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La pollution de l'air (ou pollution atmosphérique) est une altération de la qualité de l'air pouvant être
caractérisée par des mesures de polluants chimiques, biologiques ou physiques présents dans l'air,
ayant des conséquences préjudiciables à la santé humaine, aux êtres vivants, au climat, ou aux biens
matériels1.
Ces polluants peuvent être d'origine naturelle ou anthropique et concerner l'air atmosphérique et/ou
l'air intérieur des espaces clos (véhicules, maisons, usines, bureaux). Ils constituent généralement des
cocktails de polluants tels que des particules en suspension, ou autres substances2 dont la
concentration et les durées de présence suffisent à produire un effet toxique et/ou écotoxique. Ils
peuvent interagir avec la lumière (pollution photochimique).
En Europe, la pollution de l'air est à l'origine de plus de 500 000 morts par an3.
Les émissions de CO, de CO2, de soufre, de suies et de particules liées à la combustion du charbon
ont probablement été la première source de pollution majeure de l'air, dès le début de l'ère
industrielle.
Sommaire [masquer]
3 Histoire
4.2.1 Acidification
4.2.2 Eutrophisation
4.5 Particules
5 Prévalence
6.2.1 Europe
6.2.2 Asie
6.5 Industries
6.6 Agriculture
7.2 Ozone
7.6 Particules
7.7.2 Méthane
8 Règlementation
8.1 Pollution
9 Aspects juridiques
10.1.1.1 Épidémiologie
10.1.1.2 Métrologie
10.1.3 Végétaux
10.1.4 Animaux
10.1.5 Champignons
10.2.5 Verre des vitres et des vitraux dans l'environnement urbain pollué
11.3 Inde
11.5 France
11.6 États-Unis
13 Notes et références
14 Voir aussi
14.1 Articles connexes
14.2 Bibliographie
14.4.2 Autres
En 1979, l'ONU a encadré la mise en place d'une Convention sur la pollution atmosphérique
transfrontière à longue distance. L'Organisation Mondiale de la Santé estime que ramener les taux de
particules PM10 de 70 à 20 µg·m-3 diminuerait la mortalité induite par la pollution de l'air de 15 %.
En 2012, l'OMS l'estimait responsable de près de 7 millions de morts prématurées par an, surtout
dans les pays à revenus faibles et intermédiaires, en particulier en Asie2 ; plus de la moitié sont dues
à la pollution intérieure (en particulier à la cuisine sur des réchauds à charbon, à bois ou à
combustibles de la biomasse) et près de la moitié à la pollution extérieure. 80 % des décès liés à la
pollution extérieure sont causés par des maladies cardiovasculaires (40 % AVC et 40 % cardiopathies
ischémiques) ainsi que 60 % de ceux dus à la pollution intérieure (34 % d'AVC et 26 % de
cardiopathies ischémiques), suivis par les BPCO (ext. : 11 %, int. : 22 %)2.
En 2016, l'agence nationale de santé publique estime que la pollution de l'air est responsable de 48
000 morts par an6.
En 2015, environ 4,2 millions de personnes seraient mortes d'un air malsain. Les particules lourdes
(suies) ont diminué, mais les décès dus à l'inhalation de particules fines aéroportées ont augmenté
de plus de 20 % entre 1990 et 2015, notamment en Afrique du Nord et au Moyen-Orient en raison
d’un climat sec, mais aussi au Bangladesh, en Inde et en Chine en raison de l'explosion des
transports, de l'urbanisation, de l'industrie et de la combustion du bois et du charbon. Respirer des
particules polluantes est devenu cinquième risque majeur pour la santé, derrière l'hypertension
artérielle, le tabagisme, l'hyperglycémie et l'hypercholestérolémie.
Le rapport « Global Air 2017 » du « Global Burden of Disease » et du « Health Effects Institute » de
Boston, plus de 90 % de la population mondiale respire un air malsain7.
Différents types de pollutions atmosphériques[modifier | modifier le code]
Pollution de l'air.jpg
brève ou chronique ;
émise en quantité dispersée (exemple : pollution émise par les centaines de millions de pots
d'échappement) ;
locale et émise par une source fixe (exemple : cheminée, usine), ou émise par des sources mobiles
(épandeurs de pesticides, transport routier, maritime ou aérien10), l'ensemble de ces sources
contribuant à une pollution globale intérieure ou extérieure (exemple : augmentation de l'effet de
serre due au CO2 ou composés organiques volatils dans l'espace domestique).
C'est avec la révolution industrielle que la pollution de l'air est devenue la plus visible et manifeste.
Selon un sondage annuel, la pollution de l'air et le changement climatique étaient fin 2014 les deux
préoccupations principales des Français en matière d'environnement, atteignant même « leur plus
haut niveau depuis le début de la décennie » mais les ménages semblaient moins disposés
qu'auparavant à agir pour l'environnement (et à changer de comportement ou de produit si cela leur
coûte plus cher)11.
La qualité de l'air urbain et des habitations est aujourd'hui souvent critiquée, mais l'air intérieur de
nombreux logements des siècles passés était également pollué par des foyers défaillants et nocifs
pour la santé des résidents. La pollution de l'air n'est ainsi pas un phénomène récent mais s'inscrit au
contraire sur l'échelle multiséculaire de l'histoire de l'homme et de ses activités. Seule la sensibilité à
cette problématique a réellement évolué au fil du temps, devenant aujourd'hui un enjeu de santé
publique fortement médiatisé.
On retrouve actuellement des traces des poussières, fibres, débris fins, fumées et vapeurs émis par
les différentes mines de fer, mercure et autres métaux non ferreux de l'Empire romain ou par leurs
installations de raffinage et de fonderie jusque dans les sédiments de lacs de montagne et dans les
glaces arctiques, qu'ils ont contaminé via le déplacement des masses d'air polluées.
Sans connaitre l'origine microbienne des maladies, les gens de l'antiquité et du Moyen Âge avaient
une certaine conscience de l'importance de la qualité de l'eau et de l'air ; ils craignaient l'air et l'eau «
corrompus » (théorie des miasmes), mais ce n'est qu'avec Pasteur qu'on comprendra mieux le rôle
des microbes.
Au xixe siècle de nouvelles formes de pollution se sont développées de façon massive et récurrente
dans les villes de la Révolution industrielle, notamment à cause de l'utilisation croissante du charbon
et des usines12.
À Montlignon, par exemple, les pépiniéristes et arboriculteurs accusent les tuiliers de corrompre
leurs plantations par la pollution de l'air.
Ce phénomène est d'autant plus grave pour la santé lorsqu'une grande partie de l'habitat ouvrier se
trouve à proximité immédiate des lieux de production. Au xxe siècle les avions ont émis leurs
polluants dans des couches de plus en plus hautes de l'atmosphère où ils sont exposés à des
phénomènes photochimiques complexes.
