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DE LA L I T T É R A T U R E H I S P A N O - A M É R I C A I N E
E N F R A N C E AU X X e S I È C L E
P U B L I C A T I O N S D E LA F A C U L T É D E S L E T T R E S
ET S C I E N C E S H U M A I N E S DE P A R I S - S O R B O N N E
Série « Recherches », tome 68
SYLVIA MOLLOY
LA DIFFUSION DE
LA LITTÉRATURE
HISPANO-AMERICAINE,
en France au XXe siècle
J ' a i pris comme point de départ de celle étude les années 1893-1900,
sans pour autant négliger l'intérêt qu'avait pu manifester la France avant
cette date à l'égard des écrivains hispano-américains, mais en donnant à
ceux-ci leur juste place, c'est-à-dire celle de précurseurs. Si j ' a i choisi de
commencer à étudier les rapports lilléraires entre la France et l'Amérique
hispanique à partir de cette date-là, c'est parce que ces années marquent le
début du premier mouvement littéraire vraiment autonome dans la littérature
hispano-américaine : je veux dire le modernismo. Intéressant en tant qu'il
atteste l'indépendance de celle littérature, le modernismo a eu cet autre
mérite, tout pratique mais à mon point de vue précieux, de provoquer une
affluence massive d'Hispano-Américains vers la France. Or, il faut bien
se dire que les contacts littéraires débutent assez souvent p a r les contacts
personnels; les premières années de ce siècle auront été à cet égard bien
fécondes, puisqu'elles auront largement permis ces contacts dont la France
avait besoin pour entreprendre sa découverte.
Depuis lors, près de soixante-dix années de contacts et d'échanges litté-
raires que j ' a i divisées en trois périodes. J ' a i appelé la première, dont la
fin coïncide avec la fin de la Grande Guerre, le début de la découverte : elle
coïncide également avec la naissance, l'épanouissement et la mort du moder-
nismo. Une autre guerre marque la fin de la seconde, pendant laquelle le
dialogue entre la France et l'Amérique hispanique s'amorce : période pendant
laquelle les écrivains hispano-américains découvrent parfois naïvement leur
terre et leurs morts après la folie du modernismo, on pourrait dire que ce
fut une période de nationalisme littéraire ; je préfère pour elle le qualificatif
plus pudique d'américanisme critique. De la troisième période, qui marque
à la fois l'échange véritable entre la France el l'Amérique hispanique et
la maturité de la littérature hispano-américaine, on peut dire qu'elle ne
fait que commencer.
Une élude générale des contacts établis pendant chaque période risquait
d'être, justement, trop générale; une élude détaillée aurait immédiatement
sombré dans la prolixité et impliquerait la perte de toute perspective critique,
puisqu'on sacrifierait au besoin de tout consigner la mise en valeur des
contacts et des efforts de diffusion qui ont vraiment porté des fruits. J ' a i
donc choisi de bâtir chaque partie de ce travail autour d'une « présence »
hispano-américaine à laquelle je consacre une plus grande attention. L'étude
de la fortune de cet écrivain hispano-américain en France est précédée
d'un chapitre d'introduction où sont analysées les grandes lignes de chaque
période, et suivie d'un ou deux chapitres complémentaires qui analysent
d'autres aspects significatifs du dialogue franco-hispano-américain. L'intro-
duction et le chapitre central de la dernière partie étant exceptionnellement
longs, il n'y a pas en réalité de chapitre complémentaire, celui qui fait
figure de tel n'étant en réalité qu'un appendice du chapitre sur Borges.
Le choix de cette présence qui devait lester, pour ainsi dire, chaque partie
de cette étude n'a pas été facile. Car quel critère adopter ? Prendre l'écrivain
le plus significatif en Amérique hispanique pour étudier ensuite l'accueil
— si accueil il y eut — que fit la France à son ceuure ? Prendre l'écrivain
hispano-américain le plus en vue à Paris à l'époque, pour insignifiant
qu'il fût, et analyser sa fortune en France ? J ' a i tenté de concilier les deux
points de vue. Ainsi, pour la première époque, j'ai choisi Rubén Dario;
si je ne m'en étais tenue qu'au second critère j'aurais dû prendre Enrique
Gômez Carrillo, mais il me semblait plus intéressant d'analyser la fortune
— ou plutôt l'infortune, car il passa quasi inaperçu en France — d'un
grand poète, que le succès éclatant d'une figure secondaire. Pour la seconde
époque, j'ai pris Ricardo Güiraldes. Ce n'est peut-être pas l'écrivain hispano-
américain le plus important de son époque (qui d'ailleurs pourrait le choisir,
cet écrivain le plus important ?) mais c'est certainement l'un des écrivains
les plus importants des années 1920-1930. Fut-il connu en France ? Ventura
Garcia Calderôn le fut davantage, certes, mais le cas de Güiraldes paraissait
beaucoup plus riche, à différents points de vue : héritier plus lointain du
modernisme, Giiiraides est un bon représentant de celle littérature de retour
que j'ai qualifiée plus haut d'américanisme critique. C'est en tant que tel
qu'il se fait connaître en France — car il fut bien connu d'un groupe d'écri-
vains français — et non en tant que dilettante déraciné; c'est en tant que
tel qu'il se fait (lU besoin aider et conseiller par des Français qui collaborent
ainsi et de loin à cette « quête de l'expression » qui fut la plus grande préoc-
cupation des écrivains hispano-américains de l'époque. La troisième période
est centrée sur forge Luis Rorges : le succès remporté en France par cet
écrivain. qui dépasse de loin celui qu'ont obtenu ses contemporains, rend
superflu, je crois, tout essai de justification.
