Exemplaire destiné exclusivement à MICHEL JUSTIN YEPIE - Abonné n°AA020230

Les hommes, les affaires, les réseaux UNE

PUBLICATION
Du site
Nº435
Paris, le 19 mars 2019

Stratégies d'Etat Exploration-Production Réseaux d'affaires Hommes de pouvoir

Guinée Conakry poursuit Angola João Lourenço nomme Ghana Ibaera Capital aide Ouganda Le roi du ciment
son combat contre Dentons sa task force pour sortir les mines Azumah à sortir son or Narendra Raval s'étend
sur Simandou NP.2 de l'ère dos Santos NP.3 de terre NP.5 dans l'acier N P.6

Congo-B au port de Pointe-Noire, Sapro, qui avait
racheté le site au sud-africain Exxaro en 2016,
devra attendre de disposer d'un stock de
Les ténors 35 000 t pour affréter un navire.
Ambitieux, Sapro vise la production de
du secteur misent 500 000 t en 2019, puis le passage à 3 millions
l'australien John Welborn, ex-international de
rugby qui convainc les investisseurs de soute-
nir le producteur d'or qu'il dirige, Resolute
Mining, même quand il s'aventure dans des
pays difficiles comme le Soudan (  AMI nº429).
Enfin, Sundance Resources, qui contrôle le

sur la lente rapidement. Pour atteindre cet objectif, Sapro

relance du fer
Repères clés sur notre carte en ligne
En quasi-faillite, le Congo-B voit pourtant
des barons de son régime et des géants du
secteur minier mondial parier encore sur
le développement du fer dans le pays. Trois
obstacles majeurs demeurent avant d'y
parvenir : le manque d'infrastructures de
transport, le déficit en électricité et les
sommes colossales à engager.
Obambi à l'avant-poste. Courant 2019,
Sapro, conglomérat de Paul Obambi, le pré-
sident de la Chambre de commerce, d'in-
dustrie, d'agriculture et des métiers de
Brazzaville depuis plus de 20 ans (lire notre
 Insiders), devrait pouvoir exporter une pre-
mière cargaison de fer. Depuis mai, la filiale
minière du groupe, dont la direction générale
est assurée par le fils de Paul Obambi, Paul
Obambi Jr, évacue environ 2 000 tonnes de
fer tous les dix jours depuis sa mine de
Mayoko. Ayant accumulé 25 000 t en février
devra toutefois régler le problème du transport
du minerai sur les 400 km séparant la mine et
le port. Sapro emprunte le Chemin de fer
Congo-Océan (CFCO), ex-ligne de chemin de
fer de Comilog, filiale d'Eramet, mais le rail est
vétuste, ce qui a entraîné un déraillement depuis
le début des exportations et limite les volumes
qui peuvent passer. Sapro a finalisé l'étude de
faisabilité de la réhabilitation et commandé de
nouvelles locomotives moins lourdes, mais doit
trouver de l'argent pour les travaux.
Gros bonnets. En parallèle, plusieurs gise-
ments de fer sont en développement, mais
les fonds manquent pour lancer la produc-
tion, et ce malgré la force de frappe financière
de certains actionnaires. Ainsi, Glencore, qui
a vendu près de 80 millions t de fer en 2018,
détient 50% de Zanaga contre 50% pour
Zanaga Iron Ore. Cette société cotée à
Londres est présidée par Clifford Elphick,
ex-PDG de Gem Diamonds et de la holding
du richissime clan Oppenheimer, longtemps
à la tête de De Beers et Anglo American.
Badondo est détenu par Equatorial
Resources, dont l'un des administrateurs est
projet de Mbalam, compte dans ses rangs de
fins connaisseurs des marchés asiatiques,
premiers financeurs et consommateurs de fer.
Le DG, Giulio Casello, a dirigé les opérations
en Australie du chinois Sinosteel et le direc-
teur-pays, Aimé Emmanuel Yoka, fils de
l'ex-ministre de la justice du Congo-B, a créé
le fonds d'investissement établi à Singapour
Marys Capital Investments (  AMI nº381).
Carences. Si le fer congolais peine à mobiliser
les financements, c'est que le déficit en infras-
tructures de transport et électriques du pays
y décuple le coût des projets, souvent isolés
et loin des côtes. Même la proximité de cer-
tains sites, comme Badondo avec les gise-
ments de Belinga, longtemps vu comme
fleuron du secteur minier gabonais, et
d'Avima, avec qui un rail d'évacuation pour-
rait être partagé, oblige à dépenser des
sommes immenses. L'Etat ne peut honorer
ses promesses d'aider à financer ces infras-
tructures, car il traverse une crise économique
majeure (  LC nº793) et n'a toujours pas signé
d'accord avec le Fonds monétaire interna-
tional (FMI) pour l'aider à en sortir, ce qui
n'encourage pas non plus les investisseurs.

