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Diplôme d’État d’Accompagnant Éducatif et Social

DC4 : Participer à l’animation de la vie sociale et citoyenne de la


personne

Session 2017
1- PRÉSENTATION DE LA STRUCTURE

Le Foyer de Vie où j’effectue mon stage est situé sur une petite commune
bretonne. C’est un établissement médico-social dépendant d’une association. Il a
ouvert trois mois avant mon arrivée en stage.
La résidence, de part son implantation au sein du bourg, facilite les déplacements
des résidents ainsi que leur intégration.
Le foyer accueille des personnes handicapées adultes, hommes et femmes de 20 à
60 ans. Ils sont en situation de handicap mental et/ou psychique avec déficience
intellectuelle associée.
Pour chacune des 4 maisons composant le foyer, l’équipe éducative et
accompagnante est constituée d’un Éducateur(trice) Spécialisé(e), de trois Aides
Médico-Psychologiques et d’un(e) Aide Soignant(e). Le foyer bénéficie également
d’une infirmière et d’une psychologue. Une surveillante et une Aide-Soignante
assurent chaque nuit la continuité de l’accompagnement.

CONSTATS DE DÉPART

J’ai constaté à mon arrivée en stage que, dans ce contexte d’ouverture, chacun
avait pris et continuait à prendre progressivement ses marques. Tant les équipes
que les résidents. Il avait fallu faire connaissance avec l’infrastructure, prendre le
temps de la rencontre, créer une relation de confiance et observer pour ajuster au
mieux son accompagnement. Les projets personnalisés n’étaient pas encore mis
en place.

J’ai pris le temps d’observer les résidents, de saisir le tempo, de discuter avec eux
et avec l’équipe. J’ai notamment remarqué que un des résidents, A, venait souvent
à la rencontre des encadrants. Il voulait savoir où ils allaient, si ils étaient là le
lendemain, le jour suivant et qui serait présent sinon.
Cette question pouvait revenir chez d’autres également au cours de la journée.
La feuille hebdomadaire de présence des encadrants affichée sur la porte du
bureau aurait pu apporter une réponse à leur interrogations mais 7 résidents sur 9
ne sont pas lecteurs. Il leur fallait donc passer par tiers -l’encadrant- pour cela.
J’ai donc proposé à l’équipe de réaliser avec des résidents volontaires un tableau
journalier de présence des encadrants, utilisant des pictogrammes, des photos et
un éphéméride.

J’ai remarqué, dans l’ancien foyer de vie ou je travaillais, que cet outil était un
point de repère important pour certains résidents. Ils pouvaient s’y référer en toute
autonomie quand ils en avaient besoin.
Remplir le tableau était aussi un moment quotidien intéressant et attendu. Il se
faisait généralement le soir, accompagné par un encadrant ou un résident lecteur.
2- ÉTUDE DU PROJET D’ANIMATION

a) Le public concerné

Présentation de A
A est un jeune homme de 22 ans, présentant une déficience intellectuelle
moyenne.
C’est un jeune homme discret et agréable qui peut se faire oublier sur un groupe.
Très attentif à ce qui se passe autour de lui, c’est le premier à remarquer un
changement.
Il aime la routine et est sécurisé par elle.
Peu à l’initiative des interactions avec les autres résidents, il apprécie fortement la
relation duelle avec l’encadrant mais il a du mal à le faire comprendre.
Il est attentif au comportement de chacun et adopte des attitudes spécifiques en
fonction.
Il est généralement partant pour faire. Il est assez lent dans ses gestes et
exprimera peu sa fatigue.
Si A est en difficulté, il peut se mettre en colère.
Il a un petit niveau de compréhension du vocabulaire malgré les apparences. Il
faut vérifier qu’il a bien compris ce que l’on attend de lui.

Présentation de P
P est un homme de 40 ans. Il est porteur du syndrome de Down.
Il a travaillé en ESAT pendant 15 ans.
Il est actuellement en surcharge pondérale.
P ne sort pas beaucoup du foyer et ne participe pas aux activités de groupe, à part
pour le repas pédagogique organisé sur la maison.
Il passe beaucoup de temps dans le salon pour des coloriages, recopier les titres
de ses magazines préférés ou regarder la télévision dans le salon en fin d’après-
midi (il a ses émissions favorites).
Il apprécie la relation duelle avec l’encadrant et a accès à l’humour.
Ses rapports avec les autres résidents et encadrants peuvent être compliqués car
il s’emporte très facilement quand il est contrarié ou frustré. Cependant, il n’a
jamais eu de comportements hétéro-agressifs physiques. Il sait également se
remettre en question et venir s’excuser de lui-même quand il est calmé.
Il a une bonne compréhension de ce qu’on lui dit.

