Module 1 Professeur de Yoga

Module 1: Histoire et Philosophie
Certification professeur de yoga Design Elle-louise Burguez

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Bienvenue dans notre programme de certification en yoga
Q ueconnaissances,
vous désiriez travailler comme professeur de yoga, approfondir votre savoir-faire et vos
ou simplement découvrir le yoga de manière complète et approfondie, ce cours est
fait pour vous.
Basé particulièrement sur les principes du yoga Ashtanga Vinyasa (appelé aussi Vinyasa), vous trouverez
dans ce cours, non seulement la joie du mouvement physique, mais aussi une plus ample compréhension
des mondes du mental, de l’émotionnel et du spirituel.
Le yoga propose quelque chose pour tous. Peu importe notre âge, notre condition physique, nos croyances
ou notre situation familiale, nous pouvons en tirer de nombreux bénéfices. Pour certains, le yoga évoque
souplesse et force physique, mais son expression complète implique bien davantage.
Depuis plusieurs millénaires, les principes du yoga nous apprennent qui nous sommes, et où nous allons.
Ils nous apportent confiance et courage, et surtout, la possibilité d’une évolution en toute authenticité.
À travers ce cours, nous allons ensemble explorer divers sujets tels que l’anatomie, la philosophie ou la
respiration. Nous vous proposerons également des explications détaillées des postures physiques clés,
essentielles à toute pratique de yoga du style Vinyasa, ou d’autres styles tels le Hatha ou l’Ashtanga yoga.
Même si ce cours est conçu pour être suivi en toute indépendance, nous conseillons cependant à chaque
participant de maintenir ou d’établir une pratique quotidienne du yoga pendant toute la durée du
programme. Plus vous pratiquerez, mieux vous vous sentirez, et plus il vous sera facile de partager le yoga
avec d’autres ou de l’enseigner. Nous vous encourageons également à visiter le forum associé à ce cours,
il vous permettra de rencontrer d’autres étudiants habitant votre région pour pratiquer ensemble.
Peu importe le chemin qui vous a amené jusqu’ici, nous espérons que ce cours vous apportera les
outils et l’intérêt nécessaires pour approfondir votre cheminement dans cette merveilleuse discipline
qu’est le yoga.
Namasté

Qu’est-ce que le « yoga » ?
Souvent interprété comme étant une religion, une science, une discipline, ou simplement une série de
mouvements physiques, la définition du yoga a beaucoup évolué à travers le temps. Une des significations
en sanskrit du mot « yoga » est « union ». Certaines branches du yoga le considèrent comme l’union du «
Moi Réel » avec le « Suprême » (Dieu, ou la Conscience Universelle).
Quoi qu’il en soit, le yoga est un vrai mode de vie qui nous guide à travers l’union du corps et de l’esprit.
C’est une méthode pour être présent, ici et maintenant, qui nous permet de constater la réalité du moment.
Le yoga se distingue de la religion, car, malgré ses racines hindoues, il n’est pas nécessaire de croire en
une déité particulière pour le pratiquer. Il se distingue également de la philosophie, car il ne peut pas être
appris simplement en lisant un livre : le yoga doit être vécu et pratiqué.
Le célèbre sage Patanjali, dans ses Yoga Sutra, a défini ainsi le yoga en sanskrit : « Yogas Citta Vrtti
Nirodhah ». En français, l’on pourrait traduire la phrase de cette manière : « Le yoga est la maîtrise des
modifications du mental » ou « le yoga est un effort vers la tranquillité ».
En suivant cette définition, bien des activités peuvent être considérées comme du yoga, du moment que
ces activités permettent à une personne de cheminer vers la tranquillité et vers la paix de l’instant présent.
Par exemple, une personne trouvera le calme et la sérénité en faisant une promenade, une autre en
chantant, une autre en faisant de la poterie, et bien d’autres activités encore. À la fin, en trouvant pour
chacun notre « yoga » personnel, le corps devient de moins en moins important, et nous nous rapprochons
peu à peu de qui nous sommes vraiment.
Écrivez en une ou deux phrases, ce que le yoga représente pour vous. (Pour faire les exercices, téléchargez les
PDFs qui se trouvent dans le chapitre 2 de la formation).

