Sie sind auf Seite 1von 214

Code de la propriété intellectuelle

Partie législative

Première partie : La propriété littéraire et artistique

Livre Ier : Le droit d'auteur

Titre Ier : Objet du droit d'auteur

Chapitre Ier : Nature du droit d'auteur

Article L111-1

L'auteur d'une oeuvre de l'esprit jouit sur cette oeuvre, du seul fait de sa création, d'un droit de
propriété incorporelle exclusif et opposable à tous.

Ce droit comporte des attributs d'ordre intellectuel et moral ainsi que des attributs d'ordre
patrimonial, qui sont déterminés par les livres Ier et III du présent code.

L'existence ou la conclusion d'un contrat de louage d'ouvrage ou de service par l'auteur d'une oeuvre
de l'esprit n'emporte pas dérogation à la jouissance du droit reconnu par le premier alinéa, sous
réserve des exceptions prévues par le présent code. Sous les mêmes réserves, il n'est pas non plus
dérogé à la jouissance de ce même droit lorsque l'auteur de l'oeuvre de l'esprit est un agent de l'Etat,
d'une collectivité territoriale, d'un établissement public à caractère administratif, d'une autorité
administrative indépendante dotée de la personnalité morale ou de la Banque de France.

Les dispositions des articles L. 121-7-1 et L. 131-3-1 à L. 131-3-3 ne s'appliquent pas aux agents
auteurs d'oeuvres dont la divulgation n'est soumise, en vertu de leur statut ou des règles qui
régissent leurs fonctions, à aucun contrôle préalable de l'autorité hiérarchique.

Article L111-2

L'oeuvre est réputée créée, indépendamment de toute divulgation publique, du seul fait de la
réalisation, même inachevée, de la conception de l'auteur.

Dernière modification du texte le 01 décembre 2009 - Document généré le 13 octobre 2009 - Copyright (C) 2007-2008 Legifrance
Article L111-3

La propriété incorporelle définie par l'article L. 111-1 est indépendante de la propriété de l'objet
matériel.

L'acquéreur de cet objet n'est investi, du fait de cette acquisition, d'aucun des droits prévus par le
présent code, sauf dans les cas prévus par les dispositions des deuxième et troisième alinéas de
l'article L. 123-4. Ces droits subsistent en la personne de l'auteur ou de ses ayants droit qui,
pourtant, ne pourront exiger du propriétaire de l'objet matériel la mise à leur disposition de cet objet
pour l'exercice desdits droits. Néanmoins, en cas d'abus notoire du propriétaire empêchant l'exercice
du droit de divulgation, le tribunal de grande instance peut prendre toute mesure appropriée,
conformément aux dispositions de l'article L. 121-3.

Article L111-4

Sous réserve des dispositions des conventions internationales auxquelles la France est partie, dans
le cas où, après consultation du ministre des affaires étrangères, il est constaté qu'un Etat n'assure
pas aux oeuvres divulguées pour la première fois en France sous quelque forme que ce soit une
protection suffisante et efficace, les oeuvres divulguées pour la première fois sur le territoire de cet
Etat ne bénéficient pas de la protection reconnue en matière de droit d'auteur par la législation
française.

Toutefois, aucune atteinte ne peut être portée à l'intégrité ni à la paternité de ces oeuvres.

Dans l'hypothèse prévue à l'alinéa 1er ci-dessus, les droits d'auteur sont versés à des organismes
d'intérêt général désignés par décret.

Article L111-5

Sous réserve des conventions internationales, les droits reconnus en France aux auteurs de logiciels
par le présent code sont reconnus aux étrangers sous la condition que la loi de l'Etat dont ils sont les
nationaux ou sur le territoire duquel ils ont leur domicile, leur siège social ou un établissement
effectif accorde sa protection aux logiciels créés par les nationaux français et par les personnes
ayant en France leur domicile ou un établissement effectif.

Dernière modification du texte le 01 décembre 2009 - Document généré le 13 octobre 2009 - Copyright (C) 2007-2008 Legifrance
Chapitre II : Oeuvres protégées

Article L112-1

Les dispositions du présent code protègent les droits des auteurs sur toutes les oeuvres de l'esprit,
quels qu'en soient le genre, la forme d'expression, le mérite ou la destination.

Article L112-2

Sont considérés notamment comme oeuvres de l'esprit au sens du présent code :

1° Les livres, brochures et autres écrits littéraires, artistiques et scientifiques ;

2° Les conférences, allocutions, sermons, plaidoiries et autres oeuvres de même nature ;

3° Les oeuvres dramatiques ou dramatico-musicales ;

4° Les oeuvres chorégraphiques, les numéros et tours de cirque, les pantomimes, dont la mise en
oeuvre est fixée par écrit ou autrement ;

5° Les compositions musicales avec ou sans paroles ;

6° Les oeuvres cinématographiques et autres oeuvres consistant dans des séquences animées
d'images, sonorisées ou non, dénommées ensemble oeuvres audiovisuelles ;

7° Les oeuvres de dessin, de peinture, d'architecture, de sculpture, de gravure, de lithographie ;

8° Les oeuvres graphiques et typographiques ;

9° Les oeuvres photographiques et celles réalisées à l'aide de techniques analogues à la


photographie ;

Dernière modification du texte le 01 décembre 2009 - Document généré le 13 octobre 2009 - Copyright (C) 2007-2008 Legifrance
10° Les oeuvres des arts appliqués ;

11° Les illustrations, les cartes géographiques ;

12° Les plans, croquis et ouvrages plastiques relatifs à la géographie, à la topographie, à


l'architecture et aux sciences ;

13° Les logiciels, y compris le matériel de conception préparatoire ;

14° Les créations des industries saisonnières de l'habillement et de la parure. Sont réputées
industries saisonnières de l'habillement et de la parure les industries qui, en raison des exigences de
la mode, renouvellent fréquemment la forme de leurs produits, et notamment la couture, la fourrure,
la lingerie, la broderie, la mode, la chaussure, la ganterie, la maroquinerie, la fabrique de tissus de
haute nouveauté ou spéciaux à la haute couture, les productions des paruriers et des bottiers et les
fabriques de tissus d'ameublement.

Article L112-3

Les auteurs de traductions, d'adaptations, transformations ou arrangements des oeuvres de l'esprit


jouissent de la protection instituée par le présent code sans préjudice des droits de l'auteur de
l'oeuvre originale. Il en est de même des auteurs d'anthologies ou de recueils d'oeuvres ou de
données diverses, tels que les bases de données, qui, par le choix ou la disposition des matières,
constituent des créations intellectuelles.

On entend par base de données un recueil d'oeuvres, de données ou d'autres éléments indépendants,
disposés de manière systématique ou méthodique, et individuellement accessibles par des moyens
électroniques ou par tout autre moyen.

Article L112-4

Le titre d'une oeuvre de l'esprit, dès lors qu'il présente un caractère original, est protégé comme
l'oeuvre elle-même.

Nul ne peut, même si l'oeuvre n'est plus protégée dans les termes des articles L. 123-1 à L. 123-3,
utiliser ce titre pour individualiser une oeuvre du même genre, dans des conditions susceptibles de
provoquer une confusion.

Dernière modification du texte le 01 décembre 2009 - Document généré le 13 octobre 2009 - Copyright (C) 2007-2008 Legifrance
Chapitre III : Titulaires du droit d'auteur

Article L113-1

La qualité d'auteur appartient, sauf preuve contraire, à celui ou à ceux sous le nom de qui l'oeuvre
est divulguée.

Article L113-2

Est dite de collaboration l'oeuvre à la création de laquelle ont concouru plusieurs personnes
physiques.

Est dite composite l'oeuvre nouvelle à laquelle est incorporée une oeuvre préexistante sans la
collaboration de l'auteur de cette dernière.

Est dite collective l'oeuvre créée sur l'initiative d'une personne physique ou morale qui l'édite, la
publie et la divulgue sous sa direction et son nom et dans laquelle la contribution personnelle des
divers auteurs participant à son élaboration se fond dans l'ensemble en vue duquel elle est conçue,
sans qu'il soit possible d'attribuer à chacun d'eux un droit distinct sur l'ensemble réalisé.

Article L113-3

L'oeuvre de collaboration est la propriété commune des coauteurs.

Les coauteurs doivent exercer leurs droits d'un commun accord.

En cas de désaccord, il appartient à la juridiction civile de statuer.

Lorsque la participation de chacun des coauteurs relève de genres différents, chacun peut, sauf
convention contraire, exploiter séparément sa contribution personnelle, sans toutefois porter
préjudice à l'exploitation de l'oeuvre commune.

Article L113-4

Dernière modification du texte le 01 décembre 2009 - Document généré le 13 octobre 2009 - Copyright (C) 2007-2008 Legifrance
L'oeuvre composite est la propriété de l'auteur qui l'a réalisée, sous réserve des droits de l'auteur de
l'oeuvre préexistante.

Article L113-5

L'oeuvre collective est, sauf preuve contraire, la propriété de la personne physique ou morale sous
le nom de laquelle elle est divulguée.

Cette personne est investie des droits de l'auteur.

Article L113-6

Les auteurs des oeuvres pseudonymes et anonymes jouissent sur celles-ci des droits reconnus par
l'article L. 111-1.

Ils sont représentés dans l'exercice de ces droits par l'éditeur ou le publicateur originaire, tant qu'ils
n'ont pas fait connaître leur identité civile et justifié de leur qualité.

La déclaration prévue à l'alinéa précédent peut être faite par testament ; toutefois, sont maintenus
les droits qui auraient pu être acquis par des tiers antérieurement.

Les dispositions des deuxième et troisième alinéas ne sont pas applicables lorsque le pseudonyme
adopté par l'auteur ne laisse aucun doute sur son identité civile.

Article L113-7

Ont la qualité d'auteur d'une oeuvre audiovisuelle la ou les personnes physiques qui réalisent la
création intellectuelle de cette oeuvre.

Sont présumés, sauf preuve contraire, coauteurs d'une oeuvre audiovisuelle réalisée en collaboration
:

1° L'auteur du scénario ;

Dernière modification du texte le 01 décembre 2009 - Document généré le 13 octobre 2009 - Copyright (C) 2007-2008 Legifrance
2° L'auteur de l'adaptation ;

3° L'auteur du texte parlé ;

4° L'auteur des compositions musicales avec ou sans paroles spécialement réalisées pour l'oeuvre ;

5° Le réalisateur.

Lorsque l'oeuvre audiovisuelle est tirée d'une oeuvre ou d'un scénario préexistants encore protégés,
les auteurs de l'oeuvre originaire sont assimilés aux auteurs de l'oeuvre nouvelle.

Article L113-8

Ont la qualité d'auteur d'une oeuvre radiophonique la ou les personnes physiques qui assurent la
création intellectuelle de cette oeuvre.

Les dispositions du dernier alinéa de l'article L. 113-7 et celles de l'article L. 121-6 sont applicables
aux oeuvres radiophoniques.

Article L113-9

Sauf dispositions statutaires ou stipulations contraires, les droits patrimoniaux sur les logiciels et
leur documentation créés par un ou plusieurs employés dans l'exercice de leurs fonctions ou d'après
les instructions de leur employeur sont dévolus à l'employeur qui est seul habilité à les exercer.

Toute contestation sur l'application du présent article est soumise au tribunal de grande instance du
siège social de l'employeur.

Les dispositions du premier alinéa du présent article sont également applicables aux agents de l'Etat,
des collectivités publiques et des établissements publics à caractère administratif.

Titre II : Droits des auteurs

Dernière modification du texte le 01 décembre 2009 - Document généré le 13 octobre 2009 - Copyright (C) 2007-2008 Legifrance
Chapitre Ier : Droits moraux

Article L121-1

L'auteur jouit du droit au respect de son nom, de sa qualité et de son oeuvre.

Ce droit est attaché à sa personne.

Il est perpétuel, inaliénable et imprescriptible.

Il est transmissible à cause de mort aux héritiers de l'auteur.

L'exercice peut être conféré à un tiers en vertu de dispositions testamentaires.

Article L121-2

L'auteur a seul le droit de divulguer son oeuvre. Sous réserve des dispositions de l'article L. 132-24,
il détermine le procédé de divulgation et fixe les conditions de celle-ci.

Après sa mort, le droit de divulgation de ses oeuvres posthumes est exercé leur vie durant par le ou
les exécuteurs testamentaires désignés par l'auteur. A leur défaut, ou après leur décès, et sauf
volonté contraire de l'auteur, ce droit est exercé dans l'ordre suivant : par les descendants, par le
conjoint contre lequel n'existe pas un jugement passé en force de chose jugée de séparation de corps
ou qui n'a pas contracté un nouveau mariage, par les héritiers autres que les descendants qui
recueillent tout ou partie de la succession et par les légataires universels ou donataires de
l'universalité des biens à venir.

Ce droit peut s'exercer même après l'expiration du droit exclusif d'exploitation déterminé à l'article
L. 123-1.

Article L121-3

En cas d'abus notoire dans l'usage ou le non-usage du droit de divulgation de la part des
représentants de l'auteur décédé visés à l'article L. 121-2, le tribunal de grande instance peut

Dernière modification du texte le 01 décembre 2009 - Document généré le 13 octobre 2009 - Copyright (C) 2007-2008 Legifrance
ordonner toute mesure appropriée. Il en est de même s'il y a conflit entre lesdits représentants, s'il
n'y a pas d'ayant droit connu ou en cas de vacance ou de déshérence.

Le tribunal peut être saisi notamment par le ministre chargé de la culture.

Article L121-4

Nonobstant la cession de son droit d'exploitation, l'auteur, même postérieurement à la publication


de son oeuvre, jouit d'un droit de repentir ou de retrait vis-à-vis du cessionnaire. Il ne peut toutefois
exercer ce droit qu'à charge d'indemniser préalablement le cessionnaire du préjudice que ce repentir
ou ce retrait peut lui causer. Lorsque, postérieurement à l'exercice de son droit de repentir ou de
retrait, l'auteur décide de faire publier son oeuvre, il est tenu d'offrir par priorité ses droits
d'exploitation au cessionnaire qu'il avait originairement choisi et aux conditions originairement
déterminées.

Article L121-5

L'oeuvre audiovisuelle est réputée achevée lorsque la version définitive a été établie d'un commun
accord entre, d'une part, le réalisateur ou, éventuellement, les coauteurs et, d'autre part, le
producteur.

Il est interdit de détruire la matrice de cette version.

Toute modification de cette version par addition, suppression ou changement d'un élément
quelconque exige l'accord des personnes mentionnées au premier alinéa.

Tout transfert de l'oeuvre audiovisuelle sur un autre type de support en vue d'un autre mode
d'exploitation doit être précédé de la consultation du réalisateur.

Les droits propres des auteurs, tels qu'ils sont définis à l'article L. 121-1, ne peuvent être exercés par
eux que sur l'oeuvre audiovisuelle achevée.

Article L121-6

Si l'un des auteurs refuse d'achever sa contribution à l'oeuvre audiovisuelle ou se trouve dans
l'impossibilité d'achever cette contribution par suite de force majeure, il ne pourra s'opposer à

Dernière modification du texte le 01 décembre 2009 - Document généré le 13 octobre 2009 - Copyright (C) 2007-2008 Legifrance
l'utilisation, en vue de l'achèvement de l'oeuvre, de la partie de cette contribution déjà réalisée. Il
aura, pour cette contribution, la qualité d'auteur et jouira des droits qui en découlent.

Article L121-7

Sauf stipulation contraire plus favorable à l'auteur d'un logiciel, celui-ci ne peut :

1° S'opposer à la modification du logiciel par le cessionnaire des droits mentionnés au 2° de l'article


L. 122-6, lorsqu'elle n'est préjudiciable ni à son honneur ni à sa réputation ;

2° Exercer son droit de repentir ou de retrait.

Article L121-7-1

Le droit de divulgation reconnu à l'agent mentionné au troisième alinéa de l'article L. 111-1, qui a
créé une oeuvre de l'esprit dans l'exercice de ses fonctions ou d'après les instructions reçues,
s'exerce dans le respect des règles auxquelles il est soumis en sa qualité d'agent et de celles qui
régissent l'organisation, le fonctionnement et l'activité de la personne publique qui l'emploie.

L'agent ne peut :

1° S'opposer à la modification de l'oeuvre décidée dans l'intérêt du service par l'autorité investie du
pouvoir hiérarchique, lorsque cette modification ne porte pas atteinte à son honneur ou à sa
réputation ;

2° Exercer son droit de repentir et de retrait, sauf accord de l'autorité investie du pouvoir
hiérarchique.

Article L121-8
L'auteur seul a le droit de réunir ses articles et ses discours en recueil et de les publier ou d'en
autoriser la publication sous cette forme.

Pour toutes les œuvres publiées dans un titre de presse au sens de l'article L. 132-35, l'auteur
conserve, sauf stipulation contraire, le droit de faire reproduire et d'exploiter ses œuvres sous
quelque forme que ce soit, sous réserve des droits cédés dans les conditions prévues à la section 6
du chapitre II du titre III du livre Ier. Dans tous les cas, l'exercice par l'auteur de son droit suppose

Dernière modification du texte le 01 décembre 2009 - Document généré le 13 octobre 2009 - Copyright (C) 2007-2008 Legifrance
que cette reproduction ou cette exploitation ne soit pas de nature à faire concurrence à ce titre de
presse.

Article L121-9

Sous tous les régimes matrimoniaux et à peine de nullité de toutes clauses contraires portées au
contrat de mariage, le droit de divulguer l'oeuvre, de fixer les conditions de son exploitation et d'en
défendre l'intégrité reste propre à l'époux auteur ou à celui des époux à qui de tels droits ont été
transmis. Ce droit ne peut être apporté en dot, ni acquis par la communauté ou par une société
d'acquêts.

Les produits pécuniaires provenant de l'exploitation d'une oeuvre de l'esprit ou de la cession totale
ou partielle du droit d'exploitation sont soumis au droit commun des régimes matrimoniaux,
uniquement lorsqu'ils ont été acquis pendant le mariage ; il en est de même des économies réalisées
de ces chefs.

Les dispositions prévues à l'alinéa précédent ne s'appliquent pas lorsque le mariage a été célébré
antérieurement au 12 mars 1958.

Les dispositions législatives relatives à la contribution des époux aux charges du ménage sont
applicables aux produits pécuniaires visés au deuxième alinéa du présent article.

Chapitre II : Droits patrimoniaux

Article L122-1

Le droit d'exploitation appartenant à l'auteur comprend le droit de représentation et le droit de


reproduction.

Article L122-2

La représentation consiste dans la communication de l'oeuvre au public par un procédé quelconque,


et notamment :

1° Par récitation publique, exécution lyrique, représentation dramatique, présentation publique,

Dernière modification du texte le 01 décembre 2009 - Document généré le 13 octobre 2009 - Copyright (C) 2007-2008 Legifrance
projection publique et transmission dans un lieu public de l'oeuvre télédiffusée ;

2° Par télédiffusion.

La télédiffusion s'entend de la diffusion par tout procédé de télécommunication de sons, d'images,


de documents, de données et de messages de toute nature.

Est assimilée à une représentation l'émission d'une oeuvre vers un satellite.

Article L122-2-1

Le droit de représentation d'une oeuvre télédiffusée par satellite est régi par les dispositions du
présent code dès lors que l'oeuvre est émise vers le satellite à partir du territoire national.

Article L122-2-2

Est également régi par les dispositions du présent code le droit de représentation d'une oeuvre
télédiffusée par satellite émise à partir du territoire d'un Etat non membre de la Communauté
européenne qui n'assure pas un niveau de protection des droits d'auteur équivalent à celui garanti
par le présent code :

1° Lorsque la liaison montante vers le satellite est effectuée à partir d'une station située sur le
territoire national. Les droits prévus par le présent code peuvent alors être exercés à l'égard de
l'exploitant de la station ;

2° Lorsque la liaison montante vers le satellite n'est pas effectuée à partir d'une station située dans
un Etat membre de la Communauté européenne et lorsque l'émission est réalisée à la demande, pour
le compte ou sous le contrôle d'une entreprise de communication audiovisuelle ayant son principal
établissement sur le territoire national. Les droits prévus par le présent code peuvent alors être
exercés à l'égard de l'entreprise de communication audiovisuelle.

Article L122-3

La reproduction consiste dans la fixation matérielle de l'oeuvre par tous procédés qui permettent de
la communiquer au public d'une manière indirecte.

Dernière modification du texte le 01 décembre 2009 - Document généré le 13 octobre 2009 - Copyright (C) 2007-2008 Legifrance
Elle peut s'effectuer notamment par imprimerie, dessin, gravure, photographie, moulage et tout
procédé des arts graphiques et plastiques, enregistrement mécanique, cinématographique ou
magnétique.

Pour les oeuvres d'architecture, la reproduction consiste également dans l'exécution répétée d'un
plan ou d'un projet type.

Article L122-3-1

Dès lors que la première vente d'un ou des exemplaires matériels d'une oeuvre a été autorisée par
l'auteur ou ses ayants droit sur le territoire d'un Etat membre de la Communauté européenne ou d'un
autre Etat partie à l'accord sur l'Espace économique européen, la vente de ces exemplaires de cette
oeuvre ne peut plus être interdite dans les Etats membres de la Communauté européenne et les Etats
parties à l'accord sur l'Espace économique européen.

Article L122-4

Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite sans le consentement de l'auteur ou


de ses ayants droit ou ayants cause est illicite. Il en est de même pour la traduction, l'adaptation ou
la transformation, l'arrangement ou la reproduction par un art ou un procédé quelconque.

Article L122-5
Lorsque l'oeuvre a été divulguée, l'auteur ne peut interdire : 1° Les représentations privées et
gratuites effectuées exclusivement dans un cercle de famille ; 2° Les copies ou reproductions
strictement réservées à l'usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective, à
l'exception des copies des oeuvres d'art destinées à être utilisées pour des fins identiques à celles
pour lesquelles l'oeuvre originale a été créée et des copies d'un logiciel autres que la copie de
sauvegarde établie dans les conditions prévues au II de l'article L. 122-6-1 ainsi que des copies ou
des reproductions d'une base de données électronique ; 3° Sous réserve que soient indiqués
clairement le nom de l'auteur et la source : a) Les analyses et courtes citations justifiées par le
caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d'information de l'oeuvre à laquelle elles
sont incorporées ; b) Les revues de presse ; c) La diffusion, même intégrale, par la voie de presse ou
de télédiffusion, à titre d'information d'actualité, des discours destinés au public prononcés dans les
assemblées politiques, administratives, judiciaires ou académiques, ainsi que dans les réunions
publiques d'ordre politique et les cérémonies officielles ; d) Les reproductions, intégrales ou
partielles d'oeuvres d'art graphiques ou plastiques destinées à figurer dans le catalogue d'une vente
judiciaire effectuée en France pour les exemplaires mis à la disposition du public avant la vente
dans le seul but de décrire les oeuvres d'art mises en vente ; e) La représentation ou la reproduction
d'extraits d'oeuvres, sous réserve des oeuvres conçues à des fins pédagogiques, des partitions de

Dernière modification du texte le 01 décembre 2009 - Document généré le 13 octobre 2009 - Copyright (C) 2007-2008 Legifrance
musique et des oeuvres réalisées pour une édition numérique de l'écrit, à des fins exclusives
d'illustration dans le cadre de l'enseignement et de la recherche, à l'exclusion de toute activité
ludique ou récréative, dès lors que le public auquel cette représentation ou cette reproduction est
destinée est composé majoritairement d'élèves, d'étudiants, d'enseignants ou de chercheurs
directement concernés, que l'utilisation de cette représentation ou cette reproduction ne donne lieu à
aucune exploitation commerciale et qu'elle est compensée par une rémunération négociée sur une
base forfaitaire sans préjudice de la cession du droit de reproduction par reprographie mentionnée à
l'article L. 122-10 ; 4° La parodie, le pastiche et la caricature, compte tenu des lois du genre ; 5° Les
actes nécessaires à l'accès au contenu d'une base de données électronique pour les besoins et dans
les limites de l'utilisation prévue par contrat ; 6° La reproduction provisoire présentant un caractère
transitoire ou accessoire, lorsqu'elle est une partie intégrante et essentielle d'un procédé technique et
qu'elle a pour unique objet de permettre l'utilisation licite de l'oeuvre ou sa transmission entre tiers
par la voie d'un réseau faisant appel à un intermédiaire ; toutefois, cette reproduction provisoire qui
ne peut porter que sur des oeuvres autres que les logiciels et les bases de données ne doit pas avoir
de valeur économique propre ; 7° La reproduction et la représentation par des personnes morales et
par les établissements ouverts au public, tels que bibliothèques, archives, centres de documentation
et espaces culturels multimédia, en vue d'une consultation strictement personnelle de l'oeuvre par
des personnes atteintes d'une ou de plusieurs déficiences des fonctions motrices, physiques,
sensorielles, mentales, cognitives ou psychiques, dont le niveau d'incapacité est égal ou supérieur à
un taux fixé par décret en Conseil d'Etat, et reconnues par la commission départementale de
l'éducation spécialisée, la commission technique d'orientation et de reclassement professionnel ou la
commission des droits et de l'autonomie des personnes handicapées mentionnée à l'article L. 146-9
du code de l'action sociale et des familles, ou reconnues par certificat médical comme empêchées de
lire après correction. Cette reproduction et cette représentation sont assurées, à des fins non
lucratives et dans la mesure requise par le handicap, par les personnes morales et les établissements
mentionnés au présent alinéa, dont la liste est arrêtée par l'autorité administrative. Les personnes
morales et établissements mentionnés au premier alinéa du présent 7° doivent apporter la preuve de
leur activité professionnelle effective de conception, de réalisation et de communication de supports
au bénéfice des personnes physiques mentionnées au même alinéa par référence à leur objet social,
à l'importance de leurs membres ou usagers, aux moyens matériels et humains dont ils disposent et
aux services qu'ils rendent. A la demande des personnes morales et des établissements mentionnés
au premier alinéa du présent 7°, formulée dans les deux ans suivant le dépôt légal des oeuvres
imprimées, les fichiers numériques ayant servi à l'édition de ces oeuvres sont déposés au Centre
national du livre ou auprès d'un organisme désigné par décret qui les met à leur disposition dans un
standard ouvert au sens de l'article 4 de la loi n° 2004-575 du 21 juin 2004 pour la confiance dans
l'économie numérique. Le Centre national du livre ou l'organisme désigné par décret garantit la
confidentialité de ces fichiers et la sécurisation de leur accès ; 8° La reproduction d'une œuvre et sa
représentation effectuées à des fins de conservation ou destinées à préserver les conditions de sa
consultation à des fins de recherche ou d'études privées par des particuliers, dans les locaux de
l'établissement et sur des terminaux dédiés par des bibliothèques accessibles au public, par des
musées ou par des services d'archives, sous réserve que ceux-ci ne recherchent aucun avantage
économique ou commercial ; 9° La reproduction ou la représentation, intégrale ou partielle, d'une
oeuvre d'art graphique, plastique ou architecturale, par voie de presse écrite, audiovisuelle ou en
ligne, dans un but exclusif d'information immédiate et en relation directe avec cette dernière, sous
réserve d'indiquer clairement le nom de l'auteur. Le premier alinéa du présent 9° ne s'applique pas
aux oeuvres, notamment photographiques ou d'illustration, qui visent elles-mêmes à rendre compte
de l'information. Les reproductions ou représentations qui, notamment par leur nombre ou leur
format, ne seraient pas en stricte proportion avec le but exclusif d'information immédiate poursuivi
ou qui ne seraient pas en relation directe avec cette dernière donnent lieu à rémunération des auteurs
sur la base des accords ou tarifs en vigueur dans les secteurs professionnels concernés. Les
exceptions énumérées par le présent article ne peuvent porter atteinte à l'exploitation normale de
l'oeuvre ni causer un préjudice injustifié aux intérêts légitimes de l'auteur. Les modalités

Dernière modification du texte le 01 décembre 2009 - Document généré le 13 octobre 2009 - Copyright (C) 2007-2008 Legifrance
d'application du présent article, notamment les caractéristiques et les conditions de distribution des
documents mentionnés au d du 3°, l'autorité administrative mentionnée au 7°, ainsi que les
conditions de désignation des organismes dépositaires et d'accès aux fichiers numériques
mentionnés au troisième alinéa du 7°, sont précisées par décret en Conseil d'Etat.

Article L122-6

Sous réserve des dispositions de l'article L. 122-6-1, le droit d'exploitation appartenant à l'auteur
d'un logiciel comprend le droit d'effectuer et d'autoriser :

1° La reproduction permanente ou provisoire d'un logiciel en tout ou partie par tout moyen et sous
toute forme. Dans la mesure où le chargement, l'affichage, l'exécution, la transmission ou le
stockage de ce logiciel nécessitent une reproduction, ces actes ne sont possibles qu'avec
l'autorisation de l'auteur ;

2° La traduction, l'adaptation, l'arrangement ou toute autre modification d'un logiciel et la


reproduction du logiciel en résultant ;

3° La mise sur le marché à titre onéreux ou gratuit, y compris la location, du ou des exemplaires
d'un logiciel par tout procédé. Toutefois, la première vente d'un exemplaire d'un logiciel dans le
territoire d'un Etat membre de la Communauté européenne ou d'un Etat partie à l'accord sur l'Espace
économique européen par l'auteur ou avec son consentement épuise le droit de mise sur le marché
de cet exemplaire dans tous les Etats membres à l'exception du droit d'autoriser la location
ultérieure d'un exemplaire.

Article L122-6-1

I. Les actes prévus aux 1° et 2° de l'article L. 122-6 ne sont pas soumis à l'autorisation de l'auteur
lorsqu'ils sont nécessaires pour permettre l'utilisation du logiciel, conformément à sa destination,
par la personne ayant le droit de l'utiliser, y compris pour corriger des erreurs.

Toutefois, l'auteur est habilité à se réserver par contrat le droit de corriger les erreurs et de
déterminer les modalités particulières auxquelles seront soumis les actes prévus aux 1° et 2° de
l'article L. 122-6, nécessaires pour permettre l'utilisation du logiciel, conformément à sa destination,
par la personne ayant le droit de l'utiliser.

II. La personne ayant le droit d'utiliser le logiciel peut faire une copie de sauvegarde lorsque celle-ci
est nécessaire pour préserver l'utilisation du logiciel.

III. La personne ayant le droit d'utiliser le logiciel peut sans l'autorisation de l'auteur observer,

Dernière modification du texte le 01 décembre 2009 - Document généré le 13 octobre 2009 - Copyright (C) 2007-2008 Legifrance
étudier ou tester le fonctionnement de ce logiciel afin de déterminer les idées et principes qui sont à
la base de n'importe quel élément du logiciel lorsqu'elle effectue toute opération de chargement,
d'affichage, d'exécution, de transmission ou de stockage du logiciel qu'elle est en droit d'effectuer.

IV. La reproduction du code du logiciel ou la traduction de la forme de ce code n'est pas soumise à
l'autorisation de l'auteur lorsque la reproduction ou la traduction au sens du 1° ou du 2° de l'article
L. 122-6 est indispensable pour obtenir les informations nécessaires à l'interopérabilité d'un logiciel
créé de façon indépendante avec d'autres logiciels, sous réserve que soient réunies les conditions
suivantes :

1° Ces actes sont accomplis par la personne ayant le droit d'utiliser un exemplaire du logiciel ou
pour son compte par une personne habilitée à cette fin ;

2° Les informations nécessaires à l'interopérabilité n'ont pas déjà été rendues facilement et
rapidement accessibles aux personnes mentionnées au 1° ci-dessus ;

3° Et ces actes sont limités aux parties du logiciel d'origine nécessaires à cette interopérabilité.

Les informations ainsi obtenues ne peuvent être :

1° Ni utilisées à des fins autres que la réalisation de l'interopérabilité du logiciel créé de façon
indépendante ;

2° Ni communiquées à des tiers sauf si cela est nécessaire à l'interopérabilité du logiciel créé de
façon indépendante ;

3° Ni utilisées pour la mise au point, la production ou la commercialisation d'un logiciel dont


l'expression est substantiellement similaire ou pour tout autre acte portant atteinte au droit d'auteur.

V. Le présent article ne saurait être interprété comme permettant de porter atteinte à l'exploitation
normale du logiciel ou de causer un préjudice injustifié aux intérêts légitimes de l'auteur.

Toute stipulation contraire aux dispositions prévues aux II, III et IV du présent article est nulle et
non avenue.

Article L122-6-2

Dernière modification du texte le 01 décembre 2009 - Document généré le 13 octobre 2009 - Copyright (C) 2007-2008 Legifrance
Toute publicité ou notice d'utilisation relative aux moyens permettant la suppression ou la
neutralisation de tout dispositif technique protégeant un logiciel doit mentionner que l'utilisation
illicite de ces moyens est passible des sanctions prévues en cas de contrefaçon.

Un décret en Conseil d'Etat fixera les conditions d'application du présent article.

Article L122-7

Le droit de représentation et le droit de reproduction sont cessibles à titre gratuit ou à titre onéreux.

La cession du droit de représentation n'emporte pas celle du droit de reproduction.

La cession du droit de reproduction n'emporte pas celle du droit de représentation.

Lorsqu'un contrat comporte cession totale de l'un des deux droits visés au présent article, la portée
en est limitée aux modes d'exploitation prévus au contrat.

Article L122-7-1

L'auteur est libre de mettre ses oeuvres gratuitement à la disposition du public, sous réserve des
droits des éventuels coauteurs et de ceux des tiers ainsi que dans le respect des conventions qu'il a
conclues.

Article L122-8

Les auteurs d'oeuvres originales graphiques et plastiques ressortissants d'un Etat membre de la
Communauté européenne ou d'un Etat partie à l'accord sur l'Espace économique européen
bénéficient d'un droit de suite, qui est un droit inaliénable de participation au produit de toute vente
d'une oeuvre après la première cession opérée par l'auteur ou par ses ayants droit, lorsque intervient
en tant que vendeur, acheteur ou intermédiaire un professionnel du marché de l'art. Par dérogation,
ce droit ne s'applique pas lorsque le vendeur a acquis l'oeuvre directement de l'auteur moins de trois
ans avant cette vente et que le prix de vente ne dépasse pas 10 000 euros.

On entend par oeuvres originales au sens du présent article les oeuvres créées par l'artiste lui-même
et les exemplaires exécutés en quantité limitée par l'artiste lui-même ou sous sa responsabilité.

Dernière modification du texte le 01 décembre 2009 - Document généré le 13 octobre 2009 - Copyright (C) 2007-2008 Legifrance
Le droit de suite est à la charge du vendeur. La responsabilité de son paiement incombe au
professionnel intervenant dans la vente et, si la cession s'opère entre deux professionnels, au
vendeur.

Les professionnels du marché de l'art visés au premier alinéa doivent délivrer à l'auteur ou à une
société de perception et de répartition du droit de suite toute information nécessaire à la liquidation
des sommes dues au titre du droit de suite pendant une période de trois ans à compter de la vente.

Les auteurs non ressortissants d'un Etat membre de la Communauté européenne ou d'un Etat partie
à l'accord sur l'Espace économique européen et leurs ayants droit sont admis au bénéfice de la
protection prévue au présent article si la législation de l'Etat dont ils sont ressortissants admet la
protection du droit de suite des auteurs des Etats membres et de leurs ayants droit.

Un décret en Conseil d'Etat précise les conditions d'application du présent article et notamment le
montant et les modalités de calcul du droit à percevoir, ainsi que le prix de vente au-dessus duquel
les ventes sont soumises à ce droit. Il précise également les conditions dans lesquelles les auteurs
non ressortissants d'un Etat membre de la Communauté européenne ou d'un Etat partie à l'accord
sur l'Espace économique européen qui ont leur résidence habituelle en France et ont participé à la
vie de l'art en France pendant au moins cinq ans peuvent demander à bénéficier de la protection
prévue au présent article.

Article L122-9

En cas d'abus notoire dans l'usage ou le non-usage des droits d'exploitation de la part des
représentants de l'auteur décédé visés à l'article L. 121-2, le tribunal de grande instance peut
ordonner toute mesure appropriée. Il en est de même s'il y a conflit entre lesdits représentants, s'il
n'y a pas d'ayant droit connu ou en cas de vacance ou de déshérence.

Le tribunal peut être saisi notamment par le ministre chargé de la culture.

Article L122-10

La publication d'une oeuvre emporte cession du droit de reproduction par reprographie à une société
régie par le titre II du livre III et agréée à cet effet par le ministre chargé de la culture. Les sociétés
agréées peuvent seules conclure toute convention avec les utilisateurs aux fins de gestion du droit
ainsi cédé, sous réserve, pour les stipulations autorisant les copies aux fins de vente, de location, de
publicité ou de promotion, de l'accord de l'auteur ou de ses ayants droit. A défaut de désignation par
l'auteur ou son ayant droit à la date de la publication de l'oeuvre, une des sociétés agréées est
réputée cessionnaire de ce droit.

Dernière modification du texte le 01 décembre 2009 - Document généré le 13 octobre 2009 - Copyright (C) 2007-2008 Legifrance
La reprographie s'entend de la reproduction sous forme de copie sur papier ou support assimilé par
une technique photographique ou d'effet équivalent permettant une lecture directe.

Les dispositions du premier alinéa ne font pas obstacle au droit de l'auteur ou de ses ayants droit de
réaliser des copies aux fins de vente, de location, de publicité ou de promotion.

Nonobstant toute stipulation contraire, les dispositions du présent article s'appliquent à toutes les
oeuvres protégées quelle que soit la date de leur publication.

Article L122-11

Les conventions mentionnées à l'article L. 122-10 peuvent prévoir une rémunération forfaitaire dans
les cas définis aux 1° à 3° de l'article L. 131-4.

Article L122-12

L'agrément des sociétés mentionnées au premier alinéa de l'article L. 122-10 est délivré en
considération :

-de la diversité des associés ;

-de la qualification professionnelle des dirigeants ;

-des moyens humains et matériels qu'ils proposent de mettre en oeuvre pour assurer la gestion du
droit de reproduction par reprographie ;

-du caractère équitable des modalités prévues pour la répartition des sommes perçues.

Un décret en Conseil d'Etat fixe les modalités de la délivrance et du retrait de cet agrément ainsi que
du choix des sociétés cessionnaires en application de la dernière phrase du premier alinéa de l'article
L. 122-10.

Chapitre III : Durée de la protection

Dernière modification du texte le 01 décembre 2009 - Document généré le 13 octobre 2009 - Copyright (C) 2007-2008 Legifrance
Article L123-1

L'auteur jouit, sa vie durant, du droit exclusif d'exploiter son oeuvre sous quelque forme que ce soit
et d'en tirer un profit pécuniaire.

Au décès de l'auteur, ce droit persiste au bénéfice de ses ayants droit pendant l'année civile en cours
et les soixante-dix années qui suivent.

Article L123-2

Pour les oeuvres de collaboration, l'année civile prise en considération est celle de la mort du
dernier vivant des collaborateurs.

Pour les oeuvres audiovisuelles, l'année civile prise en considération est celle de la mort du dernier
vivant des collaborateurs suivants : l'auteur du scénario, l'auteur du texte parlé, l'auteur des
compositions musicales avec ou sans paroles spécialement réalisées pour l'oeuvre, le réalisateur
principal.

Article L123-3

Pour les oeuvres pseudonymes, anonymes ou collectives, la durée du droit exclusif est de
soixante-dix années à compter du 1er janvier de l'année civile suivant celle où l'oeuvre a été publiée.
La date de publication est déterminée par tout mode de preuve de droit commun, et notamment par
le dépôt légal.

Au cas où une oeuvre pseudonyme, anonyme ou collective est publiée de manière échelonnée, le
délai court à compter du 1er janvier de l'année civile qui suit la date à laquelle chaque élément a été
publié.

Lorsque le ou les auteurs d'oeuvres anonymes ou pseudonymes se sont fait connaître, la durée du
droit exclusif est celle prévue aux articles L. 123-1 ou L. 123-2.

Les dispositions du premier et du deuxième alinéa ne sont applicables qu'aux oeuvres pseudonymes,
anonymes ou collectives publiées pendant les soixante-dix années suivant l'année de leur création.

Toutefois, lorsqu'une oeuvre pseudonyme, anonyme ou collective est divulguée à l'expiration de la

Dernière modification du texte le 01 décembre 2009 - Document généré le 13 octobre 2009 - Copyright (C) 2007-2008 Legifrance
période mentionnée à l'alinéa précédent, son propriétaire, par succession ou à d'autres titres, qui en
effectue ou fait effectuer la publication jouit d'un droit exclusif de vingt-cinq années à compter du
1er janvier de l'année civile suivant celle de la publication.

Article L123-4

Pour les oeuvres posthumes, la durée du droit exclusif est celle prévue à l'article L. 123-1. Pour les
oeuvres posthumes divulguées après l'expiration de cette période, la durée du droit exclusif est de
vingt-cinq années à compter du 1er janvier de l'année civile suivant celle de la publication.

Le droit d'exploitation des oeuvres posthumes appartient aux ayants droit de l'auteur si l'oeuvre est
divulguée au cours de la période prévue à l'article L. 123-1.

Si la divulgation est effectuée à l'expiration de cette période, il appartient aux propriétaires, par
succession ou à d'autres titres, de l'oeuvre, qui effectuent ou font effectuer la publication.

Les oeuvres posthumes doivent faire l'objet d'une publication séparée, sauf dans le cas où elles ne
constituent qu'un fragment d'une oeuvre précédemment publiée. Elles ne peuvent être jointes à des
oeuvres du même auteur précédemment publiées que si les ayants droit de l'auteur jouissent encore
sur celles-ci du droit d'exploitation.

Article L123-6

Pendant la période prévue à l'article L. 123-1, le conjoint survivant, contre lequel n'existe pas un
jugement passé en force de chose jugée de séparation de corps, bénéficie, quel que soit le régime
matrimonial et indépendamment des droits qu'il tient des articles 756 à 757-3 et 764 à 766 du code
civil sur les autres biens de la succession, de l'usufruit du droit d'exploitation dont l'auteur n'aura pas
disposé. Toutefois, si l'auteur laisse des héritiers à réserve, cet usufruit est réduit au profit des
héritiers, suivant les proportions et distinctions établies par l'article 913 du code civil.

Ce droit s'éteint au cas où le conjoint contracte un nouveau mariage.

Article L123-7

Après le décès de l'auteur, le droit de suite mentionné à l'article L. 122-8 subsiste au profit de ses
héritiers et, pour l'usufruit prévu à l'article L. 123-6, de son conjoint, à l'exclusion de tous légataires
et ayants cause, pendant l'année civile en cours et les soixante-dix années suivantes.

Dernière modification du texte le 01 décembre 2009 - Document généré le 13 octobre 2009 - Copyright (C) 2007-2008 Legifrance
Article L123-8

Les droits accordés par la loi du 14 juillet 1866 sur les droits des héritiers et des ayants cause des
auteurs aux héritiers et autres ayants cause des auteurs, compositeurs ou artistes sont prorogés d'un
temps égal à celui qui s'est écoulé entre le 2 août 1914 et la fin de l'année suivant le jour de la
signature du traité de paix pour toutes les oeuvres publiées avant cette dernière date et non tombées
dans le domaine public le 3 février 1919.

Article L123-9

Les droits accordés par la loi du 14 juillet 1866 précitée et l'article L. 123-8 aux héritiers et ayants
cause des auteurs, compositeurs ou artistes sont prorogés d'un temps égal à celui qui s'est écoulé
entre le 3 septembre 1939 et le 1er janvier 1948, pour toutes les oeuvres publiées avant cette date et
non tombées dans le domaine public à la date du 13 août 1941.

Article L123-10

Les droits mentionnés à l'article précédent sont prorogés, en outre, d'une durée de trente ans lorsque
l'auteur, le compositeur ou l'artiste est mort pour la France, ainsi qu'il résulte de l'acte de décès.

Au cas où l'acte de décès ne doit être ni dressé ni transcrit en France, un arrêté du ministre chargé de
la culture peut étendre aux héritiers ou autres ayants cause du défunt le bénéfice de la prorogation
supplémentaire de trente ans ; cet arrêté, pris après avis des autorités visées à l'article 1er de
l'ordonnance n° 45-2717 du 2 novembre 1945, ne pourra intervenir que dans les cas où la mention "
mort pour la France " aurait dû figurer sur l'acte de décès si celui-ci avait été dressé en France.

Article L123-11

Lorsque les droits prorogés par l'effet de l'article L. 123-10 ont été cédés à titre onéreux, les cédants
ou leurs ayants droit pourront, dans un délai de trois ans à compter du 25 septembre 1951,
demander au cessionnaire ou à ses ayants droit une révision des conditions de la cession en
compensation des avantages résultant de la prorogation.

Article L123-12

Dernière modification du texte le 01 décembre 2009 - Document généré le 13 octobre 2009 - Copyright (C) 2007-2008 Legifrance
Lorsque le pays d'origine de l'oeuvre, au sens de l'acte de Paris de la convention de Berne, est un
pays tiers à la Communauté européenne et que l'auteur n'est pas un ressortissant d'un Etat membre
de la Communauté, la durée de protection est celle accordée dans le pays d'origine de l'oeuvre sans
que cette durée puisse excéder celle prévue à l'article L. 123-1.

Titre III : Exploitation des droits

Chapitre Ier : Dispositions générales

Article L131-1

La cession globale des oeuvres futures est nulle.

Article L131-2

Les contrats de représentation, d'édition et de production audiovisuelle définis au présent titre


doivent être constatés par écrit. Il en est de même des autorisations gratuites d'exécution.

Dans tous les autres cas, les dispositions des articles 1341 à 1348 du code civil sont applicables.

Article L131-3

La transmission des droits de l'auteur est subordonnée à la condition que chacun des droits cédés
fasse l'objet d'une mention distincte dans l'acte de cession et que le domaine d'exploitation des
droits cédés soit délimité quant à son étendue et à sa destination, quant au lieu et quant à la durée.

Lorsque des circonstances spéciales l'exigent, le contrat peut être valablement conclu par échange
de télégrammes, à condition que le domaine d'exploitation des droits cédés soit délimité
conformément aux termes du premier alinéa du présent article.

Les cessions portant sur les droits d'adaptation audiovisuelle doivent faire l'objet d'un contrat écrit
sur un document distinct du contrat relatif à l'édition proprement dite de l'oeuvre imprimée.

Dernière modification du texte le 01 décembre 2009 - Document généré le 13 octobre 2009 - Copyright (C) 2007-2008 Legifrance
Le bénéficiaire de la cession s'engage par ce contrat à rechercher une exploitation du droit cédé
conformément aux usages de la profession et à verser à l'auteur, en cas d'adaptation, une
rémunération proportionnelle aux recettes perçues.

Article L131-3-1

Dans la mesure strictement nécessaire à l'accomplissement d'une mission de service public, le droit
d'exploitation d'une oeuvre créée par un agent de l'Etat dans l'exercice de ses fonctions ou d'après
les instructions reçues est, dès la création, cédé de plein droit à l'Etat.

Pour l'exploitation commerciale de l'oeuvre mentionnée au premier alinéa, l'Etat ne dispose envers
l'agent auteur que d'un droit de préférence. Cette disposition n'est pas applicable dans le cas
d'activités de recherche scientifique d'un établissement public à caractère scientifique et
technologique ou d'un établissement public à caractère scientifique, culturel et professionnel,
lorsque ces activités font l'objet d'un contrat avec une personne morale de droit privé.

Article L131-3-2

Les dispositions de l'article L. 131-3-1 s'appliquent aux collectivités territoriales, aux établissements
publics à caractère administratif, aux autorités administratives indépendantes dotées de la
personnalité morale et à la Banque de France à propos des oeuvres créées par leurs agents dans
l'exercice de leurs fonctions ou d'après les instructions reçues.

Article L131-3-3

Un décret en Conseil d'Etat fixe les modalités d'application des articles L. 131-3-1 et L. 131-3-2. Il
définit en particulier les conditions dans lesquelles un agent, auteur d'une oeuvre, peut être intéressé
aux produits tirés de son exploitation quand la personne publique qui l'emploie, cessionnaire du
droit d'exploitation, a retiré un avantage d'une exploitation non commerciale de cette oeuvre ou
d'une exploitation commerciale dans le cas prévu par la dernière phrase du dernier alinéa de l'article
L. 131-3-1.

Article L131-4

La cession par l'auteur de ses droits sur son oeuvre peut être totale ou partielle. Elle doit comporter
au profit de l'auteur la participation proportionnelle aux recettes provenant de la vente ou de

Dernière modification du texte le 01 décembre 2009 - Document généré le 13 octobre 2009 - Copyright (C) 2007-2008 Legifrance
l'exploitation.

Toutefois, la rémunération de l'auteur peut être évaluée forfaitairement dans les cas suivants :

1° La base de calcul de la participation proportionnelle ne peut être pratiquement déterminée ;

2° Les moyens de contrôler l'application de la participation font défaut ;

3° Les frais des opérations de calcul et de contrôle seraient hors de proportion avec les résultats à
atteindre ;

4° La nature ou les conditions de l'exploitation rendent impossible l'application de la règle de la


rémunération proportionnelle, soit que la contribution de l'auteur ne constitue pas l'un des éléments
essentiels de la création intellectuelle de l'oeuvre, soit que l'utilisation de l'oeuvre ne présente qu'un
caractère accessoire par rapport à l'objet exploité ;

5° En cas de cession des droits portant sur un logiciel ;

6° Dans les autres cas prévus au présent code.

Est également licite la conversion entre les parties, à la demande de l'auteur, des droits provenant
des contrats en vigueur en annuités forfaitaires pour des durées à déterminer entre les parties.

Article L131-5

En cas de cession du droit d'exploitation, lorsque l'auteur aura subi un préjudice de plus de sept
douzièmes dû à une lésion ou à une prévision insuffisante des produits de l'oeuvre, il pourra
provoquer la révision des conditions de prix du contrat.

Cette demande ne pourra être formée que dans le cas où l'oeuvre aura été cédée moyennant une
rémunération forfaitaire.

La lésion sera appréciée en considération de l'ensemble de l'exploitation par le cessionnaire des


oeuvres de l'auteur qui se prétend lésé.

Dernière modification du texte le 01 décembre 2009 - Document généré le 13 octobre 2009 - Copyright (C) 2007-2008 Legifrance
Article L131-6

La clause d'une cession qui tend à conférer le droit d'exploiter l'oeuvre sous une forme non
prévisible ou non prévue à la date du contrat doit être expresse et stipuler une participation
corrélative aux profits d'exploitation.

Article L131-7

En cas de cession partielle, l'ayant cause est substitué à l'auteur dans l'exercice des droits cédés,
dans les conditions, les limites et pour la durée prévues au contrat, et à charge de rendre compte.

Article L131-8

En vue du paiement des redevances et rémunérations qui leur sont dues pour les trois dernières
années à l'occasion de la cession, de l'exploitation ou de l'utilisation de leurs oeuvres, telles qu'elles
sont définies à l'article L. 112-2 du présent code, les auteurs, compositeurs et artistes bénéficient du
privilège prévu au 4° de l'article 2331 et à l'article 2375 du code civil.

Article L131-9

Le contrat mentionne la faculté pour le producteur de recourir aux mesures techniques prévues à
l'article L. 331-5 ainsi qu'aux informations sous forme électronique prévues à l'article L. 331-11 en
précisant les objectifs poursuivis pour chaque mode d'exploitation, de même que les conditions dans
lesquelles l'auteur peut avoir accès aux caractéristiques essentielles desdites mesures techniques ou
informations sous forme électronique auxquelles le producteur a effectivement recours pour assurer
l'exploitation de l'oeuvre.

Chapitre II : Dispositions particulières à certains contrats

Section 1 : Contrat d'édition

Dernière modification du texte le 01 décembre 2009 - Document généré le 13 octobre 2009 - Copyright (C) 2007-2008 Legifrance
Article L132-1

Le contrat d'édition est le contrat par lequel l'auteur d'une oeuvre de l'esprit ou ses ayants droit
cèdent à des conditions déterminées à une personne appelée éditeur le droit de fabriquer ou de faire
fabriquer en nombre des exemplaires de l'oeuvre, à charge pour elle d'en assurer la publication et la
diffusion.

Article L132-2

Ne constitue pas un contrat d'édition, au sens de l'article L. 132-1, le contrat dit à compte d'auteur.

Par un tel contrat, l'auteur ou ses ayants droit versent à l'éditeur une rémunération convenue, à
charge par ce dernier de fabriquer en nombre, dans la forme et suivant les modes d'expression
déterminés au contrat, des exemplaires de l'oeuvre et d'en assurer la publication et la diffusion.

Ce contrat constitue un louage d'ouvrage régi par la convention, les usages et les dispositions des
articles 1787 et suivants du code civil.

Article L132-3

Ne constitue pas un contrat d'édition, au sens de l'article L. 132-1, le contrat dit de compte à demi.

Par un tel contrat, l'auteur ou ses ayants droit chargent un éditeur de fabriquer, à ses frais et en
nombre, des exemplaires de l'oeuvre, dans la forme et suivant les modes d'expression déterminés au
contrat, et d'en assurer la publication et la diffusion, moyennant l'engagement réciproquement
contracté de partager les bénéfices et les pertes d'exploitation, dans la proportion prévue.

Ce contrat constitue une société en participation. Il est régi, sous réserve des dispositions prévues
aux articles 1871 et suivants du code civil, par la convention et les usages.

Article L132-4

Est licite la stipulation par laquelle l'auteur s'engage à accorder un droit de préférence à un éditeur
pour l'édition de ses oeuvres futures de genres nettement déterminés.

Dernière modification du texte le 01 décembre 2009 - Document généré le 13 octobre 2009 - Copyright (C) 2007-2008 Legifrance
Ce droit est limité pour chaque genre à cinq ouvrages nouveaux à compter du jour de la signature
du contrat d'édition conclu pour la première oeuvre ou à la production de l'auteur réalisée dans un
délai de cinq années à compter du même jour.

