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Moore Moore
Moore
Relativité générale Relativité
Qu’est-ce que la gravitation ?
La relativité générale, qui permet de décrire la gravita-
tion dans un cadre qui respecte les lois de la relativité
restreinte, est une théorie complexe, dont l'étude et
Un bon guide à travers les trous noirs
De la présentation des fondements de cette théorie à ses
applications les plus avancées (cosmologie, thermody-
namique des trous noirs, ondes gravitationnelles), le
générale
l'expertise sont longtemps restées réservées aux physi- lecteur est sans cesse guidé dans sa progression grâce à de
ciens particulièrement courageux et amateurs de sensa- nombreux encadrés qui développent pas à pas la plupart
tions fortes mathématiques. des calculs importants. Les aspects calculatoires sont
clairement séparés des aspects conceptuels, dans le texte
Relativité générale
Depuis une vingtaine d'années, la situation a beaucoup
changé et plusieurs auteurs ont su extraire de cette principal.
complexité des façons beaucoup plus simples de présen-
ter et d'enseigner cette discipline. Cette matière est Traduction de l’édition américaine
aujourd'hui enseignée en début de master, voire en fin de
licence universitaire, permettant à un grand nombre Richard Taillet, ancien élève de l’ENS de Lyon en
d'étudiants d'aborder des thèmes qui les intriguent ou Physique, Docteur en Physique théorique, dans le
les font rêver : trous noirs, cosmologie, ondes gravita- domaine de l’astrophysique, est agrégé de Sciences
tionnelles, etc. Physiques, Professeur à l’Université de Savoie et
chercheur en astrophysique au LAPTH (Laboratoire
La relativité générale à la portée de tous d’Annecy-le-Vieux de Physique Théorique). Il est
l'auteur de plusieurs ouvrages de physique destinés
L’ouvrage de Thomas A. Moore est un des premiers qui
aux étudiants de licence.
proposent un cours de relativité générale au niveau de
la licence universitaire, en adaptant la présentation et la
pédagogie à ce public pour qu’il découvre cette discipline,
sans sacrifier pour autant le contenu : il est parfaitement
adapté aussi pour les étudiants de master.
ISBN : 978-2-8041-8470-4
illu : © Lonely - Fotolia.com
9 782804 184704
www.deboeck.com
MOOREREL
Relativité
générale
Relativité
générale
Pour toute information sur notre fonds et les nouveautés dans votre domaine de spécialisation,
consultez notre site web : www.deboeck.com
Imprimé en Italie
Dépôt légal:
Bibliothèque nationale, Paris: mars 2014
Bibliothèque royale de Belgique, Bruxelles: 2014/0074/047 ISBN 978-2-8041-8470-4
1 Introduction 1
3 Quadri-vecteurs 31
Encadré 3.1 : Le produit scalaire est indépendant du référentiel . . . . . . . . . 36
Encadré 3.2 : La norme invariante de la quadri-vitesse . . . . . . . . . . . . . . 36
Encadré 3.3 : La limite de u à faible vitesse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 37
Encadré 3.4 : Conservation de la quantité de mouvement ou de la quadri-
quantité de mouvement ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 38
Encadré 3.5 : Exemple : la coupure GZK sur l’énergie des rayons cosmiques . . 40
4 Notation indicielle 43
Encadré 4.1 : Comportement du delta de Kronecker . . . . . . . . . . . . . . . 48
Encadré 4.2 : Unité du champ électromagnétique dans le système d’unités RG . 48
Encadré 4.3 : Les équations de l’électromagnétisme en notation indicielle . . . . 49
Encadré 4.4 : Identifier les indices libres et les indices muets . . . . . . . . . . . 50
Encadré 4.5 : Violations des règles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 50
Encadré 4.6 : Exemples de démonstrations . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 51
5 Coordonnées arbitraires 53
Encadré 5.1 : La base naturelle en coordonnées polaires . . . . . . . . . . . . . 58
Encadré 5.2 : Démonstration de la loi de transformation de la métrique . . . . 59
Encadré 5.3 : Un exemple 2D : les coordonnées paraboliques . . . . . . . . . . . 60
Encadré 5.4 : Les transformations de Lorentz comme transformations générales 62
Encadré 5.5 : Transformation de la métrique en espace plat . . . . . . . . . . . 62
Encadré 5.6 : Une métrique pour la sphère . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 63
6 Équations tensorielles 65
Encadré 6.1 : Exemples de covecteurs gradient . . . . . . . . . . . . . . . . . . 70
Encadré 6.2 : Descendre les indices . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 71
Encadré 6.3 : L’inverse de la métrique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 72
Encadré 6.4 : Le delta de Kronecker est un tenseur . . . . . . . . . . . . . . . . 73
Encadré 6.5 : Opérations sur les tenseurs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 73
7 Équations de Maxwell 77
Encadré 7.1 : Équation de Maxwell-Gauss et théorème de Gauss . . . . . . . . 82
Encadré 7.2 : La dérivée de m2 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 83
Encadré 7.3 : Monter et descendre des indices en coordonnées cartésiennes . . . 83
Encadré 7.4 : L’équation tensorielle de conservation de la charge . . . . . . . . 84
Encadré 7.5 : L’antisymétrie de F entraı̂ne la conservation de la charge . . . . . 85
Encadré 7.6 : Le potentiel vecteur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 86
Encadré 7.7 : Démonstration des équations de Maxwell dans le vide (équation
7.20) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 87
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8 Géodésiques 89
Encadré 8.1 : La ligne d’univers de temps propre maximal en espace-temps plat 93
Encadré 8.2 : Dérivation de l’équation d’Euler-Lagrange . . . . . . . . . . . . . 94
Encadré 8.3 : Dérivation de la seconde forme de l’équation des géodésiques . . . 95
Encadré 8.4 : Géodésiques de l’espace plat en coordonnées paraboliques . . . . 96
Encadré 8.5 : Géodésiques pour la surface d’une sphère . . . . . . . . . . . . . . 98
Encadré 8.6 : L’équation des géodésiques ne détermine pas l’échelle de τ . . . . 100
Encadré 8.7 : Géodésiques de la lumière en espace-temps plat . . . . . . . . . . 101
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Relativité générale ix
35 Gravitomagnétisme 409
Encadré 35.1 : Condition de Lorenz pour les potentiels . . . . . . . . . . . . . . 414
Encadré 35.2 : Équations de Maxwell pour le champ gravitationnel . . . . . . . 415
Encadré 35.3 : Les équations de Lorentz gravitationnelles . . . . . . . . . . . . 416
Encadré 35.4 : Le « moment gravito-magnétique » d’un objet en rotation . . . 416
Encadré 35.5 : Vitesse angulaire de précession d’un gyroscope . . . . . . . . . . 417
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Préface
Remarques préliminaires. La relativité générale est l’un des plus grands triomphes
de l’esprit humain. Avec la théorie quantique des champs, la relativité générale consti-
tue l’un des fondements de la physique contemporaines et représente aujourd’hui la
théorie physique la plus ultime que l’on connaisse, ayant résisté à presque un siècle de
développements et de tests toujours plus rigoureux, sans être ni contredite, ni rempla-
cée. Longtemps admirée pour sa beauté élégante, la relativité générale est aussi devenue
(particulièrement ces deux dernières décennies) un outil essentiel pour les astrophysiciens
professionnels. Elle fournit les bases pour comprendre une très grande variété de phéno-
mènes astrophysiques, des noyaux actifs de galaxies, quasars et pulsars à la formation,
aux caractéristiques et au devenir de l’Univers lui-même. Elle a conduit au développe-
ment de nouveaux outils expérimentaux pour tester la théorie et pour tenter de détecter
des ondes gravitationnelles, ce qui représente un des défis les plus excitants et les plus
difficiles de la physique contenporaine. Même les ingénieurs commencent à prêter atten-
tion à la relativité générale : pour que le GPS (« Global Positioning System ») fonctionne
correctement, il faut prêter une attention particulière aux effets de relativité générale.
Par certains aspects, la relativité générale était tellement en avance sur son temps
qu’il a fallu un long moment avant que l’instrumentation et les applications se mettent
en place et en fassent plus qu’une aventure intellectuelle réservée aux esprits curieux.
Aujourd’hui, alors que la relativité générale a trouvé sa place au cœur de la physique
contemporaine avec une grande variété d’applications, dont la liste ne cesse de croı̂tre,
il est devenu à la fois pertinent et important d’enseigner la relativité générale au niveau
de la Licence. Le besoin de manuels et de livres de cours d’un niveau correspondant se
fait donc urgent.
Audience. Ce manuel a été écrit comme un support de cours pour un enseignement
d’introduction à la relativité générale d’un semestre, au niveau de la licence ou du master.
Il s’adresse à des étudiants ayant suivi des cours d’analyse à plusieurs variables, de mé-
canique newtonienne au-delà de la mécanique élémentaire, d’introduction à l’électricité
et au magnétisme. Ceux qui ont suivi des cours d’algèbre linéaire, d’équations différen-
tielles, d’électrodynamique et de relativité restreinte pourront avancer plus facilement et
plus rapidement dans l’ouvrage. Ce livre est le fruit de mon expérience d’enseignement
de cette matière, que j’ai enseignée quatorze fois au cours de ma carrière.
Cette longue expérience m’a convaincu que non seulement des étudiants de licence
peuvent développer une bonne compréhension de la relativité générale, mais aussi que
l’étude de ce sujet fournit une superbe introduction aux meilleures pratiques de la phy-
sique théorique, ainsi qu’une sensibilisation stimulante et engageante à des idées qui se
trouvent aux frontières de la physique, ce à quoi les étudiants sont rarement exposés
pendant leurs cours de licence.
Remarques pédagogiques. Comme les étudiants voient rarement le calcul tensoriel
utilisé en relativité générale, au cours de leur enseignement de mathématiques, un cours
de relativité générale doit ou bien apprendre ces mathématiques depuis le début, ou
tenter de les contourner (avec un certain prix à payer sur la cohérence et la profondeur
de la compréhension). D’après mon expérience, les étudiants de licence et de master
peuvent maı̂triser le calcul tensoriel dans un cours conçu de manière convenable. L’effort
en vaut la peine, car ceci fournit des fondements solides nécessaires pour aborder les
applications avec confiance et flexibilité.
Du point de vue pédagogique, la clé qui vous apportera cette maı̂trise, en tant qu’étu-
diant, est de vous approprier les mathématiques en reprenant vous-même chacun des ar-
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xii PRÉFACE
guments, chaque démonstration. J’ai donc conçu cet ouvrage comme un manuel. Chaque
chapitre commence par une présentation concise des concepts fondamentaux qui vont
vous permettre de vous faire une idée d’ensemble, sans distraction mathématique. Cette
présentation est suivie d’encadrés qui vous permettent de vous guider à travers les dé-
monstrations et les détails dont l’exposé aurait pu dans un premier temps rendre obscures
les idées principales. J’ai pu constater que cette combinaison de présentations générales
et d’activités guidées était particulièrement efficace pour construire une compréhension
des concepts au cœur de la théorie et de leurs fondements mathématiques.
La séparation entre la synthèse et les encadrés vous aide aussi à rester concentré sur
la physique, tandis que les mathémaiques ne servent ici qu’à exprimer les idées physiques,
à les servir. D’autres aspects de la conception de ce manuel s’appuient sur une mise en
avant de la physique. J’ai ordonné les thématiques de façon à ce que les mathématiques
soient présentées non pas comme un gros bloc, mais graduellement, au fur et à mesure
des besoins, l’enchaı̂nement des idées étant dicté par des considérations physiques. Par
exemple, vous vous entraı̂nerez à l’utilisation de la notation tensorielle en explorant des
vraies applications physiques, en espace plat, avant d’aborder l’équation des géodésiques
qui décrit le mouvement des objets dans un espace-temps courbe. Vous passerez alors un
certain temps sur les conséquences physiques de l’équation des géodésiques dans l’espace-
temps particulier qui entoure un simple objet sphérique, avant d’apprendre les techniques
mathématiques qui permettent de montrer pourquoi l’espace-temps est courbé de cette
manière-là autour des objets sphériques. Au passage, j’utilise de nombreux exemples très
simplifiés, dans des espaces bidimensionnels plats ou courbes, afin de vous aider à saisir
le sens physique des idées fondamentales. La présentation graduelle des mathématiques
au fil du texte vous assure aussi d’avoir le temps d’assurer chacun de vos pas avant de
passer à la marche suivante.
Pour utiliser cet ouvrage de manière efficace, travaillez tous les encadrés de ce livre.
Ceci vous permettra d’atteindre une profondeur de compréhension difficile à obtenir par
d’autres moyens.
Dépendance des chapitres. Les chartes qui apparaissent au début de chaque cha-
pitre (et sur la page suivante) montrent comment les sections principales de cet ouvrage
s’articulent entre elles. Par exemple, vous pouvez y lire que les parties Introduction,
Espace-temps plat et Tenseurs (chapitres 1 à 8) abordent des notions qui seront
utilisées dans toutes les autres parties. Après le chapitre 8, je recommande vivement
de passer à la partie Trous noirs de Schwarzschild, qui vous permettra de mieux
comprendre comment travailler avec des espaces courbes avant de vous confronter à en-
core plus de mathématiques (et aussi parce que les trous noirs sont des applications de la
théorie fascinantes). Toutefois, ce n’est pas une obligation et dans un court enseignement
consacré à la cosmologie, par exemple, on peut passer directement aux parties Calcul de
la courbure, Équation d’Einstein et Cosmologie. Remarquez que les trois dernières
parties (Cosmologie, Ondes gravitationnelles et Trous noirs en rotation) sont
complètement indépendantes les unes des autres et peuvent être étudiées dans n’importe
quel ordre. Attention toutefois, ces trois parties font appel à des notions exposées dans
les parties Calcul de la courbure et Équation d’Einstein.
Il n’est pas non plus nécessaire d’aller tout au bout de la partie Trous noirs de
Schwarzschild. Les trois derniers chapitres (sur les trous noirs) ne sont indispensables
que si vous voulez étudier les deux derniers chapitres de la partie Trous noirs en ro-
tation (même s’il est difficile d’imaginer pourquoi on voudrait éviter la partie sur les
trous noirs !). On peut facilement omettre le chapitre « Déviation de la lumière » sans
perdre la continuité de l’ouvrage. Le chapitre « Précession du périhélie » est nécessaire
pour aborder le chapitre « Déviation de la lumière », mais vous pouvez passer les deux.
Les deux premiers chapitres sont nécessaires pour tous les suivants de cette section et le
quatrième chapitre sur « Orbites de photons » présente une technique mathématique qui
est utilisée dans plusieurs exercices dans le reste de l’ouvrage, mais ce chapitre n’est abso-
lument requis que pour les chapitres « Déviation de la lumière » et « Thermodynamique
des trous noirs ».
Dans la partie Cosmologie, les quatre premiers chapitres fournissent des notions
de base et devraient tous être étudiés si cette partie est abordée. Les deux derniers
chapitres, en revanche, sont complètement optionnels, vous pouvez passer les deux ou
seulement le dernier.
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INTRODUCTION
Charte montrant les chapitres de l’ouvrage, regroupés en grandes parties, ainsi que la façon dont
ces parties dépendent les unes des autres. Les chapitres marqués d’une astérisque sont optionnels,
mais les chapitres optionnels suivants peuvent en dépendre.
Même si en principe il est possible de s’arrêter après les deux premiers chapitres
de la partie Ondes gravitationnelles, je pense que la discussion sur l’énergie et la
production des ondes gravitationnelles est assez importante. Je recommande donc de
traiter au moins les trois premiers chapitres de cette partie si vous voulez aborder les
ondes gravitationnelles.
On peut raisonnablement choisir d’explorer seulement le chapitre « Gravitomagnétisme »
dans la partie Trous noirs en rotation, ou s’arrêter après le chapitre « Métrique de
Kerr » ou « Ergorégion et horizon ». Toutefois, les chapitres de cette partie doivent être
étudiés dans l’ordre et on ne peut pas facilement sauter un de ceux du milieu.
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xiv PRÉFACE
Le premier chapitre. Remarquez aussi que le premier chapitre a une structure dif-
férente des autres. Après quelques remarques préliminaires, je termine généralement la
première séance de cours par un exposé interactif de 40 minutes. Le premier chapitre est
constitué d’une transcription grossière de cet exposé. Il n’a pas d’encadré car je n’attends
pas des étudiants qu’ils aient lu (ni même acheté) le livre avant le premier cours. Pour
les aider à suivre l’exposé, je leur donne la feuille recto-verso reproduite dans les deux
dernières pages du premier chapitre.
Le deuxième chapitre. Ce chapitre propose un exposé très concis de la relativité
restreinte, destiné principalement aux étudiants qui ont déjà étudié un peu de relativité
au cours de leurs études. Si vous n’avez jamais vu de relativité auparavant, vous trouverez
ce chapitre plus difficile. Même si c’est le cas, vous trouverez dans ce chapitre tout ce que
vous avez besoin de savoir sur la relativité restreinte pour aborder ce livre. Tout devrait
bien se passer si vous prenez le temps d’avancer dans le chapitre à votre rythme, en
faisant bien les activités proposées, encadrés et exercices. J’ai aussi inclus des références
d’ouvrages qui pourraient vous apporter des compléments utiles.
Site internet associé au livre. Vous trouverez plusieurs informations utiles, ainsi que
des programmes informatiques mentionnés dans le livre, à l’adresse du site compagnon
(en anglais) :
http://pages.pomona.edu/~tmoore/grw
N’hésitez pas à m’écrire par courrier électronique, si vous avez des questions, des
suggestions ou si vous repérez des erreurs dans l’ouvrage, mon adresse est la suivante :
tmoore@pomona.edu.
