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Chapitre IV Les premiers savants à avoir pu expliquer l'origine du vent sont Evangelista
Torricelli (1608-1647) et Blaise Pascal (1623-1662). Le premier mit en évidence la
L’énergie Eolienne. pression atmosphérique de l'air grâce à son baromètre tandis que le second décrivit le
vent comme de l'air en mouvement, un courant d'air plus ou moins puissant, et il
expliqua aussi la diminution de pression avec l'altitude.
2. Le vent
Girouette Anémomètre
Le vent est la principale source énergétique de l’éolienne. Une explication brève
mais efficace va ici nous permettre de mieux comprendre l’origine du vent. La vitesse du vent se mesure en km/h, en m/s ou en nœud. Un nœud équivaut à
1,852 km/h.
D'où vient le vent ?
La vitesse du vent ainsi que sa direction sont deux paramètres essentiels si l'on
Le soleil réchauffe inégalement l'air à la surface de la terre. Il chauffe l'air et l'eau, veut exploiter le vent comme source d'énergie.
et la chaleur produite est ensuite diffusée dans l'air. Cela entraîne l'apparition de zones
de haute pression (air chaud) et de basse pression (air froid). En effet, l'air chaud 3. Histoire de l'énergie éolienne
s'élève, ce qui génère des zones de basse pression au niveau du sol et, au-dessus, une
Les bateaux à voile
zone de haute pression. Dans l'atmosphère, l'air se déplace des zones de haute
pression vers les zones de basse pression. Le vent est cet air en mouvement. Durant l'Antiquité, l'énergie éolienne issue du vent n'a servi qu'à la propulsion des
bateaux. On retrouve les premières traces des bateaux à voile de papyrus ou de coton
L'énergie éolienne est issue du vent produit continuellement sous l'action du
en Égypte.
rayonnement solaire. Il s'agit donc bien d'une énergie renouvelable.
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Les premières éoliennes apparaissent au XIXe siècle aux États-Unis et sont Au niveau de la turbine (rotor), qui extrait une partie de l’énergie cinétique
utilisées pour le pompage de l'eau. Elles sont constituées d'un pylône surmonté d'un du vent disponible pour la convertir en énergie mécanique, en utilisant des profils
axe horizontal autour duquel sont fixées plusieurs pales. aérodynamiques. Le flux d’air crée autour du profil une poussée qui entraîne le
rotor et une traînée qui constitue une force parasite.
Le vent fait tourner les pales et grâce à un système de bielle-manivelle, le
mouvement de rotation est transformé en mouvement de va-et-vient ce qui permet Au niveau de la génératrice, qui reçoit l’énergie mécanique et la convertit en
d'actionner un piston qui aspire l'eau. énergie électrique, transmise ensuite au réseau électrique ou à des batteries de
stockage.
En 1887-1888, aux États-Unis, Charles F. Brush construit la première éolienne
qui produit de l'électricité. Cette éolienne d'une puissance de 12kW a permis de
charger des batteries pour alimenter sa maison en électricité pendant 20 ans.
En 1891, le danois Poul La Cour (1846–1908) met en place une éolienne plus
efficace permettant de produire 25 kW grâce à des rotors à 4 pales. Il met en
évidence que les turbines à rotation rapide composées d'un nombre moins grand
de pales apportent un meilleur rendement.
Cette éolienne sera la première utilisée à l'échelle industrielle.
Au XXe siècle, les éoliennes vont se développer petit à petit. Dans les années
1920, Georges Darrieus (1888-1979) imagine une éolienne à axe vertical.
En 1957, Johannes Juul (1887-1969) crée une turbine appelée Gedser qui sert
encore de modèle aux éoliennes actuelles. Les éoliennes utilisant ce type de
turbine produisaient jusqu'à 1000 kW.
Le développement des éoliennes sera freiné par la suite en raison de la grande 4.2. Les différent types d’éoliennes :
consommation en énergies fossiles telles que le pétrole et le charbon. Dans ces
dernière l’intérêt pour l’énergie éolienne est revenu vu le développement Les éoliennes se divisent en deux grandes familles : celles à axe vertical et celles
technologiques des machines électriques (moteurs et génératrices) qui a conduit à à axe horizontal :
améliorer le rendement des éoliennes.
4.2.1. Les éoliennes à axe vertical
Dans ce type d’éolienne, l’axe de rotation est vertical et perpendiculaire à la
direction du vent, et sont les premières structures développées pour produire de
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l’électricité. Elles possèdent l’avantage d’avoir les organes de commande et le a) les éoliennes à rotation lente “multi-pales”
générateur au niveau du sol, donc elles sont facilement accessibles.
Elles existent depuis longtemps, relativement répandues dans les campagnes, et
Elles sont adaptées à tous les vents et ne nécessitent pas de dispositif d'orientation. servent quasi exclusivement au pompage de l’eau.
Deux d'entre elles sont particulièrement remarquables : Savonius et Darrieus.
b) Aérogénérateurs
L'éolienne Savonius comporte principalement deux demi cylindres dont les axes
sont décalés l'un par rapport à l'autre. Comme les machines à aubes, elle utilise Les éoliennes à rotation rapide, bi- ou tripales en général, constituent actuellement
essentiellement la traînée pour tourner. Cette machine présente deux avantages : la catégorie des éoliennes en vogue, et sont essentiellement affectées à la production
d’électricité, d’où leur nom le plus courant “d’aérogénérateurs“.
