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COURS DE FISCALITE DES ENTREPRISES

Proposé par

Dr MFOPAIN ABOUBAKAR
Chargé de Cours à la FSEG de l’Université de Ngaoundéré
Chef de Département Management, Stratégie et Prospective
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CHAPITRE INTRODUCTIF: DEFINITION ET CARACTERE DE
L’IMPOT
L’impôt est un moyen de répartition des charges budgétaires entre les
agents économiques d’après leurs facultés contributives. Selon Gaston JEZZE,
l’impôt est une prestation pécuniaire, requise des particuliers par voix d’autorité,
à titre définitif sans contre partie directe en vue de la couverture des dépenses
publiques. De cette définition, il ressort que plusieurs éléments caractérisent
l’impôt :
- l’impôt trouve sa cause dans les charges publiques
- c’est un prélèvement forcé imposé par l’Etat au moyen de son pouvoir de
contrainte,
- l’impôt est prestation pécuniaire et de ce fait est en principe perçu sous
forme d’argent et rarement sous forme de prestation en nature.
- C’est un prélèvement sans contrepartie et à caractère définitif. Le
contribuable ne se fera jamais restituer l’argent qu’il donne.
I- L’impôt le budget d’Etat
Le budget de l’Etat est un ensemble de prévisions annuelles de recettes et
de dépenses d’une nation autorisée dans le cadre de la loi de finance. La fiscalité
dans ce cas, a non seulement pour objectif de procurer à l’Etat l’essentiel des
ressources budgétaires nécessaires, mais aussi de donner à la puissance publique
les moyens d’un interventionnisme souvent déterminant dans la vie
économique. La justification de ces prélèvements fiscaux s’établit d’une part au
niveau de la place et de son importance dans la masse globale des ressources
budgétaires et étatiques.
Les fonctions de l’impôt
L’on reconnaît à l’impôt deux fonctions : la fonction fiscale et la fonction
instrumentale.

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I-1 La fonction fiscale
Dans tout pays ou communauté, les individus ressentent les besoins qui ne
peuvent être satisfait individuellement, mais de manière collective à l’instar de
la création et de l’entretien des infrastructures collectives tels que : les routes, les
télécommunications… L’exécution de ces tâches d’intérêt collectif incombe à
l’Etat ou à certains organismes délégués qui se procurent des moyens financiers
nécessaires au financement de ces activités par le biais de l’impôt. Cette
fonction de financement par le prélèvement public constitue la fonction fiscale
de l’impôt.
I-2 La fonction instrumentale.
L’impôt est un instrument, un moyen d’action et d’intervention de l’Etat
par excellence. Il a généralement pour rôle d’orienter, de réguler et de
promouvoir l’activité économique, de niveler la répartition de revenu,
d’encourager ou dissuader les comportements ou les activités jugées
souhaitables ou non. L’impôt est désormais impliqué dans la réalisation des
objectifs, dans les domaines de la stabilisation de la conjoncture et de la
croissance économique, la redistribution des revenus, la protection de
l’environnement, le développement économique et l’aménagement du territoire,
et n’a plus pour seul objectif de procurer à l’Etat des ressources budgétaires
nécessaires.
II- L’impôt et les ressources de l’Etat.
Toute collectivité ou Etat fonctionne avec un certain nombre de
ressources qui lui sont propres, c’est-à-dire distinctes des ressources des
individus qui la composent. Ces ressources sont de 3 ordres.
II-1 L’emprunt
Il se présente comme un contrat d’adhésion par lequel un particulier ou
épargnant accepte de prêter à la collectivité une somme de son choix mais selon
les conditions bloquées fixées initialement par la collectivité emprunteuse.

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L’argent emprunté est remboursé à terme en capital et intérêt avec la possibilité
d’indexation sur le coût de la vie.
II-2 Les ressources non fiscales
Elles sont de 3 types
a) Les ressources domaniales
Ce sont les ressources propres de la collectivité. Exemple : le domaine
public : ensemble des biens affectés et adaptés à l’usage public.
Le domaine privé est constitué par contre des immeubles administratifs
des services publics, établissements publics industriels et commerciaux, les
entreprises nationales etc. tous ces biens et activités rapportent à l’Etat et à
l’administration des ressources importantes.
b) Les taxes administratives
C’est le prix acquitté par un usager du service public. En réalité, la taxe
n’est pas un véritable prix car, elle ne correspond pas à la valeur du service
rendu, elle n’est non plus un impôt puisqu’elle comporte une contrepartie et que
l’usager n’est pas tenu de recourir aux prestations du service public.
c) Les taxes parafiscales
Elles sont des prélèvements obligatoires que certains organismes publics
ou parapublics à vocation économique et sociale font sur les usagers de leurs
prestations pour assurer leur financement autonome. Si théoriquement la
distinction entre impôt, taxe et droit est aussi fluide, ce n’est toujours pas le cas
dans la pratique où une confusion totale règne dans leur usage.
3) L’impôt
C’est la principale ressource publique, soit près de 90% du prélèvement
public, c’est aussi un moyen nécessaire à la permanence des rapports sociaux en
ce sens que grâce à lui, l’administration est en contact avec l’administré et
l’appareil politique se sent redevable des citoyens. Il apparaît comme un outil
d’intervention économique.

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III-Structure et classification des impôts au Cameroun
Les impôts peuvent être classés de différentes manières. Deux critères
semblent déterminants :
III-1) Classification suivant le critère économique
Sous cet angle, on distingue :
a) Les impôts sur les revenus ou sur les bénéfices
Par revenu de personnes physiques et morales, nous entendons :
-Toute rémunération monétaire ou en nature perçue en contrepartie d’une
prestation fournie,
-Les bénéfices dégagés d’une activité lucrative,
-Tout autre gain occasionnel ou exceptionnel tels que les dons, legs, subventions
etc.
Ces impôts sont assis sur une richesse en voie d’acquisition, qu’elle soit
produite par le travail ou le capital du contribuable.
b) Impôt sur le capital ou sur le patrimoine.
Le patrimoine est l’ensemble des biens mobiliers (parts sociales et autres
titres de créances) et immobilier (domaine bâti ou non) détenu par les ménages
et les entreprises.
On distingue l’impôt sur le patrimoine proprement dit qui frappe le capital
productif dans la mesure où il est source de profit, et l’impôt sur la fortune qui
frappe le capital statique indépendamment de ce qu’il pourrait rapporter ou
rapporte effectivement. Il peut prendre plusieurs formes : soit un prélèvement
sur le patrimoine à caractère annuel, soit un impôt sur les mutations du capital.
c) Les impôts sur la dépense.
Le prélèvement fiscal sur la dépense intervient à l’occasion de l’achat
d’un bien ou service. Il peut revêtir généralement les formes :
-D’impôts généraux sur la dépense qui frappe dans le cadre d’une
réglementation affectant l’ensemble des biens vendus (la TVA).

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-D’impôts spéciaux qui porte spécialement sur certains produits (exemple : taxe
spéciale sur les produits pétroliers) pouvant être institués pour diverses raisons,
mais surtout pour satisfaire des objectifs interventionnistes. Il s’agit d’un impôt
assis sur la consommation et pour certains, c’est un impôt sur les revenus
puisque les consommations sont payées sur le revenu. Pour d’autres, cette
conception est injuste car pour de nombreux produits essentiels, les dépenses ne
sont pas proportionnelles au revenu.
III.2 Classification suivant la structure des systèmes fiscaux.
Distinction impôt direct et indirect
On définit l’impôt direct comme celui que le contribuable doit
directement acquitter sur son revenu ou sur son patrimoine. Il est établi à partir
d’un rôle d’imposition. Le rôle étant un acte administratif comportant la liste de
chaque contribuable avec en regard de chaque nom la cotisation
individuellement due. Il frappe la richesse et est plus coûteux à percevoir.
Par contre, l’impôt indirect se caractérise par une dissociation entre le
contribuable qui assume l’impôt et celui qui en assure définitivement la charge.
Ils sont ajoutés au prix des marchandises et payés finalement par le
consommateur, ils sont recouvrés par simple constatation du fait générateur, le
fait générateur étant l’évènement qui crée la dette fiscale.

IV- L’impôt perçu au profit des diverses collectivités.


-Les CAC : ils sont institués au profit des communes à raison de 10% en
ce qui concerne l’IS, IRPP, TVA.
-les taxes communales : elles sont instituées par les communes en vue
d’assurer l’exploitation d’un service technique ou d’un établissement public.
Elles sont prélevées sur les établissements patentables et à la source sur les
revenus salariaux et comprennent la taxe d’eau, taxe d’éclairage public, taxe
d’enlèvement des ordures ménagères, taxe de fonctionnement des ambulances.
Au profit des assemblées consulaires, des impositions assises au titre de

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contribution des patentes et des licences sont majorées de 3 centimes
additionnels soit :
 Des chambres d’agriculture, d’élevage et des forêts, si elles sont dues par
des industries agricoles et des entreprises forestières.
 Des chambres de commerce et d’industrie, si elles sont dues par les
entreprises commerciales ou industrielles.
Au profit des organismes sociaux (CRTV, CNPS, CF, FNE …) les employés
contribuent à la synthèse au titre de la pension vieillesse, décès, invalidité
pendant que les employeurs contribuent non seulement à la caisse pension
vieillesse, mais aussi aux caisses accident de travail et prestations familiales et
ceci dans le cadre des contributions à la CNPS.
S’agissant du crédit foncier, une aide obligatoire au financement du
logement (pour le CF) est demandée aux employés et employeurs
respectivement au taux de 1% de salaire et 2,5% de la masse salariale répartis
ainsi qu »il suit : 1% au FNE et 1,5% au CF.
L’ordonnance N° 89/004 du 12.12.1989 a institué au profit de la CRTV
une redevance audiovisuelle patronale et salariale. Cette redevance s’adresse à
tous les salariés et les personnes physiques ou morales redevables de la patente.
D’autres taxes existent et sont reliées à des activités particulières : la taxe
foncière, taxe à l’essieu pour les transporteurs, taxe d’abattage et la taxe de
transfert pour les activités forestières, la taxe spéciale sur les produits pétroliers,
la taxe sur le bétail redevable par tout propriétaire ou détenteur des ovidés et
bovidés, la taxe sur les armes pour tout propriétaire d’une arme à feu, taxe sur
les jeux de hasard et divertissement.

V- LES REGIMES D’IMPOSITION AU CAMEROUN existe au Cameroun


en plus du régime libératoire, 03 régimes applicables aux entreprises
individuelles relevant de l’IRPP au titre des bénéfices artisanaux, industriels et

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commerciaux (BAIC), des bénéfices agricoles (BA) et de bénéfices non
commerciaux (BNC).
V-1) Le Régime de L’Impôt libératoire
Relèvent du régime de l’impôt libératoire, les entreprises individuelles qui
réalisent un chiffre d’affaires annuel hors taxes inférieur à 10 millions de Fcfa.
Relèvent également de ce régime de l’impôt libératoire, les exploitants du baby
foot dont le nombre de machines est inférieur à 10, les exploitants de flippers et
jeux vidéo dont le nombre de machines est inférieur à 5 et les exploitants des
machines à sous dont le nombre est inférieur à 3. L’impôt est acquitté suivant le
barème établi par la loi soit en totalité par un versement unique au plus tard le
15 avril, soit par fraction dans les quinze jours qui suivent la fin de chaque
trimestre. Le contribuable au régime libératoire est dispensé de l’obligation de
tenue d’une comptabilité. Cependant, les contribuables soumis à ce régime ne
peuvent opter pour le régime simplifié, mais peuvent seulement y être reclassés
après reconstitution du chiffre d’affaire. L’assujettissement à l’impôt libératoire
dispense le redevable de l’impôt sur le revenu et de la TVA.
V-2) Le Régime Simplifié
Relèvent du régime simplifié, les entreprises individuelles qui réalisent un
chiffre d’affaires annuel hors taxe compris entre plus de 10 millions et 50
millions de Fcfa.
Cependant, les exploitants de baby foot dont le nombre de machines est
compris entre 10 et 25, les exploitants de flippers et jeux vidéo dont le nombre
de machines est compris entre 5 et 15 et les exploitants des machines à sous dont
le nombre est compris entre 3 et 10 relèvent également de ce régime.
Les exploitants forestiers, les officiers publics ministériels et les
professionnels libéraux, quel que le montant de leur chiffre d’affaires ne peuvent
être soumis au régime de l’impôt libératoire.
Relèvent du régime simplifié, les transporteurs interurbains de personnes.
par mini-bus et cars de moins de 50 places exploitant au plus 05 véhicules.

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Toutefois, les obligations comptables varient en fonction des tranches de
chiffres d’affaires. Ainsi, les contribuables dont le chiffre d’affaires est compris
entre 10 millions et 30 millions doivent tenir leur comptabilité conformément au
système minimal de trésorerie prévue par le système OHADA, avec la
possibilité également de le faire conformément au système allégé. Si ce chiffre
d’affaires devient compris entre 30 millions et 50 millions, ils sont astreints à
tenir une comptabilité conformément au système allégé. Toutefois, les
contribuables relevant de la catégorie des bénéfices non commerciaux et des
bénéfices agricoles dont les chiffres d’affaires sont inférieur à 30 millions, sont
autorisés à tenir une comptabilité selon le système allégé.
Le bénéfice imposable est le résultat d’exploitation pour les particuliers
ou les entreprises soumises au système minimum de trésorerie, et de l’excédent
brut des recettes sur les dépenses pour ceux relevant du système allégé.
Les contribuables au régime simplifié doivent déposer leur déclaration
avant le 15 du mois suivant celui de la réalisation des opérations. Ils sont
également tenus de payer les différents acomptes correspondant selon les cas à :
- 3,3% (centimes additionnels compris) pour les commerçants non
importateurs
- 5,5% (centimes additionnels compris) pour les producteurs, les
prestataires des services et commerçants importateurs.
Les contribuables du régime simplifié dont le chiffre d’affaires est au
moins égal à 30 millions peuvent solliciter l’option pour une imposition
au régime du réel. Toutefois, l’option est irrévocable pour une période de
03 ans et emporte également option à la TVA et aux obligations
déclaratives et comptables prescrites à ceux des contribuables relevant du
réel. Lorsqu’on relève du régime simplifié, l’on n’est plus redevable de la
TVA c’est-à-dire qu’on ne peut facturer ni reverser cette taxe.
Remarques :

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L’’impôt dû par les transporteurs soumis au régime simplifié, pour chaque
véhicule, est égal au quart du montant prévu à la limite supérieure de la
catégorie C de l’impôt libératoire multiplié par le nombre de places.
L’impôt ainsi calculé est libératoire du paiement de l’IRPP et de la TVA.
Exemple I : Un transporteur possède un véhicule de 14 places. L’impôt libératoire calculé sur
la limite supérieure de la catégorie C s’établit comme suit :
Limite supérieure : 50 000/4=12500
Impôt=12500x14 places =17500.Après majoration de centimes additionnels
communaux, cet impôt sera liquidé par tranche trimestrielle ou semestrielle ou en une fois.
Ces transporteurs demeurent toutefois soumises à la contribution des patentes.

V-3) Le Régime Du Réel.


Font partie du régime du réel, les entreprises individuelles qui réalisent
un CA annuel HT supérieur à 50 millions, les personnes morales, les exploitants
forestiers, les professions libérales quelque soit le CA réalisé.
Il faut y inclure :
Les exploitants de baby foot dont le nombre de machines est supérieur à 25, les
exploitants de flippers et jeux vidéo dont le nombre de machines est supérieur à
15 et les exploitants de machines à sous dont le nombre est supérieur à 10,
Les transporteurs inter urbains de personnes par mini bus et cars de moins de 50
places exploitant plus de 05 véhicules.
Les transporteurs inter urbain de personnes par cars d’au moins 50 places quel
que soit le nombre de véhicules exploités.
Les contribuables relevant du régime de réel sont astreint à la tenue d’une
comptabilité conformément au système normal. Ils doivent produire une
déclaration et effectuer des paiements mensuels au titre de l’acompte d’IS ou
d’IR tous les 15 du mois. L’impôt acquitté ne doit être inférieur à un minimum
de 2,2% du chiffre d’affaires. Seules les entreprises ou les personnes soumises
au réel sont dorénavant soumises à la TVA.
Remarques :

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Les taux de bénéfice sont fixés par décret (12/08/1998) ainsi qu’il suit :
-commerçants non importateur, agriculteur, éleveur et pêcheur, 7.5%.
-commerçant importateur, producteur et prestataire de service 20%
-artisans 15%.
Pour chaque catégorie de revenu, le bénéfice imposable qui en découle est
soumis à l’IRPP au taux et tranches correspondants. En attendant le décret de
confirmation de l’administration fiscale, ces taux peuvent servir de base de
calcul de bénéfice pour le contribuable relevant du régime de base.

VI- L’ETABLISSEMENT DE L’IMPOT.


L’établissement de l’impôt se découpe en 3 étapes successives :
- Choix et évaluation de la matière imposable ou opération d’assiette.
- Calcul du montant de l’impôt ou opération de tarification et de
liquidation.
- Le recouvrement.

VI-1) L’EVALUATION DE L’ASSIETTE FISCALE.


Asseoir l’impôt, c’est rechercher les bases de l’imposition c’est-à-dire le
fait générateur de l’impôt selon une loi fiscale donnée.
Pour définir l’assiette, il convient d’abord de choisir quelles seront les facultés
contributives retenues, ensuite les évaluer.
a) Choix de l’assiette
La distinction fondamentale doit être fait entre l’impôt sur le capital qui
frappe le patrimoine acquis, l’impôt sur le revenu qui est assis sur une richesse
en voie d’acquisition et l’impôt sur la dépense fondée sur une richesse qui se
détruit ou s’investit.
b) Evaluation de l’assiette.

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Il s’agit en fait de connaître le montant de la matière imposable. Trois
méthodes sont possibles :
-Evaluation indirecte par présomption.
Le montant de la matière imposable est fait par référence à des signes
extérieurs. Plusieurs procédés sont admis.
-Procédé d’indice ou méthode indiciaire.
L impôt est assis sur des signes extérieurs qui sont supposés avoir une relation
directe avec la matière imposable. Cette méthode consiste donc à évaluer la
matière à partir de certains signes extérieurs facilement constatables et auxquels
on attribue une valeur représentative donnée. Cette évaluation se fait en trois
étapes :
 ²On recense d’abord les signes extérieurs retenus comme indice (le
loyer, le personnel de maison, le nombre et la puissance des
véhicules automobiles etc…).
 On applique à chaque indice le barème établi par la loi.
 Ensuite et enfin, on totalise les divers revenus indiciaires pour obtenir
la charge globale du contribuable que ce dernier peut contester mais
après avoir payé l’impôt dû.
- procédé de forfait
Le forfait est une technique d’évaluation simplifiée qui vise à substituer à
la détermination exacte d’une donnée, un calcul approché, fondé sur une analyse
intérieure de cette donnée. Il se justifie lorsqu’une évaluation exacte apparaît
trop difficile ou coûteuse et est conçu pour les petits contribuables dont les
chiffres d’affaires ou les revenus se situent en dessous des seuils réels.
- évaluation administrative.
L’administration fixe elle-même la quantité de la matière imposable
détenue par le contribuable. Ce dernier doit faire la preuve contraire s’il conteste
l’évaluation. Elle est utilisée à titre de sanction, lorsque le contribuable n’a pas
fait des déclarations exigées par la loi. C’est le principe de la taxation d’office.

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C’est aussi le cas, quand on suppose que le contribuable a déclaré la matière
imposable, mais que le fisc procède à des vérifications ou à des constations
matérielles ou à de contrôles grâce aux signes extérieurs.

b) Evaluation directe par témoignage du contribuable ou le procédé


de la déclaration contrôlée ou confession fiscale
Le contribuable déclare lui-même ses revenus à l’administration fiscale
sur des formulaires appropriés (DSF, carnet de TCA etc ..). pour éviter des abus,
le fisc se réserve un droit de contrôle.

c) Evaluation par témoignage d’un tiers ou délation ou dénonciation


fiscale
La déclaration de la quantité de la matière imposable est fait par le tiers
qui verse les revenus. C’est un procédé qui a le double mérite de faire connaître
le vrai montant de la matière imposable et de ne pas prêter à la fraude. En effet
celui qui déclare n’a aucun intérêt à ne pas déclarer. Au contraire une
déclaration exacte lui confère des avantages fiscaux certains : une société ne
peut déduire de ses résultats imposables, les salaires versés à ses employés que
dans la mesure où elle déclare elle-même au fisc ces salaires.

VI-2 LA LIQUIDATION DE L’IMPOT


La liquidation de l’impôt décrit les opérations relatives au calcul de
l’assiette, de l’application du taux ou tarif de l’impôt, ainsi que de la prise en
compte d’éventuelles minorations ou majorations de l’impôt dû. C’est donc
l’opération par laquelle est fixé le montant de l’impôt dû par le contribuable. Ce
calcul arithmétique se fait par application d’un tarif fixé par la loi, à la matière
imposable déjà évaluée. Ce tarif concerne l’ensemble des taux applicables à la
matière imposable et suppose donc diverses modalités :
- l’impôt de répartition

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La loi fixe le rendement de l’impôt et celui-ci est reparti entre les
contribuables dans chaque circonscription. Ce système est toute fois générateur
d’inégalité et d’injustices, raison pour laquelle, il a été abandonné dans les
systèmes fiscaux modernes.
- l’impôt de quotité
Ici, on ne fixe pas le rendement de l’impôt, mais uniquement le taux et les
modalités d’imposition. La législation établit d’avance dans la loi des
finances le tarif de l’impôt qui s’exprime par des taux ou barèmes. Ce
système permet surtout de fixer le taux de façon à obtenir le maximum de
rendement tout en donnant au contribuable la garantie d’un système
d’imposition égal à tous.
Cette tarification donne lieu toutefois à distinguer :
-Tarif spécifique et tarif ad valorem
Le tarif spécifique établit une relation directe et unitaire entre la valeur physique
de la matière imposable et le montant de l’impôt dû. Par contre, le tarif ad
Valorem est exprimé en valeur relative par rapport à la valeur monétaire de la
matière imposable.
Exemple : a) 25000 Fcfa d’imposition pour les véhicules de charge utile
égale ou supérieur à 3t et inférieur à 16t
-10 Fcfa d’imposition par Kg de sucre (pour le cas de tarif spécifique)
- 35% du bénéfice imposable à l’IS
- 5% du prix de vente (pour le cas du tarif ad valorem)
- Taux d’imposition moyen et taux marginal d’imposition
Le taux moyen d’imposition est égal au rapport du montant de l’impôt sur
la base d’imposition TM= I/B I= montant de l’impôt
B= montant de la base imposable
Le taux marginal quant à lui est égal au rapport de la variation du
montant de l’impôt et de la base imposable, soit : Tm = ΔI/ΔB

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Ces taux moyen et marginal permettent la distinction entre différent types
de tarif, notamment : le tarif proportionnel, progressif et dégressif.
- l’impôt proportionnel
Il soumet la matière imposable à un taux constant. Ce taux est exprimé
dans un pourcentage déterminé de la matière imposable et cela sans
considération des facultés contributives réelles du contribuable. Dans ce cas, le
taux moyen est identique au taux marginal.
Exemple : le taux d’impôt sur les bénéfices des sociétés est de 35% quelque
soit le montant du bénéfice.
-L’impôt progressif
L’impôt progressif connaît un taux croissant avec l’importance de la
matière imposable. Dans ce cas, le taux moyen d’imposition augmente en même
temps que la base imposable. Il existe deux types de progressivités.
•La progressivité globale qui comporte un tarif dont les taux croissent de
façon linéaire en fonction de l’importance du revenu :
Ce procédé n’est pas sans critique, car il laisse apparaître des écarts
d’imposition très importants entre deux revenus situés de part et d’autre d’un
changement de taux.
•la progressivité par tranche par contre revient à considérer chaque
fraction du revenu imposable en appliquant des taux supérieurs à chaque tranche
additionnelle de revenu.
- l’impôt dégressif
Il soumet la matière imposable à un taux décroissant avec l’importance de
la matière imposable. Exemple des droits dégressifs en matière de constitution
des sociétés.
VI-3 LE RECOUVREMENT
Le recouvrement est l’ensemble des opérations par lesquelles
l’administration procède à l’encaissement effectif des sommes qui lui sont dues
par les contribuables.

