Sie sind auf Seite 1von 20

Cours… Urbanisme: Histoire, théorie et société

Bibliographie
CHOAY F. 1965, L’urbanisme, utopies et réalités : Une anthologie, Paris, Seuil.

CHOAY F. (1980), La Règle et le Modèle : Sur la théorie de l’architecture et de


l’urbanisme, Paris, Seuil.

CHATEAUREYNAUD P., 1999, Dictionnaire de l’urbanisme, 750 mots, actes et


procédures, Paris, Moniteur, 720 p.

HOWARD E. 1898, Tomorrow. A peaceful path to social reform, London, Swann


Sonnenschein.

CERDÀ IDELFONSO, 1867(1979 traduction), La théorie générale de l’urbanisation,


Paris, France, Éditions du Seuil, 247 p.

LE CORBUSIER (1925), Urbanisme, Paris, Grès et Cie.


LE CORBUSIER (1930), “Le parcellement du sol des villes”, Rationelle bebauungs-
weisen, Ergebnisse des 3. Franfurt Am Main, Verlag Englebert & Schlosser, p. 48-57.

Les Chartes, Athènes,… Édition et présentation de La Conférence d’Athènes: sur la


conservation artistique et historique des monuments (1931), Besançon, France, 2002,
124p.

MERLIN P., & CHOAY F., (ss dir.), 1988, Dictionnaire de l’urbanisme et de
l’aménagement. Paris, PUF, 723 p.

MUMFORD E. (2000), The CIAM discourse on urbanism, 1928-1960, Cambridge &


London, MIT Press.
PIRENNE H. (1898), “Villes, marchés et marchands au Moyen âge” Revue
historique, LXVII, pp. 1-12.
PIRENNE H. (1893), “L’origine des constitutions urbaines au Moyen-Age”, Revue
historique, LIII.
PUTTEMANS P. (1980), “‘Entre Camillo Sitte et Le Corbusier’, introduction au fac-
similé de Van Der Swaelmen L. (1980)“, Préliminaires d’Art civique mis en relation
avec le cas clinique de la Belgique, Leyde, A.W. Sijthoff, s.p.
ROUSSEAU D. et VAUZEILLES G., 1992, L’aménagement urbain, Paris, PUF, 125 p.

SITTE CAMILLO, 1889, L'art de bâtir les villes - L'urbanisme selon ses fondements
artistiques, Paris, Seuil (Traduit par Daniel Wieczorek et préfacé par Françoise Choay)
WIECZOREK DANIEL, 1981, Camillo Sitte et les débuts de l'urbanisme moderne,
Bruxelles, Architecture + recherches,
SMETS M. (1977), L’avènement de la cité-jardin en Belgique : Histoire de l’habitat
social en Belgique de 1830 à 1930, Bruxelles & Liège, Pierre Mardaga.
SMETS M. (1985) “La reconstruction belge ou le passage de l’art urbain à l’urbanisme”,
in SMETS M. (éd.), Resurgam : La reconstruction en Belgique après 1914, Bruxelles,
Crédit Communal de Belgique.
VERWILGHEN R. (1933), “L’urbanisme et la crise économique”, Conférence au
Congrès de rationalisation SBUAM du 22 janvier 1933, archives écrites de H. De
Koninck, dossiers CIAM, Archives d’Architecture Moderne, 1 page.
WEBBER MELVIN M., 1996, L’urbain sans lieu ni bornes, La Tour-d’Aigues, France,
Éd. de l’Aube, 123 p.

http://www.universalis.fr/encyclopedie/art/
http://www.menighetti.fr/Meniurbain.htm [archive]
http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=LEGITEXT000006068895&date
Texte=20101120 [archive]
http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=LEGITEXT000006068963&date
Texte=20101120 [archive]
http://www.mementodumaire.net/03dispositions/DGu4.htm [archive]
http://www.mementodumaire.net/03dispositions/DGu3.htm [archive]
http://www.aperau.org [archive]
http://www.opqu.org [archive]
http://www.opqu.org/pdf/opqu_referentiel_urba_204.pdf [archive]
http://www.urbanistes.com [archive]
http://www.fnau.org [archive]

Introduction
Depuis l’antiquité dans de nombreux pays occidentaux, les responsables politiques et les
scientifiques se sont très tôt intéressés à la gestion de l’espace et la qualité de
l’installation des hommes. Le dynamisme et la répercussion des formes de réponse
données ont conduit non seulement à forger une nouvelle discipline, mais aussi un métier
noble au service de la ville : l’urbanisme. Cependant, il a fallu attendre l’engagement des
pionniers qui ont, à partir du XXe siècle, commencé à écrire l'histoire de l'urbanisme.
Ainsi, les praticiens qui se voulaient théoriciens ont tenté de cerner les réponses
spécifiques apportées au phénomène urbain à chaque période, particulièrement en
Europe. La plupart de ces réponses trouvent leur fondement dans les préoccupations
religieuses, hygiéniques et esthétiques. «Entre l’urbanisme religieux des anciens et
l’urbanisme pratique des modernes, celui de l’âge classique peut être dit esthétique». Ces
précurseurs et historiens de l’urbanisme estimaient comme la plupart des disciplines au
service de l’homme que l’urbanisme avait la prééminence sur les autres professions.
Aussi Thomas Adams pouvait-il écrire, dans son esquisse historique en 1935, «C'est un
lieu commun de dire que l'urbanisme intelligent est ce qui promeut le bien-être de
l'humain et ce qui donne le plus haut degré de satisfaction sociale». Pour eux donc,
«1'avenir des sociétés urbaines reposait presque tout entier sur le recours à 1'urbanisme.»
Rioux Gabriel, 2013.
L’histoire de l’urbanisme n’est donc pas l’histoire de la ville ni celle de l’urbanisation.
Mais cette histoire se fonde uniquement sur les travaux réalisés en faveur des villes
européennes et celles de leurs rapports avec le monde. Ainsi, telle qu’on la présente
aujourd’hui l’histoire de l’urbanisme se fonde uniquement sur l’histoire des réflexions
menées dans les villes européennes et celles de leurs rapports avec le monde. Cela
conduit à certaines remarques. 1- Il n’y aurait que les civilisations européennes qui ont
développé des outils pour l’aménagement et la gestion des villes ? 2-Que dire de la
civilisation égyptienne avec ses nombreuses prouesses architecturales et urbanistiques?
Par ailleurs, l’urbanisme est toujours ou souvent soutenu par une idéologie… En effet, les
moyens mis à dispositions, les directives données et les outils mobilisés sont au service
d’une politique en vue d’atteindre des objectifs fixés.
Les théories de l'urbanisme sont en étroite filiation avec les sciences humaines
(géographie, économie, science juridique, écologie, anthropologie, science politique,
sociologie). Les pratiques et techniques de l'urbanisme découlent quant à elle de la mise
en œuvre des politiques urbaines (habitat, logement, transport, environnement, zones
d'activités économiques et appareil commercial).

