Sie sind auf Seite 1von 3

LIBRES PROPOS I0456

Procédure pénale

La réforme de la garde à vue : un jeu d’ombre


et de lumière
Doctrine

22 janvier 2010, lors d’un discours du ministre de la Justice et des Libertés : « l’aveu en garde à vue
sera insuffisant pour justifier à lui seul une condamnation ». Si cette déclaration semble à première
vue dictée par la volonté de se conformer aux exigences de la Cour européenne des droits de l’homme,
elle recèle néanmoins une part d’ombre qui est ici mise en lumière.
ÉDITION PROFESSIONNELLE

L
ors de son discours tenu ambigüe dégagée dans l’arrêt John Murray c/ Royaume-
DR

à l’occasion de la Confé- Uni (3), la Cour de Strasbourg a récemment affirmé le


rence des bâtonniers de droit à une véritable défense pénale en garde à vue. Ainsi,
France du 22 janvier 2010, dans un arrêt de grande chambre Salduz c/ Turquie (4), a-
le garde des Sceaux a, une t-elle considéré que « pour que le droit à un procès équi-
nouvelle fois, présenté les table consacré par l’article 6, § 1 demeure suffisamment
grandes lignes de la prochaine concret et effectif [...], il faut, en règle générale, que l’accès
réforme de la procédure à un avocat soit consenti dès le premier interrogatoire d’un
Olivier BACHELET pénale. Quelques jours après
Collaborateur de la SCP suspect par la police » (§ 55). Dans une affaire Dayanan
Célice, Blancpain une présentation similaire, c/ Turquie (5), les juges strasbourgeois ont enfoncé le clou,
et Soltner, avocats faite lors de la rentrée solen- d’une part, en affirmant très clairement que « l’équité d’une
aux Conseils
Membre du nelle de l’École de formation procédure pénale requiert d’une manière générale, aux fins
CREDHO-Paris Sud du barreau de Paris, le 4 jan- de l’article 6 de la Convention, que le suspect jouisse de la
vier dernier, ce discours ne possibilité de se faire assister par un avocat dès le moment
révèle rien de nouveau quant à l’architecture générale du de son placement en garde à vue [...] » (§ 31) et, d’autre
futur procès pénal. Toutefois, s’agissant de la question du part, en énumérant les activités que doit pouvoir remplir
renforcement des droits de la défense, une phrase attire l’avocat en garde à vue « afin de pouvoir assurer effica-
l’attention : « L’aveu en garde à vue sera insuffisant pour cement la noble mission qui est celle de défenseur » (6) : « la
justifier à lui seul une condamnation ». L’annonce paraît discussion de l’affaire, l’organisation de la défense, la recher-
bien étrange lorsque l’on sait que la garde à vue est tra-
che des preuves favorables à l’accusé, la préparation des
ditionnellement présentée comme une mesure d’investi-
interrogatoires, le soutien de l’accusé en détresse et le contrôle
gation tendue vers l’obtention d’un aveu (1). Si un aveu
des conditions de détention » (§ 32).
obtenu en garde à vue ne peut plus constituer le fonde-
ment d’une décision de condamnation, à quoi bon, alors, Par ailleurs, la Cour de Strasbourg est venue préciser qu’« il
avoir recours à une telle mesure ? Les raisons de l’annonce est en principe porté une atteinte irrémédiable aux droits
formulée par le garde des Sceaux méritent donc d’être de la défense lorsque des déclarations incriminantes faites
éclaircies, tant il est vrai qu’elle présente des parts lors d’un interrogatoire de police subi sans assistance possible
d’ombre (II) et de lumière (I). d’un avocat sont utilisées pour fonder une condamnation »
(arrêt Salduz c/ Turquie, § 55). Selon la Cour, dans le cas
I. LA LUMIÈRE où l’interrogatoire d’un gardé à vue serait pratiqué hors
Comme c’est aujourd’hui très fréquent en procédure la présence de son avocat, les aveux éventuellement recueillis
pénale (2), la réforme annoncée de la garde à vue se trouve
directement suscitée par la jurisprudence de la Cour euro-
péenne des droits de l’homme. En effet, après la solution (3) CEDH, 8 février 1996, John Murray c/ Royaume-Uni, req. no 18731/91 :
« [...] l’article 6 exige normalement que le prévenu puisse bénéficier de l’assis-
tance d’un avocat dès les premiers stades des interrogatoires de police. Ce droit,
que la Convention n’énonce pas expressément, peut toutefois être soumis à des
(1) Ainsi, le professeur Lambert présentait-il la garde à vue comme une mesure restrictions pour des raisons valables » (§ 63).
coercitive dont l’objet est de provoquer « le vertige mental entraînant l’aveu » (4) CEDH, grande chambre, 27 novembre 2008, Salduz c/ Turquie, req.
(L. Lambert, Traité de police judiciaire, Desvigne, 2e édition, 1947, p. 251 no 36391/02.
et 706). (5) CEDH, 13 octobre 2009, Dayanan c/ Turquie, req. no 7377/03. V. en
(2) V., par exemple, la récente modification opérée par la loi no 2009-1436 du particulier H. Matsopoulou, « Plaidoyer pour une redéfinition du rôle de
24 novembre 2009 pénitentiaire de l’article 505 du CPP abrégeant le délai l’avocat pendant la garde à vue (À propos de l’affaire Dayanan c/ Turquie :
d’appel octroyé au procureur général suite aux arrêts de la Cour européenne CEDH, 13 octobre 2009, requête no 7377/03) », Gaz. Pal. no 337 du 3
rendus à l’encontre de la France et ayant constaté en la matière une violation décembre 2009, p. 19, H5461 ; C. Saas, « Défendre en garde à vue, une
du principe de l’égalité des armes protégé par l’article 6, § 1er de la Conven- révolution... de papier ? » (note sous CEDH, 13 octobre 2009), AJ Pénal
tion européenne (v., notamment CEDH, 3 octobre 2006, Ben Naceur c/ 2010, p. 27-30.
France, req. no 63879/00). (6) H. Matsopoulou, op. cit., p. 22.

