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I.

REVUE JURIDIQUE

I.1 CONSEIL D’ADMINISTRATION

Principe :

La société anonyme peut être administrée par un Conseil d'Administration composé de trois (3)
membres au moins et de douze (12) membres au plus […] (cf. article 416 AUSC-GIE). Le
mandat des administrateurs est de deux ans s’ils sont nommés dans les statuts et 6 ans s’ils
sont désignés en cours de vie sociale

Constat :

Le Conseil d’Administration d’ATC BTP SA est composé de :

Nom Fonctions Date de Date de fin


nomination de mandat

MONNERET Jean Guy Administrateur et statuts du AGO statuant sur les


Directeur Général 03/07/2002 comptes de 2003

CANGELOSI Guy Administrateur statuts du AGO statuant sur les


03/07/2002 comptes de 2003

Depuis la cession de la totalité des actions de Monsieur El Kbir MOUNAOUIR  à Monsieur


Jean Guy MONNERET en 2008, ce premier n’est plus administrateur de la société.
Cependant, il n’a pas été remplacé. Cette situation a ramené le nombre d’administrateurs en
deçà du minimum légal, soit deux. De plus aucun renouvellement de mandat n’a été effectué.

Implication :

L’article 428 de l’AUSC-GIE précise que les délibérations prises par un Conseil
d'Administration irrégulièrement constitué sont nulles.

Recommandation :

Il convient de régulariser cette situation.

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I.2 COMMISSARIAT AUX COMPTES

Principe :

Conformément à l’article 704 de l’AUSC-GIE, « la durée des fonctions du commissaire aux
comptes désigné dans les statuts ou par l'assemblée générale constitutive est de deux (2)
exercices sociaux.

Lorsqu'il est désigné par l'Assemblée Générale Ordinaire, le Commissaire aux comptes
exerce ses fonctions durant six (6) exercices sociaux ».

Constat :

Le contrôle des comptes de la société est assuré par :

Commissaires aux comptes Fonction Date de nomination Date de fin de mandat

Cabinet Mariam BAH Titulaire Statuts 28/12/2008 AGO statuant sur les
comptes de l’exercice
2009

Cabinet FAACIM suppléant Statuts 28/12/2008 AGO statuant sur les


comptes de l’exercice
2009

Les commissaires aux comptes titulaire et suppléant ont été désignés officiellement dans les
statuts du 28/12/2008. Toutefois, c’est depuis 2003 que le commissaire aux comptes titulaire
exerce son mandat. Ce mandat (qu’il s’agisse de la désignation statutaire ou de la date de début
d’exécution dudit mandat) est arrivé à expiration il y a plusieurs années.

Mais aucun Procès-verbal de l’AGO portant sur le renouvellement du mandat des


Commissaires aux comptes n’a été mis à notre disposition.

Recommandation :

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Il convient de régulariser cette situation et de sortir du flou en matière de mandat de
commissariat aux comptes.
I.3 ANALYSE DES STATUTS

I.3.1 Nécessité de modification du siège social

Principe :

Conformément à l’article 27 de l’Acte Uniforme, le siège social peut être modifié, pour chaque
forme de société, dans les conditions prévues pour la modification des statuts. Toutefois, il peut
être transféré à un autre endroit de la même ville par simple décision des organes
d'administration de la société.

Le déplacement du siège social, dans les limites du territoire d'un même État partie, peut être
décidé par le conseil d'administration, qui modifie les statuts en conséquence, sous réserve de la
ratification de cette décision par la plus prochaine Assemblée Générale Ordinaire. Cette
décision emporte pouvoir de modification des statuts. Les formalités de publicité afférentes
visées aux articles 263 et 264 sont applicables (cf. article 451 al.1).

La modification du siège social doit être publiée par un avis inséré dans un journal habilité à
recevoir les annonces légales de l’Etat dans lequel se trouve le siège (cf. articles 262, 263 et
264).

Lorsque l'Assemblée Générale ne ratifie pas le déplacement du siège social, la décision du


Conseil d'Administration devient caduque. De nouvelles formalités de publicité doivent alors
être accomplies pour informer les tiers du retour au siège antérieur (cf. article 451 al.2).

Constat :

Conformément aux statuts, le siège de votre société est fixé à Sogoniko, rue 128 - porte 33
(Mali). ATC BTP SA a transféré son siège social à Niamana, route de Ségou, Bamako. Mais
elle n’a pas effectué les formalités liées à ce transfert notamment :

- une décision du Conseil d’Administration ou de l’Assemblée Générale Extraordinaire,

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- une modification consécutive des statuts,
- une publication dans un journal d’annonces légales.

Ceci constitue une violation des dispositions ci-dessus citées.

Implication :

Les tiers peuvent se prévaloir du siège statutaire, mais celui-ci ne leur est pas opposable par la
société si le siège réel est situé en un autre lieu.

Recommandation :

Il est recommandé de :

- tenir une AGE pour décider du transfert du siège social ;

- procéder à la modification consécutive des statuts ;

- effectuer la publication dans un journal habilité à recevoir les annonces légales.

I.3.2 Disposition statutaire relative à l’augmentation du capital social

Principe :

L’article 564 de l’Acte Uniforme révisé précise que : « l'Assemblée Générale Extraordinaire
est seule compétente pour décider ou, le cas échéant, autoriser une augmentation de capital, sur
le rapport du conseil d'administration ou de l'administrateur général, selon le cas, et sur le
rapport du commissaire aux comptes ».

L’article 44 de l’Acte Uniforme révisé précise que : « À moins que les statuts ne l’interdisent,
les apports en numéraire réalisés à l’occasion d’une augmentation de capital de la société
peuvent être réalisés par compensation avec une créance certaine, liquide et exigible sur la
société.

Constat :

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Conformément à l’article 9 al.4 de vos statuts, l’Assemblée Générale Extraordinaire est seule
compétente pour décider, sur le rapport du Conseil d’Administration, une augmentation du
capital social.

Cette disposition ne fait pas mention du rapport du commissaire aux comptes, indispensable
pour la réalisation de l’augmentation du capital social.

