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FORMATION D’INGENIEURS FORAGE

Introduction à l’industrie
pétrolière
Et
Initiations au forage

M.DADDOU
nov.-07
Introduction à l’industrie pétrolière

Table des matières

Introduction a l’industrie pétrolière……………………………………………………….3


L’exploration………………………………………………………………………………….3
Le forage……………………………………………………………………………………….5
Le développement…………………………………………………………………………7
Le raffinage……………………………………………………………………………………9
Le transport…………………………………………………………………………………..9

Initiation au forage ……………………………………………………………………………..10


Introduction au forage pétrolier………………………………………………….10
L’outil de forage…………………………………………………………………………..14
La garniture de forage…………………………………………………………………17
La fonction levage………………………………………………………………………..20
La fonction rotation………………………………………………………………………25
La fonction pompage……………………………………………………………………26
Le top drive………………………………………………………………………………….29
La transmission de l’énergie………………………………………………………..30
La boue de forage………………………………………………………………………..32
Le tubage et la cimentation…………………………………………………………34
La tête de puits…………………………………………………………………………….37
Les obturateurs…………………………………………………………………………….38
Problèmes puits…………………………………………………………………………….40
Les instrumentations…………………………………………………………………….43
Contrôle des venues……………………………………………………………………..47
Le carottage…………………………………………………………………………………..49
Les essais du puits………………………………………………………………………..50
Le forage dirigé……………………………………………………………………………..52

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Introduction à l’industrie pétrolière

INTRODUCTION A L’INDUSTRIE
PETROLIERE

L’EXPLORATION
Jadis, le pétrole est récupéré à la surface de la terre. On l’utilisait pour des
préparations de médecine, pour l'éclairage ou pour l'étanchéité des bateaux.
Au 19ème siècle, des forages sont pratiqués à quelques dizaines de mètres de
profondeur.
Aujourd'hui, après 150 ans d'exploitation des gisements accessibles, les roches
imprégnées d'hydrocarbures sont de plus en plus difficiles à débusquer,
piégées à des centaines, voire des milliers de mètres de profondeur sous terre.

Le métier du géologue consiste à observer, rechercher et noter les indices qui


pourraient laisser supposer que le sous-sol renferme des hydrocarbures.
Le géologue examine les roches et prélève des échantillons afin d'en
déterminer en laboratoire la nature, de dater les couches dont ils sont extraits,
et de reconstituer ainsi un scénario écrit depuis 4 milliards d'années.

Le géologue pétrolier
La croûte terrestre est composée de couches de roches de natures différentes.
Au cours des périodes géologiques, qui se mesurent en milliards d'années, ces
couches se sont déposées, déformées et fracturées. Le rôle des géologues est
de reconstituer l'histoire des dépôts et des déformations de ces couches, pour
cerner les emplacements où a pu se piéger le pétrole.
Ces recherches s'appuient sur des analyses aux laboratoires et sur des
observations faites sur le terrain.

Les compagnies pétrolières possèdent des équipes de géologues aux


spécialisations différentes. Par exemple, des sédimentologistes qui étudient la
structure et l'agencement des couches sédimentaires, des bio – stratigraphes
qui datent le dépôt de ces roches par l'observation des fossiles, des
structuralistes qui mesurent la déformation de ces mêmes roches. Enfin, des
géologues généralistes prennent en compte les données enregistrées ou
analysées par leurs collègues pour reconstituer la géométrie et décrire les
caractéristiques du réservoir pétrolier.

Les géologues de la société pétrolière, en collaboration avec les géophysiciens,


s'attachent à réaliser au mieux l'exploration des pièges pétroliers, et à
apprécier l'importance des gisements découverts sur leurs permis de
recherche.

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Introduction à l’industrie pétrolière

Leurs tâches sont variées : choix des meilleurs permis de recherche,


localisation des pièges pétroliers, implantation des puits d'exploration sur ces
pièges et appréciation des gisements découverts.
Les observations faites par le géologue sont complétées par l'analyse de
photographies aériennes et satellitaires, pour lui permettre de formuler les
premières hypothèses de l’existence ou non de pétrole.

Le géophysicien
Il étudie les propriétés physiques du sous-sol. Pour ce faire, il dispose de
plusieurs méthodes, dont la confrontation va enrichir les travaux du géologue :
- La gravimétrie : mesure les variations de la pesanteur et donne des
indications concernant la nature et la profondeur des couches en fonction
de leur densité.
- La magnétométrie : mesure, le plus souvent depuis un avion, les
variations du champ magnétique. On obtient ainsi une idée de la
répartition en profondeur des terrains cristallins qui ne contiennent pas
du pétrole.
- La sismique : consiste à réaliser une véritable échographie du sous-sol.

Le rôle du géophysicien pétrolier est de reconstituer l'image des dépôts et des


déformations des couches de la croûte terrestre, pour aider le géologue à
cerner les emplacements où a pu se piéger le pétrole.
Ces recherches se pratiquent en deux temps : l'enregistrement des mesures
sur le terrain, puis la construction d'images des profondeurs du sous-sol.
Le géophysicien met en application certains principes de la physique pour
reconstituer, sous forme de coupes verticales, de cartes de valeurs, de
paramètres, et d'images informatiques, la forme des couches géologiques et
de leur déformation.

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Introduction à l’industrie pétrolière

LE FORAGE
Le forage est un secteur clé de l'industrie pétrolière. Il regroupe différents
métiers très spécialisés.
Le personnel employé par la compagnie pétrolière se compose de :
- un chef de service,
- un ou plusieurs superintendants chargés de préparer le planning et le
programme détaillé des opérations
- un superviseur de forage et un ingénieur géologue s'assurent de la
bonne exécution du programme ou de sa modification en fonction des
terrains rencontrés et qui veillent à la sécurité du chantier et au respect
de l’environnement. Ils coordonnent également les travaux des
différentes sociétés intervenantes.

Pour réaliser des puits, les compagnies pétrolières font appel à des entreprises
de forage et des compagnies de service.

Les entreprises de forage emploient des personnels dont les postes sont
doublés car les forages s'effectuent 24 heures sur 24. Il s'agit principalement
de :
- un chef de chantier, représentant de l’entrepreneur et responsable de la
bonne marche du chantier,
- un maître sondeur (chef de poste) qui dirige l'équipe de forage
proprement dite, composée de :
o un assistant (second de poste)
o un accrocheur
o trois à quatre ouvriers de plancher
- un chef mécanicien et un chef électricien chargés de la maintenance des
matériels
- une équipe de manutention
- une équipe de restauration/hôtellerie.

En plus des entreprises de forage, la compagnie pétrolière fait également appel


aux services de compagnies de services pour réaliser des travaux connexes au
forage tels que :
- préparation et entretien de la boue,
- vissage et cimentation de tubage,
- déviation,
- logging,
- instrumentations,
- …

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Introduction à l’industrie pétrolière

La mise en place
En fonction des connaissances acquises sur le sous-sol et de la topographie du
terrain, on détermine la meilleure position pour mettre en oeuvre l'appareil de
forage, afin de réaliser un trou dans des conditions parfois difficiles.
De faible diamètre (de 20 à 50 centimètres), ce trou aura généralement une
profondeur comprise entre 2000 et 4000 mètres. Certains forages dépassent
les 6000 mètres.

Le forage permet de connaître les caractéristiques et le contenu du gisement et


de décider s’il est intéressant de mettre ce gisement en production ou non.
Le premier puits n’a servi qu’à la découverte du gisement. Il est nécessaire
d’en forer d’autres pour délimiter le champ avant de le développer (le mettre
en production).