L'éditeur doit exercer le droit qui lui est reconnu en faisant connaître par écrit sa décision à l'auteur,
dans le délai de trois mois à dater du jour de la remise par celui-ci de chaque manuscrit définitif.

Lorsque l'éditeur bénéficiant du droit de préférence aura refusé successivement deux ouvrages
nouveaux présentés par l'auteur dans le genre déterminé au contrat, l'auteur pourra reprendre
immédiatement et de plein droit sa liberté quant aux oeuvres futures qu'il produira dans ce genre. Il
devra toutefois, au cas où il aurait reçu ses oeuvres futures des avances du premier éditeur, effectuer
préalablement le remboursement de celles-ci.

Article L132-5

Le contrat peut prévoir soit une rémunération proportionnelle aux produits d'exploitation, soit, dans
les cas prévus aux articles L. 131-4 et L. 132-6, une rémunération forfaitaire.

Article L132-6

En ce qui concerne l'édition de librairie, la rémunération de l'auteur peut faire l'objet d'une
rémunération forfaitaire pour la première édition, avec l'accord formellement exprimé de l'auteur,
dans les cas suivants :

1° Ouvrages scientifiques ou techniques ;

2° Anthologies et encyclopédies ;

3° Préfaces, annotations, introductions, présentations ;

4° Illustrations d'un ouvrage ;

5° Editions de luxe à tirage limité ;

Dernière modification du texte le 01 décembre 2009 - Document généré le 13 octobre 2009 - Copyright (C) 2007-2008 Legifrance
6° Livres de prières ;

7° A la demande du traducteur pour les traductions ;

8° Editions populaires à bon marché ;

9° Albums bon marché pour enfants.

Peuvent également faire l'objet d'une rémunération forfaitaire les cessions de droits à ou par une
personne ou une entreprise établie à l'étranger.

En ce qui concerne les oeuvres de l'esprit publiées dans les journaux et recueils périodiques de tout
ordre et par les agences de presse, la rémunération de l'auteur, lié à l'entreprise d'information par un
contrat de louage d'ouvrage ou de services, peut également être fixée forfaitairement.

Article L132-7

Le consentement personnel et donné par écrit de l'auteur est obligatoire.

Sans préjudice des dispositions qui régissent les contrats passés par les mineurs et les majeurs en
curatelle, le consentement est même exigé lorsqu'il s'agit d'un auteur légalement incapable, sauf si
celui-ci est dans l'impossibilité physique de donner son consentement.

Les dispositions de l'alinéa précédent ne sont pas applicables lorsque le contrat d'édition est souscrit
par les ayants droit de l'auteur.

Article L132-8

L'auteur doit garantir à l'éditeur l'exercice paisible et, sauf convention contraire, exclusif du droit
cédé.

Il est tenu de faire respecter ce droit et de le défendre contre toutes atteintes qui lui seraient portées.

Article L132-9

Dernière modification du texte le 01 décembre 2009 - Document généré le 13 octobre 2009 - Copyright (C) 2007-2008 Legifrance
L'auteur doit mettre l'éditeur en mesure de fabriquer et de diffuser les exemplaires de l'oeuvre.

Il doit remettre à l'éditeur, dans le délai prévu au contrat, l'objet de l'édition en une forme qui
permette la fabrication normale.

Sauf convention contraire ou impossibilités d'ordre technique, l'objet de l'édition fournie par l'auteur
reste la propriété de celui-ci. L'éditeur en sera responsable pendant le délai d'un an après
l'achèvement de la fabrication.

Article L132-10

Le contrat d'édition doit indiquer le nombre minimum d'exemplaires constituant le premier tirage.
Toutefois, cette obligation ne s'applique pas aux contrats prévoyant un minimum de droits d'auteur
garantis par l'éditeur.

Article L132-11

L'éditeur est tenu d'effectuer ou de faire effectuer la fabrication selon les conditions, dans la forme
et suivant les modes d'expression prévus au contrat.

Il ne peut, sans autorisation écrite de l'auteur, apporter à l'oeuvre aucune modification.

Il doit, sauf convention contraire, faire figurer sur chacun des exemplaires le nom, le pseudonyme
ou la marque de l'auteur.

A défaut de convention spéciale, l'éditeur doit réaliser l'édition dans un délai fixé par les usages de
la profession.

En cas de contrat à durée déterminée, les droits du cessionnaire s'éteignent de plein droit à
l'expiration du délai sans qu'il soit besoin de mise en demeure.

L'éditeur pourra toutefois procéder, pendant trois ans après cette expiration, à l'écoulement, au prix
normal, des exemplaires restant en stock, à moins que l'auteur ne préfère acheter ces exemplaires
moyennant un prix qui sera fixé à dire d'experts à défaut d'accord amiable, sans que cette faculté
reconnue au premier éditeur interdise à l'auteur de faire procéder à une nouvelle édition dans un

Dernière modification du texte le 01 décembre 2009 - Document généré le 13 octobre 2009 - Copyright (C) 2007-2008 Legifrance
délai de trente mois.

Article L132-12

L'éditeur est tenu d'assurer à l'oeuvre une exploitation permanente et suivie et une diffusion
commerciale, conformément aux usages de la profession.

Article L132-13

L'éditeur est tenu de rendre compte.

L'auteur pourra, à défaut de modalités spéciales prévues au contrat, exiger au moins une fois l'an la
production par l'éditeur d'un état mentionnant le nombre d'exemplaires fabriqués en cours d'exercice
et précisant la date et l'importance des tirages et le nombre des exemplaires en stock.

Sauf usage ou conventions contraires, cet état mentionnera également le nombre des exemplaires
vendus par l'éditeur, celui des exemplaires inutilisables ou détruits par cas fortuit ou force majeure,
ainsi que le montant des redevances dues ou versées à l'auteur.

Article L132-14

L'éditeur est tenu de fournir à l'auteur toutes justifications propres à établir l'exactitude de ses
comptes.

Faute par l'éditeur de fournir les justifications nécessaires, il y sera contraint par le juge.

Article L132-15

La procédure de sauvegarde ou de redressement judiciaire de l'éditeur n'entraîne pas la résiliation du


contrat.

Lorsque l'activité est poursuivie en application des articles L. 621-22 et suivants du code de
commerce, toutes les obligations de l'éditeur à l'égard de l'auteur doivent être respectées.

Dernière modification du texte le 01 décembre 2009 - Document généré le 13 octobre 2009 - Copyright (C) 2007-2008 Legifrance
En cas de cession de l'entreprise d'édition en application des articles L. 621-83 et suivants du code
de commerce précité, l'acquéreur est tenu des obligations du cédant.

Lorsque l'activité de l'entreprise a cessé depuis plus de trois mois ou lorsque la liquidation judiciaire
est prononcée, l'auteur peut demander la résiliation du contrat.

Le liquidateur ne peut procéder à la vente en solde des exemplaires fabriqués ni à leur réalisation
dans les conditions prévues aux articles L. 622-17 et L. 622-18 du code de commerce précité que
quinze jours après avoir averti l'auteur de son intention, par lettre recommandée avec demande
d'accusé de réception.

L'auteur possède, sur tout ou partie des exemplaires, un droit de préemption. A défaut d'accord, le
prix de rachat sera fixé à dire d'expert.

Article L132-16

L'éditeur ne peut transmettre, à titre gratuit ou onéreux, ou par voie d'apport en société, le bénéfice
du contrat d'édition à des tiers, indépendamment de son fonds de commerce, sans avoir
préalablement obtenu l'autorisation de l'auteur.

En cas d'aliénation du fonds de commerce, si celle-ci est de nature à compromettre gravement les
intérêts matériels ou moraux de l'auteur, celui-ci est fondé à obtenir réparation même par voie de
résiliation du contrat.

Lorsque le fonds de commerce d'édition était exploité en société ou dépendait d'une indivision,
l'attribution du fonds à l'un des ex-associés ou à l'un des co-indivisaires en conséquence de la
liquidation ou du partage ne sera, en aucun cas, considérée comme une cession.

Article L132-17

Le contrat d'édition prend fin, indépendamment des cas prévus par le droit commun ou par les
articles précédents, lorsque l'éditeur procède à la destruction totale des exemplaires.

La résiliation a lieu de plein droit lorsque, sur mise en demeure de l'auteur lui impartissant un délai
convenable, l'éditeur n'a pas procédé à la publication de l'oeuvre ou, en cas d'épuisement, à sa
réédition.

Dernière modification du texte le 01 décembre 2009 - Document généré le 13 octobre 2009 - Copyright (C) 2007-2008 Legifrance
L'édition est considérée comme épuisée si deux demandes de livraisons d'exemplaires adressées à
l'éditeur ne sont pas satisfaites dans les trois mois.

En cas de mort de l'auteur, si l'oeuvre est inachevée, le contrat est résolu en ce qui concerne la partie
de l'oeuvre non terminée, sauf accord entre l'éditeur et les ayants droit de l'auteur.

Section 2 : Contrat de représentation

Article L132-18

Le contrat de représentation est celui par lequel l'auteur d'une oeuvre de l'esprit et ses ayants droit
autorisent une personne physique ou morale à représenter ladite oeuvre à des conditions qu'ils
déterminent. Est dit contrat général de représentation le contrat par lequel un organisme
professionnel d'auteurs confère à un entrepreneur de spectacles la faculté de représenter, pendant la
durée du contrat, les oeuvres actuelles ou futures, constituant le répertoire dudit organisme aux
conditions déterminées par l'auteur ou ses ayants droit.

Dans le cas prévu à l'alinéa précédent, il peut être dérogé aux dispositions de l'article L. 131-1.

Article L132-19

Le contrat de représentation est conclu pour une durée limitée ou pour un nombre déterminé de
communications au public.

Sauf stipulation expresse de droits exclusifs, il ne confère à l'entrepreneur de spectacles aucun


monopole d'exploitation.

La validité des droits exclusifs accordés par un auteur dramatique ne peut excéder cinq années ;
l'interruption des représentations au cours de deux années consécutives y met fin de plein droit.

L'entrepreneur de spectacles ne peut transférer le bénéfice de son contrat sans l'assentiment formel
et donné par écrit de l'auteur ou de son représentant.

Article L132-20

Dernière modification du texte le 01 décembre 2009 - Document généré le 13 octobre 2009 - Copyright (C) 2007-2008 Legifrance
Sauf stipulation contraire :

1° L'autorisation de télédiffuser une oeuvre par voie hertzienne ne comprend pas la distribution par
câble de cette télédiffusion, à moins qu'elle ne soit faite en simultané et intégralement par
l'organisme bénéficiaire de cette autorisation et sans extension de la zone géographique
contractuellement prévue ;

2° L'autorisation de télédiffuser l'oeuvre ne vaut pas autorisation de communiquer la télédiffusion


de cette oeuvre dans un lieu accessible au public ;

3° L'autorisation de télédiffuser l'oeuvre par voie hertzienne ne comprend pas son émission vers un
satellite permettant la réception de cette oeuvre par l'intermédiaire d'organismes tiers, à moins que
les auteurs ou leurs ayants droit aient contractuellement autorisé ces organismes à communiquer
l'oeuvre au public ; dans ce cas, l'organisme d'émission est exonéré du paiement de toute
rémunération ;

4° L'autorisation de télédiffuser une oeuvre par voie hertzienne comprend la distribution à des fins
non commerciales de cette télédiffusion sur les réseaux internes aux immeubles ou ensembles
d'immeubles collectifs à usage d'habitation installés par leurs propriétaires ou copropriétaires, ou
par les mandataires de ces derniers, à seule fin de permettre le raccordement de chaque logement de
ces mêmes immeubles ou ensembles d'immeubles collectifs à usage d'habitation à des dispositifs
collectifs de réception des télédiffusions par voie hertzienne normalement reçues dans la zone.

Article L132-20-1

I.-A compter de la date d'entrée en vigueur de la loi n° 97-283 du 27 mars 1997, le droit d'autoriser
la retransmission par câble, simultanée, intégrale et sans changement, sur le territoire national, d'une
oeuvre télédiffusée à partir d'un Etat membre de la Communauté européenne ne peut être exercé
que par une société de perception et de répartition des droits. Si cette société est régie par le titre II
du livre III, elle doit être agréée à cet effet par le ministre chargé de la culture.

Si le titulaire du droit n'en a pas déjà confié la gestion à l'une de ces sociétés, il désigne celle qu'il
charge de l'exercer. Il notifie par écrit cette désignation à la société, qui ne peut refuser.

Le contrat autorisant la télédiffusion d'une oeuvre sur le territoire national mentionne la société
chargée d'exercer le droit d'autoriser sa retransmission par câble, simultanée, intégrale et sans
changement, dans les Etats membres de la Communauté européenne.

L'agrément prévu au premier alinéa est délivré en considération :

Dernière modification du texte le 01 décembre 2009 - Document généré le 13 octobre 2009 - Copyright (C) 2007-2008 Legifrance
1° De la qualification professionnelle des dirigeants des sociétés et des moyens que celles-ci
peuvent mettre en oeuvre pour assurer le recouvrement des droits définis au premier alinéa et
l'exploitation de leur répertoire ;

2° De l'importance de leur répertoire ;

3° De leur respect des obligations que leur imposent les dispositions du titre II du livre III.

Un décret en Conseil d'Etat fixe les conditions de délivrance et de retrait de l'agrément. Il fixe
également, dans le cas prévu au deuxième alinéa, les modalités de désignation de la société chargée
de la gestion du droit de retransmission.

II.-Par dérogation au I, le titulaire du droit peut céder celui-ci à une entreprise de communication
audiovisuelle.

Les dispositions du I ne s'appliquent pas aux droits dont est cessionnaire une entreprise de
communication audiovisuelle.

Article L132-20-2

Des médiateurs sont institués afin de favoriser, sans préjudice du droit des parties de saisir le juge,
la résolution des litiges relatifs à l'octroi de l'autorisation de retransmission, simultanée, intégrale et
sans changement, d'une oeuvre par câble.

A défaut d'accord amiable, le Médiateur peut proposer aux parties la solution qui lui paraît
appropriée, que celles-ci sont réputées avoir acceptée faute d'avoir exprimé leur opposition par écrit
dans un délai de trois mois.

Un décret en Conseil d'Etat précise les conditions d'application du présent article et les modalités de
désignation des médiateurs.

Article L132-21

L'entrepreneur de spectacles est tenu de déclarer à l'auteur ou à ses représentants le programme


exact des représentations ou exécutions publiques et de leur fournir un état justifié de ses recettes. Il

Dernière modification du texte le 01 décembre 2009 - Document généré le 13 octobre 2009 - Copyright (C) 2007-2008 Legifrance
doit acquitter aux échéances prévues, entre les mains de l'auteur ou de ses représentants, le montant
des redevances stipulées.

Toutefois, les communes, pour l'organisation de leurs fêtes locales et publiques, et les sociétés
d'éducation populaire, agréées par l'autorité administrative, pour les séances organisées par elles
dans le cadre de leurs activités, doivent bénéficier d'une réduction de ces redevances.

Article L132-22

L'entrepreneur de spectacles doit assurer la représentation ou l'exécution publique dans des


conditions techniques propres à garantir le respect des droits intellectuels et moraux de l'auteur.

Section 3 : Contrat de production audiovisuelle

Article L132-23

Le producteur de l'oeuvre audiovisuelle est la personne physique ou morale qui prend l'initiative et
la responsabilité de la réalisation de l'oeuvre.

Article L132-24

Le contrat qui lie le producteur aux auteurs d'une oeuvre audiovisuelle, autres que l'auteur de la
composition musicale avec ou sans paroles, emporte, sauf clause contraire et sans préjudice des
droits reconnus à l'auteur par les dispositions des articles L. 111-3, L. 121-4, L. 121-5, L. 122-1 à L.
122-7, L. 123-7, L. 131-2 à L. 131-7, L. 132-4 et L. 132-7, cession au profit du producteur des
droits exclusifs d'exploitation de l'oeuvre audiovisuelle.

Le contrat de production audiovisuelle n'emporte pas cession au producteur des droits graphiques et
théâtraux sur l'oeuvre.

Ce contrat prévoit la liste des éléments ayant servi à la réalisation de l'oeuvre qui sont conservés
ainsi que les modalités de cette conservation.

Article L132-25

Dernière modification du texte le 01 décembre 2009 - Document généré le 13 octobre 2009 - Copyright (C) 2007-2008 Legifrance
La rémunération des auteurs est due pour chaque mode d'exploitation.

Sous réserve des dispositions de l'article L. 131-4, lorsque le public paie un prix pour recevoir
communication d'une oeuvre audiovisuelle déterminée et individualisable, la rémunération est
proportionnelle à ce prix, compte tenu des tarifs dégressifs éventuels accordés par le distributeur à
l'exploitant ; elle est versée aux auteurs par le producteur.

Les accords relatifs à la rémunération des auteurs conclus entre les organismes professionnels
d'auteurs ou les sociétés de perception et de répartition des droits mentionnées au titre II du livre III
et les organisations représentatives d'un secteur d'activité peuvent être rendus obligatoires à
l'ensemble des intéressés du secteur d'activité concerné par arrêté du ministre chargé de la culture.

Article L132-26

L'auteur garantit au producteur l'exercice paisible des droits cédés.

Article L132-27
Le producteur est tenu d'assurer à l'oeuvre audiovisuelle une exploitation conforme aux usages de la
profession. Les organisations représentatives des producteurs, les organisations professionnelles
d'auteurs et les sociétés de perception et de répartition des droits mentionnées au titre II du livre III
peuvent établir conjointement un recueil des usages de la profession.

Article L132-28

Le producteur fournit, au moins une fois par an, à l'auteur et aux coauteurs un état des recettes
provenant de l'exploitation de l'oeuvre selon chaque mode d'exploitation.

A leur demande, il leur fournit toute justification propre à établir l'exactitude des comptes,
notamment la copie des contrats par lesquels il cède à des tiers tout ou partie des droits dont il
dispose.

Article L132-29

Sauf convention contraire, chacun des auteurs de l'oeuvre audiovisuelle peut disposer librement de
la partie de l'oeuvre qui constitue sa contribution personnelle en vue de son exploitation dans un

Dernière modification du texte le 01 décembre 2009 - Document généré le 13 octobre 2009 - Copyright (C) 2007-2008 Legifrance
genre différent et dans les limites fixées par l'article L. 113-3.

Article L132-30
La procédure de sauvegarde ou de redressement judiciaire du producteur n'entraîne pas la résiliation
du contrat de production audiovisuelle. Lorsque la réalisation ou l'exploitation de l'oeuvre est
continuée en application des articles L. 621-22 et suivants du code de commerce, l'administrateur
est tenu au respect de toutes les obligations du producteur, notamment à l'égard des coauteurs. En
cas de cession de tout ou partie de l'entreprise ou de liquidation, l'administrateur, le débiteur, le
liquidateur, selon le cas, est tenu d'établir un lot distinct pour chaque oeuvre audiovisuelle pouvant
faire l'objet d'une cession ou d'une vente aux enchères. Il a l'obligation d'aviser, à peine de nullité,
chacun des auteurs et des coproducteurs de l'oeuvre par lettre recommandée, un mois avant toute
décision sur la cession ou toute procédure de licitation. L'acquéreur est, de même, tenu aux
obligations du cédant. L'auteur et les coauteurs possèdent un droit de préemption sur l'oeuvre, sauf
si l'un des coproducteurs se déclare acquéreur. A défaut d'accord, le prix d'achat est fixé à dire
d'expert. Lorsque l'activité de l'entreprise a cessé depuis plus de trois mois ou lorsque la liquidation
est prononcée, l'auteur et les coauteurs peuvent demander la résiliation du contrat de production
audiovisuelle.

Section 4 : Contrat de commande pour la publicité

Article L132-31

Dans le cas d'une oeuvre de commande utilisée pour la publicité, le contrat entre le producteur et
l'auteur entraîne, sauf clause contraire, cession au producteur des droits d'exploitation de l'oeuvre,
dès lors que ce contrat précise la rémunération distincte due pour chaque mode d'exploitation de
l'oeuvre en fonction notamment de la zone géographique, de la durée de l'exploitation, de
l'importance du tirage et de la nature du support.

Un accord entre les organisations représentatives d'auteurs et les organisations représentatives des
producteurs en publicité fixe les éléments de base entrant dans la composition des rémunérations
correspondant aux différentes utilisations des oeuvres.

La durée de l'accord est comprise entre un et cinq ans.

Ses stipulations peuvent être rendues obligatoires pour l'ensemble des intéressés par décret.

Article L132-32

Dernière modification du texte le 01 décembre 2009 - Document généré le 13 octobre 2009 - Copyright (C) 2007-2008 Legifrance
A défaut d'accord conclu soit avant le 4 avril 1986, soit à la date d'expiration du précédent accord,
les bases des rémunérations visées au deuxième alinéa de l'article L. 132-31 sont déterminées par
une commission présidée par un magistrat de l'ordre judiciaire désigné par le premier président de la
Cour de cassation et composée, en outre, d'un membre du Conseil d'Etat désigné par le
vice-président du Conseil d'Etat, d'une personnalité qualifiée désignée par le ministre chargé de la
culture et, en nombre égal, d'une part, de membres désignés par les organisations représentatives
des auteurs et, d'autre part, de membres désignés par les organisations représentatives des
producteurs en publicité.

Article L132-33

Les organisations appelées à désigner les membres de la commission ainsi que le nombre de
personnes que chacune est appelée à désigner sont déterminés par arrêté du ministre chargé de la
culture.

La commission se détermine à la majorité de ses membres présents. En cas de partage des voix, le
président a voix prépondérante.

Les délibérations de la commission sont exécutoires si, dans un délai d'un mois, son président n'a
pas demandé une seconde délibération.

Les décisions de la commission sont publiées au Journal officiel de la République française.

Section 5 : Contrat de nantissement du droit d'exploitation des


logiciels

Article L132-34

Sans préjudice des dispositions de la loi du 17 mars 1909 relative à la vente et au nantissement des
fonds de commerce, le droit d'exploitation de l'auteur d'un logiciel défini à l'article L. 122-6 peut
faire l'objet d'un nantissement dans les conditions suivantes :

Le contrat de nantissement est, à peine de nullité, constaté par un écrit.

Le nantissement est inscrit, à peine d'inopposabilité, sur un registre spécial tenu par l'Institut
national de la propriété industrielle. L'inscription indique précisément l'assiette de la sûreté et
notamment les codes source et les documents de fonctionnement.

Dernière modification du texte le 01 décembre 2009 - Document généré le 13 octobre 2009 - Copyright (C) 2007-2008 Legifrance
Le rang des inscriptions est déterminé par l'ordre dans lequel elles sont requises.

Les inscriptions de nantissement sont, sauf renouvellement préalable, périmées à l'expiration d'une
durée de cinq ans.

Un décret en Conseil d'Etat fixera les conditions d'application du présent article.

Section 6 : Droit d'exploitation des œuvres des journalistes

Article L132-35
On entend par titre de presse, au sens de la présente section, l'organe de presse à l'élaboration
duquel le journaliste professionnel a contribué, ainsi que l'ensemble des déclinaisons du titre, quels
qu'en soient le support, les modes de diffusion et de consultation. Sont exclus les services de
communication audiovisuelle au sens de l'article 2 de la loi n° 86-1067 du 30 septembre 1986
relative à la liberté de communication.

Est assimilée à la publication dans le titre de presse la diffusion de tout ou partie de son contenu par
un service de communication au public en ligne ou par tout autre service, édité par un tiers, dès lors
que cette diffusion est faite sous le contrôle éditorial du directeur de la publication dont le contenu
diffusé est issu ou dès lors qu'elle figure dans un espace dédié au titre de presse dont le contenu
diffusé est extrait.

Est également assimilée à la publication dans le titre de presse la diffusion de tout ou partie de son
contenu par un service de communication au public en ligne édité par l'entreprise de presse ou par le
groupe auquel elle appartient ou édité sous leur responsabilité, la mention dudit titre de presse
devant impérativement figurer.

Article L132-36
Sous réserve des dispositions de l'article L. 121-8, la convention liant un journaliste professionnel
ou assimilé au sens des articles L. 7111-3 et suivants du code du travail, qui contribue, de manière
permanente ou occasionnelle, à l'élaboration d'un titre de presse, et l'employeur emporte, sauf
stipulation contraire, cession à titre exclusif à l'employeur des droits d'exploitation des œuvres du
journaliste réalisées dans le cadre de ce titre, qu'elles soient ou non publiées.

Article L132-37
L'exploitation de l'œuvre du journaliste sur différents supports, dans le cadre du titre de presse
défini à l'article L. 132-35 du présent code, a pour seule contrepartie le salaire, pendant une période

Dernière modification du texte le 01 décembre 2009 - Document généré le 13 octobre 2009 - Copyright (C) 2007-2008 Legifrance
fixée par un accord d'entreprise ou, à défaut, par tout autre accord collectif, au sens des articles L.
2222-1 et suivants du code du travail.

Cette période est déterminée en prenant notamment en considération la périodicité du titre de presse
et la nature de son contenu.

Article L132-38
L'exploitation de l'œuvre dans le titre de presse, au-delà de la période prévue à l'article L. 132-37,
est rémunérée, sous forme de droits d'auteur ou de salaire, dans des conditions déterminées par
l'accord d'entreprise ou, à défaut, par tout autre accord collectif.

Article L132-39
Lorsque la société éditrice ou la société qui la contrôle, au sens de l'article L. 233-16 du code de
commerce, édite plusieurs titres de presse, un accord d'entreprise peut prévoir la diffusion de
l'œuvre par d'autres titres de cette société ou du groupe auquel elle appartient, à condition que ces
titres et le titre de presse initial appartiennent à une même famille cohérente de presse. Cet accord
définit la notion de famille cohérente de presse ou fixe la liste de chacun des titres de presse
concernés.

L'exploitation de l'œuvre du journaliste au sein de la famille cohérente de presse doit comporter des
mentions qui permettent une identification dudit journaliste et, si l'accord le prévoit, du titre de
presse dans lequel l'œuvre a été initialement publiée.

Ces exploitations hors du titre de presse tel que défini à l'article L. 132-35 du présent code donnent
lieu à rémunération, sous forme de droits d'auteur ou de salaire, dans des conditions déterminées par
l'accord d'entreprise mentionné au premier alinéa du présent article.

Article L132-40
Toute cession de l'œuvre en vue de son exploitation hors du titre de presse initial ou d'une famille
cohérente de presse est soumise à l'accord exprès et préalable de son auteur exprimé à titre
individuel ou dans un accord collectif, sans préjudice, dans ce deuxième cas, de l'exercice de son
droit moral par le journaliste.

Ces exploitations donnent lieu à rémunération sous forme de droits d'auteur, dans des conditions
déterminées par l'accord individuel ou collectif.

Article L132-41
Lorsque l'auteur d'une image fixe est un journaliste professionnel qui tire le principal de ses revenus
de l'exploitation de telles œuvres et qui collabore de manière occasionnelle à l'élaboration d'un titre
de presse, la cession des droits d'exploitation telle que prévue à l'article L. 132-36 ne s'applique que
si cette œuvre a été commandée par l'entreprise de presse.

Dernière modification du texte le 01 décembre 2009 - Document généré le 13 octobre 2009 - Copyright (C) 2007-2008 Legifrance
Les conditions dans lesquelles le second alinéa de l'article L. 121-8 s'applique aux œuvres cédées en
application du premier alinéa du présent article sont précisées par un accord collectif ou individuel.

Article L132-42
Les droits d'auteur mentionnés aux articles L. 132-38 et suivants n'ont pas le caractère de salaire. Ils
sont déterminés conformément aux articles L. 131-4 et L. 132-6.

Article L132-43
Les accords collectifs peuvent prévoir de confier la gestion des droits mentionnés aux articles L.
132-38 et suivants à une ou des sociétés de perception et de répartition de droits mentionnées aux
articles L. 321-1 et suivants.

Article L132-44
Il est créé une commission, présidée par un représentant de l'Etat, et composée, en outre, pour
moitié de représentants des organisations professionnelles de presse représentatives et pour moitié
de représentants des organisations syndicales de journalistes professionnels représentatives.

Le représentant de l'Etat est nommé parmi les membres de la Cour de cassation, du Conseil d'Etat
ou de la Cour des comptes, par arrêté du ministre chargé de la communication.

A défaut de conclusion d'un accord d'entreprise dans un délai de six mois à compter de la
publication de la loi n° 2009-669 du 12 juin 2009 favorisant la diffusion et la protection de la
création sur internet, et en l'absence de tout autre accord collectif applicable, l'une des parties à la
négociation de l'accord d'entreprise peut saisir la commission aux fins de déterminer les modes et
bases de la rémunération due en contrepartie des droits d'exploitation. La demande peut également
porter sur l'identification des titres composant une famille cohérente de presse au sein du groupe, en
application de l'article L. 132-39.

Pour les accords d'entreprise conclus pour une durée déterminée qui arrivent à échéance ou pour
ceux qui sont dénoncés par l'une des parties, la commission peut être saisie dans les mêmes
conditions et sur les mêmes questions qu'au précédent alinéa, à défaut de la conclusion d'un nouvel
accord d'entreprise dans les six mois suivant la date d'expiration de l'accord à durée déterminée ou à
défaut de la conclusion d'un accord de substitution dans les délais prévus à l'article L. 2261-10 du
code du travail à la suite de la dénonciation du précédent accord.

La commission recherche avec les parties une solution de compromis afin de parvenir à un accord.
Elle s'appuie, à cet effet, sur les accords existants pertinents au regard de la forme de presse
considérée. Elle rend sa décision dans un délai de deux mois à compter de sa saisine.

Dernière modification du texte le 01 décembre 2009 - Document généré le 13 octobre 2009 - Copyright (C) 2007-2008 Legifrance
La commission se détermine à la majorité de ses membres présents. En cas de partage des voix, le
président a voix prépondérante.

Les décisions de la commission sont exécutoires si, dans un délai d'un mois, son président n'a pas
demandé une seconde délibération. Elles sont notifiées aux parties et au ministre chargé de la
communication, qui en assure la publicité. L'intervention de la décision de la commission ne fait pas
obstacle à ce que s'engage dans les entreprises de presse concernées une nouvelle négociation
collective.L'accord collectif issu de cette négociation se substitue à la décision de la commission,
après son dépôt par la partie la plus diligente auprès de l'autorité administrative, conformément à
l'article L. 2231-6 du code du travail.

Un décret en Conseil d'Etat fixe les conditions d'application du présent article et notamment la
composition, les modalités de saisine et de fonctionnement de la commission ainsi que les voies de
recours juridictionnel contre ses décisions.

Article L132-45
L'article L. 132-41 s'applique à compter de l'entrée en vigueur d'un accord de branche déterminant
le salaire minimum des journalistes professionnels qui tirent le principal de leurs revenus de
l'exploitation d'images fixes et qui collaborent de manière occasionnelle à l'élaboration d'un titre de
presse. Cet accord prend en compte le caractère exclusif ou non de la cession.

A défaut d'accord dans un délai de deux ans à compter de la publication de la loi n° 2009-669 du 12
juin 2009 favorisant la diffusion et la protection de la création sur internet, un décret fixe les
conditions de détermination de ce salaire minimum.

Chapitre III : Rémunération au titre du prêt en bibliothèque

Article L133-1

Lorsqu'une oeuvre a fait l'objet d'un contrat d'édition en vue de sa publication et de sa diffusion sous
forme de livre, l'auteur ne peut s'opposer au prêt d'exemplaires de cette édition par une bibliothèque
accueillant du public.

Ce prêt ouvre droit à rémunération au profit de l'auteur selon les modalités prévues à l'article L.
133-4.

Article L133-2

La rémunération prévue par l'article L. 133-1 est perçue par une ou plusieurs des sociétés de

Dernière modification du texte le 01 décembre 2009 - Document généré le 13 octobre 2009 - Copyright (C) 2007-2008 Legifrance
perception et de répartition des droits régies par le titre II du livre III et agréées à cet effet par le
ministre chargé de la culture.

L'agrément prévu au premier alinéa est délivré en considération :

-de la diversité des associés ;

-de la qualification professionnelle des dirigeants ;

-des moyens que la société propose de mettre en oeuvre pour assurer la perception et la répartition
de la rémunération au titre du prêt en bibliothèque ;

-de la représentation équitable des auteurs et des éditeurs parmi ses associés et au sein de ses
organes dirigeants.

Un décret en Conseil d'Etat fixe les conditions de délivrance et de retrait de cet agrément.

Article L133-3

La rémunération prévue au second alinéa de l'article L. 133-1 comprend deux parts.

La première part, à la charge de l'Etat, est assise sur une contribution forfaitaire par usager inscrit
dans les bibliothèques accueillant du public pour le prêt, à l'exception des bibliothèques scolaires.
Un décret fixe le montant de cette contribution, qui peut être différent pour les bibliothèques des
établissements d'enseignement supérieur, ainsi que les modalités de détermination du nombre
d'usagers inscrits à prendre en compte pour le calcul de cette part.

La seconde part est assise sur le prix public de vente hors taxes des livres achetés, pour leurs
bibliothèques accueillant du public pour le prêt, par les personnes morales mentionnées au troisième
alinéa (2°) de l'article 3 de la loi n° 81-766 du 10 août 1981 relative au prix du livre ; elle est versée
par les fournisseurs qui réalisent ces ventes. Le taux de cette rémunération est de 6 % du prix public
de vente.

Article L133-4

La rémunération au titre du prêt en bibliothèque est répartie dans les conditions suivantes :

Dernière modification du texte le 01 décembre 2009 - Document généré le 13 octobre 2009 - Copyright (C) 2007-2008 Legifrance
1° Une première part est répartie à parts égales entre les auteurs et leurs éditeurs à raison du nombre
d'exemplaires des livres achetés chaque année, pour leurs bibliothèques accueillant du public pour
le prêt, par les personnes morales mentionnées au troisième alinéa (2°) de l'article 3 de la loi n°
81-766 du 10 août 1981 précitée, déterminé sur la base des informations que ces personnes et leurs
fournisseurs communiquent à la ou aux sociétés mentionnées à l'article L. 133-2 ;

2° Une seconde part, qui ne peut excéder la moitié du total, est affectée à la prise en charge d'une
fraction des cotisations dues au titre de la retraite complémentaire par les personnes visées au
second alinéa de l'article L. 382-12 du code de la sécurité sociale.

Livre II : Les droits voisins du droit d'auteur

Titre unique

Chapitre Ier : Dispositions générales

Article L211-1

Les droits voisins ne portent pas atteinte aux droits des auteurs. En conséquence, aucune disposition
du présent titre ne doit être interprétée de manière à limiter l'exercice du droit d'auteur par ses
titulaires.

Article L211-2

Outre toute personne justifiant d'un intérêt pour agir, le ministre chargé de la culture peut saisir
l'autorité judiciaire, notamment s'il n'y a pas d'ayant droit connu, ou en cas de vacance ou
déshérence.

Article L211-3
Les bénéficiaires des droits ouverts au présent titre ne peuvent interdire : 1° Les représentations
privées et gratuites effectuées exclusivement dans un cercle de famille ; 2° Les reproductions
strictement réservées à l'usage privé de la personne qui les réalise et non destinées à une utilisation
collective ; 3° Sous réserve d'éléments suffisants d'identification de la source : -les analyses et

Dernière modification du texte le 01 décembre 2009 - Document généré le 13 octobre 2009 - Copyright (C) 2007-2008 Legifrance
courtes citations justifiées par le caractères critique, polémique, pédagogique, scientifique ou
d'information de l'oeuvre à laquelle elles sont incorporées ; -les revues de presse ; -la diffusion,
même intégrale, à titre d'information d'actualité, des discours destinés au public dans les assemblées
politiques, administratives, judiciaires ou académiques, ainsi que dans les réunions publiques
d'ordre politique et les cérémonies officielles ; -la communication au public ou la reproduction
d'extraits d'objets protégés par un droit voisin, sous réserve des objets conçus à des fins
pédagogiques, à des fins exclusives d'illustration dans le cadre de l'enseignement et de la recherche,
à l'exclusion de toute activité ludique ou récréative, dès lors que le public auquel cette
communication ou cette reproduction est destinée est composé majoritairement d'élèves, d'étudiants,
d'enseignants ou de chercheurs directement concernés, que l'utilisation de cette communication ou
cette reproduction ne donne lieu à aucune exploitation commerciale et qu'elle est compensée par
une rémunération négociée sur une base forfaitaire ; 4° La parodie, le pastiche et la caricature,
compte tenu des lois du genre ; 5° La reproduction provisoire présentant un caractère transitoire ou
accessoire, lorsqu'elle est une partie intégrante et essentielle d'un procédé technique et qu'elle a pour
unique objet de permettre l'utilisation licite de l'objet protégé par un droit voisin ou sa transmission
entre tiers par la voie d'un réseau faisant appel à un intermédiaire ; toutefois, cette reproduction
provisoire ne doit pas avoir de valeur économique propre ; 6° La reproduction et la communication
au public d'une interprétation, d'un phonogramme, d'un vidéogramme ou d'un programme dans les
conditions définies aux deux premiers alinéas du 7° de l'article L. 122-5 ; 7° Les actes de
reproduction et de représentation d'une interprétation, d'un phonogramme, d'un vidéogramme ou
d'un programme réalisés à des fins de conservation ou destinés à préserver les conditions de sa
consultation à des fins de recherche ou d'études privées par des particuliers, dans les locaux de
l'établissement et sur des terminaux dédiés, effectués par des bibliothèques accessibles au public,
par des musées ou par des services d'archives, sous réserve que ceux-ci ne recherchent aucun
avantage économique ou commercial. Les exceptions énumérées par le présent article ne peuvent
porter atteinte à l'exploitation normale de l'interprétation, du phonogramme, du vidéogramme ou du
programme ni causer un préjudice injustifié aux intérêts légitimes de l'artiste-interprète, du
producteur ou de l'entreprise de communication audiovisuelle.

Article L211-4

La durée des droits patrimoniaux objets du présent titre est de cinquante années à compter du 1er
janvier de l'année civile suivant celle :

1° De l'interprétation pour les artistes-interprètes. Toutefois, si une fixation de l'interprétation fait


l'objet d'une mise à disposition du public, par des exemplaires matériels, ou d'une communication
au public pendant la période définie au premier alinéa, les droits patrimoniaux de l'artiste-interprète
n'expirent que cinquante ans après le 1er janvier de l'année civile suivant le premier de ces faits ;

2° De la première fixation d'une séquence de son pour les producteurs de phonogrammes.


Toutefois, si un phonogramme fait l'objet, par des exemplaires matériels, d'une mise à disposition
du public pendant la période définie au premier alinéa, les droits patrimoniaux du producteur du
phonogramme n'expirent que cinquante ans après le 1er janvier de l'année civile suivant ce fait. En
l'absence de mise à disposition du public, ses droits expirent cinquante ans après le 1er janvier de
l'année civile suivant la première communication au public ;

3° De la première fixation d'une séquence d'images sonorisées ou non pour les producteurs de

Dernière modification du texte le 01 décembre 2009 - Document généré le 13 octobre 2009 - Copyright (C) 2007-2008 Legifrance
vidéogrammes. Toutefois, si un vidéogramme fait l'objet, par des exemplaires matériels, d'une mise
à disposition du public ou d'une communication au public pendant la période définie au premier
alinéa, les droits patrimoniaux du producteur du vidéogramme n'expirent que cinquante ans après le
1er janvier de l'année civile suivant le premier de ces faits ;

4° De la première communication au public des programmes mentionnés à l'article L. 216-1 pour


des entreprises de communication audiovisuelle.

Article L211-5

Sous réserve des dispositions des conventions internationales auxquelles la France est partie, les
titulaires de droits voisins qui ne sont pas ressortissants d'un Etat membre de la Communauté
européenne bénéficient de la durée de protection prévue dans le pays dont ils sont ressortissants
sans que cette durée puisse excéder celle prévue à l'article L. 211-4.

Article L211-6

Dès lors que la première vente d'un ou des exemplaires matériels d'une fixation protégée par un
droit voisin a été autorisée par le titulaire du droit ou ses ayants droit sur le territoire d'un Etat
membre de la Communauté européenne ou d'un autre Etat partie à l'accord sur l'Espace économique
européen, la vente de ces exemplaires de cette fixation ne peut plus être interdite dans les Etats
membres de la Communauté européenne et les Etats parties à l'accord sur l'Espace économique
européen.

Chapitre II : Droits des artistes-interprètes

Article L212-1

A l'exclusion de l'artiste de complément, considéré comme tel par les usages professionnels,
l'artiste-interprète ou exécutant est la personne qui représente, chante, récite, déclame, joue ou
exécute de toute autre manière une oeuvre littéraire ou artistique, un numéro de variétés, de cirque
ou de marionnettes.

Article L212-2

Dernière modification du texte le 01 décembre 2009 - Document généré le 13 octobre 2009 - Copyright (C) 2007-2008 Legifrance
L'artiste-interprète a le droit au respect de son nom, de sa qualité et de son interprétation.

Ce droit inaliénable et imprescriptible est attaché à sa personne.

Il est transmissible à ses héritiers pour la protection de l'interprétation et de la mémoire du défunt.

Article L212-3

Sont soumises à l'autorisation écrite de l'artiste-interprète la fixation de sa prestation, sa


reproduction et sa communication au public, ainsi que toute utilisation séparée du son et de l'image
de la prestation lorsque celle-ci a été fixée à la fois pour le son et l'image.

Cette autorisation et les rémunérations auxquelles elle donne lieu sont régies par les dispositions des
articles L. 762-1 et L. 762-2 du code du travail, sous réserve des dispositions de l'article L. 212-6 du
présent code.

Article L212-4

La signature du contrat conclu entre un artiste-interprète et un producteur pour la réalisation d'une


oeuvre audiovisuelle vaut autorisation de fixer, reproduire et communiquer au public la prestation
de l'artiste-interprète.

Ce contrat fixe une rémunération distincte pour chaque mode d'exploitation de l'oeuvre.

Article L212-5

Lorsque ni le contrat ni une convention collective ne mentionnent de rémunération pour un ou


plusieurs modes d'exploitation, le niveau de celle-ci est fixé par référence à des barèmes établis par
voie d'accords spécifiques conclus, dans chaque secteur d'activité, entre les organisations de salariés
et d'employeurs représentatives de la profession.

Article L212-6

Dernière modification du texte le 01 décembre 2009 - Document généré le 13 octobre 2009 - Copyright (C) 2007-2008 Legifrance
Les dispositions de l'article L. 762-2 du code du travail ne s'appliquent qu'à la fraction de la
rémunération versée en application du contrat excédant les bases fixées par la convention collective
ou l'accord spécifique.

Article L212-7

Les contrats passés antérieurement au 1er janvier 1986 entre un artiste-interprète et un producteur
d'oeuvre audiovisuelle ou leurs cessionnaires sont soumis aux dispositions qui précèdent, en ce qui
concerne les modes d'exploitation qu'ils excluaient. La rémunération correspondante n'a pas le
caractère de salaire.

Article L212-8

Les stipulations des conventions ou accords mentionnés aux articles précédents peuvent être
rendues obligatoires à l'intérieur de chaque secteur d'activité pour l'ensemble des intéressés par
arrêté du ministre compétent.

Article L212-9

A défaut d'accord conclu dans les termes des articles L. 212-4 à L. 212-7 soit avant le 4 janvier
1986, soit à la date d'expiration du précédent accord, les modes et les bases de rémunération des
artistes-interprètes sont déterminés, pour chaque secteur d'activité, par une commission présidée par
un magistrat de l'ordre judiciaire désigné par le premier président de la Cour de cassation et
composée, en outre, d'un membre du Conseil d'Etat, désigné par le vice-président du Conseil d'Etat,
d'une personnalité qualifiée désignée par le ministre chargé de la culture et, en nombre égal, de
représentants des organisations de salariés et de représentants des organisations d'employeurs.

La commission se détermine à la majorité de membres présents. En cas de partage des voix, le


président a voix prépondérante. La commission se prononce dans les trois mois suivant l'expiration
du délai fixé au premier alinéa du présent article.

Sa décision a effet pour une durée de trois ans, sauf accord des intéressés intervenu avant ce terme.

Article L212-10

Dernière modification du texte le 01 décembre 2009 - Document généré le 13 octobre 2009 - Copyright (C) 2007-2008 Legifrance
Les artistes-interprètes ne peuvent interdire la reproduction et la communication publique de leur
prestation si elle est accessoire à une événement constituant le sujet principal d'une séquence d'une
oeuvre ou d'un document audiovisuel.

Article L212-11

Les dispositions de l'article L. 131-9 sont applicables aux contrats valant autorisation d'exploitation
en application des articles L. 212-3 et L. 212-4, entre les producteurs et les artistes-interprètes.

Chapitre III : Droits des producteurs de phonogrammes

Article L213-1

Le producteur de phonogrammes est la personne, physique ou morale, qui a l'initiative et la


responsabilité de la première fixation d'une séquence de son.

L'autorisation du producteur de phonogrammes est requise avant toute reproduction, mise à la


disposition du public par la vente, l'échange ou le louage, ou communication au public de son
phonogramme autres que celles mentionnées à l'article L. 214-1.

Chapitre IV : Dispositions communes aux artistes-interprètes et aux


producteurs de phonogrammes

Article L214-1

Lorsqu'un phonogramme a été publié à des fins de commerce, l'artiste-interprète et le producteur ne


peuvent s'opposer :

1° A sa communication directe dans un lieu public, dès lors qu'il n'est pas utilisé dans un spectacle ;

2° A sa radiodiffusion et à sa câblo-distribution simultanée et intégrale, ainsi qu'à sa reproduction


strictement réservée à ces fins, effectuée par ou pour le compte d'entreprises de communication
audiovisuelle en vue de sonoriser leurs programmes propres diffusés sur leur antenne ainsi que sur
celles des entreprises de communication audiovisuelle qui acquittent la rémunération équitable.

Dernière modification du texte le 01 décembre 2009 - Document généré le 13 octobre 2009 - Copyright (C) 2007-2008 Legifrance
Dans tous les autres cas, il incombe aux producteurs desdits programmes de se conformer au droit
exclusif des titulaires de droits voisins prévu aux articles L. 212-3 et L. 213-1.

Ces utilisations des phonogrammes publiés à des fins de commerce, quel que soit le lieu de fixation
de ces phonogrammes, ouvrent droit à rémunération au profit des artistes-interprètes et des
producteurs.

Cette rémunération est versée par les personnes qui utilisent les phonogrammes publiés à des fins de
commerce dans les conditions mentionnées aux 1° et 2° du présent article.

Elle est assise sur les recettes de l'exploitation ou, à défaut, évaluée forfaitairement dans les cas
prévus à l'article L. 131-4.

Elle est répartie par moitié entre les artistes-interprètes et les producteurs de phonogrammes.

Article L214-2

Sous réserve des conventions internationales, les droits à rémunération reconnus par les dispositions
de l'article L. 214-1 sont répartis entre les artistes-interprètes et les producteurs de phonogrammes
pour les phonogrammes fixés pour la première fois dans un Etat membre de la Communauté
européenne.

Article L214-3

Le barème de rémunération et les modalités de versement de la rémunération sont établis par des
accords spécifiques à chaque branche d'activité entre les organisations représentatives des
artistes-interprètes, des producteurs de phonogrammes et des personnes utilisant les phonogrammes
dans les conditions prévues aux 1° et 2° de l'article L. 214-1.

Ces accords doivent préciser les modalités selon lesquelles les personnes utilisant les
phonogrammes dans ces mêmes conditions s'acquittent de leur obligation de fournir aux sociétés de
perception et de répartition des droits le programme exact des utilisations auxquelles elles procèdent
et tous les éléments documentaires indispensables à la répartition des droits.

Les stipulations de ces accords peuvent être rendues obligatoires pour l'ensemble des intéressés par

Dernière modification du texte le 01 décembre 2009 - Document généré le 13 octobre 2009 - Copyright (C) 2007-2008 Legifrance
arrêté du ministre chargé de la culture.

La durée de ces accords est comprise entre un et cinq ans.

Article L214-4

A défaut d'accord intervenu avant le 30 juin 1986, ou si aucun accord n'est intervenu à l'expiration
du précédent accord, le barème de rémunération et des modalités de versement de la rémunération
sont arrêtés par une commission présidée par un représentant de l'Etat et composée, en nombre égal,
d'une part, de membres désignés par les organisations représentant les bénéficiaires du droit à
rémunération, d'autre part, de membres désignés par les organisations représentant les personnes
qui, dans la branche d'activité concernée, utilisent les phonogrammes dans les conditions prévues
aux 1° et 2° de l'article L. 214-1.

Les organisations appelées à désigner les membres de la commission ainsi que le nombre de
personnes que chacune est appelée à désigner sont déterminés par arrêté du ministre chargé de la
culture.

La commission se détermine à la majorité de ses membres présents. En cas de partage des voix, le
président a voix prépondérante.

Les délibérations de la commission sont exécutoires si, dans un délai d'un mois, son président n'a
pas demandé une seconde délibération.

Les décisions de la commission sont publiées au Journal officiel de la République française.

Article L214-5

La rémunération prévue à l'article L. 214-1 est perçue pour le compte des ayants droit et répartie
entre ceux-ci par un ou plusieurs organismes mentionnés au titre II du livre III.

Chapitre V : Droits des producteurs de vidéogrammes

Article L215-1

Dernière modification du texte le 01 décembre 2009 - Document généré le 13 octobre 2009 - Copyright (C) 2007-2008 Legifrance
Le producteur de vidéogrammes est la personne, physique ou morale, qui a l'initiative et la
responsabilité de la première fixation d'une séquence d'images sonorisée ou non.

L'autorisation du producteur de vidéogrammes est requise avant toute reproduction, mise à la


disposition du public par la vente, l'échange ou le louage, ou communication au public de son
vidéogramme.

Les droits reconnus au producteur d'un vidéogramme en vertu de l'alinéa précédent, les droits
d'auteur et les droits des artistes-interprètes dont il disposerait sur l'oeuvre fixée sur ce
vidéogramme ne peuvent faire l'objet de cessions séparées.

Chapitre VI : Droits des entreprises de communication audiovisuelle

Article L216-1

Sont soumises à l'autorisation de l'entreprise de communication audiovisuelle la reproduction de ses


programmes, ainsi que leur mise à la disposition du public par vente, louage ou échange, leur
télédiffusion et leur communication au public dans un lieu accessible à celui-ci moyennant
paiement d'un droit d'entrée.

Sont dénommées entreprises de communication audiovisuelle les organismes qui exploitent un


service de communication audiovisuelle au sens de la loi n° 86-1067 du 30 septembre 1986 relative
à la liberté de communication, quel que soit le régime applicable à ce service.

Article L216-2

L'autorisation de télédiffuser par voie hertzienne la prestation d'un artiste-interprète, un


phonogramme, un vidéogramme ou les programmes d'une entreprise de communication
audiovisuelle comprend la distribution à des fins non commerciales de cette télédiffusion sur les
réseaux internes aux immeubles ou ensembles d'immeubles collectifs à usage d'habitation installés
par leurs propriétaires ou copropriétaires, ou par les mandataires de ces derniers, à seule fin de
permettre le raccordement de chaque logement de ces mêmes immeubles ou ensembles
d'immeubles collectifs à usage d'habitation à des dispositifs collectifs de réception des télédiffusions
par voie hertzienne normalement reçues dans la zone.

Chapitre VII : Dispositions applicables à la télédiffusion par satellite


et à la retransmission par câble

Dernière modification du texte le 01 décembre 2009 - Document généré le 13 octobre 2009 - Copyright (C) 2007-2008 Legifrance
Article L217-1

Les droits voisins du droit d'auteur correspondant à la télédiffusion par satellite de la prestation d'un
artiste-interprète, d'un phonogramme, d'un vidéogramme ou des programmes d'une entreprise de
communication audiovisuelle sont régis par les dispositions du présent code dès lors que cette
télédiffusion est réalisée dans les conditions définies aux articles L. 122-2-1 et L. 122-2-2.

Dans les cas prévus à l'article L. 122-2-2, ces droits peuvent être exercés à l'égard des personnes
visées au 1° ou au 2° de cet article.

Article L217-2

I.-Lorsqu'il est prévu par le présent code, le droit d'autoriser la retransmission par câble, simultanée,
intégrale et sans changement, sur le territoire national, de la prestation d'un artiste-interprète, d'un
phonogramme ou d'un vidéogramme télédiffusés à partir d'un Etat membre de la Communauté
européenne ne peut être exercé, à compter de la date d'entrée en vigueur de la loi n° 97-283 du 27
mars 1997, que par une société de perception et de répartition des droits. Si cette société est régie
par le titre II du livre III, elle doit être agréée à cet effet par le ministre chargé de la culture.

Si le titulaire du droit n'en a pas confié la gestion à l'une de ces sociétés, il désigne celle qu'il charge
de l'exercer. Il notifie par écrit cette désignation à la société, qui ne peut refuser.

Le contrat autorisant la télédiffusion sur le territoire national de la prestation d'un artiste-interprète,


d'un phonogramme ou d'un vidéogramme mentionne la société chargée, le cas échéant, d'exercer le
droit d'autoriser sa retransmission par câble, simultanée, intégrale et sans changement, dans les
Etats membres de la Communauté européenne.

L'agrément prévu au premier alinéa est délivré en considération des critères énumérés à l'article L.
132-20-1.

Un décret en Conseil d'Etat fixe les conditions de délivrance et de retrait de l'agrément. Il fixe
également, dans le cas prévu au deuxième alinéa, les modalités de désignation de la société chargée
de la gestion du droit de retransmission.

II.-Par dérogation au I, le titulaire du droit peut céder celui-ci à une entreprise de communication
audiovisuelle.

