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Biophysique de l’audition.

Dr HIMEUR MA
Laboratoire de Biophysique médicale
L’audition correspond à la chaine de mesure d’un signal physique
particulier: Le signal sonore.

Nous définirons les caractéristiques de ce message avant d’en


étudier le recueil, le cheminement et le traitement au long de la
chaine auditive.
I- Signal physique de l’audition:
Si un son est couramment défini subjectivement comme la sensation qu’on en retire
grâce à l’oreille, d’un point de vue purement physique, il correspond objectivement à
des variations d’un milieu matériel. Cependant, il n’y pas une stricte équivalence entre
une vibration périodique et un son puisque que les vibrations ne sont audibles par
l’oreille humaine que dans une certaine gamme de fréquences.

Les ondes sonores sont des ondes élastiques qui ne peuvent se propager, de proche
en proche, que dans un milieu matériel élastique, solide, liquide ou gazeux.

L’onde acoustique est caractérisée par le mouvement des particules qui constituent le
milieu de propagation, dans une direction dite direction de propagation de l’onde
sonore. C’est une onde longitudinale, ce qui signifie que le déplacement des particules
se fait parallèlement à la direction de propagation.

Trois concepts doivent être distingués:


• Le mouvement des particules du milieu matériel,
• Les variations locales de la pression,
• La célérité de l’onde de pression acoustique,
A- déplacement des particules:

Le déplacement des particules du milieu de propagation est


longitudinale et périodique. Si on prend un axe Ox parallèle à la
direction de propagation, une particule qui occupe au repos une
position X, occupe sous l’effet de l’onde sonore une position qui
varie dans le temps. Le déplacement de la particule à l’instant t
est appelé élongation, noté u(x,t), et dépend à priori de x et de t:

Position (t) = x + u(x,t)

La fonction u(x,t) a une période T, et une fréquence ν = 1/T


B- Variations de la pression locale:
Les déplacements des particules sont progressivement déphasés d’où il
résulte qu’elles se rapprochent et s’éloignent alternativement, de même que
toutes les particules intermédiaires. Il en résulte une oscillation de la
pression locale autour de la pression au repos.
On appelle pression acoustique, noté P(x,t) et exprimée en Pascals, la
surpression positive ou négative ajoutée par l’onde sonore à la pression de
repos. Cette dernière est la pression barométrique (environ 105 Pa) ou la
pression des tissus.

La pression acoustique audible est généralement petite devant la pression


atmosphérique (2 × 10-5 à 20 Pa) mais elle peut varier dans un rapport
considérable (106), d’où l’ intérêt d’une échelle logarithmique de mesure.

Un microphone n’est pas autre chose qu’un capteur de pression acoustique.


C- Onde de pression acoustique, célérité:

Considérons en deux points matériels X1 et X2, les pressions acoustiques notées respectivement:

P1 (t) = P (X1,t)
P2 (t) = P (X2, t)

On montre simplement que P2 (t) = P1 (t – t12) avec t12= β [ X2 – X1 / 2πν]

Donc la pression acoustique en X2 sera la même qu’en X1 avec un retard t12.


On interprète cette liaison comme une propagation de l’onde de pression acoustique. Cette
propagation met un temps t12 pour parcourir la distance δ12 = X2 – X1. Elle a donc une
célérité:
C= δ12 / t12 (m/s)
La célérité de l’onde sonore dépend du coefficient de compressibilité adiabatique χ (d’autant plus
grand que le milieu est plus compressible) et de la masse volumique ρ du milieu de propagation:
C= 1 / √χρ
D’autre part, la célérité croit avec la température absolue.
Longueur d’onde:

La distance spatiale séparant deux points dont les élongations ou les pressions acoustiques sont
en phase est appelée longueur d’onde sonore est notée λ.

λ=C/ν

Impédance acoustique:
L’impédance acoustique est une propriété fondamentale du milieu de propagation. Elle est
définie comme le rapport de la pression acoustique à la vitesse de déplacement des particules.
Notée Z:
Z = P (x,t) / V (x,t)
L’impédance acoustique représente la résistance du milieu matériel à la propagation des ondes
sonores. Plus l’impédance acoustique est élevée, plus la variation de pression acoustique doit être
grande pour obtenir un déplacement équivalent des particules.
L’impédance acoustique égale au produit de la masse volumique du milieu par la célérité de
l’onde de pression acoustique ; elle s’exprime en kg.m-2.S-2 ou en « rayl ».
Z=ρC
Milieu Célérité C Impédance Z
(37°C) (m/S) kg.m-2.S-2
Air 330 425
Poumons 330
Eau 1480 1.48 ×106
Tissus mous 1450 à 1700
Os 3000 à 4000 2.5 à 6.1 × 106
Acier 5000 39.4 × 106
II- Paramètres énergétiques:
A- puissance acoustique surfacique:

Définie comme la puissance instantanée qui traverse une unité de surface, est égale au produit
de la pression acoustique par la vitesse de déplacement des particules. Elle est notée J et
s’exprime en watt/m2.

