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LES JEUDIS DE LA COMPTABILITE 2/2

06. L’ANALYSE DES ETATS FINANCIERS

SECTION 1 : L’ANALYSE DU BILAN ................................................................................................. 2


1. ELEMENTS DU BILAN ............................................................................................................................ 3
2. RELATION ENTRE BILAN ET NOTION DE SITUATION NETTE ........................................................................ 3
3. PERIODICITE D’ETABLISSEMENT DU BILAN .............................................................................................. 3
4. LE RETRAITEMENT DES COMPTES ANNUELS............................................................................................. 7
5. DU BILAN COMPTABLE AU BILAN FONCTIONNEL ....................................................................................... 9
SECTION 2 : ANALYSE DE L’ETAT DE RESULTAT ...................................................................... 18
1. DEFINITION ET OBJECTIFS DE L'ETAT DE RESULTAT ............................................................................... 18
2. MODELES DE PRESENTATION DE L'ETAT DE RESULTAT ........................................................................... 18
SECTION 3. ANALYSE DU COMPTE DE RESULTAT..................................................................... 26
SECTION 4 : LE TABLEAU DES SOLDES INTERMEDIAIRES DE GESTION ............................... 31
1. LE TABLEAU DE VENTILATION DES CHARGES ......................................................................................... 31
2. LE TABLEAU DES SOLDES INTERMEDIAIRES DE GESTION.......................................................................... 32
3. LA CAPACITE D’AUTOFINANCEMENT (CAF) .......................................................................................... 34
SECTION 5 : ANALYSE DU TABLEAU DES FLUX .......................................................................... 35
INTRODUCTION ...................................................................................................................................... 35
1. PRESENTATION DU TABLEAU DES FLUX.................................................................................... 36
2. LE TABLEAU DE FLUX : OUTIL DE GESTION FINANCIERE......................................................... 47
SECTION 6 : L’ANALYSE PAR LA METHODE DES RATIOS ......................................................... 55
CONDITIONS D’UTILISATION DE LA METHODE DES RATIOS .......................................................................... 56
1. CINQ RATIOS DE BASE POUR UN DIAGNOSTIC RAPIDE .............................................................................. 57
2. LA QUESTION DE LA RENTABILITE DES FONDS PROPRES .......................................................................... 57
3. RELATIVISER LES PRINCIPES DE L’ANALYSE FINANCIERE ......................................................................... 58
4. UNE DIFFERENCE DE TRAITEMENT SELON LA TAILLE DE L’ENTREPRISE .................................................... 58
5. L’ANALYSE FONDAMENTALE NE PARVIENT PAS A RENDRE COMPTE DES COMPORTEMENTS BOURSIERS......... 60
6. L’ANALYSE FINANCIERE PAR LES RATIOS ............................................................................................... 66
7. COMMENT ANALYSER LES EQUILIBRES FINANCIERS DE COURT TERME A PARTIR DES ETATS FINANCIERS ...... 76
ETUDE DE CAS N° 1 : CAS ABC ....................................................................................................... 81
ETUDE DE CAS N° 2 : CAS INFORMATIX ...................................................................................... 86

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SECTION 1 : L’ANALYSE DU BILAN

Le bilan est l'inventaire, à une date donnée, des ressources de l'entreprise (passifs) et de leurs
affectations (actifs). Selon les législations, les postes d'actif sont classés par ordre croissant ou
décroissant de liquidité et les postes de passif par exigibilité croissante ou décroissante. Le bilan est
donné après affectation du bénéfice entre distribution et mise en réserve.

La structure du patrimoine de l'entreprise apparaît plus clairement si un certain nombre de


rubriques sont regroupées. Cette présentation se base sur la nature des différents postes plutôt que
sur leur degré de liquidité ou d'exigibilité : éléments liés à l'exploitation de l'entreprise (immobilisés,
stocks, réalisable et dettes à court terme d'exploitation), financement (fonds propres, dettes à moyen
et long terme, dettes à court terme financières), disponible

Ce regroupement diffère de ceux présentés ailleurs afin de faire apparaître la distinction entre besoin
en fonds de roulement, trésorerie nette et fonds de roulement net qui constitue l'une des clefs de
l'analyse moderne de la structure financière.

La figure ci-bas présente la structure du bilan.

Les immobilisations nettes regroupent l'ensemble des frais d'établissement, immobilisations


incorporelles, corporelles et financières de l'entreprise et les créances à plus d'un an.

Les stocks reprennent l'ensemble des stocks de produits finis, travaux en cours et marchandises.

Dans la rubrique réalisable, sont incluses les créances à un an au plus, et les comptes de
régularisation d'actif.

Les placements de trésorerie sont regroupés avec les liquidités dans une rubrique disponible. Ce
choix a été fait pour établir la distinction entre le réalisable d'exploitation (réalisable ci-dessus) et la
partie positive de la trésorerie qui comprend les liquidités proprement dites et les placements de
trésorerie.

Au passif, les fonds propres incluent le capital, les primes d'émission, les plus- values de réévaluation,
les réserves, le résultat reporté et les subsides en capital, ainsi que les écarts de conversion (pour les
bilans consolidés). Ce regroupement, assez classique, n'appelle pas de commentaire particulier.

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1. ELEMENTS DU BILAN

Les éléments du bilan sont les grandes masses qui décrivent la situation financière de l'entreprise.

Le bilan se compose de 3 éléments : les actifs, les capitaux propres et les passifs. Une égalité
fondamentale concernant le bilan doit être respectée :

ACTIFS = CAPITAUX PROPRES + PASSIFS

Cette égalité découle de la règle fondamentale de la comptabilité à partie double : Débit = Crédit.

Par ailleurs, les actifs se composent de deux grandes masses, à savoir les actifs non courants et les
actifs courants. De même, les passifs se composent des passifs non courants et des passifs courants
(pour comprendre la distinction courant / non courant, se référer aux mots « Actif » et « Passif »).

Ainsi, le bilan peut être présenté selon le schéma suivant :

ACTIFS CAPITAUX PROPRES ET PASSIFS


Actifs non courants Capitaux propres
Passifs non courants
Actifs courants Passifs courants

2. RELATION ENTRE BILAN ET NOTION DE SITUATION NETTE

La situation nette d'une entreprise est égale à la différence entre les actifs et les passifs tels qu'ils
figurent au bilan de l'entreprise. D'où la formule suivante :

Situation nette = Actifs – Passifs

3. PERIODICITE D’ETABLISSEMENT DU BILAN

Théoriquement, on peut établir un bilan chaque fois qu'un élément du bilan subit une variation
(transformation d'une créance en liquidités, acquisition d'une immobilisation, apport de fonds par
l'exploitant, etc.). Dans la pratique, on établit un bilan à la fin de chaque exercice comptable qui
coïncide généralement avec l'année civile.

Les entreprises bien organisées établissent un bilan trimestriel voire mensuel.

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I. BILAN
(Exprimé en dinars)
Au 31 décembre

Notes N N-1
ACTIFS

ACTIFS NON COURANTS


Actifs immobilisés
Immobilisations incorporelles 1 X X
Moins : Amortissements (X) (X)
X X
Immobilisations corporelles 2 X X
Moins : Amortissements (X) (X)
X X
Immobilisations financières 3 X X
Moins : provisions (X) (X)
X X
Total des actifs immobilisés X X

Autres actifs non courants 4 X X

Total des actifs non courants X X

ACTIFS COURANTS
Stocks 5 X X
Moins : provisions (X) (X)
X X
Clients et comptes rattachés 6 X X
Moins : provisions (X) (X)
X X
Autres actifs courants 7 X X
Placements et autres actifs financiers 8 X X
Liquidités et équivalents de liquidités 9 X X

Total des actifs courants X X

Total des actifs X X

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I. BILAN
(Exprimé en dinars)
Au 31 décembre

Notes N N-1

CAPITAUX PROPRES ET PASSIFS


CAPITAUX PROPRES
Capital social 10 X X
Réserves 11 X X
Autres capitaux propres 12 X X
Résultats reportés 13 X X

Total des capitaux propres avant résultat de l'exercice X X

Résultat de l'exercice 14 X X

Total des capitaux propres avant affectation X X

PASSIFS
Passifs non courants
Emprunts 15 X X
Autres passifs financiers 16 X X
Provisions 17 X X
Total des passifs non courants X X

Passifs courants
Fournisseurs et comptes rattachés 18 X X
Autres passifs courants 19 X X
Concours bancaires et autres passifs financiers 20 X X
Total des passifs courants X X

Total des passifs X X

Total des capitaux propres et des passifs X X

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STRUCTURE GÉNÉRALE DU BILAN

Actif Brut A/P Net Passif Mts

Actif Capitaux Comptes 10


Classe 2   
immobilisé propres à 14

Provisions
Classe 3  pour risques et   Compte 15
 charges
Actifs circulants
    Compte 16
 Dettes
Classes Comptes 4 &
4&5      5
(débiteurs) (Créditeurs)

Compte
 Régularisations Régularisations   Compte 487
486

Total Total

Les provisions pour risques et charges représentent des dépenses futures probables dont le montant
ou l'échéance n'est pas connu avec précision au moment de l'établissement du bilan. On peut discuter
s'il faut les assimiler aux fonds propres ou aux dettes. Les provisions sont, de fait, une forme de mise
en réserve et devraient, à ce titre, être assimilées aux fonds propres. Mais, pour certaines d'entre
elles la probabilité de dépense future étant élevée, cette assimilation peut paraître excessive. Il ne
s'agit cependant pas de dettes puisque ces provisions ne résultent pas d'un apport de capitaux par
des tiers. Elles apparaissent donc séparément.

Les dettes à moyen et long terme comprennent les emprunts à long terme contractés par l'entreprise
y compris ceux échéant dans l'année. Les dettes à plus d'un an échéant dans l'année sont incorporées
dans les dettes à moyen et long terme car elles diffèrent fondamentalement des autres dettes à court
terme. Elles sont le résultat de décisions d'endettement passées, ne sont liées en rien à l'exploitation
de l'entreprise (elles ne peuvent donc être regroupées avec les dettes à court terme d'exploitation)
mais n'ont pas non plus été contractées comme dettes à court terme (et doivent donc être distinguées
des dettes à court terme financières).

On appelle capitaux permanents le total des fonds propres, des provisions et des dettes à moyen et
long terme.

Nous appellerons dettes à court terme d'exploitation l'ensemble des dettes à court terme résultant de
l'activité d'exploitation de l'entreprise à l'exclusion des dettes financières qui reflètent les décisions
d'emprunt à court terme: dettes commerciales, acomptes reçus sur commandes, dettes fiscales,
sociales et salariales ainsi que les comptes de régularisation. l

Les dettes à court terme financières comprennent les emprunts à court terme contractés par
l'entreprise.

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Les autres dettes à court terme n'ont pas la même nature dans la mesure où ces dettes ne dépendent
pas de l'exploitation. On y retrouve, par exemple, les dividendes à distribuer qui résultent de
l'affectation du bénéfice de l'exercice.

Enfin, il peut être judicieux de regrouper l’ensemble des dettes financières (dettes { moyen et
long terme et dettes à court terme financières).

4. LE RETRAITEMENT DES COMPTES ANNUELS

Si les comptes annuels sont la matière essentielle du travail de l’analyste financier, ceux-ci ne sont
toutefois pas directement exploitables et nécessitent certains retraitements, en particulier en ce qui
concerne les contrats de crédit bail, les effets escomptés non échus et les actifs fictifs.

En effet, alors que le comptable traite les opérations selon leur apparence juridique, l’analyste
financier s’intéressera { leur réalité économique.

1.1. Le retraitement du crédit-bail

Le crédit bail est un contrat de location, qui prévoit pour le locataire la possibilité d’acquérir le bien
pour un montant symbolique à la fin du contrat (option d’achat). Tant que cette option d’achat n’est
pas exercée, l’entreprise n’est pas juridiquement considérée comme le propriétaire du bien. De ce fait,
en comptabilité générale, aucune immobilisation n’apparaît { l’actif de l’entreprise. Le loyer versé
périodiquement est, quant { lui, comptabilisé comme une charge d’exploitation.

En réalité, d’un point de vue économique, le crédit-bail est un moyen de financement, au même titre
que l’obtention d’un prêt bancaire.

C’est pourquoi l’analyste financier souhaitera faire apparaître { l’actif du bilan la valeur du bien
« acquis » grâce au crédit-bail. En contrepartie, une dette financière de même montant sera constatée
au passif.

Le bien exploité en crédit-bail sera ensuite amorti sur sa durée d’utilisation probable alors que le
loyer de crédit-bail sera décomposé en remboursement de l’emprunt et charge d’intérêts.

Exemple d’un photocopieur d’une valeur de 3 000 € et financé par crédit bail sur 5 ans (loyer annuel
de 791 €).

Au bilan, le retraitement initial sera le suivant : + 3 000 € { l’actif en immobilisations corporelles et +


3 000 € au passif en dettes financières. Puis, en considérant par simplification que le remboursement
de la dette est égal { l’amortissement, on constatera un amortissement de 600 € et un
remboursement de la dette du même montant.

Au compte de résultat, on remplacera le loyer de 791 € par une dotation aux amortissements de 600
€ et une charge d’intérêts de 191 €.

NB : ce retraitement améliore le résultat d’exploitation (une part des charges d’exploitation est
transférée dans le résultat financier) mais peut détériorer les ratios de rentabilité économique
(augmentation des emplois stables).

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1.2. Le retraitement des effets escomptés non échus

L’escompte d’effets de commerce consiste { céder des créances commerciales { un banquier avant
leur date d’échéance. Cette technique permet { l’entreprise de disposer immédiatement de liquidités
pour faire face à ses besoins de trésorerie.

Comptablement, on considère que ces créances ont été cédées et ne font plus partie du patrimoine de
l’entreprise. Elles ont donc été « sorties » de l’actif en contrepartie d’une augmentation et des
liquidités et de quelques charges financières.

L{ encore, l’analyste financier souhaitera retraiter cette opération comme s’il s’agissait d’un prêt {
court terme. Il réintégrera ainsi le montant des créances escomptées non échues { l’actif du bilan par
contrepartie d’un passif de trésorerie (concours bancaires courants).

1.3. Le retraitement des actifs fictifs

Pour certains types de charges, les entreprises disposent d’une marge de manoeuvre et peuvent
choisir de les comptabiliser en charges (diminution immédiate du résultat) ou en actif (diminution
étalée dans le temps par le biais des amortissements) : frais de R&D, frais d’établissement, frais
d’émission d’emprunts, etc.

En cas d’insuffisance du bénéfice comptable, elles peuvent donc choisir de les retirer des charges et
de les porter { l’actif du bilan.

DUT GEA, 2ème année option PMO, 2005-2006 Analyse financière Laurence Le Gallo 5

Toutefois, pour l’analyste financier, ces actifs sont « fictifs » en ce sens qu’ils n’ont aucune valeur
économique. Ils seront donc retirés de l’actif et réintégrés en charge pour les montants activés sur
l’exercice. Les montants activés lors d’exercices antérieurs seront également retirés de l’actif mais par
contrepartie des capitaux propres. Enfin, le montant des dotations aux amortissements concernant
ces actifs sera annulé au compte de résultat.

Dans la suite du chapitre, lorsque nous parlerons des comptes annuels de l’entreprise, nous
supposerons que ceux-ci ont été retraités.

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5. DU BILAN COMPTABLE AU BILAN FONCTIONNEL

L’analyse fonctionnelle du bilan classe les éléments de l’actif (EMPLOIS) et du passif (RESSOURCES)
selon les fonctions auxquelles on peut les rattacher :

 Investissement et financement (éléments durables)


 Cycle d’exploitation (éléments circulants)

Qui correspondent également { des CYCLES (cycles longs d’investissement et financement et cycles
courts d’exploitation).

L’analyse fonctionnelle du bilan correspond donc { une analyse structurelle de l’entreprise, de type
économique.

1 Présentation du bilan fonctionnel

Cette analyse se fait à partir du bilan comptable avant répartition (c’est { dire y compris le résultat
de l’exercice dans les capitaux propres), on présente le bilan fonctionnel condensé en grandes masses
faisant apparaître :

Au passif : RESSOURCES STABLES DURABLES : - ressources propres


- ressources empruntées

PASSIF CIRCULANT - dettes circulantes


- trésorerie passive

A L’actif EMPLOIS STABLES - actifs immobilisés

ACTIFS CIRCULANTS - stocks


- créances
- trésorerie positive

ACTIF PASSIF

Emplois Ressources
Stables Stables

Fonction investissement
Fonction financement
Emplois
Cycliques Ressources
Cycliques

Fonction exploitation Fonction exploitation

L’élaboration du bilan fonctionnel se fait à partir des valeurs d’origine brutes du bilan comptable.

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Les amortissements et les provisions pour dépréciation sont donc éliminés de l’actif soustractif et
rajoutés aux capitaux propres du passif (ainsi que les provisions pour risques et charges).

Les concours bancaires courants et soldes créditeurs de banque sont rattachés des dettes financières
et considérées comme de la trésorerie de passif.

Exemple simplifié

Bilan comptable

ACTIF PASSIF

Brut Amort. Prov. Net

Terrains
Constructions 2 000,000 2 000,000 Capital social 50 000,000
Instal. Tech. Mat. 80 000,000 20 000,000 60 000,000 Réserves 25 000,000
Et outillage 20 000,000 13 000,000 7 000,000 Résultat de l’exercice 15 000,000
TOTAL 1 102 000,000 33 000,000 69 000,000 TOTAL 1 90 000,000

Stocks 94 000,000 500,000 93 500,000


Créances 118 000,000 10 000,000 108 000,000 Emprunts * 32 000,000
Disponibilités 15 000,000 15 000,000 Dettes 163 500,000
TOTAL 2 227 000,000 10 500,000 216 500,000 TOTAL 2 195 500,000

TOTAL GENERAL 329 000,000 43 500,000 285 500,000 TOTAL GENERAL 285 500,000
* dont 3 500,000 de concours bancaires courants et soldes créditeurs de banques

Bilan fonctionnel correspondant

ACTIF PASSIF

Actifs stables Ressources durables


102 000,000 (90 000 + 43 500 + 32 000 – 3 500) 162 000,000
Actifs circulants 212 000,000 Passif circulant 163 500,000
Trésorerie actif 15 000,000 Trésorerie passif 3 500,000

TOTAL 329 000,000 TOTAL 329 000,000

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2. Comment étudier les soldes remarquables du bilan

1 Le fonds de roulement

Cette première approche permet de définir les besoins de trésorerie comme le solde des besoins en fonds de
roulement qui n’est pas cou vert pas le fonds de roulement.

Le fonds de roulement net peut se définir comme l’excédent des ressources à long terme destiné à couvrir les
emplois à court terme. Cet excédent constitue la marge de sécurité permettant de financer le cycle
d’exploitation avec des ressources qui ne sont pas exigibles pendant la durée de l’exercice comptable.

Le niveau optimal du fonds de roulement est usuellement estimé à la moitié de la valeur des stocks, voire les
deux tiers de celle-ci, mais celui-ci doit être déterminé de manière plus précise en fonction des
caractéristiques inhérentes à l’activité de l’entreprise.

L’orthodoxie doit parfois s’effacer devant des considérations d’opportunités

En matière d’analyse financière, les considérations générales doivent toujours être nuancées et précisées
en fonction de la situation concrète dans laquelle l’entreprise se trouve.

Ces échéanciers doivent être révisés en fonction de la longueur du cycle d’exploitation et la distinction
entre court terme et long terme perd toute sa signification lorsque celle-ci excède une année (cas de la
fabrication des biens d’équipement industriels ou des chantiers de grande dimension). Inversement
des entreprises peuvent bénéficier de crédits à court terme suffisamment importants pour être en
mesure de financer des emplois longs par des ressources courtes. L’orthodoxie doit s’effacer devant
les opportunités offertes par les conditions financières prévalant dans certains secteurs économiques.

Le fonds de roulement doit être rattaché au cycle des investissements et des financements à long
terme. Les dépenses d’investissements, les cessions d’actifs, les souscriptions d’emprunts et les
remboursements d’annuités, les augmentations de capital et les rachats d’actions sont des opérations
qui se traduisent par des mouvements de trésorerie. Leur principale caractéristique est leur nature
non récurrente, voire exceptionnelle.

Toutefois, la principale source d’accroissement des fonds propres demeure l’autofinancement, c’est-à-
dire les dotations aux amortissements, les dotations aux provisions à long terme et la part du bénéfice
net non distribuée.

En conséquence, lors de l’établissement du budget prévisionnel de trésorerie, il est possible de


programmer ces sorties de trésorerie de forte ampleur { des périodes pendant lesquelles l’entreprise
bénéficie d’une situation de trésorerie excédentaire. L’optimisation de la gestion de trésorerie est
d’abord une question de programmation dans le temps des décaissements importants.

Les dettes liées { l’acquisition d’actifs et les créances liées { la cession d’immobilisations sont inclues
dans le calcul du fonds de roulement si leur échéance est supérieure à un an. Dans le cas contraire,
elles doivent être prises en compte dans le calcul du B.F.R.H.E.

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2 Le besoin en fonds de roulement d’exploitation et le cycle de production

L’entreprise est représentée comme un système associant les facteurs travail et capital afin d’accroître
la valeur ajoutée des consommations intermédiaires qui, après transformation, deviennent des pro-
duits finis.

Une représentation dépassée

Cette représentation de l’entreprise correspond { la petite et moyenne entreprise de l’époque


industrielle. Elle a l’avantage de faire coïncider le cycle de transformation des matières et des
consommations externes avec le cycle financier qui le sous-tend. Cette métaphore est de moins en
moins pertinente dans une économie où les activités de service sont prédominantes.

Le besoin en fonds de roulement d’exploitation correspond en fait au décalage temporel qui existe
entre les encaissements liés à la vente de produits et de services et les décaissements nécessités par la
production de ces mêmes produits et services.

 Les ventes sont soit réalisées au comptant, auquel cas elles se traduisent par une augmentation
immédiate de la trésorerie, soit réalisées à crédit, auquel cas elles se traduisent par
l’inscription des créances commerciales ;

 Les charges sont soit payées au comptant ou à très court terme (cas des salaires mensualisés),
soit { crédit, auquel cas elles se traduisent par l’inscription de dettes d’exploitation.

Mais le cycle d’exploitation se rapporte en premier lieu { la durée nécessaire { la production des biens
ou des services. Cette durée dépend des particularismes liés { l’activité de l’entreprise.

Évolutions actuelles

D’une manière générale, l’importance des valeurs d’exploitation (stocks) tend { décroître. D’une part,
les entreprises industrielles travaillent en flux tendus afin de minimiser leurs stocks. D’autre part, les
entreprises de services réalisent des prestations immatérielles qui souvent ne sont pas stockables.

