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UCAD/ ESP / CEPECS

ECONOMIE GENERALE
DSECG3 A & C
Année universitaire 2019-2020

Professeur : Dr. Mor GASSAMA

CROISSANCE ECONOMIQUE ET DEVELOPPEMENT

Alors que la croissance économique correspond à une longue période


d’augmentation de la production, l’expansion est un phénomène conjoncturel de
durée courte ou moyenne pouvant être précédé par une période de récession. La
croissance économique est une notion uniquement quantitative.

Le développement est une notion aussi bien quantitative que qualitative, il


correspond non seulement à une augmentation du pouvoir d’achat mais aussi à des
transformations structurelles de l’économie comme l’industrialisation, la
tertiairisation, l’urbanisation ou la salarisation.

Contrairement à la croissance, le développement est une notion qui n’est pas


uniquement économique ; il suppose des progrès dans d’autres domaines, comme la
démographie (baisse de la fécondité et de la mortalité par exemple), la santé
(augmentation de l’espérance de vie) et les conditions sociales.

Selon F. Perroux : « le développement est la combinaison des changements


mentaux et sociaux d’une population qui la rendent apte à faire croître
cumulativement son produit réel ». Croissance et développement sont donc
deux notions différentes mais intimement liées

I. LA CROISSANCE ECONOMIQUE EST UNE CONDITION DU


DEVELOPPEMENT

Les étapes de la croissance

Rostow considère que dans chaque société, la croissance passe par cinq étapes
déterminées :

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- La société traditionnelle correspond à la première étape, la production est
limitée et surtout agricole, les échanges sont rares, la société est très
hiérarchisée.
- Les préalables du développement constituent la deuxième phase,
l’agriculture permet de dégager un profit, les mentalités évoluent et les
individus cherchent de plus en plus à s’enrichir.
- Le take off ou décollage est une période très brève (moins de 30 ans)
pendant laquelle des taux d’investissement très élevés (plus de 10% de la
production) et des industries pivots (textile, métallurgie) permettent une forte
croissance économique. Cette période s’accompagne d’un accroissement des
inégalités sociales.
- La marche vers la maturité permet d’établir les bases du développement
économique, démographique et social. Le progrès technique se diffuse dans
tous les secteurs de l’économie, la plupart des couches sociales en profitent.
- L’ère de la consommation de masse correspond à la dernière période, la
consommation de masse de biens durables apparaît, les services se
développent, la pauvreté se marginalise, l’Etat intervient de plus en plus dans
la société et dans l’économie, c’est un Etat-providence, c’est-à-dire soucieux
du bien-être collectif.
-

Ces cinq étapes de la croissance auraient aussi bien pu être nommées les cinq étapes
du développement ; à chaque étape, il existe une grande corrélation entre les
phénomènes ne relevant que du domaine de la croissance et ceux relevant du
domaine du développement. La théorie de Rostow a été critiquée parce qu’elle
conduit à une vision linéaire du développement excluant toute possibilité de voie
originale de développement.

II. TOUTE CROISSANCE NE PERMET PAS LE DEVELOPEMENT

- Les croissances ne sont pas toutes progressives

Toute croissance économique ne conduit pas à un accroissement du revenu : lorsque


la croissance de la population est supérieure à celle de la production, le phénomène
inverse se produit (cas de nombreux pays en développement). A. Barrère propose
de différencier « la croissance progressive » (croissance économique supérieure
à la croissance démographique) de « la croissance régressive » (croissance
économique inférieure à la croissance démographique).

Mais une croissance, même progressive, n’enrichit pas forcément le pays, ainsi une
croissance peut être appauvrissante. Selon J. Bhagwati « la croissance
appauvrissante » correspond au cas où une dégradation des termes de l’échange

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(la hausse des prix des produits exportés étant inférieure à celle des prix des
produits importés) oblige le pays à produire et à exporter davantage sans pouvoir
acheter plus.

- La croissance n’est pas une condition suffisante au développement

Certains économistes tiers-mondistes prônent un développement sans croissance,


cela signifie qu’ils pensent qu’il est d’abord nécessaire de modifier la société de
l’intérieur et de répondre à ses besoins avant de songer à développer la production.
En réalité, seule la croissance économique peut enrichir un pays.

Les fruits de la croissance peuvent être mal répartis, la croissance peut ne profiter
qu’à une minorité de la population et échapper au grand nombre. La croissance ne
peut pas être généralisée : c’est le cas des économies du tiers-monde, économies
désarticulées dans lesquelles deux secteurs différents se juxtaposent, n secteur
moderne profitant des possibilités de croissance et un secteur archaïque sans
perspectives de développement.