J (x,t) = P (x,t) × V(x,t) , avec: V(x,t) = P(x,t) / Z , donc:

J (x,t) = P2 (x,t) / Z

B- Intensité acoustique:
L’intensité acoustique de l’onde sonore, notée I et exprimée également en W/m2, est définie
comme la moyenne de J(x,t) sur une période ; c’est donc la puissance moyenne à travers une
unité de surface:
I = P2 / 2Z et Z = P / 2πνa ⇒ I = 2 π2 ν2 a2 Z

Pour un son pur d’intensité acoustique I donnée et se propageant dans un milieu donné (Z fixe),
l’amplitude de déplacement « a » est inversement proportionnelle à la fréquence: elle est donc
maximale pour les sons de fréquence basse (sons graves).
C- Intensité sonore:
Comme la pression acoustique peut varier dans un rapport de 106, l’intensité acoustique peut
varier dans un rapport de 1012. Ce grand domaine justifie l’utilisation d’une échelle logarithmique.
On exprime en général le niveau d’intensité acoustique en prenant pour référence une intensité
particulière notée I0. La valeur de I0 a été choisie (par l’American Standard Association) égale à
l’énergie d’un son pur de 1000Hz, juste audible pour un observateur « moyen » avec la valeur:

I0 = 10-12 W/m2
On peut alors définir le niveau d’intensité sonore S par la relation:

S = 10. log [I / I0 ]

Attention, il s’agit d’un logarithme décimal. S s’exprime en décibels (dB). L’ étendue des sons
audibles va environ de 0 dB à 120 dB.
Les sons moins intenses ne sont pas perçus, les sons plus intenses sont douloureux et
susceptibles d’endommager le système auditif.
La conversation courante, essentielle pour les rapports sociaux, couvre une gamme de
fréquences comprise entre 125 et 4000Hz ; pour des interlocuteurs courtois placés à quelques
mètres, les intensités sonores vont de 45 à 65 dB.
III- Message sensoriel de l’audition:
Pour les sons purs, trois qualités physiologiques sont perçues comme distinctes:

La hauteur: qui permet de dire qu’un son est plus ou moins aigu,
L’intensité (ou sonie): qui permet de dire qu’un son est plus ou moins fort,
Le timbre: qui permet de distinguer deux sons de même hauteur et de même
intensité (par exemple les sons émis par une flute et un violon),
A- Hauteur d’un son ou tonie:

La hauteur désigne la qualité qui fait dire d’un son qu’il est plus ou moins grave ou
aigu.
Cette qualité est liée de façon prédominante à la grandeur physique qu’est la
fréquence du son: un son parait d’autant plus aigu qu’il est de fréquence plus élevée.
La bande de fréquences audibles est comprise, pour un homme jeune, entre 16 et
20000 Hz. Elle diminue avec l'âge.
L’étude du seuil différentiel de hauteur est essentielle pour déterminer une échelle de
hauteur. Le problème est de chercher pour chaque fréquence f, quel est le seuil Δf
minimal appelé liminaire, pour que les sons de fréquence f et f+Δf soient perçus
comme hauteur différente.
On constate que dans un large domaine de fréquences, le rapport Δf / f, appelé seuil
différentiel relatif de fréquence, ne varie pratiquement pas.
La valeur de Δf / f qui dépend des sujets est d’environ 0.2 à 0.3% entre 500 et 8000 Hz.
Ce seuil différentiel relatif peut être beaucoup plus bas (1 pour 1000) pour des sujets
entrainés (exp: accordeurs de Piano).
Δf / f est pratiquement indépendant de l’intensité sonore si elle dépasse 20dB, mais le
rapport s’altère pour de faibles intensité.
La relation Δf / f = constante, est appelée loi de Weber.

Nous admettrons l’ hypothèse de Fechner concernant les hauteurs, que pour chacune de ces
variations liminaires de fréquences, la sensation de hauteur varie d’une quantité H constante,

L’intervalle entre deux sensations HA et HB correspondant aux fréquences fA et fB s’écrit:

ΔH = HB - HA = α log [ fB / fA ]

