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UNIVERSITE D’ANTANANARIVO

ECOLE NORMALE SUPERIEURE


DEPARTEMENT DE FORMATION INITIALE LITTERAIRE
C.E.R : HISTOIRE GEOGRAPHIE

Mémoire de fin d’études en vue de l’obtention du CAPEN


(Certificat d’Aptitude Pédagogique de l’Ecole Normale)

ETUDE SUR LE DECROCHAGE SCOLAIRE EN MILIEU


RURAL, CAS DU CEG MORARANO-AVARATRA,
CISCO D’AMPARAFARAVOLA
Présenté par : RAKOTOARISEHENO Fenosoa

Sous la direction de : Monsieur ANDRIAMIHANTA Emmanuel, Maître de Conférences à


l’Ecole Normale Supérieure d’Antananarivo

Année universitaire : 2015-2016

Date de soutenance : 12 Mai 2016


UNIVERSITE D’ANTANANARIVO

DEPARTEMENT DE FORMATION INITIALE LITTERAIRE

C.E.R : HISTOIRE GEOGRAPHIE

Mémoire de fin d’études en vue de l’obtention du CAPEN

(Certificat d’Aptitude Pédagogique de l’Ecole Normale)

ETUDE SUR LE DECROCHAGE SCOLAIRE EN MILIEU


RURAL, CAS DU CEG MORARANO-AVARATRA, CISCO
D’AMPARAFARAVOLA

Présenté par : RAKOTOARISEHENO Fenosoa

Promotion SAFIRA

MEMBRES DU JURY

Président : Monsieur RAKOTONDRAZAKA Fidison, Maitres de Conférences à l’Ecole Normale


Superieure d’Antananarivo

Juge : Monsieur RAZANAKOLONA Daniel, Assistant d’Enseignement Supérieur et de Recherche à


l’Ecole Normale Superieure d’Antananarivo

Rapporteur: Monsieur ANDRIAMIHANTA Emmanuel, Maîtres de Conférences à l’Ecole Normale


Supérieure

Année universitaire : 2015-2016

Date de soutenance : 12 Mai 2016


i

REMERCIEMENTS

Avant tout nous rendons grâce à Dieu de nous bénis tous les jours et de nous avoir donné
la force et santé pour la réalisation de ce mémoire de CAPEN

La réalisation n’a pas pu être faite sans la contribution des personnes que nous avons
l’honneur d’énumérer comme suit :

Nous exprimons notre parfaite gratitude à Monsieur RAKOTONDRAZAKA Fidison,


Maitre de conférence à l’Ecole Normale Supérieure d’Antananarivo d’avoir accepté de présider
la séance de soutenance

Nous tenons ensuite à remercier Monsieur RAZANAKOLONA Daniel, Assistant


d’Enseignement Supérieur et de Recherche à l’Ecole Normale Supérieure d’Antananarivo d’avoir
bien voulu être juge du présent travail

Si tout mérite notre gratitude, nous devons des remerciements tout spécialement à
Monsieur ANDRIAMIHANTA Emmanuel, pour ses avis et conseils et qui a dépensé
bénévolement de longues heures à vérifier l’exactitude de chacune des déclarations contenues
dans cet ouvrage

Nos remerciements s’adressent aussi à tous les corps enseignants de l’Ecole Normale
Supérieures , surtout au sein de notre centre d’étude et de recherche Histoire-Géographie, qui
nous ont permis de finir en sérénité le cursus universitaire de cinq ans et à tous ceux avec
patience ardeur et subtilité ont participé aux interview

Nous avons également une dette de reconnaissance envers mes parents, amis, qui nous
ont prodigués sans compter encouragement et conseils. Sans oublier nos camarades de la
promotion SAFIRA
ii

ACRONYMES

CEG : Collège d’Enseignement Général

EPP : Ecole Primaire Public

CAE/EB : Certificat d’Aptitude de l’Enseignement en Education de Base

CFEP/EN : Certificat de Formation en Enseignement Primaire de l’Ecole Normale

DUES II : Diplôme Universitaire d’Etude Scientifique

ESS : Enseignant Semi-Spécialisé

CISCO: Circonscription Scolaire

FRAM: Fikambanan’ny Ray Aman-drenin’ny Mpianatra

ENF: Enseignant Non Fonctionnaire


iii

LISTE DES TABLEAUX

Tableau n°01 : Effectif des décrochés 2013-2014…………………………………………...12

Tableau n°02 : Effectif des décrochés 2014-2015…………………………………………...13

Tableau n° 03 : Tableau montrant l’éloignement de l’école de la maison des élèves……….39


Tableau n°04 : Catégorie socioprofessionnelle des parents d’élèves………………………...44
Tableau n° 05 : Types des décrocheurs année scolaire 2013-2014…………………………..57

Tableau n° 06 : Types des décrocheurs année scolaire 2014-2015…………………………..59

Tableau n°07 : Modèle de relation positive entre enseignants et élèves………………….….68


Tableau n°08 : Piste pour promouvoir l’engagement de l’élève …………………………….73
Annexe 5: tableau représentant l’intervention par types d’élèves à risque de
décrochage…………………………………………………………………………………….xiv

LISTE DES FIGURES

Figure 1: Modèle multidimensionnel explicatif du décrochage scolaire (Fortin, Marcotte, Diallo,


Royer et Potvin, 2012)……………………………………………………………………….50
Figure n°02 : les facteurs de décrochage……………………………………………………54

LISTE DES PHOTOS

Photo n°01 : L’emplacement du CEG……………………………………………………….14

Photo n°02 : Le seul bâtiment du CEG Morarano-Avaratra…………………………………16

Photo n°03 : une salle de classe très étroite où les élèves s’entassent………………………..17

LISTE DE CARTE

Carte 1 : Localisation de la zone d’études…………………………………………………10


iv

TABLES DES MATIERES

INTRODUCTION GENERALE…………………………………...1

PREMIERE PARTIE :

ETUDE THEORIQUE SUR LE DECROCHAGE SCOLAIRE DES


COLLEGIENS ISSUS DU MONDE RURAL………………………...6

Chapitre I : ETAT DES LIEUX………………………………………………………………………..7

I- Motif du choix de la zone d’étude, le contexte socio-économique de la zone étudiée,


méthodologies et le contexte éducatif de la zone :……………………………….…7
A- Motif du choix de la zone …………………………………………………7
B- Contexte socio-économique………………………………………………..8
II- Localisation géographique de l’établissement choisi………………………………9
III- Les variables …………………………………………………………………….11
a- La variable de présage………………………………………………….......11
b- Le variable contextuel :…………………………………………………….11
1- Les élèves……………………………………………………………..11
2- L’école……………………………………………………………......13
a- Le domaine scolaire………………………………………………13
b- Bâtiments…………………………………………………………14
c- Les salles des classes ……………………………………………..16
d- Les équipements et mobiliers scolaires…………………………...18
e- Les sanitaires……………………………………………………...18

CHAPITRE II : DEFINITIONS ET TYPES DE DECROCHAGE ………………………….20

I- Définition du terme décrochage : ………………………………………………..20


A- L’émergence du terme décrochage………………………………………….20
B- Définition du terme décrochage selon l’auteur……………………………....21
II- Autres définitions :………………………………………………………………..23
v

1- Réussite scolaire……………………………………………………………...23
2- La persévérance scolaire …………………………………………………….23
3- L'abandon scolaire …………………………………………………………...24
4- Le décrochage scolaire ………………………………………………………24
5- Le décrocheur ………………………………………………………………..24
III- Les facteurs de risque de décrochage scolaire……………………………………24
a- Les facteurs institutionnels……………………………………………………25
b- Les facteurs familiaux et sociaux…………………………………………......26
c- Les facteurs interpersonnels………………………………………………......26
d- Facteurs individuels ……………………………………………………….....27
IV- La typologie d’élèves à risque de décrochage scolaire selon (Fortin et al. 2006)..28
a-Les élèves ayant des problèmes de comportement ………………………..28
b- Les élèves démontrant des symptômes dépressifs ………………………...29
c- Les élèves peu intéressés, peu motivés ………………………………….....29
d-Les élèves qui présentent des conduites antisociales cachées……………...30
V- Les différents types des décrochages : typologie des décrocheurs ……………....30
1- Selon Elliot et Voss (1974) :………………………………………………….30
a- les décrocheurs handicapés intellectuellement………………………….30
b- -les décrocheurs involontaires…………………………………………..31
c -les décrocheurs capables,………………………………………………...31
2- Selon Erpicum et Murray (1975)……………………………………………..31
a- le drop-out accidentel ……………………………………………………....31
b- les inadaptés,………………………………………………………………..31
c- les défavorisés………………………………………………………………31
d- les délinquants,……………………………………………………………...31
e- les drop-outs féminins,……………………………………………………...31
f- les marginaux,……………………………………………………………………….31
3- Selon Kronick et Hargis (1990)……………………………………………....32
a- Les performants : ……………………………………………………………32
b- Les peu performants : ………………………………………………………..32.
b1-Les expulsés …………………………………………………………….32.
vi

b2-les décrocheurs discrets…………………………………………………..32


b3-Les décrocheurs …………………………………………………………32
4- Selon (Janosz et al, 2000)……………………………………………………32
a- Le discret ………………………………………………………………………32
b- Le désengagé ………………………………………………………………….33
e- Le sous-performant …………………………………………………………..33
d- L’inadapté……………………………………………………………………..33

CONCLUSION DE LA PREMIERE PARTIE……………………………………………...34

DEUXIEME PARTIE :

LES PROBLES PERSISTANT A L’EDUCATION DES COLLEGIENS


DECROCHES DE LA ZONE RURALE ETUDIE :……………………...35

CHAPITRE I- Le problème de l’éloignement de l’établissement et les foyers des


collégiens :…………………………………………………………………………………………..36

I- L’éloignement de l’établissement : un problème majeur dans la scolarité des élèves du


monde rurale……………………………………………………………………….36
II- L’éloignement de l’établissement et le problème de retardement et l’accroissement
progressif de l’absentéisme………………………………………………………...38

III- L’éloignement de l’établissement et la régression de la motivation des élèves et les


parents…………………………………………………………………………………38

CHAPITRE II- Alourdissement de la scolarisation et la pauvreté de parents :………………40

I- Problèmes de paiement des frais scolaires : une conséquence de l’alourdissement de la


scolarité :…………………………………………………………………………………..40

1-La cherté de la scolarisation : désengagement de l’Etat………………………...............40

2-La cherté de la scolarisation : un moyen de scolarisation du monde rurale……..............42


vii

3- La cherté de la scolarisation: facteur de


déperdition………………………………………….......................................................42

II- La pauvreté des parents et la scolarisation régressive :…………………………….....43


1- La pauvreté des parents : une menace pour la scolarisation du monde rurale……....43
2- La pauvreté et l’insuffisance alimentaire…………………………………………....45

CHAPITRE III- Le décrochage des collégiens dans la zone étudié………………………....46

I- Les facteurs de décrochage scolaire dans le collège de Morarano-Avaratra…….46


A- L’éloignement : un facteur principal à l’abandon progressif des collégiens………….47
B- Difficulté de la scolarisation et la pauvreté des parents………………………………..48
C- L’absence des motivations des collégiens : éducation parentale……………………….51
D- Les problèmes d’ordre éducatifs : le malaise de la pédagogie…………………………52
II- Le taux de décrochage au niveau du CEG durant l’année scolaire 2013-2014 et 2014-
2015 ……………………………………………………………………………...55
1- Le type de décrochage scolaire présent au niveau du CEG…………………………55
2- Le type de décrochage dans l’année scolaire 2013-2014……………………………56
3- Le type de décrochage dans l’année scolaire 2014-2015……………………………58

CONCLUSION DE LA DEUXIEME PARTIE………………………………………….….61

TROISIEME PARTIE :

SOLUTIONS ET SUGGESTIONS A LA RETENTION ET LA


REINSERTION SCOLAIRE DES JEUNES COLLEGIENS
DECROCHES DES ZONES RURALES ………………………….62

CHAPITRE I- LES MESURES DE RETENTIONS DES JEUNES RURAUX


DECROCHES AU COLLEGE…………………………………………………………63

I- LES FACTEURS SCOLAIRES ET L’INTERVENTION EN CLASSE……….63


1- LES FACTEURS SCOLAIRES …………………………………………………….63
a- Les interactions à l’école et la réussite scolaire ……………………………………...63
viii

b- Le climat de classe et la réussite scolaire ……………………………………………64


c- Le climat de classe et le décrochage scolaire :………………………………………65
 c-1 L’ordre et l’organisation …………………………………………………65
 c-2 L’environnement de la classe et le contexte d’apprentissage ……………66
d- Le rendement scolaire et le décrochage scolaire …………………………………….69
2- L’INTERVENTION EN CLASSE …………………………………………………70
a- L’intervention par types d’élèves à risque de décrochage scolaire ………………….70
b- La promotion de l’engagement en classe ……………………………………………70
c- Le soutien pédagogique ……………………………………………………………..71
d- L’encadrement ………………………………………………………………………72
e- Le soutien émotionnel ……………………………………………………………….72

3- LES INTERVENTIONS EN MARGE DE LA CLASSE :………………………….74


a- Habiletés scolaires ……………………………………………………………….…..75
b- Habiletés sociales et émotionnelles ………………………………………………….75
c- Soutien scolaire ……………………………………………………………………....76
d- Soutien émotionnel …………………………………………………………………..76
e- Orientation professionnelle …………………………………………………………..77
f- Formation des enseignants …………………………………………………………...77
g- École ………………………………………………………………………………….77
h- Famille…………………………………………………………………………………78

II-LES MESURES ADMINISTRATIVES DE L’ECOLE………………………………….79

a- L’intervention de l’établissement : La facilitation du paiement de la participation des


parents aux frais de scolarités (FRAM, CAISSE DE SOUTIEN)……………………79
b- La multiplication des infrastructures …………………………………………………80

CHAPITRE II- LES PROGRAMMES DE REINSERTION SCOLAIRE ET


PROFESSIONNELLES DES JEUNES RURAUX
DECROCHES………………………………………………………………………………..81
ix

I- L’APPORT DES ONG PRIVEES TRAVAILLANT SUR LA REINSERTION


SCOLAIRE DES JEUNES DANS LE MONDE RURALE…………………....81
a- Les ONG privés-publiques nationaux et locaux………………………...81
b- Les apports de développement de ces ONG sur le développement de
l’éducation et de l’économie……………………………………………...83

II- LES SUGGESTIONS PEDAGOGIQUES, ADMINISTRATIVES ET


PERSONNELLES...................................................................................................................83

1- Les suggestions pédagogiques………………………………………………………..83


a- Le renforcement de la capacité des enseignants du monde rural………………...83
b- Le renforcement des acquis des collégiens par l’assistance et les dons des .matériaux
didactiques et des supports didactiques…………………………………………..84
c- La création des cantines scolaires………………………………………………...84
2- Les suggestions administratives de l’établissement…………………………………..85
a- Le renforcement de la formation continue pour les enseignants non-
fonctionnaires…………………………………………………………………….85
b- Le recrutement massif des fonctionnaires………………………………………..85
3- Les suggestions personnelles…………………………………………………………86
a- La modification du programme adaptée au monde rurale de chaque région…….86
b- Le changement du calendrier scolaire adapté au monde rural…………………....87

CONCLUSION DE LA TROISIEME PARTIE ………………………………………… ..88

CONCLUSION GENERALE………………………………………90

BIBLIOGRAPHIE

ANNEXE

RESUME
1

INTRODUCTION GENERALE
L’éducation figure parmi l’un des outils qui peuvent nous servir de lutter contre toute
aliénation naturelle, sociétale, économique et surtout psychologique que personnel. Elle est aussi
une des interfaces qui donnent chance à l’humanité de s’épanouir de son développement toute
entière (psychologique, culturel, économique et personnelle). Ainsi par cette lourde tâche
qu’opère et opérera l’éducation, elle joue un rôle exhaustive pour atteindre ces buts. Elle a donc
pour but final de former et d’éduquer au citoyen la valeur culturelle ,éducative pour que ces
derniers puissent devenir des bons citoyens responsables capables de jouir de ses droits et de ses
devoirs devant sa nation. Et par cette responsabilité, l’éducation par l’intermédiaire de ses
institutions « les écoles »travaillent très dure pour atteindre tous ces biens sociétaux de toute la
nation. Elle est donc au premier plan parmi l’un des agents clés de la socialisation à part la
prédominance et la non complémentarité de la famille et la société. En plus elle a pour tâche de
donner les chances de tout un chacun une éducation complète pour lutter contre l’ignorance et de
procurer au développement. Or L’importance d’acquérir une éducation minimale de niveau
secondaire dans la société actuelle est une réalité clairement établie. Les désavantages d’un
abandon des études secondaires avant l’obtention d’un diplôme sont nombreux pour l’individu,
particulièrement au niveau de l’emploi et du bien-être financier. Le phénomène de sous-
scolarisation entraîne également d’importants coûts sociaux, tant au plan économique (pauvreté,
chômage, bien-être social) qu’au plan de la santé . De toutes les pratiques, l’enseignement est
celui qui présente le plus d’importance et le plus de difficultés. Il est souvent remis en question
d’une manière fondamentale, surtout dans les pays en voie de développement où le décrochage
scolaire qui définit comme « le fait de quitter l’école à cause d’un problème socio-économique ou
psychologique, ou tout simplement l’échec scolaire » pose des problèmes d’égalité de chance à
cause de la mobilité sociale. Le problème du décrochage scolaire est encore bien présent dans
notre système éducatif. A Madagascar, le décrochage scolaire, défini par le fait qu’un élève cesse
de fréquenter l’école avant l’obtention d’un diplôme d’études secondaires, ne semble pas
tellement aux préoccupations majeures dans le domaine de l’éducation. Et cette marginalisation
se trouve surtout dans l’éducation de base d niveau 1 (dans les écoles primaires) et dans
l’éducation de base niveau 2(dans le collège d’enseignement générale). Mais on note que ses
phénomènes de décrochage se concentrent surtout dans les zones rurales que dans les zones
urbaines. Parce qu’aller à l’école en milieu rural est souvent un défi. Non seulement parce que les
2

infrastructures ne suffisent pas, ou que les familles sont précaires, mais aussi parce que les
débouchés ne sont pas évidents. Et on enregistre un taux éleve de cette sortie précoce du
système scolaire dans le milieu rurale a cause de ses divers contraintes rencontres non seulement
par les élèves mais aussi par les parents eux-mêmes. Ainsi la question de l’éducation dans le
monde rurale reste toujours un débat qui mérite d’être traité succinctement pour promouvoir son
développement . De plus le monde rural malgache reste toujours à l’écart de toute les
rénovations surtout dans le domaine d’infrastructures éducationnelles .De ce fait des nombreux
contraintes freinent encore le développement de l’éducation rurale et qui a un effet nocif sur la
réussite éducative et scolaire .Parmi ces contraintes l’éloignement de l’établissement et la
précarité des ménages figurent souvent les principales. Et on peut dire que ces obstacles sont les
principales sources de décrochage scolaire des jeunes élèves dans le monde rural.

Mais on s’accorde à reconnaître qu’il s’agit de mettre à la disposition de l’enfant, citoyen


de demain, un instrument suffisamment souple et efficace pour qu’il soit en mesure d’exprimer sa
pensée avec une précision et un sens de nuances que la complexité des relations sociales rend de
plus en plus nécessaire. En même temps, l’accroissement du niveau scolaire, l’enrichissement des
matériels pédagogiques, rendent possible un développement intellectuel. Cette recherche de
connaissances présente donc une valeur pratique en même temps éducative que culturelle. Or,
l’enseignement au CEG de Morarano-Avaratra est loin d’atteindre ces objectifs. Bien que les
finalités suscitées ne soient pas contestées par les enseignants, des obstacles ne leur permettent
pas de les atteindre. L’enseignement revêt toujours plusieurs aspects. Aussi complexes soient-ils,
il est tout de même important, de les étudier.

D’une part, consciente de divers problèmes que pose l’enseignement à Madagascar, en


tant que futur enseignant et responsable, et d’autre part, dans le but d’apporter des améliorations
dans le système éducatif malgache, nous avons décidé d’axer nos recherches sur les problèmes de
l’enseignement. Et précisément nous avons choisi le thème sur « Le décrochage scolaire des
collégiens dans le milieu rurale » . Et nous allons étudier plus brièvement sur le sujet
« ETUDE DE DECROCHAGE SCOLAIRE DANS LE COLLEGE D’ENSEIGNEMENT
GENERAL D’UNE ZONE RURALE DANS LA CISCO D’AMPARAFARAVOLA » Toutefois,
nous allons limiter nos recherches uniquement dans la région Alaotra-Mangoro et plus
3

précisément au Collège d’Enseignement General de Morarano–Nord, un « Fokontany » au


périphérique nord de la Commune Urbaine d’Amparafaravola.

Nous avons choisi notre zone d’étude dans cette « Fokontany » d’Amparafaravola
puisque d’une part elle est encore une zone totalement rurale où les activités se concentrent
principalement à l’agriculture et la majeure partie des ménage vivent encore dans des
conditions précaires .Et c’est pour cette raison que le décrochage scolaire y est fréquent pour
remédier à la survie de la famille .La deuxième raison de notre choix est aussi d’apporter une
solution qui pourrait éradiquer ou d’éliminer progressivement les problèmes de décrochage dans
cette zone .

Notre objectif dans cette étude est de mettre en évidence les problèmes rencontrés par
l’enseignement dans la région Alaotra-Mangoro et plus précisément au niveau du Collège
d’Enseignement Général de Morarano-Avaratra. Ensuite nous voulons apporter une solution
permanente a l’amélioration de l’éducation de la région et de contribuer au processus de rétention
scolaire des collégiens décrochés de la zone où nous avions effectués notre étude .Et que ces
objectifs seront l’armature de cette recherche.

Ce qui nous amène à poser la problématique suivante : Quelles pourraient être les
facteurs qui maintiennent le phénomène de décrochage dans le milieu rural du Cisco
d’Amparafaravola ?
Et cette problématique nous a permis d’avancer trois hypothèses qui nous semblent
évident pour étudier ce thème :
 -L’éloignement de l’établissement contribue à un manque de motivation et
d’assiduité du cote de l’élève et une source de démotivation du côté des parents
 La pauvreté des parents constitue souvent le problème de base de l’éducation dans
le monde rurale et amène à la sous scolarisation rurale
 Les malaises relatifs à la pédagogie ne font aussi qu’exacerber le phénomène de
décrochage dans le cadre d’étude de ce sujet
Pour réaliser cette étude, nous adoptons des méthodes usuelles des sciences de l’éducation
en commençants par le pré-enquête à la réalisation des enquêtes par questionnaire auprès des
élèves et des enseignants, des personnels administratifs de l’école et de la CISCO même.
4

 LA PRE-ENQUETE
La pré-enquête nous a permis de bien cadrer l’étude et de trouver les nombreuses
documentations qui traitent notre thème. Ainsi nous avons consulté les bibliothèques publiques
et privés de la capitale comme la bibliothèque de l’INFP, ENS, UNESCO, BN. Nous avons aussi
consulté des sites web qui nous aident davantage à traiter ce thème de recherche. Apres cette
étude de documentation, nous avons pu réaliser les types des questionnaires qui ainsi guider le
travail sur le terrain au niveau du CEG de Morarano-Avaratra.
 L’ENQUËTE
L’enquête proprement dit ou le terrain où se déroulait l’étude de ce mémoire (le CEG
Morarano-Avaratra). Nous avons effectué cette enquête depuis le mi-juin jusqu’au fin juin de
l’année 2015. Notre tâche se répartit en deux moments différents, telles sont : la phase
d’observation et la reconnaissance locale sur le lieu, puis la réalisation de l’enquête proprement
dit. Et ce dans ce deuxième tâche que nous avons travaillé le plus. Ainsi pendant cette enquête,
nous avons procéder à l’enquête par questionnaire fermé pour les élèves et des questionnaires
semi-ouvert pour les enseignants et les personnels administratifs de l’école.
Il est primordial de souligner que nous devrions faire cette enquête par un choix
d’échantionnage. Mais pour notre thème qui est le décrochage scolaire, il nous fallait de procéder
à une étude exhaustive de toute la population scolaire du CEG pour détecter les raisons de
décrochage des élèves et les problèmes qui empêche à la réalisation effective de ses études.
Notre population d’enquête compte donc 408 et qui représente toute les niveaux
C’est a partir d’une étude statistique que nous avons pu avoir les nombres exactes des
élèves décrochés de l’année scolaire 2013-2014 et 2014-2015.
 L’INTERVIEW
L’interview nous a permis de collecter les différentes opinions des autorités locales et
régionales pour les problèmes que rencontrent l’éducation dans la Cisco d’Amparafaravola et la
region Alaotra-Mangoro. Ainsi nous avons interviewviés certains personnels ressources à savoir
le Directeur du CEG, l’adjoint du district, le Surveillant General du collège, le personnel du
CISCO ainsi que le premier responsable de l’éducation du district : le chef CISCO.
Il est nécessaire à noter que le CEG ne recueille que les élèves de la quatrième et la
troisième. Cela est le résultat du reforme entreprit en 2008 par l’Etat qui voulait prolonger la
5

primaire en 7 ans d’étude. Et c’est pour cela que nous devrions faire l’enquête au sein de l’EPP
car la classe de sixième et la cinquième est affichée dans l’intérêt de notre travail.
Pour avoir plus d’informations et des données précises, notre étude est basée sur des
ouvrages pédagogiques à savoir :
 Fortin, L., Royer, É., Potvin, P., Marcotte, D. et Yergeau, É. (2004). La prédiction du
risque de décrochage scolaire au secondaire : Facteurs personnels, familiaux et
Scolaires. Canadian Journal of Behavioural Science, 36p
 Janosz, M., Bélanger, J., Dagenais, C., Bowen, F., Abrami, P.C., Cartier, S.C. et al.
(2010). Aller plus loin, ensemble : Synthèse du rapport final d'évaluation de la
Stratégie d’intervention agir autrement. Montréal, QC : Groupe de recherche sur les
Environnements scolaires, Université de Montréal
 Jacques Pain Professeur Émérite Paris Ouest/ Nanterre La Défense, Colloque de
l’AMSE. Monterrey. Juin 2010
 ASSOUMACOU Elia Béatrice, Mai 2007, Approche normative du
décrochage scolaire au groupe scolaire Charles Renel, Mahajanga, mémoire de DEA,
département Sociologie, option : Sociologie de l’éducation

Tout au long de la recherche, nous étions confrontés à des problèmes à savoir les données
fournies par les différents ouvrages et principalement les données chiffrées concernant le
décrochage à Madagascar. La raison pourrait être la marginalisation de la filière enseignement
dans notre île et le laisser aller de tous les problèmes que subit l’éducation en générale.
Afin de mieux cerner notre étude voici le plan qui guidera notre travail : dans la première
partie nous abordons l’état de lieu de notre étude et la partie théorique du décrochage scolaire des
collégiens issus du monde rural. Dans la deuxième partie nous entamerons l’étude des problèmes
entrainant l’éducation des collégiens ruraux décrochés. Et enfin, dans la troisième partie de notre
étude nous élaborerons des suggestions et des solutions à la rétention et la réinsertion scolaires
des collégiens des zones ruraux.
6

PREMIERE PARTIE :

ETUDE THEORIQUE SUR LE


DECROCHAGE SCOLAIRE DES
COLLEGIENS ISSUS DU MONDE
RURAL
7

Nous consacrons dans cette première partie l’étude théorique sur notre sujet parce qu’il
faut connaitre en théorie pour mieux suivre l’étude pratique. Dans cette partie, l’étude est
focalisée sur la recherche bibliographique qui nous donne tant d’information et de
documentation pour réaliser notre travail. Pour mieux avancer dans l’étude, il fallait la diviser en
deux chapitres : primo l’état des lieux et secundo les définitions et les types des décrochages.
Chapitre I : ETAT DES LIEUX
Afin de bien cerner cette étude nous allons présenter dans un premier temps, la présentation
de la localité ou nous avons effectué cette étude. Puis la situation socio-économique de la zone.