Qu’est-ce que l'urbanisme?

1. Le mot urbanisme est un néologisme tiré urb (la ville, agglomération issue de
l’urbanisation) : la science de l'Urbanité (Coyer). Il apparait avec l’ingénieur catalan,
Ildefons Cerdà et son ouvrage Théorie générale de l'urbanisation (1867). «Sience de
l'urbanité» Richard. B. [1900 «Ensemble des arts et des techniques concourant à
l'aménagement des espaces urbains» (Lar. mens. 1936, p. 439a: 1910 (P. CLERGET,
Urbanisme [...] grande, supérieure, urbanité qui se montre continuellement et en tout.
2- Selon le dico. Larousse, 2010. L’urbanisme est la science et technique de
l’organisation et de l’aménagement des agglomérations… Selon le dico de la géo, …
L’urbanisme est l’ensemble des règlements et des actions qui font la ville. Science ou art
de réalisation de villes ou des quartiers urbains, de l’aménagement des espaces urbains,
3- Ensemble des sciences, des techniques et des arts relatifs à l'organisation et à
l'aménagement des espaces urbains, en vue d'assurer le bien-être de l'homme et
d'améliorer les rapports sociaux en préservant l'environnement. Études, opération,
problèmes, projet, techniques d'urbanisme; urbanisme banal, intelligent, moderne;
urbanisme national, régional. Les clefs de l'urbanisme sont dans les quatre fonctions:
habiter, travailler, se récréer (dans les heures libres), circuler (LE CORBUSIER, Charte
Ath., 1957, p. 100).
L’urbanisme apparaît à la fois comme un champ disciplinaire et un champ professionnel.
Il recouvre l'étude du phénomène urbain, l'action d'urbanisation et l'organisation de
l’espace urbain, sa gestion et ses territoires. Les personnes qui exercent ce métier sont des
urbanistes.

Signification du terme urbanisme


Aménager l’espace (disposer avec ordre) : acte volontaire qui vise à créer une situation
ordonnée, jugée à ce titre préférable à une situation résultant du jeu spontané des
acteurs
• S’exerce sur des échelles très diverses (de la planète au local)
• S’exerce dans le temps
• S’exerce sur tous les espaces bâtis et les réseaux + les espaces non bâtis
L’urbanisme résulte donc
• de l’art (l’architecture qui conçoit des bâtiments harmonieux),
• de l’économie (faire des territoires attractifs et producteurs de richesse)
• de la sociologie (relations entre les hommes)
• à l’histoire (le temps)
• à la géographie (espace urbain, espace rural, espace rural)
• au droit (règles de contrôle de l’utilisation du sol)
• à l’ingénierie (les réseaux et les techniques de construction)
«L’urbanisme est un champ d’action pluridisciplinaire qui vise à créer dans le
temps une disposition ordonnée de l’espace en recherchant harmonie, bien être et
économie.»

L’urbanisme apparaît à la fois comme un champ disciplinaire et un champ professionnel


(un art, selon Sitte l’art de bâtir les villes». Il recouvre l'étude du phénomène urbain,
l'action d'urbanisation et l'organisation de l’espace urbain, sa gestion et ses territoires. Les
personnes qui exercent ce métier sont des urbanistes.