Implication :

Les délibérations prises ou opérations (d’augmentation) réalisées en violation de l’article 564


(donc, de la tenue de l’AGE, des rapports du Conseil d’Administration et du Commissaire aux
comptes) sont nulles (cf. article 618-1).

Recommandation :

Modifier la disposition en y insérant le rapport du Commissaire aux Comptes.

I.3.3 Dispositions relatives aux conventions réglementées

Principe :

Conformément aux dispositions de l’article 438 de l’acte uniforme ci-dessus cité, en plus des
administrateurs, directeurs généraux et directeurs généraux adjoints, entrent dans le cadre des
conventions réglementées :

- toute convention conclue entre une société et un actionnaire détenant une participation
supérieure ou égale à dix pour cent (10%) du capital de la société ;

- toute convention à laquelle un Administrateur, un Directeur Général, un Directeur


Général Adjoint ou un actionnaire détenant une participation supérieure ou égale à dix
pour cent (10%) du capital de la société est indirectement intéressé ou dans laquelle il
traite avec la société par personne interposée […].

Constat :

L’article 10 de vos statuts stipule que : « les actionnaires peuvent mettre ou laisser à la
disposition de la société toutes sommes produisant ou non des intérêts, dont celle-ci peut avoir

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besoin. […]. Lorsque l’intéressé est un administrateur ou directeur général, cet accord est
soumis à la procédure de contrôle des conventions passées entre la société et ses
administrateurs ou directeurs généraux en ce qui concerne notamment la détermination des taux
d’intérêt.

Cette disposition de vos statuts n’est plus en harmonie avec l’Acte Uniforme de l’OHADA
entré en vigueur depuis mai 2014. En effet, la notion de conventions réglementées connait
désormais un élargissement aux actionnaires ayant une participation de plus de 10% dans la
société, directement ou indirectement.

Implication

Selon l’article 915 de l’AUSC-GIE, à défaut de mise en harmonie des statuts avec les
dispositions de l’Acte Uniforme révisé dans le délai de deux (2) ans à compter de son entrée en
vigueur, les clauses statutaires contraires à ces dispositions sont réputées non écrites et les
dispositions nouvelles s'appliquent.

Recommandation

Il convient d’harmoniser cette disposition des statuts à l’article 438 de l’Acte Uniforme


révisé.

I.3.4 Composition du Conseil d’Administration

Principe :

Conformément aux dispositions de l’article 416 de l’Acte Uniforme révisé sur les sociétés
commerciales et GIE, la Société Anonyme peut être administrée par un Conseil
d'Administration composé de trois membres au moins et de douze membres au plus,
actionnaires ou non.

Constat

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L’article 15 alinéa 2 de vos statuts stipule que dans la limite du tiers (1/3) de son effectif, le
Conseil d’Administration peut comprendre des administrateurs non-actionnaires, à condition
que la société compte, au moins, quatre actionnaires.

Il vous est rappelé que la qualité d’actionnaire des 2/3 des administrateurs n’est plus obligatoire
avec l’acte uniforme révisé.

Recommandation :

Nous vous recommandons d’harmoniser cette disposition avec l’acte uniforme révisé pour y
tirer profit.

I.4 ARRÊTÉ DES COMPTES ANNUELS PAR LE CONSEIL D’ADMINISTRATION

Principe :

Conformément aux dispositions des articles 137 et 452 de l’AUS-GIE, à la clôture de chaque
exercice, le Conseil d’Administration établit et arrête les comptes annuels de l’exercice et les
soumet à l’approbation de l’Assemblée Générale Ordinaire des actionnaires. Les délibérations
du Conseil d'Administration sont constatées par des procès-verbaux (cf. article 458 AUSC-
GIE).
NB confère art 23 l’AUS comptabilité
Constat :

Aucun procès-verbal du Conseil d’Administration portant arrêté des comptes annuels


d’exercices n’a été mis à notre disposition. Le défaut d’arrêté des comptes de l’exercice par le
Conseil d’Administration constitue une violation de la réglementation ci-dessus citée. Le
tableau ci-annexé présente le détail des constats.

Implication

L’Article 438 du Code du Commerce stipule que sera puni d’une amende de 25 000 à 1 million
de francs, le président ou l’Administrateur président de séance qui n’aura pas fait constater les
délibérations du Conseil d’Administration par un procès-verbal.

Recommandation :

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Il vous est recommandé de tenir au moins un Conseil d’Administration à la fin de chaque
exercice pour arrêter les comptes annuels et faire constater ces délibérations par un procès-
verbal.

I.5 RAPPORT DE GESTION

Principe :

Conformément à l’Article 138 de l’Acte Uniforme révisé de l’OHADA portant sur le droit des
sociétés commerciales et du GIE: « Le Conseil d’Administration établit un rapport de gestion
dans lequel il expose la situation de la société durant l’exercice écoulé, son évolution prévisible
et en particulier les perspectives de continuation de l’activité, l’évolution de la situation de
trésorerie et le plan de financement ».

Constat :

Aucun rapport de gestion de la société ATC BTP SA n’a été mis à notre disposition. Ceci
constitue une violation des dispositions ci-dessus. Le tableau ci-annexé présente le détail des
constats.

Nous vous rappelons que le défaut d’établissement de rapport de gestion à la fin de l’exercice
constitue une infraction au texte susvisé.

Implication :

L’Article 439 du Code du Commerce stipule que: « seront punis d’une amende de 50 000 à
2 millions de francs, le Président, les Administrateurs ou Directeurs Généraux d’une société
anonyme qui n’auront pas établi, à la fin de chaque exercice, un rapport sur les opérations de
l’exercice [...] ».

Recommandations :

Nous vous recommandons donc d’établir un rapport de gestion à la fin de chaque exercice.

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I.6 APPROBATION DES COMPTES ANNUELS DE L’EXERCICE

Principe :

L’Assemblée Générale Ordinaire doit obligatoirement se tenir pour statuer sur les états
financiers de synthèse et décider de l'affectation du résultat de l’exercice dans les 6 mois
de la clôture de l’exercice sauf prorogation de ce délai par décision de Justice (cf. articles 140
et 546 AUSC-GIE).

