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Généralités
par Michel LIVOLANT
Ancien Directeur de l’Institut de Protection et de Sûreté Nucléaire
Principes et pratiques Les principes et les pratiques de la sûreté se sont progressivement dégagés à
de la sûreté partir d’une expérience industrielle nucléaire de plus de 50 ans, et font l’objet
d’un consensus international, même si leur application détaillée relève toujours
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SÛRETÉ NUCLÉAIRE ET RADIOPROTECTION _________________________________________________________________________________________________
Les pays de l’Est de l’Europe avaient développé une industrie nucléaire pilotée Les enseignements
par l’URSS et plus précisément par la Russie. La chute du rideau de fer, dans un de l’histoire
contexte nucléaire marqué par l’accident deTchernobyl, a bouleversé cette situa-
tion, tout en permettant l’accès à l’information et les échanges techniques. La
situation actuelle en matière de sûreté varie d’un pays à l’autre, suivant en parti-
culier le degré de compétence et d’indépendance des organismes étatiques de
sûreté et des organismes exploitants. Le type des réacteurs nucléaires utilisé a
aussi son importance : tous peuvent être améliorés, mais certains ne peuvent
atteindre le niveau de sûreté considéré comme nécessaire par les instances
internationales compétentes pour un fonctionnement sur une longue durée.
Quelques accidents de grandes installations ont marqué l’histoire du
nucléaire. Bien étudier les conditions dans lesquelles ils se sont produits, leurs
causes directes et leurs conséquences a permis d’améliorer la sûreté pour les
installations existantes ou en projet, ainsi que l’organisation des pouvoirs
publics et des exploitants. L’importance d’une information correcte du public a
en particulier été mise en évidence par l’accident de Tchernobyl.
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Évolutions La démarche de sûreté utilisée dans la conception des réacteurs actuels, ren-
pour les futurs réacteurs forcée par une expérience d’exploitation maintenant considérable, a fait ses
preuves. Pour continuer à progresser, des évolutions ont été envisagées par les
concepteurs et les électriciens pour les futures générations de réacteurs. L’objec-
tif principal, en réponse aux souhaits du public et aux demandes des autorités,
est de réduire de manière drastique les conséquences externes à l’installation
pouvant résulter d’accidents très graves, rendus par ailleurs plus improbables
par une augmentation de la fiabilité des systèmes de sûreté.
Les transports Des matières radioactives doivent être transportées entre des installations
nucléaires, des sites industriels et des hôpitaux. Les accidents de transport sont
relativement fréquents et les colis contenant des produits radioactifs doivent
avoir la résistance suffisante pour que dans la quasi-totalité des cas le confine-
ment soit maintenu. L’organisation des pouvoirs publics doit permettre par
ailleurs l’intervention rapide et la sécurisation de la zone concernée par l’acci-
dent.
Les déchets Lorsqu’ils ne sont plus utilisables, les produits radioactifs deviennent des
déchets. La radioactivité décroît plus ou moins rapidement avec le temps et la
classification des déchets tient compte de cette propriété et de l’intensité spécifi-
que de radioactivité. Les déchets radioactifs sont traités par un confinement
adapté, puis un stockage dans des installations de surface ou souterraines, après
éventuellement des périodes plus ou moins longues d’entreposage industriel.
Le rôle des organismes publics de contrôle est de s’assurer, au besoin en
s’appuyant sur des recherches propres, de la bonne qualité du confinement des
matières radioactives dans l’ensemble de ce processus.
L’organisation Si, malgré les dispositions de sûreté prises, un accident survient, il est essen-
en cas d’accident tiel que les différents acteurs concernés puissent y faire face. Sur le même mode
que pour les autres accidents naturels ou industriels, une organisation de crise
impliquant les exploitants, les pouvoirs publics et les experts est planifiée. Des
exercices sont organisés plusieurs fois par an pour tester l’efficacité du système
et l’améliorer.
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SÛRETÉ NUCLÉAIRE ET RADIOPROTECTION _________________________________________________________________________________________________
Des produits radioactifs existent dans l’environnement. Beaucoup sont natu- La radioécologie
rels, certains proviennent des activités humaines : retombées des essais atmos-
phériques d’armes nucléaires, rejets normaux ou accidentels des installations
nucléaires, résidus d’extraction de minerais... Ces produits évoluent dans l’envi-
ronnement et peuvent revenir vers l’homme, au travers le plus souvent de la
chaîne alimentaire. La radioécologie étudie les évolutions dans l’environnement
et le passage des produits dans différents compartiments : végétations, sols, ani-
maux.
La connaissance de l’état de la radioactivité dans l’environnement et le suivi de
son évolution sont des outils essentiels pour le contrôle des rejets radioactifs
des différentes activités humaines. La connaissance des mécanismes de trans-
fert, obtenue par des expériences en laboratoire ou des mesures sur le terrain à
la suite d’accidents, permet de prévoir l’évolution des contaminations radioacti-
ves dans l’espace et le temps. L’étude des transferts de contamination vers
l’homme par les différentes pratiques agricoles permet d’adapter ces pratiques
agricoles au niveau et au type de contamination, en minimisant la contamination
humaine tout en maintenant une activité économique nécessaire à la vie des
populations concernées.
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