Sie sind auf Seite 1von 12

Centre de Mystique Chrétienne - © 11/11/2009

LA FOI CHRETIENNE
LE PECHE ORIGINEL

1
INTRODUCTION.....................................................................3
LA REFLEXION DE SAINT AUGUSTIN.......................................3
LE CONCILE DE TRENTE.........................................................4
POSER LE PROBLEME DU MAL................................................4
Les récits de commencement......................................................5
Le constat du monde actuel........................................................5
TENTER DE PENSER LE PROBLEME DU MAL.............................6
La création comme risque...........................................................6
Une pierre d'achoppement..........................................................6
LE PECHE ORIGINEL : UNE VISION RENOUVELEE......................7
Une difficulté.............................................................................7
Le terme 'originel'......................................................................7
Un état de l'être humain.............................................................8
La vérité d'une relation...............................................................8
La solidarité humaine.................................................................8
ASPECTS HERMENEUTIQUES..................................................9
L'ESSENTIEL.......................................................................10
Jésus-Christ..............................................................................10
Le baptême..............................................................................10
CONCLUSION......................................................................11
BIBLIOGRAPHIE..................................................................12

2
INTRODUCTION

La relation entre l'être humain et Dieu apparaît brisée dans le monde. De


même, quelque chose dans l'être humain et dans le monde est "cassé". Les
mythologies, la Bible et le christianisme ont été confrontés à cette réalité dont ils
tentent de rendre compte.

Dans le christianisme, le concept de péché originel qui vient au bout d'une


réflexion et d'un travail théologique répond à ce besoin.

Nous nous arrêterons à deux moments où ce concept se met en place dans le


christianisme : sa naissance avec St Augustin et la définition dogmatique du
Concile de Trente.

.
..

Mais de nos jours, il semble y avoir un certain malaise autour de la doctrine du


péché originel. Paul VI en était bien conscient qui reprenait les paroles de Jean
XXIII : "Il faut que cette doctrine certaine et immuable, à laquelle on doit
donner un assentiment fidèle, soit scrutée et exposée de la manière demandée
par notre temps".

Nous poserons donc le problème du mal et tenterons de le penser aujourd'hui.


Nous verrons que le concept de péché originel, reste toujours actuel et fécond.

LA REFLEXION DE SAINT AUGUSTIN

Saint Augustin va élaborer la notion de péché originel dans un contexte où il


s'oppose à la gnose (la matière est mauvaise) et au manichéisme (deux principes
s'affrontent : un dieu bon et un dieu mauvais). Il tente ainsi de répondre à la
délicate question "D'où vient le mal" ?

Saint Augustin développe son argumentation à partir de l'Ecriture (Gn, en


particulier) en tenant contre ses adversaires que la création et l'être humain sont
originellement bons ; que donc le mal dans la création ne vient pas de Dieu.

3
Cela le conduit à affirmer que c'est le premier homme qui a fait entrer le mal
en lui et dans le monde. Il introduit ainsi le concept de péché originel. Il indique,
contre Pélage, que ce péché est contracté par "propagation" et non par
"imitation".

LE CONCILE DE TRENTE

Comme l'Ecriture, les dogmes ne sauraient s'interpréter indépendamment de


l'intention de ceux qui les ont rédigés. Or, en filigrane des textes du Concile de
Trente, on perçoit nettement le souci de réfuter les hérésies relatives au péché
originel.

Le Concile de Trente a défini dogmatiquement la doctrine du péché originel.


Cette définition reprend la base donnée par Augustin et la problématique de saint
Paul, en particulier Rm 5, 12-19.

L'homme, avant le péché, est orienté "originellement" vers Dieu. Ce que le


péché originel a entraîné c'est une déviation dramatique de cette orientation
créaturale.

Dans sa formulation, le Concile indique que le péché originel où nous nous


trouvons par naissance, n'est pas un péché que l'on commet... Mais il nous a été
transmis par le premier homme, Adam, qui a péché. Cette blessure ouverte à
l'intérieur de l'homme, la foi l'identifie à une situation de péché en relation avec
une rupture initiale de l'homme avec Dieu.