Toute délibération des associés est constatée par un procès-verbal qui indique la date et le lieu
de la réunion, les noms et prénoms des associés présents, l'ordre du jour, les documents et
rapports soumis à discussion, un résumé des débats, le texte des résolutions mises aux voix et le
résultat des votes (cf. article 134 AUSC-GIE).

Constat :

Aucun procès verbal d’AGO portant sur l’approbation des comptes annuels et/ou l’affectation
du résultat n’a été mis à notre disposition. Ceci constitue une violation des dispositions ci-
dessus évoquées. Le tableau ci-annexé présente le détail de nos constats.

Implication :

L’Article 441 du Code de Commerce dispose que : « seront punis d’un emprisonnement de


deux à six mois et d’une amende de 50 000 à 2 000 000 de francs, ou de l’une de ces peines
seulement, le président ou les administrateurs qui n’auront pas procédé à la réunion de
l’Assemblée des actionnaires dans les six mois de la clôture de l’exercice ou, en cas de
prolongation, dans le délai fixé par décision de justice.

En outre, l’écriture d’affectation du résultat de l’exercice passe sans support juridique valable.

Recommandation :

Il vous est recommandé de réunir tous les actionnaires en Assemblée Générale Ordinaire à la
fin de chaque exercice et leur faire statuer sur les comptes annuels des exercices.

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I.7 DOTATION DE LA RÉSERVE LÉGALE

Principe :

L’Assemblée Générale Ordinaire décide de l'affectation du résultat. Elle doit constituer les
dotations nécessaires à la réserve légale (cf. article 142 AUSC-GIE). Cette dotation
correspondant à 10% du résultat net au moins cesse d'être obligatoire lorsque la réserve atteint
le cinquième du montant du capital social, soit 20% (cf. article 546 AUSC-GIE).

Constat :

Pour un capital social de FCFA 20 000 000, la réserve légale dotée par votre société se chiffre
à FCFA 2 000 000 soit 10% au lieu de 20% depuis plus de 3 exercices. La cessation de la
dotation de la réserve légale de votre société, compte tenu de son capital social, devrait
intervenir lorsque cette dotation aura atteint au moins FCFA 4 000 000.

Ceci constitue une violation des dispositions de l’article 546 de l’AUSC-GIE ci-dessus visées.

Implication :

Le même article 546 déclare nulles les délibérations de l’AGO sans la dotation de la réserve
légale.

Recommandation :

Il vous est recommandé de régulariser cette situation.

I.8 TENUE DES REGISTRES DES PROCÈS-VERBAUX

Principe :

Les procès-verbaux des Conseils d’Administration et des Assemblées Générales sont établis
sur des registres spéciaux cotés et paraphés par l'autorité judiciaire compétente et tenu au siège
social (cf. articles 135 et 458 AUDSC-GIE).

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Toutefois, les procès-verbaux peuvent être établis sur des feuilles mobiles numérotées sans
discontinuité, paraphées dans les conditions prévues à l'alinéa précédent et revêtues du sceau de
l'autorité qui les a paraphées.

Constat :

Aucun registre de procès-verbaux n’est tenu par votre société.

Implication :

L’article 438 du Code de Commerce du Mali prévoit une amende de FCFA 25 000 (Vingt
Cinq Mille) à FCFA 1 000 000 (un Million) pour le Président de séance, en cas d’inexistence
ou de mauvaise tenue dudit registre.

Recommandation :

Il vous est recommandé de vous procurer d’un registre de procès-verbaux des Assemblées
Générales et de le tenir constamment à jour.

I.9 PAIEMENTS EN ESPÈCES DE PLUS D’UN MILLION

Principe

Conformément aux dispositions de l’article 937 du Code de Commerce, « doivent être opérés


soit par chèques barrés, soit par virement en banque ou à un compte courant postal, les
règlements effectués en paiement de marchandises, de loyers, transport, services, fournitures,
travaux, ou afférents à des acquisitions, sous quelque forme que soit, d’immeubles ou objets
mobiliers, lorsqu’ils dépassent la somme de FCFA 1 000 000 ou ont pour objet le paiement par
fractions d’une dette supérieure à ce chiffre.

Constat :

Il ressort de nos vérifications que des paiements en espèces de plus de FCFA 1 000 000 ont été
effectués.

Risque :

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Le non-respect de cette disposition, c’est-à-dire du paiement de plus d’un million est
sanctionné par une pénalité de FCFA 50 000 par paiement en espèces compris entre FCFA
1 000 000 et FCFA 5 000 000 (cf. art. 938 Code du commerce).

Recommandation :

Il convient de remédier à cette pratique.

I.10 CONVENTIONS RÉGLEMENTÉES

Principe :

Conformément aux dispositions de l’article 438 de l’Acte Uniforme de l’OHADA, doivent


être soumises à l'autorisation préalable du conseil d'administration :

- toute convention entre une société anonyme et l'un de ses administrateurs, directeurs
généraux ou directeurs généraux adjoints ;

- toute convention entre une société et un actionnaire détenant une participation


supérieure ou égale à dix pour cent (10%) du capital de la société ;

- toute convention à laquelle un administrateur, un directeur général, un directeur général


adjoint ou un actionnaire détenant une participation supérieure ou égale à dix pour cent
(10%) du capital de la société est indirectement intéressé ou dans laquelle il traite avec
la société par personne interposée ;

Le commissaire aux comptes présente, sur ces conventions, un rapport spécial à l'Assemblée
Générale Ordinaire qui statue sur ce rapport et approuve ou désapprouve les conventions
autorisées (cf. article 440 AUSC-GIE).

Constat :

Il ressort de nos constats que des mouvements se passent dans des comptes courants ouverts au
nom des deux actionnaires qui détiennent la société. Il est à noter qu’ils sont tous les deux
administrateurs.

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Aucune convention écrite de compte courant d’actionnaire ni aucun procès-verbal de Conseil
d’Administration portant autorisation ou d’Assemblée Générale Ordinaire portant approbation
de ces mouvements n’ont été mis à notre disposition.