Les étapes d’évolution de l’urbanisme


Les étapes d’évolution de l’histoire de l’urbanisme présentée par Encyclopædia
Universalis peuvent être déclinées en 9 étapes. On a entre autres :
Archéologie urbaine, Antiquité, Moyen Âge, Renaissance, XVIIe s. et XVIIIe s., XXe s.
et XXIe s. contemporain et l’urbanisme colonial,…
«L'Antiquité a connu les deux types de plans de ville les plus caractéristiques: le plan en
échiquier et le plan radioconcentrique. Le plan en échiquier d'Aigues-Mortes et de New-
York est déjà celui du Pirée au début du ve siècle et des grandes villes d'Egypte, malgré
tous les inconvénients qu'il présente sous un tel climat, mais l'établissement du plan y est
soumis à des données dictées par la Religion : des voies droites et larges en rapport avec
les points célestes et avec les grands sanctuaires, coupées par des rues perpendiculaires,
tandis que le climat demanderait des rues étroites et courbes où le passant serait protégé
du soleil et du vent. Le plan radioconcentrique est utilisé dans tout l'Orient, notamment
chez les Hittites, plan circulaire avec place centrale d'où les rues rayonnent vers les points
de la circonférence, plan d'origine militaire parfois, dominé d'autres fois par l'influence
du site, une colline isolée, un tell, ou obéissant simplement à des phénomènes d'attraction
et d'enveloppement, plan que les peuples migrateurs affectionnèrent — camp d'Attila,
ring des Avars — , qu'ils apportèrent en Occident, que le moyen âge utilisera
fréquemment et que les ingénieurs militaires du xvie siècle préconiseront.
L'Orient a d'ailleurs connu également le plan en échiquier : Babylone» qui paraît avoir
couvert une surface considérable, présentait ce type de plan. Sur la rive gauche de
l'Euphrate, la mieux explorée, les rues droites, bordées de maisons à trois ou quatre
étages, se coupent à angle droit, et sont traversées de part en part par la voie sacrée
destinée aux processions du dieu Marduk, dallée comme les voies égyptiennes, mais
moins large qu'elles. Les nécessités vitales d'une grande ville, voies d'accès, eau, places
publiques, n'ont pas fait négliger le caractère monumental : portes, tours, terrasses,
édifices aux masses énormes, au somptueux décor de briques émaillées.
Ces deux plans se retrouvent en Occident dans les plus vieilles civilisations de Gaule et
d'Italie, notamment chez les Étrusques, où la fondation d'une ville s'accompagnait de
cérémonies religieuses et de sacrifices.
La Grèce accepte les types de plans venus d'Orient, mais en donnant une importance
prépondérante à la place publique. Dans les plus anciennes cités, les exigences défensives
et religieuses dominent, que remplaceront ensuite les nécessités de la vie politique et
sociale. On a beaucoup parlé de l'influence d'Hippodamos de Milet dans l'élaboration du
plan des grandes cités grecques…»
Doura-Europos, sur l'Euphrate, création hellénistique, nous offre un excellent exemple du
plan en échiquier qui était celui de beaucoup de cités grecques où l'on savait ménager des
perspectives naturelles et monumentales souvent des mieux réussies.
Ces préoccupations esthétiques seront plus marquées encore dans les villes romaines,
limitation des perspectives, tracé des grandes voies dans l'axe des principaux édifices,
comme d'ailleurs les préoccupations utilitaires, aqueducs, égouts, chaussées pavées. A
l'origine des villes, dont la fondation s'accompagnait, comme chez les Étrusques, de
cérémonies rituelles, la religion, sous forme de données astronomiques et arithmétiques
primait les conditions utilitaires et artistiques qui bientôt l'emportèrent. N'oublions pas
aussi que beaucoup de villes fondées par les Romains sont d'origine militaire et
reproduisent en grand le plan du camp, rectangulaire, coupé par deux grandes voies qui se
croisent à angle droit devant la tente du général, le forum, et aboutissent aux quatre portes
principales.
Les villes du moyen âge ont trois origines : elles couvrent d'anciennes villes gallo-
romaines ; elles se sont développées autour d'un château-fort ou d'un monastère ; elles ont
été fondées de toutes pièces sur un emplacement neuf.
Les villes gallo-romaines avaient dû se replier pour se fortifier contre les grandes
invasions et, plus tard, contre celles des Normands, des Sarrasins, des Hongrois et contre
l'insécurité générale du xe siècle. L'enceinte est rectangulaire ou carrée, ronde ou ovale,
mais régulière, suivant la disposition des lieux et la possibilité d'utiliser les rivières et
cours d'eau voisins pour border les remparts. La position des rues se ressent du dessin de
l'enceinte : Bazas, construite sur un promontoire triangulaire, sera divisée par trois rues
principales partant des sommets du triangle et aboutissant au centre, à une place
rectangulaire. Les villes s'agrandiront ensuite peu à peu, en récupérant le territoire perdu
au IIIe et au xe siècle, en englobant les bourgs voisins formés souvent autour des
monastères ou des marchés.
Certaines villes d'origine féodale ont grandi autour du château, soit que château et ville
soient groupés sur la hauteur ou en plaine, soit que le château domine, sur la hauteur, la
ville restant en contre-bas dans la plaine. D'autres se sont formées autour des monastères,
comme Moissac, Saint-Denis, Saint-Dié, Saint-Omer. Beaucoup sont de plan
radioconcentrique, soit que cette disposition résulte de la forme même du terrain, soit que
l'on ait voulu copier le plan des villes de l'Orient chrétien.
Quant aux villes créées par la volonté d'un seigneur — il y en eût beaucoup au xiiie et au
xive siècle, — elles présentent les plans les plus divers. Quelques-unes dessinent le plan
en échiquier dans toute sa rigueur, comme Aiguës-Mortes et Montpazier, mais, quoi que
l'on en ait dit, elles sont loin d'être les plus nombreuses ; tous les plans s'y rencontrent,
notamment le plan radioconcentrique, et celui des « villes de routes » qui s'allongent le
long d'une voie importante ou d'un fleuve, ou se développent autour d'un carrefour.
Jusqu'à Montauban, fondée en 1 1 44 par Alphonse-Jourdain, comte de Toulouse, le plan
des villes est plutôt le résultat d'un lotissement que d'une véritable composition.
Montauban est une réussite exceptionnelle : les lignes directrices se modèlent sur le tracé
de l'enceinte établie elle-même d'après le terrain ; les axes directeurs étant triples, il n'y a
pas de section à angle droit ; le tracé des rues est souple, les blocs ont des formes
individuelles, et la place en trapèze, au centre, reflète le dessin en quadrilatère irrégulier
de l'enceinte.
M. Pierre Lavedan montre encore comment les urbanistes du moyen âge ont réalisé la
spécialisation des quartiers et des rues suivant des lois que préconisent les urbanistes les
plus modernes : spécialisation religieuse, commerciale, ethnique, universitaire, sociale ;
comment ils ont réussi à multiplier les espaces libres et plantés qui aèrent la ville, enfin,
comment ils ont trouvé, pour chaque cas particulier, une solution propre et pratique :
l'urbanisme n'est alors que soumission à la nature et à la commodité.»

