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DEPUIS 1985, UN MERCREDI SUR DEUX UNE

PUBLICATION
DU SITE
Nº813
Les hommes, les affaires, les réseaux PARIS, LE 4 DÉCEMBRE 2019

Diplomatie Premier cercle Réseaux d’affaires Hommes de pouvoir

Sahel Las d'attendre les fonds de Afrique de l'Ouest Le FMI traque Afrique de l'Ouest Condé perturbe Côte d'Ivoire N'Guessan piégé par
Riyad, Paris regarde vers Doha NP.2 les dettes cachées NP.3 la cession du réseau BNP NP.6 une candidature de Gbagbo ? NP.8

Gabon rence et de la sécurité militaire (B2). Les
enquêteurs ont d'abord convoqué François
Engonga Owono et Renaud Allogho Akoué,
LES DOSSIERS qui ont respectivement dirigé la Caisse des
pensions et des prestations familiales des
DE L’ENQUÊTE agents de l’Etat (CPPF) et la Caisse natio-
de réactions. Un an plus tard, la perspective
d'éclabousser Brice Laccruche a opportu-
nément conduit à la réouverture du dossier.
L'ex-directeur de cabinet avait en effet ren-
contré le leader du groupe des vétérans fran-
çais, Stephan Privat (  LC n°792), et certains

QUI A FAIT TOMBER nale d'assurance maladie et de garantie

sociale (CNAMGS), les deux organismes
des membres de son service d'ordre avaient
même bénéficié de formations dispensées
LACCRUCHE qui bénéficient des sommes collectées au
titre de la RMP. Ont ensuite été interrogés
par les consultants (  LC n°806).

En l'absence du chef de l'Etat Ali Bongo,
revenu à Libreville le 27 novembre d'un séjour
à Londres, la justice gabonaise a lancé tam-
bour battant une opération anti-corruption
ciblant en priorité les proches de l'ex-directeur
de cabinet de la présidence, Brice Laccruche
Alihanga (   LC n°811). Le 2 décembre, ce
dernier a été démis de ses fonctions lors d'un
conseil des ministres présidé par Ali Bongo,
et interrogé par la gendarmerie dès le len-
demain. Derrière les annonces tonitruantes
qui se succèdent à Libreville, La Lettre du
Continent révèle les pièces de l'enquête.
Créativité fiscale. Le 25 novembre, une
directive sibylline du ministre du pétrole,
Noël Mboumba, est venue informer les
opérateurs pétroliers et miniers que le paie-
ment "en nature" de la redevance minière
proportionnelle (RMP) était annulé. Et pour
cause : décrétée un mois et demi plus tôt
(‌  LC n°810), cette mesure est au cœur des
interrogatoires menés depuis deux semaines
par les gendarmes de la Direction générale
des recherches (DGR) et leurs homologues
de la Direction générale de la contre-ingé-
Ismaël Ondias Souna, ex-DG de la Société
équatoriale des mines, et Patrichi Christian
Tanasa, son ancien homologue à la Gabon
Oil Co (GOC). Ce sont en effet ces deux socié-
tés qui devaient revendre les contributions "en
nature", c’est-à-dire en minerai et en pétrole
brut, acquittées par les sociétés étrangères.
Dix autres cadres de la GOC et de ses filiales
- Gabon Oil Marketing (GOM), Société gabo-
naise de raffinage (Sogara) - ont également
été interrogés, notamment sur leurs liens avec
Brice Laccruche Alihanga. Et le 2 décembre, le
ministre des hydrocarbures Noël Mboumba,
un proche de l'ex-directeur de cabinet, a été
débarqué et remplacé par Vincent de Paul
Massassa, ex-numéro 1 de la Direction géné-
rale des hydrocarbures (DGH).
Où l'on reparle d'un commando français.
Brice Laccruche Alihanga était également
au centre de l'interrogatoire, le 21 novembre,
d'un de ses proches, l'ex-porte-parole de la
présidence Ike Ngouoni Aila Oyouomi, qui
avait organisé en 2018 la venue au Gabon de
onze vétérans des forces spéciales française.
La révélation de la présence de ces hommes
à Libreville par La Lettre du Continent (  LC
n°791) n'avait, à l'époque, suscité que très peu
Si ce n'est toi, c'est donc ton frère. Le
27 novembre enfin, c'est Grégory Lac-
cruche Alihanga, maire de la commune chic
d'Akanda, au nord de Libreville, et frère de
Brice Laccruche, qui a été interrogé. Les ques-
tions ont notamment porté sur une société
de conseil, Dupont Consulting Co, qu'il a
créée il y a deux ans (  notre document) et qui
disposerait de contrats avec plusieurs admi-
nistrations gabonaises. Autre offensive contre
la famille Laccruche : l'interrogatoire de Julien
Engonga Owono, qui fut de 2017 à 2019 le
directeur financier de l'Office des ports et
rades du Gabon (Oprag), une administration
présidée par Landry Régis Laccruche Lela-
bou, le frère aîné de l'ex-directeur de cabinet.
Incident diplomatique. Si le gouvernement
gabonais a activement communiqué sur le
nombre de fonctionnaires interrogés (21) et
incarcérés au soir du 2 décembre (13), il a
été beaucoup moins disert sur les demandes
d'explications pressantes que lui adresse
depuis une semaine la diplomatie française.
Et pour cause : six des responsables gabo-
nais mis en cause détiennent également
la nationalité française, tout comme Brice
Laccruche Alihanga. 

Au palais
CÔTE D'IVOIRE
ALASSANE OUATTARA VEUT
OFFRIR UN AÉROPORT
À SA VILLE NATALE
Kong (30 000 habitants), fief paternel
du chef de l’Etat Alassane Ouattara
situé dans le nord-est de la Côte
d'Ivoire, devrait disposer d'un aéro-
port d'ici 2023. Les travaux de
construction de l'aéroport doivent
être directement supervisés par
Birahima Téné Ouattara, le ministre
des affaires présidentielles et frère
cadet du chef de l'Etat. Le projet
d'aéroport de Kong avait été lancé
en même temps que le projet d'aéro-
gare qui devait voir le jour à Daoukro,
le fief d'Henri Konan Bédié (HKB), le
président du Parti démocratique de
Côte d’Ivoire (PDCI). A l'époque,
Alassane Ouattara et HKB étaient
encore des alliés politiques.
FRANCE/CÔTE D'IVOIRE
EMMANUEL MACRON
À ABIDJAN ET BOUAKÉ
DU 21 AU 23 DÉCEMBRE
La première visite d'Emmanuel
Macron en Côte d'Ivoire, initialement
programmée du 9 au 11 décembre,
devrait finalement se dérouler du 21 au
23 décembre, le programme restant
sensiblement le même. Le président
français doit notamment se rendre à
Bouaké pour lancer les travaux de son
marché central, financé dans le cadre
du Contrat de désendettement et de
développement (C2D). Une "séance
de discussions", similaire à celle orga-
nisée à l'université de Ouagadougou
en novembre 2017, est aussi prévue
entre Emmanuel Macron et les étu-
diants de l'Université Alassane-
Ouattara, principale université de la
ville (  LC n°812).

