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Les vulnérabilités : migrants âgés et travailleuses du secteur des soins

en Wallonie et Bruxelles
Rachid Bathoum, collaborateur au centre interfédéral pour l’égalité des chances.

Ce travail fait suite à des entretiens menés avec des travailleuses, des bénéficiaires et des
responsables du secteur d’aide et de soins et à des formations dispensées à ce public en
Fédération Wallonie Bruxelles, à partir de 2009.
Ce secteur intéresse la gestion de la diversité dans le champ de l’emploi pour deux raisons au
moins : la forte inscription en son sein d’une main-d’œuvre féminine issue de l’Afrique
subsaharienne, du Maghreb et de la Turquie, et la présence d’une population âgée originaire
de pays hors Union européenne intéressée par ces services (essentiellement des maisons de
repos et de soins publiques ou dépendantes des mutuelles).
La réflexion est organisée en cinq parties : (1) présenter le processus de vieillissement des
migrants ; (2) analyser le secteur « care » dans le cadre des politiques d’aide et de soins, en
regard des notions de genre et de « race » ; (3) étudier les liens entre les vulnérabilités des
personnes âgées et des travailleuses du secteur ; et, enfin (4) relater des expériences pilotes de
formation en compétences transculturelles dispensées dans certaines organisations d’aide et
de soins, ainsi que (5) leurs résultats, déclinés en termes de recommandations générales.
1. Vieillissements et migrants en tant que cadre de référence
En Europe, on assiste à une modification de la structure des âges et à un vieillissement
important de la population. Des programmes spécifiques sont mis en œuvre pour apporter
soins et aides à une population âgée parfois isolée. Cependant, les personnes ne vieillissent
pas de la même manière, les femmes avec une espérance de vie plus longue se retrouvent
veuves avec des revenus faibles, au moment où la dépendance surgit ; les travailleurs manuels
vivent moins longtemps et moins bien en termes de santé que les cadres… Une des
différences importantes est celle liée à l’origine : les personnes âgées d’origine étrangère
accumulent certaines difficultés en relation avec leur statut d’ouvrier, culture, méconnaissance
du secteur d’aide et de soins et des mécanismes qui l’animent.
Les vieillisses, homogènes dans les discours, apparaissent avec un caractère pluriel et
hétérogène. Cette diversité nous amène à poser des questions qui nécessitent des réponses et
des traitements globaux et spécifiques, dans une optique d’inclusion.
En effet, derrière le terme générique de « personnes âgées » et d’« immigré » se profilent des
populations très diverses. Chaque personne à une histoire particulière, un parcours qui parfois
ressemble à celui des autres, mais qui parfois s’en éloigne. Il s’avère que de plus en plus de
personnes immigrées âgées font appel aux services d’aide à domicile, que certains vivent dans
des conditions acceptables, d’autres se retrouvent dans des situations d’exclusion. L’avancée
en âge vient consolider un mauvais état de santé, un isolement lié à la rupture avec le monde
du travail, des rapports familiaux qui s’effritent… À la fragilité liée à l’âge, s’ajoutent celles
liées à l’immigration, à la barrière de la langue, à la pauvreté, etc. (Samaoli, 1993). Souvent,
la dimension genre rend difficile le processus d’inclusion et complexifie la situation de
vieillesse des femmes immigrées.
La majorité des migrants vieillissent en Belgique et se livrent, pour certains, à des allers-
retours réguliers au pays d’origine. Le retour définitif envisagé n’est plus qu’illusion, pour la
plupart. En déposant leurs vêtements de travail, ils rejoignent un autre type de contingent :