Le Concile de Trente est resté en fait assez laconique dans sa formulation. Il


laisse bien ouvert la discussion anthropologique et théologique que nous allons
mener à présent puisque la doctrine du péché originel semble susciter de nos
jours un certain malaise.

POSER LE PROBLEME DU MAL

Dans la foi chrétienne (et aussi celle d'Israël), Dieu est créateur du monde et sa
création est bonne.

4
Poser le problème du mal renvoie donc à son émergence et à son extension
dans un monde créé initialement bon :

. son émergence renvoie aux récits de commencement ;


. son extension, au constat que l'on fait du monde actuel.

Les récits de commencement

La Bible avec les récits de Genèse pose le décor : le mal est déjà là. Adam, le
premier homme, trouve avant d'avoir péché, le Tentateur, le Serpent sur sa route.

Les récits de Genèse ne donnent ainsi aucune explication à l'apparition du mal


en tant que mal. Ils dévoilent simplement l'entrée du mal dans le monde et dans
le coeur de l'être humain.

L'auteur ancien de Gn 2-3 se pose le problème du péché d'origine à partir de


son propre présent, d'une condition humaine marquée par la mort et le péché.

Le péché d'origine a entraîné cet aspect pénible qui entoure maintenant


l'expérience concrète de réalités humaines fondamentales comme la sexualité, le
travail, la mortalité ; ce ne sont pas en soi des conséquences du péché : tout cela
existait auparavant.

Le péché d'origine pertube l'homme dans son existence relationnelle


(opposition d'Adam et d'Eve ; perturbation de sa relation au Cosmos). Nous
portons tous aujourd'hui les traces de cet ébranlement.

Le constat du monde actuel

L'être humain à sa naissance trouve un monde marqué par le mal et le péché


des êtres humains. Le mal a un passé et il est continué.

L'être humain trouve en lui et autour de lui une inclination au péché (la
concupiscence) dont il ne peut se défaire lui-même, même si cette inclination
n'est pas en elle-même un péché. Le péché et le mal ont ainsi acquis une
dimension communautaire.

5
TENTER DE PENSER LE PROBLEME DU MAL

Pour tenter de penser le problème du mal, Dieu ne pouvant être directement


l'auteur du mal et du péché, il faut attribuer au mal et au péché un
commencement dans la création et, cela, du seul fait de la créature.

Nous sommes ici renvoyé à la création.

La création comme risque

Dieu a pris le risque de créer, en face de lui, une créature libre, l'être humain.

La liberté de l'être humain témoigne du sérieux de la création. L'être humain a


été créé comme un être imparfait, inachevé destiné à croître dans la liberté pour
choisir librement Dieu par amour.

Le péché de l'être humain est un risque de la liberté, risque pris par Dieu ; c'est
un risque possible mais pas fatal (cas de Jésus et de Marie qui sont exempts de
péché).

Une pierre d'achoppement

En fait, comment pourrait-on expliquer une "liberté" et sa défaillance ?

On le voit bien, le problème du mal est plutôt un "mystère d'iniquité" qu'on ne


saurait percer. D'autant que tout le mal ne vient pas de l'homme et qu'il y a un
excès de mal.

Dans la Bible, Job non plus n'a pas de réponse au problème du mal et de la
souffrance. Il est invité à la confiance en la sagesse et la puissance de Dieu
qui est à l'oeuvre dans la création.

Ici le catholique peut tenter de continuer de le penser en passant par la doctrine


du péché originel - dans ce qu'il doit recevoir de normatif pour sa foi. De ce fait
le concept de péché originel reste pour lui toujours actuel et fécond.

6
LE PECHE ORIGINEL : UNE VISION RENOUVELEE

Comme Ricoeur, tout en soulignant que le concept péché originel a fait l'objet
de déviations - nous pensons ici à certaines "broderies" autour du thème du péché
originel qui n'engagent pas la foi, dont une exagération de la perfection
paradisiaque de l'être humain et même une féerie initiale à caractère surnaturel
(St Thomas) -, attachons nous à lui retrouver son sens droit.

Plus qu'un savoir explicatif, il s'agit de voir ce à quoi le péché originel dans sa
formulation, renvoie. Il dénote que, si le mal a le statut d'un accident, l'être
humain y a aussi sa part : il est à la fois victime du mal et agent du mal.