«Les modèles constituent pour les aménageurs des outils efficaces dans la
représentation de leur conception des projets» (Rousseau D. et Vauzeilles G., 1992).
Selon Françoise Choay (L’urbanisme, utopie et réalité, édition du seuil, Paris 1965), il y
a trois modèles de pensée qui ont marqué l’histoire de l’urbanisme: le progressiste, le
culturaliste et le naturaliste. Chacun de ces courants a été précédé d’une longue période
allant de l’antiquité au XIXème siècle, nourrie par l’utopie qu’elle qualifie de pré-
urbanisme. En effet, les théories en vogue à cette époque aboutissaient peu aux
réalisations concrètes. Par contre, à partir du XXe siècle, dans la volonté politique de
résoudre la crise du logement occasionnée par la révolution industrielle et par les des
deux guerres mondiales, l’urbanisme trouve un terrain d’application. L'urbanisme
moderne est marqué pendant le XXe siècle et ce jusqu'à la fin des années 70 par deux
grands courants : le courant progressiste et le courant culturaliste. Ces deux courants sont
restés antagonistes. Cependant chacun d’eux puise sa source dans la période pré-urbaniste
(1810 pour les progressistes et 1840 pour les culturalistes) pour se concrétiser dans la
période urbaniste. D’autres courants de pensées moins solides ont apparu aux côtés de ces
deux. Par exemple, le naturalisme qui propose un habitat dispersé sur une très grande
surface : un village de la taille d’un pays et l’anti-urbanisme américain traduit par le refus
de la ville industrielle. »
Source : cf. pdf : article_jds_0021-8103_1942_num_1_1_2263 (1)

Résumé/synthèse du livre de Choay


«À travers l'étude d'exemples significatifs, Françoise Choay compare les théories
urbaines depuis le XIXe siècle jusqu'à la Seconde Guerre mondiale, qui forment les
fondements d'une nouvelle science, l'urbanisme.
Ces théories reposent d'abord sur une lecture critique de la ville classique, éclairée par
le nouvel ordre économique émergent qu'est le capitalisme et son cortège de mutations
sociales et territoriales : l'îlot monofonctionnel, le quartier d'affaires, la gare,
l'automobile,…
La ville classique apparaît inadaptée.
Cette nouvelle donne inspire techniciens comme artistes d'une vision fantasmatique d'un
avenir meilleur dans un territoire idéal ; la ville, support et produit de l'activité humaine,
est un fait culturel. Cette conscience révèle le possible de tous les rêves, toutes les
utopies, mais fait également apparaître l'imbrication étroite entre projet urbain et projet
sociétal.
Françoise Choay montre la nature théorique des premières visions de l'urbanisme :
l'inexactitude de l'analyse répandue de la ville classique désordonnée qui évacue la
question du changement d'ordre, les divergences et controverses qui apparaissent dès les
théoriciens primitifs et qui concernent autant le projet social que sa mise en forme
spatiale. Ces travaux, ancrés dans l'abstraction du raisonnement politique n'engendrent
que des modèles utopiques, sans existence réelle, et des projets de société, évacuant la
question de la forme. Cela seul ne saurait fonder une science.
Dès ces penseurs primitifs, l'auteur détermine deux grands courants de pensée,
persistants dans la seconde phase de « l'urbanisme », que s'approprient les spécialistes
en le dépolitisant :
• L'urbanisme progressiste (Charles Fourier, Robert Owen, puis Le Corbusier) :
universaliste, il ambitionne d'améliorer l'homme ; la science doit promouvoir le bien-être
individuel. L'analyse fonctionnelle structure le modèle en unité auto-suffisantes
juxtaposables, composées sur un mode symbolique ; le logement en est le centre. Mais il
souffre d'un manque de lisibilité ; en imposant un cadre spatial nouveau sous-tendu de
l'idée du rendement, il flirte avec l'autoritarisme ; enfin, il explore peu les possibilités
techniques qui le fondait : l'urbanisme de science-fiction est resté imaginaire ;
• L'urbanisme culturaliste (William Morris, Camillo Sitte) la ville est une totalité
culturelle au service du groupement humain ; elle doit créer un climat existentiel propre
à développer les besoins de spiritualité du groupe, organisé autour des bâtiments
communautaires. Ses outils sont l'histoire, l'archéologie, la poésie ; il milite pour la
conservation d'une ville polaire, identifiable et distincte de la campagne. Hélas, cet
urbanisme se fonde sur la nostalgie et évacue le progrès comme fondateur de l'urbain ;«
le mouvement historiciste se ferme à l'histoire ». L'idée de la cité se substitue à la
présence de la cité.
L'assise scientifique de l'urbanisme est une illusion persistante: « l'urbanisme» est un
champ philosophique où s'affrontent des valeurs pour ou contre la société mécanisée.
Les doutes et les difficultés de l'aménageur subsistent, mais il dispose d'apports
théoriques exploitables car contradictoires, d'outils opérationnels (la statistique, la
sociologie, l'histoire, la morphologie…) garde-fous de l'imaginaire et des tentations
démiurgiques et d'une lecture sensée des opérations effectivement réalisées.»