Présentation de J
J est un homme de 53 ans qui a travaillé environ 20 ans en ESAT (Établissement et
Service d’Aide par le Travail). D’abord à plein-temps, puis les deux dernières
années en Atelier Alterné (travail à temps partiel + activités d’épanouissement:
manuelles, culturelles, sportives).
Un des aspects de sa pathologie (psychose) fait qu’il veut toujours «être ailleurs».
Depuis son installation au foyer, J ne trouve pas sa place et cela le met à mal. Il
est dans l’errance sur la structure et vient à la rencontre des encadrants dès que
l’occasion se présente. Il questionne de manière obsessionnelle le moment de son
départ pour son «futur foyer», ses retours en week-end, souvent avec les mêmes
phrases. C’est quelque chose qui l’envahit en permanence et l’angoisse.
Il participe peu aux activités proposées et cherche surtout la relation individuelle
avec l’encadrant.
Il a une assez bonne compréhension de ce qu’on lui dit mais il faut parfois
reformuler.
J a des difficultés dans ses repères temporels.
b) Les objectifs de l’animation
L’objectif général de cette animation est que les résidents s’impliquent dans la
création d’un outil dont ils puissent se saisir ensuite de manière pérenne, rituelle.

Il faut bien comprendre que c’est le résultat de l’animation qui va répondre aux
besoins repérés plus que l’animation en elle-même.

-Aider les résidents dans Par la création de cet outil, les résidents pourront
leur repères temporels se l’approprier et le faire vivre quotidiennement
afin qu’ils repèrent la présence des encadrants
-Sécurité (environnement sur leur maison.
stable et prévisible) L’éphéméride sera un relais pour celui mis en
place dans la chambre de J.

-C’est un outil que J va peindre. C’est une activité


qu’il a déjà faite en ESAT. De plus, pour l’avoir
Valorisation par l’art créatif déjà accompagné sur une activité de peinture
libre, j’avais pu apprécier son implication et son
intérêt.
-P aime écrire, recopier et va rédiger les
étiquettes.
-A fait parfois des photos avec son téléphone
portable et il aime savoir qui est là, qui va où, ce
qui va se passer après…

Satisfaire un besoin de Remplir le tableau:- avec un encadrant


reconnaissance et - seul, pour les lecteurs
d’estime. - en binôme lecteur/non lecteur
Participer à la vie de
l’institution, accomplir des Le tableau pourra répondre à un besoin de se
rôles sociaux sentir utile, d’être valorisé, atteindre ses objectifs,
être indépendant, avoir conscience de sa valeur,
etc...
Favoriser la motricité fine Les étiquettes se fixent grâce à des scratchs +
des pinces à linge, afin de varier les opérations à
accomplir.
Le tri pour choisir les bonnes étiquettes fait
travailler la motricité fine également.
Maintien des acquis au Au-delà du tri, le résident volontaire pourra,
niveau cognitif accompagné par l’encadrant, trouver les bonnes
étiquettes pour l’éphéméride.
Travail possible sur la temporalité, les nombres,
les mots...
c) Description des actions envisagées

De quoi s’agit-il ? Créer un tableau journalier des présences encadrant.


Pour qui ? Les résidents de la maison qui ont besoin de savoir quels
encadrants sont ou seront présents sur la maison.
Pour l’activité de création, j’ai proposé :
-à J de peindre.
-à P de rédiger les étiquettes.
-à A de faire les photos des encadrants.

