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LA

RUPTURE …et les croyances


E2 du Moyen Age
But : Présenter la conception de la doctrine du péché et de la rédemption au Moyen Age et ses implications dans la vie de
la société de l’époque.

A) EXPLICATION DE LA FICHE-PARTICIPANT
1) Les grands penseurs du Moyen Age
Saint Augustin
Théologien, prédicateur, père et docteur de l’Eglise, né à Tagaste en 354 et mort en 430 à Hippone (province romaine de Numidie,
Afrique du Nord, actuelle Algérie).
Dans son jardin, il entend une voix qui dit "Prends et lis". Il lit Romains 13 :13-14 et se convertit !
Pour Augustin, l’homme a besoin de la grâce de Dieu pour sortir de son péché. Il coopère avec l’action divine en lui. Suite à la con-
troverse avec les "pélagiens" (partisans de Pélage qui pensaient que l’homme pouvait parvenir au salut par ses seules forces, et qu’il
n’avait pas besoin de la grâce de Dieu), Augustin développa ses doctrines sur le péché originel, la grâce, la prédestination et le libre
arbitre. La relation et la rencontre entre l’homme et Dieu est au centre de sa pensée.

Au 12ème siècle déjà mais surtout au 13ème, naît un mouvement qui renouvelle la pensée chrétienne : la "scolastique".

1. Anselme de Canterbury (1033-1109). Archevêque de Canterbury en Angleterre dès 1063, il est surtout connu comme théologien et
philosophe, considéré comme le premier maître "scolastique". Il enseignait que la foi conduit au bon usage de la raison ; il disait : "je
crois, pour comprendre". Ce fut Anselme qui le premier, avança la "preuve ontologique" de l’existence de Dieu. C’était une tentative
pour prouver l’existence de Dieu au moyen de la seule raison, partant de l’idée que l’être le plus parfait, Dieu, est "tel que rien de plus
grand ne peut être conçu"1. C’est une foi en quête d’intelligence : l’insensé ne nie-t-il pas Dieu dans sa pensée (Ps 14) ? Anselme croit
que la rédemption du péché par le Christ était nécessaire, l’homme ayant accumulé une dette envers Dieu qu’il ne pourra jamais payer
lui-même. Mais il introduit aussi l’idée de mérite et récompense : le Christ en mourant sur la croix "a eu un tel mérite qu’il a satisfait la
majesté offensée de Dieu et gagné une récompense"2.
Cette citation d’Anselme de Canterbury illustre sa recherche de Dieu :

"Tu nous invites à te regarder. Aide-moi, apprends-moi à te chercher.


Car je ne peux le faire si tu ne me l’apprends pas.
Ni te trouver si tu ne te montres pas à moi.
Fais qu’en t’aimant je te trouve
Et que je t’aime en te trouvant."

2. Abélard (1079-1142), philosophe et théologien français, enseigne à Paris et attire de nombreux étudiants. Il affirme que "la vérité
doit être obtenue en pesant soigneusement tous les aspects de chaque question" 3. Son livre le Sic et Non (1122) ouvre le débat sur le
rapport de la foi à la raison. Il veut d’abord comprendre avant de croire, mettant parfois en doute l’autorité de l’Eglise. L’œuvre d’Abé-
lard annonce également l’influence grandissante de la philosophie d’Aristote, sur la pensée de Thomas d’Aquin et sur la théologie du
Moyen Age.

3. Bonaventure (1221-1274), théologien, supérieur général des franciscains, pense que la connaissance de Dieu ne pouvait être appro-
chée que par analogie : l’homme trouve des reflets ou des traces de Dieu dans les choses matérielles. Un exemple d’analogie a été
donné dans la fiche C3 : selon Saint Augustin, l’homme créé à l’image de Dieu est par sa mémoire, son intelligence et sa volonté une
analogie de la Trinité (v. triangle de la fiche C3).