Le modèle progressiste (le fonctionnalisme)

Le modèle progressiste se veut être fonctionnel et efficace. Ses tenants Cerdá,


Haussmann, Le Corbusier, etc. considèrent que la ville doit être un ensemble fonctionnel
et harmonieux adapté aux besoins de l'Homme moderne (un modèle universel tout
comme la science et la technique). A cette fin, elle est divisée en zones spécialisées. La
géométrie est préconisée par efficacité et esthétisme. Ce courant rejette la ville
traditionnelle qui ne répondrait pas aux préoccupations industrielles et économiques de ce
temps…En outre, pour les partisans de ce courant, il fallait reformer la société toute
entière. L'urbanisme progressiste se fonde sur la foi en la science et la technique comme
moyen de réformer la société par l’espace pour atteindre le progrès social, l'efficacité et
l'hygiène. Le modèle progressiste se présente comme un établissement éclaté : quartiers,
communes ou phalanges sont autosuffisants, indéfiniment juxtaposables. On aboutit alors
à un modèle d'espace standardisé et éclaté. Un espace libre préexiste aux unités qui y sont
disséminées. Les vides et la verdure annoncent la désagrégation de la ville traditionnelle.
Bien entendu, ce modèle spatial est un dispositif contraignant au service d'idéologies
politiques diverses qui assure un rendement maximal des activités des habitants.
Le modèle spatial progressiste dont la pensée est tournée vers le progrès, la technique et
l’hygiène physique, peut être défini à partir d'ouvrages comme ceux de Robert Owen
(1771-1858), Charles Fourier (1772-1837), Henry Hobsa Richardson (1838-1886),
Etienne Cabet (1788-1856).

«Lorsque furent construits les grands ensembles pour répondre à la crise d'après-guerre
du logement, on ne retint de ce concept que la possibilité de loger à moindre coût de
nombreuses familles.»

Ce modèle peut être caractérisé par :


- son ouverture, qui permet, conformément aux exigences de l'hygiène, une égale
distribution à tous de l'air, de la lumière et de la verdure ;
- son découpage, selon un classement rigoureux : activités humaines, habitat, travail,
loisir sont aménagés en des lieux distincts ;
- la simplicité et l'immédiate lisibilité de cette logique fonctionnelle dans son
organisation. La ville progressiste récuse l'héritage artistique du passé pour se soumettre,
exclusivement, aux lois d'une "géométrie naturelle" ;
- la transposition de la qualité et du rôle de modèle aux édifices qu'il englobe et qui
deviennent des prototypes, eux aussi définis une fois pour toutes.
Pour l’architecte suisse Le Corbusier ce modèle défendu à partir des années vingt (Le
Corbusier, 1920) est universel. Il induit la ville concentrée, bâtie en hauteur et
fonctionnellement zonée forme.

Critique de l'urbanisme progressiste…


Le modèle progressiste a été sévèrement critiqué et dénoncé par son caractère totalitaire
et son mépris de l'individu. Il se montre indifférent face aux problèmes sociaux de la
population urbaine. En outre, la démarche simpliste adoptée par les partisans de ce
modèle n’a pas non plus échappé à la critique. Influencé par le CIAM, le courant
progressiste a triomphé jusqu'aux années 1960, mais continue d’être le recours des
politiques pour faire face aux urgences. Le modèle progressiste se confond aujourd’hui
au fonctionnalisme.

«Après une phase d'euphorie, le triomphe de l'urbanisme progressiste suscite une


critique qui porte d'abord sur ses réalisations, puis sur sa démarche, pour finalement
mettre en question le statut de la discipline même.

À quelques exceptions près, dont celle de Gaston Bardet, en France, la critique des
réalisations naît aux États-Unis, pays le premier touché par cet urbanisme. Elle porte
essentiellement sur les effets sociaux provoqués par la stéréotypie, le gigantisme, la
pauvreté formelle et sémantique des nouveaux ensembles. Lewis Mumford (1961), Jane
Jacobs (1961) puis C. Abrams (1964) s'accordent pour dénoncer le caractère totalitaire,
l'indifférence à l'égard des problèmes sociaux et le mépris de l'individu qui marquent les
réalisations de l'urbanisme progressiste. Ils stigmatisent l'obsession de l'hygiène
physique aux dépens de l'hygiène morale, font l'apologie de la rue, dans une perspective
parfois nostalgique. De son côté, K. Lynch oppose les nouveaux espaces aux quartiers
urbains traditionnels dont il entreprend une analyse morphologique pionnière. Tous ces
thèmes sont repris en Europe, avec un léger décalage, à la fin des années 1960. Le
psychiatre A. Mitscherlich leur donne une ampleur particulière dans Vers une société
sans père (1969).

Toutefois, la critique de l'urbanisme progressiste prend une autre dimension lorsque, au


lieu d'attaquer ses effets, elle s'en prend à leur cause, le simplisme de la démarche
progressiste. Le groupe d'avant-garde anglais Archigram, fondé en 1961, fait aux
C.I.A.M. un procès en archaïsme, milite pour l'intégration de nouveaux savoirs et des
techniques de pointe, contre toute rigidité modélisante, en faveur de l'expérimentation
permanente de structures mobiles et précaires. Parallèlement, Christopher Alexander
préconise une analyse factorielle complexe, tandis que la théorie de l'information et
l'analyse systémique sont mises à contribution pour la conception urbaine….»
Encyclopædia Universalis: http://www.universalis.fr/encyclopedie/art-colonial/

