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Documentation de la fonction

maintenance

par Bernard MECHIN


Directeur du Centre international de maintenance industrielle (CIMI)

1. Documentation générale ....................................................................... AG 4 50 - 2


2. Nomenclature............................................................................................ — 2
3. Documentation du matériel .................................................................. — 4
3.1 Dossier technique ........................................................................................ — 4
3.1.1 Connaissance du matériel.................................................................. — 4
3.1.2 Dossier opérationnel .......................................................................... — 5
3.2 Dossier historique........................................................................................ — 8
4. Formulaires d’enregistrement .............................................................. — 8
5. Organisation de la fonction documentation .................................... — 9
Références bibliographiques ......................................................................... — 9

l est reconnu par tous les acteurs de la fonction maintenance que la docu-
I mentation joue un rôle très important dans la conception et la réalisation des
actions de maintenance d’un bien. Il en va de même d’ailleurs pour son exploi-
tation au quotidien. Encore faut-il savoir ce que l’on entend par documentation.
En effet, la documentation devra être adaptée au besoin tel que les personnels
concernés peuvent le ressentir. En particulier, on devra attacher une importance
considérable à toute la documentation intrinsèquement liée au matériel que l’on
appellera couramment « documentation d’exploitation et de maintenance ».
Cependant, pour accomplir sa mission et atteindre ses objectifs, la fonction
maintenance aura besoin d’utiliser tout un ensemble d’autres documents, qu’ils
relèvent d’un ordre général ou qu’ils soient adaptés au fonctionnement et à la
gestion de la fonction.
On sera donc amené à envisager tous les aspects de ces besoins documen-
taires dans le cadre d’une sous-fonction de la fonction maintenance : la fonction
documentation, qui, en règle générale, est de la responsabilité de la fonction
méthodes maintenance.
Dans cette approche, on s’intéressera aux points suivants :
— type de documents nécessaires ;
— conception des documents et de la base documentaire ;
— modes opératoires d’utilisation des documents ;
— gestion de la base documentaire ;
— etc.
Chacun des points précédents nécessitera de se poser les questions
classiques : Quoi ? Qui ? Comment ? Quand ? Où ? Pourquoi ?...
Pour assumer pleinement ses missions et satisfaire les besoins de ses clients
internes dans le respect des objectifs réciproques, la fonction maintenance a
besoin de se constituer une base documentaire structurée. Le principal objectif
de cette base est de mettre à la disposition des personnes autorisées, de
préférence dans un même lieu géographique, tous les documents, de quelque

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nature qu’ils soient, pouvant être utiles pour l’accomplissement de la fonction.


Cette base documentaire devra bien sûr être cohérente avec les procédures du
système qualité éventuellement en place. Elle comprendra essentiellement les
familles de documents suivantes qui seront tour à tour décrites et analysées :
— documentation générale ;
— nomenclature ;
— documentation du matériel ;
— documents de gestion.

1. Documentation générale inventoriés, classés et codifiés selon les critères les plus appropriés.
C’est la nomenclature qui va permettre de formaliser cet inventaire.
Bien évidemment, ne serait-ce que pour des impositions fiscales,
● Cette documentation, propre au service maintenance, toute entreprise dispose déjà d’un inventaire valorisé de ses biens
comprend tous les documents généraux, internes ou externes, qui immobilisés au sens comptable du terme. Toutefois, cet « inventaire
concernent le cœur des métiers de la maintenance et qui ne sont pas comptable » répond rarement aux besoins de la maintenance. C’est
propres à tel ou tel matériel. Ce sont par exemple : pourquoi, au sein d’une entreprise et en accord bien sûr avec les
— livres traitant des problèmes de maintenance, tant du point services de gestion, les responsables de la fonction maintenance
de vue général ou organisationnel que du point de vue technique ; sont conduits à établir la nomenclature « maintenance » des biens
— encyclopédies générales ou spécialisées de maintenance ; dont elle a la responsabilité.
— revues techniques, générales ou spécialisées ;
— actes de congrès, colloques, conférences..., traitant des pro-
blèmes de maintenance ; La nomenclature des biens d’une entreprise est donc l’énumé-
— normes françaises et, éventuellement, internationales ; ration de tous ses biens, classifiés et codifiés après avoir été
— documentations des fournisseurs : catalogues généraux ou désignés, établie à partir de critères d’utilisation (systèmes,
spécifiques de composants, d’outillages et de matériels et fourni- fonctions) et de la structure (organes physiques).
tures divers.
● À cette documentation présentant un caractère plutôt technique,
on peut adjoindre tous les documents internes à la société et qui ■ Objectifs généraux
doivent être connus et appliqués par l’ensemble du personnel ● Établir le fichier des biens : répertorier et identifier les biens
concerné. Il s’agit, entre autres, de l’ensemble des procédures rela- immobilisés.
tives au système d’assurance de la qualité et qui définissent les
● Favoriser la création et le classement d’une documentation
modes de fonctionnement requis.
appropriée pour chaque bien identifié.
● Tous ces documents devront être répertoriés et classés dans
une (des) armoire(s) accessible(s) en permanence à tout un chacun, ● Servir de base de données pour :
en adoptant le mode de classement qui semblera le plus approprié — analyser techniquement les coûts de maintenance ;
en fonction du type de document : — établir le budget de maintenance ;
— rayonnages pour les livres et gros catalogues ; — définir les méthodes de maintenance appropriées et, en parti-
— dossiers suspendus pour les notices, catalogues, classés par culier, mettre en place un plan de maintenance préventive.
thèmes et/ou fournisseur... ;
— classeurs de procédures... ; ■ Principes généraux de classement des biens
— etc.
Le classement des biens est effectué en fonction de critères tels
● Il sera nécessaire, dans la plupart des cas, d’établir un fichier, de que :
préférence informatisé, en fonction de l’importance de cette base
• Type d’industrie :
documentaire afin de retrouver facilement tout document recher-
ché. Le mode de référencement des documents et leurs modes de — industries où les biens sont pratiquement fixes ;
classement et de rangement devront être connus de chaque per- — industries où les biens sont mobiles.
sonne concernée. • Nature des biens.
● Toute documentation ne peut s’envisager que vivante. On • Utilisation des biens.
s’attachera donc à définir de façon précise la procédure de mise à Pour une entreprise donnée, le classement peut s’effectuer de
jour des fichiers documentaires, décrivant, pour chaque type de deux façons complémentaires.
document, les éléments suivants :
● Les biens peuvent être classés successivement par :
Fréquence de la mise à jour ...................................... Quand ?
Personne(s) responsable(s) de cette mise à jour .... Qui ? • Secteurs : ateliers, unités de production, ligne de production,
Moyens nécessaires à mettre en œuvre .................. Comment ? annexes.
• Chaîne de maintenance, au sein de chaque secteur, atelier...
Une chaîne de maintenance est un ensemble homogène d’installa-
tions, machines et appareils dont l’usure ou la diminution de rende-
2. Nomenclature ment est fonction du même nombre d’unités d’œuvre ou d’une
fraction constante de cette quantité dont l’unité caractérise le mieux
l’utilisation (heures de marche, kilomètres, tonnes produites, nombre
■ Définition de pièces...).
Pour pouvoir maintenir les biens d’une entreprise, il est néces- Le classement par chaîne de maintenance permet de :
saire dans un premier temps d’en connaître la nature et l’impor- — simplifier le suivi de l’utilisation du matériel ;
tance. Tous les biens d’une entreprise devront donc être — adapter la maintenance à cette utilisation ;