4. Thomas d’Aquin (1224-1274), dominicain italien. Il est le plus connu des maîtres de la scolastique. On le surnomme "le docteur
angélique". Il est l’auteur de la Somme Théologique (ouvrage de référence en théologie jusqu’à nos jours). Il y fait une présentation
systématique et raisonnée de la foi chrétienne.
Pour lui, l’homme est le lien entre la création et les êtres supérieurs. Il est le plus faible des esprits, lié à la matière et le plus fort des
êtres inférieurs. L’âme et le corps sont intimement liés. La raison humaine utilise les sens (le corps) pour parvenir à la connaissance.
Thomas est influencé par la pensée d’Aristote. Il ne déprécie pas la nature humaine mais il affirme sa bonté, elle est un reflet de la cause
première divine. Cela le conduit à un lien nouveau entre la nature et le surnaturel.
La nature a été affectée par le péché, mais le péché n’a pas détruit la nature qui est comme malade mais pas anéantie. Thomas d’Aquin
l’exprime dans la formule suivante "gratia naturam non tollit sed perficit" : "La grâce n’abolit pas la nature mais la conduit à sa perfec-
tion".

1. Colin BROWN, « Saint Anselme », cf. C. EHLINGER, sous dir., Guide illustré de l’histoire du christianisme, (Paris, le Centurion, 1982), p. 276.
2. Ibid., p. 276.
3. Encarta 2003.

1
Pour Thomas d’Aquin, on peut donc "connaître Dieu par la raison humaine". "D’après lui la raison est toutefois confrontée à certaines limites.
(…) Il y a des vérités auxquelles on accède seulement par le biais de la révélation, par exemple celle de la Trinité et de l’Incarnation." 4

5. Duns Scot (1266-1308), franciscain britannique. Grand critique de Thomas d’Aquin, Scot attribue un rôle important à la volonté (pri-
mauté de la volonté et de l’amour sur l’intellect).
"Pour Scot, la volonté est libre, car nous déterminons le choix de nos idées avant d’être conduits par elles ; la volonté porte donc la
responsabilité de la décision" 5.
Il sépare théologie et philosophie : "pour connaître la vérité dans toute sa plénitude et pour accomplir sa destinée éternelle, Duns Scot
estime que l’homme ne doit pas s’en remettre à la réflexion ou à la philosophie, mais doit faire appel à la révélation divine. La révélation
complète et parachève la connaissance naturelle sans générer la moindre contradiction avec celle-ci" ; "Par la foi, on peut atteindre la
certitude absolue que l’âme humaine est incorruptible et immortelle ; la raison peut produire des arguments en faveur d’une telle hypo-
thèse, mais elle ne peut pas la démontrer rigoureusement" 6.

6. Guillaume d’Occam (1300 environ -1350), franciscain anglais reconnaît "une certaine limite de la faculté humaine de connaître"7.
"Il renvoie donc à la lecture de la Bible et à l’exemple des saints" 8. Pour lui, Dieu se révèle par la Parole (connaître Dieu grâce à la
révélation)9. La révélation "tombe du ciel" , elle s’impose par sa seule autorité (fidéisme). La foi repose sur elle-même et ne cherche
pas l’appui de la raison. Guillaume d’Occam sépare la méthodologie de la science de celle de la foi.
"Le rasoir d’Occam" : principe méthodologique de la science. "Raser" les hypothèses compliquées, choisir l’hypothèse la plus sim-
ple…

Dans les cases horizontales, placer le mot d’ordre de chacun des six théologiens ci-contre (mots en gras dans le texte). Six lettres du
mot connaître apparaîtront verticalement et permettront de découvrir l’objectif commun des maîtres scolastiques : CONNAÎTRE DIEU.

C R O I R E
C O M P R E N D R E
A N A L O G I E
N
R A I S O N
A I M E R
T
R
R E V E L A T I O N

2) Le Moyen Age et le combat contre le mal


• Combattre le mal en vivant de manière différente, avec des convictions particulières :

Les Cathares : du grec, katharos : pur.