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Suivant le délai de paiement de l’impôt, on peut distinguer des droits au
comptant et des droits constatés.
. Il y a droit au comptant lorsque le fait générateur et le paiement de l’impôt sont
simultanés. Lorsqu’il y a droit constaté, un certain délai s’écoule entre le
recensement de la matière imposable et le paiement de l’impôt
Les impôts directs sont des droits au comptant alors que les impôts
indirects font l’objet des droits constatés.
Principes généraux de recouvrement
a) détermination du contribuable :
Le redevable est celui qui doit verser l’impôt au trésor alors que le
contribuable est celui qui subit la charge définitive de l’impôt. On peut aussi
rencontrer de redevable qui soit en même temps contribuable (cas d’impôts
directs).
b) Modalités
L’impôt peut être payé de diverses manières :
- soit directement par un versement par numéraire ou par mandat ou par
virement (chèque postal ou bancaire), rarement en nature (cas de paiement en
nature lorsque les autorités fiscales procèdent à des saisies pour vente aux
enchères).
-soit par un tiers, c’est le cas de la retenu à la source
- soit par timbre, c’est le cas des vignettes automobiles
- soit par étalement, l’administration fiscale acceptant le paiement par
tranches.
Par ailleurs, il y a des recouvrements par émission de rôle : le contribuable
est prévenu de l’impôt à payer par des avertissements et seuls les impôts directs
sont recouvrés de cette manière, des recouvrements sans émission de rôle et des
recouvrements forcés.

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Titre II : L’IRPP

La loi de finance 2003 jète les bases de son application pour le 1er janvier 2004.
C’est un impôt annuel qui frappe le revenu net global des particuliers. Ce revenu
net global est constitué par la totalité des revenus nets des 6 catégories
suivantes : traitements et salaires, pensions et rentes viagères, revenus des
capitaux mobiliers, revenus fonciers, les bénéfices des activités artisanales,
industrielles et commerciales, bénéfice des exploitations agricoles et enfin
bénéfice des professions non commerciales et assimilés.

CHAPITRE I GENERALITES SUR L’IRPP


I- Caractères généraux

L’impôt sur le revenu des personnes physiques est un impôt :


-Annuel : l’IRPP est dû au titre de chaque année civile. Sauf exception,
l’imposition est établie au cours de l’année suivante.
-Déclaratif : les contribuables sont tenus de souscrire la déclaration d’ensemble
des revenus et des éventuelles déclarations annexes et des déclarations spéciales.
-Unique : Au contraire de l’ancien système de taxation, l’IRPP est une
imposition unique, qui vise l’ensemble des revenus imposables d’un
contribuable sans distinguer leur origine et en les soumettant à un taux de
taxation unique. Ainsi la différence est faite avec l’impôt dit cédulaire et l’impôt
mixte.
-L’impôt cédulaire est celui qui soumet chaque catégorie de revenu (ou cédule) à
un impôt propre dont les règles d’assiette et les taux sont adaptés à la nature du
revenu. L’imposition mixte superpose à des impôts de type cédulaire qui frappe
chaque catégorie de revenu du contribuable, un impôt unitaire sur l’ensemble
des revenus.
-Global : l’IRPP frappe tous les revenus dont dispose le contribuable au titre de
la période d’imposition.

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-Assis sur le revenu net : la notion de revenu net est une des caractéristiques du
revenu imposable.
-Progressif : l’IRPP est calculé d’après un tarif progressif par tranche.
II-La Notion De Revenu Imposable
La loi fiscale ne donne aucune définition du revenu imposable, sauf pour les
revenus catégoriels où sont précisés les gains et qui en révèle la liste des
principaux produits taxables.
Toutefois, la doctrine fiscale administrative définit le revenu d’une personne
physique ou morale comme : « l’ensemble des ressources en argent ou en nature,
susceptible de se renouveler, qui découle d’une source durable ou aménagée et
qui sont mises à la disposition de cette personne au cours d’une période
déterminée et considéré avant toute utilisation. »
La notion de revenu s’oppose à celle de capital. Cependant, le revenu imposable
présente 5 caractères généraux. Il est :
-Un revenu annuel ; en principe, les revenus d’une année civile sont imposables
au titre de la même année, sauf les cas de revenus exceptionnels (13 ème mois) ou
différés (rappel)
-Un revenu global ; le revenu imposable est constitué par la somme arithmétique
de tous les revenus non exonérés.
-Un revenu différencié ; 6 catégories de revenu participent à la formation du
revenu imposable. Chaque catégorie présente des caractéristiques particulières et
fait l’objet d’une évaluation distincte. En règle générale, le revenu imposable de
chaque catégorie est déterminé par l’ensemble des produits bruts, les dépenses
effectuées en vue de l’acquisition ou de la conservation du revenu en cause.
-Un revenu net ; le revenu global imposable est un revenu net à double titre : il
est formé de la somme des revenus net de chaque catégorie et de ce total est
déduit un abattement légal de 500 000 FCFA par an.

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-Un revenu disponible : sauf exception, les revenus imposables sont ceux dont le
contribuable a eu la disposition au cours de l’année d’imposition. Sa perception
ne dépend que de la volonté du bénéficiaire.

III- Champ d’application


A) La personne imposable
-Une personne physique : par personne physique, il faut entendre les
particuliers par opposition aux personnes morales qui sont des sociétés. Les
particuliers peuvent recueillir des revenus soit à titre individuel, soit en tant que
membre d’une collectivité lucrative. Toutefois son appartenance à une
collectivité lucrative pose de problème de frontière entre l’IR et L’IS. Les
revenus réalisés ou recueillis par les personnels à titre individuel résultent pour
l’essentiel de la possession ou de la cession d’un capital, de l’exercice d’une ou
plusieurs activités professionnelles, ou de la combinaison des deux (revenus
mixtes). Ils sont imposables selon la forme où ils sont réalisés et dans la
catégorie qui leur sont propre.
En tant que membre d’une collectivité à but lucratif, les revenus perçus par la
personne physique ne sont pas assujetti à l’IS, sauf en cas d’option. Au regard
du droit fiscal, il existe deux catégories de personnes physiques assujetties à
l’IRPP :
-Les associés des sociétés des personnes et assimilés ( SNC, EURL, SCS …..),
les membres des sociétés civiles (personnes physiques), des sociétés de
participation et des sociétés de fait non passible de l’IS, sont personnellement
soumis à l’IRPP pour la part des bénéfices sociaux correspondant à leurs droits
dans la société et de la rémunération qui leurs sont éventuellement allouées par
la société, dans la catégorie de revenus correspondant à la nature de l’activité de
la personne morale et au titre de l’année où les revenus ont été mis à sa
disposition ( même si le bénéfice n’est pas distribué).

18
-Pour les personnes physiques associés des sociétés de capitaux et assimilés
(SA, SARL) la part de bénéfice distribuée après IS est imposée au nom de
chacun au titre de l’IR dans la catégorie des revenus capitaux et mobiliers (RCM
). Les rémunérations déductibles versées à un dirigeant associé sont imposées
au nom du bénéficiaire dans la catégorie des ²traitements et salaires ou RCM.

B) Le domicile fiscal
Les personnes qui ont au Cameroun leur domicile fiscal sont passibles de l’IR en
raison de l’ensemble de leurs revenus.
Sont considérés comme ayant un domicile fiscal au Cameroun :
- les personnes qui ont au Cameroun leur foyer ou lieu de leur séjour principal
- celles qui exercent au Cameroun une activité professionnelle salariée ou non à
moins qu’elles ne justifient que cette activité y est exercée à titre accessoire.
- Celles qui au Cameroun ont le centre de leurs intérêts économiques.
Sont également considérés comme ayant leur domicile fiscal au Cameroun, les
fonctionnaires et agents de l’Etat exerçant leurs fonctions dans un pays étranger
et qui ne sont pas soumis à l’impôt dans ce pays.
En tout état de cause, le domicile fiscal est déterminé par 03 critères principaux :
-Critère alternatif d’ordre personnel : une personne est considérée comme
domiciliée au Cameroun si elle y a un foyer, c'est-à-dire le lieu où réside sa
famille, ou si elle y séjourne à titre principal.
-Critère d’ordre professionnel : toute personne qui exerce au Cameroun une
activité professionnelle est sensée y être domiciliée. Toutefois, l’intéressé a la
possibilité de prouver que l’activité exercée au Cameroun est accessoire. Dans
ce cas, il n’est pas considéré comme ayant un domicile au Cameroun.
-Critère d’ordre économique : le centre des intérêts. Sont concernées, les
personnes qui tirent essentiellement leurs revenus de la possession au Cameroun
de capitaux ou de droits générateurs de revenus.

19
Les personnes dont le domicile fiscal est situé hors du Cameroun sont également
passibles de l’IRPP quant à leur gains de source camerounaise.
Sont aussi passibles de l’IRPP, les personnes de nationalité camerounaise ou
étrangère ayant ou non leur domicile fiscal au Cameroun, qui recueillent des
bénéfices ou revenus dont l’imposition est attribuée au Cameroun par une
convention internationale relative à l’élimination de la double imposition.

C) La qualité de contribuable
Une seule imposition est établie par contribuable. Ce principe aboutit à
regrouper l’ensemble des revenus réalisés personnellement par ce dernier. Ainsi
les personnes mariées sont soumises à une imposition séparée pour les revenus
perçus par chacune d’entre elles. Il en est de même de ceux de leurs enfants et
de ceux des personnes à charges.
D) Exemptions
Sont affranchis de l’IRPP :
-Les agents diplomatiques, les consuls et agents consulaires de nationalité
étrangère, mais seulement dans la mesure où le pays qu’ils représentent
accordent des avantages analogues aux agents diplomatiques et consulaires
camerounais.
-Les membres du personnel des organisations internationales de statut
diplomatique, mais seulement dans la mesure où la convention d’établissement
ou l’accord de siège de ces organisations internationale prévoit explicitement
cette franchise.
-Les personnels administratifs et techniques des missions diplomatiques, postes
consulaires et organisations internationales dès lors qu’il est établi qu’ils sont
soumis à l’impôt sur le revenu dans leur pays d’origine.
-Les personnes physiques, exclusivement pour leurs activités soumises à l’impôt
libératoire.

20
IV- Le lieu d’imposition
Si le contribuable a une résidence unique au Cameroun, l’impôt est établi au lieu
de cette résidence. S’il possède plusieurs résidences au Cameroun, il est assujetti
à l’impôt au lieu où il est réputé posséder sa résidence principale.
Les personnes domiciliées à l’étranger, les fonctionnaires et agents de l’état
exerçant leurs fonctions dans un pays étranger sont, lorsqu’ils sont redevables de
l’IRPP et lorsqu’ils ne possèdent pas de résidence au Cameroun, imposables, les
premiers au lieu de leurs principaux intérêts au Cameroun, et les seconds au
siège du service qui les administre.
V-Le calcul de l’IRPP
L’assiette d’imposition de l’IRPP est constituée par la somme des différents
revenus nets catégoriels, dont dispose le contribuable au titre d’une année
d’imposition, majorée le cas échéant, des bénéfices de toutes opérations
lucratives auxquelles il se livre.
Sous réserve des conventions internationales, l’IRPP applicable aux salariés est
calculé par application du barème ci-après sur le revenu net des traitements,
salaires, pensions et rentes viagères.
De 0 à 2000000 10%
- De 2000001 à 3000000 15%
- De 3000001 à 5000000 25%
- Plus de 5000000 35%.
Pour les contribuables qui réalisent les bénéfices industriels et commerciaux, les
bénéfices non commerciaux, les bénéfices agricoles, les revenus fonciers,
l’impôt est ainsi calculé par application du taux unique de 30% majorée des
centimes additionnels communaux au taux de 10%. L’impôt ainsi calculé ne
peut être inférieur à 2% du chiffre d’affaires réalisé au cours de l’exercice,
majoré de 10% au titre des centimes additionnels. Ce minimum est porté pur les
contribuables relevant du régime simplifié à 3% pour les commerçants non

21
importateurs, et à 5% pour les producteurs, les prestataires de service et les
commerçants importateurs.
Pour le calcul de l’impôt, il est tenu compte des revenus nets catégoriels à
l’exclusion des revenus capitaux et mobiliers (RCM).
Pour le calcul de l’IR sur les RCM, il est appliqué un taux de 15% sur le
revenu imposable. Ce taux est fixé à 10% pour les plus-values sur cession des
titres d’un montant net global supérieur à 500 000FCFA.

CHAPITRE II : QUELQUES APPLICATIONS DE L’IRPP

Les bénéfices industriels artisanaux et commerciaux

I- Les bénéfices industriels et commerciaux


Sont classées dans la catégorie des BIC passibles de l’IRPP :
-Les bénéfices provenant de l’exercice d’une profession industrielle, artisanale
ou d’une exploitation minière réalisée par les personnes physiques dans les
entreprises exploitées au Cameroun.
- Les bénéfices réalisés par les amodiateurs et sous amodiateurs des concessions
minières
- Les bénéfices réalisés par les concessionnaires de mines et de carrières
- Les bénéfices réalisés par les titulaires des permis d’exploitation des mines et
des carrières
- Les bénéfices réalisés par les explorateurs de mines de pétrole et de gaz
combustible.
- Les mandataires ou agents commerciaux non salariés

A) Les personnes imposables


Contrairement aux sociétés passibles de l’IS qui supportent la charge fiscale
parce que jouissant de la personnalité morale et fiscale, les sociétés ou

22
entreprises relevant des BAIC ne jouissent pas d’une personnalité fiscale. Elles
n’ont donc pas la qualité de contribuable. On dit alors qu’elles sont
transparentes, car à travers elles, le fisc impose le bénéfice dégagé entre les
mains des personnes physiques qui les exploitent individuellement ou en
association.
Ainsi, les exploitants individuels et les associés de sociétés de personnes sont
redevables de l’impôt sur les bénéfices dégagés par leur entreprise. Sont soumis
à ce titre à l’IRPP : Les exploitants individuels, les associés des sociétés en nom
collectif, des commandités en société en commandite simple n’ayant pas opté
pour l’IS, les membres des sociétés civiles, des sociétés en participation et des
sociétés de fait non passibles de l’IS, les sociétés et autres personnes morales
passibles de L’IR à raison du montant des revenus dont elles ne relèvent pas
l’identité.
Outre ces dispositions des personnes imposables fondées sur le statut juridique
des exploitants, le Code général des Impôts arrête une liste d’assujettis basée sur
l’étude de l’activité ou de l’affaire exploitée notamment :
-Les personnes se livrant à des opérations intermédiaires pour l’achat et la
vente des immeubles ou de fonds de commerce ou qui habituellement achètent
en leur nom les mêmes biens en vue de les revendre,
-Les personnes qui donnent en location un établissement commercial et
industriel muni du matériel nécessaire à son exploitation que la location
comprennent ou non tout ou partie des éléments incorporels du fond de
commerce ou d’industrie
-Les personnes qui procèdent au lotissement et la vente après exécution
des travaux d’aménagement et de viabilité des terrains leur appartenant
-Les personnes qui louent ou sous-louent en meublé tout ou partie des
immeubles leur appartenant.
- Les personnes qui, à titre principal ou accessoire, exploitent les jeux de hasard
et de divertissement.

23
B) Le régime d’imposition
Le bénéfice imposable des contribuables soumis au régime simplifié dont le
chiffre d’affaires est égal ou supérieur à 10 millions et inférieur à 30 millions est
constitué par le résultat d’exploitation découlant de leur comptabilité tenue selon
le système minimal de trésorerie. Lorsque le chiffre d’affaires devient compris
entre 30 et 50 millions, le bénéfice imposable est constitué de l’excédent brut
des recettes sur les dépenses nécessaires à l’exploitation, déterminé selon le
système allégé. Toutefois, en l’absence de déclaration ou de comptabilité,
l’assiette de l’impôt est déterminée par application du chiffre d’affaire
reconstitué par l’administration selon les éléments réels en sa possession, du
taux de bénéfice par décret.
Le régime du réel s’applique en particulier aux personnes morales. Le bénéfice
imposable des contribuables soumis au régime simplifié est constitué par
l’excédent brut des recettes sur les dépenses nécessaires à l’exploitation. Aussi,
les frais professionnels déductibles pour la détermination du revenu net des
mandataires ou agents commerciaux non salariés sont fixés forfaitairement à
30% du revenu brut, sauf justification des frais réels exposés.
Le bénéfice net est déterminé comme en matière d’IS. Toutefois, il est utile de
préciser brièvement le traitement fiscal propre au BAIC de certaines charges :
-Les loyers et charges locatives : ils sont déductibles dans les mêmes conditions
que l’IS, notamment pour les exploitations sociétaires. Par contre, l’exploitant
individuel ne peut déduire aucune somme au titre de loyers normal lorsqu’il est
propriétaire du local dans lequel il exerce sa profession. Le revenu de celui-ci se
trouve compris ainsi dans les bénéfices imposables que le local soit inscrit au
bilan ou non.
-Les frais de personnel : la rémunération de l’exploitant individuel, de son
conjoint ou de sa conjointe sont totalement déductibles à condition qu’elle
corresponde à un travail effectif et ne soit pas exagérée.

24
-Les charges liées ou les charges ventilables : Ce sont les frais engagés à la fois
pour les besoins personnels de l’exploitant et pour ceux de son exploitation.
Parmi ceux-ci figurent par exemple, les frais occasionnés par une voiture unique
utilisée par l’exploitant individuel pour ses causes personnelles.
L’administration fiscale rattache ces frais à l’exploitation au 2/3 et le reliquat est
réintégré au bénéfice imposable.

La détermination du bénéfice imposable de l’exploitant individuel s’effectue de


la même manière qu’en matière d’IS, tout en respectant le statut particulier des
charges évaluées plus haut.

Le résultat ainsi déterminé ne peut être imposé au nom de la société en raison du


principe de la transparence fiscale. Ce résultat sera donc réparti entre les
associés au prorata de leur mise et imposé entre leurs mains. La détermination
du résultat fiscal constitue la première étape du canevas de calcul et de
liquidation.
Deuxième étape : La ventilation des charges : Il s’agit d’imputer à chaque
individu les charges à caractère de distribution de revenu (rémunération
exagérée de l’exploitant, les intérêts excédentaires, les loyers, les autres charges
qui incombent à la personne de l’associé et qui sont supportées par la société.
Troisième étape : Détermination de la base commune de répartition : Il s’agit de
la différence résultat fiscal moins charges ventilées.
Quatrièmement : Répartition du bénéfice au prorata de la mise ou part de capital
détenu par chaque associé. Enfin cinquièmement, détermination du revenu
imposable entre les mains de chaque associé en augmentant au bénéfice calculé
des charges ayant fait l’objet de distribution de revenus.
Pour les personnes physiques, l’impôt ainsi calculé est acquitté en une seule fois
lors de la déclaration pour le redevable du réel. Elle est soumise au même
échéancier qu’en matière d’IS à savoir :

25
L’IRPP calculé est diminué du montant net des acomptes payés en cours
d’exercice et acquitté spontanément en un versement unique au plus tard le 15
mars de chaque année. Retenu à la source et reversé par l’entreprise au fisc,
l’impôt est récupéré sur les avoirs des associés. Une majoration de 10% par mois
de retard est appliquée aux comptes non réglés dans les délais. Les impôts payés
par l’entreprise doivent être répercutés sur les associés pour la totalité de leur
bénéfice distribué ou mis en réserve. L’entreprise débite le compte de chaque
associé du montant d’impôt à sa charge ou alors retient cet impôt sur les
rémunérations mensuelles perçues ou sur les versements des dividendes.
La société peut aussi payer à la place des associés. Ce qui constitue pour ce
dernier un complément de rémunération. Quel que soit la solution adoptée,
l’impôt à la charge de chaque associé est assis sur la part de bénéfice fiscal lui
revenant.
II- Le cas particulier des bénéfices d’exploitations artisanales.
Sont considérés du point de vue fiscal comme artisans :
-Les fabricants et les ouvriers travaillant chez eux avec ou sans force motrice, à
façon ou non, utilisant le concours de 5 employés, compagnons, apprentis au
maximum et ne vendant que le produit de leur propre travail.
- Les mariniers, les chauffeurs ou cochers n’ayant qu’un bateau ou véhicule
qu’ils conduisent eux-mêmes
- Les pêcheurs se livrant personnellement à la pêche sans autre concours que
celui de 2 aides.
La détermination des bénéfices artisanaux se fait d ‘après les mêmes règles que
les BAIC.

III-Les traitements et salaires


A-Champ d’application
1- Les revenus imposables
Sont imposables au titre de l’IRPP, Les revenues provenant :

26
- Des traitements et salaires, indemnités, émoluments, des pensions et rentes
viagères et les gains réalisés par les producteurs d’assurance, les voyageurs
représentants et placiers lorsque l’activité rétribuée s’exerce au Cameroun.

