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La limite entre les domaines du Chaos et de l’Ordre est aussi ténue que le fil
d’un rasoir. Une seule fêlure dans cette ligne peut engendrer un nombre
infini de possibilités nouvelles et une infinité de futur où le Chaos serait
maître de nos destins. Nous ne pouvons pas laisser les hordes du Chaos
briser cette ligne.
Astrée d’Elonia.
(Réunion d’état-major).
Elle arriva à l’entrée de Will vers les vingt deux heures, après avoir
chevauché toute la journée. Tempête, son cheval, était un animal
extraordinaire. Ce magnifique animal blanc, au font orné d’une étoile
noire, était réputé, à Mycénia, pour être le cheval le plus rapide qui ai
jamais foulé le sol d’Elonia. Et, pour ce qu’en savait Astrée, c’était peut-
être vrai. Elle avait effectué le trajet en une heure de moins qu’avec tout
autre cheval, sans compter que les courtes pauses qu’elle s’était accordée
n’aurait pas suffit à un cheval ordinaire. Le rythme de sa course aurait pu
tuer n’importe quel cheval et Tempête, lui, était à peine fatigué.
Astrée s’arrêta au " Coq chantant ", une auberge à l’entrée de Will pour
s’enquérir de Galmir.
Lorsqu’elle poussa la lourde porte de bois, elle fut assaillie par une bonne
odeur de viande grillée. Son ventre, réagissant à l’odeur, lui rappela
bruyamment qu’elle avait faim.
Elle commanda un en-cas (à cette heure-ci le service était presque fini) et
demanda à l’aubergiste s’il connaissait Galmir.
- Galmir? Bien sûr! Ici, tout le monde connaît ce vieux fou de Nain.
- Ce vieux… fou?
- Ah? Vous ne le connaissez pas? Ici on dit qu’il est un peu fou parce qu’il
vit reclus dans une petite maison en dehors de la ville et qu’il préfère la
compagnie des Elfes et des animaux à celle de ses frères Nains ou des
Humains.
L’aubergiste se pencha vers Astrée et lui chuchota:
- Certains disent même que c’est un sorcier… Mais personne n’a de
preuves, reprit-il à haute voix.
- Ah bon?… Et où puis-je le trouver?
- C’est très facile : vous sortez de la ville et vous prenez le petit chemin à
droite, là où il y a un petit pont. Au bout d’un petit quart d’heure de
marche vous atteindrez une petite maison adossée à un rocher. Il vit là et ne
quitte son logis que très rarement.
- Merci beaucoup. J’y vais de suite.
- A cette heure? Une jeune personne comme vous! Ce n’est pas prudent!
Vous devriez passer la nuit ici.
-Merci de votre attention pour moi, mais je suis pressée.
Astrée régla son repas avec quelques piécettes. Elle ne voulait pas montrer
les pièces d’or que son père avait du glisser dans sa besace et qu’elle avait
remarquées lors de sa pause déjeuner.
Tout au long de son repas elle avait remarqué que le sujet principal de
conversation était la guerre qui ravageait l’est d’Elonia. Les gens
semblaient inquiets. Wilkonia avait déjà pris Korin, Stocks et Yarn (la
première ville à être tombée). Ses avant-gardes se dirigeaient vers Mycénia
qui menait directement à Will. En plus des gens du pays, il y avait aussi
deux hommes vêtus de noir, assis près de l’entrée, qui buvaient du vin. S’ils
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avaient retenu son attention c’est que leur habillement et la couleur halée
de leur peau les désignaient comme étrangers. Au fond de la salle, dans un
coin peu éclairé, il y avait aussi deux Elfes. Ces derniers n’aimaient pas se
mêler aux humains; si ces deux là étaient dans cette auberge, c’est qu’ils
n’avaient pu l’éviter, pensa Astrée.
Elle sortit de l’auberge, et, suivant les instructions de l’aubergiste, dirigea
Tempête, au petit galop, vers la maison de Galmir où elle arriva un peu
avant onze heures et demi.
Elle mit pied à terre, attacha Tempête à un arbre et frappa à la porte. Pas
de réponse. Elle frappa de nouveau, plus fort et plus longtemps. Elle
entendit une voix profonde bien que légèrement éraillée qui criait.
- J’arrive, j’arrive! Pas la peine de défoncer ma porte! J’arrive…
La porte s’ouvrit sur un vieux Nain à la longue barbe blanche. Astrée lui
trouva l’air très sage et très malicieux à la fois.
- Que voulez-vous à cette heure de la nuit?
-Bon.. Bonsoir. Je m’appelle Astrée, je suis la fille de Ianis et il …
- Oui, je sais… Entre vite, nous t’attendions.
-Vous m’attendiez?, fit-elle en entrant dans une pièce qui devait être la
cuisine et la salle à manger.
- Je savais que tu devais venir. En fait je pensais que tu serais venue plus
tôt… Au moins une semaine plus tôt… Ianis a tardé à t’envoyer vers moi!
Bon laisse-moi te présenter Brimbo et Frison.
Il venait de désigner deux personnes à l’air encore endormi qui se tenaient
au fond de la cuisine.
Le premier était un jeune nain, de moins de quarante ans sembla-t-il à
Astrée et le second un Hobbit d’une vingtaine d’année.
- Et moi, comme tu as dû le deviner je suis Galmir.
-Bienvenue Astrée, déclara Frison
- Merci beaucoup, répondit-elle.
- Assez perdu de temps, déclara Galmir. Frison, Brimbo, allez chercher vos
affaires. En vitesse.
Ce fut le branle-bas de combat : Galmir, Brimbo et Frison courraient dans
toute la maison, disparaissaient dans des pièces pour en ressortir presque
aussitôt, enfournaient leurs affaires dans des sacs et, en quelques minutes,
ils furent prêt à partir.
Pourtant Astrée était troublée : aucun d’entre eux n’avaient pris le temps
de se changer. Ils étaient toujours vêtus de leur vêtements de nuit.
Galmir les réunis tous les quatre au milieu de la cuisine et psalmodia
quelques mots étranges.
Astrée ressentit un léger étourdissement qui disparut presque aussitôt.
-Suivez-moi en silence, je vais vous montrer vos chambres, fit Galmir.
Astrée était interloquée. Elle ne comprenait pas la raison de ce remue-
ménage. Trop troublée, elle suivit toutefois Galmir sans lui poser la
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question qui lui brûlait les lèvres. Galmir indiqua une chambre à Brimbo,
puis à Frison et enfin à elle-même.
-Bonne nuit, lui chuchota Galmir en ouvrant la porte.
La chambre était une petite pièce très sobre contenant un lit, une petite
armoire, un bureau et deux chaises. Elle rangea sa besace dans l’armoire et
retira ses vêtements de voyage. Elle cacha la boîte d’ébène au milieu de ses
vêtements et se coucha.
Elle s’endormit moins d’une heure après son arrivée chez Galmir, après
une harassante et bien étrange journée du 28 Mai 3528 de la quatrième
Dynastie.
La guerre est un fléau que l’univers n’avait plus connu depuis près de trois
mille ans. Et voilà qu’un groupe de planètes secondaires se sont alliées
contre nous. Le plus étrange, c’est les victoires qu’elles remportent. Aucun
de nos spécialistes n’a encore pu déterminer les moyens utilisés pour
conquérir et asservir ces planètes en aussi peu de temps.
Colonel A.S. Gill.
(Rapport d’état-major)
La pièce était plongée dans la pénombre. Une silhouette était penchée sur
un bureau. On entendit un soupir. La silhouette se redressa.
- Lumière.
Au son de cette voix féminine, la lumière inonda la pièce. Derrière le
bureau, une très belle jeune femme, d’une trentaine d’années, était assise.
Elle portait un uniforme bleu marine sur lequel retombait sa longue
chevelure brune. Elle appuya sur le bouton de l’interphone.
-Introduisez le Lieutenant Roll, s’il vous plaît.
- Bien, mon Colonel, répondit une voix par l’interphone.
La porte s’ouvrit sur un jeune homme assez grand et musclé. Il portait lui
aussi l’uniforme des forces spatiales. Une cicatrice barrait son front.
- Mes respects, mon Colonel.
- Faîtes votre rapport, Lieutenant.
- Je reviens du secteur d’Orion, mon Colonel. Deux nouvelles planètes sont
tombées, ce qui porte leur nombre à dix-neuf. Aucunes indications sur ce
qui s’est passé. Un seul de nos hommes a réussi à ramener son chasseur et il
n’a plus toute sa raison. Le seul indice qu’il ait pu nous donner, c’est ce
dessin.
Le lieutenant tendit une feuille au colonel.
- Une étoile rouge? Qu’est-ce?
- Nous n’en savons rien, mon Colonel. Ce symbole n’a jamais été utilisé par
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aucun de nos ennemis. Le pilote nous a aussi révélé que les chasseurs
utilisés par l’ennemi sont les mêmes que les nôtres. Mais les armes utilisées
semblent parfois différentes.
- C’est tout?
- Oui, malheureusement, mon Colonel.
- Merci Lieutenant. Vous pouvez disposer.
Le lieutenant sortit du bureau et la jeune femme se replongea dans ses
pensées. Moins de dix mois après le début de cette guerre, dix-neuf planètes
avaient été prises par l’ennemi et la confédération intergalactique n’avait
pas gagné une bataille. La situation était catastrophique.
La jeune femme se leva, sortit du bureau et en ferma la porte avec une clef
électronique.
- A demain, Sergent, dit-elle à sa secrétaire.
- A demain, mon Colonel. N’oubliez pas la réunion d’état-major.
- Bien sûr.
La jeune femme longea un corridor et pris un des ascenseurs qui se
trouvaient au fond de ce couloir. Elle appuya sur le bouton indiquant le
" niveau –3 ". L’ascenseur monta un moment puis s’arrêta en douceur. Elle
en sortit, puis, suivant un nouveau couloir, elle arriva devant une porte.
Une plaque indiquait " Général Gill ". Elle apposa sa main sur une plaque
placée à droite de la porte. Sans un bruit la porte coulissa. Elle pénétra dans
l’appartement de son père. Il y régnait toujours une atmosphère humide
que même la climatisation n’arrivait pas à éliminer. En fait cette humidité
était due à l’étrange particularité de ce logement. Une des pièces était en
fait une grotte. La famille Gill habitait sur l’emplacement de cette grotte
depuis des générations, bien que la jeune femme n’en connaisse pas la
raison. Elle venait rendre visite à son père pour qu’il l’éclaire sur le
symbole rapporté par le lieutenant Roll. Ce symbole lui rappelait quelque
chose. Peut-être son père le lui avait-il montré quand elle était plus jeune.
En plus d’être un excellent tacticien, le général était aussi un érudit.
Un homme, qui paraissait avoir soixante ou soixante-cinq ans, entra dans la
pièce.
- Astrée. Tu viens rendre visite à ton vieux père. J’en suis content. Assois-
toi. Veux-tu boire quelque chose?
- Merci père, fit-elle en l’embrassant, mais je suis venue pour une affaire
importante. Et je me permet de te rappeler pour la énième fois que je
préfère que tu m’appelles Suly. Je préfère ce prénom. Astrée est trop
commun, surtout dans la famille…
- Bien… Suly. Alors, quelle est cette affaire si importante? Si c’est de la
guerre qu’il s’agit, je te rappelle que je suis à la retraite!
- En fait, nous avons reçu pour la première fois un indice sur nos ennemis.
Un de nos hommes à réussi à s’enfuir après un affrontement direct avec
eux. C’est le premier… Tiens, regardes ce dessin. Il a été fait par cet
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Magie. Ce mot fait parti de notre quotidien. Tout le monde parle des
magiciens. Tout le monde connaît la légende d’Ifar. Tout le monde prétend
connaître un mage et tout le monde aimerai en être un.
Mais être réellement confronté à la magie est une des expérience les plus
effrayantes que j’ai vécues. C’est toujours très stressant.
Ainsi, la première fois que j’ai rencontré un magicien, j’ai…
Astrée d’Elonia.
