Beruflich Dokumente
Kultur Dokumente
∂u ∂ 2u
c ---------- ( x,t ) – a -------------- ( x,t ) = 0 pour tout x ∈ Ω et tout t ∈ [ 0,T ]
∂t
A 550
∂x 2 (1)
u ( x,0 ) = u 0 ( x ) pour tout x ∈ Ω
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
© Techniques de l’Ingénieur, traité Sciences fondamentales A 550 − 1
APPROXIMATION DES ÉQUATIONS AUX DÉRIVÉES PARTIELLES _________________________________________________________________________________
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
A 550 − 2 © Techniques de l’Ingénieur, traité Sciences fondamentales
_________________________________________________________________________________ APPROXIMATION DES ÉQUATIONS AUX DÉRIVÉES PARTIELLES
L’étude des résultats théoriques d’existence et d’unicité sort du ■ Si Ω est formé d’une réunion de rectangles, il est facile conceptuel-
cadre de cet article. Nous indiquerons aux paragraphes 3 et 4 lement de construire un maillage rectangulaire t h recouvrant Ω,
quelques résultats partiels concernant les problèmes elliptiques mais il n’existe plus de numérotation aussi régulière que dans le cas
[c’est-à-dire similaires à (4)] et les problèmes de transport, mais nous précédent. On préfère alors souvent se ramener au cas précédent en
renvoyons le lecteur aux autres articles de la rubrique Mathéma- ajoutant un certain nombre de mailles mortes pour obtenir un
tiques de ce traité, ainsi qu’aux ouvrages [8] [6] [1]. domaine rectangulaire du type précédent (figure 3 ). On utilise
On a pris l’habitude de distinguer, pour des raisons historiques ensuite des artifices informatiques ou mathématiques pour
surtout, deux classes de méthodes pour l’approximation numérique n’effectuer les calculs que dans les mailles vives. Le prix à payer est
des équations aux dérivées partielles : les méthodes de différences une augmentation de la place mémoire nécessaire puisque tous les
finies, objet de cet article, et les méthodes d’éléments finis (voir vecteurs et matrices sont liés à la taille Nh du maillage étendu.
l’article spécialisé [A 656]). En fait la différence conceptuelle entre ■ Si Ω peut être mis en bijection par une application régulière avec
les deux méthodes s’est estompée (§ 1.1.4), et nous précisons dans un rectangle, on se ramène au cas (sympathique) du rectangle en
les trois paragraphes suivants ce que nous entendons par méthode, effectuant le changement de variable correspondant dans l’équation
ou plutôt schéma, aux différences finies. aux dérivées partielles. Le prix à payer ici est en général une plus
grande complexité de l’équation à résoudre sur le rectangle.
1.1.2 Discrétisation du domaine ■ Si Ω n’entre dans aucune des catégories précédentes, on entre en
pratique dans le domaine d’application des méthodes d’éléments
finis qui, elles, sont bien adaptées à la discrétisation de géométries
On recouvre le domaine Ω par une famille th de mailles Kh ,i ,
complexes.
i = 1, ..., Nh (intervalles si Ω ⊂ , rectangles si Ω ⊂ 2 , parallélé-
pipèdes si Ω ⊂ 3 ) de côtés parallèles aux axes. Les centres de ces
1.1.3 Discrétisation des coefficients,
mailles forment les points xi , mentionnés dans l’introduction, en
seconds membres et inconnues
lesquels on cherche à approximer la fonction connue u. Cette opéra-
tion est plus ou moins facile suivant la forme de Ω. On remplace toutes les fonctions de Ω → par des fonctions
■ Si Ω est un intervalle, un rectangle ou un parallélépipède de côtés constantes sur chaque maille de t h , et les fonctions de ∂Ω → par
parallèles aux axes, la construction de th ainsi que sa numérotation des fonctions constantes sur chaque arête ou face de ∂ t h . Dans le
sont très aisées : on utilise soit une numérotation multi-indicielle (1, 2 cas du problème continu (4) par exemple, on remplace :
ou 3 suivant la dimension de Ω ) comme indiqué sur la figure 1 pour a par ah telle que ah (x ) = aK = Cte ∀x ∈ K, ∀K ∈ t h
le cas d’un rectangle, soit une numérotation mono-indicielle résul-
tant d’un choix a priori d’un ordre des mailles de th . Le choix le plus
f par fh telle que fh (x ) = fK = Cte ∀x ∈ K, ∀K ∈ t h
usité consiste à numéroter les mailles suivant les côtés de Ω de lon-
gueur croissante, comme indiqué sur la figure 2. C’est cette numé-
rotation régulière qui permet à la méthode des DF (différences finies) u par uh telle que uh (x ) = uK = Cte ∀x ∈ K , ∀K ∈ t h
de développer toute son efficacité et sa simplicité (il est ainsi très
facile de trouver les mailles voisines d’une maille donnée : par exem- g par gh telle que gh (x ) = gA = Cte ∀x ∈ A , ∀A ∈ ∂ t h
ple la 54e maille de la figure 2 a pour voisines les mailles d’indice
54 – 1, 54 + 1, 54 – 8, 54 + 8). On note dans la suite ∂ t h l’ensemble Les nombres ( a K , f K , K ∈ t h ) et ( g A , A ∈ ∂ t h ) constituent les
des arêtes ( Ω ⊂ 2 ) ou faces ( Ω ⊂ 3 ) des mailles de t h qui sont données du problème discrétisé, les nombres ( u K , K ∈ t h)
situées sur le bord ∂Ω de Ω. constituent les inconnues du problème discrétisé. On va ainsi tenter
d’approcher la solution exacte u : Ω → inconnue (et qui, sauf cas
particulier où une solution analytique existe, le reste à jamais) par
une fonction uh constante par morceaux sur t h (et qui elle est calcu-
lable par l’ordinateur).