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— faciliter la coordination et le regroupement des travaux de ● Matériel : terme englobant tout ensemble livré par un pro-
maintenance préventive à effectuer à l’occasion d’un arrêt ducteur à un client.
de production ; ● Installation : ensemble de matériels et/ou d’appareils mis en
— séparer les coûts fixes et les coûts variables dans le place pour un fonctionnement déterminé.
domaine de la maintenance.
● Ensemble : groupe de plusieurs unités de montage constituant
● L’ensemble des biens de l’entreprise peut ensuite être classé en :
entre elles un tout cohérent.
• Famille (par ex : étiqueteuse, grenailleuse, centre d’usi-
nage...) ; ● Sous-ensemble ou unité de montage : lot de pièces qui logi-
• Catégorie (par ex : « à jet d’encre » pour une étiqueteuse) ; quement doivent être montées ou démontées ensemble. Les critè-
• Constructeur ; res déterminant les limites de ce lot de pièces sont :
• Type (défini par le constructeur). — nombre minimal de démontages sur place ;
— immobilisation minimale de l’ensemble.
■ Termes employés dans une nomenclature
À l’occasion de l’établissement d’une nomenclature, il est clas- ■ Décomposition d’un système
sique d’utiliser un certain nombre de termes dont les définitions
les plus classiques, pas toujours normalisées, sont rappelées Un matériel, ou un appareil, peut lui-même donner lieu à l’éta-
ci-dessous. blissement d’une nomenclature propre qui donnera la liste exhaus-
tive de toutes les pièces détachées ou sous-ensembles le
● Appareil ou machine : ensemble de mécanismes combinés pour
constituant.
recevoir une forme définie d’énergie, la transformer et la restituer
sous une forme appropriée ou pour produire un effet donné. La décomposition peut s’effectuer de deux façons complémen-
taires.
● Cette nomenclature pourra être établie selon :
• une logique technique, par un découpage structurel à la
recherche du plus petit élément physique souhaité ;
Groupe motoalternateur • une logique « client-fournisseur », par un découpage fonc-
tionnel à la recherche des fonctions principales et des fonc-
tions secondaires.
Ces deux logiques conduisent à établir des nomenclatures et des
Circuit d'eau Bloc moteur arborescences de découpage d’équipements différents. Les
HT/BT diesel figures 1a et b, relatives toutes les deux au même matériel (groupe
diesel de secours) montrent la différence d’approche des deux
logiques.
Circuit de Chambre de Dispositif ● À partir du découpage d’un équipement, il sera possible de
refroidissement combustion d'injection dissocier les documents fonctionnels des documents matériels
moteur
selon une structure horizontale ou verticale.
• Structure horizontale : le matériel est considéré comme un
tout ; chacune des phases de mise en œuvre et de gestion
Chemise Soupape fait l’objet d’un document donnant des instructions : mon-
d'admission tage et installation, utilisation, réglage, maintenance...
• Structure verticale : dans le cas d’équipements complexes,
on procède d’abord à un découpage fonctionnel en matériels
Chemise Chemise Chemise simples. Les documents techniques seront ensuite associés à
(externe) (paroi interne (paroi interne chacun de ces matériels selon une structure horizontale.
supérieure) inférieure)
Exemple de la décomposition d’un système automatisé
a découpage matériel (ou structurel) Un système automatisé, quelle que soit sa complexité, peut toujours
être décomposé selon les fonctions technologiques suivantes, comme
représenté sur la figure 2.
Produire de l'énergie Groupe ● Énergie : l’énergie est la source d’alimentation nécessaire à tout
électrique sous 6,6 kV motoalternateur équipement du système pour que celui-ci soit en mesure d’accomplir
sa fonction requise.
● Actionneurs : ce sont les équipements qui permettent de mou-
Créer Bloc voir ou mettre en œuvre les outillages, ou moyens divers permettant de
Évacuer Circuit de
la chaleur refroidissement un couple moteur réaliser le processus dans le cadre de la fonction requise.
moteur diesel ● Préactionneurs : ce sont les équipements qui contrôlent l’énergie
absorbée par un actionneur à partir d’un ordre émanant de la « logique
de commande et/ou du dialogue homme/machine ».
Refroidir les
Contrôler la Guider ● Capteurs : les capteurs rendent compte à la « logique de
chambres de
combustion le piston commande » de l’état de tout ou partie de la partie opérative du
combustion
système.
Chemise (externe) Chemise (paroi Chemise (paroi
interne supérieure) interne inférieure) ● Logique de commande : à l’aide des moyens appropriés, la
logique de commande élabore les ordres de commande à partir des
b découpage fonctionnel informations provenant des capteurs et des consignes données par
l’opérateur par l’intermédiaire du « dialogue homme/machine ».
● Dialogue homme/machine : il s’agit de l’interface qui permet à
Figure 1 – Exemple de décomposition d’un système l’opérateur de communiquer avec le système automatisé afin de réaliser
suivant les deux logiques : cas d’un groupe diesel de secours certaines fonctions de conduite, gestion de production, maintenance...