1
« les vieux ». Autre catégorie oubliée, invisible qui soulève des questionnements, interpelle le
secteur d’aide et de soins. Le migrant âgé subit un vieillissement précoce lié aux conditions de
travail précaire et aux souffrances induites par le processus d’exil. Cette usure s’accentue par
l’accès difficile à l’aide et aux soins et la méconnaissance par les professionnels des pratiques
et des codes culturels des migrants.
Le vieillissement des immigrés renvoie le secteur d’aide et de soins à penser une catégorie
non encore envisagée. Cette réflexion est une des premières conditions pour faire de ce type
de vieillissement un espace-temps de valorisation sociale. Cela impliquerait pour les
professionnelles concernées l’acquisition de « compétences transculturelles » ; une posture
favorisée par la connaissance de l’histoire et des parcours migratoires. Il est dès lors essentiel
d’aider les participants et participantes aux formations à se décentrer, à se voir dans le miroir
du lien aux pays d’immigration et d’émigration.
Ce qui en est capital n’est pas seulement de dispenser des soins et l’aide de qualité. Il faut
aussi prendre en charge, avec les migrants âgés, des codes culturels et des pratiques
religieuses qui ne cadrent pas toujours avec la norme sociale dominante. Il est donc, crucial de
soumettre son cadre de référence professionnel à une remise en question.
2. Secteur d’aide et de soins en tant que pratique du Care
Dès la fin du 19e siècle, le dispositif belge des services aux personnes s’est constitué
progressivement, à partir d’initiatives multiples et éparses. Ces initiatives étaient portées
d’abord par des mouvements associatifs, sous une forme souvent bénévole. Ce n’est qu’à
partir de la Seconde Guerre mondiale qu’apparaissent les premiers services structurés et
orientés spécifiquement vers l’aide à domicile1. Les actions des associations pionnières sont
reconnues par les pouvoirs publics et un premier texte réglementaire est publié en 1949 pour
reconnaître officiellement les services d’aide familiale. On assiste, dans le contexte des trente
glorieuses, à la croissance de ces services.
Le vieillissement de la population, la nucléarisation des familles et l’émancipation des
femmes induisent une croissance des besoins d’aides à domicile. Les crises successives que
subissent les États à partir des années 70, l’exclusion sociale, les mutations culturelles et
politiques, l’apparition de diverses formes de complications chez les usagers des services
d’aides (dépression, conflits familiaux...) qui, par ailleurs, vivent de plus en plus longtemps
ont également des implications sur le secteur de l’aide.
Cette aide ne se limite pas aux tâches ménagères, un soutien et un accompagnement
psychosocial et pédagogique y sont liés. Les tâches d’aides peuvent aussi couvrir des
interventions curatives simples (préparation des repas, prise en charge des médications...),
d’assistance psychique (écoute active...), d’appui aux activités familiales (contact avec les
proches...), d’assistance plus générale et pratique (aide pour remplir des documents, faire des
commissions...). Le fil conducteur des interventions est de permettre au bénéficiaire de se
maintenir le plus durablement possible dans son cadre familier et de développer une certaine
autonomie.
Ainsi, l’évolution de l’aide à domicile est traversée par deux logiques d’intervention : d’une
part, l’amélioration du bien-être et de l’autonomie des populations vulnérables, et, d’autre
part, la mise à l’emploi de certaines couches de travailleurs afin de lutter contre le chômage.


1
On entend par l’aide à domicile, le soutien social et domestique que peuvent apporter les aides ménagères, les aides ou assistantes
familiales, les assistantes sociales, etc. (Kinna et Cherbonnier, 2002). Selon l’article 23 § 1, ces « services ont pour objet de mettre des
aides familiales, seniors, ou ménagères à la disposition des familles, personnes âgées, personnes souffrant d’un déficience physique,
mentale ou psychique ou des personnes gravement handicapées qui en font la demande pour les assister ou les remplacer dans
l’accomplissement des actes de la vie journalière » (Arrêté du 25 octobre 2007).

2
Au sein du secteur, les réalités professionnelles varient en fonction des métiers. Si certaines
difficultés sont communes (gestion des relations, charges, pénibilité, impératifs
économiques), certaines professionnelles méritent une attention particulière. Il s’agit des
métiers situés au plus bas de l’échelle sociale : les aides ménagères et les aides familiales. Ces
fonctions ont pour point commun de se situer au cœur de rapports sociaux défavorables, d’une
part, et de ne pas être reconnues socialement, d’autre part.
2.1 Travailleuses du Care : genre et « race » …
Ce secteur d’activité occupé de plus en plus par des femmes d’origine étrangère et où
dominent les nouvelles formes de travail (temps partiels, horaires flexibles, contrats
émiettés…), des conditions de travail pénibles et une faible rémunération impliquent des
risques de précarisation sociale. À cette dévalorisation du travail s’ajoute une certaine forme
d’invisibilité.
La division du travail où l’on retrouve des femmes d’origine étrangère au service d’autres
personnes n’a pu se mettre en place que grâce à un processus croisant de domination sexiste et
de discriminations. Les stéréotypes défavorables relatifs aux travailleuses du care2 s’articulent
autour de l’idée d’une « prédisposition morale » de ces femmes à ce type de tâches d’aides et
de soins personnels, comme s’il existait une propension culturelle pour ce genre d’emplois.
Les logiques et mécanismes particuliers à ce secteur sont approchés par des travaux portant
les notions du care et de l’intersectionnalité. Certaines théories développées aux États-Unis
par, entre autres, Tronto (2009, date de la traduction) et reprises en France par Paperman et
coll. (2005) attirent l’attention sur l’impossibilité d’avoir un monde vivable et équitable sans
la présence de ce secteur. Les théories du care – traduit par Paperman par « sollicitude » –
révèlent également la non-reconnaissance sociale des travailleurs, en majorité des femmes.
Les activités des services d’aide jugées insignifiantes ou dégradantes sont, de fait, souvent
faiblement rémunérées et associées à du « sale boulot » à faire exécuter par des femmes
marginalisées. Pour le sens commun, c’est un métier qui « ne nécessiterait pas de
compétences ». N’est-il pas pris en charge par des femmes sans diplôme qui subissent le
chômage de longue durée (ou celles qui ont un diplôme étranger non reconnu par le pays
d’accueil) ? Les seuls atouts qui leur ouvrent les portes de ce métier seraient dès lors des
prédispositions « naturelles »3 : « les femmes savent faire le ménage ; le soin, l’attention, la
compassion sont spécifiquement féminins ; les Africaines respectent les personnes âgées… »
Ces femmes effectuent la mission care avec beaucoup de discrétion, parfois avec une
subordination structurée par un passé colonial. En effet, la discrétion est une des règles :
s’insérer dans l’organisation quotidienne du bénéficiaire, s’insérer dans la société, se taire sur
ce qui est vu de la vie des autres, sur ce qui est entendu de leur souffrance, de leur condition
de vie, se taire aussi ses propres conditions de vie et de travail. Autre règle : les aidantes
effectuent leurs tâches de manière attentionnée, avec une forte empathie.
Cependant la réalité est à nuancer : toutes les aides rencontrées durant cette étude développent
de nombreuses stratégies pour contrecarrer l’usure, le dégoût, la colère qui menacent leur
équilibre psychologique.
Le public bénéficiant des aides est largement dépendant de ces femmes en insertion, dont on
nie les compétences. Ce constat l’amène à faire face à sa propre vulnérabilité : celle qui exige