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
© Techniques de l’Ingénieur, traité Sciences fondamentales A 550 − 3
APPROXIMATION DES ÉQUATIONS AUX DÉRIVÉES PARTIELLES _________________________________________________________________________________
■ Le point de vue historique ce qui revient à écrire la condition aux limites non pas sur ∂ Ω, mais
La méthode des différences finies, prise au sens strict, consiste à une distance ∆ x à l’intérieur de Ω ! La situation est pire dans la
à remplacer partout, dans l’équation aux dérivées partielles et dans maille coin (1,1), où l’application du même procédé amène à écrire
les conditions aux limites, les dérivées par des différences finies deux équations (une pour l’arête frontière verticale, une pour l’arête
calculées sur le maillage t h . Essayons d’appliquer cette méthode frontière horizontale), ce qui amène finalement à avoir plus d’équa-
tions que d’inconnues ! La situation ne serait d’ailleurs guère plus
à l’approximation de l’équation (4) sur un rectangle : suivant les prin-
brillante si l’on avait à approcher une condition de Dirichlet u = g
cipes énoncés au paragraphe 1.1.2, nous recouvrons Ω par le
∂u
maillage t h de la figure 1, puis, suivant le paragraphe 1.1.3, nous sur ∂Ω au lieu de la condition de Neumann a --------- = g : imposer
∂n
supposons connues les valeurs de a h ( x ) ≡ a ij et f h ( x ) ≡ f ij sur
u 1, 2 = gA dans la maille (1,3) par exemple revient à imposer la
chaque maille Kij de t h , ainsi que les valeurs de gh (x ) = gA sur condition u = g non pas sur ∂Ω, mais à une distance ∆x /2 à l’intérieur
chaque arête A ⊂ ∂ t h . La méthode des différences finies appliquée de Ω ! Ce sont là des exemples des difficultés rencontrées lorsqu’on
à la discrétisation de l’équation – ∇ · (a ∇u ) = f dans Ω consiste à veut utiliser la méthode des différences finies pour construire un
remplacer : schéma numérique. Naturellement des palliatifs ont été proposés
(maillage débordant d’une demi-maille autour de Ω pour les condi-
∂u tions aux limites de Dirichlet, mailles extérieures fictives pour les
--------- au point i + ----- , j
1
∂x 2 (6) conditions aux limites de Neumann), mais d’autres écueils peuvent
u i + 1, j – u i , j se présenter : pour un problème tel que (4), obtention d’une matrice
par --------------------------------- où ∆ x 1 = ( ∆ x i + ∆ x i + 1 ) 2 non symétrique (alors que l’opérateur est auto-adjoint) par suite
∆x 1 i + -----
i + ----- 2 d’une discrétisation maladroite des conditions aux limites ; pour un
2
problème du premier ordre, choix entre la différence finie avant ou
arrière ou centrée pour représenter la dérivée première en une
∂u
a --------- au point i + ----- , j
1
maille, etc. En conclusion, la méthode des différences finies est trop
∂x 2
(7) ouverte, laisse trop de choix à l’ingénieur, et nous déconseillons donc
u i + 1, j – u i , j l’utilisation de cette méthode pour l’établissement du schéma numé-
par a --------------------------------
- où a 1 est à définir
1
i + ----- , j ∆x 1 i + ----- , j rique. Il est cependant utile, une fois le schéma numérique établi
2 i + ----- 2 par une autre méthode, de vérifier qu’il s’interprète bien en termes
2
de différences finies. Cette vérification permet éventuellement de
∂ ∂u détecter des erreurs de calcul, et assure de la consistance du
– -------- a --------- au point ( i , j )
∂x ∂x (8)
schéma (§ 2.1).
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
A 550 − 4 © Techniques de l’Ingénieur, traité Sciences fondamentales
_________________________________________________________________________________ APPROXIMATION DES ÉQUATIONS AUX DÉRIVÉES PARTIELLES
1.2 Discrétisation en temps des problèmes Par exemple, ∂ Uh / ∂ t est approché raisonnablement par
1
d’évolution n+1
(U h –
n
U h )∆t n + ----
sur
2
-
] t n, t n + 1 [
, avec une précision de l’ordre
de ∆t ou ∆t 2 comme indiqué en (14). Suivant l’instant que l’on
1.2.1 Problèmes continu et semi-discrétisé en espace
choisit, dans ]t n, t n + 1[, pour évaluer les autres termes de l’équa-
tion, on obtient l’un des schémas suivants :
Nous considérons maintenant des problèmes d’évolution, dans
lesquels l’inconnue u dépend, en plus de variables d’espace x, de n+1 n
la variable temps t. Par exemple, le problème d’évolution corres- Uh –Uh n n+1
- + Ah ( ( 1 – θ ) U h + θ U h )
B h -------------------------------
pondant à (4) en thermique ou en hydraulique des milieux poreux ∆t n + 1 2
est : = ( 1 – θ ) fh ( t n ) + θ fh ( t n + 1 ) (13)
trouver la fonction u : Ω × ] 0, T [ → telle que
0
U h = U h0 n = 0, 1,..., N t – 1
∂u
b --------- – ∇ ⋅ ( a ∇u ) = f dans Ω × ] 0, T [ où θ est un paramètre à choisir dans [0, 1]. La discrétisation (13) de
∂t
l’équation (12) porte le nom de θ -méthode :
u = u0 sur Ω à t = 0 (11)
— lorsque θ = 0 et Bh est diagonale, la θ -méthode est explicite (pas
lorsque b : Ω → , a : Ω → , f : Ω × ] 0, T [ → de système linéaire à résoudre pour calculer U h lorsque U h est
n+1 n
connu) ;
g : ∂ Ω × ] 0, T [ → , u 0 : Ω → sont connus — lorsque θ > 0 ou Bh n’est pas diagonale, la θ -méthode est
implicite : il faut résoudre un système (linéaire) à chaque pas de
où b représente en thermique [resp. hydraulique] la capacité temps.
thermique [resp. le coefficient de stockage, produit de la porosité
par la compressibilité par la masse volumique du fluide]. Afin de choisir entre les diverses discrétisations en temps, l’ingé-
nieur dispose de deux critères : la précision du schéma et sa stabilité,
Il faut naturellement vérifier que le problème continu est bien posé, qui sont définis précisément au paragraphe 2. Par exemple, l’applica-
ce qui est le cas de (11) (car maintenant la température est fixée à tion de ces deux critères au choix du paramètre θ de la θ -méthode
l’instant initial). On commence par effectuer une semi-discrétisation donne les résultats suivants :
en espace, c’est-à-dire que l’on discrétise le terme – ∇ · (a ∇u ), à
chaque instant t, comme on le ferait pour un problème stationnaire : — précision de la θ -méthode :
comme au paragraphe 1.1.2, on recouvre Ω par le maillage t h de O ( ∆t ) si θ ≠ 1 2
la figure 2, et on remplace comme au paragraphe 1.1.3, à chaque (14)
instant t, la recherche du profil de température x → u (x, t ) par celle O (∆t 2) si θ = 1 2
d’un profil x → uh (x, t ) constant sur chaque maille Kh . Comme il y
a 112 mailles dans le maillage de la figure 2, cela revient à chercher, — stabilité de la θ -méthode :
à chaque instant t, un vecteur U h ( t ) ∈ 112 formé des valeurs de
stable si λ min ∆ t < 2 ( 1 – 2 θ ) 0 θ < 1 2
la fonction uh (t ) sur chaque maille de t h . En utilisant une des tech- –1
niques d’approximation suggérées au paragraphe 1.1.2 (par ( où λ min = plus petite valeur propre de B h A h ) (15)
exemple la méthode qui est décrite en détail au paragraphe 3), inconditionnellement stable si 1 2 θ 1
l’équation (11) est remplacée par le système suivant d’équations
différentielles : Les choix intéressants pour θ sont alors :
• θ = 0 [avantages : schéma explicite, donc immédiat à
dU h programmer, faible coût de calcul pour un pas de temps ; inconvé-
B h ------------- ( t ) + A h U h ( t ) = f h , t ∈ ]0,T [
dt (12) nients : stable seulement si ∆t < 2 /λ min , donc impossibilité de pren-
U h ( 0 ) = U 0h dre des grands pas de temps, précision médiocre en O (∆t )] ;
• θ = 1/2, dit schéma de Crank-Nicholson [avantages :
inconditionnellement stable, donc possibilité de prendre des pas de
où Ah , Bh sont des matrices de 112 . On dit que l’on a effectué une temps aussi grands que l’on veut, bonne précision en O (∆t 2) ;
semi-discrétisation en espace de l’équation (11). inconvénients : schéma implicite, donc nécessité de résoudre un
système linéaire à chaque pas de temps].
