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KLODA

Mathis
PT*

Sujet de dissertation

Charles Pasqua, écrit en 1987 « La démocratie s’arrête là où commence la raison


d’état », mettant l’accent sur le fait que l’autorité publique ne peut se passer d’écouter ses
citoyens pour mener à bien la démocratie. Madame de Staël ajoute une dimension naturelle
à l’argument précédent puisqu’elle dit :« Il est impossible que dans un État libre, l’autorité
publique se passe du consentement véritable des citoyens qu’elle gouverne. Le
raisonnement et l’éloquence sont les liens naturels d’une association républicaine. » Cette
citation appuie sur le fait que les citoyens doivent se battre chaque jour afin de se faire
entendre pour faire vivre la démocratie. De ce fait l’État a besoin de citoyens actifs et
impliqués dans la vie politique. Cependant dans nos œuvres malgré une population
impliquée dans la démocratie, le pouvoir est souvent associé à une forme de dictature douce
où les citoyens se laissent chérir. Ainsi, pourquoi vouloir respecter l’écoute des citoyens
alors qu’ils sont réduits au silence ? Comment peut-on définir un régime usuellement
associé à la liberté et à l’égalité par la tyrannie et l’écrasement du peuple ? De plus dans la
deuxième partie de la citation, Madame de Staël nous dit que la participation et l’écoute de
l’État envers eux ne suffit pas. Ils doivent user de leurs raisonnements et de leurs éloquences
afin que le régime atteigne la démocratie. En nous appuyant sur Les Cavaliers et sur
L’Assemblée des femmes d’Aristophane, sur De La démocratie en Amérique de Tocqueville
et sur Le Complot contre l’Amérique de Philip Roth, nous verrons que, effectivement la
démocratie est effectivement un régime qui exige des citoyens impliqués et conscients de
leurs rôles. Pourtant à l’évidence la démocratie dans nos œuvres est souvent associée à
l’oppression et à la dérive despotique. La démocratie ne serait-elle pas tout simplement
l’image de ceux qui la choisissent ?

Tout d’abord, il semble que la démocratie exige des citoyens impliqués et conscients
de leurs rôles. Certes, sans solidarité , les sociétés démocratiques glissent toujours vers une
forme plus autoritaire, vers un « despotisme doux et bienveillant ». Dans nos œuvres, la
démocratie est au service du peuple. Dans De La démocratie en Amérique Tocqueville
insiste sur l’égalité des citoyens, sur la nécessité d’éviter tout privilège pour ne pas exciter
les rancœurs : « Il est aisé, quand tous les hommes se ressemblent, de fonder un
gouvernement unique et tout-puissant ; les instincts suffisent » (Chapitre 4). L’égalité est
source de désordre. Dans L’Assemblée des femmes, Démos s’il est un vieillard se conduit
comme un enfant, comme un bébé que l’on nourrit. C’est clairement ici l’idée que la
démocratie est au service du peuple qui lui, se laisse faire. C’est en fait un vieillard un peu
gâteux. Enfin, c’est sur la volonté d’unir la nation qu’est promulguée la loi de 1942 dans Le
Complot contre l’Amérique chez Roth, « un séisme politique d’une magnitude inimaginable
était en train de transformer une société libre en État policier » (page 504).
L’égalité ne doit donc pas être seulement juridique et politique, mais également
éthique. Or, l’entraide suppose un partage, une compréhension des problèmes rencontrés par
les citoyens. Dans le quartier où habite la famille Roth on se soutient mutuellement, même
quand s’ils ne sont pas juifs. Un exemple marquant est le don du pistolet que fait le père de
la famille d’origine italienne au père du petit Philip. Dans De La démocratie en Amérique
Tocqueville note que la démocratie repose sur le fait que le peuple veut être choyé et que
l’état dirigeant se doit d’être bienveillant envers ses citoyens. Aristophane montre dans
L’Assemblée des femmes quant à lui le souci d’assurer aussi la satisfaction amoureuse et
sexuelle des femmes âgées ou laides, le partage des biens, un communisme barbare. Ainsi la
démocratie est conçue comme un régime proche des aspirations humaines, naturelles donc,
indulgentes aux dérives et acceptant les erreurs.
Une véritable démocratie est donc avant tout un régime dans lequel les hommes
s’expriment et participent à la vie politique. La démocratie semble être en accord avec le
peuple quand elle lui permet d’accepter ses erreurs. C’est d’ailleurs pour cela que
Tocqueville voudrait voir rétablir les corps intermédiaires. Cela pourrait former des
personnes influentes et fortes. Les citoyens devraient y adhérer contrairement à ce que l’on
pourrait penser : les craindre. L’importance de la presse, des médias dans De La démocratie
en Amérique et Le Complot contre l’Amérique montre aussi l’acceptation des erreurs. On
souhaite en fait comprendre le problème et le résoudre. Chez Aristophane, on finit même par
utiliser pour voter le passage du pouvoir entre les mains des femmes. Cependant, la
démocratie n’est généralement que très peu réelle. En effet dans nos œuvres on s’aperçoit
que les régimes sont souvent associés à une dictature douce et bienveillante.