En France, c’est surtout dans le Sud-Ouest que le mouvement cathare s’implante. On les appelle aussi "Albigeois" car ils étaient nom-
breux dans la région d’Albi. Pour eux, l’esprit est bon et la matière est mauvaise. Les Cathares ont une conception dualiste fondée sur
le manichéisme : la croyance en l’affrontement de deux principes : le Bien et le Mal, reflet d’un univers composé d’un monde spirituel
créé par Dieu opposé au monde matériel créé par Satan.
Ils nient l’Incarnation parce qu’ils refusent que Jésus puisse avoir une nature matérielle. La mort et la résurrection du Christ sont pour
eux des figures et des symboles.
Ils ne croient pas non plus à la création de l’univers par Dieu puisque la matière est mauvaise… Ils pensaient que le monde avait été
créé par un dieu inférieur.

Ils se séparent en deux groupes :


> Les "Parfaits", des ascètes qui font vœu de célibat, ne mangent pas de viande, renoncent à porter les armes et reçoivent
une sorte d’ordination (le consolamentum) par imposition des mains pour la venue du Saint-Esprit. Ils rejettent les images, les reliques,
les sacrements. Ils vivent dans la pauvreté.

4. Paul DELIUS, sous dir. , Histoire de la philosophie de l’antiquité à nos jours, (Cologne, Könenmamn, 2000), p. 24.
5. K. HEUSSI et E. PETER, Précis d’histoire de l’Eglise, (Neuchâtel, Delachaux et Niestlé, 1967), p. 114.
6. Encarta 2003.
7. Paul DELIUS, Histoire de la philosophie, p. 25.
8. Jean COMBY, Pour lire l’histoire de l’Eglise, tome 1, (Paris, Cerf, 1984), p. 189.
9. Pierre Chaunu précise en parlant de la théologie de Guillaume d’Occam : "l’Ecriture, dans la pratique du XIVe siècle…se confond avec le magistère de l’Eglise." v. Pierre
CHAUNU, Le temps des réformes, (Paris, Fayard, 1982), p. 131-132.
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RUPTURE …et les croyances
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du Moyen Age suite...
> Les "Auditeurs" : simples croyants.
Leur organisation était hiérarchique : leurs communautés étaient dirigées par les "élus".
L’ordre des "dominicains" (v. fiche D2) fut créé en 1215 pour les convertir. Mais l’arme de la persuasion est vite délaissée pour faire place
à l’Inquisition confiée elle aussi aux Dominicains. Cette inquisition débouchera sur une véritable croisade menée contre eux (la croisade
"des Albigeois" de1209 à 1229), en accord avec le roi de France, sous la direction de Simon IV de Montfort.

Les Vaudois : Pierre Valdo, riche marchand, vend ses biens et devient prédicateur itinérant. Il fonde le mouvement "vaudois" en 1173.
Appelés aussi "Pauvres de Lyon", les Vaudois sont des prédicateurs itinérants qui prêchent la pauvreté. Ils insistent sur la lecture de la
Bible et l’enseignement. Ils vivent en communauté comme les premiers chrétiens et dénoncent les richesses de l’Eglise. Ils méprisent
le pouvoir ecclésiastique qui le leur rend bien : en 1184, le pape les excommunie. Ils insistent sur la piété personnelle et l’attachement à
la Bible. Ils rejettent l’idée de purgatoire, la doctrine des indulgences, la confession faite à l’oreille d’un prêtre (confession auriculaire), le
culte des saints et la distinction entre laïcs et prêtres. Les Vaudois furent victimes de l’Inquisition en France : en 1487, le pape Innocent
VIII lança contre eux une croisade en Dauphiné et en Savoie…ils se dispersent dans diverses régions : Languedoc, Provence, Italie du
Nord, Lorraine, Allemagne et jusqu’en Bohême. A la Réforme, ils intégreront parfois le protestantisme. Ils furent de nouveau persécutés
au cours du 17ème siècle.