2- Les revenus exonérés


Sont affranchis de l’IRPP les revenus suivants :
-Les allocations spéciales destinées à couvrir les frais inhérents à la profession
dans la mesure où elles sont effectivement utilisées conformément à leur objet et
ne sont pas exagérés.
Les allocations ou avantages à caractère familial
Les allocations, indemnités et prestations servies par l’Etat,
Les collectivités publiques en vertu des lois et décrets d’assistance et
d’assurance.
Les indemnités temporaires, prestations et rentes viagères servies aux personnes
victimes d’accident de travail ou à leurs ayants droits
Les rentes viagères servies en représentation des dommages et intérêts en vertu
d’une condamnation prononcée judiciairement pour la réparation d’un préjudice
corporel ayant entraîné pour la victime l’incapacité permanente totale,
l’obligeant à avoir recours à l’assistance d’une tierce personne pour effectuer les
actes ordinaires de la vie.
Le complément forfaitaire des soldes servies aux fonctionnaires
Les pensions pour blessures et invalidités accordés aux hommes qui ont servi
dans les forces armées.
Les bourses d’études
Le capital reçu à titre d’indemnité pour décès ou en compensation consolidé
pour décès ou blessures

27
Les majorations des salaires résultant de l’application de l’index de correction
servies aux fonctionnaires et agents de l’Etat, des missions diplomatiques ou
consulaires en poste à l’étranger.
Les gratifications allouées aux travailleurs à l’occasion de la remise des
médailles de travail.
La quote-part de l’indemnité de licenciement versé à titre de dommages et
intérêts en vertu de la législation sociale à l’exception des sommes destinées à
couvrir le préjudice relatif à la perte de salaire.

A- Les modalités d’imposition de salaires


Elle se fait en deux temps :
L’employeur retient mensuellement à la source les impôts et taxes assis sur le
salaire qu’il reverse au trésor dans les 20 1er jours qui suivent celui de la retenue.
En fin d’exercice, l’employeur déclare au service provincial des impôts pour
chacun de ses employés, les salaires qui ont été servis en même temps qu’ils
contribuent aux différentes caisses parafiscales.

B- Détermination du revenu imposable


Pour la détermination des bases d’imposition, il est tenu compte des
montants bruts des traitements, indemnités, émoluments, salaires, pensions et
rentes viagères ainsi que de tous les avantages en nature ou en argent accordés
aux intéressés.
Le montant du revenu net imposable est déterminé en déduisant du montant
brut des sommes payées et des avantages en nature ou en argent accordés des
frais professionnels calculés forfaitairement au taux de 30% ainsi que les
cotisations versées à l’Etat, à la CNPS au titre de la retraite obligatoire.
1) Les éléments taxables
Ce sont :
- le salaire brut taxable

28
- le salaire courant et tous les éléments qui s’y rapportent.
Le montant net des revenus imposables est déterminé en déduisant du
montant brut des sommes payées et les avantages en nature forfaitaire de 30%,
le personnel navigant des compagnies de navigation aérienne bénéficiant d’une
déduction supplémentaire de 10% des frais additionnels
Le salaire courant comporte les éléments de rémunération régulièrement
servis aux personnels tous les mois notamment : le salaire de base, les primes,
les heures supplémentaires, les avantages en nature.
Les avantages en nature sont intégrés dans les salaires bruts taxables
d’après le barème d’évaluation : a- logement 15%, b- électricité 4%, c- eau 2%,
d- par domestique 5%, e- par véhicule 10%, f- nourriture 10%.
Toute indemnité en argent représentative d’avantage en nature doit être
comprise dans la base d’imposition dans la limite des taux prévus ci dessus sauf
disposition expresse les exonérant. Ces taux s’appliquent sur le salaire de base
augmenté d’indemnités, à l’exception de celles représentatives d’avantage en
nature.
Les rémunérations non mensuelles ou exceptionnelles sont imposables à
l’IRPP. Il s’agit : du rappel de salaire, du 13èm mois, des gratifications, les
primes de bilan ou budgétaire……
2- Impôts et taxes assis sur le salaire imposable
Les traitements et salaires représentent la matière imposable la plus
sollicitée par les prélèvements fiscaux et parafiscaux. Sur le salaire courant du
contribuable camerounais sont assis les impôts et taxes fiscales et parafiscales
suivants : l’IRPP, la taxe communale, la contribution au crédit foncier et au
FNE, la redevance audiovisuelle, la pension civile à la CNPS pour les autres
travailleurs régis par le code de travail.

C- Modalités de calcul des différents impôts


Les documents de liquidation des différents impôts sont :

29
- le barème de retenues mensuelles
- le DIPE (document d’information sur le personnel employé)
Pour faciliter le calcul des retenues mensuelles, la direction des impôts
confectionne un barème de retenues mensuelles, distribué gracieusement aux
employeurs dans les services des impôts et du trésor. Figurent dans ce barème,
les différents montants du revenu imposable (base mensuelle brute) allant de 52
000 à 1 000 000 ainsi que les montants d’impôt et taxes correspondants au titre
de l’IRPP, de la contribution au CF et au FNE des centimes additionnels
communaux, de la redevance audiovisuelle.
Lorsque la base mensuelle taxable est supérieure à 1 million, il est
vivement conseillé à l’employeur de saisir le service des impôts qui lui calculera
le montant des retenues mensuelles exigibles.
Quant au DIPE, il sert d’état de liquidation aux différents impôts et taxes.
1-Les centimes additionnels communaux
L’IRPP sera majoré des centimes additionnels communaux au taux de 10 %
2-La taxe de développement local
Les taxes communales sont prélevées et réservées aux communes pour
assurer l’exploitation d’un service technique ou d’un établissement public.
Il s’agit notamment : de la taxe d’eau, la taxe d’éclairage public, la taxe
d’enlèvement d’ordures ménagères, taxe de fonctionnement des ambulances.
Les taux représentent des taux minimum et peuvent donc varier d’une
commune à l’autre.
3-la contribution salariale au crédit foncier et au FNE
Institué par la loi N° 77/10 du 13/07 1977, elle a été modifiée par la loi
N° 70/050 du 19/12/1990 qui attribue une part de cette contribution au FNE.
Toutefois, seule la part revenant au crédit foncier est assise sur le salaire brut
taxable des salariés des secteurs publics et privés. La contribution au CF est
calculée en appliquant le taux de 1% sur le salaire brut mensuel taxable sans
déduction de la fraction forfaitaire de charges.

30
Sont affranchis du paiement de la contribution au CF : les domestiques,
les ouvriers travaillants dans les exploitations agricoles ou pastorales
individuelles, les travailleurs dont le salaire n’excède pas 52000 Fcfa.

4-La redevance audiovisuelle


L’ordonnance N° 99/004 du 12 décembre 1989 a institué au profit de la
CRTV une redevance destinée à contribuer au financement de l’activité
audiovisuelle.
Sont soumis au paiement de la dite redevance
Les salariés et les personnes physiques ou morales redevables de la contribution
des patentes,
Les pensions et les rentes viagères
Le salaire du personnel domestique
Les ouvriers travaillant dans les exploitations agricoles ou pastorales
individuelles.
Pour les salariés, la redevance est prélevée conformément à un barème.
5- Les cotisations sociales
Elles sont constituées essentiellement de la participation des salariés à la
caisse de retraite gérée par la CNPS pour le secteur du privé, par le trésor public
pour les employés du secteur public. La base du prélèvement appelée salaire
cotisable est constituée du salaire brut diminué des frais professionnels et
majorée des avantages en nature évalué comme ci-après :
- le logement : une fois le taux horaire du SMIG par jour de travail
-nourriture : 2 fois et ½ le taux horaire du SMIG par jour de travail.
Toutefois, toute autre indemnité en espèces, représentative d’avantage en
nature doivent être compris dans l’assiette des cotisations pour leur montant réel.
En aucun cas, le salaire cotisable ne doit être inférieur au SMIG correspondant à
la durée du travail effectué. Cependant, il existe un salaire plafond cotisable

31
c’est-à-dire celui au-dessus duquel on ne calcule plus les cotisations. Il est fixé à
à 750 000/an.
Le taux de cotisation dû à la CNPS ou taux d’assurance pension vieillesse
invalidité et de décès à la charge de l’employé est fixé par décret 4,2%
Le régime d’assurance de pension de vieillesse des fonctionnaires et
agents de l’Etat relevant du code de travail est géré par le trésor public. La
cotisation mensuelle retenue à la source est de 6% du salaire indiciaire.
6- Les retenues syndicales
Cette retenue ne s’opère que pour les salariés syndiqués ayant effectué
une demande de retenue à l’employeur. Elle n’est pas déductible de l’assiette
d’imposition. La base de retenue est constituée du salaire de base hors mis les
heures supplémentaires, les primes et indemnités diverses. Pour les salariés
rémunérés à l’heure, le salaire des heures effectuées au-delà de 173,33 heures
dans le mois n’est pas pris en compte. Le taux de prélèvement est de 1%.

D - Impôt et taxe patronale prélevé sur la somme des salaires


distribués
Les sommes distribuées au titre de traitements et salaires, indemnités et
émoluments ainsi que les avantages en nature constituent une base de
prélèvement fiscal à la charge de l’employeur. La fiscalité camerounaise
distingue deux catégories d’impôts et de cotisations assis sur la somme des
salaires et traitements distribués.
1- La contribution patronale au CF et au FNE.
D’abord institué uniquement au profit du crédit foncier, la contribution au CF a
été attribuée en partie au FNE par la loi du 19 décembre 1990.
a- Les assujettis
Ce sont :
Les employeurs du secteur public, parapublic et privé
En sont exonérés :

32
L’Etat, les communes, les chambres consulaires, les missions diplomatiques et
consulaires, les organisations et associations à but non lucratif, les exploitants
agricoles individuels et éleveurs, les établissements d’enseignement privé, les
établissements hospitaliers confessionnels, les établissements socio-
professionnels et laïcs.
b- Base de prélèvement
Elle est constituée par la somme des salaires, indemnités et émoluments y
compris les avantages en nature payés et accordés aux personnels pour leur
montant réel.
Ne sont pas pris en compte : les indemnités ayant un caractère de
remboursement de frais, notamment les indemnités de déplacement et de
représentation, les salaires des personnes touchant moins de 52000 Fcfa. Sont
exclus : les prestations familiales, les pensions et rentes viagères, les salaires
du personnel domestique, les salaires des ouvriers travaillant dans des
exploitations agricoles ou pastorales individuelles.
c- Calcul de la contribution
Le taux de prélèvement s’élève à 1,5% pour la CF et de 1% FNE, la base
de prélèvement calculée comme plus haut est arrondie au millier de franc
inférieur.
d- Obligations de l’employeur
Toute personne physique ou morale assujettie à la contribution patronale au
CF et au FNE doit faire parvenir à la direction des impôts dans les délais de
déclaration de résultat : un Etat faisant ressortir mensuellement ou par trimestre
le montant des salaires payés, le montant de la contribution salariale retenue à la
source, le montant de la contribution patronale au CF et au FNE la date et le N°
de la quittance de chacun des versements.

33
2- Les cotisations patronales à la CNPS
Les employeurs du secteur privé participent au financement des
prestations sociales des branches : pension vieillesse, invalidité et décès,
prestation familiale, prévention des accidents de travail et de maladies
professionnelles.
a- Base de prélèvement
Les cotisations gérées par la CNPS sont assises sur l’ensemble des
sommes versées aux travailleurs en contrepartie ou à l’occasion du travail,
notamment les salaires proprement dits, les indemnités, les gratifications et les
autres avantages en espèces ainsi qu’en nature. Bref, il s’agit de la somme des
salaires cotisables dont les modalités ont été présentées plus haut.
b- Les modalités de calcul
Le taux de cotisation due à la CNPS au titre de différentes branches sont
fixés comme suit :
- pension de VID 4,2% de salaire
- prestations familiales:
Régime général y compris les employés de maison et les domestiques 7%
Régime agricole et assimilé 5,65%, personnel enseignant du privé 3,7%
- accident de travail et maladies professionnelles : il existe quatre types
de risque : risque faible 1,75%, risque moyen 2,5%, risque élevé 5%,
risque très élevé 9%.
Le montant des cotisations dues par chaque employeur est obtenu en
application à l’ensemble des salaires du personnel, de l’établissement ou de
l’entreprise, les différents taux respectifs pour chacune des branches
concernées.

Les revenus capitaux et mobiliers


I- Définition et revenus imposables
Sont imposables au titre des revenus capitaux et mobiliers :

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- Les produits des actions, parts de capital et revenus assimilés
- Les revenus des obligations
- Les revenus des créances, dépôts et cautionnement et comptes
courants,
- Les gains réalisés à l’occasion de la cession d’actions, d’obligations et
autres parts de capital
- Le remboursement des sommes mises à disposition de l’entreprise par
un associé ou gérant, au titre d’avance ou de prêts lorsque l’avance ou
le prêt consenti à la société est effectué en espèces.
Les produits des actions, parts de capital et revenus assimilés
A - Produits des actions, parts de capital et revenus assimilés
Sont considérés comme revenus distribués, tous les bénéfices qui ne
demeurent pas investis dans l’entreprise, notamment :
- Tous les produits ou bénéfices qui ne sont pas mis en réserve ou
incorporés au capital.
- Toutes les sommes ou valeurs mises à la disposition des associés
actionnaires, ou porteurs de parts et non prélevées sur les bénéfices
notamment : les sommes mises à la disposition des associés
directement ou par personnes ou sociétés interposées à titre
d’avances, de prêts ou d’acomptes, les sommes ou valeurs
attribuées aux porteurs de parts bénéficiaires ou de fondateur au
titre de rachat de ces parts, pour la partie excédant leur valeur initiale ;
les rémunérations et avantages occultes ; les rémunérations et
avantages divers alloués aux associés des sociétés anonymes
ou à responsabilité limitée, et réintégrés dans les bénéfices dans les
conditions prévues par la loi.
- Les rémunérations allouées aux membres des Conseils
d’Administration des sociétés anonymes, à l’exclusion des salaires et
des redevances de propriété industrielle.

35
- Sous réserve des conventions internationales, les bénéfices des
sociétés n’ayant pas leur domicile ou leur siège social au Cameroun,
Ne sont pas considérés comme revenus distribués et échappent à
l’imposition dans la catégorie des revenus de capitaux mobiliers :
- Les répartitions présentant pour les associés ou actionnaires le
caractère de remboursement d’apports ou de primes d’émission.
- Ne sont pas considérés comme des apports pour l’application de la
présente disposition : les réserves incorporées au capital ; les sommes
incorporées au capital ou aux réserves (primes de fusion) à
l'occasion d'une fusion de sociétés ;

- Les amortissements de tout ou partie de leur capital, parts


d'intérêts ou de commandite effectués par les sociétés
concessionnaires de l'Etat, des communes ou autres collectivités
- publiques lorsque ces amortissements sont justifiés par la caducité
de tout ou partie de l'actif social notamment par dépérissement
progressif ou par l'obligation de remise de la concession à l'autorité
concédante ;

- Les remboursements consécutifs à la liquidation de la société et


portant sur le capital amorti, à concurrence de la fraction ayant,
lors de l'amortissement, supporté au Cameroun l'Impôt sur le
Revenu des Personnes Physiques ;
-
- Les sommes mises à la disposition des associés dès lors qu'elles
constituent la rémunération d'un prêt, d'un service ou d'une
fonction et qu'elles sont valablement comprises dans les charges
déductibles pour l'assiette de 1’Impôt sur les Sociétés ;

36
- Les sommes attribuées aux remboursements des actionnaires pour le
rachat de leurs titres par une société d'investissement.

B - Revenus des obligations


Sont considérés comme revenus des obligations
- Les intérêts, arrérages et tous autres produits des obligations, effets
publics et tous autres titres d'emprunt négociables émis par les
communes et les établissements publics Camerounais, les
associations de toutes natures et les sociétés, compagnies et
entreprises quelconques, financières, industrielles, commerciales ou
civiles camerounaises ;
- Les produits, lots et primes de remboursement payés aux porteurs des
obligations émises au Cameroun.
Les revenus des obligations sont taxables tant à 1'impôt sur le Revenu
des Personnes Physiques que, le cas échéant à l’impôt sur les Société

C - Revenus de créances, dépôts et cautionnements


Sont considérés comme revenus de capitaux mobiliers appartenant à
cette catégorie, lorsqu'ils ne figurent pas dans les recettes provenant de
l'exercice d'une profession industrielle, commerciale, non commerciale,
artisanale ou agricole, ou d'une exploitation minière, les intérêts, arrérages et
tous autres produits :
- Des créances hypothécaires, privilégiées ou chirographaires, à
l'exclusion de celles représentées par des obligations, effets publics et
autres titres d'emprunt négociables entrant dans les dispositions de
l'article 40 du présent Code ;
- Des dépôts de sommes d'argent à vue ou échéance fixe, quel
que soit le dépositaire et quelle que soit l'affectation du dépôt ;
- Des cautionnements en numéraire ;

37
- Des comptes courants.
II- Exonérations
Sont affranchis de l’impôt sur le Revenu des Personnes Physiques :
- Les intérêts des titres d’emprunts négociables émis par l’Etat et les
collectivités territoriales décentralisées ;
- Les intérêts des comptes d’épargne pour les placements ne dépassant
pas 10 millions de francs ;
- Les intérêts des comptes d’épargne logement ;
- Les intérêts de bons de caisse ;
- Les plus-values nettes globales visées à l’article 42 du présent Code,
dès lors que leur montant est inférieur ou égal à 500 000 francs CFA ;
- Les intérêts rémunérant les emprunts extérieurs d’une durée au moins égale
à sept (07) ans.

III- Détermination de la base d’imposition


Le revenu imposable est déterminé :

- Pour les produits des actions, parts de capital et revenus assimilés, par
le montant brut des dividendes versés ;
- Pour les obligations, effets publics et emprunts, par l’intérêt ou le
revenu distribué durant l’exercice ;
- Pour les primes de remboursement, par la différence entre la somme
remboursée et le taux d’émission des emprunts ;
- Pour les revenus des créances, dépôts et cautionnements, par le
montant brut des intérêts, arrérages et tous autres produits des valeurs
désignées à l’article 41 du présent Code ;
- Pour les cessions d’actions, d’obligations et autres parts de capital,
par la plus value nette globale résultant de la compensation effectué

38
entre les plus ou moins values réalisées au cours de l’exercice sur
chaque catégorie de titres détenus par le contribuable.
En cas de moins-value nette globale constatée au cours d’un exercice,
cette dernière est reportable sur les plus-values nettes globales éventuelles des
quatre exercices suivants.

Revenus fonciers
I- Nature des revenus imposables
Sont compris dans la catégorie des revenus fonciers, lorsqu’ils ne sont pas
inclus dans les bénéfices d’une entreprise industrielle, commerciale ou
artisanale, d’une exploitation agricole ou d’une profession non commerciale :
- les revenus provenant de la location des immeubles bâtis et non bâtis
sis au Cameroun ;
- Les plus-values réalisées par les personnes physiques sur les
immeubles bâtis ou non bâtis acquis à titre onéreux ou gratuit ;
- Les parts d’intérêts des membres des sociétés civiles immobilières
n’ayant pas opté pour l’impôt sur les sociétés.
Ne sont pas soumis à l’impôt sur le Revenu des Personnes Physiques, les
revenus des immeubles appartenant à l’Etat et aux collectivités territoriales
décentralisées.
II- Détermination de la base d’imposition
Le revenu net imposable est égal à la différence entre le montant du
revenu brut effectivement encaissé et le total des charges de la propriété,
admises en déduction.
Les charges de la propriété, déductibles pour la détermination du revenu
net sont fixées forfaitairement à 30 % du revenu brut, sauf justification des
frais réels exposés.
La plus-value imposable visée à l'article 46 alinéa 2 du présent Code est
égale à la différence entre le prix déclaré par les parties et la valeur du bien à

39
la dernière mutation. La valeur du bien à la dernière mutation comprend, le cas
échéant, les frais de construction et/ou de transformation de l'immeuble dûment
justifiés.
Pour la détermination de la base imposable de la plus-value, il est tenu
compte, comme charges déductibles : Des frais réels afférents à la dernière
mutation, lorsque celle-ci avait été faite à titre onéreux ; Des frais réels
afférents à la dernière mutation, non compris les droits d'enregistrement,
Lorsque cette mutation a été faite à titre gratuit.
Dans l'hypothèse où la détermination de la base imposable telle que ci-
dessus aboutit à la constatation d'un déficit, celui-ci est imputable sur les
revenus fonciers des quatre exercices suivants.
Les Revenus agricoles
I- Définition
Sont considérés comme bénéfices de l'exploitation agricole pour l'application
de l'Impôt sur le Revenu des Personnes Physiques, les revenus réalisés soit
par les fermiers, métayers, colons partiaires, soit par les propriétaires
exploitant eux-mêmes.

Il - Détermination de la base d'imposition


Le bénéfice des exploitants agricoles soumis au régime simplifié est constitué
par l'excédent des recettes provenant de la culture, de l'élevage et des
autres produits sur les dépenses nécessitées par l'exploitation au cours de
l'exercice. Il est en outre tenu compte pour cette détermination d'une part, de la
production stockée à la clôture de l'exercice, et d'autre part, des
amortissements des éléments de l'actif immobilisé, dans les conditions fixées
à l'article 7-D du présent Code.

Les règles d'imposition des plus-values prévues aux articles 8 à 10 du


présent Code sont également applicables.

40
Les Bénéfices des professions non commerciales
I – Les Revenus imposables
Sont considérés comme provenant de l'exercice d'une profession non
commerciale ou
comme revenus assimilés aux bénéfices non commerciaux, les bénéfices
des professions libérales, des charges et offices dont les titulaires n'ont pas
la qualité de commerçants, les revenus non salariaux des sportifs et
artistes et les bénéfices de toutes opérations, exploitations lucratives et
sources de profits ne se rattachant pas à une autre catégorie de bénéfices
ou revenus. Ces bénéfices comprennent notamment :
- Les produits des opérations de bourse effectués par des particuliers ;
- Les produits de droits d'auteurs perçus par les écrivains ou
compositeurs et par leurs héritiers ou légataires ;
- Les produits perçus par les inventeurs au titre, soit de la
concession de licences, l 'exploitation de leurs brevets, soit de la
cession ou concession de marques de fabrique ou formules de
fabrication.
- Les rémunérations allouées aux membres des Conseils
d’Administration des établissements publics, des entreprises du
secteur public et parapublic à quelque titre que ce soit ;
- les allocations de toute nature, telles que les primes, gratifications,
indemnités et per-diem alloués aux membres des commissions et des
comités ad-hoc ou permanents, ainsi qu’aux membres de toutes les
entités publiques et parapubliques ;
-
- les sommes, primes, allocations ou rémunérations de toute nature
versées aux sportifs et artistes quel que soit leur domicile fiscal.

