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n° 174

protection des
réseaux HTA
industriels et
tertiaires
André SASTRE

Dès 1966 il se spécialise dans les


mesures électrotechniques et les
automatismes industriels.
Ingénieur autodidacte en 1971.
Il entre chez Merlin Gerin en 1988 et
participe à la création de l’activité
Protection-Contrôle-Commande HTA.
Il est maintenant chargé de
l’animation du réseau commercial
pour cette activité.

CT 174 édition décembre 1994


lexique

AMDEC : électrisation : Une révision est prévue, elle retient


méthode d’étude, «Analyse des Modes action de communiquer une charge seulement deux gammes :
de Défaillance, de leurs Effets et de électrique à un corps, état d’une ■ gamme I = 1 kV < U ≤ 245 kV,
leur Criticité», dans laquelle selon une personne reliée à un élément sous ■ gamme II = U ≥ 245 kV.
définition de la CEI 812 «un mode de tension.
mesure RMS -Root Mean Square- :
défaillance est un effet par lequel on électrocution :
observe la défaillance d’un élément du valeur du courant efficace, courants
mort accidentelle causée par le courant harmoniques compris =
système étudié». électrique, phase ultime de
BTA et BTB : 2 2 2 2
l’électrisation.
Ieff = I h1 + I h3 + I h5 + ... + I hn + ...
catégories de tensions définies par le HTA et HTB :
décret du 14 novembre 1988 : avec
les niveaux de tensions font l’objet de
■ en alternatif
h1 = harmonique de rang 1,
différents classements selon les
50 V < BTA ≤ 500V h3 = harmonique de rang 3,
décrets, les normes, et autres
500 V < BTB ≤ 1000V spécifications particulières telles celles hn = harmonique de rang n.
■ en continu (taux d’ondulation < 10 %) de certains distributeurs d’énergie, ainsi Pcc :
120 V < BTA ≤ 750V en ce qui concerne les tensions puissance de court-circuit.
750 V < BTB ≤ 1500V alternatives supérieures à 1 000 V :
stabilité dynamique d’un réseau :
Ces deux catégories sont regroupées ■ le décret français du 14 novembre
1988 définit deux domaines de faculté qu’a un réseau, comportant
dans le domaine I selon la CEI 364 et plusieurs machines tournantes
NF C 15-100, tension : HTA = 1 kV < U ≤ 50 kV,
HTB = U > 50 kV. asynchrones et synchrones,
courant différentiel résiduel : ■ la publication CEI 71 précise des de reprendre un fonctionnement normal
somme vectorielle des courants gammes de tensions les plus élevées à la suite d’une perturbation brutale
parcourant tous les conducteurs actifs pour le matériel : ayant entraîné une modification
(phases et neutre) d’un circuit en un ■ gamme A = 1 kV < U < 52 kV, provisoire (cas d’un court-circuit)
point de l’installation (aussi appelé ■ gamme B = 52 kV ≤ U < 300 kV, ou définitive (ouverture d’une ligne)
courant résiduel). ■ gamme C = U ≥ 300 kV. de sa configuration.

Cahier Technique Merlin Gerin n° 174 / p.2


protection des réseaux HTA La protection des réseaux électriques
nécessite la mise en œuvre de
industriels et tertiaires nombreuses et différentes techniques
dont l’organisation, ou plan de
protection, nécessite les compétences
d’un spécialiste.
En effet, ce travail impose de connaître
les règlements et les normes, mais
aussi de concilier des aspects technico-
économiques qui parfois s’opposent.
Ce spécialiste doit satisfaire le besoin
sommaire de l’exploitant en termes de sécurité et
de disponibilité de l’énergie électrique.
L’atteinte de cet objectif de sûreté
dépend pour une très grande part de la
1. protection électrique et sûreté les conséquences d’un p. 4
sélectivité entre les dispositifs de
défaut électrique
protection.
le besoin de l’exploitant p. 4
Pour permettre à un non spécialiste de
la structure d’un réseau p. 4 dialoguer utilement avec le concepteur
électrique d’une installation électrique HTA, ce
le plan de protection p. 5 Cahier Technique aborde simplement
la sélectivité p. 7 ces techniques de protection et de
la fiabilité des protections p. 8 sélectivité. Un lecteur déjà informé
les fonctions de protection p. 8 pourra entamer sa lecture à partir du
et de contrôle-commande deuxième chapitre, et un praticien se
réunies porter directement au chapitre trois.

2. les types de sélectivité et sélectivité ampèremétrique p. 10


de protection
sélectivité chronométrique p. 10
sélectivité logique p. 11
protection différentielle p. 12
protection directionnelle p. 14
protection à minimum p. 15
d’impédance
la sélectivité optimale p. 16
synthèse d’emploi des p. 18
différents types de protections
3. emploi des protections précautions de choix et p. 19
d’emploi des protections
précautions relatives p. 20
aux capteurs
précautions relatives p. 21
au réseau
4. guide de choix p. 22
5. conclusion p. 24
6. informations pratiques données nécessaires p. 25
pour réaliser une étude
de sélectivité
diagramme de sélectivité p. 25
7. bibliographie p. 27

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1. protection électrique et sûreté

les conséquences d’un ■ ilspeuvent intégrer des


automatismes de reprise de service
défaut électrique (relestage, séquences de redémarrage,
Les conséquences d’un défaut permutation...).
électrique sont multiples, parfois non Il convient de remarquer que la sécurité
évidentes, à priori difficiles à imaginer, s’oppose à la disponibilité puisque les
voici quelques exemples : Id
dispositifs automatiques de protection
■ en aval du défaut, le réseau mis hors C
provoquent souvent des interruptions
tension entraîne un arrêt partiel de service. Ainsi le niveau de sûreté
et inopiné de l’exploitation ; retenu pour une installation est le
■ le siège du défaut est souvent résultat d’un compromis qui tient
endommagé, d’où démontage, B
compte d’une multitude de choix
réparation, remplacement, retour formalisés par le plan de protection.
en usine, expertise... ;
■ pendant la durée du défaut, le A En conséquence toute modification, en
personnel est confronté à un risque cours d’étude ou ultérieure, doit être
d’électrisation, de brûlures soigneusement analysée quant à ses
(effets thermiques), voire même de répercussions sur la sécurité et la
traumatismes (projection ou chute). disponibilité. Pour cela, les différents
fig. 1 : il y a sélectivité entre les protections A
niveaux de sûreté recherchés sur un
Des conséquences peuvent être et B ainsi que B et C lorsque pour tout défaut
réseau doivent impérativement être
ressenties également sur les parties en aval de A, seul le disjoncteur A s’ouvre,
fixés :
saines du réseau, par exemple lors alors que le courant de défaut Id a aussi été
■ dès l’étude de conception, donc bien
d’un court-circuit : détecté par B et C.
avant le choix des constituants,
■ chute de tension préjudiciable aux ■ et lors du choix du mode de conduite.
accrochages électriques, aux
automates et équipements le besoin de l’exploitant
informatiques. la structure d’un réseau
■ perte de stabilité des machines Si ce besoin devait être exprimé par un
seul mot, ce serait SÛRETÉ. électrique
tournantes qui peut, même après
élimination du défaut, s’aggraver Ce mot a plusieurs acceptions (cf. Elle est souvent représentée par un
jusqu’à entraîner l’effondrement total Cahiers Techniques n° 134 et 144), schéma unifilaire qui précise les
de la distribution et des sources de dans ce document les deux sens principaux constituants du réseau
secours prévues pour assurer la retenus sont : (transformateur, alternateur,
■ sécurité machines,…) et comment ils sont liés
continuité de l’alimentation.
■ disponibilité, entre eux (ligne, jeu de barres, …). Le
Ainsi donc, dans presque tous les cas, mais abordés sous l’angle des niveau de continuité de service dépend
un défaut provoque une interruption protections électriques. fortement de sa structure.
d’alimentation et de production.
Interruption qui, du fait des contraintes Ainsi, les dispositifs de protection ont En effet les types de protections et les
économiques, est de moins en moins une forte incidence sur la sécurité, car techniques de sélectivité sont choisis selon
acceptable. ils doivent éliminer au plus vite un le schéma retenu (en antenne, double
L’arrêt d’exploitation peut cependant défaut pour protéger les personnes et dérivation, boucle, simple ou double jeu de
être circonscrit à une zone du réseau les biens contre ses conséquences barres,...), mais aussi selon la position
selon : (accident corporel, dégât matériel). relative des constituants (cf. Cahier
■ le lieu du défaut, Ces mêmes dispositifs influent Technique n° 169).
■ l’efficacité des protections, fortement sur la disponibilité, car : Pour satisfaire le besoin de l’exploitant
■ la technique de sélectivité mise ■ leur sélectivité limite la zone affectée le plus économiquement possible, la
en œuvre. par un défaut, méthode suivante peut être conseillée,
Cette réduction du risque d’interruption ■ ils minimisent le délai de elle comporte quatre phases :
est obtenue par un plan de protection rétablissement de la tension, 1 - se fixer les objectifs de sûreté par
bien établi. Le rôle des protections est ■ par leurs auto contrôles, mieux leurs zone d’utilisation de l’énergie,
de provoquer rapidement la mise hors auto diagnostics, ils réduisent le risque 2 - créer une structure de réseau en
tension de la partie du réseau affectée de non fonctionnement et de partant des utilisations (schéma
par le défaut afin d’en limiter les déclenchement intempestif, unifilaire),
conséquences. La sélectivité vise à ne ■ ils donnent à l’exploitant la possibilité 3 - élaborer le plan de protection qui
mettre hors tension que cette partie du de diagnostiquer à distance (c’est la précise le choix des techniques de
réseau et seulement celle-ci (cf. fig. 1). fonction communication), protection et l’étude de sélectivité,

