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PROCEDURE CIVILE
INTRODUCTION
La procédure civile est la procédure de la société civile et qui n’est pas limitée de ce fait au
droit civil proprement dit.
C’est ainsi, qu’elle couvre toutes les activités des citoyens, qu’ils s’agissent de celles à
caractère civil, social, commercial et administratif, à l’exception des infractions pénales.
Il va de soi, que le législateur prend soin quand il éprouve le besoin de consacrer des
dispositions spécifiques au niveau du Code de Procédure Civile, pour tenir compte des
particularités de certaines matières tel que, le statut personnel. La même démarche a été
suivie dans le cadre de la réforme législative sur les tribunaux administratifs.
- Une acception large qui désigne l’ensemble des formalités devant être suivies pour
l’obtention d’un certain résultat
- Au sens plus restreint, elle détermine les formalités à accomplir pour saisir
valablement une juridiction donnée.
Ainsi, la procédure civile est constituée par l’ensemble des règles qui régit l’organisation et le
fonctionnement de la justice, en ce qui concerne les rapports entre les particuliers, ou les
relations de ce dernier avec l’état.
Elle permet aux justiciables de s’adresser aux tribunaux pour obtenir le respect de leurs
droits, et précise les moyens d’assurer l’exécution forcée les obligations à l’encontre de leurs
débiteurs ainsi que les sanctions appropriées.
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En fait, seule l’exécution sur les biens constitue actuellement le procédé normal qui est
réalisée par une « saisie »,qui ne sont pas toutes des procédures d’exécution forcée.
Historique :
La procédure civile a été régie par le Dahir du 18/08/1913 qui était remanié de façon très
profonde.
Il a été remplacé par le Dahir du 28/09/1974 qui a marqué la naissance d’un nouveau Code
de Procédure Civile. Suite à son entrée en vigueur, plusieurs dispositions légales contraires
ou qui étaient susceptibles de faire double emploi ont été abrogé.
- Le dahir du 12/08/1913
- L’article 8 du dahir organique du 12/08/1913
- Le dahir du 04/08/1915
- Le dahir du 22/03/1914
- Le dahir du 05/09/1956 relatif à la procédure en matière de nullité de mariage
applicable devant les juridictions instituées par le dahir du 12/08/1913
- L’article 13 du dahir du 08/03/1950 portant extension du régime d’état civil institué
par le dahir du 04/09/1915
- Les articles 1, 8, 10, 12 à 38, 43 à 49 inclus dans le dahir du 27/09/1957 relatif à la
Cour Suprême
- Le dahir du 17/07/1972 instituant les tribunaux sociaux
- Le décret royal du 19/12/1968 instituant à titre transitoire une procédure spéciale
règlementant les actions en paiement des loyers d’habitation
- Le dahir du 17/07/1970 instituant une procédure simplifiée pour les actions en
paiement résultant d’un titre ou d’une promesse reconnue
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Ainsi, on constate qu’au cours de la dernière décennie du 20° siècle et la première décennie
du 21° siècle, le mouvement de modification s’est intensifié sur les différentes branches du
droit marocain en général, et la procédure civile en particulier.
La fin de la première décennie du 21° siècle est marquée par un tournant stratégique dans la
vision des réformes.
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C’est ainsi que, le discours royal du 20/08/2009 prononcé en raison du 56ème anniversaire de
la révolution du Roi et du Peuple a marqué le point de départ d’une réflexion sur une
réforme de la refonte de la justice
Pour le souverain : « Au lieu de quelques mesures étriquées, nous avons décidé de mettre
au point une réforme substantielle qui ne se limite pas au seul secteur judiciaire mais qui par
sa consistance et sa globalité englobe l’ensemble du système de la justice »
Depuis ce discours royal, les services du Ministère de la Justice se sont activés pour mettre
en œuvre des projets de réforme en ce sens.
Selon le Pr. Mohammed Jalal Essaid, il est à reconnaître que ses travaux préparatoires ont
été éclipsé par la charte de la réforme du système judiciaire datée du mois de juillet 2013,
et qui a été rendue publique le 13/09/2013.
Cette Charte assez détaillée en 200 pages est le fruit de plusieurs séminaires régionaux tenus
sous l’égide de la Haute Instance du Dialogue National sur la réforme du système judiciaire.
Les principales recommandations qui se sont dégagées de cette Charte sont déclinés comme
suit :
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Dans l’attente de la préparation et de l’entrée en vigueur des textes traduisant ces nouvelles
procédures, la procédure civile est régie par le dahir du 28/09/1974 tel que remanié par les
textes évoqués.
- Titre 1er comporte les dispositions préliminaires et le rôle du Ministère Public devant
les juridictions civiles
- Titre2 : la compétence de la juridiction (administrative, commerciales, civiles)
- Titre 3 : les procédures devant les juridictions de 1ère instance
- Titre 4 : les procédures en cas d’urgence et l’injonction de payer
- Titre 5 : les procédures spéciales
- Titre 6 : la procédure devant la Cour d’Appel et les chambres d’appel de 1ère instance
- Titre 7 : la Cour de Cassation
- Titre 8 : la rétractation (demande de révision du procès devant la juridiction du
même niveau)
- Titre 9 : les voies d’exécution
- Titre 10 : Quelques dispositions générales
Il insiste en particulier sur le renforcement des droits des justiciables prévoyant notamment
le principe de bénéficier de l’assistance judiciaire et de percevoir des dommages et intérêts
en cas d’erreurs judiciaires.
Aussi, il accorde une importance à l’exécution du jugement et des procédures auprès des
tribunaux, de manière à garantir un procès équitable, ainsi que le respect des droits de la
défense et le prononcé du jugement dans un délai raisonnable.
Le projet de loi prévoit également des dispositions tendant à faciliter l’accès à l’information
juridique et judiciaire, en permettant au justiciable de suivre leur procédure à distance dans
le respect des données personnelles des individus et l’emploi d’un langage accessible.
S’agissant des règles de fonctionnement des instances judiciaires, le projet met l’accent sur
la nécessité d’un fonctionnement régulier des tribunaux, permettant d’assurer la continuité
des services et la tenue des audiences.
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Par ailleurs, le projet de loi met l’accent sur la nécessité de motiver les jugements qui ne
doivent être prononcés qu’après leur rédaction complète.
Par ailleurs, les jugements doivent consigner l’avis divergent d’un juge dans l’exposé des
motifs afin de mieux déterminer les responsabilités en cas où celles-ci sont engagées par
suite d’erreur judiciaire.
Quant à l’organisation interne des tribunaux, le projet élargi le rôle de l’Assemblée Générale
en imposant un certain nombre de nouveautés dans le cadre de la gestion administrative des
tribunaux.
C’est ainsi, qu’il instaure l’unification des greffes au niveau du tribunal, la création de la
fonction de secrétaire-général du tribunal chargé de la gestion administrative de la
juridiction, avec la mise en place d’un mécanisme de coordination générale.
Par ailleurs, s’agissant des composants des tribunaux, le projet de loi supprime les chambres
d’appel au sein des tribunaux de première instance et institue la possibilité de créer par
décret, après consultation du CSPJ, des sections spécialisées en matière de justice
commerciale et administrative. (but : avoir des cours d’appel unifiées avec des sections)
Il a également élargi le principe du juge unique dans le domaine de la famille, pour inclure
notamment les affaires de divorce par consentement mutuel, la pension alimentaire,
l’indemnité pour la garde des enfants.
Enfin, le projet élargi le domaine d’application de la justice collégiale au sein des tribunaux
de 1ère instance en maintenant les affaires correctionnelles.
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Dans le cadre de la procédure de type accusatoire, les parties et leurs mandataires ont la
direction du procès, en ce sens qu’elles ont l’initiative de son déclenchement et peuvent le
conduire jusqu’au bout. C’est notamment le cas du système français, où le juge comme un
arbitre passif dont le rôle se limite à rendre le jugement qui tranche le litige. En revanche, la
procédure civile marocaine est une procédure de type inquisitoire, en ce sens, que le procès
est dirigé non pas par les parties ou leurs mandataires, mais par le juge lui-même.
Ce caractère se traduit dans l’institution du juge-rapporteur aussi bien devant les tribunaux
de 1ère instance la Cour d’Appel, et la Cour de Cassation.
S’agissant de la cour d’appel l’art 334 du CPP précise que le juge-rapporteur met la
procédure en état, ordonne la production des pièces nécessaires et toutes les mesures
d’instruction.
