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ORGANISATION

ADMINISTRATIVE

Pr. Driss BOUZAFFOUR, Docteur en droit public


ANNEE 2020-2021
Chapitre Introductif

Le droit administratif en tant que discipline juridique, peut être défini comme étant une
discipline de droit public interne qui se situe dans le prolongement naturel du droit
constitutionnel. Celui-ci précise les notions d'Etat et de gouvernement et étudie les rapports
entre les gouvernants et les gouvernés. Quant au droit administratif s'occupe de l'étude de
l'organisation administrative de l'Etat, de l'action administrative et de sa soumission à la légalité,
des activités administratives et du contrôle juridictionnel de l'Administration. Mais le droit
administratif se définit aussi en tenant compte des caractéristiques de ses règles, de leurs
particularités et de leur contenu. Il s'agit dans ce cas de l'ensemble des règles juridiques
différentes de celles du droit privé qui régissent les relations de l'administration avec les
particuliers et qui s'appliquent à l'organisation, à l'action et aux activités administratives ainsi
qu'au contentieux administratif.
A. De Laubadère définit le droit administratif comme étant "La branche de droit public interne
qui comprend l'organisation et l'activité de ce que l'on appelle couramment l'administration,
c'est-dire, l'ensemble des autorités, agents et organismes, chargés sous l'impulsion du pouvoir
politique d'assurer les multiples interventions de l'Etat moderne. Cette définition appelle des
précisions préalables concernant la relation du droit administratif avec d’autres disciplines
voisines.
I- la relation du droit administratif avec les autres disciplines
A - droit administratif et droit constitutionnel
La première discipline avec laquelle le droit administratif communique et peut avoir des
imbrications est le droit constitutionnel, on peut dire aussi que le droit administratif se situe
dans le prolongement direct du droit constitutionnel. Ces deux disciplines, bien que sur le plan
pédagogique appartiennent à deux enseignements différents, ont cependant des domaines
communs. On peut citer quelques exemples à ce sujet :
• L'étude du Pouvoir exécutif relève, en effet, du droit constitutionnel qui envisage la
description du système général de gouvernement du pays. Elle relève aussi du droit
administratif en ce sens que les organes du gouvernement sont précisément placés à la tête de
l'organisation administrative du pays. La description de la structure gouvernementale relève
aussi bien de l'une que de l'autre discipline. Ce qui montre à travers cet exemple des
"chevauchements" entre les deux matières.
• On peut aussi prendre un autre exemple plus frappant de ces imbrications. Il s'agit du Pouvoir
réglementaire qui relève des deux disciplines : L'article 72 de la constitution du 2011 dispose
que "les matières autres que celles qui sont du domaine de la loi appartiennent au domaine
réglementaire". Il s'agit du Pouvoir réglementaire qui relève des deux disciplines : »
La délimitation des domaines respectifs de la loi et du règlement constitue d'ailleurs un point
où "la compétence du juge constitutionnel et celle du juge administratif, sont alternatives sinon
concurrentes et donc nécessairement en relation".
B - droit administratif et finances publiques
A ce sujet, il convient d'observer que certains auteurs considèrent que les finances publiques
constituent une branche particulière du droit public interne. Ce particularisme correspond, selon
ces auteurs, à une véritable autonomie du droit financier, autonomie qui lui donne une base
scientifique. Il n'en reste pas moins comme on a pu le démontrer que la distinction du droit
administratif et du droit financier n'a elle aussi qu'une valeur relative et qu'il existe là encore
entre ces deux disciplines des "chevauchements". Les finances publiques apparaissent d'ailleurs
comme un des "aspects des interventions administratives'. Elles constituent les moyens
financiers de l'action des administrations publiques. Cependant, sur le plan pédagogique, les
finances publiques relèvent d'un enseignement autonome.

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C- droit administratif et science administrative
La science administrative peut se définir comme "la branche des sciences sociales qui tend à
décrire et à expliquer la structure et les activités des organes qui, sous l'autorité du pouvoir
politique, constituent l'appareil de l'Etat et des collectivités publiques". Deux éléments
apparaissent dans cette définition : La science administrative est d'abord une "science". Ce qui
veut dire que le spécialiste de la science administrative doit observer une attitude objective dans
ses investigations en évitant avec soin de mêler les jugements de fait et les jugements de valeur.
Le droit administratif est une discipline normative, c'est-à-dire qu'il vise l'étude des règles qui
régissent ou qui du moins devraient régir les actes des personnes administratives (loi,
règlement, décision de justice).
Tout comportement est jugé en fonction d'une règle (législative, réglementaire,
jurisprudentielle). Le spécialiste de droit administratif est un juriste, et comme tout juriste, sa
méthode est fondée sur la logique formelle et le raisonnement déductif
La science administrative, quant à elle, est une science positive. Elle ne se désintéresse, certes,
pas de la norme juridique, mais sa préoccupation majeure, c'est la manière dont la norme sera
appliquée, la principale préoccupation du spécialiste de la science administrative est de savoir
comment les choses se passent en fait, dans la réalité et quelles sont les raisons qui peuvent
expliquer ce phénomène : Par exemple, l'activité réelle des services, les opinions et les
conduites effectives des fonctionnaires
La science administrative a pour objet l'étude du fait administratif conçu comme un fait social
spécifique distinct d'autres catégories des faits sociaux. On a pu dire aussi que la science
administrative s'attache à examiner ce qu'est l'Administration "ce qu'elle doit être, ce qu'elle
sera". Le droit administratif et la science administrative, sont deux disciplines qui se
complètent et on peut dire que de nos jours, le droit administratif ne peut plus se passer de la
science administrative.
Ces deux disciplines ont un objet d'étude commun qui est l'Administration. Il importe alors,
avant toute chose, d'essayer de définir l'Administration, d'analyser ses relations avec le pouvoir
politique, le droit et de voir enfin quelles sont globalement les critiques portées à son
fonctionnement.
II- Droit Administratif et Administration
Le terme administration peut désigner une activité (le fait d'administrer ou de gérer) ou des
organes qui sont chargés de tâches administratives. On parle alors dans un sens
fonctionnel (matériel) ou organique (formel). Cependant, la distinction entre les deux sens n'est
pas difficile ; il suffit de voir l'optique dans laquelle on se place pour parler de l'administration.
Exemple :
- L'administration d'une province est une tâche difficile (sens fonctionnel).
- L'administration doit réparer les dommages qu'elle cause (sens organique).
Les deux notions sont liées, mais pour commodité, on va analyser l'une après l'autre.
A-L'administration au sens fonctionnel
Elle signifie une activité ; car administrer veut dire gérer. Deux notions clés contribuent à la
définir : la police administrative et le service public.
La police administrative est, sans doute, l'activité la plus importante de l'administration : elle
vise à sauvegarder l'ordre public. L'ordre public est la réunion des conditions nécessaires à une
vie sociale normale (voir cours du semestre 3 actions administrative.)
Le service public est une activité exercée directement par l'autorité publique (Etat, collectivité
territoriale ou locale) ou sous son contrôle, dans le but de satisfaire un besoin d'intérêt général.
Par extension, le service public désigne aussi l'organisme qui a en charge la réalisation de ce
service. Il peut être une administration, une collectivité locale, un établissement public ou une

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entreprise du droit privé qui s'est vu confier une mission de service public (voir le cours
semestre 5 les grands services publics).
B. L'administration au sens organique
Les organes constituants le corps administratif sont assez nombreux. Néanmoins, on peut les
grouper en deux grandes catégories :
- Les organes de préparation et d'exécution
- Les organes de direction et de contrôle.
Les premiers accomplissent le travail administratif proprement dit, préparent les dossiers, les
étudient ou tout simplement veillent à l'accomplissement d'actes (délivrer un permis de
construire) ou l'exécution de décisions (démolition d'un immeuble menaçant de
ruine). Exemple : un service d'ingénieurs, de techniciens...
Les seconds, les organes de direction et de contrôle cumulent leurs fonctions administratives
avec d'autres activités publiques. Leur statut et leurs compétences sont également déterminés
par la Constitution.
C- L'administration et le droit
Dans une société évoluée, il est difficile d'imaginer une administration arbitraire des
autorités qui font ce que leur dicte leur bon plaisir. Mais si l'administration doit présenter
certains caractères, notamment la régularité et l'ordre, avoir par conséquent certaines règles, il
n'est pas nécessaire que ces règles soient juridiques.
Les apports de l'Islam qui soumet l'administration à la règle de droit. Ainsi que les principes
libéraux et la conception révolutionnaire ont fait de la loi « expression de la volonté générale »,
et au-dessus de tous, y compris le gouvernement, et la règle fondamentale de la séparation des
pouvoirs.
Les autorités administratives ont alors pour mission d'exécuter la loi ; les règles générales ou
règlements qu'elles élaborent sont entièrement subordonnés aux lois.
Dans la constitution 1962 au Maroc et auparavant dans la constitution de 1958 en France, le
constituant a adopté un nouveau raisonnement : le domaine de la loi est limité (article 48 -
article 34), le gouvernement peut intervenir librement en dehors du secteur réservé aux
parlementaires. Il n'a plus pour seule mission d'exécuter la loi.
Avant 1962, il n'y a jamais eu de parlement. Jusqu'à l'établissement du Protectorat, on respectait
les principes islamiques voulant que la « souveraineté législative » revienne à Dieu qui a posé
les règles générales et impératives dans le Coran. Le hadith ainsi que la sunna venaient en
second lieu pour expliquer ou compléter la loi coranique. Quant à l'ijmaâ, il intervenait en
dernier lieu pour régler un problème concret nouvellement posé qui n'a pas pu être solutionné
directement par les premières sources. Le gouvernement devait appliquer à la lettre, aussi bien
la loi coranique que les autres règles de droit. Toutes les mesures qu'il prenait étaient forcément
de nature exécutive.
Après 1912, on a estimé que le Sultan était compétent pour émettre les « règles générales et
impersonnelles » nécessaires à la modernisation et au développement du pays (sur proposition
des autorités du Protectorat). Ce pouvoir a été qualifié de législatif, ce qui n'est pas
matériellement faux, à condition d'observer que le pouvoir législatif originel revient à Dieu si
l'on veut respecter les bases du droit public musulman.
Au lendemain de l'Indépendance, le Roi a retrouvé la plénitude de ses compétences.
En définitive, le parlement qui vient de naître, jouit d'un pouvoir nouvellement créé pour lui et
limité, rappelant le législatif français de la Constitution de 1958. D'autre part, le gouvernement
dispose dorénavant d'un pouvoir infiniment supérieur à celui qu'il détenait auparavant et qui
fait penser à l'exécutif français de la dernière Constituions. Dans ces conditions, on est tenté de
croire qu'on n'est plus devant l'Etat de droit et que le principe de l'égalité a disparu.
II convient de faire les observations suivantes :
- La loi demeure un acte souverain incontestable dès sa promulgation.

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- Le gouvernement (l'administration) ne peut pas enfreindre la loi ; le principe
classique demeure, seulement l'étendue de son application est en quelque sorte limitée au
domaine réservé au législateur.
- Dans le domaine réglementaire, le gouvernement est lié par certains principes, c'est-à-dire des
règles de droit. Les règlements sont toujours des actes administratifs.
III- Les sources du Droit administratif
D'abord, la constitution qui est la loi suprême de la Nation et qui contient des dispositions
intéressant directement le droit administratif : on peut citer à ce sujet les dispositions concernant
les domaines de la loi et du règlement (arts. 70 et 71) de la constitution, l'exercice du pouvoir
réglementaire (art. 90), la délégation de certains des pouvoirs du Chef du gouvernement aux
Ministres. On peut mentionner également les libertés et droits fondamentaux du
citoyen contenu dans le titre Ier de la constitution. En dehors de la constitution, nous avons des
lois et des règlements qui concernent des domaines spécifiques du droit administratif : on pense
ici aux textes se rapportant aux collectivités locales et notamment des chartes et des lois
organiques qui fixent leur organisation, détermine leur fonctionnement et précise leurs
attributions.
On peut de même mentionner dans cette liste, les textes organisant la fonction publique et
notamment le dahir du 24 février 1958 portant statut général de la fonction
publique. L'expropriation pour cause d'utilité publique et l'occupation temporaire a fait
également l'objet d'une loi qui a été adoptée par la chambre des représentants le 22 décembre
1980. A ces textes, on peut ajouter la loi du 12 juillet 1991 sur les tribunaux administratifs. Il y
a aussi les textes réglementant les marchés publics et notamment le décret dit 30 décembre 1998
fixant les conditions et les formes de passation des marchés de l'Etat qui peuvent également être
mentionnés dans cette liste. Enfin, on peut citer les textes relatifs à l'organisation et au
fonctionnement de tel ou tel service public (enseignement, transports, santé, tourisme, etc.).
Cependant, il faut reconnaître qu'il s'agit ici des textes qui concernent surtout la réglementation
d'un domaine déterminé et ne peuvent pas, par conséquent, constituer des principes ou des
théories du droit administratif.
En dehors des lois et règlements, on doit parler également de la coutume, c'est-à-dire l'usage
considéré comme obligatoire et que certains auteurs considèrent comme une source de droit
administratif en ce sens que c'est sur elle que reposent certaines règles de la domanialité
publique notamment celle de l'inaliénabilité. Seulement en raison du caractère jurisprudentiel
de la matière, le rôle de la coutume reste cependant très rare. Quant à la doctrine, c'est-à-dire
les notions et les théories élaborées par les auteurs ainsi que leurs opinions, elle ne peut pas,
bien entendu, constituer une source directe du droit administratif, mais il est incontestable
qu'elle peut influencer la pensée du juge et du législateur. On peut ici se référer à la France pour
constater par exemple que la théorie générale du service public est intimement liée aux idées
de certains auteurs illustres comme Léon Duguit et Maurice Hauriou. Le rôle de la doctrine
dans un droit non codifié et jurisprudentiel comme le droit administratif consiste à organiser ce
droit de façon systématique en dégageant les principes qui inspirent les solutions législatives et
jurisprudentielles, à divulguer ce droit ainsi organisé, qui serait, sans cela difficile à connaître,
enfin à juger ce droit.
La jurisprudence administrative constitue une source très importante du droit administratif. Le
juge est le principal artisan du droit administratif. Il faut bien voir que le juge est soumis à la
loi dont il ne peut pas apprécier la validité constitutionnelle ; mais il peut invalider le règlement
même s'il est pris sous forme de décret.
La jurisprudence occupe alors un rang inférieur à la loi, mais supérieur à celui du
règlement. Dans son raisonnement, le juge peut créer le droit en recourant aux principes
généraux au droit lesquels peuvent avoir une source constitutionnelle ou non... Pour devenir
une norme jurisprudentielle, il suffit qu'une règle soit prononcée dans un jugement pas plus -

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normalement ça doit être le juge le plus élevé dans l'organisation judiciaire (chambre
administrative de la Cour suprême). Ainsi née, la norme jurisprudentielle est rétroactive...
Quant aux traités internationaux qui s'imposent de plus en plus en raison de l'importance prise
par les relations internationales, la Constitution 2011 prévoit expressément la supériorité du
traité sur le droit interne, c’est ainsi que le Royaume du Maroc s’engage à « Accorder aux
conventions internationales dûment ratifiées par lui, dans le cadre des dispositions de la
Constitution et des lois du Royaume, dans le respect de son identité nationale immuable, et dès
la publication de ces conventions, la primauté sur le droit interne du pays, et harmoniser en
conséquence les dispositions pertinentes de sa législation nationale ».
La primauté du Droit international sur le Droit interne est néanmoins reconnue expressément
par certains textes législatifs ;
Les sources islamiques bien établies au Maroc depuis le neuvième siècle, à savoir le Coran, le
hadith, l'ijmaâ, lesquelles comportent un certain nombre de principes libéraux qui concernent
l'administration ainsi que ses rapports avec les citoyens en particulier : la « bonne organisation
» des services publics, le respect des libertés publiques, le recours pour excès de pouvoir...
IV-les principales caractéristiques du droit administratif
Le droit administratif se présente d'abord comme un droit principalement jurisprudentiel. C'est
aussi un droit qui, par les prérogatives et les privilèges qu'il accorde à l'Administration, apparaît
comme un droit autoritaire. Le droit administratif est également un droit en perpétuelle
transformation. C'est un droit "jeune" et autonome par rapport au droit privé.
A- Le droit administratif : droit principalement jurisprudentiel
C'est-à-dire qu'il résulte surtout d'une création du juge, c'est l'œuvre du juge. C'est en effet le
juge qui a élaboré progressivement et à l'occasion des problèmes qui se sont posés, les grands
principes et théories de base du droit administratif (exp. théorie des actes administratifs, de la
responsabilité de la puissance publique, du service public, la notion des principes généraux de
droit, etc...).
En droit administratif, la jurisprudence tient un rôle de premier plan, différent des autres
disciplines juridiques et qui consiste à dégager un corps de principes et de règles juridiques
autonomes. Le caractère jurisprudentiel du droit administratif explique dans une large mesure
sa résistance à toute codification systématique. Il n'existe pas ainsi en droit administratif un
code analogue à celui qui existe par exemple en droit civil (D. O. C.) ou en droit pénal.
Toutefois, ce caractère jurisprudentiel du droit administratif doit être présenté avec certaines
nuances en ce sens qu'à côté de la jurisprudence, il existe d'autres sources de droit administratif,
lois et règlements, etc.
B - le droit administratif : droit autoritaire
De prime abord, le droit administratif apparaît comme un droit fort, un droit de commandement,
un droit en quelque sorte inégalitaire dans lequel l'Administration dispose de prérogatives et de
privilèges par rapport aux administrés qui sont obligés dans la plupart du temps de s’y
soumettre. La justification de ces privilèges résulte dans le fait que l'Administration est chargée
de la réalisation de l'intérêt général. Parmi ces privilèges le plus important d'entre eux consiste
dans le pouvoir d'action unilatérale qui permet aux autorités administratives de créer des
obligations, de reconnaître des facultés ou des droits à la charge ou au profit des administrés
sans avoir à recourir au juge. L'Administration détient ainsi le pouvoir de prendre des actes
administratifs unilatéraux dont l'exemple type est constitué par les décisions exécutoires, c'est-
à-dire des décisions qui produisent des effets de droit à l'égard des administrés sans leur
consentement et qui sont donc immédiatement obligatoires pour eux. L'Administration peut
même, en cas de récalcitrance des administrés, faire exécuter d'office ou par la force ses propres
décisions sans se référer au juge. C'est ce qu'on appelle le privilège de l'exécution forcée ou de
l'exécution d'office des décisions administratives. De tels privilèges ne se rencontrent
évidemment pas dans les rapports entre particuliers.