2
Ce terme anglais est polysémique : souci, attention (to care about) porté à autrui, le fait de s’occuper, de prendre soin de quelqu’un, de
quelque chose (to take care of). Il saisit la globalité de l’aide et ne la limite pas à un aspect, met l’émotion, le sentiment, l’inquiétude au
centre de l’exercice du métier. Un métier qui, d’après les aides ménagères et familiales, allie, en effet, sentiments et actes, savoir-faire
technique et affectif. L’essentiel, c’est le « souci des autres ».
3
En naturalisant et ethnicisant ces emplois, le sens commun nie, par la même occasion, le besoin de formation, de structures adaptées et de
reconnaissance sociale et économique de ce type de professionnelles.

3
une prise en charge par autrui, une personne étrangère (à la famille, à la « nation »…). Et
d’interroger les solidarités organiques qui jadis étaient à l’œuvre4…
La vulnérabilité n’a que peu de place dans une société où l’autonomie et l’indépendance sont
les grands principes de vie. Pourtant, nous sommes tous à un moment donné vulnérables de
par notre condition humaine (Paperman et Laugier, 2005) : « Ce déni de nos dépendances à
l’égard des fournisseurs de soins résulte en grande partie de la “privatisation” accrue des
activités de soins ». Quelques auteurs (ex. Kremer, 2007) ont ainsi énoncé que chaque humain
est dépendant. Ils réfutent l’utilisation de la notion d’indépendance et lui préfèrent
l’appellation « reconnaissance des interdépendances ».
Les aides ménagères permettent de réhabiliter certaines valeurs, comme la solidarité,
devenues secondaires ou mises à distance, à cause des mutations diverses que traverse la
société occidentale. Elles nous approchent d’une éthique plus concrète, plus « directe » que
celle mise en avant par des philosophies politiques ou une économie assurantielle, basées sur
des principes abstraits.
2.2 Les impacts des vulnérabilités
Comprendre les impacts des deux vulnérabilités (vieux immigrés et travailleuses du care) et
des mécanismes d’exclusions réciproques passe par l’examen de l’intersectionnalité. Il s’agit,
en effet, de s’interroger sur la manière dont s’articulent les construits sociaux concernant le
migrant âgé, d’une part, et les aides ménagères et familiales d’origine étrangère, d’autre part.
Leur invisibilité, la non-reconnaissance de leurs apports socio-économiques, leur exclusion de
la sphère publique et politique sont autant de points communs. L’objectif est d’établir des
liens entre toutes formes de discriminations et de rejets subis, de prendre en compte la
variabilité des facteurs qui se greffent sur des trajectoires singulières.
« Certains bénéficiaires n’acceptent pas des aides d’origine étrangère… » « Les clients, dès
qu’ils voient un visage noir, c’est perdu d’office… Les personnes ne sont pas contentes, rien
qu’en voyant notre figure. » « Certains clients ont des préjugés sur l’aide ménagère et l’aide
a également des préjugés par rapport aux clients. » « Des clients disent parfois des
mensonges sur nous. Ils nous accusent de vols pour ne pas dire qu’ils sont racistes… » « On
est même harcelées sexuellement… touchées… » (paroles d’aides).
Sur la base des entrevues réalisées avec les travailleuses de ce secteur, nous constatons qu’une
majorité d’entre elles sont sujettes à une triple vulnérabilité : le fait d’être femme, d’origine
étrangère et d’un milieu socio-économique peu favorisé5.
Se posent dès lors certaines questions, selon Kremer (2007) : ce métier permet-il
l’émancipation de la femme étrangère ? Les femmes « autochtones », sommées de rejoindre le
marché de l’emploi, depuis la Seconde Guerre mondiale, ne se déchargent-elles pas de
certaines tâches domestiques et de soins au détriment des femmes immigrées, afin conquérir