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Diplomatie Premier cercle Réseaux d’affaires Hommes de pouvoir

Sahel défense et joue un rôle central dans la poli-
tique africaine de l'émirat. Si rien n'a été arrêté
quant à une très hypothétique participation
LAS D’ATTENDRE LES de Doha au G5 Sahel, Paris espère néanmoins
faire pression sur Riyad en se rapprochant
FONDS SAOUDIENS, de son frère ennemi qatari. La France et ses
invité l'émirat à davantage se positionner sur
les projets de développement dans la région.
Soucieux de ne pas se laisser distancer par
Riyad, Doha avait alors procédé à la livraison
d'une vingtaine de blindés légers au Mali
et au Burkina Faso (  voir notre enquête),

PARIS REGARDE partenaires sont piégés par l'attentisme de

VERS DOHA
Alors que l'importante contribution
saoudienne au G5 Sahel n'a
toujours pas été décaissée, la
France envisage de se tourner vers
l'ennemi de Riyad : le Qatar.
En visite à Doha, le 25 novembre, la ministre
des armées françaises Florence Parly s'est
longuement entretenue avec l'émir du Qatar,
Tamim bin Hamad al-Thani, et a notam-
ment abordé la situation au Sahel.
Paris joue Doha contre Riyad. Lors de l'entre-
tien avec la ministre française, l'émir du Qatar
était accompagné de Khalid bin Moham-
med al-Attiyah, qui combine les fonctions
de vice-premier ministre et de ministre de la
l'Arabie saoudite, qui n'a toujours pas décaissé
le moindre euro sur les 100 millions € pro-
mis à l'alliance sahélienne en novembre…
2017. Le versement saoudien doit financer
l'achat d'équipements français, notamment
de blindés légers Bastion du constructeur
Arquus (‌  LC n°779). Dès l'été 2018, une liste
des besoins avait été dressée par Paris en
collaboration avec les cinq états-majors sahé-
liens et présentée via Sofema aux autorités
saoudiennes. A Riyad, le démantèlement en
cours du Contracts and Agreements Depart-
ment (CAD), principale centrale d'achat du
ministère de la défense qui était dirigée par le
général Adel bin Musaed al-Salih, complique
grandement les discussions avec Paris.
Doha persona non grata. La promesse saou-
dienne à la coalition sahélienne avait placé
Paris dans une situation inconfortable lorsque
Doha avait manifesté, début 2018, un vif inté-
rêt pour le G5 Sahel. La France avait poliment
deux pays restés neutres dans le conflit qui
oppose l'émirat à l'Arabie saoudite. Le Qatar
reste un acteur clivant au Sahel : le Niger et
la Mauritanie se sont largement rangés der-
rière leur parrain saoudien. Mais depuis plu-
sieurs semaines, l'émirat s'emploie à tenter
de normaliser ses relations avec Niamey et
Nouakchott, comme il était parvenu à le faire
avec le Tchad en février 2018 (  LC n°784).
En Mauritanie, Doha mise notamment sur
l'arrivée du président Mohamed Ould Gha-
zouani pour y opérer un retour (  LC n°809).
Riyad contre-attaque. Face à l'activisme
sahélien de Doha, le prince héritier Moha-
med bin Salman souhaite organiser un vaste
sommet à Riyad exclusivement consacré au
G5 Sahel. Initialement prévu le 22 novembre,
le sommet a été annulé à la dernière minute
et doit être reprogrammé au premier tri-
mestre 2020 (  LC n°810). L'occasion pour
Riyad d'officialiser le décaissement de sa
contribution au G5 Sahel ? 

Mission spéciale
AFRIQUE DE L'OUEST
MOUSTAPHA BEN BARKA
PRESSENTI POUR LA VICE-
PRÉSIDENCE DE LA BOAD
Secrétaire général de la présidence
du Mali avec rang de ministre depuis
le 30 décembre 2017, Moustapha
Ben Barka, 42 ans, est pressenti, pour
prendre le poste de vice-président de
la Banque ouest-africaine de déve-
loppement (BOAD), dont le siège est
à Lomé (Togo). Il remplacerait l’ancien
ministre malien de l’économie et des
finances Bassary Touré, atteint par
la limite d’âge. Neveu du président
Ibrahim Boubacar Keïta et ancien
ministre de l’Industrie et de la promo-
tion des investissements, Moustapha
Ben Barka est notamment diplômé de
l’Université du Québec à Montréal
(UQAM), de HEC Montréal et de
McGill University.
CÔTE D'IVOIRE
AKINWUMI ADESINA ET
LA BAD DANS LES BUREAUX
DU GOUVERNEMENT
Le président de la Banque afri-
caine de développement (BAD),
Akinwumi Adesina, vient d’entamer
des négociations avec le gouverne-
ment ivoirien pour le transfert des
bureaux de banque panafricaine vers
la Tour A, un immeuble récemment
rénové qui appartient à l'Etat ivoirien.
Situé au quartier du Plateau, le siège
actuel de la BAD est confronté à des
problèmes chroniques d'amiante et
d'humidité, objets de vives plaintes
des fonctionnaires de l'organisation
internationale. Le président ivoirien
Alassane Ouattara devrait accep-
ter la demande d'Akinwumi Adesina
d'occuper la Tour A, quitte à priver
certains de ses ministres de bureaux
pour leur cabinet.
CONGO
THIERRY MOUNGALLA
EN OPÉRATION
DÉMINAGE À PARIS
Alors que la mission du Fonds moné-
taire international (FMI) déployée à
Brazzaville début novembre ne cache
pas ses inquiétudes quant à l'absence
d'avancées dans la restructuration
de la dette congolaise, le ministre
de la communication et porte-
parole du gouvernement, Thierry
Moungalla, était à Paris la semaine
les 25 et 26  novembre. Accompagné
de Claudia Sassou Nguesso dite
"Coco", fille et conseillère spéciale
du président congolais Denis Sassou
Nguesso, Thierry Moungalla a convié
plusieurs journalistes parisiens à des
rencontres informelles dans un salon
de l’hôtel Royal Monceau (8e arrondis-
sement). Pour ce faire, le gouverne-
ment congolais - sur les conseils de
Claudia Sassou Nguesso - s'est atta-
ché les services de la petite agence
parisienne A plus communication,
dirigée par Martine Pain, inconnue
des palais africains. Cette dernière
a été missionnée pour redynamiser
les relations de Brazzaville avec les
médias français.
NIGER
QUELLES CONDITIONS
DE DÉTENTION POUR
HAMA AMADOU ?
Détenu depuis le 18 novembre à la pri-
son civile de Filingué, à 180 km au nord-
est de Niamey, l’ancien président de
l’Assemblée nationale Hama Amadou
bénéficie d’un régime carcéral souple.
Il peut ainsi recevoir de la visite quatre
jours par semaine. Alors qu’il dormait
à même le sol lors d’une détention
préventive de novembre 2015 à
mars 2016, il dispose aujourd’hui d’un
lit, d’un réfrigérateur, d’un micro-ondes
et même d’un téléphone. Sa pre-
mière épouse, Hadjia Hari Amadou,
lui apporte à manger tous les jours.
La seconde, Hazida Amadou, vit à
Cotonou avec ses enfants. En exil
après une évacuation sanitaire, en
mars 2016, après les quatre mois de
préventive à Filingué, Hama Amadou
avait été condamné par contumace en
mars 2017 à un an de prison dans une
affaire d’adoption illégale de bébés
supposément volés au Nigeria. Hama
Amadou est rentré dans son pays le
14 novembre dernier à la suite du
décès de sa mère, alors qu'il n'avait
pas pu se rendre à ses obsèques (  LC
n°811). L’opposant, qui doit purger les
huit mois de prison restants, pourrait
bénéficier d’une mesure de grâce du
président Mahamadou Issoufou à
l’occasion de la fête de la République,
le 18 décembre, ou du Nouvel An.

