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Le bilan est l'inventaire, à une date donnée, des ressources de l'entreprise (passifs) et de leurs
affectations (actifs). Selon les législations, les postes d'actif sont classés par ordre croissant ou
décroissant de liquidité et les postes de passif par exigibilité croissante ou décroissante. Le bilan est
donné après affectation du bénéfice entre distribution et mise en réserve.
Ce regroupement diffère de ceux présentés ailleurs afin de faire apparaître la distinction entre besoin
en fonds de roulement, trésorerie nette et fonds de roulement net qui constitue l'une des clefs de
l'analyse moderne de la structure financière.
Les stocks reprennent l'ensemble des stocks de produits finis, travaux en cours et marchandises.
Dans la rubrique réalisable, sont incluses les créances à un an au plus, et les comptes de
régularisation d'actif.
Les placements de trésorerie sont regroupés avec les liquidités dans une rubrique disponible. Ce
choix a été fait pour établir la distinction entre le réalisable d'exploitation (réalisable ci-dessus) et la
partie positive de la trésorerie qui comprend les liquidités proprement dites et les placements de
trésorerie.
Au passif, les fonds propres incluent le capital, les primes d'émission, les plus- values de réévaluation,
les réserves, le résultat reporté et les subsides en capital, ainsi que les écarts de conversion (pour les
bilans consolidés). Ce regroupement, assez classique, n'appelle pas de commentaire particulier.
1. ELEMENTS DU BILAN
Les éléments du bilan sont les grandes masses qui décrivent la situation financière de l'entreprise.
Le bilan se compose de 3 éléments : les actifs, les capitaux propres et les passifs. Une égalité
fondamentale concernant le bilan doit être respectée :
Cette égalité découle de la règle fondamentale de la comptabilité à partie double : Débit = Crédit.
Par ailleurs, les actifs se composent de deux grandes masses, à savoir les actifs non courants et les
actifs courants. De même, les passifs se composent des passifs non courants et des passifs courants
(pour comprendre la distinction courant / non courant, se référer aux mots « Actif » et « Passif »).
La situation nette d'une entreprise est égale à la différence entre les actifs et les passifs tels qu'ils
figurent au bilan de l'entreprise. D'où la formule suivante :
Théoriquement, on peut établir un bilan chaque fois qu'un élément du bilan subit une variation
(transformation d'une créance en liquidités, acquisition d'une immobilisation, apport de fonds par
l'exploitant, etc.). Dans la pratique, on établit un bilan à la fin de chaque exercice comptable qui
coïncide généralement avec l'année civile.
I. BILAN
(Exprimé en dinars)
Au 31 décembre
Notes N N-1
ACTIFS
ACTIFS COURANTS
Stocks 5 X X
Moins : provisions (X) (X)
X X
Clients et comptes rattachés 6 X X
Moins : provisions (X) (X)
X X
Autres actifs courants 7 X X
Placements et autres actifs financiers 8 X X
Liquidités et équivalents de liquidités 9 X X
I. BILAN
(Exprimé en dinars)
Au 31 décembre
Notes N N-1
Résultat de l'exercice 14 X X
PASSIFS
Passifs non courants
Emprunts 15 X X
Autres passifs financiers 16 X X
Provisions 17 X X
Total des passifs non courants X X
Passifs courants
Fournisseurs et comptes rattachés 18 X X
Autres passifs courants 19 X X
Concours bancaires et autres passifs financiers 20 X X
Total des passifs courants X X
Provisions
Classe 3 pour risques et Compte 15
charges
Actifs circulants
Compte 16
Dettes
Classes Comptes 4 &
4&5 5
(débiteurs) (Créditeurs)
Compte
Régularisations Régularisations Compte 487
486
Total Total
Les provisions pour risques et charges représentent des dépenses futures probables dont le montant
ou l'échéance n'est pas connu avec précision au moment de l'établissement du bilan. On peut discuter
s'il faut les assimiler aux fonds propres ou aux dettes. Les provisions sont, de fait, une forme de mise
en réserve et devraient, à ce titre, être assimilées aux fonds propres. Mais, pour certaines d'entre
elles la probabilité de dépense future étant élevée, cette assimilation peut paraître excessive. Il ne
s'agit cependant pas de dettes puisque ces provisions ne résultent pas d'un apport de capitaux par
des tiers. Elles apparaissent donc séparément.
Les dettes à moyen et long terme comprennent les emprunts à long terme contractés par l'entreprise
y compris ceux échéant dans l'année. Les dettes à plus d'un an échéant dans l'année sont incorporées
dans les dettes à moyen et long terme car elles diffèrent fondamentalement des autres dettes à court
terme. Elles sont le résultat de décisions d'endettement passées, ne sont liées en rien à l'exploitation
de l'entreprise (elles ne peuvent donc être regroupées avec les dettes à court terme d'exploitation)
mais n'ont pas non plus été contractées comme dettes à court terme (et doivent donc être distinguées
des dettes à court terme financières).
On appelle capitaux permanents le total des fonds propres, des provisions et des dettes à moyen et
long terme.
Nous appellerons dettes à court terme d'exploitation l'ensemble des dettes à court terme résultant de
l'activité d'exploitation de l'entreprise à l'exclusion des dettes financières qui reflètent les décisions
d'emprunt à court terme: dettes commerciales, acomptes reçus sur commandes, dettes fiscales,
sociales et salariales ainsi que les comptes de régularisation. l
Les dettes à court terme financières comprennent les emprunts à court terme contractés par
l'entreprise.
Enfin, il peut être judicieux de regrouper l’ensemble des dettes financières (dettes { moyen et
long terme et dettes à court terme financières).
Si les comptes annuels sont la matière essentielle du travail de l’analyste financier, ceux-ci ne sont
toutefois pas directement exploitables et nécessitent certains retraitements, en particulier en ce qui
concerne les contrats de crédit bail, les effets escomptés non échus et les actifs fictifs.
En effet, alors que le comptable traite les opérations selon leur apparence juridique, l’analyste
financier s’intéressera { leur réalité économique.
Le crédit bail est un contrat de location, qui prévoit pour le locataire la possibilité d’acquérir le bien
pour un montant symbolique à la fin du contrat (option d’achat). Tant que cette option d’achat n’est
pas exercée, l’entreprise n’est pas juridiquement considérée comme le propriétaire du bien. De ce fait,
en comptabilité générale, aucune immobilisation n’apparaît { l’actif de l’entreprise. Le loyer versé
périodiquement est, quant { lui, comptabilisé comme une charge d’exploitation.
En réalité, d’un point de vue économique, le crédit-bail est un moyen de financement, au même titre
que l’obtention d’un prêt bancaire.
C’est pourquoi l’analyste financier souhaitera faire apparaître { l’actif du bilan la valeur du bien
« acquis » grâce au crédit-bail. En contrepartie, une dette financière de même montant sera constatée
au passif.
Le bien exploité en crédit-bail sera ensuite amorti sur sa durée d’utilisation probable alors que le
loyer de crédit-bail sera décomposé en remboursement de l’emprunt et charge d’intérêts.
Exemple d’un photocopieur d’une valeur de 3 000 € et financé par crédit bail sur 5 ans (loyer annuel
de 791 €).
Au compte de résultat, on remplacera le loyer de 791 € par une dotation aux amortissements de 600
€ et une charge d’intérêts de 191 €.
NB : ce retraitement améliore le résultat d’exploitation (une part des charges d’exploitation est
transférée dans le résultat financier) mais peut détériorer les ratios de rentabilité économique
(augmentation des emplois stables).
L’escompte d’effets de commerce consiste { céder des créances commerciales { un banquier avant
leur date d’échéance. Cette technique permet { l’entreprise de disposer immédiatement de liquidités
pour faire face à ses besoins de trésorerie.
Comptablement, on considère que ces créances ont été cédées et ne font plus partie du patrimoine de
l’entreprise. Elles ont donc été « sorties » de l’actif en contrepartie d’une augmentation et des
liquidités et de quelques charges financières.
L{ encore, l’analyste financier souhaitera retraiter cette opération comme s’il s’agissait d’un prêt {
court terme. Il réintégrera ainsi le montant des créances escomptées non échues { l’actif du bilan par
contrepartie d’un passif de trésorerie (concours bancaires courants).
Pour certains types de charges, les entreprises disposent d’une marge de manoeuvre et peuvent
choisir de les comptabiliser en charges (diminution immédiate du résultat) ou en actif (diminution
étalée dans le temps par le biais des amortissements) : frais de R&D, frais d’établissement, frais
d’émission d’emprunts, etc.
En cas d’insuffisance du bénéfice comptable, elles peuvent donc choisir de les retirer des charges et
de les porter { l’actif du bilan.
DUT GEA, 2ème année option PMO, 2005-2006 Analyse financière Laurence Le Gallo 5
Toutefois, pour l’analyste financier, ces actifs sont « fictifs » en ce sens qu’ils n’ont aucune valeur
économique. Ils seront donc retirés de l’actif et réintégrés en charge pour les montants activés sur
l’exercice. Les montants activés lors d’exercices antérieurs seront également retirés de l’actif mais par
contrepartie des capitaux propres. Enfin, le montant des dotations aux amortissements concernant
ces actifs sera annulé au compte de résultat.
Dans la suite du chapitre, lorsque nous parlerons des comptes annuels de l’entreprise, nous
supposerons que ceux-ci ont été retraités.
L’analyse fonctionnelle du bilan classe les éléments de l’actif (EMPLOIS) et du passif (RESSOURCES)
selon les fonctions auxquelles on peut les rattacher :
Qui correspondent également { des CYCLES (cycles longs d’investissement et financement et cycles
courts d’exploitation).
L’analyse fonctionnelle du bilan correspond donc { une analyse structurelle de l’entreprise, de type
économique.
Cette analyse se fait à partir du bilan comptable avant répartition (c’est { dire y compris le résultat
de l’exercice dans les capitaux propres), on présente le bilan fonctionnel condensé en grandes masses
faisant apparaître :
ACTIF PASSIF
Emplois Ressources
Stables Stables
Fonction investissement
Fonction financement
Emplois
Cycliques Ressources
Cycliques
L’élaboration du bilan fonctionnel se fait à partir des valeurs d’origine brutes du bilan comptable.
Les amortissements et les provisions pour dépréciation sont donc éliminés de l’actif soustractif et
rajoutés aux capitaux propres du passif (ainsi que les provisions pour risques et charges).
Les concours bancaires courants et soldes créditeurs de banque sont rattachés des dettes financières
et considérées comme de la trésorerie de passif.
Exemple simplifié
Bilan comptable
ACTIF PASSIF
Terrains
Constructions 2 000,000 2 000,000 Capital social 50 000,000
Instal. Tech. Mat. 80 000,000 20 000,000 60 000,000 Réserves 25 000,000
Et outillage 20 000,000 13 000,000 7 000,000 Résultat de l’exercice 15 000,000
TOTAL 1 102 000,000 33 000,000 69 000,000 TOTAL 1 90 000,000
TOTAL GENERAL 329 000,000 43 500,000 285 500,000 TOTAL GENERAL 285 500,000
* dont 3 500,000 de concours bancaires courants et soldes créditeurs de banques
ACTIF PASSIF
1 Le fonds de roulement
Cette première approche permet de définir les besoins de trésorerie comme le solde des besoins en fonds de
roulement qui n’est pas cou vert pas le fonds de roulement.
Le fonds de roulement net peut se définir comme l’excédent des ressources à long terme destiné à couvrir les
emplois à court terme. Cet excédent constitue la marge de sécurité permettant de financer le cycle
d’exploitation avec des ressources qui ne sont pas exigibles pendant la durée de l’exercice comptable.
Le niveau optimal du fonds de roulement est usuellement estimé à la moitié de la valeur des stocks, voire les
deux tiers de celle-ci, mais celui-ci doit être déterminé de manière plus précise en fonction des
caractéristiques inhérentes à l’activité de l’entreprise.
En matière d’analyse financière, les considérations générales doivent toujours être nuancées et précisées
en fonction de la situation concrète dans laquelle l’entreprise se trouve.
Ces échéanciers doivent être révisés en fonction de la longueur du cycle d’exploitation et la distinction
entre court terme et long terme perd toute sa signification lorsque celle-ci excède une année (cas de la
fabrication des biens d’équipement industriels ou des chantiers de grande dimension). Inversement
des entreprises peuvent bénéficier de crédits à court terme suffisamment importants pour être en
mesure de financer des emplois longs par des ressources courtes. L’orthodoxie doit s’effacer devant
les opportunités offertes par les conditions financières prévalant dans certains secteurs économiques.
Le fonds de roulement doit être rattaché au cycle des investissements et des financements à long
terme. Les dépenses d’investissements, les cessions d’actifs, les souscriptions d’emprunts et les
remboursements d’annuités, les augmentations de capital et les rachats d’actions sont des opérations
qui se traduisent par des mouvements de trésorerie. Leur principale caractéristique est leur nature
non récurrente, voire exceptionnelle.
Toutefois, la principale source d’accroissement des fonds propres demeure l’autofinancement, c’est-à-
dire les dotations aux amortissements, les dotations aux provisions à long terme et la part du bénéfice
net non distribuée.
Les dettes liées { l’acquisition d’actifs et les créances liées { la cession d’immobilisations sont inclues
dans le calcul du fonds de roulement si leur échéance est supérieure à un an. Dans le cas contraire,
elles doivent être prises en compte dans le calcul du B.F.R.H.E.