4
« A l’époque on se connaissait tous, on faisait des choses ensemble, maintenant on ne voit plus personne… » (paroles de bénéficiaires).
5
Ce type d’observations sont également notées par Messias (2001) qui intègre dans sa revue de la problématique les employées de maison
immigrées aussi qui travaillent souvent de longues heures dans des conditions difficiles, pour un maigre salaire et une très faible protection
sociale ; s’y ajoute la pratique courante du harcèlement sexuel dont elles sont l’objet de la part de certains employeurs. L’auteur note aussi
la non-reconnaissance des diplômes de ce public (« Avant d’arriver, ces femmes étaient des travailleuses sociales, ingénieures,
professeures, étudiantes, administratrices d’école, employées de bureau, greffières… »). Selon lui, les symptômes et les conséquences de
la surcharge du travail sont un état de stress permanent, des problèmes physiques tels que des affections musculaires et articulaires, la
fatigue chronique, l’exposition à des toxines et maladies diverses. Par ailleurs, les travailleuses ont tendance à mettre leur santé de côté et
ne vont pas chez un médecin, manque de moyens et de temps, quand elles ne sont pas en situation de séjour illégal. Accablées par des
inquiétudes financières, administratives, relationnelles, leur qualité de vie est faible : invisibles dans le cadre de leur emploi, celui-ci ne
leur procure que très rarement de la satisfaction, des compétences nouvelles, une garantie pour l’avenir ou un quelconque développement
personnel. Aussi, dès qu’elles le peuvent, elles quittent ou s’absentent de leur travail, ce qui les fragilise davantage tout en causant des
surcoûts de gestion aux entités qu’elles sont censées servir. Par ailleurs, ces rapports de pouvoir préparent les inégalités sociales futures :
selon Drulhe et Sicot (2011), ceux qui sont les moins bien placés dans la société aujourd’hui, retireront demain nettement moins de
bénéfices de la promotion du bien-être et de la qualité de vie à laquelle ils contribuent pourtant beaucoup.

4
leur propre autonomie, mise à mal par l’abandon à leur charge de ces mêmes tâches par les
hommes de leur famille ? Comment peut-on baser l’émancipation des femmes étrangères sur
l’exercice du métier d’aide ménagère ? Pourquoi le public immigré se retrouve-t-il
massivement dans ces métiers ?…
Ces emplois peu reconnus socialement et financièrement sont évités par toutes les personnes
qui peuvent se le permettre. Ceci a pour conséquence un manque criant de personnel. Ainsi,
les personnes employées pour ces tâches sont majoritairement des travailleuses pour qui ces
jobs sont obligatoires afin d’assurer leur survie6. Quant aux hommes immigrés, ils jouent le
même rôle dans d’autres secteurs comme la construction, l’entretien, la sécurité, le transport,
etc., la sélectivité des employeurs installant une orientation résolument genrée et ethnicisée.
Aussi, Tronto (2009) suggère de conceptualiser la notion du care en tant que pratique et non
en tant que disposition7.
3. Reconnaissances et vulnérabilités : personnes âgées et travailleuses du care
Reconnaître le rôle social fondamental du care, c’est montrer que le « souci des autres » n’est
pas que « prendre soin des faibles ». C’est aussi souligner que les professionnelles du secteur
ne sont pas des « mères sacrificielles ». Il s’agit, pour Paperman et Laugier (2005), Kremer
(2007) et Tronto (2009), entre autres, d’éviter que le secteur soit maintenu à la marge de la
société et que les activités qu’il met en œuvre soient ignorées, banalisées, voire déniées de
toute signification collective et sociale. Il faut, en d’autres termes, mettre en question la
tendance qui porte discrédit sur les tâches assignées et sur celles qui les exécutent, ainsi que
sur les bénéficiaires. L’objectif est, de manière globale, de donner au care une dimension
politique et le positionner au centre des préoccupations d’une société dont les besoins
évoluent : séparer le care de sa nature prétendument féminine et/ou ethnique pour l’ériger en
tant que pilier d’une politique de justice, d’éthique et de cohésion sociales.
L’aide aux personnes s’impose comme un rempart possible face à la menace grandissante de
fragmentation sociale et d’isolement de certaines catégories de la population. Les institutions
publiques doivent ainsi en renforcer la mise en pratique et la valorisation des acteurs.
Les travaux des chercheurs montrent que si le métier d’aide familiale ne bénéficie pas d’une
forte reconnaissance, la qualité de l’aide est souvent appréhendée à travers des grilles
d’analyse des caractéristiques techniques, économiques ou personnelles. La sensibilisation
des usagers et des structures organisatrices de l’aide doit ainsi insister sur le contenu et le
référentiel du métier, son utilité et sa perception sociale, etc. La formation, l’évaluation et la
diffusion des résultats sont des étapes importantes pour la valorisation de la profession et des
professionnelles8. En particulier, la formation du personnel et la sensibilisation des usagers
sont abordées par les acteurs locaux interrogés comme des priorités pour la compréhension
des codes culturels et l’intégration du pluralisme dans les prestations de l’aide à domicile.
4. Formation continue des travailleurs pour la prise en charge des vulnérabilités
Jusqu’à présent, la formation continue organisée dans le secteur du care en Belgique
francophone est essentiellement focalisée sur les aspects techniques de la profession et non
sur des questions de culture, de valeurs ou la « connaissance de l’autre ». Outiller mieux les
professionnels à travailler dans un contexte de diversité par le développement des


