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UNIVERSITE DE TUNIS III

COMMISSION D’EXPERTISE COMPTABLE DE L’INSTITUT DES HAUTES


ETUDES COMMERCIALES

MEMOIRE EN VUE DE L’OBTENTION DU


DIPLOME NATIONAL D’EXPERTISE COMPTABLE

EVALUATION DES GARANTIES BANCAIRES ET


INFORMATION FINANCIERE

PERSPECTIVES D’AMELIORATION ET
DILIGENCES DU COMMISSAIRE AUX COMPTES

ELABORE PAR SOUS LA DIRECTION DE


Mr. Mohamed DERBEL Mr. Mohamed Neji HERGLI

Janvier 2007
Dédicaces

A ceux qui m’ont consenti sacrifices, soutien et tendresse.


Je pense particulièrement à:

Mon père
Ma mère
Mon frère et mes trois sœurs
Ma très chère fiancée
Mes beaux-frères
Ma belle- famille
Mon oncle Abdelhamid
Mes proches et mes meilleurs amis

Qu’ils trouvent dans ce travail, qui leur est dédié, l’expression de mes affections
et gratitudes les plus distinguées.
Remerciements

Je tiens à exprimer en premier lieu toute ma gratitude envers Monsieur


Mohamed Neji HERGLI qui a dirigé le présent mémoire. Qu’il trouve dans ce
modeste travail l’expression de mon profond respect et ma reconnaissance pour
ses encouragements et ses recommandations constructives.

Je souhaite aussi remercier tous ceux qui ont contribué de près ou de loin à la
réalisation de ce travail et notamment Maître Elyès Ben Mansour.

Je tiens également à remercier les collaborateurs et associés de AMC


Ernst&Young, en particulier monsieur Noureddine HAJJI.

Je voudrais pareillement exprimer ma vive gratitude aux membres du jury qui


ont accepté de soutenir ce modeste travail.
SOMMAIRE

INTRODUCTION............................................................................................................................ 6

PREMIERE PARTIE : ETAT DES LIEUX EN TUNISIE .......................................................... 13

CHAPITRE 1. PRESENTATION DES GARANTIES ET SURETES DU CREDIT ..................................... 13


Section 1- Les diverses formes des garanties du crédit ............................................................................13
Section 2. La place de la gestion des garanties dans l’activité bancaire ....................................................37
Section 3. Les limites des garanties bancaires en Tunisie.........................................................................46

CHAPITRE 2. LES PRATIQUES D’EVALUATION DES GARANTIES DU CREDIT EN TUNISIE ............ 65


Section 1. Le référentiel d’évaluation......................................................................................................65
Section 2. Garanties du crédit et information financière...........................................................................72
Section 3. Les pratiques actuelles d’évaluation dans le secteur bancaire tunisien......................................83

DEUXIEME PARTIE : PERSPECTIVES D’AMELIORATION DES PRATIQUES


D’EVALUATION DES GARANTIES EN TUNISIE ET DILIGENCES PARTICULIERES DU
COMMISSAIRE AUX COMPTES ............................................................................................. 101

CHAPITRE 1. LES PRATIQUES INTERNATIONALES ET LES PERSPECTIVES D’AMELIORATION DE


L’EVALUATION DES GARANTIES EN TUNISIE ............................................................................ 101
Section 1. Les pratiques internationales ................................................................................................101
Section 2. Réflexion sur les perspectives d’amélioration en Tunisie.......................................................152

CHAPITRE 2. LES DILIGENCES DU COMMISSAIRE AUX COMPTES ............................................. 162


Section 1. Le référentiel d’audit des banques tunisiennes : le contenu des diligences..............................162
Section 2. L’audit juridique des garanties..............................................................................................175
Section 3. L’appréciation de l’évaluation des garanties faite par la banque.............................................180

CONCLUSION GENERALE ...................................................................................................... 186

BIBLIOGRAPHIE........................................................................................................................... 1
LISTE DES ABREVIATIONS ........................................................................................................ 5
LISTE DES TABLEAUX ................................................................................................................ 6
ANNEXES ........................................................................................................................................ 1
TABLE DES MATIERES.............................................................................................................. 59
Introduction
Evaluation des garanties bancaires et information financière

INTRODUCTION
Au sens de l’article 2 de la loi 2001-65 du 10 juillet 20011, relative aux
établissements de crédit, « est considérée comme établissement de crédit, toute personne
morale qui exerce, à titre de profession habituelle, les opérations bancaires ». Les
opérations bancaires comprennent :

- la réception des dépôts du public


Les banques régies par la loi 2001-65 sont habilitées à recevoir du public des
dépôts quelles qu’en soient la durée et la forme. L’article 3 de la loi 2001-65 a défini les
dépôts comme étant « les fonds que toute personne recueille d'un tiers à titre de dépôt ou
autrement avec le droit d'en disposer pour les besoins de l'exercice de son activité
professionnelle, mais à charge pour elle de les restituer à leurs titulaires ». Cette définition
est presque la même que celle prévue par l’article L 312-2 du Code monétaire et financier
français qui évoque plutôt la notion de réception de fonds du public2.

L’article 3 de la loi 2001-65 a exclu de la définition des dépôts reçus du public les
catégories de fonds suivantes :

- les fonds déposés pour constituer ou augmenter le capital d'une entreprise,


- les fonds logés en compte auprès d'une entreprise par les membres du Conseil
d'Administration, les membres du Conseil de Surveillance, les membres du Directoire
ou tout associé ou groupe d'associés assurant un contrôle effectif sur ladite entreprise,
- les fonds provenant de l'escompte, de la mise en pension ou de toute autre forme
d'avance consentie par les entreprises exerçant des opérations bancaires,
- les fonds provenant d'une émission d'obligations ou de titres de créance assimilés,
- les fonds déposés par le personnel d'une entreprise dans la mesure où ils n'excèdent pas
10% du capital de ladite entreprise3.

- l’octroi de crédits
L’article 4 de la loi 2001-65 a défini l’opération de crédit comme étant « tout acte
par lequel une personne, agissant à titre onéreux, met ou promet de mettre des fonds à la

1
J.O.R.T., 2001, n°55, page 1671.
2
« les fonds qu’une personne recueille d’un tiers, notamment sous forme de dépôts, avec le droit d’en
disposer pour son propre compte, mais à charge pour elle de les restituer ».
3
Cette exclusion a été également prévue par l’article L 312-2 du Code monétaire et financier français.

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Evaluation des garanties bancaires et information financière

disposition d'une autre personne ou prend, dans l'intérêt de celle-ci, un engagement par
signature tel qu'un aval, un cautionnement ou toute autre garantie ». Cette définition est
exactement la même que celle prévue par l’article L 313-1 du Code monétaire et financier
français.

Cette définition n’englobe pas les crédits consentis par les entreprises commerciales
à leurs clients pour fournitures ou prestations de services, ainsi que les prêts des maisons
mères en faveur de leurs filiales.

- l’exercice, à titre d’intermédiaire, des opérations de change


Considérée par la loi 2001-65 comme étant une activité de banque, l’opération de
change constitue au sens du Code monétaire et financier français l’une des opérations
connexes aux opérations de banque énumérées par l’article L 311-24.

- la mise à la disposition de la clientèle et la gestion des moyens de paiement


Les moyens de paiements, au sens de l’article 5 de la loi 2001-65, sont « toutes
formes d'instruments permettant, par quelque procédé technique que ce soit, de transférer
des fonds d'une personne à une autre ». Ainsi, un moyen de paiement doit permettre un
transfert de fonds.

Le système bancaire tunisien comprend actuellement 29 banques dont 19 banques


de dépôt régies par la loi 2001-65, relative aux établissements de crédit.

Les banques de dépôt doivent exercer de façon habituelle les opérations de banque
et peuvent également exercer d’autres activités. Il s’agit des opérations liées à l’activité
principale telles que le conseil et l'assistance en matière de gestion de patrimoine, de
gestion financière, d'ingénierie financière et d'une manière générale tous les services
destinés à faciliter la création, le développement et la restructuration des entreprises. En
France, ces activités dites non bancaires doivent, en tout état de cause, demeurer limitées
par rapport à l’ensemble des activités habituelles de l’établissement de crédit5 et ne doivent

4
Il s’agit d’une liste limitative des opérations connexes aux opérations de banque
5
Le règlement 86-21 du CRBF prévoit que le montant annuel des produits provenant de l’activité non
bancaire ne doit pas dépasser 10% du produit net bancaire.

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Evaluation des garanties bancaires et information financière

pas empêcher, restreindre ou limiter le jeu de la concurrence sur le marché concerné6. Ces
mêmes conditions ont été reprises par l’article 24 de la loi 2001-65.

L'établissement de crédit peut, en outre, prendre des participations au capital


d'entreprises existantes ou en création, conformément aux conditions prévues par la loi
2001-657.

Il y a lieu de ne pas confondre les bureaux de représentation d’institutions


financières internationales des banques offshore. Ces dernières restent régies par les
dispositions de la loi 2001-65. Les banques off shore sont au nombre de huit et sont régies
par la loi 85-108 portant encouragement d'organismes financiers et bancaires travaillant
essentiellement avec les non-résidents. Ces banques peuvent avoir la forme de société
anonyme de droit tunisien ou encore d’établissements, en Tunisie, de personnes morales
ayant leur siège social à l’étranger8.

Ces banques peuvent collecter toute forme de ressources appartenant à des non-
résidents, accorder tous concours aux non-résidents, notamment sous forme de prises de
participations au capital d'entreprises non résidentes et de souscriptions aux emprunts émis
par ces dernières, délivrer toute forme de cautions aux entreprises étrangères non
résidentes adjudicataires de marchés publics ou privés en Tunisie ainsi que transférer tous
fonds en devises leur appartenant ou appartenant à des non-résidents.

Dans le cadre de l’activité octroi de crédits, le droit fournit les techniques qui
permettent au créancier d’obtenir la restitution de son capital avec le concours, si besoin
est, de la force publique. La contrainte que peut exercer le créancier pour obtenir
l’exécution de l’obligation de restitution du crédit et des intérêts est limitée à une
contrainte sur le patrimoine du débiteur et ce, en concurrence avec les autres créanciers.
Même si le débiteur est solvable au moment de l’octroi du crédit, bien des aléas peuvent
intervenir d’ici à l’échéance de restitution de ce crédit. C’est pourquoi la banque doit
nécessairement prendre des garanties pour réduire au maximum les risques liés au
recouvrement du crédit. Les techniques de garanties sont ainsi un élément essentiel de

6
Article L 511-3 du Code monétaire et financier français.
7
L’art 21 et l’art 22 de la loi 2001-65 présentent les limites relatives aux prises de participations par un
établissement de crédit.
8
Article 1er de la loi 85-108

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Evaluation des garanties bancaires et information financière

toute opération de crédit puisque ces garanties du crédit sont destinées à éviter à la banque
les conséquences de l'éventuelle insolvabilité de son débiteur et apportent un supplément
de sécurité à ses engagements. Grâce aux garanties recueillies, la banque va pouvoir passer
d’une exposition brute à une exposition nette au risque de contrepartie.

Certaines difficultés pratiques qu’on se propose de présenter se posent toujours au


niveau de l’évaluation des garanties pour calculer l’exposition nette. En effet, tout le
problème est de valoriser ces garanties et de déterminer si cette valeur sera effectivement
disponible pour le prêteur en cas de défaut. Lorsque la créance est compromise, la sûreté
doit pouvoir jouer son rôle. Dans le cas contraire, se pose le problème de l’estimation de la
sûreté et de la prise en compte du risque de non recouvrement. La prise en compte et
l’évaluation des garanties pour le calcul du risque supporté par la banque suppose que ces
garanties jouent effectivement en cas de défaut, c’est à dire que le prêteur parvienne
effectivement à en disposer, et que ces garanties soient valorisables aujourd’hui et demain.

Or, pour le traitement des crédits non performants (non performing loans-NPL), le
problème qui se pose en Tunisie concerne notamment l’environnement juridique
caractérisé par la lenteur des procédures et des voies d’exécution ainsi que du
recouvrement forcé des créances. En effet, bien que la garantie soit, en principe,
saisissable, la procédure est tellement compliquée et longue qu’elle rend cette option non
effective9.

Ce processus d’évaluation des garanties a certainement un impact significatif sur


l’information financière communiquée par les banques ainsi que sur les diligences de
l’auditeur dans le cadre d’une mission de commissariat aux comptes.

A noter que la Banque Centrale de Tunisie (BCT) énonce les règles générales et
fixe des limites de prise en compte et d’évaluation des garanties. Conformément à ces
règles prudentielles, les banques procèdent à la mise en place de politiques internes
détaillées au niveau de la prise en compte et de l’évaluation des garanties.

9
Republic of Tunisia- Country Assistance evaluation, July 13, 2004 World Bank.

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Evaluation des garanties bancaires et information financière

Par ailleurs, la couverture, en Tunisie, des créances classées par les provisions et
agios réservés s’établissait à 44% pour les banques commerciales et 66% pour les ex
banques de développement10. Actuellement, le taux moyen de couverture est de l’ordre de
50%11. Visiblement, ce taux de couverture est très variable d’une banque à une autre. Cette
variation s’explique par des traitements différents au niveau du provisionnement des
risques qui sont extrêmement liées à la procédure interne d’évaluation des garanties du
crédit et rend, en conséquence, difficile la comparabilité dans l’espace entre les banques.

En plus du coût du risque de crédit, l’évaluation des garanties trouve


nécessairement sa traduction dans les informations fournies au niveau de l’état des
engagements hors bilan ainsi qu’au niveau des notes aux états financiers.

Notre propos est donc volontairement limité au risque lié aux garanties consenties
au titre des crédits accordés par les banques et à la traduction de l’évaluation des ces
garanties au niveau de leur reporting financier.

A noter qu’il y a une nuance entre le terme « sûreté » et celui de « garantie ». Les
critères de la distinction entre ces deux terminologies ne sont pas encore retenus de façon
unanime. Pour cela, ces deux termes sont encore souvent pris l’un pour l’autre. Ce qu’on
peut retenir, c’est que le cadre légal réserve la qualification de sûreté à un nombre défini
d’institutions. Or, les créanciers utilisent aujourd’hui de plus en plus des mécanismes qui
sont généralement de pure création de la pratique12.

Le présent travail s’attachera à répondre à la problématique suivante : Quel modèle


adopter pour l’évaluation des garanties bancaires, qu’elle est la meilleure traduction de ce
modèle au niveau de l’information financière et qu’elles sont les diligences du commissaire
aux comptes en la matière ?

10
Tunisie- Système bancaire et réglementation prudentielle, novembre 2003, Fitch Rating. « compte tenue de
la valorisation peu conservative des garanties adossées à ces créances classées, Fitch estime que le système
bancaire tunisien est dans son ensemble insuffisamment provisionné. »
11
Major Tunisian Banks’2005 results and Outlook for 2006 performance, December 2006, Fitch Rating. Ce
rapport considère que la qualité des actifs des banques tunisiennes demeure faible.
12
Dominique LEGEAIS, sûretés et garanties du crédit, 3èm » édition, LGDJ, 2002, page 11.

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Evaluation des garanties bancaires et information financière

En vue de répondre aux questions posées dans la problématique et atteindre les


objectifs qui lui sont fixés, ce mémoire respectera la démarche suivante :

Dans la première partie, nous essayerons de dresser un état des lieux sur les
pratiques actuelles d’évaluation et de prise en compte des garanties dans le secteur
bancaire tunisien et leur traduction dans l’information financière communiquée.

Pour ce faire, nous essayerons dans un premier temps de présenter les formes de
garanties bancaires tout en soulignant la place de leur gestion dans l’activité bancaire ainsi
que leurs limites. Il est classique de distinguer deux formes de garanties : les sûretés
personnelles et les sûretés réelles. D’autres formes de garanties peuvent être recueillies
pour sécuriser certaines formes de crédits.

Ensuite, nous procèderons à l’étude des pratiques actuelles d’évaluation et de prise


en compte des garanties bancaires en Tunisie et à l’analyse de l’impact de cette évaluation
sur l’information financière communiquée au niveau des états financiers des banques.

La deuxième partie explicitera, d’une manière concrète, les principaux axes


d’amélioration des pratiques existantes d’évaluation des garanties en Tunisie ainsi que les
investigations particulières que le commissaire aux comptes est amené à effectuer à ce
niveau dans le cadre d’une mission de commissariat aux comptes.

A cet effet, nous procéderons, dans un premier chapitre, à la proposition des axes
d’améliorations des pratiques actuelles au niveau des règles d’évaluation des garanties,
puis au niveau de l’information financière des banques et ce en nous référant aux pratiques
internationales en la matière.

Ensuite, nous nous proposerons de comprendre et de dresser les risques que


présentent actuellement les garanties au niveau de la certification des comptes d’un
établissement bancaire partant de l’impact de leur évaluation sur l’information financière
auditée. En effet, pour s’assurer de la valeur de la garantie et mesurer le risque pris par
l’établissement bancaire, le commissaire aux comptes doit tout d’abord procéder à un
audit juridique de ces garanties pour apprécier, ensuite, leur valorisation retenue.

Page 11
Première Partie

Etat des lieux en


Tunisie
Evaluation des garanties bancaires et information financière

PREMIERE PARTIE : ETAT DES LIEUX EN TUNISIE

L’analyse de l’état des lieux en Tunisie nécessite une présentation préalable des
garanties et sûretés du crédit (Chapitre 1) ainsi qu’une étude des pratiques actuelles
d’évaluation des garanties du crédit en Tunisie (Chapitre 2).

CHAPITRE 1. PRESENTATION DES GARANTIES ET SURETES DU CREDIT

Afin de présenter les garanties et sûretés du crédit, il y a lieu de dresser les diverses formes
de garanties (Sect. 1), et de présenter la place de la gestion des garanties dans l’activité
bancaire (Sect.2). Enfin, on se propose d’analyser les limites de ces garanties bancaires en
Tunisie (Sect.3).

Section 1- Les diverses formes des garanties du crédit

Les garanties bancaires qui peuvent accompagner une opération de crédit sont très
variées et répondent à plusieurs formes. Il est classique de distinguer deux formes de
garanties: les sûretés personnelles (Parag.1) et les sûretés réelles (Parag.2). Cette
distinction fait écho à l’opposition entre le droit personnel et le droit réel. D’autres formes
de garanties peuvent être recueillies pour couvrir le risque de défaillance lié à certaines
formes de crédits accordés (Parag.3).

Paragraphe 1- Les garanties personnelles

Les garanties personnelles peuvent être définies comme étant des conventions
conférant à un créancier le droit de réclamer le paiement de sa créance à une ou plusieurs
personnes autres que le débiteur principal13.

Les sûretés personnelles se réalisent sous les formes juridiques du cautionnement et


de l’aval. Le cautionnement est régi par les articles 1478 à 1531 du COC. L’aval peut être
considéré comme étant une forme de cautionnement instituée par la législation des effets
de commerce et soumis, de ce fait, à des règles particulières. Par ailleurs, les praticiens ont

13
Dominique LEGEAIS, op. cit. page 23.

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Evaluation des garanties bancaires et information financière

imaginé de nouvelles garanties personnelles qui trouvent leurs origines dans la pratique
contractuelle. Il s’agit des garanties indépendantes et des lettres d’intention.

1.1- Le cautionnement

Le cautionnement est défini comme étant « un contrat par lequel une personne
s’oblige envers le créancier à satisfaire à l’obligation du débiteur, si celui-ci n’y satisfait
pas lui-même »14. Le tiers garant qui intervient pour garantir personnellement le paiement
de la créance répond à la qualité de « caution » et son engagement a ainsi un caractère
accessoire par rapport à celui du débiteur principal.

L’objet du cautionnement doit être une obligation valable qui peut être éventuelle,
future ou indéterminée15. De même, la caution serait amenée à répondre aussi des
dommages et intérêts et des dépenses encourues par le débiteur principal si la garantie n’a
pas été expressément limitée à une somme fixe ou à une partie déterminée de l’obligation.
La caution peut également répondre à toutes les obligations dont le débiteur principal peut
être tenu si elle a garanti l’exécution de tous les engagements contractés par le débiteur à
raison du contrat. C’est ainsi que les banques tunisiennes exigent de plus en plus à la
caution de souscrire un engagement illimité portant sur toute somme due ou à devoir par le
débiteur principal.

Par ailleurs, le cautionnement peut être simple ou solidaire. Dans ce dernier cas, la
solidarité doit être expressément stipulée dans l’acte16.

Le cautionnement simple permet à la caution de limiter son engagement à sa part


dans l’obligation par rapport aux autres garants tout en ayant la possibilité d’exiger la
saisie préalable des biens du débiteur. Il s’agit des principes de division et de discussion
dont pourrait bénéficier la caution simple et dont la caution solidaire ne peut se prévaloir.
En pratique, les banques tunisiennes ont tendance à exiger la solidarité de la caution afin
d’assurer un maximum de sécurité.

14
Art 1478 du COC
15
Art 1483 du COC
16
Art 1495 du COC

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Evaluation des garanties bancaires et information financière

L’article 1496 évoque le principe que le créancier n’a d’action contre la caution que
si le débiteur principal est en demeure d’exécuter son obligation. De même, selon l’article
1497 du COC, la responsabilité de la caution est transmissible à ses héritiers.

Par ailleurs, en vertu de la règle selon laquelle toute obligation doit être déterminée
dans son objet, le montant du cautionnement doit être limité. Les banques ont tendance à
indiquer la référence de la convention de prêt dans l’acte de garantie.

L’aval est une forme particulière de cautionnement solidaire qui garantit


l’exécution d’un engagement cambiaire. Il peut être donné à l’appui de l’obligation du
souscripteur d’un billet à ordre, du tiré d’une traite ou de tout endosseur d’effets de
commerce.

L’avaliste est tenu solidairement avec la personne dont il garantit l’engagement et


peut être poursuivi dans les conditions spéciales à la législation des effets de Commerce.
Etant assimilé à un cautionnement solidaire, la caution ne peut invoquer ni le bénéfice de
division ni celui de discussion. Elle dispose cependant du bénéfice de subrogation.

Il y a lieu de noter que l’engagement de l’avaliste est valable alors même que
l’obligation qu’il a garantie serait nulle pour toute cause, autre qu’un vice de forme17.
L’aval est donc moins accessoire que le cautionnement.

D’autre part, il y a lieu de distinguer le cautionnement personnel du cautionnement


réel. Le cautionnement personnel engage la caution sur l’ensemble de son patrimoine. Un
cautionnement personnel peut être complété par l’affectation de certains biens au profit du
créancier. Celui-ci aura donc le choix entre une poursuite générale du patrimoine du
débiteur et une poursuite privi1égiée de certains biens.

Le cautionnement réel, limite l’engagement de la caution à certains biens


spécialement affectés en garantie au profit du créancier qui ne pourra par conséquent
poursuivre que ces biens. Si le bien en question est un immeuble, on parle de caution
hypothécaire. C’est ainsi que le cautionnement réel peut être considéré comme étant une

17
Article 289 du Code de Commerce

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Evaluation des garanties bancaires et information financière

sûreté réelle, consentie par une personne autre que le débiteur principal. Partant du fait que
la garantie est fournie par une personne non tenue à la dette, la qualification de
cautionnement a été retenue18.

Cette garantie « mixte » présente un intérêt pour le créancier qui n’a pas à subir le
risque lié à la fluctuation du patrimoine de la caution et pour la caution qui limite l’étendue
de son engagement aux biens affectés en garantie.

1.2- Les garanties indépendantes

Cette forme de garanties personnelles est une création des pratiques bancaires
internationales. Elles sont aussi désignées sous le nom de garanties autonomes ou de
garanties à première demande. Ces garanties sont généralement émises à l’occasion de la
réalisation de grands travaux ou de la fourniture de marchés importants.

La définition suivante a été donnée par la cour de cassation française pour la


garantie indépendante 19: « le contrat par lequel une banque s’engage à effectuer, sur la
demande d’un donneur d’ordre, le paiement d’une somme à concurrence d’un montant
convenu, sans que l’établissement financier puisse différer le paiement ou soulever une
contestation quelconque pour quelque cause que ce soit ». C’est ainsi que le garant doit
payer la somme convenu avant toute contestation. Ainsi, le particularisme de la garantie
indépendante réside dans son caractère autonome de l’engagement du garant, ce qui
l’oppose au cautionnement.

En pratique, toute garantie indépendante contient deux stipulations :


- une première stipulation selon laquelle le garant s’engage à première demande à
verser une somme donnée au bénéficiaire : ce qui démontre l’autonomie de
l’engagement du garant. L’objet de l’engagement du garant est en fait de payer ce
que lui demandera le bénéficiaire de la garantie plutôt que de régler la dette
d’autrui ;
- une deuxième stipulation selon laquelle le garant renonce à se prévaloir des
exceptions trouvant leur source dans le contrat de base.

18
Voir Dominique Legeais, Op. cit. page 53.
19
Voir Dominique Legeais, op. cit., page 244

Page 16
Evaluation des garanties bancaires et information financière

En tout état de cause, même si les parties font référence au contrat principal, auquel
cas la garantie à première demande risque d’être requalifiée comme étant un
cautionnement, il est essentiel que cette référence au contrat principal ne serve pas à la
détermination des sommes pouvant être dues par le garant20.

En principe, le bénéficiaire de la garantie n’a pas à justifier son appel de la garantie.


La pratique a cependant développé deux autres formes de garanties : la garantie à première
demande justifiée dans laquelle le bénéficiaire doit indiquer les raisons de son appel, et les
garanties documentaires qui nécessitent la production des documents prouvant que son
appel est légitime 21. L’un des exemples des garanties indépendantes on peut citer la lettre
de crédit utilisée dans le cadre du crédit documentaire. En effet, dans le cadre du crédit
documentaire, la lettre de crédit n’est rien d’autre qu’un engagement de la banque de régler
sous la seule condition de la production d’un certain nombre de documents.

Les garanties indépendantes sont très utilisées en pratiques dans les marchés. En
effet, la conclusion d’un marché peut entraîner la délivrance de plusieurs garanties qui
correspondent chacune à une étape dans la réalisation de ce marché. Il s’agit en fait du
morcellement du contrat de base qui donne lieu à de nombreuses garanties indépendantes
relatives aux différentes phases du marché. A ce titre, on peut distinguer plusieurs
catégories de garanties à première demande :

La garantie de soumission : C’est une garantie à première demande qui permet de


garantir que chaque entreprise qui présente une soumission garantisse le contrat définitif et
fournit tous les documents contractuels nécessaires. Ainsi, cette garantie permet à
l’acheteur de se couvrir contre le risque de voir des entreprises soumissionner à un marché
sans pour autant avoir l’intention de s’engager véritablement.

La garantie de restitution d’acompte : L’acompte est généralement versé par


l’acheteur ou le maître de l’ouvrage lors de la signature du marché. Cette garantie lui
permet alors de récupérer les acomptes versés lorsqu’il s’avère que l’entreprise retenue
pour la réalisation du marché ne l’exécute pas.

20
Voir Dominique Legeais, Op. cit., page 249
21
Voir Dominique Legeais, Op. cit., page 245.

Page 17
Evaluation des garanties bancaires et information financière

La garantie de bonne fin : Cette garantie à pour objet le versement d’une somme
d’argent qui doit permettre au maître de l’ouvrage ou à l’acheteur de faire achever le
marché ou de faire livrer la marchandise par un tiers. Elle permet ainsi au bénéficiaire de
se protéger contre le risque d’une mauvaise exécution ou d’une exécution tardive du
marché.

La garantie de retenue de garantie : Le maître de l’ouvrage opère une retenue dite


de garantie pour pouvoir remédier aux éventuelles malfaçons. Toutefois, le maître de
l’ouvrage doit fournir une garantie consentie généralement par sa banque garantissant à
l’entrepreneur principal la récupération de la retenue de garantie après réception définitive
des travaux sans réserves par le maître de l’ouvrage.

De manière générale, il faut retenir que la garantie à première demande peut être
délivrée pour garantir le paiement d’une somme quelconque. Cependant, il y a lieu de
remarquer que malgré le développement de cette garantie dans le commerce international,
sa réglementation est restée à l’état embryonnaire.

A cet égard il faut souligner l’œuvre de la Chambre de Commerce Internationale


(CCI) qui a élaboré en 1978 des règles uniformes pour les garanties contractuelles tendant
à uniformiser les pratiques à ce niveau. Cependant, ces règles étaient trop protectrices des
intérêts des exportateurs et ne répondaient pas aux données du commerce international
désormais dominé par les acheteurs. Ainsi, elles n’ont pas été appliquées mis à part
quelques rares cas.

Le constat d’échec de ces règles uniformes a amené la C.C.I en 1991 à préparer un


nouveau projet désormais appelé règles et usances en matière de garanties contractuelles
auquel la Tunisie a adhéré. Ces nouvelles règles proposent aux parties un choix entre
plusieurs garanties dont celles correspondant à la pratique internationale, plus favorable
aux bénéficiaires. Il reste entendu que ces règles ne s’appliquent que lorsque les parties en
cause ont fait expressément recourt. Les garanties stipulées devraient en effet y faire
référence.
Une autre tentative d’uniformisation des règles régissant les garanties
indépendantes émane des nations unies tendant à uniformiser les pratiques européennes et
américaines. D’où le rapprochement qui a été tenté entre les garanties indépendantes et les

Page 18
Evaluation des garanties bancaires et information financière

lettres de crédit stand by. Ces dernières sont une création de la pratique américaine et
s’apparentent au crédit documentaire et à la garantie indépendante.

En droit tunisien, la garantie à première demande est prévue par le décret n°3158 en
date du 17 décembre 2002, portant réglementation des marchés public, tel que modifié par
les textes subséquents22. Il s’agit de la section 3 du chapitre 3 du décret qui a été consacré
aux garanties exigées pour la conclusion des marchés publics. Selon l’article 54, le
cautionnement et la retenue de garantie peuvent être remplacés, à la demande du titulaire
du marché, par des cautions personnelles et solidaires. Ainsi, la formulation de l’article 54
du décret 2002-3158 continue à employer le terme caution pour se référer à la garantie à
première demande. L’intention est cependant claire dans ce texte puisque l’alinéa 2 du
même 54 prévoit expressément que le paiement est fait à la garantie à première demande
formulée par l’acheteur public. L’alinéa 3 ajoute que la demande doit être écrite et que la
caution solidaire ne peut différer le paiement ou soulever des contestations pour échapper à
son obligation de payer.

Bien que les éléments de la garantie à première demande soient réunis dans cet
article à savoir paiement à première demande et l’interdiction de différer le paiement, une
telle rédaction traduit sans doute la confusion dans l’esprit du législateur entre la garantie à
première demande et la caution

En droit tunisien, l’engagement du banquier en vertu de la garantie à première


demande peut trouver son fondement dans ce même décret du 17/12/2002 portant
réglementation des marchés publics. Dans ce cadre, l’article 55 du décret précité prévoit
que la caution personnelle et solidaire en question est celle qui a reçu un agrément spécial
du Ministère chargé des Finances et après versement d’un cautionnement fixe de 5000
dinars auprès du Trésorier Général, et ce, dans un délai de huit jours à partir de la date
d’obtention de l’agrément.

On peut dire que ces textes mettent en place un engagement abstrait en vertu duquel
le banquier s’engage envers le bénéficiaire à payer à première demande sur ordre de son
client le montant de la garantie.

22
Décret n°2003-1638 du 4 Août 2003 et décret n°2004-2551 du 2 novembre 2004.

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Evaluation des garanties bancaires et information financière

1.3- Les lettres d’intention

« Les lettres d’intention, parfois désignées sous le nom de lettre de confort ou de


patronage sont des engagements de portée variable souscrits le plus souvent par des
sociétés mères pour le compte de leurs filiales afin de leur faciliter l’obtention de
crédits »23.

Les modèles de lettres d’intentions sont très diversifiés et ne confèrent pas à leurs
bénéficiaires les mêmes droits. On distingue d’une part, les lettres d’intention qui sont sans
portées juridiques et qui ne donnent naissance à aucune obligation. Il s’agit, dans ce cas,
d’un simple engagement moral. D’autre part, certaines lettres peuvent être constitutives de
cautionnement notamment lorsqu’une société s’engage à se substituer à sa filiale si celle si
est défaillante.

En France, la lettre d’intention peut être constitutive d’une garantie si ses termes
sont équivalents à ceux d’un cautionnement ou d’une garantie indépendante. En d’autre
termes, la portée juridique d’une lettre d’intention dépend des termes utilisés par la dite
lettre. Si la lettre est constitutive d’une garantie, d’une caution ou d’un aval, et si elle est
émise par une société anonyme, elle doit faire ainsi l’objet d’une autorisation préalable du
Conseil d‘Administration. Sinon elle serait inopposable à la société et le bénéficiaire ne
peut pas alors faire jouer sa garantie24.

Paragraphe 2- Les garanties réelles

Une sûreté réelle consiste dans l’affectation d’un bien en garantie d’une dette au
profit du créancier permettant ainsi à ce dernier d’être payé par préférence aux créanciers
chirographaires. La garantie réelle permet ainsi à son bénéficiaire d’échapper à la loi du
concours entre les créanciers du débiteur. Cependant, les droits des titulaires des garanties
réelles ne portent pas sur les choses elles mêmes mais sur leur valeur. Les créanciers
exercent en effet leur droit de préférence sur le prix de vente de bien ou plus
exceptionnellement sur une indemnité représentative de la valeur du bien25. Les biens les

23
Voir Dominique Legeais, Op. cit., page 266
24
Article L225-35 du code de commerce français
25
Voir Dominique Legeais, Op. cit., page 277

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Evaluation des garanties bancaires et information financière

plus divers peuvent être constitués en garantie notamment les immeubles, les fonds de
commerce, le matériel, les marchandises, les valeurs mobilières et les créances.

Les garanties réelles confèrent au créancier un pouvoir direct sur la chose affectée
en garantie. Ensuite elles ont une opposabilité absolue aux tiers qui se traduit par la
reconnaissance d’un droit de préférence, permettant à son titulaire d’échapper à la loi du
concours entre les divers créanciers lorsque la chose est vendue après saisie et que le
créancier se paye sur le prix, et d’un droit de suite, permettant à son titulaire de reprendre
la chose en quelque main qu’elle se trouve. Enfin, la garantie réelle a un caractère
indivisible ce qui permet de dégager trois conséquences26:

- en cas de division du bien grevé, chaque fraction continue de répondre de la totalité


de la dette,
- en cas de division de la dette, le titulaire de la garantie peut faire valoir la totalité de
ses droits sur le bien grevé,
- en cas de paiement partiel, le bien affecté reste grevé entièrement même s’il est
divisible.

Traditionnellement, les garanties réelles sont classées en garanties réelles


immobilières qui correspondent à l’hypothèque (2.1) et en garanties réelles mobilières à
travers le nantissement (2.2).

2.1- Les sûretés réelles immobilières : L’hypothèque

Les garanties immobilières sont généralement constituées sous la forme de


l’hypothèque. En vertu de l’article 271 du CDR, l’hypothèque immobilière peut porter sur
tout bien immobilier se trouvant dans le commerce, ce qui signifie qu’il s’agit de biens
susceptibles d’être vendus27.

L’hypothèque la plus courante dans la pratique bancaire est la constitution d’une


hypothèque sur un bien immeuble par sa nature ou sur des parts indivises revenant à un
copropriétaire.

26
Voir dominique Legeais, Op. cit., page 280
27
L’article 205 du CDR prévoit que tout ce qui peut être valablement vendu peut être objet de nantissement.

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Evaluation des garanties bancaires et information financière

Le contrat d’hypothèque ne peut être conclu qu’en Tunisie 28 et par écrit29. Ce


contrat doit préciser la créance garantie ainsi que l’immeuble sur lequel l’hypothèque est
consentie30.

La validité de l’hypothèque sur le fond implique la conformité de son objet à la loi


et à l’ordre public et la possibilité pour le constituant de la garantie de le céder. Ce dernier
peut être le débiteur lui-même comme il peut être une tierce personne intervenant en
qualité de caution hypothécaire. L’essentiel est que le bien affecté en garantie soit la
propriété du constituant de la garantie et sa capacité juridique requise. En effet, la
constitution d’une hypothèque sur un bien qui n’est pas valablement transféré au débiteur
est nulle et de nullité absolue. Cette hypothèse est qualifiée de nantissement de la chose
d’autrui31.

Le problème a été ainsi rencontré dans la pratique pour les cas d’affectation en
garantie de bien immobilier faisant l’objet d’une promesse de vente émanant d’une agence
foncière (AFT, AFH, AFI, la société de promotion immobilière El Iskan), d’un promoteur
immobilier ou d’un particulier. Le client ayant besoin d’un crédit ne peut parfaire l’acte de
vente final tant qu’il n’a pas versé la totalité du prix32.

Il y a lieu de noter l’extensibilité de la garantie aux constructions et aux fruits qui


s’adjoignent à l’immeuble postérieurement à sa constitution33. Ce dernier est en droit de
réclamer le remboursement immédiat des sommes à devoir en cas de détérioration de
l’immeuble de façon qui risque de mettre en péril ses droits. Dans ce cas, le débiteur à la
possibilité de proposer une garantie supplémentaire pour éviter la déchéance.34.

Selon l’article 270 du CDR, l’hypothèque « suit les immeubles affectés sous
quelques mains qu’ils passent ». Le droit de suite, en matière d’hypothèque revêt une
grande importance. En effet, en plus de la possibilité accordée au créancier de suivre

28
Article 274 du CDR.
29
Article 275 du CDR
30
Article 275 du CDR
31
L’article 203 du CDR subordonne la validité de ce nantissement à la ratification de l’hypothèque par le
propriétaire légitime ou le transfert en bonne et due forme de la propriété du bien affecté au débiteur.
32
Il faudrait néanmoins souligner qu’en vertu de l’article 18 du COC, la promesse de vente ne crée point
d’obligation sauf l’engagement du promettant à exécuter sa promesse
33
Article 272 du CDR
34
Article 276 du CDR

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Evaluation des garanties bancaires et information financière

l’immeuble en question quelque soit le détenteur de ce bien affecté en garantie, ce droit de


suite implique des obligations particulières à l’égard du tiers détenteur. Ce dernier est dans
l’obligation de purger l’hypothèque moyennant une procédure spécifique et dans des délais
précis. Ce droit de purge consiste pour le tiers détenteur à notifier aux créanciers dans un
délai maximal d’un an, son intention d’exercer son droit de purge. En vertu de ce droit, il
verse aux créanciers inscrits le montant des sommes dues et à devoir, à concurrence du prix
d’acquisition ou de la valeur déclarée de l’immeuble s’il en a acquis la propriété à titre
gratuit.

L’exercice du droit de purge ou la mise aux enchères de l’immeuble dans les


conditions spécifiées par la législation en vigueur entraîne l’extinction de la garantie et, en
conséquence, la radiation de l’inscription. Les créanciers qui n’ont pas pu être
désintéressés n’auront alors de recours que contre le débiteur.

S’il s’agit d’un immeuble immatriculé, l’hypothèque ne peut être constituée


qu’après son inscription sur les registres de la Conservation de la Propriété Foncière
permettant ainsi aux tiers d’être informés. S’il s’agit d’un immeuble non immatriculé, cette
inscription est remplacée par la mention de l’hypothèque sur le titre de propriété, portée
par deux notaires35.

Le rang de l’hypothèque est déterminé en fonction de la date d’inscription et non


pas à partir de la date de l’hypothèque. Ainsi, le créancier qui a l’inscription la plus
ancienne, sera désintéressé avant les autres créanciers.

Il y a lieu de noter que le recours à la réquisition d’immatriculation auprès du


tribunal immobilier, à l’occasion de laquelle le banquier intervient pour faire valoir sa
garantie, ne garantit pas la préservation de ses droits dans la mesure où cette intervention
ne vaut pas inscription et du fait que l’aboutissement de l’affaire enrôlée n’est pas certain.

En revanche, l’insertion d’une clause d’hypothèque dans l’acte d’achat du bien


immobilier est de nature à protéger le créancier tant qu’elle représente une clause du
contrat opposable aux contractants et aux tiers. Dans la pratique, l’insertion de cette clause

35
Article 279 du CDR.

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Evaluation des garanties bancaires et information financière

est généralement requise lorsque l’hypothèque porte sur un immeuble nouvellement acquis
auprès d’une agence foncière ( AFT, AFH, AFT) ou d’un promoteur immobilier.

Le droit de préférence s’exerce dans le cadre de la procédure de licitation


réglementée dans le code de procédure civile et commerciale. En vertu de cette procédure,
le produit de la liquidation du bien affecté est réparti entre les créanciers selon leur rang de
privilège.

Enfin, l’inscription d’une hypothèque permet au créancier de lui garantir, au même


rang que le capital, trois années d’intérêts, à condition, toutefois que le taux d’intérêt soit
indiqué dans l’acte et l’inscription36.

Il convient de souligner le droit du créancier hypothécaire se reporte également sur


l’indemnité d’assurance et ce en vertu de l’article 20 du code des assurances. En effet, par
application du droit commun lorsqu’un bien assuré est sinistré, l’indemnité d’assurance
doit tomber dans le patrimoine de l’assuré et devient ainsi gage commun de tous
créanciers37. Par dérogation à cette règle générale, l’article 20 du code des assurances
prévoit que « les indemnités dues à raison de contrats d’assurances sont attribuées aux
bénéficiaires et aux créanciers privilégiés ou hypothécaire suivant leur rang qui ont
informé l’assureur de leurs droits avant le règlement de ces indemnités ». Ce texte protège
les créanciers disposant de sûretés réelles sur la chose assurée et concerne les assurances de
chose et les assurances de responsabilité à objet déterminé. Les créanciers chirographaires
disposent de la procédure de saisie arrêt instituée par les articles 330 et suivants du
CPCC38.

Il s’agit de la subrogation réelle qui se traduit par le fait que l’indemnité


d’assurance prend la place de la chose assurée et sinistrée et les droits des créanciers
privilégiés s’exercent non plus sur le bien qui a disparu mais sur l’indemnité due par
l’assureur.

36
Article 272 du CDR
37
L’art 192 du code des droits réels dispose que « les biens du débiteur sont le gage commun de ses
créanciers »
38
Il s’agit, pour tout créanciers dont la créance est certaine, de la possibilité de « saisir arrêter entre les mains
d’un tiers et dans la limite de sa créance les sommes et objets mobiliers qui sont dus même à terme ou sous
condition, ou qui appartiennent à ce débiteur. »

Page 24
Evaluation des garanties bancaires et information financière

La subrogation réelle est applicable si les conditions suivantes sont respectées :

- L’inscription régulière de la sûreté : si pour être opposable au tiers, la sûreté est


soumise à publicité, il faut que cette formalité soit accomplie avant le sinistre ;
- La connaissance par l’assureur des sûretés grevant la chose : La publicité de la
sûreté ne suffit pas pour présumer et considérer l’assureur comme étant au
courant de celle-ci. En effet, l’art 20 du code des assurances oblige les
créanciers hypothécaires ou privilégiés d’informer l’assureur. Cette information
devrait donc être effectuée préalablement à tout sinistre.

Le créancier qui a accompli régulièrement les mesures de publicité propres à sa


sûreté et qui a informé l’assureur avant que celui-ci ne verse l’indemnité à l’assuré,
acquiert un droit propre sur l’indemnité d’assurance et dispose contre l’assureur d’une
action directe.

Toutefois, il existe des limites au droit des créanciers hypothécaires ou privilégiés


sur les indemnités d’assurance, la loi prévoit 4 limites :
- La créance doit être certaine liquide et exigible : au jour du règlement de l’indemnité,
s’il s’agit d’une créance sous condition ou à terme, l’indemnité reste provisoirement
entre les mais de l’assureur ou consignée à la caisse de dépôt et de consignation ;
- Le créancier ne peut recevoir l’indemnité que dans la limite de sa créance sur
l’assuré, le surplus est versé à ce dernier ;
- S’il y’a plusieurs créanciers privilégiés, l’attribution de l’indemnité doit se faire
suivant le rang légal de chacun d’eux ;
- L’assureur n’est tenu envers les créanciers que dans la mesure où il est tenu envers
l’assuré, c’est la raison pour laquelle l’assureur doit prouver toutes les exceptions
qu’il faut opposer à l’assuré.

2.2- Les sûretés réelles mobilières

Il s’agit des nantissements mobiliers qui portent affectation d’élément meubles en


garantie des obligations d’un débiteur au profit du créancier. En vertu de l’article 214 du
CDR, le privilège ne s’établit à l’égard des tiers que s’il y a un acte écrit, ayant date
certaine, énonçant la somme due, l’époque de l’échéance ou de l’exigibilité l’espèce et la
nature de choses mises en gage, leurs qualité, poids et mesures de manière qu’on puisse les

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Evaluation des garanties bancaires et information financière

reconnaître exactement, cette description peut être faite soit dans l’acte lui-même soit dans
un état annexé à l’acte.

2.2.1- Le nantissement de fonds de commerce

Le législateur a prévu la possibilité de donner en nantissement un fonds de


commerce selon une procédure inspirée de celles des hypothèques. Il est précisé que seuls
peuvent être compris dans le nantissement de fonds les éléments incorporels, le mobilier et
le matériel sans qu’il soit possible d’étendre le droit de gage aux marchandises garnissant
les locaux.

Par éléments incorporels, il faut entendre le droit au bail, la clientèle,


l’achalandage, le nom commercial et l’enseigne, ainsi que les brevets d’invention, marques
de fabrique ou de commerce, dessins et modèles industriels, touts droits de propriété
industrielle, littéraire ou artistique, les droits d’occupation privative ou de concession
immobilière et des autorisations administratives (licences de transport de débit de
boissons).

En application de l’article 237 du code de commerce, sont seuls susceptibles d’être


compris dans le nantissement du fonds de commerce :
- l’enseigne et le nom commercial
- le droit au bail,
- la clientèle et l’achalandage
- le mobilier commercial
- le matériel et l’outillage servant à l’exploitation
- les brevets d’invention, les licences et les marques de fabrique
- les dessins et modèles industriels
- les droits de propriété industrielle, littéraire et artistique rattachés au fonds.

Cette énumération reprend pratiquement celle qui est fournie dans l’article189 du
code de commerce, définissant le fonds de commerce à partir de ses composantes.

Le nantissement d’un fonds de commerce n’implique pas systématiquement


l’affectation de l’ensemble de ses composantes corporelles ou incorporelles. Mais dans
tous les cas, le nantissement doit comprendre la clientèle et l’achalandage, le droit au bail,

Page 26
Evaluation des garanties bancaires et information financière

l’enseigne et le nom commercial. Néanmoins le droit au bail n’est susceptible d’affectation


que dès le moment où il existe. Ainsi, le créancier ne peut pas exiger du commerçant qui
est propriétaire du local de lui nantir le droit au bail. Dans la pratique le droit au bail est le
plus important.

De la même manière que le nantissement du fonds de commerce est extensible à


tous les éléments corporels et incorporels qui le composent, à l’exception toutefois des
éléments immobiliers qui ne sont pas compris dans la définition du fonds, certains
éléments mobiliers y sont exclus. Tout d’abord, les meubles par destination sont exclus du
nantissement dès lors où ils sont soumis au statut juridique de biens immobiliers. Les
marchandises sont également exclues de l’assiette du nantissement. Cet élément sert
seulement à apprécier le fonds de commerce mais ne peut pas se confondre à l’une de ses
composantes. Ainsi, lorsque le stock de marchandise est important, le fonds de commerce
est présumé être d’une valeur consistante mais la marchandise ne représente pas une
composante affectée à l’activité commerciale. Elle constitue plutôt le produit
commercialisé.

Il y a lieu de noter que le contrat de nantissement doit être rédigé par un acte
authentique ou par un acte sous seing privé dûment enregistré39. Il doit être inscrit dans les
trente jours à partir de l’acte qui le constitue sur un registre public tenu au greffe du
tribunal dans le ressort duquel est exploité le fonds40.

La protection du créancier découle des dispositions spéciales édictées dans le cadre


de la préservation du privilège inscrit. A ce titre il est imparti au propriétaire du local où est
exploité le fonds nanti d’aviser, à l’avance, les créancier inscrits, dans un délai d’un mois,
en cas de recours en résiliation de bail ou de résiliation amiable. Au cours de ce délai, tout
créancier inscrit peut requérir à la mise aux enchères du fonds de commerce41.

La protection du créancier réside également dans la déchéance des sommes dues en


cas de déplacement du fonds de commerce. En effet, en vertu de l’article 241 du code de
commerce, le déplacement du fonds de commerce implique l’exigibilité immédiate de la

39
Article 238 du Code de Commerce
40
Article 239 du Code de Commerce
41
Article 242 du Code de Commerce

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Evaluation des garanties bancaires et information financière

créance si le commerçant n’en avise pas le créancier 15 jours à l’avance en lui indiquant le
lieu où sera transféré le fonds de commerce. En cas de refus du créancier, la créance
devient immédiatement exigible s’il est prouvé que, par le fait du déplacement, le fonds de
commerce a été déprécié.

Enfin le créancier dispose du droit de suite qui lui permet de poursuivre la


réalisation de sa garantie sous quelques mains qu’elle passe. Ce droit de suite est tributaire
de l’inscription du privilège dans les conditions prescrites. En vertu de l’article 238 du
Code de Commerce, le privilège résulte de son inscription sur un registre spécial auprès du
greffe du tribunal de première instance du lieu d’exploitation du fonds. Cette inscription
doit avoir lieu dans les 30 jours de la date du contrat. Les dispositions de cet article
appellent deux remarques essentielles : tout d’abord, l’inscription doit avoir lieu auprès du
greffe du tribunal dans le ressort duquel le fonds est inscrit. Or, dans la pratique, il arrive
souvent qu’elle soit intervenue auprès d’une juridiction incompétente. L’exemple le plus
courant est celui du nantissement pris sur le fonds de commerce d’une entreprise
immatriculée auprès du tribunal dans le ressort duquel se trouve le siège de l’entreprise et
non l’unité commerciale (succursale, usine, point de vente). Ensuite, l’article 238 ne fixe
pas convenablement le point de départ de calcul du délai requis se suffisant à le situer par
référence à la date du contrat. Cette date peut être celle qui est mentionnée dans l’acte,
celle de la légalisation de signature des parties ou celle de l’enregistrement du contrat. La
jurisprudence tunisienne, s’alliant sur un arrêt de principe prononcé par la juridiction
suprême en 1994, prend en considération la date de la légalisation de la signature des
parties. Mais, certaines juridictions ont pris en compte la date de l’enregistrement.

2.2.2- Le nantissement de l’outillage et du matériel d’équipement

Il est possible de mettre en gage sans dépossession, selon le système institué pour le
nantissement des fonds de commerce, de l’outillage et du matériel d’équipement destiné à
l’exercice de la profession de l’acquéreur. Celle-ci pouvant être non seulement
commerciale ou industrielle, mais aussi artisanale, agricole ou libérale.

Ce nantissement a pour objet de favoriser la modernisation des entreprises en


augmentant les garanties qu’elles peuvent offrir aux vendeurs de biens d’équipement pour
les crédits qu’ils consentent ou bien encore aux prêteurs qui financent des achats au
comptant de matériel.

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Evaluation des garanties bancaires et information financière

2.2.3- Les hypothèques maritimes et hypothèques sur aéronefs

Réglementées par des lois spéciales, ces deux types d’hypothèques sont soumis
pratiquement aux mêmes mécanismes juridiques régissant l’hypothèque immobilière. En
effet, au stade de leur constitution, ces hypothèques doivent être constatées par écrit. De
même l’inscription du privilège sur des registres spéciaux est requise pour conférer au
créancier un droit de suite et un droit de préférence. Dans la pratique, les hypothèques
maritimes, et encore moins, les hypothèques sur aéronefs sont en proportion infimes par
rapport aux autres sûretés.

Les privilèges et hypothèques maritimes ont été prévus par la loi n°94-45 du 9 mai
1994, portant ratification de la convention internationale sur les privilèges et hypothèques
maritimes, adoptée à Genève le 6 mai 1993 et signée par la République Tunisienne le 24
novembre 199342. La convention en question a été publiée par le décret n°95-516 du 9
janvier 199543.

L’article premier du décret n°95-516 prévoit trois conditions pour qu’une


hypothèque maritime soit reconnue et exécutoire :
- constitution et inscription de l’hypothèque dans un registre conformément aux lois
de l’Etat où le navire est immatriculé ;
- accessibilité au public de ce registre ainsi que de tous actes à remettre au
conservateur et exigibilité à ce dernier de délivrer des extraits du registre et des
copies des actes en question ;
- informations requises pour identifier le titulaire de l’hypothèque, le montant
garanti, la date et le rang de l’hypothèque.

Les hypothèques sur aéronefs ont été prévues par la loi n°99-58 du 29 juin 1999,
portant promulgation du code de l’aéronautique civile44. L’article 3 de la loi précitée
prévoit qu’un aéronef civil ne peut circuler que s’il est immatriculé. Le registre
d’immatriculation des aéronefs civils est tenu par les soins des services compétents du

42
J.O.R.T., 1994, n°38, page 800.
43
J.O.R.T., 1995, n°28, page 599
44
J.O.R.T., 1999, n°54, page 1091

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Evaluation des garanties bancaires et information financière

ministère chargé de l’aviation civile. Ce registre est public et toute personne peut obtenir
copie conforme45.

Par ailleurs, les privilèges grevant les aéronefs civils ont été prévus par l’article 18
du code de l’aéronautique civile. Il s’agit de :

- frais de justice encourus dans l’intérêt commun des créanciers pour parvenir à la
vente de l’aéronef et à la distribution de son prix ;
- rémunérations dues pour le sauvetage de l’aéronef ;
- dépenses encourues pour la conservation de l’aéronef.
Les deux dernières créances sont remboursés dans l’ordre inverse des dates des
évènements qui leurs ont donné naissance.

En ce qui concerne les hypothèques sur aéronefs, celles-ci ne peuvent être


constituées que par la convention de parties. Cette hypothèque doit être constituée par écrit
sous peine de nullité et l’acte d’hypothèque doit mentionner les éléments sur lesquels porte
l’hypothèque46. L’article 27 du code de l’aéronautique civile prévoit la même règle
applicable aux hypothèques immobilières qui consiste à ce que les créanciers ayant des
créances inscrites en quelque mains qu’il passe suivant l’ordre de leur inscription et après
les créanciers privilégiés.

2.2.4- Le nantissement sur valeurs mobilières et sur espèce

Un placement (valeurs mobilières actions, compte d’épargne, bon de Trésor,


compte à terme, bon de caisse... etc.) ou des dépôts peuvent être affectés au profit du
banquier, en couverture d’un crédit bien déterminé.

La constitution de ces garanties financières requiert la production des actes


d’affectation dûment renseignés et signés conformément à l’article 214 du CDR.

45
Article 9 du code de l’aéronautique civile.
46
Article 25 du code de l’aéronautique civile.

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Evaluation des garanties bancaires et information financière

Selon le CDR, et à l’égard des actions, parts d’intérêts et obligations nominatives


des sociétés dont la transmission s’opère par un transfert sur leurs registres, le gage peut
être constitué par un transfert à titre de garantie, inscrit sur ces registres47.

D’ailleurs, les sociétés émettrices de valeurs mobilières et les intermédiaires agréés


sont tenus de mettre à jour les comptes des valeurs mobilières dont ils ont la charge chaque
fois qu’ils prennent connaissance de tout changement soit sur la propriété conformément
aux règles régissant la valeur objet du transfert de propriété, soit sur les droits et les
restrictions y rattachés dont les valeurs mobilières en question peuvent être frappées48.

A noter que les restrictions dont les titres peuvent être frappés tels que le
nantissement et la saisie sont parmi les informations obligatoires que les comptes en
valeurs mobilières doivent comporter49.

Le gage espèce consiste à la remise par le débiteur à la banque d’une somme


d’argent déterminée, affectée en garantie de certaines créances prédéfinies. La sécurité
procurée par le gage espèce est incontestable d’autant plus qu’il s’agit d’une garantie
financière simple et ne nécessite pas un suivi lourd. Les dépôts à vue ou à terme de la
clientèle qui sont affectés en garanties de leurs engagements envers la banque, présentent
également le même niveau de garanties et de sécurité en raison de leur caractère très
liquide.

Paragraphe 3- Les autres formes de garanties

3.1- L’assurance

Il s’agit de l’assurance crédit qui, à côté des sûretés traditionnelles, permet à la


banque de se couvrir contre le risque de non recouvrement de sa créance. La police
d’assurance peut être souscrite par le créancier lui même et on parle dans ce cas
d’assurance insolvabilité ou assurance crédit ou par le débiteur et dans ce cas, il s’agit
d’une assurance cautionnement.

47
Article 221 du CDR
48
Article 4 du décret n°2001-2728 du 20 novembre 2001 relatif aux conditions d'inscription des valeurs
mobilières et aux intermédiaires agréés pour la tenue des comptes en valeurs mobilières.
49
Ces informations ont été énumérées par l’article 3 du décret n°2001-2728 du 20 novembre 2001 relatif aux
conditions d'inscription des valeurs mobilières et aux intermédiaires agréés pour la tenue des comptes en
valeurs mobilières.

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Evaluation des garanties bancaires et information financière

Contrairement au cautionnement, l’assureur crédit ne peut pas se prévaloir vis-à-vis


de son assuré des autres exceptions justifiant un refus de paiement de la part du débiteur.
Le créancier est également seul autorisé à réclamer l’indemnité et le bénéfice de
l’assurance ne profite ni aux codébiteurs solidaires ni aux cautions. De surcroît, le
caractère non accessoire de l’assurance crédit empêche sa transmission automatique avec
les créances garanties sauf clause contraire du contrat.50.

En ce qui concerne l’assurance cautionnement, c’est le débiteur lui-même qui


demande à l‘assureur de garantir ses obligations afin de conforter la confiance dont ses
créanciers font preuve.

