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Bien que ces prix paraissent peu élevés en comparaison des tarifs dans
dʼautres pays, cʼest un coup dur pour les consommateurs nigérians, qui
considèrent le carburant bon marché comme lʼun de leurs rares privilèges
de citoyens du premier producteur de brut dʼAfrique. « Nous le ressentons
sérieusement », se plaint John Kayode, un ingénieur qui vient remplir le
réservoir de sa voiture dans le centre de Lagos : « Le carburant est un
produit de première nécessité. Cette augmentation des prix affecte tous
les secteurs de lʼéconomie. »
Les habitants du pays le plus peuplé dʼAfrique – dont près de la moitié des
200 millions dʼhabitants vit sous le seuil de pauvreté – ont bénéficié
pendant des années dʼun prix à la pompe artificiellement bas. Le Nigeria
ne possède que dʼinfimes capacités de raffinage, contraignant les
autorités à subventionner à coup de milliards de dollars le carburant
importé. Mais face à la récession mondiale déclenchée par le coronavirus,
notamment lʼeffondrement ces derniers mois des cours du brut qui lʼa
privé dʼune énorme part de ses revenus, le Nigeria a été contraint de
revenir sur ces coûteuses subventions.
Dans les rues de Lagos, Liliana Ebosele, salariée dʼune usine, réclame une
baisse des prix « pour permettre aux masses de survivre ». La hausse du
carburant a aussi mis à mal les revenus de Chinedu Egbunike, chauffeur
de bus de 41 ans. « Je gagne moins dʼargent puisque les passagers ne
sont pas prêts à payer plus cher pour amortir la hausse », a-t-il expliqué à
lʼAFP.
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