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SOMMAIRE

LISTES DES SIGLES ET DES ABREVIATION………………………………............2


AVANT-PROPOS……………………………………………………............................ 3
INTRODUCTION GENERALE……………………………………………................. 4
I - PROBLEMATIQUE ……………………………………………...……………….... 6
II - DISCUSSION CONCEPTUELLE. …………………….……………...………......10
III- OBJECTIFS ET HYPOTHESES ……… ………………………………….......... 17
IV- METHODOLOGIE …………………………………………...……………..........18
CONCLUSION ……………………………………………………............................. 26
BIBLIOGRAPHIE…………………………………………………………………..… 28
LISTE DES TABLEAUX……………………………………………………………...30

1
LISTE DES SIGLES ET DES ACRONYMES
AIBD : Aéroport International Blaise DIAGNE
AILLS : Aéroport International Léopold Sédar SENGHOR
BAD : Banque Africaine de Développement
BM : Banque Mondiale
BU : Bibliothèque Universitaire
EE : Evaluation Environnemental
EIES : Etude d’Impact Environnemental et Social
ONG : Organisation Non Gouvernementale
OSC : Organisation de la société Civile
PAP : Personnes Affectées par le Projet
PR : Plan de Réinstallation
PRR : Plan de Réinstallation Révisé
SA : Société Anonyme
UCAD : Université Cheikh Anta DIOP de Dakar
ZR : Zone de Recasement
ZESI : Zone Economique Spéciale Intégrée
OMVS : Organisation pour la Mise en Valeur du Fleuve Sénégal
OMVG : Organisation pour la Mise en Valeur du Fleuve Gambie
NEPAD : Nouveau Partenariat pour le Développement Economique de l’Afrique

2
AVANT-PROPOS
La réalisation de ce modeste travail a un double objectif. Le premier est de fournir un travail
d’étude et de recherche en guise du rapport de recherche en première année de Master. Car
c’est une obligation à la FLSH et particulièrement au niveau du département de Géographie.

Le second objectif est plus modeste. Il s’agit d’apporter une noble contribution à la
diversification des approches et des moyens d’étude de cette branche de la géographie
humaine en l’occurrence l’aménagement du territoire. Car même si les applications et les
méthodes de recherches sont universelles, les espaces sur lesquels elles s’appliquent sont
différents.

C’est pourquoi nous avons choisi de faire une « étude monographique de la zone de
recasement de Kessoukhatt dans la commune de Keur Moussa ».

L’intérêt de notre étude réside dans le fait que cette nouvelle zone d’habitation est exposée
aux dynamiques territoriales, mais aussi une zone d’accueil des infrastructures où des
nouvelles conditions de vie se manifestent et le tout sur un territoire en perpétuelles mutations
mais également centré dans l’interface métropolitaine Dakar, Thiès et Mbour.

Ce travail n’aurait pu être réalisé sans la contribution de certaines personnes dont je cite
nommément le Docteur Mame Cheik NGOM qui a accepté d’encadrer ce travail et à qui
j’exprime ma sincère et profonde gratitude.

Mes remerciements vont aussi à l’endroit de tous les professeurs du département de


géographie qui m’ont inculpé un savoir car le savoir de « l’être humain se tarit sans le partage
et la transmission » disait Jean-François Jacob. Egalement je remercie mes parents, mes
ami(e)s, mes camarades, mes frères et sœurs.

Je dédié ce travail à mes parents et à mon frère Alioune Badara DIONE décédé le jour où j’ai
choisi mon sujet dont j’incline pieusement devant sa mémoire.

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INTRODUCTION GENERALE

Depuis que l’homme a commencé à sédentariser sur la planète bleue, des actions
d’aménagement apparaissent dans le but de mieux s’adapter à son milieu mais aussi de
transformer l’espace qu’il occupe. Cet aménagement s’inscrit dans des territoires qui sont
souvent ceux des sociétés qui les occupent. L’organisation de l’espace est donc un fait de
société qui répond aux impératifs d’évolution et de développement des hommes. Cette
problématique d’aménagement est sans cesse renouvelée dans un contexte où les territoires
qu’ils soient urbains ou ruraux sont en perpétuelles mutations. Les milieux urbains
augmentent de tailles, les espaces ruraux se métamorphisent et à la longue deviennent des
espaces urbains : c’est l’urbanisation. Cette urbanisation est un fait planétaire et est plus
accentuée dans les pays en voie de développement1.

En effet, les Etats de l’Afrique de l’Ouest vont se lancer dans une logique d’aménagement du
territoire tout en gardant la configuration spatiale léguée par le colon. Le Sénégal ne fait pas
exception à cette logique avec ses zones éco géographiques, les zones d’expansion urbaine et
les pôles de développement. C’est dans ce sens que l’aménagement d’infrastructures, en tant
qu’il débouche, sur une vision partagée et appropriée du futur territorial, demeure une
pratique privilégiée de renouveau de l’aménagement du territoire en Afrique et
particulièrement au Sénégal. Ces pratiques d’aménagement s’accompagnent d’une
transformation du paysage territorial par la construction d’équipements et d’infrastructures
nécessaires au fonctionnement de ces territoires.

Dans le cadre de sa nouvelle politique de développement des infrastructures économiques, le


gouvernement du Sénégal a décidé de construire un nouvel aéroport : l’aéroport international
Blaise DIAGNE (AIBD) dans la région administrative de Thiès. Le nouvel aéroport
chevauche les communes de Keur Moussa et de Diass se trouvant dans la Zone Economique
Spéciale Intégrée (ZESI). La construction du nouvel aéroport a occasionné l’acquisition des
terres incluant la zone tampon de sécurité, le déguerpissement du village de Kessoukhatt et le
recasement de ces populations dans un nouveau site. Le nouveau site de recasement, objet de
notre recherche a connu une reconfiguration socio-spatiale, sa position stratégique fait de lui
un véritable lieu d’attraction. Notre thématique d’étude et de recherche (TER) est

1
TINE (R), Aménagement et conflits : Les enjeux du déguerpissement de Kessoukhatt lors de la construction de
l’aéroport International Blaise DIAGNE, 2018, mémoire de Master 2, département de géographie, UCAD,
105pages

4
l’aménagement du territoire : « Etude monographique de la zone de recasement de
Kessoukhatt dans la commune de Keur Moussa ». Le site de recasement se trouve dans
une zone devenue un véritable pôle économique de développement situé au cœur du Sénégal
et devient un carrefour avec les autoroutes AIBD-Thiès, Mbour, Touba et Tivaoune.
L’aménagement du territoire façonne les territoires en leur conférant de nouveaux paysages.
Il sera d’abord question de présenter notre zone d’étude, ensuite de faire une approche
diagnostique de l’état des lieux du recasement en deuxième partie. En fin en troisième partie,
nous allons analyser le devenir de la zone et proposer des stratégies de mises en œuvre pour
les futurs projets de développement.