Qui sommes-nous, vraiment ?
Si nous nous posons la question « qui suis-je ? », nous répondrons probablement ainsi :
« je suis un homme », « je suis blonde », « je suis architecte », « je suis française », etc. Ces
réponses ne sont que des aspects superficiels de notre être, et ne représentent pas qui nous
sommes véritablement. Si, par exemple, nous perdons l’usage de nos jambes, nous nous teignons
les cheveux, ou changeons de métier… nous transformons-nous en quelqu’un d’autre ?
De même, nous ne sommes pas simplement notre mental, car nos émotions, nos idées et nos
pensées sont constamment en train d’évoluer, et pourtant, nous restons toujours nous-mêmes.
Nous pouvons donc dire que le « moi réel » est autre chose que notre physique ou notre mental. On
retrouve ici l’idée de l’Atman, concept présent dans l’hindouisme, ou encore le jaïnisme. L’Atman
peut être compris comme étant l’âme, l’énergie, ou le « soi » personnel que nous cherchons tous à
réaliser pour atteindre la libération.
Nos Atmans personnels se retrouvent ainsi liés grâce à Brahman, la conscience universelle ou vibration
cosmique, qui est parfois appelée « Dieu » ou la présence spirituelle ultime. Brahman est donc l’Atman
collectif, et nous pouvons imaginer que Brahman est ce qui nous assemble tous, en reliant nos Atmans
:
Brahman
A
A
A
A Atman
A
A
A
ne autre façon d’y penser et de vous en souvenir est de vous imaginer en train de préparer un
U gâteau. Au départ, vous allez rassembler des ingrédients bien distincts : par exemple, du beurre, de
la farine, des œufs, du sucre… Mais une fois le gâteau cuit, vous ne pouvez plus distinguer les ingrédients
; chacun est toujours bien présent, contribuant au tout, mais sans jamais pouvoir être séparé des autres.
Ainsi, tous nos Atmans s’assemblent dans le Brahman universel.
Patanjali nous apprend que si nous calmons à la fois le corps et le mental, nous pouvons apercevoir le «
moi réel » ou Atman. Il est toujours présent à l’intérieur de nous, personne ne peut nous le prendre et à
travers le yoga, nous pouvons nous en rapprocher.

Décrivez en quelques phrases comment vous vous identifiez :
Qui êtes-vous, et quelle est votre compréhension de VOTRE Atman ?
D’où vient le yoga ?

Le yoga est apparu en Inde il y a des milliers d’années. Nul ne pourrait préciser une date exacte,
mais il est généralement admis que le yoga a commencé à prendre forme il y a presque 4000 ans,
coïncidant avec l’ère des Védas, le collectif original d’hymnes sacrés brahmaniques.
Environ 1000 ans avant Jésus Christ, ces anciens textes védiques commencent à évoluer, et l’on
retrouve progressivement les textes Brâhmana, Aranyaka et Upanishad, amenant à chaque fois une
nature plus philosophique. La première apparition du mot « yoga » dans le sens moderne, se trouve
dans le Kata Upanishad, écrit probablement 500 ans avant Jésus- Christ.
Environ 400 ans avant notre ère, apparaissent les Yoga Sutras de Patanjali, un recueil de phrases
brèves inspiré par les textes védiques. Patanjali est souvent considéré comme le père de la
philosophie du yoga, et ses 195 sutras (ou aphorismes) tissent ensemble les huit branches du yoga
et forment ce que l’on appelle Ashtanga (Asha = huit ; Anga = membres ou branches).

Les Yoga Sutras de Patanjali définissent en moins de 200 phrases plutôt brèves, la science entière du
yoga, y compris son but, les obstacles qui peuvent gêner notre cheminement, et comment les surmonter.
Les Sutras forment la base du yoga Ashtanga, également appelé Raja Yoga ou Yoga Royal.
Les huit membres de l’Ashtanga sont les suivants :
 Yamas
 Niyamas
 Asanas
 Pranayama
 Pratyahara
 Dharana
 Dhyana
 Samadhi
Ensemble, ces huit membres représentent notre progression sur le chemin du yoga.
Les quatre premiers membres nous préparent pour les quatre suivants, dans le sens où les quatre
premiers sont focalisés sur ce qui est externe, alors que les quatre derniers s’intéressent à ce qui est
interne. Les cinq premiers membres sont des concepts que l’on peut trouver régulièrement dans un cours
de yoga moderne ; les trois derniers, plus rarement.
Tous les huit sont aussi importants les uns que les autres, et tous sont interdépendants.