1.2.2 Discrétisation du temps
et choix du schéma en temps
L’intervalle de temps ]0, T [ est découpé en Nt petits intervalles
2. Consistance,
]t n – 1, t n [, n = 1, 2,..., N t et la recherche de la fonction t → Uh (t ) de précision ou ordre,
]0, T [ → 112 est remplacée par la recherche de N t vecteurs stabilité d’un schéma DF
n
U h ∈ 112 , n = 1, 2,..., N t , l’objectif étant que les fonctions constantes
n Un schéma aux différences finies doit, pour être utilisable, satis-
par morceaux x → u h ( x ) correspondantes soient une approxima-
faire nécessairement au moins deux conditions.
tion de la solution exacte x → u (x, t n ) à chaque instant de discréti-
sation t n. ■ Le schéma doit être consistant, c’est-à-dire que l’équation
approchée doit ressembler à l’équation continue que l’on veut
résoudre. Il est espéré que cette propriété entraîne que le schéma est
convergent, c’est-à-dire que la solution discrète U h converge,
lorsque la discrétisation est affinée (h → 0) vers la solution exacte U.
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
© Techniques de l’Ingénieur, traité Sciences fondamentales A 550 − 5
APPROXIMATION DES ÉQUATIONS AUX DÉRIVÉES PARTIELLES _________________________________________________________________________________
La consistance d’un schéma est, comme nous le verrons (§ 2.1), une ■ Exemple
propriété facile à vérifier par des calculs élémentaires, alors que la Étudions la consistance et l’ordre de l’approximation de
preuve de la convergence d’un schéma est beaucoup plus délicate, l’équation :
et souvent impossible pour des systèmes trop complexes. Il faut – (aux )x = f dans Ω = ]0, 1[ (22)
noter en outre que la vérification de la consistance se fait en pratique
en évaluant la précision ou l’ordre avec lequel l’équation discrète par le schéma à trois points sur un maillage uniforme de pas
approche l’équation continue. Là encore, il est espéré que cet ordre ∆x = h = 1/Nh :
sur l’équation du schéma coïncidera avec l’ordre de convergence sur
la solution, c’est-à-dire la puissance de h avec laquelle une norme ui + 1 – ui ui – ui – 1
a i + ----1 ------------------------- + a 1 -------------------------
convenable de uh – u converge vers zéro. La détermination de l’ordre 2
- h i – -----
2 h
de convergence d’un schéma se fait par des techniques similaires à – ------------------------------------------------------------------------------------------ = f i , i = 2, 3,..., N h – 1 (23)
h
celles utilisées pour prouver la convergence du schéma, et est donc
une opération difficile. Bien qu’il n’y ait pas de théorie générale, nos (22) et (23) sont simplement les versions 1 – D de (4) et (10) ; les
deux espoirs (consistance ⇒ convergence, ordre du schéma en cas 2 – D ou 3 – D se traitent de la même façon que le cas 1 – D
équation = ordre de convergence du schéma) sont vérifiés dans plu- présenté ici.
sieurs cas particuliers. Nous nous limitons ici à l’étude de la consis-
tance et de l’ordre en équation, renvoyant le lecteur à l’article La formule de Taylor appliquée à u entre les points :
Méthode des éléments finis [A 656] et à la littérature (voir 1 = ( x i + x i + 1 ) 2 et x i + 1 ou x i
x i + ----
paragraphes 3 et 4) pour des démonstrations de convergence et des -
2
calculs d’ordre de convergence.
s’écrit [on note u′ 1 etc.] :
= u′ x i + ----
■ Pour les problèmes instationnaires, le schéma doit être 1
i + -----
2
-
2
stable, comme l’est le système continu : lorsque l’on annule les h h2 h3
termes source, la solution du système doit rester bornée au cours ui + 1 1 + ----- u ′ 1 + -------------- u′′ 1 + -------------- u′′′ 1 + O ( h 4) (24)
= u i + ----
2
- 2 i + ----- 2 × 4 i + ---- 2
- 6×8 i + -----
2
du temps. Lorsque le schéma ne vérifie pas cette propriété, les 2
erreurs d’arrondi s’amplifient extrêmement rapidement d’un pas de
h h2 h3
temps sur l’autre, et la solution calculée explose, c’est-à-dire prend 1 – ----- u′ 1 + -------------- u′′ 1 – -------------- u′′′ 1 + O ( h 4 ) (25)
u i = u i + ----
des valeurs égales à plus ou moins l’infini de la machine. 2
- 2 i + -----
2
2 × 4 i + -----
2
6 ×8 i + -----
2
d’où :
2.1 Consistance, précision ou ordre h3
u i + 1 – u i = hu′ 1 + -------------- u′′′ 1 + O ( h 4 ) (26)
i + ----- 3×8 i + -----
d’un schéma 2 2
h3
qu’on approche à l’aide d’un schéma aux différences finies : 1 ( u i – u i – 1 ) = h ( au′ ) 1 + -------------- ( au′′′ )
a i – ---- 1 + O ( h4 ) (28)
2
- i – -----
2 3 ×8 i – -----
2
Eh (U1 ,..., UNh ) = 0 (17)
Afin d’évaluer (27) moins (28), on applique de nouveau les
où U1 ,..., UNh sont les valeurs inconnues de la solution approchée
formules de Taylor aux fonctions au’ et au ’’’, ce qui donne [comparer
uh sur chaque maille de t h .
avec (26)] :
Pour toute solution régulière u de l’équation exacte (16), on note :
h3
ui = valeur de u au centre de la i-ème maille (18) ( au′ ) i + ----
1 – ( au′ ) 1 = h ( au′ )′i + -------------- ( au′ )′′′ + O ( h4 )
2
- i – -----
2 3 ×8 i
et c’est la valeur de Eh (u1 ,..., uNh ) qui permet de mesurer la ressem- En portant dans (27) moins (28) et en divisant par h 2 il vient :
blance de l’équation approchée et de l’équation exacte.