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Diplomatie Premier cercle Réseaux d’affaires Hommes de pouvoir

Afrique de l'Ouest d'Etat, le Malien Ibrahim Boubacar limiter le recours aux garanties, voire
Keïta, l'Ivoirien Alassane Ouattara, le suspendre des assurances données à
Burkinabè Roch Marc Christian Kaboré certains opérateurs économiques et
LE FMI TRAQUE et le Béninois Patrice Talon. que le FMI juge indues.

LES DETTES
CACHÉES
Les neuf chefs d'Etat invités
à Dakar par la nouvelle directrice
du FMI Kristalina Georgieva
ont été dûment chapitrés sur l'abus
des garanties d'Etat.
Le Fonds monétaire international
(FMI) mène une campagne active contre
le système des garanties souveraines,
utilisées par de nombreux Etats africains
pour masquer leur niveau réel d'endet-
tement. Des négociations ont été lancées
par la nouvelle directrice du Fonds,
Kristalina Georgieva, avec plusieurs
pays de la sous-région, et le sujet a été
longuement abordé dans les coulisses
de la "conférence de haut niveau" orga-
nisée les 2 et 3  décembre à Dakar, à
laquelle participaient, entre autres chefs
Hors bilan. Les garanties souveraines
sont largement utilisées dans les
contrats d'énergie ou de BTP. L'Etat
s'engage sur un montant d'achat envers
le promoteur d'une centrale ou d'une
raffinerie et l'entreprise, forte de cette
promesse, emprunte sur les marchés
internationaux. Sur le papier, il ne
s'agit que d'une caution mais, pour le
FMI, ces garanties sont comptabilisées
comme de la dette, au même titre que
les emprunts internationaux. Une clas-
sification que les Etats ouest-africains
ne respectent pas toujours : les missions
du Fonds font régulièrement apparaître
des garanties qui ne figurent pas au
passif des comptes d'Etat.
Face à l'augmentation générale du
niveau d'endettement en Afrique de
l'Ouest, l'institution a donc entrepris
des négociations directes avec plu-
sieurs pays de la sous-région, aux pre-
miers rangs desquels la Côte d’Ivoire,
le Bénin, le Togo et le Liberia, pour
Le BTP en ligne de mire. Ces pourpar-
lers ne visent aucune entreprise nommé-
ment, mais ciblent tout particulièrement
le secteur du BTP, qui fait un usage de
plus en plus immodéré des garanties.
Le groupe Ebomaf (Entreprises Bon-
koungou Mahamadou et fils) a ainsi
obtenu plusieurs marchés assortis de
garanties d'Etat. George Weah, le pré-
sident du Liberia, a octroyé un contrat
de 500 millions $ à Ebomaf pour des
projets routiers de 337 kilomètres assorti
d'une assurance de l'Etat libérien. Même
chose en Côte d'Ivoire, où Ebomaf dis-
pose d'une garantie de 179 milliards F
CFA (272 millions €) pour des chantiers
dans le nord du pays.
Mahamadou Bonkoungou, le fonda-
teur d'Ebomaf, est également le pro-
priétaire de la compagnie aérienne
Liza International, dont les avions sont
souvent affrétés gracieusement pour
les présidents de la sous-région (  voir
notre enquête). 

FRANCE / AFRIQUE L'activisme africain du député Bruno Fuchs

Elu du Modem et membre
de la majorité, l'ancien
communicant Bruno Fuchs
multiplie depuis un an
les initiatives africaines.
Le 17 novembre, sur le tarmac
de l'aéroport international de
Dakar, parmi l'imposante délé-
gation qui accompagnait le pre-
mier ministre français Edouard
Philippe et la ministre des armées
Florence Parly, venus participer
au Forum international de Dakar
sur la paix et la sécurité, figurait
un discret député de la majorité :
Bruno Fuchs. Loin d'en être sa
première excursion africaine, le
parlementaire multiplie depuis
son arrivée au Palais Bourbon les
déplacements sur le continent.
Véritable cumulard des groupes
d'amitié France-Afrique, Bruno
Fuchs préside le groupe France-
Guinée équatoriale. Il est éga-
lement vice-président des
groupes France-Côte d'Ivoire,
France-Bénin, France-Guinée et
France-Sénégal. En moins d'un
un an, ce membre de la majorité
(Modem) s'est ainsi rendu à plu-
sieurs reprises à Abidjan, Dakar,
Kigali, Yaoundé, Malabo ou encore
Nouakchott, où il se trouvait début
novembre. La plus grande partie
de ces déplacements s'inscrit
officiellement dans le cadre de
sa mandature et de ses fonctions
de vice-président de l'influente
Assemblée parlementaire de la
francophonie.
Mais l'assidu des groupes d'ami-
tié ne limite pas ses rencontres
aux seuls dirigeants africains en
place et voit également des oppo-
sants. Ainsi, début novembre, il
a déjeuné avec l'ancien pré-
sident de l'Assemblée nationale
ivoirienne Guillaume Soro, qu'il
connaît personnellement depuis
décembre 2017 et qui a récem-
ment fait l'objet des attentions
appuyées du Tout-Paris du lob-
bying (  LC n°812). Bruno Fuchs
est également proche du leader
de l'opposition guinéenne, Cellou
Dalein Diallo dit "CDD", qu'il a
déjà reçu dans son bureau de
l'Assemblée nationale, rue de
l'Université. L'élu du Haut-Rhin
reconnaît volontiers soutenir ce
dernier dans son combat contre
la réforme constitutionnelle sou-
haitée par le président guinéen
Alpha Condé.
Avant d'intégrer l'Assemblée
nationale, Bruno Fuchs a œuvré
près de dix ans dans le secteur de
la communication : il a longtemps
géré deux cabinets de commu-
nication d'influence. Le premier,
Image & stratégie, était très actif
en Afrique, notamment au Maroc
et au Sénégal. Il a été revendu
au groupe All Contents d'Olivier
Breton trois mois après l'arrivée
de Bruno Fuchs sur les bancs de
l'Assemblée National. Le second,
Ligne 42, est toujours géré par le
parlementaire.
La rumeur insistante - et à ce
jour non vérifiée - qui voudrait
que l'administration Macron
s'apprête à créer un secréta-
riat d'Etat à la francophonie est
encore venue gonfler les voiles
du député Fuchs. Très actif sur
ce dossier en sa qualité de vice-
président de l'Assemblée parle-
mentaire de la Francophonie et
familier de la secrétaire générale
de l'Organisation internationale
de la francophonie (OIF), Louise
Mushikiwabo, il est vu par ses
collègues comme un candidat
potentiel si le secrétariat d'Etat
voit le jour.
Fils d'un ancien député UDF actif
dans les groupes d'amitiés France-
Afrique en son temps, Jean-Paul
Fuchs, Bruno Fuchs peut en outre
s'appuyer sur sa proximité avec
le secrétaire d'Etat auprès du
ministre des affaires étrangères,
Jean-Baptiste Lemoyne. Ce der-
nier l'avait notamment missionné
comme représentant de la France
à Malabo auprès du président
équato-guinéen, Teodoro Obiang
Nguema, lors du cinquantième
anniversaire de l'indépendance du
pays, le 12 octobre 2018. 