Elle regarda les nouveaux vêtements et sortit d’une pile une robe légère.
Cette robe était parfaitement à sa taille, et même à son goût. Elle la passa et
finit de se préparer. Elle quitta sa chambre et, suivant l’unique couloir, se
rendit à la cuisine. Le tour de la table était déjà bien encombré : Galmir et
plusieurs autres personnes déjeunaient. A son entrée, Galmir se leva.
-Astrée, permet-moi de te présenter tout ce monde.
Galmir fit donc les présentation. En plus de Frison et de Brimbo, il y avait
Solia, une jeune humaine légèrement plus grande qu’Astrée, brune, jolie et
visiblement d’un âge proche du sien. Il y avait aussi Celendil, un Elfe de
grande taille aux cheveux châtains, ainsi qu’Eliwin, une autre jeune Elfe à
l’imposante stature pour une femme et d’autant plus pour une Elfe. Enfin,
il y avait un jeune humain. Celui-ci ne devait pas avoir plus de seize ans
mais il était déjà très grand. Il s’appelait Astor.
Astrée prit la dernière place libre et s’asseya. Astor et Solia échangeait
quelques mots avec Celendil et Eliwin, Brimbo parlait avec Frison. Astrée
commençait à se sentir un peu exclue quand Frison essaya de l’inclure dans
la conversation en lui posant les questions habituelles dans ce cas. Astrée
répondit tout d’abord par des " oui " et des " non " puis s’impliqua peu à
peu dans un échange banal mais convivial.
Le petit déjeuner se termina tout de même assez rapidement.
Astrée se leva et s’approcha de la porte en annonçant qu’elle sortait
prendre l’air quelques minutes. Elle ouvrit la porte, fit quelques pas et
s’arrêta, restant bouche bée.
La petite maison ne s’appuyait plus sur un rocher mais sur une montagne
et se trouvait toute proche d’une forêt alors que la veille, même dans la nuit,
elle n’avait pas remarqué plus de quelques arbres.
Astrée se sentait tourner la tête. Son esprit s’agitait en tout sens, essayant
de s’accrocher à la réalité. Elle était au bord de l’évanouissement.
-Hum! Fit la voix de Galmir derrière elle. Tu es surprise n’est-ce pas.
Pardonne-moi… j’aurai dû te prévenir.
Astrée se retourna.
- Je ne comprend pas…
- C’est simple. Hier, lorsque j’ai fait ranger leurs affaires à Brimbo et
Frison, je vous ai réunis dans la cuisine. Là, j’ai prononcé une formule qui
nous a transporté, téléporté, jusqu’ici, à Lernst, dans cette maison qui est la
réplique exacte de celle que je possède à Will.
- Vous êtes donc un… sorcier?
- Je préfère me considérer comme un magicien.
- Mais il n’y en a plus depuis longtemps! Ils n’existent plus que dans les
légendes, comme celle d’Ifar. Je pensais qu’il n’y avait plus que des
élémentalistes.
-Oh, même s’il est vrai que les Magiciens Runiques d’Ifar ont disparus,
nous autres ,magiciens, sommes encore nombreux… Cependant nous nous
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par vos bracelets, mais aussi par une prophétie. Le lendemain matin de vos
naissances, on trouva un bracelet dans vos berceaux. Près de toi, Astrée, il y
avait le bracelet au diamant, celui là même que tu viens de choisir. Par
mesure de sécurité, les bracelets ont été intervertis il y a quelques années.
J’ai servi d’intermédiaire entre toutes les personnes concernées depuis près
de 40 ans, dès la naissance de Celendil en fait. Un de ses parents est un très
bon ami… Toujours est-il que je suis le seul, avec le parent de Celendil, à
tous vous connaître, ce qui limitait les risques que vous soyez en danger.
- En danger?
- Écoute-moi, tu vas comprendre. La prophétie dont je t’ai parlé a été
annoncée il y a très longtemps, au début de la troisième Dynastie, à la fin de
la deuxième Grande Guerre. Le Chaos allait gagner cette guerre puisque
Elonia, privée des Seigneurs de la Loi, n’avaient plus les moyens de se
défendre. C’est l’un des survivants de ces guerriers qui annonça la
prophétie :
Lorsque reviendra le temps où le Chaos et…
- Les démons reviendrons sur Elonia, Sept Guerriers porteur de gemmes
magiques se lèverons pour défendre Elonia et déferons les forces du
Chaos. Je connais cette prophétie, dit Astrée. Mon père la citait parfois.
Mais… pensez-vous, pouvez-vous réellement croire une seule minute que
nous puissions être…
- Oui! Je pense sincèrement que vous êtes les Sept Guerriers! Et si toute les
recherches que j’ai faîtes toutes ces années se révèlent exactes, je ne
pourrais plus rien te cacher lorsque tu porteras ce bracelet. Je préférais
tout te raconter avant.
- Que dois-je faire? Je ne me sens pas l’âme d’un guerrier.
- Tu dois essayer! Pour Elonia!
- Bien…. Si ces bracelets sont magiques, comment les utiliser?
- C’est simple. Lève-toi.
Astrée obéit et Galmir lui donna son bracelet.
- Mets-le, et avance d’un pas.
Elle passa le bracelet à son poignet gauche et avança.
- Voilà le moment de vérité. Tu vas répéter ce que je vais te dire. Ne
t’inquiète pas, tout ira bien. Pense au bracelet et dis " Par Aaloon ".
- D’accord.
Astrée se concentra sur son bracelet et c’est d’une voix tremblante qu’elle
prononça ces quelques syllabes.
Une lumière dorée irradia du diamant de son bracelet, lumière qui se
propagea à ce dernier, puis monta le long de son bras, s’étendit à son coté
gauche et enfin recouvrit le corps entier d’Astrée. Elle mourrait de peur et
n’osait plus bouger, se demandant ce qui lui arrivait. La lumière sembla
exploser en une sphère éblouissante qui força Galmir à fermer les yeux un
instant. Puis la lueur se contracta et bientôt disparue, laissant à sa place une
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armure dorée qui recouvrait complètement Astrée. Une longue épée pendait
à son côté. Sur le heaume qui laissait le visage libre, un énorme diamant
était enchâssé au niveau du front. Il se mit à luire d’une lumière blanche et
pure.
Astrée hurla.
D’abord un cri, puis une suite de mots décousus.
- Nooooon! Allez-vous-en! Nooooon! Sortez de ma tête! Non! Non! Taisez-
vous!
Sa voix s’était faîte désespérée. Galmir se leva et lui saisit les bras.
- Astrée, calme-toi Astrée, lui enjoignit-il. Concentre-toi. Si tu pense que ces
voix se taisent, elle se tairont.
- Oh oui, taisez-vous, taisez-vous. Oh merci!
Elle éclata en sanglots.
- Là, là, fit Galmir. Calme-toi. Ça va mieux? Assois-toi.
Malgré cette étrange armure dorée et couverte d’entrelacs étranges, elle
s’asseya sur la chaise. On aurait dit qu’elle ne la portait pas tant ses gestes
restaient souples.
- Astrée, grâce à ton armure tu peux lire les pensées des gens. C’est mes
pensées, et celles des autres, à la cuisine, que tu as toutes perçues en même
temps. Comme tu ne t’y attendais pas, tu as paniqué, sans contrôler ta
faculté.
- Ces voix étaient anxieuses et curieuses en même temps.
- C’est normal, non? Tes amis attendent de savoir ce qui t’es arrivé et ils
ont dû entendre ton cri.
- La même chose va-t-elle arriver aux autres?
- Non, vous êtes tous différents. Lis dans mon esprit et tu sauras tout.
- Comment faire?
- Il te suffit simplement de vouloir savoir ce que je pense.
- Bien… Ah oui! Ça y est… Oh je comprends! Et… lui!… Oh….
Après quelques minutes Astrée s’adressa directement à Galmir.
- Vous aviez raison Galmir. Vous ne pouvez rien me cacher, pas même vos
craintes. Je crois que je vais devoir mûrir… Je vous promet de ne pas
révéler vos secrets et de ne rien lui dire… Vous avez toute ma confiance,
mon cher Galmir.
Elle se leva et s’arrêta un court instant avant de reprendre avec un grand
sourire :
- C’est tout de même dommage nos pouvoirs ne puissent être complets sans
nos armures. Elles ne sont pas très discrètes. Par Aaloon.
L’armure brilla légèrement, sembla devenir transparente et disparue dans
un éclair lumineux. Seul le bracelet resta. Il avait rétrécit et était
maintenant d’une taille qui le laissait courir librement sur une partie de son
avant bras mais qui empêchait Astrée de le retirer. Elle ne le regarda même
pas car elle le savait déjà. Sans un mot elle sortit de la pièce et referma la
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lui disait Galmir. Je vais te donner le tien. Tu vas le mettre et dire " Par
Aaloon ". Dès que tu auras prononcé ces mots, tu ne devra plus rien dire, ni
bouger, jusqu’à ce que je t’en donne l’autorisation. Compris?
- Oui.
- Alors, voilà ton bracelet, celui à l’onyx.
Solia le passa à son poignet et, comme pour tous les autre, une lumière
intense se propagea autour de son bracelet et enfin à tout son corps.
L’armure qui apparut alors semblait d’or comme celle d’Astrée mais aussi
composée de plusieurs couleurs mouvantes dont la somme serait cette
couleur dorée. C’était le résultat de l’écran anti-magie que produisait cette
armure. Une dague était la seule arme qu’elle possédait. Une pierre grise,
veinée de noir, ornait le frontal du casque
Elle émit un rayon noir d’encre qui se mua en une blancheur éclatante. Ce
rayon se dirigea vers Galmir mais fit demi-tour avant de l’atteindre et
fonça sur Solia qu’il atteignit au niveau du cœur. Il parut s’enfoncer en elle
et disparut.
Les yeux de Solia brillèrent d’un éclair blanc et ses pupilles vertes perdirent
définitivement cette couleur pour devenir grises, finement veinées de noir,
comme l’onyx de son armure.
Elle ouvrit la bouche et Galmir cria:
-Non! Ne parle pas, ne bouge pas! Réfléchis bien avant de parler. Ne
prononce aucun mot avant d’avoir bien réfléchi à ta phrase. Au début tu
vas parler très lentement mais tu pourra demander à Astrée de t’aider. Et
moi je t’apprendrai à contrôler tous ces mots nouveaux dont ta tête est
pleine. Leur magie est puissante et tu dois apprendre à contrôler ce
pouvoir.
- J’ai… bien com… pris. Com… ment As… trée pourra… m’aider?
- Elle est télépathe. Tu pourra communiquer avec elle par la pensée et tu ne
déclencheras pas de cataclysme. Elle t’aidera à mémoriser très rapidement
les différentes formules. Dis de nouveau " Par Aaloon " et tu pourras sortir.
- Par… Aaloon.
L’armure disparut. Quand elle sortit de la pièce, accompagnée de Galmir,
elle trouva les autre plongés dans une discussion animée, échangeant leurs
expériences pour la énième fois. Quand ils remarquèrent Solia, ils
l’assaillirent de questions.
Devant son silence, ils furent étonnés.
- Il vaut mieux qu’elle ne parle pas pour l’instant, dit Galmir. Astrée, tu
peux lui parler télépathiquement, elle t’expliquera.
Usant de son pouvoir, Astrée compris rapidement la raison du mutisme de
Solia et l’expliqua à leurs amis.
Le Chaos est plus puissant que l’Ordre. Il peut exercer la traîtrise, être
lâche et fuir quand il le faut. Les serviteurs de l’Ordre se doivent d’être
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- Oui Seigneur. Ici, aussi, tout se déroule comme prévu. La victoire est
certaine. Je vous ferai un nouveau rapport dans une semaine.
Celle qui venait de prononcer ces mots était une très belle jeune femme. La
trentaine avait rendu son corps désirable et plein de féminité. Ses long
cheveux, peignés en une coiffure extraordinairement compliquée,
encadraient son visage aux yeux bleus d’un casque d’or. Ses oreilles
pointues et sa silhouette gracieuse trahissaient sa race : c’était une Elfe.