I- Motif du choix de la zone d’étude, le contexte socio-économique de la zone étudiée

Comme tout travail scientifique, il nous faut avant tout de repérer où s’effectue l’étude
pour pouvoir mieux choisir les technique à utiliser .C’est ainsi que nous procédons a la
présentation de la zone d’étude ou nous avions effectué le travail, le contexte socio-économique
de la zone, le contexte éducatif et enfin nous puissions élaborer les démarches méthodologiques
à utiliser.

A- Motif du choix de la zone d’étude

Notre zone d’étude se trouve dans la région Alaotra-Mangoro, plus précisément dans la
Commune Urbaine d’Amparafaravola. La Commune Urbaine d’Amparafaravola est localisée
sur la rive Ouest du lac Alaotra (Cf carte de localisation). Elle est le chef lieu du District
Amparafaravola, Région Alaotra Mangoro, Province autonome de Tamatave. Elle se trouve à
65 km de la ville d’Ambatondrazaka, chef-lieu de la Région Alaotra- Mangoro en prenant la
RN 44 (bitumée) jusqu’à Vohidiala et la RN 3a (bitumée) de Vohidiala à
Amparafaravola1 .Notre zone d’étude est l’une des 14 « fokontany » qui constitue la commune
et se localise à 6km au Nord d’Amparafaravola. Le « fokontany » de notre choix présente
encore un trait caractéristique de ruralité avec la domination totale du secteur
primaire « l’agriculture». Ainsi cette fokotany « Morarano-Avaratra » réponde aux conditions
auxquelles notre thème s’articulerait. Cette zone enregistre une forte vulnérabilité des
collégiens en risque de décrochage en milieu rural. D’où nous avons choisi la zone pour

1
PCD 2009
8

élaborer notre recherche sur « l’étude de décrochage scolaire en milieu rural » .Ainsi notre
travail s’effectue dans le Collège d’Enseignement General de Morarano-Avaratra. C’est une
zone localise au périphérique nord de la ville du district où la population vive encore
entièrement du secteur primaire.
B- Contexte socio-économique de la zone
La commune d’Amparafaravola est une commune à vocation agricole avec ses
plaines rizicultivables de plus de 10 000 ha. Ainsi, elle constitue une zone de concentration
des producteurs venant des communes environnantes de la région Alaotra-Mangoro et même
des autres régions dont Vakinankaratra et Merina2 .Notre zone d’étude est l’une des 14
fokontany qui constitue la commune. Elle est située à 6km au Nord d’Amparafaravola. Etant
donné que la commune est urbaine , on constate que sa principale activité est basée surtout
au secteur primaire avec sa superficie des plaines rizicultivables de plus de 10 000 ha .Et
d’après notre enquête, nous avons pu vérifier cette ruralité de notre zone d’étude parce que
la presque totalité des ménages vive encore dans le secteur primaire . Ainsi , 70,91% des
parents d’élèves enquêtés sont cultivateurs3.Enfin nous pouvons dire que les autres secteurs
d’activités des paysans se rallient a l’agriculture et l’élevage.

2
PCD 2009
3
Enquête de l’auteur, Juin 2015
9

II- Localisation géographique de l’établissement choisi


Nos recherches ont étés entreprises dans le Collège d’Enseignement General de Morarano-
Avaratra qui se trouve en général sur le périphérique nord de la commune urbaine
d’Amparafaravola, district d’Amparafaravola. Morarano-Avaratra est l’une des 18 Fokontany
qui constituent la commune urbaine d’Amparafaravola. Elle est localisé 7 km au nord-est
d’Amparafaravola. Le fokontany est totalement rural même s’il appartient à la commune
urbaine
Le CEG occupe une place primordiale dans la commune car il complète la capacité
d’accueil des collégiens de la zone périphérique de la commune. Etant donné que la commune
possède quatre CEG, sa fonction est nécessaire pour les habitants du « fokontany Morarano-
Avaratra » pour répondre aux sureffectifs et le problème de capacité d’accueil du CEG
d’Amparafaravola sur la scolarisation des élèves collégiens.
10

Carte 1 : COMMUNE RURALE AMPARAFARAVOLA


Mampikony
CARTE DE LOCALISATION (NY TOERANA MISY AZY)


Antsiranana

Be
Mahajanga

m
ar
ivo
Toamasina
Antananarivo

Fianarantsoa
Tsaratanana
Toliara
Maevatanana Soanierana Ivongo
Andilamena Ambodifotatra
1000

AMPARAFARAVOLA
Lac Alaotra ry Fenoarivo Atsinanana
go
3a nin
RN Ma

RN
Vavatenina

44
RN
33

5
AMBATONDRAZAKA

RN
900
be
ha
Sa

TOAMASINA

Ankazobe
Anjozorobe
RN 44

EN
DI
IN
Ambohidratrimo Brickaville
800
ANTANANARIVO 2

N
Manjakandriana RN

EA
Moramanga
RIP 4
Mangoro

Andramasina OC
Vatomandry
Ambatolampy
Anosibe An'Ala
Antanambao-Manampotsy

Antanifotsy 0 35 70
Mango Km
700 ro
900 800 700

Fonds de carte : BD 500 FTM Projection : LABORDE (km) Conception et édition : R. Joelisoa, novembre 2005

LEGENDE (Maribolana)
Route d'Interêt Provincial Limite District (Fangitry ny Distrika)
Chef Lieu Province (Faritany) Route Nationale
Chef Lieu District (Distrika) Limite région (Fangitry ny Faritra)
Voie Ferrée (Lalam-by)
Plan d'eau (Farihy) Rivières principales (Renirano) Limite Province (Fangitry ny Faritany)

Source : PCD 2009

SOURCE : PCD 2009


11

III- Les variables

a- De la formation des enseignants


La variable de présage est tous les acquis académiques et la fonction continue des
enseignants. De nombreux enseignants ont acquis différentes formations académiques :
Pour l’EPP, c’est-à-dire de la classe de sixième et cinquième, quatre enseignants assurent
le bon fonctionnement de l’enseignement. Ils sont tous issus du centre de formation
pédagogique régionale de grade ESS 4 (Enseignant Semi-Spécialisé). Ce sont eux qui assurent
l’enseignement dont 2 scientifiques et 2 littéraires.
Pour le CEG proprement dit, c’est-à-dire de la classe de quatrième et la troisième. Il y a
neuf enseignants qui constituent le corps enseignant dont 4 seulement sont fonctionnaires et
parmi ces fonctionnaires, il y a trois enseignants qui ont des diplômes pédagogiques (CAE/EB,
BAC EN EDUCATION, CFEP/EN). Les cinq restants sont des FRAM de type subventionné
dont un seulement d’entre eux possède le diplôme académique DUES II (BAC+2), les quatre
sont des bacheliers d’enseignement général. Ils sont les principaux acteurs qui maintiennent
l’éducation et l’enseignement dans ces deux établissements interdépendants5.

b- Le variable contextuel :

Elles comprennent les caractéristiques des élèves, les salles de classe et l’école.

1- Les élèves

Dans notre étude nous avons obtenu 19 cas des décrochés dans le dit CEG dont 13
cas dans l’année scolaire 2013-2014 et 06 pour 2014-2015
On peut les classer selon le sexe, la classe et les types de décrochage :

4
Enquête de l’auteur sur les enseignants de l’ESS
5
FPE 2014-2015
12

 Tableau n°01 : Effectif des décrochés 2013-2014

Sexe Classe Types


Garçon 4 éme Social (non-paiement de la
FRAM)
Garçon 4 éme Social (non-paiement de la
FRAM)
Fille 4 éme Social (non-paiement de la
FRAM)
Garçon 4 éme Social (non-paiement de la
FRAM)
Garçon 4 éme Social (non-paiement de la
FRAM)
Garçon 3ème Section 1 Délinquance et social
Fille 3ème Section 1 Délinquance et
psychologique
Garçon 3ème Section1 Délinquance
Fille 3ème Section 1 Délinquance (grossesse)
Fille 3ème Section 1 Maladie
Garçon 3ème Section2 Social (non-paiement de la
FRAM)
Garçon 3ème Section2 Psychologique
Fille 3ème Section2 Délinquance

Source : Enquête de l’auteur, juillet 2015


D’après ce tableau, on peut en déduire que c’est dans ces trois classes qu’on a détecté
ces 13 cas des décrocheurs. Ainsi, la proportion de l’année scolaire 2013-2014 est de 7,97% de
l’effectif totale des trois classes qui comptent 163 élèves
13

 Tableau n°02 : Effectif des décrochés 2014-2015

Sexe Classe Types


Garçon 4éme Personnel
Garçon 4éme Personnel
Fille 4éme Problème familial (enfant
abandonné)
Garçon 3éme Section1 Economique (frais de
transport : éloignement)
Fille 3émé Section1 Social(non-paiement de la
FRAM)
Garçon 3émé Section2 Problème familial (enfant
abandonné)

Source : Enquête de l’auteur, juillet 2015

D’après ce tableau ,06 cas des décrochés ont étés détectés pour l’année scolaire 2014-
2015. Ce qui représente 4,08% de l’effectif totale des trois classes qui compte 147 élèves.
En tout, nous avons pu détecter 06,02% durant ces années scolaires successives. Ce
taux présente encore le malaise du systeme éducatif dans la zone et pourrait encore augmenter
de plus en plus due à la mauvaise gestion de problèmes de décrochage et l’ignorance même de
ce problème de l’autorité.

2- L’école

Le terme « école » rapporte tous ce qui est infrastructure : il y a le domaine scolaire, les
bâtiments, les salles de classe, les salles spécialisées, le sanitaire et les terrains d’espaces loisirs.

a- Le domaine scolaire

L’endroit idéal pour bâtir un établissement scolaire serait un endroit calme, spacieux. Il
devrait être aménagé pour que les élèves s’y plaisent .Il est aussi fort à désirer que le domaine
scolaire soit clôturé pour éviter les va et viens des intrus. .

Le CEG est bien placé et bien localisé, parce qu’il se trouve sur le périphérique sud-est du
village. Construit sur un plateau, l’endroit y est très calme, et loin du bruit de la population. La
cour de l’école est assez grande pour une norme de construction d’un établissement, et le milieu
14

environnant est très saine pour les élèves. En plus il est placé à cote sud d’un terrain de football,
environ 30m.

Photo n°01 : L’emplacement du CEG

Source : cliché de l’auteur

D’après notre constatation, l’emplacement de l’établissement répond à la norme exigée à


l’implantation d’une école (calme, spacieux, bien aéré, saine)

b- Les bâtiments

Le CEG possède pour sa part un nombre très insuffisant en matière des bâtiments car il
n’a que deux bâtiments pour les quatre classes de quatrième et de troisième.
15

Ces bâtiments se répartissent comme suit :


-Le premier bâtiment n’a qu’une salle et destinée au bureau du directeur et du secrétaire
de l’établissement
-Le deuxième bâtiment contient trois salles : la salle un est pour la classe de quatrième de
double section, normalement, il devrait y avoir deux sections de quatrième mais due à
l’insuffisance d’infrastructure la direction est obligée de regrouper en une seule section et de
réduire le nombre accueilli. La deuxième et la troisième salle sont pour la classe de troisième de
double section .Il existe aussi une latrine pour tous les sexes et genre dans l’établissement, et un
puits pour l’adduction d’eau6.

6
Observation sur le lieu
16

Photo n°02 : Le seul bâtiment du CEG Morarano-Avaratra

Source : cliché de l’auteur

D’après notre constatation l’insuffisance des salles est parmi l’un des obstacles pour
l’amélioration des résultats de ce collège rural. Et le premier responsable nous a mentionné que
depuis l’année scolaire à venir, ils recevront la classe de sixième et cinquième de l’ESS car ces
derniers devront pris fins de cette année scolaire 2014-2015. Ce qui pose ainsi un problème de
capacité d’accueil de l’établissement.

c- Les salles des classes


On trouve un trait de norme exigeant de l’enseignement au niveau du CEG .L’estrade y
est partout dans chaque salles de classes, ce matériel est nécessaire pour pouvoir surveiller tous
les élèves dans un ensemble de vue globale : voir ce qu’ils font en plus le cours, leurs actes en
classe. Mais en plus du rangement des bancs, le CEG se trouve confronté à des problèmes
de l’étroitesse des salles et aussi à l’insuffisance des bancs et la qualité exigée. Le rangement
est très serré pour pouvoir circuler dans la salle. Mais cet espacement de banc est nécessaire
17

pour pouvoir surveiller les élèves. Dépourvu de tous ces obstacles, on peut dire que l’aération y
est très saine pour la santé.

Photo n°03 : une salle de classe très étroite où les élèves s’entassent

Source : cliché de l’auteur


18

d- Les équipements et mobiliers scolaires

On peut l’appeler aussi matériels et mobiliers scolaires pour la connotation


administrative. Les équipements et mobiliers scolaires rassemblent tous ce qui est de : des tables
bancs, de l’armoire ou placard de rangement, de tableau noir et tableau mural, de la chaise des
professeurs, de l’ordinateur, l’imprimante, d’ondulaire, de photocopieuse, et de scanneur7.
Mais lors de notre visite sur le lieu, nous avons constaté qu’il a peu de ces mobiliers
scolaires existent dans le collège de Morarano-Avaratra comme : le tableau noir, le placard de
rangement ou armoire, le table banc, le table et chaise pour les maitres.
Pour répondre à l’étroitesse et le sureffectif, la direction du CEG a implanté l’estrade
pour la gestion de la classe. La circulation en salle est encore très réduite voire limitée. En plus
les tables bancs ne respectent pas à la norme car on devrait placer les élèves trois par bancs.
L’armoire est aussi en nombre de un et placé dans le bureau du directeur pour stocker les
différents dossiers administratifs et didactiques pour l’école.
En tout, on peut dire que les mobiliers scolaires sont nécessaires pour le bon
fonctionnement de l’enseignement. Mais pour le cas de CEG Morarano-Avaratra, la situation est
loin d’être à la hauteur de cette tâche .Ces mobiliers sont très insuffisantes pour répondre à la
norme. Mais cette insuffisance provoque beaucoup des inconvénients sur la réussite scolaire des
élèves et le rendement scolaire de l’établissement. Et selon des études le conditionnement
matériel influence beaucoup dans la réussite scolaire des élèves

e- Les sanitaires

Les sanitaires sont importants dans une école. On peut classer les sanitaires parmi les
Infrastructures de bases qui permettent de répondre aux besoins fondamentaux de l’être humain.
C’est aussi un droit fondamental de tout un chacun. Ainsi l’école en tant qu’institution œuvrant
dans l’éducation des enfants et des jeunes, il doit faciliter l’accès à ces différents besoins. Les
sanitaires englobent tout ce qui sert à garder l’hygiène des élèves. Et quand nous parlons des
sanitaires à l’école, il s’agit en général d’adduction d’eau et de latrine, sans oublier l’infirmerie de
l’école.

7
FPE 2015
19

Pour le CEG, ils ne possèdent qu’une latrine et un puits d’adduction d’eau. Ainsi ces nombres
présentent une insuffisance par rapport aux effectifs des élèves de ces établissements.

Bref, l’étude de cet état des lieux s’avère nécessaire pour qu’on puisse connaitre la réalité
en face .Et pour un surplus des connaissances sur notre thème, nous allons étaler dans le
deuxième chapitre de cette parie les définitions et les types des décrochages, ainsi que les
facteurs de risque de décrochage scolaire en général.
20

CHAPITRE II: DEFINITIONS ET TYPES DE DECROCHAGE

Le décrochage dépend à des multiples variables et ces variables Sont interdépendant


les uns des autres. Plusieurs auteurs ont écrits sur ce terme et ils ont finis par trouver la définition
commune pour le terme. Les causes en aussi multiples et multifactorielles : sociaux,
économiques, psychologique, relationnels, familiaux et scolaires.

I- Définition du terme décrochage :


A- L’émergence du terme décrochage :

Le phénomène du décrochage scolaire n’est pas récent. Bien qu’ayant toujours existé ce
n’est que relativement récemment qu’il fait l’objet d’un questionnement social et politique (fin
des années quatre-vingt). En effet, ce qui est aujourd’hui considéré comme un réel problème de
société ne l’était pas forcément autrefois. Sur ce propos Glasman8 explique par le fait que «
l’abandon des études pouvait revêtir un moindre caractère de gravité et, en conséquence, avoir
moins de visibilité sociale et institutionnelle » En effet, les jeunes qui abandonnaient leurs études
sans obtenir de qualification n’avaient pas de difficultés à trouver un emploi, étant donné que le
marché du travail était en demande de main-d’œuvre non qualifiée9 .Ainsi, les jeunes qui
n’obtenaient pas de diplôme ou ne poursuivaient pas de formation spécialisée n’éprouvaient pas
de difficultés à s’intégrer dans le monde du travail des adultes 10
Dès les années soixante, on assiste à une évolution des mentalités : la classe populaire a de
nouvelles ambitions scolaires pour les jeunes. Cependant, l’acquisition d’un diplôme n’est
toujours pas perçue comme nécessaire, mais seulement comme souhaitable. Ce n’est que dans les
années quatre vingt dix qu’on assiste à un réel bouleversement : l’acquisition de diplômes est
devenue indispensable, mais ne garantit pas forcément aux jeunes une insertion professionnelle.
Dès lors, certains jeunes perçoivent l’acquisition d’un diplôme comme inutile, dans la mesure où
les efforts nécessaires pourraient être fournis en vain .C’est également à cette époque qu’apparaît

8
Glasman D.2000, « Le décrochage scolaire : une question sociale et institutionnelle », in Ville-Ecole-
Intégration Enjeux, Le décrochage scolaire : une fatalité ?, n°122, .15p
9
Op cit,Glasman D,2000
10
Janosz M., 2000, « L’abandon scolaire chez les adolescents : perspective nord-américaine», in Ville-
École-Intégration Enjeux, Le décrochage scolaire : une fatalité ?, n°122, 22 p
21

le terme « déscolarisation » relatif aux processus qui amènent les jeunes de moins de 16 ans hors
du système scolaire11 . Le problème de l’abandon des études est alors pris en charge par les
sphères scolaire, sociale et judiciaire, et on assiste à la mise en place de partenariats entre celles-
ci en vue de lutter contre l’absentéisme scolaire et le redoublement12.
Cette préoccupation sociétale envers le décrochage scolaire n’est pas anodine. En effet,
trois éléments importants l’ont fait émerger. Le premier concerne l’ordre public : l’absentéisme
scolaire est en lien avec la déscolarisation, mais également avec la délinquance. Ensuite se pose
le problème scolaire, social et judiciaire, et qui est lié à l’insertion professionnelle des jeunes peu
ou non qualifiés. Ceux-ci viennent considérablement augmenter le nombre de chômeurs dans leur
classe d’âge. Enfin, l’école doit répondre à certaines exigences, dont celle de ne pas laisser sortir
un élève sans aucune qualification. À l’heure actuelle, le décrochage scolaire inquiète les acteurs
du système éducatif. C'est pourquoi les autorités tentent de pallier au problème en essayant de
mieux cerner le phénomène du décrochage scolaire et en mettant en place divers moyens d’y
remédier.

B- Définition du terme décrochage selon l’auteur :

Plusieurs auteurs ont tenté de définir le concept de décrochage comme Janozs, Meunier,
et Glasman. La formulation de leurs hypothèses rencontre des difficultés mais ils trouvent
enfin un accord pour le terme.

Actuellement, il n’existe pas de définition ferme et définitive du décrochage scolaire, et


les quelques tentatives émises par plusieurs auteurs laissent apparaître un concept assez flou.
Janosz formule les questions suivantes à ce propos : « Seront considérés comme décrocheurs
ceux qui délaissent l’école pendant quelques semaines, quelques mois, ou pour toujours ? » ; «
Le statut de décrocheur convient-il aussi bien à celui qui quitte « délibérément » l’école qu’à

11
Hedibel, M., 2003 « Des élèves qui n’en sont plus : les arrêts de scolarité avant 16 ans », in Les
sciences de l’éducation - Pour l’Ère nouvelle, Le décrochage scolaire, vol. 36, n°1, 23p.
12
Geay B.et Ropé F., « L’espace social de la déscolarisation – trajectoires invisibles et
méconnaissances institutionnelles », in Programme interministériel de recherches sur le processus de
déscolarisation. Synthèse des rapports, 2002.
12
Op cit Janosz M., 2000
22

celui qui en est expulsé ?13 ». De plus, devant la difficulté de définir précisément ce qu’est le
décrochage scolaire, il est également difficile de définir qui sont les décrocheurs et par
conséquent, de les dénombrer, d’autant qu’il existe des élèves qui décrochent sur place.
Autrement dit des jeunes qui, bien que présents à l’école, sont complètement « démobilisés »

Nous voyons bien en quoi consiste la difficulté de définir ce qu’est le décrochage scolaire
d’autant plus que les points de vue divergent fortement en fonction de la position occupée par les
professionnels de l’éducation. En effet, les personnels d’autorité (directeurs d’école, etc.) ont
tendance à définir le décrochage scolaire comme étant la conséquence d’un fonctionnement
familial défaillant, et ceci parfois dans un but de défense de l’institution. Les personnels
spécialisés, quant à eux, trouvent également souvent les causes du décrochage scolaire dans le
fonctionnement familial, mais estiment que l’école et les origines sociales des élèves ont aussi
une part de responsabilité. Enfin, les personnels d’aide à l’accrochage scolaire estiment que la
cause principale du décrochage scolaire se trouve dans le fort décalage entre la demande de
formation des jeunes et ce qu’on leur offre à l’école 14
Bien que le concept soit peu documenté, l’absentéisme est l’un des prédicteurs les plus
importants du décrochage scolaire qui relève, pour une grande partie, de carences éducatives.
L’absentéisme scolaire devient un problème lorsque l’élève cumule un certain nombre de jours
d’absences injustifiées. Cependant, le calcul de ce nombre dépend des personnes qui en sont
responsables au sein de l’établissement scolaire. De ce fait, on observe que parmi ces personnes il
y en a qui sont plus tolérantes envers certains élèves qu’envers d’autres15 .
La répétition d’une conduite d’absence, très souvent tolérée par les parents et même
quelquefois par l’institution, entraîne le décrochage scolaire qui amène, quant à lui, à la «
déscolarisation active »16. Cependant, un élève absent n’est pas forcément en décrochage scolaire
et inversement. Lorsque la personne responsable de la gestion des absences en signale une, il est
important de faire attention au motif indiqué. En effet, la raison d’une absence peut parfois

13
Op cit, Janosz M., 2000
14
Geay B.et Ropé F., « L’espace social de la déscolarisation – trajectoires invisibles et méconnaissances
institutionnelles », in Programme interministériel de recherches sur le processus de déscolarisation.
Synthèse des rapports, 2002
15
Glasman D. 2003, « Quelques acquis d’un programme de recherches sur la déscolarisation », in Ville-
Ecole-Intégration Enjeux, Prévenir les ruptures scolaires, n°132, 10p
16
Pain J. (2002). La déscolarisation mentale. Motivation et ennui, in La société commence à l’école.
Prévenir la violence ou prévenir l’école. Vigneux : Matrice éditions. 27p
23

engendrer une stigmatisation de l’élève auprès de ses professeurs. Par exemple, si le motif est une
convocation en justice.
Dans leur article, « Les jeunes en marge du système scolaire : inscription dans une
socialisation de l’exclusion », Thierry Lambillotte et Dominique Leclercq empruntent à Delcourt
(1989) sa définition du décrochage scolaire : « un processus progressif de désintérêt de l’école,
fruit d’une accumulation de facteurs internes et externes au système scolaire » 17

Parmi les nombreuses définitions du décrochage scolaire, cette dernière semble


particulièrement opportune dans le sens où « elle présente le décrochage comme un processus
lent et progressif, conséquence d’événements personnels, liés aux apprentissages, à
l’affectivité et à la personnalité des jeunes adolescents ; d’événements scolaires, liés au
parcours scolaire de chacun, à l’organisation de l’école, et aux relations avec les enseignants
et les autres élèves ; et enfin d’événements familiaux et socioculturels, liés au milieu de vie, à
la vie de famille et aux valeurs, que ce soit celles de la famille ou celles de la société » .
Le décrochage apparaît donc être la conséquence de la « détérioration du lien entre
le jeune, l’école et la société, », qui semble se marquer davantage au moment de l’adolescence,
période « de plus grande vulnérabilité et de quête identitaire ».

II- Autres définitions :

1- La réussite scolaire :
La réussite scolaire est synonyme d'achèvement avec succès d'un parcours scolaire. Les
résultats scolaires et l'obtention d'une reconnaissance des acquis (diplôme, certificat, attestation
d'études) sont des indicateurs de réussite scolaire.
2- La persévérance scolaire :
La persévérance scolaire est la poursuite d'un programme d'études en vue de l'obtention
d'une reconnaissance des acquis (diplôme, certificat, attestation d'études, etc.)
3- L'abandon scolaire :
L'abandon scolaire signifie l'interruption définitive ou temporaire des études avant
l'obtention d'une reconnaissance des acquis (diplôme, certificat, attestation d'études, etc.) de la
17
Leclercq, D. et Dupont, P. 2005, « Le décrochage scolaire », , in Les accidentés de l’école,
L’Harmattan, Paris,. 23p
24

part d'une institution d'enseignement. Le terme abandon est utilisé à la fois


secondaire, le collégial et l'universitaire.
4- Le décrochage scolaire :
Le décrochage scolaire est généralement utilisé dans un contexte d'un abandon à l'ordre
d'enseignement secondaire. Il signifie l'interruption définitive ou temporaire des études avant
l'obtention d'une reconnaissance des acquis (diplôme, certificat, attestation d'études, etc.) de part
d'une institution d'enseignement.
5- Le décrocheur :
Le décrocheur, aussi appelé sortant sans diplôme ni qualification, est un élève qui est
inscrit lors d'une année donnée et qui répond aux deux critères suivants :
- a) il n'obtient ni diplôme ni qualification durant l'année considérée
- b) il n'est inscrit, durant l'année suivante, ni en formation générale (jeunes ou adultes), ni en
formation professionnelle, ni au collégial, dans un établissement d'enseignement

Ainsi, le décrochage scolaire semble se préparer avant de se manifester. De ce fait, il


est nécessaire d’en repérer les facteurs de risque afin de le prévenir.

