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Passage aux normes IAS / IFRS

Le passage aux normes IAS/IFRS :


consécration de la financiarisation
de la gestion des entreprises.
Dr. DAHI Ammar
Maître de conférences
Passage aux normes IAS / IFRS

Introduction.

L‟adoption du nouveau système comptable, en remplacement de


l‟ancien (vieux de 32 ans), et censé entrer en vigueur en 2010 afin de réunir l‟ensemble des
conditions de son application, souligne l‟actualité du sujet et implique, de ce fait, que l‟on y
réfléchisse. Deux principales contraintes participent à l‟actualisation du thème dans le
contexte économique algérien :

o Les contraintes externes : une réorientation des stratégies de gestion


des entreprises vers un modèle financiarisé, imposant une
réadaptation du modèle comptable fondé sur une logique de
valorisation actionnariale.
o Les contraintes internes : l‟impératif d‟une application des principes
et des méthodes comptables, mondialement admis de par leur
adaptation aux nouvelles données, imposées par le nouvel ordre
économique mondial.

1- Dans un climat de concurrence exacerbée par la


libéralisation financière, le nouveau système comptable vient consacrer une logique du
mouvement de valorisation du capital (rapport social fondé sur l‟appropriation et le contrôle
de la valeur créée) qui impose un déplacement du partage de la valeur créée dans la
production, en faveur de l‟actionnaire et au détriment du travail. Cette logique remet en
cause le modèle traditionnel de l‟entreprise dans lequel, les dirigeants et les cadres (la
technostructure de Galbraith (1) ) détenaient la réalité du pouvoir dans l‟entreprise, au
détriment des actionnaires. Le modèle traditionnel d‟entreprise (stakeholder) a cédé le pas à
un nouveau modèle (shareholder), donnant la primauté absolue aux intérêts des actionnaires,
autrement dit, la rentabilisation des fonds propres des entreprises, inaugurant ainsi un nouveau
régime d‟accumulation financière (2). D‟où l‟importance prise par les critères de rentabilité
financière MVA (market value added) et EVA (excedent value added ). Cette approche vise à
accroître, le plus vite possible, les capitalisations boursières. L‟exigence de rémunération
financière étant fixée ex-ante, elle permet de transférer le risque d‟actionnaire sur d‟autres
acteurs (3). Car, il n‟est plus question d‟attendre que l‟entreprise verse des dividendes, ou que
ses résultats autorisent des plus values.
2- L‟évaluation comptable est subordonnée au préalable d‟un
système d‟informations en termes de collecte, de fiabilité et d‟innovation technologique. Cette
conditionnalité de base est loin d‟être satisfaite par le vécu réel de l‟économie algérienne.
Autrement dit, l‟adoption du nouveau système comptable, au-delà des considérations
normatives, reste tributaire de la réhabilitation de l‟information économique, seule garante
d‟une traduction effective des intentions affichées par les pouvoirs publics :

 Permettre aux entreprises de produire une information détaillée, reflétant


le plus fidèlement possible leur situation financière et comptable ;
 Instauration des principes et des règles précises d‟enregistrement des
états financiers devant faciliter la vérification des comptes ;
 Prise en charge des besoins des investisseurs en matière de fiabilité
d‟information financière des entreprises, tout en permettant aux petites
entités d‟appliquer un système d‟information basé sur une comptabilité
simplifiée ;

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 Favoriser le portefeuille des banques à travers la production, par les


entreprises, de situations comptables plus transparentes, obtenues à partir
des normes internationalement requises.

Après avoir exposé les principes des nouvelles normes comptables


internationales IAS, et cerné quelques uns de ses impacts, l’on procédera à une actualisation du
débat relativement au contexte algérien, en mettant particulièrement l’accent sur la réhabilitation
de l‟information économique, et son corollaire, la réhabilitation de l‟acte d‟investir et sa
gestion par la valeur, condition fondamentale d‟une adaptation productive du nouveau modèle
comptable .

I- Les principes des nouvelles normes comptables internationales


IAS (International Accounting Standards).

Les normes comptables internationales IAS/IFRS se fondent sur une


philosophie propre, initiatrice d‟un véritable changement d‟esprit par rapport à la tradition
comptable, en s‟orientant vers la mesure de la performance et la fiabilité des prévisions. Elles
introduisent, d‟autre part, de nouveaux concepts fondamentaux, plus que jamais d‟actualité,
comme nous le rappellent certains récents scandales financiers: la débacle Enron suivie de
quelques autres déroutes financières (WorldCom, Adelphia, Tyco, Qwest et autres), la disparition
du géant de l‟audit Arthur Andersen ; le surendettement inquiétant de certaines entreprises
françaises : Crédit Lyonnais, Vivendi Universal, France Télécom…(4)

I.1- Importance privilégiée des investisseurs comme


destinataires de la comptabilité.

Dans le système classique, l‟Etat s‟est attribué un rôle essentiel dans la


sphère comptable, en édictant le droit comptable. C‟est ainsi que la comptabilité tient largement
compte de l‟objectif de disposer d‟un substrat comptable permettant d‟asseoir la réglementation
fiscale. En outre, médiateur d‟intérêts potentiellement divergents, l‟Etat s‟est efforcé de concilier
les attentes des différents utilisateurs de la comptabilité (dirigeants, créanciers et fournisseurs,
salariés, actionnaires…).
A l‟inverse, dans le nouveau système comptable, les actionnaires sont
privilégiés relativement aux différents destinataires. Comme les investisseurs sont les apporteurs
de capitaux à risque de l‟entreprise, la fourniture d‟états financiers doit répondre prioritairement à
leurs besoins. Cette optique conduit notamment les IAS/IFRS à intégrer, dans le bilan, certains
éléments du hors bilan actuel (produits dérivés par exemple), et à renforcer les obligations des
entreprises en matière de communication financière. Par exemple, les informations sectorielles
sont plus détaillées que celles en vigueur dans la réglementation française. Mais les trois
divergences suivantes peuvent également se lire comme la mise en œuvre de cette considération
privilégiée accordée à l‟information des investisseurs (5).

I.2- Prééminence de la réalité économique sur


la forme juridique (substance over form).

Alors que le droit comptable français s‟appuie généralement sur la


forme d‟une opération pour en déterminer l‟intégration dans les comptes, les IAS/IFRS entendent
passer au delà des apparences juridiques et retranscrire la réalité économique sous-jacente. C‟est
ainsi que certains actifs titrisés, ou logés dans des véhicules ad hoc juridiquement séparés de

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l‟entreprise, doivent selon les cas, être réintégrés au bilan, ou que les actifs faisant l‟objet d‟un
crédit-bail (donc n‟appartenant juridiquement pas à l‟entreprise) doivent être retraités comme s‟ils
avaient été financés par emprunt.

I.3- La justification de l’émergence de la juste valeur


comme remède aux insuffisances du coût historique.