41
- Les greffiers et autres titulaires de charges sont passibles de
l'Impôt sur le Revenu des Personnes Physiques des professions
non commerciales, suivant les règles applicables aux bénéfices
des charges et offices, d'après le montant de leur bénéfice net
déterminé sous déduction des traitements et indemnités qui leur
sont alloués et qui sont rangés dans la catégorie des traitements et
salaires.
II- Détermination de la base imposable
A l'exception des professions libérales, le bénéfice des contribuables soumis
au régime simplifié est constitué par l'excédent des recettes sur les
dépenses nécessitées par l'exercice de la profession. Toutefois, en ce qui
concerne les rémunérations pour frais d'études, de consultation ou d'assistance
payées aux personnes domiciliées à l'étranger, elles ne sont déductibles que
dans la limite de 15% du chiffre d'affaires.
Sous réserve des dispositions de l’article 8 du présent Code, il est tenu compte
des gains ou des pertes provenant, soit de la réalisation des éléments d'actif
affectés à l'exercice de la profession, soit des cessions de charges ou d'offices,
ainsi que de toutes les indemnités reçues en contrepartie de la cessation de
l'exercice de la profession ou du transfert de la clientèle.
En ce qui concerne la production littéraire, scientifique et artistique dont
les revenus ne sont pas recueillis annuellement, le bénéfice imposable
peut, là la demande des Intéressés, être déterminé en retranchant de la
moyenne des recettes de l'année de l'imposition et des deux années précédentes,
la moyenne des dépenses de ces mêmes années.
Les contribuables qui adoptent ce mode d'évaluation pour une année
quelconque ne peuvent revenir sur leur option pour les années suivantes et sont
obligatoirement soumis au régime du réel en ce qui concerne les bénéfices
provenant de leur production littéraire, scientifique ou artistique.

42
TITRE III : L’IMPÖT SUR LES SOCIETES

Le domaine de définition de l’impôt sur les sociétés se décompose en


activités imposables en totalité ou partiellement et en exemptions.
Sont imposables sous réserves des régimes privilégiés et de l’article 4 du
CGI :
1) Les sociétés par actions, même unipersonnelles, les sociétés à responsabilité
limitée (SARL) même unipersonnelles, les sociétés de fait, les sociétés
coopératives et les établissements ou organismes publics :
- Quel que soit leur objet, les sociétés anonymes même unipersonnelles,
les sociétés à responsabilité limitée même unipersonnelles, les sociétés de
fait, les sociétés coopératives et leurs unions ;
- Les établissements publics, les organismes d’Etat jouissant de
l’autonomie financière et toutes autres personnes morales se livrant à une
exploitation ou à des opérations à caractère lucratif.
- Les sociétés civiles à objet commercial ou possédant une structure
juridique analogue à celle des sociétés de capitaux.
- Les sociétés civiles à objet civil qui comprennent parmi leurs membres une
ou plusieurs sociétés de capitaux et qui ont opté pour ce régime
d’imposition
- Les sociétés civiles, même lorsqu’elles ne revêtent pas l’une des formes
précisées plus haut, mais qui se livrent à une exploitation ou à des
opérations de nature commerciale, industrielle, artisanale ou agricole
notamment :
-Lorsqu’elles se livrent à des opérations d’intermédiaires
pour l’achat et la vente d’immeubles ou de fonds de
commerce, d’actions ou parts de sociétés immobilières ou

43
lorsqu’elles achètent habituellement en leur nom les mêmes
biens en vue de les revendre
-Les personnes qui donnent en location un établissement
commercial et industriel muni du matériel nécessaire à son
exploitation que la location comprennent ou non tout ou
partie des éléments incorporels du fond de commerce ou
d’industrie
-Les personnes qui procèdent au lotissement et la vente après
exécution des travaux d’aménagement et de viabilité des
terrains acquis à titre onéreux
- Les sociétés civiles ayant opté pour l’IS dans les conditions fixées pour les
sociétés de personnes.
- Les sociétés de personnes ayant opté pour l’impôt sur les sociétés : Les
sociétés en nom collectif, les SCS et les sociétés de participation, les syndicats
financiers, les commanditaires dans les sociétés en commandite simple.
Des associés non indéfiniment responsables ou dont les noms et adresses
n’ont pas été communiqués à l’Administration dans les sociétés en nom
collectif, les sociétés en participation et les syndicats financiers.
-Les établissements publics et collectivités territoriales décentralisées
-Les établissements de micro-finance quelles que soient leur forme juridique et
leur nature.

Sont affranchis de l’IS


- Opérations de transformation portant sur les produits ou sous-produits
autres que ceux destinés à l'alimentation de l'homme et des animaux ou
pouvant être utilisés à titre de matières premières dans l'agriculture l’élevage, ou
l’industrie ;
-Ventes effectuées dans un magasin de détail distinct de leur établissement
principal

44
- Opérations effectuées par les sociétés coopératives ou unions susvisées
avec des non-sociétaires.
Les syndicats agricoles, pastoraux, et les coopératives d'approvisionnement
et d'achat fonctionnant conformément aux dispositions qui les régissent ;
- Les caisses de crédit agricole mutuel ;
-Les sociétés et unions de sociétés de secours mutuel ;
- Les bénéfices réalisés par les associations sans but lucratif organisant, avec le
concours des communes ou des organismes publics locaux, des foires,
expositions, réunions sportives et autres manifestations publiques
correspondant à l'objet défini par leurs statuts et présentant un intérêt
économique et social certain ;
-Les collectivités territoriales décentralisées ainsi que leurs régies de services
publics ;
-Les sociétés ou organismes reconnus d'utilité publique chargés du
développement rural ;
-Les offices publics d'habitation à bon marché ;
-Les clubs et cercles privés pour leurs activités à but non lucratif ;
-Les établissements privés d'enseignement lorsqu'ils ne poursuivent pas un but
lucratif.
-La Caisse Nationale de Prévoyance Sociale pour la partie des bénéfices
provenant des cotisations sur salaires ;
-Les sociétés d'investissement à capital variable, les fonds communs de
placement et les fonds communs de créances pour les bénéfices réalisés dans le
cadre de leur objet légal ;
-Les groupements d’intérêt économique, pour la quote-part de leur bénéfice
distribuée à leurs membres personnes physiques ;
-Les établissements publics administratifs hospitaliers.

45
Par ailleurs, la détermination du bénéfice imposable à l’IS obéit à
un certain nombre de principes énoncés comme suit :
-Le principe de la territorialité de l’impôt
L’IS est déterminé en tenant compte uniquement des seuls bénéfices
réalisés dans les entreprises exploitées ou sur des opérations réalisées au
Cameroun, ainsi que ceux dont l’imposition est attribuée au Cameroun par les
conventions internationales.
Sont donc réputées exploitées au Cameroun, sous réserve de
l’application des conventions internationales :
- Les entreprises dont le siège social ou le lieu de direction effective est
situé au Cameroun ;
- Les entreprises qui ont au Cameroun un établissement permanent ;
- Les entreprises qui disposent au Cameroun d’un représentant dépendant.
les bénéfices résultant d’opérations constituant l’exercice habituel d’une activité
commerciale au Cameroun. Seules les compagnies de navigation aérienne et
maritime sont imposées au lieu de leur siège social, quelque soit le lieu de
réalisation du bénéfice.
-La règle de l’annualité de l’impôt
L’IS est assis sur les bénéfices obtenus sur une période de 12 mois
correspondant à l’exercice budgétaire. Toutefois, les entreprises qui
commencent leurs activités au cours des 6 mois qui précèdent la date de clôture
obligatoire, peuvent arrêter leur bilan à la fin de l’exercice budgétaire suivant
celui au cours duquel elles ont commencé leurs activités.
Lorsqu'il est dressé des bilans successifs au cours d'une même année fiscale, les
résultats en sont totalisés pour l'assiette de l'impôt dû au titre de l'année
budgétaire suivante.
-Le principe de rattachement des créances aux dettes
Le bénéfice imposable est déterminé en tenant compte non des seules opérations
ayant fait l’objet d’un règlement au cours de l’exercice, mais bien de l’ensemble

46
des produits définitivement acquis et des dépenses engagées ou en d’autres
termes de l’ensemble des créances et des dettes qui sont devenues certaines dans
leurs principes et leur montant au cours de la période considérée, même si ce
montant n’est payable que ultérieurement

Chapitre I : Statut fiscal des emplois d’exploitations (charges)


D’une manière générale, les charges ne peuvent être admises en déduction
du bénéfice imposable que dans la mesure où elles remplissent certaines
conditions.

I- Conditions générales de déductibilité


Les charges de la comptabilité ne peuvent venir en diminution des
résultats imposables que si :
- Elles sont comptabilisées
- Elles ont un caractère certain et exigible sauf en ce qui concerne les
provisions
- Elles sont exposées dans l’intérêt de l’entreprise
- Les revenus qu’elles ont permis d’acquérir ou de conserver doivent être
compris dans l’assiette de l’impôt.
- Elles ne sont en principe déductibles qu’au cours de l’année de leur fait
générateur.
- Elles sont justifiées par des documents comptables (factures, quittance,
talons de chèque) ; l’évaluation forfaitaire n’étant pas admise.
- Elles ne sont pas exclues des charges déductibles en vertu d’une disposition
expresse de la loi.
- Ne sont déductibles, tout règlement de charges en espèces d’un montant
supérieur à 500 000 fcfa, les charges justifiées par des factures ne
comprennant pas de numéro d’identifiant unique à l’exception des factures

47
fournisseurs étrangers. ainsi que les charges relatives aux rémunérations de
toute nature versées aux professionnels libéraux exerçant en violation de la
réglementation en vigueur régissant leurs professions respectives.
Les charges et rémunérations de toutes natures, comptabilisées par une
personne physique ou morale domiciliée ou établie au Cameroun et liées
aux transactions avec des personnes physiques ou morales domiciliées ou
établies dans un territoire ou un Etat considéré comme un paradis fiscal, ne
sont pas déductibles pour la détermination de l’impôt sur les sociétés ou de
l’impôt sur le revenu des personnes physiques au Cameroun. Toutefois, est
considéré comme un paradis fiscal, un Etat ou un territoire dont le taux de
l’impôt sur le revenu des personnes physiques ou morales est inférieur
au tiers de celui pratiqué au Cameroun, ou un Etat ou un territoire
considéré comme non coopératif en matière de transparence et
d’échanges d’informations à des fins fiscales par les organisations
financières internationales.
Cependant, bien de charges remplissant ces conditions sont soumises à
restriction, c’est le cas notamment des frais généraux (frais de siège et
assimilés), des charges financières et des amortissements et provisions.
Cette limitation répond à certaines préoccupations fiscales à savoir :
- De lutter contre certaines formes banales d’évasion ou de dissimulation
fiscale en restreignant la déductibilité de certaines en les plafonnant à un
certain quota du résultat et du chiffre d’affaire.
- D’inciter les entreprises camerounaises à recourir aux services de celles
implantées sur place plus tôt que de faire appel aux prestataires étrangers.
- De fixer un seuil d’exagération pour certaines charges.

48
II- Analyse Des Différentes Charges
Il convient, pour plus de clarté de passer en revue toutes les charges de la
comptabilité générale, avec une attention particulière chaque fois qu’elle sera
nécessaire.
A- Stocks Vendus et matières premières consommées
Les stocks vendus représentent au coût d’achat les marchandises livrées
au tiers par suite d’un contrat de vente, alors que les matières premières
consommées quant à elles, au coût d’achat correspondent aux valeurs
d’exploitations engagées dans le cycle de production.
Ces charges sont déductibles à la triple condition :
- les stocks constitués des marchandises, matières et fournitures, des déchets,
produits finis, et travaux en cours, emballages non récupérables, sont
évalués au prix de revient, (prix d’achat, réduction, frais de transport,
douanes…), au coût d’achat des matières premières augmenté de charges
directes et indirectes de production pour les biens fabriqués par l’entreprise.
- toute entreprise doit à la clôture de chaque exercice faire un état de stocks
(inventaire)
- consigné dans un livre appelé livre d’inventaire, côté et paraphé au greffe
du tribunal et de première instance de la ville.
- Elle doit tout aussi tenir une comptabilité matière régulière
B- Matières et fournitures consommées
1) Energie consommée
L’eau, l’électricité, le gaz sont déductibles à condition d’être utilisés pour
les besoins de l’exploitation normale de l’entreprise.
Supportés pour le compte des cadres logés, ces charges ne sont
déductibles que pour autant qu’elles sont considérées comme avantages en
nature et comme tels imposés entre les mains des bénéficiaires.
2) carburants et lubrifiants

49
Sont déductibles lorsqu’ils sont engagés pour le compte de l’entreprise, et
également pour les véhicules de fonction à condition que cet avantage
(véhicule de fonction) soit imposé entre les mains des cadres
bénéficiaires.
3) les fournitures d’entretien de bureau sont déductibles. Cependant, s’il
subsiste à la clôture de l’exercice un stock non consommé, leur coût
doit être considéré comme des charges exposées à l’avance à imputer
sur les résultats de l’exercice de leur utilisation ou consommation
effective.
4) Les frais de documentation générale et technique sont déductibles.
5) Les fournitures publicitaires sont déductibles. Toutefois, celles faites
sous forme de cadeaux et pourboires ne le sont que si elles ne sont pas
exagérées et les bénéficiaires nominativement désignés.
6) Les fournitures pour réception
Lorsqu’elles concernent l’exploitation normale de l’entreprise, elles sont
déductibles. S’il subsiste des allocations forfaitaires pour de tels frais,
elles deviennent non déductibles en raison de la règle de non cumul.
7) le petit équipement
Les disposions fiscales ne sont pas claires en matière de distinction entre
le petit outillage à porter en charge et le matériel et outillage immobilisable. Le
critère le plus généralement retenu reste le prix de revient unitaire.
Ainsi, sera considéré comme charge déductible, le petit équipement dont le coût
unitaire est inférieur ou égal à 400 000 FCFA.
C- Transports Consommés
Les transports sur achats des marchandises sont incorporés à leur coût d’achat
et déductible en conséquence de même que les transports sur vente non
exagérés.

50
Les frais de déplacement supportés par l’exploitant et les associés le sont
également quand ils correspondent effectivement à des dépenses d’ordre
professionnel et sont justifiés.
Les voyages aller et retour pour congés des associés salariés de
l’entreprise, épouse et enfants à charge sont déductibles à condition que ces
déplacements aient effectivement eu lieu. En aucun cas, ces charges ne peuvent
donner lieu à des dotations à des comptes de provisions.
En cas de cumul, les allocations forfaitaires pour les frais indiqués sont
réintégrées aux résultats imposables.

D/ Autres services consommés


Les charges sont en principe déductibles sous réserve de l’obligation de
la délation fiscale. Il s’agit des commissions bancaires, les services de
télécommunication. Par contre d’autres sont cependant soumises à des
restrictions :
1) loyers et charges locatives.
Le loyer et toutes les dépenses accessoires prévus par le contrat de location
de biens n’appartenant pas à l’exploitation sont déductibles si elles ne sont pas
exagérées.
D’autre part, l’exploitant individuel ne peut déduire des sommes au titre
des loyers lorsqu’il est propriétaire de l’immobilisation.
Une société ne peut admettre dans ses charges les loyers autres que ceux
des immeubles versés à l’un de ses associés dirigeants, si ce dernier avec ses
conjoints, ses ascendants et descendants disposent d’au moins 10% des actions
ou parts.
Exemple : monsieur Mfopain a signé avec la SARL « TTE » où il est gérant
deux contrats de bail. Le premier fait état d’une location d’un matériel à teindre
contre un loyer mensuel de 220 000 Fcfa. Le second met à la disposition de la
société un hall d’exposition contre un loyer de 300 000 Fcfa.

51
Déterminer le résultat fiscal sachant que le résultat comptable est
3.850.000 Fcfa et que monsieur Mfopain son fils et son épouse détiennent
respectivement. 8%, 5%, 2% du capital.
Solution : l’application du texte fiscal nous permet de considérer les loyers sur le
matériel à teindre sont non déductibles dans la mesure où lui et les siens
détiennent 15% du capital social. Le résultat fiscale est : 3.850.000 + (220.000 X
12) =6.490.000fcfa
2) les opérations du crédit- bail
Les loyers versés pendant toute la durée du crédit bail sont totalement
déductibles. Seulement l’entreprise n’est pas autorisée à pratiquer des
amortissements sur les biens concernés. Par ailleurs, si au terme du bail,
l’entreprise acquiert l’immobilisation à un prix inférieur à la valeur nette
comptable chez la société bailleresse, elle a l’obligation de réintégrer la
différence aux résultats de l’exercice et vis versa.
3) loyers versés d’avance et loyers versés à l’étranger
Les premiers sont inscrits au bilan et par conséquent non déductibles. Les
seconds sont soumises à la limitation fiscale de 5% du BFI, puisque
considérés comme rémunération versée à l’extérieur, et ce quelque soit les
parts détenues dans le capital
4) les frais de sièges et assimilés
Ce sont les droits d’auteurs, rémunérations pour études, assistance technique,
financière ou comptable etc.. Ces charges sont soumises à la limitation fiscale
de 5% du BFI. Toutefois, elle est fixée à 2,5% du CA pour les entreprises de
travaux publics est à 7,5% pour les bureaux d’étude. La partie déductible de ces
frais versés à l’étranger est soumise au prélèvement fiscal (TSR) tandis que la
fraction non déductible supporte l’IRCM au taux de 16,5%. En cas de déficit, la
limitation s’applique sur les résultats du dernier exercice bénéficiaire non
prescrit. Toutefois, elle ne porte pas sur les frais d’assistance technique et
d’études relatives au montage d’usine. Pour le calcul de l’IRCM assis sur la

52
partie non déductible de ces frais, il faut tenir compte de l’IS dans l’évaluation
de la base à retenir.
5) commissions et courtages
Contrairement aux commissions et courtages bancaires qui sont totalement
déductibles, celles qui portent sur les achats des marchandises à l’étranger
sont plafonnées à 5% de leur prix d’achat, les remises profitant aux
entreprises camerounaises, et ces commissions faisant l’objet d’une
facturation régulière jointe à celles des fournisseurs.
6) missions et réceptions
Le remboursement des frais de missions (hébergement, transport, nourriture),
les frais de réception et de représentation sont déductibles lorsque exposés
par le chef de l’entreprise dans l’intérêt de la société et justifies à la simple
condition qu’il n’existe pas les allocations forfaitaires visant à couvrir de tels
frais.

E- Charges Et Pertes Diverses


1) redevances sur brevets et licences
Elles sont admises comme charges, quand elles profitent à une entreprise
située au sein de la CEMAC. Toutefois, lorsqu’elles profitent à une entreprise
hors de la zone et participant au capital et à la gestion de la société
camerounaise, elles sont considérées comme rémunérations versées à l’étranger
(distribution de bénéfice)
Par contre, les sommes versées pour l'utilisation des brevets, marques, dessins et
modèles en cours de validité sont déductibles dans la limite globale de 2,5 %
du bénéfice imposable avant déduction des frais en cause.
*8Dons, cotisations syndicales
Les cotisations professionnelles sont déductibles des bénéfices dans la
mesure où elles sont supportées dans l’intérêt de l’entreprise et par le fait des
salaires qu’elle verse à ses employés. Elles le sont à condition que les salaires

53
correspondant soient déductibles. Par ailleurs, les libéralités, dons et
subventions ne constituent pas des charges déductibles du bénéfice imposable.
Cependant, les versements à des organismes de recherche et de développement,
à des œuvres ou organismes d’intérêt général à caractère philanthropique,
éducatif, sportif, scientifique social et familial situés au Cameroun, sont admis à
déduction dès lors qu’ils sont justifiés, dans la limite des 0,5% du C.A de
l’exercice. Toutefois, les libéralités, dons et subventions versés aux organismes
de recherche agréés intervenant dans le domaine de l’agriculture, l’élevage, la
pêche et la santé , installés au Cameroun, sont totalement admis en déduction
des résultats imposables.
Les dons faits à l’occasion des calamités sont déductibles dans les formes
et les conditions fixées par arrêté du Ministère chargé des finances.
Par ailleurs, les contributions versées à l’Etat et les collectivités
décentralisées en vue de l’achat des antiviraux, sont totalement déductibles à
condition qu’ils soient versés au trésor public et justifiés par des documents
probants. Versées à des personnes autres que l’Etat et les collectivités
décentralisées, elles sont soumises à la limitation fiscale de 0,5% du chiffre
d’affaires.
Les dons et subventions consentis dans l’intérêt du personnel sont
déductibles à condition que les dites sommes cessent d’être à la disposition de
l’entreprise et non exagérés. Ainsi sont déductibles : les cadeaux fait aux
membres du personnel à l’occasion de mariage, naissance, décès, distinction
honorifique, ainsi que des sommes versées aux comités gérant les œuvres
sociales en faveur du personnel (cantine).