De 1992 à 2015, la pollution urbaine s'est réduite à Paris, à l'exception de la pollution à l'ozone13 :
Dioxyde de souffre (SO2) : baisse de 27 à 6 µg/m3, puis sous la limite de détection depuis 2007
On peut citer :
la pollution radioactive, avec les essais nucléaires atmosphériques, puis les pollutions dues au
fonctionnement des installations nucléaires ou à des accidents (Tchernobyl, Fukushima, Tokai-
Mura..). Des molécules qui n'existent pas de façon permanente dans la nature peuvent apparaître
ponctuellement (iode radioactif à courte durée de demi-vie) ou durablement (dans ce cas, il s'agit
souvent de métaux lourds qui tendent à retomber au sol (ex. : plutonium, césium 137 de
Tchernobyl), mais qui peuvent facilement recontaminer l'air lors par exemple d'un incendie de forêt,
après qu'ils se sont accumulés dans les arbres ou d'autres végétaux ou champignons exposés à
l'incendie.
des polluants biologiques nouveaux ou anormalement présents. C'est le cas de particules émises par
l'aération des élevages industriels. C'est le cas de fines particules provenant de fientes d'oiseaux,
d'excréments de chiens et de chats qui sont déshydratés, écrasés et dispersés par le passage des
piétons et véhicules puis mis en suspension dans l'air par le vent, avec des spores fongiques ou
microbiens (streptocoques, staphylocoques) en raison de l'imperméabilisation croissante de notre
environnement. L'apparition de nouveaux matériels de nettoyage comme les souffleuses a exacerbé
ce type de pollution.
des pollens nouveaux apportés par des plantes introduites allergènes, une augmentation du nombre
de pollens érodés et dégradés (et donc plus allergènes) en raison de la forte régression des abeilles
qui en collectent donc bien moins[pas clair], en raison de l'augmentation de l'acidité et du caractère
oxydant de l'air, et en raison de l'imperméabilisation croissante de notre environnement : la rosée,
les mousses et les lichens qui fixaient[pas clair] et les sols humides qui fixaient les pollens et
particules de l'air disparaissent des villes.
La pollution lumineuse, en forte augmentation est indirectement liée à la pollution de l'air (la
réflexion de la lumière sur les particules en suspension augmente la diffusion et la taille du halo)
Les pollutions de l'air et les gaz à effet de serre ne doivent pas a priori être confondus, mais ce sont
parfois les mêmes et le dérèglement climatique pourrait avoir des conséquences (souvent
aggravantes et synergiques) sur la plupart des pollutions de l'air (synergies qui font en France l'objet
d'études par l'Institut national de l'environnement industriel et des risques (INERIS)14,15, depuis
2009 au moins16,17.
Les espèces polluantes émises ou transformées dans l'atmosphère sont très nombreuses. Même si
leurs concentrations sont très faibles (mesurées en général en microgrammes par mètre cube), elles
peuvent avoir des effets notamment sur la santé18.
Les gaz à effet de serre ne sont pas à proprement parler des polluants atmosphériques19,20.
« Les véhicules sont à l'origine de deux types bien distincts d'émissions dans l'atmosphère :
les polluants de l'air dits polluants locaux composés de gaz toxiques (ex. : monoxyde de carbone,
oxydes d'azote) ou de particules nocives qui ont un effet direct sur la santé (voies respiratoires et
maladies cardio-vasculaires)
et le dioxyde de carbone ou CO2. Principal gaz à effet de serre, il est responsable du changement
climatique mais a peu d'effet direct sur la santé. »21.
L'effet de serre est un phénomène naturel lié à l'absorption des rayonnements infrarouge (IR) de
grande longueur d'onde renvoyés, par la surface terrestre, par des composés présents dans
l'atmosphère, appelés gaz à effet de serre : dioxyde de carbone (CO2), méthane (CH4), eau (H2O),
ozone (O3), protoxyde d'azote (N2O), hexafluorure de soufre (SF6) et halocarbures (dont les CFC).
Une partie du rayonnement IR n'est pas renvoyée vers l'espace. L'énergie absorbée est transformée
en chaleur.
Ce phénomène est important pour la « survie de la planète »23. Sans effet de serre, la température
moyenne sur Terre chuterait dans un premier temps à −18 °C, mais à cette température la glace
s'étendrait sur le globe et l'albédo terrestre augmenterait entraînant une chute supplémentaire de la
température moyenne de la planète qui se stabiliserait vraisemblablement en dessous de −50 °C
(voir le mécanisme sur Terre de l'effet de serre) et « la vie n'existerait peut-être pas »23.
Les gaz à effet de serre analysés par le Citepa sont les GES anthropiques désignés par le protocole de
Kyoto, soit :
le dioxyde de carbone ;
le méthane ;
le protoxyde d'azote ;
l'hexafluorure de soufre ;
Plusieurs secteurs d'activité sont responsables de l'accroissement des émissions de gaz à effet de
serre, notamment :
le secteur tertiaire ;
l'agriculture.
En France en 2013 l'agriculture contribue aux émissions françaises de GES à hauteur de 16,1 %; c'est
le premier secteur émetteur de méthane (65,8 %) et de protoxyde d'azote (86,6 %)24, et le deuxième
secteur émetteur de GES derrière le secteur des transports, responsable de 27,6 % des émissions25.
L'acidification est l'augmentation de l'acidité d'un sol, d'un cours d'eau ou de l'air en raison des
activités humaines. Ce phénomène peut modifier les équilibres chimiques et biologiques et affecter
gravement les écosystèmes. L'augmentation de l'acidité de l'air est principalement due aux émissions
de SO2, NOx et HCl, lesquels, par oxydation, donnent les acides HNO3 et H2SO4. Les pluies acides qui
en résultent ont un pH voisin de 4 à 4,526.
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L'eutrophisation correspond à une perturbation de l'équilibre biologique des sols et des eaux due à
un excès d'azote par rapport à la capacité d'absorption des écosystèmes.
Elle fait intervenir des phénomènes catalytiques, liées aux ultraviolets solaires, sources de molécules
dites « superoxydantes », telles que l'ozone, lesquelles peuvent interagir avec d'autres polluants
pour par exemple et notamment contribuer aux phénomènes dits de « pluie de mercure ».
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Les métaux lourds posant problème pour l'environnement et la santé sont des nanoparticules ou
sont généralement associés aux aérosols de petite taille. Quand ils sont présents dans l'air (pollution
routière, industrielle, combustion, etc.)27, ils sont principalement évacués du compartiment
atmosphérique par dépôt humide. Ils se retrouvent alors dans les sols, les sédiments et l'eau
interstitielle28 puis dans les organismes et les écosystèmes, auxquels ils peuvent poser problème.
Certains invertébrés (vers par exemple) peuvent les fixer grâce à des molécules chélatrices
(métalloprotéines en général) et en excréter une partie via leur mucus ou excréments ; ils peuvent
alors les remonter en surface du sol ou des sédiments ; ces métaux ou métalloïdes sont alors à
nouveau biodisponibles pour les bactéries, les plantes ou d'autres espèces qui peuvent à nouveau les
bioaccumuler29…
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La pollution diffuse de l'air est générale, y compris en Europe31,32 ; les retombées de la pollution
atmosphérique touchent tous les continents, toutes les mers (également concernées par les
émissions croissantes des transports maritimes33) et les glaces polaires. La haute atmosphère n'est
pas épargnée comme en témoignent les abondantes traînées d'avion, et il en va de même pour la
stratosphère dont la couche d'ozone n'est pas encore reconstituée.