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Cependant, le terme autoritaire n'est pas synonyme d'arbitraire, car l'Administration n'a pas que
des privilèges et des prérogatives de puissance publique, elle a aussi des obligations, des
devoirs, des charges à l'égard des administrés. L’Administration est soumise au
droit. L'Administration ne doit pas perdre de vue l'intérêt de l'ensemble de la collectivité et la
satisfaction des besoins des administrés.
C - le droit administratif droit en constante évolution
On veut dire par là que le droit administratif est un droit qui change constamment, qui s'adapte
aux circonstances. C'est un droit dont la transformation est liée en grande partie au
développement des missions de l'Administration, des besoins de la collectivité, à la rapidité de
l'évolution économique, sociale, et même technologique de la société.
On peut dire que de nos jours, il n'existe pas un seul droit administratif, mais " des droits
administratifs « : un droit administratif économique, un droit administratif de l'environnement,
un droit administratif de l'urbanisme et de la construction, un droit administratif de l'agriculture,
un droit administratif de l'information, de la consommation, de la santé, etc.
D- Le droit administratif : droit autonome
Cette caractéristique signifie que les règles de droit administratif sont originales par rapport à
celles du droit privé. En somme, c'est par rapport au droit privé que l'autonomie du droit
administratif a été généralement définie. Cependant, le caractère d'autonomie du droit
administratif doit être entendu avec certaines nuances en raison des emprunts que fait parfois
le juge administratif au droit privé. Ce qui paraît normal puisque, si on prend l'exemple de la
France, le droit administratif est né postérieurement au droit privé. Ce dernier constituait, selon
certains auteurs, pour le juge administratif un pôle de références dont il s'est
largement inspiré. Par ailleurs, l'autonomie du droit administratif ne signifie pas que le droit
privé ne peut pas s'appliquer à l'activité administrative. On a déjà vu que l'Administration peut
se soumettre au droit privé notamment dans le domaine de la gestion des entreprises
industrielles et commerciales.
Mais, c'est surtout l'arrêt Blanco rendu par le tribunal des conflits le 8 février 1873 qui avait
affirmé de façon solennelle, l'autonomie du droit administratif en annonçant que la
responsabilité de la puissance publique a des règles spéciales qui sont différentes de celles du
droit civil. Le caractère d'autonomie du droit administratif a été introduit au Maroc par le
protectorat à partir des textes de 1913 comme on a pu le voir précédemment. La jurisprudence
a eu par la suite l'occasion de confirmer cette autonomie dans l'arrêt Benhamou rendu le 19 mai
1953.
E- Droit administratif, un droit jeune
Le Droit administratif est né pratiquement avec le Protectorat. Avant le Protectorat. II n'y avait
pas de Droit administratif au sens strict du terme. Le pays était structuré selon le droit public
musulman qui comporte une certaine séparation des pouvoirs.
Sous le Protectorat, les autorités françaises ont pensé naturellement à soumettre
l'administration au droit. Le droit administratif était appliqué par le tribunal de première
instance et par la Cour d'appel dans des cas limitativement énumérés par la loi. On assistait à
une dualité de droit et unité de juridiction. Après l'Indépendance, les gouvernements pensent
libéraliser le système administratif en faveur des citoyens. Un problème se pose : le Droit
administratif exige un minimum de séparation des pouvoirs. Or, le Roi détient (depuis le
Protectorat) le législatif et l'exécutif. Le problème a été résolu en distinguant l'administration
du souverain. Ce dernier légifère et dirige la politique alors que le gouvernement administre,
avec à sa tête, le Président du Conseil qui exerce le pouvoir réglementaire. Les tribunaux
administratifs ont vu le jour en 1991 ; elles sont compétentes, pour connaître, les litiges de
nature administrative
Quelles que soient les modifications apportées, on peut dire malgré tout, que beaucoup de
grandes lignes du système établi en 1913, et libéralisé en 1957 demeurent... mais pour être

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exact, la formule traditionnelle est à rectifier dans les termes suivants : dualité de droit + dualité
de juridiction à la base et unité de juridiction à l'échelon supérieur.

ORGANISATION ADMINISTRATIVE

Dans tous les pays, l'organisation administrative est articulée sur des collectivités humaines qui
coexistent en nombre plus ou moins élevé au sein de la collectivité nationale et dont les intérêts
et les besoins, pour complémentaires qu'ils soient de l'intérêt et des besoins nationaux, ne se
confondent cependant pas avec ces derniers. Selon les conséquences que l'on tire de cette
différenciation naît alors une organisation administrative qui peut reposer sur des principes très
différents ; or, précisément, ces conséquences n'apparaissent pas identiques dans tous les pays
parce qu'elles dépendent de multiples données propres à chacun d'eux : histoire, structures
sociales et culturelles, données géographiques, économiques, politiques, etc. La compréhension
des structures administratives implique donc la connaissance des principes théoriques qui
peuvent leur servir de fondement, mais aussi celle des principales données qui ont déterminé
leur apparition et des principales étapes de leur évolution.
L'état de l'organisation administrative du Maroc illustre parfaitement cette combinaison de
données théoriques et de facteurs contingents. Il apparaît donc nécessaire d'introduire l'étude de
l'organisation administrative par un bref rappel des principes généraux qui peuvent lui servir de
base ainsi que par une présentation rapide des principaux traits de l'évolution qu'a connue
l'administration marocaine.
Dans les Etats évolués, l'organisation de l'administration présente une certaine complexité,
l'exécution des tâches d'intérêt général revient à la fois à l'Etat, expression de la collectivité
nationale et aux collectivités locales, régions, provinces et communes qui possèdent également
la personnalité morale.
Il y a, d'autre part, une administration d'Etat placée sous l'autorité directe du gouvernement et
d'autre part, des administrations locales dépendant des autorités régionales, provinciales et
communales et agissant au nom des personnes morales correspondantes.
Par ailleurs, les autorités administratives centrales ne peuvent diriger tous les services publics
nationaux du pays où qu'ils se trouvent : il est donc nécessaire que des représentants des
autorités centrales se trouvent dans les différentes régions du pays en vue d'y gérer les services
publics nationaux (services extérieurs des ministères).
De même, il existe des besoins collectifs locaux auxquels doivent correspondre des services
publics proprement locaux (service de transports dans une ville). C'est la satisfaction de ces
besoins locaux qui constitue en définitive « la raison d'être » de l'administration locale au sens
étroit du terme, laquelle est assurée par des autorités administratives locales proprement dites.
Parmi les différentes autorités administratives, certaines ont une compétence générale : elles
dirigent plusieurs services publics dans un cadre territorial qui peut avoir, le cas échéant, la
personnalité juridique. Ce cadre peut être l'Etat lui-même, la région, la province ou la
préfecture, le cercle ou enfin, la commune. Les services publics en question sont nationaux ou
bien locaux. Les autorités qui interviennent dans ces circonscriptions administratives générales
sont : le Wali et le conseil régional dans les régions, le gouverneur et l'assemblée
provinciale (préfectorale) dans les provinces (préfectures), le pacha ou le caïd ainsi que le
président du conseil communal et l'assemblée communale dans les communes. On les appelle
couramment les autorités administratives générales. L'organisation administrative repose sur un
certain nombre de principes généraux qu'il convient d'analyser
CHPI :PRINCIPES GENERAUX D'ORGANISATION ADMINISTRATIVE
L'organisation administrative des états unitaires oscille entre deux principes opposés : la
centralisation et la décentralisation.

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Le but de l'Administration locale est la satisfaction des besoins locaux. Enfin, il existe aussi, à
côté de ces deux types de structures administratives d'autres personnes administratives de nature
spéciale : Ce sont les établissements publics.
I- La centralisation
La centralisation postule que l'Etat a une existence juridique et, par voie de conséquence, qu'il
est seule habilité à prendre les décisions concernant la collectivité prise dans son ensemble,
mais aussi dans ses diverses composantes.
La centralisation est un système d'organisation administrative qui peut se présenter sous deux
aspects : la concentration des pouvoirs de décision dans leur totalité, ou, au contraire leur
déconcentration.
A- La concentration du pouvoir administratif
Ce système d'unité du pouvoir est dit concentré lorsque seuls les organes centraux de
l'administration d'Etat sont compétents pour élaborer les décisions qui sont alors exécutées sur
place par l'intermédiaire de représentants locaux intégrés dans un corps d'agents étroitement
hiérarchisés. La concentration du pouvoir de décision réalise ainsi l'unité du pouvoir
administratif entre les mains des organes centraux de l'Administration d'Etat. Seuls donc les
organes centraux sont compétents dans ce système pour élaborer toutes les décisions aussi bien
à l'échelon national que sur le plan local.
Les avantages théoriques de cette concentration du pouvoir administratif ne sont pas
négligeables ; ils consistent dans la simplification qui résulte, au moins dans un premier stade,
de l'existence d'une seule source de décisions. La concentration du pouvoir de décision permet
en effet d'obtenir des résultats rapides en peu de temps parce qu'il n'y a qu'une seule volonté qui
part du sommet de l'Etat jusqu'à la base.
De même, les autorités centrales sont éloignées des contingences locales, elles peuvent décider
avec plus de sérénité et d'indépendance : étant à l'abri de la pression des intérêts locaux, leurs
décisions peuvent être plus objectives.
Simplicité, efficacité, objectivité, tels sont les trois avantages que l'on peut dénombrer dans un
système qui n'est plus défendu par personne, et qui n'a pratiquement jamais existé.
Un tel système ne peut convenir qu'à une société et à une administration au développement
embryonnaire. Le principal inconvénient du système résulte tout d'abord du fait que le pouvoir
central risque d'être rapidement débordé par le nombre d'affaires à traiter et par la complexité
des tâches quotidiennes qui ne cessent de se multiplier et de se développer. Il faut dire aussi que
les représentants locaux du pouvoir central sont de simples exécutants et ne disposent, de ce
fait, d'aucun pouvoir de décision. Ils sont soumis au pouvoir hiérarchique des organes centraux
dont ils reçoivent des instructions. "Simples boîtes aux lettres, ils recueillent les dossiers qu'ils
transmettent aux administrations centrales seules à pouvoir trancher". Un autre inconvénient de
cette technique, c'est que les autorités centrales restent trop éloignées des affaires locales, des
intérêts locaux.
Les autorités centrales ne peuvent pas dans ce cas connaître les problèmes qui se posent sur le
plan local. La concentration du pouvoir de décision présente également l'inconvénient de
donner naissance à un appareil administratif lourd et anonyme qui ignore trop l’administrer et
les groupements humains naturels.
On peut finalement résumer ces inconvénients par cette phrase de Lamennais : "avec la
centralisation, on a l'apoplexie au centre et la paralysie aux extrémités".
Ce sont ces inconvénients qui expliquent que la centralisation se rencontre le plus souvent dans
la vie pratique sous une forme atténuée qu'on appelle la déconcentration.
D'ailleurs, on doit remarquer que la centralisation absolue est un mythe, un vœu de l'esprit, elle
n'existe pratiquement pas dans la réalité. Ce n'est donc pas sous cette forme que se rencontre la
centralisation dans les Etats évolués, mais sous sa forme atténuée, la déconcentration.

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B- La déconcentration

Elle a pour but de décharger le pouvoir central par une meilleure division du travail. Une partie
des pouvoirs de décision détenus par celui-ci est transférée aux agents locaux de l'administration
d'Etat. Ce faisant un autre objectif peut être atteint : l'intervention des agents locaux donne
normalement une assurance plus grande d'une meilleure adaptation des décisions aux réalités
locales. La déconcentration permet aussi aux représentants locaux du Pouvoir Central de
trancher eux-mêmes sur place, les questions qui se posent à l'échelon local sans qu'ils soient
obligés d'attendre la décision qui doit venir du sommet. C'est un moyen de décongestionner le
pouvoir central en augmentant les pouvoirs ou les attributions des représentants locaux des
autorités centrales.
La déconcentration permet enfin d'avoir un processus de décision plus rationnel puisque les
agents locaux du Pouvoir Central sont installés sur place. Ils peuvent ainsi prendre des décisions
en tenant compte des nécessités locales. Mais l'essence même de la centralisation n'est pas
remise en cause : les agents locaux restent, en effet, soumis au pouvoir hiérarchique de l'autorité
centrale laquelle dispose à leur égard de puissants moyens ; pouvoir d'instruction permettant
d'uniformiser et de canaliser leur action ; pouvoir de réformation des décisions jugées
inopportunes ou contraires à la ligne directrice tracée par le pouvoir central ; pouvoir de
substitution, éventuellement, permettant à l'autorité centrale d'agir directement.
La centralisation apparaît donc, même sous sa forme déconcentrée, comme un système
d'administration autoritaire et simplificateur. L'ensemble des administrés est soumis à une seule
source d'autorité à laquelle ils ne participent pas et qui réside dans l'administration de l'Etat.
Plusieurs remarques peuvent être faites sur la politique de déconcentration marocaine tout
d'abord il y a toujours une "centralisation excessive" dont souffre l'Administration
marocaine. Cette centralisation étendue se trouve comme un handicap pour les services
provinciaux des ministères qui manquent des compétences et de l'autonomie nécessaire. La
déconcentration a fait l'objet jusqu'à présent de parent pauvre dans la réflexion nationale au
détriment de la décentralisation plusieurs obstacles d'ordre technique, juridiques, et même
politique affectant sérieusement le développement de la politique de la déconcentration.
La déconcentration implique donc un transfert partiel puisqu'il ne porte que sur les affaires de
nature territoriale et un transfert nettement et précisément défini par les textes puisqu'il ne
concerne pas toutes ces affaires, mais certaines d'entre elles.
La déconcentration ainsi pratiquée au Maroc se caractérise donc par un partage des
compétences exercées au nom du pouvoir central, mais avec maintien d'une subordination à
l'autorité centrale de tous les titulaires de compétences déconcentrées. Ceci donne naissance à
un régime beaucoup plus complexe que celui de la centralisation pure et simple puisqu'il faut
alors concilier compétences et hiérarchie.
En effet, dans la déconcentration, le fonctionnaire placé à la tête de la circonscription inférieure
reste soumis au pouvoir hiérarchique de son ministre sur tous les plans : nomination ou
proposition de nomination, avancement, notation, mutation, discipline, pouvoir d'instruction,
contrôle... Mais cela ne signifie pas que le ministre peut prendre des décisions à sa place.
II : La décentralisation
A-Notion de la décentralisation
Décentraliser, c'est reconnaître l'existence juridique des collectivités secondaires qui, dotées de
la personnalité juridique, ont vocation à gérer leurs propres intérêts par l'intermédiaire d'organes
qui ne sont pas des agents du pouvoir central, mais qui sont les représentants des citoyens
intéressés.
La décentralisation apparaît ainsi comme un système assez démocratique parce qu'il permet
justement de faire participer les administrés à la gestion des affaires qui les concernent

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directement. Elle peut constituer un cadre commode d'apprentissage et d'éducation politique
pour les citoyens qui vont s'initier à la gestion du pays.
Avec la décentralisation, on voit apparaître des personnes publiques autonomes qui peuvent
avoir pour base, soit un ressort géographique telles les collectivités territoriales ou locales, soit
un service public déterminé et nous avons dans ce cas des établissements publics.
Dans le, cadre de la décentralisation territoriale, les collectivités locales disposent d'une
existence juridique. Elles possèdent également des organes propres pour la gestion de leurs
affaires. Ces organes sont le plus souvent élus par les membres de la collectivité elle-même. Les
collectivités locales disposent aussi de l'autonomie juridique et financière. Elles ont des
ressources propres. Mais il faut remarquer qu'il ne s'agit pas là d'une autonomie absolue
puisqu’après tout, les collectivités locales ne constituent qu'une partie d'un ensemble plus vaste
qui est la collectivité nationale. L'autonomie locale ne doit pas conduire à une séparation totale
entre les intérêts locaux et l'intérêt national. Tout abus dans la décentralisation peut provoquer
une montée des particularismes, ce qui peut remettre en cause l'unité nationale.
C'est donc pour éviter cette dissociation entre ces deux catégories d'intérêts que des techniques
juridiques ont été prévues afin de permettre au pouvoir central d'exercer un contrôle sur les
collectivités territoriales. Ce contrôle désigné généralement sous le nom du contrôle
administratif, constitue enfin de compte une limite à l'autonomie locale et de façon générale à
la décentralisation elle-même. L'étude de ce contrôle ne peut être menée à bien qu'en ayant
analysé auparavant la notion même de décentralisation.
B- les formes de la décentralisation
La décentralisation se présente sous deux formes principales :
- La décentralisation territoriale ;
- La décentralisation par service, dite encore technique ou fonctionnelle.
1- La décentralisation territoriale
La décentralisation territoriale implique que certains pouvoirs de décision relèvent de la seule
compétence d'organes locaux représentatifs élus. Ces organes sont responsables aussi bien de
la prise des décisions que de leur exécution. Elle repose sur la reconnaissance par l'Etat ou de
façon générale par les pouvoirs publics, d'intérêts locaux spécifiques circonscrits à certaines
limites géographiques et dont la gestion est confiée à des personnes publiques territoriales
instituées spécialement à cet effet et qu'on désigne généralement sous le nom de "collectivités
locales" telles les provinces, les préfectures, les communes et les régions. La décentralisation
territoriale a pour objet d'instituer une "auto-administration", une administration des
collectivités locales par leurs propres organes. Ces derniers sont élus par les membres de la
collectivité elle-même. On doit cependant observer que du point de vue pratique et technique,
la décentralisation territoriale peut présenter l'inconvénient de confier le pouvoir administratif
local à des agents non spécialisés, à des "amateurs" qui risquent de méconnaître l'intérêt général
et de lui préférer certains intérêts particuliers locaux, mais, il faut reconnaître que ces agents
présentent du moins l'avantage d'avoir une connaissance plus exacte des problèmes ou des
affaires locales. Ils jouissent du fait de leur appartenance à la collectivité d'une confiance qui
est particulièrement précieuse dans ce domaine. A tous ces égards, les avantages de la
décentralisation ne sont pas négligeables.
a- les conditions de la décentralisation
La décentralisation ne peut se réaliser que si certaines conditions sont remplies. La
décentralisation suppose tout d'abord la reconnaissance :
i- Des affaires locales : parmi ces conditions, il y a reconnaissance de la loi et de la constitution
de la personnalité morale de droit public autre que l'Etat, cette reconnaissance implique que les
pouvoirs publics admettent l'existence, à côté des intérêts collectifs communs à tous les
citoyens, des besoins locaux spécifiques dont la gestion est confiée aux intéressés (Ex
: transports urbains, distribution d'eau et d'électricité dans les communes) la reconnaissance