Les dispositions du I ne sont pas applicables aux droits dont est cessionnaire une entreprise de

Dernière modification du texte le 01 décembre 2009 - Document généré le 13 octobre 2009 - Copyright (C) 2007-2008 Legifrance
communication audiovisuelle.

Article L217-3

Des médiateurs sont institués afin de favoriser, sans préjudice du droit des parties de saisir le juge,
la résolution des litiges relatifs à l'octroi de l'autorisation, lorsqu'elle est exigée, de retransmission
par câble, simultanée, intégrale et sans changement, d'un élément protégé par un des droits définis
au présent titre.

A défaut d'accord amiable, le Médiateur peut proposer aux parties la solution qui lui paraît
appropriée, que celles-ci sont réputées avoir acceptée faute d'avoir exprimé leur opposition par écrit
dans un délai de trois mois.

Un décret en Conseil d'Etat précise les conditions d'application du présent article et les modalités de
désignation des médiateurs.

Livre III : Dispositions générales relatives au droit d'auteur, aux


droits voisins et droits des producteurs de bases de données

Titre Ier : Rémunération pour copie privée

Chapitre unique

Article L311-1

Les auteurs et les artistes-interprètes des oeuvres fixées sur phonogrammes ou vidéogrammes, ainsi
que les producteurs de ces phonogrammes ou vidéogrammes, ont droit à une rémunération au titre
de la reproduction desdites oeuvres, réalisées dans les conditions mentionnées au 2° de l'article L.
122-5 et au 2° de l'article L. 211-3.

Cette rémunération est également due aux auteurs et aux éditeurs des oeuvres fixées sur tout autre
support, au titre de leur reproduction réalisée, dans les conditions prévues au 2° de l'article L. 122-5,
sur un support d'enregistrement numérique.

Article L311-2

Dernière modification du texte le 01 décembre 2009 - Document généré le 13 octobre 2009 - Copyright (C) 2007-2008 Legifrance
Sous réserve des conventions internationales, le droit à rémunération mentionné à l'article L. 214-1
et au premier alinéa de l'article L. 311-1 est réparti entre les auteurs, les artistes-interprètes,
producteurs de phonogrammes ou de vidéogrammes pour les phonogrammes et vidéogrammes fixés
pour la première fois dans un Etat membre de la Communauté européenne.

Article L311-3

La rémunération pour copie privée est, dans les conditions ci-après définies, évaluée selon le mode
forfaitaire prévu au deuxième alinéa de l'article L. 131-4.

Article L311-4

La rémunération prévue à l'article L. 311-3 est versée par le fabricant, l'importateur ou la personne
qui réalise des acquisitions intracommunautaires, au sens du 3° du I de l'article 256 bis du code
général des impôts, de supports d'enregistrement utilisables pour la reproduction à usage privé
d'oeuvres, lors de la mise en circulation en France de ces supports.

Le montant de la rémunération est fonction du type de support et de la durée d'enregistrement qu'il


permet.

Ce montant tient compte du degré d'utilisation des mesures techniques définies à l'article L. 331-5 et
de leur incidence sur les usages relevant de l'exception pour copie privée. Il ne peut porter
rémunération des actes de copie privée ayant déjà donné lieu à compensation financière.

Article L311-5
Les types de support, les taux de rémunération et les modalités de versement de celle-ci sont
déterminés par une commission présidée par un représentant de l'Etat et composée, en outre, pour
moitié, de personnes désignées par les organisations représentant les bénéficiaires du droit à
rémunération, pour un quart, de personnes désignées par les organisations représentant les
fabricants ou importateurs des supports mentionnés au premier alinéa du précédent article et, pour
un quart, de personnes désignées par les organisations représentant les consommateurs. Les
comptes rendus des réunions de la commission sont rendus publics, selon des modalités fixées par
décret. La commission publie un rapport annuel, transmis au Parlement. Les délibérations de la
commission sont exécutoires si, dans un délai d'un mois, son président n'a pas demandé une
seconde délibération. Les décisions de la commission sont publiées au Journal officiel de la
République française.

Dernière modification du texte le 01 décembre 2009 - Document généré le 13 octobre 2009 - Copyright (C) 2007-2008 Legifrance
Article L311-6

La rémunération prévue à l'article L. 311-1 est perçue pour le compte des ayants droit par un ou
plusieurs organismes mentionnés au titre II du présent livre.

Elle est répartie entre les ayants droit par les organismes mentionnés à l'alinéa précédent, à raison
des reproductions privées dont chaque oeuvre fait l'objet.

Article L311-7

La rémunération pour copie privée des phonogrammes bénéficie, pour moitié, aux auteurs au sens
du présent code, pour un quart, aux artistes-interprètes et, pour un quart, aux producteurs.

La rémunération pour copie privée des vidéogrammes bénéficie à parts égales aux auteurs au sens
du présent code, aux artistes-interprètes et aux producteurs.

La rémunération pour copie privée des oeuvres visées au second alinéa de l'article L 311-1 bénéficie
à parts égales aux auteurs et aux éditeurs.

Article L311-8

La rémunération pour copie privée donne lieu à remboursement lorsque le support d'enregistrement
est acquis pour leur propre usage ou production par :

1° Les entreprises de communication audiovisuelle ;

2° Les producteurs de phonogrammes ou de vidéogrammes et les personnes qui assurent, pour le


compte des producteurs de phonogrammes ou de vidéogrammes, la reproduction de ceux-ci ;

2° bis Les éditeurs d'oeuvres publiées sur des supports numériques ;

3° Les personnes morales ou organismes, dont la liste est arrêtée par le ministre chargé de la
culture, qui utilisent les supports d'enregistrement à des fins d'aide aux handicapés visuels ou
auditifs.

Dernière modification du texte le 01 décembre 2009 - Document généré le 13 octobre 2009 - Copyright (C) 2007-2008 Legifrance
Titre II : Sociétés de perception et de répartition des droits

Chapitre unique

Article L321-1

Les sociétés de perception et de répartition des droits d'auteur et des droits des artistes-interprètes et
des producteurs de phonogrammes et de vidéogrammes sont constituées sous forme de sociétés
civiles.

Les associés doivent être des auteurs, des artistes-interprètes, des producteurs de phonogrammes ou
de vidéogrammes, des éditeurs, ou leurs ayants droit. Ces sociétés civiles régulièrement constituées
ont qualité pour ester en justice pour la défense des droits dont elles ont statutairement la charge.

Les actions en paiement des droits perçus par ces sociétés civiles se prescrivent par dix ans à
compter de la date de leur perception, ce délai étant suspendu jusqu'à la date de leur mise en
répartition.

Article L321-2

Les contrats conclus par les sociétés civiles d'auteurs ou de titulaires de droits voisins, en exécution
de leur objet, avec les utilisateurs de tout ou partie de leur répertoire sont des actes civils.

Article L321-3

Les projets de statuts et de règlements généraux des sociétés de perception et de répartition des
droits sont adressés au ministre chargé de la culture.

Dans les deux mois de leur réception, le ministre peut saisir le tribunal de grande instance au cas où
des motifs réels et sérieux s'opposeraient à la constitution d'une de ces sociétés.

Le tribunal apprécie la qualification professionnelle des fondateurs de ces sociétés, les moyens
humains et matériels qu'ils proposent de mettre en oeuvre pour assurer le recouvrement des droits et
l'exploitation de leur répertoire ainsi que la conformité de leurs statuts et de leur règlement général à

Dernière modification du texte le 01 décembre 2009 - Document généré le 13 octobre 2009 - Copyright (C) 2007-2008 Legifrance
la réglementation en vigueur.

Le ministre chargé de la culture peut, à tout moment, saisir le tribunal de grande instance pour
demander l'annulation des dispositions des statuts, du règlement général ou d'une décision des
organes sociaux non conformes à la réglementation en vigueur dès lors que ses observations tendant
à la mise en conformité de ces dispositions ou cette décision n'ont pas été suivies d'effet dans un
délai de deux mois à compter de leur transmission, ou de six mois si une décision de l'assemblée des
associés est nécessaire.

Article L321-4

Les sociétés de perception et de répartition des droits sont tenues de nommer au moins un
commissaire aux comptes et un suppléant, choisis sur la liste mentionnée à l'article L. 225-219 du
code de commerce et qui exercent leurs fonctions dans les conditions prévues par ladite loi, sous
réserve des règles qui leur sont propres. Les dispositions de l'article L. 242-27 du code de
commerce précité sont applicables.

Les dispositions de l'article 29 de la loi n° 84-148 du 1er mars 1984 relative à la prévention et au
règlement amiable des difficultés des entreprises sont applicables.

Article L321-5

Le droit à la communication prévu par l'article 1855 du code civil s'applique aux sociétés civiles de
répartition des droits, sans pour autant qu'un associé puisse obtenir communication du montant des
droits répartis individuellement à tout autre ayant droit que lui-même. Un décret en Conseil d'Etat
détermine les modalités d'exercice de ce droit.

Article L321-6

Tout groupement d'associés représentant au moins un dixième du nombre de ceux-ci peut demander
en justice la désignation d'un ou plusieurs experts chargés de présenter un rapport sur une ou
plusieurs opérations de gestion.

Le ministère public et le comité d'entreprise sont habilités à agir aux mêmes fins.

Le rapport est adressé au demandeur, au ministère public, au comité d'entreprise, aux commissaires
aux comptes et au conseil d'administration. Ce rapport est annexé à celui établi par les commissaires

Dernière modification du texte le 01 décembre 2009 - Document généré le 13 octobre 2009 - Copyright (C) 2007-2008 Legifrance
aux comptes en vue de la première assemblée générale ; il reçoit la même publicité.

Article L321-7

Les sociétés de perception et de répartition des droits doivent tenir à la disposition des utilisateurs
éventuels le répertoire complet des auteurs et compositeurs français et étrangers qu'elles
représentent.

Article L321-8

Les statuts des sociétés de perception et de répartition des droits doivent prévoir les conditions dans
lesquelles les associations ayant un but d'intérêt général bénéficieront, pour leurs manifestations ne
donnant pas lieu à entrée payante, d'une réduction sur le montant des droits d'auteur et des droits des
artistes-interprètes et des producteurs de phonogrammes qu'elles auraient à verser.

Article L321-9
Ces sociétés utilisent à des actions d'aide à la création, à la diffusion du spectacle vivant et à des
actions de formation des artistes : 1° 25 % des sommes provenant de la rémunération pour copie
privée ; 2° La totalité des sommes perçues en application des articles L. 122-10, L. 132-20-1, L.
214-1, L. 217-2 et L. 311-1 et qui n'ont pu être réparties soit en application des conventions
internationales auxquelles la France est partie, soit parce que leurs destinataires n'ont pas pu être
identifiés ou retrouvés avant l'expiration du délai prévu au dernier alinéa de l'article L. 321-1. Elles
peuvent utiliser à ces actions tout ou partie des sommes visées au 2° à compter de la fin de la
cinquième année suivant la date de leur mise en répartition, sans préjudice des demandes de
paiement des droits non prescrits. La répartition des sommes correspondantes, qui ne peut
bénéficier à un organisme unique, est soumise à un vote de l'assemblée générale de la société, qui se
prononce à la majorité des deux tiers. A défaut d'une telle majorité, une nouvelle assemblée
générale, convoquée spécialement à cet effet, statue à la majorité simple. Le montant et l'utilisation
de ces sommes font l'objet, chaque année, d'un rapport des sociétés de perception et de répartition
des droits au ministre chargé de la culture. Le commissaire aux comptes vérifie la sincérité et la
concordance avec les documents comptables de la société des informations contenues dans ce
rapport. Il établit à cet effet un rapport spécial.

Article L321-10

Les sociétés de perception et de répartition des droits des producteurs de phonogrammes et de


vidéogrammes et des artistes-interprètes ont la faculté, dans la limite des mandats qui leur sont
donnés soit par tout ou partie des associés, soit par des organismes étrangers ayant le même objet,
d'exercer collectivement les droits prévus aux articles L. 213-1 et L. 215-1 en concluant des contrats
généraux d'intérêt commun avec les utilisateurs de phonogrammes ou de vidéogrammes dans le but

Dernière modification du texte le 01 décembre 2009 - Document généré le 13 octobre 2009 - Copyright (C) 2007-2008 Legifrance
d'améliorer la diffusion de ceux-ci ou de promouvoir le progrès technique ou économique.

Article L321-11

Sans préjudice des dispositions générales applicables aux sociétés civiles, la demande de dissolution
d'une société de perception et de répartition des droits peut être présentée au tribunal par le ministre
chargé de la culture.

En cas de violation de la loi, le tribunal peut interdire à une société d'exercer ses activités de
recouvrement dans un secteur d'activité ou pour un mode d'exploitation.

Article L321-12
La société de perception et de répartition des droits communique ses comptes annuels au ministre
chargé de la culture et porte à sa connaissance, deux mois au moins avant son examen par
l'assemblée générale, tout projet de modification de ses statuts ou des règles de perception et de
répartition des droits. Elle adresse au ministre chargé de la culture, à la demande de celui-ci, tout
document relatif à la perception et à la répartition des droits ainsi que la copie des conventions
passés avec les tiers. Le ministre chargé de la culture ou son représentant peut recueillir, sur pièces
et sur place, les renseignements mentionnés au présent article. Les règles comptables communes
aux sociétés de perception et de répartition des droits sont établies dans les conditions fixées par
l'Autorité des normes comptables.

Article L321-13

I. - Il est institué une commission permanente de contrôle des sociétés de perception et de


répartition des droits composée de cinq membres nommés par décret pour une durée de cinq ans :

- un conseiller maître à la Cour des comptes, président, désigné par le premier président de la Cour
des comptes ;

- un conseiller d'Etat, désigné par le vice-président du Conseil d'Etat ;

- un conseiller à la Cour de cassation, désigné par le premier président de la Cour de cassation ;

- un membre de l'inspection générale des finances, désigné par le ministre chargé des finances ;

Dernière modification du texte le 01 décembre 2009 - Document généré le 13 octobre 2009 - Copyright (C) 2007-2008 Legifrance
- un membre de l'inspection générale de l'administration des affaires culturelles, désigné par le
ministre chargé de la culture ;

La commission peut se faire assister de rapporteurs désignés parmi les membres du Conseil d'Etat et
du corps des conseillers de tribunaux administratifs et cours administratives d'appel, les magistrats
de la Cour de cassation et des cours et tribunaux, les magistrats de la Cour des comptes et des
chambres régionales des comptes, les membres de l'Inspection générale des finances et les membres
du corps des administrateurs civils. Elle peut en outre bénéficier de la mise à disposition de
fonctionnaires et faire appel au concours d'experts désignés par son président.

II. - La commission contrôle les comptes et la gestion des sociétés de perception et de répartition
des droits ainsi que ceux de leurs filiales et des organismes qu'elles contrôlent.

A cet effet, les dirigeants de ces sociétés, filiales et organismes sont tenus de lui prêter leur
concours, de lui communiquer tous documents et de répondre à toute demande d'information
nécessaire à l'exercice de sa mission. Pour les opérations faisant appel à l'informatique, le droit de
communication implique l'accès aux logiciels et aux données, ainsi que le droit d'en demander la
transcription par tout traitement approprié dans des documents directement utilisables pour les
besoins du contrôle.

La commission peut demander aux commissaires aux comptes des sociétés de perception et de
répartition des droits tous renseignements sur les sociétés qu'ils contrôlent. Les commissaires aux
comptes sont alors déliés du secret professionnel à l'égard des membres de la commission.

Elle peut effectuer sur pièces et sur place le contrôle des sociétés et organismes mentionnés au
premier alinéa du présent paragraphe.

III. - La commission de contrôle des sociétés de perception et de répartition des droits présente un
rapport annuel au Parlement, au Gouvernement et aux assemblées générales des sociétés de
perception et de répartition des droits.

IV. - Le fait, pour tout dirigeant d'une société ou d'un organisme soumis au contrôle de la
commission de contrôle des sociétés de perception et de répartition des droits, de ne pas répondre
aux demandes d'information de la commission, de faire obstacle de quelque manière que ce soit à
l'exercice de sa mission ou de lui communiquer sciemment des renseignements inexacts est puni
d'un an d'emprisonnement et de 15 000 euros d'amende.

V. - La commission siège dans les locaux de la Cour des comptes, qui assure son secrétariat.

VI. - Un décret en Conseil d'Etat fixe l'organisation et le fonctionnement de la commission, ainsi


que les procédures applicables devant elle.

Dernière modification du texte le 01 décembre 2009 - Document généré le 13 octobre 2009 - Copyright (C) 2007-2008 Legifrance
Titre III : Prévention, procédures et sanctions

Chapitre Ier : Dispositions générales

Section 1 : Dispositions communes

Article L331-1

Toutes les contestations relatives à l'application des dispositions de la première partie du présent
code qui relèvent des juridictions de l'ordre judiciaire sont exclusivement portées devant les
tribunaux de grande instance, sans préjudice du droit pour la partie lésée de se pourvoir devant la
juridiction répressive dans les termes du droit commun.

Les organismes de défense professionnelle régulièrement constitués ont qualité pour ester en justice
pour la défense des intérêts dont ils ont statutairement la charge.

Le bénéficiaire valablement investi à titre exclusif, conformément aux dispositions du livre II, d'un
droit exclusif d'exploitation appartenant à un producteur de phonogrammes ou de vidéogrammes
peut, sauf stipulation contraire du contrat de licence, exercer l'action en justice au titre de ce
droit.L'exercice de l'action est notifié au producteur.

Les tribunaux de grande instance appelés à connaître des actions et des demandes en matière de
propriété littéraire et artistique, y compris lorsque ces actions et demandes portent à la fois sur une
question de propriété littéraire et artistique et sur une question connexe de concurrence déloyale,
sont déterminés par voie réglementaire.

Article L331-1-1

Si le demandeur justifie de circonstances de nature à compromettre le recouvrement des dommages


et intérêts, la juridiction peut ordonner la saisie conservatoire des biens mobiliers et immobiliers du
prétendu auteur de l'atteinte aux droits, notamment le blocage de ses comptes bancaires et autres
avoirs, conformément au droit commun. Pour déterminer les biens susceptibles de faire l'objet de la
saisie, elle peut ordonner la communication des documents bancaires, financiers, comptables ou
commerciaux ou l'accès aux informations pertinentes.

Dernière modification du texte le 01 décembre 2009 - Document généré le 13 octobre 2009 - Copyright (C) 2007-2008 Legifrance
Article L331-1-2

Si la demande lui est faite, la juridiction saisie d'une procédure civile prévue aux livres Ier, II et III
de la première partie peut ordonner, au besoin sous astreinte, afin de déterminer l'origine et les
réseaux de distribution des marchandises et services qui portent atteinte aux droits du demandeur, la
production de tous documents ou informations détenus par le défendeur ou par toute personne qui a
été trouvée en possession de telles marchandises ou fournissant de tels services ou a été signalée
comme intervenant dans la production, la fabrication ou la distribution de ces marchandises ou la
fourniture de ces services.

La production de documents ou d'informations peut être ordonnée s'il n'existe pas d'empêchement
légitime.

Les documents ou informations recherchés portent sur :

a) Les nom et adresse des producteurs, fabricants, distributeurs, fournisseurs et autres détenteurs
antérieurs des marchandises ou services, ainsi que des grossistes destinataires et des détaillants ;

b) Les quantités produites, commercialisées, livrées, reçues ou commandées, ainsi que sur le prix
obtenu pour les marchandises ou services en cause.

Article L331-1-3

Pour fixer les dommages et intérêts, la juridiction prend en considération les conséquences
économiques négatives, dont le manque à gagner, subies par la partie lésée, les bénéfices réalisés
par l'auteur de l'atteinte aux droits et le préjudice moral causé au titulaire de ces droits du fait de
l'atteinte.

Toutefois, la juridiction peut, à titre d'alternative et sur demande de la partie lésée, allouer à titre de
dommages et intérêts une somme forfaitaire qui ne peut être inférieure au montant des redevances
ou droits qui auraient été dus si l'auteur de l'atteinte avait demandé l'autorisation d'utiliser le droit
auquel il a porté atteinte.

Article L331-1-4

En cas de condamnation civile pour contrefaçon, atteinte à un droit voisin du droit d'auteur ou aux
droits du producteur de bases de données, la juridiction peut ordonner, à la demande de la partie

Dernière modification du texte le 01 décembre 2009 - Document généré le 13 octobre 2009 - Copyright (C) 2007-2008 Legifrance
lésée, que les objets réalisés ou fabriqués portant atteinte à ces droits, les supports utilisés pour
recueillir les données extraites illégalement de la base de données et les matériaux ou instruments
ayant principalement servi à leur réalisation ou fabrication soient rappelés des circuits
commerciaux, écartés définitivement de ces circuits, détruits ou confisqués au profit de la partie
lésée.

La juridiction peut aussi ordonner toute mesure appropriée de publicité du jugement, notamment
son affichage ou sa publication intégrale ou par extraits dans les journaux ou sur les services de
communication au public en ligne qu'elle désigne, selon les modalités qu'elle précise.

Les mesures mentionnées aux deux premiers alinéas sont ordonnées aux frais de l'auteur de
l'atteinte aux droits.

La juridiction peut également ordonner la confiscation de tout ou partie des recettes procurées par la
contrefaçon, l'atteinte à un droit voisin du droit d'auteur ou aux droits du producteur de bases de
données, qui seront remises à la partie lésée ou à ses ayants droit.

Article L331-2
Outre les procès-verbaux des officiers ou agents de police judiciaire, la preuve de la matérialité de
toute infraction aux dispositions des livres Ier, II et III du présent code peut résulter des
constatations d'agents assermentés désignés selon les cas par le Centre national du cinéma et de
l'image animée, par les organismes de défense professionnelle visés à l'article L. 331-1 et par les
sociétés mentionnées au titre II du présent livre. Ces agents sont agréés par le ministre chargé de la
culture dans les conditions prévues par un décret en Conseil d'Etat.

Article L331-3
Le Centre national du cinéma et de l'image animée peut exercer les droits reconnus à la partie civile
en ce qui concerne le délit de contrefaçon, au sens de l'article L. 335-3, d'une oeuvre audiovisuelle
lorsque l'action publique a été mise en mouvement par le ministère public ou la partie lésée.

Article L331-4

Les droits mentionnés dans la première partie du présent code ne peuvent faire échec aux actes
nécessaires à l'accomplissement d'une procédure parlementaire de contrôle, juridictionnelle ou
administrative prévue par la loi, ou entrepris à des fins de sécurité publique.

Section 2 : Mesures techniques de protection et d'information

Dernière modification du texte le 01 décembre 2009 - Document généré le 13 octobre 2009 - Copyright (C) 2007-2008 Legifrance
Article L331-5

Les mesures techniques efficaces destinées à empêcher ou à limiter les utilisations non autorisées
par les titulaires d'un droit d'auteur ou d'un droit voisin du droit d'auteur d'une oeuvre, autre qu'un
logiciel, d'une interprétation, d'un phonogramme, d'un vidéogramme ou d'un programme sont
protégées dans les conditions prévues au présent titre.

On entend par mesure technique au sens du premier alinéa toute technologie, dispositif, composant
qui, dans le cadre normal de son fonctionnement, accomplit la fonction prévue par cet alinéa. Ces
mesures techniques sont réputées efficaces lorsqu'une utilisation visée au même alinéa est contrôlée
par les titulaires de droits grâce à l'application d'un code d'accès, d'un procédé de protection tel que
le cryptage, le brouillage ou toute autre transformation de l'objet de la protection ou d'un mécanisme
de contrôle de la copie qui atteint cet objectif de protection.

Un protocole, un format, une méthode de cryptage, de brouillage ou de transformation ne constitue


pas en tant que tel une mesure technique au sens du présent article.

Les mesures techniques ne doivent pas avoir pour effet d'empêcher la mise en oeuvre effective de
l'interopérabilité, dans le respect du droit d'auteur. Les fournisseurs de mesures techniques donnent
l'accès aux informations essentielles à l'interopérabilité dans les conditions définies aux articles L.
331-6 et L. 331-7.

Les dispositions du présent chapitre ne remettent pas en cause la protection juridique résultant des
articles 79-1 à 79-6 et de l'article 95 de la loi n° 86-1067 du 30 septembre 1986 relative à la liberté
de communication.

Les mesures techniques ne peuvent s'opposer au libre usage de l'oeuvre ou de l'objet protégé dans
les limites des droits prévus par le présent code, ainsi que de ceux accordés par les détenteurs de
droits.

Les dispositions du présent article s'appliquent sans préjudice des dispositions de l'article L. 122-6-1
du présent code.

Article L331-6

L'Autorité de régulation des mesures techniques visée à l'article L. 331-17 veille à ce que les
mesures techniques visées à l'article L. 331-5 n'aient pas pour conséquence, du fait de leur
incompatibilité mutuelle ou de leur incapacité d'interopérer, d'entraîner dans l'utilisation d'une
oeuvre des limitations supplémentaires et indépendantes de celles expressément décidées par le

Dernière modification du texte le 01 décembre 2009 - Document généré le 13 octobre 2009 - Copyright (C) 2007-2008 Legifrance
titulaire d'un droit d'auteur sur une oeuvre autre qu'un logiciel ou par le titulaire d'un droit voisin sur
une interprétation, un phonogramme, un vidéogramme ou un programme.

Article L331-7
Tout éditeur de logiciel, tout fabricant de système technique et tout exploitant de service peut, en
cas de refus d'accès aux informations essentielles à l'interopérabilité, demander à l'Autorité de
régulation des mesures techniques de garantir l'interopérabilité des systèmes et des services
existants, dans le respect des droits des parties, et d'obtenir du titulaire des droits sur la mesure
technique les informations essentielles à cette interopérabilité. A compter de sa saisine, l'autorité
dispose d'un délai de deux mois pour rendre sa décision. On entend par informations essentielles à
l'interopérabilité la documentation technique et les interfaces de programmation nécessaires pour
permettre à un dispositif technique d'accéder, y compris dans un standard ouvert au sens de l'article
4 de la loi n° 2004-575 du 21 juin 2004 pour la confiance dans l'économie numérique, à une oeuvre
ou à un objet protégé par une mesure technique et aux informations sous forme électronique jointes,
dans le respect des conditions d'utilisation de l'oeuvre ou de l'objet protégé qui ont été définies à
l'origine. Le titulaire des droits sur la mesure technique ne peut imposer au bénéficiaire de renoncer
à la publication du code source et de la documentation technique de son logiciel indépendant et
interopérant que s'il apporte la preuve que celle-ci aurait pour effet de porter gravement atteinte à la
sécurité et à l'efficacité de ladite mesure technique. L'autorité peut accepter des engagements
proposés par les parties et de nature à mettre un terme aux pratiques contraires à l'interopérabilité. A
défaut d'un accord entre les parties et après avoir mis les intéressés à même de présenter leurs
observations, elle rend une décision motivée de rejet de la demande ou émet une injonction
prescrivant, au besoin sous astreinte, les conditions dans lesquelles le demandeur peut obtenir
l'accès aux informations essentielles à l'interopérabilité et les engagements qu'il doit respecter pour
garantir l'efficacité et l'intégrité de la mesure technique, ainsi que les conditions d'accès et d'usage
du contenu protégé. L'astreinte prononcée par l'autorité est liquidée par cette dernière. L'autorité a le
pouvoir d'infliger une sanction pécuniaire applicable soit en cas d'inexécution de ses injonctions,
soit en cas de non-respect des engagements qu'elle a acceptés. Chaque sanction pécuniaire est
proportionnée à l'importance du dommage causé aux intéressés, à la situation de l'organisme ou de
l'entreprise sanctionné et à l'éventuelle réitération des pratiques contraires à l'interopérabilité. Elle
est déterminée individuellement et de façon motivée. Son montant maximum s'élève à 5 % du
montant du chiffre d'affaires mondial hors taxes le plus élevé réalisé au cours d'un des exercices
clos depuis l'exercice précédant celui au cours duquel les pratiques contraires à l'interopérabilité ont
été mises en oeuvre dans le cas d'une entreprise et à 1, 5 million d'euros dans les autres cas. Les
décisions de l'autorité sont rendues publiques dans le respect des secrets protégés par la loi. Elles
sont notifiées aux parties qui peuvent introduire un recours devant la cour d'appel de Paris. Le
recours a un effet suspensif. Le président de l'Autorité de régulation des mesures techniques saisit
l'Autorité de la concurrence des abus de position dominante et des pratiques entravant le libre
exercice de la concurrence dont il pourrait avoir connaissance dans le secteur des mesures
techniques. Cette saisine peut être introduite dans le cadre d'une procédure d'urgence, dans les
conditions prévues à l'article L. 464-1 du code de commerce. Le président de l'autorité peut
également le saisir, pour avis, de toute autre question relevant de sa compétence. l'Autorité de la
concurrence communique à l'autorité toute saisine entrant dans le champ de compétence de celle-ci
et recueille son avis sur les pratiques dont il est saisi dans le secteur des mesures techniques
mentionnées à l'article L. 331-5 du présent code.

Article L331-8

Dernière modification du texte le 01 décembre 2009 - Document généré le 13 octobre 2009 - Copyright (C) 2007-2008 Legifrance
Le bénéfice de l'exception pour copie privée et des exceptions mentionnées au présent article est
garanti par les dispositions du présent article et des articles L. 331-9 à L. 331-16.

L'Autorité de régulation des mesures techniques visée à l'article L. 331-17 veille à ce que la mise en
oeuvre des mesures techniques de protection n'ait pas pour effet de priver les bénéficiaires des
exceptions définies aux :

-2°, e du 3° à compter du 1er janvier 2009,7° et 8° de l'article L. 122-5 ;

-2°, dernier alinéa du 3° à compter du 1er janvier 2009,6° et 7° de l'article L. 211-3 ;

-3° et, à compter du 1er janvier 2009,4° de l'article L. 342-3.

Sous réserve des articles L. 331-9 à L. 331-16, l'autorité détermine les modalités d'exercice des
exceptions précitées et fixe notamment le nombre minimal de copies autorisées dans le cadre de
l'exception pour copie privée, en fonction du type d'oeuvre ou d'objet protégé, des divers modes de
communication au public et des possibilités offertes par les techniques de protection disponibles.

Article L331-9

Les titulaires de droits qui recourent aux mesures techniques de protection définies à l'article L.
331-5 peuvent leur assigner pour objectif de limiter le nombre de copies. Ils prennent cependant les
dispositions utiles pour que leur mise en oeuvre ne prive pas les bénéficiaires des exceptions visées
à l'article L. 331-8 de leur exercice effectif. Ils s'efforcent de définir ces mesures en concertation
avec les associations agréées de consommateurs et les autres parties intéressées.

Les dispositions du présent article peuvent, dans la mesure où la technique le permet, subordonner
le bénéfice effectif de ces exceptions à un accès licite à une oeuvre ou à un phonogramme, à un
vidéogramme ou à un programme et veiller à ce qu'elles n'aient pas pour effet de porter atteinte à
son exploitation normale ni de causer un préjudice injustifié aux intérêts légitimes du titulaire de
droits sur l'oeuvre ou l'objet protégé.

Article L331-10

Les titulaires de droits ne sont cependant pas tenus de prendre les dispositions de l'article L. 331-9
lorsque l'oeuvre ou un autre objet protégé par un droit voisin est mis à disposition du public selon
des dispositions contractuelles convenues entre les parties, de manière que chacun puisse y avoir
accès de l'endroit et au moment qu'il choisit.

Dernière modification du texte le 01 décembre 2009 - Document généré le 13 octobre 2009 - Copyright (C) 2007-2008 Legifrance
Article L331-11

Les éditeurs et les distributeurs de services de télévision ne peuvent recourir à des mesures
techniques qui auraient pour effet de priver le public du bénéfice de l'exception pour copie privée, y
compris sur un support et dans un format numérique, dans les conditions mentionnées au 2° de
l'article L. 122-5 et au 2° de l'article L. 211-3.

Le Conseil supérieur de l'audiovisuel veille au respect des obligations du premier alinéa dans les
conditions définies par les articles 42 et 48-1 de la loi n° 86-1067 du 30 septembre 1986 relative à la
liberté de communication.

Article L331-12

Les conditions d'accès à la lecture d'une oeuvre, d'un vidéogramme, d'un programme ou d'un
phonogramme et les limitations susceptibles d'être apportées au bénéfice de l'exception pour copie
privée mentionnée au 2° de l'article L. 122-5 et au 2° de l'article L. 211-3 par la mise en oeuvre
d'une mesure technique de protection doivent être portées à la connaissance de l'utilisateur.

Article L331-13

Toute personne bénéficiaire des exceptions mentionnées à l'article L. 331-8 ou toute personne
morale agréée qui la représente peut saisir l'Autorité de régulation des mesures techniques de tout
différend portant sur les restrictions que les mesures techniques de protection définies à l'article L.
331-5 apportent au bénéfice desdites exceptions.

Article L331-14

Les personnes morales et les établissements ouverts au public visés au 7° de l'article L. 122-5 qui
réalisent des reproductions ou des représentations d'une oeuvre ou d'un objet protégé adaptées aux
personnes handicapées peuvent saisir l'Autorité de régulation des mesures techniques de tout
différend portant sur la transmission des textes imprimés sous la forme d'un fichier numérique.

Dernière modification du texte le 01 décembre 2009 - Document généré le 13 octobre 2009 - Copyright (C) 2007-2008 Legifrance
Article L331-15

Dans le respect des droits des parties, l'Autorité de régulation des mesures techniques favorise ou
suscite une solution de conciliation. Lorsqu'elle dresse un procès-verbal de conciliation, celui-ci a
force exécutoire ; il fait l'objet d'un dépôt au greffe du tribunal d'instance.

A défaut de conciliation dans un délai de deux mois à compter de sa saisine, l'autorité, après avoir
mis les intéressés à même de présenter leurs observations, rend une décision motivée de rejet de la
demande ou émet une injonction prescrivant, au besoin sous astreinte, les mesures propres à assurer
le bénéfice effectif de l'exception. L'astreinte prononcée par l'autorité est liquidée par cette dernière.

Ces décisions ainsi que le procès-verbal de conciliation sont rendus publics dans le respect des
secrets protégés par la loi. Elles sont notifiées aux parties qui peuvent introduire un recours devant
la cour d'appel de Paris. Le recours a un effet suspensif.

Article L331-16

Un décret en Conseil d'Etat précise les conditions d'application de la présente section. Il prévoit les
modalités d'information des utilisateurs d'une oeuvre, d'un vidéogramme, d'un programme ou d'un
phonogramme mentionnées à l'article L. 331-12.

Article L331-17

L'Autorité de régulation des mesures techniques est une autorité administrative indépendante. Elle
assure une mission générale de veille dans les domaines des mesures techniques de protection et
d'identification des oeuvres et des objets protégés par le droit d'auteur ou par les droits voisins.

Elle rend compte chaque année, dans un rapport remis au Gouvernement et au Parlement, des
évolutions les plus marquantes qu'elle a constatées dans ce domaine et de leur impact prévisible sur
la diffusion des contenus culturels. Elle peut être consultée par les commissions parlementaires sur
les adaptations de l'encadrement législatif que ces évolutions rendraient nécessaires.

Elle rend compte également des orientations qu'elle a fixées sur le fondement de l'article L. 331-8
en matière de périmètre de la copie privée, ainsi que des décisions qu'elle a rendues sur le
fondement de l'article L. 331-7.

Dernière modification du texte le 01 décembre 2009 - Document généré le 13 octobre 2009 - Copyright (C) 2007-2008 Legifrance
Article L331-18

L'Autorité de régulation des mesures techniques est composée de six membres nommés par décret.

Outre le président de la commission mentionnée à l'article L. 311-5 qui participe aux travaux de la
commission avec voix consultative, ses membres sont :

1° Un conseiller d'Etat désigné par le vice-président du Conseil d'Etat ;

2° Un conseiller à la Cour de cassation désigné par le premier président de la Cour de cassation ;

3° Un conseiller maître à la Cour des comptes désigné par le premier président de la Cour des
comptes ;

4° Un membre désigné par le président de l'Académie des technologies, en raison de ses


compétences en matière de technologies de l'information ;

5° Un membre du Conseil supérieur de la propriété littéraire et artistique désigné par le président du


Conseil supérieur de la propriété littéraire et artistique.

La durée du mandat des membres de l'autorité est de six ans. Il n'est ni renouvelable, ni révocable.

En cas de vacance d'un siège de membre de l'autorité, il est procédé à son remplacement pour la
durée du mandat restant à courir.

Le président est élu par les membres parmi les personnes mentionnées aux 1°,2° et 3°.

Article L331-19

Les fonctions de membre de l'Autorité de régulation des mesures techniques sont incompatibles
avec les fonctions de dirigeant ou de salarié ou les qualités d'ancien dirigeant ou d'ancien salarié
d'une société régie par le titre II du présent livre ou de toute entreprise exerçant une activité de
production de phonogrammes ou de vidéogrammes ou offrant des services de téléchargement
d'oeuvres protégées.

Dernière modification du texte le 01 décembre 2009 - Document généré le 13 octobre 2009 - Copyright (C) 2007-2008 Legifrance
Les membres de l'autorité ne peuvent, directement ou indirectement, détenir d'intérêts dans une
entreprise exerçant une des activités mentionnées au premier alinéa.

Aucun membre de l'autorité ne peut participer à une délibération concernant une entreprise ou une
société contrôlée, au sens de l'article L. 233-16 du code de commerce, par une entreprise dans
laquelle il a, au cours des trois années précédant la délibération, exercé des fonctions ou détenu un
mandat.

Article L331-20

L'Autorité de régulation des mesures techniques dispose de services qui sont placés sous l'autorité
de son secrétaire général.

Les rapporteurs chargés de l'instruction des dossiers auprès de l'autorité sont nommés sur
proposition du président par arrêté du ministre chargé de la culture.

L'autorité peut faire appel à des experts. Elle propose, lors de l'élaboration du projet de loi de
finances de l'année, les crédits nécessaires à l'accomplissement de ses missions. Ceux-ci sont
inscrits au budget général de l'Etat.

Le président de l'autorité est ordonnateur des dépenses. Il présente les comptes de l'autorité à la
Cour des comptes.

Article L331-21

Les décisions de l'Autorité de régulation des mesures techniques sont prises à la majorité des voix.
En cas de partage égal des voix, la voix du président est prépondérante.

Un décret en Conseil d'Etat fixe les règles applicables à la procédure et à l'instruction des dossiers.

Article L331-22

Les informations sous forme électronique concernant le régime des droits afférents à une oeuvre,
autre qu'un logiciel, une interprétation, un phonogramme, un vidéogramme ou un programme, sont
protégées dans les conditions prévues au présent titre, lorsque l'un des éléments d'information,
numéros ou codes est joint à la reproduction ou apparaît en relation avec la communication au

Dernière modification du texte le 01 décembre 2009 - Document généré le 13 octobre 2009 - Copyright (C) 2007-2008 Legifrance
public de l'oeuvre, de l'interprétation, du phonogramme, du vidéogramme ou du programme qu'il
concerne.

On entend par information sous forme électronique toute information fournie par un titulaire de
droits qui permet d'identifier une oeuvre, une interprétation, un phonogramme, un vidéogramme, un
programme ou un titulaire de droit, toute information sur les conditions et modalités d'utilisation
d'une oeuvre, d'une interprétation, d'un phonogramme, d'un vidéogramme ou d'un programme, ainsi
que tout numéro ou code représentant tout ou partie de ces informations.

Chapitre II : Saisie-contrefaçon

Article L332-1
Les commissaires de police et, dans les lieux où il n'y a pas de commissaire de police, les juges
d'instance, sont tenus, à la demande de tout auteur d'une oeuvre protégée par le livre Ier, de ses
ayants droit ou de ses ayants cause, de saisir les exemplaires constituant une reproduction illicite de
cette oeuvre ou tout exemplaire, produit, appareil, dispositif, composant ou moyen portant atteinte
aux mesures techniques et aux informations mentionnées respectivement aux articles L. 331-5 et L.
331-11 ; Si la saisie doit avoir pour effet de retarder ou de suspendre des représentations ou des
exécutions publiques en cours ou déjà annoncées, une autorisation spéciale doit être obtenue du
président du tribunal de grande instance, par ordonnance rendue sur requête. Le président du
tribunal de grande instance peut également, dans la même forme, ordonner : 1° La suspension de
toute fabrication en cours tendant à la reproduction illicite d'une oeuvre ou à la réalisation d'une
atteinte aux mesures techniques et aux informations mentionnées respectivement aux articles L.
331-5 et L. 331-11 ; 2° La saisie, quels que soient le jour et l'heure, des exemplaires constituant une
reproduction illicite de l'oeuvre, déjà fabriqués ou en cours de fabrication, ou des exemplaires,
produits, appareils, dispositifs, composants ou moyens, fabriqués ou en cours de fabrication, portant
atteinte aux mesures techniques et aux informations mentionnées respectivement aux articles L.
331-5 et L. 331-11, des recettes réalisées, ainsi que des exemplaires illicitement utilisés ; il peut
également ordonner la saisie réelle des matériels et instruments utilisés pour produire ou distribuer
illicitement les oeuvres, ainsi que de tout document s'y rapportant ; 3° La saisie des recettes
provenant de toute reproduction, représentation ou diffusion, par quelque moyen que ce soit, d'une
oeuvre de l'esprit, effectuée en violation des droits de l'auteur ou provenant d'une atteinte aux
mesures techniques et aux informations mentionnées respectivement aux articles L. 331-5 et L.
331-11 ; 4° (Abrogé) ; 5° La saisie réelle des oeuvres illicites ou produits soupçonnés de porter
atteinte à un droit d'auteur, ou leur remise entre les mains d'un tiers afin d'empêcher leur
introduction ou leur circulation dans les circuits commerciaux ; Le président du tribunal de grande
instance peut, dans les mêmes formes, ordonner les mesures prévues aux 1° à 5° à la demande des
titulaires de droits voisins définis au livre II. Le président du tribunal de grande instance peut, dans
les ordonnances prévues ci-dessus, ordonner la constitution préalable de garanties par le saisissant.

Article L332-2

Dans un délai fixé par voie réglementaire, le saisi ou le tiers saisi peuvent demander au président du
tribunal de grande instance de prononcer la mainlevée de la saisie ou d'en cantonner les effets, ou
encore d'autoriser la reprise de la fabrication ou celle des représentations ou exécutions publiques,

Dernière modification du texte le 01 décembre 2009 - Document généré le 13 octobre 2009 - Copyright (C) 2007-2008 Legifrance
sous l'autorité d'un administrateur constitué séquestre, pour le compte de qui il appartiendra, des
produits de cette fabrication ou de cette exploitation.

Le président du tribunal de grande instance statuant en référé peut, s'il fait droit à la demande du
saisi ou du tiers saisi, ordonner à la charge du demandeur la consignation d'une somme affectée à la
garantie des dommages et intérêts auxquels l'auteur pourrait prétendre.

Article L332-3

Faute par le saisissant de saisir la juridiction compétente dans un délai fixé par voie réglementaire,
mainlevée de cette saisie pourra être ordonnée à la demande du saisi ou du tiers saisi par le
président du tribunal, statuant en référé.

Article L332-4

En matière de logiciels et de bases de données, la saisie-contrefaçon est exécutée en vertu d'une


ordonnance rendue sur requête par le président du tribunal de grande instance. Le président peut
ordonner la saisie réelle des objets réalisés ou fabriqués illicitement ainsi que celle des matériels et
instruments utilisés pour produire ou distribuer illicitement un logiciel ou une base de données ainsi
que de tout document s'y rapportant.

L'huissier instrumentaire ou le commissaire de police peut être assisté d'un expert désigné par le
requérant.

A défaut d'assignation ou de citation dans un délai fixé par voie réglementaire, la saisie-contrefaçon
est nulle.

En outre, les commissaires de police sont tenus, à la demande de tout titulaire de droits sur un
logiciel ou sur une base de données, d'opérer une saisie-description du logiciel ou de la base de
données contrefaisants, saisie-description qui peut se concrétiser par une copie.

Chapitre III : Saisie-arrêt

Article L333-1

Lorsque les produits d'exploitation revenant à l'auteur d'une oeuvre de l'esprit ont fait l'objet d'une

Dernière modification du texte le 01 décembre 2009 - Document généré le 13 octobre 2009 - Copyright (C) 2007-2008 Legifrance
saisie-arrêt, le président du tribunal de grande instance peut ordonner le versement à l'auteur, à titre
alimentaire, d'une certaine somme ou d'une quotité déterminée des sommes saisies.

Article L333-2

Sont insaisissables, dans la mesure où elles ont un caractère alimentaire, les sommes dues, en raison
de l'exploitation pécuniaire ou de la cession des droits de propriété littéraire ou artistique, à tous
auteurs, compositeurs ou artistes ainsi qu'à leur conjoint survivant contre lequel n'existe pas un
jugement de séparation de corps passé en force de chose jugée, ou à leurs enfants mineurs pris en
leur qualité d'ayants cause.

Article L333-3

La proportion insaisissable de ces sommes ne pourra, en aucun cas, être inférieure aux quatre
cinquièmes, lorsqu'elles sont au plus égales annuellement au palier de ressources le plus élevé prévu
en application du chapitre V du titre IV du livre Ier du code du travail.

Article L333-4

Les dispositions du présent chapitre ne font pas obstacle aux saisies-arrêts pratiquées en vertu des
dispositions du code civil relatives aux créances d'aliments.

Chapitre IV : Droit de suite

Article L334-1

En cas de violation des dispositions de l'article L. 122-8, l'acquéreur et les officiers ministériels
peuvent être condamnés solidairement, au profit des bénéficiaires du droit de suite, à des
dommages-intérêts.

Chapitre V : Dispositions pénales

Dernière modification du texte le 01 décembre 2009 - Document généré le 13 octobre 2009 - Copyright (C) 2007-2008 Legifrance
Article L335-1

Les officiers de police judiciaire compétents peuvent procéder, dès la constatation des infractions
prévues aux articles L. 335-4 à L. 335-4-2, à la saisie des phonogrammes et vidéogrammes
reproduits illicitement, des exemplaires et objets fabriqués ou importés illicitement, de tout
exemplaire, produit, appareil, dispositif, composant ou moyen portant atteinte aux mesures
techniques et aux informations mentionnées respectivement aux articles L. 331-5 et L. 331-11 ainsi
qu'à la saisie des matériels spécialement installés en vue de tels agissements.

Article L335-2

Toute édition d'écrits, de composition musicale, de dessin, de peinture ou de toute autre production,
imprimée ou gravée en entier ou en partie, au mépris des lois et règlements relatifs à la propriété des
auteurs, est une contrefaçon et toute contrefaçon est un délit.

La contrefaçon en France d'ouvrages publiés en France ou à l'étranger est punie de trois ans
d'emprisonnement et de 300 000 euros d'amende.

Seront punis des mêmes peines le débit, l'exportation et l'importation des ouvrages contrefaisants.

Lorsque les délits prévus par le présent article ont été commis en bande organisée, les peines sont
portées à cinq ans d'emprisonnement et à 500 000 euros d'amende.

Article L335-2-1

Est puni de trois ans d'emprisonnement et de 300 000 euros d'amende le fait :

1° D'éditer, de mettre à la disposition du public ou de communiquer au public, sciemment et sous


quelque forme que ce soit, un logiciel manifestement destiné à la mise à disposition du public non
autorisée d'oeuvres ou d'objets protégés ;

2° D'inciter sciemment, y compris à travers une annonce publicitaire, à l'usage d'un logiciel
mentionné au 1°.

(Dispositions déclarées non conformes à la Constitution par la décision du Conseil constitutionnel

Dernière modification du texte le 01 décembre 2009 - Document généré le 13 octobre 2009 - Copyright (C) 2007-2008 Legifrance
n° 2006-540 DC du 27 juillet 2006).

Article L335-3
Est également un délit de contrefaçon toute reproduction, représentation ou diffusion, par quelque
moyen que ce soit, d'une oeuvre de l'esprit en violation des droits de l'auteur, tels qu'ils sont définis
et réglementés par la loi. Est également un délit de contrefaçon la violation de l'un des droits de
l'auteur d'un logiciel définis à l'article L. 122-6. Est également un délit de contrefaçon toute
captation totale ou partielle d'une œuvre cinématographique ou audiovisuelle en salle de spectacle
cinématographique.

Article L335-3-1

I.-Est puni de 3 750 euros d'amende le fait de porter atteinte sciemment, à des fins autres que la
recherche, à une mesure technique efficace telle que définie à l'article L. 331-5, afin d'altérer la
protection d'une oeuvre par un décodage, un décryptage ou toute autre intervention personnelle
destinée à contourner, neutraliser ou supprimer un mécanisme de protection ou de contrôle, lorsque
cette atteinte est réalisée par d'autres moyens que l'utilisation d'une application technologique, d'un
dispositif ou d'un composant existant mentionné au II.

II.-Est puni de six mois d'emprisonnement et de 30 000 euros d'amende le fait de procurer ou
proposer sciemment à autrui, directement ou indirectement, des moyens conçus ou spécialement
adaptés pour porter atteinte à une mesure technique efficace telle que définie à l'article L. 331-5, par
l'un des procédés suivants :

1° En fabriquant ou en important une application technologique, un dispositif ou un composant, à


des fins autres que la recherche ;

2° En détenant en vue de la vente, du prêt ou de la location, en offrant à ces mêmes fins ou en


mettant à disposition du public sous quelque forme que ce soit une application technologique, un
dispositif ou un composant ;

3° En fournissant un service à cette fin ;

4° En incitant à l'usage ou en commandant, concevant, organisant, reproduisant, distribuant ou


diffusant une publicité en faveur de l'un des procédés visés aux 1° à 3°.

III.-Ces dispositions ne sont pas applicables aux actes réalisés à des fins (Dispositions déclarées non
conformes à la Constitution par la décision du Conseil constitutionnel n° 2006-540 DC du 27 juillet
2006) de sécurité informatique, dans les limites des droits prévus par le présent code.

Dernière modification du texte le 01 décembre 2009 - Document généré le 13 octobre 2009 - Copyright (C) 2007-2008 Legifrance
Article L335-3-2

I.-Est puni de 3 750 euros d'amende le fait de supprimer ou de modifier, sciemment et à des fins
autres que la recherche, tout élément d'information visé à l'article L. 331-11, par une intervention
personnelle ne nécessitant pas l'usage d'une application technologique, d'un dispositif ou d'un
composant existant, conçus ou spécialement adaptés à cette fin, dans le but de porter atteinte à un
droit d'auteur, de dissimuler ou de faciliter une telle atteinte.

II.-Est puni de six mois d'emprisonnement et de 30 000 euros d'amende le fait de procurer ou
proposer sciemment à autrui, directement ou indirectement, des moyens conçus ou spécialement
adaptés pour supprimer ou modifier, même partiellement, un élément d'information visé à l'article
L. 331-11, dans le but de porter atteinte à un droit d'auteur, de dissimuler ou de faciliter une telle
atteinte, par l'un des procédés suivants :

1° En fabriquant ou en important une application technologique, un dispositif ou un composant, à


des fins autres que la recherche ;

2° En détenant en vue de la vente, du prêt ou de la location, en offrant à ces mêmes fins ou en


mettant à disposition du public sous quelque forme que ce soit une application technologique, un
dispositif ou un composant ;

3° En fournissant un service à cette fin ;

4° En incitant à l'usage ou en commandant, concevant, organisant, reproduisant, distribuant ou


diffusant une publicité en faveur de l'un des procédés visés aux 1° à 3°.

III.-Est puni de six mois d'emprisonnement et de 30 000 euros d'amende le fait, sciemment,
d'importer, de distribuer, de mettre à disposition du public sous quelque forme que ce soit ou de
communiquer au public, directement ou indirectement, une oeuvre dont un élément d'information
mentionné à l'article L. 331-11 a été supprimé ou modifié dans le but de porter atteinte à un droit
d'auteur, de dissimuler ou de faciliter une telle atteinte.

IV.-Ces dispositions ne sont pas applicables aux actes réalisés à des fins de recherche (Dispositions
déclarées non conformes à la Constitution par la décision du Conseil constitutionnel n° 2006-540
DC du 27 juillet 2006) ou de sécurité informatique, dans les limites des droits prévus par le présent
code.

Article L335-4

Dernière modification du texte le 01 décembre 2009 - Document généré le 13 octobre 2009 - Copyright (C) 2007-2008 Legifrance
Est punie de trois ans d'emprisonnement et de 300 000 euros d'amende toute fixation, reproduction,
communication ou mise à disposition du public, à titre onéreux ou gratuit, ou toute télédiffusion
d'une prestation, d'un phonogramme, d'un vidéogramme ou d'un programme, réalisée sans
l'autorisation, lorsqu'elle est exigée, de l'artiste-interprète, du producteur de phonogrammes ou de
vidéogrammes ou de l'entreprise de communication audiovisuelle.

Est punie des mêmes peines toute importation ou exportation de phonogrammes ou de


vidéogrammes réalisée sans l'autorisation du producteur ou de l'artiste-interprète, lorsqu'elle est
exigée.

Est puni de la peine d'amende prévue au premier alinéa le défaut de versement de la rémunération
due à l'auteur, à l'artiste-interprète ou au producteur de phonogrammes ou de vidéogrammes au titre
de la copie privée ou de la communication publique ainsi que de la télédiffusion des
phonogrammes.

Est puni de la peine d'amende prévue au premier alinéa le défaut de versement du prélèvement
mentionné au troisième alinéa de l'article L. 133-3.

Lorsque les délits prévus au présent article ont été commis en bande organisée, les peines sont
portées à cinq ans d'emprisonnement et à 500 000 euros d'amende.

Article L335-4-1

I.-Est puni de 3 750 euros d'amende le fait de porter atteinte sciemment, à des fins autres que la
recherche, à une mesure technique efficace telle que définie à l'article L. 331-5, afin d'altérer la
protection d'une interprétation, d'un phonogramme, d'un vidéogramme ou d'un programme par un
décodage, un décryptage ou toute autre intervention personnelle destinée à contourner, neutraliser
ou supprimer un mécanisme de protection ou de contrôle, lorsque cette atteinte est réalisée par
d'autres moyens que l'utilisation d'une application technologique, d'un dispositif ou d'un composant
existant mentionné au II.

