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C’est le droit pour toute personne d’agir en justice (article 1 du nouveau code de
la procédure civile) « ne peuvent ester en justice que ceux qui ont qualité, capacité et
intérêt pour faire valoir leur droit. » Ce droit a un caractère légal car il est garantit
par la loi, mais il est aussi facultatif en ce qu’une personne n’est pas forcée d’agir en
justice. L’action en justice constitue l’acte de procédure qui exprime la décision de
passer de la faculté d’agir à la volonté d’engager une instance précise et déterminée.
C’est pourquoi le plaideur devra accomplir certaines conditions pour intenter une
action en justice au moyen d’une demande.
Précisons qu’à l’appui de ses demandes, il peut y avoir un abus de droit d’ester en
justice, il s’agira alors d’une faute génératrice qui donnera lieu à des dommages et
intérêts, si cet abus de droit constitue un acte de malice ou une erreur grossière
équipollente au dol (article 5 du code de procédure civile) « tout plaideur est tenu
d’agir de bonne foi » (c’est le cas du créancier qui pour une créance minime saisit
des immeubles très importants de son débiteur.)
I- L’intérêt :
Pour exercer valablement une action en justice, il faut avoir un intérêt à agir car
à défaut : « pas d’intérêt, pas d’action ». En effet celui qui agit en justice doit
justifier que l’action qu’il exerce est susceptible de lui procurer un avantage.
Il est nécessaire que la partie qui agit en justice fasse état d’un intérêt protégé, cet
intérêt juridique peut être pécuniaire (réclamer le paiement d’une créance) ou
morale, si la personne demande en plus du préjudice matériel, la réparation d’un
préjudice qu’il éprouve suite à une atteinte à sa réputation ou aux mœurs.
L’intérêt doit être légitime : le titulaire de l’action doit justifier d’un droit
reconnu par la loi dont il a été lésé. Ainsi la concubine ne peut réclamer la réparation
du préjudice à la suite du décès du concubin, car le concubinage est, au Maroc, une
situation de fait non reconnue par la loi.
La personne qui agit doit prouver qu’elle a subi une atteinte à un droit qui lui est
propre. L’action ne pouvant être effectivement intenté que par le titulaire du droit
allégué. Il n’est pas permit d’agir dans l’intérêt d’autrui pour faire respecter la loi
(nul ne peut plaider par procureur). Cette condition ne soulève d’aucune difficulté
s’agissant des personnes physiques, mais la question revêt à tout autre intérêt
lorsqu’il s’agit d’apprécier ce caractère direct et personnel, dans le cadre des
groupements dotés de la personnalité morale. Il est évident qu’un groupement peut
agir en justice pour la défense de ses intérêts mais cette action sociale se distingue de
l’action individuelle qui appartient à chaque membre du groupement pour défendre
ses intérêts. La question qui se pose est de savoir si le groupement peut se substituer
à l’un de ses membres pour exercer une action individuelle lorsqu’il ya atteinte de
l’intérêt collectif du groupement.
S’agissant des syndicats, la violation des droits de l’un des membres porte
atteinte à l’intérêt de la profession. Ex : Si une personne se livre à l’exercice illégal de
la médecine, elle porte atteinte aux intérêts du corps médical qui ne saurait tolérer
l’usage des voyers de la profession réservées aux titulaires diplômés.
Quant aux associations, elles ne sont pas en mesure de se substituer à leur
adhérent pour défendre les intérêts individuels de ceux-ci.
Ceci s’explique par le fait que les pouvoirs publics ont une certaine méfiance à
l’égard des associations car il est à craindre qu’elle ne s’arroge la fonction de
défenseur de l’ordre et portant atteinte au rôle du ministère public, seul le juge a
l’opportunité de poursuite.
II- La qualité :
C’est le titre juridique en vertu duquel une personne a le pouvoir de figurer dans
une procédure lorsque l’action est intentée par le titulaire du droit lui-même. Ont
qualité pour agir, le titulaire du droit litigieux ainsi que ces héritiers et ayant cause
universel, le mandataire légal ou conventionnel (le premier ministre pour l’état, ou le
trésorier général pour le trésor).
En tout cas, les personnes ayant qualité pour représenter les plaideurs ne peuvent le
faire que dans certaines situations et en respectant certaines conditions.
Le mandat conféré par une personne à une autre en vue d’agir en son nom et
pour son compte est parfaitement licite : c’est un mandat ad litem c ad un mandat de
représentation en vue d’un procès.