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d'une catégorie des affaires locales distinctes, des affaires nationales comme le précisent
certains auteurs est la donnée première de toute décentralisation, ainsi cette donnée reflète
l'existence d'intérêts locaux dont les décisions de gestion et les moyens à mobiliser impliquent
uniquement la collectivité locale sans l'intervention des pouvoirs centraux.
ii - L'octroi aux collectivités décentralisées de la personnalité juridique
Cette deuxième condition découle logiquement de la première. La personnalité morale permet
ainsi de caractériser la collectivité locale et de la distinguer de la simple circonscription
administrative comme l'arrondissement par exemple. De manière très simple, on n’entend par
personne morale, toute personne juridique, c'est-à-dire tout sujet de droits et d'obligations, autre
qu'un être vivant. La personnalité morale revêt une importance considérable en droit
public. Elle constitue en effet le fondement de l'autonomie d'une institution. Elle lui permet
ainsi d'agir librement en ce sens que chaque personne morale a ses biens. La personne morale
peut passer des contrats, ester en justice, elle peut aussi avoir un patrimoine.
En droit administratif, la personnalité morale est apparue comme une technique juridique
fondamentale en ce sens qu'il s'est produit au sein de l'Etat, en raison des exigences de la
décentralisation, une sorte de fractionnement qui a amené à reconnaître l'existence des
collectivités locales. Ces dernières sont d'ailleurs des personnes administratives territoriales.
On a ressenti également en vue d'une meilleure administration, le besoin de reconnaître une
certaine autonomie à des services qu'on a dotés de la personnalité morale. On peut citer ici
l'exemple de l'établissement public.
- la personnalité morale comporte par ailleurs un but à poursuivre, une mission à accomplir et
l'élément est très remarquable dans la personnalité morale de droit public
- Toute personne morale suppose une organisation, c'est-à-dire des organes de direction et de
gestion qui lui permettent d'assurer sa participation à la vie juridique.
- La personne morale n'est pas, comme les personnes physiques, limitée par la durée de la
vie. Toutefois, sa participation à la vie juridique est limitée en fonction de la nature de son
activité
- Les personnes morales ne peuvent exercer que les activités qui s'accordent avec l'objet et le
but de leur mission. On dit qu'elles sont régies par "le principe de spécialité". Elles se
distinguent dans ce cas des personnes physiques qui, normalement jouissent des mêmes droits
et ont une capacité totale
- Enfin, l'attribution de la personnalité morale exige une intervention d'une autorité publique
normalement de l'autorité législative. L'intervention de l'autorité publique fonde ainsi
l'existence de la personnalité morale, soit directement, soit en fixant les conditions auxquelles
les particuliers devront satisfaire pour créer une personne morale d'un certain type (loi sur les
associations, sur les sociétés).
iii- l'autonomie financière
La décentralisation suppose que les collectivités locales objet de décentralisation disposent
d'une autonomie financière celle-ci a une double signification théorique et pratique :
- Pour la première, l'autonomie financière apparaît comme le corollaire direct de la personnalité
morale : dès l'instant qu'une personne morale est reconnue en droit, elle doit avoir un patrimoine
propre et un budget propre. L'autonomie financière au sens juridique du terme suit
nécessairement la personnalité morale.
- Pour la deuxième, l'autonomie financière signifie aussi sur le plan pratique la possibilité pour
la collectivité décentralisée de se procurer des ressources et de choisir leur emploi. A ce sujet,
on doit remarquer que les ressources mises à la disposition des collectivités locales sont
la plupart du temps en quantités insuffisante de sortes qu'elles restent tributaires de fonds
provenant essentiellement de l'Etat et dont l'emploi est contrôlé par celui-ci, ce qui ôte toute
signification à la décentralisation au sens vrai du terme.

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On constate ainsi que les subventions de l'Etat représentent une part très importante dans les
budgets des collectivités locales par rapport à leurs ressources propres. Les collectivités locales
sont également autorisées à recourir à l'emprunt pour la réalisation de projets économiquement
ou financièrement rentables. Elles peuvent demander ainsi des prêts à des organismes institués
spécialement à cet effet comme le fonds d'équipement communal. Dans un cadre du
renforcement des moyens financiers des collectivités locales, on doit signaler l'affectation de
30 % du produit de la TVA au budget de ces dernières. L'importance de cet impôt et le rythme
de son évolution, ont permis aux collectivités locales de réaliser leur autonomie financière et
de compter sur une ressource de péréquation capitale malgré l'irrégularité des distributions
effectuées jusqu'à présent pour des raisons de conjoncture. La TVA procure aux finances
locales un niveau de croissance annuelle très appréciable.
b - La décentralisation par services
- A côté de la décentralisation territoriale existe une décentralisation par services. Cette
dernière consiste à conférer une certaine autonomie à un service public déterminé en le dotant
de la personnalité juridique. Cette forme de décentralisation dite par service technique ou
fonctionnelle ou encore spéciale repose sur l'idée que certains services déterminés, en raison de
leur spécificité, peuvent-être constitués en personnes morales indépendantes dont la base n'est
pas un ressort géographique, mais le service public lui-même. La décentralisation par services
n'a donc pas une assiette territoriale comme par exemple une collectivité locale.
Sur le plan pratiquer la décentralisation par services se présente généralement sous la forme de
l'établissement public, son fonctionnement est caractérisé par deux principes :
-l'autonomie juridique de l'établissement, ce qui signifie que l'établissement a des organes
propres constitues d'un conseil d'administration un directeur charge des décisions du conseil
d'administration et parfois un comité technique ou un comité de direction, signifie aussi que
l'établissement a un budget propre autonome et indépendant du budget général et en
dernier lieu, l'autonomie juridique veut dire que l'établissement dispose d’un patrimoine.
- le contrôle de l'Etat comme deuxième principe apparaît tout à fait normale en ce sens que
l'établissement public gère une activité qui doit se voir en conformité avec l'intérêt général, ce
contrôle se traduit par la nomination des organes de l'établissement par l'approbation des
décisions du conseil de l'administration ainsi qu'une tutelle financière sur les ressources et
leur affectation, c'est le dahir du 14 avril 1960 et celui de 1979 pour le contrôle juridictionnelle
de la Cour des comptes .

C - le contrôle administratif sur l'entité décentralisée


Parmi les principaux apports de la dernière réforme de la décentralisation il convient de citer
particulièrement la consécration du principe de la libre administration des collectivités
territoriales. Pour ce faire, le législateur a remplacé la tutelle du Ministère de l’intérieur sur les
collectivités territoriales, à laquelle les walis et gouverneurs ont été associés à plusieurs titres,
par le contrôle administratif.
Les walis et gouverneurs pourraient sentir qu’ils ont perdu une partie de leurs pouvoirs, leur
droit de regard et de rectification des décisions et des actes des collectivités territoriales.
Néanmoins, cette situation est à nuancer pour deux raisons principales ; d’une part, des
mesures de sécurité sont prévues par le législateur, et d’autre part, l’attribution du contrôle
administratif aux walis et gouverneurs.
En ce qui concerne le premier aspect, l’examen des trois lois organiques relatives aux régions,
aux préfectures et provinces et aux communes montre que le législateur marocain soucieux de
la sécurité juridique et voulant que le passage de la tutelle au contrôle administratif se fasse
graduellement, a mis en place des mesures de sécurité pour compenser le manque de contrôle
induit par la suppression de la tutelle. Ces mesures concernent les volets suivants :

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- Un droit de regard des walis et gouverneurs sur le règlement intérieur des conseils élus et l’ordre
du jour de leurs sessions : ils peuvent s’opposer au règlement intérieur du conseil, s’il est pris
en violation des dispositions des textes législatifs et réglementaires en vigueur, et à toute
question inscrite à l'ordre du jour qui ne relève pas des compétences de la collectivité territoriale
ou des attributions du conseil. L’opposition est soumise, le cas échéant, au tribunal administratif
qui est seul habilité pour y statuer.
- Un système de visa préalable à l’exécution de certaines délibérations qui ont une importance
manifeste.
En ce qui concerne le contrôle administratif, il vient pour combler le vide laissé par la
suppression de la tutelle. Ainsi, les walis et gouverneurs sont investis de cette nouvelle mission.
Cependant, le rôle du contrôle de légalité reste limité à recevoir les délibérations et actes des
collectivités territoriales, les examiner, relever les irrégularités, inviter la collectivité territoriale
à réexaminer sa décision et déférer l’affaire au tribunal administratif en cas de refus. Les walis
et gouverneurs n’auront plus le pouvoir d’annulation, d’approbation et de sanction et c’est le
tribunal administratif qui est compétent dans ces domaines.
Par ailleurs, la question de l’efficacité du contrôle administratif peut être, également, discutée.
En effet, le nombre élevé de délibérations et d’actes qui sont soumis au contrôle administratif
est le premier handicap qui peut être accentué avec le nombre élevé de collectivités territoriales
relevant de chaque wali ou gouverneur.
Ce nombre sera, également, surhaussé par l’introduction dans le champ des actes soumis au
contrôle administratif des actes qui n’étaient pas soumis au contrôle de légalité. Un seul
exemple suffit pour illustrer cet aspect, et concerne les arrêtés individuels en matière
d'urbanisme délivrés par les communes, dont des copies doivent être obligatoirement notifiées
au gouverneur.
Le second handicap est le délai de trois jours fixé pour les walis et gouverneurs pour se
prononcer sur la légalité des actes transmis par les collectivités territoriales, qui reste très
insuffisant pour garantir l’efficacité du contrôle.
L’efficacité du contrôle peut être, également, biaisée par le ciblage des actes soumis au contrôle
administratif. En effet, les dispositions des trois lois organiques de la décentralisation laissent
penser que les marchés publics des collectivités territoriales ne font pas partie des matières
soumises au contrôle de légalité. Le législateur a tout d’abord confié leur approbation aux
présidents des conseils élus contrairement à ce qui a été d’usage avant la dernière réforme de la
décentralisation, puis il n’a pas indiqué l’obligation de leur transmission au représentant de
l’Etat.
L'objet principal du contrôle administratif est de caractériser l'unité de l'Etat à travers cette
pratique, de veiller au respect de la légalité par les collectivités territoriales et de protéger enfin
les administrés contre les excès possibles des autorités locales. Le contrôle administratif doit
par ailleurs se distinguer d'une autre forme de contrôle administratif connu sous le nom du
pouvoir hiérarchique ou contrôle hiérarchique. Il s'agit d'un contrôle qui s'exerce verticalement
dans toute structure administrative par un supérieur sur ses subordonnés. Le pouvoir
hiérarchique est un pouvoir inconditionné. Ce qui veut dire que le supérieur peut donner à ses
subordonnés les instructions générales ou particulières ainsi que les ordres qu'il juge utiles à la
condition, bien entendu, de ne pas prescrire ou commettre des illégalités. Le pouvoir
hiérarchique peut revêtir différents aspects. Il peut se présenter d'abord sous la forme d'un
pouvoir d'instruction qui permet au supérieur hiérarchique de tracer les directives que doivent
suivre les subordonnés dans l'exercice de leurs fonctions. Sur le plan pratique, cet aspect du
pouvoir hiérarchique se présente sous la forme d'instructions de service.
A côté, du pouvoir d'instructions, le supérieur hiérarchique dispose aussi du pouvoir de
réformation et d'annulation des actes des subordonnés non seulement pour des raisons
d'illégalité, mais aussi pour des motifs d'inopportunité. Le supérieur hiérarchique dispose aussi

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du pouvoir disciplinaire qui peut aller du blâme jusqu'à la désinvestiture et la révocation
totale. Le pouvoir hiérarchique est un principe général de droit commun. Il est détenu de plein
droit par l'autorité supérieure. Il peut être justifié pour des motifs de droit et pour des raisons
d'opportunité.
Dans le cadre du pouvoir hiérarchique, le subordonné n'a aucune autonomie : II est soumis aussi
bien dans ses actes et sa personne à son supérieur. Par ailleurs, il convient de souligner que le
pouvoir hiérarchique présente un caractère de droit commun, c'est-à-dire qu'il peut s'exercer
d'office de "plein droit même si la loi ne l'a pas prévu alors que le contrôle administratif suppose
un texte formel et ne peut s'exercer que dans les limites de ce texte.
Le contrôle administratif apparaît ainsi comme un contrôle conditionné. Le contrôle
administratif met en rapport non pas un chef et des subordonnés mais un contrôleur et des
contrôlés. En d'autres termes, le contrôle administratif met en rapport deux personnalités
morales distinctes (l'Etat d'une part et la collectivité décentralisée de l'autre) et il est nécessaire
de sauvegarder la personnalité de la collectivité contrôlée, celle-ci peut d'ailleurs demander au
juge l'annulation des actes illégaux de l’autorité compétente et au cas où elle aura subi un
préjudice, elle peut mettre en cause la responsabilité de l'autorité compétente pour faute lourde
dans l'exercice de ses prérogatives. Ce qui permet de dire que le contrôle administratif ne
s'exerce pas de façon absolue à l'égard des collectivités contrôlées. Ces dernières disposent
d'ailleurs de moyens de défense leur permettant de faire respecter leur autonomie.
CHAPII : LES STRUCTURES ADMINISTRATIVES CENTRALES

L'expression "administration d'Etat" englobe à la fois l'administration centrale et ses


prolongements territoriaux qui sont constitués par les représentants du pouvoir central et les
services extérieurs des différents ministères.
L'examen de l'administration d'Etat au Maroc permet de constater que celle-ci se compose de
deux séries d'organes : des organes centraux et des organes locaux. Les organes centraux ou les
organes supérieurs de l'administration d'Etat forment ce qu'on appelle le pouvoir exécutif. Leur
rôle n'est pas seulement politique mais aussi administratif.
L'étude des organes centraux relève en effet à la fois du droit constitutionnel et du droit
administratif. Sur le plan du droit administratif, les organes centraux disposent à la fois d'un
pouvoir de direction et de décision ils doivent non seulement administrer directement le pays
par voie de décisions applicables à l'ensemble du territoire national mais aussi contrôler les
organes locaux qui ne constituent en réalité que les prolongements territoriaux du pouvoir
central. La déconcentration est exprimée par la boutade suivante" c'est toujours le même
marteau qui frappe, mais on a raccourci le manche"
Les organes locaux sont constitués à leur tour par les agents d'autorité et les services extérieurs.
L'étude de l'administration d’Etat appelle tout d'abord à l'examen des organes centraux avant
de voir les organes locaux. Elle concerne les services de l'administration publique, ces services
sont rattachés aux personnes publiques c'est à dire à l'Etat, aux collectivités locales et aux
établissements publics. Il y a une distinction entre l'administration centrale et locale.

I- Les organes centraux


Ces organes sont :
D'une part des autorités investies, dans l'ordre administratif, de compétences générales : le Roi
et le Chef du gouvernement, placés à la tête du système administratif ;
D'autre part, au-dessous d'eux, des organes spécialisés dans la direction d’un groupe de services,
les ministres et leurs collaborateurs.
Bien que n'étant pas une simple autorité administrative, le Roi occupe une place centrale à
l'égard du pouvoir exécutif, composé par le Chef du gouvernement et les ministres. L'exercice

15
par le Roi et le Chef du gouvernement de leurs compétences administratives est fixé
principalement par la constitution.
Les compétences administratives sont de deux sortes : le pouvoir réglementaire général et le
pouvoir de nomination des fonctionnaires et agents de l'Etat. Pour s'en tenir au texte de la
constitution, on constate que le Roi détient le pouvoir de nomination et n'exerce le pouvoir
réglementaire qu'exceptionnellement, alors que c'est le Chef du gouvernement qui a une
compétence générale de principe en matière réglementaire.
A- Les compétences administratives du Roi
En matière administrative, le Roi partage conjointement le pouvoir de nomination avec le chef
du gouvernement, et intervient accessoirement en matière réglementaire.
1- Le pouvoir de nomination
En sa qualité de chef de l'Etat, le Roi nomme le Chef du gouvernement et les ministres (art. 47
de la constitution).
Il est le « chef suprême des forces armées royales ; il exerce le pouvoir de nomination aux
emplois militaires, qu'il peut d'ailleurs déléguer (art.53 C). Le Roi ne conserve, quant à lui, que
le pouvoir de nommer à certains hauts emplois civils énumérés par l'article 49, (wali de Bank
Al Maghrib, d’ambassadeur, de wali et de gouverneur, et des responsables des administrations
chargées de la sécurité intérieure du Royaume, ainsi que des responsables des établissements et
entreprises publics stratégiques. Une loi organique précise la liste de ces établissements et
entreprises stratégiques.
Ces nominations sont faites par des dahirs, mais délibérés préalablement en conseil des
ministres.
Les dahirs de nominations doivent, selon l'article 29 C (alinéa 2) de la constitution, être
contresignés par le Chef du gouvernement. Sont cependant soustraits au contreseing du Chef
du gouvernement, les dahirs relatifs : à la nomination de 10 membres du conseil de Régence
(art. 44 Cal. 2) ; à la nomination du Chef du gouvernement et à la révocation des autres
membres du gouvernement ou du gouvernement dans son ensemble (art. 47) ; à la déclaration
de l'état d'exception (art. 59) ; aux prérogatives religieuses inhérentes à l’institution d’Imarat
Al Mouminine qui sont conférées au Roi de manière exclusive(art.41) ; à la dissolution des
Chambres du Parlement ou l'une d'elles seulement (art. 51) ; à la nomination de 6 membres
au Cour Constitutionnelle (art. 130) ; à la nomination des magistrats (art. 57 c) ; à la soumission
des projets et propositions de révision de la constitution au référendum (art. 174). Ces
exceptions sont prévues par le même article 42 de la constitution 2011.
Le contreseing par le Chef du gouvernement des dahirs royaux est la conséquence juridique de
la responsabilité politique du Chef du gouvernement devant le parlement.
2- La participation à l'exercice du pouvoir réglementaire
En période exceptionnelle, la Constitution prévoit des pouvoirs de crise confiés au Roi par
l'article 59. Le Roi, après avoir proclamé l'état d'exception dans les conditions de forme prévues,
est habilité, nonobstant toutes dispositions contraires, à prendre les mesures nécessaires
qu'imposent la défense nationale, le retour au fonctionnement des institutions constitutionnelles
et la conduite des affaires de l'Etat. De ce fait, il peut intervenir aussi bien dans le domaine
législatif que réglementaire.
Mais en temps normal, l'exercice du pouvoir réglementaire appartient au Chef du gouvernement
(art. 90), et c'est le gouvernement qui assure l'exécution des lois et dispose de l'administration
(art. 89). Par conséquent, qu'il s'agisse du pouvoir réglementaire autonome ou dérivé, la
compétence du Roi ne peut être qu'exceptionnelle. En pratique, et même en période normale, le
Roi intervient dans le domaine réglementaire soit directement, soit de manière indirecte.
Le Roi agit directement par dahir, et il arrive en pratique qu'il prenne des mesures à caractère
administratif de portée générale dont le fondement doit être précisé. L'exercice du pouvoir
réglementaire par le Roi apparaît dans ce cas comme le complément et la conséquence