5
I. PROBLEMATIQUE
Le monde ne cesse de s’urbaniser. Il devient majoritairement urbain. Les métropoles sont
toujours plus nombreuses. La population ne cesse de croitre et elle consomme toujours
d’espace. Ce phénomène urbain apparait aujourd’hui aux yeux de ceux qui analysent les
interactions entre population, environnement et développement à l’échelle planétaire comme à
l’échelle des unités géographiques plus restreintes. Mais ce phénomène reste toutefois à
caractériser, dès lors est considéré avec attention. Par exemple, dans quelle échelle
l’urbanisation de l’Afrique est-elle aujourd’hui comparée à celle de l’Europe ? La différence
entre taux d’urbanisation tient-elle seulement à un décalage temporel ou existe-il une
nouveauté radicale du processus actuellement observable dans les pays en développement2.

L’urbanisation du continent noir a connu une accélération particulière. La population urbaine


de l’Afrique s’est multipliée par onze depuis les années 1950. De 14.5% en 1950, le taux
d’urbanisation est passé à 25.7% en 1975 à 38.7% en 2007 et est projeté à 47.2% et 61.8%
respectivement en 2025 et 20503. Le fait urbain se manifeste de manière très inégale dans les
villes africaines. Par exemple au Sénégal, la population ne cesse de s’accroitre jusqu’en 2013
avec 45.2%. Cette explosion urbaine s’accompagne d’une transformation de l’espace
nécessitant la planification et la réorganisation des territoires favorables au développement et
aux conditions de vie des sociétés. Dès lors, l’approche du développement territorial pourrait
constituer un levier pour l’atténuation de la concentration urbaine mais aussi moyen de
promotion du développement sur les différents territoires en s’appuyant sur leurs potentialités
et ressources.

Aujourd’hui, la planification territoriale est synonyme d’approches urbanistiques plus


négociées, plus souples, plus intégrées, et plus évolutives. Comment imaginer, anticiper et
organiser les territoires en mutations permanentes ? Cette question interpelle les disciplines
les plus diverses, préoccupées par les manières de vivre dans l’espace, de l’organiser
fonctionnellement d’assurer les coûts de son entretien, de gérer les conflits qui s’y produisent,
de dessiner l’image et d’inventer des évolutions possibles et souhaitables.

Dans l’espace sous régional, le Sénégal est concerné par les projets structurants de
l’organisation pour la Mise en Valeur du fleuve Sénégal (OMVS) et par l’Organisation pour
la Mise en Valeur du Fleuve Gambie (OMVG) qui vise une meilleure intégration des Etats et

2
VERON (J), L’urbanisation du monde, La découverte, PARIS, 111pages.
3
ONU HABITAT, 2010

6
une meilleure valorisation des ressources communautaires. Le NEPAD est un programme
érigé à l’échelle du continent pour une meilleure intégration de l’Afrique à travers la mise en
œuvre de grands projets structurants notamment dans le domaine de l’énergie et des
infrastructures4.

Une grande partie des projets de développement des Etats s’appuient sur des infrastructures
qui leurs intègrent dans l’échiquier international. Or les grands projets d’infrastructures
génèrent de nombreux impacts qui prêtent à débat et posent tout un défi pour la gouvernance
territoriale. L’évaluation environnementale (EE) offre un cadre pour réguler les négociations
sociales entourant l’implantation de tels projets. Dans ce travail, nous nous interrogeons sur la
capacité de l’EE à intégrer la demande sociale qui renvoie à la qualité des territoires, autant
symbolique que matérielle, celle concernant le paysage. Plusieurs limites ont été notées
touchant plusieurs aspects de la gouvernance : la coordination des acteurs, la légitimité de la
décision, les savoirs intégrés aux décisions et le pouvoir des acteurs.

Au Sénégal, l’aménagement du territoire est devenu une priorité pour les gouvernements et
les décideurs. Avec la dynamique urbaine et des territoires sans cesse en évolution,
l’émergence de nouveaux pôles de développement, une nécessité de repenser les politiques
d’aménagement du territoire s’impose, d’abord dans le but d’une meilleure organisation des
territoires mais surtout pour favoriser un développement harmonieux, prospère et pérenne du
territoire pour survivre sur le plan régional et sous régional où l’attractivité et la compétitivité
sont devenues une priorité pour tout le pays. Pour répondre à un souci lié aux anomalies
techniques et environnementales de l’aéroport international Léopold Sédar SENGHOR
(AILSS), les autorités politiques sénégalaises ont pris la décision de construire un nouvel
aéroport répondant aux normes et standards internationaux. L’alignement de cette
infrastructure aux normes aéroportuaires internationales a nécessité le déplacement des
populations riveraines de Kessoukhatt pour cause d’utilité publique puis leur recasement.

Egalement ce projet de développement qui a donné lieu au recasement des populations


affectées a engendré généralement de graves problèmes sociaux, économiques et
environnementaux : les systèmes de productions sont démantelés ; des moyens de production
et des sources de revenus sont perdus ; des populations sont transférées dans des
environnements où il se peut que leurs techniques de production soient applicables et la
concurrence pour les ressources plus vives ; les structures communautaires et les réseaux

4
ANAT, 2015

7
sociaux sont affaiblis ; les groupes de parentés sont dispersés ; l’identité culturelle, l’autorité
traditionnelle et les possibilités d’entraide sont amoindries. La réinstallation involontaire peut
causer des difficultés d’existence sévères et durables, un appauvrissement et des dégâts
environnementaux si des mesures appropriées ne sont pas soigneusement planifiées et mises
en œuvre. C’est le cas du nouveau site de recasement de Kessoukhatt.

Les travaux de R. TINE ont montré la configuration socio-spatiale du site de recasement de


même son état actuel : « L’aménagement façonne les territoires en leur conférant de nouveaux
paysages. Les politiques publiques du gouvernement du Sénégal appliquées dans le triangle
Dakar-Thiès-Mbour ont conduit à des mutations spatiales dans ma zone d’étude.
L’installation de l’aéroport dans le territoire réceptacle a conditionné une reconfiguration
spatiale de ce terroir de la commune de Keur Moussa. Le déguerpissement du village de
Kessoukhatt a abouti à sa fragmentation en plusieurs hameaux sur le nouveau site d’accueil.
Le site de recasement qui fait l’objet de notre étude a subi une restructuration spatiale et
sociale. Par conséquent, le projet de recasement est mal perçu par la quasi-totalité de la
population. Certains ont regagné le site d’autre ont refusé de se déplacer ». Le site de
recasement se situe à coté de Pout entre les villages de Soune, Lène, Touly, Landou et Lélo,
tous faisant partie de la commune de Keur Moussa. Il se situe à 4.5 Km de l’aéroport. Sa
localisation géographique lui place dans la commune de Keur Moussa dans un ensemble plus
vaste qui est le triangle Dakar-Thiès-Mbour. Ses particularités définissent ses caractéristiques
tant sur le plan de la construction d’infrastructures que sa configuration spatiale.

