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Mémoire présenté
à la Faculté des études supérieures de l'Université Laval
dans le cadre du programme de maîtrise en physique
pour l'obtention du grade de maître es sciences (M.Se.)
2006
Avant-propos
Avant tout, je tiens à remercier les personnes qui ont contribué à la réalisation de ce projet
de maîtrise. D'abord, mes sincères remerciements au professeur Roger A. Lessard pour
m'avoir accepté et dirigé à la maîtrise et avoir rendu possible la collaboration avec le centre
RDDC Valcartier (R&D pour la défense Canada - Valcartier). Merci au chercheur Jean
Fortin du centre RDDC pour m'avoir introduit dans son groupe de recherche et supporté
tout au long des travaux. Merci spécial au scientifique Alain Fernet dont la collaboration a
été essentielle à la réalisation du travail. Finalement, merci à toute l'équipe de l'Université
Laval et du centre de recherche pour l'appui technique et le soutien moral quotidien.
Table des matières
Résumé ii
Avant-propos iii
Introduction 1
Chapitre 1 3
Informations théoriques sur les missiles et les contre-mesures associées 3
1.1 Présentation des missiles guidés 3
1.1.1 Définition d'un missile guidé 3
1.1.2 Différentes techniques de guidage des missiles antichars 5
1.2 Présentation des contre-mesures 13
1.2.1 Contre-mesure du leurre laser 13
1.2.2 Contre-mesure de l'éblouissement 19
1.2.3 Brouillage de données 22
1.2.4 Technique d'imagerie active 24
1.3 Délai maximal d'application des contre-mesures 25
Chapitre 2 27
Conception et assemblage du laser multifonctions 27
2.1 Propriétés optiques des contre-mesures à respecter 27
2.1.1 Source laser utilisée pour émettre la contre-mesure du leurre laser 28
2.1.2 Source laser utilisée pour appliquer la contre-mesure d'éblouissement et la
technique d'imagerie active 29
2.1.3 Sources lasers utilisées pour produire la contre-mesure du brouillage de
données 29
2.2 Conception optique et assemblage mécanique du laser multifonctions 30
2.2.1 Assemblage de lentilles pour l'ajustement correctif du diamètre du faisceau du
laser Nd:YAG 30
2.2.2 Assemblage de lentilles à divergence laser variable 34
2.2.3 Pièce optique permettant de diriger les faisceaux des diodes lasers 38
2.3 Intégration du laser multifonctions sur le VBL et orientation des contre-mesures ....41
2.3.1 Orientation des faisceaux lasers autour du VBL 41
2.3.2 Pièce optique permettant de situer le leurre laser à 90° par rapport à la
provenance du missile 43
2.3.3 Montage final du laser multifonctions 47
Chapitre 3 59
Résultats expérimentaux 59
3.1 Résultats expérimentaux de la contre-mesure du leurre laser 59
3.1.1 Optimisation de l'énergie du laser Nd :YAG en ajustant le délai du
«Q-Switch» 60
3.1.2 Mesure de l'énergie du laser Nd :YAG en fonction du temps d'opération 63
3.1.3 Mesure de l'énergie du laser en fonction de la fréquence de pulsation 66
3.1.4 Mesure de la largeur de l'impulsion du laser Nd :YAG 72
VI
Conclusion 92
Bibliographie 94
Annexe A 96
Annexe B 99
AnnexeC 108
Annexe D , 118
Annexe E 122
Annexe F 126
Liste des tableaux
Au cours des dernières décennies, la technologie des armes militaires a grandement évolué.
De nouveaux missiles pouvant atteindre leurs cibles de façon nettement plus efficace ont
émergé : les missiles à trajectoire guidée. Le développement de cette technologie a pris tout
son essor à la suite de la guerre du Vietnam : « C'est seulement depuis que les bombes
guidées par laser aient été utilisées au Vietnam que les planificateurs militaires se sont mis
d'accord sur leurs faisabilités économiques et opérationnelles » (James Digby, 1975). Dès
lors, de nombreux investissements furent consacrés au développement des missiles à
trajectoire guidée, particulièrement ceux guidés par laser. Par exemple : « Aux États-Unis, à
la fin de l'année fiscale de 1982, plus de 2 mille millions de dollars avaient été investis
dans les missiles guidés par laser » (Jeff Hecht, 1984). Ces investissements massifs ont
alors mené rapidement au développement d'armes très efficaces et redoutables occupant
une place colossale dans les stratégies militaires actuelles : « Au cours des quarante
dernières années, les missiles guidés se sont développés plus rapidement que n'importe
quel autre type d'armes. Maintenant, ils influencent très fortement les politiques
internationales, les stratégies et les tactiques militaires » (Brassey's, 1988). De nos jours, la
fabrication de ces missiles s'est énormément perfectionnée et spécialisée : « Les missiles
sont désormais de plus en plus sophistiqués et leurs conceptions dépendent souvent de la
cible visée » (Brassey's, 1988). Les missiles guidés utilisés pour attaquer un avion sont
donc conçus différemment de ceux pour attaquer les véhicules terrestres.
Le développement des missiles guidés s'étant effectué à un rythme effréné, les techniques
de défense, quant à elles, accusent un important retard. Comme il sera présenté plus loin,
les techniques de défense ne sont encore qu'au stade embryonnaire et celles utilisées
comportent plusieurs lacunes. Par conséquent, les soldats en mission, en particulier les
soldats canadiens, doivent être mieux protégés. Il devient alors nécessaire d'améliorer les
méthodes de défense contre les missiles guidés.
Le présent mémoire propose et expose la conception d'un système antimissile pouvant
réagir contre des missiles guidés : le laser multifonctions. Ce système de défense vise la
protection des véhicules blindés légers (VBL) qui sont particulièrement vulnérables aux
missiles guidés. Afin de développer un système pratique et efficace, le laser multifonctions
doit être intégré et testé sur un VBL réel. Le système antimissile doit être multifonctionnel,
c'est-à-dire qu'il doit permettre une défense contre plusieurs types de missiles guidés. Face
à des menaces de missiles préalablement détectés et identifiés, le système doit répondre
avec une contre-mesure appropriée en un temps très court. Lorsqu'elles sont appliquées, ces
contre-mesures s'affairent à neutraliser les techniques de guidage des missiles adverses afin
de les faire dévier de leur trajectoire.
Le mémoire est divisé en trois parties. La première traite théoriquement des caractéristiques
des différents missiles guidés utilisés contre les VBL et ensuite propose des contre-mesures
possibles face à ces missiles. La seconde partie présente les étapes de la conception du
système antimissile en tenant compte des contraintes des contre-mesures introduites au
premier chapitre. Les résultats des tests expérimentaux sur la fonctionnalité du système sont
présentés en troisième et dernière partie.
1
II importe de souligner la collaboration au laser multifonctions du centre RDDC Valcartier (R&D pour la défense Canada - Valcartier).
Le RDDC a comme mission d'améliorer les capacités de défense du Canada, par le biais de la recherche et le développement, en
explorant, démontrant et exploitant des concepts technologiques innovateurs pour les systèmes de combat, les systèmes optroniques et les
technologies de l'information. Le laser multifonctions a été fait à l'intérieur du projet FAVS-TD « Future Armoured Véhicules System
Technology Demonstrator » qui a comme objectif de réaliser un véhicule blindé à la fine pointe de la technologie, pouvant être plus
efficace contre l'ennemi, plus léger et plus agile (http://www.drdc-rddc.gc.ca/researchtech/afVt/favs_e.asp). Ce projet d'un budget
approximatif de 10 millions de dollars est réalisé par plus d'une trentaine de scientifiques, techniciens et partenaires industriels. Il
comporte différentes parties dont celle du présent mémoire. Toutes impliquent différentes technologies ayant un potentiel pour améliorer
l'efficacité d'un véhicule blindé léger lors de missions canadiennes.
Chapitre 1
Les missiles guidés se démarquent des missiles conventionnels d'abord par leur grande
probabilité à atteindre la cible. Il y a trois raisons principales pouvant perturber la course
d'un missile conventionnel et lui faire rater la cible. Premièrement, lors du lancement, il
peut être propulsé avec une petite déviation par rapport à la trajectoire prévue.
Deuxièmement, la trajectoire peut être déséquilibrée par des phénomènes externes comme
le vent ou d'autres conditions atmosphériques. Troisièmement, la cible peut se déplacer à
différentes vitesses et directions. Pour les missiles conventionnels, tous ces facteurs
diminuent la probabilité d'atteindre la cible et leur influence est amplifiée avec la durée de
vol du missile. La solution pour augmenter la probabilité d'atteindre la cible est de guider
la trajectoire du missile.
Un missile guidé est défini comme « un système d'armement dans lequel la tête est livrée
par l'entremise d'un véhicule guidé » (Brassey's, 1988). Le principe de base du
fonctionnement de tout missile guidé peut être présenté par une boucle fermée. Cette boucle
débute d'abord par des données préalablement calculées sur la trajectoire que le missile doit
suivre. Ces données sont introduites dans un ordinateur de contrôle. Elles sont transmises
au missile et elles dictent sa trajectoire. Durant le vol, un autre système observe la position
de la cible par rapport au missile et communique les données de positionnement à
l'ordinateur de contrôle. L'ordinateur corrige alors, si nécessaire, la position du missile afin
qu'il puisse atteindre correctement la cible. La boucle se perpétue jusqu'à ce que le missile
entre en collision avec la cible. Grâce à ce principe, la probabilité de frapper la cible est
grandement amplifiée. La figure 1 illustre cette boucle. Elle est sensiblement la même pour
tous les missiles guidés. Les différences entre ces derniers apparaissent aux techniques de
guidage, plus précisément au niveau des méthodes de reconnaissance de la position du
missile, de transmission des données (codes) et d'identification des cibles.
ORDRES DE
ORDINATEUR POSITIONNEMENT
DE CONTRÔLE
INFORMATIONS DES
POSITIONS DU MISSILE
ET DE LA CIBLE
DÉTECTEURS OBSERVANT
LA CIBLE ET LA
TRAJECTOIRE DU MISSILE
II existe deux classes de missiles guidés par tête chercheuse : le guidage semi-actif et passif
(Brassey's, 1988).
Le guidage semi-actif à tête chercheuse, consiste à éclairer avec un faisceau laser la cible et
à localiser la réflexion laser à l'aide d'un détecteur situé dans la tête du missile. La
reconnaissance du laser réfléchi permet d'ajuster et de corriger la trajectoire du missile.
Généralement, le pointeur laser provient d'un tireur installé sur une plate-forme militaire.
Le missile, quant à lui, est lancé habituellement à partir d'un poste de tir situé à un autre
endroit. Il peut aussi être largué à partir d'un véhicule aérien.
Pour tous les cas de guidage à tête chercheuse, la boucle opérationnelle consiste en un
repositionnement constant du missile en fonction des détections successives de la réflexion
laser sur la cible. La longueur d'onde habituellement utilisée pour le contrôle de ce missile
se situe dans le proche infrarouge, plus particulièrement à 1064 nm (Jeff Hecht, 1984). La
figure 2 illustre l'engagement de ce type de missile.
a)
b)
Poste de tir
Figure 2 : Engagement du missile semi-actif guidé à tête chercheuse, montré en b), avec un
exemple de ce type de missile « Hellfire », donné en a).
Le guidage passif n'utilise aucune radiation laser. Le missile dirige son parcours selon une
signature particulière de la cible. Cette signature peut être, par exemple, le rayonnement
infrarouge d'un VBL.
La classe de guidage à tête chercheuse la plus utilisée contre les VBL est la semi-active. Le
guidage passif est employé plus souvent pour des cibles avec des signatures évidentes
comme par exemple la communication d'un satellite, les sources radars, la queue infrarouge
d'un avion ou la fumée dégagée d'un bateau. Le tableau 1 dresse une liste des différents
missiles à tête chercheuse utilisés contre les VBL.
Pour diriger sa trajectoire, le missile guidé par chevauchement laser utilise un laser de
faible intensité définissant un corridor de propagation. Le laser émis par un tireur est
orienté vers la cible et le missile le chevauche au cours de son parcours. Au fur et à mesure
qu'il avance, un détecteur à l'arrière du missile capte les informations optiques afin
d'ajuster la position de telle sorte que le missile se repositionne au centre du corridor de
propagation. Les informations envoyées par le poste de tir peuvent être codées de façon
Ces informations proviennent du livre : « Missiles of the world » de Micheal J. H. Taylor. Il n'est pas pertinent de nommer la
dimension géométrique, le poids et le type d'explosif de la tête du missile car ces informations n'influenceront pas le développement du
système de défense.
temporelle, spatiale ou les deux simultanément. La figure 3 montre l'émission d'un missile
guidé par chevauchement laser.
a)
b)
1) Le tireur éclaire la cible à partir d'un poste de tir en utilisant un laser de faible intensité codée.
Figure 3 : Engagement du missile guidé par chevauchement laser, montré en b), avec un
exemple de ce type de missile « HJ-9B », donné en a).
Les missiles guidés par chevauchement laser requièrent une technologie assez complexe et
sont, par conséquent, très dispendieux. Pour cette raison, la probabilité est plus élevée que
le VBL soit attaqué par un missile à tête chercheuse. Le tableau 2 liste quelques missiles
guidés par chevauchement laser utilisés sur les champs de bataille.
Tableau 2: Exemples de missiles guidés par chevauchement laser .