L’assurance-vie souscrite par l’emprunteur au profit du prêteur permet de


rembourser le capital emprunté en cas de décès ou d’incapacité de l’emprunteur. Cette
garantie est très utilisée pour garantir les crédits aux particuliers. Elle est également
pratiquée pour garantir les engagements des dirigeants qui cautionnent les engagements de
leurs sociétés.

L’assurance, par le débiteur, des dommages causés aux biens permet de garantir le
créancier contre les sinistres pouvant affecter la chose donnée en garantie. Il s’agit aussi
d’une pratique courante dans le secteur bancaire.

D’autres modes de financement d’opérations avec l’étranger sont couverts par des
garanties fournies par des organismes d’assurances. Il s’agit de l’assurance crédit pour le
commerce extérieur qui se pratique fréquemment via la Compagnie Tunisienne
d’Assurance pour le Commerce Extérieur « COTUNACE ». Deux compagnies sont
également présentes aujourd’hui sur le marché de l’assurance crédit à l’exportation en
Tunisie, les compagnies Astrée Assurance et Carte.

Trois formes possibles de financements bancaires peuvent faire l’objet de garanties


sous forme d’assurance-crédit pour le commerce extérieur :
· Mobilisation des créances nées sur l’étranger :

50
Francis LEFEBVRE, Relation Entreprises Banques- Collection dossiers pratiques, Mars 2003, page 492

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Evaluation des garanties bancaires et information financière

L’exportateur mobilise auprès de son banquier un effet ou une facture


représentative de ses créances sur l’étranger. Dans ce cas, la COTUNACE offre
une police dite « globale biens» qui couvre la totalité du chiffre d’affaires et qui
prévoit une indemnisation de 80 à 90%.
· Crédits à moyen terme à l’exportation :
Il s’agit d’un financement des créances nées sur l’étranger des ventes à terme de
biens d’équipement ou de consommation durables ou encore de services liés à
des marchés conclus avec l’étranger51. La police d’assurance dite
« individuelle » a été prévue pour la couverture de ces concours.
· Crédits acheteurs à l’exportation :
Il s’agit d’un crédit accordé à l’acheteur étranger afin de lui permettre de
financer son importation auprès du vendeur exportateur. La police individuelle
COTUNACE permettant une couverture à hauteur de 95% a été également
prévue pour ce type de financement

3.2- Les garanties reçues de l’Etat

Ce sont les garanties délivrées par l’Etat dans le cadre d’une disposition légale ou
d’une décision administrative générale ou particulière. Ainsi, dans le cadre de la loi des
finances, il a été décidé l’octroi de la garantie de l’Etat et la prise en charge des dettes
bancaires pour un certain nombre d’entreprises publiques.

Notons qu’avec la mise en vigueur de la loi de finance pour l’année 1984, le


privilège de l’Etat est étendu au banquier lorsque la créance provient d’un financement sur
ressource spéciale ou d’un crédit garantie par l’Etat. Dans ce cas, la banque jouit ainsi d’un
privilège général et absolu.

Par ailleurs, les pouvoirs publics ont mis en place un système de garantie ayant
pour objectif le soutien des Petites et Moyennes entreprises. Il s’agit du Fonds National de
Garantie (FNG) (3.2.1) et du système de garantie offert par la Société Tunisienne de
garantie (SOTUGAR) (3.2.2).

51
Article 20 de la circulaire BCT 87-47 du 23 décembre 1987

Page 33
Evaluation des garanties bancaires et information financière

3.2.1- Le Fonds National de Garantie

Le cadre légal du Fonds National de Garantie (FNG) est prévu par la loi n° 99-8 du
premier février 1999 relative au fonds de garantie, telle que modifié et complétée par la loi
n°2000-72 du 17 juillet 2000. En matière de financement bancaire, ce fonds a pour objet de
garantir le dénouement de certaines catégories de prêts accordés par les établissements de
crédits sur leurs ressources ordinaires ou d’emprunt en faveur de petites et moyennes
unités économiques, telles que définies par la législation et la réglementation en vigueur.
L’intervention du FNG est étendue à l’ensemble des agriculteurs pour la garantie des
crédits bancaires contre le risque de sécheresse.

L’intervention du fonds en matière de prise en charge des montants irrécouvrables


des crédits bancaires se détaille comme suit 52 :
- la prise en charge des intérêts découlant des montants impayés en principal des
crédits éligibles à la garantie du fonds, et ce durant la période allant du début de
l’engagement par la banque des procédures judiciaires de recouvrement contentieux
du crédit jusqu’à la prise en charge par le FNG de la part lui revenant du crédit
irrécouvrable53 ;
- la prise en charge d’une proportion allant de 50% à 90% des crédits irrécouvrables.
A noter que cette intervention du FNG porte sur les montants échus en principal du
crédit impayé ou irrécouvrable54;
- la prise en charge des frais de poursuite et de recouvrement contentieux des crédits
à hauteur de 75% pour les crédits accordés aux projets implantés dans les zones de
développement régional et 50% de ces frais pour les crédit accordés aux projets
implantés dans les autres zones ;
- la prise en charge de la totalité des intérêts découlant du rééchelonnement des
crédits sur une période ne dépassant pas 5 ans en cas de sécheresse confirmée par
un décret qui fixe les zones sinistrées et ce, pour le crédits éligibles à la garantie du
fonds du secteur de l’agriculture et de la pêche55.

52
Les modalités d’intervention et de gestion du fonds ainsi que celles de prélèvement des commissions et
contributions sont régies par le décret n°99-2648 du 22 novembre 1999 tel que modifié et complété par le
décret n°2000-2154 du 25 septembre 2000 et par le décret n°2003-2425 du 24 novembre 2003.
53
Article 4 du décret 99-2647
54
Article 19 du décret 99-2647
55
Article 8 du décret 99-2647

Page 34
Evaluation des garanties bancaires et information financière

Les ressources du FNG se composent d’une part, de la commission dite


« commission de garantie » prélevée par les banques, et d’autre part, de la contribution des
bénéficiaires des prêts correspondant à une proportion flat du montant du crédit déclarée à
la garantie du FNG. Cette proportion varie entre 1% et 3% en fonction de la nature du
crédit éligible à la garantie du FNG.

Les structures du FNG sont constituées d’un organisme d’assurance qui procède à
la gestion du fonds en vertu d’une convention à conclure entre le ministère des finances et
cet organisme56 et de la commission du FNG57. Cette dernière est composée des
représentants des différents ministères, de la BCT et de Tunis Ré qui assure le secrétariat.
Celle-ci centralise les demandes de mise en jeu de la garantie et se charge de leur
instruction, notifie les suites réservées aux demandes de garantie et prend les mesures
nécessaires pour la concrétisation des décisions de garantie.

La commission du FNG a principalement pour mission d’accuser réception des


déclarations des banques relatives aux crédits et des demandes de mise en jeu de la
garantie du FNG, de charger le secrétariat de la commission d’instruire les demandes
précitées et de recueillir toutes informations complémentaires pour la tenue des dossiers,
de statuer sur les dites demandes et de proposer au ministère des finances toute procédure
de fonctionnement de fonds et toute modification des règles le régissant.

3.2.2- La Société Tunisienne de Garantie

Le nouveau système de garantie appelé régime de garantie des crédits accordés aux
moyennes entreprises dans l’industrie et les services et des participations dans leur capital
a été institué par l’article 24 de la loi n°2002-101 du 17 décembre 2002 relative à la loi des
finances pour l’année 200358. Cette forme de garantie a été instituée dans l’optique d’un
partage des risques du financement des entreprises.

Sont éligibles aux interventions de ce régime de garantie les crédits à long et moyen
terme, les crédits à court terme accordés aux entreprises dont la date d’entrée en activité ne
dépasse pas trois ans ainsi que les participations des SICARs. En ce qui concerne les

56
La gestion du fonds est actuellement confiée à Tunis Ré
57
La composition de la commission du FNG est prévue par l’article 21 du décret 99-2648.
58
J.O.R.T., 2002, n°102, page 2878

Page 35
Evaluation des garanties bancaires et information financière

banques, ce régime de garantie intervient comme co-preneur de risques sous trois


formes possibles :
- à la déclaration par le banquier du fait générateur de la garantie, la SOTUGAR verse
immédiatement une avance sur indemnisation qui représente la moitié de la part de
l’assiette de garantie, le solde étant versé lors de la production du procès verbal de
carence. Pour l’autre moitié, le régime de garantie verse des intérêts annuels de
trésorerie sur la base du taux moyen d’appel d’offres da le BCT. Ainsi, l’intervention
de la SOTUGAR se caractérise par une indemnisation dès l’engagement de la
procédure contentieuse.

Afin de s’assurer que les procédures contentieuses bénéficient des diligences


normales de la part des banques, la SOTUGAR se réserve le droit de réclamer les
sommes versées à titre d’avance lors du fait générateur de la garantie et de suspendre
le versement des intérêts de trésorerie dans le cas où la banque n’exercerait pas les
diligences usuelles durant au moins deux années de la procédure contentieuse , sans
toutefois remettre en cause le paiement final de la garantie lors de la production du
procès verbal de carence.
Il est précisé que l’intervention du régime de garantie porte sur les montants en
principal des crédits impayés ou irrécouvrables. Les intérêts restent à la charge de
celui qui a consenti le crédit.

- Le régime de garantie intervient pour la prise en charge d’une proportion des


montants irrécouvrables des crédits et participations acceptés par le système de
garantie soit 75% pour les projets implantés dans les zones de développement
régional, réalisés par les jeunes promoteurs ou bénéficiant du fonds d’incitation à
l’innovation dans les technologies de l’information.
- Le régime de garantie intervient lorsque le crédit devient irrécouvrable pour prendre
en charge 75% des frais de poursuite et de recouvrement contentieux des crédits
accordés aux projets implantés dans les zones de développement régional et 50% des
frais de poursuites et de recouvrement contentieux des crédits accordés aux projets
implantés dans d’autres zones.

Les ressources du régime de garantie sont constituées par :

Page 36
Evaluation des garanties bancaires et information financière

- la dotation initiale versée par l’Etat et éventuellement les dotations ultérieures en cas
de besoin ;
- la contribution des bénéficiaires des crédits garantis fixée à 0,6% sous forme de taux
d’intérêt annuel pour les crédits à long et moyen terme ou son équivalent sous forme
d’un pourcentage du montant du crédit à prélever en une seule fois au moment de
l’octroi du crédit. Ce taux est porté à 1% du montant du crédit autorisé pour les
crédits à court terme.

En Tunisie, cette forme de garantie est de plus en plus utilisée dans la pratique
bancaire et les SICARs en Tunisie. En effet, certaines banques ont tendance à procéder
systématiquement au recours à cette garantie chaque fois que le concours accordé au client
est éligible à cette garantie. Sur la base des résultats de notre enquête auprès des banques
tunisiennes, toutes celles qui utilisent cette forme de garantie la considèrent comme étant
un moyen efficace pour la couverture des risques et la garantie du recouvrement. Par
ailleurs, sur les six banques tunisiennes qui utilisent cette garantie, cinq banques ne
rencontrent pas de difficultés pour la constituer provenant de la réticence de la clientèle du
fait que le bénéficiaire du crédit est amené à payer une contribution. Cependant, cette
garantie n’est systématiquement exigée, chaque fois que le concours accordé au client est
éligible, que pour la moitié de ces banques.

Par ailleurs, les banques tunisiennes sont très partagées sur l’efficacité de système
de garantie est efficace pour la division des risques et la garantie du recouvrement59.

Section 2. La place de la gestion des garanties dans l’activité bancaire

Le processus de gestion des garanties bancaires fait intervenir plusieurs structures


intervenantes de la banque tout au long du processus octroi du crédit. Les étapes de ce
processus sont les suivantes :
- Etude et mise en place
- Suivi des engagements
- Recouvrement et contentieux
- Pilotage et contrôle des risques

59
Quatre banques considèrent que c’est efficace contre trois banques qui considèrent que c’est non efficace.

Page 37
Evaluation des garanties bancaires et information financière

A ce titre, sur les douze banques qui ont répondu à notre enquête, la majorité des
banques (sept banques) implique le département crédit dans l’évaluation des garanties pour
le calcul des provisions requises. Le contrôle de cette évaluation est, pour la majorité des
banques tunisiennes (huit banques), à la charge d’une structure de contrôle des risques.

Deux banques impliquent les structures chargées du recouvrement dans


l’évaluation des garanties bancaires et leur contrôle (direction ou organe collégial), tandis
qu’une seule banque n’a pas une structure en charge du contrôle de cette évaluation. Cette
dernière implique un comité de recouvrement en plus du département crédit dans le
processus d’évaluation.

La gestion des garanties bancaires présente une grande importante dans l’activité
bancaire. En effet, la garantie bancaire fournie par le client est l’un des éléments
indispensables pour l’étude du dossier dans le cadre du processus d’octroi du crédit
(Parag. 1). Cette garantie, une fois constituée conformément à la réglementation en
vigueur, permet à la banque de mettre la pression sur son client en cas de défaut afin
d’assurer le recouvrement de ses créances, et d’apprécier l’exposition nette qu’encours la
banque vis-à-vis des clients douteux qui ont déjà fourni des garanties valables pour la
banque dans le cadre du processus de gestion et pilotage des risques au niveau de la banque
(Parag. 2). A ce titre, la gestion des garanties bancaires devrait faire l’objet de procédures
de contrôle et de règles organisationnelles afin de s’assurer du respect des conditions
réglementaires requises pour la constitution et la réalisation des garanties et préserver, de
ce fait, les intérêts de la banque. Le système d’information joue aussi un rôle primordial
dans ce cadre (Parag.3).

Paragraphe 1- Processus d’octroi des crédits

La circulaire de la BCT aux établissements de crédit n°2006-19 du 28 novembre


2006 relative au contrôle interne a consacré son chapitre premier au risque de crédit.

L’organisation des structures intervenantes dans le processus crédit devrait


répondre au principe fondamental de séparation entre les fonctions distribution, prise de
risque et contrôle des risques. La prévention des risques liés au crédit repose avant tout sur
la qualité des procédures d’octroi de crédit. Ceux-ci comprennent les éléments suivants :

Page 38
Evaluation des garanties bancaires et information financière

1.1- La stratégie commerciale et politique générale

Le niveau des risques pris par une banque n’est pas constant et varie en fonction de
ses objectifs commerciaux en termes de produits distribués, de clientèle recherchée,
d’objectifs de production, marges pratiquées, etc...Bien entendu, les garanties et sûretés de
crédits adéquats varient d’un produit de financement à un autre. A ce titre, la politique
générale du crédit devrait permettre de définir les règles en matière de garanties
notamment les garanties « minimales » exigées en fonction du financement distribué et de
la clientèle cible.

1.2- Les conditions d’acceptation

Il s’agit des conditions requises de fond et de formes pour émettre l’accord de


financement. Dans ce cadre, la banque devrait s’assurer de la capacité de son client
d’honorer ses engagements. A ce niveau, les demandes de crédit doivent donner lieu à la
constitution de dossiers comportant toutes les informations quantitatives et qualitatives
relatives au demandeur et/ou sa caution60. Dans le cadre du processus d’étude et d’octroi
du crédit, les procédures de décision de prêt ou d’engagement doivent être clairement
définies, formalisées et adaptées aux caractéristiques de la banque et en particulier sa taille,
son organisation et la nature de son activité61. La circulaire BCT n° 2006-19 évoque la
nécessite, pour les opérations significatives, que la décision soit prise par au moins deux
personnes avec une analyse du dossier de crédit par une unité spécialisée indépendante des
entités opérationnelles62. En matière de garanties bancaires, celles-ci font partie des « cinq
C »63 dans le cadre de l’approche qualitative d’étude du dossier.

1.3- Les mécanismes de délégation

Ce mécanisme permet le contrôle de la prise de décision au sein du réseau de


distribution en fixant des plafonds, au delà desquels une autorisation de crédit ne peut être
donnée que par l’échelon hiérarchique supérieur. Les procédures de délégation aux organes
habilités à engager l’établissement doivent être clairement définies, formalisées et adaptées

60
Circulaire de la BCT aux établissements de crédit n°2006-19 du 28 novembre 2006 relative au contrôle
interne, article 24.
61
Circulaire de la BCT aux établissements de crédit n°2006-19 du 28 novembre 2006 relative au contrôle
interne, article 27.
62
Il s’agit du principe du principe du partage des décisions d’octroi selon les règles des « quatre yeux » telles
qu’adoptées par des groupes bancaires étrangers.
63
Capacity, Character, Capital, Collateral et Conditions.

Page 39
Evaluation des garanties bancaires et information financière

aux caractéristiques de la banque et en particulier sa taille, son organisation et la nature de


son activité64.

• Les règles de mise en place et de déblocage des crédits : ces règles devraient
permettre d’assurer un niveau minimum de contrôle parce que c’est la phase la
plus critique du processus d’octroi puisqu’elle traduit l’engagement final de la
banque. Selon nous, afin d’assurer une mise en place adéquate des décisions de
crédit, permettant une meilleure maîtrise et gestion du risque de crédit et du
risque opérationnel en relation avec le processus crédit, la banque devrait mettre
en place des structures chargées de la mise en place des engagements. Il s’agit
de recueillir et valider toutes les réserves bloquantes nécessaires avant toute
opération de déblocage et veiller et la mise en place des réserves non
bloquantes après le déblocage des crédits et de veiller au respect et à la bonne
application des décisions de crédit. La constitution des garanties selon la
réglementation en vigueur constitue souvent une condition suspensive pour le
déblocage des fonds. Par ailleurs, Afin de sécuriser la fonction de déblocage,
qui constitue le fait générateur de la concrétisation du risque assumé par la
banque, la banque devrait sécuriser davantage les déblocages de crédit au
niveau du système d’informations via la gestion des habilitations d’accès et la
mise en place des contrôles des applications informatiques. La fonction
déblocage devrait être assurée par des structures indépendantes le plus possible
par rapport aux entités d’octroi et de mise en place. L’implication de la fonction
juridique dans le processus d’octroi devrait être assurée à deux niveaux :
• Direction juridique et Contentieux qui définit les règles générales (contrats
standards, éléments constituant le dossier juridique, …). En matière de
garanties bancaires, cette structure devrait définir et formaliser, pour chaque
catégorie de garantie, les documents exigés dans le dossier ainsi que les
contrôles à faire.
• Structure de réalisation et mise en place des crédits au niveau de laquelle
des juristes devraient intervenir dans le processus de vérification de la
validité juridique des garanties et des documents juridiques qui composent
le dossier de crédit. En effet, en matière de garanties bancaires, l’avis d’un

64
Circulaire de la BCT aux établissements de crédit n°2006-19 du 28 novembre 2006 relative au contrôle
interne, article 27.

Page 40
Evaluation des garanties bancaires et information financière

spécialiste juridique sur la validité des garanties recueillies dans le


processus de mise en place du crédit constitue un élément primordial pour
assurer une meilleure protection des intérêts de la banque à ce niveau.

En ce qui concerne les pratiques des banques tunisiennes en la matière, il est vrai
que l’intervention du département juridique est systématique dans le processus d’octroi
pour donner son avis sur la validité juridique des garanties proposées. Cependant, pour les
huit banques qui ont répondu à la question précitée, quatre banques ne respectent pas
toujours le principe de déblocage conditionné par la constitution effective des garanties
surtout si elles ont l’assurance qu’il s’agit simplement de formalités juridiques à accomplir.

1.4- Le processus de recouvrement amiable

Il s’agit de la dernière étape du traitement préventif des risques permettant la


sauvegarde des intérêts des parties. Ce processus se fait en accord avec le client et se
traduit généralement par :
• Conclusion d’arrangements ou rééchelonnement de la dette par la révision des
conditions contractuelles telles que la durée de remboursement. Les banques
ont tendance à exiger des garanties supplémentaires dans le cadre de ces
opérations de restructurations de crédits ;
• Abandon par la banque d’une partie des intérêts voire du nominal en échange
de garanties supplémentaires ou de ventes d’actifs du client.

1.5- Les procédures contentieuses

• Procédures pour le recouvrement forcé des créances. Il s’agit des procédures de


mise en demeure, de la sommation de payer, de l’injonction de payer et des
affaires en justice pour le recouvrement forcé des créances.
• Mise en jeu des garanties ou appel à un garant pour honorer les engagements
du client65.
• Suivi du recouvrement des créances dans le cadre des procédures collectives en
cas d’entreprise en difficulté économique66.

65
La mise en jeu de la garantie répond à une procédure spécifique détaillée dans la section troisième du
présent chapitre.
66
L’impact des procédures collectives sur la gestion des garanties a été développé au niveau de la section
troisième du présent chapitre

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Evaluation des garanties bancaires et information financière

Paragraphe 2- Processus gestion des risques67

Dans le cadre du process risk management, les banques tunisiennes sont désormais
appelées à formaliser et mettre en place un système de mesure, de surveillance et de
maîtrise des risques. Ce système comporte notamment les limites internes globales par type
de risque encouru qui devraient faire l’objet de revue, par l’organe de direction, au moins
annuelle et d’approbation par l’organe d’Administration de la banque68. Si le volume des
activités le justifie, le suivi du risque de crédit pourrait être assuré par un comité de risque
tel que visé à l’article 20 de la circulaire de la BCT aux établissements de crédit n° 2006-
19.

Ainsi, les procédures de détection en amont permettent prévenir le risque de crédit.


Il s’agit de la procédure de suivi des engagements qui se traduit par une analyse périodique
de la situation du débiteur et de ses engagements avec la banque ainsi que par l’utilisation
d’outils et états d’alerte (impayés, comptes en dépassement…).

D’un point de vu organisationnel, nous considérons que les banques devraient


mettre en place des structures indépendantes chargées du suivi des engagements. Ces
structures auront pour missions d’assurer un contrôle préventif des opérations de crédit, le
suivi permanent des mouvements des comptes clients et de proposer la classification des
créances. Cette classification permettra d’estimer les provisions requises après prise en
compte des instruments de couverture de risques.

Par ailleurs, afin d’assurer le renforcement des mécanismes de contrôle des risques
(risque de crédit, risques opérationnels, risques de marché, risque lié à la non-conformité
aux dispositions légales et aux règles d’éthique), la banque devrait créer une structure «
pilotage des risques » rattachée à la Direction Générale qui devrait constituer le véritable
régulateur de la gestion des risques au sein de la banque. La mise en place de cette
structure répond aux meilleures pratiques internationales en matière d’organisation
bancaire.

67
Par processus gestion du risque on fait allusion au process « risk management » appelé aussi pilotage ou
contrôle des risques
68
Circulaire de la BCT aux établissements de crédit n°2006-19 du 28 novembre 2006 relative au contrôle
interne, article 18.

Page 42
Evaluation des garanties bancaires et information financière

Enfin, les banques tunisiennes doivent procéder selon une fréquence au moins
annuelle à des simulations de crises pour leurs principales concentrations de risque de
crédit et examiner le résultat de ces simulations afin d’apprécier les incidences négatives
éventuellement encourus sur leurs résultats69. A ce titre, l’exemple cité par la circulaire
BCT n°2006-19 concerne les événements possibles liés à la réalisation des garanties et à la
liquidité susceptibles d’avoir des conséquences défavorables sur l’exposition des
établissements de crédit au risque de crédit et sur leur aptitude à y faire face.

Paragraphe 3- Système d’information et gestion des garanties

La gestion des garanties bancaires au niveau de la banque s’affronte aux


caractéristiques et particularités de cette gestion qui se traduisent essentiellement par :
- une multiplicité des techniques garanties bancaires ;
- un nombre important de dossiers de part la nature même de l’activité bancaires ; et
- une multiplicité des intervenants de la banque ayant des spécialités et des objectifs et
attentes différentes sur les volets juridiques, gestion et contrôle des risques,
comptabilisation et reporting.

Le système d’information de la banque devrait ainsi être en mesure de gérer les


données relatives à ces garanties bancaires pour permettre une efficacité et une efficience
en termes de gestion et d’évaluation et pour répondre aux attentes de toutes les parties
intervenantes. Un environnement caractérisé par système d’information défaillant présente
un risque très élevé puisque ce morcellement de traitement des garanties avec la multitude
des dossiers risque de faire perdre l’information requise à un service concerné ou à un
autre. Un système d’information performant permettrait de fournir des informations
fiables, rapidement produites et communiquées aux personnes identifiées comme étant
adéquates et sous une forme pertinente. Cependant, un système d’information défaillant
entraînerait des difficultés majeures pour la banque en termes de gestion des garanties.

Ainsi, le système d’information de la banque devrait assurer la centralisation de


toutes les données et informations utiles pour les responsables de la direction juridique

69
Circulaire de la BCT aux établissements de crédit n°2006-19 du 28 novembre 2006 relative au contrôle
interne, article 30.

Page 43
Evaluation des garanties bancaires et information financière

ayant la charge de la constitution et de la vérification des garanties recueillies auprès de la


clientèle.

D’autres informations avec plus ou moins de détail, devraient être accessibles aux
responsables de la banque chargés de procéder à la prise en compte des garanties
déductibles dans le cadre de leur prise en comptes dans le risque de crédit sur la clientèle
de la banque.

L’apport du système d’information est également d’une grande importance au


niveau du reporting de l’information financière à la Direction Générale, aux organes de
régulation et de supervision ainsi qu’aux actionnaires.

Enfin, le service chargé du recouvrement notamment le recouvrement forcé et


contentieux aurait besoin de toutes les données qui lui sont nécessaires en termes de
garanties bancaires pour mettre la pression sur le client concerné et lancer la procédure de
poursuites individuelles qui s’impose.

Plusieurs modules de gestion des garanties sont offerts par les éditeurs de progiciel
intégrés des banques. Certaines banques ont développé, en interne, leurs propres modules.
La performance et la pertinence de ces modules de gestion des garanties dépendent
évidemment en très grande partie de la qualité de leur paramétrage, d’une part, et de celle
des données et informations saisies dans le système. La pertinence du système de mise à
jour manuel ou automatique des informations est également d’une grande importance.

Les informations qui devraient être traitées au niveau du système d’information


sont les suivantes :
- client concerné et son identification (compte courant, code risque BCT,
code projet interne)
- nature de la garantie
- description de la garantie
- date d’inscription et valeur inscrite
- rang
- pari passu
- nature déductible ou non déductible de la garantie

Page 44
Evaluation des garanties bancaires et information financière

- estimation de la valeur de réalisation globale de la garantie


- part de la banque dans la valeur de réalisation

Certaines informations plus détaillées sont parfois nécessaires pour assurer une
évaluation interne de la garantie. C’est le cas par exemple des projets touristiques (voir
Section 3 prg 2).

Les informations listées ci- haut ne sont pas toujours disponibles dans les systèmes
d’information des banques tunisiennes. Sur la base des réponses des banques tunisiennes à
notre enquête, nous avons remarqué que plus on descend vers le détail en termes
d’informations fines et chiffrées sur les garanties plus l’information en question devient
non disponible. A titre d’exemple, les informations sur l’identification du client, du projet
et même sur la nature des garanties reçues sont fournies par les systèmes d’information des
banques ce qui permet un minimum de suivi de la part des structures juridiques.
Cependant, les informations sur le rang, la valeur de la garantie et la part des créances qui
priment la banque concernée ne sont pas disponibles pour la majorité des banques.

Ainsi, les systèmes d’informations de plusieurs banques tunisiennes ne permettent


pas une gestion adéquate des garanties bancaires. Certaines banques ont déjà lancé un
processus de modernisation de leurs systèmes d’informations qui englobe bien entendu le
module des garanties. Sept banques sur les douze ayant répondu à notre enquête disposent
d’un module informatique permettant la gestion et le suivi des garanties bancaires. Parmi
ces sept banques, quatre banques uniquement disposent d’un module qui permet de fournir
tous les éléments nécessaires à l’évaluation des garanties pour les besoins du reporting des
ratios prudentiels. Une seule banque dispose d’un module qui permet de fournir tous les
éléments nécessaires à l’évaluation des garanties pour les besoins de l’estimation des
provisions requises.

Il y a lieu de noter qu’un tel système d’information ne peut être performant et


assurer les fonctionnalités requises que s’il fait l’objet d’une alimentation et mise à jour
périodiques par les données actualisées sur les garanties. Pour les banques tunisiennes qui
disposent d’un module informatique de gestion des garanties, cette périodicité de mise à
jour varie d’une banque à une autre. Elle est trimestrielle pour une banque, semestrielle

Page 45
Evaluation des garanties bancaires et information financière

pour deux banques, annuelle pour une autre banque et elle se fait pour les besoins de
chaque arrêté comptable pour une dernière banque.

Section 3. Les limites des garanties bancaires en Tunisie

Les limites se traduisent au niveau de l’efficacité. Le rôle sécuritaire risque en effet


d’être affecté70. On se propose de présenter les limites liées aux garanties réelles (Parag 1),
celles liées aux garanties personnelles (Parag 2), l’impact des procédures collectives sur
les garanties (Parag 3) ainsi que les privilèges qui font souvent échec aux garanties du
crédit (Parag 4).

Paragraphe 1- Les limites liées aux garanties réelles

1.1- Sûretés réelles immobilières

Les limites que présentent les garanties réelles immobilières sont essentiellement
liées aux possibilités de liquidation du bien affecté en garantie et aux formalités juridiques
de constitution et de réalisation.

En période de stagnation sectorielle, il n’est pas évident de trouver un acquéreur


des biens immobiliers du débiteur qui font l’objet d’une hypothèque. Même si les
acquéreurs potentiels existent, le prix de réalisation estimé comme étant la valeur
marchande du bien permettant le désintéressement du créancier n’est pas facilement atteint.

Par ailleurs, la procédure de saisie immobilière, peut par défaut d’enchérisseurs


conduire à déclarer le créancier hypothécaire adjudicataire. Un tel statut impliquerait pour
les créanciers des frais supplémentaires et de nouveaux soucis liés à l’exploitation du bien
immobilier en question.

L’exercice des droits de la banque est tributaire de l’accomplissement de la


formalité d’inscription hypothécaire qui permet de déterminer le rang de chaque créancier.

70
L’examen du taux de recouvrement des créances par réalisation des garanties est très révélateur. En effet,
pour huit banques tunisiennes, ce taux est à un niveau inférieur à 5% pour quatre banques. Pour les quatre
autres banques, ce taux est entre 5 et 15%.

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Evaluation des garanties bancaires et information financière

A cette question relative aux formalités administratives, sur les huit banques
tunisiennes qui ont répondu, sept banques considèrent que les formalités administratives de
constitution des garanties sont assez lourdes et prennent beaucoup du temps. Parmi ces sept
banques, cinq sont amenées dans certains cas à débloquer le montant du financement avant
constitution effective des garanties. Ces formalités administratives amènent ainsi la
majorité des banques tunisiennes à faire recours à des pratiques en contradiction totale
avec les bonnes règles de gestion des risques par le déblocage des crédits avant constitution
des garanties.

Il y a lieu aussi d’évoquer le droit de purge71 qui entraîne la radiation des


inscriptions hypothécaires prises sur l’immeuble et limite la sécurité de la banque qui se
voit imposer un remboursement ne correspondant pas forcément aux montants exigibles.

1.1.1- La procédure de vente immobilière

La réalisation de la garantie implique des recours en justice en vue de la mise aux


enchères du bien affecté et de la répartition entre les créanciers du produit de la liquidation
de ce bien. La procédure implique deux phases : la vente judiciaire et la licitation.

La vente judiciaire quelque soit la nature de la garantie, s’opère aux enchères


publiques. L’adjudicataire du bien est celui qui offre le prix le plus élevé. La procédure de
la surenchère de 1/6 prévue en matière de vente immobilière ainsi que la surenchère de
1/10 prévue dans certaines conditions en matière de vente de fonds de commerce ont été
instituées afin que le prix soit le plus élevé que possible. De même la loi prévoit des
procédures de publicité particulières (affichage et insertion dans les journaux et dans le
JORT à l’effet d’associer aux enchères un grand nombre d’enchérisseurs). Malgré ces
mesures et ces procédures, la vente aux enchères publiques continue à être pour les
spéculateurs professionnels ainsi que pour certaines catégories de personnes l’occasion
propice d’acquérir un bien à un prix inférieurs à sa valeur sur le marché.

La vente de biens saisis ne peut avoir lieu qu’aux enchères publiques72. Le prix fixé
dans le cadre de cette procédure de vente immobilière correspond à la valeur marchande de

71
Ce droit est réglementé par les articles 292 à 301 du CDR.
72
Article 312 du CPCC

Page 47
Evaluation des garanties bancaires et information financière

l’immeuble saisi suite à une expertise réalisée par un expert judiciaire et datant d’au moins
d’un an.
Le processus de réalisation des garanties hypothécaires peut être effectué selon
trois procédures possibles :
- Si l’immeuble est non immatriculé : cette situation a été expliquée
clairement par les articles 459 et 460 du CPCC. En effet, si l’immeuble a été
déjà saisi conservatoirement, l’huissier notaire signifie au débiteur la
conversion de cette saisie en saisie exécution à l’expiration du délai légal de
20 jours. A défaut de saisie conservatoire, il est procédé à la saisie
exécution dont le procès verbal devrait indiquer sous peine de nullité :
o Le titre exécutoire et la signification de ce titre au saisi ;
o Le montant de la créance réclamée ;
o La présence ou l’absence du saisi aux opérations de saisie
o La désignation de l’immeuble saisi ;
o Le tribunal devant lequel aura lieu l’adjudication ; et
o La constitution d’un avocat en l’étude duquel domicile est élu de
droit pour le saisissant.
- Si l’immeuble est immatriculé, deux cas de figures sont prévus par la loi :
o Si l’immeuble est enregistré et hypothéqué au profit de la banque
par inscription sur titre foncier, celle ci n’a pas besoin d’avoir un
titre exécutoire pour avoir droit à la réalisation et la mise en vente du
bien.
o Si l’immeuble est immatriculé mais non hypothéqué et inscrit au
profit de la banque, celle-ci doit être en mesure de disposer d’un titre
exécutoire pour la réalisation de la garantie.

La première procédure est la réalisation directe sur inscription hypothécaire inscrite


sur les registres de la Conservation de la Propriété Foncière. Dans ce cas, la banque peut
disposer de l’ordonnance directe du tribunal qui désigne un expert à l’effet d’évaluer le
bien en question, la banque est tenue de fournir à l’expert toute les informations
nécessaires et les pièces justificatives y compris le certificat d’inscription, une photocopie
du livret foncier… s’il n’y a pas acquéreur, il n’y aura pas réalisation de la garantie.

Page 48
Evaluation des garanties bancaires et information financière

La seconde procédure est le recours à un jugement qui matérialise une créance.


Dans ce cas la banque doit disposer d’une ordonnance sur requête pour désigner un expert
qui va évaluer le bien et établir un rapport d’expertise. Le financier de la banque
poursuivante lui avance le montant de la créance rigoureusement déterminé.

Selon les dispositions de l’article 349 bis du CPCC, l’huissier de justice doit
demander au tribunal compétent la désignation d’un expert pour déterminer la valeur réelle
des biens immeubles. Cette valeur vaudra mise à prix lors de la vente.

Une fois le rapport d’expertise est taxé par le tribunal, le créancier poursuivant paye
le reliquat des frais et le rapport est transmis à un avocat qui prépare le cahier des charges
qui relate les énonciations prévues par l’article 412 du CPCC.

L’avocat du saisissant doit déposer le cahier des charges au greffe du tribunal


devant lequel l’adjudication aura lieu, accompagné du rapport d’expertise dans 60 jours au
plus tard après la saisie exécution ou signification au saisie s’il s’agit d’un immeuble non
immatriculé ou après l’inscription du commandement valant saisie immobilière sur le
registre foncier, s’il s’agit d’un immeuble immatriculé.

1.1.2- Procédure de l’adjudication

La vente aux enchères publiques est réalisée conformément aux dispositions de


l’article 396 du CPCC. Il faut rappeler que la banque peut se porter adjudicataire dans les
10 jours qui suivent l’adjudication et faire une surenchère d’un dixième au moins du prix
de l’adjudication c'est-à-dire qu’elle avance le 1/10 de la mise à prix du premier jour de
l’audience.73

En effet, toute banque, dans les quarante jours au plutôt et soixante jours au plus
tard de la notification faite à la requête du nouveau propriétaire, est en mesure de vendre
l’immeuble aux enchères publiques en offrant de se l’adjuger ou de le faire adjuger par

73
Articles 397 et 442 du CPCC

Page 49
Evaluation des garanties bancaires et information financière

autrui qui se portera solidaire moyennant une mise à prix supérieure au prix d’acquisition
ou à la valeur déclarée dans une proportion de 1/10 au moins74.

A défaut de paiement du prix de l’adjudication et de frais dans les conditions


prévues par l’article 432, l’immeuble adjugé est revendu à sa folle enchère selon les
dispositions de l’article 444 et dans un délai de 10 jours (pour les biens meubles la folle
enchère est prévues par l’article 399 du CPCC).
Ainsi, le banquier peut se déclarer adjudicataire pour permettre la réalisation de sa
garantie mais il encourt le risque de se voir payer un prix supérieur à celui de la somme de
la créance et des trois ans d’intérêt.

Le tribunal constate le résultat de l’adjudication par un procès verbal établi en la


forme ordinaire d’un jugement75.

Lors de la réalisation de la garantie, la banque se trouve confrontée à deux


situations : si elle est le seul créancier hypothécaire, l’avocat poursuivant lui donne le
montant directement. Par contre, si l’avocat compte tenue des oppositions reçues constate
l’existence de plusieurs créanciers, le banquier diligent est amené à recommencer tout
depuis le début par une procédure lourde liée à la distribution de l’argent, laquelle
distribution peut se conclure par un partage amiable ou un partage judicaire.

Il y a lieu toutefois rappeler le droit de préférence que confère l’hypothèque au


créancier. Ce droit s’exerce dans le cadre de la procédure de licitation réglementée par le
CPCC. En effet, le produit de la liquidation est réparti selon le rang des créanciers après
désintéressement des créances super privilégiées. Pour ces dernières, il y a lieu de préciser
que l’article 79 de la loi de finances pour la gestion 2007 a ajouté au code de la
comptabilité publique un article 31 ter ainsi libellé : « Les dépositaires publics de fonds
sont tenus, avant de les remettre aux personnes ayant le droit de les percevoir, d’en aviser
le trésorier régional des finances dans la circonscription duquel est situé le domicile de ces
personnes, soit par lettre recommandée avec accusé de réception, soit par l’intermédiaire
d’un huissier de justice, soit par le dépôt direct matérialisé par le cachet du bureau

74
L’article 296 du CDR dispose que la mise à prix doit être fixée en fonction du prix proposé dans le cadre
de la purge majorée du 1/10.
75
Article 412 du CPCC

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Evaluation des garanties bancaires et information financière

d’ordre. ». Les avocats et les huissiers notaires, en ce qui concerne le prix de vente des
immeubles suite à des saisies, sont considérés comme étant des dépositaires publics de
fonds et sont, en conséquence concernés par ces nouvelles dispositions.

Le trésorier régional des finances est tenu de répondre à cet avis dans un délai de
dix jours à compter de sa réception, soit en faisant connaître au dépositaire public qu’il
n’existe pas de dettes constatées au profit de l’Etat à la charge du propriétaire des fonds,
soit en lui notifiant une opposition administrative portant sur la totalité des sommes
constatées.

Bien entendu, cette nouvelle obligation qui incombe aux avocats et huissiers
notaires est de nature à rembourser systématiquement l’Etat en priorité sur le produit de la
vente avant les banques, ce qui ne favorise pas les intérêts des banques possédant des
hypothèques sur les biens faisant l’objet de ventes immobilières.

1.1.3- Contraintes liées à la valorisation des biens lors de la mise à prix

Le prix d’acquisition et encore moins la valeur déclarée peuvent être en deçà des
sommes dues. En ce qui concerne la déclaration de la valeur de l’immeuble, le tiers
détenteur ayant la latitude de le fixer en toute discrétion à son niveau le plus bas dans le
but évidemment de limiter ses engagements.

La loi ne prévoit pas des dispositions autorisant le créancier à contester l’évaluation


ou le prix stipulé et à démontrer leur caractère fictif. Cependant, en ce qui concerne
l’évaluation, la banque peut requérir à une expertise pour déterminer la valeur vénale du
bien immobilier.

Selon l’article 425 du CPCC, le débiteur saisi peut procéder lui-même à la vente de
l’immeuble saisi avant l’audience de l’adjudication. Dans ce cas, la surenchère implique
une dévaluation du prix de l’immeuble au fur et à mesure de l’ajournement de l’audience
de l’adjudication surenchère de 15% par rapport à la mise à prix initiale. A ce titre, il y a
lieu de préciser que la dernière réforme du CPCC datant de 2005 a porté sur la

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Evaluation des garanties bancaires et information financière

modification de l'alinéa 6 de l'article 425 du code. Les nouveautés apportées par les
nouvelles dispositions se présentent comme suit :
- L'ajournement de l'audience d'adjudication est limité à une seule fois au lieu
de deux fois ;
- Le rabaissement de la mise à prix est de 40% au lieu de 15% ;
- Le délai entre la première audience et la deuxième ne dépasse pas les 60
jours ; et
- La publicité de la date de l'audience d'adjudication dans un délai de 15 jours
au plus tôt au moins.

Certes, ces nouvelles dispositions facilitent plus la concrétisation de la vente des


biens immobiliers. Cependant, ceci donne plus de chance à ce que l’adjudication soit
prononcée au niveau le plus bas. Cette réalité autorise à affirmer que quelle que soit la
valeur intrinsèque du bien mis aux enchères, son adjudication équivaut sa liquidation pure
et simple à un prix lésionnaire.

1.1.4- Nouvelles dispositions en faveur de la réalisation des garanties

La nouvelle réforme du CPCC instaurée par la loi 2002-82 du 3 août 2002 a permis
d’assouplir les procédures de réalisation des garanties. Cette réforme a allégé la procédure
de la saisie et la mise en vente des garanties immobilières. Elle a permis surtout une voie
d’exécution directe du banquier, sans passer par l’huissier notaire, au cas où celui ci
négligerait ou refuserait de porter la difficulté d’exécution devant le juge.

Le banquier peut ainsi soulever lui-même la difficulté devant le juge compétent


après avoir consigné la somme de 50 dinars aux recettes des finances. Ceci lui permet de
mieux appréhender la procédure judiciaire de recouvrement en vu de réduire les délais et
d’éviter les conflits avec l’huissier de justice qui est tenu de signifier le jugement dans les
cinq jours à partir de la date de sa réception de la banque et commencer l’exécution après
l’expiration d’un délai de 10 jours conformément aux dispositions de l’article 287 bis
nouveau.
La réforme de la législation en vigueur a permis l’instauration de nouvelles règles
concernant la constatation et le recouvrement des créances bancaires ainsi que la
constitution et la réalisation des garanties tendent pour l’essentiel à :

Page 52
Evaluation des garanties bancaires et information financière

- Porter le délai d’inscription du nantissement de fonds de commerce de


quinze à trente jours et renforcer le privilège du créancier nanti lors de la
survenance d’opérations touchant le fonds de commerce.
- Harmoniser les procédures de la saisie et de la vente des valeurs mobilières
avec celles régissant la saisie et la vente des valeurs mobilières sur le
marché financier.
- Renforcer les droits des créanciers hypothécaires et alléger les procédures
d’inscription des droits réels sur les propriétés immatriculées
- Fixer des critères objectifs pour la détermination de la mise à, prix et
assouplir les procédures de vente judicaire des immeubles immatriculés.
- Instituer un certificat d’attribution permettant l’inscription des droits réels
sur les terrains acquis auprès des agences foncières.
- Etendre l’injonction de payer au solde du compte courant et l’exécution
provisoire aux décisions de justice portant condamnation du débiteur en
matière de crédits bancaires et de soldes des comptes courants, alléger la
procédure en vigueur de la saisie arrêt et instituer une nouvelle procédure de
saisie arrêt permettant au créancier muni d’un titre exécutoire de saisir les
biens mobiliers et les sommes appartenant au débiteur et de se faire payer
en dehors de toute procédure de validation.

Nous avons demandé aux responsables des structures chargées du


recouvrement/contentieux des banques tunisiennes si cette réforme a eu, en pratique, un
apport bénéfique en termes de réduction des délais et d’allégement des procédures de
réalisation des garanties. Les responsables des banques tunisiennes ont présenté dans
l’ensemble des réponses plutôt négatives76.

1.2- Sûretés réelles mobilières

1.2.1- Nantissement de fond de commerce

Le nantissement de fonds de commerce quoique constituant une sûreté d’usage et


quoique son objet soit un élément consistant du commerce, n’est pas tellement apprécié
dans la pratique du moins comparativement à la garantie hypothécaire. Les aléas de la

76
4 réponses « pas du tout d’accord » et une réponse « plutôt pas d’accord » contre trois réponses « plutôt
d’accord ».

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Evaluation des garanties bancaires et information financière

situation du fonds de commerce et les comportements sur le marché font que le


nantissement du fonds de commerce ne procure que rarement la sécurité recherchée. En
effet, les composantes de cette garantie sont pour l’essentiel des éléments incorporels dont
la valeur sur le marché est négligeable et, d’autre part, les risques d’extinction du fonds de
commerce avec tous ses éléments corporels et incorporels sont si fréquents que la garantie
sur le plan sécuritaire est d’une valeur peu significative. En effet, l’efficacité de la garantie
est appréciée lors de la survenance de l’incidence de payement et du défaut du débiteur.
Dans ce cas, le fonds de commerce aurait certainement perdu de valeur en raison de la
perte de la clientèle et des difficultés rencontrées dans l’exercice de l’activité commerciale.

A noter également que le non respect de la condition juridique de constitution qui


consiste à publier le nantissement dans un délai de 30 jours entraîne la nullité de ce
nantissement qui peut être invoquée par tout intéressé même par le débiteur lui-même.

Par ailleurs, avec la réglementation du gage en le soumettant à des conditions


rigoureuses au stade de sa constitution, en faisant assumer au créancier la responsabilité du
dépositaire, en cas de dépossession et en prescrivant le contrôle de l’autorité pour la
réalisation de la garantie, cette sûreté a perdu considérablement de sa valeur pour se
transformer en une garantie de qualité peu appréciable.

1.2.2- Le nantissement de l’outillage et du matériel d’équipement

Outre le risque de dilapidation, le gage porte sur des biens depréciables qui, au bout
d’une certaine durée, deviennent sans valeur.

En cas de dépossession, le législateur fait assumer au créancier la responsabilité de


l’entretien et de la maintenance du bien affecté. La dépossession qui se limite à la remise
du bien mobilier au créancier, présente l’avantage d’empêcher les risques de dilapidation
de la chose remise. Mais d’un autre coté, elle implique une gestion contraignante et des
diligences particulières pour la conservation en bon état du bien affecté.

Dans la pratique, les banques ne recourent que très rarement à cette procédure car
non seulement elle implique leur responsabilité, mais aussi les banques n’ont pas la
vocation de gérer les biens d’autrui.

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Evaluation des garanties bancaires et information financière

Quant au gage sans dépossession, il présente des risques énormes de dilapidation


par le transfert aux tiers de la propriété de la chose affectée. L’opposabilité du gage aux
tiers requiert une procédure complexe et onéreuse consistant, tout d’abord, en la mise en
expertise du bien affecté pour en déterminer la consistance, la valeur et les spécifications,
et, nécessitant ensuite, le placardage sur le bien affecté de mentions faisant état du gage, de
sa durée et de l’identité du créancier en faveur duquel il est consenti (technique du
poinçonnage).
Dans la pratique, la majorité des banques ne font recours à cette procédure que dans
l’hypothèse où le bien affecté est d’une valeur appréciable.

Paragraphe 2- les limites liées aux garanties personnelles

Les limites que représentent les garanties personnelles sont liées essentiellement
aux fluctuations patrimoniales du garant. En effet, le souci majeur correspond aux limites
résultantes de l’insuffisance du patrimoine du garant qui peut se manifester lors de la
constitution de la garantie ou surtout ultérieurement à sa souscription. La première limite
se rapporte à l’identification et à la valorisation du patrimoine du garant qui est l’objet de
la garantie. On cite :
- l’absence d’inventaire exhaustif des biens personnels de la caution lors de la
constitution de la garantie. En pratique, la caution est généralement réticente quant
à la fourniture de tous les éléments de son patrimoine.
- le risque de dépréciation du patrimoine de la caution sans que le créancier ne puisse
être averti, et risque d’insuffisance du patrimoine qui se manifeste postérieurement
à la constitution de la garantie.

Ces contraintes ont été confirmées, à travers l’enquête effectuée, par les
responsables juridiques et contentieux des banques. Ces derniers font recours, pour leur
majorité aux formes de cautionnement solidaire et étaient unanimes sur les deux
contraintes précitées.
Pour pallier ce risque, les banques procèdent généralement à des enquêtes auprès
du secteur bancaire pour avoir une idée des engagements de la caution dans le secteur. Les
banques exigent toujours l’état du patrimoine de la caution et mettent en place des
procédures pour la surveillance permanente de l’évolution de cet état.

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Evaluation des garanties bancaires et information financière

Pour le cas du cautionnement fourni par une personne morale, l’article 1290 du
COC interdit au gérant d’accomplir des actes ne rentrant pas dans l’objet social.

Cependant, il est très fréquent que le cautionnement soit donné par le gérant lui-
même pour le compte de la société qu’il gère. A noter que ce cautionnement est intuitu
personae puisqu’il se rattache à la personne garant indépendamment de ses relations avec
le débiteur. Dans la pratique, les cautions ont tendance à réclamer la révocation du
cautionnement du fait de l’avènement de circonstances nouvelles telles que la cessation des
fonctions de dirigeant ou la cession des participations.

En plus des contraintes juridiques, la négligence de la banque n’ayant pas exercé,


en temps voulu les recours nécessaires pour l’exécution de l’obligation, peut décharger la
caution. En effet, l’article 1504 du COC permet à la caution d’agir en justice contre la
banque pour demander d’être déchargée de la dette du fait que la banque a différé la
réclamation de l’exécution de l’obligation aussitôt qu’elle est devenue exigible. L’avis des
responsables des structures chargées des affaires juridiques et contentieuses des banques
tunisiennes n’a pas vraiment confirmé ce risque dans la pratique. En effet, uniquement
deux banques, sur les neuf ayant participé à l’enquête, ont considéré cette limite au
cautionnement.

Paragraphe 3- Garanties du crédit et procédures collectives

L’expression « procédures collectives » désigne toute procédure dans laquelle le


règlement des dettes et la liquidation éventuelle des biens du débiteur ne sont pas
abandonnés à l’initiative individuelle des créanciers mais sont organisés de manière à ce
que tous les créanciers puissent faire valoir leurs droits. Cette procédure est prévue par la
loi 95-34 du 17 avril 1995 relative aux entreprises en difficulté économique. A travers les
dispositions de cette loi, le législateur vise désormais à assurer la survie de l’entreprise, le
maintien des emplois et le paiement des créanciers. Ce dernier objectif qui était essentiel
en droit antérieur77 et qui visait la protection des créanciers ne disparaît pas mais passe au
dernier plan.

77
La loi de 1995 a abrogé les articles 413 à 445 et le dernier alinéa de l’article 448 du code de commerce
relatifs au concordat préventif.

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Evaluation des garanties bancaires et information financière

Le droit des procédures collectives peut avoir une incidence sur la sûreté elle-
même. Il impose de nombreuses contraintes au créancier hypothécaire et il apporte à ses
droits issus de la garantie de lourdes restrictions. C’est ainsi que les banquiers tunisiens
considèrent, pour leur majorité, que les procédures collectives prévues par la loi 95-34
relative aux entreprises en difficulté ont toujours constitué un handicape pour les banques
dans le processus de recouvrement forcé des créances notamment par la réalisation des
garanties78.

L’incidence de la procédure collective sur les prérogatives du créancier


hypothécaire se trouve essentiellement au niveau de l’arrêt et suspension des procédures
collectives et au niveau du droit de préférence de ce créancier.

D’après l’article 2 de la loi, « le régime de redressement comprend la notification


des signes précurseurs de difficulté économique, le règlement amiable et le règlement
judiciaire. » si les deux premiers mécanismes à savoir la notification des signes précurseurs
de difficulté économique et le règlement amiable s’inscrivent dans le cadre de la
prévention des difficultés économiques, le règlement judiciaire est un moyen de traitement
judiciaire des difficultés économiques.

La procédure de règlement amiable est une innovation fondamentale de la loi de


1995 qui permet la conclusion par un conciliateur d‘un accord entre l’entreprise et ses
principaux créanciers dont l’objet est soit de rééchelonner les dettes, soit de les alléger
avec faculté pour le président appelé à homologuer l’accord de prononcer la suspension
provisoire des poursuites.

On sait que la cessation de paiement est une condition de fond d’ouverture de la


procédure de règlement judiciaire de sorte que sa constatation suppose un jugement. Donc,
à priori, en l’absence de jugement constatant la cessation de paiement, toute entreprise au
sens de l’article 3 peut bénéficier de la procédure de règlement amiable, à condition de
connaître des difficultés économiques.

78
Sur les neuf banques qui ont répondu à cette question, 5 ont répondu « tout à fait d’accord » et deux ont
répondu « plutôt d’accord » contre deux réponses « plutôt pas d’accord ».

Page 57
Evaluation des garanties bancaires et information financière

Il reste cependant que le législateur ne donne pas une définition précise des
difficultés économiques permettant l’ouverture de la procédure de règlement amiable.
Cette définition s’impose surtout pour déjouer les manœuvres de certaines entreprises qui
chercheront à bénéficier du régime dans le seul but d’obtenir un crédit sans intérêt (le
rééchelonnement et les remises de dettes constituent au fond un prêt sans intérêt).

Selon l’article 9 de la loi, le déclenchement de la procédure appartient


exclusivement au débiteur, ce qui pourrait s’expliquer par le fait que cette demande
constitue un acte de gestion. Le débiteur doit donc saisir la commission de suivie de
entreprises en difficulté économique qui établit un diagnostic préliminaire de l’entreprise et
le transmet la demande au président du TPI dans le ressort duquel le débiteur a son siège
dans un délai d’un mois.

Ce n’est que le président du TPI qui décide de l’ouverture de cette procédure au


regard des circonstances du dossier, ce qui lui confère un large pouvoir d’appréciation.
Partant du fait que le règlement amiable est considéré comme étant un contrat79, les
parties sont libres dans la négociation de ce règlement. En plus, le règlement amiable
conclu ne produit ni droits ni obligations au profit ou à la charge des tiers sauf lorsque le
juge ordonne la suspension provisoire des procédures de poursuite et d’exécution. En effet,
le juge peut intervenir à ce stade pour aider la conclusion de l’accord et ce en ordonnant la
suspension des procédures de poursuite et d’exécution tendant au recouvrement d’une dette
antérieure au jugement d’ouverture de la procédure du règlement amiable80.
Cependant, l’article 12 tel que modifié par la loi de 2003 soumet la suspension des
procédures d’exécution et de poursuite à une nouvelle condition qui n’existait pas avant : il
faut qu’il soit établit que le paiement de la créance objet des procédures de poursuite et
d’exécution aboutirait à la détérioration de la situation de l’entreprise et entrave la
possibilité de son redressement. Le même article ajoute que si les créances sont assorties
de cautionnement ou d’autres garanties personnelles81le président du TPI n’ordonne la
suspension de la procédure de poursuite et d’exécution qu’après convocation de la caution
ou du garant ainsi que tous les codébiteurs solidaires et le créancier, et les procédures ne

79
Selon l’article 13 de la loi 95-34 : « les parties ne sont astreintes à aucune restriction dans la détermination
des clauses de l’accord du règlement amiable ».
80
Article 12 de la loi 95-34
81
On pourrait penser essentiellement aux garanties à première demande

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Evaluation des garanties bancaires et information financière

sont suspendues à l’égard de la caution ou du garant que pour les créanciers qui y ont
consenti.

S’agissant des créances revenant aux salariés, le président du TPI saisi du


règlement amiable ne peut pas ordonner la suspension des poursuites relatives aux créances
salariales.

Il y a lieu de noter que si certains créanciers refusent le règlement amiable, le juge


peut homologuer l’accord s’il est signé par un ensemble de créanciers dont le montant des
créances représente les 2/3 du montant total des dettes, et en conséquence ordonner le
rééchelonnement des autres dettes pour la durée de l’accord82.

Pour l’analyse des effets de la procédure de règlement amiable, il y a lieu, de


distinguer quatre catégories possibles de créanciers :
- les créances postérieures à l’accord : la disposition de l’article 1283 ne porte aucune
atteinte aux créanciers dont les créances sont postérieures à l’accord conclu dans le
cadre de la procédure de règlement amiable et homologué par le président du TPI. Le
recouvrement de ces créances se fait, en conséquence, de façon normale
- les créances antérieures à l’accord : à ce niveau, trois cas de figures peuvent être
évoqués :
o les créanciers qui n’ont pas été invités à participer à cet accord : s’agissant d’un
accord qui lie uniquement les parties qui l’ont négocié, ces créanciers ne peuvent
pas être tenus par ses clauses et ses effets. Ces créanciers représentent ainsi un
danger pour les autres créanciers ayant conclu l’accord qui peuvent conjurer le
risque de l’apparition intempestive des créanciers oubliés en insérant dans
l’accord une clause résolutoire, en vertu de laquelle, l’accord serait résolus des
créanciers antérieurs non associés à la procédure se révélaient après coup.
o les créanciers qui ont été invités à participer à l’accord mais qui ne l’ont pas
consenti. Les créances concernées qui ne dépassent pas le 1/3 du passif du
débiteur font l’objet d’une décision de rééchelonnement de la part du président du
TPI jusqu’à la fin de la durée de l’accord84. Ainsi, il semble que le législateur a

82
Article 13 de la loi 95-34
83
Arrêt des poursuites judiciaires et des procédures d’exécution
84
Article 13 de la loi 95-34

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Evaluation des garanties bancaires et information financière

entendu soumettre ces créanciers à un régime spécial. En effet, l’arrêt des


poursuites individuelles n’altère pas l’exigibilité de la créance, mais il paralyse le
droit de recouvrer cette créance par la voie judiciaire. Quant à l’échelonnement de
la créance, il emporte une véritable entorse au principe même de l’exigibilité. Il y
a lieu de noter à ce niveau que si la créance ayant fait l’objet de cette mesure
forcée de l’échelonnement n’est pas réglée à sa nouvelle échéance fixée, le
créancier peut agir en paiement ce qui n’est pas le cas pour un créancier qui a
signé l’accord. Ce dernier, sous l’effet de l’arrêt des poursuites individuelles, ne
peut agir que pour la résolution de l’accord85.