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nécessaire des compétences qui lui sont expressément attribuées par la constitution dans trois
domaines : la défense nationale, les affaires religieuses et les droits et libertés.
Tout d'abord, lors de la suppression du Ministère de la défense nationale en 1972, le Roi, en sa
qualité de chef suprême des Forces armées royales (art. 30), a exercé directement les attributions
de ce ministère (Dh. 19 août 1972, B.O. du 23 août 1972, p. 1149). Cependant, depuis 1973,
ces attributions sont régulièrement déléguées par le Roi au Premier ministre, de façon
permanente et générale. Auprès du Premier ministre, est normalement délégué un ministre
chargé de l'Administration de la Défense nationale.
Ensuite en vertu de l'article 41 de la constitution, le Roi est « commandeur des croyants, et
veille au respect de l'Islam ». C'est ainsi que l'organisation et les attributions du ministère des
Habous et des affaires islamiques sont définies par dahir et non par décret comme il est de règle
pour les autres départements ministériels.
Enfin, en vertu de l’article 42, le Roi est « le protecteur des droits et libertés des citoyens,
groupes sociaux et collectivités ». Sur cette base, il est habilité à créer divers organismes pour
l'aider dans l'accomplissement de cette mission. C'est dans ce cadre qu'il faut placer la création
d'institutions relatives à cette matière.
D'autre part, le Roi intervient en matière réglementaire (et plus généralement en matière
administrative) de manière indirecte.
En effet, le Roi préside le Conseil des ministres (art. 48), instance importante dans laquelle sont
prises les décisions majeures, en particulier les décrets réglementaires, qui doivent recevoir
l'aval du Roi. Mais il ne signe pas les décrets : cette compétence relève du Chef du
gouvernement.
Ensuite, le Roi peut adresser au Chef du gouvernement des « lettres royales » par lesquelles il
décide l'édiction de certaines mesures administrative et demande au Chef du gouvernement de
les concrétiser en préparant les textes réglementaires nécessaires, et peut même fixer un délai
pour leur publication au Bulletin officiel. S'il s'agit de décrets réglementaires, ils sont
obligatoirement examinés en Conseil des ministres. Ex. : la Lettre royale au Premier ministre
relative à la gestion déconcentrée de l'investissement du 9 janvier 2002 (B.O. n° 4970 du 17
janvier 2002) et les décrets et arrêtés pris en conséquence qui se réfèrent dans leurs visas à la
lettre royale (B.O. n° 4982 du 7 mars 2002).
Pour conclure, il convient de signaler que, dans l'exercice de ses fonctions, le Roi est assisté par
un cabinet (ses membres sont nommés par dahir et leur nombre est variable) et par des
organismes à caractère consultatif.
B-Le Chef du gouvernement
Le Chef du gouvernement est bien la première autorité administrative. Si la constitution de
1996, assignaient à la loi un champ de compétence limité, alors qu’elles attribuaient aux
titulaires du pouvoir exécutif une compétence de droit commun, dans le cadre de l’édiction
réglementaire, la nouvelle Constitution du 29 juillet 2011, bien que fidèle à ce principe, élargit
considérablement le domaine de la loi. L’article 72 de la nouvelle Charte fondamentale, qui
dispose que « Les matières autres que celles qui sont du domaine de la loi appartiennent au
domaine réglementaire », donne au règlement une compétence générale, dès lors que la loi jouit
d’une compétence d’attribution, puisque les matières y relevant sont limitativement
inventoriées, par le texte constitutionnel lui-même.
Ainsi il existe au Maroc un pouvoir réglementaire autonome, qui ne se limite pas à la simple
application des textes législatifs, votés par le parlement, mais relève des matières n’appartenant
pas au domaine de la loi.
Par ailleurs, soulignant que le pouvoir réglementaire, dont le pouvoir réglementaire autonome,
appartient conjointement au Roi et au chef du gouvernement, et que celui-ci est par définition
le pouvoir dont disposent les autorités exécutives de prendre des actes juridiques exécutoires,
comprenant des dispositions générales et impersonnelles, et ce, de manière unilatérale, et donc

17
sans l’accord de ceux auxquels s’applique le règlement. L’originalité de la nouvelle
Constitution marocaine ne concerne cependant pas le pouvoir réglementaire autonome en lui-
même, mais bel et bien sa répartition entre les deux branches de l’exécutif, qui, contrairement
aux pratiques en vigueur dans certains Etats, est constitutionnellement déterminée. Ainsi, deux
articles distincts de la constitution énumèrent les matières réglementaires autonomes relevant
d’une part, du Conseil des ministres et donc du Roi (art.49), et d’autre part du Conseil du
gouvernement, et donc du chef du gouvernement (art.92).
De cette manière, il existe également une distribution réelle des prérogatives réglementaires
autonomes entre le chef de l’Etat et le chef du gouvernement, qui procède d’une redistribution
équilibrée des pouvoirs opérée par la nouvelle constitution du pays.
De même, selon la constitution 2011, Il existe désormais un partage du pouvoir de nomination
aux emplois de l'Etat. Les articles 91 et 92 déterminent les emplois qui relèvent de la nomination
du chef du gouvernement, ou ceux dont la nomination est décidée en Conseil de gouvernement.
(La nomination des secrétaires généraux et des directeurs centraux des administrations
publiques, des présidents d’universités, des doyens et des directeurs des écoles et instituts
supérieurs).
Le Roi nomme également les magistrats sur proposition du conseil supérieur du pouvoir
judiciaire (art. 57).
1- Les compétences administratives du Chef du gouvernement
a- L'exercice du pouvoir réglementaire
Le Chef du gouvernement est également le chef de l'administration : il est chargé de l'exécution
des lois (avec les autres membres du gouvernement et sous sa responsabilité) (art. 89) et exerce
le pouvoir réglementaire (art. 90) dans les matières qui n'entrent pas dans le domaine de la loi.
Comme il a déjà été mentionné, le pouvoir réglementaire se divise donc en deux catégories :
Le pouvoir réglementaire dérivé (ou subordonné) qui consiste à prendre les mesures générales
nécessaires à l'exécution des lois.
Il s'agit des décrets d'application, qui résultent de l'article 92 de la constitution ; le pouvoir
réglementaire autonome qui s'exerce indépendamment des lois, dans le domaine du pouvoir
réglementaire en vertu de l'article 72 de la constitution qui dispose : « Les matières autres que
celles qui sont du domaine de la loi appartiennent au domaine réglementaire ».
Le projet de décret réglementaire du Chef du gouvernement relatif à la dissolution de la chambre
des représentants doit être délibéré en conseil des ministres (art. 49). Les décrets doivent être «
contresignés par les ministres chargés de leur exécution (art. 90).
b- La supervision des activités ministérielles
D'après l'article 89 de la constitution, « Le gouvernement exerce le pouvoir exécutif. Sous
l’autorité du Chef du Gouvernement, le gouvernement met en œuvre son programme
gouvernemental, assure l’exécution des lois, dispose de l’administration et supervise l’action
des entreprises et établissements publics ». Cette tâche est facilitée par le fait que les ministres,
et plus généralement les autres membres du gouvernement, sont nommés par le Roi sur
proposition du Chef du gouvernement (art. 47 C). Mais son autorité sur eux n'est pas très forte
puisque la constitution ne donne pas expressément au Chef du gouvernement le droit
automatique de leur révocation. Cette prérogative appartient au Roi, qui peut mettre fin aux
fonctions du gouvernement, soit à son initiative, soit à la demande du Chef du gouvernement,
soit du fait de la démission du gouvernement. Ce qui confirme la place centrale qu'occupe le
Roi à l'égard du gouvernement.
Le pouvoir de supervision du Chef du gouvernement vise essentiellement à assurer l'unité de
l'action gouvernementale sur le plan de la gestion administrative quotidienne. Il peut adresser
aux ministres des instructions à suivre dans un domaine déterminé (pour la préparation du
budget par exemple). Il exerce aussi un pouvoir d'arbitrage pour trancher les désaccords entre
les ministres sur une question donnée.

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2- Les services du Chef du gouvernement
II faut noter tout d'abord que, sauf exception, le Chef du gouvernement n’est pas chargé de la
direction d'un département ministériel déterminé. Le Chef du gouvernement, qui a hérité les
compétences du Grand vizir du temps du Protectorat, est « chargé de l'administration générale
du pays, (...) et d'une manière générale de tout ce qui ne ressort pas aux autres ministères ».
Dans l'accomplissement de ses fonctions, il est aidé par certains services placés au niveau
central. Il s'agit essentiellement du cabinet, du secrétariat général du gouvernement et de
certains services rattachés au Chef du gouvernement.
a- Le cabinet
Comme les cabinets des ministres, le cabinet du Chef du gouvernement est un organe politique
temporaire nommé par lui. C'est une circulaire royale du 23 mars 1966 {B.O. n° 2788 du 6 avril
1966) qui fixe les conditions de désignation et les attributions des membres des cabinets
ministériels. Ils doivent remplir impérativement deux conditions : l'honorabilité et la
compétence. Le rôle du cabinet doit se limiter à l'étude et au règlement des questions ayant un
caractère politique et n'impliquant pas l'intervention nécessaire des services administratifs. Un
dahir du 10 avril 1995 fixe à huit le nombre des membres du cabinet du Chef du gouvernement
: un chef de cabinet, six conseillers techniques et un attaché de presse.
b- Le secrétariat général du gouvernement
C'est un organe administratif permanent qui a été créé par le dahir du 10 décembre 1955 (B.O.
n° 2260 du 17 février 1956) auprès de la présidence du conseil et placé sous l'autorité directe
du président du conseil. Depuis la disparition de cette appellation, le Secrétaire général du
gouvernement dépend du Chef du gouvernement. En 1966, il a été élevé au rang et avec les
prérogatives de ministre sans qu'il porte officiellement la dénomination de ministre (Décret
royal du 24 octobre 1966, B.O. n° 2817 du 26 octobre 1966).
Le texte de création du secrétariat général du gouvernement lui assigne une mission de
coordination de l'activité des divers départements ministériels, l'organisation et secrétariat des
conseils des ministres, ainsi que la centralisation des affaires soumises à l'arbitrage ou à
l'examen du Chef du gouvernement.
Un décret du 29 janvier 1985 (B.O. du 15 janvier 1986) fixe l'organisation de cet organisme et
précise de manière plus détaillée ses attributions. II est notamment chargé de contrôler la
régularité juridique des projets de lois et de règlements, et de préparer les projets de textes
législatifs et réglementaires qui ne relèvent pas de la compétence particulière d'un département
déterminé.
c-Services et organismes rattachés au Chef du gouvernement
Présidés par le Chef du gouvernement et créés par décret, ces services jouent un rôle de
coordination, de proposition et de suivi de là l'exécution politique gouvernementale sur une
question donnée. Ex. : La commission permanente de déconcentration administrative (décret
du 20 octobre 1993), ou le Conseil supérieur de l'aménagement du territoire (décret du 13
décembre 2001).
C- Les ministres
Les ministres ont un rôle politique en tant que membres du gouvernement, et un rôle
administratif puisqu'ils se trouvent chacun à la tête d'un département ministériel.
Le nombre des ministres et des départements ministériels est pratiquement déterminé
conjointement par le Roi et le Chef du gouvernement : les membres du gouvernement sont
nommés par dahir royal sur proposition du Chef du gouvernement. Le nombre des ministères
varie d'un gouvernement à l'autre, selon les domaines d'intervention de l'Etat, mais aussi pour
tenir compte de la représentation des partis politiques qui forment la majorité.

19
1- La hiérarchie gouvernementale
Selon l'article 87 de la constitution, « le gouvernement se compose du Chef du gouvernement,
des ministres et peut comprendre aussi des Secrétaires d’État ». Les ministres ont des
appellations différentes selon le rang qu'ils occupent dans la hiérarchie gouvernementale.
Après le Chef du gouvernement, on peut trouver dans un gouvernement donné un ou plusieurs
ministres d'Etat chargés ou non d'un département ministériel. Il s'agit d'un titre honorifique
attribué soit pour les mérites personnels de l'intéressé, soit en raison de son poids politique
notamment lorsqu'il s'agit du leader d'un parti politique (Ex. : Abdellah Baha gouvernement
Bekirane 2012).
Ensuite, il y a les ministres dits de plein exercice. Chaque ministre se trouve à la tête d'un
ministère et participe de plein droit aux réunions du Conseil des ministres. Les grands secteurs
d'intervention des pouvoirs publics sont érigés en départements ministériels (Economie,
Finances, Education nationale...). L'organisation (en différents services) et les attributions de
chaque ministère sont fixées par des décrets de répartition.
En troisième position, on peut trouver des ministres délégués, également chargés d'un
département ministériel. Ils sont rattachés soit au Chef du gouvernement, soit à un ministre.
Placés auprès du Chef du gouvernement, les ministres délégués sont chargés d'un secteur
important ou à vocation générale (Ex. : dans le gouvernement actuel, le ministre délégué auprès
du Chef du gouvernement chargé de l'administration de la défense nationale, ou encore le
ministre délégué auprès du Chef du gouvernement chargé de la fonction publique et
modernisation de l’administration (Moubdii)).
Placés auprès d'un ministre, les ministres délégués sont chargés d'une partie des attributions de
ce ministre (exemple : ministre délégué auprès du ministère de l’éducation nationale
abdelaâdim El gerrouj). Un décret du 29 mai 1998 a organisé pour la première fois la situation
des ministres délégués auprès des ministres. Ils peuvent, par arrêté visé par le Chef du
gouvernement, recevoir du ministre auprès duquel ils sont délégués :
Soit délégation d'attributions dans les domaines définis dans leur dahir de nomination ;
Soit délégation générale et permanente à l'effet de signer ou de viser, au nom du ministre
délégant, tous actes concernant les services relevant des domaines précités. Ces délégations
d'attributions s'étendent au contreseing des actes réglementaires du Chef du gouvernement.
Enfin, il y a les secrétaires d'Etat qui peuvent être rattachés soit au Chef du gouvernement, soit
à un ministre. Ils assistent l'autorité auprès de laquelle ils sont désignés et peuvent bénéficier
d'une délégation d'attribution ou de signature. Constitutionnellement, ils peuvent faire partie du
gouvernement. Ils n'assistant pas en principe au conseil des ministres, sauf lorsqu'une question
qui les intéresse est inscrite à l'ordre du jour.
2- Les attributions administratives des ministres
Les ministres exercent des pouvoirs d'administration, un pouvoir hiérarchique et un pouvoir de
gestion et de contrôle.
a- Les pouvoirs d'administration
Le ministre est le chef de l'administration et, en cette qualité, a la possibilité d'organiser le
secteur dont il est chargé pour la réalisation des objectifs de son département.
Il prend ses décisions sous forme d'arrêtés, de circulaires ou d'instructions, dans tous les
domaines de son secteur d'activité. Il est habilité à prendre toutes les mesures nécessaires au
bon fonctionnement de ses services. Il prépare tous les projets de textes législatifs et
réglementaires concernant son département ministériel. Il participe à l'exercice du pouvoir
réglementaire dans la mesure où il est chargé de mettre en œuvre les textes réglementaires
auxquels il avait été associé par la pratique du contreseing, ou lorsque la loi l'habilite à exercer
le pouvoir réglementaire dans un domaine déterminé, ou enfin lorsqu'il bénéficie du pouvoir du
Chef du gouvernement dans des domaines précis.
b- Le pouvoir hiérarchique

20
Le ministre exerce le pouvoir hiérarchique sur l'ensemble des agents placés sous son autorité.
Il nomme, par délégation, tous les agents de son ministère et propose ceux d'entre eux dont la
nomination doit intervenir par décret.
Il a également, le pouvoir de notation et de promotion ainsi que la possibilité de procéder à des
mutations des fonctionnaires placés sous son autorité. Il contrôle l'activité de ses agents à l'égard
desquels il dispose du pouvoir disciplinaire et aussi le pouvoir de révocation qu'il exerce dans
les conditions prévues par le statut général de la fonction publique et les statuts particuliers.
Le ministre peut déléguer sa signature aux hauts fonctionnaires de son département dans des
conditions limitativement énumérées par les textes.
c- Les pouvoirs de gestion et de contrôle
Le ministre représente l'Etat, personne morale, pour tout ce qui concerne l'activité de son
département. Il est notamment habilité, à passer des contrats au nom de l'Etat et à représenter
celui-ci en justice.
Il est ordonnateur des dépenses de son département sous réserve des attributions confiées aux
autorités locales.
Le ministre exerce également un pouvoir de contrôle administratif sur tous les établissements
publics à caractère administratif ou industriel et commercial, rattachés à son ministère. Ce
pouvoir de contrôle administratif s’exerce sous forme de directives générales ou d'approbation
de certaines décisions importantes prises par les organes décentralisés.
3- L'organisation interne des ministères
La détermination du nombre des ministères est pratiquement faite conjointement par le Roi et
le Chef du gouvernement, puisque c'est sur proposition de ce dernier que le Roi nomme les
membres du gouvernement (art. 47 de la constitution). L'organisation et les attributions de
chaque ministère sont fixées par le Chef du gouvernement qui agit par décret.
L'organisation des ministères est variable d'un département à l'autre. Il existe cependant une
sorte de modèle-type que l'on retrouve dans les principaux ministères avec quelques adaptations
de détail. On trouve tout d'abord le cabinet, ensuite les services administratifs proprement dit.
a- Le cabinet
Le cabinet du ministre regroupe ses collaborateurs personnels que leurs affinités politiques
rapprochent ou qui ont des compétences particulières dans tel ou tel domaine Ces collaborateurs
sont choisis par le ministre, et ils sont liés à sa personne ; lorsque le ministre change, on assiste
à la composition d'un nouveau cabinet. Le ministre n'est pas totalement libre dans le choix des
membres de son cabinet. La circulaire royale du 23 février 1966, déjà citée, pose les deux
conditions que l'on sait : l'honorabilité et la compétence. Les dispositions de ce texte demeurent
valables quant aux conditions de recrutement des membres des cabinets ministériels. Cependant
un dahir du 10 octobre 1995 fixe le nombre des membres du cabinet des ministres à 7 (au lieu
de 6 auparavant) : un chef de cabinet, cinq conseillers techniques et un chef du secrétariat
particulier.
Le rôle du cabinet couvre les questions dépourvues de tout lien avec les attributions normales
du département ministériel, c'est-à-dire que ce rôle doit se limiter aux questions politiques. En
réalité, la pratique montre que le caractère technico-administratif des cabinets prend de plus en
plus d'importance par rapport à leur rôle strictement politique.
b- L'administration centrale proprement dite
Les services administratifs des ministères sont organisés selon une structure hiérarchisée. Ils
sont animés par diverses catégories de personnels.
i- Structure interne des ministères
A la tête des services administratifs, et immédiatement après le ministre, on trouve le secrétariat
général. C’est un haut fonctionnaire dont la carrière n’est pas directement liée à la personne
du ministre. L'institution d'un secrétaire général correspond au souci d'assurer la permanence

21
de l'action gouvernementale dans un domaine déterminé, indépendamment des changements du
titulaire du portefeuille ministériel.
Le statut et les attributions du secrétaire général de ministère sont fixés par le décret du 29 avril
1993. Le secrétaire général est nommé par décret parmi les cadres supérieurs du secteur public
ou privé justifiant d'un haut niveau d'instruction et d'une longue expérience (art. 11). Il assiste
le ministre dans l'orientation générale de la conduite des affaires concernant le ministère. Il
assure le contrôle, la coordination et l'animation des activités des services du ministère, à
l'exception de l'inspection générale qui est rattachée directement au ministre.
Les tâches administratives sont réparties entre des unités administratives : direction générale ou
direction, division, services. Ces derniers comprennent les bureaux des ministères. A la tête de
chaque unité administrative se trouve un haut fonctionnaire. Ils dépendent tous du secrétaire
général : il y a le directeur (également nommé par décret et dont la situation et les attributions
sont fixées par le décret du 16 juin 1997 relatif à l'emploi supérieur de directeur d'administration
centrale), puis le chef de division et le chef de service, dont la nomination est prononcée par
arrêté du ministre intéressé visé par l'autorité gouvernementale chargée de la fonction publique.
Bien que les nominations à ces emplois soient soumises à certaines conditions, elles demeurent
essentiellement révocables.
ii-Le personnel des services centraux
Le fonctionnement des services centraux et assuré par diverses catégories de personnels :
• Le personnel d'encadrement exerce les fonctions supérieures propres aux départements
ministériels, définies par un décret du 30 septembre 1975. Il s'agit du secrétaire général, des
directeurs (chefs de directions), des inspecteurs généraux, des ingénieurs généraux, des chefs
de division. Ils sont nommés par le Chef du gouvernement, sauf les chefs de divisions et de
services qui sont nommés par le ministre par délégation.
• Les personnels communs des administrations centrales, de nature technique ou administrative.
Ils sont soumis à des statuts particuliers et accomplissent des tâches qui sont communes à tous
les ministères : notamment, les cadres d'administrations centrales et du personnel commun des
administrations publiques (décret du 8 juillet 1965 modifié), les cadres des agents publics des
administrations (décret royal du 13 octobre 1967), les ingénieurs et adjoints techniques (décret
royal du 9 mars 1967), les informaticiens des administrations publiques (décret du 14 novembre
1980), les ingénieurs et architectes (décret du 9 janvier 1985).
• Les personnels spécialisés, dont la qualification correspond aux tâches qui leur sont confiées
: enseignants à l'éducation nationale, magistrats, etc.
L'action des organes centraux de l'administration est relayée et complétée par l'intervention de
services extérieurs situés dans l'ensemble du territoire : il s'agit des organes locaux de
l'administration centrale, qui forment l'administration territoriale d'Etat.