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Introduction à l’industrie pétrolière

LE DEVELOPPEMENT
Si l’exploration a mis en évidence l’existence d’un gisement dont les
caractéristiques paraissent suffisantes pour envisager une exploitation
rentable, et en anticipant sur les prix des hydrocarbures dans les années
futures, il va falloir déterminer si la commercialisation des produits extraits
couvrira les considérables coûts d'études, de développement, de construction
des installations et de financement, ainsi que toutes les dépenses liées ensuite
à la production.
Le pétrolier, en fonction du site, de la nature du sous-sol et des
caractéristiques de production, étudie les types de forage, les moyens de
collecte, de traitement, de stockage et d'expédition.
L'ingénieur – gisement propose le nombre, les caractéristiques et
l'emplacement des puits.
Ensuite, ingénieurs, économistes et financiers recherchent ensemble la
meilleure solution qui concilie conditions environnementales et perspectives de
rentabilité.
Quand le meilleur projet tient sur le papier, on lance les travaux.
Une fois le puits creusé, on le met en production en reliant le réservoir à la
surface à l’aide de tubes appelés tubing. En surface, un ensemble de vannes
appelé arbre de noël permet de produire l’effluent de ce puits ou l’arrêter.
Cet effluent est transporté à sa destination par des conduites appelés oléoducs
(pour le pétrole) ou gazoducs (pour le gaz). Pour atteindre une destination
éloignée, l’effluent est activé par des systèmes de pompage (pour le pétrole)
ou de compression (pour le gaz).

La production
Le plus tôt possible, après l'évaluation, le gisement est mis en production.
Suffisamment de puits ont été forés et complétés. Les installations de contrôle,
de collecte, de traitement et de stockage sont en place. On ouvre les vannes
des arbres de noël. Sous l'effet de la pression qui règne dans le gisement, le
pétrole monte vers la surface et s'écoule vers les installations sans arrêt.
L'effluent est composé de solides, d'eau, d'azote, de différents hydrocarbures,
et quelquefois de gaz carboniques, le tout dans des proportions variables.
Circulant par les conduites contrôlées par le manifold sur le site, l'effluent est
acheminé de la sortie des puits vers des unités de production.
Ces unités accueillent l’effluent qui arrive à l’état brut des différents puits.
L’effluent est alors traité dans des séparateurs, stocké puis expédié vers la
raffinerie.
Les séparateurs sont des réservoirs sous pression décroissante dans lesquels le
gaz, le pétrole et l'eau se séparent. L'eau est épurée avant d'être rejetée dans
la nature ou d'être utilisée pour les besoins de la production. Le gaz naturel est
réinjecté dans le gisement ou transporté chez les consommateurs via un
gazoduc. Une partie est utilisée pour la fourniture d'électricité et de chaleur.
Certains gaz peuvent aussi être liquéfiés. Transformés en gaz de pétrole

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Introduction à l’industrie pétrolière

liquéfiés (GPL), ils seront commercialisés sous les noms de butane ou de


propane pour les besoins domestiques.

Les récupérations assistées


Dans le gisement, l’effluent est composé d’eau (l'aquifère) qui repose en bas,
surmontée de pétrole, lui même surmonté de gaz (le gas – cap).
Parfois, pour maintenir une pression suffisante dans la couche productrice, on
injecte de l'eau dans l'aquifère ou du gaz dans le gas – cap.
Dans certains cas, on injecte de la vapeur qui, diminuant la viscosité du
pétrole, augmente la productivité des puits.
Grâce à ces méthodes, la récupération de pétrole, qui n'est naturellement que
de 25 à 30%, peut atteindre 50% dans les meilleurs cas.

La stimulation
Dans le gisement, pour atteindre le puits, le pétrole chemine à travers les
fissures et les interstices de la roche. Si elles sont trop petites ou rares, on a
alors recours à des stimulations :
- la fracturation artificielle, qui consiste à créer des fissures au moyen de
pressions hydrauliques élevées
- le pompage par pompes électriques à balancier (les têtes de cheval)
- le gas – lift, qui consiste à envoyer du gaz dans le puits. En remontant
avec le pétrole, ce gaz allège la colonne d'effluent
- l'acidification qui consiste à injecter de l'acide chlorhydrique au fond du
puits. Il s'infiltre dans les fissures et dissout certaines parties des roches
– réservoirs, en particulier dans les roches calcaires.

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Introduction à l’industrie pétrolière

LE RAFFINAGE
Le pétrole brut est un mélange de milliers d’hydrocarbures différents. Ceux-ci
sont classés, suivant leur masse moléculaire, en trois catégories : les légers,
les moyens et les lourds.
Ils sont issus de la transformation des matières organiques fossiles dans des
conditions de pression et de température très élevées. Ces conditions
déterminent la qualité d’un brut, c’est-à-dire les proportions du mélange.
Il y a donc autant de pétroles bruts que de gisements, et chacun devra subir
un traitement approprié selon sa qualité et la nature des produits finis que l’on
désire obtenir.
Le raffinage est la transformation qui va permettre d'obtenir les multiples
produits finis que demande le marché. Il comprend quatre familles de
traitements : séparation, conversion, amélioration et mélange.
Ces traitements varient en fonction de la qualité du brut à traiter et des
spécificités du marché à satisfaire.

LE TRANSPORT
C’est le secteur qui assure le transport des hydrocarbures entre les différentes
unités de production, stockage, traitement ou commercialisation.
Le transport sur terre se fait par des oléoducs pour le pétrole et des gazoducs
pour le gaz.
Si la distance parcourue par l’effluent est trop longue, la pression initiale est
insuffisante pour lui permettre d’arriver à destination. Pour remédier à cette
contrainte, des station de pompage (pour le pétrole) ou de compression (pour
le gaz) sont installées tout le long de la ligne pour aspirer l’effluent à faible
pression puis le refouler à grande pression.
Ce secteur s’occupe aussi du transport des hydrocarbures dans des bateaux
pétroliers ou méthaniers.

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Introduction à l’industrie pétrolière

INITIATIONS AU FORAGE
INTRODUCTION AU FORAGE PETROLIER
Définition : forer = creuser un trou de forme cylindrique.
0n utilise une pioche pour creuser la terre et une pelle pour évacuer les débris
de roche (déblais).

Pour qu’une pioche creuse, on lui applique un effort pour en enfoncer la pointe
dans le sol, puis un mouvement de rotation pour riper la terre.
La hauteur de la pointe qui pénètre dans le sol est fonction de la nature du
terrain et de l’effort appliqué. En effet, si le terrain est tendre, il suffit d’un
petit effort pour pénétrer la pioche d’une hauteur importante. Par contre, si le
terrain est dur, même en appliquant un effort assez important, la pénétration
est petite.

L’outil de forage [rock bit], lui, n’est qu’un ensemble de pointes de pioches qui
travaillent en série : on applique un effort pour pénétrer la pointe (ou dent)
située sur la face d’attaque. En tournant l’outil, la dent ripe et enlève la terre,
et une autre vient la remplacer.
Il suffit donc de tourner et pousser en continu pour que l’outil creuse sans
arrêt.

Poids sur l’outil [weight on bit = WOB] : afin d’exercer une poussée continue
sur l’outil pour l’enfoncer dans le sol, on le visse au bout de tiges en acier.

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Introduction à l’industrie pétrolière

Lorsque l’outil pose sur le fond, les tiges, par leur propre poids, l’enfoncent
dans la terre.
Il suffit de les faire tourner à partir du plancher de travail pour transmettre le
mouvement de rotation à l’outil.

100
100T T
80 T

80 T
100 T
Point neutre

20 T Poids sur l’outil

Rotation : tout en haut des tiges, de forme cylindrique, est vissée une tige de
section carrée ou hexagonale, appelée tige d’entraînement [kelly].
Cette tige est entraînée en rotation par une table de rotation [rotary table], qui
possède un moyeu de même section que la tige d’entraînement.
Cette dernière, en tournant, fait tourner toutes les autres tiges depuis le
plancher de travail jusqu’à l’outil, au fond du puits.