Malgré ces critiques, pour faire face aux problèmes socioéconomiques et politiques c’est
à ce type d’urbanisme que l’on a recours.
Idelfonso Cerdà, le père de l’urbanisme moderne
Cette discipline apparaît avec Idelfonso Cerdà, ingénieur espagnol d’origine catalan.
Avec son ouvrage intitulé Théorie générale de l'urbanisation (1867), il est présenté
comme le premier à établir les bases concrètes d’analyse d’une problématique autour de
laquelle on essayait depuis l’antiquité de réfléchir… Loin de l’approche sectorielle,
Cerdà, le pionnier de l’urbanisme moderne, a su
aborder les problèmes de la société dans son
ensemble. Libéral et engagé, il a dénoncé les
rapports de pouvoir influencés par le système
économique dominant de son époque. Politicien et
élu, il a su mettre la gestion pour l’aménagement des
transformations urbaines sur la scène publique. C’est
la raison pour laquelle l’espace urbain est catégorisé,
certainement pour la première fois, comme «le
support de tous les enjeux sociaux».
Sa Théorie générale de l’urbanisation constitue une
œuvre inaugurale et de référence parmi les traités
d’urbanisme proposant une théorie de
l’aménagement de l’espace. C’est pourquoi Cerdà
est souvent considéré comme le premier théoricien de l’urbanisme.
Du point de vue de la méthode et de la démarche utilisée, le travail de Cerdà constitue un
exemple puisque ses observations sont profondément ancrées dans la réalité et
l’expérience de terrain. A ce titre, ses idées vont de pair avec ses réalisations et sont
légitimées par la complexité d’une réalité couvrant à la fois la conception, la technique et
la gestion des travaux d’aménagement urbain. Grâce à sa polyvalence (ingénieur,
politicien, penseur social, observateur - philosophe...), il nous offre une réflexion
interdisciplinaire et intersectorielle sur le sujet.
Dès qu’il a pu, l’urbaniste de terrain a quitté sa pratique pour se dédier à des recherches
qui vont le consacrer comme le premier théoricien de l’urbanisme progressiste ou
moderne. Ses idées sont ainsi légitimées par cet ancrage dans l’expérience complète
acquise par la pratique et la confrontation quotidienne avec les contradictions de la
réalité.
Par cette manière, Cerdà crée le néologisme « urbanización », qui couvre à la fois
l’action d’urbaniser, la concentration des populations et des activités, ainsi que
l’urbanisme comme discipline. Rejetant la notion de ville, trop limitée par ses références
traditionnelles ou idéales, normales et normatives, il propose à la place le terme « urbe
» pour désigner toutes les agglomérations possibles issues de l’urbanisation, quelles que
soient leurs formes et leurs dimensions.
Dans son ouvrage, Cerdà a présenté « l’urbanisation comme fait concret » et a inauguré le
travail scientifique ayant l’urbanisation pour objet d’étude. En plein essor du positivisme,
le monde découvre en 1867, les débuts du projet occidental qui consiste à considérer
l’urbanisme comme phénomène spécifique et catégorie accessible au savoir, soumis à des
lois et accompagné d’une terminologie propre. Depuis, les avatars de cette aventure ne
cesseront de poser des problèmes épistémologiques et méthodologiques.

L'urbanisme culturaliste : l'âme de la ville


(Prototype africain : Porto-Novo, Abomey, Ibadan,…)

A l'inverse, le courant culturaliste se distingue par son respect de la ville, de ses traditions
et de ses habitants. Chaque ville est unique, chaque ville a une âme différente. Elle n'est
pas homogène, chaque particularité l'enrichit. Pour agir dans la continuité, il faut donc
réaliser de nombreuses études (données démographiques, géographiques, sociales,
culturelles, architecturales, ...). Le risque est de s'enfermer dans une vision nostalgique
qui ne permet à la ville ni de s'adapter à son présent, ni de se préparer à son futur.

L'urbanisme culturaliste s’appuie sur les valeurs sociétales, la richesse des relations
humaines et la permanence des traditions culturelles; il élabore un modèle spatial
circonscrit, clos et différencié. Ce modèle peut être défini à partir des œuvres de John
RUSKIN (1819-1900) et William MORRIS (1834-1896). « Le modèle spatial culturaliste
cherche dans la forme des villes du passé l’organicité perdue.»
Ce modèle est caractérisé par un certain nombre de déterminations :
- la cité modèle culturaliste est bien circonscrite, à l'intérieur de limites précises ; elle
contraste avec les espaces naturels environnants ;
- ses dimensions sont modestes, inspirées de celles des cités médiévales ;
- elle ne présente aucune trace de géométrie : l'irrégularité et l'asymétrie sont la marque
de l'ordre organique, qui traduit la puissance créatrice de la vie ;
- l'art y présente la même importance que l'hygiène : moyen par excellence d'affirmer une
culture, il ne peut se développer que par la médiation d'un artisanat ;
- en matière de construction, pas de prototypes : chaque établissement doit être différent
des autres, tant par ses édifices publics que par ses demeures individuelles.
On pourrait soutenir que sur le plan politique, l'idée de communauté s'achève en formules
démocratiques.

« L'urbanisme culturaliste, selon ce courant, la ville est une totalité culturelle au service
du groupement humain ; elle doit créer un climat existentiel propre à développer les
besoins de spiritualité du groupe, organisé autour des bâtiments communautaires. Ses
outils sont l'histoire, l'archéologie, la poésie ; il milite pour la conservation d'une ville
polaire, identifiable et distincte de la campagne. Hélas, cet urbanisme se fonde sur la
nostalgie et évacue le progrès comme fondateur de l'urbain ; « le mouvement historiciste
se ferme à l'histoire ». L'idée de la cité se substitue à la présence de la cité.
La ville est un objet socialisé qui dialogue avec une société, non avec les spécialistes;
c'est l'essence du progrès démocratique. Elle n'est pas réductible à des fonctions vitales, à
la reproduction aveugle d'un état existant, ou à un modèle utopique quelconque.»

Mais de toute manière, dans la pratique, seul le modèle progressiste a donné lieu à des
réalisations concrètes, peu nombreuses et de dimensions réduites. Ces expériences
appartiennent aux curiosités sociologiques, mais en revanche, les modèles du pré-
urbanisme présentent un intérêt épistémologique considérable, car ils annoncent des
conceptions de l'urbanisme. (Françoise Choay).