Les cadastres d'émissions laissent penser que les pays industriels et moins avancés ou en
développement sont localement plus touchés, de même, dans le monde entier, que les ports, les
conurbations et les villes — selon l'Agence européenne pour l'environnement (AEE), en 2012, près
d'un citadin européen sur trois est exposé à des taux excessifs de particules en suspension dans
l'air34 — et les ports ou les abords de voies de transports dont le nombre et l'intensité d'utilisation
ne cessent globalement de s'accroître, en Europe notamment35, malgré les alertes successives de
l'AEE sur la sous-estimation des émissions des véhicules36, le mauvais exemple européen suivi par
les nouveaux adhérents37 et l'augmentation régulière des transports motorisés38.
Les statistiques de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) attribuent à la pollution de l'air plus de
7 millions de décès pour 2012, dont 600 000 enfants de moins de 5 ans. Les régions les plus touchées
sont l'Extrême-orient : 2,8 millions (172 décès pour 100 000 habitants) et le Sud-Est asiatique : 2,3
millions (124 décès/100 000 hab.) ; l'Europe compterait 582 000 décès par an (106 décès/100 000
hab. dans les pays à revenus faibles et moyens et 47 dans les pays à revenus élevés)39.
Pour des raisons de moindre présence d'activités humaines, agricoles et industrielles notamment,
l'hémisphère sud est moins touchée que l'hémisphère nord.
Pollution des villes[modifier | modifier le code]
La forme urbaine40, la manière dont on s'y déplace, et son degré de végétalisation41 ont une
importance pour la qualité de l'air et le bruit40.
En raison de la mauvaise qualité de l'air due au nombre important de voitures vétustes dans
l'agglomération, Téhéran fait partie des villes les plus polluées au monde : en novembre 2006, la
pollution atmosphérique dans la capitale iranienne aurait fait 3 600 morts, essentiellement par
infarctus du myocarde42.
Outre les véhicules à moteur, la combustion du bois a aussi un impact négatif sur la qualité de l'air en
ville. Cet impact a été étudié dans quatre villes françaises43. Même en milieu urbain, les chauffages
au bois émettent souvent davantage de poussières fines et autres polluants, que la circulation
routière44,45.
Gaz volcaniques
Assombrissement global
Pluie acide
Pollution de Londres
Smog
anthropiques, par exemple : émissions des poêles et chaudières (chauffage domestique, notamment
le chauffage au bois, et le chauffage industriel), moteurs (trafic routier, maritime et aérien), usines
(industries des produits chimiques et pharmaceutiques, des peintures et des enduits, usines
d'incinération…), agriculture, etc. ;
naturelles, par exemple : volcanisme, érosion éolienne, émissions naturelles de méthane
(marécages).
Cette distinction est parfois difficile à établir ; la dégradation anthropique des sols (ex :
réchauffement des pergélisol) peut favoriser des émissions de méthane qu'on jugera ou non naturel,
de même qu'une aridification anthropique induite par le drainage, le surpâturage, la salinisation et
dégradation des sols favorise des envols de poussière qu'il est difficile de différencier des envols
naturels à partir des déserts supposés naturels ou originels.
Dans le rapport annuel du gouvernement français sur la qualité de l'air pour 2014 (paru le 30
septembre 2015), les principales pollutions sont caractérisées comme suit46 :
oxydes d'azote (NOx) dont le dioxyde d'azote (NO2) Transport routier Non
La pollution de l'air résulte donc principalement des installations de chauffage, des centrales
thermiques et des installations industrielles, des moyens de transport dont les véhicules à moteur
(sauf ceux électrique) et de l'agriculture.
La combustion de biomasse (feux de cheminée, feux agricoles et feux de jardins49) est une source
importante de pollution atmosphérique carbonée. En hiver, 50 à 70 % de la masse des aérosols
carbonés provient de la combustion de biomasse, ceci partout en Europe et aussi bien pour les
masses d'air étudiées près du sol qu'en altitude. Les principales méthodes utilisées par les chercheurs
du programme européen Carbosol (2001-2005) pour distinguer les aérosols carbonés issus de la
combustion de biomasse de ceux émis par la combustion des combustibles fossiles faisaient appel à
des traceurs chimiques (notamment le lévoglucosan, sucre produit lors de la combustion incomplète
de la cellulose) et au carbone 14. Ces dernières études suggèrent que « la manière la plus efficace de
limiter cette pollution à l'échelle continentale, notamment en hiver, consisterait à s'attaquer
principalement à la combustion de biomasse par des évolutions technologiques et une
réglementation sévère limitant ses modes d'utilisation ». « De telles mesures sont d'autant plus
nécessaires, que de récentes études épidémiologiques ont souligné la similarité des effets sur la
santé entre les fumées de combustion de biomasse et les produits pétroliers (diesel), tant dans la
nature que dans la fréquence des troubles engendrés (affection respiratoire, cancer du poumon…).
De nombreux États ont d'ailleurs interdit depuis longtemps les feux de cheminées ouvertes, les feux
agricoles et ceux de jardins »50,51. Les cheminées à foyer ouvert, anciennes ou de conception
moderne, « sont à éviter, en raison de leurs piètres performances au regard de la pollution qu'elles
génèrent. »52,53.
Selon l'OMS, dans l'Europe des quinze, la combustion du bois dans les petits appareils domestiques
(« combustion of wood in domestic stoves ») deviendrait, à l'horizon 2020, la principale source de
particules fines (PM2,5), reconnues les plus dangereuses pour la santé54.
Modes de combustion de la biomasse
Feu de cheminée
Poêle à bois
L'air de Pékin un jour après la pluie (gauche) et un jour ensoleillé mais avec le smog (droite)
Le nuage brun d'Asie : tous les hivers, de décembre à avril, un immense nuage de poussière recouvre
le sud de l'Asie. Une équipe de l'université de Stockholm, en collaboration avec des chercheurs
indiens, a étudié l'origine des particules de ce nuage. Grâce à une datation au carbone 14. Ils ont
prouvé que ce nuage provient pour deux tiers de la combustion de la biomasse et pour un tiers de la
combustion de combustibles fossiles. « Pour lutter contre ce fléau, il conviendra donc de lutter
parallèlement contre ces deux sources de particules »55.
le dioxyde de carbone (CO2), non toxique mais reconnu comme une des causes de l'effet de serre
des gaz dont la toxicité est avérée (monoxyde de carbone, oxydes d'azote…), cela jusque dans la
haute atmosphère avec les avions et fusées
des particules en suspension (PM10 et PM2.5) : un quart des particules PM10 rejetées dans l'air
francilien proviennent du trafic routier
des COV (composés organiques volatils) dont les plus toxiques sont le benzène et autres composés
aromatiques, libérés par évaporation (remplissage, réservoirs, fuites) et par les gaz d'échappement
imbrulés.
L'usage des biocarburants à la place des énergies fossiles (pétrole, houille, gaz naturel), à l'origine
d'une pollution chronique depuis le début du xxe siècle, ne modifie pas fondamentalement les
émissions polluantes. Seul le bilan CO2 est amélioré.
Ce problème, devenu un problème de santé publique avec l'accroissement du trafic automobile, les
gouvernements des principaux pays sont intervenus en réglementant les émissions polluantes des
véhicules à moteur (voir Emission standard (en)). En Europe, les premières normes européennes
d'émission sont entrées en vigueur en 1990 pour les poids lourds et 1992 pour les véhicules légers.