Dans ces normes, l'information financière ne repose plus sur la notion du


coût historique, mais sur celle de la juste valeur Cette notion répond á l‟optique financière des
IFRS qui vise á satisfaire, en premier lieu, les besoins informationnels des investisseurs. Elle
survient suite aux nombreuses critiques adressées au coût historique. En effet, les défenseurs du
principe de juste valeur reprochent á la comptabilisation en coût historique sa myopie vis-à-vis de
l‟évolution des marchés financiers et son incapacité á traduire la réalité économique et l‟image
fidèle du patrimoine de l‟entreprise (6).
La notion de juste valeur implique un changement important sur les
postes du bilan de l‟entreprise. Les actifs et les passifs sont enregistrés á leur juste valeur, qui
englobe aussi bien la valeur de marché, si l‟actif ou le passif est échangé sur un marché actif, que
sa valeur d‟utilité dans le cas contraire. Bien évidemment, les actifs et passifs ne sont pas tous
concernés par la juste valeur. En effet, les actifs et passifs á court terme ne requièrent pas
d‟actualisation. Cependant, la notion de juste valeur, et plus généralement la nouvelle
normalisation internationale, privilégie la réalité économique á la forme juridique, ce qui implique
l‟intégration dans le bilan des éléments considérés par l‟ancien dispositif comptable comme des
éléments hors bilan.
Cette norme permet d‟énoncer et de définir les notions de valeur de
marché et de juste valeur. La valeur de marché se définit comme le montant qui peut être obtenu
par la vente ou payable pour l‟acquisition d‟un instrument financier dans un marché actif, dans
certains domaines. Cependant il est difficile de trouver un marché actif. Aussi, si un tel marché
n‟existe pas, la détermination de la juste valeur de l‟instrument nécessite le recours à un calcul. Il
ne s‟agit plus dès lors d‟une constatation comme dans le cas de la valeur de marché mais d‟une
estimation. La notion de juste valeur regroupe donc la valeur de marché constatée mais aussi toutes
les valeurs issues d‟estimations fondées sur des calculs économiques et des modèles internes
propres à chaque entreprise.

I.4- Primauté du bilan sur le compte de résultat.

Le référentiel IAS/IFRS s‟appuie prioritairement sur une définition des


actifs et des passifs. Dès lors, un produit est conçu comme un accroissement d‟actif (ou une
réduction de passif), une charge comme une réduction d‟actif (ou un accroissement de passif), et le
résultat se mesure comme l‟évolution des capitaux propres constatée entre la clôture et l‟ouverture
(hors opérations avec les actionnaires).

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Comparatif des règles posées par le Plan


Comptable Général et les Normes IAS

PLAN COMPTABLE GÉNÉRAL NORMES IAS/IFRS

Vision juridique de l'entreprise : Vision économique de l'Entreprise :


la comptabilité est un outil de contrôle la comptabilité devient une information
et un instrument de régulation sociale financière, un outil d'aide à la décision et
(réglementation, contrôle étatique, de mesure de la richesse créée pour
notion de prudence). les investisseurs et tous les Tiers
intéressés.

Image fidèle des comptes traduisant Image fidèle de la situation financière,


la situation juridique des Actifs et de la performance et des flux de
des Passifs de l'Entreprise trésorerie d'une Entité économique
= Évaluation du Patrimoine. = Évaluation de la Rentabilité.

Prééminence de la réalité sur la


Prééminence du droit sur les faits :
forme
n'apparaissent à l'Actif que les Biens
(substance over form) : présence dans
dont l'Entreprise est propriétaire.
l'Actif des Biens en location/financement.

Valeur comptable des Actifs : Valeur de marché des Actifs :


Biens évalués au coût historique. Biens évalués selon le concept de
juste valeur (fair value)

Corrélation étroite entre comptabilité Indépendance de la comptabilité


et fiscalité. vis à vis de la fiscalité : gestion
"stratégique" des résultats.

États financiers conformes au États financiers conformes aux normes


Plan Comptable Général. IAS/IFRS (nouvelle définition).

I.5- De nouveaux concepts fondamentaux.

Les normes IAS introduisent de nouveaux concepts fondamentaux :

 L’information comptable doit être « intelligible », elle doit permettre de se forger


une opinion éclairée sur l‟entreprise, ses activités et ses comptes. Ainsi les états

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financiers doivent utiliser des termes ou des ratios connus ou reconnus par tous.
Rien ne doit brouiller le message comptable.
 L’information doit être pertinente afin de permettre à l‟utilisateur de corriger ou
confirmer ses prévisions et de prendre éventuellement toute décision économique
qui s‟imposerait. Omettre d‟indiquer qu‟une entreprise est sur le point de céder une
activité ôte toute pertinence aux états financiers.
 La notion d’importance relative : une information ne doit être divulguée que si elle
apporte des éléments utiles à la prise de décision.
 L’information comptable doit être fiable et permettre d‟être utilisée sans risque
d‟erreur.

II- De quelques impacts du nouveau régime de comptabilisation.

II.1- L’impact de la notion de juste valeur.

La juste valeur offre donc l‟avantage de sanctionner immédiatement les


engagements financiers sans attendre que ceux-ci donnent lieu à des flux de trésorerie effectifs. En
normes IAS, l‟information financière est davantage orientée vers la mesure de la performance
économique et a une plus forte valeur prédictive (puisqu‟elle repose sur l‟évaluation des flux de
trésorerie futurs escomptés). Cette comptabilisation exige ainsi des informations à la fois
quantitatives et qualitatives supplémentaires. Par ailleurs, le référentiel IAS réduit les possibilités
d‟arbitrage comptable laissées aux dirigeants et rend l‟information plus transparente, favorisant les
comparaisons entre entreprises (7).
Dès lors, ce référentiel devrait faciliter l‟orientation des ressources vers
les secteurs les plus performants, en présentant notamment pour chaque secteur d‟activité
l‟ensemble des informations nécessaires au calcul du taux de rendement des capitaux investis. Ce
supplément d‟informations ne permettra plus de maquer les faiblesses d‟un secteur par les bonnes
performances d‟un autre, les comparaisons ayant lieu par secteur d‟activité. L‟information sera par
conséquent plus détaillée et plus précise.

II.2- Le rôle des normes IAS pour la surveillance


prudentielle

L‟information comptable est un instrument clé du contrôle prudentiel


des banques. Deux visions s‟opposent en ce qui concerne l‟application des nouvelles normes et le
contrôle prudentiel. Selon les partisans de la juste valeur, les nouvelles normes seraient
susceptibles d‟améliorer l‟efficacité des autorités de tutelle. A l‟inverse, il est avancé par certains
régulateurs que la comptabilisation à la juste valeur, si elle reste plus pertinente pour le marché, ne
l'est pas pour les contrôleurs bancaires.
Afin que la réglementation prudentielle soit efficace, il est nécessaire
que l‟information comptable qu‟elle utilise reflète fidèlement les risques pris. Dans cette optique,
l‟intérêt de la juste valeur est de traduire au bilan, en termes monétaires, l‟espérance de perte ou de
gain, autrement dit, la somme des pertes et des gains possibles, pondérés par leur probabilité
d‟occurrence. Or, les postes qui composent les ratios de solvabilité sont généralement estimés
aujourd‟hui à un coût historique et ne reflètent pas la situation véritable des institutions.
Des ratios de solvabilité corrects peuvent par conséquent masquer une
situation réelle plus dégradée. L‟évaluation de leurs éléments à la juste valeur permettrait aux
autorités de tutelle d‟estimer la véritable valeur nette et d‟intervenir rapidement. En outre, il
semblerait que la publication des informations financières en juste valeur permette de créer un

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cadre qui obligerait les directions des banques à faire face aux problèmes qu‟elles rencontrent et à
les régler au fur et à mesure qu‟ils se produisent.
Toutefois, des régulateurs avancent des arguments opposés. Tout
d‟abord, la comptabilisation à la juste valeur permet de comptabiliser les plus ou moins values
latentes, allant à l‟encontre du principe de prudence. Ensuite, les banques pourraient être incitées à
choisir les hypothèses nécessaires au calcul de la juste valeur de sorte à satisfaire les marchés. De
même, elles seraient susceptibles d‟allouer leurs fonds propres en fonction de la perception du
risque des organismes de contrôle bancaire. Enfin, les fluctuations des fonds propres pourraient
être mal interprétées (soit par le marché, soit par le contrôleur), conduisant à des corrections in fine
injustifiées, voire excessives qui déstabiliseraient le système.