En ce qui concerne la procédure de règlement judiciaire, la saisine du tribunal peut


se faire par le débiteur lui même86, et ce dans un délai d’un mois qui suit la cessation de
paiements87. Cette saisine peut également se faire à la demande d’un créancier à condition
de prouver qu’il n’a pas pu recouvrir ses dettes par les voies d’exécution individuelles88
c'est-à-dire qu’il doit avoir un jugement définitif ayant acquis l’autorité de la chose jugée et
prouver qu’il n’a pas pu en obtenir exécution. Cette solution reste discutable car d’une part,
cela prend beaucoup de temps et d’autre part, l’action du créancier en principe n’est pas
destinée à obtenir le paiement, mais à faire constater l’état du débiteur, et c’est cet état qui
produit les conséquences légales de sorte qu’il inutile d’apporter la preuve d’inefficacité
des voies d’exécutions individuelles. Mais il semble que le législateur craint que les
créanciers utilisent le droit de demander l’ouverture de la procédure du règlement
judicaire comme moyen de pression pour se faire payer.

La saisine d’office par le juge est enfin possible. Il faut savoir que dans sa rédaction
initiale, l’article 19 de la loi permet au président du TPI de se saisir d’office, c'est-à-dire
d’ordonner dans tous les cas l’ouverture de la procédure de règlement judicaire. Par la loi
modificative de 1999, et en vertu de l’article 17 nouveau, il ne peut le faire que si la
conclusion d’un règlement amiable dans les délais qu’il a fixé n’a pas été possible. Le
législateur a encore une fois modifié l’article 17 par la loi du 29/12/2003 et ce texte prévoit
désormais que le juge ne peut ordonner l’ouverture de la procédure de règlement judiciaire

85
Article 15 de la loi 95-34.
86
C’est ce qu’on appelle le dépôt de bilan. La définition du débiteur a été prévue par l’article 19 de la loi 95-
34.
87
Article 448 du cde de commerce modifié par la loi 95-34
88
Article 19 de la loi 95-34

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Evaluation des garanties bancaires et information financière

en cas d’impossibilité de conclure un accord de règlement amiable, que s’il constate que
l’entreprise est en état de cessation de paiement. Ainsi, la condition de cessation de
paiement pour passer à la procédure de règlement judiciaire reste toujours valable.

Ainsi, quand on dit règlement judicaire, c’est le débiteur qui saisit le juge ou le
créancier, mais après voies de recours individuels avec apport de la preuve que ces recours
n’ont pas aboutit. En cas d’impossibilité de règlement à l’amiable, c’est le juge lui-même
qui se saisie en invoquant le règlement judiciaire avec la condition que la cession de
paiement soit constatée.

Le président du TPI doit lui-même demander l’avis de la commission de suivie des


entreprises économiques sur la demande du règlement judicaire. La loi ne lui fixe pas de
délai pour saisir la commission d’où le risque de traîner. Mais quand il demande cet avis, il
est obligé d’attendre 20 jours89.

Avant 2003, la procédure passait nécessairement en premier lieu par une période
préliminaire, puis éventuellement par une période d’observation. La période préliminaire
qui durait au maximum trois mois prorogeable de un mois a été supprimée par la loi du
29/12/2003. Le tribunal passe ainsi directement à sa formation collégiale pour prendre une
décision sur le sort définitif de la demande de règlement judicaire. Deux décisions sont à
prendre : soit le rejet de la demande soit admission de la demande. Dans ce dernier cas, le
tribunal homologue le plan de redressement s’il est satisfaisant. A défaut de plan de
redressement ou lorsque le plan en question n’est pas satisfaisant, le tribunal décide de
l’ouverture d’une période d’observation qui ne doit pas dépasser six mois et dont le but est
d’élaborer un plan de règlement90. Le jugement du tribunal est exécutoire malgré tout
recours91.Il y a lieu de noter que la suspension des procédures de poursuite et d’exécution
tendant au recouvrement d’une créance antérieure au jugement d’ouverture de la procédure
de règlement judiciaire a lieu de plein droit (sans jugement).

Le principe de l’arrêt des poursuites individuelles a été prévu par l’article 34 de la


loi 95-34. Cet article diffère substantiellement de l’article 459 du code de commerce,

89
Ce dé lai était de un mois avant la loi modificative de 2003.
90
Article 27 de la loi 95-34
91
Article 26 de la loi 95-34

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Evaluation des garanties bancaires et information financière

relatif à la faillite sur le sort des créanciers titulaires d’une sûreté spéciale. En effet, la
suspension des poursuites individuelles dans le cadre de la faillite n’opère qu’à l’égard des
créanciers chirographaires et ceux titulaires d’un privilège général. Les créanciers titulaires
d’un privilège spécial mobilier ou d’un gage ne sont inscrits dans la masse des créanciers
que pour mémoire92. En revanche, l’article 34 de la loi 95-34 ne distingue pas entre les
créanciers et fonction de leur qualité et de la sûreté dont ils disposent.

D’autre part, l’article 34 de la loi 95-34 ne précise pas si la caution de l’entreprise


débitrice bénéficie du principe de l’arrêt des poursuites individuelles. Pour répondre à cette
question, certains auteurs ont évoqué le caractère accessoire du cautionnement par rapport
au contrat principal. Cette règle implique notamment que la situation de la caution ne soit
pas plus grave que celle du débiteur principal ce qui permettrait de penser que la caution ne
devrait pas être poursuivie partant du fait que le débiteur principal bénéficie déjà de l’arrêt
des poursuites individuelles.

En pratique, ce problème se pose souvent pour le cas d’une entreprise dont les
dettes sont cautionnées par les dirigeants de cette même entreprise. Il a été jugé paradoxal
d’imposer aux créanciers et notamment les banquiers des sacrifices alors que les dirigeants
de l’entreprise jouissent de la règle de l’arrêt des poursuites individuelles93.

Par hypothèse, l’entreprise est en état de cessation de paiement, c’est donc le non
paiement des dettes qui est la cause de son redressement, en d’autres termes, c’est en sa
qualité de débiteur défaillant qu’elle est soumise à la procédure de redressement. Avant la
loi de 1995, c’est cet aspect qui prévalait exclusivement, la faillite était une procédure de
paiement des créanciers, c’est la raison pour laquelle le débiteur était dessaisi, les
créanciers étaient organisés sous forme de masse dotée de la personnalité juridique, et le
but de la loi est le désintéressement des créanciers.

Cette idée n’existe plus depuis la loi 1995, si bien que les intérêts des créanciers
antérieurs au jugement passent en second plan. Ceci est perceptible dans la loi puisque la
masse des créanciers a disparu, et le paiement des créanciers n’est plus l’objectif essentiel
de la loi. D’ailleurs, on ne parle plus de règlement de passif, mais d’apurement du passif

92
Article 560 du code de commerce
93
Youssef Knani, le banquier et l’entreprise en difficulté, RTD 1996, page 111

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Evaluation des garanties bancaires et information financière

qui n’est pas l’exécution des dettes puisque la loi prévoit purement que les dettes peuvent
être annulées. Il en résulte que la loi de 1995 traduit une aggravation de la situation des
créanciers puisque leurs intérêts sont « sacrifiés » au profit de l’entreprise.

Mais l’entreprise demeure en tout cas un débiteur qui doit dans la mesure du
possible honorer ses engagements cela explique que le législateur a conservé une partie du
droit antérieur, mais en faisant en sorte que la qualité du débiteur gène moins l’entreprise.

Enfin, il y a lieu de noter que le mécanisme de détermination de l’état des créances


prévoit que les créanciers doivent s’assurer de l’inscription de leurs créances antérieures au
jugement94.

Les créanciers postérieurs au jugement sont dispensés de l’inscription. Les


créanciers antérieurs doivent s’assurer de l’inscription quelque soit la garantie qui
accompagne la créance et quelque soit les certitudes qui l’ont de leur droit (même si la
créance fait l’objet d’un procès).

En vertu de l’article 37 de la loi 95-34, la priorité est donnée aux nouvelles


créances nées à la charge de l’entreprise à partir du début de la période d’observation. Les
créances bénéficiant de ce privilège devancent les créances antérieures même celles qui
sont privilégiées. Les créances munies de sûretés réelles sont ainsi devancées par le
privilège de la période d’observation et seules les créances super privilégiées priment ces
créances garanties par le privilège de l’article 37 de la loi 95-34.

Paragraphe 4- les privilèges qui font échec aux garanties du crédit

Il s’agit des créances prévues aux articles 564 et 56695 du code de commerce et à
l’article 199 du CDR
Les privilèges généraux prévus par l’article 199 du CDR s’exercent dans l’ordre
suivant :
1- les frais funéraires,
94
Ce système de déclaration prévu par l’article 35 de la loi 95-34 n’est pas prévu par la législation française.
95
Il s’agit de la fraction insaisissable des sommes dues aux ouvriers, employés, marins voyageurs et
représentants de commerce pour la dernière période de paiement précédent le jugement déclaratif de faillite.
Pour le surplus des sommes pouvant leur être dues, ces mêmes employés exerceront les droits et privilèges
prévus par le CDR (Ar 199)

Page 63
Evaluation des garanties bancaires et information financière

2- les créances des médecins, pharmaciens, gardes malades pour leurs soins et
fournitures dans les six derniers mois,
3- les frais de justice faite dans l’intérêt commun de tous les créanciers pour la
conservation et la réalisation du gage commun,
4- les sommes dues au trésor public pour impôts, taxes et autres droits de toute nature,
dans les conditions prévues par la législation en vigueur,
5- les salaires dus aux gens de service, et à tous les autres salariés, les sommes dues
pour fourniture de subsistance, faites au débiteur et à sa famille, ainsi que la
pension alimentaire due par le débiteur, le tout pour les six derniers mois.

Le droit de préférence consiste pour le créancier inscrit à se faire désintéresser par


préférence aux autres créanciers. Mais ce droit n’est pas toujours opérationnel. Le privilège
général reconnu à certaines catégories de créanciers limite énormément sa portée.

En effet, les salariés, les organismes sociaux et l’Etat disposent d’un privilège
général suivant lequel ils sont, dans tous les cas désintéressés en premier lieu. Le créancier
disposant d’une hypothèque sera désintéressé par la suite à la condition que son privilège
soit inscrit en premier rang. Les créanciers disposant d’un rang de privilège inférieur
seront désintéressés en troisième lieu et les créanciers chirographaires le seront en dernier
lieu. Le privilège général des salariés, des organismes sociaux et de l’Etat limite ainsi la
part du créancier hypothécaire ce qui relativise sa sécurité.

Dans la pratique, lors du défaut, ces créances super privilégiées présentent


généralement une part très importante du passif du débiteur et réduisent de manière
significative la part de la banque dans le processus de recouvrement, même si elle dispose
de garanties hypothécaires. Ce problème a été, en effet, confirmé par la majorité des
responsables recouvrement et contentieux des banques tunisiennes qui ont répondu à notre
enquête96.

96
Une seule banque sur neuf a répondu « plutôt pas d’accord » à la question.

Page 64
Evaluation des garanties bancaires et information financière

CHAPITRE 2. LES PRATIQUES D’EVALUATION DES GARANTIES DU CREDIT EN


TUNISIE

Afin d’étudier les pratiques d’évaluation des garanties en Tunisie, on se propose de


présenter, en premier lieu, le référentiel d’évaluation des garanties du crédit (Section1) et,
en deuxième lieu, les garanties du crédit et l’incidence de leur prise en compte sur
l’information financière (Section 2). Enfin, nous essaierons de dresser les pratiques
actuelles d’évaluation dans le secteur bancaire tunisien (Section3).

Section 1. Le référentiel d’évaluation

Les référentiels actuels auxquels se référent les banques tunisiennes sont le


référentiel comptable qui consistent au système comptable des entreprises et notamment
les normes comptables sectorielle relatives aux établissements bancaires et applicables à
partir du 1er Janvier 1999 (Parag.1) et le référentiel réglementaire et prudentiel qui
consiste aux règles édictées par la Banque Centrale de Tunisie (Parag.2).

Paragraphe 1- Référentiel comptable

Les normes comptables bancaires ont été élaborées dans la même logique que les
normes comptables applicables aux autres entreprises (système comptable des entreprises
1997).
Les normes comptables spécifiques au secteur bancaire, entrées en vigueur à partir
de 1999, se détaillent comme suit :

- NC 21 - Présentation des états financiers des établissements bancaires


- NC 22 - Contrôle interne et organisation comptable dans les établissements
bancaires
- NC 23- Comptabilisation des opérations en devises dans les établissements
bancaires
- NC 24- Comptabilisation des engagements et revenus y afférents dans les
établissements bancaires

Page 65
Evaluation des garanties bancaires et information financière

- NC 25- Comptabilisation du Portefeuille titre dans les établissements


bancaires.

Les orientations principales prises en compte dans l’élaboration des normes


comptables bancaires se résument comme suit :

• Les normes comptables relatives aux établissements bancaires font partie


intégrante des normes comptables « générales ». Ces dernières restent applicables
notamment pour les questions non évoquées dans les normes bancaires (NC 21 à 25).
• Les états financiers des banques ont les mêmes objectifs que ceux des autres
entreprises (présentation fidèle de la situation financière de l’entreprise, de ses
performances financières et de ses flux de trésorerie).
Les états financiers des établissements bancaires comportent :
- un bilan
- un état des engagements hors bilan
- un état de résultat
- un état des flux de trésorerie
- des notes aux états financiers
• La classification des éléments constitutifs des états financiers est plutôt
basée sur leur importance dans l’activité et l’intention de leur détention que sur leur nature.
• L’état des engagements hors bilan fait apparaître distinctement les rubriques
suivantes:
- les passifs éventuels
- les engagements donnés et les engagements reçus.
• L’état de résultat fait apparaître les produits et les charges, sous une forme
verticale, de façon à présenter 3 soldes intermédiaires :
- le produit net bancaire
- le résultat d’exploitation
- le résultat des activités ordinaires
• Conformément à la norme comptable NC 01 - Norme Comptable Générale,
l’état des flux de trésorerie doit distinguer séparément :
- les flux provenant (ou utilisés) des (ou dans) les activités d’exploitation
- les flux provenant (ou utilisés) des (ou dans) les activités d’investissement
- les flux provenant (ou utilisés) des (ou dans) les activités et de financement.

Page 66
Evaluation des garanties bancaires et information financière

• Le portefeuille titres est subdivisé en deux catégories différentes :


- Portefeuille- titres commercial faisant partie de l’activité d’exploitation
- Portefeuille d’investissement faisant partie de l’activité d’investissement
• Les profits et pertes sur Portefeuille-titres commercial et opérations
financières (titres de placements, opérations de change…) sont présentés pour valeur nette.
La compensation des produits et charges est également permise s’ils se rapportent aux
même éléments (ou à des actifs et passifs compensés au niveau du bilan). Cependant, une
information détaillée devrait être insérée au niveau des notes aux états financiers.
• Les principes de prise en compte et de mesure doivent refléter la substance
et la réalité économique des transactions. Les titres négociables, qui sont détenus par
l’établissement bancaire avec l’intention de les vendre dans un avenir très proche sont
évalués à la valeur du marché. Les pertes et gains sont pris en compte dans l’état de
résultat. Les postes d’actifs et passifs libellés en monnaies étrangères sont évalués au taux
de change de clôture. Les pertes et gains conséquents sont pris en compte dans l’état de
résultat.
• La constitution de réserves pour risques bancaires généraux, parmi les
passifs, n’est pas permise. Les provisions pour dépréciation sont présentées parmi les
actifs en déduction des postes d’actifs correspondants. Les provisions pour passifs et
charges (les provisions constituées sur les éléments du hors bilan ainsi que les provisions
pour litiges et autres passifs) sont présentés parmi les passifs.

La norme comptable NCT 24 présente les règles d’évaluation des garanties reçues
pour leur prise en compte au niveau des engagements hors bilan. En effet, elle pose le
principe que les garanties reçues doivent être comptabilisées, lorsque leur évaluation peut
être faite de façon fiable, pour leur valeur de réalisation attendue au profit de
l'établissement bancaire, sans pour autant excéder la valeur des engagements qu'elles
couvrent.
Ainsi, Lorsque l'évaluation des garanties reçues ne peut pas être faite de façon
fiable, des informations sur la nature des garanties reçues et la valeur des engagements
correspondants doivent, lorsqu'elles sont significatives, être indiquées dans les notes aux
états financiers.

Page 67
Evaluation des garanties bancaires et information financière

A noter que les frais nécessaires que la banque doit engager pour la réalisation des
garanties à son profit doivent être estimés et déduits de la valeur de réalisation attendue97.

Par ailleurs, le référentiel comptable ne contient pas des règles spécifiques liées à la
prise en compte et l’évaluation des garanties bancaires pour l’appréciation du risque de
crédit. Il présente cependant des règles de base qui découlent des principes sou jacent
évoqués par le cadre conceptuel ainsi que les règles de présentation de l’information
financière au niveau des états financiers qui touchent évidemment toute les informations à
fournir au sujet des garanties bancaires. En effet, la norme comptable 24 relatives aux
engagements et revenus y afférents des établissements bancaire prévoit que l'évaluation des
engagements et l'estimation des provisions relèvent du jugement de la direction. Il est
essentiel que ce jugement soit fondé sur les hypothèses les plus vraisemblables et qu'elles
soient appliquées de façon constante98. Les règles de prise en compte et d’évaluation des
garanties fait partie intégrante de ces critères et hypothèses d’évaluation.

Paragraphe 2- Référentiel prudentiel

Selon l’article 23 de la loi 2001-65 relative aux établissements de crédit, la banque


centrale de Tunisie établit les règles de gestion et les normes prudentielles que les
établissements de crédit sont tenus de respecter, notamment celles concernant :
- l'usage des fonds propres,
- le ratio de solvabilité représenté par le ratio entre les fonds propres et les
engagements,
- les ratios entre les fonds propres et les concours à chaque débiteur, y compris les
concours accordés aux personnes ayant des liens avec l'établissement de crédit.

Ainsi la prise en compte et l'évaluation des garanties détenues par une banque
doivent être effectuées conformément aux règles de division, couverture des risques et
suivi des engagements définies par la Banque Centrale de Tunisie et notamment la
circulaire de la BCT n° 91-24 du 17 décembre 1991 tel que modifiée par la circulaire BCT
n°99-04.

97
NCT 24 paragraphe 21
98
NCT 24 paragraphe 26

Page 68
Evaluation des garanties bancaires et information financière

A vrai dire, on ne peut pas affirmer de l’existence d’un référentiel d’évaluation des
garanties en Tunisie puisqu’on ne trouve pas de règles assez claires et précises sur les
règles de prise en compte et d’évaluation. La réglementation prudentielle évoque
simplement des principes de base que les banques doivent respecter.

Selon l’article 10 de la circulaire aux banques n° 91-24, « Il demeure entendu que


la constitution des provisions s'opère compte tenu des garanties reçues de l'Etat, des
organismes d'assurances et des banques ainsi que des garanties sous forme de dépôts ou
d'actifs financiers susceptibles d'être liquidés sans que leur valeur soit affectée. Les biens
meubles et immeubles donnés en garantie par les emprunteurs ne sont considérés comme
des garanties valables que dans le cas où la banque dispose d'une hypothèque dûment
enregistrée et que des évaluations indépendantes et fréquentes de ces garanties sont
disponibles. En outre, la possibilité d'une liquidation rapide sur le marché au prix
d'évaluation doit être assurée. »

D’autre part, on trouve plus de détail dans la note aux banques et établissements
financiers n° 93-23 du 30 juillet 1993. Cette note met à la charge du commissaire aux
comptes de la banque de fournir à la Banque Centrale de Tunisie un rapport qui relate entre
autres, une évaluation de la qualité des actifs y compris les risques en hors bilan. Dans
l’exercice de classification, il n’est pas tenu compte de la valeur de garanties existantes
attachées à ces avoirs et risques hors bilan. Ces garanties dûment évaluées, sont prises en
considération pour déterminer les provisions requises pour couvrir les risques de pertes.

Le rapport du commissaire aux comptes destiné à la BCT doit également inclure


« une opinion sur l’adéquation des provisions pour pertes sur prêts. La considération de
garantie de tout ordre doit être accompagnée des opinions sur sa valeur de réalisation à des
prix courants de marché, avec mention des critères de base utilisés pour leur valorisation et
l’application de décotes prudentes tenant compte des délais liés à leur réalisation. »

En ce qui concerne la portée et les modalités de révision des comptes et lors de


l’évaluation de la qualité des actifs, « les garanties obtenues ne doivent être considérées
que comme d’importance secondaire99, spécialement quand elles sont constituées par des

99
Cette même phrase a été reprise par la circulaire BCT n°2006-19 relative au contrôle interne, paragraphe
25

Page 69
Evaluation des garanties bancaires et information financière

fonds de commerce ou des actifs fixes d’exploitation. En tout cas, les garanties prises en
considération devront être expressément mentionnées, ainsi que leur base d’évaluation ». À
ce niveau, la note 93-23 fait référence à son annexe 2. Au niveau de la partie constitution
de provisions, cette annexe a repris le même article 10 de la circulaire aux banques n° 91-
24 rédigé ci haut. A cet article il a été ajouté le paragraphe suivant : « les promesses
d’hypothèque obtenues en contre partie des concours financiers sur les terrains acquis
auprès de l’Agence Foncière d’Habitation (AFH), de l’Agence Foncière Industrielle (AFI),
de l’Agence Foncière Touristique (AFT) et de la société El Iskan et pour lesquels les titres
fonciers ne sont pas disponibles, seront considérés comme des garanties réelles valables
pour la détermination des provisions requises ».

Enfin, l’annexe 2 à la note aux banques n°93-23 met à la charge du commissaire


aux comptes d’établir une fiche individuelle pour chaque débiteur qui représente un
niveau de risque total égal ou supérieur à 1% des fonds propres nets. Cette fiche
individuelle jointe à cette annexe 2 inclut les éléments suivants relatifs aux garanties:

5. Garanties
5.1. de l’Etat
5.2. des banques et compagnies d’assurances
5.3. Actifs financiers affectés
5.4. Dépôts affectés
5.5. Garanties réelles
5.5.1 Hypothèques dûment inscrites sur usine
5.5.2. Hypothèques dûment inscrites sur terrain ou promesse d’hypothèque sur
terrain acquis auprès de l’AFI, l’AFT, l’AFH ou la société El Iskan
5.5.3. Hypothèque dûment inscrite sur villa ou immeuble
5.5.4. Hypothèque sur navires ou aéronefs
5.5.5. Nantissement sur cheptel vif ou mort
5.6. Autres garanties
5.6.1. Nantissement sur matériel
5.6.2. Nantissement sur fonds de commerce
5.6.3. Caution personnelle ou solidaire
5.6.4. Autres

Page 70
Evaluation des garanties bancaires et information financière

Une analyse assez poussée, et notamment sur le volet juridique, de ces textes
prudentiels nous amène à émettre les réflexions suivantes :
- L’emploi de termes généraux tels que « compte tenue des garantie.. » est de nature
à créer des interprétations aboutissant à des résultats différents en matière de prise
en compte des garanties bancaires dans le processus de calcul des provisions
requises100 ;
- Les notes 91-24 et 93-23 utilisent le terme hypothèques sur biens meubles et
immeubles dûment enregistrées. On ne trouve le terme « inscrite » qui vaut validité
juridique de la garantie qu’au niveau de la fiche individuelle jointe à l’annexe 2 de
la note 93-23. Ainsi, le terme utilisé « enregistré » n’est pas adéquat pour traduire
la validité d’une hypothèque. Par ailleurs, on ne parle pas d’hypothèques sur des
biens meubles sauf pour le cas des hypothèques maritimes ou sur aéronefs. Le
rédacteur du texte prudentiel se rattrape au niveau de l’annexe à la note 93-23 pour
utiliser le terme nantissement. Cette annexe prévoit cependant le terme
« hypothèque sur usine » dont le sens n’est pas clair;
- L’annexe à la note aux banques n° 93-23 ajoute ainsi la possibilité de la prise en
compte de certaines garanties non inscrites remplacées par des promesses de
ventes auprès d’organismes publics identifiés. Or, cette note est sensé interpréter le
texte sans procéder à des ajouts ;
- Les textes prudentiel ne citent pas les sûretés personnelles ce qui sous entend
qu’elles ne sont pas admises pour l’évaluation du besoin en provision101
- évaluations indépendantes et fréquentes des garanties mobilières ou immobilières
doivent être disponibles pour être prise en compte. Cependant le texte ne précise
pas la fréquence de cette évaluation ni les critères objectifs d’évaluation et le
contenu de ces rapports d’évaluation. A ce niveau, il y a lieu également d’émettre
des interrogations sur la portée de l’application pratique de ces dispositions ;
- La possibilité d'une liquidation rapide sur le marché au prix d'évaluation doit être
assurée et la liquidation des actifs financiers ne doit pas affecter leu valeur;
- La considération de garantie de tout ordre doit être accompagnée des opinions sur
sa valeur de réalisation à des prix courants de marché, avec mention des critères de
base utilisés pour leur valorisation et l’application de décotes prudentes tenant

100
Voir HERGLI Mohamed Néji, Les règles prudentielles bancaires : Application et interprétation- Mémoire
d’expertise comptable, Tunisie, Septembre 1998, page 216.
101
Voir HERGLI Mohamed Néji, Op. Cit. page 217

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Evaluation des garanties bancaires et information financière

compte des délais liés à leur réalisation. Aucuns principes directeurs ou règles
d’application des décotes n’a été prévu par la réglementation prudentielle ce qui est
de nature à ne pas assurer la comparabilité dans l’espace de l’information financière
produite par l’ensemble des établissements bancaires en Tunisie. Dans la pratique,
les frais inhérents à la réalisation des garanties ne sont pas généralement pris en
compte ;
- les garanties obtenues ne doivent être considérées que comme d’importance
secondaire, spécialement quand elles sont constituées par des fonds de commerce
ou des actifs fixes d’exploitation. Ce langage laisse un champ de manœuvre assez
large pour les banques pour la prise en compte des fonds de commerce et des actifs
d’exploitation même pour un montant faible.

Section 2. Garanties du crédit et information financière

La qualité de l’information financière est considérée comme étant un domaine de


plus en plus essentiel au niveau des établissements de crédit, considérés comme étant
faisant appel public à l’épargne102, pour gérer et répondre aux attentes des utilisateurs de
cette information. Il s’agit de la production d’une information financière fiable et la
restitution de cette information au niveau des états financiers périodiques. Dans ce cadre,
les garanties bancaires se trouvent directement concernées par le risque de crédit et les
provisions y afférentes (Parag.1), par l’état des engagements hors bilan (Parag.2) et par
les notes aux états financiers (Parag.3).

Paragraphe 1- Le risque de crédit et les provisions

La provision sur engagements est déterminée en appliquant les taux minima par
classe de risque au risque net non couvert, soit le montant de l'engagement déduction faite
de la valeur des garanties obtenues.

Les engagements de financement et de garantie doivent faire l'objet d'une


évaluation périodique, au moins à la clôture de l'exercice, en vue d'estimer s'il convient de
constituer des provisions pour tenir compte du risque que les contreparties concernées
n'honorent pas leurs engagements103. La provision constituée permet de ramener la valeur

102
Article premier de la loi n° 94-117 du 14 novembre 1994, portant réorganisation du marché financier.
103
NCT 24 paragraphe 23.

Page 72
Evaluation des garanties bancaires et information financière

comptable de l’engagement à sa valeur de réalisation attendue. Le risque de crédit serait


couvert par une provision pour dépréciation d’actifs pour les engagements du bilan ou une
provision pour passifs pour les engagements hors bilan.

Ainsi les rubriques des états financiers affectées par le calcul des provisions
requises pour couvrir le risque de crédit sont :
- Les rubriques AC2- créances sur les établissement bancaires et financiers et AC3-
créances sur la clientèle au niveau des actifs sur lesquels sont imputés les soldes des
provisions pour dépréciation correspondantes comptabilisées à la date d’arrêté.
- La rubrique PA5- autres passifs au niveau des passifs qui enregistre les provisions
comptabilisées pour passifs liés aux engagements de financement et de garantie
(hors bilan).
- La rubrique CH 4 : Dotations aux provisions et résultat des corrections de valeurs
sur créances, hors bilan et passif au niveau de l’état de résultat qui enregistre la
dotation aux provisions pour dépréciations et pour passifs sur les engagements
déduction faite des reprises.

1.1- Garanties bancaires et classification

La question est de savoir si les garanties bancaires peuvent/doivent être prises en


compte dans le processus de classification des engagements. Ce processus étant la
première étape d’évaluation de la qualité des actifs. La réponse est négative puisque la note
aux banque 93-23 précise expressément que dans l’exercice de classification, il n’est pas
tenu compte de la valeur des garanties existantes attachés aux avoirs et risques hors bilan
en question. Ainsi, la qualité d’un actif est déterminée en fonction de la capacité du
débiteur à honorer ses engagements plutôt que des sûretés qu’il a proposées à la banque.
En effet, Le risque que les contreparties n'honorent pas leurs engagements peut être lié soit
à des difficultés que les contreparties éprouvent, ou qu'il est prévisible qu'elles
éprouveront, pour honorer leurs engagements ou au fait qu'elles contestent le montant de
leurs engagements104. Les garanties recueillies ne permettent pas ainsi de juger sur la
qualité des engagements de la banque.

104
NCT 24 paragraphe 24

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Evaluation des garanties bancaires et information financière

Ce caractère secondaire des garanties est la conséquence d’un principe de gestion


bancaire selon lequel « la meilleure garantie d’un banquier, c’est la qualité intrinsèque du
débiteur, sa rentabilité, sa capacité de remboursement et son management »105

Dans la pratique, les banquiers ont toujours tendance à rappeler la solidité des
garanties recueillies auprès d’une relation pour défendre la classe de risque retenue pour
ses engagements. Hors, les garanties ont un caractère secondaire et ne devraient être prises
en compte que dans le calcul des provisions requises, conformément à la réglementation
prudentielle évoquée précédemment.

Les réponses, à notre enquête, des responsables des structures chargées du contrôle
des engagements auprès des banques tunisiennes sur le sujet traduisent cette affirmation.
En effet, sur les douze banques ayant répondu, quatre banques tiennent compte de la
solidité des garanties reçues dans le cadre du processus de classification des créances.
Cette prise en compte se fait rarement pour certains dossiers spécifiques. Par ailleurs, six
banques considèrent que certaines formes de garanties pourraient être prises en compte
pour la classification des créances. A ce titre, cinq banques ont cité le nantissement
d’espèce (dépôts affectés).

1.2- Garanties bancaires et calcul des provisions requises

Comme il a été indiqué précédemment, la réglementation de la BCT précise


expressément que les garanties bancaires sont prises en considération pour déterminer les
provisions requises pour couvrir les risques de pertes. Se pose alors le problème des
modalités de cette prise en compte au-delà des problèmes liée à l’évaluation et compte tenu
de la rédaction des textes prudentiels qui manquent de précision.

Si on rappelle le processus de classification et de provisionnement des engagements


tel qu’édicté par la réglementation prudentielle :

105
Reprise par HERGLI Mohamed Néji Op. Cit., page 189, Guy Shrans, les banques comme bénéficiaires de
sûretés, page 519.
Les règles prudentielles bancaires : Application et interprétation- Mémoire d’expertise comptable, Tunisie,
Septembre 1998

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Evaluation des garanties bancaires et information financière

La provision pour risque sur prêts est déterminée conformément aux normes de
division, de couverture des risques et de suivi des engagements objet de la circulaire BCT
N° 91-24 qui prévoit les classes de risques suivantes:

- Classe 0 : Actifs courants ;


- Classe 1 : Actifs nécessitant un suivi particulier ;
- Classe 2 : Actifs incertains ;
- Classe 3 : Actifs préoccupants ;
- Classe 4 : Actifs compromis.

Le taux de provisionnement retenu correspond au taux minimal par classe de risque


appliqué au risque couvert, soit le montant de l’engagement déduction faite des agios
réservés et de la valeur des garanties obtenues.

Les taux de provision par classe de risque appliqués sont les suivants :
- Actifs incertains (classe 2) : 20 %
- Actifs préoccupants (classe 3) : 50 %
- Actifs compromis (classe 4) : 100 %

A noter que Les intérêts et agios courus et non encaissés relatifs à des créances
classées parmi les "actifs incertains" (classe 2) ou parmi les "actifs préoccupants" (classe 3)
ou parmi les "actifs compromis" (classe 4), au sens de la circulaire BCT n° 91-24, sont
constatés en agios réservés et non en produits106.

La pratique bancaire actuelle a tendance à appliquer la formule suivante :

Pr= (E-AR)*T- G où

Pr : provision requise
E : Total engagements y compris les engagements hors bilan et les intérêts (impayés ou
courus non échus)
AR : agios réservés
G : valeur retenue des garanties déductibles pour le calcul des provisions requises
T : taux de provision (selon la classe de risque)

106
Il s’agit de l’application du paragraphe 34 de la NCT 24 qui prévoit que « lorsque l'encaissement effectif
de revenus n'est pas raisonnablement assuré, ils doivent être constatés au bilan au cours de leur période de
rattachement. Les revenus pris en compte antérieurement en résultat au cours d'exercices antérieurs ne sont
pas extournés mais doivent être intégralement provisionnés.

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Evaluation des garanties bancaires et information financière

Le principe de déduction préalable des garanties défendu initialement par la


Banque Centrale de Tunisie, n’est pas actuellement appliqué ce qui est d’ailleurs le plus
logique. En effet, la déduction préalable des garanties aboutit sans doute à des situations
aberrantes et sans doute fortement contestables.107

Ainsi, il y a lieu d’appliquer le taux de provisionnement qui correspond à la


probabilité de perte sur la relation en question avant la déduction des garanties recueillies.
La question reste cependant au niveau de l’application du principe de l’affectation des
garanties. En effet, la garantie est consentie par le client pour assurer la couverture d’un
crédit bien déterminé. Si on est en présence de plusieurs financements, il y a lieu de faire la
distinction de chaque financement avec les garanties affectées contractuellement afin de
déterminer le risque final non couvert pour chaque financement.

Cette question d’affectation se pose également lorsqu’on est en présence de


garanties qui couvrent à la fois des créances douteuses et des engagements hors bilan
douteux. En effet, le risque de non recouvrement rattaché à des créances douteuses (actifs
bilanciels) et traduit par une provision requise pour dépréciation de créances qui vient en
déduction des actifs correspondants. Par contre, les risques liés aux engagements de
financement et de garantie douteux donnent lieu à des provisions pour passifs présentées
parmi les autres passifs au niveau du bilan de la banque. La solution serait dans ce cas de
procéder à des pondérations entre la valeur de chaque engagement et la valeur de la
garantie consentie par le client, afin de déterminer les provisions pour dépréciation et pour
passifs requises.
Dans la pratique, ce réflexe de distinction des provisions pour dépréciation d’actifs
et pour passifs n’est pas systématique et certaines banques tunisiennes ont tendance à
inclure tout le montant de la provision requise parmi les provisions pour dépréciations des
créances à la clientèle. En effet, sur les douze banques qui ont répondu à la question, sept
banques ne procèdent pas à une affectation des garanties pour distinguer la part qui couvre
les engagements du bilan et ceux du hors bilan.

107
Voir HERGLI Mohamed Néji Op. Cit., page 234

Page 76
Evaluation des garanties bancaires et information financière

L’affectation par contrat de financement qui permet d’assurer un suivi des garanties
par financement n’est pas également toujours respectée. En effet, huit banques sur douze
procèdent à une affectation fine des garanties par nature d’engagement et par contrat.

1.3- Garanties bancaires et reprises de provisions

En application des dispositions de la circulaire 91-24, chaque banque procède, à la


clôture de chaque exercice, à l’évaluation exhaustive de ses engagements et des risques qui
y sont liés. A l’issu de cet exercice la provision requise totale est estimée selon la même
formule cité précédemment : Pr= (E-AR)*T- G

Pour chaque relation, si la provision requise dépasse la provision comptabilisée, il y


a lieu de couvrir le risque additionnel par une dotation aux provisions. Par contre, si la
provision requise est inférieure à la provision comptabilisée, une reprise sur provisions est
à constater. Cette reprise découle d’une baisse des engagements suite à des recouvrements,
d’une réduction de la probabilité de perte traduite par une amélioration de classe de risque
ou encore d’une augmentation de la valeur des garanties. Dans ce dernier cas, plusieurs cas
de figures peuvent se présenter en pratique :
- soit qu’il s’agit de nouvelles garanties obtenues pour garantir à la banque une
meilleure sécurité
- soit qu’il s’agit de garanties consenties au préalable par le débiteur mais des
circonstances particulières n’ont pas permis leur prise en compte pour le calcul des
provisions requises (garanties non inscrites initialement, problèmes liées à la
validité juridique de la garantie, absence d’information sur la consistance de la
garantie et sur la part de la banque…)
- soit qu’il s’agit d’une omission. Il s’agit dans ce cas de garanties non prises en
compte par la banque par omission.

Une application stricte de la formule de calcul des provisions requises nous permet
d’affirmer que la banque reste en droit de procéder aux reprises de provisions conséquentes
à l’augmentation de la valeur des garanties. Cependant, la BCT est très réticente à ce sujet
et à tendance à refuser toute reprise de provision découlant d’une consolidation des
garanties. Cette position s’explique par le taux global de couverture des créances classées
par des provisions et agios réservés qui est à un niveau faible. C’est pour cela que la BCT

Page 77
Evaluation des garanties bancaires et information financière

n’accepte que les reprises sur provisions provenant de recouvrements effectifs. Nous
considérons que la solution serait plutôt de revoir le processus d’évaluation des garanties
pour le calcul des provisions requises parce que la non prise en compte de ces garanties
aboutissant à des reprises de provisions risque de pénaliser la banque concernée par rapport
aux autres banques de la place.

D’ailleurs, l’article 12 de la note circulaire n° 91-24 pose le principe selon lequel


les arrangements, le rééchelonnement ou la consolidation relative à des créances ne
permettent la reprise des provisions déjà constituées qu'en cas de la consolidation des
garanties et du respect du nouveau calendrier de remboursement.

Les réponses à notre enquête des responsables des structures chargées du contrôle
des engagements des banques tunisiennes nous permettent de confirmer que la majorité des
banques constatent des reprises de provisions suite à l’obtention de nouvelle garanties (six
banques sur dix), à la prise en compte de garanties non prises en compte initialement dans
des arrêtés ou reportings antérieurs (sept banques sur dix). Les banques privées et filiales
de groupes étrangers sont les plus prudentes à ce niveau. La réévaluation des garanties
faisant apparaître une valeur actualisée supérieure à la valeur initiale est par contre non
appliquée par la majorité des banques (sept banques sur dix).

Paragraphe 2- Les engagements hors bilan

Les garanties reçues en contrepartie des engagements donnés par la banque


devraient faire l’objet d’une information au niveau de l’état des engagements hors bilan. La
rubrique « HB7- garanties reçues » devrait ainsi inclure la valeur des garanties reçues
notamment sous forme d’actif financier, de sûretés réelles et personnelles, de cautions
avals et autres garanties données par d’autres établissements bancaires ainsi que des
garanties données par l’Etat et les entreprises d’assurance.

Partant du fait, que certaines garanties présentent des difficultés d’évaluation et de


détermination de la valeur à comptabiliser au niveau de l’état des engagement hors bilan, la
norme comptable Tunisienne (NCT 24) relative aux engagements et revenus y afférant des
établissements bancaires, pose le principe que ces garanties « doivent être comptabilisées,
lorsque leur évaluation peut être faite de façon fiable, pour leur valeur de réalisation

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Evaluation des garanties bancaires et information financière

attendue au profit de l'établissement bancaire, sans pour autant excéder la valeur des
engagements qu'elles couvrent »108.

Le paragraphe 16 de la norme comptable n°21 relative à la présentation des états


financiers des établissements bancaires a présenté le détail de cette rubrique au niveau de
l’Etat des engagements hors bilan. Il s’agit des garanties suivantes:
- Garanties reçues de l'Etat au titre des crédits et engagements contractés par la banque
auprès de sa clientèle.
- Garanties reçues d'autres établissements bancaires, financiers et d'assurance
- Cautions, avals et autres garanties reçues d'autres établissements bancaires ou
d'autres établissements financiers, notamment les contre- garanties reçues sur crédits,
ainsi que les garanties reçues des entreprises d'assurance.
- Garanties reçues de la clientèle: les sûretés réelles, les sûretés personnelles et autres
garanties reçues de la clientèle en garantie des crédits accordés et autres engagements
contractés en faveur de la clientèle, autres que les dépôts affectés et qui figurent dans
le poste PA3 -Dépôts et avoirs de la clientèle au niveau des passifs.

Une lecture de ces catégories de garanties reçues nous amène à remarquer que les
sûretés personnelles ont été évoquées parmi les garanties reçues de la clientèle. Hors
celles-ci n’étant pas admises en déduction par la réglementation prudentielle109. La réponse
à cette interrogation consisterait à dire que la réglementation prudentielle vise les garanties
déductibles pour le calcul des provisions. Par contre, la logique de la norme comptable
NCT 24 est de présenter la valeur de toutes les garanties reçues de la clientèle. Dans la
pratique, les banques prennent en compte les garanties déductibles pour rester en
conformité avec les ratios prudentiels et ne prennent pas, en conséquence, les sûretés
personnelles.

Ainsi, l’établissement doit recenser de façon périodique les garanties reçues de la


clientèle pour assurer la mise à jour des engagements hors bilan.

108
NCT 24, paragraphe 20
109
Voir section1

Page 79
Evaluation des garanties bancaires et information financière

Partant du fait que les engagements hors bilan impactent le calcul du ratio de
solvabilité, La qualité de l’évaluation de la garantie retenue aura donc un impact sur la
perception de l’exposition au risque de l’établissement de crédit.

La norme comptable ajoute que l’évaluation des garanties reçues peut résulter
d'expertises effectuées par l'établissement bancaire lui-même ou par des organismes
externes110. Par contre, la réglementation prudentielle impose la disponibilité
d’« évaluations indépendantes et fréquentes des garanties mobilières ou immobilières pour
être prise en compte » d’où une nuance à noter entre le référentiel comptable et le
référentiel prudentiel.

En tout état de cause, lorsque l'évaluation des garanties reçues ne peut pas être faite
de façon fiable, il n’y a pas lieu de comptabiliser ces garanties au niveau de l’état des
engagements hors bilan. Cependant, des informations sur la nature des garanties reçues et
la valeur des engagements correspondants doivent, lorsqu'elles sont significatives, être
indiquées dans les notes aux états financiers111.

Ainsi, le normalisateur comptable, conscient des risques liés à l’évaluation fiable


des garanties bancaires, a laissé aux banques la possibilité de se limiter à des informations
au niveau des notes aux états financiers si la valeur des garanties reçues ne peut être
déterminé de manière fiable.

En réalité, les garanties reçues qui posent le plus de problème sont les garanties
reçues de la clientèle. En raison du volume généralement très important de ces garanties et
vue les difficultés d’avoir une valeur fiable de ces garanties. Les réponses des banques
tunisiennes sur la question confirment ce constat (dix banques sur douze).

Les banques tunisiennes ont tendance à opter pour trois démarches possibles :
- Enregistrer au niveau de la rubrique « garanties reçues » toutes les garanties reçues
de la clientèle. Deux banques parmi les douze de notre échantillon sont concernées.
Dans ce cas, certaines banques optent pour la détermination de ces garanties pour

110
NCT 24 paragraphe 21
111
NCT 24, paragraphe 22.

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Evaluation des garanties bancaires et information financière

un échantillon et procède à l’extrapolation pour l’ensemble des engagements. Une


banque parmi les deux précitées applique ce traitement.
- Enregistrer les garanties reçues de la clientèle dont les engagements ont fait l’objet
d’une évaluation individualisée (sup 50 KDT). Une banque de notre échantillon est
concernée par ce traitement.
- Ne pas enregistrer les garanties reçues, surtout celles reçues de la clientèle sous
forme d’hypothèque ou de nantissement et fournir une information au niveau des
notes aux états financiers.

Selon les réponses des banques tunisiennes à notre enquête, plus que la moitié des
banques (six sur onze) se limitent à l’enregistrement des garanties reçues de la clientèle
autre que celles sous formes d’hypothèques ou nantissement matériel. Ceci traduit les
difficultés d’évaluations fiables de ces deux dernières formes de garanties. Les garanties
financières sont les seules prises en compte dans ce cas. De plus, ces banques insèrent des
notes explicatives au niveau des états financiers mais qui se limite à la nature des garanties
sans pour autant indiquer le montant des engagements correspondants conformément à la
norme comptable n° 24.

En tout état de cause, la valeur de ces garanties ne pourrait pas être fiable dans le
contexte tunisien. Parmi les deux banques qui retiennent toutes les garanties reçues de la
clientèle, une banque procède à l’inscription de la valeur du financement qui est
logiquement la valeur de l’inscription des garanties toutes formes confondues, ce qui ne
peut pas être considéré comme conférant une information financière fiable sur la valeur des
garanties reçues à la date d’arrêté.

Paragraphe 3- Les notes aux états financiers

Selon le paragraphe 30 de la NCT 21 relative à la présentation des états financiers


des établissements bancaires, les notes aux états financiers des établissements bancaires
comportent :
- Une note confirmant le respect des normes comptables tunisiennes
- Une note sur les bases de mesure et les principes comptables pertinents appliqués
- Les notes sur le bilan
- Les notes sur les engagements hors bilan

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Evaluation des garanties bancaires et information financière

- Les notes sur l'état de résultat


- Les notes sur l'état des flux de trésorerie
- Les autres informations

Par ailleurs, le paragraphe 32 impose la divulgation des informations suivantes


puisqu’elles se rapportent généralement à des activités importantes dans les établissements
bancaires et sont en conséquence pertinents pour les utilisateurs des états financiers :
- les règles de prise en compte des intérêts et produits assimilés et des commissions
ainsi que de cessation de leur constatation
- les règles de constatation en créances douteuses et d'évaluation des provisions les
concernant
- les règles de classification et d'évaluation des titres et de constatation des revenus
y afférents
- les règles de conversion des opérations en monnaies étrangères, de réévaluation et
de constatation des résultats de change.

Ainsi, les garanties bancaires reçues se trouvent directement impactées par les notes
sur les rubriques des états financiers essentiellement celles relatives à l’Etat des
engagements hors bilan. Il s’agit de présenter la subdivision de la rubrique « garanties
reçues ». A ce titre il y a lieu de détailler la nature et le montant des garanties reçues et le
montant total ainsi que celui considéré douteux, des postes d'actif ou de hors bilan
auxquels se rapportent ces garanties.

Par ailleurs, comme il a été déjà indiqué précédemment, les notes aux états
financiers devraient inclure des informations sur les garanties reçues qui n’ont pas pu être
inscrites parmi les garanties reçues au niveau de l’état des engagements hors bilan en
raison des difficultés liées à leur évaluation fiable.

D’autre part, la banque devrait rappeler les hypothèses et critères de prises en


comptes des garanties dans le cadre du processus de constatation en créances douteuses et
d'évaluation des provisions les concernant.

Ainsi, nous pouvons conclure qu’il n’y a aucune information obligatoire sur les
garanties reçues à part celles relatives aux garanties reçues au niveau de l’état des

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Evaluation des garanties bancaires et information financière

engagements hors bilan notamment lorsqu’il n’est pas possible de les évaluer de manière
fiable. Cette situation a abouti au fait qu’il y a globalement peu d’informations données
sur les garanties tant au niveau quantitatif que qualitatif. A ceci on ajoute le constat qu’il y
a toujours une hétérogénéité des informations communiquées par les banques dans le cadre
du risque de crédit ce qui n’est pas de nature à assurer la comparabilité entre les
établissements bancaires à ce niveau.

Enfin, il y a lieu de préciser que dans certains cas, la banque reçoit des garanties de
la part d’une partie liée au sens de la norme comptable NCT 39112.
Des parties sont considérées être liées au sens de la norme NCT 39 si « une partie
peut contrôler l’autre partie ou exercer une influence notable sur l’autre partie lors de la
prise de décisions financières et opérationnelles ». Les principaux dirigeants de l’entité
sont également considérés comme étant des parties liées.

Les informations à fournir au niveau des états financiers de l’entité sur les parties
liées au sens de la norme NCT 39 concernent essentiellement :
- des informations sur les relations entre parties liées, En cas de contrôle, qu’il y ait eu
ou non des transactions entre les parties liées ;
- la nature des relations entre les parties liées ainsi que les types de transactions et les
éléments des transactions nécessaires à la compréhension des états financiers,
notamment :
- une indication du volume des transactions, soit en montant soit en proportion ;
- soit le montant soit la proportion des éléments existants ; et
- les politiques de fixation des prix.

Section 3. Les pratiques actuelles d’évaluation dans le secteur bancaire tunisien

Les pratiques actuelles d’évaluation des garanties bancaires dans le secteur bancaire
tunisien diffèrent selon la typologie des garanties. Ces pratiques sont présentées dans la
présente section sur la base de l’enquête menée auprès des banques tunisiennes telle que
présentée au niveau des annexes ainsi que de mon expérience professionnelle dans des
missions d’audit de certains établissements bancaires.

112
Norme Comptable Tunisienne, relative aux informations sur les parties liées : Arrêté du ministre des
finances du 01/12/2003 portant approbation des normes comptables, J.O.R.T., 2003, n°97, page 3529

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Evaluation des garanties bancaires et information financière

Rappelons que nous avons profité de notre enquête pour demander les taux de
couverture des créances classées par des provisions et agios réservés. Les résultants étaient
comme suit :

Tableau 1 : Taux de couverture des créances non performantes par des provisions et agios
réservées

Quel est le taux de couverture des créances


non performantes (dont hors bilan) par des Nombre Typologie des banques
provisions et agios réservés ?
4 ex-banques de développement et une
- Inf 30%. 5
banque publique à réseau.
Trois banques à réseau (une publique et
- Entre 30 et 50. 3
trois banques privées).
- Entre 50 et 70. 0
Quatre banques filiales de groupes
- Sup 70. 4
étrangers
Total 12

La majorité des banques (7 banques sur 10) qui ont répondu à la question
considèrent que ce taux dépend en grande partie des règles d’évaluation des garanties
retenues par la banque.

Notre étude des pratiques actuelle d’évaluation des garanties bancaires portera en
premier lieu sur les garanties personnelles (parag.1), ensuite les garanties réelles (parag.2)
et enfin les autres formes de garanties (parag.3).

Paragraphe 1- Les garanties personnelles

1.1- Le cautionnement

Du coté de l’évaluation des garanties en vue de calculer l’exposition nette de la


banque pour un crédit déterminé selon les règles de la BCT, le cautionnement personnel
n’est pas pris en considération. D’ailleurs, aucune des banques qui ont répondu au
questionnaire de l’enquête ne retient le cautionnement comme étant une garantie
déductible pour les besoins de l’estimation des provisions requises sur les engagements. Il
s’agit, selon ces banques, d’un moyen de pression supplémentaire pour assurer le
recouvrement des créances.

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Evaluation des garanties bancaires et information financière

Il faudrait reconnaître que dans la pratique, les établissements de crédit ont


tendance à faire jouer et bénéficier très fréquemment de la mise en jeu des cautionnements
personnels en cas de défaillance d’un débiteur principal. A ce titre, nous avons demandé
aux banques tunisiennes si certaines garanties non prises en compte selon les règles
prudentielles sont très efficaces en pratique pour faire pression en termes de recouvrement.
Sur les dix (10) banques qui ont répondu par oui à cette question, huit (8) banques ont cité
le cautionnement comme exemple.

Cependant, quand nous avons demandé aux responsables des départements risques
ou contrôle des engagements s’ils considèrent que les contraintes posées par le
cautionnement justifient la non prise en compte systématique de cette garantie pour
l’estimation des provisions requises, uniquement deux banques sur douze ont répondu par
non.
Ainsi, il demeure opportun de ne pas retenir le cautionnement personnel pour le
calcul des provisions requises sur les engagements en dépit de son utilité incontestable
dans le processus de recouvrement.

Le cautionnement réel peut par contre venir en déduction de l’engagement brut et


se limite dans ce cas à la valeur des biens reçus en garantie. Ces derniers seront traités de la
même manière que les garanties réelles.

1.2- Les garanties indépendantes

S’agissant des garanties indépendantes, leurs spécificités113 encouragent les


banques à les prendre en compte pour le calcul des provisions requises, d’autant plus
qu’elles sont émises par des établissements bancaires ce qui confère une meilleure
crédibilité. Toutes les banques tunisiennes ayant participé à l’enquête et qui utilisent les
garanties reçues des banques (11 banques) prennent en compte ces garanties pour le calcul
des provisions requises.

La valeur à retenir de la garantie serait le montant précisé dans l’acte de garantie.


Ce montant devrait bien entendu être mis à jour périodiquement en fonction de l’encours
de la créance couverte.

113
Voir chapitre premier, section première, paragraphe premier (1.2)

Page 85
Evaluation des garanties bancaires et information financière

Par ailleurs, certaines banques tunisiennes ont bénéficié d’une garantie de


l’actionnaire majoritaire : il s’agit de deux banques publiques ayant récemment bénéficié
de prise en charge par l’Etat de créances ou dettes et de quatre banques privées ayant
bénéficié de garanties d’actionnaires majoritaires étrangers pour couvrir des risques
encourus. Ces dernières ont pris la forme d’une lettre d’engagement de couverture de
l’insuffisance de provisions sur des risques encourus sur la clientèle ou de garanties à
première demande.

S’agissant de la lettre d’engagement, elle a été prise en compte uniquement pour le


calcul des fonds propres réglementaires et des ratios prudentiels. Le calcul des provisions
requises sur les engagements de la clientèle n’a pas intégré cette composante. Ceci pourrait
s’expliquer par le fait que la banque est appelée elle même à assurer la résorption de
l’insuffisance de provision objet de la garantie par les recouvrements ou les dotations
ultérieures. Ainsi, cette garantie couvre in fine le risque de continuité d’exploitation et ne
pourrait être mise en jeu qu’en cas de liquidation de la banque. La banque concernée a
inséré une note explicative au niveau de ses notes aux états financiers.

Pour le cas des garanties à première demande, les banques tunisiennes qui ont
bénéficié de cette forme de garantie pour couvrir des risques encourus ou des insuffisances
de provisions ont pris en compte cette forme de garantie pour le calcul des fonds propres
réglementaires et ratio prudentiels ainsi que pour le calcul des provisions requises. Les
insuffisances de provisions sur les engagements concernés ont été, en conséquence réduites
à concurrence des garanties. Ce traitement paraît adéquat si cette garantie permet à la
banque:
§ De mettre en place un mécanisme de couverture du risque initialement
assumé par la banque et désormais transféré à l’actionnaire émetteur de la
garantie ;
§ D’identifier tous les engagements, ligne par ligne, faisant l’objet de la
garantie ;
§ D’assurer que le risque final lié aux actifs objets de la garantie ne sera
jamais supporté par la banque mais résorbé par les recouvrements ou par la
mise en jeu de la garantie.

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Evaluation des garanties bancaires et information financière

Paragraphe 2- Les garanties réelles

2.1- L’hypothèque

2.1.1- Règles de prise en compte

Du coté de la prise en compte et de l’évaluation des hypothèques, la BCT énonce


certaines règles de base à ce niveau114. En fait, les biens donnés en garanties par les
emprunteurs ne sont considérés comme des garanties valables que dans le cas où la banque
dispose d’une hypothèque dûment enregistrée. A ce titre, l’hypothèque sous toutes ses
formes115 est très utilisée dans le secteur bancaire tunisien pour la couverture du risque de
crédit. En effet, toutes les banques qui ont répondu à l’enquête (douze banques) retiennent
cette forme de garantie dans le calcul des provisions requises sur les engagements de la
clientèle.

Dix banques prennent en compte l’hypothèque pour le calcul des provisions


requises conformément à la réglementation prudentielle de la Banque Centrale. Les deux
banques qui n’appliquent pas les règles prudentielles de la banque centrale dans la prise en
compte des hypothèques sont des banques filiales de groupes bancaires internationaux qui
appliquent les règles du groupe qui sont plus prudentes que les règles locales.

La moitié des banques (six sur douze) prennent en compte l’hypothèque pour le
calcul des provisions requises mais en appliquant des règles restrictives d’évaluation et de
prise en compte. Parmi ces six banques, cinq sont des banques privées filiales de groupes
bancaires étrangers. Pour les six banques n’appliquent pas des règles restrictives
d’évaluation et de prise en compte d’hypothèque, cinq sont des banques publiques ou des
banques bilatérales116.

En ce qui concerne la typologie des hypothèques prises en comptes par les banques
tunisiennes pour le calcul des provisions requises, l’hypothèque inscrite sur titre foncier est
visiblement prise en compte par le secteur bancaire tunisien sans grandes restrictions. Une
seule banque, filiale d’un groupe étranger, ne prend pas en compte l’hypothèque inscrite

114
Notes n°93-23 du 30 Juillet 1993 portant termes de référence pour l’audit des comptes des établissements
de crédit.
115
Hypothèque sur usine, immeuble d’habitation, ou promesse d’hypothèque sur terrain acquis auprès de
l’AFI, l’AFT, l’AFH ou la société El Iskan.
116
Il s’agit des banques de développement qui étaient constituées par des lois spéciales sur conventions
bilatérales entre l’Etat tunisien et des Etats Arabe et qui sont désormais régies par la loi 2001-65 relative aux
établissements de crédit après avoir obtenu l’agrément nécessaires au cours des deux dernières années.