Information pour les enseignants. Jusqu’à maintenant, dans cette préface je me
suis adressé principalement aux étudiants. Dans la suite, je voudrais aussi mentionner
quelques points qui pourraient intéresser les enseignants qui voudraient articuler leur
cours autour de cet ouvrage.
Rythme du cours. J’ai conçu ce cours de sorte que chaque chapitre puisse être discuté
pendant une unique séance de cours (de 50 minutes), en particulier si vous adoptez le
format que j’ai décrit plus haut pour ces cours. Votre vitesse peut varier (par exemple
vous pourriez passer plus de temps sur le chapitre 2 si les prérequis de vos étudiants en
relativité restreinte sont faibles) mais cette règle générale devrait vous donner une bonne
idée du rythme approprié pour ce cours.
Vous avez aussi beaucoup de souplesse dans le choix des chapitres abordés et de
ceux que vous pouvez passer : il y a au moins une vingtaine d’enchaı̂nements différents
qui sont envisageables. Assurez-vous d’avoir lu attentivement le paragraphe qui précède
« Dépendance des chapitres » avant de décider d’omettre un chapitre. Personnellement,
je parviens généralement à couvrir le livre entier en un semestre.
Je tiens à souligner de nouveau que les trois dernières parties (Cosmologie, Ondes
gravitationnelles, Trous noirs en rotation) sont indépendantes et vous pouvez les
présenter dans n’importe quel ordre. Un de mes collègues aime terminer le cours par la
cosmologie, car il trouve que ce sujet constitue une fin stimulante. J’ai préféré mettre
cette partie en premier, précisément parce que je pense aussi qu’elle est très importante.
Je traite les sujets dans l’ordre du livre et si je viens à manquer de temps, je préfère aller
plus vite sur les trous noirs en rotation que sur la cosmologie ! De plus, les étudiants sont
généralement plus débordés en fin de semestre et je préfère placer vers la fin les sujets
que je considère moins cruciaux. Mais vous pouvez bien sûr choisir ce qui vous convient
le mieux, à vous et à vos étudiants, ce manuel devrait vous permettre d’être souple à ce
sujet.
Comment organiser le temps de classe. L’organisation de ce livre en manuel ne
sera efficace pour vos élèves que s’ils sont récompensés, d’une manière ou d’une autre,
pour avoir travaillé les encadrés. La dernière fois que j’ai enseigné ce cours, j’ai demandé
à chaque cours à plusieurs étudiants pris au hasard de me rendre leur livre pour que
je commente et note leur travail et surtout leur effort à remplir les encadrés, depuis la
dernière fois que j’ai relevé leur manuel, en prêtant une attention particulière au chapitre
discuté ce jour-là. Ces notes comptaient pour environ 13 % dans la moyenne finale de ce
cours. Je me suis arrangé pour que chaque étudiant rende son manuel environ cinq ou
six fois par semestre.
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Relativité générale xv
Un de mes collègues, dans une autre institution, s’appuie sur une autre approche
qui pourrait être encore meilleure. Après avoir déterminé quels exercices étaient suffi-
samment simples pour pouvoir se passer de discussion, il affecte chaque exercice restant
à un étudiant en suivant une rotation stricte, en s’incluant lui-même dans la rotation.
L’étudiant doit présenter la solution devant la classe. Ceci motive les étudiants à venir
préparés sans avoir à les motiver avec une note formelle qui évaluerait leur prépara-
tion, et ceci rend aussi le cours un peu plus dynamique qu’avec ma méthode. Je prévois
d’utiliser cette méthode la prochaine fois que j’enseignerai ce cours.
Vous pourrez trouver d’autres approches plus adaptées à vos étudiants, mais il me
semble très important en concevant un cours basé sur ce manuel de trouver une façon
ou une autre de récompenser les étudiants qui préparent les activités proposées dans les
encadrés avant de venir en cours.
Pour chacune des approches décrites ci-dessus, nous passons beaucoup de temps
en classe à discuter des difficultés que les étudiants ont rencontrées en travaillant les
encadrés. Comme ils ont au moins essayé de répondre aux questions posées avant le cours,
ils arrivent généralement avec des questions intéressantes, des questions directement
reliées aux difficultés qu’ils ont rencontrées eux-mêmes. Nous pouvons ainsi passer du
temps en classe à répondre de manière efficace aux véritables besoins des étudiants. S’il
reste du temps (et c’est généralement le cas), je développe souvent plusieurs problèmes
en classe, ciblés sur des questions de physique intéressantes ou sur des points qui les
aideront à mieux préparer leur travail à la maison. Par expérience, cette gestion du
temps de classe est beaucoup plus efficace que le cours magistral usuel.
Je vous recommande aussi (à vous, enseignant) de retravailler vous-même tous les
encadrés du chapitre que vous avez donné à préparer, avant le cours. Je le fais à chaque
fois moi-même, même si j’ai déjà fait tous les exercices plusieurs fois maintenant ! Ceci
aide à se rafraı̂chir la mémoire, à repérer certains problèmes que vous pourriez rencontrer
pendant le cours, et surtout à anticiper et apprécier les difficultés auxquelles les étudiants
auront été confrontés avec les encadrés.
J’ai intentionnellement conçu la plupart des encadrés de façon à ce qu’ils demandent
aux étudiants de démontrer quelque chose, car le but essentiel de ces encadrés est d’aider
les étudiants à s’approprier les concepts et les démonstrations discutés dans le texte.
Les exercices proposés à la fin des chapitres sont souvent plus ouverts, fournissant aux
étudiants l’opportunité de développer les idées présentées dans le texte, d’explorer des
applications physiques et même d’aborder des sujets nouveaux. Certains des exercices
sont aussi conçus pour permettre en classe des discussions sur des sujets qui ne sont pas
traités dans le cœur du texte.
Devoirs à la maison. Je demande typiquement aux étudiants de préparer deux exer-
cices par chapitre, ce qui suffit à les maintenir occupés. Les exercices peuvent être assez
difficiles et même les meilleurs étudiants peuvent ne pas les résoudre correctement la
première fois. La notation du travail à la maison basée seulement sur la justesse des
résultats peut rendre les étudiants anxieux. Toutefois, il est possible de mettre en place
un système de notation qui (1) permet aux étudiants de s’investir dans des exercices
difficiles sans anxiété, (2) leur donne une opportunité d’apprendre des choses nouvelles
et (3) vous rend plus aisée la tâche de notation. La partie « Course Design » du site web
compagnon fournit un lien vers une page où je présente un système de notation que je
vous recommande fortement de considérer : non seulement il encourage les étudiants à
s’attaquer à des problèmes sans craindre l’échec, mais je vous garantit qu’il vous fera
gagner du temps de correction et de notation !
Site web pour les enseignants. J’ai mis en place un site web d’accès restreint, pour les
enseignants. Si vous êtes un enseignant et que vous voulez utiliser ce manuel, envoyez-moi
(1) votre nom, (2) votre institution et (3) le nombre d’étudiants qui suivent votre cours,
et je vous indiquerai comment accéder au site. Ce site contient les solutions complètes des
exercices et des encadrés, des exemples de questionnaires, ainsi que d’autres informations
que les enseignants peuvent trouver utiles. Ces informations ne doivent pas être mises à
la disposition des étudiants de façon non contrôlée.
Je vous invite à m’écrire par email si vous avez des questions, des commentaires, ou
si vous notez des erreurs.
Remerciements. Je suis reconnaissant envers toutes les personnes qui ont participé
à l’aboutissement de cet ouvrage. Je tiens tout d’abord à remercier mes étudiants de
PHYS 160 (en particulier Nathan Reed et Ian Frank) pour avoir relevé les erreurs dans
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xvi PRÉFACE
les premières versions et pour m’avoir offert leurs retours. L’idée de la structure syn-
thèse/encadrés est née de conversations avec Dayton Jones (il y a plus de trente ans).
Une correspondance fructueuse avec James Hartle m’a aidé à formuler les objectifs de ce
livre et son excellent ouvrage m’a à la fois inspiré et grandement appris. Je suis aussi re-
connaissant envers Edwin Taylor, qui m’a remis en question et m’a permis d’élargir mes
perspectives depuis que mes études au lycée, pour son soutien personnel et ses conseils.
Merci aussi à Tom Baumgarte et à Ben Sugerman pour avoir testé les permières versions
de ce livre dans leurs cours et pour m’avoir fourni des retours pertinents. Je remercie Tom
Helliwell, Nandor Bokor, Nelson Christensen et ses étudiants (Tom Callister, Ross Caw-
thon, Andrew Chael, Micah Koller, Dustin Anderson et Davide Miller, qui m’ont tous
envoyé des rapports individuels), Tom Baumgarte, Tom Carroll, Bryan van der Ende,
ainsi qu’un rapporteur anonyme pour avoir lu une version quasi-finale de l’ouvrage et
m’avoir proposé de nombreuses suggestions valables et corrections d’erreurs. Il va de soi
que les erreurs qui restent sont de mon seul fait. Je veux aussi remercier les développeurs
de MathMagic (le logiciel d’édition d’équations que j’utilise 1 ) pour leur extraordinaire
disponibilité lorsque j’ai rencontré des problèmes. Hilda Dinolfo et Christine Maynard
ont fourni une aide précieuse en imprimant les copies pour les différents relecteurs. Merci
aussi à Sergio Picozzi et John Mallinckrodt pour avoir relu attentivement la copie finale
et pour avoir écrit les louanges qui figurent sur la quatrième de couverture. Merci aussi
à l’équipe de production (Lee Young, Richard Camp, Yvonne Tsang, Genette Itako Mc-
Grew et tout particulièrement Laurel Muller et Paul Anagnostopoulos) pour la qualité
de leur travail, de leur écoute et de leur patience devant un livre (et parfois un auteur)
difficile. Je veux aussi remercier Jane Ellis, mon éditeur à University Science Books, pour
son soutien, son enthousiasme et son travail acharné pour amener ce projet à son terme,
en acceptant de prendre un risque pour ce livre qui sort un peu de l’ordinaire.
Enfin, je remercie ma femme, Joyce, qui a toujours accepté et soutenu mon activité
d’écriture avec grâce et amour. Je vous remercie tous du fond du cœur !
Thomas A. Moore
Claremont, CA
Le 11 juillet 2012.
1. Note du traducteur : les équations de la traduction française n’ont pas été composées avec ce
logiciel mais avec LATEX.
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1. Introduction
INTRODUCTION
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2 1. INTRODUCTION
Comment lire ce chapitre. Ce chapitre a une structure différente de celle des autres
qui composent cet ouvrage (voir la préface). Quand j’enseigne à partir de ce livre, je ne
demande pas aux étudiants de lire ce chapitre, mais je leur présente son contenu lors
de la première séance de cours, pendant 40 minutes. Je leur distribue un document qui
contient un résumé des idées et les figures qui apparaissent dans ce chapitre (ce résumé
est disponible à la fin de ce chapitre, on peut aussi le trouver sur le site internet de
l’ouvrage). C’est selon moi une manière efficace d’utiliser le temps de la première séance,
puisque les étudiants n’auront encore rien lu à l’avance, ainsi qu’une bonne manière de
les intéresser au cours.
Ce chapitre est dont principalement destiné aux enseignants, afin de les aider à
préparer un cours similaire ou de fournir de la lecture à leurs étudiants s’ils préfèrent
faire autre chose pendant le premier, et à ceux qui utilisent ce cours pour apprendre
par eux-mêmes. Pour que tous en profitent de la même manière, ce chapitre est plus ou
moins constitué d’une retranscription du premier cours que je donne à mes étudiants,
plutôt que d’une présentation structurée sur le modèle que les chapitres suivants.
Introduction. La relativité générale, fondamentalement, est très simple. Si on ne peut
nier que les mathématiques auxquelles elle fait appel sont parfois complexes, ni que
son interprétation subtile, les concepts au cœur de la théorie sont simples, plausibles et
faciles à comprendre. Cette simplicité fait toute l’élégance et la beauté de cette théorie,
qui fournit un idéal que les autres théories physiques modernes tentent d’atteindre.
Dans la suite, je propose en quelques pages une vue d’ensemble de la structure concep-
tuelle de la théorie. Le reste de l’ouvrage ne contient pas beaucoup plus que des détails
et des applications de ces idées de base !
La curieuse égalité entre masse gravitationnelle et masse inertielle. Considé-
rons tout d’abord deux charges électriques Q et q qui n’interagissent entre elles que
de manière électrostatique. Selon la loi de Coulomb et la relation fondamentale de la
dynamique, on a alors
kQq kQ
= q = Fe = mI a (1.1)
r2 r2
où k désigne la constante de Coulomb, r la distance entre les particules, Fe la norme de
la force électrostatique que Q exerce sur q, a l’accélération de q et mI sa masse inertielle,
indiquant comment elle réagit en accélérant, lorsqu’on lui applique une force donnée. La
quantité entre parenthèses est appelée la norme du champ électrique E ~ que la particule
de charge Q crée à la position de l’autre particule, et la quantité q détermine comment
cette autre particule répond à (on dit aussi « se couple à ») ce champ.
Considérons maintenant deux particules de masses M et mG qui n’interagissent entre
elles que gravitationnellement. Selon la loi de la gravitation universelle de Newton et la
relation fondamentale de la dynamique, on a
GM mG GM
= mG = Fg = mI a (1.2)
r2 r2
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Relativité générale 3
Einstein, supposaient simplement que c’était le cas. Mais l’est-ce réellement ? Nous sa-
vons maintenant qu’un noyau d’or, par exemple, possède une masse inertielle (celle que
mesure un spectromètre de masse) plus faible qu’un même nombre de protons et de
neutrons séparés, à cause de l’importante énergie de liaison de l’atome d’or. La masse
gravitationnelle ne pourrait-elle pas être déterminée par le nombre de nucléons et non
par l’énergie de liaison ? Qu’en disent les expériences ?
Pour comprendre comment répondre à cette question, divisons les deux côtés de
l’équation 1.2 par mI , sans supposer que mG et mI se simplifient. On obtient pour
l’accélération
GM mG
=a (1.3)
r2 mI
Si mG et mI sont différents, alors le rapport mG /mI pourrait être différent d’un objet
à l’autre, ce qui implique que ces objets seraient soumis à des accélérations différentes,
dans le même champ gravitationnel. C’est quelque chose que l’on peut tester expérimen-
talement.
Galilée et Newton ont fourni des premières indications de l’égalité entre mG et Mi
(avec une précision d’un pour mille environ) au xviie siècle, ce qui a satisfait la commu-
nauté scientifique pendant longtemps. Toutefois, la situation a de nouveau intéressé les
physiciens à la fin du xixe siècle. Suite à une expérience célèbre réalisée par Eötvös en
1890, les physiciens du xxe siècle ont conçu des expériences de plus en plus sophistiquées
et précises, utilisant diverses techniques. Les expériences actuelles ont établi que mG et
mI sont égales avec une précision d’un millionième et les expériences les plus précises
à ce jour (qui utilisent une balance de torsion très sensible pour rechercher des diffé-
rences d’accélération de différents objets dans le champ gravitationnel du Soleil, voir le
site www.npl.washington.edu/eotwash/ pour les détails) donnent des incertitudes de
l’ordre de 10−13 .
Maintenant, le fait que deux quantités a priori distinctes soient égales avec presque
13 chiffres significatifs soulève des interrogations. La relativité générale fournit une ex-
plication à la fois simple et élégante.
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4 1. INTRODUCTION
où le terme « particule libre » signifie qu’elle ne subit aucune interaction de nature non
gravitationnelle. Selon cette hypothèse, un champ gravitationnel déforme l’espace-temps,
qui à son tour spécifie les géodésiques que les particules doivent suivre.
L’hypothèse géodésique doit être appliquée à l’espace-temps, pas à l’espace tridimen-
sionnel. Pour le voir, considérons un ballon que l’on lance et qui suit une parabole d’un
point A à un point B, au voisinage de la surface de la Terre. On pourrait aussi tirer
une balle de fusil depuis le point A, de manière à ce qu’elle atteigne aussi le point B.
À cause de sa vitesse plus grande la balle suivrait une trajectoire beaucoup moins cour-
bée que le ballon (voir la figure 1.1). Toutefois, la définition des géodésiques implique
qu’il ne devrait y avoir qu’une géodésique entre les points A et B. La balle et le ballon,
même s’ils sont libres, ne peuvent pas suivre une géodésique de l’espace, contrairement
à l’hypothèse initiale !
Ce paradoxe est résolu si l’on considère que la balle et le ballon suivent des géodésiques
dans l’espace-temps. La figure 1.2 montre les trajectoires de la balle et du ballon dans
l’espace et dans le temps. On peut tirer deux conclusions importantes de cette figure.
D’une part, on voit que même si la balle et le ballon partent de A au même instant (par
hypothèse), ils n’arrivent pas au point B au même instant, et leur trajectoire ne relie
donc pas les mêmes points dans l’espace-temps. Deux objets qui se déplacent de A à B
pendant le même temps devraient avoir la même vitesse initiale et suivraient exactement
la même trajectoire dans l’espace et le temps.