III- Les facteurs de risque de décrochage scolaire

a- Les facteurs institutionnels (scolaires) :


Plusieurs recherches ont démontré que l’école par « ses structures, son organisation du
cursus ou son climat » influence l’expérience scolaire des élèves et « constitue un déterminant
de la persévérance scolaire »18. Pour certains jeunes, l’école est vue comme une institution
infantilisante qui ne les considère pas comme des citoyens, alors que nombreux d’entre eux
mènent une vie proche de celle des adultes (ils votent, ont une vie sexuelle, vivent parfois en
couple, travaillent pour gagner de l’argent…) . Quant à d’autres jeunes en décrochage, ils
peuvent trouver plus de sens dans le monde du travail que dans celui de l’école. Ils s’y
inscrivent plus intensément parce qu’ils ont « le sentiment de vivre vraiment et de gagner leur
vie » Ainsi, la problématique du décrochage scolaire nous amène à nous interroger sur le
fonctionnement et la capacité de l’école « à donner sens à l’expérience scolaire et à aider à

18
Op cit, Janosz M., 2000
25

l’orientation des jeunes ».19C’est à partir de ces constatations que certains auteurs ont parlé de «
décrochage institutionnalisé »20 En effet, on observe un réflexe des enseignants qui proposent
un changement d’option, ou même un changement de filière, aux élèves en difficulté plus par
facilité qu’en réponse à une demande de ceux-ci. De ce fait, ces auteurs pensent que l’école a
tendance à habituer l’élève à « décrocher » plutôt qu’à affronter les difficultés. De plus, dans la
même optique, certaines écoles sont présentées comme étant meilleures que d’autres et de ce
point de vue hiérarchique, on observe que les élèves en difficulté quittent parfois leur
établissement initial pour s’inscrire dans des écoles réputées « plus faciles ». L’expulsion des
élèves ou encore les réorientations qui prennent beaucoup de temps sont autant de faits qui
engendrent également un décrochage scolaire. D’un point de vue organisationnel, certaines
études ont montré que plus les écoles étaient petites, plus elles tendaient à encourager les jeunes
à participer aux activités parascolaires. Qui plus est, le personnel enseignant de ce type
d’établissement a davantage tendance à encadrer les jeunes de manière « plus flexible et plus
21
étroite » ce qui engendre un taux moindre de décrochage au sein de ces établissements. Le
comportement des enseignants face au travail des élèves n’est pas sans effet sur ces derniers. En
effet, il a été démontré que les étudiants ont de meilleurs résultats scolaires lorsque les
professeurs valorisent ouvertement leur travail et lorsque ces derniers attendent, de la part des
jeunes, un rendement élevé et réaliste. Enfin Geay et Ropé parlent dans les facteurs
institutionnels du décrochage scolaire la « déscolarisation légale ».
b- Les facteurs familiaux (sociaux)
De nombreuses études s’intéressent à l’influence du milieu familial sur l’abandon scolaire
des jeunes. Il semble que les familles les plus à risque soient celles qui sont socio
économiquement défavorisées.
Les enfants issus de familles désunies ou reconstituées, financièrement dépendantes ou
ayant de faibles revenus, ayant plusieurs enfants et dans lesquelles les parents ont atteint un
niveau scolaire peu élevé, ont plus de risques de décrocher. L’attitude des parents face à la
scolarité de leurs enfants peut également amener certains jeunes à décrocher. C’est le cas de ceux

19
Op cit,Glasman D,2000
20
Lafontaine D. et Crahay M, « Échec et décrochage scolaires en Communauté Française de Belgique »,
in Revue internationale d’éducation, Sèvres, n°35, avril 2004.30p
21
Bryk, A. S., Thum,Y. M., 1989. «The effects of school organization on dropping out : An explanatory
investigation». American Educational Research Journal, n ° 26, 30p
26

dont les parents valorisent peu l’école, se montrent peu encadrant, ont un « style parental
permissif » et un « système d’encadrement déficient » (manque de supervision, de soutien et
d’encouragement). Sur ce Ross et Shillington ont démontré « qu’il y a deux fois plus de
décrocheurs dans les familles défavorisées que dans les autres » 22.Mais. Pain23 en ce sens estime
d’ailleurs que « ce sont en quelque sorte les adultes qui décrochent en premier lieu, ce qui peut
entraîner le décrochage de leurs enfants ». D’autres études montrent qu’au sein de ces familles,
on constate souvent un manque de communication et de chaleur entre les parents et les enfants.
Cependant, Glasman précise que, même s’il arrive que ce soit le cas, la déscolarisation des
enfants n’est pas toujours due à une démission parentale. En effet, lorsque certains parents
remarquent que leur enfant ne réussit pas bien à l’école (dans le sens où il n’obtient pas de bons
résultats), ils préfèrent que celui-ci cherche du travail et gagne sa vie. Cette décision ne relève
donc pas d’une démission des parents dans l’éducation de leur enfant.24
c- Les facteurs interpersonnels
Les mauvaises relations entre pairs (rejet par ces derniers et isolement social) pouvaient
augmenter le risque de décrochage scolaire25. Il a également été démontré que les futurs
décrocheurs se lient souvent d’amitié avec des jeunes qui sont en décrochage ou qui le sont
potentiellement, et qui n’ont pas d’aspirations scolaires élevées.26 Un autre facteur de risque,
relaté par certains auteurs, concerne la relation établie entre le personnel de l’établissement
scolaire et les jeunes. La mauvaise entente entre ces derniers et les enseignants apparaît être un
facteur de risque important, mais la bonne entente également. En effet, lorsqu’un enfant a des
difficultés scolaires dans l’enseignement primaire, on observe que certains enseignants adaptent
leurs méthodes pédagogiques en fonction de celles-ci. Les enfants se retrouvent donc à l’entrée
du secondaire avec les mêmes difficultés qui, à ce moment, ne sont plus palliées. De ce fait,
l’enfant risque de décrocher et c’est ce que Glasman (2003) nomme le décrochage cognitif »
.Toujours a ce propos Snyders a publié en 1986 que les élèves peuvent faire l’objet
d’humiliations de la part de certains professeurs et que beaucoup de jeunes sont victimes de

22
Brandibas, G. et Fouraste, R., (2005).Les accidentés de l’école, L’Harmattan, Paris
23
Pain J. (2002). « La déscolarisation mentale. Motivation et ennui », in La société commence à l’école.
Prévenir la violence ou prévenir l’école . Vigneux : Matrice éditions. 27p
24
Op cit, Glasman D. 2003
25
Elliott, D.S. et Voss, H. (1974). Delinquency and dropout. Lexington, MA : D.C. Heath
26
Cairns R. B., 1989Cairns, B.D. et Neckerman, H.J. « Early school dropout : Configurations
and determinants. », Child Development, (60), 15p.
27

moqueries, de réflexions ironiques, voire blessantes, à propos de leur origine ou de leur façon de
s’exprimer. Il semble donc que la dignité et la considération, bien qu’elles constituent des attentes
légitimes de la part des jeunes, ne soient pas toujours respectées par le corps professoral. Ce
genre de comportement peut amener le jeune à détester l’école et par conséquent à s’en éloigner
de plus en plus. Or le plaisir que peut éprouver un jeune à venir à l’école ne peut exister que si les
relations entre élèves et enseignants sont bonnes, car « ce qui est incompatible avec la joie… c’est
la dévalorisation » 27
d- Les facteurs individuels
28
Selon Pain en 2002 dans son ouvrage nommé la « déscolarisation mentale » et qui
signifie que l’enfant qui présente ou non des troubles de l’apprentissage va, à un moment donné,
mettre un « écran » entre lui et le professeur et ne plus l’écouter. Une mauvaise « confiance en
soi » constitue également un facteur de risque. « Celui qui n’apprend pas est en réalité celui qui
croit ne plus pouvoir apprendre. Affaibli, déçu, paralysé par la peur de l’échec, par l’angoisse de
ne pas réussir, par la tristesse, la déception, il apprend…à se voir incapable d’apprendre »29
Ainsi, bon nombre d’élèves se trouvent confrontés à l’échec scolaire, non pas parce qu’ils n’ont
pas le niveau intellectuel pour réussir leurs études, mais parce qu’ils croient ne pas l’avoir. Ces
jeunes s’enferment donc dans cette spirale de l’échec engendrant souffrance et perte d’estime de
soi. La souffrance vécue par ces derniers est telle, que certains auteurs n’hésitent pas à dire que
l’abandon de l’école peut, dans ce cas, constituer une véritable solution.
Les habitudes de vie des jeunes peuvent également influencer l’abandon scolaire.
Certaines études ont mis en avant des facteurs de risque tels que : fumer du tabac ou consommer
des psychotropes, commettre des délits, sortir avec de nombreuses personnes du sexe opposé et
avoir un enfant30
Enfin, sur le plan de la personnalité des futurs décrocheurs, il semblerait que ceux-ci,
outre une faible estime de soi, présentent également « une propension à somatiser, des états
affectifs négatifs et le sentiment que ce sont des facteurs externes qui régissent leur destinée ».

27
Brandibas, G. et Fouraste, R., (2005).Les accidentés de l’école, L’Harmattan, Paris
28
Pain J. (2002). La déscolarisation mentale. Motivation et ennui, in La société commence à l’école.
Prévenir la violence ou prévenir l’école. Vigneux : Matrice éditions. 27p
29
Leclercq, D. et Dupont, P., 2005. « Le décrochage scolaire », in Les accidentés de l’école, L’Harmattan,
Paris, 17p
30
Janosz M., 2000 « L’abandon scolaire chez les adolescents : perspective nord-américaine », in Ville-
École-Intégration Enjeux, Le décrochage scolaire : une fatalité ?, n°122, 22p,p3
28

Notons cependant que certains auteurs ont constaté qu’après avoir abandonné l’école certains
jeunes présentent une meilleure estime de soi ainsi qu’un sentiment de contrôle plus élevé.
Il semblerait également qu’une faible motivation, de faibles aspirations scolaires, un faible
niveau d’engagement à l’égard des activités scolaires et parascolaires et des troubles du
comportement (agressivité et indiscipline) constituent des facteurs de risque importants 31

IV- La typologie d’élèves à risque de décrochage scolaire selon Fortin et al.


2006):
Les travaux de Fortin et ses collègues en 2006 ont permis de définir une typologie d’élèves à
risque de décrochage scolaire. Quatre types d’élèves à risque de décrochage scolaire sont
identifiés : ceux qui ont 1) des problèmes de comportement; 2) des problèmes de dépression; 3)
des problèmes de motivation scolaire et 4) des problèmes de conduites antisociales cachées.
L’élève à risque de décrochage scolaire éprouve donc des difficultés qui nuisent à son
cheminement scolaire32.
a- Les élèves ayant des problèmes de comportement
Les enseignants identifient rapidement les élèves appartenant à ce sous-groupe et décrivent
les comportements qui perturbent le climat de la classe. En effet, ces élèves s’opposent aux règles
de l’école, ils défient l’autorité et ils refusent souvent de faire le travail demandé. Ces
comportements minent la relation que pourraient développer ces élèves avec leurs enseignants.
Puisque ces élèves se méfient des adultes en général, l’enseignant qui choisit d’aller à leur
rencontre fera donc face à certains défis relationnels. Ces élèves ont effectivement de la difficulté
à entrer en relation avec les autres, qu’il s’agisse des enseignants, des autres élèves et même de
leurs parents. Leur manque d’habiletés sociales les pousse à adopter de mauvaises stratégies
relationnelles, qui se traduisent par des conflits ou des interactions inadaptées avec les autres. Ils
prêtent parfois de mauvaises intentions aux autres et en arrivent à une mauvaise interprétation de
la réalité. De plus, ils sont souvent incapables de reconnaître leur rôle dans un conflit ou leur part
de responsabilité. Une grande proportion des élèves appartenant à ce sous-groupe présentent aussi

31
Fortin L., Picard Y., , 1999 « Les élèves à risque de décrochage scolaire : facteurs discriminants entre
décrocheurs et persévérants », in Revue des sciences de l’éducation, vol. XXV, n°2, 15p,p4
32
Fortin, L., Marcotte, D., Potvin, P., Royer, É. et Joly, J. (2006), Typology of student at risk
of dropping out of school: Description by personal, family and school factors. European Journal
of Psychology of Education, 21p, p4
29

des symptômes dépressifs importants. Au plan scolaire, ces élèves perçoivent peu d’ordre et
d’organisation en classe et leur rendement scolaire est très faible. Au plan familial, ils vivent
plusieurs problèmes familiaux : peu de cohésion familiale, peu d’expression des sentiments dans
la famille, peu d’organisation familiale, peu de soutien affectif, plus de contrôle parental.
b- Les élèves démontrant des symptômes dépressifs
Les élèves qui appartiennent au sous-groupe dépressif ont des comportements qui sont plus
subtils et moins faciles à repérer en classe. Il s’agit notamment d’une baisse d’intérêt envers
l’école et les activités habituelles, d’une diminution du rendement scolaire ou de la participation
en classe, de difficultés de concentration et d’attention ou de prise de décisions. Ces élèves
peuvent aussi prendre la voie de l’évitement et donc s’absenter ou s’isoler. En classe, ces élèves
sont généralement très appréciés des enseignants. Un enseignant attentif pourrait toutefois
percevoir dans le discours de l’élève de ce type qu’il perd espoir, donne l’impression que tout est
insurmontable et a l’impression d’être incompris ou malaimé. Les élèves appartenant à ce sous-
groupe interprètent souvent négativement leurs expériences et ruminent leurs difficultés et
échecs. Certains entretiennent des pensées suicidaires. La fatigue, l’insomnie, la tristesse, le
découragement, le manque d’entrain et l’irritabilité représentent les sentiments qui habitent ces
jeunes. Au plan familial, ce sont les élèves appartenant à ce sous-groupe qui présentent le plus de
problèmes au niveau de la cohésion familiale, de l’expression familiale, du soutien affectif, de
l’organisation et du contrôle familial.
c- Les élèves peu intéressés, peu motivés
Les élèves appartenant à ce sous-groupe sont ceux qui ressemblent le plus aux élèves non à
risque de décrochage scolaire. Les enseignants les perçoivent très positivement. Leur rendement
scolaire est très bon. Ils se distinguent des élèves non à risque de décrochage scolaire par leur
niveau de dépression légèrement plus élevé, mais surtout par leur faible motivation scolaire. Ces
élèves s’ennuient à l’école. Les enseignants pourraient remarquer que ces élèves n’utilisent pas
efficacement les stratégies d’apprentissage, tentent d’en faire le moins possible (peu d’effort et
peu de temps consacré à la tâche) et ne semblent pas accorder une valeur importante à la réussite
scolaire .Ces élèves sont passifs par rapport à leurs apprentissages, ce qui pourrait être lié à un
sentiment d’incompétence. Ces élèves ont l’impression de perdre leur temps à l’école et ne se
sentent pas soutenus par les enseignants. Ils abandonnent facilement lorsqu’ils rencontrent des
difficultés. De plus, ils ne perçoivent pas l’utilité de la tâche et démontrent peu d’intérêt pour les
30

activités pédagogiques. Ces élèves semblent manquer de vision à court et à long terme. Ils ne font
pas le lien entre leurs apprentissages et leurs projets d’avenir. Au plan familial, ces élèves
proviennent de familles qui présentent un bon fonctionnement sauf que les parents leur offrent
peu de soutien affectif.
d- Les élèves qui présentent des conduites antisociales cachées
Ces élèves sont les plus difficiles à repérer en classe puisque, tel que l’indique l’intitulé du
type, leur délinquance est cachée. Ces élèves savent se faire aimer des adultes. Les enseignants
les perçoivent en effet très positivement. Ces élèves ont un bon rendement scolaire, quoique
légèrement sous la moyenne. Ce que ne voient pas les enseignants sont les vols, le vandalisme
ou l’influence qu’ont ces élèves dans l’instigation de bagarres. Ces élèves sont centrés sur eux-
mêmes, ont des amis qui adoptent des comportements déviants et qui ont une attitude favorable
face à la délinquance. Leur sens moral est déficitaire, en ce sens qu’ils ne différencient pas
toujours le bien du mal et qu’ils arrivent à justifier leurs actions délinquantes en disant rétablir
la justice ou en banalisant les conséquences. Les élèves appartenant à ce type prennent part à
des comportements déviants qui n’impliquent généralement pas d’agressivité et qui ne leur sont
pas facilement attribuables. Ils présentent un haut niveau de dépression (à la limite du seuil
clinique). Ils vivent plusieurs problèmes familiaux tels que le peu de cohésion familiale, le peu
d’expression familiale, le peu d’organisation familiale, le peu de soutien affectif et le peu de
contrôle parental.

V- Les différents types des décrochages : typologie des décrocheurs

Différentes typologies concernant les décrocheurs ont été mises en avant par plusieurs
auteurs et qui se classent selon le période. En voici quelques-unes.

1- Elliot et Voss (1974)


Ils distinguent trois types de décrocheurs :
a- Les décrocheurs handicapés intellectuellement :
Ces adolescents sont caractérisés par une lenteur et une déficience intellectuelle.
31

b- Les décrocheurs involontaires


Ils possédant les « qualités » nécessaires pour réussir leurs études, Mais ils ont dû pour des
raisons indépendantes de leur volonté, abandonner l’école.
c- Les décrocheurs capables,
Ces décrocheurs se distinguent en deux sous-groupes : celui des décrocheurs volontaires et
celui des expulsés. Les jeunes expulsés se distinguent des autres par leur désir de rester à l’école
qui, pourtant, ne les admet plus.

2- Erpicum et Murray (1975)


Erpicum et Murray proposent, quant à eux, six types de décrocheurs :

a- Les drop-outs accidentels : qui sont des élèves qui, bien que possédant tout le
potentiel intellectuel pour terminer leurs études, préfèrent la réalité concrète du
monde du travail ;
b- Les inadaptés, qui sont des jeunes qui « éprouvent trop de difficultés intellectuelles,
motrices ou comportementales pour s’adapter à l’école »
c- Les défavorisés, qui vivent dans un milieu socio-économique et familial défavorisé,
au sein duquel les perspectives d’avenir sont tellement sombres que l’école n’a plus
de sens à leurs yeux.
d- Les délinquants, qui sont des jeunes ayant un vécu comparable à celui des
défavorisés, mais qui, en plus de cela, présentent des conduites sociales inadaptées ;
e- Les drop-outs féminins, qui sont des adolescentes qui quittent l’école pour cause de
mariage ou encore de grossesse précoce.
f- . Les marginaux, qui sont des jeunes n’ayant pas de problème particulier en
apparence (ils sont intelligents, issus d’une famille aisée, etc.) mais qui ne parviennent
pas à s’épanouir au sein de l’école qu’ils perçoivent comme « aliénante »
3- Kronick et Hargis (1990)
Kronick et Hargis distinguent deux types des décrocheurs, tels sont :
Les performants, c'est-à-dire les décrocheurs qui réussissent sans problème à l’école, et le
peu performants, c’est-à-dire ceux qui ont des échecs à répétition. Notamment à cause de
suspensions à répétitions et d’expulsions :
32

a- .Les performants :
La catégorie des performants rassemble des jeunes qui décrochent parce qu’ils
sont expulsés des établissements scolaires, le plus souvent pour des problèmes de
comportement.
b- Les peu performants
La catégorie des peu performants est, quant à elle, divisée en trois sous groupes :
· b1)- Les « expulsés » : on y retrouve des adolescents qui réagissent ouvertement
à la frustration de leur vécu scolaire par des conduites agressives, rebelles, indisciplinées, etc. et
qui conduisent éventuellement à un renvoi définitif.
b2)- Les « décrocheurs discrets », qui, bien qu’ils représentent la majorité des
décrocheurs, passent inaperçus jusqu’au jour où ils quittent l’école parce qu’ils ont dépassé
l’âge de l’obligation scolaire contrairement aux expulsés, les discrets ne réagissent pas
ouvertement à leurs nombreux échecs scolaires. Et comme eux, ils quittent l’école avant d’avoir
achevé leurs études secondaires.
b3) - Les « décrocheurs », sont des adolescents qui n’obtiennent pas de diplôme
malgré qu’ils aient poursuivi toutes leurs années d’études secondaires. Ces jeunes ont souvent des
lacunes qui les empêchent de réussir leurs examens terminaux. Ils sont souvent confrontés à des
pressions extrascolaires (problèmes familiaux, orientation culturelle, maladie…), qui sont à la
base de leur absentéisme et de leur démotivation

4- Janosz et al (2000)
L’étude menée par Janosz et ses équipes met en avant une typologie des décrocheurs en
fonction de trois dimensions de l’expérience scolaire, à savoir : l’inadaptation scolaire
comportementale, l’engagement face à la scolarisation et le rendement scolaire. Le croisement de
ces trois dimensions a permis l’émergence des quatre profils de décrocheurs suivants : les
discrets, les désengagés, les sous-performant et les inadaptés :
a- Les décrocheurs discrets
Les décrocheurs discrets sont des adolescents qui se conduisent bien au sein de
l’établissement scolaire, qui aiment l’école et s’y investissent, mais qui présentent un niveau
scolaire relativement faible. Ils passent donc le plus souvent inaperçus auprès des enseignants
puisque leur seul « défaut » est de ne pas avoir un bon rendement scolaire.
33

b- Les décrocheurs désengagés :


Les décrocheurs désengagés sont des adolescents qui présentent un niveau
d’inadaptation scolaire comportemental moyen, qui n’aiment pas l’école, qui n’ont pas
d’aspirations scolaires élevées et qui ont un rendement scolaire moyen. Ils ne parviennent pas à
s’épanouir au sein de l’école et ne la considèrent pas comme importante. Il est question ici de
jeunes qui sont, d’un point de vue cognitif, assez habiles pour obtenir des résultats scolaires
acceptables sans pour autant fournir d’effort particulier. Les décrocheurs désengagés présentent
davantage de déficits comportementaux que les décrocheurs discrets et font donc souvent l’objet
de sanction disciplinaires ;
c- Les décrocheurs sous performants :
Les décrocheurs sous performants sont des adolescents qui affichent un degré
d’engagement faible et un niveau d’inadaptation scolaire comportemental moyen. Mais,
contrairement aux désengagés, les sous performants présentent un rendement scolaire moyen
très faible (au-dessous de la note de passage) et font moins souvent l’objet de sanctions
disciplinaires. La principale différence entre ce groupe de décrocheurs et les deux précédents
réside dans leurs « difficultés à répondre aux exigences scolaires sur le plan des
apprentissages»
d- Les décrocheurs inadaptés :
Les décrocheurs inadaptés affichent une expérience scolaire problématique tant sur le plan
comportemental que sur le plan des apprentissages. Leur rendement scolaire est très faible, leur
niveau d’engagement vis-à-vis de l’école est faible et leur niveau d’inadaptation scolaire
relativement élevé. En comparaison aux autres types de décrocheurs, les inadaptés ont
l’expérience scolaire la plus négative de toutes, « tant par la diversité que par la gravité des
difficultés scolaires ».
34

CONCLUSION DE LA PREMIERE PARTIE

En somme, le décrochage scolaire des collégiens dans le monde rural existe bel et bien
dans notre système éducatif à Madagascar. La présentation des différents facteurs de risque de
décrochage scolaire nous a permis d’analyser et de comprendre la pertinence de décrochage
scolaire dans la zone. Et ces facteurs de décrochage nous permettent de connaitre à l’avant les
causes qui preditent le décrochage scolaire. Et ces facteurs sont multifactorielles : sociaux,
familiaux, personnelles, scolaires. Ainsi ces données permettent de présenter une typologie des
élèves à risque de décrochage, telles sont : les élèves ayant des problèmes de comportement, des
élèves démontrant des symptômes dépressifs, les élèves présentant des conduites antisociales
cachés. L’examen de ces différentes typologies des élèves nous révèlent ainsi un portefeuille à
l’étude de décrochage scolaire qui mine notre system éducatif. A ce propos des auteurs comme
Fortin, Janozs, et Povtin nous révèlent que ces différents facteurs pourraient se grouper en deux
groupes : le premier groupe est du côté de l’élève lui-même c’est-à-dire de l’individu
(performances, habileté sociale, motivation, personnalité). Et le deuxième est du côté de
l’environnement de l’élève (milieu socioculturelle, économique, expérience familiale et
collatérale, institution scolaire)
En plus, l’important dans cette étude ne suffit pas seulement d’étaler ces différentes
typologies des facteurs de risque des élèves en décrochage. Mais, il nous fallait de présenter dans
un large horizon quelles sont les décrocheurs dont notre étude fait l’objet. Ainsi l’analyse de ces
facteurs nous ont permis de sélectionner tous les types des décrocheurs permanent dans le
problématique de décrochage scolaire. Enfin, nous pouvons déduire que l’étude de décrochage
n’est pas un phénomène purement indépendant mais une étude qui dépend beaucoup des
dimensions (sociales, économiques, personnelles, familiales et scolaires). C’est pour cela que les
auteurs appellent le phénomène de décrochage scolaire un phénomène « multidimensionnelles »
35

DEUXIEME PARTIE :

LES PROBLES PERSISTANT A L’EDUCATION


DES COLLEGIENS DECROCHES DE LA ZONE
RURALE ETUDIEE
36

Dans cette deuxième partie, nous analyserons quels sont les problèmes qui nuisent à la
scolarisation effective des collégiens dans le monde rural. Dans le monde rural les principales
sources de la scolarisation des élèves s’affichent souvent dans le domaine économique et surtout
au niveau financière. Il y a aussi la pérennisation du phénomène d’éloignement de l’établissement
qui demeure un autre grand fléau des élèves ruraux. Ainsi pour mieux organiser cette partie
notre travail s’articulera sur trois volet a savoir : le problème de l’éloignement de l’établissement
et le foyer des collégiens , la cherté de frais de scolarité des élèves et la pauvreté des parents.
Ainsi que l’étude du décrochage proprement dit au niveau du CEG Morarano-Avaratra CISCO
d’Amparafaravola.