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Énergie

Capteur Processus

Dialogue Logique de
Opérateur homme/machine commande

Préactionneur Actionneur

Partie commande Partie opérative Figure 2 – Exemple de décomposition


d’un système automatisé (document CIMI)

3. Documentation du matériel sorte la « carte d’identité » du matériel. Il apparaît ainsi clairement


que l’on devra accorder beaucoup de soins à la constitution de ce
dossier technique. Dans la plupart des cas, ce dossier technique
La documentation d’un matériel donné, souvent appelée sera prévu dès l’investissement et donnera lieu à l’établissement
« dossier machine », permet d’avoir, sous une forme pratique et d’un cahier des charges documentaire. À défaut d’être satisfait à
suivant une présentation rationnelle, les renseignements néces- l’origine, le besoin documentaire sera pris en compte par l’utilisa-
saires à la compréhension du montage du matériel, de son installa- teur qui sera amené à concevoir une documentation opérationnelle
tion, de son fonctionnement et de sa maintenance. Ce dossier dès la mise en service industrielle du matériel. Ce dossier technique
permet d’identifier rapidement et précisément tous les composants est généralement constitué de trois familles de documents :
et pièces détachées. Il doit également permettre de retracer toute la — connaissance du matériel ;


vie du matériel depuis sa mise en service dans l’entreprise jusqu’à — exploitation
son « départ » (mise au rebut, vente...). dossier opérationnel.
— maintenance
C’est pourquoi le dossier machine comprend généralement deux
parties essentielles mais distinctes l’une de l’autre tant dans leur
traitement que dans leur structure. Cette décomposition en dossier 3.1.1 Connaissance du matériel
technique et en dossier historique est représentée sur la figure 3.
■ Éléments d’acquisition ou d’études
Cette partie, qui reste souvent classée à part, comporte l’ensem-
3.1 Dossier technique ble des éléments administratifs et techniques qui ont présidé à
l’acquisition du bien, lorsqu’il n’est pas conçu et réalisé au sein de
Le dossier technique rassemble tous les documents qui vont per- l’entreprise elle-même.
mettre de connaître le matériel considéré et qui, aux réserves près Dans ce dernier cas, elle comportera tous les éléments liés aux
des modifications et améliorations, resteront a priori inchangés études, à la réalisation, à l’installation, à la mise en service et aux
pendant toute la vie du matériel. Ce dossier représente en quelque essais.

Dossier
du bien

Dossier Dossier
technique historique

Répertoire Commandes Rapports


du dossier extérieures expertise/incidents

Éléments Synthèse des Modifications Ordres de Fiche


d'identification modifications et travaux historique
améliorations
= =
carte d'identité carnet de santé Figure 3 – Documentation du bien :
(statique) (dynamique)
décomposition en dossier technique
et dossier historique (d’après NF X 60-000)