II.3- La juste valeur s'applique difficilement à l'activité


traditionnelle d'intermédiation

L‟évaluation à la juste valeur ne serait pas adaptée à certaines activités


bancaires telles que l‟activité d‟intermédiation La juste valeur offre de réels avantages dans la
comptabilisation des opérations de marché ; toutes les opérations des entreprises ne rentreront
cependant pas aisément dans ce cadre. Le choix de la méthode de calcul de la valeur actuelle des
éléments non négociables du bilan (comme les prêts à la clientèle) posera des problèmes
d'interprétation.
La juste valeur s'applique difficilement à l'activité traditionnelle
d'intermédiation: collecter de l'épargne et octroyer des crédits. Les actifs et les passifs résultant de
ces opérations sont, en effet, détenus durablement et leur réévaluation périodiquene préjugera pas
du résultat final. De plus, comme il n'existe généralement pas de marché des instruments utilisés
dans l'activité d'intermédiation, la détermination de leur juste valeur se fait par analogie avec
d'autres activités, ce qui nécessairement sera à la source d'approximations. Enfin, les méthodes de
calcul des éléments non négociables reposeraient sur des choix spécifiques à chaque établissement.
Cela obligerait les établissements à communiquer leurs données et leur modèle économique
d‟évaluation.
Prenons l‟exemple de la juste valeur des dépôts à vue : elle est
considérée comme égale à leur montant nominal en raison de la rapidité de leur écoulement
individuel, alors que la juste valeur des prêts à long terme (qui sont financés par ces mêmes
dépôts) varie en fonction des taux d'intérêt et du risque de crédit. Ensuite, la supervision par les
contrôleurs des choix spécifiques faits par chaque établissement serait plus coûteuse.
Au total, ces méthodes pourraient rendre plus difficile le respect du
principe de transparence, de fiabilité des informations et de comparabilité des états comptables des
entreprises.

II.3- La juste valeur suppose une application discernée afin


d’éviter la volatilité des fonds propres et des résultats
bancaires.

Selon le nouveau référentiel comptable, les produits dérivés sont


nécessairement valorisés en valeur de marché et les variations de valeur des dérivés sont
comptabilisées en capitaux propres. L‟IASC définit deux types de couverture différentes des
dispositions françaises actuelles : la couverture dite de juste valeur (qui protège contre la variation
de valeur d‟éléments inscrits au bilan) et la couverture dite de flux de trésorerie futurs (qui couvre
des revenus futurs ou des opérations futures). La variation de valeur du premier type de couverture
est enregistrée en compte de résultat, celle de la seconde est traitée en capitaux propres. Afin de
compenser les variations de valeur et de refléter la stabilité recherchée dans le cadre d‟une

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opération de couverture, l‟instrument couvert devra désormais être évalué comme l‟instrument de
couverture. Cette modalité permet ainsi de conserver la symétrie de constatation des résultats sur
les deux instruments mais inverse la pratique actuelle.
Dans le cas de la couverture de flux de trésorerie futurs, aucun autre
poste comptable n‟étant en contrepartie réévalué, ce schéma va conduire à davantage de volatilité
des fonds propres: plus le bilan sera couvert (par des swaps de taux par exemple, qui sont à l‟heure
actuelle comptabilisés au coût historique), plus les fonds propres fluctueront de manière mal
prévisible avec la nouvelle norme.
L'inscription au bilan de la juste valeur de certains instruments dérivés
achetés ou vendus permet de sanctionner rapidement les gestions de trésorerie que l‟on peut
qualifier de gestions dynamiques, en faisant apparaître l'espérance de gain ou de perte qui en
résulte. C‟est le cas en particulier des opérations de trading ou de prises de positions à court terme
pour lesquelles une telle comptabilisation est justifiée. Ces mouvements dans les fonds propres et
les résultats peuvent ne pas poser de problèmes dès lors que les origines de la volatilité sont
clairement perçues et analysées.
Mais pour l‟activité d‟intermédiation des banques, l‟accroissement de
volatilité dans les comptes ne reflètera pas la volatilité propre à cette activité, puisque celle-ci
dépend bien davantage de changement dans la qualité du crédit que des variations à court terme
des marchés financiers. Les fluctuations de marchés financiers impacteront davantage les résultats
que les cycles économiques sur ce segment de l‟activité bancaire, ce qui ne traduira pas la réalité
économique et pourrait être susceptible d‟induire les investisseurs en erreur.

II.4- La comptabilisation intégrale du bilan à la juste valeur


affecte le rythme de financement de l’économie .

La comptabilisation serait, dans ce cas, susceptible d‟amplifier les


cycles de crédit. Le caractère procyclique du crédit bancaire est connu. Les banques, en matière de
risque de crédit, tarifient insuffisamment les risques macroéconomiques, du fait notamment d‟une
concurrence accrue. La plupart des établissements de crédit analyseraient en effet la solvabilité de
l‟emprunteur sans tenir compte de sa position dans le cycle conjoncturel. Ainsi, en phase de haute
conjoncture, les banques qui souhaitent améliorer leur résultat ont tendance à accorder plus de
crédit sans tenir compte de l‟impact que pourrait avoir sur leur bilan un retournement conjoncturel
(notamment du fait d‟une réduction de la capacité des emprunteurs à faire face aux échéances de
remboursement dans les moments difficiles). A l‟inverse, en période de basse conjoncture, les
établissements doivent provisionner les risques sur les encours massivement octroyés en période
haute de cycle, ce qui aggrave la dégradation des résultats induite par le ralentissement. Ainsi, du
fait des provisions, les banques ne peuvent plus octroyer autant de crédit. Le provisionnement
actuel (ex post) accentue donc l‟impact des cycles économiques sur les résultats bancaires et,
indirectement, sur l‟ensemble des entreprises.
L‟une des raisons mise en avant par les normalisateurs pour justifier
l‟application de la juste valeur est qu‟elle permettrait une meilleure lisibilité des performances des
banques, y compris sur l‟activité d‟intermédiation, afin de mieux cerner les différents risques et de
les détecter plus tôt. En période de récession, les faillites plus nombreuses et les pertes induites
pour les banques viennent diminuer leurs fonds propres. Le ratio de capital conduit ainsi à une
baisse de la distribution de crédit.
L‟application de la juste valeur risque ainsi d‟accentuer la volatilité
plus importante des résultats et des capitaux propres des banques, rajoutant une contrainte
supplémentaire. En effet, les banques sont soumises à une réglementation prudentielle qui utilise
les données comptables pour évaluer leur solvabilité (ratios Cooke puis Bâle 2). Dès lors, les
établissements de crédit seront conduits à restreindre davantage les crédits en phase basse du cycle
distribués afin de respecter les exigences de ratio de solvabilité.