CHAPITRE I- L’ELOIGNEMENT DE L’ETABLISSEMENT ET DU


FOYER DES ELEVES COLLEGIENS RURAUX

Dans ce chapitre, nous allons analyser que l’éloignement engendre beaucoup d’obstacles au
niveau de la scolarisation des élèves dans les zones rurales. Parmi ces obstacles, nous allons
étudier l’éloignement et le problème de scolarisation dans le monde rural. Il y a aussi le problème
de retardement et de l’absentéisme provoque par cet éloignement. Et le plus grand se réalise sur
la démotivation des élèves et des parents à cause de l’éloignement de l’établissement. Ce sont
ces trois grandes parties suscitées que nous allons traiter dans ce chapitre.
I- L’éloignement de l’établissement : un problème majeur de la scolarisation dans le
monde rural
Le monde rural n’est pas similaire au monde urbain où il y a tous les possibilités pour
pouvoir réaliser l’étude et d’atteindre les objectifs pédagogiques. Mais ce monde rural dans
lequel nous étudions est un monde qui confronte à des multitudes des problèmes et des aléas
tant sur le plan économique que sociale, mais aussi et surtout culturel telles les problèmes
d’insécurité sociale, les problèmes géographiques sur le mauvais état de la voie de
communication, insuffisance des moyens des transports efficaces. Mais pour cette étude nous
ne traitons que le problème d’insécurité et le mauvais état de route parce que ces problèmes
nuisent à la réalisation normale de la scolarité des élèves dans le monde rural.
37

1- L’enclavement et l’insécurité sociale


Durant notre descente sur terrain dans la zone, nous avons remarqué que la presque totalité
des hameaux qui constituent le « fokontany » Morarano-Avaratra se localise à 2km et plus de la
« fokontany » (cf. tableau n°03).Et c’est de là que pose le problème des élèves, tous les
hameaux sont loin de ‘établissement et les élèves devraient faire de marche à pied au moins
deux heures par jours pour étudier. En plus cette zone n’est pas très rassurante sur le domaine
de la sécurité routière surtout le soir après la classe. Mais le cas s’empire lorsque la période des
pluies arrivent, ces routes deviendront impraticable même à pied parce que la majorité des trajets
sont sur les diguettes de la rizière ou « Tandrano » du dialecte locale (dialecte Sihanaka). C’est
pour cela que nous avancerons l’impraticabilité de route pendant la période de pluie. Ainsi ces
problèmes accablent d’une part les élèves pour leur études à des raisons physiques et
économique : physiquement ces élèves sont accablés par la marche à pied, et pourrait atteindre
des maladies physiques et cela démotive les parents pour la scolarité de leur enfants. Et sur ce,
le directeur nous a mentionné que « ce cas était détecté occasionnellement dans cette zone ».
Ainsi ces problèmes figuraient encore un grand aléa pour la scolarité des élèves dans le monde
rural, parce que presque la moitié des élèves habitent à 2km et plus du « fokontany »

2- Absence des moyens de transports locaux


Pendant l’‘interview que nous avions entretenu avec le directeur du CEG, il a évoqué que «
la presque totalité des élèves n’a pas des moyens de transports comme la bicyclette pour aller
plus vite et devrait faire des marches à pied le matin, midi, soir ». Cette affirmation du directeur
est vérifiée pendant notre observation sur le terrain. De ce fait, certains parents des élèves ont
tendances d’arrêter leurs enfants d’aller à l’école pendant la période de pluie, période pendant
laquelle les routes sont presque impraticables même à pied pour les enfants. Et cet absentéisme
forcé engendre la mauvaise performance des élèves. Cependant, il y a des transports locaux à
bicyclette appelé aussi « taxi-bisikileta » de la langue locale de la région. Mais le frais de
transport coûte chère pour le élèves et allant jusqu’à 500 Ariary33. En tout, on peut évoquer que
cet éloignement est souvent catastrophique pour la scolarisation des enfants dans le monde rural.

33
Interview auprès des transporteurs
38

II- Eloignement : facteur de retardement et de l’absentéisme


L’éloignement de l’établissement est parfois un facteur qui anime le retard en classe .Et ce
retard joue un double rôle sur la scolarité des enfants même dans le monde urbain :
Du côté de l’élève, il provoque des manques de concentration due à la fatigue physique.
Et ce manque de concentration se répète plusieurs fois, il devient un problème pour les élèves
parce que cela va conduire cet élève à s’abstenir totalement de la classe. Et il y a des auteurs
comme34 GLASMAN disait que « l’absentéisme est un des prédicateurs les plus importants du
décrochage scolaire lorsqu’un élève cumul un certain nombre d’absences ».Ainsi, l’éloignement
est parmi les facteurs qui engendre ces phénomènes : d’absentéisme provoque à son tour
l’abandon des classes et à la fin des processus au décrochage effectif.
Du coté des enseignants, le retard fréquent d’un élève peut provoquer des attitudes
négatives envers cet élève. Et cela va modifier totalement la relation en classe entre l’élève et
l’enseignant. Mais cette relation est nécessaire pour la pédagogie. D’autre part l’acte des
enseignants conditionne la réussite des élèves pour une pédagogie différenciée. Ainsi, nous
pouvons affirmer que l’éloignement est une source des graves problèmes dans le secteur de
l’éducation dans le monde rural et urbain.

III- L’éloignement : un facteur régressif de la motivation des parents et des élèves

Dorénavant, ces élèves qui présentent un dynamisme remarquant pour leur étude va un
jour prouver une manque de motivation envers l’institution à cause de cet éloignement qui gêne
sa scolarité. L’éloignement présente comme un facteur gênant de la scolarité des élèves surtout au
monde rural par l’absence de tous les moyens des transports et de la mesure de motivation des
élèves. L’environnement de l’école devient gênant à cause de la mauvaise attitude des
enseignants pour le retard fréquent, la non-assurance des parents pour l’insécurité routière .Tous
ces nuisances diminuent, progressivement la motivation des élèves à continuer ses études et
encourage les parents de stopper leur enfants du processus scolaire. Ainsi, la démotivation
prenne source totalement de l’éloignement de l’établissement par rapport au foyer.

34
Glasman D., 2000. « Le décrochage scolaire : une question sociale et institutionnelle », in Ville-Ecole-
Intégration Enjeux, Le décrochage scolaire : une fatalité ?, n°122,15p, p6
39

En tout, la distance éloignée de l’école est la source principale de la diminution de la


motivation et le phénomène de retardement, de l’absentéisme et pourrait même aller jusqu’au
décrochage scolaire. Ainsi, les élèves étudiant dans les zones rurales présentes une forte
vulnérabilité des facteurs de décrochage due à ces problèmes d’éloignement de l’établissement
par rapport au foyer. En plus le rendement scolaire est diminué due au changement de
l’environnement entre les enseignants et les élèves retardataires. Mais en dehors de cet
éloignement, le problème financièr figure aussi et semble la majeure partie du problème de
scolarisation des élèves dans les zones rurales.

Tableau n° 03 : Tableau montrant l’éloignement de l’école de la maison des élèves

distance 2Km 5Km +5Km Total Pourcentage


Classe
Garçon Fille Garçon Fille Garçon Fille
Sixième 41 55 3 99 24,26
cinquième 46 39 1 2 88 21,56
Quatrième 10 14 2 24 5,88
Troisième 23 17 5 1 3 42 10,29
62,99
Source : Enquête par questionnaire auprès des élèves sur le lieu d’habitation

D’après ce tableau, 62,99% des élèves habitent à 2km et plus de l’école, c’est qui pose ainsi
le problème de retard des élèves faute de l’absence des moyens de transport et l’impraticabilité
des routes
40

CHAPITRE II- LA CHERTE DE LA SCOLARISATION ET LA PAUVRETE DES


PARENTS DANS LE MONDE RURAL

Le monde rural malgache victime des enclavements géographiques souffrent aussi des
enclavements économiques très lourds. Le problème économique que subissent le monde rural est
de plus en plus fréquent et accable la société rurale. Cette situation économique rend de plus en
plus difficile la vie, y compris la scolarité des enfants. En ce sens, la scolarité des enfants
présente une lourde responsabilité des parents. Mais pour répondre aux besoins des enfants qui
ont besoins d’aller à l’école pour l’épanouissement de leur développement intellectuel et
psychologique. Les autorités locales ont du faire payer les parents pour pouvoir répondre tous
ces besoins par l’intermédiaire des cotisations ou le « FRAM ».Ainsi , dans ce second chapitre ,
notre travail se focalisera surtout dans ce problème de cherté de scolarisation en annonçant sur les
problèmes de paiement de scolarité et la pauvreté des parents.

I- Problèmes de paiement des frais des scolarités : conséquence de l’alourdissement de


la scolarisation
Le monde rural est souvent à la marge de la politique de développement surtout en termes de
l’éducation pour réaliser le fonctionnement normale de l’appareil administratif éducationnel des
zones rurales. Les responsables locales déclinent sur la semi – privatisation de l’enseignement en
faisant payer les parents pour dynamiser le budget de l’établissement. C’est un moyen de
scolarisation pour étoffer le désengagement de l’Etat sur l’éducation.
1- La cherté des frais de scolarisation : causes du désengagement de l’Etat
Les écoles rurales sont souvent victimes du non-recouvrement des fonctionnaires. Ils sont
en nombre très minime .Et pour remédier à ce manque de personnel de l’éducation, les autorités
ont tendances d’implanter le « FRAM » qui présente le seul moyen pour l’éducation des enfants.
Mais la précarité des ménages rend difficile cette participation des parents sur la scolarisation de
leur enfants.
41

a- Le rôle du FRAM dans le budget de fonctionnement de l’école


Par sa définition, association des parents d’élèves ou « Fikambanan’ny
Raiamandrenin’ny Mpianatra ». Le FRAM joue un grand rôle pour le monde rural. Cette tâche
du FRAM s’affiche partout. Cette entité indépendante joue une lourde tache sur le
fonctionnement de l’établissement. Ainsi par sa participation à la caisse de déroulement de
l’établissement, il a pu gérer les salaires des enseignants FRAM qui s’avèrent modifiable selon
les besoins de l’école et les exigences pour les infrastructures et mobiliers scolaires. Cette
participation est variable selon aussi les besoins en personnels enseignants et administratifs
(augmentation des nombres des élèves accueillis par l’établissement). A part de cette fonction, la
cotisation du FRAM est aussi employé pour la construction et la réhabilitation des bâtiments.
Cela a été vérifié lors de notre descente sur terrain au niveau du CEG de Morarano-Avaratra. La
construction de cet établissement est totalement privée des dons de l’Etat. L’école a bénéficié
d’une aide privée venant d’une association privée internationale « l’Amitié Picardie
Madagascar » et l’apport du FRAM. Ainsi, on peut dire que dans le monde rural le FRAM tient
en majeure partie le fonctionnement de l’établissement. Les « Raiamandreny » allouent chaque
année une somme de 40000 Ariary pour l’établissement du CEG Morarano-Avaratra. Cette
somme s’avère très lourde, mais les parents devraient payer pour que leurs enfants puissent
continuer leurs études.
b- Le désengagement de l’Etat dans le secteur de l’éducation
L’Etat ne participe qu’une part minime dans le fonctionnement de l’établissement : c’est-à-
dire le paiement des subventions bimestrielles des enseignants FRAM. En plus du FRAM, les
parents allouent aussi les « caisses des soutiens » qui demeure indispensable au bon
déroulement de la scolarité. Ce désengagement engendre des problèmes multiples pour la
scolarisation des élèves : cela pourrait être la démotivation des parents du system scolaire .Parce
qu’en plus du FRAM, il y a aussi la caisse du soutien » qui accablent ces derniers. Mais nous
savons que la pauvreté du monde rural est relative à son enclavement économique. Et du coté des
enseignants, le retard du paiement de la cotisation FRAM provoque une manque de motivation
de ces enseignants. Ainsi, les enseignants cherchent des compléments de travail comme
l’enseignement dans les écoles privées locales et le travail de commerce (épicerie, collecteurs) et
aussi l’agriculture. Et cela engendre des effets néfastes sur l’enseignement : absentéisme de
42

l’enseignant, démotivation. Nous pouvons dire que le désengagement de l’Etat déstabilise


totalement l’enseignement dans les zones reculées du monde rural.

2- La cherté de la scolarisation : un moyen de scolarisation dans le monde rural


A force de refuser, les parents contentent de payer ce frais pour satisfaire leurs enfants. Ce
culture devient un modèle pour le monde rural malgache. En d’autre terme l’alourdissement
deviendra un moyen de scolarisation dans les zones rurales pour remplir les malaises de l’Etat
dans les zones rurales où les 80% des enseignants sont des enseignants FRAM. En tout, nous
pouvons dire que le FRAM tienne une place à part entière au niveau de l’éducation dans les
zones rurales et enclavées.
3- La cherté de la scolarisation : un facteur de déperdition scolaire
L’éducation et la situation économique sont deux choses qui sont inséparables : car la
situation économique détermine la capacité des parents à scolariser leurs enfants. Sur ce Fortin a
relevé que l’éducation dépende beaucoup de la situation économique des parents. La précarité
des ménages détermine un facteur de risque d’abandon et de décrochage selon cet auteur. De
plus, la situation économique des parents affecte la motivation des élèves. Et ce cas est fortement
vérifié dans le monde rural où nous avons effectué notre étude de mémoire. Pour le monde rural
et urbain à Madagascar, la rentrée des élèves est affichée dans une période d’intersaison, c’est-à-
dire le mois d’octobre correspond au période d’automne où la récolte n’est plus suffisante pour
subvenir aux besoins familiaux. Ainsi, la rentrée est confrontée à une période de carence agricole
et financière. Et souvent les élèves s’absentent de plus pendant cette période d’après l’enquête
mené auprès des enseignants de la région. Et cette absence peut durer longtemps avec
l’avènement de la période de la pluie de l’été. De ce fait nous pouvons avancer dans un contexte
plus vaste que compte tenu de la carence financière, de la période d’été, le paiement du frais
scolaire alourdit les charges des parents. Dès lors nous pouvons dire que la cherté du système
scolaire est une source principale de l’absentéisme qui peut causer l’abandon totale (ou
décrochage) à la fin de ce processus. La ruralité est toujours en état de délabrement au niveau de
la scolarisation des enfants.

En somme, d’après ce constat, nous pouvons dire que parmi les problèmes qui minent la
scolarité des gens ruraux. La cherté de frais de scolarité semble le plus important et qui provoque
43

d’énorme inconvénients et des conséquences comme l’absentéisme, l’abandon et le décrochage


qui est le résultat final.
II- La pauvreté des parents et la scolarisation régressive
Nous allons étaler ici des conséquences néfastes de la pauvreté sur la scolarisation des
élèves dans le monde rural.
1- Pauvreté des parents : une menace pour l’éducation dans le monde rural
Pauvreté et éducation sont deux termes inséparables et figure un grand problématique de
l’éducation à Madagascar. L’un des qualificatifs de la pauvreté figure la sous-scolarisation et
une absence d’un revenu adéquat. A ce propos, des recherches ont relevés que le statut
socioéconomique a une influence positive ou négative, marquée et directe sur les résultats
scolaires des enfants. Pauvreté économique et pauvreté éducative, sont inséparables pour qualifier
le terme de pauvreté des familles, (difficultés des familles à assurer les frais de scolarisation) ou
en termes de pauvreté de l’école (difficulté de l’école à assurer ses missions).
Pour le cas de notre étude , nous pouvons relevé que cette affirmation est exacte parce
que les résultats d’enquête nous révèle sur le statut socioprofessionnelle des parents que le 70,69
% des parents exercent des métiers peu porteurs de revenu35 telles les lingères , salariés
agricoles , petits commerçants des brèdes , etc. … .La pauvreté mine le monde rural, et nous
pouvons observer ci-dessus que la scolarisation est très lourde dans les zones rurales. De plus le
calendrier scolaire ne s’adapte pas aux réalités du monde rural. La rentrée correspond à une
période de travail agricole (labour, gardiennage, pietinage) (cf. tableau n°4). A ce moment les
ménages n’ont pas assez d’argent pour l’allocation des droits des enfants. Sur ce, le directeur
nous a mentionné que des fois « des parents venaient se négocier à la reprise de paiement des
droits et la cotisation du FRAM pour pouvoir inscrire leur enfants ». Ce phénomène de pauvreté
est un grand obstacle de la scolarisation des élèves collégiens dans les zones reculés et demeurait
ainsi incontournable dans l’éducation de la zone. En plus, il se pourrait que les établissements
n’aient pas pu maintenir les élèves en difficultés de scolarisation des familles sensibles. Dans ce
cas, nous avons diagnostiqué les motifs de décrochages et absences des élèves à partir des
questions pertinentes. Et nous pouvons relever que les 80% des enquêtés ont répondu que c’est à

35
Enquête sur la catégorie socioprofessionnelle des parents d’élève, juillet 2015
44

cause de l’insuffisance des moyens financiers et la pauvreté des parents qu’ils pourraient
abandonner et rompre totalement le system éducatif (décrochage)36

Tableau n°04 : Catégorie socioprofessionnelle des parents d’élèves


classes Sixième cinquième quatrième troisième Total

profession G F G F G F G F
Cultivateur 52 16 93 76 36 42 68 64 509
Vendeur 16 22 7 16 2 3 2 2 52
Maçon 5 3 4 1 1 1 15
Taxi-bicyclette 3 3 1 2 4 12
Eleveur 5 10 5 5 25
Enseignant 3 2 1 4 2 12
Chauffeur 5 3 3 6 1 18
Charbonnière 2 2
Linger 2 1 1 4
Femme de 25 8 9 3 1 46
ménage
Ouvrier 11 11 4 6 32
agricole
Collecteur 2 4 2 8
Profession 1 4 5
libérale
Coutrière 2 6 1 1 2 12
Ouvrier 1 2 3
d’usine
Gardien 1 1
Bureaucrate 2 2
Pêcheur 2 2
Tisseur 3 2 1 2 1 9
coiffure 1 1
T= 769
Source : Enquête par questionnaire auprès des élèves sur la profession des parents
En somme, la pauvreté présente une menace traumatisante de la scolarisation des zones
rurales .Le rendement scolaire est en régression et le taux d’absentéisme pourrait engendrer les

36
Enquête sur le motif de décrochage, juillet 2015
45

élèves à s’abandonner et à se décrocher à la fin de ce processus de pauvreté. Parce que c'est au


sein des familles que se jouent les décisions essentielles en matière de scolarisation

2- Pauvreté des parents et insuffisance alimentaire


La pauvreté est toujours un problème qui préoccupe le monde rural malgache : pénurie
des denrées, insuffisance alimentaire, insuffisance budgétaire. Dans le monde rural, la pauvreté
des ménages s’accompagne toujours de la malnutrition. Et ce cas de malnutrition se présente
surtout dans la période de soudure où la pénurie des denrées s’accroît de plus en plus. A travers
cette étude, nous avons bien remarqué que cette malnutrition affecte beaucoup les élèves de
cette zone, c’est-à-dire du CEG Morarano-Avaratra. Dans ce cas, nous avons évalué que le
calendrier scolaire à Madagascar ne correspond pas à la réalité du monde rural, et c’est pour cela
que la malnutrition est bien présente non seulement dans le CEG de notre zone mais existe dans
l’ensemble de l’île. La rentrée scolaire se confond avec la période de soudure où les ménages
n’ont rien à subventionner les enfants. Ainsi, on peut déduire qu’il y a une forte proportion
d’absentéisme qui pourrait amener jusqu’à l’abandon effectif (ou décrochage). Et d’après
l’enquête par questionnaire que nous avons effectué auprès des élèves sur la raison de leurs
absences pendant cette saison. Les 90% ont répondu qu’ils aident leurs parents pour les besoins
en nourriture du ménage 37
(cf. tableau n°6). Et les enseignants ont soulignés que c’est pendant
cette saison que le taux d’absences monte de plus en plus.
En somme, cette insuffisance causée par la pauvreté est une menace pour l’éducation
dans la zone. Et ce fléau attaque davantage le rendement scolaire et accroitre le taux d’abandon
des élèves car en revenant de la classe, ces élèves ne récapitulent plus leur retards. La mauvaise
attitude des enseignants envers ces élèves absentéistes pourraient causer des graves répercussions
sur leurs apprentissages d’une part et leur réussite scolaire d’autre part. L’éducation dans le
monde rural s’avère encore très sensible et alarmante à cause de ces différents fléaux.

Après avoir vu comment s’est manifestée la conséquence de la pauvreté sur l’éducation


dans le monde rurale, nous allons examiner de plus près comment se présente le décrochage
scolaire au niveau du CEG Morarano-Avaratra, en en étudiant ses causes et ampleur.

37
Enquête sur les motifs d’absences des élèves, juillet 2015
46

CHAPITRE III : LE DECROCHAGE SCOLAIRE DES COLLEGIENS DANS LE


COLLEGE D’ENSEIGNEMENT GENERAL DE MORARANO-AVARATRA

Le monde rural comme dans le monde urbain, le décrochage scolaire déstabilise le system
éducatif et la réussite éducative. Et on pourrait dire que les zones rurales qui souffrent le plus par
rapport aux zones urbaines surtout à Madagascar. En étudiant ce chapitre, nous allons analyser
d’une manière plus brève, les facteurs de décrochage dans le CEG de Morarano-Avaratra et
l’ampleur de ce phénomène, en insistant sur le taux et type de décrochage locale.
I- Les facteurs de décrochage scolaire dans le collège de Morarano – Avaratra
D’après les constatations des plusieurs auteurs qui ont étudiés le décrochage scolaire. Ils ont
englobés en deux groupes les facteurs de risque qui peuvent parvenir au décrochage scolaire des
élèves vulnérables. Ces facteurs de risques sont groupés en deux catégories : la première
concerne l’individu lui-même (performances, habiletés cognitives, motivation, personnalité,
problèmes de comportement, etc.), la seconde a trait à l’environnement du jeune (milieu
socioculturel et économique, expérience familiale et collatérale, institution scolaire, etc.). Ainsi
ces auteurs ont classifiés quatre facteurs de risque de décrochage pour vérifier cette hypothèse :
Les facteurs institutionnels, les facteurs familiaux et sociaux, les facteurs interpersonnels, les
facteurs individuels. Et pour le cas de notre site, on pourrait détecter qu’après la consultation des
données pour la situation des décrocheurs que nous avons étudiés, ces quatre facteurs sont bien
présents dans le lieu.

Après cette consultation, nous avons énumérer cinq facteurs de décrochages qui sont bien
présents dans le CEG de Morarano-Avaratra :

 L’éloignement géographique de l’école : un facteur principal à l’abandon


progressif des collégiens
 La difficulté de la scolarisation et la pauvreté des parents
 L’absence des motivations et la mentalité paysanne
 Les problèmes d’ordre éducatifs : le malaise de la pédagogie
47

A- L’éloignement : un facteur principal à l’abandon progressif des collégiens

Le terme éloignement revêt plusieurs facettes, tant sur le domaine éducatif, économique et
développement. L’éloignement est la base de tout freinage de développement surtout dans des
zones enclavées. Dans le domaine de l’éducation, cet éloignement dérape totalement le
mécanisme du développement éducatif. Parce qu’il provoque des nombreux problèmes tant
personnel (c’est-à-dire de l’élève) que pédagogique (c’est-à-dire de l’enseignant et de la direction
de l’école).

L’éloignement de l’établissement n’est pas un facteur qui pourrait amener un élève à se


décrocher dans un contexte urbain. Là-bas les moyens de transports sont nombreux et très denses,
la voie de communication y est praticable pendant toute l’année. Mais dans le monde rural, la
situation est contradictoire de celle de la zone urbaine, l’éloignement est un grand problème qui
pourrait amener l’élève a s’écarter du processus éducatif. Et ce cas ne reste pas seulement dans le
secteur éducatif, cela affecte aussi toute les domaines de la vie rurale. Ainsi dans quelle raison
pourrions-nous vérifié que l’éloignement est un facteur de décrochage ? L’éloignement est classé
un des facteurs fondamentaux qui maintiennent le phénomène de décrochage dans le milieu
rural comme le cas de notre site « Morarano-Avaratra ». Et Comme nous avons déjà mentionné
plus haut que la distance éloignée de l’école engendre à beaucoup des problèmes.

L’éloignement provoque :

 Du côté de l’élève : fatigue de la route, parce que ces élèves qui habitent loin de l’école
devraient faire une marche à pied plus de deux heures par jours. Et cela pourrait
entrainer la fatigue physique. Il y a aussi du retard faute d’absences des moyens de
transports.
 Du côté de l’enseignant : les enseignants présentent de comportement négatif dû à ce
retard fréquent des élèves. Ainsi ce phénomène engendre le phénomène d’absentéisme
chez les élèves retardataires.

D’après ce constat de la conséquence de l’éloignement, nous pourrions dire qu’il


contribuerait fortement au processus d’abandon progressif des élèves, et pourrait même
conduire ces derniers aux décrochages effectifs. Et pendant la vérification sur terrain, nous
48

avons obtenu des résultats d’enquêtes qui répondent à ces deux hypothèses relatives à
l’éloignement géographique de l’établissement. Ainsi d’après ce résultat, nous pourrions
déduire que presque la totalité des élèves qui habitent au plus de 2km de l’école. Et ces
élèves ne disposent pas des moyens de transports et ils devraient faire le marche à pied le
matin, midi, soir chaque jours pour aller à l’école. Ce résultat a montré que 62,99% des élèves
de la classe du sixième jusqu’à la classe de troisième. Et si on repartît par classe, il y a 24,26
dans la classe de sixième, 21,56% dans la classe de cinquième, 58 ,8% dans la quatrième et
10,29% (cf. tableau n°03) dans la classe de troisième38. Ces résultats nous ont démontrés que
le phénomène existe bien dans le CEG et pourrait nuire totalement la scolarité des élèves et
aussi faire baisser le résultat scolaire dans le temps à venir.

En un mot, l’éloignement géographique de l’école est un grand obstacle pour la scolarité


dans le monde rural et provoque des multiples aléas qui animent le décrochage scolaire des
collégiens. Et ce mécanisme de l’éloignement s’aggrave surtout pendant la période d’été,
une période pendant laquelle les routes sont impraticables. Mais non seulement la route sont
impraticables, la pauvreté des parents accélèrent aussi ce phénomène d’absentéisme. Et des
auteurs ont révélés à ce propos que le phénomène d’absentéisme et de retard fréquent sont
des signes prédictifs du décrochage scolaire. Enfin, nous pouvons dire que l’éloignement
reste encore un grand aléa qui perturbe la scolarisation des élèves collégiens dans les zones
rurales.

B- La difficulté de la scolarisation et la pauvreté des parents

Pauvreté et sous-scolarisation sont deux termes interdépendants et inséparables pour parler


du phénomène du sous-développement. La sous-scolarisation est le premier critère avant la sous-
alimentation pour classifier les pays pauvres et les moins avancés y compris le cas de
Madagascar. A Madagascar, nous pouvons vérifier cette hypothèse de sous-scolarisation surtout
dans le milieu rural. L’origine sociale et familiale des élèves influencent beaucoup sa
scolarisation. La pauvreté des parents est dans ce cas la seule source de déscolarisation des élèves
tant dans les zones urbaines que dans les zones rurales. Mais dans le milieu rural, nous avons
aussi remarqué que la scolarité est très lourdes pour les parents des élèves étant donnée leurs
pauvretés. Et cela entrainera à des problèmes diverses sur la mobilité de la scolarisation des
38
Enquête sur l’éloignement de l’école, juillet 2015
49

élèves et la motivation des parents. A la fin de ce processus conséquent, il se peut que ces élèves
qui sont accablés par ce flux financier énorme finissent par l’arrêt du processus scolaire, c’est-à-
dire du phénomène de décrochage. La zone urbaine n’échappe pas de ce phénomène mais dans
une moindre ampleur. Et c’est aussi par l’appui des plusieurs associations privés qui aident les
parents d’élèves aux problèmes de la cherté de la scolarisation. Pourtant notre étude nous a
permis de vérifier la véracité de cette hypothèse de la pauvreté et la sous-scolarisation. Ainsi à
travers des enquêtes par questionnaires auprès des élèves, nous avons obtenu des résultats sur la
catégorie socioprofessionnelle des parents d’élèves. Par ce résultat, la plupart des parents ‘élèves
exercent des métiers libérales informelles et qui ne satisfait pas les besoins familiaux : petit
exploitant agricoles, salariés agricoles, lingers, taxi-bicyclette, petit commerce, etc.… (cf. tableau
n°04)39. Ces résultats montrent que la plupart des élèves sont issus des familles pauvres. Et leurs
parents ont du mal à faire scolariser ses enfants durant le cursus d’étude. De là, ces jeunes sont
favorables à la déscolarisation et fini même par s’écarter de l’école ou se décrocher totalement.
Toujours à ce propos, le modèle de Diallo, de Fortin, de Marcotte et ses collègues sur l’étude des
facteurs de risque de décrochage précise bien cette influence de la catégorie socioprofessionnelle
des parents sur le risque de décrochage des élèves .Ainsi leur hypothèses reposent même sur ce
statut socioprofessionnelle des parents qui influence sur la scolarité de leur enfants. Ils ont définis
que les enfants des familles défavorisés sont facilement influencer par le décrochage.