Cette même règle s’applique devant la Cour de Cassation, où le CPP décide que le président
de chambre compétente désigne un conseiller rapporteur chargé de diriger la procédure.
Contrairement au droit civil, la procédure civile n’est pas un droit substantiel, mais un droit
sanctionnateur qui n’a objet que la réalisation des droits subjectifs substantiels.
La procédure n’est donc pas une fin en soi, elle sert les droits substantiels.
Du fait de son rôle d’auxiliaire aux droits substantiels, la procédure civile dépend de ce
dernier et n’existe que par lui.
Bien qu’au service du droit substantiel, la procédure civile n’en conserve pas moins en
principe son autonomie comme en témoigne le fait qu’elle est insérée dans un code
spécifique, à savoir le CPC
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Elle est désormais perçue comme une discipline réellement noble et utile.
Pendant longtemps la matière était négligée, notamment dans son enseignement où elle
avait une place mineure ou secondaire.
C’est avec l’apparition du droit procédural ou du droit processuel que la matière a acquis ses
lettres de noblesse, accédant au statut de « Science du Procès ».
En outre, la technique procédurale est étudiée elle-même, mais également en lien avec la
protection des libertés publiques et justiciables dans le procès.
Le formalisme des règles se traduit par le fait que le procès civil obéit à des règles
rigoureuses. C’est ainsi qu’il impose aux justiciables, à peine de prescription ou de caducité
des délais pour agir que ce soit pour diligenter l’action en justice ou exercer des voies de
recours, ou constituer un avocat devant les juridictions, ou présenter des conclusions
devant les tribunaux pendant la phase d’instruction.
Le formalisme du procès civil s’impose également au juge, qui doit rendre un jugement écrit
en langue arabe, comportant un certain nombre de mentions, sous peine de nullité.
Ce formalisme du procès civil n’est pas fortuit, il est imposé aux justiciables et aux juges,
d’abord pour donner un cadre précis et prévisible à l’action en justice, afin d’éviter
l’arbitraire et d’assurer des garanties aux justiciables.
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L’impérativité des règles permet aussi de protéger ces dernières et d’établir une égalité de
tous devant la justice.
Toutefois, le caractère impératif ne concerne pas toutes les règles de procédure civile, seules
celles touchant directement à l’organisation judiciaire ont ce caractère absolu.
Traditionnellement les règles de compétence d’attribution sont considérées comme d’ordre
public, alors que celles concernant la compétence territoriales sont d’ordre privé.
Par ailleurs, lorsque le législateur n’a pas édicté les règles procédurales, les lois de procédure
sont susceptibles de s’appliquer immédiatement aux instances futures et même aux
instances en cours
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Pour qu’une action puisse convenablement aboutir, il est nécessaire qu’elle puisse s’appuyer
sur un droit juridiquement reconnu.
Dans le droit marocain, il n’existe pas de règle limitant le droit pour une personne de saisir
un tribunal, en dehors des conséquences d’un éventuel abus de droit.
Il va de soi que si une action peut effectivement être engagée sans être fondée sur un droit,
elle sera vouée à l’échec.
A l’inverse, un droit peut exister sans donner lieu à la mise en œuvre d’une action. Ainsi, la
victime d’un léger dommage pourra juger inutile d’en poursuivre le responsable, il en résulte
une indépendance entre le droit et l’action proprement dite.
Quant à la demande, elle constitue l’acte par lequel l’action est effectivement engagée. Elle
diffère toutefois de l’action elle-même en ce sens que son introduction n’épuise pas
nécessairement la faculté d’exercice de l’action par le demandeur. Ceci a d’ailleurs, des
conséquences pratiques :
Toutes les actions obéissent à des règles communes qui s’imposent aussi bien aux
magistrats qu’aux plaideurs. S’agissant des magistrats, il y a lieu de rappeler un principe
juridique fondamental, selon lequel, le juge ne peut être dispensé de juger ou de rendre une
décision. Ainsi, toute affaire portée devant une juridiction doit donner lieu à une décision.
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Cependant, en cas de désistement et s’il n’y a pas opposition, l’affaire est radiée et mention
de cette radiation est portée au registre des audiences. De plus, le CPC impose au juge de
statuer dans les limites fixées par demande des parties et ne peut modifier d’office ni l’objet
ni la cause. Ils doivent toujours statuer conformément aux lois qui régissent la matière,
même si l’application de ces lois n’a pas été expressément requise par les parties.
Par ailleurs, le CPC interdit à un magistrat de connaître en Appel ou en Cassation une affaire
dont il a déjà eu connaissance dans une juridiction de degré inférieur (impartialité objective).
Quant aux plaideurs, ils sont tenus d’exercer leurs droits selon les règles de bonne foi
conformément à l’article 5 du CPC. D’ailleurs, la jurisprudence de la Cour de Cassation est
constante dans l’application de ce principe, c’est ainsi que dans un arrêt du 06 octobre 1999,
elle a considéré que « l’engagement de l’action dans un lieu autre que le domicile réel du
défendeur, afin de priver ce dernier de son droit de recours, est contraire au principe de
bonne foi institué par l’article 5 du CPC et que ce moyen a une relation étroite avec le
principe des droits de la défense et constitue une règle de fond ». Cette même ligne a été
confirmée dans un autre arrêt de la Cour Suprême du 26/10/2005, où il a été jugé que
constitue une violation du principe de bonne foi le fait pour une femme d’avoir sollicité la
provocation de son mari dans une adresse autre que celle de son domicile réel qu’elle savait
parfaitement qui se situe en Hollande et sur lequel elle avait déjà entamé une action au
Maroc.
L’art 1 du CPC énumère les conditions nécessaires pour exercer une action dans les formes
suivantes « seuls peuvent ester en justice les personnes qui ont qualité, capacité et intérêt
pour leur valoir leurs droits »
Ces 3 conditions à caractère d’ordre public, le juge relève d’office le défaut de qualité ou de
capacité ou d’intérêt ou le défaut d’autorisation lorsque celle-ci est exigée.
La jurisprudence est constante dans l’application de ces règles et considère que le défaut de
l’une de ces conditions peut être invoqué à tout moment de la procédure.
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Le demandeur devra donc avoir atteint l’âge de majorité et ne pas être pourvu d’un tuteur
ou d’un administrateur légal.
Le mineur ne pourra pas agir lui-même et devra donc être représenté par son tuteur.
La capacité présuppose l’existence juridique du demandeur, ce qui signifie que ne sera pas
admise une action exercée au nom d’une personne décédée, d’une association n’ayant
qu’une existence légale ou d’une société irrégulièrement constituée.
S’agissant de certaines personnes morales de droit public, elles sont soumises à une tutelle
administrative et ne peuvent exercer d’action qu’avec l’autorisation de leur autorité de
tutelle.
Paragraphe 2 : La Qualité :
La qualité est le titre qui autorise une personne à exercer en justice le droit qu’elle souhaite
reconnaître ou sanctionner.
Celui qui exerce l’action doit justifier qu’il est lié par un rapport de droit avec celui qui le
poursuit.
Ce rapport doit être entendu au sens large, qu’il s’agisse d’un lien contractuel, quasi
contractuel, délictuel, ou quasi délictuel.
En revanche, certaines actions appelées parfois « attitrées » ne peuvent être exercées que
par des personnes déterminées. C’est ainsi que l’action en divorce ou de séparation de bien
appartient exclusivement aux conjoints
Paragraphe 3 : L’Intérêt :
Cette condition est souvent exprimée sous l’adage « Pas d’intérêt, pas d’action ».
Avant le code de 1974, cette condition était exigée uniquement par la jurisprudence du fait
qu’elle n’était pas expressément prévue.
L’application de ces règles peut poser des difficultés lorsqu’il s’agit de demander une
réparation à des atteintes portées à des intérêts professionnels collectifs.
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La cour de cassation a décidé que lorsqu’une convention a une cause contraire aux bonnes
mœurs, les contractants qui ont sciemment participé ne sont pas recevables à fonder une
action pour obtenir soit son exécution soit la réparation du préjudice découlant de son
inexécution.
Le principe est qu’un intérêt simplement éventuel ne suffit pas à fonder une action en
justice.
Mais ce principe n’est pas absolu, la loi accorde dans certains cas la possibilité au titulaire
d’un droit éventuel de saisir les tribunaux.