L’entreprise est représentée comme un système associant les facteurs travail et capital afin d’accroître
la valeur ajoutée des consommations intermédiaires qui, après transformation, deviennent des pro-
duits finis.
Le besoin en fonds de roulement d’exploitation correspond en fait au décalage temporel qui existe
entre les encaissements liés à la vente de produits et de services et les décaissements nécessités par la
production de ces mêmes produits et services.
Les ventes sont soit réalisées au comptant, auquel cas elles se traduisent par une augmentation
immédiate de la trésorerie, soit réalisées à crédit, auquel cas elles se traduisent par
l’inscription des créances commerciales ;
Les charges sont soit payées au comptant ou à très court terme (cas des salaires mensualisés),
soit { crédit, auquel cas elles se traduisent par l’inscription de dettes d’exploitation.
Mais le cycle d’exploitation se rapporte en premier lieu { la durée nécessaire { la production des biens
ou des services. Cette durée dépend des particularismes liés { l’activité de l’entreprise.
Évolutions actuelles
D’une manière générale, l’importance des valeurs d’exploitation (stocks) tend { décroître. D’une part,
les entreprises industrielles travaillent en flux tendus afin de minimiser leurs stocks. D’autre part, les
entreprises de services réalisent des prestations immatérielles qui souvent ne sont pas stockables.
La rationalisation du cycle d’exploitation passe principalement par la maîtrise des délais internes de
production. En effet, les échéances des créances et des dettes d’exploitation dépendent de l’issue des
négociations menées avec les partenaires extérieurs de l’entreprise ou d’obligations légales. En tout
état de cause, la marge de manœuvre de l’entreprise dans la gestion des encours des créances et des
dettes d’exploitation est enserrée dans de fortes contraintes sur lesquelles l’entreprise n’a que peu de
prise. Il lui est souvent loisible, de surcroît, de renoncer à un crédit fournisseur moyennant une
réduction (escompte pour paiement comptant), et réciproquement de proposer à ses clients de régler
leurs achats au comptant contre l’obtention de cette même réduction.
Le besoin en fonds de roulement est généralement négatif, contre- partie logique de la vocation de
l’entreprise { créer de la valeur ajoutée. Les actifs { court terme doivent normalement excéder les
passifs d’exploitation { court terme.
Il existe bien entendu des exceptions dont les plus notables sont la grande distribution (paiement
comptant des clients, stocks à forte rotation, crédits fournisseurs longs en raison de la position
L’objectif de la gestion des actifs de bas de bilan est de minimiser le besoin en fonds de roulement.
Par ailleurs, l’analyse des créances et des valeurs d’exploitation doit de préférence se fonder sur leur
valeur brute plutôt que sur leur valeur nette. Celle-ci tient compte des dépréciations provisoires qui
sont constatées par des provisions sur actifs circulants lors des écritures d’inventaire de fin d’exercice
comptable. Ces actifs ont pris naissance durant le cycle d’exploitation de l’exercice écoulé et doivent
faire l’objet d’un financement même s’ils se sont dévalorisés pendant celui-ci pour des raisons
dépendantes ou indépendantes de la volonté de l’entreprise.
Le besoin en fonds de roulement hors exploitation comprend l’ensemble des actifs et des passifs qui
n’entrent dans aucune des trois autres catégories. Les comptes de régularisation (charges constatées
d’avance, produits constatés d’avance), les actifs fictifs
(Charges à répartir sur plusieurs exercices, primes de remboursement des obligations) et les écarts de
conversion actifs et passifs (diminutions de créances ou augmentations de dettes induites par les
fluctuations défavorables des taux de change relatifs aux devises dans lesquelles ces encours sont
libellés, entre la date de leur enregistre- ment comptable et la date d’arrêté du bilan) en constituent la
plus grande partie.
En toute logique, il conviendrait de dissocier la part des comptes de régularisation imputable au cycle
d’exploitation de celle que l’on peut rattacher aux opérations hors exploitation (pour autant que cette
information soit disponible).
Il faut y rajouter les dettes et créances rattachées aux immobilisations dont l’échéance est inférieure {
un an et les dettes exceptionnelles (impôts sur les sociétés, dividendes mis en paiement au cours de
l’exercice suivant).
Remarque
Ce solde est composite et difficile à analyser pour un observateur extérieur, car il résulte de
conventions comptables pour sa majeure partie. De surcroît, il s’agit du solde dont la valeur absolue
est traditionnellement la plus faible.
4 La trésorerie nette
La trésorerie nette est égale aux liquidités et aux placements financiers à court terme (valeurs
mobilières de placement), déduction faite des dettes bancaires à court terme (concours bancaires
courants, soldes créditeurs des comptes bancaires, dettes financières venant { échéance { moins d’un
an).
L’analyse financière y rajoute les effets escomptés non échus qui sont comptabilisés en engagements
hors bilan. Ils doivent faire l’objet d’un retraitement et être considérés comme des dettes bancaires {
court terme au passif et des créances client { l’actif.
Si l’on fait abstraction du besoin en fonds de roulement hors exploitation, la trésorerie nette est égale à
la part du besoin en fonds de roulement qui n’est pas financée par le fonds de roulement.
Observation
C’est une indication ponctuelle sur le niveau de liquidités dont l’entreprise dispose à la date de
clôture du bilan. Mais, en l’absence d’autres informations, il est difficile pour un analyste extérieur de
connaître l’évolution de son solde de trésorerie au cours de l’exercice.
ACTIF PASSIF
Emplois
Stables Ressources
Stables
F.R.N.G.
B.F.R.
Stocks et créances circulantes
Dettes circulantes
Trésorerie (disponibilités)
Autres
créances Dettes /
(exploit) 10 000,000 10 000,000 6 000,000 immobilisations 23 200,000 19 800,000
Créances
diverses (H Autres dettes
exploit.) 3 000,000 3 000,000 2 000,000 (Exploit.) 3 000,000 4 000,000
Valeures mob Produits
de placement 4 000,000 4 000,000 3 000,000 constatés d’av. 1 100,000 2 700,000
Disponibilités 5 000,000 5 000,000 15 000,000 TOTAL 3 210 300,000 212 000,000
Charges
constat. Ecart de convers
d’avance 1 300,000 1 300,000 500,000 passif 3 300,000 2 200,000
TOTAL
TOTAL 2 232 200,000 7 400,000 224 800,000 220 000,000 GENERAL 349 600 000 307 200 000
Charges à rep /
plus exer 500,000 500,000 1 000,000
Primes de
remb. Dont conc.
reg
Ecart de conversion passif : relatif à une créance en dollars envers un client américain
(augmentation du dollar)
ACTIF passif
Fonds de roulement net global (FRNG) : 205 900 – 156 500 = 49 400
Besoin en fonds de roulement d’exploitation (BFRE) : 216 900 – 151 100 = 65 800
Besoin en fonds de roulement hors exploitation (BFRHE) : 7 000 – 24 400 = - 17 400
Trésorerie : 5 000 – 4 000 = 1 000
Vérification : Trésorerie = FRNG – BFR = 49 400 – (65 800 – 17 400) = 1 000
La trésorerie est positive car le Fonds de Roulement Net Global est supérieur au Besoin en
Fonds de Roulement.
Afin que l'état de résultat puisse remplir les objectifs qui lui sont assignés, il doit faire ressortir
distinctement :
L'état de résultat peut être présenté soit selon le modèle de référence (modèle préconisé par la NCG),
soit selon le modèle autorisé. Les deux modèles ne diffèrent qu'au niveau de la première partie de
l'état de résultat, c'est-à-dire celle relative à la détermination du résultat d'exploitation.
Le modèle de référence se base sur une classification des charges selon leur destination (coût des
ventes, frais d'administration, frais de distribution). La tenue d'une comptabilité de gestion facilite
considérablement la production à temps des informations nécessaires pour l'établissement de l'état
de résultat selon le modèle de référence.
Le modèle autorisé se contente par contre de présenter les charges selon leur nature,
indépendamment de la destination qu'elles ont eue.
La présentation de l'état de résultat selon le modèle autorisé a été prévue par la NCG pour tenir
compte de la culture comptable en vigueur, des spécificités sectorielles et organisationnelles et des
difficultés qu'auraient les petites et moyennes entreprises à appliquer la modèle de référence.
Explications
1°)
Produits d'exploitation
Revenus a)
Autres produits d'exploitation b)
Production immobilisée c)
Variation des stocks des produits finis et des en-cours d)
Total des produits d'exploitation
Résultat d'exploitation
Charges financières nettes 3°)
Produits des placements 4°)
Autres gains ordinaires 5°)
Autres pertes ordinaires 6°)
Explications :
a) Revenus – Ce sont les produits provenant des activités qui s'inscrivent dans le cadre de
l'exploitation centrale ou permanente de l'entreprise (NC3, §3).
Concrètement, il s'agit des sommes inscrites dans le compte 70 "Ventes de produits fabriqués,
prestations de services et ventes de marchandises".
b) Autres produits d'exploitation – Il s'agit des produits réalisés par l'entreprise en dehors des
activités d'exploitation centrale ou permanente. Le compte 73 "Produits divers ordinaires" fournit les
montants les plus importants de cette rubrique. On peut citer notamment :
les redevances pour concessions, brevets, licences, marques, procédés, droits et valeurs
similaires (compte 531) ;
les revenus des immeubles non affectés aux activités professionnelles (compte 732) ;
les jetons de présence et les rémunérations reçues à titre d'administrateur ou de gérant
(compte 733) ; etc.
c) Production immobilisée – Cette rubrique qui correspond au compte 72 renseigne sur les
travaux faits par l'entreprise pour elle-même.
d) Variation des stocks de produits finis et des en-cours – C'est la différence entre le stock final
et le stock initial des produits finis et des en-cours. Cette différence est inscrite dans le compte 71
"Production stockée".
Lorsque le stock final est supérieur au stock initial, il s'agit d'une variation positive qui doit être
inscrite en sens positif afin de donner une mesure correcte des produits d'exploitation.
Dans le cas inverse, c'est-à-dire lorsque le stock final est inférieur au stock initial, il s'agit d'une
variation négative qui doit être inscrite en sens négatif, en vue d'ajuster les produits d'exploitation,
étant donné que l'entreprise a consommé une partie des stocks de produits finis et des en-cours.
Ou encore :
c) Charges de personnel
Il s'agit des dotations d'exploitation, c'est-à-dire celles qui sont liées aux activités ordinaires
d'exploitation de l'entreprise. Ces dotations sont inscrites au débit du compte 681. Les dotations
relatives aux charges financières (compte 686) ne sont pas présentées au niveau de cette rubrique
mais plutôt parmi les charges financières nettes.
Il s'agit des charges d'exploitation autres que celles susvisées. La plupart de ces charges sont
inscrites dans le compte 61 "Services extérieurs", 62 "Autres services extérieurs", 63 "Charges
diverses ordinaires" et 66 "Impôts, taxes et versements assimilés".
Cette rubrique englobe les charges financières inscrites dans le compte 65 ainsi que les dotations
aux amortissements et aux provisions relatives à des charges financières inscrites dans le compte
686.
Cette rubrique englobe les produits financiers inscrits dans le compte 75 et les reprises sur
provisions à caractère financier inscrites dans le compte 786. A notre avis, cette rubrique peut être
défalquée en deux parties :
produits des placements proprement dits, tels que les produits de participations ou d'autres
immobilisations financières et les autres produits financiers tels que les escomptes obtenus, les
gains de change, etc.
Si ces informations ne sont pas spécifiées au niveau de l'état de résultat, il faut les mentionner au
niveau des notes aux états financiers.
Cette rubrique renferme les gains ordinaires à caractère non financier tels que les produits nets
sur cession d'immobilisations corporelles et incorporelles et les autres gains sur éléments non
récurrents ou exceptionnels inscrits dans le compte 736, ainsi que les quotes-parts des
subventions d'investissement inscrites au résultat de l'exercice (compte 739).
Cette rubrique se compose essentiellement des pertes ordinaires à caractère non financier telles
que les pertes sur créances irrécouvrables inscrites au compte 634 et les charges nettes sur
cessions d'immobilisations corporelles et incorporelles ainsi que les autres pertes sur éléments
non récurrents ou exceptionnels inscrites au débit du compte 636.
Cette rubrique retrace l'impôt sur les bénéfices calculé sur le résultat des activités ordinaires
inscrit dans le compte 691, et ce afin que le résultat des activités ordinaires après impôt ne soit
pas biaisé par l'effet des éléments extraordinaires sur l'impôt exigible.
Exemple lié à l'impôt sur les bénéfices – Le résultat des activités ordinaires avant impôt de la
société OMR s'élève à 25.000 dinars. Un incendie a détérioré une partie des stocks pour une valeur
de 10.000 dinars.
Compte tenu de ces données, la dernière partie de l'état de résultat se présente comme suit :
En effet, la perte extraordinaire s'est traduite par une économie d'impôt de l'ordre de 3.500,
laquelle doit être rattachée à la perte pour ne pas fausser le résultat des activités ordinaires après
impôt.
Bien évidemment, l'impôt sur les bénéfices exigible ne s'élève pas à 8.750 tel qu'il figure à l'état de
résultat mais plutôt à : (25.000 – 10.000) x 35% = 5.250.
Voyons comment cet extrait de l'état de résultat aurait pu être présenté si l'on n'avait pas tenu
compte des considérations susvisées:
On peut remarquer sans peine que le résultat net de l'exercice est le même. Toutefois, le résultat
des activités ordinaires après impôt est biaisé étant donné qu'il renferme une économie d'impôt
Cette rubrique renseigne sur le montant des gains ou des pertes extraordinaires inscrits aux
comptes 67 ou 77 (voir infra).