La nouvelle zone d’habitation est répartie en trois parties destinées aux hameaux déguerpis.
Communément appelé site de recasement, les différents hameaux sont séparés par des limites
et maintiennent leurs toponymies anciennes à savoir Kessoukhatt-Centre, Mbadatt et
Khatialick. En outre, les populations hôtes bénéficient de certaines infrastructures sociales de
base du site. En effet, cette accessibilité aux infrastructures sociales de base du site d’accueil
est une condition importante à l’acceptabilité sociale de la réinstallation pour une frange de la
population. Le choix de cette zone d’étude se justifie du fait que c’est un territoire
d’expansion urbaine et économique qui regorge des potentialités et certains équipements
sociaux ne sont toujours pas fonctionnels. Je peux énumérer le marché, le poste de santé, le
réseau routier défectueux, un substrat inadapté aux cultures paysannes, le manque travail
devient un enjeu persistant, les conflits sociaux bref une grande instabilité règne dans ce
territoire depuis l’installation des populations.

8
Quel est le contexte du recasement et la nouvelle configuration spatiale du site de recasement?

En quoi l’évaluation environnementale a intégré la demande sociale pour une acceptabilité


sociale du recasement?

Quel est l’impact du recasement sur l’accès aux services sociaux de base?

Quelle politique d’intégration de la localité pourvu que cette zone est devenue un véritable
pôle économique de développement situé au cœur du Sénégal et devient un carrefour avec les
autoroutes AIBD-Thiès, Mbour et Touba ?

Comment anticiper, penser et organiser le devenir d’un territoire en mutations permanentes ?

9
II. DISCUSSION CONCEPTUELLE
Notre thématique étant relative à l’aménagement du territoire en particulier la monographie
de la zone de recasement de Kessoukhatt dans la commune de Keur Moussa, il est primordial
d’éclairer un certain de nombre de concepts afférant à ce domaine et de les situés selon le
contexte d’étude.

a) Etude
D’après le petit Larousse illustré, le concept d’étude signifie un travail de l’esprit qui
s’applique à apprendre ou à approfondir. Ensemble des travaux (sciences) qui précèdent,
préparent l’exécution d’un projet. C’est aussi un ouvrage exposant les résultats d’une
recherche. C’est une application méthodique de l’esprit, cherchant à comprendre et à
apprendre, en même temps l’effort d’application orienté vers l’acquisition ou
l’approfondissement des connaissances (Green, journal, 1946, p.144). Egalement un ensemble
progressif de travaux et d’exercices nécessaires à l’acquisition ou de développement de
connaissances générales ou particulières (Martin DU G, Devenir, 1990, p.10).

Sur cette même lancée, l’étude est aussi perçue comme un effort d’observation et de
pénétration, orienté vers l’intelligence des êtres, des choses, des faits. On s’intéresse
également à l’étude d’ensemble d’un fait, du milieu, du passé, méthode, objet, résultat d’une
étude. En outre on parle d’étude de cas, d’un comportement, de l’évolution, des questions,
des réactions, des rapports, des variations, aussi une étude analytique, comparative, critique,
descriptive, expérimentale, méthodique, rationnelle, statistique, systématique et
monographique5. Cette dernière est au centre de notre thématique de recherche.

Dans ce contexte, une étude renvoie à un diagnostic de la problématique en question puis une
analyse en sortant les forces et les faiblesses ainsi que les opportunités et menaces du territoire
afin de dégager des pistes pour les futurs projets de développement. C’est en même temps une
analyse approfondie et détaillée sur un sujet qu’on a envisagé de travailler, un travail de
recherche, de mise au point d’une question, d’un projet etc.

b) La monographie
Etymologiquement, elle vient du Grec « mono » qui signifie seul unique et « graphie » qui
veut dire écrire. Mais elle est définie comme étant une étude descriptive. La monographie
prend racine avec Frédéric le Play (1806-1882). C’est une étude exhaustive du sujet d’un
milieu donné, elle nous permet d’avoir un aperçu d’ensemble des infrastructures et

5
Dictionnaire Centre National de Ressources Textuelles et Lexicales

10
équipements de l’évolution et l’organisation d’une société cible : voir les stratégies de
développement d’un milieu (Diédhiou S, 2010). Une étude monographique est un travail qui
consiste à établir un bilan descriptif d’une situation donnée.

Dans le dictionnaire le Robert, elle est définie comme « une étude complète et détaillée qui se
propose d’épuiser un sujet précis relativement restreint ». Dès lors, l’étude monographique
permet dans le cadre d’une entité territoriale de faire l’état des lieux à travers l’inventaire des
différentes ressources et des réalités géographiques et socioéconomiques. Ainsi, elle établit un
bilan diagnostic des réalités du milieu et du coup favorise une meilleure connaissance des
forces et faiblesses de la localité en question.

L’étude monographique se proposant la recherche de connaissance sur un sujet donné dans un


cadre bien déterminé, peut être appliquée à un territoire. C’est dans cette optique, qu’elle
constitue un outil incontournable de planification du développement et de gestion. C’est une
étude qui passe par l’analyse profonde de la situation géographique, sociodémographique,
sanitaire, éducative, économique, organisationnelle etc. Pour comprendre la pertinence d’une
étude monographique pour une zone de recasement, il faut faire recours aux circonstances de
déplacement, voir s’elles sont mal planifiées ou exécutées et peut avoir des conséquences
durables pour les populations affectées et sur la localité avoisinante.

c) Le recasement
Le recasement est défini comme étant une affectation de terres et d’infrastructures de
remplacement ou la réhabilitation aux personnes affectées. Généralement employé dans le
domaine de l’habitat, il consiste en outre à lotir une zone et attribuer des lots aux populations
déguerpies ou déplacées involontairement. Dans notre étude, le recasement signifie le
relogement de populations déplacées dans le cadre de l’exécution des travaux de construction
d’infrastructure d’utilité publique vers un site aménagé avec les équipements et infrastructures
nécessaires à leur épanouissement.