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Lorsque le bien provient d’un fournisseur extérieur, le dossier le déballage, l’installation et les raccordements, la première mise en
d’acquisition sera souvent détenu par un service administratif service et, éventuellement, la mise en conservation et le stockage
(achats...). Il y aura lieu d’en réclamer la nomenclature pour en du bien.
connaître son contenu. On y trouvera bien souvent des éléments
techniques précieux et même de la documentation relevant des ■ Manutention et déballage
autres familles de documents (fiches descriptive et technique). Si ces indications sont justifiées par l’encombrement ou la masse
du matériel en cause, on doit définir toutes les conditions, moda-
■ Fiche descriptive lités et précautions particulières relatives au chargement, transport,
La fiche descriptive remise par le fournisseur du bien est une déchargement et déballage du matériel. En particulier, on
partie importante de la connaissance du matériel. Elle permet de s’attachera à préciser la position des points de levage, à repérer les
définir le matériel dans ses grandes fonctions et, si elle suit un élingues, les flèches.
découpage arborescent, elle permet divers niveaux de détails. On insistera particulièrement sur les précautions à prendre au
■ Fiche technique moment du déchargement de certains colis instables ou fragiles :
position du centre de gravité, respect des consignes « haut » et
Cette fiche comporte les informations concernant les caracté- « bas », etc.
ristiques essentielles du bien : caractéristiques générales, modes et
caractéristiques de fonctionnement, conditions générales d’instal- ■ Plans d’installation
lation, accessoires usuels... Cette fiche technique comporte elle- Les plans d’installation du matériel doivent être clairs et précis.
même plusieurs documents en fonction de la complexité du bien : Tous les renseignements relatifs à l’encombrement, l’implantation,
● Plan d’ensemble : ce plan ou vue d’ensemble, de dimension l’environnement, la sécurité, aux raccordements et alimentations
suffisante pour être suffisamment clair donne une vision d’ensemble (air comprimé, électricité, vapeur...) et de façon générale à toutes
du bien, de ses différents organes et sous-ensembles. les servitudes extérieures doivent être énumérés et les méthodes
de branchement détaillées. Les positions des organes de
Doivent y être précisées toutes les données permettant la bonne
commande, ainsi que les efforts en valeur et direction pour les
installation du bien : massifs, plates-formes, socles, charges au sol,
commandes manuelles, seront clairement indiquées de façon à
adductions d’eau, de combustibles, de courant électrique, éva-
prévoir les moyens d’accès et de manutention nécessaires (pont
cuations, ventilation.... Ce document doit bien sûr prendre en
roulant, portique permanent...).
compte l’aspect maintenance en prévoyant l’accessibilité des appa-
reils de manutention, de mesure... De la même façon, on précisera toutes les contraintes géo-
● Schéma de principe : le fonctionnement d’ensemble peut être
métriques à respecter telles que : alignements, orthogonalité,
illustré par un plan ou un schéma général de principe dont la lecture planéité, etc.
devra être rapide. ■ Première mise en service
● Schémas fonctionnels et techniques : le schéma de principe doit On donnera sous forme de procédure ou de mode opératoire
être complété par des schémas spécifiques détaillés, par fonction, toutes les indications concernant les différents contrôles à effectuer
par circuit d’énergie, ainsi que par des schémas partiels s’ils s’avè- préalabement à la mise en service ainsi que pour les opérations de
rent nécessaires. Parmi les schémas les plus importants on pourra mise en marche : consignes et contrôles de sécurité.
distinguer :
L’ordre des opérations de mise en service et d’arrêt est indiqué,
• Le(s) schéma(s) de fonctionnement qui, développé(s) suffisam- de préférence sous forme de tableau, d’organigramme ou autres
ment, permet(tent) de comprendre un circuit ou un équipement outils graphiques appropriés.
ainsi que son utilisation pour la description et la recherche des
défaillances. Les différents réglages avant mise en marche sont précisés sous
• Les schémas techniques de câblage, pour les circuits électriques la forme appropriée (tableau par exemple) et serviront de réfé-
et électroniques, qui permettent l’identification et la localisation rentiels en cas de besoin.
de tous les éléments et conducteurs du circuit, ils comprennent ■ Mise en conservation et stockage
donc toute la filerie interne et les raccordements extérieurs repé-
rés sur les borniers. La réalisation de ces schémas se doit d’être On doit établir une procédure dans le cas où l’on serait amené à
conforme aux normes en vigueur. mettre le bien en conservation et à le stocker un certain temps. On
• Les schémas des circuits hydrauliques et/ou pneumatiques qui, fournira ainsi toutes les instructions pour le démontage, la conser-
à l’image des précédents, doivent donner tous les détails sur les vation en état fonctionnel, les marquages éventuels nécessaires, les
composants et circuits utilisant l’air comprimé ou un fluide traitements de protection divers, etc. La norme NF X60-211 fournit
hydraulique. La réalisation de ces schémas sera également réa- un modèle de rubriques à étudier.
lisée en conformité avec les normes en vigueur.
• Les schémas des circuits logiques et analogiques. 3.1.2.2 Instructions d’utilisation
• Les diagrammes de séquences s’il y a lieu. Ces instructions sont destinées principalement aux utilisateurs du
• Les listings d’instructions pour les matériels programmables bien. Toutefois, elles devront être connues des intervenants de
(API). maintenance. Leur importance est capitale car nombre de
Tous les organes à fonctionnement électrique, mécanique, défaillances sont initiées par une mauvaise utilisation des biens.
hydraulique, pneumatique ou autres seront clairement identifiés à Très souvent pour les biens industriels, on est conduit à reconcevoir
l’aide d’une désignation normalisée, si elle existe, et d’une codi- ces instructions d’utilisation pour les adapter au contexte de l’ate-
fication appropriées. lier et aux modes de fonctionnement des utilisateurs.
Elles doivent intégrer toutes les opérations en charge de l’utili-
sateur et donner suffisamment de précisions sur les caractéristi-
3.1.2 Dossier opérationnel ques qui ont une influence sur l’utilisation et la conduite du bien.
L’accent doit être mis sur toutes les informations relatives à
3.1.2.1 Instructions d’installation l’utilisation :
Même si leur usage est limité à des moments très précis de la vie — moyens de commande et de contrôle (dialogue homme/
du bien, les instructions d’installation doivent être fournies de façon machine) ;
détaillée à l’utilisateur. Elles doivent comprendre toutes les — performances nominales et limites d’utilisation ;
instructions et précautions à mettre en œuvre pour la manutention, — lubrification ;