1 ( ui + 1 – ui ) – a 1 ( ui – ui – 1 )
a i + ----
- i – -----
2 2
Définition 1 ----------------------------------------------------------------------------------------------
-
h2
Le schéma aux différences finies (17) pour l’approximation de
l’équation (16) est dit : h2 h2
= ( au ′ )′i + -------------- ( au ′ )′′′ + O ( h 2 ) + -------------- ( au′′′ )′i + O ( h 4 ) + O ( h 2 )
— consistant si et seulement si, pour toute solution régulière 3×8 i 3×8
u de (16) on a :
Eh (u1 ,..., uNh ) → 0 (20) Mais u est la solution exacte de l’équation (22), donc – ( au ′ )′i = f i ,
de sorte qu’il reste :
lorsque la taille h du maillage tend vers zéro ;
— d’ordre en équation si et seulement si, pour toute solution 1 ( ui + 1 – ui ) – a 1 ( ui – ui – 1 )
a i + ----
- i – -----
2 2
régulière u de (16) on a : - – fi = O ( h 2 )
– ----------------------------------------------------------------------------------------------- (29)
h2
Eh (u1 ,..., uNh ) = O (h ζ ) (21)
ce qui prouve que le schéma (23) est consistant avec l’équation (22)
lorsque la taille h du maillage tend vers zéro. et d’ordre 2 en équation.
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
A 550 − 6 © Techniques de l’Ingénieur, traité Sciences fondamentales
_________________________________________________________________________________ APPROXIMATION DES ÉQUATIONS AUX DÉRIVÉES PARTIELLES
On voit donc que le schéma (31) est consistant et d’ordre 1. Quant α > 0 tels que, pour tout U 0h et pour toute discrétisation de
1 n
au schéma habituel (30), si on choisit h i – 1 = ----- h i = h i + 1 , et si on l’intervalle [0,T ] en Nt pas de temps, la solution U h de (36)
2 vérifie :
affine le maillage en gardant ces propositions et en laissant xi fixe,
n 0
~ 3 ||U h || exp ( α T ) || U h || ∀n ∈ { 0, 1,2,..., N t } (38)
on constate que h i = ----- h i , de sorte que :
4
ui + 1 – ui ui – ui – 1 L’asymptotique stabilité d’un schéma permet de simuler l’équation
1 ------------------------- – a 1 -------------------------
a i + ---- sur des temps aussi longs que l’on veut, on est garanti que la solution
2
- h i + ----1
-
i – -----
2 h i – ----
1
-
2 2 3 reste bornée lorsque le nombre de pas de temps tend vers l’infini.
– ----------------------------------------------------------------------------------------- – f i → – ----- ( au ′ )′i – f i ≠ 0 (32)
hi 4 La stabilité simple ne permet de simuler l’équation que sur une
période de temps finie, d’autant plus courte que α est grand.
donc le schéma (30) n’est pas consistant ! Pourtant il est couram- La méthode de von Neumann pour l’étude de la stabilité du
ment utilisé sans aucun problème. schéma (34) consiste à étudier les propriétés d’amplification de la
Le paradoxe est levé lorsque l’on remarque que le schéma (30) matrice de passage M h ( ∆ t ). Nous allons décrire (§ 2.2.1) son
devient consistant si l’on ajoute la condition que le maillage application aux problèmes avec conditions aux limites, puis nous
s’uniformise lorsque h → 0, c’est-à-dire : décrirons (§ 2.2.2) une variante très populaire, mais limitée au cas
des problèmes avec conditions aux limites périodiques ou posés sur
(hi + 1 – hi )/(hi + hi + 1) → 0 (33)
n tout entier. Il existe une autre méthode pour l’étude de la stabilité,
ce qui est naturel d’un point de vue pratique (lorsqu’on peut mettre la méthode de l’énergie, basée sur des estimations a priori liées à
autant de points que l’on veut, autant les distribuer uniformément...). la structure de l’équation aux dérivées partielles, que nous ne décri-
On se contente donc en général de vérifier la consistance pour des rons pas ici.
maillages réguliers.
2.2.1 Méthode de von Neumann matricielle
2.2 Stabilité pour un problème Le système (36) se réécrit :
d’évolution linéaire
n 0
U h = ( M h ( ∆t ) ) n U h n ∈ (39)
Une fois une discrétisation en espace et en temps choisie, le
schéma aux différences finies est, pour une équation linéaire, de la et par conséquent, en notant encore || || la norme matricielle induite
forme : par une norme vectorielle || || sur Nh :
n+1 n n
Uh = M h ( ∆t )U h + Gh (34)
n 0
||U h || || ( M h ( ∆t ) ) n || ||U h || (40)
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
© Techniques de l’Ingénieur, traité Sciences fondamentales A 550 − 7
APPROXIMATION DES ÉQUATIONS AUX DÉRIVÉES PARTIELLES _________________________________________________________________________________
Mais on sait que le rayon spectral d’une matrice est la borne infé- une recherche numérique de plus grande valeur propre, mais ce
rieure de ses normes matricielles induites [2]. On en déduit donc calcul est à recommencer à chaque changement de pas de discrétisa-
immédiatement la proposition 1. tion h et n’est pas effectué en général).
■ Remarque
Proposition 1 Dans le cas très particulier du schéma (13) pour le problème (11)
Le schéma (34) est : en dimension 1 d’espace, avec a (x ) et b (x ) constants et des condi-
— asymptotiquement stable (pour les pas de temps tions aux limites de Dirichlet (u = 0) au lieu de Neumann (∂u / ∂n = 0),
∆t < ∆tmax ) dès que : on peut calculer explicitement toutes les valeurs propres µ de C, et
on constate que :
ρ (Mh (∆t )) < 1 ∀∆t < ∆tmax (si Mh (∆t ) non symétrique ) (41) 2a
µ max = ------------
- (50)
ou que : bh 2
ρ ( M h ( ∆t ) ) 1 ∀∆ t < ∆ t max ( si M h ( ∆ t ) est symétrique )(42) On dit alors que le schéma (25) a une « condition de stabilité en
∆t /h 2 » : si on divise le pas d’espace par 2, il faut diviser le pas de
— T-stable (pour n’importe quel T) dès qu’il existe α > 0 et temps par 4 !