On pourra me reprocher la présence de deux Argentins parmi ces trois
noms : el quoi je répondrai qu'étant Argentine moi-même je n'ai pas cru
mal faire en parlant de ce que je connaissais le mieux, d'autant plus que
les introductions qui précèdent chacun de ces chapitres s'efforcent de donner
à ces Argentins leur juste place, c'est-à-dire celle qu'ils occupent à côté
des autres écrivains de l'Amérique hispanique. Les raisons que j'ai invoquées
plus haut pour justifier le choix de chaque écrivain me meltront à l'abri,
je l'espère, d'une éventuelle accusation de chauvinisme, ce dont je crois,
en toute sincérité, être exemple.
Enfin, j'ai délibérément restreint celle étude à la littérature américaine
de langue espagnole, supprimant dès l'abord toute référence à la littérature
du Brésil. Je suis consciente de l'importance de cette omission ; j'ai préféré
pourtant — dans une étude où il est question de littérature — de m'en tenir
à l'unité linguistique et non à celle que dicterait la géographiel.
1. Pour la rédaction du présent travail il n'a été tenu compte, en principe, que
des publications antérieures à 1967. Exceptionnellement, pourtant, on y utilise du
matériel fourni par des recherches postérieures.
PREMIÈRE PARTIE
DE 1900 A 1920 : LA D É C O U V E R T E
INTRODUCTION
1. Voir p. 69.
raffiné. P r o u s t p a r l e d e lui d a n s u n e l e t t r e à M o n t e s q u i o u 1 , e t B a r r è s
p r é f a c e u n de ses l i v r e s , E s t u d i o s morales, e t s a l u e « la v é r i t é [...] la force
vivante qu'il y a dans la philosophie de cet éminent causeur »2. Ce livre
est dédié « au comte Robert de Montesquiou Fezensac, hommage d'amitié,
de sympathie et d'admiration » ; le hasard a fait que l'exemplaire qui se
trouve à la Bibliothèque nationale de Paris soit en plus dédicacé — de la main
de Mansilla — au secrétaire de Montesquiou, l'Argentin Gabriel Iturri3.
Il ne suffit pas, bien entendu, du modernismo pour justifier cette
présence massive d'Hispano-Américains à Paris. L'Amérique hispanique
connaît une période de prospérité et d'épanouissement qui la fait sortir
de son petit noyau dans plus d'un sens : avec les écrivains viennent
séjourner à Paris les grandes familles hispano-américaines — les Ocampo,
les Erràzuriz — qui aspirent, elles aussi, à se mettre à la page. C'est
cette période d'or où les Hispano-Américains passent la moitié de l'année
à Paris et l'autre moitié à Buenos Aires ou à Caracas, où des maisonnées
entières déménagent, accompagnées parfois d'une vache chargée d'assurer
le lait aux enfants pendant la longue traversée.
Comment ces Hispano-Américains furent-ils reçus en France ? Sur
le plan personnel et mondain, cela semble s'être passé sans heurts. Les uns,
raffinés, parlant un parfait français, forts en culture européenne, étaient
acceptés sans difficulté ; les autres, arrivistes, tapageurs, scandalisaient
peut-être et passaient quand même. Mais sur le plan strictement littéraire,
l'accueil risquait d'être plus difficile.
« L a g é n é r a t i o n d o n t je fais p a r t i e é t a i t c a s a n i è r e , é c r i v a i t Gide4,
1. L e t t r e 8 3 d e s l e t t r e s à M o n t e s q u i o u , t o m e p r e m i e r d e l a C o r r e s p o n d a n c e g é n é r a l e
de M a r c e l P r o u s t , p u b l i é e p a r R o b e r t PROUST e t P a u l BRACHE, a v e c u n e i n t r o d u c t i o n
d e R o b e r t PROUST, P a r i s , P l o n , 1930.