Les appareils modernes sont équipés de moteurs appelés « top drives » qui
font tourner les tiges cylindriques sans l’intermédiaire de la tige
d’entraînement.

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Introduction à l’industrie pétrolière

Table de rotation

Plancher

Tige d’entraînement

Circulation : la pelle sert à évacuer les débris de terre arrachés par la pioche,
appelés déblais [cuttings]. Dans le forage [drilling], cette fonction est assurée
par la circulation d’un liquide visqueux appelé « fluide de forage » ou « boue
de forage » [mud] à travers tout le circuit.
Cette boue est fabriquée dans des bassins de grande capacité [tanks], aspirée
par une pompe [mud pump], puis injectée dans les tiges [drill pipes], qui sont
creuses, et arrive jusqu’à l’outil, qui comporte également des orifices qui
laissent sortir la boue.
Cette dernière, une fois sortie de l’outil, remonte dans le puits entraînant avec
elle les déblais, pour être recueillie en surface dans un tube appelé « tube
fontaine ». Elle est ensuite acheminée par un « tube goulotte » vers un « tamis
vibrant » qui la tamise en enlevant les déblais et laissant la boue débarrassée
des solides venus du puits retourner dans le bac d’où elle a été pompée. Elle
subit des traitements chimiques avant d’être réinjectée dans le puits.

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Introduction à l’industrie pétrolière

Tige d’entraînement

Plancher Table de rotation

Goulotte Conduite de refoulement


Tube fontaine

Tamis vibrant
Pompe à boue
Déblais
Conduite d’aspiration

Bac à boue

Ajout de tige : la tige mesure ± 9 mètres. Une fois toute la longueur de cette
tige forée, il suffit de remonter totalement la tige d’entraînement, caler les
autres tiges dans la table de rotation, dévisser la tige d’entraînement, la visser
sur une autre tige préalablement préparée, puis visser l’ensemble sur les tiges
calées. Il suffit d’enlever les cales et continuer le forage.

Remontée de l’outil : si l’outil est usé, il faut le remonter pour le remplacer.


On le remonte aussi à la fin du forage. Afin de faire rapidement cette
opération, on remonte les tiges trois par trois, appelées des « longueurs »
[stands], et on les stocke dans le mât [mast], à côté de la table de rotation.

Tubage et cimentation : une fois le forage terminé, on remonte l’outil.


Mais si le puits est laissé ainsi, ses parois vont s’effondrer : il est nécessaire de
les couvrir par des tubes appelés « tubages » [casings]. Une fois ces tubes
descendus dans le puits, on introduit du ciment derrière pour bien les sceller.

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Introduction à l’industrie pétrolière

Tubage

Ciment

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Introduction à l’industrie pétrolière

L’OUTIL DE FORAGE
Un outil [rock bit] conçu pour forer un terrain tendre se détériore ou s’use très
vite s’il est utilisé dans un terrain dur.
En plus, le but recherché est d’obtenir le meilleur coût du mètre foré.
Ainsi, il existe une grande gamme d’outils de technologies différentes pour
couvrir tous les besoins techniques et économiques.

Les outils tricônes : un outil tricône comporte trois bras sur lesquels sont
montés trois cônes (molettes), soit à l’aide de roulements, soit à l’aide de
paliers lisses.

Les dents peuvent être directement fraisées dans le cône ou des pastilles en
carbure de tungstène serties (pour les terrains durs).

Un outil tricône pour terrain tendre possède des dents longues et espacées,
tandis que les dents de celui conçu pour des terrains durs sont petites et peu
espacées.
Ces outils travaillent par burinage.

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Introduction à l’industrie pétrolière

Outils pour terrains tendres Outils pour terrains durs

Pour permettre la circulation de la boue, ces outils possèdent soit un trou


central (outil conventionnel) soit des orifices latéraux placés entre les cônes
(outils à duses).

Outils conventionnels Outils à duses

Des duses interchangeables sont introduites dans ces orifices pour régler le jet
de la boue, afin de bien nettoyer le front de taille et les dents de l’outil.

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Introduction à l’industrie pétrolière

Les outils diamant : un outil diamant contient des grains de diamant naturel,
roche la plus dure, sertis sur un corps en acier.
Ces outils travaillent par abrasion et sont utilisée pour des terrains très durs.
Ils possèdent des orifices et des « lignes d’eau » pour le passage de la bou e.

Les outils PDC : le PDC (Poly Diamond Cristallin) est un diamant synthétique,
qui a une résistance à la chaleur élevée.
Un outil PDC contient des dents en carbure de tungstène sur lesquelles sont
déposées de fines couches de diamant synthétique.
Ces outils peuvent être utilisés pour une grande gamme de terrains.

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Introduction à l’industrie pétrolière

LA GARNITURE DE FORAGE
Les tiges de forage [drill pipes] : les tiges sont des tubes cylindriques,
creuses, souples et résistantes. Elles possèdent un filetage femelle en haut et
un autre, mâle, en bas, pour se raccordes aux autres tiges. Leur diamètre
extérieur est beaucoup plus faible que celui du puits.
Elles servent à transmettre le mouvement de rotation depuis la table de
rotation jusqu’à l’outil, et d’acheminer la boue jusqu’à ce dernier.
Les tiges doivent travailler en tension pour éviter de :
- se détériorer,
- provoquer la retombée des parois du puits,
- provoquer la déviation du puits.
Pour toutes ces raisons, elles ne peuvent pas servir pour poser du poids sur
l’outil et l’enfoncer dans le sol, ce qui les met en compression et les fléchit.
Cette fonction est remplie par un autre type de tiges appelées « masse-tiges ».

Les masse-tiges [drill collars] : ce sont des tiges plus robustes, beaucoup
plus lourdes et moins souples que les tiges. Leur diamètre extérieur est proche
de celui du puits, pour éviter leur flexion lorsqu’elles sont mises en
compression.
Si une masse-tige pèse 200 kilogrammes-force par mètre, il faut utiliser :
20000/200 = 100 mètres de masse-tiges pour poser un poids de 20 tonnes sur
l’outil pour l’enfoncer dans le sol.
En réalité, on doit ajouter une certaine hauteur de sécurité, égale aux quart de
la longueur, pour s’assurer que les tiges travaillent en permanence en tension.
Attention : le poids de tout matériel descendu dans le puits doit tenir compte
de la poussée d’Archimède à cause de la boue.

Les tiges lourdes [heavy weight] : elles sont plus rigides que les tiges et
moins rigides que les masse-tiges. Intercalées entre les unes et les autres,
elles évitent la rupture des tiges.

Les stabilisateurs : ils ont un diamètre presque égal à celui de l’outil.


Intercalés entre les masse-tiges, elles les maintiennent droites dans le puits et
évitent leur flexion et la déviation du puits.

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Introduction à l’industrie pétrolière

Tiges

Tiges
Lourde

Masse -
Tiges

Travail des tiges Utilisation de Utilisation de


Tige de en compression masse - tiges tiges lourdes
forage

Stabilisateur

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Introduction à l’industrie pétrolière

LA FONCTION LEVAGE
Pour soulever la garniture de forage (ensemble tiges - tiges lourdes – masse-
tiges), il faut utiliser une grue de grande capacité, puisque la garniture de
forage peut atteindre un poids de 150 tonnes ou plus. Cette grue est
constituée de :
- le mât,
- le treuil,
- un palan comprenant les moufles fixe et mobile et le câble.

Le mât de forage [mast] : c’est le « trépied » qui supporte le palan. Il a


remplacé la tour pour la rapidité de son montage et démontage.

A son sommet est placé le moufle fixe. Une passerelle d’accrochage est placée
à son milieu ; elle sert de lieu de travail pour l’accrocheur, qui accroche ou
décroche les « longueurs » de tiges lors de la remontée ou la descente de
l’outil dans le puits. Une autre passerelle de hauteur ajustable, placée plus bas,
sert à guider le tubage pour le visser et le descendre dans le puits.