• Combattre en essayant de faire justice…

-Les causes des Croisades :


> Les causes politiques : Depuis le 7ème siècle et la conquête des Lieux Saints à Jérusalem, les Arabes musulmans sont plutôt
tolérants vis-à-vis des chrétiens qui souhaitent visiter les monuments de Jérusalem. Mais en 1009, le tombeau du Christ est
saccagé par les Arabes musulmans et les pèlerinages en Terre Sainte sont plus difficiles.

> Les causes religieuses : Les croisades sont une sorte de grand pèlerinage, une occasion de mieux connaître les lieux où le
Seigneur a vécu et recevoir l’absolution des péchés.

> Les causes diplomatiques : L’empereur d’Orient demande de l’aide aux Occidentaux, les chrétiens orientaux subissent des
brimades, la Croisade prend alors la signification de reconquête, de délivrance.
"Il est urgent d’apporter en hâte à vos frères d’Orient l’aide si souvent promise et d’une nécessité si pressante. Les Turcs et les Arabes
les ont attaqués et se sont avancés dans le pays de ces chrétiens, les ont par sept fois vaincus en bataille, en ont tué et fait captifs un
grand nombre, ont détruit les églises et dévasté le royaume. Si vous les laissez à présent sans résister, ils vont étendre leur vague plus
largement sur beaucoup de fidèles serviteurs de Dieu" (extrait de l’appel du pape Urbain II en 1095 sur le parvis de l’église de Clermont
en Auvergne où s’était tenu un concile de plus de deux cents évêques).

> Les causes économiques : La mer Méditerranée était sous contrôle des Sarrasins, le trafic commercial maritime n’était plus
possible.

-L’Inquisition :
"Inquisitio" signifie "recherche" en latin.
L’inquisition est une sorte de tribunal ecclésiastique qui a pour but de punir et d’extirper l’hérésie.
De même que l’on a mené des croisades à Jérusalem contre les infidèles, le pape Innocent III lance une croisade contre les Albigeois /
Cathares (1208-1220) ; mais les Vaudois sont aussi poursuivis.
L’Eglise catholique adopte l’inquisition pour lutter contre les hérésies : en 1229, le concile de Toulouse établit une inquisition épiscopale
(un tribunal spécial, sous contrôle de l’évêque).

A partir de 1232-33, l’Inquisition est placée sous l’autorité du pape Grégoire IX, les rois vont faire appliquer la peine de mort pour les
hérétiques. L’inquisition proprement dite ne commence qu’en 1231, avec la constitution Excommunicamus du pape Grégoire IX. Le pape
place les inquisiteurs sous la juridiction de la papauté et institue des punitions sévères… Chaque tribunal était constitué de deux inqui-
siteurs dotés d’un pouvoir identique.

En 1252, le pape Innocent IV approuve officiellement l’utilisation de la torture pour obtenir les aveux des suspects.
La procédure était secrète, sans assistance d’un avocat et l’interrogatoire pouvait être accompagné de sévices corporels : c’est une justice
particulièrement injuste.
"Les peines pouvaient consister en un pèlerinage, une flagellation publique, une amende ou le port de la croix…Dans les cas graves, la
peine pouvait être la confiscation des biens et l’emprisonnement à vie. Les inquisiteurs pouvaient demander l’exécution en remettant le
coupable aux autorités civiles"10.
Au début, l’inquisition n’était que pour les Albigeois, un peu les Vaudois, puis elle s’est étendue à d’autres groupes : les Fraticelles, les

10. Encyclopédie Encarta.

3
sorcières…
"L’empereur Charles Quint établit l’Inquisition aux Pays-Bas en 1522, où elle ne réussit pas à venir au bout du protestantisme"11.
Voltaire, dans son œuvre Candide, fait référence à ce tribunal d’exception ! L’Inquisition, apparue vers 1200 a poursuivi ces activités pen-
dant six siècles. Lorsque Voltaire écrit son conte, nous sommes en 1759 !12

A noter que l’Inquisition ne fut supprimée en Espagne qu’en 1834 !!