Il est possible d’obtenir en référé, la désignation d’un expert pour procéder à une expertise
afin de constater un préjudice et d’évaluer son indemnisation.
L’action dite réelle, lorsqu’elle a pour objet la reconnaissance d’un droit réel. Ainsi, l’action
du demandeur qui revendique un objet perdu ou volé et une action réelle puisque son
aboutissement consacrera le droit de propriété du demandeur sur cet objet.
L’action mixte est celle qui a pour objet d’obtenir à l’encontre d’une personne l’exécution
d’une obligation qui se traduit par le transfert d’un droit réel au profit du demandeur.
C’est le cas notamment lorsqu’une personne a souscrit une promesse de vente d’un
immeuble et qu’elle s’abstient de l’exécuter, l’action engagée contre elle pour obtenir
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exécution sera une action mixte, à la fois personnelle parce qu’elle aura pour objet
l’exécution d’une obligation souscrite par une personne à l’égard d’une autre, et également
réelle parce que l’exécution de cette obligation rendra le demandeur propriétaire d’un bien
déterminé.
S’il s’agit d’une action réelle, le tribunal compétent sera celui du lieu de la situation de la
chose.
En cas d’action personnelle, le tribunal compétent sera celui du domicile du débiteur, sauf
des exceptions prévues par la loi.
En cas d’action mixte, ce sera l’un ou l’autre de ces tribunaux au choix du demandeur
Les actions mobilières sont celles qui ont pour objet d’obtenir la sanction d’un droit de
créance ou d’un droit sur un bien mobilier.
Les actions immobilières ont pour objet la reconnaissance d’un droit immobilier, c’est le cas
de l’action tendant à faire juger qu’un droit de préemption sur un immeuble a valablement
été exercé ou l’action de partage d’un bien immobilier.
Parmi les actions réelles et immobilières, une dernière distinction permet d’opposer l’action
pétitoire et l’action possessoire.
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- L’action pétitoire permet de constater la propriété d’un bien immobilier devant les
juges par l’action en revendication. C’est au juge qu’il revient de déterminer le
titulaire de tel droit réel sur un immeuble.
- L’action possessoire a objet d’assurer la protection du possesseur d’un bien contre
les troubles de cette possession. Cette dernière est régis par les articles 166 et
suivants du CPC. Il est exigé au demandeur de l’action de justifier depuis un an au
moins d’une possession paisible, publique, continue, non interrompue, non précaire
et non équivoque, d’un immeuble ou d’un meuble.
Toutefois, dans le cadre de dépossession par voie de fait ou de violence, il suffit au
demandeur de justifier qu’il avait lors de la violence ou de la voie de fait, la
possession matérielle actuelle paisible et publique.
Par ailleurs, l’action possessoire qu’elle soit exercée au principal ou à titre
conventionnel, n’est recevable que si elle est introduite dans le délai d’un an qui suit
le premier acte de trouble qui contredit la possession.
Si la possession ou le trouble étaient liés, le recours qui sera ordonné ne pourra pas
porter sur le fondement du droit lequel ne peut faire l’objet que d’une action
pétitoire en vue de la reconnaissance d’un droit réel inuit.
Le juge peut examiner les titres et les actes produits et en tirer toutes les
conséquences utiles relatives à la possession.
Conformément à l’art.169 du CPC, le demandeur au pétitoire n’est plus recevable à
agir au possessoire à moins qu’il ne soit trouvé en sa possession après introduction
de son instance en pétitoire.
Enfin dans le cas où le demandeur et le défendeur émettent concomitamment des
prétentions à la possession réclamée et où tous les deux apportent la preuve de la
possession, le juge dispose de plusieurs actions :
- Il peut soit les maintenir concurremment en possession,
- soit établir un séquestre( les faire évacuer tous les deux),
- soit la garde bu bien immobilier à l’une ou l’autre des parties à charge de rendre
compte le cas échéant des fruits.
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CHAPITRE 2 : LA COMPETENCE :
Le législateur a institué les règles générales qui s’imposent à toutes les juridictions civiles.
Ainsi sauf disposition légale contraire, il est interdit à une juridiction de connaître même
accessoirement de toute demande tendant à entraver l’action de l’Administration de l’Etat
et autres collectivités publiques ou à faire annuler un de leurs actes.
Ce principe est tenu en échec qu’en matière de voie de fait, l’administration ne peut faire
justice elle-même sans connaitre une voie de fait que le juge des référés est compétent pour
faire cesser.
Une telle compétence est dévolue à la Cour Constitution an vertu de l’article 133 du Dahir du
29/07/2011 portant promulgation de la Constitution.
Cet article expose expressément que la Cour Constitutionnelle est compétente pour
connaître d’une exception d’inconstitutionnalité soulevée au cours d’un procès, lorsqu’il est
soutenu par l’une des parties que la loi d’en découle l’issu du litige porte atteinte aux droits
et libertés garantis par la constitution. Il est précisé qu’une loi organique fixe les conditions
et les modalités d’application …
Enfin, il y a lieu de préciser que sous réserve des dispositions de l’art.149 du CPC : chaque
juridiction connait des difficultés relatives à l’interprétation ou à l’exécution des jugements
ou arrêts, notamment celles relatives aux frais exposés devant elles.
Il est à souligner que ne peuvent faire l’objet d’appel les décisions rendues en matière
d’interprétation ou d’exécution du jugement que si les jugements intervenus dans les
instances principales étaient eux-mêmes susceptibles d’appel.
Sous réserve de l’observation de ces règles, lorsqu’une personne est amenée à saisir la
justice d’un différend, il est nécessaire de recherche tout d’abord la nature de la juridiction à
laquelle elle doit s’adresser et eu égard à l’objet de la contestation. Le choix sera effectué en
fonction des règles de compétences dites d’attribution.
Elle devra ensuite déterminer entre les différents tribunaux de même types, répartis
géographiquement dans le pays, lequel doit être choisi de préférence à un autre. Se sont les
règles dites de compétences territoriales qui permettent de faire ce choix.
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Cette compétence est d’ordre public car l’al.2 de l’art « il est également compétent,
nonobstant toutes dispositions contraires, même au cas d’une loi spéciale aurait dévolu la
connaissance d’une catégorie d’affaire à une autre juridiction »
Quant aux litiges à valeur déterminée, la demande peut être unique ou multiple.
S’il s’agit d’une demande unique, le TPI est compétent, selon les règles suivantes :
- En 1er ressort, à charge d’appel, devant les chambres d’appel des TPI des demandes
jusqu’à valeur de 20.000 dhs
- En 1er ressort et à charge d’appel, mais cette fois-ci devant la Cour d’Appel pour les
demandes supérieures à 20.000 dhs.
L’avant-projet du CPC établit une distinction selon les tribunaux et la nature des affaires :
- Pour les TPI, le taux de compétence en dernier ressort est à laisser à 5.000 dhs
- Au-delà de 5.000 dhs l’affaire est jugée en 1er ressort
Au cas où le TPI ne comporte pas de section commerciale ou ne se trouve pas dans le ressort
d’une juridiction commerciale, il est habilité à statuer des affaires commerciales en 1 er
ressort et à charge d’appel lorsque la valeur est inférieur à 20.000 dhs.
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Lorsque dans une même instance, plusieurs demandes sont formulées par le même
demandeur contre le même défendeur, la décision du prononcé à charge d’appel que si la
valeur globale de ces demandes dépasse le taux du dernier ressort, alors même que l’une
des demandes serait inférieure à cette somme.
Lorsque la demande est formulée par plusieurs demandeurs contre plusieurs défendeurs
collectivement ou en vertu d’un titre commun est jugé en dernier ressort si la part afférente
à chacun des demandeurs ne dépasse pas le taux de dernier ressort.
En revanche, elle est jugée pour le tout en premier ressort si la part de l’un des intéressés
excède cette somme.
Toutefois, ces dispositions ne sont pas applicables en cas de solidarité, soit entre les
demandeurs soit entre les défendeurs ou lorsque l’objet du litige est indivisible.
Si l’une des demandes est susceptible d’être jugée qu’à charge d’appel, le tribunal se
prononce sur toutes les demandes en 1erressort.
