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ECONOMIE GENERALE
DSECG3 A & C
Année universitaire 2019-2020
Rostow considère que dans chaque société, la croissance passe par cinq étapes
déterminées :
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- La société traditionnelle correspond à la première étape, la production est
limitée et surtout agricole, les échanges sont rares, la société est très
hiérarchisée.
- Les préalables du développement constituent la deuxième phase,
l’agriculture permet de dégager un profit, les mentalités évoluent et les
individus cherchent de plus en plus à s’enrichir.
- Le take off ou décollage est une période très brève (moins de 30 ans)
pendant laquelle des taux d’investissement très élevés (plus de 10% de la
production) et des industries pivots (textile, métallurgie) permettent une forte
croissance économique. Cette période s’accompagne d’un accroissement des
inégalités sociales.
- La marche vers la maturité permet d’établir les bases du développement
économique, démographique et social. Le progrès technique se diffuse dans
tous les secteurs de l’économie, la plupart des couches sociales en profitent.
- L’ère de la consommation de masse correspond à la dernière période, la
consommation de masse de biens durables apparaît, les services se
développent, la pauvreté se marginalise, l’Etat intervient de plus en plus dans
la société et dans l’économie, c’est un Etat-providence, c’est-à-dire soucieux
du bien-être collectif.
-
Ces cinq étapes de la croissance auraient aussi bien pu être nommées les cinq étapes
du développement ; à chaque étape, il existe une grande corrélation entre les
phénomènes ne relevant que du domaine de la croissance et ceux relevant du
domaine du développement. La théorie de Rostow a été critiquée parce qu’elle
conduit à une vision linéaire du développement excluant toute possibilité de voie
originale de développement.
Mais une croissance, même progressive, n’enrichit pas forcément le pays, ainsi une
croissance peut être appauvrissante. Selon J. Bhagwati « la croissance
appauvrissante » correspond au cas où une dégradation des termes de l’échange
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(la hausse des prix des produits exportés étant inférieure à celle des prix des
produits importés) oblige le pays à produire et à exporter davantage sans pouvoir
acheter plus.
Les fruits de la croissance peuvent être mal répartis, la croissance peut ne profiter
qu’à une minorité de la population et échapper au grand nombre. La croissance ne
peut pas être généralisée : c’est le cas des économies du tiers-monde, économies
désarticulées dans lesquelles deux secteurs différents se juxtaposent, n secteur
moderne profitant des possibilités de croissance et un secteur archaïque sans
perspectives de développement.
La croissance peut aussi ne pas être source d’un développement immédiat lorsque la
production est exportée et non offerte sur le marché intérieur. Le cas des pays d’Asie
du sud-Est montre que ce type de croissance conduit tout de même, à terme, à une
dynamique de développement social
La croissance peut être définie comme l’augmentation, sur une longue période, de la
production (plus exactement, de la somme des valeurs ajoutées) mesurée par le PIB.
Les facteurs de production (le travail et le capital) permettent la production donc la
croissance, mais ne suffisent pas à l’expliquer ; il faut prendre en considération les
variables très nombreuses qui la motivent.
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A. LES FACTEURS DE PRODUCTION PERMETTENT LA CROISSANCE
Pour produire, il est nécessaire d’utiliser des facteurs de production, desquels dépend
donc la croissance économique. On distingue deux types de croissance :
Dans les pays développés à économie de marché, pendant les Trente glorieuses, la
croissance était surtout intensive, alors qu’elle était extensive en URSS à la même
période.
Y = Lα.K(1 – α)
dans laquelle Y représente la production, L le travail et K le capital.
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Certaines industries, parfois appelées « industries industrialisantes » ont des effets
d’entraînement importants sur la croissance par leurs consommations
intermédiaires ; d’où l’adage populaire : « quand le bâtiment va, tout va ».
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- Les caractéristiques de la croissance fordiste
La production de masse a rendu possible une consommation de masse car les gains
de productivité ont été, en partie, versés à la population sous forme de
d’augmentation de salaires qui ont permis un accroissement massif de la demande
solvable tandis que se multipliaient les biens disponibles sur le marché. On parle
d’ère de la consommation de masse pour désigner l’accroissement considérable de
la consommation mais aussi la tendance à l’uniformisation de celle-ci, aussi bien
entre les pays riches qu’entre les différentes catégories sociales à l’intérieure de ces
pays.
La croissance économique est d’autant plus forte qu’elle est, en plus, dopée
par le recours croissant au crédit.
La croissance fordiste est donc une croissance intensive (puisque permise par
des gains de productivité) d’une amplitude considérable.
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L’Etat, à l’aide de politiques conjoncturelles, est intervenu dans l’économie afin
de la stabiliser.
Les économies se tertiairisent : la part croissante des services dans le PIB va de pair
avec la part croissante des actifs tertiaires dans la population active totale.
La tertiairisation touche également les emplois des autres secteurs, par exemple
dans les entreprises du secteur secondaire, le nombre de cols bleus diminue au profit
des cols blancs car les techniques, dont l’automation1, diminuent les besoins en
travail manuel.
1
L'automation consiste à utiliser les services d'un logiciel dans une application informatique.
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Ainsi la tertiairisation réelle des emplois est bien supérieure à ce que laisse apparaître
la classification par secteurs de la population active.
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NB : Éléments économiques
Certaines conditions strictement économiques sont nécessaires pour que la révolution
industrielle puisse se produire ; l’accumulation de capital technique, la production et l’achat
de nouvelles machines puissantes, la création d’usines de grande taille, ne peuvent avoir lieu
sans une épargne préalable. Il faut que la société, ou du moins certains de ses membres,
dispose de moyens suffisants. Si la production est tout entière tournée vers la subsistance, il
est impossible de détourner des ressources pour l’innovation et l’investissement.
C’est la thèse de Rostow, dans les années 60, qu’il faut une accumulation préalable pour que
la croissance économique puisse se mettre en place ; mais cette thèse ne fait que reprendre les
idées générales qu’Adam Smith avait lui-même avancées : c’est grâce à l’épargne, au
comportement parcimonieux des individus, que la croissance est possible. Dans une économie
où les agents ne se soucient que de la satisfaction de leurs besoins immédiats, la croissance
serait impossible.
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