2. E s t u d i o s m o r a l e s o s e a E l d i a r i o de m i v i d a , P a r i s , G . R i c h a r d , 1 8 9 6 .
3. E n c o r e u n H i s p a n o - A m é r i c a i n d o n t l a p r é s e n c e à P a r i s s e m b l e a v o i r f a i t q u e l q u e
bruit. N a t i f de T u c u m à n , province argentine, Iturri a v a i t été élève de Groussac lorsque
c e l u i - c i s ' i n i t i a d a n s l ' e n s e i g n e m e n t . Il a b a n d o n n a s e s é t u d e s p o u r a l l e r à B u e n o s
A i r e s , p u i s à P a r i s o ù il d e v i n t l e s e c r é t a i r e d e M o n t e s q u i o u . Il n ' é c r i v a i t p a s m a i s
é t a i t , a u d i r e de L é o n D a u d e t qui l ' é v o q u e c o m m e l ' u n e d e s figures les p l u s t y p i q u e s
d e L'entre-deux-guerres (Paris, N o u v e l l e L i b r a i r i e l a t i n e , 1915), u n c a u s e u r brillant, u n
(f T a l l e m a n t d e s R é a u x à l ' a c c e n t e s p a g n o l ». G r o u s s a c d i t l ' a v o i r v u , e n 1 8 8 3 , c h e z
G o n c o u r t , m a i s r e f u s a o s t e n s i b l e m e n t d e le r e c o n n a î t r e . I t u r r i m o u r u t à P a r i s en 1894 ;
M o n t e s q u i o u d é d i a à sa m é m o i r e le s o n n e t l i m i n a i r e d e s H o r t e n s i a s bleus.
4. L ' a v e n i r d e l ' E u r o p e , d a n s I n c i d e n c e s , P a r i s , G a l l i m a r d , 1 9 2 4 , p . 24.
5 . M a u r i c e B A R R È S , S c è n e s et d o c t r i n e s d u n a t i o n a l i s m e , P a r i s , P l o n N o u r r i t , 1 9 2 5 ,
t . I, p . 1 1 5 .
6. L e t t r e d ' A n d r é C h é r a d a m e à M a u r i c e B a r r è s , d a n s L e J o u r n a l , 18 j a n v i e r 1 9 0 0 ,
r e p r i s e p l u s t a r d d a n s Scènes..., t. I I , p . 29.
fermée en général à la pensée étrangère, la France le serait aussi à la litté-
rature hispano-américaine, cosmopolite par excellence. Mais cela n'est
vrai qu'en partie, car si l' « infatuation isolante »1 du nationalisme conduit
souvent Barrès et ses disciples au mépris de la pensée non française
— Zola, si l'on se souvient bien, avait été taxé d'Italien — le domaine
espagnol semble trouver, au moins auprès du maître, une place de choix.
E t comme la ligne divisoire n'est pas encore trop nette qui m e t la litté-
rature hispano-américaine d ' u n côté et l'espagnole de l'autre, un certain
nombre d'écrivains hispano-américains seront accueillis en France grâce
au prestige de l'Espagne.
Le p e n c h a n t de Barrès p o u r l'Espagne et l'Amérique hispanique
— qu'il appelle la Nouvelle Espagne — est certes plus q u ' u n p e n c h a n t
personnel, et ses écrits le m o n t r e n t assez ; p a r exemple ce projet inédit
que publie la Revue des Deux Mondes après sa mort, projet « d ' u n discours
que Maurice Barrès s'était proposé de prononcer à la Chambre en faveur
de l'enseignement de l'espagnol [et qui met] en pleine lumière sa théorie
d e s affinités t r a d i t i o n n e l l e s q u i r a p p r o c h e n t le g é n i e d e s d e u x n a t i o n s »2.
d r a l e l o r s q u e L a r r e t a l ' a b o r d a ; d é s o r m a i s ils v i s i t è r e n t T o l è d e e n s e m b l e ,
e t L a r r e t a é v o q u e t o u t p a r t i c u l i è r e m e n t u n soir p a s s é a v e c B a r r è s à
c o n t e m p l e r T o l è d e a u s o n d u c h a n t d e s r e l i g i e u s e s e t d e s c l o c h e s d e
l ' A n g é l u s : e x p é r i e n c e p r o f i t a b l e p o u r les d e u x é c r i v a i n s , à e n c r o i r e
e t à L a r r e t a d e saisir « la c o u l e u r q u e je d e v a i s d o n n e r , e n f i n , à m o n œ u v r e ,
la d o u b l e c o u l e u r d e g l o i r e e t d e c e n d r e ». C u r i e u s e e x p é r i e n c e e n s o m m e ,
q u e celle q u i r é u n i t d e u x é c r i v a i n s é t r a n g e r s à l ' E s p a g n e , t o u s d e u x à la
r e c h e r c h e d e l e u r s m o r t s , e t t o u s d e u x q u e l q u e p e u f o u r v o y é s d a n s
l e u r q u ê t e .