Elle venait de s’adresser à un brouillard qui finissait de se dissiper.
- Brr… Il me fait froid dans le dos mais, grâce à lui, plus de deux siècles de
dur labeur vont être récompensés. Je régnerai bientôt sur Elonia. Oui, moi
Histéria, je serai prochainement la première Reine à régner sur Elonia
toute entière. Ce Seigneur Kiahoror du Chaos me fait peur… mais il ne
peut rien contre moi! Il est lié par un pacte et il n’osera pas trahir sa parole.
Aaloon, ce vieux crétin de Dieu, à encore cette dernière utilité. Je dois dire
que ce Seigneur du Chaos à eu une idée extraordinaire. Dans trois mois au
plus tard j’aurai écrasé tout résistance sur cette planète. Les Guerriers de
la prophétie n’ont pas fait leur apparition. Ils ne viendront pas! La victoire
est mienne!
Comment lutter contre ce que l’on ne connaît pas? Les armes inconnues
utilisées par nos ennemis nous obligent à nous retrancher. Nous perdons
l’initiative et la liberté d’action. Nous allons perdre la guerre si cette
situation perdure. Il nous faut trouver une arme de riposte ou au moins un
système de défense efficace ou nous allons droit à la catastrophe.
Général André Gill.
(Rapport d’état-major).
Seule une pratique constante peut affûter nos pouvoirs comme une lame.
Galmir.
Les trois hommes sortirent peu après eux et se mirent à suivre les trois
jeunes gens.
Régner, il n’y a rien de plus excitant! Je ne veux pas être une reine bonne et
juste. C’est beaucoup trop difficile.
Je veux être un despote, régner par la force pour pouvoir être frivole et
insouciante! Seules les forces du Chaos peuvent me permettre d’atteindre ce
but.
Hystèria, reine de Wilkonia.
Astrée, Frison et Astor marchaient d’un bon pas. Bien qu’ils soient discrets,
Astrée était sûre que les trois hommes en noir les suivaient toujours. Elle en
informa Astor et Frison et ils décidèrent de les attaquer peu avant d’arriver
chez Galmir; de là Astrée pourrait contacter leur amis pour les prévenir.
A l’orée de la forêt il n’y avait plus qu’une vingtaine de minutes de marche
jusqu’à la maison de Galmir.
Dès qu’il pénétrèrent dans la forêt, Astrée tenta de prévenir leurs amis et
elle reçu la réponse de Celendil. Elle lui expliqua brièvement la situation.
Celendil lui répondit qu’il prévenait immédiatement le reste de la
compagnie et qu’ils arrivaient.
A quelques minutes de la maison, Astrée perçut l’esprit de Solia qui
cherchait le sien.
- Nous sommes cachés dans le bois. Nous allons laisser passer les trois
hommes, et dès que nous seront derrière eux, nous les prendrons à revers.
Lorsque vous entendrez notre " cri de guerre ", revêtez vos armures et
aidez nous à les capturer. Ainsi nous pourrons les prendre vivants.
Respectant son rôle de coordinatrice, Astrée transmit ces informations à
Frison et Astor.
Quelques instants plus tard un cœur de voix, venant de derrière eux, leur
parvint.
- Par Aaloon!
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Suly était assise derrière son nouveau bureau. Les étoiles de Général
brillaient au col de son uniforme.
- Nous les avons convaincus, pensa-t-elle à haute voix. Le rapport de Kany
et de Roll était parfait. Personne ne peut plus douter de l’identité de notre
ennemi : l’antique force du Chaos.
Le communicateur émis une série de bip sonores.
- Oui, répondit-elle en enfonçant une touche, qu’y a-t-il?
- Un Monsieur Max Tit’lie, Ingénieur voudrait vous rencontrer. Il prétend
que vous l’attendez.
- Faîtes-le entrer, Sergent. J’ai effectivement oublié de vous prévenir de sa
visite.
- Bien, mon Général.
La porte du bureau coulissa pour laisser entre le mutant. Ses quatre bras,
sous l’effet d’une excitation intense, bougeaient dans tous les sens.
- Vous voilà enfin Max.
- Oui Sul… Oh pardon. Oui mon général.
- Laissez tomber le " mon Général ", Max. Vous pouvez m’appeler Suly. Je
n’ai pas choisi l’armée pour les titres.
- D’accord, Suly. Ca y est! Votre unité est prête! Je peux vous dire que le
hangar A 16 déborde presque! Je vous y ai fait livré dix F45-FlyRob armés,
deux chasseurs SpaceKiller, dix SpaceFighter et dix SpaceRider, cinq
SkyLooker et Triton 2, dix AssaultGun, trente HardRunner II, ainsi que
dix Runner. Bien entendu il y a aussi tout l’armement nécessaire à
l’infanterie, comme les nouveaux canons lourds CZ-22-D.
- Magnifique! Nous allons pouvoir commencer l’entraînement de l’unité.
- Heu… j’ai un petit problème : les modules d’apprentissage du F45-
FlyRob sont en retard. Vous les aurez dans deux ou trois jours.
- Il nous manque du temps, Max… mais nous n’en sommes pas encore à
trois jours près. Merci Max.
- Je n’ai fait que mon travail et, il faut bien le dire, assouvir ma passion.
J’ai toujours inventer des choses, bien que le plus souvent inutiles. Mon
équipe a aussi travaillé énormément sur ce projet. D’ailleurs, je me permet
de vous recommander le Capitaine Fournier pour le poste d’Officier
mécanicien en charge des FlyRobs. Elle a beaucoup travaillé sur ces engins
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Voyage : on dit que les voyages forment l’expérience. Astrée et ses amis ont
souvent eu l’occasion de vérifier le bien fondé de ce proverbe.
A commencer par leur " fuite " de Lernst à Wislo, lorsque, encore sur
Elonia, ils...
Colonel Roll.
(Dictionnaire de la Loi et du Chaos).
curieux…
Malgré cet avis rassurant, ils se tenaient prêts à une attaque.
Des ombres s’avançaient. Galmir sourit.
- Gauldir, mon ami, que fais-tu ici?, fit-il en apercevant un Elfe élancé
accompagné de trois compagnons en armes.
- Je te retourne la question, Galmir ami des elfes.
- Nous nous rendons à Port-Grand.
- Veux-tu aller par delà les mers, ami?
- Il se peut.
- Tes compagnons et toi même, passerez-vous par Villon?
- Oui.
- Alors, arrêtez-vous en notre cité des arbres d’Aralda.
Galmir d’inclina.
- Comme il plaira au prince d’Aralda.
Le prince et ses compagnons repartirent rapidement et en silence.
Astrée fronça les sourcils.
Le prince savait que nous étions là. Lui et ses hommes sont venus pour une
raison précise.
- Gauldir est un vaillant guerrier et je le connais depuis fort longtemps, la
rassura Galmir. J’étais encore enfant quand je l’ai rencontré pour la
première fois.
- Je ne l’avais jamais rencontré, déclara Celendil, mais c’est un de mes
cousins, par nos mères.
A ces mots, Galmir fronça les sourcils, tout en regardant Astrée. Si celle-ci
s’en aperçu, elle ne le montra pas.
Ils se remirent à discuter un peu et, après avoir institué un tour de garde, ils
s’endormirent.
Les premiers rayons du soleil avertirent Eliwin, qui avait pris le dernier
tour de garde, qu’il était temps de réveiller les autres et de se mettre en
chemin.
En allant vers Aralda, Eliwin et Celendil chantèrent les héros de leur
peuple dans la belle langue elfe. Ils en traduisirent certains passages pour
que leurs amis puissent comprendre ces chansons.
Au bout de quelques temps, Galmir se mit à conter certains passages
supplémentaires à propos de la prophétie qui régissait le destin des jeunes
gens.
Il parla tout d’abord des origines d’Aaloon, le premier des Dieux qui avait
créé le monde avec son frère Kirorh, puis il expliqua comment, alors quel le
monde n’était que paix et beauté, se produisit le Grand Schisme.
- Le ciel devint noir d’encre, le soleil disparut et, l’espace d’un instant, le
monde cessa d’exister. Une force extérieure, bien plus puissante et bien plus
ancienne que les Dieux, venait de se manifester. L’Ordre et le Chaos venait
de faire leur apparition. Certains être qui habitaient Elonia furent
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transfigurés par cette force. Ils échappèrent au contrôle des Dieux. Ils
devirent les Seigneurs. Certains, tels Lior, Minis, Csithar et Liot sont
devenus les Seigneurs de l’Ordre (ou de la Loi). D’autres comme Kiahoror,
Mircachaor et Kieun sont devenus les Seigneurs du Chaos. Il y a sept
Seigneurs dans chaque camp. Le Dieu Aaloon, quand à lui, est devenu
l’Unique, le Dieu-Seigneur de l’Entropie. Il est chargé de maintenir
l’équilibre entre l’ordre et le Chaos. Suivant son exemple, les autres Dieux
essaient de rester neutres dans la lutte qui oppose les deux puissances bien
que leurs aspirations les portent plus ou moins vers la Loi ou le Chaos. Il
arriva qu’un jour Mircachaor et Kiahoror créèrent, en secret, les Sept
Enfers sur lesquels règnent les Sept Seigneurs du Chaos. Ils créèrent
ensuite, avec l’aide des autres Seigneurs du Chaos, leurs serviteurs : les
Démons. Se sentant alors très puissants, il voulurent envahir Elonia pour
l’asservir. Ils lancèrent leurs légions à l’assaut et capturèrent, par ruse et
traîtrise, les sept Seigneurs de la Loi. Ils les détiennent encore en leur
citadelle du premier cercle. Aaloon ne put faire cela! L’équilibre était
rompu! Il lui fallait absolument compenser la Balance Cosmique qui
penchait largement en faveur du Chaos. Pour suppléer aux Seigneurs de la
Loi, Aaloon demanda à Isthar, Dieu de la Magie, de créer les Sept
Bracelets. Chacun des Dieux donna un peu de son pouvoir à ces bracelets.
Les sept premiers porteurs refoulèrent les Seigneurs du Chaos et leurs
hordes de démons dans les Enfers. Cela coûta la vie à quatre d’entre eux.
Les trois survivant annoncèrent la prophétie. Cela se passait il y a très très
longtemps et depuis les bracelets ne sont apparut qu’une seule autre fois
avant aujourd’hui. La seconde bataille fut plus rude encore que la première
et pourtant celle qui s’annonce sera sûrement plus rude encore. Le monde
était plus jeune alors et ses habitants plus vigoureux.
- Mais nous le sommes aussi, protesta Astor.
- Je ne le nie pas. Mais les hommes vivent moins longtemps qu’en ce temps
là. Ils sont aussi moins forts et moins grands… et il n’y a plus de Magiciens
Complets parmi eux, finit-il en murmurant dans sa barbe.
- La volonté et le courage sont pourtant toujours aussi fort, reprit Celendil
qui, comme les autres, n’avait pas entendu la dernière partie de la phrase
de Galmir.
- Oui, mais suffiront-ils? Vous êtes bien jeunes…
Le reste du voyage fut plutôt silencieux. Il arrivèrent à Aralda vers six
heures du soir.
Cette cité était enfouie au cœur de la forêt. L’entrée était en fait une grotte
naturelle percée dans une petite falaise de calcaire. Deux gardes
interdisaient l’entrée, mais Astrée savait être épiée par au moins une
dizaine d’autres elfes cachés ici et là. Nul doute que l’on devait déjà être au
courant, dans la cité, de leur arrivée.
En effet, lorsqu’ils virent la petite compagnie, les deux gardes levèrent leur
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Elfe.
A la fin du repas, Galmir, Gauldir et le Roi se levèrent.
- Astrée, viens avec nous, appela Galmir.
- Bien, je viens, répondit-elle en se levant. Que me veulent-ils?, chuchota-t-
elle à l’intention de Solia.
Sans attendre la réponse elle se dirigea vers Galmir.