Prenons-les maintenant un par un :
Les yamas sont des suggestions morales qui nous indiquent comment vivre. Nous pouvons en
compter cinq :
Ahimsa – la non-violence et l’amour pour soi, pour les autres, pour notre environnement.
Satya – la véracité et la sincérité, l’honnêteté envers notre propre nature humaine.
Asteya – le non-vol, ne pas garder pour soi ce qui manque aux autres, ne pas voler du temps ou des
idées à d’autres personnes
Brahmacharya – le contrôle et la modération, y compris la modération sexuelle, la modération dans
la façon de s’exprimer et la modération dans nos attitudes.
Aparigraha – la non-possession. Faire attention à l’excès, aux choses dont nous n’avons pas
véritablement besoin. Faire également attention au concept de la loi de l’attraction qui proclame que
l’Univers nous apportera tout ce dont nous avons besoin.
Les niyamas sont les contraintes que l’on s’impose. Si les yamas représentent notre relation avec le
monde, les niyamas représentent notre relation avec nous-mêmes. Les yamas et niyamas ensemble
sont souvent comparés aux dix commandements. Les cinq niyamas sont :
Saucha – La pureté et la propreté, à la fois externe et interne, y compris la pureté de pensées
positives et d’actions immaculées.
Santosa – Le contentement et le sentiment de gratitude, même si nous n’avons pas grand-chose en
notre possession. Être en paix avec ce que l’on a.
Tapas – La force de l’âme, où toute expérience douloureuse est une opportunité pour lâcher prise,
peut-être à travers la pratique d’asanas (les postures physiques).
Svadhyaya – L’étude de soi et la récitation des mantras. Si nous nous connaissons véritablement,
nous pouvons alors véritablement connaître les autres.
Isvarapranidhana – Le dévouement à quelque chose de plus grand que nous. La croyance, acquise
à travers la méditation et la foi, que quelque chose de plus grand existe.

Asana(s) : Pranayama :
Les postures corporelles. Les Le contrôle du souffle. Le
asanas représentent sûrement la pranayama peut également être
branche la plus connue du yoga considéré comme le fil qui relie le
dans le monde occidental, car corps et le mental : si le cerveau
nous imaginons souvent des est agité, nos respirations
postures souples et des deviennent souvent plus courtes
mouvements gracieux lorsque et agitées. Il est donc bénéfique
nous pensons au yoga. de calmer notre souffle et de
Cependant, le mot asana est laisser ainsi respirer notre esprit.
traduit généralement par « la Le mot pranayama est composé
façon de s’asseoir ». Ainsi, il de prana, l’énergie vitale, et
n’est pas nécessaire d’être d’ayama, la prolongation. Ainsi,
souple, fort, ou capable de faire le concept de pranayama
des choses extraordinaires pour suggère qu’en prolongeant notre
pratiquer les asanas. Patanjali souffle, nous contrôlons
parle dans ses sutras d’une davantage notre énergie de vie.
posture sûre et confortable, qui (À noter que le pranayama sera
pourrait être assise, mais aussi exploré plus en détail dans le
couchée ou debout, et nous troisième module de ce cours.)
permettrait de rester immobiles
pendant une période de temps
assez longue. Patanjali propose
la stabilité du corps physique
pour éviter les modifications du
mental.
Pratyahara :
L’abstraction des sens. Pendant
la pratique des postures
physiques, le pratyahara permet
la concentration en focalisant le
regard, et en ignorant les sons et
les stimulations autour de nous.
Le pratyahara nous permet de
nous détacher de manière
temporaire du monde qui nous
entoure, et de rentrer en contact
plus étroit avec nous-mêmes.

Pendant quelques minutes, entraînez-vous à vous soustraire à un ou plusieurs de vos sens à la fois.
Par exemple, pour éliminer la vue, asseyez-vous quelque part de calme et fermez les yeux. Maintenant
faites attention à vos autres sens – quels sont les sons que vous entendez autour de vous ?
Quelles sensations vous apportent l’air et le sol ? Ressentez-vous autre chose ? Progressivement, éliminez
les autres sens afin de vous concentrer simplement sur l’idée de « Je suis ici et maintenant ».