La démocratie dans nos œuvres, est souvent associée à l’oppression et à la dérive


despotique. En effet, la démocratie est effectivement au service du peuple. Les femmes
dans L’Assemblée des femmes d’Aristophane veulent servir les intérêts collectifs au mieux.
Le pouvoir y est paternaliste. Chez Tocqueville et Roth les dirigeants sont toujours perçus
comme protecteurs. En effet, dans Le Complot contre l’Amérique, tout le pays est retourné à
l’état d’enfance, voyant dans dans le jeune et bel aviateur l’homme providentiel qui va
sauver la nation de la guerre, quitte ensuite à se soumettre aveuglement à leurs décisions. La
démocratie se met effectivement au service du peuple, peuple fixé dans l’enfance.
La démocratie dérive très facilement vers un système despotique. En effet elle ne
maintient pas souvent cet équilibre et l’on voit, dans les œuvres, une dérive se produire très
rapidement. Dans les livres à l’étude, les intérêts individuels sont toujours mis en avant.
Dans Les Cavaliers et L’Assemblée des femmes on cherche à assouvir son confort et ses
plaisirs : « quand elles font les grillades […] font cuire les gâteaux au four comme
autrefois » (page 173-174). Tandis que chez Philip Roth on ne cherche pas à assouvir son
confort et ses désirs mais la paix. C’est cette recherche de la paix qui a permis à Lindbergh
d’accéder au pouvoir en promettant au peuple Américain que le pays ne rentrera pas en
guerre. Les intérêts individuels de chaque citoyen est la source majeure de leur implication
dans la vie politique. Ainsi, c’est à travers la recherche de leurs intérêts individuels que la
démocratie dérive très facilement vers un système despotique.
La démocratie reste donc très embryonnaire dans son mode de fonctionnement. Elle
ne fonctionne pas comme elle le devrait. Les décisions ne sont pas concertées, raisonnées et
raisonnables car chacun vise à assouvir ses intérêts personnels (comme vu dans la sous-
partie précédente). Dans Les Cavaliers pour remporter les faveurs de Démos, il n’y a aucun
échange paisible d’arguments mais plutôt des joutes oratoires qui renchérissent en vulgarité.
C’est encore pire dans L’Assemblée des femmes puisque ce n’est que Praxagora qui prend
la parole, les lois nouvelles sont décidées pas elle seule. Chez Roth, on assiste à la
discrimination des minorités dans une Amérique chrétienne et blanche. En démocratie, les
hommes, trop heureux de leur égalité, se détournent de l’exercice de leur liberté politique et
se replient sur leur liberté privée et leur intérêt individuel, confiant le bien commun à des
professionnels du pouvoir central nous explique Tocqueville dans De La démocratie en
Amérique. Ainsi on pourrait dire que le régime politique n’est que le reflet des personnes
qui le choisisse.

En fait la démocratie est à l’image de ceux qui la choisissent. La démocratie est liée
aux valeurs humanistes et républicaines. En effet elle repose sur des idéaux d’égalité, de
liberté et exige des individus conscients, éduqués et impliqués, c’est en accord avec la
deuxième partie de la citation de Madame de Staël. Les œuvres montrent que c’est alors au
nom des valeurs humanistes que les citoyens finissent par défendre le système : Athènes
semble plus juste, même au travers de la parodie qui en est dépeinte par Aristophane dans
ses deux œuvres à l’étude. Pour Tocqueville les citoyens peuvent alors assouvir leur bonheur
s’ils s’impliquent.
Paradoxalement ce sont les mêmes idéaux qui conduisent soit à la dérive despotique,
soit à l’égalité et à la liberté. En effet chez Roth l’administration réduit les droits d’un
peuple juif au nom de la paix des droits de tous les autres. Dans De La démocratie en
Amérique, Tocqueville insiste sur le fait que si la liberté est dominante, l’égalité
n’entraînera pas les populations dans la dérive despotique. De plus dans L’Assemblée des
femmes Aristophane montre que, même si la liberté individuelle est momentanément ou
durablement limitée, c’est finalement pour le bien de tous. Dans Les Cavaliers ce sont bien
les serviteurs qui réveillent Démos et le poussent à réagir.
La démocratie est donc perdue que si on n’y participe pas. Tous doivent être en
mesure de la défendre si elle est menacée par un risque extérieur. L’uchronie de Roth et les
exemples historiques de Tocqueville et d’Aristophane montrent que les citoyens peuvent
être en mesure de la défendre en étant actifs ou alors de sombrer vers un « despotisme doux
et bienveillant » en restant les bras croisés. C’est aussi ce que montrent Aristophane et
Roth : tout dépend du peuple et de ses choix. Les régimes ne sont que les images des
populations qui vivent sous leurs lois. Tocqueville précise même que « les souverains
électifs sont choisis par ressemblance ». Enfin dans Le Complot contre l’Amérique on
comprend très vite que le regard très enfantin du peuple envers son héro Lindbergh est aussi
à l’origine du glissement vers un despotisme. Le peuple a été aveugle.

La démocratie est-elle un régime qui réellement besoin d’écouter son peuple ? Non
loin de là. D’un côté la participation des citoyens à la vie politique du pays est assuré par
leurs besoins naturels d’assouvir leurs désirs individuels. De l’autre la démocratie n’en ait
pas vraiment une, elle vire très généralement vers un despotisme « doux et bienveillant »
causé par des citoyens encore trop juvéniles dans le mode de fonctionnement d’une
démocratie. Le régime politique d’un pays est en fait l’image de ceux qui la choisissent.

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