actions pratiques en matière d'habitat local [6] . Mais depuis,
écomusées et conservatoires ethnographiques, constructions isolées, villages-
musées, musées locaux installés dans des architectures traditionnelles se sont
multipliés, largement sous l'influence du mouvement associatif [7] .

Les problèmes posés par la protection au titre des Monuments historiques


appliquée à un domaine aussi vaste et éloigné du sens couramment donné au
« monument », ont fait l'objet d'une réflexion systématique à l'occasion du
colloque Prosper Mérimée, en novembre 1983, évoqué à la fin de ce cahier. Une de
ses tables rondes, intitulée « L'architecture rurale : de la connaissance à la
sauvegarde [8] », a permis, en prenant acte de l'entrée d'édifices ruraux dans le
champ de la protection monumentale — événement notable même si le nombre
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champ de la protection monumentale — événement notable même si le nombre


d'édifices et sites construits classés est encore infime —, de faire le tour des
questions posées par une telle intervention : quels critères de sélection utiliser ?
Comment choisir les spécimens à conserver ? Quels dispositifs juridiques,
institutionnels, financiers, mais aussi quels facteurs techniques doivent être réunis
pour qu'une telle protection soit efficace ?

Peu après cette réunion, une autre rencontre visait à jeter un pont entre les
préoccupations conservatrices à l'égard du patrimoine architectural et les
problèmes d'aujourd'hui et de demain que l'habitat pose dans la France rurale, où
les bouleversements sont profonds, rapides et radicaux : l'Association des

ruralistes français a consacré son XIe colloque national (Amiens, 28-30 novembre
1985), aux « Nouveaux modèles, nouveaux usages de l'habitat rural ». Ouverte à
toutes les sciences de l'homme, conformément à la vocation de l'association, la
discussion a permis d'aborder et d'analyser les conditions techniques et
financières, mais aussi législatives et réglementaires, de la protection et de la mise
en valeur d'un espace rural en pleine mutation [9] . Elle a également permis de
relativiser fortement une de ces dichotomies ayant force de lieu commun,
auxquelles nous faisions allusion en commençant : la prise en considération du
monde rural comme un monde en soi, isolé ; car depuis toujours, villes et
campagnes ont entretenu des rapports complexes, notamment en matière
d'architecture, comme d'utilisation et modelage de l'espace, et cela est encore plus
vrai aujourd'hui. Ces questions, et en particulier la ruée actuelle des citadins sur
les résidences rurales, seront nécessairement plus présentes dorénavant dans les
préoccupations des ethnologues, et notamment dans leur dialogue avec les
décideurs.

C'est donc logiquement qu'elles sont abordées dans ce numéro de Terrain,


suite aux orientations de recherche proposées par la direction du Patrimoine du
ministère de la Culture et de la Communication, qui ont suscité depuis 1980 un
ensemble de travaux traitant de l'habitat comme fait social et trait culturel majeur,
à partir de thèmes et de point de vue fort divers : vie familiale, savoir-faire
techniques, cultures en milieu urbain, et, plus particulièrement cette année,
modèles de consommation domestique.

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Un stage de formation organisé par la mission du Patrimoine ethnologique


les 13, 14 et 15 mai 1985 au Centre culturel de l'abbaye de Saint-Riquier, en
Picardie, a permis en outre, sous le titre général d'« Ethnographie de l'espace
rural », d'aborder les rapports entre architecture et espace régional. Une
publication à paraître en rendra prochainement compte [10] . Les principaux textes
qui figurent au sommaire de ce volume, et dont certains sont dus à des
collaborateurs au présent numéro, traitent des principes d'analyse de l'architecture
vernaculaire rurale et proto-industrielle, des techniques utilisées dans sa
construction, des sources documentaires (grandes enquêtes, corpus, inventaires),
des moyens de protection et restauration, ainsi que de la genèse et des
caractéristiques des espaces agraires. Ainsi pourra-t-on considérer ce volume
comme le complément logique de Terrain 9. Certes, dans l'un comme dans l'autre
sommaire, la fabrique sociale et mentale de l'habitat, comme les paysages dans
lesquels il s'inscrit, sont-ils encore trop discrètement évoqués. Mais il nous semble
que le regard ethnologique auquel on a si souvent reproché de se satisfaire en la
matière des seules vieilles pierres et des formes du passé, en sort recentré de façon
satisfaisante.