10 GAZETTE DU PALAIS - DIMANCHE 31 JANVIER AU MARDI 2 FEVRIER 2010


ne devraient donc pas pouvoir constituer le fondement rations incriminantes tenues par le suspect lors de sa garde
exclusif d’une décision de condamnation (7). Tirant – par- à vue ?
tiellement – les conséquences de cet arrêt, la direction des Ensuite, en matière correctionnelle, cette mesure apparaît
affaires criminelles et des grâces du ministère de la Justice inutile en ce qu’elle consiste à créer une nouvelle hypo-

Doctrine
et des Libertés a élaboré une note, en date du 17 novem- thèse de corroboration obligatoire. Selon le garde des
bre 2009 (8), indiquant que l’absence d’un avocat lors des Sceaux, à l’instar de plusieurs éléments de preuve (13), l’aveu
interrogatoires doit influer, non sur la régularité de la garde
en garde à vue serait en lui-même insuffisant, le juge dési-
à vue, mais sur la valeur probante des déclarations du mis
reux de condamner étant dans l’obligation de corroborer
en cause, les juridictions du fond pouvant considérer, sur
cet aveu au moyen d’une ou d’autres preuves. Il s’agirait
le fondement de la jurisprudence européenne, « que des
là d’une avancée des droits de la défense. Pourtant,
déclarations recueillies au cours d’une garde à vue ne pour-