En matière sociale, le TPI est compétent pour connaître les litiges suivants :
Le juge statue en dernier ressort dans la limite de la compétence du TPI fixée à 20.000 dhs et
à charge d’appel si la demande est d’une valeur supérieure à 20.000 dhs ou si son taux est
indéterminé. Toutefois, il statue seulement en dernier ressort en matière d’accidents de
travail et de maladie professionnelle ainsi que les pensions servies au titre de la sécurité
sociale, à l’exception de contestations relatives à l’application des astreintes prévue par la
législation sur les d’accidents de travail et maladies professionnelles qui sont jugées en
dernier ressort même si les montants sont indéterminés.
Il est à noter, que les dispositions relatives aux demandes reconventionnelles sont
identiques à celles précisées précédemment.
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Enfin, il y a lieu de préciser que les contestations et les différends individuels (recrutement,
cessation d’activité…) relatifs au contrat de travail ou d’apprentissage ou en relation avec
celle-ci, doivent faire l’objet d’une seule demande à peine d’être déclarée non recevable.
Toutefois, l’irrecevabilité peut être écartée si le demandeur peut justifier que les causes des
demandes nouvelles ne sont nées à son profit et n’ont été connues de lui que
postérieurement à l’introduction de la demande primitive.
Par ailleurs demeure recevables les demandes nouvelles qui sont formées avant que la
demande originaire soit définitivement jugée, auquel cas elle doit être jointe à la 1 ère
demande pour qu’il soit statué sur l’ensemble des demandes par un seul et même jugement.
La compétence matérielle des tribunaux de commerce est déterminée par les articles 5 à 9
de la loi 53-95 instituant les juridictions de commerce promulguée par le dahir du
12/02/1997 tel que modifié et complété.
Il est à noter, que les tribunaux de commerce sont compétents en 1 ère instance pour
connaître des demandes pour le principal n’excède pas la valeur de 20.000 dhs.
Elle est définie par les articles 8,9 et 20 à 44 de la loi 41-90 instituant les tribunaux
administratifs promulguée par le dahir du 10/09/1993 tel que modifié et complété.
Les tribunaux administratifs sont compétents sous réserve les dispositions des articles 9 et
11 de la loi pour juger en 1er ressort un des recours :
- en annulation pour excès de pouvoir formé contre les décisions des autorités
administratives,
- des litiges relatifs aux contrats administratifs,
- les actions en réparation des dommages causés par les actes ou les activités des
personnes publiques à l’exclusion toutefois de ceux causés sur la voie publique par
un véhicule quelconque appartenant à une personne publique
- les litiges nés à l’occasion de l’application de la législation et de la règlementation des
pensions et du capital décès des agents de l’état et collectivités locales, des
établissements publics, du personnel de l’administration de la chambre des
représentants et de la chambre des conseillers.
- De la législation et de la règlementation en matière électorale
- De la législation et de la règlementation fiscale
- Le droit de l’expropriation pour cause d’utilité publique
- Les actions contentieuses relatives au recouvrement des créances du Trésor
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Il est à souligner que l’incompétence en raison de la matière peut être prononcée d’office
par le juge de 1er degré. Toute exception d’incompétence doit être soulevée par les parties
avant toute autre exception ou moyen de défense au fond.
Elle ne peut être (l’incompétence matérielle) invoquée en cause d’appel que dans le cas d’un
jugement rendu par défaut.
Enfin, le tribunal saisi d’une exception d’incompétence doit statuer sur celle-ci soit par
jugement séparé, soit en joignant l’incident au fond.
Sauf disposition légale contraire, les Cours d’Appel connaissent les jugements de 1 ère
instance ainsi que, les appels, les ordonnances rendus par leur président.
Par dérogation à cette disposition, la Chambre d’Appel du TPI connaît des appels formés à
l’encontre des jugements rendus en 1er ressort par les TPI dans la limite des dispositions du
paragraphe 1er de l’article 19 du CPC.
Il est à rappeler que, l’avant-projet du CPC et le projet de loi sur l’organisation judiciaire
prévoient la suppression des Chambres d’Appel devant les TPI.
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PR.MIKOU Procédure Civile 2015-2016
On entend par compétence territoriale celle qui permet à une juridiction déterminée de
statuer valablement dans les limites du territoire constituant son ressort.
Le ressort géographique d’un tribunal est précisé par le Dahir relatif à l’organisation
judiciaire et ses textes d’application.
Ces textes déterminent les règles juridiques qui gouvernent la compétence territoriale.
Le principe est consacré par l’art. 27 du CPC qui précise que la compétence territoriale est
attribuée au tribunal du domicile réel ou élu du défendeur.
C’est ainsi que pour une personne physique, le domicile est le lieu où elle a son habitation
principale et le centre de ses affaires et de ses intérêts.
Cette définition suppose à première vue, la réunion de deux éléments, à savoir, d’une part,
l’habitation proprement dite et d’autre part, le lieu habituel d’exercice de l’activité
professionnelle et patrimoniale.
Si la personne a son habitation habituelle en un lieu et le centre de ses affaires dans un autre
lieu, elle est considérée comme domiciliée à l’égard de ses droits de famille et de son
patrimoine personnel là où elle a cette habitation habituelle, et à l’égard de ses droits
relevant de son activité professionnelle là où elle a le centre de ses occupations et de ses
intérêts sans qu’aucune nullité soit encourue par un acte de procédure délivré
indifféremment à l’une ou à l’autre adresse.
Le domicile légal de l’incapable est fixé par l’art 521 du CPC au lieu du domicile de son
tuteur.
Quant au fonctionnaire public, son domicile légal est fixé au lieu où il exerce ses fonctions.
Une distinction doit être établie entre la notion de domicile et celle de résidence.
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PR.MIKOU Procédure Civile 2015-2016
Le marocain qui fixe en pays étranger sa résidence principale ne perd pas son domicile au
Maroc, s’il exerce dans le pays étranger une fonction officielle qui lui a été conférée par un
organisme public marocain ou international.
Ce domicile est soit au siège de l’organisme public qui l’emploi ou au siège de son
administration d’origine, ou s’il est au service d’un organisme international, le domicile est
au département consulaire du ministère des affaires étrangères à Rabat.
Les règles déterminant le lieu de son domicile ou de sa résidence sont identiques que celles
qui régissent les nationaux.
Sauf preuve contraire, l’étranger remplissant ces conditions, est présumé posséder son
domicile ou sa résidence au Maroc.
Il va de soi que ces dispositions ne s’appliquent pas à l’étranger qui exerce une fonction
conférée par un organisme national ou international.
S’agissant des sociétés, leur domicile est fixé en principe au lieu où se trouve leur siège
social, sauf dispositions légales contraires.
Selon l’article 524 du CPC, en cas de conflit, le domicile élu prévaut sur le domicile réel ou le
domicile légal. Les effets de cette élection de domicile se limitent évidemment à l’objet pour
lequel elle a été faite.
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PR.MIKOU Procédure Civile 2015-2016
Le tribunal étranger appelé à autoriser cette exécution peut la refuser s’il estime que sa
règle de compétence interne a été violée.
Ces considérations peuvent aboutir soit à la compétence unique d’un tribunal déterminé
pour des raisons pratiques ou d’ordre public, soit à offrir au demandeur un choix entre deux
ou plusieurs tribunaux dans le cadre d’une option de compétence, cette option sera exercée
soit en fonction de la situation du demandeur qui mérite une faveur particulière, soit du lieu
de la situation de l’objet du litige, soit du lieu de la création ou de l’exécution de l’obligation
objet de la contestation.
A- Compétence unique :
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PR.MIKOU Procédure Civile 2015-2016
En matière de contrats dans lesquels l’état ou une autre collectivité publique est partie, la
compétence revient au tribunal du lieu où le contrat a été signé.
En matière d’impôt direct et de taxe municipale, le tribunal compétent est celui du lieu où
l’impôt ou la taxe est du.
En matière de société, la compétence territoriale est dévolue au tribunal du siège social. Par
dérogation aux dispositions de l’art 28 du CPC, les actions en matière de prévention et de
traitement des difficultés sont portées devant le tribunal de commerce du lieu du siège
social de la société ou de sa succursale.
En matière d’assurance portant sur des immeubles ou des meubles par nature, la
compétence territoriale est attribuée au tribunal du lieu de la situation des objets assurés.
En matière mixte, portant à la fois sur la contestation d’un droit personnel et d’un droit réel,
la compétence territoriale peut être attribué au tribunal de la situation des lieux ou celui du
domicile ou de la résidence du défendeur.