Ils se rendirent dans une pièce qui servait de bureau à Gauldir. Deux
gardes fermèrent la porte et prirent faction devant l’entrée.
- Dîtes-moi, Galmir?, demanda le roi. En plus de demander une audience
privée et de comploter avec Gauldir – non, ne le niez pas, je sais que vous
partagez bien des secrets avec lui, secrets dont on ne me parle pas – ,
pourquoi avez-vous jugé bon d’inviter cette fillette humaine à notre réunion
privée?
- Je ne suis plus une fillette, répondit Astrée en colère. Il est vrai, Roi
Malardil, que je n’ai pas vos quatre mille deux cent quatre ans, mais Je ne
suis plus une fillette!
Elle avait accompagné cette fin de phrase d’un message télépathique qui
donna au roi l’impression que ces mots avaient été prononcés en
majuscules. Celui-ci s’empourpra de colère.
- Veuillez pardonner cette interruption, Sire, intervint Galmir. Cette jeune
fille se nomme Astrée. Pardonnez-lui son insolence, mais si elle le souhaitait,
elle pourrait assister à cette réunion même depuis le plus profond de vos
cachots. Aucun de nous ne peut lui cacher ce qu’il pense si elle désire le
savoir.
- C’est une sorcière télépathe?, fit le roi étonné.
- Non! Vous oubliez les légendes père?, fit Gauldir.
Le roi se tourna vers son fils, intrigué.
- Regardez, Sire, reprit Galmir.
Galmir saisit le bras gauche d’Astrée et l’éleva. La manche de la chemise
d’Astrée glissa, révélant son bracelet.
- Ce bracelet…, fit le roi. Se pourrait-il… se pourrait-il qu’elle, une jeune
humaine, soit la Guerrière au Diamant? La Guerrière D’Aaloon?
- C’est bien elle, Sire.
- Et les autres jeunes gens, sont-ils les autres guerriers?
- Oui, Sire, ce sont eux. Gauldir et moi même le soupçonnions depuis des
années déjà… Voilà nos petits secrets! Mais je n’en ai la preuve formelle
que depuis quelques jours. C’est d’ailleurs la raison de notre présence ici.
- Les Guerriers d’Aaloon, murmura le roi. Nous sommes sauvés… mais ils
sont si jeunes…
- Oui, père ils sont jeunes. Le chaos nous attaque plus tôt que l’Unique
n’avait du le prévoir. Mais ce ne sont plus vraiment des Enfants. Nous
devons les aider!
Astrée les interrompit.
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- C’et vrai. Nous sommes jeunes, mais nous sommes prêts… enfin presque
prêts à nous battre contre les forces du Chaos. Vous verrez, nous sommes
courageux! Nous nous battrons jusqu’à notre dernier souffle s’il le faut!
- Bien dit, jeune Astrée, répondit Malardil. Mais les Gaïalides n’existent
plus et les Magiciens Runiques ont disparus de la surface d’Elonia depuis
bien longtemps; ils ne sont plus là pour nous aider à fermer les portes entre
les Enfers et Elonia. La tâche que vous et vos amis devez accomplir est très
difficile et dangereuse.
- Nous le savons tous.
- Il faut que vous compreniez bien que ce combat va être d’une extrême
importance pour l’avenir de notre monde. Si vous échouez, la Balance
Cosmique ne reprendra pas sa position d’équilibre et nous serons à la merci
des forces du Chaos. Ses forces terrestres ou démoniaques verront leur
pouvoirs décuplés et nous seront à jamais leurs esclaves. Il faut empêcher
cette catastrophe! Nous allons vous aider à notre mesure qui, je vous
l’accorde, vous semblera peut-être bien faible. Tout d’abord, nous allons
organiser la défense de la région et résister le plus longtemps possible. Nous
occuperons ainsi les armées de Wilkonia pendant un certain temps, vous
donnant celui de préparer un plan d’action et de trouver des alliés.
- L’idéal, poursuivit Gauldir, serait d’arriver à unir les différent royaumes
d’Elonia contre Wilkonia. La division règne, et ce ne sera pas une tâche
facile… De plus votre jeunesse à tous joue contre vous.
- Il nous faudrait beaucoup plus de temps que nous n’en avons, déclara
Galmir. L’avance des troupes de Wilkonia semble ralentir un peu : son
intendance ne suit pas. Mais cela va nous donner qu’un court répit. Notre
séjour à Wislo, puisque c’est là que nous nous rendons,
Prince Gauldir, ne pourra durer bien longtemps. Mais il devra permettre
aux guerriers d’achever leur préparation et de préparer les actions futures.
Ils sont le symbole de l’espoir mais en aucun cas la promesse d’une victoire
certaine.
- Sire, Prince Gauldir, Galmir, intervint Astrée. Je comprend la situation
présente et son urgence. Peut-être mes amis et moi-même devrions nous
nous mettre à la tâche sur le champ.
- Non, répondit promptement Galmir. Rappelez-vous notre conversation
d’il y a trois jours. Vous connaissiez déjà l’urgence et vous avez pris la sage
décision d’attendre encore un peu. Restez-en là.
- Galmir à raison, reprit Malardil. Insuffisamment prêts vous serez
inévitablement vaincus et le Chaos sera alors vainqueur. Elonia compte sur
vous et vous attend. Vous ne devez pas mourir inutilement.
- Je comprend, Sire. Nous irons à Wislo… mais nous en reviendrons le plus
vite possible… et prêts. Je vous le promets.
- Bien, jeune Guerrière d’Aaloon. Et moi je tiendrais ma promesse : nous
vous gagnerons le temps qu’il vous manque. Astrée, transmet mes
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l’instant mais Johnak n’est pas si loin d’ici. Nous aurons bientôt l’occasion
de nous battre… et de nous revoir. D’ici là, je garderai secret, sur le conseil
de Galmir et de mon fils, la nouvelle de l’apparition des Sept. Tous mes
vœux vous accompagnent, Jeunes Guerriers.
Astrée, en sa qualité de porte parole du groupe, remercia le roi de leur
avoir donné des nouvelles. Ils s’inclinèrent tous ensemble et prirent congé.
Sans tarder un instant de plus, ils prirent la route de Villon. Astrée, peu
après le départ, écrasa une larme qui menaçait de rouler sur sa joue; elle ne
pouvait s’empêcher de penser à la chute de Mycénia et au sort de son père.
Tel était l’univers originel : le Chaos. Et sur le Chaos Aaloon à créé Elonia.
Il a transformé le Chaos en Ordre.
Moi, Kiahoror, je promet que bientôt le Chaos reprendra ce qui aurait
toujours dû lui appartenir. Bientôt Elonia fera à nouveau parti de l’Empire
du Chaos.
Kiahoror, Seigneur du Chaos.
L’homme était habillé tout de noir. Son chapeau, rabattu vers l’avant,
cachait la majeure partie de son visage. La nuit elle même était noire et sans
étoiles. Il s’approcha de la maisonnette et s’arrêta devant la porte. Il sembla
humer l’air puis siffla deux fois. Son sifflement était aigu et perçant. Deux
sifflements lui répondirent. Il marmonna quelques mots devant la porte qui
s’ouvrit violemment. Il pénétra dans la pièce. C’était une cuisine. Comme il
n’y avait personne, il s’enfila dans le couloir en face de la porte d’entrée. Il
ouvrit huit portes donnant sur huit chambres vides, puis il pénétra dans
une grande pièce toute aussi vide. Il repartit alors vers la cuisine.
Là, il s’asseya à même le sol et dessina un symbole devant lui. Il se mit à
marmonner de nouveau et à dodeliner. Au bout de quelques instants, il
arrêta sa mélopée et se releva.
Il ressortit de la maisonnette.
Une autre personne l’attendait. Elle était très grande et, elle aussi, vêtue de
noir. Par contre, malgré le chapeau rabattu, ses yeux trahissaient sa nature.
Ils étaient comme deux braises rouge-sang et éclairaient faiblement son
visage couleur de cuivre. C’était un Arsuch.
- Et bien, sorcier?, dit-il d’un ton de commandement. Sa voix etait
étonnamment grave et caverneuse.
- Il n’y a personne, Seigneur. Par contre le sondage énergétique indique
qu’ils sont bien venus ici. L’énergie résiduelle de leurs armure les trahit. Ils
ont dû partir il y a un ou deux jours…
- Bien. Partons d’ici. Ils ne nous échapperons pas!
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La Forêt Sombre… " De noires choses se déplacent en son ombre " disait le
dicton populaire.
Et pourtant, c’est bien dans son ombre que les Sept trouvèrent refuge
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Sur la route de Villon, le petit groupe décida d’éviter cette ville proche de la
cité des arbres d’Aralda. Ils se dirigèrent vers Port-Grand dès qu’il le
purent. Les trois jours de chevauchée, depuis Aralda se déroulèrent sans
problème. Déjà, traversant les grandes plaines du nord-ouest d’Elonia, ils
distinguaient, au loin, les contours de la terrible Forêt Sombre mais ils la
contemplait sans peur, leur chemin passant assez loin de celle-ci.
Il faisait presque nuit et ils s’apprêtaient à bivouaquer lorsqu’Astrée perçu
des présences étrangères non loin d’eux.
- Hostiles ou amicales, demanda Brimbo lorsqu’Astrée les en informa.
- Je ne sais pas, je n’arrive pas à le savoir. Peut-être sont-ils trop éloign…
Non! Ce sont des ennemis. Ils ont la même sorte de bouclier mental que les
Drolochs de Lernst.
- Tant pis… Rejoignons la forêt sombre, fit Astor. Il nous sera plus facile de
nous défendre à couvert qu’ici, surtout s’il sont nombreux.
- Au moins une trentaine, reprit Astrée.
- Je suis d’accord avec Astor, intervint Galmir. Rejoignons l’abri de la
forêt. Là nous pourr…
Galmir fut interrompu par un sifflement terriblement aiguë. Une ombre
passa au dessus de leur tête.
- Un Aluir!, fit Celendil. C’est un aluir, un sorte de chauve-souris géante.
Certaines armées les dressent pour servir d’espion. Nous sommes en
danger! Ce sifflement va indiquer à ces hommes la direction à suivre. A la
forêt! Vite!
Ils lancèrent leurs chevaux au galop, en essayant de se rapprocher le plus
vite possible de la forêt. Dans l’affolement Astrée ne vit pas que tempête,
qui semblait presque voler, avait largement distancé les montures de ses
compagnons.
Lorsqu’elle arriva à l’orée de la Forêt, il faisait tout à fait nuit. Elle ne
voyait pas ses amis. Après un sondage psy, elle sut qu’ils étaient à encore au
moins cinq minutes de la forêt et que leurs poursuivants étaient très près
derrière eux.
Elle décida alors de revêtir son armure.
- Par Aaloon!
Astrée brilla un court instant et, après un bref éclair, elle fut recouverte par
son armure au diamant. Elle songea à préparer une embuscade contre leurs
poursuivants mais voulue d’abord diriger ses amis vers elle.
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- Galmir?
- Oui, Astrée.
- Je suis déjà arrivée à la forêt. Virez un peu à gauche pour me rejoindre.
- Comme cela?
- Parfait.
- J’ai aperçu un éclair il y a un instant dans cette direction. C’était toi?
- Oui, j’ai revêtu mon armure… Vous m’aurez rejointe dans trois ou quatre
minutes. Je vous attends là.
Les cavaliers débouchèrent à l’endroit où Astrée les avait guidés. Ils mirent
pied à terre. Ne voyant pas Astrée, ils l’appelèrent mais n’obtirent aucune
réponse. Si elle avait été là, il ne faisait nul doute qu’elle aurait répondu.
- Peut-être s’est-elle enfoncée dans la forêt, suggéra Frison.
- De toute manière, il faut faire quelque chose!, répondit Eliwin. Nos
poursuivants seront là d’un instant à l’autre! J’entends le galop de leurs
chevaux!
Comme pour ponctuer sa phrase, un aluir poussa son cri strident.
- Allons dans la forêt, conclua-t-elle.