d) Le déguerpissement
Le terme de déguerpissement, tel qu’on l’entend ici, apparaît à l’époque coloniale, en Afrique
de l’Ouest (Talercio, 2008 ; Dorier-Apprill, 2001) pour nommer la procédure consistant à
démolir autoritairement des portions de ville. Ce numéro spécial de l’Espace Politique a été
l’occasion de revenir sur le sens même du mot. Christian Bouquet et Irène Kassi-Djodjo
proposent un retour sur l’étymologie du terme « déguerpissement » remontant à son sens le
plus ancien et juridique, pour en étudier l’évolution sémantique et grammaticale attesté par

11
son usage actuel en Afrique francophone. Si déguerpir signifie « fuir » dans sa forme
transitive, le verbe peut aussi signifier « chasser » dans sa forme intransitive. Dans les deux
cas il s’agit d’une expression du registre familier, qui souligne la précipitation et la violence.
La connotation africaine du terme de déguerpissement est ancienne puisque « le terme (et le
procédé) [ont d’abord été] employés par l'administration coloniale française à Dakar
(expulsion manu militari de bidonvillois du quartier de La Médina à Dakar vers les dunes non
viabilisées de Pikine) […] » (Dorrier-Apprill, 2001, p.75).

Le déguerpissement peut se définir comme une expulsion collective et contrainte d’individus


qui ne possèdent pas de droits reconnus sur les parcelles qu’ils occupent. Le recours à la
violence physique ou symbolique, accompagne généralement la procédure, les déguerpis sont
le plus souvent déplacés par la force ou brutalement sommés de quitter leur lieu de résidence.

Bien que principalement employé pour désigner les mobilités résidentielles forcées à l’échelle
urbaine, le terme est généralement utilisé dans le cadre d’opérations de déplacement de
commerçants de la rue. Le déplacement peut être entendu comme le déplacement sous
contrainte de citadins installés sur un foncier dont la tenure est contestée par la puissance
publique.

Le mot déplacement apparait dans un contexte colonial : « le terme » (et le procédé) employé
par l’administration coloniale française à Dakar.

L’historienne C. Coquery Vidrovitch définit le déguerpissement comme « l’expulsion


autoritaire et brutale des quartiers précaires et non légalisés en soulignant combien ce type
d’opération a participé d’une entreprise de dépossession des citadins africains de leurs sites
droits sur le sol urbain à l’époque coloniale comme après les indépendances (Coquery
Vidrovitch2006 ; 1103).

Le terme « déguerpissement est aujourd’hui fréquemment mobilisé dans des travaux de


géographie urbaine, sociale ou politique qui l’assimile généralement à une expulsion massive
d’occupant de quartiers informels ou de bidonvilles Dourier .Apprill, 2001,p.75). Une autre
définition insiste au contraire, sur le caractère illégal du point de vue de la puissance publique,
de l’occupation des sols. « Ce terme est l’opposé de l’invasion. Il désigne l’expulsion par les
pouvoirs publics de tous les habitants d’un quartier occupé illégalement (quartier informel,
bidonville). Les expulsés peuvent bénéficier d’un recasement, une réinstallation en un autre
lieu, moins central et bien souvent nu » (Wackermann, 2005, p.100).

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Les déguerpissements prennent aujourd’hui place avant tout dans le cadre de la rénovation des
centres villes et la mise en vitrine de certaines métropoles du Sud. Malgré les alternatives
proposées et les recommandations formulées par les instances internationales, le
déguerpissement reste une méthode fréquemment employée par les acteurs de politiques
néolibérales pour « nettoyer » les villes du Sud de citadins considérés comme « indésirables »
en reléguant ces derniers aux marges de la cité.

L’opération se compose généralement de trois temps : la décision de déguerpir au nom de


différents registres d’action (hygiénisme, embellissement, grand projet urbain, lutte contre la
pauvreté principalement) et la plus ou moins grande information des citadins concernés ;
l’éventuel établissement de compensations en fonction de critères variables (généralement une
date butoir à partir de laquelle l’établissement est pris en compte est instaurée) ; la possible
proposition de sites de relocalisation. A chaque étape, la question de la légitimité de telles
procédures peut être posée : au nom de quoi déguerpit-on ? Peut-on réellement compenser la
perte d’un lieu et généralement de l’accès à la centralité ? Comment dédommager
équitablement les différents citadins concernés ? Que deviennent les laissés-pour-compte des
procédures de relogement ?

Face à la complexité du jeu d’acteurs aux intérêts divergents (citadins, ONG, municipalités,
spéculateurs immobiliers, bailleurs internationaux), le déguerpissement est plus souvent perçu
comme une expulsion injuste et violente que comme une opération permettant la sécurisation
foncière.6

D’après nous le déguerpissement peut signifier une dépossession par la force ou par
concertation de personnes ayant droits sur l’espace occupé pour cause d’utilité publique.
L’opération n’est pas souvent sans effets sur les déguerpis qui sont contraints d’adopter de
nouvelle conditions de vie suite à leur recasement si ce dernier a eu lieu. La plupart des
opérations de déguerpissement fréquemment accompagnées de réinstallation dans un nouveau
site. C’est le sens du terme « déguerpissement » dans notre recherche. Il s’agit des populations
déplacées involontairement dans une nouvelle zone d’habitation pour des raisons sécuritaires
comme l’ont affirmé les acteurs impliqués dans cette affaire.

e) Personnes affectées par le projet (PAP)

6
www.hypergéo.eu

13
Il s’agit de personnes identifiées suite à l’enquête socio-économique ou le recensement
comme susceptibles d’être affectées par l’exécution des travaux de construction,
d’aménagement ou de réhabilitation d’infrastructures de toutes sortes. Cette affectation peut
être relative à la perte : de terres suite à une acquisition de terres en totalité ou en partie, de
manière permanente ou temporaire par le projet, les victimes peuvent en conséquence perdre
des titres de propriété, des droits, des bâtiments, des terres agricoles, des pâturages, d’arbres,
des récoltes etc. des moyens de production des revenus.

C’est également toute personne affectée de manière négative par le projet. Les personnes
perdent des droits de propriété, d’usage, om d’autres droits sur un bâtiment, des terres
(résidentielles, agricoles, ou de pâturage), des cultures annuelles ou pérennes ou tout autre
bien meuble ou immeuble, en totalité ou en partie et de manière permanente ou temporaire.
Les personnes affectées par le projet ne sont pas forcément toutes déplacées du fait du projet.
Parmi les PAP : certaines sont des personnes physiquement déplacées 7 ; d’autres sont des
personnes économiquement déplacées8.

f) La commune

Subdivision administrative des territoires qui correspond à l’un des trois niveaux
d’administration locale. La commune est dotée d’un statut de collectivité territoriale et qui est
administrée par un conseil municipal élu au suffrage universel direct. La commune exerce une
compétence générale en matière d’aménagement de l’espace et d’urbanisme (établissement du
schéma directeur, du plan d’occupation du sol, ainsi que des compétences spécifiques en
matière d’éducation (construction, équipement et entretien des écoles maternelles et
élémentaires), de logement (Programme locale d’habitat), de transport (organisation des
transports secondaires urbains ; de mer (aménagement des ports de plaisance), d’équipements
collectifs (aménagement des voiries, de réseau d’eau, d’adduction culturelle (gestion des
bibliothèques et musées municipaux ; d’environnement (gestion du patrimoine architectural et
urbain)9.