Pépites
Congo-K Les très
politiques conseillers
mines de Tshisekedi
Malgré la place des mines dans l'éco-
nomie du Congo-K et l'enjeu essentiel
de l'énergie pour le développement
du pays, le nouveau président Félix
Tshisekedi a désigné des conseillers
communs pour les deux périmètres
le 11 mars. Peu connus dans le secteur
minier, ces collaborateurs émanent
surtout de l'alliance forgée par le chef
de l'Etat pour diriger le pays. Trois
conseillers sur les cinq sont des sou-
tiens de Vital Kamerhe, le patron de
l'Union pour la nation congolaise
(UNC), qui s'était allié à la candidature
de Félix Tshisekedi pour l'élection de
décembre dernier et qui est aujourd'hui
directeur de cabinet du chef de l'Etat.
Juvénal Kabwende Musa est cadre
de l'UNC au Maniema, à l'est du
Congo-K ; Patrick Kawara a repré-
senté le parti en Irlande lors de la
campagne de 2018 et Pierre Claver
Kalala Mwana Njibu est un soutien
de longue date. Autre conseiller, l'avo-
cat Crispin Mukendi Bukasa était le
mandataire suppléant de l'Union pour
la démocratie et le progrès social
(UDPS), le parti de Félix Tshisekedi,
au sein de la Commission électorale
nationale indépendante (CENI) lors
de la présidentielle.
guinée Seydouba
Bangoura va droit au but
pour la bauxite de Kimbo
Kimbo & Co Port, société enregistrée
à Conakry début mars en vue de gérer
la construction des infrastructures
portuaires d'évacuation de la bauxite
que produira Bauxites-Kimbo dans
la zone de Fria, est représentée par
Seydouba Bangoura. Cet ex-inter-
national de football a joué pour le
club de Conakry Hafia 77 pendant
de longues années et en équipe
nationale durant la Coupe d'Afrique
des nations (CAN) de 1980. Joint-
venture entre le chinois Zibo Rundi
Aluminium Industry Co et le guinéen
Kimbo (   AMI nº423), Bauxites-
Kimbo prévoit de démarrer l'expor-
tation de sa bauxite mi-2020, après
avoir investi plus de 3 milliards $ dans
le projet. Outre Seydouba Bangoura,
le projet est également promu par
l'ancien ministre des finances de
Conakry, Facinet Fofana.

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Aboutissement d’investigations de long terme de la rédaction d’Africa Intelligence,

ces Grandes enquêtes ont pour ambition d’étudier en profondeur les réseaux des
responsables politiques et des hommes d’affaires sur l’ensemble du continent africain.

Disponibles uniquement sur le web, nos enquêtes inédites prolongent ou complètent les
informations exclusives publiées dans Africa Mining Intelligence ainsi que dans les quatre
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Maurice Botbol
Directeur de publication

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Maghreb confidentiel, Africa Energy Intelligence et Africa Mining Intelligence.

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Découvrez dès maintenant notre enquête parue le 11 mars :
L’avenir d’Idriss Déby suspendu
aux négociations secrètes entre Paris et Doha
[A lire ici]

