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Déclaration de SUD Education au CTPD du 22 novembre 2010

Cette rentrée 2010 est placée sous le signe de la « méthode Coué ». Elle donne, en effet,
l'impression de participer à une expérience d'auto-suggestion « grandeur-nature ».
La phrase magique est chantée à tue-tête : « jusqu'ici, tout va bien! ».

Mais en retirant les oeillères on voit que la réalité est d'un grisâtre déprimant, voire
inquiétant.

Les soi-disants « bons chiffres » annoncés par l'inspection d'Académie pour le premier degrè
trouvent leur expression parfaite dans la réduction drastique de l'accueil des enfants de 2
ans. Mais évidemment vous vous féliciterez M. l'Inspecteur d'avoir plus qu'atteint vos objectifs
en la matière. C'est sans doute que vous n'avez pas eu connaissance des nombreuses études
qui démontrent que cette scolarisation précoce facilite la réussite scolaire de nombreux
enfants...

Mais, ce doit être dans leur intérêt que parallèlement champignonnent, dans le département,
des « espaces d'accueil petite enfance », qui répondent peut-être à un besoin ; mais qui sont
payants... En pleine crise économique, les familles en difficultés apprécieront. C'est un choix
de société dont le slogan pourrait être: « Continuons à faire payer les plus pauvres! ».

Dans le second degrè, nous rappellerons que de nombreuses classes se retrouvent encore sans
enseignants depuis septembre.

Les suppressions de postes par le ministère touchent sévérement la Vendée. Ajoutons que le
budget 2011 enfonce le clou avec, encore une fois, 16000 postes supprimés dans l'éducation.
Nul doute que que vous saurez trouver les « gisements d'efficicience » pour alimenter cette
saignée. Nous vous faisons confiance, M. L'Inspecteur, pour être un bon élève dans ce
domaine.
Vous affirmerez sans doute que nous gagnons des postes. Oui, environ 10 postes dans le
primaire pour 311 éléves en plus soit 1 enseignant pour 31,1 enfants en moyenne en plus. Car
figurez-vous que les 5 « RASED » sédentarisés, de manière absurde, ne peuvent légitimement
être affichés comme des postes supplémentaires. Ils exercent une mission que l'institution
aura bien du mal à pallier devant leur disparition programmée.

Concernant la formation, le fiasco attendu se concrètise. Les difficultés des collègues sont
réelles. Après l'auto-suggestion c'est donc « l'auto-formation » qui est portée aux nues.
Le tutorat proposé n'est qu'une « rustine » poreuse qui ne suffit pas à aider nos jeunes
collègues et les élèves dont ils ont la charge.
Comme solution miracle, nous avons vu fleurir la formation à distance par médias interposés.
Des DVD et des sites internet sont mis à disposition des stagiaires pour apprendre la « tenue
de classe »: c'est d'un cynisme éhonté...et cela laisse entendre qu'un écran peut remplacer un
formateur ou un enseignant...Doit-on y voir une préfiguration de l'école de demain?
Signalons ici que le Recteur, et son administration, au mépris de toutes les assurances
précédement données dans les instances paritaires, ont exercé des pressions sur des collègues
pour qu'ils acceptent ce pseudo-tutorat.
Cette politique ne propose donc qu'un ersatz de formation aux futurs enseignants.

La consultation sur les rythmes scolaires a été un autre grand moment de cette rentrée.
Cette « mascarade » organisée par le ministère et relayée localement s'inscrit dans la droite
ligne d'une pseudo-reflexion qui a imposé, il y a quelques mois, de nouveaux rythmes
hebdomadaires au mépris de toutes les recherches disponibles et surtout au mépris des
enfants eux-mêmes.
C'est cette ligne qui imposera demain une nouvelle organisation qui a déjà pour but affiché
(je vous invite, pour le vérifier, à lire la littérature de la majorité politique actuelle) de
réduire les moyens, supprimer des postes de fonctionnaires et d'externaliser des activités
pédagogiques, « légitimement associées à l'école », aux collectivités locales déjà asphixiées
ou à des officines privées dont les cabinets des ministres semblent assez proches.

Il faut également évoquer, ici, la politique d'intégration des enfants atteints de handicap.
Nous déplorons, à l'instar des grandes associations représentants les familles et les
professionnels, que cette injonction ne soit pas assortie des moyens matériels et humains
adéquats.
Face à un besoin de personnel et de formation pour prendre en compte des situations parfois
difficiles, l'administration répond par la précarité à la fois dans le statut des personnels, mais
aussi au regard de la pérennité de l'organisation de cet accueil.

Pire encore, il est avéré que, lorsque des personnels demandent qu'on les épaule à un chargé
de mission du rectorat pour l'intégration du handicap, ce dernier répond que si les personnels
ne se sentent pas compétents « qu'ils changent de métier ».
Dès lors il apparaît que ce sont le mépris et l'humiliation des fonctionnaires ou des personnels
précaires qui constituent les fondements de la nouvelle méthode de management adoptée par
notre hiérarchie.
Ces comportements inadmissibles foulent aux pieds l'investissement de dizaines de collègues
vendéens qui tentent avec peu de moyens d'accomplir leur mission. Ce sont leur
professionnalisme et leur conscience du service public qui sont remis en cause.

Pour conclure, SUD Education affirme, aujourd'hui, plus que jamais, que nous sommes
attachés:

–à l'école publique, laïque et gratuite dès le plus jeune âge


–à la prise en compte réelle de l'intérêt des enfants et des familles
–au respect des droits des personnels de l'Education nationale

SUD Education continuera aujourd'hui, plus que jamais:

–à soutenir toutes les familles qui demandent le respect du droit à l'éducation pour leurs
enfants
–à soutenir tous les personnels précaires qui sont exploités et souvent méprisés
–à soutenir tous les collectifs de jeunes stagiaires qui peinent au quotidien à exercer leur
profession - qui contrairement à ce qui est laissé croire, n'est pas un don inné mais un
métier qui s'acquiert
–à soutenir tous les fonctionnaires qui se sentent menacés dans leur statut – statut qui est
pourtant le garant d'une politique de l'éducation pérenne qui est au coeur de notre
République

Laissons le mot de la fin à Victor Hugo: « celui qui ouvre une porte d'école, ferme une
prison ». Un projet autrement plus volontariste et humaniste que celui du secrétaire
d'Etat à la justice qui déclarait, il y a peu: qu'il faut faciliter le « repérage précoce des
troubles du comportement chez l'enfant » et « le recours aux poursuites pénales pour les
parents défaillants". C'est un projet de société qui est en jeu.

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