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— dysfonctionnements éventuels et solutions à apporter relevant ● Suivant l’inventaire, le planning des interventions permet de
des compétences de l’utilisateur ; représenter, de façon globale et synthétique, l’activité maintenance
— consignes particulières de sécurité. prévisible sur le bien concerné. Le planning peut être scindé en
On fournira donc, dans un ordre logique, toutes les informations fonction de l’organisation en place et de la répartition des tâches.
concernant : Par exemple, on distinguera le planning des opérations de mainte-
nance de niveau 1 destiné à l’opérateur de production chargé de réa-
— la préparation et la mise en marche du bien, y compris les liser ces tâches d’« automaintenance » et le planning des tâches de
précautions à prendre en cas de rodage nécessaire ; niveau supérieur qui resteront de la responsabilité de la fonction
— le fonctionnement dans les conditions nominales et pour tous maintenance.
les modes possibles ;
— l’arrêt, dans les conditions nominales et dans les conditions ■ Mode opératoire de maintenance
d’urgence.
Le mode opératoire de maintenance est un document décrivant
Tous les organes permettant à l’utilisateur de surveiller le bien en le déroulement d’une intervention de maintenance, préalablement
fonctionnement seront listés, explicités et commentés. Leur rôle sera analysée et découpée en tâches élémentaires, afin d’en assurer la
défini avec précision et des seuils d’alerte éventuels caractérisés. maîtrise et la pérennité du savoir-faire. Résultat d’une préparation
d’intervention, le mode opératoire est adapté aux interventions
3.1.2.3 Instructions de réglage présentant des difficultés particulières :
Les instructions de réglage sont souvent incluses dans les — complexité de l’installation ;
instructions d’utilisation. Elles doivent lister et détailler tous les — durée de l’intervention ;
réglages que l’utilisateur du bien devra maîtriser en fonction de son — risques d’accidents ;
niveau de compétences et de responsabilité : réglages avant mise — intervenants multiples ;
en route ou réglages en cours de fonctionnement seront présentés — transfert de compétences ;
sous forme de tableaux faisant référence, le cas échéant, aux — etc.
schémas fonctionnels et aux modes opératoires associés. Les Document de terrain, le mode opératoire doit présenter un
valeurs caractéristiques de paramètres seront éventuellement contenu adapté aux intervenants devant réaliser l’intervention (lisi-
précisées si leur valeur est connue et si leur respect est impératif bilité, schémas...) et complet (références des articles, tolérances des
pour le bon fonctionnement du bien. réglages...). La mise en œuvre doit en être aussi simple que pos-
sible afin que chaque utilisateur se l’approprie sans difficultés.
3.1.2.4 Instructions de maintenance
■ Check-list de maintenance
Les instructions de maintenance sont constituées de l’ensemble
Une check-list de maintenance est un document synthétique
des documents spécifiant et décrivant la maintenance adoptée pour
regroupant l’ensemble des actions simples, souvent réalisées par
chaque type de bien à maintenir. Elles sont essentielles pour l’acti-
l’utilisateur lui-même, et ne nécessitant pas la rédaction d’un mode
vité maintenance et sont, en général, conçues par la fonction docu-
opératoire. Toutes ces actions doivent présenter la même pério-
mentation de maintenance à partir des indications préconisées par
dicité et être réalisables par le même intervenant.
le fournisseur du bien. Ces instructions doivent intégrer parfaite-
ment toutes les règles d’hygiène et de sécurité spécifiques à l’entre- Une check-list de maintenance est particulièrement adaptée à la
prise ainsi que les aspects réglementaires (environnement...). Pour maintenance de niveau 1, celle-ci étant composée pour une bonne
un bien donné, elles sont essentiellement constituées d’un plan de partie d’actions simples, courtes et de périodicité identique. On
maintenance pouvant être complété de documents divers tels que peut également utiliser la check-list pour énumérer les points de
« check-lists » ou des outils méthodologiques d’aide au diagnostic. contrôle lors d’une visite d’installation, d’une ronde...
De par son importance, le plan de maintenance justifie que l’on ■ Outils d’aide au diagnostic
en rappelle ici les points essentiels et que l’on précise la nature des
documents associés. Les « outils » d’aide au diagnostic sont l’ensemble des docu-
ments formalisant la connaissance que l’entreprise possède des
■ Plan de maintenance défaillances potentielles et réelles sur un bien.
● Le plan de maintenance doit permettre d’organiser et de réaliser Un outil d’aide au diagnostic doit répertorier les symptômes de
la maintenance du bien auquel il est rattaché. défaillance (effet) comme données d’entrée et définir pour chacun
Afin d’assurer une bonne maîtrise dans le temps de la mainte- de ces symptômes la ou les causes potentielles. Dans certains cas,
nance d’un bien, le plan de maintenance doit contenir toutes les on peut compléter par les mesures correctives à mettre en œuvre.
informations nécessaires. Le contexte dans lequel le plan a été Outre la maîtrise du diagnostic qu’apportent ces outils, on peut déli-
rédigé doit être précisé, car il ne faudra pas oublier de modifier le miter les champs d’action des différents intervenants en fonction de
plan de maintenance si ce contexte évolue : leur niveau de compétence. Par exemple, dans le cadre d’une main-
— taux d’engagement ; tenance de niveau 1 déléguée à l’opérateur de production, celui-ci
— produits fabriqués ; peut, en cas de défaillance (ne démarre pas) et en se référant à son
— rendements ; outil d’aide au diagnostic, déterminer les causes potentielles de la
— taux de pannes ; défaillance (absence de pression d’air), effectuer les contrôles qui
— objectifs à atteindre ; sont de son ressort (contrôle de la pression sur le manomètre). Si
— etc. l’action corrective est de son niveau, il pourra la réaliser sans être
tenu de faire appel au service maintenance.
● Pièce maîtresse du plan de maintenance, l’inventaire des inter-
ventions énonce l’ensemble des interventions à réaliser sur le bien
avec la périodicité préconisée (maintenance préventive systéma- 3.1.2.5 Prescriptions relatives à la présentation, au contenu
tique) et les observations nécessaires : et à la tenue à jour des instructions de maintenance
— modes opératoires associés ; La présentation des instructions de maintenance doit être
— check-lists associées ; conforme aux prescriptions relatives à la présentation de
— ressources nécessaires (pièces et fournitures, matériel, outil- l’ensemble de la documentation technique destinée aux utilisateurs
lage, compétences...) ; de biens durables à usage industriel et commercial telles qu’elles
— état du bien (en fonctionnement, à l’arrêt...) ; sont formulées, par exemple, dans la norme NF X60-200, en parti-
— etc. culier en ce qui concerne la maniabilité et la durabilité du support.