Le guidage par câbles est divisé en trois principales sous-classes définies par la manière de
contrôler la trajectoire du missile : guidage par câbles en contrôle manuel, semi-
automatique ainsi qu'automatique.
Le guidage par câbles est appelé ainsi puisque des câbles sont utilisés afin d'établir la
communication entre le missile et le contrôleur. Les câbles, attachés au missile, se
déroulent à partir du poste de tir au fur et à mesure de l'avancée du missile. Ces câbles
permettent de corriger la trajectoire du missile en alimentant celui-ci d'informations sur le
positionnement. En commande automatique, un premier système surveille la cible alors
qu'un autre se concentre sur le missile. Le système chargé d'observer le missile détermine
la position de ce dernier à partir d'une balise (signal lumineux) codée située à l'arrière du
missile. La longueur d'onde de ce signal est généralement située dans le proche infrarouge
(Brassey's, 1988). Les systèmes de surveillance de la cible et du missile communiquent
entre eux et les données sont envoyées à une boîte de contrôle qui communique au missile,
via des câbles, les corrections de la trajectoire.
En commande manuelle, l'œil humain est utilisé afin d'observer la position du missile ainsi
que de la cible. C'est l'opérateur qui ajuste la position du missile via une manette de
contrôle. Celui-ci doit superposer le missile et la cible jusqu'à la collision. Un signal
lumineux visible est généralement placé à l'arrière du missile afin de le rendre plus
perceptible aux yeux de l'opérateur. Les directives de la position sont, comme en
commande automatique, transmises via des câbles reliés au missile.
a)
b)
\ \ \ - • '<
2) La position du missile est déterminée à l'aide d'un signal lumineux à l'arrière du missile
qui communique à un système de surveillance. Ce dernier alimente la boîte de contrôle
d'informations sur le positionnement.
3) Les données de corrections sur le positionnement sont envoyées par les câbles de la boîte
de contrôle au missile.
Figure 4 : Engagement du missile guidé par câbles, montré en b), avec un exemple de ce
type de missile « TOW BGM-71 », donné en a).
AS.ll (AGM- France C'est un missile de contrôle manuel. Entre 350 et 3000 m et sa vitesse
L'opérateur utilise une manette de est d'environ 580 km/h
22A) contrôle et l'oriente sur la cible. 11 est
lancé à partir d'un hélicoptère.
AS.12 France SimilaireauAS.il Environ 6000 m
Sa vitesse atteint 370 km/h
Bantam (RB53) Suède Contrôle manuel via une manette de Entre 300 et 2000 m à une
contrôle : il est lancé à partir du sol. vitesse de 306 km/h
Cobra 2000 Allemagne Contrôle manuel via une manette de Entre 400 et 2000 m à une
contrôle : il est lancé à partir du sol. vitesse de 306 km/h
(BO810I
Dragon (M47) Etats-Unis Contrôle semi-automatique Entre 50 et 1000 m
Le soldat observe la cible via un
télescope. Il est lancé à partir du sol.
Entac (MGM- France Contrôle manuel : il est lancé à partir Entre 400 et 2000 m à une
du sol. Plusieurs missiles peuvent être vitesse maximale de 305 km/h
32A) lancés en même temps.
Harpon France Contrôle automatique De très près jusqu'à 3000 m
II est lancé à partir du sol.
HOT France/ Contrôle automatique II franchit la distance de 4000 m
Allemagne II peut être lancé à partir d'un en 17 secondes.
hélicoptère ou d'un char d'assaut.
KAM-9 (TAN- Japon Contrôle semi-automatique. Le soldat Entre 3000 et 4000 m.
observe la cible via un télescope. Il
SSM) est lancé à partir du sol ou des airs.
Lasso France Contrôle semi-automatique Entre 10 et 11 km à une vitesse
moyenne de 990 km/h
Malkara Angleterre Contrôle manuel via une manette de Environ 4000 m
contrôle
Mamba Allemagne Contrôle manuel via une manette de Entre 300 et 2000 m sous une
contrôle vitesse maximale de 504 km/h
MILAN France/ Contrôle automatique : généralement 2000 m à une vitesse de 720
lancé à partir du sol. km/h
Allemagne
Mosquito Suisse/ Contrôle manuel via une manette de Entre 360 et 2375 m à une
contrôle : il est lancé à partir du sol. vitesse de 330 km/h
Italie
RB05A Suède Contrôle manuel via une manette de Environ 9 km à une vitesse
contrôle supersonique
II est lancé à partir d'un avion
Sagger (AT-3) Russie Contrôle manuel : il est lancé à partir Entre 500 et 3000 m
du sol.
Snapper (AT-1) Russie Contrôle manuel via une manette de Entre 500 et 2000 m à une
contrôle : il est lancé à partir du sol. vitesse de 323 km/h
SS.ll France Contrôle manuel via une manette de Entre 500 et 3000 m à une
contrôle : il est lancé à partir du sol. vitesse de 580 km/h
SS.12 France Contrôle manuel via une manette de Jusqu'à 6000 m à une vitesse de
contrôle : il est lancé à partir du sol. 685 km/h
Swinfire Allemagne Contrôle manuel via une manette de Entre 150 et 4000 m
contrôle : il est lancé à partir du sol.
TOW (BGM- États-Unis Contrôle manuel via une manette de Jusqu'à 3750 m à une vitesse
contrôle : il est lancé à partir du sol. supersonique
71A)
' Ces informations proviennent du livre : « Missiles of the world » de Micheal J. H. Taylor.
13
Trois contre-mesures sont proposées : le leurre laser, l'éblouissement du tireur ainsi que le
brouillage de données. En ajout, une technique qui pourrait permettre à déceler l'ennemi
avant même qu'il n'engage une attaque est présentée : l'imagerie active.
La technique de modulation est détaillée dans les lignes qui suivent. Il est d'abord
important de savoir que le laser ennemi est émis selon une fréquence de pulsation très
précise (par exemple 15.000000 ± 0.000001 Hz). Comme il a été déjà mentionné, les
impulsions laser sont captées par le détecteur situé dans la tête du missile permettant
d'orienter la trajectoire de ce dernier. Le détecteur est muni d'un obturateur qui s'ouvre et
se ferme en synchronisation avec la fréquence de pulsation du laser afin de bloquer toutes
les autres radiations. La fréquence de pulsation typique est située entre 10 et 20 Hz, ce qui
signifie que l'obturateur s'ouvre selon une période variant de 0.05 s à 0.1 s. La durée
d'ouverture de l'obturateur est évidemment beaucoup plus faible que ces valeurs. Si les
fréquences d'ouverture de l'obturateur et de pulsation laser ne sont pas synchronisées, le
détecteur ne pourra pas capter toutes les impulsions laser et le guidage du missile sera
perturbé. En somme, lorsque l'obturateur synchronisé avec la fréquence de pulsation laser
(entre 0.05 à 0.1 s) s'ouvre (d'une durée très brève), le détecteur reconnaît l'impulsion du
laser et permet d'orienter le missile en sa direction.
15
Qu'arrive-t-il si un autre faisceau laser est émis ? Si un autre faisceau laser ayant la même
fréquence de pulsation, mais avec un léger retard, est généré, le missile s'orientera d'abord
en direction de la première impulsion laser puis ensuite vers la deuxième. Ce processus
directionnel est dû au fonctionnement des composantes électroniques à l'intérieur du
missile. La technique de modulation consiste donc à émettre un leurre avec la même
fréquence de pulsation que le laser ennemi mais avec un très léger retard. La durée du
retard ne doit pas être trop élevée afin que l'impulsion laser du leurre puisse être captée par
le détecteur lorsque l'obturateur est ouvert. Ainsi, lorsque l'obturateur s'ouvrira, le
détecteur captera une succession de deux impulsions laser. Comme il a été dit, le missile se
dirigera d'abord vers la première impulsion et ensuite vers la deuxième où il maintiendra sa
direction jusqu'à l'apparition d'une autre impulsion qui sera perçue lorsque l'obturateur
s'ouvrira de nouveau. Comme la durée du retard entre les deux impulsions du laser de
l'ennemi et du leurre est beaucoup plus petite que celle entre deux ouvertures de
l'obturateur (0.05 à 0.1 s), le missile sera somme toute dirigé plus longtemps sur le laser de
la deuxième impulsion, en l'occurrence le leurre laser. La figure 6 illustre le tracé probable
du missile selon ce principe.
Pour que la contre-mesure atteigne une efficacité optimale, il faut attirer le missile le plus
loin possible du véhicule. D'un autre côté, il faut que le leurre demeure dans le champ de
vue du missile. La distance optimale sera testée lors d'essais futurs. La direction choisie
pour déployer cette contre-mesure consiste à projeter le faisceau laser à un angle de 90° par
rapport à la provenance de la menace, ce qui permet d'éloigner le missile de façon
optimale. Le leurre peut être projeté à plusieurs endroits : au sol, sur du feuillage
environnant ou sur un nuage de fumée émis par une grenade fumigène préalablement
déployée. Le sol, la fumée ainsi que le feuillage offrent une bonne réflectivité dans le
proche infrarouge (William L. Wolfe). Ceci est primordial puisque les pointeurs laser et le
leurre opèrent à une longueur d'onde de 1064 nm (Jeff Hecht, 1984).
Afin de tromper le missile, le leurre doit avoir des propriétés géométriques et optiques
semblables à celles de la cible créée par le laser du rival. Géométriquement, le leurre doit
sensiblement avoir la même taille que celle de la cible ennemie. La dimension de la tache
laser produite par un désignateur est généralement définie par la divergence du faisceau.
Typiquement, les désignateurs laser ont une divergence inférieure à 1 mrad (0,3 mrad) ce
qui produit une tache de 1 mètre de diamètre à une distance typique d'engagement de 3 km.
Un leurre de 1 mètre de diamètre doit donc être émis à une distance appropriée du véhicule.
Comme il a été mentionné, la distance d'application du leurre à partir du VBL doit être
assez grande pour dévier le missile d'une distance sécuritaire et assez faible afin de
demeurer à l'intérieur du champ de vue du missile. Considérant ces contraintes, il serait très
utile de pouvoir varier la position du leurre de 10 mètres jusqu'à une distance de 50 mètres
du VBL. Pour pouvoir émettre un leurre laser d'un diamètre constant de 1 mètre sur une
plage de 10 à 50 mètres, il faut que l'angle de divergence du laser créant le leurre puisse
varier en fonction de la distance d'application. Aussi, tel qu'il est illustré à la figure 7, les
angles de divergence du laser du leurre doivent varier dépendamment si ce dernier est
appliqué sur un écran (feuillage ou fumée) ou directement au sol.
17
Lorsque le leurre est appliqué au sol, la trigonométrie illustrée à la figure 7 résulte en une
relation entre l'angle de divergence (0) du faisceau laser et la distance du VBL à laquelle
est posé le leurre :
10 15 20 25 30 35 40 45 50
Distance (m)
L
D'un autre côté, lorsque le leurre est appliqué sur un écran de feuillage ou de fumée, la
relation entre l'angle de divergence et la distance est caractérisée par :
0.5
AngkÇ) = 2 tan"1
Distance (m)
(2)
Le graphique de la variation de l'angle en fonction de la distance pour un leurre affiché sur
un écran de feuillage ou de fumée est présenté à la figure 9.
12
II
10
6
$5
< 4
3
2
10 15 20 25 30 35 40 45 50
Distance (m)
Comme propriétés optiques, le leurre laser doit avoir la même fréquence de pulsation, la
même largeur d'impulsion ainsi qu'une énergie similaire ou supérieure au laser adverse. Les
scientifiques du centre RDDC Valcartier ont identifié la plage en fréquence que le système
doit couvrir pour imiter la plupart des lasers ennemis : 10 Hz à 20 Hz. Un pas de 0.100000
Hz est exigé afin de couvrir avec précision toutes les possibilités. L'énergie requise est
dérivée de l'énergie délivrée par un désignateur laser typique et doit être d'environ 100 mJ.
Similairement, la largeur de l'impulsion à la mi-hauteur doit se situer entre 10 ns et 25 ns.
Un résumé de ces spécifications est présenté au tableau 4.
HHDHHHHH
Longueur d'onde 1064 nm
Largeur de 10 à 25 ns
l'impulsion
Energie 100 mJ
Dimension Leurre de 1 m appliqué à une distance
géométrique de 10 à 50 m du VBL au sol ou sur un
écran de feuillage.
Fréquence de 10 à 20 Hz avec un pas de 0.000001 Hz
pulsation (variable)
Temps d'application <1 seconde
(voir section 1.3J
Bien que des niveaux de lumière sécuritaires pour l'oeil soient utilisés, il a été démontré,
par des expérimentations antérieures, qu'il est très difficile de soutenir un regard vers un
objet lorsque l'œil est éclairé par certains rayonnements visibles. Pour réaliser la contre-
mesure, un faisceau de lumière verte à 532 nm est utilisé. Ce choix est naturel puisque l'oeil
offre une grande sensibilité à cette longueur d'onde. Cependant, d'autres longueurs d'onde
seront étudiées afin de prévenir la contre contre-mesure par filtrage. La figure 10 illustre
l'application de cette contre-mesure.
W)'
1) Lors d'une attaque d'un missile guidé par chevauchement laser, le tireur éclaire la cible à partir d'un
poste de tir en utilisant un laser de faible intensité codée. Le missile chevauche ensuite le laser définissant
un corridor de propagation.
2) Le faisceau laser de guidage est détecté et la contre-mesure de l'éblouissement laser est déployée.