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Evaluation des garanties bancaires et information financière

sur titre arabe bien qu’elle soit valable juridiquement conformément aux dispositions
prévues par le Code du Droit Réel. Cette approche a été en effet imposée par le groupe en
question.
Trois banques prennent en compte les garanties faisant l’objet de réquisitions
d’immatriculation ce qui présente un risque juridique partant du fait qu’il ne s’agit pas
encore d’une garantie inscrite.

Rappelons que les promesses d’hypothèques obtenues en contrepartie des concours


financiers sur les terrains acquis auprès de l’Agence Foncière d’Habitation (AFH), de
l’Agence Foncière Industrielle (AFI), de l’Agence Foncière Touristique (AFT) et de la
société El Iskan et pour lesquels les titres fonciers ne sont pas disponibles, sont considérés
comme des garanties réelles valables selon la réglementation prudentielle. C’est ainsi que
toutes les banques qui ont répondu à l’enquête et qui utilisent cette garantie (11 banques) la
prennent en compte pour le calcul des provisions requises.

Aucune banque ne prend en compte une garantie non inscrite conformément à la


réglementation prudentielle. Cependant, les pratiques montrent que presque la moitié des
banques (cinq banques sur onze) n’appliquent pas cette règle de manière stricte aboutissant
à la prise en compte d’une garantie en cours d’inscription s’il s’agit de simples formalités
juridiques qui ne présenteraient pas un risque accrus de rejet. Ceci étant, bien que les
banques subissent ce délai lié aux formalités administratives parfois lourdes, mon
expérience professionnelle montre que ce risque de rejet de l’inscription existe toujours. En
tout cas pour cette question précise, nous n’avons pas identifié de population précise de
banques117 qui adopte la même démarche.

2.1.2- Règles d’évaluation

La BCT pose, pour la prise en compte des garanties, la condition que des
évaluations indépendantes et fréquentes de ces garanties soient disponibles.

Il est clair que cette règle n’est pas systématiquement appliquée par toutes les
banques de la place. Sur les six banques qui se basent systématiquement sur l’expertise

117
Banques privés, banques publiques, ex banques de développement…

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Evaluation des garanties bancaires et information financière

(uniquement 50% de la population), quatre banques sont filiales de groupes bancaires


étrangers et deux banques sont des ex banques de développement.

Une première explication à ce constat provient des difficultés pratiques pour


réaliser une expertise lorsque le client devient douteux et les relations avec sa banques
deviennent plutôt critiques ce qui ce client à empêcher la réalisation de telles expertises.
Cette explication a été confirmée par la quasi-totalité des banques (onze banques sur
douze).

Il faut dire que les banques sont très partagées sur la nécessité des expertises
externes pour déterminer la juste valeur de l’immeuble objet de l’hypothèque. En effet, six
banques parmi les onze qui ont répondu à la question considèrent que cette expertise est
non nécessaire. Visiblement, d’autres moyens permettent d’avoir une idée assez claire sur
cette juste valeur. Cependant, la majorité des banques tunisiennes (huit banques sur onze)
considèrent que cette formalité obligatoire ne traduit pas toujours la réalité des choses en
matière de valorisation des garanties et nécessiterait plus de dispositions juridiques et
réglementaires applicables aux professionnels chargés de ces expertises. Ainsi, les experts
immobiliers chargés des évaluations externes semblent être critiqués par les banques
tunisiennes en termes de consistance et de crédibilité des expertises fournies.

Par ailleurs, les banques tunisiennes considèrent pour leur majorité (neuf sur onze)
que cette formalité d’expertise n’est pas coûteuse pour la banque ce qui est une bonne
chose. D’ailleurs, nous constatons, ces dernières années, des échanges d’expertises entre
banques qui ont des garanties communes pour profiter des économies de coûts à ce niveau.

En matière de mise à jour des évaluations indépendantes, la majorité des banques


(sept sur douze) procède à une mise à jour selon une périodicité qui dépend de
l’importance du dossier et de la garantie reçue.

Pour deux banques filiales de groupes étrangers, l’une procède à une mise à jour
annuelle systématique, l’autre procède à une mise à jour selon la nature de l’engagement et
de la garantie :
- chaque année pour les crédits de gestion ;
- chaque deux ans pour les crédits à LMT ; et

Page 89
Evaluation des garanties bancaires et information financière

- exigence de deux expertises externes contradictoires pour les garanties présentant


des valeurs importantes selon les règles du groupe.

Sur les quatre ex banques de développement qui ont répondu à notre enquête, trois
banques procèdent à des mises à jour respectives annuelles, chaque deux ans ou chaque
trois ans.
Dans le cadre du processus de détermination de la valeur finale de la garantie qui
va réduire le risque de crédit à provisionner, certaines banques ont tendance à appliquer
des décotes supplémentaires sur la valeur issue de l’expertise externe ou de l’évaluation
interne118. Les réponses des banques à ce sujet ont été comme suit :

A travers les réponses des douze banques tunisiennes sur les systèmes de décotes
de garanties, nous pouvons retenir ce qui suit :
- Uniquement trois banques sur douze appliquent des décotes pour tenir compte des
risques liés à la validité juridique. Hors, ces risques d’ordre juridique pourraient
avoir un impact très significatif sur la valeur de la garantie essentiellement lors du
défaut et dans le cadre du processus de réalisation ;
- La moitié des banques appliquent des décotes pour tenir compte des risques de
dépréciation de la valeur des garanties ;
- Quatre banques appliquent des décotes pour couvrir l’effet temps qui implique une
décote provenant de l’actualisation des flux provenant de la réalisation des
garanties tout au long de la durée de réalisation. Cette décote découle en effet des
normes comptables internationales selon lesquelles la valeur de réalisation des
garanties constitue un cash-flows futurs qu’il y a lieu d’actualiser sur la durée de
recouvrement de la créance dans le cadre du test d’impairment. En tout cas, mon
expérience professionnelle démontre que l’impact de la prise en compte de l’effet
temps dans l’évaluation des garanties est souvent très significatif. Cet impact a été
déjà largement ressenti par les banques qui ont reporté à leurs groupes étrangers des
consolidation packages selon le référentiel IFRS.
- Sept banques ont été amenées à appliquer des décotes supplémentaires pour
répondre aux exigences annoncées de la BCT pour atteindre un taux de couverture
des créances non performantes par des provisions et agios réservés à un taux de 70

118
Ces décotes n’étant pas réglementées comme dans certains pays notamment le Maroc. En effet, dans ce
pays, des décotes par catégorie de garanties sont prévues par la circulaire n°19 relative à la classification des
créances et à leur couverture par les provisions, Bank AL-MAGHRIB, Décembre 2002.

Page 90
Evaluation des garanties bancaires et information financière

% à l’horizon 2009119. Bien entendu, les banques les plus concernées de


l’échantillon sont les ex banques de développement120 pour lesquelles ce taux se
situe à un niveau inférieur à 30%121.

Par ailleurs, selon les règles de la BCT, il faudrait s’assurer de la possibilité de


liquider les garanties de façon rapide au prix fixé sur un marché liquide. A ce titre, au vue
de l’analyse de la procédure de réalisation des garanties exposée dans la section troisième
du chapitre premier, nous avons essayé d’avoir la réaction des banques sur la prise en
compte de la valeur d’une offre si elle existe puisqu’elle traduirait au mieux la valeur du
marché. Neuf banques sur dix ne considèrent pas systématiquement cette offre surtout si
elle est jugée très faible par rapport à la valeur réelle.

L’avis des responsables des structures chargées du contrôle des risques/ contrôle
des engagements des banques tunisiennes traduit clairement les difficultés de réalisation
des garanties immobilières en termes d’identification d’offres valables mais rend
également la tâche du commissaire aux comptes pour l’appréciation de ces valeurs encore
plus délicate.

Dans le cadre de l’estimation de la part de la banque dans la valeur de la garantie,


elle doit tenir compte du rang de son inscription, du montant de chaque inscription ainsi
que d’autres éléments prévus par la loi tels qu’exposés dans le chapitre précédent. Nous
avons essayé de savoir le traitement adopté par les banques tunisiennes en l’absence
d’informations disponibles sur le rang de la banque et sur la part des créances qui la
priment notamment les créances de rang supérieur et créances super privilégiées.

Les réponses à cette question traduisent un état des lieux inquiétant puisque deux
banques uniquement optent pour la prudence en l’absence d’information sur le rang. Une
grande part des banques (sept banques) opte pour la prise en compte de la valeur à
concurrence de l’engagement dans le secteur et quatre banques retiennent la valeur de

119
Il faut dire que jusqu’à ce jour, aucune circulaire de la BCT n’a évoqué cette obligation. Cependant, elle a
été largement diffusée au cours des réunions annuelles de la Direction Générale du Contrôle Bancaire. On la
retrouve également dans deux prospectus d’augmentation de capital de banques en 2006 ainsi qu’au niveau
des états financiers de certaines autres banques.
120
Quatre banques parmi les sept.
121
Voir tableau de répartition du taux de couverture par typologie de banque tel que présenté en début de
section.

Page 91
Evaluation des garanties bancaires et information financière

l’inscription. Ceci constitue un ensemble de pratiques qui présentent un risques accru de


survenance de mauvaises surprises pour les banques lors de la réalisation en cas de défaut
et un risque de jugement professionnel non adéquat pour le commissaire aux comptes.

Dans le cadre de l’estimation de la part de la banque dans la valeur globale d’une


garantie, nous avons posé des questions aux banques tunisiennes sur la prise en compte de
trois ans d’intérêts en application de l’article 272 du CDR, des frais de réalisation des
garanties et des parts revenant aux privilèges généraux. Les réponses des banques appellent
de notre part les commentaires suivants :
- la quasi-totalité des banques ne tiennent pas compte, pour l’estimation de leur part
dans une garantie, de la valeur qui correspond à trois ans d’intérêts. En effet, les
douze banques qui ont répondu à la question n’ajoutent pas la valeur de ces intérêts
à leurs inscription et uniquement deux banques prennent en compte ces montants
pour l’estimation des inscriptions de rang supérieur ;
- uniquement la moitié des banques (six banques sur douze) tiennent compte de la
valeur des frais de réalisation des garanties pour les déduire de la valeur retenue en
couverture du risque de crédit ;
- la majorité des banques (sept banques sur onze) ne tiennent pas compte du privilège
de la période d’observation dans le cadre du recouvrement des créances sur les
entreprises en difficulté économique. Ce privilège est souvent pris en compte, dans
la pratique, sur l’initiative de la Banque Centrale pour les gros dossiers qui ont un
impact significatif sur le secteur bancaire et qui nécessiterait une démarche unique
pour toutes les banques concernées ; et
- les banques tunisiennes ont tendance à ne prendre en compte les créances super
privilégiées que pour les clients en contentieux ou en règlement judiciaire (sept
banques sur onze). Il est clair que dans ce cas, l’information sur ces créances est
plus disponible et le risque qu’elles soient exercées est plus grand.

Enfin, des difficultés pratiques ne cessent de se poser aux banques tunisiennes au


niveau des garanties sur terrains AFI, AFH, AFT et EL ISKAN. En fait, il paraît que la
gestion interne des promesses d’hypothèques au niveau des entités publiques précitées
n’est plus assez fiable ce qui les a amenées à s’abstenir de délivrer ces promesses. La BCT
est entrain de considérer ces garanties comme valables dans plusieurs cas, ce qui représente
à notre avis un risque accru pour le montant recouvrable sur les garanties en question. Ce

Page 92
Evaluation des garanties bancaires et information financière

problème se pose en effet lorsqu’un débiteur, financé par plusieurs banques, fournit la
même garantie à toutes les banques concernées. Ainsi, un conflit risque de se produire
entre les banques en cas de défaillance du débiteur. En pratique, des banques ne disposent
pas, dans plusieurs cas, de promesses d’hypothèques auprès des entités précitées. Sur la
base des réponses des onze banques qui utilisent ces garanties, quatre banques retiennent
cette garantie même en l’absence de promesse d’hypothèque ce qui est en violation totale
aux règles prudentielles. Il faut dire que certaines banques font recours à cette pratique
dans la mesure où elles disposent d’un pari passu correspondant à l’engagement avec le
secteur financier. Une banque retient systématiquement la part du financement dans le
secteur une fois le dossier de demande de promesse est déposé auprès des entités
concernées. Bien entendu, le dépôt de ce dossier ne vaut pas promesse d’hypothèque. En
tout cas, les quatre banques qui prennent parfois les garanties en question en l’absence de
promesse d’hypothèque ont des taux faibles de couverture des créances non performantes
par des provisions et agios réservés se situant à des niveaux faibles122.

Cas des projets hôteliers :

Sur les dix banques qui obtiennent des garanties sur des projets hôteliers,
uniquement trois banques font systématiquement recours aux expertises externes. Ces
dernières sont censées assurer une meilleure traduction de la juste valeur du projet. Les
sept autres banques procèdent à des évaluations basées sur des méthodes internes basées
sur l’estimation du coût par lit du projet hôtelier. Les six banques qui ont indiqué les
paramètres retenus dans le cadre de notre enquête procèdent comme suit :

Tableau 2 : Coûts par lit à neuf par catégorie d’hôtel pratiqués par les banques tunisiennes

Coût par lit (en KDT) 2(*) 3(*) 4(*) 5(*)


Si votre banque applique une méthode d’évaluation interne
de projets touristiques, quelles sont les bases d’évaluation :
Banque 1 20 30 40 50
Banque 2 et 3 22 33 44 50
Banque 4 22 35 43 54
Banque 5 20 35 45 50
Banque 6 15 25 35 45

Des différences peuvent ainsi être déjà constatées au niveau du coût par lit
appliqué. L’utilisation, par les banques tunisiennes, des autres paramètres permettant de
122
Taux inférieur à 30% pour deux banques et entre 30% et 50% pour les deux autres.

Page 93
Evaluation des garanties bancaires et information financière

déterminer la valeur de la garantie sur projets hôteliers varie également d’une banque à une
autre. En effet sur les sept banques concernées de notre échantillon :
- cinq banques appliquent des décotes pour tenir compte de l’état de l’hôtel ;
- cinq banques appliquent des décotes fixées en interne pour tenir compte de la zone
d’implantation du projet ;
- trois banques appliquent des décotes fixées et mises à jour annuellement par
référence au taux d’occupation le plus récent de la zone d’implémentation.
- Quatre banques appliquent des décotes sur la part identifiée du matériel hôtelier
dans l’évaluation interne

L’amortissement annuel du projet varie de 4% à 4,5% et la décote maximale varie


entre 48% à 67,5%. Une banque applique trois taux d’amortissement (2%, 3% et 5%) en
fonction de l’état de l’hôtel.

En conclusion, les projets touristiques font l’objet de méthodes spécifiques tenant


compte de l’emplacement du projet, de sa date de constitution, de sa capacité en lits ainsi
que de sa catégorie. Ces méthodes qui se basent sur des données et études statistiques
élaborées en Tunisie et qui sont appliquées par les banques de la place varient d’une
banque à une autre. Il est clair que ces paramètres retenus pour l’estimation de la valeur de
la garantie diffèrent d’une banque à une autre ce qui conduit à retenir des valeurs
significativement différentes pour une même garantie donnée à deux banques. En tout état
de cause, ces méthodes devraient être bien documentées au niveau des procédures et
informations financières de la banque et appliquées de manière permanente.

2.2- Les sûretés réelles mobilières

2.2.1- Règles de prise en compte

Contrairement aux sûretés réelles immobilières, la prise en compte des sûretés


réelles mobilières pour le calcul des provisions requises varie d’une banque à une autre.
Les banques sont surtout partagées pour la prise en compte du nantissement sur matériel
(six banques sur douze soit 50%). Par contre, aucune banque ne prend en compte le
nantissement sur fonds de commerce.

Page 94
Evaluation des garanties bancaires et information financière

La quasi totalité des banques prend en comptes les nantissements d’actifs financiers
ou les dépôts affectés. Ceci s’expliquerait certainement par la liquidité de ces garanties. En
tout cas, tous les responsables des structures de contrôle des engagements/ contrôle des
risques (12) et responsables juridiques et contentieux (9) qui ont participé à notre enquête
sont unanimes sur le fait que le nantissement de dépôt est l’une des garanties les plus
solides puisqu’il porte sur des liquidités donc susceptible d’être liquidées sans que sa
valeur ne soit affectée.

En ce qui concerne la prise en compte des actions nanties, la moitié des banques
(Six banques sur douze) prennent uniquement certaines actions cotées en bourse en
fonction de la liquidité.

Quatre banques adoptent des méthodes non prudentes par la prise en compte
d’actions de sociétés non cotées dont la situation financière parait solide mais qui ne peut
être une présomption de liquidité en cas du défaut du client concerné. La typologie de
chacune de ces quatre banques est différente123.

D’un autre coté, deux banques uniquement adoptent la prudence par la non prise en
compte de cette forme de garantie pour le calcul des provisions requises.

Le problème qui se pose au niveau du nantissement d’actions concerne la


fluctuation de la valeur de cette garantie. En effet, la valeur de ces actions, prises en
garantie peut facilement varier à la baisse et leur valeur peut rapidement devenir inférieure
au montant du crédit lui-même. D’autre part, il n’est pas toujours évident d’assurer une
liquidité des actions prises en garanties en cas de défaillance du débiteur. C’est pourquoi,
les commissaires aux comptes ont tendance, à accepter uniquement les actions cotées en
bourses comme garanties pouvant réduire l’exposition de la banque sur le débiteur
concerné.

Par ailleurs, le nantissement de fonds de commerce est généralement considéré


comme une garantie assez précaire parce que la valeur des éléments incorporels d’un fonds
est toujours incertaine. C’est pourquoi la BCT n’accepte pas de prendre en considération le

123
Deux banques filiales de groupes étranger, une banque privée et une ex banque de développement.

Page 95
Evaluation des garanties bancaires et information financière

nantissement de fonds de commerce dans le calcul de l’exposition nette et du risque


encouru d’un client qui donne en garantie son fond de commerce. C’est ainsi que toute les
banques ne le prennent pas en considération comme garanties déductibles pour le calcul
des provisions requises.

Pour le nantissement du matériel et outillage, et partant du fait que la valeur de la


garantie devrait être une valeur réalisable ce qui suppose l’existence d’un marché pour
pouvoir liquider la garantie en cas de défaillance du débiteur, la BCT n’accepte en
déduction de l’engagement brut, pour le besoin du calcul de l’exposition nette, que
l’outillage et matériel d’équipement n’ayant pas un caractère spécifique et qui peut en
conséquence être vendu et liquidé sans difficultés. Dans ce cas, une appréciation devrait
être opérée au niveau de la banque et des organes de contrôle afin de distinguer le matériel
spécifique de celui non spécifique. Parmi les six banques qui prennent en compte cette
garantie pour l’estimation des provisions requises, trois banques retiennent la valeur du
matériel jugé standard et cinq banques ne prennent en compte cette garantie que lorsque le
matériel financé présente une valeur significative tel est le cas des projets touristiques.

En tout cas, cette forme de garantie qui présente plusieurs limites en termes de
consistance de la valeur de la couverture et de la récupération lors du défaut continue à être
utilisée par certaines banques. Il s’agit essentiellement de banques publiques et de certaines
ex-banques de développement.

Enfin, pour les nantissements sur marché, ces garanties ne sont prises en compte
que lorsque la banque a procédé à la notification de ce nantissement au maître d’ouvrage et
dispose d’informations permettant le suivi d’exécution du marché en termes de décomptes
approuvés en cours de règlement.

2.2.2- Règles d’évaluation

La majorité des banques (cinq banques sur six).qui considèrent le nantissement du


matériel et outillage comme étant une garantie déductible des encours non performants se
basent sur des expertises externes et appliquent généralement des décotes supplémentaires.
Pour le cas particulier des projets touristiques, la moitié des banques concernées (trois
banques) font recours aux méthodes de valorisation interne de ces projets.

Page 96
Evaluation des garanties bancaires et information financière

En matière de nantissement d’actions, les règles d’évaluation varient sensiblement


d’une banque à une autre. Les actions cotées en bourse sont dans la majorité des cas prises
en compte pour la valeur boursière à la date d’arrêté (six banques sur neuf). Certaines
banques optent pour la valeur boursière la plus récente (trois banques). Deux banques
retiennent la valeur nominale si elle est inférieure à la valeur boursière et une seule banque
retient le cours moyen du mois de décembre.

Pour les actions non cotées, les banques concernées (quatre banques) se basent sur
la valeur nette comptable la plus récente et parfois sur une valeur réévaluée chaque fois où
l’information est disponible et ce, notamment pour les projets touristiques (trois banques).

Enfin, pour les nantissements sur marchés, ces garanties sont parfois prises en
compte par certaines banques. Le montant retenu correspond généralement à la valeur des
décomptes restants qui sont en cours de règlement. D’où la nécessité d’assurer une
documentation adéquate de cette garantie et des décomptes par marché afin de pouvoir
assurer le suivi et la mise à jour de cette garantie en fonction du niveau d’avancement du
marché.

Paragraphe 3- Les autres formes de garanties

3.1- L’assurance

Nous avons posé la question sur l’efficacité de l’assurance liée au financement de


l’exportation. Il s’est avéré que les banques sont très partagées sur le sujet. En effet, pour
les neuf banques qui utilisent cette garantie, quatre banques la considèrent comme étant
une garantie efficace qui a fait ses preuves en pratique et elle ne pose pas de problèmes
majeurs de réalisation.

Il est évident que plusieurs banques sont entrain de rencontrer des difficultés dans
le processus de mise en place et de réalisation des garanties sous forme d’assurance des
financements des exportations. D’ailleurs, les outils de contrôle et de suivi qui sont à la
disposition des structures concernées ont un impact incontestable pour cette forme de
garantie qui nécessite plusieurs conditions préalables et un formalisme important pour
pouvoir le mettre en jeu en faveur de la banque. Il est en effet anormal que, sur sept

Page 97
Evaluation des garanties bancaires et information financière

banques qui utilisent l’assurance exportation comme garantie, les systèmes d’information
de quatre banques ne permettent pas d’identifier les engagements couverts par cette
garantie.
En ce qui concerne les problèmes majeurs rencontrés par les banques pour cette
forme de garanties, les banques ont évoqué deux problèmes :
- une banque considère que le champ d’intervention de la banque dans l’assurance à
l’exportation est presque nul ;
- une autre banque a évoqué le problème du suivi comptable et extra comptable. En
effet, la comptabilisation de ces assurances se fait par contrat alors que le calcul du
risque encouru et des provisions requises se fait sur l’encours global des engagements
du client concerné.

Les départements qui assurent le suivi du respect des conditions de forme et de


fond requise pour la constitution et la réalisation de l’assurance exportation sont :
- Département juridique (3 banques);
- Département crédit (1 banque); et
- Département des opérations avec l’étranger (2 banques).

3.2- Garanties reçues de l’Etat

3.2.1- Garantie SOTUGAR

Les réponses des banques tunisiennes à nos questions posées sur la garantie
SOTUGAR appellent de notre part les commentaires ci-après :

- Cinq banques sur dix n’utilisent pas cette garantie qui est de création récente bien
qu’elle apparaisse comme étant un nouveau moyen efficace de couverture des
risques ;
- Sur les cinq banques qui utilisent la garantie SOTUGAR, une banques n’a pas pris en
compte et reporté cette forme de garantie comme étant des garanties reçues de l’Etat
au niveau des déclaration prudentielles et deux autres banques n’ont pas reporté cette
garantie parmi les garanties reçues de l’Etat au niveau de l’état des engagements hors
bilan.
- Toutes les banques concernées procèdent à la circularisation de la SOTUGAR pour
assurer le suivi de ces garanties. Bien entendu, la valeur de cette garantie devrait être

Page 98
Evaluation des garanties bancaires et information financière

estimée conformément aux textes réglementaires en la matière tels que présentés au


niveau du premier chapitre de la présente partie.

3.2.2- Garantie FNG

Pour les sept banques qui ont répondu à nos questions relatives à la garantie FNG et
qui utilisent cette forme de garantie en couverture de crédits éligibles :
- Une banque publique ne procède pas à l’identification comptable des crédits éligibles
à la garantie FNG. Cette même banque ne rencontre pas de difficultés pour savoir si
les déclarations faites par les banques ont été dûment acceptées sans réserve par la
commission interdépartementale ;
- Une banque privée filiale d’un groupe étranger ne procède pas à l’inventaire extra
comptable des encours de crédits éligibles à la garanties FNG et une autre banque
privée similaire ne procède pas à la comptabilisation en hors bilan de cette garantie.

Ces réponses traduisent des difficultés rencontrées au niveau des banques pour
assurer la prise en compte, l’évaluation et le suivi de cette forme de garantie. Avec ces
difficultés rencontrées, les banques tunisiennes (quatre banques sur sept) ne procèdent pas
toujours à la circularisation du FNG pour confirmer les informations disponibles sur la
garantie.

Après avoir rappelé les formes de garanties bancaires, présenté les limites qui se
présentent dans le contexte tunisien, et étudié les pratiques actuelles d’évaluation et de
prise en compte de ces garanties, il y a lieu d’identifier les principaux axes d’amélioration
des pratiques existantes ainsi que les investigations particulières que le commissaire aux
comptes est amené à effectuer dans le cadre d’une mission de commissariat aux comptes.
Ceci nécessiterait bien entendu un aperçu préalable des pratiques internationales en la
matière.

Page 99
Deuxième Partie

Perspectives
d’amélioration des
pratiques d’évaluation
des garanties en
Tunisie et diligences
du commissaire aux
comptes
Evaluation des garanties bancaires et information financière

DEUXIEME PARTIE : PERSPECTIVES D’AMELIORATION DES PRATIQUES D’EVALUATION DES GARANTIES EN


TUNISIE ET DILIGENCES PARTICULIERES DU COMMISSAIRE AUX COMPTES
Nous procéderons, dans cette partie, à l’identification des axes d’améliorations des
pratiques actuelles d’évaluation et de prise en compte des garanties bancaires en Tunisie
tout en nous référant aux bonnes pratiques internationales en la matière (Chapitre 1).
Ensuite, il y a lieu d’étudier les diligences et vérifications spécifiques que le commissaire
aux comptes devrait accomplir en matière de garanties bancaires dans le cadre de ses
travaux d’audit. (Chapitre 2).

CHAPITRE 1. LES PRATIQUES INTERNATIONALES ET LES PERSPECTIVES


D’AMELIORATION DE L’EVALUATION DES GARANTIES EN TUNISIE

La réflexion sur les perspectives d’amélioration des pratiques d’évaluation des


garanties bancaires en Tunisie (Section 2) sera effectuée après avoir dressé un aperçu des
pratiques internationales en la matière (Section 1).

Section 1. Les pratiques internationales

La gestion des garanties bancaires en termes d’évaluation et de traduction chiffrée


dans les comptes des établissements bancaires a été traitée, à l’échelle internationale, par
les normes comptables internationales (Parag. 1) ainsi que par les règles prudentielles
internationales (Parag. 2).

Paragraphe 1- Normes comptables internationales

1.1- Estimation des provisions requises

Selon les normes internationales, une dépréciation existe et une perte de valeur doit
être constatée lorsqu’un événement de perte est avéré. A chaque arrêté comptable, il y a
lieu donc d’effectuer une recherche d’indices objectifs de dépréciation survenus après la
comptabilisation initiale des prêts et créances. Les exemples cités par le paragraphe 59 de
la norme IAS39 sont les suivants :
- difficultés financières importantes de la contrepartie,
- défaut de paiement des intérêts ou du principal,
- octroi par le prêteur de facilités en raison des difficultés financières de
l’emprunteur,
- forte probabilité de faillite,

Page 101
Evaluation des garanties bancaires et information financière

- disparition d’un marché actif pour un actif financier, …

Par ailleurs, sur la base d’analyse portefeuille, si un ou plusieurs événements de


perte peuvent survenir, sans que la perte de valeur ne puisse être identifiée
individuellement. Il y a lieu d’estimer la provision requise sur le portefeuille de créances
en question. Nous citons à titre d’exemple :
- Augmentation des retards de paiement sur le portefeuille considéré,
- Situation économique locale ou nationale qui s’est dégradée, corrélée avec le taux
de perte du portefeuille considéré : augmentation du taux de chômage, baisse de
l’immobilier pour des crédits à l’habitat, baisse du prix d’une matière première
pour des crédits aux producteurs de cette matière première, difficultés
sectorielles…

En plus du caractère avéré, l’événement de perte doit avoir une incidence estimable
de façon fiable sur les flux futurs estimés des prêts. Nous citons par exemple l’existence de
données observables pertinentes permettant d’estimer le montant de la perte ou alors le
recours au jugement expérimenté. Rappelons que, selon les normes internationales, on ne
peut en aucun cas s’appuyer sur une présomption de difficulté future qui ne serait pas
étayée. Les provisions générales et les provisions à la production ne sont pas acceptées.

Une provision est enregistrée sur les créances à la clientèle si la valeur comptable
est supérieure à la valeur recouvrable estimée. Cette dernière correspond aux cash flows
futurs attendus en intérêts et en principal actualisés au taux d’intérêt effectif- TIE d’origine
du prêt. A ce titre, il y a lieu de préciser que le TIE n’est pas modifié. Seule la modification
des anticipations de flux peut conduire à une dépréciation de l’actif financier. Dans ce cas,
les garanties bancaires se trouvent directement concernées par ce processus d’estimation
des cash flows futurs. En effet, en cas de mise en œuvre de la garantie, la valeur de
réalisation de celle-ci doit être incluse dans les flux futurs. La banque devrait ainsi estimer
la date de réalisation de la garantie et les cash flows futurs provenant de cette réalisation.
Lesdits cash flows font l’objet d’actualisation pour voir s’il y a lieu de procéder à la
comptabilisation de provisions sur bases individuelles ou collectives. La valeur d’une
garantie estimée aujourd’hui se trouve de facto revue à la baisse du simple fait de l’impact
de l’actualisation des flux futurs provenant de la réalisation escomptée de la garantie.

Page 102
Evaluation des garanties bancaires et information financière

Bien entendu, il est nécessaire de procéder à une revue périodique des données
incluses dans le modèle arrêté par la banque pour s’assurer de la fiabilité des hypothèses
retenues en matière de distribution des cash flows et apporter les rectifications nécessaires.

1.2- Information financière sous IFRS et textes applicables

L’information financière en IAS/IFRS a été prévue à quatre niveaux :


- Le cadre conceptuel qui en fixe les principes (« importance relative »
notamment)
- Des normes spécifiques qui traitent plus particulièrement du contenu et de
la forme des états financiers
- Chaque norme, qui comporte une section « disclosure » détaillée qui précise
l’information spécifique à fournir en annexe.
- La norme de Première Application qui contient des dispositions
particulières relatives à la première application des normes internationales.

Les textes applicables peuvent être schématisés comme suit :

Figure 1 : Textes applicables des normes comptables internationales

Page 103
Evaluation des garanties bancaires et information financière

La norme IFRS 7 « instruments financiers : information à fournir » a été publiée en


2005. Elle annule et remplace la norme IAS 30 « informations à fournir dans les états
financiers des banques et des institutions financières assimilées»124.

Cette norme entre en vigueur pour les exercices commençant le 1er janvier 2007 ou
après cette date. L’application anticipée a été cependant encouragée avec l’obligation pour
l’entité qui l’applique à un exercice antérieur à cette date de l’indiquer.

L’objectif de cette norme étant de permettre aux utilisateurs des états financiers des
entités d’évaluer :
- l’importance des instruments financiers au regard de la situation et de la
performance financière de l’entité ; et
- la nature et l’ampleur des risques découlant des instruments financiers auxquels
l’entité est exposée au cours de l’exercice et à la date de clôture, ainsi que la façon
dont l’entité gère ces risques. Ce dernier objectif concerne le plus les garanties
bancaires qui sont des instruments de couverture des risques découlant des
engagements de la banque envers sa clientèle.

Notre analyse de la nouvelle norme IFRS 7 se limitera aux dispositions qui auraient
un lien avec les garanties bancaires. Cette analyse englobe bien entendu les annexes à la
norme en question, les « Basis for conclusions- BC » ainsi que l’« Implementation
Guidance- IG » de la norme.

1.3- Importance des instruments financiers au regard de la situation et de la


performance financière

Selon le paragraphe 7 de la norme IFRS 7, une entité doit fournir des informations
permettant aux utilisateurs de ses états financiers d’évaluer l’importance des instruments
financiers au regard de sa situation et de sa performance financières. Ainsi, la valeur
comptable des prêts et créances doit être indiquée soit au bilan soit dans les notes aux états
financiers. La valeur des créances non performantes est impactée par les garanties reçues
prises en compte pour l’estimation de la dépréciation de ces créances.

124
C2 le titre de la norme IAS 32, Instruments financiers : Informations à fournir et présentation (telle que
révisée en 2003), est remplacé par «IAS 32 Instruments financiers : Présentation».

Page 104
Evaluation des garanties bancaires et information financière

Par ailleurs, la norme IFRS 7 a consacré son paragraphe 15 aux instruments de


garanties. En effet, lorsqu’une entité détient une garantie (d’un actif financier ou non)
qu’elle est autorisée à vendre ou à redonner en garantie en l’absence de défaillance du
propriétaire de la garantie, elle doit indiquer :

- la juste valeur de la garantie détenue;


- la juste valeur de toute garantie de ce type vendue ou redonnée en garantie et si elle
est tenue de la restituer; et
- les termes et conditions associés à son utilisation de la garantie.

Des répondants à l’exposure draft ED 7 de la norme ont demandé que cette


obligation d’information soit enlevée s’il s’avère impossible dans la pratique d’avoir la
juste valeur des garanties détenues. Cependant, le Conseil125 a considéré qu’il est
raisonnable de s’attendre à ce que l’entité soit en mesure de savoir la juste valeur des
garanties qu’elle détient et peut les vendre en l’absence de défaillance126.

En terme de méthodes comptables, et conformément au paragraphe 108 de la


norme IAS 1, Présentation des états financiers, une entité fournit, dans son résumé des
principales méthodes comptables, des informations sur la ou les bases d’évaluation
utilisées pour l’établissement des états financiers ainsi que sur les autres méthodes
comptables utilisées qui sont nécessaires à une bonne compréhension des états
financiers127.

1.4- Nature et ampleur des risques découlant des instruments financiers

Une entité doit fournir des informations permettant aux utilisateurs de ses états
financiers d’évaluer la nature et l’ampleur des risques découlant des instruments financiers
auxquels elle est exposée à la date de clôture128. Les risques évoqués par la norme à titre
non limitatif sont le risque de crédit, le risque de liquidité et le risque de marché. Le risque
de crédit nous intéresse dans le cadre de cette étude puisque les garanties bancaires sont
des instruments de couverture et de réduction de ce risque.

125
IASB
126
IFRS 7, BC 25
127
IFRS 7, Paragraphe 21
128
IFRS 7, paragraphe 31

Page 105
Evaluation des garanties bancaires et information financière

A noter que les informations requises aux paragraphes 31 à 42 de la norme IFRS 7


doivent être soit fournies dans les états financiers soit incorporées dans ceux-ci au moyen
d’un renvoi à un autre état, tel qu’un commentaire de la direction ou un rapport sur le
risque, qui est consultable par les utilisateurs des états financiers dans les mêmes
conditions que les états financiers et en même temps. En l’absence de ces informations
incorporées au moyen d’un renvoi, les états financiers sont considérés comme étant
incomplets129.

La norme distingue entre les informations qualitatives et les informations


quantitatives à fournir sur les risques découlant des instruments financiers.

Pour les informations qualitatives, il s’agit d’une description narrative par laquelle
une entité doit indiquer pour chaque type de risque :
- les expositions au risque et comment celles-ci surviennent. Dans ce cadre, la banque
devrait notamment décrire l’exposition brute et nette ainsi que les transactions et
instruments de réduction du risque.
- ses objectifs, politique et procédures de gestion du risque, ainsi que les méthodes
utilisées pour mesurer celui-ci. A ce titre, le paragraphe IG 15 précise que les
politiques et processus de gestion des risques devraient notamment inclure les
politiques de couverture et de réduction des risques incluant les politiques et
procédures de prises de garanties ainsi que les processus mis en place par l’entité
pour assurer une efficacité continue de ces mécanismes de couverture et de réduction
des risques.
- toute variation des éléments précités par rapport à la période précédente130.

Pour les informations quantitatives prévues par le paragraphe 34 de la norme IFRS


7, la banque doit fournir pour chaque type de risque découlant d’instruments financiers :
- des informations quantitatives sur son exposition au risque à la date de clôture, sous
une forme abrégée. Ces informations doivent être basées sur les informations
fournies, en interne, aux principaux dirigeants de l’entité131. Dans ce cadre, et selon le

129
IFRS 7, B6
130
IFRS 7 paragraphe 33
131
La norme IFRS 7 a fourni l’exemple du conseil d’administration et du président directeur général de
l’entité

Page 106
Evaluation des garanties bancaires et information financière

paragraphe B7 de l’annexe B à la norme IFRS 7, lorsqu’une entité applique plusieurs


méthodes pour gérer l’exposition au risque, elle doit fournir les informations selon la
méthode ou les méthodes qui procurent les informations les plus pertinentes et les
plus fiables. IAS 8, Méthodes comptables, changements d’estimations comptables et
erreurs, traite de la pertinence et de la fiabilité.
- les informations exigées aux paragraphes 36 à 42, dans la mesure où elle ne sont pas
fournies en application du point qui précède, sauf lorsque le risque n’est pas
significatif ; et
- des informations sur les concentrations de risque, lorsque celles-ci ne ressortent pas
des deux points précédents.

Notons qu’il est important que les informations quantitatives fournies à la date de
clôture soient représentatives de l’exposition de la banque au risque pendant la période
considérée. A défaut, l’entité doit fournir un complément d’informations représentatives132.

Les informations sur le risque de crédit ont été prévues dans les paragraphes 36 à
38. Ce dernier paragraphe est consacré aux garanties et autres réhaussements de crédit
obtenus.

Pour chaque entité, les informations exigées par le paragraphe 36 de IFRS7 sur le
risque de crédit qui découle des instruments financiers sont les suivants :

- Le montant qui représente le mieux son exposition maximale au risque de crédit à la


date de clôture, sans tenir compte d’aucune garantie détenue ni d’aucun autre
rehaussement de crédit. Il s’agit généralement de la valeur brute comptable, nette de :
(a) tout montant compensé conformément à IAS 32 ; et
(b) toute perte de valeur comptabilisée conformément à IAS 39133.

- S’agissant du montant indiqué en dans le point précédent, une description des


garanties détenues et autres rehaussements de crédit. L’entité pourrait répondre à
cette exigence en fournissant :

132
IFRS 7, paragraphe 35
133
IFRS 7, Annexe B, B9

Page 107
Evaluation des garanties bancaires et information financière

- les politiques et processus pour l’évaluation et la gestion des garanties et autres


réhaussement de crédit obtenus;
- une description des principales catégories de garanties;
- les principaux types de contreparties fournissant des garanties et la qualité de leur
crédits ; et
- des informations sur le risque de concentration au niveau des garanties.
- des informations sur la qualité du crédit des actifs financiers qui ne sont ni en
souffrance ni dépréciés; et
- la valeur comptable des actifs financiers qui seraient autrement en souffrance ou
dépréciés mais dont les conditions ont été renégociées.

Pour les actifs financiers qui sont soit en souffrance134 soit dépréciés, « une entité
doit fournir les informations suivantes, par catégorie d’instruments financiers :

- une analyse de l’âge des actifs financiers qui sont en souffrance à la date de clôture,
mais non dépréciés;
- une analyse des actifs financiers individuellement déterminés comme étant dépréciés
à la date de clôture, y compris les facteurs que l’entité a pris en considération pour
déterminer la dépréciation; et
- pour les montants indiqués au niveau des deux points précités, une description des
garanties détenues par l’entité et de tout autre rehaussement de crédit, ainsi qu’une
estimation de leur juste valeur, sauf si cela se révèle impossible.

L’Exposure draft ED7 a proposé que, à moins qu’il ne soit impossible dans la
pratique, que l'entité devrait révéler la juste valeur des garanties détenues pour la
couverture des risques encourus et autres réhaussement de crédit obtenus afin de fournir
l'information sur la perte que l'entité pourrait encourir en cas de défaut. Cependant,
beaucoup de personnes interrogées répondant à ED 7 n'ont pas été d'accord avec cette
proposition en raison du rapport coût /profit de cette proposition. En effet, ils ont indiqué
que l’information sur la juste valeur ne pourrait pas être disponible pour :

134
Un actif financier en souffrance a été défini par la norme ifrs 7 (annexe A) lorsqu’une contrepartie n’a pas
effectué un paiement à la date d’échéance contractuelle de celui-ci.

Page 108
Evaluation des garanties bancaires et information financière

- les petites entités et les entités autres que les banques pour lesquelles le coût de cette
information sur les garanties s’avère onéreux;
- Les banques qui rassemblent l'information précise sur la valeur des garanties
uniquement lors de l’émission du financement, pour des prêts dont les paiements sont
faits une seule fois à temps et pour le montant intégral;
- Certaines catégories particulières de garanties ;
- les assureurs qui détiennent des garanties pour lesquelles l’information sur la juste
valeur n’est pas disponible.

Le Conseil a également noté les soucis des répondants à ED7 que la présentation
globale de la juste valeur des garanties détenues induirait en erreur quand quelques prêts
dans le portefeuille sont couverts par des garanties qui dépassent la valeur des prêts, et
d'autres prêts ont des garanties insuffisantes. Dans ces circonstances, la compensation et la
présentation nette de la juste valeur des deux catégories de garanties risque de minorer
l’information sur l’exposition au risque de crédit. Le Conseil a été d'accord avec les
personnes interrogées que les informations utiles pour des utilisateurs des états financiers
ne sont pas la valeur totale de l’exposition brute au risque de crédit moins la valeur totale
des garanties, mais sont plutôt la valeur du risque de crédit encouru par l’entité après prise
en compte des garanties disponibles135.

Le Conseil a donc décidé de ne pas exiger la présentation de la juste valeur des


garanties détenues, mais a seulement exigé une description de la nature des garanties
détenues et autres réhaussements de crédit. Le Conseil a noté qu'une telle information à
fournir n'exige pas que l’entité établisse les justes valeurs de toutes ses garanties.

Par ailleurs, selon la paragraphe 38 de IFRS 7, lorsqu’une entité obtient des actifs
financiers ou non financiers au cours de la période en prenant possession de garanties
qu’elle détient ou en mobilisant d’autres formes de rehaussement de crédit (par exemple,
un cautionnement), et que ces actifs remplissent les conditions de comptabilisation
énoncées dans d’autres normes, cette entité doit indiquer:

- la nature et la valeur comptable des actifs obtenus; et

135
IFRS 7, BC52

Page 109
Evaluation des garanties bancaires et information financière

- lorsque ces actifs ne sont pas immédiatement convertibles en trésorerie, sa politique


concernant leur cession ou leur utilisation dans le cadre de ses activités.

Le Conseil a conclu que cette information est utile parce qu’elle fournit une
information sur la fréquence de telle activités et la capacité de l’entité d’obtenir et de
réaliser la valeur de la garantie. ED 7 a proposé d’indiquer la juste valeur des actifs détenus
moins le coût de leur réalisation. Le conseil a noté que ce montant devrait être inclus dans
l’estimation des cash flow futurs reflétée dans la valeur de l’instrument financier au niveau
du bilan.136.

Paragraphe 2- Règles prudentielles internationales

Les pratiques prudentielles internationales en matière d’évaluation et de prise en


compte des garanties varient sensiblement d’un pays à un autre. Une étude a été effectuée
en 2001 au niveau de la Banque Mondiale et a porté sur les pratiques de certains pays en
matière de prise en compte des garanties bancaires dans le processus de classification et de
provisionnement des créances137. Le résultat de cette étude détaillé en annexe 6 fait
ressortir deux principales tendances :
- Les pays sont très partagés en termes de prise en considération de la solidité des
garanties bancaires dans le processus de classification des créances à la clientèle ;
et
- Pour la quasi-totalité des pays ayant fait l’objet de l’étude, la valeur des garanties
affecte le montant de la provision requise mais de manière qui varie sensiblement
d’un pays à un autre.

Actuellement, les pratiques prudentielles internationales tendent à converger vers


l’adoption des nouvelles dispositions du nouvel accord de Bâle II. Notre étude des règles
prudentielles internationales en matière de garanties bancaires va ainsi se focaliser sur les
règles prévues par Bâle II.

136
IFRS7, BC 56
137
Les études de l’impact des garanties bancaires ont été évoquées par des papiers de travail préparés au
niveau de la Banque Mondiale et du Fonds Monétaire International : voir Alain LAURIN et Giovanni
MAJNONI, Bank loan classification and provisioning practices in selected developed emerging countries,
World Bank working paper, Décembre 2002 et Inwon SONG, Collateral in loan classification and
provisioning- IMF working paper, Juillet 2002.

Page 110
Evaluation des garanties bancaires et information financière

Le nouvel accord de Bâle présente un grand intérêt en termes d’instruments de


réduction du risque de crédit. Ainsi, bien que l’approche standard au niveau des crédits
ressemble sensiblement à l’accord de Bâle I138, les banques vont avoir la possibilité de
réduire leur charge de capital en faisant valoir les garanties et les sûretés qu’elles
demandent à leurs clients. En effet, le nouvel accord de Bâle autorise l’élargissement de
l’éventail des garanties, sûretés et dérivés de crédit pris en compte par les banques pour la
réduction du risque de crédit. Cet accord permet plus de possibilités de prise en compte des
garanties bancaires dans le calcul des risques encourus et des provisions requises sur les
créances concernées.

Dans le domaine du risque de crédit, Bâle II prévoit quatre instruments de réduction


de risque : les sûretés, le « balance netting » qui consiste à des Accords de compensation
des prêts par des dépôts sur une même contrepartie, les garanties données par des tiers et la
titrisation.
La compensation entre un prêt et un dépôt peut être effectuée s’il existe une base
légale pour effectuer une telle compensation et sous réserve d’avoir une gestion robuste.
Ces opérations de compensation sont traitées comme des sûretés dont toutes les
dispositions s’appliquent. Le prêt est considéré comme l’encours et le dépôt comme
l’instrument de couverture du risque. Il y lieu de noter que notre étude ne porte pas sur la
technique de titrisation qui est également considérées comme étant une technique de
réduction et de transfert de risque. Les dérivés de crédit qui font partie de la composante
des garanties selon Bâle II ne sont pas aussi couverts.

Deux approches sont proposées pour la gestion des sûretés : l’approche simple et
l’approche globale ou complète. Les différentes approches de gestion de risque (approche
standard, IRB fondation ou IRB avancée, permettent d’utiliser partiellement les approches
de gestion des sûretés. Par ailleurs, le nouvel accord de Bâle prévoit des règles spécifiques
selon la nature de la contrepartie notamment l’état, les entreprises et les particuliers. Nous
sommes donc en présence d’un ensemble à trois dimensions qui comprend :
- les approches de gestion des sûretés : simples et globales
- les approches de gestion des risques : standard, IRB fondation, IRB avancée
- les types de crédit : entreprise, Etat, Banque, Retail.

138
La réglementation prudentielle tunisienne est largement inspirée de l’accord de Bâle I.

Page 111
Evaluation des garanties bancaires et information financière

On se propose dans ce qui suit d’étudier les approches de gestion des sûretés et les
autres instruments de réduction de risque de crédits proposés par Bâle II. Pour ce faire, il y
a lieu d’exposer les fondements du passage de l’ancien au nouvel accord de Bâle (2.1), de
dresser un aperçu des principales nouveautés apportées par Bâle II (2.2), d’étudier les
techniques de réduction des risques prévues par Bâle II (2.3) et les impacts des sûretés dans
les différentes approches (2.4). Enfin, il y a lieu de présenter le rôle des autorités de
supervision prudentielle dans le cadre du deuxième pilier du nouvel accord de Bâle (2.5) et
les exigences en termes de communication financière prévues dans le cadre du troisième
pilier (2.6).

2.1- De Bâle I vers Bâle II

Le comité de Bâle sur le contrôle bancaire, institué en 1975, regroupe les autorités
de surveillance prudentielles et les banques centrales des pays du groupe des Dix139.
L’accord de 1988 dit ratio Cooke ou Bâle I a établi un ratio minimum de fonds propres
applicable aux banques actives sur le plan international. Cet accord qui s’attachait
essentiellement au risque de crédit a été déjà modifié en 1996 pour tenir compte du risque
de marché. Son adoption dans une centaine de pays a permis en toute évidence d’accroître
la solidité et la stabilité du système bancaire international et renforcer l’égalité des
conditions de concurrence entre les banques. De plus en plus, cet accord a été jugé non
adapté au nouvel environnement et ce, pour plusieurs raisons :
- Il donne une « mesure grossière du risque économique »140 parce qu’il ne
différencie pas suffisamment les risques. en effet, les pondérations de 100% et de
20% sont appliquées respectivement à toutes les banques et à toutes les entreprises
sans aucune distinction ;
- Les banques ne cessent de développer des méthodes internes de mesure des risques
et d’allocation des fonds propres qui lient plus efficacement les risques
économiques encourus par un établissement bancaire aux fonds propres. En effet,
certains concepts notamment celui de la VAR (Value At Risk) ne cessent d’être
appliqués par les banques à l’échelle internationale en matière de gestion des
risques ;

139
Groupe dit G10 qui regroupe actuellement 13 pays.
140
Antoine SARDI, Pratique de la comptabilité bancaire aux normes IFRS, AFGES, 2005, page 1308

Page 112
Evaluation des garanties bancaires et information financière

- D’autres risques jugés importants ne sont pas pris en compte dans l’accord de Bâle
I. Il s’agit essentiellement du risque opérationnel dont les banques accordent de
plus en plus d’attention. En Tunisie, le risque de marché n’est même pas pris en
compte pour le calcul des ratios prudentiels.

L’Association Française des Banques- AFD dans sa publication hebdomadaire du


19 juin 2000 précisait les faiblesses du ratio Cooke :
- « sa rusticité : les pondérations forfaitaires uniquement basées sur une logique
institutionnelle ne prennent pas bien en compte les probabilités de défaut et
l’évolution dans le temps ; elles ne sont plus adaptées aux nouveaux instruments
financiers comme les produits dérivés de crédit, ou aux procédures de garanties
devenues courantes, comme les collatéraux (titre amené en garantie) ou la
compensation ;
- le capital réglementaire ne reflète plus le capital économique ( capital calculé par
les banques pour mesurer les risques réel), qui est désormais la norme de gestion
des banques. Son calcul est fondé sur les probabilités de défaillances liées aux
emprunteurs et tient compte des mécanismes de réduction de risques ;
- Les crises récentes des pays émergeant démontre la nécessité de reprofiler les
pondérations des risques souverains ».

Ainsi, le décalage de plus en plus ressenti entre risques réglementaires et risques


économiques et entre fonds propres réglementaires et fonds propres économiques a
enclenché une réflexion141 pour le réduire en réconciliant au mieux le réglementaire et
l’économique.

Plusieurs études quantitatives142 ont permis d’évaluer l’impact du nouvel accord de


Bâle sur les fonds propres des banques européennes et à l’échelle mondiale. Le QIS 5
représente la dernière étape de mesure des impacts des évolutions réglementaires en vue de
répondre aux inquiétudes sur le niveau de Fonds Propres des établissements financiers lors

141
Bâle II est le fruit d’un long processus de concertation entamé en 1999, date du premier document
consultatif, jusqu’à l’accord de juin 2004. Le dernier document complet de l’accord a été publié en juin 2006.
142
Quantitative impact studies ou QIS : QIS 2 (2001), QIS 2.5 (à la mi 2002), QIS 3 (fin 2002) et QIS 4.

Page 113
Evaluation des garanties bancaires et information financière

de la mise en œuvre de la réforme Bâle II, prévue le 1er janvier 2007 ou le 1er janvier 2008
en Europe143.

2.2- Nouveau dispositif de Bâle II

La réforme voulue par le Comité de Bâle est une réforme en profondeur puisqu’elle
ne se préoccupe pas seulement des ratios quantitatifs, des processus de contrôle, mais aussi
des processus de transparence, diffusion de l’information. Il y a à la fois des aspects
économiques quantitatifs, des aspects de contrôle interne, systèmes de contrôle et des
aspects relatifs à la transparence de l’information («disclosure»). Le premier pilier
comporte, bien entendu, la partie risques de crédit, risque de marché et risque
opérationnel. Le deuxième pilier concerne le contrôle prudentiel individualisé et le
troisième pilier, la transparence financière. Le nouveau dispositif peut être ainsi schématisé
comme suit :

Figure 2 : dispositif du nouvel accord de Bâle II

Renouvellementdes
Renouvellement desexigences
exigencesminimales
minimalesde
defonds
fondspropres
propres
afin de mieux tenir compte de l'ensemble des risques bancaires
afin de mieux tenir compte de l'ensemble des risques bancaires
PILIER 1
etetde
deleur
leurréalité
réalitééconomique
économique

Renforcementde
Renforcement delalasurveillance
surveillanceprudentielle
prudentiellepar
parles
les
PILIER 2 superviseurs nationaux
superviseurs nationaux

Utilisationde
Utilisation delalacommunication
communicationd'informations
d'informationsfinancières
financières
PILIER 3 afind'améliorer
afin d'améliorerlaladiscipline
disciplinede
demarché
marché

Pour le premier pilier, il s’agit d’une réactualisation de la méthode d’évaluation des


exigences minimales de fonds propres pour mieux tenir compte du risque de crédit. Elle
comprend, pour le risque de crédit, les options suivantes :

143
-Guillaume FIGER, QIS 5: dernière étape pour les établissements bancaires mondiaux, AGEFI, 12 juin
2006

Page 114
Evaluation des garanties bancaires et information financière

o la méthode standard qui consiste en une reformulation des coefficients de


pondération des risques qui ne dépendront non plus de la nature juridique
des emprunteurs mais de leur qualité. L’approche standard est l’approche de
base ouverte aux banques qui n’ont pas opté pour l’approche IRB. Les taux
de pondération sont basés sur l’appréciation des organismes de notation
externes ;
o l’approche IRB basée sur les notations internes, qui autorisent une mesure
individualisée des risques de crédit ce qui permet une différenciation plus
fine. Les sous-jacents de cette approche sont au nombre de trois :
§ les facteurs de risque qu’il convient d’estimer : il s’agit de la
probabilité de défaut (PD), de la perte en cas de défaut (Loss Given
Default- LGD), de l’encours lors du défaut (Exposure At Default-
EAD) ainsi que l’échéance (M).
§ le système de notation interne qui est un élément crucial de
l’approche ; et
§ les modèles de risque de crédit qui servent à calculer l’exigence de
fonds propres.

Pour être autorisée à utiliser l’approche IRB, une banque doit obtenir l’autorisation
de l’organe de supervision, en l’occurrence la Banque Centrale. Cette autorisation
interviendra à l’issu d’un processus de validation permettant de s’assurer que la banque est
en mesure de respecter les exigences minimales, organisées autour des douze thèmes
suivants :
1. contenu des exigences minimales : le système et les procédures mis en place
doivent procurer une évaluation de l’emprunteur et de la transaction, une
différentiation significative des risques et une estimation raisonnablement précise et
cohérente des estimations quantitative des risques ;
2. conformité avec les exigences minimales : cette conformité doit être démontrée au
moment de l’agrément et sur une base continue ;
3. caractéristiques du système de notation interne : il s’agit de la qualité de définition
des notes attribuées afin de s’assurer qu’ils permettent une différentiation des
risques. ça concerne également la formalisation des procédures et la documentation
de tous les aspects sensibles ;

Page 115
Evaluation des garanties bancaires et information financière

4. système opérationnel des notations internes : il s’agit d’un système de revue et


d’approbation des notes ainsi que la documentation claire de toutes les notes qui ne
répondent pas et ne découlent pas du système mis en place. Il s’agit également de la
réalisation des scénarios de crise (stress testing) pour évaluer la capacité de la
banque à supporter les effets défavorables des changements économiques ;
5. gouvernement d’entreprise et supervision : tous les aspects significatifs du système
de notation doivent être approuvés par l’organe délibérant ou par un organe
désigné. En plus, les interventions d’une unité indépendante de contrôle des risques
et de l’audit interne sont indispensables ;
6. usage du système de notation interne : cet usage se trouve essentiellement dans le
processus d’approbation des crédits, l’allocation interne des fonds propres et le
gouvernement d’entreprises
7. quantification des risques : il s’agit des techniques et modèles permettant d’estimer
les facteurs de risques (PD, LGD, EAD)
8. validation des estimations internes : afin de s’assurer de la consistance du système
de notation interne et d’estimation des risques, il est nécessaire de mettre en place
un système de validation adéquat. Ce système prévoit notamment des procédures de
Back testing pour comparer les estimations des facteurs de risques et les
réalisations effectives ;
9. Exigences pour la reconnaissance des sûretés additionnelles: pour les banques IRB-
fondation, des collatéraux additionnels peuvent être reconnus sous réserve du
respect de certaines exigences additionnelles :
i. exigences pour la reconnaissance des garanties immobilières ;
ii. Exigences pour la reconnaissance des créances à recevoir; et
iii. Exigences pour la reconnaissance des autres sûretés (matières
premières, marchandises, voitures…).
10. Exigences pour la reconnaissance des opérations de location : la reconnaissance des
sûretés pour les opérations de location suit les exigences du type des biens financés
en plus d’exigences spécifiques : gestion des risques robuste, cadre légal robuste, la
différence entre le taux d’amortissement du bien et le taux d’amortissement des
paiements ne doit pas être trop importante.
11. Calcul de l’exigence des fonds propres pour les encours d’actions : une banque doit
démontrer qu’elle respecte les exigences minimales quantitatives et qualitatives

Page 116
Evaluation des garanties bancaires et information financière

nombreuses et détaillées : durée de détention et d’observation sur le long terme,


stress testing, back testing, documentation, contrôle…
12. Exigences d’informations à publier : les informations à publier sont prévues au
niveau du Pilier 3. Le fait de ne pas publier ces informations risque de rendre la
banque inéligible à l’approche IRB.