La représentation est obligatoire, constitution d’avocat devant certaines
juridictions (cour d’appel, cour suprême) sauf autorisation expresse d’agir en justice
pour soi même accordé par le chef de la juridiction saisi du litige. Il en va de même
devant le TPI en cas de procédure écrite.
A préciser qu’exceptionnellement, la représentation en justice n’est pas admise
lorsque le tribunal ordonne la comparution des personnes des parties : par exemple,
quand il s’agit des mesures d’instructions supposant la présence des parties (expertise).
Ce n’est pas le mandataire mais le représenté qui est partie en procès, ainsi la
notification d’une décision de justice doit être faite à l’adresse du plaideur, plutôt qu’à
celle de son avocat.
III- La capacité :
Pour être recevable, l’action en justice doit être exercée par une personne ayant
la capacité d’agir en justice, on distingue deux types de capacités : la capacité de
jouissance qui est le droit d’agir en justice : en principe toute personne physique ou
morale a ce droit.
Quand à la capacité d’exercice, elle correspond à l’exercice du droit d’agir en justice de
sorte que les personnes qui sont frappées d’incapacité ne peuvent agir que par
l’intermédiaire de leur représentant légal.
C’est l’acte par lequel une personne saisit un tribunal d’une prétention.
Le juge saisi doit examiner la demande et statuer sur les demandes des parties,
mais il ne peut jamais accorder plus que ce qui a été demandé.
Le juge doit statuer utra petita c a d à répondre à tous les points soulevés par la
demande et ne pas accorder plus de ce qui est demandé. En effet, il n’a pas à
modifier d’office ni l’objet, ni la cause de ses demandes.
Par ailleurs, pour apprécier la demande, le juge doit donc se placer au moment ou la
demande est introduite, il n’a pas à tenir compte de ce qui a pu modifier les droits
des parties, par ex : les lois nouvelles.
A- La défense au fond :
Le défendeur va s’attaquer au droit du demandeur et soutenir que ce droit n’a
jamais existé ou qu’il est éteint. Par ex : le défendeur poursuivi pour le paiement
d’une dette soutient qu’il a déjà payé.
B- L’exception :
Elle est une demande incidente formée par le défendeur dans le but de
neutraliser la condamnation réclamée à son encontre, soit l’atténuer, soit obtenir la
condamnation du demandeur. Cette demande a pour effet d’élargir la saisie initiale
du tribunal en lui faisant trancher deux demandes distinctes, celle du demandeur
initial et celle reconventionnelle du défendeur.
Sont considérées comme demande reconventionnelle :
-Celles qui servent de défense à l’action principale : le défendeur auquel on réclame
l’exécution d’un droit pourra par voie reconventionnelle demander la nullité ou la
résolution de ce droit parce que l’action s’avère être présente. Cette demande tend le
rejet de la demande principale.
- Les demandes en DI fondées exclusivement sur la demande principale : si le
défendeur estime que l’action qui est introduite contre lui est abusive, il peut former
une demande reconventionnelle en DI à raison du préjudice qu’il subit du fait de
l’action principale (ex : diffamation).
Les demandes reconventionnelles permettent de gagner du temps et de l’argent en
faisant trancher deux procès à la fois et en faisant l’économie d’une autre procédure.
Toutefois les demandes reconventionnelles peuvent constituer un frein et ralentir le
cours de la justice, car d’une part le jugement de la demande principale va être
retardé par l’examen de la demande reconventionnelle, et d’autre part il est à
craindre que ces demandes ne soient utilisées à titre dilatoire pour retarder la
solution du litige.
A- Définition :
Protège les droits réels c’est par exemple le cas de l’action en revendication
sanctionnant le droit de propriété et grâce à laquelle un propriétaire réclame la
restitution d’un bien à titre de propriétaire. Quand aux actions personnelles ; elles
sont destinées à protéger un droit de créance dit aussi personnel, c’est le cas ou le
créancier réclame le paiement d’une somme due par son débiteur.
Action mixte ; mettant en présence un droit réel et un droit personnel ; on les range
dans deux catégories :
-Les actions tendant à obtenir l’exécution d’un acte qui a transféré ou créée un droit
réel immobilier en même temps qu’il a fait naître un droit de créance. Exemple ; une
personne achète un immeuble et agit en délivrance de cet immeuble cette action est
mixte car d’une part le vendeur doit livrer la chose. L’acheteur est donc créancier de
la livraison et à ce titre l’action est personnelle. D’autre part, l’acheteur devenant
propriétaire dès le jour ou l’inscription de l’acte de vente à la conservation foncière
et à ce titre, cette action est réelle.