2) Rémunérations des dirigeants non salariés


Les tantièmes et les jetons de présence alloués aux membres du conseil
d’administration ne sont en principe pas déductibles, sauf s’ils

54
représentent la rémunération à un travail effectué. Ainsi, les jetons de
présence que perçoivent les membres ordinaires du C.A ne sont pas
déductibles. Les rémunérations de l’administration exerçant une fonction
directoriale (P.C.A, P.DG, administrateur délégué) se décomposent ainsi
qu’il suit :
- en tant qu’administrateurs, ils perçoivent les mêmes jetons de présence en
principe considérés comme charges non déductibles ;
- en raison de leur fonction directoriale, ils perçoivent des appointements et
indemnités diverses et jetons de présence spéciaux, considérés comme
supplément de salaires, et comme charge du point de vue fiscal, s’ils ne sont pas
exagérés, eu égard à l’importance des fonctions, des responsabilités exercées et
du montant des émoluments attachés à des fonctions analogues dans les
entreprises similaires. Les rémunérations allouées au comité d’étude créé par le
conseil sont également déductibles, par contre celles allouées à l’administrateur
unique d’une SA ne le sont pas.
4) Sont également exclues des charges déductibles, que ce soit sous forme
d’allocations forfaitaires ou de remboursements de frais, les dépenses et charges
de toute nature ayant trait à l’exercice de la chasse, de la pêche sportive, à
l’utilisation des bateaux de plaisance, d’avions de tourisme ou de résidences
d’agrément.
5) Les primes d’assurance
Sont déductibles :
-Les primes d’assurance destinées à couvrir un risque dont la réalisation
entraînerait directement ou par elle-même une diminution de l’actif ;
-Les primes constituant par elles même une charge d’exploitation ou l’accessoire
d’une charge d’exploitation déductible ;
-Les primes d’assurance au profit de l’entreprise destinées à couvrir les risques
suivants : incendie des locaux, inondation, grèves et émeutes, pertes de

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bénéfices après incendie, responsabilité civile à l’égard des tiers, bris de glaces,
insolvabilité des clients ;
-les primes d’assurances maladies versées aux compagnies d’assurance locales
au profit du personnel, lorsque ne figurent pas dans les charges déductibles les
remboursements de frais au profit des mêmes personnes.
Par contre, ne sont pas admises en déduction du bénéfice imposable, les
primes d’assurance du ou des propriétaires de l’entreprise ainsi que les sommes
constituées par une entreprise en vue de sa propre assurance.
Toutefois, sont déductibles, les primes d’assurance vie contractées au
profit de l’entreprise elle-même sur la tête de son personnel dirigeant ou de
certains collaborateurs et ayant pour objet de compenser le préjudice moral ou
matériel qui résulterait de l’entreprise, du décès de la personne visée au contrat.
Ces primes sont retranchées :
-soit du bénéfice imposable de l’exercice au cours duquel le contrat vient à
expiration si le risque ne se réalise pas ;
-soit du montant du capital versé par la compagnie si le décès survient avant
l’expiration du contrat, le capital ainsi versé constituant un produit imposable.
Exemple : Une société a souscrit en 2000 à son profit sur la tête de son gérant,
un contrat d’assurance temporaire décès. La fin du contrat est prévue pour l’an
2000. Le montant de la prime est fixé à 500.000Fcfa/an. En cas de décès, le
capital à toucher sera 10.000.000Fcfa. En mai 2007, le gérant décède de suite
d’un accident de travail.
Quel est le traitement fiscal de cette opération ?
Solution : le risque se réalise avant la fin du contrat. La deuxième solution est
adaptée, c’est-à-dire que le montant des primes doit être retranché du capital :
ceci se traduira d’une autre manière en raison de l’application de la règle fiscale
selon laquelle : une charge ne peut être déductible que si les produits ou les
revenus qu’elle a permit d’acquérir sont compris dans les résultats imposables.
De ce fait :

56
Le capital de 10.000.000Fcfa reçu sera totalement imposé et toutes les primes
versées jusqu’en 2007 (soit : 500.000 X 7= 3.500.000Fcfa) déductibles des
résultats de 2007.
Enfin, les primes d’assurance individuelles ou groupes contractées au profit des
tiers sont déductibles à la double condition que :
-le bénéficiaire soit un salarié de l’entreprise ;
-les primes constituent un élément de la rémunération de l’intéressé et
supportent l’IR entre les mains des bénéficiaires
N.B : les primes d’assurance doivent être prises en compte pour la détermination
du résultat de l’exercice en cours à la date de leur échéance.
6) les pertes
Sont déductibles des bénéfices/
- Les pertes proprement dites constatées sur des éléments de l’actif
immobilisé ou réalisable
- Les pertes relatives aux créances irrécouvrables ayant fait l’objet
d’épuisement de l’ensemble des voies et moyens de recouvrement amiable
ou forcé prévus par l’acte uniforme OHADA portant sur l’organisation des
procédures de recouvrement et des voies d’exécution.
7) Les créances libellées en devises
Les écarts de conversion constatés sur les dettes de moins d’un an libellés en
devises sont déductibles. Par contre, les écarts de conversion sur DLMT le
sont en respectant la cadence de remboursement effectif.

F-Les frais de personnel


Les rémunérations allouées à un salarié, associé, actionnaire et à leurs
conjoints et conjointes, sont totalement déductibles dans la mesure où elles ne
sont pas exagérées, correspondent à un travail effectif et conforme aux normes
conventionnelles. Il s’agit de toutes les rémunérations directes et indirectes, les
indemnités, allocations, avantages en nature et remboursement de frais.

57
Toutefois, sont déductibles dans la limite de 15% du salaire de base et à
l’exclusion des autres cotisations sociales, les seules cotisations patronales
versées à l’étranger en vue de la constitution de la caisse retraite d’un expatrié.
Les allocations forfaitaires qu’une société attribue à ses dirigeants ou aux cadres
de son entreprise pour frais de représentation et de déplacement, sont exclus de
ses charges déductibles pour l’assiette de l’impôt lorsque parmi celles-ci figurent
les frais habituels de cette nature remboursés aux intéressés (cas de cumul de
frais déjà exposés).
N.B : les rappels de salaire sont déductibles des résultats de l’exercice au cour
duquel ils ont été décidés et effectivement payés. Les avances et acomptes au
personnel, constituent des prêts et ne sauraient être déductibles des résultats
imposables au cour duquel ils ont été consentis.
G- Impôts et taxes, amendes et pénalités
Seuls sont déductibles, les impôts professionnels mis en recouvrement au
cours de l’exercice et qui sont bien à la charge de l’entreprise pour la part
incombant aux opérations faite au Cameroun. Ainsi sont admis comme charges
les impôts suivants :
-patentes et licences
-taxe sur le bétail
-TVA
-les droits d’enregistrement et de timbre
-vignettes et cartes grises
-taxes sur contrat d’assurance
-les prélèvements des caisses de stabilisation
-les droits de douanes ayant grevé les achats
-les taxes sur la distribution des crédits
-taxes communales, du Crédit Foncier du Cameroun
-l’IRCM pour la fraction qui n’a pu être imputée sur le résultat de la société.
Sont non déductibles :

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-l’impôt sur les revenus afférents aux bénéfices de l’entreprise
-l’impôt sur les sociétés
-l’impôt sur le revenu afférent aux distributions de bénéfices de rémunérations
occultes
-le prélèvement spécial de 15% sur rémunération versée à l’étranger
-l’IRCM pris en charge par la société sur la fraction de rémunération occulte.
Les amendes, confiscations et pénalités de toute nature ne sont pas
admises en déduction des bénéfices soumis à l’impôt.
Toutefois sont déductibles, les pénalités pour payement tardif relatives à
des impôts déductibles. Même si les avis sont partagés, l’on tend à les
généraliser à toutes les amendes et pénalités relevant d’un impôt déductible.
H-Les frais financiers
Les escomptes de règlement, les frais de banque et recouvrement, et dans
une certaine mesure les intérêts de capitaux sont déductibles.
S’agissant des capitaux propres, les intérêts des capitaux appartenant à
l’entreprise et de ceux versés par l’exploitant en sus du capital initial ne peuvent
être retranchés des résultats imposables.
Les intérêts servis aux associés à raison des sommes qu’ils laissent ou
mettent à la disposition de la société en sus de leurs parts de capital, quelle
que soit la forme de la société, dans la limite de ceux calculés au taux des
avances de la Banque Centrale majorés de deux points.
Toutefois, cette déduction n'est possible, en ce qui concerne les associés
qui possèdent directement ou indirectement 25% au moins du capital ou des
droits de vote de la société, que dans la mesure où :
- les sommes mises à disposition n'excèdent pas, pour l'ensemble desdits
associés, une fois et demie le montant des capitaux propres. Dans le cas
contraire, les intérêts afférents à la fraction excédentaire ne sont pas
déductibles ;

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- les intérêts servis auxdits associés n’excèdent pas 25% du résultat avant
impôt sur les sociétés et avant déduction desdits intérêts et des amortissements
pris en compte pour la détermination de ce même résultat. Dans le cas
contraire, la fraction excédentaire des intérêts n’est pas déductible

I- Dotations aux amortissements et provisions


1) Amortissements
Sur le plan fiscal, l’amortissement ne peut porter que sur les immobilisations
qui à la fois sont sujettes à dépréciation et inscrites à l’actif du bilan.
Ainsi ne peuvent donner lieu à amortissement :
- les biens qui ne sont pas la propriété de l’entreprise (bien pris en location)
- les biens qui ne font pas partie de l’actif immobilisé
- les immobilisations qui ne se déprécient pas du fait de l’usage et du temps
Pour être déductibles des résultats imposables, ils doivent être régulièrement
comptabilisés. Toutefois, il existe quelques cas particuliers. L’amortissement
des éléments inscrits à tort en charge n’est pas déductible de façon extra-
comptable. Lorsqu’il s’agit d’un élément inscrit à tort à l’actif du bilan, les
amortissements doivent être réintégrés dans les résultats de chacun des exercices
considérés jusqu’à l’apport de la preuve et la rectification de l’erreur.
Les amortissements des biens figurant à l’actif de l’entreprise
gratuitement mis à la disposition du personnel sont déductibles si l’avantage est
taxable entre les mains des bénéficiaires, et entre dans l’assiette de la
contribution au crédit foncier du Cameroun.
En règle générale les amortissements calculés, suivant les taux fiscaux et
sans aucune exagération de la base d’amortissement sont totalement déductibles
et réintégrées aux résultats au cas échéant.
2) Les provisions
Du point de vue fiscal, on entend par provision la déduction destinée à
faire face ultérieurement à une perte ou à une charge dont l’objet est nettement

60
précisé et dont la réalisation incertaine est rendue probable en raison
d’événements survenus au cours de l’exercice et qui existent toujours à la
clôture dudit exercice.
La provision se distingue :
- de la perte, charge certaine quand à sa réalisation, son montant et son objet
- de l’amortissement qui correspond à une dépréciation définitive ou du
moins réputée telle.
- des réserves qui constituent une affectation des résultats après paiement de
l’impôt et représentent une partie du bénéfice maintenue dans l’entreprise
et non incorporée au capital.
Pour être déductible, les provisions doivent remplir des conditions de fond et de
forme.

a) Conditions de fond
- La provision doit avoir un objet et un montant nettement précisé. Ainsi les
provisions pour risques généraux ou pour créances douteuses sont non
déductibles.
- Les événements en cours doivent rendre la perte ou la charge probable.
- La perte ou la charge doit trouver son origine ou ses sources dans les faits
survenus au cours de l’exercice et qui existent toujours à la clôture de
l’exercice. Ainsi la provision pour indemnité de licenciement n’est pas
admise si l’employé évincé n’avait rien réclamé en cours d’exercice. Dans
le même ordre d’idées, ne sont pas déductibles les provisions pour congés
payés, provisions pour entretiens et réparations, provisions pour 13é mois,
provisions pour gratifications.
- La perte ou la charge à laquelle devra faire face la provision doit être
déductible. Ainsi ne seraient déductibles une provision pour renouvellement
de matériel, une provision pour impôt sur les sociétés.
b) Conditions de forme

61
Une provision qui remplit les conditions de fond doit être passée dans les
écritures comptables de la société et ce avant la clôture de l’exercice et figurer
sur le relevé des provisions (tableau de la DSF).
Les provisions qui ne répondent pas à ces deux conditions doivent être
rapportées aux résultats de l’exercice de leur constitution, soit à ceux de
l’exercice en cours duquel l’irrégularité a été constatée. De même, dès que la
charge ou la perte à laquelle la provision était destinée à faire face se réalise,
celle-ci devient sans objet et doit et être reprise dans les résultats et taxées au
taux de droit commun.
Pour les établissements de crédit, la déduction des provisions pour créances et
engagements douteux est étalée sur :
- Trois ans pour ceux dont les risques ne sont couverts ni par des garanties
réelles ni par la garantie de l’Etat. La déduction ne peut être supérieure à
25% des créances et engagements douteux pour la première année, 50%
pour la deuxième et 25% pour la troisième.
- Quatre ans pour ceux dont les risques sont couverts par les garanties réelles.
La déduction dans ce cas ne peut être supérieure 15% pour la première
année, 30% pour la deuxième année, 30%pour la troisième année et 25%
pour la quatrième. Le sort des provisions doit être définitivement déterminé
à la fin de la quatrième année.

Quelques provisions :
- Provision pour créances douteuses, ne sont déductibles que si le client est
en faillite, s’il y’a des traites protestées ou s’il y’a eu contentieux. L’Etat
n’est pas un client douteux.
- Provision pour dépréciation d’autres actifs
Les moins values sur titre en porte feuille sont déductibles
La dépréciation du fond de commerce doit être dans son ensemble et se traduire
par une baisse anormale des bénéfices ou une diminution du C.A.

62
- une provision peut être constituée en franchise d’impôt pour parer la
dépréciation d’un terrain
- provisions pour dépenses du personnel, une provision destinée à faire face
au paiement des salaires de l’année prochaine est non déductible.
- provisions pour garanties et malfaçons : non déductibles
- provision pour impôts à payer : sont déductibles lorsqu’il s’agit d’impôts
indirects mis en recouvrement au cours de l’exercice. Ainsi une provision
pour patente à payer est déductible contrairement à une provision pour I.S.
- provisions pour risques généraux : non déductibles parce que non
individualisés.
- Provision pour investissement : un investissement ne constituant pas une
dépense déductible des résultats, une provision constituée pour prévoir une
telle dépense n’est pas en principe déductible.
- Les provisions pour pertes de change ne sont pas déductibles

Chapitre II: Statut Fiscal Des Produits


I-Production vendue, production stockée, prestation de service et
travaux

La production vendue constitue un produit imposable à condition que la


livraison et la facturation aient eu lieu, par contre la production stockée et les
travaux faits par l’entreprise pour elle-même ne constituent pas en fait des
produits imposables. Ces produits et travaux le sont juste pour annuler les
charges de production dont le produit n’est pas encore compris dans l’assiette de
l’impôt et ceci suivant la règle selon laquelle : une charge n’est déductible du
résultat que si les revenus qu’elle a permis d’acquérir et de conserver ont été
compris dans les résultats imposables.

63
Ainsi, pour la production stockée, la vente n’ayant pas encore eu lieu, les
charges de production ne sont pas déductibles de même que les charges
d’amortissement correspondant aux travaux faits par l’entreprise pour elle-
même. C’est pourquoi la fiscalité admet en fin de compte que ces produits soient
imposés juste pour annuler les charges de production.

II-Les produits accessoires


Les produits relevant de la gestion commerciale de l’entreprise et ne se
rattachant pas à son objet principal ou provenant de la mise en valeur de certains
éléments de son actif sont normalement pris en compte dans la détermination du
résultat imposable à l’IS, même si ces produits pourraient être soumis à d’autres
catégories d’impôts. Ainsi, les loyers et autres revenus provenant de la location
totale ou partielle d’immeubles figurant au bilan sont imposable à l’IS et non au
titre des revenus fonciers.
Sont également imposable à l’IS, les subventions d’exploitation accordées
par l’Etat et les tiers pour insuffisance de prix et destinées à faire face à des
charges d’exploitation. Cependant, ne sont pas imposables les subventions
d’équipement reçues pour la modernisation et l’acquisition des installations de
production de l’entreprise, elles sont d’ailleurs inscrites au bilan.
En revanche, sont imposables la quote-part de ces subventions rapportées au
résultat pendant la durée de vie des immobilisations acquise en emploi de ces
subventions.

III-Les produits financiers


Il s’agit des escomptes de règlement reçu des fournisseurs, des intérêts de
placement bancaire, des dividendes, qui doivent en principe être compris
dans les bénéfices imposables pour leur valeur brute.
Comptabilisée au net (cas des dividendes, intérêts sur dépôt, créances et
produit des comptes courants), il y’a lieu de réintégrer au résultat la retenue à

64
la source au titre de l’IRCM, laquelle en fin d’exercice constituera pour
l’entreprise un crédit d’impôt récupérable uniquement sur l’IS de l’année de
leur paiement.
Il est a remarquer que les dividendes reçues des filiales connaissent un autre
traitement, elles sont exonérées à 90%.

IV-Le régime des plus values

1- détermination du résultat sur cession d’éléments d’actifs immobilisés


a- cas des immobilisations amortissables
Ce résultat est obtenu par différence entre le prix de vente net des frais de
cession et la valeur fiscale nette de l’immobilisation. Cette plus-value fiscale
nette s’entend :
Valeur d’origine- amortissement fiscaux, ou encore, plus value fiscale= plus
value comptable- fraction d’amortissement exagérée. Pour les immobilisations
acquises en emploi d’une subvention d’équipement, la valeur fiscale nette est=
valeur d’origine- amortissement fiscaux – quote-part de la subvention non
encore rapportée au résultat.

b- Cas des biens non amortissables


Le résultat se définit comme étant la différence entre le prix de vente net
et la valeur d’origine éventuellement corrigée de la subvention d’équipement.
Toutefois, les provisions qui auraient été constituées n’entrent pas dans la
détermination du résultat sur cession, elles sont reprises et taxées en totalité.
Pour les éléments incorporels crées par l’entreprise, la plus value est égale
au prix de cession puisque la valeur d’origine est nulle.

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c) Cas particulier des titres en portefeuille
la méthode retenue pour évaluer les sorties est celle du FIFO, on épuise d’abord
les stocks anciens, un titre est considéré comme immobilisation lorsqu’il a
séjourné dans le portefeuille de l’entreprise pendant au moins trois ans.

2- Régimes d’imposition des plus ou moins values

Le sort fiscal des plus values dépend de la période de cession, celle-ci pouvant
avoir lieu au cours ou en fin d’exercice.
En cours d’exercice, toute plus-value réalisée est totalement imposable. Si elles
sont réalisées en fin d’exercice de la profession les dispositions suivantes
doivent être prises en compte.
Les plus values résultant de l’attribution gratuite d’action, de parts sociales ou
d’obligations, des parts bénéficiaires, de l’attribution gratuite d’actions dans les
sociétés anonymes ou à responsabilité limitée ayant leur siége dans la zone
CEMAC sont exonérés. En cas de cession totale ou partielle, de transfert ou de
cessation de l’exercice de la profession, les plus values sont imposées comme
suit :
Pour la moitié de leur montant lorsque l’opération intervient moins de 5 ans
après la création, l’achat du fond de commerce ou de la clientèle
pour le tiers de leur montant lorsque l’opération intervient à partir de la 6 ième

année
Les plus values nettes s’entendent, des plus values sur cession d’éléments
d’actifs immobilisés, les indemnités reçues pour cession de fond de commerce,
diminuées des moins values réalisées.

I- Le régime des sociétés mères et filiales

66
A) Qualification des sociétés mères et filiales
Une société est dite mère lorsqu’elle participe au capital d’une autre société
qualifiée de filiale dans le but de contrôler ou d’influencer la seconde. Toutefois,
le code général des impôts (CGI) spécifie les conditions particulières à remplir
pour bénéficier des régimes des sociétés mères et filiales :
 les sociétés concernées doivent être des sociétés de capitaux (SA et
SARL)
 les actions ou parts d’intérêt possédées par la société mère doivent
représenter au moins 25% du capital de la société filiale
 les sociétés mères et leurs filiales doivent avoir leur siége au Cameroun ou
dans un Etat de la CEMAC
 Le montant de l’impôt supporté par la société filiale doit être égal à celui
qu’elle aurait supporté dans l’Etat d’implantation
 les actions ou parts d’intérêt attribués à l’émission doivent demeurer
inscrites au nom de la société participante ou s’il ne s’agit pas de titre
souscrit lors de leur émission ? celle-ci doit prendre l’engagement de les
conserver pendant 2 années consécutives au moins sous forme
nominative.

C) Régime fiscal des revenus perçus par les sociétés mères de leur filiale.
Les produits nets des actions ou des partS d’intérêt touchés par la société
mère au cours de l’exercice sont retranchés des bénéfices totaux nets de celle-ci,
défalcation faite d’une quote-part des frais et charges de 10% du montant des
dits produits.
La rupture de l’engagement pris est sanctionnée par l’imposition des revenus
dûment exonérées.

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Chapitre III: Liquidation de L’impôt Sur Les Sociétés
L’IS est obtenu en multipliant le bénéfice imposable arrondi au millier de franc inférieur par
le taux de 33%, centimes additionnels compris, sans que ce montant ne soit inférieur à 2,2%
du chiffre d’affaires appelé minimum de perception. Toutefois, pour les entreprises
bénéficiant d’un régime fiscal dérogatoire ou d’un
régime fiscal incitatif particulier, le taux applicable demeure celui en vigueur au 1er
janvier 2014 c’est-à-dire 35% hors centimes additionnels. Les entreprises soumise à l’IS ont
sont tenues :
au titre de l'assiette de l’ impôt, de souscrire une déclaration des résultats obtenus dans leur
exploitation au cours de la période servant de base à l'imposition au plus tard le 15
mars. Ladite déclaration est présentée conformément au système comptable OHADA.
Les redevables doivent en outre fournir obligatoirement les documents établis
Conformément au plan comptable de l'OHADA.
Par ) Les entreprises qui relèvent de la Direction chargée de la gestion des grandes
entreprises doivent également déposer, dans le même délai, sur un imprimé fourni par
l’Administration, le relevé des participations qu’elles détiennent dans d’autres sociétés
lorsque ces participations excèdent 25 % de leur capital social. Elles devront y joindre un état
détaillé des transactions effectuées avec les entreprises qui les contrôlent ou qui sont sous
leur contrôle, qu’elles soient situées au Cameroun ou à l’étranger. Pour l’application de cette
disposition, la notion de contrôle doit s’entendre au sens de l’article L 19 bis (2) du Livre
des Procédures Fiscales.
Demeurent également soumises à ces obligations, les personnes morales n'ayant pas opté
pour l'impôt sur les sociétés ou qui en sont exonérées.
Il est également tenu compte des majorations et minorations.

I) Les Majorations de l’impôt sur les sociétés :


Elles concernent :
Les impôts et taxes additionnels sur les rémunérations occultes. Il s’agit de
l’IRPP au taux le plus élevé de 38,5% sur les revenus versés à des inconnus,
et d’une pénalité de 100% sur les droits compromis. L’on peut ajouter
également, la régularisation du prélèvement spécial et de l’IRCM sur

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rémunérations versés à l’extérieur et enfin les acomptes d’impôt non payés
en cours d’exercice.
II) Les minorations : Les acomptes d’impôt
L’acompte dans le sens général est un paiement partiel sur la somme de l’impôt
dû. Il s’agit donc des avances ou des paiements partiels d’impôts.
Il existe 03 types d’acompte sur l’IS
1) L’acompte de l’IS proportionnel aux achats
a) Définition et champ d’application
Donnent lieu à perception d’un précompte :
- les importations effectuées par les commerçants, y compris ceux
relevant de l’impôt libératoire ;
- les achats effectués par des commerçants auprès des industriels,
agriculteurs, importateurs, grossistes, demi-grossistes, exploitants
forestiers ;
- les achats de produits pétroliers par les exploitants de stations-
services et les achats de produits de base par les exportateurs ;
- les opérations réalisées par les entreprises non détentrices de la carte de
contribuable.

Ne donnent pas lieu à perception d’un précompte :


- les importations effectuées par les contribuables relevant des unités de
gestion spécialisées de la Direction générale des impôts ;
- les achats effectués par l’Etat, les communes et les personnes
domiciliées à l’étranger
auprès des industriels, agriculteurs, importateurs, grossistes, demi-grossistes,
exploitants forestiers ;
- les achats effectués par les industriels immatriculés et soumis au
régime du réel pour les besoins de leur exploitation.