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A l'inverse, cependant, en matière de règles de provisionnement, la


norme IAS révisée incite à une prise en compte plus précoce du risque dans les comptes. Le
provisionnement est égal à la différence entre la valeur comptable des crédits au bilan et la valeur
actuelle des flux futurs réellement attendus. Il est proposé que le provisionnement s‟applique
également aux crédits non douteux. Une telle mesure permettrait ainsi de réduire l‟impact du cycle
de provisions et se rapprocherait des dispositions prudentielles prévues dans le futur ratio de
solvabilité. L’application des normes au portefeuille bancaire pourrait conduire à un transfert du
risque de taux sur les agents non financiers, voire à une réduction du volume des prêts. Le concept
de juste valeur conduirait à de fortes fluctuations des résultats que les banques dégagent sur
l‟activité de transformation des ressources à court terme en emplois à long terme. La couverture
d‟un tel risque pour les établissements de crédit serait difficile à mettre en place et coûteuse. Elle
pourrait notamment mettre en péril les résultats et les capitalisations des plus petits d‟entre eux.
Dès lors, pour modifier leur exposition au risque de taux, les banques pourraient être amenées à
réduire significativement les prêts à long terme à taux fixe et à offrir davantage de crédit à taux
variable pour reporter sur leurs clients le risque de taux. Les conséquences pourraient être
importantes d‟un point de vue macroéconomique, dans la mesure où les particuliers et les petites et
moyennes entreprises sont fortement dépendants de ce type de financement pour leurs dépenses
d‟investissement et pourrait se révéler comme peu favorable à la prise de risque. En reportant la
volatilité des marchés sur leurs clients, les institutions ne rempliraient pas entièrement leur
fonction de réallocation des risques dans l‟économie.
L'importance du risque transféré pourrait être réduite. Le prêt révisable
est un prêt dont le taux d'intérêt est variable en fonction d'un indice, généralement un taux de
référence. Si la valeur de référence augmente, le taux du prêt augmente, si cette valeur diminue le
taux du prêt diminue. Dans ce contexte, le prêteur partage avec l'emprunteur l'aléa de l'évolution
des taux d'intérêt au lieu de le supporter seul. Il existe cependant certains prêts à taux révisable
dont la hausse, parfois la baisse, sont bridées par contrat par rapport au taux de départ (taux
révisable capé). Par exemple, si le taux de départ est de 4,5 % avec un capé à 2,5 points, cela
signifie que le taux ne pourra pas franchir la barre des 7%, quelle que soit la conjoncture. Le but
est de permettre aux emprunteurs de bénéficier des possibilités de baisse, avec une certaine
sécurité en cas de hausse des taux. L'efficacité de la politique monétaire serait accrue. La volatilité
qui résulte de la mise en place des nouvelles normes comptables affectera la tradition française de
financement à taux fixe, conduisant les banques à modifier un grand nombre de leurs produits ainsi
que leur mode et leur horizon de gestion. Mais le développement de crédits à taux révisables
pourrait donner plus d‟efficacité à la politique monétaire. Un choc de politique monétaire n‟aura
pas les mêmes conséquences pour un agent endetté à taux fixe et pour un agent endetté à taux
variable.
En période de contraction de la demande, une baisse des taux conduira
tout d‟abord à un coût moindre du capital mais aussi à une diminution des charges financières liées
aux crédits contractés pour financer des biens d‟équipement ou immobilier dans le cas de crédits à
taux révisables. Cet allègement de charges entraînera une amélioration de la situation financière
des agents emprunteurs ou tout au moins réduira les difficultés financières.
L‟effet positif induit par la baisse pourra par conséquent être plus rapide que dans le cas d‟une
économie majoritairement endettée à taux fixe.

III- Les contraintes d’une rupture avec le système


comptable en vigueur.

Le nouveau système comptable se caractérise par la nécessité


d‟observer la rigueur dans les écritures, compte tenu des caractéristiques et réalités

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économiques, comme il distingue entre le code de comptabilité et le code fiscal, contrairement


au système en vigueur qui tient compte à la fois, des écritures légales et fiscales.
Comme l‟objet de la comptabilité est d‟évaluer, et non de créer de la
valeur, son intérêt est intimement lié à la source même de la valeur, l‟acte d‟investissement
qui suppose sa soumission à la contrainte budgétaire. Les nouvelles normes comptables
réactualisent, avec plus d‟intensité, cette causalité qui demeure, dans le contexte économique
algérien, tributaire d‟une double conditionnalité :

 La réhabilitation de l‟information économique ;


 La rupture avec les tares de la gestion de l‟entreprise à finalité sociale, au
profit d‟une gestion par la valeur.

III.1- La réhabilitation de l’acte d’investir suppose un


flux d’informations économiques de qualité.

L‟exigence d‟une insertion de l‟entreprise dans la concurrence, locale


et étrangère, est conditionnée par la génération de multiples et puissants flux d‟informations.
Car, devant les mutations multiples imposées au niveau de l‟ensemble des composantes de
n‟importe quel marché, la gestion par l‟information représente la réponse adéquate.
L‟essor constant des technologies et des procédés, la recherche
continuelle d‟activités à forte valeur ajoutée, la mondialisation des marchés et la prolifération
des informations et de ses sources, ont intensifié la compétition. Aujourd‟hui, la durée des
avantages comparatifs est de plus en plus courte, d‟où la nécessité, pour une entreprise, de
gérer son environnement sur une base permanente. La veille technologique est un moyen
d‟anticiper les dangers et de s‟adapter à la concurrence.
Une étude menée en 2000 auprès des PME de l‟ Ouest algérien montre
que 44,32% n‟ont effectué aucun investissement immatériel en recherche d‟information, et
que seuls 13,64% ont investi dans ce créneau (8).

1- Une perception négative de l’information


économique par l’investisseur.

a- l’offre d’information.

La répartition des institutions selon la nature des informations qu‟elles


diffusent par les canaux correspondants est résumée dans le tableau suivant.

Opportunités Faisabilité Procédures


Informations d‟investissement et technique des administratives Total %
canaux activités à exploiter projets
Téléphone 11 5 9 25 36,23
Fax 9 0 0 9 13,04
Guides 8 0 7 15 21,73
Brochures 9 4 7 20 28,98
Total 37 9 23 69
% 53,62 13,04 33,33
Source : article cité, p.12

On peut résumer la tendance des institutions, dans le choix des supports


utilisés dans le processus d‟élaboration de l‟offre d‟information.

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 L‟étude montre que 53 % des institutions enquêtées ne produisent pas une


information fiable aux entreprises. Lorsque l‟on sait que les institutions privées ne
conçoivent les études que comme esquisses technico- économiques propres aux
dossiers administratifs de leurs clients, on peut conclure que la vocation des
institutions, particulièrement publiques, ne s‟inscrit guère dans la recherche à
répondre aux besoins des entreprises.
 Treize (13 %) des institutions interrogées (essentiellement les laboratoires de
recherche) optent pour les travaux de recherche comme source d‟information.
 Vingt sept (27 %) des institutions (particulièrement des établissements nouvellement
crées) optent pour l‟usage des sondages et des études comme source d‟information.

Le tableau montre, à cet effet, que l‟essentiel de l‟information diffusée


est relatif aux opportunités d‟investissement et aux activités à exploiter. Il s‟avère, par
ailleurs, que les institutions diffusent ce type d‟information par téléphone (36,23 %) et
brochures (28,98 %). Toutefois, on remarque que les informations données, sommaires, sont
celles véhiculées par l‟administration.

b- La demande d’information.

Il convient de rechercher les voies et moyens par lesquels les PME / PMI
tentent de satisfaire leurs besoins d‟informations. D‟autre part, il s‟agit d‟expliciter leur
attente, c‟est à dire leur demande non encore satisfaite. Les modalités d‟accès à l‟information
peuvent être résumées de la façon suivante.
La part relative des agences spécialisées et de la presse est répartie:

 Vingt sept ( 27 %) des entreprises utilisent les publications


d‟agences spécialisées pour avoir accès à l‟information sur
l‟investissement. La connaissance de l‟environnement
semble secondaire compte tenu du faible usage de la presse.
 Trente trois (33 %) des chefs d‟entreprise font appel plus à
leur expérience quant à l‟information sur l‟investissement.
L‟apprentissage par l‟observation des expériences
étrangères suffisent, dans ce cas, à suppléer à toute
documentation.
 Vingt sept (27 %) d‟entreprises, généralement de taille plus
petites, recourent exclusivement à la presse pour la
connaissance de l‟environnement. L‟information
spécialisée sur l‟investissement passe, ainsi, en second lieu.
 Treize (13 %) des entreprises, en majorité publiques et
nouvellement privatisées au profit des salariés, développent
l‟usage des médias pour la connaissance de
l‟environnement.

c- L’usage des revues ou l’exigence de la


perfection de l’information.