La croissance peut aussi ne pas être source d’un développement immédiat lorsque la
production est exportée et non offerte sur le marché intérieur. Le cas des pays d’Asie
du sud-Est montre que ce type de croissance conduit tout de même, à terme, à une
dynamique de développement social

Croissance et développement sont deux notions dépendantes : la croissance est


nécessaire au développement qui favorise la croissance. Mais une croissance
déséquilibrée, ou dont les gains sont mal répartis, ne conduit pas nécessairement au
développement. La croissance est nécessaire mais toute croissance n’est pas
profitable.

III. LES FACTEURS DE CROISSANCE

La croissance peut être définie comme l’augmentation, sur une longue période, de la
production (plus exactement, de la somme des valeurs ajoutées) mesurée par le PIB.
Les facteurs de production (le travail et le capital) permettent la production donc la
croissance, mais ne suffisent pas à l’expliquer ; il faut prendre en considération les
variables très nombreuses qui la motivent.

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A. LES FACTEURS DE PRODUCTION PERMETTENT LA CROISSANCE

Croissance extensive et croissance intensive

Pour produire, il est nécessaire d’utiliser des facteurs de production, desquels dépend
donc la croissance économique. On distingue deux types de croissance :

- La croissance extensive est une croissance économique rendue possible par


l’utilisation d’une plus grande quantité de facteurs de production ;

- La croissance intensive est une croissance économique rendue possible par


l’augmentation de la productivité des facteurs de production. Ceux-ci sont plus
productifs grâce au progrès technique (l’automatisation par exemple) et à une
meilleure organisation du travail (taylorisme par exemple).

Dans les pays développés à économie de marché, pendant les Trente glorieuses, la
croissance était surtout intensive, alors qu’elle était extensive en URSS à la même
période.

Il faut toutefois noter que la croissance n’est rarement qu’extensive ou intensive

La contribution des facteurs de production à la croissance

La fonction de production permet de mesurer la contribution de chaque facteur de


production (travail et capital) à la production finale. La plus utilisée est la fonction
Cobb-Douglas de la forme :

Y = Lα.K(1 – α)
dans laquelle Y représente la production, L le travail et K le capital.

B. CE QUI MOTIVE ET FAVORISE LA CROISSANCE

Le cercle vertueux de la croissance économique

Rôle du profit et de la demande :

Les entreprises sont les principaux producteurs. L’augmentation de leur production


suppose un investissement, qui nécessite un profit préalable ou un financement
extérieur. Mais cette augmentation de la production nécessite aussi l’existence d’une
demande, intérieure ou extérieure, et des perspectives de profit.

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Certaines industries, parfois appelées « industries industrialisantes » ont des effets
d’entraînement importants sur la croissance par leurs consommations
intermédiaires ; d’où l’adage populaire : « quand le bâtiment va, tout va ».

La croissance économique est donc fortement dépendante du profit et de la


demande, or ces deux variables dépendent étroitement de la croissance précédente.
Ainsi, la croissance engendre donc la croissance, alors que la crise engendre la crise.
La théorie de la croissance endogène considère que la croissance est un phénomène
cumulatif : la croissance favorise le progrès technique et le savoir-faire qui à leur
tour favorisent la croissance.

C. Les autres facteurs qui favorisent la croissance

De nombreux facteurs favorisent la croissance économique : le commerce


international permet d’accroître les débouchés, de diminuer les coûts et de
dynamiser les entreprises ; l’Etat dispose de toute une panoplie de politiques
économiques qui lui permettent d’agir sur les variables-clés comme l’investissement
ou la demande.

Les facteurs démographiques et sociaux jouent aussi un rôle important :

- Un accroissement de la population peut, sous certaines conditions, accroître


les débouchés et apporter une main-d’œuvre supplémentaire mais, si les
autres conditions ne sont pas réunies, cela risque d’accroître la pauvreté et le
sous-emploi.

- Certains facteurs sociaux ont un rôle non négligeable : l’instruction et les


qualifications valorisent le capital humain. La volonté que peuvent avoir les
individus de s’enrichir est aiguillon non négligeable.

Si les facteurs de production permettent la croissance, celle-ci résulte de la


conjoncture d’un grand nombre de facteurs. Il est avant tout nécessaire que les
anticipations des entreprises soient bonnes, qu’elles aient confiance en l’avenir, ce
qui est le cas en période de croissance. La source le plus efficace de la croissance
est donc la croissance.

D. LA CROISSANCE DES TRENTE GLORIEUSES

Le terme de croissance fordiste est utilisé pour caractérisé la croissance importante


qu’ont connue les pays développés pendant la période appelée par Jean Fourastié
les Trente glorieuses (1945-1975). Le nom d’henry Ford a été emprunté pour
désigner cette croissance, car il est à l’origine de la production en grande série et de
la consommation de masse qui ont provoqué des mutations économiques
considérables.

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- Les caractéristiques de la croissance fordiste

a. Production et consommation de masse

Henry Ford a repris les principes de l’organisation du travail de Taylor et les a


améliorés en créant le travail à la chaîne. Cette nouvelle organisation de la
production permet de réaliser des gains très importants de productivité et de
produire, en très grande quantité, des produits identiques, c’est ce que l’on appelle la
production de masse. Celle-ci concerne les biens durables et particulièrement les
biens d’équipement des ménages.

