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A LA PARCELLE
Les techniques d'irrigation à la parcelle peuvent. d'un point de vue très général, être classées en deux catégories:
i. Les techniques qui entraînent une humidification plus ou moins uniforme de la
totalité du sol sans tenir compte du dispositif cultural (à la volée ou en ligne) et
que l'on peut classer en deux groupes:
a. celles qui apportent l'eau sous la surface du sol avec réglage du niveau de
la nappe (contrôle de nappe);
b. celles qui apportent l'eau en surface en la répartissant sur le sol soit par
simple gravité (irrigation par submersion ou par ruissellement), soit en
utilisant des tuyaux sous pression (irrigation par aspersion).
ii. Les techniques qui entraînent l'humidification d'une partie seulement du sol et que
l'on peut également classer en deux groupes:
a. celles qui apportent l'eau sous la surface du sol en utilisant des tuyaux à
faible débit (subirrigation);
b. celles qui apportent l'eau en surface en la répartissant sur le sol, soit par
simple gravité (irrigation à la cuvette ou à la raie), soit en utilisant des
tuyaux sous pression.
Nous ne traiterons dans ce bulletin que des techniques particulières d'irrigation localisée
qui ont été développées depuis environ 15 ans. Leurs caractéristiques essentielles sont des apports
à faibles débits et faibles doses d'eau et d'engrais, localisés dans la zone racinaire des cultures, au
moyen d'organes de distribution (ou distributeurs) tels que goutteurs, ajutages, tuyaux poreux, etc.,
qu'ils soient placés au-dessus ou-en dessous de la surface du sol.
Le tableau 1 juxtapose la terminologie que nous utiliserons et celle que l'on trouve en
différents pays en ce qui concerne les diverses parties constitutives d'un réseau d'irrigation
localisée.
Tableau 1 TERMINOLOGIE
Nous utiliserons le terme "d'irrigation localisée", mais il faut signaler que le terme recommandé
par la CIID (Commission internationale pour l'étude des irrigations et du drainage)
est "micro- irrigation", alors que l'ASAE (Association américaine des ingénieurs du génie rural)
a choisi le terme "d'irrigation goutte à goutte".
effectuée en 19751 montre que la surface totale ainsi irriguée est de 109 389 ha contre 57 874 ha
Après 15 Années de recherches et d'essais, la conclusion est que l'irrigation localisée peut
être considérée comme une solution pratique au problème de la sécheresse au même titre que les
bien conçue et bien utilisée, l'irrigation localisée est certainement la méthode la plus efficiente de
distribution et d'apport de l'eau aux plantes, en même temps que la technique idéale de fourniture
des éléments fertilisants. Cependant, dans chaque cas particulier, il convient de peser ses
avantages et ses inconvénients par rapport à ceux des méthodes classiques. La décision finale doit
être prise en fonction du revenu net dégagé, déduction faite des coûts d'amortissement et de
fonctionnement.
ii. L'l'unité de tête", reliée au point de fourniture d'eau. Elle permet de réguler la pression et
le débit, de filtrer l'eau et d'y introduire des éléments fertilisants. Parfc)is, des régulateurs
de pression et des filtres secondaires sont placés en tête des porte-rampes ou même des
rampes.
Pour introduire des éléments fertilisants, on utilise le plus souvent un réservoir que l'on remplit
d'engrais soluble, azote en particulier: c'est un petit récipient sous pression avec une entrée et une
sortie. Une fraction du débit est dérivée de la conduite principale, envoyée dans le réservoir, s'y
enrichit en engrais, puis est réinjectée dans la conduite principale. Avoir un bon filtre principal est
une chose primordiale dans toutes les unités de tête. Le filtre à sable (ou à gravier), avec vannes
permettant un nettoyage par contre-courant, est le meilleur, mais, avec de l'eau claire, un simple
filtre à tamis peut suffire. Quand l'eau contient beaucoup de sable, on doit installer des filtres
spéciaux, appelés dessableurs, qui fonctionnent suivant le principe du vortex.
iii. la conduite principale qui relie au point de fourniture d'eau les divers porte-rampes.
iv. Elle peut être en amiante-ciment, en PVC-rigide ou en acier
HD
iv. Les porte-rampes qui alimentent les rampes d'un seul côté ou des deux côtés. Ils peuvent
(PVC).