ÉDITION PROFESSIONNELLE
aujourd’hui, en garde à vue, l’aveu se trouve nécessaire-
raient fonder à elles seules une décision de condamnation
ment corroboré. En effet, l’article 63, alinéa 1er du Code
pénale » (9).
de procédure pénale dispose que « l’officier de police judi-
L’annonce faite par le garde des Sceaux, le 22 janvier der- ciaire peut, pour les nécessités de l’enquête, placer en garde
nier, démontre donc une volonté de pérenniser cette pra- à vue toute personne à l’encontre de laquelle il existe une
tique en l’inscrivant dans le Code de procédure pénale. ou plusieurs raisons plausibles de soupçonner qu’elle a com-
L’objectif apparent de cette mesure est louable : mettre en mis ou tenté de commettre une infraction [...] ». Ceci mon-
conformité la loi française avec les exigences convention- tre bien qu’avant même le placement en garde à vue cer-
nelles et permettre une meilleure garantie des droits de la tains éléments à charge existent à l’encontre de l’intéressé.
défense. Malheureusement, la réalité est tout autre : il Comme le note un auteur, le policier « doit avoir préa-
s’agit bel et bien de contourner la jurisprudence euro- lablement réuni tous [l]es éléments d’enquête avant d’inter-
péenne afin de maintenir les règles actuelles limitant stric- peller et de placer en garde à vue le suspect, phase qui doit
tement l’intervention de l’avocat en garde à vue. intervenir en dernier » (14). Dès lors, prévoir que l’aveu en
garde à vue ne suffira pas, à lui seul, à condamner le sus-
II. L’OMBRE pect n’aura aucun effet concret puisque le juge convaincu
Présentée comme une mesure permettant de mieux garan- par cet aveu pourra toujours asseoir sa condamnation sur
tir les droits de la défense, l’annonce selon laquelle « l’aveu les éléments préexistants à la garde à vue...
en garde à vue sera insuffisant pour justifier à lui seul une
Enfin, l’annonce faite par le garde des Sceaux doit être
condamnation » ne convainc pas et ce, pour plusieurs rai-
critiquée en ce qu’elle est représentative d’une volonté
sons.
farouche de maintenir l’avocat à l’écart des premières heu-
D’abord, cette mesure se révèlera inefficace en matière res – voire, en matière de criminalité et de délinquance
criminelle. En effet, en affirmant qu’aucune décision de organisées, des premiers jours – de garde à vue. C’est qu’en
condamnation ne pourra être fondée sur un aveu tenu en effet, à ce stade de la procédure, la présence de l’avocat
garde à vue, le garde des Sceaux implique la possibilité de constituerait une menace pour l’efficacité des investiga-
contrôler les éléments étayant une telle condamnation. tions ainsi que le note d’ailleurs le rapport du comité
Or, bien qu’elle soit exigée par la Cour européenne (10) et Léger (15). À ce propos, le discours du garde des Sceaux
préconisée par le rapport Léger (11), la motivation des ver- du 22 janvier dernier doit être lu entre les lignes : « en
dicts d’assises demeure encore aujourd’hui inexis- cas de prolongation de garde à vue [l’avocat] pourra assister
tante (12). Comment alors s’assurer qu’une condamnation à toutes les auditions ». Ceci implique donc que la réforme
criminelle ne se fondera pas exclusivement sur les décla- à venir n’envisage nullement de permettre à l’avocat d’assis-
ter son client lors des interrogatoires menés dès le début
de la garde à vue (16), comme d’ailleurs elle ne prévoit pas
(7) V. H. Matsopoulou, op. cit., p. 23.
(8) Note DACG-SDJPG-BPJ du 17 novembre 2009, « argumentaire sur
l’absence de l’avocat en garde à vue – conséquences procédurales ».
(9) La Cour d’appel de Nancy vient d’ailleurs d’adopter une telle position dans 2009, pourvoi no 08-86480, Gaz. Pal. no 314 du 10 novembre 2009, p.
un arrêt du 19 janvier 2010. En effet, se fondant sur les arrêts sus-évoqués 8, H5308, note J.-F. Renucci.
de la Cour de Strasbourg, cette juridiction a refusé de prendre en compte, (13) V., par exemple, les déclarations de témoins protégés qui ne peuvent fon-
sans toutefois les annuler, des procès-verbaux de garde à vue dans une affaire der à elles seules une décision de condamnation : article 706-62 CPP.
de stupéfiants, au motif que les deux suspects n’avaient pu rencontrer leur (14) H. Vlamynck, « Le policier et la garde à vue : remarques et interrogations »,
avocat avant la 72e heure (v., notamment, Le Républicain Lorrain du 23 jan- AJ Pénal 2004, p. 269.
vier 2010). (15) « Afin de protéger efficacement les droits du gardé à vue, certains membres
(10) CEDH, 13 janvier 2009, Taxquet c/ Belgique, req. no 926/05. Il convient estiment nécessaire que l’avocat soit présent dès la première heure et puisse
de noter, toutefois, que cet arrêt a fait l’objet d’un renvoi en grande cham- assister à l’ensemble des auditions du gardé à vue [...]. Toutefois, la majorité
bre, toujours pendant. des membres s’oppose à cette proposition car elle considère qu’il convient de
(11) Rapport du comité de réflexion sur la réforme de la justice pénale, 1er sep- préserver l’efficacité de l’enquête et que les premières investigations s’avèrent
tembre 2009, 11e proposition, p. 37 à 39. souvent déterminantes pour la manifestation de la vérité » (Rapport du
(12) L’article 353 du CPP dispose ainsi que « la loi ne demande pas compte aux comité de réflexion sur la réforme de la justice pénale, 1er septembre 2009,
juges des moyens par lesquels ils se sont convaincus, elle ne leur prescrit pas 5e proposition, p. 18).
de règles desquelles ils doivent faire particulièrement dépendre la plénitude (16) Aujourd’hui, la Cour de cassation juge même que l’officier de police judi-
et la suffisance d’une preuve ». V. dernièrement Cass. crim., 14 octobre ciaire n’a pas à attendre que le suspect se soit entretenu avec son avocat