3) Les moyens de salut


La conception du péché : au Moyen Age se développe une véritable culture du "péché".
Depuis le 5ème siècle, la doctrine du péché s’est transformée, s’écartant progressivement des bases bibliques qui le définissait comme
rupture avec Dieu : on définit surtout le péché comme "action ou désir contraire à la loi de Dieu" 13.
Ces actions et désirs sont alors classés en différentes catégories.
La liste des péchés capitaux a été "perfectionnée" par Jean Cassien au 5ème siècle et fixée définitivement par Grégoire le Grand au 6ème
siècle. Ces péchés sont au nombre de sept :

1. l’orgueil (superbia), chef suprême des six autres vices.


2. l’envie (invidia)
3. la colère (ira)
4. la tristesse (accidia)
5. la cupidité (avaritia)
6. la gourmandise (gula)
7. la luxure (luxuria)

Chaque péché a une suite de péchés secondaires et dérivés.


Plus tard on distinguera parmi ces péchés ceux qui ont un caractère véniel (moins graves) et ceux qui ont un caractère mortel (les plus
graves qui conduisent à la damnation éternelle).

Tous les péchés peuvent-ils être pardonnés ? A quel prix ?

• La pénitence est une pratique courante au Moyen Age, c’est un moyen de réparer sa faute, c’est une pratique pénible imposée pour
"expier ses péchés".
"Dans l’Eglise chrétienne des premiers temps, de sévères pénitences étaient imposées par le prêtre ou l’évêque local à tous ceux qui
étaient coupables de péchés graves. On pensait que les péchés pouvaient être rachetés, au moins partiellement, par le pécheur, dans ce
monde plutôt que dans l’autre. Pour racheter ses péchés, le clergé imposait au pécheur des jeûnes, des pèlerinages, des flagellations et
d’autres pénitences plus ou moins sévères. Progressivement les autorités de l’Eglise les remplacèrent par des pénitences moins rudes,
telles que prières et don d’aumônes." 14
Selon la gravité de la faute, le croyant devait accomplir tel ou tel acte de pénitence pour être pardonné15. La pratique de la pénitence
évolue au fil des siècles. Au 12ème siècle, les pénitentiels indiquent pour chaque faute une pénitence correspondante : sorte de "tarifs"
que le prêtre applique à chaque faute.
Exemple, selon le Pénitentiel de Bède : "Le soldat qui tue au cours d’une guerre : quarante jours de jeûne […] Celui qui boit jusqu’à vomir
jeûnera quarante jours s’il est prêtre ou diacre ; trente jours s’il est religieux ; douze jours s’il est laïc" 16.
Accomplir un pèlerinage est aussi une pénitence.
Par la suite, la confession des péchés va prendre une place prépondérante. "Au cours du XIIe siècle on établit peu à peu une association
étroite entre la confession, la contrition et l’absolution par le prêtre"17. En 1215, le concile de Latran impose aux chrétiens de se confesser
et de communier au moins une fois par an, souvent la veille de la fête de Pâques.

=> Questions :
Les péchés peuvent-ils être pardonnés en échange d’argent, de jeûne ou de pèlerinages ?
Est-ce par nos propres moyens et mérites que nos fautes "disparaissent" devant Dieu ?

Non ! C’est ce que Paul nous rappelle dans le chapitre 2 de sa lettre aux Ephésiens. C’est par grâce que nous sommes sauvés, cela ne
vient pas de nous ou de nos mérites, mais c’est un don de Dieu : lui seul peut pardonner et effacer nos fautes.