6
Témoignages d’aide-ménagère : « Je ne fais pas ce métier par plaisir, mais bien parce que j’ai des bouches à nourrir » ; « Parfois, je
rentre en colère chez moi, je galère… » ; « Je prends toujours des médicaments pour résister, je dois travailler pour payer les études de
mes enfants ».
7
« C’est un travail physique qu’on fait… On a parfois que 30 minutes pour nous déplacer d’une commune à l’autre ! »
8
Enquête « Proxima » (2006), Partie 1 : outils et bonnes pratiques en Belgique, p. 73.

5
compétences interculturelles peut pourtant contribuer à éviter des conflits et à dispenser l’aide
de manière plus juste et équitable9.
L’objectif de la formation proposée par le Centre pour l’Égalité des Chances et la Lutte contre
le Racisme à des groupes de professionnelles est de travailler les représentations à propos de
l’aide : en comprendre les mécanismes, prendre conscience des enjeux divers, réfléchir les
comportements et attitudes à adopter, communiquer avec l’autre… Par ailleurs, cette
formation doit simultanément et de façon continue être menée avec la sensibilisation des
usagers. Cela sous-entend également qu’il faut intégrer un module de communication
interculturelle dans le cursus de formation initiale des futurs professionnels de l’aide aux
personnes.
4.1 Méthodologie et principes
Plusieurs formations ont été dispensées aux travailleurs des organisations d’aide à domicile à
Bruxelles et en Wallonie et à ceux de trois maisons de repos et de soins dépendantes des
Centres Public d’Aide Sociale de Mons et de la capitale, des structures qui réunissent un
public hétérogène, dont des bénéficiaires migrants âgés, ainsi que des intervenantes, dont
certaines sont issues de l’immigration.
Nous avons organisé des rencontres avec, d’un côté, les travailleurs et, de l’autre, les
responsables d’équipe et la direction. Il est essentiel que la prise en charge de la dynamique
de formation et ses implications (moyens, remises en question des pratiques
professionnelles…) soient portées par la direction. Le souci premier est de qualifier la
demande, de coller la proposition de formation aux réalités de la structure, des travailleurs et
aux contextes propres à leurs interventions. Le diagnostic premier est validé auprès des
responsables et des travailleurs, un plan de formation en est extrait. Ce plan combine des
éléments théoriques et pratiques qui partent des situations vécues par les travailleurs.
L’enjeu pour les aidants que nous avons formés est de pouvoir poser des actes professionnels
qui peuvent se détacher d’une certaine forme de reproduction sociale des pratiques normatives
qui excluraient d’une manière ou d’une autre ceux et celles qui ne cadrent pas avec la norme.
Il fallait amener les intervenants à revisiter des pratiques qui figent le public migrant âgé dans
une grille « intégrationniste » et de considérer ces aînés en tant que personnes,
indépendamment de leurs origines.
La formation sert à prendre conscience d’une double facette du migrant âgé : celle du
vieillissement et celle de l’appartenance à une minorité confrontée à des fragilisations
spécifiques multiples (religieuses, culturelles, personnelles…). L’objectif des formations est
également d’amener les participants à se poser des questions sur leurs propres cadres de
références, à percevoir les logiques d’un milieu culturellement différent du sien. Les
formations ne sont ni l’énumération des codes et des pratiques culturelles, ni l’encyclopédie
des cultures déliées de leurs représentants. Il s’agit d’œuvrer pour la réalisation d’une culture
« tierce » à travers l’ouverture d’un espace d’intercompréhension, de négociation, où chacun
prend conscience de la nécessité de revoir ses stéréotypes et préjugés (Tison, 2007).
Le point de départ du travail mené avec les groupes est le quotidien professionnel des
participants. Les représentations, les stéréotypes sont interrogés collectivement. Les pratiques
sont mises en commun et analysées à partir d’exercices favorisant la participation active. Des
questions personnelles sont abordées, posées au travers des incidents et des doutes qui
émaillent la vie professionnelle. Des supports audio-visuels permettent de communiquer des


