Beruflich Dokumente
Kultur Dokumente
net/
Visiter notre page :
https://www.facebook.com/bibliotheque.electronique.des.classes.prepa
https://www.facebook.com/groups/bibliotheque.electronique.des.classes.prepa/
Thermodynamique
1re anné
annéee MPSI-PCSI-PTSI
Jean-Marie BRÉBEC
Professeur en classes préparatoires au lycée Saint-Louis à Paris
Thierry DESMARAIS
Professeur en classes préparatoires au lycée Vaugelas à Chambéry
Marc MÉNÉTRIER
Professeur en classes préparatoires au lycée Thiers à Marseille
Bruno NOËL
Professeur en classes préparatoires au lycée Champollion à Grenoble
Régine NOËL
Professeur en classes préparatoires au lycée Champollion à Grenoble
Claude ORSINI
Professeur honoraire en classes préparatoires au lycée Dumont-d’Urville à Toulon
6. doc. 1 : © photothèque Hachette.
7. doc. 2 et 3 : © photothèque Hachette.
8. doc. 4 : © photothèque Hachette.
11. doc. 10 : © photothèque Hachette.
56. doc. 4 : © photo Jeulin.
Le Code de la propriété intellectuelle n’autorisant, aux termes des articles L.122-4 et L.122-5, d’une part, que les
« copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinés à une utilisation
collective », et, d’autre part, que « les analyses et courtes citations » dans un but d’exemple et d’illustration,
« toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses
ayants droits ou ayants cause, est illicite ».
Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, sans l’autorisation de l’éditeur ou du
Centre français de l’exploitation du droit de copie (20, rue des Grands-Augustins, 75006 Paris), constituerait donc
une contrefaçon sanctionnée par les articles 425 et suivants du Code pénal.
réface
Cette collection concerne les nouveaux programmes des classes préparatoires aux Grandes Écoles mis en application
à la rentrée de septembre 2003 pour les classes de première année MPSI, PCSI et PTSI.
Les auteurs ont fait en sorte de placer les mathématiques à leur juste place, en privilégiant la réflexion et le raisonnement
physique et en mettant l’accent sur les paramètres significatifs et les relations qui les unissent.
■ La physique est une science expérimentale et doit être enseignée en tant que telle. Les auteurs ont particulièrement
soigné la description des dispositifs expérimentaux sans négliger la dimension pratique. Souhaitons que leurs efforts
incitent professeurs et élèves à améliorer ou à susciter les activités expérimentales toujours très formatrices.
■ La physique n’est pas une science désincarnée, uniquement préoccupée de spéculations fermées aux réalités
technologiques. Chaque fois que le sujet s’y prête, les auteurs ont donné une large place aux applications
scientifiques ou industrielles propres à motiver nos futurs chercheurs et ingénieurs.
■ La physique n’est pas une science aseptisée et intemporelle, elle est le produit d’une époque et ne s’exclut pas du
champ des activités humaines. Les auteurs n’ont pas dédaigné les références à l’histoire des sciences, aussi bien
pour décrire l’évolution des modèles théoriques que pour replacer les expériences dans leur contexte.
L’équipe d’auteurs, coordonnée par Jean-Marie BRÉBEC, est composée de professeurs de classes préparatoires très
expérimentés qui possèdent une longue pratique des concours des Grandes Écoles, et dont la compétence scientifique
est unanimement reconnue. Cette équipe a travaillé en relation étroite avec les auteurs des collections DURANDEAU et
DURUPTHY du second cycle des classes de lycée; les ouvrages de classes préparatoires s’inscrivent donc dans une
parfaite continuité avec ceux du secondaire, tant dans la forme que dans l’esprit.
Gageons que ces ouvrages constitueront de précieux outils pour les étudiants, tant pour une préparation efficace des
concours que pour l’acquisitlon d’une solide culture scientifique.
© Hachette Livre – H Prépa / Mécanique, 1re année, MPSI-PCSI-PTSI – La photocopie non autorisée est un délit.
3
ommaire
INTRODUCTION À LA THERMODYNAMIQUE 5
SYSTÈMES GAZEUX 17
ANNEXE 253
INDEX 255
© Hachette Livre – H Prépa / Mécanique, 1re année, MPSI-PCSI-PTSI – La photocopie non autorisée est un délit.
4
Introduction à la
thermodynamique 1
© Hachette Livre – H Prépa / Thermodynamique, 1re année, MPSI - PCSI - PTSI – La photocopie non autorisée est un délit.
Il s’agit de l’étude de la matière et
de ses transformations dans tous les cas où
intervient la température.
Les objets usuels sont constitués d’un très grand
nombre de particules, dont l’évolution individuelle
n’est accessible ni à l’expérience,
ni à la prévision théorique.
Il est cependant possible d’en caractériser ■ Revoir la notion expérimentale de tem-
le comportement collectif au moyen d’un petit pérature.
nombre de grandeurs mesurables à notre échelle. ■ Cerner le domaine de la thermodynami-
Les quelques exemples décrits dans ce chapitre, que.
ainsi qu’un rapide panorama historique, sont destinés ■ Décrire l’état macroscopique d’un sys-
tème thermodynamique.
à présenter ce qu’est la thermodynamique.
5
1. Introduction à la thermodynamique
1 Un peu d ’h i stoi re
6
1. Introduction à la thermodynamique
© Hachette Livre – H Prépa / Thermodynamique, 1re année, MPSI - PCSI - PTSI – La photocopie non autorisée est un délit.
1.2. La science des machines
1.2.1. La machine à vapeur
Les premières machines à vapeur furent construites, au XVIII e siècle. L’écossais
James Watt (1736-1819) les perfectionna vers 1780. À partir de cette époque,
leur utilisation se diversifia rapidement dans les transports et dans l’industrie.
Les ingénieurs ont d’abord procédé de façon empirique pour perfectionner ce
type de machines. Puis, encouragés par les pouvoirs publics, les savants ont étu-
dié précisément les propriétés de la vapeur et ont recherché les conditions permet-
tant de minimiser la dépense de combustible pour obtenir un travail mécanique.
Ces travaux ont donné naissance à une nouvelle science : la thermodynamique.
1.2.2. Sadi Carnot (1776-1832)
On présente souvent cet ingénieur français, polytechnicien et fils d’un héros
de la Révolution, comme le fondateur de la thermodynamique. Il publie en
1824 un traité intitulé : « Réflexion sur la puissance motrice du feu et sur les
machines propres à développer cette puissance ». Doc. 3. Sadi Carnot (1776-1832).
7
1. Introduction à la thermodynamique
La machine n’y est pas étudiée comme un ensemble de parties séparées, mais
dans sa globalité : un système capable de fournir du travail mécanique en rece-
vant de la chaleur d’un foyer (« source chaude ») et en cédant de la chaleur à
un réfrigérant (source froide »). Une autre de ses idées essentielles est que la
production de travail n’est possible que grâce à la différence de température
entre ces deux « sources ».
Il énonce également les propriétés que devrait avoir une machine pour tirer le
meilleur parti de la chaleur dispensée, indépendamment de considérations
techniques. Le rendement (rapport du travail reçu à la chaleur dépensée dans
le foyer) ne devrait, pour des machines idéales, ne dépendre que des tempéra-
tures de la source froide et de la source chaude, et cela quel que soit le méca-
nisme utilisé.
Cette œuvre est novatrice sur plusieurs points : Carnot prend du recul vis-à-vis Doc. 4. Comme bien des bourgeois
des considérations techniques, pour énoncer des lois générales qui font appa- de l’époque, l’industriel anglais
raître la température comme une grandeur essentielle. De plus, il met en paral- James Joule (1818-1889) est pas-
lèle le travail fourni par la machine et la chaleur dépensée. sionné de science, qu’il pratique en
Il semble cependant toujours croire au calorique et ne va pas jusqu’à affirmer amateur. C’est John Dalton, précur-
l’équivalence entre chaleur et travail mécanique. seur de la chimie moderne, qui
éveille son enthousiasme pour cette
1.2.3. Équivalence entre travail et chaleur
discipline.
Les lois de la thermodynamique telles que nous allons les étudier ont été énon-
cées entre 1850 et 1854 par Rudolf Clausius (1822-1888). Il a fallu pour cela
abandonner la doctrine du calorique et admettre que le travail et la chaleur
étaient équivalents. Les expériences de James P. Joule (1818-1889) ont été
déterminantes sur ce point. En 1843, il vérifia cette équivalence grâce aux pro-
grès réalisés en électromécanique. Dans un circuit comprenant une dynamo et
une résistance, il compara le travail accompli pour actionner la dynamo et la
chaleur dégagée par la résistance. Par la suite, il vérifia l’équivalence travail
chaleur sans passer par l’intermédiaire électrique ; une roue à ailettes entraînée
par un système de poids (aspect mécanique) tourne dans un récipient fermé
rempli d’eau qui s’échauffe (aspect thermique) (doc. 5).
R
© Hachette Livre – H Prépa / Thermodynamique, 1re année, MPSI - PCSI - PTSI – La photocopie non autorisée est un délit.
C calorimètre en cuivre
a système de palettes mobiles M T E
a′système de palettes fixes
E dispositif permettant de séparer le cylindre de M
l’agitateur lors de la remontée des poids a′
T thermomètre a
C
M masses tombant d’une hauteur h
R dispositif permettant la remontée des poids. h
eau règle
Doc. 5. Dispositif de l’expérience de Joule. Joule vérifia la relation de proportionnalité entre ∆T variation de tempé-
rature du calorimètre et le produit Mh.
8
1. Introduction à la thermodynamique
2 Q u el qu es ex p é ri e n ce s c ou rant e s
© Hachette Livre – H Prépa / Thermodynamique, 1re année, MPSI - PCSI - PTSI – La photocopie non autorisée est un délit.
généisation du liquide se fait par convection, sans intervention extérieure (doc. 6) ; courants de convection.
• lorsque la température atteint 100 °C, l’eau entre en ébullition et se vaporise.
La température mesurée reste sensiblement égale à 100 °C jusqu’à la dispari-
tion totale de l’eau liquide de la casserole.
9
1. Introduction à la thermodynamique
2.4. Conclusions
La plaque chauffante n’exerce aucune force sur la casserole, mais elle transfère
à l’eau « quelque chose » d’immatériel, qui a la propriété de modifier son état
eau
physique (fusion, puis évaporation) et sa température. Nous appellerons ce flux thermique
« quelque chose » transfert thermique, et nous l’interpréterons comme un trans-
fert d’énergie dû à des actions invisibles (car microscopiques) à notre échelle. plaque
Ce transfert thermique se produit sans déplacement de matière à l’intérieur du électrique
métal de la casserole (conduction) puis par des mouvements de l’eau (convection).
Doc. 8. Il existe un flux thermique de
Le transfert thermique de la plaque chauffante vers l’eau (doc. 8) peut provo- la plaque vers l’eau.
quer une élévation de température, mais aussi un changement d’état : la fusion
ou l’ébullition à température constante.
La puissance cédée par le jet de vapeur au moulin (doc. 7) correspond à une
conversion d’énergie thermique en énergie mécanique. La puissance mécani-
que fournie au moulin ne représente qu’une faible partie de la puissance élec-
trique dépensée pour le chauffage. Notre machine à vapeur est, certes,
rudimentaire, mais la conclusion reste vraie pour des machines perfectionnées.
La troisième expérience montre qu’une transformation mécanique (ici une
compression) peut s’accompagner d’une variation de température du système.
L’enjeu de la thermodynamique est de quantifier ce transfert thermique et de
trouver les liens entre le transfert thermique et les variations des grandeurs
caractéristiques du système étudié.
3 Sys t è mes th e rm od y n a m i q ue s
10
1. Introduction à la thermodynamique
© Hachette Livre – H Prépa / Thermodynamique, 1re année, MPSI - PCSI - PTSI – La photocopie non autorisée est un délit.
Doc. 10.
11
1. Introduction à la thermodynamique
1
Un volume contenant 106 molécules correspond sensiblement à ces conditions.
Application
Définition de l’échelle mésoscopique se répartissent entre deux récipients de même taille
pour un système simple qui communiquent. Ceci correspond à « un système »
(Cette application fait appel au cours de probabilités à deux états, une molécule pouvant être dans le réci-
en mathématiques et présente des analogies avec pient (1) (état 1) ou dans le récipient (2) (état 2).
l’étude de la radioactivité correspondant au pro- Du fait des chocs entre molécules et sur les parois,
gramme de Terminale). chaque molécule a la même probabilité de se trou-
Considérons un ensemble de N molécules de gaz qui ver dans les deux récipients.
12
1. Introduction à la thermodynamique
© Hachette Livre – H Prépa / Thermodynamique, 1re année, MPSI - PCSI - PTSI – La photocopie non autorisée est un délit.
p(n = k) N
0,25
la fluctuation relative du nombre de molécules dans
0,2 un compartiment.
• Pour un système microscopique t(n) = 0,1.
0,15 2s(n) = 3,2 Le résultat d’un grand nombre de mesures mettra en
évidence des fluctuations importantes. Ce système
0,1 ne peut pas être décrit correctement par la thermo-
dynamique.
0,05 • Pour un système mésoscopique t(n) = 10 –3.
k Les résultats d’un grand nombre de mesures varient
0 2 4 6 8 10 suffisamment peu pour décrire ce système par la
thermodynamique.
Doc. 11. Répartition des probabilités p(n = k) pour • Pour le système macroscopique t(n) ≈ 3 . 10 –12.
N = 10. L’écart type s(n) vaut 1,6. La somme des Il est impossible de mettre en évidence, par une
probabilités correspondant aux barres bleues est expérience, les fluctuations du nombre de molécules
supérieures à 0,9. dans un des compartiments.
13
1. Introduction à la thermodynamique
3.3. Température
3.3.1. Mise en évidence
La notion intuitive de température découle de la sensation de chaud et de froid.
Cette sensation tactile liée au transfert thermique entre l’objet et la peau est
fortement subjective, mais il est possible de relier la température d’un objet,
grandeur « invisible », à une grandeur « visible » et mesurable : un thermomè-
tre classique à dilatation de liquide (alcool coloré ou mercure) indique sa tem-
pérature.
La température est en fait une grandeur universelle qui peut être définie indé-
pendamment de l’objet macroscopique étudié.
3.3.2. Équilibre thermique
La définition intuitive de la température est basée sur l’expérience suivante :
Prenons deux objets l’un étant « plus chaud » que l’autre, et plaçons-les en
contact thermique en les isolant du milieu extérieur. Après une période transi-
toire où le corps le plus chaud refroidit et le corps le plus froid se réchauffe, il
n’y a plus d’échange thermique entre les deux objets.
Pour mesurer ce caractère plus chaud, nous définissons une échelle de tempé-
rature vérifiant deux conditions quand deux corps sont en contact thermique :
1) le transfert thermique s’effectue de l’objet dont la température est la plus
grande vers le corps dont la température est la plus petite ;
2) après une phase transitoire, les deux corps atteignent la même température.
© Hachette Livre – H Prépa / Thermodynamique, 1re année, MPSI - PCSI - PTSI – La photocopie non autorisée est un délit.
14
1. Introduction à la thermodynamique
Cependant, les molécules n’occupent pas, dans les deux ballons, des positions
similaires et leurs vitesses ne sont pas égales. À un état macroscopique (ou macro-
état), correspond un très grand nombre d’états microscopiques (ou microétats).
La description d’un microétat nécessiterait une quantité énorme d’informa-
tions (la position et la vitesse de chacune des molécules). En revanche, l’état
macroscopique est déterminé par un petit nombre de données. Ainsi, deux
paramètres (le volume et la température, par exemple) suffisent à déterminer
l’état d’une quantité déterminée de gaz.
Ces grandeurs sont nommées aussi « paramètres d’état » ou « variables d’état ».
Les grandeurs caractéristiques de l’état thermodynamique d’un sys-
tème sont liées par une relation appelée équation d’état du système.
L’équation d’état d’un gaz parfait vue en classe de Seconde s’écrit PV = nRT.
3.4.2. Grandeurs extensives et intensives
Les grandeurs thermodynamiques relatives à un système matériel se classent
en deux catégories : les grandeurs extensives et les grandeurs intensives.
Les grandeurs extensives sont relatives au système entier et additives
© Hachette Livre – H Prépa / Thermodynamique, 1re année, MPSI - PCSI - PTSI – La photocopie non autorisée est un délit.
lors de la réunion de deux systèmes.
La masse est une grandeur extensive : la masse de ce livre est la somme des
masses de chacune de ses pages et de sa couverture.
Le volume, la quantité de matière (exprimée en mole ou en kilogramme), la
charge électrique, la quantité de mouvement sont également des grandeurs
extensives. Nous verrons d’autres grandeurs extensives plus spécifiquement
thermodynamiques. Les grandeurs intensives, définies en un point, sont indé-
pendantes de la quantité de matière.
La masse volumique est une grandeur intensive : r(M), masse volumique en
dm
un point M est telle que r ( M ) = -------- .
dt
La valeur de r(M) ne dépend pas de l’élément de matière de masse dm et de
volume dt, pourvu qu’il soit au voisinage de M et qu’il reste à l’échelle mésos-
copique.
La température et la pression sont d’autres exemples de grandeurs intensives.
15
1. Introduction à la thermodynamique
CQFR
● NIVEAUX D’OBSERVATION
Il existe trois niveaux d’observation :
• le niveau moléculaire ou microscopique,
• le niveau thermodynamique ou macroscopique,
• le niveau mésoscopique.
● ÉQUILIBRE THERMODYNAMIQUE :
Dans un système thermodynamique à l’équilibre, les différentes grandeurs définies à l’échelle mésos-
copique sont uniformes.
© Hachette Livre – H Prépa / Thermodynamique, 1re année, MPSI - PCSI - PTSI – La photocopie non autorisée est un délit.
● ÉQUILIBRE THERMIQUE :
Il existe, pour tout système macroscopique, une grandeur appelée température qui, en l’absence d’inter-
vention extérieure, tend à prendre la même valeur pour tous les corps en contact, quels que soient leur
nature chimique et leur état physique.
● ÉQUATION D’ÉTAT
Les grandeurs caractéristiques de l’état thermodynamique d’un système sont liées par une relation
appelée équation d’état du système.
16
Systèmes gazeux 2
Dès le XVII e siècle les physiciens s’intéressent aux
propriétés des gaz : les travaux de Robert Boyle
(1626-1691) et d’Edmé Mariotte (1620-1684)
conduisent à la loi sur la constante du produit
pression × volume d’un gaz à température constante.
Elle est complétée à la fin du XVIII e siècle et au début
du XIXe siècle par celle de Jacques Charles
(1746-1823) et Joseph-Louis Gay-Lussac (1778-1850),
puis par celle d’Avogadro (1776-1856).
Ces approches expérimentales des propriétés
thermoélastiques des gaz permettent alors ■ Description de l’état gazeux.
© Hachette Livre – H Prépa / Thermodynamique, 1re année, MPSI - PCSI - PTSI – La photocopie non autorisée est un délit.
de construire différents modèles empiriques. ■ Modèle du gaz parfait monoatomique.
■ Gaz parfait, gaz réels : équation d’état,
Des travaux plus récents, datant de la fin
énergie interne.
du XIXe siècle, abordent l’étude des gaz de manière
statistique : « un système thermodynamique peut être
décrit au travers du comportement moyen
des particules qui le constituent ». On peut alors
élaborer des modèles théoriques d’étude pour les gaz.
Ce chapitre s’intéresse à ces deux points de vue :
• par la construction d’un modèle statistique simple ■ Relation fondamentale de la dynamique.
du gaz : le gaz parfait monoatomique, que nous ■ Énergie mécanique d’un système de
généraliserons aux gaz parfaits polyatomiques ; points.
• par l’étude des propriétés des gaz réels ■ Grandeurs thermodynamiques, tempéra-
ture, équations d’état.
et de leur écart à l’idéalité.
17
2. Systèmes gazeux
1 L’ é t at gaze u x
Application
Déterminer un ordre de grandeur pour la distance
1 négliger, avec une bonne approximation, les forces
moyenne entre deux molécules : attractives.
a) pour un gaz dans les conditions atmosphériques b) la masse molaire de l’eau égale à 18 g . mol–1 et
usuelles, la densité moléculaire étant de l’ordre sa masse volumique à 1,0 . 103 kg . m–3, soit
de 2,7 . 1025 molécules par m3 ; 3,3 . 1028 molécules par unité de volume. La dis-
b) pour l’eau liquide. tance intermoléculaire est de l’ordre de 3 . 10–10 m.
Le résultat recherché étant un ordre de grandeur et Ici, les forces attractives ne sont pas négligeables et
non une valeur exacte, on peut simplifier le jouent un rôle considérable dans le comportement
problème en supposant que les molécules occupent de l’eau liquide (solubilité, mouillabilité, etc.).
les centres d’un empilement régulier de cubes.
a) Il y a donc autant de cubes que de molécules. atome de gaz
La distance moyenne d cherchée est de l’ordre de
grandeur de l’arête du cube (doc. 1) : d
d
1 m3 ≈ 2,7 . 1025 d 3, soit d ≈ 3 . 10 –9 m.
Pour un certain nombre de gaz, comme H2 ou O2,
© Hachette Livre – H Prépa / Thermodynamique, 1re année, MPSI - PCSI - PTSI – La photocopie non autorisée est un délit.
18
2. Systèmes gazeux
vm = 〈 v 〉
© Hachette Livre – H Prépa / Thermodynamique, 1re année, MPSI - PCSI - PTSI – La photocopie non autorisée est un délit.
où la valeur moyenne est définie sur un volume mésoscopique :
1
• soit par 〈 v 〉 = ----∑
N i i
v où N est le nombre de particules dans ce volume
19
2. Systèmes gazeux
Application 2
Vitesse moyenne et vitesse quadratique 4m m
Donc : A = ------------- ----------------N .
2k B T 2πk B T
La loi de Maxwell (que nous admettons) indique que
pour un gaz en équilibre interne constitué de A ∞ mv 2
N molécules identiques, le nombre d N de molécules, 2) v m = ----
N ∫0 v 3 exp – ------------
2k B T
- dv
dont la vitesse est comprise entre v et v + dv est
donné par : I 2k B T 8k B T
= ---3- = 2 ------------
- = ------------- .
I2 πm πm
mv 2
dN = Av 2 exp – ------------- dv, A ∞ mv 2 I 3k B T
2k B T u 2 = ---- ∫0 v 4 exp – ------------- dv = ---4- = ------------- ,
N 2k B T I2 m
avec m = masse d’une molécule, T : température
absolue, kB : constante de Boltzmann et A : constante 3k B T 3π
d’où : u = ------------- = ------v m .
(à déterminer). m 8
= 1,09v m .
1) Déterminer la valeur de A.
Conclusion
2) Calculer la vitesse moyenne vm , la vitesse
quadratique u et le rapport entre ces deux valeurs Le rapport entre u et vm est une constante peu
dans le gaz. différente de 1. Il sera possible de confondre ces
deux grandeurs dans des calculs approchés.
3) Calculer numériquement les vitesses u et vm à 3) A.N. :
la température T = 300 K, pour le dihydrogène et
le diazote. 3k B T 3RT
u = ------------- = ----------- ;
m M
Données :
8k B T 8RT 8
∞ 1 π vm = ------------- = ----------- = ------u
Soit I n = ∫0 x n e – a x 2 dx, I 2 = ------ --- . πm πM 3π
4a a
= 0,921u.
1 3 π
I 3 = -------2- et I 4 = -------2- --- . vitesse vitesse quadratique
4a 8a a
moyenne moyenne u
M H2 = 2,0 . 10 –3 kg . mol –1 ; (vm m . s–1) (m . s–1)
M N2 = 28 . 10 –3 kg . mol –1 . dihydrogène 1,78 . 10–3 1,93 . 103
1) Pour calculer A, il suffit d’écrire que le nombre
© Hachette Livre – H Prépa / Thermodynamique, 1re année, MPSI - PCSI - PTSI – La photocopie non autorisée est un délit.
20
2. Systèmes gazeux
Un gaz au repos exerce sur une paroi une force pressante, répulsive,
normale à la paroi, proportionnelle à la surface. gaz
ressort
1.4.2. Définition vide
déplace-
Nous pouvons déplacer la capsule manométrique en tout point d’un fluide au ment du
repos et en déduire la valeur d’une grandeur scalaire en ce point, la pression, piston
même si les forces pressantes ne s’exercent que sur les parois.
Les forces exercées par un fluide au repos sur une paroi sont caracté-
piston coulissant
risées par une grandeur scalaire, la pression, définie en tout point à
sans fuite ni
l’échelle mésoscopique.
frottement
La force pressante qui serait exercée sur une surface d’épreuve placée
en M de surface dS et de vecteur normal à la surface n orienté du Doc. 4. Principe du manomètre : la
compression du ressort est propor-
fluide vers la surface a pour expression d f = P( M )dSn où P(M) tionnelle à la pression.
représente la pression au point M.
Enfonçons une lame de couteau dans du miel ou dans de l’eau : il faut exercer
une force non négligeable pour l’enfoncer dans le miel (fluide très visqueux)
alors qu’il n’y a pratiquement aucun effort à exercer pour l’enfoncer dans
l’eau.
La force exercée par le miel en mouvement relatif par rapport à la lame n’est
pas perpendiculaire à celle ci.
© Hachette Livre – H Prépa / Thermodynamique, 1re année, MPSI - PCSI - PTSI – La photocopie non autorisée est un délit.
Cette unité est petite en regard de la pression atmosphérique moyenne. Aussi
utilise-t-on couramment le bar (symbole : bar ; 1 bar = 105 Pa).
21
2. Systèmes gazeux
0,8
0,6
0,4
Doc. 5. Chaque choc de caillou induit
une « pression » brève sur la main.
0,2 Les chocs se produisent à des instants
pression
moyenne aléatoires et donnent une « pression
temps moyenne » sur la main car les chocs
0
0,2 0,4 0,6 0,8 1 1,2 1,4 1,6 1,8 sont trop proches pour pouvoir être
(unité arbitraire) ressentis séparément.
P
De la même façon, la force de pression sur une paroi idéale est due aux
interactions répulsives à courte distance entre les molécules du fluide
et la paroi que sont les chocs. répulsion au
contact (r = 0)
Il faut tout de même remarquer que la présence de la paroi modifie les vitesses
des molécules proches de celle-ci. Nous évoquerons ce problème au § 3.
pas
d’interaction
2
attractive
Le gaz p a rf a i t m on oatom i q ue
a. r
2
Comme exemples de gaz monoatomiques, citons les éléments de la famille des
attraction à plus
gaz nobles (He, Ne, Ar, Kr) et les vapeurs métalliques.
grande distance
Les molécules polyatomiques ont un mouvement plus complexe qui se décom-
pose en une translation de leur barycentre et des mouvements de vibration et
de rotation dans le référentiel barycentrique.
r
2.2. Le gaz parfait b.
Les forces attractives entre molécules sont caractérisées par une portée de Doc. 6. Énergie potentielle d’inte-
quelques nanomètres. raction P en fonction de la distance
Lorsque la densité moléculaire est faible, le nombre de molécules suffisam- intermoléculaire r : a. : gaz parfait
ment proches pour être en interaction est donc faible. Le gaz parfait corres- b. : gaz réel.
pond au cas limite où il est possible de négliger les forces attractives. Pour un gaz réel, l’ordre de grandeur
Un gaz est dit parfait si les actions mécaniques exercées sur les molécules sont de la distance d’interaction répulsive
assimilables à des chocs (interactions infiniment brèves qui ne s’exercent qu’à est de l’ordre de 5 . 10 –10 m , celle d’in-
l’occasion de leur contact) (doc. 6). teraction attractive 10 fois plus grande.
22
2. Systèmes gazeux
3
1
L’expression exacte est P = --- n ∗ mu 2 .
Application
3
© Hachette Livre – H Prépa / Thermodynamique, 1re année, MPSI - PCSI - PTSI – La photocopie non autorisée est un délit.
1) Soit n v le nombre de particules de vitesse
v = v x e x + v y e y + v z e z par unité de volume. 1) Les particules doivent atteindre la paroi pendant
Calculer le nombre dN v de particules de vitesse v le temps δt. Leur mouvement est rectiligne (en ne
tenant pas compte des chocs entre molécules). Elles
arrivant sur l’élément de surface dS pendant le
temps δ t . sont donc initialement dans le cylindre délimité par
2) En déduire le nombre de chocs par unité de temps la surface δS et de génératrice v δt à condition que
et de surface de paroi en fonction de 〈 v z 〉 et du v z 0 (doc. 7).
nombre moyen de particules par unité de volume n ∗ . Le volume d’un cylindre est :
3) La répartition des vitesses étant isotrope, on le produit hauteur × surface de base soit dV = vz δt dS.
vm D’où dN = n v z δt dS avec v z 0.
montre que 〈 v z 〉 = ------ . v v
2
En utilisant les valeurs numériques de l’Application 2 2) La définition de la valeur moyenne de v z est :
(loi de vitesses de Maxwell), calculer le nombre de
1 1
chocs que subit une surface de 1 mm2 par seconde 〈 v z 〉 = ----
N ∑i viz = ----∗-
n
∑ ( nv vz )
dans le cas du dihydrogène et du diazote avec
n ∗ = 2,7 . 10 25 m –3 . en prenant pour volume le volume unité.
23
2. Systèmes gazeux
Soit un gaz parfait monoatomique constitué de n ∗ particules de masse m par force dF ′ qu’il
unité de volume. La pression résulte de l’effet des interactions moléculaires faut exercer
(chocs) sur la paroi. pour maintenir
la surface dS
fixe
2.3.2.1. Que se passe-t-il au niveau de la paroi ? x
Nous ne pouvons pas calculer l’effet dû à chacune des particules.
ez
En effet, pour un gaz, dans les conditions usuelles, n ∗ ≈ 10 25 m –3 . Le nombre z
y
© Hachette Livre – H Prépa / Thermodynamique, 1re année, MPSI - PCSI - PTSI – La photocopie non autorisée est un délit.
de chocs par unité de temps sur l’élément de surface dS de la paroi est très élément de
élevé : pour une surface de 1 mm2 il avoisine 1022 s–1 (cf. Application 3). surface dS
De plus, au cours des interactions entre les particules et la paroi, des particules profil non rigoureusement
plan de la surface
(P1) arrivent sur la paroi, d’autres en repartent (P2) et certaines restent transi-
P : particules « incidentes »
toirement sur la paroi (P3) (doc. 8). arrivant sur la paroi
Sur une durée d’observation δt « suffisamment grande », il existe un équilibre P2 : particules « réfléchies »
quittant la paroi
entre le flux des particules « incidentes » et celui des particules « réfléchies ». P3 : particules restant
Dans les conditions de l’Application 3, cette durée doit être très supérieure au transitoirement sur la paroi
temps caractéristique calculé. Un temps δt de l’ordre de 1 ns est suffisant, ce
qui n’est pas contraignant.
Doc. 8. Au cours des interactions en-
Nous pouvons utiliser un raisonnement statistique pour évaluer l’effet moyen
tre les particules et la paroi (non ri-
des particules sur la paroi : les particules arrivent (avec la vitesse v ) et repar- goureusement plane), des particules
tent (avec la vitesse v ′ ) de manière aléatoire, aussi bien en norme, qu’en (P1) arrivent sur la paroi, d’autres
direction. Si la paroi est en équilibre thermique avec le gaz (même tempéra- (P2) en repartent et certaines (P3)
ture), la répartition des vitesses en norme est identique pour les particules inci- restent transitoirement (pendant un
dentes et réfléchies. temps t très court) sur la paroi.
24
2. Systèmes gazeux
t 0 + δt
1
= – ----- ∑
δt particules ∫ f paroi → particule dt′.
t0
© Hachette Livre – H Prépa / Thermodynamique, 1re année, MPSI - PCSI - PTSI – La photocopie non autorisée est un délit.
mouvement du gaz vers la paroi en δt.
Doc 9. Modèle simplifié pour le cal-
2.3.2.3. Calcul du transfert de quantité de mouvement à l’aide d’un
cul de la pression.
modèle élémentaire
Prenons un élément de surface dS orthogonal à l’axe des z (doc. 9).
Supposons que toutes les particules ont la même vitesse dans le gaz égale à la
vitesse quadratique moyenne u.
De plus ces particules sont astreintes à se déplacer uniquement sur chacune
des trois directions x, y, ou z dans un sens ou dans l’autre de façon équiproba-
ble, c’est-à-dire que leur vitesse vaut ± u e x , ± u e y ou ± u e z .
Pendant la durée δt, seules les particules contenues dans le cylindre (C) et dont
la vitesse est dirigée selon l’axe des z croissants atteindront la paroi. Avec le
modèle choisi, ceci représente le sixième des molécules de ce cylindre : un
tiers des molécules se déplace selon (Oz) et la moitié de celles-ci selon l’axe
des z croissants.
25
2. Systèmes gazeux
1 1
p = --- n ∗ mu 2 ou PV = --- nMu 2 .
3 3
Une grandeur unique (la pression), reliée à une grandeur statistique (la vitesse
quadratique moyenne), permet donc de déterminer les actions mécaniques
exercées par le gaz sur la paroi, sans qu’il soit nécessaire de connaître l’état
mécanique de toutes les molécules de gaz. La relation trouvée repose sur une
hypothèse d’isotropie des vitesses.
Cette hypothèse n’est vraie à tout instant (et non seulement en moyenne) que
si les fluctuations sont négligeables, c’est-à-dire si le système gazeux consi-
déré comporte un nombre suffisant de molécules et que l’étude soit effectuée
à l’échelle mésoscopique.
26
2. Systèmes gazeux
Application
Calcul de la pression cinétique
4 D’après la définition de la valeur moyenne :
Soit un gaz parfait monoatomique constitué de n ∗ 1 1
particules de masse m par unité de volume. 〈 v z v 〉 = ----
N ∑i viz v = ----∗-
n
∑ nv vz v
Soit un élément de surface de paroi dS orthogonal à
l’axe des z . en travaillant sur l’unité de volume. D’où :
1) Soit n v le nombre de particules de vitesse δ p = n ∗ m 〈 v z v 〉 vz 0 dSδt
v = v x e x + v y e y + v z e z par unité de volume.
car seules les particules avec v z 0 doivent être
Calculer le nombre de particules de vitesse arrivant prises en compte.
sur l’élément de surface dS pendant le temps δt.
3) La répartition des vitesses est isotrope, à toute parti-
En déduire la quantité de mouvement δ p v de ces cule de vitesse v x e x + v y e y + v z e z avec v z 0 cor-
particules.
respond une particule de vitesse – v x e x – v y e y + v z e z ,
2) Exprimer la quantité de mouvement totale δ p les contributions de ces deux particules à 〈 v x v z〉 v 0
des molécules atteignant la surface dS pendant δt z
ou 〈 v y v z〉 v 0
s’annulent, donc :
en fonction de 〈 v z v 〉 vz 0 valeur moyenne de v z v z
© Hachette Livre – H Prépa / Thermodynamique, 1re année, MPSI - PCSI - PTSI – La photocopie non autorisée est un délit.
mouvement des particules quittant la paroi pendant δt. 0
Déterminer l’expression de la pression cinétique. 1
dSδt = --- n ∗ mu 2 e z dSδt.
1) Par un raisonnement analogue à celui de l’Appli- 6
cation 3, le nombre de particules de vitesse v arri- 4) Le nombre de particules quittant la paroi pendant
vant sur la surface dS en δt est : δt est égal à celui arrivant sur cette surface, la répar-
dN v = n v v z δtdS avec v z 0. tition des vitesses est identique au signe de vz près.
La quantité de mouvement d’une particule est Nous en déduisons :
p = mv d’où : 1
δ p ′ = – --- n ∗ mu 2 e z dSδt.
6
δ p v = n v mv z v δtdS.
2) La quantité de mouvement totale des particules δp – δp ′
En utilisant le résultat PdSn = ----------------------- avec
arrivant sur dS en δt est donc : δt
n = ez ,
δp = ∑δ p v = m ∑ nv vz v δtdS
1
P = --- n ∗ mu 2 .
avec v z 0. 3
27
2. Systèmes gazeux
28
2. Systèmes gazeux
© Hachette Livre – H Prépa / Thermodynamique, 1re année, MPSI - PCSI - PTSI – La photocopie non autorisée est un délit.
Pour le gaz parfait monoatomique, l’énergie interne se réduit donc à son éner-
gie cinétique d’agitation :
N
∗ 1 1
U = K = ∑ --2- mvi∗2 = --- Nmu 2
2
i=1
29
2. Systèmes gazeux
3 Gaz p ar f a i ts e t g a z ré e l s
volume molaire V m :
gaz
PV m
T = ------------ .
R
La température absolue d’un gaz parfait monoatomique est donc égale à sa tem-
pérature cinétique. Nous ne distinguerons plus ces deux températures (doc. 11).
Pour définir complètement cette température, il est nécessaire de fixer la valeur
Doc. 11. Principe d’un thermomètre
numérique de la constante R.
à gaz : la pression du gaz dans le bal-
3.1.3. Échelle légale de température lon est sensiblement égale à la pres-
Les expériences sur les gaz ont montré qu’en mesurant les températures à sion extérieure P0 , une augmentation
l’aide d’un thermomètre à mercure, la loi reliant pression P et température q de température de ∆T modifie son vo-
pour les gaz très dilués est affine. D’après la définition de la température abso- nR
lume de ∆V = Sh = ------- ∆T .
lue, la relation entre l’échelle absolue et l’échelle définie à partir du thermo- P0
mètre à mercure est pratiquement affine. La hauteur dont se déplace la goutte
Le choix du thermomètre à mercure pour définir une échelle de température a est donc proportionnelle à la varia-
donc été judicieux. tion de température du gaz.
30
2. Systèmes gazeux
3.2. Pression
Bien que nous l’ayons déterminée à partir de la force exercée par le gaz sur un
élément de paroi, la pression est définie en tout point M d’un fluide.
Nous admettrons que cette pression est égale à celle mesurée par un manomè-
tre de très petite surface d’épreuve placé au point M.
Pour un gaz parfait, la température et le volume molaire sont définis en tout point,
RT
la pression est définie par P = ------- , ce qui correspond à la pression cinétique.
Vm
Dans le cas général, la pression mesurée n’est pas égale à la pression cinétique
à cause des interactions attractives entre molécules (forces de Van der Waals).
Les gaz réels ont, pour les faibles pressions, un comportement comparable à
© Hachette Livre – H Prépa / Thermodynamique, 1re année, MPSI - PCSI - PTSI – La photocopie non autorisée est un délit.
celui d’un gaz parfait. On peut tenter d’obtenir une forme approchée de leur
équation d’état en ajoutant des termes correctifs à celle du gaz parfait.
■ Covolume
Lorsque la pression devient très grande, ou lorsque la température absolue
devient très faible, le volume molaire du gaz parfait tend vers 0, ce qui est
impossible pour un fluide réel. Pour rendre compte de l’existence d’un volume
minimum non nul, lié à l’occupation moléculaire, on peut remplacer Vm par
Vm – b soit P(Vm – b) = RT où b est ce volume minimal appelé covolume et a
la dimension d’un volume molaire (b 0).
■ Pression moléculaire
Nous avons supposé que dans le gaz parfait, la vitesse des molécules au niveau
des parois est identique à celle à l’intérieur du gaz. Ce n’est pas le cas pour un
gaz réel car il est nécessaire de tenir compte des interactions attractives entre
molécules (forces de Van der Waals).
Au cœur du gaz, les forces attractives sur une molécule se compensent, ce
n’est plus le cas lorsque la molécule est proche de la paroi. Les molécules sont
31
2. Systèmes gazeux
donc « retenues » par le gaz et la pression exercée sur la paroi est inférieure à
la pression cinétique PC (pression du gaz parfait de mêmes caractéristiques).
La pression totale est P = PC + Pm , la pression moléculaire Pm étant une quan-
tité négative qui tend vers 0 lorsque le volume molaire devient très grand car,
alors, les interactions attractives deviennent négligeables (doc. 12).
a
Ces considérations qualitatives sont en accord avec P = P C – ------2- où
Vm
RT
P C = ---------------- et a constante positive (en Pa . m6 . mol–2).
Vm – b
paroi
5
Remarque : il est important de noter que, contrairement à a et b, R est une
constante universelle.
Application
Recherche d’une équation d’état • Équation de Van der Waals avec :
Des mesures du volume massique (en m3 . kg–1) du a = 0,170 Pa . m6 . mol–2 et b = 5,10 . 10–5 m3 . mol–1.
dioxygène O2 pour différentes valeurs de la Remarque : C’est en fait la comparaison des valeurs
© Hachette Livre – H Prépa / Thermodynamique, 1re année, MPSI - PCSI - PTSI – La photocopie non autorisée est un délit.
32
2. Systèmes gazeux
Ceci donne le tableau (doc. 14) où les températures sont en K, les volumes en m3 . kg– 1 et les pressions en bar.
© Hachette Livre – H Prépa / Thermodynamique, 1re année, MPSI - PCSI - PTSI – La photocopie non autorisée est un délit.
translation des molécules :
∗ 1 3 3
U = K = --- Nmu 2 = --- N k B T = --- nRT
2 2 2
où T représente la température absolue, égale à la température cinétique.
3.4.1.2. Gaz parfait diatomique
Considérons un gaz diatomique comme H2, N2 ou O2.
En plus de leur mouvement de translation, ces molécules peuvent tourner sur
elles-mêmes ou se déformer (vibrations).
L’énergie interne d’un gaz diatomique n’est pas uniquement son énergie ciné-
tique de translation.
Aux très basses températures, les molécules n’ont qu’un mouvement de trans-
lation, puis quand la température augmente elles peuvent tourner, c’est le cas
aux températures usuelles. Ce n’est qu’à température élevée que les vibrations
sont possibles.
Des théories basées sur la mécanique quantique expliquent ce comportement
des gaz.
33
2. Systèmes gazeux
34
2. Systèmes gazeux
Application
Énergie interne massique de la vapeur d’eau
6 • Pour P = 10 bar, la pente est c10 = 1,63 kJ . kg–1 . K–1.
Les valeurs expérimentales de l’énergie interne • Pour P = 20 bar, la pente est c20 = 1,74 kJ . kg–1 . K–1.
massique U (en kJ . kg–1) de la vapeur d’eau sont R
(doc. 17). La valeur de ----- est r = 462 kJ . kg–1 . K–1 ce qui
M
c 10 c 20
T(K) 523 573 623 673 donne ------
- = 3,53 et------- = 3,76.
r r
P(bar)
7
10,00 2 711 2 793 2 874 2 956 Ces valeurs sont assez proches de --- , valeur qui cor-
2
respond à un gaz parfait triatomique dans les condi-
20,00 2 683 2 773 2 859 2 944 tions usuelles.
Doc. 17.
3 000
1) La vapeur d’eau est-elle un gaz parfait ? 3 950
2 900
énergie interne (kJ/kg)
2) Vérifier que U est pratiquement une fonction 2 850
affine de T pour P = 10 bar et pour P = 20 bar. Com- 2 800
R 2 750
parer la pente correspondante à ----- où 2 700
M
R = 8,314 J . K–1 . mol–1 et M = 18 g . mol–1, masse 2 650
molaire de l’eau. 2 600
2 550
1) Nous remarquons que U dépend de la tempéra- 2 500
ture. L’eau n’est pas un gaz parfait car U est fonc- 523 573 623 673
tion de T et P.
température (K)
2) Traçons U(T) pour les deux pressions.
Nous remarquons que ce sont pratiquement deux Doc. 18. Tracé de U(T) pour P = 10 bar et
droites (doc. 18). P = 20 bar.
© Hachette Livre – H Prépa / Thermodynamique, 1re année, MPSI - PCSI - PTSI – La photocopie non autorisée est un délit.
3.5. Capacité thermique, dilatation et compressibilité
d’un fluide
3.5.1. Capacité thermique à volume constant
Les mesures directes d’énergie interne sont impossibles. Seules les variations
de l’énergie interne sont mesurables.
Quelle est la variation d’énergie interne correspondant à une variation de tem-
pérature donnée ?
Pour un gaz parfait, cette question ne pose pas de problème car l’énergie
interne ne dépend que de la température.
Pour un gaz réel, par exemple un gaz de Van der Waals, l’énergie interne
dépend aussi du volume. Il est nécessaire de préciser comment varie le volume
pendant cette transformation.
Intéressons-nous aux transformations où le volume reste constant.
35
2. Systèmes gazeux
La capacité thermique à volume constant d’un fluide notée CV est égale au rap-
port de la variation d’énergie interne dU par la variation de température dT qui l’a
engendrée à volume constant, la variation de température étant infinitésimale.
dU
Soit C V = ------- à volume constant. Ici U est une fonction de deux paramètres
dT
dU
T et V, ------- à volume constant est la dérivée de U par rapport à T en considérant
dT
∂U ∂U
que V est une constante. Elle est notée ------- d’où C V = ------- .
∂T V ∂T V
Dans le cas d’un gaz parfait, U n’est fonction que de T : U = f ( T ) et
C V = f ′ ( T ). Les expressions de U pour les différents types de gaz parfaits
permettent d’arriver aux résultats suivants :
∂U
La capacité thermique à volume constant est définie par C V = ------- .
∂T V
Elle s’exprime en Joule par kelvin (J . K–1).
3
Pour le gaz parfait monoatomique : C V = --- nR où n est la quantité de
2
matière du système gaz (exprimée en nombre de moles).
5
Pour le gaz parfait diatomique aux températures usuelles : C V = --- nR .
2
3
Pour un gaz parfait polyatomique : C V --- nR .
2
Pour un gaz parfait, U n’est fonction que de la température. Une varia-
tion infinitésimale de température dT conduit alors à une variation
infinitésimale d’énergie interne dU telle que : dU = nC V dT.
Attention,cen’estpasvraidanslecasgénéraloùUestfonctiondeTetV.
36
2. Systèmes gazeux
dV
Ici V est une fonction de deux paramètres T et P, ------- à pression constante est
dT
la dérivée de V par rapport à T en considérant que P est une constante. Elle est
∂V 1 ∂V
notée ------- d’où a = ---- ------- .
∂T P V ∂T P
nRT ∂V nR V
Dans le cas du gaz parfait, P V = nRT d’où V = ----------- et ------- = ------- = ----
P ∂T P P T
1
soit a = --- .
T
Plus rapidement ln ( V ) + ln ( P ) = ln ( T ) + ln ( nR ), d’où :
d ( ln ( V ) ) = d ( ln ( T ) ) à P constante, soit :
dV dT 1
------- = ------- et a = --- .
V T T
1 ∂V
Le coefficient de dilatation isobare est défini par a = ---- ------- .
V ∂T P
Il est homogène à l’inverse d’une température et s’exprime en K–1 .
1
Pour le gaz parfait a = --- .
T
© Hachette Livre – H Prépa / Thermodynamique, 1re année, MPSI - PCSI - PTSI – La photocopie non autorisée est un délit.
Soit χ T = – ------------- à température constante. le signe moins permet de définir
dP
c T comme une grandeur positive.
dV
Ici, V est une fonction de deux paramètres T et P, ------- à température constante
dP
est la dérivée de V par rapport à P en considérant que T est une constante. Elle
∂V
est notée ------- d’où :
∂P T
1 ∂V
χ T = – ---- ------- .
V ∂P T
Dans le cas du gaz parfait, PV = nRT d’où :
nRT ∂V nRT V 1
V = ----------- et ------- = – ----------
- = – ---- , soit χ T = --- .
P ∂P P P2 P P
Plus rapidement ln ( V ) + ln ( P ) = ln ( T ) + ln ( nR ) d’où :
dV dP 1
d ( ln ( V ) ) = – d ( ln ( P ) ) à T constante, soit ------- = – ------- et χ T = --- .
V P P
37
2. Systèmes gazeux
Application 7
P
420
400
0,002 0,004 0,006 0,008 0,01 450
A1
Doc. 19. Isobares et courbes U = constante de la ∆T V
vapeur d’eau.
Le diagramme suivant représente les isobares et les 440 ∆V P
courbes U = constante pour une mole de vapeur
d’eau. Les isobares sont séparées de 1 bar et ∆V T
V m(L)
varient de P = 5 bar à P = 20 bar. Les courbes
U = constante sont séparées de 250 J (doc. 19). 4,5 5 5,5 6
1) Préciser la famille de courbes correspondant aux
isobares et aux courbes U = constante. Doc. 20. Agrandissement du document 19 au voisi-
nage de A1 (T = 450 K, Vm = 5 L).
2) Déduire de ces courbes la valeur des coefficients
CV , a et cT pour T = 450 K, Vm = 5 L et T = 450 K
© Hachette Livre – H Prépa / Thermodynamique, 1re année, MPSI - PCSI - PTSI – La photocopie non autorisée est un délit.
∆V P
approchée par :
∆U
• C V ≈ -------- à volume constant, 1,6 2 2,4
∆T
1 ∆V m Doc. 21. Agrandissement du document 19 au voisi-
• a ≈ ------- ----------- à pression constante,
V m ∆T nage de A2 (T = 450 K, Vm = 2 L).
38
2. Systèmes gazeux
Nous appellerons phase condensée un système dont le volume molaire est petit
devant le volume molaire d’un gaz. Il s’agit des solides et des liquides. Contrai-
rement aux gaz, ces phases ont un volume propre : contrairement à un gaz, elles
© Hachette Livre – H Prépa / Thermodynamique, 1re année, MPSI - PCSI - PTSI – La photocopie non autorisée est un délit.
n’occupent pas la totalité du volume qui leur est accessible.
Ces phases sont très peu compressibles :
Par exemple, le coefficient de compressibilité isotherme de l’eau vaut environ
χ T = 5 . 10 –10 Pa –1 . Le volume massique de l’eau est à pression atmosphé-
rique V m = 10 –3 m 3 . kg –1 . Au fond des océans où la pression peut atteindre
108 Pa (profondeur de 10 km correspondant à une fosse océanique), ce volume
massique diminue de 5 % en valeur relative, alors que pour un gaz parfait, il
V P
serait divisé par mille -----2- = -----1- .
V 1 P 2
39
2. Systèmes gazeux
Nous pouvons donc négliger l’influence de la pression sur une phase conden-
sée. De plus, son volume reste quasiment constant. Ceci a pour conséquence
que l’énergie interne ne dépend que de la température : U = f ( T ).
Il est superflu de préciser que la capacité thermique CV est mesurée à volume
constant. Nous n’indiquerons pas toujours cet indice en notant C cette capacité
calorifique.
Une phase condensée est modélisée par un système incompressible et
indilatable. Son état est alors défini par sa seule température.
Son énergie interne n’est fonction que de la température et une varia-
tion infinitésimale de température dT provoque une variation infinitési-
male d’énergie interne dU vérifiant dU = CdT (ou dU = CV dT) avec C
(ou CV) capacité thermique (à volume constant) de la phase condensée.
CQFR
● ÉQUATION D’ÉTAT D’UN GAZ RÉEL
• L’équation d’état d’un gaz est la relation qui relie la pression, la température et le volume molaire :
f ( P, T , V m ) = 0.
Pour un gaz parfait (monoatomique ou polyatomique), l’équation d’état est PV m = RT ou PV = nRT .
• Dans un domaine limité de température et de pression, une forme approchée de l’équation d’état d’un
gaz réel est fournie par l’équation de Van der Waals :
a
P + ------
- ( V m – b ) = RT .
V
2
m
5
Pour un gaz parfait diatomique : U ≈ --- nRT aux températures usuelles. Nous prendrons généralement
2
cette valeur pour l’air (constitué de deux gaz diatomiques).
L’énergie interne d’un gaz polyatomique est toujours supérieure à celle d’un gaz monoatomique.
40
2. Systèmes gazeux
CQFR
Pour un gaz parfait, U n’est fonction que de la température. Une variation infinitésimale de température
dT conduit alors à une variation infinitésimale d’énergie interne dU telle que : d U = C V d T .
Attention, ce n’est pas vrai dans le cas général où U est fonction de T et V.
● COEFFICIENT DE DILATATION a
1 ∂V
Le coefficient de dilatation isobare est défini par a = ---- ------- . Il est homogène à l’inverse d’une tem-
V ∂T P
pérature et s’exprime en K–1.
1
Pour le gaz parfait a = --- .
T
© Hachette Livre – H Prépa / Thermodynamique, 1re année, MPSI - PCSI - PTSI – La photocopie non autorisée est un délit.
δ p – δ p′ représente le transfert de quantité de mouvement du gaz vers la paroi en δt.
La pression du gaz parfait monoatomique s’exprime en fonction de la vitesse quadratique u, de la masse
m de chaque molécule et de la densité moléculaire n ∗ :
1 1
P = --- n ∗ m u 2 ou PV = --- nMu 2 .
3 3
• La température
La pression et la température cinétiques sont liées à la vitesse quadratique. En éliminant cette dernière
nous obtenons, pour un gaz à l’équilibre thermodynamique, constitué de N molécules occupant un
volume V, de pression P et de température T :
PV = N k B T .
41
2. Systèmes gazeux
CQFR
Si n est la quantité de matière exprimée en moles, l’équation précédente devient :
PV = nN A k B T = nRT
en définissant la constante universelle R par R = N A k B , soit (avec NA = 6,02 .10 –23 mol–1) :
R = 8,314 J . K –1 . mol –1 .
• L’énergie interne
L’énergie interne d’un système de N molécules de gaz parfait monoatomique est égale à l’énergie ciné-
tique d’agitation. Elle est reliée à la vitesse quadratique et à la température cinétique par :
∗ 1 3 3 N
U = K = --- Nmu 2 = --- N k B T = --- nRT (n nombre de moles : n = ------- ).
2 2 2 NA
Cette énergie interne n’est fonction que de T.
42
2. Systèmes gazeux
Contrôle rapide
Avez-vous retenu l’essentiel ?
✔ Quelle est la définition et l’ordre de grandeur de la vitesse quadratique moyenne des molécules d’un gaz ?
✔ Comment calculer la pression cinétique dans le cas d’un modèle simple de molécules dont la vitesse est cons-
tante dans les deux sens des trois directions x , y , z ?
✔ Comment est définie la température du gaz monoatomique parfait ?
✔ Que représente l’énergie interne d’un gaz parfait, d’un fluide réel ?
✔ Quelle est l’expression de l’énergie interne d’un gaz parfait monoatomique, d’un gaz parfait diatomique dans les
conditions usuelles ?
✔ Donner pour les grandeurs CV , a et cT :
• le nom,
• l’expression générale,
• l’expression dans le cas du gaz monoatomique,
• la valeur approchée dans le modèle de la phase condensée (sauf pour CV),
• l’unité.
© Hachette Livre – H Prépa / Thermodynamique, 1re année, MPSI - PCSI - PTSI – La photocopie non autorisée est un délit.
❑ a. un gaz monoatomique parfait V ∂T U
❑ b. un gaz diatomique parfait ❑ f. de l’ordre de 0,003 K–1 pour de l’air à tempéra-
❑ c. un gaz de Van der Waals ture ambiante.
❑ d. une phase condensée parfaite.
5. L’énergie interne d’un système (S) est :
3. À température ambiante, la capacité calorifi- ❑ a. son énergie cinétique pour un gaz parfait
que molaire à volume constant CV, m est : ❑ b. son énergie cinétique d’agitation thermique
3 pour un gaz parfait
❑ a. exactement --- R pour un gaz parfait monoatomique
2
❑ c. son énergie cinétique d’agitation thermique
3 pour un gaz parfait monoatomique
❑ b. exactement --- R pour l’hélium
2
❑ d. la somme de son énergie potentielle d’interac-
5 tion interne et de son énergie cinétique d’agita-
❑ c. exactement --- R pour un gaz parfait diatomique
2 tion thermique.
5
❑ d. environ --- R pour le dioxygène et le diazote.
2 Solution, page 48.
43
Exercice commenté
Fuite d’air dans une cabine spatiale
ÉNONCÉ
Une cabine spatiale de volume V (50 m3 ) contient de l’air, mélange de diazote N2 (80 %) et de dioxygène O2 (20 %),
maintenu à la température T0 (295 K). En régime normal, la pression P0 est de 1,0 bar (105 Pa).
À la suite d’un accident, un trou de surface S met la cabine en communication avec le vide extérieur. La climatisation
fonctionnant toujours, la température reste égale à T0 , mais la pression P diminue lentement.
1) Comment évoluent les pressions partielles de N2 et de O2 , ainsi que leur rapport ?
2) Après une heure et pour S = 1 mm2, puis pour S = 1 cm2, donner un ordre de grandeur de la pression P et du rapport
des quantités de O2 et N2. On donne M N2 = 28 g . mol –1 M O2 = 32 g . mol –1 .
Pour obtenir un ordre de grandeur, nous adoptons des hypothèses simplificatrices :
• le trou étant petit, l’air se détend lentement en restant au repos. On néglige tout mouvement macroscopique ;
• la climatisation assure le maintien de la température et l’uniformisation de l’air dans toute la cabine ;
• on considère que toutes les molécules ont une vitesse égale à la vitesse quadratique u. De plus, ces vitesses ne sont
orientées que selon ± e x , ± e y et ± e z . La répartition dans ces six directions est isotrope.
CONSEILS SOLUTION
• Le problème consiste à dénombrer le 1) Soit u1 , u2 , N1 , N2 , P1 et P2 les vitesses quadratiques, les densités molé-
nombre de molécules qui s’échappent par culaires (nombre de molécules par m3 ) et les pressions partielles pour N2
unité de temps, et à relier ce nombre à la et pour O2 .
variation de pression. Pour le résoudre, il L’indice 1 sera affecté à N2 et l’indice 2 à O2 .
faut bien comprendre comment les molé- P1
cules s’échappent : du fait de l’agitation, • N 1 = N A ------- .
RT
certaines heurtent la paroi et celles qui
1
arrivent sur le trou passent à l’extérieur. --- de ces molécules ont, selon notre modèle simplifié, une vitesse orientée
6
selon e x .
• Comment relier, pour chaque gaz, la • Les molécules sortant par le trou pendant la durée élémentaire dt ont leur
© Hachette Livre – H Prépa / Thermodynamique, 1re année, MPSI - PCSI - PTSI – La photocopie non autorisée est un délit.
pression à la densité moléculaire ? vitesse orientée selon e x et sont contenues dans le cylindre de volume :
dV = Su1 dt. Leur nombre représente la diminution du nombre N1 de molécu-
les pendant dt.
1 P1 dN 1 RT 1 Su 1
• Pour estimer le nombre de molécules Donc dN 1 = – --- N A -------Su 1 dt, d’où dP 1 = ---------- ------- = – --- --------P 1 dt.
6 RT NA V 6 V
qui atteignent le trou, s’inspirer du calcul
de la pression cinétique.
• Bien remarquer que le nombre de molé- P1(t) est donc solution de l’équation différentielle linéaire du premier ordre :
cules qui s’échappent est égal à la dimi- dP Su 1
nution du nombre de molécules présentes. ---------1 = – --------P 1 .
dt 6V
Un bilan effectué pendant une durée élé-
mentaire permet d’établir une équation Compte tenu de la valeur initiale :
différentielle. Su 1 3RT .
P 1 = 0,8P 0 exp – --------t , avec u 1 = -----------
6V M1
Nous avons de même :
Su 2 3RT .
P 2 = 0,2P 0 exp – --------t , avec u 2 = -----------
6V M2
44
2. Systèmes gazeux
• Pourquoi la proportion de chaque gaz • Le rapport des pressions, qui est aussi celui du nombre de molécules évo-
évolue-t-elle ? Peut-on justifier sans cal- lue selon la loi :
cul que le plus léger (N2) s’échappe le P1 S
------ = 4 exp – ------- ( u 1 – u 2 )t .
plus rapidement ? P2 6V
2) u1 = 513 m . s–1 , u2 = 480 m . s–1 et t = 3 600 s.
Su 1 t Su 2 t
• S = 1 mm2 : ---------- = 6,2 . 10 –3 et ---------- = 5,8 . 10 –3 .
6V 6V
P1
P = P1 + P2 = 0,993P0 et le rapport ------ est presque inchangé.
P2
Su 1 t Su 2 t
• S = 1 cm2 : ---------- = 0,62 et ---------- = 5,8.
6V 6V
P
P = 0,54 bar et -----1- = 0,26. La proportion de O2 a légèrement augmenté.
P2
Ceci est logique car les molécules les plus rapides (N2) s’échappent le plus vite.
Exercices
2) Soit une plaque de surface s placée dans un gaz de
Expressions des vitesses quadratique et particules à la température T. Ses deux faces ne sont pas
moyenne à la même température : une des faces est à la tempéra-
ture T (température du gaz) et l’autre à T ′ T .