3) Le tireur devient incapable de soutenir avec précision le corridor de propagation vers la cible.
Au point de vue du tireur, l'effet ressemble à celui créé lorsqu'une lampe de poche est
braquée directement sur les yeux. La figure 11 reproduit l'effet d'éblouissement que pourrait
voir le tireur de son poste de tir.
Bien que la contre-mesure vise à éblouir le tireur, elle ne doit pas endommager son oeil. Le
seuil d'endommagement de l'oeil à 532 nm, selon le manuel « Beam Weapons » de Hecht,
est de 0.0001 W/cm2 pendant 60 secondes. Afin de respecter la densité énergétique de
0.0001 W/cm2 la dimension de l'aire de la tache du faisceau laser doit varier selon :
2 PuissanceClV) , ,
(3)
0.00010F)—, ou r est le rayon en cm.
Puissance (W) Y 1
= 2 tan - i = 2 tan"1
Distance (m) Distance (m)
(4)
100 200 300 400 500 600 700 800 900 1000
Distance (m)
Tableau 5 : Spécifications que le laser multifonctions doit satisfaire pour émettre la contre-
mesure de l'éblouissement.
Maintenant que des solutions ont été présentées pour contrer les missiles guidés à tête
chercheuse ainsi que par chevauchement laser, il ne reste qu'à proposer une contre-mesure
efficace contre les missiles guidés par câbles. La contre-mesure du brouillage de données
vise à imiter la balise de localisation (signal lumineux) généralement située derrière les
missiles guidés par câbles afin d'injecter de fausses informations de guidage. Rappelons
que la position d'un missile guidé par câbles est régie par un signal lumineux, ou balise,
installé à l'arrière du missile émettant des signaux codés à un système de poursuite. Pour
réussir à déjouer l'ennemi, le signal imité doit avoir des caractéristiques optiques identiques
ainsi qu'une modulation similaire à celui émis par la balise du missile. Lorsqu'un tel missile
est détecté, le brouilleur se met en fonction émettant successivement tous les codes
sauvegardés en mémoire et la contre-mesure devient efficace lorsque le code correspondant
au missile en question est utilisé. La nature exacte de ces signaux codés est secrète et ne fait
pas partie de ce travail. Un contrôleur électronique adéquat sera fourni afin de produire la
modulation désirée. Néanmoins, le signal doit être émis aux bonnes coordonnées de
direction et d'élévation pour se confondre adéquatement avec la balise du missile. Il doit
avoir une puissance suffisante pour être reconnu et une divergence correspondant à la
résolution de pointage. La contre-mesure est illustrée à la figure 13.
23
1) En commande semi-automatique, le tireur observe la cible à partir d'un système optique et le missile
est lancé.
2) Les informations de la position du missile sont transmises par un signal lumineux à l'arrière du missile
à un système de surveillance.
3) Les données de positionnement sont envoyées par les câbles de la boîte de contrôle au missile.
4) Lorsque le missile est détecté, le laser multifonctions émet une série de signaux codés sauvegardés en
mémoire.
5) Lorsque le code correspondant au missile en question est utilisé, le positionnement du missile est
brouillé.
Les scientifiques du centre RDDC Valcartier ont déterminé que les balises des missiles
guidés par câbles sont généralement faites au moyen de lampes au xénon. Les longueurs
d'onde des diodes lasers sélectionnées pour la contre-mesure sont donc choisies afin de
simuler le spectre d'émission de ces lampes. Les longueurs d'onde sélectionnées sont de
807, 915 et 965 nm. La puissance a été choisie en fonction de la divergence et de la quantité
de signal requises pour obtenir l'effet désiré et ce, en tenant compte de mesures
expérimentales préalablement faites par les scientifiques du RDDC Valcartier. Ceux-ci ont
estimé qu'une puissance de 6 watts pour chacune de ces sources est appréciable. Ces
exigences sont exposées plus clairement dans le tableau 6.
24
Tableau 6 : Spécifications que le laser multifonctions doit satisfaire pour émettre la contre-
mesure du brouillage de données.
HHHHHHHHH
Longueurs d'onde 807, 915, 965 nm !
Puissance 6W
Divergence Minimisée
Temps <1 seconde
d'application
(voir section 1.3")
3) Lorsque des impulsions laser sont détectées en rétroréflexion, des composantes optiques peuvent être
localisés.
L'imagerie active est réalisée à une longueur d'onde de 532 nm car celle-ci est en accord
avec la bande spectrale de la caméra. Cette caméra comporte une fréquence d'acquisition
d'image de 60 Hz. Afin d'être en concordance avec cette fréquence d'acquisition, il est
préférable que la fréquence de pulsation du laser soit de 60 Hz ou d'un multiple entier
supérieur. Un résumé des spécifications de la technique de l'imagerie active est présenté au
tableau 7.
Longueur d'onde
••••
532 nm
missiles citées dans les tableaux 1 à 3, le délai typique entre le lancement et l'arrivée du
missile sur la cible est d'environ de 15 secondes. Les temps les plus rapides pour des
missiles lancés à une distance aussi près que 500 mètres sont de 2.5 secondes pour le «
TOW », 3.1 secondes pour le « MILAN » et 2.1 secondes pour le « Hot ». Afin d'appliquer
des contre-mesures d'une grande efficacité contre tous les types de missiles, une vitesse
d'exécution maximale du système antimissile doit être de 1 seconde. Cette valeur est
nettement inférieure à la plupart des temps de parcours des missiles guidés et élimine la
possibilité que les contre-mesures n'aient pas le temps d'exercer leurs influences.
Il est évident que, pour que le laser multifonctions s'active, la détection des missiles doit
préalablement avoir été réalisée. Bien que les techniques de détection des missiles ne
fassent pas partie de ce mémoire, il est intéressant d'en résumer quelques-unes. D'abord, un
missile peut être repéré à l'aide de détecteurs par la mesure des faisceaux lasers qui le
guident : par exemple, la détection du faisceau laser pour les missiles guidés à tête
chercheuse peut permettre d'identifier la menace, parfois même avant que le missile soit
lancé. Il en est de même pour les missiles guidés par chevauchement laser qui utilisent des
lasers pour définir un corridor de propagation. Une autre technique peut consister à
reconnaître un missile, à partir du moment qu'il est lancé, par la détection de sa signature
infrarouge ou ultraviolette qui lui est propre.
27
Chapitre 2
que les contraintes optiques telles que les longueurs d'onde, les puissances, les largeurs et
fréquences de pulsation qui seront émises par le laser multifonctions soient en concordance
avec les restrictions de toutes les contre-mesures.
Le laser Nd:YAG est le cœur du laser multifonctions. Il est utilisé afin d'imiter les
faisceaux lasers ennemis et de produire un leurre laser. Comme il a été mentionné à la
section 1.2.1.2 du premier chapitre, le leurre doit être réalisé par un laser ayant une largeur
de pulsation entre 10 et 25 ns et une énergie de 100 mJ. Ces restrictions sont satisfaites par
les spécifications du présent laser. Ces valeurs ont été expérimentalement mesurées et sont
présentées au chapitre 3. Bien que le laser soit en mesure de satisfaire ces exigences, il n'en
va pas de même de la fréquence de pulsation. En effet, le leurre doit avoir une fréquence de
pulsation variant entre 10 à 20 Hz alors que le laser ne fonctionne qu'entre 90 Hz et 120
Hz. Tel qu'il sera montré à la section 3, lorsque le laser est activé aux fréquences de 10 à 20
Hz, l'énergie de sortie subit une perte approximative de 80 %. Des tests expérimentaux
présentés au chapitre trois tenteront de démontrer qu'il est possible de faire fonctionner le
laser entre 10 et 20 Hz tout en générant le même niveau d'énergie en utilisant une astuce de
contrôle du « Q-Switch » et de la lampe « flash ».
29
Le montage optique proposé est composé de trois lentilles. En variant leur position, le
diamètre du laser peut être augmenté ou diminué tout en conservant la collimation du
faisceau. La première des trois lentilles, contrairement aux deux autres, ne doit pas avoir de
revêtement sur ses surfaces afin de faire front à une grande quantité d'énergie. À cause de
cela, une perte d'énergie approximative de l'ordre de 4% se produit à chacune des surfaces
de cette première lentille. En utilisant cet assemblage de lentilles, peu importe le diamètre
du faisceau d'entrée, un faisceau d'un diamètre plus grand (ou plus petit selon la
préférence) pourra être produit. À 1.6 mm de diamètre, la densité en énergie est estimée à
environ 5 J/cm2 pour une énergie de 100 mJ, ce qui est toléré par la majorité des surfaces
avec revêtement. Cette valeur de diamètre est celle favorisée. Il est important de ne pas
diminuer davantage la densité d'énergie puisque l'émission laser à 532 nm résultant du
passage du faisceau laser de 1064 nm à travers le cristal KDP pourrait être grandement
diminuée (voir annexe A). La conception du montage s'effectue mathématiquement à l'aide
de produits matriciels tel que décrit dans le manuel « Fundamentals of photonics » de Saleh
& Teich. Le calcul matriciel est réalisé avec le logiciel Maple et est présenté et détaillé à
l'annexe B. Il tient compte de plusieurs paramètres, soit des rayons de courbure des
lentilles, de l'épaisseur de celles-ci, du type de verre, du revêtement de surface, de la
longueur d'onde utilisée, du rayon initiale et finalement de l'angle d'entrée du faisceau
laser. Les lentilles choisies sont deux lentilles divergentes séparées par une lentille
convergente au milieu. Les deux lentilles divergentes ont comme caractéristiques : f=-12.0
mm, Rl=-R2=12.7 mm et tc=2.0 mm où f est la longueur focale, R le rayon de courbure et
32
P-V 5.386 RMS 1.58 P-V 5.386 RMS 1.58 P-V 5.386 RMS 1.58
Figure 16 : Distribution de l'énergie selon différents champs de vue du faisceau laser pour
l'assemblage de trois lentilles.
33
tf> 20
0 0.2 0.4 0.6 0.8 1 1.2 1.4 1.6 1.8 2 2.2 2.4 2.6
Rayon d'entrée du faisceau laser (mm)
Figure 17 : Illustration graphique des distances entre les lentilles en fonction du rayon
d'entrée (V2 diamètre) pour obtenir un faisceau de sortie de 1.6 mm de
diamètre.
Cet assemblage optique est essentiel puisque tout le reste des calculs de conception des
lentilles optiques du laser multifonctions est basé sur le diamètre du faisceau laser. Une
variation du diamètre entraînerait de nombreuses modifications de conception optique du
laser multifonctions. Étant donné que ce dernier sera installé sur un véhicule blindé léger, il
est possible qu'il subisse des perturbations durant son opération entraînant éventuellement
un désalignement du laser Nd:YAG. Si un désalignement éventuel venait qu'à modifier le
diamètre du faisceau de sortie du laser, cet assemblage optique pourra compenser cette
variation de diamètre. De plus, l'assemblage pourrait même être utile advenant un
changement de laser. Il est toujours avantageux d'avoir un système optique ayant la
possibilité de s'ajuster à de nouvelles situations.
i!
\
Figure 18 : Assemblage de lentilles permettant de faire varier les angles de divergence des
faisceaux lasers (1064 nm et 532 nm) de 0 à 6° afin de réaliser adéquatement
les contre-mesures du leurre laser et de l'éblouissement.
WAVELENGTH 1 = 1 .064 pm
P-V OPD 851.3
Demo Triplet 50rrm f/4 2Odeg OSLO
14 Juin 03
3 Field Pts / 32 Aperture Pi WAVEFRONT ANALYSIS 04:58 PW
Ici, il n'est pas pertinent de s'attarder à l'analyse des aberrations optiques de l'assemblage
puisque celui-ci n'est pas utilisé pour des fins d'imagerie. Dans un cas, il permet de faire
une tache au sol recréant un leurre, et dans l'autre, d'éblouir le tireur adverse. La
caractéristique principale concerne la distribution d'énergie du système : elle doit être
36
5 10 15 20 25 30 35 40
Distance entre les deux lentilles (mm)
L'assemblage optique est fixé sur une table de translation linéaire contrôlable par
ordinateur. La table se déplace d'une distance de 12.7 mm par révolution du moteur.
Puisque le moteur contient 2000 comptes par tour, la précision en translation est de
12.7/2000 = 0.00635 mm par compte. Sachant que pour couvrir de 0 à 6° dans le cas du
faisceau laser à 1064 nm, il faut déplacer les lentilles de 3.98 à 38.10 mm, alors la
résolution de l'angle de divergence est de :
Cette résolution est nettement suffisante pour les besoins des contre-mesures du leurre laser
et de l'éblouissement.
La vitesse de la table à translation, quant à elle, est de 127 mm par seconde, ce qui donne
une vitesse de parcours de :
(38.10-3.98)
(127)
Cette vitesse est suffisante étant donné que les contre-mesures doivent être déployées à
l'intérieur d'une seconde. La figure 21 illustre la table de translation sur laquelle les
lentilles sont posées.
Echelle 1:4
Figure 21 : Table de translation linéaire motorisée utilisée pour le mouvement des lentilles.
2.2.3 Pièce optique permettant de diriger les faisceaux des diodes lasers
Cette pièce optique est conçue afin d'appliquer la contre-mesure du brouillage de données.
Elle permet d'effectuer la collimation des faisceaux lasers des diodes afin de concentrer la
puissance. Les sources lasers proviennent de 6 diodes qui sont reliées à des fibres optiques.