II- Les organes locaux de l'Etat au niveau de la province (ou la préfecture)

C'est la province (ou la préfecture) qui sert de cadre géographique d'implantation des services
extérieurs ; à leur tête se trouve le gouverneur.
A. Les services extérieurs
La plupart des ministères ont des services extérieurs implantés en règle générale dans chaque
province ou préfecture. Concrètement, ce sont les différentes « délégations provinciales ou
préfectorales » à permettre la réalisation de la déconcentration administrative. La constitution
2011 précise dans son article 145 que « … sous l’autorité des ministres concernés, Les walis et
gouverneurs coordonnent les activités des services déconcentrés de l’administration centrale et
veillent à leur bon fonctionnement.

22
La mission des services extérieurs est définie par l'article 3 du décret du 20 octobre 1913 relatif
à la déconcentration administrative. Ils « sont chargés, au niveau territorial, de l'exécution de la
politique gouvernementale et de toutes les décisions et directives des autorités compétentes ».
Les ministres peuvent donner délégation aux chefs de leurs services extérieurs et aux
gouverneurs pour agir en leur nom.
Enfin, les chefs de services extérieurs peuvent être institués sous-ordonnateurs des dépenses
pour tout ou partie des crédits mis à leur disposition.
La coordination de l'activité des services extérieurs est exercée par le gouverneur dans le cadre
des comités techniques préfectoraux ou provinciaux (C.T.P.).
Plusieurs insuffisances des services extérieurs ont été relevées :
Il est apparu que malgré le nombre élevé des services extérieurs, le rôle qui leur est dévolu n'a
pas atteint le niveau souhaité pour répondre aux demandes des collectivités locales pour réaliser
un vrai partenariat en matière de développement local, et aux besoins des divers citoyens.
Des obstacles divers existent : l'accaparement des compétences au niveau central (notamment
en matière de gestion du personnel et du budget) ; méfiance pouvoir central ; déséquilibre quant
à la répartition des services extérieurs au niveau de national.
Quant à la couverture géographique, la création de services extérieurs n'a pas suivi le rythme
du découpage territorial : absence de services extérieurs dans certaines préfectures et provinces
malgré l'existence de besoins locaux qui doivent être satisfaits. Si l'on excepte le ministère de
l'intérieur de certains autres ministères, d'autres administrations centrales ne couvrent selon le
cas qu'environ 40 à 60 % de l'ensemble du territoire national. Exemples : la pêche maritime, la
culture et la communication.
En outre, les services extérieurs ne sont créés qu'au niveau des chefs-lieux des préfectures ou
provinces. Ils n'ont pas d'annexes administratives dans le reste du territoire de la préfecture,
d'où l'éloignement de l'administration des administrés, notamment dans les hypothèses où un
service extérieur couvre 2 préfectures ou plus.
D'autre part, il a été constaté une inorganisation des services extérieurs, ainsi qu'un déséquilibre
dans la répartition des ressources humaines : en 1999, 12 % des fonctionnaires cadres se
trouvent an niveau central (en France 3 % seulement) et 88 % pour l'ensemble du territoire
classés dans les échelles de rémunération de 1 à 9.
B- Le gouverneur
Le gouverneur, agent d'autorité, est l'organe principal de l'administration territoriale. Désigné
comme le représentant du pouvoir exécutif dans la province ou la préfecture (Dahir du 1er mars
1963), puis comme le représentant du Roi et le délégué du gouvernement (Dahir portant loi du
15 février 1977), il est désormais qualifié, par la constitution, de représentant de pouvoir central
dans les collectivités territoriales.
1. Le statut du gouverneur
La fonction du gouverneur relève du statut particulier des administrateurs du ministère de
l'Intérieur (dahir du 1er mars 1963). Ce statut prévoit, entre autres, l'emploi de gouverneur et le
classe comme agent d'autorité. La nomination au poste de gouverneur est prononcée par dahir
sur proposition du ministre de l'intérieur, dans la proportion de trois emplois sur cinq parmi les
administrateurs de classe exceptionnelle et de première classe, et de deux sur cinq par les
personnes possédant une certaine expérience ou certains diplômes.
Le statut des gouverneurs est assez précaire leur avancement se fait « exclusivement au choix
». En outre, ils peuvent être déchargés de leurs fonctions par dahir, sur proposition motivée du
ministre de l'intérieur. Enfin, ils ne peuvent ni constituer ni appartenir à un syndicat.
2. Les attributions du gouverneur
La constitution définit les attributions du gouverneur ainsi : « Dans les provinces, les préfectures
et les régions, les gouverneurs représentent l'Etat et veillent à l'exécution des lois. Ils sont
responsables de l'application des décisions du gouvernement et, à cette fin, de la gestion des

23
services locaux des administrations centrales ». D'autres textes, notamment le dahir portant loi
de 1977, précisent ces attributions.
a. La fonction de représentant de l'Etat
Concrètement, le gouverneur représente le Chef du gouvernement et les ministres. Il est le
délégué du gouvernement. Il veille à l'application des lois et règlements, et à l'exécution des
décisions et directives du gouvernement. A cette fin, il est habilité, dans la limite de ses
compétences, à prendre les mesures d'ordre réglementaire ou individuelles nécessaires.
Ensuite, il contrôle, sous l'autorité des ministres compétents, l'activité des fonctionnaires et
agents des services extérieurs des administrations civiles de l’Etat, sauf les services extérieurs
du ministère des habous et des affaires islamiques, ainsi que les juridictions.
Il peut être institué sous-ordonnateur des certaines dépenses d'investissement par les ministres.
Il les informe sur l'état d'avancement de ces investissements.
b. La coordination des services locaux de l'Etat
Cette prérogative constitutionnelle du gouverneur renforce son autorité sur les services
extérieurs. Sous l’autorité des ministres concernés, le gouverneur coordonne les activités des
services déconcentrés de l’administration centrale et veille à leur bon fonctionnement.
A cette fin, il est institué auprès du gouverneur un comité technique provincial ou préfectoral
composé du secrétaire général de la province ou préfecture des chefs de cercle, des chefs des
services extérieurs et des directeurs des établissements publics. Ce comité se réunit au moins
une fois par mois sur convocation du gouverneur.
c. Les pouvoirs de police
Le gouverneur est une autorité de police administrative. Il est chargé du maintien de l'ordre. Il
peut utiliser les forces auxiliaires, les forces de police et faire appel à la gendarmerie royale et
aux forces armées dans les conditions prévues par la loi.
D'autre part, l'article 33 du code de procédure pénale lui confère dans certains cas des
compétences en matière de police judiciaire. Il peut intervenir en cas de crime ou délit contre
la sûreté intérieure de l'Etat. Il exerce ce pouvoir si l'autorité judiciaire n'est pas saisie et ne peut
le garder que pendant trois jours au terme desquels il doit transmettre au procureur du Roi les
pièces qu'il a pu saisir et les personnes arrêtées.
d. Le contrôle administratif sur les collectivités locales
Les lois qui organisent les collectivités locales confèrent au gouverneur dans certaines
hypothèses l'exercice du contrôle administratif.
Nous verrons qu'en vertu de ces mêmes lois, et en vertu de la règle du dédoublement
fonctionnel, le gouverneur a la qualité d'autorité exécutive des conseils provinciaux et
préfectoraux et régionaux.
3. Les collaborateurs du gouverneur
Pour accomplir sa tâche, le gouverneur est assisté par des collaborateurs placés sous son autorité
directe :
II s'agit du chef de cabinet, collaborateur le plus proche du gouverneur et qui a le grade
d'administrateur ou d'administrateur principal.
Ensuite, il y a le secrétaire général, issu des mêmes grades, chargé de diriger l'activité des
services administratifs de la province ou la préfecture, généralement regroupés en divisions. En
cas d'absence ou d'empêchement du gouverneur, le secrétaire général le remplace de plein droit
dans toutes ses attributions, sauf décision contraire du ministre de l'intérieur.
III- Les organes locaux au niveau infra-provincial
En dehors de l'administration de la province proprement dite, le gouverneur a sous sa direction
deux catégories d'agents d'autorité, également représentants du pouvoir exécutif : les chefs de
cercle ; les pachas et caïds. Ils forment, avec les présidents des conseils communaux pour
certaines matières, les organes locaux de l'Etat au niveau infra-provincial. Le décret no 2-13-
126 du 11 avril 2013 a modifié la liste des cercles et caïdats

24
A. Les chefs de cercle
Les chefs de cercle sont les représentants du pouvoir exécutif dans leur ressort territorial ils
assurent sous la direction du gouverneur, l'exécution des lois et règlements, le maintien de
l'ordre, la sécurité et la tranquillité publiques.
Sous l'autorité du gouverneur, ils animent et contrôlent les activités des chefs de
circonscriptions comprises dans les limites du cercle. Dans ces mêmes limites, ils ont mission
de conseiller et de conciliateur pour toutes les affaires d'intérêt communal ou intercommunal.
Les chefs de cercle sont également chargés des liaisons entre les différents services
administratifs et techniques implantés dans le cercle, et veillent à la coordination pratique des
interventions requises par l'équipement et l'aménagement de leur territoire. Ils sont assistés par
un ou plusieurs techniciens des travaux ruraux qui peuvent être mis à la disposition des chefs
de circonscription et des conseils communaux intéressés.
B. Les chefs de circonscription urbaine et rurale
. Les chefs de circonscription urbaine et rurale (respectivement pachas et caïds) sont les
représentants du pouvoir exécutif dans leur circonscription. Dans les communes de leur ressort,
ils exercent les pouvoirs de police et le pouvoir réglementaire, conformément à la législation
en vigueur.
Les chefs de circonscriptions rurales sont en outre chargés, sous le contrôle des chefs de cercle,
de conseiller et d'aider les conseils communaux dans leur tâche administrative ainsi que dans
l'exécution des travaux d'aménagement et d'équipement communal. Ils prennent les initiatives
nécessaires à cet effet.
C. Le président du conseil communal
Le président du conseil communal est à la fois l'organe exécutif de la commune collectivité
locale et agent de l'Etat au niveau de la commune.
En sa qualité d'agent de l'Etat, il préside la commission administrative des élections et établit à
ce titre les listes électorales générales (art. 8 de la loi du 2 avril 1997 formant code électoral). Il
est également officier d'état civil. Il procède à la légalisation des signatures et à la certification
de la conformité des copies à leurs originaux.
Enfin, il est chargé d'appliquer certaines législations à caractère national comme en matière
d'urbanisme où il est habilité à délivrer les permis de construire et les autorisations de lotir, par
exemple.

CHAPTIII : LES COLLECTIVITES LOCALES

Le Maroc a engagé en 2015 une réforme importante de son système de décentralisation. Cette
réforme vient consolider le processus graduel de transfert des compétences de l’Etat vers les
collectivités territoriales1, entamé dès les premières années de l’indépendance avec l’adoption
de la première charte communale le 23 juin 1960. Ce processus fut conforté par d’importantes
réformes successives, notamment, en 1976, 1997 et 2002.
Cette dernière réforme s’inscrit dans le cadre d’un vaste chantier de modernisation de l’État et
d’amélioration de son efficacité par une valorisation de ses territoires et une gestion de
proximité. Elle a été impulsée par une volonté de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, qui n’a pas
cessé depuis son intronisation d’appeler à la consolidation des acquis de la décentralisation et
de la démocratie locale et à faire de la régionalisation le fondement de l’organisation territoriale
du Royaume.
L’émergence du projet de régionalisation avancée a été amorcée par la mise en place d’une
Commission consultative de la régionalisation (CCR) en 2010. Cette commission a mené une
réflexion collective proactive en lançant une large concertation et un débat national ouvert et

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engagé, impliquant tous les acteurs concernés (départements ministériels, élus, partis politiques,
syndicats et organisations professionnelles, universitaires, réseaux associatifs, etc.).
Les résultats des travaux de la CCR et ses recommandations ont été pris en considération lors
de la réforme de la Constitution de 2011, qui a fait de la régionalisation avancée6 et de la libre
administration des principes de base de l’organisation décentralisée du Royaume.
La concrétisation de cette réforme a été accomplie par l’adoption d’un nouveau découpage
régional et de trois lois organiques relatives aux régions, aux préfectures et provinces et aux
communes (qualifiées ici des trois lois organiques de décentralisation) et l’organisation des
élections locales en septembre 2015.
Outre ses apports relatifs à l’organisation territoriale et au renforcement des compétences des
collectivités territoriales et de leurs autonomies administrative et financière, la réforme de la
décentralisation a modulé la relation entre l’Etat et les collectivités territoriales. En effet, elle a
concrétisé la libre administration des collectivités territoriales en remplaçant la tutelle sur leurs
décisions et leurs actes par le contrôle administratif, tout en confiant aux présidents des conseils
des régions, des préfectures et des provinces élus l’exécution de leurs délibérations à la place
des walis et gouverneurs.
Ces derniers participaient, depuis l’indépendance du Maroc, à la mise en œuvre des politiques
publiques et à leur coordination au niveau territorial. En tant que représentants de l’Etat au
niveau territorial, ils assuraient plusieurs missions, notamment : la veille à l’exécution des
décisions et directives du gouvernement, la coordination des activités des services
déconcentrés, le contrôle a priori de certaines décisions des communes, l’exécution des
délibérations des conseils régionaux, préfectoraux et provinciaux, y compris l’exécution de
leurs budgets, etc.
Les changements apportés par la nouvelle réforme de la décentralisation, notamment, ceux
concernant la relation entre l’Etat et les collectivités territoriales, seraient de nature à affecter
le rôle des walis et gouverneurs et auraient, certainement, des conséquences sur l’organisation
et le fonctionnement des services déconcentrés du Ministère de l’Intérieur, ainsi que sur
l’équilibre des pouvoirs au niveau territorial et l’évolution de la relation Etat-collectivités
territoriales.
I-La commune
Les communes sont des collectivités territoriales de droit public dotées de la personnalité
morale et de l'autonomie financière. Elles sont divisées en commune urbaines et communes
rurales.
Comme les préfectures et les provinces, les communes sont créées et peuvent être supprimées
par décret. Il s'agit en fait de la multiplicité et de la suppression des communes parce que
l'existence de la collectivité communale résulte de la constitution qui précise dans son article
135 que "les collectivités locales du Royaume sont les régions, les préfectures les provinces et
les communes, …Tout autre collectivité locale est créée par la loi". Cette dernière disposition
signifie toute autre collectivité locale autre que celle qui existe déjà par contre la création ou la
suppression, à l'intérieur d'une catégorie de collectivité territoriale déjà existante, relève du
pouvoir réglementaire que la constitution attribue officiellement au chef du gouvernement. Il
en est de même du changement de nom d’une commune qui doit être décidé par décret sur
proposition du Ministre de l'intérieur, après, bien entendu, consultation du conseil communal
intéressé ou sur proposition de celui-ci.
Les communes sont régies actuellement par la loi organique N°113-14 du 7 juillet 2015 relative
aux communes promulguée par le dahir n° 1-15-85 du 7 juillet 2015. Ce texte avait remplacé
l'ancienne loi communale n° 78-00 promulguée par le dahir n°1-02-279 du 3 octobre 2002
portant charte communale telle qu’elle est modifiée et complétée par la loi 17.08 promulgué
par le dahir 1.08.153 du 18 /02/2009 et qui ne correspond plus aux réalités de la vie
communale.