L‟étude révèle que la majorité des entreprises recensées, soit (55%), de


statut privé, recourent à ce support informationnel, dans la perspective de prendre
connaissance de l‟évolution économique en termes d‟activités et des domaines
d‟investissements. Quarante cinq (45 %) préfèrent faire confiance aux motivations de leurs
chefs, et leur esprits d‟initiatives.

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d- Les besoins en informations exprimés, mais non


encore satisfaits.

L‟information recherchée par les entreprises est variée. Elle peut être
résumée ainsi. Cinquante trois (53%) des entreprises recherchent le type d‟informations en
rapport direct avec la production et le marché. Il est question d‟informations relatives à la
technologie, au marketing, aux concurrents et aux domaines technico- économiques. Ces
entreprises expriment le vœu pour l‟achat de six types d‟informations : juridique, le conseil,
la conception, la maintenance, le service public, la comptabilité.
Quant aux informations émanant de l‟Etat, (38 %) d‟entreprises, de
statut privé, expriment une demande liée aux spécificités et au rôle de l‟administration. Il en
est ainsi des informations concernant les perspectives de l‟économie nationale, les données
sectorielles, les précisions sur la législation, la fiscalité, les assurances, les banques.

2- Pour une stratégie de gestion de l’information


économique.

La réhabilitation de l‟acte d‟investir suppose une stratégie de


l‟information, fondée sur l‟intelligence. Cette stratégie permet la coordination d‟éléments
structurels intégrés sous forme de matrice (Etat, réseaux, entreprises, institutions socio-
culturels, marchés), permettant la diffusion et l‟échange d‟informations.

a- Repenser le système d’information à partir


de la dynamique d’entreprise et non plus du
développement.

Partant d‟une évidence, qu‟un système d‟information constitue la


colonne vertébrale de toute société organisée, l‟Etat se trouve impérativement interpellé
comme réalité à même

 d‟orienter les entreprises, vers les perspectives les plus viables sur le plan
de l‟investissement ;
 de lancer toute initiative institutionnelle allant dans le sens de l‟évaluation
efficace en matière sectorielle. A cet effet, la création d‟un observatoire
économique demeure une urgence.
 D‟assurer la transparence dans la diffusion de l‟information, afin d‟éviter
tout climat de méfiance sur le plan interne.

Il faut noter que le système existant est élaboré à partir d‟une


préoccupation de développement. Or, il convient de repenser la diffusion de l‟information
dans le sens de la dynamique de création d‟entreprises, par une alimentation fiable de la
décision quotidienne de l‟entrepreneur. Autrement dit, il ne suffit pas que la loi donne la
liberté aux différents acteurs économiques de s’engager dans n’importe quelle activité
créatrice de richesse, encore faudrait-il que toute personne, désirant investir pour produire
un bien ou un service pour lequel il existe une demande solvable… met à sa disposition les
informations lui permettant de prendre une décision en connaissance de cause (9). En outre,
seul l‟Etat a les moyens financiers et humains, et les motivations politiques qui assurent que
ces informations soient utilisées au mieux des intérêts de la collectivité nationale.

- 12 -
Passage aux normes IAS / IFRS

b- L’appropriation informationnelle à l’échelle


territoriale suppose une proximité étroite entre
les entreprises.

Les institutions locales constituent, dans le cadre de l‟élaboration


d‟une politique de l‟information économique, les matrices informationnelles sur lesquelles
reposera la pyramide du système d‟information. Elles ne peuvent assumer, efficacement, ce
rôle que si elles disposent d‟une réelle autonomie leur permettant d‟être des récepteurs des
producteurs et diffuseurs de l‟information nécessaire à la dynamique territoriale. Le problème
se pose, dans ce cas, en termes de place réelle du pouvoir local face à l‟autorité de l‟Etat,
d‟une part, à l‟autonomie des entreprises, d‟autre part.
C‟est dans ce contexte que les réformes institutionnelles initiées en 1988
ont donné lieu à de nombreux dysfonctionnements quant à la cohérence économique et
politique que devrait assurer la décentralisation amorcée. Il en est ainsi de la perte de leur rôle
économique au profit de la sphère sectorielle, d‟où détachement du pouvoir local du système
productif. D‟autre part, le plan national est projeté sur le territoire, abstraction faite du rôle
des collectivités locales dont la mission fondamentale est limitée à la gestion de la
reproduction sociale.
L‟unité territoriale ne peut constituer, dans ce cas de figure, une
structure dynamique de collecte et de diffusion de l‟information. La séparation entre les deux
sphères (sociale- économique) rend difficile la circulation de l‟information entre les
entreprises locales (devenues sous tutelle de l‟Etat), d‟une part, et les pouvoirs locaux, d‟autre
part (10).
Il convient de travailler dans le sens d‟une proximité étroite entre les
entreprises (11). Les réseaux constituent, à ce niveau, le vecteur d‟ échange et de transmission
de l‟information ( processus de production, produits, marché…).

3- Le management suppose l’adaptation de l’entreprise


au contexte d’information et de données.

La logique managériale est une logique des objectifs (et non plus de
ressources, par opposition à la démarche bureaucratique), impliquant l‟impérieuse nécessité
de la disponibilité d‟une information de qualité. Celle ci est appréhendée comme un facteur de
production au même titre que le capital ou la main-d‟œuvre (12).
La valorisation de l‟information (comme outil de performance), peut
constituer un élément stimulant pour l‟entreprise algérienne, afin d‟en faire un objectif à
atteindre. Cette démarche est toutefois conditionnée par une évolution quant à la perception
que font les cadres dirigeants des données économiques. Or, ces cadres saisissent mal leur rôle
et leur fonction dans un contexte d‟informations et de données. Autrement dit, il y a une non
disposition à valoriser l‟information, ce qui implique nécessairement une décision de moindre
qualité hypothéquant, potentiellement, la réalisation de l‟objectif (13). Les changements
stratégiques ont besoin d‟être bien décidées pour bien se réaliser. C‟est une des vertus du
manager que de savoir les décider.
La gestion par la valeur offre, aux entreprises algériennes, le cadre de
cohérence qui leur manquait pour réussir les changements nécessaires, et s‟adapter aux
normes d‟efficacité. Le partenariat avec l‟Europe et l‟adhésion à l‟OMC vont, inévitablement,
accentuer le désengagement de l‟Etat des filières de production dites concurrentielles, avec

- 13 -
Passage aux normes IAS / IFRS

pour corollaire, une accentuation du processus de privatisation des EP, au profit


d‟investisseurs locaux et / ou étrangers. Dans ce nouveau contexte, l‟amélioration des
performances financières de ces entreprises constituera l‟axe privilégié des options
stratégiques futures, avec comme sous bassement, une approche reenginering des processus à
travers l‟augmentation de la valeur pour les actionnaires.

III.2- La réhabilitation de l’acte d’investissement suppose la


rupture avec les tares de la gestion de l’entreprise à
finalité sociale, au profit d’une gestion par la valeur.

La réhabilitation de l‟acte d‟investissement (autrement dit, sa


transformation en levier de croissance) suppose, essentiellement, sa mutation d‟une simple
illusion, sous laquelle se déroule une consommation de budgets et de lignes de crédits
(alimentant le paradoxe de l‟économie), à une opportunité de création de valeur, soutenue
par un processus de développement harmonique (intégrant des logiques industrielles,
financières et humaines, voir même politique), induisant des comportements managériaux (au
niveau micro) et/ou des comportements politico- économiques (au niveau macro).