La rationalisation du cycle d’exploitation passe principalement par la maîtrise des délais internes de
production. En effet, les échéances des créances et des dettes d’exploitation dépendent de l’issue des
négociations menées avec les partenaires extérieurs de l’entreprise ou d’obligations légales. En tout
état de cause, la marge de manœuvre de l’entreprise dans la gestion des encours des créances et des
dettes d’exploitation est enserrée dans de fortes contraintes sur lesquelles l’entreprise n’a que peu de
prise. Il lui est souvent loisible, de surcroît, de renoncer à un crédit fournisseur moyennant une
réduction (escompte pour paiement comptant), et réciproquement de proposer à ses clients de régler
leurs achats au comptant contre l’obtention de cette même réduction.

Le besoin en fonds de roulement est généralement négatif, contre- partie logique de la vocation de
l’entreprise { créer de la valeur ajoutée. Les actifs { court terme doivent normalement excéder les
passifs d’exploitation { court terme.

Le cas de la grande distribution et du BTP

Il existe bien entendu des exceptions dont les plus notables sont la grande distribution (paiement
comptant des clients, stocks à forte rotation, crédits fournisseurs longs en raison de la position

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dominante des entreprises de distribution sur les entreprises manufacturières) et les travaux publics
(avances consenties par les commanditaires pour préfinancer les chantiers : le préfinancement partiel
des travaux publics - ou bien des conditions favorables pour le nantissement des marchés publics - est
une tradition dans un pays dans lequel les collectivités territoriales sont le plus important
commanditaire dans cette branche d’activité et dans lequel les différentes personnes morales de droit
public assurent plus des quatre cinquièmes du chiffre d’affaires du B.T.P.).

L’objectif de la gestion des actifs de bas de bilan est de minimiser le besoin en fonds de roulement.

Par ailleurs, l’analyse des créances et des valeurs d’exploitation doit de préférence se fonder sur leur
valeur brute plutôt que sur leur valeur nette. Celle-ci tient compte des dépréciations provisoires qui
sont constatées par des provisions sur actifs circulants lors des écritures d’inventaire de fin d’exercice
comptable. Ces actifs ont pris naissance durant le cycle d’exploitation de l’exercice écoulé et doivent
faire l’objet d’un financement même s’ils se sont dévalorisés pendant celui-ci pour des raisons
dépendantes ou indépendantes de la volonté de l’entreprise.

3 Le besoin en fonds de roulement hors exploitation

Le besoin en fonds de roulement hors exploitation comprend l’ensemble des actifs et des passifs qui
n’entrent dans aucune des trois autres catégories. Les comptes de régularisation (charges constatées
d’avance, produits constatés d’avance), les actifs fictifs

(Charges à répartir sur plusieurs exercices, primes de remboursement des obligations) et les écarts de
conversion actifs et passifs (diminutions de créances ou augmentations de dettes induites par les
fluctuations défavorables des taux de change relatifs aux devises dans lesquelles ces encours sont
libellés, entre la date de leur enregistre- ment comptable et la date d’arrêté du bilan) en constituent la
plus grande partie.

En toute logique, il conviendrait de dissocier la part des comptes de régularisation imputable au cycle
d’exploitation de celle que l’on peut rattacher aux opérations hors exploitation (pour autant que cette
information soit disponible).

Il faut y rajouter les dettes et créances rattachées aux immobilisations dont l’échéance est inférieure {
un an et les dettes exceptionnelles (impôts sur les sociétés, dividendes mis en paiement au cours de
l’exercice suivant).

Remarque
Ce solde est composite et difficile à analyser pour un observateur extérieur, car il résulte de
conventions comptables pour sa majeure partie. De surcroît, il s’agit du solde dont la valeur absolue
est traditionnellement la plus faible.

4 La trésorerie nette

La trésorerie nette est égale aux liquidités et aux placements financiers à court terme (valeurs
mobilières de placement), déduction faite des dettes bancaires à court terme (concours bancaires
courants, soldes créditeurs des comptes bancaires, dettes financières venant { échéance { moins d’un
an).

L’analyse financière y rajoute les effets escomptés non échus qui sont comptabilisés en engagements
hors bilan. Ils doivent faire l’objet d’un retraitement et être considérés comme des dettes bancaires {
court terme au passif et des créances client { l’actif.

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Si l’on fait abstraction du besoin en fonds de roulement hors exploitation, la trésorerie nette est égale à
la part du besoin en fonds de roulement qui n’est pas financée par le fonds de roulement.

Observation

C’est une indication ponctuelle sur le niveau de liquidités dont l’entreprise dispose à la date de
clôture du bilan. Mais, en l’absence d’autres informations, il est difficile pour un analyste extérieur de
connaître l’évolution de son solde de trésorerie au cours de l’exercice.

ACTIF PASSIF

Emplois

Stables Ressources

Stables
F.R.N.G.
B.F.R.
Stocks et créances circulantes
Dettes circulantes
Trésorerie (disponibilités)

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Exemple d’application
Bilan comptable avant répartition
actif passif
Exercice N Ex. N-1 Exercice N Ex. N-1
Capital souscrit non
appelé 10 000,000 10 000,000 Capital social 90 000,000 50 000,000
Frais
d’établissemen Primes
t 4 000,000 1 000,000 3 000,000 d’émission 10 000,000
Concession,
brevets... 1 000,000 2 000,000 Réserves légales 5 000,000 5 000,000
Fonds Réserves
commercial statutaires 10 000,000 25 000,000
Terrains 6 000,000 6 000,000 6 000,000 Autres réserves
Résultats de
Actif immobilisé

Constructions 110 000,000 24 000,000 86 000,000 57 000,000 l’exercice 16 500,000 10 000,000


Instal. Tech.
Mat. Out 25 000,000 15 000,000 10 000,000 12 000,000 Subv. D’invest.
Autres immo Prov.
corpo 5 000,000 3 000,000 2 000,000 3 000,000 réglementée
Avances &
acomptes TOTAL 1 131 500,000 90 000,000
Prov. Pour
Participations risques 3 000,000 2 000,000
Autres titres Prov. Pour
immob 2 000,000 2 000,000 2 000,000 charges 1 500,000 1 000,000
Prêts 1 000,000 1 000,000 1 000,000 TOTAL 2 4 500,000 3 000,000
Emprunts
TOTAL 1 166 000,000 45 000,000 121 000,000 83 000,000 obligataires
Mat. 1s & Emp. / etab
autres app 13 100,000 400,000 12 700,000 27 500,000 crédit   36 000,000 32 000,000
En-cours de Emprunts &
prod 41 800,000 41 800,000 43 000,000 dettes finan
Av. & acptes
Produits finis 40 000,000 40 000,000 23 000,000 reçus
Dettes
Marchandises fournisseurs 121 000,000 129 000,000
Créances Dettes fiscales &
clients 114 000,000 7 000,000 107 000,000 100 000,000 sociales 26 000,000 24 500,000
Actif circulant

Autres
créances Dettes /
(exploit) 10 000,000 10 000,000 6 000,000 immobilisations 23 200,000 19 800,000
Créances
diverses (H Autres dettes
exploit.) 3 000,000 3 000,000 2 000,000 (Exploit.) 3 000,000 4 000,000
Valeures mob Produits
de placement 4 000,000 4 000,000 3 000,000 constatés d’av. 1 100,000 2 700,000
Disponibilités 5 000,000 5 000,000 15 000,000 TOTAL 3 210 300,000 212 000,000
Charges
constat. Ecart de convers
d’avance 1 300,000 1 300,000 500,000 passif 3 300,000 2 200,000
TOTAL
TOTAL 2 232 200,000 7 400,000 224 800,000 220 000,000 GENERAL 349 600 000 307 200 000
Charges à rep /
plus exer 500,000 500,000 1 000,000
Primes de
remb.  Dont conc.
reg

Obligations 1 500,000 1 500,000 2 000,000 Banc. Cour. 4 000,000 1 000,000


Ecart de
conversion
actif 1 800,000 1 800,000 1 200,000  Dont intérêts
TOTAL courus non
GENERAL 402 000,000 52 400,000 349 600,000 307 200,000 échus 3 000,000 2 500,000

06 L’analyse des états financiers 15 / 94


LES JEUDIS DE LA COMPTABILITE 2/2

Ecart de conversion actif : relatif à une dette / immobilisations en dollars envers un


fournisseur américain (augmentation du dollar)

Ecart de conversion passif : relatif à une créance en dollars envers un client américain
(augmentation du dollar)

Bilan fonctionnel correspondant (en compte)

ACTIF passif

Actif stable Ressources durables


(166 000 – 10 000 + 500) (131 500 – 10 000 + 52 400 + 4 500
156 500,000 + 36 000 – 4 000 – 3 000 – 1 500) 205 900,000
Actif circulant d’exploitation Passif circulant d’exploitation
(13 100 + 41 800 + 40 000 + (121 000 + 26 000 + 3 000 + 1 100)
114 000 – 3 300 + 10 000 + 1 300) 216 900,000 151 100,000
Actif circulant hors exploitation Passif circulant hors exploitation
(3 000 + 4 000) 7 000,000 (23 200 – 1 800 + 3 000) 24 400,000
Trésorerie actif 5 000,000 Trésorerie passif 4 000,000

TOTAL 385 400,000 TOTAL 385 400,000

Fonds de roulement net global (FRNG) : 205 900 – 156 500 = 49 400
Besoin en fonds de roulement d’exploitation (BFRE) : 216 900 – 151 100 = 65 800
Besoin en fonds de roulement hors exploitation (BFRHE) : 7 000 – 24 400 = - 17 400
Trésorerie : 5 000 – 4 000 = 1 000
Vérification : Trésorerie = FRNG – BFR = 49 400 – (65 800 – 17 400) = 1 000

La trésorerie est positive car le Fonds de Roulement Net Global est supérieur au Besoin en
Fonds de Roulement.

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LES JEUDIS DE LA COMPTABILITE 2/2

Bilan fonctionnel (en liste)

Capitaux propres 131 500,000


- Capital souscrit non appelé - 10 000,000
Provisions pour risques et charges + 4 500,000
Amortissements et provisions + 52 400,000
Dettes financières + 36 000,000
- intérêts courus non échus - 3 000,000
- Concours bancaires courants, soldes créditeurs de banque - 4000,000
- Primes de remboursement des obligations (IV) - 1 500,000
Ressources durables 205 900,000
Immobilisations (brutes) 156 000,000
Charges à répartir + 500,000
Actifs stables 156 500,000
Fonds de roulement net global (205 900 – 156 500) 49 400,000
Stocks et en-cours (13 100 + 41 800 + 40 000) 94 900,000
Avances versées
Créances d’exploitation (114 000 + 10 000) – 3 300 (Ecart de conversion actif) 124 000,000
Charges constatées d’avance d’exploitation 1 300,000
Actifs circulants d’exploitation 216 900,000
Avances reçues
Dettes d’exploitation (121 000 + 26 000 + 3 000) 150 000,000
Produits constatés d’avance d’exploitation 1 100,000
Passifs circulants d’exploitation 151 100,000
Besoin en Fonds de roulement d’exploitation 65 800,000
Créances diverses 3 000,000
Valeurs mobilières de placement 4 000,000
Actifs circulants hors exploitation 7 000,000
Dettes d’immobilisations ou relatives { l’IS : 23 200 – 1 800 (Ecart de conversion 21 400,000
actif)
Intérêts courus non échus 3 000,000
Passifs circulants hors exploitation 24 400,000
Besoin en Fonds de roulement hors exploitation -17 400,000
Besoin en Fonds de roulement total 48 400,000
Disponibilités + Inst. de trésorerie 5 000,000
- Concours bancaires et soldes créditeurs de banque 4 000,000
Trésorerie nette 1 000,000
Vérification FR – BFR = TRESO 49 400 – 48 400 = 1 000 1 000,000

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LES JEUDIS DE LA COMPTABILITE 2/2

SECTION 2 : ANALYSE DE L’ETAT DE RESULTAT

1. DEFINITION ET OBJECTIFS DE L'ETAT DE RESULTAT

Conformément à la NCG, l'état de résultat fournit des renseignements sur la performance de


l'entreprise. L'information sur la performance est utile pour évaluer la rentabilité de l'entreprise et sa
capacité à générer des flux de trésorerie à partir des ressources qu'elle contrôle. Elle aussi utile pour
évaluer l'efficacité avec laquelle l'entreprise a utilisé ses ressources et sa capacité à employer des
ressources supplémentaires (NCG, §41).

Afin que l'état de résultat puisse remplir les objectifs qui lui sont assignés, il doit faire ressortir
distinctement :

 le résultat d'exploitation, le résultat des activités ordinaires et le résultat net de l'exercice ;


 les éléments non récurrents ou extraordinaires (gains ou pertes) ;
 les produits et les charges à caractère financier ;
 l'impôt sur les bénéfices ;
 les produits, les charges et le résultat relatif sà un secteur d'activité abandonné.

2. MODELES DE PRESENTATION DE L'ETAT DE RESULTAT

L'état de résultat peut être présenté soit selon le modèle de référence (modèle préconisé par la NCG),
soit selon le modèle autorisé. Les deux modèles ne diffèrent qu'au niveau de la première partie de
l'état de résultat, c'est-à-dire celle relative à la détermination du résultat d'exploitation.

Le modèle de référence se base sur une classification des charges selon leur destination (coût des
ventes, frais d'administration, frais de distribution). La tenue d'une comptabilité de gestion facilite
considérablement la production à temps des informations nécessaires pour l'établissement de l'état
de résultat selon le modèle de référence.

L'adoption de ce modèle accroît ainsi le système d'information comptable de l'entreprise en


permettant l'intégration de la comptabilité de gestion (ou de management) à la comptabilité
financière.

Le modèle autorisé se contente par contre de présenter les charges selon leur nature,
indépendamment de la destination qu'elles ont eue.

La présentation de l'état de résultat selon le modèle autorisé a été prévue par la NCG pour tenir
compte de la culture comptable en vigueur, des spécificités sectorielles et organisationnelles et des
difficultés qu'auraient les petites et moyennes entreprises à appliquer la modèle de référence.

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LES JEUDIS DE LA COMPTABILITE 2/2

2.1. Etablissement de l'état de résultat selon le modèle autorisé

Explications
1°)
Produits d'exploitation
Revenus a)
Autres produits d'exploitation b)
Production immobilisée c)
Variation des stocks des produits finis et des en-cours d)
Total des produits d'exploitation

Charges d'exploitation 2°)


Achats de marchandises consommés a)
Achats d'approvisionnements consommés b)
Charges de personnel c)
Dotations aux amortissements et aux provisions d)
Autres charges d'exploitation e)
Total des charges d'exploitation

Résultat d'exploitation
Charges financières nettes 3°)
Produits des placements 4°)
Autres gains ordinaires 5°)
Autres pertes ordinaires 6°)

Résultat des activités ordinaires avant impôt

Impôt sur les bénéfices 7°)

Résultat des activités ordinaires après impôt

Eléments extraordinaires (Gains / Pertes) 8°)

Résultat net de l'exercice


Résultat net de l'exercice
Effets des modifications comptables (net d'impôt) 9°)
Résultat après modifications comptables 10°)

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LES JEUDIS DE LA COMPTABILITE 2/2

Explications :

1°) Les produits d'exploitation

a) Revenus – Ce sont les produits provenant des activités qui s'inscrivent dans le cadre de
l'exploitation centrale ou permanente de l'entreprise (NC3, §3).
Concrètement, il s'agit des sommes inscrites dans le compte 70 "Ventes de produits fabriqués,
prestations de services et ventes de marchandises".

b) Autres produits d'exploitation – Il s'agit des produits réalisés par l'entreprise en dehors des
activités d'exploitation centrale ou permanente. Le compte 73 "Produits divers ordinaires" fournit les
montants les plus importants de cette rubrique. On peut citer notamment :
 les redevances pour concessions, brevets, licences, marques, procédés, droits et valeurs
similaires (compte 531) ;
 les revenus des immeubles non affectés aux activités professionnelles (compte 732) ;
 les jetons de présence et les rémunérations reçues à titre d'administrateur ou de gérant
(compte 733) ; etc.

c) Production immobilisée – Cette rubrique qui correspond au compte 72 renseigne sur les
travaux faits par l'entreprise pour elle-même.

d) Variation des stocks de produits finis et des en-cours – C'est la différence entre le stock final
et le stock initial des produits finis et des en-cours. Cette différence est inscrite dans le compte 71
"Production stockée".

Lorsque le stock final est supérieur au stock initial, il s'agit d'une variation positive qui doit être
inscrite en sens positif afin de donner une mesure correcte des produits d'exploitation.

Dans le cas inverse, c'est-à-dire lorsque le stock final est inférieur au stock initial, il s'agit d'une
variation négative qui doit être inscrite en sens négatif, en vue d'ajuster les produits d'exploitation,
étant donné que l'entreprise a consommé une partie des stocks de produits finis et des en-cours.

2°) Les charges d'exploitation

a) Achats de marchandises consommées

Le montant de cette rubrique est obtenu selon la formule suivante:

Achats de marchandises consommées


= Stock initial de marchandises
+ Achats de marchandises durant l'exercice
- Stock final de marchandises

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LES JEUDIS DE LA COMPTABILITE 2/2

Ou encore :

Achats de marchandises consommées


= Achats de marchandises durant l'exercice Solde du compte 607
- RRR obtenus sur achats de marchandises - Solde du compte 6097
 Variation des stocks de marchandises  Solde du compte 6037

b) Achats d'approvisionnements consommés

On applique la même formule.

c) Charges de personnel

Il s'agit de toutes les sommes inscrites au compte 64 "Charges de personnel".

d) Dotations aux amortissements et aux provisions

Il s'agit des dotations d'exploitation, c'est-à-dire celles qui sont liées aux activités ordinaires
d'exploitation de l'entreprise. Ces dotations sont inscrites au débit du compte 681. Les dotations
relatives aux charges financières (compte 686) ne sont pas présentées au niveau de cette rubrique
mais plutôt parmi les charges financières nettes.

e) Autres charges d'exploitation

Il s'agit des charges d'exploitation autres que celles susvisées. La plupart de ces charges sont
inscrites dans le compte 61 "Services extérieurs", 62 "Autres services extérieurs", 63 "Charges
diverses ordinaires" et 66 "Impôts, taxes et versements assimilés".

3°) Les charges financières nettes

Cette rubrique englobe les charges financières inscrites dans le compte 65 ainsi que les dotations
aux amortissements et aux provisions relatives à des charges financières inscrites dans le compte
686.

4°) Produits des placements

Cette rubrique englobe les produits financiers inscrits dans le compte 75 et les reprises sur
provisions à caractère financier inscrites dans le compte 786. A notre avis, cette rubrique peut être
défalquée en deux parties :
produits des placements proprement dits, tels que les produits de participations ou d'autres
immobilisations financières et les autres produits financiers tels que les escomptes obtenus, les
gains de change, etc.

Si ces informations ne sont pas spécifiées au niveau de l'état de résultat, il faut les mentionner au
niveau des notes aux états financiers.

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LES JEUDIS DE LA COMPTABILITE 2/2

5°) Autres gains ordinaires

Cette rubrique renferme les gains ordinaires à caractère non financier tels que les produits nets
sur cession d'immobilisations corporelles et incorporelles et les autres gains sur éléments non
récurrents ou exceptionnels inscrits dans le compte 736, ainsi que les quotes-parts des
subventions d'investissement inscrites au résultat de l'exercice (compte 739).

6°) Autres pertes ordinaires

Cette rubrique se compose essentiellement des pertes ordinaires à caractère non financier telles
que les pertes sur créances irrécouvrables inscrites au compte 634 et les charges nettes sur
cessions d'immobilisations corporelles et incorporelles ainsi que les autres pertes sur éléments
non récurrents ou exceptionnels inscrites au débit du compte 636.

7°) Impôt sur les bénéfices

Cette rubrique retrace l'impôt sur les bénéfices calculé sur le résultat des activités ordinaires
inscrit dans le compte 691, et ce afin que le résultat des activités ordinaires après impôt ne soit
pas biaisé par l'effet des éléments extraordinaires sur l'impôt exigible.

Exemple lié à l'impôt sur les bénéfices – Le résultat des activités ordinaires avant impôt de la
société OMR s'élève à 25.000 dinars. Un incendie a détérioré une partie des stocks pour une valeur
de 10.000 dinars.
Compte tenu de ces données, la dernière partie de l'état de résultat se présente comme suit :

Résultat des activités ordinaires avant impôt 25.000


Impôt sur les bénéfices (25.000 x 35%) (8.750)
Résultat des activités ordinaires après impôt 16.250
Eléments extraordinaires (Perte) (6.500)
(- 10.000 + 10.000 x 35%)
Résultat net de l'exercice 9.750

En effet, la perte extraordinaire s'est traduite par une économie d'impôt de l'ordre de 3.500,
laquelle doit être rattachée à la perte pour ne pas fausser le résultat des activités ordinaires après
impôt.

Bien évidemment, l'impôt sur les bénéfices exigible ne s'élève pas à 8.750 tel qu'il figure à l'état de
résultat mais plutôt à : (25.000 – 10.000) x 35% = 5.250.

Voyons comment cet extrait de l'état de résultat aurait pu être présenté si l'on n'avait pas tenu
compte des considérations susvisées:

Résultat des activités ordinaires avant impôt 25.000


Impôt sur les bénéfices (15.000 x 35%) (5.250)
Résultat des activités ordinaires après impôt 19.750
Eléments extraordinaires (Perte) (10.000)
Résultat net de l'exercice 9.750

On peut remarquer sans peine que le résultat net de l'exercice est le même. Toutefois, le résultat
des activités ordinaires après impôt est biaisé étant donné qu'il renferme une économie d'impôt

06 L’analyse des états financiers 22 / 94


LES JEUDIS DE LA COMPTABILITE 2/2
de l'ordre de 3.500 (19.750 – 16.250), laquelle ne peut pas être légitimement rattachée au résultat
des activités ordinaires.

8°) Gains ou pertes extraordinaires

Cette rubrique renseigne sur le montant des gains ou des pertes extraordinaires inscrits aux
comptes 67 ou 77 (voir infra).

9°) Effets des modifications comptables

La NCG précise que "les effets des modifications comptables, non pris en compte dans l'état de
résultat, doivent figurer au bas de l'état de résultat". Il s'agit en fait des effets des modifications
comptables inscrits au cours ou à la fin de l'exercice dans le compte 128 "Modifications
comptables affectant les résultats reportés" 1.

10°) Résultat après modifications comptables – Cette renseigne sur le résultat de l'exercice qui
aurait pu être dégagé si les effets des modifications comptables étaient imputés dans le résultat de
l'exercice.