La NCG précise que "les effets des modifications comptables, non pris en compte dans l'état de
résultat, doivent figurer au bas de l'état de résultat". Il s'agit en fait des effets des modifications
comptables inscrits au cours ou à la fin de l'exercice dans le compte 128 "Modifications
comptables affectant les résultats reportés" 1.
10°) Résultat après modifications comptables – Cette renseigne sur le résultat de l'exercice qui
aurait pu être dégagé si les effets des modifications comptables étaient imputés dans le résultat de
l'exercice.
1
Voir chapitre 12 du livre « Comptabilité avancée » de Mr Khaled Thabet
Résultat d'exploitation
1°) Revenus
Ce sont les produits provenant des activités qui s'inscrivent dans le cadre de l'exploitation centrale ou
permanente de l'entreprise (NC3, §1).
(i) Calcul du coût des matières premières consommées : Ce coût est obtenu en appliquant la formule
suivante :
(ii) Détermination des frais généraux de production : Selon les dispositions de la NCG, "les frais
généraux de production sont affectés selon les clefs de répartition les plus pertinentes".
Cette affectation est faite selon la méthode dite de l'imputation rationnelle. Si l'entreprise est en sous-
activité, la quote-part de frais généraux non affectés aux coûts des ventes est présentée sous la
rubrique "Autres charges d'exploitation". Une note expliquant le mode d'affectation des frais
généraux doit être présentée lorsqu'elle est utile à la compréhension des performances et que le
montant de ces frais est significatif (NCG, 1ère partie, §49).
La marge brute est égale à la différence entre les revenus et les coûts des ventes.
Il s'agit des produits réalisés par l'entreprise en dehors des activités d'exploitation centrale ou
permanente. Les produits des placements et des opérations financières ne sont pas présentés sous
cette rubrique.
Ils sont déterminés par référence aux charges qui se rattachent à chacune de ces deux fonctions.
Il s'agit de toutes les charges qui ne peuvent être rattachées ni aux coûts des ventes ni aux frais
d'administration et de distribution.
Le bénéfice (ou la perte) de l'entreprise au cours d'un exercice donne une mesure comptable de
l'enrichissement ou de l'appauvrissement des propriétaires de l'entreprise. Il est réparti entre
distribution (dividendes et tantièmes) et mise en réserve. Dans cette section, nous présentons les
principaux éléments qui sous-tendent la détermination du bénéfice.
Il n'existe pas de présentation standardisée du compte de résultats valable dans tous les pays. En
outre, les présentations prévues par certaines législations comptables ne sont pas satisfaisantes d'un
point de vue d'analyse financière. Enfin, la terminologie française n'est pas encore stabilisée et des
confusions peuvent apparaîtrent entre des concepts comptables et financiers.
Nous baserons donc notre analyse du compte de résultats sur une présentation adaptable à différents
environnements comptables et législatifs.
Au niveau le plus résumé, le compte de résultats peut être présenté comme suit :
Le résultat avant charges financières et impôts RACFI (le "earnings before interests and taxes" - EBIT
- anglo-saxon ) a trois composantes :
le résultat d'exploitation (ou opérationnel) (Rexp)
le résultat financier (Rfin)
le résultat exceptionnel (Rx).
Notons que, contrairement à la pratique comptable de certains pays (la Belgique notamment), le
résultat financier repris ci-dessus ne tient pas comptes des charges des dettes. Les charges des dettes
résultent, en effet, des dettes contractées par l'entreprise pour financer l'ensemble de son actif. Le
rapprochement entre produits financiers et charges des dettes n'est donc pas pertinent et les charges
des dettes apparaissent dans notre présentation restructurée du compte de résultats en déduction du
résultat total de l'entreprise avant charges des dettes et impôts.
La présentation que nous utiliserons ultérieurement ne fait pas de distinction entre les différentes
catégories de charges non décaissées. Elle part de l'excédent brut total, somme des excédents bruts
d'exploitation, financier et exceptionnel pour aboutir, après déduction des amortissements,
provisions et réductions de valeur, au résultat avant charges financières et impôts.
La structure du compte de résultats qui se dégage ainsi est présentée à la figure
Figure 2.1.
Structure du compte de résultat
Excédent brut
Excédent brut
d’exploitation + Excédent brut financier +
exceptionnel
(opérationnel)
=
Excédent brut total
-
Amortissements,
provisions réductions de
valeurs
=
Résultat avant charges
financières et impôts
-
Charges financières
-
Impôts
=
Bénéfice
La rubrique "excédent brut d'exploitation" est, sans nul doute, le volet le plus important de la
détermination du résultat de l'entreprise. L'activité de celle-ci consiste, en effet, à acheter, produire et
vendre; l’excédent brut d'exploitation donne le surplus financier (ou le déficit financier) résultant de
l'activité d'exploitation courante de l'entreprise.
Tableau 2.1
Détermination de l’excédent brut d’exploitation
Par rapport à certaines présentations légales, le principal changement de présentation est de faire
apparaître les postes variation des en-cours de fabrication, des produits finis et des commandes en
cours d'exécution et production immobilisée comme des réductions de charge plutôt que comme des
produits. En effet, l'accroissement des stocks de produits finis et semi-finis n'a pas encore donné lieu
à une vente et il est donc prématuré de le considérer comme un produit. Par ailleurs, la production
immobilisée doit être considérée comme des dépenses d'investissement et donc être soustraite des
consommations liées à l'exploitation courante.
En notant VA la valeur ajoutée et en désignant par ∆S la variation des totale stocks (= ∆Spf + ∆Smp),
deux expressions peuvent en être données :
C'est cette dernière formulation qui est utilisée dans le compte de résultats restructuré. Signalons
que, pour être tout à fait précis, seule la partie de la production immobilisée correspondant à des
achats de matière devrait être prise en compte dans la détermination de la valeur ajoutée. En effet, la
production immobilisée est soustraite des achats pour le calcul de la valeur ajoutée afin de ne
prendre que la part des achats correspondant à la production destinée à la vente ou au stock. La part
des salaires reprise dans la production immobilisée n'étant pas connue, nous nous contenterons
de cette approximation.
La marge commerciale donne, pour les entreprises commerciales, la différence entre le chiffre
d'affaires et le prix de revient des marchandises
Remarquons que la variation de stock et la production immobilisée sont soustraites du montant des
achats afin de n'imputer aux achats que la part relative à la vente en cas d'augmentation de stock ou
de rajouter la consommation de stock en cas de diminution. La marge commerciale diffère de la
valeur ajoutée par la soustraction des biens et services divers achetés à l'extérieur.
L'excédent brut d'exploitation peut maintenant être obtenu, par combinaison des équations
[2.4] et [2.5.b] en soustrayant de la valeur ajoutée l'ensemble des charges de personnel. Il s'agit
d'un agrégat très important puisqu'il correspond au résultat d'exploitation avant amortissements,
provisions et réductions de valeur. Ne dépendant que de la seule exploitation, il devra couvrir les
L'analyse de l'excédent brut d'exploitation (et de la valeur ajoutée dont il découle) permet de dégager
les informations relatives à l'exploitation de l'entreprise indépendamment de sa politique financière
c'est-à-dire de son endettement, de sa politique de dividende et de la politique fiscale de l'Etat.
Une fois calculé l’excédent brut total, conformément { l’équation [2.3.a] et le résultat avant charges
financières et impôts (RACFI) ou EBIT), conformément { l’équation [2.3.b], on peut calculer le résultat
net.
Le résultat net de l'exercice est obtenu en déduisant du résultat avant charges financières et impôts
les charges financières et les impôts :
Le résultat net sera en partie distribué aux actionnaires, administrateurs ou gérants et autres
allocataires. Le solde sera mis en réserve ou reporté et viendra donc augmenter les fonds propres de
l'entreprise dans le bilan après répartition.
A noter que si dans la présentation légale le transfert aux réserves immunisées apparaît en déduction
du résultat net, dans la présentation modifiée, ce montant est repris avec les autres dotations aux
réserves.
Enfin, pour les comptes consolidés, il conviendra de déduire du résultat net ainsi obtenu la part des
tiers dans ce résultat pour obtenir la part du groupe dans le résultat net.
L'état de résultat conçu par les rédacteurs du nouveau système comptable ne fait pas ressortir tous
les soldes intermédiaires de gestion.
A cet effet, et pour les besoins d'agrégation à l'échelle sectorielle ou nationale, les entreprises doivent
publier leurs soldes intermédiaires de gestion dans les notes aux états financiers (NCG, §56).
La NCG précise que la publication de ces soldes est utile pour les utilisateurs des états financiers afin
de situer les données relatives à l'entreprise et leur évolution par rapport aux données agrégées du
même secteur ou à l'échelle nationale (NCG, §56).
A cet effet, les entreprises peuvent utiliser le modèle prévu à l'annexe 8 de la NCG, lequel s'applique à
la fois aux entreprises commerciales et aux entreprises industrielles.
Pour simplifier la présentation du tableau des soldes intermédiaires de gestion, on a présenté dans le
modèle des états financiers (voir infra) deux sortes de tableaux :
Un tableau des soldes intermédiaires de gestion applicable aux entreprises commerciales ;
Et un tableau applicable aux entreprises industrielles.
[1er modèle : Tableau de passage des charges par destination aux charges par nature 2]
2
Ce tableau doit être présenté par les entreprises qui établissent l'état de résultat selon le modèle de référence.
[1er modèle : Tableau des soldes intermédiaires de gestion applicable aux entreprises de négoce]
3
Ce tableau est à présenter par les entreprises qui établissent l'état de résultat selon le modèle autorisé. Notons qu'il n'est pas
obligatoire ; il est tout simplement recommandé par la norme comptable générale.
3.1- Définition
La CAF est le flux potentiel de trésorerie dégagé par l'ensemble de l'activité normale de la
société.
Les banques, en comparant la CAF aux montants des dettes financières, mesurent la capacité de
remboursement de la société. Celles-ci sont attentives à l'évolution du ratio suivant :
Dettes financières
CAF
Ce ratio indique la capacité de la société à rembourser ses dettes. Un ratio égal à trois par exemple
indique que l'entreprise met trois ans à se libérer.
Méthode additive
Ce mode de calcul découle directement de la définition de la CAF.
La CAF se calcule en faisant la différence entre les produits encaissables et les charges décaissables
relevant de l'activité normale de la société. En pratique, à l'excédent brut d'exploitation (EBE) sont
ajoutés les transferts de charges d'exploitation et les autres produits encaissables de l'activité
normale et sont soustraites les autres charges décaissables de l'activité normale.
EBE
+ Transferts de charges d'exploitation
+ Autres produits encaissables de l'activité normale
- autres charges décaissables de l'activité normale
= CAF
Méthode soustractive
Cette seconde méthode de calcul est en général plus rapide que la première.
La CAF est calculé à partir du résultat net auquel on ajoute les charges calculées (dotations aux
amortissements et provisions) et auquel on retranche les produits calculés (les reprises sur
provisions et amortissements).
Résultat Net Comptable
+ Charges calculées
- Reprise sur charges calculées
+ Valeur Net Comptable Elément Actif Cédés
- Produits de Cession d'Éléments d'Actif
- quote-part des subventions d'investissement virées au résultat de l'exercice
= Capacité d'Autofinancement
INTRODUCTION
Utilisés aux Etats-Unis depuis très longtemps, les tableaux de flux n’ont pas connu, { leur début, le
même succès en France.
A l’occasion des travaux de révision du plan comptable, lors des années 70, le Conseil National de la
Comptabilité (CNC) et l’ordre des Experts-comptables et divers financiers institutionnels ou
individuels se sont penchés sur leurs utilisations et leur utilité.
Mais d’une part les premières versions de ces tableaux étaient très complexes, difficiles à élaborer et
nécessitaient des travaux de retraitement lourds et dissuasifs ({ l’époque les retraitements étaient
principalement manuels) ; d’autre part, l’approche était jugée très anglo-saxonne et ne convenait pas
tout à fait { l’esprit français de cette période.
D’autres tentatives d’introduction des tableaux de flux ont connu le jour durant les années 80 ; et peu
{ peu les comptables et les financiers ont commencé { intégrer l’idée d’un tableau synthétique qui
montrait les mouvements de trésorerie d’une entreprise.
Mais en réalité il fallut attendre les années 90 pour que l’utilisation de ce tableau se réponde.
1- présenter le tableau de flux et de mettre en relief ses principales caractéristiques par rapport
au tableau de financement classique.
2- Montrer l’utilité du tableau de flux comme outil de gestion financière dans l’entreprise.
Les informations financières fournies par le bilan et l'état de résultat ne sont pas à elles seules
suffisantes pour renseigner sur les mouvements de trésorerie survenus au cours de l'exercice. C'est la
raison pour laquelle la pratique a développé un autre état financier, à savoir l'état des flux de
trésorerie.
Cet état complète l'information financière en renseignant sur la manière avec laquelle l'entreprise
a obtenu et dépensé des liquidités à travers ses activités d'exploitation, de financement et
d'investissement. Pour ce faire, l'état des flux de trésorerie est présenté selon un modèle faisant
ressortir successivement :
les flux de trésorerie liés à l'exploitation ;
les flux de trésorerie liés aux activités d'investissement ;
et les flux de trésorerie liés aux activités de financement.