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b) Le taux du précompte est de :
- 10% pour tout contribuable ne relevant pas du fichier d’un centre des
impôts ;
- 10 % pour les opérations réalisées par les entreprises non-
détentrices de la carte de contribuable ;
- 10% pour les contribuables relevant de l’impôt libératoire pour
leurs opérations d’importation ;
- 5 % du montant des opérations effectuées, par les contribuables
relevant du régime simplifié, pour leurs opérations d’importation ;
- 3 % du montant des opérations effectuées, par les contribuables
relevant du régime simplifié ou de l’impôt libératoire, pour leurs achats
locaux ;
- 1 % du montant des opérations effectuées pour les commerçants
immatriculés relevant du régime du réel ;
- 0,5% pour les opérations d’achat des produits pétroliers par les
exploitants de stations-services.
c) La base du précompte : est constituée
- pour les importations, par la valeur en douanes des marchandises ;
est perçu au même moment : par le Service des Douanes, dans les mêmes
conditions que les droits de douanes ;
- Dans les autres cas, par le fournisseur, qui doit en effectuer le
versement dans les quinze (15) premiers jours du mois qui suit le
trimestre au cours duquel les opérations ont été réalisées.
Le précompte n’est pas récupérable sur le prix. Il est calculé sans
majoration des centimes additionnels communaux. Pour les personnes
assujetties à l’impôt sur les sociétés ou à l’impôt sur le revenu des
personnes physiques (IRPP), la somme précomptée constitue un acompte
à faire valoir sur les acomptes mensuels ou trimestriels.

70
b) Obligations et sanctions
- Obligations
Les assujettis doivent :
- Tenir un registre des ventes et d’achats ou de documents tenant lieu.
- Effectuer un reversement à l’aide d’un carnet à souche livré par
l’administration fiscale.
- Adresser au service des impôts en même temps que leurs propres
déclarations de revenus, la déclaration de ventes par client, à l’exception
des ventes à bétail.
- Les fournisseurs ou assujettis redevables des précomptes sur achats
doivent reverser au trésor dans les 15 premiers jours du mois qui suit le
trimestre au cours duquel les opérations imposables ont été effectuées.
Le reversement tardif des précomptes est sanctionné par un intérêt de 10%
par mois ou fraction de mois.
Le non versement des précomptes entraîne l’application d’une majoration de
25% des droits compromis et un intérêt de retard par mois de 10%.
La non exécution des précomptes est sanctionnée par une taxation d’office
assortie d’une majoration de 50% des droits compromis et un intérêt de retard
sans qu’il puisse excéder 100% des droits compromis.
Lorsque le non versement est consécutif à la non exécution, seule s’applique
les sanction par la non exécution.
2) Le prélèvement de15% sur le loyer
a) Définition et champ d’application
Les loyers ont une retenue de 15% à la source par celui qui la paie. Cette
retenue donne droit à un crédit d’impôt à déduire sur les impôts du bailleur.
Sont concernés, les biens meubles et immeubles.
Elle s’applique aux loyers de toute nature quelque soit le bénéficiaire.
Cependant, les loyers perçus par l’Etat et les communes en sont exonérées. Il
est calculé sur le montant effectivement payé de loyer.

71
b) Obligations et sanctions
- Obligations
Les redevables du précompte de 10% de loyer doivent :
- Effectuer la retenue de 10% sur le montant brut des loyers payés.
- Reverser ce montant au trésor à l’aide d’un carnet à souche délivré par
l’administration fiscale dans les 15 premiers jours du mois suivants les
paiements.
- Obligations d’assurer à l’inspection des impôts territorialement
compétente à la fin de chaque exercice, un état récapitulatif des
bénéficiaires des loyers avec indication de leur adresse, les montants des
loyers perçus et la retenue opérée.
- Obligations pour les sociétés et autres personnes physiques exerçant une
activité commerciale, industrielle, agricole ou libérale de délivrer à la fin
de chaque exercice une attestation aux contribuables pour leur déclaration
de retenue.
- Sanctions
Le non reversement des précomptes ou des versements tardifs entraîne le
paiement de 25% des retenus et d’un intérêt de retard de 10% par mois, avec
un maximum égal à 100%.
Lorsque le défaut de versement est consécutif à la non exécution des
retenues, la pénalité de 25% n’est applicable qu’une seule fois.

3) Acompte de l’impôt proportionnel au C.A


pour les personnes assujetties au régime réel, un acompte représentant
2% du chiffre d’affaires réalisé au cours de chaque mois est payé au plus
tard le 15 du mois suivant. Cet acompte est majoré de 10 % au titre des
centimes additionnels communaux;
- pour les personnes assujetties au régime simplifié, un acompte représentant
3% du chiffre d’affaires réalisé au cours de chaque mois par les commerçants

72
non importateurs, et 5% du chiffre d’affaires réalisé au cours de chaque
mois par les producteurs, les prestataires de service et les commerçants
importateurs, est payé au plus tard le 15 du mois suivant. Cet acompte est
également majoré de 10 % au titre des centimes additionnels communaux ;
- l’impôt calculé comme il est dit à l’article 17 ci-dessus par le contribuable
est diminué du montant des acomptes payés au cours de l’exercice. Le solde est
acquitté spontanément en un versement unique au plus tard le 15 mars.
. Il est de 0,5% pour les exploitants des stations services sur la vente de leurs
produits pétroliers et de 5% pour les entreprises forestières sur le règlement de
leur facture de bois et grumes. Cet acompte est majoré de 10% au titre des
C.A.C contrairement au précédent. Il est également de 5% pour les non
détentrices de carte de contribuable.
Cet acompte est retenu à la source lors du règlement des factures effectuées
sur le budget de l’état, des collectivités territoriales décentralisées, des
établissements publics et parapublics ainsi que par certains entreprises du
secteur privé dont la liste est fixée par arrêté du ministre chargé de finance.
Toutefois, sont dispensés des retenues effectuées par l’Etat et ses
démembrements, les entreprises dont la liste est fixée par arrêté du ministre
chargé de finance.
La base de référence pour le calcul du minimum de perception est constituée
par le chiffre d’affaires global réalisé au cours de l’exercice précédent
arrondi au millier de francs inférieur.
Par chiffre d’affaires global, il faut entendre le chiffre d’affaires brut
Hors Taxe réalisé sur toutes les opérations entrant directement dans le
cadre des activités de la société.

73
III- Le Report déficitaire
Le déficit fiscal correspond à un résultat fiscal négatif. Le principe fiscal établit
que le déficit réalisé au cours d’un exercice peut être déduit des bénéfices
réalisés au cours des 4 exercices suivants. Au delà de cette période, le déficit est
proscrit et ne peut plus être déduit.
Pour bénéficier de cet avantage fiscal, l’entreprise doit remplir certaines
conditions en matière de déficit.
- Ne peut être reporté que le déficit réel constaté par une comptabilité
régulière et complète.
- Le report déficitaire n’est possible que dans le cadre de la même
entreprise (principe unité d’entreprise)
- Ne sont reportables que les déficits virés aux comptes personnels
d’associés.
Le déficit à reporter est déterminé d’après les mêmes règles que le bénéfice
imposable, c’est-à-dire, après réintégration des charges non déductibles et
déduction des produits non imposables.
Les pertes afférentes à toute activité exonérée d’IS ne peuvent être prises en
compte au titre des charges fiscales de l’entreprise. Ainsi les clubs et cercles
privés ne peuvent déduire de bénéfices imposables de leurs opérations de bar et
de restaurant, les déficits provenant d’autres activités.
Nature des Déficits à reporter
Selon la duré du report, l’on peut distinguer :
- Le déficit privilégié, constituée des amortissements comptabilisés,
réputés différés en période déficitaire et reportable de façon indéfinie.
- Les déficits ordinaires qui correspondent à la fraction de la perte fiscale
qui n’est pas constitué des amortissements et qui ont la caractéristique de
s’imputer sur le premier exercice bénéficiaire clos au cours de la période
légale de 4 ans.

74
La distinction entre ces deux types de déficits et le déficit global s’effectue
selon deux grands principes :
 En présence d’un déficit fiscal global inférieur au montant des
amortissements, il y’ a lieu de déclarer les amortissements comme
déficits privilège à concurrence du montant du déficit.
 En face d’un déficit supérieur au montant des amortissements, ceux-ci
doivent être considérés pour leur totalité comme déficit privilège et
l’excédent regardé comme déficit ordinaire.
Exemple : 1 Une société a réalisé au cours de l’exercice 2009 une perte fiscale
de 7 200 000FCFA après déduction des amortissements normaux de 16 000
000FCFA
Quel est le montant du déficit ordinaire et du déficit privilège.
Solution :
Pour le cas d’espèce, le déficit global est inférieur au montant des
amortissements normaux pratiqués au cours de l’exercice. Il y’a donc lieu de
déclarer 7 200 000FCFA comme déficit privilégié et déduire que le déficit
ordinaire est nul.
Exemple : 2 Une autre société a réalisé au cours de l’exercice 2008 une perte
fiscale de 24 560 000FCFA après déduction des amortissements normaux de
19 200 000FCFA.
Solution Le déficit global est supérieur au montant des amortissements
pratiqués. Ceci conduit à déclarer les amortissements (19 200 000FCFA) comme
déficit privilégié et la différence : 24 560 000-19 200 000 = 5 360
000FCFAcomme déficit ordinaire.

IV : Les Amortissements Différés


Il s’agit d’une mesure offerte par le CGI aux entreprises camerounaises visant à
leur permettre de financer leur équipement en franchise d’impôt. Le principe
consiste pour les entreprises à reporter indéfiniment des amortissements qu’elles

75
ne peuvent imputer sur les résultats de l’exercice parce qu’ils sont déficitaires.
Les amortissements réputés différés doivent être régulièrement constaté en
écriture sur la rubrique concernée de la DSF. Ils doivent obligatoirement être
imputés sur les résultats du/ des premiers exo qui laissent apparaître un bénéfice
suffisant.
A) Détermination de la masse d’amortissements susceptibles d’être
Différés.
Le montant d’amortissements susceptible d’être différé est égal à celui du déficit
fiscal sans que cette masse puisse être supérieure aux amortissements pratiqués.
Exemple : Une société à réalisée un bénéfice comptable avant dotations aux
amortissements de 5000 000FCFA. Les amortissements comptables s’élèvent à
13 750 000FCFA dans lesquels se trouvent inclus des amortissements d’une
immobilisation achetée le 1er janvier 2008 au prix de 15 000 000 à amortir
normalement en 6 ans.
Par ailleurs il avait été doté une provision pour 13 ème mois à taxer de 1 875
000FCFA.
Le résultat comptable comprend une plus- value à exonérer de 2 912 500FCFA.
Quelle masse d’amortissement peut-on différer ?
Solution : Le principe voudrait que le montant du déficit corresponde à la masse
d’amortissement à différer. Soit.
Bénéfice comptable avant amortissement 5000000
Amortissement de l’exo
- 13750000
____________
Résultat comptable -8 750 000

Réintégrations
Amortissement exagéré +1250000
Provision pour 13ème mois +1875
_________
RFI - 5625000
Déduction
Plus-value à exonérer - 2912500
__________
RFD - 8537500

76
Conclusion : L’entreprise peut différer une masse d’amortissement de l’ordre de
8 537 500FCFA à condition que ce montant ne soit pas supérieur à celui des
amortissements normaux pratiqués.
Pour le cas d’espèce, les amortissements normaux (fiscalement déductibles) sont
de 13 750 000-1 250 000 largement supérieur à 8 537 500.
En définitive, ce montant d’amortissements normaux pratiqués au cours de l’exo
apparaît comme une limite, un plafond qu’on ne saurait dépasser.

B) Mécanisme d’imputation
Dans l’hypothèse de co-existence d’un report déficitaire et des amortissements
antérieurement différés en période déficitaire, la détermination des
amortissements susceptibles d’être différé en fin de période sera une
conséquence de 2 mécanismes qui tiennent compte de deux types d’effets.
Effet de rajeunissementement l’ordre d’imputation est le suivant :
- Le report déficitaire
- Les amortissements régulièrement capitalisés au cours d’exo antérieur,
mais réputé différé en période déficitaire.
- Les amortissements normaux de l’exercice
Effet de vieillissement : Cet ordre devient
- Le rapport déficitaire
- Les amortissements normaux de l’exercice
- Les amortissements antérieurs différés

77
LA TAXE SUR LA VALEUR AJOUTEE
La TVA fonctionne de la manière suivante : un entrepreneur facture à son client une TVA, le
client devra donc payer le montant hors taxe plus la TVA à son fournisseur. Le fournisseur
devra reverser la TVA ainsi collectée au trésor mais seulement après avoir déduit la TVA
réglée en amont.
I- Champ d’application
Pour entrer dans le champ d’application de la TVA, une opération doit :
- Être réalisée au Cameroun
- Être imposable c’est-à-dire relever d’une activité économique exercée à titre
indépendant, être une livraison de bien ou une prestation de service effectuée à
titre onéreux, et ne pas figurer sur la liste des biens exonérés de la TVA.
A- Les personnes imposables
Sont assujetties à la Taxe sur la Valeur Ajoutée (TVA) les personnes physiques ou morales, y
compris les collectivités territoriales décentralisées et les organismes de droit public,
qui réalisent à titre habituel ou occasionnel et d’une manière indépendante, des
opérations imposables entrant dans le champ d’application de ladite taxe telles qu’elles sont
énoncées ci-après. Ces personnes visées ci-dessus sont assujettis à la Taxe sur la Valeur
Ajoutée, quels que soient leur statut juridique, leur situation au regard des autres impôts, la
forme ou la nature de leurs interventions.
Les opérations imposables à la TVA
Seule les opérations accomplies dans le cadre d’une activité économique et indépendante
effectuée à titre onéreux et dépassant le seuil de 50 millions de F de CA sont assujettis à la
TVA. Ceux qui réalisent moins de 50 millions de F de CFA ne doivent ni facturer, ni
déduire, ni reverser la TVA. Ils sont assimilés aux consommateurs finaux.
Les activités économiques s’entendent de toutes les activités de production, d’importation,
de prestation de services et de distribution, y compris les activités extractives, agricoles, agro-
industrielles, forestières, artisanales, et celles des professions libérales ou assimilées.
1- Opérations imposables par nature
Par opération, il faut comprendre les livraisons des biens et les prestations de service.
Comme activité économique, la loi cite : les activités de production, de distribution,
d’importation, ainsi que les activités agricoles, agro-industrielles, forestières, artisanales, les
activités des professions libérales et assimilées.
Une opération est dite à titre onéreux quand elle a pour contrepartie le paiement en
espèces ou en nature (ainsi ce qui est gratuit est exonéré).

78
- La nature des opérations imposables.
Pour qu’une opération soit imposable il faut qu’elle soit une livraison des biens, une
prestation de service, une livraison de biens ou livraison à soi-même.
La notion de livraison de biens implique celle du transfert de pouvoir de disposer d’un
bien comme propriétaire. Par livraison, il faut donc comprendre le transfert physique
(échange, apport en société, la vente à tempérament). Par bien, il faut comprendre les biens
meubles corporels et assimilés (électricité, eau, gaz, marchandise, l’échange, l’apport en
société….)
Constituent des livraisons de service :
les prestations fournies par les professions libérales, les sommes que l’on reçoit pour faire
ou ne pas faire (concurrence), les livraisons (les ventes, les cessions) des biens meubles
incorporels (brevet, marque et licence), les locations et crédit bail, les opérations
d’importation des marchandises, les travaux immobiliers (les opérations immobilières
réalisées par les professionnels de l’immobilier), les opérations réalisées par les
entreprises agréées au régime de la zone franche, les jeux de hasard et divertissement,
toutes les activités autres que salariées.
//
- Les opérations imposables par détermination de la loi
Ces opérations n’auraient pas dû logiquement être imposables à la TVA, mais la loi les
y soumet expressément. Il s’agit :
- de la livraison à soi- même ou prestations à soi-même
- Les ventes d’articles et matériels d’occasion faites par les professionnels ;
- Les opérations réalisées par les entreprises agréées au régime de la Zone Franche ;
- Les jeux de hasard et de divertissement.
Les intérêts de dépôts effectués auprès des établissements par les professionnels du
secteur financier
C- les opérations exonérées
Ce sont :
- les opérations risquant de donner lieu à des doubles taxations.
Il s’agit : des ventes de produits des activités extractives, les opérations immobilières de toute
nature réalisées par les non professionnels, les intérêts rémunérant les emprunts extérieurs ;
les mutations de fonds de commerce, les contrats d’assurance vie et d’assurance maladie, les
commissions d’assurance vie et d’assurance maladie versées aux intermédiaires par les
compagnies d’assurance

79
- Les intérêts rémunérant les dépôts effectués par les non professionnels du secteur
financier auprès des Etablissements de crédit ou des établissements financiers
- Les opérations liées aux trafics internationaux
- Les locations des terrains non aménagés et nus effectués par les non professionnels
- Les débours et les commissions de réassurance si les primes cédées correspondent à un
remboursement à l’identique
- L’importation et la vente par l’Etat des timbres fiscaux et postaux, des papiers timbrés.
- Les sommes versées par le trésor à la BEAC chargée du privilège de l’émission, ainsi
que les produits des opérations de cette banque génératrice de l’émission des billets.
- Les frais de scolarité perçus dans le cadre normal de leur activité par les
Etablissements autorisés (secondaires ou supérieurs) (frais d’inscription,
d’enseignement, d’hébergement et logement des élèves) ;
- Les biens de première nécessité figurant à l'annexe I, notamment : Les pesticides, les
engrais et leurs intrants, ainsi que les autres intrants agricoles, de l’élevage et de
la pêche utilisés par les producteurs ; Les petits matériels de pêche, les semences,
les engins et matériels agricoles ainsi que les pièces détachées destinées aux usines de
fabrication de ces engins et matériels ; Les produits pharmaceutiques, leurs intrants
ainsi que les matériels et équipements des industries pharmaceutiques.
- Les consultations, hospitalisations, soins médicaux, travaux d’analyses médicales et
fourniture de prothèses dans les formations sanitaires ;
- Les consommations mensuelles des ménagères ne dépassant pas 20 m3 pour l’eau,
220kW pour l’électricité ;
- Les opérations de crédit bail réalisées par les établissements de crédit au profit des
crédits-preneurs en vue de l’acquisition des équipements agricoles
spécialisés, destinés à l’agriculture, à l’élevage et à la pêche;
- Les ventes de produits pétroliers destinés à l’avitaillement des aéronefs des sociétés
ayant leur siège social au Cameroun ;
- Les produits exonérés dont la liste est publiée par le CGI ainsi que les produits
sanitaires et pharmaceutiques (loi des finances 2010)
- Les opérations à caractère gratuit ;
- Les exonérations du fait de la personnalité de l’intervenant ;
- Les biens et services destinés à l’usage officiel des missions diplomatiques, de leur
personnel et famille.

80
- Les opérations de composition, d’impression, d’importation et de vente des journaux
périodiques à l’exclusion des recettes de publicité, les intrants et les biens
d’équipement destinés à ces opérations, acquis par les sociétés de presse et d’édition
de journaux ou périodique.
- Les importations de biens exonérés dans le cadre du Code des douanes de la CEMAC
- Les contrats d’assurance-vie et d’assurance maladie
- Les opérations de transformation locale du bois en produits semi-finis ou finis
notamment le sciage, le modelage et l’assemblage ;
- Les matériels servant à la lutte contre le VIH/SIDA dans les conditions fixées par
voie réglementaire ;
- Exonération pour encourager les projets économiques structurants
- Sous réserve de réciprocité, d’accord de siège et de quotas fixés par les
autorités camerounaises, les biens et services destinés à l’usage officiel des missions
diplomatiques ou consulaires étrangères et des organisations internationales, selon les
modalités fixées par voie réglementaire
- les matériels et équipements d’exploitation des énergies solaire et éolienne.
- Les opérations immobilières de toutes natures réalisées par les non professionnels
- Les mutations des droits réels immobiliers et les mutations de fonds de commerce
soumkises au droit de mutation ou à une imposition équivalente.
II-Les bases d’imposition à la TVA et Droits d’accises
La base d’imposition à la TVA et au droit d’accise s’agissant des livraisons de biens ou des
prestations de services effectués sur le territoire national sont constituées :
La base d’imposition à la Taxe sur la Valeur Ajoutée et au Droit d’Accises s’agissant des
livraisons de biens et des prestations de services effectuées sur le territoire national,
est constituée :
- Pour les livraisons de biens, par toutes sommes ou valeurs, par tous les avantages,
biens ou services reçus ou à recevoir, en contrepartie de la livraison ;
- Pour les prestations de services, par toutes les sommes et tous les avantages reçus
et, le cas échéant, par la valeur des biens consomptibles pour l’exécution des services ;
- Pour les échanges, par la valeur des produits reçus en paiement du bien livré,
augmentée, le cas échéant, du montant de la soulte ;
-Pour les travaux immobiliers, par le montant des marchés, mémoires ou factures.
-Pour les opérations de leasing ou de crédit-bail avec ou sans option d’achat, par le

81
montant des loyers facturés par les sociétés de crédit-bail et, en fin de contrat, par le prix
de cession convenu au contrat lorsque l’option d’achat est levée par le preneur ou par le
prix de cession en cas de vente à un tiers.
Pour le cas spécifique de livraisons des boissons, la base d’imposition au droit d’accise est
constituéev par le prix de vente conseillé par les entreprises de production, déduction des
droits d’accises et de la TVA.ci- après, la base d’imposition au droit d’accises est déterminé
après applicatikon d’un abattement de 25% pour les boissons gazeuses, 10% pour les bières
titgrant d’un dégré d’alcool inférieur ou égale à 5,5.

