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CH.

I : Généralités sur la protection

1. Introduction & définitions

Les réseaux électriques représentent des investissements considérables consentis par les
compagnies d’électricité pour alimenter leurs clients dans les meilleures conditions de coût et de
qualité de service.

Un réseau électrique est un ensemble d’outils (équipements & instrumentations) destiné à


produire, transporter, distribuer l’énergie électrique et veiller sur la qualité de cette énergie,
notamment la continuité de service et la qualité de la tension et du fait que l'énergie électrique est
non stockable, la production doit en permanence s'adapter à la consommation

La protection des réseaux électriques désigne l'ensemble des appareils de surveillance et de


protection assurant en permanence le bon fonctionnement et la stabilité d'un réseau électrique.
Cette protection est nécessaire pour éviter la destruction accidentelle d'équipements coûteux et
pour assurer une alimentation électrique ininterrompue aux consommateurs.

La Commission Electrotechnique Internationale (CEI) définit la protection électrique comme


l'ensemble des dispositions destinées à la détection des défauts et des situations anormales dans
un réseau d'énergie afin de commander le déclenchement d’un ou plusieurs disjoncteurs et , si
nécessaire, d’élaborer d’autres ordres ou signalisations (Alarmes, enregistrement,…).

La plupart des systèmes de fourniture d’énergie électrique (production, transport, distribution..)


sont interconnectés et doivent bénéficier de telles protections (un système de protection bien
conçu pour protéger le système de fourniture d’énergie électrique). Elles doivent être réglées en
fonction de nombreux paramètres : architecture du réseau, régime de neutre, courant de court-
circuit (type de défaut), quels sont les capteurs de mesure installés, sélectivité, ...

2. Architecture générale de réseaux d’énergies électrique

Les réseaux d’énergies électriques : sont constitués d'ouvrages triphasés, à savoir : des lignes
aériennes, des canalisations souterraines, des transformateurs de puissance, des jeux de barre, des
disjoncteurs, des interrupteurs, des sectionneurs, et d’autres équipements et moyens
complémentaires agencés suivant le schéma de la figure I.1.

Selon cette figure, on distingue quatre niveaux :


 Production ;
 Transport ;
 Répartition ;
 Distribution.
Chaque niveau du réseau est constitué par plusieurs équipements, appareillages, instrumentation,
...etc assurant la conduite de l’énergie électrique et le bon fonctionnement du réseau.

Généralement, dans un réseau, on trouve les postes électriques. Un poste électrique est un
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ensemble d’appareillage arrangé de sorte à :
– Faire transiter la puissance d’un niveau de tension à un autre, en général s’il s’agit d’un poste
de répartition ou de distribution, le poste sert à baisser la tension ;
– Réglage de la tension, comptage de puissance, surveillance, …etc.

Cet ensemble d’appareillage comporte :


 des transformateurs ;
 des jeux de barres ;
 des câbles de raccordement
 des disjoncteurs et sectionneurs (appareillage de coupure) ;
 des compensateurs ;
 Appareillage de mesure, de protection et de comptage de l’énergie électrique ;
 Autres.
G Source 1

Transport
Source 3 Source 2

G G

Source 4

Répartition
DG
Charge MT
Charges MT Industrie lourde,
ferroviaire, …etc
.
Source 5 Distribution
DG

Charges BT
Charges domestiques, Administrations, Etablissement,
Artisanats, Locaux commerciaux, …etc.

G Source de production de grande puissance DG Source de production décentralisée

Poste MT/THT Poste THT/MT Poste MT/BT

Ligne de transport Ligne de répartition Ligne de distribution Jeux de barres

Figure I.1 : Schéma électrique monophasé équivalent d’un réseau électrique (vue générale)

3. Domaines de tension « Gammes des tensions utilisées »

Les domaines de tension sont définis selon la norme UTE C 18-510 ou NF C 18-510.
Ces niveaux de tension s’appliquent aux installations électriques.

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Tableau I.1 : Niveaux de tension normalisés (alternatives et continue)
Valeur de la tension composée nominale (Un en Volts)
Domaines de tension
Tension alternative Tension Continue

Très Basses Tension (TBT) Un  50 Un  120

BTA 50 <Un 500 120 < Un  750


Basses Tension (BT)
BTB 500 < Un  1000 750 < Un  1500

HTA ou MT 1000 < Un  50 000 1500 <Un  75 000


Haute Tension (HT)
HTB Un > 50 000 Un > 75 000

BT : Basse Tension ; TBT : Très Basse Tension ; HT : Haute Tension

Les valeurs des tensions assignées (ou nominales) correspondant à chaque niveau (Tableau I.1),
adoptées dans les différents pays, sont très diversifiées et trop nombreuses pour être toutes citées
; celles couramment utilisées en Algérie, sont les suivantes :
400 kV ; 220 kV ; 150 kV ; 90 kV ; 60 kV ; 30 kV et 10 kV ; 400 V ; 230 V