Ces chercheurs ont récemment démontré la contribution de cinq facteurs latents sur le
risque de décrochage scolaire : 1) la relation parents-adolescent et 2) la dépression/difficultés
familiales représentent les deux facteurs familiaux; 3) le climat de classe, 4) les interactions à
l’école et 5) le rendement scolaire sont trois facteurs scolaires. Chaque facteur latent est composé
de trois variables. Ainsi, le climat de classe découle de la combinaison de l’ordre et de
l’organisation, de l’environnement de la classe et du niveau d’engagement de l’élève alors que les
interactions à l’école proviennent de la coopération en classe, du niveau de problèmes de
comportement et de l’attitude de l’enseignant. Le rendement représente les notes reçues dans les
trois matières de base (mathématiques, français, anglais).Il est important de porter une attention
particulière aux liens entre ces facteurs. Dans ce modèle, le milieu socioéconomique duquel
provient l’élève influence directement la relation parents-adolescent, les interactions à l’école et
le rendement scolaire de l’élève. Les relations dans la famille influencent à leur tour la dépression
39
Enquête de l’auteur sur la catégorie socioprofessionnelle des parents de la zone
50

et les difficultés familiales qui ont à leur tour une influence sur la perception qu’a l’élève du
climat de classe. Ce facteur scolaire en influence un autre : le rendement scolaire. Toutefois, à
notre avis, un des liens les plus importants dans ce modèle se situe entre les interactions à l’école
et le rendement scolaire de l’élève puisque ce lien est bidirectionnel. Le facteur des interactions à
l’école découle de l’attitude de l’enseignant envers l’élève et de sa perception du niveau de
problèmes de comportement et de coopération en classe. Ainsi, l’enseignant qui adopte des
attitudes négatives envers les élèves contribue à des interactions négatives qui influencent à la
baisse le rendement de l’élève. De plus, face à un rendement diminué, les interactions deviennent
plus négatives. Alors qu’on vise à prévenir le décrochage scolaire par des interventions des
enseignants en classe ordinaire au secondaire, ce lien semble une cible de choix d’autant plus que
le seul facteur directement lié au statut de décrocheur est le rendement ou la faible réussite
scolaire de l’élève.
Voilà en résumer sur le schéma ci-dessous la synthèse de l’hypothèse de ces auteurs :

Figure 1: Modèle multidimensionnel explicatif du décrochage scolaire (Fortin, Marcotte, Diallo, Royer et Potvin,
2012)
51

En résumé, nous pouvons dire que la pauvreté restera toujours un obstacle pour la
scolarisation des élèves dans les zones rurales. Et semble pour toujours l’une des facteurs qui
animent le d décrochage scolaire des élèves.
C- L’absence des motivations des élèves et la mentalité paysanne

Les structures familiales et sociales influencent beaucoup sur la vie d’une personne. La
famille et la société figurent parmi la première instance de la socialisation après le rôle
intégrante de l’école comme une institution a part entière de la socialisation de l’homme. Et c’est
la société qui transmet la culture de génération en génération. Dans la campagne nous voyons
encore cette dynamique de société qui tisse les liens entre les familles et les groupes sociaux. Et
ainsi par le marasme de la dureté de la vie, la culture paysanne se transmet par la connaissance
« qu’un individu lorsqu’il sait lire et écrire, il pourrait se débrouiller dans la vie et peut aider sa
famille pour la survie »40. Et nous avons bien vu cette thèse durant l’étude de cas des
décrocheurs sur la classe où il se décroche. La classe de quatrième figure ainsi, la classe d’arrêt
pour la plupart des élèves décroché. Dans cette classe, les élèves savent bien écrire, compter.
Nous pouvons dire alors qu’en plus des facteurs économiques c’est la mentalité même des ruraux
qui maintiennent le phénomène de décrochage scolaire dans le milieu rural comme le cas de
« Morarano-Avaratra ». Mais même s’il y a cette mentalité paysanne, c’est la situation socio-
économique qui prédomine dans les facteurs de risque de décrochage dans ce lieu. Et cette
pauvreté change totalement la mentalité paysanne. Il y a donc une interdépendance des facteurs
qui prédicte le phénomène de décrochage dans le milieu social rural. Le résultat de notre
enquête en prouve sur les attitudes des élèves sur les facteurs qui empêchent la réalisation
effective de leurs études. Par cet enquête, les élèves ont relevé que c’est les facteurs
économiques comme l’insuffisance monétaire des parents, l’incapacité des parents à acheter des
fournitures scolaires, la pauvreté des parents qui leur semblent l’obstacle.
Mais parmi ces trois facteurs qui animent le décrochage scolaire dans le monde rural, le
problème pédagogique présente le plus important et le plus conséquent. Les problèmes
pédagogiques s’affichent surtout sur la motivation des enseignants et le choix des méthodes
d’enseignements à utiliser.

40
Interview auprès du directeur du CEG
52

D- Le problème d’ordre pédagogique

La pédagogie ne concerne pas non seulement l’acte des enseignants, elle englobe aussi les
élèves comme centre d’intérêt pédagogique. Ainsi, nous allons voir comment ce problème se
présente comme un facteur qui maintient le décrochage scolaire dans le milieu rural ?

1- L’absence de motivation des enseignants

Les enseignants sont le clé de la réussite de l’enseignement, pour cela leur motivation de
faire le métier compte beaucoup dans la réussite éducative de chaque élèves à enseigner. Mais à
Madagascar et surtout dans le monde rural, cette motivation est souvent négligée par
l’enseignant même à cause de l’enclavement de la zone et l’absence des inspections
pédagogiques. Les causes reposent aussi sur l’absence de la formation pédagogique initiale.
Beaucoup des enseignants exercent leurs métiers comme une simple profession lucrative.
L’enseignement dans le monde rural est privé de toutes inspections pédagogiques et
administratives fautes des moyens financiers et infrastructurelles locales. Mais il y a aussi
l’enclavement de certaine zone pédagogique. Et pendant notre étude sur le lieu, on voit bien
l’absence de motivation des enseignants. Et ce phénomène provient du retard périodique des
salaires des enseignants FRAM et leurs subventions bimestrielles. A cause de ce retard ces
enseignants se voient dans l’obligation de faire des activités dans d’autres établissements privés
et se lancent aussi dans le secteur primaire « l’agriculture ». Dans la dite CEG de Morarano-
Avaratra, on enregistre un taux élevé des enseignants non fonctionnaires qui font fonctionner le
CEG, soit 55,55% sont des enseignants FRAM. Et cela provoque des lourdes conséquences sur le
résultat scolaire de l’école. Et le directeur nous a mentionné que la formation continue de ces
enseignants semble être absente pour améliorer la qualité dès l’enseignement de l’école.

2- Le malaise de la pédagogie

Madagascar a engagé deux séries de réformes. La première en 2003 visait la gratuité de


l’enseignement primaire et a eu parmi ses stratégies le recrutement massif d’enseignants
communautaires et la subvention de l’Etat pour leurs salaires. La deuxième série, introduite en
2008-2009, visait notamment à allonger la durée de l’éducation fondamentale à 7 ans, à utiliser
53

la langue malgache comme langue d’enseignement dans le primaire à la place du français et à


rénover les programmes scolaires. Cette reforme concerne principalement l’école primaire qui a
été allongé de 7 ans, c’est-à-dire la sixième et le cinquième appartiennent encore à l’éducation
primaire. Ainsi 20 CISCO ont étés choisis pour tester cette reforme dont la CISCO
d’Amparafaravola. Mais la réalisation de ce reforme a été interrompu par l’avènement de la crise
2009 qui a profondément bouleversé le devenir de l’éducation à Madagascar. Il y a une non-
continuation de curriculum, et qui a causé un profond bouleversement de cette reforme.
Techniquement, on devrait avoir une continuation de programmes mais cet réforme est arrêté à
la classe de cinquième. Par conséquent, il va y avoir des impacts négatifs dans l’enseignement
car les programmes sont totalement différents. De part de l’élève, l’apprentissage devient très
difficile pour le nouveau programme. Le constat de ce programme nous a permis d’en analyser
la conséquence négative. D’une part les élèves sont obligés de changer la langue d’enseignement
en français et c’est qui engendre la régression progressive de la motivation aux études. D’autre
part les enseignants devraient faire changer totalement la démarche pédagogique employée prévu
pour la classe supérieure (4éme et 3 eme). Ainsi d’après notre constatation, c’est de là que
découle le cause du mauvais résultat scolaire et la baisse de niveau. Ce cas montre que ces élèves
sont vulnérables à la déperdition après tant d’échec scolaire et d’incompréhension de parcours
due au changement du programme scolaire. Même, notre enquête a relevé que c’est a partir de
cette classe de changement que le phénomène de redoublement et d’échec scolaire se manifeste.
Dès lors nous pouvons dire que ces élèves qui présentent beaucoup des difficultés dans tout le
domaine sont vulnérables au décrochage scolaire. (cf. tableau n°08)

En somme si l’on résume ces quatre facteurs, il y a une interdépendance des facteurs qui
aboutissent au décrochage scolaire. Et nous pouvons en déduire que c’est l’accumulation de ces
facteurs qui animent le décrochage des élèves dans le milieu rural.
54

Figure n°02 : les facteurs de décrochage

Changement de programme
d’enseignement due aux
reformes entrepris en
FACTEURS SCOLAIRES
2008(system ESS)
ET INSTITUTIONNELS

FACTEURS
Accélération du phénomène
INDIVIDUELLES
de redoublement et la
baisse de niveau des élèves

ELOIGNEMENT DE FATIGUE : due à DEMOTIVATION


L‘ETABLISSEMENT la marche à pied DECROCHAGE

Facteurs
économiques :
absence des Phénomène de Attitude négative
moyens de retardement de l’enseignant
transports, voie de due au ABSENTEISME
communications retardement

Source : auteur
55

II- Le taux de décrochage au niveau du CEG durant l’année scolaire 2013-2014 et 2014-
2015

.D ’après notre constatation et étude sur le lieu, nous avons remarqué que le cas de
décrochage au niveau du CEG Morarano-Avaratra n’est pas différent de celle de type de
décrochage qu’on a rencontré au niveau national et même mondial. Tous les types de
décrochages y sont présents. Ainsi dans cette étude, nous allons voir quelles en sont ces types de
décrochages qu’on trouve sur le lieu et nous allons voir aussi leurs fréquences par rapport à
l’effectif totale.

1- Le type de décrochage scolaire présent au niveau du CEG.

Dans le milieu rural, le décrochage prend racine souvent à des facteurs économiques et
familiaux, soit 53,84% des cas que nous avons détectés. Mais durant notre étude sur la zone,
nous pouvons dire que tous les facteurs y sont présents et sont permanent au systeme éducatif
local : personnels, sociaux, familiaux, scolaires et interpersonnels.

Des moyens sont mises en œuvres par des spécialistes de décrochage pour repérer et lutter
avant terme les élèves a risque de décrochage scolaire. Il s’agit de présenter les facteurs de
risques qui pourraient faire venir le décrochage, il y a aussi la présentation de la typologie des
élèves à risque de décrochage et l’élaboration par des plusieurs auteurs les typologies des
décrocheurs. L’utilité d’une typologie concerne principalement la possibilité de mener des
interventions différentielles qui visent un appariement optimal des interventions mises en place
et les besoins spécifiques variés des élèves à risque de décrochage scolaire
Mais Afin de bien identifier les élèves qui sont à risque de décrochage scolaire et de
connaître leurs caractéristiques spécifiques, certains logiciels ont été développés dans les pays
développés comme le Québec. Il s’agit ici notamment de ceux de Fortin et Potvin (2007) et
Janosz et ses collègues (2007). Ces logiciels permettent de dépister les élèves à risque de
décrochage au secondaire et de les classer selon une typologie d’élèves à risque (Fortin et al.
2006) ou de décrocheurs (Janosz et al, 2000).
Il y a trois outils de dépistage qui peuvent être utilisés dans les milieux scolaires à nos jours
 Le Logiciel de dépistage du décrochage scolaire (LDDS) de Fortin et Potvin (2007)
56

 La Trousse d’évaluation des décrocheurs potentiels (TEDP) de Janosz, Archambault,


Lacroix et Lévesque (2007)
 Le Guide de prévention pour les élèves à risque au primaire de Potvin et Lapointe
(2010).
Mais, pour notre cas, nous n’utilisons pas tous ces démarches pour la détection des élèves à
risque de décrochage. Seulement, nous avons utilisé les typologies et les facteurs de risque de
décrochages faute des moyens pour dépister les décrocheurs de notre zone d’étude. En guise de
substitution des logiciels qui pourraient donner facilement des résultats fiables pour nos
décrocheurs, nous avons procédés à l’étude quantitative des taux d’absences de ces élèves
décrocheurs pour arriver à notre objectif. Ainsi nous avons eu 19 cas des décrocheurs après
l’étude exhaustive des nombres de jours d’absences de ces élèves décrochés au CEG Morarano-
Avaratra. Et il est à noter que la classe de sixième et cinquième n’affichaient pas des cas de
décrochage, seulement c’est à partir de la classe de quatrième qu’il y a eu stagnation de ce
phénomène au sein du CEG. Il se peut que des plusieurs facteurs en viennent pour clarifier ce
cas.

Et notre enquête s’est postulé dans l’étude des nombres d’absences des élèves pour pouvoir
trier qui sont les décrocheurs. Et nous avons choisi les élèves de l’année scolaire 2013-2014 et
2014-2015. Ainsi, nous avons les dix-neuf cas des décrocheurs durant ces deux années
successives.

Ci -dessous le cas des décrocheurs par niveau et par type durant l’année scolaire 2013-2014
et 2014-2015 :

2- Le type de décrochage dans l’année scolaire 2013-2014

Pendant l’année scolaire 2013-2014, nous avons pu détecter 13 cas de décrochés qui présentent
tous les types de décrochés. Ce résultat est obtenu à partir de l’étude quantitative des nombres de
jour d’absences des 163 élèves de trois classes de quatrième et de troisième. Dans la classe de
quatrième, nous avons obtenu quatre garçons décrochés et une fille, et la classe de troisième
enregistre huit cas des décrochés qui présentent quatre filles et quatre garçons. Ces 13 cas se
différencient selon les facteurs qui les amènent à décrocher. Il est à noter que la classe de sixième
57

et cinquième font partie de notre population d’enquête, mais dans ces deux classes, nous n’avons
pas trouvé de cas de décrochage.

Voilà ci – dessous le tableau représentant les élèves décrochés par type et par
classe et sexe de l’année scolaire 2013-2014 :

Tableau n° 05 : Types des décrocheurs année scolaire 2013-2014

Sexe Classe Raison de décrochage Typologie des décrocheurs Auteurs


Erpicum et
Garçon 4 éme Social (FRAM) défavorisés Murray
Erpicum et
Garçon 4 éme Social (FRAM) défavorisés Murray
Erpicum et
Fille 4 éme Social (FRAM) défavorisés Murray
Erpicum et
Garçon 4 éme Social (FRAM) défavorisés Murray
Erpicum et
Garçon 4 éme Social (FRAM) défavorisés Murray
3ème Erpicum et
Garçon Section 1 Délinquance délinquants Murray
3ème Erpicum et
Fille Section 1 psychologique drop-outs accidentels Murray
3ème décrocheurs capables Elliot et Voss
Garçon Section1 Délinquance (volontaire)
3ème Erpicum et Murray
Fille Section 1 Délinquance (grossesse) drop-outs féminins
3ème Kronick et Hargis
Fille Section 1 Maladie décrocheurs
3ème Erpicum et Murray
Garçon Section2 Social (FRAM) défavorisés
3ème Psychologique décrocheurs discrets (peu Kronick et Hargis
Garçon Section2 (complexe) performant)
3ème Erpicum et Murray
Fille Section2 Délinquance délinquants
Source : auteur
58

D’après ce tableau, nous pouvons déduire que tous les types de décrochage y sont
présentés au niveau du CEG et sont permanent et persistent sur le système scolaire du collège.
Pour cette année scolaire, l’effectif des décrochés s’augmentent jusqu’à 13 sur 163 élèves. Ce
chiffre nous indique la forte vulnérabilité au décrochage de cette localité. Le taux atteint
jusqu’à 7,97% et qui présente un taux élevé par rapport à la normale. Ainsi, il y a une forte
prédominance des facteurs sociaux du décrochage (soit 53,84% des décrochés relevé) et ce qui
caractérise aussi la ruralité de la zone.

3- Le type de décrochage dans l’année scolaire 2014-2015

L’année scolaire 2014-2015 enregistre 06 (six) cas des décrochés, ce résultat est obtenu à
partir des études quantitatives de nombre des jours d’absences des élèves de la classe de
quatrième et de la troisième qui comptent 147 élèves. Le cas de ces élèves se différencient les
unes des autres et dépendent de leurs facteurs. Pour la classe de quatrième, il y a deux garçons
et une fille. Et la classe de troisième de deux sections affiche une fille et deux garçons.

Ci- dessous le tableau présentant les différents types de décrocheurs qu’on a recensés
pendant l’année scolaire 2014-2015 :
59

Tableau n° 06 : Types des décrocheurs année scolaire 2014-2015

Sexe Classe Raison de décrochage Type des Auteurs


décrocheurs
Garçon 4éme Personnel marginaux Erpicum
(psychologique) et Murray

Garçon 4éme Personnel marginaux Erpicum


(psychologique) et Murray

Fille 4éme Problème familial (enfant décrocheurs Kronick


abandonné) et Hargis

Garçon 3éme Economique (frais de défavorisés Erpicum


Section1 transport : éloignement) et Murray

Fille 3émé Social(FRAM) défavorisés Erpicum


Section1 et Murray
Garçon 3éme Problème familial (enfant décrocheurs Kronick
Section2 abandonné) et Hargis

Source : auteur

Ce tableau nous montre qu’il y a une diminution de l’effectif des décrochés durant la
dernière année scolaire 2014-2015, l’effectif baisse jusqu’à 6. La raison en est l’effort entreprit
par le directeur et le membre du FRAM qui ont décidés d’alléger le paiement de la cotisation
FRAM pour le cas des élèves qui ont des difficultés de paiement. Cette initiative est faite pour
remédier à la forte déperdition des élèves du collège. De ce fait, il y a une diminution de nombre
des élèves décrochés jusqu’à 6 cas seulement. Ainsi, le taux est de 4,08% pour l’année scolaire
2014-2015.
60

En conclusion, l’année scolaire 2013-2014 et 2014-2015 enregistre un taux de


décrochage de 6,02%. Ce taux présente encore une forte vulnérabilité de la zone au risque
permanent de décrochage scolaire. Et étant donnée les problèmes qui ruinent le bon fonctionnement
de l’enseignement dans cette zone , ce taux pourrait encore élever dans l’avenir et présente un
grand fardeau qui pèsent à la scolarisation du monde rural d’aujourd’hui.
61

CONCLUSION DE LA DEUXIEME PARTIE


L’état des lieux des problèmes rencontrés par l’éducation dans le monde rural nous
renseigne que l’éducation surtout dans les zones rurales souffrent des nombreux contraintes tant sur le
plan financier que sur le plan matériel et ainsi sur les ressources humaines. Ces problèmes minent
l’éducation rurale et causent beaucoup des conséquences sur le résultat scolaire et la motivation des
élèves et des enseignants. Parmi ces contraintes, l’éloignement et l’alourdissement des frais scolaires
figurent les principales sources qui pèsent lourdement le bon fonctionnement de l’éducation.
L’éloignement pourquoi ? Parce que dans le monde rural, il n’y pas des moyens fiables pour résoudre
le problème de transport. Et aussi l’état des routes qui y existent est très mauvais même inexistant entre
les hameaux et village de la zone surtout durant la période de pluie. Et ce phénomène provoque des
nombreux inconvénients sur l’élève et aussi sur les enseignants. Au niveau des élèves ces phénomènes
engendrent à des démotivations et un refus total à l’image de l’école. Il y aussi le retardement fréquent
due à la distance très éloignée de l’école. De ce fait du retard fréquent, les enseignants finissent par
avoir des attitudes négatives à l’égard des retardataires. Mais cette interaction négative des
enseignants prolifèrent peu à peu à l’absentéisme des élèves et la démotivation des parents.

Mais comme nous savons le mécanisme de scolarisation dans le monde rurale, la précarité des
ménages restent toujours et éternellement un obstacle à l’enseignement des élèves ruraux.
L’institution du FRAM et de la caisse de soutien empirent cette précarité chronique des parents
d’élèves. En plus de l’éloignement, cet alourdissement des frais de scolarités bloquent dans tous le
sens le bon fonctionnement de la scolarité dans le monde rural. Ces deux facteurs sont donc les
principaux blocages dans les zones rurales. Et la gravité de ces phénomènes accélère le phénomène de
décrochage scolaire des collégiens ruraux. Enfin, en absence des mesures préventives de l’Etat et des
organismes opérant dans l’éducation surtout dans les zones enclavées rurales, ces phénomènes
détruisent totalement la qualité de l’éducation et dévaluent le résultat scolaire des zones rurales. Le
cas de notre zone d’étude en est le preuve de cette détérioration de la qualité de l’enseignement dans
les zones rurales.
62

TROISIEME PARTIE :

SOLUTIONS ET SUGGESTIONS A LA RETENTION ET


LA REINSERTION SCOLAIRE ET PROFESSIONNELLE
DES JEUNES COLLEGIENS DECROCHES DES ZONES
RURALES
63

Dans cette troisième et dernière partie de ce mémoire, nous avancerons des solutions et
des suggestions pour lutter au décrochage scolaire et des mesures de préventions pour la
rétention des élèves à risque de décrochage scolaire dans le milieu rural. Nous allons aussi étaler
dans un plus bref détail les mesures de préventions et les luttes contre le décrochage scolaire
Des solutions ont étés élaborés par des nombreux auteurs comme: Lessard, Fortin, Joly, Royer,
Blaya, Cosette, etc.… Pour avoir une bonne compréhension de cette partie, il est nécessaire de
parler en premier lieu les mesures de retentions des jeunes ruraux décroches au collège. Et en
second et dernier lieu, les programmes de réinsertion scolaire et professionnelle des jeunes ruraux
décrochés

CHAPITRE I : LES MESURES DE RETENTIONS DES JEUNES RURAUX


DECROCHES AU COLLEGE

I- Les facteurs scolaires et l’intervention en classe

Ce chapitre comporte deux parties, la première partie présentera, les trois facteurs scolaires
qui contribuent à prédire le risque de décrochage scolaire chez les élèves du secondaire. Cette
première partie traitera les interactions à l’école, le climat de classe et le rendement scolaire et de
leur influence sur la réussite et le décrochage scolaire. Dans la deuxième partie de ce chapitre,
deux approches d’intervention en classe seront présentées : l’intervention selon les types
d’élèves à risque de décrochage scolaire et les interventions favorisant l’engagement de l’élève en
termes de soutien pédagogique, d’encadrement en classe et de soutien émotionnel offert par
l’enseignant à l’élève.