Elles ont évolué environ tous les cinq ans depuis, imposant une réduction drastique des émissions de
polluants atmosphériques en mg par kilomètre parcouru, malheureusement en partie compensée
par l'augmentation du trafic automobile et poids-lourd.
Dans le cadre de la lutte contre l'effet de serre entérinée à l'échelle mondiale par le Protocole de
Kyoto, des réglementations limitant sévèrement les émissions de CO2 des véhicules à moteur ont
également été mises en place57. Le principe est d'exiger que la gamme de véhicules de chaque
constructeur automobile respecte une émission moyenne limitée à 130 g/km pour 2015, puis à 95
g/km en 2020, ce qui correspond à des consommations de 4,0 l/100 km en essence, 3,6 l/100 km en
gazole58.
L'avis de l'ADEME rendu en juin 2014 sur le rôle des transports dans la pollution de l'air demeure
fortement sceptique: « En théorie, c'est à 70 km/h qu'un moteur émet le moins de particules fines et
d'oxyde d'azote ». Encore faut-il que le véhicule roule en continu et sans a-coups, ce qui ne
correspond pas du tout à la pratique. « Dès lors, le seul moyen de savoir si une baisse des vitesses de
circulation a un impact réel sur la qualité de l'air est de faire des mesures avant et après la mise en
place de cette mesure ». Or ces études sont aujourd'hui inexistantes pour les particules fines et très
rares pour les oxydes d'azote. Quant à réduire la vitesse à 50 ou 30 km/h, une telle mesure risque
d'augmenter les successions de phases d'accélération et de décélération, ce qui aurait un effet
négatif.
Pour les experts de l'ADEME, « il est nécessaire d'agir prioritairement sur les véhicules les plus
émetteurs de particules et de NO2, en particulier les véhicules Diesel non équipés de filtres à
particules fermés qui représentent encore environ les 2/3 du parc. »
Le problème de pollution concerne aussi la pollution intérieure dans les véhicules. Les
embouteillages ou le trafic peuvent accentuer cette pollution à l'intérieur même de ces véhicules à
moteurs59. Selon une étude du docteur Fabien Squinazi, membre du collège d'experts de l'ARCAA60
(Association de Recherche Clinique en Allergologie et Asthmologie), les passagers des véhicules sont
les plus exposés à la pollution de l'air en raison d'une double exposition. Le passager est soumis à
l'intérieur aux particules fines et aux moisissures allergisantes et à l'extérieur au monoxyde de
carbone61.
Un rapport publié en juin 2016 par le Fonds mondial pour la nature (WWF) et trois autres ONG avec
le soutien de l'Union européenne évalue à 22 900 décès prématurés les impacts de la pollution
atmosphérique causée par les centrales au charbon de l'Union européenne en 2013, un bilan
comparable à celui des accidents de la route : 26 000 décès. Ces centrales ont aussi été responsables
en 2013 de 11 800 nouveaux cas de bronchite chronique et 21 000 admissions à l'hôpital. Les
centrales polonaises à elles seules ont causé 5 830 décès prématurés, les centrales allemandes 4 350
décès et les centrales britanniques 2 870 décès. Les impacts transfrontaliers sont très importants : les
centrales polonaises ont causé 4 700 décès prématurés dans les pays voisins et les centrales
allemandes 2 500 décès ; le pays le plus affecté par des centrales étrangères est la France, avec 1 200
décès dus aux centrales allemandes (490 décès), britanniques (350 décès), polonaises, espagnoles et
tchèques62.
En 2016, un rapport de l'Agence internationale de l'énergie chiffre à 6,5 millions le nombre de décès
prématurés annuels dus à la pollution atmosphérique. La majeure partie de cette pollution étant liée
à la production et l'utilisation de l'énergie, en particulier la pollution domestique (4,3 millions de
décès, dont 80 % en Asie) causée pour l'essentiel par l'utilisation de bois pour la cuisine63.
le méthane, produit par le système digestif des ruminants et la fermentation anaérobie des lisiers ou
fumiers ;
le dioxyde de carbone. Ce gaz est émis par les engins mécaniques (tracteurs, moissonneuses,
camions) et le chauffage ou la climatisation des bâtiments d'élevage.
En France l'agriculture compte parmi les premiers secteurs émetteur de gaz à effet de serre [réf.
souhaitée]. En contrepartie, les prairies permanentes sont considérées comme des stocks ou puits de
carbone au même titre que les forêts.
Le réchauffement peut être localement une source de stress hydrique, de maladies, ou de mortalité
pour les cultures et l'élevage. Et la pollution atmosphérique - par l'ozone notamment - nuit aussi aux
cultures et aux rendements. Ainsi, au début des années 2000, les effets mesurables de l'ozone
troposphérique sur le rendement des cultures à l'échelle régionale entraînaient en Europe des pertes
économiques pour au moins 23 cultures arables (de l'ordre de 5,72 à 12 milliards USD par année65.
Dans le cas de la pollution aérienne en particulier, la diffusion des polluants joue un rôle important
dans les effets constatés : dans certains cas, une pollution importante mais d'origine ponctuelle va se
diffuser sur une zone géographique importante et avoir un impact faible, dans d'autres cas, une
pollution diffuse (par exemple issue des transports) va être concentrée par les vents et le relief et
ainsi avoir un impact notable sur les populations.
La principale cause est l'activité anthropique, mais certains événements naturels peuvent perturber
la composition de l'air de façon non négligeable et durable, comme une éruption volcanique ou
certains feux naturels à très grande échelle.
rejets liés à la production d'énergie (électricité, généralement par combustion de carbone fossile
produits pétroliers, charbon et gaz ; ou de chaleur chauffage résidentiel, des bureaux, etc.) ;
L'ozone est dit polluant secondaire ; il n'est pas émis directement dans l'air mais résulte d'une
réaction photochimique impliquant des précurseurs, des polluants issus de l'automobile,
essentiellement les oxydes d'azote. Il est une des causes du smog. L'ozone se développe plus
intensément en période de temps chaud et ensoleillé : les concentrations en ozone sont ainsi plus
élevées durant la période estivale. À noter que l'on parle ici de l'ozone troposphérique, c'est-à-dire
de l'ozone des basses couches de l'atmosphère, qui est un polluant majeur et provoque notamment
des problèmes respiratoires. Au contraire, l'ozone dans la haute atmosphère, formé par des
mécanismes différents, donne naissance à la couche d'ozone qui protège des rayonnements
ultraviolets.
Les oxydes d'azote67 à l'état de gaz dans les conditions habituelles de température et de pression
sont regroupés sous le terme générique de NOx. Parmi ces NOx, le monoxyde d'azote (NO) et le
dioxyde d'azote (NO2) sont des polluants atmosphériques réglementés. Les NOx sont
essentiellement produits par l'Homme.
La combustion des combustibles fossiles et de la biomasse dans les foyers fixes d'une part, et des
combustibles gazeux et liquides dans les moteurs thermiques d'autre part, génère des émissions
d'oxydes d'azote (NOx)68.