7
Perte d’hébergement et des biens du fait des acquisitions de terres par le Projet, nécessitant
que la personne affectée se déplace à un nouveau site. Les Personnes Physiquement
Déplacées doivent déménager du fait du Projet.
8
Pertes de sources, des revenus ou de moyens d’existence du fait de l’acquisition de terres ou
restriction d’accès à certaines ressources (terre, eau, forêt), de la construction ou de
l’exploitation du Projet ou de ses installations annexes. Les Personnes Economiquement
Déplacées(PED) n’ont pas forcément besoin de déménager en raison du Projet.
9
Dictionnaire multilingue d’aménagement et de développement local, 1997

14
En outre, selon la loi n° 2013-10 du 28 Décembre 2013 portant code général des collectivités
territoriales au Sénégal la commune est une collectivité territoriale, personne morale de droit
public. Elle regroupe les habitants du périmètre d’une même localité composée de quartiers
et/ou de villages unis par une solidarité résultant du voisinage désireux de traiter de leurs
propres intérêts et capables de trouver les ressources nécessaires à une action qui leur soit
particulière au sein de la communauté nationale et dans le sens des intérêts de la nation. Le
quartier et les villages constituent les cellules administratives de base dont le statut est
déterminé par décret. Le conseil municipal par ses délibérations, concourt à l’administration
de la commune. La commune est créée par le décret détermine le nom de la commune, en
situe le chef-lieu et fixe le périmètre. Ne peuvent être constituées en communes que les
localités ayant un développement suffisant pour disposer des ressources propres nécessaires à
l’équilibre de leur budget. Aucune commune ne peut être instituée qui ne comprenne pas une
population totale de mille (1000) habitants si on se réfère à l’article 73 du présent code des
collectivités territoriales.

La commune s’active dans l’amélioration des services sociaux de base, la viabilité du


territoire avec une masse critique pour les investissements, la mise en œuvre des projets
territoriaux et le développement fulgurant des secteurs de l’agriculture, l’élevage et la pêche.
La distribution des compétences a abouti au panorama des compétences ci-dessus. Il clarifie
pour chaque niveau de gouvernance notamment sur le plan socio-économique, les missions
qui leurs sont assignées.

La gouvernance demeure intrinsèquement un outil indissociable dans le cadre de notre


recherche car la collectivité territoriale comme échelon de gouvernance est souvent impliquée
lors de la réalisation des projets de développement affectant son territoire.

La commune répond à l’impérative d’une gestion de proximité des populations et d’une


participation des acteurs locaux. Egalement à l’impulsion et à la mise en œuvre des stratégies
de développement territorial. Au Sénégal, la communalisation intégrale, en permettant de
remplacer les communautés rurales par des communes de pleins exercices va leurs offrir de
nouvelles opportunités d’accéder aux financements des partenaires de développement et
instaurer un nouveau cadre de gouvernance à plusieurs échelons. Cela revient à dire que la
commune envisage plusieurs hameaux ou localités avec des réalités socio-culturelles
différentes.

15
III. LES OBJECTIFS ET HYPOTHESES DE RECHERCHE
III-1 Objectifs de recherche

III- 1-1 Objectif général


L’objectif général de notre recherche est de faire une étude monographique de la zone de
recasement de Kessoukhatt dans la commune de Keur Moussa.

III- 1-2 Objectifs Spécifiques


Notre objectif général est justifié par un certain nombre d’objectifs spécifiques.

- Faire une description du site de recasement de Kessoukhatt puis analyser le


contexte du recasement
- Diagnostiquer les problèmes liés au non fonctionnalité des infrastructures
sociales de base.
- Evaluer la politique de recasement, proposer des stratégies de mise en œuvre
en matière de recasement de populations et pour le futur du territoire.

III- 2 HYPOTHESES DE RECHERCHE

III-2-1 Hypothèse générale de la recherche


Le site de recasement se place dans un véritable pôle économique de développement situé
au cœur Sénégal avec les projets structurants : AIBD, Autoroute à péage et la ZESI.

III-2-2 Hypothèses spécifiques

Pour mener à bien ce travail, nous avons formulé trois hypothèses.

- Les populations déplacées font face à un nouveau type d’urbanisation.

- Le déficit d’infrastructures sociales de base est lié à plusieurs facteurs


(démographiques, financiers etc).

- La nouvelle zone recasement s’inscrit dans un carrefour avec les autoroutes AIBD-
Thiès, Mbour et Touba.

16
IV. METHODOLOGIE DE RECHERCHE
IV-1 La revue documentaire

La recherche documentaire est précédée d’abord par l’élaboration d’un thème de recherche.
Ce dernier constitue le point de départ de la recherche dans la mesure où il nous a permis de
faire une recherche documentaire qui touche d’une manière générale les questions de
recasement, de déplacement involontaire de populations, de déguerpissements et de services
administrés.

C’est dans ce cadre que nous avons fait le tour des bibliothèques et particulièrement la
bibliothèque centrale de l’université Cheikh Anta DIOP de Dakar (BU), la bibliothèque de
l’école supérieure d’économie appliquée (ESEA). La bibliothèque du département de
Géographie en particulière la salle de travail nous a beaucoup aidé car nous avons pu
consulter des rapports, des mémoires et des thèses qui abordent la thématique de
l’aménagement du territoire. Cette étape est d’une importance capitale car elle nous a mis au
parfum de l’état des connaissances sur ces différents thèmes. Nous avons aussi fait recours
aux travaux des étudiants notamment ceux qui nous ont précédés dans le Master ESD.

Nous avons parcouru les revues scientifiques, des rapports d’études et des articles afférant au
thème choisi à travers l’internet qui a été un apport capital.

Le caractère multidisciplinaire de notre étude nous a conduits à guider nos pas vers des
ouvrages généraux et spécifiques portant sur l’aménagement du territoire, la monographie
d’une zone, des articles et des documents traitant la construction d’infrastructures, le
déguerpissement et les politiques de recasement.