1- La réhabilitation de l’acte d’investir suppose


une démarche managériale

La problématique du management se pose dans un contexte en mutation,


caractérisé par le passage des méthodes de gestion basées sur l‟optique de production (et
souvent même sur une vocation sociale de l‟entreprise au détriment de sa vocation
économique), à des méthodes de management orientées vers le maintien de l‟entreprise dans
son marché en particulier, et son environnement en général. Le style de management
constitue, avec les ressources (technologiques, humaines, financières…) et l‟organisation
(système de pouvoir, système d‟information, processus de décision), les trois dimensions
intimement liées entre elles et la stratégie passée de l‟entreprise. Par des phénomènes
multiples d‟ajustement, ces trois dimensions tendent vers une cohérence d‟ensemble, sans
jamais l‟atteindre. Inversement, une trop grande inadéquation entre ces dimensions est source
de dysfonctionnements. La dynamique de changement consiste, précisément, à réduire ces
incohérences

a- La démarche managériale se nourrit de la


culture d’entreprise et de ses traits.

Le gestionnaire doit avoir un regard managérial, capable de cerner les


éléments du codage culturel, car la gestion, tout comme l‟organisation, sont pénétrées de
culture.
a.1- La démarche managériale forme, avec
l‟ensemble de ses références et hypothèses fondamentales, la toile de fonds à toute
compréhension des comportements dans l‟entreprise, et la ressource majeure de renforcement
de la performance par des comportements plus pertinents. L‟analyse des comportements, en
termes de logique d‟acteurs, suggère que la voie de la cohérence se trouve dans le lien entre
les trois déterminants des logiques d‟acteurs, à savoir : les valeurs, les règles et le leadership.
Les règles se fondent sur le socle des valeurs, et le leadership ne peut se nourrir que des
règles. Les trois déterminants ont chacun leur ressort interne, ressource qui leur permet
d‟évoluer et de se développer. Les valeurs s‟enracinent dans la culture d‟entreprise. Les règles

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Passage aux normes IAS / IFRS

procèdent de la rationalité et du principe d‟efficacité. Rationalité et valeur doivent se


confronter et s‟intégrer dans la démarche de définition de règles. Quant au leadership, c‟est du
domaine des compétences qu‟il tire ses capacités de développement. La compétence ne
remplace pas la nécessité de règles, elle les complète et leur permet d‟être réellement
opératoire. Il se dégage, après identification des ressources aux déterminants des logiques
d‟acteurs, des principes d‟action complémentaires.
Face aux impératifs de compétitivité, l‟entreprise sera contrainte de
développer d‟autres systèmes de contrôle pour répondre aux problèmes que la bureaucratie
n‟a pas cessé d‟étouffer. Les acteurs économiques seront, donc, amenés à se référer à un
système de valeurs (économiques, morales et relationnelles ), surtout quand les règles et
procédures ne leur permettront plus de savoir comment répondre aux exigences de leur
situation.

a.2- Ce regard est impératif pour une mutation


réaliste qui rompt avec la défaillance des changements antérieurs. L‟Algérie et passée d‟une
colonie à un Etat indépendant, d‟un système de pensée unique au multipartisme, d‟une
économie planifiée vers une économie de marché, sans gérer les changements y afférents. La
défaillance provient d‟un non accompagnement des différentes étapes par un processus de
gestion de changement. Les gestionnaires restent, à chaque étape, dans un même système de
raisonnement, c‟est à dire, ancrés dans une vision technique et instrumentale de l‟organisation
et de la gestion. Or, il convient d‟adapter les outils de gestion aux situations particulières.
L‟utilisation d‟un modèle fondé sur des valeurs non partagées, ne permet pas de mobiliser les
ressources et les coordonner comme espéré. Les composantes culturelles ne peuvent être
absentes des outils de gestion.
Autrement dit, la conduite d‟un changement réel (la réalisation d‟une
situation désirée à partir d‟une situation donnée) suppose d‟agir sur les éléments du codage
culturel. Ces éléments qui permettent de découvrir comment les ressources humaines sont
programmées, se trouvent dans les valeurs qu‟elle véhicule pour des membres d‟un groupe
culturel spécifique. Dans le codage culturel qui touche la gestion et les activités
professionnelles des gestionnaires, certains éléments sont plus centraux que d‟autres. Il en est
ainsi de la relation avec la nature, la nature de l‟homme, les relations humaines, le temps,
l‟activité et l‟espace. Ces codes, qui constituent le système de valeurs, déterminent l‟intensité
de l‟impact de la modification d‟une des variables constitutives d‟une organisation. Celle ci
s‟entend comme un système faisant intervenir cinq catégories de variables interdépendantes :
les objectifs, les structures, la technologie, l‟environnement et la composition sociale
(membres, groupes, individus).
C‟est le cas d‟une entreprise où il est décidé d‟accroître la rapidité de
certaines opérations pour mieux faire face à la concurrence. Pour réaliser cet objectif, de
nouveaux moyens de traitement des informations sont adoptés, entraînant la création d‟un
département. Ce changement structural nécessite le recrutement de nouveaux membres
possédant les qualifications désirées, jouissant d‟un pouvoir que leur confère la possession de
compétences uniques dans l‟entreprise. Ces membres sont en mesure d‟influer sur la prise de
décision pouvant affecter la configuration d‟arrangements structuraux et les personnes qui y
assument les rôles. Les stratifications (clivages entre des classes ou des groupes de membres),
et les relations de pouvoirs qui apparaissent au sein de la composition sociale des
organisations, sont liées au fait que ces dernières sont fondées sur un ordre négocié.
Si gérer, c‟est communiquer, le gestionnaire se doit de communiquer un
message de sorte qu‟il soit reçu de façon univoque, et entraîne les actions désirées. Il doit
tenir compte des symboles qui ont de la signification pour les personnes qui sont gérées ou
organisées. La signification de ces symboles repose sur ce que l‟on a appris dans sa famille,
son école, son milieu de travail et sa société.

- 15 -
Passage aux normes IAS / IFRS

b- Le reenginering des process et la création


de valeur pour l’entreprise.

Comment gérer au niveau de l‟entreprise le processus de création de la


valeur ? En quoi une opération de reenginering des processus crée - t- elle de la valeur ? Quel
sera l‟impact d‟une opération de reenginering sur la valeur d‟une entreprise ? Dans cette
approche globale de la gestion de la valeur, le management de l‟entreprise se voit obligé
d‟intégrer les principales décisions dans un cadre beaucoup plus large, en prenant en
considération, non seulement les intérêts des actionnaires (stockholders ), mais également
ceux des autres acteurs ( stakeholders).
La problématique essentielle consiste à se demander dans quelle mesure
la réalisation d‟une opération de reenginering des process est créatrice de valeur pour
l‟entreprise. Il s‟agit d‟une opération de restructuration, au même titre que celle qui consiste à
acquérir une autre entreprise, ou fusionner avec une autre entité. Cela implique une
réorganisation ex nihilo de l‟entreprise, à partir d‟une analyse critique de l‟organisation
actuelle, une redéfinition des modes d‟organisation et de fonctionnement. Une logique de
rupture, donc, par rapport à l‟existant, doit être couplée avec un objectif très rapide
d‟amélioration de l‟entreprise en partant du marché. La création de la valeur s‟apprécie à
travers les modifications qui en résultent. Le reenginering consiste, dans ce cas, à remettre
en cause et à redéfinir des processus opérationnels en vue d‟obtenir des gains spectaculaires
dans les performances critiques que constituent, aujourd‟hui, les coûts, la qualité et le service.
Le reenginering s‟articule, en général, autour d‟un recentrage sur le, ou les, métiers de base. Il
s‟agit de se délester de toutes les synergies négatives, ou anergie, représentées par les
diversifications mal réussies. A cet effet, l‟entreprise est appelée à se séparer des actifs non
porteurs de complémentarités stratégiques, pour se concentrer sur le métier de base, à travers
une gestion stratégique de la chaîne de valeur. C‟est la condition indispensable pour une
démarche créatrice de richesse, car elle se traduit immanquablement par l‟amélioration de
l‟efficacité économique. Restructuration, recentrage sur le métier de base, démarches
qualité…sont autant de notions qui, au cours des dernières années,

b.1- La maîtrise préalable des fondamentaux.