Stratégies d'Etat
EY, garant du renforcement
nigeria
du secteur minier dans l'économie
Le cabinet de conseil et d'audit EY vient
de remporter la gestion du programme de
diversification vers le secteur minier de
l'économie du Nigeria, MinDiver. Le contrat
a été conclu fin février entre le bureau de
Lagos d'EY et la Banque mondiale, bailleur
du projet, réalisé pour le compte du gou-
vernement d'Abuja (  AMI nº416).
Face à la chute du prix du baril de
pétrole, l'administration du président
Muhammadu Buhari, arrivé à la tête du
Nigeria en mai 2015 et dont le mandat a
récemment été renouvelé, avait engagé
un plan pour accroître à marche forcée la
place du secteur minier dans l'économie
du pays. MinDiver avait été lancé en 2017.
GuinéeConakry poursuit son combat
contre Dentons sur Simandou
Si l'arbitrage l'opposant à Beny Steinmetz
Group Resources (BSGR) au sujet de
Simandou est derrière lui (  AMI nº434),
l'Etat guinéen n'en a néanmoins pas fini
avec les problèmes liés à ce projet de fer.
Les juges du District of Columbia vont bien-
tôt devoir se prononcer sur la légitimité
d'utiliser des échanges datant de 2013 entre
le gouvernement de Conakry et le cabinet
d'avocats Dentons comme preuves dans le
procès qui les oppose devant cette cour.
Dans celui-ci, lancé en 2014, Dentons réclame
10,2 millions $ à la Guinée au titre d'honoraires
impayés lors de conseils sur le projet de fer
de Simandou (  AMI nº399), notamment
Grands axes miniers
AfriqueMCD aide les miniers à réduire
les coûts et leur consommation de diesel
Le cabinet révise les dispositifs
d'alimentation électrique des mines
afin de limiter les dépenses
et l'impact environnemental.
Etabli à Munich, Manuel Duggal, à la tête
de MCD International Energy Solutions, vient
de finaliser une mission au Zimbabwe, lors de
laquelle il a proposé une modification du fonc-
tionnement de la centrale électrique utilisée
par un producteur d'or. A la suite des travaux,
l'opérateur consommera moins de diesel
contre plus de solaire et de systèmes de stoc-
Tous les articles depuis 1992 sur AfricaIntelligence.fr
Exploration-Production
En gagnant cet appel d'offres, EY est passé
devant deux autres géants, Deloitte et PwC.
Plusieurs entités nigérianes s'étaient posi-
tionnées pour réaliser cette mission, parmi
elles Ratio Consulting, dont l'associé
George Nwangwu a effectué des missions
de conseil dans le secteur minier pour la
Banque mondiale et l'agence de coopération
britannique Department for International
Development (DFID). Les cabinets nigérians
Kadpoly Consult Nigeria, Eco-Ways, New
Planet Projects, Initiative for Food
Environment and Health Society avaient
aussi présenté leur dossier, à l'instar du
français Groupe Cayambe et de l'indien
Crisil Risk & Infrastructure Solutions.
dans les négociations avec l'un des action-
naires actuels du site, l'australien Rio Tinto.
Or, Dentons a versé au dossier une série
de discussions de 2013 entre l'un de ses
ex-associés, Jonathan Cahn, aujourd'hui
passé chez Reed Smith, et les ministres des
mines et des finances de Guinée d'alors,
Mohamed Lamine Fofana et Kerfalla
Yansané. Selon Dentons, les officiels
auraient alors déclaré que "le gouvernement
guinéen a pris la décision de payer la totalité"
des sommes demandées par le cabinet
d'avocats, ce que Conakry réfute, affirmant
quant à lui ne pas être tenu de s'acquitter
de ce montant.
kage d'énergies diverses. Ceci devrait aussi
réduire les dépenses annuelles en énergie de
l'opérateur pour faire tourner sa mine.
MCD a récemment réalisé le même type de
projet pour les britanniques Shanta Gold et
Hummingbird Resources afin de réduire le
diesel utilisé sur leurs mines d'or, New Luika
en Tanzanie pour le premier et Yanfolila au
Mali pour l'autre.
Si MCD réalise les études et gère les projets,
le cabinet a conclu un partenariat avec l'émi-
rati Enerwhere, constructeur de centrales
solaires.
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Réseaux d'affaires Hommes de pouvoir
Guinée
5 millions $ versés par les miniers
pour le développement de Boké
Le Fonds de développement local (Fodel) financé
par les opérateurs miniers actifs en Guinée est
enfin opérationnel depuis le début du mois de
mars. Sa création avait été validée dès la fin 2017
par le gouvernement de Conakry (  AMI nº402).
Si toutes les localités de Guinée où des mines sont
en activité vont bénéficier de ces revenus, qui ont
pour objectif d'aider la mise en œuvre de projets
de développement communautaires, la préfecture
de Boké devrait être particulièrement bien dotée.
Ainsi, environ 50 milliards de francs guinéens
(GNF, soit 5,4 millions de dollars) seront ventilés
entre différents villages et villes de la zone. Le
principal contributeur est la Société minière de
Boké (SMB), premier producteur de bauxite du
pays avec 30 millions de tonnes en 2018, suivi par
la Compagnie des bauxites et d'alumine de
Dian-Dian, filiale du russe RusAl.
Côte d'Ivoire
Vers une étude d'impact des projets
avant même qu'ils soient miniers ?
Alors que de nombreux investisseurs se plaignent
depuis plusieurs années de la lenteur de la
procédure d'attribution des permis miniers en Côte
d'Ivoire, le nouveau projet du ministre de
l'environnement, Joseph Séka Séka, pourrait
encore ralentir la procédure. Selon nos informations,
le ministre aurait récemment évoqué l'idée de
rendre les études d'impact environnemental des
projets miniers obligatoires pour se voir attribuer un
permis d'exploration. Or, c'est seulement lors de la
phase d'exploration, après l'obtention du permis
éponyme, quand le potentiel commercial de
l'exploitation d'un site est déterminé, que la décision
de réaliser des travaux ayant un véritable impact sur
l'environnement est prise.
Gabon
Un banquier pour relancer
la Société équatoriale des mines
Le gouvernement gabonais, qui veut accroître les
revenus issus du secteur minier (  AMI nº434), a
nommé un spécialiste de la recherche de fonds et
de la gestion des investissements à la tête de la
Société équatoriale des mines (SEM), qui gère les
participations de l'Etat dans les mines du pays. Lors
des nombreux changements opérés à la tête de
l'administration gabonaise le 26 février, Ismaël
Ondias Souna a été désigné directeur général de la
SEM. Depuis 2015, il était à la tête de la Caisse de
stabilisation et de péréquation (Caistab) du pays
après avoir été cadre du Fonds gabonais
d'investissement stratégique. Longtemps établi à
Paris, l'économiste de formation avait intégré la
division dédiée aux matières premières de la banque
BNP Paribas, après avoir travaillé pour Citigroup et
HSBC. Afin de peaufiner la gestion des finances de
la SEM, le remaniement de la fin février a aussi
entrainé la nomination d'un nouveau directeur
administratif et financier, Orphe Nang Essono.
19 mars 2019 - nº435