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4 - vérifier que les objectifs de sûreté ■ ceux inhérents aux récepteurs : un déterminé en fonction du niveau
sont tenus. transformateur n’est pas sujet aux recherché pour :
Si ce n’est pas le cas, il faut modifier mêmes risques qu’un moteur, un ■ la sécurité du personnel et des
partiellement la phase 2 (structure), laminoir n’a pas les mêmes contraintes équipements,
puis recommencer les phases 3 et 4. qu’un concasseur… ■ les impératifs de continuité de service.
Pour les seules études de disponibilité En final, pour tous les constituants du Il doit tenir compte :
les concepteurs peuvent utiliser des réseau, y compris les générateurs, les ■ de la qualification du personnel
systèmes experts. Par exemple le conducteurs et les récepteurs, le plan d’exploitation,
système ADELIA est couramment de protection définit au minimum les ■ des risques de détérioration du
employé lors des études de réseaux de choix et réglages des dispositifs de matériel,
distribution d’énergie confiés à la protection contre les défauts de court- ■ de la volonté de limiter les
Société Merlin Gerin. Ces systèmes circuit phase-phase et phase-terre. surtensions.
travaillent à partir des données de Les règlements Le régime retenu affecte la valeur du
fiabilité AMDEC -Analyse des Modes Ce sont tous les textes de loi, ou ayant courant de défaut terre fixée par le
de Défaillance, de leurs Effets et de valeur de loi, qui imposent des choix système de mise à la terre, valeur qui
leur Criticité- et des arbres de incontournables (par exemple : en résulte d’un compromis entre
défaillance (cf. Cahier Technique France le décret concernant la ■ avoir un courant suffisamment fort
n° 144). Il est ainsi possible de chiffrer protection des travailleurs). pour
la disponibilité de différentes structures ■ réaliser un bonne sélectivité : le
pour ensuite sélectionner la plus Les normes courant résiduel doit être détecté sans
adéquate. Il faut toujours considérer les normes être confondu avec les courants
applicables à l’installation concernée. capacitifs des liaisons saines (câbles),
le plan de protection Pour les installations électriques les ■ se protéger contre les surtensions
normes à appliquer dépendent des par réduction d’impédance entre le
C’est un ensemble cohérent et efficace
niveaux de tension de chaque circuit et réseau et la terre ;
de protections choisies dans le but de
sont généralement assujetties à ■ et avoir un courant faible pour limiter les
satisfaire aux objectifs de disponibilité
différents paramètres. Ainsi, en France dégâts (notamment dans les machines
de l’énergie, de sécurité des personnes
la norme NF C 13-200 qui a pour tournantes et les transformateur) mais
et des équipements.
domaine d’application «Les installations aussi les risques d’incendie ou d’explosion
Le plan de protection précise les
privées à haute tension» prend aussi dans les zones sensibles (pétrochimie,
conditions d’action et de non action des
en compte le climat et l’environnement. mines,…).
protections en période de défauts, lors
des transitoires normales (dues aux Les habitudes Pour une installation existante, les
manœuvres d’exploitation, par Bien qu’elles concernent les choix de protections mises en œuvre et l’étude
exemple), mais aussi en présence structure, de type de protection comme de sélectivité sont directement
d’harmoniques, de perturbations de mode d’exploitation, les habitudes influencées par le régime de neutre
induites et/ou rayonnées... ne sont pas toujours écrites. existant.
Le plan s’appuie sur des données Cependant leur application rend Pour une installation nouvelle, l’étude
générales et inhérentes à l’installation l’exploitation plus aisée : l’utilisateur de sélectivité permet de valider les
considérée, telles que : n’est ainsi confronté qu’à des principes options retenues (régime de neutre,
■ les règlements, de fonctionnement qu’il connaît bien. valeur maximale du courant de défaut
■ les normes,
terre et l’emplacement adéquat du
Les conditions d’exploitation
■ les habitudes,
système de mise à la terre), sinon
Conduite centralisée ou non du réseau, d’aider à faire d’autres choix.
■ les conditions d’exploitation, possibilité de conduite locale,
■ les récepteurs, constitution des équipes, astreinte sur La coordination des protections
■ le régime de neutre, place ou non, délai d’intervention, etc, Par coordination il faut comprendre
■ la coordination des protections, sont autant de conditions qui influent “mettre en harmonie le fonctionnement
■ les conséquences d’un défaut, sur le plan. des dispositifs de protection”, et plus
■ la présence de diverses sources précisément “veiller à leur sélectivité”.
d’énergie (ou non). Les récepteurs
Il est rare qu’un réseau de distribution
Tous les récepteurs ont leur propre
Toutes ces données répertorient les électrique soit totalement indépendant
influence : les moteurs par leurs d’une autre installation, en particulier
différents risques potentiels qui sont
caractéristiques de démarrage, les cette coordination est impérative entre
très variés, souvent interdépendants et
alternateurs par leurs réactances, les ■ le réseau de l’installation projetée et
difficilement quantifiables. Par
transformateurs par leur tension de celui de l’installation existante,
exemple :
court-circuit, les câbles par leurs ou entre
■ ceux liés à la structure du réseau (en
capacités et leurs tenues au court- ■ le réseau de l’installation projetée et
antenne, en boucle fermée, sources en
circuit,… le réseau amont et/ou public.
parallèle, délestage, régime de
neutre,...), qui sont reliés au type de Le régime de neutre Son étude se fait à partir :
régime de neutre retenu, mais aussi à (cf. Cahier Technique n° 62) ■ des courbes de fonctionnement des
l’environnement (voie d’accès, Le schéma des liaisons du réseau à la protections, par exemple il est judicieux
humidité, altitude,…). terre, ou régime de neutre, est de prévoir une protection à temps

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extrêmement inverse pour “se ■ les baisses de tension, souvent dues notamment nécessaire de «doubler»
coordonner” avec un fusible ; à un court-circuit. Elles sont plus les fusibles par des protections
■ des temps de déclenchement importantes lorsqu’elles sont proches indirectes pour assurer la sélectivité
(sélectivité). du point de défaut, elles peuvent être lorsque les courants de défaut peuvent
Nota : les distributeurs publics source de graves désordres, même sur être de faible intensité (forte impédance
d’énergie électrique imposent les parties saines du réseau. lors du défaut ou puissance limitée de
généralement des réglages maximaux Limiter la durée de tous ces défauts de la source) ; cas présenté dans la
applicables au poste de livraison (en tension contribue à réduire leurs figure 2b où
France, EDF demande pour les postes incidences sur les utilisations. Icctransformateur >> Iccalternateur.
HTA 20 kV un temps de 0,2 s). ■ selon le type d’équipement (moteurs Une solution pratique est le téléréglage,
synchrones ou asynchrones, mais la solution idéale est la télévalidation
Une étude de coordination, précise les
transformateurs enrobés ou immergés, ou choix à distance de valeurs prédéfinies
temps d’élimination des défauts qui
alternateurs…). et testées (cf. fig. 2c).
doivent être :
■ satisfaisants pour la sécurité du ■ en fonctionnement séparé du réseau
personnel, de distribution publique, selon
■ conformes à la tenue du matériel, l’importance relative des puissances
cumulées des machines tournantes
a
(échauffement, tenue aux efforts
(moteurs et alternateurs) il est possible t (s)
électrodynamiques),
■ sélectifs avec les installations qu’une perte de stabilité entraîne
voisines. l’effondrement total de la distribution et
des sources de secours sensées
Les conséquences d’un défaut assurer la pérennité de l’alimentation.
Ce sont les accidents corporels, les Il est à noter que même après G
dégâts voire destructions de matériel, l’élimination du défaut, cette perte de
les pertes de production... stabilité peut s’aggraver.
Elles sont estimées en termes de Le maintien en service de toutes les I (kA)
risques : machines tournantes, synchrones et
b fusible f
■ pour le personnel, à partir du courant asynchrones, est d’autant plus
probable que le creux ou manque de protection indirecte P
de défaut, de l’élévation du potentiel t (s)
qui double le fusible
des masses accessibles, de tension est de plus courte durée.
lors de l'alimentation
l’impédance des circuits de terre... En résumé il s’avère que la rapidité
par G seul.
Ils diminuent si le temps de contact, d’élimination d’un défaut est essentielle
direct ou indirect avec une partie sous pour réduire les risques, de plus elle courbe I cc de G
tension, est court. améliore la disponibilité et la
maintenabilité.
■ pour le matériel, à partir de sa tenue
thermique et/ou électrodynamique, des Une fois estimées, les conséquences
d’un incident sont discutées pour I (kA)
probabilités de brûlage ou de perforation
des tôles de circuits magnétiques des finalement être acceptées ou refusées, c
avec des dispositions particulières : 1MVA 800 kVA
équipements, de sa sensibilité aux
manques ou baisses de tension. ■ sélectivité partielle, G
■ les échauffements et efforts ■ transformateur d’isolement,
électrodynamiques affectent plus la ■ régime de neutre temporaire,
télévalidation
durée de vie du matériel lorsqu’ils sont ■ protection chronométrique ou logique,
des réglages
importants et maintenus. Les ■ autorisation ou non du fonctionnement prédéfinis
interrompre rapidement évite un des sources en parallèle,
vieillissement rapide (fatigue) du ■ générateur homopolaire sur jeu de
matériel. barres,
■ les manques de tension, souvent dus ■ etc.
à un défaut détecté par un appareil de Présence de sources diverses avec avec
protection. Ils concernent tout le réseau Lorsqu’un réseau peut, pendant f P
délestage délestage
aval. certaines périodes, être alimenté selon
- ils peuvent être brefs, c’est le cas de des configurations et des sources
coupures suivies de réenclenchements différentes, il faut pour chaque cas,
automatiques ou de permutation de déterminer les courants de court-circuit fig. 2 : exemple d’intérêt de la télévalidation.
source. Ils gênent surtout les matériels phase-phase et phase-terre. Ils sont Lors du changement de la source
électroniques (régulation, généralement très différents et leur d’alimentation, il est nécessaire d’adapter
informatique,…), moins les machines à connaissance est indispensable pour les réglages des protections des départs par
forte inertie (four, ventilateur,…). assurer la protection et la sélectivité changement de seuil (a) et/ou mise en
- ils peuvent être longs du fait des dans tous les cas. Les protections service de protection complémentaire (b).
travaux préalables de remise en ordre nécessitent alors des seuils et La télévalidation (c) améliore la sûreté
avant la remise sous tension, et alors temporisations différents selon les (disponibilité et sécurité).
affecter financièrement l’entreprise. configurations (cf. fig. 2a). Il est