Ceci constitue une limite à notre mission et une violation des dispositions de l’article 438 de
l’AUSC-GIE ci-dessus cité.

Implication :

Selon l’article 443 AUSC-GIE, même en l'absence de fraude, les conséquences


dommageables pour la société des conventions réglementées, notamment les pertes subies par
la société et les bénéfices indus tirés de la convention, peuvent être mises à la charge de
l'administrateur, du directeur général, du directeur général adjoint ou de l'actionnaire intéressé
et, éventuellement, des autres membres du conseil d'administration.

Recommandation :

Il convient de conclure une convention avec chaque actionnaire pour règlementer le cadre de
fonctionnement du compte courant des actionnaires concernés.

I.11 CONVENTIONS INTERDITES

Principe :

Il est interdit aux administrateurs, aux directeurs généraux et aux directeurs généraux adjoints
ainsi qu'à leurs conjoints, ascendants ou descendants et aux autres personnes interposées, de
contracter, sous quelque forme que ce soit, des emprunts auprès de la société, de se faire
consentir par elle un découvert en compte-courant ou autrement, ainsi que de faire cautionner
ou avaliser par elle leurs engagements envers les tiers (cf. article 450 AUSC-GIE).

Constat :

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Nos travaux ont révélé que des fonds sont prélevés par les actionnaires ou la société effectue
des paiements pour leurs comptes. Les montants inscrits dans le compte « autres créances » se
présentent comme suit :

En FCFA
Libellé Solde au 31/12/2014 Solde au 31/12/2013

Actionnaire, compte courant - CANGELOSI 66 037 885 48 813 207


Actionnaire, compte courant - MONNERET 17 790 402 115 177 274

Total 83 828 287 163 990 481

Implication :

Les conventions interdites conclues par les dirigeants sociaux ou actionnaires sont nulles. Les
conséquences dommageables pour la société peuvent êtres mises à la charge des intéressés. De
plus, l’administration fiscale peut considérer ces montants comme une distribution de
dividendes fictive.

Recommandation :

Nous vous recommandons de solder ces comptes et de remédier à cette pratique.

II. REVUE FISCALE

Immatriculée à la sous direction des grandes entreprises sous le NIF 086102290F, la société
ATC BTP SA est soumise au régime fiscal de droit commun.

II.1 PATENTE PROFESSIONNELLE

Principe :

Conformément aux dispositions des articles 134 et suivants du Code Général des Impôts, le
calcul de la patente en République du Mali est basé sur l’addition de quatre éléments :

- un droit fixe déterminé selon le secteur d’activité et le montant du chiffre d’affaires ;

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- un droit proportionnel de 10% de la valeur locative des locaux professionnels (ou un
quart du droit fixe en cas d’absence de locaux). Si les locaux ne sont pas loués, il est
procédé par comparaison à d’autres locaux semblables. Pour les installations
industrielles et en général dans tous les cas où aucun des procédés susvisés ne peut être
appliqué, par voie d’appréciation directe. En cas d’appréciation directe, la valeur
locative ne peut en aucun cas être inférieure à 5% de la valeur d’acquisition de
l’élément avant amortissement. (cf. article 140 CGI) ;

- 10% de (1) + (2) à titre de cotisation en faveur de la Chambre de Commerce et


d’Industrie du Mali ;

- 5% de (1) + (2) pour le paiement de la taxe de voirie.

Par ailleurs, suivant les articles 84 et 85 du LPF, les patentés qui, dans le cours de l’année,
entreprennent une profession comportant un droit fixe plus élevé que celui qui était afférent à la
profession qu’ils exerçaient tout d’abord, doivent en faire la déclaration dans les mêmes
conditions et dans les jours de l’opération.

Il en est de même pour les contribuables qui viennent à occuper des locaux d’une valeur
locative supérieure à celle des locaux pour lesquels ils ont été primitivement imposés […].

Constat :

La patente payée au titre de l’exercice 2014 s’élève à FCFA 1 285 700 contre un montant de
FCFA 6 026 224 calculé par nos soins. L’écart de FCFA 4 740 524 qui en résulte se justifie
par le fait que la base de calcul du droit proportionnel est celui du loyer de l’ancien siège social
alors que depuis 2004, ce siège a été transféré à Niamana (Route de Ségou) ; par conséquent,
c’est la valeur du bâtiment du siège actuel qui devrait constituer la base de calcul du droit
proportionnel.

Implication :

Le défaut de déclaration dans le délai indiqué est sanctionné par l’inscription au rôle d’un droit
supplémentaire égal au montant des droits compromis.

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Recommandation :

Il convient de régulariser cette situation.

II.2 DÉCLARATION ANNUELLE DES SALAIRES (ARTICLE 29 LPF)

Conformément aux dispositions de l’article 29 du Livre de Procédures Fiscales, «tout


particulier, société, association, Établissement Public à Caractère Industriel ou Commercial,
Société d’État et Société d’Économie Mixte occupant au Mali des employés, commis, ouvriers
ou auxiliaires, moyennant traitement, salaire ou rétribution, est tenu de déposer dans le courant
du mois de janvier de chaque année auprès du service d’assiette territorialement compétent, un
état récapitulatif présentant pour chacune des personnes qu’il a occupées au cours de l’année
précédente, les indications nécessaires pour le contrôle de l’impôt dû ».

La déclaration annuelle des salaires a été effectuée dans les délais. Nous n’avons pas
d’observation à formuler en ce qui concerne l’accomplissement de ce formalisme.

II.3 DÉCLARATION DES HONORAIRES, LOYERS ET COMMISSIONS (ARTICLE 75


LPF)

Principe :

Suivant les dispositions de l’article 75 du Livre de Procédures Fiscales : « Les contribuables


qui, à l'occasion de l'exercice de leur profession, versent à des tiers ne faisant pas partie de leur
personnel salarié, des commissions, ristournes commerciales ou autres, vacations, honoraires
occasionnels ou non, gratifications et autres rémunérations, doivent déclarer, au plus tard le 30
avril de chaque année, ces sommes […], lorsqu'elles dépassent 50 000 Francs par an pour un
même bénéficiaire. Ces contribuables doivent également déclarer dans les mêmes conditions,
les loyers versés aux propriétaires des immeubles pris en location pour l'exercice de leur
profession ou en vue d'assurer le logement de leur personnel salarié ou de leurs dirigeants.
[…]. ».