Les informations contenues dans l'état des flux de trésorerie permettent d'évaluer la solvabilité de
l'entreprise et sa capacité à générer des liquidités. L'état des flux de trésorerie donne également des
informations utiles sur les causes et les montants des écarts entre les résultats et les rentrées ou
sorties de trésorerie.
On peut donner l'exemple d'une entreprise qui dégage à la clôture de l'exercice, d'une part, un
bénéfice de 500 MD et d'autre part, une trésorerie de 50 MD. Les utilisateurs des états financiers se
posent légitimement la question de savoir comment l'entreprise a pu réaliser un tel bénéfice et
quelles sont les causes de l'écart entre le montant du bénéfice et le solde de trésorerie à la fin de
l'exercice. Ces utilisateurs s'inquiètent également sur la capacité de l'entreprise à rembourser ses
dettes (cas des bailleurs de fonds et des créanciers) ou de distribuer des bénéfices (cas des associés
ou des actionnaires).
Les informations fournies par l'état des flux de trésorerie, ainsi que les explications données au
niveau des notes aux états financiers permettent d'estimer la probabilité de réalisation de flux futurs
de trésorerie ainsi que l'importance de ces flux et les moments auxquels ces derniers peuvent avoir
lieu.
La NCG a prévu deux modèles pour l'établissement de l'état des flux de trésorerie : un modèle de
référence et un modèle autorisé.
1) Modèle de référence
Variation de trésorerie
2) Modèle autorisé
Variation de trésorerie
Variation de trésorerie V = F1 + F2 + F3
Trésorerie au début de l'exercice Ti
Trésorerie à la fin de l'exercice Tf = V + Ti
Il s'agit de tous les flux de trésorerie qui se rapportent à des opérations concourant à la
détermination du bénéfice net. On peut citer notamment :
les encaissements de fonds reçus des clients (y compris les taxes sur le chiffre d'affaires) ;
les décaissements de fonds versés aux fournisseurs ;
les versements effectués au profit du personnel de l'entreprise ;
les paiements d'impôts et taxes au profit de l'Etat ;
les intérêts et les dividendes reçus ;
les intérêts versés (on note que les dividendes versés relèvent plutôt des flux de trésorerie liés
aux activités de financement, car ils ne se traduisent pas par des charges pour l'entreprise,
contrairement aux intérêts).
D'une façon générale, constituent des flux de trésorerie liés aux activités d'exploitation, les
encaissements et les décaissements de fonds non définis comme se rapportant aux activités
d'investissement ou de financement.
Il s'agit de tous les flux de trésorerie qui se rapportent à des opérations affectant les éléments
d'actifs non courants. On peut citer notamment les encaissements et les décaissements relatifs à
l'acquisition ou à la cession d'immobilisations incorporelles, corporelles ou financières.
Il s'agit de tous les flux de trésorerie qui se rapportent à des opérations affectant les capitaux
propres et les passifs non courants. On peut citer notamment les encaissements suite à l'émission
d'actions, les encaissements et les remboursements d'emprunts, etc.
On peut présenter les opérations de la vie quotidienne de l’entreprise, sous forme de flux réels de
biens et de services, avec en contrepartie des flux monétaires de sens inverse.
Les deux catégories de flux sont souvent décalées dans le temps. Ce décalage temporaire peut
résulter :
des crédits négociés avec les clients et les fournisseurs,
de l’existence des stocks
des délais qui séparent, en général, la naissance d’un droit et le règlement effectif (impôts,
salaires…)
Le compte de résultat d’une entreprise prend en considération les flux réels d’entrées et de sorties
d’une période même si les flux monétaires de contrepartie n’interviennent que la période suivante.
Ainsi le compte de résultat ne permet pas de mesurer l’incidence de l’activité et de la rentabilité d’une
entreprise sur la trésorerie.
La première partie du tableau des flux permet de retrouver l’évolution de la trésorerie d’exploitation
d’une entreprise { partir du compte du résultat : en reprenant les flux de produits et les charges
d’exploitation et en éliminant les flux de produits qui n’ont pas encore été encaissés et des charges
qui n’ont pas été décaissées.
1re étape :
Monsieur HES dispose d’une somme de 2 000 dinars au 1er janvier de l’année N. Toutes les
opérations se font au comptant.
Il ne supporte aucune charge supplémentaire pour son activité et ne paye pas d’impôts.
ACTIF PASSIF
Disponibilité 2 000 Capital 2 000
Total 2 000 Total 2 000
Charges Produits
Achats 500 000 Ventes 600 000
Résultat Net 100 000
Total 600 000 Total 600 000
ACTIF PASSIF
Disponibilité 102 000 Capital 2 000
Résultat (bénéfice) 100 000
Total 102 000 Total 102 000
Vérification :
Trésorerie initiale + variation de la période = trésorerie finale : 2000+100 000 = 102 000
Le résultat de la période est égal { L’EBE car il n’y a pas d’amortissement ni d’autres charges. Ce
résultat vient entièrement améliorer la trésorerie, car les achats ont été décaissés et les ventes ont été
encaissées.
Charges Produits
Achats 600 000 Ventes 800 000
Variation des stocks -10 000
Résultat net 210 000
Total 800 000 Total 800 000
ACTIF PASSIF
Stocks 10 000 Capital 2 000
Créances clients 40 000 Réserves 100 000
(résultat N)
Disponibilité 282 000 Résultat (bénéfices) 210 000
Mais si M.HES bénéficiait déj{ l’année précédente des délais de règlement fournisseurs et accordait
des délais aux clients le calcul de L’ETE se ferait selon le tableau suivant :
EBE EBE
- Variation des stocks ou
- Produits non encaissés de la
période p (clients p)
- variation
ou variation du compte
client de (p -1) à (p)
= ETE = ETE
De façon générale, pour calculer la trésorerie qui résulte des opérations d’exploitation
il faut :
Calculer L’EBE ou RBE (Résultat Brut d’exploitation) par la différence entre les produits
d’exploitation encaissables et les charges d’exploitation décaissables (les dotations aux
amortissements et provisions ainsi que les reprises sont exclues.)
Corriger L’EBE par la variation des BFR (Besoins en Fonds de roulement) pour éliminer les
produits et les charges qui n’ont pas encore été réglés.
Opérations de financement
Cela concerne :
les apports de fonds sous forme : d’une augmentation de capital ou de quasi-fonds propres,
d’emprunts nouveaux ou de ressources assimilées.
Les sorties de fonds pour remboursement d’emprunts, versement des intérêts ou dividendes.
Autres flux : liés à des opérations exceptionnelles telles que des amendes, ou à des opérations
particulières telles que les impôts.
3e étape : année N + 2
L’activité de Mr HES nécessite des investissements, ces investissements génèrent des flux de
décaissements. Ils seront financés en partie par un emprunt. L’activité de M.HES est imposable
cette année.
Données financières de N + 2
Charges Produits
Achats 800 000 Ventes 1 200 000
Variation des stocks - 2 000
Dotation aux amortissements 30 000
Frais financiers 20 000
I. S 117 000
Résultat net 235 000
Total 1 200 000 Total 1 200 000
ACTIF PASSIF
Immobilisations nettes 270 000 Capital 2 000
L’activité de M.HES génère une bonne rentabilité mais surtout un flux de trésorerie qui permet de
financier les investissements .L’emprunt sert ici { couvrir les autres flux (IS) et à renforcer les
disponibilités.
Le tableau de flux n’est pas standardisé, plusieurs modèles sont proposés et utilisés en fonction des
objectifs des divers financiers et de leur position par rapport { l’entreprise.
Les divergences touchent aussi bien l’articulation des différents flux que leur contenu.
Sans vouloir entrer dans un débat très technique, nous résumons en annexe 3 modèles représentatifs
de tableau de flux afin de pouvoir mieux comparer l’intérêt que représente l’un part rapport aux
autres.
L’expérience et les statistiques montrent que la dégradation de la trésorerie est { l’origine d’un
grand nombre de difficultés et de faillites d’entreprise. D’ou l’idée d’un tableau qui permet de
montrer l’évolution et les causes d’évolution de la trésorerie.
Le flux réel de trésorerie est la conséquence immédiate des conditions d’échange entre l’entreprise
et ses partenaires : prix pratiqués, facilités de règlement accordées ou reçues, stockage…
Son niveau dépend par conséquence des contraintes et des politiques commerciales.
Sa vocation est de faire face aux engagements de l’entreprise.
L’ETE doit :
couvrir les dépenses obligatoires (charges d’intérêt, impôt…) au risque de dérapage de
l’endettement et de fragilisation de l’entreprise face { ses créanciers,
permettre le remboursement des dettes à long et moyen terme (LMT)
autoriser le financement des investissements en partie ou en totalité.
Les ratios suivants peuvent être utilisés pour analyser les flux de trésorerie
d’exploitation et leur capacité à faire face aux besoins de l’entreprise :
ETE
Ou ratio global de
couverture = Ensemble des besoins (invest. + charges Fin .+ divid.
+ remb. Dettes à LMT)
Le TF permet de mettre en évidence l’incidence des choix stratégique, et leur réussite, sur les besoins
financiers.
Une présentation du TF comme celle proposée par Murard fait ressortir les flux financiers nets
résultants de l’exploitation , et après financement des investissements : le DAFIC ( disponible après
financement interne de la croissance).
L’analyse selon les matrices stratégiques telles que BCG devient plus aisée.
Au départ il est négatif (EBE faible, efforts commerciaux et délais accordés plus longs ,
stockage…)
Mais si la situation de l’entreprise se dégrade et si elle n’arrive pas { s’en sortir, l’ETE
peut redevenir positif (même si l’EBE est négatif). Le niveau des BFR s’améliore quand
l’entreprise n’arrive plus { payer ses fournisseurs, { vendre, ou même { produire.
Le DAFIC lui aussi peut devenir positif en étape ultime : grâce aux désinvestissements.
Stratégie financière
Le TF fait apparaître les choix des dirigeants entre l’endettement et le financement par capitaux
propres.
Il met aussi en évidence les prélèvements des dirigeants et le coût du financement de manière
générale.
Un TF établi pour une suite d’années (3 { 4 exercices) est suffisant pour porter un premier
jugement sur la santé financière de l’entreprise. Ce premier diagnostic mérite évidemment un
approfondissement pour détecter les particularités :
Chiffres non représentatifs
Flexibilité financière très forte et capacité de sortir rapidement d’une crise.
Augmentation de l’EBE
1- Les BFR augmentent dans les mêmes proportions : situation normale de croissance régulière.
2- Les BFR augmentent plus fortement : politique commerciale agressive et risque de dérapage
de la trésorerie.
3- Les BFR diminuent : maîtrise des conditions commerciales, situation de trésorerie en
amélioration.
Diminution de l’EBE
1- Les BFR diminuent dans les mêmes proportions : situation à surveiller mais non alarmante.
2- Les BFR diminuent plus fortement : situation préoccupante, risque de difficultés immédiates
de trésorerie.
3- Les BFR augmentent : efforts commerciaux, risque à terme.
Analyse de l’ETE
En définitif l’ETE est-il positif ou négatif ? et permet-il la couverture des besoins sur la durée
étudiée ?
Un ETE négatif sur une durée de 2 ou 3 ans est un indicateur d’alerte ( sauf cas particuliers ).
Leur importance par rapport { l’ETE et leur évolution dans le temps permettent de porter un
jugement sur le niveau de l’endettement et son poids sur la rentabilité de l’entreprise.
Analyse du financement
Comme nous l’avons noté précédemment l’intérêt du TF et dans la classification des flux de trésorerie
par fonction. Ce qui permet aux utilisateurs de cerner plus rapidement les problèmes financiers et
leurs causes afin de pouvoir, le cas échéant, trouver les meilleures solutions.
1- Comme un système globale des prévisions : qui montre l’évolution de la trésorerie future de
l’entreprise en conséquence des données prévisionnelles. Et qui montre aussi synthétiquement la
contribution de chaque fonction à la formation ou la dégradation de la trésorerie (zoom sur la
fonction d’exploitation)
l’ETE est un flux de trésorerie d’exploitation .Mais la CAF est un flux de trésorerie courante
.Son utilisation nécessite un retraitement et le calcul de deux CAF : une CAF avant frais
financiers, et une après frais financiers. Cela peut être source de confusion.
l’ETE est un flux réellement encaissé alors que la CAF est un flux potentiel de trésorerie
.Quand la CAF entre dans les calculs comme flux de rentrée de trésorerie , il est nécessaire de
faire jouer un autre flux ( de sortie éventuellement ) : la variation des BFR . Afin de corriger la
CAF de la part non réellement encaissée.
Dans un modèle comme celui proposé par Murard, le DAFIC actualisé de plusieurs périodes permet
de calculer les VAN des différents projets.
C’est grâce { la classification des flux de trésorerie par fonction, que les financiers peuvent se servir
du TF pour simuler plusieurs possibilités de financement, comparer et faire leurs arbitrages.
L’ETE s’apprête bien { jouer un rôle dans certains indicateurs globaux tels que :
ETE
Chiffre d’affaire
de fixer aux commerciaux leur limite d’action sur les prix et/ ou sur les délais.
De suivre les conséquences d’une stratégie sur la situation financière.
D’anticiper les besoins de financement de la croissance.
Etc….
ETE
Investissements
Conclusion
Le tableau de flux est un système financière par les financiers. On le voit de plus en plus apparaître
dans les rapports publiés par les entreprises.
Présenté sur plusieurs périodes, ce tableau permet de répondre à une série de questions qui portent
aussi bien l’analyse du passé que sur l’analyse prévisionnelle.