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Diplomatie
RDC Comment le FCC prépare le retour
de Joseph Kabila
Si officiellement l'ancien
président congolais est retiré
dans son ranch du Katanga,
plusieurs de ses proches
préparent déjà son come-back.
C'est une image très trumpienne que Joseph
Kabila a posté le 1er décembre sur Twitter :
Ray Ban vissées sur le nez, entouré d'une
dizaine de membres du club des motards
de Kinshasa, l'ancien président parade sur sa
custom façon Harley-Davidson le long d'une
artère de Muanda (Kongo-Central). A sa droite,
celui qui fut son conseiller diplomatique et
l'ambassadeur de la RDC au Royaume-Uni,
Kikaya Bin Karubi. Fidèle parmi les fidèles
de l'ex-chef de l'Etat, c'est ce même Kikaya
Bin Karubi qui a organisé cette déambulation
aux allures de meeting politique.
Soigneusement orchestrée, cette opé-
ration de communication s'est tenue en
marge d'une retraite des cadres du Front
commun pour le Congo (FCC), le mou-
vement pro-Kabila qui s'est réuni à Kisantu
du 27 novembre au 1er décembre. Pourtant
avare d'apparitions publiques, l'ancien
ANGOLA João Lourenço au cœur
de la crise vaticane
La visite qu'a effectuée le
président angolais mi-novembre
à Rome est intervenue en
pleine enquête du Saint-Siège
sur les opérations financières
de l'ancien nonce à Luanda.
Après avoir signé en septembre un
concordat accordant à l’Eglise catholique
une personnalité juridique, ce que l'ex-
marxiste José Eduardo dos Santos s'était
toujours refusé à faire, le président ango-
lais João Lourenço a été reçu en audience
par le pape François le 12 novembre.
L'entretien, qui a notamment porté sur
une hypothétique visite du souverain
pontife à Luanda, a eu lieu alors que la
police vaticane enquête activement sur le
cardinal italien Giovanni Angelo Becciu.
Cet ancien substitut pour les affaires géné-
rales à la Secrétairerie d’Etat fut nonce en
Angola pendant près de dix ans. Le cardinal
Becciu avait la haute main sur les fonds ali-
mentés par le denier du culte, qui collecte les
dons des fidèles à travers le monde, et a réa-
lisé plusieurs investissements, notamment
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Premier cercle
président a participé à certaines des réu-
nions du mouvement.
Ces trois jours de conciliabule du parti de
Kabila se sont tenus alors que plusieurs cadres
du FCC ne cachent pas plus leur mécontente-
ment à l'égard de l'alliance avec l'Union pour
la démocratie et le progrès social (UDPS)
de Félix Tshisekedi et poussent l'ex-chef de
l'Etat à revenir dans l'arène politique. Parmi
eux, outre Kikaya Bin Karubi, figurent notam-
ment André-Alain Atundu Liongo, patron du
renseignement sous Mobutu Sese Seko et
porte-parole du FCC, ou encore Constant
Mutamba, membre du bureau politique et
très actif auprès des jeunes du mouvement.
Mi-novembre, ce dernier a notamment
réclamé la démission du vice-président de
l'Assemblée Nationale, Jean-Marc Kabund,
ami de Félix Tshisekedi et président intérimaire
de l'UDPS. Fin octobre, le FCC avait lancé
un débat internet sur l'éligibilité de Joseph
Kabila afin de prendre la température quant à
éventuel retour de l'ancien président. Les clips
politiques montés par des militants annonçant
le come-back de l'ancien président se sont
multipliés ces dernières semaines.  Fortunet Alain Nouatin demande que "tous
dans l'immobilier londonien, révélés par le
 Financial Times et jugés "opaques" par
les conseillers de l'actuel prélat.
Le cardinal Becciu était au mieux avec tout
l'establishment politico-économique de
Luanda. Ainsi, lorsqu'en 2012 la société
Grupo António Mosquito de l'oligarque
António Mosquito a dû avancer les sommes
correspondant à ses obligations de dévelop-
pement sur le bloc pétrolier 15/06, c'est vers
le cardinal qu'elle s'est tournée, sollicitant
du Vatican un prêt de 200 millions $. La
demande est restée à l'étude pendant un an
avant que le Crédit suisse, qui conseille la
Secrétairerie d'Etat sur sa stratégie d'inves-
tissement, ne déconseille l'opération.
Le cardinal Becciu est depuis 2018 préfet
de la Congrégation pour la Cause des
Saints. L'actuelle Secrétairerie d'Etat est
nettement moins bien disposée envers
l'Angola : au lieu d'élever au cardinalat
l'évêque de Lubango, Gabriel Mbilingi,
comme le voulait la présidence angolaise,
le pape François a promu un quasi-dissident,
l'ancien délégué apostolique au Cabinda
Eugenio Dal Corso (  LC n°807)  fils, Mahamat Idriss Déby.
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GABON
UN REMANIEMENT
CHASSE L'AUTRE…
Chaque mois apporte désormais son remaniement
gouvernemental au Gabon, et le dernier, intervenu le
2 décembre, pourrait très vite être suivi d'un autre, plus
large, début janvier. Outre l'éviction de l'ex-directeur de
cabinet présidentiel Brice Laccruche Alihanga (voir
 P.1), qui n'aura occupé l'éphémère "ministère du
suivi du développement humain" que trois semaines,
le dernier remaniement consacre le retour de Lambert-
Noël Matha au ministère de l’intérieur, qu’il avait quitté
en octobre. Natif de Franceville, dans le Haut-Ogooué,
Matha remplace Edgard Anicet Mboumbou Miyakou,
un proche de Laccruche Alihanga promu porte-parole
d'un gouvernement qu'il pourrait quitter dès le mois
prochain. Plusieurs autres proches de l'ex-directeur de
cabinet de la présidence, comme le ministre de l'éco-
nomie Roger Owono Mba, ont été écartés (le nouveau
ministre de l'économie est Jean-Marie Ogandaga, un
Benga de Cap Estérias, au nord de Libreville, qui n’a
aucun lien de parenté avec le nouveau directeur du
cabinet présidentiel, Théophile Ogandaga, qui est lui
un Myéné de Port-Gentil).
BÉNIN
PARANOÏA SUR LES
JEUNES OFFICIERS
Dans une directive confidentielle adressée le
7 novembre à l'état-major, le ministre de la défense
les départs en formation d'élève officier" soient
suspendus jusqu'à nouvel ordre, et ce "sur ins-
truction du président de la République". La mesure
concerne non seulement les officiers qui devaient
partir se former à l'extérieur du pays, mais égale-
ment ceux qui devaient participer à des sessions
au Bénin même, mais hors de leurs casernes.
TCHAD
L'ACCORD DE PAIX DE
MISKI DÉJÀ FRAGILISÉ
L'accord de paix signé début novembre entre le
gouvernement tchadien et le Comité d'autodéfense
de Miski menace de s'effriter (  LC n°811). Fin
novembre, des affrontements sporadiques se sont
déroulés dans le Tibesti entre orpailleurs et Forces
armées tchadiennes (FAT). Dans la mine d'or de
Tourkou, non loin de Wour, plusieurs incidents entre
jeunes groupes d'orpailleurs et des membres des FAT
ont eu lieu entre le 20 novembre et le 1er décembre.
Ces affrontements interviennent alors qu'une intense
rumeur faisant état de plusieurs concessions minières à
un groupe israélien s'est répandue dans tout le Tibesti
ces derniers jours. Début octobre, le ministre de la
défense tchadien, Mahamat Abali Salah, avait lancé
une offensive contre les groupes d'orpailleurs présents
dans le Tibesti. Très vite, les FAT avaient été mises
en échec, poussant le gouvernement à entamer des
négociations avec les groupes rebelles. Le 30 octobre,
Idriss Déby avait ainsi reçu une délégation du Comité