9
« Certains bénéficiaires n’ont pas les mêmes valeurs que nous. Je suis scandalisée par le rôle que joue l’homme dans cette
famille. Il ne fait rien, il dort... »

6
témoignages, des expériences menées à partir desquels la coexistence des points de vue
pluriels est éprouvée et débattue. L’objet de la formation n’est plus uniquement l’autre, mais
aussi soi, comme professionnel, en relation avec l’autre.
4.2 Déroulement des formations des aides à domicile
La première journée est consacrée aux représentations des participants, le formateur les incite
à aborder leurs propres stéréotypes qui font obstacle à la relation avec l’autre. Par la suite, un
travail sur les incidents critiques inspiré de Cohen Emerique (2002) les amènera à prendre
conscience de leurs attitudes qui constituent autant de filtres pour communiquer. Pour le
formateur, il s’agit de faire passer les participants d’un niveau de références à un autre, de les
inciter à se poser des questions sur leurs visions du monde et de l’autre. Provoquer un choc est
un moyen de faire prendre conscience aux participants de leur propre identité. Le choc est
employé comme démarche pédagogique ouvrant des portes sur diverses façons d’aborder
autrui10.
La deuxième journée consiste en un rappel de la théorie de la communication illustré
d’exemples. Les participants sont incités à rentrer dans la rationalité de l’autre sans en
accepter forcément les principes. Il s’agit de développer une attitude d’ouverture et d’écoute
propice au dialogue. Il s’agit aussi de chercher des compromis pour éviter d’imposer ses
codes et une pratique professionnelle particulière.
La méthode de la « thérapie sociale » développée par Rojzman (2001) – en particulier son
aspect qui cherche à faire exprimer la vulnérabilité et la souffrance en rapport avec la
confrontation avec la différence – est également convoquée. La déconstruction des
stéréotypes passe par ce dévoilement qui facilite la prise en charge collective des peurs et des
malaises. Elle amorce la compréhension et la communication « vraie » ; des solutions
nouvelles, coconstruites, sont alors produites face à des tensions et conflits.
4.3 Application intensive à Mons
Le Centre Public d’Action Sociale (CPAS) de Mons a décidé, en 2010, de mener une
réflexion en rapport avec l’aide et les soins prodigués aux migrants âgés. Des rencontres ont
été organisées entre acteurs issus des différentes communautés immigrées et structures de
soins à domicile et d’hébergement de la Ville de Mons. Ces entrevues entre opérateurs de
terrain actifs dans les secteurs de la diversité culturelle et des services aux personnes âgées
ont permis de mettre en évidence certaines problématiques couramment rencontrées, de même
que des suggestions permettant d’y remédier.
Avec l’aide des pouvoirs locaux et régionaux, une recherche-action a été initiée dans les
structures de soins du CPAS de Mons. L’objectif était la prise en compte de la dimension
culturelle, à travers la formation du personnel à la communication interculturelle et
l’application de diverses pratiques dans des structures de soins à domicile et d’hébergement.
Après la formation, des aidants et des soignants d’une maison de repos et de soins et d’une
association d’aide à domicile ont fait des propositions relatives aux outils à mettre en place.
Un travail a concerné, d’une part, un guide de bonnes pratiques et, d’autre part, des
pictogrammes ont vu le jour au sein d’une maison de repos. Un cahier de communication
élaboré à l’initiative de l’association d’aide à domicile.

10
Rappelons les trois étapes à la base des travaux de Cohen Emerique : la décentration de soi, la centration sur le cadre de
références de l’autre et la négociation entre les deux visions. La « méthode des incidents critiques » proposée par cette
auteure insiste sur la reconnaissance de la différence de l’autre et de sa prise en compte. Cette méthode déplace le point de
focalisation de l’immigrant au professionnel. Elle rend le participant sensible, actif et disposé à la créativité pour entrer en
relation avec l’autre. Cette méthode renvoie les participants à divers niveaux de réflexion : les questionnements sur sa
propre identité face à l’altérité, l’identification et l’acceptation des différences, l’analyse des situations conflictuelles ou
d’incompréhension à travers les différences sociales ou culturelles qui les ont engendrées, et enfin, comment y remédier.