Dharana :
La concentration ou fixation de la pensée sur un seul élément. Dans un cours de yoga, nous utilisons
souvent le souffle comme support, mais nous pouvons aussi nous concentrer sur une belle image, sur la
sensation de l’herbe sous nos pieds, sur un son, ou sur n’importe quel élément qui nous inspire. Dans
l’expérience du dharana, il n’y a ni jugement, ni comparaison, mais simplement le témoignage et la
contemplation d’une seule chose.
Dhyana :
Une étape plus loin que le dharana, le dhyana est la méditation profonde. Dans cette étape, il n’est même
plus nécessaire de fixer ses pensées sur un objet. Le mental est dans un état de paix profonde. Avant-
dernier des huit membres, le dhyana représente la dernière étape avant le samadhi, l’union ultime et le but
du yoga.
Samadhi :
L’union avec le divin, la liberté et la paix. Dans cette étape, le pratiquant atteint un état d’éveil. Il n’y a plus
d’ego, mais simplement une conscience universelle où seules la paix et la liberté sont présentes. L’étape
samadhi défie tout descriptif : la réalité absolue est réalisée.
Ces huit membres ou branches du yoga Ashtanga sont tous importants et permettent, en les
abordant un à un, d’effectuer une progression dans le cheminement du yoga. Nous commençons tout
d’abord par examiner nos interactions avec la société (yamas), nous disciplinons ensuite notre esprit
et notre corps (niyamas et asanas).
Le pranayama nous aide à passer du physique au mental par la prolongation du souffle. Les
pratyahara et dharana disciplinent le mental. Dhyana représente l’avant-dernière étape pour atteindre
la compréhension, puis nous arrivons à l’union ultime avec le divin, ou samadhi.

Les Koshas ou les cinq fourreaux de l’être
Dans la philosophie du yoga, les Koshas, aussi appelés Panchakoshas, correspondent aux cinq fourreaux
ou enveloppes positionnés autour de l’âme (l’Atman). En sanskrit, pancha veut dire « cinq » et kosha veut
dire « fourreau ». Comme ils recouvrent l’Atman, les koshas peuvent aussi être considérés comme des
obstacles qui obstruent la nature réelle de l’âme.
Le yoga augmente la connaissance et la compréhension des koshas, le but étant de faire un voyage
intérieur à travers ces cinq niveaux pour découvrir la nature de l’Atman personnel et trouver la relation avec
le Brahman universel. Chacun des cinq koshas a sa propre façon de se lier à l’âme, et ils interagissent
ensemble pour former un tout.
Les cinq niveaux, du superficiel au plus profond, sont :
 Annamanyakosha
 Pranamayakosha
 Manomayakosha
 Vijnanamayakosha
 Anandamayakosha

Vous remarquerez que les cinq contiennent le mot « maya kosha » à la fin. Ici, maya se réfère à l’illusion, «
maya kosha » correspond donc aux enveloppes d’illusion qui masquent l’Atman.
Prenons-les un par un :
Corps physique ou grossier, et cinquième enveloppe de l’Atman. Le corps visible, fait de chair, d’os,
de sang, etc. que nous nourrissons avec de l’eau, de l’air, de la nourriture, et ou que nous
réchauffons et refroidissons si cela est nécessaire. Sa fonction est de nous maintenir en vie. La
pratique des asanas est principalement à travers le annamayakosha
Corps énergétique d’où nous tirons notre vitalité et notre subsistance. Ce kosha fait circuler le prana,
cette énergie vitale qui anime à la fois le corps et l’esprit à travers les systèmes lymphatiques et
nerveux. Il est composé de cinq pranas, ou cinq souffles vitaux (prana, apana, udana, samana,
vyana), ainsi que de cinq organes d’action (la bouche, la main, le pied, l’organe génital et l’anus). Le
pranayama, c’est-à-dire le contrôle du souffle, est effectué à travers le pranamayakosha.
Corps mental, ou corps psychologique, qui gouverne nos émotions, nos comportements et nos
perceptions du monde extérieur. Il reconnaît, par exemple, si quelque chose est froid, s’il fait sombre,
ou si une musique est trop forte. C’est aussi dans le manomayakosha que l’identité du « Moi » est
formée. Il est composé des cinq organes des sens (les yeux, les oreilles, la langue, le nez, et la
peau). Il peut être travaillé à travers l’abstraction de ces sens.
Corps sage, ou corps de sagesse, qui gouverne l’intellect et la logique, le raisonnement ainsi que le
jugement. Le nom vient du mot jnana, qui veut dire le savoir. C’est la partie de l’intellect qui répond à
nos valeurs et à nos croyances. Vijnanamayakosha est la partie du mental qui peut atteindre le stade
d’éveil. Il peut être travaillé à travers la lecture de textes sacrés.