V. Les rampes, qui sont toujours en PE . à 1 'exception de quelques installa-
tions où l'on a utilisé du PVC rigije de petit diamètre. Les distributeurs y sont f ixés avec
un espacement prédéterminé, 'ou près des arbres pour les vergers. Il existe d'autres types
de rampes qui assurent à la fois le transport et la distribution de l'eau, par exemple les
rampes (ou gaines) Poreuses ou perforées (à simple ou double section).
vi. Les distributeurs, qui constituent la partie essentielle de l'installation. C'est à partir d'eux
que l'eau sort, à la pression atmosphérique, en débits faibles et réguliers. Ils peuvent être
des goutteurs à très faible débit (quelques 1/h), dont il existe de très nombreux types
différents, des ajutages ou des minidiffuseurs dont le débit est un peu plus important
(quelques dizaines de 1/h).
1.5.1 Avantages
Un avantage indéniable de l'irrigation localisée est qu'elle ne gêne en rien les autres opérations
culturales. Par exemple, les traitements, la récolte, la taille, etc., peuvent être faits en cours
d'arrosage. Ceci constitue un amantage majeur pour les vergers et les vignobles. Beaucoup
d'agriculteurs qui utilisent maintenant cette technique estiment que l'aspect "facilité d'exploitation"
ou "accessibilité à la parcelle à tout moment" constitue-le principal avantage.
ii. Diminution du travail
On peut fixer de façon très précise le niveau d'apport de l'eau et des engrais, ainsi que la fréquence
des apports. Une culture ne doitpas souffrir d'un rationnement, sauf si c'est de manière délibérée.
La possibilité d'apporter directement aux racines de la culture des quantités contrôlées d'eau et
d'engrais ne peut donc qu'augmenter la croissance et la vigueur des plantes jeunes et aider à
accroître les rendements des plantes adultes. Cependant, il ne faut pas s'attendre à dépasser 10 à
L'apport direct de l'eau aux racines, par un réseau de conduites étanches, entraîne une économie
d'eau, ce qui est d'un grand intérêt dans les périmètres où la ressource en eau est limitée et/ou
chère. Mais il ne faut pas espérer des économies d'eau spectaculaires. Il y a des parcelles en
irrigation localisée nettement sous-irriguées, parce qu'on n'y utilise pas assez d'eau. On peut
compter, par rapport à une irrigation de surface ou d'aspersion bien conduite, environ 20 à 30 %
d'eau en moins, peut-@tre 50 % par rapport à une irrigation de surface mal conduite. Mais des
économies de 5 % seulement ont été enregistrées dans le cas d'irrigations localisées conduites de
façon inefficace.
iv. Lutte plus facile contre les mauvaises herbes et les ennemis des cultures
En raison du fait que ni le feuillage, ni la surface du sol ne sont humidifiés, ainsi que des
possibilités de circulation à tout moment, une installation d'irrigation localisée permet une lutte
plus aisée, plus efficace et moins coûteuse contre les mauvaises herbes et les ennemis des cultures.
V. Utilisation possible d'eau salée
Une installation qui réalise des apports d'eau fréquents, permet de conserver dans le sol une
tension d'eau très basse, donc de maintenir la concentration des sels dans l'eau du sol en dessous
des seuils dangereux pour les cultures. Ceci résoud la difficulté rencontrée avec les méthodes
traditionnelles où, en deux à trois semaines, l'humidité du sol varie entre la capacité au champ et
un niveau voisin du point de flétrissement. On évite également les brûlures de feuilles
occasionnées par une aspersion sur frondaison avec de l'eau salée.
Cependant, il faut se garder d'un optimisme exagéré en ce qui concerne le succès d'une irrigation localisée
avec eau salée, en raison de l'accumulation des sels toxiques dans le sol et de la déstructuration du sol par les sels
de sodium qui peut intervenir, comme avec toute autre technique d'irrigation.
vi. Meilleure utilisation des sols difficiles
Les sols très lourds, qui ont des vitesses de filtration de 2 à 4 mm/h, sont difficiles à irriguer par
aspersion. De même, les sols très légers ne peuvent être irrigués avec les techniques d'irrigation
de surface. Sur ces deux types de sols, l'irrigation localisée a été utilisée avec succès.
vii. Réduction des frais dtexploitation et utilisation de plus faibles débits
La mise en pression nécessaire en irrigation localisée est en général égale à 50-70 % de celle qui
est nécessaire en irrigation par aspersion classique. Les frais d'exploitation peuvent donc être
réduits. De plus, le débit utilisé est généralement faible, ce qui permet l'utilisation directe des
points d'eau à faible débit tels que certaines sources ou certains puits mal alimentés.
