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Déroulement du Grand Œuvre alchimique

Il me paraît profondément vrai que tout le cheminement initiatique en


Maç est profondément imprégné de symbolisme alchimique. Cela commence
dans le cabinet de réflexion avec les symboles du Soufre, du Mercure et du Sel
et, par la suite, la purification par les quatre éléments au cours de l'initiation au
grade d'Appr. L'Étoile flamboyante du Comp, le Pentagramme, évoque
irrésistiblement les cinq étapes principales du Grand Œuvre. La Pierre cubique
à Pointe serait la figuration voilée de la Pierre Philosophale. La mort et la
résurrection symboliques du futur MM marquent le passage du Solve au
Coagula. Le symbole du Pélican, nourrissant de son sang ses trois petits,
représente l'Athanor ou cornue de l'Alchimiste, alimentant la Pierre (Sel, Mercure
et Soufre) avec la quintessence pendant la deuxième phase du Coagula.
Mais en quoi consiste au juste le Grand Œuvre ? Le but n'est pas de
fabriquer de l'or d'une façon mystérieuse ou magique. Il s'agit avant tout de
travailler sur une matière première contenant les trois principes fondamentaux
qui la constituent : le Soufre, le Mercure et le Sel. Ces trois principes n'ont rien à
voir avec les éléments chimiques dont ils portent le nom.
Analogiquement, il s’agit également pour l’Adepte de travailler sur sa
propre transmutation spirituelle, le Soufre représentant l'Esprit, le Mercure, l'âme,
les émotions, et le Sel symbolisant le corps unissant l'âme à l’esprit.
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Tout le Grand Œuvre alchimique (encore appelé Magistère ) consiste


à faire évoluer cette matière première, à la purifier, à en élever les vibrations,
afin qu'en bout de course, elle se transforme en une Pierre philosophale.
Celle-ci aurait certaines vertus curatives et serait capable de transmuter 10, 100,
1.000 ou 10.000 fois son propre poids de métal vil, comme le plomb, en métal
précieux or ou argent. Il n'est pas dans mon intention ici de discuter de la véracité
de telles affirmations. Par contre, il y a une analogie intéressante à faire entre le
Grand Œuvre et l'évolution de l'Être Humain vers une possible transmutation sur le
plan spirituel. Le célèbre Karl Gustav Jung a traité abondamment de ce sujet dans
une brique de 700 pages, intitulée « Psychologie et Alchimie ».
La réalisation du Grand Œuvre comporte une étape préliminaire qui
pourrait être qualifiée de pré-préparation : elle permet d’élaborer le feu secret ou
Agent primordial. Vont suivre 5 étapes principales. La première, c'est la phase de
Préparation, au cours de laquelle on broie la minière ; puis, à l'aide du feu secret
ou Agent primordial, qui n'a rien à voir avec le feu vulgaire, on sépare les trois
éléments qui la constituent, Mercure, Sel et Soufre.
Dans la seconde phase, le Solve, on rassemble de nouveau ces trois
éléments dans l'Athanor. Elle se déroule en quatre étapes : lors de chacune d’entre
elles, on bouche hermétiquement l’athanor après y a avoir introduit le feu secret ;
toujours sous l'action de ce même feu, appelé parfois cinquième feu, la Matéria
Prima se transforme et prend une couleur noire ; elle a une odeur nauséabonde : on
appelle cette étape, la Putréfaction. Dans les phases qui suivent et qui terminent le
Solve, le contenu de l'Athanor prend différentes couleurs, gris, queue de paon, vert
sombre. Des granulations se forment au fond du ballon : c'est pourquoi les
alchimistes nomment cette dernière étape, Végétation. Une huile rougeâtre
surnage en surface : c'est la fameuse Quintessence, le Sang du Dragon, le
Mercure philosophique. Il est à noter, au cours du Solve, que, si l’Adepte pousse
trop la cuisson, le contenu du ballon prend une coloration orange : tout l’œuvre est
à recommencer depuis le début.
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La troisième étape du Magistère se nomme Coagula. Elle a pour but la