Toutes les combustions à haute température et à haute pression : moteurs des automobiles, en
particulier les moteurs Diesel qui, du fait de leur fonctionnement à plus haute pression, émettent
deux à trois fois plus de NOx que les moteurs à essence. La pollution NOx des voitures est règlementé
par les normes européennes69. Un avion qui décolle produit en moyenne l'équivalent en NOx de 1
000 voitures Diesel parcourant 25 km, donc les 2 300 décollages quotidiens des trois aéroports
parisiens du Bourget, d'Orly et de Roissy représentent de ce point de vue l'équivalent d'une flotte
supplémentaire de 2 300 000 véhicules Diesel70.
Les NOx sont également produits à des températures plus basses lors de la combustion du bois. Ces
oxydes d'azote ne proviennent quasiment pas de l'oxydation de l'azote (diazote) atmosphérique,
mais de celle de l'azote contenu dans le bois sous forme d'amines et de protéines nécessaires à la
croissance de l'arbre71,72. Les émissions d'oxydes d'azote sont plus importantes pour des
installations de combustion de la biomasse que pour des chaudières au fioul ou au gaz naturel73,74.
Lors de pics de pollution, les NOx occasionnent des troubles respiratoires, inflammation et
obstruction des voies aériennes et augmentation de la sensibilité aux attaques microbiennes75. Les
personnes particulièrement à risque sont les fumeurs, patients atteint de troubles respiratoires (dont
asthme, allergie) personnes fragiles, âgées et atteintes de problèmes cardiovasculaires notamment.
Les composés organiques volatils (COV) constituent une famille de produits très large (comme le
benzène, l'acétone et le perchloroéthylène)76. Ils sont souvent exprimés en hydrocarbures totaux
équivalent méthane, ou propane77. Ils peuvent être émis par des facteurs anthropogéniques
(production d'essence, émanation de solvants) et aussi par la végétation. On les retrouve dans l'air
ambiant domestique, et ils sont la cause de nombreuses maladies respiratoires et de peau.
Carburant, peinture, colle, solvant, insecticide, parfum d'intérieur, produits de nettoyages, sont des
COV fortement cancérigènes, sources de difficultés respiratoires et de problèmes de reproduction.
Plus de 100 000 substances chimiques font partie de notre quotidien, elles contribuent à la formation
de cancers, de problèmes génétiques et pathologiques de reproduction, de difficultés respiratoires
importantes, de maladies de peau et d'allergies78, selon le président de UFC—Que Choisir. Situé
dans l'espace domestique, ce type de pollution affecte d'abord les personnes les plus fragiles
(enfants, femmes enceintes, personnes âgées). En conséquence, les hôpitaux filtrent ce type de
pollution dans les blocs opératoires, mais cette solutions est aussi adoptée par les particuliers pour
traiter la pollution domestique.
c'est un des produits de la combustion incomplète. Il est dangereux car il se fixe sur l'hémoglobine du
sang, empêchant le transport d'oxygène dans l'organisme. De plus, il est inodore et incolore, le
temps de ressentir un léger mal de tête et il est déjà trop tard sans intervention extérieure. Il se dilue
très facilement dans l'air ambiant, mais en milieu fermé, sa concentration le rend toxique, voire
mortel ; chaque année, on relève des dizaines de cas d'intoxication mortelle, à cause d'appareil de
combustion (ou de groupes électrogènes) placés dans une pièce mal aérée (manque d'oxygène
entrant, manque de sortie pour le CO).
c'est l'un des principaux déchets rejetés lors de la combustion d'origine fossile. Ces origines peuvent
être anthropiques (chauffage domestique, transports, industrie, métallurgie) mais également
naturelles : marécages, océans, volcanisme. Il est un agent irritant du tractus respiratoire. Le dioxyde
de soufre est aussi un composant de la formation des pluies acides, nuisibles aux écosystèmes tels
que les forêts et les lacs. En 2006, la Chine est le premier pays du monde pour les émissions de
dioxyde de soufre, qui ont progressé de 27 % entre 2000 et 200579.
ensemble de composés émis dans le cadre de la combustion (incomplète) dont certains sont
cancérigènes, notamment la combustion de biomasse (la combustion domestique du bois et le
brûlage à l'air libre : feux de jardin et feux agricoles), mais également dans les moteurs essence
(fonctionnement à froid après le démarrage), et dans une moindre mesure Diesel.
le mélange BTX
de suies
particules cancérigènes riches en carbone, résidus de combustion incomplète (dues notamment aux
moteurs Diesel ou à essence à injection directe80), à l'activité industrielle et à la combustion de
biomasse50, dont le chauffage au bois, émetteur largement majoritaire dans le secteur résidentiel, et
le brûlage à l'air libre51.
de poussière
pollen, virus, bactéries, spores, excréments d'acariens (tout ou partie de l'année). Les pollens
peuvent être rendus plus allergènes par contact avec les polluants oxydants (ozone en particulier) ou
à la suite d'un long séjour dans l'air ou exposé aux ultraviolets81.
Elles peuvent pénétrer profondément dans les poumons et ce d'autant plus que leur taille est réduite
(particules fines, plus petites que 2,5 μm). Dépendant de leur constitution (mélange comprenant
plusieurs éléments), de leur concentration et des durées d'exposition, les particules peuvent causer
des allergies, des difficultés respiratoires ou encore des lésions pouvant entraîner des cancers dans
certains cas.
La pluie en lessivant l'atmosphère ramène de nombreux polluants au sol, y compris des polluants
organiques82. Mais une partie d'entre eux, pourra, une fois déshydratée, repartir dans l'air. Certains
polluants plus légers que l'eau ou liposolubles sont provisoirement fixés par les océans, dans le
biofilm de surface, mais ils peuvent repasser dans le compartiment atmosphérique par évaporation
ou via les embruns emportés par le vent à des dizaines voire des centaines de kilomètres lors des
tempêtes.
PM2,5
PM10
En mars 2011, l'Institut de veille sanitaire a publié l'étude Aphekom84. Menée dans douze pays
européens, elle a démontré que la diminution des particules fines dans l'air de nos villes permettrait
d'augmenter l'espérance de vie. Par exemple, à Marseille, si on respectait l'objectif de qualité de
l'OMS, soit 10 μg·m-3, l'espérance de vie augmenterait de huit mois. Dépasser ces recommandations
entraîne également une augmentation des pathologies chroniques. Cette étude a montré que le fait
d'habiter à proximité du trafic routier serait à l'origine de 15 % des asthmes chez l'enfant et de
l'augmentation de maladies respiratoires et cardiovasculaires chez les plus de 65 ans. À la suite de la
publication de cette étude, une association de 2 500 médecins, l'Association santé environnement
France (ASEF), a décidé de mener elle aussi une étude sur la qualité de l'air et les microparticules 2,5
(PM2,5) à Aix-en-Provence. Les résultats ont montré que les taux de PM2,5 ne sont quasiment jamais
inférieurs à 20 μg·m-385 tout comme les villes françaises analysées dans l'étude Aphekom, Marseille
étant la plus polluée d'entre elles devant Paris et Lyon.
Gaz à effet de serre (sources, effets)[modifier | modifier le code]
Les gaz à effet de serre ont peu d'effets directs sur la santé21.
Bien que le dioxyde de carbone ne soit pas toxique, les scientifiques ont mis en évidence son rôle
dans le réchauffement climatique, si bien qu'il peut être considéré comme une forme de pollution.