7
Le guide préparé avec l’université de Mons sur base des situations qui se posent aux
professionnels de la maison de repos a pour objectif d’apporter des informations concernant
les aspects culturels et religieux des personnes âgées immigrées. Les cultures de douze pays
les plus représentatifs de l’immigration de la région de Mons constituent le contenu du
guide11. Les pratiques religieuses qui sont relevées dans le guide font référence au
christianisme, au judaïsme, à l’islam, au bouddhisme et à l’hindouisme.
Le contenu du guide après avoir été testé par des associations d’immigrés et retravaillé par les
chercheurs a été validé par un comité d’accompagnement. Il est composé de trois parties : la
première apporte des éclairages théoriques sur les cultures, les religions et leurs histoires, la
deuxième comporte des fiches pratiques qui répondent aux questions relatives aux habitudes
et interdits alimentaires, aux styles de communication, à l’hygiène, à la notion de temps, à
l’espace vital, aux croyances et rites, aux relations familiales, au style vestimentaire, aux
maladies et à leurs traitements, aux rites funéraires… La troisième partie est une proposition
de fiche individuelle à compléter par les professionnels pour chaque résident en particulier.
Elle a pour objectif de bien situer les soins et l’aide apportés au migrant âgé en rapport avec
ses pratiques culturelles et religieuses propres.
Des pictogrammes sont destinés aux résidents et aux visiteurs afin qu’ils puissent, au-delà du
verbal et de la maitrise de la langue française, s’orienter dans la maison de repos.
Un cahier de communication entre les aides, les bénéficiaires et leurs familles est mis en place
afin de permettre à l’ensemble des intervenants à domicile d’être informé sur les conditions de
santé d’un usager. Il s’agit d’un dispositif d’interface et de coordination entre services et
usagers, ainsi que leurs familles. Dans beaucoup de cas, vu son passage fréquent au domicile
du bénéficiaire, l’aide veille à ce que le bénéficiaire reçoive le bon soin au bon moment.
Ces outils ont nécessité un travail avec les usagers de différentes origines, le réseau associatif
local dont les associations de migrants, les travailleurs des structures impliquées dans le
processus de formation et une université. L’approche de proximité et de concertation a
favorisé le développement d’une démarche en rupture avec un discours général et normalisant
qui tente de rendre « homogènes » les professionnels du care et les personnes âgées. Dans la
même mesure, cette approche est proche du vécu réel des personnes concernées et spécifique
à la localité.
5. Conclusions et recommandations
Les liens entre la situation des migrants âgés et celle des aides ménagère et familiale, souvent
issues de l’immigration, transparaissent avec force à travers la théorie bidimensionnelle de la
justice de Fraser (2004).
Pour cette auteure, la reconnaissance et la redistribution sont deux composantes inséparables
de la justice sociale. La reconnaissance porte sur l’identité, tandis que la redistribution
concerne l’économique. Ces deux dimensions permettent de révéler les inégalités dans les
transactions sociales : la reconnaissance peut se manifester par l’égalité des chances dans la
recherche de l’estime publique et la redistribution par l’égale disponibilité des ressources
matérielles et des possibilités d’expression12.
Selon Kremer (2007), pour une reconnaissance effective des métiers liés aux soins, il faudrait
que les caregivers bénéficient d’une rétribution sociale et financière appropriée. Par ailleurs,

11
Maroc, Algérie, Turquie, Congo, Grèce, Royaume Uni, Etats-Unis, Espagne, Italie, France, Allemagne, Pologne.
12
« La notion de justice distributive se trouve ainsi mise en avant lorsque l’on réalise que des personnes constituant un
système social peuvent ne pas partager équitablement les charges et les bénéfices de leur coopération » (Paperman et
Laugier, 2005).