Où le mettre en L’animation pourra se réaliser sur la maison et dans une


place ? des salles d’activités pour la peinture.
Comment ? 1/ Repérage des besoins
2/ Formulation du projet
3/ Validation de l’équipe et de la hiérarchie
4/ Enquête pour trouver des résidents intéressés
5/ Achat ou récupération du matériel
6/ Présentation du projet aux résidents
7/ Mise en œuvre des différents ateliers
8/ Présentation de l’outil terminé et mise en action
9/ Évaluation de l’impact
Budget J’ai privilégié le recyclage pour cet outil. Ainsi, la plaque
est issue de bois de cageot.
La peinture acrylique et le matériel pour l’appliquer étaient
déjà disponibles au foyer.
Un achat de bandes adhésives scratch a été fait (inclus
dans une commande d’art créatif pour la maison).
J’ai récupéré six pinces à linge et un peu de colle à bois.
Quand ? Durant ma deuxième période de stage.
La première m’aura donné l’occasion d’observer et
d’évaluer.
Je n’ai pas posé de date précise et ai composé suivant les
disponibilités des résidents.
Mon rôle Au-delà de piloter le projet, mon rôle sera d’amener
chaque résident dans l’activité qui lui est réservée et de
garantir le bon déroulement de la séance. Ce sera aussi
l’occasion de créer du lien, de travailler sur les
potentialités de chaque activité (estime de soi, stimulation
cognitive...)
3/ MISE EN ŒUVRE DU PROJET D’ANIMATION

Lundi 15 mai:
Le matin: 1ère application de peinture rouge avec J . C’est une étape rapide.
Il ne souhaite pas venir au moment où je lui fais la proposition. Je lui demande de
m’accompagner jusqu’à la porte de la salle d’activité et il serait libre de décider si
il voulait participer ou pas alors.
Il rentre dans la salle sans rechigner et je lui donne une blouse de protection.
J’avais préparé à l’avance le matériel et le support.
Il commence à peindre le support en bois sans souci. Je le complimente.
Le midi: Je présente le projet aux résidents de la maison. J’en avais parlé à ceux
qui participeraient à la création mais n’avait pas diffusé le projet à tout le monde.
Ce n’est pas le moment idéal mais c’est le seul où ils sont tous réunis. Ils ont fini
de manger mais ne sont pas très attentifs. J’en profite quand même pour leur
expliquer le projet en cours et sa finalité.

Mardi 16 mai:
Comme programmé avec P la veille,
je propose de l’installer au salon,
sur mon PC portable. C’est un lieu
où il passe du temps à dessiner et
recopier les gros titres de ses
magazines préférés. Je lui présente
des étiquettes déjà faites avec les
jours de la semaine et lui demande
de les remettre dans l’ordre. Il le fait
sans souci et je l’en félicite. Il les
recopie ensuite sur l’ordinateur.
Je lui présente ensuite les étiquettes
des mois de l’année et lui demande
aussi de les remettre dans l’ordre. Il
a plus de difficultés et nous
«déroulons» les mois de l’année ensemble.
Il les recopie ensuite avec application et signe même en bas de page.
Nous corrigeons ensemble les quelques fautes de frappe et je le remercie pour son
aide.

Jeudi 18 mai: J est au courant que nous allons peindre aujourd’hui et me sollicite
à plusieurs reprises. Comme la temporalité est compliquée pour lui, je lui dis que
nous ferons cela après le goûter.
Nous allons en salle d’activité. Je demande à J d’enfiler sa blouse. Ensuite, nous
discutons sur la pertinence des couleurs pour les trois pochoirs/pictogrammes que
nous allons utiliser:
Le premier représente le matin, un soleil qui se lève. Il ne sait pas de quelle
couleur est le soleil quand il se lève.Je lui parle de rouge, de rose. Il préfère le bleu
car «les couleurs sont bleues dehors, le matin».
Le deuxième pictogramme représente l’après-midi, un grand soleil. Il me dit
immédiatement que la couleur jaune ira bien.
Le troisième pictogramme représente la nuit, symbolisée par la lune. Il propose du
noir, car «c’est la couleur de la nuit».
Je demande ensuite à J d’amener à table les tubes de peintures qu’il a choisi.
Pendant ce temps, je prépare trois rouleaux et trois réceptacles à peinture.
Je l’invite à verser un peu de peinture dans
chaque réceptacle.
Je positionne ensuite le premier pochoir et
invite J à appliquer la peinture. Il peint sans
souci et je fais juste attention qu’il ne
déborde pas du pochoir. Même opération
avec les deux autres pochoirs.
Il est vraiment très appliqué dans son travail
et je l’en félicite.

Deuxième étape: peindre les pinces à linge qui seront fixées au tableau et
maintiendront les photos des encadrants.
Je demande à J de choisir trois couleurs suivant ses
goûts. Il veut du vert, du rouge et du jaune.Je lui
propose de ramener sur la table les pots, les
pinceaux ainsi que la peinture rouge et verte (le
tube de peinture jaune est déjà là). Les pinces à
linge sont placées sur un support pour qu’il puisse
les peindre facilement.
Je le laisse faire à son rythme en lui indiquant juste
les endroits où il manque de la peinture.
Il est encore une fois très appliqué et je le lui fait
remarquer.
La séance terminée, nous nettoyons ensemble le
matériel et mettons les ouvrages à sécher.