• Elle est simple à fabriquer
• Elle démarre avec des vitesses de vent de l'ordre de 2 m/s. Parmi les machines à axe horizontal parallèle à la direction du vent, il faut encore
différencier l’aérogénérateur dont l’hélice est en amont de machine par apport au vent
L'éolienne inventée par le Français Darrieus est un rotor dont la forme la plus « hélice au vent » et celle dont l’hélice est en aval de la machine par rapport au vent
courante rappelle vaguement un fouet à battre les œufs. Cette machine est bien « hélice sous le vent ».
adaptée à la fourniture d'électricité. Malheureusement, elle ne peut pas démarrer
seule. Ce type de machine, qui peut offrir les puissances les plus fortes n'a pas connu
le développement technologique qu'il méritait à cause de la fragilité du mécanisme
encore mal maîtrisée. Toutefois, cela devrait pouvoir être résolu si des efforts
supplémentaires étaient faits dans la recherche sur ce sujet.
• Leur rendement est supérieur à celui de toutes les autres machines. Les pales : sont les capteurs de l'énergie cinétique qui transmettent l'énergie au
• Les éoliennes à axe horizontal (ou à hélice) sont de conception simple. rotor. Elles sont constituées de fibres de verre et de carbone et matériaux composites.
Leur longueur est de 40 à 80 mètres.
Sur la base du nombre de pales que compte l’hélice, on peut distinguer deux groupes:
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Le moyeu : il est pourvu d'un système qui permet d'orienter les pales pour réguler
la vitesse de rotation.
L'arbre primaire (ou arbre lent) : Arbre du rotor de la turbine éolienne relie les
pales à l'arbre secondaire par l'intermédiaire du multiplicateur. Sa vitesse de rotation
est de l’ordre : 10-25 tr/min.
Le multiplicateur (boite de vitesse) : C'est l'intermédiaire entre l'arbre primaire et
l'arbre secondaire, il permet de réduire le couple et d'augmenter la vitesse de rotation
à 1500tr/min à l’aide d’engrenages.
L'arbre secondaire : il amène l'énergie mécanique à la génératrice. Il est équipé
d'un frein à disque mécanique qui limite la vitesse ou arrête la rotation de l'arbre en
cas de vents violents.
Le générateur électrique : Transforme l’énergie mécanique en énergie électrique.
Sa puissance peut atteindre jusqu'à 7,5 MW. Il peut-être une dynamo (produit du
courant continu) ou un alternateur (produit du courant alternatif asynchrone ou
synchrone). L'alternateur est le plus utilisé pour des raisons de coût et de rendement.
4.4. Notions de calculs sur les éoliennes
Le système d'orientation de la nacelle : c'est une couronne dentée équipée des
moteurs électriques qui permet d'orienter la nacelle et de la verrouiller dans l'axe du Puissance récupérable par les pâles
vent.
En théorie la puissance récupérable par les pâles est telle que :
Les outils de mesure du vent : girouette pour la direction et anémomètres pour la
1
vitesse. Les données sont transmises à l'informatique de commande (système de P ( S ) 2
contrôle électronique). 2
Le système de contrôle électronique : c’est le cerveau de l’éolienne, il gère le P : puissance théorique récupérable en watts
fonctionnement général de l'éolienne (100 à 500 paramètres) : démarrage, freinage, v : vitesse moyenne du vent en m/s
orientation des pales et de la nacelle, refroidissement du générateur …etc. Il est en S : surface balayée par les pâles
lien permanent avec le système de mesure. ρ : masse volumique de l’air en kg/m-3
Le système de refroidissement : il est à air (Ventilateurs), à eau ou à huile Mais si toute cette énergie était captée, il n'y aurait plus de vent derrière les pales
(Radiateurs) et destiné au multiplicateur et à la génératrice. de l'hélice, ce qui n'est jamais le cas. Betz, un scientifique allemand, a montré que le
maximum d'énergie récupérable est égal à 16/27 de la puissance théoriquement
Le mât (ou tour) : c'est un tube en acier, pilier de toute l'infrastructure. Sa hauteur récupérable, c'est-à-dire environ 59%. On arrive à ce coefficient de puissance
est importante (40 à 100 m) : plus elle augmente, plus la vitesse du vent augmente maximal quand la vitesse du vent en aval des pâles de l’éolienne est égale au tiers de
mais en même temps le coût de la structure augmente. En général, le mat a une taille la vitesse du vent en amont. Ainsi pour les meilleures éoliennes :
légèrement supérieure au diamètre des pales. Il permet l’accès à la nacelle (par échelle
ou ascenseur). P re e l 0, 5 9 P
Au pied du mât se trouve le transformateur et l’armoire de commande.
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Inconvénients
- Le vent est une source intermittente, la production d'énergie est donc variable et
relative à la vitesse du vent.
- L’énergie éolienne ne suffit pas en elle-même à définir une politique énergétique
et environnementale.
- Besoin du stockage par des batteries pour faire face aux périodes de vent faible,
ce qui augmente le coût.
- Bien qu'elles soient de plus en plus silencieuses, certains estiment que les
éoliennes émettent des nuisances sonores.
- Problème d’interférences électromagnétiques (télécommunications, télévision, et
radio) pour des éoliennes bas de gamme.
- Crainte de la dégradation de l'aspect visuel du paysage.
- Risque très faible de collision des oiseaux avec les pales.
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