GAZETTE DU PALAIS - DIMANCHE 31 JANVIER AU MARDI 2 FEVRIER 2010 11


LIBRES PROPOS

une remise en cause des régimes dérogatoires propres à la exigences conventionnelles imposent donc à l’officier de
criminalité et à la délinquance organisées. police judiciaire, qui décide de retarder l’intervention de
Pourtant, au regard de la position adoptée par la Cour l’avocat, de motiver concrètement sa décision au regard
européenne dans les arrêts précités, qui a d’ailleurs été de raisons impérieuses, de « circonstances insurmonta-
Doctrine

réaffirmée à plusieurs reprises (17), les règles posées par le bles » (22), faisant obstacle à l’exercice immédiat d’un tel
Code français de procédure pénale apparaissent nette- droit.
ment insuffisantes. En effet, si, depuis la loi no 2000-516 L’affirmation selon laquelle « l’aveu en garde à vue sera
du 15 juin 2000, l’avocat peut intervenir en garde à vue insuffisant pour justifier à lui seul une condamnation » fait
dès la première heure pour les affaires de droit com- donc figure de pis-aller par rapport au rôle que devrait
mun (18), cette intervention ne consiste pas en une véri- concrètement jouer l’avocat si l’on voulait bien se confor-
ÉDITION PROFESSIONNELLE

table assistance du suspect, mais en un entretien ponctuel mer aux exigences européennes. Malgré tout, la note minis-
de trente minutes. Or, la formule employée par la Cour térielle précitée du 17 novembre 2009 laisse entendre que
européenne, dans son arrêt Dayanan c/ Turquie, relative cette nouvelle règle permettrait de mettre en adéquation
aux « déclarations incriminantes faites lors d’un interro-
la procédure pénale française avec la jurisprudence de Stras-
gatoire de police subi sans assistance possible d’un avocat »
bourg en ce qu’elle constituerait la contrepartie suffisante
démontre bien que l’avocat doit, non seulement, pouvoir
au retard de l’intervention concrète de l’avocat en garde
intervenir dès le début de la garde à vue, mais aussi, être
à vue. Pourtant, rien n’est moins vrai. Si l’annonce du
présent lors des interrogatoires (19).
garde des Sceaux permet bien d’intégrer en droit interne
la position de la Cour européenne selon laquelle aucune