La pièce optique qui effectue la collimation est située à la suite des fibres optiques. Il est
donc important, lors de la conception optique, de considérer l'angle de sortie des faisceaux
lasers créé par l'ouverture numérique de la fibre.
La collimation des diodes est faite à l'aide d'un doublet de lentilles. Afin d'obtenir la
meilleure uniformité possible des faisceaux pour toutes les longueurs d'onde (807, 915 et
965 nm), un doublet achromatique de verres « Crownglass9 » et « Flintglass7 » a été choisi.
Cet assemblage de lentilles conserve ses propriétés optiques sur la plage des longueurs
d'onde variant de 706 à 1015 nm.
Bien que le doublet soit achromatique, son positionnement ne sera pas tout à fait le même
pour chacune des longueurs d'onde de 807, 915 et 965 nm. Il s'agit donc de déterminer ce
positionnement en fonction des différentes sources de diodes. Pour ce faire, un calcul
matriciel à partir du logiciel mathématique Maple a été réalisé. Ces calculs sont exposés et
commentés en annexe D. Les résultats matriciels ont permis d'ajuster exactement les
lentilles à la sortie des diodes afin que la collimation soit d'une bonne précision. Les
calculs tiennent compte, en plus des caractéristiques optiques du doublet achromatique, de
l'ouverture numérique de la fibre optique ainsi que de la longueur d'onde des diodes. Une
représentation des lentilles à la sortie des fibres optiques est illustrée à la figure 22. Cette
représentation a été réalisée à l'aide du logiciel de conception optique Zemax. Les distances
entre la sortie des fibres optiques et des doublets de lentilles selon les longueurs d'onde des
sources lasers sont présentées au tableau 9.
39
Fibres optiques
Tableau 9 : Positionnement des doublets achromatiques aux sorties des fibres optiques des
diodes lasers.
807 nm 23.14
915 nm 23.10
965 nm 23.18 :
de grandes distances. Les calculs des divergences naturelles sont présentés en annexe E.
Ceux-ci montrent que le rayon d'un faisceau gaussien varie selon :
z'/t
w(z)=w,;+ (7)
nW(; '
où v ;
et w:" sont la largeur finale et initiale du rayon et z' la distance de
propagation en (mm). La figure 23 expose la variation du rayon des faisceaux de diodes en
fonction de la distance de propagation.
200 400 600 800 1000 1200 1400 1600 1800 2000
Distance (m)
En tenant compte des données calculées précédemment, une pièce optique servant à
supporter les fibres optiques et à ajuster les lentilles a été conçue. Elle est illustrée à la
figure 24. Elle permet de positionner les lentilles selon les valeurs du tableau 9 et rend
41
possible un ajustement fin pour atteindre les divergences désirées. De plus, les connecteurs
à fibres optiques peuvent être déplacés de haut en bas et de droite à gauche afin que les
fibres optiques soient colinéaires avec l'axe optique des lentilles et que la collection de
lumière soit maximisée.
Branchement des
fibres optiques
Montures
ajustables des
lentilles
Échelle 1:3
Figure 24: Monture employée pour la collimation des faisceaux des diodes lasers.
lasers tout autour du VBL, là où les contre-mesures sont requises. Afin d'émettre
adéquatement les contre-mesures, il est important de pouvoir varier les angles en élévation
et en azimut des faisceaux tout autour du VBL. La première idée pour orienter les faisceaux
était d'utiliser des composants commerciaux. Cependant, le prix de ces composants étant
trop élevé, d'autres avenues ont été investiguées. La solution fut d'installer les montages de
lentilles, parties intégrantes du laser multifonctions, près du canon situé sur la tourelle du
VBL. L'avantage de cet emplacement est qu'il est possible de diriger les faisceaux tout
autour du véhicule en élévation et en azimut par le mouvement de la tourelle et du canon.
Cependant, en se servant de la tourelle et du canon, il est important de ne pas nuire aux
activités des militaires qui les utilisent. Le canonnier, qui est la personne responsable des
opérations de la tourelle, doit orienter le canon selon certaines procédures militaires qui ne
doivent pas entrer en conflit avec les manœuvres requises pour l'application des contre-
mesures. Une rencontre avec des militaires a permis de connaître la consigne première à
suivre lors d'une détection d'une menace. Selon le capitaine Godin, responsable de cours
de base et de tactiques militaires : « Le canonnier est tenu d'orienter la tourelle dans la
direction de la menace ». Cette directive coïncide exactement avec l'application des contre-
mesures d'éblouissement, d'imagerie active et du brouillage de données. Cette information
s'est avérée très avantageuse de part et d'autres car non seulement les opérations menant à
l'application des contre-mesures (d'éblouissement, d'imagerie active et du brouillage de
données) ne nuisent pas aux commandes des militaires, mais elles peuvent leur être d'une
grande utilité. En effet, à la suite d'une détection d'une menace de missiles, un processeur
permettra d'orienter automatiquement le canon en direction de la menace. Cette procédure
pourra sauver un temps extrêmement précieux et par conséquent améliorera
appréciablement le travail des militaires dans des situations aussi périlleuses. En résumé,
lorsqu'il y aura la détection d'une menace, le canon s'orientera automatiquement vers elle
et une contre-mesure appropriée sera immédiatement déployée. Le contrôle des commandes
automatisées de la tourelle a été confié à des spécialistes du domaine.
Comme il a été mentionné, par l'orientation du faisceau vers une menace, les contre-
mesures d'éblouissement, d'imagerie active et de brouillage de données peuvent être
appliquées. Cependant, il n'est pas efficace d'appliquer la contre-mesure du leurre en
direction d'un missile car ceci ne le ferait pas dévier efficacement de sa trajectoire initiale.
L'emplacement idéal, comme il a été élaboré à la section 1.2.1, est de placer le leurre à un
angle de 90° par rapport à la direction d'arrivée du missile. Puisque cette procédure n'est
pas compatible avec celle que doit faire la tourelle en cas de menace, il est nécessaire de
développer une nouvelle pièce optique servant à diriger le leurre laser de part et d'autres du
canon. La conception de cette pièce est présentée à la section suivante.
2.3.2 Pièce optique permettant de situer le leurre laser à 90° par rapport
à la provenance du missile
Cette section traite de la conception de la pièce optique permettant d'orienter le leurre
perpendiculairement à la provenance de la menace. Afin de pouvoir poser le leurre sur
différentes distances au sol et sur des écrans de feuillage ou de fumée, il serait fort pratique
que la pièce optique, en plus de diriger le leurre à 90° de la menace, soit en mesure de
varier l'angle en élévation. L'idée conceptrice de cette pièce est la suivante : deux miroirs
en relief sont fixés sur une roulette rotative. Ces miroirs sont élevés à 45° par rapport à la
surface de la roulette de manière à ce que les faisceaux lasers soient dirigés à 90° lorsque
ceux-ci frappent les miroirs. Un aperçu de cette pièce optique est illustré à la figure 25.
Échelle 1;3
Figure 25 : Pièce optique servant à l'application du leurre laser (la rotation de la roulette
permet de varier l'angle en élévation).
44
L'orientation de cette réflexion à 90° se fait soit vers la droite, soit vers la gauche,
dépendamment du miroir choisi. Pour sélectionner un miroir, la roulette exécute une
rotation jusqu'à la position désirée. En exécutant une rotation, l'angle des faisceaux en
élévation varie proportionnellement. Ce principe est précisé dans les paragraphes qui
suivent. La figure 26 illustre la variation de l'angle en élévation selon différentes positions
en rotation de la roulette.
(Les rayons entrent perpendiculairement dans l'image avant d'être réfléchis à 90° par le miroir situé sur la roulette. En exerçant la
rotation de la roulette, les angles en élévation varient proportionnellement).
Trouvons maintenant la plage de variation des angles en élévation que permet la rotation de
la roulette. Tel que le montre la figure 26, les limites de variation des angles en élévation
sont déterminées par la surface des miroirs. Puisque les miroirs ont un diamètre de 25 mm,
les faisceaux ne peuvent être réfléchis par les miroirs que sur un arc approximatif de 25 mm
dessiné par la rotation de la roulette. Comme le stipule l'équation 8, chaque millimètre de
variation de cet arc produit un changement de 2.29° en élévation du laser réfléchi :
\mm
* 360° =2.29°, (X)
157Amm
i.l
Distance 20.5 m
..ION DU LEURRE
PLICATION DU LEURRE AU SOL SUR ÉCRAN DE FEUIlJLAGD
OU DE FUMÉE
DlSTANC I.
AM.I.K i \
6 -23.7 3.54 _
8 -18.3 2.14 _
La roulette est contrôlée par un moteur ayant une résolution de 1088 comptes par révolution. La précision du moteur est donc de
360/1088 = 0.3° par pas. Dans la section 2.2.2, il a été spécifié que la précision du translateur linéaire utilisé pour le mouvement des
lentilles est de 0.001°. Pour l'application du leurre sur un écran de feuillage, l'angle en élévation est nul, ou bien ajusté selon la hauteur
du feuillage comparativement à celle du véhicule blindé qui est de 2.640 m.
47
Angle en élévation
(degré)
Angle de divergence
(degré)
FENETRE
FENETRE
LENTILLE
CO.WERÔENTE - ,
FEMETRE
LENTILLE — BE
DIVEROENTE
T«SUOETRANSUTK)N
MOTORISÉE
Échelle 1:13
La figure 29 illustre le montage final. À la sortie du laser Nd:YAG, deux miroirs (Mi et
M2) replient le faisceau du laser vers la monture à trois lentilles servant à l'ajustement du
diamètre (Oi) précédemment présenté dans la section 2.2.1. Comme il a été mentionné dans
cette section, les positions de ces lentilles sont mobiles afin d'ajuster le diamètre du
faisceau laser à 1.6 mm. À la suite à cet assemblage, un miroir (M3) dirige le faisceau vers
une roulette (Ri) faisant un angle de 45° par rapport à la provenance du faisceau. Cette
roulette est illustrée plus en détail à la figure 30.
49
fiy*î r Miroir
/ Trou
Échelle 1:3
Le trou de la roulette de la figure 30 permet au faisceau laser de continuer son chemin alors
que le miroir le réfléchit perpendiculairement. La raison d'être de cette roulette est la
possibilité de contourner ou non le cristal KDP. Rappelons qu'en passant à travers le
cristal, la longueur d'onde de 1064 nm est transformée en 532 nm. Cette dernière longueur
d'onde est utilisée pour la contre-mesure d'éblouissement du tireur adverse et la technique
d'imagerie active. Pour générer cette longueur d'onde, la roulette est positionnée de façon à
ce que le trou laisse passer le faisceau laser, lequel pourra pénétrer ensuite dans le cristal.
Dans le cas où la contre-mesure du leurre est utilisée, seul le faisceau de 1064 nm doit être
émis. C'est pourquoi, dans cette situation, le cristal doit être contourné. Dans ce cas, la
roulette varie sa position angulairement afin de sélectionner le miroir et le cristal est
contourné à l'aide de deux autres miroirs (M4 et M5). Le positionnement de la roulette est
contrôlé par un moteur permettant de façon rapide et précise d'effectuer les rotations
requises. Dans les deux cas, le faisceau atteint une deuxième roulette (R2) possédant un
miroir et un filtre. Le miroir sur la roulette sert à compléter le chemin optique contournant
le cristal et à diriger le faisceau vers les lentilles faisant varier la divergence. Cette roulette
est présentée à la figure 31.
50
Échelle 1:3
Figure 31 : Deuxième roulette positionnant soit un filtre à la longueur d'onde 1064 nm,
soit un miroir. Un troisième et un quatrième emplacement sont restés libres.
Le parcours optique est suivi par l'assemblage de deux lentilles présentées à la section 2.2.2
qui permet au faisceau laser d'être divergé selon des angles de 0 à 6° (BE). Le mouvement
de ces lentilles est causé par une table motorisée contrôlée par ordinateur qui, selon des
données déjà calculées, peut ajuster la divergence tant pour le faisceau à 532 nm que pour
celui à 1064 nm.
Une dernière pièce optique, introduite à la section 3.2, permet de réfléchir le faisceau de
part et d'autres du laser multifonctions et de varier les angles en élévation. Cette pièce
optique est constituée d'une roulette portant 2 miroirs à 45° pour réfléchir la lumière ainsi
que d'une ouverture pour laisser celle-ci se propager directement. Cette roulette (R3) est
utilisée uniquement pour la contre-mesure du leurre. Pour les cas d'imagerie active et
d'éblouissement, cette pièce optique se positionne de manière à ce que les faisceaux
traversent le trou et ne soient pas déviés.
51
Un peu à l'écart, on retrouve les pièces servant à la collimation des faisceaux des diodes.
Puisque ces diodes ne nécessitent pas de divergence variable, il était plus simple de créer
une sortie secondaire de façon à ce que les parcours optiques ne soient pas en conflit.La
figure 29 n'illustre pas les circuits électroniques reliés aux diodes car ceux-ci ne font pas
partie du présent mémoire. Spécifions cependant que ces circuits ont été réalisé par
Christian Rouleau, ingénieur en électronique, et qu'ils ont parmi leurs fonctions celles
d'activer et d'éteindre les diodes lasers, d'ajuster l'intensité et de moduler les signaux selon
différentes fréquences. La modulation des signaux sert à imiter ceux des lasers ennemis
dans le cas des missiles guidés par câbles.