En termes de planification, nous avons procédé par l’identification des taches. La première
étape de la recherche documentaire consistait à l’élaboration d’une grille de lecture des
ouvrages et des articles que nous avons consultés, la deuxième étape à la confrontation et la
lecture critique des différents résumés et la troisième à l’élaboration d’un plan de travail
annuel à la fin des enseignements du premier semestre.

Dans son ouvrage intitulé : Enjeux urbains et développement territorial en Afrique


contemporaine (2008), DIOP AMADOU affirme que « la croissance de la population
urbaine est un trait majeur en Afrique contemporaine. Les villes millionnaires y sont de plus
en plus nombreuses. En outre, cette urbanisation entraine de profondes mutations socio-
spatiales. Elle est difficilement maîtrisée malgré les tentatives des pouvoirs publics d'apporter

17
les investissements nécessaires et de mettre en place des cadres législatifs et réglementaires.
Le pourcentage de la population susceptible d'accéder à des logements décents se rétrécit.
Pire, une paupérisation urbaine se développe avec la migration soutenue des ruraux, venus
chercher en ville du travail et de meilleures conditions de vie. Aujourd’hui les projets de
développement sont souvent orienté vers les zones d’expansion urbaine à l’occurrence les
espaces ruraux. Une nécessité d’articuler le développement de structures de base et la volonté
des pouvoirs publics de mettre en place des politiques de développement durable afin de
relever les multiples défis ».

JACQUES VERON (2006) dans l’Urbanisation du monde évoque l’urbanisation est un


phénomène mondial. Il commence par mettre en corrélation l’urbanisation et histoire,
l’urbanisation et développement afin l’urbanisation et population.  Pour faire simple on peut
quand même dire que c'est à partir de 1950 que la population des pays du Nord devient
majoritairement urbaine. On vient de le voir l'urbanisation est un phénomène temporel. Mais
c'est également une dynamique spatiale. Plus le temps passe, plus les villes s'étalent.
Progressivement les zones périurbaines deviennent urbaines. L'auteur du livre cite François
Ascher qui parle de « métropolisation comme phénomène de croissance et de multiplication
des grandes agglomérations ». Phénomène inscrit dans les pays du Nord mais qui s'immisce
progressivement aux pays en développement. On l'a vu en introduction, Jacques Verron
s'interroge sur le lien entre population et développement. On l'a vu en introduction, Jacques
Verron s'interroge sur le lien entre population et développement.  L'individualisme est plus
réel en milieu urbain. Cet exode rural a entraîné une dégradation des conditions de vie en
milieu urbain. Des problèmes de pollution, de logement, d'intégration. Aujourd'hui la question
urbaine est devenue une question sociale. Il y a donc une nécessité de repenser le monde rural
afin de limiter la croissance urbaine, et ainsi d'éviter sa dégradation. L'étalement urbain
provoque un « éclatement des villes », ce qui est contraire à la ville durable.

Les grandes infrastructures sont souvent des facteurs macroéconomiques décisifs. Elles
déterminent la connexion aux grands réseaux comme le TGV, l’aéroport etc. L’implantation
de ces infrastructures peut avoir des conséquences fatales sur leur zone d’accueil. C’est
pourquoi Philippe SUBRA (2014) dans son « Géopolitique de l’aménagement du
territoire  » analyse les interactions entre acteurs concernés. Comment intégrer la nouvelle
aspiration de la société, l’appropriation de nouveaux acteurs et de nouvelles pratiques comme
la concertation pour renforcer l’efficacité de l’action publique ? L’ouvrage est consacré à cette
question pertinente. Après avoir été longtemps un projet national partagé par la totalité des

18
acteurs, l’aménagement du territoire est devenu un champ d’expression de discours, de
représentations et d’intérêts très largement contradictoires. SUBRA décrit les retombés de
cette politique où les associations et le pouvoir public sont dans une logique débat. En effet, le
territoire est considéré comme un espace vécu et approprié, mais aussi comme un objet fini et
donc délimité. Or ces projets qui sont sans conséquences sur les territoires doivent prendre en
compte l’aspect symbolique.

«  Le résumé exécutif du plan d’action de réinstallation révisé  » est document de l’AIBD SA


réalisé par la Banque Africaine de Développement (BAD). Ce document est un complément
de procédures précédentes en matière de réinstallation de populations des localités déguerpies
de l’emprise aéroportuaire. Le PRR couvre non seulement les localités de Kessoukhatt-
Centre, Mbadatt et Khatialick, mais également une partie des terres cultivables du village de
Diass et les terres agricoles des populations hôtes qui sont affectées par cette première phase
de construction.

Dans son mémoire « Aménagement et Conflits  : Les enjeux du déguerpissement de


Kessoukhatt lors de la construction de l’aéroport International Blaise DIAGNE   », 2018,
TINE. R tente d’analyser mutations socio-spatiales dans l’interface du triangle Dakar-Thiès-
Mbour mais particulièrement dans la Zone Economique Spéciale Intégrée. Les projets
structurels tel que l’aéroport AIBD a entrainé le déguerpissement du village de Kessoukhatt et
les populations sont désormais recasés dans un nouveau site où elles font face à de nouvelles
conditions de vie. Ce projet a suscité des enjeux multiples sur tous les domaines.

IV-2 Le travail de terrain

Etape cruciale dans notre recherche, il sera réalisé dans le cadre de nos travaux de recherche
en Master 2. Cependant nous allons faire des enquêtes quantitatives à travers des
questionnaires que nous adressons aux ménages de notre zone d’étude mais également des
enquêtes qualitatives à travers des guides d’entretien auprès des personnes ressources et des
autorités locales. Toutefois cette enquête est faite suivant un échantillon bien déterminé.

IV-2-1 Les enquêtes qualitatives

Ces enquêtes seront menées auprès des personnes ressources à savoir les élus locaux :
autorités municipales, sous-préfet, gouverneur de la région de Thiès, le chef de village de
Kessoukhatt (son adjoint à Mbadatt et à Khatialick) et le président de l’association pour la

19
défense des intérêts des villages riverains de l’aéroport. Les thématiques à aborder porteront
sur l’état du recasement, des infrastructures sociales de base, la gestion foncière etc.

IV-2-2 Les enquêtes quantitatives

Dans cette étape nous allons collecter des informations relatives à notre thème d’étude à
travers des questionnaires adressés aux ménages de la localité en se fondant sur un
échantillonnage représentatif de la population ciblée. Le questionnaire concerne les localités
de la commune de Keur Moussa qui ont fait l’objet d’un déguerpissement suite à la
construction de l’aéroport AIBD. Il s’agit des habitants des localités de Kessoukhatt et de ses
deux hameaux à savoir Mbadatt et Khatialick qui abritent 2661 personnes réparties dans 343
ménages mais particulièrement au site de recasement qui abrite 272 ménages.