26
Par ailleurs, cette loi a amélioré le statut de l'élu local. Les règles concernant le contrôle
administratif sur les délibérations des conseils communaux ont subi également des
assouplissements et des simplifications.
De nouveaux mécanismes de coopération et de partenariat sont proposés aux conseils
communaux comme dans le cas des préfectures et des provinces.
Le législateur est intervenu ainsi par cette loi pour réorganiser les communes en mettant l’accent
sur l'élargissement et la fixation avec précision des compétences des conseils communaux et de
leurs présidents.
Parmi les principaux apports de cette nouvelle réglementation des collectivités territoriales, on
retrouve le renforcement des attributions des présidents des communes. Les élus continueront
d’être la partie chargée de l’exécution des décisions et délibérations du Conseil, en plus d’être
munis de l’exercice de l’autorité réglementaire prévue par la Constitution.
D’autres aménagements ont été également introduits, notamment en matière de contrôle
administratif. Désormais, seule la justice peut décider de la révocation des présidents ou des
membres des communes, ou encore de l’annulation des délibérations du Conseil communal. Le
contrôle administratif, relevant du ministère de l’Intérieur et de ses représentants au niveau
territorial, à savoir les walis et les gouverneurs, devra se limiter à l’observation de la légalité
des décisions et des délibérations des conseils. Dans le souci d'uniformisation, la majorité des
communes au Maroc disposent des mêmes institutions locales : un conseil communal, organe
collégial délibérant, et un président du conseil communal, organe exécutif, organe exécutif
individuel. Le régime juridique de ces institutions est précisé par la loi organique
A. Le conseil communal
1- Composition et organisation du conseil
Les membres du conseil communal sont élus pour six ans au suffrage universel direct, au scrutin
uninominal à la majorité relative à un tour (code électoral). Le nombre des conseillers à élire
est en fonction du nombre des habitants de la commune : de 11 membres (pour les communes
de 7500 habitants ou moins) à 61 (membres pour les communes supérieur à 400.000 habitants).
Pour être éligible, il faut être inscrit sur les listes électorales de la commune et avoir sur les
listes électorales de la commune.
Certaines inéligibilités sont prévues par le code électoral (ne peuvent être élus, dans aucune
commune, les magistrats ou les gouverneurs exerçant effectivement ou ayant cessé d'exercer
leurs fonctions depuis moins de six mois à la date du scrutin).
Le contentieux électoral relève des tribunaux administratifs en première instance et de la
chambre administrative de la Cour de cassation en appel.
Le conseil communal élit en son sein et pour la même durée que le conseil un bureau constitué
par le président et des vice-présidents. L'élection du bureau a lieu au scrutin uninominal secret
à un tour (à la majorité absolue au premier tour et à la majorité relative au second). Le nombre
des vice-présidents varie selon le nombre des membres du conseil : de 3 pour les conseils dont
le nombre des membres est inférieur ou égal à 13, et à 9 pour les conseils dont ce nombre est
égal ou supérieur à 61.
Le conseil constitue, deux (2) commissions permanentes au moins et (5) cinq au plus, chargées
respectivement d’examiner :
• Le budget, les affaires financières et la programmation
• Les services publics et les prestations
Enfin, le conseil élit parmi ses membres également un secrétaire (et un secrétaire-adjoint) pour
rédiger les procès-verbaux des séances. La loi organique précise de façon détaillée le statut des
élus communaux.
Les fonctions du membre du conseil d’arrondissement sont exercées à titre gratuit.
2- Le fonctionnement du conseil communal

27
Le conseil communal se réunit obligatoirement 3 fois par an en session ordinaire (février, mai
octobre de chaque année).
Lorsque les circonstances l’exigent, le conseil est convoqué par le président pour une session
extraordinaire, soit à son initiative ou à la demande du tiers au moins des membres du conseil
en exercice. Cette demande doit être accompagnée des questions à soumettre au conseil pour
délibération.
Le gouverneur de la préfecture ou de la province ou son représentant assiste aux séances du
conseil. Il ne participe pas au vote et peut présenter à son initiative, ou sur demande du président
ou des membres du conseil, toutes observations et précisions relatives aux questions objets des
délibérations.
Les séances du conseil de la commune sont publiques. Leurs ordres du jour et dates sont affichés
au siège de la commune. Le président exerce la police de la séance. Les décisions sont affichées
et tout électeur ou contribuable peut en demander communication ou copie.
3- Les attributions du conseil communal
La commune est chargée, à l’intérieur de son ressort territorial, des missions de prestation des
services de proximité aux citoyennes et citoyens, dans le cadre des compétences qui lui sont
imparties en vertu de la présente loi organique, à travers leur organisation, leur coordination et
leur suivi. A cet effet, la commune exerce des compétences propres, des compétences partagées
avec l’Etat et des compétences qui lui sont transférées par ce dernier.
• Les compétences propres comportent les compétences dévolues à la commune dans un
domaine déterminé de manière à lui permettre d’accomplir, dans la limite de ses ressources et
à l’intérieur de son ressort territorial, les actes relatifs à ce domaine, notamment la planification,
la programmation, la réalisation, la gestion et l’entretien. Il s'agit des domaines suivants : le
développement économique et social ; les finances, la fiscalité et les biens communaux ;
l'urbanisme et l'aménagement du territoire ; les services publics locaux et les équipements
collectifs ; l'hygiène, la salubrité et l'environnement ; les équipements et action socioculturels ;
et enfin la coopération et le partenariat.
• Les compétences partagées entre l’Etat et la commune comportent les compétences dont
l’exercice s’avère efficace lorsqu’elles sont partagées. L’exercice de ces compétences partagées
peut se faire sur la base des principes de progressivité et de différenciation. Elles sont plusieurs,
on note par exemple :
- Le développement de l’économie locale et la promotion de l’emploi ;
- La préservation des spécificités du patrimoine culturel local et son développement ;
• Les compétences transférées comportent les compétences qui sont transférées de l’Etat à la
commune de manière à permettre l’élargissement progressif des compétences propres. Elles
comprennent notamment :
- La protection et la restauration des monuments historiques, du patrimoine culturel et la
préservation des sites naturels ;
- La réalisation et l’entretien des ouvrages et équipements hydrauliques de petite et moyenne
envergure.
B. Le président du conseil communal
Le président du conseil communal exerce plusieurs attributions :
* Il est l'autorité exécutive de la commune. Il prend les mesures nécessaires à cet effet et en
assure le contrôle. Pour ce faire, il est amené à exécuter le budget. Il procède également
pour le compte de la commune à la conclusion des différents contrats et marchés publics, et à
la gestion des biens de la commune ;
* Il exerce de plein droit les attributions de police administrative communale et les fonctions
spéciales reconnues par les textes en vigueur aux pachas et caïds, à l'exclusion de certaines
matières qui demeurent de la compétence de ces derniers (maintien de l'ordre, libertés

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publiques...). Le président intervient dans les domaines de l'hygiène, la salubrité et la
tranquillité publique et la sûreté des passages ;
* Le président du conseil dirige l'administration communale ; il est le chef hiérarchique du
personnel communal ;
* Il représente la commune dans tous les actes de la vie civile, administrative et judiciaire.
Il faut mentionner, enfin, que le président du conseil peut déléguer à un ou plusieurs vice-
présidents une partie de ses fonctions.
Il agit également, comme nous l'avons déjà vu, au nom de l'Etat dans certains domaines (état
civil, listes électorales...).
C- Le statut de l'élu communal
Les principales règles de ce statut concernent cinq domaines.
a- Les autorisations d'absence et les garanties accordées aux élus salariés dans leur
activité professionnelle
Les fonctionnaires et agents de l'Etat, des collectivités locales et des établissements publics
exerçant un mandat public communal bénéficient de plein droit de congés exceptionnels ou
permissions d'absence, à plein traitement, sans entrer en ligne de compte dans le calcul des
congés réguliers, dans la limite de la durée effective des sessions des conseils et des
commissions permanentes dont ils font partie. Mais il apparaît que le législateur n'a pas fixé le
nombre d'heures d'absence, ce qui rend difficile le contrôle du bénéficie de ce droit.
D'autre part, les employeurs sont tenus d'accorder aux salariés de leur entreprise, membres du
conseil communal, des permissions d’absence pour participer aux séances plénières du conseil
ou des commissions permanentes qui en dépendent. Le temps passé par les salariés aux
différentes séances du conseil et des commissions permanentes ne leur sera pas payé comme
temps de travail. Ce temps pourra être remplacé.
En outre, cette suspension du travail ne peut être une cause de rupture par l'employeur du contrat
de louage de service, et ce, à peine de dommages et intérêts au profit des salariés.
Des dispositions spéciales concernent les présidents des conseils communaux. C'est ainsi que
les fonctionnaires et agents de l'Etat, des collectivités locales et des établissements publics, élus
présidents des conseils communaux peuvent bénéficier, sans préjudice pour le service public et
en fonction des nécessités de service, de la priorité ou de facilités de mutation pour se
rapprocher du siège de leur commune.
Ils bénéficient, en outre, de plein droit d'un congé exceptionnel ou permission d'absence d'une
journée ou de deux demi-journées par semaine, à plein traitement et sans conséquence sur le
calcul de leur congé régulier.
b- Les indemnités allouées aux titulaires de certaines fonctions communales
La gratuité des fonctions de conseiller est la règle, avec des exceptions en faveur de certains
membres du conseil. Le président du conseil de la commune et ses vice-présidents, le
secrétaire du conseil et son adjoint, les présidents des commissions permanentes et leurs vice-
présidents perçoivent des indemnités de représentation et de déplacement.
Les autres membres du conseil de la commune bénéficient d’indemnités de déplacement.
Ainsi les membres des conseils communaux perçoivent des indemnités de déplacement
lorsqu'ils effectuent des missions pour le compte de la commune à l'intérieur ou à l'extérieur du
Royaume, conformément aux conditions et taux applicables aux fonctionnaires de la catégorie
supérieure
c- La responsabilité pénale de l'élu
Dans l'exercice de leurs fonctions, les élus sont susceptibles de commettre de nombreuses
infractions dont la plupart ne sont pas spécifiques. Ces infractions et délits ainsi que leurs
sanctions sont prévues par le code pénal ; leur étude déborde largement le cadre de cette étude.

29
Parallèlement, la loi organique a prévu deux types d'infractions mettant en cause l'intérêt
personnel de l'élu et qui traduisent le souci du législateur d'améliorer la transparence financière
et administrative.
Il s'agit du délit d'ingérence et du délit d'exercice de fait de fonctions réglementées, pour
lesquels des sanctions administratives sont prévues, sans préjudice des poursuites judiciaires
devant le juge compétent.
1-Le délit d'ingérence
Ce délit sanctionne un agent public qui prend un intéressement quelconque, par voie directe ou
indirecte, dans une opération, un acte ou une entreprise dont il a la surveillance.
Il est prévu par l'article 65 de la loi organique 2015 qui dispose : « Il est interdit à tout membre
du conseil de la commune d’entretenir des intérêts privés avec la commune, les établissements
de coopération intercommunale ou les groupements des collectivités territoriales dont la
commune est membre, ou avec les instances ou établissements publics, ou avec les sociétés de
développement qui en dépendent ou de conclure avec eux des actes ou des contrats de location,
d’acquisition, d’échange ou toute autre transaction portant sur des biens de la commune, ou de
passer avec eux des marchés de travaux, de fournitures ou de services, ou des contrats de
concession, de gérance ou tout contrat relatif aux formes de gestion des services publics de la
commune, ou d’exercer, de manière générale, toute activité pouvant conduire à un conflit
d’intérêts, soit à titre personnel, soit comme actionnaire ou mandataire d’autrui, soit au bénéfice
de son conjoint, ses ascendants ou descendants.
Les mêmes dispositions sont appliquées aux contrats de partenariat et de financement des
projets des associations dont il est membre.
Sont appliquées les dispositions de l’article 64 ci-dessus, à tout membre qui viole les
dispositions des alinéas précédents ou reconnu responsable de délits d’initié, de trafic
d’influence et de privilèges ou commet une infraction d’ordre financier portant préjudices aux
intérêts de la commune ».
II faut remarquer que le texte ne qualifie pas le délit en cause, et ne fait aucun renvoi précis au
code pénal. C'est par référence au droit comparé que j'ai utilisé l'expression délit d'ingérence.
2- Le délit d'exercice de fait de fonctions réglementées
II est prévu par l'article 66 de la loi organique 2015, dans des termes plus sévères (interdiction
formelle et non pas uniquement simple) avec qualification exacte du délit.
Voici les termes de l'article : II est formellement interdit aux conseillers communaux, on dehors
des présidents et des vice-présidents, d'exercer au-delà de leur rôle délibérant au sein du conseil
ou des commissions qui en dépendent, des fonctions administratives de la commune, de signer
des actes administratifs, de gérer ou de s'immiscer dans la gestion des services publics
communaux, à peine de révocation prononcée dans les formes prescrites à l'article 64 préjudice
de poursuites judiciaires pour exercice de fait de fonctions réglementées.
Le délit précité est prévu par l'article 380 du code pénal qui en punit l'auteur d'une peine
d'emprisonnement d’un à cinq ans.
Les dispositions de l'article 66 mettent fin à une pratique qui était considérée comme légale, et
qui permettait aux conseillers d'intervenir dans le fonctionnement des services administratifs
pour des objectifs qui ne correspondent pas toujours à l'intérêt général.
Cette règle est édictée parallèlement avec celle prévue dans l'article 103 de la loi organique
2015 qui ne permet la délégation par le président de ses pouvoirs qu'au profit des vice-
présidents. C'est une règle importante dans la mesure où elle fixe des limites aux conseilleurs,
met fin à l'usage abusif de leur pouvoir et évite les tensions qui résultent du rapport entre les
conseillers et les services administratifs.
3-La protection civile et pénale de l'élu
La protection civile de l'élu est désormais expressément prévue, bien qu'elle puisse être déduite
auparavant de la jurisprudence administrative.

30
Les communes sont responsables des dommages subis par les membres des conseils
communaux lorsqu'ils sont victimes d'accidents survenus à l'occasion des sessions des conseils,
des réunions des commissions dont ils sont membres ou de missions effectuées pour le compte
de la commune.
Il s'agit donc bien des accidents, ce qui renvoie au droit commun de la responsabilité
administrative, plus exactement la responsabilité des collectivités publiques à l'égard de leurs
collaborateurs. Cependant, la protection pénale de l'élu est indirectement prévue par le code
pénal qui protège, dans ses articles 263 et suivants, les fonctionnaires et les dépositaires de
l'autorité publique contre les outrages, violences ou voies de fait, et prévoit les sanctions
applicables.
En effet, ces dispositions s'appliquent bien aux élus, par le biais de l'article 224 du code pénal
qui considère comme fonctionnaire toute personne qui exerce une fonction même
provisoirement, à titre onéreux ou gratuit, et participe ainsi au fonctionnement des services de
l'Etat et des institutions municipales notamment.
D- Le contrôle administratif
S'agissant du contrôle sur les personnes, qui se rapproche beaucoup du pouvoir disciplinaire.
Les pouvoirs de contrôle conférés à l'autorité administrative ont pour but de veiller à
l'application par le conseil communal et son exécutif des lois et règlements en vigueur, de
garantir la protection de l'intérêt général et d'assurer l'assistance et le concours de
l'administration.
1- Le contrôle sur les actes du conseil
Le gouverneur exerce le contrôle administratif sur la légalité des arrêts du président du conseil
et sur les délibérations du conseil de commune.
Tout litige à ce sujet est examiné par le tribunal administratif. Sont nulles de plein droit, les
délibérations et les arrêtés ne faisant pas partie des attributions du conseil de la commune ou de
son président, ou ceux pris en violation des dispositions de la présente loi organique et des
textes législatifs et réglementaires en vigueur. Le tribunal administratif statue sur la demande
de nullité, formulée par le gouverneur ou son intérimaire, dans un délai de 30 jours à compter
de la date de sa saisine.
L'approbation du gouverneur s'applique aux actes des conseils de toutes les collectivités locales.
C’est ainsi que ne sont exécutoires qu’après visa du gouverneur ou son intérimaire dans délai
de 20 jours à compter de leur réception de la part du président du conseil, les délibérations du
conseil suivantes :
- la délibération relative au plan d’action de la commune
- la délibération relative au budget
- la délibération relative à l’organisation de l’administration de la commune et fixant ses
attributions
- les délibérations ayant une incidence financière sur les dépenses et les recettes, notamment les
emprunts, les garanties, la fixation des tarifs des taxes, des redevances et droits divers et la
cession de la commune et leur affectation
- la délibération relative à la dénomination des places et des voies publiques lorsque cette
dénomination constitue un hommage public ou un rappel d’un événement historique
- la délibération relative aux conventions de coopération décentralisée et au jumelage que la
commune conclut avec les collectivités locales étrangères
Une nouvelle lecture peut être provoquée par l'autorité compétente. Si le conseil communal
maintient sa décision après le nouvel examen, le gouverneur saisit le tribunal administratif qui
statue sur la demande de nullité dans délai de 30 jours.
2- Contrôle sur les personnes
a-Dissolution du conseil
Le bureau du conseil est dissous de plein droit, lorsque :

31
- le président du conseil est considéré démis de ses fonctions
- La juridiction des référés confirme l'état de cessation ou d'abstention du président. Dans
ce cas, la juridiction des référés du tribunal administratif est saisie par le gouverneur après
avoir mis en demeure, par écrit avec accusé de réception, la président de reprendre ses
fonctions dans un délai de 7 jours ouvrables et que ce dernier ne défère pas ou refuse de
déférer à cette mise en demeure à l'expiration du délai ;
- Le président est révoqué ou démissionne volontairement
Le conseil peut être dissout par décision du tribunal administratif, après saisine du
gouverneur, si :
- Les intérêts de la préfecture ou de la province sont menacés pour des raisons touchant au
bon fonctionnement du conseil ;
- Le conseil refuse de remplir les missions qui lui sont dévolues par les lois et règlements en
vigueur, ou s'il refuse de délibérer et d'adopter la décision relative au budget ou à la gestion
des services publics relevant de la préfecture ou de la province, ou en cas de
dysfonctionnement du conseil de nature à menacer son fonctionnement normal, après sa mise
en demeure par gouverneur, suite à la demande adressée par le président et que le conseil
refuse de redresser la situation, ou si le dysfonctionnement persiste après l'expiration d'un mois
à compter de la date de sa mise en demeure ;
Le conseil ou ses commissions violent d’une façon volontaire les dispositions relatives à
l’interdiction de délibérer sur les questions ne relevant pas de leur champ d'attributions, qui ne
sont inscrites pas à l'ordre du jour ou qui font l’objet d’une opposition notifiée au président du
conseil par le gouverneur et soumise à la juridiction des référés du tribunal administratif
En cas de suspension ou de dissolution du conseil, ou de démission de la moitié au moins de
ses membres en exercice, ou lorsque les membres du conseil ne peuvent être élus pour
quelque cause que ce soit, une délégation spéciale doit être nommée par arrêté de l'autorité
gouvernementale chargée de l'intérieur, dans un délai maximum de 15 jour. Le gouverneur
préside la délégation spéciale et exerce, es-qualité, les attributions dévolues au président du
conseil
b- Démission du président du conseil
Le président du conseil est considéré démis de ses fonctions lorsqu’il cesse d'exercer ses
fonctions pour l'un des motifs suivants
• Le décès ;
• La démission volontaire ;
• La démission de plein droit ;
• La révocation, y compris le cas de déchéance ;
• L’annulation définitive de l'élection ;
• La détention pendant une durée supérieure à six mois ;
• La condamnation en vertu d'un jugement définitif ayant conduit à l'inéligibilité.
Ladite cessation est constatée par arrêté de l'autorité gouvernementale chargée de l'intérieur
Le président du conseil ou l'un des vice- présidents est considéré démis de ses fonctions
lorsqu'il est prouvé postérieurement à son élection qu’il réside à l'étranger un membre est
reconnu responsable de délits d'initié, de trafic d'influence et de privilèges ou commet une
infraction d'ordre financier portant préjudices aux intérêts de la commune
c- Révocation du conseil
Les membres du conseil, le président ou ses vice-présidents peuvent être révoqués par
décision du tribunal administratif.
Le tribunal administratif est saisi par le gouverneur ou son intérimaire, après réception des
explications écrites, ou à défaut d'explications dans le délai maximum de 10 jour, Si :