C'est notamment pourquoi le protocole de Kyoto, entré en vigueur en 2005, a établi un calendrier de
réduction des émissions de ce gaz.
Le méthane (CH4) contribue fortement à l'effet de serre. Son potentiel de réchauffement global sur
une durée de 100 ans est de 25 fois celui du CO2. Son impact sur une durée de 20 ans est encore plus
fort (72 fois celui du CO2, mais le méthane se dégrade assez rapidement dans l'atmosphère, à la
différence du CO2.
Sources :
Culture de riz
Gaz naturel
Le protoxyde d'azote N2O, est un gaz à effet de serre très important malgré des concentrations assez
faibles, en raison de son potentiel de réchauffement global sur une durée de 100 ans égal à 298 fois
celui du CO2. La production du N2O est essentiellement une conséquence de l'utilisation d'engrais
azotés en agriculture. Dans le domaine de l'énergie, les émissions de N2O sont relativement
marginales ; en France métropolitaine elles sont principalement induites par la combustion du gaz
naturel, du bois, du gazole et des combustibles minéraux solides86. Le protoxyde d'azote n'est pas
classé avec les autres oxydes d'azote (NOx) examinés plus bas.
CFC et assimilés[modifier | modifier le code]
Dès les années 1980, il a été démontré que les chlorofluorocarbones (CFC), dits « fréons », ont des
effets potentiellement négatifs ; destruction de la couche d'ozone dans la stratosphère ainsi
qu'importante contribution à l'effet de serre. Le protocole de Montréal a mis un terme à la
production de la grande majorité de ces produits néanmoins ils étaient utilisés :
dans les systèmes de réfrigération et de climatisation pour leur fort pouvoir caloporteur, ils s'en
échappent à l'occasion de fuites des appareils ou sont libérés lors de la destruction des appareils hors
d'usage.
Comme propulseur dans les bombes aérosols, une partie est libérée à chaque utilisation. Les bombes
aérosols utilisent désormais comme gaz de propulsion de l'air comprimé, ou du dioxyde de carbone
(CO2).
La plupart des pays se sont dotés de lois sur l'air. C'est notamment le cas avec la Clean Air Act aux
Etats-Unis (codifié au tritre 40 du Code des règlements fédéraux), et la Loi sur l'air et l'utilisation
rationnelle de l'énergie en France. La lutte contre la pollution de l'air est depuis la fin des années
1970 l'un des soucis majeurs de l'Union européenne. La politique de l'Union européenne consiste à
développer et à mettre en œuvre les dispositifs pertinents d'amélioration de qualité de l'air, y
compris le contrôle des émissions des sources mobiles, l'amélioration de la qualité des carburants et
d'intégrer des spécifications écologiques dans les secteurs du transport et de l'énergie87.
Directives sur la qualité de l'air ambiant et un air plus propre pour l'Europe, qui fait la synthèse de la
plupart des réglementations existantes au sein d'une unique directive et qui inclut notamment de
nouveaux objectifs pour les particules fines de dimension PM 2,5 :
Directive 80/779/CEE du 15 juillet 1980 sur les valeurs limites et les valeurs recommandée pour le
dioxyde de soufre et les particules en suspension89, directive amendée ultérieurement par la
directive 89/427/CEE ;
Directive 85/203/CEE du 7 mars 1985 sur les standards de qualité de l'air pour dioxyde d'azote,
amendée par la directive 85/580/CEE90 ;
Directive 1999/30/CE fixant les valeurs limite pour le dioxyde de soufre, dioxyde d'azote et autres
oxydes d'azote, particules en suspension et plomb (1re directive fille)92 ;
Directive 2000/69/CE du Parlement européen et du Conseil fixant les valeurs limite pour le benzène
et le monoxyde de carbone (2e directive fille)93 ;
Directive 2002/3/CE du Parlement européen et du Conseil relative à l'ozone dans l'air ambiant (3e
directive fille)94 ;
Grandes centrales de combustion : directive 2001/80/CE limitant les émissions de certain polluants,
et directive du Conseil 94/66/CE amendant la directive 88/609/CEE sur le même sujet ;
Directive 94/63/CE du Parlement européen et du Conseil sur le contrôle des émissions de composés
organiques volatils (COV) provenant du stockage des produits pétroliers et de leur distribution ;
Directive 1999/13/CE du Conseil sur la limitation des émissions de COV provenant de l'utilisation de
solvants organiques dans certains activités et installations.
Directive 2012/33/UE amendant la directive 1999/32/CE en ce qui concerne le soufre présent dans
les carburants maritimes ;
Directive 2001/81/CE sur les plafonds nationaux d'émission pour certains polluants atmosphériques.
En 2003, un « Plan de réduction des émissions de polluants atmosphériques » (PREPA) est voté en
juillet 2003 (application de la directive 2001/81/CE)97.
En 2010, un « plan particules », adopté en juillet, vise une baisse de 30 % des particules (PM 2,5)
pour 2015 (dans l'industrie, le tertiaire, le chauffage domestique, les transports, l'agriculture) et en
cas de pic de pollution97.
En 2013, Un Plan d'urgence pour la qualité de l'air est voté en février. Ses objectifs sont
notamment97 :
réguler les flux de véhicules dans les zones très affectées par la pollution de l'air ;
promouvoir fiscalement les mobilités sans impacts sur la qualité de l’air (dont véhicule électrique) ;
En 2016, la loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte98 crée un second Plan
national de réduction des émissions de polluants atmosphériques (qui décline la directive
européenne 2016/2284 CE du 14 décembre 2016), mis en consultation publique en avril 201799 et
publié par arrêté le 11 mai 2017100.
Paris
Des études récentes ayant révélé des effets jusqu'ici sous-estimés des émissions de particules fines,
notamment celles d'un diamètre de 0,2 à 1 micromètre émises par les véhicules Diesel et le
chauffage au bois, et dans l'attente d'une réglementation européenne, la municipalité a lancé un plan
visant à réduire ces émissions : développement des alternatives, comme le covoiturage et
l'autopartage, et surtout réduction de la circulation des véhicules les plus polluants, en particulier les
Diesels, par une charte passée à l'automne 2013 avec les transporteurs afin d'éliminer les véhicules
Diesel du dernier kilomètre de la chaîne logistique en 2020, et par la création (au niveau de Paris-
Métropole) de « zones à basses émissions » d'où seront peu à peu exclus ces véhicules polluants.
Cette formule est déjà en vigueur dans environ 200 villes d'Europe101.
Législation française[modifier | modifier le code]
En France, elle est définie par le Code de l'environnement comme suit : « Constitue une pollution
atmosphérique au sens du présent titre l'introduction par l'homme, directement ou indirectement ou
la présence, dans l'atmosphère et les espaces clos, d'agents chimiques, biologiques ou physiques
ayant des conséquences préjudiciables de nature à mettre en danger la santé humaine, à nuire aux
ressources biologiques et aux écosystèmes, à influer sur les changements climatiques, à détériorer
les biens matériels, à provoquer des nuisances olfactives excessives1 ». La Loi Grenelle II a ajouté les
termes « ou la présence » à l'article préexistant pour également prendre en compte les polluants
d'origine naturelle afin qu'ils soient analysés au même titre que les polluants d'origine anthropique.