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la sélectivité Présentation d’une étude de visualisés les courbes de
sélectivité déclenchement de chacune des
La sélectivité consiste à ne mettre hors
Une telle étude doit comprendre : protections avec leurs repères
tension que la partie du réseau
■ la description des modes correspondants à ceux notés sur le
concernée par un défaut et seulement
celle-ci. Elle organise les d’exploitation retenus pour l’étude, schéma unifilaire (cf. fig. 3a).
■ un schéma unifilaire simplifié,
déclenchements, des différents ■ note technique.
■ les diagrammes de sélectivité, ceux
dispositifs de protection phases et Elle décrit les principes de sélectivité
terre, qui doivent être les plus rapides des protection de phases, et ceux des
qui ne peuvent pas être représentés
possible (cf. Cahier Technique n° 62). protections de défaut «terre»,
par les diagrammes (sélectivités
■ une note technique,
Pour cela chaque installation fait logique et différentielle par exemple).
■ le carnet de réglage.
normalement l’objet d’une «étude de Elle présente et explique les résultats,
■ schéma unifilaire simplifié. notamment la durée de déclenchement
sélectivité». Son but est de confirmer
que tout défaut envisageable sera bien Il représente l’ossature du réseau, les obtenue au niveau du disjoncteur de
éliminé dans les limites techniques organes de manœuvres essentiels, les tête. Elle signale les risques et si
fixées pour le matériel d’installation protections repérées (cf. fig. 3a). nécessaire propose des solutions qui,
(ex. : pourvoir de coupure) et pour les ■ diagrammes de sélectivité. comme indiqué précédemment,
utilisations (ex. : durée maximale Sur ces diagrammes (cf. fig. 3b) sont peuvent influencer l’architecture de
d’interruption). Pour ce faire,
l’architecture la plus appropriée est
recherchée en plaçant ou non des
protections en tel ou tel point de a b
l’arborescence du réseau électrique.
Contenu d’une étude de sélectivité 1 2 3 4
4 t (s)
Dans la pratique, une étude de
HBT
sélectivité consiste à déterminer les
différents réglages (temporisations et
seuils) des appareils de protection tout
en vérifiant la compatibilité entre les
temps d’intervention définis pour les
appareils amont et ceux définis pour les
appareils aval. 3
0,7
HTA
Une telle étude est un travail important
car :
■ elle considère les différentes valeurs
2
des courants de défauts pouvant
apparaître en différents points d’un
réseau ;
■ elle vérifie que chaque défaut
probable peut être éliminé par deux niveaux des en en en I (kA)
protections différentes, pour palier courants de BT HTA HTB
1
l’éventuelle défaillance de la protection court-circuit
la plus proche ou d’un de ses éléments
associés tels que filerie, réducteurs,
disjoncteur, connectique...
A noter que les réglages des appareils
en amont du réseau (arrivée) sont BT
souvent imposés par le distributeur
d’énergie, et ceux des appareils en aval fig. 3 : exemple d’un schéma unifilaire (a) et du diagramme de sélectivité de ses protections (b).
(départs) le sont par le circuit de plus A noter que, pour être comparés, les Icc sont exprimés à un même niveau de tension.
forte puissance.

Cahier Technique Merlin Gerin n° 174 / p.7


distribution. Quelques exemples sont ■ ne pas avoir de déclenchement les fonctions de protection
donnés dans le tableau de la figure 4. intempestif
Cette liste non exhaustive montre les ➡ disponibilité.
et de contrôle-commande
liens importants entre les études :
Cet objectif est maintenant atteint avec
réunies
■ d’architecture, Les dispositifs de protections, avec les
■ de courants de court-circuit,
des protections à technologie
numérique, car : capacités de travail étendues des
■ de sélectivité. microprocesseurs (cf. fig. 5),
Entreprendre ces études dès le début ■ après avoir subi, en conception et
fabrication, de nombreux tests de remplissent de nombreuses fonctions :
d’un projet s’avère donc
■ ainsi, ils traitent l’information fournie
particulièrement utile. compatibilité électromagnétique, elles
peuvent être placées dans des par les capteurs de courant et de
■ carnet de réglage. tension , ils affichent diverses mesures
Ce document réunit toutes les valeurs environnements sévères ;
■ une fois installées :
(I, W, cos ϕ, P, Q, etc.) et réalisent les
de réglage de toutes les protections. différentes protections paramétrées.
Indispensable lors de la mise en ■ en permanence, elles pratiquent des
■ en plus ils peuvent aussi remplir des
service, il est l’aboutissement de l’étude auto-contrôles (c’est la fonction «chien
de garde»), fonctions locales d’automatisme :
de sélectivité.
■ la permutation (ou transfert
■ lors d’une défaillance, elles
fournissent un auto-diagnostic qui automatique),
la fiabilité des protections ■ le pré-traitement des alarmes,
indique la cause et ainsi diminue le
La fiabilité des protections est un facteur temps d’indisponibilité. ■ la mémorisation des informations
essentiel de la sécurité et de la (déclenchement, blocage...),
disponibilité d’une installation électrique. Toutefois, quel que soit le type de ■ l’inter déclenchement entre deux
Les constructeurs de dispositifs de protection, l’objectif global ne peut être extrémités d’une ligne ou sur le
protection poursuivent, lors du atteint que si : primaire et le secondaire d’un
développement et de la fabrication, un ■ les capteurs sont de bonne qualité,
transformateur,
double objectif : ■ l’alimentation auxiliaire est fiable,
■ la sélectivité logique (cf. Cahier
■ être
sûr du déclenchement ■ la mise en œuvre est correctement
Technique n° 2),
➡ sécurité, effectuée et les réglages bien faits. ■ le délestage - relestage.
Ces automatismes répartis sont aussi
importants que la sélectivité du point de
risques révélés remèdes
vue de l’objectif de continuité service.

incompatibilité entre les temps ■ revoir l'architecture pour gagner Ces ensembles ou unités de protection
d'intervention des protections. un ou plusieurs crans de sélectivité. et de contrôle-commande ont de plus la
■ modifier le plan de protection pour faculté de pouvoir communiquer entre
utiliser une sélectivité logique ou eux, en cela ils répondent au principe
différentielle.
■ négocier avec le distributeur d'énergie
de l’intelligence répartie.
un temps plus élevé au poste de livraison. Par intelligence répartie il faut
■ changer la tension de distribution et/ou comprendre que la décision est laissée
d'utilisation. à l’initiative du dispositif le plus proche
incompatibilité entre courant de court-circuit ■ empêcher la mise en parallèle des de l’action à accomplir :
et équipements. sources. ■ un déclenchement suite à un court-
■ augmenter l'Ucc des transformateurs. circuit se décide et se fait
■ rajouter des inductances de limitation.
■ choisir d'autres équipements.
immédiatement en amont du point de
défaut ;
non fusion fusible ■ changer le calibre des fusibles.
■ un délestage se commande selon
■ ajouter un relais de protection indirect
associé à un interrupteur. l’importance de la surcharge, soit au
■ remplacer les fusibles par un disjoncteur. niveau de l’atelier (unité de gestion
■ modifier la source : locale), soit au niveau de l’arrivée (unité
■ augmenter la puissance de court-circuit, de gestion centrale).
■ baisser l'Ucc du transformateur amont.
Ce principe a pour avantage de
durée d'interruption trop longue ■ alimenter en double dérivation.
■ prévoir une source de remplacement
favoriser grandement la disponibilité et
rapide à mettre en service (générateur la gestion du réseau électrique.
de secours) et, si nécessaire, délester les En effet, ces unités communiquantes
utilisations non prioritaires. associées à des calculateurs autorisent
■ utiliser une permutation automatique et
la prise en compte de nombreux
motoriser l'appareil de coupure.
paramètres qui comparés à des valeurs
fig. 4 : risques et solutions qui peuvent influencer une architecture de distribution. de référence permettent de détecter
des dérives dangereuses. Une alerte

Cahier Technique Merlin Gerin n° 174 / p.8


est alors possible pour assurer une ■ le vieillissement prématuré d’un
maintenance prédictive, par exemple : équipement peut être annoncé à la
■ un risque de blocage à venir peut être suite d’une surcharge prolongée,
signalé lorsque le courant de ■ un prochain court-circuit peut être
démarrage d’un moteur augmente de indiqué à partir de l’augmentation d’un
façon significative, courant résiduel (baisse d’isolement).

fig. 5 : Sepam, une gamme de dispositifs de protection mais aussi de contrôle-commande à


base de microprocesseurs (Merlin Gerin).

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2. les types de sélectivité et de protection

Les protections choisies lors de


l’élaboration du plan de protection ont a
un impact direct sur la sélectivité.
Intensités
Dans ce chapitre, sont rapidement de réglages I rC I rB I rA
évoqués les différents types de I
sélectivité et de protection.
Intensités 0 IccC IccB IccA
Ces types de sélectivité et de A
de défauts
protection ont des origines diverses :
■ habitude, HTA
■ mode d’exploitation,
■ influence des distributeurs d’énergie b
nationaux, Intensités I rB B
■ évolution technologique, de réglages I rC I rA I (kA)
■ techniques élaborées par les
constructeurs. Intensités IccC IccA
de défauts IccB
Ils perdurent car ils ont tous leurs
avantages. Pour être judicieux, le choix
doit donc, en un point précis du réseau,
C
se porter sur l’un d’eux : celui qui
procure le maximum d’avantages.
Cette liberté d’optimiser le choix est
facilitée par l’emploi de dispositifs
susceptibles d’offrir plusieurs solutions
dans un même équipement.
BT
zones de non sélectivité
sélectivité ampèremétrique
Pour assurer une sélectivité de type fig. 6 : en théorie (a) pour réaliser une sélectivité ampèremétrique, il faut vérifier que
ampèremétrique, la grandeur contrôlée IccA > IrA > IccB > IrB > IccC > IrC.
est le courant. En pratique (b) la proximité des valeurs de réglage fait que cette sélectivité n’est que partielle.