32
- le président du conseil commet des actes contraires aux lois et règlements en vigueur
- Un membre du conseil, autre que son président, commet des actes contraires aux lois et
règlements en vigueur portant atteinte à l'éthique du service public et aux intérêts de la
commune
- Un membre du conseil, en dehors du président et des vice-présidents, exerce en dehors de son
rôle délibérant au sein du conseil ou des commissions qui en dépend, les fonctions
administratives de la commune, signe des actes administratifs, gère ou s'immisce dans la
gestion des services de la commune
- Un membre du conseil entretien des intérêts privés avec la commune, les établissements de
coopération intercommunale ou les groupements des collectivités territoriales dont la commune est
membre, ou avec les instances ou établissements publics, etc.
- Le président du conseil peut être, également, révoqué par décision du tribunal administratif s’il refuse
de présenter sa démission, suite à la requête présentée, à l'expiration d'un délai de trois années du
mandat du conseil, et que ce dernier demande par une délibération, approuvée par les trois quarts (3/4)
des membres en exercice, au gouverneur de saisir le tribunal administratif compétent pour demander
la révocation du président
d- La substitution des élus
Les membres du conseil, le président ou ses vice-présidents sont suspendus de l’exercice de
leurs fonctions, jusqu'à ce que le tribunal administratif statue, lorsque ce dernier est saisi par le
gouverneur ou son intérimaire, par une demande de révocation.
V- Les dispositions particulières des communes soumises au régime d’arrondissements
La loi prévoit des règles particulières pour certaines communes, en raison soit de leur
importance démographique, soit de leur importance politique ou administrative. Il s’agit des
communes de Casablanca, Rabat, Tanger, Marrakech, Fès, Salé.
Concrètement, ces communes sont gérées par un conseil communal et par des conseils élus au
niveau d'arrondissements dépourvus de la personnalité juridique, mais dotés d'une autonomie
administrative et financière.
A-Le conseil communal et les conseils d'arrondissements
Les grandes agglomérations sont gérées par un conseil communal élu dans les conditions du
droit commun au niveau de l'ensemble de la commune qui bénéficie seule de la personnalité
morale, qui sera en outre divisée en arrondissements, simples circonscriptions administratives.
D'autre part, au niveau de chaque arrondissement est élu un conseil dont le président est choisi
parmi les membres du conseil communal élus au niveau de l'arrondissement. Il existe ainsi un
lien organique entre le conseil communal et le conseil d'arrondissement, qui permet au premier
de contrôler le second.
Il existe également un rapport fonctionnel entre les deux conseils, dans la mesure où le conseil
d'arrondissement exerce les compétences qui lui sont attribuées pour le compte et sous le
contrôle et la responsabilité du conseil communal. Un mécanisme de répartition des
compétences est prévu, ainsi qu'une répartition des biens et des ressources humaines et
financières avec une primauté établie au profit du conseil communal.
B-Le statut des conseillers d'arrondissement
Le conseil d'arrondissement est composé de deux catégoriques :
Les membres du conseil communal élus dans l'arrondissement ;
Les conseillers d’arrondissement élus dans les conditions et formes prévues par la loi formant
code électoral.
Le nombre des conseillers d'arrondissement est le double de celui des conseillers communaux
élus dans l'arrondissement sans toutefois pouvoir être inférieur à 10 et supérieur à 20.
Les dispositions régissant le statut de l'élu communal sont applicables en grande partie
conseillers d'arrondissement

33
C-Organisation et fonctionnement
Le conseil d'arrondissement élit un président et des vice-présidents qui forment le bureau. Le
président est élu parmi les conseillers communaux. Le conseil élit également parmi les
conseillers communaux et les conseillers d'arrondissement des vice-présidents.
Les fonctions de président du conseil communal et de président du conseil d'arrondissement
sont incompatibles. Ne peuvent être élus président, comme c'est le cas pour les présidents des
conseils communaux en général, les conseillers ne justifiant pas au moins d'un niveau
d'instruction équivalant à celui de la fin des études primaires.
Le conseil d'arrondissement désigne également un secrétaire et un secrétaire adjoint. Enfin, il
constitue des commissions pour l'étude des affaires qui sont soumises à l'assemblée plénière. Il
doit être constitué au moins deux commissions permanentes chargées respectivement de l'étude
des questions financières, économiques et sociales, et des questions d'urbanisme et
d'environnement.
La composition, le fonctionnement et les attributions des commissions sont fixés par le
règlement intérieur du conseil.
Le conseil se réunit sur convocation de son président obligatoirement trois fois par an en session
ordinaire, et ce cours des mois de janvier, juin et septembre. Lorsque les circonstances l'exigent,
le conseil se réunit en session extraordinaire sur convocation du président, soit à son initiative,
ou du tiers des membres en exercice, ou du wali, du gouverneur ou son représentant.
La session extraordinaire ne peut excéder la durée de trois jours ouvrables consécutifs. Cette
durée ne peut être prorogée.
D-Les attributions des conseils d'arrondissements
Le conseil d'arrondissement règle par ses délibérations les affaires de proximité qui lui sont
attribuées par la loi.
II donne son avis toutes les questions qui concernent le ressort territorial de l'arrondissement.
II peut également émettre des suggestions et des propositions sur toute question intéressant
l'arrondissement, et formuler des vœux adressés au conseil communal, à l'exception des vœux
à caractère politique.
1-Attributions propres
Le conseil d'arrondissement exerce pour le compte et sous la responsabilité et le contrôle du
conseil communal, les principales attributions suivantes :
Il examine et vote le compte de dépenses sur dotation et le compte administratif ;
Il examine et votent les propositions d’investissement à soumettre à la décision du conseil
communal ;
Il veille à la gestion, la conservation et l'entretien des biens du domaine public et privé qui lui
sont rattachés ;
Il engage toute action de nature à promouvoir le sport, la culture et les programmes destinés à
l’enfance, à la femme, aux handicapés et aux personnes en difficulté ;
Il participe à la mobilisation sociale, à l’encouragement du mouvement associatif et à
l'initiation des projets de développement participatif ;
Il décide du programme d’aménagement d’entretien et des modes de gestion des équipements
suivants, lorsqu'ils sont destinés aux habitants de l'arrondissement : marchés, places et voies
publiques, parcs, jardins publics, espaces verts dont la superficie est inférieure à un hectare, les
jardins d'enfants, les maisons de jeunes, les foyers féminins, les salles de fêtes, les
bibliothèques, les centres culturels, les conservatoires de musique, les infrastructures
sportives.
2-Propositions et avis
Le conseil d'arrondissement peut également faire des propositions et émettre des avis sur toutes
les questions intéressant l'arrondissement, et en particulier :
il est consulté sur : l'établissement et la modification des documents d'urbanisme et de tout
projet d'aménagement urbain lorsque ces documents ou projets concernent son ressort

34
territorial ; les projets de plan de développement économique et social de la commune pour la
partie dont l'exécution est prévue dans les limites de l'arrondissement ; il propose toutes les
actions propres à favoriser et à promouvoir le développement économique et social de
l'arrondissement, et les actions de nature à promouvoir l'habitat, à améliorer le cadre de vie et à
protéger l'environnement ; il propose également les mesures à prendre pour préserver
l'hygiène et la salubrité publique, la dénomination des voies et places publiques situées dans
son territoire, les actions de mobilisation des citoyens, l'encouragement du développement
participatif ou associatif et les opérations de solidarité ou à caractère humanitaire
intéressant les habitants de l'arrondissement.
Il donne son avis sur : les projets des règlements communaux de construction et de plans de
circulation pour la partie qui l'intéresse ; les opérations portant sur la gestion des biens publics
et privés de la commune située dans son ressort territorial ; le montant des subventions que le
conseil communal propose d'attribuer aux associations qui exercent leur activité dans le ressort
territorial de l'arrondissement au profit de ses habitants.
E-Le président du conseil d'arrondissement
Le président du conseil d'arrondissement est l'autorité exécutive de l'arrondissement. À ce titre,
il exécute les délibérations du conseil d'arrondissement, prend les mesures nécessaires à cet
effet et en assure le contrôle :
II prend également, conformément à la loi et règlement et aux arrêtés réglementaires du
président du conseil communal, les mesures individuelles de police administrative dans le
domaine de l'hygiène, de la salubrité, de la tranquillité publique et de la sûreté des passages.
En matière d'urbanisme et de construction, le président délivre les autorisations individuelles
de construction, d'extension et de rénovation, les certificats de conformité et les permis
d'habiter.
Les projets d'habitat collectif, les équipements publics, les projets à caractère industriel,
commercial ou de services et les opérations de morcellement et de lotissement relèvent de la
compétence du président du conseil communal.
Enfin, le président du conseil d'arrondissement et ses vice-présidents sont chargés des
attributions reconnues aux présidents des conseils communaux en matière d'état civil, de
légalisation de signature, et de certification de la conformité des documents à leurs originaux.

II-La province (ou la préfecture)


Jadis organisée par le dahir du 12 septembre 1963, la province a vu son statut complètement
modifié à partir des élections de 2003, en 2002 la charte provinciale et préfectorale a abrogé le
dahir de 1963 : c'est la loi n° 79.00 du 3 octobre 2002. En juillet 2015, une nouvelle loi
organique 112-14 promulguée par le dahir n° 1-15-85 du 7 juillet 2015, a vu le jour, relative
aux provinces et préfectures.
C'est d'après les dispositions de cette nouvelle loi que sera présenté le statut de la province. Elle
dispose d'un organe délibérant (le conseil provincial ou préfectoral, appelé aussi assemblée) et
d'un organe exécutif (le gouverneur, représentant de l'Etat).
A- Le conseil provincial (ou préfectoral)
1- Composition et organisation
Les membres des conseils des préfectures et des provinces sont élus par un collège électoral
formé des membres des conseils des communes relevant de la préfecture ou de la province
concernée. Le collège électoral formé par les conseillers communaux de cette collectivité et par
les représentants des chambres d’agriculture de commerce d’industrie, artisanat et pêches.
Le conseil de la préfecture ou de la province se compose de :
• 11 membres élus dans les préfectures ou les provinces dont le nombre de la population est
inférieur ou égal à 150.000 habitants ;

35
• 31 membres élus dans les préfectures ou les provinces dont le nombre de la population est
supérieur à 1.000.000 d’habitants
• Le nombre des membres du conseil de la préfecture ou de la province ne peut, en aucun cas,
être supérieur à la moitié du nombre total des conseillers de la ou des communes relevant de
la préfecture ou de la province concernée.
• Des incompatibilités électorales sont prévues par la loi 59-11
• Les personnes ayant fait l’objet d’une décision de révocation de leur mandat en vertu d’un
jugement
• Les personnes exerçant effectivement les fonctions :
• Les magistrats ;
• Les directeurs centraux du ministère de l’intérieur, les walis et les gouverneurs ainsi que les
secrétaires généraux des préfectures, provinces ou préfectures d’arrondissements, les pachas,
les chefs de cabinets des walis et des gouverneurs, les chefs de districts, les chefs de cercles,
les caïds, les khalifas, les chioukh et moqademine ;
• Les inspecteurs des finances et de l’intérieur ;
• Le Trésorier général du Royaume et les trésoriers régionaux ;
• Les mohtassebs ;
• Les membres des Forces armées royales et les agents de la Force publique ;
Le conseil provincial est composé de deux catégories de membres élus pour six ans :
- des membres élus en son sein par un collège électoral composé des conseillers communaux
de la province ou la préfecture selon le scrutin de liste avec représentation proportionnelle au
plus fort reste, (le nombre de ces élus est de 11 pour les provinces dont le nombre d'habitants
est égal ou inférieur à 150.000, à 31 lorsque le nombre d'habitants dépasse 1 million ; art. 103
du code électoral 2015) ;
- des membres élus en leur sein par les membres des chambres professionnelles (chambre de
commerce, d'industrie et des services, chambre d'agriculture, chambre d'artisanat, chambre des
pêches maritimes : 1 représentant par province dépendant de la chambre, au scrutin uninominal
à la majorité relative).
Le conseil élit en son sein pour la même durée (6 ans) un bureau composé d'un président et de
plusieurs vice- présidents (Le nombre des vice-présidents des conseils des préfectures ou
provinces est fixé comme suit :
• 2 vice-présidents pour les conseils dont le nombre des membres est 11 ou 13 ;
• 3 vice-présidents pour les conseils dont le nombre des membres est entre 15 et 23 ;
• 4 vice-présidents pour les conseils dont le nombre des membres est 25 ou 27 ;
• 5 vice-présidents pour les conseils dont le nombre des membres est 29 ou 31.
En dehors des membres du bureau, un secrétaire chargé de la rédaction et de la conservation
des procès-verbaux des séances.
2-Le fonctionnement du conseil provincial (ou préfectoral)
Le conseil de la préfecture ou de la province constitue, au cours de la première session qui suit
l’approbation de son règlement intérieur prévu à l’article 33 de la présente loi organique, trois
commissions permanentes au moins, chargées respectivement d’examiner :
• Le budget, les affaires financières et la programmation ;
• Le développement rural et urbain, la promotion des investissements, l’eau, l’énergie et
l’environnement ;
Le conseil de la préfecture ou de la province tient obligatoirement ses séances en session
ordinaire trois fois par an, au cours des mois de janvier, juin et septembre. Lorsque les
circonstances l’exigent, le conseil est convoqué par le président pour une session extraordinaire,
soit à son initiative ou à la demande du tiers au moins des membres du conseil en exercice.
Cette demande doit être accompagnée des questions à soumettre au conseil pour délibération.

36
Le président établit l'ordre du jour en collaboration avec le bureau. Les séances sont en principe
publiques.
3- Les attributions du conseil provincial
Le conseil provincial exerce des attributions propres et des attributions qui peuvent être
transférées par l'Etat (création de collèges et lycées, d'hôpitaux et centres de santé, formation
des agents des collectivités locales et des élus).
Les attributions propres sont les plus importantes et concernent, à titre indicatif, les matières
suivantes : le vote du budget et du programme d'équipement, la promotion des investissements,
de l'emploi, de la culture, du sport et de l'action sociale, la création et la gestion des services
publics, la création des entreprises d'économie mixte, la gestion des biens de la province.
B- Le président du conseil provincial
Le conseil de la préfecture ou de la province règle par ses délibérations les affaires faisant partie
des compétences de la préfecture ou de la province et exerce les attributions qui lui sont
conférées par les dispositions de la présente loi organique en matière de :
• Du développement et des services publics
• Des finances, de la fiscalité et du patrimoine de la préfecture ou de la province
• De la coopération et du partenariat
En ce qui concerne les attributions du président du conseil de la préfecture ou de la province, il
exécute les délibérations du conseil et ses décisions et prend toutes les mesures nécessaires à
cet effet dirige l’administration de la province, ainsi selon l’art.95 de la loi organique il :
- exécute le programme de développement, exécute le budget
- prend les arrêtés relatifs à l’organisation de l’administration de la préfecture ou de la
province
- gère et conserve les biens de la préfecture ou de la province
- prend les mesures nécessaires à la gestion des services publics
C- Le contrôle administratif sur les actes
L'approbation préalable est la même qui s'applique aux actes des conseils de toutes les
collectivités locales. C'est ainsi que ne sont exécutoires qu'après avoir été soumis au visa du
gouverneur :
- Programme de développement de la préfecture ou de la province ;
- Budget ;
- Organisation de l'administration de la préfecture ou de la province et ses attributions ;
- Ayant une incidence financière sur les dépenses et les recettes, notamment, les emprunts, les
garanties,
- Conventions de coopération décentralisée et de jumelage que la préfecture ou la province
conclut avec les collectivités locales étrangères
Ces délibérations sont exécutoires, après simple transmission, sauf opposition du gouverneur
dans le cas de nullité cas des délibérations et des arrêtés ne faisant pas partie des attributions du
conseil ou de son président, ou ceux pris en violation des dispositions des textes législatifs et
réglementaires en vigueur.et c’est le tribunal administratif qui statue sur la demande de nullité
après sa saisine, à tout moment, par le gouverneur.
Le gouverneur peut s’opposer au règlement intérieur du conseil ainsi qu'aux délibérations
n'entrant pas dans ses attributions ou pris en violation des dispositions des textes législatifs et
réglementaires en vigueur.
L'opposition implique un nouvel examen par le conseil de la délibération adoptée
Si le conseil maintient la délibération objet d'opposition, le gouverneur saisit de l'affaire la
juridiction des référés du tribunal administratif qui statue sur la demande de suspension
d'exécution.
L’exécution des délibérations du conseil est suspendue, jusqu'à ce que le tribunal administratif
statue, lorsque ce dernier est saisi par le gouverneur d’une demande de nullité d’une délibération

37
ayant fait l’objet d’une opposition.
Le gouverneur s'oppose également à toute question inscrite à l'ordre du jour et qui ne relève
pas des compétences de la préfecture ou de la province ou des attributions du conseil. Le
gouverneur, saisie le cas échéant, le tribunal administratif.
D- Le contrôle administratif sur les personnes
1- La dissolution du conseil
Le contrôle administratif s’exerce également sur les personnes c’est-à-dire sur le président et
les membres du conseil. Ainsi le tribunal administratif peut dissout le conseil suite à la saisine
du gouverneur dans les cas suivants :
- les intérêts de la province sont menacés pour des raisons touchant au bon fonctionnement du
conseil ;
- Le conseil refuse de remplir les missions qui lui sont dévolues par les lois et règlements en
vigueur, ou s'il refuse de délibérer et d'adopter la décision relative au budget ou à la gestion des
services publics relevant de la province, ou en cas de dysfonctionnement du conseil
- En cas de suspension ou de dissolution du conseil, ou de démission de la moitié au moins de
ses membres en exercice, ou lorsque les membres du conseil ne peuvent être élus.
- Le bureau du conseil est dissous de plein droit, lorsque le président du conseil est considéré
démis de ses fonctions, ou bien le président est révoqué ou démissionne volontairement, ou
lorsque la juridiction administrative est saisie pour le cas de cessation ou d'abstention du
président.
2- La démission du président
Le président du conseil est considéré démis de ses fonctions lorsqu’il cesse d'exercer ses
fonctions pour l'un des motifs suivants :
• Le décès ;
• La démission volontaire ;
• La démission de plein droit ;
• La révocation, y compris le cas de déchéance ;
• L’annulation définitive de l'élection ;
• La détention pendant une durée supérieure à six mois ;
• La condamnation en vertu d'un jugement définitif ayant conduit à l'inéligibilité.
• Le président du conseil ou l'un des vice- présidents est considéré démis de ses fonctions
lorsqu'il est prouvé postérieurement à son élection qu’il réside à l'étranger.
Ladite cessation est constatée par arrêté de l'autorité gouvernementale chargée de l'intérieur
3- La révocation des élus
Les membres du conseil, le président ou ses vice-présidents peuvent être révoqués par décision
du tribunal administratif.
Le tribunal administratif est saisi par le gouverneur, après réception des explications écrites, ou
à défaut d'explications dans le délai maximum de 10 jours, si :
- Le président du conseil commet des actes contraires aux lois et règlements en vigueur
- Un membre du conseil, autre que son président, commet des actes contraires aux lois et
règlements en vigueur
- Un membre est reconnu responsable de délits d'initié, de trafic d'influence et de privilèges
ou commet une infraction d'ordre financier portant préjudices aux intérêts de la préfecture ou
de la province ;
- Un membre du conseil, en dehors du président et des vice-présidents, exerce en dehors de
son rôle délibérant au sein du conseil ou des commissions qui en dépend, les fonctions
administratives de la province, signe des actes administratifs, gère ou s'immisce dans la gestion
des services de la préfecture ou de la province.
- Un membre du conseil entretien des intérêts privés avec la province, les groupements des
préfectures ou provinces ou les groupements des collectivités territoriales dont la préfecture ou

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province est membre ou avec les instances ou établissements publics, ou avec les sociétés de
développement, etc.
4- La substitution
Le gouverneur peut se substituer au président dans l'exercice des actes que ce dernier s'abstient
d'exercer, lorsque l’état d'abstention est constaté par décision du juge des référés du tribunal
administratif.