IV-3 L’échantillonnage

Le site de recasement de Kessoukhatt s’étend sur une superficie totale de 150ha dont les 75
ont été entièrement aménagés afin d’accueillir les villages déplacés. La construction de
l’aéroport a affecté près de 3000 personnes réparties dans trois villages (Kessoukhatt,
Khatialick et Mbadatt). Parmi ces habitants, on dénombre 342 ménages, 87 personnes dites
vulnérables (composées de veuves et autres). A la suite du déguerpissement, 232 propriétaires
ont regagné le site de recasement qui fait l’objet de notre recherche entre autre conséquence
de ce processus figure la reconfiguration spatiale du site. Il est aussi important de souligner
qu’une partie de la population Kessoukhatt s’est auto recasée dans leurs terres anciennes après
le déguerpissement. Notre cible sera la population de ces trois villages Kessoukhatt du site,
Mbadatt et Khatialick du site qui ont regagné la zone de recasement qui fait l’objet de notre
étude. Les données recueillies sont obtenues à travers le plan de réinstallation révisé de 2013
puis complétées par les autorités locales. D’après les données statistiques sur l’état des lieux
de la réinstallation dans les villages déplacés, nous avons eu l’information sur le nombre total
de familles, les familles relogées et leurs pourcentages. Pour déterminer le sous-échantillon de
chaque quartier proportionnellement à sa population, nous avons fait le rapport entre la
population du quartier concerné et la population totale du site de recasement que nous avons
multiplié par la taille de l’échantillon total. En d’autres termes le quota xi d’un quartier se
¿
calcule : xi = n ( N ) avec la taille n de l’univers investigué, ni la population du quartier et N

20
la taille totale de toute la zone de recasement. Pour le hameau de Kessoukhatt du site par

exemple nous aurons : xi = 110¿) = 58

Tableau 1 : Situation du déplacement - Réinstallation dans les villages déplacés de


Kessoukhatt, Khathialick et Mbadatt

N° Villages Nombres de Nombre total % de familles


familles de familles relogées
relogées
1 Kessoukhatt 80 158 51%
2 Khatialick 32 106 30%
3 Mbadatt 78 78 100%
Total 190 342 55%
Source : plan de réinstallation révisé version provisoire, 2013, Chef de village

Tableau 2 : L’échantillonnage

N° Localités Ménages Pourcentages Echantillons


1 Kessoukhatt du 123 50% 58
site
2 Khatialick du site 46 20% 22
3 Mbadatt 63 27% 30
Total 232 100% 110
Source :
DIOUF Issa, 2019

IV- 4 Le traitement des données

La première opération consistera d’abord à saisir l’ensemble des données dans le logiciel qui
convient. Nous allons ensuite exporter les informations collectées vers les logiciels de
traitement et d’analyse. Néanmoins sphinx sera utilisé pour la confection du questionnaire en
Master 2, Microsoft Office Word nous servira du traitement de texte, Excel pour les
graphiques et les figures. Enfin, les logiciels QGIS et Arc Gis vont nous aider à la réalisation
des cartes.

21
Plan du Mémoire de Master 2

Avant-propos

INTRODUCTION GENERALE

Problématique

Objectifs et Hypothèses

Discussion Conceptuelle

METHODOLOGIE

La revue documentaire

Le travail de terrain

Le traitement des données

PREMIERE PARTIE : PRESENTATION ET CONTEXTE DE LA ZONE D’ETUDE

Chapitre 1 : Le cadre physique et historique

Chapitre 2 : Le cadre humain

Chapitre : La reconfiguration spatiale du site de recasement

DEUXIEME PARTIE : DIAGNOSTIC TERRITORIAL DU SITE DE RECASEMENT


DE KESSOUKHATT

Chapitre 1 : Du déguerpissement au recasement : Analyse des enjeux.

Chapitre 2 : L’accès aux infrastructures et équipements sociaux de base

Chapitre 3 : Le recasement : Un tremplin ou un frein pour l’amélioration des conditions de vie
des populations ?

TROISIEME PARTIE : APPROCHE PROSPECTIVE ET STRATEGIES DE


RECASEMENT DE POPULATIONS

Chapitre 1 : Le site de recasement à l’épreuve des dynamiques territoriales : Quelle politique
pour une gestion durable du territoire ?

Chapitre 2 : Stratégies de développement du site de recasement de Kessoukhatt

22
Chapitre 3: Prospective territoriale et politiques de recasement pour un futur meilleur du site
de recasement

23
CONCLUSION
L’urbanisation est un phénomène actuel important puisqu’elle concerne plus de la moitié de la
population mondiale depuis 2008 et concernera d’ici 2050 70% de cette dernière. Cela en fait
un sujet de plus en plus difficilement détachable du développement des différentes sociétés
mais aussi de l’environnement10. L’urbanisation entraîne, en effet, de nombreuses
conséquences tant positives que négatives dans ces domaines. Il est de ce fait apparu que
l’augmentation du nombre d’urbains pouvait être intimement liée au développement
d’industries, de services à la population, de moyens de transport mais risquait également
d’entraîner une homogénéisation des modes de vie, une dégradation des sols et des conditions
de vie, etc. Il apparaît donc pertinent d’étudier l’urbanisation, la manière dont elle est gérée
par les autorités publiques et les conséquences qui en découlent. Si celle-ci est aujourd’hui
mondiale, son intensité varie d’une région à l’autre. Il peut résulter des processus
d'urbanisation des conséquences diverses en termes d’organisation socio-spatiale. Dans cette
optique l’organisation de l’espace s’impose enfin de mettre en conformité l’augmentation de
la population et l’occupation de l’espace. Cependant on tend vers un glissement sémantique
de l’aménagement du territoire qui est une politique publique qui vise à organiser les
territoires de manière fonctionnelle en répartissant les équipements et les hommes avec
harmonie. Néanmoins les politiques d’aménagement du territoire façonnent l’espace en lui
donnant une nouvelle configuration ainsi que ses pratiques tant sur la dimension matérielle
que symbolique.

Les politiques publiques enregistrées dans l’interface métropolitaine Dakar-Thiès-Mbour ne


sont pas sans conséquences sur leurs territoires d’accueils. Le projet AIBD en est l’exemple le
plus patent. Ce dernier a engendré une transformation sans cesse de l’espace dans un contexte
où les potentialités et les ressources vives de ces territoires tendent à disparaitre. Le fait
marquant de ces politiques de développement territorial est également le déguerpissement des
villages riverains qui étaient sur cette zone d’emprise du projet. Le recasement s’est fait sans
recours aux procédures nécessaires d’une bonne politique d’aménagement du territoire.