Bien d'autres initiatives sont le signe de la prégnance et de l'actualité du


sujet. On soulignera, par exemple, que le ministère de l'Équipement et du
Logement vient de lancer un appel d'offres sur « Habitat et sentiment
d'insécurité », dont l'exposé des motifs, se situant dans le prolongement de
nombreux travaux existants sur l'habitat avant tout urbain, rejoint sur bien des
points les préoccupations des ethnologues concernés par les aspects sociaux,
symboliques, affectifs de la maison.

La recherche ethnologique, historique, géographique sur ce témoin humble


mais précieux de la créativité humaine qu'est la maison, s'accompagne d'une prise
de conscience des bouleversements qui en affectent sous nos yeux le paysage. La
contrainte y apparaît de plus en plus comme la compagne de l'imagination
créatrice, l'archaïsme accueille la novation, les moules culturels s'accommodent
d'inventions individuelles. Élargi de la sorte, c'est tout un savoir qui peut et doit
être rationnellement utilisé par tous ceux dont les initiatives visent à sauver, à
conserver, à restaurer, à réutiliser sans fausse honte mais sans trahir leur esprit,
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conserver, à restaurer, à réutiliser sans fausse honte mais sans trahir leur esprit,
les édifices sans splendeur. Le regard doit changer, qui opposait le monument,
œuvre d'art unique, à la maison rurale, à l'atelier artisanal, à l'ancienne fonderie.

On sait désormais mieux comment choisir, parmi les innombrables maisons


et villages semblables, ceux que l'on cherchera à conserver en l'état. Mais on
n'ignore pas non plus que des exigences nouvelles doivent guider une difficile
action de conservation. D'une part, le maintien de l'utilisation active des édifices
populaires que l'on veut protéger est la condition même de leur sauvegarde. Mais
de l'autre, comment refuser dans ce cas, par exemple, aux occupants d'une ferme,
le droit à l'inévitable modernisation des modes de vie et des techniques
d'exploitation, sans que celle-ci ait des effets négatifs majeurs sur l'architecture qui
les abrite ? C'est là où l'imagination de l'avenir doit entrer en jeu conjointement
avec la connaissance du passé : ces formes architecturales ont toujours été sujettes
à des transformations, à des adaptations, que facilitaient, souvent, leurs principes
constructifs. Les contraintes du bâti s'opposent, certes, aux changements
inconsidérés, lorsqu'on ignore la configuration fondamentale de formes et de sens
propre à l'édifice et qui, elle, doit être considérée comme inaltérable.

Déchiffrer les formes fondamentales, les états antérieurs et leur adaptation


aux fonctions successives, les traces anciennes d'utilisation, c'est augmenter les
chances de voir évoluer telle construction pluriséculaire en accord, à la fois, avec
sa vocation architecturale et avec des utilisations, des fonctions et des
significations nouvelles, contemporaines.

NOTES

[1] Christian Bromberger, 1987. « Du grand au petit. Variations des échelles et des objets
d'analyse dans l'histoire récente de l'ethnologie de la France » in I. Chiva et U. Jeggle (éds.).
Ethnologies en miroir. La France et les pays de langue allemande, Paris, Ed. de la Maison des
sciences de l'homme, pp. 67-94.

[2] Cf. nos comptes rendus d'enseignement dans les annuaires de l'EHESS des années 74-75
et 75-76 ainsi que l'« Introduction » à I. Chiva et J. Goy (éds.). Les Baronnies des Pyrénées. I.
Paris, Editions de l' EHESS, 1981. Cf. également ci-après, l'entretien avec Claude Lévi-Strauss et
« La notion de maison » et les chapitres suivants in C. Lévi-Strauss, 1985, Paroles données,
Paris, Plon.