La Chine met en place des taxes sur la pollution ; la taxe sur la pollution de l'air s'élève à 1,2 yuan
(soit 0,16 €) pour chaque unité d'émission polluante mais les taux de taxe peuvent être modulés par
les régions ; 950 grammes de dioxyde de soufre correspondent par exemple à une unité. Ce dispositif
entre en vigueur le 1er janvier 2018102.
1. Véhicules légers
Les véhicules légers, qui incluent les véhicules utilitaires légers, représentent environ 15 % des
émissions de dioxyde de carbone européennes. Dans le cadre législatif européen mis en place depuis
2007, il revient aux constructeurs automobiles de s'assurer que la moyenne des véhicules qu'ils
vendent chaque année ne dépasse pas en moyenne une valeur fixée à 130 grammes de CO2 par
kilomètre en 2015 et à 95 grammes de CO2 par kilomètre en 2020, à comparer à 160 grammes en
2007 et 135,7 grammes en 2011103.
Retranscrits en consommation moyenne, les cibles 2015 équivalent à 5,6 litres/100 kilomètres pour
les véhicules à essence et à 4,9 litres/100 kilomètres pour les véhicules au gazole. Les objectifs 2020
se traduisent quant à eux par à 4,1 litres/100 kilomètres pour les véhicules à essence et à 3,6
litres/100 kilomètres pour les véhicules au gazole.
Pour les véhicules utilitaires légers, la cible réglementaire est de 175 grammes de CO2 en 2017 et de
147 grammes de CO2 en 2020, à comparer avec les 203 grammes de CO2 en 2007 et les 181,4
grammes de CO2 en 2010.
En termes de consommation moyenne, ces cibles représentent environ 7,5 litres/100 kilomètres en
2017 et 6,6 litres/100 kilomètres en 2020 pour les véhicules au gazole. Les objectifs 2020 se
traduisent quant à eux par à 5,5 litres/100 kilomètres pour les véhicules au gazole (qui représentent
l'écrasante majorité des véhicules utilitaires légers.
La France a mis en place le dispositif de vignette « Crit-air » (certificat qualité de l'air), de différentes
couleurs en fonction du type de carburant et de la date de mise en circulation ; elle sera obligatoire
pour rouler dans la capitale à partir de 2017105.
2. Véhicules lourds
Les véhicules lourds (camions et autobus) représentent 25 % des émissions de CO2 dues au transport
routier. L'accroissement du trafic routier provoque une aggravation régulière de ces émissions. La
Commission européenne travaille actuellement à la définition d'une stratégie d'ensemble pour
réduire les émissions de CO2 liées au fret comme au transport de personnes.
La qualité des carburants est un contributeur non négligeable de la réduction des émissions de gaz à
effet de serre. La législation européenne impose une réduction de 10 % d'ici à 2020 du niveau
d'intensité en gaz à effet de serre des carburants vendus dans l'Union européenne.
En France, en 2016, une dizaine de familles d'Île-de-France ont engagé une action contre l'État, pour
faire reconnaître leur statut de victimes de la pollution et donc obtenir des indemnisations et la
reconnaissance de leur préjudice106.
La pollution de l'air semble avoir des conséquences globales, en affectant la santé de nombreux êtres
vivants évolués, et même d'espèces réputées primitives et résistantes (lichens, algues, invertébrés).
La pollution peut directement tuer des organismes (ex. : lichens sensibles à la pollution acide de l'air).
Elle a aussi des impacts indirects (par exemple en dégradant les odeurs, fragrances florales,
hormones ou phéromones avant qu'elles atteignent leurs cibles), ce phénomène pouvant pour partie
expliquer le déclin de certaines populations pollinisatrices (dont certains oiseaux, chauve-souris
nectarivore) constaté dans tous les pays industriels et agricoles. Il pourrait aussi expliquer les
difficultés qu'ont les individus de certaines espèces (lézards, serpents, amphibiens, certains
mammifères) à se reproduire (mâle et femelles ne se retrouvant plus ou moins bien) ou de certaines
espèces à se nourrir (l'individu ne percevant plus aussi bien l'odeur qui le conduisait à sa source de
nourriture). Certaines phytohormones pourraient moins bien jouer leur rôle de médiateur
biochimique, rendant certains végétaux plus fragiles et vulnérables à leurs prédateurs. Les relations
prédateurs-proies pourraient être également affectées là où l'air est pollué107.
La pollution de l'air entraîne une augmentation des maladies respiratoires (comme asthme, angines
ou insuffisance respiratoire ou bronchiolite) et cardio-vasculaires et est source de surmortalité. La
pollution de l'air, principalement ses particules fines, fait 348 000 décès prématurés par an en Europe
dans la population de plus de 30 ans et 42 090 décès prématurés en France108. Chaque hausse de 10
μg de PM2.5 par mètre cube d'air (µg/m3) entraîne une augmentation de 6 % du risque de mortalité
due à des maladies chroniques109.
Les enfants sont plus sensibles que les adultes à la pollution automobile.
La réduction des fines particules en suspension dans l'air augmente l'espérance de vie110.
Système cardiovasculaire
Santé reproductive
les pesticides respirés à faible dose mais de manière chronique sont suspectés d'affecter la santé,
notamment reproductive de l'Homme (et d'un nombre croissant d'espèces animales et végétales).
On connaissait déjà les effets délétères pour la reproduction de nombreux métaux lourds ou de
produits chimiques qualifiés de leurres hormonaux ou mimétiques hormonaux. Il semble aussi que
les polluants les plus courants puissent avoir des effets sur la fertilité.
Selon une méta-analyse récente d'études internationales (de Pologne, République tchèque, Brésil,
États-Unis)113, les polluants communs de l'air auraient aussi un impact sur différentes étapes de la
reproduction humaine masculine et féminine (gamétogénèse, conception, développement intra-
utérin, naissance).
Elle est rendue délicate par le caractère multifactoriel des problèmes, la pollution de l'air n'étant
parfois qu'un des paramètres en cause. Des protocoles épidémiologiques et écotoxicologiques
d'évaluation des impacts de la pollution de l'air se développent depuis les années 1980 pour mieux
quantifier le nombre de cas attribuables à une pollution spécifique (par exemple en France, pour les
plans régionaux pour la qualité de l'air (PRQA) prévus par la loi sur l'air. En France, l'évaluation se fait
en 6 étapes: 1) définition d'une période d'étude, 2) définition d'une zone d'étude, 3) recueil et
analyse d'indicateurs d'exposition à la pollution de l'air, 4) et d'indicateurs sanitaires, 5) choix de
relations exposition-risque, 6) calcul du nombre de cas imputable à cette pollution. Des outils aident
les chercheurs à construire des indicateurs (d'exposition, de vulnérabilité, sanitaires..) et pour le
calcul des cas selon différents scénarios114.
La pollution de l'air extérieur est un facteur cancérogène, notamment pour le cancer du poumon et
le cancer de la vessie. Les « matières particulaires » (particules en suspension, en anglais : particulate
matter - PM, sont l'un des éléments en cause. Les principales sources de pollution sont les transports,
la production stationnaire d'électricité, les émissions industrielles et agricoles, le chauffage
résidentiel et la cuisine115. La combustion domestique (chauffage et cuisson) du charbon et de la
biomasse (principalement le bois) était déjà reconnue comme facteur cancérogène à l'intérieur des
habitations116.