B a r r è s n ' e s t d ' a i l l e u r s p a s le s e u l à s a l u e r e n L a r r e t a u n é c r i v a i n
e s p a g n o l . R e m y d e G o u r m o n t , le p r é t e n d u t r a d u c t e u r d e L a g l o r i a de
D o n R a m i r o , q u ' o n n e p e u t c e r t a i n e m e n t p a s s o u p ç o n n e r d e c h e r c h e r
d e s t r a d i t i o n s e n E s p a g n e , lui c o n s a c r e u n c h a p i t r e d a n s la q u a t r i è m e
e s t f r é q u e n t e , n o n s e u l e m e n t e n ce q u i c o n c e r n e L a r r e t a , e t l ' o n v o i t
s o u v e n t i n c l u r e à l ' é p o q u e , d a n s le g r o u p e d e s é c r i v a i n s d ' E s p a g n e ,
c e u x q u i v i e n n e n t d ' o u t r e - m e r . F . V e z i n e t c o n s a c r e u n e é t u d e à G ô m e z
C a r r i l l o : U n é c r i v a i n e s p a g n o l e n F r a n c e : M . G Ó m e z C a r r i l l o ( P a r i s ,
I m p r i m e r i e d e L. D u c , 1 9 0 9 ) ; E p h r e m V i n c e n t d i t t r o u v e r d a n s les livres
d e G ô m e z C a r r i l l o « u n e s e n s u a l i t é i m m o r a l e . . . p o u r u n é c r i v a i n e s p a g n o l »3.
P o u r le m o m e n t la c r i t i q u e f r a n ç a i s e n e s e m b l e t e n i r c o m p t e q u e d u
d o m a i n e l i n g u i s t i q u e : L a r r e t a , G ô m e z Carrillo, D a r i o e t les a u t r e s s o n t
d e s E s p a g n o l s , d ' A m é r i q u e si l ' o n v e u t , m a i s t o u t c o m p t e f a i t d e s E s p a -
g n o l s . Il f a u d r a a t t e n d r e l ' a p r è s - g u e r r e , l o r s q u e d e s r a p p o r t s p l u s é t r o i t s
p o u r q u e c e u x - c i c o m p r e n n e n t q u e d e t r è s g r a n d e s d i f f é r e n c e s s é p a r e n t
Il v a u t t o u t e f o i s de s i g n a l e r q u e le M e r c u r e de F r a n c e a v a i t i n t r o d u i t
u n e r u b r i q u e de « L e t t r e s l a t i n o - a m é r i c a i n e s » dès 1897, r e m p l a c é e p a r
la s u i t e p a r celle d e « L e t t r e s h i s p a n o - a m é r i c a i n e s » : c ' é t a i t u n e f a ç o n
de r e c o n n a î t r e l ' i n d é p e n d a n c e l i t t é r a i r e de l ' A m é r i q u e h i s p a n i q u e .
1. J e suis très souvent en rapport avec les Américains du Sud : j'en connais de tous
les pays et de toutes les provinces et ce qui a toujours frappé mon attention c'est la facilité
qu'on a à établir des rapports intellectuels avec eux.
2. Clairement conscience de la valeur du poète et de ce que le poète représentait dans les
lettres espagnoles des deux mondes. El Modernismo y los poêlas modernos, Madrid,
Mundo latino, 1919, p. 168.
3. Assouplissement de notre langue le jargon francisé de certains écrivains. Enrique
DIEZ CANEDO cité par UITTI, art. cit.
4. Voir, au sujet de cette traduction : Ventura GARCIA CALDERÔN, En Versalles,
con los hermanos Tharaud, dans La Prensa, Buenos Aires, 28 septembre 1930, et
Francisco CONTRERAS, « Lettres hispano-américaines », dans le Mercure de France,
15 janvier 1929. Qui que soit, finalement, l'auteur de cette traduction, il est certain
que La gloire de don Ramiro jouit d'une très grande popularité. Bien des années plus
tard, Luc Durtain et Georges Pillement déclareront que ce livre avait donné à la
littérature hispano-américaine « droit de passage » dans la langue française (voir
Enrique MÉNDEZ CALZADA, Hommage à Larreta, dans « Lettres hispano-américaines »,
Mercure de France, 15 novembre 1933).
Plusieurs ont contesté la profondeur des connaissances linguistiques
et littéraires de Gourmont dans le domaine hispanique. Ventura Garcia
Calderôn, parmi d'autres, m e t en doute l'authenticité de sa traduction
de Larreta, Alfonso Reyes accuse Gourmont de plagiat dans ses opinions
sur GÓngoral. Cela est fort possible ; mais à l'époque il i m p o r t a i t non
pas t a n t de t o u t comprendre et de t o u t approfondir que d'ouvrir les
portes et de donner une preuve de confiance à cette littérature nouvelle :
et cela, Gourmont l'a certainement fait.