Stratégies d'Etat
Angola
João Lourenço
nomme sa task
force pour sortir
les mines de l'ère
dos Santos
Ayant entériné fin janvier sa réforme du
secteur des diamants (   AMI nº433), le
président angolais João Lourenço vient de
s'engager concrètement dans un projet
encore plus ambitieux : une réforme à grande
échelle de l'industrie minière du pays.
Fin d'une ère. Via un décret du 28 février,
le chef de l'Etat à Luanda a créé un groupe
de travail, dont le mandat est de revoir en
profondeur le fonctionnement du secteur
minier et de présenter une réforme globale
d'ici quatre mois. Assurant dans le texte
vouloir éliminer les "conflits d'intérêts" et
augmenter la "transparence" dans les
mines, João Lourenço fait comprendre à
demi-mot qu'il entend mettre fin au sys-
tème en vigueur durant l'ère de son pré-
décesseur, José Eduardo dos Santos. A
Frontière aurifère ouest-africaine
guinée Managem se rêve en prochain
producteur d'or du pays
Le groupe marocain Managem,
qui vient d'obtenir son permis
d'exploitation pour l'or de Tri-K
en Guinée, lance les travaux de
construction de la mine.
Ayant obtenu en janvier le permis d'exploi-
tation afférent au projet d'or guinéen de Tri-K,
dont il est propriétaire à 70%, le marocain
Managem a déjà débuté les travaux en vue
de lancer la production de métal jaune fin 2020.
Ainsi, la construction des laboratoires
d'analyse de l'or a démarré, et Managem
attend de recevoir la totalité des équipe-
ments nécessaires pour lancer celle de la
mine et de l'usine de traitement. La super-
vision des opérations est assurée par le
marocain Driss Mounji, qui avait dirigé les
activités d'exploration du canadien Semafo
sur le projet d'or guinéen de Kiniero de 2004
à 2006 avant de rejoindre Managem, notam-
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Exploration-Production
l'époque, les proches du chef de l'Etat,
notamment sa fille Isabel dos Santos,
s'arrogeaient la majorité des permis à fort
potentiel (  AMI nº409), ce qui freinait les
investissements locaux comme étrangers.
Axes. Des orientations ont été données
au groupe de travail. Celui-ci doit analyser
les attributions du ministère des mines
ainsi que celles des deux sociétés publiques
en charge du secteur, Endiama pour les
diamants, Ferrangol pour le reste. Le cas
échéant, il devra proposer des amende-
ments afin d'éviter les doublons et renfor-
cer l'efficacité des institutions. A l'instar
de ce qui a été fait dans l'industrie pétro-
lière (  AEI nº808), le comité va également
concevoir une agence de régulation du
secteur, l'Agência Nacional dos Recursos
Minerais (ANRM).
Dream team. Supervisé par le ministre
des mines et du pétrole Diamantino Aze-
vedo, le groupe de travail est composé des
principaux leaders du secteur minier : José
Manuel Augusto Ganga Junior, le président
d'Endiama ; João Diniz dos Santos, son
homologue à Ferrangol ; ainsi que le secré-
taire d'Etat aux finances, Vera Daves, et
celui en charge de la géologie et des mines,
Jânio Correia Victor. Ce dernier chapeaute
aussi une commission technique censée
appuyer le groupe dans son travail.
ment sur ses opérations dans le cuivre au
Congo-K (  AMI nº387).
Situé à proximité de Kankan, à l'est de la
Guinée, Tri-K contient une réserve d'1,15 mil-
lion d'onces. Il est prévu d'y produire
120 000 onces par an et l'usine, qui utilisera
la technologie CIL (Carbon in leach), sera en
capacité de traiter 2,3 millions de tonnes de
minerai chaque année. Managem, branche
minière d'Al Mada (ex-SNI), la holding du roi
du Maroc Mohammed VI, avait acquis une
participation minoritaire dans Tri-K dès
octobre 2016 auprès du britannique Avocet
Mining, avant d'élever ses intérêts à 70% en
septembre 2018. Si Avocet avait obtenu dès
avril 2015 son permis d'exploitation pour le
projet de Tri-K, puis avait signé une convention
minière en décembre 2016 (  AMI nº384),
Managem a dû redéposer une demande de
titre à la suite de sa prise de contrôle de la
majorité des actions sur le site.
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Réseaux d'affaires Hommes de pouvoir
Creuseurs
zimbabwe #Metoo gagne
les mines de Bubi
Début mars, la Bubi Small Scale Miners
Association, organisation représentant les
artisans miniers de Bubi, district de l'ouest du
Zimbabwe riche en or, a rappelé que la
réduction des violences à l'égard des femmes
dans les mines artisanales du pays était l'une
des clés du développement du secteur minier
national. Les représentants de l'association ont
demandé une protection renforcée de la part
de la police zimbabwéenne, estimant que les
abus auxquels font face les femmes sur les
sites s'apparentent à de la violence organisée.
Des réformes en ce sens pourraient appuyer
l'ambition de l'administration du président
Emmerson Mnangagwa, qui est de redorer
l'image du secteur minier zimbabwéen auprès
des investisseurs étrangers.
Angola Les autonomistes
tchokwés solidaires
des garimpeiros
Provoquant déjà des problèmes de sécurité,
les violences des garimpeiros (nom donné
aux artisans miniers) dans le Lunda Norte
prennent désormais une tournure politique.
Ainsi, les creuseurs qui ont affronté les
policiers fin février afin de demander que les
jeunes de leur communauté soient recrutés
par la Sociedade Mineira do Lulo, qui opère
la mine de diamants de Lulo, ont reçu le
soutien du Movimento do Protectorado da
Lunda Tchokwé, qui prône l'autonomie des
territoires où réside l'ethnie Tchokwé, et fait
tout pour se faire entendre dans cette zone.
Allemagne/Afrique Des amateurs
de bijoux pas si responsables
sur l'or ?
Si le bureau de recherche géologique de Berlin
BGR est impliqué dans plusieurs projets
promouvant l'exploitation responsable et
transparente des mines artisanales en Afrique
(  AMI nº433), l'industrie allemande de l'or
semble moins investie dans l'atteinte de cet
objectif. Dans une récente étude commandée
par le BGR, Levin Sources, cabinet de conseil
britannique spécialisé dans la bonne
gouvernance minière, affirme que les
acheteurs du métal jaune en Allemagne ne
sont pas très demandeurs en production
venant de creuseurs certifiés responsables.
L'une des raisons est que nombre de raffineurs
et joailliers allemands ne se fournissent pas
directement auprès de creuseurs, mais de
sociétés en Suisse et au Royaume-Uni.
Toutefois, Levin ajoute que même les
industriels achetant leur or sur les sites de
production s'attachent rarement à la
responsabilité. Les consommateurs n'étant pas
très regardant, seuls les industriels cherchant à
accroître l'aspect éthique de leur activité font
en sorte d'acheter "responsable".
19 mars 2019 - nº435