III- La région
La région est une collectivité territoriale de droit public, dotée de la personnalité morale, de
l’autonomie administrative et de l’autonomie financière. Elle constitue l’un des niveaux de
l’organisation territoriale décentralisée du Royaume, fondée sur une régionalisation avancée.
La gestion par la région de ses affaires repose sur le principe de libre administration, en vertu
duquel chaque région dispose, dans la limite de ses compétences, du pouvoir de délibérer de
manière démocratique et du pouvoir d’exécuter ses délibérations et ses décisions,
conformément aux dispositions de la loi organique 111-14 et des textes législatifs et
réglementaires pris pour son application. Les affaires de la région sont gérées par un conseil
dont il faut préciser l’organisation et le fonctionnement
A- organisation du conseil régional
Les organes du conseil sont constitués du bureau, de commissions permanentes et d’un
secrétaire du conseil ainsi que de son adjoint.
Le bureau du conseil se compose du président et des vice-présidents
1- Le bureau
Le conseil régional est l'assemblée délibérante de la région, élue au suffrage universel direct
par les électeurs de la région. Le conseil régional élit parmi ses membres un président et
plusieurs vice-présidents qui forment le bureau dudit conseil.
Le président du conseil régional est élu lors de la première réunion du conseil régional qui suit
l'élection de l'assemblée. L'élection a lieu à la majorité absolue des membres du conseil pour
une durée de 6 ans. Si cette condition de majorité n'est pas satisfaite à l'issue des deux premiers
tours, la majorité relative suffit lors du troisième tour. En cas d'égalité des voix, l'élection est
acquise au bénéfice de l'âge. Pour l'élection, l'assemblée ne peut valablement délibérer si les
deux tiers des conseillers au minimum ne sont pas présents
L'article 73 de la loi organique relative à l'élection des membres des conseils des collectivités
territoriales fixe le nombre des membres du conseil régional proportionnellement à la
population de chaque région. 33 conseillers régionaux pour une population de 250000 et de 75
conseillers pour une population dépassant 4500001.
Les membres du bureau du conseil régional sont élus juste après l’élection du président. Les
mêmes conditions d’incompatibilité leurs sont appliquées. L'article 28 stipule qu'un minimum
de trois commissions doivent être instaurées juste après l'approbation du statut intérieur. Ces
commissions seront chargées de l'étude des questions budgétaires, du développement
économique, social et environnemental, de l’Aménagement de l’Espace.
Le mandat de membre de conseil de la région est incompatible avec les fonctions de
concessionnaire, avec celui de membre du conseil de préfecture ou de province, la présidence
d’une chambre professionnelle. Il est également strictement interdit de réunir à la fois la
présidence du conseil de la région et être en qualité de membre du gouvernement ou un
parlementaire ou bien membre du conseil économique, social et environnemental, ou bien
membre de HACA, ou l'Instance Nationale de Probité de prévention et de lutte contre la
corruption
Le nombre des vice-présidents varie suivant le nombre des conseillers régionaux chiffre de la
population légale de la région. Il est de :

39
-Six (6) vice-présidents pour un conseil régional dont le nombre est inférieur ou égal 39
membres
- Sept (7) vice –présidents pour un conseil régional dont le nombre est de 45 ou 51
-Huit (8) vice –présidents pour un conseil régional dont le nombre est de 57 ou 63
-Neuf (9) vice-présidents pour un conseil régional dont le nombre est supérieur 63 membres.
En plus du bureau, le conseil élit, parmi ses membres, au scrutin secret et à la majorité relative,
un secrétaire et son adjoint
2- Les commissions permanentes
Le conseil régional constitue des commissions permanentes pour l'étude des affaires qui doivent
être soumises au conseil régional. Il doit être constitué au moins trois et commissions
permanentes et sept commissions au plus. Elles sont chargées respectivement de l'étude des :
Questions financières et budgétaires ;
Questions d’aménagement du territoire ;
Questions économiques, sociales et culturelle et environnementales.
Le conseil élut, en dehors des membres du bureau, un président à la tête de chaque commission
permanente à la majorité absolue des conseillers présents. La présidence d’une commission est
réservée à l’opposition. Le règlement intérieur du conseil fixe l’exercice de ce droit.
Chaque commission se réunit suite à la demande de son président, ou du président du conseil
ou du 1/3 des membres de la commission.
De même, le conseil peut créer, si nécessaire, des commissions provisoires qui se chargent des
études de certaines affaires précises.
B-Fonctionnement du conseil régional
Le président préside tout d'abord le conseil régional. C'est l’organe exécutif du conseil. C’est
lui qui a qualité pour représenter la région en justice.
Il assure la convocation des membres du conseil régional pour les réunions obligatoires de celui-
ci.
Le président est chargé d’exécuter les délibérations et les décisions du conseil régional ainsi, il
prend les mesures suivantes :
- Exécution le budget régional : c’est le président qui est l’ordonnateur du budget. Auparavant,
c’était le gouverneur du chef-lieu de la région.
- Exécutions les programmes de développement régional ;
- Prend des décisions pour l’organisation de l’administration régionale et fixation de ses
compétences
- Prend dans la limite des décisions du conseil, en ce qui concerne la conclusion et exécution
des contrats de prêt,
- Conclut les marchés de travaux, de fournitures et de prestations de services ; établit le compte
administratif ; prend des arrêtés à l'effet d'établir les taxes redevances et droits divers
conformément à la législation en vigueur en la matière.
Le conseil régional, sur convocation de son président, écrite et comportant l'ordre du jour, se
réunit obligatoirement trois fois par an, en session ordinaire durant les mois de mars, juillet et
octobre. La durée de chaque session ne peut excéder quinze jours ouvrables consécutifs. Cette
durée peut être prolongée une seule fois de 15 jours successifs, par arrêté du président de la
région.
Le Wali de la région assiste aux séances du conseil sur invitation du président. Il ne participe
pas au vote, et peut présenter à son initiative, ou sur demande du président ou des membres du
conseil, toutes observations et précisions relatives aux questions objets des délibérations.
Lorsque les circonstances l'exigent, le conseil est convoqué par le président pour une session
extraordinaire, soit à son initiative, ou à la demande du tiers au moins des membres du conseil
en exercice. Cette demande doit être accompagnée des questions à soumettre au conseil pour
délibération.

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Le conseil régional délibère en assemblée plénière. Il ne peut valablement délibérer que si plus
de la moitié de ses membres en exercice assiste à la séance et uniquement sur les questions
inscrites à l'ordre du jour.
Si le quorum n'est pas atteint, une deuxième convocation est envoyée et le conseil se réunit quel
que soit l’effectif des membres assistant à la séance.
C- Les attributions du conseil régional
Le conseil régional règle par ses délibérations les affaires de la région, et, à cet effet, décide des
mesures à prendre pour lui assurer son plein développement économique, social et culturel, et
ce, dans le respect des attributions dévolues aux autres collectivités locales.
Selon l'article 140 de la Constitution, les collectivités territoriales ont des compétences propres,
des compétences partagées avec l’Etat et celles qui leur sont transférables par ce dernier Sur la
base du principe de subsidiarité.
D'autre part, la constitution a doté les régions et les autres collectivités territoriales de ressources
financières propres et de ressources financières affectées par l’Etat (Article 141). Tout transfert
de compétences de l’Etat vers les collectivités territoriales doit s’accompagner d’un transfert
des ressources correspondantes. Elle a été créée également un fonds de solidarité
interrégionale visant une répartition équitable des ressources, en vue de réduire les disparités
entre les régions.
Il exerce des compétences propres et des compétences partagées avec l’Etat et des compétences
qui lui sont transférées par l'Etat.
Il peut, en outre, faire des propositions et des suggestions et émettre des avis sur les actions
d'intérêt général, intéressant la région, relevant de la compétence de l'Etat ou de toute autre
personne morale de droit public.
1- Les compétences propres
D'ans les limites du ressort territorial de la région, le conseil régional exerce, à titre de
compétences propres et conformément aux lois et règlements en vigueur, les attributions dans
les domaines du développement régional et l’aménagement des territoires suivantes :
a- Développement régional
- développement économique
- formation professionnelle, formation continue et emploi
- développement rural
- transport régional,
-conservation du patrimoine culturel de la région,
- la protection de l’environnement de la région
- la coopération internationale
b-Aménagement du territoire
Il élabore un plan régional d'aménagement du territoire, conformément à la réglementation en
vigueur dans le cadre des orientations et objectifs retentis au niveau national. Ce plan ne peut
être définitif qu’après la consultation des autres collectivités territoriales, les établissements
publics et les représentants du secteur privé concerné par le territoire de la région.
2- Les compétences partagées
Le conseil régional peut partager ses compétences avec l’Etat dans les domaines suivants
Développement économique : Amélioration de l'attractivité régionale pour les investissements,
emploi, recherche scientifique.
Développement rural : création de pôles agricoles, électrification et adduction d'eau potable aux
villages isolés, etc.
Développement social : promotion de l'habitat social, sports et loisirs, etc.
Environnement : gestion des ressources naturelles, et lutte contre la pollution et la
désertification, gestion des parcs protégés, et des forêts.
Tourisme : Promotion du tourisme

41
En outre, les régions peuvent entreprendre toute action nécessaire, au développement régional,
en collaboration avec l'Etat dans des conditions fixées par des conventions, soit à l’initiative de
l’Etat ou bien à la demande de la région.
3-Les compétences transférées
Ce sont des compétences étatiques qui seront graduellement transférées aux régions. Il s'agit
notamment de :
- Equipements et infrastructures régionales
- Industrie
- Santé
- Commerce
- Enseignement
- Culture
- Sport
- Energie, eau et environnement.

D- Le contrôle administratif exercé sur le conseil régional


Elle s'exerce à la fois sur les personnes et sur les actes.
a- Le contrôle sur les personnes
Concernant le contrôle administratif des « élus », la loi organiques de la région a adopté une
démarche similaire à celle appliquée lorsque la région était soumise à la tutelle, tout en
encadrant mieux l’exercice de ce contrôle et en mettant en place un ensemble de règles qui
explicitent aux élus leurs droits et obligations. Ainsi, les membres des conseils élus y compris
le président du conseil et ses vice-présidents peuvent être suspendus ou révoqués dans des cas
où ils commettent des actes contraires aux lois et règlements en vigueur, portant atteinte à
l'éthique du service public et aux intérêts de la collectivité ou ils n’assurent pas les
responsabilités et les tâches qui leur incombent. De même, le conseil élu peut être suspendu ou
dissous dans les cas où les intérêts de la collectivité sont menacés pour des raisons touchant au
bon fonctionnement du conseil ou si ce dernier s'abstient de remplir ses missions
Toutes ces sanctions sont prononcées par le tribunal administratif. L’autorité gouvernementale
chargée de l’intérieur n’a de pouvoir que de saisir le tribunal administratif en cas d’infraction.
De surcroît, le wali conserve un pouvoir de substitution, lorsque le président s'abstient de
prendre les actes qui lui sont impartis. Cette substitution est conditionnée par une décision de
justice constatant ledit état d'abstention.
Par ailleurs, le système marocain de contrôle administratif se caractérise par la conservation du
visa préalable à l’exécution de certaines délibérations, dans un délai de vingt jours à compter
de la date de leur réception. Il s’agit, notamment, des délibérations relatives aux :
Documents de planification des collectivités territoriales ;
L’organisation de leur administration ;
Le budget et les délibérations ayant une incidence financière sur les dépenses et les recettes,
notamment, les emprunts, les garanties, la fixation des tarifs des taxes, des redevances et droits
divers et la cession des biens et leur affectation ;
La coopération décentralisée et le jumelage avec les collectivités territoriales étrangères ;
La gestion déléguée et la création des sociétés de développement.
Le visa sus-indiqué dont le visa relève de la compétence de l’autorité gouvernementale chargée
de l'intérieur, au même titre que celui des délibérations des régions.
Toutefois, le visa est réputé comme accordé, si aucune décision n'est prise au sujet de l'une
desdites délibérations, à l'expiration du délai prévu.
Par ailleurs, « malgré que le texte constitutionnel désigne le wali comme étant la seule autorité
habilitée à exercer le contrôle administratif sur la région, force est de constater dans les textes
de lois organiques la persistance de l’intervention du service central du Ministère de l’intérieur

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dans le contrôle des collectivités territoriales ». Cette implication du Ministère de l’intérieur
dans le contrôle administratif pose la question de la validité constitutionnelle de cette
implication
2-Le contrôle sur les actes
Le contrôle administratif est la principale nouvelle mission constitutionnelle confiée aux walis
et gouverneurs en vertu de l’article 145 de la Constitution de 2011. Il contribue à garantir la
prééminence des intérêts nationaux, à assurer une application uniforme de la règle de droit sur
le territoire national et à concrétiser, in fine, l’égalité devant la loi des citoyens.
La loi organique relative aux régions a consacré un chapitre à part au contrôle administratif. Il
ressort de la lecture de ces textes que les walis exercent le contrôle administratif sur la légalité
des arrêtés du président et des délibérations du conseil de la région. Ainsi, sont considérés
comme nulles de plein droit, les délibérations et les arrêtés ne faisant pas partie des attributions
du conseil de la région ou de son président, ou ceux pris en violation des dispositions des textes
législatifs et réglementaires en vigueur.
Tout litige à ce sujet est examiné par le tribunal administratif. Cette dernière statue sur la
demande de nullité après sa saisine, à tout moment, est confiée à l'autorité gouvernementale
chargée de l'intérieur.
Pour exercer le contrôle administratif, des copies des procès-verbaux des sessions, des
délibérations du conseil de la région et des arrêtés pris par leurs présidents, dans le cadre du
pouvoir réglementaire, doivent être notifiées au wali de la région, contre récépissé, dans un
délai maximum de dix jours pour les régions. Le délai mentionné est comptabilisé à partir de la
date de clôture de la session ou la date de prise desdits arrêtés.
En cas de violation des dispositions des textes législatifs et réglementaires en vigueur, le
représentant de l’Etat notifie son opposition motivée au président du conseil de la région dans
un délai maximum de trois jours ouvrables à compter de la date de la réception de la
délibération. Le conseil concerné est appelé, dans ce cas, à faire un nouvel examen de la
délibération adoptée.
En cas de maintien de la délibération objet d'opposition, le juge des référés du tribunal
administratif est saisi de l’affaire. Il statue sur la demande de suspension d'exécution dans un
délai de 48 heures à compter de la date d'introduction de la demande auprès du greffe dudit
tribunal. Cette saisine emporte suspension de l'exécution de la délibération jusqu'à ce que le
tribunal statue sur ladite demande.
Le tribunal administratif statue sur la demande de nullité dans un délai maximum de trente jours
à compter de la date de sa saisine. Il doit notifier obligatoirement une copie du jugement à
l’autorité l’ayant saisie et au président du conseil concerné dans un délai de dix jours de son
prononcé.
En absence d’opposition, les délibérations du conseil de la région deviennent exécutoires à
l'expiration du délai d'opposition sus-indiqué.

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Chapitre Introductif ..................................................................................................................................1
I- la relation du droit administratif avec les autres disciplines .................................................................2
A - droit administratif et droit constitutionnel .......................................... 2
B - droit administratif et finances publiques ............................................ 2
C- droit administratif et science administrative........................................ 3
II- Droit Administratif et Administration .................................................................................................3
A-L'administration au sens fonctionnel .................................................... 3
B. L'administration au sens organique ..................................................... 4
C- L'administration et le droit .................................................................. 4
III- Les sources du Droit administratif .....................................................................................................5
IV-les principales caractéristiques du droit administratif.........................................................................6
A- Le droit administratif : droit principalement jurisprudentiel ........ 6
B - le droit administratif : droit autoritaire ............................................... 6
C - le droit administratif droit en constante évolution .............................. 7
D- Le droit administratif : droit autonome .............................................. 7
E- Droit administratif, un droit jeune ............................................................................................. 7
ORGANISATION ADMINISTRATIVE ................................................................................................8
I- La centralisation.................................................................................... 9
A- La concentration du pouvoir administratif .......................................................................... 9
B- La déconcentration ............................................................................................................ 10
II : La décentralisation ............................................................................ 10
A-Notion de la décentralisation ..................................................................................................... 10
B- les formes de la décentralisation............................................................................................... 11
C - le contrôle administratif sur l'entité décentralisée ................................................................... 13
CHAPII : LES STRUCTURES ADMINISTRATIVES CENTRALES ............................................... 15
I- Les organes centraux .......................................................................... 15
A- Les compétences administratives du Roi ................................................................................. 16
B-Le Chef du gouvernement ......................................................................................................... 17
C- Les ministres............................................................................................................................. 19
II- Les organes locaux de l'Etat au niveau de la province (ou la préfecture) 22
A. Les services extérieurs .............................................................................................................. 22
B- Le gouverneur.................................................................................................................... 23
III- Les organes locaux au niveau infra-provincial ................................ 24
A. Les chefs de cercle.................................................................................................................... 25
B. Les chefs de circonscription urbaine et rurale .......................................................................... 25
C. Le président du conseil communal ........................................................................................... 25
CHAPTIII : LES COLLECTIVITES LOCALES ................................................................................. 25
I-La commune ........................................................................................ 26
A. Le conseil communal ................................................................................................................ 27
B. Le président du conseil communal ........................................................................................... 28
C- Le statut de l'élu communal ............................................................................................... 29
D- Le contrôle administratif ................................................................................................... 31
V- Les dispositions particulières des communes soumises au régime d’arrondissements 33
II-La province (ou la préfecture) ............................................................ 35

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A- Le conseil provincial (ou préfectoral) ............................................................................... 35
B- Le président du conseil provincial ..................................................................................... 37
III- La région .......................................................................................... 39
A- organisation du conseil régional ........................................................ 39
B-Fonctionnement du conseil régional ................................................... 40
C- Les attributions du conseil régional ................................................... 41

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