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la reconnaissance sociale de ces métiers doit se manifester par la valorisation et la mise en
évidence de leur utilité publique. Cette reconnaissance ne peut se faire qu’en dénonçant les
côtés négatifs du métier tels que les accidents, les différentes formes de discriminations et de
harcèlement, la violence symbolique sur le lieu de travail, etc13.
5.1 Repenser le care
Une des difficultés de l’entreprise réside dans le polymorphisme du care englobant une
grande quantité de significations, d’appellations et d’activités différentes. Il est possible,
comme le suggère Paperman et coll. (2005), que le propre de ce concept – et son intérêt – soit
sa relative indétermination.
Or, l’institutionnalisation de ce champ d’activité mènera à la prescription de ce qu’un « bon
care ». C’est un problème dans la mesure où l’aide ne répond véritablement au besoin du
demandeur que s’il lui est justement spécifique et n’est par conséquent pas prévisible dans
une large mesure. L’institutionnalisation, c’est également une catégorisation, voire une
standardisation des gestes et des relations (Paperman et coll., 2005). D’après cette équipe de
chercheurs, il faudrait observer le continuum des gestes allant des plus intimes aux plus
publics, ainsi que le continuum qualifiant la relation de l’asymétrie à la symétrie ;
généralement, la relation d’aide étant considérée comme asymétrique et intime.
Notons toutefois qu’une institutionnalisation souple du care peut être bénéfique si elle rend
cette profession plus visible et mieux reconnue d’un point de vue économique. Aussi, un
recensement des acteurs et des organisations qui fournissent les différents types de soins est
un préalable qui devrait également permettre aux personnes en demande de savoir quel type
d’aide ils peuvent trouver et où. Une clarification des rôles aura un impact positif sur la prise
en charge : le patient n’engagerait plus une aide familiale pour nettoyer chez lui, par exemple.
5.2 Outils de valorisation et de reconnaissance
Il faut valoriser, reconnaitre, développer des nouveaux savoirs et outils qui prennent en
considération les processus migratoires des migrants âgés et qui permettent d’identifier et de
lutter contre les discriminations que vivent les travailleuses migrantes du secteur d’aide et de
soins. Rompre avec l’invisibilité de ces deux catégories passe par des adaptations
relationnelles, communicationnelles et institutionnelles.
Il faut d’abord éviter la prise en charge tardive des migrants âgés. Il est important de
développer des politiques d’intervention en matière d’aide et de santé qui s’articulent autour
de réseaux de proximité. Afin de permettre aux professionnelles d’apporter une aide
appropriée dans un contexte multiculturel, il est utile de se pencher sur leurs conditions de
travail, leur position en tant que femmes, leurs identités et trajectoires migratoires et sur leur
formation aux dimensions interculturelles.
L’approche préconisée rompt avec la démarche culturaliste qui fait de l’individu migrant (âgé,
professionnel aidant) la source des dysfonctionnements ou un porteur de handicaps (en
langue, codes culturels, qualification, comportements, religion…). Il est important de lier
l’aide et la santé des migrants avec d’autres niveaux comme l’organisation et le
fonctionnement des structures d’aide et de soins, la politique de santé, les loisirs, la mobilité,

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Toutefois, si l’on suit le concept de « double peine » de Sayad (1999), il est très difficile de voir fleurir la notion de justice et de
valorisation sociale dans ce milieu professionnel. Pour le sociologue, les personnes d’origine étrangère représentent pour le pays
d’installation essentiellement une force de travail n’ayant pas la reconnaissance sociale appropriée. Elles doivent, du reste, taire leurs
différences sur le terrain de la citoyenneté. Tel est l’esprit de cette « double non-reconnaissance » des travailleurs dont les besoins sont
ignorés et des migrants âgés dont les apports à la société d’accueil sont scotomisés. La raison en est économique. Cette analogie avec la
pensée d’A. Sayad tend à mettre en évidence que la société d’immigration, dans son ensemble, résistera et prendra du temps ou se refusera
à mettre en place une reconnaissance financière et sociale en adéquation avec le travail fourni par les travailleurs du secteur care et une
reconnaissance culturelle des histoires particulières des migrants âgés qui sollicitent ces soins.

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les revenus, les discriminations…, ainsi qu’en particulier, avec les vulnérabilités des publics
et des professionnels soignants qui se renforcent en « miroir ».
Il est certain que la mise en place de formations et d’outils (comme le ‘’guide des cultures’’)
permet d’avancer, de mieux communiquer, de déconstruire les stéréotypes, de comprendre
l’autre (collègue, bénéficiaire), de le situer dans une histoire, de se remettre en question… Ces
interventions pilotes s’accompagnent d’une dynamique de changement, mais les réponses
sont fragmentaires, expérimentales et, par conséquent, fragiles. Elles ne peuvent pas tenir lieu
de politique générale.
Parallèlement à cette mise en place d’outils qui favorisent la création d’espaces
d’intercompréhension, il est nécessaire d’attirer l’attention sur les conditions matérielles, les
statuts administratifs, les contraintes de l’existence que traversent les personnes âgées et les
professionnelles migrantes qui œuvrent dans le domaine d’aide et de soins. Il faut donc
prendre en compte la position qu’occupent, au sein de la société, ces deux catégories afin de
prétendre à leur inclusion.

Références
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Drulhe M. et Sicot F. (2011). La santé à cœur ouvert : sociologie du bien-être, de la maladie
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p. 152-164.
Kinna F., Cherbonnier A. (2002) . Les soins et l’aide à domicile. Bruxelles Santé, n° 26,
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Kremer M. (2007). How Welfare States Care : Culture, Gender and Parenting in Europe.
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Paperman P. et Laugier S. (2005). Le souci des autres : éthique et politique du care. Paris :
École des Hautes Etudes en Sciences Sociales.
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Écarts d’identité, n ° 64.
Sayad A. (1999), Immigration et “pensée d’État” , Actes de la recherche en sciences
Sociales. n° 129, p. 5-14.
Tison B et Hervé-Désirat E. (2007). Soins et cultures. Formations des soignants à l’approche
Interculturelle. Paris : Masson.
Tronto (2009). Un monde vulnérable : pour une politique du care. Paris : La Découverte.

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