II.-Est puni de six mois d'emprisonnement et de 30 000 euros d'amende le fait de procurer ou
proposer sciemment à autrui, directement ou indirectement, des moyens conçus ou spécialement
adaptés pour porter atteinte à une mesure technique efficace telle que définie à l'article L. 331-5, par
l'un des procédés suivants :

1° En fabriquant ou en important une application technologique, un dispositif ou un composant, à


des fins autres que la recherche ;

Dernière modification du texte le 01 décembre 2009 - Document généré le 13 octobre 2009 - Copyright (C) 2007-2008 Legifrance
2° En détenant en vue de la vente, du prêt ou de la location, en offrant à ces mêmes fins ou en
mettant à disposition du public sous quelque forme que ce soit une application technologique, un
dispositif ou un composant ;

3° En fournissant un service à cette fin ;

4° En incitant à l'usage ou en commandant, concevant, organisant, reproduisant, distribuant ou


diffusant une publicité en faveur de l'un des procédés visés aux 1° à 3°.

III.-Ces dispositions ne sont pas applicables aux actes réalisés à des fins (Dispositions déclarées non
conformes à la Constitution par la décision du Conseil constitutionnel n° 2006-540 DC du 27 juillet
2006) de sécurité informatique, dans les limites des droits prévus par le présent code.

Article L335-4-2

I.-Est puni de 3 750 euros d'amende le fait de supprimer ou de modifier, sciemment et à des fins
autres que la recherche, tout élément d'information visé à l'article L. 331-11, par une intervention
personnelle ne nécessitant pas l'usage d'une application technologique, d'un dispositif ou d'un
composant existant, conçus ou spécialement adaptés à cette fin, dans le but de porter atteinte à un
droit voisin du droit d'auteur, de dissimuler ou de faciliter une telle atteinte.

II.-Est puni de six mois d'emprisonnement et de 30 000 euros d'amende le fait de procurer ou
proposer sciemment à autrui, directement ou indirectement, des moyens conçus ou spécialement
adaptés pour supprimer ou modifier, même partiellement, un élément d'information visé à l'article
L. 331-11, dans le but de porter atteinte à un droit voisin du droit d'auteur, de dissimuler ou de
faciliter une telle atteinte, par l'un des procédés suivants :

1° En fabriquant ou en important une application technologique, un dispositif ou un composant, à


des fins autres que la recherche ;

2° En détenant en vue de la vente, du prêt ou de la location, en offrant à ces mêmes fins ou en


mettant à disposition du public sous quelque forme que ce soit une application technologique, un
dispositif ou un composant ;

3° En fournissant un service à cette fin ;

4° En incitant à l'usage ou en commandant, concevant, organisant, reproduisant, distribuant ou


diffusant une publicité en faveur de l'un des procédés visés aux 1° à 3°.

Dernière modification du texte le 01 décembre 2009 - Document généré le 13 octobre 2009 - Copyright (C) 2007-2008 Legifrance
III.-Est puni de six mois d'emprisonnement et de 30 000 euros d'amende le fait, sciemment,
d'importer, de distribuer, de mettre à disposition du public sous quelque forme que ce soit ou de
communiquer au public, directement ou indirectement, une interprétation, un phonogramme, un
vidéogramme ou un programme, dont un élément d'information mentionné à l'article L. 331-11 a été
supprimé ou modifié dans le but de porter atteinte à un droit voisin du droit d'auteur, de dissimuler
ou de faciliter une telle atteinte.

IV.-Ces dispositions ne sont pas applicables aux actes réalisés à des fins (Dispositions déclarées non
conformes à la Constitution par la décision du Conseil constitutionnel n° 2006-540 DC du 27 juillet
2006) de sécurité informatique, dans les limites des droits prévus par le présent code.

Article L335-5
Dans le cas de condamnation fondée sur l'une des infractions définies aux articles L. 335-2 à L.
335-4-2, le tribunal peut ordonner la fermeture totale ou partielle, définitive ou temporaire, pour une
durée au plus de cinq ans, de l'établissement ayant servi à commettre l'infraction. La fermeture
temporaire ne peut entraîner ni rupture ni suspension du contrat de travail, ni aucun préjudice
pécuniaire à l'encontre des salariés concernés. Lorsque la fermeture définitive entraîne le
licenciement du personnel, elle donne lieu, en dehors de l'indemnité de préavis et de l'indemnité de
licenciement, aux dommages et intérêts prévus aux articles L. 122-14-4 et L. 122-14-5 du code du
travail en cas de rupture de contrat de travail. Le non-paiement de ces indemnités est puni de six
mois d'emprisonnement et de 3750 euros d'amende.

Article L335-6

Les personnes physiques coupables de l'une des infractions prévues aux articles L. 335-2 à L.
335-4-2 peuvent en outre être condamnées, à leurs frais, à retirer des circuits commerciaux les
objets jugés contrefaisants et toute chose qui a servi ou était destinée à commettre l'infraction.

La juridiction peut prononcer la confiscation de tout ou partie des recettes procurées par l'infraction
ainsi que celle de tous les phonogrammes, vidéogrammes, objets et exemplaires contrefaisants ou
reproduits illicitement ainsi que du matériel spécialement installé en vue de la réalisation du délit.

Elle peut ordonner la destruction, aux frais du condamné, ou la remise à la partie lésée des objets et
choses retirés des circuits commerciaux ou confisqués, sans préjudice de tous dommages et intérêts.

Elle peut également ordonner, aux frais du condamné, l'affichage du jugement ou la diffusion du
jugement prononçant la condamnation, dans les conditions prévues à l'article 131-35 du code pénal.

Article L335-8

Dernière modification du texte le 01 décembre 2009 - Document généré le 13 octobre 2009 - Copyright (C) 2007-2008 Legifrance
Les personnes morales déclarées responsables pénalement, dans les conditions prévues par l'article
121-2 du code pénal, des infractions définies aux articles L. 335-2 à L. 335-4-2 encourent, outre
l'amende suivant les modalités prévues par l'article 131-38 du code pénal, les peines prévues par
l'article 131-39 du même code. L'interdiction mentionnée au 2° de l'article 131-39 du même code
porte sur l'activité dans l'exercice ou à l'occasion de l'exercice de laquelle l'infraction a été commise.
Les personnes morales déclarées pénalement responsables peuvent en outre être condamnées, à
leurs frais, à retirer des circuits commerciaux les objets jugés contrefaisants et toute chose qui a
servi ou était destinée à commettre l'infraction. La juridiction peut ordonner la destruction aux frais
du condamné ou la remise à la partie lésée des objets et choses retirés des circuits commerciaux ou
confisqués, sans préjudice de tous dommages et intérêts.

Article L335-9
Si l'auteur de l'un des délits prévus et réprimés par le présent chapitre est ou a été lié par convention
avec la partie lésée, les peines encourues sont portées au double.

Article L335-10

L'administration des douanes peut, sur demande écrite du titulaire d'un droit d'auteur ou d'un droit
voisin, assortie de justifications de son droit dans les conditions prévues par décret en Conseil
d'Etat, retenir dans le cadre de ses contrôles les marchandises que celui-ci prétend constituer une
contrefaçon de ce droit.

Le procureur de la République, le demandeur, ainsi que le déclarant ou le détenteur des


marchandises sont informés sans délai, par les services douaniers, de la retenue à laquelle ces
derniers ont procédé.

La mesure de retenue est levée de plein droit à défaut pour le demandeur, dans le délai de dix jours
ouvrables à compter de la notification de la retenue des marchandises, de justifier auprès des
services douaniers :

-soit des mesures conservatoires prévues par l'article L. 332-1 ;

-soit de s'être pourvu par la voie civile ou la voie correctionnelle et d'avoir constitué les garanties
requises pour couvrir sa responsabilité éventuelle au cas où la contrefaçon ne serait pas
ultérieurement reconnue.

Aux fins de l'engagement des actions en justice visées à l'alinéa précédent, le demandeur peut
obtenir de l'administration des douanes communication des noms et adresses de l'expéditeur, de
l'importateur et du destinataire des marchandises retenues, ou de leur détenteur, ainsi que de leur
quantité, nonobstant les dispositions de l'article 59 bis du code des douanes, relatif au secret
professionnel auquel sont tenus les agents de l'administration des douanes.

Dernière modification du texte le 01 décembre 2009 - Document généré le 13 octobre 2009 - Copyright (C) 2007-2008 Legifrance
La retenue mentionnée au premier alinéa ne porte pas sur les marchandises de statut
communautaire, légalement fabriquées ou mises en libre pratique dans un Etat membre de la
Communauté européenne et destinées, après avoir emprunté le territoire douanier tel que défini à
l'article 1er du code des douanes, à être mises sur le marché d'un autre Etat membre de la
Communauté européenne, pour y être légalement commercialisées.

Chapitre VI : Prévention du téléchargement et de la mise à disposition


illicites d'œuvres et d'objets protégés par un droit d'auteur ou un droit
voisin

Article L336-1

Lorsqu'un logiciel est principalement utilisé pour la mise à disposition illicite d'oeuvres ou d'objets
protégés par un droit de propriété littéraire et artistique, le président du tribunal de grande instance,
statuant en référé, peut ordonner sous astreinte toutes mesures nécessaires à la protection de ce droit
et conformes à l'état de l'art.

Les mesures ainsi ordonnées ne peuvent avoir pour effet de dénaturer les caractéristiques
essentielles ou la destination initiale du logiciel.

L'article L. 332-4 est applicable aux logiciels mentionnés au présent article.

Article L336-2
En présence d'une atteinte à un droit d'auteur ou à un droit voisin occasionnée par le contenu d'un
service de communication au public en ligne, le tribunal de grande instance, statuant le cas échéant
en la forme des référés, peut ordonner à la demande des titulaires de droits sur les œuvres et objets
protégés, de leurs ayants droit, des sociétés de perception et de répartition des droits visées à
l'article L. 321-1 ou des organismes de défense professionnelle visés à l'article L. 331-1, toutes
mesures propres à prévenir ou à faire cesser une telle atteinte à un droit d'auteur ou un droit voisin,
à l'encontre de toute personne susceptible de contribuer à y remédier.

Article L336-3
La personne titulaire de l'accès à des services de communication au public en ligne a l'obligation de
veiller à ce que cet accès ne fasse pas l'objet d'une utilisation à des fins de reproduction, de
représentation, de mise à disposition ou de communication au public d'œuvres ou d'objets protégés
par un droit d'auteur ou par un droit voisin sans l'autorisation des titulaires des droits prévus aux
livres Ier et II lorsqu'elle est requise.

Dernière modification du texte le 01 décembre 2009 - Document généré le 13 octobre 2009 - Copyright (C) 2007-2008 Legifrance
[Dispositions déclarées non conformes à la Constitution par la décision du Conseil constitutionnel
n° 2009-580 DC du 10 juin 2009.]

Le manquement de la personne titulaire de l'accès à l'obligation définie au premier alinéa n'a pas
pour effet d'engager la responsabilité pénale de l'intéressé.

Article L336-4
Les caractéristiques essentielles de l'utilisation autorisée d'une œuvre ou d'un objet protégé, mis à
disposition par un service de communication au public en ligne, sont portées à la connaissance de
l'utilisateur d'une manière facilement accessible, conformément à l'article L. 331-10 du présent code
et à l'article L. 111-1 du code de la consommation.

Titre IV : Droits des producteurs de bases de données

Chapitre I : Champ d'application.

Article L341-1

Le producteur d'une base de données, entendu comme la personne qui prend l'initiative et le risque
des investissements correspondants, bénéficie d'une protection du contenu de la base lorsque la
constitution, la vérification ou la présentation de celui-ci atteste d'un investissement financier,
matériel ou humain substantiel.

Cette protection est indépendante et s'exerce sans préjudice de celles résultant du droit d'auteur ou
d'un autre droit sur la base de données ou un de ses éléments constitutifs.

Article L341-2

Sont admis au bénéfice du présent titre :

1° Les producteurs de bases de données, ressortissants d'un Etat membre de la Communauté


européenne ou d'un Etat partie à l'accord sur l'Espace économique européen, ou qui ont dans un tel
Etat leur résidence habituelle ;

2° Les sociétés ou entreprises constituées en conformité avec la législation d'un Etat membre et
ayant leur siège statutaire, leur administration centrale ou leur établissement principal à l'intérieur
de la Communauté ou d'un Etat partie à l'accord sur l'Espace économique européen ; néanmoins, si
une telle société ou entreprise n'a que son siège statutaire sur le territoire d'un tel Etat, ses activités

Dernière modification du texte le 01 décembre 2009 - Document généré le 13 octobre 2009 - Copyright (C) 2007-2008 Legifrance
doivent avoir un lien réel et continu avec l'économie de l'un d'entre eux.

Les producteurs de bases de données qui ne satisfont pas aux conditions mentionnées ci-dessus sont
admis à la protection prévue par le présent titre lorsqu'un accord particulier a été conclu avec l'Etat
dont ils sont ressortissants par le Conseil de la Communauté européenne.

Chapitre II : Etendue de la protection

Article L342-1

Le producteur de bases de données a le droit d'interdire :

1° L'extraction, par transfert permanent ou temporaire de la totalité ou d'une partie qualitativement


ou quantitativement substantielle du contenu d'une base de données sur un autre support, par tout
moyen et sous toute forme que ce soit ;

2° La réutilisation, par la mise à la disposition du public de la totalité ou d'une partie


qualitativement ou quantitativement substantielle du contenu de la base, quelle qu'en soit la forme.

Ces droits peuvent être transmis ou cédés ou faire l'objet d'une licence.

Le prêt public n'est pas un acte d'extraction ou de réutilisation.

Article L342-2

Le producteur peut également interdire l'extraction ou la réutilisation répétée et systématique de


parties qualitativement ou quantitativement non substantielles du contenu de la base lorsque ces
opérations excèdent manifestement les conditions d'utilisation normale de la base de données.

Article L342-3

Lorsqu'une base de données est mise à la disposition du public par le titulaire des droits, celui-ci ne
peut interdire :

Dernière modification du texte le 01 décembre 2009 - Document généré le 13 octobre 2009 - Copyright (C) 2007-2008 Legifrance
1° L'extraction ou la réutilisation d'une partie non substantielle, appréciée de façon qualitative ou
quantitative, du contenu de la base, par la personne qui y a licitement accès ;

2° L'extraction à des fins privées d'une partie qualitativement ou quantitativement substantielle du


contenu d'une base de données non électronique sous réserve du respect des droits d'auteur ou des
droits voisins sur les oeuvres ou éléments incorporés dans la base ;

3° L'extraction et la réutilisation d'une base de données dans les conditions définies aux deux
premiers alinéas du 7° de l'article L. 122-5 ;

4° L'extraction et la réutilisation d'une partie substantielle, appréciée de façon qualitative ou


quantitative, du contenu de la base, sous réserve des bases de données conçues à des fins
pédagogiques et des bases de données réalisées pour une édition numérique de l'écrit, à des fins
exclusives d'illustration dans le cadre de l'enseignement et de la recherche, à l'exclusion de toute
activité ludique ou récréative, dès lors que le public auquel cette extraction et cette réutilisation sont
destinées est composé majoritairement d'élèves, d'étudiants, d'enseignants ou de chercheurs
directement concernés, que la source est indiquée, que l'utilisation de cette extraction et cette
réutilisation ne donne lieu à aucune exploitation commerciale et qu'elle est compensée par une
rémunération négociée sur une base forfaitaire.

Toute clause contraire au 1° ci-dessus est nulle.

Les exceptions énumérées par le présent article ne peuvent porter atteinte à l'exploitation normale
de la base de données ni causer un préjudice injustifié aux intérêts légitimes du producteur de la
base.

Article L342-3-1
Les mesures techniques efficaces au sens de l'article L. 331-5 qui sont propres à empêcher ou à
limiter les utilisations d'une base de données que le producteur n'a pas autorisées en application de
l'article L. 342-1 bénéficient de la protection prévue à l'article L. 335-4-1. Les producteurs de bases
de données qui recourent aux mesures techniques de protection mentionnées au premier alinéa
prennent cependant les dispositions utiles pour que leur mise en oeuvre ne prive pas les
bénéficiaires des exceptions définies à l'article L. 342-3 de leur bénéfice effectif, suivant les
conditions prévues au 2° de l'article L. 331-39 et aux articles L. 331-7 à L. 331-10, L. 331-41 à L.
331-43 et L. 331-45. Tout différend relatif à la faculté de bénéficier des exceptions définies à
l'article L. 342-3 qui implique une mesure technique visée au premier alinéa du présent article est
soumis à la Haute Autorité pour la diffusion des œuvres et la protection des droits sur internet
prévue à l'article L. 331-12.

Article L342-3-2

Dernière modification du texte le 01 décembre 2009 - Document généré le 13 octobre 2009 - Copyright (C) 2007-2008 Legifrance
Les informations sous forme électronique relatives au régime des droits du producteur d'une base de
données, au sens de l'article L. 331-11, bénéficient de la protection prévue à l'article L. 335-4-2.

Article L342-4

La première vente d'une copie matérielle d'une base de données dans le territoire d'un Etat membre
de la Communauté européenne ou d'un Etat partie à l'accord sur l'Espace économique européen, par
le titulaire du droit ou avec son consentement, épuise le droit de contrôler la revente de cette copie
matérielle dans tous les Etats membres.

Toutefois, la transmission en ligne d'une base de données n'épuise pas le droit du producteur de
contrôler la revente dans tous les Etats membres d'une copie matérielle de cette base ou d'une partie
de celle-ci.

Article L342-5

Les droits prévus à l'article L. 342-1 prennent effet à compter de l'achèvement de la fabrication de la
base de données. Ils expirent quinze ans après le 1er janvier de l'année civile qui suit celle de cet
achèvement.

Lorsqu'une base de données a fait l'objet d'une mise à la disposition du public avant l'expiration de
la période prévue à l'alinéa précédent, les droits expirent quinze ans après le 1er janvier de l'année
civile suivant celle de cette première mise à disposition.

Toutefois, dans le cas où une base de données protégée fait l'objet d'un nouvel investissement
substantiel, sa protection expire quinze ans après le 1er janvier de l'année civile suivant celle de ce
nouvel investissement.

Chapitre III : Procédures et sanctions

Article L343-1

L'atteinte aux droits du producteur de bases de données peut être prouvée par tous moyens.

Dernière modification du texte le 01 décembre 2009 - Document généré le 13 octobre 2009 - Copyright (C) 2007-2008 Legifrance
A cet effet, toute personne ayant qualité pour agir en vertu du présent titre est en droit de faire
procéder par tous huissiers, assistés par des experts désignés par le demandeur, sur ordonnance
rendue sur requête par la juridiction civile compétente, soit à la description détaillée, avec ou sans
prélèvement d'échantillons, des supports ou produits portant prétendument atteinte aux droits du
producteur de bases de données, soit à la saisie réelle de ces supports ou produits ainsi que de tout
document s'y rapportant.

La juridiction peut ordonner, aux mêmes fins probatoires, la saisie réelle des matériels et
instruments utilisés pour produire ou distribuer les supports ou produits portant prétendument
atteinte aux droits du producteur de bases de données.

Elle peut subordonner l'exécution des mesures qu'elle ordonne à la constitution par le demandeur de
garanties destinées à assurer l'indemnisation éventuelle du défendeur si l'action engagée en vertu du
présent titre est ultérieurement jugée non fondée ou si la mainlevée de la saisie est prononcée.

La mainlevée de la saisie peut être prononcée selon les modalités prévues par les articles L. 332-2 et
L. 332-3.

Article L343-2

Toute personne ayant qualité pour agir dans le cas d'une atteinte aux droits du producteur de bases
de données peut saisir en référé la juridiction civile compétente afin de voir ordonner, au besoin
sous astreinte, à l'encontre du prétendu auteur de cette atteinte ou des intermédiaires dont il utilise
les services, toute mesure urgente destinée à prévenir une atteinte aux droits du producteur de bases
de données ou à empêcher la poursuite d'actes portant prétendument atteinte à ceux-ci. La
juridiction civile compétente peut également ordonner toutes mesures urgentes sur requête lorsque
les circonstances exigent que ces mesures ne soient pas prises contradictoirement, notamment
lorsque tout retard serait de nature à causer un préjudice irréparable au demandeur. Saisie en référé
ou sur requête, la juridiction ne peut ordonner les mesures demandées que si les éléments de preuve,
raisonnablement accessibles au demandeur, rendent vraisemblable qu'il est porté atteinte à ses droits
ou qu'une telle atteinte est imminente.

La juridiction peut interdire la poursuite des actes portant prétendument atteinte aux droits du
producteur de bases de données, la subordonner à la constitution de garanties destinées à assurer
l'indemnisation éventuelle du préjudice subi par le demandeur ou ordonner la saisie ou la remise
entre les mains d'un tiers des produits soupçonnés de porter atteinte aux droits conférés par le titre,
pour empêcher leur introduction ou leur circulation dans les circuits commerciaux.

Elle peut également accorder au demandeur une provision lorsque l'existence de son préjudice n'est
pas sérieusement contestable.

Saisie en référé ou sur requête, la juridiction peut subordonner l'exécution des mesures qu'elle

Dernière modification du texte le 01 décembre 2009 - Document généré le 13 octobre 2009 - Copyright (C) 2007-2008 Legifrance
ordonne à la constitution par le demandeur de garanties destinées à assurer l'indemnisation
éventuelle du défendeur si l'action engagée en vertu du présent titre est ultérieurement jugée non
fondée ou les mesures annulées.

Lorsque les mesures prises pour faire cesser une atteinte aux droits du producteur de bases de
données sont ordonnées avant l'engagement d'une action au fond, le demandeur doit se pourvoir, par
la voie civile ou pénale, dans un délai fixé par voie réglementaire. A défaut, sur demande du
défendeur et sans que celui-ci ait à motiver sa demande, les mesures ordonnées sont annulées, sans
préjudice des dommages et intérêts qui peuvent être réclamés.

Article L343-3

Outre les procès-verbaux des officiers ou agents de police judiciaire, la preuve de la matérialité des
infractions définies au présent chapitre peut résulter des constatations d'agents assermentés désignés
par les organismes professionnels de producteurs. Ces agents sont agréés par le ministre chargé de
la culture dans les mêmes conditions que celles prévues pour les agents visés à l'article L. 331-2.

Article L343-4

Est puni de trois ans d'emprisonnement et de 300 000 euros d'amende le fait de porter atteinte aux
droits du producteur d'une base de données tels que définis à l'article L. 342-1. Lorsque le délit a été
commis en bande organisée, les peines sont portées à cinq ans d'emprisonnement et à 500 000 euros
d'amende.

Article L343-5

Les personnes physiques coupables de l'un des délits prévus au présent chapitre peuvent en outre
être condamnées, à leurs frais, à retirer des circuits commerciaux les objets jugés contrefaisants et
toute chose qui a servi ou était destinée à commettre l'infraction.

La juridiction peut ordonner la destruction aux frais du condamné ou la remise à la partie lésée des
objets et choses retirés des circuits commerciaux ou confisqués, sans préjudice de tous dommages et
intérêts.

Elle peut également ordonner, aux frais du condamné, l'affichage ou la diffusion du jugement
prononçant la condamnation, dans les conditions et sous les peines prévues à l'article 131-35 du
code pénal.

Dernière modification du texte le 01 décembre 2009 - Document généré le 13 octobre 2009 - Copyright (C) 2007-2008 Legifrance
Article L343-6
Les personnes morales déclarées responsables pénalement, dans les conditions prévues par l'article
121-2 du code pénal, des infractions définies au présent chapitre encourent, outre l'amende suivant
les modalités prévues par l'article 131-38 du code pénal, les peines prévues par l'article 131-39 du
même code. L'interdiction mentionnée au 2° de l'article 131-39 du même code porte sur l'activité
dans l'exercice ou à l'occasion de l'exercice de laquelle l'infraction a été commise. La juridiction
peut ordonner la destruction aux frais du condamné ou la remise à la partie lésée des objets et
choses retirés des circuits commerciaux ou confisqués, sans préjudice de tous dommages et intérêts.

Article L343-7

En cas de récidive des infractions définies à l'article L. 343-4 ou si le délinquant est ou a été lié à la
partie lésée par convention, les peines encourues sont portées au double.

Les coupables peuvent, en outre, être privés pour un temps qui n'excédera pas cinq ans du droit
d'élection et d'éligibilité pour les tribunaux de commerce, les chambres de commerce et d'industrie
et les chambres de métiers, ainsi que pour les conseils de prud'hommes.

Dernière modification du texte le 01 décembre 2009 - Document généré le 13 octobre 2009 - Copyright (C) 2007-2008 Legifrance
Deuxième partie : La propriété industrielle

Livre IV : Organisation administrative et professionnelle

Titre Ier : Institutions

Chapitre Ier : L'Institut national de la propriété industrielle

Article L411-1

L'Institut national de la propriété industrielle est un établissement public doté de la personnalité


civile et de l'autonomie financière, placé auprès du ministre chargé de la propriété industrielle.

Cet établissement a pour mission :

1° De centraliser et diffuser toute information nécessaire pour la protection des innovations et pour
l'enregistrement des entreprises, ainsi que d'engager toute action de sensibilisation et de formation
dans ces domaines ;

2° D'appliquer les lois et règlements en matière de propriété industrielle, de registre du commerce et


des sociétés et de répertoire des métiers ; à cet effet, l'Institut pourvoit, notamment, à la réception
des dépôts de demandes des titres de propriété industrielle ou annexes à la propriété industrielle, à
leur examen et à leur délivrance ou enregistrement et à la surveillance de leur maintien ; il centralise
le registre du commerce et des sociétés, le répertoire des métiers et le Bulletin officiel des annonces
civiles et commerciales ; il assure la diffusion des informations techniques, commerciales et
financières contenues dans les titres de propriété industrielle et instruments centralisés de publicité
légale ;

3° De prendre toute initiative en vue d'une adaptation permanente du droit national et international
aux besoins des innovateurs et des entreprises ; à ce titre, il propose au ministre chargé de la
propriété industrielle toute réforme qu'il estime utile en ces matières ; il participe à l'élaboration des
accords internationaux ainsi qu'à la représentation de la France dans les organisations
internationales compétentes.

Article L411-2

Dernière modification du texte le 01 décembre 2009 - Document généré le 13 octobre 2009 - Copyright (C) 2007-2008 Legifrance
Les recettes de l'Institut se composent de toutes redevances établies dans les conditions prévues à
l'article 5 de l'ordonnance n° 59-2 du 2 janvier 1959 portant loi organique relative aux lois de
finances et perçues en matière de propriété industrielle et en matière du registre du commerce et des
métiers et de dépôt des actes de sociétés, ainsi que des recettes accessoires. Ces recettes doivent
obligatoirement équilibrer toutes les charges de l'établissement.

Le contrôle de l'exécution du budget de l'Institut s'exerce a posteriori selon des modalités fixées par
décret en Conseil d'Etat.

Article L411-3

L'organisation administrative et financière de l'Institut est fixée par décret en Conseil d'Etat.

Article L411-4

Le directeur de l'Institut national de la propriété industrielle prend les décisions prévues par le
présent code à l'occasion de la délivrance, du rejet ou du maintien des titres de propriété
industrielle.

Dans l'exercice de cette compétence, il n'est pas soumis à l'autorité de tutelle. Les cours d'appel
désignées par voie réglementaire connaissent directement des recours formés contre ses décisions. Il
y est statué, le ministère public et le directeur de l'Institut national de la propriété industrielle
entendus. Le pourvoi en cassation est ouvert tant au demandeur qu'au directeur de l'Institut national
de la propriété industrielle.

Article L411-5

Les décisions de rejet mentionnées au premier alinéa de l'article L. 411-4 sont motivées.

Il en est de même des décisions acceptant une opposition présentée en vertu de l'article L. 712-4 ou
une demande de relevé de déchéance en matière de marques de fabrique, de commerce ou de
service.

Elles sont notifiées au demandeur dans les formes et délais prévus par voie réglementaire.

Dernière modification du texte le 01 décembre 2009 - Document généré le 13 octobre 2009 - Copyright (C) 2007-2008 Legifrance
Chapitre II : Le comité de protection des obtentions végétales

Article L412-1

Le comité de la protection des obtentions végétales, placé auprès du ministre de l'agriculture, est
présidé par un représentant de l'Etat et composé de personnalités, tant du secteur public que du
secteur privé, qualifiées par leurs connaissances théoriques ou pratiques des problèmes de
génétique, de botanique et d'agronomie. Ce comité délivre le certificat mentionné à l'article L.
623-4.

Titre II : Qualification en propriété industrielle

Chapitre Ier : Inscription sur la liste des personnes qualifiées en


matière de propriété industrielle

Article L421-1

Il est dressé annuellement par le directeur de l'Institut national de la propriété industrielle une liste
des personnes qualifiées en propriété industrielle.

Cette liste est publiée.

Les personnes inscrites sur la liste précitée peuvent exercer à titre de salarié d'une entreprise ou à
titre libéral individuellement ou en groupe ou à titre de salarié d'une autre personne exerçant à titre
libéral.

Les personnes figurant, à la date du 26 novembre 1990, sur la liste des personnes qualifiées en
brevets d'invention sont de plein droit inscrites sur la liste visée au premier alinéa, sous réserve
qu'elles répondent aux conditions de moralité prévues à l'article L. 421-2.

Article L421-2

Nul ne peut être inscrit sur la liste prévue à l'article précédent s'il n'est pas de bonne moralité et s'il

Dernière modification du texte le 01 décembre 2009 - Document généré le 13 octobre 2009 - Copyright (C) 2007-2008 Legifrance
ne remplit pas les conditions de diplôme et pratique professionnelle prescrites.

L'inscription est assortie d'une mention de spécialisation en fonction des diplômes détenus et de la
pratique professionnelle acquise.

Chapitre II : Conditions d'exercice de la profession de conseil en


propriété industrielle

Article L422-1
Le conseil en propriété industrielle a pour profession d'offrir, à titre habituel et rémunéré, ses
services au public pour conseiller, assister ou représenter les tiers en vue de l'obtention, du
maintien, de l'exploitation ou de la défense des droits de propriété industrielle, droits annexes et
droits portant sur toutes questions connexes. Les services visés à l'alinéa précédent incluent les
consultations juridiques et la rédaction d'actes sous seing privé. Nul n'est autorisé à faire usage du
titre de conseil en propriété industrielle, d'un titre équivalent ou susceptible de prêter à confusion,
s'il n'est inscrit sur la liste des conseils en propriété industrielle établie par le directeur de l'Institut
national de la propriété industrielle. Toute violation des dispositions du précédent alinéa sera punie
des peines encourues pour le délit d'usurpation de titre prévu par l'article 433-17 du code pénal. Nul
ne peut être inscrit sur la liste des conseils en propriété industrielle s'il n'est inscrit sur la liste prévue
à l'article L. 421-1 et s'il n'exerce sa profession dans les conditions prévues à l'article L. 422-6.
L'inscription est assortie d'une mention de spécialisation en fonction des diplômes détenus et de la
pratique professionnelle acquise.

Article L422-2

Les personnes ayant droit au titre de conseil en brevets d'invention à la date d'entrée en vigueur de
la loi n° 90-1052 du 26 novembre 1990 relative à la propriété industrielle sont de plein droit
inscrites sur la liste prévue à l'article L. 422-1.

Article L422-3

Toute société exerçant les activités mentionnées à l'article L. 422-1 à la date d'entrée en vigueur de
la loi n° 90-1052 du 26 novembre 1990 précitée peut demander son inscription sur la liste des
conseils en propriété industrielle.

Dans ce cas, la condition prévue au b de l'article L. 422-7 n'est pas applicable.

A peine de forclusion, la demande doit être présentée, au plus tard, deux ans après l'entrée en

Dernière modification du texte le 01 décembre 2009 - Document généré le 13 octobre 2009 - Copyright (C) 2007-2008 Legifrance
vigueur de la loi n° 90-1052 du 26 novembre 1990 précitée.

Article L422-4

Les personnes qui souhaitent se faire représenter dans les procédures devant l'Institut national de la
propriété industrielle ne peuvent le faire, pour les actes où la technicité de la matière l'impose, que
par l'intermédiaire de conseils en propriété industrielle dont la spécialisation, déterminée en
application du dernier alinéa de l'article L. 422-1, est en rapport avec l'acte.

Les dispositions de l'alinéa précédent ne font pas obstacle à la faculté de recourir aux services d'un
avocat ou à ceux d'une entreprise ou d'un établissement public auxquels le demandeur est
contractuellement lié ou à ceux d'une organisation professionnelle spécialisée ou à ceux d'un
professionnel établi sur le territoire d'un Etat membre de la Communauté européenne ou d'un Etat
partie à l'accord sur l'Espace économique européen intervenant à titre occasionnel et habilité à
représenter les personnes devant le service central de la propriété industrielle de cet Etat.

Article L422-5

Toute personne exerçant les activités mentionnées au premier alinéa de l'article L. 422-1 au 26
novembre 1990 peut, par dérogation aux dispositions de l'article L. 422-4, représenter les personnes
mentionnées au premier alinéa de cet article dans les cas prévus par cet alinéa, sous réserve d'être
inscrite sur une liste spéciale établie par le directeur de l'Institut national de la propriété industrielle.

L'inscription est de droit, sous la réserve prévue au dernier alinéa du présent article, à la condition
que la personne l'ait demandée par une déclaration auprès du directeur de l'Institut.

A peine de forclusion, la déclaration doit être formulée, au plus tard, deux ans après l'entrée en
vigueur de la loi n° 90-1052 du 26 novembre 1990 précitée.

Nul ne peut être inscrit sur la liste prévue au premier alinéa s'il n'est pas de bonne moralité.

Article L422-6

Le conseil en propriété industrielle exerce sa profession soit à titre individuel ou en groupe, soit en
qualité de salarié d'un autre conseil en propriété industrielle.

Dernière modification du texte le 01 décembre 2009 - Document généré le 13 octobre 2009 - Copyright (C) 2007-2008 Legifrance
Article L422-7

Lorsque la profession de conseil en propriété industrielle est exercée en société, elle peut l'être par
une société civile professionnelle, par une société d'exercice libéral ou par une société constituée
sous une autre forme. Dans ce dernier cas, il est nécessaire que :

a) Le président du conseil d'administration, les directeurs généraux, les membres du directoire, le


directeur général unique et le ou les gérants ainsi que la majorité des membres du conseil
d'administration ou du conseil de surveillance aient la qualité de conseil en propriété industrielle ;

b) Les conseils en propriété industrielle détiennent plus de la moitié du capital social et des droits de
vote ;

c) L'admission de tout nouvel associé est subordonnée à l'agrément préalable, selon le cas, du
conseil d'administration, du conseil de surveillance, du ou des gérants.

Les dispositions des deux premiers alinéas de l'article L. 225-21, des articles L. 225-44 et L. 225-85
du code de commerce ne sont applicables respectivement ni aux membres du conseil
d'administration ni aux membres du conseil de surveillance des sociétés de conseils en propriété
industrielle.

Lorsque la profession de conseil en propriété industrielle est exercée par une société, il y a lieu,
outre l'inscription des conseils personnes physiques, à l'inscription de la société dans une section
spéciale de la liste prévue à l'article L. 422-1.

Article L422-8

Tout conseil en propriété industrielle doit justifier d'une assurance garantissant sa responsabilité
civile professionnelle à raison des négligences et fautes commises dans l'exercice de ses fonctions,
ainsi que d'une garantie spécialement affectée au remboursement des fonds, effets ou valeurs reçus.

Article L422-9

Il est institué une compagnie nationale des conseils en propriété industrielle, organisme doté de la
personnalité morale, placé auprès de l'Institut national de la propriété industrielle aux fins de
représenter les conseils en propriété industrielle auprès des pouvoirs publics, de défendre leurs

Dernière modification du texte le 01 décembre 2009 - Document généré le 13 octobre 2009 - Copyright (C) 2007-2008 Legifrance
intérêts professionnels et de veiller au respect des règles de déontologie.

Article L422-10

Toute personne physique ou morale exerçant la profession de conseil en propriété industrielle qui se
rend coupable soit d'une infraction aux règles du présent titre ou des textes pris pour son
application, soit de faits contraires à la probité, à l'honneur ou à la délicatesse, même s'ils sont
extraprofessionnels, peut faire l'objet de l'une des mesures disciplinaires suivantes :

avertissement, blâme, radiation temporaire ou définitive.

Les sanctions sont prononcées par la chambre de discipline de la Compagnie nationale des conseils
en propriété industrielle présidée par un magistrat de l'ordre judiciaire.

Article L422-11

En toute matière et pour tous les services mentionnés à l'article L. 422-1, le conseil en propriété
industrielle observe le secret professionnel. Ce secret s'étend aux consultations adressées ou
destinées à son client, aux correspondances professionnelles échangées avec son client, un confrère
ou un avocat, aux notes d'entretien et, plus généralement, à toutes les pièces du dossier.

Article L422-12

La profession de conseil en propriété industrielle est incompatible :

1° Avec toute activité de caractère commercial, qu'elle soit exercée directement ou par personne
interposée ;

2° Avec la qualité d'associé dans une société en nom collectif, d'associé commandité dans une
société en commandite simple ou par actions, de gérant d'une société à responsabilité limitée, de
président du conseil d'administration, membre du directoire, directeur général ou directeur général
délégué d'une société anonyme, de président ou dirigeant d'une société par actions simplifiée, de
gérant d'une société civile, à moins que ces sociétés n'aient pour objet l'exercice de la profession de
conseil en propriété industrielle ou la gestion d'intérêts professionnels connexes ou d'intérêts
familiaux ;

Dernière modification du texte le 01 décembre 2009 - Document généré le 13 octobre 2009 - Copyright (C) 2007-2008 Legifrance
3° Avec la qualité de membre du conseil de surveillance ou d'administrateur d'une société
commerciale, lorsque le conseil en propriété industrielle a moins de sept années d'exercice
professionnel et n'a pas obtenu préalablement une dispense dans des conditions prévues par décret
en Conseil d'Etat.

Article L422-13

La profession de conseil en propriété industrielle est incompatible avec l'exercice de toute autre
profession, sous réserve de dispositions législatives ou réglementaires particulières.

Elle est toutefois compatible avec les fonctions d'enseignement, ainsi qu'avec celles d'arbitre, de
médiateur, de conciliateur ou d'expert judiciaire.

Chapitre III : Dispositions diverses

Article L423-1

Il est interdit à toute personne physique ou morale de se livrer au démarchage en vue de représenter
les intéressés, de donner des consultations ou de rédiger des actes en matière de droit de la propriété
industrielle. Toutefois, cette interdiction ne s'étend pas aux offres de service à destination de
professionnels ou d'entreprises effectuées par voie postale dans des conditions fixées par voie
réglementaire.

Toute infraction aux dispositions du précédent alinéa sera punie des peines prévues à l'article 5 de la
loi n° 72-1137 du 22 décembre 1972 relative à la protection des consommateurs en matière de
démarchage et de vente à domicile.

Toute publicité pour les activités mentionnées à ce même alinéa est subordonnée au respect de
conditions fixées par voie réglementaire.

Article L423-2

Des décrets en Conseil d'Etat fixent les conditions d'application du présent titre.

Ils précisent notamment :

Dernière modification du texte le 01 décembre 2009 - Document généré le 13 octobre 2009 - Copyright (C) 2007-2008 Legifrance
a) Les conditions d'application du chapitre Ier ;

b) Les conditions d'application de l'article L. 422-1 ;

c) Les conditions d'application de l'article L. 422-4 ;

d) Les conditions d'application de l'article L. 422-5 ;

e) Les conditions dans lesquelles il peut être dérogé à l'obligation mentionnée au b de l'article L.
422-7 afin de permettre le regroupement interprofessionnel avec d'autres prestataires de services
intervenant dans le processus d'innovation ;

f) Les règles de déontologie applicables aux conseils en propriété industrielle ;

g) L'organisation et les modalités de fonctionnement de la Compagnie nationale des conseils en


propriété industrielle ainsi que les modalités de fixation du montant des cotisations qu'elle perçoit
de ses membres.

Livre V : Les dessins et modèles

Titre Ier : Conditions et modalités de la protection

Chapitre Ier : Champ d'application

Section 1 : Objet de la protection

Article L511-1

Peut être protégée à titre de dessin ou modèle l'apparence d'un produit, ou d'une partie de produit,
caractérisée en particulier par ses lignes, ses contours, ses couleurs, sa forme, sa texture ou ses
matériaux. Ces caractéristiques peuvent être celles du produit lui-même ou de son ornementation.

Est regardé comme un produit tout objet industriel ou artisanal, notamment les pièces conçues pour
être assemblées en un produit complexe, les emballages, les présentations, les symboles graphiques

Dernière modification du texte le 01 décembre 2009 - Document généré le 13 octobre 2009 - Copyright (C) 2007-2008 Legifrance
et les caractères typographiques, à l'exclusion toutefois des programmes d'ordinateur.

Article L511-2

Seul peut être protégé le dessin ou modèle qui est nouveau et présente un caractère propre.

Article L511-3

Un dessin ou modèle est regardé comme nouveau si, à la date de dépôt de la demande
d'enregistrement ou à la date de la priorité revendiquée, aucun dessin ou modèle identique n'a été
divulgué. Des dessins ou modèles sont considérés comme identiques lorsque leurs caractéristiques
ne diffèrent que par des détails insignifiants.

Article L511-4

Un dessin ou modèle a un caractère propre lorsque l'impression visuelle d'ensemble qu'il suscite
chez l'observateur averti diffère de celle produite par tout dessin ou modèle divulgué avant la date
de dépôt de la demande d'enregistrement ou avant la date de priorité revendiquée.

Pour l'appréciation du caractère propre, il est tenu compte de la liberté laissée au créateur dans la
réalisation du dessin ou modèle.

Article L511-5

Le dessin ou modèle d'une pièce d'un produit complexe n'est regardé comme nouveau et présentant
un caractère propre que dans la mesure où :

a) La pièce, une fois incorporée dans le produit complexe, reste visible lors d'une utilisation
normale de ce produit par l'utilisateur final, à l'exception de l'entretien, du service ou de la
réparation ;

b) Les caractéristiques visibles de la pièce remplissent en tant que telles les conditions de nouveauté
et de caractère propre.

Dernière modification du texte le 01 décembre 2009 - Document généré le 13 octobre 2009 - Copyright (C) 2007-2008 Legifrance
Est considéré comme produit complexe un produit composé de pièces multiples qui peuvent être
remplacées.

Article L511-6

Un dessin ou modèle est réputé avoir été divulgué s'il a été rendu accessible au public par une
publication, un usage ou tout autre moyen. Il n'y a pas divulgation lorsque le dessin ou modèle n'a
pu être raisonnablement connu, selon la pratique courante des affaires dans le secteur intéressé, par
des professionnels agissant dans la Communauté européenne, avant la date du dépôt de la demande
d'enregistrement ou avant la date de priorité renvendiquée.

Toutefois, le dessin ou modèle n'est pas réputé avoir été divulgué au public du seul fait qu'il a été
divulgué à un tiers sous condition, explicite ou implicite, de secret.

Lorsqu'elle a eu lieu dans les douze mois précédant la date du dépôt de la demande ou la date de
priorité revendiquée, la divulgation n'est pas prise en considération :

a) Si le dessin ou modèle a été divulgué par le créateur ou son ayant cause, ou par un tiers à partir
d'informations fournies ou d'actes accomplis par le créateur ou son ayant cause ;

b) Ou si le dessin ou modèle a été divulgué à la suite d'un comportement abusif à l'encontre du


créateur ou de son ayant cause.

Le délai de douze mois prévu au présent article n'est pas applicable lorsque la divulgation est
intervenue avant le 1er octobre 2001.

Article L511-7

Les dessins ou modèles contraires à l'ordre public ou aux bonnes moeurs ne sont pas protégés.

Article L511-8

N'est pas susceptible de protection :

Dernière modification du texte le 01 décembre 2009 - Document généré le 13 octobre 2009 - Copyright (C) 2007-2008 Legifrance
1° L'apparence dont les caractéristiques sont exclusivement imposées par la fonction technique du
produit ;

2° L'apparence d'un produit dont la forme et la dimension exactes doivent être nécessairement
reproduites pour qu'il puisse être mécaniquement associé à un autre produit par une mise en contact,
un raccordement, un placement à l'intérieur ou à l'extérieur dans des conditions permettant à chacun
de ces produits de remplir sa fonction.

Toutefois, un dessin ou modèle qui a pour objet de permettre des assemblages ou connexions
multiples à des produits qui sont interchangeables au sein d'un ensemble conçu de façon modulaire
peut être protégé.

Section 2 : Bénéfice de la protection

Article L511-9

La protection du dessin ou modèle conférée par les dispositions du présent livre s'acquiert par
l'enregistrement. Elle est accordée au créateur ou à son ayant cause.

L'auteur de la demande d'enregistrement est, sauf preuve contraire, regardé comme le bénéficiaire
de cette protection.

Article L511-10

Si un dessin ou modèle a été déposé en fraude des droits d'un tiers ou en violation d'une obligation
légale ou conventionnelle, la personne qui estime avoir un droit sur le dessin ou modèle peut en
revendiquer en justice la propriété.

L'action en revendication de propriété se prescrit par trois ans à compter de la publication de


l'enregistrement du dessin ou modèle ou, en cas de mauvaise foi, au moment de la publication de
l'enregistrement ou de l'acquisition du dessin ou modèle, à compter de l'expiration de la période de
protection.

Article L511-11

Sous réserve des dispositions des conventions internationales auxquelles la France est partie,
l'étranger qui n'est ni établi ni domicilié sur le territoire d'un Etat membre de la Communauté

Dernière modification du texte le 01 décembre 2009 - Document généré le 13 octobre 2009 - Copyright (C) 2007-2008 Legifrance
européenne ou d'un Etat partie à l'accord sur l'Espace économique européen bénéficie des
dispositions du présent livre à condition que son pays accorde la réciprocité de la protection aux
dessins ou modèles français.

Chapitre II : Enregistrement d'un dessin ou modèle

Section 1 : Demande d'enregistrement

Article L512-1

La demande d'enregistrement est déposée, à peine de nullité, à l'Institut national de la propriété


industrielle lorsque le déposant a son domicile ou son siège social à Paris ou hors de France.

Lorsque le déposant a son domicile ou son siège social en France en dehors de Paris, il peut, à son
choix, déposer la demande d'enregistrement à l'Institut national de la propriété industrielle ou au
greffe du tribunal de commerce ou, en l'absence de tribunal de commerce, au greffe de la juridiction
statuant en matière commerciale.

Lorsque la demande d'enregistrement est déposée au greffe d'un tribunal, celui-ci la transmet à
l'Institut national de la propriété industrielle.

Article L512-2

La demande d'enregistrement est présentée dans les formes et conditions prévues par le présent
livre.

Elle comporte, à peine d'irrecevabilité, l'identification du déposant et une reproduction des dessins
ou modèles dont la protection est demandée.

La demande d'enregistrement est rejetée s'il apparaît :

a) Qu'elle n'est pas présentée dans les conditions et formes prescrites ;

b) Que sa publication est de nature à porter atteinte à l'ordre public ou aux bonnes moeurs.

Dernière modification du texte le 01 décembre 2009 - Document généré le 13 octobre 2009 - Copyright (C) 2007-2008 Legifrance
Le rejet ne peut être prononcé sans que le déposant ait été préalablement invité, selon le cas, soit à
régulariser la demande, soit à présenter ses observations.

Pour les dessins ou modèles relevant d'industries qui renouvellent fréquemment la forme et le décor
de leurs produits, le dépôt peut être effectué sous une forme simplifiée dans des conditions fixées
par décret en Conseil d'Etat. La déchéance des droits issus d'un tel dépôt est prononcée lorsque
celui-ci n'a pas été, au plus tard six mois avant la date prévue pour sa publication, rendu conforme
aux prescriptions générales fixées par ce décret.

Article L512-3

Le déposant ou titulaire d'un dépôt qui n'a pas respecté les délais prescrits peut, s'il justifie d'une
excuse légitime, être relevé des déchéances qu'il a pu encourir.

Section 2 : Nullité d'un enregistrement

Article L512-4

L'enregistrement d'un dessin ou modèle est déclaré nul par décision de justice :

a) S'il n'est pas conforme aux dispositions des articles L. 511-1 à L. 511-8 ;

b) Si son titulaire ne pouvait bénéficier de la protection prévue à l'article L. 511-9 ;

c) Si le dessin ou modèle méconnaît des droits attachés à un dessin ou modèle antérieur qui a fait
l'objet d'une divulgation au public après la date de présentation de la demande d'enregistrement ou,
si une priorité est revendiquée, après la date de priorité, et qui est protégé depuis une date antérieure
par l'enregistrement d'un dessin ou modèle communautaire, d'un dessin ou modèle français ou
international désignant la France, ou par une demande d'enregistrement de tels dessins ou modèles ;

d) S'il porte atteinte au droit d'auteur d'un tiers ;

e) S'il est fait usage dans ce dessin ou modèle d'un signe distinctif antérieur protégé, sans
l'autorisation de son titulaire.

Dernière modification du texte le 01 décembre 2009 - Document généré le 13 octobre 2009 - Copyright (C) 2007-2008 Legifrance
Les motifs de nullité prévus aux b, c, d et e ne peuvent être invoqués que par la personne investie du
droit qu'elle oppose.

Le ministère public peut engager d'office une action en nullité d'un dessin ou modèle, quelles que
soient les causes de nullité.

Article L512-5

Si les motifs de nullité n'affectent le dessin ou modèle qu'en partie, l'enregistrement peut être
maintenu sous une forme modifiée à condition que, sous cette forme, le dessin ou modèle réponde
aux critères d'octroi de la protection et que son identité soit conservée.

Article L512-6

La décision judiciaire prononçant la nullité totale ou partielle d'un dessin ou modèle a un effet
absolu. Elle est inscrite au registre national mentionné à l'article L. 513-3.

Chapitre III : Droits conférés par l'enregistrement

Article L513-1

L'enregistrement produit ses effets, à compter de la date de dépôt de la demande, pour une période
de cinq ans, qui peut être prorogée par périodes de cinq ans jusqu'à un maximum de vingt-cinq ans.

Les dessins ou modèles déposés avant le 1er octobre 2001 restent protégés, sans prorogation
possible, pour une période de vingt-cinq ans à compter de leur date de dépôt. Les dessins ou
modèles dont la protection a été prorogée, avant le 1er octobre 2001, pour une nouvelle période de
vingt-cinq ans restent protégés jusqu'à l'expiration de cette période.

Article L513-2

Sans préjudice des droits résultant de l'application d'autres dispositions législatives, notamment des

Dernière modification du texte le 01 décembre 2009 - Document généré le 13 octobre 2009 - Copyright (C) 2007-2008 Legifrance
livres Ier et III du présent code, l'enregistrement d'un dessin ou modèle confère à son titulaire un
droit de propriété qu'il peut céder ou concéder.

Article L513-3
Tout acte modifiant ou transmettant les droits attachés à un dessin ou modèle déposé n'est
opposable aux tiers que s'il a été inscrit au registre national des dessins et modèles. Toutefois, avant
son inscription, un acte est opposable aux tiers qui ont acquis des droits après la date de cet acte
mais qui avaient connaissance de celui-ci lors de l'acquisition de ces droits.

Le licencié, partie à un contrat de licence non inscrit sur le registre national ou international des
dessins et modèles, est également recevable à intervenir dans l'instance en contrefaçon engagée par
le propriétaire du dessin ou modèle afin d'obtenir la réparation du préjudice qui lui est propre.

Article L513-4

Sont interdits, à défaut du consentement du propriétaire du dessin ou modèle, la fabrication, l'offre,


la mise sur le marché, l'importation, l'exportation, l'utilisation, ou la détention à ces fins, d'un
produit incorporant le dessin ou modèle.

Article L513-5

La protection conférée par l'enregistrement d'un dessin ou modèle s'étend à tout dessin ou modèle
qui ne produit pas sur l'observateur averti une impression visuelle d'ensemble différente.

Article L513-6

Les droits conférés par l'enregistrement d'un dessin ou modèle ne s'exercent pas à l'égard :

a) D'actes accomplis à titre privé et à des fins non commerciales ;

b) D'actes accomplis à des fins expérimentales ;

Dernière modification du texte le 01 décembre 2009 - Document généré le 13 octobre 2009 - Copyright (C) 2007-2008 Legifrance
c) D'actes de reproduction à des fins d'illustration ou d'enseignement, si ces actes mentionnent
l'enregistrement et le nom du titulaire des droits, sont conformes à des pratiques commerciales
loyales et ne portent pas préjudice à l'exploitation normale du dessin ou modèle.

Article L513-7

Les droits conférés par l'enregistrement d'un dessin ou modèle ne s'exercent pas :

a) Sur des équipements installés à bord de navires ou d'aéronefs immatriculés dans un autre pays
lorsqu'ils pénètrent temporairement sur le territoire français ;

b) Lors de l'importation en France de pièces détachées et d'accessoires pour la réparation de ces


navires ou aéronefs ou à l'occasion de cette réparation.

Article L513-8

Les droits conférés par l'enregistrement d'un dessin ou modèle ne s'étendent pas aux actes portant
sur un produit incorporant ce dessin ou modèle, lorsque ce produit a été commercialisé dans la
Communauté européenne ou dans l'Espace économique européen par le propriétaire du dessin ou
modèle ou avec son consentement.

Chapitre IV : Dispositions diverses

Article L514-1

Des décrets en Conseil d'Etat fixent, en tant que de besoin, les conditions d'application du présent
livre.