Il remontèrent sur leurs chevaux et s’avancèrent dans la forêt sombre. Ils
avaient parcourus à peine six ou sept cent mètres quand ils entendirent des
bruits et des cris (des ordres?) derrière eux. Ceux qui les poursuivaient
étaient près. Ils débouchèrent bientôt dans une petite clairière où ils
trouvèrent Tempête, le cheval d’Astrée.
Ils se demandèrent ce qui avait bien pu pousser Astrée à pénétrer dans la
forêt sans les attendre et à abandonner son cheval.
- Il a du lui arriver quelque chose, fit Brimbo.
- Je ne le pense pas, répondit Galmir. Elle aurait pu nous appeler à l’aide…
et elle porte son armure!
Astor prit le cheval d’Astrée par la bride et ils continuèrent à s’enfoncer
vers le cœur de la forêt.
Derrière eux, les bruits et les voix s’étaient tus.
Astrée mit pied à terre. Ses compagnons n’allaient pas tarder à la rejoindre.
Elle fit quelques pas en menant Tempête pour se mettre à l’abris sous les
arbres. Elle sentit alors une présence.
Elle se tourna et scruta les arbres. Elle ne vit rien. Pourtant avec ses
perceptions amplifiées par l’armure elle percevait une présence toute
proche.
- Qui est là?
- N’ayez pas peur, fit une voix profonde et grave, chaude et amicale.
Celui qui venait de parler possédait un don ressemblant à celui d’Astrée et
émis des émotions inspirant calme, amitié, confiance et assurance. Astrée
perçue parfaitement ces émotions et son inquiétude s’apaisa.
- Je ne vous veux pas de mal, fit la voix.
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- Une ombre se déplaça et Astrée n’en cru pas ses yeux. C’était un arbre qui
venait de bouger.
- Non, je ne suis pas un arbre, fit la voix avec irritation.
En effet cette créature n’était pas un arbre, bien que sa peau semblait
d’écorce. Il avait un corps grand et qui paraissait peu souple. Ses bras
étaient longs, ses mains et ses pieds très larges.
- Vous êtes…
- Un Ent, oui! Vous ne pensiez tout de même pas que nous habitions tous la
Malornie, non? Je me nomme Sylvain dans votre langue. Bon, viens avec
moi! Tes amis vont arriver. Ne t’inquiètes pas pour eux, ils ne risquent rien.
S’ils pénètrent dans la forêt, mes frères les protègerons. Si les hommes et les
elfes nous ont oubliés, comme nous le souhaitions, les serviteurs du Chaos,
eux, se souviennent de nous.
Tout en discutant ils avaient cheminé vers l’intérieur de la forêt. Ils
arrivèrent bientôt dans une petite clairière.
- Tu peux laisser ton cheval ici, il ne risque rien.
- Bien.
Astrée faisait de plus en plus confiance à Sylvain; pas une pensée négative
ne se formait dans son esprit. Ils reprirent leur chemin et s’enfoncèrent à
nouveau dans la forêt.
Sylvain siffla deux petit coups et Astrée vit une petite lumière qui se
rapprochait d’eux. Plus elle s’approchait, plus Astrée avait la certitude que
cette lumière émanait d’un être vivant. Quand elle fut tout près, Astrée put
vérifier qu’elle avait vu juste. Une petite forme se posa sur l’épaule de
l’Ent. Elle ressemblait à une femme elfe mais ne faisait pas plus de sept
centimètres de haut et possédait deux paires d’ailes, comme celles de ces
petites libellules que l’on nomme " Demoiselle ".
- Je te présente Lucia, mon amie Pixie.
- Enchantée, dit Astrée, se demandant si cette Pixie était capable de
comprendre ses paroles et si même elle était réellement vivante car elle ne
percevait pas sa présence.
- Moi de même Astrée, fit une voix claire et puissante dans sa tête.
Ainsi, pensa Astrée, cette Pixie est télépathe. Mais comment peut-elle
connaître mon nom? Je ne l’ai pas dit à Sylvain et elle n’a pas pu le lire
dans mon esprit : mon bouclier psy est bien en place...
- Comment connais-tu mon nom?
- Il est écrit là, sur ton armure, au niveau de ton cœur, fit la voix dans sa
tête.
- Comment ça? Il n’a jamais été écrit là!
- Je t’expliquerai plus tard...
- Que vous veulent ces serviteurs du Chaos?, les interrompit Sylvain.
- Je n’en sais rien...
- Et si, en voyant ton armure, je te disais que tu fais partie des Guerriers
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d’Aaloon ?
Astrée fut immédiatement sur le qui-vive, se préparant à une attaque.
- Ne t’effraies pas, je suis un ami. Avec bien d’autres Ents, je me suis battu
au côté de vos prédécesseurs. Je n’oublierai jamais l’armure qu tu porte.
Elle appartenait, autrefois, à un Elfe nommé Fëaldur qui fut le plus vaillant
des Guerriers d’Aaloon jusqu’à ce jour. Toi tu me semble bien jeune... Il est
regrettable que les démons soient revenus. Il semble, de plus, qu’ils
possèdent de nouvelles armes extrêmement destructrices... Tes amis sont à
la clairière... Et nous, nous sommes arrivés chez moi.
Ils se trouvaient devant un bosquet d’arbres formant un cercle.
Sylvain y fit pénétrer Astrée. Le bosquet formait une sorte de salle
naturelle. Il n’y avait presque rien, hormis quelques pierres plates, une
sorte de puit (ou de citerne) en pierre et deux coffres faits d‘un métal
sombre. Lucia quitta l’épaule de Sylvain et se posa sur une branche basse.
- Appelle tes amis et conduits-les ici, proposa Sylvain.
- Tout de suite, fit Astrée ravie.
Elle contacta Solia et dirigea ses amis jusqu’à la demeure de Sylvain.
Celui-ci leur offrit un abris pour la nuit ainsi qu’un repas végétarien. Lui
même ne but que de l’eau.
Ils parlèrent tous une bonne partie de la nuit.
- Je me souviens, dit Sylvain, du jour où j’ai connu Fëaldur. J’était encore
un jeune Ent et il était, comme Astrée aujourd’hui, venu se réfugier dans la
forêt. C’est alors que je l’ai rencontré. Nous sommes devenus d’excellents
amis et nous avons combattu ensemble.
- Allez-vous nous aider, nous aussi?
- Fëaldur était un elfe, et vous êtes humaine... Mais pourtant vous vous
ressemblez... Golthor a ressuscité Fëaldur en vous. Vous me plaisez, Astrée.
Et vous plaisez à Lucia. Je vous aiderai selon mes possibilités...
- Merci, Sylvain... Merci beaucoup...
- Et vous, poursuivit Astrée en se tournant vers Lucia qui s’était posées près
d’Astor, vous deviez m’expliquer comment vous connaissiez mon nom!
- C’est très simple : votre armure est parcourue de runes. Et ces trois runes
là, au niveau de votre cœur, indiquent votre nom : Astrée.
- Des runes? Tous ces entrelacs sont des Runes? Et à quoi servent-elles?
A ces mots, Galmir et Solia tournèrent vers Astrée et Lucia.
- Je n’en sais rien. Je ne suis pas assez douée en magie runique pour les
comprendre. Ce sont des runes Supra complexes, c’est tout ce que je peux
dire. De toute façon, je ne sais pas où se trouve la Rune Source; je ne peut
donc pas analyser l’effet de ces Runes.
- Vous pratiquez la magie runique?, firent d’une même voix Galmir et
Solia.
- Juste les Runes Simples et certaines Runes Complexes.
- Magnifique, exulta Galmir. Je pensais qu tous les magiciens runiques
44
avaient disparus en l’an 6... J’ai beaucoup entendu parlé de cette magie
légendaire. Il faut que vous me l’appreniez.
- Je ne sais pas si je saurais... Je n’étais qu’une apprentie... Je n’ai étudié
que douze ans... De plus les cours de haut niveau étaient réservés aux seuls
humains.
Galmir et Solia réalisèrent que, dans la situation actuelle, ils n’auraient
jamais le temps d’apprendre cette sorte de magie.
Ils continuèrent de discuter encore un peu avant de s’endormir sur des
couches de feuillages et de plantes.
Le lendemain matin, ils suivirent Sylvain jusqu’à la lisière de la forêt, près
de la route qui menait directement à Port-Grand.
- Voilà, nous y sommes. J’espère vous revoir bientôt, dit Sylvain.
- Nous aussi, répondit Astrée. Mais, où est donc Lucia?
- Je ne sais pas. Elle n’était pas dans son trou d’arbre ce matin.
- Tant pis. Dîtes lui au revoir pour nous…
- Bien sûr… A bientôt, vous tous. Qu’Aaloon vous protège.
Ils montèrent sur leur chevaux et poneys et prirent la route de Port-Grand.
Après encore deux jour de voyage, ils arrivèrent enfin en vue de la ville. Ils
distinguaient déjà, à l’horizon, les reflets ondoyants de la mer.
Une foule de cavalier, de marcheurs, de chars et de charrettes entraient et
sortaient de la ville.
- Nous sommes trop voyants, déclara Solia. Je pense qu’il vaut mieux nous
déguiser avant d’entrer dans cette ville.
- Tu as raison, fit Eliwin. Mais nous n’avons aucun déguisement.
- Je peux arranger ça, reprit Solia tout en descendant de cheval.
Elle se mit à psalmodier quelques mots. A la fin de son incantation, un
brouillard recouvrit les compagnons. Il se dissipa bientôt.
Astor et Eliwin paraissaient vieillit d’une quinzaine d’année. Ils étaient
vêtus de vêtement en toile épaisse et grossière, tout comme Frison qui
ressemblait maintenant à un jeune humain de neuf ou dix ans. Celendil
était vêtu d’une longue robe blanche maintenue par une ceinture verte,
comme certains druides. Solia et Astrée (à la grande honte de cette
dernière), étaient maintenant vêtues de robes très courtes et maquillées.
Leurs poitrines avaient pris du volume. Brimbo et Galmir, qui n’avaient
subit aucune métamorphose, rirent en voyant leur compagnon ainsi. Ceux-
ci se regardèrent et se mirent à rire à leur tour.
- Voilà, fit Solia. Nous avons là un couple de paysans humains et leur fils, un
druide, deux belles filles de joie et deux nains. Si nous nous déplaçons
séparément, personne ne saura que nous sommes passés par Port-Grand…
Un conseil : ne faîtes appels à vos armures qu’en cas de très grande
nécessité. En effet, vos déguisements disparaîtraient…
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Lorsque l’homme ôta son heaume, il fut certain que cette créature n’avait
rien d’humaine. Ses cheveux étaient une crinière de flammes, ses yeux
étaient braises incandescentes et sa peau était couleur de cuivre.
- Non, petit sorcier, dit l’Arsuch en s’adressant à un petit homme habillé de
noir. Ils ne sont pas morts dans cette forêts. Les légendes mentent. Les
créatures qui vivent dans la forêt sombre ne servent pas le Chaos, mais la
Loi. Je ne peux entrer ici, pas encore. Faîtes avertir Hystèria que les
Guerriers se sont mis sous la protection des Ents. Je pense qu’ils doivent
vouloir rejoindre l’antique cité de Ch’la dans le désert de Chockh.
- Mais cette cité est dans nos mains depuis longtemps, Seigneur.
- Oui, mais peut-être ne le savent-ils pas… Les Gaïalides qui vivaient là
étaient puissants et auraient pu les aider. J’ai personnellement participer à
leur anéantissement. La bataille a été rude… Je crains aussi que les
Chevaliers-Dragons ne sortent de leur légendaire neutralité pour les aider.
Informez donc aussi Wilkonia qu’il faudra prévoir la destruction des
Grand Weyrs dans les plus brefs délais.
- Bien Seigneur.
Au même moment, à Wilkonia, la Reine Hystéria partageait les
préoccupations de son Arsuch.
Vêtue d’une armure argentée, elle conversait avec Gauror.