Stratégies d'Etat
Congo-K Le phénix Banro attend
75 millions $ pour renaître de ses cendres
Brett Richards, PDG du canadien Banro
Corp, envisage de relancer très bientôt la
production d'or sur ses deux mines de l'est
du Congo-K, Namoya et Twangiza.
Cependant, les deux sites ne reprendront qu'à
65% de leurs capacités. Les attaques armées
répétées sur les périmètres (  AMI nº424),
où une partie des infrastructures est vieillis-
sante, empêchent de faire fonctionner ses
mines à plein, soit 120 000 onces par an sur
chaque site. Pour y parvenir, des travaux et
l'achat d'équipements seront nécessaires.
Afin de financer ces opérations, éponger les
dettes de Banro et rénover l'usine de Twangiza,
la direction de la société ambitionne de lever
L'aspirant président Abe Sylla
Guinée
prospecte la bauxite et le graphite
Début mars, la société AIS International
Guinée a demandé deux permis en Guinée,
un pour la bauxite dans la préfecture de
Gaoual, l'autre de graphite dans la zone de
Lola, non loin du périmètre des Canadiens
de SRG Graphite (  AMI nº427).
Encore plutôt novice dans les mines, Abe
Sylla, le directeur général d'AIS, est pourtant
très présent dans la vie politico-économique
guinéenne depuis longtemps. Fondateur de
la société d'ingénierie établie aux Etats-Unis
AIS Engineering, il est également actif dans
l'audiovisuel de son pays, ayant dirigé la
Dans les profondeurs de la Copperbelt
Le magnat Maybin
Congo-K/Zambie
Mudenda se renforce dans le trading
Roi du fret et de l'assurance,
le milliardaire zambien Maybin
Mudenda entend aussi devenir
un leader du commerce de cuivre,
cobalt et manganèse depuis
la Copperbelt.
Transportant 10 000 tonnes de cuivre chaque
mois, la même quantité de cobalt et
5 000 tonnes de manganèse produites au
Congo-K et en Zambie, Maybin Madiba
Mudenda prévoit d'augmenter ces volumes
prochainement. Il devrait notamment doubler
le tonnage de manganèse déplacé.
La société de Maybin Mudenda, Insizwe
Management Services, achète le minerai
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Exploration-Production Réseaux d'affaires
Demain
75 millions $. Des contacts ont été pris en
Chine (  AMI nº431) et auprès d'entreprises
occidentales. Les fonds serviront aussi à pour-
suivre le plan de sécurisation et les projets de
développement communautaire mis en place
depuis peu en vue de pacifier l'environnement
dans lequel évolue Banro (  AMI nº425).
Au-delà d'un appui financier, Banro cherche
un partenaire stratégique pour accroître le
potentiel d'extraction sur les mines en pro-
duction et poursuivre l'exploration sur les
19 autres concessions que détient la com-
pagnie canadienne au Sud-Kivu et au
Maniema congolais, notamment les projets
de Kamituga et Lugushwa.
société de diffusion de chaînes de télévision
Soditev et la radio Gangan FM.
Surtout, Abe Sylla, qui s'était présenté
sans succès à l'élection présidentielle de
2010 en Guinée, fut longtemps opposé
au président Alpha Condé (  LC nº693),
et alors proche du leader parmi ses adver-
saires, Cellou Dalein Diallo, avant de se
rallier au chef de l'Etat lors de l'élection
de 2015. Toutefois il reste à la tête de son
parti, Nouvelle génération pour la répu-
blique de Guinée (NGR), alors que l'élec-
tion présidentielle se tiendra en 2020.
auprès d'artisans miniers de la Copperbelt, puis
le stocke et le transforme dans l'usine qu'elle
détient à Kitwe avant de le vendre à l'étranger.
Si Insizwe se fournit en cuivre de haute teneur
dans la zone de Kolwezi, au Congo-K, le reste
de sa marchandise provient de Zambie.
En sus du négoce de minerais, Insizwe est
actif dans le fret, la logistique, la gestion de
projets ainsi que la finance. Originaire de
Zambie, Maybin Mudenda est multimillionnaire
et présent dans de nombreux secteurs d'activité
dans son pays : l'assurance via African Grey
Insurance, le conseil avec Kurema et Darmik,
la santé avec FundaMedical, la construction
avec Serve Alliance, mais aussi l'hôtellerie et
l'agriculture.
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Hommes de pouvoir
afrique L'ONU accroît
sa pression pour la traçabilité
dans l'industrie du diamant
La résolution du 1er mars de l'Assemblée
générale des Nations unies (AGNU) peut
apparaître comme un désaveu à l'encontre des
membres de l'organisme de certification des
diamants, le Processus de Kimberley (PK). En
novembre, lors de leur assemblée annuelle,
ces derniers avaient refusé d'élargir le concept
de "diamants de conflit" aux gemmes extraites
dans le cadre de violations des droits de
l'homme, de l'environnement et dans de
mauvaises conditions de travail pour cantonner
la définition aux seules pierres exploitées et
commercialisées par des groupes armés. Or,
l'AGNU a appelé, dans sa résolution, à des
réformes pour accroître l'efficacité du PK,
faisant écho aux nombreuses ONG et au World
Diamond Council, groupement représentant
les industriels du secteur, qui plaident depuis
plusieurs années pour une extension de la
définition de "diamants de conflit".
Burkina Faso Séni Ouédraogo
inspecte les conditions
de travail dans les mines
Alors que le code du travail burkinabè est en
pleine révision et que la convention collective
du secteur minier est en cours d'examen en
vue de sa signature, le ministre de la fonction
publique, du travail et de la protection sociale,
Séni Mahamadou Ouédraogo, a décidé de
faire une tournée des installations minières du
Burkina Faso. Le secteur minier étant l'un des
premiers pourvoyeurs d'emplois du pays et de
revenus pour le Trésor, le ministre entend
s'assurer que les conditions de travail des
employés sont correctes, afin d'éviter
protestations et grèves. Les questions de
sécurité sur les mines, qui ont affecté à
plusieurs reprises les agents déployés sur les
sites (  AMI nº433), devraient également
être examinées par le ministre.
Europe/Afrique L'UE prône
la coopération entre entreprises
sur les minerais de conflit
La Commission européenne lancera
prochainement une plateforme Internet
destinée au partage d'informations entre
entreprises de l'Union européenne (UE) sur
leurs méthodes pour éviter d'acheter des
minerais de conflit. Les sociétés concernées
pourront publier des détails sur la façon dont
elles réalisent des due diligences pour
s'assurer de la provenance de leurs achats. Le
1er janvier 2021 entrera en vigueur une loi
obligeant toutes les entreprises sur le territoire
de l'UE à contrôler la traçabilité des minerais
acquis dans des zones de conflit. Et, si l'UE
propose sa méthodologie pour effectuer ses
opérations, elle accepte que d'autres
dispositifs soient utilisés (  AMI nº421).
19 mars 2019 - nº435
 Exemplaire destiné exclusivement à MICHEL JUSTIN YEPIE - Abonné n°AA020230
Stratégies d'Etat Exploration-Production Réseaux d'affaires Hommes de pouvoir