Camillo Sitte (né le 17 avril 1843 à Vienne -1903)


Polytechnicien, il est fils unique de Frantz Sitte qui fut également un architecte. Camillo
Sitte a été influencé par les projets exécutés par son père. Indépendant d’esprit,
l’architecte qu’il est se démarque par une nouvelle manière de penser la ville. Il est
considéré comme l’un des pères fondateurs du courant culturaliste en urbanisme.Pour lui
la ville doit s'affirmer par des points de vue et devrait se développer en mettant l'emphase
sur l'esthétique. Par la suite, il s’inspire de l’observation du fonctionnement des espaces
particuliers pour établir ses principes généraux. Ces espaces ont constitué ses terrains de
recherche. Ainsi, ses principes de l’urbanisme se sont constitués en réponse aux
problèmes techniques de l’aménagement (circulation, salubrité, logement …). Il délaisse
la dimension artistique de la pratique de l’urbanisme. Sa démarche repose sur l’analyse
historique ou structurale de des déterminations spatiales et se double de la description
statistique et de leur représentation planimétrique. Il se montre hostile au capitalisme
industriel et à la mécanisation de la société.
Son ouvrage principal, « L’art de bâtir les villes » (1889) propose une relecture de
l’histoire urbanistique des villes européennes pour contrecarrer les projets
d’hausmannisation de la ville de Vienne (et notamment ceux du Ring proposés par Otto
Wagner). Il propose un aménagement de la ville par une méthode issue de l'observation
des espaces publics existants, donc par une intégration de l'histoire dans les réflexions sur
l'urbanisme. Camillo Sitte introduit une nouvelle façon de concevoir la ville, différente de
l'approche Cerda. Cet ouvrage, qui fait essentiel l’éloge de l’espace public ancien et
médiéval, est publié dans un contexte de transformations urbaines. Dans les villes de son
époque, C. Sitte constate que les conditions de la vie sociale dans les espaces publics
urbains changent : les espaces publics fermés se multiplient (gares, musées, théâtres,
grands magasins), alors qu’auparavant les espaces ouverts étaient dominants (forum,
places, etc.) ; les espaces publics actuels sont fonctionnellement spécialisés, alors que
jadis, les places étaient essentiellement polyfonctionnelles, même si une certaine
spécialisation existait dans les plus grandes villes (place du marché, place de la
cathédrale, etc.). En plus, C. Sitte est frappé par la régularité géométrique des espaces
publics de son époque, bien loin des traits artistiques précédents. Pour lui, la ville « ne
garantit plus le bonheur ». Il a alors l’idée de reprendre dans un ouvrage les principes de
composition qui ont régi la construction des places anciennes, dont les caractéristiques
artistiques étaient mises en valeur. Pour Sitte « les principes de l’art de construire les
villes se résument dans le fait qu’une cité doit offrir à ses habitants à la fois sécurité et
bonheur ». Ceci n'est réalisable que si la construction des villes va au-delà de la question
technique pour intégrer pleinement la composante « artistique », c’est-à-dire esthétique.
Il proclame qu'en urbanisme tout comme en architecture les problèmes artistiques lui
paraissent aussi importants que les problèmes techniques. En conséquence, il demandait
que les études d'urbanisme ne soient plus confiées à des administrateurs, mais à des
architectes.
Il reconnait les progrès accomplis en matière d'hygiène, de la mise en valeur des terrains
et les facilités de la circulation. Mais Sitte blâmait le fait que "des édifices remarquables
s'élèvent le plus souvent au milieu de places mal conçues et dans le voisinage de
quartiers aussi mal dessinés". C'était poser le problème de l'harmonie entre les bâtiments
et leur environnement, idée alors toute nouvelle. Pour les uns notamment P. Geddes et L.
Mumford qui l’invoquent souvent, Camillo Sitte était une référence pour le caractère
humain des solutions qu'il préconise, mais il représente au contraire, pour Le Corbusier et
les progressistes, l'incarnation du passéiste le plus rétrograde.
Il analyse l’élément fondamental de la composition de la place : le vide, car pour lui, la
ville n’est pas formée que par l’ensemble de ses bâtiments, mais avant tout par le vide qui
se trouve entre les bâtiments.
Les travaux de C. Sitte ont inspiré de nombreux projets d’extension des villes et ont
exercé une influence décisive sur la réalisation des cités-jardins britanniques. Cet ouvrage
peut ainsi concourir, en cette époque où la ville est menacée, à recréer les conditions
d'une réflexion sur ce que pourraient être aujourd'hui sa beauté et sa convivialité.

Le courant naturaliste
Se référer au sous-titre de F. Choay

Le troisième courant de pensée est appelé le naturalisme. A l’origine regroupait


l'approche d'architectes et d'urbanistes américains dont le plus connu était Franck Lloyd
Wright. Selon Choay, ce modèle ne correspond pas tout à fait à ce qu'on entend
habituellement par "naturaliste", en art comme en littérature. Le modèle naturaliste se
fonde en fait sur le rejet de la ville et propose l'individualisme du plaisir et du refus des
contraintes. «C'est la problématique actuelle du « péri-urbain anti-urbain » contre les
centres anciens paupérisé». Il s’agit d’un ensemble de villages qui se répandent à perte de
vue sur des centaines de km2.

Deux exemples emblématiques de ces différences:

Progressisme Culturalisme

Une densité identique pour:


La Cité des 4000 à La Courneuve La Butte rouge à Chatenay-Malabry

Commerces:

de grosses zones commerciales avec des rues piétonnes dans le centre-ville avec
une multitude de grandes surfaces des magasins dont on connait les
proposant une offre variée, mais dans commerçants, où l'on est incité à flâner
l'anonymat et sur un site mal intégré.