Soit un gaz composé de n ∗ particules par unité de volume.
Le nombre de particules par unité de volume, dont la Proposer un modèle très simple permettant d’estimer la
résultante des forces (due aux collisions des particules
norme v de la vitesse v est égale à v , est notée n v∗ . avec la plaque) s’exerçant sur la surface s. On supposera
que la vitesse quadratique moyenne varie en fonction de
1) Quelle est la valeur de ∑ n v∗ ?
ensemble T : uT = a T .
© Hachette Livre – H Prépa / Thermodynamique, 1re année, MPSI - PCSI - PTSI – La photocopie non autorisée est un délit.
des particules
Comment est orientée cette force sur la figure ?
2) Quelles sont les expressions de la vitesse moyenne vm ,
Comment varie cette force en fonction de T et T ′ (on ne
et de la vitesse quadratique moyenne u , en fonction de n v∗ ?
cherchera pas à déterminer une expression précise de la
2
3) Calculer <v x > en fonction de u. constante multiplicative) ?
4) Calculer <vx >.
plaque de surface s
« Équilibre » d’une plaque non isotherme enceinte contenant
dans un gaz T′ > T le gaz à température T
45
Exercices
1) Leurs vitesses initiales étant v1 et v2 , déterminer la varia-
Bilan d’énergie cinétique microscopique tion d’énergie cinétique ∆ K pour chacune d’entre elles.
Un ballon de volume constant, contenant de l’hélium, est 2) Un très grand nombre de particules de masses m1 et m2
lancé à la vitesse v. Déterminer la valeur de v pour que la se déplacent sur un axe entre deux butées fixes. Elles sont
température du gaz augmente de 1 degré lorsque la lancées avec des vitesses quelconques, et subissent des
vitesse du ballon s’annule. chocs élastiques. Montrer qu’en moyenne, après un grand
nombre de chocs, l’énergie cinétique des particules de
On supposera que l’énergie cinétique totale des molécu-
masse m1 est égale à celle des particules de masse m2 .
les de gaz se conserve.
On supposera qu’à l’équilibre, le transfert moyen d’éner-
Pour l’hélium, on donne M = 4 g . mol –1.
gie cinétique d’un type de particules vers l’autre est nul.
Pompe isotherme
Pour un gaz de Van der Waals, on donne l’équation
On veut vider un réservoir de volume V, initialement rem- d’état écrite pour une mole :
pli d’air (considéré comme un gaz parfait) au moyen d’une
pompe. La soupape S 1 est fermée si la pression p dans le a
P + ------
- ( V m – b ) = RT .
V
2
corps de pompe est supérieure à la pression P du réservoir, m
ou si son volume diminue. La soupape S 2 est fermée si la
1) Établir pour ce gaz l’expression du coefficient de dila-
pression p est inférieure à la pression P0 constante.
tation à pression constante a et celle du coefficient de
Le volume v du corps de pompe est compris entre v1 compressibilité isotherme c T .
(volume résiduel) et v2 .
2) Quelle est l’expression de l’équation d’état écrite pour
On suppose que la température de l’air reste constante et n moles ?
égale à T.
3) L’énergie interne molaire du gaz de Van der Waals
La valeur initiale de P est égale à P0 . a
s’écrit U m = f ( T ) – ------- .
Vm
soupape Σ 2 a) Donner l’expression de l’énergie interne de n moles de
ce gaz en fonction de n, T et du volume V du gaz.
P0 b) Exprimer la capacité calorifique à volume constant CV
p v de ces n moles. Quelle remarque pouvez-vous faire ?
piston
mobile
Tamis moléculaire
P V
© Hachette Livre – H Prépa / Thermodynamique, 1re année, MPSI - PCSI - PTSI – La photocopie non autorisée est un délit.
46
2. Systèmes gazeux
3) En déduire l’allure des courbes N(t) et N′(t). La cloison b) Le schéma ci-dessous donne l’évolution de :
est percée de 1 000 trous d’aire 10 –10 m2, le volume de PVm (bar . m3 . mol –1)
l’enceinte est V = 1 dm3 et u = 1 400 m . s–1.
en fonction de P pour trois gaz.
4) Donner l’expression du temps caractéristique du
phénomène, tC . Que peut-on dire de B(T ) pour chaque gaz ? Que penser
de la validité du modèle du a) ?
Commenter la variation de ce temps en fonction des para-
mètres du problème (S, V, T, u, masse des particules, etc.).
PVm bar . m–3 . mol–1
5) On considère maintenant
le dispositif représenté ci- H2
contre : (E′) est ouverte sur le (E) S (E′) S′ N2
vide grâce à un trou identique
au précédent. À l’instant 0,025
initial toutes les particules O2
sont dans (E) et on met (E) et (E′) en communication. 0,023
a) Donner, en utilisant des justifications qualitatives,
0,021
l’allure des fonctions N et N′. P (bar)
b) Le gaz est un mélange de deux isotopes (on supposera 50 250
pour simplifier que ces deux isotopes sont présents en
proportions identiques à t = 0).
Identifier comment évolue, en fonction du temps, le rap-
N′ ( isotope 1 ) Loi de Mariotte
port des quantités de particules r = --------------------------------- dans
N′ ( isotope 2 )
(E′) ; on supposera l’isotope 2 plus lourd que le 1. On s’intéresse à une mole de dioxyde de carbone. On sup-
c) Citer une application de ce travail. pose que ce gaz suit l’équation d’état de Van der Waals,
avec a = 0,366 J . m3 . mol –2 et b = 4,29 . 10 –5 m3 . mol –1.
On veut étudier les courbes isothermes dans le dia-
gramme d’Amagat (P en abscisse et y = PV en ordonnée).
Équation de Van der Waals 1) Écrire l’équation d’une isotherme dans le diagramme
d’Amagat sous la forme f ( P, y ) = 0.
On rappelle que l’équation d’état d’un gaz de Van der
a 2) On dit qu’un gaz réel suit la loi de Mariotte lorsqu’il se
Waals s’écrit P + ------2- ( V m – b ) = RT . comporte, pour une température fixée, comme un gaz
V m
parfait.
© Hachette Livre – H Prépa / Thermodynamique, 1re année, MPSI - PCSI - PTSI – La photocopie non autorisée est un délit.
1) Écrire cette équation pour une quantité de matière n ;
a) Déterminer le lieu des points où CO2 suit localement
donner les unités de a et b. Quelle différence y a-t-il entre
cette loi.
a et b d’une part et R de l’autre ?
b) Quelle est la nature géométrique de ce lieu ? Tracer la
2) En différentiant l’équation d’état donner, en fonction
courbe correspondante dans le diagramme d’Amagat.
de T et Vm , l’expression du coefficient de compressibilité
isotherme cT du gaz. Comparer à l’expression obtenue 3) Déterminer la température de Mariotte TM , pour
pour le gaz parfait. laquelle le dioxyde de carbone suit la loi de Mariotte à
3) Tracer, sur un même graphe, les courbes donnant cT , pression quasi nulle (on exclut le voisinage du point de
en fonction de Vm à T fixé, pour les deux situations précé- coordonnées (0 ; 0) pour lequel l’équation de Van der
dentes. Commenter ces courbes. Waals ne décrit pas correctement le comportement du
dioxyde de carbone).
Données : a = 0,170 USI ; b = 5,1 . 10 –5 USI.
4) Superposer, à la courbe précédente l’isotherme T = TM ,
4) a) Pour les faibles pressions, montrer que l’équation une isotherme à T T M et une isotherme à T T M .
de Van der Waals peut se mettre sous la forme : Déduire que l’existence d’un minimum pour les isother-
PV m = RT ( 1 + B ( T )P ), mes T T M entraîne que la compressibilité isotherme de
où B(T ) est une fonction de la température que l’on expli- CO2 est plus grande que celle du gaz parfait à l’intérieur
citera. de la parabole déterminée à la question 2) b).
47
Corrigés
y‡
n∗ n∗
Solution du tac au tac, page 43. δp – δp ′ = δptotale = 2 ----- u ( mu )dSδte z = ----- mu 2 dSδt e z ;
6 3
1. Vrai : b, c Faux : a
2. Vrai : a, b Faux : c, d n∗
ce qui correspond bien à la pression cinétique P c = ----- mu 2 .
3. Vrai : a, d Faux : c, b 3
4. Vrai : b, c, f Faux : a, d, e 2) Utilisons le modèle simple précédent. Les particules arrivent avec la vitesse
5. Vrai : c, d Faux : a, b quadratique moyenne relative à la température T du gaz uT , et repartent avec
une vitesse quadratique moyenne correspondant à la température de la
plaque (uT ou uT ′) .
1) Sachant qu’en considérant toutes les vitesses possibles, on obtient • Le côté de la plaque à température T
l’ensemble des particules de gaz, nous avons : n∗
Pendant le temps δt , ----- u T sδ t particules arrivent avec la quantité de
6
∑
ensemble
n v∗ = n ∗ .
mouvement mu T e z , et ces mêmes particules en repartent avec la quantité de
des particules mouvement opposée ; ce qui donne un transfert de quantité de mouvement vers
2) Sachant que la vitesse moyenne est définie par v m = 〈 v 〉 , nous obtenons : la paroi égal à :
n∗
∑
ensemble
vn v∗ δp T = ----- u T ( 2mu T e z )sδ t .
6
des particules 1 • Le côté de la plaque à température T ¢
v m = ------------------------ = ----∗- ∑ vn ∗
v , ou encore n ∗ v m = ∑ vn v∗ .
∑
ensemble
nv ∗ n ensemble
des particules
ensemble
des particules
n∗
Pendant le temps δt , ----- u T sδ t particules arrivent avec la quantité de
6
des particules
mouvement – m u T e z , et ces mêmes particules en repartent avec la quantité de
La vitesse quadratique moyenne est définie par u = 〈 v 2〉 . Soit :
mouvement mu T ′ e z ; ce qui donne un transfert de quantité de mouvement vers
∑
ensemble
v 2 n v∗ la paroi égal à :
des particules 1 n∗
u 2 = -------------------------- = ----∗- ∑ v 2 n v∗ , ou encore n ∗ u 2 = ∑vn 2 ∗.
v δp T ′ = ----- u T [ ( – m u T e z ) – ( + mu T ′ e z ) ]sδ t
6
∑
ensemble
nv ∗ n ensemble
des particules
ensemble
des particules
n∗
des particules = – ----- u T m ( u T + u T ′ ) e z s δ t .
6
1/2
1
u = ----∗-
n
ensemble
∑
v 2 n v∗
.
T′ > T force F
des particules
δ pT
〈 v 2〉 u2
〈 v x2〉 = --------- = ---- .
3 3
ez
4) La définition de 〈 v x〉 correspond à n ∗ 〈 v x〉 = ∑
ensemble
n v∗ v x .
des particules
48
2. Systèmes gazeux
© Hachette Livre – H Prépa / Thermodynamique, 1re année, MPSI - PCSI - PTSI – La photocopie non autorisée est un délit.
v2 v2 + V v2 ( v2 + V ) m1 2 2 2
= --------------------------2 4m 2 ( m 1 – m 2 )v 1 v 2 + 4m 2 v 2 – 4m 1 m 2 v 1
Donc S 1 ne peut rester fermé tout le temps : elle s’ouvre quand pf atteint P1 . 2 ( m1 + m2 )
On a alors, quand v atteint v2 : 1 2
P2 ( v2 + V ) = P0 v1 + P1 V . ∆ k2 = - m 2 ( v 2′ 2 – v 2 )
2
Dès que le piston avance, S 1 se ferme. Dans le corps de pompe : m2 2 2 2
= --------------------------2 4m 1 ( m 2 – m 1 )v 1 v 2 + 4m 1 v 1 – 4m 1 m 2 v 2 .
P0 v1 + P1 V v2 2 ( m1 + m2 )
p = ----------------------- ----
v2 + V v
2) Après un grand nombre de chocs,
P0 v1 + P1 V v2 〈∆
p atteint P0 pour v = ----------------------- ---- . k 1〉 = 〈∆ k 2〉 = 0 , (pas de transfert d’énergie cinétique entre les
v2 + V P0 deux types de molécules).
Vérifions que ce volume est supérieur à v1 . De plus 〈 v 1 v 2〉 = 0 car autant de particules 1 et 2 ont un produit de vitesses
( P 0 v 1 + P 1 V )v 2 – P 0 ( v 2 + V )v 1 V ( P1 v2 – P0 v1 ) v1v2 ou –v1v2 .
v – v 1 = ------------------------------------------------------------------ = -------------------------------- 0.
P0 ( v2 + V ) P0 ( v2 + V ) 2
On obtient 〈 m 2 v 2〉 = 〈 m 1 v 1 〉 .
2
49
Corrigés
2) Il faut faire la différence entre les particules qui passent de (E) à (E¢ ) et celles
1) Différentions l’équation d’état du gaz en gardant la pression qui passent de (E¢ ) à (E). Comme la température est identique dans les deux
constante : enceintes, les vitesses quadratiques moyennes le sont aussi. L’exercice
Su Su
a
P + ----- 2a commenté indique que N ----- particules passent de (E) à (E¢ ) et N′ ----- de (E¢ )
- dV – ( V m – b ) -----3- dV m = RdT. 6V 6V
V m2 m Vm à (E) par unité de temps. On obtient bien par différence :
a RT dN Su
P + -----2- = -------------- , d’où : – ----- = ( N – N′ ) ----- .
Vm Vm – b dt 6V
2a ( V m – b ) dN ′ Su
RT
dV m -------------- – -----------------------
- = RdT. 3) On a de même – -------- = ( N′ – N ) ----- .
Vm – b dt 6V
V m3
d
On en déduit : Donc ---- ( N + N ′ ) = 0
dt
∂-------
V m RV m3 ( V m – b ) N + N ′ = N A (conservation du nombre de particules).
- = -------------------------------------------- .
∂T P RTV m3 – 2a ( V m – b ) 2
dN Su
D’où : – ----- = ( 2N – N A ) ----- .
1 ∂V m dt 6V
Or a = ----- -------- .
V m ∂T P dN SuN Su
----- + -------- = N A ----- .
RV m2 ( V m – b ) dt 3V 6V
a = -------------------------------------------- . À t = 0, N = NA, donc :
RTV m3 – 2a ( V m – b ) 2
NA t
De même, on peut différentier l’équation d’état à température constante : N ( t ) = ----- 1 + exp – ----
2 t C
a 2a ( V m – b )
( V m – b )dP + P + -----2- – -----------------------
- dV m = 0. NA t 3V
Vm V m3 et N′ ( t ) = ----- 1 – exp – ---- avec t C = ----- .
2 t C Su
RT 2a ( V m – b ) NA
dV m -------------- – -----------------------
- = – ( V m – b )dP. Les courbes sont données ci-dessous : N et N′ tendent bien vers ----- à l’infini
Vm – b V m3 2
(équilibre statistique).
∂-------
V m ( V m – b ) 2 V m3
- = – -------------------------------------------- .
∂P T RTV m3 – 2a ( V m – b ) 2
6 (× 1023)
1 ∂V m
Or : c T = – ----- -------- . 5
V m ∂P T
N
( V m – b ) 2 V m2 4
c T = -------------------------------------------- .
RTV m3 – 2a ( V m – b ) 2
3
2) Pour n moles : V = nV m
2 N′
2a
P + n------
- ( V – nb ) = nRT .
V 2
© Hachette Livre – H Prépa / Thermodynamique, 1re année, MPSI - PCSI - PTSI – La photocopie non autorisée est un délit.
1
t(s)
a
3) a) Pour n moles, U = nU m = n f ( T ) – n ----- .
Vm 0 25 50 75 100
En faisant apparaître le volume V, il vient :
n2a 3V
U = n f ( T ) – ------- . 4) Le temps caractéristique du phénomène est t C = ----- : lorsque t est de
V Su
l’ordre de grandeur de quelques t C , l’équilibre statistique est établi.
∂U
b) C V = ------ = n f ′ ( T ) .
∂T V L’application numérique donne ici t C ≈ 21 s.
On constate que C V ne dépend pas de V. On peut faire les remarques suivantes :
• tC est d’autant plus grand que S est petit : si le trou est petit, l’équilibre
statistique s’établit lentement ;
1) Si on veut que la taille du trou ne modifie pas la distribution des • tC est d’autant plus grand que u est faible : l’équilibre s’établira d’autant plus
vitesses, il faut que l’agitation thermique continue de régir les phénomènes vite que l’agitation thermique (donc u) est importante. On se souvient que u est
(hypothèse du chaos moléculaire) : les chocs entre particules ne doivent pas être proportionnel à T et inversement proportionnel à m. Ceci est bien en
perturbés. Pour cela, les dimensions du trou doivent être faibles devant la accord avec une analyse qualitative du phénomène ;
distance moyenne parcourue par une particule entre deux chocs (que l’on • tC est d’autant plus grand que V est grand : plus la densité moléculaire est
appelle « libre parcours moyen »). Ainsi, si le trou est suffisamment petit, il n’y faible, plus le libre parcours moyen est important et donc grand devant les
a pas de mouvement d’ensemble des particules vers le trou. dimensions du trou.
50
2. Systèmes gazeux
5) a) Puisque (E′) est ouvert d’un autre trou par rapport aux questions c) Ce type de séparation isotopique est utilisé pour les deux isotopes naturels de
précédentes, on peut penser que : l’uranium 235U et 238U.
• N′ est toujours inférieur à N (il l’était déjà au 3)), Les minerais sont d’abord transformés en gaz UF6 ; les 235UF6 et 238UF6 passent
NA ensuite dans des séries de « tamis moléculaires » dont le principe repose sur les
• N′ passe par un maximum inférieur à ----- (à t = 0, et pour t → ∞, N′ = 0) ;
2 phénomènes décrits dans cet exercice (on procède aussi par ultracentrifugation
• N est toujours décroissante (comme en 3)) ; de ces gaz).
• les pentes à l’origine de N et N′ sont opposées :
pour t = 0, il n’y a pas encore de particules en ( E′ ) donc le deuxième trou 1) Le volume molaire Vm , pour un gaz en équilibre interne (réparation
n’intervient par pour t = 0 +. V
Les instructions MAPLE pour le tracé, ainsi que les courbes sont données ci- homogène de particules), s’écrit V m = -- , où V est le volume offert à la
n
1 quantité de matière, n, de gaz. Comme P et T sont des grandeurs extensives,
dessous (elles sont tracées en fonction de u = ------- ) :
2 tC 2a
P + n------
- ( V – nb ) = nRT .
eqs :=D(x)(u)=(y(u)-x(u)),D(y)(u)=(x(u)-2*y(u)); V2
# définition de l’ensemble des équations définissant le système. a s’exprime en J . m3 . mol –2 et b en m3 . mol –1.
Z :=dsolve({eqs,x(0)=6*10^23,y(0)=0},{x(u),y(u)},numeric); Ces deux quantités sont déterminées expérimentalement par des mesures
# solutions données sous forme numérique. thermoélastiques ; ce sont donc des coefficients propres au gaz et à l’intervalle
with(plots) :# ouverture du package plot. odeplot (Z,[[u,x(u)],[u,y(u)]],0..5); de température et de pression étudiés.
# tracé des solutions. R est une constante universelle qui correspond à la limite, pour une température
donnée, du produit PVm quand P tend vers zéro. Cette limite est commune à tous
(× 1023) les gaz.
6 2) Le coefficient de compressibilité isotherme d’un fluide est :
5 1 ∂V m
c T = – -- -------- .
V m ∂P T
4
N En différentiant l’équation d’état à température constante, on obtient :
3 – RT 2a
dP = ---------------------2 + -----3- dV m , soit, à T constante :
2 ( Vm – b ) Vm
1 dV m 1
1 N′ c T = – ----- -------- = --------------------------------------- . (1)
V m dP 2a RTV m
– -----2- + ---------------------
0 t Vm ( Vm – b ) 2
-------
0 1 2 3 4 2 tC V 1
Pour le gaz parfait, le calcul conduit à c T = -----m = -- .
RT P
En effet, on a alors : On voit bien que si on fait :
dN 1 dN′ 1 • a = 0 et b = 0 dans l’expression (1), on trouve le coefficient du gaz parfait ;
----- = ( N′ – N ) ------- et ------- = ( N – 2N′ ) ------- ,
dt 2 tC dt 2 tC • tendre Vm vers l’infini pour T fixé, la limite de c T, Van der Waals est bien égale à
c T, gaz parfait .
© Hachette Livre – H Prépa / Thermodynamique, 1re année, MPSI - PCSI - PTSI – La photocopie non autorisée est un délit.
dN dN′
soit : ----- = ( N′ – N ) et ------- = ( N – 2N′ ) .
du du 3) Le coefficient de compressibilité isotherme est ici tracé en fonction de Vm (en
+
b) Pour t = 0 , r = 1. Lorsqu’un temps suffisamment long (devant tC) se sera m3 . mol –1) et de T (en K). La première nappe correspond au gaz de Van der
écoulé, les particules de l’isotope le plus lourd seront majoritaires dans (E′) Waals et la seconde au gaz parfait. Les deux nappes ne diffèrent que pour de
puisque tC est fonction croissante de la masse m des particules. La courbe fortes valeurs de pression (de l’ordre de 40 bars à t = 200 K).
donnant r(u) est tracée ci-dessous :
c T (×10–6 Pa–1)
r
1,2
1 1,0
8
0,8 6
4
2
0,6
0,0020
0,0016
0,4
0,0012
200
0,2 t 0,0008 250
-------
2 tC Vm(m3 . mol–1) 0,0004 350 300 T(K)
400
0 5 10 15 20 gaz de Van der Waals
51
Corrigés
∂y
----- y 2 b – ya + 2abP
-.
= ----------------------------------------------------
c T (×10–6 Pa–1) ∂P T 2
3y – 2y ( RT + bP ) + aP
1,2 ∂y
1,0 Pour un gaz parfait, ----- = 0 car y = PV = RT pour le gaz parfait.
∂P T
8
6 On aura donc un comportement local de gaz parfait pour CO2 lorsque :
4
2 by 2 – ya + 2abP = 0 . (2)
0,0020 b) Cette équation définit, dans les coordonnées d’Amagat, une parabole coupant
0,0016 a a
l’axe (Oy) pour y = 0 et y = - , et d’axe focal y = ----- (cf. schéma ci-après).
0,0012 b 2b
200
Vm (m3 . mol–1) 0,0008 250 3) Cette température correspond à une pression quasi nulle ; les deux points
0,0004 350 300 T(K)
possibles de la courbe sont ceux qui sont communs à l’axe P = 0 , mais il faut
400
a
gaz parfait éliminer le point (0 ; 0) (cf. énoncé) ; on lit alors y M = - et, comme
b
y M = RT M , on en déduit :
a b 1a
4) a) PV m = RT + bP – ----- 1 – ----- . T M = -- - , soit numériquement T M = 1 026 K .
Rb
V m V m
Aux faibles pressions : b V m et PV m ≈ RT. 4) Les isothermes correspondants à T T M admettent un minimum en y. Ce
En ne gardant que les termes du premier ordre en P : minimum est aussi – par construction – sur la parabole déjà tracée.
À l’intérieur de cette parabole la pente des isothermes est négative, et à
a
PV m ≈ RT + P b – ----- . l’extérieur elle est positive.
RT ∂y ∂( PV )
Donc à l’intérieur des courbes, pour T fixée, ----- 0 , soit -------------- 0,
b a ∂P T ∂P T
Ainsi B ( T ) = ----- – ------------2 .
RT ( RT ) ∂V 1 ∂V 1
soit V + P ----- 0 , et finalement c T = – -- ----- -- . Or, pour un
b) Pour les courbes envisagées, et aux faibles pressions, B(T) est positif pour H2 ∂P T V ∂P P
et négatif pour le dioxygène et le diazote. Le domaine de validité du modèle 1
gaz parfait c T = -- , ce qui démontre le résultat cherché.
proposé est fonction du gaz considéré. P
Pour T donnée, la pente de PVm en fonction de P est égale à RTB(T) dans le
modèle du a). Elle devrait rester constante. Ceci n’est valable que pour un PV(× 103 J . mol–1)
domaine de quelques bars pour N2 et O2 . En revanche, on peut aller jusqu’à 12
T = 1 200 K
plusieurs dizaines de bars pour H2 .
10
Remarque : Les valeurs de a) et b) proposées dans cet exercice sont celles du
dioxygène.
8 TM
T = 600 K
a
P + ---- ( V – b ) = RT . 4
V 2
y
En posant V = -- , il vient : 2
P
2
T = 400 K
P + aP y
------2- -- – b = RT . 0
y P 1 2 3 4 P(× 107 Pa)
Soit : y3 – y 2 ( RT + bP ) + yaP – abP 2 = 0. (1)
Remarque : Pour tracer ces courbes avec le logiciel MAPLE on peut déclarer
2) a) À T constante, on différentie la relation précédente :
les équations (1) et (2) sous forme d’expressions et utiliser la commande
[ 3y 2 – 2y ( RT + bP ) + aP ]dy + ( – by 2 + ya – 2abP )dP = 0 plots[implicitplot].
52
Statique
des fluides 3
© Hachette Livre – H Prépa / Thermodynamique, 1re année, MPSI - PCSI - PTSI – La photocopie non autorisée est un délit.
■ Forces subies par un fluide au repos.
■ Statique des fluides compressibles et
incompressibles.
■ Actions mécaniques exercées par un
fluide au repos.
53
3. Statique des fluides
1 L’ é t at fl ui d e
masse densité
état masse molaire
fluide volumique particulaire
(300 K, 105 Pa) M (kg . mol –1)
r (kg . m–3) n V (m–3)
Doc. 1.
Les gaz apparaissent ainsi environ mille fois moins denses que les liquides
dans des conditions ordinaires de température et de pression (doc. 1).
1.1.3. Compressibilité
L’aptitude d’un fluide à diminuer de volume quand la pression augmente est
© Hachette Livre – H Prépa / Thermodynamique, 1re année, MPSI - PCSI - PTSI – La photocopie non autorisée est un délit.
54
3. Statique des fluides
Les gaz et les liquides constituent des fluides. Les premiers sont beau-
coup moins denses (environ mille fois moins) et beaucoup plus com-
pressibles ( c T gaz ª 1 bar –1 = 10 –5 Pa –1 et c T liquide = 10 –10 Pa –1 ) que
les seconds dans des conditions usuelles de température et de pression.
Application
Lien entre la compressibilité et la variation
1 ∂ --1-
de masse volumique 1 1 ∂V r
Alors V = --- . χ T = – ---- = – r ------------ soit :
r
V ∂P T ∂P
1) Déterminer la relation liant la compressibilité T
d’un fluide à l’augmentation relative de sa masse
1 ∂r
volumique causée par une variation de pression. χ T = --- .
r ∂ P T
2) Quelle est la masse volumique de l’eau au fond
2) En supposant que la variation de masse volumique
d’un océan (P = 3 . 107 Pa) en considérant que
1 ∆r
χ T ≈ 5 . 10 –10 Pa et r 0 = 1 000 kg/m 3 pour l’eau est suffisamment petite, χ T = ----- ------- avec ∆r variation
r 0 ∆P
sous pression atmosphérique ?
de la masse volumique ∆r = r 0 χ T ∆P ≈ 15 kg/m 3 .
1) La compressibilité est une grandeur intensive. Soit une masse volumique de l’eau
Nous pouvons donc la calculer pour une quantité de 3 3
r = 1,015 . 10 kg/m au fond de l’océan. Cette varia-
matière choisie arbitrairement, par exemple celle tion est très faible. La masse volumique de l’eau peut
correspondant à l’unité de masse. être considérée comme constante dans l’océan.
© Hachette Livre – H Prépa / Thermodynamique, 1re année, MPSI - PCSI - PTSI – La photocopie non autorisée est un délit.
nanomètres et répulsives à très courte distance (doc. 3) ;
• les forces entre particules du fluide et éléments de la paroi limitant le fluide
responsables de la force de pression sur la paroi ;
attraction à plus
• les forces à grande distance s’exerçant sur les particules du fluide. Nous étu-
grande distance
dierons dans ce chapitre le cas de la pesanteur.
55
3. Statique des fluides
2 Le fl u i de a u re p os
Doc. 4. Baromètre anéroïde.
2.1. Pression du fluide
2.1.1. Mise en évidence des efforts exercés par un fluide
sur une surface
Il existe de nombreux capteurs de pression. Ils sont parfois très miniaturisés
comme ceux existant dans certaines montres utilisées par les randonneurs en support souple fil résistif
montagne (pour connaître leur altitude) ou par les plongeurs (pour connaître
leur profondeur). Les sensibilités de ces deux capteurs, comme nous le verrons
par la suite, sont très différentes.
Leur fonctionnement repose sur le principe suivant : il faut pouvoir mesurer
une grandeur proportionnelle aux efforts subis par une surface.
Les anciens baromètres, purement mécaniques, donnaient une grandeur pro-
portionnelle à la déformation de cette surface (baromètre anéroïde, doc. 4).
Actuellement, il est possible d’obtenir une grandeur électrique proportionnelle Doc. 5. Jauge de contrainte : sous
à la déformation de cette surface avec un déplacement négligeable de celle-ci, l’action d’une déformation du sup-
par l’utilisation de jauges de contraintes (doc. 5). port, la longueur du fil et donc sa
résistance varient.
Plongeons la sonde représentée sur le document 6 dans l’eau ; nous observons
une indication de « contrainte » subie par la surface sensible qui :
© Hachette Livre – H Prépa / Thermodynamique, 1re année, MPSI - PCSI - PTSI – La photocopie non autorisée est un délit.
56
3. Statique des fluides
particules en
surface n orienté du fluide vers la surface, a pour expression d f = P ( M ) dSn
interaction particules
où P(M) représente la pression au point M. attractive traversant
Considérons un fluide au repos dans lequel une surface fictive S fermée, sans extérieur la surface S :
contact avec les parois, délimite deux domaines dans le fluide : l’intérieur et transfert de
l’extérieur de S. quantité de
• La résultante des forces entre particules intérieures à la surface S est nulle. mouvement
surface dS
• La résultante des actions entre particules intérieures et extérieures sont à intérieur de S
courte portée donc localisées au voisinage de la surface S. n vecteur normal
• Sous l’action de l’agitation thermique, les particules entrent et sortent du de dS orienté vers
extérieur l’extérieur
volume limité par la surface S en créant un transfert de la quantité de mouve-
ment. Le nombre de particules entrant et sortant est identique à des fluctua-
tions non mesurables près.
intérieur de S dF S force de
Prenons un élément de surface dS en un point M quelconque de S. surface exercée
Nous admettrons les résultats suivants : sur les particules
de l’intérieur de S
• les actions des particules extérieures à S au voisinage de dS et les transferts
de quantité de mouvement dus aux particules traversant la surface dS sont Doc. 7.
équivalents à une force dF S = f S dS s’exerçant sur la surface dS de la sur-
face S (doc. 7) ;
• lorsque le fluide est au repos cette force est normale à dS et f S = – P ( M )n
où P(M) est la pression définie au chapitre 1.
Ceci permet de définir le fluide limité par la surface S comme un système
fermé, c’est-à-dire n’échangeant pas de matière avec l’extérieur : les transferts
n dS
de quantité de mouvement liés à l’agitation thermique sont pris en compte
dans la pression. M
dS
Soit S une surface quelconque d’un fluide au repos. Les phénomènes Σ
microscopiques internes au fluide ont une action équivalente à une
force de surface sur un système fermé limité par S. Cette force de sur- fluide
face est liée à la pression P(M) en un point quelconque de S par dF au repos
dF = –P ( M ) dSn .
dF est la contribution à cette force de l’élément de surface dS au voi- Doc. 8. La force dF est due à
l’action des particules extérieures à
sinage de M et n le vecteur unitaire normal à dS sortant de S (doc. 8).
© Hachette Livre – H Prépa / Thermodynamique, 1re année, MPSI - PCSI - PTSI – La photocopie non autorisée est un délit.
S sur les particules intérieures à S :
La pression est une grandeur scalaire donc indépendante de la direc-
dF = – Pn dS.
tion du vecteur n .
Rappelons que pour un fluide en mouvement, la force de surface n’est pas nor-
male à l’élément de surface dS (cf. chapitre 1, § 1.4.2).
2.1.3. Origine de la pression
La pression d’un fluide peut s’écrire sous la forme P = PC + Pm . Ces deux ter-
mes recouvrent les phénomènes suivants :
• les transferts de quantité de mouvement (pour le terme PC ) ;
• les interactions attractives entre les particules de part et d’autre de la surface
(pour le terme Pm ).
Seul le premier terme existe dans le cas du gaz parfait. Il correspond à la pres-
sion cinétique notée PC , positive étudiée au chapitre 2.
Le deuxième terme correspondant à des attractions entre molécules est la pres-
sion moléculaire notée Pm qui est négative.
57
3. Statique des fluides
Application 2
Ordre de grandeur de la pression moléculaire Elle est négligeable devant la pression cinétique
pour un gaz et un liquide. pour le dioxygène alors qu’elle est pratiquement
l’opposé de la pression cinétique pour l’eau.
Admettons que la relation reliant la pression à la
température du gaz parfait permet de déterminer la dioxygène dioxygène eau à eau à
pression cinétique. Soit : à 25 °C à 25 °C 25 °C 25 °C
n
P C = ---- RT pression
V 1 20 1 20
(bar)
où n est le nombre de moles de fluide et V le volume
du fluide. pression
Calculer la pression moléculaire dans les cas sui- cinétique 1,0005 20,246 1 401 1 402
vants (doc. 9). (bar)
pression
dioxygène dioxygène eau à eau à moléculaire – 0,0005 –0,246 –1 399 –1 382
à 25 °C à 25 °C 25 °C 25 °C (bar)
pression Doc. 10.
1 20 1 20
(bar)
Ceci est général :
masse
• pour un gaz, la pression moléculaire est négligea-
volumique 1,275 25,80 1 004 1 005
ble devant la pression cinétique et P ≈ PC l’égalité
(kg/m3)
correspond au modèle du gaz parfait.
Doc. 9. Les interactions attractives entre molécules sont
négligeables car la distance entre molécules de l’ordre
Masse molaire de l’eau : 18,0 g/mol ; masse molaire de quelques nanomètres est grande devant la distance
du dioxygène : 32,0 g/mol. caractéristique des interactions moléculaires ;
La pression cinétique est donnée par : • pour un liquide, la pression est négligeable devant
n r la pression cinétique :
P C = ---- RT = ----- RT
V M P P
------ ≈ ---------- 1.
(r masse volumique, M masse molaire) et la pression PC Pm
moléculaire par Pm = P – PC .
© Hachette Livre – H Prépa / Thermodynamique, 1re année, MPSI - PCSI - PTSI – La photocopie non autorisée est un délit.
58
3. Statique des fluides
Ce n’est pas le cas des faces (1) et (2) car la pression au niveau de ces faces est face (a)
différente. face (2)
dF 2
• Sur la face (1) contenant M1 ,
M2
dF 1 = +P ( z ) . dx . dy u z face (d)
car la face (1) a pour surface dx . dy et car le vecteur normal sortant au volume dt face (c)
est – u z pour cette face.
• Sur la face (2) contenant M2 ,
z M1
dF 2 = – P ( z + dz ) . dx . dy u z .
Le vecteur normal sortant au volume dt est u z pour cette face. face (1)
face (b) dF 1
Calculons la résultante des forces de pression exercées sur le volume dt :
Doc. 11. Forces de pression sur un
dF = dF 1 + dF 2 = ( – P ( z + dz ) + P ( z ) ) . dx . dy u z . parallélépipède dxdydz de fluide.
dP
P ( z + dz ) – P ( z ) = ------- dz ,
dz
dP dP
donc : dF = – ------- . dx . dy . dzu z = – ------- u z dt.
dz dz
Cette force est identique à celle que subirait le volume dt s’il était soumis à
dP
une force volumique de densité volumique f V = – ------- u z .
dz
Remarques
• L’équivalent volumique des forces de pression a été démontré dans le cas
particulier où la pression était fonction d’une seule coordonnée z . Dans le cas
général, cette formule devient :
f V = – gradP.
• L’équivalent volumique des forces de pression est utilisable pour calculer la
résultante et le moment des forces de pression sur un volume V de fluide. En
revanche, il n’est pas utilisable pour calculer le travail des forces pressantes.
2.1.5. Interface entre deux fluides
Nous avons introduit la pression d’abord à partir de la force exercée sur la
paroi limitant le fluide.
© Hachette Livre – H Prépa / Thermodynamique, 1re année, MPSI - PCSI - PTSI – La photocopie non autorisée est un délit.
Nous avons ensuite généralisé cette notion à l’ensemble des points d’un fluide. M2
Nous avons supposé dans le paragraphe précédent que la pression est une fluide 2
fonction continue à l’intérieur d’un fluide homogène.
M1
Qu’en est-il à l’interface entre deux milieux ? Y a-t-il égalité des pressions
entre les points M1 et M2 du document 12 ? La réponse est en général non ! Il
n’y a aucune raison qu’il y ait égalité des pressions car les interactions entre fluide 1
les molécules du fluide (1) et celles du fluide (2) ne sont pas équivalentes. Ceci
explique le fait qu’une goutte d’eau posée sur un support imperméable ne
s’étale pas, que l’eau et l’huile ne se mélangent pas… Doc. 12. Interface entre deux fluides.
Ces phénomènes peuvent être pris en compte en utilisant la notion de tension
superficielle.
Heureusement, dans une majorité des cas, la différence de pression est négli-
geable. C’est le cas, en particulier, si l’interface est pratiquement plane.
59
3. Statique des fluides
Application 3
Continuité de la pression à l’interface entre deux
dma = dmg + ( P 1 – P 2 ) dSn
fluides dans un champ de pesanteur
Considérons l’interface entre deux fluides (1) et (2) où a est son accélération.
et modélisons-la par une couche de fluide de masse Ceci s’écrit encore :
volumique r et d’épaisseur h très faible (doc. 13)
rh ( a – g ) = ( P 1 – P 2 )n .
Négligeons tout phénomène de surface, si bien que
les seules actions sur l’interface sont les pressions 2) Comme h est très petit : rh ( a – g ) ≈ 0 . Ceci
des deux fluides et la force de pesanteur. conduit à P1 = P2 .
1) Écrire l’équation du mouvement d’un élément de Il y a continuité des pressions à l’interface entre
surface dS d’interface. deux fluides (en mouvement ou non) dans le champ
2) En utilisant le fait que h est très petit, montrer de pesanteur.
l’égalité des pressions des fluides (1) et (2) au
n
niveau de l’interface. dS
fluide 2
1) L’élément de surface dS est soumis aux forces de h
pression P 1 dSn de la part du fluide (1) et – P 2 dSn
de la part du fluide (2). Il est de plus soumis à son
poids dmg = rh dSg . fluide 1
L’application du principe fondamental de la dyna-
mique à l’élément d’interface donne : Doc. 13. Interface entre deux fluides.
60
3. Statique des fluides
Application 4
Évolution de la pression dP
dans l’air et dans l’eau • pour l’air : ------- = – 13 Pa/m ;
dz
dP
Évaluer le gradient de pression (c’est-à-dire la • pour l’eau : ------- = – 10 4 Pa/m.
dz
dP
valeur de ------- où z est l’altitude) dans l’eau d’une Ces deux ordres de grandeurs sont très différents.
dz
piscine et dans l’air qui l’entoure. Commenter. À 10 m au-dessus du niveau de l’eau, la pression n’a
chuté que d’environ 130 Pa, alors que la pression
Données : masse volumique de l’air 1,3 kg/m3, dans l’eau augmente de 130 Pa lorsque l’on descend
masse volumique de l’eau 1,010 .103 kg/m3. à 1,3 cm sous la surface et de 1 bar (105 Pa) à 10 m.
Le champ de pesanteur g est de l’ordre de 10 m . s– 2. Nous pourrons souvent considérer la pression
dP atmosphérique comme uniforme à l’échelle du pro-
En utilisant la formule ------- = – rg, (l’axe (Oz) est
dz blème étudié ; en revanche, cette approximation est
vertical, et orienté vers le haut), nous trouvons : rarement possible pour un liquide.
© Hachette Livre – H Prépa / Thermodynamique, 1re année, MPSI - PCSI - PTSI – La photocopie non autorisée est un délit.
dP
Remarques : Ce résultat correspond bien à un vecteur gradP = ------- u z nor-
dz
mal aux surfaces isobares.
3
isobares pressions
St at i q u e d e s flu i d e s h om ogè ne s dans l’air croissantes
c o mpre s s i bl e s : ca s d e l ’atmo s phè re
g
61
3. Statique des fluides
MP
À température T et à pression P, la masse volumique de l’air vaut alors r = --------- .
RT
Sous une pression P ≈ 10 5 Pa, à une température T = 300 K (soit 27 °C), on
obtient r = 1,2 kg . m–3.
MP
gradP = – rge z , avec r = ---------- . P
RT 0 1 P(0)
La pression ne dépend donc que de z et vérifie : 0,8
dP Mg Mgz
------- = – ---------- dz , soit P = P ( 0 ) exp – ----------- . 0,6
P RT 0 RT 0
0,4
La pression et la masse volumique diminuent avec l’altitude. 0,2
z(km)
3.2.2. Hauteur caractéristique H 0
0 10 20
Cette loi d’évolution peut aussi s’écrire : 5 15 25
RT 0 P
z Doc. 16. Évolution de ----------- pour une
P = P ( 0 ) exp – ---- , où H = ---------- . P(0)
H Mg atmosphère isotherme, en fonction de
H est la hauteur caractéristique des variations de la pression du modèle de l’altitude z .
l’atmosphère isotherme. Elle est de l’ordre de 8 km pour T0 = 273 K. Pour T0 = 273 K : H = 8 km.
62
3. Statique des fluides
Dans le cas fréquent où notre étude ne fera intervenir que des longueurs faibles
devant H, nous pourrons considérer la pression atmosphérique comme une
constante.
P
Le document 16 représente l’allure des variations de ----------- en fonction
P(0)
de z pour z variant de 0 km à 25 km.
3.2.3. Facteur de Boltzmann
Assimilons l’air à des molécules identiques de masse m , dont l’énergie poten-
tielle de pesanteur est P = mgz + P ( 0 ) (axe (Oz) toujours orienté vers le
« haut »).
À l’altitude z , la densité particulaire n ∗ de l’air est :
r MP Mgz mgz P(z)
n ∗ ( z ) = ---- , r = ---------- et ----------- = ------------ = -------------- .
m RT 0 RT 0 kBT 0 kBT 0
( z ) N A (0)
P
Ainsi : n ∗ ( z ) = n ∗ ( 0 ) exp – -------------- , avec n ∗ ( 0 ) = ------------------- .
P
kBT 0 RT 0
La probabilité, proportionnelle à n ∗ , de trouver une molécule dans un état
P(z)
d’énergie potentielle P(z) est ainsi proportionnelle au facteur exp – -------------- ,
kBT 0
appelé facteur de Boltzmann. Plus généralement, nous admettrons que :
© Hachette Livre – H Prépa / Thermodynamique, 1re année, MPSI - PCSI - PTSI – La photocopie non autorisée est un délit.
k B T 0 k B T 0
--------------------------------------------------------------------- = ------------------------------------- avec ∆ = 2 – 1.
∆ probabilité
exp – ------------ + exp – ------------
1 2
1 + exp ------------
k B T 0 k B T 0 k B T 0 1
La courbe tracée sur le document 17 nous montre les résultats suivants : 0,8
0,6
• si T 0 T 1 , la probabilité que les particules soient dans l’état d’énergie la
0,5
plus faible est proche de 1 ; 0,4
• si T 0 T 1 , les deux états d’énergie sont sensiblement équiprobables. T
0,2 ------
T1
L’agitation thermique est suffisante pour permettre le passage des particules de
l’état (1) à l’état (2) dès que T0 est de l’ordre de grandeur de quelques 0 2 4 6 8 10
∆ Doc. 17. Système à deux états. Probabi-
T 1 = -------- .
kB lité pour une particule d’être dans l’état
Dans le cas du champ de pesanteur terrestre, nous constatons une compétition d’énergie la plus basse (trait plein) et
entre le mouvement de chute libre des molécules, qui les entraîne vers les états d’énergie la plus élevée (pointillé) en
d’énergie potentielle minimale, et l’agitation thermique, qui tend à faire occu- T ∆
fonction de ------ avec T 1 = -------- .
per aléatoirement tous les états d’énergie possibles. T1 kB
63
3. Statique des fluides
Application 5
Répartition du dioxygène dans l’atmosphère d’où :
64
3. Statique des fluides
4
isotherme en fonction de l’altitude z.
St at i q u e d e s flu i d e s h om ogè ne s
i n c o mp re ssi bl e s
Pour ces fluides, nous considérons la masse volumique comme une constante, Z
indépendante de la pression et de la température, et nous étudions la statique
de ces fluides dans le champ de pesanteur g .
h
4.2. Conséquences
Doc. 20. Liquide au repos dans un
4.2.1. Ordres de grandeur réservoir.
Au sein d’un liquide, dont la pression à la surface est la pression
© Hachette Livre – H Prépa / Thermodynamique, 1re année, MPSI - PCSI - PTSI – La photocopie non autorisée est un délit.
atmosphérique Pa ≈ P0 = 1 bar = 10 5 Pa, la pression varie avec la profon-
deur h (doc. 20) selon la loi P(h) = P0 + rgh.
Dans le cas de l’eau, la pression augmente d’environ 105 Pa = 1 bar lorsque la
profondeur augmente de 10 m.
Cette variation est considérable si l’on songe au fait que 105 Pa représente
105 N . m–2 et équivaut à peu près à la pression exercée sur le sol par une masse
de 10 t posée sur une surface de 1 m2.
Une application spectaculaire de ce résultat est l’expérience du tonneau de
Pascal (doc. 21).
Un tonneau est rempli d’eau, refermé, puis surmonté d’un long tube de faible
section. Le tube, relié à l’intérieur du tonneau, est à son tour rempli d’eau. Le
volume du tonneau est important, quelques centaines de litres, le volume du
tube faible est de l’ordre du litre.
Le tonneau résiste à son remplissage à ras bord avec plusieurs centaines de
litres d’eau et éclate quand on verse 1 litre d’eau supplémentaire dans le tube !
Expliquons ce paradoxe. Doc. 21. Tonneau de Pascal.
65
3. Statique des fluides
Application 6
éclater le tonneau.
horizontale
plusieurs mètres
66
3. Statique des fluides
P2 P0
h′
c) d)
alimentation atmosphère
en gaz de ville
© Hachette Livre – H Prépa / Thermodynamique, 1re année, MPSI - PCSI - PTSI – La photocopie non autorisée est un délit.
récipient et l’atmosphère. eau : la pression du gaz de ville est
légèrement supérieure à la pression
Le manomètre à eau permet de mesurer aisément des surpressions ou des sous- atmosphérique : ∆P = PB – PA = rgh ,
pressions faibles par rapport à la pression atmosphérique : une dénivellation de h ≈ 20 cm , soit ∆P ≈ 0,02 bar.
h = 1 cm d’eau représente une différence de pression ∆P = rgh ≈ 100 Pa .
Sur le document 27, ∆P = P A – P B = rgh la lecture de la valeur de h per-
met de déterminer ∆P .
vide
4.2.4. Baromètres
Dans un baromètre à mercure (doc. 28), la pression PA est la pression atmos- air h
phérique Pa et la pression PB est nulle (vide). La dénivellation h de la colonne mercure
de mercure indique alors la valeur de la pression atmosphérique :
P a = r Hg gh.
La masse volumique du mercure est rHg = 13,6 103 kg . m–3. Ainsi, 759 mm
de mercure correspondent à 1 atm = 1,013 bar. Le mm de mercure est encore Doc. 28a. Principe du baromètre de
parfois utilisé comme unité de pression : pour ∆h0 = 1 mm, la variation de Torricelli P a = r Hg gh.
pression ∆P0 vaut ∆P 0 = r Hg g ∆h 0 ≈ 133 Pa . b. Baromètre.
67
3. Statique des fluides
5
( ρ = 1,3 kg . m–3)
h o mogè n e s, i n c om p re ssi bl es e t no n
mi s c i bl es
g huile
Pour ces fluides, nous considérons leur masse volumique comme constante et (ρ = 0,9.103 kg . m–3)
indépendante de la pression et de la température. Étudions la statique de ces
© Hachette Livre – H Prépa / Thermodynamique, 1re année, MPSI - PCSI - PTSI – La photocopie non autorisée est un délit.
68
3. Statique des fluides
L’interface entre deux liquides non miscibles est horizontale. eau (ρ eau)
■ Évolution de la pression
Doc. 31. Si la surface était inclinée, il
Le gradient de pression est plus important, en norme, dans l’eau que dans faudrait que r eau gh = r huile gh ,
dP c’est-à-dire r eau = r huile , ce qui est
l’huile, puisqu’il est proportionnel à la masse volumique : ------- = – rg.
dz impossible dans le cas de deux liquides
La pression augmente plus rapidement avec la profondeur dans l’eau que dans différents : l’interface est horizontale.
l’huile (doc. 32 et 33).
dP
dz
eau huile air
z
dP = – ρ grad P ~~ 0
huile g dans l’air
dz
dP = – ρ g
z dz eau
P
huile grad P
dans l’huile
pression
g de l’interface
grad P eau-huile
dans l’eau pression
eau atmosphérique
O z
Doc. 32. Le gradient de pression est Doc. 33. Visualisation du gradient
plus important en norme dans l’eau de pression et de la pression relative
que dans l’huile. à l’expérience.
© Hachette Livre – H Prépa / Thermodynamique, 1re année, MPSI - PCSI - PTSI – La photocopie non autorisée est un délit.
5.2. Seconde expérience : tube en U
Soit un tube en U dans lequel nous versons de l’eau, et délicatement de
l’huile uniquement dans une des branches. Nous observons que (doc. 34) :
• l’huile est toujours au-dessus de l’eau ; huile
• les surfaces libres dans les deux branches ne sont pas à la même altitude. eau
69
3. Statique des fluides
pression
B
PE E pente-r eau g
A h huile
huile pente-r huile g
h eau C, D
C D PC = PD
g Pa B
eau E H A
hauteur
H H +h eau H +h huile
6 Fo rce s exe rc é e s p a r l e s flu i de s
au re p o s
paroi
6.1. Pression subie par une paroi h
dS dF
6.1.1. Pression effective
P a + ρ gh Pa
© Hachette Livre – H Prépa / Thermodynamique, 1re année, MPSI - PCSI - PTSI – La photocopie non autorisée est un délit.
Seule une surpression par rapport à la pression atmosphérique intervient ici. Doc. 37. d S = rgh ds .
70
3. Statique des fluides
Application 7
Doc. 39. Projection d’une surface.
L L = 2R dS 1
dh dS 2
dSx
H x H x
Doc. 41. Projection des surfaces.
© Hachette Livre – H Prépa / Thermodynamique, 1re année, MPSI - PCSI - PTSI – La photocopie non autorisée est un délit.
x
Utilisons le résultat : dFx = PdSx .
La surface projetée sur la normale à l’axe des x d’un
barrage (a) : plan barrage (b) : demi-cylindre
demi-cylindre de hauteur dh est :
Doc. 40. dS x = 2R dh = L dh.
• Cas du barrage (a)
H H2
D’où : F x = ∫ rgh L d h = rg L ------- .
0 2
Tous les éléments de surface du barrage ont pour
vecteur normal le vecteur u x . La différence de pres- Par exemple, la poussée exercée sur un barrage de
sion à la profondeur h entre les deux côtés du bar- hauteur H et de largeur L est la même, que celui-ci
soit plan ou demi-cylindrique.
rage est d’après le § 6.1 : ∆P = rgh.
Le choix d’une forme demi-cylindrique ne modifie pas
Nous en déduisons la résultante des forces
la poussée exercée par les fluides sur le barrage, mais
pressantes :
permet de faire travailler le béton de sa paroi en
H H2 « compression » et pas seulement en « cisaillement »,
F = F x u x et F x = rghLdh = rgL ------- .
∫
0 2 ce qui augmente sa résistance de façon très importante.
71
3. Statique des fluides
Π Π
(S) (S) (S)
C C
C G
(V) (V)
(V)
P P P
72
3. Statique des fluides
Remarques
• Le théorème d’Archimède ne peut être employé que si le corps est intégra- poussée
lement entouré de fluides. Par exemple, la résultante des forces de pression d’Archimède
exercées sur une ventouse est égale à la poussée d’Archimède de l’air (donc raV (négligeable)
négligeable) quand elle est posée. Elle est différente de celle-ci et est impor-
tante quand la ventouse est collée. (doc. 45).
air
• Le théorème d’Archimède ne peut être employé que si, quand le solide est
remplacé par le « fluide déplacé », celui-ci est au repos. (doc 46).
volume déplacé ?
verre vide
air
air
force de pression
huile
huile Pa S
eau
Doc. 45. Ventouse de volume V et de
surface supérieure S posée et appuyée
Doc. 46. La résultante des forces de pression sur le verre n’est pas donnée par sur une surface lisse.
le théorème d’Archimède car le « volume déplacé » n’est pas à l’équilibre.
dP
• La poussée d’Archimède est due au gradient de pression ------- = – rg dans
dz
le fluide. Si on considère que dans un gaz ce gradient est négligeable, c’est-à-
dire que la pression est uniforme, la poussée d’Archimède est nulle. La résul-
tante de forces de pression s’exerçant sur une surface fermée est nulle
si la pression est uniforme .
Application 8
Volume d’eau pour faire flotter
un navire en cale sèche
Un navire de masse 3 000 t et de volume 5 000 m3 Nous pouvons négliger la poussée d’Archimède due
est placé dans une cale sèche de longueur 50 m de à l’air.
largeur 20 m et de hauteur 6 m.
© Hachette Livre – H Prépa / Thermodynamique, 1re année, MPSI - PCSI - PTSI – La photocopie non autorisée est un délit.
Remarquons tout d’abord que le navire flotte s’il y
Quel volume d’eau doit-on faire entrer dans la cale a suffisamment d’eau. En effet, quand il flotte le
pour que le navire puisse flotter et que l’eau soit à poids du volume Vd d’eau déplacée est égal au poids
1 m du rebord de la cale (doc. 47) ? du navire, soit :
M
r e V d g = Mg ou V d = ----- ≈ 3 000 m 3 .
re
Le volume d’eau déplacée correspond au volume
navire immergé du navire. Il flotte puisque ce volume est
inférieur à celui du navire.
6m
cale Le volume d’eau à introduire dans la cale est égal au
sèche volume utilisable de la cale moins le volume
immergé du navire soit :
V = 50 × 20 × 5 m3 – 3 000 m3 = 2 000 m3.
20 m
Doc. 47. Cale sèche.
73
3. Statique des fluides
Application 9
cipe des montgolfières.
Ascension d’un ballon-sonde altitude z1 maximale atteinte par le ballon, que l’on
Un ballon-sonde de masse m sert à emmener à RT 0
haute altitude un appareillage en vue d’effectuer exprimera en fonction de n, n0 , H = ------------- , V0 et V1 .
M air g
des mesures. L’enveloppe du ballon contient
© Hachette Livre – H Prépa / Thermodynamique, 1re année, MPSI - PCSI - PTSI – La photocopie non autorisée est un délit.
74
3. Statique des fluides
Pour T0 = 273 K et P0 = 105 Pa, nous avons : 3) Avec la soupape, V reste égal à V1 au-delà
de z1, et le nombre de moles n(z) contenues dans
V0 ≈ 42 m3
l’enveloppe diminue n ( z )RT 0 = P ( z )V 1 . La force
(environ 2 m de rayon pour un ballon sphérique). ascensionnelle n’est plus constante et vaut :
Ce volume est déjà important pour une charge assez n(z) V1 z
faible, car les masses volumiques entrant en jeu dans F = mg ---------- – 1 = mg ------ exp ---- – 1 .
n0 V0 H
le terme de poussée sont celles des gaz.
V1
La force ascensionnelle, constante pour ce modèle, Celle-ci s’annule pour z 2 = H ln ------ .
est donc : V 0
© Hachette Livre – H Prépa / Thermodynamique, 1re année, MPSI - PCSI - PTSI – La photocopie non autorisée est un délit.
conclure à la stabilité de ces équilibres vis-à-vis des translations verticales. (fluide au repos).
6.3.3.2. Équilibre d’un solide entre deux fluides
Soit un solide homogène de masse M et de volume V flottant entre deux flui-
des, de l’huile et de l’eau. Quels résultats pouvons-nous déduire de cette obser- huile ( ρ = 0,9 . 10 3 kg . m – 3)
vation (doc. 49) ? air ( ρ = 1,3 kg . m – 3)
• La disposition des fluides correspond à une masse volumique de l’eau supé-
rieure à celle de l’huile.
M
• La masse volumique moyenne r solide = ----- du solide est inférieure à celle de
V g solide
l’eau car sinon il descendrait.
• Inversement, elle est supérieure à celle de l’huile car sinon il monterait.
Nous en déduisons l’inégalité : r huile r solide r eau . eau ( ρ = 1,0 . 10 3 kg . m – 3)
Précisons ce résultat avec le théorème d’Archimède : Si V eau est le volume de
solide immergé dans l’eau, la poussée d’Archimède s’exprime sous la forme : Doc. 49. Équilibre d’un solide entre
deux liquides homogènes, incompres-
P = ( r eau V eau + r huile V huile )gu z avec Vhuile = V – Veau . sibles et non miscibles (eau, huile).
75
3. Statique des fluides
Application
Expérience des « petits bouts rouges »
10 ment fort pour que l’un d’eux coule alors qu’un autre
Ces petits bouts rouges sont obtenus en coupant flotte. Le maintien du troisième à mi-eau est obtenu
trois têtes d’allumettes que l’on place dans une en dosant l’effort sur le goulot.
bouteille en verre remplie d’eau jusqu’au col. Le bout enrobé d’une allumette a une masse volumi-
que plus importante que le bois seul. Faire couler les
En appuyant fortement un doigt sur la surface libre
bouts en augmentant la pression est ainsi plus aisé
du liquide : un bout peut couler au fond de la
qu’avec des morceaux constitués seulement de bois.
bouteille, un deuxième rester en haut de la bouteille
© Hachette Livre – H Prépa / Thermodynamique, 1re année, MPSI - PCSI - PTSI – La photocopie non autorisée est un délit.
76
3. Statique des fluides
CQFR
● FLUIDES
Les gaz et les liquides sont des fluides. Les premiers sont beaucoup moins denses (environ mille fois
moins) et beaucoup plus compressibles ( χ T gaz ≈ 1 bar –1 = 10 –5 Pa –1 et χ T liquide ≈ 10 –10 Pa –1 ) que les
seconds dans des conditions usuelles de température et de pression.
n dS
M
dS
Σ
fluide
dF au repos
© Hachette Livre – H Prépa / Thermodynamique, 1re année, MPSI - PCSI - PTSI – La photocopie non autorisée est un délit.
• « Équivalent volumique » des forces de pression
L’équivalent volumique des forces de pression a été démontré dans le cas particulier où la pression était
fonction d’une seule coordonnée z . Dans le cas général, cette formule devient f V = – gradP.
L’équivalent volumique des forces de pression est utilisable pour calculer la résultante et le moment des
forces de pression sur un volume V de fluide. Par contre, il n’est pas utilisable pour calculer le travail
des forces pressantes.
• Statique des fluides dans le champ de pesanteur
La loi de la statique des fluides dans le champ de pesanteur est : gradP = rg .
Soit en prenant un axe Oz orienté selon la verticale montante, la pression ne dépend que de z et
dP
------- = – rg.
dz
77
3. Statique des fluides
CQFR
● ATMOSPHÈRE ISOTHERME
• Champ de pression
z RT 0
P = P ( 0 ) exp – ---- , où H = ---------- .
H Mg
• Facteur de Boltzmann
Dans un système macroscopique en équilibre à la température T0 , la probabilité de trouver une parti-
cule donnée dans un état d’énergie est proportionnelle au facteur exp – ------------ , appelé facteur de
k B T 0
R
Boltzmann. La constante de Boltzmann est k B = ------- = 1,38 . 10 23 J . K –1 .
NA
78
3. Statique des fluides
Contrôle rapide
Avez-vous retenu l’essentiel ?
✔ Quelles sont les deux différences principales entre un liquide et un gaz ?
✔ Quelle relation existe-t-il entre la force de pression et la pression ?
✔ Quelle est la loi de l’hydrostatique ?
✔ Qu’est-ce que le facteur de Boltzmann ?
✔ Quelle est la formulation du théorème d’Archimède ?