Les actions qui tendent à l’annulation, la résolution ou la révocation d’un acte
translatif de propriété. C’est le cas du vendeur qui va demander la résolution de la
vente d’un immeuble. Son action est mixte car elle tend à obtenir la résolution du
contrat d’où son caractère personnel et à lui redonner la propriété de l’immeuble
d’où son caractère réel.
B- Intérêt de la distinction :
Si le droit porte sur un meuble, l’action est dite mobilière et s’il porte sur un
immeuble l’action est dite immobilière. Les actions mobilières sont celles qui tendent
à sanctionner un droit de créance.
Les actions pétitoires tendent à faire juger le fond du droit par exemple : le droit
de propriété sur un immeuble. Quant aux actions possessoires, elles tendent à
protéger non pas la propriété mais la possession ou la détention du droit réel
d’immobilier. Exemple : la dénonciation de nouvelles œuvres qui est une action
préventive destinée à faire cesser les travaux effectués par un voisin dont
l’achèvement provoquerait un trouble grave. Cette action est introduite s’il ya une
crainte d’un trouble éventuel.
La réintégrande c’est une action donné à une victime d’une voie de fait accompagnée
ou non d’une violence. Elle sanctionne la dépossession brutale et réprime une
atteinte à l’ordre public.
La procédure est contradictoire en ce sens qu’une partie ne peut pas être jugée
sans avoir été entendue ou appelée. Ce principe consacre la liberté de la défense. Il
s’impose aux parties et au juge, en effet, les parties doivent faire connaître en temps
utile les moyens de fait sur lesquelles elles fondent leur prétention, les éléments de
preuves qu’elles produisent, les moyens de droit qu’elles invoquent afin que chacun
soit à même d’organiser sa défense.
Les règles de notification et autre acte de procédure, veille au respect des échanges
des informations entre parties adverses en vue de faire respecter le principe du
contradictoire. Quant au juge, il ne peut retenir dans sa décision que les moyens et
documents invoquées ou produites par les parties que celles-ci ont été en mesure d’en
débattre contradictoirement.
Les débats sont généralement publics à moins que la loi n’en décide autrement.
C’est une garantie de bonne administration de la justice et cette publicité s’applique
à l’audience et au jugement et elle a pour corollaire la publicité des débats et des
décisions judiciaires notamment par voie de presse. Toutefois dans certains cas, la loi
peut décider que les débats auront lieu à huit clos s’il doit résulter de la publicité une
atteinte à l’intimité de la vie privée ou s’il survient des désordres de nature à
troubler la sérénité de la justice.
En principe, seul les parties introduisent l’instance et ont la liberté d’y mettre fin.
Donc seul les parties déterminent l’objet du litige et le juge ne peut se prononcer que
sur ce qui est demandé, ce sont également les prétentions des parties qui déterminent
l’objet du litige en ce sens, la procédure accusatoire. Toutefois, la procédure civile en
certains points relève du droit public puisqu’elles comportent des règles impératives
relatives à l’organisation et au fonctionnement de la justice. A ce titre, le juge n’a pas
un rôle passif puisqu’il veille au bon déroulement de l’instance, il a le pouvoir
d’impartir des délais et d’ordonner toute mesure d’instruction qu’il juge nécessaire
(inviter les parties à fournir des explications de droit et de fait qu’il estime nécessaire
à la solution du litige.) en ce sens, la procédure est dite inquisitoriale.
Chapitre II : Les actes et les délais de procédure
La notification est directe lorsqu’elle s’opère par l’un des agents de greffe soit à
la partie elle-même soit à son mandataire. Ensuite lorsque la notification par le
greffe est demeurée infructueuse, la partie diligente peut requérir au juge la
notification par voie postale (lettre recommandée avec accusé de réception). Enfin, le
juge peut ordonner de son propre chef, qu’une notification soit effectuée par voie
administrative en l’occurrence par les agents de l’administration (forces publiques).
2- Le destinataire de la notification :
La notification est considérée comme valablement effectuée si la décision de
justice est remise au destinataire en personne, soit à domicile entre les mains de
parents, serviteurs ou toute autre personne habitant avec le destinataire.
A défaut de domicile, la notification sera valablement faite à la résidence secondaire
dans les mêmes conditions.
S’agissant de la computation des délais : si le délai est exprimé en jours, celui de
l’acte, de l’événement ou de la notification qui le fait courir ainsi que celui du jour de
l’échéance ne compte pas.