Congo-K
Entraide judiciaire USA-Afrique du
Sud pour la class action sur Kamoto
Etant toujours à la recherche de Jacques Lubbe,
ancien directeur financier de Katanga Mining,
afin de démarrer la class action lancée contre
cette filiale du trader suisse Glencore opérant la
mine de cuivre et cobalt congolaise de Kamoto,
les plaignants ont sollicité l'aide de la justice
sud-africaine. Les avocats des actionnaires, qui
supposent que Jacques Lubbe est en Afrique du
Sud, espèrent que les autorités de ce pays
pourront les aider à le trouver. La notification de
la procédure à Jacques Lubbe et la remise en
main propre de la plainte, qui fait partie des
personnes poursuivies par les actionnaires de
Katanga Mining en sus de la société elle-même,
n'a toujours pas été confirmée (  AMI nº427).
Or, elle est essentielle pour démarrer un recours
contre lui. Depuis 2017, les actionnaires de
Katanga Mining aux Etats-Unis ont engagé ce
procès afin d'être indemnisés de pertes en
bourse qu'ils imputent à deux enquêtes sur les
comptes de l'entreprise. Ces dernières, l'une
interne et l'autre menée par le gendarme
boursier de l'Ontario, avaient ensuite entraîné la
chute du cours de l'action de l'entreprise.
Congo-K
Excédés par les impayés, les agents
du train minier se mettent en grève
Affirmant souffrir d'arriérés de salaires allant
jusqu'à trente mois pour certains d'entre eux, les
employés de la Société nationale des chemins
de fer du Congo (SNCC) dans le Haut-Katanga
ont entamé une grève à la fin du mois de février.
Ainsi, tant les employés que les cadres de la
société travaillant à Lubumbashi et à Likasi ont
cessé de travailler. La reprise des activités de la
SNCC est un enjeu de taille pour les autorités de
la province, mais aussi pour l'économie du
Congo-K dans son entier. Les rails de la SNCC
sont l'une des voies d'évacuation du cuivre et du
cobalt produits dans le pays, dont l'exploitation
est le premier pourvoyeur d'emplois dans le
Haut-Katanga et l'une des plus grandes sources
de revenus pour l'administration.
ghana Ibaera Capital aide Azumah
à sortir son or de terre
S'il n'est pas opérateur du projet
d'or de Wa, le fonds Ibaera
Capital est la clé financière
des avancées sur le site.
La junior australienne Azumah
Resources, qui s'est targuée le 19 février
d'avoir découvert des cibles de haute
teneur en or sur son projet du nord-ouest
ghanéen de Wa, n'aurait pas pu financer
les travaux sans Ibaera Capital.
Ce fonds de private equity australien dédié
aux métaux de base et précieux a décidé
en 2017 d'investir 11,25 millions de dollars
dans le projet, dont la réserve est de plus
d'un million d'onces, pour payer la totalité
des activités jusqu'à la phase de dévelop-
Medea, conseiller et financeur
Afrique
des nouvelles frontières minières
Société financière experte
des ressources naturelles, Medea
Capital Partners a récemment
misé sur des projets audacieux
et conseillé des Etats aux
secteurs miniers naissants.
Pour renforcer les conseils qu'il donne à
l'Etat rwandais sur son secteur minier
(  AMI nº429), le Tony Blair Institute for
Global Change, fondation de l'ex-premier
ministre du Royaume-Uni Tony Blair, a été
appuyé par Medea Capital Patners.
Etablie entre Londres et Singapour, cette
société de conseil en stratégie et en inves-
tissement est entièrement concentrée sur
les ressources naturelles, notamment les
mines. Medea a été fondé par le financier
pement de la mine. En échange de cet appui,
Azumah a convenu d'attribuer 42,5% des
intérêts dans le projet à Ibaera.
Outre Wa, Ibaera a acquis une participation
dans un autre actif minier en Australie. Le
fonds est dirigé par James Wallbank, qui a
été responsable du business development
de Fortescue Metals Group, opérateur de
projets de fer en Australie, après avoir cha-
peauté le département "fer" du bureau
d'études en ingénierie WorleyParsons. Ses
ex-collègues chez Fortescue, Paul
L'Herpinière et Peter Hairsine, sont aussi
membres de l'équipe d'Ibaera, alors que le
directeur de la recherche et de l'identification
des cibles du fonds est Jon Hronsky, géo-
logue passé par l'australien BHP Billiton.
néo-zélandais David Henry, ancien vice-
président de la division "mines" de la banque
Société générale, passé aussi par Goldman
Sachs et la banque centrale de son pays
d'origine. Kim Eckhof, fille du serial-entre-
preneur minier Klaus Eckhof (  AMI nº419),
est directrice exécutive de Medea.
En parallèle de ses conseils, Medea inves-
tit aussi directement dans des projets
miniers. Selon nos informations, la société
aurait mis au pot du canadien GoviEx
Uranium, qui explore l'uranium au Niger,
au Mali et en Zambie, mais aussi de l'aus-
tralien Vector Resources, qui s'est posi-
tionné sur des projets d'or à l'est du Congo-K,
zone où plusieurs sociétés minières ont pâti
par le passé de tensions avec les riverains
et des agissements des groupes armés.