d'autodéfense de Miski à N'Djamena. Mahamat Abali
Salah avait été écarté de l'ensemble de ces négocia-
tions, le président tchadien préférant s'appuyer sur son
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Diplomatie
AFRIQUE L'audit qui affole le foot
C'est dans les prochaines semaines que
la Confédération africaine de football
(CAF) devrait rendre publique l'exper-
tise judiciaire de ses comptes. Placée
depuis août sous la responsabilité de
la Sénégalaise Fatma Samoura, secré-
taire générale de la FIFA (Fédération
internationale de football association),
la CAF a d'ores et déjà licencié sept
salariés et résilié début novembre le
contrat d'agence qui la liait à Lagardère
sports. La filiale du groupe Lagardère
était chargée de la commercialisation des
droits télévisuels de la Coupe d’Afrique
des nations (CAN), mais également du
Championnat d’Afrique des nations
(CHAN) et de la Ligue des champions.
MAURITANIE Levernis craque
entre Aziz et Ghazouani
Les tensions entre l'ex-chef de l'Etat
Mohamed Ould Abdel Aziz et son successeur
Mohamed Ould Ghazouani menacent le
subtil équilibre gouvernemental qui prévalait
depuis l'été. Rentré discrètement à Nouakchott
le 16 novembre, officiellement pour participer
aux cérémonies de la fête nationale mauri-
tanienne qui se tenaient le 28 novembre
(‌  LC n°812), l'ancien président mauritanien
a finalement boycotté l'événement qui se
tenait pourtant dans son fief de l'Akjoujt.
Point de départ des divergences : la tête de
l'Union pour la République (UPR), le parti
présidentiel. Le 22 novembre, lors d'un tête-à-
tête tendu avec son prédécesseur, Ghazouani
avait fait état de sa volonté de prendre le lea-
dership de l'UFR en qualité de chef de l'Etat,
non sans irriter l'ancien président qui souhaite
garder la main sur la formation. Symbole des
CONGO Lazard sans Pigasse
Trois semaines avant de quitter définitive-
ment Lazard, le numéro deux du conseil finan-
cier de la banque, Matthieu Pigasse, était fin
novembre au Radisson Blu de Brazzaville.
Depuis 2017, Pigasse supervisait le contrat
de Lazard avec le Congo : la banque a aidé le
pays à négocier un programme avec le FMI,
voté par l'institution cet été (  LC n°803). Un
contrat hautement personnalisé : l'oncle du
banquier, le journaliste Jean-Paul Pigasse,
dirige l'hebdomadaire Les Dépêches de
Brazzaville, très proche du pouvoir congolais.
Malgré le départ de son principal anima-
teur, Lazard devrait a priori garder le contrat
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Premier cercle
La CAF a justifié la résiliation du contrat en
arguant que l'ex-président de la confédération
Issa Hayatou ainsi que l'ancien secrétaire
général Hicham el-Amrani avaient tous deux
été condamnés pour fraude par la cour écono-
mique du Caire l'an dernier. En outre, l'autorité
de la concurrence de la Comesa, le marché
commun d'Afrique orientale et australe, a
ouvert une enquête en 2017 sur ce contrat.
Lagardère, qui conteste vivement la décision
de la CAF, souligne pour sa part que les inves-
tigations de la Comesa sont toujours en cours.
Sans attendre l'issue du litige, la FIFA lan-
cera le 18 décembre un appel d’offres pour
la commercialisation des droits médias des
matchs de qualification des équipes africaines
à la Coupe du monde de 2022, au Qatar.  (téléphone et internet) ?
tensions entre les deux hommes, Mohamed
Ould Ghazouani a limogé, le 26 novembre,
le commandant du Groupement de sécu-
rité présidentielle (ex-Basep), le colonel
Mahfoudh Ould Mohamed Hadj, jugé trop
proche de son prédécesseur, pour y placer
un fidèle en la personne du colonel Ahmed
Ould Mohamed Lemleih. Le Basep avait joué
un rôle central dans les coups d'Etat de 2005
et de 2008. Dorénavant, les divergences déjà
palpables entre Ghazouani et Aziz menacent
de déborder sur l'équilibre gouvernemen-
tal. Dans les ministères, à Nouakchott, les
bruits quant à un remaniement imminent se
sont multipliés ces derniers jours. Plusieurs
ministres proches de la branche pro-Aziz de
l'UPR sont dans le collimateur, à l'instar du
puissant ministre du pétrole, des mines et
de l'énergie, Mohamed Ould Abdel Vetah.  Eric Peltier depuis juillet dernier, EUTM-RCA est
de conseil au Congo. Mais la banque devra
cohabiter avec l'autre éminence financière du
pays, l'ancien directeur du FMI Dominique
Strauss-Kahn, qui dispose également d'un
mandat d'accompagnement des relations
du pays avec le FMI. Pigasse et Strauss-Kahn
s'entendaient parfaitement : le premier a été
le conseiller technique du second au minis-
tère des finances dans les années 90 (  LC
n°726). A tel point que Dominique Strauss-
Kahn accompagnait Matthieu Pigasse lors de
sa tournée d'adieu à Brazzaville la semaine
dernière. Les relations seront-elles aussi
fluides avec le successeur du banquier ?  Miskine, a été arrêté à N’Djamena.
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Réseaux d’affaires Hommes de pouvoir
Case à devinettes
DAOI
Quel diplomate français est d'ores
et déjà pressenti pour succéder
à Rémi Maréchaux à la tête de
Direction Afrique et océan Indien
(DAOI) du Quai d'Orsay ?
CONSEIL
Quel ministre très proche d'Alassane
Ouattara a conseillé au président ivoirien
ne plus accueillir dans le pays l'ancien
président burkinabè Blaise Compaoré,
en exil à Abidjan depuis 2014 ?
OFFICIER
Quel nouveau membre du Conseil
national de sécurité (CNS) gabonais
a été formé par le très discret Jean-
Charles Solon, responsable du Silam,
le centre d'interception présidentiel
PORTRAIT
Combien de portraits d'Adama Bictogo
trônent-ils dans son bureau au siège du
Rassemblement des houphouëtistes
pour la démocratie et la paix (RHDP),
suscitant régulièrement les moqueries
de plusieurs cadres du parti ?
CENTRAFRIQUE
VERS LE DÉPLOIEMENT D'UNE
MISSION CIVILE EUROPÉENNE ?
Alors que l'élection présidentielle centrafricaine
de 2020 se déroulera sous le regard inquiet de
la communauté internationale, l'Union euro-
péenne réfléchit actuellement aux modalités du
déploiement d'une mission civile européenne
sur le modèle d'EUBAM Libya. A terme, cette
mission civile pourrait prendre le relais d'EUTM-
RCA, la mission militaire de l'Union européenne
dans le pays. Commandée par le général français
notamment chargée de dispenser des modules de
formation à l'égard des Forces armées centrafri-
caines (FACA). Alors que les incidents sécuritaires
se sont multipliés ces dernières semaines en
Centrafrique, le mandat de la mission des Nations
unies, la Minusca, a été renouvelé mi-novembre
par le Conseil de sécurité de l'ONU. Dans le cadre
de son mandat, la Minusca a entre autres vocation
à accompagner et soutenir l'élection présidentielle
de 2020. Cette dernière s'annonce d'ores et déjà
tendue alors que l'accord de paix de Khartoum,
signé le 6 février 2019 entre le gouvernement
et quatorze groupes armés, est plus que jamais
fragilisé. Le 19 novembre, le chef rebelle du Front
démocratique du peuple centrafricain (FDPC) et
ancien chef de la sécurité de l'ancien président
Ange-Félix Patassé, le général Abdoulaye
4 DÉCEMBRE 2019 - Nº813
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Diplomatie Premier cercle Réseaux d’affaires Hommes de pouvoir