En effet, on ne compte pas le jour à partir duquel court le délai, de plus tous les
délais sont francs c a d que le jour vers lequel tend le délai ne compte pas (ainsi, un
délai de 8 jours n’expire que le 9ème jour). D’autre part, si le dernier jour est un jour
férié, le délai est prolongé jusqu’au premier jour non férié.
Cette computation du délai s’explique par la volonté du législateur, parfois de tenir
compte du domicile de la personne par rapport au lieu ou doit être accompli l’acte de
procédure.
Ainsi, des délais de distances sont prévus qui s’ajoutent aux délais normaux. Par
exemple si l’intéressé réside à l’étranger, les délais de comparution sont augmentés
de deux mois pour les personnes qui demeurent en Tunisie, en Algérie ou dans un
état d’Europe ; de trois mois pour les personnes qui demeurent dans un autre pays
africain, en Asie ou en Amérique. Enfin de quatre mois pour les personnes qui
demeurent en Océanie.
Etant des règles impératives, les non respect des actes et des délais de procédure
entrainent des sanctions.
Divers sanctions sont prévues en cas de non respect des règles applicables aux
actes et délais de procédure : Déchéance, nullité et amende.
Concernant la déchéance, si l’acte de procédure n’a pas été accompli de façon
régulière dans les délais fixés par la loi, on ne peut plus le refaire valablement.
La nullité s’applique, si on n’a pas observé pour un acte, les formalités imposées par
le législateur, la nullité interviendra à la demande des intéressés.
Enfin, il peut y avoir également des amendes civiles ou des dommages et intérêts
auxquelles les parties ne pourront être condamnées.
La requête doit être obligatoirement écrite mais la demande en justice peut être
également introduite sous forme de déclaration verbale. Toutefois, avec la
réintroduction de la formation collégiale et la généralisation de la procédure écrite
en première instance, c’est également la requête écrite qui prévaut. La requête écrite
est signée par le demandeur ou par son mandataire et doit comporter les noms,
prénoms, qualité et profession domicile ou résidence des parties, ainsi que, le cas
échéant, nom, qualité et domicile du mandataire.
Si l’une ou l’autre des parties est une société, le requérant doit indiquer la
dénomination sociale, la nature de la société et le siège social. L’objet de la demande
doit être énoncé dans la requête, les faits et moyens invoqués, et les pièces dont le
demandeur entend éventuellement se servir doivent être annexées à la demande.
Ces indications ou ces mentions sont pour la plupart impératives et leur non respect
entraine donc l’irrecevabilité de la demande. En outre, le demandeur est tenu de
s’acquitter, lors du dépôt de la requête introductive d’instance, de la cause
judiciaire.
2- L’instruction de la demande :
3- L’audience :
Les causes de suspension sont des événements qui arrêtent le cours de l’instance
momentanément pour la laisser se continuer ensuite quand la cause disparaît. C’est
le juge qui va statuer sur la recevabilité de ces causes, parmi ces événements, on peut
citer le sursis à statuer par exemple à la suite d’une poursuite criminelle (la radiation
en cas de défaut de diligence d’une partie).
a- Le désistement :
b- L’acquiescement :
C- Les jugements :
Il s’agit de toute décision émanant d’une juridiction. Rappelons d’abord que les
jugements sont rendus en audience publique au nom de sa majesté le Roi et à la fin
des débats, on dit l’affaire est mise en délibéré pour une durée déterminée par le juge
ou par la formation collégiale. Ensuite intervient le prononcé du jugement puisqu’il
est assez rare que le jugement soit prononcé sur le champ.
En ce qui concerne les jugements définitifs, ce sont ceux qui statuent sur le fond
du procès en mettant fin à la protestation ou à un incident de procédure : Ils ont
donc une autorité de la chose jugée.
Quand aux jugements ADD, ils ne statuent pas sur le fond du procès c a d ils ne
disent pas encore droit, ce peut être le cas par exemple des jugements provisoires tels
des saisies conservatoires, et l’intérêt de ces jugements étant d’assurer à l’une des
parties une protection qui lui devient nécessaire en raison des lenteurs de la justice.
Les autres jugements ADD ordonnent une mesure d’instruction (expertise,
instruction...) pour permettre au tribunal d’être mieux informé lorsqu’il sera amené
à statuer sur le fond.
Il faut pour cela distinguer les jugements contentieux et les jugements gracieux.
Les jugements contentieux tranchent une contestation qui oppose des adversaires, et
les seconds sont des décisions rendues en l’absence, parfois, de tout litige ou
adversaire. (Le jugement qui prononce un divorce par consentement mutuel.)