Les sommes visées ci-dessus doivent faire l'objet d'un relevé spécial joint à la déclaration
annuelle d'impôt de la partie versante. Ce relevé doit indiquer les renseignements suivants en ce
qui concerne chaque bénéficiaire :

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- Nom et prénoms ou raison sociale ;

- Profession ;

- Adresse complète ;

- Numéro d'Identification Fiscale ;

- Nature des prestations de services rendues ;

- Montant Hors Taxe sur la Valeur Ajoutée (TVA) mis en paiement ;

- Date de paiement ;

- Montant des retenues éventuellement effectuées.

Constat :

Cette déclaration, intégrée dans les états financiers, ne respecte pas l’entièreté de l’article 75
LPF. En effet, le NIF de certains prestataires, le montant des retenues effectuées et les
honoraires payés aux prestataires étrangers n’y apparaissent pas.

Implication :

Selon le même article 75 du LPF « la partie versante qui n'a pas déclaré ces sommes ou
procédé aux retenues requises perd le droit de les porter dans ses frais professionnels
exposés, pour l'établissement de ses propres impositions. […]. Cette exclusion concerne
également toutes les sommes versées à des bénéficiaires dont le numéro d’identification
fiscale n'a pas été porté sur le relevé ».

Recommandation :

Nous vous recommandons de déclarer toutes les sommes versées aux prestataires visés à
l’article 75 du LPF.

II.4 DÉCLARATION DE L’IMPÔT SUR LES SOCIÉTÉS

Principe :

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Conformément à l’article 49 du CGI, « le bénéfice imposable est le bénéfice net, déterminé
d’après les résultats d’ensemble des opérations de toutes natures effectuées par les entreprises,
y compris notamment les cessions d’éléments de l’actif, soit en fin, soit en cours
d’exploitation ».

Constat :

Nos contrôles ont révélé que pour la détermination du résultat net, il n’a pas été tenu compte
d’une partie du chiffre d’affaires. Cette situation est assimilable à une dissimulation du chiffre
d’affaires qui, en cas de contrôle, sera considéré comme un bénéfice effectivement réalisé et
imposé comme tel à l’IS.

Il en est de même des travaux (construction des bâtiments) faits à soi-même.

Implication :

L’article 67 du LPF dispose que : « lorsque le bénéfice ou le chiffre d’affaires déclaré par le
contribuable est inférieur au bénéfice ou au chiffre d’affaires effectivement réalisé, une pénalité
de 25% est appliquée à l’impôt correspondant au bénéfice ou au chiffre d’affaires non déclaré.

Le taux de cette pénalité est porté à 50% lorsque, compte tenu de la nature de l’infraction
commise, la bonne foi du contribuable ne peut être admise. »

Recommandation :

Il convient de régulariser cette situation et de remédier à cette pratique.

II.5 IMPÔT SUR LE REVENU DES VALEURS MOBILIÈRES

Principe :

Suivant les dispositions des articles 41 et suivants du Code Général des Impôts, le bénéfice
dissimulé (la différence entre le bénéfice redressé et celui déclaré par les soins du

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contribuable) est réputé distribué. Les bénéfices réputés distribués sont passibles de l’IRVM
au taux de 18%.

Egalement, selon l’article 25 du CGI, sont réputés distribués :

- toutes les sommes ou valeurs mises à la disposition des associés, actionnaires ou


porteurs de parts et non prélevées sur les bénéfices ;

- sauf preuve contraire à apporter par la partie versante ou débitrice, les sommes mises à
la disposition des associés, actionnaires ou porteurs de parts, directement ou par
personne ou société interposée à titre d’avance, de prêt ou d’acomptes ;

Constats :

La minoration du chiffre d’affaires peut constituer une dissimulation du bénéfice imposable. En


cas de contrôle fiscal, le bénéfice redressé par le service des Impôts sera systématiquement
soumis à l’IVRM au taux de 18%.

En outre, les avances que la société aurait fait au profit des deux actionnaires CANGELOSI et
MONNERET pour respectivement un montant total de FCFA 66 037 885 et FCFA 17 790
402, pourraient être considérées, au vu de la législation fiscale, comme une distribution
irrégulière de dividende.

Implication :

En plus du plein taux de 18% à appliquer sur ces montants, une pénalité de 100% est prévue
sur les montants compromis.

Recommandation :

Il vous est recommandé régulariser ces situations.

II.6 LA TAXE SUR LA VALEUR AJOUTÉE (TVA)

Principe :

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Suivant l’article 110-2 du Livre de Procédures Fiscales, tout redevable de la Taxe sur la
Valeur Ajoutée doit obligatoirement déclarer dans les 15 premiers jours de chaque mois, les
opérations qu’il a effectuées le mois précédent.

Constats :

Le défaut de déclaration de la totalité du chiffre d’affaires (cf. point 4.4) entraine une
minoration de la TVA déclarée. Ceci constitue une violation des articles 110-2 et 117 du LPF
ci-dessus visé et donc, un risque de redressement fiscal.

Implication :

Conformément à l’article 119 du LPF, le redevable de la TVA qui dépose sa déclaration


mensuelle :

- après le délai fixé ci-dessus, mais avant toute mise en demeure du service des impôts,
est passible d’une amende égale à 25% des droits dus d’après cette déclaration ;

- le taux de l’amende est ramené à 5% lorsque le retard ne dépasse pas un mois ;

- lorsque celle-ci est souscrite après la mise en demeure du service des impôts, la pénalité
encourue est de 50% des droits dus d’après la déclaration ;

- si, dans le délai de dix jours après mise en demeure du service des impôts, le redevable
ne souscrit pas la déclaration qui lui a été réclamée, il est taxé d’office et l’impôt
correspondant à cette taxation est majoré d’une amende égale à 100% du montant de
cet impôt.