1.5.2 Difficultés
i. Sensibilité à l'obstruction
La principale difficulté rencontrée en irrigation localisée réside dans la facilité avec laquelle les faibles
sections de passage des distributeurs peuvent se boucher. Les causes en sont: le sable, le limon, la matière
organique, les algues, les gels bactériens, la précipitation d'engrais ou les engrais non dissous, la présence de fer,
colloïdal ou en solution, concomitante avec la présence de bactéries ferrugineuses, la présence de matières
colloïdales, la précipitation de carbonate de calcium à haute température. Une enquête récente a révélé que
l'obstruction était due à des
causes:
Une bonne filtration utilisant des filtres crépines autonettoyables et des filtres à sable (ou
gravier) peut éliminer le sable, le limon, les engrais non dissous et peut réduire de façon
marquée la matière organique, les algues et les gels bactériens. La protection, contre la
précipitation des produits chimiques ou le développement de bactéries ferrugineuses,
nécessite un prétraitement chimique de l'eau. Là oÙ le traitement, s'il est indispensable,
n'est pas possible pour des raisons pratiques ou économiques, on ne doit pas faire
d'irrigation localisée.
ii. Salinisation
Comme avec toute autre technique d'irrigation, il y a des dangers potentiels de salinisation, mais
on peut faire beaucoup en matière de sol et d'eau pour éviter que des dégâts se produisent.
Si l'on ne fait rien, des sels s'accumulent dans certaines zones, particulièrement aux limites
extérieures du volume de sol humidifié, et une légère pluie peut entraîner les sels en profondeur
dans la zone racinaire, en causant parfois de sérieux dommages aux cultures à enracinement
superficiel. Quand la pluviométrie est insuffisante, on peut être amené à faire, en plus, des
arrosages de surface ou par aspersion afin de réaliser un lessivage et d'entraîner l'excès de sel.
En irrigation localisée, les racines se concentrent dans la zone humidifiée. Si cette zone est trop
petite, l'enracinement peut être insuffisant. Les rendements s'en ressentent et les arbres peuvent,
par vent violent, être déracinés. Toutefois, un positionnement correct des goutteurs peut prévenir
ce danger.
Un autre inconvénient d'un système racinaire trop réduit, qui s'est accoutumé à un
approvisionnement régulier en eau, est que, si la fourniture fait défaut, la plante souffre plus que
si elle s'était développée avec une irrigation traditionnelle. Donc, si le débit nécessaire en
irrigation localisée peut être plus réduit qu'en irrigation traditionnelle, sa fourniture doit être
d'une fiabilité absolue.
Bien que les cultures puissent se développer dans un sol partiellement humidifié, un pourcentage
minimal d'humidification du sol doit être atteint pour que l'on obtienne une croissance optimale.
Le pourcentage effectivement atteint est fonction de la dose apportée à chaque arrosage.
Les installations d'irrigation par aspersion en couverture totale sont souvent utilisées pour
protéger du froid les arbres fruitiers et les légumes, pour protéger le gingembre du soleil, pour
augmenter l'humidité ambiante des cultures florales ou maraîchères. L'irrigation localisée
n'assure pas cette climatisation atmosphérique.
1.6 CONCLUSIONS
pourrait se substituer à toutes les techniques éprouvées que sont les irrigations à la cuvette, par
submersion, à la raie, ou par aspersion. Ce n'est qu'une autre façon d'irriguer, et dans chaque cas
particulier il convient d'en considérer les avantages et les inconvénients par rapport aux techniques
plus traditionnelles.
. Lorsqu'on peut l'utiliser avec succès, un avantage considérable de cette méthode est
l'économie réalisée sur des ressources en eau réduites et l'élimination de la nécessité de procéder à
de coûteux travaux de drainage.