On peut également faire la distinction entre les jugements déclaratifs et les
jugements constitutifs : les premiers confirment une situation juridique préexistante.
Par exemple : décision qui sanctionne le titre de créance détenu par le demandeur en
condamnant son adversaire à lui en payer le montant).
Les seconds sont ceux qui créent une situation juridique nouvelle.
Sous la dictée du juge, le greffier rédige l’original du jugement qu’on appelle « la
minute ». Le jugement doit contenir l’indication de la juridiction dont il émane, sa
date, le nom du ou des juges, le nom du ou des juges, le nom du représentant du
ministère public s’il ya lieu, celui du secrétaire greffier, les noms prénoms et
dénomination des parties, leur domicile ou siège social et le nom des avocats, le cas
échéant.
Le jugement va énoncer la décision sous forme de dispositif, c’est la solution du
litige. L’expédition du jugement est demandée par les parties au greffier ; on dit que
les parties « élèvent le jugement ». La première expédition qui est délivrée à la partie
s’appelle « la grosse », elle est revêtue de la formule exécutoire et tout jugement
revêtu de la formule exécutoire constitue un titre exécutoire.
La sanction des règles de forme des jugements sera la nullité, notamment en cas de
violation des règles prescrivant l’indication du nom des juges et l’obligation de
motiver le jugement.
En principe, les jugements produisent leur effet au jour ou la demande est formée
et non pas le jour ou ils sont rendus, en effet ils rétroagissent au jour de la demande
parce qu’ils ne créent pas le droit ils ne font que le constater et à ce titre ils sont donc
déclaratifs de droit.
a- Dessaisissement :
Le premier effet d’un jugement est de dessaisir le juge puisque une fois la
décision rendue, le juge ne peut plus revenir sur cette décision pour la modifier ou y
ajouter quelque chose. Certaines limites ont été néanmoins apportées à ce
dessaisissement. En effet, le juge peut sur requête réparer certaines erreurs
matérielles. Exemple (l’indication d’une adresse fausse pour la notification).
Le juge crée le droit quand il s’agit d’un jugement constitutif, il le renforce dans
les autres cas à plusieurs points de vue. Par exemple : en procurant au demandeur
qui n’avait pas qu’un titre sous seing privé, un titre authentique et il communique
la force exécutoire au droit dont il reconnaît l’existence.
a- Notification du jugement :
Les jugements sont notifiés aux parties elles mêmes et plus particulièrement la
partie contre laquelle la décision . La notification du jugement est
nécessaire accompagnée d’une expédition dûment certifiée conforme à ce jugement.
Elle est transmise et remise comme pour les convocations d’audience (par le greffe
ou par la voie postale). L’agent chargé de l’exécution notifie à la partie condamnée la
décision qu’il est chargé d’exécuter en la mettant en demeure de se libérer sur le
champs ou de faire connaître ses intentions.
Au cas où le débiteur sollicite à un délai, l’agent doit en rendre compte au président
qui l’autorise par ordonnance à saisir conservatoirement les biens du débiteur.
Au cas où le débiteur refuse ou se déclare incapable de le faire, l’agent d’exécution
va utiliser l’une des voies d’exécution prévues par le code de procédure civile.
b- Exécution du jugement :
- L’exécution provisoire :
C’est le TPI qui est compétent pour statuer sur les demandes d’exéquatur et ce quel
que soit le degré de la juridiction étrangère qui a rendue la décision.
Il s’agit de toute décision de justice rendue par les juridictions étrangères qui
peuvent faire l’objet d’une telle demande. L’article 432 du CPC ajoute que les actes
passés à l’étranger devant les officiers et fonctionnaires publiques compétents sont
également susceptibles d’exécution au Maroc après que l’exéquatur lui a été accordé.
Cette demande ne peut en tout cas être formée que par le bénéficiaire de la décision
ou de l’acte étranger. D’un point de vue procédural, la demande d’exéquatur doit
être formée en voie de requête et être accompagnée de documents suivants :
- Expédition authentique de la décision
- L’original de la notification ou de tout autre acte en tenant lieu...
- Un certificat du greffe compétent constatant qu’il n’existe contre la décision ni
opposition, ni appel, ni pourvoi en cassation.
Eventuellement, une traduction complète en langue arabe de pièces énumérées ci-
dessus, certifiées conforme par un traducteur assermenté.
Le TPI devra donc vérifier sur la base des pièces si la décision émane bien d’une
juridiction étrangère régulière.