En matière de pension alimentaire, l’action peut être portée devant le tribunal du lieu ou de
la résidence du défendeur ou du demandeur, au choix de ce dernier.
En matière de réparations des dommages, l’action peut être portée devant le tribunal du lieu
où le fait dommageable s’est produit ou devant celui du domicile du défendeur au choix du
demandeur
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PR.MIKOU Procédure Civile 2015-2016
En toute autre matière commerciale, le demandeur peut à son choix, porter son action, soit
devant le tribunal du domicile du défendeur, soit devant celui dans le ressort duquel
l’exécution devrait être effectuée.
En matière d’assurances, l’action relative à toutes les instances qui ont pour objet la fixation
et le règlement des indemnités dues et portées devant le tribunal du domicile ou la
résidence de l’assuré, ou devant le tribunal du lieu où s’est produit le fait dommageable.
Enfin, il y a lieu de noter que toutes les demandes en garantie et autres demandes
incidentes doivent être portées devant le tribunal saisi de la demande principale, sauf à ce
tribunal s’il lui apparait que la demande principale a été portée devant lui pour traduire la
partie appelée hors de sa juridiction normale à renvoyer le demandeur à de se mieux
pourvoir.
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PR.MIKOU Procédure Civile 2015-2016
Cette prorogation de compétence peut découler d’une décision judiciaire lorsque sur renvoi
après cassation une juridiction autre que celle qui aurait était territorialement compétente
pour statuer est désignée par la cour de cassation pour trancher à nouveau le litige pour
fond.
La prorogation de compétence peut aussi résulter d’une convention des parties, celles-ci
décident d’un commun accord de porter un litige déjà né, ou un litige à naître devant une
juridiction autre que celle qui devrait normalement être saisie.
Le principe est que les règles de compétence d’attribution sont d’ordre unique et qu’il n’est
pas possible d’y déroger par convention. Les parties ne peuvent pas décider de soumettre au
Tribunal de Commerce ou au Tribunal administratif un litige qui relève de la compétence du
TPI en raison de sa nature ou de sa valeur.
Inversement, un demandeur ne peut présenter au TPI une affaire qui de par sa nature ou
son taux relèverait de la compétence du Tribunal de Commerce ou du tribunal administratif.
De même, les parties ne peuvent pas décider de soumettre directement à la Cour d’Appel un
litige relevant du TPI, car on ne peut pas déroger à l’ordre normal des juridictions.
Enfin, on ne peut soumettre à la Cour de Cassation un litige qui n’a pas été tranché en
dernier ressort par le juge du fond.
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PR.MIKOU Procédure Civile 2015-2016
Les clauses de ces contrats attribuent souvent compétence au tribunal du lieu du siège social
de ces sociétés qui peut ne pas être celui du défendeur.
D’autre part, il peut y avoir un conflit soit positif soit négatif entre les décisions rendues sur
le même litige par des juridictions différentes qui se seraient prononcer en sens contraire sur
leur compétence respective.
La principale différence, entre elles, réside dans le fait que le juge peut soulever d’office
l’incompétence d’attribution sans même qu’une partie l’ai invoquée, en revanche le juge ne
peut soulever d’office l’incompétence territoriale, le dernier alinéa de l’article 16 du code de
procédure civile est à cet égard formulé d’une manière particulière ; il dispose que
l’incompétence en raison de la matière peut être prononcée d’office par le juge du premier
degré.
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PR.MIKOU Procédure Civile 2015-2016
En réalité, il s’agit d’une hypothèse théorique puisque le litige ne devrait normalement pas
être soumis à la juridiction du second degré, mais tranché en premier et dernier ressort par
le TPI.
Toutefois la problématique reste posée dans le cas où un TPI se déclare incompétent sur une
contestation qui ne relève pas de sa compétence pour des raisons d’ordre public. C’est
notamment le cas s’il statue sur une demande tendant à annuler un acte de l’administration
ou d’une collectivité publique en violation de l’article 25 du code de procédure civile et si
l’incompétence du tribunal n’a pas été soulevée, la cour d’appel puisse néanmoins statuer
sur la question sans pouvoir soulever d’office son incompétence. Par conséquent si
l’incompétence du tribunal n’a pas été soulevée, la cour d’Appel devra statuée sans pouvoir
soulever d’office son incompétence.
Dans des cas très exceptionnels, les conflits de compétence peuvent aboutir à des conflits de
juridiction soit négatif soit positif.
Ces conflits négatifs ou positifs donnent lieu à une procédure particulière de règlement des
juges qui est régie par les articles 300 à 302 du CPC pour la Cour d’Appel, et les articles 388 à
390 du CPC pour la cour de cassation.
L’article 300 du CPC, consacrant la jurisprudence, dispose qu’il y a lieu à règlement des juges
lorsque dans un même litige plusieurs juridictions ont rendu des décisions irrévocables par
lesquelles elles se déclaraient également compétentes ou incompétentes. Il en résulte qu’il
doit s’agir d’un même litige qui oppose les mêmes parties avec le même objet et, bien
entendu, la même cause c’est ce qu’on appelle le même litige. Par ailleurs les décisions
rendues doivent être irrévocables.
Lorsque ces conditions sont réunies, la demande en règlement de juge doit être portée par
requête devant la juridiction immédiatement supérieure commune aux juridictions dont les
décisions sont attaquées, et devant la Cour de cassation lorsqu’il s’agit de juridiction n’ayant
au-dessus d’elles aucune autre juridiction supérieure commune.
La requête devant la Cour d’Appel est examinée en Chambre de Conseil sans la présence des
parties ou de leurs mandataires. Devant la cour de Cassation, cette requête est notifiée dans
les mêmes conditions qu’un pourvoi.
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PR.MIKOU Procédure Civile 2015-2016
- la juridiction saisie peut estimer qu’il n’y a pas lieu à règlement de juge. C’est le cas si
l’une des décisions n’est pas irrévocable ou si les décisions sont relatives à des litiges
différents. Dans ce cas la Cour rendra un arrêt de rejet qui doit être motivé. Cet arrêt
peut faire l’objet d’un pourvoi en Cassation.
- En revanche, si la juridiction saisie estime qu’il s’agit d’un cas de règlement de juge,
elle renvoie l’affaire au magistrat rapporteur pour qu’il soit statué dans les formes
ordinaires. Les délais prévus par la loi étant toutefois réduits de moitié, cette décision
suspend à sa date toute poursuite et procédure devant le juge de fond.
À l’exception des actes simplement conservatoires, tout acte qui viendrait à être accompli en
violation du sursis accordé serait entaché de nullité.
La décision qui statue à l’issue de la deuxième phase va devoir soit désigner la juridiction
compétente ,soit si elle estime qu’aucune des juridictions saisies n’était compétente, invite
le demandeur à se pourvoir devant celle qu’elle estime devoir saisir. Si l’une des deux
juridictions était bien compétente, on peut se poser la question de savoir si le principe de
l’évocation obligatoire, tel qu’il est posé par l’article 146 du CPC, devrait alors s’appliquer
lorsque l’affaire est en état d’être jugée. Le texte ne le prévoit pas expressément mais rien
ne s’y oppose, semble-t-il.
Si la Cour de Cassation estime qu’il n’y a pas lieu à règlement de juge, elle rend un arrêt de
rejet motivé. Dans le cas contraire, elle rend un arrêt de soit communiqué qui est notifié au
défendeur dans le délai de 10 jours. Cet arrêt suspend à sa date toute poursuite et
procédure devant le juge de fonds.
Il est ensuite procédé à l’instruction de l’affaire dans les conditions fixées aux articles 362 et
suivants devant Cour de cassation.
Toutefois, les délais prévus sont réduits de moitié en cas de contrariété de délais ou de
jugement devenus irrévocables émanant des Tribunaux ou Cour d’Appel différents, la Cour
de cassation saisie par requête dans les formes prévues à l’art 354 du CPC peut alors annuler
son renvoi l’une des 2 décisions dont elle est saisie.
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PR.MIKOU Procédure Civile 2015-2016
Les actes de procédures intervenant à chaque phase du processus judiciaire sont soumis à
des règles de formes qui répondent à une double préoccupation celle de conférer la valeur
probante qui peut être nécessaire et celle d’assurer au justiciable les garanties
fondamentales pour quelles il a droit.
Le TPI est saisi soit par requête écrite et signée du demandeur ou de son mandataire, soit
par la déclaration du demandeur comparant en personne dont le procès-verbal est dressé
pat l’un des agents assermenté du greffe.
