ciment, matériau se présentant sous forme de poudre très fine, qui durcit au contact de
l’eau et est ainsi utilisé comme liant. Le ciment est également appelé liant hydraulique. Cette capacité de prise est recherchée en construction, par exemple pour préparer les bétons.
2 HISTORIQUE
Pendant la préhistoire et au début de l’Antiquité, on utilisait l’argile
comme liant pour maçonner les pierres. Lors de la construction des pyramides, les Égyptiens utilisèrent un plâtre obtenu par cuisson d’un gypse. Plus tard, les Grecs, puis les Romains, se servirent de la chaux produite par la cuisson du calcaire, dans leurs constructions. À partir du Ier siècle av. J.-C., ils améliorèrent le liant en y ajoutant des pouzzolanes, particules très fines d’origine naturelle, comme les cendres volcaniques, ou artificielles, comme la poussière de briques broyées. Ils obtinrent ainsi le ciment romain. Ce liant fut utilisé sans grandes modifications jusqu’en 1756, date à laquelle l’Anglais Smeaton, lors de la construction du phare d’Eddystone, mélangea des chaux hydrauliques et des pouzzolanes. Il obtint ainsi le premier liant artificiel, avec lequel il prépara un mortier aussi dur que la pierre de Portland.
En 1817, l’ingénieur français Louis Vicat, suivi, au début des années 1820, par
Treussart, ainsi que par Pavin de Lafarge, découvrit et définit les formules des ciments actuels, préparés alors dans des fours verticaux. Les fours rotatifs firent leur apparition vers 1880 et sont toujours utilisés. À l’heure actuelle, les cimentiers, qui sont généralement équipés de laboratoires de recherche, cherchent à mettre au point des ciments de plus en plus performants. Le dernier-né a été inventé en 1908 : il s’agit du ciment alumineux.
3 CIMENTS ARTIFICIELS PORTLAND
3.1 Préparation
Les ciments artificiels Portland sont actuellement les ciments les plus
utilisés dans le monde. Ils sont produits à partir de matériaux calcaires et argileux, et de laitier de hauts-fourneaux, résidu de la fabrication de l’acier et de la fonte. Ces matières premières sont mélangées et broyées, puis cuites dans un four rotatif, long tube de 150 m et de 3,50 m de diamètre, légèrement incliné par rapport à l’horizontale. Le mélange broyé est introduit dans la partie supérieure et est chauffé lors de sa descente dans le four par gravité. Cette opération dure environ six heures. La température des matériaux atteint environ 1 450 °C dans la partie inférieure, équipée de brûleurs à mazout ou à gaz. Le mélange entre alors en fusion et forme un granulé appelé clinker, qui est la base constitutive du ciment. Le clinker, terme anglais signifiant « scorie », se forme à la suite d’une réaction chimique : l’argile, qui est un silicate d’alumine, se désagrège sous l’effet de la chaleur et s’associe avec la chaux contenue dans le calcaire pour former des silicates et des aluminates de chaux, qui constituent le clinker. À la sortie du four, le clinker est rapidement refroidi puis broyé très finement dans des tambours rotatifs contenant des boulets. Le produit est ensuite mélangé avec les adjuvants éventuels, puis soufflé jusqu’aux silos de stockage ou jusqu’au poste d’ensachage. Le ciment est généralement conditionné en sacs de 50 kg.
3.2 Durcissement
La qualité du ciment est constamment contrôlée en laboratoire. Des essais
de résistance sont effectués sur des éprouvettes en mortier fabriquées avec le ciment. On immerge ces éprouvettes dans l’eau durant 28 jours, puis on mesure leur résistance à la compression et à la traction.
Les composés actifs du ciment sont des silicates tricalciques
(3CaO,SiO2), dicalciques (2CaO,SiO2), et des aluminates tricalciques (3CaO,Al2O3). Instables, ces éléments changent de structure en présence d’eau. Le durcissement initial, la prise, est dû à l’hydratation du silicate tricalcique, qui produit un gel de silice hydratée et d’hydroxyde de calcium. Ces substances cristallisent en un enchevêtrement de paillettes qui emprisonnent les particules de sable et de gravier présentes dans le béton ou le mortier. Cette réaction est exothermique : elle libère de la chaleur. Les autres éléments du ciment s’hydratent de façon semblable, mais cristallisent beaucoup plus lentement et contribuent au durcissement lent et progressif de la pâte pendant des années.
La température ambiante joue un rôle important dans la prise du ciment. Par temps de
gel, la chaleur dégagée lors du début de prise du ciment peut ne pas suffire pour empêcher l’eau incorporée dans le béton ou le mortier de geler. On parle alors de fausse prise. Le béton donne l’apparence d’une prise correcte, car la surface est dure. Mais l’hydratation des éléments du ciment n’a pas eu lieu, et le béton ne possède alors aucune résistance.
4 CIMENTS SPÉCIAUX
Il existe d’autres importantes variétés de ciments aux caractéristiques
spécifiques, en dehors des ciments Portland. On obtient ces ciments spéciaux en modifiant la proportion des matières premières, ou en ajoutant d’autres matériaux. Ainsi, on emploie des ciments réfractaires pour lier des pièces soumises à des températures élevées, comme les briques réfractaires de cheminées. Le ciment hydraulique, parfois mélangé à de la fumée de silice, est utilisé en travaux maritimes, car il permet une bonne prise sous l’eau, même saturée de sel. Certains ciments résistent bien aux agressions chimiques acides et ont des applications en milieu industriel. Le ciment prompt fait prise très rapidement, en quelques minutes. Il a été utilisé à la fin du XIXe siècle en construction de bâtiment, mais sert aujourd’hui principalement pour des scellements ou des réparations.