Pour terminer, une caméra est intégrée au montage afin d'accomplir la fonction de
l'imagerie active. Son champ de vue est ajustable jusqu'à un maximum de 60° et son
orientation est aussi ajustable afin d'aligner son centre avec l'axe du laser. Pour réaliser la
synchronisation de la caméra et des impulsions lasers, un circuit électronique a été
développé. Ceci est cependant hors du contexte de ce travail.
Tel qu'il a été mentionné à maintes reprises, le laser multifonctions est intégré au VBL,
près du canon. Il est donc confiné à suivre tous les mouvements de la tourelle et du canon.
Des supports en caoutchouc ont été ajoutés afin de limiter les vibrations. Les figures 32 et
33 illustrent le laser multifonctions fixé sur le canon du VBL.
Échelle 1:21
Echelle 1:26
Afin de résumer le plus clairement possible les fonctionnalités du laser multifonctions, les
opérations menant à l'émission de chaque contre-mesure sont présentées en ordre
chronologique. Les descriptions de ces opérations sont accompagnées par des figures
illustrant le parcours des faisceaux lasers.
53
MONTURE À - v
2 MIROIRS
FENÊTRE
FENÊTRE
— BE
— TABtt OE TRANSLATION
MOTORISÉE
Échelle 1:8.5
5) la première roulette (Ri) tourne de telle sorte que son miroir (sur la roulette)
réfléchit le faisceau sur les miroirs (M4 et M5) afin de contourner le cristal et de
le diriger vers la deuxième roulette (R2) ;
6) la deuxième roulette (R2) tourne afin que son miroir réfléchisse le faisceau vers
le montage optique servant à varier la divergence (BE) ;
7) la table de translation linéaire positionne des lentilles (Lj et L2) afin d'obtenir
la divergence souhaitée (déjà calculée selon la distance et l'endroit
d'application du leurre) ;
8) la dernière roulette (R3) tourne de telle sorte que le faisceau est dirigé à droite
ou à gauche du laser multifonctions (le choix est préalablement programmé
dans un ordinateur de contrôle) ;
10) le laser Nd :YAG émet à la fréquence du pointeur laser déjà enregistré et selon
la modulation présentée à la section 1.2.1. Le leurre est créé (les détails du
fonctionnement du laser aux fréquences de 10 à 20 Hz sont présentés au
chapitre 3) ;
MONTURE A
2 MIROIRS
' LENTILLE
CONVERGENTE: L s
'—FENETRE
- LENTILLE
DIVERGENTE : L | — BE
' I
L- TABLE DE TRANSLATION
MOTORISÉE
3) la première roulette (Ri) tourne de telle sorte que l'ouverture laisse passer le
faisceau vers le cristal ;
4) lors de son passage dans le cristal (Ci), un faisceau de couleur verte est émis ;
5) la deuxième roulette (R2) tourne de telle sorte que le filtre est placé dans l'axe
de propagation du faisceau afin de filtrer les radiations de 1064 nm restantes ;
56
6) la table de translation linéaire positionne les lentilles (Li et L2) afin d'obtenir la
divergence souhaitée ;
MONTURE A ~
? MIROIRS
\ • LENTILLE
CONVERGENTE: L j
— FENÊTRE
< - LENTILLE
DIVERGENTE : L | — BE
L
TABLE DE TRANSLATION
MOTORISEE
2) la première roulette (R|) tourne de telle sorte qu'une ouverture laisse passer le
faisceau vers le cristal ;
3) lors de son passage dans le cristal (Ci), un faisceau de couleur verte est émis ;
4) la deuxième roulette (R2) tourne de telle sorte que le filtre est placé dans l'axe
de propagation du faisceau afin de filtrer les radiations de 1064 nm restantes ;
10) Les impulsions sont captés par la caméra car elle est synchronisée sur leur
arrivée ;
11) le système localise alors avec précision ce qui pourrait être une menace de
missile.
2.3.3.3.4 Opérations du laser multifonctions pour l'application de la contre-mesure du
brouillage de données
Chapitre 3
Résultats expérimentaux
Afin de se remémorer les spécifications optiques que cette contre-mesure doit satisfaire, un
rappel du résumé précédemment présenté au tableau 4 est présenté de nouveau dans le
tableau 11.
60
HflHHHHHHHHH
Longueur d'onde 1064nm
Largeur de l'impulsion 10 à 25 ns
générateur gènéroîeuf
d'impulsions d'impulsions contrôleur laser
Q-swltch
• • • lampe flash lentille détecteur
JLJU1 laser h
LH3
moniteur moniteur
Conditions expérimentales
Une lentille divergente est insérée dans le montage de la figure 38. Elle est utilisée dans le but de réduire la densité énergétique du faisceau laser afin
de ne pas endommager le détecteur. Lors de l'interprétation des mesures d'énergie de sortie, nous avons tenu compte des réflexions de Fresnel de
l'ordre de 4 % sur les deux surfaces de la lentille divergente. Le test s'effectue avec une tension d'opération maximale sur la lampe d'excitation
puisque la contre-mesure du leurre nécessite un maximum d'énergie laser.
Afin d'être rigoureux dans les mesures, l'acquisition de données s'effectue 10 secondes après la mise en marche du laser Nd :YAG pour que les
résultats puissent être comparables et reproductives.
Le détecteur LEM-1 qui mesure l'énergie des impulsions laser contient un facteur correctif multiplicatif de 1.030 pour un faisceau de diamètre
d'environ 7.5 cm (obtenu avec la lentille divergente).
16-Dec-B2 HfIRDCOPV
15:51:51 -output ta
Int. Printer
2 ns
1.88 V
arai
HDD
GPIB
RS232
âge P e e d —
On
pprotocol
HP 7176
HP 7558
TIFF cornpp.
BMP
2 ms BWL
1 1 V 50Q
588 KS/s
2 1 V 5Bfi 1 DC 3.23 V
O NORMAL
Les barres d'erreurs proviennent des conditions expérimentales détaillées à la figure 38.
0 5 10 15 20 25 30 35 40 45 50 55 60 65 70 75 80 85
Temps d'activation (s)
Les résultats de la figure 41 démontrent que la puissance du laser lors de son activation
augmente assez rapidement et se stabilise par la suite. Il y a cependant un délai de près de 6
secondes entre l'activation du laser et l'obtention de la puissance optimale. En effet, de 1 à
6 secondes, les valeurs enregistrées se succèdent : 27.1, 46.4, 85.6, 96.6, 98.7 jusqu'à 100,5
mJ. L'explication de ce délai peut se faire par une analyse des phénomènes thermiques à
l'intérieur de la cavité laser. Au début de la génération laser, la température de la cavité est
la même que celle du liquide refroidisseur, soit environ à 22°. Au fur et à mesure que la
lampe « flash » fonctionne, les tiges du milieu actif se réchauffent et il s'y produit alors un
« effet lentilles » qui s'avère être une distorsion des tiges par la chaleur ainsi qu'une faible
variation de l'indice de réfraction. Cet « effet lentilles » est illustré par la figure 42.
65
La chaleur dégagée par la lampe « flash » crée une légère déformation des surfaces des
tiges affectant de façon non négligeable le parcours optique. Dès les premières impulsions,
la chaleur crée « l'effet lentilles » sur les tiges, favorisant, à mesure qu'elles se réchauffent,
l'oscillation à l'intérieur de la cavité. C'est pourquoi, tel qu'illustré à la figure 41, la
puissance énergétique nécessite un laps de temps avant d'atteindre sa valeur maximale.
L'augmentation de la température est ensuite freinée par le système de refroidissement du
laser constitué d'un mélange d'eau et d'éthylène glycol. Dès lors, la température est
stabilisée. On remarque alors à la figure 41 une stabilisation de l'énergie du laser dans le
temps. L'énergie moyenne mesurée entre 6 à 80 secondes est de 102.7 mJ. Puisque c'est la
température des tiges qui crée un délai avant l'obtention de l'énergie maximale, il pourrait
être possible d'éliminer ce délai de 6 secondes en maintenant la température des tiges
élevée. Pour cela, il s'agit de faire fonctionner en permanence le laser et de contrôler la
sortie du laser au moyen d'un obturateur externe. Dès que la contre-mesure sera nécessaire,
l'obturateur, par son activation, laissera passer le faisceau laser. Il en résultera une
66
•En utilisant un
E85 obturateur
•§,80 - En activant le « Q
«75 Switch »
'^70
65
60
55
50
0 10 20 30 40 50 60 70 80
Temps dès l'activation de l'obturateur ou du « Q-Switch » (s)
10 20 30 40 50 60 70 80 90 100
Fréquence d'opération (Hz)
Les résultats présentés à la figure 44 dévoilent qu'un leurre produit aux fréquences
d'opération de 10 à 20 Hz ne génère pas plus qu'une puissance de 10.7 à 19.2 mJ, ce qui est
insuffisant pour satisfaire les exigences énergétiques de la contre-mesure du leurre. Aussi,
puisque c'est le même laser Nd:YAG qui doit effectuer les contre-mesures du leurre laser,
de l'éblouissement et de la technique d'imagerie active, il doit être capable de satisfaire
toutes leurs exigences. Tel que stipulé à la section 1.2.4, l'imagerie active doit fonctionner à
60 ou 120 Hz pour être en concordance avec la prise d'images de la caméra. Il faut donc
aussi obtenir un niveau d'énergie assez élevé à au moins une de ces deux fréquences. Ces
contraintes entraînent le questionnement suivant : est-ce possible que le laser puisse émettre
une énergie élevée tant à 60 ou 120 Hz que sur la plage de 10 à 20 Hz ?
générateur
d'impulsions
(Multiplie d'un nombre
générateur entier les impulsions et
d'impulsions impose un délai) contrôleur laser
lentille détecteur
divergente
laser
moniteur
J> oscilloscope
Le principe semble être assez simple, mais devient vite complexe. La complexité vient de la
synchronisation des signaux du « Q-Switch » avec ceux de la lampe « flash ». La nature de
ces signaux servant à stimuler la lampe « flash » et le « Q-Switch » est décrite ci-dessous et
est illustrée à la figure 46. En utilisant certaines fonctionnalités des générateurs
d'impulsions, il est possible d'émettre un train d'impulsions à une fréquence entre 10 et 20
69
Hz et de multiplier chacune des impulsions de ce train par un nombre fini d'impulsions afin
d'obtenir un autre train d'impulsions d'une fréquence avoisinant 100 Hz. Les deux trains
d'impulsions sont ensuite décalés d'un délai de 0.18 ms afin de contrôler de façon optimale
le « Q-Switch ». Le train d'impulsions ayant comme fréquence celle entre 10 et 20 Hz est
dirigé vers le « Q-Switch » alors que celui créé par la multiplication du premier (environ
100 Hz) alimente la lampe « flash ». Cette technique est efficace pour toute la bande de
fréquences de 10 à 20 Hz. La précision est celle du générateur d'impulsion et peut être
aussi élevée que 0.000001 Hz, dépendamment de ce dernier.
1— - r
0.000180 .u...
Figure 46 : Technique permettant de générer une puissance élevée pour des fréquences
incluses à l'intérieur de 10 à 20 Hz. Les images doivent être lues de gauche à
droite, la fréquence est de 11 Hz et toutes les valeurs sont en seconde.
70
La figure 47 illustre un signal à 15.82 Hz produit par le laser Nd :YAG en utilisant cette
technique.
Figure 47 : Signaux générés par le laser en utilisant la technique mentionnée à la figure 46.
Dans ce cas-ci, la fréquence de 15.82 Hz est obtenue.
Les paramètres nécessaires pour générer des signaux lasers entre 10 et 20 Hz sont présentés
au tableau 12.
71
Tableau 12 : Valeurs permettant de générer une puissance laser élevée pour des basses
fréquences (entre 10 et 20 Hz).
l'KIOI 1 M I S 1)1 1)1 kll IN SI ( ()M)I 1)1 Kll NoMHUI I'RI oi I:\<Ï: 1)1 Kl'l. DIS
ION< HONNI NI KMItl: 2 IMIM 1 SIONS SOI SIKAI II 1)1 D'IMIM I M O N S 1)1 1 A IMIM 1 SIONS
1)1 « Q - S W I K Ï I » 1)11 AI 1)1 « Q - i AMI'I: KA.IOI II 1 S
S\\l M II» «1 1 ASM»
« Q-Switch » Lampe «flash»
10.000000 à 0.10000000 à 0.09972000 à 9 95 0.09463684
10.500000 0.09523810 0.09495810 (O.09495810)
10.500001 à 0.09523809 à 0.09495809 à 9 100 0.09010000
11.000000 0.09090909 0.09062909 (<0.09062909)
11.000001 à 0.09090908 à 0.09062908 8 95 0.08411053
11.500000 0.86956522 0.08667652 (O.08667652)
11.500001 à 0.08695651 à 0.08667651 8 100 0.07990000
12.000000 0.08333333 0.08305333 (O.08305333)
12.000001 à 0.08333333 0.08305333 8 102 0.07853137
12.500000 0.08000000 0.07972000 (O.07972000) ;
12.500001 à 0.08000000 0.08305333 8 105 0.07629047
13.000000 0.07692308 0.07664308 (O.07664308)
13.000001 à 0.07692307 0.07664307 7 96 0.07301667
13.500000 0.07407407 0.07379407 (0.07379407)
13.500001 à 0.07407406 0.07379406 7 100 0.07010000
14.000000 0.07142857 0.07114857 (O.07114857)
14.000001 à 0.07142857 0.07114857 7 102 0.06872745
14.500000 0.06896552 0.06868552 (O.06868552)
14.500001 à 0.06896551 0.06868551 6 95 0.06325789
15.000000 0.06666667 0.06638667 (O.06638667)
15.000001 à 0.06666667 0.06868551 6 96 0.06260000
15.500000 0.06451613 0.06423613 (<0.06423613)
15.500001 à 0.06451612 0.06423612 6 97 0.06195567
16.000000 0.06250000 0.06222000 (O.06222000)
16.000001 à 0.06250000 0.06222000 6 100 0.06010000
16.500000 0.06060606 0.06032606 (O.06032606)
16.500001 à 0.06060606 0.06032606 6 103 0.05835243
17.000000 0.05882353 0.05854353 (O.05854353)
17.000001 à 0.05882353 0.05854353 5 95 0.05273157
17.500000 0.05714286 0.05686286 (<0.05686286)
17.500001 à 0.05714286 0.05686286 5 96 0.05218333
18.000000 0.05555556 0.05527556 (O.05527556)
18.000001 à 0.05555556 0.05527556 5 97 0.05164639 \
18.500000 0.05405405 0.05377405 (O.05377405)
18.500001 à 0.05405405 0.05377405 5 98 0.05112040
19.000000 0.05263158 0.05235158 (<0.05235158)
19.000001 à 0.05263158 0.05235158 5 99 0.05060505
19.500000 0.05128205 0.05100205 (<0.05100205)
19.500001 à 0.05128205 0.05100205 5 101 0.04960495
20.000000 0.05000000 0.04972000 (O.04972000)
72
Les données théoriques ont ensuite été vérifiées expérimentalement en mesurant l'énergie
de sortie du laser pour quelques valeurs du tableau 12. Les résultats sont présentés à la
figure 48."