Cette déclaration est signée par le demandeur où mention est faite qu’il ne peut pas signer.
Il en découle que les actes des parties lors de l’introduction de l’instance sont constitués par
les actes écrits ou par les déclarations d’aveux.
L’acte écrit est constitué par la requête, càd, la demande présentée au Président du Tribunal
ou de la juridiction.
La requête est signée par le demandeur ou par son mandataire, mais le tribunal peut
également être saisi par simple déclaration verbales du demandeur comparant en personne.
Dans ce cas, un P-V de cette déclaration est dressé par l’un des agents assermenté du greffe.
Dans l’avant-projet du CPC, la formulation relatives aux actes introductifs d’instance a été
changé par les termes suivants « le TPI est saisi par requête écrite est signée par un avocat
inscrit au barreau du Maroc, en prenant en considération les conventions internationales et
les dispositions spéciales relatives aux juridictions de proximité ».
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PR.MIKOU Procédure Civile 2015-2016
1er groupe :
- Le mariage
- La pension
- Le divorce amiable
- La pension alimentaire
2ème groupe :Les procédures qui concernent les TPI statuant en premier et dernier ressort.
4ème groupe :Si l’une des parties est un juge ou un avocat, le demandeur peut agir
personnellement.
Dans le CPC actuel, la requête de procès-verbal ou de déclaration doivent être inscrites sur
un registre, destiné à cet effet, par ordre de réception et de date avec indication des noms
des parties ainsi que la date des convocations et ils sont cachetés par le greffe.
Dans l’avant-projet du CPC, il est précisé que l’enregistrement des procédures est fait au
secrétariat-greffe dans des dossiers spéciaux sur support papier ou numérique par ordre
chronologique, en précisant le nom des parties et l’objet de la poursuite.
Dans le CPC actuel, il est précisé que le président du tribunal désigne dès l’enregistrement de
la requête ou de la déclaration verbale un juge-rapporteur ou un juge qui sera chargé de
l’affaire selon les cas.
Cette formulation a été changée dans l’avant-projet du CPC dans les termes suivants « dès le
dépôt de la requête au secrétariat-greffe il est procédé à la désignation du juge-rapporteur
ou du juge chargé de l’affaire et à la fixation de la date d’audience dans le cadre d’un
programme numérique spécial sous la supervision du président du tribunal ou de son
adjoint. Il peut être procédé à sa modification en cas de besoin ».
Lorsque l’une des parties est une société, le CPC actuel impose l’indication dans la requête la
dénomination sociale, la nature et le siège de la société.
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PR.MIKOU Procédure Civile 2015-2016
Enfin, l’avant-projet du CPC impose aux parties l’obligation d’informer le tribunal de tout
changement d’adresse ou d’élection de domicile.
Le juge- rapporteur ou le juge chargé de l’affaire fait préciser, le cas échéant, les
énonciations omises ou incomplètes et demande la fourniture d’un nombre suffisant de
copies de la requête et ce dans un délai qu’il fixe sous peine d’irrecevabilité de la demande.
Si la requête est présentée par un mandataire, ce dernier doit être domicilié dans le ressort
de la juridiction, la constitution d’un mandataire vaut élection de domicile chez celui-ci,
conformément aux dispositions légales du CPC.
Le mandataire avocat est également tenu lors de toute représentation devant une juridiction
spécialisée ne se trouvant pas dans le ressort de la juridiction de sa circonscription, d’élire
domicile auprès d’un avocat dans le ressort de la Cour d’Appel de la juridiction spécialisée en
question.
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PR.MIKOU Procédure Civile 2015-2016
Par ailleurs, le mandataire qui ne jouit pas profession du droit de représentation en justice
ne peut être que le conjoint, un parent ou allié en ligne directe ou en ligne collatérale
jusqu’au 3ème degré inclusivement.
Aussi, tout mandataire autre que celui qui par profession jouit du droit de représentation en
justice, doit justifier de son mandat par acte authentique ou par acte sous-seing privé
dûment légalisé, ou par déclaration verbale de la partie comparaissant avec lui devant le
juge.
S’agissant des administrations publiques, elles sont valablement représentées en justice par
un de leurs fonctionnaires ayant reçu délégation à cet effet.
L’avant-projet du CPC ajoute à cette disposition, à moins que leur représentation ne soit
assurée par un avocat.
Aussi, cet avant-projet du CPC précise que les mandataires peuvent être convoqués dans
leur adresse électronique. Dans le cas où celle-ci n’a pas été fournie, sera considérée comme
valablement effectuée toute notification faite au secrétariat-greffe du tribunal.
Cette dernière disposition a été supprimée par l’avant-projet du CPC, il a ainsi élargi la
troisième catégorie en mentionnant les membres de la profession libérale qui par des
mesures disciplinaires ont été privé du droit de représentation en justice.
Ils sont constitués par les conclusions versées par les parties au dossier, représentés par des
mémoires, résumant les éléments de fait et les moyens de droit du litige, et qui sont
présentés soit en réponse de requête, soit en réplique à d’autres conclusions.
Par ailleurs, constitue des actes entraînant des conséquences juridiques et procédurales, les
déclarations que les parties pourront faire elles-mêmes en se présentant devant le juge, soit
lorsqu’elles agissent en personnes, soit lorsque leur comparution personnelle a été
ordonnée. Il en est de même du serment que prêtent les parties si elles ont été requises de
le faire. C’est également le cas, des déclarations faites par l’intermédiaire de leurs avocats
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PR.MIKOU Procédure Civile 2015-2016
Dans tous ces cas, ces actes nécessiteront toutefois pour produire des effets, qu’il soit dressé
dans un procès-verbal établit par le greffier habilité à les recueillir et à les authentifier.
Enfin, peuvent également être considérés comme actes verbaux les plaidoiries prononcées
en audience par les avocats. Celles-ci peuvent intervenir aussi bien en procédure écrite
qu’en procédure orale. Le CPC énonce à leur propos certains principes, c’est ainsi qu’elles
doivent être exprimées avec modération et ne pas manquer au respect dû à la justice, faute
de quoi elles peuvent donner lieu à une amende prononcée par le président. Ce dernier peut
toujours en cas de trouble ou scandale ordonner l’expulsion d’une partie ou du mandataire
représentant, ainsi que de toute personne présente à l’audience. Si les personnes dont
l’expulsion est ainsi ordonnée, résistent ou reviennent, le président peut procéder
conformément aux prescriptions du code de procédure pénale.
Dans le cas où des discours injurieux outrageants ou diffamatoires sont tenus par des
mandataires qui ont par profession le droit de représentation en justice, le président de
l’audience dresse procès-verbal qu’il transmet au parquet, et s’il s’agit d’un avocat, au
bâtonnier de l’ordre.
Il est à noter que dans le cas où des discours injurieux outrageants ou diffamatoires seraient
tenus par des avocats devant le Cour d’Appel, la juridiction en dresse un procès-verbal
qu’elle transmet au bâtonnier et au procureur général du Roi, afin de prendre les mesures
nécessaires.
Les greffiers jouent un rôle important dans la mise en état des procédures, de même que,
dans la notification et l’exécution des décisions de justice.
Ils enregistrent la requête lors de son dépôt, constituent le dossier dont elle fera l’objet, et
assurent la transmission de ce dossier au président.
De plus, ils établissent sur les instructions du juge les convocations, et font le nécessaire
pour leur transmission, de même que pour celles des requêtes et des conclusions
ultérieures.
Ils sont présents à l’audience et sont chargés de la tenue du registre des audiences.
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PR.MIKOU Procédure Civile 2015-2016
Ils notent les décisions prises telles que le renvoi, le désistement, le délibéré.
Les actes des greffiers sont des actes authentiques qui font foi de leur date et de leur
énonciation jusqu’à inscription de faux.
Comme les actes des parties, les actes des juges peuvent être écrits ou verbaux.
Les actes verbaux consistent essentiellement dans les décisions qui se rattachent à la
conduite des audiences, tels que, les renvois, les mises en délibéré, les radiations…
De même, c’est habituellement sous la dictée du juge que le greffier lors des audiences
d’enquête ou de comparution prendra note des déclarations faites par les parties ou par les
témoins.