‘‘ En attirant l’attention sur une


règle d’exception, le garde des Sceaux
tente de faire oublier l’essentiel :
déclaration incriminante faite lors d’un interrogatoire de
police, mené sans l’assistance d’un avocat, ne peut fonder
exclusivement une condamnation, elle ne devrait concer-
ner que l’hypothèse où des « raisons impérieuses » ont
le droit pour tout suspect d’être
empêché l’accès immédiat à un avocat, l’essentiel étant
véritablement assisté par un avocat dès que soit consacré le droit pour le suspect de bénéficier sans
le début de la garde à vue
Par ailleurs, pour certaines infractions graves, relevant de
la délinquance et de la criminalité organisées, l’interven-
tion de l’avocat est systématiquement repoussée à l’issue
” retard de l’assistance d’un défenseur. En effet, les juges de
Strasbourg considèrent qu’en l’absence de « raisons impé-
rieuses » et même si le suspect n’a pas formulé d’aveux,
le retard systématique de l’intervention effective de l’avo-
de la 48e heure (20), voire de la 72e heure (21). Pourtant, cat constitue une méconnaissance du droit à un procès
dans l’arrêt Salduz c/ Turquie, la grande chambre de la équitable (23). Or, en la matière, la réforme à venir demeure
Cour européenne s’est montrée hostile à un tel méca- muette.
nisme en affirmant que le droit à l’assistance d’un avocat
en garde à vue revêt une importance particulière en cas
***
d’infractions graves, « car c’est face aux peines les plus lour- En attirant l’attention sur une règle d’exception, le garde
des que le droit à un procès équitable doit être assuré au des Sceaux tente donc de faire oublier l’essentiel, à savoir
plus haut degré possible pour les sociétés démocratiques » le droit pour tout suspect d’être véritablement assisté par
(§ 54). Par conséquent, même en cas d’infractions graves, un avocat dès le début de la garde à vue. À l’heure où l’on
la présence d’un avocat auprès du gardé à vue est requise entend supprimer la phase d’instruction préparatoire, au
dès le début de cette mesure, « sauf à démontrer, à la cours de laquelle les interrogatoires sont menés en pré-
lumière des circonstances particulières de l’espèce, qu’il existe sence d’un avocat, pour confier les investigations aux offi-
des raisons impérieuses de restreindre ce droit » (§ 55). Les ciers de police et de gendarmerie sous la surveillance du
magistrat du parquet, directeur de l’enquête, cette démar-
che ne peut qu’inquiéter... +
avant de débuter l’interrogatoire (Cass. crim., 13 décembre 2006, pourvoi
no 05-87606, Bull. crim., no 312 : « qu’aucune disposition légale n’impose
au policier de différer l’audition d’une personne gardée à vue dans l’attente
de l’arrivée de l’avocat assurant l’entretien prévu par l’article 63-4 du Code (22) Expression empruntée à la jurisprudence de la Cour de cassation qui admet
de procédure pénale »). le report de l’intervention de l’avocat en présence de telles circonstances.
(17) V. notamment CEDH, 10 novembre 2009, Bolukoc et autres c/ Turquie, V., par exemple, en cas de décision prise collectivement par un barreau
req. no 35392/04 ; CEDH, 19 novembre 2009, Oleg Kolesnik c/ Ukraine, de suspendre toute participation au service des commissions d’office, Cass.
req. no 17551/02 ; CEDH, 1er décembre 2009, Adalmis et Kilic c/ Tur- crim., 9 mai 1994, pourvoi no 94-80802, Bull. crim., no 174.
quie, req. no 25301/04 et CEDH, 8 décembre 2009, Savas c/ Turquie, (23) À cet égard, le § 33 de l’arrêt Dayanan c/ Turquie est particulièrement
req. no 9762/03. explicite : « « En l’espèce, nul ne conteste que le requérant n’a pas bénéficié
(18) Article 63-4, alinéa 1er CPP. de l’assistance d’un conseil lors de sa garde à vue parce que la loi en vigueur
(19) V. en ce sens C. Saas, op. cit., p. 28. à l’époque pertinente y faisait obstacle [...]. En soi, une telle restriction sys-
(20) Article 63-4, alinéa 7 CPP. tématique sur la base des dispositions légales pertinentes, suffit à conclure à
(21) En matière de terrorisme et de trafic de stupéfiants : article 63-4, alinéa 7 un manquement aux exigences de l’article 6 de la Convention, nonobstant
CPP. le fait que le requérant a gardé le silence au cours de sa garde à vue ».

12 GAZETTE DU PALAIS - DIMANCHE 31 JANVIER AU MARDI 2 FEVRIER 2010

Das könnte Ihnen auch gefallen