Consultants
mali Clarus Securities
aide Roscan à renforcer
l'intérêt des financiers
pour l'or de Kandiolé
C'est finalement 4 et non 2 millions
CAD (3 et 1,5 millions $) que la junior
canadienne Roscan Gold Corp
devrait lever afin de financer les
travaux d'exploration sur son projet
d'or malien de Kandiolé. L'opération
a été gérée par Clarus Securities.
Société de conseil financier établie
au Canada, Clarus est particulière-
ment présent auprès des entre-
prises minières cotées sur le
Toronto Stock Exchange (TSX) et
plusieurs d'entre elles, actives dans
l'or africain, comptent parmi ses
clients. Clarus a ainsi aidé Endea-
vour Mining à mobiliser près de
144 millions CAD (107 millions $) en
2016, mais aussi Semafo, West
African Resources, Orezone, Gol-
den Star Resources et Cardinal
Resources à trouver les fonds pour
financer leurs activités.
Afrique Intertek donne
ses conseils pour
limiter les risques
de minerais de conflit
Le 20 mars, la société d'inspection et
de certification britannique Intertek
organisera un atelier sur la loi Dodd-
Frank et les minerais de conflit à
destination des fabricants d'équipe-
ments électriques. Ceux-ci consom-
ment en effet à grande échelle des
minerais extraits principalement dans
la région des Grands lacs, la zone
concernée par Dodd-Frank, par
exemple le coltan. L'atelier a pour
ambition d'aider les sociétés à com-
prendre comment faire pour réaliser
les due diligences nécessaires et
respecter les règles de compliance
imposées par la loi. Si les sociétés
actives aux Etats-Unis respectent dans
leur grande majorité les dispositions
de Dodd-Frank, le président américain
Donald Trump en a pourtant sus-
pendu en 2017 l'article 1502, celui
relatif aux minerais (  AMI nº424).