100 <
tilili±i. L X 1 1 X J- I 1 I
— 80 —*— Avec l'activation de la lampe
-j
flash aux fréquences de 100
Hz
OÏ —•— Avec l'activation de la lampe
flash aux mêmes fréquences
£ 40 que celles du Q-switch
20
0
10 12 13 14 15 16 17 18 19 20
Fréquence d'opération (Hz)
La figure 48 montre bien qu'il est possible de produire une énergie de sortie très élevée aux
fréquences entre 10 à 20 Hz. Il est impressionnant de remarquer que par l'utilisation de la
technique illustrée à la figure 46, un gain énergétique de 81 à 89 mJ est réalisé
comparativement aux résultats obtenus à la figure 44. Ces données démontrent bien le fait
que les tiges Néodymes doivent demeurer chaudes afin de permettre une oscillation
optimale dans la cavité.
La moyenne des mesures des largeurs d'impulsion à la mi-hauteur est évaluée à environ 15
ns. Cette valeur correspond bien à celle exigée puisqu'elle devait être incluse entre 10 et 25
ns. Les mesures ont été prises lorsque l'énergie de sortie du laser était à son maximum. Des
tests de simulation sur des missiles démontreront à quel point la largeur de l'impulsion
laser peut avoir un effet critique sur l'efficacité de la contre-mesure. Si jamais la largeur de
l'impulsion devait être ajustée, il faudrait faire un compromis entre l'énergie de sortie et
celle-ci. En effet, plus l'inversion de population est élevée, plus la durée de l'impulsion sera
abrupte et courte (Siegman, 1986).
présentés en trois parties : les mesures de l'angle de divergence, les mesures de l'angle en
élévation et finalement une analyse des résultats obtenus.
Matrice 1064:=
I" 1.353744698 + .09346361360 d2 4.878290372 + 1.026268753 d2 1
[.07255200364-.001904447179d2 1.000136689- .02091160995d2\
Cette matrice est représentée par les lettres A B C D dans l'équation suivante :
où Angle2 est l'angle de sortie du faisceau laser par rapport à l'axe optique, donc le demi-
angle de divergence ;
Anglel est l'angle d'entrée du faisceau laser par rapport à l'axe optique ;
En considérant que le faisceau laser pénètre dans l'assemblage de lentille avec un demi-
angle d'entrée nul (Anglel), l'équation du demi-angle de sortie (Angle2) devient alors :
Angle2(')=C*yl + D* Anglel »
J rayon -y2
i=tan
{ Distance .
(12)
Il est alors possible de vérifier si les angles de divergence respectent les données
théoriquement calculées en comparant les valeurs expérimentales de l'équation 12 aux
valeurs théoriques de l'équation 11. Les résultats sont exposés à la figure 51.
76
10 15 20 25 30
Distance entre les lentilles (mm)
Tel que vu à la section 2.3.2, une pièce optique (R3) comme celle de la figure 52 est utilisée
afin de varier l'angle en élévation du faisceau laser.
Échelle 1:3
En sachant que la divergence en fonction de la distance entre les lentilles (Li et L2)
correspond assez bien aux valeurs théoriques, il s'agit alors de diriger le leurre sous des
77
angles d'élévation appropriés afin d'obtenir un leurre ayant les dimensions géométriques
requises. Dans le but de faciliter la prise de mesure, l'angle en élévation est mesuré avec un
faisceau sans divergence. Le faisceau laser est recueilli sur un écran ou au sol et des calculs
trigonométriques permettent d'en déduire l'angle en élévation. La rotation de la roulette est
divisée en 1088 pas. Il est important que pour chaque pas, les angles en élévation puissent
varier correctement. Une pièce électronique consistant en un détecteur optique montée en
périphérie de la roulette permet de déterminer une position qualifiée de zéro de référence.
La valeur des comptes s'effectue donc à partir de ce zéro de référence. C'est pourquoi
lorsque la contre-mesure est dirigée vers la droite, les comptes sont positifs alors que vers
la gauche, ils deviennent négatifs. Les résultats obtenus sont présentés au tableau 13.
En considérant les courbes de la figure 51, il semble que les valeurs expérimentales se
rapprochent très bien des valeurs théoriques. Une variation générale de l'ordre de 4 % a été
remarquée pour les valeurs de l'angle de divergence par rapport aux valeurs théoriques.
L'exactitude des paramètres de la dimension géométrique du leurre laser ne devrait pas
avoir d'impact trop important sur l'efficacité de la contre-mesure. En effet, lorsque le
désignateur laser ennemi est imagé sur le VBL, la grosseur de la tache variera selon la
distance du tireur. Il est possible de croire que le missile orientera sa direction vers le
véhicule peu importe si le diamètre de la tache est sensiblement plus gros ou plus petit que
celui typique de 1 mètre. La précision n'est guère plus importante pour l'angle en élévation
qui règle la distance d'application du leurre par rapport au VBL. En effet, puisque l'objectif
du leurre est de séduire en sa direction un missile, si celui-ci est appliqué à 20 mètres au
lieu de 19 par exemple, il est aussi possible de croire que ceci n'aura pas d'effet significatif
sur le résultat final. Cependant, un minimum de précision doit être respecté puisque les
conditions de terrain sont loin d'être idéales. En effet, le terrain risque fort d'être accidenté
tout comme l'écran de feuillage. L'application du leurre, dans ces conditions, risque d'être
fortement modifiée et c'est pourquoi il demeure tout de même important de pouvoir émettre
un leurre qui s'assimile le plus possible au signal d'un désignateur laser typique. Les
résultats obtenus ont démontré qu'il répondait très bien aux exigences.
Tableau 14 : Comparaisons entre les valeurs exigées pour l'application du leurre laser et
celles mesurées expérimentalement.
^•••nHDBflflMHBBBBI^I
Longueur d'onde 1064 nm 1064 nm
6
Les seuls paramètres limitatifs en temps sont les mouvements des lentilles par la table de translation et des roulettes.
Ceux-ci exécutent leur mouvement très rapidement, soit en 0.27 secondes pour la table de translation.
80
\Puissance(W) ( 1
(13)
Cette équation représente l'angle de divergence total nécessaire afin d'éblouir le tireur
selon une densité énergétique de 0.0001 W/cm2. Rappelons que cette densité d'énergie est
le seuil d'endommagement de l'oeil pour une exposition de plus de 60 secondes. Afin de
calculer théoriquement l'angle approprié, l'équation montre bien qu'il est nécessaire de
connaître la quantité de la puissance émise à la longueur d'onde dans le vert.
L'expérimentation réalisée a donc d'abord consisté à mesurer le niveau de la puissance
générée à la longueur d'onde 532 nm en faisant passer le laser Nd:YAG à travers le cristal à
optique non linéaire (voir tableau 15). Après avoir mesuré la puissance, les angles de
divergence en fonction de la distance de l'ennemi peuvent être calculés.
Tableau 15 : Puissance générée dans le vert (532 nm) à partir de la longueur d'onde de
1064 nm traversant le cristal KDP.
W W %
5.91 (59.1 mJ à 100 10.15 (101.5 mJà
Hz) lOOHz) 58
De ce niveau de puissance de 5.91 W (59.1 mJ à 100 Hz), des angles de divergence peuvent
être calculés en fonction de la distance d'application de la contre-mesure. Associées à ces
angles de divergence, les positions des lentilles sur le translateur linéaire peuvent être
trouvées. En positionnant ce dernier selon les positions prédéterminées, la divergence est
mesurée expérimentalement et comparée à la divergence théorique. La méthode
expérimentale de mesure de l'angle de divergence est la même que celle décrite à la section
3.1.5. Cependant, une différence concerne la matrice de propagation des faisceaux lasers.
En effet, tel que les calculs le démontrent en annexe C, la matrice diffère puisque le
faisceau laser n'est pas à la même longueur d'onde. La matrice considérée est la suivante :
Plusieurs mesures expérimentales ont été prises et un graphique illustrant les angles de
divergence théoriques et expérimentaux en fonction de la distance d'application de la
contre-mesure est présenté à la figure 53.
La caméra perçoit les images selon une fréquence de 60 Hz. Il est important que le laser
puisse émettre à des fréquences de 60 Hz ou à des multiples entier de 60 Hz afin d'avoir
une prise de données efficace. En utilisant une fréquence d'impulsion laser inférieure à 60
Hz, certaines images, dans le cas d'une rétroréflexion, n'intégreraient aucune lumière et
seraient donc noires. D'un autre côté, si la fréquence d'impulsion est supérieure à 60 Hz,
mais inférieure à 120 Hz, il en résulte que des images intégreront tantôt deux impulsions,
tantôt une seule. L'idéal est donc de générer un faisceau laser à une fréquence multiple de
84
la fréquence d'opération de la caméra (60 Hz ou de 120 Hz) afin de récolter soit une, soit
deux impulsions à chaque prise d'image.
Lorsque les impulsions sont dirigées sur le champ de bataille, un obturateur synchronisé
avec l'émission des signaux lasers active l'ouverture de la caméra au retour des signaux
lasers. Ainsi, le signal ambiant est rejeté et seulement l'impulsion laser contribue à la
formation des images. Rappelons que le traitement d'images de la caméra et son contrôle
électronique ne font pas partie de ce mémoire.
Hz mJ mJ
60 45.0 8.4
120 94.8 52.5
Le tableau 17 démontre bien qu'il est préférable d'effectuer l'imagerie active à la fréquence
de pulsation de 120 Hz. À cette fréquence, l'énergie émise à 532 nm est de 52.5 mJ
comparativement à 8.4 mJ pour la fréquence de 60 Hz. La différence entre ces puissances
s'explique par les effets thermiques discutés à la section 3.1.2. De plus, en utilisant la
fréquence de pulsation du laser à 120 Hz, deux impulsions seront recueillies par la caméra à
chaque image, ce qui augmente le contraste. La figure 55 illustre la génération d'un train de
puise de 120 Hz.
85
de diodes ayant les mêmes longueurs d'onde : 807, 915 et 965 nm. Les valeurs obtenues
sont de 5.97, 6.61 et 6.56 W respectivement. Ces valeurs sont présentées au tableau 19.
2 diodes x 807 nm
Longueurs d'onde 807, 915, et 965
2 diodes x 915 nm
2 diodes x 965 nm
la divergence naturelle
Dimension Collimation du faisceau : augmente le rayon des diodes
géométrique ajustement de la pièce optique selon le graphique de la figure
23.
807 nm: 5.97 W
Puissances 6 W pour chaque longueur d'onde. 915 nm: 6.61 W
965 nm : 6.56 W
Plus petit qu'une seconde
puisque c'est lors de l'activation
Temps d'application <1 seconde
des diodes lasers par le circuit
électronique.
Des tests futurs seront faits sur le système antimissile ainsi que l'ensemble des technologies
qui y sont rattachées afin de valider son efficacité réelle à détourner les missiles qui lui font
face. En premier temps, la réaction du système global sera étudiée : tout le processus
automatisé partant de la détection du missile au déploiement de la contre-mesure appropriée
sera analysé. Il s'agira de caractériser la réponse complète du système à une menace. Aussi,
l'efficacité du laser multifonctions sera vérifiée. Cette partie s'attarde à analyser la réaction
d'un missile en simulation face à une contre-mesure du système. Si ce dernier est dévié, le
système laser multifonctions et ses technologies connexes auront atteint l'objectif final
escompté et il pourra servir à la protection des militaires canadiens.
92
Conclusion
L'homme a toujours su se servir de ses connaissances pour sa survie. Cette affirmation est
particulièrement vraie en ce qui concerne l'histoire des guerres entre les peuples.
Aujourd'hui, les missiles guidés reflètent bien toute l'avancée technologique de l'homme
moderne. Le présent mémoire a traité d'un système de protection en réaction à ces
nouveaux types de missiles arrivés il y a quelques décennies à peine. Ce système, unique et
innovateur, permet d'appliquer des contre-mesures en réaction à des missiles spécialement
conçus pour attaquer les véhicules terrestres.