Exemples de questions :
Mais pour mener une analyse approfondie de l’entreprise le TF a ses limites : il est nécessaire
d’étudier d’autres indicateurs financiers ou non.
Le TF n’apporte aucune information nouvelle .Il organise l’information et le rend plus claire et
donc plus exploitable.
Le fait de ne pas avoir un seul modèle normalisé, mais plusieurs propositions de modèles, est
plutôt un atout.
Chaque utilisateur, en fonction de sa position par rapport { l’entreprise et ses objectifs, va choisir
la structure qui met en évidence l’information qu’il souhaite.
Les gestionnaires peuvent utiliser un modèle comme celui de Murard (annexe 3).Il facilite
les études prévisionnelles et le diagnostic stratégique.
Les partenaires externes, tels que les banquiers et les fournisseurs, peuvent apprécier les
modèles BDF (annexe 2) ou OECC (annexe 1).Ces modèles permettent mieux de détecter
la fragilité de l’entreprise et sa capacité { faire { ses engagements.
Mais, avec tout l’intérêt qu’il représente, le TF ne répond pas { toutes les questions et
interrogations sur la trésorerie et la santé financière de l’entreprise.
Il faut surtout éviter toute confusion quand on parle de « flux ».Car le TF ne permet pas de
suivre au jour le jour la trésorerie ni de détecter les fluctuations saisonnières : ce n’est pas un
plan de trésorerie les variations des BFR sont calculées en fin de période .Les BFR ne sont pas
toujours représentatifs de la moyenne et encore moins de la situation quotidienne.
Modèle proposé par L’Ordre des Experts-comptables et des comptables Agréés (OECCA)
Opérations d’exploitation
Opérations d’investissements
Opérations de financement
Opération d’exploitation
Intérêts (3)
impôts sur le bénéfice (4)
Distribution de dividendes (5)
Remboursements des emprunts (6)
Opérations d’investissements
Investissements nets
(C) (7)–(8)
L'analyse financière par ratios est une méthode d'évaluation de rendement. Cependant, comme le langage
utilisé est assez technique, le dirigeant se trouve souvent démuni devant cette approche. Lorsqu'il
communique avec son banquier, un prêteur ou un investisseur, il peut donc arriver qu'ils ne se comprennent
pas.
De plus, ce qui rend le travail difficile, c'est qu'il n'y a pas d'uniformité dans la terminologie et les formules
techniques utilisées. Ainsi, à la lecture de plusieurs manuels spécialisés en cette matière, un ratio financier
peut avoir plusieurs titres et formules mathématiques.
Le présent chapitre poursuit donc deux objectifs précis. Premièrement, proposer au Dirigeant un outil de
gestion pour comprendre et analyser ses états financiers en plus d'évaluer la performance de ses
opérations. Deuxièmement, démystifier le langage financier et faire un choix de ratios pertinents.
Des ratios, il en existe plusieurs dizaines. Le dirigeant d'entreprise peut en faire une longue énumération à la
lecture de manuels spécialisés ou en demandant à son banquier la liste de ceux qu'il utilise.
Toutefois, le choix des ratios ne devrait répondre qu'à un seul critère : la pertinence de l'information obtenue.
Une feuille remplie de ratios est impressionnante, mais les données ne sont pas toutes significatives.
Les ratios utilisés dans ce document proviennent essentiellement des états financiers : bilan et résultats.
Toutefois, le modèle d'états financiers préconisé est celui qui reflète la comptabilité de gestion et non la
comptabilité financière, car il fournit de l'information plus représentative des activités de l'entreprise. Il faut
remarquer cependant, que le modèle de comptabilité financière est celui traditionnellement utilisé dans les
rapports annuels.
Disposer d’au moins 3 bilans et comptes de résultat pour étudier l’évolution des ratios.
Utiliser des moyennes mensuelles, trimestrielles ou des moyennes des montants à l’ouverture
et à la clôture des comptes si l’activité a un caractère saisonnier.
Définir le secteur d’activité de l’entreprise et sa dimension pour comparer les ratios à une
norme qui est en principe la moyenne sectorielle des ratios utilisés.
Opérer les retraitements nécessaires évoqués, en particulier, lors de l’analyse des S.I.G.
Tenir compte de l’inflation qui sous-évalue le montant des capitaux investis et surestime leur
rentabilité apparente.
Si ces conditions sont respectées, la méthode des ratios procure un avantage essentiel : retracer une évolution
globale sur plusieurs exercices qui facilite des comparaisons internes (dans le temps) et externes (dans
l’espace) et permet de répondre aux interrogations suivantes sur :
La mesure de son activité tant au niveau des moyens nécessaires pour développer les politiques
d’investissement et de financement, de distribution et d’autofinancement qu’au niveau des rentabilités
indisponibles pour financer sa croissance
La structure financière de fin d’exercice qui est la synthèse des opérations réalisées, des financements et des
résultats obtenus.
Les deux plus importants d’entre eux sont ceux qui sont en mesure de prédire une cessation de
paiements imminente. Il s’agit de la part que les frais financiers représentent dans le chiffre d’affaires
(entre 3 et 5 %, l’entreprise doit être placée sous surveillance : au-del{ de 5 %, la probabilité d’un
dépôt de bilan est élevée). Ce ratio doit être confirmé par la part des frais financiers dans l’excédent
brut d’exploitation (la frontière critique étant de 50 %).
Le ratio de fonds de roulement mesure la part des capitaux permanents finançant des emplois à
court terme. Il peut être exprimé de différentes manières, la plus simple demeurant le rap- port
entre les stocks et le fonds de roulement (ce dernier devant couvrir au moins 50 % des valeurs
d’exploitation).
Le ratio de liquidité restreinte, égal au total des créances { moins d’un an et des disponibilités
rapporté aux dettes { moins d’un an doit être supérieur { 1. Il indique la capacité de l’entreprise {
faire face à ses obligations à court terme.
Le montant des capitaux extérieurs { plus d’un an ne doit pas excéder celui des capitaux propres
après retraitement. La part des capitaux propres dans les capitaux permanents ne doit pas être
inférieure à 50 %.
Ces cinq ratios permettent à tout observateur extérieur de se faire une idée suffisamment précise de la
situation financière d’une entreprise très rapidement. Apparemment, le calcul de ces ratios est facile et,
surtout, il est possible de les rapporter { des grandeurs dont la valeur fait l’objet d’un consensus au sein de la
communauté financière.
Il n’est pas fait mention d’un ratio normatif en matière de rentabilité des fonds propres. Il a souvent été
argué pendant la période d’euphorie boursière que les investisseurs, en particulier les fonds
d’investissements américains, exigeaient un taux minimal de rentabilité des fonds propres (« R.O.E. : return
on equity ») de 15 % pour se porter acquéreurs des actions des grandes entreprises.
Pour ce qui a trait aux petites et moyennes entreprises, la situation est plus complexe.
L’arrivée dans leur capital de fonds d’investissements privés (private equity), surtout dans le cas des
opérations de rachat d’entreprises par des actionnaires privés associés aux cadres de l’entreprise (L.B.O.
leveraged-buy-out), peut modifier radicalement leurs équilibres managériaux : restructuration des systèmes
Mais les taux de rentabilité obtenus ne sont, en général, pas soutenables sur le long terme (sauf si les marchés
connaissent une forte croissance, comme dans le cas de certains segments dans les nouvel- les technologies
de l’information et de la communication).
De plus, les excédents financiers dégagés servent { rembourser l’emprunt gagé sur les actions de l’entreprise
contracté pour le rachat de l’entreprise { ses anciens propriétaires.
Il convient de relativiser cette approche pour un certain nombre de considérations qui, si elles ne remettent
pas en cause les préceptes précédemment énoncés, les nuancent fortement.
Les indicateurs constituent des référentiels nationaux et ils n’ont pas nécessairement une valeur
universelle compte tenu des structures de financement différentes des entreprises selon les pays
(surtout en ce qui concerne la part respective des capitaux empruntés et des capitaux propres
dans les capitaux permanents, et le niveau du fonds de roulement).
La méthode d’analyse des comptes est immuable et doit s’appuyer sur les normes comptables en
vigueur. La créativité appliquée { l’analyse financière doit être envisagée avec la plus grande
circonspection. Les états financiers sont produits avec une fréquence qui dépend des normes légales
en vigueur dans chacun des pays.
Afin d’éviter les dérives gestionnaires focalisées sur les objectifs de court terme, les entreprises européennes
cotées ont refusé de s’aligner sur les normes nord-américaines en matière de publication des résultats
(publications semestriel- les et non trimestrielles des comptes).
Les ratios doivent être interprétés avec une certaine distance. Certes, ils ne prennent de sens que par rapport
à leur évolution (analyse diachronique) et par comparaison avec les entreprises du même secteur ou
présentant des caractéristiques similaires (analyse synchronique). Mais les indicateurs de structure
financière doivent être replacés dans le cadre plus général de l’analyse macro-économique. Une entreprise,
surtout si elle est de grande taille, ne suscite pas une défiance générale à la vue de quelques ratios. Ses
performances doivent être appréciées dans le long terme.
À cet égard, il existe des différences de traitement radicales entre les grandes et les moyennes et petites
entreprises, surtout de la part du système bancaire.
Une entreprise disposant d’une faible marge de manœuvre ou sans grande capacité d’influence subira une
hausse de la prime de risque qu’elle verse { ses banquiers si elle présente une structure financière non
conforme aux principes de l’orthodoxie financière. Inversement, les grandes entreprises bénéficient d’un
statut particulier. Qui plus est, en période de rationnement de crédit (credit crunch), l’accès des petites et
moyennes entreprises au crédit est fermé dès qu’elles ne respectent plus les ratios prudentiels de structure
financière.
Un comportement absurde
Ce comportement tend { prolonger les phases récessives, comme l’a montré de manière absurde la crise de
l’économie japonaise de la décennie 90.
Le principe du « too big to fail » s’applique aux grandes entreprises industrielles et commerciales qui
bénéficient, dans une certaine mesure d’une attention bienveillante de la part des pouvoirs publics.
Les grands groupes en difficulté sont généralement restructurés ou adossés à des groupes plus solides. Le
surendettement des entreprises permet également, dans certains cas, d’inverser les rapports de dépendance
entre débiteurs et créanciers.
Lorsqu’une grande entreprise est menacée de faillite, les banquiers doivent arbitrer entre la perte certaine de
leurs créances en cas de liquidation de l’entreprise et une probabilité de récupération des fonds prêtés, à
condition le plus souvent qu’ils financent le redressement de l’entreprise se trouvant en difficulté (que ce soit
par abandon de créances, par transformation des dettes bancaires en capitaux propres, ou par octroi de
nouveaux crédits). Cet arbitrage dépend des rapports de force entre l’entreprise et ses banques d’une part,
des interventions d’acteurs économiques et politiques extérieurs, d’autre part.
Mais le problème fondamental affectant les entreprises après la résorption d’une bulle financière a trait { la
structure de leur actif. En effet, si ces entreprises ont procédé { des acquisitions d’entreprises (part de
contrôle supérieure { 50 % de leur capital social, voire simple position d’actionnaire dominant) { un cours
boursier supé- rieur { la valeur comptable de leur actif net, elles font apparaître { l’actif de leurs comptes
consolidés, une survaleur (goodwill). Si le prix d’acquisition d’une entreprise acquise est supérieur { sa valeur
nette comptable, il apparaît un écart positif dans les comptes consolidés qui doit obligatoirement être amorti
(sur une durée d’au plus cinq ans, voire vingt ou quarante ans { condition que cette durée puisse être
justifiée). La contrepartie de cet amortissement est imputée sur les réserves consolidées.
Cette disposition est essentielle et peut entraîner des pertes considérables si une entreprise a procédé à de
nombreuses acquisitions d’entreprises qui s’avèreront par la suite fortement surévaluées, voire totalement
dénuées de valeur.
Il en est ainsi des nombreuses start-up acquises à des prix sans rapport avec leur valeur économique suite à
l’intense spéculation boursière qui a présidé { l’émergence de la net économie. Cette constatation de la non-
valeur des actifs acquis est la source des plus grandes pertes comptables jamais constatées dans l’histoire
mondiale des entreprises. Elles ont concerné des entreprises comme America On Line- Time Warner,
Deutsches Telekom, France Télécom ou Vodafone, qui ont dû enregistrer des dévalorisations considérables
d’actifs (write-offs) acquis à des prix sans rapport avec leur valeur économique réelle.
Toutefois, il faut bien distinguer le cas des entreprises pour lequel les l’ajustement des prix des actifs
consolidés est une simple écriture comptable (qui certes se traduit par une perte de valeur d’un mon- tant
parfois gigantesque), de celles qui sont simultanément affectées par une crise de trésorerie.
Une des raisons expliquant la langueur des cours boursiers, la longue stagnation boursière qui succède à la
phase de résorption des bulles spéculatives, réside dans le temps requis pour ajuster progressive- ment la
valeur boursière des entreprises { leurs valeurs comptables, c’est-à-dire patrimoniales. Après l’éclatement
des bulles spéculatives, les comptes consolidés des grandes entreprises peuvent receler des actifs fictifs sous
la forme de survaleurs non amorties. Celles-ci peu- vent représenter une fraction significative de la
capitalisation d’une place boursière.
Les logiques sous-tendant le fonctionnement des marchés boursiers ne recoupent que partiellement celles
guidant l’analyse financière.