5 CLASSIFICATION DES CIMENTS
En France, les principaux ciments sont classés par l’organisme de
normalisation AFNOR, en fonction de leur composition et de leur résistance. On distingue principalement : les ciments CPA, ciments Portland purs ; les ciments CPJ, ciments Portland composés, qui contiennent au moins 65 p. 100 de clinker. Ce sont les plus utilisés ; les ciments CHF, ciments de haut-fourneaux, qui contiennent entre 60 et 75 p. 100 de laitier de hauts-fourneaux ; les ciments CLK, ciments de laitier au clinker, qui contiennent 80 p. 100 de laitier de hauts-fourneaux ; les ciments CLX, ciments de laitier à la chaux ; les ciments prompts.
Les ciments sont également classés en fonction de leur résistance à la
compression, calculée lors de la destruction, sous presses, d’éprouvettes de mortier de ciment âgées de 28 jours. Il existe quatre classes majeures : 35, 45, 55, ainsi qu’une classe HP, pour les ciments à hautes performances. Le ciment de classe 35 est utilisé en maçonnerie légère, ou pour des bétons ne supportant pas de trop fortes contraintes. Le ciment de classe 45 est le plus utilisé dans les constructions en béton armé, pour réaliser des structures de bâtiment. Les ciments de classe 55 et HP servent principalement pour les gros travaux de génie civil, pour des pièces en béton devant supporter de très fortes contraintes.
Les recherches actuelles, menées par les cimentiers et les entreprises de
travaux, permettent la mise au point de ciments dits à très haute performance, utilisés lorsque des résistances très importantes sont requises quelques heures seulement après le coulage du béton. Ces ciments à hautes et très hautes performances sont par exemple utilisés lors de la reprise en sous-œuvre, pour modifier les fondations d’un ouvrage existant. Voir aussi Béton.
1. TECHNIQUE matériau de construction, composé de calcaire et
d'argile, qui, mélangé avec de l'eau, durcit en séchant un ciment à prise rapide 2. lien très solide l'iniquité a créé un ciment social 3. matériau utilisé par les dentistes pour boucher les cavités dentaires ou pour sceller le dentiste prépare son ciment
Le ciment Portland:
Le ciment Portland, le plus employé dans la construction, est une
substance minérale artificielle. Il est fabriqué à partir d'un mélange d'argile et de calcaire broyé que l'on chauffe pour former un clinker avant d'être réduit en une poudre fine. Cette poudre doit présenter des proportions fixées à l'avance en calcium, en aluminium, en silicium et en fer. L'addition d'eau produit alors une pâte qui prend en durcissant. On mélange ce ciment Portland à du sable et à des cailloux afin d'obtenir divers types de béton. Les fondations d'une maison moderne sont en béton, de même que ses murs intérieurs. Le mortier, composé de ciment, de chaux, de sable et d'eau, sert à poser les briques.
Les composites ciment armé-verre sont constitués de ciment Portland et de sable,
mélangés à des fibres de verre légères, résistantes aux alcalis et à haute élasticité. Ils ont de nombreuses applications dans la production de revêtements et de béton armé. Les panneaux et tuyaux stratifiés en verre tissé sont également très utilisés dans le bâtiment.
6. LE « CIMENT DE LA COALITION ANTIHITLÉRIENNE »
L’entrée en guerre de l’Union soviétique contre l’Allemagne en 1941 et
la place importante tenue par les antifascistes d’obédience communiste et les partis communistes dans la Résistance contribuent à faire renaître un front uni, symbolisé par l’alliance des démocraties occidentales et de l’Union soviétique contre le régime hitlérien. Véritable « ciment de la coalition antihitlérienne », comme l’écrit l’historien Pierre Milza, l’antifascisme joue alors un rôle fédérateur majeur et apparaît comme une mystique structurant fortement le combat contre les dictatures nazie et fasciste. C’est en son nom qu’a été rendue possible l’union des démocrates et des communistes. Et ce à tel point que certains historiens ont voulu y voir un piège qu’aurait tendu Staline aux libéraux et aux socialistes, pour donner à son régime une respectabilité qu’il n’aurait pu acquérir autrement et pour intégrer les différents partis communistes dans la vie démocratique des pays occidentaux.
La disparition des régimes fascistes à la fin de la guerre a marqué la fin
du combat antifasciste. Cependant, durant la guerre froide, « fascisme » et « antifascisme » ont fait partie de la rhétorique communiste qui dénonçait l’action de gouvernements conservateurs ou franchement marqués à droite. En France notamment, le Parti communiste français a essayé de raviver la flamme de l’antifascisme pour s’opposer au général de Gaulle, dont le retour au pouvoir et la mise en place d’une nouvelle Constitution ont été assimilés à une forme de « fascisme ».
Enfin, avec la montée en Europe de certains mouvements d’extrême
droite et les soubresauts nationalistes dans l’ex-bloc de l’Est, on a assisté ces dernières années à la réapparition d’organisations et de slogans plaçant leur lutte politique dans la logique du combat antifasciste.
Invention du ciment par les Romains
Les Romains utilisent comme matériau de base de leurs constructions un blocage formé d’un ciment très dur, dans lequel ils noient des moellons irréguliers. Pour donner belle apparence à cet appareil ils le dotent de parements constitués de blocs (opus quadratum, opus incertum) remplacés ultérieurement par des moellons carrés (opus reticulatum).