Afrique de l'Ouest amont de la cession de trois agences du
groupe en Afrique de l'Ouest.
ALPHA CONDÉ Le lobbying d'Alpha Condé. BNP Pari-
bas veut céder les trois filiales au même
PERTURBE groupe et, au terme d'un long appel
(‌  LC n°804). Alassane Ouattara entre-
tient en effet des liens plus que tendus
avec son homologue guinéen et a critiqué
mezza voce les projets de troisième mandat
du président guinéen (  LC n°806). AFG
est en outre le partenaire du marocain

LA CESSION d'offres, a sélectionné deux finalistes :

DU RÉSEAU
BNP PARIBAS
La banque française a shortlisté
deux candidats pour racheter ses
filiales au Mali, au Burkina et en
Guinée. Mais l'un des deux groupes
retenus déplaît à la présidence
guinéenne, qui renâcle.
Les responsables Afrique de BNP Pari-
bas vont effectuer avant la fin de l'année
une grande tournée dans l'ouest du conti-
nent qui doit les emmener à Bamako,
­Ouagadougou, Conakry et Abidjan. Objet
de ce voyage : informer les présidences en
l'ivoirien ­Atlantic Financial Group (AFG)
de l’homme d’affaires Bernard Koné
Dossongui et la société d'intermédiation
financière burkinabè Lilium Capital de
Simon Tiemtoré. L'offre du premier serait
jugée plus avantageuse que celle du second
par BNP Paribas, mais Lilium Capital dis-
pose d'un parrain de choix en la personne
du président guinéen Alpha Condé. Ce
dernier a récemment adressé un courrier
officiel à BNP Paribas, lui demandant de
privilégier la candidature de Lilium Capital,
qui contrôle déjà Vista Bank en Guinée.
L'ombre d'Alassane Ouattara. Mais la pré-
sence de Lilium en Guinée n'explique pas, à
elle seule, l'initiative du président guinéen.
Ce dernier s'inquiète de la proximité, réelle
ou supposée, du PDG d ­ 'Atlantic Finance
Group avec la présidence ivoirienne
Banque centrale populaire (BCP) au sein
de la Banque Atlantique en Afrique de
l'Ouest. Or Rabat, comme Abidjan, s'est
beaucoup inquiété des velléités d'Alpha
Condé de se succéder à lui-même pour
la deuxième fois (  LC n°802).
L'embarras de BNP Paribas. L'initiative de
la présidence guinéenne gêne considéra-
blement BNP Paribas, qui veut absolument
éviter de braquer Conakry et mettre en
danger la cession de ses agences, étape
essentielle de son retrait d'Afrique. Le
groupe a d'ores et déjà retardé l'annonce
des résultats de l'appel d'offres, clos depuis
fin juillet. La tournée ouest-africaine que
préparent ses responsables vise à lever
les hypothèques politiques sur la vente et
éviter que les pays concernés ne viennent
bloquer le processus par le biais de leurs
agences de régulation financière. 

Business
AFRIQUE CENTRALE
ECOLOG JOUE ET GAGNE
L'annonce officielle ne devrait pas
intervenir avant le début de l'année
prochaine, mais le groupe émi-
rati Ecolog de l'homme d'affaires
macédonien Nazif Destani devrait
obtenir le renouvellement de ses
contrats d'accompagnement en
vivres et équipement des forces des
Nations unies au Mali (Minusma) et
en Centrafrique (Minusca). Ecolog
fournit les casques bleus dans les
deux pays depuis 2014. Plusieurs de
ses concurrents s'étaient position-
nés sur le contrat, sans succès. Au
début de l'année, Ecolog avait tenté
de développer ses activités africaines
en faisant une offre pour remplacer
le groupe monégasque Esko de la
famille Zanotti, qui fournit la mission
des Nations unies au Soudan du Sud
(UNMISS). Mais malgré l'offensive
d'Ecolog, Esko, fournisseur histo-
rique de l'ONU depuis les années 80,
était parvenu à garder son contrat.
Quelques mois auparavant, à la fin
de l'année 2018, Ecolog avait égale-
ment essayé d'enlever le très lucratif
contrat d'approvisionnement de la
Monusco en RDC, mais s'était fait
doubler par le consortium formé par
le négociant pétrolier indien Hashi
Energy et le conglomérat émirati SS
Lootah. Hashi fournissait déjà l'ONU
en RDC à partir de ses entrepôts de
Mombasa depuis 2015.
CAMEROUN
LE PORT AUTONOME
VA SE PASSER DE
CONCESSIONNAIRE
Comme l'avait anticipé La Lettre
du Continent (  LC n°812), le Port
autonome de Douala (PAD) va
reprendre lui-même la gestion du
terminal à conteneurs de Douala
le 31 décembre, date d'expiration
de la concession du groupement
Douala International Terminal (DIT),
qui associe Bolloré et AP Moller-
Maersk. Le PAD a déjà acquis auprès
de la société Navis un logiciel de
gestion du circuit des conteneurs
(Terminal Operating System ou TOS).
Le coût d'acquisition de la licence
de l'outil, considérable, sera ensuite
répercuté sur le prochain opérateur.
L'actuel opérateur, DIT, utilise pour
sa part l'outil de la société TGI de
Dunkerque. Le choix d'un nouvel
opérateur pour le terminal a été
conditionné, suite à la demande de
Jean-Yves Le Drian, à l'épuisement
du litige judiciaire qui oppose Bolloré
au port de Douala (‌  LC n°810).
AFRIQUE DE L'OUEST
LES DÉÇUS DE LA
VENTE D'ORABANK
Officialisée le 21 novembre, la ces-
sion de la participation majoritaire
du fonds d'investissement Emerging
Capital Partners (ECP) dans le groupe
bancaire panafricain Orabank a fait
de nombreux déçus. Comme l'avait
révélé La Lettre du Continent (  LC
n°812), c'est la Caisse générale de
retraite des agents de l’Etat ivoi-
rienne qui l'avait emporté et repris
61,45% d'Orabank. L'agence de l'Etat
ivoirien a doublé les Nigérians d'Ac-
cess Bank, qui avaient également fait
une offre, tout comme le conglomérat
financier égyptien Beltone Financial
et les Ivoiriens de New African Capital
Partners, le fonds de Charles Kié,
associé pour l'occasion à l'agence
d'investissement du gouvernement
britannique CDC Group (ex-Com-
monwealth Development Corp).
C'est BNP Paribas qui pilote pour le
compte d'ECP le processus de cession.
CÔTE D'IVOIRE
ACCOR ABANDONNE
L'AÉROPORT
Refroidi par les déboires du Radisson
Blu, dont le taux de remplissage est
médiocre, le groupe hôtelier franco-
qatari Accor est en train de revenir
sur ses projets d'implantation de
deux hôtels Adagio et Novotel dans
l’aéroport d’Abidjan. Accor a com-
mencé à construire ces deux établis-
sements dans le quartier de Marcory
Zone 4 sur le boulevard Valéry-
Giscard-Estaing, en face du centre
commercial Cap Sud et à proximité
de l’hôtel Azalaï. A Abidjan, le groupe
Accor bénéficie des réseaux très
solides d'un de ses administrateurs,
l’ancien président français Nicolas
Sarkozy, très proche du chef de l'Etat
ivoirien Alassane Ouattara. Au sein
du conseil d'administration d'Accor,
Sarkozy est en charge du comité qui
supervise le développement interna-
tional du groupe. A Abidjan, Accor
opère déjà le Sofitel Ivoire, le Novotel
Plateau et le Mövenpick Plateau.
Avec les futurs Novotel Marcory et
Adagio Marcory, la capitale ivoi-
rienne sera le hub ouest-africain
du groupe hôtelier.