Les juges adressent aux parties des correspondances, ou les convoquer à l’audience, leur
transmettre les requêtes ou les conclusions, les inviter à y répliquer, à fournir leur pièces et
justifications ainsi que tout autre document dont ils estimeraient la production nécessaire.
Aussi, ils communiquent aux parties leurs ordonnances, celles-ci peuvent avoir pour objet de
prescrire une mesure d’instruction, telle qu’une enquête, une expertise, une comparution.
Elles peuvent également avoir pour objet de constater l’expiration des délais accordés ou la
mise en état du dossier tel qu’une ordonnance de dessaisissement.
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PR.MIKOU Procédure Civile 2015-2016
Les règles prévues ont trait aux personnes chargées d’effectuer la notification, aux modalités
selon lesquelles la notification proprement dite peut être accomplie, aux personnes qui ont
qualité pour les recevoir, et au refus que ces dernières pourraient opposer.
Les règles prévues par le CPC concernent le pli lui-même et le document qui constate la
remise de ce pli.
A- Le pli de notification :
Le contenu de la convocation est précisé par l’art.36 du CPC, dans les termes suivants : « le
juge convoque immédiatement le demandeur et le défendeur à l’audience au jour qu’il
indique. La convocation écrite mentionne :
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PR.MIKOU Procédure Civile 2015-2016
Dans tous les cas, il s’agit d’un document privé qui ne concerne que son destinataire. La
confidentialité du contenu doit être assurée en conséquence. À cet effet, l’acte doit être
remis dans une enveloppe fermée qui ne mentionne que le nom, le prénom usuel, l’adresse
de la partie et la date de la notification, suivie de la signature de l’agent et du sceau du
tribunal.
Selon le modèle et l’usage, cette enveloppe comporte une formule imprimée, mentionnant
que le pli qu’elle contient vaut notification d’un acte de procédure conformément à la loi en
vigueur, et que la date qui y sera apposée est celle prise en considération pour le calcul des
délais.
B- Le certificat de remise :
C’est l’accusé de réception du pli. Il s’agit d’une pièce importante car elle atteste la
régularité de la notification.
L’avant-projet du CPC ajoute des mentions complémentaires qui doivent figurer dans ce
certificat, à savoir : le numéro de la carte d’identité, le cas échéant, tout autre moyen
d’identification équivalent de la personne recevant la convocation. Aussi, le certificat de
remise doit préciser l’heure de la remise ou du refus de réception de la convocation.
L’avant-projet du CPC ajoute que le certificat doit comporter les mentions supplémentaires
suivantes :
- le numéro de dossier
- la nature du pli
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PR.MIKOU Procédure Civile 2015-2016
- le lieu
- la date
- l’heure
Le greffe adresse alors à la partie une convocation sous pli recommandé avec accusé de
réception.
Dans tous les cas où le domicile ou la résidence d’une partie sont inconnus, le juge
nomme en qualité de curateur un agent du greffe, auquel la convocation est notifiée.
L’agent chargé de la notification dresse alors un procès-verbal portant sur les actions
menées par lui et comportant le numéro du dossier, la nature du pli, la date de dépôt de
la demande de renseignement, la date de réponse de l’autorité et les résultats des
procédures accomplies.
Le tribunal statue par défaut sur l’affaire à l’expiration d’un délai de 2 mois à compter de
la date de rédaction du procès-verbal mentionné ci-dessous.
Enfin, l’avant-projet du CPC prévoit que le demandeur ou son avocat ou son mandataire
peut à la fixation de la date d’audience recevoir les plis relatifs à la convocation et à
toute autre procédure judiciaire liée au dossier afin de les remettre au défendeur ou à
toute personne ayant intérêt faisant partie de l’assignation et ce par l’intermédiaire d’un
huissier de justice.
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PR.MIKOU Procédure Civile 2015-2016
Dans la pratique, l’enveloppe et le certificat de remise ont soulevé des difficultés relatives à
la portée et à la force probante des mentions qui y sont apposées. Il a été jugé notamment
que la mention portée par l’agent chargé de la notification, selon laquelle le pli avait été
notifié à personne se suffisait à elle-même. Il est vrai qu’en l’espèce, celui qui contestait
avoir apposé sa signature sur le certificat n’établissait pas et n’offrait pas d’en établir la
fausseté. (la mention apposée par l’agent est donc véridique).
De plus, l’enveloppe porte une mention imprimée qui précise que la date apposée marque le
point de départ des délais. C’est ainsi, que dans un arrêt du 18/12/1985, la cour d’appel de
Casablanca est revenue sur cette jurisprudence et a décidé à juste titre que la date de
notification est une mention essentielle qui doit figurer sur l’enveloppe de notification, et
qu’à défaut de cette mention la notification est nulle, et le recours est réputé avoir été
exercé dans les délais légaux.
Cette position jurisprudentielle est confirmée par l’avant-projet du CPC qui prévoit que : « la
convocation est remise lorsqu’il y figure le sceau du tribunal, la date de notification, suivie
de la signature de l’agent ou de l’autorité qui a assuré la remise »
Aux termes de l’article 37 du CPC, la convocation est transmise soit par l’un des agents du
greffe, soit par l’un des huissiers de justice, soit par la poste par lettre recommandé avec
accusé de réception, soit par voie administrative.
Lorsqu’elle est transmise par voie administrative, elle est exécutée par les personnes
habilitées à le faire Cheikh, Mkadem, Gendarme, Policier.
L’avant-projet du CPC consacrant la pratique dominante actuelle, établit une priorité dans
l’ordre de transmission selon les termes suivants : « la convocation est transmise par l’un
des huissiers de justice. Le tribunal peut décider le cas échéant de transmettre la
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PR.MIKOU Procédure Civile 2015-2016
convocation soit par l’un des agents du greffe soit par voie administrative, soit d’autres
moyens de transmission. »
Par ailleurs, il a donné au tribunal la faculté de recourir soit aux agents greffes soit à la voie
administrative, soit à tout autre moyen de transmission.
Toutefois, il a élargi la 4ème modalité de notification en faisant référence à tout autre moyen
de notification.
Dans le cas où le destinataire réside à l’étranger, la notification est transmise par la voie
hiérarchique pour être acheminée par la voie diplomatique, ou par poste par LRAR sous
réserve des dispositions prévues par les conventions diplomatiques.
Aux termes des articles 40 est suivant du CPC, un délai minimum doit séparer la date de
notification de la convocation et le jour de comparution.
Ce délai est de 5 jours si la partie est domiciliée ou en résidence dans le lieu où siège le TPI
ou dans une localité limitrophe. Ce délai est de 15 jours si la personne est dans tout autre
endroit du royaume.
Ces délais sont fixés à peine de nullité du jugement rendu par défaut.
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PR.MIKOU Procédure Civile 2015-2016
Cependant, ces délais ordinaires sont applicables sauf au juge à les proroger pour
convocation remise à personne au Maroc encore que a partie n’y ait ni domicile ni résidence.
Lorsque celui qui est convoqué n’a ni domicile ni résidence dans le ressort des juridictions du
Royaume, le délai de comparution est de :
L’avant-projet a unifié ces délais de comparution à 3 mois pour les personnes qui n’ont ni
domicile ni résidence sur le territoire du Royaume.
Les termes de l’article 38 du CPC, la convocation et les documents sont remis soit :
- À personne
- Soit à son domicile
- Soit à son lieu de travail
- Soit en tout autre lieu où la personne concernée peut se trouver
A- Notification à personne :
Elle doit être remise à la personne indiquée dans l’enveloppe de convocation qui doit
mentionner :
- Le nom, prénom
- Profession
- Domicile ou résidence du demandeur et du défendeur
Il est à rappeler que ces mentions doivent être précisées également dans le certificat de
remise.
Si la personne est un incapable, le CPC exige que la notification doit être faite à son
représentant légal.
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PR.MIKOU Procédure Civile 2015-2016
Si cette personne est une personne morale, les notifications doivent être adressées à son
représentant légal. Cette règle s’applique aussi bien aux sociétés, associations et d’une
manière générale à toute personne morale.
La jurisprudence considère, à juste titre, que son représentant légal n’est pas
nécessairement administrateur ou président de la société, mais toute personne habilitée à le
représenter, notamment, le directeur, le directeur fondé de pouvoir, et que les employés
présents dans les bureaux de la société considérés comme personnes habitant avec le
destinataire, peuvent valablement recevoir la notification pour le compte de la société.