1
Voir chapitre 12 du livre « Comptabilité avancée » de Mr Khaled Thabet

06 L’analyse des états financiers 23 / 94


LES JEUDIS DE LA COMPTABILITE 2/2

B. Etablissement de l'état de résultat selon le modèle de référence


Etat de résultat Explications
Revenus 1°)
Coût des ventes 2°)

Marge brute 3°)

Autres produits d'exploitation 4°)

Frais de distribution 5°)


Frais d'administration 5°)
Autres charges d'exploitation 6°)

Résultat d'exploitation

Charges financières nettes


Produits des placements
Autres gains ordinaires
Autres pertes ordinaires

Résultat des activités ordinaires avant impôt


Impôt sur les bénéfices
Résultat des activités ordinaires après impôt
Eléments extraordinaires (Gains / Pertes)
Résultat net de l'exercice

Résultat net de l'exercice


Effets des modifications comptables (net d'impôt)
Résultat après modifications comptables

Le modèle de référence ne diffère du modèle autorisé qu'en ce qui concerne la détermination du


résultat d'exploitation. C'est la raison pour laquelle, on s'intéressera uniquement aux rubriques qui
permettent de dégager ce résultat.

1°) Revenus
Ce sont les produits provenant des activités qui s'inscrivent dans le cadre de l'exploitation centrale ou
permanente de l'entreprise (NC3, §1).

2°) Coût des ventes


Le calcul des coûts des ventes diffère selon qu'il s'agit d'une entreprise commerciale ou d'une
entreprise industrielle.

a) Cas d'une entreprise commerciale : On applique la formule suivante :


Coûts des ventes = Coûts des marchandises vendues
= Stock initial de marchandises
+ Achats de marchandises pendant l'exercice
- Stock final de marchandises

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LES JEUDIS DE LA COMPTABILITE 2/2
b) Cas d'une entreprise industrielle : Dans la plupart des cas, l'entreprise dispose d'un système
de calcul des coûts, du moins pour les besoins d'évaluation des stocks des produits finis et des en -
cours de production. Toutefois, lorsque l'entreprise ne dispose pas d'un tel système de calcul des
coûts, on peut utiliser la formule suivante :

Coûts des ventes = Coûts des produits finis vendus


Coût des matières premières consommées (i)
+ Frais généraux de production (ii)
+ Stock initial de produits finis
- Stock final de produits finis

(i) Calcul du coût des matières premières consommées : Ce coût est obtenu en appliquant la formule
suivante :

Coût des matières premières consommées


= Stock initial de matières premières
+ Achats de matières premières pendant l'exercice
- Stock final de matières premières

(ii) Détermination des frais généraux de production : Selon les dispositions de la NCG, "les frais
généraux de production sont affectés selon les clefs de répartition les plus pertinentes".

Cette affectation est faite selon la méthode dite de l'imputation rationnelle. Si l'entreprise est en sous-
activité, la quote-part de frais généraux non affectés aux coûts des ventes est présentée sous la
rubrique "Autres charges d'exploitation". Une note expliquant le mode d'affectation des frais
généraux doit être présentée lorsqu'elle est utile à la compréhension des performances et que le
montant de ces frais est significatif (NCG, 1ère partie, §49).

3°) Marge brute

La marge brute est égale à la différence entre les revenus et les coûts des ventes.

4°) Autres produits d'exploitation

Il s'agit des produits réalisés par l'entreprise en dehors des activités d'exploitation centrale ou
permanente. Les produits des placements et des opérations financières ne sont pas présentés sous
cette rubrique.

5°) Frais de distribution et d'administration

Ils sont déterminés par référence aux charges qui se rattachent à chacune de ces deux fonctions.

6°) Autres charges d'exploitation

Il s'agit de toutes les charges qui ne peuvent être rattachées ni aux coûts des ventes ni aux frais
d'administration et de distribution.

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LES JEUDIS DE LA COMPTABILITE 2/2

SECTION 3. ANALYSE DU COMPTE DE RESULTAT

Le bénéfice (ou la perte) de l'entreprise au cours d'un exercice donne une mesure comptable de
l'enrichissement ou de l'appauvrissement des propriétaires de l'entreprise. Il est réparti entre
distribution (dividendes et tantièmes) et mise en réserve. Dans cette section, nous présentons les
principaux éléments qui sous-tendent la détermination du bénéfice.

Il n'existe pas de présentation standardisée du compte de résultats valable dans tous les pays. En
outre, les présentations prévues par certaines législations comptables ne sont pas satisfaisantes d'un
point de vue d'analyse financière. Enfin, la terminologie française n'est pas encore stabilisée et des
confusions peuvent apparaîtrent entre des concepts comptables et financiers.

Nous baserons donc notre analyse du compte de résultats sur une présentation adaptable à différents
environnements comptables et législatifs.

Au niveau le plus résumé, le compte de résultats peut être présenté comme suit :

Structure du compte de résultats

Résultat avant charges financières et impôts RACFI


- Charges des dettes Cfin
- Impôts IMP
= Bénéfice BEN

Formellement, l'expression menant au bénéfice s'écrit donc :

BEN = RACFI - Cfin - IMP [2.1]

Le résultat avant charges financières et impôts RACFI (le "earnings before interests and taxes" - EBIT
- anglo-saxon ) a trois composantes :
 le résultat d'exploitation (ou opérationnel) (Rexp)
 le résultat financier (Rfin)
 le résultat exceptionnel (Rx).

RACFI = Rexp + Rfin + Rx [2.2]

06 L’analyse des états financiers 26 / 94


LES JEUDIS DE LA COMPTABILITE 2/2

Notons que, contrairement à la pratique comptable de certains pays (la Belgique notamment), le
résultat financier repris ci-dessus ne tient pas comptes des charges des dettes. Les charges des dettes
résultent, en effet, des dettes contractées par l'entreprise pour financer l'ensemble de son actif. Le
rapprochement entre produits financiers et charges des dettes n'est donc pas pertinent et les charges
des dettes apparaissent dans notre présentation restructurée du compte de résultats en déduction du
résultat total de l'entreprise avant charges des dettes et impôts.

Une caractéristique fondamentale de la logique comptable est d'aboutir au résultat en prenant le


solde des produits et des charges. Or, une charge ne correspond pas nécessairement à un
décaissement. L’analyste financier souhaite donc redresser les chiffres de résultats (comptables)
pour y distinguer l'ensemble des charges non décaissées (“non-cash expenses”). Ce redressement
nous amène à regrouper, au sein de chacune des rubriques, les amortissements, dotations aux
provisions et réductions de valeur. Le résultat avant amortissements, dotations aux provisions et
réductions de valeur est appelé excédent brut total (en anglais, earnings before interests, taxes,
depreciations and amortizations EBITDA°. La raison d’être de cette présentation est d’isoler les
montants ne correspondant à aucun décaissement afin de dégager, comme cela sera précisé
ultérieurement, les flux financiers c'est-à-dire les montants encaissés et décaissés.

La présentation que nous utiliserons ultérieurement ne fait pas de distinction entre les différentes
catégories de charges non décaissées. Elle part de l'excédent brut total, somme des excédents bruts
d'exploitation, financier et exceptionnel pour aboutir, après déduction des amortissements,
provisions et réductions de valeur, au résultat avant charges financières et impôts.
La structure du compte de résultats qui se dégage ainsi est présentée à la figure

2.1. Formellement on a donc :

EBtot = EBexp + EBfin + EBx[2.3.a]


RACFI = EBtot - DAM - ∆PROV [2.3.b]

06 L’analyse des états financiers 27 / 94


LES JEUDIS DE LA COMPTABILITE 2/2

Figure 2.1.
Structure du compte de résultat

Excédent brut
Excédent brut
d’exploitation + Excédent brut financier +
exceptionnel
(opérationnel)
=
Excédent brut total
-
Amortissements,
provisions réductions de
valeurs
=
Résultat avant charges
financières et impôts
-
Charges financières
-
Impôts
=
Bénéfice

L'excédent brut d'exploitation

La rubrique "excédent brut d'exploitation" est, sans nul doute, le volet le plus important de la
détermination du résultat de l'entreprise. L'activité de celle-ci consiste, en effet, à acheter, produire et
vendre; l’excédent brut d'exploitation donne le surplus financier (ou le déficit financier) résultant de
l'activité d'exploitation courante de l'entreprise.

Tableau 2.1
Détermination de l’excédent brut d’exploitation

Chiffre d'affaires et autres produits CA


d'exploitation

- Prix de revient des ventes PRV


= Achats de matières et de fournitures ACH
- Variation de stocks ∆S
- Production immobilisée PIM
- Achats de biens et services divers B&S
- Frais de personnel PERS
= Excédent brut d'exploitation EBexp

Formellement, l'excédent brut d'exploitation est donné par la relation suivante :

EBexp = CA - (ACH-∆S - PIM) - PERS - B&S [2.4]

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LES JEUDIS DE LA COMPTABILITE 2/2

Par rapport à certaines présentations légales, le principal changement de présentation est de faire
apparaître les postes variation des en-cours de fabrication, des produits finis et des commandes en
cours d'exécution et production immobilisée comme des réductions de charge plutôt que comme des
produits. En effet, l'accroissement des stocks de produits finis et semi-finis n'a pas encore donné lieu
à une vente et il est donc prématuré de le considérer comme un produit. Par ailleurs, la production
immobilisée doit être considérée comme des dépenses d'investissement et donc être soustraite des
consommations liées à l'exploitation courante.

Plusieurs grandeurs intermédiaires valent d'être définies.


La valeur ajoutée mesure l'enrichissement qui est réalisé par l'entreprise et qui est réparti entre les
salariés, les apporteurs de capitaux (créanciers et actionnaires) et l'Etat (impôts). Elle est définie
comme la différence entre la valeur de la production et la valeur des consommations intermédiaires.
La production se compose de :
 la production vendue (CA);
 la production stockée (variation du stock de produits finis, ∆Spf)
 la production destinée à l'entreprise elle-même (PIM). Les consommations intermédiaires
comprennent :
 les consommations de matières stockées;
 les achats de matières et fournitures;
 les services achetés { l’extérieur.

En notant VA la valeur ajoutée et en désignant par ∆S la variation des totale stocks (= ∆Spf + ∆Smp),
deux expressions peuvent en être données :

VA = CA + ∆Spf + PIM - (ACH - ∆Smp + B&S) [2.5.a]

VA = CA - (ACH - ∆S +B&S - PIM) [2.5.b]

C'est cette dernière formulation qui est utilisée dans le compte de résultats restructuré. Signalons
que, pour être tout à fait précis, seule la partie de la production immobilisée correspondant à des
achats de matière devrait être prise en compte dans la détermination de la valeur ajoutée. En effet, la
production immobilisée est soustraite des achats pour le calcul de la valeur ajoutée afin de ne
prendre que la part des achats correspondant à la production destinée à la vente ou au stock. La part
des salaires reprise dans la production immobilisée n'étant pas connue, nous nous contenterons
de cette approximation.

La marge commerciale donne, pour les entreprises commerciales, la différence entre le chiffre
d'affaires et le prix de revient des marchandises

Marge commerciale = CA - (ACH - ∆S - PIM) [2.6]

Remarquons que la variation de stock et la production immobilisée sont soustraites du montant des
achats afin de n'imputer aux achats que la part relative à la vente en cas d'augmentation de stock ou
de rajouter la consommation de stock en cas de diminution. La marge commerciale diffère de la
valeur ajoutée par la soustraction des biens et services divers achetés à l'extérieur.

L'excédent brut d'exploitation peut maintenant être obtenu, par combinaison des équations
[2.4] et [2.5.b] en soustrayant de la valeur ajoutée l'ensemble des charges de personnel. Il s'agit
d'un agrégat très important puisqu'il correspond au résultat d'exploitation avant amortissements,
provisions et réductions de valeur. Ne dépendant que de la seule exploitation, il devra couvrir les

06 L’analyse des états financiers 29 / 94


LES JEUDIS DE LA COMPTABILITE 2/2
charges financières, les impôts et rémunérer le capital de l'entreprise.

EBexp = VA - PERS [2.7]

L'analyse de l'excédent brut d'exploitation (et de la valeur ajoutée dont il découle) permet de dégager
les informations relatives à l'exploitation de l'entreprise indépendamment de sa politique financière
c'est-à-dire de son endettement, de sa politique de dividende et de la politique fiscale de l'Etat.

L'excédent brut financier


L'excédent brut financier correspond aux produits financiers résultant des immobilisations
financières et des placements de trésorerie déduction faite des charges financières autres que les
intérêts payés sur les dettes (par exemple, frais bancaires, agios, commissions de change).

L'excédent brut exceptionnel


L'excédent brut exceptionnel donne le solde des produits et des charges exceptionnels avant
amortissements et réductions de valeurs.

Le volet "exceptionnel" du compte de résultats complique l'analyse financière. Il regroupe, en effet,


des éléments non récurrents qui ne résultent pas de la gestion courante de l'entreprise. Les analystes
financiers préfèrent donc parfois baser leur analyse sur les seuls éléments récurrents du compte de
résultats. Les résultats dégagés hors éléments exceptionnels sont alors qualifiés de "courant". Nous
n'approfondirons pas ici les redressements à effectuer qui relèvent d'une analyse plus approfondie
tout en attirant l’attention sur le fait que la classification d’un évènement sous le vocable
d’exceptionnel ou de récurrent est parfois fort subtile et susceptible d’interprétations différentes
selon les entreprises ou ... les années !

Le résultat net et son affectation

Une fois calculé l’excédent brut total, conformément { l’équation [2.3.a] et le résultat avant charges
financières et impôts (RACFI) ou EBIT), conformément { l’équation [2.3.b], on peut calculer le résultat
net.
Le résultat net de l'exercice est obtenu en déduisant du résultat avant charges financières et impôts
les charges financières et les impôts :

BEN = RACFI - Cfin - IMP [2.8]

Le résultat net sera en partie distribué aux actionnaires, administrateurs ou gérants et autres
allocataires. Le solde sera mis en réserve ou reporté et viendra donc augmenter les fonds propres de
l'entreprise dans le bilan après répartition.

A noter que si dans la présentation légale le transfert aux réserves immunisées apparaît en déduction
du résultat net, dans la présentation modifiée, ce montant est repris avec les autres dotations aux
réserves.

Enfin, pour les comptes consolidés, il conviendra de déduire du résultat net ainsi obtenu la part des
tiers dans ce résultat pour obtenir la part du groupe dans le résultat net.

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LES JEUDIS DE LA COMPTABILITE 2/2

SECTION 4 : LE TABLEAU DES SOLDES INTERMEDIAIRES DE GESTION

L'état de résultat conçu par les rédacteurs du nouveau système comptable ne fait pas ressortir tous
les soldes intermédiaires de gestion.

A cet effet, et pour les besoins d'agrégation à l'échelle sectorielle ou nationale, les entreprises doivent
publier leurs soldes intermédiaires de gestion dans les notes aux états financiers (NCG, §56).

La NCG précise que la publication de ces soldes est utile pour les utilisateurs des états financiers afin
de situer les données relatives à l'entreprise et leur évolution par rapport aux données agrégées du
même secteur ou à l'échelle nationale (NCG, §56).

A cet effet, les entreprises peuvent utiliser le modèle prévu à l'annexe 8 de la NCG, lequel s'applique à
la fois aux entreprises commerciales et aux entreprises industrielles.

Pour simplifier la présentation du tableau des soldes intermédiaires de gestion, on a présenté dans le
modèle des états financiers (voir infra) deux sortes de tableaux :
 Un tableau des soldes intermédiaires de gestion applicable aux entreprises commerciales ;
 Et un tableau applicable aux entreprises industrielles.

1. LE TABLEAU DE VENTILATION DES CHARGES

[1er modèle : Tableau de passage des charges par destination aux charges par nature 2]

Charges par Montant Ventilation


Destination Achats Charges Amortissements Autres Observations
consommés de et provisions charges
personnel
Coût des ventes
Frais de
distribution
Frais
d'administration
Autres charges
Total

2
Ce tableau doit être présenté par les entreprises qui établissent l'état de résultat selon le modèle de référence.

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[2ème modèle : Tableau de passage des charges par nature aux charges par destination3]

Liste des comptes Mont Ventilation


de charges par nature Coût Frais de Frais Autres Observations
des ventes distribution d'administration charges
Achats de
marchandises
consommées
Achats
d'approvisionnements
consommés
Charges de personnel
Dotations aux
amortissements et aux
provisions
Autres charges
d'exploitation
Total

2. LE TABLEAU DES SOLDES INTERMEDIAIRES DE GESTION

[1er modèle : Tableau des soldes intermédiaires de gestion applicable aux entreprises de négoce]

Produits Charges Soldes N N-1


Ventes de marchandises et Coût d'achat des marchandises
autres produits d'exploitation vendues Marge commerciale
Marge commerciale Autres charges externes
Subvention d'exploitation *
Total Total Valeur ajoutée brute
Impôts et taxes .. Excédent brut
Charges de personnel .. d'exploitation
Valeur ajoutée brute Total ou Insuffisance brute
d'exploitation
Excédent brut d'exploitation Insuffisance brute d'exploitation
Autres produits ordinaires Autres charges ordinaires
Produits financiers Charges financières
Transferts et reprises de charges Dotations aux amortissements et
aux provisions ordinaires
Impôt sur le résultat ordinaire Résultat des activités
Total Total ordinaires (positif ou
négatif)
Résultat positif des activités Résultat négatif des activités
ordinaires ordinaires
Gains extraordinaires Pertes extraordinaires
Effet positif des modifications Effet négatif des modifications
comptables comptables Résultat net après
Impôt sur éléments modifications
extraordinaires et modifications comptables
comptables
Total Total

(*) Ayant le caractère de complément de prix

3
Ce tableau est à présenter par les entreprises qui établissent l'état de résultat selon le modèle autorisé. Notons qu'il n'est pas
obligatoire ; il est tout simplement recommandé par la norme comptable générale.

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LES JEUDIS DE LA COMPTABILITE 2/2
[2ème modèle : Tableau des soldes intermédiaires de gestion applicable aux entreprises
industrielles]

Produits Charges Soldes n n-1


Revenus et autres
produits
d'exploitation
Production stockée Ou Déstockage de
production
Production Production
immobilisée
Total Total
Production Achats consommés Marge sur coût matières
Marge sur coût ..
matière Autres charges ..
Subvention .. externes Valeur ajoutée brute
d'exploitation* .. …
Total Total
Impôts et taxes .. Excédent brut d'exploitation
Charges de .. ou Insuffisance brute … ….
personnel d'exploitation
Valeur ajoutée brute
Total .. .. ….
Excédent brut Insuffisance brute
d'exploitation d'exploitation
Autres produits Autres charges
ordinaires ordinaires
Produits financiers Charges financières
Transferts et Dotations aux Résultat des activités ordinaires
reprises de charges amortissements et (positif ou négatif)
aux provisions
ordinaires
Impôt sur le résultat
ordinaire
Total Total
Résultat positif des Résultat négatif des
activités ordinaires activités ordinaires
Gains Pertes
extraordinaires extraordinaires
Effet positif des Effet négatif des
modifications modifications Résultat net après modifications
comptables comptables comptables
Impôt sur éléments
extraordinaires et
modifications
comptables
Total Total

(*) Ayant le caractère de complément de prix

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LES JEUDIS DE LA COMPTABILITE 2/2

3. LA CAPACITE D’AUTOFINANCEMENT (CAF)

3.1- Définition

La capacité d'autofinancement (CAF) quantifie au cours d'une période, le potentiel de


l'entreprise à dégager de par son activité des ressources. Cette ressource interne pourra être utilisée
notamment pour financer la croissance de l'activité, financer de nouveaux investissements,
rembourser des emprunts, .etc.

La CAF est le flux potentiel de trésorerie dégagé par l'ensemble de l'activité normale de la
société.
Les banques, en comparant la CAF aux montants des dettes financières, mesurent la capacité de
remboursement de la société. Celles-ci sont attentives à l'évolution du ratio suivant :
Dettes financières
CAF
Ce ratio indique la capacité de la société à rembourser ses dettes. Un ratio égal à trois par exemple
indique que l'entreprise met trois ans à se libérer.

3.2- Détermination et interprétation économique (CAF)

La CAF se calcule à partir du compte de résultat de l'exercice.

 Méthode additive
Ce mode de calcul découle directement de la définition de la CAF.
La CAF se calcule en faisant la différence entre les produits encaissables et les charges décaissables
relevant de l'activité normale de la société. En pratique, à l'excédent brut d'exploitation (EBE) sont
ajoutés les transferts de charges d'exploitation et les autres produits encaissables de l'activité
normale et sont soustraites les autres charges décaissables de l'activité normale.

EBE
+ Transferts de charges d'exploitation
+ Autres produits encaissables de l'activité normale
- autres charges décaissables de l'activité normale
= CAF

 Méthode soustractive
Cette seconde méthode de calcul est en général plus rapide que la première.
La CAF est calculé à partir du résultat net auquel on ajoute les charges calculées (dotations aux
amortissements et provisions) et auquel on retranche les produits calculés (les reprises sur
provisions et amortissements).
Résultat Net Comptable
+ Charges calculées
- Reprise sur charges calculées
+ Valeur Net Comptable Elément Actif Cédés
- Produits de Cession d'Éléments d'Actif
- quote-part des subventions d'investissement virées au résultat de l'exercice
= Capacité d'Autofinancement

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LES JEUDIS DE LA COMPTABILITE 2/2

SECTION 5 : ANALYSE DU TABLEAU DES FLUX

INTRODUCTION

Utilisés aux Etats-Unis depuis très longtemps, les tableaux de flux n’ont pas connu, { leur début, le
même succès en France.

A l’occasion des travaux de révision du plan comptable, lors des années 70, le Conseil National de la
Comptabilité (CNC) et l’ordre des Experts-comptables et divers financiers institutionnels ou
individuels se sont penchés sur leurs utilisations et leur utilité.

Mais d’une part les premières versions de ces tableaux étaient très complexes, difficiles à élaborer et
nécessitaient des travaux de retraitement lourds et dissuasifs ({ l’époque les retraitements étaient
principalement manuels) ; d’autre part, l’approche était jugée très anglo-saxonne et ne convenait pas
tout à fait { l’esprit français de cette période.

D’autres tentatives d’introduction des tableaux de flux ont connu le jour durant les années 80 ; et peu
{ peu les comptables et les financiers ont commencé { intégrer l’idée d’un tableau synthétique qui
montrait les mouvements de trésorerie d’une entreprise.
Mais en réalité il fallut attendre les années 90 pour que l’utilisation de ce tableau se réponde.

Parmi les principaux facteurs de son succès tardif en France citons :


 l’évolution des mentalités avec la mondialisation des échanges.
 La multiplication des groupes multinationaux et des recommandations émanant des
organismes internationaux qui visent une harmonisation mondiale de la présentation des
comptes.
 La crise économique des dernières années, l’augmentation du nombre d’entreprises en
difficulté et le besoin accentué de développer des outils de détection rapide des problèmes de
trésorerie dans l’entreprise.
 L’évolution des moyens de traitement de l’information et banalisation de l’informatique.

Dans ce chapitre nous proposons de :

1- présenter le tableau de flux et de mettre en relief ses principales caractéristiques par rapport
au tableau de financement classique.
2- Montrer l’utilité du tableau de flux comme outil de gestion financière dans l’entreprise.