1. Alfonso REYES, R e m y de G o u r m o n t y la l e n g u a e s p a n o l a , d a n s S i m p a t i a s y
diferencias, 3e série, Obras completas de Alfonso Reyes, México, F o n d o de C u l t u r a
E c o n ô m i c a , 1956, t. IV, p. 192.
2. Contes a m é r i c a i n s (1904) e t A u - d e l à des horizons (1908) de BLANCO FOMBONA,
Quelques petites âmes d'ici et d ' a i l l e u r s (1904), L ' â m e j a p o n a i s e (1906), Terres lointaines
(1907), L a Grèce éternelle (1909), L a psychologie de la mode (1910), F l e u r s de pénitence
(1913), P a r m i les r u i n e s (1915), Le s o u r i r e sous la milraille (1916), A u cœur de la tragédie
(sur le front a n g l a i s ) (1917), Le sourire du s p h i n x (1918) de GÓMEZ CARRILLO, Contes
de la P a m p a (1907) e t L a j e u n e littérature h i s p a n o - a m é r i c a i n e (1907) de M a n u e l UGARTE,
Le P é r o u conlemporain (1907), Les conditions sociologiques de l ' A m é r i q u e latine (1908),
Les démocralies latines de l ' A m é r i q u e (1912), Le dilemme de la guerre (1919) de F r a n -
cisco GARCIA CALDERÔN, J e a n Orth (1908) d ' E u g e n i o GARZÔN, L a gloire de don R a m i r o
(1910) d ' E n r i q u e LARRETA, Poètes d ' a u j o u r d ' h u i (1914), Le mondonouisme (1917),
Les écrivains h i s p a n o - a m é r i c a i n s et la guerre européenne (1917), P o u r l ' é l a r g i s s e m e n t
de l'influence française d a n s l ' A m é r i q u e espagnole (1920) de F r a n c i s c o CONTRERAS,
u n e n o u v e l l e é d i t i o n de L a gloire de don R a m i r o en 1915 chez u n a u t r e é d i t e u r , L ' i n -
fluence des idées françaises d a n s la révolution et d a n s l'évolution de l ' A m é r i q u e espagnole
(1917) de H u g o BARBAGELATA, P a g e s choisies (1918) de R u b é n DARIO, P a g e s choisies
(1918) de J o s é E n r i q u e RODÔ, L'ensorcellement de Séville (1920) de Carlos REYLES,
e t Le symbolisme f r a n ç a i s et la littérature h i s p a n i q u e (1920) de ZÉREGA FOMBONA.
cinq ans après la première édition. (Le roman sera encore réédité au
M e r c u r e de F r a n c e e n 1 9 2 6 , e t c h e z u n t r o i s i è m e é d i t e u r e n 1934.) L a
t r o i s i è m e c o n c l u s i o n e s t p l u s q u ' é v i d e n t e : alors q u e la p l u p a r t de ces
é c r i v a i n s se s o n t f a i t t r a d u i r e u n e fois, d e u x à la r i g u e u r , G ô m e z C a r r i l l o
bénéficia de dix traductions, ce q u i , m ê m e de nos jours, paraît consi-
d é r a b l e . Si l ' o n a j o u t e q u e la p l u p a r t d e ses l i v r e s é t a i e n t p r é f a c é s p a r
d e s é c r i v a i n s f r a n ç a i s c o n n u s , o n c o n c l u r a a i s é m e n t a u p r e s t i g e d e ce
G u a t é m a l t è q u e , qui semble dépasser de loin, à Paris, celui des autres
Hispano-Américains.
L a fortune de G ô m e z Carrillo en F r a n c e m é r i t e bien q u e l q u e attention.
D e s i x a n s le c a d e t d e D a r l o il a v a i t f a i t la c o n n a i s s a n c e d e c e l u i - c i à S a n
S a l v a d o r et Dario l ' a v a i t poussé à aller en F r a n c e . G ô m e z Carrillo s'ins-
t a l l a à P a r i s e n 1891 e t y r e s t a j u s q u ' à sa m o r t , i n t e r r o m p a n t assez
s o u v e n t ce l o n g s é j o u r p a r d e s v o y a g e s e n E s p a g n e , e n G r è c e , e n R u s s i e ,
au J a p o n , en E g y p t e et en Amérique du Sud.