1. La force de pression exercée par un élément ❑ b. est une fonction exponentielle de l’altitude s’il
de fluide sur une surface dS est : est isotherme
❑ a. dans le plan de la surface ❑ c. peut être considérée comme constante sur une
❑ b. orthogonale à ce plan hauteur de l’ordre du mètre.
❑ c. dirigée vers le fluide 4. Deux ballons de baudruche (A) et (B) sont
❑ d. indépendante de la direction de la surface dS pesés vides puis rempli de diazote pour (A) et
❑ e. égale en norme à PdS . d’air pour (B). Leur volume fait dans les deux
cas 1 L . Les différences de masse sont notées
2. La pression dans un liquide : ∆mA et ∆mB . La masse volumique de l’air est
❑ a. augmente avec l’altitude de 1,3 g/L .
❑ b. est une fonction exponentielle de l’altitude s’il ❑ a. ∆mA ≈ ∆mB ≈ 1,3 g
est isotherme ❑ b. ∆mA ∆mB si les deux ballons sont gonflés à la
❑ c. est une fonction affine de l’altitude même pression
© Hachette Livre – H Prépa / Thermodynamique, 1re année, MPSI - PCSI - PTSI – La photocopie non autorisée est un délit.
❑ d. varie d’autant plus rapidement que le liquide est ❑ c. ∆mA ∆mB si les deux ballons sont gonflés à la
dense même pression
❑ e. peut-être considérée comme constante sur une ❑ d. ∆mB ≈ 1,3 g si la pression de l’air dans le ballon
hauteur de l’ordre du mètre.
est de 1 bar
3. La pression dans un gaz modélisé par un gaz ❑ e. ∆mB ≈ 1,3 g si la pression de l’air dans le ballon
parfait : est de 2 bar.
❑ a. est une fonction affine de l’altitude Solution, page 82.
79
Exercices
la paroi. Déterminer la position de C (qui porte le nom de
Soulèvement d’une calotte sphérique centre de poussée).
Pour quelle hauteur d’eau 3) Pourquoi les barrages ont-ils la forme d’un demi-
la cloche sphérique, de cylindre, et non d’un plan ?
masse m , renversée sur le
plan horizontal, va-t-elle Correction de pression dans un liquide
se soulever ?
La compressibilité de l’eau (à T = 273 K) est faible mais
non nulle : χ T = 5 . 10 –10 Pa –1 . Sa masse volumique à
Instabilité d’un ludion pression atmosphérique est r 0 = 1,02 kg . 10 3 . m –3 .
Un ludion est constitué d’une nacelle accrochée à une Évaluer l’erreur relative commise lorsque la valeur de la
cloche sous laquelle a été introduit un peu d’air. La quan- surpression p = P – P 0 est assimilée, en considérant
tité d’air introduite permet de faire flotter le ludion, son que l’eau est totalement imcompressible, à rgh à la
sommet étant proche de la surface libre de l’eau contenue profondeur h . Faire l’application numérique pour l’écart
dans le récipient, comme sur le schéma suivant. relatif à une profondeur h = 8 000 m dans un océan.
Atmosphère
polytropique
Le récipient est clos par une membrane souple imperméa-
ble à l’air. Lorsque l’on appuie sur la membrane, le ludion Dans les couches basses de l’atmosphère (troposphère),
© Hachette Livre – H Prépa / Thermodynamique, 1re année, MPSI - PCSI - PTSI – La photocopie non autorisée est un délit.
coule. Comment expliquer cette observation ? le modèle de l’atmosphère isotherme doit être remplacé
par un modèle où la température varie avec l’altitude.
Barrage On admet la loi empirique d’évolution : T ( z ) = T 0 – lz ,
avec T 0 = 273 K et l = 6,5 . 10 –3 K . m –1 .
Un barrage retient de RT 0
0 x On pose H = ---------- , où M est la masse molaire moyenne
l’eau sur une hauteur H Mg
et une largeur L . On de l’air. L’air est toujours supposé parfait.
s’intéresse aux efforts eau
exercés par l’eau – de pression 1) Donner l’expression du champ de pression P ( z ) .
H
masse volumique r – atmosphérique 2) Tracer, sur un même graphe, P ( z ) pour ce modèle et
sur le mur du barrage. P0 pour le modèle de l’atmosphère isotherme.
;;;
;;;
;;;
80
3. Statique des fluides
Manomètre différentiel
© Hachette Livre – H Prépa / Thermodynamique, 1re année, MPSI - PCSI - PTSI – La photocopie non autorisée est un délit.
retourne le verre. On donne la masse volumique du plomb
section s0 section s
r = 11,3 g . cm –3 . Commenter. g
niveau du liquide
piston h pour p = 0
section S
Mélange eau-huile h0
niveau de la face du
A H piston en contact
Dans tout l’exercice, l’eau et l’huile sont considérées comme liquide de masse avec le liquide pour
des liquides homogènes, incompressibles et non miscibles, volumique ρ p=0
de masses volumiques respectives r E = 1,0 g . cm –3 et
r H = 0,9 g . cm –3 .
81
Corrigés
Donc :
Solution du tac au tac, page 79. H
1
1. Vrai : b, e Faux : a, c, d G0 =
∫ 0
z r gzL dz = - r gLH 3 .
3
2. Vrai : c, d Faux : a, b, e
3. Vrai : b, c Faux : a, On constate que ce résultat est identique à :
4. Vrai : b, e Faux : a, c, d G 0 = OC ∧ F
pour d et e, pensez à la poussée d’Archimède.
2H 3 2
en prenant : OC = --------2 e z = - He z .
3H 3
Pour le calcul de la force 3) Les schémas ci-après montrent que la force F est dirigée suivant l’axe (Ox),
z dr que le barrage soit plan ou demi-cylindrique compte tenu de la symétrie du
exercée par le fluide sur la coque
demi-sphérique, seule la surpression problème : les composantes de la force de poussée suivant les autres axes
s’annulent lors de l’intégration.
p = r g ( h – z ) de l’eau par dz
h Le choix d’une forme demi-cylindrique ne modifie donc pas la poussée, mais
rapport à l’air intervient. permet au matériau constitutif du mur (béton) de travailler de différentes
O
La poussée globale sera dirigée manières (en torsion et surtout en compression), ce qui augmente sa résistance.
selon la verticale (Oz) , avec : r
dF z = p2 π r dr
pour l’élément de surface hachuré sur la figure (on utilise la surface projetée sur
le plan orthogonal à Oz) . H
Or r 2 + z 2 = R 2 , donc r ( z ) dr ( z ) = – z dz , donc la poussée subie vaut : H
F F
h
π
F = Fe z , avec F =
∫ z=0
r g ( h – z )2 π z dz = -- r gh 3 ,
3
qui doit être supérieure au poids Mg de la calotte pour que celle-ci se soulève, eau eau
π
soit, Mg -- r gh 3 .
3 L L
1/3
3M πR3
h ------ avec bien sûr h R , soit M ------- r .
πr 3
x′ x x′ x
Lorsque l’on appuie sur la membrane, la pression augmente dans le
récipient ; la surpression se faisant sentir en tout point du fluide du récipient. 1 ∂V 1 ∂r
c T = – -- ------ = + -- ------ .
Cela ne change guère la masse volumique de l’eau, mais provoque une V ∂P T r ∂P T
contraction de la poche d’air emprisonnée dans le ludion. Le volume d’eau La compressibilité du liquide est non nulle mais faible. La masse volumique r
« déplacé » par le ludion diminue, alors que son poids est inchangé. La poussée dépend assez peu de la pression. On peut donc écrire
d’Archimède n’est plus suffisante pour le maintenir en équilibre et il commence
© Hachette Livre – H Prépa / Thermodynamique, 1re année, MPSI - PCSI - PTSI – La photocopie non autorisée est un délit.
dr = rc T dP ≈ r 0 c T dP .
à couler. Ce faisant, la pression vue par le ludion augmente encore, et le En intégrant cette relation, il vient :
phénomène précédent est amplifié : le ludion coule jusqu’à toucher le fond du
r – r0 = r0 cT ( P – P0 ) .
récipient.
L’évolution du gaz n’est cependant pas isotherme et, si l’expérience décrite est L’équation de la statique des fluides nous donne alors :
parfaitement réalisable, il ne faudrait pas conclure trop vite à l’instabilité dP
------ = – r g = – r 0 g ( 1 + c T ( P – P 0 ) ) .
certaine d’un ludion en équilibre entre deux eaux. dz
dP
Soit : -------------------------------- = – r 0 g dz .
1 + cT ( P – P0 )
1) La force élémentaire s’écrit :
1
----ln ( 1 + c T ( P – P 0 ) ) = – r 0 gz + cte .
dF = ( P – P 0 )dSe x cT
(pression P de l’eau à gauche, pression atmosphérique P0 à droite), avec les En z = 0, P = P0 donc cte = 0.
orientations choisies sur le schéma de l’énoncé. D’où ln ( 1 + c T ( P – P 0 ) ) = – r 0 g c T z .
Avec dS = L dze x , et P – P 0 = r gz , il vient : 1
P – P 0 = ---- ( e –r0 gcT z – 1 ) .
cT
H
1
F = Fe x , avec F =
∫ 0
r gzL dz = - r gLH 2 .
2
Application numérique : z = – 8 000 m P – P0 = 8,17 . 107 Pa .
En première approximation, P – P0 = rgh donnait 8 . 107 Pa .
2) On calcule, de même, le moment des forces pressantes au point O , en L’écart relatif entre les deux résultats est seulement de 2 % , ce qui justifie le fait
projection sur (Oy) : dG 0 = z dF . que l’eau est couramment considérée comme incompressible.
82
3. Statique des fluides
dP Mg dz
On pourra s’aider de l’Application 7 du cours. En exprimant T = T 0 – l z, ------ = – ------ --------------- et en intégrant :
P R T0 – l z
La poussée exercée par l’eau et l’air sur l’élément de paroi compris entre les T0
abscisses zA et zB est : l z ------
P ( z ) = P ( 0 ) 1 – ---- lH . (11)
2 2 T 0
zB zB – zA
P =
zA ∫
r gzH dz = r gH -------------- ,
2 2) Les deux courbes sont tracées ci-dessous.
H désignant la largeur (supposée constante) du barrage.
Le moment en O de ces actions est : P(z) (bar)
1
3 3
zB zB – zA
G0 =
zA ∫
z r gzH dz = r gH -------------- .
3 0,8 atmosphére
isotherme
0 0,6
H
0,4
zA atmosphére
polytropique
0,2 z (km)
0 2 6 10 14
zB
z La pression décroît moins vite dans le cas de l’atmosphère isotherme.
Dans les deux cas, P ( z ) décroît fortement avec l’altitude (essoufflement en
haute montagne, pressurisation des cabines d’avions pour les vols à haute
Tout se passe, pour le calcul de ce moment, comme si toute la poussée s’exerçait altitude, etc.).
au point C d’abscisse :
3 3 3) En exprimant r ( z ) à l’aide de l’équation d’état des gaz parfaits, puis en
2 zB – zA . remplaçant P et T par leurs expressions, on obtient (3.2) :
z C = - -------------
-
3 z2 – z2 T 0 – lH
B A
l z ----------------- MP ( 0 )
Dans le cas qui nous intéresse, l’égalité des trois poussées impose : r ( z ) = r ( 0 ) 1 – ---- lH , avec r ( 0 ) = -------------- .
T 0 RT 0
2 2 2 2 H 2 T0
h 1 = h 2 – h 1 = H 2 – h 2 , soit h 1 = ------ et h 2 = -H .
3 3 En élevant la relation (3.2) à la puissance k = ----------------
- et en faisant le
T0 – l H
Les positions des trois centres de poussée s’en déduisent : rapport avec la relation (1), il vient :
k
r(z) P(z) P(z)
= ---------- , soit -----------k = cte .
3
1–0
z = 2- h----------- ----------
© Hachette Livre – H Prépa / Thermodynamique, 1re année, MPSI - PCSI - PTSI – La photocopie non autorisée est un délit.
2 r(0) P(0)
- = --------- H ; r(z)
1 C
3 h2 – 0 3 3
1 Cette relation est à rapprocher de la relation PV k = cte , que l’on obtient pour
3 3 une transformation polytropique de gaz parfait.
2 h2 – h1 2(2 2 – 1)
z C2 = -3 -------------
2
-2 = ------------------------- H ; Pour une transformation isotherme, on a k = 1 .
h2 – h1 3 3
3 3
H –h
z C = 2- ---------------2 = 2-------------------------------
(3 3 – 2 2)
- H. 1) La feuille est soumise à la pression de l’eau qui la surmonte et à la
3 3 H2 – h2 3 3
2 pression de l’air atmosphérique.
83
Corrigés
La pression de l’eau à la base du verre retourné est de l’ordre de 0,01 bar
( r H2 O gh ) alors que la pression atmosphérique est de l’ordre de 1 bar . La
feuille, de masse négligeable, est donc collée au verre par la pression
atmosphérique et ne tombe pas.
huile (rhuile)
2) Le poids du disque de plomb est Π = r ge π r′ 2 . B
g
La résultante des forces de pression exercées par l’air sur la feuille de plomb est
F = PS = Patmπr 2 . A h
84
Premier
principe de la
thermodynamique
Bilans d’énergie
4
Jusqu’à la fin du XVIII e siècle, les machines étaient
directement mises en mouvement par les hommes, les
animaux ou des sources d’énergie naturelles telles que
le vent ou des chutes d’eau. Les savants et les
ingénieurs de l’époque s’intéressaient beaucoup au
concept de travail dans le but d’améliorer le rendement
de ces machines, c’est-à-dire le rapport entre le
« travail utile » et le « travail dépensé ».
Lorsqu’apparurent les premières machines à vapeur
fonctionnant grâce à la combustion du charbon, un
nouveau problème se posa aux ingénieurs : comment
© Hachette Livre – H Prépa / Thermodynamique, 1re année, MPSI - PCSI - PTSI – La photocopie non autorisée est un délit.
produire plus de travail à partir de l’énergie thermique
■ Fonctions d’état d’énergie interne U et
de cette combustion ? enthalpie H.
Le concept de chaleur devint rapidement une des ■ Bilans énergétiques.
préoccupations essentielles des scientifiques : ■ Travail des forces de pression.
la mécanique cédait la place à la thermodynamique.
Le physicien anglais James Prescott Joule (1818-1889)
mit au point des expériences d’une grande précision qui
lui permirent de quantifier les relations entre le travail
et la chaleur. Dès 1843, il donna une première
formulation du principe de conservation de l’énergie. À
partir de 1847, Joule fut soutenu dans ses travaux par ■ Le gaz parfait.
William Thomson (1824-1907) alors jeune professeur ■ Équilibre thermodynamique d’un système.
de l’université de Glasgow. En reconnaissance de son ■ Notions sur l’énergie interne d’un gaz.
œuvre, ce dernier fut anobli et devint Lord Kelvin.
85
4. Premier principe de la thermodynamique. Bilans d’énergie
1 I n t ro du c ti on - D é f i n i ti on s
système
milieu
extérieur
1.1. Système et milieu extérieur
Considérons un système matériel (une certaine quantité de gaz par exemple)
contenu à l’intérieur d’une surface fermée. Cette surface peut être :
• matérielle : c’est le cas pour le gaz contenu dans un récipient fermé (doc. 1a) ; Doc. 1a. Gaz contenu dans un réci-
pient fermé.
• imaginaire : c’est le cas pour une tranche d’air quelconque qui se déplace
dans la conduite d’un système de ventilation (doc. 1b).
Tout ce qui n’est pas le système constitue le milieu extérieur. Le système peut
échanger avec le milieu extérieur de l’énergie ou de la matière à travers la sur-
face de contact, fermée, qui le délimite.
Il est très important de définir de manière très précise le système étudié ; ainsi,
lorsqu’on considère un gaz enfermé dans un récipient, il faut bien préciser si
le système étudié est le gaz seul (le récipient fait alors partie du milieu exté-
rieur) ou s’il est constitué du gaz et du récipient. milieu
système extérieur
Dans ce cours, nous parlerons :
définis ; (P1 , V1, T1) sont connus et l’équation d’état liant ces grandeurs gaz P1 , V1 , T1 état initial
f (P1 , V1 , T1) = 0 est vérifiée.
Doc. 2. État initial.
Le système est en équilibre thermodynamique interne.
1.2.1. Transformation lente
Partant de cet état initial, déplaçons extrêmement lentement le piston vers
la droite.
Lorsque nous modifions les paramètres du gaz (ici le volume), un temps
caractéristique tc , relatif à l’uniformisation des paramètres intensifs, est piston
nécessaire pour retrouver un état d’équilibre interne (doc. 3).
Ce temps tc (fonction de la vitesse des particules, des dimensions du réservoir, …)
est très faible dans le cas des gaz : la vitesse moyenne des particules d’un gaz est de « système »
l’ordre de v = 100 m . s–1. Si ces particules sont dans un cube d’arête d = 10 cm, gaz P ?, V, T ? état intermédiaire
par exemple, un ordre de grandeur raisonnable de ce temps correspond
d Doc. 3. Déplacement très lent du
à tc ≈ --- ≈ 10 . 10–3 s = 10 ms. piston.
v
86
4. Premier principe de la thermodynamique. Bilans d’énergie
1
modynamique interne.
Application
© Hachette Livre – H Prépa / Thermodynamique, 1re année, MPSI - PCSI - PTSI – La photocopie non autorisée est un délit.
Recherche d’un état d’équilibre 1) La bille fait subir au gaz des successions de déten-
thermodynamique interne tes et compressions analogues à une onde sonore.
La longueur caractéristique de ce phénomène est la
Une bille se déplace dans le goulot d’un ballon tout
longueur d’onde l = c T0 ≈ 330 m.
en empêchant l’air du ballon d’en sortir. Le mouve-
ment de la bille est oscillatoire de période voisine
pression atmosphérique
de la seconde. Le rayon du ballon est de 8 cm et
celui de la bille de 1 cm. bille classique
quelques cm
La vitesse de propagation du son dans l’air est dans
les conditions usuelles c = 330 m . s–1.
1) Quelle longueur caractéristique du mouvement
peut-on construire à l’aide des données ?
2) Peut-on définir les grandeurs d’état du système enveloppe
gazeux : air enfermé dans le ballon ? de verre
volume de l’ordre
3) En serait-il de même si on remplaçait la bille par un de quelques dm3
émetteur ultrasonore de fréquence 40 kHz (doc. 6) ? Doc. 6.
87
4. Premier principe de la thermodynamique. Bilans d’énergie
2) l est très supérieure aux dimensions caractéristi- microscopique pour pouvoir définir localement une
ques du ballon, les paramètres d’état intensifs du température et une pression à l’échelle mésoscopique
gaz peuvent donc être considérés comme uniformes mais nous ne pouvons pas parler de température et de
dans le ballon. La température et la pression du gaz pression du système gazeux.
dans le ballon sont donc définies. Le système n’est pas en équilibre thermodynamique
3) Pour une onde ultrasonore l = 8 mm. Cette lon- interne car ses paramètres d’état intensifs ne sont
gueur est suffisamment grande par rapport à l’échelle pas uniformes.
2 É n ergi e d ’u n sy stè m e
t h er mo dy n a m i q u e
Dans ce paragraphe nous généralisons les résultats du chapitre 2 à un système (S)
qui peut être constitué de sous-systèmes dont les paramètres d’états (en particu-
lier la température) ne sont pas nécessairement égaux. Nous supposerons unique-
ment qu’il existe une échelle mésoscopique où en particulier la température, la
pression, la vitesse moyenne des particules sont définies.
Nous décomposerons alors le système en un ensemble de sous-systèmes (Sk )
où les paramètres d’états sont uniformes et en conséquence définis pour cha-
cun d’entre eux. Pour tous ces sous-systèmes, l’énergie interne est celle définie
au chapitre 2.
gies cinétiques macroscopiques des sous systèmes (Sk ), de même son énergie
cinétique d’agitation est la somme des énergies d’agitation thermique des (Sk ).
1
K = K macro + K agitation avec ∑
K macro =
k
--- N k mv ( G k ) 2
2
et ∑k
K agitation = ∗
(
K k S ).
88
4. Premier principe de la thermodynamique. Bilans d’énergie
En général, il n’y a pas additivité des énergies potentielles internes car interactions entre S1 et S2
il faut tenir compte des énergies d’interaction entre les sous-systèmes
(S k) (doc. 7). Doc. 7. L’énergie interne de S1 S2
inclut les interactions mutuelles
Il est tentant d’additionner les énergies potentielles internes de chacun des
entre les systèmes S1 et S2 non comp-
sous-systèmes. Mais il ne faut pas croire que l’énergie potentielle interne est
tabilisées dans les énergies internes
une grandeur extensive :
de S1 ou de S2 .
P int ( S ) = ∑k P int ( S k ) + ∑ P ( interaction S k ↔ S k ′ ).
couples ( k, k ′ ) attraction des
Ce problème n’est pas limité aux interactions à grande distance : l’interaction molécules d’eau
au niveau de l’interface entre deux milieux, par exemple, dans une bulle de
savon (tension superficielle), pose aussi ce problème (doc. 8). huile interface
Ces cas particuliers peuvent être résolus au niveau théorique en ajoutant des
termes correctifs à l’énergie interne du système.
Heureusement, dans la majorité des cas rencontrés, les énergies d’interaction
entre deux sous-systèmes représentent une part négligeable de l’énergie poten- Doc. 8. L’énergie d’interaction au
tielle interne du système. niveau de l’interface entre l’eau et
l’huile n’est ni interne à l’eau ni
Nous supposerons par la suite que pour le système sur lequel nous tra- interne à l’huile.
vaillons, l’énergie potentielle interne est la somme des énergies poten-
tielles internes des sous-systèmes (S k).
© Hachette Livre – H Prépa / Thermodynamique, 1re année, MPSI - PCSI - PTSI – La photocopie non autorisée est un délit.
Avec l’hypothèse faite sur l’extensivité des énergies potentielles internes, la
somme des énergies internes de chacun des systèmes (Sk ) est égale à la somme
de l’énergie d’agitation de (S) et de l’énergie potentielle interne de (S).
Cette grandeur est définie comme l’énergie interne de (S).
L’énergie interne U d’un système (S) est la somme de son énergie ciné-
tique d’agitation Kagitation et de son énergie potentielle interne Pint .
U = K agitation + P int .
89
4. Premier principe de la thermodynamique. Bilans d’énergie
Remarques
• L’énergie interne ainsi définie contient la totalité des énergies d’interactions
internes au système : énergie d’interaction aux niveaux nucléaire, atomique,
moléculaire et intermoléculaire.
• En général, dans une transformation physique (compression par exemple),
seule l’énergie d’interaction intermoléculaire varie. Les énergies d’interac-
tion nucléaire, moléculaire et atomique restent constantes et n’interviennent
pas dans les bilans d’énergie interne.
En revanche, lors d’une réaction chimique il y a modification des structures
moléculaires et il est nécessaire de tenir compte de l’énergie d’interaction
moléculaire dans les bilans d’énergie interne. Ceci est fait en introduisant
l’énergie de formation d’une espèce chimique.
• L’énergie interne d’un système peut être définie hors équilibre à condition de
pouvoir préciser les paramètres d’état intensifs au niveau mésoscopique.
Les cas de système hors équilibre que nous rencontrerons se résumeront à un
système constitué de deux (ou quelques) sous-systèmes qui sont, eux, à l’équi-
libre thermodynamique interne ; par exemple, deux solides à des températures
initiales différentes.
= + P ext .
© Hachette Livre – H Prépa / Thermodynamique, 1re année, MPSI - PCSI - PTSI – La photocopie non autorisée est un délit.
P P int
Nous aboutissons donc au résultat suivant :
= K agitation + K macro + P int + P ext = U+ K macro + P ext .
Nous pouvons introduire une nouvelle expression de l’énergie mécanique,
l’énergie totale = U + Kmacro + Pext .
Cette expression généralise celle vue en mécanique.
Par exemple, pour l’énergie totale d’une masse m d’eau à la température T, se
déplaçant à la vitesse v à l’altitude z , s’écrit :
1
= mU m ( T ) + --- mv 2 + mgz
2
où Um(T) est l’énergie interne massique de l’eau.
90
4. Premier principe de la thermodynamique. Bilans d’énergie
Application 2
Quelques exemples de variation • de cinq « moles » d’air quand sa température
© Hachette Livre – H Prépa / Thermodynamique, 1re année, MPSI - PCSI - PTSI – La photocopie non autorisée est un délit.
d’énergie interne varie de 0 °C à 100 °C ;
La capacité calorifique molaire à volume constant du • d’un système initialement constitué de quatre
dioxygène et du diazote vérifie, dans les conditions moles de diazote initialement à 0 °C et d’une mole
usuelles, une équation du type : C V , m = A+BT + CT 2 de dioxygène initialement à 50 °C sous pression
où T est la température en kelvin. atmosphérique, mélangées et comprimées de façon
à atteindre une température de 100 °C sous une
diazote dioxygène pression de 2 bar ?
A (J . K–1 . mol–1) 18,1 17,9
Prenons deux sous-systèmes (S1) constitué du
B (J . K–2 . mol–1) 7,61 . 10 –3 11,5 . 10 –3 dioxygène et (S2) constitué du diazote.
L’énergie interne est additive donc ∆U = ∆U1 + ∆U2.
C (J . K–3 . mol–1) –1,4 . 10 –6 –3,2 . 10 –6
De plus, l’énergie interne d’un gaz parfait n’est
Ces deux gaz sont considérés comme parfaits. fonction que de sa température.
L’air contient environ quatre moles de diazote pour Pour une mole de gaz dont la température varie de
une mole de dioxygène. Quelle est la variation T1 à T2 :
d’énergie interne :
91
4. Premier principe de la thermodynamique. Bilans d’énergie
3 P remi e r p ri n c i p e
d e l a t h e rm od y n a m i q u e
92
4. Premier principe de la thermodynamique. Bilans d’énergie
© Hachette Livre – H Prépa / Thermodynamique, 1re année, MPSI - PCSI - PTSI – La photocopie non autorisée est un délit.
chute de deux masses identiques entraîne un agitateur à palettes. Celui-ci est
freiné par le passage de l’eau entre les palettes fixes et mobiles.
Le freinage est suffisamment efficace pour que les masses se déplacent à faible
a h
vitesse et que l’énergie cinétique du dispositif mécanique soit négligeable. De eau règle
plus, les frottements des parties mécaniques sont très faibles si bien que la tota-
lité du travail du poids des masses lors de leur mouvement W = 2Mgh est
transmis par l’agitateur au fluide. C: calorimètre en cuivre
a: système de palettes mobiles
Le récipient est isolé thermiquement de l’extérieur. Il n’y a pas de transfert a′ :système de palettes fixes
d’énergie du type vu sur l’expérience précédente. Le transfert d’énergie se fait E: dispositif permettant de séparer le
par l’intermédiaire de l’agitateur à palettes. Ce transfert vaut W = 2Mgh. cylindre de l’agitateur lors de la
Calculons, à partir des températures initiale et finale du système la variation remontée des poids
d’énergie interne. Nous vérifions ∆U = W. T : thermomètre
M : masses tombant d’une hauteur h
Il existe deux formes de transfert d’énergie à un système, un transfert
thermique par contact avec un corps de température différente de celle Doc. 11. Expérience de Joule : mesure
du système, et un transfert par un travail W mesurable directement de la variation d’énergie interne par
fourni au système. transfert mécanique au calorimètre.
93
4. Premier principe de la thermodynamique. Bilans d’énergie
reçu par (S), un travail négatif correspond à un travail fourni par (S) ;
• de même, le transfert thermique (ou transfert de chaleur) Q corres-
pond à un transfert d’énergie de l’extérieur vers le système à travers la
surface délimitant le système. Il est positif si la « chaleur » est reçue par
le système, négatif sinon ;
• le travail et le transfert thermique se mesurent tous les deux en joules
(symbole : J). Q W
94
4. Premier principe de la thermodynamique. Bilans d’énergie
■ Interprétation
Écrivons le théorème de l’énergie cinétique au niveau microscopique pour
l’ensemble des molécules du système (S) :
∑ ∑
2 1 2 1
Ki – Ki = K agitation – K agitation = travail de toutes les forces.
i état 2 i état 1
U étant une fonction d’état, sa variation est calculable en mesurant les paramè-
tres d’état du système dans les états initial et final. W est un travail mécanique
(ou d’un autre type, électrique par exemple) calculable lors de la transforma-
tion envisagée. Le transfert thermique Q = ∆U – W est introduit pour assurer
la conservation de l’énergie.
© Hachette Livre – H Prépa / Thermodynamique, 1re année, MPSI - PCSI - PTSI – La photocopie non autorisée est un délit.
(atmosphère) (pesanteur)
Le système calorimètre + eau + cylindre ne reçoit ni travail ni transfert thermi-
que, donc son énergie interne reste constante soit : ∆US + ∆Ucuivre = 0.
• Dans la deuxième expérience, le calorimètre est thermiquement isolé. Nous
en déduisons que le transfert thermique Q est négligeable Q ≈ 0. La variation
d’énergie interne du système [calorimètre-eau] est égale au travail du poids
des masses.
3.2.3. Premier principe pour un système en mouvement Q W
Si le système fermé (S) possède une énergie cinétique macroscopique Kmacro ,
liée au mouvement d’ensemble d’un ou de plusieurs de ses sous-systèmes,
le premier principe est modifié pour tenir compte de cette forme d’énergie
(doc. 14).
Pour un système fermé (S) d’énergie cinétique macroscopique K macro , système étudié ∆U + ∆ K macro= W +Q
le bilan d’énergie dans une transformation quelconque s’écrit :
Doc. 14. Premier principe pour un
D ( U + Kmacro ) = W + Q .
système en mouvement.
95
4. Premier principe de la thermodynamique. Bilans d’énergie
Pour utiliser la notion d’énergie totale, nous pouvons aussi l’écrire sous
la forme :
D = D ( U + Kmacro + Pext ) = W autre + Q .
où Pext représente l’énergie potentielle d’interaction entre le système
et l’extérieur et Wautre le travail des forces extérieures ne dérivant pas
d’une énergie potentielle.
Application 3
Comment obtenir du café chaud On prendra g = 10 m . s–2.
La transformation est supposée s’effectuer sans
Un amateur de café aime boire son café chaud (à
transfert thermique de l’extérieur et la dissolution
50 °C). Malheureusement le sucre qu’il y ajoute ris-
du sucre est athermique.
que de le refroidir car il est à la température
ambiante 20 °C (doc. 15). 1) De quelle hauteur h doit-il faire tomber le sucre
dans le premier cas ?
jeter le sucre de haut
2) Quelle vitesse doit-il communiquer au sucre dans
lancer le sucre avec une vitesse suffisante le deuxième cas ?
chauffer le café davantage 3) Quelle température initiale doit avoir le café
dans le troisième cas ?
4) Conclure.
1) Prendre un café à 50 °C et faire tomber le sucre La seule force extérieure qui travaille est le poids du
de suffisamment haut pour que la température finale sucre d’où W = mgh. Nous pouvons aussi écrire
du mélange reste égale à 50 °C. ∆(Usystème + Ppesanteur ) = 0 ce qui revient au même.
2) Prendre un café à 50 °C et lancer le sucre avec L’énergie interne du café ne varie pas, celle du sucre
une vitesse suffisante pour que la température finale varie de ∆Usucre = m cm (q f – q i) où q i est sa tempéra-
du mélange reste égale à 50 °C. ture initiale (20 °C) et qf sa température finale 50 °C.
3) Prendre un café à une température supérieure, ∆Usystème = ∆Usucre = mgh donne :
l’addition du sucre l’amenant à 50 °C. mc m ( q f – q i ) cm ( qf – qi ) 500 . 30
La masse d’un sucre est m = 5 g. L’énergie interne h = ------------------------------
- = -------------------------
- = --------------------
mg g 10
massique du sucre est du type U m = U m0 + c m t
= 1 500 m.
(cm = 500 J . K–1 . kg–1 et t température en degré
Celsius). 2) Deuxième méthode
L’énergie interne de la tasse pleine de café sans État initial : le sucre à 20 °C à la vitesse v juste au-
sucre est du type Utasse= U0 + C t avec U0 une cons- dessus du café, le café à 50 °C.
tante et C = 100 J . K–1. État final : café sucré à 50 °C.
96
4. Premier principe de la thermodynamique. Bilans d’énergie
Dans l’état initial, le sucre possède une énergie travail fourni au sucre
1 pour lui communiquer
cinétique macroscopique --- mv 2 . Il n’y a ni travail ni son énergie : W
2
transfert thermique entre les états initial et final
soit :
∆ ( U + Kmacro ) = 0. ∆U café = 0,
1
∆U sucre = mc m ( q f – q i ) ∆ K macro = – --- mv 2
2
1 état initial : café à état intermédiaire : état final (théori-
d’où : mc m ( q f – q i ) – --- mv 2 = 0 soit : 50 °C, sucre à 20 °C sucre à la vitesse de que !) : café sucré
2 sur la table 170 m/s à 50 °C
v = 2c m ( q f – q i ) = 170 m . s –1 = 620 km/h. Doc. 16a. Pour parvenir à l’état final, du travail a
été fourni au système.
Ces méthodes sont déconseillées car le café risque
d’éclabousser la nappe (doc. 16a) ! chaleur fournie au
3) Troisième méthode café pour l’amener à
50,75 °C : Q
État initial : le sucre à 20 °C immobile juste au-dessus
du café, le café à la température q icafé .
État final : café sucré à 50 °C.
Le système n’échange ni travail ni chaleur avec
l’extérieur, d’où ∆Usystème = 0.
Soit comme ∆U café = C ( q f – q icafé ) état initial : café état intermédiaire : état final : café
à 50 °C, sucre à café à 50,75 °C sucré à 50 °C
et ∆U sucre = mc m ( q f – q i ) : 20 °C sur la table
© Hachette Livre – H Prépa / Thermodynamique, 1re année, MPSI - PCSI - PTSI – La photocopie non autorisée est un délit.
3.3. Remarques sur le premier principe de la
thermodynamique
■ L’équilibre thermodynamique interne est-il nécessaire pendant la
transformation ?
Non. Pour pouvoir appliquer le premier principe de la thermodynamique entre
un état initial et un état final, il faut que les énergies internes initiale et finale
soient définies, ce qui est peu contraignant.
Nous ne rencontrerons tout de même que des cas simples pouvant revenir à des
systèmes à l’équilibre thermodynamique interne dans les états initial et final.
Nous appliquerons le premier principe entre l’instant initial et l’ins-
tant final à la transformation, même si le système n’est pas en équilibre
thermodynamique interne entre ces deux états.
97
4. Premier principe de la thermodynamique. Bilans d’énergie
■ Pourquoiécrit-t-onW,Qet DUlorsd’unetransformationd’unsystème
thermodynamique ?
L’énergie interne U est une fonction d’état. Ainsi, quelle que soit la transfor-
mation qui le fait passer d’un état (1) à un état (2) fixés, l’énergie interne ini-
tiale vaut U1 fonction des paramètres d’état dans l’état (1), et son énergie
interne finale vaut U2 , calculée pour les valeurs des paramètres d’état dans
l’état (2).
En revanche, pour deux transformations de l’état (1) vers l’état (2), les travaux
et transferts thermiques ne sont pas nécessairement identiques.
Les notations W ou Q (ou δW et δQ pour une transformation infinité-
simale) signifient qu’il est nécessaire de connaître le chemin suivi pour
définir ces grandeurs.
δQ et δW ne sont pas des différentielles totales ou exactes.
4
© Hachette Livre – H Prépa / Thermodynamique, 1re année, MPSI - PCSI - PTSI – La photocopie non autorisée est un délit.
98
4. Premier principe de la thermodynamique. Bilans d’énergie
© Hachette Livre – H Prépa / Thermodynamique, 1re année, MPSI - PCSI - PTSI – La photocopie non autorisée est un délit.
4.1.2. Évolution entre deux états
Lorsque le piston effectue un déplacement d’une position x1 (le volume du
fluide vaut V1 = Sx1 ) à une position x2 (le volume du fluide vaut V2 = S x2 ), le
travail total W s’obtient par sommation de tous les travaux élémentaires entre
les états initial et final.
V2
W = ∫V – PdV ,
1
volume V1 volume V2
W travail reçu par le système « fluide » lors d’une évolution lente.
• Les relations démontrées sont aussi vraies si la modification de volume du Doc. 18. Lors d’une transformation
système est due à un autre dispositif mécanique qu’un piston (doc. 18). lente entraînant une variation de
V2
• Au § 3.3, nous avons signalé que W dépend du chemin suivi. L’intégrale donnant
W ne peut être calculée que si nous connaissons la loi d’évolution de V en fonction
volume, W = ∫V 1
– PdV .
99
4. Premier principe de la thermodynamique. Bilans d’énergie
de P. Cette loi d’évolution dépend de la nature exacte de la transformation : deux fil de longueur
transformations partant du volume V1 pour arriver au volume V2 ne conduisent
;;;
en général pas à la même valeur du travail (cf. Application 4). F
• L’expression du travail élémentaire δW se met sous la forme du produit d’un
paramètre intensif P par la variation élémentaire dV d’un paramètre extensif :
les deux variables P et V sont dites conjuguées .
O x
D’une manière générale, au cours d’une évolution assimilée à une succession Doc. 19.
d’états d’équilibre thermodynamique interne, tout échange élémentaire
d’énergie, travail ou chaleur, se met sous la forme du produit d’un paramètre
intensif par la variation élémentaire du paramètre extensif conjugué. Citons,
par exemple, le travail de la force F qui s’applique sur un fil élastique de lon-
gueur s’allongeant d’une quantité d (doc. 19) : δ W = F d . Le paramètre
intensif F et le paramètre extensif sont conjugués.
• Il ne faut pas confondre le travail W fourni au fluide lors de cette transfor-
mation et le travail fourni au piston. Si le piston glisse en frottant sur la paroi Fext
du cylindre, la force à exercer sur le piston est « supérieure » à la force de
pression.
fluide
Le choix du système « fluide » fait que ceci n’a aucune importance puisque
c’est un problème extérieur au système étudié (doc. 20).
• Une transformation infiniment lente n’existe pas mais l’équilibre thermody- Doc. 20. Le fluide seul constitue le
namique interne s’établit en général assez rapidement au cours d’une détente système étudié.
ou d’une compression même en cas de transfert thermique.
En pratique, une transformation non brutale peut être considérée comme
lente !
100
4. Premier principe de la thermodynamique. Bilans d’énergie
;;;;;;
;;;
W 1 → 3 = W 1 → 2 + W 2 → 3 = A 12 – A 23 .
;;;;;;
;;;;;;
;
Dans une transformation cyclique, les paramètres d’état fluide reprennent leur B
;;
valeur initiale après une suite de transformations. Ce type de transformation
est représenté par une courbe fermée, orientée dans le sens où s’effectue la
;
succession des transformations.
;
A
Calculons ce travail. Si nous reprenons les résultats de l’étude précédente, le
travail correspondant au cycle du document 24 est l’aire du cycle. V
; ;
Doc. 23. Diagramme de Clapeyron
Lors d’une transformation cyclique lente d’un fluide, l’aire du cycle, dans le cas d’une compression suivie
dans le diagramme de Clapeyron, mesure la valeur absolue du travailW : d’une détente. Le volume commence
• si le cycle est parcouru dans le sens direct, ce travail est positif (doc. 24a) ; par diminuer de A à B soit
• dans le cas contraire, le travail est négatif (doc. 24b). WA → B 0 hachuré en bleu, puis
augmente de B à C soit WB → C 0
hachuré en gris. Le travail total cor-
P respond à l’aire hachurée en bleu
;;;;;
;;;;;
;
C W 0 A C W 0 A
;
;;
;
;
;
D B
cale enlevée
V V àt=0
cas a cas b
© Hachette Livre – H Prépa / Thermodynamique, 1re année, MPSI - PCSI - PTSI – La photocopie non autorisée est un délit.
4.2. Cas d’une transformation brutale x
Lorsque le fluide subit une transformation « brutale », le calcul du travail des Doc. 25a. Le fluide seul constitue le
forces de pression demande une attention toute particulière comme nous système étudié.
allons le voir sur deux exemples. En particulier, il est important de préciser le
x
système choisi.
Ici nous prendrons toujours le fluide comme système d’étude. x1
101
4. Premier principe de la thermodynamique. Bilans d’énergie
102
4. Premier principe de la thermodynamique. Bilans d’énergie
état(2)
• ∫état(1) F frot dx = W frot est le travail des forces de frottement sur le piston.
Remarques
• Le travail W n’est pas calculable simplement car soit :
– le fluide n’est pas en équilibre thermodynamique interne au cours de la
transformation ;
– la pression du fluide dépend de la masse m et de l’accélération a du piston :
m a = (P0 – P)S.
• Il n’y a pas égalité des travaux élémentaires δW et δW0 au cours d’un dépla-
cement élémentaire du piston. Cette égalité n’est réalisée que sous deux
conditions :
– frottements du piston négligeables ;
– énergie cinétique du piston négligeable donc, comme la transformation est
brutale, la masse du piston est négligeable.
© Hachette Livre – H Prépa / Thermodynamique, 1re année, MPSI - PCSI - PTSI – La photocopie non autorisée est un délit.
P0 z
F ext
F ext g P0 + mg/S
fluide
Il faut ajouter le poids du piston dans le bilan des forces et son travail lors de
l’application du théorème de l’énergie cinétique, soit :
103
4. Premier principe de la thermodynamique. Bilans d’énergie
d2z dv
• m -------2- = m ------ = – P 0 S – F ext + F frot – mg en projection sur l’axe (Oz) vertical.
dt dt
1
d --- mv 2
2 dv
• ------------------------ dt = m ------ v dt = – P 0 S dz – F ext dz + F frot dz – mg dz.
dt dt
Nous pouvons faire apparaître une grandeur homogène à une pression
mg
P ext = P 0 + ------- .
S
P ext n’est pas la force de pression exercée par le piston sur le fluide (voir la
remarque faite au paragraphe précédent) mais une pression équivalente : la
pression P 0′ de l’atmosphère en l’absence de pesanteur (cas du premier exem-
ple) conduisant à la même force Fext .
Son travail infinitésimal δWext = –Pext dz. Nous obtenons alors un résultat
identique à celui du premier exemple à condition de remplacer P0 par Pext et
W0 par Wext .
Si les forces de frottement sont négligeables, nous pouvons écrire le travail W
sous la forme :
état(2)
W = W ext = ∫état(1) – Pext dV = – Pext ( V 2 – V 1 ),
car Pext reste constant au cours de la transformation.
Pour ce second exemple, si les forces de frottement s’exerçant directement sur
le piston sont négligeables, tout se passe comme si le « système gaz » était
délimité par un piston fictif, de masse nulle, soumis à la pression extérieure :
mg
P ext = P 0 + ------- .
S
4.3. Généralisation
Lors d’une transformation pendant laquelle l’équilibre thermodynamique
interne n’est pas réalisé, définir une pression Pext qu’exerce le milieu extérieur
sur le fluide au niveau de la frontière S qui les sépare est une hypothèse souvent
raisonnable. Cette « pression extérieure » Pext permet alors le calcul du travail
W échangé entre le fluide et le milieu extérieur. Le travail des forces de pres-
© Hachette Livre – H Prépa / Thermodynamique, 1re année, MPSI - PCSI - PTSI – La photocopie non autorisée est un délit.
sion est alors dans le cadre des hypothèses d’absence de frottement sur le pis-
ton et d’immobilité du piston dans les états initial et final :
état(2)
W = W ext = ∫état(1) –Pext dV .
Si Pext est constante au cours de la transformation, W = –Pext(V2 – V1).
Remarques
• Cette expression doit être employée avec beaucoup de précautions. Souvent
un choix judicieux du système permet d’éviter d’y avoir recours.
Il est peu probable qu’elle donne exactement le travail reçu par le fluide lors
d’une expérience réelle mais elle permet d’en donner une valeur approchée.
• La relation δW = – Pext dV n’est pas en général vérifiée. Les deux conditions,
frottements du piston et masse du piston négligeables, sont nécessaires.
• Quand nous appliquerons cette formule pour calculer le travail des forces de
pression, nous sous-entendrons par la suite les hypothèses nécessaires à sa validité.
104
4. Premier principe de la thermodynamique. Bilans d’énergie
Application 4
Calcul du travail des forces de pression pour V2 V2
dV
diverses transformations W = – ∫V 1
P dV = – nRT ∫V 1
-------,
V
1) Calculer le travail W des forces de pression :
V2 P2
a) dans le cas d’une transformation isochore (trans- soit : W = – nRT ln ------ = nRT ln ------ ,
V1 P1
formation à volume constant) ;
b) dans le cas d’une transformation lente isobare puisque P2V2 = P1V1 = nRT, W = 1 729 J.
(transformation à pression constante P) d’un fluide b) Nous avons dans ce cas :
dont le volume varie de V1 à V2 . k k
PV k = cte = P 1 V 1 = P 2 V 2 ,
2) Le fluide est un gaz parfait. Calculer le
V2 V2
travail W : k dV
d’où : W = – ∫V P dV = – P 1 V 1 ∫V -------k
V
a) dans le cas d’une transformation lente isotherme 1 1
© Hachette Livre – H Prépa / Thermodynamique, 1re année, MPSI - PCSI - PTSI – La photocopie non autorisée est un délit.
5 Bi l an s én e rg é ti q u e s d a n s que l que s
c as u s u e l s
Nous considérons des systèmes macroscopiquement au repos. Le bilan éner-
gétique (« le premier principe ») s’écrit dans ce cas (cf. § 3.2.2)
∆U = W + Q.
Nous supposerons, de plus, qu’il n’y a pas d’autre travail que celui des forces de
pression au cours de l’échange d’énergie entre le système et le milieu extérieur.
105
4. Premier principe de la thermodynamique. Bilans d’énergie
Remarques
• CV est, a priori, fonction de T et V. Dans le cas d’un gaz parfait ou d’une
phase condensée idéale, CV ne dépend que de T. L’expression de QV se simpli-
T2
fie alors en Q V = ∆U = ∫T 1
C V ( T )dT .
parce que U est une fonction d’état. Écrire une forme semblable avec QV est
une erreur extrêmement grave.
106
4. Premier principe de la thermodynamique. Bilans d’énergie
Fonction enthalpie : H = U + PV .
Nous pouvons remarquer que, comme U, H est une grandeur extensive qui se
mesure en joules.
Dans une transformation monobare, nous pouvons écrire ∆H = H2 – H1 = QP ,
(nous avons indicé la chaleur Q avec la lettre P pour bien préciser que le trans-
fert thermique se produit à Pext constante, avec Pext = P1 = P2).
En général, on exprime H en fonction des paramètres T et P : H = H(T, P).
Pour obtenir l’expression de la fonction H = H(T, P) à partir de la relation
H = U(T, V) + PV, il suffit d’utiliser l’équation d’état du système sous la forme
V = f (T, P).
∂U
Par analogie à la définition C V = ------- , nous définissons une capacité ther-
∂T V
∂H
mique à pression constante C P = ------- . Elle peut être interprétée comme le
∂T P
rapport de la variation dH de l’enthalpie par la variation dT de la température
lors d’une transformation infinitésimale à pression constante.
∂H
La capacité thermique à pression constante est définie par C P = ------- .
∂T P
Elle s’exprime en joule par kelvin (symbole : J . K–1).
Pour une phase condensée, la capacité thermique à pression constante
est en général peu différente de celle à volume constant :
C P ª C V et est notée C.
Pour un gaz parfait ou une phase condensée idéale, H n’est fonction
que de la température. Une variation infinitésimale de température dT
conduit alors à une variation infinitésimale d’enthalpie dH telle que :
dH = C P dT.
Attention, ce n’est pas vrai dans le cas général où H est fonction de T
et P.
© Hachette Livre – H Prépa / Thermodynamique, 1re année, MPSI - PCSI - PTSI – La photocopie non autorisée est un délit.
Comme précédemment nous utilisons également :
C
• la capacité thermique molaire à pression constante : C P, m = ------P où n est la
n
quantité de matière (exprimée en nombre de moles du corps). Elle s’exprime
en J . K–1 . mol–1 ;
C
• la capacité thermique massique à pression constante : c P = ------P où m est la
m
masse du corps. Elle s’exprime en J . K–1 . kg–1.
107
4. Premier principe de la thermodynamique. Bilans d’énergie
Remarques
• CP est, a priori, fonction de T et P. Dans le cas d’un gaz parfait ou d’une phase
condensée, CP ne dépend que de T. L’expression de QP se simplifie alors en :
T2
Q P = ∆H = ∫T 1
C P ( T )dT .
Application 5
Relation entre capacités thermiques molaires • Dans le cas du cuivre, on donne a ≈ 3 . 10–5 K–1 et
à pression et à volume constant cT ≈ 7 . 10 –12 Pa–1 à 25 °C, cP = 0,39 kJ . K–1 . kg–1 ,
© Hachette Livre – H Prépa / Thermodynamique, 1re année, MPSI - PCSI - PTSI – La photocopie non autorisée est un délit.
108
4. Premier principe de la thermodynamique. Bilans d’énergie
C P, m
2) Introduisons g = ------------ . De plus CP, m = M cP = 75 J . K . mol–1 , soit :
CV, m
C P, m – C V , m = R donne :
C P, m – C V , m 2,7
e = ------------------------------ ≈ ------- ≈ 3,6 %.
1 C P, m 75
C P, m 1 – --- = R ou CV, m( g – 1 ) = R
g
soit : • Pour le cuivre :
gR R CP , m – CV , m = 0,27 J . K–1 . mol–1.
C P, m = ----------- et C V , m = ----------- .
g–1 g–1 De plus CP , m = M cP = 25 J . K . mol–1 , soit :
3) En utilisant la formule donnée : C P, m – C V , m 0,27
e = ------------------------------ ≈ ---------- ≈ 1,1 %.
a2 M a2 C P, m 25
C P, m – C V , m = T V m ------ = T ----- ------
cT r cT
L’erreur relative est de quelques pour cent. Nous
avec T = 298 K ≈ 300 K. pourrons confondre en général les capacités thermi-
• Pour l’eau : ques à volume et à pression constante des phases
18 . 10 –3 ( 5 . 10 – 4 ) 2 condensées ainsi que leurs variations d’enthalpie et
C P, m – C V , m = 300 . ---------------------
- --------------------------
- d’énergie interne :
10 3 5 . 10 –10
≈ 2,7 J . K –1 · mol –1 . dH ≈ dU ≈ CdT.
© Hachette Livre – H Prépa / Thermodynamique, 1re année, MPSI - PCSI - PTSI – La photocopie non autorisée est un délit.
de verre, polystyrène expansé, …) peut être considéré comme thermiquement
isolé pendant une transformation.
La durée de la manipulation doit être petite par rapport au temps caractéristi-
que lié aux échanges thermiques.
Les parois d’un récipient sont dites athermanes si elles interdisent tout
échange de chaleur entre l’intérieur et l’extérieur du récipient. Au con-
traire, si elles permettent facilement ces échanges, elles sont alors qua-
lifiées de parois diathermanes .
Lorsqu’une transformation est rapide, les transferts thermiques n’ont
pas le temps de se produire et nous pouvons considérer cette transfor-
mation comme adiabatique même si le système est contenu dans un
récipient aux parois diathermanes.
109
4. Premier principe de la thermodynamique. Bilans d’énergie
Application 6
Transformation adiabatique d’un gaz parfait dP dV
soit : ------- + g ------- = 0.
Un gaz parfait passe d’un état (P1 , V1 , T1) à un état P V
(P2 , V2 , T2) suivant une transformation adiabatique. Ceci s’intègre en : ln(P) + g ln(V) = cte. ou :
On suppose que dans le domaine de température g g
(T1 , T2) les capacités thermiques sont constantes et PVg = cte = P 1 V 1 = P 2 V 2 .
C nR Nous pouvons constater que cette transformation adia-
on pose g = ------P- ce qui conduit à C V = ----------- .
CV g–1 batique correspond à une transformation polytropique
1) Montrer que, s’il existe une suite continue d’états (cf. Application 4) particulière pour laquelle k = g.
d’équilibre thermodynamique interne au cours de la 2) Il y a deux façons de calculer le travail :
transformation, la pression P et le volume V du gaz
• en intégrant δW = –PdV le long de la transfor-
sont reliés par P . V g = constante pendant toute la
mation ;
transformation.
• en utilisant le fait que la transformation est adiaba-
2) Le gaz est comprimé et passe de la pression P1 à
tique et donc que ∆U = W.
la pression P2 = 2P1.
Calculer le travail W échangé par le gaz et le milieu La deuxième méthode est plus simple :
extérieur en fonction de P1V1 et g dans le cadre de nR
∆U = C V ( T 2 – T 1 ) = ----------- ( T 2 – T 1 )
l’hypothèse de la question 1). g–1
3) On se place dans le cas limite inverse où la P2 V 2 – P1 V 1 P 2 – 1---
= ------------------------------- . V 2 = V 1 ------ g .
pression exercée par le piston au cours de la g–1 P 1
compression est constante égale à P2 .
P 1 V 1 g----------
–1
-
Calculer le travail W′ échangé par le gaz et le Avec W = ∆U = ------------ 2 g – 1 .
P2 = 2P1 ,
milieu extérieur en fonction de P1 V1 et g. g – 1
Données : P1 = 1 bar, V1 = 1 dm3 et g = 1,4. Numériquement : W ≈ 54,5 J.
3) Pour une transformation brutale :
1) Appliquons le premier principe à une transfor-
W ′ = – P 2 ( V 2′ – V 1 )
mation élémentaire : dU = δW = –PdV car la trans-
formation est une succession continue d’états où V 2′ est le nouveau volume final.
d’équilibre interne. P 2 V 2′ – P 1 V 1
W′ = ∆U = C V ( T 2′ – T 1 ) = --------------------------------- .
Pour un gaz parfait dU = CV dT et P . V = nRT . Soit : g–1
CV CV – W′ + ( P 2 – P 1 )V 1
© Hachette Livre – H Prépa / Thermodynamique, 1re année, MPSI - PCSI - PTSI – La photocopie non autorisée est un délit.
6 A p p l i c at i on d u p re m i e r p rinci pe
au x dét en te s d e g a z
110
4. Premier principe de la thermodynamique. Bilans d’énergie
© Hachette Livre – H Prépa / Thermodynamique, 1re année, MPSI - PCSI - PTSI – La photocopie non autorisée est un délit.
c’est-à-dire lors d’une variation de volume à énergie interne constante.
Application 7
Détente de Joule-Gay-Lussac d’un gaz indépendante de T dans le domaine de température
de Van der Waals considéré et U 0 est une constante additive.
Initialement, une mole de ce gaz se trouve dans les
Un gaz vérifiant l’équation de Van der Waals
conditions suivantes : P1 = 105 Pa (pression
possède une énergie interne :
atmosphérique) et Ti = 293 K.
n2a Au cours d’une détente de Joule-Gay-Lussac, le
U = nC V , m T – -------- + U 0 .
V volume de gaz double.
n représente la quantité de matière, a est une Calculer la variation de température ∆T
constante caractéristique du gaz, CV , m est supposée correspondante.
111
4. Premier principe de la thermodynamique. Bilans d’énergie
5 a
Données : CV , m = --- R, a = 0,14 J . m3 . mol–2 et Soit : ∆T = – ---------------------- .
2 2C V , m V 1
R = 8,314 J . K–1 . mol–1.
RT
Avec l’approximation V 1 ≈ ------- ,
Une détente de Joule-Gay-Lussac est une transfor- P1
mation à énergie interne constante :
aP 1 aP 1
1 1 ∆T ≈ – -------------------------- = – ---------------
- = – 0,14 K.
∆U = 0 conduit à C V , m ∆T – a ------ – ------ = 0. 2RC V , m T 1 5R 2 T 1
V 2 V 1
Cette variation est faible, mais parfaitement mesurable.
112
4. Premier principe de la thermodynamique. Bilans d’énergie
© Hachette Livre – H Prépa / Thermodynamique, 1re année, MPSI - PCSI - PTSI – La photocopie non autorisée est un délit.
Plus P1 est faible, plus la variation de température est faible (doc. 33).
En extrapolant ce résultat expérimental, nous pouvons dire qu’un gaz parfait
ne subit pas de variation de température dans une détente de Joule-Thomson,
c’est-à-dire lors d’une transformation isenthalpique.
Remarques
• Insistons bien sur le fait que le gaz n’est pas en équilibre thermodynamique
interne lors de la traversée de la paroi poreuse ou du robinet. Les échanges
énergétiques au niveau de la paroi ne peuvent pas être calculés directement.
H
• Appelons h 1m = ------1 l’enthalpie massique du gaz avant la paroi poreuse et
m
H2
h 2m = ------ l’enthalpie massique du gaz après la paroi poreuse. Comme le
m
régime est stationnaire, l’étude faite dans ce paragraphe conduit à h1m = h2m .
L’enthalpie massique du gaz dans la partie amont du tube est égale à son
enthalpie massique en aval du tube à tout instant.
113
4. Premier principe de la thermodynamique. Bilans d’énergie
Application 8
Température de l’air à la sortie d’un pneu L’air est assimilé à un gaz parfait donc ∆h = cp∆T ,
de vélo de route la vitesse initiale est nulle et la vitesse finale v d’où :
v2
Gonflons une roue de vélo de route à sa pression ∆T = – -------- ≈ – 0,2 °C.
2c p
recommandée (6 bar) puis dégonflons-la en appuyant
sur la valve de la chambre à air. Cette variation de température est très faible et n’est
pas sensible en plaçant la main dans le jet.
En admettant que la détente de l’air peut être
assimilée à une détente adiabatique de la pression Remarquons que les pressions n’interviennent pas
P1 = 6 bar à la pression P2 = 1 bar, calculer la dans l’expression de ∆T , ceci est dû au fait que l’air
variation de température de l’air lors de la détente est assimilé à un gaz parfait.
dans la valve sachant que sa vitesse de sortie est ∆t (°C) pour
v = 20 m/s. La capacité calorifique massique de t1 (°C) une détente 100 à 1 bar 200 à 1 bar
l’air à pression constante est cp = 103 J . K . kg–1. de 50 à 1 bar
Il faut reprendre la démonstration de la détente de 15 –11,6 –22,5 – 39
Joule-Thomson en tenant compte de la vitesse de l’air. – 50 –22 –43 –72
Prenons les mêmes notations et les mêmes systèmes
(S) et (S′) que dans cette démonstration. Doc. 33. Variation de la température de l’air dans
une détente de Joule-Thomson : l’air n’est pas un
Le bilan énergétique doit tenir compte de la vitesse
gaz parfait.
de l’air. Appelons KS et KS′ les énergies cinéti-
Une succession de telles détentes est utilisée pour
ques macroscopiques des systèmes (S) et (S′). Le
liquéfier l’air (température d’ébullition 79 K).
bilan énergétique s’écrit :
∆(U S′ + KS′) = ∆(US + KS) = W car l’énergie He H2 air
cinétique et l’énergie interne de ce qui est entre les
température
sections BC et A′B′ sont indépendantes du temps. 24 K 193 K 633 K
d’inversion
D’où ∆(HS + KS) = 0 soit pour l’unité de masse,
Doc. 34. Température en dessous de laquelle la tempé-
1 rature du gaz diminue dans une détente de Joule-
∆ h + --- v 2 = 0.
2 Thomson.
© Hachette Livre – H Prépa / Thermodynamique, 1re année, MPSI - PCSI - PTSI – La photocopie non autorisée est un délit.
114
4. Premier principe de la thermodynamique. Bilans d’énergie
7 É c h an ges th e rm i q u e s : m es ure s
de c ap ac i té s th e rm i q u e s mas s i que s
paroi argentée
en verre
vide
Ces mesures sont faites, en général, sous la pression atmosphérique (que l’on
suppose constante) dans des récipients parfaitement calorifugés que l’on
appelle calorimètres . Elles donnent donc accès aux capacités à pression cons-
tante cP . Un vase Dewar (doc. 35) ou une bouteille thermos ® constitue un bon
calorimètre aux températures ordinaires ; c’est un récipient à double paroi de Doc. 35. Un vase Dewar est un calo-
verre (ou de métal) argenté entre lesquelles on a réalisé le vide, ce qui limite les rimètre de qualité, il permet par
fuites thermiques vers l’extérieur du vase, par conduction et par rayonnement. exemple de conserver de l’air liquide.