D’autre part, bien que les chemins suivis par la balle et le ballon sont clairement
des géodésiques différentes lorsqu’on les trace dans l’espace-temps, la figure 1.2 montre
que celles-ci ont des rayons de courbure à peu près identiques (environ 1 année-lumière),
lorsqu’on exprime les durées comme les distances parcourues par la lumière pendant ce
temps. Ces géodésiques distinctes ont la même courbure, qu’il est plausible d’attribuer
à la portion d’espace-temps contenant la Terre.
ballon
ct
h=5m
h = 0.5 mm
Bl
5 m/s A balle de fusil ctBl = c(2 s) =
(pas à l’échelle) 6 × 108 m
10 m B
tB = c(0.02 s)
x = 6 × 106 m
5m 0.5 mm
500 m/s R
R R
R ≈ 1 ly
A B
10 m
Fig. 1.1 – Les chemins suivis par un Fig. 1.2 – Tracés dans l’espace-temps, les chemins suivis par la balle et le ballon se terminent
ballon et une balle de fusil en chute à des instants tA et tB différents, si bien que leurs points finaux dans l’espace-temps ne sont
libre entre deux points A et B sont pas les mêmes. Toutefois, si on exprime l’évolution le long de l’axe temporel de ce diagramme
différents dans l’espace : il n’y a pas d’espace-temps en termes de ct (où c désigne la vitesse de la lumière dans le vide, une constante
un chemin unique suivi par un ob- fondamentale), si bien que tous les axes sont gradués dans la même unité, alors on s’aperçoit que
jet en chute libre entre deux points A les deux chemins ont bien approximativement le même rayon de courbure R ∼ 1 al, où al signifie
et B, dans l’espace. Adapté de Mis- une année-lumière (voir le problème P1.1). On remarque que deux projectiles qui évolueraient
ner, Thorne et Wheeler, Gravitation, entre deux positions identiques dans l’espace et dans le temps devraient aussi avoir la même
Freeman, 1973, p. 33. vitesse initiale, et suivraient donc la même trajectoire (unique) dans l’espace-temps. Adapté de
Misner, Thorne et Wheeler, Gravitation, Freeman, 1973, p. 33.
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Relativité générale 5
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6 1. INTRODUCTION
est accéléré vers le haut avec l’accélération g = 9,1 m · s−2 par rapport aux référentiels
inertiels que l’on peut considérer à cet endroit, devrait être physiquement équivalent
à un référentiel non inertiel uniformément accéléré avec l’accélération g par rapport
aux référentiels de l’espace profond. Ce sont ces affirmations qui constituent ce que les
physiciens appellent le principe d’équivalence.
Ce principe peut être mis à l’épreuve, par exemple par l’expérience suivante. Ima-
(a)
ginons qu’un rayonnement lumineux de fréquence donnée soit émise par une source
référentiel accéléré accrochée au plafond d’une pièce immobile par rapport à la surface de la Terre. Ce
rayonnement est détecté et sa fréquence est mesurée, par un appareil situé au niveau
photon
du sol de la pièce. Si ce référentiel était vraiment inertiel (en contradiction avec la re-
lativité générale), la lumière détectée devrait être observée avec la même fréquence que
la lumière émise. En revanche si un tel référentiel est non inertiel (comme le requiert le
référentiel inertiel principe d’équivalence), alors le rayonnement devrait être observé avec un léger décalage
flottant de fréquence, comme nous allons maintenant le montrer.
D’après le principe d’équivalence, ce qu’on observe dans un référentiel au repos par
rapport à la surface de la Terre doit être identique à ce qu’on observe dans une cabine
accélérée, dans l’espace profond. Supposons que cette cabine se trouve être immobile
par rapport à un référentiel inertiel à l’instant t = 0, auquel un photon est émis par le
plafond de la cabine du référentiel accéléré (voir la figure ??). Dans le référentiel inertiel,
la fréquence de ce photon reste constante. Mais pendant le temps t0 que met le photon
pour atteindre le détecteur situé au sol de la cabine accélérée, ce dernier a acquis une
vitesse v = gt0 par rapport au référentiel inertiel. Ainsi, dans le référentiel inertiel, le
détecteur situé au sol de la cabine se déplace à cette vitesse vers la source (qui était
immobile au moment de l’émission). Le détecteur verra donc le rayonnement légèrement
(b) décalé vers le bleu, à cause de l’effet Doppler. Ce décalage sera très faible (car t0 est
référentiel accéléré petit, voir le problème P1.2 pour un calcul d’ordre de grandeur), mais non nul.
source L’effet est si faible qu’il a fallu attendre plus de 50 ans après la prédiction d’Einstein
pour qu’on puisse le mesurer expérimentalement de manière indiscutable. En 1959, R.
V. Pound et G. A. Rebka ont pu vérifier cet effet dans une tour de 22,5 m de haut,
au laboratoire Jefferson Physical Laboratory de l’université de Harvard (voir Pound &
Rebka, « Gravitational Redshift in Nuclear Resonance », Phys. Rev. Lett. 3, 439–441).
Cette expérience utilisait des rayons gamma émis par une source radioactive contenant
vv
du 57 Fe, et tirait parti de l’effet Mössbauer pour déterminer très précisément le décalage
en fréquence des rayons gamma, lorsqu’ils étaient absorbés par un autre échantillon
détecteur
de 57 Fe situé à l’autre extrémité de la tour. Cette expérience a permis de vérifier le
décalage vers le bleu avec une incertitude de l’ordre de 10 %. Des expériences ultérieures
ont permis de vérifier cet effet dans des référentiels liés à la Terre avec une précision de
l’ordre de 10−4 .
On voit que les expériences confortent sérieusement la conclusion selon laquelle les
référentiels au repos par rapport à la surface de la Terre ne sont pas inertiels, tandis
que les référentiels en chute libre le sont. Ceci signifie que la « force de gravitation » qui
semble nous plaquer au sol dans les référentiels immobiles par rapport à la surface de
la Terre n’est qu’une force fictive, aussi fictive que la force qui nous presse au sol dans
Fig. 1.3 – (a) À l’instant auquel la un référentiel accéléré vers le haut. En effet, cette force disparaı̂t dans un référentiel
cabine accélérée dans l’espace pro- véritablement inertiel (c’est-à-dire en chute libre) : dans ce référentiel les objets sont en
fond est au repos par rapport à un apesanteur. Toute force qui apparaı̂t ou disparaı̂t selon le choix du référentiel ne peut
référentiel inertiel de ce même espace
pas être réelle.
profond, un photon est émis par une
source située au plafond de la cabine. La réalité de la gravité. La gravité est-elle donc entièrement fictive ? N’y a-t-il donc
(b) Pendant le temps que le photon
rien à propos de la gravité qui soit réel (c’est-à-dire observable dans un référentiel iner-
met pour atteindre le détecteur si-
tué au sol de la cabine, celle-ci a ac- tiel) ? La réponse à ces deux questions est négative. La gravité est bien réelle, et certaines
quis une vitesse non nulle par rapport de ses manifestations sont observables dans les référentiels inertiels, ce n’est juste pas la
au référentiel inertiel. Le détecteur va force dirigée vers le bas que l’on nomme usuellement « la gravité ».
donc mesurer pour le photon une fré- Pour le voir, imaginons une grande cabine en train de tomber en chute libre vers
quence décalée vers le bleu. Comme le
référentiel accéléré dans l’espace pro- la Terre. Disposons quatre billes de manière à ce qu’initialement, elles flottent au repos
fond est physiquement équivalent à par rapport à la pièce. Une est située près du plafond, une autre près du sol, une autre
un référentiel au repos à la surface près d’un mur et la dernière près du mur opposé (voir la figure 1.4). Qu’advient-il de ces
de la Terre, on s’attend à observer billes lorsque la cabine chute ?
aussi un décalage vers le bleu de la Pour prédire ce qui se passe, replaçons-nous pendant un moment dans le cadre new-
fréquence du photon lorsque l’expé-
rience est réalisée sur Terre. tonien (qui permet d’expliquer le comportement observé, même si l’interprétation n’est
pas correcte). Dans ce cadre, le centre de masse de la cabine tombe vers la Terre avec
une certaine accélération. La bille située près du plafond est un peu plus éloignée du
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Relativité générale 7
(a) (b)
référentiel
en train
de tomber
vers la Terre
Fig. 1.4 – (a) Comme le champ gravitationnel de la Terre (ou de tout objet gravitant)
n’est pas uniforme, les billes situées à des positions décentrées sont soumises à des petites
accélérations par rapport au référentiel du centre de masse. (b) De telles accélérations
ne sont pas observées dans un référentiel flottant librement dans l’espace profond : les
billes initialement immobiles le restent.
centre de la Terre, et est donc soumise à une accélération légèrement plus faible. De
même, la bille située près du sol est soumise à une accélération légèrement plus forte.
Les billes situées près des murs sont accélérées vers le centre de la Terre, c’est-à-dire
dans une direction légèrement inclinée vers l’intérieur par rapport à celle du centre de
masse de la cabine. Au fil du temps, on observe donc que les billes situées en haut et en
bas sont accélérées en s’éloignant du centre de masse, tandis que les billes du côté sont
accélérées vers le centre de masse. Ce n’est pas le comportement que l’on observerait
dans un référentiel flottant librement dans l’espace profond : dans un tel référentiel, les
billes resteraient strictement au repos. t
Les accélérations relatives de corps isolés décentrés sont des phénomènes que l’on
peut observer dans un référentiel inertiel (en chute libre) près d’un objet gravitant, mais
pas dans un référentiel inertiel flottant dans l’espace profond. Elles représentent donc
une indication indépendante du référentiel (et donc réelle) que l’on doit se trouver à
proximité d’un objet gravitant.
Ces effets sont appelés effets de marée car, comme Newton lui-même l’avait compris
le premier, ils permettent aussi d’expliquer les marées à la surface de la Terre. En effet,
on peut considérer que la Terre est en chute libre dans le champ gravitationnel créé par
la Lune. Comme les billes dans la cabine des paragraphes précédents, les eaux des océans
situées sur les régions de la Terre situées les plus près et les plus loin de la Lune sont
accélérées vers l’extérieur du centre de la Terre, et forment une bosse, tandis que les x
eaux situées sur les côtés sont attirées vers l’intérieur de la Terre. Ceci explique le cycle
de 12 heures de la variation du niveau des océans.
Fig. 1.5 – Tracées dans l’espace-
temps, les géodésiques suivies par les
L’espace-temps est courbe. Comment interpréter ces effets de marée dans le cadre billes de la figure 1.4 sont initialement
de la relativité générale ? La figure 1.5 montre, dans un diagramme d’espace-temps, les parallèles (les billes ont des sépara-
trajectoires des deux billes du côté, dans notre expérience de chute libre décrite plus haut. tions initiales constantes), mais s’in-
curvent peu à peu l’une vers l’autre
Comme ces deux billes sont initialement au repos les unes par rapport aux autres, leurs (car leur séparation diminue au cours
trajectoires dans l’espace-temps sont initialement parallèles (elles gardent une séparation du temps). Ce fléchissement de lignes
constante au cours du temps). Au fil du temps, elles se mettent à se déplacer l’une vers initialement parallèles indique que
l’autre avec une vitesse de plus en plus grande, et les trajectoires s’incurvent l’une vers l’espace-temps sous-jacent est courbe.
l’autre, comme on le voit sur la figure.
Toutefois, souvenez-vous que ces trajectoires sont des géodésiques de l’espace-temps,
c’est-à-dire les trajectoires les plus « droites » possibles dans l’espace-temps. Un axiome
fondamental de la géométrie euclidienne (plane) est que deux droites initialement pa-
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8 1. INTRODUCTION
rallèles restent parallèles lorsqu’on les suit. Ici, nous voyons que des géodésiques dans
l’espace-temps initialement parallèles ne restent pas parallèles. Ceci viole l’axiome de
la géométrie plane, mais cette propriété est typique des espaces courbes. Par exemple,
dans l’espace bidimensionnel correspondant à la surface d’une sphère, les lignes de lon-
gitude constante (des grands cercles) sont des géodésiques. Ces lignes sont parallèles
entre elles au niveau de l’équateur mais cessent de l’être quand on s’approche des pôles.
En conclusion, l’accélération relative des géodésiques près d’un objet gravitant indique
que la géométrie de l’espace-temps y est courbe (non euclidienne). Cette courbure de
l’espace-temps est la signature, indépendante du référentiel, qu’un champ gravitationnel
est présent. Une fois que nous aurons compris exactement comment l’espace-temps est
courbé près des objets gravitants, nous pourrons calculer les géodésiques de cet espace-
temps et ainsi prédire comment les corps en chute libre s’y déplacent.
L’équation d’Einstein. Une fois formulée l’hypothèse géodésique, l’objectif central
d’une théorie de la gravité est de prédire comment un corps gravitant affecte la courbure
de l’espace-temps. Le 25 novembre 1915, Einstein termina la théorie de la relativité gé-
nérale en proposant une équation qui lie la présence de matière et d’énergie à la courbure
de l’espace-temps, une équation qui porte aujourd’hui le nom d’équation d’Einstein. Elle
s’écrit
Gµν = 8πGT µν (1.4)
où Gµν est une matrice 4 × 4 (un tenseur, plus précisément) qui décrit la courbure
de l’espace-temps en tout point de l’espace-temps, G est la constante de la gravitation
universelle, et T µν est une matrice 4 × 4 décrivant la densité et le flux de matière et
d’énergie au même point de l’espace-temps. Cette équation forme, avec l’équation des
géodésiques utilisée pour calculer les géodésiques dans un espace-temps arbitraire, le
cœur de la relativité générale.
La relativité générale en deux mots. Dans les chapitres qui suivent, nous allons ex-
plorer très en détail la signification mathématique de l’équation d’Einstein et de l’équa-
tion des géodésiques. Pour le moment, toutefois, il suffit de retenir leur signification
physique. Pour résumer, si on sait comment l’espace-temps est courbé, on peut utiliser
l’équation des géodésiques (l’équivalent mathématique d’étirer un élastique entre deux
points de l’espace-temps) pour calculer comment les corps se déplacent dans cet espace-
temps. Si on connaı̂t la densité et les flux de matière et d’énergie dans l’espace-temps,
on peut utiliser l’équation d’Einstein pour déterminer la courbure de l’espace-temps.
L’immense physicien John Archibald Wheeler résumait l’essentiel de cette théorie de
manière encore plus concise :
L’espace-temps dit à la matière comment se déplacer : la matière dit à
l’espace-temps comment se courber.
C’est la relativité générale en deux mots. Comment pourrait-ce être plus simple ? Notre
but, dans la suite, sera simplement de dérouler les conséquences de cette affirmation
simple mais profonde.
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Relativité générale 9
PROBLÈMES P1.2 Un laser situé au plafond d’un laboratoire sur Terre émet
un éclair lumineux vers un détecteur situé au sol à une distance
de 25 m (le laboratoire est une tour). Ce laboratoire est équi-
parabole ≈ arc de cercle
valent, du point de vue des effets de la gravité, à une grande salle
1
D = R sin ( 21 ) qui serait accélérée vers le haut, dans l’espace profond, avec une
h
2
accélération de norme g. On observe l’éclair lumineux dans un
base référentiel inertiel qui entoure le laboratoire accéléré. Par souci
de simplicité, supposons que les deux laboratoires sont au repos
l’un par rapport à l’autre au moment où l’éclair est émis. Pen-
R dant le temps qu’il faut à l’éclair pour atteindre le sol (temps
1 1 R cos ( 21 )
2 2 mesuré dans le référentiel inertiel), le laboratoire accéléré a ac-
quis une certaine vitesse v dans le référentiel inertiel. Ainsi, pour
des observateurs situés dans le référentiel inertiel, le détecteur
au sol du laboratoire accéléré se déplace vers la source avec la
vitesse v au moment où l’éclair est détecté. Ce détecteur mesure
donc que la longueur d’onde reçue λ est décalée vers le bleu, ce
Fig. 1.6 – Cette figure illustre la façon dont on peut décrire de manière décalagep étant décrit par la formule de l’effet Doppler relativiste
approchée une parabole de hauteur h et de base D par un arc de cercle λ/λ0 = (1 − v/c)/(1 + v/c), où λ0 désigne la longueur d’onde
de rayon R.
de la lumière émise par le laser et v la vitesse du détecteur par
rapport au laser, au moment de la détection.