La promotion de la performance de l‟entreprise est tributaire, au


préalable, de la maîtrise des fondamentaux. On ne peut construire une entreprise efficace,
basée sur les dernières pratiques du management (la qualité totale, le reenginering, le
downsizing, et autres cercles de qualité), en l‟absence de fondamentaux. Ces derniers
consistent à mesurer et analyser ce que l‟on fait.
A la base de la création de la valeur, il convient d‟introduire la
dynamique de la gestion financière dans l‟entreprise. La réflexion stratégique a pour but
l‟amélioration du pilotage de la création de valeur à travers des value drivers (paramètres de
création de valeur pour investir plutôt dans des stratégies dont la cohérence et la durée sont
les moteurs réels d‟acquisition d‟avantages compétitifs et de création de valeur).
La mise en place des value drivers facilite une vision analytique et
prospective des trois facteurs fondamentaux que l‟on retrouve dans toute mesure de
performance fondée sur la valeur : la séquence des cash flow (résultat net plus
amortissement), le taux d‟actualisation réel (coût du capital), et la politique d‟endettement
(directement reliée au coût moyen du capital). Comme le CMP s‟obtient par pondération des

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Passage aux normes IAS / IFRS

coûts des capitaux propres et des dettes financières, en fonction en fonction de la structure de
financement, il convient de rechercher la structure de financement optimale associée à un
CMP minimal, et son corollaire, la maximisation de la valeur de l‟entreprise. ont fini par
s‟imposer aux managers algériens. En outre, par son orientation client ( une préoccupation si
peu courante de l‟entreprise algérienne ), le reenginering des processus permet de se
concentrer sur ce qui a le plus d‟influence sur la valeur. Il permet ainsi d‟éliminer , dans la
chaîne de valeur, les maillons sans valeur ajoutée pou le client. C‟est par sa capacité à
pouvoir créer de la valeur pour ses clients que l‟entreprise pourra créer de la valeur pour ses
actionnaires. Ceci n‟est possible que si elle a une maîtrise sur les processus internes, et si elle
investit dans un processus d‟apprentissage et de développement.

b.2-L’ordonnancement d’un plan de mise à niveau

L‟ordonnancement d‟un plan de mise à niveau débouche sur l‟ouverture


concomitante de plusieurs chantiers. Il va de soi que la programmation concertée ,
méticuleuse mais flexible, du plan de mise à niveau se réalise après un diagnostic exhaustif.
Parmi les phases prioritaires dans l‟ordonnancement, on notera la communication et la
sensibilisation, la qualification et l‟intelligence économique.
b.1.1- Le plan de communication est
principalement orienté à cette fin. Il vise à informer, sensibiliser, motiver et canaliser les
énergies des membres de l‟entreprise pour gagner les futures luttes concurrentielles. Il sera
avant tout un plan de concertation. L‟intelligence existe partout dans l‟entreprise. Il s‟agit de la
cultiver et l‟utiliser. L‟amélioration de la productivité passe par le glissement d‟une culture
technique à une culture humaine. La compétitivité est partiellement liée au niveau
technologique, mais fortement corrélée avec le management des ressources humaines.

b1.2 - Le plan de formation vise à éradiquer les


différences de connaissance pour la rapprocher de l‟excellence. L‟action première viserait à
qualifier plusieurs responsables de ressources humaines à concevoir, évaluer et améliorer les
plans de formation. L‟objet de ce dernier est de réduire surtout (et non éliminer) les écarts
entre profils réels et profils de poste, éliminer les dysfonctionnements constatés (fiches de
dysfonctionnement), préparer les ressources humaines aux futures exigences (organisation
prévisionnelle), et motiver davantage (formation épanouissement). Ceci nécessite une
ingénierie qui s‟acquiert. Des formations / actions (coaching ) sont souhaitées car elles
permettent de qualifier , tout en permettant à l‟entreprise de capitaliser et de reproduire le
savoir faire des consultants formateurs. Lorsque l‟entreprise développe une certaine maîtrise
de la conception des plans de formation, une programmation de la qualification des ressources
humaines sera lancée avec plus de chances de succès.

b.1.3 - On se met à niveau par rapport à des


concurrents dont on connaît la productivité et les pratiques. C‟est un benchmarking qui
concerne toutes les fonctions. L‟activité de collecte, d‟analyse et de transmission de
l‟information devient un préalable. Les objectifs décentralisés, assignés aux structures internes,
sont inspirés des performances passées. Les réalisations et les niveaux d‟amélioration des
concurrents constituent le point de départ du projet d‟entreprise. En conséquence, le travail
d‟intelligence économique s‟effectue en amont de la conception du plan d‟action.

b.1.4-Les mutations culturelles impliquent


l‟amélioration des performances. Les deux sont introduites conjointement et prioritairement

- 17 -
Passage aux normes IAS / IFRS

dans le nouveau dispositif. Cependant, la problématique est davantage complexe dans les PVD
où il faut casser certains mythes, avant d‟assurer la pérennité et la croissance. Le plan d‟action
définit les valeurs à diffuser, les idées maîtresse à discuter et les mythes à détruire. On planifie,
on mesure et on corrige au fur et à mesure que l‟expérience s‟approfondit. On peut résumer les
idées maîtresses autour desquelles s‟articule le schéma de l‟entreprise renouvelée.

c- Performance financière et forced ranking.

La création de valeur revêt divers aspects, et la GRH n‟en est pas des
moindres. C‟est ainsi qu‟on peut affirmer, d‟ores et déjà, que le 360° feedback peut être
contre-productif. Il s‟agit de l‟outil d‟évaluation individuelle qui permet à un manager de
comparer sa propre évaluation d‟un salarié à la perception de son entourage. Greene (14) donne
les intangibles d‟une société pour les investissements.
Cinq sur neuf relèvent du domaine de la gestion des ressources humaines :

 la crédibilité du management ;
 la capacité à attirer et retenir des talents ;
 la capacité d‟innovation ;
 l‟expérience du management ;
 la cohérence des systèmes de rémunération.

Sire et Guibbert (15) décrivent comment les pratiques RH créent de la


valeur :

 Par la gestion des compétences individuelles ;


 Par le management stratégique des ressources humaines;
 Par la satisfaction des attentes des stake-holders externes.

2- Le nécessaire passage de l’ entreprise d’un


mode de gestion réactif à un mode proactif.

La libéralisation financière, induite essentiellement par les accords


d‟association avec l‟UE, et l‟entrée à l‟OMC, expose l‟entreprise algérienne à de nombreux
défis :
 Une concurrence intense (véritable guerre économique (17)) ;
 Une internationalisation des processus productifs, fondée sur l‟intégration
des nouvelles technologies de l‟information et de la communication (NTIC).
 Globalisation des marchés financiers ;
 Incertitude croissante des marchés.