4. Zones de protection
Pour la protection, on divise le réseau électrique en zones délimitées par les disjoncteurs. Chaque
zone doit être correctement protégée par son propre groupe de relais protecteurs.
Les zones de protection se recouvrent pour ne laisser aucun élément important du réseau sans
protection.
Une zone de protection est déterminée pour inclure la partie (Alternateurs, Transformateurs, Jeux
de Barres, Lignes, Moteurs, …etc.) du réseau qui doit être protégée et le disjoncteur nécessaire
pour isoler cette partie du reste du réseau en cas de défaut.
La figure I.2 montre un système d'alimentation typique divisé en des zones de protection.
ZPJb
ZPTR Jb13
ZPG ZPL Jb2
TR1 TR2
Disj1 Disj11 Disj6 Disj7 Disj12 Disj2
G1  Y Y  G2

TR3 TR4
Disj3 Disj13 Disj8 Disj9 Disj14 Disj4
G3  Y Y  G4

TR5
Disj10 Disj11 Disj15 Disj5
Y  G5

Jb45

Zones de protections générateurs (ZPG) Zones de protections jeux de barres (ZPJb)

Zones de protections transformateurs (ZPTR) Zones de protections lignes (ZPL)

Figure I.2 : Détermination des zones de protection

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5. Défauts et conditions anormales dans un réseau électrique

Pour des raisons techniques et économiques évidentes, il n'est pas possible de construire des
réseaux exempts de défauts de fonctionnement ; ils sont, en particulier, exposés aux agressions
naturelles comme la foudre. Les réseaux sont donc affectés de perturbations qui peuvent mettre
en cause la pérennité du matériel et la qualité du service rendu et dont il faut chercher à
minimiser les conséquences.
Tout défaut apparaîtrai dans le réseau doit donc être identifié immédiatement afin d'isoler le plus
rapidement possible du réseau ; c'est l'objet de la protection des réseaux électriques.

Les différents types de défauts importants apparaissent dans un réseau électrique sont classés
comme suit :
 Les courts-circuits
 Les surtensions
 Les surcharges
 Les oscillations
 Les déséquilibres

5.1. Courts-circuits
Les courts-circuits sont des phénomènes transitoires électromagnétiques, ils apparaissent
lorsque l’isolement entre deux conducteurs de tensions différentes ou entre un conducteur sous
tension et la terre est rompu. Les courts-circuits engendrent des courants à des valeurs très
importantes dans les éléments constituants le réseau.

Le courant de court-circuit (triphasé) est une donnée essentielle pour le dimensionnement des
équipements électriques. Les courts-circuits peuvent provoquer des dégâts économiques
importants s’ils ne sont pas éliminés rapidement par les systèmes de protection.

 Caractéristique : les courts- circuits sont caractérisés par leur forme, leur durée et leur
intensité de courant.
 Causes des courts-circuits
- Pour les Lignes aériennes : sont en particulier les perturbations atmosphériques (coup de
foudre, humidité, brouillard, tempêtes, rosée,…etc.), dépôts conducteurs sur les isolateurs
(charbon, sel), surtensions engendrées lors de certaines manœuvres, jet de pierres, chutes de
branches, balancement de conducteurs, rupture de manchons de raccordement, qui peuvent
créer un défaut de court-circuit.
- Pour les câbles souterrains : sont les agressions extérieures, mouvement de terrain, coup
de pioche, engins mécaniques de terrassement, infiltration d’humidité, qui entraînent des
défauts de court-circuit.
- Pour les machines électriques : vieillissement ou dégradation de l’isolant entre bobines
(enroulements), entre parties actives et masses. Alors, les isolants subissent des dégradations
conduisant à des défauts.

Généralement, les causes susceptibles de produire un courant de court-circuit sont:


 Rupture de conducteurs
 Coup de foudre
 Contact intempestif
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 Claquage d‘isolant
 Fausse manœuvre

 Différents courts circuits dans un système triphasé : plusieurs types de court-circuit


(Figure I.3) peuvent se produire dans un réseau électrique :
 Court-circuit monophasé (Phase-Terre) : c’est le défaut de court-circuit le plus fréquent.
 Court-circuit biphasé (Isolé) : le courant résultant est plus faible que le courant du défaut
de court-circuit triphasé, sauf lorsqu’il se situe à proximité immédiate d’un générateur.
 Court-circuit biphasé-terre (Phase-Phase-Terre) : Il correspond à un défaut entre deux
phases et la terre.
 Court-circuit triphasé (Isolé) : c’est le courant de court-circuit le plus élevé.
 Court-circuit triphasé-Terre (3Phases-Terre).
L1 G : Terre
Courant de court-circuit
L2
Courants de courts-circuits
L3
partiels des conducteurs et
Idéf la terre
G

Court-circuit monophasé
L1 L1
L2 L2
L3 L3
Icc1 Icc2 Icc1 Icc2

G Idéf
G

Court-circuit biphasé-isolé Court-circuit biphasé-terre


L1 L1
L2 L2
L3 L3
Icc1 Icc2 Icc3 Icc1 Icc2 Icc3

Idéf
G
G

Court-circuit triphasé-isolé Court-circuit triphasé-terre


Figure I.3 : Différents types de courts circuits
 Conséquences des courts-circuits
Les courts-circuits ont des effets néfastes :
 sur le fonctionnement des réseaux ;
 sur la tenue des matériels ;
 sur la qualité de la fourniture ;
 sur les circuits de télécommunications ;
 sur la sécurité des personnes ;
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5.2. Surtensions
La surtension est une augmentation soudaine et importante de la tension.
Elle représente toute différence de potentiel anormale apparaissant dans les réseaux électriques et
qui est susceptible d'endommager les équipements et les appareils installés dans un réseau.
On trouve différents types de surtension telle que :
 Les surtensions de manœuvres.
 Les surtensions de foudre.
 Les surtensions lentes.