Donnons trois exemples de telles mesures.
thermomètre à affichage
7.1. Méthode des mélanges numérique
© Hachette Livre – H Prépa / Thermodynamique, 1re année, MPSI - PCSI - PTSI – La photocopie non autorisée est un délit.
trique, agitateur qui uniformise la température de l’eau) et de la partie inté- thermomètre à affichage
rieure du vase, il vient : numérique
(mc1 + C0 )(Tf – T1) + m2c2(Tf – T2 ) = 0 ,
si l’on suppose les différentes capacités thermiques constantes dans les inter- I 46 O C
valles de température considérés.
e
On en déduit alors la capacité thermique c2 inconnue par la mesure des tempé-
ratures et des masses m1 et m2.
Lorsque C0 est inconnue, on la détermine en réalisant une expérience prélimi-
naire, analogue à la précédente, où l’on remplace le corps à étudier par une
liquide
masse connue d’eau.
115
4. Premier principe de la thermodynamique. Bilans d’énergie
116
4. Premier principe de la thermodynamique. Bilans d’énergie
Dans le cas général, les capacités thermiques molaires des gaz dépendent de
la température et, faiblement, de la pression ou du volume molaire.
CQFR
● VOCABULAIRE
On parle :
• d’un système isolé, lorsqu’il n’échange ni matière, ni énergie avec le milieu extérieur ;
• d’un système fermé, lorsqu’il n’échange pas de matière avec le milieu extérieur ;
• d’un système ouvert, dans les autres cas.
© Hachette Livre – H Prépa / Thermodynamique, 1re année, MPSI - PCSI - PTSI – La photocopie non autorisée est un délit.
●
• Énergie potentielle interne
En général, il n’y a pas additivité des énergies potentielles internes car il faut tenir compte des énergies
d’interaction entre les sous-systèmes (Sk).
Mais, nous supposerons par la suite que pour le système sur lequel nous travaillons, l’énergie potentielle
interne est la somme des énergies potentielles internes des sous-systèmes (Sk).
• Énergie interne
L’énergie interne U d’un système (S) est la somme de son énergie cinétique d’agitation Kagitation et de
son énergie potentielle interne Pint .
U = Kagitation + Pint .
L’énergie interne est une grandeur extensive : si (S1) et (S2) sont deux systèmes disjoints, l’énergie
interne U S 1 S 2 du système (S1 S2) est la somme des énergies internes de (S1) U S 1 et (S2) U S 2 :
U S1 S2 = U S1 + U S2 .
117
4. Premier principe de la thermodynamique. Bilans d’énergie
CQFR
Pour un système à l’équilibre thermodynamique interne, l’énergie interne est une fonction d’état, c’est-
à-dire qu’elle dépend d’un petit nombre de variables, ses paramètres d’état. Pour un gaz parfait ou une
phase condensée idéale, elle n’est fonction que de la température du système (cf. chapitre 2).
• Énergie totale
L’énergie totale est définie par :
= U + Kmacro + Pext .
Elle permet de traiter un problème liant mécanique et thermodynamique sans devoir le traiter au niveau
microscopique.
• Variations d’énergie interne
Soit un système (S) constitué de quelques sous-systèmes évoluant entre des états initial (1) et final (2)
où ces sous-systèmes sont à l’équilibre thermodynamique interne . La variation d’énergie interne de
(S) ne dépend que des valeurs des paramètres d’état de chacun des sous-systèmes dans les états (1) et
(2). Elle est notée ∆U = U2 – U1.
Elle est la somme des variations de l’énergie interne de chacun de ses sous-systèmes (Sk).
Souvent ceux-ci sont des gaz parfaits ou des phases condensées idéales et ∆U s’expriment alors en fonc-
tion des seules températures T1k et T2k de ses sous-systèmes dans les états (1) et (2).
118
4. Premier principe de la thermodynamique. Bilans d’énergie
CQFR
Il peut aussi être formulé de la façon suivante : il existe une fonction d’état extensive U appelée énergie
interne relative au système (S) telle que lors d’une transformation de ce système, sa variation est égale
à la somme du travail W et du transfert calorifique Q échangés avec l’extérieur.
• Le transfert thermique Q ne peut pas être mesuré mais il est calculé par la différence entre ∆U et W.
• Premier principe pour un système en mouvement
• Pour un système fermé (S) d’énergie cinétique macroscopique K macro , le bilan d’énergie dans une
transformation quelconque s’écrit :
∆(U + Kmacro ) = W + Q.
Pour utiliser la notion d’énergie totale, nous pouvons aussi l’écrire sons la forme :
∆ = ∆(U + Kmacro + Pext ) = Wautre + Q
où Pext représente l’énergie potentielle d’interaction entre le système et l’extérieur et Wautre le travail
des forces extérieures ne dérivant pas d’une énergie potentielle.
• Remarques sur le premier principe de la thermodynamique
• Nous appliquerons le premier principe entre l’instant initial et l’instant final à la transformation, même
si le système n’est pas en équilibre thermodynamique interne entre ces deux états.
• Les notations ∆U = U2 – U1 et dU pour une transformation infinitésimale signifient que la variation de
U ne dépend pas du chemin suivi pour aller de (1) à (2). Il est inutile de connaître le chemin suivi de (1)
à (2) pour calculer la variation de U.
dU est appelé différentielle totale de U. On dit aussi que dU est une différentielle exacte.
• Les notations W ou Q (ou δW et δQ pour une transformation infinitésimale) signifient qu’il est néces-
saire de connaître le chemin suivi pour définir ces grandeurs.
δQ et δW ne sont pas des différentielles totales.
© Hachette Livre – H Prépa / Thermodynamique, 1re année, MPSI - PCSI - PTSI – La photocopie non autorisée est un délit.
δW = – PdV.
où P représente la pression du fluide et dV sa variation de volume au cours de la transformation.
δW est positif lors d’une compression du fluide (dV 0) et δW est négatif lors d’une détente du fluide
(dV 0).
Évolution entre deux états
V2
W = ∫V 1
– P dV , W travail reçu par le système « fluide » lors d’une évolution lente.
Représentation graphique
Lors d’une transformation cyclique lente d’un fluide, l’aire du cycle, dans le diagramme de Clapeyron,
mesure la valeur absolue du travail W :
• si le cycle est parcouru dans le sens direct, ce travail est positif ;
• dans le cas contraire, le travail est négatif.
119
4. Premier principe de la thermodynamique. Bilans d’énergie
CQFR
● BILANS ÉNERGÉTIQUES DANS QUELQUES CAS USUELS
• Transformation isochore
• Lors d’une transformation isochore, le travail des forces de pression est nul et la variation d’énergie
interne est égale au transfert thermique :
∆U = QV .
L’indice V rappelle que la transformation se déroule à volume constant.
• Dans une transformation où le volume V du corps ne varie pas et où la température passe de T1 à T2 ,
le transfert thermique QV échangé entre le milieu extérieur et le système s’écrit :
T2
Q V = ∆U = ∫T 1
C V ( T , V ) dT .
• Transformation adiabatique
Les parois d’un récipient sont dites athermanes si elles interdisent tout échange de chaleur entre l’inté-
© Hachette Livre – H Prépa / Thermodynamique, 1re année, MPSI - PCSI - PTSI – La photocopie non autorisée est un délit.
rieur et l’extérieur du récipient. Au contraire, si elles permettent facilement ces échanges, elles sont
alors qualifiées de parois diathermanes .
Lorsqu’une transformation est rapide, les transferts thermiques n’ont pas le temps de se produire et nous
pouvons considérer cette transformation comme adiabatique même si le système est contenu dans un
récipient aux parois diathermanes.
120
4. Premier principe de la thermodynamique. Bilans d’énergie
CQFR
• La détente de Joule-Thomson
L’enthalpie d’un gaz reste constante au cours de la détente de Joule-Thomson (détente adiabatique à
faible vitesse en régime stationnaire d’un gaz dans une conduite horizontale, à travers une paroi
poreuse) :
∆U = H2 – H1 = 0.
Cette détente est dite isenthalpique.
• Intérêt des détentes
Un fluide dont la température ne varie pas dans une détente de Joule-Gay-Lussac suit la première loi
de Joule.
Un fluide dont la température ne varie pas dans une détente de Joule-Thomson suit la seconde loi de
Joule.
Ces lois sont équivalentes à la formulation suivante :
• L’énergie interne U(T, V) d’un gaz vérifiant la première loi de Joule ne dépend pas de son volume V
et ne dépend que de sa température T.
• L’enthalpie H(T, P) d’un gaz vérifiant la deuxième loi de Joule ne dépend pas de sa pression P et ne
dépend que de sa température T.
• Le gaz parfait est le seul fluide qui suive les deux lois de Joule.
• Capacités calorifiques
Phases condensées
Pour une phase condensée idéale : dU ≈ dH ª CdT, où C est a priori fonction de la température.
Phases gazeuses
Les capacités thermiques molaires du gaz parfait satisfont à la relation de Mayer :
gR R C P, m
CP, m = CV, m + R soit C P, m = ----------- et C V , m = ----------- avec g = -----------
- ;
g–1 g–1 CV, m
• pour un gaz parfait monoatomique :
3 5 5
C V , m = --- R , C P, m = --- R et g = --- ≈ 1,67 ;
© Hachette Livre – H Prépa / Thermodynamique, 1re année, MPSI - PCSI - PTSI – La photocopie non autorisée est un délit.
2 2 3
• pour un gaz parfait diatomique (dont l’air) dans les conditions usuelles :
5 7 7
C V , m ≈ --- R , C P, m ≈ --- R et g ≈ --- = 1,4.
2 2 5
121
4. Premier principe de la thermodynamique. Bilans d’énergie
Contrôle rapide
Avez-vous retenu l’essentiel ?
✔ Quelle différence existe-t-il entre une transformation « lente » et transformation « brutale » ?
✔ Quelles propriétés de l’énergie interne sont sous-entendues dans la fonction d’état extensive ?
✔ Quelle différence fondamentale existe-t-il entre un transfert thermique et un transfert de travail ?
✔ À quelle(s) condition(s), le travail des forces de pression peut-il s’écrire W = ∫ – P dV ?
✔ Quelle représentation graphique peut-on alors en donner ?
✔ Pourquoi écrit-on dU, ∆U, δW et W ?
✔ Quelles sont les caractéristiques des deux détentes de Joule ?
2. Pour un système assimilé à un gaz parfait, ❑ b. ∆W = CV (T2 – T1) pour une transformation adia-
l’échange thermique dans une transformation batique
monotherme est : ❑ c. Q = CP (T2 – T1) pour une transformation
❑ a. nul ❑ b. l’opposé du travail monobare
❑ d. ∆Q = CV dT pendant une transformation
❑ c. donné par ∫ PdV . isochore
© Hachette Livre – H Prépa / Thermodynamique, 1re année, MPSI - PCSI - PTSI – La photocopie non autorisée est un délit.
122
4. Premier principe de la thermodynamique. Bilans d’énergie
Exercices
Étude détaillée du travail des forces Échauffement d’une bille en mouvement
de pression dans l’air
On s’intéresse à un fluide contenu dans un cylindre de Une bille métallique, de capacité thermique massi-
section S , fermé par un piston de masse M . que c (supposée constante), est lancée vers le haut avec
A. Transformation lente une vitesse v0 , dans le champ de pesanteur g supposé
Le cylindre est main- uniforme. Elle atteint une altitude h , puis redescend.
tenu horizontal. On 1) Déterminer l’altitude maximale h 0 que peut atteindre
déplace le piston très la bille si on néglige les forces de frottement fluide entre
lentement d’une posi- l’air et la bille. Exprimer h 0 en fonction de v0 et g .
tion x à une position
2) On constate que l’altitude h est inférieure à h0 , à cause
x + dx .
ex des forces de frottement. Calculer la variation de tempé-
1) Que peut-on dire rature ∆T de cette bille entre l’instant où elle est lancée et
0 x x + dx x
de l’état du fluide à un l’instant où elle atteint son point le plus haut en supposant
instant quelconque de l’évolution ? Exprimer la force que que :
le fluide exerce sur le piston à cet instant.
• l’on néglige toute variation de volume de la bille ;
2) En déduire la force que le milieu extérieur exerce sur
• l’air ambiant reste macroscopiquement au repos ;
le fluide ainsi que le travail élémentaire correspondant.
• le travail des forces de frottement se dissipe pour moitié
B. Transformation brutale dans l’air ambiant et pour moitié dans la bille.
Le cylindre est maintenu vertical. z Exprimer ∆T en fonction de h0 , h , g et c .
À l’instant initial, on pose sur le
piston une masse M0 et on libère 3) Calculer numériquement h0 , puis ∆T.
l’ensemble { M + M 0 } initiale- Données : g = 9,81 m . s –2 ; c = 0,4 kJ . kg –1 ;
M0
ment bloqué. L’air ambiant entou- v0 = 10 m . s –1 ; h = 5 m .
rant le piston et le cylindre est à la
pression P0 supposée constante.
Étude du cycle de Lenoir
1) Pourquoi ne peut-on pas
reproduire le raisonnement de la Un des premiers moteurs deux temps à combustion
partie A ? 0
interne fonctionne de la manière suivante :
2) Décrire qualitativement l’évolution du piston. • l’air et le carburant sont admis dans le cylindre ; à la fin
3) Faire un bilan des forces auxquelles est soumis de la phase d’admission, l’air se trouve dans l’état
© Hachette Livre – H Prépa / Thermodynamique, 1re année, MPSI - PCSI - PTSI – La photocopie non autorisée est un délit.
l’ensemble { M + M 0 }. A (P1 , V1 , T1) ;
4) En appliquant le théorème de l’énergie cinétique au • la combustion du carburant (phase d’explosion) provo-
système { M + M 0 } entre deux positions z et z + dz , que une augmentation brutale de la pression à volume
montrer que le travail élémentaire, δW, reçu par le constant et fournit un transfert thermique Q1 ; à la fin de
système fluide s’exprime par : la phase, les gaz résiduels sont dans l’état B (P2 , V1 , T2) ;
δW = – dE K { M + M } + δW atmosphère + δW frottements • ils se détendent ensuite de manière adiabatique jusqu’à
0
l’état C (P1 , V2 , T3) , les paramètres étant en permanence
+ δW poids { M + M 0 } .
connus (état d’équilibre thermodynamique interne) ;
5) Intégrer cette relation entre deux positions z1 et z2 du • enfin, les gaz s’échappent du cylindre à la pression
piston. constante P1 et un nouveau cycle recommence.
À quelles conditions peut-on écrire que le travail reçu par En négligeant la quantité de matière de carburant liquide,
le fluide est W = – Pext S(z2 – z1) ? on assimilera l’air et les gaz brûlés à un gaz parfait dont
Que vaut Pext ? Que représente cette grandeur ? le coefficient g (rapport des capacités thermiques à pres-
6) À quelles conditions aurait-on pu écrire δW = – Pext dV sion constante et à volume constant) vaut g = 1,4 .
entre deux positions z et z + dz quelconques ? 1) Représenter, dans le diagramme de Clapeyron, le cycle
Comment peut-on interpréter physiquement la condition de transformations ABCA des gaz (air ou gaz brûlés)
portant sur l’énergie cinétique du système { M + M 0 } ? dans le cylindre.
123
Exercices
2) Calculer le travail W échangé par une mole de gaz au librement sans frottement. A et B contiennent chacun une
cours d’un cycle en fonction de R (constante des gaz mole de gaz parfait à la pression P0 et à la température T0 .
parfaits), g et des températures T1 , T2 et T3 . C P, m
3) Définir puis calculer le rendement r de ce moteur, On donne, pour le gaz parfait, le coefficient g = ------------ .
CV, m
d’abord en fonction de g , T1 , T2 et T3 , puis en fonction
Le piston, la surface latérale du cylindre et la surface de
V2
de g et du rapport des volumes a = ------ . base SA du compartiment A sont athermanes. La surface
V1 de base SB du compartiment B est diathermane.
4) Calculer r pour a = 4 .
Le compartiment A est porté très lentement à la température
T1 à l’aide d’une résistance chauffante, le compartiment B
Expérience de Clément et Desormes reste à T0 par contact thermique avec un thermostat à la
C P, m température T0 .
Cette expérience permet la mesure du coefficient g = ------------
CV, m
d’un gaz.
Un récipient (de grande capacité, muni d’un robinet R),
contient une certaine quantité de gaz (que l’on assimilera à SA SB thermostat
A B
un gaz parfait) à la pression P0 et à la température T0 atmos- à T0
phériques. Ce récipient est relié à un manomètre à liquide
(eau) permettant de mesurer la pression du gaz intérieur.
À l’aide d’une pompe, on comprime très légèrement le
gaz ; lorsque la température est stabilisée à T0 , la pres- 1) a) Exprimer les volumes VA , VB et la pression finale
sion du gaz vaut P1 = P0 + p1 (avec p1 P0) , le mano- Pf en fonction de T1 , T0 et V0 correspondant à la position
mètre indique une dénivellation h1 . On ouvre et on d’équilibre du piston.
referme aussitôt le robinet. On constate alors que la déni- b) Quelle est la variation d’énergie interne du gaz à l’inté-
vellation du liquide dans le manomètre s’annule dans un rieur de A et de B ? En déduire la variation d’énergie
premier temps, puis, prend une valeur h2 , quand le gaz interne du système (A + B). (Notons que la résistance
retrouve sa température initiale T0 . chauffante et le piston sont exclus du système.)
1) Analyser les transformations que subit le gaz pendant c) Quelle est la nature de la transformation subie par le
l’ouverture et après la fermeture du robinet. Représenter le gaz en B ? Quel est le travail échangé W par B avec A ?
graphe correspondant dans un diagramme de Clapeyron En déduire le transfert thermique Q1 , Q1 étant reçu par le
(P, V ) . thermostat. On exprimera W et Q1 en fonction de T0 , T1
2) Calculer le coefficient g en fonction des dénivellations et R constante des gaz parfaits.
h1 et h2 . Pour l’air, on a mesuré h1 = 18,2 cm et h2 = 5,0 cm. d) En considérant le système A , trouver le transfert ther-
© Hachette Livre – H Prépa / Thermodynamique, 1re année, MPSI - PCSI - PTSI – La photocopie non autorisée est un délit.
gaz
A B SB
124
4. Premier principe de la thermodynamique. Bilans d’énergie
P0 M0
Oscillations d’un piston dans un cylindre P0
Un piston de masse M0 g
P0
peut coulisser sans frotte- P1 V1 T1
ment dans un cylindre de h1 P2 V2 T2
h2
section S placé dans l’air à
la pression P0 . Les parois
état initial grille état final
du récipient et le piston g
sont athermanes. h P 1 , T 0
© Hachette Livre – H Prépa / Thermodynamique, 1re année, MPSI - PCSI - PTSI – La photocopie non autorisée est un délit.
C P, m
Un gaz a pour équation d’état P(V – nb) = nRT (b : covo- M0 = 100 kg ; h1 = 1 m ; T1 = 300 K ; g = ------------ = 1,4.
lume du gaz) et son énergie interne ne dépend que de la CV, m
température (ce gaz suit la première loi de Joule). 2) Repartant de l’état initial, on pose successivement sur
1) Déterminer la relation qui lie les capacités thermiques le piston des masses m très petites (m M0) en atten-
molaires à pression constante CP, m et à volume constant dant à chaque fois que le piston se stabilise avant de poser
CV, m à R . la masse suivante. On arrête dès que la masse totale des
Nous supposons dorénavant que le rapport g entre les surcharges atteint la valeur M0 . En faisant toutes les
capacités thermiques molaires à pression constante et à hypothèses nécessaires, calculer le travail W ′ échangé
volume constant est indépendant de la température T . ainsi que le nouvel état final P2 , T 2′ , h 2′ .
2) Une mole de ce gaz subit une détente de Joule- Faire l’application numérique et comparer les valeurs
Thomson qui fait passer sa pression de P1 à P2 . Calculer obtenues à celles de la question 1). Conclusion.
la variation ∆T correspondante.
3) Calculer ∆T pour P1 = 106 Pa et P2 = 105 Pa. Compression monotherme
Données : R = 8,31 J . mol –1 . K–1 ; g = 1,4 ; d’un gaz parfait
b = 38 . 10 –6 m3 . mol –1. Reprendre l’exercice 8 (valeurs numériques comprises) en
supposant que les parois cylindriques sont diathermanes.
125
Exercices
L’air du cylindre subit une transformation monotherme, car volume massique. U(x) et H(x) sont relatives à une mole de
il n’échange de la chaleur qu’avec l’atmosphère extérieure gaz de masse molaire M . U0 , H0 , P0 , T0 et u0 sont les varia-
dont la température T0 est supposée constante. Dans l’état bles d’état du gaz à l’entrée de la tuyère (abscisse x = 0) de
initial, l’air enfermé dans le cylindre est dans l’état surface S0 ; U1 , H1 , P1 , T1 et u1 sont relatifs à la sortie de la
(P1 , T0 , h1) . tuyère d’abscisse x1 et d’aire S1 .
1) On pose sur le piston la masse M0 . Après un certain
temps, l’air du récipient se retrouve à la température T0 et
le piston se stabilise à la hauteur h3 du fond du récipient.
Calculer le travail WT échangé entre l’air intérieur et le S(x)
milieu extérieur ainsi que l’état final (P2 , T0 , h3). Faire
x′ v x
l’application numérique. x
2) On pose successivement sur le piston des masses m x1
(m M0) en attendant à chaque fois que la température
de l’air intérieur se stabilise (à la valeur T0) et que le 0
piston s’immobilise ; on répète l’opération jusqu’à ce que
la surcharge totale soit égale à M0 . Calculer le travail W T′ 1) Montrer qu’en appliquant le premier principe de la
échangé ainsi que l’état final (P2 , T0 , h 3′ ). thermodynamique sur une mole de gaz en écoulement
Faire l’application numérique et comparer les résultats entre l’abscisse 0 et l’abscisse x , on peut écrire :
obtenus à ceux de la question 1). Conclusion.
1 1
H ( x ) + --- Mv 2 ( x ) – H 0 + --- Mv 2 ( 0 ) = Q ( x ).
2 2
Remplissage d’un récipient
où Q(x) représente la quantité de chaleur reçue par la
initialement vide mole de gaz entre les abscisses 0 et x .
Un récipient de volume V1 , fermé par une vanne, dont les 2) L’écoulement est assez rapide pour qu’aucun échange
parois (ainsi que la vanne) sont supposées athermanes, est de chaleur n’ait lieu : Q(x) = 0 . La transformation subie
initialement vide. Il est placé dans l’air ambiant (assimila- par chaque mole de gaz est alors supposée adiabatique et
ble à un gaz parfait) à la température T0 et à la pression P0 . lente. Montrer que dans ce cas :
On ouvre la vanne, l’air pénètre très rapidement dans le réci- P( x )
1 2 1
pient, on referme la vanne lorsque l’équilibre de pression est --- v ( x ) – --- v 2 ( 0 ) = –
2 2 ∫P u dP.
réalisé. Après un certain temps, l’air dans le récipient se 0
CV, m
du rapport g des capacités thermiques à pression cons-
Déterminer la vitesse de sortie v1 du gaz de la tuyère en
tante et à volume constant de l’air.
fonction de v0 , g , T0 , M, de la constante des gaz parfaits
Données : P0 = 105 Pa, V1 = 5 . 10 –3 m3, T = 293 K P1
et g = 1,4 . R et du rapport a = ------ .
P0
4) Calculer v1 , u1 et T1 .
Écoulement d’un gaz dans une tuyère
Données : g = 1,3 ; P0 = 1,25 . 10 5 Pa ; P1 = 10 5 Pa ;
On étudie un écoulement permanent de gaz dans une T0 = 300 K ; M = 44 g . mol–1 ; R = 8,32 J . K–1 . mol –1 ;
tuyère horizontale de révolution autour d’un axe (x¢ x) . v0 = 0 .
L’aire de la section droite de la tuyère S(x) est variable le 5) Afin de simplifier l’écriture, on note S l’aire, P la pres-
long de (x¢ x) . L’écoulement a lieu sans frottement sur les sion, u le volume massique, v la vitesse et T la tempéra-
parois. ture à l’abscisse x .
Toutes les particules du gaz situées dans la tranche À l’abscisse x + dx , ces valeurs deviennent S + dS, P + dP ,
d’épaisseur dx d’abscisse x ont une même vitesse v(x) . u + du , v + dv et T + dT .
U(x) , H(x) , P(x) , T(x) et u(x) représentent respectivement a) L’écoulement est stationnaire : le débit massique
l’énergie interne, l’enthalpie, la pression, la température et le (c’est-à-dire la masse du gaz qui traverse une section de
126
4. Premier principe de la thermodynamique. Bilans d’énergie
© Hachette Livre – H Prépa / Thermodynamique, 1re année, MPSI - PCSI - PTSI – La photocopie non autorisée est un délit.
tant que les pertes thermiques par unité de temps sont On se propose, dans cet exercice, de comparer la transfor-
proportionnelles à l’écart de température (T – T0 ) entre la mation adiabatique idéale (état d’équilibre thermodyna-
température T du calorimètre et celle T0 (supposée cons- mique interne à tout instant) à une transformation
tante) du milieu extérieur (on désignera par k la constante adiabatique brutale (ou réelle) sous pression extérieure
de proportionnalité), déterminer la loi d’évolution de la constante. Soit un gaz parfait auquel nous faisons subir
température T du calorimètre en fonction du temps t, de les deux transformations suivantes à partir d’un même
C, k , T0 et T2 . état d’équilibre initial (P0 , V0 , T0 ).
2) Calculer la valeur de la capacité thermique massique à Première transformation :
pression constante cP du gaz en fonction de k , D , T0 , T1
Transformation adiabatique lente, idéale
et T2 . P0 , V0 , T0 Pf , Vi , Ti
État d’équilibre thermodynamique interne à
3) Application numérique tout instant au cours de la transformation
127
Exercices
On suppose que le gaz est parfait ; les capacités calorifiques À l’instant initial le gaz occupe le volume V1 et est en
molaires CP, m et CV, m , ainsi que g sont des constantes. équilibre interne à la température T0 .
C P, m On ouvre le circuit de l’électroaimant, le marteau casse la
On prend g = -----------
- = 1,4.
CV, m vitre de séparation ; le gaz se répartit entre les deux com-
1) Comment fait-on pour réaliser expérimentalement ces partiments et atteint un nouvel état d’équilibre thermody-
deux transformations ? namique interne de température Tf .
V Tr 1) On étudie le système { gaz + parois }.
2) Montrer que -----r = ----- . On considère que l’énergie interne des parois ne varie
Vi Ti
pas. Montrer que la transformation du gaz se fait à éner-
3) On pose Pf = x . P0 et Vr = y . Vi (et donc Tr = y . Ti ). gie interne constante.
Trouver une relation liant y et x. 2) On considère un gaz parfait monoatomique ; une mole
4) Quelle est la valeur de y pour x = 1 , x = 0,5 et x = 2 ? de ce gaz subit la transformation précédente.
En déduire un tracé de la courbe y(x). Commenter. Quelle est la variation de température Tf – T0 qui accom-
pagne l’évolution ? On retrouvera l’expression de U pour
un gaz parfait monoatomique.
Détente de Joule-Gay-Lussac de gaz
3) On considère que l’argon est un gaz réel monoato-
mique ayant pour équation d’état :
n 2 a
P + -------
électroaimant - ( V – nb ) = nRT ,
parois V2
calorifugées où a et b sont deux constantes.
et indéformables
L’énergie interne de ce gaz s’écrit :
n2a
U = nC V , m T – -------- + U 0 , où U0 est une constante.
gaz vide V
vitre Une mole de ce gaz subit la détente de Joule-Gay-Lussac.
V1, T0 V2 V1 = V2 = 1dm3
a) Montrer que la mesure de (Tf – T0) permet de détermi-
ner a .
b) Calculer a pour (Tf – T0) = – 5,4 K. On précisera
On s’intéresse à n moles d’un gaz subissant une détente l’unité de a. La capacité thermique CV , m a la même
dans le vide (ou détente de Joule-Gay-Lussac) : valeur que celle du gaz parfait monoatomique associé.
© Hachette Livre – H Prépa / Thermodynamique, 1re année, MPSI - PCSI - PTSI – La photocopie non autorisée est un délit.
Corrigés
Solution du tac au tac, page 122. A. 1) L’évolution est conduite très lentement. On peut supposer que les
1. Vrai : b, c Faux : a, d grandeurs thermoélastiques intensives – pression et température notamment –
2. Vrai : b Faux : a, c s’équilibrent à chaque instant : elles sont donc définies et uniformes à chaque instant.
3. Vrai : a, d Faux : b, c
4. Vrai : d, e Faux : a, b, c, f Cela signifie que le fluide reste toujours dans un état proche d’un équilibre ther-
5. Vrai : a, c, e, g Faux : b, d, f modynamique interne.
6. Vrai : a, b, e Faux : c, d Comme la pression est définie et uniforme (on la note P), la force exercée par
le fluide sur le piston est F = PSe x .
128
4. Premier principe de la thermodynamique. Bilans d’énergie
5) W = – ( M + M 0 )g ( z 2 – z 1 ) – P 0 S ( z 2 – z 1 )
2) D’après le principe de l’action et de la réaction Fpiston → fluide = – F = – PSe x
1 2 2
+ W frottements – - ( M + M 0 ) ( ż 2 – ż 1 ).
(le milieu extérieur est constitué du milieu ambiant et du piston, et Fpiston → fluide 2
correspond à la force appliquée au fluide par la face interne du piston). ( M + M 0 )g
Soit W = – ----------------------- + P0 S ( z2 – z1 )
Le travail élémentaire correspondant s’écrit : S
1 2 2
δ W = – PS e x ⋅ d x e x = – PS d x soit, avec d V = S d x , où V est le + W frottements – - ( M + M 0 ) ( ż 2 – ż 1 ).
2
volume qu’occupe le fluide : L’expression proposée suppose que :
δ W = – P dV . • le piston se déplace sans frottements dans le cylindre, Wfrottements = 0 ;
• l’énergie cinétique est identique pour z = z1 et z = z2 .
B. 1) La pression du fluide à l’intérieur du cylindre ne s’uniformise plus En pratique, cette condition ne peut être obtenue que pour des positions d’équi-
instantanément : le déplacement brutal du piston et le confinement du fluide peu- libre du piston : z1 correspond à l’état initial et z2 à l’état final de la transforma-
vent être à l’origine d’ondes de pression entre le piston et le fond du réservoir. tion.
On ne peut donc plus définir la pression « P » du fluide à un instant quelconque ( M 0 + M )g
On a alors P ext = ----------------------- + P0 .
et F = PSe x n’est plus applicable. S
Tout se passe donc comme si le fluide subissait une pression Pext de la part du
sens d’écoulement du fluide milieu extérieur.
6) Comme précédemment, il ne doit pas y avoir de frottements entre le piston et
le cylindre.
P1 P2 De plus, d K{ M + M } doit être nul et on a alors effectivement :
0
( M + M 0 )g
δW = – ----------------------- + P 0 S dx .
S
La condition sur K peut être obtenue de deux manières :
• soit la vitesse du piston est faible : la transformation est lente et Pfluide = Pext
tranche de fluide étudiée (pas de frottements) ; on retrouve un cas où Pfluide est définie et uniforme à cha-
que instant, avec en plus ici P = Pext = cte ;
pistons fictifs
• soit la quantité M + M0 est très faible : ceci peut s’obtenir avec M0 = 0 (on
débloque le piston sans masse supplémentaire) et Mg P 0 S . On peut dire
2) Le piston et la masse M0 vont descendre dans le cylindre jusqu’à la limite de
compressibilité du fluide ; la vitesse s’annule en ce point (point bas). Il remonte alors que l’air ambiant exerce une force – P 0 Se z , par l’intermédiaire d’un pis-
ensuite et effectue des oscillations : celles-ci sont donc dues à la compétition ton fictif, sur le fluide situé à l’intérieur du cylindre.
entre le poids et la pression atmosphérique d’une part et l’élasticité du fluide Ce calcul du travail des forces de pression est particulièrement important pour
d’autre part. l’étude des détentes de fluide du type de celle de Joule-Thomson : une tranche
Cependant ces oscillations sont amorties : de fluide est « poussée » en amont par un piston fictif imposant une pression P1
• par les frottements entre le piston et le cylindre ; et « tirée » en aval par un piston imposant une pression P2 .
© Hachette Livre – H Prépa / Thermodynamique, 1re année, MPSI - PCSI - PTSI – La photocopie non autorisée est un délit.
• par les frottements internes au fluide (viscosité).
Le piston va donc s’immobiliser et le fluide atteindre un nouvel état d’équilibre. 1) Si on néglige tout frottement, le théorème de l’énergie cinétique
3) L’ensemble {M + M0} est soumis : (mécanique), appliqué à la bille entre l’instant où on la lance et l’instant où elle
• au poids : ( M + M 0 )g = – ( M + M 0 )ge z ; atteint son altitude maximale, conduit à :
2
v0
• aux frottements du piston sur le cylindre : F frottements ; h 0 = ----- .
2g
• à la force de pression atmosphérique : – P 0 S e z ; 2) En tenant compte des forces de frottement, le théorème de l’énergie cinétique
(mécanique) appliqué à la bille entre les mêmes instants que précédemment s’écrit :
• à la force de pression du fluide : Ffluide → piston .
∆ ( K + Pext ) = W frottement ,
4) d K piston + M = – ( M + M 0 )g dz – P 0 . S dz + δW frottements + δWfluide → piston .
1 2
0
soit : – - mv 0 + mgh = W frottement .
Soit δW poids { M + M0 } = – ( M + M 0 )g dz 2
Appliquons toujours entre les mêmes instants, le premier principe (thermody-
δW atmosphère = – P 0 S dz
namique) au système isolé constitué de la bille et de l’air ambiant :
et δW fluide → piston = – δW ,
1 2
– - mv 0 + mgh + ∆U bille + ∆U air = 0 , avec ∆U bille = mc∆T .
où δW est le travail de la force exercée par la face interne du piston sur le fluide, 2
c’est-à-dire de la force extérieure appliquée par le piston au système « fluide » : Ainsi, en identifiant les deux relations obtenues, il vient :
δW = δW poids { M + M0 } + δW atmosphère + δW frottements – d K{ M + M } . mc∆T + ∆U air = – W frottement ,
0
129
Corrigés
1 Remarque
puis, sachant que mc∆T = ∆U air = – - W frottement :
2 Au cours d’un cycle de transformations, la variation d’énergie interne du gaz
2 est nulle (nous négligeons, bien sûr, toute énergie cinétique macroscopique et
1 v g
∆T = ---- ----0 – gh = ---- ( h 0 – h ) . toute énergie potentielle extérieure) ; le premier principe s’écrit alors :
2c 2 2c
∆U = 0 = W + Q AB + Q CA (puisque QBC est nul) .
3) Attention aux unités ! h0 = 5,097 m ; ∆T = 1,2 . 10 –3 K .
W Q CA
La variation de température de la bille est insignifiante. Nous en déduisons : r = – -------- = 1 + -------- ,
Q AB Q AB
avec p 2 P0 . V1 V0 V
R
Sachant que Q AB = U B – U A = C V, m ( T 2 – T 1 ) = ---------- ( T 2 – T 1 ) , Cette évolution est représentée ci-
g–1
contre.
– ( T3 – T2 ) – ( g – 1 ) ( T3 – T1 )
nous en déduisons : r = ------------------------------------------------------------------ , V1 représente le volume initial qu’occupent les (n 0 – n) moles de gaz qui restent
T2 – T1
dans le récipient pendant l’ouverture du robinet R et qui subissent une transfor-
T3 mation adiabatique.
---- – 1
T3 – T1 T1 2) Considérons le système fermé constitué des (n 0 – n) moles qui restent dans
soit : r = 1 – g --------------- = 1 – g ------------------ .
T2 – T1 T2 T3 le récipient. Nous pouvons écrire :
---- ---- – 1
T3 T1 • pour la transformation adiabatique AB :
g g
Or, pour la transformation isobare CA , nous pouvons écrire : ( P 0 + p 1 )V 1 = P 0 V 0 .
T3 V ( P 0 + p 1 )V 1 P0 V0
---- = ----2 = a , - = ------------- , nous pouvons éliminer V1
Sachant que n 0 – n = ------------------------
T1 V1 T0 T0 – q
et, pour la transformation adiabatique BC : et V0 , et nous obtenons :
g 1–g
P2 V1 P1 V2 g g
( P0 + p1 ) 1 – g T0 = P0 ( T0 – q ) g .
- et P 2 V 1 = P 1 V 2
---------- = ---------
T2 T3 En outre, comme p 1 P 0 et q T 0 , la relation ci-dessus conduit à :
T V2 g – 1 a–1. p1 q
conduisent à ----2 = ---- = a g – 1 , d’où r = 1 – g -----------
- ( 1 – g ) ---- = – g ---- ;
P0 T0
T3 V 1 ag – 1
130
4. Premier principe de la thermodynamique. Bilans d’énergie
• pour l’échauffement isochore BC : 2) a) Nous pouvons supposer que le gaz A subit une transformation adiabatique
P 0 V 0 = ( n 0 – n )R ( T 0 – q ), lente (équilibre interne) ; nous avons vu au § 4.3 du cours que P et V sont alors
reliés par :
( P 0 + p 2 )V 0 = ( n 0 – n )RT 0 , g g
PV g = cte = P f V A = P A′ V 0 ,
P0 P0 + p2 q p puisque, dans l’état final, le gaz A occupe le volume V0 à la pression P f′ .
- = --------------- , et, puisque p 2
d’où ------------ P0 , q T 0 : ---- = ----2 ;
T0 – q T0 T0 P0 VA g R ( T 0 + T 1 ) 2T 1 g
Nous en déduisons P f′ = P f ----- = ----------------------- --------------- .
q V 0 2V 0 T 0 + T 1
• ainsi, en éliminant ---- des deux relations obtenues, nous en déduisons :
T0 b) Les gaz A et B occupent chacun le même volume V0 , à la même pres-
p1 p2
( 1 – g ) ---- = – g ---- . sion P f′ ; ils ont donc la même température :
P0 P0
P f′ V 0 T 0 + T 1 2T 1 g
Les surpressions p1 et p 2 sont proportionnelles à h1 et h2 . - = --------------- --------------- .
T A = T B = ----------
R 2 T 0 + T 1
p1 h1
- = -------------- , soit g = 1,38.
D’où g = ------------- c) Les variations d’énergie des gaz A et B sont données par la loi de Joule :
p1 – p2 h1 – h2
R
∆U A′ = ---------- ( T A – T 1 ) ,
Remarque :L’expérience de Clément et Desormes donne des résultats peu pré- g–1
cis. Les déterminations de g se font actuellement à partir de la mesure de la R
vitesse du son dans le gaz considéré. ∆U B′ = ---------- ( T A – T 0 ) ,
g–1
R
d’où : ∆U′ = ∆U A′ + ∆U B′ = ---------- ( 2T A – T 0 – T 1 ) .
g–1
1) a) Nous supposons que, dans chaque compartiment, les gaz évo-
d) L’ensemble des deux gaz, ayant un volume constant, n’échange aucun travail
luent lentement, les pressions étant les mêmes de chaque côté du piston, à tout avec le milieu extérieur. Il reçoit le transfert thermique Q3 de la seconde résis-
instant. Dans l’état final : tance chauffante, d’où :
RT RT 0 R 2T 1 g
P f = -------1 = ------- . Q 3 = ∆U′ = ---------- ( T 0 + T 1 ) --------------- – 1 .
VA VB g–1 T 0 + T 1
Sachant que VA + VB = 2V0 , nous en déduisons :
2T 1 2T 0
V A = V 0 --------------- et V B = V 0 --------------- , 1) À l’équilibre du piston, nous avons :
T0 + T1 T0 + T1
M0 g
R ( T0 + T1 ) P 1 = P 0 + --------- .
et, par suite P f = ----------------------- . S
2V 0
2) Appelons x le déplacement du piston par rapport à sa position d’équilibre initiale
b) Déterminons les variations d’énergie interne du gaz contenu : (lorsque la masse m n’a pas encore été déposée). Nous pouvons supposer que :
R • la pression de l’air extérieur
• dans le compartiment A : ∆U A = C V, m ( T 1 – T 0 ) = ---------- ( T 1 – T 0 ) ;
g–1 reste constante et égale à P0 ; P0 x
• dans le compartiment B : ∆U B = 0 ; • l’air intérieur est en permanence m
© Hachette Livre – H Prépa / Thermodynamique, 1re année, MPSI - PCSI - PTSI – La photocopie non autorisée est un délit.
R en état de (quasi) équilibre ther-
• dans les deux compartiments : ∆U = ∆U A + ∆U B = ---------- ( T 1 – T 0 ) . x
g–1 modynamique interne à la pres-
sion P vérifiant PV g = cte O
c) Nous pouvons considérer que le gaz B subit une transformation lente iso- (transformation lente adiabatique,
therme à la température T0 , d’où : puisque m M 0 ) ; il vient : P, T
P T0 + T1 h
P1 h g
W = RT 0 ln ----f = RT 0 ln --------------- . x
P = -----------------g ≈ P 1 1 – g - .
P0 2T 0 (h + x) h
Appliquons le premier principe au gaz B : Appliquons la relation fonda-
∆U B = W – Q 1 mentale de la dynamique à
(attention au signe : Q1 est reçu par le thermostat). l’ensemble (masse m + piston) :
T0 + T1 ( M 0 + m ) ˙˙x = – P 0 S – ( M 0 + m )g + PS ,
Nous en déduisons Q 1 = – ∆U B + W = +W = RT 0 ln --------------- .
2T 0 x
d’où : ( M 0 + m ) ˙˙x = – mg – g P 1 S - .
h
d) Appliquons maintenant le premier principe au gaz A (en prêtant toujours
attention aux signes des échanges) : le gaz A reçoit de l’extérieur le travail –W : mg g P1 S
Donc ˙˙x + w 2 x = – --------------- en posant w 2 = ----------------------- .
∆U A = – W + Q 2 , M0 + m h ( M0 + m )
hmg
R T0 + T1 Soit x = A cos w t + B sin w t – ---------- .
d’où : Q 2 = ---------- ( T 1 – T 0 ) + RT 0 ln --------------- . g P1 S
g–1 2T 0
131
Corrigés
hmg P2 P1
Or à t = 0, x = 0 et ẋ = 0 d’où A = + ---------- et B = 0 . 1 + ( g – 1 ) ---- ---- + ( g – 1 )
g P1 S P1 P1 T2 P2
et T 2 = T 1 ---------------------------------- , puis h 2 = h 1 ---- ---- = h 1 -------------------------------- .
hmg g P2 T1 g
x = – ---------- ( 1 – cos w t ).
g P1 S P1 = 1,1 . 10 5 Pa ; P2 = 1,2 . 10 5 Pa ; T2 = 307,8 K ; h2 ≈ 0,9405 m ;
Le piston effectue des oscillations sinusoïdales de pulsation : W = +7,14 . 10 2 J .
g P1 S 2π 2) Au cours de l’évolution de l’air, le piston étant dans un état d’équilibre (l’air
w = - et de période T = ----- .
----------------------
h ( M0 + m ) w est à la pression P), nous ajoutons une petite surcharge m ( m M 0 ) sur le
Nous constatons que le piston oscille sans cesse dans ce modèle de calcul. En piston. Le piston descend, oscille, puis finit par se stabiliser (à cause de la vis-
fait, des frottements, inévitables, vont amortir le mouvement du piston et pro- cosité interne du gaz) sur une nouvelle position d’équilibre, voisine de la précé-
voquer son immobilisation. dente. Bien qu’il y ait des phénomènes dissipatifs, nous supposerons que la
pression P de l’air reste, à chaque étape de son évolution, parfaitement définie,
et que l’air subit donc une transformation adiabatique lente.
1) Le gaz suit la première loi de Joule, la différentielle de l’énergie Nous avons obtenu au § 5.3., Application 6 :
interne s’écrit : g g
P 1 V 1 = P 2 V 2′
dU = nC V, m dT.
Calculons l’enthalpie H de ce gaz : R P 2 V 2′ – P 1 V 1
W′ = U 2 – U 1 = n ---------- ( T 2′ – T 1 ) = --------------------------- ,
H = U + PV = U + n ( RT + bP ), g–1 g–1
d’où en différentiant : P 1 1-
dH = n ( C V, m + R ) dT + nb dP. d’où : h 2′ = h 1 ---- g = 0,9397 m ;
P 2
1 ∂H
Nous en déduisons C P, m = - ------ = C V, m + R. P 2 h 2′
n ∂T P T 2′ = T 1 ---- ------ = 307,6 K ;
P1 h1
Nous constatons que CP, m et CV, m vérifient la relation de Mayer (tout comme
les capacités thermiques du gaz parfait). W′ = 6,91 . 10 2 J.
2) La détente de Joule-Thomson est une détente isenthalpique. Il vient donc Nous constatons ainsi que ces valeurs sont très voisines de celles de la première
pour une mole de gaz : question (la différence relative est de moins de 1/1 000 pour la température T et
∆H = C P, m ∆T + b ( P 2 – P 1 ) = 0 la profondeur h ; elle est de l’ordre de 3 % pour le travail W).
gR Insistons une fois de plus sur le fait que nous avons pris énormément d’hypo-
(puisque la relation de Mayer implique que C P, m = ---------- est indépendant de thèses simplificatrices pour résoudre ce problème : absence de frottement au
g–1
niveau du contact piston-cylindre, air assimilable à un gaz parfait, … Ces résul-
la température), d’où :
tats sont difficilement vérifiables par l’expérience, car il est quasiment impossi-
–b ble de construire un récipient muni d’un piston parfaitement étanche qui
∆T = ---------- ( P 2 – P 1 ).
C P, m pourrait coulisser sans aucun frottement.
3) Application numérique : ∆T = 1,2 K .
© Hachette Livre – H Prépa / Thermodynamique, 1re année, MPSI - PCSI - PTSI – La photocopie non autorisée est un délit.
M0 g M0 g
- et P 2 = P 0 + 2 --------- .
Nous avons toujours : P 1 = P 0 + --------
M0 g S S
- , V 1 = Sh 1 et T 1 .
1) État d’équilibre initial : P 1 = P 0 + -------
S 1) Pour la transformation brutale :
M0 g W = – P 2 ( V 3 – V 1 ),
État d’équilibre final : P 2 = P 0 + 2 -------- , V 2 = Sh 2 et T 2 .
S
avec pour le gaz parfait : P 1 V 1 = P 2 V 3 = nRT 0 .
Au cours de cette transformation, la pression n’est pas définie ; le milieu exté-
rieur (c’est-à-dire air extérieur + piston + surcharge) exerce sur l’air compris P P1
Nous en déduisons W T = – P 1 Sh 1 1 – ----2 et h 3 = h 1 ---- .
dans le cylindre une pression P2 (que nous pouvons supposer constante) : P 1 P2
W = – P 2 ( V 2 – V 1 ). P1 = 1,1 . 10 5 Pa ; P2 = 1,2 . 10 5 Pa ; h3 = 0,917 m ; WT = 10 3 J .
Appliquons alors le premier principe à l’air intérieur entre l’état initial et l’état final :
2) Pour la transformation lente, donc isotherme à la température T0 , le calcul du
U2 – U1 = W, puisque Q = 0 .
travail a été fait au § 4.3., Application 3 du présent chapitre :
Sachant que l’air est assimilable à un gaz parfait, nous pouvons écrire :
P2 P2
nR
U 2 – U 1 = nC V, m ( T 2 – T 1 ) = ---------- ( T 2 – T 1 ) , W T′ = nRT 0 ln ---- = P 1 Sh 1 ln ---- .
g–1 P1 P1
d’où nous déduisons : h3 est inchangé : h 3′ = h 3 .
nR P2 W T′ = 957 J. Ici encore WT et W T′ sont voisins, leur différence relative étant
---------- ( T 2 – T 1 ) = – P 2 ( V 2 – V 1 ) = – nR T 2 – ----T ,
g–1 P 1 1 inférieure à 5 %.
132
4. Premier principe de la thermodynamique. Bilans d’énergie
n moles 2) Lorsqu’une mole de gaz subit une transformation lente adiabatique élémen-
(P0 , V0 , T0 ) taire, il vient :
P0 dH = d ( H + MPu ) = ( δQ – MP du ) + M ( P du + u dP ),
soit, puisque dQ = 0 :
T0 dH = MudP.
n moles Et nous retrouvons bien la relation proposée pour l’unité de masse de gaz :
vide (P0 , V1 , T1 ) P(x)
1 2 1
avant après
- v ( x ) – - v2( 0 ) = –
2 2 ∫ P0
u dP.
3) Pour un gaz parfait subissant une transformation lente adiabatique, les para-
Au cours de l’ouverture de la vanne, l’air pénètre très rapidement dans le récipient mètres du gaz étant connus à chaque instant :
jusqu’à ce que la pression soit égale à P0 : il y a alors n moles dans le récipient. g
Avant l’ouverture de la vanne, cette quantité d’air occupait le volume V0 à la Pu g = cte = P 0 u 0 ,
température T0 et à la pression P0 avec : P1 1
- P 1 – 1-
g
g–1
----------
= ---------- P 0 u 0 a g – 1 .
P 0 V 0 = nRT 0 .
d’où
∫ P0
u dP = u 0 ( P 0 ) g
∫ P0
P g dP
g–1
À la fermeture de la vanne, cette quantité d’air occupe le volume V1 du récipient RT 0 g–1
2 g RT 0 ----------
Sachant que P 0 u 0 = ------- , on en déduit v 1 = v 0 – ---------- ------- a g – 1 .
2 2
à la température T1 et à la pression P0 avec :
M g–1 M
P 0 V 1 = nRT 1 .
4) Application numérique : v 1 = 157 m . s –1 .
L’évolution de cette quantité d’air étant adiabatique (l’air entrant très rapide-
g g RT
ment dans le récipient, aucun transfert thermique n’a le temps de se réaliser), le De P 1 u 1 = P 0 u 0 , nous tirons u1 = 0,54 m3 . kg –1, et P 1 u 1 = -------1 conduit
premier principe conduit à : M
∆U = W . à T1 = 285 K.
Plutôt que de déterminer directement le travail W des forces de pression qui 5) a) La masse D , qui traverse une section S pendant l’unité de temps, se trouve
s’appliquent sur l’air entrant dans le récipient, il est plus simple de considérer le avant la traversée dans un cylindre d’aire S et de longueur v .
travail (–W ) des forces de pression qui s’appliquent sur le reste de l’atmosphère
(action et réaction) ; le reste de l’atmosphère a un volume qui s’accroît de V0 à
pression constante P0 , lors de l’expérience, d’où : v
– W = – P0V0 .
On en déduit : ∆U = nC V, m ( T 1 – T 0 ) = P 0 V 0 ,
S
R
soit n ---------- ( T 1 – T 0 ) = nRT 0 , d’où T1 = g T0 .
g–1
© Hachette Livre – H Prépa / Thermodynamique, 1re année, MPSI - PCSI - PTSI – La photocopie non autorisée est un délit.
La variation d’énergie ∆U s’écrit alors :
T0 P0 V1
∆U = P 0 V 0 = nRT 0 = P 0 V 1 ---- , soit ∆U = ---------- .
T1 g 1
Sachant que la masse volumique du gaz est égale à - , nous en déduisons :
Application numérique : T1 = 410,2 K ; ∆U = 0,36 kJ. u
1
Remarque : Bien que la transformation des n moles soit adiabatique, nous ne D = - vS.
u
pouvons en aucun cas écrire PV g = cte ; en effet, la transformation du système
n’est pas une suite d’états d’équilibres internes (P n’est pas définie au cours de Sachant qu’en régime permanent, D est constant, indépendant de x (si ce n’était
l’évolution). pas le cas, il y aurait accumulation de gaz en un point), nous obtenons donc, en
prenant la différentielle logarithmique du débit D :
dS dv du
----- + ----- – ----- = 0 .
1) En reprenant un raisonnement analogue à celui de la détente de S v u
Joule-Thomson le premier principe conduit, pour une masse dm = Mdn de gaz b) Calculons de même les différentielles :
qui passe de l’abscisse 0 à l’abscisse x (en n’oubliant pas l’énergie cinétique) : dP du
• de Pug = cte , soit ------ + g ----- = 0 (différentielle logarithmique) ;
1 1 P u
dn U ( x ) + - Mv 2 ( x ) – dn U ( 0 ) + - Mv 2 ( 0 ) = δW + δQ ,
2 2 • de l’expression obtenue question 2) , soit vdv = –udP.
avec δW = + P ( 0 ) dnMu ( 0 ) – P ( x ) dnMu ( x ) . Nous en déduisons :
En introduisant l’enthalpie molaire : du 1 dP 1 M v dv ,
----- = – - ------ = + v dv -------- = + v dv --------- = -------
H = U + MPu, u g P g Pu g RT c2
133
Corrigés
dS dv dT
d’où : ----- + ( 1 – m 2 ) ----- = 0. Ainsi nC V, m dT = – PV ----- + V dP, soit :
S v T
b) Par suite, si l’on veut que la vitesse du gaz augmente avec x dans la tuyère dT dT dP
C V, m ----- = – R ----- + R ------
(dv 0) , il faut prendre : T T P
• une tuyère divergente pour un et finalement, en tenant compte de la relation de Mayer (CP, m – CV, m = R) :
écoulement supersonique : v dT dP C P, m
0 = g ----- + ( 1 – g ) ------ , avec g = ---------
- = cte .
v c, m 1, dS 0, S doit T P C V, m
croître ; x En intégrant : T g P 1 – g = cte .
Remarque :
Il faut bien noter que cette relation suppose :
• une tuyère convergente pour un • que la transformation est lente afin que T et P soient définis à chaque instant
écoulement subsonique : et uniformes ;
v c, m 1, dS 0, S doit v • que le gaz est parfait ;
décroître. x • qu’il subit une transformation adiabatique ;
• que g (donc CP, m et CV, m ) est constant. Cette dernière hypothèse est valable à
condition que l’intervalle de température « balayé » par le gaz ne soit pas trop
important (quelques dizaines de K).
2) L’utilisation de l’équation d’état permet d’obtenir les relations :
1) En l’absence de courant gazeux, effectuons un bilan énergétique
PV g = cte
entre deux instants voisins t et t + dt : valables à chaque instant de l’évolution.
et PV g – 1 = cte.
dT k k
dH = δQ p = C dT = – k ( T – T 0 ) dt, soit ----- = – --- T + --- T 0 . Entre l’état initial et l’état final on obtient :
dt C C
En intégrant cette relation, nous obtenons, compte tenu des conditions initiales g
P0 V0 = P1 V1
g
k ( T2 – T0 ) V
c p = ----------------------- . V1
dV V 1 – g V1
D ( T1 – T2 )
3) Application numérique (attention aux unités) :
∫
W = – cte -----g- = – cte -----------
V0 V 1 – g V0
134
4. Premier principe de la thermodynamique. Bilans d’énergie
avec W = – P ext ( V r – V 0 ) = – P f ( V r – V 0 ) et ∆U = nC V, m ( T r – T 0 )
1) Soit un récipient adiabatique surmonté d’un piston (section S) sans avec n, quantité de matière, et CV, m , capacité calorifique molaire du gaz.
masse (également adiabatique) contenant le gaz supposé parfait. La pression Sachant que :
extérieure est P0 . R
Transformation idéale C V, m = ---------- et P 0 V 0 = nRT 0 , on obtient :
g–1
On ajoute des masses mi (faibles) sur le piston (jusqu’à une masse finale M telle
1 P0 V0
Mg ---------- ---------
- ( T – T ) = – P f ( V r – V 0 ),
que P f = P 0 + ------ ) en attendant l’état d’équilibre thermodynamique interne g – 1 T0 r 0
S
entre chacune de ces opérations : la transformation est adiabatique idéale. T V
ou encore : ----r – 1 = – ( g – 1 )x ----r – 1 .
T0 V0
piston sans masse, Avec :
de section S, athermane 1–g
T Tr Ti – ----------
----r = ---- ---- = yx g
T0 Ti T0
P0
1
V Vr Vi –-
et ----r = ---- ⋅ ---- = yx g ,
V0 Vi V0
1–g 1
gaz – ---------- –-
parois on a ainsi : yx g – 1 = – ( g – 1 )x yx g – 1
athermanes
ou encore :
g---------
–1
-
g–1
----------
y x g + ( g – 1 )x g = 1 + ( g – 1 )x .
Transformation réelle
Mg 1 + ( g – 1 )x ----------
1–g
La masse M (telle que P f = P 0 + ------ ) est placée sur le piston, bloqué par
S D’où : y = -------------------------- x g .
deux taquets. On retire les taquets : la masse M et le piston oscillent et finissent g
par s’arrêter à cause des frottements qu’on suppose uniquement d’origines Remarque : pour x = 1, on a y = 1, ce qui est normal.
internes dues au gaz (viscosité) ; on suppose qu’il n’y a aucun frottement entre 4)
le piston et les parois.
x y
La masse du piston étant nulle, on a bien :
Mg 0,5 1,045
P ext = P f = P 0 + ------ .
S 1 1
2 1,055
taquets
© Hachette Livre – H Prépa / Thermodynamique, 1re année, MPSI - PCSI - PTSI – La photocopie non autorisée est un délit.
athermane
Cela signifie que pour avoir des résultats corrects à 5 % près, il est possible de
sans masse,
faire l’hypothèse que la transformation est lente dans les cas où :
de section S
P
----0 P f 2P 0 .
2
parois
athermanes y
3,5
2) Le gaz étant parfait, on a :
3,0
P0 V0 Vi Vr V Tr
---------- = P f ---- = P f ---- , d’où ----r = ---- . 2,5
T0 Ti Tr Vi Ti
2,0
3) Pour la transformation idéale : 1,5
g g 1–g g 1–g g
P0 V0 = Pf Vi et P0 T0 = Pf Ti 1,0
1
–-
1–g
– ---------- 0,5
d’où V i = V 0 x g et T i = T 0 x g .
0
Pour la transformation réelle, on écrit que : 1,0 2,0 3,0 4,0 x
– 0,5
∆U = W ,
135
Corrigés
où u est la vitesse quadratique moyenne.
y 1
Or U = P, int + K, micro = - mNu 2 .
2
1,06 D’autre part la température cinétique d’un G.P. monoatomique vaut, par
y = 1,05
définition :
mu 2 3 3
1,04 T = -------- , soit U = - Nk B T = - nRT .
3k B 2 2
Donc U ne dépend que de T et comme ici ∆U = 0 alors ∆T = Tf – T0 = 0 et
1,02
Tf = T0 .
y = 1,00 3) a) Le résultat du 1) est valable quelle que soit la nature du gaz.
1,00
a
Soit U final = C V, m T f – --------- + U 0
0,4 0,8 1,2 1,6 2,0 x V final
a
et U initial = C V, m T 0 – ---------- + U 0 .
V initial
1) Les parois étant indéformables, W = 0 : il n’y a pas d’extension du 1 1
∆U = 0, donc C V, m ( T f – T 0 ) = a ------- – ----
système étudié {gaz-parois}, donc pas de travail de forces de pression. 2V 1 V 1
Les parois étant calorifugées, Q = 0 . et a = – 2V 1 C V, m ( T f – T 0 ).
Ainsi, comme P, ext = cte et K, macro = cte, ∆ = ∆U = W + Q = 0 et la
détente est effectivement isoénergétique. b) L’application numérique donne :
2) Un G.P. monoatomique est un gaz dont les particules sont sans interaction,
a = 0,135 Jm3 . mol –2 C = 3- R .
P, int = 0 , et dont l’énergie cinétique microscopique est uniquement de
V, m 2
translation :
N
1 N
K, micro = ∑ -2 m v ∗2
i i = --- mu 2 ,
2
i=1
© Hachette Livre – H Prépa / Thermodynamique, 1re année, MPSI - PCSI - PTSI – La photocopie non autorisée est un délit.
136
Deuxième
principe de la
thermodynamique 5
© Hachette Livre – H Prépa / Thermodynamique, 1re année, MPSI - PCSI - PTSI – La photocopie non autorisée est un délit.
■ Définition de l’entropie.
■ Applications du deuxième principe.
Le premier principe nous a permis d’établir des bilans ■ Définition statistique de l’entropie.
d’énergie entre différents états d’un même système ; ■ Troisième principe de la thermodynami-
cependant, rien n’indique si l’évolution entre deux que.
états donnés peut effectivement avoir lieu.
Ainsi certaines transformations, qui n’ont aucune
chance de se produire dans la réalité, ont un bilan
énergétique en accord avec le premier principe.
Nous sommes donc amenés à introduire, sous forme de
principe, un critère d’évolution des systèmes réels.
■ Gaz parfait.