Sur un réseau, un courant de court-


circuit est d’autant plus faible que le impédant évolue très rapidement en volontairement à l’action des dispositifs
point de défaut est éloigné de la source. défaut franc. de protection ampèremétrique.
La sélectivité peut donc théoriquement L’inconvénient majeur de cette Pour cela, les seuils d’intervention sont
être obtenue en ajustant le seuil des sélectivité est qu’il n’y a pas de secours définis avec des temps de
dispositifs de protection au courant de de l’aval par l’amont (pas de fonctionnement croissants de l’aval
court-circuit prévisible selon leur redondance). vers l’amont. Ainsi, en amont d’un
emplacement dans la distribution Enfin l’handicap essentiel de la défaut plusieurs dispositifs sont
(cf. fig. 6a). sélectivité ampèremétrique est que le sensibilisés (redondance), et lors d’un
seuil d’une protection est d’autant plus défaut seule la protection située
Ce type de sélectivité, ne fait pas immédiatement en amont de celui-ci
élevé qu’elle est proche de la source,
intervenir de délai de fonctionnement déclenche : le défaut n’est alors plus
d’où des risques de dégâts plus
(instantané), car chaque protection est alimenté et les autres protections
importants. Elle ne permet donc pas
indépendante des autres. Il est cessent de le «voir» avant d’atteindre le
souvent d’atteindre l’objectif sûreté
fréquemment utilisé en BTA terminale. terme de leurs temporisations
défini au chapitre 1 puisqu’elle
Il l’est peu en HTA car les variations respectives.
privilégie la sécurité.
réelles d’un courant de court-circuit La vérification peut se faire par
entre deux points sont trop peu comparaison (superposition) des
significatives (les impédances de sélectivité chronométrique courbes de fonctionnement (cf. fig. 7)
liaison sont négligeables), la sélectivité Cette sélectivité associe une notion de qui doivent être suffisamment espacées
n'est donc que partielle (cf. fig. 6b). A temps à la grandeur contrôlée qu’est le pour assurer cette sélectivité (par
noter qu'en HT généralement un défaut courant : une temporisation est affectée exemple 0,3 s).

Cahier Technique Merlin Gerin n° 174 / p.10


Cependant lorsque deux dispositifs le temps d’intervention augmente de circuits primaire et secondaire sont très
contrôlent un même courant nominal 0,2 à 0,3 s à chaque «étage» au fur et significatives (cf. fig. 9). Il est alors
(avec ou sans changement de tension), à mesure que l’on s’approche de la possible d’avoir une protection rapide
pour s’affranchir des tolérances de source. Un tel écart est nécessaire (≈ 100 ms) sur le circuit primaire si son
fonctionnement il est nécessaire de pour tenir compte des tolérances des seuil est réglé au dessus du courant Icc
prévoir aussi un écart de réglage des temps de réponse des éléments de la secondaire «vu» depuis le primaire.
seuils d’environ 20 % de l’aval vers chaîne de protection (capteurs,
l’amont. électronique, déclencheur et
Les temporisations sont, soit du type à disjoncteur) ainsi que du temps d’arc sélectivité logique
temps dépendant de l’importance du du disjoncteur aval. Ce sont donc les (cf. Cahier Technique n° 2)
courant de défaut, soit du type défauts de plus forte énergie et situés Ce type de sélectivité est aussi appelé
indépendant (cf. fig. 8). au plus près de la source qui sont Système de Sélectivité Logique ou
La sélectivité chronométrique est alimentés le plus longtemps (dégâts SSL. Il fait l’objet d’un brevet déposé
fréquemment utilisée car simple. Elle plus importants). par Merlin Gerin et met en œuvre des
présente cependant un inconvénient : L’objectif sûreté n’est pas totalement échanges d’informations entre les
atteint, mais en appliquant cette unités de protection. La grandeur
sélectivité entre deux ou trois étages un contrôlée est le courant.
compromis satisfaisant entre la sécurité Toutes les unités de protections SSL
a
et la disponibilité peut être trouvé. communiquent via une liaison filaire
t (s) (liaison pilote) : par ce circuit toutes les
Nota 1 : du fait de sa simplicité de mise unités sollicitées par un défaut envoient
en œuvre, ce type de sélectivité est instantanément une impulsion d’attente
intéressant pour protéger une liaison logique à l’unité amont. Ainsi, seule la
entre deux sous-stations distantes. protection située immédiatement en
B
0,3 Nota 2 : le mixage des sélectivités amont du défaut reste libre de
A chronométrique et ampèremétrique est
particulièrement intéressant pour
protéger le primaire d’un
Id I (kA) transformateur. En effet, les différences
de courant de court-circuit entre les B
t (s)

b B
t (s)

A B'

2 A
Id
B
HTA B
100 ms

1 I rA I r1B I r2B I (kA)


I ccA I ccB
A B I cc I (kA)
A
I r1B = seuil bas 1,2 . I rA pour s'affranchir des
BT 1 = réglage "temps" minimal imprécisions. Un intervalle de sélectivité de
2 = réglage "temps" maximal 300 ms (courbe B') est habituellement prévu en
➡ plage de réglage "temps" = 1 à 2 secours de A.

A = réglage "seuil" minimal I r2B = seuil haut I ccB, mais I r2B I ccA, à
B = réglage "seuil" maximal déclenchement rapide à 100 ms pour accepter
fig. 7 : la superposition des courbes de
déclenchement (a) permet de vérifier que la ➡ plage de réglage "seuil" = A à B la surintensité d'enclenchement.
sélectivité est effective entre les disjoncteurs fig. 8 : courbes de déclenchement à temps fig. 9 : les sélectivités chronométrique et
A et B (b) qui détectent le même courant de indépendant (ou constant [ ]) et à ampèremétrique appliquées aux postes de
défaut Id. temps dépendant (ou inverse [ ]). transformation.

Cahier Technique Merlin Gerin n° 174 / p.11


fonctionner puisqu’elle n’a pas reçu Cependant, malgré la contrainte de distribution électrique sont égaux,
d’ordre d’attente logique (cf. fig. 10). devoir relier par une liaison pilote phase à phase, à ceux qui en sortent.
L’avantage du SSL est de pouvoir toutes les unités de protection SSL, ce La protection différentielle a pour rôle
raccourcir les temps de déclenchement type de sélectivité est plus satisfaisant de contrôler ces égalités, de mesurer la
(cf. fig. 11) et notamment à proximité dans la recherche de l’objectif de différence éventuelle entre deux
de la source : sûreté que ceux présentés courants (due à un défaut), et pour un
■ soit en réglant toutes les unités avec précédemment. seuil prédéterminé de donner un ordre
la même temporisation, de déclenchement. L’élément
Nota : cette sélectivité est d’une
■ soit en ayant des temps d’intervention défectueux est alors isolé du réseau
application intéressante pour la
de plus en plus courts de l’aval vers (cf. fig. 12)
protection des arrivées et départs d’un
l’amont contrairement à ce qui est
même tableau. Ici, les fils de liaison ne Cette protection permet de surveiller
réalisé avec la sélectivité
sont pas une contrainte d’installation : une zone bien délimitée par deux jeux
chronométrique (cf. § précédent).
ils ne parcourent que le tableau. Ils de réducteurs de courant (ou
Comme avec la sélectivité peuvent donc être intégrés en usine. transformateurs de courant) : elle est
chronométrique toutes les protections De plus cette solution autorise des auto sélective et peut donc être
situées en amont d’un défaut sont temps d’interruption de défaut sur les instantanée. Cet avantage doit être
sollicitées (redondance). arrivées inférieurs à ceux des départs. conservé dans des périodes où se
produisent des phénomènes
transitoires ; mais sa sensibilité doit
protection différentielle cependant être limitée aux
dispositif en amont
du défaut, en attente
Par principe, en l’absence de défaut, phénomènes dus à des défauts, et non
(durée limitée). les courants entrant dans chaque pas à d’autres qui sont normaux
élément d’une installation de (courants d’enclenchement, courant de
Dn
protection
n°4

a b

dispositif en amont
du défaut, en attente 1 2 3 4 4
t (s)
(durée limitée) : émet HBT
un ordre d'attente.
D3
protection
n°3

3
HTA
premier dispositif en
amont du défaut : émet un
ordre d'attente et un ordre 0,1 2
de déclenchement.
D2
protection
n°2
niveaux des en en en I (kA)
courants de BT HTA HTB 1
court-circuit
dispositif non sollicité
(situé en aval du défaut).
D1
protection
n°1 BT

fig. 11 : exemple d’un schéma unifilaire et d’un diagramme de sélectivité des protections
liaison pilote incluant un étage de sélectivité logique (entre 2 et 3).
ordre d'attente logique Ce diagramme est à comparer à celui de la figure 3 (les courbes modifiées sont en orange). Il
montre que, pour un même circuit, cette sélectivité permet une importante réduction des délais
fig. 10 : principe de la sélectivité logique. de déclenchement (sur le disjoncteur 3 par exemple, de 0,7 à 0,1 s).