Recommandation :

Il vous est recommandé de régulariser cette TVA minorée.

II.7 TVA, RETENUE À LA SOURCE

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Principe :

Selon l’article 110-2 du Livre de Procédures Fiscales, tout redevable de la Taxe sur la Valeur
Ajoutée doit obligatoirement déclarer dans les 15 premiers jours de chaque mois, les
opérations qu’il a effectuées le mois précédent.

Selon l’article 116 du LPF, lorsqu’un redevable de la Taxe sur la Valeur Ajoutée est établi
ou domicilié hors du Mali, il est tenu de faire accréditer auprès du service chargé du
recouvrement de cette taxe un représentant domicilié au Mali qui s’engage à remplir les
formalités incombant à ce redevable et à acquitter la taxe à sa place.

À défaut, ces taxes sont payées par la personne cliente pour le compte de la personne n’ayant
pas d’établissement au Mali.

Constat :

Nos contrôles ont révélé que la société ATC BTP SA paie des honoraires à des prestataires
établis hors du Mali (étrangers). Toutefois, elle n’a pas auto-liquidé la TVA contrairement aux
dispositions ci-dessus visées. Cette auto liquidation de la TVA devrait également être faite sur
les loyers professionnels payés aux bailleurs sans NIF ; ce qui n’a pas été le cas. Il en est de
même des travaux faits à soi-même.

Implication :

Le même article 116 du LPF stipule qu’en cas de défaut de paiement de cette TVA, les
pénalités qui s’y rapportent sont à la charge du client établi au Mali, donc d’ATC BTP SA. Les
pénalités sont les mêmes que celles visées au point 4.6 ci-dessus.

Recommandation :

Il convient de régulariser cette situation et d’auto-liquider la TVA due.

II.8 IMPÔT SUR LES TRAITEMENTS ET SALAIRES

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Principe :

Conformément à l’article 414 du Livre de Procédures Fiscales, les retenues afférentes aux
paiements effectués pendant un mois déterminé doivent être déclarées et versées, au plus tard le
15 du mois suivant à la caisse du Receveur du Centre des Impôts.

Les taux applicables aux revenus imposables sont fixés comme suit pour chaque tranche de
revenu (cf. article 10 du Code Général des Impôts) :

Tranches des revenus annuels en FCFA Taux

0 à 175 000 0%

175 001 à 600 000 5%

600 001 à 1 200 000 13 %

1 200 001 à 1 800 000 20 %

1 800 001 à 2 400 000 28 %

2 400 001 à 3 500 000 34 %

Au - delà de 3 500 000 40 %

Par ailleurs, l’article 1 de l’Arrêté N°99-0892/MF-SG du 18 mai 1999 dispose que l’impôt
sur les traitements et salaires est assis sur l’ensemble des rémunérations, salaires ou gains y
compris les avantages en nature, primes ou indemnités diverses, à l’exclusion de celles qui ont
un caractère de remboursement de frais.

Toutefois, l’Arrêté N°99-0894/ MF-SG de la même date dispose à l’article 4 que les avantages
en nature sont imposables à 50% de leur valeur intrinsèque et soumis à 100% à l’INPS, à la
CFE (Contribution Forfaitaire à la charge de l’Employeur), et donc, à la TFP (Taxe de
Formation Professionnelle), à la TEJ (Taxe Emploi Jeunes) et à la TL (Taxe Logement).

Sont notamment considérées comme avantages en nature, les dépenses ci-après prises en
charge par l’employeur au profit du salarié :
- le logement y compris le matériel et le mobilier ;

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- la consommation d’eau, électricité, de téléphone et courrier électronique ;
- la domesticité : gardiens, jardiniers, cuisiniers, nourrices ;
- les impôts personnels ;
- le transport, y compris les dotations en carburant à l’exception des transports en
commun ;
- la scolarité des enfants.

Constat :

Nos contrôles ont révélé que :

- les salaires déclarés des expatriés ont été minorés ; une partie n’a pas été prise en
compte pour la détermination de l’ITS ;

- sur les salaires officiellement déclarés, il ressort un écart de FCFA 61 538 830 entre le
total des salaires sur la déclaration annuelle (article 29 du LPF) et le solde comptable.
Cet écart s’explique par la non déclaration des salaires payés pendant les congés des
employés ;

- les avantages en nature accordés à certains cadres (les loyers payés à titre d’habitation,
l’utilisation des véhicules de fonction, des téléphones portables) n’ont pas été pris en
compte pour le calcul de l’ITS contrairement aux textes ci-dessus visés.

Ceci constitue un risque de redressement fiscal pour minoration de la base imposable à l’ITS.

Implications :

Les contraventions à ces dispositions sont sanctionnées par :

- en cas d’absence de retenue ou de retenue insuffisante, une amende de 100% du


montant compromis ;
- en cas de défaut de déclaration des retenues effectuées, ce qui est votre cas, une amende
de 200% ;
- en cas de retard de paiement des sommes déclarées, l’amende est de 2% par mois de
retard sans excéder 20%.

Recommandation :

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Il vous est recommandé de liquider correctement l’ITS, les déclarer et les payer à
l’administration fiscale.

II.9 TAXES SUR LES SALAIRES

Principe :

 Contribution Forfaitaire à la charge des Employeurs (CFE)

Conformément à l’article 159 du CGI, tous particuliers et sociétés passibles de l’impôt sur les
Sociétés ou de l’impôt sur les bénéfices industriels et commerciaux sont assujettis à la
Contribution Forfaitaire à la charge des Employeurs (CFE). La contribution afférente aux
paiements effectués pendant un mois déterminé doit être déclarée dans les 15 premiers jours du
mois suivant (cf. article 93 LPF). Le taux de la Contribution (CFE) est de 3,5% (cf. article
160 CGI/ Loi N°08-020 du 22 Juillet 2008). Il est appliqué sur le montant brut des salaires,
indemnités, avantages en nature et en espèces… payés au personnel.