∆tmax > 0 tels que :
ρ (Mh (∆t )) < 1 + α ∆t ∀∆t < ∆tmax (43) 2.2.2 Méthode de von Neumann scalaire
Le schéma est dit conditionnellement stable si ∆tmax < ∞,
inconditionnellement stable si ∆tmax = +∞. Cette méthode, d’un usage très pratique, est un cas particulier de
la précédente : au lieu d’évaluer le rayon spectral ρ (Mh (∆t )) de la
matrice de passage, on se contente d’évaluer sa norme ||Mh (∆t )|| 2 ,
Nous illustrons maintenant ce résultat sur le schéma (13) pour induite par la norme euclidienne, et de vérifier que :
lequel la matrice Mh a été explicitée en (35) et peut se réécrire :
|| M h ( ∆t ) || 2 1 (stabilité asymptotique) (51)
1 1 1 1 1 1
– ----- – ----- – ----- – ----- – ----- ---
Mh = Bh 2 I + θ ∆t B h 2 A h B h 2 –1 I – ( 1 – θ ) ∆t Bh 2 Ah Bh 2 B h2 (44) ou que :
|| M h ( ∆t ) || 2 1 + α ∆ t ( T -stabilité ) (52)
où Bh est diagonale définie positive, Ah symétrique semi-définie
positive et où I est la matrice identité. En posant : Le calcul de ||Mh (∆t )||2 peut se faire très facilement en utilisant
1 1
le fait que la transformée de Fourier est une isométrie pour la norme
– ----- – ----- || ||2 , dès que l’on peut transformer par Fourier en espace l’équation
2 2
C = Bh Ah Bh et N h = ( I + θ ∆ t C ) –1 ( I – ( 1 – θ ) ∆ tC ) (45) dont on étudie la stabilité. Cela a lieu dans deux cas :
on voit que Mh et Nh ont les mêmes valeurs propres λ, qui sont liées Ω = n ( u vérifie l ′ équation sur n tout entier ) (53)
aux valeurs propres µ de C par la relation :
n
1 – ( 1 – θ ) µ ∆t
λ = -----------------------------------------
1 + θµ ∆t
(46) Ω = ∏ [ ai , bi ] avec conditions aux limites périodiques (54)
i=1
qui se réécrit : n
(u peut être prolongé à tout entier par périodicité tout en vérifiant
µ ∆t l’équation).
λ = 1 – --------------------------
1 + θµ ∆t
Explicitons cette méthode dans le cas Ω = (la généralisation
Ainsi la condition |λ| 1 (car ici Mh est symétrique) se traduit aux problèmes en dimensions 2 et 3 d’espace est immédiate). À
µ∆t chaque instant t n = n∆t, la solution u (.,t n ) est donc approchée par
sur µ par 0 -------------------------- 2 , soit : n
1 + θµ ∆ t la suite des nombres ( u i , i ∈ ), auxquels on associe la fonction en
n
escalier u h ( x ) définie par :
( 1 – 2 θ ) µ ∆t 2 (47)
— Si 1 2 θ 1 , la condition est toujours vérifiée, et le n n 1 1
u h ( x ) = u i dès que i – ----- h < x < i + ----- h (55)
schéma (13) est inconditionnellement asymptotiquement stable. 2 2
— Si 0 θ < 1 2 , la condition n’est vérifiée que si : ^n
et sa transformée de Fourier u h ( k ) définie par :
µ ∆t 2 ( 1 – 2 θ )
(48)
^n n
pour toute valeur propre µ de C, c’est-à-dire si : u h ( k ) = Cte u h ( x ) exp ( i k x ) dx (56)
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
A 550 − 8 © Techniques de l’Ingénieur, traité Sciences fondamentales
_________________________________________________________________________________ APPROXIMATION DES ÉQUATIONS AUX DÉRIVÉES PARTIELLES
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
© Techniques de l’Ingénieur, traité Sciences fondamentales A 550 − 9
APPROXIMATION DES ÉQUATIONS AUX DÉRIVÉES PARTIELLES _________________________________________________________________________________
3. Construction de schéma DF
pour les opérateurs
du 2e ordre (elliptiques)
On va développer dans ce paragraphe une approximation aux
différences finies pour le problème :
a) ∇ ⋅ q K = constante sur K , ∀ q K ∈ X K ;
q = – a ∇ u : Ω → 2 , vecteur flux de chaleur ou de fluide (72)
La méthode d’éléments finis mixtes hybrides que nous allons b) q K ⋅ ν K = constante sur A , ∀ q K ∈ X K , ∀A ⊂ ∂ K ;
utiliser pour construire notre schéma aux différences finies approche
séparément, sur chaque maille K , l’inconnue scalaire u par une c) q K ∈ X K est parfaitement déterminé par la connaissance de
valeur moyenne UK sur K plus une valeur moyenne T UK , A sur son flux :
chaque côté A de K, et le champ de vecteur q par q K ; on écrit
ensuite que l’équation (70) est vérifiée, dans un sens approché, sur
Q K, A = A
q K ⋅ νK ∀A ⊂ ∂ K (76)
chaque maille K de t h , puis que les températures et les flux sont à travers chacun des 4 côtés A de K.
continus sur les arêtes communes à deux mailles, puis que les
conditions aux limites sont vérifiées sur les arêtes frontières. Le La condition a) exprime le fait que la divergence de q K se trouve
schéma aux différences finies proprement dit liant les inconnues de dans le même espace de dimension finie que l’approximation u K
mailles UK est obtenu très simplement en éliminant les inconnues choisie pour l’inconnue scalaire. Cette propriété est très utile au
paragraphe 3.3 lorsque nous établissons les équations discrètes
auxiliaires TUK , A et q K . sur K.
La condition c ) permet d’écrire très commodément, au
paragraphe 3.4, le raccord des flux entre deux mailles contiguës K
3.1 Approximation de la solution et K ’ ayant en commun l’arête A : il suffit, vu que ν K et ν K ′ sont
sur une maille : une constante opposés, d’écrire que les champs de vecteurs q K et q K ′ ont des
plus une valeur par arête flux QK , A et QK’ , A opposés.
L’inconnue scalaire u est d’abord approchée sur chaque maille La condition b) a alors pour conséquence que :
K ∈ t h par une constante :
qK ⋅ ν K = qK′⋅ ν K (= constante !) en tout point de l′ arête A (77)
U K = constante sur K
(73)
(approximation de la valeur moyenne de u sur K ) c’est-à-dire que les composantes normales des champs q K et q K ′
se raccordent en tout point de l’arête A commune à K et K ’. La
Cette seule valeur moyenne est insuffisante pour décrire
continuité de la composante normale ainsi obtenue est très utile en
correctement u sur K : la continuité de u d’une maille à sa voisine
pratique : par exemple si l’on veut faire avancer des particules le long
par exemple ne peut s’écrire à l’aide des UK . On introduit donc
quatre inconnues supplémentaires décrivant u sur chacune des des lignes de champ de q K et q K ′ , on est sûr qu’il n’y a jamais
quatre arêtes A formant le bord de K : d’ambiguïté sur le devenir de la particule lorsqu’elle rencontre
l’arête A.