Ces diverses contraintes se traduisent principalement:

 par une mutation de l‟environnement concurrentiel qui devient de plus en


plus complexe, flou, changeant et perturbé.
 Par une mutation du rôle de l‟information (sous l‟effet de l‟évènement des
NTIC, notamment la véritable déferlante Internet), qui acquiert une
dimension stratégique. C‟est une information stratégique à haute valeur
ajoutée, en continu, qui tranche avec l‟information non structurée, obtenue
avec une fonction documentaire classique. En d‟autres termes, cette
information ne peut plus se suffire d‟une documentation traditionnelle, mais

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Passage aux normes IAS / IFRS

impose, au contraire, une organisation, une formation et des moyens


propres spécifiques. De nouvelles approches professionnelles de sélection et
de qualification de l‟information s‟imposent.

Ces bouleversements aboutissent à abréger le cycle de développement


des produits, et donc, à réduire la durée de vie des technologies. D‟où l‟impératif, pour une
entreprise, d‟être à même d‟anticiper les évolutions technologiques pour pouvoir gérer la
rigueur de la compétitivité, et s‟assurer une croissance et le maintien de son niveau
concurrentielle. A cet effet, elle est appelée à adapter son mode de gestion, en substituant à
son mode de gestion réactif, un mode proactif. Il s‟agit de raisonner en termes de veille
technologique, ou d’intelligence économique.
Cette nouvelle économie se définit comme un processus informationnel
continu, par lequel l‟entreprise se met à l‟écoute anticipative de son environnement (au sens
large), dans le but d‟ouvrir des fenêtres d‟opportunités et de parer aux menaces et aux
évolutions technologiques (18). Pour ce faire, l‟entreprise doit être en mesure de transformer
des signaux faibles en forces motrices.
Dans la pratique, la veille étant une activité de recherche, de collecte,
d‟exploitation et de diffusion de toute l‟information utile sur l‟environnement local, national
et international de l‟entreprise, elle peut revêtir plusieurs formes, selon la nature de
l‟information à laquelle on s‟intéresse. On parle de veille concurrentielle et commerciale
lorsque l‟information est de nature économique. Si cette dernière est d‟origine réglementaire
et juridique, on à faire à une veille institutionnelle. La veille technologique s‟intéresse, par
contre, aux produits de la recherche en général. Elle porte sur les activités scientifiques, les
techniques, les brevets, les produits, les services, les procédés de fabrications, les
matériaux…
Le lien entre les différents types de veille demeure le caractère stratégique
de l‟information. Autrement dit, la veille technologique est stratégique, et son intériorisation
par l‟entreprise comme fonction à part entière lui permet de:
 se positionner dans son environnement national et international.
 repérer les évolutions technologiques, ou autres, et dégager les tendances lourdes
dans son secteur, proposer éventuellement des scénarios de repositionnement. Il
s‟agit, donc, d‟un système d‟aide à la décision qui observe et analyse
l‟environnement de l‟entreprise pour en déduire les menaces et les opportunités
de son développement.
 passer d‟une responsabilité laissée au bon vouloir de chaque individu, à un effort
collectif centré sur les priorités stratégiques de l‟entreprise, ce qui se traduit par
un meilleur management.
D‟où l‟impératif d‟un nouveau mode managérial. Le manager de demain
doit avoir une perception exacte des enjeux à long terme pour appréhender l‟avenir :
 Il doit être porteur d‟un rêve, un idéal d‟excellence, une ambition
stratégique, être capable de la transmettre à toute l‟entreprise pour que
chacun intègre son action quotidienne dans ce dessein global.
 Il doit également cultiver l‟intelligence et promouvoir le leadership à
tous les niveaux.
 Il doit fédérer l‟entreprise autour d‟une vision pour libérer toute
l‟énergie créatrice, et laisser aux employés la plus grande liberté
d‟initiative.

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Passage aux normes IAS / IFRS

Conclusion.
Le développement des marchés financiers et des transactions
transnationales, et la nécessité de faciliter l‟accès des investisseurs à des données fiables
compréhensibles, interprétables et surtout homogènes et comparables, ont contribué à la mise
en place de normes comptables internationales (IAS) (International Accounting Standards).
La comptabilité ne crée pas la richesse. Sa mission est de fournir une information financière
fidèle, fiable et transparente pour renseigner les utilisateurs.
Ces principes fondamentaux sont plus que jamais d‟actualité, comme nous le rappellent
certains récents scandales financiers. Le passage aux normes internationales constitue un
grand changement dans la mesure ou il s‟agit d‟une conception réellement nouvelle de
l‟information financière. On passe d‟une comptabilité juridique et fiscale à un langage pour
investisseurs.

Bibliographie.
1- J.K. Galbraith : „‟Le nouvel état industriel‟‟, Gallimard, Paris, 1968.
2- D. Plihon : „‟L‟économie des fonds propres : un nouveau régime d‟accumulation
financière‟‟, in, „‟les pièges de l‟économie mondiale‟‟, Alternatives
économiques, Syros, Paris 2000.
3- D. Baudru, F. Morin : „‟Gestion institutionnelle et crise financière- une gestion
spéculative du risque‟‟, in, „‟architecture financière internationale‟‟,
Rapport du Conseil d‟analyse économique , n° 18, la Documentation
Française, 1999
. M. Aglietta et A. Rebérioux : „‟ Dérives du capitalisme financier‟‟, Albin
Michel, Paris, 2004.
D. Plihon : ‘’ Rentabilité et risque dans le nouveau régime de croissance’’,
Commissariat général du Plan, Paris, 2002.
4- Tom Frank : „‟ Enron aux mille et une escroqueries‟‟, Le Monde
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5- C. Decock-Good, F.Dosne :’’ Normes comptables internationales : les IAS/IFRS
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6- Jacques Richard : ‘’ Fair value, le troisième stade du capitalisme comptable ? Le
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E. Delesalle : „‟Manipulations comptables : de la stratégie à l‟éthique‟‟,
Banque Magazine, avril 2003, p. 32
7-Jacques Mistral : “ Rendre compte fidèlement de la réalité de l‟entreprise. remarques sur la
réforme comptable et la qualité de l‟information financière ”, in Les normes
comptables et le monde post-Enron, Rapport du Conseil d‟Analyse
Economique, La Documentation française, 2003 ;
8- Liberté Economique / 16-22-06-2004
9- M. Benachenhou :‟‟Inflation, dévaluation, marginalisation‟‟, Dar Ech‟rifa, Alger,
1993, p.129.
10- MY. Ferfera :‟‟Le développement local, ses institutions et son statut, dans le
modèle Algérien de développement‟‟, in „‟les nouvelles logiques de
développement : mondialisation versus localisation‟‟, L. Abdelmalki, C.
Courlet, l‟Harmattan, 1996, p. 342.
11- MY. Ferfera, T. Akrouf, R. Souidi:‟‟Les entrepreneurs, le territoire et la création
d‟entreprises: enquête à Boghni‟‟, CREAD, n° 51, 1° Tr. 2000.
12- C. Bia : „‟ L‟inadaptation du système comptable algérien pour la mesure de

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Passage aux normes IAS / IFRS

l‟efficacité de l‟entreprise‟‟, CREAD, n° 45, 3° Tr., 1998.


13- I. Allem : ‘’ Le manageur algérien et les systèmes d’information, ou les causes
d’un échec’’, CREAD, n° 49, 3° Tr., 1999.
14- D. Greene :‟‟ Measures that Matter, The Path of Intangibles Value‟‟, 25-02-1999,
cite in ME. Philip : ’’Performance financière et forced ranking’’ ,
Revue française de gestion, vol. 31, n°157, août 2005.
15- Sire B. et Guibbert LL :‟‟ Management des ressources humaines et création de
valeur‟‟, Notes du LIRHE à venir, 2002, cité dans l‟article de la Revue
française de gestion, vol. 31.
16- Depuis 1997, il existe une Ecole de guerre économique (EGE) à Paris.
17- La gazette des finances / 01-14 août 2005.

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