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■ Structure documentaire — collecter les informations auprès des « experts » techniques ;


Selon leur volume et/ou leur utilisation, les instructions de main- — mettre en forme les informations ;
tenance peuvent se composer de plusieurs documents. On peut — faire valider l’instruction par un futur utilisateur ;
cependant retenir une structure type adaptée à la plupart des cas où — modifier et optimiser si nécessaire ;
le programme de maintenance compose un document et où les ins- — publier et officialiser l’instruction.
tructions techniques intègrent la documentation technique du bien
concerné. Dans le cas où une maintenance de niveau 1 est déléguée ● Contenu des instructions de maintenance
aux utilisateurs, un extrait des instructions techniques correspon- Pour la plupart des instructions de maintenance, une structure
dantes constitue un autre document placé à la disposition des inter- standard doit être définie et respectée par le rédacteur. Ces struc-
venants concernés. tures standards facilitent la rédaction, l’utilisation et la modification
Nota : l’application des normes, sauf exception, n’est pas légalement obligatoire. Ce ne des documents. Les contenus doivent être adaptés à l’utilisateur et
sont que des recommandations qui, en revanche, dans le cadre d’un contrat (de vente ou
de maintenance) peuvent devenir obligatoires si la norme fait partie de documents dits doivent donc tenir compte des niveaux de compétences respectifs
contractuels. (niveau culturel !). Les instructions de maintenance pouvant
s’inscrire dans une structure type sont :
■ Désignation et codification des instructions — les règles de fonctionnement ;
de maintenance
— les plans de maintenance ;
Les instructions de maintenance doivent respecter les termes et — les modes opératoires ;
désignations retenus dans la nomenclature telle que définie au § 2 — les check-lists.
du présent document, sauf si le contexte de l’entreprise impose un
autre référentiel. En règle générale, il est recommandé d’utiliser les a) Contenu d’une règle de fonctionnement
référentiels normatifs (national, européen ou, à défaut, inter-
La règle de fonctionnement correctement identifiée, le rédacteur
national). Une règle de fonctionnement peut prendre le nom de
doit déterminer en premier lieu l’objet et le(s) domaine(s) d’applica-
« procédure » par exemple dans un environnement qualité. De
tion de cette règle. Il doit également s’attacher à définir clairement
même, l’utilisation d’un outil informatique (GMAO...) peut imposer
tous les termes spécifiques utilisés dans la rédaction du document.
parfois certains termes notamment dans les formulaires d’enregis-
Le corps du document décrivant la règle de fonctionnement doit
trement. Dans tous les cas, la terminologie doit être définie, connue
être explicite et simple à interpréter (organigramme par exemple) et
et respectée. Pour une identification correcte, chaque document
doit faire apparaître les responsabilités, les acteurs et les moyens
doit comporter la mention de sa désignation (mode opératoire,
nécessaires à la réalisation.
check-list, compte-rendu d’intervention...), du bien concerné ainsi
qu’une information distinguant les versions (indice, date...).
Exemple de structure d’une règle de fonctionnement :
Si un système de codification des instructions de maintenance — objet et domaine d’application ;
est mis en place, dans le cadre d’une gestion centralisée de la — terminologie utilisée ;
documentation, le code utilisé doit rester un code de gestion docu- — responsabilités ;
mentaire et ne doit reprendre aucune des informations figurant par — descriptif de la règle de fonctionnement ;
ailleurs sur ce même document (code non significatif). — moyens.
Exemple :
b) Contenu d’un plan de maintenance
— Désignation : Mode opératoire d’intervention
— Installation : Encaisseuse 24-612 Le plan de maintenance doit être correctement identifié et doit
— Ligne : 02 préciser le contexte dans lequel il a été rédigé. Il doit contenir un
— Secteur : 12 inventaire des interventions préconisées avec leur périodicité, les
— Objet : Contrôle références aux check-lists et aux modes opératoires s’il y en a, un
— Périodicité : Trimestrielle (ou des) planning(s) prévisionnel(s) d’intervention. Pour certaines
— Date de rédaction : 12/04/99 interventions (durée importante, moyens particuliers...) et s’il n’y a
— Indice : C pas de mode opératoire correspondant, le plan de maintenance
Le code de ce document pourra être : 0427 et non : MO 24-612 02 précisera les ressources nécessaires (durée, compétences requises,
12 CTC. pièces de rechange, outillages...).
En effet, cette dernière codification, totalement significative, ne sup- Selon le choix de structure documentaire adopté, les check-lists
portera pas les changements de numérotation et les déplacements et les modes opératoires auxquels le plan de maintenance fait
(changements de ligne ou de secteur) des installations ainsi que les référence pourront venir s’y rajouter.
modifications de périodicité..., et entraînera des difficultés de mise en
œuvre et d’utilisation (compréhension, saisies, mémorisations...). Exemple de structure de plan de maintenance :
— contexte de rédaction du plan de maintenance ;
■ Règles de rédaction et contenu — inventaire des interventions ;
des instructions de maintenance — plannings prévisionnels d’intervention ;
— check-list d’automaintenance ;
● Généralités sur les règles de rédaction — check-list de contrôle mensuel ;
Afin d’assurer une mise en œuvre efficace et une utilisation — check-list... ;
pratique des instructions de maintenance, il est nécessaire de stan- — mode opératoire...
dardiser leur présentation, les tailles et polices de caractères, les
emplacements des informations (titre, code, bien...) par l’utilisation c) Contenu d’un mode opératoire
d’une matrice type. Les outils graphiques (organigrammes,
tableaux, schémas...) doivent satisfaire à des standards et être uti- Document de travail opérationnel, le mode opératoire, correc-
lisés couramment. tement identifié, doit contenir toutes les informations dont l’interve-
nant peut avoir besoin au cours de l’intervention. Il doit préciser la
Le rédacteur d’une instruction de maintenance doit procéder en qualification requise de l’intervenant. La structure adoptée doit per-
plusieurs étapes : mettre de retrouver facilement toute information, de même qu’elle
— sélectionner la structure type de l’instruction à rédiger ; facilitera la rédaction de nouveaux modes opératoires et en assu-
— désigner et codifier le document ; rera la cohérence.