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LES JEUDIS DE LA COMPTABILITE 2/2

1. PRESENTATION DU TABLEAU DES FLUX

Lecture et analyse préliminaire de l'état des flux de trésorerie

§1. OBJECTIFS DE L'ETAT DES FLUX DE TRESORERIE

Les informations financières fournies par le bilan et l'état de résultat ne sont pas à elles seules
suffisantes pour renseigner sur les mouvements de trésorerie survenus au cours de l'exercice. C'est la
raison pour laquelle la pratique a développé un autre état financier, à savoir l'état des flux de
trésorerie.

Cet état complète l'information financière en renseignant sur la manière avec laquelle l'entreprise
a obtenu et dépensé des liquidités à travers ses activités d'exploitation, de financement et
d'investissement. Pour ce faire, l'état des flux de trésorerie est présenté selon un modèle faisant
ressortir successivement :
 les flux de trésorerie liés à l'exploitation ;
 les flux de trésorerie liés aux activités d'investissement ;
 et les flux de trésorerie liés aux activités de financement.

Les informations contenues dans l'état des flux de trésorerie permettent d'évaluer la solvabilité de
l'entreprise et sa capacité à générer des liquidités. L'état des flux de trésorerie donne également des
informations utiles sur les causes et les montants des écarts entre les résultats et les rentrées ou
sorties de trésorerie.

On peut donner l'exemple d'une entreprise qui dégage à la clôture de l'exercice, d'une part, un
bénéfice de 500 MD et d'autre part, une trésorerie de 50 MD. Les utilisateurs des états financiers se
posent légitimement la question de savoir comment l'entreprise a pu réaliser un tel bénéfice et
quelles sont les causes de l'écart entre le montant du bénéfice et le solde de trésorerie à la fin de
l'exercice. Ces utilisateurs s'inquiètent également sur la capacité de l'entreprise à rembourser ses
dettes (cas des bailleurs de fonds et des créanciers) ou de distribuer des bénéfices (cas des associés
ou des actionnaires).

Les informations fournies par l'état des flux de trésorerie, ainsi que les explications données au
niveau des notes aux états financiers permettent d'estimer la probabilité de réalisation de flux futurs
de trésorerie ainsi que l'importance de ces flux et les moments auxquels ces derniers peuvent avoir
lieu.

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LES JEUDIS DE LA COMPTABILITE 2/2

§2. ETABLISSEMENT DE L'ETAT DES FLUX DE TRESORERIE

A. Modèles de l'état des flux de trésorerie

La NCG a prévu deux modèles pour l'établissement de l'état des flux de trésorerie : un modèle de
référence et un modèle autorisé.

1) Modèle de référence

ETAT DES FLUX DE TRESORERIE

Flux de trésorerie liés à l'exploitation


Encaissements reçus des clients
Sommes versées aux fournisseurs et au personnel
Intérêts payés
Impôts sur les bénéfices payés

Flux de trésorerie provenant de (affectés à) l'exploitation

Flux de trésorerie liés aux activités d'investissement


Décaissements provenant de l'acquisition d'immobilisations corporelles et
incorporelles
Encaissements provenant de la cession d'immobilisations corporelles et incorporelles
Décaissements provenant de l'acquisition d'immobilisations financières
Encaissements provenant de la cession d'immobilisations financières

Flux de trésorerie provenant des (affectés aux) activités d'investissement

Flux de trésorerie liés aux activités de financement


Encaissements suite à l'émission d'actions
Dividendes et autres distributions
Encaissements provenant des emprunts
Remboursements d'emprunts

Flux de trésorerie provenant des (affectés aux) activités de financement

Variation de trésorerie

Trésorerie au début de l'exercice


Trésorerie à la clôture de l'exercice

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LES JEUDIS DE LA COMPTABILITE 2/2

2) Modèle autorisé

ETAT DES FLUX DE TRESORERIE

Flux de trésorerie liés à l'exploitation


Résultat net de l'exercice
Ajustement pour :
 Amortissements et provisions
 Variation des :
- Stocks
- Créances
- Autres actifs
- Fournisseurs et autres dettes
 Plus ou moins-value de cession
 Transfert de charges

Flux de trésorerie provenant de (affectés à) l'exploitation

Flux de trésorerie liés aux activités d'investissement

Décaissements provenant de l'acquisition d'immobilisations corporelles et incorporelles


Encaissements provenant de la cession d'immobilisations corporelles et incorporelles
Décaissements provenant de l'acquisition d'immobilisations financières
Encaissements provenant de la cession d'immobilisations financières

Flux de trésorerie provenant des (affectés aux) activités d'investissement

Flux de trésorerie liés aux activités de financement


Encaissements suite à l'émission d'actions
Dividendes et autres distributions
Encaissements provenant des emprunts
Remboursements d'emprunts
Flux de trésorerie provenant des (affectés aux) activités de financement

Variation de trésorerie

Trésorerie au début de l'exercice

Trésorerie à la clôture de l'exercice

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LES JEUDIS DE LA COMPTABILITE 2/2
B. Structure de l'état des flux de trésorerie

Les deux modèles présentent la structure synthétique suivante :

Etat des flux de trésorerie


Flux de trésorerie liés aux activités d'exploitation F1

Flux de trésorerie liés aux activités d'investissement F2

Flux de trésorerie liés aux activités de financement F3

Variation de trésorerie V = F1 + F2 + F3
Trésorerie au début de l'exercice Ti
Trésorerie à la fin de l'exercice Tf = V + Ti

1°) Flux de trésorerie liés aux activités d'exploitation

Il s'agit de tous les flux de trésorerie qui se rapportent à des opérations concourant à la
détermination du bénéfice net. On peut citer notamment :
 les encaissements de fonds reçus des clients (y compris les taxes sur le chiffre d'affaires) ;
 les décaissements de fonds versés aux fournisseurs ;
 les versements effectués au profit du personnel de l'entreprise ;
 les paiements d'impôts et taxes au profit de l'Etat ;
 les intérêts et les dividendes reçus ;
 les intérêts versés (on note que les dividendes versés relèvent plutôt des flux de trésorerie liés
aux activités de financement, car ils ne se traduisent pas par des charges pour l'entreprise,
contrairement aux intérêts).

D'une façon générale, constituent des flux de trésorerie liés aux activités d'exploitation, les
encaissements et les décaissements de fonds non définis comme se rapportant aux activités
d'investissement ou de financement.

2°) Flux de trésorerie liés aux activités d'investissement

Il s'agit de tous les flux de trésorerie qui se rapportent à des opérations affectant les éléments
d'actifs non courants. On peut citer notamment les encaissements et les décaissements relatifs à
l'acquisition ou à la cession d'immobilisations incorporelles, corporelles ou financières.

3°) Flux de trésorerie liés aux activités de financement

Il s'agit de tous les flux de trésorerie qui se rapportent à des opérations affectant les capitaux
propres et les passifs non courants. On peut citer notamment les encaissements suite à l'émission
d'actions, les encaissements et les remboursements d'emprunts, etc.

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LES JEUDIS DE LA COMPTABILITE 2/2

Classification par fonction des flux monétaires de la période :

1- Flux résiduels de trésorerie liés à la vie quotidienne de l’entreprise et aux


opérations d’exploitation.
Ces flux résiduels correspondent à la rentabilité d’exploitation corrigée par le décalage de paiement
des charges et des produits et par les délais de stockage

2- flux résiduels liés aux opérations d’investissement


Investissements et désinvestissement corrigés par les décalages éventuels de paiement.

3- Flux résiduels liés aux opérations de financement


Ressources nouvelles et financement et remboursements de ses ressources.

Ce tableau fait apparaître la contribution de chaque fonction à la variation de la trésorerie.

1.1 Les flux de trésorerie d’exploitation

On peut présenter les opérations de la vie quotidienne de l’entreprise, sous forme de flux réels de
biens et de services, avec en contrepartie des flux monétaires de sens inverse.

Les deux catégories de flux sont souvent décalées dans le temps. Ce décalage temporaire peut
résulter :
 des crédits négociés avec les clients et les fournisseurs,
 de l’existence des stocks
 des délais qui séparent, en général, la naissance d’un droit et le règlement effectif (impôts,
salaires…)

Le compte de résultat d’une entreprise prend en considération les flux réels d’entrées et de sorties
d’une période même si les flux monétaires de contrepartie n’interviennent que la période suivante.
Ainsi le compte de résultat ne permet pas de mesurer l’incidence de l’activité et de la rentabilité d’une
entreprise sur la trésorerie.

La première partie du tableau des flux permet de retrouver l’évolution de la trésorerie d’exploitation
d’une entreprise { partir du compte du résultat : en reprenant les flux de produits et les charges
d’exploitation et en éliminant les flux de produits qui n’ont pas encore été encaissés et des charges
qui n’ont pas été décaissées.

On détermine par la sorte un flux résiduel de trésorerie d’exploitation appelé : Excédent de


Trésorerie d’exploitation (ETE).

• Exemple simplifié : le cas HES

Monsieur HES achète et vend des journaux.

1re étape :
Monsieur HES dispose d’une somme de 2 000 dinars au 1er janvier de l’année N. Toutes les
opérations se font au comptant.

Il ne supporte aucune charge supplémentaire pour son activité et ne paye pas d’impôts.

06 L’analyse des états financiers 40 / 94


LES JEUDIS DE LA COMPTABILITE 2/2
Situation initiale au 01/01/N

Bilan de M. HES au 01/01/N

ACTIF PASSIF
Disponibilité 2 000 Capital 2 000
Total 2 000 Total 2 000

Activité de M HES courant la période N :

 Achat de l’année : 2 000 F* 250 Jours = 500 000 DT


 Ventes de l’année: 2 400 F* 250 Jours = 600 000 DT

Compte de Résultat de l’année N

Charges Produits
Achats 500 000 Ventes 600 000
Résultat Net 100 000
Total 600 000 Total 600 000

Bilan de M. HES au 31/12/N

ACTIF PASSIF
Disponibilité 102 000 Capital 2 000
Résultat (bénéfice) 100 000
Total 102 000 Total 102 000

Présentation des flux de trésorerie

Chiffre d’affaires (Ventes) 1 600 000


Charges (achats) (2) 500 000
Excédent Brut d’exploitation (EBE) = (1) – (2) 100 000
Variation de trésorerie liée { l’exploitation (ETE) 100 000

Vérification :
Trésorerie initiale + variation de la période = trésorerie finale : 2000+100 000 = 102 000

Le résultat de la période est égal { L’EBE car il n’y a pas d’amortissement ni d’autres charges. Ce
résultat vient entièrement améliorer la trésorerie, car les achats ont été décaissés et les ventes ont été
encaissées.

2ème étape : année N+1


M.HES diversifie son activité : il vend une revue mensuelle en plus de ses journaux. Il change aussi de
mode de fonctionnement : il accorde un délai de règlement à une partie de sa clientèle, son
fournisseur lui accorde à son tour un délai de règlement.

Données financières de N+1 :

 achats de l’année : 600 000 DT


 ventes de l’année 800 000 DT

06 L’analyse des états financiers 41 / 94


LES JEUDIS DE LA COMPTABILITE 2/2
 stock revues de fin d’année : 10 000 DT
 créance client en fin d’année : 40 000 DT
 dettes fournisseurs en fin d’année : 20 000 DT
 on néglige les impôts sur le bénéfice :

Compte de résultat M.HES en N+1

Charges Produits
Achats 600 000 Ventes 800 000
Variation des stocks -10 000
Résultat net 210 000
Total 800 000 Total 800 000

Bilan de M.HES au 31/12/N +1

ACTIF PASSIF
Stocks 10 000 Capital 2 000
Créances clients 40 000 Réserves 100 000
(résultat N)
Disponibilité 282 000 Résultat (bénéfices) 210 000

Dettes fournisseurs 20 000

Total 332 000 Total 332 000

Présentation des flux de trésorerie de N+1

Chiffres d’affaires (ventes) (1) 800 000


Achats consommés (achats - stock non utilisé) (2) 590 000
Excédent brut d’exploit. (EBE) (3) = (1) – (2) 210 000
Achats non encore décaissés (dettes fournisseurs) (4) 20 000
Achats non consommés mais décaissés (variation des stocks) (5) 10 000
Ventes non encaissées (créances clients) (6) 40 000
Variation de la trésorerie liée à :
L’exploitation (ETE) (7) = (3) + (4) – (5) – (6) 180 000

Vérification : Trésorerie initiale + variation de la période = trésorerie finale


102 000 + 180 000 = 282 000

Pour la période N + 1 M. HES a réussi à augmenter ses ventes de 33,33%.


Son résultat a augmenté de 110% alors que son flux de trésorerie n’a augmenté que 80%. Le résultat
ne vient plus dans sa totalité améliorer la trésorerie { causse de ses nouvelles conditions d’achat et de
vente.

Mais si M.HES bénéficiait déj{ l’année précédente des délais de règlement fournisseurs et accordait
des délais aux clients le calcul de L’ETE se ferait selon le tableau suivant :

06 L’analyse des états financiers 42 / 94


LES JEUDIS DE LA COMPTABILITE 2/2

EBE EBE
- Variation des stocks ou
- Produits non encaissés de la
période p (clients p)
- variation
ou variation du compte
client de (p -1) à (p)

+ encaissement des créances des


clients de la période p - 1

+ charges non décaissées de la


période p (fournisseurs p) ou variation du Besoins en fonds
compte de roulement
fournisseur de (p –1) à (p)
- paiement des dettes entre les (- variation des BFR)
fournisseurs de la période p- 1 périodes (p – 1)
et (p)

= ETE = ETE

De façon générale, pour calculer la trésorerie qui résulte des opérations d’exploitation
il faut :

 Calculer L’EBE ou RBE (Résultat Brut d’exploitation) par la différence entre les produits
d’exploitation encaissables et les charges d’exploitation décaissables (les dotations aux
amortissements et provisions ainsi que les reprises sont exclues.)

L’EBE est un flux potentiel de trésorerie d’exploitation.

 Corriger L’EBE par la variation des BFR (Besoins en Fonds de roulement) pour éliminer les
produits et les charges qui n’ont pas encore été réglés.

L’ETE ainsi calculé correspond à un flux réel de trésorerie.

1.2. Les flux de trésorerie liés aux autres opérations

Opérations d’investissement et de désinvestissement

Les dépenses d’investissement en immobilisations corporelles, incorporelles ou financières


représentent des flux de sortie de trésorerie et les désinvestissements des flux de rentrée. Ces deux
sortes de flux font partie de la fonction investissement sauf cas particuliers.

06 L’analyse des états financiers 43 / 94


LES JEUDIS DE LA COMPTABILITE 2/2

Opérations de financement

Cela concerne :
 les apports de fonds sous forme : d’une augmentation de capital ou de quasi-fonds propres,
d’emprunts nouveaux ou de ressources assimilées.
 Les sorties de fonds pour remboursement d’emprunts, versement des intérêts ou dividendes.

Autres flux : liés à des opérations exceptionnelles telles que des amendes, ou à des opérations
particulières telles que les impôts.

Exemple simplifié : cas M.HES (suite)

3e étape : année N + 2

L’activité de Mr HES nécessite des investissements, ces investissements génèrent des flux de
décaissements. Ils seront financés en partie par un emprunt. L’activité de M.HES est imposable
cette année.

Données financières de N + 2

 Achats de l’année 800 000 DT


 Ventes de l’année 1 200 000 DT
 Stock revues au 31/12/N + 2 12 000 DT
 Créances clients au 31/12/N + 2 60 000 DT
 Dettes fournisseurs au 31/12/N + 2 30 000 DT
 Investissements en début de période 300 000 DT, durée d’amortissement 10 ans en
linéaire.
 Financement par emprunt bancaire de 200 000 DT
- taux 10% l’an
- durée 5 ans
- 1re annuité au 31/12/ N+ 2 :
- remboursement de capital : 40 000 DT
- Intérêt 20 000 DT
 Impôts : 33,33% du bénéfice, payables dans l’année.

Compte de résultat M.HES en N + 2

Charges Produits
Achats 800 000 Ventes 1 200 000
Variation des stocks - 2 000
Dotation aux amortissements 30 000
Frais financiers 20 000
I. S 117 000
Résultat net 235 000
Total 1 200 000 Total 1 200 000

06 L’analyse des états financiers 44 / 94


LES JEUDIS DE LA COMPTABILITE 2/2

Bilan de M .HES au 31/12/ N + 2

ACTIF PASSIF
Immobilisations nettes 270 000 Capital 2 000

Stocks 12 000 Réserves (résultat)


Créances clients 60 000 N et N + 1 310 000
Disponibilité 395 000 Résultat (bénéfice) 235 000
Dettes financières 160 000
Dettes fournisseurs 30 000

Total 737 000 Total 737 000

Présentation des flux de trésorerie de N + 2

1- Flux liés { l’exploitation : (A) = (8) 390 000


Chiffre d’affaire (ventes) (1) 1 200 000
Achats consommés (achat – stock non utilisé) (2) 798 000
Excédent Brut d’exploit. (EBE) (3) = (1) – (2) 402 000
Variation des stocks (4) 2 000
Variation des créances (5) 20 000
Variation des dettes (6) 10 000
Variation des BFR (7) = (4) + (5) – (6) 12 000
Variation de la trésorerie liée { l’exploitation
(ETE) (8) = (3) – (7) 390 000
2- Flux d’investissement : (B) = (9) 300 000
Investissements (9) 300 000
3- Flux de financements (C)
= (10) – (11) – (12) 140 000
Emprunts (10) 200 000
Remboursement (11) 40 000
Intérêts (12) 20 000
4- Autres flux ( D) =( 13) 117 000
Impôts société (13) 117 000
Variation totale de la trésorerie = (A) – (B) + (C) – (D) 113 000

Vérification : Trésorerie initiale + variation de la période = trésorerie finale


282 000+ 113 000 = 395 000

L’activité de M.HES génère une bonne rentabilité mais surtout un flux de trésorerie qui permet de
financier les investissements .L’emprunt sert ici { couvrir les autres flux (IS) et à renforcer les
disponibilités.

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LES JEUDIS DE LA COMPTABILITE 2/2

1.3. La structure du tableau de flux

Le tableau de flux n’est pas standardisé, plusieurs modèles sont proposés et utilisés en fonction des
objectifs des divers financiers et de leur position par rapport { l’entreprise.

Les divergences touchent aussi bien l’articulation des différents flux que leur contenu.

Sans vouloir entrer dans un débat très technique, nous résumons en annexe 3 modèles représentatifs
de tableau de flux afin de pouvoir mieux comparer l’intérêt que représente l’un part rapport aux
autres.

Quant à la divergence dans le contenu prenons quelques exemples :


- la définition même de la trésorerie : il peut s’agir d’une trésorerie nette
(Disponible dettes courantes bancaires) comme dans les tableaux BDF et OECCA, ou bien des
disponibilités uniquement (les concours bancaires courants sont pris dans la fonction financière)
c’est alors le tableau de Murard.
 les charges financières sont considérées comme charges d’exploitation par L’OECCA, flux
appartenant à la fonction financière par de Murard, prélèvement obligatoires ou flux liés à la
fonction financière.
 Etc.

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LES JEUDIS DE LA COMPTABILITE 2/2

2. LE TABLEAU DE FLUX : OUTIL DE GESTION FINANCIERE

1. Le tableau de flux : son rôle dans le diagnostic financier

Mener un diagnostic financier d’une entreprise nécessite l’étude de plusieurs indicateurs de


liquidité, de solvabilité et de rentabilité : niveau et évolution dans le temps.

Le TF vient compléter les outils quantitatifs du diagnostic.

1.1. Détection des difficultés financières imminentes

L’expérience et les statistiques montrent que la dégradation de la trésorerie est { l’origine d’un
grand nombre de difficultés et de faillites d’entreprise. D’ou l’idée d’un tableau qui permet de
montrer l’évolution et les causes d’évolution de la trésorerie.

Analyse de la trésorerie d’exploitation

Le flux réel de trésorerie est la conséquence immédiate des conditions d’échange entre l’entreprise
et ses partenaires : prix pratiqués, facilités de règlement accordées ou reçues, stockage…
Son niveau dépend par conséquence des contraintes et des politiques commerciales.
Sa vocation est de faire face aux engagements de l’entreprise.

L’ETE doit :
 couvrir les dépenses obligatoires (charges d’intérêt, impôt…) au risque de dérapage de
l’endettement et de fragilisation de l’entreprise face { ses créanciers,
 permettre le remboursement des dettes à long et moyen terme (LMT)
 autoriser le financement des investissements en partie ou en totalité.

Les ratios suivants peuvent être utilisés pour analyser les flux de trésorerie
d’exploitation et leur capacité à faire face aux besoins de l’entreprise :

Charges financières Investissements


Ratio 1 = Ratio 2 =
ETE ETE

Remboursement des dettes à Dividendes


Ratio 3 = L.M.T Ratio 4 =
ETE ETE

ETE
Ou ratio global de
couverture = Ensemble des besoins (invest. + charges Fin .+ divid.
+ remb. Dettes à LMT)

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LES JEUDIS DE LA COMPTABILITE 2/2

1.2. Détection des forces et faiblesses stratégiques

Le TF permet de mettre en évidence l’incidence des choix stratégique, et leur réussite, sur les besoins
financiers.

- Stratégie commerciale et « flux financiers Nets »

Une présentation du TF comme celle proposée par Murard fait ressortir les flux financiers nets
résultants de l’exploitation , et après financement des investissements : le DAFIC ( disponible après
financement interne de la croissance).

L’analyse selon les matrices stratégiques telles que BCG devient plus aisée.

Pour un portefeuille produit considéré plutôt comme :


- « Vache { lait », l’ETE couvre les investissements et permet un désendettement.
- « Dilemme », l’ETE a tendance { être négatif. La fonction financière doit générer des flux
suffisants pour financier l’exploitation et les investissements.
- « Etoile », l’ETE paraît plutôt équilibré, mais en général insuffisant pour financier les
investissements.
- « Poids mort », l’ETE est plus complexe { analyser :

 Au départ il est négatif (EBE faible, efforts commerciaux et délais accordés plus longs ,
stockage…)
 Mais si la situation de l’entreprise se dégrade et si elle n’arrive pas { s’en sortir, l’ETE
peut redevenir positif (même si l’EBE est négatif). Le niveau des BFR s’améliore quand
l’entreprise n’arrive plus { payer ses fournisseurs, { vendre, ou même { produire.

Le DAFIC lui aussi peut devenir positif en étape ultime : grâce aux désinvestissements.

Stratégie financière

Le TF fait apparaître les choix des dirigeants entre l’endettement et le financement par capitaux
propres.
Il met aussi en évidence les prélèvements des dirigeants et le coût du financement de manière
générale.

1.3 Outil de diagnostic rapide

Un TF établi pour une suite d’années (3 { 4 exercices) est suffisant pour porter un premier
jugement sur la santé financière de l’entreprise. Ce premier diagnostic mérite évidemment un
approfondissement pour détecter les particularités :
 Chiffres non représentatifs
 Flexibilité financière très forte et capacité de sortir rapidement d’une crise.

Le modèle proposé par la BDF est le plus adapté à cette démarche.