Il a fallu d'abord identifier les différents missiles antichars identifiés par leur technique de
guidage : missile guidé à tête chercheuse et guidé par ligne de mire. Trois sous-catégories
de guidage de missiles à tête chercheuse ont été identifiées : actif, semi-actif et passif. De
même, deux sous-catégories de missiles guidés par une ligne de mire ont été distinguées :
missile guidé par chevauchement laser et missile guidé par câbles. Ce dernier missile
comporte trois formes de guidages : manuel, semi-automatique et automatique. Ayant pris
connaissance des caractéristiques des différentes techniques de guidage des missiles, il a été
possible de proposer trois différentes contre-mesures : le leurre laser, l'éblouissement et le
brouillage de données. De plus, une technique préventive servant à identifier les systèmes
optiques ennemis est ajoutée : l'imagerie active. Le leurre laser est utilisé contre toutes les
catégories de missiles à tête chercheuse. L'éblouissement, quant à lui, est appliqué contre
les missiles guidés par chevauchement laser ainsi que ceux guidés par câbles utilisant un
contrôle manuel. Finalement, la contre-mesure du brouillage de données est destinée à faire
dévier les missiles guidés par câbles de type automatique et semi-automatique.
Après avoir identifié les propriétés des contre-mesures, il a fallu concevoir un système
antimissile compact pouvant inclure toutes ces contre-mesures et les sélectionner lorsque
nécessaire : le laser multifonctions. À cette fin, des moteurs conjugués à des assemblages
optiques ont permis d'accomplir toutes les fonctionnalités du système. La conception de
celui-ci s'est achevée en l'intégrant sur un VBL réel.
93
Des tests réalisés en laboratoire et sur le terrain ont bel et bien démontré que les contre-
mesures pouvaient être générées correctement selon les exigences théoriques. En effet, ces
tests ont prouvé que la contre-mesure du leurre peut être appliquée avec les bonnes
propriétés géométriques et optiques à des distances de 10 à 50 mètres tant au sol que sur un
écran de feuillage ou de fumée. Les tests expérimentaux ont aussi démontré que grâce à
l'efficacité élevée du processus dans un cristal de KDP, la contre-mesure de
l'éblouissement pouvait être émise efficacement en illuminant l'oeil du tireur. Il a aussi été
mesuré expérimentalement que les diodes sont assez puissantes pour répondre aux
exigences de la contre-mesure du brouillage de données et qu'elles peuvent émettre des
faisceaux de divergence minimisée. Concernant la technique de l'imagerie active, les tests
expérimentaux ont démontré que des impulsions lasers pouvaient être générées à une
puissance élevée à 120 Hz, ce qui est en concordance avec la prise d'images de la caméra.
Finalement les tests ont prouvé que toutes les contre-mesures peuvent être émises
adéquatement, et cela, à l'intérieur d'un délai d'une seconde en utilisant un obturateur
contrôlable à la sortie du laser Nd: YAG.
Le laser multifonctions du futur pourrait être conçu de la même façon à l'exception d'être
guidé par fibres optiques. Ces fibres optiques permettraient de positionner le système
antimissile à l'intérieur du VBL afin de le protéger de toutes vibrations propices à un
désalignement des composantes optiques. Les fibres optiques transporteraient les faisceaux
lasers à l'extérieur du VBL où des miroirs mobiles les dirigeraient en azimut et en
élévation. Ces miroirs pourraient être difficilement perceptibles de l'extérieur, ce qui
procurerait un avantage intéressant. Enfin, un système utilisant sensiblement les mêmes
technologies pourrait aussi être appliqué à d'autres plateformes, comme par exemple, à un
avion ou à un barrage hydroélectrique.
A. A. Vuylsteke, "Theory of laser régénération switching", J. Appl. Phys. 34, 1615 (1963)
B.E.A Saleh and M.C. Teich, "Fundamentals of photonics", John Wiley & sons, USA
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(1974)
W.G. Wagner and B.A. Lengyel, "Evolution of the giant puise in laser", J. Appl. Phys. 34,
2040(1963)
Pour un milieu dit non-linéaire, on assume que les électrons sont retenus par des ressorts
très courts. Lorsque l'énergie optique est suffisamment intense, les électrons sont déplacés
jusqu'à la limite du ressort. La force de rappel n'est alors plus proportionnelle au
déplacement et devient « non-linéaire ». Les électrons oscillent alors à une fréquence
différente générant de nouvelles longueurs d'ondes. Dans le cas de la génération de la
seconde harmonique, deux photons de l'onde incidente génèrent un photon à la nouvelle
harmonique tout en conservant l'énergie des 2 premiers. Tel qu'illustré à la figure A.l, les
valeurs exactes de ces nouvelles longueurs d'onde sont régies par la loi de la conservation
d'énergie :
hc hc hc ,
— + — = — , ou A, = (A.l)
L À ^
5 Deux photons
Un photon
Dans les lignes précédentes, deux conditions pour obtenir un phénomène d'optique non-
linéaire ont été mentionnées : une source intense ainsi que la conservation d'énergie. Une
troisième condition est nécessaire et implique une conservation du moment par le
phénomène de correspondance de phase aussi appelé « correspondance de phase ».
AfYY YYY
>\ A V A \J\AAA
*v AAÀ, Somme • 0
seconde harmonique restera exactement deux fois plus longue que la fondamentale mais la
relation entre les deux longueurs d'onde ne sera plus la même à cause de la dispersion. La
dispersion cause un changement de phase qui s'accentue au fur et à mesure de la
propagation des deux ondes.
Dans plusieurs cas, la seconde harmonique est générée avec une polarisation orthogonale à
la fondamentale. Or, il est connu que les cristaux biréfringents ont des indices de réfraction
différents si l'onde se propage selon l'axe ordinaire ou extraordinaire. Ces axes sont
orthogonaux entre eux. En choisissant un cristal biréfringent dont l'indice de réfraction
ordinaire à la longueur d'onde fondamentale est égal à l'indice de réfraction extraordinaire
( n * = n]w ) pour l'onde de la seconde harmonique, nous pouvons éliminer le problème
d'accord de phase causé par la dispersion. Puisque les deux indices de réfraction sont les
mêmes pour les deux longueurs d'onde, il n'y a plus de dispersion. L'explication ici
présentée est valable pour les cas d'accord de phase de Type I où l'onde fondamentale a
une polarisation orientée selon l'état ordinaire du cristal et l'harmonique selon l'état
extraordinaire.
Dans le montage du laser multifonctions, nous orientons le faisceau laser 1064 nm polarisé
linéairement de manière à ce qu'il soit aligné avec l'axe ordinaire pour obtenir la relation
nwo - n]w tel qu'expliqué plus haut. Cet alignement permet alors d'obtenir un maximum
de génération de la seconde harmonique.
99
Annexe B
Conception optique de l'assemblage de lentilles
permettant d'ajuster le diamètre du faisceau laser
/ \i
y2 AB y,
92_ CD
3
lan <d'entrée Plan de sortie
Axe
optique
Les matrices caractérisant la propagation dans l'air et dans le milieu sont illustrées aux
figures B.3 et B.4.
1 d
M
0 1
Figure B.3 : Matrice de propagation d'une distance d à l'intérieur d'un même milieu.
R : rayon de courbure
Le montage optique proposé est composé de trois lentilles dont leur position est ajustable
afin de pouvoir fixer le diamètre inconnu du faisceau laser en un diamètre désiré et
déterminé à 1.6 mm. Le nombre de trois lentilles est la quantité minimale de lentilles pour
un tel montage. À 1.6 mm de diamètre, la densité en énergie est estimée à « 5 J/cm2 pour un
laser puisé à 100 Hz et à une puissance énergétique de 100 mJ ; ce qui est toléré par la
majorité des surfaces avec revêtement. Il est important de ne pas diminuer davantage la
densité d'énergie afin d'être en mesure de réaliser le phénomène de génération de la
101
Pour simplifier les manipulations mathématiques, le texte qui suit représente les opérations
effectuées avec le logiciel Maple.
Les lentilles choisies sont deux lentilles divergentes séparées par une lentille convergente
entre les deux (voir figure B.l). Les deux lentilles divergentes ont comme caractéristiques :
f=-12.0 mm, Rl=-R2=12.7 mm et tc=2.0 mm (te est T'épaisseur de la lentille en son
centre). La lentille divergente a comme caractéristiques: f=13.0 mm, Rl=-R2=12.5 mm et
tc=5.0 mm.
La méthode de conception est faite grâce au calcul matriciel. Nous allons calculer les
valeurs de dl et d2 qui sont les distances séparant les 3 lentilles en fonction du diamètre du
faisceau laser. Il est important que le système, en plus d'ajuster le diamètre n'occasionne
aucune divergence au faisceau.
a:=linalg[matrix](2,2,[1,0,-(n_1064-
n l ) / ( n 1O64*R1),nl/n 1 0 6 4 ] ) ;
1 0
a := n 1064-ni ni
n 1064 RI n 1064
0 1
102
1 0
c := nl-n 1064 n 1064
ni R2 ni
1 dl
0 1
f:=linalg[matrix](2,2,[1,0,-(n_1064-
n l ) / ( n 1064*R3),nl/n 1064]);
1 0
/:= n 1064-ni ni
n 1064 R3 n 1064
g:=linalg[matrix] (2,2,
1 tl
0 1
i 0
h:= nl-n 1064 n 1064
ni R4 ni
103
x:=linalg[matrix] (2,2,
1 d2
i :=
0 1
I 0
.7 := n 1064-ni ni
n 1064 R5 n 1064
k:=linalg[matrix] (2,2,
1 t3
k:=
0 1
l : = l i n a l g [ m a t r i x ] ( 2 , 2 , [ 1 , 0 , - ( n l - n _ 1 0 6 4 ) / ( n l * R 6 ) ,n_1064/nl])
1 0
i
ni -n 1064 n 1064
ni R6 ni
R1:=-12.7;R2:=12.7;R3:=12.5;R4:=-R3;R5:=-12.7;R6
R5;tl:=2.0 ;t2:=5.0 ;t3:=2.0;nl:=1 ;
RI := -12.7
104
R2:= 12.7
R3:= 12.5
R4:=-12.5
R5:=-12.7
R6:= 12.7
tl :=2.0
(2 := 5.0
t3 := 2.0
ni := 1
Les lentilles utilisées sont toutes composées de verre BK7. Pour bien concevoir notre
montage, nous avons besoin de connaître l'indice de réfraction de ce verre à la longueur
d'onde 1064 nm.
>n_1064:=((Bl*lambdaA2)/(lambdaA2-
Cl)+(B2*lambdaA2)/(lambdaA2-C2)+(B3*lambdaA2)/(lambdaA2-
C3)+1)A(.5) ;
B l : = 1 . 0 3 9 6 1 2 1 2 ; B 2 : = 2 . 3 1 7 9 2 3 4 4 * 1 0 A (-
1) ; B 3 : = 1 . 0 1 0 4 6 9 4 5 ; C l : = 6 . 0 0 0 6 9 8 6 7 * 1 0 A ( - 3 ) ;C2:=2.0017 9144*10 A (-
2) ; C 3 : = 1 . 0 3 5 6 0 6 5 3 * 1 0 A ( 2 ) ;lambda : = 1 . 0 6 4 ;
Bl := 1.03961212
B2:= . 2317923440
B3 := 1.01046945
Cl := .006000698670
C2:= .02001791440
C3 := 103.5606530
X:= 1.064
n_1064:=((Bl*lambdaA2)/(lambdaA2-Cl)+(B2*lambdaA2)/(lambdaA2-
C2)+(B3*lambdaA2)/(lambdaA2-C3)+1)A(.5);
n 1064:= 1.506634802
M:=multiply (l,k,j,i,h,g,f,d,c,b,a);
M:=
[ 1.234175962 -.00919456461 d2
+ .08189754651 (.8109559514-.07961384625^2)^7 ,5.965706808
+ .8539007498^2 + 1.052955771 (.8109559514- .07961384625 d2) dl ]
[.08769963443-.000715141418 £/2
+ .08189754651 (-.00873214702- .006192262634^2) dl , 1.234175962
+ .06641530281J2+ 1.052955771 (-.00873214702- .006192262634^2) dl ]
La deuxième condition veut que le diamètre de sortie soit de 1.6 mm, ce qui s'exprime
mathématiquement par : y2=A*yl+B*anglel=0.8 mm ou y2=A*yl si Anglel=0 mm.
Rappelons que nous voulons obtenir un diamètre de 1.6 mm, ou, autrement dit, un rayon de
0.8 mm.
Si on suppose que le rayon du laser sera inclus dans la plage de 0.1 mm à 2 mm, alors, il
s'agit de faire varier les distances dl et d2 en fonction du rayon d'entrée pour conserver les
équations Angle2=C*yl=0 et y2=A*y 1+B*angle 1=0.8 :
Conditionl:=solve(M[2,1]=0,dl);
Cette dernière équation est la valeur de dl en fonction de d2 pour que la focale équivalente
soit nulle.