 Causes
 Contact avec une ligne de plus forte tension ;
 Coupure brutale d’une ligne ;
 Capacité des longues lignes à vide ;
 Coups de foudre directs ou indirects

 Conséquences
 Vieillissement des isolants et claquage ;
 Surcharge des lignes en cas de durée prolongée ;
 Amorçage de court-circuit en cas de claquage des isolants.

5.3. Surcharges
La surcharge d’un appareil est caractérisée par un courant supérieur au courant admissible.
L’origine des surcharges sont :
 Les courts-circuits ;
 Les pointes de consommation ;
 L’’introduction des charges importantes (augmentation soudain de la consommation).
Les surcharges provoquent des chutes de tension importantes, échauffement lent et progressif des
parties actives, des masses métalliques, des isolants et accélère le vieillissement des équipements
du réseau.

5.4. Les Oscillations


Les oscillations des grandeurs électriques tension/courant sont dues aux variations rapides de la
charge qui agit directement sur la vitesse de rotations (fréquence du réseau) des
générateurs(Alternateurs). Elles sont en relation avec la mécanique des générateurs électriques,
c’est la raison pour laquelle on les appelle phénomènes transitoires électromécaniques

5.5. Les Déséquilibres


Un système triphasé est déséquilibré lorsque les trois tensions ne sont pas égales en amplitude
et/ou ne sont pas déphasées les unes par rapport aux autres de 120°.
Les déséquilibres sont généralement dus à la mauvaise répartition des charges sur les trois phases
(déséquilibrées des charges qui conduisent à des courants non identiques sur les trois phases)
Les déséquilibres apparaissent surtout dans les réseaux de distribution basse tension et moyenne
tension (charges BT connectées entre phase et neutre, charges monophasées ou biphasées MT
telles que machines à souder et fours à induction).

Les causes susceptibles de produire un déséquilibre sont :


 Courant de court-circuit
 Rupture de phases
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 Mauvais fonctionnement du disjoncteur

Les déséquilibres donnent naissance à la composante inverse du courant/tension, cette


composante provoque :
 Des chutes de tension supplémentaires ;
 Des échauffements ;
 Des vibrations dans les machines tournantes (Alternateurs, Moteurs,…) ;
 Diminution du flux lumineux ;
 Des pertes de puissance.

Le degré de déséquilibre est défini en utilisant la méthode des composantes de Fortescue par le
rapport de la composante inverse V1i (ou homopolaire V10) du fondamental à celui de la
composante directe du fondamental V1d.
V1i V10
Vi  et V0 
V1d V1d

6. Technologies des systèmes de protection

Selon le développement technologique dans les domaines d’électrotechnique, d’électronique,


d’électronique numérique et de l’informatique, on distingue trois types de technologie des
systèmes de protections électriques :
 Electromécanique (la plus ancienne) ;
 Electronique analogique (dite statique) ;
 Electronique numérique.

6.1. Protection Électromécanique


A l'origine, l'ensemble des équipements constituant les circuits de contrôle-commande furent
réalisés sous une forme électromécanique (relais de mesure, relais de découplage, temporisation,
....) et toutes les fonctions étaient réalisées sous forme de boîtiers ou de coffrets regroupant
différents relais. Cette technologie "électromécanique", unique jusqu'en 1968, présentait
différents avantages et inconvénients.

Figure I.4 : Protection Electromécanique

 Avantages
• Insensibilité importante aux phénomènes harmoniques, aux surtensions et aux

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perturbations électromagnétiques.
• Les équipements électromécaniques se démarquent par leur robustesse et leur grande
fiabilité.
• L'entretien des équipements électromécaniques est minime. Ils sont réputés pour leur
fiabilité dans les environnements de travail les plus délicats.

 Inconvénients
• encombrement important.
• inadaptation avec l'augmentation des puissances de court-circuit.
• fragilité de certaines pièces mécaniques.
• Le temps de fonctionnement de ces relais est relativement lent. L'écart de temps entre un
défaut proche avec un courant de court-circuit élevé et un courant de défaut en limite de
réglage est très important. Une sélectivité de temps doit donc tenir compte de cette
contrainte.
6.2. Protection Analogique
Le développement de l’électronique a poussé les concepteurs de protections vers l’utilisation des
composants électroniques discrets et les relais statiques. Ces protections, sont apparues sur le
marché dans les années 70, elles sont basées sur le principe de la transformation de variables
électriques du réseau, fournies par des transformateurs de courant et de tension, en signaux
électriques de faible voltage qui sont comparés à des valeurs de référence (points de réglage).
Ces modèles utilisent dans leurs conceptions des transistors planaires en silicone très fiables ce
qui permet une réduction de l’encombrement.