Nous nous limiterons à des systèmes fermés, sans
■ Premier principe de la thermodynamique.
réaction chimique.
137
5. Deuxième principe de la thermodynamique
1 É vo l u t i o n d ’u n sy stè m e i sol é .
I r r é ver s i b i l i té
Un système isolé est un système fermé, c’est-à-dire n’échangeant pas de
paroi
matière avec l’extérieur, pour lequel il n’y a pas de transfert énergétique
athermane
thermique, mécanique, etc., avec l’extérieur.
Mettons en évidence, sur deux exemples simples, l’évolution d’un système
isolé et l’impossibilité de certaines transformations.
T10 T20
Dans les deux cas qui suivent, le système est constitué de deux parties initia- (1) (2)
lement à l’équilibre thermodynamique interne.
La suppression d’une contrainte, thermique dans le premier cas, mécanique
dans le second, lui permet d’évoluer vers un nouvel état d’équilibre thermody- ensemble isolé de
namique interne. l’extérieur
Les deux parties du système sont alors couplées car elles échangent une gran- Doc. 1a. La paroi est athermane, le
deur extensive. système n’évolue pas.
1.1. Transfert thermique
paroi
Considérons un système (S) constitué de deux corps (1) et (2) isolés du milieu diathermane
extérieur.
Soient T1 et T2 les températures initiales respectives de ces corps. Supposons
T1 T2 . flux thermique
Si la paroi qui sépare les deux corps est athermane, ce système n’évolue pas. (1) (2)
(doc. 1a).
Remplaçons cette paroi par une paroi diathermane. Nous supprimons ainsi une
contrainte : un transfert thermique est possible entre les corps (1) et (2). ensemble isolé de
l’extérieur
Expérimentalement, un transfert thermique s’établit entre les deux corps, du
corps (1) le plus « chaud » vers le corps (2) le plus froid (doc. 1b). Doc. 1b. La paroi est diathermane,
Après un intervalle de temps suffisamment grand, le transfert thermique cesse : un transfert thermique s’établit du
un nouvel état d’équilibre s’est établi. Il correspond à l’égalité des températures corps le plus chaud vers le corps le
des deux corps : l’agitation thermique est uniforme sur les deux corps (doc. 1c). plus froid.
diathermane
extérieur : W = 0, Q = 0 pour le système (S) : ∆U = 0.
En introduisant les énergies internes de (1) et (2) : ∆U = ∆U1 + ∆U2 = 0.
Ceci conduit à l’égalité ∆U2 = Q2 = –∆U1 = – Q1 entre les transferts thermi- Tf Tf
ques des deux corps. (1) (2)
Cette relation ne nous indique ni les signes de Q1 et de Q2 ni leur valeur. Seule
l’expérience indique le sens de cet échange et l’égalité des températures finales.
Ainsi le premier principe n’interdit pas que Q2 0 : le corps (2), le plus froid, Doc. 1c. Un équilibre s’établit lors-
fournirait de la chaleur au corps (1) et ainsi il verrait sa température diminuer que les températures des deux com-
alors que le corps (1), le plus chaud, verrait sa température augmenter. En partiments sont égales.
revanche, cette évolution est physiquement inacceptable.
138
5. Deuxième principe de la thermodynamique
• Les deux compartiments sont remplis avec la même quantité de matière du piston cale
même gaz parfait ;
• les deux gaz ont la même température ;
• ils occupent, dans l’état initial, des volumes différents à des pressions diffé- (P10 , V10 , T, n) (P20 , V20 , T, n)
rentes. (1) (2)
© Hachette Livre – H Prépa / Thermodynamique, 1re année, MPSI - PCSI - PTSI – La photocopie non autorisée est un délit.
ment aberrant.
139
5. Deuxième principe de la thermodynamique
Le fait que le système soit isolé, c’est-à-dire couplé avec aucun élément exté-
rieur, est fondamental.
Si un système (S0 ) n’est pas isolé, il est nécessaire d’inclure l’ensemble des
systèmes couplés avec (S0 ) dans le système (S) pour utiliser la définition de la
réversibilité que nous avons donnée.
Voyons dans l’Application 1 l’analyse de l’irréversibilité dans un phénomène
oscillant.
Application
Oscillation d’un circuit R, L, C
1 di di d2i d2i
2)a) Avec t′ = – t, ------- = – ----- et --------2- = -------2- soit :
Considérons l’exemple d’un circuit constitué d’une dt′ dt dt′ dt
bobine de coefficient d’auto-inductance L , d’un con-
densateur de capacité C et de conducteurs ohmiques. d2i di i
L --------2- – R ------- + ---- = 0.
La résistance totale du circuit est notée R (doc. 3). dt′ dt′ C
1) Rappeler l’équation différentielle vérifiée par Nous remarquons que cette équation est différente
l’intensité i(t) traversant le circuit. de celle vérifiée par i(t). L’évolution du système est
irréversible.
© Hachette Livre – H Prépa / Thermodynamique, 1re année, MPSI - PCSI - PTSI – La photocopie non autorisée est un délit.
2) Posons t′ = –t.
b) Le terme non invariant en changeant t en t′ est
a) Quelle équation différentielle est vérifiée par la
di
fonction i(t′) ? Que peut-on en déduire ? R ----- .
dt
b) Quel élément du circuit est la cause de ce
phénomène ? La résistance électrique du circuit est la cause
d’irréversibilité.
1) Le cours d’électrocinétique nous donne les résul-
di L C q R
tats suivants : u L = L ----- , uR = Ri et q = CuC soit :
dt
du C
i = C --------- . uL uR
dt uC
i
En utilisant la loi des mailles uL + uR + uC = 0 après
l’avoir dérivée par rapport au temps :
d2i di i
L -------2- + R ----- + ---- = 0.
dt dt C Doc. 3. Circuit R, L, C.
140
5. Deuxième principe de la thermodynamique
Nous avons remarqué, dans § 1.4., l’absence d’une fonction permettant de trou-
ver le sens d’évolution d’un système isolé pour lequel on supprime une con-
trainte.
La notion d’énergie potentielle a été introduite en mécanique en particulier
pour rechercher les positions d’équilibre d’un système.
Par analogie, nous allons définir une nouvelle fonction des paramètres du sys-
tème étudié qui fournit un critère déterminant l’équilibre thermodynamique,
l’entropie dont les propriétés sont énoncées dans le deuxième principe de la
thermodynamique.
2.1. Énoncé
À tout système thermodynamique est associée une fonction d’état ,
notée S, appelée entropie :
• l’entropie d’un système isolé croît jusqu’à l’établissement d’un état
d’équilibre. Elle est alors maximale ;
• l’entropie d’un système est une grandeur extensive .
2.2. Commentaires
Chacun des termes en italique de cet énoncé appelle des commentaires très
importants.
• L’entropie est, comme l’énergie interne ou l’enthalpie, une fonction d’état :
pour un système à l’équilibre thermodynamique interne, elle est définie par un
petit nombre de paramètres (paramètres d’état) et sa variation est indépendante
du chemin suivi lors de l’évolution :
∆SSystème = Sfinal – Sinitial .
• Isolé : le second principe ne donne pas de renseignement sur un système en
contact avec l’extérieur, l’entropie d’un tel système peut décroître lors d’une
transformation quelconque.
© Hachette Livre – H Prépa / Thermodynamique, 1re année, MPSI - PCSI - PTSI – La photocopie non autorisée est un délit.
• L’entropie d’un système isolé n’est pas, contrairement à l’énergie de ce sys-
tème, une grandeur conservative, c’est une fonction croissante du temps.
Il y a création d’entropie, ce qui traduit le sens d’évolution temporelle du
système.
Nous noterons ∆Ssystème isolé = créée 0.
• L’entropie est, comme l’énergie interne et l’enthalpie, une grandeur exten-
sive donc pour deux systèmes S1 et S2 disjoints :
S ( Σ 1 ∪ Σ 2 ) = S ( Σ 1 ) + S ( Σ 2 ).
Le second principe ne donne aucune indication sur la durée de la transformation.
Les lois permettant d’étudier les transferts thermiques (cf. la seconde année)
permettent, par exemple, de déterminer l’évolution de systèmes dans le cas où
seuls les transferts thermiques interviennent.
Ces lois, qui ne sont pas invariantes par inversion du temps, indiquent l’irré-
versibilité de ces phénomènes.
141
5. Deuxième principe de la thermodynamique
T1 = T2
V1 = V2
entropie S V1 = 3V2
E2 et E3
E1
D2
isentropique
0
0
0,2
0,2 Doc. 4. Tracé de l’entropie du sys-
0,4 0,4 T1 tème des deux gaz en fonction du
V1 0,6 ----------------------
-
0,6 (T 1 + T 2) volume V1 et de la température T1 du
-----------------------
- 0,8 0,8
(V 1 + V 2) gaz du compartiment 1.
1 1
142
5. Deuxième principe de la thermodynamique
1) À chaque instant nous pouvons définir la température des gaz et donc utili-
ser la surface tracée pour visualiser l’évolution du système. Si nous prenons
initialement V10 = 3V20 cette condition reste vérifiée au cours du temps et le
V1
système évolue sur la courbe bleue continue ------------------
- = 0,75.
V1 + V2
Nous remarquons que cette courbe passe par un maximum pour T1 = T2 .
D’après le second principe, le système va évoluer vers ce point qui est la valeur
d’équilibre des températures. Ce résultat correspond à ce que nous attendions
au premier paragraphe.
2) Nous ne pouvons pas définir de température au cours de la transformation
(piston très rapide). L’évolution ne se représente que par deux points : l’état
initial D2 et l’état final E2 qui correspond au maximum de S :
V 10 + V 20 T 10 + T 20
- et
V 1 = V 2 = ---------------------- T 1 = T 2 = ---------------------- .
2 2
Ceci est conforme au résultat du § 1.2.
3) Ici nous pouvons définir la température des gaz. L’entropie est donnée par
la surface tracée. La seule condition d’évolution est que S est une fonction
croissante du temps (courbe bleue en pointillés). L’état d’équilibre correspond
au maximum de S, E3 = E2 conforme au résultat du § 1.2.
En conclusion, si toutes les contraintes d’évolution d’un système sont levées,
il évoluera vers le maximum de son entropie. Si une partie seulement des con-
traintes d’évolution est levée, il évoluera vers un maximum d’entropie compa-
tible avec les contraintes restantes.
3 La f o n c t i on e n trop i e
© Hachette Livre – H Prépa / Thermodynamique, 1re année, MPSI - PCSI - PTSI – La photocopie non autorisée est un délit.
disposition un autre paramètre extensif, l’énergie interne U(T, V). Des argu-
ments mathématiques permettent d’affirmer que l’état d’un fluide à l’équilibre
thermodynamique peut aussi être entièrement déterminé par ses paramètres U
et V (le choix des paramètres n’étant pas unique).
3.1.1. Température thermodynamique
Dans le cas de systèmes fermés régis par une équation d’état f (P, V, T) = 0, l’entro-
pie est une fonction des deux paramètres U et V. Nous pouvons écrire S(U , V ).
La variation de S lors d’une modification infinitésimale de V et de U s’écrit
sous la forme différentielle :
∂S ∂S
dS = dU + dV différentielle totale de S.
∂ U V ∂V U
1 ∂U
---------------- = a les propriétés d’une température (cf. l’Application 2).
∂S V
∂S
∂ U V
143
5. Deuxième principe de la thermodynamique
Température thermodynamique :
1 ∂S
----------------- = et Tthermo = Tabsolue = T.
T thermo ∂U V
Cette définition impose l’unité de la fonction entropie, S s’exprime en
J . K–1.
Pression thermodynamique :
P thermo ∂S
- =
---------------- et Pthermo = P.
T ∂ V U
Nous pouvons regrouper ces résultats dans une relation appelée identité ther-
modynamique valable pour un système fermé régi par une équation d’état
f (P, V, T ) = 0.
Remarque
Ces relations ne sont pas des équations de bilan mais des relations mathéma-
tiques entre les différentielles de U, V et S. Elles n’introduisent pas de critère
d’évolution.
144
5. Deuxième principe de la thermodynamique
Application 2
Entropie et évolution d’un système Le volume total est constant soit dV1 + dV2 = 0.
thermodynamique Donc :
Soient deux systèmes fermés (1) et (2) séparés par 1 1 P P
une paroi. L’ensemble est indéformable et isolé dS ensemble = ------ – ------ dU 1 + -----1- – -----2- dV 1 .
T 1 T 2 T 1 T 2
thermiquement de l’extérieur. On suppose qu’au
cours de leur évolution ces systèmes restent au voi- 2) La contrainte de volume est maintenue soit :
sinage de l’équilibre thermodynamique interne. 1 1
Deux contraintes sont envisagées : paroi ather- dV1 = 0 et dS ensemble = ------ – ------ dU 1 .
T 1 T 2
mane, paroi fixe.
1) Donner l’expression de la différentielle de Deuxième principe :
l’entropie d’ensemble des deux systèmes en fonction Il donne la variation d’entropie de l’ensemble
de dU1 , de dV1 , des températures T1 et T2 et des dSensemble 0 (évolution d’un système isolé).
pressions P1 et P2 . De même : dU1 = δQ1 car il n’y a pas d’échange de
2) La paroi est fixe et diathermane (suppression de travail.
la contrainte sur l’échange thermique). Déduire du Nous remarquons donc que :
deuxième principe le sens de l’échange thermique et
la relation entre les températures à l’équilibre. • si T1 T2 δQ1 0 : l’échange thermique s’effec-
tue de (1) vers (2) ;
3) La paroi est mobile et diathermane (suppression
des deux contraintes). Déduire du deuxième prin- • si T1 T2 δQ1 0 : l’échange thermique s’effec-
cipe la relation entre les températures et entre les tue de (2) vers (1) ;
pressions des compartiments à l’équilibre. • si T1 = T2 dSensemble = 0 : l’ensemble est à l’équi-
libre thermodynamique.
1) L’identité thermodynamique nous donne pour
Ces résultats correspondent à l’observation :
chacun des systèmes :
• les échanges thermiques vont du corps chaud
dU P1 dU P2 (température la plus élevée) vers le corps froid (tem-
dS 1 = ---------1- + ------ dV 1 et dS 2 = ---------2- + ------ dV 2 .
T1 T1 T2 T2 pérature la plus faible) ;
S est une fonction extensive donc : • à l’équilibre thermique les températures sont égales.
Sensemble = S1 + S2 et 3) Les systèmes (1) et (2) peuvent échanger de
P1 P2 l’énergie et du volume. À l’équilibre, l’entropie de
dU dU
dS ensemble = ---------1- + ------ dV 1 + ---------2- + ------ dV 2 . l’ensemble est maximale car il est isolé. Ceci se tra-
© Hachette Livre – H Prépa / Thermodynamique, 1re année, MPSI - PCSI - PTSI – La photocopie non autorisée est un délit.
T1 T1 T2 T2
1 1 P P2
duit par la nullité des termes ------ – ------ et -----1- – ------ .
Appliquons le premier principe à l’ensemble pour T1 T2 T1 T2
une transformation élémentaire.
À l’équilibre : T1 = T2 et P1 = P2 .
L’ensemble est isolé donc :
Le deuxième principe permet donc de retrouver les
Premier principe : résultats des évolutions des deux systèmes étudiés
dUtotal = δW + δQ = 0 soit dU1 + dU2 = 0. au premier paragraphe.
145
5. Deuxième principe de la thermodynamique
1 dT dV dT dV
dS = nR ----------- -------- + -------- = n C V , m -------- + R -------- (1)
g – 1 T V T V
g dT dP dT dP
dS = nR ----------- -------- – -------- = n C P, m -------- – R -------- (2)
g – 1 T P T P
nR dP dV dP dV
dS = ----------- -------- + g -------- = n C V , m -------- + C P, m -------- (3)
g – 1 P V P V
Ces expressions doivent pouvoir être retrouvées rapidement (cf. Application 3).
Elles sont utilisables pour calculer la variation d’entropie d’un gaz parfait évo-
luant de manière quelconque entre un état initial et un état final d’équilibre
puisque S est une fonction d’état.
Supposons g constant dans le domaine de température étudié : par intégration,
nous obtenons les expressions suivantes de l’entropie :
R T V
S (V , T ) = n ----------- ln ------ + nR ln ------ + S (V 0 , T 0 )
g – 1 T 0 V 0
T V
= nC V , m ln ------ + nR ln ------ + S (V 0 , T 0 ) (1)
T 0 V 0
gR T P
S ( P , T ) = n ----------- ln ------ – nR ln ------ + S ( P 0 , T 0 )
g – 1 T 0 P 0
T P
= nC P, m ln ------ – nR ln ------ + S ( P 0 , T 0 ) (2)
T 0 P 0
R P gR V
S ( P , V ) = n ----------- ln ------ + n ----------- ln ------ + S ( P 0 , V 0 )
g – 1 P 0 g – 1 V 0
P V
= nC V , m ln ------ + nC P, m ln ------ + S ( P 0 , V 0 ) (3)
P 0 V 0
si g est indépendant de la température.
Application 3
© Hachette Livre – H Prépa / Thermodynamique, 1re année, MPSI - PCSI - PTSI – La photocopie non autorisée est un délit.
146
5. Deuxième principe de la thermodynamique
nR dP dV D’où :
dS = ----------- ------- + g ------- . (3) gR T P
g – 1 P V S ( P, T ) = n ----------- ln ------ – nR ln ------ + S ( P 0 , T 0 ).
g – 1 T 0 P 0
1 dT dV ∂S gR 1 ∂S R 1
2) L’expression dS = nR ----------- ------- + ------- nous • Enfin = n ----------- ---- et = – n ----------- ---
g – 1 T V ∂T P g – 1V ∂ P V g – 1P
indique que : d’après l’expression (3).
∂S = n ----------
R 1
- --- et ∂S = nR ---
1.
-
Ce qui donne par intégration :
∂T V g – 1T ∂V T V gR R 1
S ( P,V ) = n ----------- ln ( V ) + K(P) puis K′( P ) = n --------------
g–1 g – 1P
• La première expression s’intègre en :
soit :
R R
S ( V , T ) = n ----------- ln ( T ) + F ( V ). K ( P ) = n ----------- ln ( P ) + cte.
g–1 g–1
(Une dérivée partielle s’intègre de la même façon D’où :
qu’une dérivée, la seule différence est que la cons- R P gR V
S ( P, V ) = n ----------- ln ------ + n ----------- ln ------ + S ( P 0 ,V 0 ).
tante d’intégration est ici une fonction de V.) g – 1 P0 g – 1 V 0
© Hachette Livre – H Prépa / Thermodynamique, 1re année, MPSI - PCSI - PTSI – La photocopie non autorisée est un délit.
3.2.2. Application à l’étude d’une évolution isentropique
Soient n moles de gaz parfait de capacité calorifique molaire supposée cons-
tante subissant une transformation isentropique, c’est-à-dire à entropie cons-
tante, entre deux états [P1 , V1 , T1] et [P2 , V2 , T2 ].
La transformation est isentropique, ce qui signifie que l’entropie reste cons-
tante au cours de la transformation. Les expressions de l’entropie du gaz par-
fait calculées au paragraphe précédent nous conduisent à trois relations
équivalentes. Utilisons la troisième expression de S :
R P1 gR V1 R P2 gR V2
n ----------- ln ------ + n ----------- ln ------ + S ( P 0 , V 0 ) = n ----------- ln ------ + n ----------- ln ------
g – 1 P0 g – 1 V0 g – 1 P0 g – 1 V 0
+ S ( P0 , V 0 ) (3)
g g
Après simplification, elle peut se mettre sous la forme P1 V 1 = P2 V 2 .
De même, les deux autres relations peuvent se mettre sous une forme simple.
Les trois expressions obtenues correspondent à la loi de Laplace.
147
5. Deuxième principe de la thermodynamique
Loi de Laplace
Un gaz parfait suit la loi de Laplace au cours d’une évolution isentro-
pique où g est supposé constant :
g–1 g–1 g g–1 g g–1 g g
T 1V 1 = T 2V 2 , T 1 P1 = T 2 P2 , P1 V 1 = P2 V 2 .
Application 4
Évolution isentropique et évolution isotherme g
PTV = P0V0 et PS V g = P0 V 0
Considérons une quantité de matière constituée de
n moles de gaz parfait susceptible d’évoluer à partir V0 g
d’un état d’équilibre E [P0 , V0 , T0 ] soit de manière P 0 ------
P V V0 g – 1
isotherme, soit de manière isentropique. d’où : -----S- = --------------------- = ------ avec g 1.
PT V0 V
Donner une représentation graphique de ces trans- P 0 ------
V
formations dans un diagramme de Clapeyron (P, V).
Comparer les pentes de l’isentropique et de l’iso- Donc pour V V0 , PT PS et pour V V0 ,
therme dans ce diagramme. PT PS . La position relative des deux courbes est
donnée sur le document 5.
Le gaz est parfait donc PV = nRT.
© Hachette Livre – H Prépa / Thermodynamique, 1re année, MPSI - PCSI - PTSI – La photocopie non autorisée est un délit.
148
5. Deuxième principe de la thermodynamique
Application 5 © Hachette Livre – H Prépa / Thermodynamique, 1re année, MPSI - PCSI - PTSI – La photocopie non autorisée est un délit.
Le but de cette application est de comparer la 110 47,9 51,4 54,8 57,3
valeur donnée par ces tables avec le modèle du gaz
90 45,8 48,9 52,7 55,2
parfait pour le dihydrogène et celui de la phase
condensée pour l’eau. Doc. 6. Valeurs de l’entropie du dihydrogène en
J . K–1 . g–1.
149
5. Deuxième principe de la thermodynamique
S (J . K–1 . g–1)
température entropie massique
(K) (J . K–1 . g–1) 65
T (K )
300 0,395 60
320 0,664 55
340 0,918 50
350 1,039 45
Doc. 7. Valeurs de l’entropie de l’eau liquide. 40
0,00 0,50 1,00 1,50 2,00 2,50
1) Cas du dihydrogène
P
Tracer les courbes S(T, P) à pression constante ln ------
P 0
pour les quatre pressions données en fonction de
150 130 110 90
T
ln ------ avec T0 = 90 K.
T 0
Doc. 8b. Entropie du dihydrogène en fonction de
Tracer les courbes S(T, P) à température constante P
pour les quatre températures données en fonction ln ------ .
P 0
P
de ln ------ avec P0 = 1 bar.
P 0 L’entropie du dihydrogène peut se mettre sous la
En déduire une expression approchée de S(T, P) forme :
sous la forme :
T P
T P S ( T , P ) = S ( T 0, P 0 ) + a ln ------ + b ln ------
S ( T , P ) = S ( T 0, P 0 ) + a ln ------ + b ln ------ . T 0 P 0
T 0 P 0
Conclure. avec a ≈ 10,6 J . K–1 . g–1 et b ≈ – 4,1 J . K–1 . g–1 .
Données : (masse molaire de H2 = 2 g . mol–1 ; Si nous calculons les grandeurs molaires correspon-
R ≈ 8,32 J . K–1 . mol–1).
dantes A = Ma ≈ 21,2 J . K–1 . mol–1 et :
2) Cas de l’eau B = Mb ≈ 8,2 J . K–1 . mol–1 avec M = 2 g . mol–1 .
Vérifier graphiquement la validité du modèle de la
phase condensée. Déterminer une valeur approchée 5
Soit A ≈ --- R et B ≈ – R.
de sa capacité calorifique. 2
1) Nous remarquons que les courbes tracées sur les Le modèle du gaz parfait :
documents 8a et b sont pratiquement des droites.
gR T P
S (J . K–1 . g–1) S ( P, T ) = n ----------- ln ------ – nR ln ------ + S ( P 0 , T 0 )
© Hachette Livre – H Prépa / Thermodynamique, 1re année, MPSI - PCSI - PTSI – La photocopie non autorisée est un délit.
65
g – 1 T 0 P 0
P(bar) s’applique bien ici au dihydrogène (avec
60 5
C P, m = --- R ) qui se comporte à ces températures
2
55 comme un gaz monoatomique.
50 En revanche, sous pression élevée, le modèle du gaz
45 parfait n’est plus valable.
Doc. 8a. Entropie du dihydrogène en fonction de Vérifions-le en traçant la courbe donnant S en fonc-
T
ln ------ . T
tion de ln ------ avec T0 = 300 K (doc. 9).
T 0 T 0
150
5. Deuxième principe de la thermodynamique
© Hachette Livre – H Prépa / Thermodynamique, 1re année, MPSI - PCSI - PTSI – La photocopie non autorisée est un délit.
Le deuxième principe différencie les deux types d’échanges énergéti-
ques possibles d’un système : transfert d’énergie thermique et travail.
Remarques
Cette relation est à utiliser avec beaucoup de prudence :
• Elle n’a été établie ici que pour les fluides étudiés vérifiant l’équation d’état
f ( P, V , T ) = 0 qui correspondent au programme de première année. Elle ne
s’applique pas, par exemple, aux corps ferromagnétiques.
• Elle n’est vraie que pour une transformation infinitésimale entre deux états
d’équilibre thermodynamique . Si une des deux conditions infinitésimale ou
équilibre manque, cette relation est fausse. Il est en général prudent de se
poser la question : peut-on définir un travail infinitésimal des forces de pres-
sion δW = – P dV (cf. chapitre 4, § 3) ?
• Cette relation ne permet pas, en particulier, de calculer le transfert thermi-
que dans une transformation « brutale ». Par exemple, elle n’implique pas que
dans une transformation monotherme : Q = T∆S.
151
5. Deuxième principe de la thermodynamique
;;;;; ;;;;;
;;;;; ;;;;;
son entropie croît jusqu’à ce qu’il soit à l’équilibre. C’est pour éviter la con-
fusion entre ces deux termes que nous n’avons pas employé la formulation
;
courante d’« adiabatique réversible » pour une transformation isentropique. A
3.4.2. Diagrammes entropiques
;
Soit un système fermé constitué d’un fluide subissant une transformation S
« lente » c’est-à-dire évoluant par une suite continue d’états d’équilibre Doc. 10a. Diagramme entropique
thermodynamique interne. dans le cas d’une augmentation
Dans ce cas, un échange thermique infinitésimal peut s’écrire δQ = T dS. d’entropie.
• Les variables T et S sont associées au transfert thermique δQ = T dS.
T
• Les variables P et V sont associées au travail échangé δW = – P dV .
B Q = –aire
En représentant la transformation dans un diagramme (P, V), nous avons pu
visualiser les échanges de travail sous la forme d’une aire.
;
De la même manière, nous pouvons représenter la transformation envisagée A
dans un diagramme (T, S), appelé diagramme entropique. Il joue pour les trans-
ferts thermiques le rôle du diagramme de Clapeyron pour les échanges de travail.
;
S
Le diagramme entropique où l’entropie est en abscisse et la température en Doc. 10b. Diagramme entropique
ordonnée permet de représenter la transformation par l’ensemble des couples dans le cas d’une diminution
de points (S, T) au cours de la transformation. d’entropie.
Si S varie de façon monotone, la transformation est définie par une équation
du type T ( S ).
S2
Si S 1 S 2 , l’intégrale ∫S 1
T dS correspond à l’aire sous la courbe T ( S ).
T
;;;;; ;;;;
;;;;; ;;;;
Nous pouvons donc identifier la valeur absolue de l’échange thermique à l’aire B
hachurée des documents 10a et 10b :
;
• lorsque l’entropie croît, l’échange thermique est positif (doc. 10a) ;
Q 0 A
;
;; ;
• dans le cas contraire, il est négatif (doc. 10b). C
Dans une transformation cyclique, les paramètres d’état du fluide reprennent
;
leur valeur initiale après une suite de transformations. Ce type de transforma-
tion est représenté par une courbe fermée, orientée dans le sens où s’effectue D
la succession des transformations.
© Hachette Livre – H Prépa / Thermodynamique, 1re année, MPSI - PCSI - PTSI – La photocopie non autorisée est un délit.
a. S
Lors d’une transformation cyclique « lente » d’un fluide, l’aire du cycle, dans
le diagramme entropique, mesure la valeur absolue de l’échange thermique Q
au cours d’un cycle : T
D
;
• si le cycle est parcouru dans le sens direct, cet échange est négatif Q 0
(doc. 11a) ;
;
152
5. Deuxième principe de la thermodynamique
Application 6
Représentation de quelques évolutions c) Isobare : P 0 V = RT d’où l’équation de la
dans un diagramme entropique courbe :
1 T RT P 0
On considère une mole de gaz parfait de coefficient S = S 0 + R ----------- ln ------ + ln ------- ----------
g = 1,4 constant dans le domaine de températures g – 1 T 0 P 0 RT 0
étudié. gR T
= S 0 + ----------- ln ------
1) Ce gaz subit les transformations suivantes à partir g – 1 T 0
des conditions initiales : V0 = 20 L, T0 = 300 K. g–1
----------- ( S – S 0 )
(R = 8,32 J . K–1 . mol–1). ou T = T 0 e g R .
a) Isotherme jusqu’à V1 = 10 L. P0 V 1 V1
T varie de T0 à ------------ = ------ T 0 , soit :
b) Isentropique jusqu’à V1 = 10 L. R V0
c) Isobare jusqu’à V1 = 25 L. T1 = 375 K et S1 = S0 + 6,50 J . K–1.
d) Isochore jusqu’à T1 = 400 K. d) Isochore : l’équation de la courbe est :
Représenter ces transformations dans un diagramme 1 T
g–1
----------- ( S – S 0 )
entropique (T, S). S = S 0 + R ----------- ln ------ ou T = T 0 e R .
g – 1 T 0
S varie de S0 à S1 = S0 + 5,98 J . K–1.
Commençons par rappeler l’expression de l’entro-
pie d’une mole de gaz parfait en fonction de V et T. 450 T (K )
isochore
1 T V
S = S ( V 0, T 0 ) + R ----------- ln ------ + ln ------ . 400 isentropique
g – 1 T 0 V 0
© Hachette Livre – H Prépa / Thermodynamique, 1re année, MPSI - PCSI - PTSI – La photocopie non autorisée est un délit.
3.5. Entropie et réversibilité
La notion de réversibilité peut être reliée de façon simple à la variation
d’entropie d’un système isolé.
Parler de transformation réversible pour un système non isolé est beaucoup
plus délicat.
Reprenons l’exemple que nous avons développé au § 1.1.
Dans l’état final obtenu après avoir mis en contact thermique les deux corps,
nous replaçons la paroi athermane.
À l’aide d’une source de chaleur extérieure, nous pouvons ramener le corps (1)
à la température T1 et avec une source de « froid » extérieure, le corps (2) à la
température T2. Nous avons opéré la transformation inverse de la transforma-
tion irréversible initiale.
Mais il a fallu utiliser des sources extérieures, l’une de température inférieure à
T2 et l’autre de température supérieure à T1 pour revenir à l’état initial (doc. 13).
153
5. Deuxième principe de la thermodynamique
154
5. Deuxième principe de la thermodynamique
Nous remarquons que les deux sortes d’énergies échangées ne sont pas traitées
de façon symétrique, l’échange de chaleur modifiant l’entropie d’une source
idéale alors que l’échange de travail ne modifie pas l’entropie de la source de
travail idéale.
4 Bi l an e n trop i q u e e t ca u se s
© Hachette Livre – H Prépa / Thermodynamique, 1re année, MPSI - PCSI - PTSI – La photocopie non autorisée est un délit.
d ’ i r r é versi b i l i té
155
5. Deuxième principe de la thermodynamique
δQ
L’inégalité stricte dS ------- correspond au cas d’une transformation irréversi-
Te
ble pour le système (S) couplé avec l’extérieur puisque les transformations
internes aux sources sont réversibles.
δQ
Dans le cas de l’égalité dS = ------- , nous dirons que l’évolution du système
Te
(S) couplé avec l’extérieur est réversible.
156
5. Deuxième principe de la thermodynamique
Remarques
• Nous avons écrit échange car l’entropie d’échange n’est pas une fonction
d’état et son calcul dépend du chemin suivi. De même l’écriture δ échange
signifie que cette grandeur n’est pas une différentielle totale.
• Cette démarche permet de ne tenir compte que des causes d’irréversibilité
internes au système (S) en éliminant les causes d’irréversibilités externes à ce
système lors de son évolution. Elle a permis aux physiciens du XIXe siècle de
comprendre, qu’il ne fallait pas seulement limiter les frottements dans la par-
tie mécanique d’un moteur thermique mais aussi limiter les causes d’irréver-
sibilité internes liées aux transformations thermodynamiques de celui-ci.
• Il n’y a aucune différence entre utiliser la notion d’entropie d’échange pour
© Hachette Livre – H Prépa / Thermodynamique, 1re année, MPSI - PCSI - PTSI – La photocopie non autorisée est un délit.
un système couplé avec l’extérieur et prendre un système isolé contenant le
système étudié et les sources avec lequel il est couplé. Si une difficulté apparaît thermomètre
pour définir Te par exemple, la deuxième démarche est plus sûre. casserole
• Le terme d’entropie créée n’est pas accessible directement : nous savons (température
eau à 20 °C 80 °C)
seulement qu’il est positif pour une évolution irréversible et nul pour une évo-
lution réversible. Nous ne pourrons le calculer que par différence entre les
deux autres termes du bilan comme le montrent les exemples suivants.
157
5. Deuxième principe de la thermodynamique
Après une période transitoire, où la température de l’eau est plus élevée près
du fond de la casserole, la température devient uniforme et prend une valeur
proche de celle de la casserole soit 80 °C.
Cette transformation est spontanée et irréversible : le transfert thermique ne
peut pas s’inverser pour que l’eau refroidisse !
Quelles sont les causes d’irréversibilité ?
Observons l’eau au cours de son évolution. Sa température n’est pas homo-
gène, des mouvements de convexion apparaissent dans l’eau et permettent une
homogénéisation plus rapide de sa température.
Au niveau microscopique, l’agitation thermique des atomes composant la cas-
serole diffuse vers les molécules d’eau. Ensuite cette agitation est transférée
aux autres molécules d’eau lors des chocs. L’agitation est désordonnée et il est
donc impossible que ce phénomène s’inverse spontanément.
L’irréversibilité lors de ce transfert thermique est due à l’inhomogénéité
de la température dans l’eau.
La loi régissant les phénomènes de diffusion thermique (loi de Fourier vue en
isolant
deuxième année) est expérimentale et fait intervenir le gradient de température.
4.3.1.2. Entropie créée dans un échange thermique
Considérons un système constitué d’une masse m d’un liquide de chaleur mas- solide
sique c supposée constante. Ce système, initialement à la température T1 est de masse m
mis en contact avec un thermostat à la température T0 T1. Nous nous propo-
sons de calculer la variation d’entropie de ce système au cours de l’évolution thermostat à la
supposée monobare, puis de faire le bilan entropique de l’ensemble [système, température T0
thermostat] (doc. 17).
Nous avons vu au § 3.3.2 l’expression différentielle de l’entropie d’une phase
CdT m c dT
condensée idéale : dS = ----------- = ----------------- et celle de l’entropie obtenue par
T T Doc. 17. L’ensemble solide et ther-
T mostat est isolé thermiquement de
intégration : S ( T ) = S ( T 0 ) + m c ln ------ .
T 0 l’extérieur.
Le système évolue entre les deux états : E i (T1) et E f (T0 ), et la variation
d’entropie s’écrit :
T0
∆S = m c ln ------ .
T 1
© Hachette Livre – H Prépa / Thermodynamique, 1re année, MPSI - PCSI - PTSI – La photocopie non autorisée est un délit.
158
5. Deuxième principe de la thermodynamique
Pour x positif, la fonction x – 1 est toujours supérieure (ou égale pour x = 1) à y y=x–1
T1
la fonction ln ( x ) (doc. 18). En posant x = ------ 1 , nous vérifions que
T0
0. Ce résultat est bien conforme au second principe. y = ln x
créée
Remarques
• Si T0 T1 , nous observons une variation négative d’entropie ceci n’est pas
en contradiction avec le deuxième principe puisque le système n’est pas isolé : 0 x
l’entropie créée reste positive.
• Le calcul de la variation d’entropie n’a pas nécessité la connaissance du
chemin effectivement suivi de l’état Ei à Ef .
• En revanche, le calcul de l’entropie d’échange a nécessité la connaissance
du chemin : contact avec un thermostat à la température T0 .
• L’entropie créée ne peut pas être calculée directement. Elle n’apparaît que Doc. 18. x – 1 est toujours supérieur
dans le bilan entropique. Contrairement à la variation d’entropie du système, à lnx.
elle est toujours positive (T1 T0 ou T1 T0).
• Nous pourrions envisager une transformation dans laquelle le système est
mis successivement en contact avec une infinité de thermostats dont les tem-
pératures sont supérieures de façon infinitésimale à celle du système et varient
entre T1 et T0 . La variation d’entropie ∆S n’est pas modifiée. En revanche,
l’entropie d’échange est modifiée puisqu’à chaque instant, la température Te
est infiniment proche de la température T du système d’où :
δQ T0
m c dT T0
= ∫ ------
- = ∫ ----------------- = m c ln ------ .
échange
T T 1 T T 1
Nous remarquons qu’alors : ∆S = échange d’où créée = 0.
Cette transformation hypothétique, car nécessitant une infinité de thermostats,
correspond à une transformation réversible.
Un échange thermique réversible correspond à une transformation idéale où
la température de la source de chaleur reste infiniment proche de celle du sys-
Application 7
tème. Il peut au mieux être approché.
© Hachette Livre – H Prépa / Thermodynamique, 1re année, MPSI - PCSI - PTSI – La photocopie non autorisée est un délit.
Chauffage d’une masse d’eau
par une plaque électrique
Étudions le chauffage d’une température T1 = 300 K Nous négligerons les échanges thermiques avec l’air
à une température T2 = 350 K d’une masse de 1,5 kg ambiant et nous supposerons que la casserole conduit
d’eau liquide de capacité calorifique massique bien la chaleur ce qui fait que sa température reste
c = 4,18 kJ . K–1 . kg–1 placée dans une casserole constante et uniforme.
posée sur une plaque électrique à température cons- 1) Calculer la variation d’entropie de l’eau et
tante TP = 370 K (doc. 19). l’entropie d’échange de l’eau.
fond de la casserole : 2) En déduire l’entropie créée dans l’eau lors de
bon conducteur cette expérience.
thermique eau
1) L’entropie est une fonction d’état. Il n’est donc
plaque électrique pas nécessaire de connaître l’évolution exacte de la
à Tp température de l’eau au cours de la transformation.
Doc. 19. Chauffage d’une masse d’eau par une Seuls importent les états initial et final du système
plaque électrique. pour calculer la variation d’entropie.
159
5. Deuxième principe de la thermodynamique
Pour l’eau, Tinitial = T1 , Tfinal = T 2 . En utilisant la for- Le système [eau, casserole] échange la quantité de
mule donnant la variation d’entropie d’une phase chaleur Q avec la plaque électrique à la tempéra-
condensée idéale : ture TP .
T2
∆S eau = m c ln ------ = 967 J . K –1 . Q
T 1 Son entropie d’échange est donc ------ identique à
TP
Le système [eau] échange une quantité de chaleur Q
l’entropie d’échange de l’eau seule.
avec un thermostat (la casserole) à la température
constante TP . Par conséquent, l’entropie créée dans le système [eau,
La connaissance de l’évolution de la température de casserole] est identique à l’entropie créée dans l’eau.
l’eau est inutile pour calculer l’entropie d’échange. Il n’y a pas de création d’entropie dans la casserole.
L’entropie d’échange de l’eau est : Il n’y a création d’entropie que dans l’eau où la
température n’est pas uniforme pendant l’évolution
δQ Q mc ( T 2 – T 1 ) du système.
∫
TP TP TP
–1
échange = ------- = ------ = ------------------------------ = 847 J . K .
Plaçons sous la casserole un mauvais conducteur
2) L’entropie créée dans l’eau est donnée par la thermique, la température de l’eau est alors homo-
relation : gène pendant l’évolution. La création d’entropie a
∆S eau = échange + créée ; soit créée = 120 J . K –1 . alors lieu dans l’isolant thermique qui n’est pas à
température uniforme. Les phénomènes irréversi-
L’entropie créée est bien positive. bles se produisent dans l’isolant.
Remarque Nous avons ici deux cas limites où il est possible de
L’entropie de la casserole ne varie pas car sa tempé- localiser dans une partie du système la cause
rature reste constante. La variation d’entropie du sys- d’irréversibilité et l’entropie créée. La réalité est
tème [eau, casserole] est donc ∆Seau + casserole = ∆Seau . rarement aussi simple.
source
Le fait que le système soit couplé avec une source de travail idéale ne modifie de travail
thermostats idéal
pas l’entropie d’échange (cf. § 4.3.2).
Q1 W
En utilisant les résultats obtenus avec un seul thermostat, nous pouvons donner
T1
l’expression de l’entropie d’échange du système au cours de la transformation :
N
Q
échange = ∑ -----
Tk
-k Q2
k=1 T2
est la somme des contributions des différentes sources. système étudié
Notons que l’expression de échange ne nécessite que la connaissance de
Q Q
l’échange thermique avec chacun des thermostats ainsi que leur température. échange = -----1- + -----2- créée 0
Ceci ne demande que peu de renseignements sur l’évolution exacte du système. T1 T2
Pour un système échangeant de l’énergie avec N thermostats de températures ∆S = échange + créée
Tk et avec une source de travail idéale, l’entropie d’échange vaut :
N
∆U = Q 1 + Q 2 + W
Qk
échange = ∑ ------ .
Tk
Doc. 20. Échange de chaleur avec
plusieurs thermostats.
k=1
160
5. Deuxième principe de la thermodynamique
Application 8
Système en contact avec deux sources On fait les hypothèses suivantes :
à température variable • les solides sont de bons conducteurs thermiques,
Soit un système constitué d’un gaz parfait de capa- si bien que leur température est uniforme pendant
cité calorifique à volume constant CV initialement à toute l’évolution du système ;
la température T0 . • la capacité calorifique du gaz est négligeable
Ce système est placé dans un compartiment isolé à devant celle des deux solides.
volume constant dans lequel on a placé deux solides 1) Déterminer les variations d’entropie du gaz et
identiques de capacité calorifique C, l’un à la tem- des deux solides entre l’état initial et l’état d’équili-
pérature T10 , l’autre à la température T20 (doc. 21). bre final.
© Hachette Livre – H Prépa / Thermodynamique, 1re année, MPSI - PCSI - PTSI – La photocopie non autorisée est un délit.
isolant 2) Calculer l’entropie d’échange du gaz. En déduire
l’entropie créée pour le système gaz. La comparer
à la variation d’entropie du système [gaz, solides].
3) Quelle est la source d’irréversibilité dans
gaz l’expérience ? Est-ce compatible avec le résultat de
la question 2) ?
161
5. Deuxième principe de la thermodynamique
L’entropie est une fonction d’état et ne dépend que Cette grandeur est positive ce qui est conforme au
de l’état initial et final du système. Pour un solide second principe car le système [gaz, solides] est
l’entropie est donnée par : isolé.
T 3) L’irréversibilité est due aux transferts thermiques
S ( T ) = C ln ------ + S ( T 0 )
T 0 à l’intérieur du fluide : la diffusion thermique, les
et pour un gaz par : phénomènes de convection liés aux gradients de
T V température dans le fluide sont les causes principa-
S ( V , T ) = C V ln ------ + nR ln ------ + S ( V 0 , T 0 ). les d’irréversibilité.
T 0 V 0
Il est donc logique que l’entropie créée dans le gaz
D’où pour : soit égale à la variation d’entropie du système isolé
T 10 + T 20 [gaz, solides] car la seule cause d’irréversibilité est
• le solide 1 : ∆S 1 = C ln ---------------------- ;
2T 10 interne au gaz, les deux solides étant des sources de
T 10 + T 20 chaleur idéales.
• le solide 2 : ∆S 2 = C ln ---------------------- ;
2T 20 Remarques
Tf • Si les deux solides ont des températures très voisines
• le gaz : ∆S g = C V ln ------ ≈ 0 car C V C. T2 = T1 + δT avec δT T 1 , l’entropie créée vaut :
T 0
( T + T 2
2) Au cours de la transformation, le gaz échange de 10 20 )
créée = C ln ------------------------------
la chaleur avec chacune des deux sources. Soient 4T 10 T 20
δQ1 et δQ2 leurs expressions pour une transforma- ( T 10 – T 20 ) 2
tion élémentaire. = C ln 1 + -----------------------------
-
4T 10 T 20
Le premier principe appliqué au corps (1) dU1 = – δQ1
δT 2 δT 2
conduit à δQ1 = – C d T1. De même δQ2 = – CdT2. ≈ C ln 1 + --------2- ≈ C --------2- .
4T 1 4T 2
Nous en déduisons l’entropie d’échange élémentaire :
• Le fait que l’entropie créée soit en δT 2 est très
δQ δQ dT dT
δ échange = ---------1 + ---------2 = – C --------1- + --------2- important. Il justifie le fait qu’on peut approcher un
T1 T2 T1 T2 échange thermique idéal (ou réversible, c’est-à-dire
car les deux solides sont des sources de chaleur sans création d’entropie) par une succession
idéales aux températures T1 et T2. T1 varie de T10 à d’échanges thermiques entre des systèmes à tempé-
Tf et T2 de T20 à Tf d’où : ratures très proches l’une de l’autre (doc. 22).
Tf Tf R
= – C ln -------- + ln -------- i
échange T 10 T 20
( T 10 + T 20 ) 2
= – C ln ------------------------------ 0
4T 10 T 20 e e′
© Hachette Livre – H Prépa / Thermodynamique, 1re année, MPSI - PCSI - PTSI – La photocopie non autorisée est un délit.
car : ( a + b )2 – 4ab = ( a – b )2 0.
La variation d’entropie du gaz est nulle or :
Doc. 22. Approche de la réversibilité en électricité :
∆S = échange + créée L’équation électrique du circuit est e = e′ + Ri.
( T 10 + T 20 ) 2
donc : = C ln ------------------------------ 0. L’énergie fournie par le générateur (1) pendant la
créée 4T 10 T 20 durée ∆t est W = e.i ∆t ; l’énergie reçue par le géné-
En utilisant les expressions des variations d’entro- rateur (2) est W′ = e′ . i∆t et l’énergie dissipée
pie du gaz et des solides : par effet Joule WJ = R i 2 . ∆t. Pour une valeur de
T 10 + T 20 T 10 + T 20 W Ri
∆S total = C ln ---------------------- + C ln ---------------------- W′ donnée, le rapport -------J = ----- peut être rendu
2T 10 2T 20 W′ e′
aussi petit que l’on veut à condition de faire tendre i
( T 10 – T 20 ) 2 vers 0 et ∆t vers l’infini. Ceci correspond au cas
= C ln ----------------------------- .
4T 10 T 20 idéal où W′ = W .
162
5. Deuxième principe de la thermodynamique
© Hachette Livre – H Prépa / Thermodynamique, 1re année, MPSI - PCSI - PTSI – La photocopie non autorisée est un délit.
L’eau du calorimètre exerce sur les palettes une force de frottement fluide. De
plus, des frottements internes apparaissent à l’intérieur de l’eau à cause de sa
viscosité.
La force de frottement visqueux s’exerçant sur un solide en mouvement dans
un fluide vérifie une loi phénoménologique (c’est-à-dire obtenue à partir
d’expériences) du type :
dOM
F = – k ( v )v = – k ( v ) ------------
dt
où k(v) est une fonction de la vitesse positive. La puissance de cette force :
2
F . v = – k(v) v
est toujours négative ce qui traduit l’irréversibilité de l’évolution du système.
Nous pouvons dire que, dans ce phénomène irréversible, de l’énergie mécani-
que est dégradée en énergie d’agitation thermique.
163
5. Deuxième principe de la thermodynamique
mors
fixe
éprouvette
mors
mobile
;;
;
Dispositif de traction sur une éprouvette Structure grossie 300 fois mon-
;
Doc. 23. Lors d’un essai en traction sur un cylindre métallique (éprouvette),
à partir d’une valeur particulière de la force de traction, la déformation du
métal n’est plus homogène et il n’est plus à l’équilibre thermodynamique in-
terne dans la mesure où ses paramètres d’état ne sont pas uniformes.
164
5. Deuxième principe de la thermodynamique
4.5. Détentes
Nous considérons dans ce paragraphe que le fluide étudié peut être assimilé à
C gaz
un gaz parfait de rapport ------P- = g . vide
CV T, V
2
4.5.1. Détente de Joule-Gay-Lussac
Intéressons-nous à la variation d’entropie d’un système gazeux subissant la état initial
détente de Joule-Gay-Lussac.
V
Le récipient où est initialement le gaz est de volume ---- , le volume final occupé
2
par le gaz est V.
Rappelons que, pour la détente de Joule-Gay-Lussac, le travail et la chaleur gaz
échangés avec le milieu extérieur sont nuls ; les récipients sont supposés indé- T, V
formables et parfaitement calorifugés.
V
Le système gazeux qui subit cette détente est passé d’un état initial T , ---- à
2 état final
un état final (T, V) puisque la détente se fait sans variation de température pour
un gaz parfait (doc. 24). Doc. 24. Détente de Joule-Gay-Lussac.
La variation d’entropie du gaz est donnée par une des relations du § 3.2.1.
L’utilisation des variables (T, V) est préférable :
R T V
S ( V , T ) = n ----------- ln ------ + nR ln ------ + S ( V 0 , T 0 ).
g – 1 T 0 V 0
D’où ∆S = nR ln ( 2 ).
Le système étant isolé, ∆S = créée . Cette quantité est positive conformément
au deuxième principe.
Ceci confirme que la détente de Joule-Gay-Lussac est irréversible.
Quelles sont les causes d’irréversibilité ?
Pendant son évolution, le gaz est hors équilibre thermodynamique : sa pression
et sa température ne sont pas uniformes. Localement, la vitesse moyenne du gaz
est non nulle, les forces de viscosité vont progressivement annuler cette vitesse.
4.5.2. Détente de Joule-Thomson
Étudions maintenant une détente de Joule-Thomson de la pression P1 à la pres- A B A′
sion P2 avec P2 P1 (doc. 25).
© Hachette Livre – H Prépa / Thermodynamique, 1re année, MPSI - PCSI - PTSI – La photocopie non autorisée est un délit.
Prenons pour système le gaz de la tranche ADA′D′ à l’instant t et la paroi
poreuse.
D C D′
À l’instant t′, la tranche de gaz s’est déplacée en BCB′C′.
La variation d’entropie de ce système fermé est égale à la différence d’entropie
instant t
de la tranche A′B′C′D′ et de la tranche ABCD car le régime est permanent et
les entropies de la tranche BCA′D′ et de la paroi poreuse sont constantes.
Soit n le nombre de moles de gaz dans ABCD, c’est aussi le nombre de moles
dans A′B′C′D′ car le nombre de moles de gaz dans BCA′D′ reste constant. B A′ B′
165
5. Deuxième principe de la thermodynamique
de Joule
Thomson équivalente : successives : le nombre isotherme
indique le nombre de
P 2 détentes pour arriver à
créée = – nR ln ------ ≈ – nRe 105 Pa
P1
la détente de Joule-Thomson est spontanée, la compression e 0 est thermo- créée échange
166
5. Deuxième principe de la thermodynamique
Application 9
Compression ou détente monotherme brutale P1
P1V1 = P2V2 V 2 = ------ V 1 .
soit
Soit un système constitué de n moles de gaz parfait, de P2
capacité calorifique molaire CV, m constante (doc. 27). 3) La pression exercée par le piston sur le gaz est P2
car le piston est sans masse et sans frottements. Le
thermostat à la thermostat à la travail fourni au gaz est donc :
température T température T V2
P2 évolution P2 W = ∫V 1
– P 2 dV = P 2 ( V 1 – V 2 ) = ( P 2 – P 1 )V 1 .
cale spontanée
P2 P1 Le transfert thermique n’est pas calculable directe-
ment comme c’est souvent le cas.
Utilisons le premier principe ∆U = W + Q = 0 car U
n’est fonction que de T (gaz parfait) et la transfor-
gaz (T, V1 , P1) gaz (T, V2 , P2) mation est monotherme ; d’où :
état initial état final Q = –W = (P1 – P2)V1 .
Doc. 27. Évolution monotherme d’un gaz. 4) Le thermostat est à température constante T donc :
Ce gaz est enfermé dans un cylindre de section S, δQ Q ( P 1 – P 2 )V 1 P
∫ - = nR 1 – -----2-
= ------- = ---- = ----------------------------
surmonté d’un piston de masse négligeable pouvant échange
T T T P 1
se déplacer sans frottement solide ni fluide ; les
car P1V1 = nRT.
parois sont diathermanes et l’ensemble est enfermé
dans un thermostat de température T. La pression Pour calculer l’entropie créée, il est nécessaire
au-dessus du piston est P2 constante. L’état initial d’utiliser la relation ∆S = échange + créée et donc
du gaz où le piston est bloqué est (P1 , V1 , T). de calculer ∆S.
Libérons les cales. Le système oscille et finit par S est une fonction d’état. Nous pouvons utiliser
s’arrêter. L’état final est un état d’équilibre l’expression S(P, T) donnée au § 3.2.2. :
thermique et mécanique du gaz (P2 , V2 , T). gR T P
S ( P, T ) = n ----------- ln ------ – nR ln ------ + S ( P 0 , T 0 )
g – 1 T 0 P0
1) Peut-on qualifier cette transformation d’isotherme ?
de monotherme ? P2
d’où ∆S = – nR ln ------ .
P 1
2) Calculer la valeur du volume final en fonction de
V1 , P1 et P2 . P P2
Nous en déduisons = nR -----2- – 1 – ln ------ .
créée P1 P 1
3) Déterminer le travail et le transfert thermique
© Hachette Livre – H Prépa / Thermodynamique, 1re année, MPSI - PCSI - PTSI – La photocopie non autorisée est un délit.
reçus par le gaz . Nous remarquons que créée est toujours positive car
elle est du type (x – 1) – ln(x) (cf. § 4.3.1.). Ceci traduit
4) Calculer l’entropie d’échange et l’entropie créée du l’irréversibilité de la transformation interne au gaz.
gaz . Comment dépend le signe de ces grandeurs des
En revanche, le signe de échange dépend des valeurs
valeurs relatives de P1 et P2 ? Commenter ce résultat
relatives de P1 et P2 .
1) La transformation est brutale. le gaz n’est pas à • Si P2 P1 , échange 0 car le système cède de la
l’équilibre thermodynamique interne pendant son chaleur à l’extérieur Q 0.
évolution. Sa température n’est donc pas uniforme
et la transformation n’est pas isotherme. • Si P2 P1 , échange 0 car le système reçoit de la
chaleur de l’extérieur Q 0.
En revanche, les températures initiale et finale sont
L’irréversibilité de la transformation est due aux
égales à celle du thermostat T, la transformation est
frottements fluides internes au gaz pendant la
monotherme (brutale).
détente ou la compression et aux échanges thermi-
2) L’équation d’état du gaz parfait donne, puisque ques avec l’extérieur, la température dans le gaz
les températures initiale et finale sont égales : n’étant pas uniforme pendant la transformation.
167
5. Deuxième principe de la thermodynamique
Une détente idéale peut être approchée par succession d’une infinité de déten-
tes infinitésimales brutales où les échanges d’énergie ne sont pas réversibles.
Cet ensemble de détentes brutales monothermes tend à approcher une détente
isotherme (doc. 26).
4.5.3.2. Détente isotherme thermostat à la thermostat à la
Rappelons que le préfixe iso suppose que le système reste toujours infiniment température T température T
proche d’un état d’équilibre thermodynamique interne (doc. 28). Calculons
d’abord le travail et le transfert thermique échangés.
transformation
Le travail des forces de pressions dans une transformation lente du système lente
V2
fluide est donné par W = ∫V 1
– P dV ( cf. chapitre 4).
nRT nRT
La transformation est isotherme et V = ----------- et dV = – ----------
- dP d’où : gaz (T, P1) gaz (T, P2)
P P2
état initial état final
nRT P2 P
W = ----------- dP = nRT ln -----2- .
∫
P1 P P 1 Doc. 28. Détente isotherme d’une
pression P1 à une pression P2.
La transformation est isotherme et U n’est fonction que de T, d’où :
P2
∆U = W + Q = 0, soit Q = – W = – nRT ln ------ .
P 1
La variation d’entropie est calculée à partir de l’expression S(T, V) et vaut
P2
∆S = – nR ln ------ (calcul identique à celui de l’Application 9).
P 1
Calculons l’entropie d’échange lors de cette transformation. Les échanges
thermiques s’effectuent avec le thermostat de température T d’où :
δQ Q P2
= ∫ ------
- = ---- = – nR ln ------ .
échange
T T P 1
Nous déduisons l’entropie créée à partir de la relation :
∆S = échange + créée , soit créée = 0.
Nous vérifions ainsi que cette détente est réversible.
Remarquons que, pour toutes les détentes étudiées ici, la variation d’entropie
© Hachette Livre – H Prépa / Thermodynamique, 1re année, MPSI - PCSI - PTSI – La photocopie non autorisée est un délit.
168
5. Deuxième principe de la thermodynamique
En revanche, l’état (X = 1) [ou l’état (X = 2)] peut être décrit par trois distribu-
tions différentes puisque les particules sont discernables (doc. 31).
Doc. 30. Avec N = 3, il n’existe qu’un
Ces trois distributions correspondent bien au même état et sont équivalentes
état (X = 3) et un état (X = 0).
puisque les particules sont identiques.
Nous avons ainsi différencié les états (X = k) (k variant de 0 à N) qui sont les
© Hachette Livre – H Prépa / Thermodynamique, 1re année, MPSI - PCSI - PTSI – La photocopie non autorisée est un délit.
états macroscopiquement accessibles au gaz, appelés macroétats, et les possi-
bilités de réaliser ces macroétats au niveau microscopique correspondant à des A BC
microétats du système.
Si nous nous intéressons à N particules, le macroétat (X = k) du système peut
k N!
être réalisé de C N = ------------------------- manières différentes qui correspondent à
( N – k )!k!
l’ensemble des microétats associés au macroétat (X = k). B AC
Le nombre de microétats associés à un même macroétat est appelé nombre de
complexion du macroétat (X = k). Nous le noterons W(k).
169
5. Deuxième principe de la thermodynamique
Dans l’état initial toutes les molécules sont dans le compartiment (1) soit :
W i = W(X = N) = 1.
N
Dans l’état final le plus probable, X = ---- soit :
2
N N!
W f = W X = ---- = C N = ---------------2 .
N /2
2 N
---- !
2
La formule de Stirling donne une approximation de ln(N!) pour N grand
ln(N!) ≈ N(ln(N ) – 1). Nous en déduisons une forme approchée de ∆S :
Wf N
∆S = k B ln ------- = k B ln ( N! ) – 2 ln ---- !
W 1 2
N N
≈ k B N ( ln ( N ) – 1 ) – 2 ---- ln ---- – 1 = N k B ln 2.
2 2
R
L’identification est donc possible avec k B = ------- .
NA
170
5. Deuxième principe de la thermodynamique
S = k B lnW
où k B est la constante de Boltzmann, k B = 1,38 . 10–23 J . K–1 et W est
le nombre de microétats réalisant le macroétat étudié.
© Hachette Livre – H Prépa / Thermodynamique, 1re année, MPSI - PCSI - PTSI – La photocopie non autorisée est un délit.
la mesure où le « désordre » correspond à un grand nombre de microétats pour Doc. 32. En thermodynamique sta-
un macroétat donné : ranger dix paires de chaussettes dans un seul tiroir (parce tistique, une telle évolution est très
qu’il n’y en a qu’un) semble plus ordonné que de les ranger au hasard dans improbable mais pas impossible !
cinq tiroirs.
171
5. Deuxième principe de la thermodynamique
Wroblewski
1883 Pologne Utilisation de l’effet Joule-Thomson pour la liquéfaction du diazote et du dioxygène. 77,3 K
Olszewski
1898 Dewar Angleterre Utilisation de l’effet Joule-Thomson pour la liquéfaction du dihydrogène. 20,4 K
Debye Pays-Bas
1926-1933 Giauche Canada Désaimantation adiabatique du sulfate de gadolinium. 0,25 K
Mac Dougall États-Unis
laboratoire
1950 Kammerlingh- Pays-Bas Même méthode que l’exemple précédent avec du nitrate de cérium et de magnésium. 10 mK
© Hachette Livre – H Prépa / Thermodynamique, 1re année, MPSI - PCSI - PTSI – La photocopie non autorisée est un délit.