Condition2:=solve(M[l,1]*yl=0.8,dl);
Condilion2 :=
. . „ „ _ _ . „ . -.1234175962 W2 yl + .919456461 1 0 V d2 + .8000000000 10 n
—2.442075600 —
yl (-.1621911903 10" + .1592276925 10 I0 d2)
Nous avons maintenant trouvé les valeurs de dl pour les 2 conditions à satisfaire. Ces deux
équations sont évidemment égales. Il s'agit d'isoler la valeur de yl (rayon du faisceau) et d'y
résoudre les valeurs correspondantes de dl et d2 :
> Valeur_yl:=solve(Conditionl=Condition2,yl) ;
Valeur_yl :=
.2000000000 ,0" .43660735.0 .0'° + .309613131710"^
.1023719331 1022 + .2169476086 10" d2 + .365714997 109 d22
107
L'équation obtenue est celle du rayon du laser (yl) en fonction de d2. Nous pouvons
supposer que ce rayon sera situé dans la plage de 0.1 mm à 2 mm. Il s'agit donc de
déterminer les valeurs de d2 correspondantes à celles de yl à l'intérieur de 0.1 à 2mm.
Ensuite, avec les valeurs de d2 trouvées, nous pouvons en déduire celles de dl.
Par exemple, déterminons les distances entre les lentilles pour un rayon de 0.4 mm :
Valeur_d2:=solve(Valeur_yl=O.4,d2);
d2:=5.20;
d2 := 5.20
s
Valeur_dl:=Conditionl;
Valeur dl := 25.05229916
108
Annexe C
Conception optique de l'assemblage de lentilles
permettant d'ajuster la divergence du faisceau laser
Pour simplifier les manipulations mathématiques, le texte qui suit représente les opérations
effectuées avec le logiciel Maple.
Bl:=1.03961212;B2:=2.31792344*10 A (-
1);B3:=1.01046945;Cl:=6.00069867*10 A (-3);C2:=2.00179144*10 A (-
2) ;C3:=1.03560653*10 A (2) ;lambda :=0.532 ;
Bl := 1.03961212
B2:= . 2317923440
109
B3 := 1.01046945
Cl := .006000698670
C2:= .02001791440
C3 := 103.5606530
Puisque le montage est également utilisé pour les longueurs d'onde 532 nm et 1064 nm, il
faut déterminer le trajet optique pour ces deux longueurs d'onde.
Voici l'indice de réfraction pour la longueur d'onde 532 nm à travers le verre BK7 :
n _ 5 3 2 : = ( (Bl*lambda A 2) / ( l a m b d a A 2 - C l ) + (B2*lambda A 2) / ( l a m b d a A 2 -
C2)+(B3*lambdaA2)/(lambdaA2-C3)+1)A(.5);
n532:= 1.519472583
Nous donnons les valeurs des caractéristiques des lentilles pour le calcul matriciel.
RI : = - 1 0 . 8 ; R 2 : = - R l ; R 3 : = 5 0 . 6 ; R 4 : = - 5 0 . 6 ; d l : = 2 ; d 3 : = 5 . 1 ; n : = 1 ;
RI := -10.8
R2:= 10.8
R3 := 50.6
R4 := -50.6
dl :=2
d3 :=5.1
n:= 1
110
r i o i
[.03165526893 .658123095ôJ
b:=linalg[matrix] (2,2, [ 1 , d l , 0 , 1 ] ) ;
1 2
0 1
0
.04809931324
.1
1.519472583J
d2~
e :=
0
[-.006756460561 .6581230956J
1 5.1"
'0 1
X
h'=\ °
[-.01026625658 1.519472583
Matrice_532:=multiply(h,g,f,e,c,b,a);
Lambda:=1.064;
A:= 1.064
ti 1064:= 1.506634802
. [
[.03113603227 .6637308515
bb:=linalg[matrix] (2 , 2 , [1,dl,0,1]) ;
2
1
1 0
'.04691062981 1.506634802
e e : = l i n a l g [ m a t r i x ] (2 , 2 , [ 1 , d 2 , 0 , 1 ] ) ;
"1 dT
•0 1
113
"1 5.1
g8
' '0
1 0
hh :=
-.01001254549 1.506634802
Matrice_1064:=multiply(hh,gg,ff,ee,cc,bb,aa);
Matrice 1064:=
I" 1.353744698+ .09346361360^/2 4.878290372+ 1.026268753 d2
[.07255200364 - .001904447179 d2 1.000136689 - .02091160995 d2
- y2 IJA sir yi
\Angle2\ [C Y)\\_Angle1
Étant donné que l'angle d'entrée est nul, l'équation à résoudre est Angle2 = C*yl. Cette
équation est directement reliée au rayon du faisceau laser yl que l'on a calculé à 0.8 mm.
Pour la longueur d'onde de 532 nm, nous déterminons la distance minimale pour un angle
de divergence total de 6° soit 3°de part et d'autre de l'axe optique, ou encore de 0.052 rad
pour nos calculs.
Angle2_532:=Matrice_532[2,1]*0.8 ;
solve(Angle2_532=0.052,d2);
4.677775978
solve(Angle2_532=0,d2);
37.13530330
Nous pouvons extrapoler les valeurs des distances entre les deux lentilles d2 pour les angles
variant de 0 à 3° de chaque côté de l'axe optique (ou encore de 0 à 0.052 rad). Ces valeurs
sont représentées graphiquement à la figure C l .
115
0.06
41
« 0.05
0.04
g l 0.03
B .H"
0.02
-s 0.01
10 15 20 25 30 35 40
Distance entre les lentilles (mm)
Pour la longueur d'onde 1064 nm, nous déterminons les distances pour une divergence de 0
et de 3 degrés de part et d'autre de l'axe optique :
Angle2_1064:=Matrice_1064[2,1]*0.8 ;
solve(Angle2_1064=0.052,d2);
3.965457127
solve(Angle2_1064=0,d2) ;
38.09609657
10 15 20 25 30 35 40
Distance entre les 2 lentilles (mm)
La figure C.3 illustre la superposition des deux graphiques précédents. On peut y noter que
la distance d2 n'est pas exactement la même dans le cas du 532 nm et du 1064 nm pour un
angle de divergence voulu. Cette distinction peut être utile dans le cas où une bonne
précision d'angle serait exigée. Cependant, nous pouvons voir que les deux droites se
croisent en leur milieu, ce qui permet de restreindre les différences lorsqu'une longueur
d'onde ou l'autre est appliquée.
117
10 15 20 25 30 35 40
Distance entre les 2 lentilles (mm)
Annexe D
Conception de la pièce optique servant à la collimation
des diodes lasers
Ce que nous tentons de trouver lors des calculs qui suivent est le positionnement de la
lentille achromatique par rapport à la sortie de la fibre optique.
Une liste indiquant les indices de réfraction des verres « Crownglass9 » et « Flintglass7 »
en fonction des longueurs d'onde est donnée par la compagnie fournissant la lentille
achromatique. À la longueur d'onde de 915 nm, l'indice de réfraction du « Crownglass9 »
est de 1.5083 et celui du « Flintglass7 » est de 1.7770. Nous allons, au cours des lignes qui
suivent, trouver le positionnement de la lentille pour cette longueur d'onde de 915 nm.
Ensuite, selon le même processus de calculs, nous dévoilerons les valeurs de
positionnement pour les longueurs d'onde de 807 et 965 nm sans toutefois en exposer tous
les calculs.
a:=linalg[matrix] ( 2 , 2 , [1,0,-(n_Crown-
n ) / ( n Crown*Rl), n/n Crown]);
1 0
a := n Crown — n n
n Crown RI n Crown
c:=linalg[matrix] (2,2, [ 1 , 0 , - ( n _ F l i n t -
n Crown)/(n Flint*R2),n Crown/n F l i n t ] )
1 0
c := n Flint - n Crown n Crown
n Flint R2 n Flint
e : = l i n a l g [ m a t r i x ] ( 2 , 2 , [ 1 , d.2 , 0 , 1 ] ) ;
1 d2
e := 0 1
1 0
/ • = n - n Flint nFlint
nR3 n
nCrown := 1.5083
n Flint := 1.7770
n:= 1
RI := 14.388
R2:= -12.71
120
R3 := -28.63
dl := 5
d2 :=1.5
M:=multiply(f,e,c, b , a ) ;
T .8688222346 4.218266972
[-.04024234882 .9556005775
Nous avons vu que la relation entre l'angle d'entrée et de sortie est définie par :
Angle2=C*yl+D*Anglel. Puisque les diodes doivent être collimées, la valeur d'Angle2
doit être nulle.
Pour résoudre le problème, la stratégie de calcul est de trouver d'abord la valeur d'Angle 1
puis d'en déduire celle de yl dans la relation 0=C*yl+D*Anglel. La valeur d'Anglel peut
être trouvée en connaissant l'ouverture numérique de la fibre optique. En connaissant yl qui
représente la hauteur du rayon sur la lentille, il est possible par trigonométrie de calculer la
distance où doit être positionnée la lentille face à la fibre optique.
Si l'ouverture numérique est de 0.22, l'angle est de 12.71 degrés, ou 0.22 rad.
yl:=solve(M[2,l]*yl+M[2,2] *0.22=0,yl) ;
yl := 5.224151501
Distance:=yl/tan(0.22);
Distance := 23.36179687
Par soucis de précision, nous pouvons exclure la distance incluse à l'intérieur de la fibre.
121
p:=58*10A(-3)/tan(0.2218144705);
p:=. 2571772390
Positionnement :=Distance-p;
Positionnement := 23.10461963
Nous avons calculé la distance entre la fibre optique et la lentille pour une longueur d'onde
de 915 nm. Selon le même raisonnement, nous pouvons déterminer le positionnement des
lentilles pour les diodes aux autres longueurs d'onde.
122
Annexe E
Calculs de la divergence naturelle des diodes lasers
Dans l'exemple de calcul qui suit, nous déterminons la divergence pour la diode laser de
longueur d'onde de X= 915 nm.
Pour considérer la propagation d'un faisceau gaussien, rappelons que la fonction d'onde
d'une onde monochromatique indépendante du temps sous forme complexe et polaire
s'écrit selon : Uph(r) = uo(r)expj0{r)- Or le phaseur de la fonction d'onde d'un faisceau
(Étranglement) (E.5)
n
Rappelons que les diodes lasers sont d'abord guidées par des fibres optiques et qu'elles ont
une ouverture numérique de 0.22 :
123
Lorsque z est beaucoup plus grand que z0> on peut alors négliger la valeur 1 dans l'équation.
Or si W., =
TV
A
On retrouve alors : 0,, = - - où 6> = 0.22rad
Puisque l'on cherche la divergence naturelle et son effet sur de grandes distances, nous
supposons que la taille du faisceau, lorsque celle-ci atteint la lentille et la traverse, reste la
même et que seul le rayon de courbure est altéré. La variation du rayon de courbure à
Donc, dans le plan de la lentille, nous avons l'égalité W = W où la valeur a été calculée à
5.22 mm.
Étant donné que nous avons placé la lentille de façon à ce que le faisceau soit collimé, nous
désirons que la taille du faisceau reste la même le plus possible en fonction de la distance
z'. La figure E.2 représente la variation de la taille du faisceau gaussien lorsqu'il traverse
une lentille. Pour que ce soit possible, nous posons le nouvel étranglement dans le plan de
la lentille W = W'.
Figure E.2 : Variation de la taille d'un faisceau gaussien lorsque passé à travers une lentille
O'o = - A - = 0.0032°,
nW o
Bien que l'angle de divergence trouvé pour la diode à 915 nm semble faible, sa valeur n'est
pas négligeable puisqu'un faisceau initialement à 5.22 mm à la sortie de la lentille s'étendra
jusqu'à 117 mm (ou 11.7 cm) à 2 km.
W(z)=Wo 1 + W(z)=W0"+—
où encore nW0 ' ,
125
Annexe F
Calculs de la largeur du faisceau laser lorsqu'il atteint la
dernière roulette R3
Puisque les surfaces des miroirs restreignent les possibilités de variation d'angles en élévation, il
appert important de considérer la taille des faisceaux lorsque ceux-ci atteignent les miroirs. Pour
cela, il faut visualiser le fait que cette pièce optique est située à la suite de l'assemblage de
lentilles à divergences variables discuté à la section 2.2.2. En variant la divergence du faisceau
laser, cet assemblage de lentilles est responsable du diamètre du laser lorsque celui-ci heurte le
miroir. Ainsi, la taille du faisceau lorsqu'il n'y a aucune divergence est de 5 x 1.6 = 8 mm car le
système de lentilles agrandit la taille de faisceau de 5 fois sa grosseur initiale tel qu'illustré à la
figure F. 1.
Diamètre
à 8 mm
Figure F.l : Illustration de la propagation du faisceau lorsque celui-ci est dirigé vers le
miroir sans divergence.
À l'autre extrême, c'est-à-dire lorsque l'assemblage de lentille est positionné afin de permettre
une divergence de 6°, les lentilles sont rapprochées à environ 4 mm. En tenant compte du fait
qu'il y a, dans ce cas, approximativement 8 cm qui sépare la dernière lentille du miroir fixé sur
la roulette R3, le faisceau obtenu est de : (80 mm (distance) x tan 6° ) + 1.6 (faisceau initial) =
9.99 mm.
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Diamètre
à 9.99 mm
Figure F.2 : Illustration de la propagation du faisceau lorsque celui-ci est dirigé vers le
miroir avec 6° de divergence.
Tel que calculé dans les lignes précédentes, le diamètre du faisceau laser le plus élevé pour
toutes les situations de divergence est d'environ 10 mm. Puisque le diamètre de la surface des
miroirs est de 25 mm, un jeu de 15 mm est donc possible. La roulette peut donc tourner sur une
plage de ± 7.5 mm.