Tous les articles depuis 1992 sur AfricaIntelligence.fr 6/8 4 DÉCEMBRE 2019 - Nº813

Diplomatie
CÔTE D'IVOIRE Le
lobbying d'Olam
et Meridiam pour la ZI de Yopougon
Déjà associés en Mauritanie et au
Gabon, les deux poids lourds des
infrastructures Olam et Meridiam
déploient des trésors d'énergie
pour s'implanter en Côte d'Ivoire.
Joint-venture entre le fonds Meridiam et le
groupe singapourien Olam, la société Arise
vise la future zone industrielle de Yopougon,
au nord d’Abidjan, que le gouvernement veut
développer sur financement d'Afreximbank
(une première zone est construite à proximité
par China Harbour Engineering Co). Olam
et Meridiam, qui opèrent déjà ensemble une
zone économique spéciale à Owendo, au
Gabon, s'activent pour relayer leur projet
auprès de la primature ivoirienne. Leur émis-
SÉNÉGAL EDF convoite Akilee
En visite à Dakar fin novembre,
le PDG d'EDF Jean-Bernard Lévy
a évoqué avec le DG d'Akilee les
modalités d'une entrée au capital
de la start-up sénégalaise.
Accompagné de la DG d'EDF
International Networks, Marie-Line
Bassette, et de Valérie Levkov, en charge
de l'Afrique chez EDF, Jean-Bernard Lévy
s'est longuement entretenu fin novembre
avec le DG et fondateur de la start-up
Akilee, Amadou Ly, lui-même un ancien
d'EDF. Soucieux d'accélérer son implanta-
tion en Afrique francophone, l'énergéticien
a proposé à Akilee, active dans la fourniture
de compteurs électriques intelligents, une
entrée minoritaire à son capital. Une arrivée
du groupe français dans l'actionnariat d'Akilee
demanderait l'aval du ministre du pétrole et
Premier cercle
saire est Roselyne Chambrier Chalobah, qui
occupe le poste de responsable business
développement d’Olam au Gabon, mais est
surtout la belle-fille de l'ancienne secrétaire
générale de la présidence gabonaise Laure
Olga Gondjout.
Désormais installée en Côte d'Ivoire, l'an-
cienne collaboratrice d'Omar Bongo est en
effet très proche du premier ministre ivoirien,
Amadou Gon Coulibaly, et du couple prési-
dentiel ivoirien, Alassane Ouattara et
Dominique Ouattara. Lorsqu'elle travaillait
pour Omar Bongo, Laure Olga Gondjout avait
la haute main sur les relations entre la prési-
dence gabonaise et celle de Côte d'ivoire. Elle
est un pilier des dîners de la fondation Children
of Africa de la première dame ivoirienne. 
des énergies, Mouhamadou Makhtar, car
depuis février la start-up est détenue à 34%
par l'Etat sénégalais via la Société nationale
d'électricité du Sénégal (Senelec).
D'ores et déjà, Jean-Bernard Lévy a officia-
lisé la signature de deux conventions de
partenariat avec Akilee. Cette dernière doit
fournir d'ici 2030 plusieurs centaines de mil-
liers de compteurs (type Linky) dans le cadre
du plan Advanced Metering Infrastructure sou-
haité par Macky Sall. Le projet vise entre
autres à réduire drastiquement les pertes non
techniques (vols, problèmes de facturation,
etc.), estimées à près de 17%, alors que la
demande des ménages sénégalais croît
d’environ 8,4% par an. Akilee collabore déjà
avec plusieurs groupes chinois pour fournir
ces compteurs électriques, dont Hexing
Electrical Co. Amadou Ly est notamment
conseillé par l'avocat parisien Ali Hojeij. 
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Réseaux d’affaires Hommes de pouvoir
Décideurs
CÔTE D'IVOIRE ÉRIC N’GUESSAN,
NOUVELLE TÊTE D'ERNST & YOUNG
En pleine réorganisation, la filiale ivoirienne
du cabinet d’expertise comptable d’audit
Ernst & Young (EY) a choisi de ne pas
promouvoir Dramane Gon Coulibaly, gérant
associé mais également frère cadet du
premier ministre Amadou Gon Coulibaly, à
la tête de la structure. L'exposition politique
de ce dernier est en effet maximale depuis
que le président Alassane Ouattara a pour
la première fois publiquement indiqué, la
semaine dernière, qu'il ne se souhaitait pas
se représenter à l'élection présidentielle.
Il laisse le champ libre à Amadou Gon
Coulibaly pour être le candidat officiel du
Rassemblement des houphouëtistes pour
la démocratie et la paix (RHDP), le parti
au pouvoir. C'est donc Eric N’Guessan, tax
leader au sein d'EY Côte d'Ivoire, qui a été
promu directeur général, en remplacement
du Français Jean-François Albrecht.
CAMEROUN ÉRIC MANSUY
GÈRE LES COUPURES
Deux jours après sa nomination à la tête
d'Eneo, la filiale du fonds britannique Actis
qui gère la distribution d'électricité au
Cameroun, le Français Eric Mansuy a dû
gérer une coupure de courant qui a plongé
le 1er décembre Yaoundé dans l'obscurité.
Selon Eneo, ce sont les travaux menés
par la Société nationale de transport de
l’électricité (Sonatrel) qui perturbent son
système de distribution (  LC n°806). La
direction de la Sonatrel a récemment été
confiée à un administrateur civil à la retraite,
Victor Mbemi Nyankga, ex-fonctionnaire de
la territoriale qui n'a qu'une expérience limitée
en matière électrique. Outre les coupures
récurrentes, Eric Mansuy, qui a fait toute sa
carrière dans les filiales internationales d'EDF
(Liban, Yémen, Sénégal), va également devoir
gérer l'épineux problème de la dette des
agences publiques camerounaises vis-à-vis
d'Eneo, qui s'établit à près de 100 milliards F
CFA (152 millions €) de factures impayées.

Business
AFRIQUE DE L'OUEST
L'EFFET DOMINO
DE LA FAILLITE DE NOX
Six mois après la liquidation judiciaire
de la société nantaise de maîtrise
d'ouvrage Nox, les effets se font
encore sentir sur les nombreux
chantiers africains du groupe, qui
assuraient une part conséquente
de sa croissance. C'est ainsi Nox
qui détenait la maîtrise d'œuvre de
la construction du multiplexe Pathé
Cap Sud du quartier de Marcory à
Abidjan, aujourd'hui en retard sur le
planning initial (  LC n°812). Mêmes
dégâts collatéraux au Cameroun, où
Nox menait entre autres les travaux
d'édification de deux centres com-
merciaux à Yaoundé pour le compte
du distributeur franco-japonais CFAO.
Très implanté au Maroc, Nox a égale-
ment conduit de nombreux chantiers
à Casablanca, à l'instar de ceux du
centre commercial Anfa Place et de
la tour Al Noor, siège de nombreux
établissements financiers.
CÔTE D'IVOIRE
CARGILL VACILLE
SUR SON PIÉDESTAL
Champion du chargement de fèves
depuis plusieurs années, Cargill
West Africa et son responsable ultra-
connecté, Lionel Soulard, sont dis-
tancés par les Singapouriens d'Olam
et les Suisses de Barry Callebault
dans les deux premiers mois de la
campagne cacao 2019-2020. Fin
novembre, Cargill avait acheté envi-
ron 84 000 tonnes de fèves, loin
derrière les 99 316 tonnes d'Olam,
et moins que les 85 000 tonnes de
Barry Callebault. Le premier chargeur
ivoirien est la Société de commer-
cialisation de café cacao (S3C) de
la famille ivoiro-libanaise Omais, qui
a acquis 40 000 tonnes, suivie par
la Société agricole du café-cacao
(SACC) avec environ 20 000 tonnes.
Africa Sourcing de Loïc Folloroux, le
fils de la première dame Dominique
Ouattara, n’a à ce jour acheté que
11 000 tonnes de fèves.