En pratique on utilise rarement H, mais directement le rapport fB / fA . On utilise en


particulier:
• Le savart (noté σ) qui utilise le coefficient α = 1000;
• L’octave correspondant à un rapport de fréquence fB / fA = 2, une octave représente
en savarts un intervalle ΔH = 1000. log(2) = 300σ.
• La quinte juste correspondant à un rapport de fréquences fB / fA = 3/2, soit un son
fB dont la fréquence est une octave au-dessous de l’harmonique 3 de fA . L’audition
simultanée de fA et fB « sonne » d’une manière particulièrement satisfaisante.
• Le demi-ton tempéré, obtenu en découpant l’octave en 12 demi-tons égaux.
B- Sonie:
La sonie, qualité physiologique qui fait dire si un son est fort ou faible, est essentiellement liée à
l’intensité acoustique.
Comme dans le cas de la hauteur, l’étude du seuil différentiel, pour chaque intensité acoustique I,
le seuil ΔI liminaire pour que le son pur d’intensité acoustique I soit perçu comme moins fort
qu’un son pur de même fréquence et d’intensité acoustique I+ΔI.

Pour une même fréquence, on constate que le seuil différentiel relatif d’intensité acoustique ΔI/I
dépend de I:
Il est d’environ 10% pour des sons d’intensité inférieure à 20dB, et décroit jusqu’à environ 1% à
100dB.

Pour des fréquences différentes, l’intensité sonore exprimée en dB ne reflète plus la sensation
de force du son. Par exemple, un son de 10dB est bien perçu à 1000Hz, mais n’est pas audible à
125Hz.

Le seuil absolu de perception varie avec la fréquence: la valeur de l’intensité acoustique


I0=10-12w/m2 qui sert de référence à l’échelle logarithmique des intensités sonores ne représente
le seuil absolu qu’entre environ 1000 et 3000Hz, zone où ce seuil varie peu. Le tableau suivant
donne les valeurs approximatives du seuil absolu.
Fréquence Seuil absolu
125Hz 20dB
250Hz 10dB
500Hz 5dB
1000Hz 0dB
2000Hz -3dB
4000Hz -5dB

Courbes isosoniques:
L’intensité sonore exprimée en dB ne peut pas être considérée comme une échelle
pertinente de la sensation « sonie ». À partir de cette constatation, Fechner et
Munson ont établie en 1930 des courbes dites isosoniques.
Ces courbes tracées dans un plan avec la fréquence en abscisse (en échelle
logarithmique) et l’intensité sonore en ordonnée (en échelle logarithmique) ont été
établies de proche en proche et relient les points correspondant à la même sensation
d’intensité sonore.
La courbe la plus basse correspond aux seuils liminaires ; la plus haute correspond au
seuil douloureux.
Le phone:

Pour chaque point correspondant à une intensité sonore et à une fréquence, les
courbes de Fechner et Munson permettent, graphiquement, de repérer quelle devrait
être l’intensité sonore Φ d’un son de 1000Hz donnant la même impression de force.

Φ permet de définir le phone, unité physiologique sans dimension traduisant le niveau


de sonie.

Par convention, un son de Φ dB à 1000Hz a un niveau de Φ phones et par définition, un


son de Φ phones provoque, quel que soit sa fréquence, une sensation de sonie égale à
celle d’un son de Φ dB à 1000Hz.

Pour toutes les fréquences, le seuil absolu de l’audition correspond donc à 0 phone et le
seuil de la douleur à 120 dB.
C- Timbre:

Le timbre est la qualité d’un son qui permet de reconnaitre deux sons de même
hauteur et de même sonie, émis par deux instruments différents.

Le timbre est lié au spectre de fréquences du son, càd à la richesse en harmoniques et


à leur amplitude relative.

Le spectre de phase n’intervient pas car en audition monaurale et pour des sons
continus, l’oreille n’apprécie pas les différences de phase entre les divers harmoniques
d’un son. Ce fait, connu sous le nom de loi d’Ohm, implique que deux messages
physiquement distincts qui ne diffèrent que par leur spectre de phases donnent lieu à
deux sensations sonores identiques, càd que l’oreille ne peut pas distinguer.
IV- Autres phénomènes subjectifs:

A- Superposition de sons de fréquences voisines:

Si l’ont fait entendre simultanément deux sons de même intensité et de fréquence f1


et f2 très voisines, l’oreille entend distinctement un son de fréquence intermédiaire
(f1+f2)/2 modulé en amplitude à la fréquence I f1-f2 I.

Par exemple: deux sons simultanés de 40dB et de fréquences 400 à 404Hz sont
entendus comme un son unique de 402Hz, dont l’amplitude augmente et diminue 4
fois par seconde. Ce phénomène appelé « battement » résulte de la composition de
deux vibrations sinusoïdales de fréquences voisines.
B- Effet de masque:

Ce terme désigne l’élévation du seuil liminaire d’un son par l’audition simultanée d’un
autre son, plus intense, et appelé « son masquant ». On constate expérimentalement
qu’un son masque fortement un autre son de fréquence supérieure à la sienne, mais
très peu un son de fréquence inférieure.

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