Article L514-2

Des dispositions réglementaires propres à certaines industries peuvent prescrire les mesures
nécessaires pour permettre aux industriels de faire constater leur priorité d'emploi d'un dessin ou
modèle, notamment par la tenue de registres privés soumis au visa de l'Institut national de la

Dernière modification du texte le 01 décembre 2009 - Document généré le 13 octobre 2009 - Copyright (C) 2007-2008 Legifrance
propriété industrielle.

Chapitre V : Dessins ou modèles communautaires

Article L515-1

Toute atteinte aux droits définis par l'article 19 du règlement (CE) n° 6/2002 du Conseil, du 12
décembre 2001, sur les dessins ou modèles communautaires constitue une contrefaçon engageant la
responsabilité civile de son auteur.

Titre II : Contentieux

Chapitre Ier : Contentieux des dessins ou modèles nationaux

Article L521-1

Toute atteinte portée aux droits du propriétaire d'un dessin ou modèle, tels qu'ils sont définis aux
articles L. 513-4 à L. 513-8, constitue une contrefaçon engageant la responsabilité civile de son
auteur.

Les faits postérieurs au dépôt, mais antérieurs à la publication de l'enregistrement du dessin ou


modèle, ne peuvent être considérés comme ayant porté atteinte aux droits qui y sont attachés.

Toutefois, lorsqu'une copie de la demande d'enregistrement a été notifiée à une personne, la


responsabilité de celle-ci peut être recherchée pour des faits postérieurs à cette notification même
s'ils sont antérieurs à la publication de l'enregistrement.

Article L521-2

L'action civile en contrefaçon est exercée par le propriétaire du dessin ou modèle.

Toutefois, le bénéficiaire d'un droit exclusif d'exploitation peut, sauf stipulation contraire du contrat

Dernière modification du texte le 01 décembre 2009 - Document généré le 13 octobre 2009 - Copyright (C) 2007-2008 Legifrance
de licence, exercer l'action en contrefaçon si, après mise en demeure, le propriétaire du dessin ou
modèle n'exerce pas cette action.

Toute partie à un contrat de licence est recevable à intervenir dans l'instance en contrefaçon engagée
par une autre partie afin d'obtenir la réparation du préjudice qui lui est propre.

Article L521-3

L'action civile en contrefaçon se prescrit par trois ans à compter des faits qui en sont la cause.

Article L521-3-1
Les actions civiles et les demandes relatives aux dessins et modèles sont exclusivement portées
devant les tribunaux de grande instance, y compris lorsqu'elles portent à la fois sur une question de
dessins et modèles et sur une question connexe de concurrence déloyale.

Les tribunaux de grande instance appelés à connaître des actions et des demandes en matière de
dessins et modèles sont déterminés par voie réglementaire.

Article L521-4

La contrefaçon peut être prouvée par tous moyens.

A cet effet, toute personne ayant qualité pour agir en contrefaçon est en droit de faire procéder en
tout lieu et par tous huissiers, assistés d'experts désignés par le demandeur, en vertu d'une
ordonnance rendue sur requête par la juridiction civile compétente, soit à la description détaillée,
avec ou sans prélèvement d'échantillons, soit à la saisie réelle des objets prétendus contrefaisants
ainsi que de tout document s'y rapportant.

La juridiction peut ordonner, aux mêmes fins probatoires, la saisie réelle des matériels et
instruments utilisés pour produire ou distribuer les objets prétendus contrefaisants.

Elle peut subordonner l'exécution des mesures qu'elle ordonne à la constitution par le demandeur de
garanties destinées à assurer l'indemnisation éventuelle du défendeur si l'action en contrefaçon est
ultérieurement jugée non fondée ou la saisie annulée.

A défaut pour le demandeur de s'être pourvu au fond, par la voie civile ou pénale, dans un délai fixé

Dernière modification du texte le 01 décembre 2009 - Document généré le 13 octobre 2009 - Copyright (C) 2007-2008 Legifrance
par voie réglementaire, l'intégralité de la saisie, y compris la description, est annulée à la demande
du saisi, sans que celui-ci ait à motiver sa demande et sans préjudice des dommages et intérêts qui
peuvent être réclamés.

Article L521-5

Si la demande lui en est faite, la juridiction saisie d'une procédure civile prévue au présent titre peut
ordonner, au besoin sous astreinte, afin de déterminer l'origine et les réseaux de distribution des
produits contrefaisants qui portent atteinte aux droits du demandeur, la production de tous
documents ou informations détenus par le défendeur ou par toute personne qui a été trouvée en
possession de produits contrefaisants ou qui fournit des services utilisés dans des activités de
contrefaçon ou encore qui a été signalée comme intervenant dans la production, la fabrication ou la
distribution de ces produits ou la fourniture de ces services.

La production de documents ou d'informations peut être ordonnée s'il n'existe pas d'empêchement
légitime.

Les documents ou informations recherchés portent sur :

a) Les nom et adresse des producteurs, fabricants, distributeurs, fournisseurs et autres détenteurs
antérieurs des produits ou services, ainsi que des grossistes destinataires et des détaillants ;

b) Les quantités produites, commercialisées, livrées, reçues ou commandées, ainsi que le prix
obtenu pour les produits ou services en cause.

Article L521-6

Toute personne ayant qualité pour agir en contrefaçon peut saisir en référé la juridiction civile
compétente afin de voir ordonner, au besoin sous astreinte, à l'encontre du prétendu contrefacteur
ou des intermédiaires dont il utilise les services, toute mesure destinée à prévenir une atteinte
imminente aux droits conférés par le titre ou à empêcher la poursuite d'actes argués de contrefaçon.
La juridiction civile compétente peut également ordonner toutes mesures urgentes sur requête
lorsque les circonstances exigent que ces mesures ne soient pas prises contradictoirement,
notamment lorsque tout retard serait de nature à causer un préjudice irréparable au demandeur.
Saisie en référé ou sur requête, la juridiction ne peut ordonner les mesures demandées que si les
éléments de preuve, raisonnablement accessibles au demandeur, rendent vraisemblable qu'il est
porté atteinte à ses droits ou qu'une telle atteinte est imminente.

La juridiction peut interdire la poursuite des actes argués de contrefaçon, la subordonner à la


constitution de garanties destinées à assurer l'indemnisation éventuelle du demandeur ou ordonner

Dernière modification du texte le 01 décembre 2009 - Document généré le 13 octobre 2009 - Copyright (C) 2007-2008 Legifrance
la saisie ou la remise entre les mains d'un tiers des produits soupçonnés de porter atteinte aux droits
conférés par le titre, pour empêcher leur introduction ou leur circulation dans les circuits
commerciaux. Si le demandeur justifie de circonstances de nature à compromettre le recouvrement
des dommages et intérêts, la juridiction peut ordonner la saisie conservatoire des biens mobiliers et
immobiliers du prétendu contrefacteur, y compris le blocage de ses comptes bancaires et autres
avoirs, conformément au droit commun. Pour déterminer les biens susceptibles de faire l'objet de la
saisie, elle peut ordonner la communication des documents bancaires, financiers, comptables ou
commerciaux ou l'accès aux informations pertinentes.

Elle peut également accorder au demandeur une provision lorsque l'existence de son préjudice n'est
pas sérieusement contestable.

Saisie en référé ou sur requête, la juridiction peut subordonner l'exécution des mesures qu'elle
ordonne à la constitution par le demandeur de garanties destinées à assurer l'indemnisation
éventuelle du défendeur si l'action en contrefaçon est ultérieurement jugée non fondée ou les
mesures annulées.

Lorsque les mesures prises pour faire cesser une atteinte aux droits sont ordonnées avant
l'engagement d'une action au fond, le demandeur doit se pourvoir, par la voie civile ou pénale, dans
un délai fixé par voie réglementaire. A défaut, sur demande du défendeur et sans que celui-ci ait à
motiver sa demande, les mesures ordonnées sont annulées, sans préjudice des dommages et intérêts
qui peuvent être réclamés.

Article L521-7

Pour fixer les dommages et intérêts, la juridiction prend en considération les conséquences
économiques négatives, dont le manque à gagner, subies par la partie lésée, les bénéfices réalisés
par le contrefacteur et le préjudice moral causé au titulaire des droits du fait de l'atteinte.

Toutefois, la juridiction peut, à titre d'alternative et sur demande de la partie lésée, allouer à titre de
dommages et intérêts une somme forfaitaire qui ne peut être inférieure au montant des redevances
ou droits qui auraient été dus si le contrefacteur avait demandé l'autorisation d'utiliser le droit
auquel il a porté atteinte.

Article L521-8

En cas de condamnation civile pour contrefaçon, la juridiction peut ordonner, à la demande de la


partie lésée, que les produits reconnus comme produits contrefaisants, les matériaux et instruments
ayant principalement servi à leur création ou fabrication soient rappelés des circuits commerciaux,
écartés définitivement de ces circuits, détruits ou confisqués au profit de la partie lésée.

Dernière modification du texte le 01 décembre 2009 - Document généré le 13 octobre 2009 - Copyright (C) 2007-2008 Legifrance
La juridiction peut aussi ordonner toute mesure appropriée de publicité du jugement, notamment
son affichage ou sa publication intégrale ou par extraits dans les journaux ou sur les services de
communication au public en ligne qu'elle désigne, selon les modalités qu'elle précise.

Les mesures mentionnées aux deux premiers alinéas sont ordonnées aux frais du contrefacteur.

Article L521-9

Les officiers de police judiciaire peuvent procéder, dès la constatation des infractions prévues au
premier alinéa de l'article L. 521-10, à la saisie des produits fabriqués, importés, détenus, mis en
vente, livrés ou fournis illicitement et des matériels ou instruments spécialement installés en vue de
tels agissements.

Article L521-10

Toute atteinte portée sciemment aux droits garantis par le présent livre est punie de trois ans
d'emprisonnement et de 300 000 euros d'amende. Lorsque le délit a été commis en bande organisée
ou lorsque les faits portent sur des marchandises dangereuses pour la santé, la sécurité de l'homme
ou l'animal, les peines sont portées à cinq ans d'emprisonnement et à 500 000 euros d'amende.

En outre, la juridiction peut ordonner la fermeture totale ou partielle, définitive ou temporaire, pour
une durée au plus de cinq ans, de l'établissement ayant servi à commettre l'infraction.

La fermeture temporaire ne peut entraîner ni rupture, ni suspension du contrat de travail, ni aucun


préjudice pécuniaire à l'encontre des salariés concernés. Lorsque la fermeture définitive entraîne le
licenciement du personnel, elle donne lieu, en dehors de l'indemnité de préavis et de l'indemnité de
licenciement, aux indemnités prévues aux articles L. 122-14-4 et L. 122-14-5 du code du travail en
cas de rupture de contrat de travail. Le non-paiement de ces indemnités est puni de six mois
d'emprisonnement et de 3 750 euros d'amende.

Article L521-11

Les personnes physiques coupables du délit prévu au premier alinéa de l'article L. 521-10 peuvent
en outre être condamnées, à leurs frais, à retirer des circuits commerciaux les objets jugés
contrefaisants et toute chose qui a servi ou était destinée à commettre l'infraction.

Dernière modification du texte le 01 décembre 2009 - Document généré le 13 octobre 2009 - Copyright (C) 2007-2008 Legifrance
La juridiction peut ordonner la destruction aux frais du condamné ou la remise à la partie lésée des
objets et choses retirés des circuits commerciaux ou confisqués, sans préjudice de tous dommages et
intérêts.

Elle peut également ordonner, aux frais du condamné, l'affichage du jugement ou la diffusion du
jugement prononçant la condamnation, dans les conditions prévues à l'article 131-35 du code pénal.

Article L521-12
Les personnes morales déclarées responsables pénalement, dans les conditions prévues par l'article
121-2 du code pénal, de l'infraction définie au premier alinéa de l'article L. 521-10 encourent, outre
l'amende suivant les modalités prévues par l'article 131-38 du code pénal, les peines prévues par
l'article 131-39 du même code. L'interdiction mentionnée au 2° de l'article 131-39 du même code
porte sur l'activité dans l'exercice ou à l'occasion de l'exercice de laquelle l'infraction a été commise.
Les personnes morales déclarées pénalement responsables peuvent en outre être condamnées, à
leurs frais, à retirer des circuits commerciaux les objets jugés contrefaisants et toute chose qui a
servi ou était destinée à commettre l'infraction. La juridiction peut ordonner la destruction aux frais
du condamné ou la remise à la partie lésée des objets et choses retirés des circuits commerciaux ou
confisqués, sans préjudice de tous dommages et intérêts.

Article L521-13

En cas de récidive des infractions aux droits garantis par le présent livre, ou si le délinquant est ou a
été lié par convention avec la partie lésée, les peines encourues sont portées au double.

Les coupables peuvent, en outre, être privés pendant un temps qui n'excédera pas cinq ans du droit
d'élection et d'éligibilité pour les tribunaux de commerce, les chambres de commerce et d'industrie
et les chambres de métiers, ainsi que pour les conseils de prud'hommes.

Article L521-14

En dehors des cas prévus par la réglementation communautaire en vigueur, l'administration des
douanes peut, sur demande écrite du propriétaire d'un dessin ou d'un modèle déposé ou du
bénéficiaire d'un droit exclusif d'exploitation, assortie des justifications de son droit, retenir dans le
cadre de ses contrôles les marchandises que celui-ci prétend constituer une contrefaçon.

Le procureur de la République, le demandeur ainsi que le déclarant ou le détenteur des


marchandises sont informés sans délai, par les services douaniers, de la retenue à laquelle ces
derniers ont procédé.

Lors de l'information visée au deuxième alinéa, la nature et la quantité réelle ou estimée des

Dernière modification du texte le 01 décembre 2009 - Document généré le 13 octobre 2009 - Copyright (C) 2007-2008 Legifrance
marchandises sont communiquées au propriétaire du dessin ou du modèle déposé ou au bénéficiaire
du droit exclusif d'exploitation, par dérogation à l'article 59 bis du code des douanes.

La mesure de retenue est levée de plein droit à défaut, pour le demandeur, dans le délai de dix jours
ouvrables ou de trois jours ouvrables s'il s'agit de denrées périssables, à compter de la notification
de la retenue des marchandises, de justifier auprès des services douaniers, soit de mesures
conservatoires décidées par la juridiction civile compétente, soit de s'être pourvu par la voie civile
ou la voie correctionnelle et d'avoir constitué les garanties destinées à l'indemnisation éventuelle du
détenteur des marchandises au cas où la contrefaçon ne serait pas ultérieurement reconnue.

Les frais liés à la mesure de retenue ou aux mesures conservatoires prononcées par la juridiction
civile compétente sont à la charge du demandeur.

Aux fins de l'engagement des actions en justice visées au quatrième alinéa, le demandeur peut
obtenir de l'administration des douanes communication des nom et adresse de l'expéditeur, de
l'importateur, du destinataire des marchandises retenues ou de leur détenteur, ainsi que de leur
quantité, leur origine et leur provenance par dérogation à l'article 59 bis du code des douanes, relatif
au secret professionnel auquel sont tenus les agents de l'administration des douanes.

La retenue mentionnée au premier alinéa ne porte pas :

-sur les marchandises de statut communautaire, légalement fabriquées ou mises en libre pratique
dans un Etat membre de la Communauté européenne et destinées, après avoir emprunté le territoire
douanier tel que défini à l'article 1er du code des douanes, à être mises sur le marché d'un autre Etat
membre de la Communauté européenne pour y être légalement commercialisées ;

-sur les marchandises de statut communautaire, légalement fabriquées ou légalement mises en libre
pratique dans un autre Etat membre de la Communauté européenne, dans lequel elles ont été
placées sous le régime du transit et qui sont destinées, après avoir transité sur le territoire douanier
tel que défini à l'article 1er du code des douanes, à être exportées vers un Etat non membre de la
Communauté européenne.

Article L521-15

En l'absence de demande écrite du propriétaire d'un dessin ou d'un modèle déposé ou du


bénéficiaire d'un droit exclusif d'exploitation et en dehors des cas prévus par la réglementation
communautaire en vigueur, l'administration des douanes peut, dans le cadre de ses contrôles, retenir
une marchandise susceptible de porter atteinte à un dessin ou un modèle déposé ou à un droit
exclusif d'exploitation.

Dernière modification du texte le 01 décembre 2009 - Document généré le 13 octobre 2009 - Copyright (C) 2007-2008 Legifrance
Cette retenue est immédiatement notifiée au propriétaire du dessin ou du modèle déposé ou au
bénéficiaire du droit exclusif d'exploitation. Le procureur de la République est également informé
de ladite mesure.

Lors de la notification visée au deuxième alinéa, la nature et la quantité réelle ou estimée des
marchandises est communiquée au propriétaire du dessin ou du modèle déposé ou au bénéficiaire
du droit exclusif d'exploitation, par dérogation à l'article 59 bis du code des douanes.

La mesure de retenue est levée de plein droit si le propriétaire du dessin ou du modèle déposé ou si
le bénéficiaire du droit exclusif d'exploitation n'a pas déposé la demande prévue par l'article L.
521-14 du présent code dans un délai de trois jours ouvrables à compter de la notification de la
retenue visée au deuxième alinéa du présent article.

Article L521-16

I.-Lorsque la retenue portant sur des marchandises soupçonnées de constituer une contrefaçon d'un
dessin ou d'un modèle déposé, prévue par la réglementation communautaire en vigueur, est mise en
oeuvre avant qu'une demande d'intervention du propriétaire du dessin ou du modèle déposé ou du
bénéficiaire du droit exclusif d'exploitation ait été déposée ou acceptée, les agents des douanes
peuvent, par dérogation à l'article 59 bis du code des douanes, informer ce propriétaire ou ce
bénéficiaire du droit exclusif d'exploitation de la mise en oeuvre de cette mesure. Ils peuvent
également lui communiquer des informations portant sur la quantité des marchandises et leur
nature.

Lorsque la retenue portant sur des marchandises soupçonnées de constituer une contrefaçon de
dessin ou modèle, prévue par la réglementation communautaire en vigueur, est mise en oeuvre
après qu'une demande d'intervention du propriétaire du dessin ou du modèle déposé ou du
bénéficiaire d'un droit exclusif d'exploitation a été acceptée, les agents des douanes peuvent
également communiquer à ce propriétaire ou à ce bénéficiaire les informations prévues par cette
réglementation communautaire, nécessaires pour déterminer s'il y a eu violation de son droit.

II.-Les frais générés par la mise en oeuvre d'une retenue prévue par la réglementation
communautaire en vigueur sont à la charge du propriétaire du dessin ou du modèle déposé ou du
bénéficiaire du droit exclusif d'exploitation.

Article L521-17

Pendant le délai de la retenue visée aux articles L. 521-14 à L. 521-16, le propriétaire du dessin ou
du modèle déposé ou le bénéficiaire du droit exclusif d'exploitation peut, à sa demande ou à la
demande de l'administration des douanes, inspecter les marchandises retenues.

Dernière modification du texte le 01 décembre 2009 - Document généré le 13 octobre 2009 - Copyright (C) 2007-2008 Legifrance
Lors du contrôle des marchandises mises en retenue, l'administration des douanes peut prélever des
échantillons.A la demande du propriétaire du dessin ou du modèle déposé ou du bénéficiaire du
droit exclusif d'exploitation, ces échantillons peuvent lui être remis aux seules fins d'analyse et en
vue de faciliter les actions qu'il peut être amené à engager par la voie civile ou pénale.

Article L521-18

En vue de prononcer les mesures prévues aux articles L. 521-14 à L. 521-17, les agents des douanes
appliquent les pouvoirs qui leur sont dévolus par le code des douanes.

Article L521-19

Les conditions d'application des mesures prévues aux articles L. 521-14 à L. 521-18 sont définies
par décret en Conseil d'Etat.

Chapitre II : Contentieux des dessins ou modèles communautaires

Article L522-1

Les dispositions du chapitre Ier du présent titre sont applicables aux atteintes portées aux droits du
propriétaire d'un dessin ou modèle communautaire.

Article L522-2

Un décret en Conseil d'Etat détermine le siège et le ressort des juridictions de première instance et
d'appel qui sont compétentes pour connaître des actions et des demandes prévues à l'article 80 du
règlement (CE) n° 6/2002 du Conseil, du 12 décembre 2001, sur les dessins ou modèles
communautaires, y compris lorsque ces actions et demandes portent à la fois sur une question de
dessins ou modèles et sur une question connexe de concurrence déloyale.

Livre VI : Protection des inventions et des connaissances techniques

Dernière modification du texte le 01 décembre 2009 - Document généré le 13 octobre 2009 - Copyright (C) 2007-2008 Legifrance
Titre Ier : Brevets d'invention

Chapitre Ier : Champ d'application

Section 1 : Généralités

Article L611-1
Toute invention peut faire l'objet d'un titre de propriété industrielle délivré par le directeur de
l'Institut national de la propriété industrielle qui confère à son titulaire ou à ses ayants cause un droit
exclusif d'exploitation. La délivrance du titre donne lieu à la diffusion légale prévue à l'article L.
612-21. Sous réserve des dispositions des conventions internationales auxquelles la France est
partie, les étrangers dont le domicile ou l'établissement est situé en dehors du territoire où le présent
titre est applicable jouissent du bénéfice du présent titre, sous la condition que les Français
bénéficient de la réciprocité de protection dans les pays dont lesdits étrangers sont ressortissants.
Sauf stipulation contraire d'un engagement international auquel la France est partie, les dispositions
du présent article s'appliquent aux inventions réalisées ou utilisées dans l'espace
extra-atmosphérique y compris sur les corps célestes ou dans ou sur des objets spatiaux placés sous
juridiction nationale en application de l'article VIII du traité du 27 janvier 1967 sur les principes
régissant les activités des Etats en matière d'exploration et d'utilisation de l'espace
extra-atmosphérique, y compris la Lune et les autres corps célestes.

Article L611-2

Les titres de propriété industrielle protégeant les inventions sont :

1° Les brevets d'invention, délivrés pour une durée de vingt ans à compter du jour du dépôt de la
demande ;

2° Les certificats d'utilité, délivrés pour une durée de six ans à compter du jour du dépôt de la
demande ;

3° Les certificats complémentaires de protection rattachés à un brevet dans les conditions prévues à
l'article L. 611-3, prenant effet au terme légal du brevet auquel ils se rattachent pour une durée ne
pouvant excéder sept ans à compter de ce terme et dix-sept ans à compter de la délivrance de
l'autorisation de mise sur le marché mentionnée à ce même article.

Les dispositions du présent livre concernant les brevets sont applicables aux certificats d'utilité à
l'exception de celles prévues aux articles L. 612-14, L. 612-15 et au premier alinéa de l'article L.

Dernière modification du texte le 01 décembre 2009 - Document généré le 13 octobre 2009 - Copyright (C) 2007-2008 Legifrance
612-17. Elles le sont également aux certificats complémentaires de protection à l'exception de celles
prévues aux articles L. 611-12, L. 612-1 à L. 612-10, L. 612-12 à L. 612-15, L. 612-17, L. 612-20,
L. 613-1 et L. 613-25.

Article L611-3

Tout propriétaire d'un brevet d'invention produisant ses effets en France et ayant pour objet un
médicament, un procédé d'obtention d'un médicament, un produit nécessaire à l'obtention de ce
médicament ou un procédé de fabrication d'un tel produit peut, lorsque ceux-ci sont utilisés pour la
réalisation d'une spécialité pharmaceutique faisant l'objet d'une autorisation de mise sur le marché
conformément aux articles L. 601 ou L. 617-1 du code de la santé publique, et à compter de sa
délivrance, obtenir, dans les formes et conditions fixées par le présent livre et précisées par décret
en Conseil d'Etat, un certificat complémentaire de protection pour celles des parties du brevet
correspondant à cette autorisation.

Article L611-5

Les certificats d'addition demandés antérieurement à l'entrée en vigueur de la loi n° 90-1052 du 26


novembre 1990 relative à la propriété industrielle restent soumis aux règles applicables à la date de
leur demande.

Toutefois, l'exercice des droits en résultant est régi par les dispositions du présent livre.

Section 2 : Droit au titre

Article L611-6

Le droit au titre de propriété industrielle mentionné à l'article L. 611-1 appartient à l'inventeur ou à


son ayant cause.

Si plusieurs personnes ont réalisé l'invention indépendamment l'une de l'autre, le droit au titre de
propriété industrielle appartient à celle qui justifie de la date de dépôt la plus ancienne.

Dans la procédure devant le directeur de l'Institut national de la propriété industrielle, le demandeur


est réputé avoir droit au titre de propriété industrielle.

Dernière modification du texte le 01 décembre 2009 - Document généré le 13 octobre 2009 - Copyright (C) 2007-2008 Legifrance
Article L611-7

Si l'inventeur est un salarié, le droit au titre de propriété industrielle, à défaut de stipulation


contractuelle plus favorable au salarié, est défini selon les dispositions ci-après :

1. Les inventions faites par le salarié dans l'exécution soit d'un contrat de travail comportant une
mission inventive qui correspond à ses fonctions effectives, soit d'études et de recherches qui lui
sont explicitement confiées, appartiennent à l'employeur. Les conditions dans lesquelles le salarié,
auteur d'une telle invention, bénéficie d'une rémunération supplémentaire sont déterminées par les
conventions collectives, les accords d'entreprise et les contrats individuels de travail.

Si l'employeur n'est pas soumis à une convention collective de branche, tout litige relatif à la
rémunération supplémentaire est soumis à la commission de conciliation instituée par l'article L.
615-21 ou au tribunal de grande instance.

2. Toutes les autres inventions appartiennent au salarié. Toutefois, lorsqu'une invention est faite par
un salarié soit dans le cours de l'exécution de ses fonctions, soit dans le domaine des activités de
l'entreprise, soit par la connaissance ou l'utilisation des techniques ou de moyens spécifiques à
l'entreprise, ou de données procurées par elle, l'employeur a le droit, dans des conditions et délais
fixés par décret en Conseil d'Etat, de se faire attribuer la propriété ou la jouissance de tout ou partie
des droits attachés au brevet protégeant l'invention de son salarié.

Le salarié doit en obtenir un juste prix qui, à défaut d'accord entre les parties, est fixé par la
commission de conciliation instituée par l'article L. 615-21 ou par le tribunal de grande instance :
ceux-ci prendront en considération tous éléments qui pourront leur être fournis notamment par
l'employeur et par le salarié, pour calculer le juste prix tant en fonction des apports initiaux de l'un
et de l'autre que de l'utilité industrielle et commerciale de l'invention.

3. Le salarié auteur d'une invention en informe son employeur qui en accuse réception selon des
modalités et des délais fixés par voie réglementaire.

Le salarié et l'employeur doivent se communiquer tous renseignements utiles sur l'invention en


cause. Ils doivent s'abstenir de toute divulgation de nature à compromettre en tout ou en partie
l'exercice des droits conférés par le présent livre.

Tout accord entre le salarié et son employeur ayant pour objet une invention de salarié doit, à peine
de nullité, être constaté par écrit.

4. Les modalités d'application du présent article sont fixées par décret en Conseil d'Etat.

Dernière modification du texte le 01 décembre 2009 - Document généré le 13 octobre 2009 - Copyright (C) 2007-2008 Legifrance
5. Les dispositions du présent article sont également applicables aux agents de l'Etat, des
collectivités publiques et de toutes autres personnes morales de droit public, selon des modalités qui
sont fixées par décret en Conseil d'Etat.

Article L611-8

Si un titre de propriété industrielle a été demandé soit pour une invention soustraite à l'inventeur ou
à ses ayants cause, soit en violation d'une obligation légale ou conventionnelle, la personne lésée
peut revendiquer la propriété de la demande ou du titre délivré.

L'action en revendication se prescrit par trois ans à compter de la publication de la délivrance du


titre de propriété industrielle.

Toutefois, en cas de mauvaise foi au moment de la délivrance ou de l'acquisition du titre, le délai de


prescription est de trois ans à compter de l'expiration du titre.

Article L611-9

L'inventeur, salarié ou non, est mentionné comme tel dans le brevet ; il peut également s'opposer à
cette mention.

Section 3 : Inventions brevetables

Article L611-10
1. Sont brevetables, dans tous les domaines technologiques, les inventions nouvelles impliquant une
activité inventive et susceptibles d'application industrielle. 2. Ne sont pas considérées comme des
inventions au sens du premier alinéa du présent article notamment : a) Les découvertes ainsi que les
théories scientifiques et les méthodes mathématiques ; b) Les créations esthétiques ; c) Les plans,
principes et méthodes dans l'exercice d'activités intellectuelles, en matière de jeu ou dans le
domaine des activités économiques, ainsi que les programmes d'ordinateurs ; d) Les présentations
d'informations. 3. Les dispositions du 2 du présent article n'excluent la brevetabilité des éléments
énumérés auxdites dispositions que dans la mesure où la demande de brevet ou le brevet ne
concerne que l'un de ces éléments considéré en tant que tel. 4. Sous réserve des dispositions des
articles L. 611-16 à L. 611-19, sont brevetables aux conditions prévues au 1 les inventions portant
sur un produit constitué en totalité ou en partie de matière biologique, ou sur un procédé permettant
de produire, de traiter ou d'utiliser de la matière biologique. Est regardée comme matière biologique

Dernière modification du texte le 01 décembre 2009 - Document généré le 13 octobre 2009 - Copyright (C) 2007-2008 Legifrance
la matière qui contient des informations génétiques et peut se reproduire ou être reproduite dans un
système biologique.

Article L611-11
Une invention est considérée comme nouvelle si elle n'est pas comprise dans l'état de la technique.
L'état de la technique est constitué par tout ce qui a été rendu accessible au public avant la date de
dépôt de la demande de brevet par une description écrite ou orale, un usage ou tout autre moyen.
Est également considéré comme compris dans l'état de la technique le contenu de demandes de
brevet français et de demandes de brevet européen ou international désignant la France, telles
qu'elles ont été déposées, qui ont une date de dépôt antérieure à celle mentionnée au second alinéa
du présent article et qui n'ont été publiées qu'à cette date ou qu'à une date postérieure. Les deuxième
et troisième alinéas n'excluent pas la brevetabilité d'une substance ou composition comprise dans
l'état de la technique pour la mise en œuvre des méthodes visées à l'article L. 611-16, à condition
que son utilisation pour l'une quelconque de ces méthodes ne soit pas comprise dans l'état de la
technique. Les deuxième et troisième alinéas n'excluent pas non plus la brevetabilité d'une
substance ou composition visée au quatrième alinéa pour toute utilisation spécifique dans toute
méthode visée à l'article L. 611-16, à condition que cette utilisation ne soit pas comprise dans l'état
de la technique.

Article L611-12

Si un premier dépôt a été effectué dans un Etat qui ne fait pas partie de l'Union de Paris ou de
l'Organisation mondiale du commerce, un droit de priorité attaché à ce dépôt ayant des effets
équivalents à ceux prévus par la Convention de Paris ne peut être accordé dans les mêmes
conditions que dans la mesure où cet Etat accorde, sur la base d'un premier dépôt d'une demande de
brevet français ou d'une demande internationale ou de brevet européen désignant la France, un droit
de priorité équivalent.

Article L611-13

Pour l'application de l'article L. 611-11, une divulgation de l'invention n'est pas prise en
considération dans les deux cas suivants :

- si elle a lieu dans les six mois précédant la date du dépôt de la demande de brevet ;

- si elle résulte de la publication, après la date de ce dépôt, d'une demande de brevet antérieure et si,
dans l'un ou l'autre cas, elle résulte directement ou indirectement :

a) D'un abus évident à l'égard de l'inventeur ou de son prédécesseur en droit ;

Dernière modification du texte le 01 décembre 2009 - Document généré le 13 octobre 2009 - Copyright (C) 2007-2008 Legifrance
b) Du fait que l'invention ait été présentée par eux dans une exposition officielle ou officiellement
reconnue au sens de la convention révisée concernant les expositions internationales signée à Paris
le 22 novembre 1928.

Toutefois, dans ce dernier cas, l'exposition de l'invention doit avoir été déclarée lors du dépôt et une
justification produite dans les délais et conditions fixés par voie réglementaire.

Article L611-14

Une invention est considérée comme impliquant une activité inventive si, pour un homme du
métier, elle ne découle pas d'une manière évidente de l'état de la technique. Si l'état de la technique
comprend des documents mentionnés au troisième alinéa de l'article L. 611-11, ils ne sont pas pris
en considération pour l'appréciation de l'activité inventive.

Article L611-15

Une invention est considérée comme susceptible d'application industrielle si son objet peut être
fabriqué ou utilisé dans tout genre d'industrie, y compris l'agriculture.

Article L611-16
Ne sont pas brevetables les méthodes de traitement chirurgical ou thérapeutique du corps humain ou
animal et les méthodes de diagnostic appliquées au corps humain ou animal. Cette disposition ne
s'applique pas aux produits, notamment aux substances ou compositions, pour la mise en oeuvre
d'une de ces méthodes.

Article L611-17

Ne sont pas brevetables les inventions dont l'exploitation commerciale serait contraire à la dignité
de la personne humaine, à l'ordre public ou aux bonnes moeurs, cette contrariété ne pouvant résulter
du seul fait que cette exploitation est interdite par une disposition législative ou réglementaire.

Article L611-18

Dernière modification du texte le 01 décembre 2009 - Document généré le 13 octobre 2009 - Copyright (C) 2007-2008 Legifrance
Le corps humain, aux différents stades de sa constitution et de son développement, ainsi que la
simple découverte d'un de ses éléments, y compris la séquence totale ou partielle d'un gène, ne
peuvent constituer des inventions brevetables.

Seule une invention constituant l'application technique d'une fonction d'un élément du corps humain
peut être protégée par brevet. Cette protection ne couvre l'élément du corps humain que dans la
mesure nécessaire à la réalisation et à l'exploitation de cette application particulière. Celle-ci doit
être concrètement et précisément exposée dans la demande de brevet.

Ne sont notamment pas brevetables :

a) Les procédés de clonage des êtres humains ;

b) Les procédés de modification de l'identité génétique de l'être humain ;

c) Les utilisations d'embryons humains à des fins industrielles ou commerciales ;

d) Les séquences totales ou partielles d'un gène prises en tant que telles.

Article L611-19

I. - Ne sont pas brevetables :

1° Les races animales ;

2° Les variétés végétales telles que définies à l'article 5 du règlement (CE) n° 2100/94 du Conseil,
du 27 juillet 1994, instituant un régime de protection communautaire des obtentions végétales ;

3° Les procédés essentiellement biologiques pour l'obtention des végétaux et des animaux ; sont
considérés comme tels les procédés qui font exclusivement appel à des phénomènes naturels
comme le croisement ou la sélection ;

4° Les procédés de modification de l'identité génétique des animaux de nature à provoquer chez eux
des souffrances sans utilité médicale substantielle pour l'homme ou l'animal, ainsi que les animaux
issus de tels procédés.

Dernière modification du texte le 01 décembre 2009 - Document généré le 13 octobre 2009 - Copyright (C) 2007-2008 Legifrance
II. - Nonobstant les dispositions du I, les inventions portant sur des végétaux ou des animaux sont
brevetables si la faisabilité technique de l'invention n'est pas limitée à une variété végétale ou à une
race animale déterminées.

III. - Les dispositions du 3° du I n'affectent pas la brevetabilité d'inventions ayant pour objet un
procédé technique, notamment microbiologique, ou un produit obtenu par un tel procédé ; est
regardé comme un procédé microbiologique tout procédé utilisant ou produisant une matière
biologique ou comportant une intervention sur une telle matière.

Chapitre II : Dépôt et instruction des demandes

Section 1 : Dépôt des demandes

Article L612-1

La demande de brevet est présentée dans les formes et conditions prévues par le présent chapitre et
précisées par voie réglementaire.

Article L612-2
La date de dépôt de la demande de brevet est celle à laquelle le demandeur a produit les documents
qui contiennent : a) Une indication selon laquelle un brevet est demandé ; b) Les informations
permettant d'identifier ou de communiquer avec le demandeur ; c) Une description, même si celle-ci
n'est pas conforme aux autres exigences du présent titre, ou un renvoi à une demande déposée
antérieurement dans les conditions fixées par voie réglementaire.

Article L612-3

Lorsque deux demandes de brevet sont successivement déposées par le même inventeur ou son
ayant cause dans un délai de douze mois au plus, le demandeur peut requérir que la seconde
demande bénéficie de la date de dépôt de la première pour les éléments communs aux deux
demandes.

Dernière modification du texte le 01 décembre 2009 - Document généré le 13 octobre 2009 - Copyright (C) 2007-2008 Legifrance
La requête n'est pas recevable lorsque le bénéfice du droit de priorité attaché à un précédent dépôt
étranger a déjà été requis pour l'une ou l'autre des deux demandes. Elle n'est pas non plus recevable
lorsque la première demande bénéficie déjà, par application des dispositions du premier alinéa, de
plusieurs dates de dépôt dont l'une antérieure de plus de douze mois.

La délivrance du brevet bénéficiant d'une date de dépôt antérieure en application du présent article
emporte cessation des effets attachés au premier dépôt pour ces mêmes éléments.

Article L612-4

La demande de brevet ne peut concerner qu'une invention ou une pluralité d'inventions liées entre
elles de telle sorte qu'elles ne forment qu'un seul concept inventif général.

Toute demande qui ne satisfait pas aux dispositions de l'alinéa précédent doit être divisée dans le
délai prescrit ; les demandes divisionnaires bénéficient de la date de dépôt et, le cas échéant, de la
date de priorité de la demande initiale.

Article L612-5

L'invention doit être exposée dans la demande de brevet de façon suffisamment claire et complète
pour qu'un homme du métier puisse l'exécuter.

Lorsqu'une invention impliquant une matière biologique à laquelle le public n'a pas accès ne peut
être décrite de manière à permettre à l'homme du métier d'exécuter cette invention, sa description
n'est jugée suffisante que si la matière biologique a fait l'objet d'un dépôt auprès d'un organisme
habilité. Les conditions d'accès du public à ce dépôt sont fixées par décret en Conseil d'Etat.

Article L612-6

Les revendications définissent l'objet de la protection demandée. Elles doivent être claires et
concises et se fonder sur la description.

Article L612-7
1. Le demandeur d'un brevet qui veut se prévaloir de la priorité d'un dépôt antérieur est tenu de
produire une déclaration de priorité et de justifier de l'existence de la demande antérieure dans les
conditions et délais fixés par voie réglementaire.

Dernière modification du texte le 01 décembre 2009 - Document généré le 13 octobre 2009 - Copyright (C) 2007-2008 Legifrance
2. Des priorités multiples peuvent être revendiquées pour une demande de brevet, même si elles
proviennent d'Etats différents. Le cas échéant, des priorités multiples peuvent être revendiquées
pour une même revendication. Si des priorités multiples sont revendiquées, les délais qui ont pour
point de départ la date de priorité sont calculés à compter de la date de la priorité la plus ancienne.

3. Lorsqu'une ou plusieurs priorités sont revendiquées pour la demande de brevet, le droit de


priorité ne couvre que les éléments de la demande dont la priorité est revendiquée.

4. Si certains éléments de l'invention pour lesquels la priorité est revendiquée ne figurent pas parmi
les revendications formulées dans la demande antérieure, il suffit, pour que la priorité puisse être
accordée, que l'ensemble des pièces de la demande antérieure révèle d'une façon précise lesdits
éléments.

5. Pour l'effet du droit de priorité, la date de priorité est considérée comme celle du dépôt de la
demande de brevet pour l'application des deuxième et troisième alinéas de l'article L. 611-11.

Section 2 : Instruction des demandes

Article L612-8

Le ministre chargé de la défense est habilité à prendre connaissance auprès de l'Institut national de
la propriété industrielle, à titre confidentiel, des demandes de brevet.

Article L612-9

Les inventions faisant l'objet de demandes de brevet ne peuvent être divulguées et exploitées
librement aussi longtemps qu'une autorisation n'a été accordée à cet effet.

Pendant cette période, les demandes de brevet ne peuvent être rendues publiques, aucune copie
conforme de la demande de brevet ne peut être délivrée sauf autorisation, et les procédures prévues
aux articles L. 612-14, L. 612-15 et au 1° de l'article L. 612-21 ne peuvent être engagées.

Sous réserve de l'article L. 612-10, l'autorisation prévue au premier alinéa du présent article peut
être accordée à tout moment. Elle est acquise de plein droit au terme d'un délai de cinq mois à
compter du jour du dépôt de la demande de brevet.

Les autorisations prévues aux premier et deuxième alinéas du présent article sont accordées par le
ministre chargé de la propriété industrielle sur avis du ministre chargé de la défense.

Dernière modification du texte le 01 décembre 2009 - Document généré le 13 octobre 2009 - Copyright (C) 2007-2008 Legifrance
Article L612-10

Avant le terme du délai prévu au deuxième alinéa de l'article L. 612-9, les interdictions édictées à
l'alinéa premier dudit article peuvent être prorogées, sur réquisition du ministre chargé de la
défense, pour une durée d'un an renouvelable. Les interdictions prorogées peuvent être levées à tout
moment, sous la même condition.

La prorogation des interdictions édictées en vertu du présent article ouvre droit à une indemnité au
profit du titulaire de la demande de brevet, dans la mesure du préjudice subi. A défaut d'accord
amiable, cette indemnité est fixée par le tribunal de grande instance. A tous les degrés de
juridiction, les débats ont lieu en chambre du conseil.

Une demande de révision de l'indemnité prévue à l'alinéa précédent peut être introduite par le
titulaire du brevet à l'expiration du délai d'un an qui suit la date du jugement définitif fixant le
montant de l'indemnité.

Le titulaire du brevet doit apporter la preuve que le préjudice qu'il subit est supérieur à l'estimation
du tribunal.

Article L612-11

Le directeur de l'Institut national de la propriété industrielle examine la conformité des demandes de


brevet avec les dispositions législatives et réglementaires mentionnées à l'article L. 612-12.

Article L612-12
Est rejetée, en tout ou partie, toute demande de brevet : 1° Qui ne satisfait pas aux conditions visées
à l'article L. 612-1 ; 2° Qui n'a pas été divisée conformément à l'article L. 612-4 ; 3° Qui porte sur
une demande divisionnaire dont l'objet s'étend au-delà du contenu de la description de la demande
initiale ; 4° Qui a pour objet une invention manifestement non brevetable en application des articles
L. 611-16 à L. 611-19 ; 5° Dont l'objet ne peut manifestement être considéré comme une invention
au sens de l'article L. 611-10, deuxième paragraphe. 6° Dont la description ou les revendications ne
permettent pas d'appliquer les dispositions de l'article L. 612-14 ; 7° Qui n'a pas été modifiée, après
mise en demeure, alors que l'absence de nouveauté résultait manifestement du rapport de recherche
; 8° Dont les revendications ne se fondent pas sur la description ; 9° Lorsque le demandeur n'a pas,
s'il y a lieu, présenté d'observations ni déposé de nouvelles revendications au cours de la procédure
d'établissement du rapport de recherche prévu à l'article L. 612-14. Si les motifs de rejet n'affectent
la demande de brevet qu'en partie, seules les revendications correspondantes sont rejetées. En cas de
non-conformité partielle de la demande aux dispositions des articles L. 611-17, L. 611-18, L.

Dernière modification du texte le 01 décembre 2009 - Document généré le 13 octobre 2009 - Copyright (C) 2007-2008 Legifrance
611-19 (4° du I) ou L. 612-1, il est procédé d'office à la suppression des parties correspondantes de
la description et des dessins.

Article L612-13

Du jour du dépôt de la demande et jusqu'au jour où la recherche documentaire préalable au rapport


prévu à l'article L. 612-14 a été commencée, le demandeur peut déposer de nouvelles
revendications.

La faculté de déposer de nouvelles revendications est ouverte au demandeur d'un certificat d'utilité
jusqu'au jour de la délivrance de ce titre.

Du jour de la publication de la demande de brevet en application du 1° de l'article L. 612-21 et dans


un délai fixé par voie réglementaire, tout tiers peut adresser à l'Institut national de la propriété
industrielle des observations écrites sur la brevetabilité, au sens des articles L. 611-11 et L. 611-14,
de l'invention objet de ladite demande.L'Institut national de la propriété industrielle notifie ces
observations au demandeur qui, dans un délai fixé par voie réglementaire, peut présenter des
observations en réponse et déposer de nouvelles revendications.

Article L612-14

Sous réserve des dispositions prévues à l'article L. 612-15 et si elle a reçu une date de dépôt, la
demande de brevet donne lieu à l'établissement d'un rapport de recherche sur les éléments de l'état
de la technique qui peuvent être pris en considération pour apprécier, au sens des articles L. 611-11
et L. 611-14, la brevetabilité de l'invention.

Ce rapport est établi dans des conditions fixées par décret.

Article L612-15
Le demandeur peut transformer sa demande de brevet en demande de certificat d'utilité dans des
conditions fixées par voie réglementaire

Article L612-16
Le demandeur qui n'a pas respecté un délai à l'égard de l'Institut national de la propriété industrielle
peut présenter un recours en vue d'être restauré dans ses droits s'il justifie d'une excuse légitime et si
l'inobservation de ce délai a pour conséquence directe le rejet de la demande de brevet ou d'une
requête, la déchéance de la demande de brevet ou du brevet ou la perte de tout autre droit. Le
recours doit être présenté au directeur de l'Institut national de la propriété industrielle dans un délai
de deux mois à compter de la cessation de l'empêchement.L'acte non accompli doit l'être dans ce
délai. Le recours n'est recevable que dans un délai d'un an à compter de l'expiration du délai non

Dernière modification du texte le 01 décembre 2009 - Document généré le 13 octobre 2009 - Copyright (C) 2007-2008 Legifrance
observé. Lorsque le recours se rapporte au défaut de paiement d'une redevance de maintien en
vigueur, le délai non observé s'entend du délai de grâce prévu au second alinéa de l'article L. 612-19
et la restauration n'est accordée par le directeur de l'Institut national de la propriété industrielle qu'à
la condition que les redevances de maintien en vigueur échues au jour de la restauration aient été
acquittées dans le délai prescrit par voie réglementaire. Les dispositions du présent article ne sont
applicables ni aux délais prévus aux deuxième et troisième alinéas, à l'article L. 612-16-1 et aux
délais de présentation et de correction d'une déclaration de priorité prescrits par voie réglementaire,
ni au délai de priorité institué par l'article 4 de la convention de Paris pour la protection de la
propriété industrielle.

Article L612-16-1
Le demandeur qui n'a pas respecté le délai de priorité institué par l'article 4 de la convention de
Paris pour la protection de la propriété industrielle à l'égard de l'Institut national de la propriété
industrielle peut présenter un recours en vue d'être restauré dans son droit s'il justifie d'une excuse
légitime. La demande de brevet, déposée plus d'un an après la demande antérieure dont elle
revendique la priorité, doit l'être dans le délai de deux mois à compter de l'expiration du délai de
priorité. Le recours doit également être présenté auprès du directeur général de l'INPI dans le délai
de deux mois à compter de l'expiration du délai de priorité. Toutefois, le recours n'est pas recevable
s'il est présenté après l'achèvement des préparatifs techniques de publication de la demande de
brevet.

Article L612-17
Après l'accomplissement de la procédure prévue à l'article L. 612-14, le brevet est délivré.

Tous les titres délivrés comprennent la description, s'il y a lieu les dessins, les revendications et, s'il
s'agit d'un brevet, le rapport de recherche.

Article L612-18

Lorsque le fonctionnement normal des communications est interrompu, un décret qui prendra effet
à compter du jour de l'interruption peut suspendre les délais à l'égard de l'Institut national de la
propriété industrielle pendant toute la durée de cette interruption.

Article L612-19
Toute demande de brevet ou tout brevet donne lieu au paiement de redevances annuelles qui
doivent être acquittées au plus tard au jour fixé par décret pris en Conseil d'Etat.

Lorsque le paiement d'une redevance annuelle n'a pas été effectué à la date prévue à l'alinéa
précédent, ladite redevance peut être valablement versée dans un délai de grâce de six mois
moyennant le paiement d'un supplément dans le même délai.

Dernière modification du texte le 01 décembre 2009 - Document généré le 13 octobre 2009 - Copyright (C) 2007-2008 Legifrance
Article L612-20

Le montant des redevances perçues à l'occasion du dépôt, de l'examen et de la délivrance du brevet


ainsi que de son maintien en vigueur peut être réduit lorsque le demandeur appartient à l'une des
catégories suivantes :

- personne physique ;

- petite ou moyenne entreprise ;

- organisme à but non lucratif du secteur de l'enseignement ou de la recherche.

Le bénéfice de la réduction est acquis sur simple déclaration. Toute fausse déclaration est constatée,
à tout moment et à l'issue d'une procédure contradictoire, par une décision du directeur de l'Institut
national de la propriété industrielle prise dans les conditions prévues à l'article L. 411-4. Cette
décision est assortie d'une amende administrative dont le montant ne peut excéder dix fois le
montant des redevances qui étaient dues et dont le produit est versé à l'Institut national de la
propriété industrielle.

Les modalités d'application du présent article sont fixées par décret en Conseil d'Etat.

Section 3 : Diffusion légale des inventions

Article L612-21

L'Institut national de la propriété industrielle assure la publication, dans les conditions définies par
décret en Conseil d'Etat, par mention au Bulletin officiel de la propriété industrielle, par mise à la
disposition du public du texte intégral ou par diffusion grâce à une banque de données ou à la
distribution du support informatique :

1° Du dossier de toute demande d'un brevet ou d'un certificat d'utilité au terme d'un délai de dix-huit
mois à compter de sa date de dépôt ou à compter de la date de priorité si une priorité a été
revendiquée, ou, sur simple requête du demandeur, avant l'expiration de ce délai ;

2° De toute demande d'un certificat complémentaire de protection, en annexe à la demande du

Dernière modification du texte le 01 décembre 2009 - Document généré le 13 octobre 2009 - Copyright (C) 2007-2008 Legifrance
brevet auquel le certificat se rattache, ou si cette dernière demande a déjà été publiée, dès son dépôt,
avec l'indication dans ce cas du brevet auquel le certificat se rattache ;

3° De tout acte de procédure subséquent ;

4° De toute délivrance de l'un de ces titres ;

5° Des actes mentionnés à l'article L. 613-9 ;

6° De la date de l'autorisation mentionnée à l'article L. 611-3 avec l'indication du brevet


correspondant.

Article L612-22

Les dispositions de l'article L. 612-21 sont applicables aux demandes de brevet européen et brevets
européens.

Article L612-23

Il est délivré par l'Institut national de la propriété industrielle, à la requête de toute personne
intéressée ou sur réquisition de toute autorité administrative, un avis documentaire citant les
éléments de l'état de la technique pouvant être pris en considération pour apprécier, au sens des
articles L. 611-11 et L. 611-14, la brevetabilité de l'invention.

Chapitre III : Droits attachés aux brevets

Section 1 : Droit exclusif d'exploitation

Article L613-1

Le droit exclusif d'exploitation mentionné à l'article L. 611-1 prend effet à compter du dépôt de la
demande.

Dernière modification du texte le 01 décembre 2009 - Document généré le 13 octobre 2009 - Copyright (C) 2007-2008 Legifrance
Article L613-2
L'étendue de la protection conférée par le brevet est déterminée par les revendications. Toutefois, la
description et les dessins servent à interpréter les revendications.

Si l'objet du brevet porte sur un procédé, la protection conférée par le brevet s'étend aux produits
obtenus directement par ce procédé.

Article L613-2-1

La portée d'une revendication couvrant une séquence génique est limitée à la partie de cette
séquence directement liée à la fonction spécifique concrètement exposée dans la description.

Les droits créés par la délivrance d'un brevet incluant une séquence génique ne peuvent être
invoqués à l'encontre d'une revendication ultérieure portant sur la même séquence si cette
revendication satisfait elle-même aux conditions de l'article L. 611-18 et qu'elle expose une autre
application particulière de cette séquence.

Article L613-2-2

Sous réserve des dispositions des articles L. 613-2-1 et L. 611-18, la protection conférée par un
brevet à un produit contenant une information génétique ou consistant en une information génétique
s'étend à toute matière dans laquelle le produit est incorporé et dans laquelle l'information génétique
est contenue et exerce la fonction indiquée.

Article L613-2-3

La protection conférée par un brevet relatif à une matière biologique dotée, du fait de l'invention, de
propriétés déterminées s'étend à toute matière biologique obtenue à partir de cette matière
biologique par reproduction ou multiplication et dotée de ces mêmes propriétés.

La protection conférée par un brevet relatif à un procédé permettant de produire une matière
biologique dotée, du fait de l'invention, de propriétés déterminées s'étend à la matière biologique
directement obtenue par ce procédé et à toute autre matière biologique obtenue, à partir de cette
dernière, par reproduction ou multiplication et dotée de ces mêmes propriétés.

Dernière modification du texte le 01 décembre 2009 - Document généré le 13 octobre 2009 - Copyright (C) 2007-2008 Legifrance
Article L613-2-4

La protection visée aux articles L. 613-2-2 et L. 613-2-3 ne s'étend pas à la matière biologique
obtenue par reproduction ou multiplication d'une matière biologique mise sur le marché sur le
territoire d'un Etat membre de la Communauté européenne ou d'un Etat partie à l'accord sur l'Espace
économique européen par le titulaire du brevet ou avec son consentement, lorsque la reproduction
ou la multiplication résulte nécessairement de l'utilisation pour laquelle la matière biologique a été
mise sur le marché, dès lors que la matière obtenue n'est pas utilisée ensuite pour d'autres
reproductions ou multiplications.

Article L613-3

Sont interdites, à défaut de consentement du propriétaire du brevet :

a) La fabrication, l'offre, la mise dans le commerce, l'utilisation ou bien l'importation ou la détention


aux fins précitées du produit objet du brevet ;

b) L'utilisation d'un procédé objet du brevet ou, lorsque le tiers sait ou lorsque les circonstances
rendent évident que l'utilisation du procédé est interdite sans le consentement du propriétaire du
brevet, l'offre de son utilisation sur le territoire français ;

c) L'offre, la mise dans le commerce ou l'utilisation ou bien l'importation ou la détention aux fins
précitées du produit obtenu directement par le procédé objet du brevet.