Corps absolu, ou corps de béatitude suprême. Le plus subtil des cinq koshas, il prend ses racines
dans l’amour, la foi et l’intuition. Il peut reconnaître des souvenirs de vies antérieures. Il peut
également être considéré comme le début de l’ignorance, car il sert de première enveloppe à l’Atman.
C’est aussi de lui que nous tirons certaines tendances ou certaines attitudes qui affectent notre
comportement. Il est en général perçu par des courts moments d’unité avec la conscience
universelle, lorsque nous parvenons à amener notre conscience au-delà du monde matériel.
Anandamayakosha peut être travaillé par la méditation.
Il est important de reconnaître qu’en pratiquant le yoga, nous

œuvrons sur les cinq enveloppes ou fourreaux. Nous travaillons
annamayakosha (le corps physique) à travers les asanas et une
alimentation correcte ; pranamayakosha (corps énergétique) à
travers le pranayama ou le contrôle du souffle ; manomayakosha
(corps mental) à travers le pratyahara ou l’abstraction des sens ;
vijnanamayakosha (corps sage) à travers le dharana ou la
concentration ; et anandamayakosha (corps de béatitude
suprême) à travers le dhyana ou la méditation profonde. Ainsi, le
yoga nous offre l’opportunité d’intégrer de manière complète le
corps et l’esprit.
À noter également qu’aucun des cinq koshas, ni même la somme

des cinq, ne représente qui nous sommes véritablement. En fin
de compte, notre « Moi » ou Atman est au-delà même de ces
cinq fourreaux.

Faites une liste d’aspects de votre vie qui pourraient correspondre à vos cinq enveloppes.
Par exemple, vous pouvez citer une expérience physique que vous avez eue, liée à l’annamayakosha.
Vous pouvez ensuite noter une situation où vous étiez - peut-être sans le savoir en contact avec votre
pranamayakosha énergétique.
Quelles sont les émotions ou attitudes que vous vivez à travers votre manomayakosha ?
Notez les valeurs ou croyances gouvernées par votre vijnanamayakosha. Enfin, avez-vous l’impression
d’être déjà entré en contact avec votre anandamayakosha ?
Si oui, qu’avez-vous ressenti ?
Le corps énergétique mérite maintenant une plus ample exploration. Nous verrons notamment
comment le prana circule dans le pranamayakosha, grâce aux nadis et aux chakras.
Les nadis sont les canaux énergétiques qui permettent à la force de circuler - un peu comme de
l’électricité - à travers le corps. Les chakras sont les jonctions de ces canaux. On pourrait d’ailleurs
visualiser les nadis comme étant des routes véhiculées, et les chakras les rondpoints principaux par
où passent ces routes. Tout ce que nous faisons dans le yoga sert à encourager la circulation libre de
prana à travers les nadis.

Faites un dessin d’une série de routes connectées par des jonctions.
Indiquez les routes par « nadi » et les jonctions par « chakra » pour mieux vous aider à visualiser leur
interaction.