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[3] Cf. Pierre Bourdieu, 1962. « Célibat et condition paysanne », Etudes rurales 5-6, pp. 32-
125. A côté de cette réinvention de la maison comme unité sociale, on citera un autre article du
même, non moins novateur quant à l'analyse de l'imaginaire et du symbolique inscrit dans la
maison-édifice, et qui a fortement influencé les recherches ultérieures dans ce domaine : cf.
Pierre Bourdieu, « La maison kabyle ou le monde renversé » in J. Pouillon et P. Maranda (éds.).
Echanges et communication. Mélanges offerts à Claude Lévi-Strauss, II, La Haye, Paris,
Mouton, 1970, pp. 739-758 (l'article a été écrit en 1963-1964).

[4] Cf. notamment : Los Pireneos, estudios de antropología social e historia. Madrid, Casa de
Velazquez, 1986 (actes bilingues d'un colloque franco-espagnol tenu les 22 et 23 octobre 1981 à
la Casa de Velazquez et dont le thème central a été l'anthropologie et l'histoire de la maison sur
les deux versants des Pyrénées).

[5] A titre de rare exemple, cf. G. H. Rivière, 1970. « Notes sur les caractères esthétiques de la
maison rurale française », Arts et traditions populaires, 4, pp. 331-348. On sait le rôle joué par
G. H. Rivière dans l'étude de l'architecture rurale (cf. notamment l'article de J. Cuisenier, infra)
et dans sa protection, notamment par le biais des écomusées ; dans ce domaine également, son
rôle fut celui d'un pionnier, encore que plus fait d'intuitions que d'analyses rigoureuses.
Matière, ordre, homogénéité, lien avec le paysage, tels sont pour G. H. Rivière les critères de la
beauté de l'architecture rurale.

[6] On trouvera à cet égard un ensemble d'indications intéressantes dans le numéro spécial
« Habitat rural » des Nouvelles brèves des parcs naturels régionaux de mai-août 1981.

[7] Les chiffres exacts manquent. On trouvera des indications intéressantes dans un
document intitulé « Présentation de l'architecture rurale au public » et établi en 1983 par le
ministère de la Culture. Y sont mentionnés, en tout, quatre-vingt-treize édifices ou ensembles
architecturaux ruraux, plus ou moins anciens, rarement protégés au titre de Monuments
historiques, présentés ou accessibles au public dans cinquante-cinq départements. On trouvera
d'autres exemples sous la rubrique « Petits monuments » dans l'« Enquête sur la reconversion
des bâtiments anciens » réalisée par la Section française de l'ICOMOS en 1984.

[8] I. Chiva (sous la direction de) et D. Chevallier. J. Guibal, P. H. Stahl, F. Calame, 1987.
« Table ronde n° 1. L'architecture rurale : de la connaissance à la sauvegarde », in Les
monuments historiques demain, Paris, ministère de la Culture et de la Communication,
direction du Patrimoine, pp. 17-50.

[9] Le dossier des communications demeurées inédites peut être obtenu auprès du secrétariat
général de l'ARF, 51, rue Dareau, 75014 Paris. Une sélection de textes fournira la matière d'une
prochaine livraison de la revue Etudes rurales. Un compte rendu très dense et substantiel du
colloque a été donné par M.-C. Pingaud, 1986. « L'habitat rural », Etudes rurales, 101-102, pp.
317-328.

[10] L'habitat rural dans son espace : connaissance, protection. Paris, Maison des sciences
de l'homme — ministère de la Culture et de la Communication (Collection Ethnologie de la
France, cahier n° 4.) A paraître début 1988.

POUR CITER CET ARTICLE

Référence papier

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Chiva I., 1987, « La maison : le noyau du fruit, l’arbre, l’avenir », Terrain, n° 9, pp. 5-9.

Référence électronique
Isac Chiva, « La maison : le noyau du fruit, l'arbre, l'avenir », Terrain, Numéro 9 - Habiter
la Maison (octobre 1987) , [En ligne], mis en ligne le 19 juillet 2007. URL :
http://terrain.revues.org/document3182.html. Consulté le 20 janvier 2008.

Isac Chiva

Laboratoire d'anthropologie sociale

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