Figure I.5 : Relais analogique

 Avantage
 Les TC (transformateur de courant) et TP (transformateur de potentiel ou tension (TT))
ont une très faible consommation.
 Les équipements statiques sont plus sensibles aux défauts très résistifs.
 Le temps de fonctionnement du relais est plus court et plus régulier.
 Une meilleure précision de détection des différents seuils (démarrage, déclenchement).

 Inconvénients
 Grande puissance consommée en veille.
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 Faible sécurité de fonctionnement (Pas de fonction d’autocontrôle ce qui ne permet pas
de la détection et l’affichage en cas de défaut interne).

6.3. Protection Numérique


Avec le développement des microprocesseurs et des mémoires, les puces numériques ont été
intégrées aux équipements de protection.
Les protections numériques, sont basées sur le principe de la transformation de variables
électriques du réseau, fournies par des transformateurs de mesure, en signaux numériques de
faible voltage. L'utilisation de techniques numériques de traitement du signal permet de
décomposer le signal en vecteurs, ce qui autorise un traitement de données via des algorithmes
en fonction de la protection désirée.

 Avantage
 Les relais numériques sont capables d'effectuer des autocontrôles (ce qui permet une
détection et un affichage en cas de défaut).
 Ils sont équipés d'un écran d'affichage à cristaux liquides sur la face avant afin de
vérifier le fonctionnement en local.
 Possibilité de configurer la protection depuis un micro-ordinateur via deux type de
liaisons de communication liaison Séries et liaison Ethernet, et de les connecter à un
système de Contrôle Commande Numérique (CCN) qui gère le poste.

Figure I.6: Relais numérique pour différents constructeurs

 Inconvénients
 Les relais consomment pratiquement la même énergie qu'ils soient sollicités ou non.
Ceci a conduit à augmenter la capacité des batteries d'accumulateurs du service
auxiliaires.
 Les appareils sont sensibles aux phénomènes transitoires rapides. Ils exigent
l'utilisation de câbles blindés mis à la terre aux deux extrémités

7. Rôle des systèmes de protection

 Objectifs
Les défauts électriques et en particuliers les courts-circuits font courir un danger : aux personnes,
aux équipements électriques présents sur le réseau et à la fourniture d'électricité en termes de
stabilité et de continuité.

En effet, en cas de court-circuit, un courant très important circule dans le réseau : nettement plus
grand que celui nominal, tandis que la tension chute fortement. S'il n'est pas rapidement éliminé,
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les générateurs électriques qui alimentent le réseau peuvent s'emballer, les pertes joules causées
par le courant peuvent provoquer des dommages importants sur les équipements électriques par
échauffement des conducteurs. Par ailleurs, la baisse de tension qu'ils causent nuit à la qualité de
l'électricité.

Les surtensions, permanentes ou transitoires, mettent quant à elles en danger les personnes se
trouvant à proximité d'installations électriques. Les surcharges sur les lignes à haute tension
dilatent les conducteurs, provoquant un abaissement de la flèche entre les pylônes. En clair, la
distance entre les conducteurs et le sol diminue, sans protection un court-circuit peut survenir,
mettant également en danger les biens et les personnes.

 Défauts électriques
Comme son nom l'indique une protection électrique permet de protéger contre les défauts
électriques. Il convient de les identifier correctement afin de définir correctement la protection
adéquate. Les défauts possibles survenus sur l’ensemble des équipements d’un réseau électrique
(à partir de la production jusqu’au consommateur) sont :
- Court-Circuit phase-terre (monophasé).
- Court-Circuit triphasé et biphasé isolé ou à la terre.
- Choc de foudre.
- Choc de manœuvre.
- Surtension.
- Défaillance du disjoncteur.
- Défaut à la masse.
- Surcharge thermique.
- Sur-fluxage.
- Perte de synchronisme.
- Baisse de fréquence importante.

Par ailleurs, il faut les différentier en fonction de leur nature :


- Défaut fugitif : nécessitent une coupure très brève du réseau.
Par exemple : balancement des conducteurs sous l'effet du vent, objets divers charriés par le
vent, brouillard givrant, pluie en zone polluée, branche d'arbre proche d'une ligne, et brûlée par
l'arc.
- Défaut permanent : nécessitent une intervention humaine pour remettre en route le réseau.
Par exemple : rupture d'un câble, ou de sa pince d'ancrage, et chute sur le sol, chute d'un arbre,
ou d'une grue, sur la ligne, acte de malveillance conduisant, par exemple, à la ruine d'un pylône,
détoronage d'un brin de conducteur, qui s'approche d'une autre masse métallique.
- Auto-extincteur : disparaissent spontanément rapidement.
- Semi-permanent : nécessitent une coupure longue, de l'ordre de quelques dizaines de
secondes, pour disparaître.