Les nadis sont donc des canaux d’énergie dans notre corps énergétique. Ils peuvent être comparés
aux méridiens en acupuncture. Nous avons 72 000 nadis dans le corps, et trois d’entre eux sont
particulièrement importants par la force qu’ils véhiculent.
Représente une force féminine Représente une force Représente une force que nous
et douce. Ida représente aussi masculine, plus forte et plus pourrions qualifier de neutre.
la force lunaire, l’énergie du active. Susumna signifie « la voie
matin, le côté droit du cerveau psychique centrale ».
Pingala représente également
(et donc, le côté gauche du
la force du soleil, du soir, le Elle part de la base de la
corps physique).
côté gauche du cerveau (et colonne vertébrale et remonte
Ida part du premier chakra à la donc, le côté droit du corps verticalement jusqu’au sommet
base de la colonne vertébrale. physique). du crâne.
À chaque chakra supérieur il Pingala part aussi du premier Le but ultime d’un yogi est la
passe de l’autre côté de la chakra à la base de la colonne libre circulation du prana à
colonne, puis il alterne avec vertébrale, et en alternance travers susumna ; ceci n’arrive
pingala pour finir dans la narine avec Ida, change de côté à que quand ida et pingala sont
gauche. chaque chakra supérieur, pour équilibrés.
finir dans la narine droite.
L’activation d’Ida peut faciliter
la méditation en concentrant le L’activation de pingala peut
souffle dans la narine gauche. faciliter les activités physiques
et les débats, en concentrant le
souffle dans la narine droite.

On peut dire que le cheminement
du yoga - et particulièrement du
yoga hatha - est d’équilibrer les
nadis ida et pingala, et ce faisant,
d’équilibrer un tout :
le soleil et la lune, le féminin et le
masculin, le côté gauche et le côté
droit, l’actif et le repos, la souplesse
et la force. Cet équilibre permet au
prana d’entrer dans le canal
susumna.
Pendant une minute, bloquez soit la narine gauche, soit la droite et respirez profondément à travers la
narine libre.
Respirez ensuite à travers les deux narines et notez votre ressenti.
Êtes-vous plus détendu ou plus actif ? Remarquez-vous une différence ?
Répétez l’exercice à travers l’autre narine et notez les changements s’il y en a.

Kundalini
Une fois ida et pingala équilibrés, et le canal susumna animé

par le prana, l’énergie qu’on appelle kundalini se réveille.
Cette énergie peut être visualisée comme un serpent enroulé
sur lui-même à la base de la colonne vertébrale, qui lorsqu’elle
se réveille, remonte la colonne le long de susumna et arrive
au sommet du crâne, amenant un éveil spirituel et une plus
haute conscience de soi. Ainsi, toute identification avec le
corps et avec le monde matériel est éliminée.

Chakras
Les sept chakras principaux remontent le long de la colonne vertébrale (il en existe aussi d’autres, moins
importants à travers le corps). Il faut aussi noter que comme les nadis et la kundalini, les chakras ne font
pas partie du corps physique, mais plutôt du pranamayakosha, le corps énergétique.
La signification du mot « chakra » est roue, ou disque tournant sur lui-même. Les chakras, rondpoints ou
centres énergétiques, ont un impact sur nos corps physiques, mentaux, émotionnels et spirituels, et donc,
sur notre Atman. À travers la pratique du yoga, nous pouvons chercher à les débloquer et à les équilibrer.
Les trois chakras inférieurs sont liés à la matière, au corps et au mental, mais plus nous remontons le long
de la colonne vertébrale, plus les chakras deviennent spirituels et intuitifs. Au milieu des sept chakras se
trouve le chakra du cœur, qui fait le lien entre les chakras inférieurs et supérieurs.
Chaque chakra gouverne certaines parties du corps physique, et chacun d’eux peut être bloqué ou
déséquilibré à travers les expériences difficiles que nous pouvons rencontrer, par exemple une blessure
physique ou émotionnelle, mais également par nos choix de vie. Par exemple, si nous passons toutes nos
journées assis à regarder la télévision sans jamais interagir avec d’autres ou avec la nature, nous pouvons
déséquilibrer notre chakra de base.
Notez qu’en plus des parties du corps, les chakras sont aussi associés à certains sens, couleurs, mantras
ou mots-clés, à des cristaux, des huiles essentielles, et bien d’autres éléments.