2.3- Réducteurs de risques prévus par Bâle II

2.3.1- Définition

Bâle I1 était considéré comme présentant des limites en matière de prise en compte
des réducteurs de risque (Credit Risk Mitigation). Ces limites ont été traités par le Comité
de Bâle dans l’objectif de :
- Inciter les banques à gérer leur risque de crédit de manière prudente et efficace ;
- Relier les effets économiques des différentes techniques de réduction de risque au
calcul des fonds propres ;
- Reconnaître un plus grand nombre d’instruments de couverture : garanties de la
clientèle, dérivés de crédit, hypothèques résidentielles et commerciales.

Le principe consiste à ce qu’un risque couvert ne peut subir une exigence en fonds
propres supérieure à celle de ce même risque non couvert. D’autre part, les réducteurs de
risque peuvent générer des risques résiduels (opérationnel, juridique, de marché..) qui
rendent le réducteur de risque moins efficace. Dans ce cas, et lorsque ces risques résiduels
ne sont pas contrôlés de manière efficace, les autorités de contrôle peuvent imposer une
charge supplémentaire de fonds propres ou prendre d’autres mesures sous le pilier 2.

Pour tenir compte de ces réducteurs de risque, un ensemble d’options est proposé
aux banques en fonction de leur niveau de sophistication et des approches adoptées :
- Approche globale qui constitue la méthode de base et qui utilisera les facteurs de
réduction standard ;
- Approche simplifiée pour les banques ayant une activité réduite dans ce domaine ;
- Variante de l’approche globale pour les banques aptes et habilitées à calculer leurs
propres facteurs de volatilité ;
- Approche IRB fondation : sensiblement identique à l’approche globale mais avec la
reconnaissance des hypothèques résidentielles et commerciales ;

Page 117
Evaluation des garanties bancaires et information financière

- Approche IRB avancée : dans ce cadre, les banques sont autorisées à utiliser leurs
propres paramètres d’estimation et prendre en compte toutes les garanties.

2.3.2- Les approches de gestion des sûretés

L’accord de Bâle II prévoit, dans la perspective d’une réduction des risques, deux
approches d’utilisation des sûretés : l’approche simple (2.3.2.1) et l’approche globale
(2.3.2.2).

2.3.2.1- L’approche simple

Dans l'approche simple, l'effet des sûretés admises par Bâle II est beaucoup plus
limité. Utilisées dans l'approche standard, certaines sûretés produisent un effet quasi nul en
termes de réduction de risque.

Les garanties financières qui peuvent être prises en compte pour le calcul des
exigences en fonds propres dans l’approche simple sont les suivantes144 :

a) Liquidités ainsi que les certificats de dépôt ou instruments comparables émis par la
banque prêteuse) en dépôt auprès de la banque exposée au risque de contrepartie
b) Or.
c) Titres de dette notés par un Organisme Externe d’Evaluation du Crédit- OEEC reconnu
lorsqu’ils sont :
- au moins de niveau BB– s’ils sont émis par un emprunteur souverain ou des
organismes publics traités comme emprunteurs souverains par l’autorité de contrôle
nationale ;
- au moins de niveau BBB– s’ils sont émis par d’autres entités (dont les banques et
entreprises d’investissement) ;
- au moins de niveau A–3/P–3 pour les instruments de dette à court terme.
d) Titres de dette non notés par un OEEC reconnu lorsqu’ils remplissent tous les critères
suivants :
- émis par une banque ;
- cotés sur une bourse reconnue ;
- entrant dans la catégorie de dette de premier rang ;

144
Convergence internationale de la mesure et des normes de fonds propres, Paragraphe 145

Page 118
Evaluation des garanties bancaires et information financière

- toutes les émissions notées de même rang par la banque émettrice lorsqu’elles sont
notées au moins de niveau BBB– ou A–3/P–3 par un OEEC reconnu ;
- la banque détenant les titres comme sûreté ne dispose d’aucune information laissant
entendre que cette émission justifie une notation inférieure à BBB– ou A–3/P–3
(selon le cas) ;
- l’autorité de contrôle a suffisamment confiance dans la liquidité de marché du titre.
e) Actions (y compris les obligations convertibles en actions) entrant dans la composition
d’un indice principal.
f) Organismes de placement collectif en valeurs mobilières (OPCVM) et fonds
d’investissement (FI) lorsque :
- leur cours est publié chaque jour ;
- l’OPCVM/le FI ne comporte à son actif que les instruments énumérés
précédemment.

2.3.2.2- L’approche globale

Dans le cadre de l'approche globale ou complète, la banque pourra déduire plus de


sûretés et exploiter les avantages des " haircut "145 dans les formules de calcul. L'utilisation
de haircut prend en compte la volatilité des instruments traités. Par conséquent, l'impact
des sûretés est bien plus important sur la réduction de la charge de capital dans l'approche
complète que dans l'approche simple.

Les sûretés éligibles dans l’approche globale sont les suivantes :


- Tous les instruments éligibles dans l’approche simple;
- Actions non cotées sur un index principal mais cotées sur un marché reconnu
- Les fonds146 qui incluent de tels titres.

2.4- Impact des sûretés dans les différentes approches

2.4.1- Approche standard

Dans l'approche standard, l'approche simple et l'approche globale sont utilisables.


Cependant les critères opérationnels et qualitatifs demandés, font systématiquement appel

145
Il s’agit des décotes ou encore appelées coefficients de pondération de risque
146
Organismes de Placement Collectif en valeurs mobilières- OPCVM ou fonds d’investissement

Page 119
Evaluation des garanties bancaires et information financière

à une bonne gestion des risques, qui rejoint fortement les exigences de l'approche IRB.
L'approche IRB permet cependant d'arriver à une meilleure réduction de capital.

Ainsi une banque qui devrait passer à l'approche standard devra néanmoins
développer une bonne gestion des risques, qui comprend, entre autres, les risques
opérationnels, de liquidité et de crédit, si elle souhaite déduire ses sûretés dans le calcul de
la charge de capital.

L’approche révisée de réduction du risque de crédit selon Bâle II permet de faire


appel, pour le calcul des fonds propres réglementaires, à davantage d’instruments de
réduction de risque par rapport à l’accord de Bâle 1. Pour ce faire, les diverses techniques
de réduction de risque devraient répondre aux conditions requises en termes de validité
juridique. A ce titre, les banques doivent vérifier cette validité juridique au moyen de
recherches juridiques suffisantes et fonder leur conclusion sur une base juridique solide.
Ces recherches doivent être actualisées autant que nécessaire pour garantir la validité
permanente de cette documentation.

Les banques qui acceptent des sûretés financières éligibles sont autorisées à réduire
leur exposition vis à- vis d’une contrepartie aux fins du calcul de leurs exigences de fonds
propres pour tenir compte de l’atténuation du risque apportée par la sûreté.

Dispositif global et conditions minimales

Selon Bâle II, les banques peuvent opter pour :


- l’approche simple, qui, à l’instar de l’accord de 1988, consiste à substituer à la
pondération de la contrepartie celle de la sûreté pour la fraction d’exposition ainsi
couverte (sous réserve, de manière générale, d’un plancher de 20 %), ou
- l’approche globale qui autorise une compensation plus importante entre le montant
de la sûreté et celui de l’exposition.

Ces approches peuvent être utilisées indifféremment, mais non simultanément, pour
le portefeuille bancaire147. Une couverture partielle est admise dans les deux cas. Les

147
A noter que seule l’approche globale peut être appliquée pour le portefeuille de négociation

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Evaluation des garanties bancaires et information financière

asymétries d’échéances entre éléments couverts et sûretés ne sont par contre autorisées que
dans le cadre de l’approche globale.

Quelle que soit l’approche retenue, les conditions suivantes devraient être
respectées pour pouvoir bénéficier d’une réduction en termes de fonds propres :

- En plus des exigences générales de validité juridique, le mécanisme juridique par


lequel la sûreté est nantie ou transférée doit permettre de s’assurer que la banque
bénéficiaire de cette sûreté peut rapidement la réaliser ou en prendre la pleine propriété
juridique en cas de défaut, d’insolvabilité ou de faillite de la contrepartie. Les banques
doivent prendre, en outre, toutes les mesures nécessaires pour remplir les conditions
relevant de la législation applicable aux sûretés dont elles bénéficient afin de s’assurer
et de préserver leurs droits sur ces dernières, par exemple en les faisant enregistrer.

- Afin que la sûreté apporte une réelle protection, il ne doit pas exister de corrélation
positive significative entre la qualité de crédit de la contrepartie et la valeur de la
sûreté. L’exemple cité par l’accord de Bâle concerne les titres émis par la contrepartie,
ou par toute entité de son groupe, ne fournissent qu’une faible protection et ne sont
donc pas éligibles148.

- La réalisation d’une sûreté le moment venu implique que les banques doivent disposer
de procédures claires et rigoureuses leur permettant de garantir que toutes les
conditions juridiques requises en cas de défaut de la contrepartie ou de réalisation de la
sûreté sont bien observées et que cette dernière peut rapidement être réalisée.

Approche simple

Dans le cadre de l’approche simple, la pondération de l’instrument de couverture se


substitue à celle applicable à l’élément couvert.

Pour être prise en compte dans l’approche simple, une sûreté doit être nantie au
minimum pour la durée de l’exposition et être exprimée aux prix du marché et réévaluée au
moins tous les six mois. Les fractions de créances couvertes par la valeur de marché d’une

148
Convergence internationale de la mesure et des normes de fonds propres, paragraphe 124

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Evaluation des garanties bancaires et information financière

sûreté éligible reçoivent la pondération applicable à l’instrument de couverture, sous


réserve d’un plancher de 20 %, sauf exceptions prévues par l’accord de Bâle149. Le reste de
la créance doit être affecté du coefficient correspondant à la contrepartie.

Approche globale

Dans le cadre de l’approche globale, les banques détentrices d’une sûreté doivent
prendre en compte l’effet de cette dernière en ajustant la valeur de l’exposition aux fins du
calcul des exigences de fonds propres. Cet ajustement s’effectue en appliquant des «
décotes » sur le montant de l’exposition vis-à-vis de la contrepartie ainsi que sur la valeur
de la sûreté reçue. Ces décotes visent à tenir compte de leurs possibles variations de valeur
futures occasionnées par les fluctuations de marché.

Ainsi, pour une transaction assortie de sûreté, le montant de l’exposition après


atténuation du risque dans l’approche globale se calcule ainsi150 :

E* = max {0, [E x (1 + De) – S x (1 – Ds – Dfx)]}


Où :
E* = valeur de l’exposition après atténuation du risque
E = valeur au bilan de l’exposition
De = décote appropriée pour l’exposition
S = valeur de la sûreté reçue
Ds = décote appropriée pour la sûreté
Dfx = décote appropriée pour asymétrie de monnaies entre sûreté et exposition

Si le montant de l’exposition est supérieur à celui de la sûreté, les deux étant ajustés
en fonction de la volatilité, y compris tout autre ajustement au titre du risque de change, les

149
Selon le document « Convergence internationale de la mesure et des normes de fonds propres »,
paragraphe 85, le plancher de 20 % relatif aux transactions assorties d’une sûreté ne s’applique pas et une
pondération de 0 % peut être appliquée lorsque exposition et sûreté sont libellées dans la même devise et :
- que la sûreté consiste en liquidités en dépôt (tel que définies au paragraphe 145 a)) ;
- ou que la sûreté revêt la forme de titres d’État ou d’organismes publics admis à une pondération de 0
% et que sa valeur de marché a subi un abattement de 20 %.

150
Convergence internationale de la mesure et des normes de fonds propres, paragraphe 147

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Evaluation des garanties bancaires et information financière

actifs pondérés correspondent à la différence entre ces deux montants, multipliée par la
pondération de la contrepartie.

Bâle II prévoit la possibilité d’utiliser deux types de décotes. Il s’agit des décotes
réglementaires standards et des décotes internes fondées sur leurs propres estimations de la
volatilité des prix du marché. L’utilisation de ces dernières n’est autorisée par l’autorité de
contrôle que si les banques satisfont à certains critères qualitatifs et quantitatifs. Le choix
entre décotes standards et décotes internes est indépendant de celui de l’approche standard
ou de l’approche IRB fondation. Le recours aux décotes internes implique de les utiliser
pour toute la gamme des instruments auxquels la banque est autorisée à les appliquer, à
l’exception des portefeuilles non significatifs pour lesquels elle peut faire appel aux
décotes réglementaires standards.

Décotes réglementaires standards

Le tableau suivant présente les décotes réglementaires standards exprimées en


pourcentages telles que prévues par l’accord de Bâle II151 :

Tableau 3 : Décotes réglementaires standards selon Bâle II

Notation de l’émission
Échéance résiduelle Emprunteur Souverain Autre émetteur
de titres de dette
≤ 1 an 0,5 1
AAA à AA–
>1 an, ≤ 5 ans 2 4
A–1
> 5 ans 4 8
≤ 1 an 1 2
A+ à BBB–
A–2/A–3/P–3 >1 an, ≤ 5 ans 3 6
et titres bancaires non notés
> 5 ans 6 12
BB+ à BB– Ensemble 15
Actions de grands indices (y compris les obligations 15
convertibles en actions) et or
Autres actions (y compris les obligations convertibles en 25
actions) cotées sur une bourse reconnue
OPCVM/FI Plus forte décote applicable à tout titre dans lequel le
fonds peut investir
Liquidités dans la même devise 0

151
Convergence internationale de la mesure et des normes de fonds propres, paragraphe 151

Page 123
Evaluation des garanties bancaires et information financière

La décote réglementaire standard applicable au risque de change, quand


l’exposition et la sûreté sont libellées dans des devises différentes, est de 8 %.

Décotes internes

L’autorité de contrôle peut autoriser les banques à calculer les décotes en utilisant
leurs propres estimations de la volatilité des prix du marché et de la volatilité de change ;
cette autorisation est conditionnée par le respect de certains critères qualitatifs et
quantitatifs minimaux152. Pour les titres de dette affectés d’une notation BBB–/A–3 ou
supérieure, elles peuvent permettre aux banques de calculer une estimation de volatilité
pour chaque catégorie de titre.

Critères quantitatifs

Aucun type de modèle particulier n’est préconisé par Bâle II. Dans la mesure où le
modèle choisi prend en compte tous les risques importants qu’elle encourt, la banque est
libre d’utiliser des modèles fondés notamment sur des simulations historiques.

La période d’observation historique (période échantillon) choisie pour le calcul des


décotes doit être d’un an minimum. Pour les banques pondérant telle ou telle période ou
utilisant d’autres méthodes pour déterminer la pertinence d’une période, la période
d’observation « effective » doit avoir une durée minimale d’un an.

Par ailleurs, les banques doivent mettre à jour leurs séries de données au moins tous
les trimestres et les réactualiser également chaque fois que les prix du marché font l’objet
de fluctuations importantes, ce qui implique que les décotes doivent être calculées au
moins tous les trois mois.

Critères qualitatifs

Dans le cadre des critères qualitatifs énoncés par Bâle II, les banques doivent
notamment être dotées de dispositifs éprouvés leur permettant de se conformer à un

152
Ces critères sont énumérés aux paragraphes 156 à 165 du document « Convergence internationale de la
mesure et des normes de fonds propres »

Page 124
Evaluation des garanties bancaires et information financière

ensemble défini de politiques, contrôles et procédures internes relatifs au fonctionnement


du système de mesure du risque. Ce système de mesure du risque doit être utilisé de pair
avec des limites internes d’exposition. Il doit, en outre, faire régulièrement l’objet d’un
réexamen indépendant réalisé dans le cadre du processus d’audit interne de la banque.

De même, l’ensemble des procédures de gestion des risques doit être revu à
intervalles périodiques, dans l’idéal au moins une fois par an, en s’attachant plus
spécifiquement, au minimum, aux aspects suivants153 :
- intégration des mesures du risque dans la gestion quotidienne des risques ;
- validation de toute modification importante dans le processus de mesure du risque ;
- exactitude et exhaustivité des données sur les positions ;
- vérification de la cohérence, de la réactivité et de la fiabilité des sources des
données utilisées pour gérer les modèles internes, y compris l’indépendance de ces
sources ;
- exactitude et adéquation des hypothèses de volatilité.

2.4.2- L'approche IRB

Avec l'approche IRB, l'intérêt des sûretés devient de plus en plus marqué. En effet,
dans le cadre de cette approche, la banque est amenée à estimer les composantes de rating
et sa capacité de recouvrement dans le cas des crédits entreprises, banques et états. Si la
banque a peu de défauts, beaucoup de garanties et un bon portefeuille crédits, elle a alors
intérêt à mesurer tous ces éléments car elle pourra ainsi démontrer qu'elle a peu de risques
et qu'elle pourrait avoir une charge de capital moindre.

Ainsi l'approche IRB de base permet à la banque de calculer le coefficient de risque


d'une part, et d'autre part, de faire intervenir les sûretés dans la perte en cas de défaut
(PCD), fixée par les autorités de tutelle. L'impact de la sûreté sur ce coefficient se fait de
façon proportionnelle au taux de couverture, ce qui peut ainsi conduire à une réduction
substantielle de la charge de capital.

Dans l'approche IRB avancée, la banque estimera elle-même ses coefficients de


risque et segmentera ses crédits en fonction des pertes en cas de défaut (PCD). Ainsi, dans

153
Convergence internationale de la mesure et des normes de fonds propres, paragraphe 165

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Evaluation des garanties bancaires et information financière

le cas d'une banque qui a la majorité de ses crédits dans des segments (PCD) inférieurs à
45%, celle-ci aura intérêt à passer dans l'approche IRB avancée afin de réduire sa charge de
capital.

2.4.2.1-Composantes du risque

Dans l’approche IRB, une banque doit estimer les facteurs de risques suivants qui
sont inhérents à un crédit :
- Probabilité de défaut (PD)
- Perte en cas de défaut (PCD)154
- Encours lors du défaut (ECD)155
- Echéance (M)

Nous allons nous attarder spécialement sur les facteurs de risque PCD qui
impliquent le plus les sûretés et garanties de crédit.

Perte en cas de défaut (PCD)

L’estimation PCD qui doit être fournie pour chaque exposition sur les entreprises,
emprunteurs souverains et banques peut être calculée selon une approche fondation ou une
approche avancée.

Calcul de PCD selon l’approche fondation


Dans le cadre de l’approche fondation, les créances de premier rang sur les
entreprises, emprunteurs souverains et banques non assorties de sûretés reconnues
recevront une PCD de 45 %.

Toutes les créances subordonnées (définies comme étant expressément reconnues


de rang inférieur à une autre facilité) sur les entreprises, emprunteurs souverains et banques
seront affectées d’une PCD de 75 %. Les autorités de contrôle seront libres d’élargir la
définition de la subordination, qui peut inclure la subordination économique, par exemple
lorsque la facilité n’est pas garantie et que les actifs de l’emprunteur sont essentiellement
utilisés pour garantir d’autres expositions.

154
Loss Given Default (LGD)
155
Exposure At Default (EAD)

Page 126
Evaluation des garanties bancaires et information financière

Sûretés dans le cadre de l’approche fondation

En plus des sûretés financières éligibles prises en compte dans l’approche standard,
d’autres formes de sûretés, connues sous le nom de « sûretés NI éligibles», sont également
reconnues au titre de l’approche NI fondation. Ce sont notamment les créances achetées,
l’immobilier résidentiel et l’immobilier commercial (IR/IC) ainsi que d’autres sûretés
respectant les exigences minimales définies par Bâle II. A ce titre, le Comité de Bâle
reconnaît que, dans des circonstances exceptionnelles, sur les marchés bien développés et
établis depuis longtemps, les hypothèques sur l’immobilier de bureaux et/ou les immeubles
commerciaux en multipropriété et/ou les locaux commerciaux en multilocation peuvent
également présenter les conditions nécessaires pour être reconnues en tant que sûretés pour
les créances sur les entreprises. Dans ce cas, ces hypothèques peuvent prétendre à une
pondération préférentielle de 50 % pour la tranche du prêt qui n’excède pas la plus faible
des valeurs suivantes : 50 % de la valeur de marché ou 60 % de la valeur hypothécaire du
bien garantissant le prêt. Toute exposition dépassant ces limites reçoit un coefficient de
100 %. Les conditions d’attribution de ce traitement exceptionnel doivent être très
rigoureuses et plus particulièrement :
- les pertes résultant du financement d’immobilier commercial à concurrence
du chiffre le plus bas entre 50 % de la valeur de marché ou 60 % du rapport
prêt/valeur basé sur la valeur de prêt de l’hypothèque ne doivent pas
excéder 0,3 % de l’encours de prêts sur une année donnée ;
- l’ensemble des pertes résultant de prêts garantis par de l’immobilier
commercial ne doit pas dépasser 0,5 % de l’encours de prêts d’une année
donnée.
Le non-respect de l’une de ces conditions, sur une année, entraîne l’impossibilité
d’appliquer ce traitement et la nécessité de satisfaire à nouveau aux critères initiaux avant
de pouvoir en bénéficier par la suite. Les pays qui suivent un tel traitement doivent faire
savoir publiquement que ces conditions ainsi que d’autres critères additionnels sont
satisfaits. Lorsque des créances bénéficiant d’un tel traitement exceptionnel font l’objet
d’arriérés, elles sont pondérées à 100 %.

L’estimation PCD est fixée à 35 % pour la part de ces créances assortie de sûretés,
sous réserve des limites énoncées par l’approche standard, et à 45 % pour la part restante.

Page 127
Evaluation des garanties bancaires et information financière

Dans un souci de conformité avec les exigences de fonds propres de l’approche standard
(tout en favorisant légèrement l’approche NI à cet égard), les autorités de contrôle peuvent
appliquer un plafond à l’exigence de fonds propres liée à ces expositions de manière à
obtenir un traitement comparable dans les deux approches.

Méthodologie pour la reconnaissance des sûretés financières éligibles dans le cadre de


l’approche Fondation

La méthode suivie est très proche de celle appliquée aux sûretés dans le cadre de
l’approche standard globale décrite ci- haut. L’approche standard simple ne peut, en
revanche, être utilisée par les banques ayant recours à l’approche NI.

Dans le cadre de l’approche globale, la perte effective en cas de défaut (PCD*)


applicable à une transaction assortie d’une sûreté peut s’exprimer par la formule
suivante156 :
PCD* = PCD x (E* / E)

Où :
- la PCD correspond à celle de l’exposition de rang privilégié non garantie avant
prise en compte des sûretés (45 %) ;
- E est la valeur au bilan de l’exposition (c’est-à-dire liquidités prêtées ou titres
prêtés ou remis en garantie) ;
- E* est la valeur de l’exposition après atténuation du risque selon l’approche
standard. Ce concept est uniquement utilisé pour calculer PCD*. Sauf indication
contraire, le calcul d’ECD doit continuer à se faire en ignorant la présence d’une
quelconque sûreté.

Les banques habilitées à utiliser l’approche NI fondation peuvent calculer E* par


l’un des moyens précisés dans le cadre de l’approche standard globale applicable aux
transactions assorties de sûretés.

Méthodologie suivie pour la reconnaissance des sûretés NI éligibles

156
Convergence internationale de la mesure et des normes de fonds propres, paragraphe 291

Page 128
Evaluation des garanties bancaires et information financière

Dans le cadre de l’approche NI fondation, les banques qui ont accepté une sûreté
NI éligible pour garantir une exposition d’entreprise doivent calculer PCD comme suit :

- Lorsqu’une exposition satisfait aux conditions minimales d’éligibilité mais que le


rapport entre la valeur au bilan de la sûreté reçue (S) et la valeur au bilan de
l’exposition (E) est inférieur à un seuil S* (égal au niveau de sûreté minimal requis
pour cette exposition), elle reçoit la valeur PCD applicable aux expositions non
garanties ou à celles garanties par des sûretés autres que des sûretés financières
éligibles ou des sûretés NI éligibles ;
- Lorsque le rapport entre S et E dépasse un seuil S** plus élevé (égal au niveau
d’excédent de sûreté requis pour une prise en compte totale de PCD), ce sont les
valeurs PCD du tableau ci-après qui sont attribuées.

Le tableau ci-dessous indique les valeurs PCD applicables et les niveaux


d’excédent de sûreté requis pour les parts garanties des expositions de rang privilégié :

Tableau 4 : PCD minimales applicables à la part garantie des expositions de rang privilégié

Niveau d’excédent de sûreté


Niveau minimal de
PCD minimale requis pour une prise en
sûreté requis (S*)
compte totale de PCD (S**)
Sûreté financière éligible 0% 0% Nd
Créances achetées 35% 0% 125%
IR/IC 35% 30% 140%
Autres sûretés 40% 30% 140%

L’accord de Bâle ajoute les précisions suivantes 157:


- Les expositions de rang privilégié se subdivisent en part totalement garantie et part
dépourvue de sûreté.
- La part considérée comme totalement garantie (S/S**) reçoit la valeur PCD liée au
type de sûreté.
- Le reste de l’exposition est considéré comme dépourvu de sûreté et reçoit une valeur
PCD de 45 %.

157
Convergence internationale de la mesure et des normes de fonds propres, paragraphe 295

Page 129
Evaluation des garanties bancaires et information financière

Par ailleurs, la méthode utilisée dans le cadre de l’approche fondation pour calculer
la valeur PCD effective d’une transaction assortie à la fois d’une sûreté financière et
d’autres sûretés NI éligibles est dans la logique de l’approche standard et s’appuie sur les
lignes directrices suivantes :

- Une banque qui a obtenu d’utiliser plusieurs techniques de couverture de risque doit
fractionner la valeur ajustée de l’exposition (après déduction au titre de la sûreté
financière éligible) pour une couverture au cas par cas selon la technique employée.
Autrement dit, elle divisera l’exposition en : partie couverte par la sûreté financière
éligible ; partie couverte par des créances achetées ; partie couverte par une sûreté
IC/IR ; partie couverte par d’autres sûretés ; le cas échéant, partie non couverte.
- Lorsque le rapport somme de la valeur IC/IR et des autres sûretés sur exposition
réduite (après prise en compte de l’effet de la sûreté financière éligible et des sûretés
sous forme de créances achetées) est inférieur au seuil requis (niveau minimal de
sûreté requis), l’exposition recevra la valeur PCD non garantie adéquate de 45 %.
- La pondération des actifs, pour chaque part d’exposition totalement couverte, doit
être calculée séparément.

Calcul de PCD selon l’approche avancée

Sous réserve de certaines exigences minimales supplémentaires précisées ci-après,


les autorités de contrôle peuvent autoriser les banques à utiliser leurs propres estimations
PCD pour les expositions sur les entreprises, emprunteurs souverains et banques. La valeur
PCD doit alors être évaluée en tant que perte en cas de défaut exprimée en pourcentage de
l’exposition en cas de défaut (ECD). Les banques habilitées à utiliser l’approche NI mais
qui ne sont pas en mesure de remplir ces exigences supplémentaires doivent calculer PCD
par l’approche fondation décrite plus haut.

Pour chaque facilité, il convient d’établir une estimation PCD qui rende compte, si
nécessaire, de conditions économiques défavorables, pour appréhender les risques
correspondants. Elle ne peut être inférieure à la PCD moyenne sur longue période pondérée
en fonction des défauts calculée à partir de la perte économique moyenne de l’ensemble
des défauts consignés dans la source de données employée pour ce type de facilité. Il faut,
par ailleurs, tenir compte du fait qu’elle peut, durant une période marquée par des pertes de

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Evaluation des garanties bancaires et information financière

crédit bien supérieures à la moyenne, dépasser la valeur moyenne pondérée en fonction des
défauts. Pour certains types d’expositions, il est possible que cette variabilité
conjoncturelle ne se traduise pas par une variation de l’ampleur des pertes et que les
estimations PCD ne s’éloignent pas trop de la moyenne à long terme pondérée en fonction
des défauts. Pour d’autres, toutefois, les changements conjoncturels peuvent avoir un
impact non négligeable dont les banques devront tenir compte dans leurs estimations PCD.

À cette fin, les banques peuvent se servir de valeurs moyennes de l’ampleur des
pertes mesurée durant des périodes de fortes pertes de crédit, de prévisions fondées sur des
hypothèses suffisamment prudentes, ou d’autres méthodes semblables. De bonnes
estimations de la valeur PCD durant des périodes de fortes pertes de crédit pourraient être
établies à partir de données externes et/ou internes.

L’analyse effectuée par la banque doit considérer le degré de dépendance éventuel


entre le risque relatif à l’emprunteur et celui relatif à la sûreté ou au vendeur de la sûreté.
La prudence s’impose lorsque ce degré est important de même qu’en cas d’asymétrie de
devises entre l’obligation sous-jacente et la sûreté à prendre en compte pour évaluer PCD.

Les estimations PCD doivent être fondées sur les taux de recouvrement antérieurs
et pas uniquement, si possible, sur la valeur de marché estimée des sûretés. Cette exigence
prend en compte l’incapacité potentielle des banques d’une part à s’assurer le contrôle de
leurs sûretés et d’autre part à les réaliser rapidement. Dans la mesure où les estimations
PCD tiennent compte des sûretés, les banques devraient définir des exigences internes en
matière de gestion des sûretés, de procédures opérationnelles, de sécurité juridique et de
gestion des risques similaires à celles requises pour l’approche standard.

Sachant que les pertes réalisées peuvent parfois excéder de façon systématique les
niveaux attendus, la valeur PCD affectée à un actif en défaut devrait refléter l’éventuelle
nécessité, pour la banque, de prendre en compte d’autres pertes inattendues durant la
période de recouvrement. Pour chaque actif en défaut, la banque doit aussi produire sa
meilleure estimation de la perte attendue sur cet actif, compte tenu de la situation
économique et du statut de la facilité. L’excédent – lorsqu’il y en a un – entre la valeur
PCD et la meilleure estimation de la banque représente l’exigence de fonds propres au
regard de cet actif, et devrait être déterminé par la banque de manière à tenir compte du

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Evaluation des garanties bancaires et information financière

risque. Les cas où la meilleure estimation de la perte attendue sur un actif en défaut est
inférieure à la somme des provisions spécifiques et passages partiels en pertes et profits
pour cet actif ne manqueront pas d’attirer l’attention des autorités prudentielles et devront
être justifiés par la banque.

Critères additionnels pour les entreprises, emprunteurs souverains et banques

Les estimations PCD doivent être fondées sur une période minimale d’observation
des données, couvrant dans l’idéal au moins un cycle économique complet, mais en aucun
cas inférieure à sept ans pour l’une au moins des sources. Si la période disponible est plus
longue pour une source, et que les données sont pertinentes, c’est elle qui doit être retenue.

Critères additionnels pour les expositions sur la clientèle de détail

La période d’observation minimale est de cinq ans. Moins la banque dispose de


données, plus elle doit faire preuve de prudence pour établir ses estimations. Il n’est pas
nécessaire d’accorder la même importance aux données antérieures si la banque peut
prouver à son autorité de contrôle que des données plus récentes permettent mieux de
prévoir les taux de pertes.

Prise en compte dans l’approche fondation

Pour les banques qui utilisent l’approche fondation pour évaluer PCD, le traitement
des garanties et dérivés de crédit est très proche de celui relevant de l’approche standard.
La gamme des garants éligibles est la même, sauf que les sociétés notées en interne dont la
valeur PD est équivalente au moins à A– peuvent également être prises en compte, ce qui
exige de satisfaire aux conditions relatives aux garanties personnelles présentées ci-haut.

Les garanties éligibles accordées par des garants eux-mêmes éligibles sont prises en
compte comme suit :

- Un coefficient de pondération applicable à la portion couverte de l’exposition est


calculé à partir de deux éléments :
– la fonction de pondération appropriée au type de garant ;

Page 132
Evaluation des garanties bancaires et information financière

– la valeur PD appropriée à la catégorie d’emprunteur du garant ou à une catégorie


comprise entre celles du débiteur sous-jacent et du garant si la banque estime
qu’un remplacement pur et simple n’est pas justifié.
- La banque peut remplacer la valeur PCD de la transaction sous-jacente par celle
applicable à la garantie, en tenant compte du rang et de l’éventuelle couverture d’un
engagement de garantie.

La portion non couverte de l’exposition est affectée du coefficient de pondération


associé au débiteur sous-jacent. En cas de couverture partielle ou d’asymétrie de devises
entre l’obligation sous-jacente et la protection de crédit, l’exposition doit être divisée en
une partie couverte et une non couverte.

Prise en compte dans le cadre de l’approche avancée

Les banques qui utilisent l’approche avancée pour évaluer PCD peuvent prendre en
considération l’effet ARC des garanties et dérivés de crédit en ajustant les estimations PD
ou PCD. Si les ajustements sont effectués au moyen de PD ou de PCD, il importe qu’ils le
soient de manière cohérente pour une catégorie donnée de garantie ou de dérivé de crédit.
Ce faisant, les banques ne doivent cependant pas y inclure les effets d’un double défaut.
Ainsi, le coefficient ajusté ne doit pas être inférieur à celui d’une exposition directe
comparable envers un vendeur de protection.

Une banque qui s’appuie sur ses propres estimations PCD peut soit adopter le
traitement au titre de l’approche NI fondation indiqué ci-dessus, soit ajuster son estimation
PCD pour qu’elle tienne compte de l’existence de la garantie ou du dérivé de crédit. Ce
choix n’impose pas de limites à la gamme des garants éligibles mais implique néanmoins
de satisfaire l’ensemble des exigences minimales relatives au type de garantie. En effet,
aucune limite n’est imposée aux types de garants éligibles. Néanmoins, les banques
doivent disposer de critères clairs précisant les types de garants éligibles pour le calcul des
fonds propres réglementaires. La garantie doit être certifiée par écrit, ne peut être annulée
par le garant tant que la totalité de la dette n’est pas remboursée (à hauteur du montant et
de la teneur de la garantie) et doit être d’une validité juridique assurée à l’encontre du
garant dans une juridiction où il possède des actifs pouvant être saisis en application d’une
décision de justice. Cependant, contrairement à l’approche fondation applicable aux

Page 133
Evaluation des garanties bancaires et information financière

expositions sur les entreprises, emprunteurs souverains et banques, des garanties


impliquant des conditions aux termes desquelles le garant peut ne pas être obligé de
s’exécuter (garanties conditionnelles) peuvent être prises en compte dans certaines
conditions. Il incombe à la banque, en particulier, de prouver que les critères d’affectation
traitent correctement toute réduction potentielle des effets d’atténuation du risque.

Couverture du risque de crédit selon IRB

La perte attendue ou expected loss (EL) se calcule de la manière suivante :

EL= PD*PCD*ECD

Ce montant de perte attendue correspond à la perte maximale que pourrait


supporter la banque dans un horizon d’une année. Cette perte répond à la question « si
l’année prochaine est une mauvaise année, combien je vais perdre sur mon portefeuille
crédit ». Cette perte devrait faire l’objet d’une couverture par des provisions.

Dans le cadre de l’approche IRB fondation, la banque estimera uniquement les


facteurs PD et utilisera les facteurs PCD et ECD fournis par l’autorité de réglementation et
de contrôle bancaire. Dans le cadre de l’approche IRB avancée, la banque estimera elle-
même les facteurs de risque pour ses portefeuilles de crédits.

La probabilité de défaut pour les expositions sur les entreprises et les banques est
égale au chiffre le plus élevé entre la valeur PD à un an associée à la catégorie de notation
interne à laquelle l’emprunteur est affecté et 0,03 %. Pour les expositions sur les
emprunteurs souverains, la valeur PD est égale à la valeur PD à un an associée à la
catégorie de notation interne de l’emprunteur dans laquelle ces expositions sont classées.
La valeur PD des emprunteurs appartenant à une (des) catégorie(s) en défaut,
conformément à la définition de référence du défaut, est de 100 %.

Dans le cadre du calcul des facteurs ECD, le montant généralement retenu pour les
éléments du bilan est celui des encours à la date de calcul. Les engagements de

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Evaluation des garanties bancaires et information financière

financement sont plus délicats à estimer car l’incertitude s’attache aux tirages futurs158.
D’où la nécessité d’appliquer des facteurs de conversion en équivalent crédit-FCEC qui
correspondent, pour l’approche fondation, aux taux de pondération utilisés pour l’approche
standard159.

Ainsi, la différence entre l’une et l’autre option réside dans la source des différentes
composantes, que l’on peut résumer par le tableau suivant160 :

Tableau 5 : Sources de détermination des facteurs de risque dans les approches IRB

PD PCD ECD Bilan ECD Hors bilan


Approche Déterminée par la Estimations Déterminé par la FCEC déterminé
fondation banque réglementaires banque par le régulateur
fournies par le
régulateur
Approche Déterminée par la Déterminée par la Déterminée par la Déterminée par la
avancée banque banque banque banque

Par ailleurs, l’usage d’une loi statistique va permettre de déterminer la perte


potentielle maximale qu’on appelle perte inattendue (unexpected loss). Cette perte devrait
être couverte par des fonds propres sous déduction de la perte attendue. Le graphique
suivant présente la distribution de la perte sur le portefeuille crédit en fonction de la
probabilité du défaut :

158
Antoine SARDI, Pratique de la comptabilité bancaire aux normes IFRS, AFGES, 2005, page 1323
159
20% pour un engagement au plus égal à un an et 50% s’il est supérieur à un an.
160
BERNADAT Catherine, La couverture du risque de crédit dans les banques: provisionnement ou
allocation de fonds propres? La position du commissaire aux comptes- mémoire d’expertise comptable,
France, Mai 2002, page 36

Page 135
Evaluation des garanties bancaires et information financière

Figure 3 : Distribution de la perte en fonction de la probabilité de défaut selon Bâle II

Loss distribution
Probability Expected losses
(EL)
15
% 99% 1%

10 Quantified
% Economic capital using
Credit Risk
Measurement
5
% Unexpected losses
against which it is too
expensive to hold
0 capital
%
Pricing, Unexpected losses
0 Losses (£)
Provisioning (UL)

2.4.2.2- Quantification du risque

Estimations internes du risque


Les banques ayant recours à l’approche NI doivent habituellement fournir une
estimation PD par catégorie interne d’emprunteur (entreprises, emprunteurs souverains,
banques) ou pour chaque lot dans le cas des expositions envers la clientèle de détail. Les
estimations PD doivent représenter une moyenne de longue période des taux de défaut sur
un an relatifs aux emprunteurs d’une catégorie, à l’exception des expositions sur la
clientèle de détail.

Les banques sous le régime de l’approche avancée doivent faire une estimation
PCD appropriée pour chacune de ses facilités (ou lots pour la clientèle de détail). De
même, les estimations ECD doivent correspondre à la moyenne pondérée en fonction des
défauts sur longue période pour chacune des facilités

Si la banque ne satisfait pas aux exigences relatives aux estimations internes ECD
ou PCD pour ses expositions sur les entreprises, emprunteurs souverains et banques, il lui
faut recourir aux estimations prudentielles.

Page 136
Evaluation des garanties bancaires et information financière

Selon Bâle II, les évaluations internes PD, PCD et ECD doivent tenir compte de
toutes les données, informations et méthodes pertinentes et significatives disponibles. Une
banque peut utiliser des données internes et provenant de sources externes. Dans les deux
cas, elle doit prouver que ses estimations sont représentatives d’une longue expérience.

Les estimations doivent être fondées sur des antécédents et sur des preuves
empiriques et non simplement sur des considérations subjectives ou des jugements
personnels. Toute modification des pratiques de prêt ou des procédures de recouvrement
pendant la période d’observation doit être prise en compte. Les estimations d’une banque
doivent refléter, dès leur apparition, les implications des avancées techniques et de
nouvelles données ou d’autres informations. Elles doivent être révisées au moins une fois
l’an, voire plus fréquemment.

L’ensemble des expositions représentées dans les données servant de base aux
estimations ainsi que les normes de prêt en usage lors de la création de ces données et
d’autres caractéristiques correspondantes devraient être très proches de celles des
expositions et normes de la banque, ou du moins leur être comparables. La banque doit
démontrer, en outre, que la situation économique ou du marché qui sous-tend ces données
correspond aux conditions actuelles et prévisibles. Le nombre d’expositions figurant dans
l’échantillon ainsi que la période sur laquelle sont quantifiées les données doivent suffire
pour convaincre la banque de l’exactitude et de la solidité de ses estimations.

Afin d’éviter un excès d’optimisme dans le processus d’estimation des PD, PCD et
ECD, la banque doit conserver une marge de prudence, en fonction de la gamme d’erreurs
probables. Moins les méthodes et les données sont satisfaisantes et plus la gamme d’erreurs
éventuelles est grande, plus cette marge de prudence doit être élevée. Les autorités de
contrôle peuvent autoriser une certaine souplesse dans l’application des normes requises
aux données recueillies avant la date d’entrée en vigueur du dispositif révisé. Toutefois, les
banques doivent alors prouver qu’elles ont apporté les ajustements appropriés pour que les
données ainsi recueillies soient dans l’ensemble équivalentes à celles qui l’auraient été sans
cette tolérance. Sauf indication contraire, les données obtenues après la date d’entrée en
vigueur doivent être conformes aux normes minimales.

Page 137
Evaluation des garanties bancaires et information financière

Définition du défaut selon Bâle 2

Un défaut de la part d’un débiteur intervient lorsque l’un des deux événements ci-
dessous se produit, sinon les deux.

- La banque estime improbable que le débiteur rembourse en totalité son crédit au


groupe bancaire sans qu’elle ait besoin de prendre des mesures appropriées telles
que la réalisation d’une garantie reçue.
- L’arriéré du débiteur sur un crédit important dû au groupe bancaire dépasse 90
jours. A ce titre, S’il s’agit de clientèle de détail et de PME, l’autorité de contrôle
peut remplacer le délai de 90 jours par une période pouvant aller jusqu’à 180 jours
pour divers produits si elle le juge justifié par la situation locale161.

Les découverts sont considérés comme des créances échues dès que le client a
dépassé une limite autorisée ou qu’il a été averti qu’il disposait d’une limite inférieure à
l’encours actuel.

Définition de la perte, toutes catégories d’actifs confondues

Dans le cadre de l’estimation PCD, la perte désigne la perte économique, qui se


mesure en prenant en compte tous les facteurs concernés, notamment les effets
d’escomptes et les coûts directs et indirects liés à la collecte des fonds relatifs à
l’exposition. La perte ne doit pas être simplement mesurée sur le plan comptable, même si
elle doit pouvoir être comparée avec la perte économique.

Les compétences de la banque en matière de restructuration et de collecte influent


considérablement sur les taux de recouvrement et doivent se refléter dans ses estimations
PCD. Tant qu’elle ne dispose pas de preuves empiriques internes suffisantes de l’impact de
ses compétences, la banque doit faire preuve de prudence pour ajuster ses estimations.

161
L’accord de Bâle a autorisé, pour un pays membre, de porter ce délai jusqu’à 180 jours pour les crédits
accordés à des entreprises et ce, comme mesure transitoire sur cinq ans.

Page 138
Evaluation des garanties bancaires et information financière

Estimations prudentielles du risque

Les banques recourant à l’approche NI fondation qui ne satisfont pas aux exigences
relatives aux estimations internes PCD et ECD doivent respecter les exigences minimales
de fonds propres, décrites dans l’approche standard, pour la prise en compte des sûretés
financières éligibles. En outre, elles doivent satisfaire aux exigences minimales
additionnelles suivantes pour l’acceptation de types de sûretés supplémentaires :

Définition de l’éligibilité d’IC et d’IR comme sûretés

Selon Bâle II, les sûretés IC et IR pour des expositions sur les entreprises,
emprunteurs souverains et banques sont définies ainsi162 :

- Il s’agit de sûretés pour lesquelles le risque relatif à l’emprunteur ne dépend pas de


façon significative de la performance du bien ou du projet sous-jacent, mais de la
capacité de l’emprunteur à rembourser sa dette par d’autres moyens que ceux
étroitement liés aux flux de trésorerie générés par l’immobilier admis en garantie.
A ce titre, le Comité de Bâle reconnaît que, dans certains pays où les logements
collectifs représentent une part importante du marché immobilier et où ce secteur
fait l’objet d’aides publiques, notamment d’entreprises publiques spécialement
constituées comme principaux pourvoyeurs, les caractéristiques de risque d’un prêt
adossé sur cet immobilier résidentiel peuvent être similaires à celles des expositions
classiques sur les entreprises. Dans ces cas, l’autorité de contrôle nationale peut
admettre les hypothèques sur l’immobilier résidentiel collectif comme sûretés
couvrant les expositions sur les entreprises.
- Il s’agit également de sûretés dont la valeur ne doit pas dépendre de façon
significative de la performance de l’emprunteur, condition qui n’est pas destinée à
prévenir des situations où des facteurs purement macroéconomiques affectent à la
fois la valeur de la sûreté et la performance de l’emprunteur.

Exigences opérationnelles pour IC et IR éligibles

A condition de répondre à la définition qui précède, IC et IR ne seront éligibles en

162
Convergence internationale de la mesure et des normes de fonds propres, paragraphe 507

Page 139
Evaluation des garanties bancaires et information financière

tant que sûretés garantissant des créances sur les entreprises que s’ils respectent toutes les
exigences opérationnelles suivantes :

- Validité juridique : tous droits sur une sûreté acceptée doivent être d’une validité
juridique assurée dans toutes les juridictions compétentes et les droits sur la sûreté
doivent être enregistrés dans les délais voulus. Les intérêts liés à la sûreté doivent
refléter un privilège dûment établi (c’est-à-dire que toutes les conditions juridiques
relatives à l’établissement de la créance ont bien été respectées). En outre, l’accord
portant sur la sûreté et le processus juridique qui le sous-tend doivent permettre à la
banque de réaliser la sûreté dans des délais raisonnables.

- Valeur de marché objective de la sûreté : la sûreté doit être évaluée à un montant égal
ou inférieur à la juste valeur actualisée à laquelle le bien pourrait être cédé, à la date de
valorisation, dans le cadre d’un contrat privé établi entre un vendeur et un acheteur
dans des conditions de concurrence normales.

- Réévaluations fréquentes : la banque est censée surveiller fréquemment la valeur de la


sûreté, au minimum une fois l’an. Une surveillance plus fréquente est conseillée en cas
de fluctuations importantes du marché. Les méthodes statistiques d’évaluation
(référence aux indices des prix de l’immobilier, échantillonnage) peuvent être utilisées
pour mettre les estimations à jour ou pour repérer les sûretés dont la valeur peut avoir
baissé et nécessite d’être réévaluée. Un professionnel qualifié doit évaluer le bien
lorsque des informations laissent penser que la valeur de la sûreté peut avoir baissé
sensiblement par rapport au prix général du marché ou lorsqu’un événement marquant,
tel qu’un défaut, affecte le crédit.

- Privilèges de rang inférieur : dans certains pays membres, les sûretés ne sont éligibles
que lorsque le prêteur détient un privilège de premier rang sur le bien. Dans certaines
de ces juridictions, les privilèges de premier rang viennent après le droit prioritaire des
créances privilégiées telles que les arriérés d’impôts et les salaires.

Les privilèges de rang inférieur peuvent être pris en compte lorsqu’il ne fait aucun
doute que le droit à la sûreté est d’une validité juridique assurée et représente un
facteur ARC efficace. Une fois ces privilèges agréés, il leur est appliqué le seuil S*/S**

Page 140
Evaluation des garanties bancaires et information financière

utilisé pour les privilèges de premier rang ; il est calculé en tenant compte de la somme
du privilège de rang inférieur et de tous les privilèges de rang supérieur.

D’autres conditions sont en outre applicables à la gestion des sûretés163 :

- les types d’IC et IR acceptés comme sûretés ainsi que les politiques de prêt (taux
des avances) doivent être clairement documentés ;
- des mesures doivent être prises par la banque pour garantir que le bien servant de
sûreté est correctement assuré contre les dommages ou une détérioration ;
- la banque doit surveiller régulièrement la valeur de toute créance antérieure
autorisée (dette fiscale, par exemple) ;
- la banque doit surveiller de façon appropriée le risque environnemental pouvant
découler de la sûreté, tel que la présence de produits toxiques.

Conditions de reconnaissance des créances financières achetées

Il s’agit de créances d’une échéance initiale inférieure ou égale à un an dont le


remboursement est conditionné par les flux commerciaux ou financiers concernant les
actifs sous-jacents de l’emprunteur. Elles comprennent aussi bien les dettes à dénouement
automatique issues de la vente de biens ou services associés à une transaction commerciale
que les sommes dues en général par les acheteurs, fournisseurs, locataires, autorités
nationales et collectivités locales ou autres tiers indépendants n’ayant pas de lien avec la
cession des biens ou services dans le cadre d’une transaction commerciale.

Sécurité juridique
Le mécanisme juridique d’octroi de la sûreté doit être sans faille et garantir que le
prêteur détient des droits clairement établis sur les revenus qui en découlent.

Par ailleurs, les banques doivent prendre toutes les mesures nécessaires pour
respecter les exigences locales concernant la validité des intérêts produits par la sûreté, par
exemple en les faisant enregistrer. Un dispositif devrait permettre au prêteur potentiel
d’avoir une créance établie de premier rang sur la sûreté.

163
Convergence internationale de la mesure et des normes de fonds propres, paragraphe 510

Page 141
Evaluation des garanties bancaires et information financière

Tous les actes utilisés dans les transactions assorties de sûretés doivent être
contraignants pour toutes les parties et d’une validité juridique assurée dans toutes les
juridictions concernées. Les banques doivent s’en assurer préalablement par des recherches
juridiques suffisantes pour fonder leur conclusion sur une base juridique solide et actualiser
ces recherches autant que nécessaire pour garantir la validité de ces actes dans le temps.

Les conventions régissant les sûretés doivent être convenablement documentées et


prévoir une procédure claire et rigoureuse de liquidation des sûretés dans les délais requis.
Les procédures des banques devront s’assurer que toutes les conditions juridiques requises
pour la déclaration du défaut du client et le recouvrement rapide de la sûreté sont
observées. En cas de difficultés financières ou de défaut du débiteur, la banque devra avoir
le pouvoir de vendre ou de céder à des tiers les créances achetées sans l’autorisation
préalable des débiteurs.

Gestion du risque
Les banques doivent disposer d’une procédure rationnelle pour déterminer le risque
de crédit lié aux créances achetées ; celle-ci devrait notamment inclure des analyses de la
branche et du secteur d’activité de l’emprunteur (par exemple les effets du cycle
conjoncturel) et les catégories de clients avec lesquels il traite. Si les banques se fient à
l’emprunteur pour évaluer le risque de crédit de leurs clients, il leur faut s’assurer de la
solidité et de la crédibilité de sa politique de crédit.

La marge entre le montant de l’exposition et la valeur des créances achetées doit


tenir compte de tous les facteurs appropriés, notamment coût des recouvrements,
concentration des créances remises comme sûretés par un même emprunteur dans un lot de
créances et du risque de concentration potentiel sur l’ensemble des expositions de la
banque.

Les banques doivent être dotées d’une procédure de surveillance en continu,


spécialement adaptée aux expositions spécifiques (immédiates ou conditionnelles) relevant
de la sûreté en tant qu’élément d’atténuation du risque. Selon les cas, cette procédure peut
inclure des rapports sur les réinitialisations, le contrôle des documents sur les transactions,
les certificats relatifs aux sûretés, de fréquents audits de la sûreté, la confirmation des

Page 142
Evaluation des garanties bancaires et information financière

comptes, le contrôle des versements sur ces comptes, des analyses de dilution (crédits
accordés par l’emprunteur aux établissements émetteurs) et l’analyse financière régulière
de l’emprunteur et des émetteurs des créances, notamment lorsqu’un petit nombre de
grosses créances achetées servent de sûretés. Une surveillance devrait être exercée
également sur les divers seuils de concentration. Il conviendrait aussi de s’assurer
régulièrement du respect des clauses de prêts, des restrictions relatives à l’environnement
et des autres exigences juridiques.

Les créances achetées remises comme sûretés par un emprunteur devraient être
diversifiées et ne pas présenter de corrélation indue avec ce dernier. En cas de forte
corrélation, c’est à- dire si la viabilité de certains émetteurs dépend de l’emprunteur ou
qu’ils font partie du même secteur d’activité que celui-ci, il conviendrait de prendre en
compte les risques correspondants dans le calcul des marges pour l’ensemble des sûretés.
Les créances provenant d’entités affiliées à l’emprunteur (telles que filiales et employés)
ne sont pas reconnues comme facteurs d’atténuation du risque.

Les banques devraient disposer d’une procédure, clairement énoncée, pour


recouvrer les sommes dues dans des situations critiques, même lorsqu’elles comptent
normalement sur l’emprunteur pour les recouvrements.

Exigences pour la reconnaissance d’autres sûretés


Les autorités de contrôle peuvent autoriser la prise en compte d’un effet
d’atténuation du risque de crédit de certaines autres sûretés physiques et déterminer si
éventuellement certains types de sûretés satisfont dans leur juridiction aux deux critères
suivants :

- Existence de marchés liquides où la sûreté peut être cédée de manière rapide et


économiquement efficiente ;
- Prix de marché bien établi et facilement disponibles pour la sûreté. Selon Bâle II,
les autorités de contrôle veilleront à ce que le montant reçu par la banque lors de la
réalisation de la sûreté ne s’en écarte pas trop.

Dans ce contexte, la manière efficiente signifie qu'il y a suffisamment de liquidité


dans le marché pour permettre, dans les conditions normales de marché, de vendre l'actif à

Page 143
Evaluation des garanties bancaires et information financière

un moment donné à un prix assez proche du prix affiché. Les exemples suivants ont été
donnés par le nouvel accord de Bâle à titre d’illustration :
- Le pétrole brut négocié sur l'International Petroleum Exchange ;
Les métaux négociés sur le London Metals Exchange ;
- Les céréales négociées sur le MATIF ;
- D'autres matières premières agricoles (coton, sucre, caoutchouc) négocié sur le
London Futures and Options Exchange ;
- Les avions de ligne d'usage courant dont les prix sont disponibles dans la « Airliner
Price Guide ».

Par ailleurs, une banque pourra bénéficier de la prise en compte d’autres sûretés
physiques si elle satisfait aux conditions prévues pour les IC et IR éligibles telles que citées
ci- haut, sous réserve des modifications suivantes :

- Créance de premier rang : à la seule exception des créances super privilégiées


éligibles, seuls les droits et privilèges de premier rang sur la sûreté sont autorisés.
La banque doit donc être en premier rang par rapport à l’ensemble des autres
prêteurs sur le produit de la réalisation de la sûreté.

- Le contrat de prêt doit décrire clairement la sûreté ainsi que le mode et la fréquence
de ses réévaluations.

- Les types de sûretés physiques acceptées par la banque ainsi que les politiques et
procédures internes concernant le montant approprié de chaque type de sûreté par
rapport à l’exposition doivent être clairement énoncés et accessibles pour être
examinés et/ou soumis à un audit.

- En ce qui concerne la structure des transactions, la politique de crédit des banques


doit prévoir les exigences appropriées en matière de sûretés par rapport à
l’exposition, la capacité de liquider rapidement la sûreté et de fixer objectivement
un prix ou une valeur de marché, la fréquence avec laquelle cette valeur peut être
obtenue (à l’aide notamment d’une appréciation ou évaluation professionnelle) et sa
volatilité. La procédure de réévaluation périodique doit accorder une attention
particulière aux sûretés « sensibles aux modes » et s’assurer qu’elles sont

Page 144
Evaluation des garanties bancaires et information financière

correctement ajustées à la baisse par rapport à la tendance du moment, au


vieillissement ainsi qu’à la dégradation ou la détérioration physique.

- Dans le cas de stocks (produits de base, travaux en cours, produits finis, stocks de
véhicules du concessionnaire) et d’équipements, la procédure de réévaluation
périodique doit inclure l’inspection physique de la sûreté.

2.4.3- Garanties

Selon Bâle II, une garantie ou contre garantie doit représenter une créance directe
sur le vendeur de la protection et porter explicitement sur des expositions spécifiques ou un
portefeuille d’expositions afin de définir clairement et de manière irréfutable l’étendue de
la couverture. Les garanties visées à ce titre concernent les garanties personnelles telles que
décrites dans la première partie de cette étude.

Sauf en cas de non-paiement par un acheteur de protection de la prime due au titre


du contrat de protection, elle doit être irrévocable et ne doit comporter ainsi aucune clause
autorisant le vendeur de protection à annuler unilatéralement la couverture ou permettant
d’en augmenter le coût effectif par suite d’une détérioration de la qualité du crédit de la
créance couverte. Elle doit être également inconditionnelle, aucune clause ne pouvant
dispenser le vendeur de la protection de son obligation de paiement rapide au cas où la
contrepartie initiale n’aurait pas effectué le(s) paiement(s) dû(us).

En plus des exigences de conformité juridique définies précédemment, les


conditions suivantes doivent être respectées pour qu’une garantie soit reconnue dans le
calcul des exigences en fonds propres selon Bâle II :

a) En cas d’événement déclenchant (défaut/non-paiement de la contrepartie), la banque


peut se retourner rapidement contre le garant pour qu’il s’acquitte de tous arriérés au titre
de l’acte régissant la transaction. Le garant peut s’acquitter de l’ensemble des arriérés par
un paiement unique à la banque ou il peut assumer les obligations de paiement futures de la
contrepartie couverte par la garantie. La banque doit avoir le droit de recevoir ces
paiements du garant sans être obligée de poursuivre la contrepartie en justice pour qu’elle
s’acquitte de ses arriérés.

Page 145
Evaluation des garanties bancaires et information financière

b) La garantie est une obligation explicitement couverte par un contrat qui engage la
responsabilité du garant.
c) La garantie couvre tous les types de paiements que l’emprunteur correspondant est censé
effectuer au titre de l’acte régissant la transaction, par exemple le montant notionnel, les
marges de garantie, etc.