Analyse de l’EBE et des variations BFR

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LES JEUDIS DE LA COMPTABILITE 2/2

Augmentation de l’EBE

1- Les BFR augmentent dans les mêmes proportions : situation normale de croissance régulière.
2- Les BFR augmentent plus fortement : politique commerciale agressive et risque de dérapage
de la trésorerie.
3- Les BFR diminuent : maîtrise des conditions commerciales, situation de trésorerie en
amélioration.

Diminution de l’EBE
1- Les BFR diminuent dans les mêmes proportions : situation à surveiller mais non alarmante.
2- Les BFR diminuent plus fortement : situation préoccupante, risque de difficultés immédiates
de trésorerie.
3- Les BFR augmentent : efforts commerciaux, risque à terme.

Analyse de l’ETE
En définitif l’ETE est-il positif ou négatif ? et permet-il la couverture des besoins sur la durée
étudiée ?
Un ETE négatif sur une durée de 2 ou 3 ans est un indicateur d’alerte ( sauf cas particuliers ).

Analyse des charges financières

Leur importance par rapport { l’ETE et leur évolution dans le temps permettent de porter un
jugement sur le niveau de l’endettement et son poids sur la rentabilité de l’entreprise.

Analyse des investissements

Afin de mesurer le dynamisme de l’entreprise ou son désengagement.


Les investissements se comparent { l’ETE pour calculer leur rentabilité.

Analyse du financement

Pour comprendre l’évolution des engagements des dirigeants et de l’endettement.

2. Le tableau de flux : outil prévisionnel

En complément des documents prévisionnels, le TF peut remplacer le plan de financement.

Comme nous l’avons noté précédemment l’intérêt du TF et dans la classification des flux de trésorerie
par fonction. Ce qui permet aux utilisateurs de cerner plus rapidement les problèmes financiers et
leurs causes afin de pouvoir, le cas échéant, trouver les meilleures solutions.

Comment utiliser le TF dans les prévisions ?

1- Comme un système globale des prévisions : qui montre l’évolution de la trésorerie future de
l’entreprise en conséquence des données prévisionnelles. Et qui montre aussi synthétiquement la
contribution de chaque fonction à la formation ou la dégradation de la trésorerie (zoom sur la
fonction d’exploitation)

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LES JEUDIS DE LA COMPTABILITE 2/2

2- Comme un outil d’aide à la décision d’investissement :


Les critères de choix d’un investissement sont multiples. Mais quel que soit le critère retenu, une
étude financière du projet s’impose.

L’étude financière consiste principalement à :


- Calculer la rentabilité du projet. Sous forme de Valeur Actuelle Nette (VAN) ou de taux
interne de rentabilité (TIR) ou valeur de rendement….
- Etude l’impact de l’investissement sur la structure financière en général et sur la
trésorerie de l’entreprise en particulier.
Traditionnellement les financiers mènent ces études et font ces calculs en prenant d’abord en
considération les investissements indépendamment des moyens de financement, et avant charges
financières.

L’ETE et le TF paraissent comme utiles privilégiés pour cette démarche :


Ils simplifient les retraitements et permettent une présentation plus claire de l’information.

L’ETE à la place de la CAF

 l’ETE est un flux de trésorerie d’exploitation .Mais la CAF est un flux de trésorerie courante
.Son utilisation nécessite un retraitement et le calcul de deux CAF : une CAF avant frais
financiers, et une après frais financiers. Cela peut être source de confusion.

 l’ETE est un flux réellement encaissé alors que la CAF est un flux potentiel de trésorerie
.Quand la CAF entre dans les calculs comme flux de rentrée de trésorerie , il est nécessaire de
faire jouer un autre flux ( de sortie éventuellement ) : la variation des BFR . Afin de corriger la
CAF de la part non réellement encaissée.

Le tableau de flux à la place du plan de financement

Pour tester plusieurs hypothèses d’investissements et comparer leur rentabilité d’exploitation et


l’incidence de chaque hypothèse sur la structure financière ; la première partie du TF est suffisante au
départ.

Dans un modèle comme celui proposé par Murard, le DAFIC actualisé de plusieurs périodes permet
de calculer les VAN des différents projets.

3- Comme outil d’aide aux décisions de financement :

C’est grâce { la classification des flux de trésorerie par fonction, que les financiers peuvent se servir
du TF pour simuler plusieurs possibilités de financement, comparer et faire leurs arbitrages.

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LES JEUDIS DE LA COMPTABILITE 2/2

4- Le TF source d’indicateurs pour le tableau de bord :

L’ETE s’apprête bien { jouer un rôle dans certains indicateurs globaux tels que :

ETE
Chiffre d’affaire

Calculé par mois, ou par an, permet :

 de fixer aux commerciaux leur limite d’action sur les prix et/ ou sur les délais.
 De suivre les conséquences d’une stratégie sur la situation financière.
 D’anticiper les besoins de financement de la croissance.
 Etc….

D’autres ratios comme :

ETE
Investissements

Peuvent trouver leur place dans le tableau de bord.

Conclusion

Le tableau de flux est un système financière par les financiers. On le voit de plus en plus apparaître
dans les rapports publiés par les entreprises.

Il met en évidence l’activité d’exploitation d’une entreprise :

 Sa contribution à la formation de la rentabilité.


 Sa contribution à la formation de la trésorerie, compte tenu des conditions du marché et des choix
commerciaux ou industriels.

Présenté sur plusieurs périodes, ce tableau permet de répondre à une série de questions qui portent
aussi bien l’analyse du passé que sur l’analyse prévisionnelle.

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LES JEUDIS DE LA COMPTABILITE 2/2

Exemples de questions :

1- l’activité d’exploitation est elle rentable ? la rentabilité génère-t-elle de la trésorerie ?


2- La phase de développement de l’activité ( ou des activités) nécessite-elle un financement
externe ? ou bien l’activité s’autofinance-t-elle ?
3- L’entreprise est-elle très endettée ?
4- Les prélèvements des dirigeants sont-ils raisonnables ?
5- L’entreprise est-elle aussi dynamique que ses concurrents ? investit-elle suffisamment ?
Etc.

Mais pour mener une analyse approfondie de l’entreprise le TF a ses limites : il est nécessaire
d’étudier d’autres indicateurs financiers ou non.

Le TF n’apporte aucune information nouvelle .Il organise l’information et le rend plus claire et
donc plus exploitable.

Le fait de ne pas avoir un seul modèle normalisé, mais plusieurs propositions de modèles, est
plutôt un atout.

Chaque utilisateur, en fonction de sa position par rapport { l’entreprise et ses objectifs, va choisir
la structure qui met en évidence l’information qu’il souhaite.
 Les gestionnaires peuvent utiliser un modèle comme celui de Murard (annexe 3).Il facilite
les études prévisionnelles et le diagnostic stratégique.
 Les partenaires externes, tels que les banquiers et les fournisseurs, peuvent apprécier les
modèles BDF (annexe 2) ou OECC (annexe 1).Ces modèles permettent mieux de détecter
la fragilité de l’entreprise et sa capacité { faire { ses engagements.

Mais, avec tout l’intérêt qu’il représente, le TF ne répond pas { toutes les questions et
interrogations sur la trésorerie et la santé financière de l’entreprise.

Il faut surtout éviter toute confusion quand on parle de « flux ».Car le TF ne permet pas de
suivre au jour le jour la trésorerie ni de détecter les fluctuations saisonnières : ce n’est pas un
plan de trésorerie les variations des BFR sont calculées en fin de période .Les BFR ne sont pas
toujours représentatifs de la moyenne et encore moins de la situation quotidienne.

Annexe 1 : tableau de flux simplifié

Modèle proposé par L’Ordre des Experts-comptables et des comptables Agréés (OECCA)

Opérations d’exploitation

CAF (capacité d’autofinancement) (1)


Variation du BFR d’exploitation (2)
(trésorerie provenant des opérations d’exploitation) (A) (1) – (2)

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LES JEUDIS DE LA COMPTABILITE 2/2

Opérations d’investissements

Acquisition d’immobilisations (3)


Cessions d’immobilisations (4)
Flux de trésorerie liés aux opérations d’investissements (B) (3) – (4)

Opérations de financement

Augmentation de capital (5)


Dividendes versés (6)
Nouveaux emprunts (7)
Remboursement des emprunts (8)
+ variation des FFR hors exploitation (9)
(5) –
flux de trésorerie provenant des opérations de financement (6) + (7) –
(C) (8) – ( 9 )
Variation de la trésorerie nette (disponibilité –concours (A)–
bancaires courants) (B) + (C)

Annexe 2: tableau de flux simplifié

Modèle proposé par la banque de France (BDF)

Opération d’exploitation

Excédent brut d’exploitation (EBE) (1)


Variation des BFR d’exploitation (2)
Excédent de Trésorerie d’exploitation (ETE) (A) (1) – (2)

Intérêts (3)
impôts sur le bénéfice (4)
Distribution de dividendes (5)
Remboursements des emprunts (6)

Flux de trésorerie disponible ( A) – (3 )


(après prélèvement obligatoires) ( 4 ) – (5 )
(B) (6)

Opérations d’investissements

Acquisition d’immobilisations (7)

Cessions d’immobilisations (8)

Investissements nets
(C) (7)–(8)

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LES JEUDIS DE LA COMPTABILITE 2/2
Opérations de financement

Augmentation de capital (9)


Nouveaux emprunts ( 10 )

Apports en ressources stables


( D) (9) + (10)
Variation de la trésorerie nette ( B) –
(disponibilité – concours bancaires courants) (C)+(D)

Annexe 3: tableau de flux simplifié

Modèle proposé par Murard.

Opération d’exploitation et d’investissement

Excédent brut d’exploitation (EBE) (1)


Variation des BFR d’exploitation (2)
Excédent de Trésorerie d’exploitation (ETE) (A) (1)–(2)

Investissements corporels (3)

DAFIC( disponible après financement interne de la croissance )


(B) (A) – ( 3 )

Variation des emprunts ( 4)


Variation des concours bancaires courants (5)
Intérêts (6)
I.S. (7)
(4)–(5)-
Solde financier (C) (6)–(7)

Dividendes versés (8)


Augmentation de capital (9)
Investissements financiers ( 10 )
+- éléments exceptionnels ( 11 )
Variation des BFR hors exploitation ( 12 )

Variation des disponibilités (D) (B)+(C)-


(8)+(9)-
( 10 ) + ( 11 )
- ( 12 )

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LES JEUDIS DE LA COMPTABILITE 2/2

SECTION 6 : L’ANALYSE PAR LA METHODE DES RATIOS

L'analyse financière par ratios est une méthode d'évaluation de rendement. Cependant, comme le langage
utilisé est assez technique, le dirigeant se trouve souvent démuni devant cette approche. Lorsqu'il
communique avec son banquier, un prêteur ou un investisseur, il peut donc arriver qu'ils ne se comprennent
pas.

De plus, ce qui rend le travail difficile, c'est qu'il n'y a pas d'uniformité dans la terminologie et les formules
techniques utilisées. Ainsi, à la lecture de plusieurs manuels spécialisés en cette matière, un ratio financier
peut avoir plusieurs titres et formules mathématiques.

Le présent chapitre poursuit donc deux objectifs précis. Premièrement, proposer au Dirigeant un outil de
gestion pour comprendre et analyser ses états financiers en plus d'évaluer la performance de ses
opérations. Deuxièmement, démystifier le langage financier et faire un choix de ratios pertinents.

Des ratios, il en existe plusieurs dizaines. Le dirigeant d'entreprise peut en faire une longue énumération à la
lecture de manuels spécialisés ou en demandant à son banquier la liste de ceux qu'il utilise.

Toutefois, le choix des ratios ne devrait répondre qu'à un seul critère : la pertinence de l'information obtenue.
Une feuille remplie de ratios est impressionnante, mais les données ne sont pas toutes significatives.

Les ratios utilisés dans ce document proviennent essentiellement des états financiers : bilan et résultats.
Toutefois, le modèle d'états financiers préconisé est celui qui reflète la comptabilité de gestion et non la
comptabilité financière, car il fournit de l'information plus représentative des activités de l'entreprise. Il faut
remarquer cependant, que le modèle de comptabilité financière est celui traditionnellement utilisé dans les
rapports annuels.

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LES JEUDIS DE LA COMPTABILITE 2/2

CONDITIONS D’UTILISATION DE LA METHODE DES RATIOS

 Disposer d’au moins 3 bilans et comptes de résultat pour étudier l’évolution des ratios.

 Utiliser des moyennes mensuelles, trimestrielles ou des moyennes des montants à l’ouverture
et à la clôture des comptes si l’activité a un caractère saisonnier.

 Définir le secteur d’activité de l’entreprise et sa dimension pour comparer les ratios à une
norme qui est en principe la moyenne sectorielle des ratios utilisés.

 Opérer les retraitements nécessaires évoqués, en particulier, lors de l’analyse des S.I.G.

 Tenir compte de l’inflation qui sous-évalue le montant des capitaux investis et surestime leur
rentabilité apparente.

Si ces conditions sont respectées, la méthode des ratios procure un avantage essentiel : retracer une évolution
globale sur plusieurs exercices qui facilite des comparaisons internes (dans le temps) et externes (dans
l’espace) et permet de répondre aux interrogations suivantes sur :

La structure de la firme pour optimiser sa production

Les moyens mis en œuvre pour assurer le développement de l’entreprise

La mesure de son activité tant au niveau des moyens nécessaires pour développer les politiques
d’investissement et de financement, de distribution et d’autofinancement qu’au niveau des rentabilités
indisponibles pour financer sa croissance

L’analyse de la répartition de ses revenus aux divers agents économiques

Le taux d’autofinancement qui informe sur le recours { l’endettement.

La structure financière de fin d’exercice qui est la synthèse des opérations réalisées, des financements et des
résultats obtenus.

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LES JEUDIS DE LA COMPTABILITE 2/2

1. CINQ RATIOS DE BASE POUR UN DIAGNOSTIC RAPIDE

Une analyse financière se résume à cinq ratios.

 Les deux plus importants d’entre eux sont ceux qui sont en mesure de prédire une cessation de
paiements imminente. Il s’agit de la part que les frais financiers représentent dans le chiffre d’affaires
(entre 3 et 5 %, l’entreprise doit être placée sous surveillance : au-del{ de 5 %, la probabilité d’un
dépôt de bilan est élevée). Ce ratio doit être confirmé par la part des frais financiers dans l’excédent
brut d’exploitation (la frontière critique étant de 50 %).

 Le ratio de fonds de roulement mesure la part des capitaux permanents finançant des emplois à
court terme. Il peut être exprimé de différentes manières, la plus simple demeurant le rap- port
entre les stocks et le fonds de roulement (ce dernier devant couvrir au moins 50 % des valeurs
d’exploitation).

 Le ratio de liquidité restreinte, égal au total des créances { moins d’un an et des disponibilités
rapporté aux dettes { moins d’un an doit être supérieur { 1. Il indique la capacité de l’entreprise {
faire face à ses obligations à court terme.

 Le montant des capitaux extérieurs { plus d’un an ne doit pas excéder celui des capitaux propres
après retraitement. La part des capitaux propres dans les capitaux permanents ne doit pas être
inférieure à 50 %.

Ces cinq ratios permettent à tout observateur extérieur de se faire une idée suffisamment précise de la
situation financière d’une entreprise très rapidement. Apparemment, le calcul de ces ratios est facile et,
surtout, il est possible de les rapporter { des grandeurs dont la valeur fait l’objet d’un consensus au sein de la
communauté financière.

2. LA QUESTION DE LA RENTABILITE DES FONDS PROPRES

Il n’est pas fait mention d’un ratio normatif en matière de rentabilité des fonds propres. Il a souvent été
argué pendant la période d’euphorie boursière que les investisseurs, en particulier les fonds
d’investissements américains, exigeaient un taux minimal de rentabilité des fonds propres (« R.O.E. : return
on equity ») de 15 % pour se porter acquéreurs des actions des grandes entreprises.

Une norme déraisonnable


Ces investisseurs sont trop avisés pour ne pas savoir que d’un point de vue macroéconomique, la
rentabilité des entreprises est soumise à des fluctuations cycliques qui dépend des différents
paramètres : évolution des marchés, cycle des investissements, niveau soutenable de l’endettement et
répartition de la valeur ajoutée entre les différentes parties prenantes de l’entreprise (stakeholders). En
conséquence, il est déraisonnable de fixer une norme minimale de rentabilité des fonds propres de
l’entreprise, surtout si elle doit être respectée sur une longue période. De surcroît, cette norme concerne les
grandes entreprises.

Pour ce qui a trait aux petites et moyennes entreprises, la situation est plus complexe.

L’arrivée dans leur capital de fonds d’investissements privés (private equity), surtout dans le cas des
opérations de rachat d’entreprises par des actionnaires privés associés aux cadres de l’entreprise (L.B.O.
leveraged-buy-out), peut modifier radicalement leurs équilibres managériaux : restructuration des systèmes

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LES JEUDIS DE LA COMPTABILITE 2/2
de production et de distribution, redéfinition du marketing, forte croissance ponctuelle du chiffre d’affaires et
amélioration sensible de la rentabilité.

Mais les taux de rentabilité obtenus ne sont, en général, pas soutenables sur le long terme (sauf si les marchés
connaissent une forte croissance, comme dans le cas de certains segments dans les nouvel- les technologies
de l’information et de la communication).

De plus, les excédents financiers dégagés servent { rembourser l’emprunt gagé sur les actions de l’entreprise
contracté pour le rachat de l’entreprise { ses anciens propriétaires.

3. RELATIVISER LES PRINCIPES DE L’ANALYSE FINANCIERE

Il convient de relativiser cette approche pour un certain nombre de considérations qui, si elles ne remettent
pas en cause les préceptes précédemment énoncés, les nuancent fortement.

 Les indicateurs constituent des référentiels nationaux et ils n’ont pas nécessairement une valeur
universelle compte tenu des structures de financement différentes des entreprises selon les pays
(surtout en ce qui concerne la part respective des capitaux empruntés et des capitaux propres
dans les capitaux permanents, et le niveau du fonds de roulement).

 La méthode d’analyse des comptes est immuable et doit s’appuyer sur les normes comptables en
vigueur. La créativité appliquée { l’analyse financière doit être envisagée avec la plus grande
circonspection. Les états financiers sont produits avec une fréquence qui dépend des normes légales
en vigueur dans chacun des pays.

Protection contre les dérives de court terme

Afin d’éviter les dérives gestionnaires focalisées sur les objectifs de court terme, les entreprises européennes
cotées ont refusé de s’aligner sur les normes nord-américaines en matière de publication des résultats
(publications semestriel- les et non trimestrielles des comptes).

Les ratios doivent être interprétés avec une certaine distance. Certes, ils ne prennent de sens que par rapport
à leur évolution (analyse diachronique) et par comparaison avec les entreprises du même secteur ou
présentant des caractéristiques similaires (analyse synchronique). Mais les indicateurs de structure
financière doivent être replacés dans le cadre plus général de l’analyse macro-économique. Une entreprise,
surtout si elle est de grande taille, ne suscite pas une défiance générale à la vue de quelques ratios. Ses
performances doivent être appréciées dans le long terme.

4. UNE DIFFERENCE DE TRAITEMENT SELON LA TAILLE DE L’ENTREPRISE

À cet égard, il existe des différences de traitement radicales entre les grandes et les moyennes et petites
entreprises, surtout de la part du système bancaire.

Une entreprise disposant d’une faible marge de manœuvre ou sans grande capacité d’influence subira une
hausse de la prime de risque qu’elle verse { ses banquiers si elle présente une structure financière non
conforme aux principes de l’orthodoxie financière. Inversement, les grandes entreprises bénéficient d’un
statut particulier. Qui plus est, en période de rationnement de crédit (credit crunch), l’accès des petites et
moyennes entreprises au crédit est fermé dès qu’elles ne respectent plus les ratios prudentiels de structure
financière.

06 L’analyse des états financiers 58 / 94


LES JEUDIS DE LA COMPTABILITE 2/2

Un comportement absurde
Ce comportement tend { prolonger les phases récessives, comme l’a montré de manière absurde la crise de
l’économie japonaise de la décennie 90.

Le principe du « too big to fail » s’applique aux grandes entreprises industrielles et commerciales qui
bénéficient, dans une certaine mesure d’une attention bienveillante de la part des pouvoirs publics.

Exceptions au principe du « too big to fail »


Les grandes entreprises appartenant au patrimoine industriel d’un pays et qui font faillite (comme les
groupes français Creusot-Loire ou La Manufacture des Armes et des Cycles de Saint-Etienne, l’ancien premier
groupe allemand du B.T.P. Philip Holzmann ou l’ancien concurrent de Siemens, Allgemeine Elektrizitäts
Gesellschaft.) constituent l’exception.

Les grands groupes en difficulté sont généralement restructurés ou adossés à des groupes plus solides. Le
surendettement des entreprises permet également, dans certains cas, d’inverser les rapports de dépendance
entre débiteurs et créanciers.

Lorsqu’une grande entreprise est menacée de faillite, les banquiers doivent arbitrer entre la perte certaine de
leurs créances en cas de liquidation de l’entreprise et une probabilité de récupération des fonds prêtés, à
condition le plus souvent qu’ils financent le redressement de l’entreprise se trouvant en difficulté (que ce soit
par abandon de créances, par transformation des dettes bancaires en capitaux propres, ou par octroi de
nouveaux crédits). Cet arbitrage dépend des rapports de force entre l’entreprise et ses banques d’une part,
des interventions d’acteurs économiques et politiques extérieurs, d’autre part.

Mais le problème fondamental affectant les entreprises après la résorption d’une bulle financière a trait { la
structure de leur actif. En effet, si ces entreprises ont procédé { des acquisitions d’entreprises (part de
contrôle supérieure { 50 % de leur capital social, voire simple position d’actionnaire dominant) { un cours
boursier supé- rieur { la valeur comptable de leur actif net, elles font apparaître { l’actif de leurs comptes
consolidés, une survaleur (goodwill). Si le prix d’acquisition d’une entreprise acquise est supérieur { sa valeur
nette comptable, il apparaît un écart positif dans les comptes consolidés qui doit obligatoirement être amorti
(sur une durée d’au plus cinq ans, voire vingt ou quarante ans { condition que cette durée puisse être
justifiée). La contrepartie de cet amortissement est imputée sur les réserves consolidées.

Cette disposition est essentielle et peut entraîner des pertes considérables si une entreprise a procédé à de
nombreuses acquisitions d’entreprises qui s’avèreront par la suite fortement surévaluées, voire totalement
dénuées de valeur.

06 L’analyse des états financiers 59 / 94


LES JEUDIS DE LA COMPTABILITE 2/2

Les plus grandes pertes comptables jamais constatées

Il en est ainsi des nombreuses start-up acquises à des prix sans rapport avec leur valeur économique suite à
l’intense spéculation boursière qui a présidé { l’émergence de la net économie. Cette constatation de la non-
valeur des actifs acquis est la source des plus grandes pertes comptables jamais constatées dans l’histoire
mondiale des entreprises. Elles ont concerné des entreprises comme America On Line- Time Warner,
Deutsches Telekom, France Télécom ou Vodafone, qui ont dû enregistrer des dévalorisations considérables
d’actifs (write-offs) acquis à des prix sans rapport avec leur valeur économique réelle.