R a s t i g n a c a u p e t i t p i e d , il s ' é t a i t p r o p o s é l a c o n q u ê t e d u P a r i s l i t t é -
r a i r e : « C a r r i l l o a l c a n z ô l a s v e l a d a s d e L a P l u m e », é c r i t D a r i o , n o n s a n s
une pointe d'envie. « Tuvo buenos companeros, le halagaron desde
e n t o n c e s ; le p u b l i c a r o n e n a q u e l l a r e v i s t a s u r e t r a t o . U n C a r r i l l o a d o l e s -
c e n t e y m u y m e d a l l a r o m a n a M1. ( D è s s o n a r r i v é e , C a r r i l l o é c r i v a i t à s o n
oncle, José Tible M a c h a d o : « H e visto a Verlaine. Le he hablado. Es m i
amigo »)2. Il arriva chargé d'une mission semi-officielle — la rédaction
d'une série de chroniques sur la vie littéraire parisienne pour un journal
pro-gouvernemental du Guatemala — ce qui lui permit d'interviewer
plusieurs écrivains français avec lesquels il lia de vagues amitiés ; plus
tard, il travailla dans la maison Garnier et il collabora d'une manière
assidue à l'ABC de Madrid.
A en croire ceux qui l'ont connu, sa générosité et sa gentillesse débor-
dantes lui gagnèrent la sympathie de tous. Les scandales qu'il provoquait
éblouissaient ceux que son charme ne pouvait convaincre. Il se battit
en duel avec le Mexicain Vasconcelos, avec Charles Maurras, il faillit le
faire avec le Préfet de Paris. A un moment donné son nom fut lié à celui
de Mata Hari, d'une façon assez peu flatteuse puisqu'on l'accusait d'avoir
livré l'espionne à la police française après en avoir fait sa maîtresse.
Mal ou bien, tout Paris semblait parler de lui, au point qu'à sa mort l'un
de ses cafés préférés, sur le boulevard des Italiens, afficha son portrait
— cheveux savamment en désordre coiffés d'un chapeau à larges bords,
ce chapeau « à la Carrillo » qui fit vogue — convenablement orné d'un
crêpe noir.
Sur le plan littéraire, Gômez Carrillo connut une fortune exception-
nelle. Sitôt publiés en espagnol, ses livres étaient traduits à Paris. L'édition
française était le plus souvent préfacée par un écrivain connu : Jean
1. Carrillo arriva à temps pour les soirées de La Plume. Il y eut de bons camarades ;
on le flatta à partir de ce moment; on publia son portrait dans la revue. Un Carrillo
adolescent et très médaille romaine. Paris y los escritores extranjeros, dans Letras,
Obras Completas, Madrid, Afrodisio Aguado, 1950-1955, t. I, p. 464.
2. J ' a i vu Verlaine. Je lui ai parlé. C'est mon ami. Cité par J u a n M. MENDOZA,
Enrique Gômez Carrillo, esludio critico-biogrâfico. Su vida, su obra y su época, Guatemala,
Union tipogrâfîca Munoz Plaza y Cia, 1940, t. II, p. 218.
Moréas pour La Grèce éternelle, Paul A d a m pour L a psychologie de la
mode, Henri Lavedan pour Le sourire du sphinx, Maurice Maeterlinck
pour Les âmes qui chantent. Celui-ci salue « sous l'écrivain enfiévré »,
« un poète que rien ne décourage et que les meilleurs poètes de ce temps
saluent comme un grand frère t u r b u l e n t et infatigable ». Emile Faguet
lui consacre un article dans Les Annales1, assez élogieux mais non sans
une pointe d'ironie contre « les adorateurs de Monsieur Carrillo [qui]
le bombardent d'hyperboles qui le c o m p r o m e t t e n t ».
L'œuvre de Gômez Carrillo a même a t t e i n t la reconnaissance officielle.
Le 12 mai 1912, au retour de son voyage en Egypte, u n groupe d'écrivains
français présidé par Victor Margueritte, lui offrit un b a n q u e t au cours
duquel Ernest Lajeunesse lut u n poème de louange. Il fut nommé com-
m a n d e u r de la Légion d'honneur et, au cours d'un nouveau banquet,
Paul Bourget salua en lui « une nouvelle gloire française ». Il reçut enfin
le prix Montyon de l'Académie française pour son livre Le sourire sous
la mitraille.
On ne saurait parler d'une influence de Gômez Carrillo en France,
en dépit de cette vogue démesurée dont il paraît avoir joui. Si son style
eut jadis certain effet sur la prose hispanique, contribuant à l'alléger,
à la rendre plus vivante et plus sinueuse2, l'ensemble de son œuvre est
beaucoup trop marqué par une époque — on le voit rien q u ' a u x titres
de ses livres — pour avoir v r a i m e n t une valeur indépendante.