Les pollutions urbaines et routières de l'air ont un coût social et sanitaire important (mort, maladies,
allergies, mal-être, etc.).
À titre d'exemple, pour l'Europe, selon l'AEE la pollution de l'air causait, vers l'an 2000, environ 100
millions de jours de congés maladie par an117, et près de 350 000 décès prématurés dans l'Union
européenne117. Dix ans plus tard le nombre de véhicules et de kilomètres parcourus avaient tant
augmenté qu'en dépit des progrès faits par les carburants, et motorisations, « la pollution due à la
circulation reste nocive pour la santé dans de nombreuses régions d'Europe118 » ; pour un coût
(publication 2013) approximativement estimé à 100 milliards d'euros, dont près de la moitié (45
milliards €/an119) serait due aux seuls camions119.
L'industrie a aussi une responsabilité : En 2009, malgré de nombreux efforts et le règlement REACH,
les 10 000 établissements considérés comme les plus polluants d'Europe ont selon l'AEE « coûté aux
citoyens de 102 à 169 milliards d'euros »120, dont la moitié (de 51 à 85 milliards d'euros) est due aux
191 établissements les plus polluants parmi ceux-ci.
Les coûts épidémiologiques et écoépidémiologiques futurs seront peut-être élevés, dont ceux liés à
l'effet de serre. Leurs causes sont dans le passé récent, et contemporaines, mais ces coûts seront à la
charge des générations futures.
La pluie acide est le phénomène le plus souvent évoqué, mais il se combine avec l'exposition aux
embruns routiers salés, aux embruns marins pollués (cf. biofilm) et aux apports par l'air et les pluies
d'autres polluants dont des désherbants, fongicides ou insecticides transportés par l'air puis lessivés
par les pluies ou directement absorbés dans les cuticules cireuses. Ces polluants affectent les plantes
directement, ou indirectement à la suite de la disparition ou régression de champignons symbiotes,
ou d'espèces pollinisatrices (abeilles notamment). Certaines plantes semblent toutefois dotées de
puissants mécanismes de détoxication (par exemple le lierre dégrade le benzène qu'il absorbe, au
point de dépolluer en quelques heures l'air d'une pièce fermée (voir programme phyt'air). L'ADEME
considère que l'argument « plantes dépolluantes » n'est pas validé scientifiquement au regard des
niveaux de pollution généralement rencontrés dans les habitations et des nouvelles connaissances
scientifiques dans le domaine121.
Le retour de produits azotés (nitrates) sur terre et dans les mers par lavage par la pluie pourrait avoir
une incidence sur la prolifération[réf. nécessaire].
Les effets principaux de la pollution sur les animaux sont respiratoires et écotoxiques (phénomènes
inflammatoires, diminution de l'immunité).
Dans les années 1990-2006, des études sur les pesticides dans l'air, et sur les pesticides dans la pluie,
ont montré que certains de ces biocides sont souvent présents dans l'air et les pluies, rosées,
brumes, etc. Ils sont très présent dans les pluies plusieurs jours par an (au-dessus des normes
européennes pour l'eau potable, et en quantité très supérieure à ce qu'on trouve dans l'eau du
robinet). Ils sont le plus présent au moment des pulvérisations ou peu après, c'est-à-dire une grande
partie de l'année en zone tropicale, et le plus souvent de mai à mi-juillet (dans l'hémisphère nord, en
zone tempérée). Les mesures ont montré qu'ils diffusent rapidement à grande distance, ce qui
explique qu'ils sont presque aussi présents en ville dense que dans les villes industrielles et agricoles.
On dispose de peu de données sur l'habitat dispersé dans les champs ou aux abords de vignes ou
vergers. Les insecticides affectent directement nombre d'animaux à sang froid en les tuant ou en les
affaiblissant. Pesticides et engrais peuvent avoir de nombreux impacts sur la faune et les
écosystèmes.
Les animaux domestiques tels que chiens et chats y sont exposés. Ainsi, dans les années 1980, les
plombémies de 398 chiens étaient significatives (bien qu'inférieures à 8,0 µg/100 ml pour 95 % des
échantillons), avec une corrélation significative entre plombémie et trafic routier. 11 % environ de la
variabilité de la concentration pouvait s'expliquer par la circulation automobile proche du domicile
de l'animal122. L'utilisation de chiens pour le monitoring du plomb dans l'environnement a été
proposée comme alternative à moindre coût aux enquêtes à grande échelle sur les êtres humains,
mais sans qu'ils puissent traduire les expositions professionnelles122. Les pigeons urbains ont aussi
été proposés pour de tels suivis, par Tansey et Roth en 1970, puis Ohi et son équipe en 1974, puis
Kendal et Scanlon en 1986122.
Des chercheurs ont modélisé123 l'impact de la pollution de l'air sur la dispersion des fragrances de
fleurs : dans un air pur, les odeurs florales se dispersent sur des distances pouvant parfois dépasser le
kilomètre, alors que dans un air pollué, l'ozone, les acides, divers oxydants et radicaux libres
(hydroxyles et nitrés) et d'autres polluants dégradent ou modifient ces molécules en réduisant
fortement la portée de la fragrance des fleurs (50 % du parfum d'une fleur est alors « perdu » avant
d'avoir parcouru 200 m). Selon Jose D. Fuentes, coauteur de l'étude, « cela rend beaucoup plus
difficile la localisation des fleurs pour les pollinisateurs ». Il estime que ces arômes sont détruits
jusqu'à 90 % par la pollution, par rapport à avant l'ère industrielle, et que ce pourrait être une des
causes de régression des pollinisateurs (dont les abeilles).
Les champignons sont en forte régression dans les zones d'agriculture intensive et urbaines, tout
comme certains lichens pour cela utilisés comme bio-indicateurs de la qualité de l'air. Il est possible
que les fongicides présents dans l'air et lessivés par les pluies soient responsables de la régression
des espèces les plus sensibles. D'autres polluants pourraient avoir des propriétés fongicides non
intentionnelles. Les champignons sont aussi bioaccumulateurs, notamment pour les métaux lourds et
les radionucléides. À ce titre, ils peuvent être utiles pour détecter des pollutions anciennes (au
mercure par exemple, très bioaccumulé par les arbres, puis par les champignons, chaque espèce
semblant avoir des préférences pour certains métaux[réf. souhaitée]).
La nature chimique et minéralogique, ainsi que les propriétés physiques de la surface des matériaux
en cours de sulfatation, influent sur ce phénomène en déterminant uniquement ses modalités, qui
vont ainsi sensiblement différer d'une pierre calcaire à une pierre siliceuse, d'une pierre compacte à
une pierre poreuse, d'une pierre à un bronze ou à un verre, etc.
Les pellicules noires fines, lisses et compactes que l'on voit actuellement se développer sur les
bâtiments récemment nettoyés ont ainsi remplacé les croûtes noires gypseuses : la salissure noire
(soiling en anglais) a remplacé la sulfatation. Par ailleurs, la formation de nitrates à la surface des
matériaux, à partir des oxydes d'azote et de l'acide nitrique, est très rarement observée,
probablement du fait de leur très grande solubilité dans l'eau, qui les fait disparaître