• Les indulgences
Une indulgence était un texte ecclésiastique de rémission totale ou partielle de la punition due pour les péchés. L’indulgence était efficace
pour les chrétiens vivants et même pour les morts (à partir de 1477) en vue d’obtenir le pardon divin. Les lettres d’indulgences étaient

11. Idem.
12. Dans ce conte, c’est l’Infâme, le grand ennemi de Voltaire, qu’il voulait « écraser ». Ici, la mise en cause vise surtout l’Inquisition et les jésuites. Voltaire parle aussi de
l’autodafé : séance publique où la sentence contre le « coupable » était annoncée (Voltaire, Candide, Paris, Classique Hachette, 1991).
13. St AUGUSTIN, Contra Faustum, XX, 27.
14. Encarta 2003.
15. Jean COMBY, Pour lire l’Histoire de l’Eglise, tome 1, Cerf, p. 84.
16. Ibid., p. 152.
17. Ibid. , p. 153.
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RUPTURE …et les croyances
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du Moyen Age suite...
vendues par le clergé. Au Moyen Age, l’octroi d’indulgences fit l’objet d’un véritable commerce.
"Pour cette pratique, l’Eglise se fondait sur le trésor de mérites surérogatoires du Christ et des saints, dont elle pensait pouvoir disposer.
Peu à peu, l’attribution d’indulgences fut de plus en plus réservée au pape, lui seul étant censé disposer pleinement du trésor de l’Eglise,
c’est-à-dire des mérites surérogatoires des saints."18
"La peine imposée au pénitent est fréquemment, dès cette époque, remplacée par une indulgence (payement d’une somme d’argent,
pèlerinage, participation à une croisade). Cette indulgence n’est primitivement qu’un adoucissement de la peine canonique ; mais dans
l’imagination populaire, elle ne tarde pas à avoir la vertu d’effacer les péchés, et même d’être valable pour les âmes du Purgatoire"19.

=> Questions :
Le salut de notre âme auprès de Dieu, peut-il être garanti en échange d’un chèque ou d’une bonne action ? Penses-tu qu’il soit
possible de trouver un stratagème pour s’assurer une bonne place auprès de Dieu ? Si oui lequel ? Pourquoi ?
Pouvons-nous "monnayer" le salut de notre âme ?

Non ! C’est ce qui poussera Luther à réagir contre de telles pratiques. Montrer que les "stratagèmes" plus modernes ne servent à rien,
car le salut est offert gratuitement à ceux qui croient en Jésus selon Rom 1, Gal 2, Eph 2.

B) DÉMARCHES PROPOSÉES
I. Voyage au Moyen Age (deuxième partie)
Poursuivre l’histoire interactive racontée en D2 : (la fiche-participant servira de base pour que les adolescents puissent répondre à la
question de l’animateur au cours de son récit).

7. Depuis vos aventures au monastère, vous voulez en savoir plus sur la théologie. Vous décidez de vous inscrire dans la toute
nouvelle université de Paris où enseignent de célèbres docteurs de l’Eglise.
Vous étudiez les écrits d’Aristote nouvellement traduits en latin, vous relisez saint Augustin,
Vous vous demandez comment on peut connaître Dieu, quel chemin emprunter pour parvenir à la connaissance. Identifiez les
différents chemins pour acquérir la connaissance en faisant le jeu de mots casés.

Question :
Parmi les penseurs cités dans la fiche, lequel choisirez-vous et pourquoi ? (On pourra aider les jeunes à choisir en leur rappelant que
nous avons besoin de la révélation de Dieu contenue dans sa Parole pour le connaître.)

8. Le combat contre le mal vous a toujours attirés, des mouvements révolutionnaires agitent la chrétienté : les Cathares et les
Vaudois. Vous décidez de vous informer sur ces deux mouvements. Lequel de ces deux mouvements vous semble le plus pro-
che de l’Evangile ? Faire un tableau comparatif des croyances de ces deux mouvements.