Cahier Technique Merlin Gerin n° 174 / p.12


de sa valeur intrinsèque ou des
conséquences inacceptables d’une
a c mise hors service longue sur défaut…
La mise en œuvre de ce type de
protection impose aussi certaines
contraintes :
■ un TC -Transformateur de Courant-
par phase à chaque extrémité de la
zone contrôlée.
■ une liaison entre les deux dispositifs
liaison pour la protection différentielle de
pilote câble. De plus avant de retenir cette
protection il est utile de s’assurer de
son efficacité sur tous les types de
défauts imaginables. En effet le
principe de détection, souvent utilisé
pour une protection différentielle à fils
pilote, fait que la sensibilité dépend de
la phase en défaut et du type de défaut
(phase-phase ou phase-terre).
b d ■ pour la protection différentielle de
machine : les extrémités des
enroulements du côté point neutre
doivent être accessibles pour placer
tous les TC.
■ pour la protection différentielle de
transformateur :
■ selon que le relais de protection est
installé dans la cellule amont ou aval, la
filerie vers l’autre jeu de TC sera
relativement longue ; il est alors
indispensable de veiller à sa section
point neutre (consommation) et à son cheminement
fig. 12 : exemples d’emploi de la protection différentielle. (perturbations).
a - protection différentielle de câble : sur défaut les 2 disjoncteurs ouvrent, ■ si le régime de neutre est très
b - protection différentielle de machine, moteur ou alternateur, différent de part et d’autre du
c - protection différentielle de transformateur : s’il y a des sources en aval, sur défaut les 2 transformateur, les défauts «terre» ne
disjoncteurs ouvrent, sont pas tous décelables ; ils doivent
d - protection différentielle de jeu de barres : s’il y a des sources en aval, sur défaut tous les dans ce cas faire l’objet d’un traitement
disjoncteurs ouvrent. particulier.
■ pour la protection différentielle de jeu
défauts traversants dont le siège est transformateurs de courant), des de barres : avec certains types
extérieur à la zone...). réducteurs de courant, et des réglages d’appareils tous les TC doivent avoir un
Les caractéristiques des «transitoires» particulièrement soignés pour garantir même rapport égal à celui du plus gros
sont particulières à chaque élément de les non déclenchements intempestifs. TC. Cette protection à haute
réseau : les protections différentielles Elle est utilisée chaque fois qu’une impédance, surtout employée dans les
élimination très rapide des défauts est pays sous influence anglo-saxonne,
sont donc technologiquement
impérative : présente de grosses difficultés :
«spécialisées», soit :
■ réduction du temps amont dans une
■ différentielle de lignes et câbles, ■ pour l’aiguillage des circuits
chaîne de sélectivité chronométrique,
■ différentielle de jeu de barres, secondaires des TC, lorsque le jeu de
par suppression d’un étage de cette
■ différentielle de transformateur, barres alimente de nombreux départs
chaîne,
■ différentielle de moteur, avec différentes configurations ;
■ amélioration de la stabilité dynamique
■ différentielle d'alternateur. ■ pour la réalisation des fileries, car sa
d’une installation comportant des
L’emploi de cette protection est limité machines tournantes, forte impédance peut pendant le défaut
car elle nécessite une filerie (fils pilotes ■ protection supplémentaire d’un engendrer des surtensions sur la filerie
ou raccordements de secondaires des élément de grande importance du fait au secondaire des TC. Ces surtensions

Cahier Technique Merlin Gerin n° 174 / p.13


peuvent nécessiter la mise en place de
dispositifs parasurtenseurs.
Rappel : la sélectivité logique, plus
pratique d’emploi, répond aussi au
problème du gain de temps.

protection directionnelle
Ce type de protection fonctionne à
protection directionnelle
partir du courant, de la tension et du
y de courant phase
sens d’écoulement de l’énergie. Elle
agit lorsque simultanément le courant
ou la puissance dépasse un seuil et
que l’énergie se propage dans une
direction anormale. Il existe des protection à maximum
protections directionnelles : de courant
■ de courant phase,
■ de courant résiduel, x
■ de puissance active, courant de défaut transitant
par l'artére saine
■ de puissance réactive,
■ de puissance homopolaire (non
développée dans ce Cahier Technique courant de défaut "direct"
car essentiellement utilisée sur les
réseaux de distribution publique à
neutre compensé).
Protection directionnelle de courant fig. 13 : principe de la protection directionnelle de courant phase.
phase Sur une même liaison un dispositif directionnel est plus rapide (≈ 250 ms) qu’un dispositif à
maximum de courant, d’où une sélectivité : ici, il y a déclenchement en x puis en y.
Lorsque deux sources, deux liaisons,
A noter que si ces liaisons sont remplacées par deux transformateurs en parallèle, le principe
ou plus, fonctionnent normalement en
reste identique.
parallèle, il y a un risque d’arrêt général
de la distribution lors d’un défaut
n’affectant qu’un de ces éléments. En de «terre» peuvent ainsi faire la Mais cette solution n’est applicable que
effet tous ces éléments sont parcourus distinction entre les éléments sains et si pour chaque départ :
par le courant de défaut, avec un celui qui est en défaut (cf. fig. 14). Ic départ << Σ Ic installation
changement de sens du courant dans La direction est déterminée à partir
l’élément défectueux (cf. fig. 13). d’une mesure du déphasage entre les Si cela n’est pas, il faut alors prévoir un
vecteurs «courant résiduel» et «tension générateur de courant homopolaire.
Les protections directionnelles sont
résiduelle». Sinon les protections des liaisons
donc utilisées pour distinguer le seul
Ces dispositifs sont aussi employés saines et longues déclenchent
élément défectueux et commander son intempestivement (déclenchement par
isolement des autres éléments encore pour sélectionner le départ en défaut
sur des réseaux à fort courant capacitif, sympathie) car activées par le courant
sains. Pour pouvoir isoler l’élément capacitif généré par toutes ces liaisons.
notamment lorsque les liaisons par
défectueux ces dispositifs sont plus
câbles sont longues : tous les départs Protection directionnelle de
rapides d'environ 250 ms que les
sains sont parcourus par un courant puissance active
protections à maximum de courant résiduel de même sens, et ce courant
concernées par le même défaut. Ce type de protection est utilisé par
est de sens opposé dans un départ en exemple pour :
Protection directionnelle de courant défaut (cf. fig. 15). ■ découpler du réseau un alternateur
de défaut «terre» Nota : Dans ce dernier cas, pour qui absorbe de l’énergie (marche en
Si un réseau est alimenté par deux réaliser la sélectivité sans protection moteur) suite à une défaillance de la
transformateurs ou plus (ou par des directionnelle, une autre solution est source d’énergie mécanique,
alternateurs) avec leurs points neutres aussi utilisée. Elle exploite des ■ couper l’alimentation d’un moteur lors
simultanément reliés à la terre, lors d’un protections ampèremétriques de défaut d’un creux de tension.
défaut «terre» sur une seule de ses «terre». Mais le seuil Is de ces
Outre la mesure de courants et de
sources, toutes sont parcourues par un protections doit satisfaire à :
Ic départ < Is < Σ Ic installation
tensions, ce type de protection mesure
courant résiduel. Seule celle qui est aussi le déphasage pour déterminer la
affectée par le défaut «voit» un courant avec Ic = courant capacitif, puissance :
résiduel de sens inverse des autres. Les Is = intensité de seuil. P = 3 . U . I . cos ϕ
dispositifs de protection directionnelle En général Is ≈ 1,3 à 1,5 Icdépart

Cahier Technique Merlin Gerin n° 174 / p.14


a b

protection directionnelle
de courant phase

courant résiduel généré par


le point neutre du
transformateur en défaut
x
courant résiduel généré par
le point neutre de chaque
transformateur sain en
présence d'un défaut

fig. 14 : une protection directionnelle de courant de défaut «terre» permet de discriminer le transformateur en défaut (a), ou être insensible à un
défaut sur un départ (b).
Ce même principe s’applique à des alternateurs couplés sur un même réseau et ayant leurs points neutre reliés à la terre.

Protection directionnelle de
puissance réactive
Ce type de protection est utilisé par
exemple pour couper l’alimentation d’une
machine synchrone lors d’un manque
d’excitation. En effet l’énergie réactive de
magnétisation du fait d’une excitation protection directionnelle
insuffisante sera apportée par le réseau du courant résiduel.
vers la machine. Outre la mesure des
courants et des tensions, ce type de
protection mesure aussi le déphasage courant résiduel généré
pour déterminer la puissance : par les capacités des
départs sains de grande
Q = 3 . U . I . sin ϕ
longueur.

protection à minimum
d’impédance
Ce type de protection fonctionne à
partir des grandeurs mesurées que capacité de la phase en défaut
sont le courant, la tension et le sens
d’écoulement de l’énergie. A l’aide de capacités des
phases saines
ces informations le dispositif de
protection calcule l’impédance de
l’équipement contrôlé, ses seuils sont
ajustables (minimum d’impédance Z -
en ohm- ou d’admittance 1/Z -en mho-).
fig. 15 : l’emploi de dispositifs de protection directionnelle de courant de défaut «terre» dans
Cette protection exploite le principe de
une installation comportant des départs de grande longueur permet de distinguer le départ en
la baisse importante d’impédance d’un
défaut des départs sains.
élément lorsqu’il est en court-circuit.