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Introduction à l’industrie pétrolière

Moufle fixe Passerelle d’accrochage

Un plancher de travail est aménagé aux pieds du mât. Il sert d’aire de travail
pour l’équipe. Une cabine [dog house] est aménagée sur ce plancher pour
permettre aux ouvriers de se reposer.
Le plancher est surélevé de quelques mètres au-dessus du sol, pour permettre
l’introduction des éléments de la tête de puits et des obturateurs.
Le tout repose sur une substructure robuste, formée de caissons en treillis de
fer soudés.
Un plan incliné est conçu pour faire remonter les tiges sur le plancher pour les
descendre dans le puits.
L’ensemble est posé sur une plate-forme en béton armé, préalablement
aménagée sur le sol.

Substructure Plan incliné

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Introduction à l’industrie pétrolière

Le mouflage : le mouflage est l’enroulement du câble de forage entre les


poulies des moufles fixe et mobile en plusieurs brins (jusqu’à 14 brins). Le
mouflage permet de démultiplier le poids de la garniture de forage et diminuer
la vitesse de son déplacement.
En négligeant les frottements, la tension sur le brin actif est divisée par le
nombre de brin, et sa vitesse est multipliée par ce nombre.

Moufle fixe

F Moufle mobile

P F = P/n

Le moufle fixe [crown block] : formé d’un certain nombre de poulies et placé
au sommet du mât, il possède une poulie de plus que le moufle mobile.

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Introduction à l’industrie pétrolière

Le moufle mobile [travelling block] : formé également d’un certain nombre


de poulies par lesquelles passe le câble de forage, il se déplace sur une
certaine hauteur entre le plancher de travail et le moufle fixe.
Il comporte à sa partie inférieure un crochet [hook] qui sert à la suspension de
la garniture pendant le forage. Des bras sont accrochés de part et d’autre de
ce crochet servent à supporter l’élévateur, utilisé pour la manœuvre de la
garniture.

Le treuil [drawwork] : c’est un fût (tambour) autour duquel s’enroule le câble


de forage. Aux bouts de ce fût sont fixées des jantes qui servent au freinage,
au contact de bandes en acier contenant des patins en ferodo, actionnées par
un levier.

Bandes
de frein
Jante

Tambour

Levier

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Introduction à l’industrie pétrolière

Le frein à patins sert à freiner et arrêter complètement la garniture de forage.


Mais il est dangereux de freiner si la garniture est lourde et est descendue en
chute libre. Afin d’éviter ce problème, le treuil est relié à un ralentisseur qui
s’oppose à la rotation du treuil. La descente se fait alors lentement et le
freinage avec les bandes devient possible et sans risques.
Le ralentisseur peut être hydraulique (Parkersbourg) ou électromagnétique
(ElMagco). Le ralentisseur hydraulique est composé d’une hélice, entraînée par
l’arbre du treuil, qui tourne dans un carter rempli d’eau, qui ralentit son
mouvement.
Le ralentisseur électromagnétique comprend un rotor, entraîné par l’arbre du
treuil, qui tourne dans un stator. Un champ électromagnétique produit dans le
stator ralentit le mouvement du rotor.
En plus, le treuil est équipé d’un système de freinage de secours, qui arrête
automatiquement le treuil pour éviter la collision entre les moufles fixe et
mobile (block-à-block).
Un autre tambour, appelé tambour de curage, est placé au-dessus de celui
principal. Son diamètre est inférieur au tambour principal. Il sert à la descente
d’équipements dans le puits au bout du câble.
De part et d’autre de ce tambour sont montés des cabestans qui servent à tirer
sur les clefs pour bloquer ou débloquer la garniture de forage.

Tambour de curage Cabestan

Tambour principal

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Introduction à l’industrie pétrolière

LA FONCTION ROTATION
Pour faire tourner l’outil, on visse au sommet des tiges, de forme cylindrique,
une autre de section carrée ou hexagonale, appelée tige d’entraînement
[kelly], et on l’introduit dans un moyeu appelé table de rotation [rotary table].
Sur cette table est placé un carré d’entraînement, qui comporte des rouleaux
épousant la forme de la tige d’entraînement. Ce carré est entraîné par la table
de rotation. Il permet de transmettre le mouvement de rotation de la table à la
tige d’entraînement, ainsi que sa translation sans risquer de se frotter sur les
côtés et s’user.
Cette table sert aussi au calage de la garniture de forage lors de sa manœuvre
dans le puits.

Tige d’entraînement

Carré d’entraînement

Table de rotation

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Introduction à l’industrie pétrolière

LA FONCTION POMPAGE
La boue [mud] est fabriquée dans des bassins de grande capacité. Elle est
ensuite aspirée par des pompes [mud pumps] et refoulée dans les tiges
creuses. Elle descend le long de la garniture de forage [drilling string], sort par
les orifices de l’outil, remonte dans l’espace annulaire entre la garniture de
forage et le puits jusqu’en surface. Là, elle est recueillie dans un tube vertical
(tube fontaine), puit acheminée par un autre horizontal (goulotte) vers des
tamis vibrants, pour être débarrassée des déblais [cuttings], avant d’être
réinjectée dans le puits [well].

Pompe à boue Conduite de refoulement Colonne montante

Flexible d’injection

Tête d’injection

Mixeur Tige d’entraînement


Tube fontaine

Obturateurs

Désableur Tube goulotte

Garniture de forage

Outil de forage

Bourbier Bacs à boue Tamis vibrants

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Introduction à l’industrie pétrolière

La pompe de forage est une pompe alternative, à 2 pistons (pompe duplex) ou


3 (pompe triplex).
Clapet de
refoulement Tige de piston

Clapet Piston Crosse Bielle Arbre petite


d’aspiration vitesse

La boue, une fois refoulée doit suivre le chemin suivant :


- la conduite de refoulement : juste à la sotie de la pompe, achemine la
boue de la pompe jusqu’au plancher de travail,
- le manifold de plancher : placé sur le plancher de travail, il comporte
plusieurs vannes pour diriger la boue dans plusieurs directions,

Colonnes montantes

Pompe 1 Pompe 2 Kill line Purge

- la colonne montante [stand pipe] : c’est une conduite connectée au


manifold de plancher et monte tout au long du mât,
- le flexible d’injection : qui raccorde la colonne montante au sommet
des tiges,
- le col de cygne [goose neck] : point de connexion du flexible
d’injection à la tête d’injection,
- la tête d’injection [swivell] : relie le flexible d’injection à la tige
d’entraînement et supporte la garniture de forage,
- la tige d’entraînement et la garniture de forage.

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Introduction à l’industrie pétrolière

La tête d’injection joue un rôle important dans le forage : étant donné que le
flexible d’injection ne doit pas tourner et la garniture de forage doit tourner
pour transmettre le mouvement de rotation à l’outil, la tête d’injection est
composée de deux parties : celle de haut, reliée au flexible d’injection, est
immobile, alors que celle en bas, reliée à la tige d’entraînement, est tournante.

27
Introduction à l’industrie pétrolière

LE TOP DRIVE
Le top drive est une sorte de tête d’injection motorisée énorme qui, en plus de
l’injection, assure la rotation de la garniture de forage.
Ainsi, on n’a besoin ni de la tige d’entraînement ni de la table de rotation pour
faire tourner la garniture, c’est le top drive qui s’en charge. En plus, pendant le
forage, au lieu de faire les ajouts simple par simple, on peut les faire longueur
par longueur.
Plusieurs autres options existent dans cet équipement : les bras de l’élévateur
sont articulés hydrauliquement pour faciliter le travail de l’accrocheur et il
possède une clé automatique et même une coulisse intégrées.
Des rails placés tout le long du mât le guident dans ses déplacements.