Onnes
Kurti Désaimantation de substances possédant des propriétés paramagnétiques dues à leur spin
1956 Angleterre 20 µK
Simon nucléaire. Cette température n’a pu être maintenue plus de quelques minutes.
Refroidissement d’un mélange 3He/ 4He et obtention de « froid continu » par opposition à
1983 Prossati Pays-Bas 2 mK
l’obtention de « pointes de froid » comme dans les techniques précédentes.
Les recherches actuelles tendent vers l’utilisation de laser pour ralentir des
atomes par un faisceau de photons, on espère ainsi atteindre des températures
de l’ordre du nK (nano kelvin)…
Il faut noter qu’au-delà de leur intérêt théorique, ces expériences ont eu un
impact énorme sur divers domaines physiques et techniques :
• transport de gaz liquéfiés ;
• supraconductivité de certaines substances avec ses applications à l’électroni-
que et au magnétisme notamment ;
• découvertes de propriétés particulières telles que la superfluidité de l’hélium 4.
172
5. Deuxième principe de la thermodynamique
CQFR
● RÉVERSIBILITÉ ET IRRÉVERSIBILITÉ
Soit un système (S) isolé subissant une transformation entre deux états (1) et (2) quelconques. Cette
transformation est dite réversible si une modification infinitésimale des paramètres du système dans
l’état (2) ramène le système dans l’état (1).
© Hachette Livre – H Prépa / Thermodynamique, 1re année, MPSI - PCSI - PTSI – La photocopie non autorisée est un délit.
• Expressions différentielles de l’entropie. Variation d’entropie
1 dT dV dT dV
dS = nR ----------- ------- + ------- = n C V , m ------- + R ------- (1)
g – 1 T V T V
g dT dP dT dP
dS = nR ----------- ------- – ------- = n C P, m ------- – R ------- (2)
g – 1 T P T P
nR dP dV dP dV
dS = ----------- ------- + g ------- = n C V , m ------- + C P, m ------- (3)
g – 1 P V P V
R T V
S ( V , T ) = n ----------- ln ------ + nR ln ------ + S ( V 0 , T 0 )
g – 1 T 0 V0
T V
= nC V , m ln ------ + nR ln ------ + S ( V 0 , T 0 ) (1)
T0 V0
173
5. Deuxième principe de la thermodynamique
CQFR
gR T P
S ( P, T ) = n ----------- ln ------ – nR ln ------ + S ( P 0 , T 0 )
g – 1 T 0 P0
T P
= nC P, m ln ------ – nR ln ------ + S ( P 0 , T 0 ) (2)
T0 P0
R P gR V
S ( P, V ) = n ----------- ln ------ + n ----------- ln ------ + S ( P 0 , V 0 )
g – 1 P 0 g – 1 V0
P V
= nC V , m ln ------ + nC P, m ln ------ + S ( P 0 , V 0 ) (3)
P0 V0
si g est indépendant de la température.
Loi de Laplace
Un gaz parfait suit la loi de Laplace au cours d’une évolution isentropique où g est supposé constant :
g–1 g–1 g g–1 g g–1 g g
T 1V 1 = T 2V 2 , T 1 P1 = T 2 P2 , P1 V 1 = P2 V 2 .
● ENTROPIE ET RÉVERSIBILITÉ
• Réversibilité pour un système isolé
La transformation d’un système isolé est réversible si la variation d’entropie du système au cours de la
transformation est nulle et réciproquement. Cette transformation réversible est idéale et peut, au mieux,
être approchée dans la réalité.
© Hachette Livre – H Prépa / Thermodynamique, 1re année, MPSI - PCSI - PTSI – La photocopie non autorisée est un délit.
174
5. Deuxième principe de la thermodynamique
CQFR
● BILAN ENTROPIQUE ET CAUSES D’IRRÉVERSIBILITÉ
• Bilan entropique pour un système isolé
L’entropie d’un système isolé croît au cours d’une transformation quelconque : ∆S = créée.
créée représente la création d’entropie due au caractère irréversible de l’évolution.
Pour une transformation irréversible : créée 0 ou ∆S 0. Pour une transformation réversible :
créée = 0 soit ∆S = 0.
© Hachette Livre – H Prépa / Thermodynamique, 1re année, MPSI - PCSI - PTSI – La photocopie non autorisée est un délit.
– dues aux échanges de travail : irréversibilité due aux frottements.
Dans toutes ces transformations où l’échange de travail est associé à un phénomène irréversible, les sys-
tèmes thermodynamiques ne sont pas à l’équilibre thermodynamique interne pendant leur évolution.
Parler de variation d’entropie entre deux états d’équilibre infiniment proches est impossible et, en con-
δQ
séquence, écrire dS = ------- une erreur très grave.
T
175
5. Deuxième principe de la thermodynamique
Contrôle rapide
Avez-vous retenu l’essentiel ?
✔ Comment peut-on définir une transformation réversible ou irréversible ?
✔ Quel est l’énoncé du second principe ? Quatre mots sont fondamentaux : que signifient-ils ?
✔ Quelle est l’expression de l’identité thermodynamique ?
✔ Quelle est l’expression de l’entropie d’un gaz parfait ?
✔ À quelle transformation correspond la loi de Laplace ? Quelles sont les expressions de cette loi ?
✔ Dans quelles conditions peut-on écrire δQ = T dS ?
✔ Quels renseignements peut-on tirer d’un diagramme entropique ?
✔ Quelles sont les causes d’irréversibilité les plus fréquentes pour un système fluide ?
✔ Quelle est l’expression de l’entropie statistique ?
✔ Qu’est-ce que le troisième principe de la thermodynamique ?
❑ b. de détentes de Joule-Thomson
❑ b. dU = TdS + PdV ❑ c. de détentes monothermes à pression extérieure
❑ c. dH = TdS + VdP variant de P1 à P2.
❑ d. dS 0 pour un système isolé.
7. On comprime de l’air dans une pompe puis on
3. L’entropie est comme l’énergie interne : le ramène à pression extérieure de façon
❑ a. une fonction d’état monotherme.
❑ b. une grandeur extensive ❑ a. ∆S = 0 , car la transformation est réversible
❑ c. une grandeur conservative ❑ b. ∆S = 0 , car la transformation est cyclique
❑ d. une fonction uniquement de la température pour ❑ c. créée = 0 , car la transformation est cyclique
un gaz parfait. Q
❑ d. Q 0 , car échange = ---- 0.
T
4. Soit une détente monotherme d’un gaz par-
fait entre deux états d’équilibre interne :
❑ a. ∆S 0 , parce que la transformation est irréver- Solution, page 179.
sible
176
5. Deuxième principe de la thermodynamique
Exercices
3) Retrouver cette expression du rendement en appli-
Transformation polytropique quant le deuxième principe sans utiliser le caractère
Soit une quantité de matière constituée de n moles d’un parfait du fluide. Montrer que l’identification de ces deux
C P, m résultats permet de confondre température absolue et
gaz supposé parfait et de rapport g = ----------- - constant. Ce température thermodynamique.
CV, m
gaz subit une évolution, dite polytropique, que nous pou-
vons caractériser de la manière suivante : à partir d’un Fonction caractéristique
état initial (P0 , V0 , T0 ) , le gaz évolue réversiblement vers
Soit un système constitué de dioxyde de carbone.
un état final d’équilibre (P1, V1 , T1) de telle sorte que tout
Ce gaz est caractérisé par la fonction S (U , V ) donnée
le long de la transformation la quantité PV k = cte . k est
pour une quantité de matière n = 1 mole de gaz :
un coefficient réel, positif ou nul.
U + --- a
1) Montrer que la différentielle de la fonction entropie dS -
V V –b
dT
peut se mettre sous la forme dS = nC ------- . S ( U , V ) = S 0 + C V , m ln -------------------- + R ln --------------- ,
U + ----- a V 0 – b
T -
Exprimer C en fonction de R , g et k . Calculer alors la 0 V 0
variation d’entropie du gaz en fonction de n , R , k , g , S0 , U0 et V0 sont respectivement les valeurs de l’entro-
T0 et T1 . pie, de l’énergie interne et du volume de cette mole de gaz
2) Calculer directement le travail reçu par le gaz au cours dans un état de référence arbitraire donné.
de la transformation et retrouver, en appliquant l’identité Données : CV, m est la capacité calorifique molaire à volume
thermodynamique, l’expression de C précédente. constant du dioxyde de carbone :
3) Dans chacun des cas suivants, indiquer quelle est CV, m = 28,50 J . mol –1 . K–1 ;
l’évolution particulière observée et évaluer C. a et b sont des constantes propres au dioxyde de carbone :
a) k = 0 ; b) k = 1 ; c) k = g ; d) k → +∞ . a = 0,37 J . m3 . mol–2 et b = 4,30 . 10–5 m3 . mol–1 ;
4) Donner l’allure en diagramme (P , V ) , puis en R est la constante universelle : R = 8,31 J . mol–1 . K–1 .
diagramme (T , S ) , de chacune des transformations précé- 1) Différentier l’expression de S (U , V ) .
dentes à partir du point représentatif de l’état initial.
Montrer qu’en identifiant l’expression trouvée à l’identité
thermodynamique on obtient, d’une part, l’expression de
Cycle de Carnot l’énergie interne d’une mole de gaz étudié : Um (T , V ) , et,
d’autre part, l’équation d’état d’une mole du gaz :
On considère une suite cyclique d’évolutions effectuées
par une certaine quantité de matière de gaz : f (P , Vm , T ) = 0 .
• A → B est une compression isotherme réversible ; 2) Deux moles de ce gaz subissent une détente de Joule-
© Hachette Livre – H Prépa / Thermodynamique, 1re année, MPSI - PCSI - PTSI – La photocopie non autorisée est un délit.
• B → C est une compression adiabatique réversible ; Gay-Lussac d’un volume initial V = 5,00 dm3 et d’une
température initiale T = 293,00 K à un volume final 2V .
• C → D est une détente isotherme réversible ;
• D → A est une détente adiabatique réversible. a) Calculer les variations de température et d’entropie
correspondantes.
Le gaz qui parcourt ce cycle est considéré comme parfait.
Soit T1 et T2 les températures des isothermes, avec T2 T1 . b) Comparer les résultats obtenus à ceux de la détente de
deux moles de gaz parfait de même capacité calorifique
1) Représenter l’allure du cycle dans un diagramme de
molaire à volume constant dans les mêmes conditions ini-
Clapeyron (P , V ) , puis dans un diagramme entropique
tiales.
(T , S ) . Indiquer si ce cycle est parcouru dans le sens
moteur ou récepteur.
2) On appelle rendement du cycle le rapport entre le travail Contact thermique entre deux systèmes
total fourni au gaz au cours d’un cycle et la quantité de de températures variables, critère de
réversibilité
transfert thermique reçue effectivement par le gaz :
W fourni Soit deux quantités de masse m d’un même solide de cha-
r = – --------------- . leur massique c supposée constante. À l’état initial, l’une
Q reçue
des masses est à la température T1 et l’autre à la
Calculer r en fonction de T1 et T2 en utilisant les expres- température T2 T1 . Ces deux masses sont mises en
sions des différents échanges énergétiques du gaz parfait. contact, l’ensemble étant supposé thermiquement isolé.
177
Exercices
1) Montrer que l’ensemble atteint une température finale Exprimer la variation d’entropie ∆S du gaz de l’état
d’équilibre et la calculer. (Vl , T0 ) à l’état (2V1 , Tf ) ainsi que ∆T = Tf – T0 .
2) Calculer la variation d’entropie du système et l’entropie Faire l’application numérique.
créée.
3) On suppose que T1 et T2 sont très proches l’une de Transformations monothermes d’un gaz
l’autre, soit T2 = T1(1 + e) ; avec e 1. parfait
Exprimer ∆Ssystème en fonction de m , c et e . Un cylindre vertical de sec-
En comparant ∆S et ∆T , montrer que la transformation tion S est fermé par un piston PA
tend vers une évolution réversible. Donner une interpré- horizontal de masse négligea-
S
tation physique de ce résultat. ble, mobile sans frottements.
Une masse m d’air (considéré T1 , P1 h1
comme un gaz parfait de rap-
Détente de Joule-Gay-Lussac, C P, m
port g = -----------
- constant) est
irréversibilité de la détente CV, m F
enfermée dans le cylindre
Un gaz parfait, initialement dans l’état (P1 , T1 , V1) , subit avec les conditions initiales Tl
une détente dans le vide (ou détente de Joule-Gay-Lus- et Pl . La pression du milieu
sac) jusqu’à un volume V1(1 + x) . extérieur ambiant, PA , est T2 , P2 h1
1) Déterminer la température du gaz lorsqu’il a atteint constante et égale à 105 Pa .
son nouvel état d’équilibre. On ne tiendra pas compte des
variations d’énergie cinétique
2) Exprimer la création d’entropie due à la transforma- macroscopique et d’énergie potentielle extérieure.
tion en fonction des variables d’état du gaz dans l’état
Données : m = 7,25 g ; M = 29 g . mol–1 ; Tl = 300 K ;
initial et de x .
Pl = PA ; g =1,4 ; S = 100 cm2 ; R = 8,314 J . K–1 . mol–1 .
3) Donner l’expression de cette quantité lorsque x tend Les parois du cylindre et du piston sont diathermanes.
vers zéro. Interpréter ce résultat du point de vue de l’irré- L’ensemble du dispositif se trouve dans une ambiance
versibilité de la transformation. extérieure de température constante égale à TA = 300 K .
1) On applique brutalement un effort F = 1 000 N sur le
Détente de joule - Gay-Lussac d’un gaz réel piston.
On admet que des phénomènes dissipatifs internes au gaz
Une mole de gaz subit une détente de Joule-Gay-Lussac contenu dans le cylindre permettent au piston de se stabi-
(ou détente dans le vide) d’un volume Vl = 1 L à un liser.
© Hachette Livre – H Prépa / Thermodynamique, 1re année, MPSI - PCSI - PTSI – La photocopie non autorisée est un délit.
volume 2V1 . À l’état initial, le gaz est à la température Soit P2 et V2 les nouveaux paramètres de pression et de
T0 = 300 K . volume du gaz lorsque l’équilibre thermique avec le
1) Montrer que la variation d’entropie du gaz s’identifie à milieu extérieur est atteint. Calculer le taux de compres-
l’entropie créée, créée , au cours de la transformation. P2
sion t = ------ , V2 et h2 .
2) Le gaz est supposé parfait. Établir l’expression de P1
créée . Commenter son signe. 2) Calculer le travail WR reçu par l’air contenu dans le
3) Le gaz est réel et suit l’équation d’état de Van der cylindre au cours de l’évolution.
Waals : 3) Calculer la variation d’entropie de l’air contenu dans le
2a cylindre.
P + n-------
- ( V – nb ) = nRT .
V2 4) Calculer l’entropie d’échange, échange , et l’entropie
créée, créée .
n2a
L’énergie interne de ce gaz est U = nC V , m T – -------- + U 0 . 5) On applique maintenant, très lentement, l’effort F
V
jusqu’à atteindre la pression P2 . Calculer dans ces condi-
Données : a = 0,135 J . m3 . mol–2 ; tions le travail Wq reçu par l’air.
b = 3,2 . 10–5 m3 . mol–1 ; R = 8,314 J . K–1 . mol–1 ; 6) Comparer WR et (Wq + TA créée) . Donner une interpré-
CV, m = 12,5 J . K–1 . mol–1 . tation physique du résultat.
178
5. Deuxième principe de la thermodynamique
Corrigés
2) Pour une transformation réversible, Pe = P, puisque le système est en équi-
y‡
© Hachette Livre – H Prépa / Thermodynamique, 1re année, MPSI - PCSI - PTSI – La photocopie non autorisée est un délit.
6. Vrai : c Faux : a, b 1 ∆ ( PV )
7. Vrai : b, d Faux : a, c W = ---------- ( P 1 V 1 – P 0 V 0 ) = --------------- .
k–1 k–1
d ( PV ) ,
Ce résultat peut s’écrire dW = ------------- soit, en utilisant l’identité thermo-
k–1
1) Au cours d’une évolution élémentaire, l’entropie varie de : nR d ( PV )
dT P nR dT dV dynamique : dU = ----------dT = ------------- + TdS , or d ( PV ) = nR dT
dS = nC V, m ----- + --dV = ---------- ----- + nR ----- . g–1 k–1
T T g–1 T V et on retrouve bien l’expression de dS et donc de C .
dP dV dT 3) a) k = 0 correspond à une transformation isobare et C = CP, m .
En utilisant la loi des gaz parfaits, on obtient ----- + ----- = ----- (1), puis, en
P V T b) k = 1 correspond au cas d’une isotherme et C → ∞.
dP dV En effet, dans cette évolution, la température du système n’a pas varié malgré
utilisant le caractère particulier de cette transformation, ----- + k ----- = 0 (2).
P V l’apport de chaleur et le système s’est comporté comme une source de chaleur
dV 1 dT dT 1 1 dT pour cette transformation particulière.
Soit avec (2) – (1) : ----- = ---------- ----- , puis dS = nR ----- --------- – --------- = nC ------
V k–1 T T g – 1 k – 1 T c) k = g correspond à une transformation isentropique et C = 0 .
1 1 Cette valeur nulle de C traduit le fait que l’évolution est adiabatique et
avec, par identification, C = R ---------- – ----------- . réversible : le système n’est pas capable d’échanger de l’énergie thermique et sa
g – 1 k – 1
capacité thermique est nulle pour cette évolution particulière.
Le calcul de ∆ Sgaz s’en déduit immédiatement :
d) k → ∞ correspond au cas d’une évolution isochore et C = CV, m .
1 1 T1
∆S gaz = nR ---------- – ---------- ln ----- . Ce résultat peut se voir sur le calcul de W : si k est infini, W tend vers zéro ; ce
g – 1 k – 1 T 0 qui correspond bien à une évolution isochore.
179
Corrigés
4) Les schémas demandés sont regroupés ci-dessous.
T
P A B
isobare T2
isotherme T1
D C
isentropique
isochore S
V
2) Calculons Wtotal qui correspond bien au travail fourni au gaz par le milieu
extérieur en un cycle.
• Pour l’évolution AB , il s’agit de calculer le travail d’une évolution isotherme
T isentropique isochore réversible de gaz parfait, soit :
isobare vB
dV VB
nRT 1 ----- = nRT 1 ln ----- .
– W AB =
∫
vA V V A
VD
• De même pour l’évolution CD , – W CD = nRT 2 ln ----- .
V C
• Pour les deux évolutions adiabatiques, W = ∆U , soit :
isotherme
nR nR
– W BC = ---------- ( T 2 – T 1 ) et – W DA = ---------- ( T 1 – T 2 ) .
g–1 g–1
S VD VB
Nous en déduisons donc – W total = nR T 2 ln ----- + T 1 ln ----- .
V C V A
Dans le diagramme (P, V ) nous savons déjà que la pente en un point de l’isen- Calculons maintenant Qreçue : il s’agit de la quantité de chaleur reçue par le gaz
tropique est plus grande que celle de l’isotherme au même point. lors de l’évolution au contact de la source chaude à la température T2 .
Dans le diagramme (T , S ) , la pente de l’isochore est plus forte que celle de l’iso- VB
nR dT nR g dT ln -----
bare en un point donné. En effet, dS [ V ] = ---------- ----- et dS [ P ] = ---------- ----- et VD T 1 V A
g–1 T g–1T Soit Q reçue = Q CD = – W CD = nRT 2 ln ----- ; ainsi r = 1 + ---- --------------- .
V C T 2 V D
ln -----
donc : dT
-----
dT
= g ----- , avec g 1.
V C
dS [ V ] dS [ P ]
Or, puisque g est une constante, on peut appliquer la loi de Laplace en
Remarque : Le coefficient de proportionnalité entre les pentes est bien sûr le g–1 g–1
variables T et V : T 2 V B = T 1 V C et T 2 V A
g–1
= T1 VD
g–1
ce qui conduit
© Hachette Livre – H Prépa / Thermodynamique, 1re année, MPSI - PCSI - PTSI – La photocopie non autorisée est un délit.
180
5. Deuxième principe de la thermodynamique
On peut donc écrire : Ce résultat est généralisable à un fluide quelconque pour lequel S (U, V ) est une
T 1 fonction caractéristique. Le lecteur vérifiera, par exemple, en utilisant la même
---
- = T----1
T 2 absolu T 2 thermodynamique U V
méthode que S ( U, V ) = S 0 + C V, m ln ----- + R ln ---- est une fonction
U 0 V 0
et on identifie alors bien les deux températures par un choix convenable des unités.
caractéristique du gaz parfait (pour une mole).
1) On obtient en différentiant S (U , V ) :
a 1) On applique le premier principe au système : le système étant isolé,
d U + --
V dV on peut écrire ∆U = 0 . En utilisant l’additivité de l’énergie interne, on obtient :
dS = C V, m --------------------- + R -----------
a V–b Tf Tf
U + --
V ∆U =
∫ T1
mcdT +
∫ T2
mcdT ,
dU R aC V, m
= C V, m ------------- + dV ----------- – -------------------- .
puisque la température finale est commune aux deux masses. En effet, le trans-
a V – b UV 2 + aV
U + -- fert thermique ne se faisant que du corps chaud vers le corps froid, il existe
V
dU dV . nécessairement une température finale d’équilibre. Soit :
D’autre part, dS = ------ + P ----- Si nous identifions ces deux expressions, on T1 + T2
T T
obtient : 0 = ( T f – T 1 ) + ( T f – T 2 ) et T f = --------------- .
2
1 1 P R aC V, m
-- = C V, m ------------- et -- = ----------- – -------------------- . 2) • En utilisant l’additivité de l’entropie, on peut calculer : ∆ST = ∆S1 + ∆S2 .
T a T V – b UV 2 + aV
U + -- Tf
dT T1 + T2
V
a
Or ∆S 1 =
∫T1
mc ----- = mc ln --------------- ,
T 2T 1
La première expression donne U ( T, V ) = C V, m T – -- (1) (à une constante près).
V Tf
dT T1 + T2
L’élimination de U et CV, m des deux équations permet d’obtenir l’équation
a
et ∆S 2 =
∫ T2
mc ----- = mc ln --------------- ,
T 2T 2
P R
d’état du gaz : -- = ----------- – -------2 , donc l’équation de Van der Waals pour
T V – b TV ( T1 + T2 ) 2
une mole de gaz : ainsi : ∆S T = mc ln ---------------------- .
4T 1 T 2
P + ---- a
( V – b ) = RT (2) • Il n’est pas possible de réaliser un bilan entropique sur chaque masse. En effet,
V 2 ne connaissant pas la nature exacte du contact entre les deux solides, on ne peut
2) a) La détente de Joule se fait à énergie interne constante ce qui nous permet rien dire des échanges réels :
de calculer la variation de température du gaz. δQ échange, 1 et δQ échange, 2 ne sont pas connus, ainsi :
En rétablissant l’extensivité de U et V pour n moles de gaz : δ échange, 1 et δ échange, 2 ne sont pas calculables.
U ( V, T ) an
----------------- = C V, m T – ----- (3) En revanche, l’ensemble est thermiquement isolé, donc = 0 et
n V échange, total
© Hachette Livre – H Prépa / Thermodynamique, 1re année, MPSI - PCSI - PTSI – La photocopie non autorisée est un délit.
A.N. : ∆T = – 2,6 K . 4T 1 T 2
Nous pouvons de la même manière écrire l’entropie : Remarque : est effectivement positive et, ce, quel que soit le signe de
créée
U an V-- – b T1 – T2 :
S ( U, V ) S0 --n- + ---- V
- n ( T 1 + T 2 ) 2 = ( T 1 – T 2 ) 2 + 4T 1 T 2
----------------- = ---- + C V, m ln ----------------- + R ln ------------- .
n n U 0 an V0
( T1 – T2 ) 2
----
- + -----
n V0 ----
n
– b
et : créée = mc ln 1 + --------------------- .
4T 1 T 2
En utilisant (3),
3) On obtient, à partir de l’équation ci-dessus :
T + ∆T V–b
∆S = 2C V, m ln --------------- + 2R ln ----------- ; e2
T V ∆S système = mc ln 1 + ---- .
-- – b 4
2
A.N. : ∆S = 11,16 J . mol–1 . K–1 . soit, avec un développement limité au premier ordre en e 2 :
b) Pour le gaz parfait, ∆ TG, P = 0 et ∆SG, P = 2Rln2 = 11,53 J . K–1
∆S . e2
Les deux variations d’entropie sont positives conformément au deuxième prin- δS système = mc ---- .
4
cipe, les systèmes étant thermiquement isolés durant leurs évolutions respectives. On peut dire que l’évolution tend vers la réversibilité : pour deux systèmes
Remarque : La fonction S (U, V) que nous avons introduite ici est caractéristi- ayant même température, de petites fluctuations peuvent entraîner une variation
que du fluide étudié ; elle contient en effet toute l’information disponible sur le faible de T pour l’un quelconque des deux systèmes et, cela, de manière
système puisqu’elle permet de trouver l’expression de l’énergie interne et réversible ; ceci traduit le fait que la variation d’entropie correspondante est
l’équation d’état du gaz étudié. infiniment petite, d’ordre supérieur à la variation de la température.
181
Corrigés
dT nR
1) Comme cela a été vu au chapitre 4, la détente de Joule-Gay-Lussac Ainsi, dS = nC V, m ----- + -------------- dV.
T V – nb
est isoénergétique : Q est nul (détente brutale sans échange thermique) et W est En tenant compte de n = 1 , V i = V 1 et V f = 2V 1 , et en intégrant :
nul (parois indéformables) ; la variation d’énergie interne ∆U est donc nulle.
Tf 2V 1 – b
L’énergie interne d’un gaz parfait ne dépendant que de sa température (première loi ∆S = créée = C V, m ln ---- + R ln ---------------- .
de Joule), cette dernière ne varie pas au cours de la détente et Tfinale = Tinitiale = T1 . T0 V1 – b
2) La création d’entropie s’obtient grâce à un bilan : La température finale Tf est obtenue en écrivant, pour une détente de Joule-
a
∆S = créée + échange . Gay-Lussac, ∆U = 0 , d’où C V, m ( T f – T 0 ) = – ------- .
2V 1
Ici échange est nul puisque le système est thermiquement isolé. A.N. : T f – T 0 = – 5,4 K .
∆S se calcule par la connaissance de l’état initial et de l’état final du gaz : ∆S = = – 0,23 + 5,90 J . K–1, soit :
créée
1 T final V final
∆S = nR ---------- ln ---------- + ln ---------- ∆S = créée = 5,67 J . K –1 ; créée 0.
g – 1 T initial V initial
On a effectué l’application numérique de chaque terme, séparément, pour faire
P1 V1 les remarques suivantes :
= ---------- ln ( 1 + x ) .
T1 • le terme lié à la variation de température est négatif : si T diminue à V constant,
P1 V1 le système devient plus ordonné et l’entropie décroît ; comme Tf est proche de
= ---------- ln ( 1 + x ) .
créée
T1 T0 , ce terme est faible en valeur absolue devant le second ;
• le terme lié à la variation de volume est, en revanche, positif : si V augmente
3) Lorsque x tend vers 0, ln ( 1 + x ) ≈ x , au premier ordre :
à T constante, le système devient plus désordonné.
P1 V1 La place offerte aux molécules pour une même agitation thermique est plus
créée = ---------- x .
T1 grande. Le nombre de complexions W sera plus grand et S aussi.
L’entropie créée est donc un infiniment petit du même ordre que la variation de
volume qui l’occasionne, puisque ∆V = V1x , contrairement à la situation de 1) L’effort F est appliqué, brutalement : la transformation n’est donc
l’exercice précédent ; on ne peut pas dire que la détente de Joule-Gay-Lussac
pas réversible puisque les états intermédiaires internes ne sont pas des états
tende vers la réversibilité lorsque le volume offert au gaz tend vers zéro : cette
d’équilibre thermodynamique interne du gaz.
détente est « totalement irréversible », aucun modèle réversible ne peut lui être
En revanche, l’effort est constant et les forces de pression transmises par le pis-
associé.
ton sont constantes (la masse du piston est supposée négligeable) : l’évolution
est donc monobare. Lorsque l’équilibre de pression et établi :
1) Dans une détente de Joule-Gay-Lussac, le système gazeux qui subit F
P 2 = P A + -- = 2P A ; ainsi t = 2 .
la transformation est isolé du milieu extérieur. Ainsi e = 0 , et le bilan entro- S
pique se réduit à ∆S = créée . Enfin, la température ambiante reste constante et l’évolution est monotherme.
D’après le deuxième principe, cette quantité doit être positive. L’air intérieur subit donc (comme les parois sont diathermanes) une évolution
irréversible monotherme et monobare de l’état ( P A , T A , V 1 ) à l’état :
2) Si le gaz est parfait :
2P , T , V----1 .
© Hachette Livre – H Prépa / Thermodynamique, 1re année, MPSI - PCSI - PTSI – La photocopie non autorisée est un délit.
1 dT dV
dS = nR ---------- ----- + ----- . A A 2
g – 1 T V
Les applications numériques donnent :
Or pour cette transformation :
V 1 = 6,24 dm 3 , V 2 = 3,12 dm 3 , et h 2 = 31,2 cm .
• Vinitial = V1 , Vfinal = 2V1 ;
• Tinitial = T0 , Tfinal = T0 : en effet, le système étant isolé, U = cte et Ugaz parfait 2) Puisque l’évolution est monobare, que le piston est sans masse (pas d’énergie
n’est fonction que de T , donc T = cte . cinétique) et qu’il n’y a pas de frottements, on peut écrire :
Ainsi, ∆S = créée = Rln2 . créée est bien positive. W R = – 2P A ∆V = P A V 1 .
3) On peut utiliser l’identité thermodynamique : L’application numérique donne W R = 624 J .
dU = TdS – PdV 3) L’entropie est une fonction d’état et le calcul de sa variation ne dépend que
de l’état initial et de l’état final du système (indépendamment du caractère
n2a
nC V, m dT + ------2- dV = TdS – PdV réversible ou irréversible de la transformation) ; pour une masse m de gaz par-
V
fait en variables T et V :
dT n 2 a dV T final V final
soit : nC V, m ----- + P + ------2- ----- = dS . m 1
∆S = ---- R ---------- ln ---------- + ln ---------- , ici :
T V T M g – 1 T initial V initial
Or, d’après l’équation d’état : m
T final = T initial et V initial = 2V final , ∆S = – ---- R ln 2 .
P + ------- -1- = -------------
n2a nR . M
-
V2 T V – nb L’application numérique donne ∆S = – 1,4 J . K –1 .
182
5. Deuxième principe de la thermodynamique
Cette quantité est négative : à une diminution de volume correspond, pour une d’autre part, W = – P 3 ( V 3 – V 1 ) puisque la pression extérieure est cons-
même agitation thermique, une diminution du désordre du système et donc une tante et égale à la pression finale du gaz tout au long de l’évolution.
diminution de l’entropie. L’identité entre les deux résultats fournit :
Q 1
4) s’obtient, pour une évolution monotherme, par = ---- où g–1+-
échange
TA échange V3 t
---- = ------------------- .
Q représente le transfert thermique du système avec le milieu extérieur au cours V1 g
de l’évolution. T 1 + t(g – 1)
Or ici les températures initiale et finale sont identiques et l’énergie interne d’un puis, avec l’équation d’état : ----3 = -------------------------- .
T1 g
gaz parfait ne dépend que de la température, un bilan énergétique conduit à :
Q = –WR . A.N. : V 1 = 6,24 dm 2 , T 3 = 386 K , V 3 = 4 dm 3 et h 3 = 40 cm .
© Hachette Livre – H Prépa / Thermodynamique, 1re année, MPSI - PCSI - PTSI – La photocopie non autorisée est un délit.
faite ici n’aurait pas de sens). sées ici :
m 1 T5 V5
∆S 35 = ---- R ---------- ln ---- + ln ---- = 0,3 J . K –1 ,
M g – 1 T 3 V 3
A. 1) L’évolution est, pour les mêmes raisons que dans l’exercice pré-
m 1 T1 V1
cédent, monobare et irréversible ; cependant elle n’est plus monotherme, mais ∆S 51 = ---- R ---------- ln ---- + ln ---- = – 0,7 J . K –1 .
adiabatique puisque les parois du cylindre et du piston sont athermanes. M g – 1 T 5 V 5
Cela ne modifie pas le taux de compression : t = 2 . ∆S 13 + ∆S 35 + ∆S 51 doit être nul puisque la suite de transformation corres-
2) Le bilan énergétique tenant compte du caractère adiabatique s’écrit ∆U = W . pond à un cycle et que S est fonction d’état ∆Scycle = 0 . C’est bien ce que redon-
nent les expressions littérales et numériques.
mR 1
∆U = ------------------- ∆T = --------------- ∆ ( PV ) On remarque que ∆S13 et ∆S35 sont positifs ce qui est normal puisque les deux
M(g – 1) (g – 1)
évolutions sont adiabatiques et irréversibles.
1 ∆S51 est négative : le refroidissement isobare s’accompagne d’une augmentation
= --------------- ( P 3 V 3 – P 1 V 1 ) ;
(g – 1) d’ordre dans le système donc d’une décroissance de l’entropie.
183
6 Étude du corps
pur diphasé
■ Point triple et point critique. pressions élevées. Ainsi le diamant artificiel a pu être
■ Enthalpie et entropie de changement synthétisé en 1956 sous une pression d’environ
d’état.
150 000 bar et à 2 000 °C.
Ces recherches ont ainsi permis d’affiner les
connaissances des propriétés de la matière
(conductibilité électrique et thermique, par exemple) et
de découvrir de nouveaux états de la matière
(différentes variétés de glace, nouvelle variété
allotropique du phosphore).
■ Équation d’état du gaz parfait.
Les recherches actuelles s’orientent autour d’états
■ Propriétés thermo-élastiques des gaz,
des liquides et des solides. particuliers de la matière, qui ont des applications
■ Premier principe.
industrielles et technologiques variées (plasmas pour
■ Deuxième principe.
la fusion thermonucléaire, composés ultra-réfractaires
pour les engins spatiaux, cristaux liquides, etc.).
184
6. Étude du corps pur diphasé
1 P h as es d ’u n corp s p u r
gaz
vap
ori
sat
ion
1.1. Hypothèses d’études et définitions liq
uéf
act
ion
condensation
Le but de ce chapitre est de réaliser une étude descriptive du comportement
sublimation
d’un corps pur lors de ses changements d’état. liquide
Nous nous limiterons aux changements d’états – appelés aussi transitions de ion
phase – les plus simples d’un corps pur : équilibres liquide-gaz, liquide-solide fus
n
et solide-gaz. Le document 1 schématise les différentes transitions possibles et tio
if ica
les noms qui leur sont associés. so lid
solide
Nous appellerons phase toute partie d’un système thermodynamique, dont les
paramètres d’états intensifs sont continus.
Ainsi, un volume quelconque d’eau liquide constitue une phase, de même Doc. 1. Transitions de phase.
qu’un volume quelconque d’un mélange eau liquide-éthanol liquide ; la notion
de phase n’est donc pas spécifique d’un corps pur.
Nous supposerons que chaque phase du corps pur étudié est homogène, c’est-
à-dire que chaque paramètre intensif a même valeur en tout point de la phase
étudiée.
Nous indicerons par (v) toute grandeur de la phase vapeur, par ( ) toute gran-
deur de la phase liquide et par (s) toute grandeur de la phase solide.
© Hachette Livre – H Prépa / Thermodynamique, 1re année, MPSI - PCSI - PTSI – La photocopie non autorisée est un délit.
Une grandeur massique quelconque y(j) peut être définie pour une phase homo-
Y (j)
gène j par y ( j ) = ------------- , où Y(j) représente la grandeur extensive étudiée
m(j)
Y (j)
et m(j) la masse de la phase étudiée. De même, Y m( j ) = --------- est la grandeur
n( j )
molaire associée à Y(j) .
Toute phase homogène d’un corps pur est décrite par la donnée des
deux paramètres intensifs indépendants P et T , dont dépendent les
grandeurs massiques (ou molaires) correspondantes.
Remarque : Nous pourrons utiliser, comme nous l’avons déjà fait dans le cha-
pitre 5 pour l’entropie, des tables thermodynamiques donnant les valeurs des
grandeurs massiques. Elles sont a priori fonctions de la température et de la
pression qui sont donc des paramètres d’état intensifs caractéristiques de la
phase étudiée : h(j)(T, P), etc.
185
6. Étude du corps pur diphasé
V mv – V m H mv – H m S mv – S m
corps pur T (K)
(dm3 . mol –1) (J . mol –1) (J . mol –1 . K–1)
N2 77,4 6,06 5 580 72,1
Ar 87,3 6,97 6 520 74,7
CO 81,6 6,32 6 050 74,1 Doc. 2b. La vapeur d’eau s’échappe
de la cocotte minute car son volume
Doc. 4. Quelques grandeurs molaires. massique est très supérieur à celui de
Commentons ce tableau. Considérons une mole d’argon gazeux et appliquons l’eau liquide.
la loi des gaz parfaits à T = 87,3 K et P = 1 bar :
8,314 × 87,3
- = 7,26 dm 3 . mol –1 .
V m = -----------------------------
10 5
D’après le tableau, une mole d’argon liquide n’occupe que 0,29 dm3 soit
© Hachette Livre – H Prépa / Thermodynamique, 1re année, MPSI - PCSI - PTSI – La photocopie non autorisée est un délit.
186
6. Étude du corps pur diphasé
© Hachette Livre – H Prépa / Thermodynamique, 1re année, MPSI - PCSI - PTSI – La photocopie non autorisée est un délit.
Cette coexistence des deux phases liquide et solide correspond donc à un état
d’équilibre. Nous l’appellerons équilibre solide-liquide.
enregistrement
e(t)
Sous pression atmosphérique, à une température t et à l’équilibre table traçante
thermodynamique :
soudure soudures
• si t 0 °C : seule l’eau solide existe ; à θ oC à 0 oC
(sonde)
• si t = 0 °C , l’eau liquide et l’eau solide coexistent : ceci correspond à morceaux
l’équilibre solide-liquide ; de glace
creuset
• si t 0 °C , seule l’eau liquide existe. contenant
le métal
Ce résultat fondamental est très général comme vont le montrer les deux expé- mélange
riences suivantes. bec Mecker eau( )- eau(s) agitateur
magnétique
2.2. Fusion de métaux Doc. 7. Schéma de montage permet-
Décrivons une expérience réalisable en travaux pratiques. Le dispositif est tant de mesurer e(t) au cours du
schématisé sur le document 7. temps t.
187
6. Étude du corps pur diphasé
188
6. Étude du corps pur diphasé
10
40
bulences qui empêchent la surfusion ; les cristaux de glace apparaissent à
0 °C. 0 50
Le verre d’eau froide est presque toujours en surfusion. Comme il y a nette- bar
ment moins de turbulences, l’eau ne gèle qu’en dessous de 0 °C. manomètre
piston
2.3. Isothermes de SF6
2.3.1. Dispositif expérimental
Le dispositif que nous allons décrire permet d’étudier la compression iso- volant
therme d’un corps pur et l’équilibre liquide-vapeur correspondant. Le corps
pur choisi est l’hexafluorure de soufre SF6 (non toxique), dont les propriétés
physico-chimiques sont bien adaptées aux expériences suivantes. Doc. 9. Vue détaillée du dispositif de
Le montage expérimental (doc. 9 et 10) comprend un tube de compression. Le compression et de l’enceinte ther-
remplissage de celui-ci se fait d’abord en réalisant le vide, puis en introduisant mostatique.
le gaz à partir d’une bouteille. Ce tube est gradué afin que l’on puisse mesurer
le volume du système étudié. Une enceinte thermostatique remplie d’eau à
température fixée entoure le tube et maintient constante la température du
corps pur.
La rotation du volant, situé sous l’appareil, actionne un piston qui déplace une
colonne de mercure assurant ainsi la compression ou la détente du corps pur
étudié. Un manomètre permet la mesure de la pression.
© Hachette Livre – H Prépa / Thermodynamique, 1re année, MPSI - PCSI - PTSI – La photocopie non autorisée est un délit.
enceinte thermostatique
tube de compression
jauge à vide
SF6
ballon
tricol volant
pompe
Doc. 10. Schéma du dispositif expérimental d’étude des isothermes de SF6.
189
6. Étude du corps pur diphasé
Tout corps pur est caractérisé par l’existence d’un point critique au-
delà duquel la distinction entre phase liquide et phase gazeuse n’est
plus possible. Le couple [Tc , Ps (Tc )] est unique et caractéristique du
corps pur étudié. Tout état situé au-delà de ce point critique est appelé Doc. 12. Aspect du tube de compres-
état fluide , ou fluide hypercritique , du corps pur considéré. sion. q qc .
190
6. Étude du corps pur diphasé
3 Di agr amm e ( P , T )
S
par le point critique C. Il n’y a pas de limite dans le cas de l’équilibre liquide-
solide (doc. 14).
L
Le tableau présente les valeurs de Tc (et tc en degré Celsius, symbole : °C) pour
divers corps purs (doc. 15) : C
V
tc (°C) Tc (K) Pc (bar) L
He hélium –267,91 5,24 2,26
T
H2 dihydrogène –239,9 33,2 12,80
N2 diazote –147,1 162,2 33,49 Doc. 14. Équilibres du liquide.
O2 dioxygène –118,8 154,3 49,71
© Hachette Livre – H Prépa / Thermodynamique, 1re année, MPSI - PCSI - PTSI – La photocopie non autorisée est un délit.
dioxyde
CO2 31,0 304,1 72,95
de carbone
dioxyde
SO2 157 430 75,24
de soufre
CH3CH2OH éthanol 243,1 516,2 63,11
H2O eau 374,1 647,2 218
NH3 ammoniac 132,3 405,4 113
Hg mercure 1 550 1 820 500
191
6. Étude du corps pur diphasé
rieure à 25 °C. Ils peuvent être conservés à l’état liquide à cette température. Les
autres gaz He , H2 , N2 et O2 doivent être refroidis avant leur liquéfaction.
Pour la plupart des corps purs, il existe un couple unique (PIII , TIII)
pour lequel les trois phases (solide, liquide, gaz) sont simultanément en
équilibre. Le point correspondant est appelé point triple du corps pur
considéré.
Les coordonnées de ce point triple sont caractéristiques du corps pur
considéré.
Ainsi pour l’eau, PIII = 603 Pa (soit environ 6,1 . 10 –3 bar) ; TIII = 273,16 K.
Cette température sert de référence à la définition de l’échelle de température
légale (cf. chapitre 1).
L’échelle légale de température définie à partir du gaz parfait est peu pratique
à mettre en œuvre. Pour cette raison, certains des points triples servent de
points fixes pour l’échelle internationale pratique de température : par exem-
1
ple H2 et O2.
Le tableau (doc. 16) présente les valeurs de TIII et PIII pour divers corps.
TIII (K) PIII (bar)
1
H2 dihydrogène 13,81 70,4 . 10 –3
2
H2 dideutérium 18,6 0,171
Ne néon 24,6 0,432
© Hachette Livre – H Prépa / Thermodynamique, 1re année, MPSI - PCSI - PTSI – La photocopie non autorisée est un délit.
192
6. Étude du corps pur diphasé
© Hachette Livre – H Prépa / Thermodynamique, 1re année, MPSI - PCSI - PTSI – La photocopie non autorisée est un délit.
tions simples.
couleur sombre. À l’air libre, il se sublime sous forme de vapeurs violettes et
irritantes. P
De même le métal du filament des lampes à incandescence se sublime, la
vapeur métallique se dépose pour former un dépôt sur l’ampoule en verre.
193
6. Étude du corps pur diphasé
en général positive. Dans le cas de l’eau (et aussi de l’antimoine, du bismuth 221,1
et du gallium) elle est négative (≈ –1,3 . 107 Pa . K–1 au point triple). Le L
S
volume massique de la glace est d’environ 1,1 fois celui de l’eau liquide. Ceci
III
est dû à la présence de liaisons hydrogène dans la glace qui maintiennent une 6,1.10 – 3
certaine distance entre les molécules. Leur rupture entraîne un V
« effondrement » de la structure cristalline (doc. 22).
T(K)
Remarquons que la pente de la courbe correspondant à l’équilibre solide-gaz
au point triple est supérieure à celle correspondant à l’équilibre liquide-gaz. 273,16 647,3
194
6. Étude du corps pur diphasé
Le robinet R est ouvert. De l’eau pure, contenue dans un ballon, est portée à pression P0
ébullition. La vapeur d’eau à pression atmosphérique envahit alors les cana-
lisations. Le chauffage est coupé, le robinet R fermé. La température de l’eau thermomètre
diminue alors progressivement, et simultanément, nous observons une
vapeur d’eau
ascension du mercure dans la partie gauche du tube en U. Il est alors possible (seule)
de construire la courbe Ps(T) dans un domaine restreint de température.
robinet R h h=0
© Hachette Livre – H Prépa / Thermodynamique, 1re année, MPSI - PCSI - PTSI – La photocopie non autorisée est un délit.
cette formule donnant Ps en kPa permet
t °C entre 95 °C et 105 °C Ps = 101,4 + 3,62(t – 100) + 0,053(t – 100)2(en kPa)
d’atteindre la précision du millième
formule de Duperray
t 4
t °C entre 100 °C et 200 °C P s = --------- cette formule donnant Ps en bar est pré-
100
cise à 2 % près
formule de Rankine ou de Callendar,
en prenant :
B Ps = 101 400 Pa ; T = 373,15 K
t °C entre 0 °C et 150 °C logP s = A – ---
T Ps = 13 340 Pa ; T = 325,05 K
cette formule est correcte avec une pré-
cision à 1 % près
formule de Dupré
t °C entre 0 °C et 200 °C B cette formule est correcte avec une
logP s = A – --- – C lnT
T(K) entre 270 K et 470 K T excellente précision sur un large
domaine de température
Doc. 25. Diverses modélisations de Ps (pression de vapeur saturante de l’eau) en fonction de la température.
195
6. Étude du corps pur diphasé
Application
Compression isotherme
1 L’eau vapeur est comprimée jusqu’à une pression P1
de la vapeur d’eau légèrement inférieure à PIII , puisque la température
est légèrement inférieure à T III .
Soit une quantité d’eau vapeur de masse m sous la
pression P0 = 5 . 10 –3 bar à la température de 0,00 °C. La compression permet de condenser l’eau à pres-
On donne TIII = 0,01 °C. Comprimons progressive- sion P1 constante (point E1) jusqu’à disparition de la
ment de manière isotherme cette masse jusqu’à une phase vapeur.
pression de 2 bar. Le solide est alors comprimé jusqu’à P2 = 1 bar, pres-
Décrire les phénomènes observés. Schématiser sur sion pour laquelle on observe la fusion de l’eau
un diagramme (P, T) le chemin suivi par le système. (point E2). Enfin le liquide est comprimé sans transi-
Donner l’allure de la courbe P = f(t) pour cette tion de phase ultérieure. Le document 26 permet de
transformation. suivre les évolutions.
P C P
palier
E2 de fusion
P2 liquide
P2
palier
T de condensation
P1 solide
P1
E1
P0 P0 gaz
a. 0 T b. t
Doc. 26a. Diagramme (P, T). b. Courbe P = f(t).
© Hachette Livre – H Prépa / Thermodynamique, 1re année, MPSI - PCSI - PTSI – La photocopie non autorisée est un délit.
196
6. Étude du corps pur diphasé
ébullition
n’existe pas. L’équilibre liquide-vapeur ne peut intervenir : l’isotherme triple
L
ro
(T = TIII) est donc la dernière isotherme que nous devons considérer. V
sé
e
L E V
Pour une température comprise entre TIII et TC , l’isotherme est constituée de Ps(T ) TIII < T < Tc
trois parties, deux courbes où P est une fonction décroissante du volume massi- L+V
que correspondant à un système monophasé et un segment horizontal à pression ligne triple
égale à la pression de vapeur saturante où le système est diphasé (doc. 27 et 28). T = TIII
v
4.2. Courbe de saturation
Doc. 27. Courbes de saturation.
Les points V et L du diagramme du document 27 sont les deux extrémités du Domaine d’équilibre liquide-vapeur.
palier de changement d’état, c’est-à-dire les cas extrêmes correspondant à un
système diphasé.
P(bar)
Le point V correspond à l’apparition de la première goutte de liquide lors de 50
55° SF6
la compression isotherme d’un gaz.
50° courbes de saturation
Le point L correspond à l’apparition de la première bulle de vapeur lors de la 40 45°5
détente isotherme d’un liquide. 40°
35°
Le lieu des points V est appelé courbe de rosée et celui des points L , courbe 30 30°
d’ébullition. 25°
20°
Étudions les isothermes limites : 20 15°
10°
• l’isotherme critique : pour des températures supérieures à TC il n’y a plus de 5°
© Hachette Livre – H Prépa / Thermodynamique, 1re année, MPSI - PCSI - PTSI – La photocopie non autorisée est un délit.
La courbe de saturation et l’isotherme triple permettent d’envisager un région-
nement de l’espace :
• tout point correspondant à une température supérieure à TC fait partie du
domaine monophasé du fluide {F} ;
• tout point correspondant à une température comprise entre TIII et TC , et P
n’appartenant pas au domaine délimité par la ligne triple et la courbe de satu-
ration est un état monophasé du corps pur : domaine {L} du liquide ou
domaine {V} du gaz. Un point du domaine (V) est appelé vapeur sèche ;
Ps(T) E
• tout point L de la courbe d’ébullition correspond à un état monophasé du L V [T]
liquide à la limite d’ébullition ;
• tout point V de la courbe de rosée correspond à un état monophasé gazeux à
la limite de la liquéfaction. Ce point correspond à la vapeur saturante ;
• tout point E situé à l’intérieur du domaine limité par la courbe de saturation
et la ligne triple correspond à un état diphasé du corps pur {L , V}. Les projec- v( ) v(E) v(v) v
tions, L et V, de E sur la courbe de saturation indiquent la composition du
système (doc. 29) : Doc. 29. Palier de changement d’état.
197
6. Étude du corps pur diphasé
Remarques
P(bar)
La vapeur peut présenter un retard à la liquéfaction. Dans ce cas, le point 50
(P, v) correspondant à cet état est situé à l’intérieur du domaine {L, V}. On
C
parle alors de vapeur sursaturante .
Il est possible de passer du domaine {L} au domaine {V} sans passer par le 45
F
domaine diphasé {L , V} comme nous l’avons remarqué au § 3.3.
• Le document 29 montre un chemin possible pour SF6 . En partant du point A isotherme 48 °
vapeur à qA = 42 °C , on peut parvenir en D liquide à la même température 40
sans changement d’état en « faisant le tour » du point critique sans couper la isotherme 42 °
D
courbe de saturation. B
Par exemple (doc. 30) : 35
L A T = Tc
1. AB : échauffement isochore jusqu’à qB = 48 °C q C = 45,5 °C ;
L+V V
2. BC : compression isotherme ; 30 v (cm3)
3. CD : refroidissement isochore jusqu’à q D = qA. 0 1 2 3
• Le diagramme du document 27 peut être généralisé aux autres changements Doc. 30. Tour du point critique.
d’état du corps pur (équilibres liquide-solide et gaz-solide).
• Les documents 31 et 32 montrent les diagrammes en trois dimensions don-
nant les surfaces caractéristiques des corps purs.
P P
S F
+ C
L L F
T= L
Tc C
L+V T
S T
TIII < T V
L =
< Tc + L+V Tc
S S T
ligne tr ligne TI
V
iple triple II <
T<
T<T Tc
c
T<
S+V TI
S+V
II
© Hachette Livre – H Prépa / Thermodynamique, 1re année, MPSI - PCSI - PTSI – La photocopie non autorisée est un délit.
v
v
198
6. Étude du corps pur diphasé
P M
N
F
P
C C
MN H
T
ide
J
gaz h
K
solide + liqu
de e
oli uid C
ype
P liq
pression
s
liqu V
rc r
i
H va + de
itiq
J peur
ue
vape
P sol
+l ide K
iqu
ur
ide e
vo tur
lum
e Q p éra
tem
T
MN
H C
J
Doc. 33. Surfaces caractéristiques
K d’un corps et des projections (P, T),
Q
V (P, v) et (T, v).
© Hachette Livre – H Prépa / Thermodynamique, 1re année, MPSI - PCSI - PTSI – La photocopie non autorisée est un délit.
5 Variations des fonctions d’état au cours d’une
transition de phase
Nous nous intéressons aux variations des fonctions d’état de l’unité de masse
d’un corps pur lors du changement de phase à température constante.
199
6. Étude du corps pur diphasé
0 10 20 30 36,5 40
de changement d’état ; le terme « chaleur » a déjà été interprété et l’adjectif
« latente » indique que cette quantité est « cachée » dans le corps pur avant Doc. 34. Évolution de l’enthalpie de
d’être libérée lors de la transition de phase. vaporisation de CO2 et de NO2 .
Application
Exemple de mesure d’une enthalpie
2 La résistance du dispositif, plongeant entièrement
de changement d’état ; enthalpie massique dans l’azote liquide, est alimentée par une tension
de vaporisation de l’azote continue.
Il est possible de mesurer au laboratoire l’enthalpie Les mesures de l’intensité I et de la différence de
massique de vaporisation de l’azote en utilisant en potentiel U permettent de connaître la puissance
un dispositif simple (doc. 35). fournie à la résistance.
200
6. Étude du corps pur diphasé
© Hachette Livre – H Prépa / Thermodynamique, 1re année, MPSI - PCSI - PTSI – La photocopie non autorisée est un délit.
fuites ; de t1 à t2 la perte de masse est due aux fuites
Appelant v , l’enthalpie massique de vaporisation
et à la puissance P fournie à la résistance ; t2 à t3 ,
de l’azote, nous avons :
la perte de masse est à nouveau due aux fuites.
1. À t0 = 0 , la balance est tarée : elle donne dm = 214 kJ . kg –1 .
v -------- = P , soit v
l’indication m 0 = 0. dt P résistance
2. De t0 à t1 , nous observons la perte de masse La valeur tabulée pour l’enthalpie massique de
∆m1 = m1 – m0 due aux fuites thermiques du vaporisation de l’azote est 198,5 kJ . kg –1 .
récipient. Cette méthode permet une mesure simple de l’ordre
3. À la date t1 , on alimente la résistance en lui de grandeur de l’enthalpie massique de vaporisation
fournissant une puissance P . De t1 à t2 (intervalle de de l’azote.
201
6. Étude du corps pur diphasé
Si dans l’état final, la phase liquide et la phase gaz coexistent, la pression est ampoule
contenant
égale à la pression de vapeur saturante Ps(T). le liquide
La transformation est isochore donc, d’après le chapitre 2, l’échange thermique
est égal à la variation d’énergie interne : Qv = ∆U. Doc. 37. Vaporisation dans le vide.
u est une fonction d’état et ne dépend que de l’état initial et final. Si m est la
masse de corps vaporisée ∆U = m∆u( , v) .
Du ( , v) apparaît donc comme la chaleur à fournir pour vaporiser l’unité
de masse de corps pur dans le vide à la température T sous la pression
finale d’équilibre P s(T).
Dans le cas où le volume de la phase liquide est négligeable devant celui de la
phase vapeur et où la phase vapeur peut être assimilée à un gaz parfait :
RT
P s ( T ) ( v v – v ) ≈ P s ( T )v v ≈ ------- où M est la masse molaire du corps étudié.
M
RT
Soit : ∆u , v = v – ------- .
M
• dS = ∆s j1, j2 dm .
202
6. Étude du corps pur diphasé
Application
Vaporisation de l’eau dans le vide
3 finale, ainsi que le transfert thermique reçu par le
système {ampoule + eau + enceinte}.
Soit me = 1 g d’eau à 25 °C placé dans une ampoule
de volume négligeable mise en communication avec 2) Reprendre la même question avec un volume de
un réservoir de volume Ve = 10 L dans lequel le vide a l’enceinte de 100 L.
été réalisé (doc. 38). L’ensemble reste à température 3) Calculer, dans le cas où le volume final est de
constante : 25 °C . 10 L, la variation d’entropie du système, l’entropie
d’échange et l’entropie créée. Conclure.
thermostat à On donne pour l’eau v (25 °C) = 2 470 kJ . kg–1 et
25° C
Ps(25 °C) = 3 200 Pa.
© Hachette Livre – H Prépa / Thermodynamique, 1re année, MPSI - PCSI - PTSI – La photocopie non autorisée est un délit.
Pour déterminer l’état final, il est nécessaire de
savoir si l’eau a été totalement vaporisée ou non.
enceinte de volume
Ve initialement vide Il suffit de chercher si le point figuratif E du système
{ampoule, eau, enceinte} est dans le domaine
{L, V} ou dans le domaine {V} du diagramme
(P , v) du système étudié.
robinet Le point V a pour coordonnées :
ampoule contenant P = Ps(25 °C) = 3 200 Pa et
l'eau liquide RT
v = ----------- ≈ 43 m 3 . kg –1
MP s
Doc. 38. Vaporisation de l’eau à 25 °C dans le vide. en négligeant le volume du liquide et en considérant
la vapeur d’eau comme un gaz parfait.
1) En supposant que la vapeur d’eau est assimilable
1) Dans le cas de cette question :
à un gaz parfait de masse molaire 18 g . mol–1 et que
l’eau liquide à un volume massique négligeable, V 10 –2 m 3
v = ---- = ------------------- = 10 m 3 . kg –1 .
calculer la masse d’eau vaporisée, la pression m 10 –3 kg
203
6. Étude du corps pur diphasé
Le système est dans le domaine {L, V}. Il est donc • détente isotherme de la vapeur jusqu’au volume Ve .
diphasé. La variation d’énergie interne sur la première étape
La pression est donc P = Ps = 3 200 Pa. La masse est ∆u L = m e ∆u , v .
m La vapeur est considérée comme parfaite, donc son
d’eau sous forme vapeur est donnée par P s V = ----- RT
M énergie interne est indépendante de la pression. La
avec les hypothèses de l’énoncé, soit : variation d’énergie interne ∆U 2 sur la deuxième
MP s V étape est nulle. D’où :
m = --------------- ≈ 0,23 g.
RT QV = ∆U = U1 + ∆U2 = me ∆u ≈ 2 330 J.
,v
La transformation est isochore, donc le transfert
thermique est égal à la variation d’énergie interne 3) L’entropie est une fonction d’état. L’entropie
QV = ∆U . d’une phase condensée peut être supposée indépen-
dante de la pression. L’état initial peut donc être assi-
U est une fonction d’état, et ne dépend que de l’état
milé à 1 g d’eau liquide, à la température de 25 °C,
initial et de l’état final. Ici la masse m d’eau a été
sous la pression Ps(25 °C). L’état final correspond à
vaporisée d’où ∆U = m∆u , v . D’après le § 5.2 ,
0,77 g d’eau liquide et 0,23 g de vapeur d’eau à
RT 25 °C sous la pression Ps(25 °C).
∆u ,v ≈ v – ------- ≈ 2 330 kJ . kg –1 ,
M La différence d’entropie entre l’état final et l’état
d’où : QV ≈ 540 J. initial correspond donc au passage d’une masse
2) Dans le cas de cette question v = 100 m3 kg–1. Le m = 0,23 g d’eau de l’état liquide à l’état gaz. Soit :
système est dans le domaine correspondant à la ∆S = m∆s
v
= ----- ≈ 1,90 J . K –1 .
,v
vapeur sèche. La totalité de l’eau est vaporisée. Te
La pression finale P est donnée par la loi des gaz L’entropie d’échange est :
m e RT Q 540
parfaits : P = -------------- ≈ 1 380 Pa. Nous vérifions échange = ----- ≈ --------- J . K
– 1 = 1,81 J . K – 1 ,
MV e T e 298
que cette pression est effectivement inférieure à
Ps(25 °C). La transformation est isochore donc d’où l’entropie créée :
QV = ∆U. créée = ∆ – échange ≈ 0,09 J . K –1 .
Pour calculer ∆U, imaginons le chemin suivant : La vaporisation de l’eau dans le vide s’accompagne
• vaporisation de l’eau à la température de 25 °C et de création d’entropie. Elle est irréversible, ce qui
sous pression saturante ; est conforme à l’expérience.
204
6. Étude du corps pur diphasé
m( ) EV v (v) – v
Théorème des moments : x ( ) = ---------- = -------- = ----------------------- et
m LV v (v) – v ( )
mv LE v –v( )
x( v ) = ------- = -------- = ----------------------- .
m LV v (v) – v ( )
© Hachette Livre – H Prépa / Thermodynamique, 1re année, MPSI - PCSI - PTSI – La photocopie non autorisée est un délit.