P1.1 Ce problème revient sur les affirmations faites dans la figure a. Montrez que la valeur relative du décalage de longueur d’onde
1.2. est donnée par
a. Montrez que les valeurs de h et t pour les trajectoires de la λ0 − λ gd
≈ 2 (1.5)
balle de fusil et du ballon représentées sur cette figure sont en λ0 c
accord avec l’accélération gravitationnelle g = 10 m · s−1 . où gd/c2 1 et v/c 1. Indication : vous pourrez utiliser le
b. Les trajectoires de la balle de fusil et du ballon dans le dia- développement limité au premier ordre (1 + x)n ≈ 1 + nx.
gramme d’espace-temps de la figure 1.2 sont en fait des para-
b. Que vaudrait ce décalage relatif dans le cas d’un laboratoire
boles extrêmement peu courbées si l’on regarde la longueur de
situé à la surface de la Terre ?
leur base. Comme le montre la figure 1.6, on peut utiliser un
arc de cercle comme une excellente approximation d’une para- c. Que vaudrait ce décalage pour un laboratoire situé à la sur-
bole peu courbée. On peut calculer le rayon effectif de cet arc face d’une étoile à neutrons de masse M = 3,0×1030 kg (≈ 1,5
et ainsi quantifier la courbure de la trajectoire de façon directe fois la masse du Soleil) et de rayon R = 12 km ? Indication :
et intuitive. On remarque sur la figure que le point le plus haut commencez par estimer la valeur de ~g en utilisant la loi de la
de l’arc est à une distance R du centre du cercle, mais que le gravitation universelle de Newton. Vous trouverez la valeur de
centre de la corde de l’arc n’est qu’à R cos( 12 θ) du centre. Le la constante de la gravitation universelle G sur l’intérieur de
sommet de l’arc est donc situé à h = R[1 − cos( 21 θ)] de la la page de couverture.
corde. Comme l’angle θ est petit dans notre cas, on peut dé-
velopper cos( 12 θ) en série et négliger les termes d’ordre élevé : P1.3 Une autre conséquence du principe d’équivalence est que la
cos( 12 θ) ≈ 1 − 21 ( 12 θ)2 = 1 − 81 θ2 (en supposant que θ est en lumière est courbée par un champ gravitationnel. Ceci n’a jamais
radians et que sa valeur est très petite par rapport à 1). Dans été mesuré à la surface de la Terre, mais cet effet a été vérifié qua-
la même limite, sin( 12 θ) ≈ 12 θ et la longueur D de la base vaut litativement en observant la lumière des étoiles passant près du
2R sin( 12 θ) ≈ Rθ. Or, sur la figure 1.2, la longueur des bases bord du Soleil lors d’une éclipse totale en 1919. Pourquoi cette
de chacune des courbes dans le diagramme d’espace-temps est expérience ne peut-elle pas être réalisée à la surface de la Terre ?
presque exactement égale à ct, où t désigne le temps que met Calculons l’amplitude de la courbure que l’on devrait voir dans
le projectile pour aller du point A au point B. En combinant un laboratoire au repos à la surface de la Terre. On devrait y
les deux approximations précédentes avec les valeurs de h et t observer la même chose que dans un laboratoire situé dans l’es-
pour chacune des trajectoires, montrez que les rayons de cour- pace profond et en train d’accélérer avec l’accélération uniforme
bure des trajectoires de la balle de fusil et du ballon de la figure ~a = −~g , où ~g est l’accélération de la pesanteur à la surface de la
1.2 sont tous les deux donnés par R ≈ 1016 m ≈ 1 al. Vérifiez Terre. Un laser situé d’un côté du laboratoire émet un faisceau
aussi que θ est bien très petit pour les deux trajectoires, ce lumineux qui est envoyé dans une direction parallèle au sol du
qui justifie les approximations proposées. laboratoire (horizontalement).
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10 1. INTRODUCTION
Remarque : Einstein a publié cette prédiction en 1907, après Feuille recto-verso à distribuer pour ce cours −→
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I. IDÉES FONDAMENTALES
A. La curieuse égalité entre la masse gravitationnelle et la masse inertielle
1. Illustrations de la différence :
a. Comparez la loi de Coulomb et la loi de la gravitation universelle de Newton ;
b. Remarquez que les m de chaque côté de GM mG /r2 = mI GM/r2 expriment des choses différentes ;
2. Les expériences montrent que masse gravitationnelle = masse inertielle avec plus de 13 chiffres après la virgule.
3. On ne peut pas croire que ce soit un accident.
B. L’hypothèse géodésique
1. Argument de plausibilité : le chemin suivi par un objet en chute libre, puisqu’il est indépendant des propriétés
de l’objet, semble être une propriété de l’espace et non de l’objet
2. Qu’est-ce qu’une géodésique, au fait ?
a. C’est le plus court chemin possible (ou chemin de longueur extrémale) dans l’espace ;
b. La géométrie de l’espace spécifie de tels chemins de façon unique ;
3. Énoncé de l’hypothèse : Une particule libre suit une géodésique dans l’espace-temps
4. Remarque : ceci n’est vrai que si les chemins sont des géodésiques dans l’espace-temps (voir les figures 1.1 et 1.2)
II. CONSÉQUENCES
A. Le « poids » représente la résistance de l’objet à l’accélération (par rapport à sa géodésique) !
1. La géodésique d’un objet au voisinage de la Terre accélère vers le vas à g = GM/r2 = 9,8 m · s−2 .
2. Pour maintenir un objet au repos, on lui donne une accélération relative g, vers le haut.
3. Ceci demande une force vers le haut mI g = mI GM/r2 .
4. Ainsi les deux m de chaque côté de l’équation GM mG /r2 = mI GM/r2 représentent bien la même chose !
B. Les référentiels inertiels et les référentiels en chute libre
1. Définition d’un référentiel inertiel : un corps libre initialement au repos dans ce référentiel reste au repos ;
2. Près d’un objet gravitant, seuls les référentiels en chute libre sont de véritables référentiels inertiels.
C. Le principe d’équivalence
1. Un référentiel à la surface de la Terre est analogue à un référentiel accéléré dans l’espace profond.
2. Conséquences
a. Déviation de la lumière dans un champ gravitationnel (voir le problème P1.3)
b. Décalage gravitationnel vers le bleu (voir la figure 1.3)
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z
5 m/s
ballon
ct
h=5m
5m 0.5 mm
h = 0.5 mm
500 m/s BM
A balle de fusil ctBM = c(2 s) =
A B (pas à l’échelle) 6 × 108 m
10 m 10 m B
tB = c(0.02 s)
x = 6 × 106 m
R
R R
FIG. 1.1 R ≈ 1 ly
adapté de Misner, Thorne et Wheeler, vers le centre de courbure vers le centre de courbure
Gravitation, Freeman (1975), p. 33
FIG. 1.2
(a) (b)
référentiel accéléré référentiel accéléré
source
photon
référentiel inertiel
flottant
vW
détecteur
FIG. 1.3
(a) (b)
référentiel
en train t
de tomber
vers la Terre
FIG. 1.5
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INTRODUCTION
13
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Référentiels inertiels. Suivant la façon dont il (ou l’objet auquel il est lié) se déplace,
Fig. 2.1 – Cette figure représente l’image mentale qu’on doit se faire d’un référentiel.
La caméra attachée à chaque horloge enregistre ce qui se passe dans son voisinage. Sur
chaque vidéo est indiqué, en surimpression, le passage du temps mesuré par l’horloge.
Ces enregistrements sont alors envoyés à un observateur qui les interprète.
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Relativité générale 15
un référentiel donné peut être qualifié d’inertiel ou de non inertiel. Un référentiel inertiel
est défini en relativité restreinte et en relativité générale comme un référentiel dans lequel
on observe qu’un corps libre se déplace à vitesse constante, c’est-à-dire que la première
loi de Newton (ou « principe d’inertie ») est vérifiée, partout dans le référentiel. Tous les
référentiels où ce n’est pas le cas sont non inertiels. Remarquez qu’un observateur de
n’importe quel référentiel peut déterminer (en testant la première loi de Newton) s’il se
trouve dans un référentiel inertiel sans faire appel du tout à d’autres référentiels.
En relativité générale, un corps est « libre » s’il ne participe à aucune interaction non
gravitationnelle avec son entourage. La définition des référentiels non inertiels implique
donc qu’au voisinage des corps massifs, les référentiels dont le caractère inertiel est le
mieux réalisé sont les référentiels en chute libre sans rotation. Nous verrons plus loin
qu’à cause des effets de marée, ces référentiels en chute libre ne sont pas rigoureusement
inertiels, mais on peut supposer qu’ils le sont en aussi bonne approximation qu’on le
désire, en limitant le référentiel à une région de l’espace-temps suffisamment petite.
Dans le contexte de la relativité restreinte, comme dans celui de la relativité générale,
vous pouvez montrer facilement (voir l’encadré 2.1) qu’un référentiel sera inertiel si et
seulement s’il se déplace à vitesse constante et sans rotation, par rapport à un autre
référentiel dont on sait déjà qu’il est inertiel (tant que les deux référentiels permettent
d’assigner des coordonnées à des événements dans une même région de l’espace-temps).
Principe de relativité. Le principe de relativité stipule que
Les lois de la physique sont les mêmes dans tous les référentiels inertiels.
C’est un principe de symétrie, analogue aux autres principes plus connus, selon lesquels
les lois de la physique sont indépendantes du temps, de la position dans l’espace ou
de l’orientation dans l’espace. Comme c’est une affirmation sur la façon dont les lois
de la physique doivent se comporter (y compris les lois que nous n’avons pas encore
découvertes), elle est plus fondamentale que les lois elles-mêmes.
Ce principe signifie que tous les référentiels inertiels sont physiquement équivalents :
aucune expérience réalisée entièrement dans un référentiel inertiel donné ne peut mettre
en évidence de différence avec un autre référentiel inertiel. Ceci n’implique pas que les
quantités physiques (comme l’énergie ou la quantité de mouvement des particules) ont
nécessairement la même valeur dans différents référentiels inertiels, seulement que tous
les observateurs trouvent que ces valeurs obéissent aux mêmes lois.
D’un autre côté, les équations de Maxwell indiquent que les ondes électromagnétiques
(ce qui inclut les ondes lumineuses) se propagent dans un référentiel inertiel donné avec
une certaine vitesse c qui apparaı̂t comme une constante bien déterminée dans les équa-
tions (une constante reliée à des propriétés de l’interaction électrostatique et de l’inter-
action magnétostatique, que l’on peut mesurer expérimentalement). La valeur de c est
donc un élément intrinsèque des lois de l’électromagnétisme et doit donc avoir la même
valeur dans tous les référentiels inertiels.
Unités relativistes. Comme la vitesse de la lumière c ne dépend pas du référentiel, on
peut relier les unités de longueur et de temps d’une manière indépendante du référentiel.
La convention quasi-universelle en relativité générale est d’exprimer à la fois les distances
et les durées en termes de longueurs (plutôt que de temps), en définissant un « mètre
de temps » comme le temps que met la lumière à parcourir une distance d’un mètre.
Comme la lumière parcourt 299 792 458 m en 1 s (par définition du mètre dans le Système
International d’unités, noté SI dans la suite), un mètre de temps vaut 1/ 299 792 458 s
≈ 3,34 ns.
Dans ce système d’unités, la lumière se déplace à une vitesse de 1 m/1 m = 1 par
définition, et toutes les autres vitesses sont exprimées comme des proportions relatives à
la vitesse de la lumière, sans unité. Ceci entraı̂ne que la masse m, la quantité de mouve-
ment (qui doit avoir la même unité que mv) et l’énergie (qui a la même unité que 21 mv 2 )
ont toutes la même unité. Pour des objets macroscopiques, j’utiliserai le kilogramme du
SI comme unité pratique pour ces quantités, mais pour des corps microscopiques (des
molécules ou des objets plus petits) j’utiliserai l’électron-volt (eV).
Nous nommerons ce système d’unités où le temps et les distances s’expriment en
mètres et la masse, la quantité de mouvement et l’énergie en kilogrammes le système
d’unité RG pour « relativité générale ». Voir l’encadré 2.2 pour les facteurs de conver-
sion avec les unités du SI.
Synchronisation des horloges. Pour que les coordonnées de temps indiquées par
les horloges d’un référentiel du type de celui décrit dans la figure 2.1 puissent avoir la
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i i
i i
16 2. RAPPELS
16 2.DE RELATIVIT
REVIEW OF ÉSPECIAL
RESTREINTE
REL ATIVIT Y
moindre cohérence, ces horloges doivent être synchronisées entre elles. Comme la vitesse
all IRFs (as argued a few paragraphs back), these clocks will be synchronized if and
de la lumière c = 1 m/1 m = 1 doit avoir la même valeur dans tous les référentiels iner-
tiels (commeonlyon ifl’aanvuobserver
quelquesconcludes
paragraphesthatplus
the haut),
speed of
cesahorloges
light flash traveling
seront between
synchrones si any pair
et seulement si un observateur conclut que la vitesse d’un éclair lumineux se propageantt, a clock a
of clocks is 1. This means that if a master clock emits a light flash at time
distance
entre n’importe from the
queldcouple master will
d’horloges vautbe 1. correctly synchronized
Ceci signifie que si une with it if it reads time t + d
horloge-maı̂tresse
when a signal passes. This provides a straightforward method for synchronizing the
émet un éclair lumineux au temps t, une horloge située à la distance d sera synchronisée
avec celle-ciclocks
si ellein indique un temps
an inertial frame.t + d au passage du signal. Ceci donne une méthode
facile à mettre en œuvre pour synchroniser les horloges dans un référentiel inertiel.
(Note that this method does not work in NIRFs, so we will have to use a different
Remarquez que cette méthode ne marche pas dans les référentiels non inertiels et il
approach to assigning events coherent time coordinates in general relativity.)
faudra adopter une approche différente pour affecter des coordonnées de temps à des
événements de façon cohérente en relativité générale.
!"#$%&'#()*$!'+(,-&'.+)/&(0 Consider two IRFs S and S l whose spatial coordinate
axes arede
Transformation aligned (see figure
Lorentz. 2.2). Suppose
Considérons that Sl moves
deux référentiels in theS +x
inertiels et direction
S 0 dont lesrelative to S
0
with speed spatiales
axes de coordonnées ! and define = 0 in both
sontt alignés (voirframes to be2.2).
la figure the Supposons
instant whenque theSspatial
se origins
déplace dans
of Slaand
direction +x parThe
S l coincide. rapport à S of
principle avec la vitesse
relativity andβthe
et définissons
definition oft = 0 dans
clock synchroniza-
les deux référentiels comme l’instant où les origines spatiales de S et S 0 coı̈ncident. Le
tion together imply (see box 2.3) that if the coordinates of an event are observed to be
principe de relativité et la définition de la synchronisation des horloges, pris ensemble,
impliquent t,(voir and z in frame
x, y,l’encadré 2.3) S, thesicoordinates
que of thed’un
les coordonnées sameévénement
event observed
sont t,inx,Sy are
l et given by
the matrixS,equation
z dans le référentiel alors les coordonnées du même événement observé dans S 0 sont
R V R
données par l’équation matricielle VR V
St l W S c - cb 0 0 t
WS W
0 Sxl W S- cb c 0 t 0 WS x W 1
t
Syγl W = S−γβ 0 0 W S y W where c / (2.1)
x0 −γβ
0 = SS WW SS γ0 0 0 0 1 0
x
WW SSoù WW γ ≡ p 1 1 - b2
(2.1)
T 00 1 0 0
0 y 1 XT z X
y z0l 1 − β2
T X
z0 0 0 0 1 z
This equation is called the Lorentz transformation equation, and the square matrix
the Lorentz
Cette équation transformation
est appelée la transformation matrix or simplyC’est
de Lorentz. the Lorentz transformation.
aussi le nom qu’on donne (We can
à la matricegenerate qui inverse
carrée the intervientLorentz transformation
dans cette expression. from primed to unprimed
La transformation coordinates by
de Lorentz
inverse quireplacing with –!
permet de! passer desascoordonnées
you will show in boxaux
primées 2.3.)
coordonnées non primées est
obtenue en remplaçant par −β,
In many βways, the comme
Lorentzvoustransformation
le montrerez is dans
analogous to the2.3.
l’encadré transformation be-
La transformation de Lorentz
tween two rotated présente
coordinate bien on
systems desa two-dimensional
similitudes avec la rotation
plane d’un
(see box 2.4).
système de coordonnées dans un plan bidimensionnel (voir l’encadré 2.4).
Because the transformation is linear, the same transformation law applies to coor-
Comme la transformation est linéaire, la même loi de transformation s’applique aux
dinate differences ∆t, ¨x, ¨y, ¨z between pairs of events:
écarts de coordonnées ∆t, ∆x, ∆y et ∆z entre deux événements
R V R VR V
0 STt l W S c - cb 0 0 W STt W
∆t ST
γ xl W −γβ
S- cb0 0c ∆t 0 0 W STx W
∆x0 −γβ
0 = Ty l S W = S 0 0 00
γ WS W
∆x (2.2)
∆y S0 W 0S 1 0 ∆y 0 W STy W
1 (2.2)
STzl W S 0 0 1 WX STTz WX
∆z 0 T0 X 0T 0 10 ∆z
This means that observers in different IRFs will disagree about whether two events are
Ceci signifiesimultaneous,
que des observateurs situés
as the first linedans des référentiels
of equation 2.2 tellsinertiels différents
us that ¨t = 0 does seront en
not imply Tt l = 0
désaccord sur le fait que deux événements sont simultanés ou non, car d’après la première
if ¨x ≠ 0. Another way to say this is that an observer in one IRF will consider the clocks
ligne de l’équation 2.2, le fait que ∆t = 0 n’implique pas que ∆t0 = 0 si ∆x 6= 0. Une
in a different IRF to be unsynchronized.
autre façon de le dire est qu’un observateur dans un référentiel inertiel va considérer que
les horloges d’autres référentiels inertiels sont désynchronisées.
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Relativité générale 17
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Relativité générale 19
Encadré 2.1 : Les référentiels inertiels qui se chevauchent ont des vitesses relatives constantes
Dans cet encadré, notre objectif est de montrer qu’un référentiel rigide S 0 est inertiel
si et seulement si il se déplace à vitesse constante par rapport à un référentiel S dont
on sait qu’il est inertiel, en supposant que les deux référentiels décrivent une région
commune de l’espace-temps. Nous commencerons par montrer le « si », c’est-à-dire que
nous allons supposer que S 0 se déplace à vitesse constante et démontrer qu’il est alors
nécessairement inertiel.