 Taxe de Formation Professionnelle (TFP) ou Taxe d’Apprentissage

La Taxe de Formation Professionnelle est perçue sur les personnes passibles de l’impôt sur les
Sociétés, de l’impôt sur les bénéfices industriels et commerciaux ou de l’impôt sur les
bénéfices agricoles. Elle est calculée sur le montant brut des rémunérations, traitements,
salaires, indemnités et avantages payés à l’ensemble du personnel. Son taux est fixé à 2% (cf.
articles 183 et 184 du CGI).

 Taxe Emploi Jeunes (TEJ)

La Taxe Emploi Jeunes est due par les personnes passibles de l’impôt sur les Sociétés, de
l’impôt sur les bénéfices industriels et commerciaux ou de l’impôt sur les bénéfices agricoles.
Elle est calculée sur le montant brut des rémunérations, traitements, salaires, indemnités,
avantages en nature et en espèces payés à l’ensemble du personnel. Son taux est fixé à 2% (cf.
articles 185-A et 185-B du CGI / Loi N°08-020 du 22 juillet 2008).

 Taxe de Logement

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La Taxe Logement, instituée par la Loi N°85-35 du 21 juin 1985 portant création d’un Fonds
National du Logement, est due par les employeurs publics et privés. Son taux est fixé à 1% de
la masse salariale brute.

Constat :

Nos contrôles ont révélé que :

- les salaires déclarés des expatriés ont été minorés. Par conséquent, une partie n’a pas été
prise en compte dans l a base de calcul aux différentes taxes sur salaires (CFE,
TL, TEJ, TFP) ;

- les avantages en nature accordés aux cadres (les loyers payés à titre d’habitation,
l’amortissement des véhicules de fonction et des téléphones portables) n’ont pas été pris
en compte dans la base de calcul des taxes sur salaires ;

- sur les salaires déclarés, il y a un écart de FCFA 61 538 830 entre le solde comptable et
le total des salaires sur la déclaration annuelle Article 29 du LPF.

Ceci constitue un énorme risque de redressement fiscal pour défaut de souscriptions aux
déclarations fiscales et de paiements des taxes sur salaires.

Implication :

Les articles 98 et 258 du LPF sanctionnent les contraventions à ces dispositions concernant la
CFE par une amende de :

- 50% du montant en cause, en cas de défaut de déclaration,

- 100% du montant dû, en cas de déclaration après intervention du service des impôts,

- 100% du droit compromis, en cas d’omissions et inexactitudes constatées dans les


déclarations,

- 2% par mois de retard sans excéder 20%, en cas de retard de paiement des sommes
déclarées.

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La liquidation, le contrôle et le recouvrement, la sanction et les contentieux en matière de TFP
(article 101 du LPF), de TEJ (article 3 de la Loi N°08-021) et de TL (arrêté N°98-0343/MF-
SG fixant les modalités de perception de la Taxe Logement) s’effectuent dans les mêmes
conditions que la CFE, donc, les mêmes sanctions citées ci-dessus

Recommandation :

Il vous est recommandé donc d’intégrer dans la base de calcul aux taxes sur salaires (CFE,
TFP, TEJ et TL), tous les éléments ci-dessus cités, les déclarer et les payer aux services des
impôts.

II.10 IMPÔT SUR LES REVENUS FONCIERS (IRF)

Principe :

Conformément aux dispositions de l’article 423 du Livre de Procédures Fiscales, en cas de


location d’un immeuble moyennant un loyer mensuel hors taxes (TVA) égal ou supérieur à
FCFA 100 000, l’impôt fait l’objet d’une Retenue à la Source effectuée par le locataire sur les
loyers dus au propriétaire et à faire valoir sur l’impôt dont ce dernier sera redevable.

Conformément à la loi N°2011-034 du 15 juillet 2011 portant modification du Code Général


des Impôts, une taxe foncière au taux de 3% calculée dans les mêmes conditions que l’IRF est
due sur les loyers. Egalement, le taux de l’impôt foncier a été ramené à 12% (cf. Loi de
finance de 2012). Le total des retenues à effectuer est donc de 15%.

Constat :

Les loyers payés au cours de l’exercice sous revue n’ont pas f ait l’objet de la retenue IRF
et de versement aux services des impôts.

Implication :

Le défaut de retenue de l’IRF entraîne l’application d’une majoration de 2% par mois de retard
jusqu’au cinquième mois inclus. Cette majoration étant à la charge exclusive du locataire qui
supporte en plus le payement des retenues non effectuées (cf. article 425 du LPF).

Recommandation :

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Nous vous recommandons donc de procéder à la retenue à la source de l’impôt foncier sur le
loyer du bureau.

II.11 RETENUE À LA SOURCE DE L’IBIC /PRESTATAIRES SANS NIF

Principe :

L’article 440 du Livre de Procédures Fiscales dispose qu’ « en ce qui concerne les


rémunérations versées à tout prestataire de services non titulaire d'un Numéro d'Identification
Fiscale, en contrepartie d'une prestation de services […], une retenue de 15 % doit être opérée
sur le montant brut par la partie versante.

Constat :

La retenue à la source de l’IBIC sur les honoraires versés à certains prestataires de services non
immatriculés fiscalement n’a pas été effectuée.

Implication :

Nous vous rappelons que les articles 442 à 444 du même Livre disposent que :

- en cas de défaut de retenue, une amende de 100% est appliquée (cf. article 442
LPF) ;

- en cas de défaut de déclaration des sommes retenues, la pénalité est de 200% (cf.
article 443 LPF) ;

- en cas de retard de paiement des sommes régulièrement retenues et déclarées, la


pénalité est de 2% par mois de retard (cf. article 444 LPF).

Recommandation :

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Il convient d’opérer systématiquement les retenues IBIC (15%) sur les honoraires de tout
prestataire n’ayant pas de NIF ou qui n’a pas fait apparaitre son NIF sur ses factures, les
déclarer et les payer à l’administration fiscale.