La production de masse a rendu possible une consommation de masse car les gains
de productivité ont été, en partie, versés à la population sous forme de
d’augmentation de salaires qui ont permis un accroissement massif de la demande
solvable tandis que se multipliaient les biens disponibles sur le marché. On parle
d’ère de la consommation de masse pour désigner l’accroissement considérable de
la consommation mais aussi la tendance à l’uniformisation de celle-ci, aussi bien
entre les pays riches qu’entre les différentes catégories sociales à l’intérieure de ces
pays.

b. Les gains de productivité sont à la base de la croissance équilibrée

Le système de production fordiste a permis de fortes augmentations de la


productivité (la productivité du travail augmente de 5,1% en moyenne par an, en
France entre 1950 et 1973). Les gains de productivité permettent l’augmentation des
revenus, et donc l’augmentation des profits et des salaires (le salaire réel moyen
augmente de 130% entre 1960 et 1980), cela conduit à des augmentations
considérables de l’investissement et de la demande et donc à une forte croissance
économique (le PIB augmente en moyenne, en France, entre 1950 et 1973 de 5,1%
par an comme la productivité).

La croissance économique est d’autant plus forte qu’elle est, en plus, dopée
par le recours croissant au crédit.

La croissance fordiste est donc une croissance intensive (puisque permise par
des gains de productivité) d’une amplitude considérable.

Il n’y a pas eu de crise majeure pendant cette période ; la croissance fordiste


a été source d’équilibre pour deux raisons principales :

Alors qu’au XIXe siècle les crises de surproduction sont fréquentes, la


consommation de masse offre des débouchés à la production ;

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L’Etat, à l’aide de politiques conjoncturelles, est intervenu dans l’économie afin
de la stabiliser.

- La croissance des trente glorieuses s’accompagne d’une


concentration et d’une salarisation et conduit à une tertiairisation

a. Elle s’accompagne d’un mouvement de concentration et de


salarisation

La croissance fordiste accélère le mouvement de concentration commencé au XIXe


siècle. En effet, la production de masse nécessite de grandes unités de production.

Corollaire de la concentration, la salarisation, c’est-à-dire la hausse de la part des


salariés dans la population active, s’accélère.

Ce mouvement de salarisation accompagne d’autres modifications dans la structure


sociale : les besoins de qualification nés des exigences du progrès technique mènent
à une augmentation du nombre de cadres et de professions intermédiaires. Les
effectifs ouvriers sont, quant à eux, affectés par la substitution du capital du travail
dans l’industrie si bien que leur poids relatif diminue au sein de la population active.

b. Elle conduit à une tertiairisation

Les économies se tertiairisent : la part croissante des services dans le PIB va de pair
avec la part croissante des actifs tertiaires dans la population active totale.

Il y a plusieurs raisons à cette évolution :

- La croissance fordiste a fortement augmenté le pouvoir d’achat des ménages,


ce qui a transformé les structures de la consommation. Une part croissante de
celle-ci se tourne vers les services.

- La production de services n’est que rarement une production de masse, les


gains de productivité sont dans de nombreuses activités tertiaires plus faibles
que dans l’industrie, les besoins de main-d’œuvre sont donc croissants.

- Les services aux entreprises se sont multipliés sous l’effet du développement


de la sous-traitance.

La tertiairisation touche également les emplois des autres secteurs, par exemple
dans les entreprises du secteur secondaire, le nombre de cols bleus diminue au profit
des cols blancs car les techniques, dont l’automation1, diminuent les besoins en
travail manuel.
1
L'automation consiste à utiliser les services d'un logiciel dans une application informatique.

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Ainsi la tertiairisation réelle des emplois est bien supérieure à ce que laisse apparaître
la classification par secteurs de la population active.

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NB : Éléments économiques
Certaines conditions strictement économiques sont nécessaires pour que la révolution
industrielle puisse se produire ; l’accumulation de capital technique, la production et l’achat
de nouvelles machines puissantes, la création d’usines de grande taille, ne peuvent avoir lieu
sans une épargne préalable. Il faut que la société, ou du moins certains de ses membres,
dispose de moyens suffisants. Si la production est tout entière tournée vers la subsistance, il
est impossible de détourner des ressources pour l’innovation et l’investissement.

C’est la thèse de Rostow, dans les années 60, qu’il faut une accumulation préalable pour que
la croissance économique puisse se mettre en place ; mais cette thèse ne fait que reprendre les
idées générales qu’Adam Smith avait lui-même avancées : c’est grâce à l’épargne, au
comportement parcimonieux des individus, que la croissance est possible. Dans une économie
où les agents ne se soucient que de la satisfaction de leurs besoins immédiats, la croissance
serait impossible.

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