 Critères de qualité des protections

La protection doit répondre à des critères normatifs sévères tels :


 Rapidité : la protection élimine rapidement le défaut. Le temps de déclenchement
comprend celui de la protection elle-même, auquel vient s'ajouter le délai d'ouverture des

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disjoncteurs.
 Sureté : la protection déclenche lors d'un défaut, on la mesure en nombre de défaillances
sur commande.
 Sécurité : la protection ne déclenche pas de manière intempestive.
 Fiabilité : elle combine les notions de sureté et de sécurité.
 Sélectivité : Elle consiste à ne mettre hors tension que la partie du réseau concernée par
un défaut et seulement celle-ci.
 Sensibilité : la protection doit détecter tous les défauts, même les plus faibles. Limite des
différentes zones, telles qu'elles sont généralement définies.
 Disponibilité : la protection doit toujours être en opération (temps total, moins panne et
maintenance). Concrètement une bonne protection doit être conçue de sorte à parer à tout
défaut électrique grâce à au moins deux types de protections différentes (principe de
redondance) : celle déclenchant en fonctionnement normal, on parle de déclenchement
instantané, et celle déclenchant en cas de défaillance de la première, on parle de
déclenchement temporisée et de protection de secours.
 Consommer peu d'énergie.
 Être insensible aux composantes apériodiques.
 Facile à mettre en œuvre et à maintenir.
 La robustesse par rapport aux défauts d’exploitation.

 Nécessite d'un système de protection


Il est nécessaire de protéger un réseau électrique industriel pour:
 préserver la sécurité des biens et des personnes (dangers d'électrocution par élévation du
potentiel des masses)
 préserver la stabilité du réseau et la continuité d'exploitation de l'usine (élimination des
défauts électriques dans un temps minimal)
 éviter la destruction partielle ou totale du réseau par l'accroissement dangereux des temps
causés par le fonctionnement anormal des composantes du réseau.
 éviter les risques d'incendie ou d'explosion dû à l'amorçage d'un arc entre conducteur.

5. Qualités principales d’un système de protection

5.1. Rapidité
Les courts-circuits sont donc des incidents qu’il faut éliminer le plus vite possible, c’est le rôle
des protections dont la rapidité de fonctionnement et des performances prioritaires.

Le temps d’élimination des courts-circuits comprend deux composantes principales :

Le temps de fonctionnement des protections (quelques dizaines de millisecondes).


Le temps d’ouverture des disjoncteurs, avec les disjoncteurs modernes (SF6 ou à vide), ces
derniers sont compris entre 1 et 3 périodes.

5.2. Sélectivité
 La sélectivité est une capacité d’un ensemble de protections à faire la distinction entre les
conditions pour lesquelles une protection doit fonctionner de celles où elle ne doit pas
fonctionner.

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 La sélectivité est la coordination entre les dispositifs de protection électrique afin qu’un
défaut survenant en un point quelconque du réseau soit éliminé par le disjoncteur placé
immédiatement en amont du défaut et par lui seul.
 La sélectivité entre les relais d’un système de protection consiste à isoler le plus
rapidement possible la partie du réseau (ou installation électrique) affectée par un défaut
et uniquement cette partie, en laissant sous tension toutes les parties saines du réseau.

La sélectivité a pour objectifs :


 d’assurer une continuité de service d’alimentation en énergie électrique.
 d’assurer la fonction secours entre les protections.

Sélectivités totale et partielles


La sélectivité est totale si pour le défaut F1 seul le disjoncteur D1 s’ouvre. Pour le défaut F2 c’est
le D2 qui s’ouvre. Pour le défaut F3 c’est D3 et pour F4 c’est D4.

La sélectivité est dite partielle si les défauts F1, F2, F3 ou F4 entrainent le fonctionnement du
disjoncteur DP.
J.B D1 F1
Récepateur1

RP_L1
D2 F2
Récepateur2
DP
S RP_L2
D3 F3
Récepateur3

RP_L3
D4 F4
Récepateur4

RP_L4

Figure I.7 : Sélectivité totale et partielle

Une installation dotée d’une protection non sélective expose à des risques de diverses
gravités (risque d’endommager l’outil de production dans les processus continus…).

5.3. Sensibilité
La protection doit fonctionner dans un domaine très étendu de courants de courts-circuits entre :
Le courant maximal qui est fixé par le dimensionnement des installations et est donc
parfaitement connu,

Un courant minimal dont la valeur est très difficile à apprécier et qui correspond à un court-
circuit se produisant dans des conditions souvent exceptionnelles.

La notion de sensibilité d’une protection est fréquemment utilisée en référence au courant de


court-circuit le plus faible pour lequel la protection est capable de fonctionner.

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5.4. Fiabilité
Les définitions et les termes proposés ici, sont dans la pratique, largement utilisés au plan
international.

Une protection a un fonctionnement correct lorsqu’elle émet une réponse à un court-circuit sur le
réseau en tout point conforme à ce qui est attendu.

A l’inverse, pour un fonctionnement incorrect, elle comporte deux aspects :


- Le défaut de fonctionnement ou non-fonctionnement lorsqu’une protection, qui aurait du
fonctionner, n’a pas fonctionné.
- Le fonctionnement intempestif, qui est un fonctionnement non justifié, soit en l’absence
de défaut, soit en présence d’un défaut pour laquelle la protection n’aurait pas du
fonctionner.