De même, le TPI devra vérifier la compétence du tribunal émetteur de la décision,
objet de la demande d’exéquatur. Il est également en droit de vérifier si aucune
stipulation de cette décision ne porte atteinte à l’ordre public marocain.
Une fois ces vérifications terminées, le tribunal rend un jugement d’exéquatur en
audience.
Le principe est que la justice est gratuite ce qui signifie concrètement que les
plaideurs n’ont pas à payer le juge.
Néanmoins, le recours aux tribunaux donne lieu à de nombreux frais, ceux-ci sont
mis en partie à la charge du plaideur qui perd son procès à une condamnation aux
dépens.
Les frais de justice comprennent les droits fiscaux, il s’agit du droit de timbre et
d’enregistrement perçus sur les actes de procédure ainsi que sur les actes de justice à
l’occasion du procès.
Les émoluments des offices ministériels, tel l’huissier de justice, les frais occasionnés
par les incidents relatifs à la preuve tels les honoraires d’experts, les honoraires de
consultations et plaidoiries d’avocats...
2- Les dépens :
Les dépens ou les frais de l’une des parties peut mettre à la charge de l’autre et
ne comprennent que les droits fiscaux sur les actes de procédure, les émoluments des
officiers ministériels, les redevances perçues au profit du trésor ...
En revanche, ne sont jamais compris dans les dépens, les honoraires de consultation
et de plaidoiries des avocats.
En principe, c’est la partie perdante qui est condamnée aux dépens, sauf au tribunal
à laisser la totalité ou une fraction des dépens à la charge de l’autre partie par
décision motivée.
3- L’assistance judiciaire :
Elle permet au plaideur qu’il soit demandeur ou défendeur et qui n’a pas de
ressources suffisantes d’exercer ces droits en justice sans avancer aucun frais. Le
concours des avocats est en principe gratuit. L’assistance judiciaire peut être
accordée devant toutes les juridictions du pays aux personnes de nationalité
marocaine que l’insuffisance de leur ressource met dans l’impossibilité d’exercer
leur droit en justice. Les étrangers peuvent également être admis à ce bénéfice à
condition que des conventions judiciaires internationales le prévoient.
D’un point de vue procédural, l’admission à l’assistance judiciaire est prononcée par
des bureaux établis près des juridictions devant lesquels seront portés les litiges
(cour d’appel, TPI).
Le plaideur qui désire bénéficier de l’assistance judiciaire adresse une lettre au
procureur du roi à laquelle il joint une déclaration par laquelle il affirme qu’il est
dans l’impossibilité de faire valoir ses droits en justice en raison de son manque de
moyens.
La demande sera transmise par ce procureur pour y être examiné par un bureau
d’assistance judiciaire qui va accorder cette assistance judicaire lorsqu’il est établi
que la demande est justifiée, dans le cas contraire, la demande sera refusée.
Par la suite, le secrétaire du bureau de l’assistance judiciaire adresse dans les trois
jours de l’admission à l’assistance judiciaire au président de la juridiction
compétente un extrait de la décision accordant l’assistance en y joignant les pièces du
dossier remis au bureau.
Le président invite le bâtonnier à désigner un avocat qui est tenu de prêter
gratuitement son concours à l’assisté.
Lorsque l’assistance judiciaire est accordée, l’assisté est dispensé de toute
consignation aux frais et de tout paiement de taxes puisque ces frais seront avancés
par le trésor. Cependant cette dispense de payer est provisoire. En effet deux
situations sont à distinguer :
- Au cas où l’assisté gagne son procès, la condamnation aux dépens est prononcée
au profit de l’administration des finances qui ont poursuit sur la partie succombant.
- Par contre si l’assisté perd son procès, l’administration fiscale a le droit de
recouvrer les sommes avancées si le plaideur venait ultérieurement à procéder des
ressources.
En dernier lieu, le retrait de l’assistance judiciaire est possible dans les cas suivants :
- S’il survient à l’assisté des ressources suffisantes, lorsqu’il ya transaction entre
les parties intervenues au cours du procès.
- Si l’inaction prolongée de l’assisté laisse présumer qu’il se désintéresse de la
suite de l’instance.
Le retrait peut être demandé soit par le ministère public, soit par le représentant du
ministère des finances soit par la partie adverse.
Le retrait n’est prononcé qu’après que l’intéressé ait été entendu. Lorsque le retrait
prononcé définitivement, l’assisté devra rembourser immédiatement les frais,
honoraires, émoluments et avances dont il a été dispensé.