- Je suis heureuse que le Seigneur-Cardinal FireLord ai choisi de se joindre
à nous. Lui et ses élémentalistes du feu nous serons d’une grande aide.
- Oui, répondit Gauror de la voix douce et attirante qui le caractérisait. Il
faudra tout de même nous débarrasser des Eolides et des Aqualides : ils ont
décliné toute offre d’alliance avec nous et nous ont même menacés de nous
attaquer si nous prolongions plus longtemps notre expansion. Jamais ces
élémentalistes ne s’étaient engagées pour un camp ou l’autre au court des
guerres précédentes.
- C’est vrai, mais, à cette époque là, ils se rangeaient derrière ces crétins
pacifistes de magiciens runiques. Et ils n’avaient pas encore l’exemple que
nous leur avons donné de nos forces en détruisant les Gaïalides.
- Il faut donc convaincre les Chevaliers-Dragons de se joindre à nous ou les
détruire rapidement, sinon eux aussi vont s’engager dans la bataille… et ils
m’effraient bien plus que les élémentalistes.
46
- Abandonner Tempête, encore une fois, explosa Astrée, il n’en est pas
question!
- Mais Astrée, répondit Celendil, Solia à raison. Nous serons beaucoup plus
discrets sans les chevaux.
- Peut-être, mais laisser Tempête seul ne me plaît pas!
- Je te promet qu’il ne lui arrivera rien. Je vais leur jeter un charme… Ils
nous attendrons dans la forêt sombre. Je les rappellerai à notre retour.
- Soit. Mais il n’arrivera rien à Tempête! Jure-le !
- Je te le jures, Astrée.
Celendil lança un sort sur les chevaux qui partirent au petit trop vers la
forêt sombre.
Le vent venu de la mer apportait avec lui l’odeur de l’iode et du sel. Il se
mirent en marche, par groupes de deux ou trois. Ils avaient rendez-vous
deux heures plus tard, au port.
Il se mêlèrent à la foule chamarrée qui se dirigeait vers les portes de Port-
Grand. L’entrée de la ville, par la Porte des Paysans ne leur posa pas de
problèmes.
Port Grand était divisée en plusieurs quartiers, dont les noms en reflétait
l’activité principale ou les habitants. Il y avait ainsi, entre autre, les Allées
des Pêcheurs, le Quartier des Commerçants, le Quartier des Nobles le
Quartier des Paysans et le Quartier de la Dorade de sinistre réputation.
Astor, Eliwin et Frison arrivèrent les premiers au port, suivit de peu par
Brimbo et Celendil et par Galmir.
Astrée et Solia se trouvaient dans une rue commerçante quand Astrée se
figea, retenant Solia par le bras.
- Prenons cette ruelle, vite! Ces deux hommes là-bas, ce sont des Drolochs.
Les deux jeunes femmes prirent la petite ruelle qui s’ouvrait sur leur droite.
Elle prirent ensuite de petites rues sales et sombres, évitant les grands axes.
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Deux jeunes soldats de la garde du roi de Port Grand voulurent les aborder
pour passer un petit moment agréable avec elles. Leurs yeux exprimèrent la
surprise la plus totale quand elles les assommèrent. Elle parvinrent tout de
même au port dans les temps impartis.
C’était le plus grand port d’Elonia. Divisé en deux parties, l’une, la plus
grande, abritait le port de pêche et de commerce, et l’autre la flotte de
Guerre du Roi Valmon IV. La flotte de Valmon, pour l’heure mouillait au
Port. Les cinq grands Trois-Mâts semblait endormis au bord de leur quai.
Ils étaient entourés d’une vingtaine d’autres vaisseau plus ou moins grands.
Plusieurs avaient l’air assez endommagés. En fait seul le " Flamboyant
Valmon ", le vaisseau amiral, avait l’air bien entretenu et relativement
récent.
Astor, avisant Solia et Astrée, se dirigea vers elles. Ils les guida vers leurs
amis et leur annonça qu’il avait trouvé un bateau pour les conduire sur
Wislo.
- Nous embarquons dans une heure… et nous serons à Wislo demain matin
vers neuf heures.
- Tant mieux, répondit Astrée. Je sens une puissance véritablement
maléfique qui se dirige vers cette ville. Je sens ses pensées tournées vers
nous. Elle nous cherche… mais je suis sûre qu’elle ne sait pas que nous
sommes ici. Il a autre chose à y faire… et pas du bien, tu peux en être sûr.
Plus tôt nous serons partis, mieux cela sera.
- Embarquons, fit Galmir qui avait entendu la fin du discours d’Astrée.
Nous aurons ainsi le temps de nous installer.
Le bateau qu’avait trouvé Astor était vieux… très vieux. Sa peinture,
presque inexistante maintenant, avait du être blanche mais elle était
devenue gris vert. Le bois avait l’air vermoulu et on s’étonnait que le navire
ne coula pas sur le champ. Le Deux-Mâts " Sirène bleue " ressemblait plus
a un radeau de fortune qu’à un véritable bateau
Son capitaine, Calouhn, déplût à Astrée. Ses pensées n’étaient pas nettes. Il
n’avait pas réellement de mauvaises intentions envers ses passagers, mais
quelque chose dans son attitude alertait Astrée.
Le bateau appareilla enfin, et ce fut avec soulagement que les membres de
la petite compagnie virent la côte s’éloigner.
Le capitaine mena alors ses passagers à leur cabine, en fait un petit dortoir,
sale et malodorant, équipé de hamacs. Pour deux pièces d’or par personnes,
on ne pouvait exiger mieux, surtout si l’on voulait partir vite et
discrètement.
Solia, à qui Astrée avait confié ses craintes vis à vis du capitaine et de
l’équipage, décida de poser un glyphe de garde au dessus de la porte de la
cabine.
- Quiconque essaiera d’ouvrir cette porte sans prononcer le mot " Aaloon "
tombera immédiatement dans un profond sommeil, avertit-elle ses amis.
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mot de ce que vous dîtes. Enfin, merci quand même, fit elle en s‘éloignant et
en lui faisant un clin d‘oeil..
Le capitaine Calouhn baissa la tête et médita quelques instants cette
réponse. Puis, en souriant, il hocha la tête et regagna son bateau.
Solia guida ses amis à travers la forêt qui recouvrait l’île et les conduisit à
Wis. C’était un village comptant un peu plus de trois cent habitants/ Les
maisons étaient construites en bois, la matière première ne manquant pas
sur Wislo. Les habitants d Wis reconnurent Solia et un petit garçon couru
vers elle en criant.
- Solia, Solia! Tu es revenue!
Il devait avoir neuf ou dix ans. Il était mince et ses cheveux bouclés étaient
noir de jais. Son visage était fin, presque féminin, et ressemblait à celui de
Solia. Il se jeta dans les bras de Solia qui l’attrapa et le serra contre elle.
- Alaran. Tu m’a manqué, tu sais, fit-elle en l’embrassant.
- Toi aussi Solia. Il y a déjà deux mois que tu es partie. Tu vas rester?
- Pendant quelques temps, oui… Va prévenir les parents que je suis revenue
avec des amis.
Elle le reposa au sol.
- J’y vais tout de suite. Il vont être rudement contents.
Il parti en courant.
- Bon, fit Solia à la compagnie. Nous sommes arrivés. Mon frère va prévenir
mes parents de notre arrivée. Je pense qu’il seront surpris.
- Ton frère à l’air adorable, fit Eliwin.
- Oh, il l’est. Je l’adore. Je ferai tout pour lui. Il a une manière de vous
regarder… Vous ne pouvez jamais rien lui refuser.
Près de la sortie du village, il y avait une maison plus grande que les autres.
Ses murs étaient de pierre et non de bois. Solia s’arrêta.
- Voilà, fit-elle, c’est chez moi.
Un homme et une femme, d’une quarantaine d’année parurent à la porte.
- Père, Mère, je suis revenue… avec quelques amis, comme vous le voyez.
Les parents de Solia accueillirent la troupe très amicalement. Pourtant ils
parurent surpris en voyant les amis de Solia : il y avait parmi eux des Elfes,
des Nains et même un hobbit!
Astor et Astrée, qui étaient humains, leur parurent plus sympathiques que
les autres.
Quoi qu’il en soit, la mère de Solia leur servit un délicieux repas qui fut, il
faut le dire, plutôt silencieux.
- Seigneur Galmir, fit le père de Solia à la fin du repas, quand je vous ai
envoyé ma fille, je ne pensais pas la revoir aussi tôt. Que s’est-il passé?
S’est-elle mal conduite?
Il avait prononcé ces mots en regardant Solia avec sévérité.
- Non, Seigneur Sarak, répondit Galmir, je n’ai aucune raison de me
plaindre de Solia. Elle a été exemplaire. En fait nous sommes ici pour
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Grotte de l’Entropie.
C’est le seul point commun entre tous les Mondes de tous les Univers. Cette
grotte est immuable d’un Monde à l’autre, d’une dimension à l’autre.
C’est la seule porte que peut utiliser l’Entropie. Il existe de nombreuses
portes que peuvent emprunter les forces de la Loi ou du Chaos, mais celles-
ci peuvent changer de place, n’apparaître que dans certaines conditions, ou
en certains temps. Le Chaos savait maintenir une de ces portes ouverte,
indéfiniment. Et il avait réussi à en trouver une entre Elonia et…
Colonel Roll.
(Dictionnaire de la Loi et du Chaos).
Suly venait de poser son F45-FlyRob après son premier vol d’essais.
L’appareil avait parfaitement répondu à la moindre de ses pensées. Il était
aussi maniable que rapide. Les ingénieurs du passé avaient inventé une
merveille avec cet engin. Et le travail de Max était extraordinaire, lui aussi.
Il avait apporté la technologie moderne au FlyRob. L’appareil personnel de
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Suly était près de deux fois plus gros que les autres FlyRobs, à l’exception
d’un autre exemplaire identique au sien. A qui son père le destinait-il?
Les quatre FlyRobs pouvant voler effectuaient leurs manoeuvres
d’atterrissage quand une voix résonna dans le casque de Suly.
- Excusez-moi mon général. Le Général André Gill vous ordonne de vous
rendre chez lui immédiatement.
- Mon père?
- Oui. Il dit que c’est extrêmement urgent.
- J’y vais de suite Sergent. Prévenez le Général.
- Bien, mon Général.
Suly déclencha l’ouverture de son cockpit, arracha son casque, qu’elle
laissa sur le siège, et sans même prendre le temps de se changer, elle se
rendit chez son père. Cette convocation semblait étrange.
Essoufflée, sa combinaison de vol la démangeant, elle arriva devant chez
son père.
Elle apposa sa main sur la digi-plaque et la porte s’ouvrit. Elle se retrouva
nez à nez devant son père. Visiblement il attendait son arrivée devant la
porte. Il semblait extrêmement agité.
- Viens vite! Il faut que tu vois ça, dit-il à Astrée sans même prendre la
peine de la saluer.
Il se dirigea vers le fond de l’appartement. La porte qui donnait sur la
grotte était ouverte. Il s’engouffra dans le passage. Il appuya sur la
stalagmite truquée et fit signe à Astrée de le précéder.
En débouchant dans la salle, Suly n’en cru pas ses yeux et sursauta
d’étonnement : une énorme balance flottait au milieu de la salle. Elle était
d’or, un de ses plateaux était blanc et l’autre noir. La balance penchait du
coté noir.
- Je pense que c’est la balance de l’entropie, dit André. Regarde, le plateau
noir est du coté de la salle dédiée au Chaos… Et le blanc du coté de la Loi…
Je suis sûr qu’il va se passer quelque chose!
- Il y a longtemps qu’elle est là?
- Près de deux heures. Il y a eu comme un bourdonnement sourd et profond
quand elle est apparut. Même les voisins l’ont entendu. J’ai dû leur
expliquer que mon communicateur était tombée en panne et qu’il était resté
coincé sur volume maximum.
- Et ils ont crû ça?, fit Suly ironiquement.
- Je n’en sais rien, mais ils m’ont laissé en paix…
- Regarde, dit Suly. Regarde la flèche de la balance!