La fiabilité d’une protection, qui est la probabilité de ne pas avoir de fonctionnement incorrect
(éviter les déclenchements intempestifs), est la combinaison de :
- La sûreté : qui est la probabilité de ne pas avoir de défaut de fonctionnement.
- La sécurité : qui est la probabilité de ne pas avoir de fonctionnement intempestif.

6. Sélectivité des protections


Différents systèmes peuvent être mis en œuvre pour assurer une bonne sélectivité dans la
protection d’un réseau électrique, les plus importants sont :
- La sélectivité ampèremétrique (par les courants),
- La sélectivité chronométrique (par le temps),
- La sélectivité par échange d’informations, dite sélectivité logique,
- La sélectivité par utilisation de protection directionnelle,
- La sélectivité par utilisation de protection différentielle,
- La sélectivité combinée (par combinaison entre les différentes sélectivités), afin d’assurer
des meilleures performances globale (technique et économique), ou un niveau de secours
important (back-up).
- Sélectivité fusible – disjoncteur

6.1. Sélectivité ampèremétrique


Elle est basée sur le fait que dans un réseau électrique, la valeur du courant de court-circuit est
d’autant plus faible que le défaut est plus éloigné de la source.

Une protection ampèremétrique (Figure I.8) est disposée au départ de chaque tronçon : son seuil
est réglé à une valeur inférieure à la valeur du courant de court-circuit minimal provoqué par un
défaut sur la section surveillée, et supérieure à la valeur maximale du courant provoqué par un
défaut situé en aval (au-delà de la zone surveillée).

Avantages
Ainsi réglée, chaque protection ne fonctionne que pour les défauts situés immédiatement en aval
de sa position (à l’intérieur de la zone surveillée), elle est insensible aux défauts apparaissant au-
delà. Par contre, pour des tronçons de lignes séparés par un transformateur, ce système est
avantageusement utilisé car il est simple, de cout réduit et n’exige pas de temporisation (rapide,
déclenchement sans retard).

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Un exemple est donné dans la figure I.8 : IccBmax <IsA < IccAmin

Is : intensité du courant de réglage,


Iccmin(A) : courant de court-circuit minimal vu par la protection située en A.
Iccmax(B) : courant de court-circuit maximal vu par la protection située en B ramené au
niveau de tension amont.
Les temporisations TA et TB sont indépendantes, et TA peut être plus courte que TB.

Inconvénients
La protection située en amont (A) n’assure pas le secours de la protection située en aval (B).
De plus, en pratique, il est difficile de définir les réglages de deux protections en cascade (tout en
assurant une bonne sélectivité) lorsque le courant de court-circuit ne décroît pas de façon notable
entre deux zones voisines ; ceci est le cas en moyenne tension, sauf pour des tronçons avec
transformateur.

Application
L’exemple suivant concerne la protection ampèremétrique d’un transformateur entre deux
tronçons de câble.
Le réglage Is de la protection à maximum de courant vérifie la relation :
1,25 IccBmax < IsA < 0,8 IccAmin
La sélectivité entre les deux protections est assurée.
Source (un poste Source (un poste
ou une arrivée) ou une arrivée)

Disj Disj IccBmax


IccAmin

Relais de A Relais de
TC protection 51
TC protection 51
IsA, TA IsA, TA
F

TR

TR

Disj

B Relais de
TC protection 51
Charge F IsB, TB

Condition : IsA<IccAmin

Condition : IsA>IccBmax
Charge
Figure I.8 : Fonctionnement d’une sélectivité ampèremétrique

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t [s]

B
A

TB

TA

I [A]
IsB IccB IsA IccA
max min
Figure I.9 : Courbes de sélectivité
5.2.2. Sélectivité chronométrique
Dans ce type de sélectivité, la notion de temps associée à la grandeur contrôlée qui est le courant:
une temporisation est affectée volontairement à l’action des dispositifs de protection
ampérométrique.

Les temporisations déterminées pour obtenir la sélectivité chronométrique sont activées lorsque
le courant dépasse les seuils des relais. Il faut donc que les réglages des seuils soient cohérents.
Ces temporisations sont d’autant plus longues que le relais est plus proche de la source.

Pour cela, les seuils d’intervention sont définis avec des temps de fonctionnement croissants de
l’aval vers l’amont. Ainsi, en amont d’un défaut plusieurs dispositifs sont sensibilisés
(redondance), et lors d’un défaut seule la protection située immédiatement en amont de celui-ci
déclenche : le défaut n’est alors plus alimenté et les autres protections cessent de le «voir» avant
d’atteindre le terme de leurs temporisations respectives.

Ainsi, sur le schéma (Figure I.10), le court-circuit représenté est vu par toutes les protections (en
A, B, C, et D). La protection temporisée D ferme ses contacts plus rapidement que celle installée
en C, elle-même plus rapide que celle installée en B.