1- Les facteurs scolaires

a- Les interactions à l’école et la réussite scolaire


Les interactions en classe figurent parmi l’un des outils clés pour éviter davantage le risque
au décrochage scolaire. Il s’agit ici dans ce chapitre la relation qu’on trouve entre les enseignants
64

et l’élève en classe. Cette relation devrait être développée afin de tisser une relation positive et
qui conduit à la réussite scolaire des élèves. Par cette interaction les élèves entendent de la part
des enseignants du soutien pédagogique. Si les enseignants prouvent un soutien négatif cela
conduit à un risque probable au décrochage et des échecs de la part des élèves dit à risque. Mais
dans le cas contraire, cela produit une ambiance positive et améliore le rendement scolaire et
l’engagement de l’élève en classe. En plus de la détérioration des liens enseignants élèves du
climat négatif produit par l’interaction négative de l’enseignant, cela nuise aussi à la détérioration
des relations tissant l’élève et l’établissement. Ainsi, il est donc primordial de veiller à ce que
cette interaction soit toujours positive pour éviter le décrochage car le décrochage est
conditionné par des facteurs accumulant de cette interaction négative. A ce propos, certains
auteurs comme Lessard et fortin ont avancés que « la perception de l’élève de cette relation avec
l’enseignant contribue principalement aux facteurs de risque de décrochage »41 . Mais durant
notre travail sur le terrain dans la dite CEG, le respect de cette relation saine et affective avec les
élèves semblent totalement absent à cause de la méconnaissance de la notion de pédagogie pour
la majeure partie des enseignants.
b- Le climat de classe et la réussite scolaire
Le climat de classe influence fortement la réussite scolaire. Il est aussi primordial de dire
que les institutions scolaires prennent en considération de cet climat en classe.
Le climat de classe est considéré d’une part, comme un des plus importants facteurs scolaires qui
contribuent à l’engagement de l’élève et d’autre part, comme un des trois facteurs scolaires
latents du risque de décrochage scolaire42. La qualité du climat de classe s’avère donc un aspect
déterminant en tenant compte particulièrement du fait que dans cette étape de vie qu’est
l’adolescent, l’engagement scolaire diminue chez la majorité des jeunes.
La capacité des enseignants à gérer leur classes permet aux élèves de se sentir en confiance pour
apprendre dans une ambiance proactive et ce, particulièrement pour les adolescents puisque la
majorité d’entre eux éprouvent des sentiments négatifs face à la pression de groupe où il vit. Et
pour le CEG de notre site, cet engagement des enseignants envers les élèves demeure encore très
insuffisant à cause de l’absence de la formation continue sur la matière pédagogie par les
responsables de la DREN et du CISCO. La majorité des enseignants qui sont encore des

41
Lessard, A., Fortin, L., Joly, J., Royer, É., Marcotte, D. et Potvin, P. (2007). Cheminements de
décrocheurs et de décrocheuses. Revue des sciences de l’éducation, 33p, p3
42
Fortin et al.(212), op cit
65

enseignants non fonctionnaire(FRAM). Mais ce délaissement provoque tant des inconvénients


sur le risque de décrochage et attaque aussi la réussite scolaire des élèves. Selon Fortin dans son
propos « l’amélioration du climat de classe repose à des différentes facteurs qui proviennent de
l’enseignant même et qui donne des résultats positifs aux élèves comme: le soutient perçu par
l’élève venant de l’enseignant, l’innovation pédagogique de l’enseignant, l’ordre de
l’organisation établie par l’enseignant, l’affiliation et la compétition perçue en classe. Ainsi que
leur propre engagement et orientation vers le travail. En plus Schussler affirme aussi que « le
climat de classe se concentre principalement sur la dimension pédagogique » et « le respect des
enseignants envers les élèves en tant qu’apprenants leur transmis la perception qu’ils sont
capables d’apprendre ». De cette façon les élèves se sentent être reconnus et valorisé dans leur
rôle. Et l’encadrement dans ce sens développe l’ambiance adéquate pour les interactions en
classe, parce que « l’encadrement offert par les enseignants produit un effet sur l’engagement
comportemental des élèves en groupe ».

c- Le climat de classe et le décrochage scolaire

Le climat de classe peut jouer un rôle important sur l’expérience scolaire de l’élève. La
perception globale du climat de classe serait liée négativement au risque de décrochage scolaire :
moins positive est l’évaluation du climat de classe, plus élevé est le risque de décrochage. Outre le
niveau de leur propre engagement, l’évaluation que font les élèves du climat de classe dépend
largement de deux variables : l’ordre et l’organisation et l’environnement de classe.

c1- L’ordre et l’organisation


La perception de l’élève de l’ordre et l’organisation de la classe serait liée à la décision de
quitter ou de persévérer à l’école. En effet, tous les élèves à risque de décrochage scolaire se
démarquent des élèves non à risque par le fait qu’ils perçoivent peu d’ordre et d’organisation en
classe. Le manque de contrôle et de sévérité de l’enseignant augmenterait le risque de décrochage
scolaire43. La clarté des règles perçue par l’élève permettrait de distinguer les élèves persévérants,
des décrocheurs. Les élèves percevant peu de respect des règlements de la part des autres élèves

43
Cossette, M.-C., Potvin, P., Marcotte, D., Fortin, L., Royer, É. et Leclerc, D. (2004). Le risque de
décrochage scolaire et la perception du climat de classe chez les élèves du secondaire. Revue de
psychoéducation, 33p,p1
66

seraient plus à risque de décrocher. Effectivement, certains décrocheurs expliqueraient leur


décrochage scolaire par, entre autres, la difficulté de l’enseignant à gérer les comportements des
autres élèves. Ainsi, la discipline, l’ordre, les règlements ainsi que la surveillance de la présence
des élèves en classe permettraient aux élèves de se sentir plus en sécurité. À l’opposé, le risque de
décrochage scolaire serait plus élevé chez les élèves issus d’une école où on trouverait un
pourcentage supérieur d’élèves manifestant des comportements déviants et un faible taux de
présence. En plus, les élèves percevant un contrôle plus élevé de la part de l’enseignant seraient
aussi plus à risque de décrocher. Mais dans le plupart des cas des collèges ruraux, ces variables
semblent totalement absents et ignorer par les responsables. Ce qui rend très persistant le
décrochage et cela provient souvent du délaissement total du secteur éducation rurale de la part de
l’Etat et de l’autorité concernant. La diminution de l’aspect punitif de l’environnement de la classe
permettrait d’augmenter l’engagement de l’élève dans la tâche et de diminuer le nombre de
suspensions ainsi que le taux de décrochage scolaire. Le sentiment de justice et d’équité entre les
élèves jouerait également un rôle dans la décision de demeurer à l’école ou non. Ainsi dans une
étude menée par Lee et Breen, ils ont évoqués que tous les décrocheurs ont rapporté s’être sentis, à
un moment ou à un autre, traités de manière injuste44.
c2- L’environnement de la classe et le contexte d’apprentissage
Parmi les variables qui influencent le climat de la classe se trouve la perception des élèves
de l’environnement de la classe. Cette variable est étroitement liée avec ce qui se passe en classe,
donc, avec le contexte d’apprentissage. La pédagogie mise en place par l’enseignant en classe
aurait une influence sur la persévérance scolaire de l’élève. Les méthodes d’enseignement
influencent l’attitude de l’élève ainsi que sa réussite scolaire. Quoique la relation affective entre
l’enseignant et l’élève joue un rôle fondamental dans l’engagement de l’élève, les perceptions de
l’élève quant aux apports pédagogiques et cognitifs de l’enseignant semblent tout aussi
importantes45.Certains auteurs, disent que la perception de l’élève de son niveau de participation
en classe, sa perception globale du contenu, sa perception des objectifs d’apprentissage et sa
perception du soutien pédagogique de l’enseignant.

Lee, T. et Breen, L. (2007). Young people’s perceptions and experiences of leaving high school early:
44

An exploration. Journal of Community and Applied Social Psychology, 17p, p5


45
Fortin et al, 2012, op cit .p 27
67

Lorsque les élèves perçoivent que les autres élèves sont engagés dans la tâche, ils
démontrent un risque de décrochage scolaire moins élevé que dans le cas contraire46. Ainsi, pour
diminuer le décrochage scolaire, il importe de privilégier des activités permettant d’impliquer les
élèves dans la classe.
. La perception d’une indisponibilité de l’enseignant aurait motivé certains élèves à
décrocher. Ils rapportent notamment que plus d’enseignement individualisé, de tutorat, d’école le
samedi, de cours d’été ou d'heures supplémentaires avec les enseignants auraient pu les aider à
demeurer à l’école .La remédiation, c’est-à-dire l’aide offerte par l’enseignant lors du période
supplémentaire de celle normalement à l’horaire, diminuerait également le risque de décrochage
scolaire47. Certains décrocheurs rapportent qu’ils auraient souhaités avoir plus d’échanges
individuels avec leur enseignant grâce à des classes plus petites et interactives48.

En guise de résumé des sections précédentes, le tableau ci-dessous présente les éléments qui
contribuent à établir et maintenir une relation positive et harmonieuse entre un enseignant et ses
élèves

46
Cosette et al, 2004, op cit. p 5
47
Goldschmidt, P. et Wang, J. (1999). When can schools affect dropout behavior? A longitudinal
multilevel analysis. American Educational Research Journal, 36p, p4
48
Bridgeland et al. Op cit

.
68

Tableau n°07 : Modèl de relation positive entre enseignants et élèves

L’élève apprécie… L’enseignant influence positivement


l’engagement et la réussite quand il…

 Le soutien de l’enseignant  Accueille ses élèves


 La proximité de l’enseignant puisqu’elle  Démontre du respect et de l’équité
favorise le plaisir, la pertinence, la  Connaît ses élèves
confiance et l’effort  Établit un climat où l’élève se sent en
 La passion de l’enseignant sécurité
 Lorsqu’il est impliqué dans les activités,  Invite les élèves à participer et oriente bien
qu’il y joue un rôle actif les élèves dans les activités
 Lorsqu’il perçoit l’utilité de la tâche  Donne des consignes claires, est cohérent
 Lorsqu’il a des opportunités d’interagir un et constant dans leur application
à un avec son enseignant  Agit à proximité
 Aide l’élève à consolider son progrès
 Responsabilise les élèves, les aides à
développer leur autonomie
 Offre des rétroactions
 Félicite authentiquement
 Valorise ses élèves, leurs intérêts et
qualités personnelles

L’élève a plus de difficulté quand… L’enseignant contribue au risque de décrochage


quand il …

 Sa perception de l’enseignant est négative  Adopte des attitudes négatives envers


 Il vit des conflits avec ses enseignants l’élève
 Il perçoit peu d’ordre et d’organisation en  Favorise la compétition et la comparaison
classe en classe
 Il s’absente de l’école  Estime que les élèves démontrent des
problèmes de comportement

Ainsi, on y présente ce que l’élève apprécie chez son enseignant et à l’inverse, ce qui peut
contribuer à des répercussions négatives sur son cheminement scolaire, selon les résultats des
recherches qui ont été menées utilisant les élèves comme répondants. De plus, ce tableau
récapitulatif présente les actions que peuvent entreprendre les enseignants, dans le but de
favoriser une bonne relation mais aussi l’engagement et la réussite de leurs élèves. Enfin, certains
69

éléments ont été identifiés dans la recherche comme pouvant augmenter le risque de décrochage
scolaire des élèves appartiennent aux enseignants. Il est clair pour nous qu’un enseignant qui
connaît bien ses élèves les comprendra mieux et pourra probablement adopter une attitude
professionnelle envers eux afin de favoriser leur engagement et leur réussite. Une attitude
négative de l’enseignant envers l’élève ne bénéficie à personne. L’enseignant a le pouvoir de
moduler son attitude ou d’aller chercher de l’aide. L’élève peut aussi être invité à faire la même
chose. Le but est l’apprentissage.

d- Le rendement scolaire et le décrochage scolaire

Puisque le rendement affecte notamment l’attitude de l’enseignant, comment se présente


alors l’influence du rendement sur le processus de décrochage et sur les interactions en classe?

Le rendement scolaire est en effet un facteur important dans le déterminant du processus du


décrochage scolaire et qui présente un important facteur prédictif. Pendant notre descente sur le
lieu au niveau du CEG, nous avons constaté ce facteur de risque pour les élèves insuffisants. Et
ces élèves ont toujours la tendance à se décrocher du processus scolaire et de changer dans
d’autre établissement au lieu de faire doubler sa classe. Selon le directeur lors de notre interview,
les causes viennent même du parent d’élèves qui n’accepte jamais de faire doubler leurs enfants.
Mais on peut dire que d’autre variables figurent aussi dans la pérennisation de ce phénomène : la
démographie, la relation avec les pairs, la famille, les problèmes de comportement. Ainsi le
rendement scolaire apporte beaucoup des influences sur l’accélération de décrochage scolaire tant
dans les villes que surtout dans la campagne. Mais des études ont relevées que le soutien
pédagogique présente parmi l’un des remèdes pour arriver à l’élimination du décrochage
scolaire. En ce sens Rosenfeld et Bower ajoutent que l’implication du soutient parental, le
soutien de l’engagement des élèves en classes sont aussi une piste de remédiation pour
l’augmentation du réussite scolaire et de limiter le décrochage.
70

2- L’intervention en classe

Afin de permettre aux enseignants des classes ordinaires au secondaire de contribuer à la


prévention du décrochage scolaire dans leurs interventions de tous les jours, deux sections sont
présentées ici : 1) l’intervention par type d’élèves à risque de décrochage scolaire et 2) la
promotion de l’engagement scolaire des élèves. Il est clair que ces sections ne sont pas
exhaustives et que bien d’autres stratégies auraient pu être présentées en lien avec les types.

a- L’intervention par types d’élèves à risque de décrochage scolaire

Pour prévenir le décrochage scolaire, des mesures d’interventions ont étés adoptés pour les
élèves à risque. Les mesures comportent trois programmes que devraient faire les enseignants
pour empêcher la prolifération des élèves à risque de décrochage. Et a pour but aussi de réintégrer
ces élèves à l’engagement comportemental en classe. Il s’agit ainsi de créer des attitudes
positives devant les élèves pour inciter leur goût d’aimer l’étude et de s’engager dans l’étude :
attitude de base, des précautions durant le cours, et l’intervention en classe des élèves à risque.
En général, ces initiatives obligent les enseignants à créer toujours des scènes et des attentions
positives pour réintégrer et de prévenir le décrochage. Ces instruments sont destinés pour les
trois types des élèves à risque de décrochage. Il s’agit donc des élèves peu motivés et peu
intéressées, élève dépressif et élève adoptant des conduites antisociales cachées. (cf. annexe 5).
Ce modèle de comportement est inspiré par le travail de Fortin et ses équipes49

b- La promotion de l’engagement en classe

Le niveau d’engagement de l’élève dans son cheminement scolaire influence beaucoup dans
le risque de décrochage scolaire. Ainsi, dans la perspective de promouvoir l’engagement des
élèves, trois concepts peuvent être analysés en classe. Il s’agit du soutien pédagogique, de
l’encadrement et du soutien émotionnel. Et le tableau réalisé par Pianta et son équipe représente
des pistes à suivre que pouvait promouvoir l’amélioration de cet engagement scolaire.

49
Fortin, L., Marcotte, D., Diallo, T., Potvin, P. et Royer, É. (2012) A multidimensionalmodel of school
dropout from an 11-year longitudinal study in a general high school population. European Journal of
Psychology of Education, 27p, p3
71

c- Le soutien pédagogique
Le soutien pédagogique offert par les enseignants est nécessaire pour soutenir l’engagement
et la réussite des élèves. Les enseignants seront intéressés de savoir que les garçons perçoivent
moins bien que les filles le soutien de leur entourage, notamment celui de l’enseignant. La
perception des élèves, particulièrement les garçons, du soutien des enseignants et des camarades
de classe diminuent avec l’âge et elles sont identifiées comme ayant un effet sur la fréquentation
scolaire50. Enfin, la perception du soutien des enseignants est un des prédicateurs du sentiment
d’appartenance pour les élèves du secondaire : plus un jeune perçoit un soutien des enseignants
plus son sentiment d’appartenance à la classe et à l’école est positif51. Dans ce cas, le CEG
Morarano-Avaratra est loin d’être à l’application de ce concept de l’engagement et du soutien
pédagogique. Mais dans son propos le directeur du collège nous a mentionné que c’est lui-même
qui s’occupe de la formation de ses corps enseignants pour la promotion de cette technique
pédagogique efficace. Et cela pour promouvoir l’amélioration de la qualité éducative de son
établissement et l’amélioration sur le rendement scolaire. Ainsi Pianta et ses équipes définissent
en 2011, quatre dimensions sont rattachées à ce domaine, soient la compréhension du contenu,
l’analyse et la résolution du problème, la qualité des rétroactions ainsi que le dialogue
pédagogique. Les adolescents apprennent mieux dans un environnement où les enseignants ont
des attentes élevées, lorsqu’ils bénéficient individuellement d’un accompagnement et d’un
support suffisant pour atteindre les objectifs à réaliser. Les enseignants efficaces présentent
différents types de matériel et ce matériel varié est présenté en étape. De plus, les enseignants
performants, guident les élèves, utilisent le modelage et plusieurs exemples pour favoriser la
compréhension et offrent la possibilité aux élèves de pratiquer sous leur supervisions.

50
Chapin, L.A. et Yang, R.K. (2009). Perceptions of social support in urban at-risk boys and girls. The
Journal of at-Risk Issues, 15 p,p 7
51
Lapointe, J.M. et Legault, F. (2004). Les relations avec l'entourage et l'adaptation psychosociale à
l'école secondaire. Canadian Journal of Behavioural Science/Revue canadienne des sciences du
comportement, 36p, p3
72

d- L’encadrement
L’encadrement spécialisé offre des stratégies qui peuvent lutter contre le décrochage
scolaire. Et l’encadrement redonne à l’élève la chance d’être écoutés par les enseignants
responsables de l’encadrement et procure aussi un sentiment d’autonomie et de considération.
L’encadrement fait référence aux stratégies utilisées par les enseignants qui établissent: les
règles formelles et informelles en classe, les exigences claires et les attentes face aux activités à
réaliser. Ce type de stratégies augmente le sentiment de compétence chez les élèves et favorise
les résultats scolaires positifs. L’encadrement offert par l’enseignant favorise une ambiance
adéquate pour les interactions en classe et encourage l’engagement comportemental des élèves en
groupe. Les enseignants qui offrent un encadrement approprié en classe présentent des
orientations claires, compréhensibles, explicites et détaillées; offrent un programme d'action pour
guider l'activité des élèves au quotidien, et offrent une rétroaction constructive qui permet aux
élèves de poursuivre leurs objectifs d’apprentissage52. Mais dans la plupart de zones rurales, ces
stratégies ne sont pas réalisées que pour les classes préparant les examens officiels comme la
classe de 7ème, 3ème et terminale. Ces mesures serviront à la lutter contre le mauvais résultat à
l’examen officiel et de rehausser la célébrité de l’établissement. Ainsi, la majeure partie des
écoles rurales ne savent pas ce que l’importance de lutte anti-décrochage scolaire et ce cas arrive
même dans notre site qui est le CEG Morarano-Avaratra .Le but de l’encadrement est
principalement de réorienter les élèves, rediriger, corriger les fautes commises durant le temps
scolaire a mentionnée Riviere dans « l’échec scolaire est-il une fatalité »53

e- Le soutien émotionnel

Dans la perspective de prévention du décrochage scolaire, il est important de se soucier du


soutien émotionnel qu’apportent les enseignants aux élèves à risque. Pour ces élèves, le soutien
émotionnel ou le lien affectif qu’ils entretiennent avec les enseignants représentent leur porte
d’entrée pour l’apprentissage. Rousseau, Deslandes et Fournier ont soulignés en 2009 que le
jeune en difficultés scolaires a un lien fragile avec ses enseignants. Il est important pour lui de
bâtir sa confiance en soi pour mieux construire, par la suite, un lien de confiance avec

52
Jang et al, (2010), op cit
53
RIVIERE.R,1991, « L’échec scolaire est-il une fatalité ? » Hatier, Paris
73

l’enseignant54. Il est vrai aussi de dire que l’enthousiasme de l’enseignant et son plaisir à
enseigner ont un effet positif sur le plaisir des élèves à suivre le cours55.
Enfin, le soutien émotionnel est un concept qui englobe des dimensions liées au climat
positif, au climat négatif, à la sensibilité de l’enseignant et au respect du point de vue de l’élève.
L’enseignant qui est enthousiaste, qui démontre de l’affectivité, qui est sensible aux difficultés
des élèves, qui donne des commentaires positifs, qui a des attentes positives, qui écoute tous les
élèves, qui offre de l’aide, qui connait le nom de chaque élève, qui évite les sarcasmes, les
punitions et l’humiliation, qui anticipe les problèmes et qui tient compte des différents points de
vue exprimés en classe ou qui démontre de la flexibilité est un enseignant qui soutien
émotionnellement ses élèves. Ce qui a comme conséquence que les élèves démontrent davantage
des résultats positifs tels que l’engagement des élèves à l’école, des relations moins
conflictuelles, un meilleur rendement scolaire et une attitude plus positive face aux tâches
scolaires.

Tableau n°08 : Pistes pour promouvoir l’engagement de l’élève (Adapté de Pianta, Hamre et
Mintz, 2011)

SOUTIEN PÉDAGOGIQUE ENCADREMENT/ SOUTIEN ÉMOTIONNEL


ORGANISATION

COMPRÉHENSION DU GESTION DES COMMUNIQUER DE


CONTENU COMPORTEMENTS FAÇON POSITIVE
 Évaluer la profondeur de la  Exprimer des attentes  Partager les attentes et les
compréhension de l’élève dans claires (en lien avec les commentaires
une tâche authentique liée aux comportements attendus)  Faire preuve de sensibilité
concepts à l'étude  Adopter une attitude  Être ouvert et à l’écoute de
 Communiquer les concepts proactive ses élèves
en  Réorienter les  Laisser la place à des
donnant des exemples variés ainsi Comportements inappropriés vers échanges positifs et des
que des contre-exemples les comportements attendus conversations sociales.
 Activer les connaissances  Féliciter les élèves qui MANIFESTER DU
antérieures en provoquant des démontrent des comportements RESPECT
conflits cognitifs conformes aux attentes  Connaître le nom de
 Transmettre des savoirs et PRODUCTIVITÉ l’élève
des  Maximiser le temps  Utiliser un langage
savoir-faire consacré aux apprentissages respectueux

54
Rousseau, N., Deslandes, R. et Fournier, H. (2009). La relation de confiance maitre-élève : perception
d’élèves ayant des difficultés scolaires. McGill Journal of Education, 44p, p2
55
Murray, C. et Pianta, R. C. (2007). The importance of teacher-student relationships for adolescents with
high incidence disabilities. Theory into Practice, 46p,p2
74

 Mettre en pratique les  Établir, enseigner et  Avoir une voix calme


savoir-faire respecter les routines  Reconnaître et respecter la
RÉTROACTIONS  Structurer et annoncer les perspective des élèves
 Favoriser des échanges transitions MANIFESTER UN AFFECT
soutenus harmonieusement POSITIF
 Offrir des rétroactions  Préparer le matériel pour  Sourire
 Pratiquer l’étayage pour qu’il soit accessible lorsque les  Rire
aider élèves en ont besoin  Démontrer de
l’élève à aller plus loin dans son SOUTIEN DES l’enthousiasme
raisonnement APPRENTISSAGES SOUTENIR LES
 Se montrer encourageant  Clarifier les objectifs APPRENTISSAGES ET
face aux efforts démontrés d’apprentissage L’ENGAGEMENT
par ses élèves  Varier les modalités  Évaluer les difficultés
ANALYSE ET RÉSOLUTION d’enseignement (matériel, stratégies qu’éprouvent les élèves
DE et modalités variés)  Les aider à résoudre des
PROBLÈMES  Respecter autant que faire problèmes
 Offrir aux élèves des se peut le rythme d’apprentissage  Les aider à prendre des
situations où des élèves risques sur le plan de
ils doivent analyser et résoudre  Favoriser la participation l’investissement dans les
des problèmes des élève apprentissages
 Favoriser le transfert des  Favoriser la participation
connaissances en pratique  Soutenir l’autonomie des
 Offrir aux élèves des élèves en leur offrant des choix et
opportunités de réfléchir en les responsabilisant
sur leurs apprentissages  Faire des liens avec la vie
DIALOGUE PÉDAGOGIQUE courante en bâtissant des situations
 Encourager un dialogue d’apprentissage.
évolutif en classe portant
sur le contenu en posant
des questions ouvertes
 Donner du temps à l’élève
pour réfléchir
 Distribuer le droit de
parole
 Pratiquer l’écoute active et
en reconnaissant les
apprentissages effectués
par les élèves.

3- LES INTERVENTIONS EN MARGE DE LA CLASSE


Dans ce chapitre, nous allons étaler les interventions qui s'inscrivent en marge de la
classe pour la prévention de risque au décrochage. Les programmes d’interventions s'adressent
aux élèves à risque de décrochage scolaire en général et suivront celles qui s'adressent aux élèves
appartenant à chacun des types. Ensuite ces programmes d’interventions ont été évalués aux
Etats-Unis et au Québec mais qui semblent être universel pour le cas de notre site. Ces
75

programmes démontrent des éléments intéressants pour les enseignants qui travaillent auprès
d’élèves à risque de décrochage scolaire comme : 1) les habiletés scolaires; 2) les habiletés
sociales et émotionnelles; 3 le soutien scolaire; 4) le soutien émotionnel; 5) l’orientation
professionnelle; 6) la formation des enseignants; 7) l’école; 8) la famille. Essentiellement, ces
programmes visent d’une part la réduction du décrochage et, d’autre part, l’amélioration du
rendement, des relations élève-enseignant et école-famille-communauté, l’augmentation de la
présence en classe, la réduction des problèmes de comportement et la création d’un climat
scolaire où les élèves vivent une expérience positive et réalisent des apprentissages significatifs.

a- Habiletés scolaires
Le développement des habiletés scolaires passe par l’enseignement de différentes stratégies et
techniques de travail permettant aux élèves de mieux réussir à l’école. Ces derniers développent
leurs habiletés d’étude (prise de notes, habiletés d’écoute en classe, habitudes d’étude), mais
aussi de préparation aux examens et de passation de tests. Ces stratégies développent les attitudes
positives chez les élèves et de confronter à des différents obstacles d’apprentissages.
L’enseignement devrait sur ce point développer les facultés des élèves à apprendre ces stratégies
d’habiletés scolaires pour que les élèves puissent réinvestir dans les activités en classe. Afin de
réaliser ces stratégies, les enseignants devraient impliquer les élèves dans le travail de groupe.
Pendant cette activité, les élèves reçoivent des aides de renforcement venant de l’enseignant, de
réorientation collective. Et ce dans ce propos que Riviere souligne que « l’importance de cette
réorientation par groupe de niveau et qui permet de proposer un enseignement différencié en
complément de cours »56

b- Habiletés sociales et émotionnelles


Les programmes visant à développer les habiletés sociales des élèves sont principalement
centrés sur l’enseignement de stratégies de résolution de problème ou de gestion de conflits. Dans
ces programmes, les élèves apprennent également à éviter l’utilisation de comportement agressif
et à les remplacer par des comportements adaptés. Ils établissent des relations avec des pairs
prosociaux, ayant une influence positive sur eux. De plus, ils développent leurs habiletés à
adopter des comportements centrés sur la tâche et de communication, de prise des décisions, de

56
RIVIERE.R,1991,op, cit ,page 169
76

coopération et de gestion de soi. Ils acquièrent une image plus positive d’eux-mêmes. Enfin, ils
sont encouragés à s’inscrire dans les activités parascolaires57
c- Soutien scolaire
Le soutien scolaire s’établit à travers des contrats et des plans d’intervention individualisés
pour maintenir les élèves dans l’école et les diriger efficacement vers les personnes ressources
adéquates, mais également en leur permettant de développer un sentiment d’appartenance à
l’école par le renforcement positif, la mise en place d’un local personnalisé où ils peuvent se
retrouver durant les récréations et les diners organisés en leur honneur. Ainsi, les élèves utilisent
du matériel adapté, reçoivent des périodes d’enseignement supplémentaires et participent à des
cours durant la soirée, la fin de semaine ou l’été pour atteindre les objectifs du programme
scolaire. Un suivi étroit de leurs progrès est effectué et ils sont récompensés pour leurs
réussites.58 Parmi les activités de soutien proposées, le tutorat occupe une place importante. Les
tuteurs sont des enseignants, des étudiants au baccalauréat en éducation, en littérature et en
mathématiques ou des pairs plus compétents. Ils peuvent aider les élèves dans leurs devoirs,
donner quelques notions de rattrapage ou servir de personne ressource lors des périodes
d’enseignement dans les classes destinées aux élèves à risque. A Madagascar, cete stratégie de
rattrapage commence a gagné du terrain et surtout dans les écoles privées et confessionnelles
mais il semble absents dans les zones rurales comme le cas du CEG de Morarano-Avaratra . Ce
systeme aide les élèves à renforcer leurs capacités sur la compréhension des objectifs du cours et
de l’apprentissage. Le tutorat veille à renforcer la capacité d’engagement de ses élèves et de les
encourager. Il est aussi responsables du développement intellectuel de ses élèves pour que celle-
ci puissent réintégrer totalement dans le rythme de la classe.

d- Soutien émotionnel
La consultation de groupe ou individuel offre un soutien, un accompagnement et un lieu
d’échange aux élèves à risque de décrochage scolaire par rapport aux sujets qui les préoccupent,
tels que la motivation scolaire, la gestion du temps, les politiques de l’école, les objectifs de

57
Larson, K. et Rumberger, R. (1995). Doubling school success in highest-risk Latino youth : Results
from a middle school intervention study. In R.F. Macias et R. Garcia Ramos (dir.), Changing schools for
changing students .Santa Barbara, CA : Université de Californie à Santa Barbara.22p,p4
58
Langley, K.K. (1993). A program evaluation of Project GRADS: A dropout prevention program (thèse
de doctorat non publiée). Oklahoma State University, OK.
77

carrière, la consommation de drogues et d’alcool. Dans les programmes qui incluent cette
composante, les rencontres menées par des conseillers scolaires ou des étudiants diplômés en
travail social se déroulent à un rythme bihebdomadaire, hebdomadaire ou bimensuel
e- Orientation professionnelle
Les programmes qui incluent des composantes d’orientations professionnelles visent,
d’une part à faire connaître aux élèves les différents programmes d’études et le cheminement
associé à certains emplois et leur permettre de fixer aux objectifs de carrières. D’autre part, ils
permettent aux élèves de se familiariser avec le marché du travail et le monde de l’emploi par le
biais de conférence, de visite en entreprises et de stratégies de recherche et de préparation à
l’emploi. Les conférences sont axées sur l’importance de l’école, le lien entre l’apprentissage et
la future carrière, la préparation aux études collégiales et la persistance face aux obstacles.