Imaginons un corps libre dont on observe qu’il est au repos dans S. Comme S est
inertiel par hypothèse, la première loi de Newton implique que le corps va rester au
repos dans S, au fur et à mesure que le temps passe. Observons maintenant ce même
corps depuis le référentiel S 0 . On peut d’abord remarquer que tous les observateurs
sont d’accord sur le fait qu’un corps est « libre » ou non ; si l’objet n’est pas chargé,
n’est pas magnétique, tout le monde s’accordera à conclure qu’il n’est soumis à aucune
force électromagnétique à longue portée, et s’il n’est en contact avec rien, tout le monde
admettra qu’il ne participe à aucun autre type d’interaction. Ainsi, l’observateur dans
S 0 sera d’accord avec celui de S sur le fait que le corps étudié est libre. Ensuite,
l’observateur de S 0 observera aussi que ce corps libre se déplace à vitesse constante,
puisque S se déplace à vitesse constante par rapport à S 0 par hypothèse, et puisque
le corps est au repos dans S : l’observateur de S 0 le verra se déplacer avec la même
vitesse que le référentiel S lui-même. L’objet se déplace donc à vitesse constante dans S 0 .
Comme l’argument ne dépend pas de la position du corps dans chacun des référentiels,
tant que cette position peut être décrite par les deux référentiels, on en déduit qu’un
corps libre se déplace à vitesse constante partout dans S 0 . Ainsi, S 0 est inertiel, au
moins dans la région décrite de façon commune par S et S 0 . CQFD.
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L’unité de temps du système RG est le mètre : c’est la seule différence avec les unités
SI. L’unité de distance du SI, le mètre, est défini comme la distance parcourue par la
lumière pendant (1/299 792 458) s. Le mètre de temps de la RG est donc équivalent à
1
1m= s = 3,335 640 95 × 10−9 s ≈ 3,34 ns (2.7)
299 792 458
À partir de cette définition de base, vous pouvez montrer que, avec quatre chiffres
significatifs,
1 µs = 299,8 m (de temps) (2.8a)
1 ms = 299,8 km (2.8b)
1 s = 299 800 km (2.8c)
6
1 min = 17,99 × 10 km (2.8d)
9
1 h = 1,079 × 10 km (2.8e)
9
1 jour = 25,90 × 10 km (2.8f)
15
1 an = 9,461 × 10 m (2.8g)
26
âge de l’Univers = 13,7 Ga = 1,30 × 10 m (2.8h)
On peut convertir n’importe quelle quantité des unités SI en unités RG en la multipliant
par autant de facteurs de conversion c = 1 = (2,997 924 58 × 108 m/1 s) que nécessaire
pour éliminer toutes les secondes des unités de cette quantité.
2
m2
1 sC
1 J = 1kg 2 = 1,112 6501 × 10−17 kg (énergie) (2.9a)
sC 299 792 458
m
Exercice 2.2.1 : Dans l’espace ci-dessous, vérifiez les deux dernières équations.
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Relativité générale 21
Dans cet encadré, vous allez démontrer les équations décrivant la transformation de
Lorentz, à partir du principe de relativité, en utilisant le fait que la vitesse de la lumière
devrait valoir 1 dans tout référentiel inertiel. La littérature abonde de différentes façons
de mener cette démonstration. La méthode que j’ai choisie (inspirée d’Alan Mcdonald,
communication privée) me semble simple à comprendre, tout en faisant ressortir les
questions conceptuelles les plus importantes. Nous allons considérer deux référentiels
inertiels S et S 0 en configuration standard, comme dans la figure 2.2.
Distances transverses à la direction du mouvement. Notre première tâche est de
montrer que tous les observateurs doivent être d’accord sur les valeurs des distances me-
surées perpendiculairement à la direction du mouvement relative des référentiels (l’axe
x dans notre cas). Voici une démonstration par l’absurde (tirée de Taylor et Wheeler,
Spacetime Physics, 2e édition, Freeman, 1992, p. 65). Supposez pour commencer qu’un
observateur dans un des référentiels inertiels observe que la distance entre deux ob-
jets est différente (disons plus petite) dans la direction perpendiculaire au mouvement,
qu’un observateur dans le référentiel au repos de l’objet. Nous allons montrer que cette
hypothèse, ajoutée au principe de relativité, conduit à une conclusion absurde, ce qui
contredit l’hypothèse initiale.
Imaginez un wagon dont les roues sont conçues pour se poser directement sur les rails
lorsqu’il est au repos. D’après notre hypothèse, l’observateur au sol va conclure qu’au
fur et à mesure que la vitesse du train augmente la distance entre les roues diminue
jusqu’à ce que les roues glissent sur le bord intérieur des rails, comme indiqué sur la
figure 2.4a. Toutefois, d’après le principe de relativité, l’effet que nous venons de décrire
au paragraphe précédent doit s’appliquer aux deux référentiels de manière équivalente.
Un observateur situé dans le train doit observer que c’est la distance entre les rails en
mouvement qui diminue, au fur et à mesure que la vitesse du sol augmente, jusqu’à ce
que les roues du train glissent sur le bord externe des rails, comme indiqué sur la figure
2.4b.
Mais ceci est absurde. Suite au déraillement prédit par les deux observateurs, les en-
quêteurs ne peuvent pas trouver que les roues ont quitté les rails à la fois par l’inté-
rieur (figure 2.4a) et par l’extérieur (figure 2.4b) ! Notre hypothèse originale doit donc
être fausse : des observateurs dans différents référentiels inertiels doivent en fait être
d’accord sur la valeur des distances mesurées perpendiculairement à la direction du
mouvement relatif. Si les deux observateurs trouvent que la distance entre les roues est
toujours égale à celle entre les rails, la contradiction précédente disparaı̂t. Pour deux
référentiels en configuration standard, on doit donc avoir y 0 = y et z 0 = z si le principe
de relativité est valide.
Comparaison des coordonnées de temps. Nous allons montrer qu’une horloge au
repos dans S 0 qui est présente à deux
p événements mesure une différence de coordonnées
temporelles donnée par ∆t0 = ∆t 1 − β 2 , où ∆t désigne la différence des coordonnées
temporelles mesurées par deux horloges synchronisées, dans le référentiel S.
wagon wagon
(s’éloignant de (au repos)
l’observateur)
Fig. 2.4 – Illustration de l’argument du wagon pour montrer que les longueurs mesurées per-
pendiculairement à la direction du mouvement relatif de deux référentiels inertiels sont iden-
tiques dans ces deux référentiels.
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événement A événement B
Δd
Une horloge à lumière est un type d’horloge qui utilise des éclairs lumineux se réfléchis-
sant entre deux miroirs pour mesurer le passage du temps (voir la figure 2.5a). Comme
la vitesse de la lumière est égale à 1 dans le référentiel de l’horloge, celle-ci fonctionne
correctement si elle indique une augmentation de 2L après chaque aller-retour de la
lumière, où L désigne la distance entre les miroirs.
Imaginez maintenant que cette horloge (avec tout le référentiel S 0 ) se déplace à la
vitesse β par rapport à un référentiel S, comme l’illustre la figure 2.5b. Soit A et B
les événements successifs correspondant au moment où la lumière atteint le miroir du
bas. Pendant le temps ∆t mesuré dans S, l’horloge parcourt une distance ∆d = β∆t.
Comme la vitesse de la lumière vaut aussi 1 dans le référentiel S, ∆t doit être le temps
mis par la lumière pour parcourir la trajectoire en zigzag montrée sur la figure 2.5b,
ce temps étant directement donné en mètres par la distance parcourue. D’après le
théorème de Pythagore, cette distance s’écrit simplement
s 2
1 p p
∆t = 2 L2 + ∆d = (2L)2 + ∆d2 = (∆t0 )2 + ∆d2
Fig. 2.5 – (a) Une horloge à lumière 2
vue depuis son référentiel au repos S 0 .
(b) La même horloge (avec le trajet 2
⇒ ∆t0 = ∆t2 − ∆d2 = ∆t2 − (β∆t)2 ⇒ ∆t0 = ∆t 1 − β 2
p
en zigzag de la lumière) vue depuis le (2.11)
référentiel S dans lequel l’horloge se
déplace à la vitesse β. Transformation de Lorentz inverse. Considérons maintenant le diagramme
d’espace-temps montré sur la figure 2.6. La ligne d’univers qui joint l’événement O
à l’événement F est celle que suit une horloge Q au repos en x0 = 0 dans le référentiel
S 0 : l’événement O est défini par t = 0 et x = 0 dans les deux référentiels. E est un
événement arbitraire et les lignes pointillées sont les lignes d’univers de deux éclairs
lumineux (qui n’ont rien à voir avec l’éclair montré dans la figure 2.5) : un des éclairs
est émis vers la droite par l’horloge Q à l’événement D pour aller vers E, l’autre est
émis vers la gauche depuis E, pour retourner à l’horloge à l’événement F .
L’horloge Q est située en x0 = 0 par définition, et les événements D et F se produisent
en x0D = x0F = 0 dans le référentiel S 0 . Comme l’horloge Q se déplace (en même temps
que S 0 ) à la vitesse β dans la direction +x dans S, en démarrant en x = 0 à t = 0, on a
xD = βtD et xF = βtF . Finalement, puisque l’horloge Q est présente p aux événements
O et D, on peut appliquer l’équation 2.11 et on sait donc que t0D = tD 1 − β 2 , ce qui
implique que tD = γt0D où γ ≡ (1 − β 2 )−1/2 . De même, tF = γt0F . Finalement,
i ligne d’univers de i
t l’horloge
Q
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i i
Relativité générale 23
De la même façon, dans les deux référentiels la valeur de x décroı̂t lorsque celle de t
augmente le long de la ligne d’univers de l’éclair se dirigeant vers la gauche, on a donc
Comme l’événement E était arbitraire, les équations 2.14 s’appliquent aux coordonnées
de n’importe quel événement. De plus, tant que les événements O, D, E et F ont les
mêmes coordonnées y et z, cet argument ne dépend pas des coordonnées y ou z de
l’événement E. Les coordonnées d’un événement quelconque dans les référentiels S et
S 0 sont donc reliées par les équations
t = γ(t0 + βx0 )
0
t γ γβ 0 0 t
x = γ(βt0 + x0 )
x γβ γ 0 0 x0
soit
y = 0 (2.15)
0 1 0 y 0
y = y 0
0
z 0 0 0 1 z
0
z =z
C’est la transformation de Lorentz inverse, qui prend les coordonnées dans S 0 et les
convertit en coordonnées dans S.
i i
i i
i i
Vous pouvez montrer que c’est correct par deux méthodes différentes : (1) vous pouvez
tirer t0 et x0 des deux premières lignes de l’équation 2.15, ou (2) vous pouvez mon-
trer que la matrice de 2.16 est l’inverse de celle de 2.15, et que c’est donc bien la
transformation qui vous emmène dans l’autre direction.
Voici de nouveau l’équation 2.15 :
t = γ(t0 + βx0 )
0
t γ γβ 0 0 t
x = γ(βt0 + x0 )
x γβ γ 0 0 x0
soit y = 0 (2.15r)
0 1 0 y 0
y = y 0
0
z 0 0 0 1 z
0
z =z
Remarquez que vous pouvez convertir une matrice en l’autre en remplaçant β par −β.
On pouvait s’y attendre, car la seule différence entre S et S 0 est que l’un se déplace
dans la direction +x alors que l’autre se déplace dans la direction −x.
Exercice 2.3.2 : Dans l’espace ci-dessous, faites les calculs correspondant à une des
deux méthodes proposées ci-dessus. Si vous choisissez la première, commencez par
multiplier l’équation du bas par β et par soustraire le résultat de l’équation du haut,
en utilisant la définition de γ.
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i i
Relativité générale 25
L’objectif de cet encadré est d’illustrer les similarités entre les rotations bidimension-
THE DETAILS 25
nelles et les transformations de Lorentz. Considérons les systèmes de coordonnées de S THE DETAILS 25
et S 0 représentés sur la figure 2.7. La transformation qui convertit les coordonnées d’un
BOXdu2.4
point donné Lorentz
référentiel Transformations
S à celles and leRotations
du même point dans référentiel S 0 est donnée
BOX 2.4
par l’équation matricielleLorentz Transformations and Rotations
The purpose of this box 0 is toillustrate some similarities
between a two-dimen- y
x cos θ sin θ x
sional
The rotationoftransformation
purpose this boxy 0 is to and
= a Lorentz
illustrate some
− sin θ cos θ transformation.
similarities
y Consider
between the S(2.17)
and S l
a two-dimen- yl y
coordinate
sional systems
rotation illustratedand
transformation in figure 2.7.transformation.
a Lorentz The transformation that the
Consider converts
S and the
Sl yl
coordinates
Vous pouvez of a given
assezsystems
coordinate facilement point in the
vérifier
illustrated inqueS frame to The
c’est2.7.
figure thoseen
correct ofprenant
the samedeux
transformation point inconverts
points
that theleS llong
frame
the
des axes x et y (par
is given by the exemple x = r, y = 0) et en vérifiant qu’ils se transforment
coordinates of amatrix equation
given point in the S frame to those of the same point in the S l frame
correctement.
is given by thedematrix equation
= G= < F = Gle triangle rectangle de(2.17)
La transformation Lorentz peut xs’exprimer
l cos !d’unesin !
façon
x similaire en faisant appel xl
aux fonctions de trigonométrie hyperbolique. Considérons la
= G = <usuelles permettent F = G d’y exprimer les relations
xyll - sin
cos ! ! cos
sin !! xy xl
figure 2.8. Les fonctions trigonométriques (2.17)
You: can check that this is correct
suivantes yl pretty ! cosby
- sineasily ! looking
y at points along the x and !
x
y axes
You can(for example,
check that yx =isr,correct
this y = 0) and verify
pretty easilythat
x bythey are correctly
looking at points transformed.
y along the x and !
sin θ ≡ p , cos θ ≡ p , tan θ ≡ (2.18) x
y axesThe Lorentz
(for example,transformation
x2x+ = yr,2 y = 0) can and be expressed
verify x2that 2 in aare
+ ythey similar way
x using
correctly hyperbolic
transformed.
trigonometric
The Lorentz functions. Consider
transformation canthe
be right triangle
expressed in ashown
similarinway
figure 2.8.hyperbolic
using The ordi- FIG. 2.7 A pair of rotated coordinate
Les fonctions trigonométriques hyperboliques sont définies de façon analogue
nary trigonometric functions are defined for this triangle as follows:
trigonometric functions. Consider the right triangle shown in figure 2.8. The ordi- FIG. systems.
2.7 A pair of rotated coordinate
y x y
nary trigonometric
sh θ ≡ p functionsy ,are ch defined
θ≡ p for this xtriangle
, thasθ follows:
≡ y (2.19) Fig. 2.7 – Systèmes de coordonnées
systems.
sin !x2/− y 2 2 , cos ! / x2 − y22 , tan ! x/ (2.18) tournés l’un par rapport à l’autre.
x y+ y 2 x x+ y 2 yx
sin ! / , cos ! / , tan ! / (2.18)
The hyperbolic trigonometricx 2 + yordinaires,
Pour les fonctions trigonométriques 2
x 2 + y 2analogously:
le dénominateur
functions are defined
représente
x la longueur
de l’hypoténuse du triangle et θ est le vrai angle entre l’hypoténuse et le côté horizontal.
Thefonctions
hyperbolic trigonometric y cefunctions are defined analogously: y y
Pour les hyperboliques,
sinh ! / , cosh !le/ cas 2etx l’angle
n’est plus ne représente
, tanh !/ rien de
(2.19)
2
simple, c’est juste un paramètrexabstrait.
y- y 2 On peut tout de 2
même
x x- y voir que yx définitions
les y
sinh
ont des formes similaires. ! / , cosh ! / , tanh ! / (2.19)
For ordinary trigonometricx 2 -functions,
y2 x 2 - y 2 is the length xof the triangle’s
the denominator x
Imaginons maintenant qu’on définisse un « paramètre de vitesse » θ tel que th θ ≡ β.
hypotenuse
For
En posant y = β etand
ordinary the1 angle
trigonometric
x= isfunctions,
dans les the actualthe
expressions angle between
denominator
ci-dessus, on the
is hypotenuse
the
voit length
que pourofceand
the the hori-
θ,triangle’s FIG. 2.8 x
A right triangle.
zontal leg, but
hypotenuse and for
the theangle hyperbolic
is the actual functions, the denominator
angle between the hypotenuse is not and
the triangle’s
the hori- Fig. 2.8 – Un triangle rectangle.
FIG. 2.8 A right triangle.
1 β
hypotenuse and
ch θ !
= isp no
zontal leg, but for the hyperbolic longer ≡ the
γ angle
functions,
, sh of
θ = anything
the
p simple,
denominator= γβ but
is is
not rather
the just an
triangle’s
(2.20)
1 − β2 1 − β2
abstract parameter. Still, you can see that the definitions
hypotenuse and ! is no longer the angle of anything simple, but is rather just an have a similar form.
Now,
abstract imagine
parameter.
et la transformation that
Still,weyou
de Lorentz define
peut asee
“velocity
cans’écrire that theparameter”
definitions !have so that
a similar / b. If we
tanh iform.
set yNow,
= " imagine
and x = 1that
in
0 the expressions
we define
a above,parameter”
“velocity we see that! for
so this !,
that tanh i / b. If we
t ch θ −sh θ 0 0 t
set y = " and x = 1x in0 the expressions
−sh θ above,
ch θ we see
0 0 xb that for this !,
1
i0
cosh
y == 0 2 / c,0 sinh 1 i0 = y 2 = cb (2.20)
(2.21)
1 1- b 1b- b
cosh zi = 0
0 2 / c, 0 sinh 0 i1= z = cb (2.20)
and the Lorentz transformation 1 - b can be written 1 - b2
La similarité entre la partie de la transformation de LorentzVqui R Vagit sur t et x et la
and the Lorentz transformation R V R cosh canIlbe !estwritten
- 0 0WS t W
sinh !conceptuellement
rotation bidimensionnelle est Strès t l W claire.