Toutefois, il faut bien distinguer le cas des entreprises pour lequel les l’ajustement des prix des actifs
consolidés est une simple écriture comptable (qui certes se traduit par une perte de valeur d’un mon- tant
parfois gigantesque), de celles qui sont simultanément affectées par une crise de trésorerie.

En effet, lors d’une opération de fusion, le paiement s’effectue :


 soit sous la forme d’un échange de titres (ce qui suppose la fixation d’une parité d’échange) ;
 soit sous la forme d’un paiement en liquidités ;
 soit sous la forme d’une combinaison des deux modes de rémunération.

Les raisons de la crise des monopoles publics des télécommunications


La crise des anciens monopoles publics des télécommunications s’explique par le fait qu’ils n’ont pas été
autorisés à émettre des actions pour rémunérer leurs acquisitions (et donc transférer le risque de variation
des cours de leurs actions sur les cédants des entreprises acquises), leurs États respectifs désirant { l’époque
conserver la majorité de leur capital. Les sociétés de télécommunications ont donc dû s’endetter pour
acquérir des entreprises qui se sont avérées par la suite largement surévaluées, voire dépourvues de valeur.
Si les acquisitions avaient été rémunérées par des titres, les cédants auraient subi par contrecoup la
dévalorisation de leur rémunération au fur et à mesure de la dépréciation des actifs qu’ils avaient cédés.

Une des raisons expliquant la langueur des cours boursiers, la longue stagnation boursière qui succède à la
phase de résorption des bulles spéculatives, réside dans le temps requis pour ajuster progressive- ment la
valeur boursière des entreprises { leurs valeurs comptables, c’est-à-dire patrimoniales. Après l’éclatement
des bulles spéculatives, les comptes consolidés des grandes entreprises peuvent receler des actifs fictifs sous
la forme de survaleurs non amorties. Celles-ci peu- vent représenter une fraction significative de la
capitalisation d’une place boursière.

5. L’ANALYSE FONDAMENTALE NE PARVIENT PAS A RENDRE COMPTE DES COMPORTEMENTS


BOURSIERS

Les logiques sous-tendant le fonctionnement des marchés boursiers ne recoupent que partiellement celles
guidant l’analyse financière.

5.1. LA FAUSSE NAÏVETE DES OBSERVATEURS

Les observateurs, feignant une fausse naïveté, constatent souvent le comportement apparemment absurde
des cours boursiers. Les intervenants sont supposés aménager leurs positions sur des titres en fonction de
l’écart entre leurs anticipations et les données réelles. Un écart favorable devrait entraîner une hausse des
titres et un écart défavorable entraîner une baisse des titres, si les cours devaient refléter à tout moment
l’ensemble des informations reconnues comme vraies concernant les entreprises qu’ils représentent, voire
symbolisent (le terme est choisi { dessein, tant l’écart entre la valeur comptable et la valeur boursière d’une
entreprise peut être élevé).

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LES JEUDIS DE LA COMPTABILITE 2/2

5.2. DEVANT UN PROCESSUS COMPLEXE EN GRANDE PARTIE INEXPLIQUE

La réalité est beaucoup plus complexe à analyser et à rationaliser a posteriori. Il est aisé de constater que les
informations sur une entre- prise particulière ne sont qu’un des facteurs déterminant la variation des cours
des actions. La formation des cours boursiers est un processus complexe, en grande partie non expliquée, qui
n’est pas exclusivement imputable aux paramètres dérivés de l’analyse financière fondamentale (même si son
assimilation à un processus strictement aléatoire est excessive). Par ailleurs, il est absurde de postuler que les
marchés financiers sont inefficients à court terme et ont raison à moyen et à long terme.

Les performances des entreprises ne sont qu’un des éléments pris en compte par les investisseurs boursiers.

Asymétrie de comportement
Certes, les entreprises connaissant des difficultés financières ont quasiment toujours des cours bas. Mais
l’assertion réciproque n’est pas validée dans les mêmes proportions. Nombre de moyennes et grandes
entreprises à forte rentabilité ont des parcours boursiers décevants, surtout dans des contextes
macroéconomiques défavorables aux marchés financiers.

L’analyse fondamentale, tant stratégique que financière, ne suffit pas à rendre compte des comportements
des intervenants boursiers. Mais elle demeure un pré requis indispensable.

2. Illustration chiffrée de l’analyse financière par la méthode des ratios

Pour bien assimiler la pratique de l’analyse financière par la méthode des ratios nous proposons un exemple
chiffré qui retrace les différentes étapes de l’analyse, ratio par ratio, tout en commentant les résultats
obtenus.

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LES JEUDIS DE LA COMPTABILITE 2/2

Figure 3.2 Le bilan d’Innovatek inc. pour l’exercice terminé le 31 décembre 19X8.
ACTIFS CAPITAUX PROPRES ET PASSIFS

Actifs non courants Capitaux propres


Actifs immobilisés Capital social 80 000

Immobilisations incorporelles 0 000 Réserves 0 000


Moins : Amortissements 0 000
0 000 Résultats reportés 0 000
Immobilisations corporelles 310 000 Autres capitaux propres 0 000
Moins : Amortissements / Provisions 47 000
263 000 Total des capitaux propres avant RNE 80 000
Immobilisations financières 0 000 Résultat Net de l'Exercice 201 000
Moins : Provisions 0 000
0 000 Total capitaux propres avant affectation 281 000
Total des actifs immobilisés 263 000
Passifs
Autres actifs non courants 0 000
Moins : Amortissements / Provisions 0 000 Passifs non courants
0 000
Provisions 0 000
Total des actifs non courants 263 000
Emprunts 250 000
Actifs courants
Stocks 220 000 Autres passifs financiers 110 000
Moins : provisions 0 000
220 000
Clients et comptes rattachés 280 000 Total des passifs non courants 360 000
Moins : provisions 0 000
280 000 Passifs courants
Autres actifs courants 0 000 Fournisseurs et comptes rattachés 80 000
Moins:provisions 0 000
0 000 Autres passifs courants 65 000
Concours bancaires & autres passifs
Placements et autres actifs financiers 0 000 financiers 7 000
Liquidités et équivalents de liquidités 30 000 Total des passifs courants 152 000
Total des actifs courants 530 000 Total des passifs 512 000

TOTAL DES ACTIFS 793 000 TOTAL DES CAPITAUX P ET PASSIFS 793 000

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LES JEUDIS DE LA COMPTABILITE 2/2

L'actif à court terme présente la situation des biens liquides (argent en caisse ou en banque), puis les sommes
qui deviendront liquides dans un avenir rapproché (les comptes clients venant à échéance dans quelques
jours ou dans moins d'un an). Suivent les stocks qui seront vendus et transformées en comptes clients
(lorsque les ventes se font à crédit) ou en argent liquide (pour les ventes au comptant). Notons que certains
actifs à court terme comportent des titres de placements (bons du Trésor et obligations); ces titres sont
rapidement transformables en liquide.

L'actif à long terme est constitué de masses monétaires investies dans des biens qui resteront plus d'un an
sous cette forme immobilisée et parfois même cinq ou dix ans. Il s'agit ici des équipements, bâtiments,
terrains et autres immobilisations nécessaires à la création de produits et de services. L'actif présente donc
l'utilisation qui a été faite des sommes originant de différentes sources.

Le côté droit du bilan présente les diverses origines des fonds utilisés. Ces sources sont parfois externes: les
fournisseurs vendent parfois à crédit, les banques peuvent octroyer des prêts, etc.; c'est le passif. Celui-ci se
subdivise également en court terme (moins d'un an) et en long terme (dettes sur plus d'un an).

Les sources proviennent aussi des actionnaires qui investissent dans l'entreprise (capital actions) et qui
parfois placent dans l'entreprise une part des profits qui leur appartiennent (BNR).

L'équation du bilan se présente ainsi:

ACTIF ACTIF PASSIF PASSIF AVOIR


COURT + LONG = COURT + LONG + DES ACTION-
TERME TERME TERME TERME NAIRES

Le bilan de la figure 3.2 indique la valeur des biens possédés par Innovatek au 31 décembre 19X8 et la façon
dont l’acquisition de ces biens a été financée, par les sources externes (financement externe) et par les
sources internes (financement interne). La comparaison de deux bilans à la fin de deux exercices successifs
permettra d'étudier les variations des différents postes d'actif et de passif; elle permettra aussi de voir
comment évolue l'avoir des actionnaires.

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LES JEUDIS DE LA COMPTABILITE 2/2

5.3. L’ETAT DE RESULTAT

L'état des résultats est un rapport comptable important. Il reflète l'ensemble des activités survenues durant
l'exercice financier. La figure 3.3 présente l'état des résultats de la firme Innovatex; cet état décrit les
transactions exécutées tout au long de l'année 19X8. Nous y retrouvons les produits tirés des ventes puis les
frais encourus pour réaliser ces revenus. La dernière ligne indique le résultat de l'exploitation de l'entreprise
pour l'exercice considéré.

Figure 3.3 L'état des résultats d’Innovatek inc. pour l’exercice terminé le 31 dé cembre 19X8.

PRODUITS D'EXPLOITATION

Revenus 950 000

TOTAL DES PRODUITS D'EXPLOITATION 950 000

CHARGES D'EXPLOITATION

Achats d'approvisionnements consommés 720 000


Charges de personnel 25 000
Dotations aux amortissements et aux provisions 10 000
Autres charges d'exploitation 55 000

TOTAL DES CHARGES D'EXPLOITATION 810 000

RESULTAT D'EXPLOITATION 140 000

Charges financières 26 000


Produits des placements 0 000
Autres gains ordinaires 0 000
Autres pertes ordinaires 0 000

RESULTAT DES ACTIVITES ORDINAIRES AVANT IMPOT 114 000

Impôt sur les bénéfices 55 000

RESULTAT DES ACTIVITES ORDINAIRES APRES IMPOT 59 000

Eléments extraordinaires 0 000

RESULTAT NET DE L'EXERCICE 59 000

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LES JEUDIS DE LA COMPTABILITE 2/2

Les équations résumant l’état des résultats sont les suivantes:

VENTES - COÛT DES MARCHANDISES VENDUES = BÉNÉFICE


BÉNÉFICE BRUT - FRAIS D’EXPLOITATION = BÉNÉFICE NET

5.4. L’ETAT DES BENEFICES NON REPARTIS

L'état des bénéfices non répartis est un peu la transition entre les deux états financiers précédents, puisqu'il
indique les variations survenues dans l'avoir des actionnaires suite aux bénéfices ou aux pertes de l’exercice
et suite au paiement des dividendes. La figure 3.4 présente l'état des bénéfices non répartis pour Innovatek au
31 décembre 19X8. Nous supposons ici que le bilan précédent (19X7) indiquait un BNR de 182 000.

Bénéfices non répartis au 1er janvier 19X8 182 000


Plus: Bénéfices de l’exercice 19X8 59 000
Total 241 000
Moins: Dividendes déclarés pour 19X8 40 000
Bénéfices non répartis au 31 décembre 19X8 201 000

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LES JEUDIS DE LA COMPTABILITE 2/2

6. L’ANALYSE FINANCIERE PAR LES RATIOS

L'outil utilisé dans les analyses financières est appelé ratio, qui est un coefficient calculé à partir d'une
fraction, c'est-à-dire un rapport entre des sommes tirées des états financiers. Ils servent :

 de mesure de la performance ;
 d'instrument de contrôle ;
 de guide à l'établissement de mesures correctives.

Dans la vie courante, nous utilisons également des ratios: on parle de moyenne au tir pour un frappeur de
hand-ball, d'indice des prix à la consommation (IPC), de consommation de litres d'essence pour 100 km
parcourus: ce sont autant d'exemples de ratios.

En finance ils sont employés en comparaison avec :


 les ratios des années précédentes de l'entreprise;
 les ratios du même secteur d'activité.

Faire une analyse financière consiste donc à évaluer les points suivants:
 Les résultats de l'entreprise ;
 Sa santé financière, sa rentabilité ;
 Sa solvabilité ;
 Les risques encourus ;
 La probabilité de survie de l'entreprise.

Cette analyse s'effectuera à cinq niveaux:


 La liquidité (solvabilité) ;
 La structure des dettes et la sécurité des prêteurs ;
 La gestion de l'actif ;
 La rentabilité des activités ;
 L'investissement des actionnaires, sa sécurité, sa rentabilité.

Examinons maintenant les cinq catégories de ratios. Pour les calculs qui suivront, nous utiliserons les
données des figures 3.2 (bilan de Innovatek) et 3.3 (état des résultats de Innovatek).

E.1 LES RATIOS DE LIQUIDITÉ

Ces ratios mesurent et évaluent la capacité de l'entreprise à rembourser ses passifs à court terme en utilisant
ses actifs à court terme: l'entreprise est-elle solvable à court terme?

A) Le ratio de liquidité générale

Le ratio de liquidité générale est le rapport entre l'actif à court terme et le passif à court terme. Rappelons que
l'actif à court terme comprend: l'encaisse, les comptes clients, les titres de placements et les différents stocks.
D'autre part, le passif à court terme se compose des comptes fournisseurs, des emprunts à court terme, ainsi
que de la portion de la dette à long terme devenue exigible dans l’année courante. Ce ratio mesure la
solvabilité et indique dans quelle proportion les actifs à court terme garantissent le paiement des dettes à
court terme.

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LES JEUDIS DE LA COMPTABILITE 2/2

Voici le ratio de liquidité générale d'Innovatek :

Actif CT 530 000


Ratio de liquidité générale = = 3,5 fois
Passif CT 152 000

Passif CT 152 000


Ratio du secteur: 2 fois

Que signifie 3,5 fois ?

Pour chaque 1 dinar devenu exigible dans l'année courante, la firme dispose de 3,5 dinars d'actif disponible à
court terme. Cette situation semble excellente et rassurante pour les créanciers; il faut cependant nuancer cet
optimisme: le montant figurant dans les stocks semble assez important.

B) Ratio de liquidité immédiate

Le ratio de liquidité immédiate découle du précédent; il suffit de soustraire du numérateur (l'actif à court
terme) le montant des stocks, pour ainsi ne considérer que les éléments très rapidement convertibles en
argent liquide. Ce ratio indique donc la capacité qu'a l'entreprise de faire face à ses engagements sans
recourir à la vente de ses stocks. Voici le ratio de liquidité immédiate d'Innovatek :

Actif CT – Stocks 530 000 $ - 220 000 $


Ratio de liquidité immédiate = = 2 fois
Passif CT 152 000 $

Ratio du secteur: 0,9 fois

Ce ratio mesure la solvabilité d'une façon très sévère pour l'entreprise; en anglais, on le nomme d'ailleurs
acid-test?

Encore là, Innovatek semble dans une position confortable, mais les remarques faites pour le ratio précédent
peuvent être répétées ici.

E.2 LES RATIOS DE STRUCTURE FINANCIÈRE

Les ratios de structure financière visent à mesure l'importance des dettes par rapport aux autres sources de
financement des activités de la firme. Ils permettent donc aux créanciers de mesurer le risque encouru. Il
permet aussi aux actionnaires de se faire une idée sur leur part dans le financement utilisé par l'entreprise.
Voici les principaux ratios de structure financière:

A) Ratio d'endettement

Ce ratio se calcule en divisant le total du passif par le total de l'actif. Il indique le pourcentage des fonds
utilisés dans l'actif qui proviennent des créanciers externes. Il est évident que le complément de ce
pourcentage constitue la proportion des actifs totaux financés par les actionnaires. Le ratio d'endettement
d'Innovatek se calcule ainsi :
Passif total 512 000
Ratio d’endettement = = 64,6%
Actif total 793 000
Ratio du secteur: 53,6%

Que signifie 64,5% ?

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LES JEUDIS DE LA COMPTABILITE 2/2

Le pourcentage de 64,6% signifie que les créanciers fournissent près des deux tiers de fonds nécessaires au
financement des actifs d'Innovatek. Par conséquent, les actionnaires n’apportent que 35,4% des fonds, ce qui
n’est qu’un peu plus que le tiers du total utilisé . Notons que ce financement des actionnaires est constitué par
le capital-actions et les bénéfices non répartis de l’entreprise.

Ce taux de 64,6% est nettement supérieur au taux du secteur, ce qui peut laisser supposer que l’entreprise
pourrait avoir certaines difficultés B trouver du crédit auprès de nouveaux créanciers externes.

B) Le ratio du passif par rapport a l’avoir des actionnaires

Ce ratio s’obtient en divisant le passif par l’avoir des actionnaires; il ressemble donc au précédent, en
comparant les parts respectives des fonds externes et des fonds internes utilisés. Un ratio de 100%
signifierait que la part des deux sources de financement est égale.

Pour Innovatek, ce taux est :

Ratio du passif par rapport à Passif total 512 000


= = 182,2%
l’avoir des actionnaires Avoir des actionnaires 281 000

Ratio du secteur: 65%

Que signifie 182,2 % ?

Cela qui signifie que pour 100 dinars provenant des actionnaires, les sources externes fournissent 182 dinars.

64,6 %
On pourra vérifier: = 182,2%
100 % - 64,6 %

Ratio d’endettement
Donc: = Ratio Passif / Avoir
100 % - Ratio d’endettement

C) Ratio d’effet de levier

Le ratio d’effet de levier a pour but d’étudier l’impact des dettes externes par rapport aux fonds fournis par
les actionnaires. Une forte utilisation des dettes externes pour financer les actifs et les activités d’une
entreprise entraîne une diminution relative de la part de l’avoir des actionnaires dans ce financement. Ceci
entraîne une hausse de la rentabilité de l’investissement pour ces actionnaires. Prenons un exemple pour
illustrer ceci:

Supposons que le capital-actions de Innovatek est constitué de 80 000 actions de 1 dinars chacune. La
bénéfice par action actuel est de:

59 000 / 80 000 = 0,74 par action.

Considérons un nouveau besoin d’actif de 10 000 dinars, ce besoin pouvant être comblé, soit par l’émission de
nouvelles actions (10 000 actions de 1 dinars), soit par le recours au financement externe. Si le profit reste B
59 000, le bénéfice par action baissera, dans le cas d’une J mission de nouvelles actions.

En effet, ce rendement par action baisera: 59 000 / (80 000 + 10 000) = 0,66 par action.

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LES JEUDIS DE LA COMPTABILITE 2/2
Si le financement est externe, ce rendement restera inchangé. Le ratio d’effet de levier se calcule en divisant
l’actif total par l’Avoir des actionnaires. Pour Innovatek, l’effet de levier sera :

Actif total 793 000


Ratio d’effet de levier = = = 2,8 fois
Avoir des actionnaires 281 000

Ratio du secteur: 2,2 fois

Souvenons-nous que pour 100 dinars provenant de sources internes, 182 dinars provenaient de sources
externes (ratio passif/avoir).

Ceci signifie que pour un actif total de 100 = 182 = 282, on aura bien le rapport :

Actif/avoir égal à : 282/100 = 2,82 fois

Ce dernier rapport étant l’effet de levier. Dans la même logique, ce ratio d’effet de levier aurait aussi pu être
obtenu { partir ratio d’endettement :

1 1
Ratio d’effet de levier = = = 2,8 fois
1-Ratio d’endettement 1-64,6 %

D) Ratio de couverture des intérets.

Ce ratio sert à déterminer le degré de protection dont bénéficient les créanciers. Il indique combien de fois les
intérêts peuvent être couverts par le bénéfice annuel; c’est un indice du risque de non-paiement des intérêts
de la dette. Pour Innovatek:

Ratio de couverture = Bénéfice avant impôts + Intérêts


des intérêts Intérêts

= 114 000 $ + 26 000 $ = 5,4 fois


26 000 $

Ratio du secteur: 4,3 fois

Que signifie 5,4 fois ?

Innovatek couvre donc le paiement de ses intérêts 5,4 fois avec ses profits annuels; ceci indique à ses
créanciers que le risque de non-paiement des intérêts est très faible. Même si les profits baissaient de façon
substantielle, la compagnie Innovatek pourrait faire face au service de sa dette. Les prêteurs peuvent donc
dormir tranquilles !

E.3 LES RATIOS DE GESTION

Les ratios de gestion servent à évaluer la performance des gestionnaires: les ressources disponibles ont-elles
utilisées efficacement ?

Ces ratios se calculeront en comparant le niveau des ventes aux capitaux investis dans chacun des postes de
l’actif B court et B long terme: les actifs sont-ils bien ou mal utilisés ?

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LES JEUDIS DE LA COMPTABILITE 2/2

Le ratio de rotation des stocks et l’age des stocks.

La rotation des stocks indique le niveau d’efficacité avec lequel les gestionnaires gèrent et contrôlent leurs
stocks. Il fournit d’autres informations très utiles :

 La rapidité avec laquelle un stock devient liquide ;


 Le nombre de fois qu’un stock se renouvelle sur les étagères en un an.

Cependant, l’interprétation de ce ratio est difficile et dangereuse. En effet, la comparaison de ce ratio avec
d’autres entreprises du même secteur est parfois boiteuse, puisque le mode d’estimation de la valeur des
stocks n’est pas partout le même (premiers entrés/premiers sortis, premiers entrés, derniers sortis, etc.). En
voici le calcul pour Innovatek :

Ratio de Rotation = Ventes = 950 000 = 4,3 fois


des stocks Stock moyen 220 000

ou

Coût des marchandises vendues 720 000


= 3,3 fois
Stock moyen 220 000

Ratio du secteur: 6 fois

Notons que le numérateur est exprimé en dinars de vente, alors que le dénominateur est en prix coûtant. Il
s’en suit une surévaluation de la rotation: 4,3 fois au lieu de 3,3 fois, si les deux chiffres étaient évalués sur
une même base B partir du cout des marchandises vendues.

Le stock moyen du dénominateur est souvent calculé par la formule suivante:

Stock moyen = Stock début + Stock final


2

Or, il est possible que le niveau des stocks de début et de fin soient anormalement bas, B cause de variations
saisonnières, ou, au contraire, anormalement élevés. Il faudra donc s’assurer que le stock moyen est
représentatif de la moyenne annuelle; il serait souhaitable d’utiliser :
Stock moyen = Somme des Stocks de fin de mois
12

L’interprétation de ces ratios touchant aux stocks devra donc se faire avec précaution. Il faut bien
comprendre que la politique d’achat et de stockage n’est pas du seul ressort de la finance; les services de
production et du marketing viennent, eux aussi, influer sur ces décisions. D’autres facteurs, tels que la
répartition géographique des fournisseurs, la localisation de clients, interfèrent dans la décision de niveau des
stocks. L’age des stocks est une autre façon d’estimer la qualité de gestion de ce poste d’actif. En voici le calcul
pour Innovatek :

Age des stocks = 365 jours = 365 jours = 84,9 jours


Rotation des stocks 4,3

06 L’analyse des états financiers 70 / 94


LES JEUDIS DE LA COMPTABILITE 2/2

Ratio du secteur: 60 jours

Innovatek semble avoir une rotation très inférieure B la moyenne du secteur. Ceci se traduit bien entendu par
un age nettement plus élevé des stocks. Il se peut que le niveau des stocks soit anormal et qu’il y ait sur
stockage. Il ne faudrait pas perdre de vue les aspects géographiques mentionnés plus tôt et analyser la
situation avec ces nouvelles données qualitatives.