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Stratégies d'Etat
Ouganda
Le roi du ciment
Narendra Raval
s'étend dans
l'acier
Le 1er  mars, l'homme d'affaires kenyan
Narendra Raval s'est entretenu avec le
président ougandais Yoweri Museveni
afin de lui présenter le projet d'aciérie qu'il
a pour le pays. Ainsi, le conglomérat de
Narendra Raval, Devki Group, devrait
investir 200 millions de dollars dans la
construction d'une unité à Muko, au sud-
guinÉE Expert des mines tanzaniennes,
Asimwe Kabunga plonge dans la bauxite
Quelques jours après avoir enregistré la
société KB Bauxite Guinée à Conakry,
l'entrepreneur australien Asimwe Kabunga
a demandé en mars un permis de recherche
de bauxite dans la zone de Koumbia, en
Guinée. Actif de longue date dans le secteur
minier, Asimwe Kabunga était jusque-là
surtout présent dans son pays d'origine, la
Tanzanie. Ainsi, depuis 2017, il préside les
juniors Volt Resources, qui a obtenu en
octobre un permis d'exploitation pour le
graphite de Bunyu, au sud-est du pays, et
Burkina FasoJean-Emile Somda épluche
les comptes des miniers
Présidée par le magistrat Jean-Emile
Somda, la Cour des comptes du Burkina
Faso a décidé de lancer d'ici la fin 2019 un
audit des contrats miniers en cours dans le
pays. L'opération a pour but de déterminer
si le Trésor et les populations riveraines des
mines perçoivent la totalité des revenus qui
leur sont dus dans le cadre de l'exploitation
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Exploration-Production
ouest de l'Ouganda. Le projet est straté-
gique pour Yoweri Museveni, qui voit en
lui un moyen d'aider le développement
de l'industrie au sens large et du secteur
de la construction en particulier en
Ouganda, mais aussi d'augmenter l'explo-
ration minière. Des traces de fer, élément
essentiel de l'acier, ont été identifiées dans
le pays, mais aucun investisseur n'a
jusqu'à présent lancé de projet de
recherche. Pour garantir les
volumes nécessaires de charbon
- qui entre aussi dans les alliages
d'acier - à Devki, Yoweri Museveni a
promis de négocier les conditions attrac-
tives d'importations du minerai depuis le
Mozambique.
Devki n'en est pas à sa première incur-
sion en Ouganda. Il détient en effet la
cimenterie National Cement Co à Tororo,
à l'est du pays, producteur de la marque
Simba Cement (  AMI nº344).
Lindian Resources, exploratrice de l'or
d'Uyowa, dans la zone du lac Victoria. Par
ailleurs, en octobre dernier, Asimwe
Kabunga avait quitté son poste de président
de Strandline Resources, qui opère plu-
sieurs gisements de sables minéraux sur
les côtes tanzaniennes ainsi qu'en Australie
(   AMI nº391). Asimwe Kabunga avait
fondé la Tanzania Community of Western
Australia et la société de conseil straté-
gique et financier Artemis Management
Tanzania, qu'il a quitté depuis.
du sous-sol du Burkina Faso. Avant de
démarrer cette inspection, une série de
formations financées par la coopération
canadienne et effectuées par le cabinet de
conseil établi à Ottawa CowaterSogema
sont prévues auprès des membres de la
Cour des comptes et de l'administration qui
seront chargés de réaliser les audits.
AFRICA MINING INTELLIGENCE est une publication du site Africa Intelligence, édité par le groupe Indigo
Publications. Elle paraît tous les 15 jours depuis 2000, en français et en anglais.
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X Autres publications : La Lettre du Continent, La Lettre de l’Océan Indien, Maghreb Confidentiel,
Africa Energy Intelligence, Intelligence Online, La Lettre A.
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Réseaux d'affaires Hommes de pouvoir
Narendra Raval, "gourou"
de l'industrie en son pays
S'il est régulièrement surnommé "gourou" au
Kenya, c'est que Narendra Raval domine
plusieurs pans de l'économie du pays. Devki
se targue ainsi de contrôler plus de 20% du
marché local du ciment, qu'il produit au sein
de son usine de transformation du clinker,
National Cement Co. L'homme d'affaires
détient aussi deux aciéries, Devki Steel Mills
et Maisha Mabati Mills, qui représentent plus
de la moitié du marché au Kenya. Toutefois,
Devki s'est aussi positionné dans la fabrication
d'emballages via Maisha Packaging Co et le
transport aérien avec Northwood Aviation.
Surtout, Devki est désormais actif dans la
construction et le négoce dans toute l'Afrique
de l'Est. Originaire de l'Etat indien du Gujarat,
à l'instar du premier ministre à New Delhi
Narendra Modi, qu'il a déjà rencontré,
Narendra Raval est issu de la caste hindoue
des Brahmanes et est arrivé au Kenya pour
exercer en tant qu'assistant de prêtre, avant
de se lancer dans les affaires.
mauritanie Le clan de
Bahaye Ould Ghadda
renforce son offensive
minière
Les prix des minerais repartant à la hausse, la
société mauritanienne Wafa Mining & Petroleum
(WMP) relance ses acquisitions. Mi-février, le gouver-
nement de Nouakchott lui a accordé un nouveau
permis de recherche de sables noirs dans la zone
de Trarza, au sud du pays. En juillet, WMP avait conclu
un accord avec le canadien Algold Resources,
investissant 9,2 millions $ pour obtenir 10% de sa
filiale en Mauritanie, Tirex, opérateur du projet d'or
de Tijirit, à l'ouest du pays. WMP détient aussi quatre
autres permis de recherche de sables noirs, deux
d'or et un titre d'exploitation de fer. Etendant son
territoire dans le secteur minier, la riche famille de
l'homme d'affaires mauritanien Bahaye Ould
Ghadda, qui contrôle la maison-mère de WMP, Wafa
Holding, est un acteur clé de l'économie du pays.
Régulièrement sollicité par le président Mohamed
Ould Abdel Aziz pour ses conseils (   LC nº745),
Bahaye Ould Ghadda est le premier importateur de
blé, de sucre, d'huile et surtout de riz de Mauritanie,
étant également actif dans tous les pans de l'écono-
mie : transport, logistique, construction, immobilier,
banque ou encore pêche.
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