S parfois utile de penser
VW RS-
RSxréférentiels ! ! 0 0VWRS x Vdifférents
W
aux observateurs de différents t ll sinh
cosh !
SS WW = SS qu’ils observent. - cosh
inertiels
sinh comme
! 0 0
ayant t
WWSS WW
« angles de
vue » sur la région de l’espace-temps (2.21)
SSxyllWW SS- sinh 0 ! cosh 0 ! 01 00WWSSxy WW
SSyzllWW= SS 00 WSS WW (2.21)
00 10 01WWXSTyz WX
SST WWX SST
The similarity between zl part 0 0 0 1 WX ST z WX that involves t and x
T the X T of the Lorentz transformation
and similarity
The the two-dimensional
between therotation part of is thepretty clear.
Lorentz It is sometimes
transformation thatconceptually
involves t and use-
x
ful to
and thethink of observers rotation
two-dimensional in different IRFs clear.
is pretty as having different “angles
It is sometimes of view”
conceptually on
use-
thetoregion
ful thinkofofspacetime
observers they both observe.
in different IRFs as having different “angles of view” on
the region of spacetime they both observe.
i i
i i
i i
Considérons deux événements dont les écarts de coordonnées dans un référentiel inertiel
sont données par ∆t, ∆x, ∆y, ∆z. Comme la transformation de Lorentz est linéaire,
les écarts de coordonnées dans un référentiel S 0 en configuration standard par rapport
à S sont donnée par
0
∆t γ −γβ 0 0 ∆t
0
∆x −γβ γ 0 0 où γ ≡ p 1
∆x
0 = (2.22)
∆y 0 0 1 0 ∆y 1 − β2
0
∆z 0 0 0 1 ∆z
i i
i i
i i
Relativité générale 27
Imaginons que l’on découpe la ligne d’univers d’une particule en d’innombrables pas
infinitésimaux, comme illustré sur la figure 2.9. Considérons une paire d’événements
A et B sur cette ligne d’univers, séparés par les coordonnées dt, dx, dy et dz dans t
le référentiel inertiel S dans lequel la particule est observée. Si les séparations sont ligne d’univers
vraiment infinitésimales, l’élément de ligne d’Univers qui joint A et B peut être assimilé d’une particule
à un segment de droite. Une horloge inertielle dont la ligne d’univers rectiligne passe
par les deux événements suivra donc quasiment le même chemin que la particule. Dans
le référentiel de l’horloge (appelons-le S 0 ), les événements se produisent à la même
B
position, et donc dx0 = dy 0 = dz 0 = 0. Le carré de l’intervalle d’espace-temps entre ces
deux événements s’écrit donc ds dt
A
2 02 02 02 02 02
ds = −dt + dx + dy + dz = −dt (2.24)
dx
Une horloge qui accompagne la particule devrait indiquer le même temps écoulé que
cette horloge inertielle. Vous pouvez donc montrer que
x
p p
dτ = dt0 = −ds2 = dt2 − dx2 − dy 2 − dz 2 = dt 1 − v 2
p
(2.25)
i i
i i
i i
Exercice 2.9.1 : Dans l’espace ci-dessous, utilisez la même approche pour calculer vx0 .
i i
i i
i i
Relativité générale 29
HOMEWORK PROBLEMS 29
PROBLHOMEWORK
ÈMES PROBLEMS desWhere
a. particules).
does Indiquez
event B les événements
occur in the A à E. On
station notera qu’il
frame?
est conventionnel de graduer les axes t et x pour qu’ils aient les
Explain your reasoning.
t C mêmes échelles et les mêmes unités (ici, en Tm). Répondez aussi
b. Compute the magnitude of the ship’s acceleration in
A B D E aux questions suivantes :
5m GR units (m–1) and in gs (where 1 g / 9.8 m/s2). Note
a. Où se produit l’événement B dans le référentiel de la station ?
that a shockproof watch can tolerate an acceleration of
Justifiez votre réponse.
about 50 g.
b. When
c. Calculer l’accélération
and where doesdu vaisseau
event en unités
C occur in theRG (m−1 ) et en
station
g (où 1 g ≡ 9,8 m · s−2 ). Remarquez qu’une montre résistante
F frame? When and where does event E occur?
aux chocs peut tolérer une accélération maximale de 50 g.
P2.3
c. QuandAt t et = 0,oùan alien spaceship
l’événement passes by the
C se produit-il dansearth: let
le référentiel de
thislabestation
event A. At t = 260 Gm (according to
? Quand et où l’événement E se produit-il ? synchronized
x
–5 m 5m clocks on earth and Mars) the spaceship passes by Mars,
which
P2.3 À is 100
t = Gm0, unfrom the earth
vaisseau at the time: passe
extraterrestre let thisàbe event de la
proximité
Terre. Appelons A cet événement.
B. (Note that 18 Gm of time = 1.8 × 10 m . 1 minute). À t
10 = 260 Gm (d’après des
horloges synchronisées, sur la Terre et sur Mars), le vaisseau at-
FIG. 2.10 A spacetime diagram showing the worldlines of Radar tracking indicates that the spaceship moves at a
Fig. 2.10 – Diagramme d’espace-temps montrant les lignes d’univers teint Mars, qui est situé à 100 Gm de la Terre à ce moment-là
various
de diverses particles.
particules.
constant
(1 Gm develocitytemps between
= 1,8 × 10 the10 earth and Mars. Just after
m ≈ 1 min). Notons B cet événe-
the
ment. Le suivi radar indique que leonvaisseau
ship passes the earth, people the earth launch aà vitesse
se déplace
P2.1 The spacetime diagram in figure 2.10 shows the probe whose purpose is to catch up with
constante entre la Terre et Mars. Juste après que le vaisseau aand investigate
P2.1 Leworldlines
diagramme of d’espace-temps
various particles de moving
la figurealong
2.10 montre les
the x axis the spaceship.
dépassé Thisles
la Terre, probe accelerates
terriens lancent away
unefrom sonde thepour
earth, tenter de
lignes d’univers de diverses particules se déplaçant le long de l’axe
in space. Note that (as is conventional in spacetime dia- moving slowly at first, but moves faster and faster as timedepuis la
rattraper le vaisseau pour l’étudier. La sonde accélère
x. Remarquez que, comme on le fait usuellement dans des dia- Terre, se déplaçantcatching
d’abordup lentement,
grammes grams), I have calibrated
d’espace-temps, the t and
j’ai gradué x axes
les axes t etin xthis diagram
pour avoir passes, eventually with and puis passing de plus en plus vite,
the alien
pour rattraper et dépasser le vaisseau juste quand il atteint lui-
les mêmesto have the et
échelles same scales in
les mêmes the same
unités. units: this
Ceci assure que ensures
la ligne ship just as it passes Mars. In all parts of this problem, you
même Mars. Dans tout le problème, vous pouvez ignorer les effets
d’univers that
d’unthephoton
worldline
(dontof la
a photon (which
vitesse vaut has bien
1) fait a speed of 1)
un angle can
de la ignore
gravitétheeteffects of gravityrelatif
le mouvement and the derelative
la Terre motion
et de of Mars (qui
makes
de 45° avec a 45° des
chacun angle withPour
axes. eachchacune
axis. Fordeseach labeled
lignes world-
d’univers, the
sont faibles) et traiter la Terre et Mars comme siearth
earth and Mars (which are small) and treat the elles étaient
repéréesline,
de Adescribe (1) where
à F, décrivez (1) oùthe
se particle
trouve laisparticule
at time tau= temps
0, (2) and
toutesMars deuxas ifauthey
reposweredans bothle at rest in theinertiel
référentiel inertialliérefer-
au Système
t = 0, (2) à quelle
about howvitesse
fast andetindans
what quelle direction
direction (+x+x
(in the −x) elle
oudirection ence frame
solaire. La of the solar
sonde prend system. The probe
des photos takes some
du vaisseau pic-
extraterrestre à
se déplace à cet instant et (3) si la vitesse de la particule croı̂t ou
or the –x direction) the particle is moving at that time, and
décroı̂t aux instants ultérieurs. Identifiez aussi la ligne d’univers
tures of the alien
l’événement B et spacecraft
les transmet at immédiatement
event B, and immediately sous forme codée,
(3) whether theinterdite
particle’setspeed subsequently grâce them
à uneencoded
bouffée de rayonnement laserlight
dirigé verstolatheTerre. Ce
qui est physiquement expliquez pourquoi.increases or sends as in a burst of laser
rayonnement atteint la Terre à l’événement C.
back
decreases as time passes. Also identify the one worldline earth. The burst arrives at the earth at event C.
P2.2 Imaginez qu’un vaisseau spatial soit accosté à une station a. Use
Sur du papier millimétré, tracez un diagrammeaccurate d’espace-temps
that is physically impossible, and explain why. a. graph paper to draw a quantitatively
spatiale qui flotte dans l’espace profond. On suppose que la sta- bidimensionnel quantitativement correct représentant la situa-
two-dimensional spacetime diagram of the situation
P2.2 définit
tion spatiale Imagine that a dans
l’origine spaceship is docked
son propre at a space
référentiel. À t = sta-0 tion dans le référentiel du Système solaire, montrant les lignes
(ce qu’on appellera l’événement A), le vaisseau commence à s’éloi- in the solar desystem frame, showing the worldlines of
tion floating in deep space. Assume that the space station d’univers la Terre, de Mars, du vaisseau extraterrestre et
gner de la station spatiale dans la direction +x, avec une accé- the earth, Mars, the alien spacecraft,
de la bouffée de rayonnement laser (que l’on traitera commethe probe, and
defines the origin in its own frame. At t = 0 (call this
lération constante (mesurée depuis la station spatiale). L’événe- the
une flash of laser
particule). Onlight
notera (which
qu’il you can treat as ifdeit graduer
est conventionnel
ment Bevent A) the spaceship
correspond au moment starts accelerating
où le vaisseau atteintin the sa
+xvitesse
direc-
were
les axesa particle).
t et x pourLet the aient
qu’ils position of the échelles
les mêmes earth defineet les mêmes
tion away from the space station at a constant
de croisière de 0,5 après 8 Tm de temps, mesuré depuis la station rate (as
x = 0 in that frame. Note that it is conventional in
unités (ici, des graduations de 20 Gm conviendront probable-
spatialemeasured
(1 Tm deintemps the station frame).
correspond à 10The
12
mspaceship
≈ 0,93 h).reachesÀ cet ment assez bien). Remarquez aussi que la ligne d’univers de
spacetime diagrams to calibrate the t and x axes so
a cruising
événement, speedenvoie
le vaisseau of 0.50
un after
signal8 laser
Tm of time
vers as measured
la station, pour la sonde ne peut pas avoir une pente inférieure à 1 (car elle
indiquerinqu’il that they have scales of the same size expressed in the
the station
a atteint frame (call this
sa vitesse event B). Ce
de croisière. (1 Tm of atteint
signal time = ne peut pas se déplacer plus vite que la lumière).
la station same units (in this case, steps of 20 Gm will probably
1012à m
l’événement
. 0.93 h.)C.AtLethis technicien
event, the de spaceship
la station spatiale
sends a b. be Expliquez comment
envoie la réponse 0,5 Tm plus tard, après sa pause déjeuner, ap- appropriate). Alsovous noteavezthatdéterminé
the probe’slaworldline
coordonnée tem-
laser flash signal back to the station, reporting that it has porelle de l’événement C.
pelons D cet événement. Quelque temps plus tard, le vaisseau can never have a slope less than 1 (because it cannot
reached
reçoit cette its cruising
réponse speed.E).
(événement This signalsur
Tracer reaches the station
un papier milli- c. move
Utilisez l’équation métrique pour calculer le temps écoulé
faster than light).
at diagramme
métré un event C. The technician onbidimensionnel
d’espace-temps the space station sends a
quantitati- entre les événements A et B dans le référentiel du vaisseau
b. Explain how you determined the time coordinate of
vement laser
correctflash response tolathis
représentant message
situation 0.5que
telle Tmlalater after re-
décrirait un extraterrestre. Indication : comme le vaisseau est présent aux
event C.
turning
observateur de lafrom a lunch
station break:montrant
spatiale, call this event D. Some
les lignes time
d’univers deux événements, ceux-ci se produisent à la même position
de la station, du spaceship
vaisseau etreceives
des éclairs c. Use the metric equation to calculate the time that
later, the this lumineux (traités comme
acknowledgement (event dans le référentiel du vaisseau.
elapses between events A and B in the alien space-
E). Use graph paper to draw a quantitatively accurate
ship’s frame. (Hint: Note that since the spaceship is
two-dimensional spacetime diagram of the situation as
present at both events, they occur at the same place,
an observer in the station’s frame would draw it, show-
the spaceship’s location, in the spaceship’s frame.)
ing (and labeling) the worldlines of the space station, the
spaceship, and the laser flashes (treated as if they were P2.4 Imagine that your boss is on the earth-Pluto shut-
particles). Include labeled points representing the events tle, which travels at a constant velocity of 0.60 straight
A through E. Note that it is conventional in spacetime dia- from the earth to Pluto, a distance of 5.0 Tm (5 × 1012 m)
grams to calibrate the t and x axes so that they have scales in an inertial frame attached to the sun. Let event A be
of the same size expressed in the same units (in this case, the shuttle’s departure from the earth. About 1.0 Tm
Tm). Also answer the following questions: into the flight (according to your boss’ watch), your boss
i i
i i
i i
P2.4 Votre patron est dans une navette Terre-Pluton qui se dé- a. Utilisez les transformations de Lorentz pour déterminer le
place en ligne droite à la vitesse constante de 0,60 pour parcourir temps et la distance entre ces événements dans le référentiel
une distance totale de 5,0 Tm (5 × 1012 m) dans le référentiel du train.
inertiel lié au Soleil. Notons A l’événement correspondant au dé- b. Comment la distance entre les événements A et B dans le ré-
part de la navette, depuis la Terre. Après 1,0 Tm de vol selon férentiel du train est-elle reliée à la longueur du train dans son
la montre de votre patron (événement B), celui-ci vous envoie, propre référentiel ? Détaillez votre réponse.
à vous resté sur Terre, un message laser vous demandant de lui
envoyer un signal de réveil qui lui permette de faire une sieste P2.7 Un train dépasse deux lumières qui clignotent de façon syn-
de 1 Tm (56 minutes), toujours selon sa montre à lui. Dès que chrone, vues depuis le référentiel lié au sol. Dans le référentiel du
vous recevez ce message (événement C), vous répondez immédia- train, quelle lumière s’allume en premier, celle près de l’avant ou
tement en envoyant le signal de réveil et en vous excusant du fait celle près de l’arrière du train ? Détaillez votre réponse.
qu’il arrivera trop tard, en expliquant que les lois de la physique
vous ont interdit de répondre à temps. Votre patron reçoit ce P2.8 Un train de 100 m de long se déplace à une vitesse de 0,80
message à l’événement D. par rapport au sol. Juste au moment où l’arrière du train dépasse
un signal ferroviaire lumineux, celui-ci s’allume.
a. Sur du papier millimétré, tracez un diagramme d’espace-temps
bidimensionnel quantitativement correct représentant la situa- a. Combien de temps les photons du signal mettent-ils à at-
tion dans le référentiel du Système solaire, montrant les lignes teindre l’avant du train, selon les horloges à bord ?
d’univers de la Terre, de Pluton, de la navette et des deux b. Combien de temps les photons du signal mettent-ils à at-
messages lumineux. Indiquez la position des événements A, teindre l’avant du train, selon les horloges immobiles par rap-
B, C et D. On notera qu’il est conventionnel de graduer les port au sol ?
axes t et x pour qu’ils aient les mêmes échelles et les mêmes
unités. Indication : vous aurez besoin de l’équation métrique P2.9 Deux vaisseaux A et B voyagent entre deux stations spa-
pour déterminer le temps écoulé entre les événements A et B tiales Alpha et Bêta qui sont au repos l’une par rapport à l’autre,
dans le référentiel du Système solaire : ce temps n’est pas égal dans l’espace profond, à 6,0 Tm de distance (1 Tm = 1012 m).
à 1 Tm. On se place dans un référentiel inertiel qui contient Alpha et
b. Expliquez par des mots pourquoi il est impossible pour vous Bêta. Les deux vaisseaux quittent Alpha à midi, selon les hor-
de satisfaire la demande de votre patron. loge d’Alpha et arrivent à Bêta 13 Tm plus tard (environ 12
c. Combien de temps a dormi votre patron (selon sa montre) au h), selon les horloges de Bêta, qui sont synchronisées avec celles
moment où il reçoit votre message ? Expliquez soigneusement. d’Alpha. Le vaisseau A a parcouru un trajet en ligne droite à
Indication : de nouveau, utilisez l’équation métrique en remar- vitesse constante entre Alpha et Bêta, tandis que B a parcouru
quant que les événements B et D ont lieu à la même position une trajectoire semi-circulaire de rayon 3 Tm à vitesse constante
dans le référentiel de la navette. (remarquez que B doit pour cela accélérer en permanence).
d. Dessiner un diagramme d’espace-temps de la situation vue a. Calculez le temps de parcours mesuré par les horloges de A.
depuis le référentiel de la navette et montrez qu’on obtient le b. Calculez le temps de parcours mesuré par les horloges de B.
même résultat (beaucoup plus facilement).