f- Formation des enseignants


La composante de la formation des enseignants porte sur la gestion de classe, l’apprentissage
coopératif et les stratégies d’enseignement interactives et efficaces comme les habiletés de
communication, la clarification, l’opérationnalisation, la reconnaissance et le renforcement des
comportements attendus ainsi que les habiletés à mettre l’accent sur les objectifs
d’apprentissages. Les enseignants reçoivent de matériel pédagogique supplémentaire et sont
soutenus, guidés et reconnus dans leurs démarches par la direction, le personnel de l’école et les
intervenants responsables du projet de prévention du décrochage. Les enseignants sont également
invités à observer et discutés des progrès de leurs élèves et des plans d’intervention à mettre en
place.59La satisfaction de ses différents matériels améliore le rendement scolaire d’un
établissement. Mais dans le cas des nombreux écoles des zones rurales, ces types de formation
sont très minime et voire absente.

g- École
Certaines initiatives de prévention ont été structurées autour d’une composante école. Le
premier élément considéré dans ces initiatives visait à la structure de l’école et plus
particulièrement la réduction de la taille des classes. La prémisse est que l’enseignant ait plus de

59
Lever, N., Sander, M.A., Lombardo, S., Randall, C., Axelrod, J., Rubenstein, M. et al. (2004). A drop-
out prevention program for high-risk inner-city youth. Behavior Modification, 28 p , p4.
78

temps à consacrer à chaque élève. L’enseignement individualisé et l’adaptation du curriculum en


fonction des habiletés des élèves permettent de leur faire vivre plus de réussite. L’environnement
sain et propre conditionne aussi l’enseignement et qui donne des bonnes conditions pour la
réalisation des études plus tranquillement, comme la satisfaction en matière de table banc, le
tableau noire bien claire. Mais le monde rural malgache est toujours à l’écart60 de ces
améliorations de normes éducatives. De plus, il y a aussi la révision des règles de vie et de
politique disciplinaire visant pour la cohérence entre la classe et l’école. Parfois, les élèves, les
parents et les membres de la communauté peuvent prendre part aux décisions concernant
l’établissement de nouvelles règles et politiques. Enfin, le maintien du groupe-classe pour les
matières de base assure plus de stabilité et le développement d’un sentiment d’appartenance et de
soutien entre les pairs

h- Famille
L’amélioration de la relation école-famille passe en grande partie par l’enseignant. Dans
l’initiative de prévention incluant le décrochage scolaire, l’enseignant est invité à communiquer
avec les parents et ce, dès le début de l’année, par le biais d’appel téléphonique ou de court
message pour établir une relation positive. Il est également disponible pour répondre à leurs
questions et les rencontrer. Parfois, des conférences sont aussi offertes aux parents. Enfin, un
rapport écrit est envoyé fréquemment à la maison. Il témoigne du progrès et du cheminement de
l’enfant. L’implication des parents au plan scolaire se développe à travers la place qui leur est
faite à l’école. On leur indique quand et comment ils peuvent participer à la vie scolaire. Ils
peuvent faire de bénévolat pour l’école, assister les enseignants durant la période de lecture,
accompagner les élèves lors des sorties et même passer une journée avec leur enfant à l’école61.
Ensuite, le développement des habiletés parentales est offert principalement dans le cadre des
projets menés auprès des élèves de l’élémentaire. La formation sur la gestion de comportements,
l’encadrement disciplinaire, les renforcements pour les comportements prosociaux ainsi que la
gestion de crise. Aujour d’hui, Madagascar a aussi opté l’application de cette « école parentale »
pour améliorer la qualité de la relation parent-enseignant et enfant. La promotion des luttes anti-
échec scolaire est aussi la base principale de cette initiative de l’Etat par le biais du

61
Temple, J.A., Reynolds, A.J. et Miedel, W.T. (2000). Can early intervention prevent high school
dropout? Evidence from the Chicago Child-Parent Centers. Urban Education, 35p, p1
79

ministère.62On encourage les parents à appliquer les habiletés qu’ils ont apprises et on leur
enseigne à soutenir leurs enfants au plan de suivie d’étude scolaire et à développer des stratégies
pour éviter qu’ils consomment des drogues. Enfin, on oriente les parents vers les ressources de la
communauté dont les membres de la famille peuvent bénéficier, tels que le service de santé
mentale et de protection de la jeunesse, le programme d’insertion sur le marché de l’emploi ou de
prévention et d’intervention pour la consommation de drogues ou d’alcool ainsi que les activités
sportives et récréatives.

II-LES MESURES ADMINISTRATIVES DE L’ECOLE

Le rôle de l’établissement est un rôle primordial dans la politique de rétention des élèves a
risque de décrochage. En l’absence des mesures strictes prises par l’Etat, l’établissement devrait y
faire face pour répondre aux besoins des élèves et les parents. Ainsi, ils ont procédés à des
multiples interventions comme la facilitation de paiement de frais de scolarité, le recherche de
financement pour la multiplication des infrastructures scolaires.

a- L’intervention de l’établissement : La facilitation du paiement de la participation des


parents aux frais de scolarités (FRAM, CAISSE DE SOUTIEN)

Par cette facilitation de paiement des frais de scolarité, certains élèves ont pu être scolarisés
et continuer leurs études. Et comme nous l’avons mentionné que la scolarisation dans le monde
rurale est très lourde, l’établissement devrait faire face à certains problèmes pour que les parents
des élèves puissent payer la scolarité de leurs enfants. Ainsi, l’établissement a pris des mesures
souples pour certains parents très vulnérables économiquement. Cette mesure donne chance aux
parents d’élèves de réinscrire leurs enfants .L’établissement a fait retarder le paiement de la
participation FRAM et de la caisse de soutien (soit dans un délai défini entre les parents et le
directeur).63 Ainsi, cette décision est prise pour abaisser les dépenses des parents et de retenir et
de motiver les enfants à l’étude. Il est primordial de dire que la participation des parents à la
scolarisation de leur enfants atteint jusqu’à 40000 ariary, une somme qui semble très lourde pour
les petits paysans qui souffrent de déficit financière pendant la période de soudure. Selon
toujours le directeur, « il y a des parents qui n’arrivent pas à payer cette somme, et on devrait

62
Fandaharana Savaravona, RNM, Fevrier 2016
63
Interview avec le directeur de l’établissement
80

les payer pour retenir les élèves »64. Cette intervention de l’établissement semble ainsi un moyen
efficace pour la résolution de nombreux problèmes qui pèsent sur les élèves et les parents des
élèves du collège de Morarano-Avaratra.
b- La multiplication des infrastructures

Pourquoi disons-nous souvent que l’insuffisance des infrastructures demeurent jusqu’à nos
jours un grave problème pour la scolarité dans le monde rural? Les zones rurales sont toujours
victimes de cette carence des infrastructures. Notre site en est donc l’exemple de cette carence
infrastructurelle.

Durant notre descente sur terrain, nous avons constaté que la moindre capacité d’accueil
semble aussi un obstacle à la réalisation normale des études des élèves du monde rural.
L’observation des classes nous a permis de voir directement que l’effectif des élèves par salle
atteint même jusqu’à 50. Il y a forcément un sureffectif à cause de cette carence des salles de
classes. Ainsi, la construction des salles des classes demeuraient très nécessaire pour promouvoir
la rétention des élèves dans le système scolaire. Dans ce cas, le gouvernement malgache a
entrepris désormais en 2003 et en 2008 une construction massive des salles de classes de plus de
2000 salles65. Cette reforme s’est postulé pour promouvoir les sept ans du primaire. Parmi les 22
CISCO pilotes de cet reforme, la CISCO d’Amparafaravola figure parmi ces 22 Cisco. Mais les
infrastructures restent encore très minimes et très insuffisants pour satisfaire aux besoins de
l’établissement. D’après l’analyse de ces constats, nous pouvons exiger que la multiplication des
infrastructures scolaires demeure très nécessaire pour renforcer la capacité de rétention de
l’établissement scolaire publique.

64
Propos du directeur
65
Plan RESEN 2008 de la Ministère de l’Education Nationale
81

CHAPITRE II- LES PROGRAMMES DE REINSERTION SCOLAIRE ET


PROFESSIONNELLES DES JEUNES RURAUX DECROCHES
La réinsertion des élèves déscolarisés demeurait très difficile, mais par l’effort de tout un
chacun, cette réinsertion deviendrait réalisable et donne une bonne voie vers un traitement
équitable des enfants de tout le genre. Ainsi des multitudes des projets ont étés déjà mises en
évidence pour arriver à cette finalité. L’éducation est l’affaire de tout le monde, et c’est pour cela
que toutes les entités devraient se réunir pour promouvoir l’avenir de l’éducation. Dans ce dernier
chapitre, il est souhaitable qu’une étroite collaboration de l’Etat et les associations privées
s’avèrent nécessaire pour combler le vide. Il y aussi des composantes que l’Etat devraient y faire
face pour le renforcement de l’éducation à Madagascar. Ensuite une piste de réflexion sur le
remaniement de la méthode pédagogique serait une bonne voie pour éradiquer le problème de la
non-rétention des élèves. Et enfin, une réflexion personnelle sera établie à la fin de ce chapitre
pour donner une piste de promotion pour le développement de l’enseignement dans la région.

I- L’APPORT DES ONG PRIVEES ET PUBLIQUES TRAVAILLANT SUR LA


REINSERTION SCOLAIRE DES JEUNES DANS LE MONDE RURALE

Dans cette première partie du second chapitre, nous examinerons l’apport bénéfique
apporté par les ONG privés et publiques œuvrant dans le développement de l’éducation à
Madagascar.
a- Les ONG privées-publiques nationales et locales

Au niveau national et local, des nombreux associations ont travaillées et continuent de


travailler au niveau de l’éducation. Mais on note que les zones rurales ne font pas partie
totalement dans le programme de ces ONG, seulement quelques régions très vulnérables
économiquement et socialement comme la capitale et la région du sud malgache et dans la partie
Est en bénéficie la plupart des dons offerts par ces ONG. Parmi eux, le projet « Aide et Action »
travaille fortement aux environs de la capitale et la partie Est de Madagascar. L’action principale
du projet est de sélectionner les élèves qui sont très vulnérables au décrochage scolaire et de
proceder ensuite au parrainage de ces élèves pour que celles-ci puissent continuer leur études à
l’avenir. Ce système de parrainage s’avère un bon moyen pour répondre aux besoins des familles
nécessiteux des aides.
82

Au niveau local, nous avons pu recenser que des initiatives ont été réalisées par la création
d’un centre de formation professionnelle privée pour aider les élèves décrochés dans la
réinsertion professionnelle66. Ce centre forme des gens pour la manipulation des petits engins
agricoles en leur fournissant des complètes formations sur la maintenance mécanique et la
maitrise d’emploi de ces engins. Mais il y a aussi des autres offres de formations comme la
mécanique automobile et l’informatique qui attise la motivation des décrocheurs. Ce centre de
formation fonctionne jusqu’à nos jours et qui pourrait aider les jeunes décrochés du monde rural
de la Cisco d’Amparafaravola, elle aide aussi les jeunes à réintégrer dans le monde de travail et
de formation. Ensuite, il y a aussi un centre de formation de couture pour les filles, ce centre
appartient a l’église catholique. Encore ce centre accueille les jeunes filles décrochées aux
environs de la Cisco d’ Amparafaravola. Et on peut dire que ce centre aide beaucoup les jeunes
filles qui quittent prématurément du système scolaire de la dite région. Et chaque année, on voit
un accroissement incessant des nombres des jeunes filles qui s’y inscrivent pour la formation. Il
est louable aussi de dire que l’écolage est très abordable pour les parents du monde rural. Ces
centres de formations privées jouent ainsi une grande importance dans la réinsertion scolaire et
professionnelle des jeunes de la région de notre site.

Le gouvernement malgache sous tutelle du Ministère de l’Agriculture a aussi élaboré une


offre de formation des jeunes décrochés du monde rural sur le travail agricole : le programme
FORMAPROD (Formation Professionnelle et d’Amélioration de la Productivité Agricole) en
partenariat avec l’UNESCO et le programme CAPEPT/EFTP, préparent actuellement de nouvelle
génération des jeunes ruraux à entreprendre dans les métiers agricoles et ruraux. Ce programme
crée depuis l’année 2007 touche les jeunes décrochés et sans qualifications du monde rurale
entre 14 et 27 ans, dans 11 Communes pilotes des régions d’Amoron’i Mania, Analanjirofo et
Antsinanana en dispensant une formation de durée de trois à quatre mois. Ce projet durera
jusqu’en 2017 pour promouvoir l’amélioration de la productivité et la réinsertion professionnelle
des jeunes ruraux décrochés et déscolarisés.67En somme ce projet s’avère aussi bénéfique pour
les jeunes de la région Alaotra non seulement sur la politique de réinsertion des jeunes décrochés
mais aussi et surtout pour la promotion de l’accroissement de la productivité rurale.

66
Monographie du district d’Amparafaravola version 2015
67
MIDI Madagasikara du jeudi 31 novembre 2013, n°9183 ; Aut : Anjara R
83

b- Les apports de développement de ces ONG sur le développement de l’éducation et


de l’économie

L’éducation joue un rôle primordial de par ses retombées économiques et sociales pour le
développement d’un pays. En améliorant le taux de scolarisation à différents niveaux
d’enseignement. Madagascar pourrait, à l’instar des pays qui ont réussi leur transition
économique. Le renforcement de l’éducation et l’innovation en ce domaine pourrait contribuer
totalement au processus de développement durable. Mais ce développement nécessite des
coopérations étroites de toutes les entités du pays : privées, publiques, ONG nationale et
internationale, coopération bilatérale. L’apport de ces différentes entités contribuent
positivement au développement de l’éducation et de l’économie tant au niveau rural qu’urbain.
Ainsi, on peut confirmer que l’éducation joue un rôle primordial dans le développement d’un
pays. Et la participation de tout un chacun améliore sa qualité et son développement durable.

II - LES SUGGESTIONS PEDAGOGIQUES, ADMINISTRATIVES ET PERSONNELLES


1- Les suggestions pédagogiques
Lorsque nous parlons de la pédagogie, il nous vient en tête souvent de l’enseignant, de
l’élève et du savoir. La corrélation de ces trois facettes qui forme la pédagogie. Le renforcement
de ces trois entités pédagogiques est ainsi une clé pour promouvoir au développement de
l’enseignement. Ainsi le renforcement de capacité des enseignants semblent être très nécessaire
pour pouvoir rétablir un vrai développement dans le secteur de l’éducation. Ensuite, il y a le
développement des acquis des élèves et enfin la multiplication des salles de classes pour éviter le
sureffectif des élèves qui ne suivent pas la norme
a- Le renforcement de la capacité des enseignants du monde rural
Le renforcement de capacité des enseignants devraient être une nécessité de l’Etat lorsque
nous envisagerons d’améliorer le rendement scolaire. Parce que, le rendement scolaire dépend
nécessairement de l’interaction du maitre, c’est-à-dire de son technique pédagogique. Mais, il
faut dire que c’est cette capacité pédagogique qui distingue des enseignants issus de l’école de
formation de la FRAM qui sont en bon nombre dans le milieu rural. De là, la formation des
enseignants FRAM est nécessaire pour pouvoir augmenter le rendement scolaire dans le milieu
rural et même urbain. A ce propos, lors d’une interview avec le directeur du collège, il nous a
84

mentionné que cette formation est totalement absente dans la zone. Ainsi l’Etat devrait disposer
sous tutelle du ministère de l’éducation nationale d’un budget pour la formation continue des
enseignants FRAM qui n’avaient reçues bénéficié aucune formation pédagogique et aussi pour
les enseignants issus des centres pour la rénovation pédagogique et l’amélioration de la qualité de
l’enseignement
b- Le renforcement des acquis des collégiens par l’assistance et les dons des matériaux
didactiques et des supports didactiques
Durant notre descente sur terrain, nous avons constaté que les besoins en matériels
didactiques ne suffissent pas pour répondre aux bons fonctionnement de l’éducation du
collège. Les matériels didactiques sont très utiles et nécessaire pour atteindre le but. Seulement
une équerre et une règle qui existe au niveau du collège, cela ne suffit pas pour les besoins des
élèves. Ainsi, nous pouvons suggérer que l’aide en matériel et support didactique pourrait
contribuer la motivation des élèves à se concentrer de l’étude. Et cette aide contribue aussi au
renforcement des acquis des élèves : comme les dons en livre par exemple. Dans cet
établissement scolaire du CEG Morarano-Avaratra, ce support didactique n’existe pas. En tout
nous pouvons dire que la part de ces dons en matériels didactiques et des autres supports
didactiques améliorent et stimulent l’appétit des élèves à concentrer sur l’étude et à l’assistance
des professeurs sur les collégiens pour attirer les élèves et d’empêcher le décrochage du système
scolaire. Depuis la dernière transformation du système scolaire en 2008, l’Etat a déjà mis en
exergue l’appui matériel et didactique dans le Plan National pour l’Education mais cela ne
contribue qu’à une moindre conséquence devant les nombreuses contraintes qui pèsent sur le
system éducatif à Madagascar et surtout dans le monde rural.

c- La création des cantines scolaires


Pour répondre à l’éloignement qui est souvent source du retardement et de l’absentéisme
surtout pendant la période de soudure, la création des cantines scolaires dans le monde rural est
très nécessaire pour maintenir les élèves dans le système. Et cela peut diminuer la charge
parentale surtout pendant la période de soudure où le taux d’absentéisme est très pertinent, il y a
aussi l’insuffisance alimentaire. Cette mesure de création des cantines scolaires est très efficace
dans quelques régions de Madagascar surtout dans la zone urbaine comme le cas de la région
Analamanga. Ainsi, nous pouvons avancer que la multiplication de ce projet pourrait dans toute
85

l’étendue des régions qui ont besoins des aides alimentaires contribuer à la réussite éducative et
au développement global de l’éducation à Madagascar.

2- Les suggestions administratives de l’établissement


Dans le milieu rural, nous savons que les besoins en ressources humaines sont très
insuffisantes et provoquent des nombreux inconvénients tant sur le résultat scolaire que sur la
motivation des enseignant. Car ces deux entités s’interdépendent fortement et ils conditionnent la
vie scolaire d’un tel établissement (publique ou privé)
a- Le renforcement de la formation continue pour les enseignants non-fonctionnaires
En matière d’éducation, c’est la qualité qui conditionne le résultat dans un établissement
quelconque. Et à travers des constats sur le terrain que nous avons fait, cette qualité ne suffît pas
pour pallier à cette lourde tache qu’attende le standard de l’éducation. Nous avons constaté que la
qualité de l’enseignement donné à l’élève au niveau du CEG Morarano-Avaratra ne semble pas
à la hauteur de cette qualité, même si les enseignants ont fait tous les moyens possibles pour y
arriver. Cette lacune selon notre constatation provienne de l’absence de formation continue des
enseignants en matière de pédagogie et de didactique, mais qui devrait être une priorité des
services déconcentrés de la région(le CISCO). Seulement, c’est l’école primaire qui en profite le
plus de cette formation.
Dans une large mesure, si on voulait développer le secteur de l’éducation dans le monde
rural, on devrait redynamiser la formation continue des enseignants, surtout les enseignants non-
fonctionnaires(ENF) qui n’avaient pas suivi de formation initiale pédagogique. Parce que le
monde rural souffre de tous les problèmes posés par l’insuffisance des enseignants. Enfin, pour y
remédier l’établissement devrait y faire face en adoptant l’embauche des enseignants payés par le
FRAM pour résoudre à ces problèmes gigantesques.
b- Le recrutement massif des fonctionnaires
Parmi les suggestions que nous avons accueilli durant l’enquête auprès des enseignants du
dudit collège, leurs suggestions s’articulent tous dans le recrutement massifs des fonctionnaires.
Cette mesure de recrutement est indispensable pour ces enseignants car l’éducation en monde
rural dépend totalement de leurs efforts. Mais nous connaissons que presque la totalité des
établissements dans le monde rural emploient les enseignants non-fonctionnaires. Aujourd’hui, il
y a le recrutement global des enseignants FRAM, mais le dit collège n’est pas encore affiché dans
86

le répertoire dudit recrutement. Ainsi, il est normal que ces enseignants de ce collège devraient
être recrutés parce que ce sont eux qui ont fait fonctionner cet établissement depuis son
ouverture jusqu’à ce jour. Enfin, nous pouvons dire que la motivation des enseignants dépend
beaucoup de cette normalisation de leur position. Et cela a des conséquences positives sur le
résultat scolaire de l’établissement parce que ces enseignants ne touchent que des rémunérations
très médiocres par ce système de framisation de l’enseignement.
3- Les suggestions personnelles
La consultation de la réalité scolaire rurale et urbaine nous a fait penser à des réflexions
personnelles sur l’amélioration des programmes et la modification de calendrier scolaire de
l’enseignement. Même si cela s’annonce difficile pour les autorités concernées. Voici quelques
pistes de rénovations sur ces deux entités cités ci-dessus :
a- La modification du programme adaptée au monde rural
Il est primordial de parler aujourd’hui de la modification du contenu de programme scolaire
car certain contenu de programme ne reflète plus à la réalité économique, sociale, culturel et
politique de nos jours. En cette connaissance de cause, il est nécessaire de réorienter le contenu
du programme plutôt dans le secteur de développement et surtout dans le monde rural qui est
souvent le dernier à recevoir l’innovation en matière de technologie. Par rapport au monde
urbain, le monde rural soufre fréquemment d’insuffisance en matière d’infrastructure scolaire,
des matériaux d’appui pédagogiques et didactiques ainsi que des aides financières venant du
ministère. Et en tant que pôle économique de production, il est primordial de réorienter le
programme de développement dans le monde rural en commençant par la modification du
programme scolaire. Ce programme scolaire qui ne répond pas aux besoins des paysans, et cette
inadaptation provoque souvent de démotivation des élèves et des parents a la scolarisation. Cette
innovation devrait répondre donc les besoins des zones ruraux qui alimentent la production du
pays. Par exemple, il devrait être affiché dans le programme scolaire l’apprentissage des types de
cultures qui sont praticables dans telles ou telles régions pour motiver les paysans car leur culture
s’était fortement rattachée longtemps à la paysannerie et à l’exploitation rurale depuis belle
lurette. Il est aussi souhaitable de multiplier les collèges et lycées agricoles qui attirent davantage
la motivation des élèves. Enfin cette modification devrait toucher toute la partie de l’île pour
pallier au développement durable et efficace.
87

b- Le changement du calendrier scolaire adapté au monde rural


Dans le monde rural, les sources de revenu sont rares et périodique suivant la saison. Des
saisons mortes s’affichent pendant la saison des pluies où il n’y aura pas des récoltes a
moissonner, et il y a aussi l’automne ou intersaison qui demeurait très dure pour les paysans qui
n’ont pas des possibilités d’avoir d’autres sources de revenu que la petite exploitation rizicole ou
salarié agricole. Ces problèmes entrent en jeu dans l’éducation des élèves qui souffrent de
l’insuffisance alimentaire pendant ces deux périodes de l’année. Durant ces deux périodes, le taux
d’absentéisme augmente de plus en plus. Ainsi, pour une meilleure rétention des élèves du
system éducatif, nous voyons que la modification ou même le changement du calendrier scolaire
en est une bonne solution à ce problème. Dans ce changement, il est faisable que la rentrée
scolaire ne figure pas dans ces deux saisons qui demeuraient une période dure et même cela pose
aussi des problèmes pour les élèves citadins. Il fallait donc retarder au mois d’avril la rentrée, à
ce moment la première récolte commence à mûrir et les parents ne souffrent plus des problèmes
d’argents pour payer et assurer jusqu’à la fin de l’année scolaire l’éducation de leurs enfants. La
période de pluie commence aussi à affaiblir. Ainsi, les élèves n’auraient plus des soucis pour
leurs études et le taux d’absentéisme dimunie de plus en plus grâce à la stabilité de leur mode de
vie. Cette modification devrait être appliquée sur tout le territoire national pour résoudre ce
problème de non-rétention des élèves dans le système éducatif et pourrait aussi augmenter la
productivité agricole dans les zones à vocation rizicole comme le cas de notre site « l’Alaotra ».
88

CONCLUSION DE LA TROISIEME PARTIE


En somme, le décrochage scolaire des collégiens dans les zones rurales sont des
phénomènes qui perturbent la scolarisation dans le monde rural. Mais aussi, un phénomène
délaissé par les autorités administratives. En conséquence ce phénomène engendre à beaucoup
des problèmes comme la prolifération des jeunes en situation de non-salariés, le développement
de la délinquance juvénile, allant jusqu’aux vols et aux actes de banditismes. Cependant des
solutions existent toujours et nous pouvons en donner des suggestions pertinentes
Le constat de l’état des lieux de ce phénomène nous a permis de concevoir des suggestions
de retentions des élèves en état de risque de décrochage. En premier lieu, les facteurs scolaires
sont très nécessaires pour tenir les élèves en toutes circonstances de risque de décrochage. Ces
facteurs développent l’interaction qui tisse la relation valorisant les élèves, le maitre et
l’administration. Et améliore aussi l’environnement en classe et la réussite scolaire qui semblait
en premier signe de décrochage. Dans le second lieu, il faut aussi développer davantage
l’intervention en classe qui donne chance à chaque élève des soutiens spécifiques pour leur
engagement en classe et leurs soutiens pédagogiques ainsi que des soutiens psychologiques. En
troisième lieu, le développement des habilités scolaires et sociales en dehors de la classe leurs
incitent aussi à tenir sa classe. Ces entités améliorent la vision des élèves sur le soutien
pédagogique des enseignants et améliore aussi la réussite scolaire.
De part et d’autre de cette mesure de rétention, des mesures de réinsertion devraient aussi à
établir pour éviter la mauvaise conséquence du décrochage dans la société. La coopération privée
dans le domaine de formation professionnelle figure parmi la seule et meilleure réinsertion des
jeunes décrochés. Mais la participation massive de l’Etat dans l’amélioration de la qualité de
l’enseignement pourrait fortement éradiquer ce phénomène alarmant. Cette amélioration de
qualité de l’enseignement touche en premier lieu les soins administratifs et financiers des
enseignants souvent marginalisé surtout au niveau des enseignants ruraux. En second lieu, la
gratuité de l’enseignement et la modification du curriculum semble aussi au répertoire de cette
prise en charge de l’Etat. Mais le plus faisable dans le monde rural ainsi qu’au niveau urbain
serait de changer le calendrier scolaire qui ne répond pas aux réalités économiques de
Madagascar : ce calendrier ne devrait pas s’afficher dans la saison de pluie qui provoque des
89

différents inconvénients dans le monde rural et urbain comme l’inondation, cyclone et des
différents problèmes économiques engendrés par la période de soudure(insuffisance alimentaire,
non-paiement de droit d’inscription, etc.…).Enfin , nous ne pourrons pas combattre les problèmes
de l’éducation si nous n’unissons pas nos forces car l’union fait la force et la force conduit au
développement.
90

CONCLUSION GENERALE
L’éducation dans le monde rural est souvent confrontée à des multiples problèmes surtout
sur la rupture prématurée des élèves du system éducatif. L’abandon total des études en termes de
décrochage scolaire mine encore l’éducation dans des zones reculées. Il apparait que ce
phénomène pourrait engendrer nombre de problèmes au niveau de la société. Ce phénomène
reste encore un fait qui n’a pas d’importance à Madagascar avec un taux d’achèvement très bas
surtout au niveau primaire et du collège, alors qu’il devrait être au répertoire de la fonction
administrative de l’Etat et du ministère de la tutelle. Les principaux facteurs qui prolifèrent ce
phénomène dans le monde rural s’affiche surtout sur le problème d’éloignement de l’école,
l’alourdissement de la charge des parents sur la scolarité ainsi que la pauvreté des zones rurales et
enclavées.