En commençant en bas de la colonne vertébrale, les
sept chakras majeurs sont :
Chakra de base, situé au niveau du périnée chez l’homme et de l’utérus chez la femme.
Souvent représenté par la couleur rouge ou par un lotus composé de quatre pétales. Il est associé à
l’élément terre, au corps physique et surtout à la partie basse du corps comme les jambes, l’anus et
le bas du dos. Il est aussi associé au sens de l’odorat, au mantra « Lam » et aux mots-clés tels que «
survie », « stabilité » ou « sûreté ». Muladhara peut être équilibré en pratiquant des postures de yoga
telles que tadasana (posture de la montagne), en entrant en contact avec la nature (par exemple, en
marchant pieds nus dans l’herbe), en portant du rouge, en s’occupant d’un jardin, en respirant l’odeur
des fleurs, en faisant de la poterie, etc. Une phrase affirmative pour ce chakra serait : « Je suis
soutenu par l’Univers. J’aime mon corps et tout va bien dans mon monde. Je suis en sécurité. »
Chakra sacral ou sexuel, situé au niveau du coccyx. Souvent représenté par la couleur orange ou par
un lotus composé de six pétales. Il est associé à l’élément eau, au corps éthérique et surtout aux
organes sexuels, aux reins et à la vessie, ainsi qu’au système lymphatique. Il est également relié au
sens du goût, à la reproduction et à la créativité, ainsi qu’au mantra « Vam » et aux mots-clés tels
que « plaisir », « changement », « émotions », ou encore « finances ». Svadisthana peut être
équilibré en pratiquant des postures de yoga telles que baddha konasana (posture de l’angle serré
ou posture du papillon), en prenant un bain ou en écoutant l’eau vive d’un ruisseau, en portant de
l’orange et en mangeant des fruits ou des légumes oranges, en faisant de la natation ou de la danse,
en créant quelque chose (par exemple un gâteau, un dessin ou une sculpture). Une phrase
affirmative pour ce chakra serait : « J’accepte ma sexualité. Je suis équilibré et en bonne santé.
J’accepte de recevoir du plaisir dans ma vie. »

Chakra du plexus solaire, situé au-dessus du nombril dans le « V » inverse formé par la cage
thoracique. Souvent représenté par la couleur jaune ou par un lotus composé de dix pétales, il est
associé à l’élément du feu, au corps astral, au pancréas, à l’estomac, les intestins, le milieu du dos,
ou encore au système nerveux. Il est également associé au sens de la vue, à la confiance, à l’ego, à
la digestion, et aux problèmes émotionnels, ainsi qu’au mantra « Ram » et aux mots-clés tels que «
volonté », « action » ou « énergie ». Manipura peut être équilibré en pratiquant des postures de yoga
telles que navasana (posture du bateau), en faisant des exercices pour les yeux, en allumant un feu
ou des bougies, en portant du jaune ou en mangeant des fruits et légumes jaunes, en pratiquant des
exercices abdominaux, ou en faisant des sessions régulières avec un bon psychothérapeute. Une
phrase affirmative pour ce chakra serait : « Je suis capable de faire tout ce que je souhaite. Je
respecte ce qui est en moi. J’accomplis toute tâche avec facilité et dextérité. Je déclare être en
contrôle de mon pouvoir personnel. »
Chakra du cœur, situé près du sternum à l’avant du corps et entre les omoplates à l’arrière du corps.
Souvent représenté par la couleur verte ou par un lotus composé de douze pétales. Il est associé à
l’élément air, au corps mental supérieur, au système immunitaire, à la circulation, à la peau, aux
problèmes situés en haut du dos, ainsi qu’aux problèmes cardiaques ou pulmonaires. Il est
également associé au sens du toucher, à la compassion, à la gratitude, ainsi qu’au mantra « Yam »
et aux mots clés tels qu’« amour » ou « acceptation. » Anahata peut être équilibré en pratiquant des
postures de yoga telles que garudasana (posture de l’aigle), urdhva dhanurasana (posture du pont)
ou bhujagasana (posture du cobra). Anahata peut également être équilibré en pratiquant le pardon
envers soi et les autres, en passant du temps avec des jeunes enfants, en adoptant un animal de
compagnie, en portant ou en méditant sur du vert, en écrivant tout ce pour quoi nous sommes
reconnaissants, en massant la zone du cœur, en composant ou en lisant de la poésie. Une phrase
affirmative pour ce chakra serait : « J’offre de l’amour et je reçois de l’amour avec facilité. Je mérite
d’être aimé. Je me pardonne, et je pardonne à tous. Je suis Amour. »