La protection accordée par les entités suivantes est reconnue164 :


- emprunteurs souverains incluant la Banque des Règlements Internationaux, le Fonds
monétaire international, la Banque centrale européenne et la Communauté
européenne, ainsi que les Banque Multilatérales de Développement faisant partie du
Groupe Banque Mondiale, organismes publics, banques et entreprises
d’investissement dont la pondération est inférieure à celle de la contrepartie ;
- les autres entités notées au moins A–, y compris les sociétés mères, filiales et sociétés
affiliées lorsqu’elles sont affectées d’une pondération inférieure à celle de
l’emprunteur.

Le principe de substitution correspond à ce que la portion garantie se voit assigner


la pondération du garant. La portion non garantie se voit assigner la pondération du
débiteur.

Il y a lieu de noter également la notion de distorsion d’échéances. Cette distorsion


existe lorsque la durée de la protection est inférieure à la durée de l’encours. Une
protection dont la durée initiale est inférieure à un an, comportant une distorsion
d’échéance par rapport au risque n’est pas reconnue. Par ailleurs, les protections avec une
distorsion d’échéance, ne sont plus reconnues lorsque leur durée résiduelle deviendra
inférieure à trois mois.
L’ajustement suivant est à effectuer : PA= P x (t-0,25)/ (T- 0,25)
Où :
- PA : valeur de la protection ajustée pour la distorsion d’échéance
- P : le montant de la protection (exemple montant du collatéral ou de la garantie) ajusté
des autres réducteurs de volatilité H ;
- t : min (T, durée résiduelle de la protection) exprimé en année
- T : min (5, durée résiduelle de l’encours) exprimé en années
164
Convergence internationale de la mesure et des normes de fonds propres, paragraphe 195

Page 146
Evaluation des garanties bancaires et information financière

A noter qu’un risque peut bénéficier de plusieurs protections. A titre d’exemple, un


encours couvert partiellement par un collatéral et partiellement par une garantie. Il
convient alors, dans ce cas, de diviser l’exposition en plusieurs portions couvertes par
chaque type de protection. Le risque pondéré de chaque portion est calculé séparément.

En ce qui concerne les conditions de reconnaissance des réducteurs de risque, il


convient au préalable de respecter des exigences minimales juridiques et opérationnelles.
En effet, les clauses régissant les transactions doivent lier toutes les parties et être
légalement exerçables sous toutes les juridictions concernées. Des revues juridiques
appropriées et à jour doivent confirmer ces faits. Pour les sûretés, il doit exister une faible
corrélation entre le risque et le collatéral et la gestion des risques doit être robuste.

La garantie ou le dérivé de crédit doit être directe, explicite, irrévocable et


inconditionnelle. D’une manière générale, la documentation doit être robuste et permettre
de réaliser la protection rapidement.

Exigences minimales pour évaluer l’effet des garanties dans l’approche IRB dans le
cadre des estimations internes

Les estimations PCD réalisées en interne peuvent intégrer l’effet d’atténuation du


risque exercé par des garanties au moyen d’un ajustement des estimations PD ou PCD.
Seules les banques autorisées à utiliser leurs propres estimations peuvent opter pour
l’ajustement de PCD. En ce qui concerne les expositions sur la clientèle de détail assorties
de garanties couvrant soit une obligation individuelle, soit un lot d’expositions, l’effet
d’atténuation du risque peut être pris en compte par le biais de ses estimations PD ou PCD,
à condition de le faire de manière cohérente. Le choix de l’une ou l’autre technique
implique l’adoption d’une approche cohérente pour les différents types de garanties et dans
la durée.

Dans tous les cas, l’emprunteur de même que tous les garants reconnus doivent être
affectés, dès le départ et par la suite, d’une notation. Toutes les exigences minimales
requises pour l’attribution de telles notations prévues dans ce document doivent être
respectées, y compris la surveillance régulière de la situation du garant ainsi que sa

Page 147
Evaluation des garanties bancaires et information financière

capacité et sa volonté d’honorer ses obligations. En l’absence de garanties et de garants,


toutes les informations pertinentes relatives à l’emprunteur doivent être retenues. Dans le
cas des expositions sur la clientèle de détail assorties de garanties, ces conditions
s’appliquent également à l’affectation d’une exposition à un lot et à l’estimation PD.

La banque ne peut en aucun cas attribuer à une exposition assortie d’une garantie
une estimation PD ou PCD ajustée, qui rendrait la pondération ajustée en fonction du
risque inférieure à celle d’une exposition directe comparable vis-à-vis du garant. Ni les
critères ni les processus de notation ne sauraient prendre en compte, dans le calcul des
exigences minimales de fonds propres, les effets éventuellement favorables d’une
corrélation anticipée imparfaite entre les événements matérialisant un défaut de
l’emprunteur et du garant. L’ajustement de la pondération en fonction du risque ne doit
donc pas refléter l’atténuation du risque d’un « double défaut ».

Les banques doivent être dotées de critères clairement spécifiés pour l’ajustement
des notations d’emprunteurs ou des estimations PCD (ou, dans le cas des créances sur la
clientèle de détail et des créances achetées éligibles, du processus d’allocation des
expositions à des lots) pour refléter l’incidence des garanties sur le calcul des fonds propres
réglementaires. Ils doivent être aussi détaillés que ceux régissant l’affectation des
expositions en catégories et respecter toutes les exigences minimales d’attribution des
notations d’emprunteurs ou de facilités énoncées dans le présent document.

Ces critères doivent être plausibles et intuitifs et doivent tenir compte de la capacité
et de la volonté du garant de s’exécuter au titre de la garantie. Ils doivent, en outre,
considérer l’échelonnement probable des paiements et le degré de corrélation entre la
capacité du garant à s’exécuter au titre de la garantie et la capacité de remboursement de
l’emprunteur. Ils doivent aussi tenir compte de l’ampleur du risque résiduel vis-à-vis de
l’emprunteur sous la forme, par exemple, d’une asymétrie de monnaies entre la garantie et
l’exposition sous-jacente.

Lors de l’ajustement des notations de l’emprunteur ou des estimations PCD (ou,


dans le cas des expositions sur la clientèle de détail ou des créances achetées éligibles, du
processus d’affectation des expositions en lots), les banques doivent prendre en
considération toutes les informations pertinentes disponibles.

Page 148
Evaluation des garanties bancaires et information financière

2.5- Plier 2 : surveillance prudentielle

La direction de la banque a la responsabilité de développer le processus interne


d’évaluation des fonds propres et de garantir le maintien des fonds propres à un niveau
conforme aux exigences minimales. La responsabilité des autorités de supervision est
d’apprécier ce processus. Les objectifs de la revue prudentielle consistent à:
- S’assurer que les fonds propres d’une banque sont adéquats pour supporter tous les
risques de son activité ;
- Encourager le développement et l’usage de meilleures techniques de management des
risques ;
- Evaluer le respect des standards et exigences minimales relatives aux approches les
plus avancées du pilier 1.

Ainsi, ce pilier constitue un renforcement du processus de surveillance prudentielle


de l’adéquation des fonds propres et des procédures internes d’évaluation des banques.

Les trois principaux secteurs de risques traités sous le pilier 2 sont les suivants :
- Les risques inclus dans le pilier 1 qui n’ont pas été traités de manière exhaustive.
Nous citons à titre d’exemple le risque de concentration ;
- Les facteurs non traités dans le pilier 1 (exemple le risque stratégique) ;
- Les facteurs de risque externe (exemple les effets des cycles économiques).

2.6- Pilier 3 : discipline de marché

Le pilier 3 constitue une validation de plusieurs principes de discipline de marché


visant à améliorer la communication d’information financière. En effet, ce pilier a pour
objet d’encourager la publication d’informations qui permettront au marché d’évaluer
l’exposition aux risques, le processus d’évaluation des risques et l’adéquation des fonds
propres de la banque. La publication de certaines informations est un critère qualifiant pour
obtenir des allègements de fonds propres ou pour être éligible à certaines approches d’où
l’importance de ce pilier.

Page 149
Evaluation des garanties bancaires et information financière

Le Comité de Bâle cherche à promouvoir la discipline de marché en développant


un ensemble d’exigences de communication financière permettant aux acteurs du marché
d’apprécier des éléments d’information essentiels sur le champ d’application, les fonds
propres, les expositions au risque, les procédures d’évaluation des risques et, par
conséquent, l’adéquation des fonds propres de l’établissement. Le Comité considère que
ces informations revêtent une importance particulière dans le cadre du dispositif révisé qui
donne plus de latitude aux banques pour faire appel à des méthodes et estimations internes
dans le processus d’évaluation des exigences en fonds propres165.

Le support de l’information financière requise devrait être défini par la Direction de


la banque. En effet, les communications financières fournies notamment dans le cadre de la
réglementation comptable peuvent être une base pour fournir les informations requises par
l’autorité de contrôle prudentiel. Pour les autres informations financières requises selon la
réglementation prudentielle, les banques peuvent choisir les supports adéquats permettant
de rendre ces informations accessibles aux autorités de contrôle bancaire.

En tout état de cause, selon Bâle II, les établissements bancaires sont incités à
présenter, dans la mesure du possible, toutes les informations correspondantes en un même
lieu. Si ces informations complémentaires ne sont pas jointes aux données comptables, ils
devraient, en outre, indiquer où les trouver166.

Le pilier 3 s’applique au niveau consolidé du groupe bancaire pour lequel le cadre


s’applique. A ce titre, les banques doivent publier certaines informations qualitatives et
quantitatives traduites dans quatorze (14) tableaux prévus par Bâle II. Quatre (4) tableaux
annexes ont été consacrés au risque de crédit et dont un relatif à la titrisation :
- Tableau 4 : Risque de crédit : informations générales attendues de toutes les banques ;
- Tableau 5 : communication financière relative aux portefeuilles dans le cadre de
l’approche standard et aux pondérations réglementaires dans le cadre des approches
NI ;
- Tableau 6 : communication financière relative aux portefeuilles dans le cadre des
approches NI ;

165
Convergence internationale de la mesure et des normes de fonds propres, paragraphe 809
166
Convergence internationale de la mesure et des normes de fonds propres, paragraphe 815

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Evaluation des garanties bancaires et information financière

- Tableau 7 : Techniques de réduction du risque de crédit : communication financière


dans le cadre des approches standard et NI (voir annexe 7).
- Tableau 8 : Information générales sur les expositions au risque de crédit

Ainsi, le tableau 7 a été entièrement consacré aux instruments de couverture du


risque de crédit. Il s’agit des informations minima à présenter concernant la réduction du
risque de crédit qui a été prise en compte à des fins de réduction des exigences de fonds
propres dans le cadre du dispositif révisé de Bâle II. Il est précisé que les banques sont
incitées à diffuser des informations complémentaires sur les éléments de réduction qui
n’ont pas été pris en compte à cet effet. Les informations à fournir telles que prévues par le
tableau 7 sont les suivantes :
- Informations qualitatives : Exigences générales d’informations qualitatives concernant
les techniques de réduction du risque de crédit, notamment :
o les politiques et procédures concernant la compensation des positions de bilan et
de hors-bilan ainsi qu’indications sur l’ampleur de leur utilisation ;
o les politiques et procédures d’évaluation et de gestion des sûretés ;
o la description des principaux types de sûretés reçues par la banque ;
o les principales catégories de garants et leur solvabilité ; et
o les informations sur la concentration des risques (de marché ou de crédit) dans le
cadre des techniques de réduction employées.

- Informations quantitatives : Pour chaque portefeuille de risque de crédit faisant l’objet


d’une communication financière distincte et soumis à l’approche standard et/ou NI
fondation, l’exposition totale, après compensation des positions de bilan et de hors-
bilan, s’il y a lieu, couverte par :
o des sûretés financières éligibles ;
o d’autres sûretés NI éligibles, après application des décotes dans l’approche
globale.
o Pour chaque portefeuille présenté séparément sous l’approche standard et/ou NI,
le montant total de l’exposition couverte par des garanties.

Il y a lieu de noter que durant ces dernières années, le Comité de Bâle a fait des
efforts pour pouvoir harmoniser ces informations avec les normes comptables
internationales. Le comité a donc tout mis en œuvre pour éviter que l’objectif, plus

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Evaluation des garanties bancaires et information financière

restreint, du troisième pilier, qui porte sur les informations relatives à l’adéquation des
fonds propres des banques, n’aille à l’encontre des normes comptables plus générales167.

Section 2. Réflexion sur les perspectives d’amélioration en Tunisie

Les perspectives d’amélioration en Tunisie au vue des pratiques actuelles et des


pratiques et tendances prudentielles internationales concernent, d’une part, les règles de
gestion et d’évaluation des garanties (Parag.1) et, d’autre part, l’information financière
communiquée dans les états financiers des banques (Parag.2).

Paragraphe 1- Au niveau des règles d’évaluation des garanties

1.1- Normalisation des règles de prise en compte et d’évaluation de certaines


garanties

Comme constaté dans la première partie, les textes de la réglementation


prudentielle notamment la circulaire aux banques n°93-23 contiennent des incohérences en
termes de la terminologie utilisée. Il est ainsi opportun que ces textes prudentiels soient
revus par des juristes pour éviter toute mauvaise compréhension ou interprétation.

Par ailleurs, nous avons remarqué que les textes prudentiels manquent de précisions
à plusieurs niveaux. Ceci a amené les banques à adopter des approches différentes et
parfois contradictoires en matière de prise en compte et d’évaluation des garanties
bancaires. A ce titre, nous considérons que certains points devraient faire l’objet de textes
réglementaires plus précis pour assurer un traitement comparable entre les banques.
D’ailleurs, la quasi-totalité des banques qui ont répondu à notre enquête adhère à cette
recommandation. En effet, sur les douze banques qui ont répondu à cette question, onze
banques sont tout à fait d’accord ou plutôt d’accord pour revoir la réglementation
prudentielle et donner plus de précisions à ce niveau sur les règles de prise en compte et
d’évaluation des garanties afin d’assurer une meilleure comparabilité entre les banques.

A notre avis, les éléments suivants devraient faire l’objet de précisions au niveau
des textes réglementaires :

167
Convergence internationale de la mesure et des normes de fonds propres, paragraphe 813

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Evaluation des garanties bancaires et information financière

- Evaluations fréquentes des garanties : nous considérons que la fréquence


d’évaluation devrait faire l’objet d’une réglementation précise surtout pour les
engagements qui dépassent un certain seuil par rapport au niveau d’activité de la
banque ou en termes d’engagements dans le secteur. Dans ce cadre, les règles
énoncées par Bâle 2 peuvent être adoptées. Il est recommandé que l’expertise
externe soit systématisée au moins pour des engagements dépassant un certain
seuil. Certaines pratiques de valorisations internes devraient être également
réglementées en raison de leur impact sur la valeur de la garantie ou alors
expressément interdite pour assurer un minimum de comparabilité entre les
banques. Le cas de l’évaluation des projets touristiques est l’exemple type.

- Application de décotes prudentes tenant compte des délais de réalisation des


garanties : ces décotes peuvent être à notre sens réglementées comme il est pratiqué
à l’échelle internationale. Bien entendu, de telles décotes devraient faire l’objet
d’études statistiques préalables pour être le plus en conformité avec la réalité des du
contexte tunisien. Les réponses des banques tunisiennes confirment l’apport d’une
telle solution. En effet, toutes les banques sont plutôt d’accord ou tout à fait
d’accord pour mettre en place un système de décote des garanties.

Il va sans dire que le régulateur tunisien se confronte, s’il opte pour une
réglementation des décotes pour certaines formes de garanties, au taux de
couverture des créances classées par des provisions et agios réservés qui est
considérablement faible pour certaines banques. La solution déjà adoptée, qui est
non négligeable, consiste à amener les banques à atteindre un taux de 70% d’ici
l’année 2009. Cet objectif devrait être à notre sens faire l’objet lui aussi de textes
réglementaires officiels.

- La notion « d’importance secondaire » allouée aux garanties spécialement quand


elles sont constituées par des fonds de commerce ou des actifs fixes d’exploitation.
Cette terminologie dans les textes réglementaires devrait être modifiée par une
précision des garanties admises à être prises en compte pour le calcul des
provisions requises et celles clairement non admises à être prises en compte. Les
conditions de prise en compte devraient être clairement exposées comme c’est le
cas pour les règles prudentielles de Bâle II. Ces dernières permettent aux banques

Page 153
Evaluation des garanties bancaires et information financière

de bénéficier de la prise en compte de plusieurs garanties en respectant les


conditions de déductibilité mais en relation avec l’approche retenue par la banque.
En effet, plus la banque est outillée et adopté une approche plus avancée, plus il lui
est possible de prendre en compte des formes supplémentaires de garanties pour le
calcul des fonds propres réglementaires et des provisions requises.

Enfin, il paraît indispensable, au vue des pratiques actuelles d’évaluation et de prise


en compte des garantie bancaires en Tunisie d’assurer un minimum de normalisation et de
traitement unique dans le secteur surtout pour les questions qui méritent des interprétations
et des jugements. Nous citons les sujets suivants :

- Règles de prise en compte et d’évaluation des promesses d’hypothèques sur terrain


AFI, AFH, AFT ou El Iskan ;
- Règles de prise en compte des garanties en cours d’inscription ;
- Prise en compte des actions nanties.

Pour ces trois cas précités, nous considérons qu’il y a lieu de jouer la prudence en
raison du contexte actuel du système d’évaluation des garanties en Tunisie. Uniquement
les actions nanties cotées en bourse devraient être par ailleurs prises en compte pour le
calcul des provisions requises.

Enfin, dans le cadre du processus d’estimation de la part de la banque dans la


valeur de la garantie, les éléments suivants devraient être pris en comptes :
- Identification et prise en compte des créances super privilégiées ;
- Prise en compte des frais de réalisation des garanties ;
- Prise en compte de la part de la banque de trois ans d’intérêts grâce à l’inscription
d’hypothèque.

1.2- Professionnels chargés de l’évaluation externe des garanties

Qui dit expertise externe dit un professionnel indépendant qui a les compétences
requises pour pouvoir fournir la juste valeur de la garantie168. La valeur retenue devrait
également faire l’objet de la documentation nécessaire dans le rapport d’expertise.

168
On vise bien entendu les garanties réelles.

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Evaluation des garanties bancaires et information financière

L’expert devrait alimenter son rapport des toutes les informations techniques et
juridiques et décrire au mieux la garantie objet de l’évaluation ainsi que les différentes
méthodes retenues séparément ou conjointement dans le processus d’évaluation pour
supporter ses conclusions en termes de valorisation finale.

Une évaluation séparée des composantes du bien objet de la garantie devrait être
effectuée autant que peut se faire.

Le problème qui se pose en Tunisie est l’absence d’un corps professionnel qui
réunit les personnes en charge de l’évaluation des garanties. Les banques font
généralement recours à des experts judiciaires ou à des professionnels (architectes par
exemple) reconnus sur le marché pour leur expérience dans le domaine.

Le rapport d’expertise ne suit, en conséquence, aucun référentiel commun


d’évaluation ce qui risque de porter atteinte à la crédibilité de certaines évaluations. Une
réaction pratique de certaines banques filiales de groupes étrangers pour couvrir ce risque
lié à la fiabilité et crédibilité d’une évaluation combien même effectuée par un
professionnel indépendant a consisté à :
- exiger systématiquement deux expertises contradictoires en fonction de
l’importance du bien objet de la garantie. Cette solution amène la banque à
dépenser des frais supplémentaires non négligeables ; ou
- favoriser plutôt les évaluations internes en imposant un référentiel de
documentation de l’évaluation interne et en mettant en place une procédure
formalisée en la matière. Il est évident que l’expertise externe reste la solution la
plus appropriée conformément aux règles prudentielles de la BCT et aux bonnes
pratiques internationales.

Nous considérons qu’il est opportun de regrouper les professionnels qui procèdent
à des évaluations des garanties au sein de corps professionnels, ce qui est de nature à
assurer un encadrement réglementaire et un accompagnement de ces professionnel dans
l’exercice de leurs missions pour assurer in fine une meilleure crédibilité des rapports
d’expertises. Cette solution semble être partagée par les responsables des banques

Page 155
Evaluation des garanties bancaires et information financière

tunisiennes qui ont participé à notre enquête puisque dix banques parmi les onze qui ont
répondu adhèrent à cette réflexion.

1.3- Préparation à l’adoption des nouvelles règles prudentielles internationales

Il va sans dire que les banques tunisiennes seront confrontées à des chantiers de
taille dans le cadre de l’adoption des nouvelles règles prudentielles internationales (Bâle
II). Un travail préalable de documentation et de collecte de données est nécessaire pour
pouvoir préparer le terrain à la mise en application des nouvelles règles. Ces chantiers sont
d’autant plus lourds dans le cadre de l’approche IRB.

En Tunisie, parmi les douze banques qui ont répondu à la question, uniquement
quatre (4) banques ont déjà commencé à préparer le terrain à l’adoption des nouvelles
règles prudentielles de Bâle 2. Trois des quatre banques sont des filiales de groupes
étrangers qui procèdent à des travaux préparatifs et à des reporting dans le cadre de la mise
en place, par le groupe, des règles prudentielles énoncées par Bâle II.

En matière de risque de crédit, les pratiques concernant les priorités des projets
Bâle II ont généralement fait la part belle à la gestion du risque de contrepartie. Les
méthodologies de notation PD (probabilité de défaut), la mise à niveau des systèmes
d'information pour collecter et archiver les données client (outils de saisie, référentiel tiers,
datawarehouse) ainsi que les procédures afférentes au suivi du risque client (notation,
octroi, surveillance des risques…) ont en effet concentré prioritairement les efforts des
établissements bancaires européens atteignant parfois des degrés de sophistication allant
bien au-delà des attendus réglementaires.

Dans ce contexte, le dispositif de gestion des garanties et sûretés fait le plus


souvent figure de parent pauvre dans la mise en œuvre de la réforme. Cette situation peut
pourtant sembler pour le moins paradoxale tant 169:

· Les contraintes bâloises en matière de gestion opérationnelle des garanties et


sûretés sont tout autant indispensables pour l'obtention de l'agrément et exigeantes

169
-Raphael Ravoux, Garanties- collatéraux: quel plan d’urgence 2006, AGEFI, 10 avril 2006

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Evaluation des garanties bancaires et information financière

du point de vue des attendus fonctionnels, organisationnels et techniques que celles


relatives aux contreparties ;
· Les établissements sont incités à la mise en place d'un dispositif robuste puisque la
qualité de la gestion des garanties et sûretés permet une amélioration de la maîtrise
des risques. De plus, un ajustement au plus fin des modèles de des facteurs de
risque PCD constitue un levier essentiel du pilotage au plus juste des fonds propres
réglementaires;
· Les banques accusent un retard important. Les rapports des missions d'Inspection
générale au niveau de certaines banques françaises alertent les établissements sur
des insuffisances majeures : impossibilité de retrouver des garanties dans les
systèmes de conservation des actes, présence de garanties dans le SI correspondant
à des transactions échues depuis plusieurs années, absence de méthodologie de
valorisation…

Satisfaire les exigences réglementaires implique la mise en œuvre d'un chantier


lourd et complet dont les dimensions méthodologiques, techniques et organisationnelles
nécessitent l'instauration d'un plan d’actions pour les années à venir.

Dans un premier temps, comme pour leur référentiel produit ou tiers, les banques
doivent remettre à plat leur référentiel- garantie. Il s'agit d'établir un dictionnaire garantie /
sûretés homogène sur l'ensemble des activités de la banque (pratiques et techniques de
réduction des risques les mieux reconnues par Bâle).

Dans un second temps, pour les garanties sous forme d'actifs, les Etablissements
devraient procéder à la documentation et détermination des méthodologies de valorisation
à l'octroi puis de revalorisation périodique.

Sur le plan de la fréquence dévaluation, il y a lieu de se référer aux exigences de


Bâle II qui imposent une revalorisation minimale :
- semestrielle pour les garanties financières,
- annuelle pour les autres sûretés et les hypothèques commerciales,
- tous les trois ans pour les hypothèques liées à l'immobilier résidentiel.

Page 157
Evaluation des garanties bancaires et information financière

Sur le plan des principes d’évaluation, ces méthodologies devraient s'appuyer le


plus possible sur des expertises externes. Pour les garanties personnelles, comme pour les
contreparties, il faudrait définir le processus de notation des garants et prévoir la prise en
compte de ces garanties pour les garants éligibles selon Bâle II.

Dès lors que les méthodologies de valorisation ont été déterminées, il convient d'en
déduire les données nécessaires à leur mise en application ainsi que les mises à niveau du
système d'information indispensables pour leur collecte. Ainsi, le système d'information
doit permettre de collecter et véhiculer toutes les informations nécessaires pour
l’identification, l’évaluation et la prise en compte des garanties et sûretés. En ce qui
concerne les procédures automatisées, il s'agira de mettre en place les moteurs de
revalorisation périodiques et les flux d'information permettant de restituer la valeur aux
utilisateurs.

Les informations afférentes aux garanties (nature, valeurs d'origine, revalorisation,


devise, échéance…) seront collectées et archivées dans des bases au modèle de données
efficient (gestion des liens multiples garanties – transaction – contreparties) pour enrichir
les modèles PCD et obtenir un calcul du ratio tirant pleinement partie des effets de
réduction des risques.

Enfin, les banques devront redéfinir et formaliser les organisations et les procédures
destinées à :
· L'enregistrement : données à saisir, contrôles impératifs, fréquences de revue et
entités en charge (back-office, front office, entité dédiée…),
· La valorisation et la revalorisation selon les principes décrits précédemment,
· La conservation. Bâle II réaffirme le caractère essentiel des procédures de
conservation comme élément d'un dispositif de gestion saine des garanties. D'une
part, seront prises en compte les réductions des fonds propres (du fait des garanties)
subordonnées à la validité des actes juridiques, d'autre part, les aspects de
conservation seront intégrés dans les exigences liées au risque opérationnel.
Comme pour les autres activités, l'Etablissement devra en effet être en mesure de
démontrer au régulateur sa capacité à conserver et à archiver les données physiques
(actes juridiques…) relatives aux garanties en cas de survenance de risques
opérationnels (incendies, inondation…). A ce titre, les établissements bancaires

Page 158
Evaluation des garanties bancaires et information financière

pourraient conduire des réflexions sur l'opportunité de sous-traiter la conservation


ou de recourir à des méthodes d’archivage plus développées notamment la
scannérisation des documents.

Cette mise en œuvre opérationnelle sera vécue par les Etablissements comme une
mini- évolution culturelle et devra donc s'accompagner d'actions de communication, de
sensibilisation et de formation.

L'ampleur considérable de ces travaux exige par conséquent des décisions


budgétaires rapides. Pour éviter que ce processus n'entraîne une mobilisation d'efforts
considérables, le plan d’actions devra être loti en concentrant d'emblée les efforts sur les
garanties / sûretés les plus utilisées par l'Etablissement et les plus efficientes en matière de
recouvrement et donc de taux de perte.

Paragraphe 2- Au niveau de l’information financière communiquée dans les états


financiers des banques

Les axes d’amélioration ont été identifiés par référence au référentiel comptable
tunisien et également par rapport aux pratiques et normes internationales :

2.1- Référentiel comptable local

Les banques devraient comptabiliser les garanties reçues conformément à la norme


comptable NCT24. A ce titre, les garanties qui posent des problèmes en termes de fiabilité
des évaluations sont les garanties reçues de la clientèle sous formes d’hypothèques. Notre
enquête a démontré que ces formes de garanties posent le plus de problèmes d’évaluation
pour les banques. C’est ainsi que les banques sont appelées à ne comptabiliser, au niveau
de l’état des engagements hors bilan, que les garanties dont l’évaluation est jugée fiable. Il
n’y a pas lieu de se limiter aux montants contractuels inscrits ou à des extrapolations
comme le font certaines banques. Pour les garanties dont l’évaluation ne peut être faite de
manière fiable, il y a lieu d’indiquer au niveau des notes, en plus de la nature des garanties
en question, la valeur des engagements correspondants.

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Evaluation des garanties bancaires et information financière

Comme nous l’avons soulevé dans la partie première de notre étude, les hypothèses
retenues par la banque pour l’évaluation des garanties bancaires dans le cadre de
l’estimation des provisions requises sur les créances non performantes devraient également
être documentées en tant qu’informations qualitatives et appliquées de façon constante. Les
banques sont ainsi appelées à tenir compte de ces dispositions.

Enfin, deux remarques s’imposent en matière de processus de classification et


d’estimation des provisions requises :
- Les banques tunisiennes devraient être en mesure d’affecter par contrat de
financement les garanties reçues comme moyen de couverture. Ceci permettrait
d’éviter le risque de prise en compte de garanties pour des financements totalement
recouvrés ;
- Les banques tunisiennes devraient assurer une distinction entre la part de la
garantie qui couvre les engagements de bilan, donc impactant la provision pour
dépréciation des actifs (AC1 et AC2) et celle qui couvre les engagements du hors
bilan, donc impactant la provision pour passifs (PA5) ;
- Le processus de classification des créances et la distinction entre créances saines et
créances non performantes ne devrait pas tenir compte de la solidité de la garantie.
Nous considérons qu’une exception à ce principe serait la prise en compte des
dépôts affectés en garantie dans ce processus de classification170 ;
- Les reprises de provisions qui ne proviennent pas d’un recouvrement effectif mais
plutôt de régularisation de situations juridiques de garanties ou de nouvelles
inscriptions devraient être bien documentées et faire l’objet des jugements
nécessaire à l’appréciation de la réduction conséquente du risque. Une information
au niveau des notes serait utile si ce montant est significatif.

En matière des opérations avec les parties liées, les banques tunisiennes doivent
respecter les dispositions de la norme comptable NCT 39 si une garantie reçue entre dans
le champ d’application de ladite norme. En effet, les banques n’ont pas respecté en
pratique de façon exhaustive les dispositions de la norme comptable n°39 bien que celle-ci
soit entrée en vigueur pour les exercices ouverts à compter du 1er janvier 2003.

170
Cette approche est retenue par plusieurs groupes étrangers internationaux. Les banquiers tunisiens sont de
cet avis comme l’a démontré notre enquête.

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Evaluation des garanties bancaires et information financière

2.2- Pratiques et normes internationales

Comme nous l’avons soulevé précédemment, la nouveauté au niveau international


se présente incontestablement à deux niveaux :
- les règles prudentielles internationales
- les normes internationales et surtout la nouvelle norme IFRS 7

Le point positif consiste à cet effort d’harmonisation et d’alignement entre les


règles prudentielles et les normes internationales. Les banques tunisiennes sont alors
appelées à lancer des chantiers pour la préparation à l’adoption de tels référentiels. Il y a
lieu bien entendu de commencer par les chantiers qui nécessitent le moins d’effort et de
dépenses budgétaires mais ayant des impacts immédiats ou rapides en matière de qualité de
l’information financière.

Les banques sont appelées à inclure les informations requises par la norme
internationale IFRS 7. Dans le cadre de la description de la politique de gestion des
risques, il y a lieu d’inclure des politiques et procédures de prises de garanties ainsi que les
processus mis en place par la banque pour assurer une efficacité continue des mécanismes
de couverture des risques comme nous l’avons déjà exposé dans le chapitre premier de la
présente partie. Les données quantitatives prévues par la même norme devraient être
remontées au niveau des états financiers des banques. La seule difficulté réside bien
entendu dans l’estimation de la juste valeur des garanties reçues de la clientèle pour les
mêmes arguments énoncées au niveau ED7. Il est donc opportun de s’aligner aux normes
internationales, à ce niveau, et de ne pas indiquer les informations quantitatives ayant trait
à la juste valeur des garanties reçues de la clientèle. Les informations qualitatives
demeurent bien entendu requises.

Les recommandations prévues par Bâle II en matière de garanties bancaires


devraient être également prises en considération. En tout cas, il n’y a pas de divergences
majeures entre le référentiel prudentiel et le référentiel comptable en matière
d’informations quantitatives et qualitatives requises. C’est la prise en compte des garanties
bancaires pour l’estimation des provisions requises qui diffèrent entre les deux référentiels.

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Evaluation des garanties bancaires et information financière

CHAPITRE 2. LES DILIGENCES DU COMMISSAIRE AUX COMPTES

Afin d’étudier les diligences du commissaire aux comptes en matière de prise en


compte et d’évaluation des garanties bancaires, il y a lieu de présenter un premier aperçu
sur le contenu des diligences du commissaire aux comptes d’une banque tunisienne
(Sect1). Ensuite, avant de s’assurer de la valeur de l’actif pris en garantie et valider le
montant pris en compte en couverture du risque (Sec3), le commissaire aux comptes ne
peut se dispenser d’un audit juridique des sûretés en question (Sect2).

Section 1. Le référentiel d’audit des banques tunisiennes : le contenu des diligences

Paragraphe 1- Les diligences normales

Les dispositions relatives au commissariat aux comptes d’une société anonyme ont
été prévues par les articles 258 à 273 du CSC. Les obligations légales ont été précisées au
niveau des articles 258 et 266 du même code. En effet, le commissaire aux comptes a une
mission essentielle de vérification de la régularité et de la sincérité des comptes de la
société conformément aux dispositions légales et réglementaires en vigueur et ce, sans
avoir à s’immiscer dans la gestion de la société concernée. Cette obligation va se
matérialiser par un rapport général sur les comptes à l’attention des actionnaires.

Le cadre réglementaire du commissariat aux comptes se présente également à


travers la loi 88-108 du 18 Août 1988 portant refonte de la législation relative à la
profession d’expert comptable.

L’ampleur de cette mission de contrôle accordée au commissaire aux comptes le


conduit à accomplir des tâches variées lors de différents événements de la vie sociale et qui
nécessitent plus de vigilance en matière de protection des intérêts des actionnaires. En
effet, le rôle d’information dévolu au commissaire aux comptes vise essentiellement à
assurer la transparence et le respect du principe de l’égalité entre les actionnaires
essentiellement les actionnaires minoritaires.

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Evaluation des garanties bancaires et information financière

Paragraphe 2- Les diligences spécifiques

Le commissaire aux comptes a notamment l’obligation de :


- vérifier la concordance avec les comptes annuels des informations données dans le
rapport du conseil d’administration ou du directoire171,
- veiller au respect des dispositions prévues par les articles de 12 à 16 du CSC qui
concernent notamment les règles d’immatriculation et de publicité. A ce titre, il doit
informer dans son rapport l'assemblée générale annuelle de toute violation des
articles susvisés172. Cette obligation entre dans le cadre du rôle du commissaire aux
comptes d’informateur des actionnaires, réunis en assemblée.
- S’assurer que les comptes en valeurs mobilières de la société sont tenus
conformément à la réglementation en vigueur173.
- Informer sur tout fait de nature à compromettre l’activité de l’entreprise. Cette
procédure de notification a été prévue par la loi 95-35 du 17 avril 1995, relative au
redressement des entreprises en difficultés économiques telle que modifiée par les
textes subséquents. Ainsi, le commissaire aux comptes intervient dans le régime de
redressement des entreprises en difficultés tel que prévu par la loi précitée,
- Vérifications particulières pour les sociétés faisant appel public à l’épargne telles
que prévues par la loi 94-117 du 14 Novembre 1994, portant réorganisation du
marché financier. En effet, les sociétés concernées doivent fournir des états
financiers provisoires accompagnés de l’avis du commissaire aux comptes et ce, au
titre de chaque semestre,
- Révélation à l’assemblée des irrégularités et inexactitudes relevées et au procureur
de la république des faits délictueux dont il a eu connaissance174,
- Etablissement d’un rapport sur les modalités de la fusion175 et d’un rapport sur
l’augmentation de capital et la renonciation au droit préférentiel de souscription176,

En plus de ses obligations légales, le commissaire aux comptes d’un établissement


de crédit est tenu :

171
Art 266 du C.S.C
172
Article 258 du C.S.C
173
Article 19 du décret 2001-2728 du 20 novembre 2001, relatif aux conditions d'inscription des valeurs
mobilières et aux intermédiaires agréés pour la tenue des comptes en valeurs mobilières.
174
Article 270 du C.S.C
175
Article 417 du C.S.C
176
Article 300 du CSC

Page 163
Evaluation des garanties bancaires et information financière

- de signaler immédiatement à la Banque Centrale de Tunisie tout fait de nature à


mettre en péril les intérêts de l’établissement ou des déposants,
- de remettre à la banque centrale de Tunisie, dans les six mois qui suivent la clôture de
chaque exercice, un rapport concernant le contrôle effectué par eux. Ce rapport est
établi dans les conditions et selon les modalités fixées par la Banque Centrale de
Tunisie, et
- d’adresser à la Banque Centrale de Tunisie copie de leur rapport destiné à
l’assemblée générale et aux organes de l’établissement de crédit qu’ils contrôlent.177

En matière du processus crédit et estimation des provisions et dans le cadre des


diligences exigées par la Banque Centrale de Tunisie178, le commissaire aux comptes
devrait notamment :
– Procéder à une évaluation de la qualité des actifs, y compris les risques en hors-
bilan. Cette évaluation doit permettre d'identifier les actifs à problèmes et les
classer selon les critères de la circulaire de la Banque Centrale de Tunisie n° 91-24
du 17 décembre 1991 (Cf. annexe 2). Les pertes réelles et potentielles devront être
clairement déterminées. Dans l'exercice de classification, il n'est pas tenu compte
des garanties existantes attachées à ces avoirs et risques hors-bilan. Ces garanties,
dûment évaluées, sont prises en considération pour déterminer les provisions
requises pour couvrir les risques de pertes.
– Emettre une opinion sur l'adéquation des provisions pour pertes sur prêts (et
engagements par signature) et autres provisions. La considération de garantie de
tout ordre doit être accompagnée des opinions sur sa valeur de réalisation à des prix
courants de marché, avec mention des critères de base utilisés pour leur valorisation
et l'application de décotes prudentes tenant compte des délais liés à leur réalisation.

En matière d’opérations avec les parties liées, les articles 200 et 475 du CSC et
l’article 29 de la loi 2001-65 ont mis à la charge du commissaire aux comptes l’obligation
d’établir un rapport spécial sur les conventions réglementées. Ce rapport spécial
permettrait certainement d’assurer une certaine transparence sur les opérations conclues
entre la banque et les personnes ayant des liens avec elles, notamment ses dirigeants. Les

177
Article 35 de la loi 2001-65
178
Ces exigences sont prévues par la note aux banques et établissements financiers°93-23 du 30 juillet 1993
portant termes de référence pour l’audit des comptes.

Page 164
Evaluation des garanties bancaires et information financière

garanties bancaires peuvent être concernées par cette disposition si la banque reçoit des
garanties de la part d’une partie liée conformément à la réglementation en vigueur. A noter,
dans ce cadre, que le champ d’application des règles comptables relatives aux parties liées
au sens de la norme comptable NCT 39 est plus large que les règles applicables aux
personnes visées par la procédure de contrôle des conventions réglementées.

Selon la norme internationale d’audit ISA 550 « Parties liées », « la direction est
responsable de l’identification des parties liées et de l’information donnée en notes annexes
sur les opérations entre parties liées ». Le commissaire aux compte devrait, de son coté,
procéder aux investigations nécessaires à ce niveau.

Il y a lieu de noter que l’obligation qui incombe au commissaire aux comptes en


terme de définition des règles et des conditions de mise en œuvre n’a pas été bien
réglementée, d’où le rôle de la normalisation professionnelle179. A ce titre, et dans le
domaine de normalisation en matière d’audit et vérification, l’OECT a procédé à
l’adoption pure et simple des normes internationales d’audit de l’IFAC180.

Ceci n’empêche pas l’élaboration de ses propres normes pour les domaines et les
aspects non couverts par les normes internationales, et compte tenu des spécificités
contextuelles nationales. Cependant, on ne trouve pas de recommandations formelles de la
part de l’OECT concernant les modalités détaillées de mise en œuvre de certaines
diligences spécifiques prévues par la loi, ce qui constitue un danger pour le commissaire
aux comptes qui risque de trouver sa responsabilité engagée sans qu’il ait, au préalable, un
référentiel de travail clair.

Paragraphe 3- Aperçu de l’approche de l’auditeur

La démarche du commissaire aux comptes devrait s’appuyer sur la détermination


du risque d’audit. A ce titre, trois risques sont identifiés :
- le risque inhérent ;

179
Vu l’article 2 de la loi n° 88-108 du 18 août 1988, portant refonte de la législation relative à la profession
d’expert comptable ; Et vu l’article 25 de l’arrêté du ministre des finances du 26 juillet 1991, portant
approbation du code des devoirs professionnels des experts comptables, les travaux de normalisation de
l’OECT sont arrêtés conformément aux aspects et domaines en relation avec les différentes missions pouvant
être associées à l’expert comptable.
180
International Standards on Auditing- ISA

Page 165
Evaluation des garanties bancaires et information financière

- le risque lié au contrôle ; et


- le risque de non détection.

Une méthodologie d’audit basée sur les risques peut être structurée et documentée
autour de 4 phases principales :
- Fixer les objectifs de la mission
- Comprendre l’activité de la banque et ses risques et établir la stratégie d’audit
- Exécuter les procédures d’audit
- Conclure l’audit

Nous nous proposons de présenter un aperçu de chaque étape et d’évoquer chaque


fois les diligences particulières en matière de garanties bancaires.

3.1- Fixer les objectifs de la mission

• Cette première phase commence par la compréhension des attentes du client au


cours d’une réunion avec le management et les organes de gouvernance de la
banque (dirigeants, comité d’audit…) en vue d’identifier les changements
significatifs dans son organisation, de clarifier les responsabilités respectives des
différents membres du management dans la présentation des états financiers.
• Le commissaire aux comptes devrait s’assurer que les diligences en matière
d’acceptation de la mission et de continuité du mandat ont été complétées et
documentées et que les conclusions lui permettent de servir le client.
• Le commissaire aux comptes devrait également confirmer sa conformité avec les
règles d’indépendance.
• Enfin, il y a lieu de communiquer au client dans une lettre de mission la
compréhension de ses attentes et la nature et l’étendu des prestations que le
commissaire aux comptes va réaliser au titre des diligences normales et diligences
spécifiques.

Dans le cadre de l’identification et de l’orientation de l’équipe d’audit, le


commissaire aux comptes devrait procéder à :
- L’identification des membres de l’équipe d’audit, y compris les collaborateurs
spécialisés dans l’audit fiscal et l’audit des systèmes d’information. A ce titre, en
raison des spécificités de l’activité bancaire, la mise en place de l’approche d'audit

Page 166
Evaluation des garanties bancaires et information financière

dans une banque trouve toute son efficacité dans l'utilisation d’une forte dimension
technologique par l’intervention de spécialistes des systèmes d'information qui
procèdent à une revue de l'environnement informatique dans l'optique de valider
l'intégrité des données issues des diverses chaînes de traitement et déversées dans la
base comptable.
• La définition des objectifs de l’équipe, des rôles et responsabilités au sein de
l’équipe et fixation des objectifs de chacun,
• La présentation du planning global d’intervention.

3.2- Comprendre l’activité de la banque et ses risques et établir la stratégie d’audit

Au cours de cette phase, le commissaire aux comptes devrait procéder aux


diligences ci-après :

3.2.1- Documentation

- Identifier la nature du client : il s’agit notamment d’examiner les actionnaires, les


participations dans d’autres sociétés, les opérations en cours ou à venir, les
investissements significatifs, la nature des produits ou services constituant son
activité et l’environnement du système d’information,
- Comprendre les tendances fortes du marché au niveau économique, des
technologies, la situation concurrentielle du secteur et son évolution, le
positionnement de la banque dans le secteur ainsi que ses principaux clients,
- Identifier l’influence des parties prenantes (actionnaires, salariés, analystes
financiers, comité d’audit…),
- Comprendre les objectifs et la stratégie de la banque ainsi que les Facteurs Clés de
Succès,
- Identifier comment le management mesure la performance financière de la banque
ainsi que ses indicateurs clefs,

3.2.2-Effectuer une identification et une documentation des risques inhérents

Cette identification des risques inhérents passe notamment par la prise de


connaissance de l’activité de la banque et de l’environnement dans lequel elle opère.

Page 167
Evaluation des garanties bancaires et information financière

En matière de garanties bancaires, l’auditeur prendra en considération l’évaluation


du risque inhérent pour apprécier les assertions significatives retenues pour chaque
catégorie de transactions et pour les comptes ou groupes de comptes significatifs. Il s’agit
des assertions relatives aux comptes ou groupes de comptes significatifs qui risquent de
comporter des erreurs significatives.

Ainsi, en matière de garanties bancaires, l’auditeur devrait répondre, pour chaque


assertion significative, à la question suivante : « quel est le degré de risque que pour une
assertion donnée, la traduction comptable des opérations liées aux garanties présente des
erreurs significatives et ce, en dépit des contrôle internes existants ? »181

La réponse à cette question nous amène à considérer dans la plupart des cas un
risque inhérent élevé au niveau des assertions suivantes :
- Existence : Multiplicité des intervenants internes et externes à la banque lors de la
constitution des garanties en plus du volume considérable des garanties reçues en
nombre et en volume et de la décentralisation du traitement de certaines garanties
dans le réseau pour certaines banques ;
- Droits et obligations : Complexité juridique liée à la constitution de certaines
garanties et multiplicité des dispositions légales et réglementaires spécifiques à
chaque forme de garantie ;
- Evaluation : degré de jugement important dans le processus d’évaluation interne ou
externe des garanties ;
- Exhaustivité : multiplicité des formes de garanties et des intervenants dans le
processus de leur gestion.

Par ailleurs, la phase de prise de connaissance de la banque, de son activité et de


son environnement permettrait à l’auditeur d’identifier des risques inhérents spécifiques
liés à certains facteurs. Nous pouvons citer à titre d’exemple :
- une conjoncture économique générale défavorable qui risque d’impacter
négativement la valorisation des garanties,

181
- Voir FOURES EP. PY Sophie Op. Cit., page 30

Page 168
Evaluation des garanties bancaires et information financière

- difficultés économiques rencontrées par des secteurs bien déterminés. C’est le cas
notamment des secteurs du tourisme ou de l’immobilier dont une situation de crise
impacte négativement la valeur de réalisation des garanties reçues dans le cadre du
financement de ces secteurs.
- La nature de l’activité de l’établissement bancaire. Nous citons à titre d’exemple les
banques publiques qui sont plus appelées au soutien du développement économique
et les banques spécialisées dans le financement de l’activité agricole ou immobilière.

3.2.3- Renseigner la compréhension de l’auditeur des 5 composantes du contrôle


interne et le risque d’erreur ou de fraude en n’omettant pas la notion du contrôle à
l’échelle de l’entité

Cette documentation :
- se base sur des entretiens et exemples obtenus auprès des personnes clés de
l’entreprise,
- doit être en lien avec les risques identifiés dans l’étape précédente de
compréhension de l’activité,
- identifie les zones de risques devant être couvertes dans la stratégie documentée
dans les activités suivantes de la démarche d’audit (6, 7 et 8).

Le risque de fraude est un élément primordial à documenter dans cette étape de la


mission d’audit.

3.2.4- Planification de la mission et documentation des comptes significatifs et


contrôles rattachés

Au cours de cette phase de la mission, et après prise de connaissance de l’activité et


de l’environnement de la banque et documentation du risque inhérent, l’auditeur effectue
les travaux suivants :

- déterminer le niveau préliminaire de matérialité (Seuil de Signification


Préliminaire), l’erreur tolérable et le seuil de remontée des ajustements ;
- identifier les comptes ou groupes de comptes significatifs ainsi que les discoures
significatifs sur la base des éléments de matérialité ;

Page 169
Evaluation des garanties bancaires et information financière

- identifier les flux de transactions qui influent sur les comptes significatifs et la
préparation des disclosures significatifs ;
- Pour les flux de transaction significatifs, l’auditeur définit la stratégie : approche
basée sur les contrôles ou approche substantive ;
- identifier les risques d’erreurs potentiels sur chaque flux de transaction et pour tous
les comptes significatifs ;
- identifier les contrôles existants permettant de couvrir ces risques, dans le cas où
une approche basée sur les contrôles a été retenue ;
- réaliser des tests de cheminement afin de s’assurer de la compréhension des flux de
transactions, du design et de l’existence des contrôles. L’identification des
contrôles lors du test de cheminement est effectuée si une approche basée sur les
contrôles a été retenue.

En matière de garanties bancaires, le commissaire aux comptes devrait procéder à


l’examen et compréhension des procédures mises en place.

La difficulté réside, à ce niveau, dans le morcellement du processus de gestion des


garanties entre plusieurs structures/intervenants de la banque comme indiqué dans la
première partie de cette étude182.

L’auditeur devrait alors se baser sur :


- les procédures écrites de la banque (manuels de procédures, fiches de fonctions,
organigrammes…) et informations issues des systèmes d’information en matière de
garanties ;
- les entretiens avec les responsables de la banque au niveau de chaque structure
impliquée dans le processus de gestion des garanties.

3.2.5- Exécuter les tests des contrôles et évaluer le risque combiné d’audit (risque
inhérent et risque lié au contrôle) et arrêter les programmes de tests substantifs

Si une approche basée sur les contrôles a été retenue et que le risque de contrôle est
inférieur à maximum, l’auditeur réalise des tests sur les contrôles.

182
Chapitre premier, section 2

Page 170
Evaluation des garanties bancaires et information financière

A l’issue de ces différents travaux les risques de contrôles sont identifiés et évalués
pour toutes les assertions et comptes significatifs. Le risque lié au contrôle est le risque
qu’une erreur significative dans un solde de compte ou dans une catégorie de transactions,
isolée ou cumulée à des erreurs dans d’autres soldes ou catégories de transactions, ne soit
ni prévenue ou détectée, et corrigée en temps voulu par les systèmes comptables et de
contrôle interne.

Dans le cadre des tests sur les contrôles, le commissaire aux comptes est
généralement amené à examiner des dossiers de crédits et dossiers juridiques qui
contiennent toute la documentation nécessaire et contrôle matérialisés en matière de
constitution et évaluation des garanties.

En définissant l’approche d’audit, l’auditeur tient compte de l’évaluation du risque


lié au contrôle et du risque inhérent pour déterminer le risque de non détection acceptable
pour les assertions sous tendant l’établissement des états financiers ainsi que la nature, le
calendrier et l’étendu des contrôles substantifs correspondants.

3.3- Exécuter les procédures d’audit

Il s’agit de la mise en place de procédures analytiques et substantives en fonction


du niveau du risque combiné d’audit permettant à l’auditeur de réduire le risque de non
détection. Les procédures d’audit des banques prévues par l’IFAC sont les suivantes183 :
(a) Inspection;
(b) Observation;
(c) demande d’informations ou de confirmation;
(d) estimation et calcul; et
(e) Procédures analytiques.

Les procédures les plus utilisées en matière de garanties bancaires seraient


l’inspection par l’examen des dossiers de crédit et les lettres de circularisation.

183
International Auditing Practice Statement 1006, Audits of the financial statements of banks, paragraphe 73

Page 171
Evaluation des garanties bancaires et information financière

3.3.1- Inspection

Il s’agit de l’examen des dossiers de crédit pour s’assurer de l’existence physique


des garanties et du respect des conditions légales et prudentielles pour leur prise en compte
en au niveau de l’information financière. Les garanties bancaires, réelles et personnelles,
ont été citées par l’IFAC comme des domaines pouvant faire l’objet d’inspection dans le
cadre de l’audit d’une banque184.

Le commissaire aux comptes devrait procéder à la sélection des dossiers de crédits


et dossiers juridiques pour pouvoir apprécier la prise en compte, l’évaluation et la
traduction comptable des garanties bancaires.

Dans le cadre de l’analyse des garanties dans le strict cadre de l’évaluation du


risque de crédit, les critères de sélection seraient les suivants :
- sélection de tous les engagements non performants présentant des encours
importants185 , ce qui permettrait à l’auditeur d’assurer une bonne couverture en
montant des engagements ;
- revue des dossiers contentieux et appréciation de la valeur des garanties au vue du
niveau d’avancement des procédures judiciaires. En effet, pour les dossiers
concernés, la probabilité de mise en jeu de la garantie est plus grande;
- sélection des crédits présentant des anomalies apparentes ou des risques particuliers
notamment les secteurs d’activités en difficultés ou les encours anciens ayant fait
l’objet d’augmentation de la valeur des garanties ;
- examen des dossiers de garanties pour les relations nouvellement classées au titre
de l’exercice

Dans le cadre de l’analyse des garanties pour valider leur traduction au niveau de
l’état des engagements hors bilan et des notes aux états financiers, le commissaire aux
comptes devrait adapter sa démarche en fonction des règles de prise en compte et de
présentation retenues par la banque telles que présentées dans la première partie (chapitre
deuxième, section 2). Le commissaire aux comptes devrait valider la rubrique des garanties
reçues en fonction du niveau de matérialité et du niveau des risques d’audit identifiés. Il a,
184
International Auditing Practice Statement 1006 Op. Cit, paragraphe 75
185
La sélection du dossier dépend de la structure des engagements de la banque (concentration du
portefeuille) et du niveau de matérialité retenu pour le dossier d’audit.

Page 172
Evaluation des garanties bancaires et information financière

par ailleurs, tendance à exiger des informations complémentaires au niveau des notes aux
états financiers conformément aux principes comptables généralement admis.

En tout état de cause, le commissaire aux comptes serait amené à adopter un scope
de couverture large conformément aux règles prudentielles de la Banque Centrale de
Tunisie. En effet, « l'évaluation des actifs effectuée par le commissaire aux comptes doit
couvrir au moins 80% du total des actifs du bilan et de l'hors bilan et particulièrement :
a) La totalité des actifs en contentieux, douteux ou litigieux ainsi que ceux ayant fait l'objet
de réservation d'intérêt ou ayant été marqués par un incident de paiement de quelque nature
que ce soit ;
b) La totalité des prêts et avances renégociés.
c) La totalité des concours accordés aux actionnaires qui détiennent plus de 5% du capital
de la banque, aux administrateurs et aux dirigeants de la banque ;
d) La totalité des actifs ordinaires supérieurs à 100 mille dinars et particulièrement les
concours (prêts, participations et autres) dispensés à des bénéficiaires affiliés à un même
groupe tel que défini par l'article 2 de la circulaire de la BCT n° 91-24 du 17 décembre
1991 ;
e) Les biens immobiliers saisis ou repossédés, les engagements et garanties conditionnels
et les avoirs divers devront également être évalués. »186

3.3.2-Demande d’informations ou de confirmation

Une demande d'informations consiste à « se procurer des informations auprès de


personnes compétentes, à l'intérieur comme à l'extérieur de l'entité. Les demandes
d’informations englobent les demandes écrites formelles adressées à des tiers et les
demandes orales informelles à des personnes à l'intérieur de l'entité. Les réponses à ces
demandes d'informations peuvent fournir à l'auditeur des informations qui n'étaient pas
détenues au préalable ou des éléments probants corroborants »187.
Une confirmation est « une réponse à une demande d'informations visant à corroborer des
informations contenues dans les documents comptables »188.

186
Annexe 2 à la note aux banques et établissements financiers n°93-23 du 30/07/1993 portant termes de
références pour l’audit des comptes.
187
ISA 500, paragraphe 22
188
ISA 500, paragraphe 23

Page 173
Evaluation des garanties bancaires et information financière

Ces procédures de circularisation des tiers ont une valeur probante incontestable
surtout pour valider l’existence et l’exhaustivité actifs et passifs financiers et éléments du
hors bilan. Ceci est valable pour les garanties (réelles et personnelles)189. A ce titre le
commissaire aux comptes pourrait recourir à la procédure de circularisation pour les
garanties suivantes :

- les garanties reçues des assurances, par la circularisation des compagnies


d’assurances concernées notamment la COTUNACE
- les garanties reçues de l’Etat par la circularisation des organes publics ayant la
charge de la gestion des couvertures en question. Il s’agit notamment de la
SOTUGAR pour la garantie SOTUGAR, de l’organisme d’assurance gestionnaire
du FNG pour les encours couverts par la garantie FNG et de la Banque Centrale de
Tunisie pour les fonds publics assurant une couverture partielle du risque190.
- Les garanties reçues des banques par la circularisation des banques concernées.
- Certaines garanties reçues de la clientèle par la circularisation des entités publiques
qui ont délivré des promesses d’hypothèques telles que prévues par la
réglementation de la BCT et évoquée précédemment.

3.4- Conclure l’audit

Dans le cadre de cette phase finale, l’auditeur devrait procéder à :


- La levée de tous les points en suspens ;
- La validation définitive de la matérialité et de l’évaluation du contrôle interne et du
risque de fraude ;
- La conclusion générale des travaux dans une note de synthèse ;
- La Synthèse des ajustements non comptabilisés ; et
- L’émission du rapport d’audit.

Ensuite l’auditeur devrait planifier une rencontre avec les décisionnaires de la


banque afin de leur faire part de ses conclusions.

189
International Auditing Practice Statement 1006 Op. Cit, paragraphe 78
190
C’est le cas notamment du FOPRODI

Page 174
Evaluation des garanties bancaires et information financière

Section 2. L’audit juridique des garanties

L’audit juridique des garanties revêt une importante de taille dans le processus
d’audit (Parag.1). Cet audit juridique devrait suivre une approche particulière pour couvrir
tous les risques liés à la validité juridique de la garantie (Parag.2).

Paragraphe 1- L’importance de l’audit juridique des garanties

Les principaux risques liés aux incertitudes juridiques, hors risques économiques et
financiers, que présentent les sûretés du crédit sont les suivants191 :
- Le risque de nullité : ce risque provient principalement du non respect des
dispositions légales régissant chaque catégorie de garantie.
- Le risque d’extinction : ce risque provient par exemple du décès du garant, de la fin
de l’échéance fixée dans les termes du contrat de garantie… A titre d’exemple,
l’exclusivité fournie par la sûreté réelle implique l’affectation du bien nanti en
garantie de remboursement de la créance. Il s’en suit que le règlement de la créance
entraîne l’extinction de la garantie et donne droit au débiteur d’exiger une
mainlevée de la sûreté pour la radiation du privilège.
- Il est arrivé dans la pratique que la banque refuse la délivrance de la mainlevée au
motif que le débiteur qui a payé les dettes pour lesquelles la garantie est constituée
est redevable au titre d’autres emprunts. Or, en vertu du principe de l’exclusivité, le
paiement de la dette entraîne de droit l’extinction de la garantie192.