Article L613-4

1. Est également interdite, à défaut de consentement du propriétaire du brevet, la livraison ou l'offre


de livraison, sur le territoire français, à une personne autre que celles habilitées à exploiter
l'invention brevetée, des moyens de mise en oeuvre, sur ce territoire, de cette invention se
rapportant à un élément essentiel de celle-ci, lorsque le tiers sait ou lorsque les circonstances
rendent évident que ces moyens sont aptes et destinés à cette mise en oeuvre.

2. Les dispositions du 1 ne sont pas applicables lorsque les moyens de mise en oeuvre sont des
produits qui se trouvent couramment dans le commerce, sauf si le tiers incite la personne à qui il
livre à commettre des actes interdits par l'article L. 613-3.

Dernière modification du texte le 01 décembre 2009 - Document généré le 13 octobre 2009 - Copyright (C) 2007-2008 Legifrance
3. Ne sont pas considérées comme personnes habilitées à exploiter l'invention, au sens du 1, celles
qui accomplissent les actes visés aux a, b et c de l'article L. 613-5.

Article L613-5
Les droits conférés par le brevet ne s'étendent pas : a) Aux actes accomplis dans un cadre privé et à
des fins non commerciales ; b) Aux actes accomplis à titre expérimental qui portent sur l'objet de
l'invention brevetée ; c) A la préparation de médicaments faite extemporanément et par unité dans
les officines de pharmacie, sur ordonnance médicale, ni aux actes concernant les médicaments ainsi
préparés ; d) Aux études et essais requis en vue de l'obtention d'une autorisation de mise sur le
marché pour un médicament, ainsi qu'aux actes nécessaires à leur réalisation et à l'obtention de
l'autorisation ; e) Aux objets destinés à être lancés dans l'espace extra-atmosphérique introduits sur
le territoire français.

Article L613-5-1

Par dérogation aux dispositions des articles L. 613-2-2 et L. 613-2-3, la vente ou tout autre acte de
commercialisation de matériel de reproduction végétal par le titulaire du brevet, ou avec son
consentement, à un agriculteur à des fins d'exploitation agricole implique pour celui-ci l'autorisation
d'utiliser le produit de sa récolte pour la reproduction ou la multiplication par lui-même sur sa
propre exploitation.

Les conditions de cette utilisation sont celles qui sont prévues par l'article 14 du règlement (CE) n°
2100/94 du Conseil du 27 juillet 1994 instituant un régime de protection communautaire des
obtentions végétales.

Article L613-5-2

Par dérogation aux dispositions des articles L. 613-2-2 et L. 613-2-3, la vente ou tout autre acte de
commercialisation d'animaux d'élevage ou d'un matériel de reproduction animal par le titulaire du
brevet, ou avec son consentement, à un agriculteur implique pour celui-ci l'autorisation d'utiliser, le
cas échéant moyennant rémunération, le bétail protégé pour un usage agricole. Cette autorisation
emporte la mise à disposition de l'animal ou du matériel de reproduction animal pour la poursuite de
son activité agricole, mais exclut la vente dans le cadre d'une activité commerciale de reproduction.

Article L613-5-3

Les droits conférés par les articles L. 613-2-2 et L. 613-2-3 ne s'étendent pas aux actes accomplis en
vue de créer ou de découvrir et de développer d'autres variétés végétales.

Dernière modification du texte le 01 décembre 2009 - Document généré le 13 octobre 2009 - Copyright (C) 2007-2008 Legifrance
Article L613-6

Les droits conférés par le brevet ne s'étendent pas aux actes concernant le produit couvert par ce
brevet, accomplis sur le territoire français, après que ce produit a été mis dans le commerce en
France ou sur le territoire d'un Etat partie à l'accord sur l' Espace économique européen par le
propriétaire du brevet ou avec son consentement exprès.

Article L613-7

Toute personne qui, de bonne foi, à la date de dépôt ou de priorité d'un brevet, était, sur le territoire
où le présent livre est applicable en possession de l'invention objet du brevet, a le droit, à titre
personnel, d'exploiter l'invention malgré l'existence du brevet.

Le droit reconnu par le présent article ne peut être transmis qu'avec le fonds de commerce,
l'entreprise ou la partie de l'entreprise auquel il est attaché [*cession indissociable*].

Section 2 : Transmission et perte des droits

Article L613-8

Les droits attachés à une demande de brevet ou à un brevet sont transmissibles en totalité ou en
partie.

Ils peuvent faire l'objet, en totalité ou en partie, d'une concession de licence d'exploitation,
exclusive ou non exclusive.

Les droits conférés par la demande de brevet ou le brevet peuvent être invoqués à l'encontre d'un
licencié qui enfreint l'une des limites de sa licence imposées en vertu de l'alinéa précédent.

Sous réserve du cas prévu à l'article L. 611-8, une transmission des droits visés au premier alinéa ne
porte pas atteinte aux droits acquis par des tiers avant la date de transmission.

Les actes comportant une transmission ou une licence, visés aux deux premiers alinéas, sont
constatés par écrit, à peine de nullité.

Dernière modification du texte le 01 décembre 2009 - Document généré le 13 octobre 2009 - Copyright (C) 2007-2008 Legifrance
Article L613-9
Tous les actes transmettant ou modifiant les droits attachés à une demande de brevet ou à un brevet
doivent, pour être opposables aux tiers, être inscrits sur un registre, dit registre national des brevets,
tenu par l'Institut national de la propriété industrielle.

Toutefois, avant son inscription, un acte est opposable aux tiers qui ont acquis des droits après la
date de cet acte, mais qui avaient connaissance de celui-ci lors de l'acquisition de ces droits. Le
licencié, partie à un contrat de licence non inscrit sur le registre national des brevets, est également
recevable à intervenir dans l'instance en contrefaçon engagée par le propriétaire du brevet afin
d'obtenir la réparation du préjudice qui lui est propre.

Article L613-11

Toute personne de droit public ou privé peut, à l'expiration d'un délai de trois ans après la
délivrance d'un brevet, ou de quatre ans à compter de la date du dépôt de la demande, obtenir une
licence obligatoire de ce brevet, dans les conditions prévues aux articles suivants, si au moment de
la requête, et sauf excuses légitimes le propriétaire du brevet ou son ayant cause :

a) N'a pas commencé à exploiter ou fait des préparatifs effectifs et sérieux pour exploiter l'invention
objet du brevet sur le territoire d'un Etat membre de la Communauté économique européenne ou
d'un autre Etat partie à l'accord sur l'Espace économique européen.

b) N'a pas commercialisé le produit objet du brevet en quantité suffisante pour satisfaire aux besoins
du marché français.

Il en est de même lorsque l'exploitation prévue au a) ci-dessus ou la commercialisation prévue au b)


ci-dessus a été abandonnée depuis plus de trois ans.

Pour l'application du présent article, l'importation de produits objets de brevets fabriqués dans un
Etat partie à l'accord instituant l'Organisation mondiale du commerce est considérée comme une
exploitation de ce brevet.

Article L613-12

La demande de licence obligatoire est formée auprès du tribunal de grande instance : elle doit être
accompagnée de la justification que le demandeur n'a pu obtenir du propriétaire du brevet une
licence d'exploitation et qu'il est en état d'exploiter l'invention de manière sérieuse et effective.

Dernière modification du texte le 01 décembre 2009 - Document généré le 13 octobre 2009 - Copyright (C) 2007-2008 Legifrance
La licence obligatoire est accordée à des conditions déterminées, notamment quant à sa durée, son
champ d'application et le montant des redevances auxquelles elle donne lieu.

Ces conditions peuvent être modifiées par décision du tribunal, à la requête du propriétaire ou du
licencié.

Article L613-13

Les licences obligatoires et les licences d'office sont non exclusives. Les droits attachés à ces
licences ne peuvent être transmis qu'avec le fonds de commerce, l'entreprise ou la partie de
l'entreprise auquel ils sont attachés [*cession indissociable*].

Article L613-14

Si le titulaire d'une licence obligatoire ne satisfait pas aux conditions auxquelles cette licence a été
accordée, le propriétaire du brevet et, le cas échéant, les autres licenciés peuvent obtenir du tribunal
le retrait de cette licence.

Article L613-15

Le titulaire d'un brevet portant atteinte à un brevet antérieur ne peut exploiter son brevet sans
l'autorisation du titulaire du brevet antérieur ; ledit titulaire ne peut exploiter le brevet postérieur
sans l'autorisation du titulaire du brevet postérieur.

Lorsque le titulaire d'un brevet ne peut l'exploiter sans porter atteinte à un brevet antérieur dont un
tiers est titulaire, le tribunal de grande instance peut lui accorder une licence d'exploitation du
brevet antérieur dans la mesure nécessaire à l'exploitation du brevet dont il est titulaire et pour
autant que cette invention constitue à l'égard du brevet antérieur un progrès technique important et
présente un intérêt économique considérable.

La licence accordée au titulaire du brevet postérieur ne peut être transmise qu'avec ledit brevet.

Le titulaire du brevet antérieur obtient, sur demande présentée au tribunal, la concession d'une
licence réciproque sur le brevet postérieur.

Dernière modification du texte le 01 décembre 2009 - Document généré le 13 octobre 2009 - Copyright (C) 2007-2008 Legifrance
Les dispositions des articles L. 613-12 à L. 613-14 sont applicables.

Article L613-15-1

Lorsqu'un obtenteur ne peut obtenir ou exploiter un droit d'obtention végétale sans porter atteinte à
un brevet antérieur, il peut demander la concession d'une licence de ce brevet dans la mesure où
cette licence est nécessaire pour l'exploitation de la variété végétale à protéger et pour autant que la
variété constitue à l'égard de l'invention revendiquée dans ce brevet un progrès technique important
et présente un intérêt économique considérable.

Lorsqu'une telle licence est accordée, le titulaire du brevet obtient à des conditions équitables, sur
demande présentée au tribunal, la concession d'une licence réciproque pour utiliser la variété
protégée.

Les dispositions des articles L. 613-12 à L. 613-14 sont applicables.

Article L613-16

Si l'intérêt de la santé publique l'exige et à défaut d'accord amiable avec le titulaire du brevet, le
ministre chargé de la propriété industrielle peut, sur la demande du ministre chargé de la santé
publique, soumettre par arrêté au régime de la licence d'office, dans les conditions prévues à l'article
L. 613-17, tout brevet délivré pour :

a) Un médicament, un dispositif médical, un dispositif médical de diagnostic in vitro, un produit


thérapeutique annexe ;

b) Leur procédé d'obtention, un produit nécessaire à leur obtention ou un procédé de fabrication


d'un tel produit ;

c) Une méthode de diagnostic ex vivo.

Les brevets de ces produits, procédés ou méthodes de diagnostic ne peuvent être soumis au régime
de la licence d'office dans l'intérêt de la santé publique que lorsque ces produits, ou des produits
issus de ces procédés, ou ces méthodes sont mis à la disposition du public en quantité ou qualité
insuffisantes ou à des prix anormalement élevés, ou lorsque le brevet est exploité dans des
conditions contraires à l'intérêt de la santé publique ou constitutives de pratiques déclarées
anticoncurrentielles à la suite d'une décision administrative ou juridictionnelle devenue définitive.

Dernière modification du texte le 01 décembre 2009 - Document généré le 13 octobre 2009 - Copyright (C) 2007-2008 Legifrance
Lorsque la licence a pour but de remédier à une pratique déclarée anticoncurrentielle ou en cas
d'urgence, le ministre chargé de la propriété industrielle n'est pas tenu de rechercher un accord
amiable.

Article L613-17

Du jour de la publication de l'arrêté qui soumet le brevet au régime de la licence d'office, toute
personne qualifiée peut demander au ministre chargé de la propriété industrielle l'octroi d'une
licence d'exploitation. Cette licence est accordée par arrêté dudit ministre à des conditions
déterminées, notamment quant à sa durée et son champ d'application, mais à l'exclusion des
redevances auxquelles elle donne lieu.

Elle prend effet à la date de la notification de l'arrêté aux parties.

A défaut d'accord amiable approuvé par le ministre chargé de la propriété industrielle et le ministre
chargé de la santé publique, le montant des redevances est fixé par le tribunal de grande instance.

Article L613-17-1

La demande d'une licence obligatoire, présentée en application du règlement (CE) n° 816/2006 du


Parlement européen et du Conseil, du 17 mai 2006, concernant l'octroi de licences obligatoires pour
des brevets visant la fabrication de produits pharmaceutiques destinés à l'exportation vers des pays
connaissant des problèmes de santé publique, est adressée à l'autorité administrative. La licence est
délivrée conformément aux conditions déterminées par l'article 10 de ce règlement. L'arrêté d'octroi
de la licence fixe le montant des redevances dues.

La licence prend effet à la date la plus tardive à laquelle l'arrêté est notifié au demandeur et au
titulaire du droit.

Article L613-17-2

Toute violation de l'interdiction prévue à l'article 13 du règlement (CE) n° 816/2006 du Parlement


européen et du Conseil, du 17 mai 2006, précité et à l'article 2 du règlement (CE) n° 953/2003 du
Conseil, du 26 mai 2003, visant à éviter le détournement vers des pays de l'Union européenne de
certains médicaments essentiels constitue une contrefaçon punie des peines prévues à l'article L.
615-14 du présent code.

Dernière modification du texte le 01 décembre 2009 - Document généré le 13 octobre 2009 - Copyright (C) 2007-2008 Legifrance
Article L613-18

Le ministre chargé de la propriété industrielle peut mettre en demeure les propriétaires de brevets
d'invention autres que ceux visés à l'article L. 613-16 d'en entreprendre l'exploitation de manière à
satisfaire aux besoins de l'économie nationale.

Si la mise en demeure n'a pas été suivie d'effet dans le délai d'un an et si l'absence d'exploitation ou
l'insuffisance en qualité ou en quantité de l'exploitation entreprise porte gravement préjudice au
développement économique et à l'intérêt public, les brevets, objets de la mise en demeure, peuvent
être soumis au régime de licence d'office par décret en Conseil d'Etat.

Le ministre chargé de la propriété industrielle peut prolonger le délai d'un an prévu ci-dessus
lorsque le titulaire du brevet justifie d'excuses légitimes et compatibles avec les exigences de
l'économie nationale.

Du jour de la publication du décret qui soumet le brevet au régime de la licence d'office, toute
personne qualifiée peut demander au ministre chargé de la propriété industrielle l'octroi d'une
licence d'exploitation.

Cette licence est accordée par arrêté dudit ministre à des conditions déterminées quant à sa durée et
son champ d'application, mais à l'exclusion des redevances auxquelles elle donne lieu. Elle prend
effet à la date de notification de l'arrêté aux parties.

A défaut d'accord amiable, le montant des redevances est fixé par le tribunal de grande instance.

Article L613-19

L'Etat peut obtenir d'office, à tout moment, pour les besoins de la défense nationale, une licence
pour l'exploitation d'une invention, objet d'une demande de brevet ou d'un brevet, que cette
exploitation soit faite par lui-même ou pour son compte.

La licence d'office est accordée à la demande du ministre chargé de la défense par arrêté du ministre
chargé de la propriété industrielle. Cet arrêté fixe les conditions de la licence à l'exclusion de celles
relatives aux redevances auxquelles elle donne lieu.

La licence prend effet à la date de la demande de licence d'office.

Dernière modification du texte le 01 décembre 2009 - Document généré le 13 octobre 2009 - Copyright (C) 2007-2008 Legifrance
A défaut d'accord amiable, le montant des redevances est fixé par le tribunal de grande instance. A
tous les degrés de juridiction, les débats ont lieu en chambre du conseil.

Article L613-19-1

Si le brevet a pour objet une invention dans le domaine de la technologie des semi-conducteurs, une
licence obligatoire ou d'office ne peut être accordée que pour une utilisation à des fins publiques
non commerciales ou pour remédier à une pratique déclarée anticoncurrentielle à la suite d'une
procédure juridictionnelle ou administrative.

Article L613-20

L'Etat peut, à tout moment, par décret, exproprier, en tout ou partie, pour les besoins de la défense
nationale, les inventions, objet de demandes de brevet ou de brevets.

A défaut d'accord amiable, l'indemnité d'expropriation est fixée par le tribunal de grande instance.

A tous les degrés de juridiction, les débats ont lieu en chambre du conseil.

Article L613-21

La saisie d'un brevet est effectuée par acte extra-judiciaire signifié au propriétaire du brevet, à
l'Institut national de la propriété industrielle ainsi qu'aux personnes possédant des droits sur le
brevet ; elle rend inopposable au créancier saisissant toute modification ultérieure des droits
attachés au brevet.

A peine de nullité de la saisie, le créancier saisissant doit, dans le délai prescrit, se pourvoir devant
le tribunal, en validité de la saisie et aux fins de mise en vente du brevet.

Article L613-22
1. Est déchu de ses droits le propriétaire d'une demande de brevet ou d'un brevet qui n'a pas acquitté
la redevance annuelle prévue à l'article L. 612-19 dans le délai prescrit par ledit article.

La déchéance prend effet à la date de l'échéance de la redevance annuelle non acquittée.

Dernière modification du texte le 01 décembre 2009 - Document généré le 13 octobre 2009 - Copyright (C) 2007-2008 Legifrance
Elle est constatée par une décision du directeur de l'Institut national de la propriété industrielle ou, à
la requête du breveté ou d'un tiers, dans les conditions fixées par voie réglementaire.

La décision est publiée et notifiée au breveté.

2. Abrogé.

Article L613-24
Le propriétaire du brevet peut à tout moment soit renoncer à la totalité du brevet ou à une ou
plusieurs revendications, soit limiter la portée du brevet en modifiant une ou plusieurs
revendications.

La requête en renonciation ou en limitation est présentée auprès de l'Institut national de la propriété


industrielle dans des conditions fixées par voie réglementaire.

Le directeur de l'Institut national de la propriété industrielle examine la conformité de la requête


avec les dispositions réglementaires mentionnées à l'alinéa précédent.

Les effets de la renonciation ou de la limitation rétroagissent à la date du dépôt de la demande de


brevet.

Les deuxième et troisième alinéas s'appliquent aux limitations effectuées en application des articles
L. 613-25 et L. 614-12.

Article L613-25
Le brevet est déclaré nul par décision de justice : a) Si son objet n'est pas brevetable aux termes des
articles L. 611-10, L. 611-11 et L. 611-13 à L. 611-19 ; b) S'il n'expose pas l'invention de façon
suffisamment claire et complète pour qu'un homme du métier puisse l'exécuter ; c) Si son objet
s'étend au-delà du contenu de la demande telle qu'elle a été déposée ou, lorsque le brevet a été
délivré sur la base d'une demande divisionnaire, si son objet s'étend au-delà du contenu de la
demande initiale telle qu'elle a été déposée ; d) Si, après limitation, l'étendue de la protection
conférée par le brevet a été accrue. Si les motifs de nullité n'affectent le brevet qu'en partie, la
nullité est prononcée sous la forme d'une limitation correspondante des revendications. Dans le
cadre d'une action en nullité du brevet, son titulaire est habilité à limiter le brevet en modifiant les
revendications ; le brevet ainsi limité constitue l'objet de l'action en nullité engagée.

La partie qui, lors d'une même instance, procède à plusieurs limitations de son brevet, de manière
dilatoire ou abusive, peut être condamnée à une amende civile d'un montant maximum de 3 000
euros, sans préjudice de dommages et intérêts qui seraient réclamés.

Dernière modification du texte le 01 décembre 2009 - Document généré le 13 octobre 2009 - Copyright (C) 2007-2008 Legifrance
Article L613-26

Le ministère public peut agir d'office en nullité d'un brevet d'invention.

Article L613-27

La décision d'annulation d'un brevet d'invention a un effet absolu sous réserve de la tierce
opposition. A l'égard des brevets demandés avant le 1er janvier 1969, l'annulation s'applique aux
parties du brevet déterminées par le dispositif de la décision.

Les décisions passées en force de chose jugée sont notifiées au directeur de l'Institut national de la
propriété industrielle, aux fins d'inscription au registre national des brevets.

Lorsque la décision annule partiellement une revendication, elle renvoie le propriétaire du brevet
devant l'Institut national de la propriété industrielle afin de présenter une rédaction de la
revendication modifiée selon le dispositif du jugement. Le directeur de l'institut a le pouvoir de
rejeter la revendication modifiée pour défaut de conformité au jugement, sous réserve d'un recours
devant l'une des cours d'appel désignée conformément à l'article L. 411-4 du code.

Article L613-28

Le certificat complémentaire de protection est nul :

- si le brevet auquel il se rattache est nul ;

- si le brevet auquel il se rattache est nul pour la totalité de celles de ses parties correspondant à
l'autorisation de mise sur le marché ;

- si l'autorisation de mise sur le marché correspondante est nulle ;

- s'il est délivré en violation des dispositions de l'article L. 611-3.

Dans le cas où le brevet auquel il se rattache est nul pour une fraction seulement de celles de ses
parties correspondant à l'autorisation de mise sur le marché, le certificat est nul pour sa seule partie

Dernière modification du texte le 01 décembre 2009 - Document généré le 13 octobre 2009 - Copyright (C) 2007-2008 Legifrance
correspondant à cette fraction.

Section 3 : Copropriété des brevets

Article L613-29

La copropriété d'une demande de brevet ou d'un brevet est régie par les dispositions suivantes :

a) Chacun des copropriétaires peut exploiter l'invention à son profit, sauf à indemniser
équitablement les autres copropriétaires qui n'exploitent pas personnellement l'invention ou qui
n'ont pas concédé de licences d'exploitation. A défaut d'accord amiable, cette indemnité est fixée
par le tribunal de grande instance.

b) Chacun des copropriétaires peut agir en contrefaçon à son seul profit. Le copropriétaire qui agit
en contrefaçon doit notifier l'assignation délivrée aux autres copropriétaires ; il est sursis à statuer
sur l'action tant qu'il n'est pas justifié de cette notification.

c) Chacun des copropriétaires peut concéder à un tiers une licence d'exploitation non exclusive à
son profit, sauf à indemniser équitablement les autres copropriétaires qui n'exploitent pas
personnellement l'invention ou qui n'ont pas concédé de licence d'exploitation. A défaut d'accord
amiable, cette indemnité est fixée par le tribunal de grande instance.

Toutefois, le projet de concession doit être notifié aux autres copropriétaires accompagné d'une
offre de cession de la quote-part à un prix déterminé.

Dans un délai de trois mois suivant cette notification, l'un quelconque des copropriétaires peut
s'opposer à la concession de licence à la condition d'acquérir la quote-part de celui qui désire
accorder la licence.

A défaut d'accord dans le délai prévu à l'alinéa précédent, le prix est fixé par le tribunal de grande
instance. Les parties disposent d'un délai d'un mois à compter de la notification du jugement ou, en
cas d'appel, de l'arrêt, pour renoncer à la concession de la licence ou à l'achat de la part de
copropriété sans préjudice des dommages-intérêts qui peuvent être dus ; les dépens sont à la charge
de la partie qui renonce.

d) Une licence d'exploitation exclusive ne peut être accordée qu'avec l'accord de tous les
copropriétaires ou par autorisation de justice.

Dernière modification du texte le 01 décembre 2009 - Document généré le 13 octobre 2009 - Copyright (C) 2007-2008 Legifrance
e) Chaque copropriétaire peut, à tout moment, céder sa quote-part. Les copropriétaires disposent
d'un droit de préemption pendant un délai de trois mois à compter de la notification du projet de
cession. A défaut d'accord sur le prix, celui-ci est fixé par le tribunal de grande instance. Les parties
disposent d'un délai d'un mois à compter de la notification du jugement ou, en cas d'appel, de l'arrêt,
pour renoncer à la vente ou à l'achat de la part de copropriété sans préjudice des dommages-intérêts
qui peuvent être dus ; les dépens sont à la charge de la partie qui renonce.

Article L613-30

Les articles 815 et suivants, les articles 1873-1 et suivants, ainsi que les articles 883 et suivants du
code civil ne sont pas applicables à la copropriété d'une demande de brevet ou d'un brevet.

Article L613-31

Le copropriétaire d'une demande de brevet ou d'un brevet peut notifier aux autres copropriétaires
qu'il abandonne à leur profit sa quote-part. A compter de l'inscription de cet abandon au registre
national des brevets ou, lorsqu'il s'agit d'une demande de brevet non encore publiée, à compter de sa
notification à l'Institut national de la propriété industrielle, ledit copropriétaire est déchargé de
toutes obligations à l'égard des autres copropriétaires ; ceux-ci se répartissent la quote-part
abandonnée à proportion de leurs droits dans la copropriété, sauf convention contraire.

Article L613-32

Les dispositions des articles L. 613-29 à L. 613-31 s'appliquent en l'absence de stipulations


contraires.

Les copropriétaires peuvent y déroger à tout moment par un règlement de copropriété.

Chapitre IV : Application de conventions internationales

Section 1 : Brevets européens

Article L614-1

Dernière modification du texte le 01 décembre 2009 - Document généré le 13 octobre 2009 - Copyright (C) 2007-2008 Legifrance
La présente section est relative à l'application de la convention faite à Munich le 5 octobre 1973,
ci-après dénommée "Convention de Munich".

Paragraphe 1 : Dépôt des demandes de brevet européen

Article L614-2

Toute demande de brevet européen peut être déposée auprès de l'Institut national de propriété
industrielle soit à son siège, soit, en tant que de besoin, dans ses centres régionaux, selon des
modalités qui sont précisées par voie réglementaire.

La demande doit être déposée auprès de l'Institut national de la propriété industrielle, lorsque le
déposant a son domicile ou son siège en France et qu'il ne revendique pas la priorité d'un dépôt
antérieur en France.

Article L614-3

Le ministre chargé de la défense est habilité à prendre connaissance auprès de l'Institut national de
la propriété industrielle, à titre confidentiel, des demandes de brevet européen déposées à cet
institut.

Article L614-4

Les inventions faisant l'objet de demandes de brevet européen, déposées à l'Institut national de la
propriété industrielle, ne peuvent être divulguées et exploitées librement aussi longtemps qu'une
autorisation n'a pas été accordée à cet effet.

Pendant cette période, les demandes ne peuvent être rendues publiques ; aucune copie conforme ne
peut être délivrée, sauf autorisation.

Les autorisations prévues aux premier et deuxième alinéas du présent article sont accordées par le
ministre chargé de la propriété industrielle sur avis du ministre chargé de la défense.

Dernière modification du texte le 01 décembre 2009 - Document généré le 13 octobre 2009 - Copyright (C) 2007-2008 Legifrance
L'autorisation prévue au premier alinéa peut être accordée à tout moment. Sous réserve des
dispositions du premier alinéa de l'article L. 614-5, elle est acquise de plein droit au terme d'un délai
de quatre mois à compter du dépôt de la demande ou, lorsqu'une priorité a été revendiquée, au terme
d'un délai de quatorze mois à compter de la date de priorité.

Article L614-5

Avant le terme de l'un ou l'autre des délais mentionnés au dernier alinéa de l'article L. 614-4, les
interdictions prévues audit article peuvent être prorogées, sur réquisition du ministre chargé de la
défense pour une durée d'un an renouvelable. Dans ce cas, la demande n'est pas transmise à l'Office
européen des brevets. Les interdictions prorogées peuvent être levées à tout moment.

Dans le cas de prorogation des interdictions, les dispositions des deuxième et troisième alinéas de
l'article L. 612-10 du présent code sont applicables.

Article L614-6
Une demande de brevet européen ne peut être transformée en demande de brevet français que dans
le cas prévu à l'article 135-1 (a) de la convention de Munich.

Dans ce cas et sous peine de rejet de sa demande de brevet français, le déposant doit satisfaire aux
conditions qui sont fixées par voie réglementaire.

Si un rapport de recherche a été établi avant transformation de la demande, ce rapport tient lieu de
rapport de recherche prévu à l'article L. 612-14.

Paragraphe 2 : Effets en France des brevets européens

Article L614-7

Le texte de la demande de brevet européen ou du brevet européen rédigé dans la langue de


procédure devant l'Office européen des brevets créé par la convention de Munich est le texte qui fait
foi.

En cas de litige relatif à un brevet européen dont le texte n'est pas rédigé en français, le titulaire du
brevet fournit, à ses frais, à la demande du présumé contrefacteur ou à la demande de la juridiction
compétente, une traduction complète du brevet en français.

Article L614-8

Dernière modification du texte le 01 décembre 2009 - Document généré le 13 octobre 2009 - Copyright (C) 2007-2008 Legifrance
Dans les trois mois qui suivent la publication des demandes de brevets européens et lorsque la
langue de la procédure n'est pas le français, l'Institut national de la propriété industrielle assure la
traduction et la publicité en français des abrégés prévus à l'article 78, paragraphe 1-e, de la
Convention de Munich.

Article L614-9

Les droits définis aux articles L. 613-3 à L. 613-7, L. 615-4 et L. 615-5 du présent code peuvent
être exercés à compter de la date à laquelle une demande de brevet européen est publiée
conformément aux dispositions de l'article 93 de la Convention de Munich.

Si la publication a été faite dans une langue autre que le français, les droits mentionnés à l'alinéa
précédent ne peuvent être exercés qu'à compter de la date à laquelle une traduction en français des
revendications a été publiée par l'Institut national de la propriété industrielle, sur réquisition du
demandeur, dans les conditions fixées par décret en Conseil d'Etat, ou a été notifiée au contrefacteur
présumé.

Article L614-10

Hormis les cas d'action en nullité et par dérogation au premier alinéa de l'article L. 614-7,
lorsqu'une traduction en langue française a été produite dans les conditions prévues au second
alinéa du même article L. 614-7 ou au second alinéa de l'article L. 614-9, cette traduction est
considérée comme faisant foi si la demande de brevet européen ou le brevet européen confère dans
le texte de la traduction une protection moins étendue que celle qui est conférée par ladite demande
ou par ledit brevet dans la langue dans laquelle la demande a été déposée.

Toutefois, une traduction révisée peut être produite à tout moment par le titulaire de la demande ou
du brevet. La traduction révisée des revendications ne prend cependant effet que lorsque les
conditions prévues au second alinéa de l'article L. 614-9 ont été remplies.

Toute personne qui a, de bonne foi, commencé à exploiter une invention ou fait des préparatifs
effectifs et sérieux à cette fin, sans que cette exploitation constitue une contrefaçon de la demande
ou du brevet dans le texte de la traduction initiale, peut, dès que la traduction révisée a pris effet,
poursuivre à titre gratuit son exploitation dans son entreprise ou pour les besoins de celle-ci.

Article L614-11

Dernière modification du texte le 01 décembre 2009 - Document généré le 13 octobre 2009 - Copyright (C) 2007-2008 Legifrance
L'inscription au registre européen des brevets des actes transmettant ou modifiant les droits attachés
à une demande de brevet européen ou à un brevet européen rend ces actes opposables aux tiers.

Article L614-12
La nullité du brevet européen est prononcée en ce qui concerne la France par décision de justice
pour l'un quelconque des motifs visés à l'article 138, paragraphe 1, de la Convention de Munich. Si
les motifs de nullité n'affectent le brevet qu'en partie, la nullité est prononcée sous la forme d'une
limitation correspondante des revendications. Dans le cadre d'une action en nullité du brevet
européen, son titulaire est habilité à limiter le brevet en modifiant les revendications conformément
à l'article 105 bis de la convention de Munich ; le brevet ainsi limité constitue l'objet de l'action en
nullité engagée.

La partie qui, lors d'une même instance, procède à plusieurs limitations de son brevet de manière
dilatoire ou abusive peut être condamnée à une amende civile d'un montant maximum de 3 000
euros, sans préjudice de dommages et intérêts qui seraient réclamés.

Article L614-13

Dans la mesure où un brevet français couvre une invention pour laquelle un brevet européen a été
délivré au même inventeur ou à son ayant cause avec la même date de dépôt ou de priorité, le brevet
français cesse de produire ses effets soit à la date à laquelle le délai prévu pour la formation de
l'opposition au brevet européen est expiré sans qu'une opposition ait été formée, soit à la date à
laquelle la procédure d'opposition est close, le brevet européen ayant été maintenu.

Toutefois, lorsque le brevet français a été délivré à une date postérieure à l'une ou l'autre, selon le
cas, de celles qui sont fixées à l'alinéa précédent, ce brevet ne produit pas d'effet.

L'extinction ou l'annulation ultérieure du brevet européen n'affecte pas les dispositions prévues au
présent article.

Article L614-14

Une demande de brevet français ou un brevet français et une demande de brevet européen ou un
brevet européen ayant la même date de dépôt ou la même date de priorité, couvrant la même
invention et appartenant au même inventeur ou à son ayant cause, ne peuvent, pour les parties
communes, faire l'objet indépendamment l'une de l'autre d'un transfert, gage, nantissement ou d'une
concession de droits d'exploitation, à peine de nullité.

Par dérogation à l'article L. 613-9, le transfert ou la modification des droits attachés à la demande de

Dernière modification du texte le 01 décembre 2009 - Document généré le 13 octobre 2009 - Copyright (C) 2007-2008 Legifrance
brevet français ou au brevet français n'est rendu opposable aux tiers par son inscription au registre
national des brevets que dans la mesure où le même transfert ou la même modification des droits
attachés à la demande de brevet européen ou au brevet européen a été inscrit au registre européen
des brevets.

La demande de brevet français ou le brevet français et le droit de priorité pour le dépôt d'une
demande de brevet européen ne peuvent être transférés indépendamment l'un de l'autre.

Article L614-15

Le tribunal saisi d'une action en contrefaçon d'un brevet français qui couvre la même invention
qu'un brevet européen demandé par le même inventeur ou délivré à celui-ci ou à son ayant cause
avec la même date de priorité surseoit à statuer jusqu'à la date à laquelle le brevet français cesse de
produire ses effets aux termes de l'article L. 614-13 ou jusqu'à la date à laquelle la demande de
brevet européen est rejetée, retirée ou réputée retirée, ou le brevet européen révoqué.

Si l'action en contrefaçon a été engagée sur la base du seul brevet français, le demandeur peut, à la
reprise de l'instance, poursuivre celle-ci en substituant le brevet européen au brevet français pour les
faits postérieurs à la date à laquelle le brevet français cesse de produire ses effets et pour les parties
communes.

Si une action en contrefaçon est intentée sur la base à la fois d'un brevet français et d'un brevet
européen, ni les sanctions pénales ni les réparations civiles ne peuvent se cumuler.

Si l'action a été intentée sur la base de l'un seulement des deux brevets, une nouvelle action sur la
base de l'autre brevet, pour les mêmes faits, ne peut être engagée par le même demandeur, à l'égard
du même défendeur.

Article L614-16

Un décret en Conseil d'Etat déterminera les modalités d'application de la présente section,


notamment en ce qui concerne l'application des dispositions de l'article 137-2 de la convention de
Munich.

Section 2 : Demandes internationales

Article L614-17

Dernière modification du texte le 01 décembre 2009 - Document généré le 13 octobre 2009 - Copyright (C) 2007-2008 Legifrance
La présente section est relative à l'application du traité de coopération en matière de brevets, fait à
Washington le 19 juin 1970, ci-après dénommé "Traité de Washington".

Paragraphe 1 : Dépôt des demandes internationales

Article L614-18

Les demandes internationales de protection des inventions formulées par des personnes physiques
ou morales ayant leur domicile ou leur siège en France doivent être déposées auprès de l'Institut
national de la propriété industrielle lorsque la priorité d'un dépôt antérieur en France n'est pas
revendiquée. L'Institut national de la propriété industrielle agit alors en qualité d'office récepteur au
sens des articles 2-XV et 10 du traité de Washington.

Article L614-19

Le ministre chargé de la défense est habilité à prendre connaissance auprès de l'Institut national de
la propriété industrielle, à titre confidentiel, des demandes internationales de protection des
inventions déposées à cet institut.

Article L614-20

Les inventions faisant l'objet de demandes internationales déposées à l'Institut national de la


propriété industrielle ne peuvent être divulguées et exploitées librement aussi longtemps qu'une
autorisation n'a été accordée à cet effet.

Pendant cette période, les demandes ne peuvent être rendues publiques ; aucune copie conforme de
la demande ne peut être délivrée, sauf autorisation.

Les autorisations prévues aux premier et deuxième alinéas du présent article sont accordées par le
ministre chargé de la propriété industrielle sur avis du ministre de la défense.

L'autorisation prévue au premier alinéa peut être accordée à tout moment. Sous réserve des
dispositions du premier alinéa de l'article L. 614-21, elle est acquise de plein droit au terme d'un

Dernière modification du texte le 01 décembre 2009 - Document généré le 13 octobre 2009 - Copyright (C) 2007-2008 Legifrance
délai de cinq mois à compter du dépôt de la demande ou, lorsqu'une priorité a été revendiquée, au
terme d'un délai de treize mois à compter de la date de priorité.

Article L614-21

Avant le terme de l'un ou de l'autre des délais mentionnés au dernier alinéa de l'article L. 614-20, les
interdictions prévues audit article peuvent être prorogées, sur réquisition du ministre de la défense,
pour une durée d'un an renouvelable. Dans ce cas, la demande n'est pas transmise au bureau
international institué par le traité de Washington. Les interdictions prorogées peuvent être levées à
tout moment.

Dans le cas de prorogations des interdictions, les dispositions des deuxième, troisième et quatrième
alinéas de l'article L. 612-10 sont applicables.

Article L614-22

Les dispositions des articles L. 614-19, L. 614-20 et L. 614-21 ne sont pas applicables lorsque, le
déposant n'ayant pas son domicile ou son siège en France, l'Institut national de la propriété
industrielle agit en tant qu'officier récepteur à la place de l'office national d'un autre Etat partie au
traité de Washington, ou lorsqu'il a été désigné comme office récepteur par l'assemblée de l'union
instituée par ledit traité.

Article L614-23

Un décret en Conseil d'Etat détermine les modalités d'application des dispositions de la présente
section, en ce qui concerne notamment les conditions de réception de la demande internationale, la
langue dans laquelle la demande doit être déposée, l'établissement d'une redevance pour services
rendus dite taxe de transmission perçue au bénéfice de l'Institut national de la propriété industrielle
et la représentation des déposants ayant leur domicile ou leur siège à l'étranger.

Paragraphe 2 : Effets en France des demandes internationales

Article L614-24

Lorsqu'une demande internationale de protection des inventions formulée en application du traité de


Washington comporte la désignation ou l'élection de la France, cette demande est considérée

Dernière modification du texte le 01 décembre 2009 - Document généré le 13 octobre 2009 - Copyright (C) 2007-2008 Legifrance
comme tendant à l'obtention d'un brevet européen régi par les dispositions de la Convention de
Munich.

Section 3 : Brevets communautaires

Article L614-25

La présente section est relative à l'application de la convention relative au brevet européen pour le
marché commun (convention sur le brevet communautaire), fait à Luxembourg le 15 décembre
1975, ci-après dénommée "Convention de Luxembourg". Elle entrera en vigueur à la même date
que la Convention de Luxembourg.

Article L614-26

Les articles L. 614-7 à L. 614-14 (premier et deuxième alinéas) ne sont pas applicables lorsque la
demande de brevet européen désigne un Etat de la Communauté économique européenne et lorsque
le brevet délivré est un brevet communautaire.

Article L614-27

Dans les trois mois qui suivent la publication des demandes de brevets communautaires et lorsque
la langue de la procédure n'est pas le français, l'Institut national de la propriété industrielle assure la
traduction et la publicité en français des abrégés prévus à l'article 78, paragraphe 1 e, de la
Convention de Munich.

Article L614-28

Pour l'application, aux demandes de brevet et aux brevets mentionnés à l'article L. 614-26, de
l'article L. 614-15 et de l'article L. 615-17, la référence faite par ces articles à l'article L. 614-13 est
remplacée par une référence à l'article 80, paragraphe 1, de la Convention de Luxembourg.

Article L614-29

Dernière modification du texte le 01 décembre 2009 - Document généré le 13 octobre 2009 - Copyright (C) 2007-2008 Legifrance
Un transfert, gage, nantissement ou une concession de droits d'exploitation d'une demande de brevet
européen désignant un Etat de la Communauté économique européenne ou d'un brevet
communautaire auquel cette demande a donné lieu emporte de plein droit, pour les parties
communes, le même transfert, gage, nantissement ou la même concession de droits d'exploitation de
la demande de brevet français ou du brevet français ayant la même date de dépôt ou la même date
de priorité, couvrant la même invention et appartenant au même inventeur ou à son ayant cause.

Dans les mêmes conditions, la demande de brevet français ou le brevet français ne peut faire, à
peine de nullité, l'objet d'un transfert, gage, nantissement ou d'une concession de droits
d'exploitation indépendamment de la demande de brevet européen désignant un Etat de la
communauté économique européenne ou du brevet communautaire auquel cette demande a donné
lieu.

Par dérogation à l'article L. 613-20, ce transfert ou cette modification des droits attachés au brevet
français ou à la demande de brevet français n'est rendu opposable aux tiers par son inscription au
registre national des brevets que dans la mesure où le même transfert, ou la même modification des
droits attachés à la demande de brevet européen désignant un Etat de la communauté économique
européenne ou à un brevet communautaire auquel cette demande a donné lieu, a été inscrit, selon le
cas, au registre européen des brevets ou au registre des brevets communautaires.

Article L614-30

Lorsque, par application de l'article 86, paragraphe 1er, de la Convention de Luxembourg, la


requête en délivrance du brevet contient une déclaration selon laquelle le demandeur ne désire pas
obtenir un brevet communautaire, les dispositions des articles L. 614-26 et L. 614-29 ne sont pas
applicables.

Toutefois, dans ce cas, l'article L. 614-13 n'est pas applicable.

Section 4 : Dispositions finales

Article L614-31

Les Français peuvent revendiquer l'application à leur profit, en France, des dispositions de la
convention internationale pour la protection de la propriété industrielle, signée à Paris, le 20 mars
1883, ainsi que des arrangements, actes additionnels et protocoles de clôture qui ont modifié ou
modifieront ladite convention, dans tous les cas où ces dispositions sont plus favorables que la loi
française pour protéger les droits dérivant de la propriété industrielle.

Dernière modification du texte le 01 décembre 2009 - Document généré le 13 octobre 2009 - Copyright (C) 2007-2008 Legifrance
Aucune disposition du présent titre ne peut être interprétée comme retirant aux Français un droit qui
leur est reconnu à l'alinéa précédent.

Chapitre V : Actions en justice

Section 1 : Actions civiles

Article L615-1

Toute atteinte portée aux droits du propriétaire du brevet, tels qu'ils sont définis aux articles L.
613-3 à L. 613-6, constitue une contrefaçon.

La contrefaçon engage la responsabilité civile de son auteur.

Toutefois, l'offre, la mise dans le commerce, l'utilisation, la détention en vue de l'utilisation ou la


mise dans le commerce d'un produit contrefaisant, lorsque ces faits sont commis par une autre
personne que le fabricant du produit contrefaisant, n'engagent la responsabilité de leur auteur que si
les faits ont été commis en connaissance de cause.

Article L615-2

L'action en contrefaçon est exercée par le propriétaire du brevet.

Toutefois, le bénéficiaire d'un droit exclusif d'exploitation peut, sauf stipulation contraire du contrat
de licence, exercer l'action en contrefaçon si, après mise en demeure, le propriétaire du brevet
n'exerce pas cette action.

Le breveté est recevable à intervenir dans l'instance en contrefaçon engagée par le licencié,
conformément à l'alinéa précédent.

Le titulaire d'une licence obligatoire ou d'une licence d'office, mentionnées aux articles L. 613-11,
L. 613-15, L. 613-17, L. 613-17-1 et L. 613-19, peut exercer l'action en contrefaçon si, après la
mise en demeure, le propriétaire du brevet n'exerce pas cette action.

Dernière modification du texte le 01 décembre 2009 - Document généré le 13 octobre 2009 - Copyright (C) 2007-2008 Legifrance
Tout licencié est recevable à intervenir dans l'instance en contrefaçon engagée par le breveté, afin
d'obtenir la réparation du préjudice qui lui est propre.

Article L615-3

Toute personne ayant qualité pour agir en contrefaçon peut saisir en référé la juridiction civile
compétente afin de voir ordonner, au besoin sous astreinte, à l'encontre du prétendu contrefacteur
ou des intermédiaires dont il utilise les services, toute mesure destinée à prévenir une atteinte
imminente aux droits conférés par le titre ou à empêcher la poursuite d'actes argués de contrefaçon.
La juridiction civile compétente peut également ordonner toutes mesures urgentes sur requête
lorsque les circonstances exigent que ces mesures ne soient pas prises contradictoirement,
notamment lorsque tout retard serait de nature à causer un préjudice irréparable au demandeur.
Saisie en référé ou sur requête, la juridiction ne peut ordonner les mesures demandées que si les
éléments de preuve, raisonnablement accessibles au demandeur, rendent vraisemblable qu'il est
porté atteinte à ses droits ou qu'une telle atteinte est imminente.

La juridiction peut interdire la poursuite des actes argués de contrefaçon, la subordonner à la


constitution de garanties destinées à assurer l'indemnisation éventuelle du demandeur ou ordonner
la saisie ou la remise entre les mains d'un tiers des produits soupçonnés de porter atteinte aux droits
conférés par le titre, pour empêcher leur introduction ou leur circulation dans les circuits
commerciaux. Si le demandeur justifie de circonstances de nature à compromettre le recouvrement
des dommages et intérêts, la juridiction peut ordonner la saisie conservatoire des biens mobiliers et
immobiliers du prétendu contrefacteur, y compris le blocage de ses comptes bancaires et autres
avoirs, conformément au droit commun. Pour déterminer les biens susceptibles de faire l'objet de la
saisie, elle peut ordonner la communication des documents bancaires, financiers, comptables ou
commerciaux ou l'accès aux informations pertinentes.

Elle peut également accorder au demandeur une provision lorsque l'existence de son préjudice n'est
pas sérieusement contestable.

Saisie en référé ou sur requête, la juridiction peut subordonner l'exécution des mesures qu'elle
ordonne à la constitution par le demandeur de garanties destinées à assurer l'indemnisation
éventuelle du défendeur si l'action en contrefaçon est ultérieurement jugée non fondée ou les
mesures annulées.

Lorsque les mesures prises pour faire cesser une atteinte aux droits sont ordonnées avant
l'engagement d'une action au fond, le demandeur doit se pourvoir, par la voie civile ou pénale, dans
un délai fixé par voie réglementaire. A défaut, sur demande du défendeur et sans que celui-ci ait à
motiver sa demande, les mesures ordonnées sont annulées, sans préjudice des dommages et intérêts
qui peuvent être réclamés.

Article L615-4

Dernière modification du texte le 01 décembre 2009 - Document généré le 13 octobre 2009 - Copyright (C) 2007-2008 Legifrance
Par exception aux dispositions de l'article L. 613-1, les faits antérieurs à la date à laquelle la
demande de brevet a été rendue publique en vertu de l'article L. 612-21 ou à celle de la notification
à tout tiers d'une copie certifiée de cette demande ne sont pas considérés comme ayant porté atteinte
aux droits attachés au brevet.

Toutefois, entre la date visée à l'alinéa précédent et celle de la publication de la délivrance du brevet
:

1° Le brevet n'est opposable que dans la mesure où les revendications n'ont pas été étendues après
la première de ces dates ;

2° Lorsque le brevet concerne l'utilisation d'un micro-organisme, il n'est opposable qu'à compter du
jour où le micro-organisme est mis à la disposition du public.

Le tribunal saisi d'une action en contrefaçon sur le fondement d'une demande de brevet surseoit à
statuer jusqu'à la délivrance du brevet.

Article L615-5

La contrefaçon peut être prouvée par tous moyens.

A cet effet, toute personne ayant qualité pour agir en contrefaçon est en droit de faire procéder en
tout lieu et par tous huissiers, assistés d'experts désignés par le demandeur, en vertu d'une
ordonnance rendue sur requête par la juridiction civile compétente, soit à la description détaillée,
avec ou sans prélèvement d'échantillons, soit à la saisie réelle des produits ou procédés prétendus
contrefaisants ainsi que de tout document s'y rapportant.

La juridiction peut ordonner, aux mêmes fins probatoires, la saisie réelle des matériels et
instruments utilisés pour fabriquer ou distribuer les produits ou pour mettre en oeuvre les procédés
prétendus contrefaisants.

Elle peut subordonner l'exécution des mesures qu'elle ordonne à la constitution par le demandeur de
garanties destinées à assurer l'indemnisation éventuelle du défendeur si l'action en contrefaçon est
ultérieurement jugée non fondée ou la saisie annulée.

A défaut pour le demandeur de s'être pourvu au fond, par la voie civile ou pénale, dans un délai fixé
par voie réglementaire, l'intégralité de la saisie, y compris la description, est annulée à la demande
du saisi, sans que celui-ci ait à motiver sa demande et sans préjudice des dommages et intérêts qui

Dernière modification du texte le 01 décembre 2009 - Document généré le 13 octobre 2009 - Copyright (C) 2007-2008 Legifrance
peuvent être réclamés.

Article L615-5-1

Si le brevet a pour objet un procédé d'obtention d'un produit, le tribunal pourra ordonner au
défendeur de prouver que le procédé utilisé pour obtenir un produit identique est différent du
procédé breveté. Faute pour le défendeur d'apporter cette preuve, tout produit identique fabriqué
sans le consentement du titulaire du brevet sera présumé avoir été obtenu par le procédé breveté
dans les deux cas suivants :

a) Le produit obtenu par le procédé breveté est nouveau ;

b) La probabilité est grande que le produit identique a été obtenu par le procédé breveté, alors que le
titulaire du brevet n'a pas pu, en dépit d'efforts raisonnables, déterminer quel procédé a été en fait
utilisé.

Dans la production de la preuve contraire, sont pris en considération les intérêts légitimes du
défendeur pour la protection de ses secrets de fabrication et de commerce.

Article L615-5-2

Si la demande lui en est faite, la juridiction saisie d'une procédure civile prévue au présent titre peut
ordonner, au besoin sous astreinte, afin de déterminer l'origine et les réseaux de distribution des
produits ou procédés contrefaisants qui portent atteinte aux droits du demandeur, la production de
tous documents ou informations détenus par le défendeur ou par toute personne qui a été trouvée en
possession de produits contrefaisants ou mettant en oeuvre des procédés contrefaisants ou qui
fournit des services utilisés dans des activités de contrefaçon ou a été signalée comme intervenant
dans la production, la fabrication ou la distribution de ces produits, la mise en oeuvre de ces
procédés ou la fourniture de ces services.

La production de documents ou d'informations peut être ordonnée s'il n'existe pas d'empêchement
légitime.

Les documents ou informations recherchés portent sur :

a) Les nom et adresse des producteurs, fabricants, distributeurs, fournisseurs et autres détenteurs
antérieurs des produits, procédés ou services, ainsi que des grossistes destinataires et des détaillants
;

Dernière modification du texte le 01 décembre 2009 - Document généré le 13 octobre 2009 - Copyright (C) 2007-2008 Legifrance
b) Les quantités produites, commercialisées, livrées, reçues ou commandées, ainsi que sur le prix
obtenu pour les produits, procédés ou services en cause.

Article L615-6

Dans une instance en contrefaçon introduite en vertu d'une demande de certificat d'utilité, le
demandeur devra produire un rapport de recherche établi dans les mêmes conditions que le rapport
prévu à l'article L. 612-14.

Article L615-7

Pour fixer les dommages et intérêts, la juridiction prend en considération les conséquences
économiques négatives, dont le manque à gagner, subies par la partie lésée, les bénéfices réalisés
par le contrefacteur et le préjudice moral causé au titulaire des droits du fait de l'atteinte.

Toutefois, la juridiction peut, à titre d'alternative et sur demande de la partie lésée, allouer à titre de
dommages et intérêts une somme forfaitaire qui ne peut être inférieure au montant des redevances
ou droits qui auraient été dus si le contrefacteur avait demandé l'autorisation d'utiliser le droit
auquel il a porté atteinte.

Article L615-7-1

En cas de condamnation civile pour contrefaçon, la juridiction peut ordonner, à la demande de la


partie lésée, que les produits reconnus comme produits contrefaisants et les matériaux et
instruments ayant principalement servi à leur création ou fabrication soient rappelés des circuits
commerciaux, écartés définitivement de ces circuits, détruits ou confisqués au profit de la partie
lésée.

La juridiction peut aussi ordonner toute mesure appropriée de publicité du jugement, notamment
son affichage ou sa publication intégrale ou par extraits dans les journaux ou sur les services de
communication au public en ligne qu'elle désigne, selon les modalités qu'elle précise.

Les mesures mentionnées aux deux premiers alinéas sont ordonnées aux frais du contrefacteur.

Article L615-8

Dernière modification du texte le 01 décembre 2009 - Document généré le 13 octobre 2009 - Copyright (C) 2007-2008 Legifrance
Les actions en contrefaçon prévues par le présent chapitre sont prescrites par trois ans à compter des
faits qui en sont la cause.

Article L615-9

Toute personne qui justifie d'une exploitation industrielle sur le territoire d'un Etat membre de la
Communauté économique européenne ou de préparatifs effectifs et sérieux à cet effet peut inviter le
titulaire d'un brevet à prendre parti sur l'opposabilité de son titre à l'égard de cette exploitation dont
la description lui est communiquée.

Si ladite personne conteste la réponse qui lui est faite ou si le titulaire du brevet n'a pas pris parti
dans un délai de trois mois, elle peut assigner ce dernier devant le tribunal pour faire juger que le
brevet ne fait pas obstacle à l'exploitation en cause, et ce, sans préjudice de l'action en nullité du
brevet et d'une action ultérieure en contrefaçon dans le cas où l'exploitation n'est pas réalisée dans
les conditions spécifiées dans la description visée à l'alinéa précédent.