- pour les opérations réalisées par les entreprises de jeux de hasard et de divertissement,
par le produit intégral de ce jeu.
2) La base d’imposition des livraisons à soi-même est constituée par : Le prix d’achat hors
taxe des biens achetés et utilisés en l’état ; Le coût de revient des biens extraits, fabriqués ou
transformés.
Sont également inclus dans la base imposable : Les frais accessoires aux livraisons de biens
et services facturés au client ; Les impôts, droits et taxes (Droits d’accises, TSR), à
l’exclusion de la Taxe sur la Valeur Ajoutée ; Les compléments de prix acquittés à des titres
divers par l’acquéreur des biens ou le client.
Sont exclus de la base imposable: Les escomptes de caisse, les remises, rabais et
ristournes, à condition qu’ils figurent sur une facture initiale ou sur une facture rectificative
Les distributions gratuites de biens dans le cadre de la publicité ou de la promotion
commerciale ; Les débours qui ne sont que des remboursements de frais facturés pour leur
montant exact à l’acquéreur des biens ou au client ; Les encaissements qui ne sont pas la
contrepartie d’une affaire, tels que les intérêts moratoires et les indemnités de contrat.
Toutefois, les sommes perçues à titre de consignation lors de la livraison d’emballages
récupérables et réutilisables non identifiables sont inclus dans la base de la TVA et non des
droits d’accises. Elles seront exclues de la base imposable lorsque les emballages sont
récupérables et réutilisables et identifiables.
Aussi, Lorsque, au terme des délais en usage dans la profession, les emballages ainsi
consignés ne sont par rendus, la Taxe sur la Valeur Ajoutée est due au prix de cession.
Sont inclus dans la base imposable, les frais accessoires, les impôts et taxes à l’exclusion de la
TVA, des compléments des prix acquittés à des titres divers
Sont exclus de la base imposable à la TVA, les escomptes de caisse, rabais, remises et
ristournes s’ils figurent sur une facture initiale ou rectificative, les distributions gratuites de

82
biens dans le cadre de la publicité ou de la promotion commerciale, les débours qui ne sont
que des remboursements des frais facturés pour leur montant exact, les encaissements qui ne
sont pas la contrepartie d’une affaire
Rentrent dans la base d’imposition à la TVA les droits d’accises applicables aux produits de
luxe tels que les bijoux, les cigarettes, les vins et bières de malt, les whiskies, les jus de fruits
naturels, boissons gazeuses, les véhicules de tourisme à moteur explosif d’une cylindre
supérieure ou égale à 2 000 cm². La loi des finances 2010 introduit une nouveauté à ce sujet.
Dorénavant :
- Les eaux minérales locales sont exclues du droit d’accises, seules y restent les eaux
minérales étrangères
- Les boissons gazeuses locales ou importées sont soumises au droit d’accises au taux
réduit de 12,5%

III- Mécanismes et principes de la TVA


1-Principe de déductibilité
Lorsqu’une entreprise à l’occasion d’une vente facture la TVA à son client, elle ne doit
pas s’empresser de reverser la totalité de la TVA ainsi facturée au Trésor. Elle doit déduire de
la TVA facturée au client, la TVA qui avait été facturée en amont par son fournisseur.
La Taxe sur la Valeur Ajoutée ayant frappé en amont le prix d’une opération imposable est
déductible de la taxe applicable à cette opération pour les assujettis immatriculés et soumis au
régime réel selon les modalités ci-après (M. L. F. 2012) :
La Taxe sur la Valeur Ajoutée qui a grevé les éléments du prix d’une opération
imposable est déductible au cours du mois auquel elle se rapporte.
pour être déductible, la Taxe sur la Valeur Ajoutée doit figurer :
- sur une facture dûment délivrée par un fournisseur immatriculé et soumis au
régime réel et mentionnant son Numéro d'Identifiant Unique. Toutefois, en ce
qui concerne les fournisseurs étrangers, ces conditions ne sont pas exigées.
- En cas d’importation, sur la déclaration de mise à la consommation (D3, D43,
T6 bis) ;
- En cas de livraison à soi-même, sur une déclaration spéciale souscrite par le
redevable lui-même.
Le droit à la déduction de la TVA ne peut être exercé tant que le fournisseur n’est pas tenu au
paiement de la TVA. Les conditions de fond et de forme doivent également être remplies.
Pour les opérations taxables d’une valeur au moins égale à cent mille (100 000)

83
francs CFA, le droit à déduction n’est autorisé qu’à condition que lesdites
opérations n’aient été payées en espèces. (L.F. 2015)
A- Conditions de fond
- Condition d’intérêt pour l’entreprise : pour être déduite, la TVA doit avoir grevé le
coût d’un bien acquis par l’entreprise utile à l’entreprise et affecté à son exploitation ;
- Condition de la qualité de la personne : La personne qui prétend déduire la TVA
réglée en amont doit : a) Etre immatriculée au N° d’identifiant unique ; b) Acheter
pour revendre et non pour consommer ; c) S’approvisionner auprès d’un assujetti ;
- Condition de destination du bien : La TVA ayant grevé l’achat d’un bien ne peut être
déductible que si ce bien est destiné à une opération imposable. Ainsi, ne peut être
déductible la TVA sur l’achat d’un bien lorsque ce bien est destiné à la fabrication
d’un produit exonéré. La TVA sur les débours ;
- Condition de propriété : Pour que la TVA soit déductible, le bien doit être la propriété
du redevable qui demande la déduction ;
- Condition de substance : une TVA n’est déductible que si elle correspond à une
livraison ou prestation réelles et pas seulement fictive.
- Conditions de mode de paiement : les factures de 100 000f et plus ne peuvent être

B- Condition de forme
Pour déduire la TVA, le redevable doit :
- Détenir un document justificatif soit, une facture régulière, une déclaration de
l’entreprise (cas de livraison à soi) ou deux actes notariés (cas d’achat d’immeuble) ;
- Tenir une comptabilité régulière selon les normes OHADA
- Détenir une facture régulière : la TVA doit figurer sur une facture régulière pour être
déductible. Dans le cas contraire, elle doit être reversée par le vendeur et ne peut être
récupérée par l’acheteur.
B- Condition de délai et de prescription
- la TVA à payer au titre du mois p est égale à la TVA collectée au titre de ce mois
diminuée de la TVA récupérable au titre de ce même mois.
- La condition de la prescription : le contribuable camerounais a devant lui au
maximum un délai de 2 ans pour déduire la TVA à compter de la date d’exigibilité

La déduction concerne la Taxe sur la Valeur Ajoutée ayant grevé :

84
- Les matières premières et fournitures nécessaires liées à l’exploitation qui
s’intègrent dans le processus de production de biens et services ;

- Les services qui ont effectivement concouru à cette production, à condition que les
prestataires de services soient eux-mêmes des assujettis immatriculés, relevant
du régime réel;
- Les achats de biens et marchandises nécessaires et liées à l’exploitation ;
- Les biens d’équipement nécessaires, liés à l’exploitation, à l’exclusion des
véhicules de tourisme, ainsi que leurs pièces de rechange, et les frais de réparation
y afférents ;
- La Taxe sur la Valeur Ajoutée grevant les biens utilisés par le concessionnaire mais
appartenant à l’autorité concédante.

- Les exportations de produits ouvrent droit à déduction et, éventuellement, à un crédit


de taxe si ces produits ont subi la Taxe sur la Valeur Ajoutée en amont. Il en est de
même des prestations de services qui se rattachent directement aux produits
exportés, et qui sont fournies lors du processus de fabrication, de
transformation ou du conditionnement desdits produits, ainsi que des opérations de
transport et de transit qui y sont liées. Les déductions ne sont définitivement acquises
que lorsque la preuve de l’effectivité de l’exportation est apportée, ainsi que celle
du reversement de la Taxe sur la Valeur Ajoutée en amont.

2-Les opérations n’ouvrant droit pas à la déduction de la TVA


La loi a prévu des cas où des opérations bien que participant à l’exploitation ne
pourront pas ouvrir droit à la déduction de la TVA.
- Les dépenses de logement, d’hébergement ainsi que les frais correspondants.
L’entreprise qui prend en charge le logement de fonction de ses dirigeants ou le logement du
personnel ne peut déduire la TVA correspondante. L’interdiction frappe autant les dépense
d’acquisition de l’immeuble que les frais locatifs (électricité, eau,…)
- Les dépenses de restauration, de réception, de spectacle qu’elles soient engagées à
l’occasion d’un déplacement, d’une fête, d’une campagne publicitaire ou pour
recevoir un client important, la TVA correspondante ne peut être déductible.
La TVA correspondant au déplacement des dirigeants ou des salariés n’est pas déductible.
Peu importe le but de ces déplacements.

85
-Les véhicules de transport des personnes et de tourisme
Les TVA correspondant aux dépenses se rapportant à ces véhicules ne sont pas
déductibles. Par dépense, il faut comprendre : les dépenses d’acquisition, de location, de
réparation…Se rapportant à ces véhicules. Par véhicules de transport de personnes, il faut
comprendre tous les types de véhicules, automobile, avion, bateau, motocyclette, bicyclette,
autocar, les véhicules à usage mixte.
L’exclusion ci-dessus ne concerne pas les dépenses supportées, au titre de leur activité
imposable, par les professionnels du tourisme, de la restauration, du spectacle et les
Concessionnaires automobiles ;
Toutefois, lorsqu’un bien ayant fait l’objet d’une déduction au titre des immobilisations ne
fait plus partie des actifs de l’entreprise par voie de cession avant la fin de la quatrième année
à compter de son acquisition, et que cette cession n’est pas soumise à la Taxe sur la Valeur
Ajoutée pour une raison quelconque, l’assujetti est redevable d’une fraction de la taxe
antérieurement déduite. Cette fraction est égale au montant de la déduction, diminué
d’un cinquième par année ou fraction d’année depuis l’acquisition

-La TVA correspondant aux biens importés et réexportés en état n’est pas déductible
-Les biens et services acquis par l’entreprise mais utilisés par les personnels, les dirigeants ou
les tiers : livraison à soi même. Ces biens n’ouvrent pas droit à déduction.
-Les services se rapportant à des biens exclus du droit à déduction : la TVA correspondant à
ce service est également exclue du droit à déduction.

IV- L’assujettissement partiel


Certaines entreprises vendent à la fois des produits assujettis à la TVA et des produits
exonérés de la TVA. Plus haut, la TVA correspondant aux charges ayant concouru à la
production d’un bien taxable pourrait être déductible. Dans la réalité, les charges ouvrant droit
à la déductibilité de la TVA s’entremêlent à celles qui ne permettent pas la déductibilité de la
TVA. Fort de ce constat, le législateur pose le principe suivant :
- Si l’entreprise peut tenir 2 comptabilités séparées (une comptabilité des affaires
soumise à la TVA et une autre pour les affaires exonérées), elle pourra déduire en
totalité la TVA correspondant aux affaires taxables inversement elle pourra déduire la
TVA correspondant aux charges affectées aux affaires exonérés : c’est le principe
d’affectation ;

86
- Si l’entreprise ne veut ou ne peut pas tenir une comptabilité séparée, elle déterminera
sa TVA déductible en multipliant le total de la TVA facturée par les fournisseurs par
le rapport ayant pour numérateur le chiffre d’affaires annuel ouvrant droit à déduction
et pour dénominateur le chiffre d’affaires total annuel : c’est le principe du prorata.
Toutefois, la loi des finances 2010, introduit une nouveauté, celle d’introduire à la fois au
numérateur et dénominateur le chiffre d’affaires spécifiques à certaines exonérations à
savoir, les biens et services destinés à l’usage officiels des missions diplomatiques et
consulaires et des organisations internationales, les exonérations accordées à certaines
entreprises dans le cadre de conventions particulières ou sur les opérations de
transformation locale des bois.
Distinction entre prorata physique et prorata financier
Le prorata physique concerne les dépenses des assujettis partiels c’est-à-dire celles des
dépenses qui se rapportent aux opérations situées dans le champ de la TVA et aux
opérations hors champ de la TVA. Ces opérations doivent être ventilées selon la méthode
de prorata physique. Aussi, d’autres dépenses faisant partie déjà du champ de la de la
TVA se rapportent à des opérations tantôt taxables, tantôt exonérées (dépenses des
redevables partiels). Ces dépenses seront ventilées selon la méthode du prorata financier.
Le prorata financier est donc basé sur le critère de chiffre d’affaires pour ventiler la TVA
entre les affaires taxables et celles qui sont exonérées.
Distinction entre prorata provisoire et prorata définitif
En cours d’ année, il est impossible d’avoir le chiffre d’affaires réel total des 12 mois de
l’exercice courant. Le prorata utilisé au cours de l’année est un prorata provisoire. Il
correspond au chiffre d’affaires de l’exercice précédent. Le prorata définitif, quant à lui
est connu au plus tard le 31 mars de l’année suivante lorsqu’on a arrêté le chiffre
d’affaires de l’année précédente. Ainsi, toute différence entre prorata réel et définitif
devra donner lieu à régularisation. Ces régularisations de TVA porteront à la fois sur les
immobilisations, aux valeurs d’exploitation etc…
Régularisations des déductions
- Les régularisations dans ce cas sont de trois ordres :
La connaissance du prorata réel : Si le prorata réel s’écarte du prorata provisoire deux types
de corrections sont à effectuer. Si le prorata définitif de fin d’année est inférieur à 10%,
aucune déduction n’est admise. En conséquence les déductions effectuées l’ont été à tort et
doivent être reversées.

87
Si le prorata définitif est supérieur ou égal à 10%, dans ce cas, la régularisation s’effectue de
la manière suivante : il faut multiplier la TVA facturée en amont par les fournisseurs par la
différence entre le prorata provisoire et le prorata réel. Face à un écart négatif, la déduction est
insuffisante et l’entreprise bénéficie d’un crédit de TVA d’égal montant. Dans le cas contraire
(écart positif), il s’agit d’une déduction exagérée et l’entreprise doit reverser le montant
indiqué.
- La sortie d’une immobilisation du champ de la TVA
Lorsqu’un matériel sort du champ de la TVA, la TVA antérieurement déduite doit être
reversée. Ainsi, lorsqu’un bien est cédé avant la fin de la quatrième année à compter de son
acquisition, l’assujetti doit reverser la TVA antérieurement déduite diminuée de 1/5è par
année ou par fraction d’année depuis l’acquisition.
- En cas de variation des variations ultérieure de prorata
En cas de variation de prorata, il faudrait à la fin de chaque exercice et ce jusqu’à la quatrième
année suivant l’année d’acquisition, effectuer des régularisations si les prorata comparés au
prorata définitif d’acquisition varient de plus de cinq points. Chaque régularisation est égale à
1/5è de la différence entre le prorata de l’année initiale et le prorata de l’année considérée. La
récupération de la TVA se fait en une seule fois, mais les régularisations quant à elles seront
étalées.
- La régularisation se rapportant aux valeurs d’exploitation et aux services
Deux cas de figures se présentent : soit les proratas sont différents, soit le bien est sorti du
champ de la TVA. Dans le premier cas, l’on prescrit le même traitement à savoir qu’il n’y a
éduction que si le prorata définitif est supérieur ou égal à 10%. Les régularisations sont les
mêmes qu’en matière d’immobilisations. Dans le deuxième cas, si la TVA se rapporte aux
acquisitions de stocks et services avait été déduites, elle devrait être intégralement reversée.
- Pour les cas de factures impayées, résiliées ou annulées
En cas de facture impayée, le vendeur peut, si cela est justifié, déduire de ses prochaines taxes
la TVA antérieurement facturée a u client solvable. En même temps, le client insolvable doit
reverser éventuellement la TVA antérieurement déduite. De même, la TVA correspondant à
une facture annulée pourra être imputée sur celle due par le vendeur.
- Cas particuliers des livraisons à soi-même
Lorsqu’une assujettie prélève une partie de son stock pour les besoins personnels, ou pour les
besoins de l’entreprise ou quand elle fabrique elle-même son équipement ou mobilier, il s’agit
dans l’un des cas d’une livraison à soi-même. Il y a autoprélèvement lorsque les biens
concernés ne sont pas utilisés pour les besoins de l’exploitation. La régularisation s’imposera

88
si la TVA afférente au bien ou service prélevé a fait l’objet d’une déduction totale ou
partielle..Pour ce qui est du prélèvement des stocks pour les besoins autres que ceux des
l’entreprise, il doit être taxé à la TVA et ce si le bien prélevé avait bénéficié de la déductibilité
de la TVA lors de son acquisition. Deux procédés mènent au même résultat. Soit l’entreprise
récupère la totalité de la TVA que lui a facturée son fournisseur, soit elle s’abstient de
récupérer la TVA correspondant à son prélèvement.
Pour imposer l’autoprélèvement des services, le service doit avoir été utilisé pour des besoins
autres que ceux de l’entreprise t la TVA doit avoir été acquittée en amont sur les intrants de ce
secteur.
Le prélèvement d’une immobilisation pour les besoins autres que ceux de l’entreprise sont
imposables à la TVA. Si le bien prélevé est un bien meuble corporel autre que le stock, son
prélèvement ne pourra donner lieu à reversement de TVA si son acquisition n’avait été taxée
ou que si la déduction de la TVA correspondante avait été refusée.
Dans le cas où l’opération immobilière est imposable à la TVA, la livraison à soi-même l’est
également, sauf si elle porte sur des locaux à usage d’habitation.
-L’autoconsommation : lorsqu’une entreprise prélève un bien ou service pour les besoins de
son exploitation, il n’y a pas lieu de facturer la TVA car ces services sont incorporés dans le
coût de revient.
-Pour l’auto fabrication, la TVA , il n4est admis aucune facturation sur le stock de matières
fabriqués soi-même pour ses propres besoins. En cas de facturation, la TVA s’applique sur le
prix de revient du bien fabriqué et elle set exigible lors de la première utilisation. La
régularisation dans ce cas est fonction de la nature de l’auto fabrication car on distingue l’auto
fabrication de stock, de service et d’immobilisation.
- La régularisation de la TVA sur les emballages
En matière d’emballage on distingue les emballages perdus qui sont livrés avec leur contenu
et qui ne sont ni repris ni consignés, les emballages récupérables et non identifiables, livrés
aux clients avec la marchandise, mais que le client peut garder un temps, les restituer ou non,
les emballages identifiables qui comporte une date d’acquisition ou un numéro de série En
matière de TVA, les emballages non identifiables sont considérés comme des stocks et leur
vente par conséquent est soumise à TVA Par contre les emballages identifiables sont
considérés comme des immobilisations et leur vente correspond à une cession de matériel Les
frais d’emballage sont également soumis à TVA à moins qu’ils ne soient remboursés, de
même que les sommes reçues en consignation d’emballages non identifiables
-La cession de matériel d’occasion

89
Cas où la cession d’immobilisation est soumise à la TVA : La cession d’une telle
immobilisation n’est taxable que dans la mesure où l’objet en question avait ouvert droit à la
déduction de la TVA lors de son acquisition Dans ce cas les régularisations se font en tenant
compte soit du fait que la facturation entraîne la collecte de la TVA ou soit qu’elle entraîne
récupération de la TVA
Cas où la cession du matériel d’occasion n’est pas soumise à la TVA/ Dans ce cas, il faut
reverser la TVA entièrement déduite car la loi énonce : lorsqu’un bien ayant fait l’objet des
déductions au titre des immobilisations ne fait plus partie des actifs de l’entreprise par voie de
cession avant la fin de la quatrième année à compter de son acquisition, et que cette cession
pour une raison quelconque n’est pas soumise à la TVA, l’assujetti est redevable d’une
fraction de TVA antérieurement déduite Cette fraction est égale au montant de la déduction
diminué d’un cinquième par année ou fraction d’année depuis l’acquisition
Cas où la cession n’avait pas ouvert droit à la récupération d la TVA (par exemple la vente
d’un véhicule de tourisme) Ceux qui cèdent un véhicule d’occasion ne peuvent facturer la tva
que qu’ils sont professionnels de l’occasion Sans être professionnels, ils sont soumis au droits
d’enregistrement de 5%. Lorsque le cédant est une entreprise, il devra reverser la TVA
précédemment déduite en respectant un prorata. Si la vente est faite auprès d’un particulier, il
n’y a pas facturation de la TVA car le vendeur n’avait pas été autorisé à récupérer la TVA. Si
elle est faite auprès d’un négociant, la cession n’est pas soumise à la TVA mais le cédant peut
opter pour une imposition à la TVA afin de bénéficier d’une déduction compl2mentaire
correspondant à la TVA réglée lors de l’achat et non récupéré, diminué de 1/5 e par année ou
fraction d’année civile écoulée depuis l’acquisition.

Les taux de la TVA et des droits d’accise

Les taux de TVA et de Droits d’accises sont fixés ainsi qu’il suit :
- Le taux général 17,5% s’applique à toutes les opérations non soumises au taux zéro
- Le taux zéro 0% s’applique aux exportations de produits taxables et aux livraisons et
prestations effectuées par les entreprises situées en zones franches et points franc
industriels
- Le taux général des droits d’accises est de 25% le taux moyen de 12,5% et le taux
réduit de 5%
Le taux général du doit d’accises s’appliques aux biens et services figurant à l’annexe II
du CGI, autres que ceux soumis au taux moyen et super réduit.

90
- Lorsque les ventes sont exprimées en valeur TTC, le montant de la TVA est obtenu
en multipliant cette base par 0,161426 ou 16, 1426 %, (19,25/119,25). Par ailleurs,
pour obtenir la base hors taxe, il convient de multiplier cette même base TTC par
0,83857 soit 100/119,25. Il est également admis que la base à la TVA est une base
droits d’accises compris. Ainsi, si les recettes sont enregistrées TVA et droits
d’accises compris, la Tva sera obtenu en multipliant cette base par 16,4256% et la
base hors taxe (hors TVA et droits d’accises) en la multipliant par le coefficient
0,67086.

- 2) Les taux sont applicables aussi bien pour les biens et/ou services produits
localement que pour les biens importés. Les centimes additionnels communaux
inclus au taux général s’appliquent aux biens et/ou services locaux et aux biens
importés.

- 3) Le taux général du Droit d’Accises s’applique aux biens figurant à l’annexe II du


titre I du présent Code, autres que ceux soumis aux taux moyens et super réduit.

- Le taux moyen du droit d’accises s’applique aux aux véhicules de tourisme d’une
cylindrée supérieure à 2500 cm3 de plus de 10 à 15ans d’âge., aux véhicules de
tourisme d’une cylindrée supérieure à 2 500 cm3 de 1 à 15 ans d’âge, aux autres
véhicules utilitaires, véhicules de transport en commun, remorques, tracteurs à
l’exclusion de ceux agricoles quelle que soit la cylindrée de plus de 15 à 25 ans
d’âge, les articles de friperies et les pneumatiques d’occasion.

- Le taux réduit s’applique sur le chiffre d’affaires hors taxes des entreprises de
communication de téléphonie mobile et de services d’internet.

- Pour le cas spécifique des tabacs, le montant des droitgs d’accises résultant de
l’application du taux de 25% visé ci-dessus, ne peut être inférieur à 5 000f cfa pour
1 000 tiges de cigarettes s’agissant des produits de tgabac importé..

NB : Le montant des droits d’accises additionnel résultant de l’application du


systgème de taxation spécifique est de :

91
- Pour les vins spiritueux whiskies et champagnes produits localement, 2f cfa par
centilitre p²our les spiritueux dits alcools mix et pour les vins, 8 fcfa par centilitre
pour les whiskies et 25 fcfa par centilitre pour les champagnes ;
Pour les vins spiritueux whiskies et champagnes de gamme inférieure importés 3f cfa par
centilitre pour les spiritueux dits alcools mix et pour les vins, 10 fcfa par centilitre pour les
whiskies et 30 fcfa par centilitre pour les champagnes ;
- pour les whiskies et 25 fcfa par centilitre pour les champagnes ;
Pour les vins spiritueux whiskies et champagnes de gamme supérieure importés 6f cfa par
centilitre pour les spiritueux dits alcools mix et pour les vins, 20 fcfa par centilitre pour les
whiskies et 60 fcfa par centilitre pour les champagnes ;
Pour le cas sp²écifique des emballages non retournables, il est appliqué un droit d’accises
spécifiques selon les tarifs ci-après : 5 fcfa par unité d’emballage non retournable plafonné à
10% de la valeur de produit pour tous les autres produits.
Pour le cas spécifiques gazeuses, sodas et autres boissons sucrées importées, outre le droit
d’accises visé à l’alinéa 1 b du CGI, il est appliqué un droit d’accises spécifique au tarif de
2,5 fcfa par centiliktre.