Cahier Technique Merlin Gerin n° 174 / p.15


Elle est surtout employée sur les lignes Cas particulier : protection de technico-économique avec une forte
de transport d’énergie (réseaux distance influence des habitudes.
maillés), mais aussi sur des jeux de Il s’agit d’une protection d’impédance L’évolution technologique, et surtout
barres et de grosses machines particulière dont l’application concerne l’avènement du numérique, autorisent
tournantes. Elle est également appelée les lignes HT des réseaux de transport le panachage des divers principes de
«protection de zones». Elle effectue d’énergie, et parfois certains réseaux protection et de sélectivité. Il devient
ses mesures dans une direction ou de de distribution. ainsi possible d’appliquer, à chaque
part et d’autre de son lieu tronçon d’un réseau, la plus optimisée
d’implantation (cf. fig. 16). L’étendue de des solutions.
son contrôle dépend de la plage de la la sélectivité optimale
mesure et de la variation linéaire de L’expérience montre que tous ces Association de diverses sélectivités
l’impédance de l’équipement protégé. types de sélectivité et protection font Le schéma de la figure 17 montre
Plusieurs dispositifs peuvent être l’objet de domaines d’emploi qu’une sélectivité optimale peut
disposés sur un même réseau, et être préférentiels, par exemple : nécessiter la mise en œuvre des
indépendants les uns des autres, car ■ sélectivité ampèremétrique = différents type de protection présentés
leur zone de contrôle individuelle est distribution basse tension, précédemment. Cette association
bien délimitée. Pour cette même raison, ■ sélectivité chronométrique et autorise une élimination plus rapide des
leurs temps de réaction peuvent être logique = distribution HTA, défauts.
fortement réduits. ■ protection de distance =
transport HTB.
Remarques :
■ les brusques variations de charge, et
Retenir un type plutôt qu’un autre
les appels de courant sont «vus» par s’avère donc souvent être un choix
ces protections comme des variations
d’impédance.
Pour éviter des déclenchements a b
intempestifs leurs caractéristiques de
fonctionnement (circulaire, elliptique, X X
Z de la ligne Z transitoire
polygonale...) doivent être bien choisies protégée et (sans effet si
(cf. fig. 16). saine la zone 3 est
■ la variation d’impédance est définie par le
proportionnelle à la longueur surveillée. zone parallélogramme)
s
Cette variation longitudinale est plus avan
t
rapide pour les machines tournantes ou zone Z de la ligne
s
transformateurs que pour les câbles et arriè protégée
re
R R mais en défaut
les lignes aériennes. Pour cette raison,
une protection à minimum d’impédance
peut surveiller une petite zone limitée
par une machine ou un transformateur.
Cependant, lorsqu’un tel dispositif est
prévu pour surveiller un jeu de barres,
sa zone de contrôle peut s’étendre à
une partie des enroulements des zone 1, temporisation courte = t1
transformateurs qui sont raccordés à ce zone 2, temporisation = t2 t1
J de B. Ce qui peut sembler être un
zone 3, temporisation = t3 t2
inconvénient s’avère être un avantage :
les premières spires d’un fig. 16 : diagramme de fonctionnement d’une protection de zones (a).
transformateurs qui sont les plus Le déclenchement est obtenu lorsque l’extrémité du vecteur d’impédance de la ligne protégée
exposées (surtension, claquage,…) entre dans l’une des zones de fonctionnement du dispositif (b), une temporisation étant
sont ainsi mieux protégées. Cette affectée à chacune de ces zones.
protection est essentiellement exploitée Pour éviter des déclenchements intempestifs dus aux variations de charge (vecteur
dans les postes HTB/HTB du réseau de d’impédance transitoire), les zones de fonctionnement peuvent avoir différentes formes,
cercles ou quadrilatères : c’est le cas sur le dessin b lorsque la zone 3 est définie par le
transport ou d’alimentation de très gros
parallèlogramme au lieu d’un cercle.
sites industriels.

Cahier Technique Merlin Gerin n° 174 / p.16


60 kV t (s)
5
1 4
5
1,3 3
sélectivité 2 ∆Ir
ampèremétrique 1
700 ms
et
400 ms ∆t
chronométrique 20 kV
∆t
4 100 ms

sélectivité
I cc (20 kV) I (kA)
logique
a - Diagramme des courbes de sélectivité en
3 n'exploitant que la sélectivité chronométrique avec
des dispositifs de protection à temps constant.
A noter entre les courbes 2, 3, 4, et 5, il faut
∆t = 300 ms et ∆ I r = 20%.

sélectivité
ampèremétrique
et t (s)
chronométrique 5
1 4
1,3 3
2
1
2 700 ms
400 ms

100 ms
5 kV

I cc (20 kV) I (kA)


sélectivité M
b - Diagramme des courbes en exploitant
ampèremétrique différents types de sélectivité et de dispositifs
et de protection.
chronométrique

solution a b
repères des
1 protections
1 fusible fusible
2 400 80
3 700 300
410 V 4 700 300
5 100 100
c - comparaison des temps d’élimination (ms)
des courts-circuits entre les deux solutions a et
b présentées ci-dessus.
fig. 17 : la sélectivité optimale est, dans cet exemple, obtenue par la mise en œuvre des différentes techniques.
diagramme a : techniques ampèremétrique, chronométrique et logique,
diagramme b : technique chronométrique avec des courbes à temps extrêmement inverse 2 , inverse (et logique) 3 et 4 , et constant 5 .

Cahier Technique Merlin Gerin n° 174 / p.17


synthèse d’emploi des
différents types de type applications principales
protections ampèremétrique ■ entre amont et aval d'un transformateur
chronométrique ■ entre deux sous stations

logique ■ entre arrivées et départs d'un même


tableau
■ entre amont et aval d'un transformateur
■ entre deux sous stations lorsque la liaison
logique peut être installée
différentielle ■ sur tout élément pour lequel la sécurité
doit être maximale (câble, machine, …).
directionnelle ■ sur liaisons, alternateurs, transformateurs
fonctionnant en parallèlle
■ sur départs à fort courant capacitif
■ sur réseaux ayant plusieurs points neutres
■ sur réseaux à neutre compensé

mini d'impédance ■ même application que différentielle et


lorsque la zone est d'une étendue ou
d'une complexité telle que faire la somme
des courants entrants et sortants
est prohibitif
de distance ■ pour les réseaux maillés
(transport d'énergie)
fig. 18 : synthèse d’emploi des différents types de protection sélective abordés dans ce
chapitre.

Cahier Technique Merlin Gerin n° 174 / p.18


3. emploi des protections

L’emploi comme la mise en œuvre des ■ sur un réseau alimenté par un seul Protection par image thermique et
différents dispositifs de protection transformateur alors que normalement sondes de température
impose certaines précautions. alimenté par plusieurs transformateurs La protection par image thermique ne
Ce chapitre a pour objectif de les faire en parallèle, doit être envisagée que si une
■ sur un réseau alimenté par une surcharge est possible. Ses constantes
connaître, mais aussi de proposer des
source de remplacement, de temps à l’échauffement et au
solutions pratiques.
■ à l’extrémité d’une liaison de grande
Il est bien évident que certaines refroidissement, doivent être adaptées
longueur ; aux caractéristiques de l’équipement
configurations de réseaux, et ■ la condition «seuil de déclenchement
l’alimentation de machines ayant des protégé.
supérieur en valeur et/ou en
caractéristiques particulières, Les sondes de température insérées
temporisation aux courants maximaux
nécessitent des études spécifiques qui hors défaut » est à vérifier pour : dans les bobinages (le plus souvent du
ne peuvent pas être détaillées dans ce ■ le démarrage des moteurs,
type PT 100 selon la norme CEI 751)
document. ■ l’enclenchement des transformateurs,
sont indispensables quand :
■ la mise sous tension des batteries de ■ l’ambiance poussiéreuse est un
condensateurs. handicap à la bonne ventilation de
précautions de choix et ■ vérifier l’incidence des surintensités l’équipement protégé,
d’emploi des protections consécutives à des baisses de tension, ■ le fonctionnement de la machine
coupures brèves, permutations de dépend d’une ventilation forcée
Le choix d’un type puis d’un dispositif
sources… indépendante.
de protection se fait après avoir évalué
Protection à maximum de courant de Dans ces deux cas, le manque de
les risques encourus par l’élément à
défaut «terre» ventilation ne provoque pas de
protéger et les conséquences qui
Le seuil, qui doit être adapté au surintensité mais peut être à l’origine
découlent d’un éventuel défaut.
système de mise à la terre, doit aussi d’un échauffement destructeur.
Par principe, pour tous les éléments
satisfaire aux deux inéquations : Harmoniques
d’un réseau, le minimum à prévoir est
I seuil résiduel < 0,2 Io limité Les charges non linéaires sont à
la protection contre les risques de : et
■ court-circuit «phase - phase»
l’origine de la pollution des réseaux
I seuil résiduel > 1,3 Io capacitif généré électriques. Cette pollution se
(protection à maximum de courant par le tronçon protégé.
phase), caractérise par une distorsion de
D’où : tension, et par des courants
■ court-circuit «phase - terre» ■ un seuil objectif de 0,1 à 0, 2 Io limité
harmoniques qui sont principalement
(protection à maximum de courant de façon à protéger un minimum de
nuisibles à la tenue thermique des
résiduel). 80 % de la longueur des enroulements
machines tournantes et des
Lorsque les courants de défauts des bobinages.
transformateurs. Cette présence
■ un seuil supérieur à 1,3 Io capacitif
«terre» et de phases sont de même d’harmoniques peut être traitée de trois
de la liaison protégée pour éviter les
ordre de grandeur, une seule protection façons :
déclenchements intempestifs lors de
triphasée couvre les deux types de ■ soit par la mise en œuvre de filtres
défauts sur une autre portion du
risques, sans toutefois les discriminer. réseau. dont les caractéristiques et le lieu
Protection à maximum de courant Dans le cas d’une installation (ou zone) d’implantation sont définis par une
«phase» de sécurité exploitée avec le neutre étude d’harmoniques.
Une telle protection ne peut être isolé de la terre, les réglages des ■ soit des protections qui prennent en

correcte que si son fonctionnement dispositifs de protection contre les compte le courant efficace résultant de
satisfait aux inéquations : défauts «terre» se calculent à partir des la somme quadratique des
I seuil «phase» < Icc mini seuls courants capacitifs du réseau harmoniques de rangs impairs (RMS :
(Io limité = ∑Io capacitif). Root Mean Square).
et
Rappel : pour améliorer la continuité de ■ soit, si les protections ne prennent
I seuil «phase» > I maxi hors défaut
service, certains réseaux peu étendus pas en compte le courant efficace, par
(transitoire d’appel ou d’enclenchement)
sont exploités avec le neutre isolé de la déclassement des équipements pour
Pour cela il faut effectuer les contrôles terre. En France, la législation impose ne les faire fonctionner qu’à 0,8 ou 0,9
suivants : l’usage d’un contrôleur permanent fois leur puissance nominale. Le seuil
■ la condition «seuil de déclenchement d’isolement -CPI- destiné à avertir des de leurs protections de surcharge étant
inférieur à Icc mini» est à vérifier pour le baisses d’isolement et à éviter ainsi un abaissé d’autant si elles ne traitent que
cas de défaut biphasé se produisant : déclenchement sur défaut «terre». le fondamental.