Après l’ouverture du disjoncteur D et la disparition du courant de court-circuit, les protections A,


B, C qui ne sont plus sollicitées, revient à leur position de veille.

La différence T des temps de fonctionnement entre deux protections successives est l’intervalle
de sélectivité. Il doit tenir compte (Figure I.11) :
- du temps de coupure Tc du disjoncteur en aval, qui inclut le temps de réponse de
l’appareil à l’ouverture et le temps d’arc,
- des tolérances de temporisation dT,
- du temps de dépassement de la protection en amont : tr,
- d’une marge de sécurité m.
T doit donc satisfaire à la relation : T Tc + tr + 2dT + m
Compte tenu des performances actuelles de l’appareillage et des relais, on adopte pour T une
valeur de 0,3 s.
Cours protection des réseaux électriques (Version 0) 15
TR

A Relais de protection
TC 51
JB(A) TA=1.1s

B Relais de protection
TC 51
JB(B) TB=0.8s

C Relais de protection
TC 51
TC=0.5s
JB(C)

D Relais de protection
TC 51
TD=0.2s
Défaut entre
phases

Figure I.10 : Principe de la sélectivité chronométrique

TB TA

dTB TcB m trA dTA

Intervalle de sélectivité t

Figure I.11 : Décomposition d’un intervalle de sélectivité

Exemple : Tc = 95 ms, dT = 25 ms, tr = 55 ms ; pour l’intervalle de sélectivité 300 ms, la marge


de sécurité est alors de 100 ms.

Avantages
Ce système de sélectivité a deux avantages :
- il assure son propre secours ; par exemple si la protection D est défaillante, la protection C est
Cours protection des réseaux électriques (Version 0) 16
activée par T plus tard,
- il est simple.
Inconvénients
Par contre, lorsque le nombre de relais en cascade est grand, du fait que la protection située le
plus en amont a la temporisation la plus longue, on aboutit à un temps d’élimination de défaut
prohibitif et incompatible avec la tenue des matériels au courant de court-circuit, ou avec les
impératifs extérieurs d’exploitation, (raccordement au réseau électrique d’un distributeur par
exemple).

Application
Cette sélectivité est utilisée dans les réseaux en antenne (Figure I.12).
Les temporisations déterminées pour obtenir la sélectivité chronométrique sont activées lorsque
le courant dépasse les seuils des relais. Il faut donc que les réglages des seuils soient cohérents.

A Relais de
TC protection 51
IsA, TA
JB(A)

Relais de
B
TC protection 51
IsB, TB
JB(B)

Relais de
C
TC protection 51
IsC, TC
Défaut entre
phases

Figure I.12 : Réseau en antenne avec sélectivité chronométrique

On distingue deux cas de figure selon le type de temporisation employé.


 Relais à temps indépendant (Figure I.13)
Les conditions à respecter sont : IsA > IsB > IsC et TA > TB > TC.
L’intervalle de sélectivité DT est classiquement de l’ordre de 0,3 seconde.

Cours protection des réseaux électriques (Version 0) 17


t [s]
C B A

TA
∆t
TB
∆t
TC

I [A]
IsC IsB IsA IccC IccB IccA
max max max

Figure I.13 : Sélectivité chronométrique avec relais à temps indépendant

 Relais à temps dépendant (Figure I.14)


Si les seuils sont réglés au courant assigné In, la protection de surcharge est assurée en même
temps que la protection de court-circuit et la cohérence des seuils est assurée.
InA > InB > InC
IsA = InA, lsB = InB, et IsC = InC
Les réglages de temporisation sont déterminés pour obtenir l’intervalle de sélectivité DT
pour le courant maximum vu par la protection aval ; on utilise pour cela la même famille de
courbes, afin d’éviter leur croisement dans une partie du domaine.
t [s] C B A

∆t

∆t

I [A]
IsC IsB IsA IccC IccB IccA
max max max

Figure I.14 : Sélectivité chronométrique avec relais à temps dépendant

5.2.3. Sélectivité logique


Les sélectivités ampèremétriques et chronométriques ont des inconvénients (voir les parties
précédentes).
La sélectivité logique (ou Système de Sélectivité Logique SSL) a été développée dans le but de
remédier à ces inconvénients. Elle permet d’obtenir une parfaite sélectivité et de réduire
considérablement le retard de déclenchement des disjoncteurs situés le plus près de la source.

Lorsqu’un défaut apparaît dans un réseau en antenne, le courant de défaut (court-circuit) circule
du point de défaut jusqu’à la source :
 Les protections en amont du défaut sont sollicitées,

Cours protection des réseaux électriques (Version 0) 18


 Les protections en aval du défaut ne sont pas sollicitées,
 Seule la première protection directement en amont du défaut doit être activée.

Dans le système de sélectivité logique, à chaque disjoncteur est associée une protection apte à
émettre et à recevoir un ordre d’attente logique. Lorsqu’une protection est sollicitée par un
courant de défaut.
- Elle émet un ordre d’attente logique à la protection située directement en amont,
- Elle provoque le déclenchement du disjoncteur associé, si elle n’a pas reçu d’ordre
d’attente logique par une autre protection.