Se référer au tableau comparatif commenté Urbanisme et modèle progressiste et


culturaliste

Les CIAM et les chartes… d’Athènes, d’Aalborg


PDF : CharteAthenes et
Tableau : Comparaison entre les chartes d’Athènes et d’Aalborg

Charte d’Athènes (1933) Charte d’Aalborg (1994)*

Attitude patrimoniale ; Partir de


Principe de la table rase l’existant et le mettre en valeur

Abstraction de l’architecture par rapport au


contexte environnant (historique, Insertion du bâti dans un
géographique, culturel, écologique); Style environnement multidimensionnel ;
international Diversité architecturale

Mixité fonctionnelle et politiques


Zonage transversales

Réduction de la mobilité contrainte ;


Fluidification de la circulation ; Séparation Reconquête de la voirie par tous les
des circulations modes de transport

Urbanisme d’experts ; Géométrisation et Urbanisme participatif ; Singularité


rationalisation de la ville des réponses

 Il y a aussi la Charte d’Aalborg de 2004

Tableau de comparaison
Les chartes d’Aalborg et les modèles culturaliste et progressiste de Françoise Choay
In PDF : Complmt cours I Urba et modele met-carriou-ratouis

Les tendances actuelles de l’urbanisme


L’urbanisme moderne a pris formellement naissance en 1933 au Congrès International
des Architectes Modernes (CIAM) où ses principes ont été théorisés… Il s’agit en fait du
fonctionnaliste.
«Après une phase d'euphorie, l'urbanisme progressiste a suscité une critique croissante.
On observe ainsi un retour à une structure urbaine plus traditionnelle conformément aux
thèses culturalistes (rues, mixité fonctionnelle, ...) tout en intégrant les acquis du courant
progressiste (l'espace, les réseaux de circulation,...).»
«Les limites de la ville, elles, s'étendent englobant de plus en plus de communes. Même
les communes rurales se regroupent. Dans le même temps, la mondialisation oblige les
villes à ne plus se positionner seulement par rapport à leur environnement régional ou
national, mais mondial.»
La critique des progressistes met plus l'accent sur l'archaïsme et l'inefficacité de la ville,
tandis que celle des culturalistes vise surtout la désintégration des valeurs culturelles
traditionnelles sous l'effet de l'industrialisation. Face au désordre social et urbain, les uns
et les autres font des propositions très différentes.

Modèles urbains et formes d’organisation spatiales aujourd’hui

Au regard des constats liés à la production architecturale et de la relecture des différentes


théories, on a pu ressortir quatre types principaux d’organisation de l’espace.
- L’urbanisme du producteur. Pour ce courant, la ville fonctionne comme une machine
qui est appelée à répondre au besoin en logement, de déplacement et transport, de travail
et de divertissement. La tête de pont de ce courant est Le Corbusier. Ce courant est
caractérisé par la hiérarchisation et la ségrégation des fonctions et des circulations. Ceci
rend difficile les rapports entre ce type de réalisation avec les noyaux anciens. La ville de
ce courant cherche à concilier la morphologie de la ville avec son fonctionnement pour
devenir «radieuse».
- L’urbanisme du promoteur Pour ce groupe, la ville d’aujourd’hui doit fonctionner selon
les lois du marché. Pour ce faire, il s’appuie sur le marketing urbain et les aspirations des
futurs usagers. Ses outils sont les enquêtes d’opinion, des questionnaires afin de s’adapter
à la demande. Les caractéristiques de ce courant : une succession de quartiers regroupés
et indépendants. Il s’ensuit une ségrégation socio-spatiale. Ex- Arconville, Villas OBSS
et GBB, Cité Hpuéyiho et les quartiers Fidjrossè-Houéyiho-Agla,…
- L’urbanisme du paysagiste Ce groupe s’apparente au promoteur du développement
durable ou environnementaliste. Il donne goût au rêve : «le village dans la ville, la place
et le monument deviennent les éléments de base du paysage urbain». Ce courant
privilégie la composition urbaine, la protection ou la mise en valeur des paysages, les
repères historiques et symboliques. Bien que comportant des contraintes (ex Lotissement
Allada), cette approche est bien adoptée par la plupart des lotisseurs aménageurs et
permet de mettre en relief les richesses touristiques des territoires. Mais Le Corbusier et
son courant le trouvent relevant du passé.
- L’urbanisme du visionnaire Pour ce courant, la ville est une vision et non plus une
mémoire. Une ville purement fonctionnelle ou programmatique ne signifie rien. Elle est
de même figée lorsqu’elle se veut respectueuse de la culture et de la nature. Alors les
concepteurs font appel à la forme mythique faisant d’eux de simples artistes au service
d’un maître. Beaucoup d’anciennes villes se retrouvent dans ce type de pensée y compris
les villes coloniales. Elles sont caractérisées par le centralisme, le protectionnisme, le
luxe et le sacré.

Typologie
On classe en deux catégories l'urbanisme : l’urbanisme règlementaire administratif
restrictif-incitatif et l’urbanisme opérationnel d’action sur le terrain par des opérations
concrètes.
Urbanisme réglementaire
Il s'agit de créer un document d'urbanisme qui définit des règles à observer pour réaliser
les opérations d’aménagement ou d'urbanisation au sein de périmètres découpés sur le
territoire communal, intercommunal ou national en fonction du droit de l'urbanisme. Ce
travail est aussi appelé planification. Ex- Le droit de l'urbanisme, le règlement
d'urbanisme, le schéma ou plan directeur d’urbanisme, etc.
Urbanisme opérationnel
L’urbanisme opérationnel consiste à mettre en place les actions nécessaires à la
réalisation d’un projet urbain. Il regroupe ainsi « l’ensemble des actions conduites ayant
pour objet la fourniture de terrains à bâtir, la construction de bâtiments ou le traitement de
quartiers et d'immeubles existants (recomposition urbaine, réhabilitation, résorption de
l’habitat insalubre) ». Par cela, il se différencie de l’urbanisme réglementaire qui
regroupe l’ensemble des documents thématiques et réglementaires de planification
stratégique et de programmation.

Das könnte Ihnen auch gefallen