Ces divers facteurs mènent le plus souvent à la rupture totale des élèves du système
éducatif, c’est-à-dire du « décrochage scolaire ».C’est ainsi que nous pouvons parler de la
sensibilité des familles pauvres au phénomène de décrochage scolaire. A ce propos, des actions
ont étés déjà mis au niveau de l’établissement, des associations privées opérant dans la lutte anti-
décrochage et la réinsertion des élèves décrochés. Des efforts ont été entrepris par le ministère
tutelle et l’œuvre des ONG internationaux. Mais c’est seulement l’effort de tout un chacun qui
pourrait éradiquer en racine ce phénomène : parents, ONG, associations, ministères,
l’établissement. L’appui de l’établissement dans la politique de rétention et de réinsertion des
décrochés serait aussi une piste très considérable et cela engendre à des bons résultats et améliore
le rendement scolaire de l’établissement dudit surtout dans le monde rural.

D’autre part, nous sommes convaincus que ce phénomène présente encore une moindre
considération même au niveau de l’établissement faute de l’ignorance des enseignants et de
l’administration locale de l’éducation : directeur, CISCO. En plus, la considération de ce
phénomène se différencie d’une région d’un autre surtout de zones urbaines de la zone rurale.
Dans ce cas, les zones rurales sont souvent marginalisées de tout projet d’amélioration en matière
d’innovation infrastructurelle, pédagogique, et supports didactiques. Mais en tant que responsable
et citoyen de demain, ces élèves devraient être traités de manière égale et dans le même objectif
éducatif. Dans le monde rural, ce phénomène s’empire et pourrait détruire en majeur partie
91

l’éducation dans l’avenir. La pauvreté des ménages, l’inégale répartition spatiale des
établissements scolaires favorisent ainsi la prolifération de ce phénomène. En plus, le phénomène
d’absentéisme durable pendant la période de soudure accélère le développement du phénomène
de décrochage dans le monde rural. Par conséquent, la réussite scolaire ne cesse de s’abaisser. Du
côté des parents, la démotivation par l’augmentation massive des frais de scolarités prolifère la
mentalité paysanne sur l’inutilité de l’éducation sur la réussite vitale. Ce phénomène est ainsi un
grand fléau sur l’éducation dans les zones reculées si on ne résiste pas dès maintenant en trouvant
des solutions adéquates.

Il s’agit ici de reconsidérer l’éducation rurale vers une amélioration pérenne et conséquente
dans la vie quotidienne des paysans. Plusieurs conclusions pourraient y avancer au terme de cette
étude. Du point de vue économique, l’alèsement de la charge parentale en matière des droits dans
l’éducation pourrait stimuler la motivation et l’encouragement des parents sur la scolarité de ces
enfants. Et du coté de l’élève , ce mesure incite à l’amélioration des performances et des réussites
éducatives.

Du point de vue pédagogiques, l’amélioration des techniques et la planification sérieuse de


la politique de rétention en ce sens serait une piste de réussite. L’amélioration de l’interaction
pédagogique devrait aussi inciter les parties prenantes à prendre une initiatiative. Sur le plan
didactique et curriculaire, l’amélioration du contenu du curriculum adapté à la réalité paysanne,
c’est-à-dire une approche plus réaliste de la réalité économique, sociale et culturelle du monde
rurale et de la nation toute entière. Cela va par la suite inciter la motivation paysanne. Et cette
modification du curriculum devrait être obligatoirement accompagné d’une modification du
calendrier scolaire propre pour Madagascar qui est encore un pays à vocation agricole. Ces
innovations améliorent dans l’avenir un rendement bien meilleur de l’éducation, du résultat
scolaire, de la réussite éducative. Et le plus important consiste à réduire depuis ses racines le
décrochage scolaire qui est l’un des principaux facteurs de la scolarisation.

En somme, nous pouvons affirmer que nos trois hypothèses se trouvent plus ou moins
vérifiés, c’est-à-dire, le décrochage scolaire dans le monde rural reste encore un problème
fondamentale qui ruine le secteur éducatif. Pourtant des pistes de rénovations ont étés entrepris
pour les programmes de retentions et de réinsertion des élèves à risque et les élèves décrochés
dans le monde rural. Mais le problème de base qui fait émerger encore le décrochage, c’est
92

l’insuffisance des infrastructures scolaires, insuffisance en matière de ressource humaine, les


carences des supports didactiques et la motivation des enseignants.

Ainsi que se termine cette étude qui prétend d’étudier les problèmes de décrochage
scolaires dans le Collège d’Enseignement Général des zones rurales. Des nombreux problèmes
pèsent encore sur l’éducation dans le monde rural, mais cela feront l’objet de future recherche
plus approfondie.
x

BILIOGRAPHIE

OUVRAGES GENERAUX
 Fortin, L., Marcotte, D., Diallo, T., Potvin, P. et Royer, É. (2012). A multidimensional
model of school dropout from an 11-year longitudinal study in a general high school
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 Greene, B.A., Miller, R.B., Crowson, H.M., Duke, B.L. et Akey, K.L. (2004). Predicting
high school students’ cognitive engagement and achievement: Contributions of classroom
perceptions and motivation. Contemporary Educational Psychology, 29p
 Hallinan, M.T. (2008). Teacher influences on students' attachement to school. Sociology
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 Hugon, M.-A. (2010). Lutter contre le décrochage scolaire : quelques pistes pédagogiques.
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 Jang, H., Reeve, J. et Deci, E. L. (2010). Engaging students in learning activities: It is not
autonomy support or structure but autonomy support and structure. Journal of Educational
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Results from a middle school intervention study”. In R.F. Macias et R. Garcia Ramos (dir.),
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Santa Barbara,22p, p5
 Schussler, D. (2009). Beyond content: How teachers manage classrooms to facilitate
intellectual engagement for disengaged students. Theory into Practice, 48p
OUVRAGES SPECIFIQUES

 Brandibas, G. et Fouraste, R., (2005).Les accidentés de l’école, L’Harmattan, Paris,.


 Brandibas, G. et Fouraste, R., (2005).Les accidentés de l’école, L’Harmattan, Paris
 Bridgeland, J.M., Dilulio, J.J.Jr. et Morison, K.B. (2006). The silent epidemic: perspectives
of high school dropouts. Washington, DC: Civic Enterprises
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 Cairns R. B., Cairns, B.D. et Neckerman, H.J.( 1989.) « Early school dropout :
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 Elliott, D.S. et Voss, H. (1974). Delinquency and dropout. Lexington, MA : D.C. Heath
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 Fortin, L., Marcotte, D., Potvin, P., Royer, É. et Joly, J. (2006). Typology of student at risk
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 Geay B.et Ropé F., 2002 « L’espace social de la déscolarisation – trajectoires invisibles et
méconnaissances institutionnelles », in Programme interministériel de recherches sur le
processus de déscolarisation. Synthèse des rapports.
 Glasman D., « Le décrochage scolaire : une question sociale et institutionnelle », in Ville-
Ecole-Intégration Enjeux, Le décrochage scolaire : une fatalité ?, n°122, 15p
 Glasman D ,2003. « Quelques acquis d’un programme de recherches sur la
déscolarisation », in Ville-Ecole-Intégration Enjeux, Prévenir les ruptures scolaires, n°132, 10 p
 Hedibel, M., 2003. « Des élèves qui n’en sont plus : les arrêts de scolarité avant 16 ans »,
in Les sciences de l’éducation - Pour l’Ère nouvelle, Le décrochage scolaire, vol. 36, n°1,
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 Janosz M., 2000 « L’abandon scolaire chez les adolescents : perspective nord-
américaine», in Ville-École-Intégration Enjeux, Le décrochage scolaire : une fatalité ?,
n°122,22 p
 Janosz, M., Le Blanc, M., (1997) Les décrocheurs potentiels au secondaire : prévalence,
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 Leclercq, D. et Dupont, P., (2005.) « Le décrochage scolaire », , in Les accidentés de l’école,
L’Harmattan, Paris, 17p
 Lessard, A., Fortin, L., Joly, J., Royer, É., Marcotte, D. et Potvin, P. (2007). Cheminements
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 Pain J. (2002). « La déscolarisation mentale. Motivation et ennui », in La société
commence à l’école. Prévenir la violence ou prévenir l’école. Vigneux : Matrice éditions. 33p
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JOURNAUX ET REVUES
 Battin-Pearson, S., Newcomb, M.D., Abbott, R.D., Hill, K.G., Catalano, R.F. et
Hawkins, J.D. (2000). Predictors of early high school dropout : A test of five theories.
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 Bryk, A. S., Thum,Y. M.,( 1989) «The effects of school organization on dropping out
: An explanatory investigation». American Educational Research Journal, n ° 26, 30p
 Chapin, L.A. et Yang, R.K. (2009). Perceptions of social support in urban at-risk boys
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 Cossette, M.-C., Potvin, P., Marcotte, D., Fortin, L., Royer, É. et Leclerc, D. (2004).
Le risque de décrochage scolaire et la perception du climat de classe chez les élèves
du secondaire. Revue de psychoéducation, 33p
 Goldschmidt, P. et Wang, J. (1999). When can schools affect dropout behavior? A
longitudinal multilevel analysis. American Educational Research Journal, 36p
 Jang, H., Reeve, J. et Deci, E. L. (2010). Engaging students in learning activities: It is
not autonomy support or structure but autonomy support and structure. Journal of
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 Lee, T. et Breen, L. (2007). Young people’s perceptions and experiences of leaving
high school early: An exploration. Journal of Community and Applied Social
Psychology, 17p
 Lafontaine D. et Crahay M, 2004 « Échec et décrochage scolaires en Communauté
Française de Belgique », in Revue internationale d’éducation, Sèvres, n°35, 30p
 Langley, K.K. (1993). A program evaluation of Project GRADS: A dropout
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 Lapointe, J.M. et Legault, F. (2004). Les relations avec l'entourage et l'adaptation
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 Lever, N., Sander, M.A., Lombardo, S., Randall, C., Axelrod, J., Rubenstein, M. et al.
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 Murray, C. et Pianta, R. C. (2007). The importance of teacher-student relationships for
adolescents? with high incidence disabilities. Theory into Practice, 46(2), 105-112
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 Reyes, O. et Jason, L.A. (1991). An evaluation of a high school dropout prevention


program. Journal of Community Psychology, 19p.
 Pearson, L.C. et Banerji, M. (1993). Effects of a ninth-grade dropout prevention
program on student academic achievement, school attendance, and dropout rate.
Journal of Experimental Education, 61p
 Rousseau, N., Deslandes, R. et Fournier, H. (2009). La relation de confiance maitre-
élève : perception d’élèves ayant des difficultés scolaires. McGill Journal of
Education, 44p.
 Rumberger, R.W. (1995). Dropping out of middle school: A multilevel analysis of
students and schools. American Educational Research Journal, 32(3), 583-625.
 Temple, J.A., Reynolds, A.J. et Miedel, W.T. (2000). Can early intervention prevent
high school dropout? Evidence from the Chicago Child-Parent Centers. Urban
Education, 35p.
MEMOIRES

1. ASSOUMACOU Elia Béatrice, 2007, Approche normative du décrochage scolaire au groupe


scolaire Charles Renel, Mahajanga, Département de la Sociologie

2. RABENASOLO OELY Fanomezana , 2011, l’éloignement des parents est –il une cause
de déperdition scolaire A Madagascar ? Cas du lycée de Vatomandry, Memoires en
sciences de l’éducation et didactique des disciplines, 103p, ENS Antananarivo

3. RAKOTOARISON Paul Ghislain, 2007, Travail des enfants et décrochage scolaire : la


réalité dans le Milieu rural malgache Cas de la Commune rurale d’Ampanihy Ouest,
Memoires DEA, 44p, Département de la Sociologie

DOCUMENTS ADMINISTRATIFS

1. Monographie du District d’Amparafaravola, version 2015

2. Plan Communal de Développement Commune Rurale d’Amparafaravola


xiv

ANNEXE 1

I. FANONTANIANA HO AN’NY MPAMPIANATRA


Toeram-pianarana

Taom-pianarana

Famantarana (ny asanao):

1- Raha araka ny hevitrao inona avy ireo vatomisakana tsy ahatongavan’ny mpianatra any

amin’ny kilasy famaranana?

...........................................................................................................................................

...........................................................................................................................................

2- Raha araka ny hevitrao fotoana toy inona no tena hanapahan’ny mpianatra ny fianarana?

...........................................................................................................................................

...........................................................................................................................................

3- Inona avy ireo antony mahatonga ny mpianatra hanapatapaka tsy ho tonga any an-tsekoly?

...........................................................................................................................................

...........................................................................................................................................

4- Raha araka ny hevitrao inona avy ireo olana ara-tsosialy mety mahazo ny mpianatra eto

Amin’ny CEG?

...........................................................................................................................................
xv

...........................................................................................................................................

5- Inona avy ireo olana ara toekarena ?

...........................................................................................................................................

...........................................................................................................................................

6- Raha araka ny hevitrao miteraka olana amin’ny fianarana ve ny toetr’andro eto

antoerana?

...........................................................................................................................................

...........................................................................................................................................

7- Raha araka ny hevitrao ahoana no analana ireny vatomisakana ireny na inona ny

vahaolana arosonao?

...........................................................................................................................................

...........................................................................................................................................

Misaotra indrindra anao amin’ny fiaraha- miasa.


xvi

ANNEXE 2

II. QUESTIONNAIRE POUR LES ENSEIGNANTS

Etablissement scolaire

Année scolaire :

Identification (Fonction):

1-A votre avis, quels sont les obstacles qui empêchent les élèves d’achever jusqu’à la classe de
troisième?……………………………………………………………………………

……………………………………………………………………………………………

……………………………………………………………………………………………

2- Selon vous, à quel moment les élèves s’absentent souvent en classe ?

Pendant la période de soudure : OUI-NON Pourquoi ?

Pendant la période de moisson : OUI-NON Pourquoi ?

..........................................................................................................................................

............................................................................................................................................

............................................................................................................................................

3- Quels sont les motifs de l’absence des élèves ?

Absence de motivation des élèves

Manque d’argent

Eloignement de l’école
xvii

Pauvreté des parents

Manque des suivis pédagogiques

Autre idée
:......................................................................................................................................

...........................................................................................................................................

...........................................................................................................................................

4- D’ après vous, quels sont les problèmes sociaux rencontrés par les élèves au CEG ?

...........................................................................................................................................

...........................................................................................................................................

...........................................................................................................................................

...........................................................................................................................................

5- Quels sont aussi les problèmes économiques ?

Manque d’argent

Insuffisance des provisions venant des parents

Incapacité à payer les frais pédagogiques (FRAM et Caisse des soutiens)

Incapacité à acheter des fournitures scolaires

Autre idée

..................................................................................................................................

...........................................................................................................................................

...........................................................................................................................................

...........................................................................................................................................
xviii

6- Selon vous est ce que le climat de la région constitue un problème à la scolarité ?

...........................................................................................................................................

...........................................................................................................................................

...........................................................................................................................................

...........................................................................................................................................

7- D’après vous, comment franchir ces obstacles ou résoudre les problèmes ?

...........................................................................................................................................

...........................................................................................................................................

...........................................................................................................................................

...........................................................................................................................................

...........................................................................................................................................

Merci de votre précieuse collaboration


xix

ANNEXE 3

III. FANONTANIANA HO AN’NY MPIANATRA

1-Toeram-pianarana…………………………………………………………………………….

2-Taom-pianarana .......................................................................................................................

3-Anarana : ..................................................................................................................................

4-fanampiny: ...............................................................................................................................

5- Daty sy toerana nahaterahana ..................................................................................................

6- Vehivavy Lehilahy

7- Kilasy : -6eme -5eme -4eme -3eme

..........................................................................................................................

8-Asan’ny Ray ...................................................................................................................................

9- Asan’ny Reny ........................................................................................................................

10-Asany : ...................................................................................................................................

11-Fonenanao : .........................................................................................................................

12-Fonena na misy ny Ray aman-dReninao : ................................................................................

13-Firy kilometatra miala ny sekoly no misy ny Ray aman-dReninao:

2km

5 km

+ de 5km

14- Mipetraka irery ve ianao sa miaraka mipetraka amin’ny olona? Eny – Tsia
xx

RAHA ENY :

Manofa trano irery ve ?

Sa manofa efitrano irery ?

Hevitra hafa : ........................................................................................................................

Ohatrinona ny hofany ?…………………………………Ariary

Mandray anjara hofatrano ve ianao? ENY - TSIA

Vita amin’ny inona ny tranonao?

Amin’nybiriky

Amin’nytorapeta

Vita amin’ny inona ny tafon-tranonao?

Amin’ny fanitso

Amin’nybozaka

15- Isaka ny inona ianao no mody maka vatsy any amin’ny ray aman-dreninao?

Isaky ny erin’andro

Isam-bolana

Isan-taona

16- Maharitra firy andro ianao no maka vatsy: ...

Iray andro

Telo andro

Erin’andro

17- Rehefa lany tampoka ny vatsy dia inona no ataonao:


xxi

a) mody maka vatsy ve? ENY-TSIA

b) mitady asa ve? ... ENY-TSIA

d) mitrosa ve? ENY -TSIA

e)hevitrahafa
.......................................................................................................................................................

18- Iza no mikarakara ny sakafonao :

a) ianao ihany ve ? ENY TSIA

b) raha tsy ianao dia iza?,

d) hevitra hafa:
……………………………………………………………………………………………

RAHA TSIA

19- Miaraka trano amin’ny ray aman-dreninao ve ianao?


...........................................................................................................................................

20-Iza avy reo olona miaraka mipetraka aminao?


............................................................................................................................................

21- raha mpiray tampo aminao:

a) iray Ray aminao ve? ENY -TSIA

b) Iray reny aminao ve? ENY -TSIA

22- inona avy ireo antony mety hanapahanao ny fianaranao?


.............................................................................................................................................

Tsy fisim-bola
xxii

Tsy fahampian’ny fitaovana ianarana

Tsy fahazotoana

Avy amin’ny mpampianatra

Hevitra
hafa.......................................................................................................................................

23- inona no vatomisakana tsy ahavitanao ny fianaranao ara-dalana?


.......................................................................................................................................................

24- inona no vahaolana hitanao:


......................................................................................................................................................

Misaotra indrindra anao namely ny fanontaniana


xxiii

ANNEXE 4

CANEVAS D’INTERVIEW

1-Historique de l’établissement, il y a une insuffisance d’infrastructure et de matériel dans votre


établissement
2-Quelles sont les causes des décrochages scolaires dans l’établissement ?
3-D’après vous, y a-t-il une différence de résultat entre les élèves dont les parents résident en
ville et les autres qui louent une maison ?
4-Quelles sont les problèmes des filles dont les parents résident en ville et les obstacles
rencontrés par vos élèves au cours de leur apprentissage ?
5-Quand vous donnez un devoir à la maison est-ce que tous les élèves ont finis ? Si oui
pourquoi ?
xxiv

ANNEXE 5

ÉLÈVE PEU INTÉRESSÉ, PEU MOTIVÉ

Attitude de base À éviter Interventions en classe

 Être à l’écoute de  Comparer les élèves entre  Avoir une gestion de classe
l’élève eux et favoriser la ferme et organisée, tout en
 Établir une relation compétition en classe demeurant flexible avec les
affectueuse avec l’élève  Décourager l’autonomie règles
marquée par la chaleur par une attitude trop  Avoir des exigences élevées
humaine, le sens de contrôlant au niveau des règles tout en offrant du soutien
l’humour et l’empathie affectif et motivationnel
 Favoriser l’autonomie de  Amener l’élève à reformuler
l’élève en classe la matière apprise
 Prendre le temps  Modeler les stratégies et les
d’écouter les élèves, être étapes d’apprentissage
ouvert aux  S’assurer que l’élève vive
apports qu’ils peuvent faire et aux des réussites et souligner ses
critiques améliorations
 Encourager ses efforts tout
au long de l’année
 Viser la compréhension de
la matière et non la
performance
 Aider l’élève à organiser son
travail et à chercher de
l’aide au besoin
 Présenter les nouvelles
tâches en faisant un lien
avec ce qui a été réussi

Attitude de base À éviter Interventions en classe

 Être respectueux  Établir une relation basée  Assurer un environnement


 Être constant et clair sur une lutte de pouvoir sécurisant pour l’élève
dans les attentes, les exigences et  Négocier lors de  Enseigner et appliquer les
les l’application d’une règles en classe de façon
règles à respecter conséquence cohérente
 Demeurer calme,  S’opposer à lui ou le  Établir clairement vos
chaleureux, mais ferme lors de critiquer devant les autres limites personnelles face à
vos Elèves, Utiliser le sarcasme ou l’élève
interventions l’humiliation  S’assurer que les tâches
 Valoriser ses réussites et  Éviter l’escalade qui scolaires représentent un
lui faire vivre des succès conduit à la perte de défi réaliste
contrôle ou à la crise  Créer une relation positive et
valorisante avec l’élève
 Féliciter quand il adopte un
comportement souhaité
xxv

 Lui donner des


responsabilités qui l’aident à
canaliser son énergie de
façon positive
 Utiliser l’humour pour
dédramatiser les situations
 Lors d’une inconduite,
appliquer immédiatement la
mesure prévue afin de prévenir une
escalade dans le comportement du
jeune
 Permettre à l’élève de
revenir sur la situation
problématique : écouter le point de
vue de l’élève, mais le recentrer sur la
raison d’être des règles décidées
 Interrompre l’interaction
lorsqu’il y a trop de tension
dans la relation. Faire un retour
lorsque le jeune et l’adulte est plus
calme

ÉLÈVE DÉPRESSIF

Attitude de base À éviter Interventions en classe

 Montrer une attitude  Faire une intervention  Faire une


chaleureuse envers cet élève devant le groupe sans en avoir Intervention devant le groupe
 L’encourager et le discuté préalablement avec cet élève sans en avoir discuté
féliciter très régulièrement  Lui imposer des préalablement avec cet élève
 Écouter l’élève sans objectifs qui ne respectent pas son  Lui imposer des
le juger rythme objectifs qui ne respectent pas
 S’entendre avec lui  S’abstenir son rythme
pour préciser l’aide dont il peut d’intervenir  S’abstenir
avoir  Maintenir à long d’intervenir
besoin et lui donner une attention terme des interventions qui  Maintenir à long
particulière à des moments précis ne donnent aucun résultat terme des interventions qui
ne donnent aucun résultat

ÉLÈVE ADOPTANT DES CONDUITES ANTISOCIALES CACHÉES

Attitude de base À éviter Interventions en classe

 Démontrer de  Un environnement  Accroitre le sens moral de


l’intérêt à l’élève et être attentif à trop contrôlant (détective, l’élève : pour ce faire, il faut
ses surveillance intensive) peut amener l’élève à développer
comportements avoir l’effet de défier ces élèves les habiletés sociales pour
 Être disponible qui useront d’imagination qu’il puisse :
 Favoriser la pour déjouer les règles  Reconnaître les dilemmes
responsabilisation de l’élève  Un système moraux
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lorsqu’il a tort pour qu’il en Punitif (suspension, retenue) et peu  Adopter des valeurs
assume les conséquences tolérant peut éloigner l’élève morales
 Être attentif aux de l’école. Il sera plus difficile de le  Sélectionner des
Nouvelles acquisitions matérielles motiver à revenir comportements alternatifs
du jeune  Être sensible et
 Rétablir les faits et empathique envers les autres
éviter les longues discussions  Garder l’élève à l’école :
 Adapter les exigences, cela
augmente la motivation et la
confiance qu’il peut réussir
 Communiquer de façon
régulière les expériences
scolaires positives aux
parents
 L’amener à communiquer
fréquemment et ouvertement
à propos de ce qui le tracasse
à l’école

Source : guide Trait d’Union (Fortin, 2012)


« Etude sur le décrochage scolaire en milieu rural, cas du CEG Morarano-Avaratra, Cisco

d’Amparafaravola »

Auteur : RAKOTOARISEHENO Fenosoa

Nombre de pages : 90

Nombre de carte : 01

Nombre de photos : 03

Nombre de figures : 02

Nombre de tableaux : 09

Résumé

Le décrochage scolaire ou l’abandon avant terme du cursus scolaire est maintenant un problème
qui entrave les structures sociales et économiques surtout dans le monde rural qui est souvent privé des
programmes d’innovations économique et culturelles. Et ce sujet de décrochage scolaire du monde rural
malgache révèle à part entière les problèmes qui pèsent cette éducation dans les zones reculés de la zone
urbaine. Les jeunes ruraux sont souvent confrontés à des multiples contraintes qui empêchent la réalisation
effective de leurs scolarités. Parmi ces contraintes l’éloignement géographique, l’insuffisance numérique
des enseignants qui menacent leur scolarité due à des absentéismes fréquents de celles-ci. En plus la
pérennisation de la mentalité paysanne qui domine encore la culture des parents à la marginalisation de
l’éducation des enfants au profit des activités lucratives pouvant aider la survie des ménages. La rétention
et la réinsertion scolaire de ses jeunes devraient être une priorité primaire des parties prenantes des cadres
et des enseignants. Ainsi la politique de gratuité de l’enseignement devrait être appliquée dans le monde
rural pour résoudre ces problèmes de décrochage rural et pour répondre aux attentes des familles
nécessiteux qui auront besoins des supports dans la scolarisation de leurs enfants. Dans le domaine de
l’éducation, le monde rural devrait octroyer toute les aides et rénovations éducatives afin de réaliser un
développement durable pour le pays. Bref le monde rural est le moteur de développement économique et
c’est pour cela qu’il faut rehausser les valeurs économiques, culturelles, intellectuelles et sociales propre
au monde rural.

Mots clés : décrochage scolaire, monde rural, rétention scolaire, éloignement


géographique, insuffisance numériques des enseignants, pauvreté des parents

Directeur de mémoire : Monsieur ANDRIAMIHANTA Emmanuel, Maître de conférences


à l’Ecole Normale Supérieure d’Antananarivo

Adresse : Lot II F IGG Andraisoro- Antananarivo

Téléphone : 0345109770

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