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Exemple de structure de mode opératoire : 3.2 Dossier historique


— préparation de l’intervention : moyens nécessaires, schéma
d’enclenchement ; ■ Objectifs
— plans et schémas associés ; L’objectif principal du dossier historique d’un bien est d’assurer la
— phases de l’intervention : traçabilité dans le temps de tous les événements qui sont apparus
• préparation du chantier, pendant sa vie opérationnelle.
• consignation,
• mesures de sécurité, ■ Structure et contenu
• dépose, démontage, En fonction du bien, de sa complexité et de sa criticité dans le
• mesure, contrôle, expertise, changement, système productif, on sera conduit à mettre en place des dossiers
• remontage, historiques adaptés dont la structure sera conçue en fonction du
• déconsignation, besoin identifié.
• essai fonctionnel, réglages, requalification,
La nature des informations retenues pour figurer dans le dossier
• repli de chantier,
historique d’un bien sera prédéfinie en fonction des critères précé-
• compte-rendu.
dents.
d) Contenu d’une check-list L’élément fondamental constitutif d’un dossier historique est le
Document opérationnel, la check-list est un inventaire d’opé- CRI, compte-rendu d’intervention, qui est détaillé dans le
rations ou d’interventions simples (relevés, contrôles, nettoyage...) paragraphe 4.
maîtrisées par l’intervenant concerné. Celui-ci doit donc être correc-
tement identifié par ses compétences, profil de poste...
Elle ne contient que la désignation des opérations pour une
périodicité donnée et pour un profil d’intervenant donné (check-list 4. Formulaires
d’automaintenance journalière par exemple).
Si la check-list est utilisée comme support de traçabilité où l’inter-
d’enregistrement
venant doit inscrire une remarque relative à l’intervention qu’il vient
d’effectuer, on peut alors regrouper sous forme de tableau La traçabilité indispensable de l’activité de la fonction mainte-
l’ensemble des opérations sur une semaine par exemple afin de nance conduit à mettre en place un ensemble de documents, quelle
simplifier la mise en œuvre par la limitation du nombre de qu’en soit la forme, permettant d’enregistrer les données néces-
documents et une visualisation plus globale. saires pour établir les tableaux de bord de pilotage de l’activité en
fonction de la politique maintenance appliquée. L’ensemble des
3.1.2.6 Catalogue des pièces détachées paramètres nécessaires au calcul des indicateurs de maintenance
constituant ces tableaux de bord détermine la nature et le contenu
Le catalogue des pièces détachées peut être établi :
des formulaires d’enregistrement. Ce sont les sources (production/
— au niveau de chaque bien identifié, à partir de sa nomenclature : utilisateurs, magasin, maintenance...) et le système d’information
il constitue la pièce maîtresse de la documentation d’un bien. Il en vigueur (GMAO ou pas...) qui définissent le nombre de formu-
fournit, en effet, aux gestionnaires et aux techniciens la liste complète laires. Cependant, quel que soit ce système d’information et ses
des éléments et des pièces qui constituent le bien considéré afin d’en performances, un minimum de trois formulaires est requis :
faciliter la maintenance : approvisionnement en pièces détachées,
— demande d’intervention (bon de travail ou demande de
identification sans ambiguïté des ensembles et éléments suscep-
travail...) ;
tibles d’être remplacés.
— compte-rendu d’intervention ;
— au niveau du magasin : il représente alors l’ensemble des
— bon de sortie magasin.
pièces et composants répertoriés au magasin maintenance et
pouvant être disponibles pour des interventions de maintenance D’autres besoins spécifiques pourront nécessiter la mise en place
(amélioration, standardisation...) ou de travaux neufs (modification, d’autres formulaires.
installation...).
■ Demande d’intervention (DI), bon de travail (BT)
Le catalogue des pièces détachées d’un bien est conçu pour ou demande de travail (DT)
illustrer les relations entre les différents éléments constitutifs du
Quelle que soit l’appellation retenue (consulter à ce sujet la
bien, au moyen d’une décomposition arborescente de ce bien, telle
norme européenne EN13460), la DI est un formulaire renseigné par
qu’elle a été présentée paragraphe 2. Il est à ce titre complémentaire
le « demandeur » (client interne ou externe) et transmis au
des instructions de maintenance explicitées ci-dessus. Il comporte :
« fournisseur » (interne ou externe) pour définir de façon précise
— des illustrations repérées, présentant le bien et ses principaux l’intervention demandée ainsi que son contexte. Cette demande
sous-ensembles et renvoyant chacune à une nomenclature ou liste comportera donc plusieurs paramètres tels que :
descriptive des pièces prévues, ou non, en rechange ;
— date et heure de la demande ;
— des répertoires des articles entrant dans la composition du
— nom du demandeur et service ;
bien construits selon des critères adaptés.
— identification et localisation du bien concerné (machine, instal-
Ce catalogue, relatif à un bien, peut se présenter sous forme de : lation, local, atelier...) ;
— catalogue unique où se trouve regroupée la totalité des pièces — descriptif du contexte : symptômes de défaillance... ;
entrant dans la composition du bien ; — degré d’urgence ;
— plusieurs catalogues lorsqu’il s’agit d’un système dont l’impor- — etc.
tance ou la complexité le justifient. Ce découpage en plusieurs En ce qui concerne le degré d’urgence, celui-ci doit être défini de
tomes doit être effectué dans l’optique d’une efficacité optimale par façon réaliste en fonction de paramètres objectifs connus et accep-
exemple en suivant la décomposition fonctionnelle et/ou struc- tés par les deux partenaires. Cette détermination du degré
turelle du système. Chaque sous-catalogue est lui-même autonome. d’urgence est indispensable à la fonction maintenance pour ordon-
nancer et planifier sa charge de travail.
3.1.2.7 Instructions pour les modifications
Ces instructions répertorient les recommandations du construc- ■ Compte-rendu d’intervention (CRI)
teur, à respecter, dans le cas où on envisage d’effectuer des amé- Ce formulaire doit être rempli par le(s) intervenant(s), dès que le
liorations ou des modifications au bien concerné. travail opérationnel est terminé. Une intervention n’est terminée