Question :
Si vous voulez les visiter, quelle direction prendrez-vous ? Celle du Sud-Est ou celle du Sud-Ouest ?

9. Vous apprenez que l’Inquisition prépare une croisade contre les Albigeois. Vous aviez participé à la croisade contre les
"Infidèles" (v. fiche D2) mais cette fois "les Infidèles" ne sont pas les musulmans étrangers mais des compatriotes !

Question :
Que pensez-vous des méthodes employées pour combattre le mal ? Quels souvenirs avez-vous des croisades ? Seriez-vous prêts à
vous engager à nouveau ?

10. Finalement vous pensez qu’il vaut mieux ne pas vous jeter dans la gueule du loup : vos antécédents ne plaident pas en
votre faveur.
Vous décidez de poursuivre gentiment vos études et de visiter la célèbre bibliothèque de Salamanque. Vous découvrez un livre
dont vous avez déjà entendu parler : "Les deux principes". Vous décidez de vous en procurer un exemplaire pour le montrer à
vos amis étudiants.

Mais en rentrant vous passez par Montségur. On vous prend pour un Cathare et vous vous retrouvez devant le tribunal de
l’Inquisition qui vous interroge sur le livre que vous détenez qui est, paraît-il, l’un des livres interdits qui serait à la base de la
doctrine cathare. Vous devez jurer que vous n’êtes pas Cathare.

18. Marc LIERNARD, Martin Luther, un temps, une vie, un message, p. 62 (réf. v. fiche G2). « Surérogatoire » = « au-delà de ce qui est exigé ».
19. J.-M. NICOLE, Précis d’histoire de l’Eglise, p 116.

5
Question :
Quel argument allez-vous utiliser pour prouver votre bonne foi ? Les Cathares n’avaient pas le droit de prêter serment, mais vous, vous
le pouvez.

11. On vous confisque le livre trop subversif et l’on vous commande de faire pénitence. Consultez la fiche pour savoir de quoi
il est question.
Vous entendez que le pape a promulgué une indulgence pour pouvoir construire de nouveaux édifices religieux. Comme vous
n’êtes pas riche cette indulgence ne vous coûtera que 1 florin ?

Question :
En achetez-vous ? Que pensez-vous d’une telle transaction ?

II. Enquête sur le Moyen Age


• Proposer aux adolescents une enquête sur le Moyen Age :

Pourquoi a-t-on qualifié le Moyen Age d’ "âge des ténèbres" ? Dans cette époque sombre, quels sont les rayons de lumière ?
Chercher les indices dans les livres qui présentent le Moyen Age et sur la fiche-participant.

Bibliographie :
Michel PIERRE, L’Europe du Moyen Age, coll. L’Histoire des hommes, (Paris, Casterman, 1986)
Mélanie et Christopher RICE, Les croisades, la guerre en Terre Sainte, coll. Les yeux de l’histoire, (Paris, Gallimard Jeunesse, 2003).

On peut classer en deux colonnes, les points positifs et négatifs du Moyen Age :

TÉNÈBRES LUMIÈRES

-Peurs diverses -Développement des Universités.


-Imagerie populaire déformant les doctrines bibli- -Développement des échanges culturels dûs
ques : l’enfer, les péchés, le pouvoir de l’Eglise. aux pèlerinages et aux croisades
-Maladies contagieuses (la peste, le choléra…) -Développement de l’art religieux
-Mortalité infantile -Tentatives de réforme de l’Eglise du mouve-
-Inégalités sociales ment vaudois.
-Guerres et violences au nom de la religion

• Discussion :

Quels sont les moyens proposés par les maîtres scolastiques pour connaître Dieu ? Faire le jeu de mots.

Qu’en pensez-vous ?
=> Répondre ensuite aux autres questions de la fiche.

Compléter la frise en ajoutant les noms des principaux maîtres de la scolastique du Moyen Age, les dates des croisades et des ouvrages
importants.

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