H
---- = h ( T , x ( v ) ) = x ( v ) h ( V ) + x ( ) h ( ) = x ( v ) ( h ( v ) – h ( ) ) + h ( ) = x ( v ) l v + h ( ) .
m
De même :
S
---- = s ( T , x ( v ) ) = x ( v ) s ( v ) + x ( ) s ( ) =x ( v ) ( s ( v ) – s ( ) ) + s ( ) = x ( v ) ----v- + s ( ) .
m T
Ces grandeurs permettent de tracer différents diagrammes utilisés par les ther-
modynamiciens. Par exemple, dans un diagramme (T, s) , il est possible de
représenter :
1. la courbe de saturation ;
2. le réseau d’isobares ;
3. le réseau d’isenthalpiques ;
4. le réseau d’isochores ;
5. le réseau d’isotitres (courbes x(v) = constante).
Un tel diagramme permet d’obtenir les valeurs numériques utiles à de nom-
breuses applications pratiques (condenseurs de turbines à vapeur, réfrigéra-
teurs, pompes à chaleur, etc.)
205
6. Étude du corps pur diphasé
Application
Transformations subies par un système
4 sèche est inférieure à celle de la vapeur saturante.
eau liquide-eau vapeur Or, à température constante, l’entropie d’un gaz est
On donne le tableau suivant relatif à l’eau liquide et une fonction décroissante de la pression donc, à
l’eau vapeur pour les températures de 100 °C à 200 °C température constante, l’entropie de la vapeur sèche
est supérieure à celle de la vapeur saturante.
t °C 100 200
À 100 °C, l’entropie de la vapeur sèche est supé-
Ps (bar) 1,01 15,6
rieure à 7,34 kJ . K–1 . kg–1 ce qui n’est pas compa-
h ( ) (kJ . kg–1) 430 850 tible avec la valeur de sfinal . Il y a condensation
s( ) (kJ . K–1 . kg–1) 1,31 2,33 partielle de la vapeur.
Si x est le titre en vapeur sfinal = (1 – x) s( ) + x s(v)
v (kJ . kg–1) 2 250 1 940
s final – s ( )
Doc. 39. d’où : x = -----------------------
- = 0,85.
s( v ) – s( )
1) Calculer l’enthalpie et l’entropie massiques de la La masse d’eau formée est m0(1 – x) = 150 g.
vapeur saturante à 100 °C et 200 °C . 3) Par un raisonnement semblable, l’eau liquide se
2) Soit 1 kg d’eau vapeur pris à 200 °C sous vaporise partiellement.
15,6 bar subissant une détente isentropique jusqu’à Ici : sfinal = 2,33 kJ . K–1 . kg–1 .
la température de 100 °C . s final – s ( )
sfinal = (1 – x)s( ) + xs(v) d’où x = -----------------------
- = 0,17
Montrer simplement qu’il y a condensation partielle s( v ) – s( )
de la vapeur. Quelle est la masse d’eau formée ? soit 170 g de vapeur d’eau formée.
3) Soit 1 kg d’eau liquide pris à 200 °C sous 15,6 bar 4) Une détente de Joule-Thomson est isenthalpique.
subissant une détente isentropique jusqu’à la Il y a égalité entre les enthalpies initiale et finale soit
température de 100 °C . Quelle est la masse de vapeur hfinal = 850 kJ . kg–1. Par le même type de raisonne-
qui s’est formée pendant cette transformation ? ment, le système final doit être diphasé :
4) Soit 1 kg d’eau liquide à 200 °C en équilibre avec hfinal = (1 – x)h( ) + xh(v) d’où :
sa vapeur subissant une détente de Joule-Thomson
jusqu’à la pression de 1,01 bar . Quelle est la masse h final – h ( ) h final – h ( )
x′ = ------------------------
- = ------------------------- = 0,19.
de vapeur formée ? Quelle est l’entropie créée ? h(v ) – h( ) v
5. De la vapeur saturante à 200 °C peut-elle se L’entropie créée est la différence entre l’entropie
condenser partiellement dans une détente de Joule- finale et l’entropie initiale car la détente de Joule-
© Hachette Livre – H Prépa / Thermodynamique, 1re année, MPSI - PCSI - PTSI – La photocopie non autorisée est un délit.
Thomson jusqu’à la pression de 1,01 bar ? Thomson est adiabatique et par conséquent, l’entro-
1. L’enthalpie et l’entropie massique de la vapeur satu- pie d’échange est nulle.
rante sont reliées à celles du liquide par les relations : sinitial = 2,33 kJ . K–1 . kg–1 (eau liquide)
et sfinal = (1 – x′ )s( ) + x′ s(v) = 2,44 kJ . K–1 . kg–1
h( v ) = h( ) + v et s ( v ) = s ( ) + ----v- d’où les valeurs :
T (mélange diphasé de titre x′ en vapeur) soit une
entropie créée :
t °C 100 200 –1 –1
créée = 0,11 kJ . K . kg
h (v) (kJ . kg–1) 2 280 2 790 (positive d’après le second principe).
s(v) (kJ . K–1 . kg–1) 7,34 6,43 5) Si on considère la vapeur d’eau comme un gaz
parfait, sa température n’évolue pas dans une
Doc. 40. détente de Joule-Thomson (loi de Joule). L’état final
2. La transformation est isentropique : Il y a égalité P = 1,01 bar , q = 200 °C correspond à de la vapeur
entre les entropies initiale et finale soit sèche. La détente de Joule-Thomson assèche la
sfinal = 6,43 kJ . K–1 . kg–1 . La pression de la vapeur vapeur.
206
6. Étude du corps pur diphasé
CQFR
● PHASES D’UN CORPS PUR
• Toute phase homogène d’un corps pur est décrite par la donnée des deux paramètres intensifs
indépendants P et T , dont dépendent les grandeurs massiques (ou molaires) correspondantes.
• Certaines grandeurs massiques, ou molaires, d’un même corps pur à une température T et sous une
pression P présentent une discontinuité lors d’un changement de phase.
© Hachette Livre – H Prépa / Thermodynamique, 1re année, MPSI - PCSI - PTSI – La photocopie non autorisée est un délit.
L’entropie de changement d’état d’un corps pur à la température T est la variation de l’entropie massique
du corps pur lors de ce changement d’état (j1 → j 2) sous pression d’équilibre Ps(T) :
h j2 – h j1
= ----- .
v
∆s j1, j2 = s j2 – s j1 = --------------------
T T
Cette variation n’est fonction que de la température ; elle s’exprime en J . kg–1 . K–1.
207
6. Étude du corps pur diphasé
CQFR
• Théorème des moments
v – v( ) EL
Sur un diagramme (P, v), x ( v ) = ---------------------- = -------- .
v( v ) – v( ) VL
P
Ps(T) E
L V [T]
P (L)
C M
M N N
L
C
(S) L
P T P V
S
Q
TS = TL = Tv P Q
T S
(L) V
M (V)
N C
L
(S) V
L
P V
S
© Hachette Livre – H Prépa / Thermodynamique, 1re année, MPSI - PCSI - PTSI – La photocopie non autorisée est un délit.
(V)
S
L
V
T
M
Ts N C
TL P
Q
Tv
208
6. Étude du corps pur diphasé
CQFR
• De l’eau
P M N
C
(solide) (liquide) TL TS
N M
P TV
(L)
C Q
(S)
(V)
P T = Ts = Tv
Q
T V
Contrôle rapide
Avez-vous retenu l’essentiel ?
✔ Quels sont les six noms des changements d’états entre les trois états solide-liquide-vapeur ?
✔ Quelle est la propriété des paramètres intensifs lors de l’équilibre entre deux phases d’un corps pur ?
✔ Qu’est-ce que la pression de vapeur saturante ?
✔ Quelle est l’allure des courbes de changement d’état et quels sont les points particuliers de ces courbes dans un
© Hachette Livre – H Prépa / Thermodynamique, 1re année, MPSI - PCSI - PTSI – La photocopie non autorisée est un délit.
diagramme P , T ? Quelle exception présente l’eau ?
✔ Quelle est l’allure des isothermes et de la courbe de saturation dans un diagramme P , V pour l’équilibre liquide-
vapeur d’un corps pur ?
✔ Qu’est-ce que la règle des moments ?
✔ Quelle est la définition de l’enthalpie de changement d’état ? Que représente-t-elle ?
✔ Quelle relation relie l’entropie de changement d’état à l’enthalpie de changement d’état ? Pour quelle raison a-t-
on cette relation ?
✔ Quelles sont les expressions de l’entropie et de l’enthalpie d’un mélange diphasé liquide-vapeur ?
209
6. Étude du corps pur diphasé
1. On aspire un peu d’eau tiède avec une seringue ❑ e. à 100 °C et sous pression atmosphérique, la
initialement vide, puis on tire sur le piston en variation d’entropie est nulle
empêchant l’air de rentrer. On observe des bul- ❑ f. à 100 °C et sous pression atmosphérique, la
les de gaz qui se forment dans l’eau et elles rem-
v ( 100 °C )
plissent ensuite le haut de la seringue parce variation d’entropie est égale à --------------------------- .
que : 373
210
6. Étude du corps pur diphasé
Exercices
Données : on note C et Cs les capacités calorifiques mas-
Enthalpie de fusion de l’eau siques de l’eau et de la glace, F l’enthalpie massique de
fusion à TF , sous la pression P0 .
Nous nous proposons de décrire une méthode simple de
détermination de l’enthalpie de fusion de l’eau. c s = 2,1 kJ . kg–1 . K–1 c = 4,2 kJ . kg–1 . K–1
–1
1) Dans un calorimètre de valeur en eau M = 20 g, on F = 336 kJ . kg T0 = 50 °C T1 = –5 °C.
dispose une quantité d’eau liquide de masse m = 200 g à
la température ambiante q 1 = 25 °C. Puis on ajoute une Relation de Clapeyron
quantité d’eau solide de masse m2 = 10 g à la température Les tableaux ci-après donnent l’évolution de l’enthalpie
q 2 = –5 °C. Lorsque l’équilibre thermique est réalisé, on molaire de changement d’état, Lv et la différence des
repère la valeur de la température finale, q F = 20,4 °C. volumes molaires pour différents corps purs et pour dif-
a) On néglige les pertes du calorimètre, calculer la valeur férents couples (T , P).
de l’enthalpie de fusion de la glace. On donne la chaleur
massique de l’eau liquide c ( ) = 4,18 J . g–1 . K–1 et celle corps T(K) P(bar) Lv (J . mol–1)
de l’eau solide c (s) = 2,1 J . g–1 . K–1. On suppose ces 77,4 1 5 580
quantités constantes sur les intervalles de températures de N2
94 5 4 980
l’expérience. Tc = 126,2 K
104 10 4 430
b) En déduire les variations d’entropie de chaque masse Pc = 33,5 bar
124 30 1 840
d’eau au cours de la transformation. Commenter leurs signes.
2) On suppose maintenant que la puissance de pertes, 87,3 1 6 520
Ar
106 5 5 860
pertes , du calorimètre est constante. Tc = 151 K
a) Montrer que l’on peut, en réalisant deux manipula- 117 10 5 290
Pc = 48 bar
tions, déterminer une nouvelle valeur de l’enthalpie de 139 30 3 420
fusion de l’eau. On note ∆t l’intervalle de temps néces- 81,6 1 6 050
saire pour arriver à l’équilibre thermique. CO
99 5 5 130
b) Les résultats des deux mesures sont rassemblés dans le Tc = 133 K
109 10 4 500
tableau suivant, en déduire la nouvelle valeur de F . Pc = 34,5 bar
130 30 1 990
expérience 1 expérience 2
Vg – V L P( Vg – V )
q 1 (°C) 25 25 corps -----v- ---------------------------
-
(dm3 . mol–1) Tc T
q 2 (°C) –5 0
q F (°C) 20,4 16,3 6,06
N2
© Hachette Livre – H Prépa / Thermodynamique, 1re année, MPSI - PCSI - PTSI – La photocopie non autorisée est un délit.
m1 (g) 200 200 1,33
Tc = 126,2 K
m2 (g) 10 20 0,655
Pc = 33,5 bar
∆t (min) 5 5 0,102
6,97
Ar
La glace a-t-elle entièrement fondu ? 1,55
Tc = 151 K
0,769
Un calorimètre parfaitement calorifugé contient une Pc = 48 bar
0,192
masse m0 d’eau liquide à la température T0 , à pression
atmosphérique P0 . 6,32
CO
De la glace, à température T1 , 1,30
Tc = 133 K
est introduite dans le calorimè- 0,650
Pc = 34,5 bar
tre. Évaluer la température 0,109
finale T de l’eau contenue dans
1) Pour chaque corps pur compléter le tableau ci-dessus.
le calorimètre en fonction de la
masse m de glace apportée, et 2) Tracer pour chaque corps pur et sur le même graphe
préciser la composition de L (V g – V )
-----v en fonction de P ----------------------
- . Conclusion.
l’état final. Tc T
211
Exercices
Donner la valeur du coefficient directeur moyen commun
à ces trois courbes. On prendra l’échelle suivante : Changement d’état et équation
de Van der Waals
• 1 cm pour 1 J . mol–1 . K–1 en abscisse ;
• 2 cm pour 10 . J.mol–1 . K–1 en ordonnée. Nous nous intéressons à un gaz réel dont le comporte-
ment est régi par l’équation d’état de Van der Waals :
3) Tracer sur un même graphe, différent du précédent, les
Tc a
P + -----
P - ( V – b ) = RT
courbes ln ----- = f ----- . Conclusion. V 2
Pc T
Tc pour une mole (a et b sont des constantes caractéristiques
On prendra comme échelle 1 cm pour 0,1 unité de ----- en du gaz).
T
P 1) En exprimant que l’isotherme critique présente un point
abscisse et 2 cm pour 1 unité de ln ----- en ordonnée. d’inflexion à tangente horizontale dans le diagramme
Pc
(P , V ), donner des relations qui lient a à Pc et Vc , et b à Vc .
P
Donner la loi analytique de variation de ln ----- en fonction 2) Montrer alors que l’équation de Van der Waals peut se
Pc
Tc mettre sous la forme f (Pr , Vr , Tr) = 0, où Pr , Vr et Tr sont
de ----- . les coordonnées réduites du gaz :
T
4) En différenciant la loi précédente et en utilisant les résul- P V T
P r = -----, V r = ------ , T r = ----- .
tats du 2), montrer que l’on peut écrire une loi de la forme : Pc Vc Tc
dP Lv Quel est l’intérêt d’une telle équation ?
------- = --------------------------- .
dt T (V g – V ) 3) Le diagramme du schéma ci-dessous montre le tracé,
dans le système des coordonnées réduites (Pr , Vr) des
isothermes Tr = 1 et Tr = 0,75, ainsi que la courbe de
Surfusion du phosphore saturation (en noir).
D E
de phosphore liquide surfondu à la température t = 34 °C B G
F
sous la pression atmosphérique. 0
1 2 Vr
1) On fait cesser la surfusion et on observe un nouvel état
d’équilibre diphasé du phosphore. Déterminer la quantité
de masse respective de chacune des phases. C
On donne pour le phosphore :
Superposer sur le diagramme les isothermes observées en
TF = 317 K, F (TF) = 20,9 . 103 J . kg–1
réalité.
sous la pression atmosphérique et cP(liq) = 0,795 J . g–1 . K–1
Nous nous proposons de commenter les différences entre
(valeur supposée indépendante de la température dans
les courbes.
l’intervalle considéré).
a) Indiquer ce que représentent les portions de courbe AB
2) Calculer la variation d’entropie correspondante. et FG.
3) Quel serait l’état final du système si on faisait cesser la b) Montrer que la partie CDE ne correspond à aucune
surfusion d’une même masse de phosphore initialement à réalité physique.
la température t ′ = 17,5 °C ? c) Interpréter l’existence des portions BC et EF (on
On donne CP(sol) = 0,840 J . g–1 . K–1. pourra auparavant traiter l’exercice 4).
212
6. Étude du corps pur diphasé
∫BCDF ( V r dPr ) = 0.
ampèremètre
voltmètre
Confronter les deux résultats et conclure.
fils souples
Diagramme pression-température du
dioxyde de carbone
Le diagramme ci-dessous donne l’évolution de la pres- alimentation
continue
sion en fonction de la température pour les différents
équilibres diphasés du dioxyde de carbone. support
vase Dewar de la
P(bar) eau liquide résistance
chauffante
résistance
80 chauffante
(2) B
60
table balance
40 chronomètre de précision
(3)
20
Un thermoplongeur (résistance chauffante), supporté par
(1) A une potence, plonge dans l’eau. Il est alimenté par une ali-
0 q (°C)
0 –50 0 50 mentation continue stabilisée ; un voltmètre et un ampère-
mètre permettent la mesure de la tension U aux bornes du
1) Donner la signification de chaque courbe, des points A thermoplongeur et de l’intensité I qui le traverse.
et B et préciser à quelle phase correspond chaque portion On dispose par ailleurs d’un chronomètre.
du quart de plan (P , T). Comment varient la pression et la On alimente le thermoplongeur et on attend l’ébullition
température en dehors des courbes ? de l’eau. On règle alors U pour avoir une ébullition régu-
2) Quel(s) équilibre(s) est (sont) susceptible(s) d’inter- lière et lente.
venir sous la pression atmosphérique ? Lorsqu’on déclenche le chronomètre, la balance indique
3) Le dioxyde de carbone est utilisé dans certaines m′ = 220,12 g.
synthèses organiques (action des organomagnésiens ou On arrête le chronomètre lorsque la balance indique
synthèse de l’aspirine, par exemple) sous forme solide, m″ = m′ – 3,00 g , et on lit le temps t écoulé.
© Hachette Livre – H Prépa / Physique – La photocopie non autorisée est un délit
213
Exercices
c) Déterminer, à partir des valeurs tabulées, la valeur
Exploitation de données moyenne entre 100 °C et 200 °C de la capacité thermique
thermodynamiques massique à volume constant cv de la vapeur sèche.
Les tableaux A et B ci-dessous contiennent respective- d) En déduire la vapeur de la capacité thermique massi-
ment des données thermodynamiques relatives à la que à pression constante cp en considérant la vapeur sèche
vapeur d’eau sèche et à la vapeur saturante. comme un gaz parfait.
Notations : l’indice v est relatif à la vapeur et l’indice est e) En utilisant uniquement les données du tableau A et en
relatif au liquide. justifiant les calculs, remplir la colonne hv .
h : enthalpie massique (kJ . kg–1) ; Vérifier la valeur de cp trouvée en 1) d) ; conclure sur la
validité des hypothèses.
s : entropie massique (kJ . K–1 . kg–1) ;
f) Calculer la valeur sv(200) du tableau A dans l’hypothèse
u : énergie interne massique (kJ . kg–1) ;
du gaz parfait.
v : volume massique (m3 . kg–1) ;
2) Étude de la saturation
q : température (°C) ;
a) On dispose de la loi expérimentale de Dupré liant le loga-
Ps : pression de vapeur saturante (bar).
rithme en base 10 de Ps et T (avec Ps en bar et T en kelvin) :
q vv hv uv sv 2 317
log ( P s ) = A – 1,372 . log T – ------------- .
100 1,696 2 506 7,361 T
• À partir des valeurs tabulées, déterminer la valeur
150 1,936 2 583 7,613
moyenne de A.
200 2,172 2 660 • Tracer la courbe représentant l’évolution de Ps en fonc-
tion de la température.
Tableau A. Vapeur sèche sous une pression P0 = 1 bar.
• Exprimer le coefficient directeur de la tangente à la
q Ps vv hv uv courbe précédente en fonction de T. Calculer sa valeur
100 1,013 1,673 2 676 2 507 pour q = 150 °C.
b) Compléter le tableau B en calculant sv(200) .
150 4,760 0,393 2 746 2 560
B. Étude d’une transformation
200 15,54 0,127 2 793 2 595
On considère une chau-
sv h u s v dière contenant initiale-
ment 0,2 m3 d’eau liquide
7,355 419 419 1,307 1,04 . 10–3 en équilibre avec 9,8 m3 chaudière
6,838 632 632 1,842 1,09 . 10–3 de vapeur à la pression eau
© Hachette Livre – H Prépa / Thermodynamique, 1re année, MPSI - PCSI - PTSI – La photocopie non autorisée est un délit.
P0 = 1,013 bar.
852 851 2,331 1,16 . 10–3
Le volume de cette chau-
Qc
Tableau B. Eau : vapeur saturante et liquide saturant. dière est constant et les
Données : 1 bar = 105 Pa ; parois sont parfaitement
calorifugées sauf à la base
constante des gaz parfaits : R = 8,314 J . K–1 . mol–1 ; brûleur
où un brûleur permet un
masse molaire moléculaire de l’eau : M = 18 . 10–3 kg . mol–1;
transfert thermique Qc .
0 °C ↔ 273,15 K.
On néglige la capacité
A. Exploitation du tableau thermique de la chaudière ; la flamme du brûleur sera con-
1) Étude de la vapeur sèche sidérée comme un thermostat à la température q b = 800 °C
transférant une puissance thermique constante
a) Exprimer littéralement en fonction de la température
Pb = 100 kW pendant la durée t0 nécessaire pour que, à
thermodynamique T, de la pression P et des données, le
l’équilibre, la pression soit Pf = 15,54 bar. On appelle x la
volume massique vv G.P. dans l’hypothèse où la vapeur
fraction massique de vapeur dans la chaudière.
d’eau suit la loi des gaz parfaits (G.P.).
b) Remplir un tableau donnant vv G.P. pour P0 = 1 bar et 1) Calculer la masse mvi de vapeur et la masse m i d’eau
q = 100, 150 et 200 °C. Déterminer l’écart relatif maxi- liquide dans l’état initial. En déduire la fraction massique
mal entre vv et vv G.P. . Conclure. xi initiale.
214
6. Étude du corps pur diphasé
2) Calculer la masse mvf de vapeur et la masse m f d’eau b) Calculer le transfert thermique Q23 reçu par le fréon.
liquide dans l’état final. En déduire la fraction massique c) Calculer la masse m23 de glace formée dans le ther-
xf finale. mostat. On donne la chaleur latente de fusion de la glace
3) Déterminer Q c et la durée t0 du chauffage. ou enthalpie de fusion : F = 333,4 kJ . kg–1.
4) Déterminer la variation d’entropie du système (eau 4) Transformation isotherme (et isobare)
liquide-vapeur d’eau) entre l’état initial et l’état final, À partir de l’état E3 , le fréon est ramené lentement à l’état
l’entropie d’échange entre l’eau et le brûleur ; en déduire initial en restant en contact thermique avec le thermostat.
l’entropie créée.
a) Calculer le transfert thermique Q31 reçu par le fréon.
b) Calculer la masse de glace m31 , qui a disparu dans le
Évolution cyclique d’une mole de fréon thermostat.
215
Exercices
Données passant par le point correspondant à un état monophasé
q 4
• Pression de vapeur saturante de l’eau P s ( q ) = --------- eau vapeur à 110 °C. Déduire du tracé du document ci-
100
dessous :
où Ps est en bars et q est la température en degré Celsius.
a) la masse d’eau qui a été vaporisée pendant la détente
• Chaleur latente massique de changement d’état :
–1 de l’eau dans la cocotte ;
v = 2 540 – 2,9q kJ . kg .
• Volume massique de l’eau liquide négligeable. b) la fraction de vapeur d’eau se condensant lors de la
• Capacité calorifique massique de l’eau liquide détente de la vapeur à l’ouverture de la soupape.
c = 4,2 kJ . K–1 . kg–1.
1,5
• La vapeur d’eau est assimilée à un gaz parfait de masse
molaire 18 g . mol–1 et de coefficient g = 1,4.
1,4 isentropique (1)
1) Déterminer les équations de la courbe de saturation
liquide-vapeur dans un diagramme (P , v). Déterminer les 1,3
points particuliers correspondant à q = 100 °C et courbe
q = 110 °C. courbe isentropique (2) de rosée
1,2 d’ébullition
2) Quelle relation relie P à v sur une portion d’isentro- point V
pique où le système est diphasé. 1,1 v = 1,72 m3 . kg–1
point E1
3) Comparer la pente de l’isentropique correspondant à
v = 0,043 m3 . kg–1
l’eau sous forme de vapeur et la pente de la courbe de rosée 1
à q = 110 °C. La vapeur sortant à la température de 110 °C 0 0,5 1 1,5 2
se condense-t-elle partiellement lors de sa détente ? point L v (m3 . kg–1) point E2
4) L’isentropique (1) du document ci-contre est celle v≈0 v = 1,69 m3 . kg–1
passant par le point correspondant à l’état initial mono-
phasé eau liquide à 110 °C. L’isentropique (2) est celle Tracé des isentropiques et de la courbe de rosée.
Corrigés
© Hachette Livre – H Prépa / Thermodynamique, 1re année, MPSI - PCSI - PTSI – La photocopie non autorisée est un délit.
216
6. Étude du corps pur diphasé
Les trois termes sont positifs puisqu’ils correspondent à une augmentation de Cas 3
désordre, le plus important est celui relatif au changement d’état. Pour une masse m comprise entre m1 et m2 , l’état final est à température TF , et
Remarque : La somme des deux termes ∆ S1 et ∆ S2 correspond à l’entropie nous notons x la fraction (massique ou molaire) de glace de cet état diphasé. Le
créée, puisque le système est supposé isolé du milieu extérieur. On obtient bilan énergétique s’écrit alors :
créée 0, conformément au deuxième principe. 0 = ∆H = m 0 C ( T F – T 0 ) + mC s ( T F – T 1 ) + [ m – ( m + m 0 )x F ] , soit :
2) a) Il suffit de réaliser deux expériences similaires à la précédente, mais en m F + mC s ( T F – T 1 ) + m 0 C ( T F – T 0 )
mesurant l’intervalle de temps nécessaire à l’établissement de l’équilibre. En x = ------------------------------------------------------------------------------
( m + m0 ) F
effet, la puissance de pertes étant constante, le bilan enthalpique s’écrit :
(x = 0 si m = m1 et x = 1 si m = m2).
pertes ∆ t = m2 c(s) (0 – q2) + m2 F (273) + m2 c( ) (q F – 0) + (m + M) c( ) (q F – q1),
pour chacune des expériences ; il suffira alors d’éliminer l’inconnue entre les
deux équations et nous retrouvons une équation donnant F (il n’est donc pas T
nécessaire d’évaluer les pertes). T0
b) Il suffit de faire la différence entre les deux bilans enthalpiques des deux
expériences puisque l’intervalle de temps est le même :
m2 c(s) (0 – q2) + m2 F (273) + m2 c( ) (q F – 0)
+ (m + M) c( ) (q F – q1) = pertes ∆ T (exp. 1) TF
m 2′ F ( 273 ) + m 2′c ( ) ( q F′ – 0 ) + ( m + M )c ( ) ( q F′ – q 1 ) = T1
pertes ∆T (exp. 2)
Le calcul donne F = 333 kJ . kg–1. L’écart n’est que de 2 % par rapport à la
question 1) a) les pertes pouvaient donc bien être négligées. m1 = 0,61m0 m2 = 52m0 m
Nous savons qu’à pression donnée, la coexistence des deux phases, eau
1)
liquide et glace, ne peut avoir lieu qu’à TF (fonction de P0).
Trois cas peuvent donc se présenter. Vg – V Lv P ( Vg – V )
Cas 1 corps ---- ------------------------
(dm3 . mol–1) Tc T
La masse m est assez faible et l’eau se trouve entièrement liquide, à température
supérieure à TF , à l’état final. N2 6,06 44,2 7,93
Pour cette transformation isobare (atmosphère) et adiabatique (calorimètre Tc = 126,2 K 1,33 39,4 7,16
calorifugé), nous écrivons : Pc = 33,5 bar 0,655 35,1 6,38
0 = ∆H = [ m 0 C ( T – T 0 ) ] + [ mC s ( T F – T 1 ) + m F + mC ( T – T F ) ], soit : 0,102 14,6 2,5
© Hachette Livre – H Prépa / Thermodynamique, 1re année, MPSI - PCSI - PTSI – La photocopie non autorisée est un délit.
0,192 22,6 4,20
m0 C ( T0 – TF ) – m [ Cs ( TF – T1 ) + F ]
T = T F + ----------------------------------------------------------------------------------- . CO 6,32 45,5 7,85
( m + m 0 )C
Tc = 133 K 1,30 38,6 6,65
Ce résultat est acceptable tant que T TF , donc pour : 0,650 33,8 6,04
Pc = 34,5 bar
C ( T0 – TF ) 0,109 15,0 2,55
m m 1 = m 0 ------------------------------------ = 0,61 m 0 .
Cs ( TF – T1 ) + F
Pv P ( Vg – V )
Cas 2 - sont donnés en J . mol –1 . K–1.
---- et -----------------------
Tc T
La masse est assez importante et l’eau se trouve entièrement solide, à
température inférieure à TF , à l’état final. 2) Les courbes demandées sont des droites passant par l’origine et de coefficient
Nous écrivons donc : directeur moyen commun égal à 5,6 (en prenant tous les points des trois corps
purs concernés). La loi ainsi obtenue n’est quasiment pas fonction du corps pur
0 = ∆H = [ m 0 C ( T F – T 0 ) ] – m 0 F + m 0 C S ( T – T F ) + [ mC s ( T – T 1 ) ] , soit :
considéré ce qui est assez remarquable, mais elle n’est valable que pour des
m 0 [ C ( T 0 – T F ) + F ] – mC S ( T F – T 1 ) liquides faiblement associés (pas de liaisons hydrogène ou moments dipolaires
T = T F + ----------------------------------------------------------------------------------- . faibles), et pour des valeurs de T 0,6 Tc .
( m + m 0 )C s
Ce résultat est acceptable tant que T TF , donc pour : 3) Les courbes correspondantes sont à nouveau des droites de pente – 5,6 et
d’ordonnée à l’origine (extrapolée) égale à 5,6. Cette fois-ci encore la loi n’est
C ( T0 – TF ) + F
m m 2 = m 0 ------------------------------------- = 52 m 0 . pas fonction du corps pur considéré et la remarque de la question précédente est
Cs ( TF – T1 ) encore valable ici.
217
Corrigés
P T
La loi demandée est donc ln ---- = 5,6 1 – ----c . [m phosphore [m phosphore
Pc T chemin réel
liquide solide à T < TF ]
4) En différenciant l’expression ci-dessus : à t ′ + 273] état final
dP dT état initial
----- = 5,6 T c -----2
P T
Lv T
et en remarquant que 5,6T c = -----------------------
- , on obtient bien la relation
P ( Vg – V )
chemin
cherchée.
Cette relation, appelée relation de Clapeyron, est en fait valable pour tous les
changements d’états du corps pur ainsi que nous le démontrerons en deuxième
permettant le calcul de ∆H
année. Elle est intéressante puisqu’elle donne la pente en un point quelconque [m phosphore [m phosphore
de la courbe d’équilibre du corps pur diphasé. liquide à TF] solide à TF ]
1) Le phénomène observé se déroulant de manière monobare et le sys- Soit T = 316,8 K . Le système est bien sous une seule phase solide (très proche
tème [masse m de phosphore] étant thermiquement isolé, nous pouvons écrire de sa température d’équilibre solide-liquide).
Hfinal – Hinitial = 0. Nous pouvons choisir un chemin particulier pour calculer Remarques
cette quantité puisque H est fonction d’état. • Le retard à la solidification rencontré ici n’est pas le seul à être observé
L’état final étant diphasé sous P = 1 bar la température finale est TF . Soit ms la expérimentalement : le retard à la vaporisation ainsi que le retard à la
masse de phosphore solide dans l’état final. liquéfaction – ou sursaturation – sont aussi connus et utilisés.
• Ainsi, le procédé des chambres à bulles repose sur l’utilisation d’un liquide à
une température supérieure à sa température d’ébullition. Lorsqu’une
[m phosphore [ms phosphore particule chargée traverse ce liquide, le retard au changement d’état cesse le
liquide chemin réel solide et m – ms long de sa trajectoire – mais pas dans le reste de la chambre –, celle-ci peut
à t + 273] phosphore liquide à TF ] ainsi être visualisée à l’aide de clichés qui permettent sa reconstitution.
état initial état final
∂P = 0 (1) ∂ 2P
∂ V T
et 2 = 0 (2)
permettant le calcul ∂V T
de ∆H et de ∆S RT a
[m phosphore Avec P = ----------- – -----2 .
V–b V
liquide à TF ]
RT c 2a 2RT c 6a
© Hachette Livre – H Prépa / Thermodynamique, 1re année, MPSI - PCSI - PTSI – La photocopie non autorisée est un délit.
218
6. Étude du corps pur diphasé
Quant à la portion FG, elle représente l’isotherme de la vapeur sèche. Pour l’isotherme du gaz réel de Van der Waals, on a donc :
Remarque : Ces deux parties de courbe sont bien dans le domaine du corps pur
monophasé (cf. courbe de saturation). ∫ d ( H – TS ) = ∆ ( H – TS ) = ( H – TS ) F – ( H – TS ) B = 0 =
BCDF
∫BCDFVdP
b) La partie de courbe CDE correspond à une pente positive pour l’isotherme,
cela voudrait dire qu’à [T ] la pression et le volume du système évoluent dans le puisque sur l’isotherme on a dT = 0.
même sens ce qui n’est pas acceptable physiquement (la pression est toujours
pour un fluide une fonction décroissante du volume).
Donc :
∫BCDFVdP = 0 et
∫BCDFV dPr r = 0.
On a alors :
Pr
A
P rB ( V rF – V rB ) =
∫BCDFP dV
r r =
∫BCDF( P – P r r B ) dV r +
∫BCDFP dV .
rB r
Soit : P rB ( V rF – V rB ) =
∫BCDF( P – P
r r B ) dV r + P rB ( V rF – V rB ) .
Pc , Vc
1
E
∫BCDF( P – P
r r B ) dV r = 0.
B D
0
F G ∫BD( P – P
r r B ) dV r +
∫ (P – P
DF
r r B ) dV r = 0.
c) Partie BC : nous nous trouvons dans un domaine où le corps pur doit être en P (bar) I
équilibre liquide-vapeur, mais où l’isotherme de Van der Waals correspond à la
description du liquide pur ; en effet, elle a la même allure que la partie AB, elle
permet alors d’interpréter le comportement de certains corps purs qui, dans des
conditions particulières, peuvent rester liquide à une pression inférieure à la
pression de saturation Ps(T ) pour une température T donnée. Ce phénomène
porte le nom de retard à la vaporisation.
Partie EF : ici la courbe ressemble à la partie FG et permet la description de la L
vapeur ; comme nous sommes, ici encore, à l’intérieur de la courbe de
saturation, l’équation permet d’interpréter le retard à la liquéfaction ou 80 S
B
sursaturation : un corps pur peut rester à l’état de vapeur pour une pression
supérieure à Ps(T ). 60
V
© Hachette Livre – H Prépa / Thermodynamique, 1re année, MPSI - PCSI - PTSI – La photocopie non autorisée est un délit.
Ces deux états métastables sont observés et utilisés dans certains domaines de (2)
la physique (cf. exercice 4). 40 (3)
d) En exprimant d ( P r V r ) = V r dP r + P r dV r et en intégrant entre B et F,
nous obtenons : 20
(1)
∫BCDF
( V r dP r ) = [ P r V r ] BF –
∫BCDF
( P r dV r ) ,
0
II A III q (°C)
∫BCDF( V dP ) = P
r r rB ( V rF – V rB ) –
∫BCDF( P dV ) .
r r • La courbe (2) n’est pas limitée en pression ; elle est quasiment droite et a une
très forte pente, ce qui caractérise la courbe d’équilibre liquide-solide.
La première intégrale correspond à l’aire qui se trouve sous le palier de vaporisation
• La courbe (3) est limitée par valeurs supérieure et inférieure ; elle correspond
et la deuxième à l’aire qui se trouve sous l’isotherme de Van der Waals.
aux températures d’équilibre les plus élevées : c’est la courbe d’équilibre
D’autre part, comme lors du changement d’état ∆H = T∆S et que TB = TF , liquide-vapeur.
la fonction H – T S a bien la même valeur en B et en F. • La courbe (1) est limitée par valeur supérieure ; elle correspond aux pressions
Calculons la différentielle de H – TS (qui est une fonction d’état) : les plus basses : il s’agit de l’équilibre solide-vapeur.
d [ H – TS ] = d ( U + PV – TS ) = dU + PdV + VdP – TdS – SdT . • Les régions du plan s’en déduisent immédiatement. Rappelons que dans ces
régions la pression et la température peuvent varier indépendamment l’une de
D’où : d ( H – TS ) = TdS – PdV + PdV + VdP – TdS – SdT l’autre (système divariant), alors qu’elles sont liées sur les courbes (équilibres
d ( H – TS ) = VdP – SdT . monovariants).
219
Corrigés
• Le point B correspond à la limite supérieure de la courbe d’équilibre liquide- Cette énergie sert à vaporiser les 3 grammes à température et pression constante :
vapeur, il représente donc le point critique. On note ses coordonnées : m U1 I1 t1
Q p = ∆H = ---- L m, v . Ainsi L m, v = M -------------- ; l’application numérique
P c = 73 bar et q = 30 °C. M m
• Le point A est le point triple puisqu’il correspond à l’équilibre des trois conduit à L m, v = 45 kJ . mol –1 .
phases ; on relève ses coordonnées : P III = 5 bar et q III = – 56 °C. 2) On remarque que la valeur précédente est supérieure à la valeur tabulée, ce
On rappelle que la phase liquide ne peut pas exister pour le dioxyde de carbone qui est logique puisque les fuites thermiques correspondent à la différence entre
pour des pressions inférieures à la pression triple. l’énergie apportée et l’énergie nécessaire au changement d’état.
2) L’isobare P = 1 bar coupe uniquement la courbe d’équilibre solide-vapeur ; Ainsi, avec le même système qu’en 1), le bilan énergétique s’écrit, puisque P
seul cet équilibre est possible à la pression atmosphérique (ou à une pression est constant :
inférieure). Seules ces deux phases sont stables sous ces pressions. m m
---- L m, v = ( U 1 I 1 – P )t 1 ; ---- L m, v = ( U 2 I 2 – P )t 2 , et en éliminant P,
3) a) Dans une bouteille, le dioxyde de carbone est présent à une pression élevée M M
(≈ 150 bar) à la température du laboratoire (≈ 20 °C) et donc en phase liquide : m t1 t2
L m, v = ---- ( U 1 I 1 – U 2 I 2 ) ------------ ; soit L m, v = 40,8 kJ . mol –1 .
point I. Il faut arriver à une pression de 1 bar, en phase solide, c’est-à-dire à une M t2 – t1
température inférieure à –80 °C ; point II.
Une détente brutale permet d’obtenir ce résultat : il faut ouvrir largement le RT
A. 1) a) L’équation d’état des gaz parfaits conduit à v v G.P. = ------- ,
robinet de la bouteille puis le refermer rapidement ; le dioxyde de carbone est PM
alors récupéré dans un sac. où M est la masse molaire du corps étudié.
b) Le tableau montre que la vapeur d’eau sèche est assimilable à un gaz parfait.
bouteille sac de tissu
q °C vv G.P. (m3 . kg–1) % d’écart avec vv
de CO2 permettant
liquide de recueillir 100 1,723 1,6
sous du CO2 solide
pression 150 1,954 0,9
200 2,185 0,6
220
6. Étude du corps pur diphasé
2) a) En utilisant les deux premières colonnes du tableau A, on obtient pour la Enfin, on a vu au chapitre 5 que l’entropie d’échange d’un système lié à un
constante A une valeur moyenne de 9,755. La courbe est donnée ci-dessous. thermostat s’écrit :
Q échangée QC –1
Ps (bar) échange = ----------------- = ------------------ = 194 kJ . K .
T thermostat q b + 273
18
16 L’entropie créée est la différence entre la variation d’entropie du système et
14 l’entropie d’échange :
12 créée = 292 kJ . K –1 . Cette quantité est positive, conformément au
10 eau liquide
deuxième principe.
8
6
4 eau vapeur 1) a) Les définitions de ces deux grandeurs sont données par (cf. § 5) :
2 T (K) ∆Hm = Hm(v) – Hm( ) et ∆Sm = Sm(v) – Sm( ) .
Ces expressions se calculent grâce au tableau :
360 380 400 420 440 460 480
DH Hm DSSm
Le calcul direct de la différentielle logarithmique de log ( P s ) conduit à : (kJ . mol– 1) (kJ . mol–1 . K– 1 )
dP s 2 317 1,372 dT
------- = 2,3 ---------- – ---------- ----- , 0 °C 18,724 0,0685
Ps T 2,3 T
ln x . – 30 °C 20,232 0,0832
puisque log x = ------
2,3
On remarque que ces quantités sont positives, ce qui est en accord avec le fait que
dP s 2 317 1,372 P s
Ainsi, ------- = 2,3 ---------- – ---------- ---- , et l’application numérique donne : la transition liquide-vapeur nécessite un apport calorifique à pression constante.
dT T 2,3 T
b) L’enthalpie de vaporisation s’identifier au transfert thermique qu’il faut
dP fournir à un kilogramme de liquide pour le transformer en vapeur à température
-------s = 0,126 bar . K –1 .
dT T sous la pression d’équilibre Pe(T ) . On a donc ∆Hm = QP .
b) Pour un changement d’état à T constant sour pression d’équilibre : La transformation se faisant à l’équilibre, crée = 0.
∆h Q ∆H m
∆s = ------ ,
T Le transfert thermique se fait à T, donc ∆S m = -----p = ---------- .
T T
hv – h Les résultats précédents sont en parfait accord avec cette relation :
soit : s v = s + --------------- = 6,435 kJ . kg –1 . K –1 .
T c) L’enthalpie est définie par H = U + PV , d’où :
B. 1) m vi v vi = V vi = 9,8 m 3 et m i v = 0,2 m 3 . Um( ) = Hm( ) – P1Vm( ) et Um(v) = Hm(v) – P1Vm(v)
i
Avec les valeurs du tableau pour P = 1,013 bar et q = 100 °C puisqu’il y Um( ) Um(v)
a équilibre. Soit m vi = 5,9 kg et m i = 192,3 kg . (kJ . mol–1) (kJ . mol–1 . K–1)
Ce qui donne x i = 0,03.
2) La transformation étant isochore, on peut écrire la conservation du volume total : 0 °C 50,591 67,232
© Hachette Livre – H Prépa / Thermodynamique, 1re année, MPSI - PCSI - PTSI – La photocopie non autorisée est un délit.
m vi v vi + m i v i = m vf v vf + m f v f = 10 m 3 , où – 30 °C 47,356 65,646
v vf = 0,127 m 3 . kg –1 et v f = 1,16 . 10 –3 m 3 . kg –1 à P s = 15,54 bar
2) a) V1 est compris entre 0,0867 et 6,851 dm3 pour T = 0 °C et P = 3,08 bar :
et la conservation de la masse :
l’état E1 est donc un état d’équilibre liquide-vapeur. Il suffit d’écrire
m vi + m i = m vf + m f = 198,2 kg .
l’extensivité de la quantité de matière et du volume entre les deux phases :
La résolution de ce système conduit à :
n , 1 + n v, 1 = 1 et n , 1 V , 1 + n v, 1 V v, 1 = V 1 ,
m vf = 77,6 kg et m f = 120,6 kg .
x f = 0,39. V1 – V , 1
soit : n v, 1 = ----------------------
- (théorème des moments).
3) La transformation étant isochore, le travail des forces de pression est nul, donc : V v, 1 – V , 1
Q c = ∆U ; or ∆U = ( m vf u vf + m f u f ) – ( m vi u vi + m i u i ) ; A.N. : n ,1 = 0,939 mol et n v, 1 = 0,061 mol .
l’application numérique se fait avec les valeurs du tableau : Q c = 209 MJ . b) Si l’on suppose la coexistence des deux phases dans l’état E2 , l’état final est
Enfin, la puissance de chauffe étant constante, Q C = P b t 0 et t 0 ≈ 35 min caractérisé par la température T 2 = – 30 °C ; on peut utiliser les données
environ. correspondantes du tableau ; d’autre part, en écrivant l’extensivité de l’entropie :
4) La variation d’entropie s’exprime grâce aux valeurs de l’état initial et de • n , 1 S , 1 + n v, 1 S v, 1 = S 1 ;
l’état final : •n , 2S , 2 + n v, 2 S v, 2 = S 2 ;
∆S = ( m vf s vf + m f s f ) – ( m vi s vi + m i s i ) ;
• S1 = S2 ,
l’application numérique donne avec les valeurs du tableau :
∆S = 486 kJ . K –1 . soit n , 1S , 1 + n v, 1 S v, 1 = n , 2S , 2 + n v, 2 S v, 2 (1)
221
Corrigés
D’autre part : La courbe de rosée est quasiment droite entre les deux points V1 et V2 ; la courbe
n (2) d’ébullition est verticale pour un liquide supposé incompressible, ce qui est
, 1 + n v, 1 = 1 = n , 2 + n v, 2 = 1
pratiquement le cas ici (cf. valeurs de Vm, 1).
La résolution de ce système conduit à n ,2 = 0,8 mol n v, 2 = 0,2 mol. On a aussi représenté le début des isothermes q 1 et q 2 dans le domaine de la
Enfin, n vapeur.
, 2V , 2 + n v, 2 V v, 2 = V 2 .
b) La première transformation est adiabatique, donc :
A.N. : V 2 = 3,96 dm 3 . Cette valeur est bien comprise entre 0,0813 dm3 et W 12 = ∆U 12 = ( n , 2 U , 2 + n v, 2 U v, 2 )
19,500 dm3.
– ( n , 1 U , 1 + n v, 1 U v, 1 ) = – 592 J.
3) a) La transformation isochore amène le système à 0 °C dans l’état final
La deuxième transformation est isochore, W 23 = 0 .
d’équilibre ; si l’on suppose la coexistence des deux phases, la pression ne peut
La dernière est isobare, donc :
être qu’égale à P1 = 3,08 bar.
W 31 = – P 1 ( V 1 – V 3 ) = 1 066 J.
Les relations n ,3 + n v, 3 = 1
Le travail total, W = 474 J est bien positif.
et n , 3V , 3 + n v, 3 V v, 3 = V 3 = V 2 c) Seule la deuxième transformation est irréversible, le système étant plongé
(car l’évolution est isochore) conduisent à : brutalement dans un thermostat de température constante ; l’entropie créée au
cours du cycle se résume donc à créée, 23 .
n v, 3 = 0,573 mol et n ,3 = 0,427 mol .
Pour calculer cette quantité, on doit exprimer :
b) La transformation étant isochore, le transfert thermique est égal à la variation
• ∆S 23 = ( n , 3 S , 3 + n v, 3 S v, 3 ) – ( n , 2 S , 2 + n v, 2 S v, 2 ) = 35,1 J . K –1 ;
d’énergie interne du fréon ; ∆U fréon = Q 23 .
Q 23
En utilisant l’extensivité de U, le tableau de données et les résultats précédents : • échange, 23 - = 33,4 J . K –1 .
= ----------------
T thermostat
(n , 3U , 1 + n v, 3 U v, 1 ) – ( n , 2U , 2 + n v, 2 U v, 2 ) = Q 23 ;
Ainsi créée, 23 = 1,7 J . K–1 ; cette grandeur est bien strictement positive.
Q 23 = 9,11 kJ. c) On note alors que ∆S cycle = 0 , puisque S est une fonction d’état, créée, cycle
ne serait nulle que si toutes les transformations du cycle étaient réversibles.
c) Le thermostat évolue de manière isotherme, donc la conséquence de l’apport
de chaleur au fréon ne peut être que la solidification d’une partie de l’eau
liquide, donc : 1) Le volume de la phase liquide est négligeable. La courbe
Q 23 = ∆H glace = m 23 F , soit m 23 = 27 g .
d’ébullition est donc confondue avec la droite verticale v = 0 . La pression de
4) a) Ici, le changement d’état est conduit lentement (suite d’états d’équilibre q 4
liquide-vapeur) de telle sorte que la température et, donc, la pression soient vapeur saturante est donnée par P s ( q ) = ------- .
100
constantes : Q 23 = ∆H fréon (isobare). La vapeur d’eau est assimilée à un gaz parfait d’où le volume massique de la
La transformation permet la liquéfaction de n v, 3 – n v,1 moles de fréon à 0 °C vapeur :
sous 3,08 bar :
RT 1,26 + 4,6 . 10 –3 q
∆H fréon = ( n v, 1 – n v, 3 )∆H m, 1 = – 9,59 kJ. v ( v ) = ------- ≈ -------------------------------------- en m3, P en bar et q en °C.
MP P
– Q 31 Sur la courbe de rosée P = P s et v = v ( v ) soit en éliminant T = 273 + q
b) En raisonnant comme en 3) c), m 31 = ----------
- = 29 g . dans les expressions de v et Ps , d’où :
© Hachette Livre – H Prépa / Thermodynamique, 1re année, MPSI - PCSI - PTSI – La photocopie non autorisée est un délit.
F
1,26 + 0,46 P 1 / 4
v ( v ) = --------------------------------- , en m3 . kg–1 et Ps en bar.
5) a) Le diagramme est tracé ci-dessous ; le cycle est parcouru dans le sens P
trigonométrique, il est donc récepteur : on devra vérifier à la question suivante • Pour q = 100 °C , P s = 1 bar et v(v) = 1,72 m3 . kg–1.
que W cycle 0. • Pour q = 110 °C , P s = 1,46 bar et v(v) = 1,21 m3 . kg–1.
2) L’entropie massique d’un système diphasé est :
P (bar)
s ( T, x ( v ) ) = x ( v ) ----v + s ( ) .
3,08 T
3 [ q 1 = 0 °C ]
E1 E3 L’entropie massique de la phase liquide est donnée par :
ros T
2
W ée s( = s ( T 0 ) + c ln ---- (cf. chapitre 5).
) T 0
ébullition
222
6. Étude du corps pur diphasé
© Hachette Livre – H Prépa / Thermodynamique, 1re année, MPSI - PCSI - PTSI – La photocopie non autorisée est un délit.
223
7 Machines
thermiques
224
7. Machines thermiques
1 E xe mpl e s d e m a ch i n e s th er mi que s
© Hachette Livre – H Prépa / Thermodynamique, 1re année, MPSI - PCSI - PTSI – La photocopie non autorisée est un délit.
– refoulement de la vapeur sous pression réduite P2 . Cette pression réduite est
obtenue par le refroidissement de la vapeur et sa condensation dans le conden-
seur où elle cède de la chaleur à l’atmosphère Q2 0 chaleur reçue par kilo-
gramme d’eau liquide formée.
• Recyclage de l’eau condensée vers la chaudière à l’aide de la pompe. Cette
transformation peut être considérée comme adiabatique.
Remarquons les deux points suivants :
• cette machine fonctionne entre deux sources de chaleur : une source chaude, le
bouilleur et une source froide le condenseur relié à l’atmosphère. Seul le trans-
fert thermique au niveau de la chaudière a un « coût », celui du combustible ;
• cette machine fournit du travail au niveau du cylindre (W1 0 par kg de
vapeur) et en consomme au niveau de la pompe (W2 > 0 par kg d’eau).
Le travail total échangé W est la somme algébrique de ces deux travaux
(W = W1 + W2 par kg de vapeur) ; le travail effectivement récupéré Wréc est
l’opposé de cette quantité et Wréc 0 .
225
7. Machines thermiques
W cylindre =
°∫ PdV
cycle
0 . W cylindre
V0 V1 V
correspond à l’aire du cycle tracé sur le document 2 et correspond à un travail Doc. 2. Digramme de Watt du
– W1 par kilogramme d’eau :
Wcylindre = – W1 0.
cylindre : W cylindre =
°∫ PdV
cycle
0.
W pompe =
°∫ PdV
cycle
0
P
travail fourni par la pompe (donc négatif) lors d’un cycle de la pompe qui cor-
respond à un travail massique :
– W2 (Wpompe = – W2 0). P2
Pour calculer le travail total effectivement fourni par la machine, somme du
travail au niveau du cylindre et de la pompe, il est plus simple de s’intéresser
à l’eau.
Les échanges d’énergie mécanique de l’eau avec l’extérieur ne se produisent P1
qu’au niveau du cylindre et de la pompe.
Si on étudie le cycle décrit par 1 kg d’eau (bouilleur, cylindre condenseur,
pompe), le travail total W qu’il reçoit est donc l’opposé du travail total fourni V′ V
à l’extérieur soit :
Doc. 3. Digramme de Watt de la
W = (W1 + W2) = – (Wcylindre + Wpompe) 0.
© Hachette Livre – H Prépa / Thermodynamique, 1re année, MPSI - PCSI - PTSI – La photocopie non autorisée est un délit.
pompe : W pompe =
°∫ PdV
cycle
0.
226
7. Machines thermiques
Application
Étude des performances
1 Hypothèses simplificatrices : l’enthalpie massique
d’une machine à vapeur de l’eau liquide dépend peu de la pression et lors de
Le cycle décrit par un kilogramme d’eau dans une la compression dans la pompe le transfert thermi-
machine à vapeur peut être schématisé dans un dia- que est négligeable.
gramme de Clapeyron où les points A à E corres- 1) Calculer les chaleurs Q1 dans la chaudière et Q2
pondent à (doc. 4) dans le condenseur échangées par un kilogramme
• de A à B : la pompe ; d’eau décrivant un cycle.
• de B à D : la chaudière ; 2) En utilisant le fait que l’eau décrit un cycle, cal-
• de D à E : le cylindre ; culer le travail total W reçu par l’eau sur un cycle.
• de E à A : le condenseur. 3) En déduire le rendement de cette machine.
P Comparer cette valeur à la formule donnant le ren-
courbe T2
de saturation dement maximal r max = 1 – ------ .
T1
B, C D
P2
1) Les deux échanges thermiques ont lieu à pression
constante donc QP = ∆H pour chacun des deux
transferts.
chaudière condenseur
P1
A E
h = h (q2) h = 0,1h (q2)
= 430 kJ . kg–1 + 0,9hv(q2)
état initial
v = 2 550 kJ . kg–1
(cf. chap. 6)
Doc. 4. Diagramme de Clapeyron du fluide. Les états
h = hv(q1) h = h (q2)
B et C sont quasiment confondus sur le diagramme. état final
= 2 790 kJ . kg–1 = 430 kJ . kg–1
données pour pression température Q1 = ∆h Q2 = ∆h
Dh = hfinal – hinitial
la machine (bar) (°C) = 2 360 kJ . kg –1 = – 212 kJ . kg–1
A (eau liquide) P2 = 1 bar q2 = 100 Doc. 7.
B (eau liquide) P1 = 15,6 bar 100 2) Après un cycle, l’eau revient dans le même état
© Hachette Livre – H Prépa / Thermodynamique, 1re année, MPSI - PCSI - PTSI – La photocopie non autorisée est un délit.
donc sur un cycle ∆U = 0 .
C (eau liquide) 15,6 q1 = 200
L’application du premier principe de la thermody-
D (eau vapeur) 15,6 200
namique ∆U = W + Q conduit alors à :
E (eau sous deux 1 100 W = – (Q1 + Q2) = – 240 kJ . kg–1 .
phases titre massi-
que en vapeur 0,9) Cette valeur est considérable ; elle permet d’avoir
une circulation d’eau dans la machine thermique de
Doc. 5. forte puissance (1 MW par exemple) réalisable avec
les moyens technologiques du XIXe siècle.
données pour l’eau eau liquide vapeur saturante
température °C q2 = 100 q1 = 200 q2 = 100 q1 = 200
3) Le rendement est alors r = – W ⁄ Q 1 ≈ 0,10 .
227
7. Machines thermiques
évaporateur
échangeur
thermique
• Un fluide est comprimé par une pompe de façon pratiquement adiabatique. T2
Cette compression augmente la température du fluide. PA
• Il est donc refroidi dans un échangeur avec une source chaude à la tempéra-
ture T1 inférieure à sa température en sortie de compresseur. Ses caractéristi-
ques sont telles qu’à température T1 et sous la pression en sortie de
compresseur il est liquide. détendeur
• Il traverse ensuite un détendeur (détente de type Joule-Thomson) où il se C D
vaporise. Sa température en sortie de détendeur est inférieure à T2 .
• Il traverse enfin un deuxième échangeur (évaporateur) en contact avec le
corps à refroidir où il reçoit de la chaleur de la part de celui-ci. Doc. 8. Principe d’une machine fri-
gorifique.
1.2.3. Efficacité
Remarquons que ce dispositif fonctionne aussi entre deux sources : une source
chaude à laquelle il cède de la chaleur Q1 0 et une source froide à laquelle il en
prend Q2 0 . En revanche, il reçoit un travail de la part du compresseur W 0 .
De même que l’on définit un rendement pour une machine thermique, on défi-
nit une efficacité pour une machine frigorifique : la grandeur qui a un coût est
le travail W fourni au compresseur, la grandeur utile est la chaleur Q2 reçue de
la part de la source froide.
Q2
L’efficacité est donc définie par e F = ------ . Contrairement au rendement, celle-
W
ci peut être supérieure à 1.
Application 2
© Hachette Livre – H Prépa / Thermodynamique, 1re année, MPSI - PCSI - PTSI – La photocopie non autorisée est un délit.
228
7. Machines thermiques
2 É t u d e t h é ori q u e d e s m a c hi ne s
t h er mi que s
© Hachette Livre – H Prépa / Thermodynamique, 1re année, MPSI - PCSI - PTSI – La photocopie non autorisée est un délit.
L’intérêt d’une machine thermique est qu’elle permet une conversion
d’énergie thermique en énergie mécanique et inversement.
229
7. Machines thermiques
Le fluide décrit un cycle. La variation d’entropie du fluide est donc nulle sur
un cycle ∆S = 0 .
Attention, ceci ne signifie pas que la transformation est réversible car il y a des
échanges d’entropie avec l’extérieur. Utilisons les résultats du chapitre 5, § 4.
∆S = échange + créée où échange correspond à l’échange d’entropie lors des
échanges thermiques avec les sources et créée 0 d’après le second principe.
Comme les températures des sources sont supposées constantes au cours d’un
Qi Q
cycle : échange = ----- et créée = ∆S – échange = – -----i 0.
∑i ∑i
Ti T i
230
7. Machines thermiques
;;
Q
Q = – W et ------ 0.
T0
T0 étant strictement positive, nous en déduisons que W est positif.
Un moteur monotherme est impossible.
;;
principe de la thermodynamique.
© Hachette Livre – H Prépa / Thermodynamique, 1re année, MPSI - PCSI - PTSI – La photocopie non autorisée est un délit.
« source chaude » (T1) et « source froide » (T2) . récepteurs
;;;
Les deux exemples étudiés au début de ce chapitre sont des machines Q2
dithermes : la machine à vapeur est un moteur et la machine frigorifique est un
;;;
récepteur.
Q1 + Q2 = 0
La plupart des machines usuelles sont dithermes.
Q1 Q2
;;;
+ =0
T1 T2
;
2.5.2. Diagramme de Raveau
Les machines peuvent se classer selon plusieurs critères : moteurs et récepteurs, B
possibles et impossibles, utiles et inutiles. Le critère de possibilité n’est pas lié
ici à des considérations techniques, mais aux principes de la thermodynamique.
D’un point de vue théorique, une machine peut être représentée par un point
;;
machines impossibles
dans le plan de coordonnées (Q1 , Q2) , où Q1 et Q2 représentent les échanges
thermiques au cours d’un cycle respectivement avec la source chaude et avec moteurs possibles donc utiles A
la source froide. récepteurs possibles et utiles B
Pour T1 et T2 données, l’ensemble des machines dithermes est représenté par
le diagramme de Raveau (doc. 11). Doc. 11. Diagramme de Raveau.
231
7. Machines thermiques
W 0
Le rendement d’un moteur ditherme est inférieur à une valeur limite
fonction de la température des sources :
Doc. 12. Principe d’un moteur
T2
r 1 – ------ . ditherme : le rendement est défini par :
T1
–W T2
r = -------- 1 – ------ .
Le rendement maximal est obtenu pour le cas limite du moteur réversible. Q1 T1
Il s’agit d’une limite théorique imposée par les principes de la thermodynami-
que, indépendante de toute contrainte technique. Les diverses causes d’irréver-
sibilité font que le rendement effectif d’une machine utilisant deux sources de
chaleur de températures données lui est toujours inférieur.
La source froide étant donnée, le rendement maximal théorique est une fonc-
tion croissante de la température de la source chaude. Les ingénieurs du début
du XIX e siècle l’ont compris empiriquement, bien avant d’en faire la théorie.