P2.10 Considérons la situation montrée sur la figure 2.5. Imagi-
P2.5 Dans un certain référentiel S, on observe que deux évé- nez qu’on tourne l’horloge sur le côté pour que le rayon lumineux
nements se produisent au même endroit, mais séparés tempo- se propage parallèlement ou anti-parallèlement au mouvement de
rellement de ∆t = 60 m. Dans un autre référentiel, ces deux l’horloge. Montrez que l’équation 2.11 décrit encore la relation
événements se produisent à 45 m de distance l’un de l’autre. entre ∆t0 dans le référentiel de l’horloge et ∆t dans le référentiel
a. L’intervalle d’espace-temps entre ces deux événements est-il lié au sol.
du genre espace, lumière ou temps ?
P2.11 Un train se déplace à la vitesse 4/5. Un passager dirige
b. Que vaut la différence des coordonnées de temps entre les deux un pointeur laser vers la fenêtre, perpendiculairement aux rails,
événements dans le référentiel S 0 ? et émet un bref éclair de lumière. Quel angle la vitesse de l’éclair
c. Calculez la vitesse du référentiel S telle que mesurée par des lumineux fait-elle avec les rails, dans le référentiel lié au sol ?
observateurs dans le référentiel S 0 . Indication : les événements
se produisent au même endroit dans S. De combien S s’est-il P.12 Un objet émet de la lumière de façon uniforme, dans son
déplacé pendant le temps écoulé entre les deux événements, propre référentiel. Imaginons que cet objet se déplace à la vitesse
vus depuis S 0 ? Quelle est la durée entre les deux événements β dans la direction +x par rapport à un référentiel inertiel S.
dans le référentiel S 0 ? a. Montrez que la moitié de la lumière émise dans l’hémi-
sphère correspondant à l’avant, dans le référentiel propre de
P2.6 Un train se déplaçant à la vitesse β = 3/5 envoie un éclair l’objet,
pest vue concentrée dans un cône faisant un angle
lumineux en traversant une gare. On note A l’événement corres-
sin−1 1 − β 2 par rapport à l’axe x.
pondant au passage de l’avant du train à l’extrémité nord de la
station et l’événement B celui du passage de l’arrière du train à b. Montrez que si β = 0,99, l’angle à l’intérieur duquel est
la même extrémité nord de la gare. Un observateur du quai de concentrée la moitié de la lumière émise par l’objet vaut seule-
la gare mesure qu’il s’est écoulé 100 m de temps entre ces deux ment 8,1°. Cette concentration vers l’avant du rayonnement
événements, il en déduit donc que la train fait β∆t = 60 m de émis par un objet en mouvement est appelé effet projecteur
long. ou effet phare.
i i
i i
i i
3. Quadri-vecteurs
INTRODUCTION
31
i i
i i
i i
32 3. QUADRI-VECTEURS
en supposant que les référentiels sont en configuration standard. Comme dτ est indépen-
dant du référentiel, les composantes de la quadri-vitesse u d’un corps se transforment
selon
0t 0 t
u dt γ −γβ 0 0 dt γ −γβ 0 0 u
0 x
u 1 dx 1 −γβ 0 dx −γβ ux
0 y = γ 0 0 γ 0 0
u dτ dy 0 = dτ 0
=
0 1 0dy 0 0 1 0uy
z
u0 dz 0 0 0 0 1 dz 0 0 0 1 uz
(3.3)
C’est une jolie loi de transformation, simple et linéaire. Comparez à la transformation
usuelle des composantes de la vitesse donnée par l’équation 2.6, compliquée et surtout
non linéaire.
On définit un quadri-vecteur comme toute quantité à quatre composantes qui se
transforment selon la transformation de Lorentz lorsqu’on change de référentiel inertiel.
Comme les composantes d’un quadri-vecteur se transforment exactement comme celles
de ds, si un quadri-vecteur A arbitraire est parallèle à un quadri-déplacement ds pour
un observateur donné, alors c’est aussi le cas pour tous les observateurs. Ceci signifie
qu’un simple quadri-déplacement ds peut servir d’indicateur universel pour la direction
de A dans l’espace-temps, de la même façon qu’un simple déplacement spatial représenté
par une flèche dans l’espace 3D ordinaire peut servir d’indicateur de direction pour les
autres vecteurs (force, vitesse, etc.) dans l’espace 3D.
Dans cet ouvrage, les quadri-vecteurs seront typographiés en gras sans sérif. Lors-
qu’on écrit à la main, on peut utiliser une ligne ondulée sous le symbole, par exemple A
∼
i i
i i
i i
Relativité générale 33
(c’est la notation usuelle pour indiquer à un éditeur qu’un caractère doit être imprimé
en gras).
Le produit scalaire et la norme. En relativité restreinte, le produit scalaire A · B de
deux quadri-vecteurs A et B est défini comme
A · B ≡ −At B t + Ax B x + Ay B y + Az B z (3.4)
Ces quantités sont importantes et intéressantes car leurs valeurs sont indépendantes du
référentiel considéré (voir l’encadré 3.1), de la même façon que le carré de l’intervalle
spatio-temporel entre les événements délimitant un quadri-déplacement infinitésimal
où v désigne la vitesse usuelle du corps dans le même référentiel inertiel. Nous pouvons
utiliser cette relation pour exprimer les composantes de la quadri-vitesse d’un corps dans
un référentiel inertiel donné en fonction de sa vitesse dans ce référentiel :
dt
1
√
dt 1 − v 2 √
t
u 1 − v2
dx vx
u √ √
x
dt 1 − v 2 1 − v 2
y = = vy
(3.9)
u √dy √
dt 1 − v 1 − v
2 2
uz dz vz
√
√ 1 − v2
dt 1 − v 2
Quand la vitesse d’un corps est faible, v 1, la racine carrée est quasiment égale à 1,
si bien que (voir l’encadré 3.3)
t
u 1
ux vx
u = y ≈
quand v 1 (3.12)
u vy
z
u vz
Nous verrons dans la suite que la quadri-vitesse est une quantité très utile, et nous vous
conseillons de vous familiariser avec les équations de ce chapitre.
i i
i i
i i
34 3. QUADRI-VECTEURS
i i
i i
i i
Relativité générale 35
masse. C’est cette somme qui est conservée et non chacun des termes pris séparément.
On voit donc que la masse d’un corps est juste une autre forme d’énergie, qui peut en
principe être convertie en énergie cinétique, et vice-versa. L’expression E = m qui décrit
l’énergie d’un objet lorsqu’il est au repos prend une forme beaucoup plus connue lors-
qu’on l’écrit en unités du Système international : elle s’écrit alors E = mc2 ; cette équa-
tion constitue une icône culturelle traduisant l’idée que la masse est de l’énergie, et de
manière plus générale le génie d’Einstein pour l’avoir réalisé. Cette idée était choquante
du temps d’Einstein mais depuis, on a découvert de nombreux processus physiques qui
convertissent de l’énergie de masse en énergie cinétique, et vice-versa.
L’équation 3.17 ne s’applique que quand v 1. Plus généralement, l’énergie cinétique
Ec n’est pas définie par 12 mv 2 mais par la partie de l’énergie relativiste qui dépend de
sa vitesse :
1
E = m + E c ⇒ Ec = m √ −1 (3.18)
1 − v2
Vous pouvez penser à l’énergie du photon comme étant purement de l’énergie cinétique, x
associée à aucune énergie de masse.
Énergie dans le référentiel d’un observateur donné. Un observateur au repos Fig. 3.2 – Ce diagramme montre en
dans un référentiel inertiel S a une quadri-vitesse uobs de composantes ut = 1, ux = pointillés la ligne d’univers d’un pho-
uy = uz = 0 dans ce référentiel (voir l’équation 3.11). Soit un corps en mouvement, de ton se déplaçant dans la direction −x
quadri-quantité de mouvement p. On a avec la vitesse 1. Remarquez qu’un
quadri-vecteur parallèle à la ligne vé-
rifie px = −pt , ce qui correspond
− p · uobs = − (− pt · 1 + px · 0 + py · 0 + pz · 0) = + pt = E (3.21) bien à l’équation 3.18 (remarquez que
vx = −1).
L’opposé du produit scalaire de la quadri-quantité de mouvement du corps et de la
quadri-vitesse de l’observateur donne donc l’énergie du corps, mesurée dans le réfé-
rentiel S de l’observateur. Comme la valeur du produit scalaire est indépendante du
référentiel, on peut calculer −p · uobs dans un autre référentiel, si possible plus pratique.
Les composantes de p et uobs pourront être complètement différentes de celle données
plus haut, mais on obtiendra finalement encore l’énergie E mesurée dans le référentiel
de l’observateur. Ceci s’avèrera très pratique dans certains calculs à venir. L’encadré
3.5 présente un exemple de calcul qui illustre l’utilité du fait que le produit scalaire est
indépendant du référentiel.
i i
i i
i i
36 3. QUADRI-VECTEURS
pour tout β < 1. Ceci implique que le produit A · B est indépendant du référentiel.
Comme nous l’avons vu dans l’encadré 2.7, l’intervalle de temps propre dτ pour un
pas infinitésimal le long de la ligne d’univers d’un objet est égal à
p p
dτ = −ds2 = dt2 − dx2 − dy 2 − dz 2 (3.24)
Vous pouvez utiliser cette relation, la définition de u donnée par l’équation 3.1 et
l’équation 3.6 pour montrer assez directement que u · u = −1.
i i
i i
i i
Relativité générale 37
Quand |x| < 1, on peut développer (1 + x)a comme une somme de la forme
1 + 12 v 2 + 38 v 4 + · · ·
t
u
ux vx (1 + 1 v 2 + 3 v 2 + · · · )
2 8
y = (3.27)
u vy (1 + 12 v 2 + 38 v 2 + · · · )
uz vz (1 + 12 v 2 + 38 v 2 + · · · )
Lorsque v 1, on peut négliger les termes faisant intervenir les puissances de v les
plus élevées, si bien que
1 + O(v 2 )
t
u
u vx [1 + O(v )]
x 2
y = (3.28)
u vy [1 + O(v 2 )]
u z
vz [1 + O(v )]
2
où O(v 2 ) signifie que les termes correctifs sont d’ordre v 2 ou encore plus petits. Quand
v < 0,1, les composantes de u valent alors respectivement 1, vx , vy , vz avec une erreur
inférieure à environ 1% pour chaque terme. Ceci justifie l’équation 3.12.
Remarquez que dans l’absolu, les composantes spatiales de u sont plus petites que ut
par au moins un facteur v : le terme correctif pour ut est d’ordre O(v 2 ) tandis que ceux
pour les composantes spatiales sont d’ordre O(v 3 ).
Remarquez aussi que dans la limite v 1,
1 3 1
E ≡ pt ≡ mut = m 1 + v 2 + v 4 + · · · = m + mv 2 + O(v 4 ) (3.29)
2 8 2
Ceci justifie l’équation 3.17.
Exercice 3.3.1 : Dans l’espace ci-dessous, montrez que l’équation 3.26 découle de 3.25.
i i
i i
i i
38 3. QUADRI-VECTEURS
0 0 −2v 0
AVANT
v1x = 0, v2x = , v3x = −v (3.30)
1 + v2
m m
tandis que les autres composantes des trois vitesses restent nulles. Dans le référentiel
2v S 0 , la quantité de mouvement totale newtonienne vaut −2mv/(1 + v 2 ) avant la collision
1 + v2 et −2mv après la collision : elle n’est pas conservée dans ce référentiel. Ceci contredit
APRÈS
le principe de relativité, qui demande que les lois physiques s’appliquent dans tous
les référentiels inertiels. La conservation de la quantité de mouvement newtonienne ne
M peut donc pas être correcte.
(b) v Exercice 3.4.1 : Dans l’espace ci-dessous, montrez que l’équation 3.30 est correcte.
(3.31)
où (T L) désigne la matrice qui représente la transformation linéaire et (V1 ), (V2 ),
. . . sont des vecteurs colonne. Considérons maintenant le cas particulier où (T L) désigne
la transformation de Lorentz et où les vecteurs sont les quadri-quantités de mouvement.
Supposons que la quadri-quantité de mouvement est conservée dans un référentiel S.
Ceci signifie que si on soustrait le quadri-quantité de mouvement finale de la quadri-
quantité de mouvement initiale, on trouve zéro dans le référentiel initial,
i i
i i
i i
Relativité générale 39
p01i + p02i + ··· − p01f − p02f − ···
Or le quadri-vecteur qui figure dans la dernière parenthèse est égal à zéro, car nous avons
supposé que la quadri-quantité de mouvement est conservée dans le référentiel non
primé. Une autre caractéristique fondamentale des transformations linéaires est qu’elles
transforment nécessairement le vecteur nul en le vecteur nul (une matrice multipliée
par un vecteur dont toutes les composantes sont nulles donne zéro comme résultat).
Ainsi le membre de gauche de l’équation 3.33 est lui aussi nul, ce qui implique que la
quadri-quantité de mouvement est conservée dans le référentiel primé aussi.
Voyons comment ceci se traduit dans le détail, dans le cas particulier de la collision que
nous avons considérée plus haut. Dans le référentiel S, la conservation de la quadri-
quantité de mouvement impose (comme v1 = v2 = v) que
m m M
1 mv 1 −mv 0
√ + √ = (3.34)
1 − v2 0 1 − v2 0 0
0 0 0
Exercice 3.4.2p : Montrez tout d’abord qu’avec la valeur de v20 spécifiée dans l’équation
3.30, on a 1/ 1 − (v2 ) = (1 + v )/(1 − v 2 ). Utilisez alors la valeur obtenue plus
0 2 2
haut pour la masse finale M , indépendante du référentiel, pour montrer que la quadri-
quantité de mouvement est bien conservée dans S 0 .
Remarquez que l’argument donné dans cet encadré n’implique pas que la quadri-
quantité de mouvement est conservée, mais juste que la conservation de la quadri-
quantité de mouvement est compatible avec le principe de relativité (contrairement à
la conservation de la quantité de mouvement newtonienne). Ce sont des vérifications
expérimentales intensives (des milliards de tests par an en physique des particules)
qui fournissent la justification ultime pour la conservation de la quadri-quantité de
mouvement.
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i i
i i
40 3. QUADRI-VECTEURS
Encadré 3.5 : Exemple : la coupure GZK sur l’énergie des rayons cosmiques
(Adapté de Hartle, Gravity, Addison-Wesley 2003, p. 94) Les rayons cosmiques sont
des particules de haute énergie accélérées par des phénomènes astrophysiques violents.
Les protons constituent une part importante des rayons cosmiques, et certains d’entre
eux ont été observés en haut de l’atmosphère terrestre avec des énergies supérieures à
3 × 1020 eV (≈ 20 J !).
Un des aspects troublants de ces particules extrêmement énergétiques est qu’elles ne
devraient pas être capables de se déplacer sur de grandes distances dans l’espace in-
tergalactique. L’espace intergalactique contient une densité de photons significative
(≈ 4 × 108 m−3 ) constituant le rayonnement de fond cosmologique (CMB). Ces pho-
tons ont été émis au cours du Big Bang et ont subi un décalage vers le rouge au cours
de l’expansion cosmologique (comme nous le verrons plus loin dans cet ouvrage). Ils
forment aujourd’hui un spectre de corps noir avec une densité d’énergie moyenne de
l’ordre de 6,4 × 10−4 eV. En 1966, Griesen, Zatsepin et Kuz’min ont remarqué qu’un
proton d’énergie suffisamment élevée peut, au cours d’un collision avec un de ces pho-
tons, initier une réaction
p + γ → p + π0 ou p + γ → n + π+ (3.36)
0
entre autres, où p désigne le proton, γ le photon du CMB, n le neutron, π le pion
neutre et π + le pion chargé positivement. Ces réactions, d’après leur raisonnement,
devaient réduire significativement l’énergie des protons avant qu’ils puissent atteindre
la Terre.