TU K, A = constante sur A, ∀A ⊂ ∂ K
(74)
(approximation de la valeur moyenne de la trace de u sur l′arête A)
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
A 550 − 10 © Techniques de l’Ingénieur, traité Sciences fondamentales
_________________________________________________________________________________ APPROXIMATION DES ÉQUATIONS AUX DÉRIVÉES PARTIELLES
Définissons alors quatre champs de vecteurs élémentaires W K, A , 3.3 Équation dans une maille
A ⊂ ∂K associés à chaque côté A de la maille K par (notations de
la figure 5). Nous allons maintenant approcher, sur la maille K, la première
équation de (70), qui se réécrit en introduisant le vecteur flux q :
W K, A = |K | –1 MA M ∀A ⊂ ∂ K (78)
et la propriété b ) car : K
v∇ ⋅ q =
K
fv ∀v : K → (89)
| A | –1 en tout point de l ′ arête A
W K, A ⋅ ν K =
0 sur le reste du bord ∂ K de K
(80)
K
q ⋅ s
------------------- =
a
K
u∇ ⋅ s –
∂K
us ⋅ νK ∀ s : K → 2 (90)
D’où :
Vu que u est approché sur K par une fonction constante UK et sur
K
∇ ⋅ W K, A = 1 ∀A ⊂ ∂ K (81)
∂K par une fonction constante sur chaque arête TUK , A , A ⊂ ∂K, et
que q est approché par un champ q K dont la divergence est
B
W K, A ⋅ ν K = δ A,B ∀A,B ⊂ ∂ K (82)
constante sur K, il est naturel de choisir comme analogue discret
de (89) et (90) les équations suivantes :
q K (x ) = ∑ Q K, A W K, A ( x ) (84) alors tous les intégrandes dans (91) et (92) sont des fonctions
constantes, à l’exception de la première intégrale de (92), où l’on a
A ⊂ ∂K
à intégrer un polynôme de degré 2. On décide alors de calculer cette
et il résulte de (81) et (82) que : intégrale par la formule approchée suivante :
K
∇⋅ qK = ∑
A ⊂ ∂K
Q K, A (85) ψ≈
K
|K |
I K ( ψ ) = ---------- ( ψ ( a 1 ) + ψ ( a 2 ) + ψ ( a 3 ) + ψ ( a 4 ) )
4
(95)
où les a i ( i = 1,..., 4 ) sont les 4 sommets de la maille K
A
q K ⋅ ν K = Q K, A A ⊂ ∂K (86)
Figure 5 – Notations pour la définition des champs Figure 6 – Représentation du champ de vecteurs W K, A dont le flux
à travers l’arête A est 1 et le flux à travers les autres arêtes est 0
de vecteurs W K, A de X K
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
© Techniques de l’Ingénieur, traité Sciences fondamentales A 550 − 11
APPROXIMATION DES ÉQUATIONS AUX DÉRIVÉES PARTIELLES _________________________________________________________________________________
L’équation (91) se réécrit alors, puisque ∇ ⋅ q K est constant sur ■ En chaque arête frontière A située sur ∂ΩN , et donc bordée par
K, en tenant compte de (85) : un seul élément K de t h , on impose le flux traversant l’arête :
–1 –1 –1
Nous complétons maintenant les équations (96) et (100) par des h K, A a K + h K ′, A a K ′
équations précisant l’interaction d’une maille K avec les mailles a K, K ′ = ---------------------------------------------------------- = conductivité intermaille (116)
h K, K ′
voisines ou avec l’extérieur à travers la frontière ∂Ω.
■ En chaque arête A intérieure, c’est-à-dire bordée par deux élé- QK, K ’ = QK, A = débit de la maille K vers la maille K ’ (117)
ments K et K ’ de t h , on impose le raccord des températures :
l’équation (114) se réécrit :
TUK, A = TUK ’, A (102)
UK – UK ′
et des flux (les normales extérieures à K et K ’ sont opposées) : Q K, K ′ = | A | a K, K ′ ------------------------- ∀A intérieure (118)
h K, K ′
QK, A + QK ’, A = 0 (103)
Éliminons ensuite TUA sur les arêtes frontières A situées sur ∂ΩD ,
■ En chaque arête frontière A située sur ∂ΩD , et donc bordée par un et donc bordées par un seul élément K. En portant (112) dans (110),
seul élément K de t h , on impose la température : on trouve :
TUK, A = Ue, A (104) U K – U e, A
Q K, A = |A |a K ----------------------------- ∀A ⊂ ∂Ω D (119)
h K, A
où Ue, A = valeur moyenne de ue sur l’arête A (105)
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
A 550 − 12 © Techniques de l’Ingénieur, traité Sciences fondamentales
_________________________________________________________________________________ APPROXIMATION DES ÉQUATIONS AUX DÉRIVÉES PARTIELLES
Enfin, sur les arêtes frontières A situées sur ∂ΩN , le débit QK, A
est directement donné par la condition aux limites (113) :
QK, A = – Qe, A ∀A ⊂ ∂ Ω N (120)
l’équation (110) ne servant alors qu’à calculer TUA si l’on en a besoin.
Il suffit alors, pour obtenir une équation ne faisant intervenir que
les inconnues UK associées aux mailles, de reporter les formules
(118), (119) et (120) donnant le débit à travers les différents types
d’arêtes dans l’équation de bilan (109). On obtient ainsi :
1 UK – UK ′
∑ ------------------ a K, K ′ -------------------------
2h K, A h K, K ′
K ′ ∈ (K )
1 UK – Ue , A
+ ∑ ------------------ a K ----------------------------
2 hK , A hK , A
- (121)
A ⊂ ∂ K ∩ ∂Ω D
Figure 7 – Le domaine , les conditions aux limites,
1
+ ∑ ---------- Q e , A = f K
|K |
∀K ∈ t h le maillage et sa numérotation pour l’exemple du paragraphe 3.5
A ⊂ ∂ K ∩ ∂Ω N
où :
( K ) = ensemble des mailles K ′ voisines de K ,
c ′ est-à-dire ayant une arête A commune avec K
(122)
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
© Techniques de l’Ingénieur, traité Sciences fondamentales A 550 − 13
APPROXIMATION DES ÉQUATIONS AUX DÉRIVÉES PARTIELLES _________________________________________________________________________________
La méthodologie développée ci-avant s’étend sans difficulté à c ) Lorsque C est la saturation (pourcentage en volume) de l’un
l’établissement de schéma aux différences finies en dimension 3 de deux fluides non miscibles circulant simultanément dans un
d’espace : il suffit de remplacer les rectangles par des parallélépi- milieu poreux, alors :
pèdes et les arêtes par des faces.
F = b ( C ) q ( x, t ) (132)
Enfin le lien avec les méthodes d’éléments finis mixtes hybrides
est très fort : si dans (92) on calcule exactement la première intégrale où q est le vecteur vitesse globale de deux fluides, somme des
vecteurs vitesse de chacun des deux fluides, et où b : [0, 1] → [0, 1]
(ce qui est tout à fait possible), I K ( W K, B ⋅ W K, A ) est remplacé par
est une fonction continue monotone croissante (flux fractionnaire).