- . jeux de hasard et de divertissement non assujetties à la taxe à la taxe spéciale sur les
jeux de hasa²rd et de divertissement sur le chiffre d’affaire réalisé. boissons gazeuses
et aux véhicules de tourisme d’une cylindrée supérieure à 2 000 cm²
- 6) Le taux réduit du Droit d’Accises s’applique aux véhicules de tourisme
d’une cylindrée supérieure ou égale à 2000 cm3. (M.L.F. 2013) 67
- 7) Pour le cas spécifique des tabacs, le montant du droit d’accises résultant de
l’application du taux de 25 % visé à l’alinéa 1 (b) ci-dessus, ne peut être inférieur à
3 500 FCFA pour 1000 tiges de cigarettes.
- 8) (nouveau) (L.F. 2015) : Pour le cas spécifique des boissons alcooliques, le
montant de droit d’accises résultant de l’application du taux de 25 % visé à l’alinéa
(1) b ci-dessus
- ne peut être inférieur à ;
- - 250 FCFA par litre pour les bières ;
- - 150 FCFA par degré d’alcool et par litre pour les vins, liqueurs et spiritueux ayant
une teneur en alcool comprise entre 0° et 24° ;

92
- - 200 FCFA par degré d’alcool et par litre pour les vins, liqueurs et spiritueux ayant
une teneur en alcool compris entre 25° et 50° ;
- - 250 FCFA par degré d’alcool et par litre pour les vins, liqueurs et spiritueux ayant
une teneur en alcool supérieur à 50°.

VI- Les obligations des contribuables


Le montant de la TVA est payée directement et spontanément par le redevable au
moment du dépôt de la déclaration.
Les assujettis à la TVA doivent être immatriculés.
Pour ceux relevant du régime de base, ils doivent tenir une comptabilité
conformément au système minimal de trésorerie, pour ceux du régime simplifié une
comptabilité conformément au système allégé et ceux du réel une comptabilité selon
le système normal.
Quel que soit le régime d’imposition, les assujettis à la TVA doivent faire apparaître sur leurs
factures, le montant hors taxes de l’opération, la TVA correspondante, ainsi que le montant
toutes taxes comprises. Ils doivent mentionner leur numéro d’identifiant, leur raison sociale,
et éventuellement leur dénomination et adresse précise.
Les redevables au régime de base sont tenus de souscrire une déclaration dans les quinze jours
qui suivent la fin de chaque trimestre de l’exercice fiscal, ceux du régimes du réel et simplifié
dans les 15 jours de chaque mois suivant celui auquel les opérations ont été réalisées.
Toutes les déclarations doivent être signées et datées par le contribuable ou son représentant

TITRE III : IMPOT SUR L’ACTIVITE

I- La PATENTE

A –champ d’application
Sont assujettis à la patente :
- toutes les personnes physiques ou morales exerçant une activité économique
commerciale ou industrielle ayant dépassé lé seuil de chiffre d’affaires le classant dans
l’impôt libératoire.
- Toutes professions non comprises dans les exemptions
- Les activités citées par la loi comme soumises à la patente.

93
Par contre ne sont pas soumises à la contribution des patentes :

1) L’Etat, les collectivités territoriales décentralisées, les établissements publics et les


organismes d’Etat, pour leur activités à caractère culturel, éducatif, sanitaire, social, sportif
ou touristique quelle que soit leur situation à l’égard de la taxation sur le chiffre d’affaires ;

2) Ceux qui vendent en ambulance, soit dans les rues, soit dans les lieux de passage, soit dans
les marchés de fleurs ou de menus comestibles ;

3) Les vendeurs ambulants sur la voie publique des journaux et périodiques, à l’exclusion de
tout article de librairie et sous réserve que leur activité ait été régulièrement déclarée
conformément à la législation en vigueur ;
4 ) Les associés de sociétés en nom collectif, en commandite, à responsabilité limitée ou
anonyme ;

5) Les auteurs compositeurs ;

6) Les caisses d’épargne et de prévoyance administrées gratuitement ainsi que les mutuelles
d’entraide, lorsqu’elles sont régulièrement autorisées et fonctionnent conformément à leur
objet ;

7) Les cantiniers attachés à l’armée, lorsqu’ils ne vendent pas de boissons alcooliques au


public ;

8) Les centres hospitaliers exploités par des congrégations religieuses ou par les organismes à
but non lucratif ;

9) Les cultivateurs, planteurs, éleveurs personnes physiques réalisant un chiffre d’affaires


inférieur à 10 millions, pour la vente des récoltes et des fruits provenant des terrains qui leur
appartiennent ou qu’ils exploitent, ou pour la vente du bétail qu’ils élèvent ou engraissent.
(M. L. F. 2012)

10) Les économats, syndicats agricoles, et sociétés coopératives de consommation, à


condition qu’ils ne possèdent pas de magasins de vente et se bornent à grouper les
commandes de leurs adhérents et à distribuer, dans leurs magasins de dépôt, les denrées,
produits ou marchandises qui ont fait l’objet de la commande ;

11) Les établissements privés ayant pour but de recueillir des enfants pauvres et de leur
dispenser une formation ;

12) Les établissements d’enseignement ;

13) Les explorateurs, les chasseurs ;

14) Les pêcheurs et inscrits maritimes se livrant personnellement à la pêche et effectuant eux-
mêmes la vente des produits de leur pêche ;

15) Les personnes assujetties à l’impôt libératoire ;

16) Les piroguiers à l’exception de ceux qui utilisent un bateau à moteur ou à vapeur ;

94
17) Les planteurs vendant du bois de chauffage provenant exclusivement du
débroussaillement pour la mise en valeur de leur plantation ;

18) Les propriétaires ou fermiers de marais-salants ;

19) Les propriétaires ou locataires louant accidentellement en meublé une partie de leur
habitation personnelle, lorsque cette location ne présente aucun caractère périodique ;

20) Les salariés, pour ce qui est du seul exercice de leurs professions salariées ;
21) Les sociétés coopératives de développement rural, les sociétés de secours et de prêts
agricoles fonctionnant conformément à leur objet ;

22) Les sociétés coopératives et/ou leurs unions ainsi que les groupes d’initiative commune
(GIC), ayant pour objet :

a) Soit d’effectuer ou de faciliter toutes les opérations concernant la production, la


conservation ou la vente des produits agricoles provenant exclusivement des
exploitations des associés ;

b) Soit de mettre à la disposition de leurs sociétaires pour leur usage, du matériel, des
machines et des instruments agricoles.

23) Les voyageurs, placiers de commerce et d’industries, qu’ils travaillent pour le


compte d’une ou de plusieurs maisons, qu’ils soient rémunérés par des remises ou des
appointements fixes, à la condition qu’ils n’aient pas de personnalité professionnelle
indépendante de celle des commerçants dont ils placent le produits.

B- les caractéristiques de la patente


La patente présente trois caractéristiques essentielles :
- l’annualité, la patente est due pour l’année entière sauf en cas de création d’activité
nouvelle elle est due à compter du premier jour du début de mois de création (Mais
n’est exigible que deux mois plus tard)
- la personnalité de la patente : la patente est établit au nom de la personne physique qui
exerce l’activité, elle ne peut servir qu’a cette personne.
- le nombre de patente, il est exigé une patente par établissement et par profession. En
cas d'établissements multiples, le CA de chaque établissement servira à établir la patente
de cet établissement, cependant, la patente de l’importateur lui-même sera établit en se
basant sur le montant des achats effectués par l’importation

95
Pour un industriel ayant plusieurs établissements, on établira la patente comme chez
l’importateur à savoir : la patente sera établit en se basant sur le CA sortie usine, la patente
sera établit par établissement en se basant sur la CA de celui-ci.

C- CALCUL DE LA PATENTE

Le processus de calcul de la patente est simplifié désormais il n’existe que deux


méthodes :
- la méthode générale basée sur la CA
- la méthode particulière appliquée au transporteur, basée sur le nombre de places ou le
tonnage du camion

1- le cas général

Depuis juillet 1996, la loi retient comme critère général de calcul de la patente le CA. La
loi de finance 96-97 divise le CA en 7 classes et pour chaque classe prévoit une fourchette
de taux laissant aux collectivités publics bénéficiaires, le soin de fixer avec précision un
taux de patente à l’intérieur de chaque fourchette. Pour les contribuables relisant un CA>
à 2 millions de francs, il est prévu un abattement de 5% par tranche de 500millions avec
maximum de 30%
L’assiette pour le calcul de la patent se base sur le CA
Les outils de calcul d’une patente : pour calculer une patente, l’inspecteur des impôts se
sert :
 du tableau des taux de patente de sa commune et du barème des taxes communales de
sa localité
le taux de la patente : pour le cas général, la loi ne publie pas le taux de patente mais une
fourchette à l’intérieur de laquelle les collectivités locales doivent fixer le taux de la patente.

Tranche de CA Classe de patente Fourchette de taux


CA≥2 Milliards 1ere classe 0,075% à 0,0875%
2Milliards >CA≥ 1Milliard 2eme classe 0,875% à 0,1%
1M illiard> CA≥ 500millions 3 eme clase 0,1% à 0,108%
500millions>CA≥ 4eme classe 0,108% à 0,116%

96
300millions
300millions >CA≥ 5 eme classe 0,133% à 0,150%
100millions
100millions >CA≥ 6 eme classe 0,158% à 0,160%
10millions
10millions > CA≥5millions 7 eme classe 0,283% à 0,400%

Etablissement d’un titre de patente :


Un titre de patente fait mentionner des éléments suivants :
- le principal théorique de la patente, il est obtenu dans le cas général en multipliant le
CA par le taux de la patente.
- Le principal réel de la patente : il est égal à 80% de la patente théorique
- Le FEICOM (fonds spécial d’équipement et intervention inter communal): il est égal
à 20% du principal de la patente
- la redevance audiovisuelle ou CRTV, elle est due par tout redevable de la patente et
égale à une fois le principal de la patente, théorique. Elle n’est plus un acompte sur
l’impôt du par les patentables
- les centimes, chambre de commerce et de l’industrie (CCCI), ou si la patente est payée
par un agriculteur les centimes, chambre d’élevage et de pêche (CCAEP), ces
centimes sont déterminées en multipliant le principal théorique de la patente par 3%
- la taxe communale, elle figure sur un barème publié par la commune
- Les droits de Licence pour les activités astreintes à la Licence
Calcul de la patente lorsque l’entreprise réalise un CA>2 Milliards
- règle de détermination du CA devant servir de base de calcul de la patente : Au delà de
2 Milliards de francs de CA chaque tranche de 500M subit un abattement de 5% sans
que la réduction ne puisse dépasser 30% du CA ayant dépassé 2M
- modalité pratique de calcul du CA devant servir de base pour la patente
- * l’on détermine le montant du CA au dessus de 2Milliards
- * ce montant ainsi déterminé est divisé par 500millions pour trouver le nombre de
tranches
- * le nombre de tranches trouvé s’il n’est pas un nombre entier doit être arrondi à
l’entier supérieur
- Le nombre ainsi déterminé est multiplié par 5 pour trouver le pourcentage
d’abattement à pratiquer. Ce pourcentage devant se limiter à 30%

97
- le pourcentage calculé ne s’applique que sur le CA au dessus de 2 Milliards
- Exercice :
Une entreprise réalise un CA de 4200000000. Quel est le CA qu’on doit retenir pour
calculer sa patente ?
Résolution :
CA : 4200 000000
1- recherche du montant du CA u dessus de 2M
4200000000-2000000000=2200000000
2- détermination du nombre de tranches de 500000000
22000000000/50000000=4,4(5)
3- calcul du % d’abattement (5%) par tranche de 500000000
5*5%=25%(vérifions, ce % n’est pas supérieur à 30%)
4- détermination du CA servant de base au calcul de la patente
(2000000000+2200000000(100-25)= 3650000000

2e cas calcul de la patente des transporteurs


1- transport des personnes par cars et minibus
L’on se basera sur le nombre de places marchandes, c'est-à-dire le nombre de places figurant
sur la carte grise auquel on diminue la place du chauffeur. Pour le calcul de la patente le
principal se compose d’un taux fixe de 27500, d’une taxe variable de 1250f par place à partir
de la 11eme place incluse. Les autres éléments du titre de patente (RAV, TC CCCI…) se
déterminent comme pour la patente des non transporteurs à savoir. RAV une fois principal de
la patente, CCCI 3% et TC selon le montant de la taxe des patentables
 CCCI, 3% du principal
 T, montant lu sur le barème de la TC des patentables
2- transport de marchandises par camion
Ici, on se base sur la charge utile exprimée en tonnes. Pour l’établissement au titre de patente
d’un camion, le principal se compose d’une taxe fixe de 37500, d’une taxe variable de 2500
par tonne au dessus de 3 tonnes. Les autres éléments du titre de patente restent les mêmes que
dans le cas du transport des personnes.
NB : Les transporteurs relevant du régime simplifié ayant moins de 5 véhicules de moins de
50 places doit établir autant de patentes que de véhicules, par contre ceux relevant du régime
du rée pour l’ensemble de l’activité avec pour base le chiffre d’affaires. peuvent se faire
établir un seul titre de patente

98
Le paiement de la patente
La patente se déclare et se paie en une fois dans les deux mois qui suivent le début de l’année
fiscale (cas de renouvellement de la patente) ou dans les deux mois qui suivent la fin de
l’exonération temporaire. Pour les transporteurs, ils peuvent payer en 4 tranches dans les
quinze jours qui suivent le début de chaque trimestre.
Les entreprises nouvelles sont exonérées de la patente pour une période d’un an et est délivrée
sur leur demande.
II- la licence
A- Champ d’application
La vente des boissons hygiéniques, alcooliques, vins, effectuée tant dans les débits de
boissons que dans les magasins de grande surface est subordonnée à l’obtention d’une licence

B- caractéristiques générales du titre de licence


a. personnalité
La licence est personnelle, elle est établie au nom de la personne qui exerce l’activité et ne
peut servir qu’à cette personne. Elle n’est donc pas cessible et la location des licences est
réputée nulle et sans effet.
b. le nombre de licence
Dans le même établissement exerçant plusieurs activités, il n’est pas payé une licence par
activité (contrairement à la patente seule la licence au montant le plus élevé sera payée)
3- l’annualité
La contribution de licence dure un an et se paie tous les ans pour les débits de boissons. La
licence de transport quant à elle se paye une seule fois et reste valable toute la durée de
l’activité.
4- lien patente- licence
L’assujettissement au paiement de la patent ne dispense pas du paiement de la licence et
réciproquement

99
A- calcul de la licence de débit de boisson

Classe de licence Eléments exploités Calcul de la licence


L’activité relève de L’activité relève de
la patente l’impôt libératoire
Montant de la licence Montant de la licence
1ére classe Boissons non Licence = 2 fois le Licence= 1 fois le
alcoolisées principal de la montant de l’impôt
patente libératoire
2éme classe Boissons alcoolisées Licence= 4 fois le Licence= 2 fois le
principal de la montant de l’impôt
patente libératoire

En cas de cumul de la vente des boissons avec un autre commerce dans un même
établissement, le chiffre d’affaires à prendre en compte pour le calcul de la contribution
des licences est celui déclaré au titre de la vente des boissons.

La licence d’un transporteur routier


c. champ d’application
La licence de transport est exigée à tout exploitant à titre onéreux de véhicule sur toute
l’étendue du territoire camerounais qu’il s’agisse des camions pour le transport des
marchandises, des voitures ou des motos taxi pour le transport de personnes.
d. validité
La licence de transport est payée une seule fois début d’activité et reste valable durant
toute l’activité
e. diverses catégories de licences de transport routier
Il y’a 2 genres de licences pour transporteurs routiers :
- la licence ordinaire de transport routier qui se subdivise en 6 catégories est exigée
généralement aux camions et véhicules de transport de personnes
- la licence spéciale de transport routier elle se subdivise en 3 catégories :
- * la licence spéciale de transport dans le centre urbain : catégories S1
- * la licence spéciale de transporteur urbain ou monopole par bus ou par car
categoriesS2

C- l’impôt libératoire

100
a. Champ d’application
Les contribuables exerçant une activité commerciale, industrielle, artisanale ou
agropastorale ne relevant ni du régime du bénéfice réel, ni du régime simplifié
d’imposition, sont soumis à l’Impôt Libératoire exclusif du paiement de la patente et de
l’Impôt sur le Revenu des Personnes Physiques, sauf en cas de retenue à la source. (M. L.
F. 2012)

b. caractéristiques de l’impôt libératoire

L’impôt libératoire est :


 multiple, en effet un exploitant devra pour payer plusieurs impôts libératoires s’il
exerce plusieurs activités différentes dans le même établissement ou s’il exploite l’un
même activité dans plusieurs communes.
 Cependant, le marchand ambulant qui justifie du paiement de l’impôt libératoire dans
la commune de son domicile n’est plus imposable dans les communes pour la même
activité.
 Annuel, l’impôt libératoire n’est valable que pendant un exercice par conséquent, le
contribuable est tenu de le renouveler à chaque début d’exercice.
 Personnel, l’impôt libératoire est personnel, il est établit au nom de la personne qui
exerce l’activité et ne peut servir qu’a cette personne uniquement
 Contraignant sur le plan administratif, les assujettis à l’impôt libératoire sont obligés
d’identifier leur clients pour qu’ils établissent des factures de plus de 50000f en
mentionna t clairement leur nom et dresse et identité sur ces factures et se tenir prêt à
fournir à tout moment au fisc, le total des ventes par client autres que les ventes au
détail réalisées au cours de l’année.
 Désavantageux sur le plan de la TVA, les assujettis à l’impôt libératoire ne peuvent ni
facture la TVA, ni récupérer la TVA qui leur est facturée en amont parleur fournisseur
 Le calcul de l’impôt libératoire est fort simple et le contribuable soumis à l’IL est
exonéré de la patente de l’IRPP et de la TVA.

c. le taux

101
Le cadre général des impôts regroupe les professions en 4 catégories et pour chaque
catégorie donne la fourchette de taux, il appartient ensuite pour chaque collectivité locale
bénéficiaire de l’IL de fixer des taux spécifiques à l’intérieur de chaque fourchette.

Catégorie du contribuable Fourchette de taux


A 0f à 20000f
B 210 001f à 40000f
C 41001f à 50000f
D 50001f à 100 000f

Les communes peuvent, à l’intérieur de chaque catégorie, appliquer les taux spécifiques à
chaque activité dans la limite de la fourchette concernée.
a) Relèvent de la catégorie A, les producteurs, prestataires de services et commerçants
réalisant un chiffre d’affaires annuel inférieur à FCFA 2 500 000. (M. L. F. 2012)
b) Relèvent de la catégorie B, les producteurs, prestataires de services et commerçants
réalisant un chiffre d’affaires annuel égal ou supérieur à FCFA 2 500 000 et inférieur à FCFA
5 000 000. (M. L. F. 2012)
c) Relèvent de la catégorie C, les producteurs, prestataires de services et commerçants
réalisant un chiffre d’affaires annuel égal ou supérieur à FCFA 5 000 000 et inférieur à FCFA
7 500 000. (M. L. F. 2012)
d) Relèvent de la catégorie D (M. L. F. 2012):
- les exploitants de baby-foot dont le nombre de machines est inférieur à 10;
- les exploitants de flippers et jeux vidéo dont le nombre de machines est inférieur à 5 ;
- les exploitants de machines à sous dont le nombre de machines est inférieur à 3.
A défaut de détermination du chiffre d’affaires, les activités relevant de l’impôt libératoire
font l’objet d’une classification à l’annexe I du présent chapitre. (M. L. F. 2013)
- L’impôt suivant le train de vie
Est taxé d’office à l’IRPP au taux le plus élevé d’après les signes extérieurs de richesse,
tout contribuable dont les dépenses personnelles ostensibles et notoires sont supérieures au
revenu qu’il déclare ou tout contribuable qui dans les mêmes conditions n’a pas souvent de
déclaration

102
Le revenu global imposable est déterminé en appliquant à certains éléments de trains de vie le
barème ci-dessous et en cas de constatation, la charge de différence entre les éléments de train
de vie d’un contribuable et les revenus qu’il déclare est établit lorsque la somme forfaitaire
résulte de l’application des dispositions prévues au paragraphe précèdent excède d’au moins
40% le revenu déclaré au cours l’un des exercices, en cas de non déclaration, le revenu brut
est estimé à 0. Lorsque le contribuable dispose simultanément d’au moins 4 éléments
caractéristiques de train de vie, le revenu forfaitaire correspondant à ces éléments est majoré
de 25%
Toutefois, lorsque le revenu ainsi constitué provient en totalité ou en partie du fait que le
contribuable a disposé des revenus expressément exonérés de l’IRPP par une disposition
particulière, l’intéressé peut à condition d’en apporter la preuve obtenir la déduction des dits
revenus exonérés.
Barème de détermination des revenus forfaitaire selon les éléments de train de vie
Elément de train de vie Revenu forfaitaire correspondant
Valeur locative de la résidence principale Deux fois la valeur locative réelle
hors mis le logement fait de fonction
déduction faite de celle s’appliquant aux
locaux ayant un caractère professionnel
Valeur locative des résidences secondaires au 2 fois la valeur locative réelle
Cameroun et hors Cameroun
Employés de maison et autres employés pour 300 000
chaque personne âgée de 60 ans
Voitures automobiles destinée au transport 180000
de personnes par cheval, vapeur (CV) de la
puissance de la voiture
- lorsque celle-ci est <= à 6Cv
- lorsque celle –ci est comprise entre 7 3600000
et 10 chevaux
- lorsque celle-ci est comprise entre 11
et 15 chevaux 540000
- lorsque celle-ci est < 15 chevaux.
Dans tous les cas un abattement de
1/3 pour les voitures âgées de 5à 10 720000

103
ans et de 2/3 pour celles âgées de plus
de 10 ans

Les yachts pour bateaux de plaisance 1000000


jaugeant au moins trois tonneaux de jauge
internationale et pour chaque tonneau

Voyage d’agrément ou de tourisme à 5 fois le prix du titre de transport par voyage


l’étranger
piscine 500000
Avions de tourisme par chevaux vapeur de la 500000
puissance de l’avion
Consommation d‘eau, d’électricité et de 5% du revenu brut
téléphone

104

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