28
Introduction à l’industrie pétrolière

LA TRANSMISSION DE L’ENERGIE
Le treuil, la pompe et la table de rotation sont entraînés soit par des moteurs
indépendants, soit par des chaînes et courroies à partir d’une boite de
transmission.
La source principale de l’énergie est composée de moteurs diesel.

Moteur diesel

La transmission est soit mécanique, soit électrique.

La transmission mécanique : les moteurs diesel sont placés juste derrière le


treuil. Au nombre de deux ou trois, ils sont reliés entre eux et avec les autres
organes par des chaînes, des pignons, des embrayages et des courroies.

Moteurs
diesel

Transmission

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Introduction à l’industrie pétrolière

La transmission électrique : les moteurs diesel sont placés loin du plancher de


travail, ce qui réduit le bruit et la fumée.
Les moteurs diesel entraînent des génératrices pour produire du courant
continu, ou des alternateurs pour produire du courant alternatif.
Le treuil, les pompes et la table de rotation sont entraînés par des moteurs à
courant continu.

Moteur à courant
continu

Donc, si les moteurs diesel entraînent des génératrices, le courant continu


produit va directement alimenter les moteurs à courant continu des différents
organes. Mais si les moteurs diesel entraînent des alternateurs, le courant
alternatif produit doit être redressé pour devenir continu et alimenter les
moteurs des différents organes.
Mais l’éclairage de l’appareil de forage et les moteurs qui entraînent les
organes auxiliaires, tels que les pompes à eau, les compresseurs, … utilisent
du courant alternatif.
Les appareils de forage qui possèdent des génératrices doivent alors prévoir,
en plus, des groupes électrogènes pour la production du courant alternatif,
nécessaire pour le fonctionnement des organes auxiliaires.

Moteur à courant
alternatif

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Introduction à l’industrie pétrolière

LA BOUE DE FORAGE
Les principaux rôles de la boue sont :
- remontée des déblais,
- maintien des déblais en suspension pendant l'arrêt de la circulation,
- refroidissement de l'outil,
- maintien des parois du puits,
- maintien des fluides de formations traversées.

Ses principales caractéristiques sont :


- la masse volumique : (appelée densité sur chantier), sert à alourdir la
boue pour augmenter la pression hydrostatique dans le puits, et éviter
ainsi l'intrusion d'un fluide ou le fluage des argiles,
- la viscosité : c'est la caractéristique qui permet à la boue de déplacer
les déblais,
- le filtrat : c'est l'eau qui pénètre dans la formation pour permettre le
dépôt d'une couche de solides, appelée cake, qui "cimente" les parois
du puits.

Les principaux types sont :


- la boue à base d’eau : le fluide dans lequel sont ajoutés les autres
produits est de l’eau,
- la boue à base d’huile : le fluide dans lequel sont ajoutés les autres
produits est du gasoil ou du pétrole.

Chaque type de boue est utilisé pour répondre à certains problèmes dans le
puits. Par exemple, les argiles dites « gonflante » gonflent au contact de l’eau
et viennent coincer la garniture de forage. Pour éviter ce problème, il faut
utiliser une boue à base d’huile.
La boue à base d’eau dissout le sel. Donc, pour forer ce type de formation, il
faut, soit utiliser une boue à base d’huile, soit une boue saturée en sel.

Circuit à boue : la boue est fabriquée dans un « mixer », qui comprend une
conduite d’eau contenant une duse par laquelle passe l’eau et un entonnoir
dans lequel on verse les produits.
Ces derniers se mélangent avec l’eau ; la boue, ainsi fabriquée, est stockée
dans des bassins de grande capacité, dotés de mélangeurs et de
« mitrailleuses » pour garder la boue toujours en mouvement et l’empêcher de
décanter.
Les mitrailleuses sont des conduites dusées par lesquelles sort la boue sous
forte pression.
En sortant du puits, la boue est recueillie dans un tube vertical appelé « tube
fontaine », puis est acheminée vers le tamis vibrant par une conduite appelée
« tube goulotte ».

31
Introduction à l’industrie pétrolière

En sortant de ce dernier, elle se déverse sur les toiles du tamis vibrant pour se
débarrasser des déblais.
En traversant les terrains sableux de surface, le tamis vibrant ne suffit pas à
éliminer complètement le sable. La boue doit passer, en sortant du tamis, par
un désableur et un désilteur pour enlever tous les solides qui ne peuvent pas
être éliminés par le tamis vibrant. Pour bien débarrasser la boue de ces solides
intrus, on utilise un autre tamis appelé « mud cleaner », et même, parfois, une
centrifugeuse.

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Introduction à l’industrie pétrolière

LE TUBAGE ET LA CIMENTATION
Le puits, une fois foré, doit être couvert pour empêcher les parois de
s’effondrer. On descend alors des tubes appelés « tubage » [casing] et on les
cimente.

Tubage

Ciment

Ces tubes, d’une dizaine de mètres chacun, comportent des filetages (mâle en
bas et femelle en haut). Ils sont vissés l’un dans l’autre et descendus jusqu’au
fond du puits.
On utilise une clé automatique pour les visser.

Ce tubage peut être une colonne complète qui remonte jusqu’en surface, ou
une colonne qui s’arrête plus bas, appelée « colonne perdue » [liner].

Une fois le tubage complètement descendu, on doit le cimenter pour bien le


sceller dans le puits.
Le ciment utilisé doit résister à la température élevée qui règne dans le puits.
Il est livré dans des silos.
Le ciment est mélangé à l’eau à laquelle on ajoute des produits pour ajuster
les caractéristiques du laitier de ciment.
On injecte ensuite ce dernier dans le tubage. On le pousse après par la boue,
jusqu’à ce qu’il arrive au fond, remonte par l’espace annulaire entre les tubes
et le puits, jusqu’à ce qu’il arrive à la côte voulue.
Le ciment est séparé de la boue par des bouchons en caoutchouc, initialement
contenus dans une tête de cimentation.
Le ciment est fabriqué et injecté dans le puits à l’aide d’une unité de
cimentation.

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Introduction à l’industrie pétrolière

Bouchon supérieur

Bouchon inférieur

Unité de cimentation Tête de cimentation

Mode opératoire :
Le tubage est muni, à son bout, d’un sabot [shoe] qui le guide durant sa
descente dans le puits, et, une vingtaine de mètres plus haut, d’un anneau
[cementing collar] qui retient les bouchons de cimentation [cementing plugs].

Une fois le tubage au fond, on place, à sa tête, la tête de cimentation


[cementing head], contenant les deux bouchons, et on la connecte aux
conduites arrivant de la pompe de forage et de l’unité de cimentation
[cementing unit].
Pour cimenter, on commence par libérer le bouchon inférieur, puis fabriquer et
pomper simultanément le ciment. Ce dernier descend dans le tubage derrière
le bouchon inférieur, jusqu’à ce que ce dernier pose sur l’anneau. En
continuant le pompage, le bouchon étant retenu par l’anneau, ne pouvant pas
se déplacer, éclate sous l’effet de la pression et laisse le ciment passer.

Une fois le volume total de ciment pompé, on libère dessus le bouchon


supérieur et on continue à déplacer le ciment par la boue. Le ciment arrive au
bout du tubage, sort par le sabot et remonte dans l’espace annulaire. On
arrête le pompage de la boue lorsque le bouchon supérieur repose sur celui
inférieur, déjà bloqué sur l’anneau, ce qui est indiqué par une augmentation
brusque de la pression, appelé à-coup de pression.