Ils se sont rendu compte que le rendement augmentait avec la pression dans la
chaudière, qui, elle-même, augmentait avec la température.
232
7. Machines thermiques
Application 3
Travail maximal utilisable à partir de deux Sur un cycle, δQ1 est la chaleur cédée par la source
sources de capacité thermique finie chaude, T1 varie alors de :
δQ 1
On dispose de deux récipients calorifugés contenant dT 1 = – ---------- .
mc P
chacun une masse m = 1,00 t d’eau ; l’un à la
T1
température T10 = 360 K , l’autre à la température Or δQ 2 = – δQ 1 ------ et T2 varie de :
T20 = 280 K . T2
T 1 δQ 1
En supposant que l’on sache construire un moteur dT 2 = ------ ---------- .
T 2 mc P
qui fonctionne avec ces deux sources, quel est le
travail maximal que l’on peut en espérer récupérer ? En éliminant δQ 1 nous obtenons une équation
différentielle :
Donnée : la capacité thermique cP de l’eau est de
dT dT 1
4,18 kJ . kg–1 . K–1 . ---------2 = – --------- .
T2 T1
Ce dispositif n’est pas rigoureusement une machine La solution qui tient compte des conditions initiales
ditherme, puisque la température des sources varie est :
T 1 T 2 = T 10 T 20 .
au cours du temps. On peut cependant supposer que
les échanges énergétiques sur un cycle sont suffi- L’état final se caractérise par une température T f
samment petits pour que cette variation soit négli- égale pour les deux sources, soit T f = T10 T 20 .
geable sur la durée d’un cycle de la machine. Le bilan énergétique de la machine s’écrit pour la
Soit T1 et T2 les températures (variables) des deux totalité du fonctionnement :
sources. Le travail maximal est obtenu pour un W + Q1 + Q2 = 0 ,
moteur réversible, donc pour un cycle : soit W = mc P ( T f – T 10 + T f – T 20 ) .
T1 Le travail maximal que peut fournir la machine est :
δQ 2 = – δQ 1 ------ . – W = mc P ( T 10 + T 20 – 2 T 10 T 20 )
T2
= mc P ( T 10 – T 20 ) 2 0
Nous pouvons, avec cette relation, déterminer les tem-
pératures finales, puis W par un bilan énergétique. soit – W = 2,1 . 10 7 J.
Pour s’entraîner : ex 1, 2 et 5.
© Hachette Livre – H Prépa / Thermodynamique, 1re année, MPSI - PCSI - PTSI – La photocopie non autorisée est un délit.
2.5.4. Machine frigorifique ditherme
Une machine frigorifique doit recevoir de la chaleur de la source froide. Elle
est donc définie par Q 2 0 (doc. 13).
Elle est associée à un point du secteur B du diagramme de Raveau (doc. 11) et
nous en déduisons Q 1 0 et W 0 .
Son efficacité frigorifique e F est le rapport entre l’énergie utile et l’énergie
dépensée (celle qui a un coût) :
Q2
e F = ------ .
W
La chaleur Q 1 n’étant ni utile ni dépensée, elle ne figure pas dans le
bilan, soit :
Q2 1
- = -------------------- .
e F = ---------------------------
– ( Q1 + Q2 ) Q1
– ------ – 1
Q2
233
7. Machines thermiques
Q1 T1 1
D’après le bilan entropique : – ------ ------ , soit e F --------------- . « source chaude » « source froide »
Q2 T2 T1
------ – 1
T2 T1 T1 T2 T2
La source chaude étant donnée (milieu extérieur pour la plupart des cas) , W 0
l’efficacité maximale théorique est une fonction croissante de la température
de la source froide. Elle tend vers 0 lorsque T2 tend vers 0 . Les principes de la Doc. 13. Principe d’une machine
thermodynamique interdisent donc d’accéder à la température de 0 K. En frigorifique ditherme : son effica-
améliorant les techniques d’obtention des basses températures, on ne peut que cité frigorifique est définie par :
s’en rapprocher de plus en plus. Q2 1
r = ------ --------------- .
Contrairement au rendement d’un moteur, l’efficacité peut être supérieure à 1. W T1
------ – 1
Ce résultat correspond bien à celui que nous avions trouvé dans le cas de la T2
machine à air.
2.5.5. Pompe à chaleur ditherme
Une pompe à chaleur est une machine destinée à fournir de la chaleur à la
source chaude. Une machine frigorifique peut être considérée comme une
pompe à chaleur si l’utilisateur se place du point de vue de la source chaude
(doc. 14) .
Si Q 2 est positive, la chaleur reçue par la source chaude est supérieure au tra-
vail W fourni par l’utilisateur. La chaleur Q 2 étant généralement gratuite (air
extérieur ou lac, par exemple) , il s’en suit une moindre consommation d’éner-
gie pour le chauffage.
« source chaude » « source froide »
L’efficacité thermique e T est égale au rapport entre l’énergie utile – Q 1 et
l’énergie dépensée W : T1 T1 T2 T2
–Q Q1 1
© Hachette Livre – H Prépa / Thermodynamique, 1re année, MPSI - PCSI - PTSI – La photocopie non autorisée est un délit.
e T = ---------1- = ------------------
- = ---------------- .
W Q1 + Q2 Q
1 + -----2- Q1 0 Q2 0
Q1
D’après le bilan entropique :
Q2 T2 1 fluide
------ – ------ , soit e T --------------- . décrivant
Q1 T1 T
1 – -----2- des cycles
T1
W 0
L’efficacité (ou coefficient d’effet thermique) d’une pompe à chaleur
ditherme est limitée par une valeur qui dépend de la température des
Doc. 14. Principe d’une pompe à
sources :
chaleur ditherme. L’efficacité ther-
1 mique est définie par :
e T --------------- .
T
1 – -----2- – Q1 1
T1 e T = ---------- --------------- .
W T
L’égalité correspond au cas de la machine réversible. 1 – -----2-
T1
234
7. Machines thermiques
Application 4
Chauffage géothermique L’efficacité thermique est égale à 50 % de l’efficacité
On utilise de l’eau chaude issue d’une nappe maximale.
souterraine pour le chauffage urbain. Le transfert Déterminer, pour un joule transféré au circuit de
d’énergie vers le circuit de chauffage s’effectue par chauffage, la masse d’eau pompée et le travail
une pompe à chaleur. fourni à la pompe à chaleur.
On modélise ainsi le procédé (doc. 15) : Donnée : la capacité thermique de l’eau cP est de
4,18 kJ . kg–1 . K–1.
Attention : dans cet exercice, les indices des « source
T0 froide » et « source chaude » ont été inversés !
pompe
S1 à S2 L’efficacité thermique vaut :
chaleur
T1 1 0,5 × 343
e T = 0,5 --------------- = ---------------------- = 5,7 .
T1 30
1 – ------
T2
Remarque : Bien faire attention à toujours conver-
tir les températures en kelvin.
Doc. 15. Principe d’un chauffage urbain géothermique.
Pour – Q 2 = 1 J cédé au circuit de chauffage, le travail
L’eau est puisée à une température T0 = 70 °C . Elle du moteur, qui fait fonctionner la pompe à chaleur, est
passe au contact d’un système (S1) de température égal à :
constante T1 = 40 °C, inférieure à T0 , auquel elle –Q
cède de l’énergie par transfert thermique. Elle est W = ---------2- = 0,17 J .
eT
ensuite réinjectée dans le sol à une température que Par différence, l’énergie prélevée à la source froide,
nous supposons égale à T1 . donc à l’eau chaude, est égale à Q 1 = 0,83 J .
Le système (S1) sert de source froide à une pompe à
Si m est la masse d’eau utilisée pour transférer 1 J :
chaleur. La source chaude est un système (S2 ) de
température T2 = 70 °C constante ; l’eau qui alimente Q 1 = mc P ( T 0 – T 1 ) = 0,83 J ,
les radiateurs se réchauffe au contact de (S2 ). soit : m = 6,5 . 10 – 6 kg .
© Hachette Livre – H Prépa / Thermodynamique, 1re année, MPSI - PCSI - PTSI – La photocopie non autorisée est un délit.
Lors d’un échange thermique, une différence de température entre le système
et la source implique l’irréversibilité des échanges thermiques.
Les échanges thermiques avec les sources ont donc lieu sur des isothermes à
la température des sources
En l’absence d’échange thermique (évolution adiabatique), une évolution
réversible est isentropique. En effet échange = 0 , donc ∆S = créée = 0.
Lorsqu’il n’est pas au contact des sources, le système doit être en évolution
isentropique.
Bien que de tels cycles atteignent les limites de performances théoriques rmax ,
eFmax et eTmax , les machines correspondantes sont difficiles à mettre en œuvre
techniquement.
C’est pourquoi les machines thermiques usuelles fonctionnent suivant des
cycles différents (cf. § 1.1.2. et exercices).
235
7. Machines thermiques
P T
C
C B
|q|
B
|w|
D
A D A
v s
Doc. 16. Cycle de Carnot d’un gaz Doc. 17. Cycle de Carnot (récepteur).
parfait. Le cycle représenté est
récepteur. AB et CD : isentropiques :
BC et DA : isothermes.
est moteur s’il est décrit dans le sens horaire et récepteur dans le cas contraire.
Le fluide décrivant un cycle w + q = 0 , les aires du cycle sont identiques dans
un diagramme en coordonnées (P, v) ou en coordonnées (T, s) .
Un cycle de Carnot est représenté par un rectangle (doc. 17) .
4 Mo t eu r s à com b u sti on i n te r ne
236
7. Machines thermiques
P P
C C
D
C¢¢ D
A′ A¢¢
C′
B A B A
V V
© Hachette Livre – H Prépa / Thermodynamique, 1re année, MPSI - PCSI - PTSI – La photocopie non autorisée est un délit.
culasse
tubulure
tubulure d’échappement
d’admission bougie joint du culasse
refroidissement segment
tige
poussoir
piston
bielle came
vilbrequin maneton
vilbrequin avec masses d’équilibrage
huile carter
huile carter
Doc. 20a. Cylindre d’un moteur à essence. Doc. 20b. Coupe d’un moteur à essence à quatre cylindres.
237
7. Machines thermiques
Le cycle d’un cylindre est parcouru en quatre temps et nécessite deux tours de
vilebrequin :
1er temps : admission. La soupape d’admission s’ouvre et la soupape
P(atm)
d’échappement est fermée. Le piston entraîné par le vilebrequin descend et
aspire le mélange détonant venant du carburateur. La température du mélange
80 D
est alors de l’ordre de 60 à 80 °C et sa pression de l’ordre du bar. C’est l’étape
AB du diagramme de Watt du cylindre, donné en document 21 , et illustré sur 60
le document 22 par l’étape a.
40
2e temps : compression et combustion. Les deux soupapes sont fermées et le
piston, en remontant, comprime adiabatiquement le mélange détonant. Le 20 C
E
volume du mélange est alors réduit de huit à dix fois son volume initial (étape
0 A
BC). En C , une étincelle électrique jaillit de la bougie. La combustion du
0 100 200 B
mélange détonant s’effectue, à volume constant, en une fraction de seconde. V(cm3)
La température s’élève très rapidement entre 900 et 1 000 °C, quant à la pres-
sion elle est de l’ordre de 60 à 80 bar (étape CD) illustrée en 22b et c) . Doc. 21. Diagramme de Watt d’un
3e temps : détente. Le piston est alors repoussé violemment vers le bas, et le cylindre.
gaz de combustion se détend adiabatiquement (étape DE) . Ce temps est le
seul temps moteur du cycle (doc. 22d) .
4e temps : échappement. La soupape d’admission restant fermée, la soupape
d’échappement s’ouvre. La pression chute, à volume constant, jusqu’à une
pression d’environ 1 bar (étape EB et doc. 22e) . Le piston, en remontant,
éjecte les gaz brûlés, à travers la soupape d’échappement, dans l’atmosphère
(étape BA) .
soupape d’admission soupape d’échappement
étincelle
A C D D A
B B E=B B
© Hachette Livre – H Prépa / Thermodynamique, 1re année, MPSI - PCSI - PTSI – La photocopie non autorisée est un délit.
Doc. a. Admission. Doc. b. Compression. Doc. c. Combustion. Doc. d. Détente. Doc. e. Échappement.
Doc. 22. Mise en évidence des quatre temps du cycle Beau de Rochas (deux tours).
Remarquons que la nature du mélange gazeux varie au cours du cycle : de
mélange combustible en début de cycle, il devient gaz de combustion en fin de
cycle. En outre, le système que nous venons de décrire est un système ouvert :
le mélange gazeux transite, à travers le cylindre, du carburateur où s’effectue
le mélange détonant, à l’atmosphère où le gaz de combustion est perdu.
238
7. Machines thermiques
• le système étudié comprend non seulement le cylindre, mais encore tout son T
extérieur, de telle sorte que le moteur puisse être considéré comme un moteur D
V = cte
à cycle d’air évoluant en système fermé. Nous pouvons aussi remarquer que
l’étape AB d’admission et l’étape BA d’échappement ne sont que des étapes C E
de transvasement à transfert thermique et à travail nul pour l’ensemble de ces
deux étapes. En conséquence, nous pouvons aussi considérer que le mélange B
gazeux forme un système fermé décrivant le cycle BCDEB ; V = cte
À titre indicatif, le diagramme entropique du mélange gazeux le long du cycle Doc. 23. Diagramme entropique.
BCDEB est donné sur le document 23.
Dans ces hypothèses, calculons le rendement théorique du moteur à essence.
Notons n et CV respectivement la quantité de matière et la capacité molaire à
volume constant de mélange gazeux décrivant un cycle. Lors de la combustion
en C, à volume constant, le mélange gazeux reçoit la chaleur :
Q1 = ∆UCD = nCV (TD – TC) (Q1 0)
et lors de l’échappement EB, à volume constant, le mélange cède la chaleur :
Q2 = ∆UEB = nCV (TB – TE) (Q2 0) .
Le travail échangé par cycle étant noté W , le rendement théorique de ce
moteur s’écrit :
–W Q1 + Q2 nC V ( T B – T E ) TB – TE
r th = -------- = ------------------ - = 1 + ------------------- .
- = 1 + ----------------------------------
Q1 Q1 nC V ( T D – T C ) TD – TC
VE g – 1 VB g – 1
T D = T E ------- = T E ag – 1 et T C = T B ------- = T Bag – 1 .
V D V C
En reportant ces relations dans l’expression du rendement, nous obtenons :
1 .
r th = 1 – ----------
-
ag – 1
Le rendement rth est d’autant plus élevé que le taux de compression volumi-
© Hachette Livre – H Prépa / Thermodynamique, 1re année, MPSI - PCSI - PTSI – La photocopie non autorisée est un délit.
trique a est élevé. À titre d’exemple, pour a = 9 , le rendement théorique s’éta-
blit à rth = 0,58 .
239
7. Machines thermiques
Par ailleurs, une partie du travail moteur est perdue dans les frottements et une
autre, non négligeable, est utilisée par le moteur pour son propre fonctionne-
ment (commande des soupapes, entraînement de l’alternateur pour l’alimenta-
tion des bougies, entraînement du ventilateur et de la pompe à eau pour le
refroidissement des cylindres, etc.).
Pour un taux de compression a = 9 , le rendement réel du moteur à essence est
de l’ordre de r = 0,35 .
© Hachette Livre – H Prépa / Thermodynamique, 1re année, MPSI - PCSI - PTSI – La photocopie non autorisée est un délit.
240
7. Machines thermiques
CQFR
● MACHINE THERMIQUE
• Caractéristiques
L’intérêt d’une machine thermique est qu’elle permet une conversion d’énergie. Pour permettre un fonc-
tionnement continu, en régime permanent, une machine thermique effectue des cycles. Les transforma-
tions, que subit le fluide, permettent les échanges énergétiques entre la machine et le milieu extérieur.
• Moteurs et récepteurs
Une machine thermique est un moteur si elle fournit du travail. Cela revient à dire que le travail total
échangé par la machine au cours d’un cycle est négatif. Par opposition, un récepteur est une machine
qui reçoit du travail. Les récepteurs usuels sont les machines frigorifiques et les pompes à chaleur.
• Bilans énergétique et entropique
Le bilan énergétique pour un cycle de machine thermique polytherme est W + ∑i Qi = 0.
Q
Le bilan entropique pour un cycle de machine thermique polytherme est ∑i ----T-ii 0.
● MACHINES DITHERMES
• Le rendement d’un moteur ditherme est inférieur à une valeur limite fonction de la température des
sources :
T2
r 1 – ------ .
T1
Le rendement maximal est obtenu pour le cas limite du moteur réversible.
• L’efficacité d’une machine frigorifique ditherme est limitée par une valeur qui dépend de la température
des sources :
1
e F --------------- .
T1
------ – 1
T2
L’efficacité est maximale pour le cas limite de la machine réversible.
© Hachette Livre – H Prépa / Thermodynamique, 1re année, MPSI - PCSI - PTSI – La photocopie non autorisée est un délit.
• L’efficacité (ou coefficient d’effet thermique) d’une pompe à chaleur ditherme est limitée par une
valeur qui dépend de la température des sources :
1
e T --------------- .
T
1 – -----2-
T1
L’égalité correspond au cas de la machine réversible.
• Cycle de Carnot
Un cycle ditherme réversible, ou cycle de Carnot, doit être constitué par deux isothermes reliées par
deux isentropiques.
241
7. Machines thermiques
Contrôle rapide
Avez-vous retenu l’essentiel ?
✔ Comment établir l’inégalité de Clausius ?
✔ Que signifie le rendement r d’un moteur ditherme ? Pouvez-vous établir l’expression de son rendement maximal ?
✔ Comment définir l’efficacité eF d’une machine frigorifique ditherme et comment établir l’expression de son effi-
cacité maximale ?
✔ Mêmes questions pour une pompe à chaleur ditherme.
✔ Quel diagramme entropique définit un cycle de Carnot ?
1. Le bilan énergétique pour un cycle s’écrit : ❑ c. moteur ditherme réversible autre que celui de
Carnot
❑ a. W + ∑i Qi = 0 pour une machine réelle
❑ d. machine thermique fournissant de la chaleur à la
source chaude et froide
❑ b. W + ∑i Qi 0 pour une machine réelle
❑ e. machine thermique fournissant de la chaleur à la
❑ c. W + Q1 + Q2 = 0 pour une machine ditherme. source chaude et en prenant à la source froide.
2. Pour une machine thermique réelle effectuant 4. L’efficacité thermique eT maximale d’une
un cycle moteur ditherme (source chaude : pompe à chaleur est (T1 T2) :
indice 1, froide : indice 2) : T T1 – T2 T1
❑ a. Q1 0 ❑ b. Q2 0 ❑ c. – W Q1 ❑ a. 1 + -----1- ❑ b. ------------------ ❑ c. ------------------ .
T2 T1 T1 – T2
Q Q2 Q Q
❑ d. -----1- + ------ 0 ❑ e. -----1- + -----2- = 0
T1 T2 T1 T2 5. L’efficacité thermique eF d’une machine frigo-
rifique est (T1 T2 , Qi chaleur reçue par la
T
© Hachette Livre – H Prépa / Thermodynamique, 1re année, MPSI - PCSI - PTSI – La photocopie non autorisée est un délit.
242
7. Machines thermiques
Exercices
gie est fournie sous forme thermique, et à haute tempéra-
Moteur thermique solaire ture T0 , à un bouilleur.
Pour alimenter une pompe destinée à pomper l’eau d’un L’évaporateur est en contact thermique avec la source
puits, on envisage de construire une machine à vapeur qui froide, de température T2 .
utilise comme source chaude un capteur solaire et comme Le condensateur est en contact thermique avec le milieu
source froide l’eau titrée d’un puits. extérieur, de température T1 .
Le capteur reçoit un flux solaire de 1 kW. On admet que Nous ne décrivons pas les mécanismes physiques qui per-
la moitié de cette puissance est transférée à l’eau qui est mettent de faire en sorte que le fluide reçoive de l’énergie
vaporisée à la température de 60 °C . par transfert thermique au niveau de l’évaporateur.
La vapeur se détend en fournissant de la puissance méca- Définir et calculer l’efficacité frigorifique maximale,
nique à la pompe, puis passe dans le condenseur où la fonction des trois températures T0 , T1 et T2 .
température est de 20 °C . À la sortie, une pompe élève la
pression du liquide pour l’introduire dans la chaudière.
Le circuit est parfaitement étanche, et la vapeur d’eau est
Régime transitoire d’un réfrigérateur
le seul gaz présent. L’intérieur d’un réfrigérateur est assimilé à un système de
1) Quel est le rendement thermodynamique maximal du capacité thermique C de température T2 lentement varia-
moteur ? Quelle puissance mécanique maximale peut-on ble. Son isolation thermique étant imparfaite, il échange
attendre ? avec l’extérieur de température T1 une puissance thermique
2) On admet que le rendement thermodynamique est égal proportionnelle à l’écart de température :
à 80 % du rendement maximal, et que le rendement 1 = G(T 1 – T 2) .
mécanique de la pompe est de 50 %. Quel est le débit Le moteur, qui fait fonctionner la machine frigorifique,
d’eau pompée, si la profondeur du puits est de 20 m ? fournit une puissance mécanique m .
Donnée : g = 9,81 m . s–2 .
On suppose que l’efficacité frigorifique de la machine est
3) Quelle est l’augmentation de température de l’eau égale à celle d’une machine réversible fonctionnant entre
pompée ? T1 et T2 , affectée d’un coefficient multiplicateur h .
Donnée : La capacité thermique massique c de l’eau 1) Établir l’équation différentielle vérifiée par T2(t) .
liquide est égale à 4,18 kJ . K–1 . kg–1 .
2) Déterminer la valeur de T2 au bout d’un temps suffi-
4) Pourquoi le circuit doit-il être étanche ?
samment long.
3) Exprimer, sous la forme d’une intégrale, le temps mis
Cycle de Stirling pour atteindre la température T2F . Calculer numérique-
ment cette durée pour quelques valeurs de T2F .
© Hachette Livre – H Prépa / Thermodynamique, 1re année, MPSI - PCSI - PTSI – La photocopie non autorisée est un délit.
Un gaz, supposé parfait (avec CV constant) décrit un cycle
moteur composé de deux isothermes (source chaude de Données : C = 100 kJ . K–1 ; G = 10 W . K–1 ; h = 0,5,
température T1 et source froide de température T2 ) et de m = 120 W et T1 = 300 K .
deux isochores.
1) Tracer l’allure du cycle en coordonnées ( P, v ) . Turbine à gaz
2) Montrer que les quantités de chaleur échangées au
cours des évolutions isochores sont opposées. Le cycle d’un moteur à turbine simplifié peut se schéma-
tiser de la façon suivante.
3) On admet que ces échanges de chaleur se font avec un
régénérateur, interne à la machine, et que les seuls Dans l’état A, l’air est pris dans les conditions atmosphé-
échanges thermiques avec l’extérieur ont lieu pendant les riques (P0 , T0).
phases isothermes. Déterminer le rendement du cycle. Il passe ensuite dans le compresseur (CP), où il subit une
Commenter le résultat. compression que l’on suppose isentropique.
À la sortie du compresseur, il est dans l’état
Réfrigérateur à absorption B(PB = aP0 , TB) et entre dans la chambre de combustion,
où le carburant est injecté et s’enflamme. Pour simplifier,
Un réfrigérateur à absorption est une machine frigorifique on considère que la combustion interne est équivalente à
tritherme sans échange de travail avec l’extérieur. L’éner- un apport extérieur d’énergie par transfert thermique, et
243
Exercices
que la composition chimique du fluide n’est pas modifiée. On justifiera très soigneusement, pour ces deux ques-
La combustion, isobare, amène le fluide à l’état C . tions, les expressions établies.
Le gaz subit dans une turbine (T) une détente que nous c) Compléter le tableau des valeurs numériques ci-dessous :
supposons isentropique, jusqu’à la pression initiale P0
(état D). Il entraîne la partie mobile de la turbine et lui état P (bar) V (dm3) T (K)
fournit du travail mécanique. Le compresseur est entraîné (1) 1 300
par la turbine qui est montée sur le même arbre.
On suppose que l’énergie cinétique du gaz est négligea- (2)
ble dans les états A, B, C et D. L’air est assimilé à un gaz (3)
parfait, dont le rapport des capacités thermique g est indé-
pendant de la température. (4)
244
7. Machines thermiques
Déterminer le travail maximal que l’on peut espérer retirer c) Tracer l’allure de la courbe représentative de
de ce dispositif. h = f ( r ) . Commenter son allure.
Donnée : chaleur massique de l’eau liquide : 4) a) En quel point du cycle la température est-elle
c = 4,18 kJ . kg –1 . K–1 . maximale ?
b) Les températures maximale et minimale atteintes au
Cycle de Brayton cours du cycle étant respectivement Tmax = 1 000 K et
Tmin = 300 K, déterminer la valeur de r rendant maximal
Dans tout le problème, le gaz subissant les différentes le travail fourni par le système. Calculer alors h .
transformations est assimilé à de l’air considéré comme Donnée : R = 8,314 J . K–1 . mol–1 .
un gaz parfait. Le rapport g des chaleurs massiques sera
pris constant et égal à 1,4.
Les transformations seront toutes considérées comme Congélation d’une masse d’eau
réversibles.
Une masse m = 1 kg d’eau liquide, à la température ini-
On se propose d’étudier un dispositif de turbine à gaz tiale t1 = 20 °C, est placée dans un congélateur. Après un
fonctionnant suivant un cycle de Brayton. certain temps, l’eau est sortie du congélateur sous forme
Il s’agit d’un cycle moteur. de glace à la température t2 = –10 °C .
Le schéma de principe du système est représenté ci-dessous. On assimile le congélateur à une machine thermique
Les grandeurs échangées sont algébrisées selon les conven- idéale effectuant des cycles réversibles entre le milieu ex-
tions habituelles par rapport au système. térieur de température constante tc = 25 °C et l’intérieur
du congélateur « réduit » à la seule masse m d’eau. Au
cours d’un cycle, le fluide frigorifique n’effectue des
2 échangeur 3
de chaleur transferts thermiques qu’avec le milieu extérieur (la sour-
ce chaude) et l’eau (la source froide).
Qe Données
W capacité thermique
compresseur turbine c = 4,2 kJ . K –1 . kg –1
massique de l’eau liquide
arbre de
transmission capacité thermique
c g = 2,1 kJ . K –1 . kg –1
massique de la glace
1 échangeur 4
de chaleur enthalpie massique de
Qs fusion de la glace à 0 °C (à L = 334 kJ . K –1 . kg –1
la pression atmosphérique)
© Hachette Livre – H Prépa / Thermodynamique, 1re année, MPSI - PCSI - PTSI – La photocopie non autorisée est un délit.
Les différentes transformations sont les suivantes : puissance électrique du
1 → 2 : compression isentropique dans le compresseur ; P = 50 W
moteur
2 → 3 : apport de chaleur (Q e ) à pression constante ;
3 → 4 : détente isentropique dans la turbine ; On supposera que le moteur restitue intégralement, sous
forme mécanique, l’énergie électrique qu’il reçoit.
4 → 1 : dégagement de chaleur (Q s ) à pression constante.
On notera qu’à 0 °C correspond T0 = 273 K .
1) Calculer l’entropie d’une mole de gaz parfait en varia-
1) Faire un schéma symbolique du dispositif (sources et
bles T , P . On note S0 l’entropie d’une mole de gaz parfait
fluide frigorifique) en représentant de façon claire :
à la température T0 sous la pression P0 .
• les échanges thermiques Q1 entre l’eau et le fluide
2) Représenter le cycle :
frigorifique ;
a) dans le diagramme de Clapeyron ;
• les échanges thermiques Q2 entre le milieu extérieur et
b) dans le diagramme entropique, T = f ( S ) . le fluide frigorifique ;
3) a) Définir le rendement h du cycle. • le travail d’origine électrique W reçu par le fluide frigo-
b) Calculer ce rendement en fonction de g et du rapport rifique.
P2
des pressions r = ------ . 2) Exprimer Q1 en fonction des données. Faire l’applica-
P1 tion numérique.
245
Exercices
3) Établir, en le justifiant brièvement, un bilan énergé- 1) Évolution des températures lorsque les deux
tique. masses d’eau restent liquide
4) Établir, en le justifiant brièvement, un bilan entro- À la date t, l’eau de la piscine est à la température T 1 ( t )
pique. En déduire la valeur de Q2 . Faire l’application et celle de la patinoire à T 2 ( t ).
numérique. a) Établir l’équation différentielle qui lie T 1 ( t ) et T 2 ( t ).
En déduire la durée t pendant laquelle l’eau est restée b) Intégrer cette équation entre l’instant initial et l’instant
dans le congélateur. Faire l’application numérique en de date t.
exprimant t en minutes. c) Exprimer, en fonction de C1 , C2 , Ti et T0 , la tempéra-
ture T3 de l’eau de la piscine lorsque la température de
l’eau liquide de la patinoire est T0 = 273,15 K. Exprimer
Étude thermodynamique d’un complexe
en fonction de C1 , C2 , Ti , T0 , et T3 , le travail, W1 ,
piscine-patinoire échangé par le fluide circulant dans la pompe à chaleur
Données : chaleur massique de l’eau liquide : avec le milieu extérieur. Préciser le sens de l’échange.
c 1 = 4,18 . 10 3 J . kg –1 . K –1 ; A.N. : Calculer T3 et W1.
Donnée : Ti = 280,00 K.
chaleur massique de la glace :
2) Évolution des températures lorsque l’eau de la
c 2 = 2,09 . 10 3 J . kg –1 . K –1 ;
patinoire se transforme en glace
chaleur latente de fusion de la glace sous la pression Exprimer, en fonction de C1 , T0 , T3 , L et m 2 , la tempéra-
atmosphérique : L = 3,34 . 10 5 J . kg –1 . ture T4 de l’eau de la piscine lorsque toute l’eau de la pati-
Lors du fonctionnement, en régime stationnaire, d’une noire est sous forme de glace à T0 = 273,15 K. Exprimer,
installation sportive (complexe piscine-patinoire) : en fonction de C1 , T4 , T3 , m 2 et L, le travail W2 échangé
• la masse d’eau m 1 = 2,0 . 10 6 kg de la piscine est à la par le fluide circulant dans la pompe à chaleur avec le
température uniforme T1 = 300,00 K ; milieu extérieur. Préciser le sens de l’échange.
• la masse d’eau m 2 = 2,5 . 10 5 kg de la patinoire est à la A.N. : Calculer T4 et W2 .
température uniforme T2 = 263,00 K. 3) Évolution des températures lorsque la glace de la
On admettra que, sous la pression atmosphérique, le patinoire se refroidit
changement d’état eau liquide-glace se fait à une tempé- a) Exprimer, en fonction de C1 , C 2′ , T2 , T0 et T4 , la tem-
rature T0 = 273,15 K. pérature T5 de l’eau de la piscine lorsque l’eau de la pati-
noire est sous forme de glace à T2 = 263,00 K.
A. Préliminaire
Exprimer, en fonction de C1 , C 2′ , T4 , T5 , T0 et T2 , le travail
Déterminer les capacités calorifiques C1, C2 et C 2′ des W3 échangé par le fluide circulant dans la pompe à chaleur
masses d’eau de la piscine (C1 ), de l’eau sous phase avec le milieu extérieur. Préciser le sens de l’échange.
© Hachette Livre – H Prépa / Thermodynamique, 1re année, MPSI - PCSI - PTSI – La photocopie non autorisée est un délit.
246
7. Machines thermiques
Corrigés
2) Échauffement isochore : Q A = C V ( T 1 – T 2 ) et volume VA .
Solution du tac au tac, page 242.
Refroidissement isochore : Q B = C V ( T 2 – T 1 ) et volume V B V A .
1. Vrai : a, c Faux : b
2. Vrai : a, g Faux : b, c, d, e, f 3) Soit Q1 et Q2 les échanges thermiques avec les deux sources :
3. Vrai : d, e Faux : a, b, c W Q2
4. Vrai : c Faux : a, b W = – ( Q 1 + Q 2 ) et r = – ----- = 1 + ----- .
Q1 Q1
5. Vrai : d Faux : a, b, c
Au cours des isothermes : du = 0 (gaz parfait) donc :
nRT
δQ = – δW = p dV = -------- dV
V
1) La température de la source chaude est de 60 °C , celle de la source
V VB
soit : Q 1 = +nRT 1 ln ----- et Q 2 = – nRT 2 ln ----- .
B
froide 20 °C. Le rendement maximal théorique du moteur est : V A V A
T 293
r max = 1 – ----2 et r max = 1 – ------- = 0,12 . Nous en déduisons que le rendement est égal au rendement d’une machine
T1 333 réversible fonctionnant entre T1 et T2 :
W T2
Or r = ------- = ------ , où est la puissance mécanique fournie à la pompe.
Q1 1
r = 1 – ---- .
T1
1
La puissance 1 reçue du Soleil est 1 = - × 1 kW = 0,5 kW . Ce résultat était prévisible, puisque les échanges thermiques isochores sont
2
internes à la machine, ce qui rend ces processus équivalents à des adiabatiques
D’où : = r max × = 60 W .
max 1 du point de vue des échanges thermiques avec le milieu extérieur. On retrouve
2) r = 0,8 r max un cycle « équivalent » au cycle de Carnot.
Ce rendement théorique est quasiment inaccessible, le régénérateur parfait étant
pompe = 0,5 = 0,5 r 1 = 24 W . impossible à concevoir.
Le travail nécessaire pour puiser 1 kg d’eau est :
W 1 = mgh = 196 J pour 1 kg .
L’énergie dépensée par l’utilisateur est la chaleur Q0 fournie au fluide
Avec une puissance de 24 W, on pourra donc puiser D kilogrammes par dans le bouilleur. L’énergie utile est la chaleur Q2 prélevée à la source froide.
pompe D’où la définition de l’efficacité frigorifique :
seconde avec : - = 0,12 kg . s –1 ,
D = -------------
W1 Q2
e F = ----- .
soit environ 7 litres par minute. Q0
3) Soit Bilan entropique, ou inégalité de Clausius :
2 la puissance échangée par la machine à vapeur avec la source froide.
On a : Q0 Q1 Q2
----- + ----- + ----- 0 .
+ – = 0; = 2 × 24 = 48 W . T0 T1 T2
1 2
Bilan énergétique : Q0 + Q1 + Q2 = 0 .
2 = – 0,5 . 10 3 + 48 = – 0,45 kW = – 450 J . s –1 .
T2 ( T0 – T1 )
En 1 seconde, il passe 0,12 kg d’eau puisée. Cette eau reçoit 450 J qui servent à Nous pouvons en déduire : e F ------------------------ = e Fmax .
T0 ( T1 – T2 )
élever sa température de ∆ T avec :
© Hachette Livre – H Prépa / Thermodynamique, 1re année, MPSI - PCSI - PTSI – La photocopie non autorisée est un délit.
450 Nous pouvons également imaginer le raisonnement suivant : la machine frigorifique
∆T = -----------------------------------3 = 0,9 K . ditherme fonctionnant entre T1 et T2 est alimentée par le travail issu d’un moteur
0,12 × 4,18 . 10
ditherme fonctionnant entre T0 et T1 . L’efficacité totale du dispositif est le produit de
4) Le circuit doit être étanche car les pressions sont toutes inférieures à la
T2
pression atmosphérique (l’eau se vaporise à 100 °C sous P 0 = 1 bar ). l’efficacité de la machine frigorifique e F ′ = --------------
- par le rendement du moteur
T1 – T2
T0 – T1
1) P r = --------------- .
T0
247
Corrigés
3) À l’instant initial, la température T2 est égale à T1 . Le cylce est moteur, donc W total 0.
T2
À un instant quelconque, posons u = ---- . – W total Q DA + Q BC Q DA
T1 r = ------------ - = 1 + -------- .
- = ----------------------
Q BC Q BC Q BC
m QDA et QBC sont des quantités de chaleur échangées de manière isobare. On a
C dT 2 = – h T 2 --------------- dt + G ( T 1 – T 2 ) dt .
T1 – T2
donc :
Soit : Q DA = H A – H D = C P ( T A – T D ) .
T2 m G
du = – h -------- --------------- dt + -------- ( T 1 – T 2 ) dt . Q BC = H C – H B = C P ( T C – T B ) .
CT 1 T 1 – T 2 CT 1
TA – TD
h u dt G D’où : r = 1 + ---------------- .
du = – -------- m ---------- + --- ( 1 – u ) dt . TC – TB
CT 1 1–u C
du Pour une isentropique, la pression et la température sont liées par la relation
----------------------------------------------------- = dt . 1–g
h m u G ----------
g
– ---------- ---------- + --- ( 1 – u ) TP = cte .
CT 1 1 – u C 1–g 1–g
---------- ----------
En intégrant, il vient : On a donc : TA PA
g
= TB PB
g
T2
------F TB g–1
T1 du ----------
t =
∫ 1
---------------------------------------------------- .
–h m u G
------------- ---------- + --- ( 1 – u )
soit : ---- = a g .
TA
CT 1 1 – u C 1–g
----------
1–g
----------
g g
Et : TC PC = TD PD
T 2F ( K ) 291 285 270 261 260(,1) T g–1
----------
soit : ----C- = a g .
t (s) 235 693 3 900 16 700 71 000 TD
1–g
----------
1–g
Nous retrouvons bien une température limite égale à 260 K . TA – TC a g ----------
g .
r = 1 + --------------------------
g–1
- = 1 – a
----------
TC – TA a g
1) L’air est constitué à 80 % de diazote, qui est inerte dans la
combustion. Même si la combustion est complète, 80 % du fluide ne subit pas
de modification chimique. En fait, une faible partie des autres 20 % (O2 ) est 1) a) On étudie la mole de gaz parfait diatomique.
consommée (combustion incomplète et faible quantité de carburant). Les transformations (1) et (3) sont lentes et adiabatiques ; on peut utiliser,
puisque le gaz est parfait et d’atomicité constante, la loi de Laplace établie
2) Rigoureusement, non. Mais on peut toujours supposer que les gaz qui
précédemment.
s’échappent sont équivalents à de l’air chaud, qui subit un refroidissement
g g
isobare au contact d’une source froide, et qui est à nouveau admis dans la • P 1 V 1 = P 2 V 2 , soit P 2 = a g P 1 . (1)
machine. L’isobare DA ferme fictivement le cycle.
• La transformation (2) étant isobare, P 2 = P 3 et en utilisant (1), il vient
© Hachette Livre – H Prépa / Thermodynamique, 1re année, MPSI - PCSI - PTSI – La photocopie non autorisée est un délit.
3) P3 = a g P1 .
g g V V1
P B T P = PB • Enfin P 3 V 3 = P 4 V 4 et V 3 = ----4 = ---- , car la transformation (4) est
C C b b
isochore.
a g
P = PA Ainsi P 4 = - P 1 .
B b
D V V
b) V 2 = ----1 ; V 3 = ----1 ; V 4 = V 1 .
a b
A
D c)
A
v s
état P ( bar ) V ( dm 3 ) T (K)
W total (1) 1 24,9 300
-.
4) r = ------------
Q BC
D’autre part, pour le cycle : (2) 21,7 2,8 723
W total + Q DA + Q BC = 0 , (3) 21,7 8,3 2 169
puisque pour les isentropiques, la quantité de chaleur échangée avec l’extérieur
est nulle. (4) 4,7 24,9 1 397
248
7. Machines thermiques
d) Le cycle est parcouru dans le sens horaire : c’est un moteur. d) Il faut vérifier qu’au cours d’un cycle ∆U = 0 puisque U est fonction
d’état.
P(bar)
25
Ici ∑W + ∑Q
i
i
i
i = 0 , mais un résultat numérique différent de zéro
(2) (3)
n’aurait pas été surprenant dans la mesure où chaque application numérique est
donnée à 0,1 kJ près.
20
3) a) • L’énergie utilisable récupérée au cours d’un cycle est W T = ∑ W . Il
i
i
15 faut prendre en compte tous les travaux échangés, y compris W 12 qui est positif :
c’est le travail récupéré sur un cycle qui est intéressant. W 12 fait partie du travail total.
• En revanche, seul Q 23 correspond à une énergie dépensée par le milieu
10
extérieur pour faire fonctionner la machine : Q 41 est cédée au milieu extérieur.
Wr Q 23 + Q 41 Q 41
5
(4) Ainsi : r = -------- - = 1 + ------- .
- = -------------------
Q 23 Q 23 Q 23
(1) V(dm3) En effet W T + Q T = ∆U T = 0 . On a défini r à partir de W T pour obtenir
une expression positive.
0 5 10 15 20 25 30
L’application numérique donne r = 0,46 . Bien sûr, un rendement de moteur
est toujours strictement inférieur à 1 .
2) a) • ( 1 ) → ( 2 ) Q 12 = 0 , la transformation est adiabatique. Q 41
- , il vient :
b) En utilisant 2) a) et r = 1 + ------
• ( 2 ) → ( 3 ) : pour une évolution isobare Q = Q P = ∆H . Or, pour un Q 23
Rg Rg 1 T1 – T4
G.P., dH = nC P, m dT = n ---------- dT , soit ici Q 23 = ---------- ( T 3 – T 2 ) r = 1 + -- --------------- .
g–1 g–1 g T3 – T2
puisque g est constant.
a g ag
• ( 3 ) → ( 4 ) : Q 34 = 0 , la transformation est adiabatique. Or T 4 = - T 1 , T 3 = ---- T 1 et T 2 = a g – 1 T 1 . Il suffit, pour retrouver
b b
• ( 4 ) → ( 1 ) : pour une évolution isochore Q = Q V = ∆U , avec ces résultats, d’utiliser les relations du 1) a) et du 1) b).
R 1 ag – bg
dU G.P. = nC V, m dT = n ---------- dT . Ainsi : -.
r = 1 – -- --------------------------------
g–1 g ( a – b ) ( ab ) g – 1
R On obtient, avec les valeurs de a et b données dans le texte, r = 0,46 .
Ici, ∆U 41 = Q 41 = ---------- ( T 1 – T 4 ) .
g–1
b) • ( 1 ) → ( 2 ) .
Ce dispositif n’est pas rigoureusement une machine ditherme puisque
R
Puisque Q 12 = 0 , W 12 = ∆U 12 = ---------- ( T 2 – T 1 ) . la température des pseudo-sources varie au cours du temps. On peut cependant
g–1
© Hachette Livre – H Prépa / Thermodynamique, 1re année, MPSI - PCSI - PTSI – La photocopie non autorisée est un délit.
supposer que cette variation est négligeable pour la durée d’un cycle de la
• ( 2 ) → ( 3 ) : W 23 = ∆U 23 – Q 23 = ∆U 23 – ∆H 23
machine.
= – ∆ ( PV ) 23 = – R ( T 3 – T 2 ) . Soit T1 et T2 les températures (variables) des deux sources. Le travail maximal
• (3) → (4) est obtenu pour un moteur réversible, dont le bilan entropique pour un cycle du
moteur s’écrit :
R
Puisque Q 34 = 0 , W 34 = ∆U 34 = ---------- ( T 4 – T 3 ) . δQ 1 δQ 2
g–1 -------- + -------- = 0 .
T1 T2
• ( 4 ) → ( 1 ) : W 41 = 0 , la transformation est isochore et le seul travail
Pour un transfert thermique élémentaire δQ 1 de la source chaude vers le fluide,
considéré est un travail de forces de pression.
c) T1 varie de dT 1 tel que :
δQ 1 = – mc dT 1 ,
transformation Q (J) W (J) et de même pour la source froide :
état ( 1 ) → état ( 2 ) 0 8,8 . 103 δQ 2 = – mc dT 2 .
On obtient donc une équation différentielle :
état ( 2 ) → état ( 3 ) 42,1 . 103 –12,0 . 103 dT dT 1
-------2 = – ------- .
T2 T1
état ( 3 ) → état ( 4 ) 0 –16,1 . 103
La solution qui tient compte des conditions initiales est :
état ( 4 ) → état ( 1 ) –22,8 . 103 0 T 1 T 2 = T 10 T 20 .
249
Corrigés
L’état final se caractérise par une température Tf égale pour les deux sources, 3) a) La dépense énergétique correspond au transfert thermique 2 → 3 : Q e .
soit T f = T 10 T 20 . L’évolution étant isobare, pour une mole : Q e = ∆H 23 = c P ( T 3 – T 2 ) .
Le bilan énergétique de la machine s’écrit pour la totalité du fonctionnement : Rg
W + Q1 + Q2 = 0 , Soit : Q e = ---------- ( T 3 – T 2 ) .
g–1
soit W = mc ( T f – T 10 + T f – T 20 ) . Le gain énergétique correspond au travail total récupéré par le milieu extérieur
Le travail maximal que peut fournir la machine est : sur un cycle (soit l’aire du cycle dans le diagramme P ( V ) ou dans le
W = – W = mc ( T 10 + T 20 – 2 T 10 T 20 ) 0 diagramme T ( S ) , puisque ∆U cycle = 0 ).
P 0
le cycle est moteur : 1 5 10 15 20 25 30
il est parcouru dans
le sens horaire
Le rendement théorique tend très lentement vers 1 : pour une valeur de
2 3
P 2 = 20P 1 , il n’est encore que de 0,575 .
4) a) Le diagramme T ( S ) indique que T3 est la température maximale atteinte
1 4 V par l’air au cours du cycle :
T 3 = 1 000 K et T 1 = 300 K .
T 3 b) Le travail W reçu par le gaz vaut :
le cycle est parcouru
dans le sens horaire Rg
W = – Q e – Q s = ---------- ( T 4 – T 3 + T 2 – T 1 )
g–1
1–g
T T ----------
soit en utilisant les relations ----1 = ----4 = r g :
4 T2 T3
2
1 S Rg ---------
1–g
- g---------
–1
-
W = ---------- T 3 r g – 1 + T 1 r g – 1 .
g–1
250
7. Machines thermiques
La courbe tracée ci-dessus nous donne W ( r ) pour r variant de 1 à 20 . B. 1) a) La pompe à chaleur fonctionne entre les deux sources de températures
Pour r = 8 , W présente un minimum égal environ à –5 kJ . Le travail fournit T 1 ( t ) et T 2 ( t ) ; le fonctionnement étant réversible, l’application du deuxième
effectivement par le système est alors maximum. principe au système fluide qui circule dans la pompe conduit, pour un cycle, à
l’égalité de Clausius :
En se reportant à la courbe du 3) c), on détermine h = 0,45 .
δQ 1 δQ
-------- = --------2 = 0.
T1 T2
1) On prendra les conventions suivantes :
Or, chaque transfert thermique se déroule à pression extérieure constante, soit
pour l’eau de la piscine, dH piscine = – δQ 1 , et d’autre part, dH piscine = C 1 dT 1 ,
milieu exterieur : source
chaude à la température Te et pour l’eau de la patinoire, dH patinoire = – δQ 2 et dH patinoire = C 2 dT 2 .
Q2 Ces deux relations donnent l’équation différentielle suivante :
dT 1 dT 2
fluide C 1 ------- + C 2 ------- = 0.
W T1 T2
frigorifique
b) L’intégration conduit à :
Q1 T1 ( t ) T2 ( t )
C 1 ln ----------- + C 2 ln ----------- = 0,
eau : source froide à la Ti Ti
la température T en tenant compte des conditions initiales.
c) Lorsque T 2 = T 0 et T 1 = T 3 , en remplaçant dans la relation précédente,
on obtient :
2) Les transformations se faisant à la pression atmosphérique constante, on a :
C2
Q 1 = – ∆H eau = – m ( c ( T 0 – T 1 ) – L + c g ( T 2 – T 0 ) ) , T 0 – ----
-
T 3 = T i ---- 1 .
C
Ti
soit : Q1 = m ( c t1 + L – cg T2 ) .
© Hachette Livre – H Prépa / Thermodynamique, 1re année, MPSI - PCSI - PTSI – La photocopie non autorisée est un délit.
A.N. : Q 1 = 439 kJ . L’application numérique donne T 3 = 280,87 K.
Le fluide a reçu de la part du milieu extérieur un travail W 1 = – [ Q 1 + Q 2 ]
3) Le fluide frigorifique effectuant des cycles, le bilan énergétique donne : puisque pour chaque cycle dU = δW + δQ 1 + δQ 2 et dU = 0.
∆U = 0 = Q 1 + Q 2 + W . Or, δQ i = – C i dT i soit, Q 1 = – C 1 ( T 3 – T i ) et Q 2 = – C 2 ( T 0 – T i ) ;
4) Les transformations étant réversibles, on peut écrire, pour le système isolé en définitive :
constitué du fluide frigorifique, de l’eau et du milieu extérieur : W 1 = C 1 ( T 3 – T i ) + C 2 ( T 0 – T i ).
∆S total = ∆S fluide + ∆S eau + ∆S milieu extérieur = 0 L’application numérique conduit à W 1 = 114,95 MJ.
avec : 2) On reprend l’égalité de Clausius :
• pour le fluide qui effectue des cycles : ∆S fluide = 0 ;
δQ 1 δQ 2
T L T2 -------- + -------- = 0,
• pour l’eau : ∆S eau = mc ln ----0 – m ---- + mc g ln ---- ; T1 T2
T1 T0 T0
à partir de l’instant t 0 où T 2 = T 0 et T 1 = T 3 .
Q2
• pour le milieu extérieur : ∆S milieu extérieur = – ----- ; Alors δQ 1 = – C 1 dT 1 mais δQ 2 = dm 2 L, puisque le changement d’état
Te
se fait à pression constante et en considérant qu’à chaque cycle une masse dm 2
T0 L T
d’où : Q 2 = T e m C ln ---- – ---- + c g ln ----2 . d’eau liquide se transforme en solide. Soit :
T1 T0 T0 C 1 dT 1 L dm 2
- – ----------- = 0 ;
------------
A.N. : Q 2 = – 476 kJ . T1 T2
251
Corrigés
l’intégration à partir de l’instant t 0 conduit à : Le travail s’exprime comme au 1) c) :
m2 L W 3 = C 1 ( T 5 – T 4 ) + C 2′ ( T 2 – T 0 ) ; W3 = 460 MJ.
T 4 = T 3 exp ---------- .
C1 T0
b) Pour amener l’eau de la piscine directement de Ti à T5 , il faut fournir
L’application numérique donne T 4 = 291,33 K.
Le calcul de W2 se fait par application du premier principe au fluide suivant le W 4 = C 1 ( T 5 – T i ) ; soit W 4 ≈ 1,00 . 10 5 MJ.
même calcul qu’à la question 1) c) : c) Le travail total fourni au fluide est :
W2 = C1 ( T4 – T3 ) – m2 L ;
W T = W 1 + W 2 + W 3 = 4,52 . 10 3 MJ ;
soit : W 2 = 3,95 . 10 3 MJ.
cette quantité ne représente que 4,5 % de l’énergie W4 qu’il aurait fallu fournir
3) a) Pour cette partie, le raisonnement est le même qu’au 1) c), en remplaçant à l’eau par chauffage direct.
C2 par C 2′ et en intégrant sur T1 entre T4 et T5 et sur T2 entre T0 et T 2 = 263 K. d) La puissance étant constante, W 1 + W 2 + W 3 = P t ,
T5 T2
C 1 ln ---- + C 2 ′ ln ---- = 0, soit t = 226 000 s = 6 h 17 min.
T4 T0
C 2′ Attention : les applications numériques peuvent conduire à des valeurs très
T0 C -------
différentes selon le nombre de chiffres significatifs utilisés dans les calculs,
soit : T 5 = T 4 ---- 1 ; T 5 = 292,02 K.
T2 notamment pour la valeur de T3 .
© Hachette Livre – H Prépa / Thermodynamique, 1re année, MPSI - PCSI - PTSI – La photocopie non autorisée est un délit.
252
Annexe
Un autre cycle : la machine de Stirling
La machine de Stirling (1790-1878) est constituée de « source chaude » « source froide »
deux cylindres munis de deux pistons, reliés par un régé- a.Augmentation T1 T2
nérateur (doc. 1) . T1 T2
du volume de régénérateur
Vmin à Vmax
« source chaude » « source froide »
à température
régénérateur T1 constante P2
(étape AB).
P1
fixe
cylindre C1
cylindre C2
volume du gaz « source chaude » « source froide »
décrivant le cycle b. Évolution T1 T2
T1 T2
de Stirling isochore V = Vmax régénérateur
piston P2
piston P1 de T1 à T2 avec
Vmax
échauffement
Doc. 1. Principe de la machine de Stirling. du régénérateur P2
de T1 vers T2
Le régénérateur est l’élément clef de cette machine : il (étape BC).
P1
est constitué d’une suite de chicanes métalliques ou d’un évolution à
tampon de paille de fer. volume constant
© Hachette Livre – H Prépa / Thermodynamique, 1re année, MPSI - PCSI - PTSI – La photocopie non autorisée est un délit.
P
A
fixe
isotherme à T1
« source chaude » « source froide »
d. Évolution
D B régénérateur
isochore (V = Vmin)
C de T2 à T1 avec
isotherme à T2 échauffement du
V régénérateur de T2
Vmin Vmax
vers T1 (Étape DA).
Doc. 2. Cycle de Stirling.
évolution à
volume constant
253
Annexe
• Étape AB : P1 descend alors que P2 est fixe : la transfor-
mation est isotherme à T1 (partie « moteur » du cycle) ; ailettes de
refroidissement
• Étape BC : P1 remonte et P2 descend (au cours de cette circulation de fluide de C2
phase le volume du gaz ne varie pas, et est égal à Vmax) : permettant de maintenir
le gaz à T1 situé dans C1 passe dans C2 , à T2 , en traversant C1 à T1 (source chaude) cylindre C2
le régénérateur (donc en élevant sa température) ;
régénérateur
• Étape CD : alors que P1 est fixe, P2 remonte : la trans-
formation est isotherme à T2 ; cylindre C1
254
ndex
A-B monotherme
brutale 167
état
fluide 54
aérostats 74 idéale 166 gazeux 18
agitation moléculaire 18 à pression extérieure constante 166 macroscopique d’un système 15
atmosphère terrestre 61 deuxième principe de la surfondu 188
baromètre 67 thermodynamique 141 évolution
anéroïde 56 diagramme isentropique 147, 148
de Torricelli 67 deClapeyron (P , v) 196, 236 isotherme 148
bilan entropique (T, s) 152, 236 expérience historique de Joule 8, 93,
énergétique 105 (P, T) 191 163, 164
entropique 155
de Raveau 231
pour un système couplé
de Watt (P, v) 226 F
avec l’extérieur 156
pour un système isolé 155 facteur de Boltzmann 63
E fluide hypercritique 190
C échange
fonctions d’état d’un système diphasé
205
calorie 6 thermique 115 forces intermoléculaires 18
calorimètre 115 de travail 163 forces pressantes 71
méthode de travail et irréversibilité 163 formule de
électrique 115 échelle Callendar 195
électrique en régime stationnaire légale de température 30 Duperray 195
116 macroscopique 11 Dupré 195
des mélanges 115 mésoscopique 12 Rankine 195
capacité thermique moléculaire ou microscopique 10 fusion 185, 196
massique 115 d’observation 10 de la glace 187
à pression constante 107, 108 thermodynamique 11 de métaux 187
à volume constant 108 effet Mpemba 188
causes d’irréversibilité 155 énergie G
chaleur spécifique 6 cinétique 88
champ gaz
des molécules 29 diatomique 33
de pesanteur 60 interne 29, 33, 89, 115
de pression 62, 65 monoatomique 33
de changement d’état 202 parfait 22, 30
changement d’état 199, 202 et température 29
chaos moléculaire 19 monoatomique 22
potentielle interne 88 quelconque 34
chauffage géothermique 235
coefficient d’un système thermodynamique 88 réel 30, 34
de compressibilité isotherme 37, 54 totale 90 de Van der Waals 34
de dilatation isobare 36 enthalpie 106, 107, 115 grandeurs
compression ou détente monotherme de changement d’état 199, 200 intensives et extensives 15
brutale 167 entropie 141, 143, 149, 170 thermodynamiques 15
condensation 185, 196 de changement d’état 202
constante de Boltzmann 63 créée 156 I
© Hachette Livre – H Prépa / Mécanique, MPSI-PCSI-PTSI – La photocopie non autorisée est un délit.
corps flottant 75 d’échange 156, 157 identité thermodynamique 144
courbe de saturation 197 et échange thermique 151, 158 impossibilité du moteur monotherme
covolume 31 et évolution d’un système 231
critère d’évolution pour un système isolé thermodynamique 145 interactions
142 du gaz parfait 145, 146 dans un fluide 55
cycle d’une phase condensée 149 au niveau mésoscopique 55
de Beau de Rochas 237 statistique 168, 171 au niveau moléculaire 55
de Carnot 235 équation d’état 15, 28, 31 inversion du temps 139
d’un moteur à combustion interne 236 équilibre irréversibilité 138, 139, 163
réel du moteur à essence 239 d’un corps pur sous deux phases 187 isobare 106
liquide-solide 187, 188 isotherme de SF6 189
D thermique 14
densité particulaire 54 d’un système homogène 28 L
détente thermodynamique 14 liquéfaction 185
isotherme 168 interne 86, 87 loi de Laplace 148
de Joule-Gay-Lussac 110, 111, 114, équivalence travail-chaleur 8 lois de Joule
165, 168 équivalent volumique des forces de première loi de Joule 115, 121
de Joule-Thomson 112, 114, 165 pression 58 seconde loi de Joule 114, 115, 121
255
M premier principe de la thermodynamique
92, 94, 97, 110
T
machine pour un système immobile 94 tables thermodynamiques 149
ditherme 231 pour un système en mouvement 95 température 14
frigorifique 228 pression 20, 21, 26, 31 absolue 30
frigorifique ditherme 233 cinétique 23, 27, 57 de l’atmosphère 62
monotherme 231 effective 70 cinétique 28
polytherme 230 dans un fluide 56 critique 190
de Stirling 253 interprétation microscopique 21 thermodynamique 143
thermique 225-240, 229 moléculaire 31, 57, 58 théorème
comportement moteur 230 origine de la pression 57 d’Archimède 72, 74
comportement récepteur 230 principe de calcul 25 des moments 204
à vapeur 7, 225, 227 subie par une paroi 70 de Pascal 68
de Watt 225 thermodynamique 144 théories sur la chaleur 6
macroétat 169 principe de Nernst 171 thermodynamique
manomètre 67 chimique 9
différentiel 67 R du non-équilibre 9
masse volumique 54 régionnement du diagramme (P , v) 197 statistique 9
milieu extérieur 86 repérage de la température 6 thermomètre à gaz parfait 30
modèle d’atmosphère retard au changement d’état 188 transfert
à gradient de température 64 réversibilité 139 de chaleur 94
isotherme 62 Rudolph Diesel 237 de quantité de mouvement 25
modèle de l’air 62 thermique 92, 94, 138, 157
monobare 106
montgolfières 74
S interprétation 93
de volume 138
moteur 230 siphon 67 transformation
à combustion interne 236 solidification 185 adiabatique 93, 109, 110
ditherme source idéale brutale 87, 101
rendement 232 de chaleur 154 infinitésimale 156
rendement théorique 238 d’énergie 154 isochore 105
thermique 225 de travail 155 lente 86, 98
mouvement des molécules 22 statique des fluides 60 monobare 106
équation fondamentale 60 quasi statique 99
équilibre d’un corps plongé dans un transition de phase 185, 199
fluide 75 travail 94
N-P fluides au repos 56 des forces de pression 98, 105
fluides homogènes, incompressibles travail élémentaire 99
nombre de complexion 169, 170 et non miscibles 68
palier de troisième principe de la
homogènes thermodynamique 171
liquéfaction 190 compressibles 61
vaporisation 190 incompressibles 65
paramètres d’état 15
parois
interface entre deux fluides 59
dans un champ de pesanteur 60
V
athermanes 109 surface isobare 61 vapeur
diathermanes 109 tube en U 69 saturante 197
phase 185 sublimation 185, 193 sèche 197
condensée 39, 116 surfusion 188 sursaturante 198
d’un corps pur 185 système vaporisation 185
gazeuse 117 diphasé 204 variables d’état 15
homogène 185 fermé 86 variation d’énergie interne 91
point isolé 86 vase communicant 66
critique 191, 199 matériel 86 vitesse
triple 192 ouvert 86 moyenne 19
pompe à chaleur ditherme 234 thermodynamique 10 quadratique 19
La collection de référence
des classes préparatoires scientifiques
EXERCICES
&
PROBLÈMES
corrigé îner toute l'année
et pour pré
TOUT LE PROGRAMME
EN UN SEUL VOLUME
ISBN : 978-2-0118-1756-3