Vendredi 19 mai: Après avoir plastifié les feuilles où P avait écrit les jours, mois
de l’année, je les découpe moi-même pour des raisons de sécurité (travail avec un
cutter).
Je lui propose ensuite de venir au bureau avec moi pour qu’il colle sur chaque
étiquette un morceau de scratch. Cela permettra des les fixer sur le tableau. C’est
une activité qu’il apprécie beaucoup et il le fait avec beaucoup d’application.

J’invite ensuite J à me suivre en salle d’activités afin de coller les pinces à linge
peintes sur la plaque de bois. Je lui demande de me donner une pince, y applique
une couche de colle à bois et lui indique où la coller. Il tremble ce matin et je l’aide
donc à positionner la pince et à la maintenir le temps que la colle «prenne».Nous
faisons pareil avec les suivantes.
Je fais remarquer à J que le pictogramme «soleil» manque de couleur. Il acquiesce
et nous en profitons pour redonner un coup de peinture dessus. Je lui demande
donc de réunir le matériel nécessaire, sans en dire plus.
Il va chercher le tube de peinture jaune, un pot de verre et un rouleau (je lui
précise alors que le pinceau sera plus adapté). Il verse la peinture (beaucoup trop
à mon goût mais quand je le lui fait gentiment remarquer, ça le fait rire).
Il l’applique mais ne se sent pas à l’aise. Il a peur de «déborder» et me dit qu’il ne
sait pas réchampir¹.
Je lui propose donc de peindre le centre du soleil et je me charge du reste.
Je lui demande ce qu’il pense du résultat final et me dit aimer beaucoup. Je lui dis
que moi aussi et le remercie de sa participation.

¹ En peinture professionnelle, «réchampir» c’est dégager les angles, marquer les contours. C’est un
travail de précision. C’est sûrement là un souvenir de l’ancienne activité de J en peinture.
Activité photo avec A:
Sur plusieurs jours, et selon les présences des encadrants, j’ai proposé à A de
prendre ces derniers en photo.
Nous convenons que ce sera lui qui ira faire la demande auprès des encadrants,
suivant leur disponibilité du moment.
Comme l’appareil photo du foyer n’a plus de batteries, je propose à A de lui
donner mon smartphone et lui explique la marche à suivre. C’est un peu
compliqué pour lui. Je dois le guider verbalement et il s’y reprend à plusieurs
reprises (les encadrants gardent la pose avec patience!).
Sur plusieurs clichés, nous en sélectionnons un ensemble.
Je me charge ensuite de les mettre en forme sur ordinateur, de les imprimer,
plastifier, découper.

Lundi 22 Mai: Le projet est terminé et les résidents sont rentrés de week-end. A
l’heure de midi, je présente l’outil terminé aux résidents et avec A et P, nous en
faisons la démonstration. Je remercie une dernière fois A, P, J de leur aide et leur
implication.
4/ ÉVALUATION FINALE

Ce projet trouve toute sa pertinence dans le contexte d’ouverture récente du foyer.


L’outil a été créé dans le même esprit que les autres tableaux mis en place au fur
et à mesure dans le foyer (le grand tableau des activités hebdomadaires, par
exemple).
Destinés aux résidents, donc conçus pour être simples à consulter, ils y trouvent
des repères sécurisants mais sont aussi un support de relation, de communication.
C’est l’occasion d’échanger entre résidents, avec les encadrants également.

L’équipe a porté un intérêt certain à ce projet et a adopté l’outil. Chaque soir,


l’encadrant présent sur la maison accompagnait un volontaire pour le remplir. A
est très demandeur.

Je regrette que le projet fut «prêt à l’emploi» un peu trop tard à mon goût (dernière
semaine de stage. J’aurais voulu avoir le loisir d’observer plus longtemps comment
les résidents l’investissaient. J’ai perdu du temps en début de deuxième période de
stage, parfois mal géré mon planning ou ceux des résidents impliqués dans la
création de l’outil.

Je trouve aussi dommage de ne pas être arrivé avec un prototype pendant la


présentation de l’outil, lors du repas. Cela m’aurait aidé à être plus explicite, en
faisant une démonstration, par exemple.

Enfin, de part leur nature, les activités n’ont eues lieu qu’en individuel et je n’ai
donc pas pu observer de dynamique de groupe pendant ce temps.

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