Les observateurs, feignant une fausse naïveté, constatent souvent le comportement apparemment absurde
des cours boursiers. Les intervenants sont supposés aménager leurs positions sur des titres en fonction de
l’écart entre leurs anticipations et les données réelles. Un écart favorable devrait entraîner une hausse des
titres et un écart défavorable entraîner une baisse des titres, si les cours devaient refléter à tout moment
l’ensemble des informations reconnues comme vraies concernant les entreprises qu’ils représentent, voire
symbolisent (le terme est choisi { dessein, tant l’écart entre la valeur comptable et la valeur boursière d’une
entreprise peut être élevé).
La réalité est beaucoup plus complexe à analyser et à rationaliser a posteriori. Il est aisé de constater que les
informations sur une entre- prise particulière ne sont qu’un des facteurs déterminant la variation des cours
des actions. La formation des cours boursiers est un processus complexe, en grande partie non expliquée, qui
n’est pas exclusivement imputable aux paramètres dérivés de l’analyse financière fondamentale (même si son
assimilation à un processus strictement aléatoire est excessive). Par ailleurs, il est absurde de postuler que les
marchés financiers sont inefficients à court terme et ont raison à moyen et à long terme.
Les performances des entreprises ne sont qu’un des éléments pris en compte par les investisseurs boursiers.
Asymétrie de comportement
Certes, les entreprises connaissant des difficultés financières ont quasiment toujours des cours bas. Mais
l’assertion réciproque n’est pas validée dans les mêmes proportions. Nombre de moyennes et grandes
entreprises à forte rentabilité ont des parcours boursiers décevants, surtout dans des contextes
macroéconomiques défavorables aux marchés financiers.
L’analyse fondamentale, tant stratégique que financière, ne suffit pas à rendre compte des comportements
des intervenants boursiers. Mais elle demeure un pré requis indispensable.
Pour bien assimiler la pratique de l’analyse financière par la méthode des ratios nous proposons un exemple
chiffré qui retrace les différentes étapes de l’analyse, ratio par ratio, tout en commentant les résultats
obtenus.
Figure 3.2 Le bilan d’Innovatek inc. pour l’exercice terminé le 31 décembre 19X8.
ACTIFS CAPITAUX PROPRES ET PASSIFS
TOTAL DES ACTIFS 793 000 TOTAL DES CAPITAUX P ET PASSIFS 793 000
L'actif à court terme présente la situation des biens liquides (argent en caisse ou en banque), puis les sommes
qui deviendront liquides dans un avenir rapproché (les comptes clients venant à échéance dans quelques
jours ou dans moins d'un an). Suivent les stocks qui seront vendus et transformées en comptes clients
(lorsque les ventes se font à crédit) ou en argent liquide (pour les ventes au comptant). Notons que certains
actifs à court terme comportent des titres de placements (bons du Trésor et obligations); ces titres sont
rapidement transformables en liquide.
L'actif à long terme est constitué de masses monétaires investies dans des biens qui resteront plus d'un an
sous cette forme immobilisée et parfois même cinq ou dix ans. Il s'agit ici des équipements, bâtiments,
terrains et autres immobilisations nécessaires à la création de produits et de services. L'actif présente donc
l'utilisation qui a été faite des sommes originant de différentes sources.
Le côté droit du bilan présente les diverses origines des fonds utilisés. Ces sources sont parfois externes: les
fournisseurs vendent parfois à crédit, les banques peuvent octroyer des prêts, etc.; c'est le passif. Celui-ci se
subdivise également en court terme (moins d'un an) et en long terme (dettes sur plus d'un an).
Les sources proviennent aussi des actionnaires qui investissent dans l'entreprise (capital actions) et qui
parfois placent dans l'entreprise une part des profits qui leur appartiennent (BNR).
Le bilan de la figure 3.2 indique la valeur des biens possédés par Innovatek au 31 décembre 19X8 et la façon
dont l’acquisition de ces biens a été financée, par les sources externes (financement externe) et par les
sources internes (financement interne). La comparaison de deux bilans à la fin de deux exercices successifs
permettra d'étudier les variations des différents postes d'actif et de passif; elle permettra aussi de voir
comment évolue l'avoir des actionnaires.
L'état des résultats est un rapport comptable important. Il reflète l'ensemble des activités survenues durant
l'exercice financier. La figure 3.3 présente l'état des résultats de la firme Innovatex; cet état décrit les
transactions exécutées tout au long de l'année 19X8. Nous y retrouvons les produits tirés des ventes puis les
frais encourus pour réaliser ces revenus. La dernière ligne indique le résultat de l'exploitation de l'entreprise
pour l'exercice considéré.
Figure 3.3 L'état des résultats d’Innovatek inc. pour l’exercice terminé le 31 dé cembre 19X8.
PRODUITS D'EXPLOITATION
CHARGES D'EXPLOITATION
L'état des bénéfices non répartis est un peu la transition entre les deux états financiers précédents, puisqu'il
indique les variations survenues dans l'avoir des actionnaires suite aux bénéfices ou aux pertes de l’exercice
et suite au paiement des dividendes. La figure 3.4 présente l'état des bénéfices non répartis pour Innovatek au
31 décembre 19X8. Nous supposons ici que le bilan précédent (19X7) indiquait un BNR de 182 000.
L'outil utilisé dans les analyses financières est appelé ratio, qui est un coefficient calculé à partir d'une
fraction, c'est-à-dire un rapport entre des sommes tirées des états financiers. Ils servent :
de mesure de la performance ;
d'instrument de contrôle ;
de guide à l'établissement de mesures correctives.
Dans la vie courante, nous utilisons également des ratios: on parle de moyenne au tir pour un frappeur de
hand-ball, d'indice des prix à la consommation (IPC), de consommation de litres d'essence pour 100 km
parcourus: ce sont autant d'exemples de ratios.
Faire une analyse financière consiste donc à évaluer les points suivants:
Les résultats de l'entreprise ;
Sa santé financière, sa rentabilité ;
Sa solvabilité ;
Les risques encourus ;
La probabilité de survie de l'entreprise.
Examinons maintenant les cinq catégories de ratios. Pour les calculs qui suivront, nous utiliserons les
données des figures 3.2 (bilan de Innovatek) et 3.3 (état des résultats de Innovatek).
Ces ratios mesurent et évaluent la capacité de l'entreprise à rembourser ses passifs à court terme en utilisant
ses actifs à court terme: l'entreprise est-elle solvable à court terme?
Le ratio de liquidité générale est le rapport entre l'actif à court terme et le passif à court terme. Rappelons que
l'actif à court terme comprend: l'encaisse, les comptes clients, les titres de placements et les différents stocks.
D'autre part, le passif à court terme se compose des comptes fournisseurs, des emprunts à court terme, ainsi
que de la portion de la dette à long terme devenue exigible dans l’année courante. Ce ratio mesure la
solvabilité et indique dans quelle proportion les actifs à court terme garantissent le paiement des dettes à
court terme.
Pour chaque 1 dinar devenu exigible dans l'année courante, la firme dispose de 3,5 dinars d'actif disponible à
court terme. Cette situation semble excellente et rassurante pour les créanciers; il faut cependant nuancer cet
optimisme: le montant figurant dans les stocks semble assez important.
Le ratio de liquidité immédiate découle du précédent; il suffit de soustraire du numérateur (l'actif à court
terme) le montant des stocks, pour ainsi ne considérer que les éléments très rapidement convertibles en
argent liquide. Ce ratio indique donc la capacité qu'a l'entreprise de faire face à ses engagements sans
recourir à la vente de ses stocks. Voici le ratio de liquidité immédiate d'Innovatek :
Ce ratio mesure la solvabilité d'une façon très sévère pour l'entreprise; en anglais, on le nomme d'ailleurs
acid-test?
Encore là, Innovatek semble dans une position confortable, mais les remarques faites pour le ratio précédent
peuvent être répétées ici.
Les ratios de structure financière visent à mesure l'importance des dettes par rapport aux autres sources de
financement des activités de la firme. Ils permettent donc aux créanciers de mesurer le risque encouru. Il
permet aussi aux actionnaires de se faire une idée sur leur part dans le financement utilisé par l'entreprise.
Voici les principaux ratios de structure financière:
A) Ratio d'endettement
Ce ratio se calcule en divisant le total du passif par le total de l'actif. Il indique le pourcentage des fonds
utilisés dans l'actif qui proviennent des créanciers externes. Il est évident que le complément de ce
pourcentage constitue la proportion des actifs totaux financés par les actionnaires. Le ratio d'endettement
d'Innovatek se calcule ainsi :
Passif total 512 000
Ratio d’endettement = = 64,6%
Actif total 793 000
Ratio du secteur: 53,6%
Le pourcentage de 64,6% signifie que les créanciers fournissent près des deux tiers de fonds nécessaires au
financement des actifs d'Innovatek. Par conséquent, les actionnaires n’apportent que 35,4% des fonds, ce qui
n’est qu’un peu plus que le tiers du total utilisé . Notons que ce financement des actionnaires est constitué par
le capital-actions et les bénéfices non répartis de l’entreprise.
Ce taux de 64,6% est nettement supérieur au taux du secteur, ce qui peut laisser supposer que l’entreprise
pourrait avoir certaines difficultés B trouver du crédit auprès de nouveaux créanciers externes.
Ce ratio s’obtient en divisant le passif par l’avoir des actionnaires; il ressemble donc au précédent, en
comparant les parts respectives des fonds externes et des fonds internes utilisés. Un ratio de 100%
signifierait que la part des deux sources de financement est égale.
Cela qui signifie que pour 100 dinars provenant des actionnaires, les sources externes fournissent 182 dinars.
64,6 %
On pourra vérifier: = 182,2%
100 % - 64,6 %
Ratio d’endettement
Donc: = Ratio Passif / Avoir
100 % - Ratio d’endettement
Le ratio d’effet de levier a pour but d’étudier l’impact des dettes externes par rapport aux fonds fournis par
les actionnaires. Une forte utilisation des dettes externes pour financer les actifs et les activités d’une
entreprise entraîne une diminution relative de la part de l’avoir des actionnaires dans ce financement. Ceci
entraîne une hausse de la rentabilité de l’investissement pour ces actionnaires. Prenons un exemple pour
illustrer ceci:
Supposons que le capital-actions de Innovatek est constitué de 80 000 actions de 1 dinars chacune. La
bénéfice par action actuel est de:
Considérons un nouveau besoin d’actif de 10 000 dinars, ce besoin pouvant être comblé, soit par l’émission de
nouvelles actions (10 000 actions de 1 dinars), soit par le recours au financement externe. Si le profit reste B
59 000, le bénéfice par action baissera, dans le cas d’une J mission de nouvelles actions.
En effet, ce rendement par action baisera: 59 000 / (80 000 + 10 000) = 0,66 par action.
Souvenons-nous que pour 100 dinars provenant de sources internes, 182 dinars provenaient de sources
externes (ratio passif/avoir).
Ceci signifie que pour un actif total de 100 = 182 = 282, on aura bien le rapport :
Ce dernier rapport étant l’effet de levier. Dans la même logique, ce ratio d’effet de levier aurait aussi pu être
obtenu { partir ratio d’endettement :
1 1
Ratio d’effet de levier = = = 2,8 fois
1-Ratio d’endettement 1-64,6 %
Ce ratio sert à déterminer le degré de protection dont bénéficient les créanciers. Il indique combien de fois les
intérêts peuvent être couverts par le bénéfice annuel; c’est un indice du risque de non-paiement des intérêts
de la dette. Pour Innovatek:
Innovatek couvre donc le paiement de ses intérêts 5,4 fois avec ses profits annuels; ceci indique à ses
créanciers que le risque de non-paiement des intérêts est très faible. Même si les profits baissaient de façon
substantielle, la compagnie Innovatek pourrait faire face au service de sa dette. Les prêteurs peuvent donc
dormir tranquilles !
Les ratios de gestion servent à évaluer la performance des gestionnaires: les ressources disponibles ont-elles
utilisées efficacement ?
Ces ratios se calculeront en comparant le niveau des ventes aux capitaux investis dans chacun des postes de
l’actif B court et B long terme: les actifs sont-ils bien ou mal utilisés ?
La rotation des stocks indique le niveau d’efficacité avec lequel les gestionnaires gèrent et contrôlent leurs
stocks. Il fournit d’autres informations très utiles :
Cependant, l’interprétation de ce ratio est difficile et dangereuse. En effet, la comparaison de ce ratio avec
d’autres entreprises du même secteur est parfois boiteuse, puisque le mode d’estimation de la valeur des
stocks n’est pas partout le même (premiers entrés/premiers sortis, premiers entrés, derniers sortis, etc.). En
voici le calcul pour Innovatek :
ou
Notons que le numérateur est exprimé en dinars de vente, alors que le dénominateur est en prix coûtant. Il
s’en suit une surévaluation de la rotation: 4,3 fois au lieu de 3,3 fois, si les deux chiffres étaient évalués sur
une même base B partir du cout des marchandises vendues.