Ces risques juridiques liés aux garanties devraient être couverts par l’auditeur car
les conditions de validité juridique de ces garanties conditionnent leur prise en compte
pour le calcul du coût du risque et constituent un préalable à leur évaluation. D’où
l’importance de l’audit juridique que doit mener le commissaire aux comptes dans le
processus d’audit des garanties bancaires193. En effet, cet audit juridique risque d’aboutir à

191
Voir FOURES EP. PY Sophie Op. Cit., page 16
192
Voir Article 263 du CDR. L’article 291 du CDR prévoit également que « l’extinction de l’obligation
principale entraîne l’extinction de l’hypothèque »
193
L’audit juridique devrait se faire sans perdre de vue certaines dispositions prudentielles non pertinentes ou
présentant des incohérences d’ordre juridique telles que présentées dans la première partie (Chapitre
deuxième, Section 1, paragraphe deuxième)

Page 175
Evaluation des garanties bancaires et information financière

un rejet total de la garantie ce qui implique souvent des ajustements significatifs sur les
provisions requises sur les engagements de la banque.

Une garantie qui ne répond pas aux conditions de fonds et de forme requises par les
dispositions légales devrait être bien entendue non prise en compte en tant que garantie
déductible pour le calcul des provisions requises.

Par ailleurs, on pourrait ajouter aux risques juridiques le risque fiscal de non
déductibilité de la provision sur les créances. En effet, en vertu des dispositions de l’article
48 du code de l’impôt sur le revenu et de l’impôt sur les sociétés, les banques peuvent
constituer des provisions pour créances douteuses déductibles de l’assiette soumise à l’IS
dans la limite de 30% du bénéfice imposable. Ce taux a été relevé à 50% pour la période
1997-2001 puis à 75% pour la période 1998-2001. La loi de finance pour l’année 2002 a
reconduit cette déduction pour la période 2002-2006. Le taux de 75% a été enfin porté à
85% pour les années 2005 et 2006 et ce, conformément à la loi de finance pour l’année
2006.

Toutefois, les banques sont autorisées à déduire en totalité, dans la limite du


bénéfice imposable, les provisions constituées au titre des créances douteuses relatives aux:

- crédits et opérations de consolidation de crédits accordés au profit des entreprises


installées dans les zones intérieures. A partir de 2002, les entreprises concernées
sont désormais celles exerçant dans les zones de développement prévues par les
articles 23 et 34 du code d’incitation aux investissements ;
- crédits accordés aux petites entreprises opérant dans tous les secteurs.

Il faudrait préciser que contrairement aux autres entreprises, la déduction des


provisions pour créances douteuses constituées par les banques n’est pas subordonnée à
l’engagement d’une action en justice. Cependant, les autres conditions prévues par le droit
commun demeurent valables à savoir :
- les provisions doivent porter sur des créances dont le recouvrement devient
incertain en raison d'événements intervenus avant la clôture de l'exercice et
continuant à exister à la date de l'inventaire tels que :
- les provisions doivent être comptabilisées.

Page 176
Evaluation des garanties bancaires et information financière

- un état détaillant les provisions pour créances douteuses constituées doit être joint
à la déclaration annuelle des résultats.

A ce titre l’administration fiscale risque de ne pas accepter les valeurs retenues par
les banques qui optent pour la prudence et appliquent des décotes parfois de 100% sur la
valeur des garanties acceptées par la réglementation prudentielle. L’appréciation de
l’administration fiscale risque en effet de mettre en cause le caractère probable de la perte
éventuelle et le caractère suffisant de l’approximation de la perte telle qu’estimée par la
banque. D’ailleurs, la majorité des cadres des banques tunisiennes qui ont répondu à
l’enquête étaient favorables (dix parmi les onze qui ont répondu) pour mettre au clair la
position de l’administration fiscale à ce niveau pour éviter tout risque fiscal provenant de
méthodes plus prudentes d’évaluation des garanties bancaires, se traduisant par la non
déductibilité des provisions.

En France, une note de la Direction Générale des impôts en date de 13 avril 1949
pour les banques françaises précise que : « l’administration a recommandé à ses agents
d’apprécier d’une manière libérale les motifs d’irrécouvrabilité des créances à raison
desquelles les banques constituent des provisions. En particulier il conviendrait de ne pas
exiger qu’une créance soit d’ores et déjà litigieuse pour admettre qu’elle puisse donner lieu
à la constitution d’une provision. Dan l’application de ces prescriptions, le service des
contributions directes doit, tout en respectant les principes fondamentaux, faire preuve de
la largeur de vue que justifient les conditions particulières du commerce de la banque. »194

Le principal risque de remise en cause de la déductibilité des provisions sur les


créances provenant de la prise en compte des garanties bancaires serait l’application de
décotes forfaitaires dans la détermination de la valeur de ces garanties souvent non
documentées ou justifiées par des études fondées. Ainsi, les banques sont plus appelées à
documenter les valeurs retenues des garanties pour la couverture des crédits non
performants à destination de l’administration fiscale d’une part et du commissaire aux
comptes d’autre part. Ce dernier ne doit pas perdre de vue le risque fiscal lié à la prise en
compte des garanties pour le calcul des provisions déductibles.

194
Reporté par FOURES EP. PY Sophie Op. Cit., page 27

Page 177
Evaluation des garanties bancaires et information financière

Paragraphe 2- La méthodologie de l’audit juridique des garanties

La méthodologie de l’audit juridique des garanties consiste à vérifier pour chaque


dossier examiné le respect des conditions de validité juridique. Pour ce faire, une fiche
d’audit des garanties devrait être remplie par le commissaire aux comptes. Cette fiche
devrait matérialiser les vérifications des documents et actes supportant les garanties et
inclure les commentaires et conclusions du commissaire aux comptes.

Cette fiche pourrait être également alimentée par toute information supplémentaire
utile notamment les garanties faisant l’objet de contentieux ce qui amènerait le
commissaire aux comptes, dans ce cas, à vérifier et apprécier les chances de succès des
procédures engagées.

Par ailleurs, l’audit juridique des garanties devrait souvent amener le commissaire
aux comptes à prendre des positions fondées sur son jugement et appréciation personnelle
en absence de dispositions ou d’interprétations claires. L’absence d’une jurisprudence en la
matière, stable et publiée, n’est pas de nature à donner au banquier et auditeur une sécurité
suffisante195. C’est ainsi que le commissaire aux comptes se trouve amené à adopter une
approche prudente pour les dossiers nécessitant une interprétation ou qui présentent un
risque en cas d’affaires devant les tribunaux. Nous recommandons, à ce titre, de jouer
plutôt la prudence surtout pour les dossiers présentant des encours significatifs et ce, afin
d’éviter toute surprise qui impliquerait des pertes significatives pour la banque. Pour les
dossiers les plus compliqués et qui présentent un risque final significatif pour la banque, le
commissaire aux comptes est appelé à faire appel à des juristes. En effet, il peut amener sa
banque à obtenir un avis juridique auprès d’un expert en la matière ou alors procéder lui-
même à cette consultation pour bien documenter son dossier de travail.

Toutefois, bien que n’étant pas juriste, le commissaire aux comptes peut effectuer
un certain niveau de contrôle de la validité des actes qui lui sont soumis et ce en procédant
à la vérification de certains points.
Pour le cas de l’hypothèque le commissaire aux comptes devrait procéder aux
vérifications suivantes :

195
Voir HERGLI Mohamed Néji, Op. Cit. page 250

Page 178
Evaluation des garanties bancaires et information financière

- Existence Titre de propriété pour le cas des immeubles immatriculés : le


commissaire aux comptes devrait s’assurer que :
o Le bien prévu dans l’acte ou clause d’hypothèque est le même indiqué dans
le titre de propriété.
o La personne qui donne l’hypothèque est la même que celle prévue dans
l’acte ou clause d’hypothèque.
o S’assurer du rang de la banque. A ce titre, les structures juridiques ont
tendance à classer dans les dossiers un titre de propriété récent juste avant
l’inscription de la garantie de la banque.
- Existence de l’attestation d’inscription d’hypothèque pour les immeubles
immatriculés ou de la transcription de l’hypothèque sur le titre de propriété par
deux notaires s’il s’agit d’un titre arabe le titre arabe ;
- Vérification du document qui matérialise l’hypothèque : dans ce cas, il s’agirait
d’un contrat d’hypothèque séparé ou alors d’une clause d’hypothèque dans le
contrat de financement196. L’acte ou clause d’hypothèque devrait comprendre les
stipulations suivantes :
o Qui est l’emprunteur ;
o Qui est la personne qui reçoit l’hypothèque ;
o Quel est l’objet de l’hypothèque197 ;
o Identification du bien donné en hypothèque : numéro du titre foncier, nom,
superficie…

Pour le cas du nantissement, le commissaire aux comptes devrait procéder aux


vérifications suivantes :
- Existence d’un acte de nantissement enregistré qui comporte toutes les stipulations
nécessaires (objet du nantissement, montant, personnes concernées...)
- S’assurer du respect des formalités spécifiques à chaque catégorie de nantissement
notamment :
o Délais de 30 jours pour le nantissement de fonds de commerce
o Notification au teneur des comptes en valeurs mobilières du nantissement
des valeurs mobilières et la réponse du teneur des comptes

196
S’il s’agit d’un contrat séparé, il y a lieu de vérifier qu’il a été rédigé par une personne compétente
(existence du cachet de l’avocat ou du notaire)
197
Il s’agit du montant garanti par l’hypothèque

Page 179
Evaluation des garanties bancaires et information financière

o Acte d’acceptation pour le payement à la banque des sommes dues au titre


du marché conclu avec le client de la banque

Pour les garanties personnelles, le commissaire aux comptes devrait :


- S’assurer de l’existence de l’acte de garantie sous forme de cautionnement, garantie
à première demande et qu’il renferme toutes les informations requises (nature de
l’engagement, la portée et l’étendu de l’engagement et la date d’expiration de
l’engagement;
- Vérifier les pouvoirs au dirigeant qui a émis la garantie.

Section 3. L’appréciation de l’évaluation des garanties faite par la banque

L’appréciation de l’évaluation des garanties retenues par la banque est une phase
cruciale dans le processus d’audit des garanties. Après avoir vérifié le respect des
conditions de validité juridique et des règles de prise en compte, le commissaire aux
comptes devrait, à l’issue de cette étape, avoir une assurance raisonnable quant à la valeur
retenue de chaque garantie. A ce titre, la réglementation de la BCT évoque le principe
selon lequel seulement les garanties, dûment évaluées sont tenues en considération pour
déterminer les besoins de provisions. La considération de garantie de tout ordre doit être
accompagnée des opinions sur sa valeur de réalisation à prix courants de marché, avec
mention des critères de base utilisés pour leur valorisation et l'application de décotes
prudentes tenant compte des délais de réalisation. Les conditions de recevabilité des
valeurs retenues par la banque des garanties bancaires et les vérifications spécifiques du
commissaire aux comptes seront développées selon la forme de la garantie : les garanties
personnelles (Paragraphe 1), les garanties réelles (paragraphe 2) et les autres formes de
garanties (paragraphe 3)

Paragraphe 1- Les garanties personnelles

Cette forme de garantie pose le moins de problème puisque les seules garanties
admises actuellement à être prises en compte sont les garanties des banques. Ainsi, une fois
le commissaire aux compte s’est assuré du respect des conditions de validité juridique et
s’est prononcé sur la possibilité de considérer cette garantie comme valable, il devrait

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Evaluation des garanties bancaires et information financière

valider le montant de la garantie inscrite dans l’acte de garantie tout en gardant à l’esprit le
montant de l’engagement couvert.

Les garanties financières reçues des établissements bancaires et financiers devraient


faire l’objet d’une couverture assez large puisque ces garanties sont prises en compte dans
le calcul des fonds propres réglementaires et ratio prudentiels ainsi que des provisions
requises sur les créances non performantes. Ces garanties font l’objet d’une
comptabilisation en hors bilan en tant que garanties reçues. Le niveau escompté de
couverture pourrait être atteint dans le cadre des travaux intérimaires de revue des
engagements de la banque.
Ainsi les contrôles à effectuer par le commissaire aux comptes sont les suivants :
- obtenir l’état extra comptable détaillé par client des garanties personnelles reçues
(garanties banques et institutions financières) ;
- rapprocher le montant total de la garantie avec le solde de l’état des engagements
hors bilan et avec le montant pris en compte pour le calcul du ratio de solvabilité ;
- pour un échantillon représentatif des garanties reçues, obtenir le dossier de garantie
et valider le montant de la garantie (par référence à l’acte de garantie, à l’échéance
et à l’encours actuel des engagements couverts)198.

Paragraphe 2- Les garanties réelles

Nous allons nous limiter aux contrôles à effectuer par le commissaire aux comptes
en matière d’hypothèques (2.1) et de nantissement d’actions (2.2) :

2.1- hypothèque

2.1.1- Lors de la constitution de l'hypothèque

La base de cette évaluation trouve son origine dans l'étroit formalisme de la prise
d'hypothèque. En effet, pour être validée, cette dernière doit être chiffrée. La valeur inscrite
et de la garantie correspond généralement au montant du financement prévu dans le
contrat. La banque va donc constituer une hypothèque à hauteur du montant du prêt et des
accessoires dès l'obtention du crédit et ce, quelle que soit la valeur du bien sur lequel
l'hypothèque est assise.

198
Il faut garder en tête le scope de couverture large imposé par la BCT qui atteint en tout état de cause 80%
des engagements

Page 181
Evaluation des garanties bancaires et information financière

Afin de s'assurer que le montant grevant le bien – y compris les privilèges inscrits
en meilleur rang –, il est nécessaire de faire procéder à une estimation du bien. L'auditeur
s'assurera que la valeur du bien hypothéqué est supérieure au montant à recouvrer par
l'organisme de crédit en tenant compte des privilèges inscrits en rang inférieur au sien.

A cet égard, les garanties nouvellement constituées ne posent pas généralement de


problèmes majeurs en termes de validation de leur évaluation. Les banques ont tendance à
exiger des expertises lors de l’octroi du financement et il est rare que ces créances soient
non performantes dans le portefeuille d’une banque.

Dans ce cas, plusieurs banques ont tendance à retenir le montant de l’inscription.


Le commissaire aux compte devrait alors s’assurer que ce montant n’est pas inférieur à la
part de la banque dans la valeur de la garantie après prise en compte des créances de rangs
supérieurs et estimation des frais accessoires de réalisation.

2.1.2- En cours de la vie de l'hypothèque

La valeur du bien immobilier sur lequel porte l'hypothèque est susceptible


d'évolution. L'idéal serait le recours à l'évaluation d'un expert de manière périodique afin
de s'assurer que la valeur du bien hypothéquée est suffisante pour couvrir le capital du prêt
restant dû. Le commissaire aux comptes devrait exiger des expertises externes au moins
pour les garanties présentant des valeurs significatives.

En présence d’évaluations internes, le commissaire aux comptes devrait favoriser la


prudence et exiger de la banque que ces méthodes internes soient :
- bien documentées et appliquées conformément à des procédures formalisées ;
- effectuées par des personnes qui ont une connaissance du projet/ de la garantie sur
la base d’informations recueillies la plus récentes possibles (exemple rapports de
visites effectués)
- appliquées de manière permanente par la banque pour éviter que ces méthodes
internes aboutissent à des cadrages de résultat par le biais de l’estimation du coût
des risques au titre de la période.

Page 182
Evaluation des garanties bancaires et information financière

Les travaux d’audit devraient permettre au commissaire aux comptes de procéder à


la mise à jour de la revue de la valeur des hypothèques en couverture de créances non
performantes. Les créances contentieuses qui présentent une plus grande probabilité de
réalisation de garanties et de fluctuation de la valeur de ces dernières sont les plus
concernées.

2.1.3- Lors de la mise en œuvre de la garantie

Dans ce cas, deux problématiques existent :


- la valeur du bien
- la valeur du prix de vente qui reviendra à l'établissement de crédit.

Valeur du bien : La saisie immobilière est la procédure normale de mise en œuvre


de l'hypothèque. La procédure de vente immobilière dégage généralement des mises à prix
ou des offres largement inférieures aux expertises externes antérieures. Dans ce cas, le
commissaire aux comptes devrait répondre à la question : Est ce que cette mise à prix ou
offre correspond réellement à une valeur de marché du bien objet de la garantie, d’autant
plus que les banques ont tendance à ne pas prendre en considération de telles offres199.

En tout état de cause, les biens immobiliers qui font l’objet d’une vente aux
enchères présentent généralement un risque de dépréciation de valeurs par rapport à la
valeur initialement estimée. Pour cela, le commissaire aux comptes devrait revoir la
valorisation de ces garanties annuellement.

Affectation du prix de vente : La répartition du prix de vente d'un bien immobilier


est faite grâce à la procédure d'ordre, ce qui correspond au classement des créanciers.

La répartition du prix peut faire l'objet d'un accord amiable entre les créanciers ou,
en cas de désaccord, faire l'objet d'une décision judiciaire.

Cette affectation suit la hiérarchie du droit de préférence tel que présenté dans la
première partie de notre étude. Les créances super privilégiées et les frais de réalisation des

199
Voir résultats de notre enquête présentés dans la première partie (Chapitre deuxième, section troisième,
2.1.2

Page 183
Evaluation des garanties bancaires et information financière

garanties sont les éléments que le commissaire aux comptes devrait accorder une attention
particulière.

Il y a donc un avantage certain à détenir une sûreté réelle car elle permet au
créancier garanti de primer les autres créanciers. Malheureusement, la réalisation de
l'hypothèque est longue – en cas notamment d'intervention d'un juge – et onéreuse ce qui
implique des décotes sur la part de la banque dans la couverture du risque.

2.2- Nantissement d’actions

La procédure de réalisation du gage suppose toujours une mise en demeure


préalable et écrite du titulaire du compte gagé. En plus de cette formalité et autres
conditions pour la validité juridique de la garantie, il y a lieu d’apprécier sa valeur. Les
titres cotés sont aisément évaluables sur la base du dernier cours connu. Cela représente un
avantage indéniable pour l'établissement de crédit. Bien entendu, le commissaire aux
comptes devrait procéder à la revue de la mise à jour de la valeur retenue par la banque lors
de chaque arrêté.

En revanche, pour les titres non cotés, le commissaire aux comptes devrait faire
preuve de prudence car ces titres ne répondent pas à la condition d’existence de marché et
de liquidité. Nous considérons que dans le contexte tunisien, il n’y a pas lieu de tenir
compte des actions non cotées en bourse.

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Conclusion Générale
Evaluation des garanties bancaires et information financière

CONCLUSION GENERALE

Les garanties et sûretés du crédit sont des moyens qui offrent, comme leur nom
l’indique, une sécurité aux créances bancaires. Le niveau de sécurité dépend des formes
variées de ces garanties telles que régies par le droit des sûretés et par les pratiques
bancaires en la matière.

Les garanties sont essentielles et indissociables du crédit comme nous l'avons vu


tout au long de la première partie de ce mémoire. Leur gestion impliques toutes les
structures concernées par le process crédit et pilotage des risques et nécessite un système
d’information performant pour s’assurer notamment de la constitution, de la prise en
compte dans les reporting financiers et prudentiels et de la réalisation des garanties
conformément à la réglementation en vigueur.

En dépit du caractère sécuritaire que présentent les garanties bancaires, elles


présentent plusieurs limites. Ces limites varient en fonction de la forme des garanties et
portent essentiellement sur la procédure de réalisation de ces garanties en cas de défaut
pour le recouvrement des créances non performantes. Les textes régissant les procédures
collectives, bien qu’ayant fait l’objet de plusieurs modifications, constituent aussi un
handicap pour la réalisation des garanties partant du fait que l’objectif visé par ces
procédures est la sauvegarde de l’entité en difficulté économique plutôt que le règlement
des créanciers. Les privilèges prévus par la réglementation en vigueur font également
échec aux garanties et réduisent souvent la part de la banque dans le produit de réalisation
d’une garantie bancaire.

Ainsi, nous pouvons affirmer que l'efficacité de la garantie dépend du crédit auquel
elle est associée mais également des moyens mis en œuvre par la banque pour limiter les
risques inhérents à la nature de la sûreté choisie. Par ailleurs, quelle que soit la sûreté
choisie, sa mise en œuvre nécessite des procédures d’exécution parfois longues et
compliquées.

L’examen des pratiques d’évaluation et de prise en compte des garanties bancaires


pour le calcul des provisions requises en Tunisie a démontré des différences parfois
fondamentales d’une banque à une autre, ce qui n’est pas de nature à assurer une

Page 186
Evaluation des garanties bancaires et information financière

comparabilité dans l’espace entre les établissements bancaires. Les pratiques actuelles sont
parfois en décalage par rapport aux principes de base énoncés par les référentiels
comptable et prudentiel en Tunisie.

D’un autre coté, une évolution fondamentale est observée au niveau de


l’information financière requise par les normes internationales et des règles prudentielles
internationales prévues par le nouvel accord de Bâle II. La gestion des garanties bancaires
se trouve directement visée par ces deux référentiels.

Face aux limites exposées des différentes formes de garanties bancaires, aux
divergences de traitement de ces garanties d’une banque à une autre et au vue de l’étude
des pratiques internationales en matière d’évaluation, de prise en compte et d’informations
à fournir sur les garanties bancaires, plusieurs pistes de réflexion ont été évoquées. En
premier lieu, un minimum de normalisation des règles de prise en compte et d’évaluation
des garanties bancaires devrait être assuré. Les règles prudentielles devraient être revues
pour apporter plus de précisions et/ou supprimer les incohérences relevées. Ensuite, partant
du fait de l’importance du processus des évaluations indépendantes des garanties, il
faudrait mettre en place les mesures nécessaires pour garantir la qualité de ces expertises
externes. Enfin, les banques sont appelées à lancer les chantiers nécessaires en matière de
gestion des garanties bancaires en préparation de l’adoption des nouvelles règles
prudentielles prévues par Bâle II.

En ce qui concerne l’information financière relative aux garanties bancaires telle


que communiquée par les banques tunisiennes, ces dernières devraient au minimum
respecter les règles prévues par les normes comptables tunisiennes. En seconde étape, les
banques sont appelées à se préparer à la prise en comptes des dispositions prévues par les
normes internationales et par les règles prudentielles de Bâle II en matière d’information
financière à fournir en la matière. Rappelons que les efforts actuels tendent à converger les
exigences de ces deux référentiels.

Enfin, Le commissaire aux comptes d’une banque est appelé à effectuer son audit
selon les normes professionnelles appliquées en Tunisie mais avec des particularités liées à
l’audit bancaire. Ces particularités impliquent des diligences spécifiques bien au-delà des
diligences normales, un reporting spécial aux organismes de contrôle et une technicité

Page 187
Evaluation des garanties bancaires et information financière

métier nécessaire. Face aux risques inhérents liés aux garanties bancaires et aux risques liés
à la validité juridique, à la valorisation des garanties et à leur prise en compte dans
l’information financière, le commissaire aux comptes est appelé à procéder à des
investigations particulières tout au long de sa démarche d’audit.

La réglementation bancaire va-t-elle influer de manière positive sur la gestion des


garanties dans les établissements de crédit ? Il semble que oui mais de manière indirecte
par l’adoption éventuelle du nouvel accord de Bâle et des avancées au niveau des normes
comptables internationales. L'information financière devra être plus précise et le risque de
contrepartie mieux indiqué et appréhendé. La qualité des actifs des banques tunisiennes et
le niveau des taux de couverture des créances classées par des provisions et agios réservées
ont visiblement handicapé le régulateur prudentiel pour un meilleur encadrement et une
normalisation des règles d’évaluation et de prise en compte des garanties bancaires dans
l’estimation du coût du risque. Situation devant amener le commissaire aux comptes à
prendre des positions et des jugements professionnels plutôt prudentes pour éviter toutes
mauvaises surprises.

Page 188
Evaluation des garanties bancaires et information financière

BIBLIOGRAPHIE

Ouvrages
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1
Evaluation des garanties bancaires et information financière

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2
Evaluation des garanties bancaires et information financière

Thèses et mémoires
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allocation de fonds propres? La position du commissaire aux comptes, mémoire
d’expertise comptable, France, Mai 2002.
- FOURES EP. PY (S), Les sûretés liées au crédit aux entreprises : appréciation de
l'auditeur dans les établissements de crédit, Mémoire d’expertise comptable, France,
Novembre 2002.
- FRANCESCHINI (A), L’évaluation des risques immobiliers pris par un établissement de
crédit, Mémoire d’expertise comptable, France, Novembre 2000.
- HERGLI (MN), Les règles prudentielles bancaires : Application et interprétation,
Mémoire d’expertise comptable, Tunisie, Septembre 1998.
- JAMMAZI (S), Utilités et contraintes des garanties dans la couverture des risques
bancaires, Mémoire de stage, Institut de Financement du Développement du Maghreb-
IFID, Tunisie, Novembre 2004.
- KADRI (N), L’audit des risques sur les crédits bancaires à la clientèle, Mémoire
d’expertise comptable, Tunisie, Décembre 1996.
- SALAUN (L), La gestion du risque dans une banque : Application à l’activité crédit,
Mémoire d’expertise comptable, France, Mai 2001.
- VALVERDE (L), La gestion quantitative et dynamique des risques de crédit dans le
secteur bancaire, Mémoire d’expertise comptable, France, Mai 2001.

Séminaires de formation
- KHOUILDI (A), « Les catégories particulières des garanties internationales », , organisé
par l’Association Professionnelle Tunisienne des Banques et des Etablissements
Financiers, juin 2004.
- « Recouvrement forcé des créances : procédures et garanties », Séminaire organisé
conjointement par la Banque Centrale de Tunisie et le ministère de la justice le 7 et 8
février 2002.
- « Risque de crédit », Séminaire interbancaire organisé par Ernst& Young, Tunis, 30 et 31
octobre 2002
- VOOS (P), « Gestion des crédits », Agence de transfert de technologie financière,
Luxembourg, organisé par l’Association Professionnelle Tunisienne des Banques et des
Etablissements Financiers, 26 et 27 février 2004.

3
Evaluation des garanties bancaires et information financière

Circulaires et normes de référence

Circulaires et notes de la BCT


- Circulaire de la BCT aux établissements de crédit n°2006-19 du 28 novembre 2006-12-24,
Contrôle interne
- Note de la BCT n°93-23 du 30 juillet 1993, Termes de référence pour l‘audit des
établissements bancaires
- Circulaire de la BCT n°93-08 du 30 juillet 1993, Etablissement des situations et
documents périodiques communiqués à la BCT
- Circulaire de la BCT n°91-24 du 17 décembre 1991, Division, couverture des risques et
suivi des engagements.

Normes internationales de référence


- Accounting Standards Executive committee, Proposed statement of position : Allowance
for credit losses, AICPA, June 2003.
- Avis n°2002-04 du 28 mars 2002 du Conseil national de la comptabilité de France,
Traitement comptable du risque de crédit dans les entreprises relevant du Comité de la
réglementation bancaire et financière.
- Circulaire n°19 relative à la classification des créances et à leur couverture par les
provisions, Bank AL-MAGHRIB, Décembre 2002.
- Comité de Bâle sur le contrôle bancaire, Convergence internationale de la mesure et des
normes de fonds propres, dispositif révisé, Juin 2004.
- IAS 39, Instruments financier : évaluation et comptabilisation
- IFRS 7, Instruments financiers : information à fournir
- International Auditing Practice Statement 1006, Audits of the financial statements of
banks.
- SFAS 114, Accounting by creditors for impairment loans.
- SFAS 118, Accounting by creditors for impairment of a loan- income recognition and
disclosures.

4
Evaluation des garanties bancaires et information financière

LISTE DES ABREVIATIONS

AFH Agence Foncière d'Habitation


AFI Agence Foncière Industrielle
AFT Agence Foncière de Tourisme
ARC Atténuation du Risque de Crédit
BCT Banque Centrale de Tunisie
CCI Chambre de Commerce International
CDR Code des Droits Réels
COC Code des Obligations et des Contrats
Compagnie Tunisienne d'Assurance pour le Commerce
COTUNACE Extérieur
CPCC Code de Procédure Civile et Commerciale
CSC Code des Sociétés Commerciales
EAD Exposure At Default (traduction de ECD)
ECD Encours en Cas de Défaut
ED7 Exposure Draft IFRS 7
FNG Fonds National de Garantie
IFAC International Federation of Accountants
IFRS International Financial Reporting Standard
IR/IC Immobilier Résidentiel/ Immobilier Commercial
IRB Internal Rating Based
JORT Journal Officiel de la République Tunisienne
LGD Loss Given Default (traduction de PCD)
LMT Long et Moyen Terme
NI Notation Interne
NPL Non Performing Loans
OECT Ordre des Experts Comptables de Tunisie
OEEC Organisme Externe d'Evaluation du Crédit
PCD Perte en Cas de Défaut
PD Probabilité de Défaut
SOTUGAR Société Tunisienne de Garantie
TPI Tribunal de Première Instance

5
Evaluation des garanties bancaires et information financière

LISTE DES TABLEAUX

Tableau 1 : Taux de couverture des créances non performantes par des provisions et agios réservées 84

Tableau 2 : Coûts par lit à neuf par catégorie d’hôtel pratiqués par les banques tunisiennes............... 93

Tableau 3 : Décotes réglementaires standards selon Bâle II............................................................. 123

Tableau 4 : PCD minimales applicables à la part garantie des expositions de rang privilégié........... 129

Tableau 5 : Sources de détermination des facteurs de risque dans les approches IRB ...................... 135

6
Annexes
Evaluation des garanties bancaires et information financière

ANNEXES

Annexes 1 : Présentation générale de l’enquête


Annexe 2 : Questionnaire relatif au processus gestion des risques et contrôle des
engagements
Annexe 3 : Questionnaire relatif au processus Octroi, affaires juridiques et
recouvrement
Annexe 4 : Résultats détaillés de l’enquête relative au processus gestion des
risques et contrôle des engagements
Annexe 5 : Résultats détaillés de l’enquête relative au processus Octroi, affaires
juridiques et recouvrement
Annexe 6 : Pratiques de certains pays en matière de prise en compte des garanties
dans la classification des créances et/ou dans le provisionnement
Annexe 7 : Techniques de réduction du risque de crédit selon Bâle II :
communication financière dans le cadre des approches standard et NI

1
Annexes 1

Présentation générale de l’enquête

2
1. Objet de l’enquête

Notre enquête poursuit principalement les objectifs suivants :

- Connaître la place de la gestion des garanties dans l’activité bancaire en Tunisie et tout au long
du processus crédit (octroi, mise en place, gestion des risques, recouvrement et réalisation des
garanties);
- Dresser un état des lieux des pratiques actuelles de prise en compte et d’évaluation des
différentes formes de garanties bancaires pour les besoins de l’estimation du coût du risque de
crédit ;
- Comprendre les outils mis en place dans les banques tunisiennes pour la gestion des garanties
bancaires (structures organisationnelles impliquées, système d’information…)
- Comprendre l’impact de la prise en compte et de l’évaluation des garanties bancaires sur
l’information financière communiquée par les banques tunisiennes ; et
- Avoir un feedback des banquiers tunisiens sur certains axes d’amélioration identifiés.

Ainsi, notre enquête a touché la quasi-totalité des thèmes abordés dans notre étude. Les
résultats de cette enquête ont été, en conséquence, repris de manière transversale tout au long de
cette étude.

2. Méthodologie

Partant du fait que la gestion des garanties bancaires implique plusieurs structures
organisationnelles dans une banque, nous avons mené notre enquête à l’aide de deux
questionnaires que nous avons adressé à deux populations de banquiers :

- Responsables des structures chargées de la gestion des risques et du contrôle des engagements
(Questionnaire 1 présenté en Annexe 2). Ce questionnaire comporte vingt (20) questions
réparties en quatre (4) sections :
o La première section est destinée à avoir un aperçu sur les règles de prise en compte des
garanties bancaires dans le processus de gestion des risques (classification et estimation
des provisions requises)

3
o La deuxième section est destinée à connaître, pour chaque forme de garantie, les pratiques
actuelles d’évaluation de ces garanties bancaires ainsi que les moyens organisationnels
mis en place (structures et système d’information);
o La troisième section est destinée à connaître l’impact de la prise en compte et de
l’évaluation des garanties bancaires sur l’information financière communiquée ;
o La quatrième section est destinée à échanger avec les banques tunisiennes certains axes
d’amélioration identifiés et avoir leurs avis respectifs sur chaque recommandation
possible.

- Responsables des structures chargées des affaires juridiques, recouvrement et contentieux


(questionnaire 2 présenté en Annexe 3). Ce questionnaire comporte quinze (15) questions qui
traitent de la place de la gestion des garanties dans l’activité bancaire et des procédures de
constitution et de réalisation des différentes formes garantie.

3. Le champ de l’enquête et les caractéristiques de l’échantillon

Partant du fait que notre enquête concerne les établissements bancaires en Tunisie, nous
avons essayé de couvrir un nombre maximum de banques pour pouvoir dresser un état des lieux
qui traduit au mieux la réalité des pratiques existantes en Tunisie.

Malgré leurs accords préalables à la participation à notre enquête, certains cadres de


banques n’ont pas donné suite à notre questionnaire malgré les relances effectuées. Les données
relatives à l’échantillon de l’enquête et aux réponses obtenues, se présentent comme suit :

Questionnaires
Questionnaire Nombre des réponses Taux des réponses
envoyés
Questionnaires 1 (annexe 2) 15 12 80%
Questionnaire 2 (annexe 3) 15 9 60%
Total 30 21 70%

Les banques qui ont répondu à l’enquête peuvent être classées comme suit :

4
Typologie des banques Questionnaires 1 Questionnaires 2

Banques publiques à réseau 2 1


Ex- banques de développement 4 3
Banques privées 6 5
Total 12 9

Parmi les six banques privées, cinq banques sont filiales de groupes bancaires étrangers
dont une a fait l’objet d’une privatisation récente.
Ainsi, nous nous sommes parvenus à l’objectif de couvrir toutes les typologies des
banques opérantes en Tunisie.

Bien entendu, nous ne pouvons pas affirmer que les résultats obtenus seraient
représentatifs de l’ensemble de la population des banques tunisiennes au vu du nombre des
réponses collectées. Cependant, l’analyse de cet échantillon réduit combinée avec mon
expérience professionnelle dans le sujet serait à notre sens suffisante pour dresser un état des
lieux identifier certains axes majeurs d’amélioration des pratiques actuelles.

5
Annexe 2

Questionnaire relatif au processus gestion des risques et contrôle des


engagements

6
INSTITUT DES H AUTES ETUDES COMMERCIALES

QUESTIONNAIRE ELABORE DANS LE CADRE DE LA PREPARATION D’UN MEMOIRE


POUR L’OBTENTION DU DIPLOME D’EXPERT COMPTABLE INTITULE :

EVALUATION DES GARANTIES BANCAIRES ET INFORMATION


FINANCIERE :

PERSPECTIVES D’AMELIORATION ET DILIGENCES DU


COMMISSAIRE AUX COMPTES

PROCESS GESTION DES RISQUES ET CONTROLE DES ENGAGEMENTS

ELABORE PAR

M. Mo hamed DE RB E L

DIRECTEUR DE RECHERCHE

M . M o h a me d N é j i H E R G L I

ANNEE UNIVERSITAIRE 2005 – 2006

7
Mohamed DERBEL
Expert Comptable Mémorialiste

Adresse postale: BP 99, 1002 Tunis Belvédère


Téléphone : 70.749 111
Fax : 70.749 045
GSM : 98.542 414
E-mail : mohamed.derbal@tn.ey.com

Objet : Questionnaire portant sur le thème « Evaluation des garanties bancaires et


information financière »

Madame, Monsieur,

Nous avons l’honneur de venir, par la présente, solliciter votre collaboration en répondant au
questionnaire ci-joint portant sur le thème : « Evaluation des garanties bancaires et information
financière ». Ce questionnaire est élaboré dans le cadre de la préparation d’un mémoire en vue de
l’obtention du diplôme d’expert comptable sous la direction de Monsieur Mohamed Neji
HERGLI.

En vous remerciant d’avance pour votre collaboration, je vous prie d’agréer l’expression de mes
sentiments respectueux.

Mohamed DERBEL

8
QUESTIONNAIRE
Citer les garanties retenues par votre établissement pour
Q1 l’estimation des provisions requises sur les engagements :
o de l’Etat (FNG, SOTUGAR, …)
o Des banques
o Des compagnies d’assurances
o Actifs financiers affectés
o Dépôts affectés
o Hypothèques dûment inscrites sur usine
o Hypothèques dûment inscrites sur terrain ou promesse d’hypothèque sur terrain
acquis auprès de l’AFI, l’AFT, l’AFH ou la société El Iskan
o Hypothèque dûment inscrite sur villa ou immeuble
o Hypothèque sur navires ou aéronefs
o Nantissement sur cheptel
o Nantissement sur matériel
o Nantissement sur fonds de commerce
o Cautionnement
o Autres

Commentaire
………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………..………………………….

Pour les garanties exigées par votre établissement mais non prises en
Q2 compte pour le calcul des provisions requises :
Oui Non
o o Il s’agit d’un moyen de pression supplémentaire pour assurer le recouvrement.

o o Certaines garanties ne sont pas admises selon les règles prudentielles.

Certaines garanties non prises en compte selon les règles prudentielles sont très
o o efficaces en pratique pour faire pression en termes de recouvrement

Si OUI, les citer……………………………………………………………………….


…………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………
Certaines garanties ne sont pas prises en compte bien qu’elles soient admises selon
o o les règles prudentielles parce que considérées comme étant très limitées dans le
contexte tunisien.

9
Si OUI, les citer……………………………………………………………………….
…………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………

Q3 Garanties bancaires et classification


Oui Non
Est-ce que votre banque tient compte de la solidité des garanties reçues dans le
cadre du processus de classification des créances :
o - Oui
o - Non
o - Très rarement pour certains dossiers spécifiques
o o Considérez vous que certaines formes de garantie pourraient être prises en
compte pour la classification des créances
Si OUI lesquelles……………………………………………………………..
……………………………………………………………………………….
………………………………………………………………………………..

Q4 Affectation des garanties

Oui Non
Est-ce que votre banque procède à une affectation fine des garanties par
o o nature d’engagement et par contrat

Pour la garantie qui couvre plusieurs engagements, vous procédez à :


o o - Une affectation selon la règle du prorata pour tous les engagements
couverts
o o - Une affectation pour distinguer uniquement les engagements du bilan et
ceux du hors bilan
o o - Vous ne procédez à aucune affectation

Commentaire
………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………..………………………….

10
EVALUATION DES GARANTIES BANCAIRES EN TUNISIE
Quelle est la structure chargée de l’évaluation des garanties
Q5 bancaires dans votre banque pour le calcul des provisions requises

o Département juridique
o Département comptabilité
o Département crédit
o Département contrôle des risques
o Département audit
o Autres (les citer)

Commentaire
………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………..………………………….

Quelle est la structure chargée du contrôle de l’évaluation des


Q6 garanties bancaires dans votre banque pour le calcul des
provisions requises

o Département juridique
o Département comptabilité
o Département crédit
o Département contrôle des risques (ou contrôle des engagements)
o Département audit
o Autres (les citer)
o Aucune structure

Commentaire
………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………..………………………….

Q7 Créances couvertes par la SOTUGAR


Oui Non
Est-ce que les garanties SOTUGAR sont reportées comme étant des garanties
o o Etat au niveau des déclarations prudentielles à la BCT.
Est-ce que les garanties SOTUGAR sont reportées comme étant des garanties
o o Etat au niveau de l’état de l’engagement hors bilan de votre banque.
Est-ce que votre banque procède à la circularisation de la SOTUGAR pour
o o assurer le suivi des créances couvertes par cette garantie

11
Commentaire
………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………..………………………….

Q8 Créances couvertes par la garantie FNG


Oui Non Est-ce que votre banque procède à :
o o L’identification comptable des crédits éligibles à la garantie FNG

L’inventaire extra comptable des encours de crédits éligibles à la garantie


o o FNG

La comptabilisation en HB des garanties reçues sous forme de prise en charge


o o par le FNG des éventuels impayés irrécouvrables

La circularisation du FNG pour assurer le suivi des créances couvertes par


o o cette garantie.

Rencontrez-vous des difficultés pratiques pour savoir si les déclarations faites


par les banques ont été dûment acceptées sans réserve par la commission
o o interdépartementale (condition nécessaire pour prendre en compte cette forme
de garantie)

Commentaire
………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………..………………………….

Q9 Lettre de confort/ garanties de la société mère


Oui Non
Est-ce que votre banque a bénéficié d’une garantie de l’actionnaire majoritaire
o o (Etat, actionnaire étranger privé…) durant ces derniers exercices pour couvrir
des engagements de votre banque ou couvrir des risques encourus
Si oui, quelle était la forme de cette garantie :

o o - Lettre d’intention
o o - Lettre d’engagement
o o - Garantie à première demande
o o - Autre forme (la citer)

12
Cette garantie a-t-elle été prise en compte pour le calcul des provisions
o o
requises
o o Cette garantie a telle été prise en compte pour le calcul des ratios prudentiels
(risque encouru)
Commentaire
………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………..………………………….

Q10 Assurance exportations (COTUNACE)


Oui Non

Il s’agit d’une garantie efficace en pratique qui a fait ses preuves et la banque
o o n’a pas eu de problèmes majeurs de réalisation de cette garantie

Le contrat prévoit plusieurs conditions pour bénéficier de cette garantie en cas


de défaut :
o o - Y a-t-il un département qui vérifie le respect de ces conditions
Si oui, lequel……………………………………………
- Est-ce que le système d’information permet d’identifier les
o o engagements couverts par l’assurance

o o - Est-ce que vous considérez que le suivi et la mise à jour de l’évaluation


de cette garantie pose certains problèmes

Si oui, citer les problèmes majeurs…………………………………….


…………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………..

Q11 Les garanties sous forme d’actifs financiers


Oui Non
Considérez vous que le nantissement de dépôt est l’une des garanties les plus
solides puisqu’il porte sur des liquidités donc susceptible d’être liquidées sans
o o que sa valeur ne soit affectée.

Prise en compte des actions nanties pour le calcul des provisions requises
o o - Vous prenez en comptes uniquement certaines actions côtés en bourse
en fonction de la liquidité
- Vous prenez uniquement toutes les actions cotées en bourses
o o - vous introduisez parfois des actions de sociétés non cotées dont la
o o situation financière parait solide.
o o - Les actions nanties ne sont pas prises en compte
o o - Autres règles de prise en compte……………………………………….

13
Evaluation des actions nanties
o - les actions cotées sont prises en compte pour leur valeur boursière à la
o date d’arrêté,
- les actions cotées sont prises en compte pour leur valeur boursière la
o o plus récente,
- les actions non cotées sont évaluées sur la base de la situation nette
o o comptable la plus récente,
- les actions non cotées sont évaluées sur la base de la situation réévaluée
o o chaque fois où l’information est disponible (exemple des projets
touristiques).
o o - Autres règles………………………………………………………….

Commentaire
………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………..………………………….

Garanties personnelles (autres que banques et établissements


Q12 d’assurance)
Oui Non
Est-ce que vous considérez que les contraintes posées par le cautionnement
justifient la non prise en compte systématique de cette garantie pour l’estimation
o o des provisions requises

Q13 Nantissement matériel et outillage


Oui Non
Prise en compte pour le calcul des provisions :

- Le nantissement sur matériel n’est pas pris en compte pour le calcul des
o o provisions.
- Le nantissement sur matériel est pris en compte pour le calcul des
o o provisions pour le matériel jugé standard (non spécifique).
o o - Le nantissement de matériel est pris en compte pour le matériel
présentant une valeur importante et qui a été financé par la banque (cas
des projets touristiques par exemple).

Evaluation de la garantie
Si le nantissement du matériel et outillage est pris en compte pour le calcul des
provisions requises, sa valeur est déterminée sur la base de :
o o - l’expertise externe
o o - l’expertise avec un système de décote

14
o o - la valeur nette comptable au bilan de la société (compte tenu de
o o l’amortissement)
- une valorisation interne notamment pour les projets touristiques (une
valorisation du projet touristique qui tient compte de la valeur du
matériel)
o o
- La valeur minimale des valeurs sus indiquées
o o - Une autre méthode de valorisation :…………………………

Q14 Hypothèques

- L’hypothèque n’est pas prise en compte par votre banque pour le calcul
o
des provisions requises.
o - L’hypothèque est prise en compte pour le calcul des provisions requises
conformément à la réglementation prudentielle de la Banque Centrale.
o - L’hypothèque est prise en compte pour le calcul des provisions requises
mais en appliquant des règles restrictives d’évaluation et de prise en
compte.

Préciser si ces hypothèques sont prises en comptes pour le calcul des


provisions :

o - hypothèque inscrite sur titre foncier


o - hypothèque inscrite sur titre arabe
o - immeuble faisant l’objet d’une réquisition d’immatriculation
o - Immeuble non immatriculé mais faisant l’objet d’une promesse
d’hypothèque de la part de AFI, AFH, AFT El Iskan
o - Immeuble non immatriculé mais faisant l’objet d’une promesse
d’hypothèque de la part d’autres institutions

Les garanties en cours d’inscription mais non encore inscrites sont elles prises
en comptes pour le calcul des provisions requises :

o - oui
o - uniquement s’il s’agit de simples formalités juridiques à finaliser et en
l’absence de risque lié à l’inscription
o - pas de prise en compte en l’absence d’inscription

Evaluation des terrains

15
La valeur du terrain est déterminée par référence au prix du m2. Ce prix est fixé
en fonction :
o - des estimations des agences foncières
o - des expertises externes
o - des évaluations internes notamment des chargés de clientèles au niveau
agences
o - des prix de cession récents de terrains similaires

Garanties et expertises externes

La circulaire BCT fait référence à l’expertise externe pour l’évaluation des


garanties en vue d’estimer les provisions requises :

- Est-ce que l’expertise est systématique pour toutes les créances


o o douteuses

- Est-ce que votre banque trouve des difficultés pour la réalisation des
o o expertises externes surtout pour les créances en litige

- La mise à jour de l’évaluation par expertise se fait :


o - Chaque année
o - après deux ans,
o - après trois ans,
o - ça dépend de l’importance du dossier et de la garantie

- Vous considérez que l’expertise externe


- est nécessaire pour traduire la juste valeur de l’immeuble
o
- est une formalité nécessaire mais ne traduit pas toujours la réalité
o
des choses en matière de valorisation des garanties
o - est une formalité coûteuse pour la banque
o - est une formalité qui nécessiterait plus de dispositions juridiques et
réglementaires applicables aux professionnels chargés de ces
expertises.
Est ce que votre banque applique un système de décotes aux garanties pour
couvrir :
- des doutes quant à la validité juridique des garanties (terrains en
o indivision, inscription…)
- des risques de dépréciation des garanties
o
- l’effet temps qui implique une décote provenant de l’actualisation des
o
flux provenant de la réalisation des garanties tout au long de la durée de
réalisation.
- répondre aux exigences annoncées de la BCT pour atteindre un taux de
o
couverture des créances non performantes par des provisions et agios
réservés à un taux de 70 % à l’horizon 2009.

16
L’évaluation des projets hôteliers se fait :

- Systématiquement selon une méthode interne (basée notamment sur le


o
coût par lit)
- Systématiquement sur la base d’expertises externes
o
- Selon des méthodes combinées (exemple le min de deux méthodes)
o
Oui Non
Si votre banque applique une méthode d’évaluation interne de projets
touristiques, quelles sont les bases d’évaluation :

o o - Coût par lit par catégorie d’hôtel à neuf

Catégorie 2 étoiles 3 étoiles 4 étoiles 5 étoiles


Coût par lit en KDT ……….. ……….. ……….. …………
- Application de décotes pour tenir compte de l’état de l’hôtel

- Application de décotes fixées en interne pour tenir compte de la zone


o o
d’implantation du projet
o o - Application de décotes sur la part du matériel hôtelier dans l’évaluation
interne
o o
- Application de décotes fixées et mises à jour annuellement par référence
au taux d’occupation le plus récent de la zone d’implémentation.
o o - Une décote annuelle (amortissement) de …….% est appliquée sur la
valeur à neuf, avec un maximum de décote de ……..%.

o o - Autres paramètres……………………………………………………..

……………………………………………………………………………..

………………………………………………………………………………

Si une garantie a fait déjà l’objet d’une offre :


- vous considérez systématiquement cette offre puisqu’il s’agit de la valeur
o
de marché de la garantie
- vous ne considérez pas systématiquement cette offre surtout si elle est
o
jugée très faible par rapport à la valeur réelle

17
Dans le cadre de l’évaluation des garanties, est ce que votre banque prend en
compte :

- La valeur correspondant à trois ans d’intérêts en application de l’article


o
272 du Code des Droit Réels revenant à l’inscription de votre banque
- La valeur correspondant à trois ans d’intérêts en application de l’article
o
272 du Code des Droit Réels revenant aux banques qui priment votre
banque
o
- Les frais liés à la réalisation des garanties (frais de justice, exécution de
jugement, frais d’huissier…)
- Les frais liés à la réalisation des garanties uniquement pour certains
o
dossiers particuliers notamment lorsque le montant de ces frais est
significatif

Le privilège de la période d’observation (créances nées à partir du début de


o la période d’observation pour les entreprises en difficulté économique qui
devancent les créances antérieures)
- Les créances super privilégiées (notamment Etat, CNSS, Salaires) :
- systématiquement pour toutes les créances non performantes
o - lorsque l’information est disponible au niveau du dossier ou des
o
états financiers
- rarement vu la difficulté de disponibilité de l’information
o
- uniquement pour les clients en contentieux ou en règlement
o
judiciaire

En cas d’absence d’information sur le rang de la banque et sur la part des


créances qui la priment (créances de rang supérieur et créances super
privilégiées), dans ce cas, la garantie :
o - n’est pas prise en compte,
o - prise en compte à concurrence de l’inscription,
o - prise en compte à concurrence de l’engagement dans le secteur….
o - Autres …………………………………………………………..
…………………………………………………………………………….

Les terrains AFI, AFH, AFT, El Ken posent le problème de l’information du


rang de la banque puisqu’il s’agit d’immeubles non immatriculés mais faisant
l’objet de promesse d’hypothèques. En plus ces institutions ne délivrent pas en
pratique les promesses d’hypothèques de manière systématique. Votre banque :
o - en présence de promesse d’hypothèque, prend en compte cette garantie
pour sa valeur de réalisation et compte tenu du rang précisé sur la
promesse
o - en absence de promesse d’hypothèque, ne prend pas en compte cette
garantie
o - en absence de promesse d’hypothèque, prend en compte cette garantie
pour sa valeur de réalisation si le dossier de demande de promesse

18
d’hypothèque a été déposé au niveau de ces institutions
o - en absence de promesse d’hypothèque, prend en compte cette garantie à
concurrence de la part de financement du client concerné par le secteur et
ce, en l’absence d’information sur le rang
o - autres règles ou documents nécessaires pour la prise en compte de ces
promesses…………………………………………………………

Commentaire
………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………..………………………….

Q15 Système d’information et garanties bancaires


Oui Non
Est-ce que votre banque dispose d’un module informatique permettant la gestion
o o
et le suivi des garanties bancaires
Si oui, est ce qu’il s’agit
o o - d’un listing exhaustif de toutes les garanties reçues.
o o - d’un listing limité à certaines catégories de garanties.
o o - d’un listing qui se limite au suivi des conditions de validité juridique.
o o - d’un module qui permet de fournir tous les éléments nécessaires à
l’évaluation des garanties pour les besoins du reporting des ratios
prudentiels (risque encouru).
o o - d’un module qui permet de fournir tous les éléments nécessaires à
l’évaluation des garanties pour les besoins de l’estimation des provisions
requises.
Qu’elle est la fréquence de la mise à jour des données dans ce module :
o o - Au jour le jour
o o - Mensuel
o o - Trimestriel
o o - Semestriel
o o - Annuel
o o - Pour les besoins de chaque arrêté comptable
o o - Difficultés pratiques de mise à jour

Est-ce que le système d’information actuel de la banque permet de centraliser et


o o fournir les informations suivantes :
o o - Identification du client
o o
- Identification du contrat de financement ou et du projet
o o
o o - Identification des engagements couverts par la garantie
o o - Nature de la garantie
o o - Description de la garantie

19
o o - Garantie inscrite ou non
o o - Date d’inscription et valeur inscrite
o o - Rang
o o - Pari passu
o o
- Créances qui priment la banque
o o
- Créances super privilégiées
o o
- Garantie déductible ou non
o o - Valeur globale de la garantie
o o - Source valeur (interne/externe)
o o - Part de la banque
- Détail des critères pour l’évaluation interne de la garantie (notamment les
projets touristiques)

EVALUATION DES GARANTIES ET INFORMATION FINANCIERE

Q16 Couverture des engagements non performants

Quel est le taux de couverture des créances non performantes (dont hors bilan)
par des provisions et agios réservés
- inf 30%
o - entre 30 et 50
o - entre 50 et 70
o - Sup 70
o

Oui Non
Considérez vous que ce taux dépend en grande partie des règles d’évaluation des
o o garanties retenues par la banque.

Q17 Garanties et information financière


Oui Non
Le normalisateur comptable tunisien a laissé aux banques la possibilité de se
limiter à des informations au niveau des notes aux états financiers si la valeur
des garanties reçues ne peut être déterminée de manière fiable. Pour quelle
o o option votre banque a-t-elle opté :
- enregistrer au niveau de la rubrique « garanties reçues » toutes les
o o garanties reçues de la clientèle.
- enregistrer au niveau de la rubrique « garanties reçues » toutes les
garanties reçues de la clientèle. Cependant, votre banque opte pour la
détermination de ces garanties pour un échantillon significatif et procède

20
o o à l’extrapolation pour l’ensemble des engagements
- enregistrer les garanties reçues de la clientèle dont les engagements ont
o o fait l’objet d’une évaluation individualisée (sup 50 KDT)
- ne pas enregistrer les garanties reçues, surtout celles reçus de la clientèle
sous forme d’hypothèque ou de nantissement et fournir une information
o o au niveau des notes aux états financiers.
- Si votre banque applique la dernière option, est ce qu’une information au
niveau des notes est incluse.

Quelles sont les garanties bancaires que vous considérez poser le plus de
problème en terme de fiabilité de l’évaluation :
o o - Garanties reçues de l'Etat
o o - Garanties reçues des établissements bancaires et financiers
o o - Garanties reçues des compagnies d'assurance
o o - Garanties reçues de la clientèle:

Q18 Constater vous des reprises de provisions par :


Oui Non
- consolidation des garanties (obtentions de nouvelles garanties)
o o - prise en compte de garanties non prises en comptes initialement, par
o o erreur
- prise en compte de garanties non prises en comptes initialement, après
o o régularisation de toutes les conditions nécessaires de déduction
notamment la validité juridique
- réévaluation des garanties faisant apparaître une valeur actualisée
o o
supérieure à la valeur initiale
Q19 Garanties bancaires et Bâle 2 :
Oui Non
Selon l’approche IRB de Bâle 2 basée sur les notations internes, la mesure
du risque de crédit se fait notamment par l’estimation de la perte en cas de
défaut (Loss Given Default- LGD). L’estimation de ce facteur de risque
nécessite notamment la disponibilité d’un historique en terme de taux de
o o couverture des créances par des garanties, la relation entre l’évaluation de la
garantie et sa valeur de liquidation effective et la volatilité et la tendance
d’évolution de chaque catégorie de garantie.
Est-ce que votre banque a déjà commencé à recueillir ces données pour
pouvoir estimer le LGD en préparation à Bâle 2.

21
PERSPECTIVES D’AMELIORATION EN TUNISIE

Q20 Quel est votre avis sur les axes d’amélioration suivants :
Revoir la réglementation prudentielle et donner plus de précisions à ce niveau
sur les règles de prise en compte et d’évaluation des garanties afin d’assurer une
meilleure comparabilité entre les banques.
Pas du tout d’accord Plutôt pas d’accord Plutôt d’accord Tout à fait d’accord

Maintenir les textes actuels pour donner plus de flexibilité aux banques pour
atteindre les objectifs fixés par la Banque Centrale en termes de couverture des
créances non performantes par des provisions
Pas du tout d’accord Plutôt pas d’accord Plutôt d’accord Tout à fait d’accord

Mettre en place un système de décote des garanties pour tenir compte des
difficultés liées aux réalisations des garanties, selon la nature de chaque garantie,
et de l’effet temps découlant du processus de réalisation et qui engendre
implicitement des pertes pour la banque.
Pas du tout d’accord Plutôt pas d’accord Plutôt d’accord Tout à fait d’accord

Revoir le processus d’intervention et les aspects réglementaires des


professionnels qui procèdent à l’évaluation des garanties

Pas du tout d’accord Plutôt pas d’accord Plutôt d’accord Tout à fait d’accord

Mettre au clair la position de l’administration fiscale pour éviter tout risque


fiscal provenant de méthodes plus prudentes d’évaluation des garanties
bancaires, se traduisant par la non déductibilité des provisions.
Pas du tout d’accord Plutôt pas d’accord Plutôt d’accord Tout à fait d’accord

Autres axes d’améliorations possibles………………………………………..