. En matière de rendement agronomique des cultures irriguées, des essais ont montré une
augmentation du rendement ainsi qu'une diminution de la consommation d'eau par rapport aux
méthodes traditionnelles dans des conditions culturales difficiles: climat désertique, sol sableux,
eau salée. Mais, d'un autre côté, les techniques d'irrigation de surface ou par aspersion, bien
conduites sur de bons sols (terre franche) avec de l'eau de bonne qualité, ont produit des
rendements comparables à ceux qui pouvaient être obtenus, dans les mêmes conditions, en
irrigation
localisée, avec seulement une consommation d'eau un peu supérieure. Ceci conduit à
2. MODE DE CALCUL
déterminer les besoins en eau des cultures. On peut obtenir les données nécessaires en mesurant
les quantités d'eau utilisées par les cultures dans les conditions de la parcelle. Mais les procédures
de mesure directe sont longues et laborieuses, aussi un grand nombre de méthodes d'estimation
ont-elles été proposées. Les quatre méthodes les plus connues et utilisées consistent à appliquer
ration-bac.
2.1.1 Définition
2.1.2 Détermination
Le détail des procédures de calcul des besoins en eau des cultures figure dans le bulletin
24, série Irrigation et drainage de I'OAA. En bref, elles comprennent les quatre stades suivants:
i. Calcul de l'évapotranspiration de référence (ET
de ET
Puis le coefficient cultural est choisi pour chacun des stades du cycle cultural,
iv. Prise en compte des facteurs qui affectent ETM dans les conditions locales considérées
On détermine:
Dans ce manuel, ETM sera déterminé en fonction de l'évaporation-bac classe A, qui utilise
est humidifiée par l'irrigation, subit une perte en eau, du fait de l'évaporation par le sol ou de la
transpiration des adventices, sans aucun bénéfice pour la culture. Les chiffres de besoins en eau,
déterminés,par les méthodes d'irrigation traditionnelles, comprennent cette perte. On doit donc, pour
calculer les besoins en eau en irrigation localisée, appliquer à ces chiffres un coefficient de réduction k
ou coefficient de couverture.
Bien que l'estimation précise de ce coefficient nécessite une recherche expérimentale plus
approfondie, on peut, en attendant, utiliser l'une ou l'autre des formules suivantes où CS, qui est le taux
de couverture du sol par la culture (à un stade déterminé de son cycle), représente la fraction de la
surface du sol réellement couverte par le feuillage des plantes en projection verticale.
Cs
k - - plafonné à 1 (3) r - 0,85'
ii. Freeman et Garzoli (communication personnelle) proposent:
Cette dernière relation étant basée sur l'hypothèse que l'évaporation sur la partie de la surface
non couverte par la culture intervient pour la moiti de sa valeur dans la transpiration de la
culture. Lorsque la culture couvre tout le sol, k r = 1. Mais lorsqu'elle n'en couvre qu'une faible
partie (CS @< 0,5), il est recommandé de prendre k = CS pour eviter d'avoir des chi es rop
élevés).
iii. Decroix, CTGREF (communication personnelle) propose-
Le terme O,l tient compte de l'effet d'oasis qui est important quand le taux
Cette formule simple donne des ordres de grandeur raisonnables. Cependant, le coefficient
obtenu doit être utilisé avec précaution et vérifié par des essais directs au champ.
Le tableau 2 indique les diverses valeurs de k résultant du calcul par les
r
trois formules en fonction de CS exprimé en pourcentage.
Taux k selon:
de couverture r
de sol Keller et Karmeli Freeman et Garzoli Decroix (CTGREF)
70 0,82 0,85 0 80
80 0,94 0,90 0:90
90 1 0,95 1 -4
100
2.2.2 Exemple de calcul à partir de l'évaporation-bac classe A
i F A A $0
Ebac ium/j 3,3 4,5 6,4 8,5 11,2 12,8 Il,] 9,7 8,9 6,9 4,5 3,3
kb 0,7 0,7 0,65 0,65 0,65 0,65 0,65 0,65 0,65 0,65
ET 0 mm/j 2,3 3,1 ù,2 5,5 7,3 8,3 7,2 6,3 5,8 4,5
kc # 0,75 0,75 0,8 0,8 0,8 0,85 0,85 0,85 0,85 0,85
ETM mm/j 1,7 2,3 3,4 4,4 5,8 7,1 6,1 5,4 4,9 3,8 2,2
kr* -E 0,8
ETM 1,4 1,8 2,7 3,5 4,6 5,7 4.9 4,3 3,9 3,0
en localisé mm/i
2.3.1 Définition
Le besoin en eau d'irrigation, B, est la quantité d'eau que l'on doit appor-
ter à la culture pour être sÛr qu'elle reçoit la totalité de son besoin en eau ou une fraction déterminée de c
seule ressource en eau, le besoin en eau d'irrigation sera au moins égal au besoin en eau de la culture et il e
raison des pertes à la parcelle (besoins de lessivage, percolation profonde, inégalités de répartition, etc.).