K
W K, B ⋅ W K, A qui n’est plus nécessairement nul si B ≠ A. Il d ) Lorsque C est le vecteur ( ρ , ρ v , ρ E ) de la densité, de la quantité
devient alors impossible d’éliminer à la main les inconnues QK, A de mouvement par unité de volume et de l’énergie volumique d’un
et TUK, A . On peut seulement éliminer à la main les inconnues UK fluide en mouvement (dynamique des gaz), alors F est donné par :
et QK, A , et se ramener à un système (symétrique défini positif) en
les inconnues d’arêtes TUA : on a alors une méthode d’éléments finis F ρ = ρv ( vecteur de 3 )
mixtes hybrides, qui se généralise facilement au cas de mailles non
rectangulaires (triangles, quadrilatères en dimension 2, tétraèdres, F ρv
= pI + ρ v ⊗ v ( matrice 3 × 3 ) (133)
etc., en dimension 3).
F ρE = (ρE + p) v ( vecteur de 3 )
dt
d
--------- V
C+
V
∇⋅ F = 0 (128) Dans l’exemple b ), F est linéaire par rapport à C, et la solution
contient, à un instant t donné, les discontinuités présentes dans la
condition initiale, et qui se sont propagées (équation hyperbolique
ce qui montre, lorsque le volume V est pris de plus en plus petit, linéaire).
que C et F doivent être liés par la relation : Dans l’exemple c ), F est non linéaire par rapport à C, et la solu-
tion contient, à un instant t donné, des discontinuités même si les
∂C conditions initiales n’en contiennent aucune : des discontinuités
----------- + ∇ ⋅ F = 0 (129)
∂t (chocs) peuvent apparaître au cours du temps (équation hyperbo-
lique non linéaire).
qui est la forme classique d’une loi de conservation. Cependant la
forme équivalente (127) est aussi utile pour établir des schémas Dans l’exemple d ) enfin, on a un système de lois de conservation
numériques comme nous le verrons. Les exemples de loi de conser- couplées et non linéaires ; là encore des chocs peuvent apparaître.
vation sont nombreux. La difficulté pour la résolution numérique des lois de conservation
a ) Lorsque C est la température u (proportionnelle à la quantité scalaires [cas a ) ou b ) ou c )] et a fortiori des systèmes de lois de
conservation (cas d )) vient de la possible discontinuité de leur
de chaleur), alors F est le flux thermique q = – a ∇ C : solution : un choc est localisé sur une partie de mesure nulle du
domaine Ω où l’on résout l’équation, partie qu’il est impossible de
F = – a ∇C (130) représenter correctement sur un maillage régulier couvrant Ω ! La
littérature sur la résolution numérique des systèmes de lois de
et on obtient l’équation de la chaleur (11). conservation scalaires est extrêmement vaste. Nous nous
b ) Lorsque C est la concentration d’une substance dissoute dans contentons ici de donner quelques idées de base sur l’approximation
un fluide circulant dans un milieu poreux, alors : des exemples scalaires b ) et c ). Nous renvoyons le lecteur aux
ouvrages de Brenier et Hennart [1], Jeffrey [5] et Pironneau [6] pour
des développements plus poussés et l’étude des systèmes de lois
F = C q ( x, t ) (131)
de conservation.
où q = – a ∇ P est le vecteur vitesse du fluide en chaque point du
milieu poreux et où P est la pression du fluide.
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
A 550 − 14 © Techniques de l’Ingénieur, traité Sciences fondamentales
_________________________________________________________________________________ APPROXIMATION DES ÉQUATIONS AUX DÉRIVÉES PARTIELLES
– C ( X ( τ ) , T ( τ ) )∇ ⋅ q ( X ( τ ) , T ( τ ) )
c’est-à-dire :
dW Figure 9 – La courbe caractéristique x , t issue de x0 , t0
------------ ( τ ) + W ( τ ) ∇ ⋅ q ( X ( τ ), T ( τ ) ) = 0 ∀τ (137)
dτ pour l’équation (134)
0 0
Proposition 3
Dans les zones où la solution C de (134) est régulière, elle
satisfait l’équation différentielle (137) le long de chaque courbe
caractéristique x0 , t0 . En particulier, si ∇ ⋅ q = 0 , la solution C
est constante le long des courbes caractéristiques.
Corollaire 1
Si on connaît une solution régulière C de (134) en un point
(x0, t0 ), on la connaît en tous les autres points de la
caractéristique x0 , t0 . Figure 10 – Conditions initiales et aux limites pour l’équation (134)
dans le cas où q = q ( x ) est indépendant de t
On appelle aussi souvent caractéristiques, par abus de langage, (les lignes dans représentent les lignes de courant du champ q )
les lignes du champ q dans Ω, qui sont les projections sur Ω des
vraies caractéristiques qui, elles se trouvent dans le cylindre
Ω × ]0, T [ (comparer les figures 9 et 10).
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
© Techniques de l’Ingénieur, traité Sciences fondamentales A 550 − 15
APPROXIMATION DES ÉQUATIONS AUX DÉRIVÉES PARTIELLES _________________________________________________________________________________
x i – ----1-
2
C ( x, t k + 1 ) – C ( x, t k ) dx
2
tk + 1 (154)
C ( x, tk ) =
k
( x ), x∈ + F xi + ----12- , t – F xi – ----12- ,t dt = 0, ∀i ∈
Ch (150) tk
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
A 550 − 16 © Techniques de l’Ingénieur, traité Sciences fondamentales
_________________________________________________________________________________ APPROXIMATION DES ÉQUATIONS AUX DÉRIVÉES PARTIELLES
(ce qui revient aussi à écrire la formulation intégrale (127) de la loi soit dans x > 0 : on dit que l’on va chercher
1,
i + -----
x 3
i + ----- si q x
i + -----
1
de conservation sur le volume V = x i – ----
1,x
- i + -----
1 et à l’intégrer de 2 2 2
2 2 l’information en amont par rapport au sens de q (x ). Si donc on
t k à t k + 1). En utilisant (150), (153), (151) et (152), et en définissant : suppose :
1 = q x 1 > 0
q i + ---- (162)
1 tk + 1 - i + -----
k + -----
2 1 2 2
F = --------- F x i + ----
1 , t dt
1
i + ----- ∆t tk -
2 (155) l’équation (160) se réécrit :
2
= flux moyen en x i + ----
1 entre t k et t k + 1
k
-
2 dq
1 , t = C i 1 – ( t – t k ) --------- x
C x i + ---- 1 (163)
2
-
dx i + ---- -
2
on peut réécrire (154) sous la forme :
1 1 1
k + ----- k + ----- k + -----
k+1 k 2 2 2
h (C i – C i ) + ∆t F 1 –F 1 = 0, ∀i ∈ et donc, d’après (155), on trouve pour le flux F 1 la valeur
i + ----- i – ----- i + -----
2 2 2
approchée :
c’est-à-dire : 1