II.12 RETENUE À LA SOURCE DE L’IBIC / PRESTATAIRES ÉTRANGERS

Principe :

Conformément aux dispositions de l’article 94 du Code Général des Impôts, sont, sous
réserve de l'application de conventions fiscales de non double imposition, assujettis à une
retenue à la source les sommes ou revenus versés en rémunération d'une activité économique
exercée par les personnes n'ayant pas au Mali d'installation professionnelle permanente.

Le taux de la retenue à effectuer sur les montants est de 15% (cf. articles 96 et 97 CGI).

Les sommes retenues doivent être déclarées dans les mêmes délais que la TVA, l’ITS, les taxes
sur salaires…

Constat :

Des montants sont versés à certains prestataires de service venant de l’étranger. Toutefois,
aucune retenue à la source au titre de l’IBIC n’a été opérée sur les honoraires qui leur sont
versés.

Implication :

Les articles 442 à 444 du même Livre disposent que :

- en cas de défaut de retenue ou retenue insuffisante, une amende de 100% est


appliquée sur le montant compromis (cf. article 442 du LPF) ;

- en cas de défaut de déclaration des sommes retenues, compte tenu de la mauvaise


foi, la pénalité est de 200% (cf. articles 81 et 443 du LPF) ;

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- En cas de retard de paiement des sommes régulièrement retenues et déclarées, la
pénalité est de 2% par mois de retard (cf. articles 444 et 450 du LPF).

Recommandation :

Il convient de régulariser cette situation et dorénavant, opérer les retenues sur toutes les
sommes versées à des prestataires étrangers, les déclarer et les payer aux services des Impôts.

III. REVUE SOCIALE

La société ATC BTP SA est affiliée l’INPS sous le N° 23422190/1.

Compte tenu de son effectif permanent important et de la gestion informatisée de certaines


informations, la société a sollicité et obtenu une dérogation de la tenue du fascicule N°2 du
registre de l’employeur. Toutefois, le fascicule N°1 est régulièrement tenu.

III.1 ETABLISSEMENT DE CONTRAT DE TRAVAIL AVEC LE PERSONNEL

Principe

Conformément au règlement intérieur, chaque salarié doit être lié à la société par un contrat de
travail dûment établi. Par ailleurs, suivant les dispositions de l’article L60 (nouveau) du Code
du Travail, l’âge de départ à la retraite est de 58 ans. Toutefois, les relations de travail pourront
néanmoins se poursuivre d’accord parties pendant une période qui ne pourra excéder l’âge de
60 ans du travailleur.

Constat

Chaque travailleur est lié à la société par un contrat de travail écrit. Toutefois, certains
travailleurs expatriés disposent de deux contrats de travail dans lesquels les rémunérations sont
différentes et d’autres ont dépassé l’âge d’admission à la retraite au moment de la conclusion
de leur contrat.

Page 29
Implication

En cas de litige, la situation salariale qui favorise le salarié sera maintenue, et ce, avec toutes
les conséquences de droit qui peuvent en découler. Les cotisations ainsi versées risquent d’être
perdues sans que le salarié en tire profit.

Recommandation

Nous vous recommandons de remédier à cette situation.

III.2 UTILISATION SIMULTANÉE DE DEUX CONVENTIONS COLLECTIVES

Principe

Les dispositions du code du travail sont complétées par la convention collective qui s’applique
au secteur d’activités de l’entreprise. Conformément à l’article 4 du règlement intérieur de la
société, la Convention collective applicable à ATC BTP SA est celle des Industries et de la
Mécanique Générale.

Constat

Il ressort de l’analyse des contrats de travail que la société ATC BTP SA utilise simultanément
la Convention Collective Fédérale du Commerce et la Convention Collective des Industries et
de la Mécanique Générale.

Recommandation

Nous vous recommandons de n’utiliser que la CCIMG qui est mentionnée sur votre règlement
intérieur.

III.3 TENUE DES DOSSIERS INDIVIDUELS DU PERSONNEL

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Principe :

Pour le calcul du salaire net, les travailleurs mariés bénéficient d’un abattement de 10% avant
impôt. Pour chaque enfant à charge jusqu’au dixième inclus, la rémunération du travailleur fait
l’objet d’un abattement de 2,5% avant imposition. Ces abattements doivent être justifiés par les
actes de mariage et/ou naissance conservés dans le dossier individuel du travailleur concerné.

Egalement, pour justifier la qualification et la compétence professionnelle du travailleur, le


classement des CV et diplômes dans le dossier de l’intéressé est nécessaire.

Constat :

Les abattements effectués au profit de certains salariés ne sont pas suffisamment justifiés par
les pièces (actes de naissance et de mariage) classées dans leurs dossiers. Dans la plupart des
dossiers, les diplômes ne figurent pas.

Recommandation :

Il convient de classer dans le dossier de chaque salarié, les pièces justificatives nécessaires pour
sa qualification et sa compétence ainsi que des abattements dont il bénéficie.

Pour une bonne tenue des dossiers du personnel, nous vous recommandons d’y faire figurer les
pièces et dossiers ci-après :

 A l'extérieur de chaque dossier, sur la page de garde doivent apparaître :

 L’identité du travailleur : nom, prénom, sexe, affiliation, nationalité, date et lieu de


naissance.

 Les mentions du contrat de travail suivantes :

- la date d'embauche,
- la classification,
- la durée du contrat,
- le n° d'Immatriculation INPS,

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- le n° d'Enregistrement du Carnet du Travailleur.

 A l'intérieur doivent figurer des chemises ou sous chemises comprenant :

 Les pièces administratives :

- contrat de travail
- une déclaration de mouvement du travailleur,
- un bulletin d’embauche,
- un carnet du travailleur,
- divers (Diplômes, CV…).

 Dossier familial :

- acte de naissance du travailleur,


- acte de mariage,
- actes de naissance des enfants à charge.

 Dossier de santé :

- certificat médical d’embauche,


- certificat médical annuel,
- déclaration d’accidents de travail ou de maladies professionnelles.
- différents actes de santé.

 Dossier des congés et permissions (demandes, notes)

 Dossier disciplinaire (sanctions verbales, mises en demeure)

 Dossier des salaires (demande de prêts, d’avances…).

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