…………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………

22
Date :

Nom et Prénom :

Fonction :

Banque :

23
Annexe 3

Questionnaire relatif au processus Octroi, affaires juridiques et recouvrement

24
INSTITUT DES H AUTES ETUDES COMMERCIALES

QUESTIONNAIRE ELABORE DANS LE CADRE DE LA PREPARATION D’UN MEMOIRE


POUR L’OBTENTION DU DIPLOME D’EXPERT COMPTABLE INTITULE :

EVALUATION DES GARANTIES BANCAIRES ET INFORMATION


FINANCIERE :

PERSPECTIVES D’AMELIORATION ET DILIGENCES DU


COMMISSAIRE AUX COMPTES

PROCESS OCTROI, JURIDIQUE ET RECOUVREMENT

ELABORE PAR

M. Mo hamed DE RB E L

DIRECTEUR DE RECHERCHE

M . M o h a me d N é j i H E R G L I

ANNEE UNIVERSITAIRE 2005 – 2006

25
Mohamed DERBEL
Expert Comptable Mémorialiste

Adresse postale: BP 99, 1002 Tunis Belvédère


Téléphone : 70.749 111
Fax : 70.749 045
GSM : 98.542 414
E-mail : mohamed.derbal@tn.ey.com

Objet : Questionnaire portant sur le thème « Evaluation des garanties bancaires et


information financière »

Madame, Monsieur,

Nous avons l’honneur de venir, par la présente, solliciter votre collaboration en répondant au
questionnaire ci-joint portant sur le thème : « Evaluation des garanties bancaires et information
financière ». Ce questionnaire est élaboré dans le cadre de la préparation d’un mémoire en vue de
l’obtention du diplôme d’expert comptable sous la direction de Monsieur Mohamed Neji
HERGLI.

En vous remerciant d’avance pour votre collaboration, je vous prie d’agréer l’expression de mes
sentiments respectueux.

Mohamed DERBEL

26
QUESTIONNAIRE
PLACE DE LA GESTION DES GARANTIES DANS L’ACTIVITE BANCAIRE

Qu’elle est la proportion des financements accordés par la banque


Q1 assortis d’une garantie :
Crédits aux particuliers Crédits aux entreprises

o Plus que 5% o Plus que 5%


o Plus que 25% o Plus que 25%
o Plus que 50% o Plus que 50%
o Plus que 80 % o Plus que 80 %
o La quasi-totalité o La quasi-totalité

Commentaire
…………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………..…………………
……….

Citer les garanties exigées pour bénéficier d’un crédit auprès de


Q2 votre établissement :
o de l’Etat (FNG, SOTUGAR, …)
o des banques
o des compagnies d’assurances
o Actifs financiers affectés
o Dépôts affectés
o Hypothèques dûment inscrites sur usine
Hypothèques dûment inscrites sur terrain ou promesse d’hypothèque sur terrain
o acquis auprès de l’AFI, l’AFT, l’AFH ou la société El Iskan
o Hypothèque dûment inscrite sur villa ou immeuble
o Hypothèque sur navires ou aéronefs
o Nantissement sur cheptel
o Nantissement sur matériel
o Nantissement sur fonds de commerce
o Cautionnement
Autres…………………………………………………………………………...
o ………………………………………………………………………………….
…………………………………………………………………….....................

Dans le cadre de l’octroi du crédit, quelles sont les conditions


Q3 requises en matière de garanties exigées :
Oui Non

27
Exigence systématique de garanties portant sur le projet ou le bien financé
o o par la banque
Exigence systématique de garanties personnelles (notamment celles des
o o dirigeants)
Exigence de garanties réelles ou cautions hypothécaires hors projets financés
o o chaque fois où c’est possible pour assurer une meilleure couverture
Intervention systématique du département juridique (ou du service habilité)
o o en amont pour donner son avis sur la validité juridique des garanties
proposées
Le montant du crédit n’est pas débloqué sans avoir procédé préalablement à
o o la constitution et l’inscription des garanties
Le montant du crédit peut être débloqué avant constitution des garanties si on
o o a l’assurance qu’il s’agit simplement de formalités juridiques à accomplir.
Les garanties bancaires proposées par le client ont un impact sur la
o o tarification du financement.

Les formalités administratives de constitution des garanties sont considérées


o o comme étant assez lourdes et prennent beaucoup du temps.

Si la réponse à la question précédente est (OUI), ceci amène la banque dans


o o certains cas à débloquer le montant du financement avant constitution
effective des garanties.

Q Quelles sont les conditions requises en matière d’évaluation des


garanties lors de l’octroi du crédit :
4
No
Oui
n
o o Expertise externe exigée pour toutes les garanties réelles
Expertise externe exigée pour les garanties réelles objets de financements
o o dépassant un certain seuil
Pas d’expertise externe exigée mais une note interne présentant la garantie ou
o o un rapport de visite
Aucune évaluation interne ou externe n’est documentée dans le dossier de
o o crédit
Autres
……………………………………………………………………………
o o …………………………………………………………………………………
….

28
Les documents suivants en matière de garanties sont
Q5 indispensables pour la constitution du dossier de crédit/juridique
Oui Non
o o Acte ou clause d’hypothèque (clause contractuelle ou contrat séparé…)
o o Titre de propriété, copie du titre arabe ou du contrat de vente,…
o o Evaluation des garanties (internes ou externes)
Justificatifs des inscriptions des garanties (certificats d’inscription,
o o nantissements…)
Informations recueillies sur le débiteur (centrale des risques, registre de
o o commerce, registre CPF…)
Autres…………………………………………………………………………
o o …………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………

Commentaire
…………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………..…………………
……….

Quelles sont les garanties que vous mettez en jeu en premier lieu
Q6 dans la phase précontentieuse et contentieuse :
o de l’Etat (FNG, SOTUGAR, …)
o Des banques et des compagnies d’assurances
o Actifs financiers affectés
o Dépôts affectés
o Hypothèques
o Nantissements
o Cautionnement

o Toutes les garanties sans distinction


Classez ces cases du plus important vers le moins important (1,2,3…..), les cases de même importance peuvent
avoir le même ordre

Commentaire
…………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………..…………………
……….

29
Quelle est la part annuelle du recouvrement sur réalisation des
Q7 garanties par rapport au recouvrement global de la banque (telle
que reportée à la BCT)
o Moins de 5%
o Plus que 5%
o Plus que 15%
o Plus que 30%
o Plus que 50 %
o Plus que 80 %

Commentaire
…………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………..…………………
……….

Q8 Procédure de réalisation des garanties

La nouvelle réforme du Code de Procédure Civile et Commerciale a instaurée


par la loi 2002-82 du 3 août 2002 a permis d’assouplir les procédures
d’inscription et de réalisation des garanties. Cette réforme a allégé la
procédure de la saisie et la mise en vente des garanties immobilières.
Considérez vous que cette réforme a eu, en pratique, un apport bénéfique en
terme de réduction des délais et d’allégement des procédures de réalisation
des garanties.

Pas du tout d’accord Plutôt pas d’accord Plutôt d’accord Tout à fait d’accord

Considérez vous que les procédures collectives prévues par la loi 95-34
relative aux entreprises en difficulté ont toujours constitué un handicape pour
les banques dans le processus de recouvrement forcé des créances notamment
par la réalisation des garanties.

Pas du tout d’accord Plutôt pas d’accord Plutôt d’accord Tout à fait d’accord

Considérez vous que dans la pratique, lors du défaut, les créances super
privilégiées (Etat, salaires..) présentent généralement une part très importante
du passif du débiteur et réduisent de manière significative la part de la banque
dans le processus de recouvrement, même si elle dispose de garanties.

Pas du tout d’accord Plutôt pas d’accord Plutôt d’accord Tout à fait d’accord

Q9 Considérez vous que, dans le contexte tunisien :

Oui Non

30
La garantie est un moyen qui peut constituer une barrière pour l’accès au
o o crédit
En cas d’incidences de recouvrement, la banque a intérêt à trouver des
o o solutions amiables/conclure des arrangements avec le client plutôt qu’à
opter pour la phase contentieuse de réalisation des garanties

En cas d’arrangement conclu avec le client pour le recouvrement des


créances, les pertes liées aux arrangements, abandon d’intérêts,
o o consolidation avec la durée que ça risque de prendre pour assurer un
recouvrement final, sont moins importantes que celles supportées suite à la
réalisation des garanties.

La garantie représente un moyen efficace de gestion du risque bancaire


o o permettant le remboursement de peur de sa réalisation.

Q10 Créances couvertes par la SOTUGAR


Oui Non
Est ce que vous rencontrez des difficultés pour constituer cette garantie
o o (réticence de la clientèle) du fait que le bénéficiaire du crédit est amené à
payer une contribution.
Exigez-vous systématiquement la garantie SOTUGAR chaque fois que le
o o concours accordé au client est éligible à cette garantie (il s’agit d’une
condition indispensable pour accorder le crédit).
Est-ce que vous jugez que ce système de garantie est efficace pour la
o o division des risques et la garantie du recouvrement.

Commentaire
…………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………..…………………
……….

Q11 Créances couvertes par la garantie FNG


Oui Non
Est-ce que vous jugez que ce système de garantie est efficace pour la
o o division des risques et la garantie du recouvrement.

Commentaire
…………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………..…………………
……….

31
Q12 Assurance exportations (COTUNACE)
Oui Non

Il s’agit d’une garantie efficace en pratique qui a fait ses preuves et la


o o banque n’a pas eu de problèmes majeurs de réalisation de cette garantie

Q13 Les garanties sous forme d’actifs financiers


Oui Non
Considérez vous que le nantissement de dépôt est l’une des garanties les plus
solides puisqu’il porte sur des liquidités donc susceptible d’être liquidées
o o sans que sa valeur ne soit affectée.

Commentaire
…………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………..…………………
……….

Garanties personnelles (autres que banques et établissements


Q14 d’assurance)
Oui Non

Votre banque exige de sa clientèle le plus :

o - Cautionnement simple qui limite l’obligation de la caution dans sa part


o
dans l’engagement par rapport aux autres garantes)
o - Cautionnement solidaire
o - Cautionnement illimité (portant sur toute somme due ou à devoir par le
o
débiteur principal au titre d’un contrat déterminé)
o - Cautionnement limité à un montant déterminé.
o
Confirmez-vous que dans la pratique, le cautionnement pose les contraintes
suivantes :
- Problème d’identification et de valorisation du patrimoine du garant
o o
qui est l’objet de la garantie : la caution est généralement réticente
quant à la fourniture de tous les éléments de son patrimoine.
- Le risque de dépréciation du patrimoine de la caution sans que la
o o
banque ne puisse être avertie, d’où une difficulté de mise à jour de la
consistance de la garantie
o o - Risque se matérialisant par la possibilité à la caution pour agir en
justice contre la banque pour demander d’être déchargé de la dette du
fait que la banque a différé la réclamation de l’exécution de

32
l’obligation aussitôt qu’elle est devenue exigible.
- Autres contraintes :……………………………………………………
……………………………………………………………………………..

Pour apprécier la consistance d’un cautionnement :

- La banque exige systématiquement un état du patrimoine de la caution


o o sinon elle n’accorde pas le financement,
- La banque peut parfois se fier à la réputation générale de la caution,
o o
o o - La banque procède à des enquêtes auprès du secteur bancaire et de la
CPF pour avoir une idée des engagements de la caution dans le
secteur.
- Autres démarches………………………………………………………
………………………………………………………………………………

Q15 Nantissement matériel et outillage


Oui Non
Est-ce que votre banque procède souvent à la constitution de garanties sous
forme de nantissement matériel et outillage :
o - Oui systématiquement
o - Uniquement lorsque le matériel est d’une valeur importante
o - Rarement

o o - Le risque de dilapidation du bien est couvert par un inventaire


physique périodique exigé au client
o - Il n’est pas évident d’amener le client à fournir un inventaire physique
o
périodique du matériel
- Autre moyen de suivi de la garantie…………………………………
o o ……………………………………………………………………………..

Date :

Nom et Prénom :

Fonction :

Banque :

33
Annexe 4

Résultats détaillés de l’enquête relative au processus gestion des risques et


contrôle des engagements

34
Résultats détaillés de l’enquête relative au processus gestion des NA NI
Oui Non Total
risques et contrôle des engagements (*) (**)

Citer les garanties retenues par votre établissement pour


Q1
l’estimation des provisions requises sur les engagements :
de l’Etat (FNG, SOTUGAR, …) 10 1 1 0 12
Des banques 11 0 1 0 12
Des compagnies d’assurances 11 0 1 0 12
Actifs financiers affectés 11 0 1 0 12
Dépôts affectés 11 0 1 0 12
Hypothèques dûment inscrites sur usine 11 1 0 0 12
Hypothèques dûment inscrites sur terrain ou promesse d’hypothèque
sur terrain acquis auprès de l’AFI, l’AFT, l’AFH ou la société El 11 1 0 0 12
Iksan
Hypothèque dûment inscrite sur villa ou immeuble 11 1 0 0 12
Hypothèque sur navires ou aéronefs 7 4 1 0 12
Nantissement sur cheptel vif ou mort 3 9 0 0 12
Nantissement sur matériel 6 6 0 0 12
Nantissement sur fonds de commerce 0 12 0 0 12
Cautionnement 0 12 0 0 12
Autres 0 12 0 0 12
Pour les garanties exigées par votre établissement mais non prises
Q2
en compte pour le calcul des provisions requises :
Il s’agit d’un moyen de pression supplémentaire pour assurer le
10 0 1 1 12
recouvrement.
Certaines garanties ne sont pas admises selon les règles prudentielles. 10 1 1 0 12
Certaines garanties non prises en compte selon les règles prudentielles
sont très efficaces en pratique pour faire pression en termes de 10 1 1 0 12
recouvrement
Si OUI, les
citer…………………………………………………………………… 9 0 3 0 12
….
Certaines garanties ne sont pas prises en compte bien qu’elles soient
admises selon les règles prudentielles parce que considérées comme 5 7 0 0 12
étant très limitées dans le contexte tunisien.
Si OUI, les
citer…………………………………………………………………… 4 0 8 0 12
….
Q3 Garanties bancaires et classification
Est-ce que votre banque tient compte de la solidité des garanties
reçues dans le cadre du processus de classification des créances :
- Oui 3 9 0 0 12
- Non 5 7 0 0 12
- Très rarement pour certains dossiers spécifiques 4 8 0 0 12
Considérez vous que certaines formes de garanties pourraient être
6 5 0 1 12
prises en compte pour la classification des créances

35
Résultats détaillés de l’enquête relative au processus gestion des NA NI
Oui Non Total
risques et contrôle des engagements (*) (**)

Si OUI
lesquelles……………………………………………………………..

Q4 Affectation des garanties

Est-ce que votre banque procède à une affectation fine des


8 4 0 0 12
garanties par nature d’engagement et par contrat

Pour la garantie qui couvre plusieurs engagements, vous


procédez à :
- Une affectation selon la règle du prorata pour tous
7 5 0 0 12
les engagements couverts
- Une affectation pour distinguer uniquement les
5 7 0 0 12
engagements du bilan et ceux du hors bilan
- Vous ne procédez à aucune affectation 2 10 0 0 12

Quelle est la structure chargée de l’évaluation des garanties


Q5 bancaires dans votre banque pour le calcul des provisions
requises
Département juridique 2 10 0 0 12
Département comptabilité 1 11 0 0 12
Département crédit 7 5 0 0 12
Département contrôle des risques 4 8 0 0 12
Département audit 0 12 0 0 12
Autres (les citer) 2 10 0 0 12
Quelle est la structure chargée du contrôle de l’évaluation des
Q6 garanties bancaires dans votre banque pour le calcul des
provisions requises
Département juridique 2 10 0 0 12
Département comptabilité 1 11 0 0 12
Département crédit 2 10 0 0 12
Département contrôle des risques (ou contrôle des engagements) 8 4 0 0 12
Département audit 0 12 0 0 12
Autres (les citer) 0 12 0 0 12
Aucune structure 1 11 0 0 12

Q7 Créances couvertes par la SOTUGAR

Est-ce que les garanties SOTUGAR sont reportées comme étant des
4 1 5 2 12
garanties Etat au niveau des déclarations prudentielles à la BCT.
Est-ce que les garanties SOTUGAR sont reportées comme étant des
garanties Etat au niveau de l’état de l’engagement hors bilan de votre 3 2 5 2 12
banque.

Est-ce que votre banque procède à la circularisation de la SOTUGAR


5 1 5 1 12
pour assurer le suivi des créances couvertes par cette garantie

36
Résultats détaillés de l’enquête relative au processus gestion des NA NI
Oui Non Total
risques et contrôle des engagements (*) (**)

Q8 Créances couvertes par la garantie FNG

Est-ce que votre banque procède à :


L’identification comptable des crédits éligibles à la garantie FNG 6 1 4 1 12
L’inventaire extra comptable des encours de crédits éligibles à la
6 1 4 1 12
garantie FNG
La comptabilisation en HB des garanties reçues sous forme de prise
6 1 4 1 12
en charge par le FNG des éventuels impayés irrécouvrables
La circularisation du FNG pour assurer le suivi des créances
3 4 4 1 12
couvertes par cette garantie.
Rencontrez-vous des difficultés pratiques pour savoir si les
déclarations faites par les banques ont été dûment acceptées sans
5 1 4 2 12
réserve par la commission interdépartementale (condition nécessaire
pour prendre en compte cette forme de garantie)
Q9 Lettre de confort/ garanties de la société mère
Est-ce que votre banque a bénéficié d’une garantie de l’actionnaire
majoritaire (Etat, actionnaire étranger privé…) durant ces derniers
7 5 0 0 12
exercices pour couvrir des engagements de votre banque ou couvrir
des risques encourus
Si oui, quelle était la forme de cette garantie :
- Lettre d’intention 0 7 5 0 12
- Lettre d’engagement 4 3 5 0 12
- Garantie à première demande 2 5 5 0 12
- Autre forme (la citer) 0 7 5 0 12
Cette garantie a-t-elle été prise en compte pour le calcul des
6 1 5 0 12
provisions requises
Cette garantie a telle été prise en compte pour le calcul des ratios
7 0 5 0 12
prudentiels (risque encouru)
Q10 Assurance exportations (COTUNACE)
Il s’agit d’une garantie efficace en pratique qui a fait ses preuves et la
banque n’a pas eu de problèmes majeurs de réalisation de cette 4 5 3 0 12
garantie
Le contrat prévoit plusieurs conditions pour bénéficier de cette
garantie en cas de défaut :
- Y a-t-il un département qui vérifie le respect de ces conditions 6 2 3 1 12

Si oui, lequel……………………………………………
- Est-ce que le système d’information permet d’identifier les
4 4 3 1 12
engagements couverts par l’assurance
- Est-ce que vous considérez que le suivi et la mise à jour de
6 2 3 1 12
l’évaluation de cette garantie pose certains problèmes

Si oui, citer les problèmes majeurs…………………………………….

37
Résultats détaillés de l’enquête relative au processus gestion des NA NI
Oui Non Total
risques et contrôle des engagements (*) (**)

Q11 Les garanties sous forme d’actifs financiers


Considérez vous que le nantissement de dépôt est l’une des garanties
les plus solides puisqu’il porte sur des liquidités donc susceptible 12 0 0 0 12
d’être liquidées sans que sa valeur ne soit affectée.
Prise en compte des actions nanties pour le calcul des provisions
requises
- Vous prenez en comptes uniquement certaines actions côtés en
6 5 1 0 12
bourse en fonction de la liquidité
- Vous prenez uniquement toutes les actions cotées en bourses 3 8 1 0 12
- vous introduisez parfois des actions de sociétés non cotées
4 7 1 0 12
dont la situation financière parait solide.
- Les actions nanties ne sont pas prises en compte 2 9 1 0 12
- Autres règles de prise en
0 11 1 0 12
compte……………………………………….
Evaluation des actions nanties
- les actions cotées sont prises en compte pour leur valeur
6 3 3 0 12
boursière à la date d’arrêté,
- les actions cotées sont prises en compte pour leur valeur
3 6 3 0 12
boursière la plus récente,
- les actions non cotées sont évaluées sur la base de la situation
4 5 3 0 12
nette comptable la plus récente,
- les actions non cotées sont évaluées sur la base de la situation
réévaluée chaque fois où l’information est disponible (exemple des 3 6 3 0 12
projets touristiques).
Autres règles 3 6 3 0 12
Garanties personnelles (autres que banques et établissements
Q12
d’assurance)
Est-ce que vous considérez que les contraintes posées par le
cautionnement justifient la non prise en compte systématique de cette 10 2 0 0 12
garantie pour l’estimation des provisions requises

Q13 Nantissement matériel et outillage

Prise en compte pour le calcul des provisions :


- Le nantissement sur matériel n’est pas pris en compte pour le
6 6 0 0 12
calcul des provisions.

- Le nantissement sur matériel est pris en compte pour le calcul


3 9 0 0 12
des provisions pour le matériel jugé standard (non spécifique).

- Le nantissement de matériel est pris en compte pour le matériel


présentant une valeur importante et qui a été financé par la banque 5 7 0 0 12
(cas des projets touristiques par exemple).
Evaluation de la garantie
Si le nantissement du matériel et outillage est pris en compte pour le
calcul des provisions requises, sa valeur est déterminée sur la base
de :
- l’expertise externe 4 2 5 1 12
- l’expertise avec un système de décote 5 1 5 1 12

38
Résultats détaillés de l’enquête relative au processus gestion des NA NI
Oui Non Total
risques et contrôle des engagements (*) (**)

- la valeur nette comptable au bilan de la société (compte tenu de


1 5 5 1 12
l’amortissement)
- une valorisation interne notamment pour les projets
touristiques (une valorisation du projet touristique qui tient compte de 3 3 5 1 12
la valeur du matériel)
- La valeur minimale des valeurs sus indiquées 1 5 5 1 12

- Une autre méthode de valorisation :………………………….. 1 5 5 1 12

Q14 Hypothèques

- L’hypothèque n’est pas prise en compte par votre banque pour


0 12 0 0 12
le calcul des provisions requises.

- L’hypothèque est prise en compte pour le calcul des provisions


requises conformément à la réglementation prudentielle de la Banque 10 2 0 0 12
Centrale.

- L’hypothèque est prise en compte pour le calcul des provisions


requises mais en appliquant des règles restrictives d’évaluation et de 6 6 0 0 12
prise en compte.

Préciser si ces hypothèques sont prises en comptes pour le calcul


des provisions :

- hypothèque inscrite sur titre foncier 11 0 1 0 12


- hypothèque inscrite sur titre arabe 10 1 1 0 12
- immeuble faisant l’objet d’une réquisition d’immatriculation 4 7 1 0 12

- Immeuble non immatriculé mais faisant l’objet d’une promesse


11 0 1 0 12
d’hypothèque de la part de AFI, AFH, AFT El Iskan

- Immeuble non immatriculé mais faisant l’objet d’une promesse


0 11 1 0 12
d’hypothèque de la part d’autres institutions

Les garanties en cours d’inscription mais non encore inscrites


sont elles prises en comptes pour le calcul des provisions
requises :

- oui 0 11 1 0 12
- uniquement s’il s’agit de simples formalités juridiques à finaliser et
5 6 1 0 12
en l’absence de risque lié à l’inscription
- pas de prise en compte en l’absence d’inscription 6 5 1 0 12
Evaluation des terrains

La valeur du terrain est déterminée par référence au prix du m2. Ce


prix est fixé en fonction :
- des estimations des agences foncières 1 10 1 0 12
- des expertises externes 11 0 1 0 12

- des évaluations internes notamment des chargés de clientèles au 7 4 1 0 12

39
Résultats détaillés de l’enquête relative au processus gestion des NA NI
Oui Non Total
risques et contrôle des engagements (*) (**)

niveau agences
- des prix de cession récents de terrains similaires 4 7 1 0 12
Garanties et expertises externes
La circulaire BCT fait référence à l’expertise externe pour
l’évaluation des garanties en vue d’estimer les provisions requises :
- Est-ce que l’expertise est systématique pour toutes les créances
6 6 0 0 12
douteuses

- Est-ce que votre banque trouve des difficultés pour la


11 1 0 0 12
réalisation des expertises externes surtout pour les créances en litige

La mise à jour de l’évaluation par expertise se fait :


- Chaque année 3 9 0 0 12
- après deux ans, 2 10 0 0 12
- après trois ans, 2 10 0 0 12
- ça dépend de l’importance du dossier et de la garantie 7 5 0 0 12
Vous considérez que l’expertise externe
- est nécessaire pour traduire la juste valeur de l’immeuble 5 6 0 1 12
- est une formalité nécessaire mais ne traduit pas toujours la
8 3 0 1 12
réalité des choses en matière de valorisation des garanties
- est une formalité coûteuse pour la banque 2 9 0 1 12
- est une formalité qui nécessiterait plus de dispositions
juridiques et réglementaires applicables aux professionnels chargés de 8 3 0 1 12
ces expertises.
Est ce que votre banque applique un système de décotes aux garanties
pour couvrir :
- des doutes quant à la validité juridique des garanties (terrains
3 9 0 0 12
en indivision, inscription…)
- des risques de dépréciation des garanties 6 6 0 0 12
- l’effet temps qui implique une décote provenant de
l’actualisation des flux provenant de la réalisation des garanties tout 4 8 0 0 12
au long de la durée de réalisation.

- répondre aux exigences annoncées de la BCT pour atteindre un


taux de couverture des créances non performantes par des provisions 7 5 0 0 12
et agios réservés à un taux de 70 % à l’horizon 2009.

L’évaluation des projets hôteliers se fait :


- Systématiquement selon une méthode interne (basée
5 5 1 1 12
notamment sur le coût par lit)
- Systématiquement sur la base d’expertises externes 3 7 1 1 12

- Selon des méthodes combinées (exemple le min de deux


3 7 1 1 12
méthodes)

Si votre banque applique une méthode d’évaluation interne de


projets touristiques, quelles sont les bases d’évaluation :

- Coût par lit par catégorie d’hôtel à neuf 7 3 1 1 12

40
Résultats détaillés de l’enquête relative au processus gestion des NA NI
Oui Non Total
risques et contrôle des engagements (*) (**)

- Application de décotes pour tenir compte de l’état de l’hôtel 5 2 4 1 12


- Application de décotes fixées en interne pour tenir compte de
5 2 4 1 12
la zone d’implantation du projet
- Application de décotes sur la part du matériel hôtelier dans
4 3 4 1 12
l’évaluation interne
- Application de décotes fixées et mises à jour annuellement par
référence au taux d’occupation le plus récent de la zone 3 4 4 1 12
d’implémentation.
- Une décote annuelle (amortissement) de …….% est appliquée
4 0 4 4 12
sur la valeur à neuf, avec un maximum de décote de ……..%.
- Autres
paramètres……………………………………………………..
Si une garantie a fait déjà l’objet d’une offre :
- vous considérez systématiquement cette offre puisqu’il s’agit
1 9 0 2 12
de la valeur de marché de la garantie
- vous ne considérez pas systématiquement cette offre surtout si
9 1 0 2 12
elle est jugée très faible par rapport à la valeur réelle

Dans le cadre de l’évaluation des garanties, est ce que votre banque


prend en compte :
- La valeur correspondant à trois ans d’intérêts en application de
l’article 272 du Code des Droit Réels revenant à l’inscription de votre 0 12 0 0 12
banque
- La valeur correspondant à trois ans d’intérêts en application de
l’article 272 du Code des Droit Réels revenant aux banques qui 2 10 0 0 12
priment votre banque
- Les frais liés à la réalisation des garanties (frais de justice,
6 6 0 0 12
exécution de jugement, frais d’huissier…)
- Les frais liés à la réalisation des garanties uniquement pour
certains dossiers particuliers notamment lorsque le montant de ces 5 7 0 0 12
frais est significatif
Le privilège de la période d’observation (créances nées à partir du
début de la période d’observation pour les entreprises en difficulté 4 7 1 0 12
économique qui devancent les créances antérieures)
- Les créances super privilégiées (notamment Etat, CNSS,
Salaires) :
- systématiquement pour toutes les créances non performantes 3 8 1 0 12
- lorsque l’information est disponible au niveau du dossier ou
2 9 1 0 12
des états financiers
- rarement vu la difficulté de disponibilité de l’information 5 6 1 0 12
- uniquement pour les clients en contentieux ou en règlement
4 7 1 0 12
judiciaire

En cas d’absence d’information sur le rang de la banque et sur la part


des créances qui la priment (créances de rang supérieur et créances
super privilégiées), dans ce cas, la garantie :
- n’est pas prise en compte, 2 9 1 0 12
- prise en compte à concurrence de l’inscription, 4 7 1 0 12
- prise en compte à concurrence de l’engagement dans le
7 4 1 0 12
secteur….
- Autres
0 11 1 0 12
…………………………………………………………..

41
Résultats détaillés de l’enquête relative au processus gestion des NA NI
Oui Non Total
risques et contrôle des engagements (*) (**)

Les terrains AFI, AFH, AFT, El Ken posent le problème de


l’information du rang de la banque puisqu’il s’agit d’immeubles non
immatriculés mais faisant l’objet de promesse d’hypothèques. En plus
ces institutions ne délivrent pas en pratique les promesses
d’hypothèques de manière systématique. Votre banque :
- en présence de promesse d’hypothèque, prend en compte cette
garantie pour sa valeur de réalisation et compte tenu du rang précisé 10 1 1 0 12
sur la promesse
- en absence de promesse d’hypothèque, ne prend pas en compte
8 3 1 0 12
cette garantie
- en absence de promesse d’hypothèque, prend en compte cette
garantie pour sa valeur de réalisation si le dossier de demande de 1 10 1 0 12
promesse d’hypothèque a été déposé au niveau de ces institutions
- en absence de promesse d’hypothèque, prend en compte cette
garantie à concurrence de la part de financement du client concerné 3 8 1 0 12
par le secteur et ce, en l’absence d’information sur le rang
- autres règles ou documents nécessaires pour la prise en compte
0 11 1 0 12
de ces promesses…………………………………………

Q15 Système d’information et garanties bancaires

Est-ce que votre banque dispose d’un module informatique


7 5 0 0 12
permettant la gestion et le suivi des garanties bancaires
Si oui, est ce qu’il s’agit
- d’un listing exhaustif de toutes les garanties reçues. 4 3 5 0 12
- d’un listing limité à certaines catégories de garanties. 1 6 5 0 12
- d’un listing qui se limite au suivi des conditions de validité
1 6 5 0 12
juridique.
- d’un module qui permet de fournir tous les éléments
nécessaires à l’évaluation des garanties pour les besoins du reporting 3 4 5 0 12
des ratios prudentiels (risque encouru).
- d’un module qui permet de fournir tous les éléments
nécessaires à l’évaluation des garanties pour les besoins de 1 6 5 0 12
l’estimation des provisions requises.
Qu’elle est la fréquence de la mise à jour des données dans ce
module :
- Au jour le jour 0 4 5 3 12
-Mensuel 0 4 5 3 12
- Trimestriel 1 4 4 3 12
- Semestriel 2 2 5 3 12
- Annuel 1 3 5 3 12
- Pour les besoins de chaque arrêté comptable 1 3 5 3 12
- Difficultés pratiques de mise à jour 0 4 5 3 12

Est-ce que le système d’information actuel de la banque permet de


centraliser et fournir les informations suivantes :
- Identification du client 9 1 0 2 12
- Identification du contrat de financement ou et du projet 8 2 0 2 12
- Identification des engagements couverts par la garantie 6 4 0 2 12

42
Résultats détaillés de l’enquête relative au processus gestion des NA NI
Oui Non Total
risques et contrôle des engagements (*) (**)

- Nature de la garantie 7 3 0 2 12
- Description de la garantie 5 5 0 2 12
- Garantie inscrite ou non 6 4 0 2 12
- Date d’inscription et valeur inscrite 6 4 0 2 12
- Rang 5 5 0 2 12
- Pari passu 4 6 0 2 12
- Créances qui priment la banque 3 7 0 2 12
- Créances super privilégiées 2 8 0 2 12
- Garantie déductible ou non 3 7 0 2 12
- Valeur globale de la garantie 4 6 0 2 12
- Source valeur (interne/externe) 5 5 0 2 12
- Part de la banque 4 6 0 2 12
- Détail des critères pour l’évaluation interne de la garantie
3 6 1 2 12
(notamment les projets touristiques)
Evaluation des garanties et information financière

Q16 Couverture des engagements non performants

Quel est le taux de couverture des créances non performantes (dont


hors bilan) par des provisions et agios réservés
- inf 30% 5 7 0 0 12
- entre 30 et 50 3 9 0 0 12
- entre 50 et 70 0 12 0 0 12
- Sup 70 4 8 0 0 12

Considérez vous que ce taux dépend en grande partie des règles


7 3 0 2 12
d’évaluation des garanties retenues par la banque.

Q17 Garanties et information financière


Le normalisateur comptable tunisien a laissé aux banques la
possibilité de se limiter à des informations au niveau des notes aux
états financiers si la valeur des garanties reçues ne peut être
déterminée de manière fiable. Pour quelle option votre banque a-t-elle
opté :

- enregistrer au niveau de la rubrique « garanties reçues » toutes


2 9 0 1 12
les garanties reçues de la clientèle.

- enregistrer au niveau de la rubrique « garanties reçues » toutes


les garanties reçues de la clientèle. Cependant, votre banque opte
1 10 0 1 12
pour la détermination de ces garanties pour un échantillon significatif
et procède à l’extrapolation pour l’ensemble des engagements

43
Résultats détaillés de l’enquête relative au processus gestion des NA NI
Oui Non Total
risques et contrôle des engagements (*) (**)

- enregistrer les garanties reçues de la clientèle dont les


engagements ont fait l’objet d’une évaluation individualisée (sup 50 1 10 0 1 12
KDT)

- ne pas enregistrer les garanties reçues, surtout celles reçus de


la clientèle sous forme d’hypothèque ou de nantissement et fournir 6 5 0 1 12
une information au niveau des notes aux états financiers.
- Si votre banque applique la dernière option, est ce qu’une
5 4 2 1 12
information au niveau des notes est incluse.
Quelles sont les garanties bancaires que vous considérez poser le plus
de problème en terme de fiabilité de l’évaluation :
- Garanties reçues de l'Etat 1 10 0 1 12
- Garanties reçues des établissements bancaires et financiers 1 10 0 1 12
- Garanties reçues des compagnies d'assurance 2 9 0 1 12
- Garanties reçues de la clientèle: 10 1 0 1 12

Q18 Constater vous des reprises de provisions par :

- consolidation des garanties (obtentions de nouvelles garanties) 6 4 0 2 12


- prise en compte de garanties non prises en comptes initialement, par
7 3 0 2 12
erreur
- prise en compte de garanties non prises en comptes initialement,
après régularisation de toutes les conditions nécessaires de déduction 7 3 0 2 12
notamment la validité juridique
- réévaluation des garanties faisant apparaître une valeur actualisée
3 7 0 2 12
supérieure à la valeur initiale

Q19 Garanties bancaires et Bâle 2 :

Selon l’approche IRB de Bâle 2 basée sur les notations internes, la


mesure du risque de crédit se fait notamment par l’estimation de la
perte en cas de défaut (Loss Given Default- LGD). L’estimation de ce
facteur de risque nécessite notamment la disponibilité d’un historique
en terme de taux de couverture des créances par des garanties, la
relation entre l’évaluation de la garantie et sa valeur de liquidation
effective et la volatilité et la tendance d’évolution de chaque catégorie
de garantie.
Est-ce que votre banque a déjà commencé à recueillir ces
4 8 0 0 12
données pour pouvoir estimer le LGD en préparation à Bâle 2.

44
Perspectives d’amélioration en Tunisie
Pas du Plut Tout
Pas
tout ôt à fait
Q20 Quel est votre avis sur les axes d’amélioration suivants : d’acco
d’ac
d’ac d’ac
Total
cord
rd cord cord
Revoir la réglementation prudentielle et donner plus de précisions à
ce niveau sur les règles de prise en compte et d’évaluation des 0 1 2 9 12
garanties afin d’assurer une meilleure comparabilité entre les banques.
Maintenir les textes actuels pour donner plus de flexibilité aux
banques pour atteindre les objectifs fixés par la Banque Centrale en
3 6 3 0 12
termes de couverture des créances non performantes par des
provisions
Mettre en place un système de décote des garanties pour tenir compte
des difficultés liées aux réalisations des garanties, selon la nature de
0 0 6 6 12
chaque garantie, et de l’effet temps découlant du processus de
réalisation et qui engendre implicitement des pertes pour la banque.

Revoir le processus d’intervention et les aspects réglementaires des


1 0 4 6 11
professionnels qui procèdent à l’évaluation des garanties

Mettre au clair la position de l’administration fiscale pour éviter tout


risque fiscal provenant de méthodes plus prudentes d’évaluation des
0 1 4 6 11
garanties bancaires, se traduisant par la non déductibilité des
provisions.

(*) NA : Non applicable


(**) NI : Réponse non indiquée

45
Annexe 5

Résultats détaillés de l’enquête relative au processus Octroi, affaires


juridiques et recouvrement

46
Résultats détaillés de l’enquête relative au processus Octroi,
Oui Non NA (*) NI (**) Total
affaires juridiques et recouvrement

Qu’elle est la proportion des financements accordés par la Plus Plus Plus La
Plus que
Q1 que que que 80 quasi-
banque assortis d’une garantie : 5%
25% 50% % totalité
Crédits aux particuliers 0 0 2 3 2
Crédits aux entreprises 0 0 1 4 3
Citer les garanties exigées pour bénéficier d’un crédit
Q2
auprès de votre établissement :
de l’Etat (FNG, SOTUGAR, …) 7 2 0 0 9
des banques 7 2 0 0 9
des compagnies d’assurances 7 2 0 0 9
Actifs financiers affectés 8 1 0 0 9
Dépôts affectés 9 0 0 0 9
Hypothèques dûment inscrites sur usine 8 1 0 0 9
Hypothèques dûment inscrites sur terrain ou promesse
d’hypothèque sur terrain acquis auprès de l’AFI, l’AFT, 7 2 0 0 9
l’AFH ou la société El Iskan
Hypothèque dûment inscrite sur villa ou immeuble 8 1 0 0 9
Hypothèque sur navires ou aéronefs 7 2 0 0 9
Nantissement sur cheptel vif ou mort 4 5 0 0 9
Nantissement sur matériel 8 1 0 0 9
Nantissement sur fonds de commerce 8 1 0 0 9
Cautionnement 9 0 0 0 9
Autres…………………………………………
Dans le cadre de l’octroi du crédit, quelles sont les
Q3
conditions requises en matière de garanties exigées :

Exigence systématique de garanties portant sur le projet ou le


7 1 0 1 9
bien financé par la banque

Exigence systématique de garanties personnelles (notamment


4 4 0 1 9
celles des dirigeants)

Exigence de garanties réelles ou cautions hypothécaires hors


projets financés chaque fois où c’est possible pour assurer une 7 1 0 1 9
meilleure couverture

Intervention systématique du département juridique (ou du


service habilité) en amont pour donner son avis sur la validité 8 0 0 1 9
juridique des garanties proposées

Le montant du crédit n’est pas débloqué sans avoir procédé


6 1 0 2 9
préalablement à la constitution et l’inscription des garanties

Le montant du crédit peut être débloqué avant constitution


des garanties si on a l’assurance qu’il s’agit simplement de 4 4 0 1 9
formalités juridiques à accomplir.

47
Résultats détaillés de l’enquête relative au processus Octroi,
Oui Non NA (*) NI (**) Total
affaires juridiques et recouvrement

Les garanties bancaires proposées par le client ont un impact


3 5 0 1 9
sur la tarification du financement.

Les formalités administratives de constitution des garanties


sont considérées comme étant assez lourdes et prennent 7 1 0 1 9
beaucoup du temps.

Si la réponse à la question précédente est (OUI), ceci amène


la banque dans certains cas à débloquer le montant du 5 1 1 2 9
financement avant constitution effective des garanties.

Quelles sont les conditions requises en matière


Q4
d’évaluation des garanties lors de l’octroi du crédit :
Expertise externe exigée pour toutes les garanties réelles 2 6 0 1 9
Expertise externe exigée pour les garanties réelles objets de
6 2 0 1 9
financements dépassant un certain seuil

Pas d’expertise externe exigée mais une note interne


4 4 0 1 9
présentant la garantie ou un rapport de visite

Aucune évaluation interne ou externe n’est documentée dans


0 8 0 1 9
le dossier de crédit
Autres ………………………………………………

Les documents suivants en matière de garanties sont


Q5 indispensables pour la constitution du dossier de
crédit/juridique

Acte ou clause d’hypothèque (clause contractuelle ou contrat


8 0 0 1 9
séparé…)

Titre de propriété, copie du titre arabe ou du contrat de


8 0 0 1 9
vente,…
Evaluation des garanties (internes ou externes) 8 0 0 1 9
Justificatifs des inscriptions des garanties (certificats
7 1 0 1 9
d’inscription, nantissements…)

Informations recueillies sur le débiteur (centrale des risques,


7 1 0 1 9
registre de commerce, registre CPF…)

Quelles sont les garanties que vous mettez en jeu en


Q6 premier lieu dans la phase précontentieuse et contentieuse 1 2 3 4 5
:

de l’Etat (FNG, SOTUGAR, …) 2 0 1 3 0


Des banques et des compagnies d’assurances 0 4 1 1 0
Actifs financiers affectés 3 1 1 0 0
Dépôts affectés 5 2 0 0 0
Hypothèques 0 0 3 1 2

48
Résultats détaillés de l’enquête relative au processus Octroi,
Oui Non NA (*) NI (**) Total
affaires juridiques et recouvrement

Nantissements 0 0 2 0 1
Cautionnement 0 0 4 0 2
Toutes les garanties sans distinction

Quelle est la part annuelle du recouvrement sur


Q7 réalisation des garanties par rapport au recouvrement
global de la banque (telle que reportée à la BCT)

Moins de 5% 4 4 0 1 9
Plus que 5% 4 4 0 1 9
Plus que 15% 0 8 0 1 9
Plus que 30% 0 8 0 1 9
Plus que 50 % 0 8 0 1 9
Plus que 80 % 0 8 0 1 9
Tout à
Pas du Pas Plutôt
fait
Q8 Procédure de réalisation des garanties tout d’accor d’accor
d’acco
Total
d’accord d d
rd

La nouvelle réforme du Code de Procédure Civile et


Commerciale a instaurée par la loi 2002-82 du 3 août 2002 a
permis d’assouplir les procédures d’inscription et de
réalisation des garanties. Cette réforme a allégé la procédure
4 1 3 0 8
de la saisie et la mise en vente des garanties immobilières.
Considérez vous que cette réforme a eu, en pratique, un
apport bénéfique en terme de réduction des délais et
d’allégement des procédures de réalisation des garanties.

Considérez vous que les procédures collectives prévues par la


loi 95-34 relative aux entreprises en difficulté ont toujours
constitué un handicape pour les banques dans le processus de 0 2 2 5 9
recouvrement forcé des créances notamment par la réalisation
des garanties.

Considérez vous que dans la pratique, lors du défaut, les


créances super privilégiées (Etat, salaires..) présentent
généralement une part très importante du passif du débiteur et
0 1 2 6 9
réduisent de manière significative la part de la banque dans le
processus de recouvrement, même si elle dispose de
garanties.

Q9 Considérez vous que, dans le contexte tunisien :

La garantie est un moyen qui peut constituer une barrière


7 2 0 0 9
pour l’accès au crédit

En cas d’incidences de recouvrement, la banque a intérêt à


trouver des solutions amiables/conclure des arrangements
9 0 0 0 9
avec le client plutôt qu’à opter pour la phase contentieuse de
réalisation des garanties

49
Résultats détaillés de l’enquête relative au processus Octroi,
Oui Non NA (*) NI (**) Total
affaires juridiques et recouvrement

En cas d’arrangement conclu avec le client pour le


recouvrement des créances, les pertes liées aux arrangements,
abandon d’intérêts, consolidation avec la durée que ça risque
8 0 0 1 9
de prendre pour assurer un recouvrement final, sont moins
importantes que celles supportées suite à la réalisation des
garanties.

La garantie représente un moyen efficace de gestion du risque


bancaire permettant le remboursement de peur de sa 8 0 0 1 9
réalisation.
Q10 Créances couvertes par la SOTUGAR

Est ce que vous rencontrez des difficultés pour constituer


cette garantie (réticence de la clientèle) du fait que le 1 5 2 1 9
bénéficiaire du crédit est amené à payer une contribution.
Exigez-vous systématiquement la garantie SOTUGAR
chaque fois que le concours accordé au client est éligible à
3 3 2 1 9
cette garantie (il s’agit d’une condition indispensable pour
accorder le crédit).
Est-ce que vous jugez que ce système de garantie est efficace
5 0 3 1 9
pour la division des risques et la garantie du recouvrement.

Q11 Créances couvertes par la garantie FNG

Est-ce que vous jugez que ce système de garantie est efficace


4 3 2 0 9
pour la division des risques et la garantie du recouvrement.

Q12 Assurance exportations (COTUNACE)

Il s’agit d’une garantie efficace en pratique qui a fait ses


preuves et la banque n’a pas eu de problèmes majeurs de 3 3 1 2 9
réalisation de cette garantie

Q13 Les garanties sous forme d’actifs financiers


Considérez vous que le nantissement de dépôt est l’une des
garanties les plus solides puisqu’il porte sur des liquidités
9 0 0 0 9
donc susceptible d’être liquidées sans que sa valeur ne soit
affectée.
Garanties personnelles (autres que banques et
Q14
établissements d’assurance)
Votre banque exige de sa clientèle le plus :

- Cautionnement simple qui limite l’obligation de la


caution dans sa part dans l’engagement par rapport aux autres 0 9 0 0 9
garantes)

- Cautionnement solidaire 9 0 0 0 9

- Cautionnement illimité (portant sur toute somme due ou à


devoir par le débiteur principal au titre d'un contrat 6 3 0 0 9
déterminé)

50
Résultats détaillés de l’enquête relative au processus Octroi,
Oui Non NA (*) NI (**) Total
affaires juridiques et recouvrement

- Cautionnement limité à un montant déterminé 2 7 0 0 9


Confirmez-vous que dans la pratique, le cautionnement pose
les contraintes suivantes :
- Problème d’identification et de valorisation du
patrimoine du garant qui est l’objet de la garantie : la caution
9 0 0 0 9
est généralement réticente quant à la fourniture de tous les
éléments de son patrimoine.
- Le risque de dépréciation du patrimoine de la caution
sans que la banque ne puisse être avertie, d’où une difficulté 9 0 0 0 9
de mise à jour de la consistance de la garantie

- Risque se matérialisant par la possibilité à la caution


pour agir en justice contre la banque pour demander d’être
déchargé de la dette du fait que la banque a différé la 2 7 0 0 9
réclamation de l’exécution de l’obligation aussitôt qu’elle est
devenue exigible.

- Autres contraintes :…………………………… 0 0 0 0 0

Pour apprécier la consistance d’un cautionnement :


- La banque exige systématiquement un état du
patrimoine de la caution sinon elle n’accorde pas le 5 4 0 0 9
financement,
- La banque peut parfois se fier à la réputation générale
9 0 0 0 9
de la caution,

- La banque procède à des enquêtes auprès du secteur


bancaire et de la CPF pour avoir une idée des engagements de 5 4 0 0 9
la caution dans le secteur.

- Autres démarches……………………………

Q15 Nantissement matériel et outillage

Est-ce que votre banque procède souvent à la constitution de


garanties sous forme de nantissement matériel et outillage :
- Oui systématiquement 6 3 0 0 9
- Uniquement lorsque le matériel est d’une valeur
1 8 0 0 9
importante
- Rarement 2 7 0 0 9
- Le risque de dilapidation du bien est couvert par un
4 5 0 0 9
inventaire physique périodique exigé au client

- Il n’est pas évident d’amener le client à fournir un


6 2 0 1 9
inventaire physique périodique du matériel

- Autre moyen de suivi de la


0 0 0 0 0
garantie…………………………………
(*) NA : Non applicable
(**) NI : Réponse non indiquée

51
Annexe 6

Pratiques de certains pays en matière de prise en compte des garanties dans


la classification des créances et/ou dans le provisionnement

52
53
54
55
56
Annexe 7

Techniques de réduction du risque de crédit selon Bâle II : communication


financière dans le cadre des approches standard et NI

57
58
TABLE DES MATIERES

INTRODUCTION....................................................................................................................................... 6

PREMIERE PARTIE : ETAT DES LIEUX EN TUNISIE................................................................ 13

CHAPITRE 1. PRESENTATION DES GARANTIES ET SURETES DU CREDIT......................................... 13

Section 1- Les diverses formes des garanties du crédit ............................................................................13

Paragraphe 1- Les garanties personnelles ............................................................................13


1.1- Le cautionnement.................................................................................................................................. 14
1.2- Les garanties indépendantes................................................................................................................... 16
1.3- Les lettres d’intention............................................................................................................................ 20

Paragraphe 2- Les garanties réelles .....................................................................................20


2.1- Les sûretés réelles immobilières : L’hypothèque..................................................................................... 21
2.2- Les sûretés réelles mobilières................................................................................................................. 25
2.2.1- Le nantissement de fonds de commerce.......................................................................................... 26
2.2.2- Le nantissement de l’outillage et du matériel d’équipement............................................................. 28
2.2.3- Les hypothèques maritimes et hypothèques sur aéronefs ................................................................. 29
2.2.4- Le nantissement sur valeurs mobilières et sur espèce ...................................................................... 30

Paragraphe 3- Les autres formes de garanties ......................................................................31


3.1- L’assurance........................................................................................................................................... 31
3.2- Les garanties reçues de l’Etat................................................................................................................. 33
3.2.1- Le Fonds National de Garantie....................................................................................................... 34
3.2.2- La Société Tunisienne de Garantie ................................................................................................. 35

Section 2. La place de la gestion des garanties dans l’activité bancaire ....................................................37

Paragraphe 1- Processus d’octroi des crédits .......................................................................38


1.1- La stratégie commerciale et politique générale ............................................................................... 39
1.2- Les conditions d’acceptation.......................................................................................................... 39
1.3- Les mécanismes de délégation....................................................................................................... 39
1.4- Le processus de recouvrement amiable .......................................................................................... 41
1.5- Les procédures contentieuses......................................................................................................... 41

Paragraphe 2- Processus gestion des risques........................................................................42

Paragraphe 3- Système d’information et gestion des garanties ..............................................43

Section 3. Les limites des garanties bancaires en Tunisie.........................................................................46

Paragraphe 1- Les limites liées aux garanties réelles ............................................................46


1.1- Sûretés réelles immobilières .................................................................................................................. 46
1.1.1- La procédure de vente immobilière ................................................................................................ 47
1.1.2- Procédure de l’adjudication............................................................................................................ 49
1.1.3- Contraintes liées à la valorisation des biens lors de la mise à prix.................................................... 51
1.1.4- Nouvelles dispositions en faveur de la réalisation des garanties....................................................... 52
1.2- Sûretés réelles mobilières ...................................................................................................................... 53
1.2.1- Nantissement de fond de commerce ............................................................................................... 53
1.2.2- Le nantissement de l’outillage et du matériel d’équipement............................................................. 54

Paragraphe 2- les limites liées aux garanties personnelles ....................................................55

59
Paragraphe 3- Garanties du crédit et procédures collectives.................................................56

Paragraphe 4- les privilèges qui font échec aux garanties du crédit.......................................63

CHAPITRE 2. LES PRATIQUES D’EVALUATION DES GARANTIES DU CREDIT EN TUNISIE ............. 65

Section 1. Le référentiel d’évaluation......................................................................................................65

Paragraphe 1- Référentiel comptable....................................................................................65

Paragraphe 2- Référentiel prudentiel....................................................................................68

Section 2. Garanties du crédit et information financière...........................................................................72

Paragraphe 1- Le risque de crédit et les provisions...............................................................72


1.1- Garanties bancaires et classification ....................................................................................................... 73
1.2- Garanties bancaires et calcul des provisions requises .............................................................................. 74
1.3- Garanties bancaires et reprises de provisions .......................................................................................... 77

Paragraphe 2- Les engagements hors bilan...........................................................................78

Paragraphe 3- Les notes aux états financiers ........................................................................81

Section 3. Les pratiques actuelles d’évaluation dans le secteur bancaire tunisien......................................83

Paragraphe 1- Les garanties personnelles ............................................................................84


1.1- Le cautionnement.......................................................................................................................... 84
1.2- Les garanties indépendantes .......................................................................................................... 85

Paragraphe 2- Les garanties réelles .....................................................................................87


2.1- L’hypothèque........................................................................................................................................ 87
2.1.1- Règles de prise en compte.............................................................................................................. 87
2.1.2- Règles d’évaluation ....................................................................................................................... 88
2.2- Les sûretés réelles mobilières................................................................................................................. 94
2.2.1- Règles de prise en compte.............................................................................................................. 94
2.2.2- Règles d’évaluation ....................................................................................................................... 96

Paragraphe 3- Les autres formes de garanties ......................................................................97


3.1- L’assurance........................................................................................................................................... 97
3.2- Garanties reçues de l’Etat ...................................................................................................................... 98
3.2.1- Garantie SOTUGAR ..................................................................................................................... 98
3.2.2- Garantie FNG................................................................................................................................ 99

DEUXIEME PARTIE : PERSPECTIVES D’AMELIORATION DES PRATIQUES


D’EVALUATION DES GARANTIES EN TUNISIE ET DILIGENCES PARTICULIERES DU
COMMISSAIRE AUX COMPTES...................................................................................................... 101

CHAPITRE 1. LES PRATIQUES INTERNATIONALES ET LES PERSPECTIVES D’AMELIORATION DE


L’EVALUATION DES GARANTIES EN TUNISIE ................................................................................... 101

Section 1. Les pratiques internationales ................................................................................................101

Paragraphe 1- Normes comptables internationales .............................................................101


1.1- Estimation des provisions requises................................................................................................101
1.2- Information financière sous IFRS et textes applicables ..................................................................103
1.3- Importance des instruments financiers au regard de la situation et de la performance financière ......104
1.4- Nature et ampleur des risques découlant des instruments financiers ...............................................105

Paragraphe 2- Règles prudentielles internationales ............................................................110


2.1- De Bâle I vers Bâle II...........................................................................................................................112

60
2.2- Nouveau dispositif de Bâle II................................................................................................................114
2.3- Réducteurs de risques prévus par Bâle II...............................................................................................117
2.3.1- Définition.....................................................................................................................................117
2.3.2- Les approches de gestion des sûretés.............................................................................................118
2.3.2.1- L’approche simple................................................................................................................118
2.3.2.2- L’approche globale...............................................................................................................119
2.4- Impact des sûretés dans les différentes approches ..................................................................................119
2.4.1- Approche standard........................................................................................................................119
2.4.2- L'approche IRB ............................................................................................................................125
2.4.2.1-Composantes du risque ..........................................................................................................126
2.4.2.2- Quantification du risque........................................................................................................136
2.4.3- Garanties......................................................................................................................................145
2.5- Plier 2 : surveillance prudentielle ..........................................................................................................149
2.6- Pilier 3 : discipline de marché...............................................................................................................149

Section 2. Réflexion sur les perspectives d’amélioration en Tunisie.......................................................152

Paragraphe 1- Au niveau des règles d’évaluation des garanties ..........................................152


1.1- Normalisation des règles de prise en compte et d’évaluation de certaines garanties.........................152
1.2- Professionnels chargés de l’évaluation externe des garanties..........................................................154
1.3- Préparation à l’adoption des nouvelles règles prudentielles internationales.....................................156

Paragraphe 2- Au niveau de l’information financière communiquée dans les états financiers


des banques........................................................................................................................159
2.1- Référentiel comptable local ..................................................................................................................159
2.2- Pratiques et normes internationales .......................................................................................................161

CHAPITRE 2. LES DILIGENCES DU COMMISSAIRE AUX COMPTES ................................................. 162

Section 1. Le référentiel d’audit des banques tunisiennes : le contenu des diligences..............................162

Paragraphe 1- Les diligences normales ..............................................................................162

Paragraphe 2- Les diligences spécifiques............................................................................163

Paragraphe 3- Aperçu de l’approche de l’auditeur .............................................................165


3.1- Fixer les objectifs de la mission ............................................................................................................166
3.2- Comprendre l’activité de la banque et ses risques et établir la stratégie d’audit .......................................167
3.2.1- Documentation.............................................................................................................................167
3.2.2-Effectuer une identification et une documentation des risques inhérents ..........................................167
3.2.3- Renseigner la compréhension de l’auditeur des 5 composantes du contrôle interne et le risque d’erreur
ou de fraude en n’omettant pas la notion du contrôle à l’échelle de l’entité...............................................169
3.2.4- Planification de la mission et documentation des comptes significatifs et contrôles rattachés...........169
3.2.5- Exécuter les tests des contrôles et évaluer le risque combiné d’audit (risque inhérent et risque lié au
contrôle) et arrêter les programmes de tests substantifs............................................................................170
3.3- Exécuter les procédures d’audit ............................................................................................................171
3.3.1- Inspection ....................................................................................................................................172
3.3.2-Demande d’informations ou de confirmation..................................................................................173
3.4- Conclure l’audit ...................................................................................................................................174

Section 2. L’audit juridique des garanties..............................................................................................175

Paragraphe 1- L’importance de l’audit juridique des garanties...........................................175

Paragraphe 2- La méthodologie de l’audit juridique des garanties......................................178

Section 3. L’appréciation de l’évaluation des garanties faite par la banque.............................................180

Paragraphe 1- Les garanties personnelles ..........................................................................180

Paragraphe 2- Les garanties réelles ...................................................................................181


2.1- hypothèque ..........................................................................................................................................181
2.1.1- Lors de la constitution de l'hypothèque..........................................................................................181
2.1.2- En cours de la vie de l'hypothèque ................................................................................................182

61
2.1.3- Lors de la mise en œuvre de la garantie .........................................................................................183
2.2- Nantissement d’actions.........................................................................................................................184

CONCLUSION GENERALE................................................................................................................ 186

BIBLIOGRAPHIE...................................................................................................................................... 1
LISTE DES ABREVIATIONS.................................................................................................................. 5
LISTE DES TABLEAUX........................................................................................................................... 6
ANNEXES .................................................................................................................................................... 1
TABLE DES MATIERES........................................................................................................................ 59

62

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