Une difficulté

Le péché est conçu de nos jours comme un acte personnel, volontaire et libre.

Le péché d'un autre ne nous est ainsi pas imputable, quoique l'on puisse être
responsable du péché d'un autre. On voit ici que le concept de péché a évolué
au cours des siècles : car, dans la Bible même, le péché des pères pouvait
être imputé aux fils. Mais, déjà, les prophètes récusent cette imputation.

Cette vision individualiste du péché, donne à l'expression de péché originel un


sens équivoque, car elle ne rentre pas (en tant que péché dû à Adam) dans la
vision moderne du péché. D'où peut-être la difficulté actuelle dans la
compréhension du péché originel.

Mais l'expression 'péché originel' est composée : le terme 'originel' module en


effet celui de péché. Nous allons ici étudier ce terme 'originel' non en tant qu'il
renvoie, par exemple, à un commencement historique ; mais à l'être humain en
tant que tel, à chaque être humain dans son origine.

Le terme 'originel'

Comme le Serpent est un coup d'arrêt dans la remontée vers l'origine du mal, la
nature humaine elle-même devient dans l'être humain un lieu d'arrêt, un lieu où
s'est déployé le mal - puisque la nature humaine, fondement abyssal de tout être
humain est partagée par tous.

7
Le péché originel indique que cette nature humaine est blessée - et non viciée
(position de Luther) : la liberté humaine est devenue pécheresse de son propre
fait.

Un état de l'être humain

En ce sens, le péché originel qualifie un état de l'être humain... Il est en tant


que tel un amoindrissement de la condition humaine telle qu'elle a été voulue par
Dieu : l'être humain n'est plus capable d'accomplir son salut par ses propres
forces.

La vérité d'une relation

Le concept de péché originel rend alors bien compte du fait que la relation de
chaque être humain à Dieu est faussée dès le départ. Elle signale que l'être
humain face à Dieu est en état objectif de péché puisqu'il n'est plus saint et en
communion avec Dieu.

L'homme est devenu captif du péché : la restauration de la relation de l'être


humain à Dieu ne peut plus être que le fait de Dieu lui-même. C'est l'affirmation
du Concile de Trente et aussi de Saint Augustin

La solidarité humaine

Mais comment comprendre qu'un acte, le péché d'Adam, ait conduit à un état
de tout être humain ?

L'Eglise enseigne la communion des saints qui est bien au delà du temps et de
l'espace.

De la même façon, ne peut-on concevoir une forme inversée de "solidarité des


pécheurs", qui relie les êtres humains par delà le temps et l'espace (ce qui
modulerait une vision purement historicisante du péché originel) ?

Cette position est celle des Pères latins qui voient dans l'affirmation de Rm
5, 12 (qui pose de nombreuses difficultés d'interprétation et de traduction) un
mystérieux consentement de tous les être humains à l'acte posé par Adam.

8
Le péché originel est ainsi le signe d'une dimension à la fois individuelle et
communautaire du péché. Il met alors en évidence la mystérieuse solidarité
humaine.

ASPECTS HERMENEUTIQUES

L'être humain plongé dans le mal ne peut plus retrouver l'origine de son
penchant au mal ; ce qu'exprime bien Kant : "quant à l'origine de ce penchant au
mal, elle demeure pour nous impénétrable, car elle doit nous être imputée". L'être
humain est bien captif du péché et ne peut plus s'en libérer seul.

L'être humain s'est englué dans le mal : il ne peut plus le comprendre, ni


l'expliquer. La parole renvoie ainsi à un moment qu'elle ne saisit pas. Elle donne
l'intuition d'un non-savoir humain quant à l'origine du mal.

La Bible ne donne pas d'explication à l'existence du Tentateur de Genèse,


même si certaines traditions placent l'origine du mal dans une chute de
certains anges...

Les récits de Genèse et la formulation du Concile de Trente sont alors


l'expression d'un fond inaccessible et peut-être inexprimable en langage direct et
clair. Il s'agit donc de s'interroger sur la nature et la signification de ces récits,
d'autant que la détermination de l'origine relève d'un au-delà de l'expérience
humaine qui ne peut qu'être suggéré et approché

En fait le commencement est fonction d'un savoir, d'une histoire connue (P.
Gibert). Le commencement est le résultat d'un jeu de déductions à partir
d'expériences et d'expérimentations postérieures : Gn 2-3 est ici vraiment
exemplaire en ce sens qu'il ne vise pas à illustrer le fait universel du péché mais
qu'il vise à reconstituer un mystère d'origine à partir de l'expérience d'Israël.