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Introduction à l’industrie pétrolière

Lancement bouchon Pompage du ciment Le bouchon inférieur Eclatement du bouchon


inférieur arrive sur l’anneau inférieur et passage du
ciment

Poursuite de la Lancement du bouchon Chasse du ciment par la Fin de la cimentation


cimentation supérieur boue
Il existe un autre type de cimentation : celui de cimenter en deux étages. Le
premier s’effectue comme décrit précédemment, mais, pour le deuxième, un
manchon troué et protégé par une chemise, appelé DV, est placé plus haut, à
la côte prévue pour le deuxième étage. Une fois la cimentation du premier
étage terminée, on lance dans le tubage un autre bouchon, en métal, qui vient
poser sur la chemise de la DV et la glisse vers le bas pour découvrir les trous
par lesquels passe le ciment. A la fin, on lance un autre bouchon et on chasse
par la boue, jusqu’à ce que ce deuxième bouchon pose sur une autre chemise
et la fait glisser pour obturer les trous de la DV.

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Introduction à l’industrie pétrolière

LA TETE DE PUITS
Une fois le tubage cimenté jusqu’à une certaine hauteur qui n’arrive pas
jusqu’en surface (sauf pour la première colonne de tubage), la partie non
cimentée doit être suspendue pour que les tubes ne s’écrasent pas.
La tête de puits [well head] est un corps dans lequel le tubage est suspendu
par des coins d’ancrage [casing hangers].

Tubage

Coins d’ancrage

Tête de puits

Sol

Tête de puits Coins d’ancrage

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Introduction à l’industrie pétrolière

LES OBTURATEURS
Lorsqu’un fluide (du gaz, du pétrole ou de l’eau) sort de la roche dans laquelle
il est contenu (réservoir) et s’introduit dans le puits, on dit que c’est une
venue. Il faut alors fermer immédiatement le puits, sinon, le fluide chasse la
boue au-dessus de lui et remonte dans le puits. S’il atteint une certaine
hauteur, il devient difficile à contrôler, ce qui s’appelle éruption [blow out].

Afin d’éviter ce genre de problème, on place, au-dessus de la tête du puits, des


obturateurs [blow out preventers = BOP], qui ne sont que des vannes qui
ferment le puits, même s’il contient des tiges.

Le puits est équipé de plusieurs types d’obturateurs :


• Obturateurs à mâchoires : ces équipements comportent des mâchoires
en acier [rams], fixes ou variables, qui comportent des garnitures qui
assurent l’étanchéité entre l’intérieur du puits et les tiges qui en sortent.
Les mâchoires qui ferment le puits avec les tiges dedans s’appellent des
mâchoires à fermeture sur tiges [pipe rams]. Si le puits est vide, on
utilise des mâchoires dites à fermeture totale [blind rams].

• Obturateur annulaire : au-dessus des obturateurs à mâchoires est placé


un obturateur appelé annulaire qui comporte une membrane en
caoutchouc, qui ferme sur n’importe quelle section. Cette membrane se
ferme même complètement si le puits est vide.

Sous ces obturateurs est placée une « croix » [mud cross] qui permet de
circuler la boue et contrôler le puits lorsque les obturateurs sont fermés. Cette
croix possède deux conduites :
• La première, appelée « kill line », est connectée au manifold du plancher.
Elle permet d’injecter la boue sous les obturateurs.
• L’autre, appelée « choke line », permet l’évacuation de la boue et de
l’effluent. Elle est connecté à un manifold [choke manifold] comportant,
à l’amont, deux duses [chokes] ajustables manuellement ou à distance,
pour contrôler la pression de circulation, et, à l’aval, une chambre de
décompression et des sorties, une vers la torche pour brûler les
hydrocarbures évacués du puits, une autre vers le bourbier pour y
déverser l’eau ou la boue fortement contaminée, et la troisième sortie
vers le dégazeur pour dégazer la boue avant de l’injecter dans le circuit.

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Introduction à l’industrie pétrolière

Obturateur à membrane

Obturateur à mâchoires

Kill line Choke line

Croix de circulation
Tête du puits

Dégazeur

Duse

Choke line Bourbier

Torche

Manifold de duses

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Introduction à l’industrie pétrolière

PROBLEMES PUITS

Géologie : le terrain qu’on fore n’est pas homogène. Il est formé de plusieurs
couches de roches différentes. Chaque roche a ses caractéristiques
particulières et exige des méthodes et moyens particuliers pour être forée.

Quelques exemples de roches :


Les argiles fluentes : ce sont des argiles qui contiennent de l’eau. Elles ont la
caractéristique de fluer et se manifester dans le puits lorsqu’on les fore,
coinçant ainsi les tiges et l’outil.
Afin d’éviter leur fluage, il faut augmenter la pression hydrostatique de la boue
en augmentant sa masse volumique.

Les argiles gonflantes : ce sont des argiles assoiffées qui gonflent au contact
de l’eau et viennent coincer les tiges et l’outil.
Pour éviter le gonflement de ces argiles, il faut, entre autres, utiliser une boue
à base d’huile.

Les sels : ils se dissolvent dans l’eau de la boue, ce qui crée des cavages,
entraînant des éboulements des terrains qui vont coincer les tiges et l’outil.
Afin d’éviter la dissolution des sels, on utilise une boue à base d’huile ou une
boue à base d’eau préalablement saturée en sel (boue salée saturée).

Les pertes de boue : il est indispensable que le puits reste en permanence


rempli de boue. Ceci permet de maintenir une pression suffisante pour retenir
les effluents dans leur réservoir et les argiles fluentes pour les empêcher de
s’introduire dans le puits. La boue permet également de maintenir les parois
du puits et éviter leur effondrement.
Mais si l’on fore une roche qui ne supporte pas la pression hydrostatique de la
boue, cette dernière entre dans la roche et son niveau dans le puits chute, ce
qui entraîne la chute de la pression qu’elle exerce sur les parois du puits et les
effluents ou les argiles fluentes s’introduisent ainsi dans le puits, créant des
venues ou des coincements.
Pour éviter ce problème, il faut utiliser une boue qui exerce une pression sur la
zone à pertes inférieure à la pression qui provoque cette perte.

Les venues : lorsqu’on fore une roche contenant un effluent (eau, pétrole ou
gaz), appelée « roche réservoir », il faut appliquer dessus une pression
hydrostatique de la boue supérieure à la pression de l’effluent qu’elle contient.
Pour augmenter la pression hydrostatique de la boue, on augmente sa masse
volumique (appelée, sur chantier, « densité ») par l’ajout de la baryte.

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Introduction à l’industrie pétrolière

Problèmes complexes : il est facile de forer une zone à perte seule, il suffit de
diminuer la pression hydrostatique de la boue. Il est également facile de forer
une zone à venue seule, il suffit d’augmenter la pression hydrostatique de la
boue.
Mais si on fore ces deux zones ensemble, en augmentant la pression
hydrostatique de la boue, on tombe en perte et en la diminuant, on déclenche
une venue.
Dans de telles situations, on est obligé de forer les deux zones séparément :
c’est à dire qu’il faut forer la première zone, puis on descend le tubage et on le
cimente. On continue le forage avec un outil de diamètre inférieur au diamètre
intérieur du tubage puis on descend un autre tubage et on le cimente. On dit
alors qu’on fore le puits en plusieurs phases, chacune comprenant le forage et
le tubage.

1ère phase

2ème phase

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Introduction à l’industrie pétrolière

A Hassi-Messaoud, on fore les phases suivantes :


• 1ère phase : forage en 26’’ de 0 à 500 mètres, puis descente et
cimentation du tubage 18’’5/8,
• 2ème phase : forage en 16’’ de 500 à 2300 mètres, puis descente et
cimentation du tubage 13’’3/8,
• 3ème phase : forage en 12’’1/4 de 2300 à 3200 mètres, puis
descente et cimentation du tubage 9’’5/8,
• 4ème phase : forage en 8’’1/2 de 3200 à 3320 mètres, puis
descente et cimentation du tubage 7’’,
• 5ème phase : forage en 6’’ de 3320 mètres à la fin du forage, puis
descente et cimentation du liner 4’’1/2.