Chakra de la gorge. Souvent représenté par la couleur bleue ou par un lotus composé de seize
pétales, il est associé à l’éther, au corps spirituel, au cou, aux dents, à la thyroïde, aux rhumes, à la
toux et aux épaules. Il est également associé au sens de l’ouïe, à la communication, à l’expression,
ainsi qu’au mantra « Ham » et aux mots-clés tels qu’« intuition » ou « discipline ». Vishuddha peut
être équilibré en pratiquant des postures de yoga telles que halasana (posture de la charrue) ou
salambha sarvangasana (posture de la chandelle). Il peut également être équilibré en faisant du
chant, en se couchant par terre et en observant calmement un ciel bleu, en se nettoyant la langue, en
écrivant dans un journal, en portant du bleu et en passant du temps seul pour mieux se connaître.
Une phrase affirmative pour ce chakra serait : « J’exprime ma vérité et mes sentiments de façon
claire et honnête. Mes pensées et mes opinions ont de la valeur. Je me permets d’être quelqu’un de
créatif. »
Chakra du troisième œil, situé au centre du front légèrement au-dessus des sourcils. C’est aussi ici
que se terminent les nadis ida et pingala. Souvent représenté par la couleur indigo, ou par un lotus
composé de deux pétales, il n’est associé à aucun élément, mais à l’âme, aux yeux, aux oreilles, aux
sinus et au système nerveux. Il est associé à la clairvoyance, et à la spiritualité, ainsi qu’au mantra «
Om » et au mot-clé « imagination ». Ajna peut être équilibré en alternant la respiration dans chaque
narine, en faisant des exercices de mémoire, en portant de l’indigo, en faisant de la méditation, en
contemplant des illusions optiques, en écoutant de la musique classique, et en remarquant
activement la beauté qui nous entoure. Une phrase affirmative pour ce chakra serait : « Mon intuition
est forte et je lui fais confiance. Je vois les choses clairement. J’ai foi en ma sagesse éternelle. »

Sahasrara:
Chakra du sommet, situé au sommet du crâne. Aussi appelé « chakra couronne », c’est ici que se termine
le nadi susumna. Souvent représenté par la couleur violette et par un lotus composé de mille pétales, il est
associé au cerveau et au système musculo-squelettique. Un déséquilibre peut entraîner des psychoses,
des maux de tête ou migraines, des pertes de mémoire, de la fatigue ou une dépression. Également
associé au corps nirvanique, son mantra est le son du silence. Ses mots-clés seraient « sagesse » ou «
connaissance. » Sahasrara peut être équilibré en pratiquant la posture sirsasana (posture d’équilibre sur la
tête et les avant-bras). Il peut également être équilibré en étudiant les religions et philosophies du monde,
en portant du violet, en faisant du Tai Chi, en s’asseyant dans un endroit très calme pour écouter le silence
(par exemple une église), ou en brûlant de l’encens. Une phrase affirmative pour ce chakra serait : « Je
suis guidé par ma propre sagesse intérieure. Je suis un être divin dans un corps physique. Tous ceux que
je rencontre ont quelque chose à m’enseigner. Toutes mes expériences m’apportent quelque chose de
bénéfique. J’ai confiance dans la vie. »
Écrivez les phrases affirmatives pour les sept chakras sur des papiers ou des autocollants que pouvez
ensuite placer dans domicile. À chaque fois que vous voyez une de ces phrases, répétez-la à haute voix
avec conviction.

Vous avez peut-être remarqués qu’ensemble, les trois nadis principaux et les sept chakras majeurs
forment l’image d’un caducée :
On peut imaginer une progression à travers le yoga : d’abord, purification des nadis ida et pingala, ensuite
prise de conscience et rééquilibration des chakras, éveil du nadi susumna permettant la libre circulation du
prana, et finalement réveil de la kundalini, conduisant à l’éveil spirituel et à une plus haute conscience de
soi.


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Module 1: Histoire et Philosophie

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D’où vient le yoga ?

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Il est important de reconnaître qu’en pratiquant le yoga, nous

À noter également qu’aucun des cinq koshas, ni même la somme

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Une fois ida et pingala équilibrés, et le canal susumna animé

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