Article L615-10

Lorsqu'une invention, objet d'une demande de brevet ou d'un brevet, est exploitée pour les besoins
de la défense nationale par l'Etat ou ses fournisseurs, sous-traitants et titulaires de sous-commandes,
sans qu'une licence d'exploitation leur ait été octroyée, l'action civile est portée devant la chambre
du conseil du tribunal de grande instance. Celui-ci ne peut ordonner ni la cessation ou l'interruption
de l'exploitation ni la confiscation prévue aux articles L. 615-3 et L. 615-7-1.

Si une expertise ou une description avec ou sans saisie réelle telle que prévue à l'article L. 615-5 est
ordonnée par le président du tribunal, l'officier public commis doit surseoir à la saisie, à la
description et à toute recherche dans les archives et documents de l'entreprise, si le contrat d'études
ou de fabrication comporte une classification de sécurité de défense.

Il en est de même si les études ou fabrications sont exécutées dans un établissement des armées.

Le président du tribunal de grande instance peut, s'il en est requis par l'ayant droit, ordonner une
expertise qui ne peut être effectuée que par des personnes agréées par le ministre chargé de la
défense et devant ses représentants.

Les dispositions de l'article L. 615-4 ne sont pas applicables aux demandes de brevet exploité dans
les conditions définies au présent article aussi longtemps que ces demandes sont soumises aux
interdictions prévues par les articles L. 612-9 et L. 612-10. Une telle exploitation fait encourir de

Dernière modification du texte le 01 décembre 2009 - Document généré le 13 octobre 2009 - Copyright (C) 2007-2008 Legifrance
plein droit à ses auteurs la responsabilité définie au présent article.

Section 2 : Actions pénales

Article L615-12
Quiconque se prévaut indûment de la qualité de propriétaire d'un brevet ou d'une demande de brevet
est puni d'une amende de 7 500 euros.

Article L615-13

Sans préjudice, s'il échet, des peines plus graves prévues en matière d'atteinte à la sûreté de l'Etat,
quiconque a sciemment enfreint une des interdictions portées aux articles L. 612-9 et L. 612-10 est
puni d'une amende de 4 500 euros. Si la violation a porté préjudice à la défense nationale, une peine
d'emprisonnement de un à cinq ans pourra, en outre, être prononcée.

Article L615-14

1. Sont punies de trois ans d'emprisonnement et de 300 000 euros d'amende les atteintes portées
sciemment aux droits du propriétaire d'un brevet, tels que définis aux articles L. 613-3 à L. 613-6.
Lorsque le délit a été commis en bande organisée ou lorsque les faits portent sur des marchandises
dangereuses pour la santé, la sécurité de l'homme ou l'animal, les peines sont portées à cinq ans
d'emprisonnement et à 500 000 euros d'amende.

2. Alinéa perimé.

Article L615-14-1

En cas de récidive des infractions définies à l'article L. 615-14, ou si le délinquant est ou a été lié
par convention avec la partie lésée, les peines encourues sont portées au double [*sanctions*].

Les coupables peuvent, en outre, être privés pendant un temps qui n'excédera pas cinq ans du droit
d'élection et d'éligibilité pour les tribunaux de commerce, les chambres de commerce et d'industrie
et les chambres de métiers, ainsi que pour les conseils de prud'hommes.

Dernière modification du texte le 01 décembre 2009 - Document généré le 13 octobre 2009 - Copyright (C) 2007-2008 Legifrance
Article L615-14-2

Les personnes physiques coupables du délit prévu à l'article L. 615-14 peuvent en outre être
condamnées, à leurs frais, à retirer des circuits commerciaux les objets jugés contrefaisants et toute
chose qui a servi ou était destinée à commettre l'infraction.

La juridiction peut ordonner la destruction aux frais du condamné ou la remise à la partie lésée des
objets et choses retirés des circuits commerciaux ou confisqués, sans préjudice de tous dommages et
intérêts.

Elle peut également ordonner, aux frais du condamné, l'affichage du jugement ou la diffusion du
jugement prononçant la condamnation, dans les conditions prévues à l'article 131-35 du code pénal.

Article L615-14-3
Les personnes morales déclarées responsables pénalement, dans les conditions prévues par l'article
121-2 du code pénal, de l'infraction définie à l'article L. 615-14 encourent, outre l'amende suivant
les modalités prévues par l'article 131-38 du code pénal, les peines prévues par l'article 131-39 du
même code. L'interdiction mentionnée au 2° de l'article 131-39 du même code porte sur l'activité
dans l'exercice ou à l'occasion de l'exercice de laquelle l'infraction a été commise. Les personnes
morales déclarées pénalement responsables peuvent en outre être condamnées, à leurs frais, à retirer
des circuits commerciaux les objets jugés contrefaisants et toute chose qui a servi ou était destinée à
commettre l'infraction. La juridiction peut ordonner la destruction aux frais du condamné ou la
remise à la partie lésée des objets et choses retirés des circuits commerciaux ou confisqués, sans
préjudice de tous dommages et intérêts.

Article L615-15

Sans préjudice, s'il échet, des peines plus graves prévues en matière d'atteinte à la sûreté de l'Etat,
quiconque aura sciemment enfreint une des obligations ou interdictions prévues aux articles L.
614-18, L. 614-20 et au premier alinéa de l'article L. 614-21 sera puni d'une amende de 6 000 euros.
Si la violation porté préjudice à la défense nationale, une peine d'emprisonnement de cinq ans
pourra, en outre, être prononcée.

Article L615-16

Sans préjudice, s'il échet, des peines plus graves prévues en matière d'atteinte à la sûreté de l'Etat,
quiconque aura sciemment enfreint l'une des obligations ou interdictions prévues au second alinéa
de l'article L. 614-2, à l'article L. 614-4 et au premier alinéa de l'article L. 614-5 sera puni d'une

Dernière modification du texte le 01 décembre 2009 - Document généré le 13 octobre 2009 - Copyright (C) 2007-2008 Legifrance
amende de 6 000 euros. Si la violation a porté préjudice à la défense nationale, une peine
d'emprisonnement de cinq ans pourra, en outre, être prononcée.

Section 3 : Règles de compétence et de procédure

Article L615-17

L'ensemble du contentieux né du présent titre est attribué aux tribunaux de grande instance et aux
cours d'appel auxquelles ils sont rattachés, à l'exception des recours formés contre les décrets,
arrêtés et autres décisions de nature administrative du ministre chargé de la propriété industrielle,
qui relèvent de la juridiction administrative.

Les tribunaux de grande instance appelés à connaître des actions en matière de brevets sont
déterminés par voie réglementaire.

Les dispositions qui précèdent ne font pas obstacle au recours à l'arbitrage, dans les conditions
prévues aux articles 2059 et 2060 du code civil.

Les tribunaux de grande instance ci-dessus visés, ainsi que les cours d'appel auxquelles ils sont
rattachés, sont seuls compétents pour constater que le brevet français cesse de produire ses effets, en
totalité ou en partie, dans les conditions prévues à l'article L. 614-13.

Article L615-18

Les actions en fixation d'indemnités intentées en application des dispositions des articles L. 612-10,
L. 613-17, L. 613-19 et L. 613-20 sont portées devant le tribunal de grande instance de Paris.

Article L615-19

Les actions en contrefaçon de brevet sont de la compétence exclusive du tribunal de grande


instance.

Toutes les actions mettant en jeu une contrefaçon de brevet et une question de concurrence déloyale
connexe sont portées exclusivement devant le tribunal de grande instance.

Dernière modification du texte le 01 décembre 2009 - Document généré le 13 octobre 2009 - Copyright (C) 2007-2008 Legifrance
Article L615-20

La juridiction saisie d'une action ou d'une exception relevant des dispositions du présent titre peut
soit d'office, soit à la demande d'une des parties, désigner tel consultant de son choix pour suivre la
procédure dès sa mise en état et assister à l'audience. Le consultant peut être autorisé à poser des
questions aux parties ou à leurs représentants en chambre du conseil.

Article L615-21

Si l'une des parties le demande, toute contestation portant sur l'application de l'article L. 611-7 sera
soumise à une commission paritaire de conciliation (employeurs, salariés), présidée par un
magistrat de l'ordre judiciaire dont la voix est prépondérante en cas de partage.

Dans les six mois de sa saisine, cette commission, créée auprès de l'Institut national de la propriété
industrielle, formule une proposition de conciliation ; celle-ci vaut accord entre les parties, si, dans
le mois de sa notification, l'une d'elles n'a pas saisi le tribunal de grande instance compétent statuant
en chambre du conseil. Cet accord peut être rendu exécutoire par ordonnance du président du
tribunal de grande instance saisi sur simple requête par la partie la plus diligente.

Les parties pourront se présenter elles-mêmes devant la commission et se faire assister ou


représenter par une personne de leur choix.

La commission pourra se faire assister d'experts qu'elle désignera pour chaque affaire.

Les modalités d'application du présent article, qui comportent des dispositions particulières pour les
agents visés au dernier alinéa de l'article L. 611-7, sont fixées par décret en Conseil d'Etat après
consultation des organisations professionnelles et syndicales intéressées.

Article L615-22

Des décrets en Conseil d'Etat fixent les modalités d'application du présent titre.

Titre II : Protection des connaissances techniques

Dernière modification du texte le 01 décembre 2009 - Document généré le 13 octobre 2009 - Copyright (C) 2007-2008 Legifrance
Chapitre Ier : Secret de fabrique

Article L621-1
Les peines frappant la violation des secrets de fabrique sont prévues à l'article L. 1227-1 du code du
travail ci-après reproduit : " Art.L. 1227-1-" Le fait pour un directeur ou un salarié de révéler ou de
tenter de révéler un secret de fabrication est puni d'un emprisonnement de deux ans et d'une amende
de 30 000 euros. La juridiction peut également prononcer, à titre de peine complémentaire, pour une
durée de cinq ans au plus, l'interdiction des droits civiques, civils et de famille prévue par l'article
131-26 du code pénal. "

Chapitre II : Produits semi-conducteurs

Section 1 : Dépôt

Article L622-1

La topographie finale ou intermédiaire d'un produit semi-conducteur traduisant un effort intellectuel


du créateur peut, à moins qu'elle ne soit courante, faire l'objet d'un dépôt conférant la protection
prévue par le présent chapitre.

Ce dépôt ne peut intervenir ni plus de deux ans après que la topographie a fait l'objet d'une première
exploitation commerciale en quelque lieu que ce soit ni plus de quinze ans après qu'elle a été fixée
ou codée pour la première fois si elle n'a jamais été exploitée.

Est nul tout dépôt qui ne répond pas aux conditions prévues au présent article.

Article L622-2

Sont admis au bénéfice du présent chapitre :

a) Les créateurs ressortissants d'un Etat partie à l'accord instituant l'Organisation mondiale du
commerce ou qui ont dans un tel Etat soit leur résidence habituelle, soit un établissement industriel
ou commercial, effectif et sérieux, ainsi que leurs ayants cause ;

Dernière modification du texte le 01 décembre 2009 - Document généré le 13 octobre 2009 - Copyright (C) 2007-2008 Legifrance
b) Les personnes répondant aux conditions précitées de nationalité, résidence ou établissement, qui
procèdent dans un Etat membre ou dans un autre Etat partie, pour la première fois au monde, à
l'exploitation commerciale d'une topographie non encore protégée par le présent chapitre et pour
laquelle elles ont obtenu de la personne habilitée une autorisation exclusive pour l'ensemble de la
Communauté économique européenne ou de l'Espace économique européen.

Les personnes, autres que celles visées au paragraphe précédent, sont admises au bénéfice du
présent chapitre sous réserve d'une constatation de réciprocité avec les pays dont elles sont
ressortissantes ou dans lesquels elles sont établies.

Article L622-3

Le droit au dépôt appartient au créateur ou à son ayant cause.

Si un dépôt a été effectué en violation des droits du créateur ou de son ayant cause, la personne
lésée peut en revendiquer le bénéfice. L'action en revendication se prescrit par trois ans à compter
de la publication du dépôt.

Article L622-4

Le directeur de l'Institut national de la propriété industrielle enregistre le dépôt après examen de sa


régularité formelle. La publication est faite dans des conditions fixées par décret en Conseil d'Etat.

Section 2 : Droits attachés au dépôt

Article L622-5

Il est interdit à tout tiers :

- de reproduire la topographie protégée ;

- d'exploiter commercialement ou importer à cette fin une telle reproduction ou tout produit
semi-conducteur l'incorporant.

Dernière modification du texte le 01 décembre 2009 - Document généré le 13 octobre 2009 - Copyright (C) 2007-2008 Legifrance
Cette interdiction ne s'étend pas :

- à la reproduction à des fins d'évaluation, d'analyse ou d'enseignement ;

- à la création, à partir d'une telle analyse ou évaluation, d'une topographie distincte pouvant
prétendre à la protection du présent chapitre.

L'interdiction ci-dessus n'est pas opposable à l'acquéreur de bonne foi d'un produit semi-conducteur.
Celui-ci est cependant redevable d'une juste indemnité s'il entend poursuivre l'exploitation
commerciale du produit ainsi acquis.

Toute violation de l'interdiction prévue aux alinéas précédents constitue une contrefaçon engageant
la responsabilité civile de son auteur.

Article L622-6

L'interdiction prévue à l'article précédent prend effet au jour du dépôt ou de la date de la première
exploitation commerciale si elle est antérieure. Elle est acquise au titulaire de l'enregistrement
jusqu'au terme de la dixième année civile qui suit.

Toutefois, devient sans effet tout enregistrement concernant une topographie qui n'a fait l'objet
d'aucune exploitation dans un délai de quinze ans à compter de la date à laquelle elle a été fixée ou
codée pour la première fois.

Article L622-7

Les articles L. 411-4, L. 411-5, L. 612-11, L. 613-8, L. 613-9, L. 613-19, L. 615-2, L. 615-3, L.
615-5, L. 615-5-2, L. 615-7, L. 615-7-1, L. 615-8, L. 615-10 et L. 615-17 sont applicables aux
conditions et formes dans lesquelles :

- sont prises les décisions du directeur de l'Institut national de la propriété industrielle mentionnées
au présent chapitre ;

- peuvent être transmis, donnés en garantie ou saisis les droits attachés à l'enregistrement d'une
topographie ;

Dernière modification du texte le 01 décembre 2009 - Document généré le 13 octobre 2009 - Copyright (C) 2007-2008 Legifrance
- est réglé le contentieux né du présent chapitre.

Chapitre III : Obtention végétale

Section 1 : Délivrance des certificats d'obtention végétale

Article L623-1

Pour l'application du présent chapitre est appelée "obtention végétale" la variété nouvelle, créée ou
découverte :

1° Qui se différencie des variétés analogues déjà connues par un caractère important, précis et peu
fluctuant, ou par plusieurs caractères dont la combinaison est de nature à lui donner la qualité de
variété nouvelle ;

2° Qui est homogène pour l'ensemble de ses caractères ;

3° Qui demeure stable, c'est-à-dire identique à sa définition initiale à la fin de chaque cycle de
multiplication.

Article L623-2

Les obtentions végétales d'un genre ou d'une espèce bénéficiant du régime de protection institué par
les dispositions du présent chapitre ne sont pas brevetables.

Article L623-3

Toute obtention végétale répondant aux conditions de l'article L. 623-1 est définie par une
dénomination à laquelle correspondent une description et un exemplaire témoin conservé dans une
collection.

Article L623-4

Dernière modification du texte le 01 décembre 2009 - Document généré le 13 octobre 2009 - Copyright (C) 2007-2008 Legifrance
Toute obtention végétale peut faire l'objet d'un titre appelé "certificat d'obtention végétale", qui
confère à son titulaire un droit exclusif à produire, à introduire sur le territoire où le présent chapitre
est applicable, à vendre ou à offrir en vente tout ou partie de la plante, ou tous éléments de
reproduction ou de multiplication végétale de la variété considérée et des variétés qui en sont issues
par hybridation lorsque leur reproduction exige l'emploi répété de la variété initiale.

Des décrets en Conseil d'Etat rendent progressivement applicables les dispositions de l'alinéa
précédent aux différentes espèces végétales en fonction de l'évolution des connaissances
scientifiques et des moyens de contrôle. Ces mêmes décrets déterminent pour chacune des espèces
végétales les éléments de la plante sur lesquels porte le droit de l'obtenteur.

Article L623-5

N'est pas réputée nouvelle l'obtention qui, en France ou à l'étranger, et antérieurement à la date du
dépôt de la demande, a reçu une publicité suffisante pour être exploitée, ou qui se trouve décrite
dans une demande de certificat ou dans un certificat français non encore publié ou dans une
demande déposée à l'étranger et bénéficiant de la priorité prévue à l'article L. 623-6.

Toutefois, ne constitue en aucun cas une divulgation de nature à détruire la nouveauté de la variété
soit son utilisation par l'obtenteur dans ses essais ou expérimentations, soit son inscription à un
catalogue ou à un registre officiel d'un Etat partie à la Convention de Paris du 2 décembre 1961
pour la protection des obtentions végétales, soit sa présentation dans une exposition officielle ou
officiellement reconnue au sens de la convention concernant les expositions internationales, signée
à Paris le 22 novembre 1928 et modifiée le 10 mai 1948.

N'est pas davantage de nature à détruire la nouveauté de la variété la divulgation qui constitue un
abus caractérisé à l'égard de l'obtenteur.

Article L623-6

Toute personne ayant la nationalité de l'un des Etats partie à la Convention de Paris du 2 décembre
1961 ou ayant son domicile ou établissement dans l'un de ces Etats peut demander un certificat
d'obtention pour les variétés appartenant aux genres ou espèces figurant sur la liste annexée à cette
convention ou sur une liste complémentaire établie en application des dispositions de celle-ci.

Elle peut, lors du dépôt en France d'une demande de certificat d'obtention, revendiquer le bénéfice
de la priorité de la première demande déposée antérieurement pour la même variété dans l'un
desdits Etats par elle-même ou par son auteur, à condition que le dépôt effectué en France ne soit
pas postérieur de plus de douze mois à celui de la première demande.

Dernière modification du texte le 01 décembre 2009 - Document généré le 13 octobre 2009 - Copyright (C) 2007-2008 Legifrance
Ne sont pas opposables à la validité des certificats d'obtention dont la demande a été déposée dans
les conditions prévues au précédent alinéa les faits survenus dans le délai de priorité tels qu'un autre
dépôt, la publication de l'objet de la demande ou l'exploitation de la variété en cause.

En dehors des cas prévus au premier alinéa, tout étranger peut bénéficier de la protection instituée
par le présent chapitre, à condition que les Français bénéficient, pour les genres et espèces
considérés, de la réciprocité de protection de la part de l'Etat dont il a la nationalité ou dans lequel il
a son domicile ou son établissement.

Article L623-7

Le certificat délivré par le comité de la protection des obtentions végétales mentionné à l'article L.
412-1 prend effet à la date de la demande. Toute décision de rejet d'une demande doit être motivée.

Article L623-8

Le ministre chargé de la défense est habilité à prendre connaissance auprès du comité de la


protection des obtentions végétales, à titre confidentiel, des demandes de certificat.

Article L623-9

La liste des espèces végétales dont les obtentions faisant l'objet de demandes de certificat ne
peuvent être divulguées et exploitées librement sans autorisation spéciale est fixée par voie
réglementaire.

Sous réserve de l'article L. 623-10, cette autorisation peut être accordée à tout moment. Elle est
acquise de plein droit au terme d'un délai de cinq mois à compter du jour de dépôt de la demande de
certificat.

Article L623-10

Avant le terme du délai prévu au dernier alinéa de l'article L. 623-9, les interdictions prescrites à
l'alinéa premier dudit article peuvent être prorogées, sur réquisition du ministre chargé de la
défense, pour une durée d'un an, renouvelable. Les interdictions prorogées peuvent être levées à tout
moment sous la même condition.

Dernière modification du texte le 01 décembre 2009 - Document généré le 13 octobre 2009 - Copyright (C) 2007-2008 Legifrance
La prorogation des interdictions prononcées en vertu du présent article ouvre droit à une indemnité
au profit du titulaire de la demande de certificat, dans la mesure du préjudice subi. A défaut
d'accord amiable, cette indemnité est fixée par l'autorité judiciaire.

Article L623-11

Le titulaire du certificat peut demander la révision de l'indemnité prévue à l'article L. 623-10, après
l'expiration du délai d'un an qui suit la date du jugement définitif fixant le montant de l'indemnité.

Le titulaire du certificat doit apporter la preuve que le préjudice qu'il subit est supérieur à
l'estimation du tribunal.

Article L623-12

Le certificat n'est délivré que s'il résulte d'un examen préalable que la variété faisant l'objet de la
demande de protection constitue une obtention végétale conformément à l'article L. 623-1.

Toutefois, le comité peut tenir pour suffisant l'examen préalable effectué dans un autre pays partie à
la convention de Paris du 2 décembre 1961.

Ce comité peut faire appel à des experts étrangers.

Article L623-13

La durée de la protection est de vingt-cinq ans à partir de sa délivrance.

Pour les arbres forestiers, fruitiers ou d'ornement, pour la vigne ainsi que pour les graminées et
légumineuses fourragères pérennes, les pommes de terre et les lignées endogames utilisées pour la
production de variétés hybrides, la durée de la protection est fixée à trente ans..

II. - La durée des certificats d'obtention, délivrés avant l'entrée en vigueur de la présente loi et en
vigueur à cette date, est prolongée dans les limites fixées par l'article L. 623-13 du code de la
propriété intellectuelle.

Dernière modification du texte le 01 décembre 2009 - Document généré le 13 octobre 2009 - Copyright (C) 2007-2008 Legifrance
III. - Les dispositions du présent article s'appliquent de plein droit dès la publication de la présente
loi.

Article L623-14

Les actes portant soit délivrance du certificat, soit transmission de propriété, soit concession de
droit d'exploitation ou de gage, relatifs à un certificat d'obtention, ne sont opposables aux tiers que
s'ils ont été régulièrement publiés dans les conditions prévues par un décret en Conseil d'Etat.

Article L623-15

Le certificat désigne l'obtention par une dénomination permettant, sans confusion ni équivoque, son
identification dans tous les Etats parties à la convention de Paris du 2 décembre 1961.

L'obtenteur est tenu de conserver en permanence une collection végétative de l'obtention protégée.

Une description de la variété nouvelle est annexée au certificat d'obtention.

Le certificat est opposable aux tiers dès sa publication.

La dénomination portée sur le certificat devient obligatoire dès la publication de celui-ci pour toute
transaction commerciale même après l'expiration de la durée du certificat.

La dénomination conférée à ladite variété ne peut faire l'objet d'un dépôt au titre de marque de
fabrique ou de commerce dans un Etat partie à la convention de Paris du 2 décembre 1961. Un tel
dépôt peut toutefois être effectué à titre conservatoire, sans faire obstacle à la délivrance du
certificat d'obtention, à condition que la preuve de la renonciation aux effets de ce dépôt dans les
Etats parties à la convention soit produite préalablement à la délivrance dudit certificat.

Les prescriptions de l'alinéa ci-dessus ne font pas obstacle à ce que, pour une même obtention, il
soit ajouté à la dénomination de la variété en cause une marque de fabrique ou de commerce.

Article L623-16

L'examen préalable, la délivrance du certificat et tous actes d'inscription ou de radiation donnent

Dernière modification du texte le 01 décembre 2009 - Document généré le 13 octobre 2009 - Copyright (C) 2007-2008 Legifrance
lieu au versement de redevances pour services rendus.

Une redevance est versée annuellement pendant toute la durée de validité du certificat.

Le barème de ces redevances est fixé par voie réglementaire.

Le produit de ces redevances est porté en recettes à une section spéciale du budget de l'Institut
national de la recherche agronomique.

Section 2 : Droits et obligations attachés aux certificats d'obtention


végétale

Article L623-17

Une variété indispensable à la vie humaine ou animale peut être soumise au régime de la licence
d'office par décret en Conseil d'Etat ou, lorsqu'elle intéresse la santé publique, par arrêté conjoint du
ministre de l'agriculture et du ministre chargé de la santé publique.

Article L623-18

Du jour de la publication de l'arrêté qui soumet les certificats d'obtention au régime de la licence
d'office, toute personne présentant des garanties techniques et professionnelles peut demander au
ministre de l'agriculture l'octroi d'une licence d'exploitation.

Cette licence ne peut être que non exclusive. Elle est accordée par arrêté du ministre de l'agriculture
à des conditions déterminées notamment quant à sa durée et son champ d'application, mais à
l'exclusion des redevances auxquelles elle donne lieu.

Elle prend effet à la date de la notification de l'arrêté aux parties.

A défaut d'accord amiable, le montant des redevances est fixé par l'autorité judiciaire, déterminée
conformément à l'article L. 623-31.

Article L623-19

Dernière modification du texte le 01 décembre 2009 - Document généré le 13 octobre 2009 - Copyright (C) 2007-2008 Legifrance
Si le titulaire d'une licence d'office ne satisfait pas aux conditions requises, le ministre de
l'agriculture peut, après avis du comité de la protection des obtentions végétales, en prononcer la
déchéance.

Article L623-20

L'Etat peut obtenir d'office, à tout moment, pour les besoins de la défense nationale une licence
d'exploitation d'une variété végétale objet d'une demande de certificat ou d'un certificat d'obtention,
que cette exploitation soit faite par lui-même ou pour son compte.

La licence d'office est accordée, à la demande du ministre chargé de la défense, par arrêté du
ministre de l'agriculture. Cet arrêté fixe les conditions de la licence à l'exclusion de celles qui sont
relatives aux redevances auxquelles donne lieu son utilisation. La licence prend effet à la date de la
demande de licence d'office.

A défaut d'accord amiable, le montant des redevances est fixé par l'autorité judiciaire, déterminée
conformément à l'article L. 623-31.

Article L623-21

Les droits attachés à une licence d'office ne peuvent être cédés ni transmis.

Article L623-22

L'Etat peut, à tout moment, par décret, exproprier en tout ou en partie pour les besoins de la défense
nationale les obtentions végétales, objet de demandes de certificat ou de certificats.

A défaut d'accord amiable, l'indemnité d'expropriation est fixée par le tribunal de grande instance.

Article L623-22-1

Lorsque le titulaire d'un brevet portant sur une invention biotechnologique ne peut exploiter celle-ci
sans porter atteinte à un droit d'obtention végétale antérieur, il peut demander la concession d'une

Dernière modification du texte le 01 décembre 2009 - Document généré le 13 octobre 2009 - Copyright (C) 2007-2008 Legifrance
licence pour l'exploitation de la variété protégée par le droit d'obtention, pour autant que cette
invention constitue à l'égard de la variété végétale un progrès technique important et présente un
intérêt économique considérable. Le demandeur doit justifier qu'il n'a pu obtenir du titulaire du droit
d'obtention une licence d'exploitation et qu'il est en état d'exploiter la variété de manière effective et
sérieuse.

Article L623-22-2

La demande de licence prévue à l'article L. 623-22-1 est formée auprès du tribunal de grande
instance.

La licence est non exclusive. Le tribunal détermine notamment sa durée, son champ d'application et
le montant des redevances auxquelles elle donne lieu. Ces conditions peuvent être modifiées par
décision du tribunal, à la demande du titulaire du droit ou de la licence.

Les droits attachés à cette licence ne peuvent être transmis qu'avec l'entreprise ou la partie de
l'entreprise ou le fonds de commerce auquel ils sont attachés.

Lorsqu'une telle licence est accordée, le titulaire du droit d'obtention obtient à des conditions
équitables, sur demande présentée au tribunal, la concession d'une licence réciproque pour utiliser
l'invention protégée.

Si le titulaire d'une licence ne satisfait pas aux conditions auxquelles cette licence a été accordée, le
titulaire du certificat d'obtention végétale et, le cas échéant, les autres licenciés peuvent obtenir du
tribunal le retrait de cette licence.

Article L623-23

Est déchu de son droit tout titulaire d'un certificat d'obtention végétale :

1° Qui n'est pas en mesure de présenter à tout moment à l'administration les éléments de
reproduction ou de multiplication végétative, tels que graines, boutures, greffons, rhizomes,
tubercules, permettant de reproduire la variété protégée avec les caractères morphologiques et
physiologiques tels qu'ils ont été définis dans le certificat d'obtention ;

2° Qui refuse de se soumettre aux inspections faites en vue de vérifier les mesures qu'il a prises
pour la conservation de la variété ;

Dernière modification du texte le 01 décembre 2009 - Document généré le 13 octobre 2009 - Copyright (C) 2007-2008 Legifrance
3° Qui n'a pas acquitté dans le délai prescrit la redevance annuelle visée au deuxième alinéa de
l'article L. 623-16.

La déchéance est constatée par le comité de la protection des obtentions végétales. Lorsqu'elle est
constatée au titre du 3° ci-dessus, le titulaire du certificat peut, dans les six mois qui suivent le
terme du délai prévu, présenter un recours en vue d'être restauré dans ses droits s'il justifie d'une
excuse légitime pour le défaut de paiement des redevances. Ce recours ne peut cependant porter
atteinte aux droits acquis, le cas échéant, par les tiers. La décision définitive constatant la déchéance
est publiée.

Article L623-24

Les dispositions des articles L. 613-8 et L. 613-29 à L. 613-32 sont applicables aux demandes de
certificats d'obtention végétale et aux certificats d'obtention.

Il en est de même des articles L. 613-9, L. 613-21 et 613-24, le comité de la protection des
obtentions végétales étant substitué à l'Institut national de la propriété industrielle.

Section 3 : Actions en justice

Article L623-25

Toute atteinte portée aux droits du titulaire d'un certificat d'obtention végétale tels qu'ils sont définis
à l'article L. 623-4 constitue une contrefaçon engageant la responsabilité civile de son auteur.

Sous réserve des dispositions de l'article L. 623-4, ne constitue pas une atteinte aux droits du
titulaire d'un certificat d'obtention l'utilisation de la variété protégée comme source de variation
initiale en vue d'obtenir une variété nouvelle.

Le titulaire d'une licence d'office visée aux articles L. 623-17 et L. 623-20 et, sauf stipulation
contraire, le bénéficiaire d'un droit exclusif d'exploitation, peuvent exercer l'action en responsabilité
prévue au premier alinéa ci-dessus si, après une mise en demeure, le titulaire du certificat n'exerce
pas cette action.

Le titulaire du certificat est recevable à intervenir à l'instance engagée par le licencié conformément
à l'alinéa précédent.

Dernière modification du texte le 01 décembre 2009 - Document généré le 13 octobre 2009 - Copyright (C) 2007-2008 Legifrance
Tout titulaire d'une licence est recevable à intervenir à l'instance engagée par le titulaire du certificat
afin d'obtenir la réparation du préjudice qui lui est propre.

Article L623-26

Les faits antérieurs à la publication de la délivrance du certificat ne sont pas considérés comme
ayant porté atteinte aux droits attachés au certificat. Pourront cependant être constatés et poursuivis
les faits postérieurs à la notification au responsable présumé d'une copie conforme de la demande de
certificat.

Article L623-27

Toute personne ayant qualité pour agir en contrefaçon peut saisir en référé la juridiction civile
compétente afin de voir ordonner, au besoin sous astreinte, à l'encontre du prétendu contrefacteur
ou des intermédiaires dont il utilise les services, toute mesure destinée à prévenir une atteinte
imminente aux droits conférés par le titre ou à empêcher la poursuite d'actes argués de contrefaçon.
La juridiction civile compétente peut également ordonner toutes mesures urgentes sur requête
lorsque les circonstances exigent que ces mesures ne soient pas prises contradictoirement,
notamment lorsque tout retard serait de nature à causer un préjudice irréparable au demandeur.
Saisie en référé ou sur requête, la juridiction ne peut ordonner les mesures demandées que si les
éléments de preuve, raisonnablement accessibles au demandeur, rendent vraisemblable qu'il est
porté atteinte à ses droits ou qu'une telle atteinte est imminente.

La juridiction peut interdire la poursuite des actes argués de contrefaçon, la subordonner à la


constitution de garanties destinées à assurer l'indemnisation éventuelle du demandeur ou ordonner
la saisie ou la remise entre les mains d'un tiers des produits soupçonnés de porter atteinte aux droits
conférés par le titre, pour empêcher leur introduction ou leur circulation dans les circuits
commerciaux. Si le demandeur justifie de circonstances de nature à compromettre le recouvrement
des dommages et intérêts, la juridiction peut ordonner la saisie conservatoire des biens mobiliers et
immobiliers du prétendu contrefacteur, y compris le blocage de ses comptes bancaires et autres
avoirs, conformément au droit commun. Pour déterminer les biens susceptibles de faire l'objet de la
saisie, elle peut ordonner la communication des documents bancaires, financiers, comptables ou
commerciaux ou l'accès aux informations pertinentes.

Elle peut également accorder au demandeur une provision lorsque l'existence de son préjudice n'est
pas sérieusement contestable.

Saisie en référé ou sur requête, la juridiction peut subordonner l'exécution des mesures qu'elle
ordonne à la constitution par le demandeur de garanties destinées à assurer l'indemnisation
éventuelle du défendeur si l'action en contrefaçon est ultérieurement jugée non fondée ou les

Dernière modification du texte le 01 décembre 2009 - Document généré le 13 octobre 2009 - Copyright (C) 2007-2008 Legifrance
mesures annulées.

Lorsque les mesures prises pour faire cesser une atteinte aux droits sont ordonnées avant
l'engagement d'une action au fond, le demandeur doit se pourvoir, par la voie civile ou pénale, dans
un délai fixé par voie réglementaire. A défaut, sur demande du défendeur et sans que celui-ci ait à
motiver sa demande, les mesures ordonnées sont annulées, sans préjudice des dommages et intérêts
qui peuvent être réclamés.

Article L623-27-1

La contrefaçon peut être prouvée par tous moyens.

A cet effet, toute personne ayant qualité pour agir en contrefaçon est en droit de faire procéder en
tout lieu et par tous huissiers, assistés d'experts désignés par le demandeur, en vertu d'une
ordonnance rendue sur requête par la juridiction civile compétente, soit à la description détaillée,
avec ou sans prélèvement d'échantillons, soit à la saisie réelle des objets prétendus contrefaisants
ainsi que de tout document s'y rapportant.

La juridiction peut ordonner, aux mêmes fins probatoires, la saisie réelle des matériels et
instruments utilisés pour produire ou distribuer les objets prétendus contrefaisants.

Elle peut subordonner l'exécution des mesures qu'elle ordonne à la constitution par le demandeur de
garanties destinées à assurer l'indemnisation éventuelle du défendeur si l'action en contrefaçon est
ultérieurement jugée non fondée ou la saisie annulée.

A défaut pour le demandeur de s'être pourvu au fond, par la voie civile ou pénale, dans un délai fixé
par voie réglementaire, l'intégralité de la saisie, y compris la description, est annulée à la demande
du saisi, sans que celui-ci ait à motiver sa demande et sans préjudice des dommages et intérêts qui
peuvent être réclamés.

Article L623-27-2

Si la demande lui en est faite, la juridiction saisie d'une procédure civile prévue au présent titre peut
ordonner, au besoin sous astreinte, afin de déterminer l'origine et les réseaux de distribution des
produits contrefaisants qui portent atteinte aux droits du demandeur, la production de tous
documents ou informations détenus par le défendeur ou par toute personne qui a été trouvée en
possession de produits contrefaisants ou qui fournit des services utilisés dans des activités de
contrefaçon ou encore qui a été signalée comme intervenant dans la production, la fabrication ou la
distribution de ces produits ou la fourniture de ces services.

Dernière modification du texte le 01 décembre 2009 - Document généré le 13 octobre 2009 - Copyright (C) 2007-2008 Legifrance
La production de documents ou d'informations peut être ordonnée s'il n'existe pas d'empêchement
légitime.

Les documents ou informations recherchés portent sur :

a) Les nom et adresse des producteurs, fabricants, distributeurs, fournisseurs et autres détenteurs
antérieurs des produits ou services, ainsi que des grossistes destinataires et des détaillants ;

b) Les quantités produites, commercialisées, livrées, reçues ou commandées, ainsi que sur le prix
obtenu pour les produits ou services en cause.

Article L623-28

Pour fixer les dommages et intérêts, la juridiction prend en considération les conséquences
économiques négatives, dont le manque à gagner, subies par la partie lésée, les bénéfices réalisés
par le contrefacteur et le préjudice moral causé au titulaire des droits du fait de l'atteinte.

Toutefois, la juridiction peut, à titre d'alternative et sur demande de la partie lésée, allouer à titre de
dommages et intérêts une somme forfaitaire qui ne peut être inférieure au montant des redevances
ou droits qui auraient été dus si le contrefacteur avait demandé l'autorisation d'utiliser le droit
auquel il a porté atteinte.

Article L623-28-1

En cas de condamnation civile pour contrefaçon, la juridiction peut ordonner, à la demande de la


partie lésée, que les produits reconnus comme produits contrefaisants et les matériaux et
instruments ayant principalement servi à leur création ou fabrication soient rappelés des circuits
commerciaux, écartés définitivement de ces circuits, détruits ou confisqués au profit de la partie
lésée.

La juridiction peut aussi ordonner toute mesure appropriée de publicité du jugement, notamment
son affichage ou sa publication intégrale ou par extraits dans les journaux ou sur les services de
communication au public en ligne qu'elle désigne, selon les modalités qu'elle précise.

Les mesures mentionnées aux deux premiers alinéas sont ordonnées aux frais du contrefacteur.

Dernière modification du texte le 01 décembre 2009 - Document généré le 13 octobre 2009 - Copyright (C) 2007-2008 Legifrance
Article L623-29

Les actions civiles et pénales prévues par le présent chapitre se prescrivent par trois ans à compter
des faits qui en sont la cause.

L'action civile introduite suspend la prescription de l'action pénale.

Article L623-30

Lorsqu'une variété objet d'une demande de certificat ou d'un certificat d'obtention est exploitée pour
les besoins de la défense nationale par l'Etat ou ses fournisseurs, sous-traitants et titulaires de
sous-commandes, sans qu'une licence d'exploitation leur ait été octroyée, la juridiction saisie ne
peut ordonner ni la cessation ou l'interruption de l'exploitation, ni la confiscation prévue à l'article
L. 623-28-1.

Si une expertise ou une description, avec ou sans saisie réelle, est ordonnée par le président de la
juridiction saisie, l'officier public commis doit surseoir à la saisie, à la description et à toute
recherche dans l'entreprise si le contrat d'études ou de reproduction ou de multiplication comporte
une classification de sécurité de défense.

Il en est de même si les études, la reproduction, la multiplication sont effectuées dans un


établissement des armées.

Le président de la juridiction saisie peut, s'il en est requis par l'ayant droit, ordonner une expertise
qui ne peut être effectuée que par des personnes agréées par le ministre chargé de la défense et
devant ses représentants.

Les dispositions de l'article L. 623-26 ne sont pas applicables aux demandes de certificat
d'obtention végétale exploitées dans les conditions définies au présent article aussi longtemps que
ces demandes sont soumises aux interdictions prévues par les articles L. 623-9 et L. 623-10.

Une telle exploitation fait encourir de plein droit à ses auteurs la responsabilité définie au présent
article.

Article L623-31

Dernière modification du texte le 01 décembre 2009 - Document généré le 13 octobre 2009 - Copyright (C) 2007-2008 Legifrance
L'ensemble du contentieux né du présent chapitre est attribué aux tribunaux de grande instance et
aux cours d'appel auxquelles ils sont rattachés, à l'exception des recours formés contre les décrets et
les arrêtés et décisions ministérielles qui relèvent de la juridiction administrative.

La cour d'appel de Paris connaît directement des recours formés contre les décisions du comité de la
protection des obtentions végétales prises en application du présent chapitre.

Les tribunaux de grande instance compétents, dont le nombre ne pourra être inférieur à dix, et le
ressort dans lequel ces juridictions exercent les attributions qui leur sont ainsi dévolues, sont
déterminés par voie réglementaire.

Article L623-32

Toute atteinte portée sciemment aux droits du titulaire d'un certificat d'obtention végétale, tels qu'ils
sont définis à l'article L. 623-4, constitue un délit puni d'une amende de 10 000 euros. Lorsqu'il a
été rendu contre le prévenu dans les cinq années antérieures une condamnation pour le même délit
ou en cas de commission du délit en bande organisée, un emprisonnement de six mois peut, en
outre, être prononcé.

Article L623-32-1

Les personnes physiques coupables du délit prévu à l'article L. 623-32 peuvent en outre être
condamnées, à leurs frais, à retirer des circuits commerciaux les objets jugés contrefaisants et toute
chose qui a servi ou était destinée à commettre l'infraction.

La juridiction peut ordonner la destruction aux frais du condamné ou la remise à la partie lésée des
objets et choses retirés des circuits commerciaux ou confisqués, sans préjudice de tous dommages et
intérêts.

Elle peut également ordonner, aux frais du condamné, l'affichage du jugement ou la diffusion du
jugement prononçant la condamnation, dans les conditions prévues à l'article 131-35 du code pénal.

Article L623-32-2
Les personnes morales déclarées responsables pénalement, dans les conditions prévues par l'article
121-2 du code pénal, de l'infraction définie à l'article L. 623-32 encourent, outre l'amende suivant
les modalités prévues par l'article 131-38 du code pénal, les peines prévues par l'article 131-39 du
même code. L'interdiction mentionnée au 2° de l'article 131-39 du même code porte sur l'activité
dans l'exercice ou à l'occasion de l'exercice de laquelle l'infraction a été commise. Les personnes

Dernière modification du texte le 01 décembre 2009 - Document généré le 13 octobre 2009 - Copyright (C) 2007-2008 Legifrance
morales déclarées pénalement responsables peuvent en outre être condamnées, à leurs frais, à retirer
des circuits commerciaux les objets jugés contrefaisants et toute chose qui a servi ou était destinée à
commettre l'infraction. La juridiction peut ordonner la destruction aux frais du condamné ou la
remise à la partie lésée des objets et choses retirés des circuits commerciaux ou confisqués, sans
préjudice de tous dommages et intérêts.

Article L623-33

L'action publique pour l'application des peines prévues au précédent article ne peut être exercée par
le ministère public que sur plainte de la partie lésée.

Le tribunal correctionnel saisi ne peut statuer qu'après que la juridiction civile a constaté la réalité
du délit par une décision passée en force de chose jugée. Les exceptions tirées par le défenseur de
nullité du certificat d'obtention ou des questions relatives à la propriété dudit certificat ne peuvent
être soulevées que devant la juridiction civile.

Article L623-35

Sans préjudice, s'il échet, des peines plus graves prévues en matière d'atteinte à la sûreté de l'Etat,
quiconque a sciemment enfreint une des interdictions portées aux articles L. 623-9 et L. 623-10 est
puni d'une amende de 4500 euros [*sanctions pénales*]. Si la violation a porté préjudice à la
défense nationale, une peine d'emprisonnement de cinq ans pourra, en outre, être prononcée.

Livre VII : Marques de fabrique, de commerce ou de service et autres


signes distinctifs

Titre Ier : Marques de fabrique, de commerce ou de service

Chapitre Ier : Eléments constitutifs de la marque

Article L711-1

La marque de fabrique, de commerce ou de service est un signe susceptible de représentation


graphique servant à distinguer les produits ou services d'une personne physique ou morale.

Dernière modification du texte le 01 décembre 2009 - Document généré le 13 octobre 2009 - Copyright (C) 2007-2008 Legifrance
Peuvent notamment constituer un tel signe :

a) Les dénominations sous toutes les formes telles que : mots, assemblages de mots, noms
patronymiques et géographiques, pseudonymes, lettres, chiffres, sigles ;

b) Les signes sonores tels que : sons, phrases musicales ;

c) Les signes figuratifs tels que : dessins, étiquettes, cachets, lisières, reliefs, hologrammes, logos,
images de synthèse ; les formes, notamment celles du produit ou de son conditionnement ou celles
caractérisant un service ; les dispositions, combinaisons ou nuances de couleurs.

Article L711-2

Le caractère distinctif d'un signe de nature à constituer une marque s'apprécie à l'égard des produits
ou services désignés.

Sont dépourvus de caractère distinctif :

a) Les signes ou dénominations qui, dans le langage courant ou professionnel, sont exclusivement la
désignation nécessaire, générique ou usuelle du produit ou du service ;

b) Les signes ou dénominations pouvant servir à désigner une caractéristique du produit ou du


service, et notamment l'espèce, la qualité, la quantité, la destination, la valeur, la provenance
géographique, l'époque de la production du bien ou de la prestation de service ;

c) Les signes constitués exclusivement par la forme imposée par la nature ou la fonction du produit,
ou conférant à ce dernier sa valeur substantielle.

Le caractère distinctif peut, sauf dans le cas prévu au c, être acquis par l'usage.

Article L711-3

Ne peut être adopté comme marque ou élément de marque un signe :

Dernière modification du texte le 01 décembre 2009 - Document généré le 13 octobre 2009 - Copyright (C) 2007-2008 Legifrance
a) Exclu par l'article 6 ter de la convention de Paris en date du 20 mars 1883, révisée, pour la
protection de la propriété industrielle ou par le paragraphe 2 de l'article 23 de l'annexe I C à l'accord
instituant l'Organisation mondiale du commerce ;

b) Contraire à l'ordre public ou aux bonnes moeurs, ou dont l'utilisation est légalement interdite ;

c) De nature à tromper le public, notamment sur la nature, la qualité ou la provenance géographique


du produit ou du service.

Article L711-4

Ne peut être adopté comme marque un signe portant atteinte à des droits antérieurs, et notamment :

a) A une marque antérieure enregistrée ou notoirement connue au sens de l'article 6 bis de la


Convention de Paris pour la protection de la propriété industrielle ;

b) A une dénomination ou raison sociale, s'il existe un risque de confusion dans l'esprit du public ;

c) A un nom commercial ou à une enseigne connus sur l'ensemble du territoire national, s'il existe
un risque de confusion dans l'esprit du public ;

d) A une appellation d'origine protégée ;

e) Aux droits d'auteur ;

f) Aux droits résultant d'un dessin ou modèle protégé ;

g) Au droit de la personnalité d'un tiers, notamment à son nom patronymique, à son pseudonyme ou
à son image ;

h) Au nom, à l'image ou à la renommée d'une collectivité territoriale.

Chapitre II : Acquisition du droit sur la marque

Dernière modification du texte le 01 décembre 2009 - Document généré le 13 octobre 2009 - Copyright (C) 2007-2008 Legifrance
Article L712-1

La propriété de la marque s'acquiert par l'enregistrement. La marque peut être acquise en


copropriété.

L'enregistrement produit ses effets à compter de la date de dépôt de la demande pour une période de
dix ans indéfiniment renouvelable.

Article L712-2

La demande d'enregistrement est présentée et publiée dans les formes et conditions fixées par le
présent titre et précisées par décret en Conseil d'Etat. Elle doit comporter notamment le modèle de
la marque et l'énumération des produits ou services auxquels elle s'applique.

Article L712-3

Pendant le délai de deux mois suivant la publication de la demande d'enregistrement, toute personne
intéressée peut formuler des observations auprès du directeur de l'Institut national de la propriété
industrielle.

Article L712-4
Pendant le délai mentionné à l'article L. 712-3, opposition à la demande d'enregistrement peut être
faite auprès du directeur de l'Institut national de la propriété industrielle par le propriétaire d'une
marque enregistrée ou déposée antérieurement ou bénéficiant d'une date de priorité antérieure, ou
par le propriétaire d'une marque antérieure notoirement connue. Le bénéficiaire d'un droit exclusif
d'exploitation dispose également du même droit, sauf stipulation contraire du contrat. L'opposition
est réputée rejetée s'il n'est pas statué dans un délai de six mois suivant l'expiration du délai prévu à
l'article L. 712-3. Toutefois, ce délai peut être suspendu : a) Lorsque l'opposition est fondée sur une
demande d'enregistrement de marque ; b) En cas de demande en nullité, en déchéance ou en
revendication de propriété, de la marque sur laquelle est fondée l'opposition ; c) Sur demande
conjointe des parties, pendant une durée de trois mois renouvelable une fois.

Article L712-5

Il est statué sur l'opposition après une procédure contradictoire définie par décret en Conseil d'Etat.

Dernière modification du texte le 01 décembre 2009 - Document généré le 13 octobre 2009 - Copyright (C) 2007-2008 Legifrance
Article L712-6

Si un enregistrement a été demandé soit en fraude des droits d'un tiers, soit en violation d'une
obligation légale ou conventionnelle, la personne qui estime avoir un droit sur la marque peut
revendiquer sa propriété en justice.

A moins que le déposant ne soit de mauvaise foi, l'action en revendication se prescrit par trois ans à
compter de la publication de la demande d'enregistrement.

Article L712-7

La demande d'enregistrement est rejetée :

a) Si elle ne satisfait pas aux conditions prévues à l'article L. 712-2 ;

b) Si le signe ne peut constituer une marque par application des articles L. 711-1 et L. 711-2, ou être
adopté comme une marque par application de l'article L. 711-3 ;

c) Si l'opposition dont elle fait l'objet au titre de l'article L. 712-4 est reconnue justifiée.

Lorsque les motifs de rejet n'affectent la demande qu'en partie, il n'est procédé qu'à son rejet partiel.

Article L712-8

Le déposant peut demander qu'une marque soit enregistrée nonobstant l'opposition dont elle fait
l'objet s'il justifie que cet enregistrement est indispensable à la protection de la marque à l'étranger.

Si l'opposition est ultérieurement reconnue fondée, la décision d'enregistrement est rapportée en


tout ou partie.

Article L712-9

Dernière modification du texte le 01 décembre 2009 - Document généré le 13 octobre 2009 - Copyright (C) 2007-2008 Legifrance
L'enregistrement d'une marque peut être renouvelé s'il ne comporte ni modification du signe ni
extension de la liste des produits ou services. Le renouvellement est opéré et publié selon des
modalités et dans des délais fixés par décret en Conseil d'Etat.

Il n'est soumis ni à la vérification de conformité aux dispositions des articles L. 711-1 à L. 711-3 ni
à la procédure d'opposition prévue à l'article L. 712-4.

La nouvelle période de dix ans court à compter de l'expiration de la précédente.

Toute modification du signe ou extension de la liste des produits ou services désignés doit faire
l'objet d'un nouveau dépôt.

Article L712-10
Le demandeur qui n'a pas respecté les délais mentionnés à l'article L. 712-2, et qui justifie d'un
empêchement qui n'est imputable ni à sa volonté, ni à sa faute, ni à sa négligence, peut, dans des
conditions fixées par décret en Conseil d'Etat, être relevé des déchéances qu'il a pu encourir.

Article L712-11

Sous réserve des dispositions des conventions internationales auxquelles la France est partie,
l'étranger qui n'est ni établi ni domicilié sur le territoire national bénéficie des dispositions du
présent livre aux conditions qu'il justifie avoir régulièrement déposé la marque ou obtenu son
enregistrement dans le pays de son domicile ou de son établissement et que ce pays accorde la
réciprocité de la protection aux marques françaises.

Article L712-12

Le droit de priorité prévu à l'article 4 de la convention de Paris pour la protection de la propriété


industrielle est étendu à toute marque préalablement déposée dans un pays étranger.

Sous réserve des dispositions des conventions internationales auxquelles la France est partie, le
droit de priorité est subordonné à la reconnaissance par ledit pays du même droit lors du dépôt des
marques françaises.

Article L712-13

Dernière modification du texte le 01 décembre 2009 - Document généré le 13 octobre 2009 - Copyright (C) 2007-2008 Legifrance
Les syndicats peuvent déposer leurs marques et labels dans les conditions prévues aux articles L.
413-1 et L. 413-2 du code du travail ci-après reproduits :

Art. L. 413-1 :

Les syndicats peuvent déposer, en remplissant les formalités prévues par le chapitre II du livre VII
du code de la propriété intellectuelle, leurs marques ou labels. Ils peuvent, dès lors, en revendiquer
la propriété exclusive dans les conditions prévues par ledit code.

Les marques ou labels peuvent être apposés sur tout produit ou objet de commerce pour en certifier
l'origine et les conditions de fabrication. Ils peuvent être utilisés par tous les individus ou
entreprises mettant en vente ces produits.

Art. L. 413-2 :

L'utilisation des marques syndicales ou des labels par application de l'article précédent ne peut avoir
pour effet de porter atteinte aux dispositions de l'article L. 412-2.

Sont nuls et de nul effet tout accord ou disposition tendant à obliger l'employeur à n'embaucher ou à
ne conserver à son service que les adhérents du syndicat propriétaire de la marque ou du label.

Article L712-14

Les décisions mentionnées au présent chapitre sont prises par le directeur de l'Institut national de la
propriété industrielle dans les conditions prévues aux articles L. 411-4 et L. 411-5.

Chapitre III : Droits conférés par l'enregistrement

Article L713-1

L'enregistrement de la marque confère à son titulaire un droit de propriété sur cette marque pour les
produits et services qu'il a désignés.

Dernière modification du texte le 01 décembre 2009 - Document généré le 13 octobre 2009 - Copyright (C) 2007-2008 Legifrance
Article L713-2

Sont interdits, sauf autorisation du propriétaire :

a) La reproduction, l'usage ou l'apposition d'une marque, même avec l'adjonction de mots tels que :
"formule, façon, système, imitation, genre, méthode", ainsi que l'usage d'une marque reproduite,
pour des produits ou services identiques à ceux désignés dans l'enregistrement ;

b) La suppression ou la modification d'une marque régulièrement apposée.

Article L713-3

Sont interdits, sauf autorisation du propriétaire, s'il peut en résulter un risque de confusion dans
l'esprit du public :

a) La reproduction, l'usage ou l'apposition d'une marque, ainsi que l'usage d'une marque reproduite,
pour des produits ou services similaires à ceux désignés dans l'enregistrement ;

b) L'imitation d'une marque et l'usage d'une marque imitée, pour des produits ou services identiques
ou similaires à ceux désignés dans l'enregistrement.