B) Age et rotation des comptes clients

Ces ratios servent { mesurer l’efficacité de la gestion des comptes clients. Un recouvrement rapide des
comptes réduit les besoins de fonds. Certains auteurs recommandent que le délai de recouvrement des
comptes clients soit plus court que le délai de paiement des comptes fournisseurs. Cependant, les services
financiers ne sont pas seuls à intervenir en cette matière.

Le "mix marketing" de l’entreprise comporte souvent un crédit offert { la clientèle, crédit qui peut parfois
devenir un argument de vente très puissant.

Rotation des = Ventes à crédit = 950 000 = 3,4 fois


comptes clients Comptes clients 280 000

Ratio du secteur: 5 fois

Age des comptes = 365 jours = 365 = 107 jours


clients Rotation des comptes clients 3,4

Ratio du secteur: 65 jours

Ces chiffres laissent entrevoir une pauvre performance apparente de la compagnie Innovatek. Est-ce du à un
mauvais suivi des comptes? A un seul mauvais payer parmi les clients de la firme? A une volonté du service du
marketing d’octroyer une période de crédit plus avantageuse?

C) Ratio de rotation des immobilisations

Ce ratio examine le degré d’utilisation des immobilisations B des fins productives: les immobilisations sont-
elles sous-utilisées? Que se passe-t-il chez Innovatek en cette matière ?

Rotation des Immobilisations = Ventes = 950 000 = 3,6 fois


Immobilisations nettes 263 000

Ratio du secteur: 9 fois

Que signifie 3,6 fois ?

L’interprétation de ce ratio portera sur les deux éléments du calcul: il semble que la firme Innovatek ait un
ratio plus faible que la moyenne du secteur. Cela peut signifier soit un suréquipement, soit une faiblesse
anormale des ventes, compte tenu de la capacité de production.

En fait, cette interprétation simpliste est sujette { caution: l’état physique des immobilisations, la qualité de
l’entretien et l’usure, le niveau technologique des équipements, la politique d’achat ou de location des
immobilisations sont autant de facteurs qui viennent fausser ce ratio.

06 L’analyse des états financiers 71 / 94


LES JEUDIS DE LA COMPTABILITE 2/2

Ainsi, une firme telle qu’Innovatek qui louerait 50% de ses équipements verrait son ratio de rotation des
immobilisations doubler, puisque le dénominateur de la fraction serait de moitié plus faible. Ici encore, il est
souhaitable d’accompagner notre interprétation d’une analyse qualitative de la situation.

D) Rotation de l’actif total

Ceci détermine l’efficacité d’ensemble de l’utilisation des postes de l’actif, en chiffrant le volume de vente
généré par chaque dinar d’actif.

C’est un indice global des rotations des comptes clients, des stocks, des immobilisations.

Exemple: Rotation de l’actif total = Ventes = 950 000 = 1,2 fois


Actif total 793,000

Ratio du secteur: 2,25 fois

La simple comparaison des ratios laisse donc entrevoir que notre firme Innovatek génère 1,20 dinar de vente
pour chaque dollar d’actif, ce qui est près de deux fois moins que la moyenne du secteur. Encore faudrait-il
mener une analyse sur la politique de crédit, sur la composition des immobilisations, sur les aspects
géographiques des fournisseurs et des clients.

Néanmoins, un trop faible radio de rotation de l’actif pourrait être amélioré par:
 un accroissement des ventes (stratégie de marketing);
 une diminution de la valeur des postes de l’actif.

La micro-informatique sera d’un grand secours pour tester l’effet de certaines décisions sur l’évolution des
ratios. Innovatek pourrait, par exemple envisager de modifier sa gestion dans deux domaines:
La politique d’achat: en commandant plus souvent par quantités plus faibles B chaque livraison;
La politique de crédit aux clients: Innovatek pourrait tester l’hypotèse d’un escompte pour paiement au
comptant.

La variation des comptes clients et des stocks B la baisse entrainerait une amélioration des divers ratios de
gestion; il faudrait bien entendu tenir compte des avis du service de la production (pour les stocks de
matières premières) et du service du marketing (pour ce qui touche aux produits finis et au crédit accordé
aux clients).

E.4 LES RATIOS DE RENTABILITÉ

Les ratios expriment les résultats des politiques et des décisions financières, commerciales et d’ordre
technique et humain. On se souvient que les décisions financières cherchent à assurer la solvabilité de
l’entreprise et B atteindre une rentabilité acceptable par une bonne utilisation des actifs; ces cette rentabilité
qui va être mesurée par les ratios suivants.

Ces ratios de rentabilité peuvent s’exprimer en fonction des ventes, en fonction de l’actif total ou encore en
fonction de l’avoir des actionnaires.

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LES JEUDIS DE LA COMPTABILITE 2/2

A) La marge bénéficiaire brute

Le ratio de la marge brute de bénéfice reflète la politique de prix de l’entreprise (partie du "mix marketing")
et l’efficacité du système de production; cette efficacité devrait transparaître dans un coût compétitif des
marchandises vendues. Ce ratio se calculera ainsi pour Innovatek :

Ratio de marge bénéficiaire = Bénéfice brut = 230 000 = 24,2 %


brute Ventes nettes 950 000

Ratio du secteur: 19 %

Notons d’abord que les ventes nettes se calculent en retranchant du total des ventes les escomptes et les
rendus sur ventes qui ont eu lieu durant l’exercice.

Dans notre calcul, la performance de la firme Innovatek est supérieure à la moyenne du secteur.

B) Le ratio de marge bénéficiaire nette

Ce ratio est également tiré de l’état des résultats :

Marge bénéficiaire = Bénéfice net après impôts = 59 000 = 6,2 %


nette Ventes nettes 950 000

Ratio du secteur: 2,5 %

La bonne performance d’Innovatek en matière de rentabilité se confirme: le ratio de marge nette indique un
bon contrôle de la firme sur ses frais de vente et sur ses frais administratifs. Sa rentabilité est nettement
supérieure à celle du secteur.

Il faut cependant rester critique, car les faibles coefficients de l’entreprise pourraient être occasionnés par un
amortissement très bas, les immobilisations étant complètement amorties, et par conséquent, moins
productives que l’équipement moderne des concurrents du secteur.

C) Le rendement sur l’actif total (RAT)

Ce coefficient s’obtient en divisant le bénéfice net après impôts par l’actif total. Le jargon financier
anglophone le nomme "ROI" Return On Investment".

Nous utiliserons l’abréviation "RAT". Il mesure donc le rendement de l’ensemble des ressources de
financement internes et externes investies dans l’actif. Pour Innovatek :

Rendement sur Actif total = Bénéfice net après impôts = 59 000 = 7,4 %
(RAT) Actif total 753 000

Ratio du secteur: 5,6 %

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LES JEUDIS DE LA COMPTABILITE 2/2

D) Le rendement sur l’avoir des actionnaires (RAA)

Dans ce ratio, le bénéfice net est comparé { l’ensemble des capitaux investis ou réinvestis par les
propriétaires (le financement interne). Les milieux financiers anglophones utilisent le terme "ROE" (Return
on Equity), pour désigner ce ratio.

Nous utiliserons l’abréviation "RAA". Il indique le véritable rendement du placement en actions des
investisseurs. Quel est-il pour les actionnaires d’Innovatek?

Que signifie ce pourcentage? Pour 100 dinars investis, l’entreprise en génère 20,90 dinars par année. Ce
rendement semble être très alléchant pour les investisseurs, puisque le taux de rendement offerts sur les
marchés financiers. Ceci favoriserait un éventuel financement par l’émission de nouvelles actions.

E.5 LES RATIOS D’INVESTISSEMENT

Les ratios d’investissement sont aussi appelés indices d’enrichissement. Ils mesurent, comme le précédent, la
rentabilité du capital investi en traduisant cette rentabilité au niveau d’une action. Ce sont des indicateurs qui
sont couramment utilisés dans les milieux boursiers; ils permettent d’évaluer la valeur d’une action en tant
qu’opportunité de placement.

A) Le bénéfice par action (BPA)

L’expression anglaise correspondante au bénéfice par action est "earnings per share" (EPS). Ce ratio indique
le montant de bénéfice net que génère chaque action émise. Voici la ratio d’Innovatek:

C’est donc dire que chaque action génère 0,74 dinars de profit net chaque année. Soulignons ici que la
structure du financement influencera grandement ce profit par action. En effet, si l’entreprise { recours au
financement externe, le ratio d’endettement: passif/avoir, sera important, mais le faible nombre d’actions
émises permet de gonfler artificiellement le profit par action.

B) Le ratio cours/bénéfice ou "price-earnings ratio"

Rappelons ici que l’action J mise B une certaine valeur nominale peut être très en demande sur les marchés
financiers { la suite de l’excellence des résultats de l’équipe de gestion. Dans ce cas, comme sur tous les
marchés libres, la demande d’actions plus grande que l’offre d’actions entraîne une hausse du cours de ces
actions : c’est le cours du marché.

Le ratio cours/bénéfice compare le prix de l’action ordinaire sur le marché boursier au bénéfice par action:
combien de fois le cours représente-t-il le profit par action ?

Supposons que le cours actuel de l’action Innovatek se situe B 8,00 dinars.

Notons que l’inverse de ce ratio mesure le rendement annuel de l’action Innovatek, évaluée à 8,00 dinars.

Ne confondons surtout pas ce rendement avec le rendement sur l’avoir des actionnaires !

Ce taux de 9,3% est le taux que peut espérer un nouvel investisseur achetant une action Innovatek. Ce
rendement peut paraître faible, mais l’investisseur a plusieurs espoirs, il anticipe une continuation de la
performance de la firme et, par conséquent, une hausse du cours de l’action sur le marché boursier.

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LES JEUDIS DE LA COMPTABILITE 2/2

C) Le rendement sur dividende

Le bénéfice net après impôts a deux destinations: le ré investissement (BNR) et la distribution de dividendes.
Le rendement sur dividende compare le dividende versé sur chaque action au cours de l’action sur le marché
boursier. Si Innovatek a décidé de verser un dividende de 0,50 dinars par action ordinaire, le ratio sera faible.

Ce faible rendement apparent pour l’investisseur désirant acheter une action Innovatek est contrebalancé par
un espoir de plus-value du cours futur de l’action sur le marché : l’investisseur anticipe un gain sur ces deux
tableaux.

D) La valeur aux livres ou valeur comptable

Les actionnaires sont propriétaires des bénéfices non répartis qui ont être investis dans l’entreprise pour
favoriser son développement avec des sources de capitaux internes ou par autofinancement. Le ratio de
valeur aux livres indique précisément le montant de l’avoir correspondant à chaque action.

Ce ratio sera un autre indice important pour des candidats { l’achat d’actions en bourse. De même, l’ancien
actionnaire, qui a investi 1 dinars dans chaque action lors de la première émission, peut se faire une idée de
l’évolution de son investissement, en tenant compte de cette valeur aux livres, du total des dividendes reçus et
de l’espoir d’un gain en capital s’il revend son action au cours de 8,00 dinars.

Notons que la valeur aux livres n’est pas le cours en bourse! Ce cours en bourse est plutôt le prix que sont
prêts à payer les investisseurs pour participer aux profits actuels et futurs. Le cours de 8,00 dinars pour
Innovatek laisse donc entrevoir une certaine confiance de la part des investisseurs. Ce niveau auquel se fixe le
cours d’une action est donc le résultat d’une évaluation économique et psychologique des chances de
développement de cette firme.

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LES JEUDIS DE LA COMPTABILITE 2/2

7. COMMENT ANALYSER LES EQUILIBRES FINANCIERS DE COURT TERME A PARTIR DES ETATS
FINANCIERS

La méthode des ratios permet d’évaluer ponctuellement les soldes des actifs et des passifs apparaissant au
bilan en les comparant aux flux enregistrés pendant tout l’exercice au compte de résultat. Chaque ratio est
élaboré de manière à ce que les données portées au numérateur et au dénominateur soient cohérentes et
homogènes. Pour chaque paramètre, on dispose du solde de départ (bilan d’ouverture), du solde d’arrivée
(bilan de clôture) et du flux enregistré entre ces deux dates (compte de résultat).

L’interprétation de ces ratios n’a de sens que par référence aux bilans passés de l’entreprise (des trois, voire
des cinq dernières années) et aux bilans d’entreprises ayant une activité comparable.

7.1. LES RATIOS DE SYNTHESE CONCERNANT LES ENCOURS A MOINS D’UN AN

A – Trois bons ratios

Ces ratios ne font que traduire sous forme de pourcentage les grands équilibres propres à la gestion du bas de
bilan de l’entreprise :

 Le ratio de liquidité générale rapporte l’ensemble des actifs { moins d’un an (actifs circulants) aux
dettes { moins d’un an. Il mesure ponctuellement la couverture des engagements à court terme de
l’entreprise par des liquidités et des actifs susceptibles de se transformer en liquidités { court terme.
Il donne également une indication sur la part des actifs circulants financée par des capitaux à long
terme.

Ratio de liquidité générale


= Actifs à moins d’un an / Dettes à moins d’un an

 Si on exclut les valeurs d’exploitation (stocks), le ratio rapportant les créances { court terme et les
disponibilités aux dettes { court terme permet d’évaluer la capacité de l’entreprise à faire face à ses
engagements exigibles à court terme, sans tenir compte de la vente des produits finis ou de
l’achèvement du cycle de production.

Ratio de liquidité restreinte


= (Créances à moins d’un an + Disponibilités)
/Dettes à moins d’un an

 Le ratio de trésorerie immédiate compare les disponibilités aux dettes { moins d’un an. Ce ratio est
d’un emploi plus restreint dans la mesure où il est toujours possible pour une entreprise d’accroître
ses liquidités en recourant au crédit bancaire à court terme (escompte ou mobilisation des créances
commerciales).

Ratio de trésorerie immédiate


= Disponibilités / Dettes à moins d’un an

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LES JEUDIS DE LA COMPTABILITE 2/2

B – … Pour une analyse délicate

L’analyse de ces ratios est délicate pour un observateur extérieur pour trois raisons :

 La liquidité effective des actifs circulants, c’est-à-dire leur pro- pension à se transformer le plus
rapidement possible en disponibilités permettant de faire face aux obligations contractées par
l’entreprise n’est pas indiquée dans les états financiers. Même si les règles comptables obligent
l’entreprise { provisionner les actifs circulants dépréciés, cela n’implique pas que l’ensemble des
actifs de court terme puisse se rendre liquide à court terme.

 Ces ratios indiquent une mesure ponctuelle des équilibres de bas de bilan à la date de la clôture de
l’exercice comptable. Les variations de la trésorerie de l’entreprise restent inconnues { l’analyste
extérieur qui ne dispose que des informations extraites du bilan. Les documents indiquant les
variations infra annuelles ou infra semestrielles de la trésorerie de l’entreprise ne lui sont pas
normalement communiqués.

Ces ratios non seulement ne reflètent qu’une vision statique de l’activité de l’entreprise, mais encore sont très
ambivalents :

 D’une part, un niveau faible de disponibilités peut traduire un souci de minimiser les encaisses
oisives : l’objectif de l’entreprise est d’assurer l’emploi le plus efficace possible de ses ressources ;

 D’autre part, l’entreprise peut disposer de disponibilités abondantes, mais qui correspondent à des
engagements à long terme et qui ne sont pas mobilisables pour faire face au remboursement de
dettes à court terme :

- C’est le cas en particulier de certaines provisions spéciales, constituées ou non en franchise


d’impôts, pour couvrir des engagements futurs (cas des gros travaux prévus à des échéances plus
ou moins lointaines).
- C’est également le cas des provisions constituées pour couvrir les dépenses de retraite
complémentaire, lorsque la constitution de telles réserves incombe { l’employeur : ces fonds sont
bloqués et ne sont pas mobilisables, en théorie, pour financer l’activité courante de l’entreprise.

Abus
Toutefois des scandales financiers récents ont montré que des directions de grandes entreprises n’avaient pas
hésité { utiliser cette catégorie de ressources pour financer des politiques d’expansion hasardeuses ou
procédant d’une analyse stratégique qui s’est révélée a posteriori erronée.

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LES JEUDIS DE LA COMPTABILITE 2/2

7.2 LES RATIOS DE ROTATION DES ACTIFS CIRCULANTS

A – Des ratios à caractère dynamique mais dont le calcul repose sur des conventions

Ces ratios ont tous une structure identique. Il s’agit de rapporter un compte figurant parmi les actifs
circulants au poste du compte de résultat correspondant et de l’exprimer sous une forme rendant sa
compréhension plus aisée.

Ce rapport entre un solde et un flux exprime une vitesse de rotation et son inverse un délai moyen. En ce sens,
ces ratios se distinguent des ratios de trésorerie en raison de leur caractère dynamique.

Mais leur construction est plus délicate :

 En ce qui concerne le compte du bilan, il peut être considéré en lui-même ou pour sa valeur moyenne,
calculée grâce au solde du bilan d’ouverture de l’exercice et au solde du bilan de clôture de l’exercice ;

 En ce qui concerne le poste du compte de résultat, le choix est parfois arbitraire.

L’exemple des marchandises revendues en l’état illustre cette complexité.

L’analyste extérieur dispose de quatre informations : le stock initial, le stock final, le montant des achats de
marchandises de l’exercice et le montant des ventes.

 Le stock moyen est égal à : (stock initial + stock final) /2.

 Le délai de rotation des marchandises est égal au stock moyen divisé, soit par la consommation de
marchandises de l’exercice, soit par leur production, ces deux notions étant définies par le Plan
Comptable Général. Il peut aussi être calculé en se référant simplement aux achats ou aux ventes.

Délai de rotation du stock de marchandises

= [(stock initial + stock final)/2]


/ (achats + stock initial – stock final) x nombre de jours

= [(stock initial + stock final)/2]


/ (ventes + stock final – stock initial) x nombre de jours

= [(stock initial + stock final)/2]/(ventes) x nombre de jours

= [(stock initial + stock final)/2]/(achats) x nombre de jours

En toute rigueur, il faudrait rapporter le stock moyen au coût de revient des marchandises vendues.
Cette information n’est a priori pas disponible pour un analyste extérieur.

Les stocks doivent être rapportés, selon leur nature :


 soit à la consommation des matières premières (achats de l’exercice + stock d’ouverture du bilan
– stock de clôture du bilan),
 soit à la production des biens finis (ventes de l’exercice + stock de clôture de l’exercice – stock
d’ouverture du bilan).

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LES JEUDIS DE LA COMPTABILITE 2/2
Par ailleurs, ces délais sont traditionnellement exprimés en jours.

Mais ce nombre peut être égal soit :


 au nombre réel de jours de l’année,
 à une durée forfaitaire de 360 jours,
 au nombre réel de jours ouvrables.

B – Des ratios reposant sur des conventions et informations disponibles

La définition des ratios de rotation et des ratios de vitesse (qui sont leur inverse) repose sur des conventions
et est tributaire des informations disponibles.

 Les ratios relatifs aux stocks sont différenciés selon la nature de ceux-ci :

- pour les marchandises revendues en l’état :

Délai de rotation des stocks de marchandises

= [(stock initial + stock final de marchandises)/2]/(achats de marchandises hors taxes + stock initial –
stock final) x nombre de jours

- pour les achats de matières premières et de consommations intermédiaires :

Délai de rotation des stocks

= [(stock initial + stock final de matières premières)/2]/(achats de matières premières hors taxes +
stock initial – stock final) x nombre de jours

- pour les produits semi-finis (le dénominateur est égal { la production de l’exercice, faute de pouvoir
disposer du coût de revient des produits semi-finis, cette information étant calculée en interne par le système
de comptabilité analytique) :
Délai de rotation des stocks

= [(stock initial + stock final de produits semi-finis)/2]/(vente de produits finis hors taxes – stock
initial+ stock final) x nombre de jours

- pour les produits finis :


Délai de rotation des stocks

= [(stock initial + stock final de produits finis)/2]/(vente de produits finis hors taxes – stock initial +
stock final) x nombre de jours

 Les ratios relatifs aux créances client sont moins précis.

En effet, les créances commerciales s’entendent TTC. Elles doivent être comparées aux ventes TTC. Or, les
créances sur des clients { l’exportation ne supportent pas de TVA. Il faudrait donc en toute rigueur calculer
autant de ratios que de taux de TVA supportés par l’entreprise ou bien pondérer le chiffre d’affaires TTC
en fonction des différents taux de TVA appliqués à ses ventes.

Enfin, il convient de réintégrer les effets portés { l’escompte mais non encore échus { l’encours du crédit
client.

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Délai de rotation des créances clients


= (créances clients + effets à recevoir + effets escomptés non échus – acomptes perçus sur
commandes)/(chiffre d’affaires TTC) x nombre de jours

 Les ratios relatifs aux dettes fournisseurs sont confrontés à un problème similaire.

En effet, les dettes commerciales s’entendent TTC. Elles doivent être comparées aux achats TTC. Or, les dettes
d’exploitation comprennent les dettes fiscales et sociales qui ne sont pas assujetties à la TVA. Il convient, en
conséquence, de ventiler les dettes d’exploitation en fonction de la nature des créanciers de l’entre- prise. Des
ratios similaires peuvent être calculés, en effet, pour les dettes fiscales et sociales.

La signification de ceux-ci est néanmoins limitée, sauf si les encours sont suffisamment détaillés par nature.

Délai de rotation des dettes fournisseurs

= (dettes fournisseurs + effets à payer – acomptes versés sur commandes)/(achats T.T.C.)


x nombre de jours

Délai de rotation des dettes fiscales

= (dettes fiscales)/(charges fiscales) x nombre de jours

Délai de rotation des dettes sociales

= (dettes sociales)/(charges sociales) x nombre de jours

Tout poste de l’actif circulant peut faire l’objet d’un tel calcul. Dans le cadre du calcul du fonds de roulement
normatif, tout poste du bilan doit être exprimé en nombre de jours de chiffre d’affaires HT.

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ETUDE DE CAS N° 1 : CAS ABC

Les bilans et les états de résultat de la société « ABC » relatifs aux exercices N et N-1 se
présentent comme suit :

1) Les bilans au 31 décembre :

Actifs N N-1
Immobilisations corporelles nettes 611 640 611 100
Immobilisations financières 43 740 45 720
Stocks (1) 134 640 118 260
Clients et comptes rattachés 230 616 200 070
Liquidités et équivalents de liquidités 4 644 5 364
Total 1 025 280 980 514
Capitaux propres et passifs N N-1
Capitaux propres 394 704 341 172
Emprunts et dettes assimilés 471 060 469 800
Fournisseurs et comptes rattachés 120 780 110 160
Autres passifs courants 38 736 59 382
Total 1 025 280 980 514

(1) Le stock initial de l’année N-1 est supposé égal à 134 640.