Titre 3 : Les voies de recours
A- L’opposition :
Il s’agit d’une voie de recours dirigée contre les jugements par défaut c a d contre
les décisions qui n’a donc pas été en mesure de présenter son point de
vue.
La partie défaillante demande donc à la juridiction qui a rendu la décision par
défaut de se rétracter pour cela une opposition sera formée par une requête écrite ou
par voie de déclaration verbale consignée par établi par le greffe du tribunal et
contenant les moyens de l’opposant.
Le délai pour faire opposition est de 10 jours.
B- L’appel :
C’est une voie de recours ordinaire par laquelle la partie qui a succombé devant
le TPI s’adresse à une juridiction supérieure appelée cour d’appel pour obtenir la
réformation de la décision formée par le juge.
Il faut distinguer l’appel principal, qui est formé le premier par l’appelant (le
demandeur) et l’appel incident qui émane du défendeur à l’appel principal.
L’appel est le droit dans tous les cas qui ne sont pas exceptés par la loi, car il est
une garantie d’une bonne administration de la justice qui découle de la règle du double
degré de juridiction. Le délai d’appel en cas d’appel principal est de 30 jours, mais il
peut être ramené à 15 jours pour les ordonnances de référés ou les jugements statuant
sur les actions en faillite. Ces délais abrégés le sont en raison de l’urgence. Le délai
d’appel est triplé en faveur des parties qui n’ont ni domicile ni de résidence au Maroc.
2- Les effets de l’appel :
-Effet suspensif : le délai d’appel et l’appel interjeté dans le délai légal sont
suspensifs sauf si l’exécution provisoire est ordonnée.
-Effet dévolutif : par l’acte d’appel le procès tout entier est porté devant les
juridictions du second degré et tous les points de droit et de fait que le litige comporte
sont soumis à cette juridiction. Les juges d’appel ne peuvent que confirmer ou infirmer
le jugement attaqué, de même, la cour d’appel est essentiellement liée par l’acte d’appel.
En effet, la cour d’appel est saisie du litige tel que celui-ci avait été soumis au premier
juge, ce qui signifie qu’on ne peut la saisir d’une prétention nouvelle et donc à chaque
fois que le but recherché en appel est en contradiction avec celui soulevé en 1ère instance,
la demande sera déclarée irrecevable.
Il est donc illogique de modifier les éléments du débat judiciaire en formulant une
prétention nouvelle. Par exemple ; ne sera pas considéré comme demande nouvelle et
comme prétention nouvelle la demande découlant de la demande originale et tendant
aux mêmes fins ; exemple ; les parties peuvent demander à l’appui de la requête d’appel,
des intérêts, des loyers et autres accessoires déchus après le jugement ou des DI pour le
préjudice souffert après le jugement.
-Le droit d’évocation : cela permet au juge saisi de l’appel de s’emparer de toute
l’affaire et de statuer sur le fond c a d sur l’appel et sur le fond du dossier par une seule
et même décision (exemple : loyer échu plus expulsion).
Ainsi, la cour d’appel pourra évoquer les points non jugés par les juges de 1ère instance
pour leur donner elle-même une solution définitive. Cela permet de réaliser ainsi une
économie de temps en rendant la procédure plus rapide et moins coûteuse.
C- L’instance d’appel :
Elle s’effectue au moyen d’une requête écrite qui doit contenir les noms,
prénoms, qualité ou profession, domicile ou résidence du défendeur ou demandeur ainsi
que les noms, qualité et domicile du mandataire de l’appelant. S’il s’agit d’une société, il
faudra il faudra indiquer la dénomination sociale, la nature et le siège de cette société,
ainsi que l’objet de la demande et les faits et moyens indiqués.
La partie appelante doit produire une copie du jugement attaqué. Le dépôt de la requête
au greffe est constatée sur un registre spécial, et la requête, ainsi que les pièces qui sont
transmises sans frais au greffe de la cour d’appel qui doit statuer, l’appelant est tenu de
payer une taxe judiciaire et de procéder à la constitution d’un avocat.
S’agissant de l’instruction du procès, le 1er président va désigner la chambre (formation
collégiale) à laquelle l’affaire est attribuée puis l’affaire est instruite par un conseiller
rapporteur qui a pour mission de veiller sur le déroulement loyal de la procédure c a d à
la ponctualité des échanges relatifs aux conclusions et communication des pièces. Il peut
également ordonner toute mesure d’instruction (expertise, enquête, visite ds lieux...) qui
leur paraît utile pour éclairer la religion de la cour.