Avec le langage, la première tâche n'est peut-être pas de trouver le


commencement, mais de partir du sens déjà là. Le mal fait partie d'une histoire :
cela pointe vers la ténébreuse richesse du concept de péché originel, vers la
contradiction interne qu'il paraît recéler (en tant que péché hérité).

9
Mais le principe herméneutique consiste surtout, en régime chrétien, à déplacer
la question de l'origine vers la fin, car c'est la fin qui permet de comprendre les
commencements.

L'ESSENTIEL

Jusqu'ici, nous avons en quelque sorte rendu "autonome" le problème du mal...


ce qui rejaillit obligatoirement sur la difficulté de le cerner même avec le concept
de péché originel.

En fait les dogmes chrétiens dont celui du péché originel n'ont pas à être
commentés de façon isolée, mais toujours en rapport avec le mystère du Christ.

Cela nous invite maintenant à nous tourner vers l'essentiel : la personne du


Christ.

Jésus-Christ

Le mal et le péché sont des faits douloureux... Jésus-Christ n'explique pas, il


les combat, il donne une réponse d'espérance : sa vie, sa mort, sa résurrection.

De ce fait, l'intelligence du mal et du péché doit plutôt être remise dans la


perspective du salut... en rapport avec le plan de Dieu (la divinisation de la
création) dans la personne du Christ.

Le monde et l'humanité "cassés" sont réorientés par Dieu. La solidarité des


êtres humains n'est pas un vain mot, car elle joue aussi dans l'autre sens avec
Jésus-Christ.

Le baptême

Le baptême marque l'entrée dans la communauté chrétienne.

Avec le baptême, le péché originel est remis. Il n'est donc plus central dans la
vie du baptisé ; même si la concupiscence (comme inclination au péché) reste, il
est vrai.

Néanmoins, du fait de la doctrine du péché originel, il faudrait voir comment


aborder la théologie du baptême dans le dialogue avec les non-chrétiens.

10
CONCLUSION

Si certaines constructions théologiques autour du péché originel peuvent être


qualifiées de "monstre théologique" (monstre entendu ici comme bête fabuleuse
ressortant plutôt des mythologies...), nous avons vu que le concept de péché
originel reste incontournable tel qu'il a été formulé par le Concile de Trente.

La méthode d'approche qui rallie de nombreux théologiens actuels est de partir


du péché originel présent en tout homme pour s'interroger, en seconde analyse
seulement, sur le péché commis par Adam - et même, il faut partir du salut
universel en Jésus-Christ pour remonter vers le péché universel en Adam. C'est-
à-dire de commencer par observer dans l'aujourd'hui la réalité du péché et du mal
au lieu de spéculer sur l'acte primordial et déclencheur.

Aujourd'hui, il s'agit de voir dans le péché originel moins une explication du


mal et du péché qu'un symbole qui renvoie à une réalité humaine. Mais tout le
mal dans la création, avec son cortège de souffrance et de mort, ne vient pas que
de l'être humain. Le péché originel n'est donc en rien une explication ultime du
problème du mal. La doctrine du péché originel est plutôt une considération nous
faisant saisir l'importance de notre mal, dont le Christ vient nous sauver.

11
BIBLIOGRAPHIE

Dubarle A.M., "Le péché originel - perspectives théologiques", Cogitatio


Fidei, n° 118, Cerf, 1983 ;

Gibert Pierre, "Bible, mythes et récits de commencement", Seuil, 1986 ;

Martelet Gustave, "Libre réponse à un scandale", Cerf, 1986 ;

Neusch Marcel, "Le mal", Centurion, 1990 ;

Ricoeur Paul, "Le conflit des interprétations - essais d'herméneutique", Seuil,


1969 ;

Varillon François, "Joie de croire, Joie de Vivre", Centurion, 1981.

12

Das könnte Ihnen auch gefallen