Celle-ci s’était mise à diffuser une lumière d’abord rougeoyante puis de
plus en plus brillante et de plus en plus blanche. La lumière devint si forte
que Suly et son père furent obligés de fermer les yeux. La lumière décrut
presque instantanément.
Sous la balance se tenaient maintenant un groupe de jeunes gens étranges.
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Ils portaient des vêtements archaïques et des armes anciennes, épées et arcs.
Il y avait trois jeunes filles et quatre jeunes hommes.
Le général s’avança d’un pas et déclara :
- Au nom de la Terre, bienvenue à vous.
- … ouvrir une porte entre Elonia et une planète d’une autre dimension.
Cette dimension et dirigée par une planète appelée " Terre ". Sur cette
planète la Science est beaucoup plus développée que sur Elonia, mais la
Magie y est presque inexistante. Le plan du Chaos est d’envoyer des
troupes venant de notre dimension vers celle de la Terre, sans défense
contre la magie, et de recevoir des armes de cette dimension pour les utiliser
contre Elonia, sans défenses contres elles. Il faut fermer cette porte.
Malheureusement, vous ne pourrez pas le faire d’ici. Le Chaos a été
vraiment subtil : la porte est contrôlée depuis la dimension de la terre! Vous
devez vous rendre là-bas. Vous devez aider les habitants de cette dimension
à fermer la porte. Le Chaos ne vous attend pas là-bas. Ses forces ne doivent
pas s’attendre à vous y affronter. Une fois la porte détruite le travail ne sera
pas encore terminé : vous reviendrez ici pour stopper le Chaos sur Elonia.
- Mais, osa dire Astrée, nous risquons de rester longtemps dans cette
dimension… et lorsque nous reviendrons, il risque d’être trop tard pour
Elonia!
- Non, ne t’inquiètes pas… Le temps ne s’écoule pas à la même vitesse dans
les différentes dimensions. Même si votre séjour dans cet Univers dure
longtemps, il ne se sera écoulé, à votre retour, que quelques secondes, voire
quelques minutes, sur Elonia.
- D’où partirons nous? Et quand?
- Vous ne pouvez partir que d’ici. C’est pour cette raison, pardonne-moi,
que j’ai dû, à ton insu, utiliser ton pouvoir pour inciter Solia à vous
proposer de venir ici.
- Non! Je n’aime pas être manipulée. Êtes-vous comme les Seigneurs du
Chaos?
- Comprend moi… Le temps pressait… Si la porte reste encore ouverte
quelques jours sur Elonia, ce sera la Fin… Je ne pourrai plus rien faire et
vous non plus! Solia n’aime pas trop ses parents… vous ne seriez jamais
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- Excusez mon ami, mais là d’ou nous venons, Elonia, il n’y a que la magie
qui puisse arriver à de pareils résultats.
- Vous venez d’Elonia ?
Suly et son père avaient posé cette question d’une même voix.
- La prophétie, souffla à nouveau le vieil homme.
- Quelle est cette prophétie?, demanda Solia.
- Mangeons… nous aurons tout notre temps pour parler ensuite, répondit-
il.
Le repas était délicieux. Les mets semblèrent étranges aux jeunes gens mais
ils les apprécièrent. Le fait que dans ce monde aussi on utilisait fourchette
et couteau les détendirent un peu.
A la fin d’un repas silencieux, Astrée se leva et déclara :
- Merci, nobles hôtes pour ce repas. Permettez-moi de nous présenter. Voici
donc Astor, Solia, Brimbo le Nain le moins grincheux que je connaisse,
Eliwin et Celendil les Elfes, et notre excellent petit Hobbit, Frison. Quant à
moi, je me nomme Astrée. Aaloon, l’Unique, nous a envoyé ici pour vous
aider a fermer une porte extradimensionnelle ouverte par le Chaos.
- Astrée… Astrée, souffla le général. La prophétie se réalise.
Il se leva à son tour et reprit :
- Comme je vous l’ai dit, je me nomme Andrée Gill et ma fille Suly. C’est du
moins le prénom qu’elle préfère porter. Le prénom qu’elle a reçu à sa
naissance était… Astrée. Quant à la prophétie, elle est gravée dans la grotte
où vous êtes arrivés. Elle dit ceci :
point vous avez raison. Moi non plus, je ne sais ce qu nous pourrons faire.
Mais si le Seigneur de l’Entropie nous a envoyé ici, c’est qu’il y a sûrement
un moyen pour nous de vous aider. Ne faîtes plus JAMAIS l’erreur de nous
considérer comme des " gamins ". Et sachez aussi que chacun d’entre nous
et capable de détruire cette maison et de se battre contre cinq adversaires
en même temps. Nous étions peut-être des gamins il y a deux mois, mais
plus maintenant !
- Non, plus maintenant, conclua Astor.
Suly ne savait plus que dire. Elle était rouge de honte et de surprise. Cette
fille avait lu en elle si facilement. Elle était certainement une …
- Télépathe. Vous avez raison, finit la voix d’Astrée dans sa tête.
- Veuillez m’excuser, fit Suly.
- Non, fit Astrée. C’est à moi de m’excuser. Je ne lis pas les pensées des gens
habituellement. Mais dans cette situation, je n’ai pas pu m’en empêcher.
- Si j’ai bien compris, intervint le général, il n’y a que trois humains parmi
vous?
- Oui, fit Eliwin, pourquoi?. Il n’y a pas d’Elfes, de Nains, ou de Hobbits sur
votre monde?
- Autrefois, il y avait des nains, mais ce n’était pas une race. Les progrès de
la génétique ont fait qu’il n’y en a plus depuis plus de quatre mille ans.
- Avez vous tous des dons de télépathie, demanda Suly.
- Non, répondit Astor. Nous avons tous un don différent. Il nous vient de
ceci, fit-il en montrant son bracelet. Nous en avons tous un. Ces bracelets
sont magiques. Nous seuls pouvons les porter et avoir recours à leur
pouvoir. Tout autre mourrait sur le champs. De toute manière nous ne
pouvons pas les retirer.
Suly remarqua alors le bracelet qu’ils portaient tous. Ils étaient
effectivement identiques. Seule la pierre qu’ils portaient était différente.
Elle mit la main dans la poche de sa veste et sentit sous ses doigts le bracelet
que son père lui avait remis. Elle le gardait sur elle depuis ce jour mais ne
l’avait jamais passé à son poignet.
- A quoi servent-ils exactement?, interrogea Suly.
- Ils sont à l’origine de nos pouvoir, expliqua Brimbo. Lorsque nous avons
porté ces bracelets pour la première fois, nos vies ont vraiment changées.
Maintenant ils ne servent plus que de catalyseur.
- De catalyseur? De catalyseur pour quoi?; demanda Suly.
- Je ne sais pas si nous pouvons vous en dire plus, répondit Astrée. Vous
étiez dans la grotte à notre arrivée mais ce n’étais peut-être qu’un hasard.
Pouvons nous vous faire confiance?
- Mademoiselle Astrée, répondit dignement le vieux Général, je suis le chef
de l’état major des armées de la confédération galactique. A ce titre, je suis
chargé de conduire la guerre contre notre ennemi actuel. Nous avons
découvert depuis peu qu’il s’agissait du Chaos, même si nous ne savons pas
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réellement ce qu’est le Chaos. Vous venez de déclarer que vous étiez ici
pour fermer une " porte " ouverte par le Chaos. Nos buts ne sont-ils pas les
mêmes?
- Monsieur, le Chaos possède mille visages, répondit Astrée. Nous ne
pouvons prendre le risque de révéler des informations nous concernant à
n’importe qui. Ne m’en voulez pas, mais même si je reconnais que vous
nous avez accueillis avec sympathie, nous ne savons pas beaucoup de choses
sur vous. Je ne sais même pas ce qu’est un " état major " ou la
" confédération galactique ".
- Mademoiselle, reprit le général sur un ton énervé, vous nous avez montré
votre talent de télépathe. Vous pouvez donc lire en moi pour savoir qui je
suis et décider si vous pouvez me faire confiance ou non? Je vous en donne
l’autorisation.
- Monsieur, je ne voulais pas vous offenser et comme je vous l’ai dit, je ne lis
pas dans les pensées des gens si je n’y suis pas contrainte.
- C’est moi qui vous le demande.
- Soit.. Monsieur, je n’ai pas l’intention de vous voler des informations
personnelles et de violer votre intimité. Si vous pensez fort à ce que vous
voulez que je sache, seules ces pensées me seront accessibles.
- D’accord, je vais essayer.
Astrée se concentra pour lire les pensées du général. Il était bien ce qu’il
prétendait : un chef de guerre. Et il combattait bien le chaos. Elle lut toutes
les informations recueillies par le vieux général sur cette guerre. Ici, on ne
faisait pas le siège et l’assaut de villes, mais de planètes entière. Et " la
confédération " avait perdu beaucoup de planètes. Le général commandait
toutes les forces de la confédération mais il devait obéir à la " présidente de
la confédération ", une certaine Laure Brunille, qui prenait avis elle même
auprès d’une assemblée élue. La chaîne de commandement paraissait
vraiment compliquée sur ce monde.
- Merci Monsieur Gill. Je sais maintenant qu’on peut vous faire confiance.
En fait, je pense que vous n’étiez pas dans la grotte par hasard. Cela devait
être prévu, sinon nous aurions eu du mal à rencontrer une personne aussi
importante que vous aussi rapidement. Veuillez pardonner mon intrusion;
Monsieur.
- Hem, heu… oui… heu, il n’y a pas de mal. Appelez moi André s’il vous
plaît. Ce " Monsieur " me gêne.
- Comme vous voudrez…. André.
Astrée consulta ses amis mentalement et leur dit ce qu’elle savait sur le
général.
- Est-ce que nous leur montrons l’utilité des bracelets?, les interrogea-t’elle.
Ils furent tous d’accord.
- Mons… André, Suly, reprit-elle à haute voix, nous avons décidé de vous
montrer l’utilité de ces bracelets. Allez-y, fit-elle à l’adresse de ses amis.
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Tous, comme le leur avait appris Astrée pendant une de leurs séances
d’entraînement, pensèrent au mot clef : " Par Aaloon ".
Leurs armures apparurent dans un éclair lumineux.
Suly et son père n’en crurent pas leurs yeux : Les sept jeunes gens étaient
recouverts d’armures magnifiques, un peu comme celles que portaient les
chevaliers du moyen age.
- Lorsque nous portons ces armures, reprit Astrée, nos pouvoirs sont
décuplés et complets. Nous sommes les Guerriers d’Aaloon, par le pouvoir
de ces armures magiques.
Le général s’approcha d’eux. Il toucha l’armure d’Astor.
- Ce n’est pas de l’or, n’est-ce pas?
- Si, répondit Astor. C’est de l’or.
- Mon dieu, c’est extraordinaire.
Suly et son père regardèrent et touchèrent les armures quelques instant, se
fonçant à en constater la réalité.
Suly semblait gênée. Il lui semblait que quelque chose brûlait dans sa poche.
Elle y porta la main et la recula vivement : le bracelet qui s’y trouvait était
très chaud.
- Aïe!
- Qu’y a t-il Suly?, s’inquiéta son père.
- Si nos invités veulent bien quitter ces armures, je pense que je devrai leur
parler.
André sourit. Il avait remarqué le geste de sa fille.
Les jeunes gens firent disparaître leurs armures.
Suly remis la main dans sa poche. La température du bracelet baissait déjà.
Elle le sortit, l’éleva et annonça :
- Je pense que nous devrions parler de ceci !
Je savais que nous combattions le Chaos. Mais lorsque ces jeunes gens sont
arrivés chez mon père, armés de simples épées, et qu'ils nous ont dit " Nous
sommes ici pour vous aider, j'ai cru à une mauvaise plaisanterie. Sept "
gamins " contre une armée que nous n'arrivions même pas à contenir! Cela
frisait le ridicule!Et puis, la suite des évènements fit que….Général A. S.
Gill.(Confessions de guerre.).