Article L713-4

Le droit conféré par la marque ne permet pas à son titulaire d'interdire l'usage de celle-ci pour des
produits qui ont été mis dans le commerce dans la Communauté économique européenne ou dans
l'Espace économique européen sous cette marque par le titulaire ou avec son consentement.

Toutefois, faculté reste alors ouverte au propriétaire de s'opposer à tout nouvel acte de
commercialisation s'il justifie de motifs légitimes, tenant notamment à la modification ou à
l'altération, ultérieurement intervenue, de l'état des produits.

Article L713-5
La reproduction ou l'imitation d'une marque jouissant d'une renommée pour des produits ou
services non similaires à ceux désignés dans l'enregistrement engage la responsabilité civile de son
auteur si elle est de nature à porter préjudice au propriétaire de la marque ou si cette reproduction ou

Dernière modification du texte le 01 décembre 2009 - Document généré le 13 octobre 2009 - Copyright (C) 2007-2008 Legifrance
imitation constitue une exploitation injustifiée de cette dernière. Les dispositions de l'alinéa
précédent sont applicables à la reproduction ou l'imitation d'une marque notoirement connue au
sens de l'article 6 bis de la Convention de Paris pour la protection de la propriété industrielle
précitée.

Article L713-6

L'enregistrement d'une marque ne fait pas obstacle à l'utilisation du même signe ou d'un signe
similaire comme :

a) Dénomination sociale, nom commercial ou enseigne, lorsque cette utilisation est soit antérieure à
l'enregistrement, soit le fait d'un tiers de bonne foi employant son nom patronymique ;

b) Référence nécessaire pour indiquer la destination d'un produit ou d'un service, notamment en tant
qu'accessoire ou pièce détachée, à condition qu'il n'y ait pas de confusion dans leur origine.

Toutefois, si cette utilisation porte atteinte à ses droits, le titulaire de l'enregistrement peut
demander qu'elle soit limitée ou interdite.

Chapitre IV : Transmission et perte du droit sur la marque

Article L714-1

Les droit attachés à une marque sont transmissibles en totalité ou en partie, indépendamment de
l'entreprise qui les exploite ou les fait exploiter. La cession, même partielle, ne peut comporter de
limitation territoriale.

Les droits attachés à une marque peuvent faire l'objet en tout ou partie d'une concession de licence
d'exploitation exclusive ou non exclusive ainsi que d'une mise en gage.

La concession non exclusive peut résulter d'un règlement d'usage. Les droits conférés par la
demande d'enregistrement de marque ou par la marque peuvent être invoqués à l'encontre d'un
licencié qui enfreint l'une des limites de sa licence en ce qui concerne sa durée, la forme couverte
par l'enregistrement sous laquelle la marque peut être utilisée, la nature des produits ou des services
pour lesquels la licence est octroyée, le territoire sur lequel la marque peut être apposée ou la qualité
des produits fabriqués ou des services fournis par le licencié.

Le transfert de propriété, ou la mise en gage, est constaté par écrit, à peine de nullité.

Dernière modification du texte le 01 décembre 2009 - Document généré le 13 octobre 2009 - Copyright (C) 2007-2008 Legifrance
Article L714-2

L'auteur d'une demande d'enregistrement ou le propriétaire d'une marque enregistrée peut renoncer
aux effets de cette demande ou de cet enregistrement pour tout ou partie des produits ou services
auxquels s'applique la marque.

Article L714-3

Est déclaré nul par décision de justice l'enregistrement d'une marque qui n'est pas conforme aux
dispositions des articles L. 711-1 à L. 711-4.

Le ministère public peut agir d'office en nullité en vertu des articles L. 711-1, L. 711-2 et L. 711-3.

Seul le titulaire d'un droit antérieur peut agir en nullité sur le fondement de l'article L. 711-4.
Toutefois, son action n'est pas recevable si la marque a été déposée de bonne foi et s'il en a toléré
l'usage pendant cinq ans.

La décision d'annulation a un effet absolu.

Article L714-4

L'action en nullité ouverte au propriétaire d'une marque notoirement connue au sens de l'article 6
bis de la Convention de Paris pour la protection de la propriété industrielle se prescrit par cinq ans à
compter de la date d'enregistrement, à moins que ce dernier n'ait été demandé de mauvaise foi.

Article L714-5

Encourt la déchéance de ses droits le propriétaire de la marque qui, sans justes motifs, n'en a pas fait
un usage sérieux, pour les produits et services visés dans l'enregistrement, pendant une période
ininterrompue de cinq ans.

Est assimilé à un tel usage :

Dernière modification du texte le 01 décembre 2009 - Document généré le 13 octobre 2009 - Copyright (C) 2007-2008 Legifrance
a) L'usage fait avec le consentement du propriétaire de la marque ou, pour les marques collectives,
dans les conditions du règlement ;

b) L'usage de la marque sous une forme modifiée n'en altérant pas le caractère distinctif ;

c) L'apposition de la marque sur des produits ou leur conditionnement exclusivement en vue de


l'exportation.

La déchéance peut être demandée en justice par toute personne intéressée. Si la demande ne porte
que sur une partie des produits ou des services visés dans l'enregistrement, la déchéance ne s'étend
qu'aux produits ou aux services concernés.

L'usage sérieux de la marque commencé ou repris postérieurement à la période de cinq ans visée au
premier alinéa du présent article n'y fait pas obstacle s'il a été entrepris dans les trois mois précédant
la demande de déchéance et après que le propriétaire a eu connaissance de l'éventualité de cette
demande.

La preuve de l'exploitation incombe au propriétaire de la marque dont la déchéance est demandée.


Elle peut être apportée par tous moyens.

La déchéance prend effet à la date d'expiration du délai de cinq ans prévu au premier alinéa du
présent article. Elle a un effet absolu.

Article L714-6

Encourt la déchéance de ses droits le propriétaire d'une marque devenue de son fait :

a) La désignation usuelle dans le commerce du produit ou du service ;

b) Propre à induire en erreur, notamment sur la nature, la qualité ou la provenance géographique du


produit ou du service.

Article L714-7
Toute transmission ou modification des droits attachés à une marque doit, pour être opposable aux

Dernière modification du texte le 01 décembre 2009 - Document généré le 13 octobre 2009 - Copyright (C) 2007-2008 Legifrance
tiers, être inscrite au registre national des marques. Toutefois, avant son inscription, un acte est
opposable aux tiers qui ont acquis des droits après la date de cet acte mais qui avaient connaissance
de celui-ci lors de l'acquisition de ces droits. Le licencié, partie à un contrat de licence non inscrit
sur le registre national ou international des marques, est également recevable à intervenir dans
l'instance en contrefaçon engagée par le propriétaire de la marque afin d'obtenir la réparation du
préjudice qui lui est propre.

Article L714-8
Les titulaires de marques reproduisant ou imitant l'emblème du troisième protocole additionnel aux
conventions de Genève du 12 août 1949 relatif à l'adoption d'un signe distinctif additionnel ou la
dénomination de cet emblème peuvent continuer à exploiter leurs droits à condition que ceux-ci
aient été acquis avant le 8 décembre 2005 et que leur usage ne puisse apparaître, en temps de conflit
armé, comme visant à conférer la protection des conventions de Genève et, le cas échéant, des
protocoles additionnels de 1977.

Chapitre V : Marques collectives

Article L715-1

La marque est dite collective lorsqu'elle peut être exploitée par toute personne respectant un
règlement d'usage établi par le titulaire de l'enregistrement.

La marque collective de certification est appliquée au produit ou au service qui présente


notamment, quant à sa nature, ses propriétés ou ses qualités, des caractères précisés dans son
règlement.

Article L715-2

Les dispositions du présent livre sont applicables aux marques collectives, sous réserve, en ce qui
concerne les marques collectives de certification, des dispositions particulières ci-après ainsi que de
celles de l'article L. 715-3 :

1. Une marque collective de certification ne peut être déposée que par une personne morale qui n'est
ni fabricant, ni importateur, ni vendeur des produits ou services ;

2. Le dépôt d'une marque collective de certification doit comprendre un règlement déterminant les
conditions auxquelles est subordonné l'usage de la marque ;

Dernière modification du texte le 01 décembre 2009 - Document généré le 13 octobre 2009 - Copyright (C) 2007-2008 Legifrance
3. L'usage de la marque collective de certification est ouvert à toutes les personnes, distinctes du
titulaire, qui fournissent des produits ou des services répondant aux conditions imposées par le
règlement ;

4. La marque collective de certification ne peut faire l'objet ni de cession, ni de gage, ni d'aucune


mesure d'exécution forcée ; toutefois, en cas de dissolution de la personne morale qui en est
titulaire, elle peut être transmise à une autre personne morale dans des conditions fixées par décret
en Conseil d'Etat ;

5. La demande d'enregistrement est rejetée lorsqu'elle ne satisfait pas aux conditions fixées par la
législation applicable à la certification ;

6. Lorsqu'une marque de certification a été utilisée et qu'elle a cessé d'être protégée par la loi, elle
ne peut, sous réserve des dispositions de l'article L. 712-10, être ni déposée ni utilisée à un titre
quelconque avant un délai de dix ans.

Article L715-3

La nullité de l'enregistrement d'une marque collective de certification peut être prononcée sur
requête du ministère public ou à la demande de tout intéressé lorsque la marque ne répond pas à
l'une des prescriptions du présent chapitre.

La décision d'annulation a un effet absolu.

Chapitre VI : Contentieux

Article L716-1

L'atteinte portée au droit du propriétaire de la marque constitue une contrefaçon engageant la


responsabilité civile de son auteur. Constitue une atteinte aux droits de la marque la violation des
interdictions prévues aux articles L. 713-2, L. 713-3 et L. 713-4.

Article L716-2

Les faits antérieurs à la publication de la demande d'enregistrement de la marque ne peuvent être

Dernière modification du texte le 01 décembre 2009 - Document généré le 13 octobre 2009 - Copyright (C) 2007-2008 Legifrance
considérés comme ayant porté atteinte aux droits qui y sont attachés.

Cependant, pourront être constatés et poursuivis les faits postérieurs à la notification faite au
présumé contrefacteur d'une copie de la demande d'enregistrement. Le tribunal saisi sursoit à statuer
jusqu'à la publication de l'enregistrement.

Article L716-3
Les actions civiles et les demandes relatives aux marques sont exclusivement portées devant les
tribunaux de grande instance, y compris lorsqu'elles portent à la fois sur une question de marques et
sur une question connexe de concurrence déloyale.

Les tribunaux de grande instance appelés à connaître des actions et des demandes en matière de
marques sont déterminés par voie réglementaire.

Article L716-4

Les dispositions de l'article L. 716-3 ne font pas obstacle au recours à l'arbitrage, dans les
conditions prévues aux articles 2059 et 2060 du code civil.

Article L716-5

L'action civile en contrefaçon est engagée par le propriétaire de la marque. Toutefois, le bénéficiaire
d'un droit exclusif d'exploitation peut agir en contrefaçon, sauf stipulation contraire du contrat si,
après mise en demeure, le titulaire n'exerce pas ce droit.

Toute partie à un contrat de licence est recevable à intervenir dans l'instance en contrefaçon engagée
par une autre partie afin d'obtenir la réparation du préjudice qui lui est propre.

L'action en contrefaçon se prescrit par trois ans.

Est irrecevable toute action en contrefaçon d'une marque postérieure enregistrée dont l'usage a été
toléré pendant cinq ans, à moins que son dépôt n'ait été effectué de mauvaise foi. Toutefois,
l'irrecevabilité est limitée aux seuls produits et services pour lesquels l'usage a été toléré.

Article L716-6

Dernière modification du texte le 01 décembre 2009 - Document généré le 13 octobre 2009 - Copyright (C) 2007-2008 Legifrance
Toute personne ayant qualité pour agir en contrefaçon peut saisir en référé la juridiction civile
compétente afin de voir ordonner, au besoin sous astreinte, à l'encontre du prétendu contrefacteur
ou des intermédiaires dont il utilise les services, toute mesure destinée à prévenir une atteinte
imminente aux droits conférés par le titre ou à empêcher la poursuite d'actes argués de contrefaçon.
La juridiction civile compétente peut également ordonner toutes mesures urgentes sur requête
lorsque les circonstances exigent que ces mesures ne soient pas prises contradictoirement,
notamment lorsque tout retard serait de nature à causer un préjudice irréparable au demandeur.
Saisie en référé ou sur requête, la juridiction ne peut ordonner les mesures demandées que si les
éléments de preuve, raisonnablement accessibles au demandeur, rendent vraisemblable qu'il est
porté atteinte à ses droits ou qu'une telle atteinte est imminente.

La juridiction peut interdire la poursuite des actes argués de contrefaçon, la subordonner à la


constitution de garanties destinées à assurer l'indemnisation éventuelle du demandeur ou ordonner
la saisie ou la remise entre les mains d'un tiers des produits soupçonnés de porter atteinte aux droits
conférés par le titre, pour empêcher leur introduction ou leur circulation dans les circuits
commerciaux. Si le demandeur justifie de circonstances de nature à compromettre le recouvrement
des dommages et intérêts, la juridiction peut ordonner la saisie conservatoire des biens mobiliers et
immobiliers du prétendu contrefacteur, y compris le blocage de ses comptes bancaires et autres
avoirs, conformément au droit commun. Pour déterminer les biens susceptibles de faire l'objet de la
saisie, elle peut ordonner la communication des documents bancaires, financiers, comptables ou
commerciaux ou l'accès aux informations pertinentes.

Elle peut également accorder au demandeur une provision lorsque l'existence de son préjudice n'est
pas sérieusement contestable.

Saisie en référé ou sur requête, la juridiction peut subordonner l'exécution des mesures qu'elle
ordonne à la constitution par le demandeur de garanties destinées à assurer l'indemnisation
éventuelle du défendeur si l'action en contrefaçon est ultérieurement jugée non fondée ou les
mesures annulées.

Lorsque les mesures prises pour faire cesser une atteinte aux droits sont ordonnées avant
l'engagement d'une action au fond, le demandeur doit se pourvoir, par la voie civile ou pénale, dans
un délai fixé par voie réglementaire. A défaut, sur demande du défendeur et sans que celui-ci ait à
motiver sa demande, les mesures ordonnées sont annulées, sans préjudice des dommages et intérêts
qui peuvent être réclamés.

Article L716-7

La contrefaçon peut être prouvée par tous moyens.

A cet effet, toute personne ayant qualité pour agir en contrefaçon est en droit de faire procéder en
tout lieu et par tous huissiers, assistés d'experts désignés par le demandeur, en vertu d'une

Dernière modification du texte le 01 décembre 2009 - Document généré le 13 octobre 2009 - Copyright (C) 2007-2008 Legifrance
ordonnance rendue sur requête par la juridiction civile compétente, soit à la description détaillée,
avec ou sans prélèvement d'échantillons, soit à la saisie réelle des produits ou services prétendus
contrefaisants ainsi que de tout document s'y rapportant.

La juridiction peut ordonner, aux mêmes fins probatoires, la saisie réelle des matériels et
instruments utilisés pour fabriquer ou distribuer les produits ou fournir les services prétendus
contrefaisants.

Elle peut subordonner l'exécution des mesures qu'elle ordonne à la constitution par le demandeur de
garanties destinées à assurer l'indemnisation éventuelle du défendeur si l'action en contrefaçon est
ultérieurement jugée non fondée ou la saisie annulée.

A défaut pour le demandeur de s'être pourvu au fond, par la voie civile ou pénale, dans un délai fixé
par voie réglementaire, l'intégralité de la saisie, y compris la description, est annulée à la demande
du saisi, sans que celui-ci ait à motiver sa demande et sans préjudice des dommages et intérêts qui
peuvent être réclamés.

Article L716-7-1

Si la demande lui en est faite, la juridiction saisie d'une procédure civile prévue au présent titre peut
ordonner, au besoin sous astreinte, afin de déterminer l'origine et les réseaux de distribution des
produits contrefaisants qui portent atteinte aux droits du demandeur, la production de tous
documents ou informations détenus par le défendeur ou par toute personne qui a été trouvée en
possession de produits contrefaisants ou qui fournit des services utilisés dans des activités de
contrefaçon ou encore qui a été signalée comme intervenant dans la production, la fabrication ou la
distribution de ces produits ou la fourniture de ces services.

La production de documents ou d'informations peut être ordonnée s'il n'existe pas d'empêchement
légitime.

Les documents ou informations recherchés portent sur :

a) Les nom et adresse des producteurs, fabricants, distributeurs, fournisseurs et autres détenteurs
antérieurs des produits ou services, ainsi que des grossistes destinataires et des détaillants ;

b) Les quantités produites, commercialisées, livrées, reçues ou commandées, ainsi que sur le prix
obtenu pour les produits ou services en cause.

Article L716-8

Dernière modification du texte le 01 décembre 2009 - Document généré le 13 octobre 2009 - Copyright (C) 2007-2008 Legifrance
En dehors des cas prévus par la réglementation communautaire en vigueur, l'administration des
douanes peut, sur demande écrite du propriétaire d'une marque enregistrée ou du bénéficiaire d'un
droit exclusif d'exploitation, assortie des justifications de son droit, retenir dans le cadre de ses
contrôles les marchandises que celui-ci prétend constituer une contrefaçon.

Le procureur de la République, le demandeur ainsi que le déclarant ou le détenteur des


marchandises sont informés sans délai, par les services douaniers, de la retenue à laquelle ces
derniers ont procédé.

Lors de l'information visée au deuxième alinéa, la nature et la quantité réelle ou estimée des
marchandises sont communiquées au propriétaire de la marque enregistrée ou au bénéficiaire du
droit exclusif d'exploitation, par dérogation à l'article 59 bis du code des douanes.

La mesure de retenue est levée de plein droit à défaut, pour le demandeur, dans le délai de dix jours
ouvrables ou de trois jours ouvrables s'il s'agit de denrées périssables, à compter de la notification
de la retenue des marchandises, de justifier auprès des services douaniers soit de mesures
conservatoires décidées par la juridiction civile compétente, soit de s'être pourvu par la voie civile
ou la voie correctionnelle et d'avoir constitué les garanties destinées à l'indemnisation éventuelle du
détenteur des marchandises au cas où la contrefaçon ne serait pas ultérieurement reconnue.

Les frais liés à la mesure de retenue ou aux mesures conservatoires prononcées par la juridiction
civile compétente sont à la charge du demandeur.

Aux fins de l'engagement des actions en justice visées au quatrième alinéa, le demandeur peut
obtenir de l'administration des douanes communication des nom et adresse de l'expéditeur, de
l'importateur, du destinataire des marchandises retenues ou de leur détenteur, ainsi que de leur
quantité, leur origine et leur provenance par dérogation à l'article 59 bis du code des douanes, relatif
au secret professionnel auquel sont tenus les agents de l'administration des douanes.

La retenue mentionnée au premier alinéa ne porte pas :

-sur les marchandises de statut communautaire, légalement fabriquées ou mises en libre pratique
dans un Etat membre de la Communauté européenne et destinées, après avoir emprunté le territoire
douanier tel que défini à l'article 1er du code des douanes, à être mises sur le marché d'un autre Etat
membre de la Communauté européenne pour y être légalement commercialisées ;

-sur les marchandises de statut communautaire, légalement fabriquées ou légalement mises en libre
pratique dans un autre Etat membre de la Communauté européenne, dans lequel elles ont été
placées sous le régime du transit et qui sont destinées, après avoir transité sur le territoire douanier
tel que défini à l'article 1er du code des douanes, à être exportées vers un Etat non membre de la
Communauté européenne.

Dernière modification du texte le 01 décembre 2009 - Document généré le 13 octobre 2009 - Copyright (C) 2007-2008 Legifrance
Article L716-8-1

En l'absence de demande écrite du propriétaire d'une marque enregistrée ou du bénéficiaire d'un


droit exclusif d'exploitation et en dehors des cas prévus par la réglementation communautaire en
vigueur, l'administration des douanes peut, dans le cadre de ses contrôles, retenir une marchandise
susceptible de porter atteinte à une marque enregistrée ou à un droit exclusif d'exploitation.

Cette retenue est immédiatement notifiée au propriétaire de la marque enregistrée ou au bénéficiaire


du droit exclusif d'exploitation. Le procureur de la République est également informé de ladite
mesure.

Lors de la notification visée au deuxième alinéa, la nature et la quantité réelle ou estimée des
marchandises est communiquée au propriétaire de la marque enregistrée ou au bénéficiaire du droit
exclusif d'exploitation, par dérogation à l'article 59 bis du code des douanes.

La mesure de retenue est levée de plein droit si le propriétaire de la marque enregistrée ou le


bénéficiaire du droit exclusif d'exploitation n'a pas déposé la demande prévue par l'article L. 716-8
du présent code dans un délai de trois jours ouvrables à compter de la notification de la retenue
visée au deuxième alinéa du présent article.

Article L716-8-2

I.-Lorsque la retenue portant sur des marchandises soupçonnées de constituer une contrefaçon d'une
marque enregistrée, prévue par la réglementation communautaire en vigueur, est mise en oeuvre
avant qu'une demande d'intervention du propriétaire de la marque enregistrée ou du bénéficiaire
d'un droit exclusif d'exploitation ait été déposée ou acceptée, les agents des douanes peuvent, par
dérogation à l'article 59 bis du code des douanes, informer ce propriétaire ou ce bénéficiaire du droit
exclusif d'exploitation de la mise en oeuvre de cette mesure. Ils peuvent également lui
communiquer des informations portant sur la quantité des marchandises et leur nature.

Lorsque la retenue portant sur des marchandises soupçonnées de constituer une contrefaçon de
marque, prévue par la réglementation communautaire en vigueur, est mise en oeuvre après qu'une
demande d'intervention du propriétaire de la marque enregistrée ou du bénéficiaire d'un droit
exclusif d'exploitation a été acceptée, les agents des douanes peuvent également communiquer à ce
propriétaire ou à ce bénéficiaire les informations prévues par cette réglementation communautaire
nécessaires pour déterminer s'il y a eu violation de son droit.

II.-Les frais générés par la mise en oeuvre d'une retenue prévue par la réglementation
communautaire en vigueur sont à la charge du propriétaire de la marque enregistrée ou du

Dernière modification du texte le 01 décembre 2009 - Document généré le 13 octobre 2009 - Copyright (C) 2007-2008 Legifrance
bénéficiaire du droit exclusif d'exploitation.

Article L716-8-3

Pendant le délai de la retenue visée aux articles L. 716-8 à L. 716-8-2, le propriétaire de la marque
enregistrée ou le bénéficiaire du droit exclusif d'exploitation peut, à sa demande ou à la demande de
l'administration des douanes, inspecter les marchandises retenues.

Lors du contrôle des marchandises mises en retenue, l'administration des douanes peut prélever des
échantillons.A la demande du propriétaire de la marque enregistrée ou du bénéficiaire du droit
exclusif d'exploitation, ces échantillons peuvent lui être remis aux seules fins d'analyse et en vue de
faciliter les actions qu'il peut être amené à engager par la voie civile ou pénale.

Article L716-8-4

En vue de prononcer les mesures prévues aux articles L. 716-8 à L. 716-8-3, les agents des douanes
appliquent les pouvoirs qui leur sont dévolus par le code des douanes.

Article L716-8-5

Les conditions d'application des mesures prévues aux articles L. 716-8 à L. 716-8-4 sont définies
par décret en Conseil d'Etat.

Article L716-8-6

Les officiers de police judiciaire peuvent procéder, dès la constatation des infractions prévues aux
articles L. 716-9 et L. 716-10, à la saisie des produits fabriqués, importés, détenus, mis en vente,
livrés ou fournis illicitement et des matériels spécialement installés en vue de tels agissements.

Article L716-9

Est puni de quatre ans d'emprisonnement et de 400 000 euros d'amende le fait pour toute personne,
en vue de vendre, fournir, offrir à la vente ou louer des marchandises présentées sous une marque

Dernière modification du texte le 01 décembre 2009 - Document généré le 13 octobre 2009 - Copyright (C) 2007-2008 Legifrance
contrefaite :

a) D'importer, d'exporter, de réexporter ou de transborder des marchandises présentées sous une


marque contrefaisante ;

b) De produire industriellement des marchandises présentées sous une marque contrefaisante ;

c) De donner des instructions ou des ordres pour la commission des actes visés aux a et b.

Lorsque les délits prévus au présent article ont été commis en bande organisée ou lorsque les faits
portent sur des marchandises dangereuses pour la santé, la sécurité de l'homme ou l'animal, les
peines sont portées à cinq ans d'emprisonnement et à 500 000 euros d'amende.

Article L716-10
Est puni de trois ans d'emprisonnement et de 300 000 euros d'amende le fait pour toute personne : a)
De détenir sans motif légitime, d'importer ou d'exporter des marchandises présentées sous une
marque contrefaisante ; b) D'offrir à la vente ou de vendre des marchandises présentées sous une
marque contrefaisante ; c) De reproduire, d'imiter, d'utiliser, d'apposer, de supprimer, de modifier
une marque, une marque collective ou une marque collective de certification en violation des droits
conférés par son enregistrement et des interdictions qui découlent de celui-ci.L'infraction, prévue
dans les conditions prévues au présent c, n'est pas constituée lorsqu'un logiciel d'aide à la
prescription permet, si le prescripteur le décide, de prescrire en dénomination commune
internationale, selon les règles de bonne pratique prévues à l'article L. 161-38 du code de la sécurité
sociale ; d) De sciemment livrer un produit ou fournir un service autre que celui qui lui est demandé
sous une marque enregistrée. L'infraction, dans les conditions prévues au d, n'est pas constituée en
cas d'exercice par un pharmacien de la faculté de substitution prévue à l'article L. 5125-23 du code
de la santé publique. Lorsque les délits prévus aux a à d ont été commis en bande organisée, les
peines sont portées à cinq ans d'emprisonnement et à 500 000 euros d'amende.

Article L716-11

Sera puni des mêmes peines quiconque :

a) Aura sciemment fait un usage quelconque d'une marque collective de certification enregistrée
dans des conditions autres que celles prescrites au règlement accompagnant le dépôt ;

b) Aura sciemment vendu ou mis en vente un produit revêtu d'une marque collective de certification
irrégulièrement employée ;

Dernière modification du texte le 01 décembre 2009 - Document généré le 13 octobre 2009 - Copyright (C) 2007-2008 Legifrance
c) Dans un délai de dix ans à compter de la date à laquelle a pris fin la protection d'une marque
collective de certification ayant fait l'objet d'une utilisation, aura sciemment soit fait un usage d'une
marque qui en constitue la reproduction ou l'imitation, soit vendu, mis en vente, fourni ou offert de
fournir des produits ou des services sous une telle marque.

Les dispositions du présent article sont applicables aux marques syndicales prévues par le chapitre
III du titre Ier du livre IV du code du travail.

Article L716-11-1

Outre les sanctions prévues aux articles L. 716-9 et L. 716-10, le tribunal peut ordonner la
fermeture totale ou partielle, définitive ou temporaire, pour une durée au plus de cinq ans, de
l'établissement ayant servi à commettre l'infraction.

La fermeture temporaire ne peut entraîner ni rupture, ni suspension du contrat de travail, ni aucun


préjudice pécuniaire à l'encontre des salariés concernés. Lorsque la fermeture définitive entraîne le
licenciement du personnel, elle donne lieu, en dehors de l'indemnité de préavis et de l'indemnité de
licenciement, aux dommages et intérêts prévus aux articles L. 122-14-4 et L. 122-14-5 du code du
travail en cas de rupture de contrat de travail. Le non-paiement de ces indemnités est puni de six
mois d'emprisonnement et de 3 750 euros d'amende.

Article L716-11-2
Les personnes morales déclarées responsables pénalement, dans les conditions prévues par l'article
121-2 du code pénal, des infractions définies aux articles L. 716-9 à L. 716-11 encourent, outre
l'amende suivant les modalités prévues par l'article 131-38 du code pénal, les peines prévues par
l'article 131-39 du même code. L'interdiction mentionnée au 2° de l'article 131-39 du même code
porte sur l'activité dans l'exercice ou à l'occasion de l'exercice de laquelle l'infraction a été commise.
Les personnes morales déclarées pénalement responsables peuvent en outre être condamnées, à
leurs frais, à retirer des circuits commerciaux les objets jugés contrefaisants et toute chose qui a
servi ou était destinée à commettre l'infraction. La juridiction peut ordonner la destruction aux frais
du condamné ou la remise à la partie lésée des objets et choses retirés des circuits commerciaux ou
confisqués, sans préjudice de tous dommages et intérêts.

Article L716-12

En cas de récidive des infractions définies aux articles L. 716-9 à L. 716-11, ou si le délinquant est
ou a été lié par convention avec la partie lésée, les peines encourues sont portées au double.

Les coupables peuvent, en outre, être privés pendant un temps qui n'excédera pas cinq ans du droit
d'élection et d'éligibilité pour les tribunaux de commerce, les chambres de commerce et d'industrie

Dernière modification du texte le 01 décembre 2009 - Document généré le 13 octobre 2009 - Copyright (C) 2007-2008 Legifrance
et les chambres de métiers ainsi que pour les conseils de prud'hommes.

Article L716-13

Les personnes physiques coupables de l'un des délits prévus aux articles L. 716-9 et L. 716-10
peuvent être condamnées, à leurs frais, à retirer des circuits commerciaux les objets jugés
contrefaisants et toute chose qui a servi ou était destinée à commettre l'infraction.

La juridiction peut ordonner la destruction aux frais du condamné ou la remise à la partie lésée des
objets et choses retirés des circuits commerciaux ou confisqués, sans préjudice de tous dommages et
intérêts.

Elle peut également ordonner, aux frais du condamné, l'affichage du jugement ou la diffusion du
jugement prononçant la condamnation, dans les conditions prévues à l'article 131-35 du code pénal.

Article L716-14

Pour fixer les dommages et intérêts, la juridiction prend en considération les conséquences
économiques négatives, dont le manque à gagner, subies par la partie lésée, les bénéfices réalisés
par le contrefacteur et le préjudice moral causé au titulaire des droits du fait de l'atteinte.

Toutefois, la juridiction peut, à titre d'alternative et sur demande de la partie lésée, allouer à titre de
dommages et intérêts une somme forfaitaire qui ne peut être inférieure au montant des redevances
ou droits qui auraient été dus si le contrefacteur avait demandé l'autorisation d'utiliser le droit
auquel il a porté atteinte.

Article L716-15

En cas de condamnation civile pour contrefaçon, la juridiction peut ordonner, à la demande de la


partie lésée, que les produits reconnus comme produits contrefaisants et les matériaux et
instruments ayant principalement servi à leur création ou fabrication soient rappelés des circuits
commerciaux, écartés définitivement de ces circuits, détruits ou confisqués au profit de la partie
lésée.

La juridiction peut aussi ordonner toute mesure appropriée de publicité du jugement, notamment
son affichage ou sa publication intégrale ou par extraits dans les journaux ou sur les services de
communication au public en ligne qu'elle désigne, selon les modalités qu'elle précise.

Dernière modification du texte le 01 décembre 2009 - Document généré le 13 octobre 2009 - Copyright (C) 2007-2008 Legifrance
Les mesures mentionnées aux deux premiers alinéas sont ordonnées aux frais du contrefacteur.

Article L716-16

Des décrets en Conseil d'Etat fixent en tant que de besoin les conditions d'application du présent
livre.

Chapitre VII : La marque communautaire

Article L717-1

Constitue une contrefaçon engageant la responsabilité civile de son auteur la violation des
interdictions prévues aux articles 9, 10, 11 et 13 du règlement (CE) 40/94 du Conseil du 20
décembre 1993 sur la marque communautaire.

Article L717-2

Les dispositions des articles L. 716-8 à L. 716-15 sont applicables aux atteintes portées au droit du
propriétaire d'une marque communautaire.

Article L717-3

Est irrecevable toute action en contrefaçon, fondée sur une marque communautaire antérieure,
contre une marque nationale postérieure enregistrée dont l'usage a été toléré pendant cinq ans, à
moins que le dépôt de la marque nationale n'ait été effectué de mauvaise foi.

L'irrecevabilité est limitée aux seuls produits et services pour lesquels l'usage a été toléré.

Article L717-4

Dernière modification du texte le 01 décembre 2009 - Document généré le 13 octobre 2009 - Copyright (C) 2007-2008 Legifrance
Un décret en Conseil d'Etat détermine le siège et le ressort des juridictions de première instance et
d'appel qui sont seules compétentes pour connaître des actions et des demandes prévues à l'article
92 du règlement communautaire mentionné à l'article L. 717-1, y compris lorsque ces actions
portent à la fois sur une question de marque et sur une question connexe de dessin et modèle ou de
concurrence déloyale.

Article L717-5

Une demande de marque communautaire ou une marque communautaire ne peut être transformée
en demande de marque nationale que dans les cas prévus à l'article 108 du règlement
communautaire mentionné à l'article L. 717-1.

Dans ces cas, la demande de marque nationale doit, sous peine de rejet, satisfaire aux dispositions
des articles L. 711-2, L. 711-3, L. 712-2 et L. 712-4. Les conditions d'application du présent alinéa
sont fixées par décret en Conseil d'Etat.

Les dispositions de l'alinéa précédent ne sont pas applicables lorsque l'ancienneté d'une marque
enregistrée antérieurement en France a été revendiquée au bénéfice de la marque communautaire.

Article L717-6

Lorsqu'une marque antérieurement enregistrée en France n'a pas été renouvelée ou a fait l'objet
d'une renonciation, le fait que l'ancienneté de cette marque a été revendiquée au nom d'une marque
communautaire ne fait pas obstacle à ce que la nullité de cette marque ou la déchéance des droits de
son titulaire soit prononcée.

Une telle déchéance ne peut cependant être prononcée en application du présent article que si
celle-ci était encourue à la date de la renonciation ou à la date d'expiration de l'enregistrement.

Article L717-7

La formule exécutoire mentionnée à l'article 82 du règlement communautaire mentionné à l'article


L. 717-1 est apposée par l'Institut national de la propriété industrielle.

Titre II : Indications géographiques

Dernière modification du texte le 01 décembre 2009 - Document généré le 13 octobre 2009 - Copyright (C) 2007-2008 Legifrance
Chapitre Ier : Généralités

Article L721-1

Les règles relatives à la détermination des appellations d'origine sont fixées par l'article L. 115-1 du
code de la consommation reproduit ci-après :

" Article L. 115-1 :

Constitue une appellation d'origine la dénomination d'un pays, d'une région ou d'une localité servant
à désigner un produit qui en est originaire et dont la qualité ou les caractères sont dus au milieu
géographique, comprenant des facteurs naturels et des facteurs humains. "

Chapitre II : Contentieux

Section unique : Actions civiles

Article L722-1

Toute atteinte portée à une indication géographique engage la responsabilité civile de son auteur.

Pour l'application du présent chapitre, on entend par "indication géographique" :

a) Les appellations d'origine définies à l'article L. 115-1 du code de la consommation ;

b) Les appellations d'origine protégées et les indications géographiques protégées prévues par la
réglementation communautaire relative à la protection des indications géographiques et des
appellations d'origine des produits agricoles et des denrées alimentaires ;

c) Les noms des vins de qualité produits dans une région déterminée et les indications
géographiques prévues par la réglementation communautaire portant organisation commune du
marché vitivinicole ;

Dernière modification du texte le 01 décembre 2009 - Document généré le 13 octobre 2009 - Copyright (C) 2007-2008 Legifrance
d) Les dénominations géographiques prévues par la réglementation communautaire établissant les
règles générales relatives à la définition, à la désignation et à la présentation des boissons
spiritueuses.

Article L722-2

L'action civile pour atteinte à une indication géographique est exercée par toute personne autorisée
à utiliser cette indication géographique ou tout organisme auquel la législation donne pour mission
la défense des indications géographiques.

Toute personne mentionnée au premier alinéa est recevable à intervenir dans l'instance engagée par
une autre partie pour atteinte à l'indication géographique.

Article L722-3

Toute personne ayant qualité pour agir pour une atteinte à une indication géographique peut saisir
en référé la juridiction civile compétente afin de voir ordonner, au besoin sous astreinte, à l'encontre
du prétendu auteur de cette atteinte ou des intermédiaires dont il utilise les services, toute mesure
destinée à prévenir une atteinte imminente à une indication géographique ou à empêcher la
poursuite d'actes portant prétendument atteinte à celle-ci. La juridiction civile compétente peut
également ordonner toutes mesures urgentes sur requête lorsque les circonstances exigent que ces
mesures ne soient pas prises contradictoirement, notamment lorsque tout retard serait de nature à
causer un préjudice irréparable au demandeur. Saisie en référé ou sur requête, la juridiction ne peut
ordonner les mesures demandées que si les éléments de preuve, raisonnablement accessibles au
demandeur, rendent vraisemblable qu'il est porté atteinte à une indication géographique ou qu'une
telle atteinte est imminente.

La juridiction peut interdire la poursuite des actes portant prétendument atteinte à une indication
géographique, la subordonner à la constitution de garanties destinées à assurer l'indemnisation
éventuelle du demandeur ou ordonner la saisie ou la remise entre les mains d'un tiers des produits
portant prétendument atteinte à une indication géographique, pour empêcher leur introduction ou
leur circulation dans les circuits commerciaux. Si le demandeur justifie de circonstances de nature à
compromettre le recouvrement des dommages et intérêts, la juridiction peut ordonner la saisie
conservatoire des biens mobiliers et immobiliers du prétendu auteur de l'atteinte à l'indication
géographique, y compris le blocage de ses comptes bancaires et autres avoirs, conformément au
droit commun. Pour déterminer les biens susceptibles de faire l'objet de la saisie, elle peut ordonner
la communication des documents bancaires, financiers, comptables ou commerciaux ou l'accès aux
informations pertinentes.

Elle peut également accorder au demandeur une provision lorsque l'existence de son préjudice n'est
pas sérieusement contestable.

Dernière modification du texte le 01 décembre 2009 - Document généré le 13 octobre 2009 - Copyright (C) 2007-2008 Legifrance
Saisie en référé ou sur requête, la juridiction peut subordonner l'exécution des mesures qu'elle
ordonne à la constitution par le demandeur de garanties destinées à assurer l'indemnisation
éventuelle du défendeur si l'action pour atteinte à l'indication géographique est ultérieurement jugée
non fondée ou les mesures annulées.

Lorsque les mesures prises pour faire cesser une atteinte à une indication géographique sont
ordonnées avant l'engagement d'une action au fond, le demandeur doit se pourvoir, par la voie civile
ou pénale, dans un délai fixé par voie réglementaire. A défaut, sur demande du défendeur et sans
que celui-ci ait à motiver sa demande, les mesures ordonnées sont annulées, sans préjudice des
dommages et intérêts qui peuvent être réclamés.

Article L722-4

L'atteinte à une indication géographique peut être prouvée par tous moyens.

A cet effet, toute personne ayant qualité pour agir en vertu du présent titre est en droit de faire
procéder en tout lieu et par tous huissiers, assistés d'experts désignés par le demandeur, en vertu
d'une ordonnance rendue sur requête par la juridiction civile compétente, soit à la description
détaillée, avec ou sans prélèvement d'échantillons, soit à la saisie réelle des objets portant
prétendument atteinte à une indication géographique ainsi que de tout document s'y rapportant.

La juridiction peut ordonner, aux mêmes fins probatoires, la saisie réelle des matériels et
instruments utilisés pour produire ou distribuer les objets portant prétendument atteinte à une
indication géographique.

Elle peut subordonner l'exécution des mesures qu'elle ordonne à la constitution par le demandeur de
garanties destinées à assurer l'indemnisation éventuelle du défendeur si l'action engagée en vertu du
présent titre est ultérieurement jugée non fondée ou la saisie annulée.

A défaut pour le demandeur de s'être pourvu au fond, par la voie civile ou pénale, dans un délai fixé
par voie réglementaire, l'intégralité de la saisie, y compris la description, est annulée à la demande
du saisi, sans que celui-ci ait à motiver sa demande et sans préjudice des dommages et intérêts qui
peuvent être réclamés.

Article L722-5

Si la demande lui en est faite, la juridiction saisie d'une procédure civile prévue au présent chapitre
peut ordonner, au besoin sous astreinte, afin de déterminer l'origine et les réseaux de distribution
des produits, la production de tous documents ou informations détenus par le défendeur ou par toute

Dernière modification du texte le 01 décembre 2009 - Document généré le 13 octobre 2009 - Copyright (C) 2007-2008 Legifrance
personne qui a été trouvée en possession de produits portant atteinte à une indication géographique
ou qui fournit des services utilisés dans des activités portant atteinte à une indication géographique
ou encore qui a été signalée comme intervenant dans la production, la fabrication ou la distribution
de ces produits ou la fourniture de ces services.

La production de documents ou d'informations peut être ordonnée s'il n'existe pas d'empêchement
légitime.

Les documents ou informations recherchés portent sur :

a) Les nom et adresse des producteurs, fabricants, distributeurs, fournisseurs et autres détenteurs
antérieurs des produits ou services, ainsi que des grossistes destinataires et des détaillants ;

b) Les quantités produites, commercialisées, livrées, reçues ou commandées, ainsi que sur le prix
obtenu pour les produits ou services en cause.

Article L722-6

Pour fixer les dommages et intérêts, la juridiction prend en considération les conséquences
économiques négatives, dont le manque à gagner, subies par la partie lésée, les bénéfices réalisés
par l'auteur de l'atteinte à une indication géographique et le préjudice moral causé à la partie lésée
du fait de l'atteinte.

Toutefois, la juridiction peut, à titre d'alternative et sur demande de la partie lésée, allouer à titre de
dommages et intérêts une somme forfaitaire.

Article L722-7

En cas de condamnation civile pour atteinte à une indication géographique, la juridiction peut
ordonner, à la demande de la partie lésée, que les produits reconnus comme portant atteinte à une
indication géographique et les matériaux et instruments ayant principalement servi à leur création
ou fabrication soient rappelés des circuits commerciaux, écartés définitivement de ces circuits,
détruits ou confisqués au profit de la partie lésée.

La juridiction peut aussi ordonner toute mesure appropriée de publicité du jugement, notamment
son affichage ou sa publication intégrale ou par extraits dans les journaux ou sur les services de
communication au public en ligne qu'elle désigne, selon les modalités qu'elle précise.

Dernière modification du texte le 01 décembre 2009 - Document généré le 13 octobre 2009 - Copyright (C) 2007-2008 Legifrance
Les mesures mentionnées aux deux premiers alinéas sont ordonnées aux frais de l'auteur de
l'atteinte.

Article L722-8
Les actions civiles et les demandes relatives aux indications géographiques sont exclusivement
portées devant les tribunaux de grande instance, y compris lorsqu'elles portent à la fois sur une
question d'indications géographiques et sur une question connexe de concurrence déloyale.

Les tribunaux de grande instance appelés à connaître des actions et des demandes en matière
d'indications géographiques sont déterminés par voie réglementaire.

Dernière modification du texte le 01 décembre 2009 - Document généré le 13 octobre 2009 - Copyright (C) 2007-2008 Legifrance
Troisième partie : Application aux territoires d'outre-mer et à
Mayotte

Livre VIII : Application dans les îles Wallis et Futuna, dans les Terres
australes et antarctiques françaises, en Nouvelle-Calédonie et à
Mayotte

Titre unique

Chapitre unique

Article L811-1
Les dispositions du présent code sont applicables dans les îles Wallis-et-Futuna et en
Nouvelle-Calédonie à l'exception du quatrième alinéa de l'article L. 335-4 et des articles L. 133-1 à
L. 133-4, L. 421-1 à L. 422-13 et L. 423-2. Ne sont pas applicables à Mayotte les articles L. 133-1 à
L. 133-4, ainsi que le quatrième alinéa de l'article L. 335-4. Ne sont pas applicables dans les Terres
australes et antarctiques françaises les articles L. 133-1 à L. 133-4, L. 421-1 à L. 422-13 et L. 423-2,
ainsi que le quatrième alinéa de l'article L. 335-4.

Article L811-2
Pour l'application du présent code à Mayotte et dans les Terres australes et antarctiques françaises
ainsi que pour l'application des dispositions qu'il rend applicables en Polynésie française, dans les
îles Wallis et Futuna et en Nouvelle-Calédonie, les mots suivants énumérés ci-dessous sont
respectivement remplacés par les mots suivants : - "tribunal de grande instance" et "juges
d'instances" par "tribunal de première instance" ; - "région" par "territoire" et, en ce qui concerne
Mayotte, par "collectivité territoriale" ; - "cour d'appel" par "tribunal supérieur d'appel de
Mamoudzou" et "commissaire de police" par "officier de police judiciaire" pour ce qui concerne
Mayotte ; - "tribunal de commerce" par "tribunal de première instance statuant en matière
commerciale" ; - "conseil de prud'hommes" par "tribunal du travail". De même, les références à des
dispositions législatives non applicables dans les îles Wallis-et-Futuna, dans les Terres australes et
antarctiques françaises et en Nouvelle-Calédonie sont remplacées par les références aux
dispositions ayant le même objet, résultant des textes applicables localement.

Article L811-2-1
Pour leur application à Mayotte, dans les îles Wallis-et-Futuna, dans les Terres australes et
antarctiques françaises et en Nouvelle-Calédonie, les articles L. 122-3-1 et L. 211-6 sont ainsi
rédigés :

Art. L. 122-3-1. - Dès lors que la première vente d'un ou des exemplaires matériels d'une oeuvre a

Dernière modification du texte le 01 décembre 2009 - Document généré le 13 octobre 2009 - Copyright (C) 2007-2008 Legifrance
été autorisée par l'auteur ou ses ayants droit sur le territoire d'un Etat membre de la Communauté
européenne ou d'un Etat partie à l'accord sur l'Espace économique européen ou sur le territoire de
Mayotte, des îles Wallis-et-Futuna, des Terres australes et antarctiques françaises et de la
Nouvelle-Calédonie, la vente de ces exemplaires de cette oeuvre ne peut plus être interdite dans la
Communauté européenne ou dans ces collectivités d'outre-mer ou en Nouvelle-Calédonie.

Art. L. 211-6. - Dès lors que la première vente d'un ou des exemplaires matériels d'une fixation
protégée par un droit voisin a été autorisée par le titulaire du droit ou ses ayants droit sur le territoire
d'un Etat membre de la Communauté européenne ou sur le territoire de Mayotte, des îles
Wallis-et-Futuna, des Terres australes et antarctiques françaises et de la Nouvelle-Calédonie, la
vente de ces exemplaires de cette fixation ne peut plus être interdite dans la Communauté
européenne ou dans ces collectivités d'outre-mer ou en Nouvelle-Calédonie.

Article L811-3
Pour son application dans les îles de Wallis-et-Futuna, dans les Terres australes et antarctiques
françaises, en Nouvelle-Calédonie et à Mayotte, l'article L. 621-1 du présent code est ainsi rédigé :

"Art. L. 621-1 :

"Le fait, par tout directeur ou salarié d'une entreprise où il est employé, de révéler ou de tenter de
révéler un secret de fabrique est puni de deux ans d'emprisonnement et de 30 000 euros d'amende.

"Le tribunal peut également prononcer, à titre de peine complémentaire, pour une durée de cinq ans
au plus, l'interdiction des droits civiques, civils et de famille prévue par l'article 131-26 du code
pénal".

Article L811-4
I. - Pour leur application dans les îles Wallis-et-Futuna, dans les Terres australes et antarctiques
françaises, en Nouvelle-Calédonie et à Mayotte, les articles L. 717-1, L. 717-4 et l'article L. 717-7
du présent code sont ainsi rédigés :

"Art. L. 717-1. :

I. - Constitue une contrefaçon engageant la responsabilité civile de son auteur le fait, pour un tiers,
en l'absence du consentement du titulaire de la marque communautaire, de faire usage dans la vie
des affaires :

a) D'un signe identique à la marque communautaire pour des produits ou des services identiques à
ceux pour lesquels celle-ci est enregistrée ;

b) D'un signe pour lequel, en raison de son identité ou de sa similitude avec la marque
communautaire et en raison de l'identité ou de la similitude des produits ou des services couverts
par la marque communautaire et le signe, il existe dans l'esprit du public un risque de confusion,
celui-ci incluant le risque d'association entre le signe et la marque ;

c) D'un signe identique ou similaire à la marque communautaire pour des produits ou des services

Dernière modification du texte le 01 décembre 2009 - Document généré le 13 octobre 2009 - Copyright (C) 2007-2008 Legifrance
qui ne sont pas similaires à ceux pour lesquels la marque communautaire est enregistrée, lorsque
celle-ci jouit d'une renommée dans la Communauté européenne et que l'usage du signe sans juste
motif tire indûment profit du caractère distinctif ou de la renommée de la marque communautaire
ou leur porte préjudice.

II. - Peut notamment constituer une contrefaçon le fait :

a) D'apposer sur les produits ou sur leur conditionnement un signe tel que défini au I ;

b) D'offrir les produits ou de les mettre dans le commerce ou de les détenir à ces fins ou d'offrir ou
de fournir des services sous ce signe ;

c) D'importer ou d'exporter les produits sous ce signe ;

d) D'utiliser ce signe dans les papiers d'affaires et la publicité.

III. - Constitue également une contrefaçon :

a) La reproduction d'une marque communautaire dans un dictionnaire, une encyclopédie ou un


ouvrage similaire, lorsque celle-ci donne l'impression de constituer le terme générique des biens ou
services pour lesquels la marque communautaire est enregistrée, sauf pour l'éditeur à veiller, sur
demande du titulaire de cette marque, à ce que la reproduction de celle-ci soit, au plus tard lors de
l'édition suivante de l'ouvrage, accompagnée de l'indication qu'il s'agit d'une marque enregistrée ;

b) L'enregistrement et l'utilisation d'une marque communautaire par un agent ou un représentant de


celui qui est titulaire de celle-ci, sans l'autorisation de ce dernier, à moins que l'agent ou le
représentant ne justifie de ses agissements.

IV. - La marque communautaire n'est opposable aux tiers qu'à compter de la publication de
l'enregistrement de celle-ci. Toutefois, une indemnité peut être exigée pour des faits postérieurs à la
publication d'une demande de marque communautaire qui, après la publication de l'enregistrement
de la marque, seraient interdits en vertu de celle-ci. Le tribunal saisi ne peut statuer au fond tant que
l'enregistrement n'a pas été publié.

V. - Le droit conféré par la marque communautaire ne permet pas à son titulaire d'interdire l'usage
de celle-ci pour des produits qui ont été mis dans le commerce sous cette marque par le titulaire ou
avec son consentement, dans la Communauté européenne, dans l'Espace économique européen, en
Polynésie française, dans les îles Wallis-et-Futuna, dans les Terres australes et antarctiques
françaises, en Nouvelle-Calédonie ou à Mayotte. Il en est autrement lorsque des motifs légitimes
justifient que le titulaire s'oppose à la commercialisation ultérieure des produits, notamment lorsque
l'état de ceux-ci est modifié ou altéré après leur mise dans le commerce."

"Art. L. 717-4. :

Un décret en Conseil d'Etat détermine le siège et le ressort des juridictions de première instance et
d'appel qui sont seules compétentes pour connaître :

a) Des actions en contrefaçon d'une marque communautaire ;

b) Des actions en indemnisation intentées dans les conditions prévues au IV de l'article L.717-1 ;

Dernière modification du texte le 01 décembre 2009 - Document généré le 13 octobre 2009 - Copyright (C) 2007-2008 Legifrance
c) Des demandes reconventionnelles en déchéance ou en nullité de la marque communautaire à
condition qu'elles soient fondées sur les motifs applicables à celle-ci.

Ces juridictions sont compétentes pour connaître de ces actions et demandes, y compris lorsqu'elles
portent à la fois sur une question de marque et sur une question connexe de dessin et modèle ou de
concurrence déloyale."

"Art. L. 717-7. :

Toute décision définitive de l'Office de l'harmonisation dans le marché intérieur qui fixe le montant
des frais, vaut titre exécutoire lorsque la formule exécutoire est apposée par l'Institut national de la
propriété industrielle, après vérification de l'authenticité du titre.

La partie intéressée peut ensuite poursuivre l'exécution forcée qui est alors régie par les règles de
procédure civile en vigueur au lieu de l'exécution."

II. - Pour l'application de l'article L. 717-5 dans les mêmes territoires, le premier alinéa de cet article
est remplacé par les dispositions suivantes :

"Art. L. 717-5. :

I. - Une demande de marque communautaire ou une marque communautaire ne peut être


transformée en demande de marque nationale que :

a) Dans la mesure où la demande de marque communautaire est rejetée, retirée ou réputée retirée ;

b) Dans la mesure où la marque communautaire cesse de produire ses effets.

II. - La transformation n'a pas lieu :

a) Lorsque le titulaire de la marque communautaire a été déchu de ses droits pour défaut d'usage de
cette marque, à moins que la marque communautaire n'ait été utilisée en France dans des conditions
qui constituent un usage sérieux au sens de l'article L. 714-5 ; f b) Lorsqu'il est établi, par
application d'une décision de l'Office de l'harmonisation dans le marché intérieur ou de la
juridiction nationale, que la demande ou la marque communautaire est affectée en France d'un motif
de refus d'enregistrement, de nullité ou de révocation.

III. - La demande de marque nationale issue de la transformation d'une demande ou d'une marque
communautaire bénéficie de la date de dépôt ou de la date de priorité de cette demande ou de cette
marque et, le cas échéant, de l'ancienneté d'une marque nationale antérieurement enregistrée et
valablement revendiquée."

Dernière modification du texte le 01 décembre 2009 - Document généré le 13 octobre 2009 - Copyright (C) 2007-2008 Legifrance

Das könnte Ihnen auch gefallen