L'importance de Gômez Carrillo p a r a î t se t r o u v e r sur un t o u t autre
plan. T a n t en France qu'en Amérique il servit s u r t o u t à affermir des
mythes. A Paris, il d u t certainement contribuer à cette image de l'homme
de lettres hispano-américain dont les Français auraient quelque mal à se
débarrasser : l'esprit superficiel et brillant, le diseur de bons mots, le
rastaquouère intelligent qui amuse mais qu'on ne prend pas toujours au
sérieux. Georges Pillement, dans Les conteurs hispano-américains (Dela-
grave, 1933) le présente ainsi :
« Chroniqueur brillant, bretteur redoutable, boulevardier élégant, Gômez
Carrillo fut une des figures les plus parisiennes d'avant-guerre ; il était le plus
connu en France des écrivains hispano-américains, le seul connu, presque... »
L a g u e r r e de 1 9 1 4 - 1 9 1 8 m o d i f i e les r a p p o r t s e n t r e l ' A m é r i q u e h i s p a -
n i q u e e t la F r a n c e . N o n p a s c e r t e s p o u r des r a i s o n s i d é o l o g i q u e s , m a i s
p a r c e q u e la F r a n c e é t a i t t r o p p r i s e a i l l e u r s p o u r se m a i n t e n i r fidèle a u x
e f f o r t s q u e l u i c o û t a i t c e t t e d é c o u v e r t e l i t t é r a i r e . De là p a r e x e m p l e q u e ,
a u d i r e d e V a l e r y L a r b a u d , la r é v o l u t i o n m e x i c a i n e e t la p r é t e n d u e
l i t t é r a t u r e r é v o l u t i o n n a i r e qui l ' a c c o m p a g n a f u r e n t m é c o n n u e s , voire igno-
rées, p a r les F r a n ç a i s 2 . E n t r e 1914 e t 1918 les r a p p o r t s e n t r e H i s p a n o -
A m é r i c a i n s e t F r a n ç a i s se p o u r s u i v e n t , m a i s s o u v e n t s u r u n p l a n e x t r a -
l i t t é r a i r e , c e l u i d e la g u e r r e m ê m e . O n p a r l e s o u v e n t e n F r a n c e d ' u n e
l i t t é r a t u r e de g u e r r e ; il e x i s t e p a r a l l è l e m e n t u n e l i t t é r a t u r e d e g u e r r e
é c r i t e p a r des H i s p a n o - A m é r i c a i n s . P e n d a n t les a n n é e s de la g u e r r e
V e n t u r a G a r c i a C a l d e r ô n m e n a u n e e n q u ê t e p a r m i les F r a n ç a i s : D o n
1. Voir le compte rendu de sa fondation, fait par Charles LESCA, dans Mundial
Magazine, janvier 1912. Le Groupement avait été fondé en 1909. Louis Liard, recteur
de l'Université de Paris, en était le président, Paul Appel, doyen de la Faculté des
Sciences, était le président du Comité directeur et Ernest Martinenche en était le
secrétaire. Depuis sa fondation, le Groupement avait collaboré aux efforts suivants :
1909-1910 : échanges culturels entre le Brésil et la France (voyages d'étudiants) ;
voyage d'Ernest Martinenche en Argentine, pour assister au Congrès scientifique
international de Buenos Aires, et au Mexique, pour assister à l'inauguration de l'Uni-
versité ; 1911 : Cours d'Ernest Martinenche à l'Université de Buenos Aires.
2. Valery LARBAUD, préface à Ceux d'en bas de Mariano AZUELA, Paris, Fourcade,
1930.
Quichotte à P a r i s et d a n s les tranchées. G ô m e z C a r r i l l o f u t c o u r o n n é p a r
A c a d é m i e f r a n ç a i s e d u p r i x M o n t y o n p o u r s o n l i v r e L e s o u r i r e sous la
mitraille. L e m ê m e a u t e u r p u b l i a e n c o r e A u c œ u r de la tragédie, e n 1918.
E n f i n p l u s i e u r s é c r i v a i n s , d o n t G ô m e z C a r r i l l o , c o l l a b o r e n t a u no 76 de
la c o l l e c t i o n « P a g e s d ' h i s t o i r e 1 9 1 4 - 1 9 1 5 » i n t i t u l é Les neutres : voix
espagnoles. D ' a u t r e s c o l l a b o r è r e n t à l ' o u v r a g e L ' A m é r i q u e l a t i n e et la
guerre q u e p u b l i a la L i b r a i r i e d u G r o u p e m e n t e n 1920.
Q u e l q u e s é c r i v a i n s q u i é t a i e n t v e n u s s ' é t a b l i r à P a r i s « p o u r t o u j o u r s »,
« Yo soñaba con París desde niño, a punto que cuando hacía mis oraciones,
rogaba a Dios que no me dejase morir sin conocer París. París era para mí como
un paraíso en donde se respirase la esencia de la felicidad sobre la tierra »1.