Cahier Technique Merlin Gerin n° 174 / p.19


précautions relatives aux ■ leur calibre nominal doit être supérieur ■ la tresse de mise à la terre de
ou égal à l’intensité à contrôler ; l’armature du câble doit passer à
capteurs ■ leur linéarité doit être vérifiée sur l’extérieur du tore, ou repasser à
Nombre l’ensemble de la plage de courant utile l’intérieur (cf. fig. 20) ;
Le nombre de capteurs nécessaires, (une saturation par des courants tels ■ l’isolement entre les conducteurs
pour détecter les défauts polyphasés, a ceux d’appels peuvent déséquilibrer les actifs et le tore doit être vérifié, mais il
évolué avec la technologie : les signaux aux secondaires) ; est souvent apporté par l’enveloppe
protections électromécaniques ■ leur tolérance doit être cohérente des câbles ;
nécessitent trois capteurs pour avec la précision de mesure (seuil). ■ pour éviter des fonctionnements
distinguer le conducteur phase en A noter aussi que l’utilisation du défectueux, il est préférable de grouper
défaut, avec la technologie numérique montage de Nicholson (cf. fig. 19) pour et centrer les conducteurs dans le tore.
deux capteurs suffisent (la valeur du la mesure de courant résiduel de faible
courant du troisième conducteur est niveau impose souvent un appairage
calculée). Mais attention, pour un bon des TC. De plus, l’erreur absolue dans
fonctionnement du plan de protection il la mesure interdit de faibles seuils de
courant résiduel. Par contre les I1
est indispensable que dans tout le P1 P2
réseau les deux capteurs soient placés capteurs sans fer, ou amagnétique, dits
sur les mêmes conducteurs de phase. de ROGOWSKI (cf. Cahier Technique
n° 170) , éliminent un grand nombre S1 S2
Rappel : il existe trois modes de des inconvénients ci-dessus du fait de I2
P1 P2
repérage des conducteurs : leur linéarité et dynamique importantes.
- par numéros = 1, 2, et 3,
- par lettres = A, B et C, ou R, S et T. Tores homopolaires
L’utilisation de protections de «terre» S1 S2
Transformateurs de courant -TC- I3
sensibles est particulièrement utile pour P1 P2
Ils doivent être définis pour satisfaire au limiter les dégâts dans les équipements
bon fonctionnement de la protection, et car elles autorisent des impédances de
ne pas fournir un signal déformé qui S1 S2
limitation plus fortes. La détection de
protection
serait vu par la protection comme un faibles courants résiduels se fait de de défaut
défaut, entraînant par là même un préférence avec un capteur torique "terre"
déclenchement intempestif. entourant les trois phases.
Ainsi : A noter que la mise en œuvre de ces Io
■ leur puissance doit être adaptée au capteurs nécessitent quelques
dispositif de protection et à la filerie ; précautions : fig. 19 : le montage de Nicholson.

avec câbles secs avec boîte à câbles


fond de la cellule

yy
,,
conducteur

,,,
yyy
,,
yy yyy
,,,
isolé

,,,
yyy
,,
yy ,,,
yyy
tresse de

,,,
yyy
,,
yy ,,,
yyy
mise à la tresse de
armature isolant cellule /

,,,
yyy
,,
yy ,,,
yyy
terre de mise à la
boîte à câbles
terre de

,,,
yyy
,,
yy ,,,
yyy
l'armature
la boîte à

,,,
yyy ,,,
yyy
boîte à
câbles câbles

,,,
yyy ,,,
yyy
tore

,,,
yyy
,,,
yyy ,,,
yyy
,,,
yyy tore

fig. 20 : montages d'un tore sur un câble haute tension.

Cahier Technique Merlin Gerin n° 174 / p.20


Transformateurs de potentiel Surtensions
Pour éviter le phénomène destructeur Les distributions par câbles génèrent
de ferrorésonance (surtension), les TP au moment des défauts «terre» un ∆U
courant capacitif qui peut créer, outre U
doivent être chargés à une valeur
proche de leur puissance nominale. les déclenchements par sympathie,
(voir chapitre 2, § protection 4
directionnelle), des surtensions par
précautions relatives au résonance (cf. fig. 21). 3
Pour minimiser ces surtensions, le
réseau meilleur moyen est que la mise à la 2
terre du neutre soit faite par une
Réseau avec plusieurs points neutre résistance. Cette solution est souvent 1
mis à la terre appliquée dans les réseaux industriels.
Un réseau comportant plusieurs points La règle habituelle à respecter est : IoR
neutre est le siège de courants IoR ≥ 2 IoC 0,5 1 1,5 2 IoC
d’harmoniques 3 et multiples de 3 avec
circulant entre ces points. Pour éviter IoR = courant résiduel résistif volontaire, fig. 21 : niveau des surtensions par
d’avoir à désensibiliser les protections IoC = courant résiduel capacitif inhérent résonance pouvant être générées, au
de défaut «terre», il est judicieux de les au réseau. moment d’un défaut «terre», par le courant
choisir équipées de filtres H3. capacitif des distributions par câbles.
Lors d’évolution d’un réseau
Réseaux avec alternateurs et Du point de vue des protections, deux
moteurs vérifications sont utiles lors d’une
modification de réseau :
Pendant les périodes de
■ le régime de neutre et les protections
fonctionnement sur groupe si une partie
de défaut «terre» existants sont-ils
importante de la puissance est compatibles avec les nouveaux
absorbée par des moteurs, les courants capacitifs ?
dispositifs de protection doivent agir ■ les protections phases et les TC déjà
suffisamment vite pour éviter en place sont-ils bien adaptés aux
l’écroulement du réseau (maintien de la nouveaux courants nominaux et de
stabilité dynamique). court-circuit ?

Cahier Technique Merlin Gerin n° 174 / p.21


4. guide de choix

Le tableau de la figure 22 donne un d’architectures de distribution et Rappel : pour chaque élément protégé,
choix indicatif de protections en d’impératifs d’exploitation ne permet il convient de prévoir systématiquement
fonction de l’élément à protéger. pas d’affirmer qu’une solution soit une protection contre les courts-circuits
En effet, la grande variété d’application universelle. et les défauts à la terre (ou d’isolement).

élément à installation risque envisagé protection commentaires


protéger concernée à prévoir
lignes et câbles câbles en antenne, court-circuit ■ différentielle à fil
en parallèle ou en pilote
boucle fermée.
câbles en parallèle court-circuit et défaut ■ directionnelle de courant
ou en boucle à la terre phase et résiduel
départs à fort défaut à la terre ■ directionnelle de
courant capacitif, courant résiduel
mises à la terre
multiples,
câbles en parallèle
ou en boucle.
jeux de barres tableaux court-circuit ■ SSL
représentant un ■ différentielle de
nœud important de barres
distribution,
tableaux à forte Pcc.
■ mini d'impédance protège aussi une
partie des transformateurs
alternateurs surcharge ■ image thermique
interruption de ■ sondes de
ventilation forcée température
et/ou présence de
poussières
machine coûteuse défaut interne ■ mini d'impédance protections très
ou importante pour ou rapides
l'exploitation ■ différentielle alternateur
■ perte d'excitation
ou
■ retour de puissance
réactive
■ marche en moteur si autre source en parallèle
■ maxi et mini de tension si marche ilôtée
■ fréquence
■ déséquilibre et si charges monophasées
rupture de phase > 10 % des charges
condensateurs gradins en parallèles ■ déséquilibre des
(double étoile) points neutres

Cahier Technique Merlin Gerin n° 174 / p.22


élément à installation risque envisagé protection commentaires
protéger concernée à prévoir
transformateur surcharge ■ image thermique
interruption de ■ contrôle de
ventilation forcée température
et/ou présence de
poussières
surintensité au ■ 1er seuil temporisé
secondaire < Icc primaire
défaut interne ■ 2ème seuil
instantané > Icc
secondaire
transformateur défaut interne ■ différentielle
important transformateur
moteur asynchrone surcharge ■ image thermique
interruption de ■ contrôle de
ventilation forcée température
et/ou présence de
poussières
machine importante ■ différentielle moteur
malaxeur, couple anormalement ■ démarrage trop long
ventilateur, élevé ou tension trop
■ blocage rotor contrôle du courant
convoyeur, faible
moteur en service après démarrage
compresseur …
blocage rotor moteur ■ mini d'impédance
au démarrage ou contrôle de vitesse
échauffement interne ■ contrôle des selon process et lors
démarrages successifs de la mise en service
d'une usine (essais)
■ contrôle des intervalles
de temps entre
démarrages successifs
pompes désamorçage ■ mini de courant ou
de puissance active
déséquilibre de ■ composante
tension d'alimentation inverse (cf. Cahier
ou rupture de phase Technique n° 18)
moteur synchrone mêmes protections que
pour un moteur
asynchrone, avec
en plus :
■ perte de synchronisme
■ contrôle d'excitation
fonctionnement en ■ directionnelle de découplage rapide du
générateur lors d'un courant ou de puissance réseau d'alimentation
défaut
couple moteur faible ■ mini de tension
directe
réaccélération à la volée ■ mini de tension
rémanente

fig. 22 : choix indicatif de protections en fonction de l’élément à protéger.