Or, il est possible que le niveau des stocks de début et de fin soient anormalement bas, B cause de variations
saisonnières, ou, au contraire, anormalement élevés. Il faudra donc s’assurer que le stock moyen est
représentatif de la moyenne annuelle; il serait souhaitable d’utiliser :
Stock moyen = Somme des Stocks de fin de mois
12
L’interprétation de ces ratios touchant aux stocks devra donc se faire avec précaution. Il faut bien
comprendre que la politique d’achat et de stockage n’est pas du seul ressort de la finance; les services de
production et du marketing viennent, eux aussi, influer sur ces décisions. D’autres facteurs, tels que la
répartition géographique des fournisseurs, la localisation de clients, interfèrent dans la décision de niveau des
stocks. L’age des stocks est une autre façon d’estimer la qualité de gestion de ce poste d’actif. En voici le calcul
pour Innovatek :
Innovatek semble avoir une rotation très inférieure B la moyenne du secteur. Ceci se traduit bien entendu par
un age nettement plus élevé des stocks. Il se peut que le niveau des stocks soit anormal et qu’il y ait sur
stockage. Il ne faudrait pas perdre de vue les aspects géographiques mentionnés plus tôt et analyser la
situation avec ces nouvelles données qualitatives.
Ces ratios servent { mesurer l’efficacité de la gestion des comptes clients. Un recouvrement rapide des
comptes réduit les besoins de fonds. Certains auteurs recommandent que le délai de recouvrement des
comptes clients soit plus court que le délai de paiement des comptes fournisseurs. Cependant, les services
financiers ne sont pas seuls à intervenir en cette matière.
Le "mix marketing" de l’entreprise comporte souvent un crédit offert { la clientèle, crédit qui peut parfois
devenir un argument de vente très puissant.
Ces chiffres laissent entrevoir une pauvre performance apparente de la compagnie Innovatek. Est-ce du à un
mauvais suivi des comptes? A un seul mauvais payer parmi les clients de la firme? A une volonté du service du
marketing d’octroyer une période de crédit plus avantageuse?
Ce ratio examine le degré d’utilisation des immobilisations B des fins productives: les immobilisations sont-
elles sous-utilisées? Que se passe-t-il chez Innovatek en cette matière ?
L’interprétation de ce ratio portera sur les deux éléments du calcul: il semble que la firme Innovatek ait un
ratio plus faible que la moyenne du secteur. Cela peut signifier soit un suréquipement, soit une faiblesse
anormale des ventes, compte tenu de la capacité de production.
En fait, cette interprétation simpliste est sujette { caution: l’état physique des immobilisations, la qualité de
l’entretien et l’usure, le niveau technologique des équipements, la politique d’achat ou de location des
immobilisations sont autant de facteurs qui viennent fausser ce ratio.
Ainsi, une firme telle qu’Innovatek qui louerait 50% de ses équipements verrait son ratio de rotation des
immobilisations doubler, puisque le dénominateur de la fraction serait de moitié plus faible. Ici encore, il est
souhaitable d’accompagner notre interprétation d’une analyse qualitative de la situation.
Ceci détermine l’efficacité d’ensemble de l’utilisation des postes de l’actif, en chiffrant le volume de vente
généré par chaque dinar d’actif.
C’est un indice global des rotations des comptes clients, des stocks, des immobilisations.
La simple comparaison des ratios laisse donc entrevoir que notre firme Innovatek génère 1,20 dinar de vente
pour chaque dollar d’actif, ce qui est près de deux fois moins que la moyenne du secteur. Encore faudrait-il
mener une analyse sur la politique de crédit, sur la composition des immobilisations, sur les aspects
géographiques des fournisseurs et des clients.
Néanmoins, un trop faible radio de rotation de l’actif pourrait être amélioré par:
un accroissement des ventes (stratégie de marketing);
une diminution de la valeur des postes de l’actif.
La micro-informatique sera d’un grand secours pour tester l’effet de certaines décisions sur l’évolution des
ratios. Innovatek pourrait, par exemple envisager de modifier sa gestion dans deux domaines:
La politique d’achat: en commandant plus souvent par quantités plus faibles B chaque livraison;
La politique de crédit aux clients: Innovatek pourrait tester l’hypotèse d’un escompte pour paiement au
comptant.
La variation des comptes clients et des stocks B la baisse entrainerait une amélioration des divers ratios de
gestion; il faudrait bien entendu tenir compte des avis du service de la production (pour les stocks de
matières premières) et du service du marketing (pour ce qui touche aux produits finis et au crédit accordé
aux clients).
Les ratios expriment les résultats des politiques et des décisions financières, commerciales et d’ordre
technique et humain. On se souvient que les décisions financières cherchent à assurer la solvabilité de
l’entreprise et B atteindre une rentabilité acceptable par une bonne utilisation des actifs; ces cette rentabilité
qui va être mesurée par les ratios suivants.
Ces ratios de rentabilité peuvent s’exprimer en fonction des ventes, en fonction de l’actif total ou encore en
fonction de l’avoir des actionnaires.
Le ratio de la marge brute de bénéfice reflète la politique de prix de l’entreprise (partie du "mix marketing")
et l’efficacité du système de production; cette efficacité devrait transparaître dans un coût compétitif des
marchandises vendues. Ce ratio se calculera ainsi pour Innovatek :
Ratio du secteur: 19 %
Notons d’abord que les ventes nettes se calculent en retranchant du total des ventes les escomptes et les
rendus sur ventes qui ont eu lieu durant l’exercice.
Dans notre calcul, la performance de la firme Innovatek est supérieure à la moyenne du secteur.
La bonne performance d’Innovatek en matière de rentabilité se confirme: le ratio de marge nette indique un
bon contrôle de la firme sur ses frais de vente et sur ses frais administratifs. Sa rentabilité est nettement
supérieure à celle du secteur.
Il faut cependant rester critique, car les faibles coefficients de l’entreprise pourraient être occasionnés par un
amortissement très bas, les immobilisations étant complètement amorties, et par conséquent, moins
productives que l’équipement moderne des concurrents du secteur.
Ce coefficient s’obtient en divisant le bénéfice net après impôts par l’actif total. Le jargon financier
anglophone le nomme "ROI" Return On Investment".
Nous utiliserons l’abréviation "RAT". Il mesure donc le rendement de l’ensemble des ressources de
financement internes et externes investies dans l’actif. Pour Innovatek :
Rendement sur Actif total = Bénéfice net après impôts = 59 000 = 7,4 %
(RAT) Actif total 753 000
Dans ce ratio, le bénéfice net est comparé { l’ensemble des capitaux investis ou réinvestis par les
propriétaires (le financement interne). Les milieux financiers anglophones utilisent le terme "ROE" (Return
on Equity), pour désigner ce ratio.
Nous utiliserons l’abréviation "RAA". Il indique le véritable rendement du placement en actions des
investisseurs. Quel est-il pour les actionnaires d’Innovatek?
Que signifie ce pourcentage? Pour 100 dinars investis, l’entreprise en génère 20,90 dinars par année. Ce
rendement semble être très alléchant pour les investisseurs, puisque le taux de rendement offerts sur les
marchés financiers. Ceci favoriserait un éventuel financement par l’émission de nouvelles actions.
Les ratios d’investissement sont aussi appelés indices d’enrichissement. Ils mesurent, comme le précédent, la
rentabilité du capital investi en traduisant cette rentabilité au niveau d’une action. Ce sont des indicateurs qui
sont couramment utilisés dans les milieux boursiers; ils permettent d’évaluer la valeur d’une action en tant
qu’opportunité de placement.
L’expression anglaise correspondante au bénéfice par action est "earnings per share" (EPS). Ce ratio indique
le montant de bénéfice net que génère chaque action émise. Voici la ratio d’Innovatek:
C’est donc dire que chaque action génère 0,74 dinars de profit net chaque année. Soulignons ici que la
structure du financement influencera grandement ce profit par action. En effet, si l’entreprise { recours au
financement externe, le ratio d’endettement: passif/avoir, sera important, mais le faible nombre d’actions
émises permet de gonfler artificiellement le profit par action.
Rappelons ici que l’action J mise B une certaine valeur nominale peut être très en demande sur les marchés
financiers { la suite de l’excellence des résultats de l’équipe de gestion. Dans ce cas, comme sur tous les
marchés libres, la demande d’actions plus grande que l’offre d’actions entraîne une hausse du cours de ces
actions : c’est le cours du marché.
Le ratio cours/bénéfice compare le prix de l’action ordinaire sur le marché boursier au bénéfice par action:
combien de fois le cours représente-t-il le profit par action ?
Notons que l’inverse de ce ratio mesure le rendement annuel de l’action Innovatek, évaluée à 8,00 dinars.
Ne confondons surtout pas ce rendement avec le rendement sur l’avoir des actionnaires !
Ce taux de 9,3% est le taux que peut espérer un nouvel investisseur achetant une action Innovatek. Ce
rendement peut paraître faible, mais l’investisseur a plusieurs espoirs, il anticipe une continuation de la
performance de la firme et, par conséquent, une hausse du cours de l’action sur le marché boursier.
Le bénéfice net après impôts a deux destinations: le ré investissement (BNR) et la distribution de dividendes.
Le rendement sur dividende compare le dividende versé sur chaque action au cours de l’action sur le marché
boursier. Si Innovatek a décidé de verser un dividende de 0,50 dinars par action ordinaire, le ratio sera faible.
Ce faible rendement apparent pour l’investisseur désirant acheter une action Innovatek est contrebalancé par
un espoir de plus-value du cours futur de l’action sur le marché : l’investisseur anticipe un gain sur ces deux
tableaux.
Les actionnaires sont propriétaires des bénéfices non répartis qui ont être investis dans l’entreprise pour
favoriser son développement avec des sources de capitaux internes ou par autofinancement. Le ratio de
valeur aux livres indique précisément le montant de l’avoir correspondant à chaque action.
Ce ratio sera un autre indice important pour des candidats { l’achat d’actions en bourse. De même, l’ancien
actionnaire, qui a investi 1 dinars dans chaque action lors de la première émission, peut se faire une idée de
l’évolution de son investissement, en tenant compte de cette valeur aux livres, du total des dividendes reçus et
de l’espoir d’un gain en capital s’il revend son action au cours de 8,00 dinars.
Notons que la valeur aux livres n’est pas le cours en bourse! Ce cours en bourse est plutôt le prix que sont
prêts à payer les investisseurs pour participer aux profits actuels et futurs. Le cours de 8,00 dinars pour
Innovatek laisse donc entrevoir une certaine confiance de la part des investisseurs. Ce niveau auquel se fixe le
cours d’une action est donc le résultat d’une évaluation économique et psychologique des chances de
développement de cette firme.
7. COMMENT ANALYSER LES EQUILIBRES FINANCIERS DE COURT TERME A PARTIR DES ETATS
FINANCIERS
La méthode des ratios permet d’évaluer ponctuellement les soldes des actifs et des passifs apparaissant au
bilan en les comparant aux flux enregistrés pendant tout l’exercice au compte de résultat. Chaque ratio est
élaboré de manière à ce que les données portées au numérateur et au dénominateur soient cohérentes et
homogènes. Pour chaque paramètre, on dispose du solde de départ (bilan d’ouverture), du solde d’arrivée
(bilan de clôture) et du flux enregistré entre ces deux dates (compte de résultat).
L’interprétation de ces ratios n’a de sens que par référence aux bilans passés de l’entreprise (des trois, voire
des cinq dernières années) et aux bilans d’entreprises ayant une activité comparable.
Ces ratios ne font que traduire sous forme de pourcentage les grands équilibres propres à la gestion du bas de
bilan de l’entreprise :
Le ratio de liquidité générale rapporte l’ensemble des actifs { moins d’un an (actifs circulants) aux
dettes { moins d’un an. Il mesure ponctuellement la couverture des engagements à court terme de
l’entreprise par des liquidités et des actifs susceptibles de se transformer en liquidités { court terme.
Il donne également une indication sur la part des actifs circulants financée par des capitaux à long
terme.
Si on exclut les valeurs d’exploitation (stocks), le ratio rapportant les créances { court terme et les
disponibilités aux dettes { court terme permet d’évaluer la capacité de l’entreprise à faire face à ses
engagements exigibles à court terme, sans tenir compte de la vente des produits finis ou de
l’achèvement du cycle de production.
Le ratio de trésorerie immédiate compare les disponibilités aux dettes { moins d’un an. Ce ratio est
d’un emploi plus restreint dans la mesure où il est toujours possible pour une entreprise d’accroître
ses liquidités en recourant au crédit bancaire à court terme (escompte ou mobilisation des créances
commerciales).
L’analyse de ces ratios est délicate pour un observateur extérieur pour trois raisons :
La liquidité effective des actifs circulants, c’est-à-dire leur pro- pension à se transformer le plus
rapidement possible en disponibilités permettant de faire face aux obligations contractées par
l’entreprise n’est pas indiquée dans les états financiers. Même si les règles comptables obligent
l’entreprise { provisionner les actifs circulants dépréciés, cela n’implique pas que l’ensemble des
actifs de court terme puisse se rendre liquide à court terme.
Ces ratios indiquent une mesure ponctuelle des équilibres de bas de bilan à la date de la clôture de
l’exercice comptable. Les variations de la trésorerie de l’entreprise restent inconnues { l’analyste
extérieur qui ne dispose que des informations extraites du bilan. Les documents indiquant les
variations infra annuelles ou infra semestrielles de la trésorerie de l’entreprise ne lui sont pas
normalement communiqués.
Ces ratios non seulement ne reflètent qu’une vision statique de l’activité de l’entreprise, mais encore sont très
ambivalents :
D’une part, un niveau faible de disponibilités peut traduire un souci de minimiser les encaisses
oisives : l’objectif de l’entreprise est d’assurer l’emploi le plus efficace possible de ses ressources ;
D’autre part, l’entreprise peut disposer de disponibilités abondantes, mais qui correspondent à des
engagements à long terme et qui ne sont pas mobilisables pour faire face au remboursement de
dettes à court terme :
Abus
Toutefois des scandales financiers récents ont montré que des directions de grandes entreprises n’avaient pas
hésité { utiliser cette catégorie de ressources pour financer des politiques d’expansion hasardeuses ou
procédant d’une analyse stratégique qui s’est révélée a posteriori erronée.