k + -----
∆t dq
i + ----12-
2 k
1 1 F 1 1 1 – -------- -----------
= C i q i + ---- (164)
k + -----
2
k + -----
2 i + ----- -
2 2 dx
2
k+1 k F 1 – F 1
Ci –Ci i + ----- i – ----- (156)
2 2
- + ----------------------------------------- = 0,
----------------------------- ∀i ∈ Dans beaucoup de problèmes, q est conservatif, c’est-à-dire ici
∆t h dq /dx = 0, ou bien q varie lentement à l’échelle d’une maille et on
Le schéma est donc parfaitement défini dès que l’on a estimé le néglige le terme correctif en dq /dx. L’expression du flux se réduit
1 alors à :
k + -----
2 1
flux F k + -----
1 . Cela requiert le calcul de la solution C (x, t ) de (149) 2 k
i + -----
2
F 1 = C i q i + ----
1 1 >0
lorsque q i + ---- (165)
i + ----- - -
et (150) sur la maille espace × temps Q par la méthode des carac- 2 2 2
~
1 , t – C ( x, t k )
C x i + ----
-
2 ~ dq (160)
- + C ( x, t k ) --------- x i + ----
----------------------------------------------------------- 1 = 0
t – tk dx 2
-
~
On est sûr que x se trouve dans une des deux mailles adjacentes
~
à x i + ----
1 si |x
- 1 – x | h , ce qui est le cas d’après (159) dès que :
2 i + -----
2
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
© Techniques de l’Ingénieur, traité Sciences fondamentales A 550 − 17
APPROXIMATION DES ÉQUATIONS AUX DÉRIVÉES PARTIELLES _________________________________________________________________________________
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
A 550 − 18 © Techniques de l’Ingénieur, traité Sciences fondamentales
_________________________________________________________________________________ APPROXIMATION DES ÉQUATIONS AUX DÉRIVÉES PARTIELLES
La preuve de ce résultat sort du cadre de cet article : il faut calculer, On doit donc se donner une valeur extérieure en tout point de
à l’aide de (173), la solution caractéristique de (180), qui est : ∂Ω et à chaque instant, soit pour notre problème sur ]a, b [ :
k k k
∀c ∈ I ( C i , C i + 1 ) : x ( c , t ) = x i + ----
1 + b′(c )q
-
1 (t – t k )
i + -----
(183) Ca, k∈ ( valeur extérieure en x = a ) (187)
2 2
k
et qui est multivoque dès que la fonction b n’est pas monotone. Il Cb, k∈ ( valeur extérieure en x = b ) (188)
faut alors remplacer cette solution multivoque par une solution
discontinue, en ayant soin que le ou les chocs introduits soient bien On discrétise ensuite Ω = ]a, b [ en N intervalles de longueur
k
entropiques (voir références [1] [5]). On obtient alors (181). h = (b – a )/N. Connaissant la solution C i , i = 1,2,..., N à l’instant t k,
Lorsque q (x ) varie lentement sur x i – ----
1,x
-
3 , on approche la
i + ----- on calcule la solution à l’instant t k + 1 de la façon suivante :
2 2
k
1 , t pour t k t t k + 1 de (149) ou (150) par la
solution C x i + ---- on calcule ξ i + ----
1 i = 0, 1,...,N en résolvant
-
-
2 2
1
k + ----- N + 1 fois le problème d’optimisation (182) (189)
2
solution c x i + ----
1 , t de (180). Cela donne pour
-
F 1 l’expression : avec la convention :
2 i + -----
2
k k k k
1 C0 = Ca, CN + 1 = C b ∀k ∈ (190)
k + -----
2 k
F 1 = b ξ i + ----1- q i + ----1- ∀i ∈ , ∀k ∈ (184)
i + ----- 2 2
On calcule les flux :
2
1
Le schéma (156) (184) est le schéma de Godunov pour la résolution k + -----
2 k
de (145) et (170). Il est valable pour une fonction b régulière mais F 1 = b ξ 1 q i + ----1- i = 0, 1,..., N (191)
i + ----- i + -----
2 2 2
de forme quelconque et pour un champ q (x ) variant peu d’une maille
à l’autre. puis la solution à l’instant k + 1 par (156), c’est-à-dire :
■ Remarques 1 1
k + ----- k + -----
1 > 0 et b est une fonction croissante (par exemple
● Lorsque q i + ---- 2 2
- k+1 k F 1 –F 1
2 Ci – Ci i + ----- i – -----
2 2
lorsque b (w ) = w, ce qui est le cas linéaire du paragraphe 4.4), la ------------------------------ + ------------------------------------- = 0 i = 1, 2,..., N (192)
∆t h
résolution de (182) donne immédiatement :
k
k
ξ i + ----1- = C i
k
(185) Remarquer que, dans ce calcul, la condition aux limites C a ne joue
2 k k k
un rôle que si ξ 1 = C 0 = C a . Par exemple lorsque q > 0 et que b
-----
de sorte que (184) se réduit à : 2
est croissante, on a toujours (185) :
1
k + ----- k k k k
F 1
2
= b
k
(C i )q i + ----
1 (186) ξ1 = C0 = Ca , et donc C a influe sur la solution,
i + ----- - -----
2 2 2
k k
qui contient bien (165) comme cas particulier. ξ 1 = CN, k
et donc C N + 1 = C b n ′ a aucune influence
k
N + -----
● Lorsque l’on veut résoudre (145) ou (170) sur un intervalle 2
sur la solution
Ω = ]a, b [ au lieu de tout entier se pose le problème des conditions
aux limites : à la différence du cas linéaire, on ne peut connaître à
l’avance les parties de ∂Ω où b ’(C )q est entrant dans Ω et où il faut
imposer la valeur de C, puisque C est l’inconnue et que le signe de
b ’(C ) est inconnu !
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
© Techniques de l’Ingénieur, traité Sciences fondamentales A 550 − 19
APPROXIMATION DES ÉQUATIONS AUX DÉRIVÉES PARTIELLES _________________________________________________________________________________
Références bibliographiques
[1] BRENIER (Y.) et HENNART (J.-P.). – Introduc- [3] CIARLET (P.G.) et THOMAS (J.M.). – Exercices [6] PIRONNEAU (O.). – Méthodes des éléments
tion to numerical hyperbolic equations. Cours d’analyse numérique matricielle et d’optimi- finis pour les fluides. Masson, RMA 17 (1988).
IIMAS-UNAM. Mexico DF, Mexique (1983). sation. Masson (1982). [7] RABIER (P.) et THOMAS (J.M.). – Exercices
[2] CIARLET (P.G.). – Introduction à l’analyse [4] GEORGE (P.L.). – Génération automatique de d’analyse numérique des équations aux
numérique matricielle et à l’optimisation. maillages – Applications aux méthodes dérivées partielles. Masson (1985).
Masson (1982). d’éléments finis. Masson, RMA 16 (1991). [8] RAVIART (P.A.) et THOMAS (J.M.). – Introduc-
[5] JEFFREY (A.). – Quasilinear hyperbolic tion à l’analyse numérique des équations aux
systems and waves. Pitman, London (1976). dérivées partielles. Masson (1983).
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
A 550 − 20 © Techniques de l’Ingénieur, traité Sciences fondamentales