Cahier Technique Merlin Gerin n° 174 / p.23


5. conclusion

Les techniques de protection sont ■ des automatismes locaux, élevées, des processus industriels
nombreuses et variées et il convient de ■ de l’auto diagnostic, sensibles.
bien les connaître avant de faire un ■ de l’affichage et du traitement des ■ ni isolées, particulières, oubliées,
choix. alarmes, mais intégrées dans un système multi
■ de la communication. fonctionnel communicant qui traite et
Depuis la mise sur le marché de la
sélectivité logique, elles ont peu évolué. Ces unités «intelligentes», peuvent par maîtrise toutes les données concernant
C’est normal car ces protections sont simple modification de paramètres, l’élément contrôlé.
toujours destinées à réduire les réalisable par tout électricien, assurer La communication avec les systèmes
conséquences des mêmes défauts plusieurs de ces fonctions. de gestion du réseau permet à tout
d’origine électrique ou mécanique. Ce type de matériel réduit au minimum instant de :
Par contre, leurs technologies ont le nombre de capteurs puisqu’il se ■ connaître les données électriques,
évolué : contente des seuls TC de protection ■ connaître les défauts et les
■relais électromécanique pour effectuer : événements dans leur ordre
monofonctionnel. ■ les mesures chronologique,
■ les comptages ■ connaître la position des disjoncteurs
■relais électronique analogique et d'autres organes de manœuvre,
monofonctionnel. ■ et les protections.
■ savoir si tout fonctionne bien (chien
■ ensemble électronique analogique Le concepteur gagne en souplesse de garde),
(rack) à multi fonctions. dans l’élaboration du plan de protection ■ d’effectuer des manœuvres
Le Vigirack, créé en 1970 par et l’étude de sélectivité. d’exploitation,
Merlin Gerin en est un exemple. Quant aux capteurs sans fer, ils ■ d’analyser les nombreuses mesures
Ce type «d’unité de protection» ne améliorent la sensibilité et la stabilité pour une exploitation plus efficace,
demande que peu d’énergie aux des protections, et leurs variantes ■ de mieux conduire ce réseau grâce à
capteurs et dispose de relais d’alarme permettent de concilier les fonctions un tableau de bord complet et convivial.
et de déclenchement précâblés en mesure et protection : de fait leur Les conséquences directes de ces
usine. emploi réduit le temps d’étude. évolutions sont une amélioration de la
■ unité numérique multi fonctions, elle Les composants actuels permettent sécurité et de la disponibilité de
exploite des microprocesseurs. également d’abaisser le coût de l’énergie, ainsi qu’une plus grande
Le Sepam, autre dispositif de protections très complètes et efficacité et facilité de la maintenance.
fabrication Merlin Gerin en est un performantes telles que les
exemple. «directionnelle». Ainsi elles ne sont
La multi fonctionnalité regroupe : donc plus :
■ les fonctions de protection, ■ ni réservées seulement à des
■ de la mesure et du comptage, machines puissantes, des tensions

Cahier Technique Merlin Gerin n° 174 / p.24


6. informations pratiques

La liste des données ci-après permet ■ couplage, centaines de secondes (pour le


de réaliser une étude de sélectivité ■ régleur
en charge (valeurs minimale fonctionnement des protections de
avec une précision suffisante. et maximale), surcharge -image thermique-).
Lorsque certaines de ces données ne Alternateur Pour que les courbes représentées
sont pas connues (avant projet par ■ type d’alternateur (turboalternateur ou soient comparables, il faut définir une
exemple) «l’homme de l’art» les machine à pôles saillants), tension de référence, de préférence
définira dans ses hypothèses. Son ■ puissance nominale, celle qui est la plus utilisée dans
expérience lui permettra de choisir des ■ tension nominale, l’installation. Ainsi, un maximum de
valeurs pratiques habituelles telles ■ facteur de puissance nominal, comparaisons et d’études se font sur
que : ■ réactances subtransitoires (dans l’axe des courbes en «lecture directe»,
■ Icc pour un niveau de tension direct et en quadrature), l’observation des courbes concernant
d’alimentation, ■ courant de court-circuit permanent les autres tensions se fait alors selon le
■ Ucc selon les types de (valeurs minimale et maximale), rapport inverse des tensions.
transformateurs, ou Exemple, sur un diagramme où la
■ temps de démarrage des moteurs en ■ tension d’excitation / valeur nominale, tension de référence est HTA et donc
fonction de leur utilisation. ■ réactance synchrone saturée. ■ les courants en HTA sont en «lecture
Moteur directe»,
données nécessaires pour ■ type (synchrone ou asynchrone), ■ les courants en BT
réaliser une étude de ■ puissance nominale, tension BT
■ tension nominale,
= valeur BT x
sélectivité tension HTA
■ courant de démarrage,
■ les courants en HTB
Réseau ■ temps de démarrage,
tension HTB
■ schéma unifilaire, ■ risque ou non de rotor bloqué (si oui, = valeur HTB x
le temps de tenue rotor bloqué), tension HTA
■ configurations possibles
■ nombre de démarrages et durées ■ les courants de défaut «terre» et les
d’exploitation,
■ tensions, autorisées des intervalles (à froid, et à courants phase dépendent de systèmes
chaud), différents et sont donc représentés sur
■ fréquence,
■ constante de temps thermique du des diagrammes différents.
■ puissance de court-circuit du réseau
stator. ■ pour améliorer la lisibilité des
amont (valeurs minimale et maximale),
diagrammes, seule la partie utile des
■ schémas des liaisons à la terre
courbes est représentée : du courant
(régimes de neutre), diagramme de sélectivité minimal de service au courant de court-
■ liaisons (longueur et type de câbles,
Présentation d'un diagramme circuit maximal de la zone considérée.
nombre de câbles en parallèle),
■ calibre des transformateurs de
Un diagramme de sélectivité, courant- Principes de sélectivité
courant (TC) existants, temps est de préférence représenté en
■ au moins deux courbes doivent
coordonnées orthonormées log-log car
■ calibre des fusibles existants, concerner chaque niveau de courant de
ces variables peuvent évoluer dans de
■ réglages des protections existantes défaut.
grandes proportions :
(amont et aval).
■ les courants de quelques ampères à ■ la sélectivité est totale entre deux
Transformateur plusieurs kiloampères, protections lorsque leurs différentes
■ puissance nominale, ■ les temporisations de quelques courbes ne se croisent pas, exceptée
■ tension de court-circuit (Ucc %), dizaines de millisecondes (pour des l'utilisation de sélectivité logique
■ pertes cuivre, déclenchements instantanés) à des (cf. fig. 11).

Cahier Technique Merlin Gerin n° 174 / p.25


Lecture d’un diagramme)
Un tel diagramme (cf. fig. 23) regroupe
de nombreuses informations. a b
■ sur l’axe des courants
■ les courants nominaux,
■ les courants de court-circuit,
1 2 3 4 4
■ les seuils des protections. t (s)
HTB
a = seuil bas de 1

a’ = seuil haut de 1

b = seuil de 2
1 p
c = seuil de 3 3
700 ms o HTA
d = seuil bas de 4
400 ms n
d’ = seuil haut de 4 2
100 ms m
■ sur l’axe des temps
m = temporisation du seuil haut
a a' b c d d' I (kA)
de 1 et de 4 I cc I cc I cc
BT HTA HTB 1
n = temporisation du seuil
In In In
de 2 et du seuil bas de 1 1 2 3 et 4
o = temporisation de 3
BT
p = temporisation du seuil bas de 4
Les valeurs des seuils et des
temporisations sont réunies dans le fig. 23 : exemple d’un diagramme de sélectivité (a) des protections du schéma unifilaire (b).
carnet des réglages utilisé lors de la A noter que pour être comparés les Icc sont exprimés à un même niveau de tension, ici HTA.
mise en service de l’installation.

Cahier Technique Merlin Gerin n° 174 / p.26


7. bibliographie

Normes Cahiers Techniques Merlin Gerin Publications diverses


■ ANSI C 37-2 : Numérotation des ■ Protection
des réseaux par le ■ Guide de la protection MT.
protections. système de sélectivité logique. Merlin Gerin, référence CG0021X.
■ CEI 117-3 : Symbolisation des Cahier Technique n° 2 - ■ Choix du régime de neutre d’un
protections. F. SAUTRIAU. réseau industriel HT de 1 à 36 kV.
■ CEI255-3 : Relais de mesure à ■ Analyse des réseaux triphasés en J. VERSCHOORE,
temps indépendant. régime perturbé à l'aide des Revue RGE n°11, Novembre 1980.
composantes symétriques.
■ CEI255-4 : Relais de mesure à Cahier Technique n° 18 -
temps dépendant. B. DE METZ NOBLAT.
■ CEI 812 : Techniques d’analyse de la ■ Mise à la terre du neutre dans un
fiabilité des systèmes - Procédures réseau industriel.
d’analyse des modes de défaillance et Cahier Technique n° 62 -
de leurs effets (AMDE). F. SAUTRIAU.
■ NF C 13-100 : Postes de livraison ■ Calcul des courants de court-circuit.
établis à l’intérieur d’un bâtiment et Cahier Technique n° 158 -
alimentés par un réseau de distribution R. CALVAS, B. DE METZ NOBLAT,
publique de deuxième catégorie. A. DUCLUZAUX et G. THOMASSET.
■ NF C 13-200 : Installations ■ Le transformateur de courant pour la
électriques à haute tension : Règles. protection en HT.
Cahier Technique n° 164 -
M. ORLHAC.
■ La conception des réseaux industriels
en HT.
Cahier Technique n° 169 -
G. THOMASSET
■ Des transformateurs de courant aux
capteurs hybrides.
Cahier Technique n° 170 -
C. TEYSSANDIER

Cahier Technique Merlin Gerin n° 174 / p.27


Réal. : Sodipe - Valence
Cahier Technique Merlin Gerin n° 174 / p.28 DTE - 12-94 - 3500 - Imp. : Clerc - Fontaine

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