A – Des ratios à caractère dynamique mais dont le calcul repose sur des conventions
Ces ratios ont tous une structure identique. Il s’agit de rapporter un compte figurant parmi les actifs
circulants au poste du compte de résultat correspondant et de l’exprimer sous une forme rendant sa
compréhension plus aisée.
Ce rapport entre un solde et un flux exprime une vitesse de rotation et son inverse un délai moyen. En ce sens,
ces ratios se distinguent des ratios de trésorerie en raison de leur caractère dynamique.
En ce qui concerne le compte du bilan, il peut être considéré en lui-même ou pour sa valeur moyenne,
calculée grâce au solde du bilan d’ouverture de l’exercice et au solde du bilan de clôture de l’exercice ;
L’analyste extérieur dispose de quatre informations : le stock initial, le stock final, le montant des achats de
marchandises de l’exercice et le montant des ventes.
Le délai de rotation des marchandises est égal au stock moyen divisé, soit par la consommation de
marchandises de l’exercice, soit par leur production, ces deux notions étant définies par le Plan
Comptable Général. Il peut aussi être calculé en se référant simplement aux achats ou aux ventes.
En toute rigueur, il faudrait rapporter le stock moyen au coût de revient des marchandises vendues.
Cette information n’est a priori pas disponible pour un analyste extérieur.
La définition des ratios de rotation et des ratios de vitesse (qui sont leur inverse) repose sur des conventions
et est tributaire des informations disponibles.
Les ratios relatifs aux stocks sont différenciés selon la nature de ceux-ci :
= [(stock initial + stock final de marchandises)/2]/(achats de marchandises hors taxes + stock initial –
stock final) x nombre de jours
= [(stock initial + stock final de matières premières)/2]/(achats de matières premières hors taxes +
stock initial – stock final) x nombre de jours
- pour les produits semi-finis (le dénominateur est égal { la production de l’exercice, faute de pouvoir
disposer du coût de revient des produits semi-finis, cette information étant calculée en interne par le système
de comptabilité analytique) :
Délai de rotation des stocks
= [(stock initial + stock final de produits semi-finis)/2]/(vente de produits finis hors taxes – stock
initial+ stock final) x nombre de jours
= [(stock initial + stock final de produits finis)/2]/(vente de produits finis hors taxes – stock initial +
stock final) x nombre de jours
En effet, les créances commerciales s’entendent TTC. Elles doivent être comparées aux ventes TTC. Or, les
créances sur des clients { l’exportation ne supportent pas de TVA. Il faudrait donc en toute rigueur calculer
autant de ratios que de taux de TVA supportés par l’entreprise ou bien pondérer le chiffre d’affaires TTC
en fonction des différents taux de TVA appliqués à ses ventes.
Enfin, il convient de réintégrer les effets portés { l’escompte mais non encore échus { l’encours du crédit
client.
Les ratios relatifs aux dettes fournisseurs sont confrontés à un problème similaire.
En effet, les dettes commerciales s’entendent TTC. Elles doivent être comparées aux achats TTC. Or, les dettes
d’exploitation comprennent les dettes fiscales et sociales qui ne sont pas assujetties à la TVA. Il convient, en
conséquence, de ventiler les dettes d’exploitation en fonction de la nature des créanciers de l’entre- prise. Des
ratios similaires peuvent être calculés, en effet, pour les dettes fiscales et sociales.
La signification de ceux-ci est néanmoins limitée, sauf si les encours sont suffisamment détaillés par nature.
Tout poste de l’actif circulant peut faire l’objet d’un tel calcul. Dans le cadre du calcul du fonds de roulement
normatif, tout poste du bilan doit être exprimé en nombre de jours de chiffre d’affaires HT.
Les bilans et les états de résultat de la société « ABC » relatifs aux exercices N et N-1 se
présentent comme suit :
Actifs N N-1
Immobilisations corporelles nettes 611 640 611 100
Immobilisations financières 43 740 45 720
Stocks (1) 134 640 118 260
Clients et comptes rattachés 230 616 200 070
Liquidités et équivalents de liquidités 4 644 5 364
Total 1 025 280 980 514
Capitaux propres et passifs N N-1
Capitaux propres 394 704 341 172
Emprunts et dettes assimilés 471 060 469 800
Fournisseurs et comptes rattachés 120 780 110 160
Autres passifs courants 38 736 59 382
Total 1 025 280 980 514
(1) Le stock initial de l’année N-1 est supposé égal à 134 640.
N N-1
Ventes de Marchandises 1 173 315 961 350
- Coûts de marchandise vendus (762 000) (672 000)
= Marge Commerciale 411 315 289 350
- Charges d’exploitation (196 755) (182 040)
= Résultat d’exploitation 214 560 107 310
- Charges financières nettes (68 625) (56 350)
= Résultat des activités ordinaires avant impôt 145 935 48 960
- Impôt sur les bénéfices (51 177) (17 136)
= Résultat des activités ordinaires après impôt 94 758 31 824
= Résultat Net 94 758 31 824
Bénéfice par action 3.158 1. 061
Travail à faire :
A partir du bilan N de la société « ABC », établir l’état des flux de trésorerie de l’année N+1
selon le modèle autorisé du NPCT en tenant compte des notes aux états financiers de l’année
N+1 suivantes :
Résultat de l’exercice : 85.000
Les dotations aux amortissements : 60.000
Stocks : 128.000
Clients : 250.000
Les fournisseurs 128.000
Les moins valus sur la cession de la 1ère machine : 1.500
Les plus valus sur la cession de la 2ème machine : 3.800
L’Acquisition d’une immobilisation corporelle d’une valeur de 24.000 réglée moitié au
comptant et à moitié à crédit.
Les immobilisations cédées à 15.000 sont à moitié amorties et ont une valeur comptable nette
de 12.700
Le capital social a augmenté de 100.000
Les dividendes distribués sont de 100.000
Solution
- Pour l’année N :
(394 704 + 471 060) – (611 640 + 43 740)= 210 384
- Pour l’année N-1 :
(341 172 + 469 800) – (611 100 + 45 720) = 154 152
ΔBFDRNG = 56 232
- Pour l’année :
BFDRNG = (200 070 + 118 260) – (110 160 + 59 382) = 148 788 d’où, ΔBFDRNG =
56 952
- Concours bancaires
- Pour l’année N : 4 644
- Pour l’année N-1 : 5 364
Δ T = -720
Vérification :
- Pour l’année N :
BDFR + TN = 205 740 + 4 644 = 210 = FDRNG
- Pour l’année N-1 :
148 788 + 5 364 = 154 152 = FDRNG
Δ BFDR + Δ T = 56 952 – 720 = 56 232 = Δ FDRNG
Tableau Récapitulatif :
N N-1 Variation
FDRNG 210 384 154 152 56 232
BFDR 205 740 148 788 56 952
TN 4 644 5 364 -720
a) Analyse de la liquidité :
Ratios N N-1
Le degré de liquidité = Actifs courants 369900 = 361% 323694= 33%
Actifs réel total 1025280 980514
Le degré de liquidité générale 369900 = 2.32 323694 = 1.91
= Actifs courants 159516 1695542
Passifs courants
Ratio de liquidité réduite = 235260 = 205434 = 1.213
Actifs courants- stocks 1.475 169542
Passifs courants 159516
Ratio de liquidité immédiate = 4644 =2.91% 5364 = 3.17%
L.E.L 159516 169542
Passifs courants
b) Analyse de la solvabilité :
Ratios N N-1
Ratio de solvabilité générale = 1025280 = 1.626 980514 = 1.534
Actifs réels totaux 6390576 639342
Total Passifs
Ratio d’autonomie Financière= 471660 = 1.194 469800 = 1.377
Passifs non courants 394704 341172
Capitaux propres
Ratio de couverture des charges Financières = 214560 = 3.126 107310 = 1.84 fois
Bénéfices avant impôt et intérêts fois 58350
Charges financières 394704
c) Analyse de l’exploitation :
Ratios N N-1
Ratio de rotation de l’actif total 1173315 = 1.14 961350 =0. 98
= chiffre d’affaires 1025280 980514
Total des actifs
Ratio de rotation des actifs non courants 1173315 = 1.79 961350 = 1.46
= Chiffre d’affaires 655380 656820
Actifs non courants nets
C'est votre premier jour à votre nouveau poste de directeur aux prêts-entreprise de la Banque
Fortunée. M. Micro, président et unique actionnaire d'Informatix inc., vient juste de sortir de
votre bureau. Fondée en 19-0, cette société exploite un commerce d'ordinateurs qui a connu une
expansion soutenue depuis sa création. M. Micro est venu vous demander d'augmenter
l'emprunt de banque de sa société et il a basé sa requête sur les arguments suivants :
«Comme vous le démontrent nos états financiers, notre société est très rentable et nous sommes
en pleine expansion. Nous prévoyons que la situation en 19-3 sera semblable à celle de 19-2.
Toutefois, pour des raisons que je m'explique mal nous sommes toujours à court de liquidités, ce
qui commence à nous poser des problèmes avec nos fournisseurs. Nous sommes un bon client et
une augmentation de l'emprunt de banque nous permettrait de régler nos petits problèmes.
Cette augmentation de l'emprunt devrait nous permettre de ramener le délai des comptes
fournisseurs à un niveau semblable à celui de l'industrie, à rembourser la portion à court terme
du billet à payer et notre découvert de banque.»
Afin de vous aider dans votre analyse, vous avez recueilli certaines informations.
INFORMATIX INC.
État des résultats
pour les exercices terminés le 31 décembre
19-2 19-1
INFORMATIX INC.
Bilan
au 31 décembre
Immobilisations
Mobilier et
équipement de bureau (net) 42 000 24 000
INFORMATIX INC.
État des variations des B.N.R. non affectés
pour l'exercice terminé le 31 décembre
19-2 19-1
INFORMATIX INC.
État des flux de trésorerie
pour l'exercice terminé le 31 décembre 19-2
ACTIVITÉS D'EXPLOITATION
ACTIVITÉS DE FINANCEMENT
INVESTISSEMENT
2. Les directives de la Banque Fortunée reliées à l'analyse d'un prêt sont les suivantes :
Il y a trois critères de base pour l'acceptation d'un prêt soit la solvabilité, la performance de
l'entreprise et la sécurité du prêt.
Étape à suivre :
3. Vous avez réussi à obtenir quelques ratios moyens d'entreprises oeuvrant dans le
même secteur qu'Informatix inc. Ces ratios ont été calculés à partir des états
financiers de l'exercice 19-2.
RATIOS DE L'INDUSTRIE
TRAVAIL À FAIRE :
1. Calculez les ratios apparaissant à l'annexe 1 pour l'exercice 19-2 seulement et commentez la
situation chez Informatix en fonction des trois critères de base et d'une comparaison avec les
ratios de l'industrie.
3. Supposons que la banque accepte de prêter seulement 40 000 $ à Informatix inc. à un taux
d'intérêt de 10 % à condition que les actionnaires investissent aussi le même montant sous
forme de capital-actions dans l'entreprise, recalculez les ratios reliés à la sécurité du prêt
apparaissant à l'annexe 1 pour l'exercice 19-2 seulement en assumant que cet apport
d'argent servira à rembourser le découvert de banque qui a coûté 3 000 $ en intérêts en 19-2
et à réduire les comptes fournisseurs. Commentez la décision de la banque à la lumière de
vos résultats.
ANNEXE 1
LISTE DES RATIOS À CALCULER POUR ÉVALUER UNE DEMANDE DE PRÊT
SOLVABILITÉ
Fonds de roulement
Liquidités relatives
Délai de recouvrement des comptes clients
Délai d'entreposage des stocks
Délai de paiement des comptes fournisseurs
PERFORMANCE
Rendement de l’actif
Marge bénéficiaire nette
Marge bénéficiaire brute
Rendement sur l’avoir des actionnaires
SÉCURITÉ DU PRÊT
Solution
ANALYSE
ANALYSE
ANALYSE
Endettement : 50 % plus élevé que la moyenne en 19-2, légère diminution par rapport à 19-1.
Couverture : Meilleure couverture que l'industrie, en augmentation.
Garanties utilisées : Pourcentage inférieur à 75 % et en diminution par rapport à 19-1.
SOLVABILITÉ
Le FDR est supérieur à 1 et les fonds autogénérés par l'exploitation sont satisfaisants aussi, il ne
devrait pas y avoir de problème de solvabilité à court terme. Le délai de paiement des comptes
fournisseurs est élevé et le ratio de trésorerie faible car ce sont des signes du besoin de liquidités.
PERFORMANCE
La performance générale d'Informatix est très satisfaisante. La croissance des ventes et un bon
contrôle des coûts assurera une bonne rentabilité future.
SÉCURITÉ
L'endettement est très élevé et Informatix profite d'un fort effet de levier. Cependant, la
rentabilité d'Informatix assure une couverture des intérêts et charges fixes supérieures à
l'industrie. Le pourcentage des garanties utilisées permet l'augmentation de l'emprunt de
banque.
EMPRUNT DEMANDÉ
[50 000 + 15 000 [(15 000 - 3 000 + 4 000*) + 3 000*] = 3,4 fois
NOTE 1 :