Ainsi au niveau du site de recasement de Kessoukhatt les systèmes de productions sont


démantelés, la structure socio-spatiale a changé, des problèmes de gestion environnementale
deviennent persistant, la gestion foncière devient un enjeu taille, de nouvelles conditions de
vie apparaissent. La promotion immobilière qui sévit dans cette zone vient s’ajouter à ces
multiples défis de la gouvernance territoriale qui se pose. Les infrastructures sociales de base
10
www.wikipedia.org

24
sont quasiment inachevées. Les politiques d’aménagement du territoire font habituellement
appel à des pratiques pour une fonctionnalité durable des territoires notamment à travers la
flexibilité de la décision, les enquêtes publiques, la concertation et le partage d’information et
le tout pour une atténuer les effets pervers de cette pratique.

Même si une certaine frange de la population déplacée a perçu le recasement comme une
amélioration de leurs conditions de vies, d’autres éprouvent le contraires car les procédures
ont été menés avec beaucoup d’insuffisances .D’autant plus que les élus locaux et les
populations des communes immédiates de la plate-forme aéroportuaire comme Keur Moussa
sont maintenant conduits à prendre la tête des contestations parce que le niveau atteint par la
nuisance menace les perspectives de développement et la qualité de vie des habitants de leurs
localités et que leur jeunesse n’est pas pris en compte dans la répartition des emplois générés
par cette infrastructure

25
BIBLIOGRAPHIE

OUVRAGES
1. BAILLY (A), 2015, Les concepts de la géographie humaine, Armand Colin, 5 e édition,
331pages
2. BAILLY (A) et BEGUIN (A), 1982-2002, Introduction à la géographie humaine, Paris,
215pages
3. CASTEIGHTS (M.), 1999, Politiques locales, E.J.U, 117pages
4. DIOP (A.), 2008, Enjeux urbains et développement territorial en Afrique
Contemporaine, Khartala, 172pages
5. FIJALKOW (Y.), 2011 Sociologie du logement, La découverte, 128pages
6. GIRARDON (J), 2006, Politiques d’aménagement du territoire, Ellipses, édition
marketing, 237pages
7. JOHN (T C), 1995, Action publique et participation des citoyens, Publisher, 188pages
8. MERLIN (P), 2002, L’aménagement du territoire, PUF, coll., Premier cycle, 464pages
9. MINOT (D.), 1997, Dictionnaire multilingue de l’aménagement du territoire et du
développement local, Paris, La maison du dictionnaire, 695pages
10. SUBRA (P.), 2014, Géopolitique de l’aménagement du territoire, Armand colin,
352pages
11. VERON (J.), 2005, l’urbanisation dans le monde, La découverte, Paris, 111pages

ARTICLES, MEMOIRES ET RAPPORTS


12. BINGA (B), Stratégies de lutte contre la dégradation des ressources naturelles dans la
commune de Keur Moussa, mémoire de maitrise, département de géographie, UCAD,
2008-2009
13. EIES, résumé exécutif, réalisé par la Banque Africaine de Développement
14. Cadre de politique de réinstallation et de compensation des populations, rapport final,
Décembre 2011, Bénin
15. GNINGUE (O), Gouvernance de l’électrification rurale : le système solaire
photovoltaïque de type familial dans la commune de Keur Moussa, mémoire de DEA
en science de l’environnement, UCAD, FST, 2010-2011, 70 pages.
16. GUEYE (B M), 2010-2011, Jaxaay : Zone de recasement des populations déplacées de
la banlieue dakaroise, mémoire de Master 2, UCAD, 2010-2011, 95 pages.

26
17. NGOM (M C), Production d’espaces urbains et dynamiques foncières dans les zones
de terroirs Safy : L’aéroport International Blaise DIAGNE, source de dérégulation et
de conflits.
18. Plan de Réinstallation Révisé, Octobre 2010, réalisé par AECOM Tecsult
19. Politique en matière de déplacement involontaire de population, PSDU, République du
Mali, Novembre 2003
20. Recasement, indemnisation et droits des populations dans la zone du barrage de
Taoussa, rapport final, Décembre 2010
21. SANE (Y), Politique de l’habitat au Sénégal : une mutation permanente, revue de
géographie de Bordeaux, juillet-septembre 2013
22. Schéma directeur d’aménagement et de développement territorial de la zone de Dakar-
Thiès-Mbour, ANAT, 2015
23. Situation des habitants des villages riverains de l’AIBD, lettre ouverte au Président de
la République, Source : www.rewmi.com
24. TINE (R), 2017-2018, Aménagement et Conflits : Les enjeux du déguerpissement de
Kessoukhatt lors de la construction de l’aéroport international Blaise DIAGNE,
Mémoire de Master 2, UCAD département de Géographie, 102pages

WEBOGRAPHIE :

Www. Bibnum.ucad.sn
www.Hypergéo.eu
www.Wikipédia.org

27
Tables des matières
SOMMAIRE...............................................................................................................................1
LISTE DES SIGLES ET DES ACRONYMES........................................................................2
AVANT-PROPOS......................................................................................................................3
INTRODUCTION GENERALE...............................................................................................4
I. PROBLEMATIQUE..........................................................................................................6
II. DISCUSSION CONCEPTUELLE..............................................................................10
a) Etude.............................................................................................................................10
b) La monographie............................................................................................................10
c) Le recasement...............................................................................................................11
d) Le déguerpissement......................................................................................................11
e) Personnes affectées par le projet (PAP)......................................................................14
f) La commune..................................................................................................................14
III. LES OBJECTIFS ET HYPOTHESES DE RECHERCHE.......................................17
III-1 Objectifs de recherche.................................................................................................17
III- 1-1 Objectif général...................................................................................................17
III- 2 HYPOTHESES DE RECHERCHE..........................................................................17
III-2-1 Hypothèse générale de la recherche....................................................................17
III-2-2 Hypothèses spécifiques.........................................................................................17
IV. METHODOLOGIE DE RECHERCHE.....................................................................18
IV-1 La revue documentaire................................................................................................18
IV-2 Le travail de terrain.....................................................................................................20
IV-2-1 Les enquêtes qualitatives......................................................................................21
IV-2-2 Les enquêtes quantitatives...................................................................................21
IV-3 L’échantillonnage........................................................................................................21
IV- 4 Le traitement des données..........................................................................................23
CONCLUSION.........................................................................................................................26
BIBLIOGRAPHIE...................................................................................................................28

Liste des tableaux

Tableau 1 : Situation du déplacement-Réinstallation dans les villages déplacés de


Kessoukhatt, Khathialick et Mbadatt…………………………………………………19

Tableau 2 : L’échantillonnage…………………………………………………………20

28

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