A l'opposé, le besoin en eau d'irrigation peut être inférieur, et de beaucoup, au besoin en eau lorsqu
dernier à partir d'autres ressources que l'irrigation (pluie, réserve d'eau du sol, remontées capillaires à partir de
Le besoin d'irrigation net, B iet' est le volume (ou la hauteur) d'eau d'irrigation théoriquement
production normale sur l'ensemble de la surface cultivée (à l'exclusion des pertes et de la contribution des aut
Le besoin d'irrigation brut, B brut' est le volume (ou la hauteur) d'eau d'irrigation nécessaire en prat
Définition théorique
E - Cu (7)
C'est un coefficient (,<, 1) qui exprime l'efficacité de l'arrosage, c'est-à-dire le rendement du stockage de l'eau
dans le bol. Il tient compte des pertes inévitables (percolation profonde et autres pertes).
sur la parcelle.
R est donc un coefficient “ 1) et on obtient le besoin brut en divisant
Définition pratique
Pour déterminer les besoins bruts, il est plus facile d'exprimer R E et CU
par des coefficients supérieurs à 1 (nombres inverses de ceux qui résu 1 Îent de la
définition théorique). Dans ce manuel, c'est cette dernière définition qui sera utilisée. Le besoin brut d'irriga
sera alors obtenu en multipliant par R le besoin net. Dans ce cas:
. Lorsque R , E et CU sont exprimés en coefficients (,>, 1), la relation (7) est toujours valabler
. Par contre, lorsqu'ils sont exprimés en pourcentages (,> 100), elle s'écrit:
E - CU
R=
p 100
La valeur de E dépend de la façon pratique dont est conduite l'irrigation (programmation dose-fréque
Puisque, théoriquement, l'irrigation localisée ne doit pas provoquer de perte d'eau par percolation profond
n'est pas nécessaire, en général, de majorer les quantités nécessaires pour satisfaire les besoins théoriq
Cependant, sur les sols très perméables et à faible capacité de rétention, on doit accepter quelques pertes.
i A A $0
Ebac mm/j 3,3 4,5 6,4 8,5 11,2 12,8 Il,] 9,7 8,9 6,9 4,5 3,3
kb 0,7 0,7 0,65 0,65 0,65 0,65 0,65 0,65 0,65
ET 0 mm/j 2,3 3,1 4,2 5,5 7,3 8,3 7,2 6,3 5,8
ETM mm/j 1,7 2,3 3,4 4,4 5,8 7,] 6,1 5,4 4,9 3,8 2
kr* 0,8
ETM 1,4 1,8 2,7 3,5 4,6 5,7 4,9 4,3 3,9 3,0 1,8 1,4 en localisé mm/j
2.3.1 Définition
Le besoin en eau d'irrigation, B, est la quantité d'eau que l'on doit appor-
ter à la culture pour être sûr qu'elle reçoit la totalité de son besoin en eau ou une fraction déterminée de c
ressource en eau, le besoin en eau d'irrigation sera au moins égal au besoin en eau de la culture et il est sou
,pertes à la parcelle (besoins de lessivage, percolation profonde, inégalités de répar@io@, c.
A l'opposé, le besoin en eau d'irrigation peut être inférieur, et de beaucoup, au besoin en eau lorsque
à partir d'autres ressources que l'irrigation (pluie, réserve d'eau du sol, remontées capillaires à partir de la napp
Le besoin d'irrigation net, B net , est le volume (ou la hauteur) d'eau d'irrigation théoriquement néce
normale sur l'ensemble de la surface cultivée (à l'exclusion des pertes et de la Contribution des autres ressourc
Le besoin d'irrigation brut, B brut' est le volume (ou la hauteur) d'eau d'irrigation nécessaire en pr
besoins de lessivage mais à l'exclusion de la contribution des autres ressources).