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Diplomatie Premier cercle Réseaux d’affaires Hommes de pouvoir

Côte d'Ivoire l'ancien chef de l'Etat ne pourra se présenter

à la présidentielle et que le rôle lui reviendra SUR QUI S'APPUIE AFFI ?
donc. Depuis plusieurs semaines, celui qui fut
AFFI N'GUESSAN premier ministre de Laurent Gbagbo prépare
donc sa candidature pour 2020 et cherche à
GILBERT AMALAMAN
Au sein du FPI, Gilbert Amalaman a été de tous

PIÉGÉ PAR UNE rassembler ses troupes au sein d'un FPI en

les combats de Pascal Affi N'Guessan, dont il a été
le directeur de cabinet dès 2001. Aujourd’hui, les
deux hommes se partagent les postes électoraux
CANDIDATURE proie à de violentes luttes intestines. Des
calculs qu'une éventuelle candidature
de Bongouanou, fief natal d'Affi. Amalaman
y est député-maire et Pascal Affi N'Guessan
DE GBAGBO ? de l'ex-président ivoirien réduirait
à néant. Dans le contexte actuel,
député et président du conseil régional.

Laurent Gbagbo reste persuadé d'être KOUAKOU KRA

Alors que Laurent Gbagbo a confié ces
derniers jours à plusieurs de ses proches
sa volonté de se présenter à l'élection prési-
dentielle de 2020 sous la bannière du Front
populaire ivoirien (FPI), l'actuel président du
parti, Pascal Affi N'Guessan, se retrouve dans
une situation particulièrement délicate. Ayant
refusé d'obtempérer quand Laurent Gbagbo
lui a demandé de quitter la tête du parti il y a
un an, Pascal Affi N'Guessan parie depuis que
le seul capable d'unifier le FPI pour 2020,
et ce en dépit des menaces judiciaires qui
continuent de planer au-dessus de lui. La
Cour pénale internationale (CPI) doit sta-
tuer sur l'appel de son acquittement au mois
de juillet. Une candidature de l'ancien pré-
sident viendrait considérablement rebattre
les cartes au moment où Alassane Ouattara
a officialisé sa volonté de passer la main, sauf
si Laurent Gbagbo ou Henri Konan Bédié
était candidat. 
Fidèle parmi les fidèles du président du FPI,
Kouakou Kra est vice-président du parti. Il
supervise l’élaboration de la liste des 549
personnes qui intégreront les démembrements
de la Commission électorale indépendante
(CEI) dans tout le pays, et est par ailleurs vice-
président de la coalition des partis de gauche,
l'Alliance des forces démocratiques (AFD).
ALAIN DOGO
Ex-ministre de la défense de Gbagbo, Alain Dogo
est le représentant de l’AFD/FPI au sein de la CEI,
poste qu'il a obtenu grâce au soutien d'Affi.

SÉNÉGAL Birame Diop vole en escadrille CONGO Pierre Moussa

Nommé en septembre chef d'état-major
général des armées (CEMGA), le général et
aviateur Birame Diop a été missionné par le
président sénégalais pour entamer un travail
de modernisation de l'armée de l'air sénéga-
laise (  LC n°809). Considérée comme
"l'enfant pauvre" des Forces armées du
Sénégal, l'aviation a longtemps été laissée
de côté au profit de la marine et de l'armée
de terre, principale vitrine des militaires séné-
galais. Birame Diop doit notamment super-
viser la construction d'une base de défense
aérienne dans la région de Dakar. Pour ce
CAMEROUN Jean-Marie
la zizanie au RDPC
Fixées au 9 février 2020, les élections légis-
latives et municipales suscitent de violents
remous au sein du Rassemblement démo-
cratique du peuple camerounais (RDPC) de
Paul Biya. A quelques encablures du palais
présidentiel d'Etoudi, dans la circonscription
de Yaoundé 1, les partisans de l'oligarque
Jean-Marie Abouna, responsable local du
RDPC et PDG du groupe de travaux publics
faire, Thales a livré au Sénégal début
novembre deux radars longue portée Ground
Master 400 (  LC n°810). Une seconde base
aérienne consacrée à la chasse doit aussi
voir le jour. Mi-octobre, le chef d'état-major
de l'armée de l'air, le général Joseph
Mamadou Diop, a validé l'achat de quatre
avions d'entraînement Aero L-39NG auprès
du constructeur tchèque Aero Vodochody.
Ancien chef d'état-major particulier de Macky
Sall, Birame Diop est le second aviateur à
occuper le poste de CEMGA après Mansour
Seck, en poste de 1988 à 1993.  fois ministre, devrait conduire le parti jusqu’à la
Abouna sème
Socatraco, font ainsi le coup de main contre
les instances du parti. Dans ce quartier straté-
gique, l'homme d'affaires, connu pour avoir
sponsorisé des tournois de tennis, affronte
le maire sortant Emile Andzé Andzé, fils de
l'ex-baron du régime Gilbert Andzé Tsoungui.
Les deux hommes se sont déjà disputé la
présidence de la section locale du RDPC, fina-
lement remportée par Jean-Marie Abouna.  cadet du chef de l'Etat et député d'Oyo.
nouveau secrétaire
général du PCT ?
Pour éviter l’éclatement du Parti congolais du
travail (PCT), en proie à une violente guerre de lea-
dership (  LC n°808), le président congolais Denis
Sassou Nguesso (DSN) pourrait nommer comme
secrétaire général son ami Pierre Moussa, 78 ans,
lors du congrès du mouvement, le 27 décembre.
Président de 2012 à 2017 de la Communauté
économique et monétaire de l’Afrique centrale
(Cemac), cette figure consensuelle du PCT, plusieurs
présidentielle de 2021, lors de laquelle Denis Sassou
Nguesso souhaite briguer un nouveau mandat.
Kouyou d’Owando, ville du nord du pays, à une
centaine de kilomètres d’Oyo, fief natal de Sassou,
Pierre Moussa a régulièrement joué le rôle de go-
between du président congolais auprès de plusieurs
opposants. Il avait ainsi été missionné pour entamer
des négociations avec le général Jean-Marie Michel
Mokoko, ex-challenger de DSN à la dernière pré-
sidentielle de 2016 et incarcéré à la maison d’arrêt
de Brazzaville. Depuis la rentrée, le PCT est miné
par des dissensions entre Pierre Ngolo, son actuel
secrétaire général et président du Sénat depuis 2017,
et Denis Christel Sassou Nguesso alias "Kiki", fils
 

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Tous les articles depuis 1992 sur AfricaIntelligence.fr 8/8 4 DÉCEMBRE 2019 - Nº813

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