L’avant-projet du CPC apporte des précisions complémentaires sur les cas de notification des
personnes morales en visant aussi bien les personnes morales privées que publiques.
Il ajoute que la notification des personnes morales, des administrations, des établissements
publics, des collectivités territoriales, et de toute personne de droit public, a lieu par la
remise de la convocation à son représentant légal ou à son mandataire, ou en signant le
certificat de réception par le bureau d’ordre auquel elle est rattachée.
B-Notification à domicile
Si la notification n’a pu être faite à personne elle-même elle est valablement faite à son
domicile entre les mains d’un parent, serviteur, ou tout autre personne habitant avec le
destinataire
Dans cette hypothèse, le certificat de remise doit sous peine de nullité indiquer l’identité de
la personne à laquelle le pli de notification a été remis et dans quelle date.
L’avant-projet du CPC apporte des explications plus explicites sur la personne convoquée :
Dans le cas où la personne ne se trouve pas dans son domicile élu, l’agent de la convocation
doit la remettre à une personne désignée par elle, ou à celle ayant qualité de mandataire,
d’employé, d’habitant du domicile, soit conjoint, proche ou ayant un lien d’alliance et
majeure. Il ajoute, pourvu que l’intérêt de la personne convoquée ne soit pas contradictoire
avec l’intérêt de ces derniers1.
Ainsi, on constate que l’avant-projet du CPC a remplacé le terme serviteur par celui
d’employé.
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Cette dernière disposition va certainement être source de conflit puisque les personnes vont chercher à
annuler la notification en se prévalant du conflit d’intérêts
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Elle ne semble pas soulever de difficultés particulières lorsqu’elle est réalisée réellement sur
lieu de travail
Cette formulation très large permet la notification de la personne en quels que lieux qu’elle
soit, mais encore faut-il qu’il n’y ait pas contestation sur son identité.
Toute notification faite à domicile élu notamment à l’avocat régulièrement constitué d’une
partie est valable, puisque le CPC non seulement permet mais dans un cas précis de la
résidence à l’étranger impose l’élection de domicile
Il est, toutefois, à noter que le CPC opère des distinctions difficilement justifiables entre les
notifications rendues par les TPI et celles de la Cour d’Appel. C’est ainsi que la notification à
domicile élu du jugement de 1ère instance ne fait pas courir le délai de l’appel.
En revanche la notification de l’arrêt au domicile élu ne fait pas courir le délai du pourvoi en
cassation.
L’article 368 al.1 du CPC ne faisant ……….le domicile élu reste valable aussi longtemps que la
partie n’a pas informé son adversaire de son changement. Si elle omet de le faire, la
notification est néanmoins ..
Cette possibilité existe depuis le dahir du 05/05/1920 qui a modifié l’art.55 de l’ancien code
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Toutefois, ce texte n’a jamais été interprété par la jurisprudence comme permettant
d’utiliser immédiatement la notification par la poste.
La notification par la poste est soumise à des conditions précisées à l’art 39 disposant que la
partie intéressée n’est ni trouvée, ni personne pour elle à son domicile.
Cette forme de notification devient dans ces circonstances une étape obligatoire.
Dans cette hypothèse, l’agent chargé de la notification doit mentionner cette impossibilité
sur le certificat de remise, et c’est seulement dans ce cas que le greffe adresse la
convocation sous pli postal avec accusé de réception. L’accusé de réception postal tiendra
lieu de certificat de remise.
En pratique, ces notifications par voie postale soulèvent des difficultés tenant que très
souvent le récépissé de remise ne comporte pas les indications suffisantes permettant de
s’assurer que le pli a été effectivement remis à son destinataire.
La cour de cassation a considéré que la notion portée par l’agent des postes attestant que le
pli a été remis à son destinataire, n’est pas à elle seule suffisante pour établir la régularité de
la notification, en cas de contestation sérieuse de cette remise.
L’avant-projet de CPC a supprimé cette mention expresse en visant la notion très large de
« toute autre moyen de transmission ».
C’est un dispositif destiné à ce que dans le déroulement d’une procédure des délais de
distance soit observés et à s’ajouter à chacune des notifications successives qui seront
nécessaires.
L’art 330 du CPC consacré à la procédure devant l’appel, régit la procédure en première
instance « Toute partie domiciliée en dehors du ressort de la juridiction saisie de l’appel est
tenue de faire élection de domicile au lieu où siège ladite juridiction. Toute communication
adressée à une personne non encore appelée en cause contient, s'il y a lieu, avis d'avoir à
faire cette élection de domicile.
A défaut de cette élection, toute communication, toute notification, même celle de l'arrêt
définitif, est valablement faite au greffe de la cour d'appel ».
L’avant-projet du CPC a non seulement repris cette règle, mais a étendu son champ
d’application au cas où le domicile désigné est incomplet ou faux au point qu’il est
impossible de procéder à la notification, ou si le mandataire ou l’avocat n’ont pas de
domicile réel ou élu dans le ressort du tribunal.
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Il en résulte que 2 conditions sont nécessaires pour cette élection de domicile, d’une part
que la partie concernée réside en dehors du ressort du tribunal, et d’autre part qu’elle ait
été avertie lorsque l’assignation lui a été signifiée pour la première fois qu’elle a l’obligation
d’élire son domicile dans ce ressort.
De même, la jurisprudence considère que celui qui n’a pas fait élection de domicile n’est pas
fondé à soutenir que les résultats d’une enquête ordonnée conformément à l’art.152 du CPC
ne peuvent lui être opposés faute de convocation régulière.
La problématique se pose de savoir si cette disposition qui est visée uniquement par des
textes concernant la procédure écrite peut être utilisée en matière de procédure orale.
Selon la doctrine, il n’est pas logique, dès lors que la procédure orale est censée se dérouler
plus rapidement que la procédure écrite, d’imposer le respect de délai de distance pour
toutes les convocations qui seront adressées aux parties résidentes à l’extérieur de la
juridiction.
Elle a pour objet de permettre le déroulement normal de la procédure lorsque l’une des
parties se trouve être sans domicile ni résidence, aussi au Maroc que partout ailleurs.
Cette impossibilité doit être réelle, elle peut notamment résulter du caractère infructueux
des tentatives de notification faites par le greffe ou par poste.
Le curateur est en principe désigné par le juge chargé du dossier à la demande de l’autre
partie. Il s’agira d’un agent du greffe qui selon les termes de la loi a pour mission de
rechercher la partie avec le concours du parquet et les autres autorités administratives.
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Si ses recherches aboutissent, il en informe le juge et avise la partie découverte par LRAR de
l’état de la procédure, ce qui marque la fin de son mandat.
Si elles n’aboutissent pas, l’instance peut néanmoins se dérouler sous réserve que le
jugement ne soit pas réputé contradictoire.
Aux termes de l’art.39 du CPC « Si la partie ou la personne ayant qualité a refusé de recevoir
la convocation, mention en est faite sur le certificat. La convocation est considérée comme
valablement notifiée le dixième jour qui suit le refus opposé par la partie ou la personne
ayant qualité pour recevoir pour elle la convocation »
Il semble que l’on puisse également étendre la même règle au refus de recevoir la
notification par poste, mais cette disposition a soulevé des difficultés en jurisprudence.
La question se pose, notamment, de savoir si l’on peut assimiler au refus le fait courant en
pratique que le facteur laisse au destinataire absent une convocation l’invitant à retirer
l’envoi recommandé par la poste, mais que ce dernier s’abstient d’opérer ce retrait.
Les dernières décisions de la haute juridiction ont tendance à admettre dans ce cas que la
notification n’est pas effectivement intervenue.
Ces décisions sont contraires à la ligne suivie par la haute juridiction antérieurement en 1965
et qui considérait qu’il ne saurait dépendre de la volonté d’une partie d’empêcher un délai
légal de courir contre elle.
Enfin, il est à rappeler que l’art 39 al.6 dispose que le juge peut, d'ailleurs, suivant les
circonstances, proroger les délais prévus et ordonner une nouvelle convocation.
Cette disposition peut s’appliquer aux convocations aux audiences et donc aux notifications
des jugements.
L’avant-projet du CPC a été réaménagé dans sa formulation pour faire face aux nombreuses
pratiques causées par la notification. C’est ainsi qu’il a précisé toutes les mentions
nécessaires que doit comporter le certificat de remise et particulièrement la mention sur ce
certificat du signalement physique de la personne avec l’aide si besoin du ministère public.
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