Le programme de forage/tubage/boue : rédigé par l’ingénierie en fonction des


difficultés prévues, il donne toutes les informations nécessaires pour la
construction du puits :
Emplacement du puits,
Données géologiques,
Côtes et diamètres des différentes phases (forage et tubage),
Types et caractéristiques de la boue,
Hauteurs à cimenter,
Carottage, diagraphies, essais du puits.

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Introduction à l’industrie pétrolière

LES INSTRUMENTATIONS
Ce sont les opérations non programmées qui sont réalisées pour remédier aux
problèmes du puits qui ont causé l’arrêt du forage.
Ces opérations sont dues aux coincements, rupture de l’outil ou du matériel
tubulaire, chute d’objets dans le puits.

Les coincements : peuvent être causés par le fluage ou le gonflement des


argiles, les éboulements, la pression différentielle ou le « trou de serrure ».
Le coincement par pression différentielle survient lorsque la pression
hydrostatique exercée par la boue est très élevée par rapport à celle de
l’effluent enfermé dans la roche. Son effet est amplifié par le dépôt de « cake »
épais sur les parois et l’inclinaison du puits. Ce coincement se situe au niveau
des masse-tiges, là où le jeu entre la garniture de forage et le puits est petit,
et ne se déclenche que lorsque la garniture est immobile.
Le « cake » est formé des solides contenus dans la boue. En face d’une roche
poreuse et perméable, la boue s’infiltre, c’est à dire que sa phase liquide
pénètre dans la roche alors que les solides, ne pouvant pas entrer, se déposent
sur les parois, diminuant ainsi le jeu entre les masse-tiges et le trou, ce qui
favorise le coincement par pression différentielle.

Le « trou de serrure » est formé par les tiges dans les puits inclinés. En effet,
puisque le trou est incliné, les tiges, travaillant en tension, creusent la paroi
créant un autre trou à côté de celui principal, ce qui ressemble, en vue de
dessus, à un trou de serrure. Le forage se passe normalement, mais lorsqu’on
remonte l’outil, les tiges passent normalement, et ce n’est que lorsque les
masse-tiges arrivent au niveau de ce trou qu’elles ne passent pas, puisque leur
diamètre est supérieur à celui du trou de serrure.

Remèdes : la garniture de forage possède quatre facteurs de liberté


principaux :
• mouvement vers le haut,
• mouvement vers le bas,
• rotation,
• circulation.

Tant qu’un ou plusieurs facteurs existent, il y a de fortes chances de libérer la


garniture. Le coincement devient très difficile si ces quatre facteurs
disparaissent.

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Introduction à l’industrie pétrolière

Pour décoincer une garniture, il faut essayer de garder le maximum de


facteurs libres et en regagner les autres. Par exemple, si la garniture est
coincée vers le haut, il faut essayer de garder les autres facteurs de liberté
tout en essayant de la décoincer vers le haut. Pour cela, il faut essayer de
dégager vers le bas, tourner et circuler. Le fait de tirer la garniture vers le haut
peut la décoincer mais il y a de fortes chances qu’elle coince davantage.
Pour décoincer une garniture, il faut veiller à ne pas dépasser les valeurs
limites de tension, couple de rotation et pression, tout en gardant une certaine
marge de sécurité.
La garniture de forage peut être dotée d’une coulisse de battage qui sert à
battre vers le haut ou vers le bas pour décoincer.
Si la garniture reste coincée, on peut la libérer en reforant vers le haut avec
les bras de l’outil [back reaming].
S’il devient impossible ou non rentable de décoincer, on doit dévisser à
l’explosif [back-off], récupérer toute la partie libre et continuer le forage en
déviation.

Rupture de tiges : une tige subit des contraintes permanentes en travaillant


dans le puits : tension, rotation et pression. En plus, les frottements et
l’érosion l’affaiblissent, ce qui diminue ses résistances aux différentes
contraintes.
Si les tiges ne travaillent pas dans leur domaine d’utilisation, tout en gardant
une marge de sécurité, elles risquent de se détériorer et la partie basse chute
dans le puits, empêchant ainsi la poursuite du forage.
Pour pouvoir continuer le forage, il est nécessaire de repêcher la partie restée
dans le puits, appelée poisson [fish]. On utilise un « overshot », qui comprend
une spirale ou des coins glissant sur une portée conique en dent de scie. Il
suffit d’introduire la tête du poisson dans cet outil et tirer pour le remonter.

Si la tête du poisson est endommagée et ne permet pas à l’overshot de la


coiffer, on utilise un « taraud » ou une « cloche taraudée ».

Rupture des tubage : si c’est le tubage qui s’est détérioré, on utilise un outil
appelé « casing spear » ou « releasing spear », qui possède des coins
extérieurs glissant sur une portée conique en dent de scie.

Rupture du câble : le câble servant aux opérations électriques peut aussi se


casser et tomber dans le puits. Pour le repêcher, il faut utiliser un harpon.

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Introduction à l’industrie pétrolière

Overshot à Overshot à Cloche Taraud


spirale coins taraudée

Casing spear Harpon

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Introduction à l’industrie pétrolière

Rupture d’outil ou chute d’objet : si l’outil tricône s’use et n’est pas remonté à
temps, il risque de se détériorer et laisser une molette ou plus dans le puits.
Il arrive parfois également qu’un objet tombe accidentellement dans le puits
(une peigne de clé ou de cale, une masse, une clé, …). Tout objet qui tombe
dans le puits empêche la poursuite du forage et il est nécessaire de le
remonter complet ou le détruire et le remonter en petits morceaux.

Pour cela on utilise :


L’aimant : c’est un aimant de forte capacité attaché au bout d’un tube qui
remonte la ferraille par effet magnétique.
Le carottier de repêchage : c’est une couronne reliée au bout d’un tube. On
carotte quelques centimètres du terrain autour de la ferraille. Une fois
introduite dans le tube, la ferraille ne peut plus en sortir, parce qu’elle sera
retenue par des doigts rabattables.
Les fraises : si la ferraille dans le puits est volumineuse ou lourde et ne peut
pas être remontée à l’aide de l’aimant ou du carottier de repêchage, on la
détruit avec une fraise puis on la remonte en petits morceaux.

Aimant Carottier de
repêchage

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Introduction à l’industrie pétrolière

CONTROLE DES VENUES


Lorsqu’un effluent (pétrole, gaz ou eau) sort de la roche qui le contient et
s’introduit dans le puits, on dit que c’est une venue [kick].
Ceci empêche la poursuite du forage, puisque l’effluent continue à entrer dans
le puits en chassant la boue, jusqu’à ce qu’il arrive en surface, où il risque de
prendre feu et créer des dégâts importants.
Même si l’effluent ne prend pas feu, il peut faire tomber l’appareil.
Quelque soit l’ampleur de la venue et la nature de l’effluent, la poursuite du
forage devient impossible. Il faut alors remettre le puits sous contrôle pour
poursuivre le forage.

L’effluent est maintenu dans la roche réservoir qui le contient grâce à la


pression hydrostatique exercée par la boue, qui est supérieure à sa pression.
Si, pour une raison quelconque, la pression de la boue chute jusqu’à devenir
inférieure à celle de l’effluent, il y a venue.
Lorsque l’effluent s’introduit dans le puits, il chasse la boue qui va dégueuler
en surface. Si on ferme les obturateurs à temps, il devient facile de contrôler le
puits, c’est à dire revenir à l’état initial, et continuer le forage. Mais si le
volume de l’effluent introduit dans le puits (le gain) devient important, il est
impossible même de fermer les obturateurs, sous peine de craquer le puits au
point le plus faible : la venue devient une éruption [blow out], catastrophe
économique et écologique crainte par les pétroliers. La remise du puits sous
contrôle devient très dangereuse, très difficile et très coûteuse, exigeant
l’intervention d’une équipe d’experts et des moyens très importants.