À partir de quelle énergie le proton est-il sérieusement affecté par ces collisions ? La
conservation de la quadri-quantité de mouvement pour la première réaction ci-dessus
impose que
pp + pγ = pf + pπ (3.37)
où pp , pγ , pf et pπ désignent respectivement les quadri-quantités de mouvement du
proton initial, du photon du CMB, du proton final et du pion (l’analyse de la réaction
qui produit un neutron serait quasiment identique). Si on observe ce processus dans
le référentiel du « centre de masse », dans lequel les composantes spatiales des quadri-
quantités de mouvement des particules initiales sont exactement opposées, alors la
quadri-quantité de mouvement totale initiale est nulle. La réaction n’est possible que
si les particules initiales ont une énergie (dans ce référentiel) au moins égale à celle du
proton et du pion au repos. Lorsque l’énergie est tout juste suffisante, on a (dans le
référentiel du centre de masse)
mp mπ mp + mπ
0 0 0
pf + pπ =
0 + 0 =
(3.38)
0
0 0 0
Cette expression donne la valeur de (pp + pγ )2 dans n’importe quel référentiel, car le
produit scalaire donne une grandeur indépendante du référentiel. Évaluons maintenant
cette grandeur dans le référentiel lié à la Terre, où l’on sait que les photons du CMB
ont une énergie E ≈ 6 × 10−4 eV. En développant le carré des deux côtés, on trouve
que
2 2 2 2
p + 2pp · pγ +
p Sγ = −mp − 2 mp mπ − mπ
p
S (3.41)
Remarquez que p2γ = [masse du photon]2 = 0. Choisissons le système de coordonnées
dans le référentiel terrestre de sorte que le proton et le photon se déplacent respective-
ment dans la direction +x et −x. On a alors
i i
i i
i i
Index
β Persei, 408 naturelle, 55–58, 60, 63
ι Bootis, 384 Bessel (Friedrich), 282
µ Scorpii, 408 Bianchi (identité de), 223, 227, 247, 251,
1-forme, 66 256
2dF Galaxy Redshift Survey, 284, 285 Big Bang, 40, 198, 271, 280, 284, 296,
61 Cygni, 282 318, 320, 327, 330, 331, 335,
337, 342, 344, 345
accéléromètre, 10 Big Crunch, 318
accrétion (disque d’), 118, 119, 423 binaire, 384, 386, 387, 400–402, 408
action, 90 Birkhoff (théorème de), 270, 271, 278
à distance, 232 blague de geek physicien, 368
instantanée, 232 blanche (naine), 114
adiabatique, 338, 339 Blandford-Znajek (mécanisme de), 455,
âge de l’Univers, 285, 293, 310, 317, 318, 463
331, 333, 340 Boltzmann
Agence Spatiale Européenne (ESA), 282, constante de, 192, 196, 198
369 facteur de, 332
aire de l’horizon, 190, 192, 193, 197 boson, 335
Alexandrie, 286, 287 de Higgs, 344–346
Algol, 408 vecteur, 344
amas Boyer-Lindquist (coordonnées de), 422
d’étoiles, 193, 282, 288 brisure de symétrie, 344, 345
de galaxies, 157, 158, 283, 291, 294
amplification de luminosité, 157, 163– calcul par ordinateur, 134, 142
166 calcul perturbatif, 131, 133, 136, 141,
amplitude d’une onde gravitationnelle, 154, 160
369, 372, 375, 386, 401, 408 caoutchouc (feuille de), 134, 138–140
analogie électromagnétique, 355, 363 cartésiennes (coordonnées), 54, 78–80,
analyse dimensionnelle, 328 83, 86, 88
angle Cassini (sonde), 165
de déviation, 161, 164 censure cosmique (principe de), 249, 443
d’échappement critique, 146, 147, céphéide, 282, 283, 288, 292
151, 152 champ
anisotropies du CMB, 342, 343, 347, 348 dipolaire, 412
anneau d’Einstein, 156, 157, 162, 164, électrique, 46, 48, 49, 78–82, 88,
166 213, 220, 232, 278, 279, 411
annihilation, 332, 338, 339 électromagnétique
antimatière, 237, 331, 340 tenseur du, 46, 51, 52, 76, 79–81,
antimuon, 42 86, 88, 242, 278, 355
antineutron, 340 faible (limite en), 112–114, 247, 256–
antiparticule, 190–192, 331, 340 262, 264, 265, 268, 271, 310,
création de paire particule-, 190, 354–357, 359, 360, 363, 364,
192, 195 366, 376, 379, 410, 415, 420–
antiproton, 340 422, 426–428
apesanteur, 6, 10 gravitationnel, 2–4, 7–10, 213, 256
Apis, Subtle is the Lord, 130 répulsif, 248, 311
approximation gravito-électrique, 259, 265, 285, 411,
de la source compacte, 386, 387, 432
390 gravito-magnétique, 259, 265, 410,
de la source lente, 410 411, 431, 432
Aristarque de Samos, 286 de Higgs, 344, 345, 352
auto-réaction, 379 magnétique, 46, 48, 49, 80, 81, 86,
avance du périhélie de Mercure, 130, 132, 88, 411
136 scalaire, 352
stationnaire, 259, 264, 265
balance de torsion, 3 chandelle standard, 282, 283
balle de fusil, 4, 9 changement de coordonnées, 56, 57, 60,
baryon, 333, 339, 342 200
base charge
de coordonnées, 145, 146, 150–152 conservation de l’, 232, 234
469
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i i
i i
i i
i i
i i
i i
i i
i i
i i
i i
i i
i i
i i
i i
gravito-magnétique hypothèse
champ, 259, 265, 410, 411, 431, 432 de la censure cosmique, 249
densité de courant, 259, 265 géocentrique, 296
moment, 412, 416, 417 géodésique, 3–5, 8, 90, 256
Gravity Probe B, 413, 414
Groupe local de galaxies, 118 Icarus (projet), 166
GUT, 344–346, 350, 351 identité de Bianchi, 223, 227, 247, 251,
gyroscope, 412, 413 256
précession d’un, 412, 413, 417, 418 images multiples, 156, 158
GZK impact (paramètre d’), 144, 145, 147,
coupure, 41 148
paradoxe, 41 indice
contraction, 68, 69, 73, 75, 223
halo, 291 descendre un, 66, 71, 83, 86, 257
halo galactique, 157 libre, 46, 50, 51
haltère, 375, 398, 400, 401, 404, 405 monter un, 83, 86, 257
Hartle, « Gravity », 40, 152, 188, 351, muet, 46, 47, 50, 352
455, 463 renommer des, 47
Hawking, 190, 192 répétés (sommation des), 44
rayonnement de, 190–192, 455 inertie (principe d’), 15
Stephen, 190 inertiel(le)
Heisenberg (relation d’incertitude d’), 191 référentiel, 15–19, 21, 25–30, 35, 36,
hélium, 332, 333 38, 42, 54
référentiel localement, 68, 202, 203,
Helliwell (Thomas), 378
205, 207, 209, 210, 220, 222–
Hertzsprung (Ejnar), 288
225, 227, 232–238, 240, 242,
Hertzsprung-Russel (diagramme de), 288
243, 250, 253, 352
Higgs
inflation, 344–346, 349–352
boson de, 344–346
interaction
champ de, 344, 345, 352
électrofaible, 344
mécanisme de, 345
électromagnétique, 344
Hipparcos, 282, 288, 292
faible, 331, 344
HiRes, 41
forte, 344
Hobson, Efstathiou & Lasenby, « Relati-
intervalle d’espace-temps, 17, 26, 27, 30,
vité générale », 279, 280, 346,
33, 47
352
inverse de la métrique, 67, 72, 260
homogénéité de l’Univers, 284, 296
ionisation de l’hydrogène, 333, 339
horizon
isotropie de l’Univers, 284, 293, 296
des événements, 168, 171, 175–178,
180–183, 185, 188, 190–194, 197, jauge, 356
198, 278, 279, 386, 440–443, liberté de, 356, 362, 363
446, 447, 449, 450, 453–455, de Lorenz, 88, 356, 362–364, 366,
457, 459, 460, 462, 463 367, 370, 373, 375, 379, 386,
aire de l’, 190, 192, 193, 197 392, 410, 414
problème de l’, 343, 345, 346 transformation de, 88, 355, 356, 360–
horloge, 14, 15, 18, 21, 22, 27, 30, 91, 363, 366, 371, 372, 388, 392,
108 408
à lumière, 22, 29 transverse et de trace nulle, 366,
-maı̂tresse, 16 367, 371–373, 375, 388, 392,
synchronisation des, 15, 16, 21, 54, 393, 395, 398, 408
108, 145, 170, 180 TT, 366, 367, 371–373, 375, 388,
HR (diagramme), voir Hertzsprung-Russel 392, 393, 395, 398, 408
Hubble Jefferson Physical Laboratory, 6
constante de, 283, 284, 290, 310, joule, 336
311, 317, 318, 335
Edwin, 248, 282, 283, 317 Kant (Emmanuel, 282
loi de, 283, 284, 290, 293, 324 Kepler (troisième loi de), 118, 124, 432,
paramètre de, 310, 317, 318 436
télescope spatial, 158, 283, 292 Kerr
Hulse (Russel), 141, 402 espace-temps de, 420–422, 430, 431,
hydrogène, 291, 333 435–438, 440, 441, 443, 449,
ionisation de l’, 333, 339 450
i i
i i
i i
i i
i i
i i
volumique, 232, 242, 246, 271, 342 Milne (univers de), 305, 306
massive compact halo objects, 157 mirage gravitationnel, 156, 158
matière, 285, 309–311, 316–318, 330, 331, Misner, Thorne & Wheeler, « Gravita-
333–335, 339, 340 tion », 4, 256, 408
baryonique, 332, 333, 340 modèle héliocentrique, 286
domination de la, 311, 316, 317, moment cinétique, 412, 413, 417, 418,
330, 333–335, 342, 344, 345, 420, 421, 423, 453, 454, 460,
347, 349, 351 462
noire, 285, 291, 292, 309, 333, 340 conservation du, 119
froide, 333 relativiste par unité de masse, 116,
visible, 285 118, 119, 127, 184, 421, 422,
matricielle (notation), 44 430, 431, 452, 454, 462, 463
Maxwell (équations de), 15, 49, 78, 81, moment d’inertie, 398, 420
87, 88, 200, 203, 210, 279, 411 tenseur de, 398
Maxwell-Ampère (équation de), 49, 81 moment gravito-magnétique, 412, 416,
Maxwell-Faraday (équation de), 88 417
Maxwell-Gauss (équation de), 49, 78, 80– moment magnétique, 412, 416
82, 88 moment quadrupolaire réduit, 387, 388,
mécanique newtonienne, 5, 6, 10, 34, 112, 395, 398, 400, 404, 405, 408
116–118, 127, 130, 131, 155, Mössbauer (effet), 6
168, 176, 212–214, 216, 220, moteur, 198
259, 291, 406, 408, 428 muet (indice), 46, 47, 50
mécanisme de Blandford-Znajeke, 455, muon, 42
463
mécanisme de Higgs, 345 naine blanche, 114
membrane (paradigme de la), 455, 463 NASA, 369
Mercure, 130, 165 naturelle (base), 55–58, 60, 63
avance du périhélie, 130, 132, 136 nébuleuse, 282, 283
mètre de temps, 15, 20, 108 neutrino, 42, 192, 309, 330–333, 335–340
mètre déroulant, 321, 327 famille de, 340
métrique, 282, 321, 342, 410, 430 masse des, 340
dérivée covariante de la, 247, 250, neutron(s), 3, 40, 331, 332
251 désintégration du, 332, 340
dérivée covariante, 203, 209, 210 étoile à, 9, 10, 107, 114, 118, 127,
diagonale, 269, 272, 297 141, 402, 408, 418, 421, 427,
feuille de calcul en, 269, 271, 273– 428
275, 277–280, 297, 300, 305, New Gravitational Wave Observatory (NGO),
308, 313, 380, 381, 384, 418, 369
422 Newton
équation, 17, 18, 29, 30 Isaac, 3, 7
de l’espace-temps, 17 loi de la gravitation de, 78, 108,
d’essai, 296 112, 232
inverse de la, 67, 72, 260 première loi de, 15, 19, 203
de Kerr, 420–423, 427, 428, 430– newtonien(ne)
432, 434, 440, 442, 443, 446, limite, 232, 246–248, 253
448 masse, 271
pathologie de, 168, 169, 171, 180, mécanique, 5, 6, 10, 34, 112, 116–
182 118, 127, 130, 131, 155, 168,
perturbation de la, 257, 259–261, 176, 212–214, 216, 220, 259,
263–265, 354, 355, 357, 360, 291, 406, 408, 428
363, 364, 367, 376, 379, 386, orbite, 117, 118, 122, 130
400, 408, 410, 411, 414, 420 post-, 141
de Schwarzschild, 106–109, 114, 116, potentiel, 259, 387
118, 121, 124, 128, 132, 137, NGC 2403, 291, 293
141, 144, 147, 150, 168–170, NGC 4526, 283
172, 175, 176, 180–183, 185, NGO, 369
186, 190, 206, 259, 265, 268, Noether (théorème de), 256
270, 271, 278, 279, 421–423, non inertiel (référentiel), 15, 16
428 norme, 33, 34, 38, 40, 45
tenseur, 45, 55–57, 116, 121, 259, notation
265, 355 indicielle, 44, 213
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staticité (limite de), 441 propre, 18, 27, 32, 107–109, 114,
station spatiale, 29, 30 144, 248
stationnaire retardé, 387
champ, 259, 264, 265 de vie d’un trou noir, 192, 193, 197
source, 258, 259, 420 temps propre, 169–171, 174–177, 222,
Stefan-Boltzmann 440
constante de, 119, 192, 197, 335 tenseur, 67, 69, 78, 200, 222, 232, 378
loi de, 119, 197, 309, 335 du champ électromagnétique, 46,
Steinhardt (Paul), 346 51, 52, 76, 79–81, 86, 88, 242,
stress-energy, 234 278, 355
supernova, 283, 285, 384 dérivée covariante d’un, 201
surface dérivée d’un, 69
de décalage vers le rouge infini, 440– d’Einstein, 246, 247, 256, 379
442 énergie-impulsion, 88, 232–236, 238,
d’une sphère, 57, 63, 106, 107, 114, 239, 242, 243, 246, 249, 253,
132, 137, 142, 223, 228–230 257–259, 263, 265, 282, 285,
Susskind, « Trous noirs : la guerre des 297, 298, 300, 308, 309, 313,
savants », 193 352, 378, 379, 384, 410
Syène, 286, 287 gradient d’un, 69, 78, 200
symétrie, 222 métrique, 45, 55–57, 116, 121, 259,
symbole 265, 355
de Christoffel, 200–203, 205–207, 209, de moment d’inertie, 398
210, 214, 215, 217–220, 222– moment quadrupolaire réduit, 387,
224, 227–230, 234, 253, 261, 388, 395, 398, 400, 404, 405,
269, 271, 277–280, 308, 313, 408
418 rang d’un, 67, 200
de Kronecker, 45, 46, 48, 73, 91 de Ricci, 223, 228–230, 246, 250,
symétrie, 15, 116, 120, 201, 205, 256, 251, 253, 258, 262, 269, 273,
265, 268, 282, 296, 366 280, 297, 300, 354, 357, 363,
brisure de, 344, 345 380, 381, 384, 422
cylindrique, 421, 422, 428 de Riemann, 212, 215, 218–220, 222–
principe de, 15 230, 232, 246–251, 253, 256,
sphérique, 57, 106, 114, 120, 158, 257, 261, 262, 278, 280, 354,
253, 268–270, 272, 278, 279, 355, 357, 361, 364, 380
296, 420, 422 trace d’un, 75
synchronisation des horloges, 15, 16, 21, Terre, 141, 408, 418, 428
54, 108, 145, 170, 180 orbite de la, 282, 292
système d’unités RG, 15, 20, 29, 46, 48, précession du périhélie de, 141
88, 107, 108, 197, 235, 242, rayon de la, 286
283, 289, 335, 336, 350, 384, Terre-Lune (distance), 287
402, 411, 412, 418 Terre-Soleil (distance), 287
Système International d’unités, 15, 20, théorème
35, 196, 335–337 de Birkhoff, 270, 271, 278
système de coordonnées, 54 de Gauss, 78, 79, 82, 291, 378
sphériques, 298 de Noether, 256
Système solaire, 283, 286, 408 de Pythagore, 17, 22, 55, 63
du Viriel, 291, 294
t-mètre, 108, 109, 170 théorie
taux de réaction, 331, 337 des cordes, 193, 198
Taylor (Joseph), 141, 402 de grande unification, 344–346, 350,
Taylor & Wheeler, « Exploring Black 351
Holes », 180 quantique des champs, 190, 191, 328
télescope spatial Hubble (HST), 158, 283, des réseaux de spins, 193
292 thermodynamique
température, 190, 193 premier principe de la, 309, 340
d’un trou noir, 190, 192, 193, 197, second principe de la, 190, 198, 455,
198, 463 462
temps Thorne, Price & McDonald, « Black Holes :
coordonnée de, 14, 21, 32, 296 The Membrane Paradigm »,
genre, 17, 26, 30, 90 455, 463
mètre de, 15, 20 topologie de l’Univers, 299
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Relativité générale 215X275-dos25mm_chimie_atkins_jones 05/02/2014 09:56 Page1
Moore Moore
Moore
Relativité générale Relativité
Qu’est-ce que la gravitation ?
La relativité générale, qui permet de décrire la gravita-
tion dans un cadre qui respecte les lois de la relativité
restreinte, est une théorie complexe, dont l'étude et
Un bon guide à travers les trous noirs
De la présentation des fondements de cette théorie à ses
applications les plus avancées (cosmologie, thermody-
namique des trous noirs, ondes gravitationnelles), le
générale
l'expertise sont longtemps restées réservées aux physi- lecteur est sans cesse guidé dans sa progression grâce à de
ciens particulièrement courageux et amateurs de sensa- nombreux encadrés qui développent pas à pas la plupart
tions fortes mathématiques. des calculs importants. Les aspects calculatoires sont
clairement séparés des aspects conceptuels, dans le texte
Relativité générale
Depuis une vingtaine d'années, la situation a beaucoup
changé et plusieurs auteurs ont su extraire de cette principal.
complexité des façons beaucoup plus simples de présen-
ter et d'enseigner cette discipline. Cette matière est Traduction de l’édition américaine
aujourd'hui enseignée en début de master, voire en fin de
licence universitaire, permettant à un grand nombre Richard Taillet, ancien élève de l’ENS de Lyon en
d'étudiants d'aborder des thèmes qui les intriguent ou Physique, Docteur en Physique théorique, dans le
les font rêver : trous noirs, cosmologie, ondes gravita- domaine de l’astrophysique, est agrégé de Sciences
tionnelles, etc. Physiques, Professeur à l’Université de Savoie et
chercheur en astrophysique au LAPTH (Laboratoire
La relativité générale à la portée de tous d’Annecy-le-Vieux de Physique Théorique). Il est
l'auteur de plusieurs ouvrages de physique destinés
L’ouvrage de Thomas A. Moore est un des premiers qui
aux étudiants de licence.
proposent un cours de relativité générale au niveau de
la licence universitaire, en adaptant la présentation et la
pédagogie à ce public pour qu’il découvre cette discipline,
sans sacrifier pour autant le contenu : il est parfaitement
adapté aussi pour les étudiants de master.
ISBN : 978-2-8041-8470-4
illu : © Lonely - Fotolia.com
9 782804 184704
www.deboeck.com
MOOREREL