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que lorsque le CRI a été renseigné. Base essentielle du dossier réaliser ses actions. Chacun sera donc tour à tour utilisateur et four-
historique du bien, ce CRI doit contenir tous les paramètres néces- nisseur d’informations. Ce sera le rôle de la fonction documentation
saires à la gestion technique et économique de l’intervention et du de gérer ces données, les classer, les présenter et les rendre
bien en général. Selon les cas et la finesse du système d’exploita- disponibles aux utilisateurs.
tion des données, ce CRI indiquera :
■ Missions et activités
— nom de l’intervenant ou du responsable de l’équipe d’inter-
vention ; Les missions principales de la fonction documentation et les
— méthode de maintenance (corrective/préventive) ; activités associées sont les suivantes :
— description de l’intervention ; • rechercher et collecter les documents et informations existants
— compteurs d’unités d’usage ; relatifs au matériel à traiter ;
— diagnostic éventuel ; • contrôler, dès réception, les éléments de documentation éma-
— durée de l’intervention ; nant des fournisseurs et sous-traitants, en particulier du point de
— pièces changées ; vue de la reproductibilité ;
— nombre d’heures de maintenance opérationnelle ; • caractériser le fonctionnement du matériel considéré ;
— etc. • coordonner et planifier les tâches nécessaires à l’élaboration
Toutefois, on sera amené à déterminer de façon précise les cri- des documents ;
tères permettant de décider s’il doit y avoir compte-rendu formalisé • choisir les méthodes de réalisation ;
et enregistré dans l’historique ou pas. • créer et proposer les maquettes de formulaires et documents
divers ;
Par exemple, on pourra décider que :
• créer la maquette de la documentation opérationnelle :
— toute intervention ayant une durée supérieure à X minutes sera
— rédiger le catalogue des pièces détachées,
enregistrée et/ou ;
— établir des nomenclatures de pièces détachées,
— toutes les opérations de maintenance de niveau 1 réalisées par
— rédiger les textes et les procédures d’utilisation et de
les opérateurs ne seront pas enregistrées et/ou ;
maintenance ;
— les interventions n’ayant pas entraîné de consommation de
pièces de rechange ne seront pas enregistrées et/ou ; • valider techniquement les divers documents et les modifier le
— l’enregistrement d’une intervention sera laissé à la libre appré- cas échéant ;
ciation de l’agent de maîtrise responsable ; • réaliser les bons à tirer des différents documents nécessaires ;
— etc. • choisir les supports adaptés aux besoins et aux moyens de
l’utilisateur ;
Il est souvent possible, pour limiter le nombre de « papiers » à • éditer la documentation ;
renseigner et éviter les redondances, de cumuler sur le même • mettre en place une structure de mise à jour et de maintenance
formulaire la demande d’intervention et le compte-rendu d’inter- de l’ensemble des documents ;
vention en se limitant aux renseignements essentiels pour les deux • gérer l’ensemble des documents techniques, administratifs et
formulaires. de gestion ;
■ Bon de sortie magasin (BSM) • etc.
Le BSM est un formulaire d’enregistrement des sorties du ■ Organisation
magasin des pièces et des composants. Il permet bien évidemment
L’organisation à mettre en place pour que ces différentes mis-
de gérer correctement le stock de maintenance par l’enregistrement
sions soient assurées dépend bien sûr de l’importance de la struc-
de toutes les sorties et de valoriser, par affectation aux biens
ture concernée. Cette fonction documentation pourra selon les cas
concernés, les interventions réalisées sur ces mêmes biens.
être centralisée sur une ou plusieurs personnes dont ce sera la
fonction principale, ou répartie sur les différents acteurs concernés.
Dans ce dernier cas, il sera important de définir de façon précise la
5. Organisation de la fonction répartition des tâches et des responsabilités, surtout en ce qui
concerne le suivi et la mise à jour de la documentation.
documentation On sera donc amené, pour définir l’organisation et les modes de
fonctionnement à mettre en place, à se poser les questions
■ Objectifs classiques :
La fonction documentation de maintenance est l’une des • Quoi ? Quelles sont les tâches à accomplir ?
sous-fonctions fondatrices de la maintenance car il est pratique- • Qui ? Qui peut (ou doit) les accomplir ?
ment impossible de bien maintenir un patrimoine de biens si l’on • Quand ? Dans quels délais doivent-elles être accomplies ?
ne dispose pas d’un minimum de documentation sur ce patrimoine. • Comment ? Quels sont les moyens et les procédures
L’objectif principal de cette fonction documentation est donc de nécessaires ?
faire le nécessaire pour que chaque acteur de la fonction main- • Combien ? Quels sont les coûts associés ?
tenance dispose, au moment où il en a besoin, des informations Comme toute organisation, l’organisation de la fonction docu-
fiables qui lui sont nécessaires pour accomplir ses missions et mentation devra être vivante et évoluer en fonction des besoins.

Références bibliographiques
Dans les Techniques de l’Ingénieur,
traité L’entreprise industrielle

[1] VERNIER (J.-P.). – Fonction maintenance.


A 8 300 (1999).
[2] MÉCHIN (B.). – Contexte normatif et régle-
mentaire de la maintenance. AG 4 810 (2004).

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