Définition théorique:
R E - Cu (7)
p
C'est un coefficient (.< 1) qui exprime l'eff icacité de 1 1 arrosage, c 1 est-à-dire le rendement du stockage de
sol. Il tient compte des pertes inévitables (percolation profonde et autres pertes).
parcelle.
R est donc un coefficient “ 1) et on obtient le besoin brut en divisant
p 10 000
Définition pratique
Pour déterminer les besoins bruts, il est plus facile d'exprimer R E et CU par des coefficients supérieu
E - CU
R=
p 100
La valeur de E dépend de la façon pratique dont est conduite l'irrigation (programmation dose-fréquenc
théoriquement, l'irrigation localisée ne doit pas provoquer de perte d'eau par percolation profonde, il n'est p
en général, de majorer les quantités nécessaires pour satisfaire les besoins théoriques. Cependant, sur
perméables et à faible capacité de rétention, on doit accepter quelques pertes. Le tableau 3 suggère quelques
suivant la nature du sol.
Sableux 91 110
Limoneux 95 105
En irrigation localisée, l'eau '@st transportée par un réseau de conduites sous pression jusqu'aux po
elle s'i#filtre dans le sol. L'uniformité de l'application de l'eau aux plantes dépend don égralement de l'unifor
la distribution, c'est-à-dire de la variation relative entre les débits distribués. La variation de débit en
distributeurs est fonction des variations de pression dans le réseau ainsi que des caractéristiques prop
distributeurs (loi débit-pression).
L'objectif essentiel à atteindre dans le calcul comme dans l'exploitation d'un réseau d'irrigation local
de fournir assez d'eau aux plantes qui sont les moins bien alimentées. Aussi le rapport entre le débit minim
débit maximal délivrés par les distributeurs dans l'ensemble du réseau est-il important àprendre en comp
l'uniformité de l'application. Ce rapport s'exprime par le coefficient d'uniformité CU (cf. chapitre 2.9).
En première approximation, certains auteurs proposent de fixer à 10 % des besoins nets la quantit
supplémentaire que nécessitent le lessivage et les pertes inévitables par percolation profonde, ce qui f
l'équation donnant le besoin d'irrigation brut devient:
2.3.3 Relation entre les besoins en eau d'irrigation et les besoins en eau des cultures
B = ETM R + L - RN
brut
= E bac k b - RN (10)
2.4 DISTINCTION ENTRE LES BESOINS D'IRRIGATION DE POINT LES BESOINS D'IR
REELS
Il y a lieu de faire une nette distinction entre les besoins d'irrigation de
pointe qui sont utilisés pour le calcul du diamètre des conduites, du débit des pompes, etc., et les besoins
réels à satisfaire pour le fonctionnement du réseau. Ce qui importe surtout au concepteur, ce sont les besoi
qui permettent de calculer hydrauliquement l'installation. Les besoins réels, qui intéressent l'irrigant, sont
faisant varier la durée ou la fréquence des arrosages et non pas en modifiant le débit hydraulique de l'installa
i. Cas où l'irrigation est la seule ressource disponible: D'après les paragraphes 2.3.1 à 2.3.3, on a dans c
On voit que, pour un sol donné (E constant), un besoin donné de lessivage (L constant), le be
produit E bac - k c - k r
journalière du mois de pointe. Cette valeur sera peut-être les 3/4, ou même jours except
moitié de la pointe qui peut être enregistrée certains ' ionnellemen
chauds et secs, mais, dans la plupart des cas, elle couvrira les besoins dans 90 96 % du nombre
de jours. Pour les cultures plus exigeantes en eau, plus délicates et à enracinement plus faible,
on prendra la valeur de E bac qui correspond à la moyenne journalière de la décade de pointe.
Baars (1976) propose en première approximation d'admettre que le dimensionnement d'une
installation est optimal quand il permet de satisfaire les besoins de pointe trois années sur
quatre.
Couverture de sol (k ou CS)
1
En général, on utilise la valeur qui correspond à des plantes adultes (cas des vergers). On calcule
l'installation pour ce besoin futur, et on réduit le nombre d'heures d'utilisation par jour tant qu'elles n'ont pas atteint
leur plein développement. La seule exception à cette façon de faire serait dans le cas d'arbres qui mettraient très
longtemps pour parvenir à l'âge adulte. Dans ce cas, la pleine utilisation ne serait atteinte qu'au bout d'une trop
longue période et il pourrait être plus économique de faire une première installation plus réduite que l'on
renforcerait le moment venu. La décision dépend \de chaque cas particulier (contexture du réseau et conditions
économiques).