Il est donc très important de surveiller le puits en permanence, surtout


pendant le forage d’un réservoir important. Des moyens de détection de
venues sont placés dans le circuit de la boue et tout le personnel doit être
qualifié et entraîné pour intervenir et arrêter la venue à temps, avant qu’elle
ne devienne une éruption.

Contrôle d’une venue : on peut détecter une venue par l’augmentation du


volume de la boue dans les bacs. Ce volume supplémentaire représente celui
de l’effluent introduit dans le puits. Il s’appelle le « gain ».
Si, pendant le forage, on constate l’augmentation du volume de la boue dans
les bacs, on commence par arrêter le forage et la circulation, fermer un
obturateur et noter le gain et les pressions.
Grâce au gain et aux pressions, on peut calculer la masse volumique (appelée,
sur chantier, densité) de la boue qui devrait être utilisée pour empêcher
l’effluent de s’introduire dans le puits. C’est ce qu’on appelle la densité requise.
Contrôler la venue consiste à évacuer l’effluent et remplacer la boue dans le
puits par une autre alourdie à la densité requise. On peut alors ouvrir les
obturateurs et continuer le forage en toute sécurité.
Pour évacuer l’effluent, l’outil doit être au fond du puits. Il suffit d’envoyer la
boue à l’intérieur des tiges (comme en forage). Elle arrive jusqu’à l’outil, sort

46
Introduction à l’industrie pétrolière

par ses duses et remonte dans l’espace annulaire. Arrivée en haut, elle trouve
les obturateurs fermés : elle sort alors par la choke-line, et va vers le manifold
de duses. Ce circuit est nécessaire pour bien contrôler la circulation de la boue
tout en appliquant une contre-pression qui empêche un autre volume d’effluent
de s’introduire dans le puits.
Lorsque l’effluent sort en surface, il est dirigé soit vers la torche s’il s’agit de
gaz ou de pétrole, soit vers le bourbier si c’est de l’eau, soit vers le dégazeur si
c’est de la boue contaminée par le gaz.
Une fois l’effluent totalement évacué, on remplace la boue par celle de densité
requise, puis on ouvre les obturateurs et on continue le forage.

Il est plus facile de contrôler une venue si l’outil est au fond du puits. Mais s’il
est en haut ou le puits est totalement vide, l’opération devient très difficile et
demande des opérations particulières, en fonction des cas. Entre autres, on
peut descendre l’outil jusqu’au fond tout en gardant l’obturateur annulaire
fermé sur les tiges : ce qui s’appelle « stripping ».

47
Introduction à l’industrie pétrolière

LE CAROTTAGE

L’analyse des déblais donne des informations intéressantes aussi bien pour le
foreur que pour le producteur et le géologue. Mais, parfois, ces informations
sont insuffisantes ou erronées, surtout s’il s’agit d’un réservoir intéressant.
Pour cela, on prend un échantillon plus représentatif de ce réservoir, appelé
« carotte », à l’aide d’un outil appelé « carottier ».

Carotte
Le carottier est composé d’un tube extérieur vissé au bout des tiges, qui
l’entraînent en rotation. A son bout est vissée une « couronne de carottage »,
qui n’est autre qu’un outil creux, qui ne fore que l’extérieur du puits et laisse la
roche intérieure intacte. Cette roche pénètre dans le carottier dans un tube
intérieur qui, lui, ne tourne pas.
Lorsque le carottier, de quelques mètres, est plein, on le remonte et on
récupère la carotte.

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Introduction à l’industrie pétrolière

LES ESSAIS DU PUITS


Une fois le réservoir foré, on doit connaître la nature et les caractéristiques de
l’effluent qu’il renferme.
Pour cela, on fait ce qu’on appelle des essais du puits [drill stem tests = DST],
qui ne sont que des venues contrôlées.
En effet, l’effluent est maintenu dans la roche réservoir grâce à la pression
exercée par la boue. Il suffit de diminuer cette pression pour que l’effluent
sorte de sa roche et remonte jusqu’en surface, mais d’une manière contrôlée
et sécurisée.

On descend alors, au bout des tige, un « train de test » qui comprend


essentiellement une vanne qui ferme le passage par l’intérieur des tiges
appelée « vanne de fond » et une garniture d’étanchéité à l’extérieur appelée
« packer ».
Au-dessus de la vanne du fond, les tiges sont vides ou remplies partiellement
par de l’eau (tampon d’eau).

Tampon d’eau

Train de tiges

Vanne de circulation inverse

Vanne de fond (fermée)

Packer

Crépines

Réservoir

Une fois arrivé au fond, on gonfle le packer qui vient obturer le passage par
l’extérieur des tiges, puis on ouvre la vanne du fond : l’effluent, ne pouvant
pas remonter par l’extérieur puisqu’il est empêché par le packer, passe par
l’intérieur, parce que la pression qui est appliquée sur lui est faible. Il remonte
alors jusqu’en surface, où toute une installation est prévue pour l’accueillir.

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Introduction à l’industrie pétrolière

Cette installation comprend essentiellement des vannes, des conduites, des


torches, un séparateur, des instruments de mesure, et des citernes qui
transportent l’effluent si c’est du pétrole.
Le séparateur est un réservoir cylindrique qui reçoit l’effluent brut (formé de
pétrole, gaz, eau et même de le terre) et sépare les différentes phases. Le
pétrole va vers les bacs de stockage puis vers les citernes, le gaz est dirigé
vers la torche pour être brûlé, et l’eau et les solides vers le bourbier.

Torche

Gaz
Arrivée
effluent brut Huile Stockage

Eau

Bourbier

Séparateur

Une fois l’essai du puits terminé, on ferme la vanne du fond, on remplace


l’effluent dans les tiges par de la boue en circulation inverse, puis on désancre
le packer et on remonte le train de test.

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Introduction à l’industrie pétrolière

LE FORAGE DIRIGE
Le forage est dit « dirigé » lorsque le début et la fin du puits ne sont pas dans
la même verticale.
On réalise un puits dévié pour des raisons quelconques, par exemple,
implanter l’appareil de forage dans une zone non habitée pour atteindre un
réservoir situé à la verticale d’une zone habitée.
Quelquefois, suite à l’impossibilité de repêcher un poisson du puits, on
continue le forage en déviation.
Il existe deux types de profils : le profil en J et celui en S.
Le forage horizontal est un forage dirigé en J dont l’inclinaison est proche de
90°. Il est réalisé dans le réservoir pour augmenter son débit, en fonction de
ses caractéristiques.

Profil en J Profil en S Puits horizontal

Si l’inclinaison n’est pas très importante, on peut continuer tout le forage en


faisant tourner la garniture comme dans un puits vertical. Mais, si l’inclinaison
devient importante, on utilise une turbine ou un moteur de fond qui sont
placés tout près de l’outil. C’est la boue qui, en entrant dans ces moteurs ou
turbines, les fait tourner, ce qui fait tourner l’outil tout en gardant la garniture
de forage immobile.

Pour réaliser un puits dirigé, on commence par forer la partie verticale.


Ensuite, on descend un dispositif incliné appelé « sifflet déviateur » au fond du
puits. L’outil de forage glisse sur la pente inclinée et quitte l’axe du puits.

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Introduction à l’industrie pétrolière

Partie verticale

Kick-off point (amorce de la déviation)

Partie dirigée

Inclinaison

Le sifflet déviateur

Des instruments de mesure, comme le MWD (Measuring While Drilling) sont


descendus pour mesurer les différents paramètres, notamment l’inclinaison et
la direction du puits. Afin que ces mesures ne soient pas faussées par le champ
magnétique terrestre, l’instrument de mesure est descendu à l’intérieur d’une
masse-tige spécialement conçue pour cela. Elle est en k-monel, acier non
magnétique.

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