2) Les états de résultat

N N-1
Ventes de Marchandises 1 173 315 961 350
- Coûts de marchandise vendus (762 000) (672 000)
= Marge Commerciale 411 315 289 350
- Charges d’exploitation (196 755) (182 040)
= Résultat d’exploitation 214 560 107 310
- Charges financières nettes (68 625) (56 350)
= Résultat des activités ordinaires avant impôt 145 935 48 960
- Impôt sur les bénéfices (51 177) (17 136)
= Résultat des activités ordinaires après impôt 94 758 31 824
= Résultat Net 94 758 31 824
Bénéfice par action 3.158 1. 061

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LES JEUDIS DE LA COMPTABILITE 2/2

Travail à faire :

Analyser la situation financière de l’entreprise ABC :


1. Calcul du FDRNG, du BFDR et de la trésorerie nette
2. Analyse de la liquidité et de la solvabilité
3. Analyse de l’exploitation
4. Analyse de la performance.

A partir du bilan N de la société « ABC », établir l’état des flux de trésorerie de l’année N+1
selon le modèle autorisé du NPCT en tenant compte des notes aux états financiers de l’année
N+1 suivantes :
 Résultat de l’exercice : 85.000
 Les dotations aux amortissements : 60.000
 Stocks : 128.000
 Clients : 250.000
 Les fournisseurs 128.000
 Les moins valus sur la cession de la 1ère machine : 1.500
 Les plus valus sur la cession de la 2ème machine : 3.800
 L’Acquisition d’une immobilisation corporelle d’une valeur de 24.000 réglée moitié au
comptant et à moitié à crédit.

Les immobilisations cédées à 15.000 sont à moitié amorties et ont une valeur comptable nette
de 12.700
 Le capital social a augmenté de 100.000
 Les dividendes distribués sont de 100.000

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LES JEUDIS DE LA COMPTABILITE 2/2

Solution

Analyse de la structure de l’entreprise ABC

 FDRNG= Capitaux permanents – Immobilisations Nettes

- Pour l’année N :
(394 704 + 471 060) – (611 640 + 43 740)= 210 384
- Pour l’année N-1 :
(341 172 + 469 800) – (611 100 + 45 720) = 154 152

 ΔBFDRNG = 56 232

 BFDRNG = (stocks + clients et comptes rattachés) – (fournisseurs et comptes


rattachés + autres dettes)

- Pour l’année N-1 :


BFDRNG = (134 640 + 230 616) – (120 780 + 38 736) = 205 740

- Pour l’année :
BFDRNG = (200 070 + 118 260) – (110 160 + 59 382) = 148 788 d’où, ΔBFDRNG =
56 952

 TN = liquidités et équivalents de liquidité

- Concours bancaires
- Pour l’année N : 4 644
- Pour l’année N-1 : 5 364
Δ T = -720

Vérification :
- Pour l’année N :
BDFR + TN = 205 740 + 4 644 = 210 = FDRNG
- Pour l’année N-1 :
148 788 + 5 364 = 154 152 = FDRNG
Δ BFDR + Δ T = 56 952 – 720 = 56 232 = Δ FDRNG

Tableau Récapitulatif :
N N-1 Variation
FDRNG 210 384 154 152 56 232
BFDR 205 740 148 788 56 952
TN 4 644 5 364 -720

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LES JEUDIS DE LA COMPTABILITE 2/2
1) Analyse des ratios de liquidité et de solvabilité

a) Analyse de la liquidité :

Ratios N N-1
Le degré de liquidité = Actifs courants 369900 = 361% 323694= 33%
Actifs réel total 1025280 980514
Le degré de liquidité générale 369900 = 2.32 323694 = 1.91
= Actifs courants 159516 1695542
Passifs courants
Ratio de liquidité réduite = 235260 = 205434 = 1.213
Actifs courants- stocks 1.475 169542
Passifs courants 159516
Ratio de liquidité immédiate = 4644 =2.91% 5364 = 3.17%
L.E.L 159516 169542
Passifs courants

b) Analyse de la solvabilité :
Ratios N N-1
Ratio de solvabilité générale = 1025280 = 1.626 980514 = 1.534
Actifs réels totaux 6390576 639342
Total Passifs
Ratio d’autonomie Financière= 471660 = 1.194 469800 = 1.377
Passifs non courants 394704 341172
Capitaux propres
Ratio de couverture des charges Financières = 214560 = 3.126 107310 = 1.84 fois
Bénéfices avant impôt et intérêts fois 58350
Charges financières 394704

c) Analyse de l’exploitation :

Ratios N N-1
Ratio de rotation de l’actif total 1173315 = 1.14 961350 =0. 98
= chiffre d’affaires 1025280 980514
Total des actifs

Ratio de rotation des actifs non courants 1173315 = 1.79 961350 = 1.46
= Chiffre d’affaires 655380 656820
Actifs non courants nets

Ratio de rotation de stocks 762000 = 6.03 672000 = 5.3


= Coût d’achat des marchandises vendues 126450 126450
Stock moyen

06 L’analyse des états financiers 84 / 94


LES JEUDIS DE LA COMPTABILITE 2/2
d) Analyse de la performance :
Ratios N N -1
1) taux de Marge brute commerciale =
Marge commerciale 411315 = 35% 289350 = 30%
Ventes de marchandises 1173315 961350
2) taux de Marge nette = Bénéfice Net 94758 = 8.076% 31824 = 3.31%
Ventes de marchandises 1173315 961350
3) Rentabilité économique = BAII 163383 = 18.87% 90174 = 11.12%
Capitaux permanents 865764 810972
4) Rentabilité de l’actif = Bénéfice net 94758 = 9.24% 31824 = 3.24%
Total des actifs nets 1025280 980514
5) Rentabilité de l’exploitation = BAII 163383 = 15.935% 90174 = 9.196%
Total des actifs nets 1025280 980514
6) Rentabilité des capitaux propres =
Bénéfices nets 94758 = 24% 31824 = 9.33%
Capitaux propres 394704 3411704

Etat des flux du trésorerie (exprimé en dinars)


N
Flux de trésorerie liés à l’exercice
Résultat net 85.000
 Amortissements et provisions 60 000
 Variations des :
- Stock 6.640
- Créances (19 384)
- Autres actifs -
- Fournisseurs et autres dettes 7.220
 Plus au moins valus de cession (2300)
 Transfert de charges -
Flux de trésorerie provenant de (affectés à) L’exploitation 137.176
Décaissements provenant de
L’acquisition d’immobilisations
Corporelles et incorporelles (12.000)
Encaissements provenant de la cession
D’immobilisations corporelles et
incorporelles (15 000)
Décaissements provenant de
l’acquisition d’immobilisations
financières -
Encaissements provenant de la cession
d’immobilisations financières -
Flux de trésorerie provenant des (affectés aux) activités d’investissement : 3 000
Encaissements suite { l’émission
D’actions 100 000
Dividendes et autres distributions (10 000)
Flux de trésorerie provenant des (affectés aux) activités de financement 90 000
Variation de trésorerie 230 000
Trésorerie au début de l’exercice 4 644
Trésorerie { la clôture de l’exercice 234 820

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LES JEUDIS DE LA COMPTABILITE 2/2

ETUDE DE CAS N° 2 : CAS INFORMATIX

C'est votre premier jour à votre nouveau poste de directeur aux prêts-entreprise de la Banque
Fortunée. M. Micro, président et unique actionnaire d'Informatix inc., vient juste de sortir de
votre bureau. Fondée en 19-0, cette société exploite un commerce d'ordinateurs qui a connu une
expansion soutenue depuis sa création. M. Micro est venu vous demander d'augmenter
l'emprunt de banque de sa société et il a basé sa requête sur les arguments suivants :

«Comme vous le démontrent nos états financiers, notre société est très rentable et nous sommes
en pleine expansion. Nous prévoyons que la situation en 19-3 sera semblable à celle de 19-2.
Toutefois, pour des raisons que je m'explique mal nous sommes toujours à court de liquidités, ce
qui commence à nous poser des problèmes avec nos fournisseurs. Nous sommes un bon client et
une augmentation de l'emprunt de banque nous permettrait de régler nos petits problèmes.
Cette augmentation de l'emprunt devrait nous permettre de ramener le délai des comptes
fournisseurs à un niveau semblable à celui de l'industrie, à rembourser la portion à court terme
du billet à payer et notre découvert de banque.»

Afin de vous aider dans votre analyse, vous avez recueilli certaines informations.

1. LES ÉTATS FINANCIERS DE L'ENTREPRISE

INFORMATIX INC.
État des résultats
pour les exercices terminés le 31 décembre

19-2 19-1

Ventes 892 000 $ 448 000 $


Coût des marchandises vendues :
Stock au début 90 000 40 000
Achats 708 000 365 000
Stock de la fin ( 178 000 ) ( 90 000 )
620 000 315 000
Bénéfice brut 272 000 133 000

Frais de vente et d'administration


Loyer 15 000 12 000
Salaires et commissions 123 000 60 000
Dotation à l'amortissement cumulé 12 000 6 000
Créances douteuses 20 000 9 000
Publicité 33 000 6 000
Autres charges 5 000 4 000
208 000 97 000
Bénéfice d'exploitation 64 000 36 000
Autres produits
Gain sur vente de placement 1 000 --
Autres charges
Intérêts ( 15 000 ) ( 14 000 )
Bénéfice net de l'exercice 50 000 $ 22 000 $

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LES JEUDIS DE LA COMPTABILITE 2/2

INFORMATIX INC.
Bilan
au 31 décembre

ACTIF 19-2 19-1

Actif à court terme


Encaisse -- $ 8 000 $
Comptes clients 133 000 $ 61 000
Ms : Provision pour créances douteuses( 30 000 ) 103 000 ( 10 000 ) 51 000
Stocks 178 000 90 000
Frais payés d'avance 2 000 3 000
283 000 152 000

Placement à long terme 0 20 000

Immobilisations
Mobilier et
équipement de bureau (net) 42 000 24 000

Total de l'actif 325 000 $ 196 000 $

PASSIF ET AVOIR DES ACTIONNAIRES


Passif à court terme
Découvert de banque 25 000 $ ------ $
Emprunt de banque 100 000 100 000
Fournisseurs 89 000 27 000
Dividende à payer 10 000 ------
Portion à court terme - Billet 3 000 3 000
227 000 130 000

Passif à long terme


Billet à payer 27 000 30 000
Ms : Portion à court terme ( 3 000 ) ( 3 000 )
24 000 27 000
Avoir des actionnaires
Capital - actions ordinaires émis et versé 20 000 20 000
Bénéfices non répartis - non affectés 54 000 19 000
74 000 39 000
Total du passif et de l'avoir des actionnaires 325 000 $ 196 000 $

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LES JEUDIS DE LA COMPTABILITE 2/2

INFORMATIX INC.
État des variations des B.N.R. non affectés
pour l'exercice terminé le 31 décembre

19-2 19-1

Solde au 1er janvier 19 000 $ 12 000 $


Plus : Bénéfice de l'exercice 50 000 22 000
Moins : Dividendes déclarés pendant l'exercice (15 000 ) ( 15 000 )
Solde au 31 décembre 54 000 $ 19 000 $

INFORMATIX INC.
État des flux de trésorerie
pour l'exercice terminé le 31 décembre 19-2

ACTIVITÉS D'EXPLOITATION

Bénéfice net 50 000 $


Ms : Produit n'ayant pas d'impact sur les liquidités
Gain sur vente de placement ( 1 000 )

Ps: Charges n'ayant pas d'impact sur les liquidités


Dotation à l'amortissement cumulé 12 000 11 000

Variation des éléments hors caisse du fonds de roulement


Augmentation des comptes clients nets ( 52 000 )
Augmentation des stocks ( 88 000 )
Diminution des F.P.A. 1 000
Augmentation des comptes fournisseurs 62 000 ( 77 000 )

Flux de trésorerie liés aux activités d'exploitation ( 16 000 )

ACTIVITÉS DE FINANCEMENT

Dividendes payés en argent ( 5 000 )


Remboursement du billet ( 3 000 )
Flux de trésorerie liés aux activités de financement ( 8 000 )

INVESTISSEMENT

Acquisition d'immobilisations ( 30 000 )


Produit de la vente du placement 21 000
Flux de trésorerie liés aux activités d'investissement ( 9 000 )

Variation des espèces et quasi-espèces ( 33 000 )

Espèces et quasi-espèces au début de l'exercice ( 8 000 )


Espèces et quasi-espèces à la fin de l'exercice ( 25 000 )$

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LES JEUDIS DE LA COMPTABILITE 2/2

2. Les directives de la Banque Fortunée reliées à l'analyse d'un prêt sont les suivantes :

Il y a trois critères de base pour l'acceptation d'un prêt soit la solvabilité, la performance de
l'entreprise et la sécurité du prêt.

Étape à suivre :

a. Calculer les ratios indiqués à l'annexe 1 pour le dernier exercice de l'entreprise.


b. Comparer le ratio de l'entreprise à celui de l'industrie lorsque c'est possible.
c. En vous basant sur ces éléments, évaluer la demande de l'entreprise en fonction des
trois critères de base.

3. Vous avez réussi à obtenir quelques ratios moyens d'entreprises oeuvrant dans le
même secteur qu'Informatix inc. Ces ratios ont été calculés à partir des états
financiers de l'exercice 19-2.

RATIOS DE L'INDUSTRIE

Rendement de l’actif 13,0 %


Marge bénéficiaire nette 5,0 %
Marge bénéficiaire brute 30 %
Liquidités relatives 0,7
Rotation des comptes clients 8,0 fois
Rotation des stocks 3,4 fois
Délai de paiement des fournisseurs 18 jours
Endettement 55,0 %
Couverture des intérêts et des charges fixes 3,0
Fonds de roulement 1,5
Rendement des capitaux propres 25 %

4. Grâce à certaines règles fiscales, Informatix ne paie aucun impôt.

À cause de l'importance du montant en cause, c'est le directeur de la succursale, votre


patron, qui prendra la décision d'accorder ou non le prêt à Informatix. Votre travail est de
faire l'étude préparatoire.

06 L’analyse des états financiers 89 / 94


LES JEUDIS DE LA COMPTABILITE 2/2

TRAVAIL À FAIRE :

1. Calculez les ratios apparaissant à l'annexe 1 pour l'exercice 19-2 seulement et commentez la
situation chez Informatix en fonction des trois critères de base et d'une comparaison avec les
ratios de l'industrie.

2. Calculez l'augmentation de l'emprunt de banque demandée par M. Micro.

3. Supposons que la banque accepte de prêter seulement 40 000 $ à Informatix inc. à un taux
d'intérêt de 10 % à condition que les actionnaires investissent aussi le même montant sous
forme de capital-actions dans l'entreprise, recalculez les ratios reliés à la sécurité du prêt
apparaissant à l'annexe 1 pour l'exercice 19-2 seulement en assumant que cet apport
d'argent servira à rembourser le découvert de banque qui a coûté 3 000 $ en intérêts en 19-2
et à réduire les comptes fournisseurs. Commentez la décision de la banque à la lumière de
vos résultats.

NOTE : Veuillez fournir tous les détails de vos calculs.

ANNEXE 1
LISTE DES RATIOS À CALCULER POUR ÉVALUER UNE DEMANDE DE PRÊT

SOLVABILITÉ

Fonds de roulement
Liquidités relatives
Délai de recouvrement des comptes clients
Délai d'entreposage des stocks
Délai de paiement des comptes fournisseurs

PERFORMANCE

Rendement de l’actif
Marge bénéficiaire nette
Marge bénéficiaire brute
Rendement sur l’avoir des actionnaires

SÉCURITÉ DU PRÊT

Endettement = Total du passif


Total de l'actif

Couverture des intérêts et des charges fixes

Pourcentage des garanties à court terme utilisées = (Emprunt de banque + Découvert)


(Clients nets + Stocks)

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LES JEUDIS DE LA COMPTABILITE 2/2

Solution

1- Calcul des ratios, comparaison avec l'industrie et analyse

Formule pour ratios 19-2 19-1


SOLVABILITÉ
Fonds de roulement Actif CT  Passif CT
283 000  227 000 1,25 1,17
152 000  130 000
Liquidités relatives Encaisse + Placements
103 000  227 000 temporaires + Clients  Passif 0,45 0,45
59 000  130 000 CT
Recouvrement des comptes clients C/C X 365  Ventes
365 X 133 000  892 000 54,4 49,7
365 X 61 000  448 000
Période d’entreposage des stocks 365 X CMV  Stocks
365 X 178 000  620 000 104,8 104,3
365 X 90 000  315 000 jours jours
Paiement des comptes fournisseurs C/F X 365  Achats
365 X 89 000  708 000 46 jours 27
365 X 27 000  365 000 jours
PERFORMANCE
Rendement de l’actif BN  Actif total
50 000  325 000 15,4 % 11,2 %
22 000  196 000
Marge bénéficiaire nette BN  Ventes
50 000  892 000 5,6 % 4,9 %
22 000  448 000
Rendement sur l’avoir des actionnaires BN  ADA
50 000  74 000 67,6 % 56,4 %
22 000  39 000
SÉCURITÉ
Endettement Total du passif  Total de l'actif
325 000 - 74 000  325 000 77,2 % 80,1 %
196 000 - 39 000  196 000
Couverture des intérêts et charges fixes BN + Intérêt  Intérêt +
50 000 + 15 000  15 000 + 3 000 Remboursement du capital 3,6 2,12
22 000 + 14 000  14 000 + 3 000
Pourcentage des garanties à CT utilisées Emprunt de banque +
100 000 + 25 000  103 000 + 178 000 Découvert  C/C nets + Stocks 44 % 71 %
100 000  51 000 + 90 000

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LES JEUDIS DE LA COMPTABILITE 2/2

2. Calcul des ratios, comparaison avec l'industrie et analyse (suite)

SOLVABILITÉ IND. 19-2 19-1

Fonds de roulement 1,5 1,25 1,17


Liquidités relatives 0,70 0,45 0,45
Recouvrement des comptes clients (365  8) 46 j. 54,4 j. 49,7 j.
Période d’entreposage des stocks (365  3,4) 107 j. 104,8 j. 104,3 j.
Paiement des comptes fournisseurs 18 j. 46 j. 27 j.

ANALYSE

 Fonds de roulement supérieur à 1, en augmentation mais inférieur à celui de


l'industrie.
 Liquidités plus faibles (35 %) que l'industrie. Il y a un besoin d'amélioration des
liquidités.
 Comptes clients et stocks sont dans la norme de l’industrie, légère augmentation pour
les clients.
 Bonne gestion des stocks et comptes clients.
 Délai de paiement des comptes fournisseurs trop long.

PERFORMANCE IND. 19-2 19-1

Rendement de l’actif 13 % 15,4 % 11,2 %


Marge bénéficiaire nette 5% 5,6 % 4,9 %
Rendement sur l'avoir des actionnaires 25 % 67,5 % 56,4 %

ANALYSE

 Rentabilité générale supérieure à l'industrie en 19-2, amélioration par rapport à 19-1.


 Marge bénéficiaire dans la norme de l’industrie et s’améliore.
 Rendement sur l'avoir des actionnaires de beaucoup supérieur à l'industrie et en
augmentation.

SÉCURITÉ IND. 19-2 19-1

Endettement 55 % 77,6 % 80,1 %


Couverture des intérêts et des charges fixes 3 3,6 2,12
Pourcentage des garanties utilisées N/D 44 % 71 %

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LES JEUDIS DE LA COMPTABILITE 2/2

ANALYSE

 Endettement : 50 % plus élevé que la moyenne en 19-2, légère diminution par rapport à 19-1.
 Couverture : Meilleure couverture que l'industrie, en augmentation.
 Garanties utilisées : Pourcentage inférieur à 75 % et en diminution par rapport à 19-1.

ÉVALUATION GLOBALE DE LA DEMANDE DE PRÊT

SOLVABILITÉ

Le FDR est supérieur à 1 et les fonds autogénérés par l'exploitation sont satisfaisants aussi, il ne
devrait pas y avoir de problème de solvabilité à court terme. Le délai de paiement des comptes
fournisseurs est élevé et le ratio de trésorerie faible car ce sont des signes du besoin de liquidités.

PERFORMANCE

La performance générale d'Informatix est très satisfaisante. La croissance des ventes et un bon
contrôle des coûts assurera une bonne rentabilité future.

SÉCURITÉ

L'endettement est très élevé et Informatix profite d'un fort effet de levier. Cependant, la
rentabilité d'Informatix assure une couverture des intérêts et charges fixes supérieures à
l'industrie. Le pourcentage des garanties utilisées permet l'augmentation de l'emprunt de
banque.

2. Augmentation demandée de l'emprunt de banque

Délai de paiement des comptes fournisseurs = Fournisseurs X 365  Achats

Fournisseurs X 365  708 000 $ = 18 jours


Fournisseurs à 18 jours = 18 jours X 708 000 $  365 = 34 915 $ 

EMPRUNT DEMANDÉ

Fournisseurs au bilan- Fournisseurs à 18 jours =


89 000 $ - 34 915 $ = 54 085 $
Découvert de banque 25 000
Portion à court terme du billet 3 000
82 085 $

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LES JEUDIS DE LA COMPTABILITE 2/2

Calcul des ratios liés à la sécurité du prêt suite au refinancement

Apport de fonds Emprunt de banque 40 000


Émission de capital-actions 40 000
80 000

 Endettement : Passif total  Actif total

211 000 (note 1)  325 000 $ = 64,9 %

 Couverture des intérêts et charges fixes :


B.N. + Intérêts  Intérêts + Remboursement du capital à court terme

[50 000 + 15 000  [(15 000 - 3 000 + 4 000*) + 3 000*] = 3,4 fois

*40 000 X 10 % = 4 000


*3 000 $ de 19-3

 Réduction de l'endettement et de la couverture des intérêts et charges fixes

=> augmente la sécurité du prêt pour la banque sans affecter sérieusement la


couverture
=> diminue l'effet de levier pour les actionnaires
 Ratio de l'endettement semblable à celui de l'industrie
 Ratio de couverture toujours supérieur à celui de l'industrie

La proposition augmente la sécurité du prêt, diminue l'endettement élevé d'Informatix et


améliore le ratio du FDR et celui de la trésorerie. Sa décision est conforme à son analyse de
la situation financière d'Informatix.

NOTE 1 :

Découvert (25 000 - 25 000) 0$


Emprunt de banque (100 000 + 40 000) 140 000
Fournisseurs (89 000 - 55 000) 34 000
Dividende à payer 10 000
Portion à court terme du billet 3 000
Passif à long terme 24 000

Total du passif suite au refinancement 211 000 $

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