Coefficient cultural (k
Conclusion
Le dimensionnement d'un réseau d'irrigation localisée ainsi que son temps maximal de
fonctionnement journalier dépendent du besoin d'irrigation de pointe (BIP). E* bac étant la
"pointe moyenne" de E bac définie ci-dessus, le besoin de pointe sl exprime comme suit, en
mm/j:
BIP = E* (12)
bac b c r p r
E bac en mm/j
E 0 étant la valeur de E bac choisie pour déterminer la fréquence des arrosages, en MM.
Pour de nombreuses cultures parvenues à leur plein développement, sur des
sols à bonne capacité de rétention, CS, donc k , est voisin de 1, k également,
r
alors que, en beaucoup d'endroits, k fluctue autour de 0,8. D'où 1 équation sui-
b
vante qui permet une estimation rapide de BIP:
capillaires, peuvent satisfaire une partie des besoins en eau de la culture pendant tout ou
partie de la campagne. Dans ces conditions, l'irrigation n'est qu'une ressource en eau
complémentaire. Il convient alors d'en tenir compte et de modifier l'évaluation des besoins
en eau d'irrigation, qui sont plus réduits. Seules des expérimentations locales, pour chaque
culture et chaque type de sol, permettent alors de déterminer la part des besoins en eau qui
peut être couverte par les ressources naturelles. Dans le cas de cultures à faible enracinement
en sols légers, cette part peut être très faible. Pour les cultures à enracinement profond, telles
que les arbres, et en sols à forte capacité de rétention, elle peut être importante
2.4.2 Besoins d'irrigation réels
Santa Rosa
Cf. FAO Bulletin Irrigation et Drainage n 25, pour la façon de déterminer la pluie efficace.
Couverture (estimée): 75 %
Mois F A A $0
E bac mm/j 1,4 2,2 3,5 4,6 6,3 8,9 8,6 7,8 6,6 4,3 2,4 1,7
kb 0,75 0,75 0,70 0,70 0,70 0,70 0,70 0,70 0,70 0,70 0,75 0,75
BIP
à retenir
2.5 DISTRIBUTION DE L'EAU AUX PLANTES
i. Généralités
la forme du volume de sol humidifié (appelé "bulbe") dépendant principalement des forces capillaires et de la
Le sol étant un milieu très variable, ainsi en est-il de la forme du bulbe qui est influencée par la textu
Dans les sols à texture fine (argileux et limono-argileux), les forces capillaires sont puissantes et la
presque être négligée. Le bulbe a une forme massive avec une humidification latérale parfois plus imp
profondeur.
Dans les sols sableux profonds, les forces capillaires sont faibles et la gravité a une influence b
marquée. La composante verticale du débit est plus grande, la composante horizontale plus réduite, ce qui
Dans les terres limono-argileuses avec horizon supérieur sableux et horizon inférieur argileux, le bu
chercheurs s'efforcent de calculer la diffusion de l'eau, donc la forme des bulbes, en fonction des
propriétés physiques des sols. Les méthodes sont compliquées, laborieuses et les résultats peu
fiables du fait que les profils de sol sont rarement homogènes. Malgré cette complexité, il se
dégage quelques règles pratiques. La plus importante est que le volume de sol humidifié est plus
teneur en
eau initiale du sol. L'extension horizontale
(y ) du bulbe est fonction de la n succion capillaire et de la racine carrée du temps d'application
(sauf s'il y a
soi).
SOL LOURD
SOL LEGER
Fig. 2 Types de diffusion latérale de l'eau dans le sol (forme des "bulbes")
En dépit de ces règles générales, il est très difficile de prévoir quel peut être dans un cas
donné le profil d'humidification et la forme du bulbe. Avant que des méthodes de calcul
mathématique plus simples et plus fiables soient mises au point, on ne peut que conseiller
Puisqu'on ne peut observer le bulbe que dans un sol sec, les essais au champ
doivent être conduits dans une période sèche du cycle végétatif.
un réservoir de 100 à 200 litres (fÛt à huile) où l'on maintient le niveau constant,
par un robinet à flotteur, par exemple;