1. Je rêvais à Paris depuis l'enfance, au point que, quand je faisais mes prières,
je demandais à Dieu de ne pas me laisser mourir sans connaître Paris. Paris était pour
moi comme un paradis où l'on devait respirer l'essence du bonheur sur la terre. Auto-
biografia, dans Obras Complétas, Madrid, Afrodisio Aguado, 1950-1955, t. 1, p. 69.
Toutes les références aux Obras Complétas de DARio renvoient à cette édition
en cinq tomes : t. 1 : Critica y ensayo (1950) ; t. 2 : Semblanzas (1950) ; t. 3 : Viajes
y crônicas (1950) ; t. 4 : Cuentos y novelas (1955) ; t. 5 : Poesia (1953), sauf indication
du contraire.
2. Il y a, mère, un endroit au monde qui s'appelle Paris. Un endroit très grand el
lointain et encore très grand. César VALLEJO, El buen sentido, dans Poemas humanos,
Buenos Aires, Losada, 1961, p. 101.
3. De la lecture en commun des alexandrins du grand Français que Gavidia, sûrement
le premier, essaya en espagnol à la manière française, surgit en moi l'idée de la rénovation
métrique que je devais plus tard développer et réaliser. Au'obiografia, dans Obras
Completas, t. 1, p. 69.
4. Pedro SALINAS, ouvr. cité, p. 121 ; E. K. MAPES, L'influence française dans
Vœuvre de Rubén Dario, Paris, Champion, 1925.
P e d r o B a l m a c e d a 1 , q u i lui p r ê t e les c o l l e c t i o n s de L a R e v u e des D e u x
Mondes e t c o n t r i b u e à n o u r r i r sa nostalgie :
« Iríamos a París, seríamos amigos de Armand Silvestre, de Daudet, de Catulle
Mendès... Oiríamos a Renan, en la Sorbona, y trataríamos de ser asiduos conter-
. tulios de Madame Adam ; y escribiríamos libros franceses, eso sí... Iríamos luego
a Italia y a España. Y luego ¿por qué no? un viaje al bello Oriente, a la China,
al Japón, a la India, a ver las raras pagodas, los templos llenos de dragones y las
pintorescas casas de papel... »2.
1. P e d r o B a l m a c e d a , fils de J o s é M a n u e l , p r é s i d e n t d u Chili, é t a i t p o è t e . Il a v a i t
pris le p s e u d o n y m e A. de G i l b e r t .
2. N o u s irions à P a r i s , nous serions a m i s d ' A r m a n d Silvestre, de D a u d e t , de Catulle
M e n d è s . . . N o u s écouterions R e n a n à la Sorbonne, nous essaierions d'être des h a b i t u é s
du salon de Alme A d a m ; et nous écririons des livres f r a n ç a i s , bien entendu... P u i s n o u s
irions en Italie, en E s p a g n e . E t enfin — p o u r q u o i p a s ? — un voyage à travers le bel
Orient, en Chine, au J a p o n , a u x Indes, p o u r voir les étranges pagodes, les temples pleins
de d r a g o n s et les pittoresques m a i s o n s en p a p i e r . . . P e d r o en la i n t i m i d a d , d a n s A. de Gil-
bert, Obras Complétas, t. 2, p. 163.
3. O n t r o u v e la m ê m e c o m b i n a i s o n d a n s le p o è m e D i v a g a c i ô n de P r o s a s P r o f a n a s .
Obras Complétas, t. 5, p. 768. Le p o è t e q u i v e u t d é p a y s e r s o n a m o u r c o m m e n c e p a r
la fête g a l a n t e f r a n ç a i s e , c o n t i n u e p a r l ' A l l e m a g n e e t l ' E s p a g n e , e t a b o r d e e n f i n
l ' e x o t i s m e plus t r a d i t i o n n e l de l ' O r i e n t .
4. A u n e d a m e créole, d a n s Les F l e u r s du mal, P a r i s , G a l l i m a r d , B i b l i o t h è q u e de
la P l é i a d e , 1954, p. 136.
5. On p o u r r a i t considérer [...] « le complexe de P a r i s » comme une continuelle cristal-
lisation de l'exotisme. P a r i s est un centre de rêves dont la séduction augmente peut-être
en r a i s o n directe des distances. D a n s le sonnet H i v e r , qui dépeint, avec un luxe et u n
raffinement intérieur m i n u t i e u x , une femme et une chambre pleine de meubles fins et
exotiques qui p o u r r a i t être n ' i m p o r t e où, le dernier vers, la dernière m a r c h e p o u r a t t e i n d r e
le sommet désiré de la sensualité élégante, dit :
e t d e h o r s t o m b e la n e i g e d u ciel de P a r i s .
L ' i m a g i n a t i o n est couronnée p a r ce nom magique. Mecque de l'exotisme social et littéraire
de presque tous les adolescents du monde. P e d r o SALINAS, ouvr. cité, p. 111.
1972/1 95 F
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