formation de la première Pierre au rouge et comporte trois phases correspondant à
trois colorations successives de la Pierre : blanche, orangée et rouge. A la fin du
Coagula, la Pierre est appelée Faux Prophète, car elle a pris une coloration
rougeâtre, mais ne possède aucun pouvoir de transmutation ou de guérison.
C’est au cours de la quatrième étape, appelée Multiplication, qu'elle va
prendre sa forme définitive et son pouvoir, en devenant Pierre Philosophale. À ce
stade, il s'agit de purifier davantage le Faux Prophète en le faisant repasser
plusieurs fois par les phases du Solve et du Coagula.
Enfin, lors de la cinquième étape, on vérifie le pouvoir de la Pierre: c'est
la Projection ou Transmutation, au cours de laquelle on projette une fraction de
la Pierre philosophale dans du plomb en fusion, afin de le transmuter en or. Je le
rappelle, il ne s’agit pas de fabriquer de l’or, mais bien de vérifier que l’Œuvre a
été menée à bonne fin. Parallèlement à son travail, l’Adapte voit progressivement
s’opérer sa propre transmutation intérieure sur le plan spirituel.
Il est à noter tout d'abord les nombreuses analogies que l'on peut établir
entre le Grand Œuvre et le cheminement initiatique en Maç. Les trois couleurs
symboliques qui dominent les principales étapes du Magistère sont le noir, le
blanc et le rouge. On comprend mieux pourquoi certaines obédiences demandent à
leurs membres de porter costumes ou robes noires lors des Tenues. La couleur des
tabliers, en L bleue, est également fort significative à cet égard, du moins au rite
Écossais Ancien et Accepté. Les trois phases de Préparation, Solve et Coagula
correspondent assez bien, à mon avis, à nos trois degrés de Maç bleue. La
Multiplication et la Transmutation appartiendraient-elles alors aux grades de
Perfection ?
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D'autre part, le feu secret ou cinquième feu alimente de son énergie les
quatre premières étapes du Magistère : Préparation, Solve, Coagula et Multi-
plication. Il n'a rien à voir, je le rappelle, avec le feu vulgaire. Ce feu, au centre des
quatre éléments, principal agent de transformation de la Matéria Prima, n'est-ce pas
la Rose rouge que l’on offre à l’Apprenti à la fin de son initiation, comme une
promesse de sa transformation intérieure future ? Sa couleur symbolise également
la quintessence à la fin du Solve. D'autre part, la rose est une fleur qui ne dévoile
jamais son cœur tant qu'elle est vivante, c'est pourquoi elle est le symbole du
secret initiatique que tout Adepte doit observer tout au long du Grand Œuvre.
Cela n'est pas sans rappeler le serment du futur Appr : «Je préfèrerais avoir la
gorge tranchée, plutôt que de manquer à ce serment » ou le sacrifice de Maître
Hiram, refusant de communiquer le mot secret des MM aux trois mauvais
Comp.
Mais le symbolisme de la rose le plus généralement connu n'est-il pas
celui de l'Amour au sens universel du terme ? Elle est la fleur consacrée à
Aphrodite ou à Vénus, qui se blessa à ses épines en volant au secours d'Adonis
mourant. Si l'on établit une analogie entre le Magistère et l'évolution de l'être
humain, l’Amour n'est-il pas ce fameux feu secret, indispensable à la conduite de
l'œuvre tout au long de son déroulement ? Il est d'autre part une question que l'on
peut légitimement se poser par rapport au symbolisme des épines de la rose :
Amour, Sacrifice et Souffrance sont-ils intimement liés ? Notre évolution
doit-elle se faire à ce prix ?
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Une histoire, à ce propos : « Un mystique tibétain fit un jour un rêve


étrange. Un ange vint le chercher dans son sommeil et lui fit visiter l'enfer et le
paradis. En enfer, tous les damnés étaient assemblés autour de grandes tables. Au
centre de chacune, trônait une énorme marmite contenant une soupe délicieuse et
extrêmement nutritive. Tous ces damnés étaient extrêmement affamés. Mais ils
pouvaient puiser à loisir leur pitance dans la marmite, à l'aide d'une cuillère, longue
de deux mètres environ. La difficulté consistait ensuite à porter cette même cuillère
à la bouche pour avaler la soupe. Inutile de vous décrire les bagarres épiques
qu'une telle épreuve entraînait autour de la table pour les pauvres damnés,
incapables de satisfaire leur appétit féroce. Lorsqu'il visita le paradis, tous les
bienheureux étaient assemblés autour de tables identiques, armés de cuillères de
même style, pour savourer une soupe tout aussi délicieuse. Mais là régnait le
calme, l'amour et l'harmonie, car chaque bienheureux s'appliquait consciencieu-
sement à satisfaire l'appétit de son vis à vis.

Il arrive parfois, au cours de notre cheminement, que s’éteignent en nous


les lumières de l’espoir et de l’amour. Vous avez probablement déjà expérimenté
de telles épreuves dans vos vies initiatique ou profane ? Mais si nous gardons
l’Espérance en nos âmes la Lumière finit toujours par apparaître au bout du
chemin, nous reprenons confiance dans la vie et l’Amour peut ainsi refleurir dans
nos cœurs.
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Rappelons-nous cet adage alchimique : IGNE NATURA RENOVATUR


INTEGRA (La Nature est entièrement renouvelée par le feu). Ce feu, c’est la
puissance créatrice et génératrice d'amour universel. Son intensité varie tout au
long de notre vie : nous n’aimons jamais de la même manière ; notre cœur, lui-
même, vit des alternances d’ouverture et de fermeture. Mais nous cherchons tous la
Lumière ; nous cherchons tous à découvrir notre propre Lumière intérieure, ce feu
qui brûle dans la partie la plus secrète de nous-même. Puisse-t-il toujours guider
nos pas dans cette quête et nous permettre d’élaborer notre Pierre philosophale
pour le plus grand Progrès de l’humanité.
J’ai dit !

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