Lorsque l’état de l’affaire le permet le conseiller rapporteur prend une ordonnance de
clôture ou de dessaisissement.
Quant à l’arrêt de la cour, il s’agira pour la cour d’appel d’examiner si l’appel est
recevable et si tel est le cas, la cour d’appel va statuer au fond en infirmant ou en
confirmant en tant ou partie la décision des juges de 1ère instance.
2- La procédure devant le 1er président de la cour d’appel :
Il peut statuer comme juge unique en référé, c'est-à-dire dans tous les cas
d’urgence ordonner en référé au cours de l’instance d’appel toute mesure qui ne se
heurte à aucune contestation sérieuse ou qui justifie l’existence d’un différent (difficulté
d’exécution ou demande de délai de grâce).
A- La tierce opposition :
Elle est ouverte aux personnes qui éprouvent un préjudice par l’effet d’un
jugement auquel elles n’ont été ni parties ni représentées et à l’égard duquel elles sont
tiers. Par exemple ; c’est le cas du vendeur d’un immeuble qui va demander la
résolution de la vente parce que l’acheteur n’a pas payé le prix tout en revendant cet
immeuble à un tiers : ce tiers dont les droits peuvent être compromis par le jugement
qui va annuler la forme pourra donc former une tierce opposition contre cette décision.
Quant aux conditions de recevabilité, il faut avoir intérêt c'est-à-dire éprouver un
préjudice du fait du jugement ou du moins être menacé de le subir, être tiers c'est-à-dire
ni parties, ni représenté au procès.
La tierce opposition ne suspend pas l’exécution du jugement, mais le juge peut ordonner
le sursis à cette exécution, par ailleurs, si la tierce opposition réussit, le jugement attaqué
est rétracté ou réformé, mais seulement sur les motifs préjudiciables aux tiers opposants,
si la tierce opposition échoue, le jugement attaqué produira tous ces effets.
B- Le recours en rétractation :
Une partie demande à une juridiction qui a rendue une décision passée en force
de chose jugée de la rétracter parce qu’elle est d’erreur et de statuer à nouveau
en fait et en droit.
1- Cas d’ouverture :
N’est ouvert que dans les cas limitativement énumérés par l’article 402 alinéa 2
du CPC (si depuis la décision, il a été recouvré des pièces décisives qui avaient été
retenues par la partie adverse et que leur rétention est de nature à modifier le contenu
de la décision, si dans le cours de l’instruction de l’affaire, il y a dol tel que faux
témoignages ou faux rapports d’experts et s’il a été jugé sur des pièces reconnues fausses
depuis la décision rendue.
2- Conditions d’exercices :
Ce pourvoi a pour objet de faire annuler par la cour suprême les décisions
rendues en dernier ressort en violation de la loi. La cour suprême ne juge pas à nouveau
l’affaire, mais elle renvoie si elle casse l’arrêt à une autre juridiction.
Toutes les décisions de l’ensemble des juridictions peuvent faire l’objet d’un tel
pourvoi si elles sont rendues en dernier ressort, de même lorsque le procureur général
du Roi près de la cour suprême apprend qu’une décision a été rendue en violation des
règles de procédure ou de loi et aucune des parties ne s’est pourvue en cassation dans les
délais il va saisir la cour suprême. S’il y a cassation les parties ne peuvent s’en prévaloir
pour éluder les dispositions de la décision cassée, ce recours a pour objet d’éviter tout en
les sanctionnant les erreurs d’interprétation ou d’application de la loi qui peuvent être
commises par certains juges et ce afin d’éviter que ne subsistent une jurisprudence
contraire au texte en vigueur.
Le ministère public ne peut agir que si les parties ont laissés le délai s’écouler sans se
pourvoir.
D’ailleurs, si le recours aboutit à la cassation, les parties ne peuvent pas s’en prévaloir et
la décision attaquée précédemment rendue par la cour d’appel conservera à leur égard
tous ces effets (on sanctionne ainsi le désintéressement des parties).
Reste à évoquer le pourvoi pour excès de pouvoir des juges ; exemple : le juge n’est pas
autorisé à prononcer l’annulation d’un acte administratif ou sa suspension. En effet,
dans le cadre de l’expropriation pour cause d’utilité publique, le juge ne peut que
vérifier si les formalités légales d’expropriation ont étés accomplies mais il ne peut pas se
prononcer sur l’opportunité d’une telle mesure. Il ne pourra que sanctionner ce
comportement en prononçant contre l’administration, une condamnation pécuniaire.
3- Procédure et effets :