Tous les jeunes gens fixèrent intensément le bracelet due Suly venait de
produire. Il était identique aux leurs. Le diamant noir semblait briller de
milles feux.
- Vous possédez un des bracelets d'Aaloon!, s'exclama Eliwin.
- Impossible! Il n'y en a que sept, reprit Brimbo. Il ne peut y en avoir un
autre!
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suivant les instructions d'Astrée, elle resta immobile et muette. Elle sut tout
d'un coup à quoi servait son armure. Son pouvoir était un peu le pendant
de celui d'Astrée. Cette dernière avait pouvoir sur l'esprit et elle, Suly,
pouvait manipuler la matière.
Astrée, après un rapide sondage permit à Suly de se relâcher.
- Il faut surtout que tu te concentre pour ne pas tout chambouler derrière
toi. Imagine que tu change tes amis en statues de pierre ou ta nourriture en
charbon!
Suly rit de bon cœur. Elle sortirent de la pièce.
Les jeunes gens furent ravis de voir que Suly portait la huitième armure
d'Aaloon.
Astrée informa ses amis et le père de Suly des dons que celle-ci venait
d'acquérir.
- Comme l'annonçait la prophétie, fit le vieux général, le pouvoir est
complet maintenant : l'une règne sur l'esprit et l'autre sur la matière.
Frison regardait l'armure de Suly avec intérêt.
- Hum, fit-il. Avez vous remarqué que cette armure, au diamant près, est
identique à celle d'Astrée.
- Tu en es sûr, demanda Brimbo?
- Je suis très observateur. Cette armure ressemble énormément à celle
d'Astrée. Je jurerais que ce sont les mêmes.
- Astrée, si tu mettais ton armure, on pourrait peut-être les comparer,
proposa Celendil.
- Bonne idée, reprit Eliwin.
Sous la pression de ses amis, Astrée s'exécuta.
Au moment même où son armure apparu, un phénomène étrange débuta.
Le diamant de son armure se mit à luire intensément, tout comme celui de
l'armure de Suly.
Les deux diamants se mirent alors à diffuser leur lumière en cadence. Un
éclair, puis un autre et encore un autre. Les deux jeunes femmes se firent
face, cherchant à comprendre ce qui se passait. La fréquence de la pulsation
des diamants s'accéléra.
Brusquement, un faisceau lumineux d'un blanc pur partit de chaque
diamant, l'un allant à la rencontre de l'autre. Au moment où ils allaient se
rencontrer, ils bifurquèrent chacun dans une direction et se mirent à
tourner dans la pièce, de plus en plus vite, dessinant des figures
compliquées qui rappelèrent à Astrée les signes bleutés aperçus pendant la
nuit où elle avait rêvé d'Aaloon.
- Oui, c'est bien des runes que ces rayons dessinent, pensa Astrée.
Elle n'aurait pas pu dire pourquoi, mais il lui semblait qu'en fait ce n'était
qu'une Rune composée de plusieurs centaines d'autres runes. La pièce en
était maintenant emplie et elle était sûre que les runes se multipliaient d'elle
même et ne se limitaient plus à l'appartement : elles devaient s'étendre à
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toute la ville. Soudain, Astrée fut capable de lire le noyau de la rune qui se
trouvait au centre de l'appartement, et les effets de la Rune lui apparurent
alors; la Rune allait se multiplier presque à l'infini et ,bientôt, une de ces
runes allait apparaître sur chacune des planètes de cet univers. Elle
servirait à canaliser la faible énergie magique de chacun de ces mondes vers
les armures d'Aaloon des Guerriers qui se trouveraient sur celui-ci. La
magie saturai Elonia qui aurait pu alimenter à pleine puissance des milliers
d'armures. Ici, certaines planètes, comme la Terre, ne pouvaient pas en
alimenter plus de trois ou quatre utilisant leur pleine puissance. Pourtant,
grâce à la Rune, la plus part des planètes pourraient alimenter les sept, non,
huit, armures d'Aaloon.
Astrée ne comprenait toujours pas comment elle avait pu connaître le
fonctionnement de cette Rune quand elle réalisa qu'elle serait capable de la
refaire, et même d'en créer d'autres. Elle venait de découvrir de nouveau
concepts. Elle savait comment placer une rune source, une rune racine et
une rune effet pour construire une rune complexe. Elle savait aussi ce
qu'étaient les rune de protections, les runes simples ou les runes
SupraComplexes. Elle se doutait que le champ d'action des runes était quasi
illimité. Pourtant, elle sentait qu'elle ne savait pas tout. Il y avait un trou
dans ses connaissances. Un mot vint à son esprit : Ultime. La Rune
Ultime… Elle savait que cette Rune Ultime existait mais rien d'autre à son
sujet. Un mystère de plus…
Les rayons émis par les deux armures s'étaient éteints. Les runes palissaient
déjà, s'effaçant rapidement. L'appartement fut, de nouveau, vide de tout
symbole.
- Leur travail est fini, fit Suly.
Ses yeux étaient légèrement vagues. Peu habituée à la magie, malgré la
récente découverte de ses pouvoir, elle avait du mal à accepter cette
nouvelle chose : elle était capable de décrire des runes.
Le père de Suly s'asseya, la main posée sur son cœur.
- Trop… c'est trop. Il se passe trop de choses, en trop peu de temps. Il y a
tellement à faire aujourd'hui.
Il semblait épuisé. Il appuya sur une série de boutons inclus dans
l'accoudoir de son faute il et les restes du petit déjeuner disparurent,
laissant la table propre et nette.
- Retirez vos armures, s'il vous plaît, supplia-t'il.
Suly et Astrée s'exécutèrent.
- Que s'est-il passé?
- Je pense, répondit Astrée que le " pouvoir " n'était pas complet. Et qu
maintenant il l'est. Suly et moi possédons la magie Runique. C'est la plus
puissante des magies d'Elonia.
- D'accord. Asseyez-vous tous et expliquez moi ce qu'étaient ces dessins.
Tous les jeunes gens s'exécutèrent et Suly expliqua à son père ce qui venait
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de se produire.
- Bien, je comprends… mais cela fait vraiment beaucoup d'évènement
étranges depuis hier. A moi de parler maintenant. Ce matin j'ai reçu un
nouveau rapport sur notre situation. Elle est grave : la Confédération vient
encore de perdre trois planètes, ce qui amène le compte à vingt six. Il est
temps de riposter. Nous avons formé une unité d'élite. Elle est commandée
par Suly. Voulez-vous vous joindre à elle?
- Cette unité fait partie de votre armée, demanda Astor?
- Oui. Ma fille et moi même sommes Généraux dans cette Armée. Vous
pourriez y être incorporés en tant qu'officiers. Au grade de Lieutenant et de
Capitaine pour celui de vous sept qui dirige votre groupe.
- C'est que, fit Eliwin, nous n'avons pas de chef. Nous avions Galmir, notre
mentor, mais il n'a pas pu venir avec nous.
- Vous pourrez en choisir un, intervint Suly. J'aimerai beaucoup vous avoir
avec moi. Et puis, pour mener à bien votre mission, il vous faudra vous
rendre sur les lieux de l'action… Il n'y a que l'armée qui puisse se rendre
dans ces territoires en ce moment.
- Nous acceptons, répondit Astrée après avoir consulté ses amis. Mais nous
ne connaissons rien à votre armée…
-Vous apprendrez, répondit André. Bien, c'est décidé. Vous serez intégrés
dans cette unité dès demain. Suly se chargera de remplir les formalités
d'incorporations. Quand à moi, je vous obtiendrai des ID pour ce soir. Vous
en aurez besoin pour emprunter les transports en communs, touche vos
soldes, acheter de la nourriture ou entrer dans certains bâtiments. Il vous
vous falloir passer quelques heures sous ordinateur d'apprentissage afin
d'apprendre ce dont vous aurez beso…
Il fut interrompu par une sonnerie. Il regarda sa montre.
- Déjà dix heures! Ils sont à l'heure. " Ouverture de la porte d'entrée ".
La porte qui donnait sur le couloir s'ouvrit sur Max Tit'lie et Miggia Lugia.
Les jeunes éloniens eurent un mouvement de recul avant de se détendre.
Les informations implantées par l'ordinateur d'apprentissage leur
revinrent à l'esprit. Ce n'étaient pas des démons, mais un humains mutant
et une Dschubbienne. Ils entrèrent et la porte se referma derrière eux. Seule
Solia semblait encore hagarde. Elle s'était levée et se mit à psalmodier.
Astrée comprit de suite ce qui se passait. Elle se leva en criant.
- Noooon!
Solia, concentrée et effrayée tout à la fois continua à lancer son sort sans
entendre Astrée.
Les deux visiteurs se figèrent au cri d'Astrée. Astrée esquissa un
mouvement, pensant à la Rune qu'elle voulait décrire. Il n'y avait pas le
temps de poser une rune de protection. Elle se mit à faire des gestes des
pieds et des mains. Elle dansait et chantonnait. Chacun de ses gestes créait
un signe vert. Un rayon d'énergie partit du doigt que Solia venait de tendre
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- J'y suis, fit Max en se forçant à sourire. Vous organisez un bal costumé. Le
déguisement holo de vos amis est très réussi.
- Vous avez voulu nous faire une farce, ajouta Miggia! Vous nous avez
montré des hologrammes... Vous comptez utiliser des hologrammes contre
nos ennemis. Mais comment avez vous fait pour les effets sonore? Je jurerai
avoir entendu cette jeune fille me parler directement dans ma tête.
- C'est par-ce que je l'ai fait….
Miggia se tourna à nouveau vers Astrée. Elle était sûre de l'avoir entendu à
nouveau, dans sa tête!
- Je m'appelle Astrée.
- Vous, vous êtes télépathe? C'est ça?
- Oui, répondit André Gill, devançant Astrée. Laissez moi vous présenter
Astrée, Solia, Astor, Frison le Hobbit, Brimbo le Nain et les Elfes Eliwin et
Celendil. Il viennent de très loin pour nous aider. Attention, ne faîtes pas
l'erreur de les considérer comme des enfants. Ils nous ont déjà prouvé le
contraire. Et, s'ils sont habillés de cette manière, ce n'est pas pour un bal.
Là d'où ils viennent, ce sont des vêtement tout à fait courants.
- Et cette histoire de magie?
- La stricte vérité, répondit Suly.
- Général… André, il y a eu un drôle de phénomène tout à l'heure… Était-
ce le résultat d'une bataille magique entre Astrée et.. Soli...a?
- De quel phénomène parlez-vous?
- La terre toute entière a été, l'espace d'un instant, emprisonnée dans un
réseau fait de symboles blancs, qui ressemblaient à ceux de tout à l'heure.
Ils ont disparus aussi vite qu'ils étaient apparus, mais l'armée est dans tous
ses états. C'est d'ailleurs étrange qu'on ne vous ai pas encore contacté… Il
semble que le phénomène ait eu pour origine cette partie de la planète.
- Astrée et moi, répondit Suly, en étions à l'origine, bien que cela fut
indépendant de notre volonté. Pardonnez moi, mais je ne peux vous en dire
plus… Et je compte sur vous pour n'en parler à personne, comme de ce qui
s'est passé ici il y a un instant.
- Comme vous voudrez, dit Max. Bon, pour la magie, pourriez-vous
m'expliquer? Deux espèces qui font partie de la confédération sont
télépathes, une pratique la télékinésie et une autre peut se téléporter sur de
courtes distances, mais aucune ne pratique la Magie! Elle est réservée aux
contes de fées! Aucune espèce n'a jamais prétendu détenir des pouvoirs
magiques! Bien sûr, certaines ont essayé de le faire croire, mais derrière
cette prétendue magie il y avait toujours une technologie avancée! Pourquoi
tenez-vous tellement à nous faire croire en la magie.
- Parce que c'était de la magie, répliqua Astrée. Pourquoi, VOUS, vous ne
voulez pas nous croire?
- Max, intervint André, nous allons t'expliquer. Ces jeunes gens feront parti
dès demain de l'unité commandée par Suly.
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