La figure I.15 décrit de façon simplifiée une distribution en antenne avec utilisation d’une
protection basée sur le système de sélectivité logique.

TR

TC A
Relais de protection 51
JB(A)

B
TC Relais de protection 51
JB(B)
Attente
logique

C
TC Relais de protection 51
JB(C)

D
TC Relais de protection 51

Défaut entre
phases

Figure I.15 : Principe de la sélectivité logique

Mode de fonctionnement
L’échange d’informations logiques entre protections successives permet la suppression des
intervalles de sélectivité, et donc de réduire considérablement le retard de déclenchement des
disjoncteurs situés les plus près de la source.

En effet, dans un réseau en antenne, les protections situées en amont du point de défaut sont
sollicitées, celles en aval ne le sont pas ; cela permet de localiser sans ambiguïté le point de
défaut et le disjoncteur à commander.

Cours protection des réseaux électriques (Version 0) 19


Chaque protection sollicitée par un défaut envoie :
- un ordre d’attente logique à l’étage amont (ordre d’augmentation de la temporisation propre du
relais amont),
- un ordre de déclenchement au disjoncteur associé sauf s’il a lui-même reçu
- Un ordre d’attente logique de l’étage aval.
- Un déclenchement temporisé est prévu en secours.

Ce principe est illustré sur la figure I.16.


- à l’apparition d’un défaut à l’aval de B, la protection en B bloque la protection en A,
- seule la protection en B provoque le déclenchement après TB, si toutefois elle n’a pas reçu
d’ordre d’attente,
- la durée de l’ordre d’attente pour la protection en A est limitée à TB + T3, avec T3 au temps
d’ouverture et de coupure d’arc du disjoncteur B (typiquement 200 ms),
- ainsi en cas de non déclenchement du disjoncteur B défaillant, la protection A donne l’ordre de
déclenchement en TB + T3,
- à l’apparition d’un défaut entre A et B, la protection A déclenche après TA.
Source (un poste
ou une arrivée)

Disj

A TA
TC IsA
inst.

Attente logique

TB+T3
Disj (secours)

B TB
TC IsB
inst.
F

Charge
Figure I.16 : Fonctionnement d’une sélectivité logique

Avantages
Le temps de déclenchement est indépendant de la position du défaut dans la cascade de
sélectivité, et du nombre de protections en cascade.

Ainsi est-il possible d’obtenir la sélectivité entre une protection amont de temporisation faible et
Cours protection des réseaux électriques (Version 0) 20
une protection aval de temporisation élevée ; on peut par exemple prévoir une temporisation plus
réduite à la source que près des récepteurs. De plus, ce système intègre par conception un
secours.

Inconvénients
Ce dispositif nécessite la transmission des signaux logiques entre les différents étages de
protection, donc l’installation de filerie supplémentaire ; cette contrainte est forte lorsque les
protections sont éloignées, par exemple dans le cas de liaisons longues (plusieurs centaines de
mètres).

Aussi peut-on tourner la difficulté en faisant de la combinaison de fonctions : sélectivité logique


au niveau de tableaux proches, et sélectivité chronométrique entre zone éloignées (se reporter au
chapitre sélectivités combinées logique + chronométrique).

Application
Ce principe est souvent utilisé pour protéger des réseaux MT comportant des antennes avec de
nombreux étages de sélectivité.

5.2.4. Sélectivité par protection directionnelle


Ce type de protection fonctionne à partir du courant, de la tension et du sens d’écoulement de
l’énergie. Elle agit lorsque simultanément le courant ou la puissance dépasse un seuil et que
l’énergie se propage dans une direction anormale. Il existe des protections directionnelles :
o de courant de phase,
o de courant résiduel,
o de puissance active,
o de puissance réactive,
o de puissance homopolaire (principalement utilisée sur les réseaux de distribution
publique à neutre compensé).
 Protection directionnelle de courant phase
Lorsque deux sources, deux liaisons, ou plus, fonctionnent normalement en parallèle, il y a un
risque d’arrêt général de la distribution lors d’un défaut n’affectant qu’un de ces éléments. En
effet tous ces éléments sont parcourus par le courant de défaut, avec un changement de sens du
courant dans l’élément défectueux (Figure I.17).
Les protections directionnelles sont donc utilisées pour distinguer le seul élément défectueux et
commander son isolement des autres éléments encore sains. Pour pouvoir isoler l’élément
défectueux ces dispositifs sont plus rapides d'environ 250 ms que les protections à maximum de
courant concernées par le même défaut.

 Protection directionnelle de courant de défaut «terre»


Si un réseau est alimenté par deux transformateurs ou plus (ou par des alternateurs) avec leurs
points neutres simultanément reliés à la terre, lors d’un défaut «terre» sur une seule de ses
sources, toutes sont parcourues par un courant résiduel. Seule celle qui est affectée par le défaut
«voit» un courant résiduel de sens inverse des autres.

Les dispositifs de protection directionnelle de «terre» peuvent ainsi faire la distinction entre les
éléments sains et celui qui est en défaut (Figure I.18).

Cours protection des réseaux électriques (Version 0) 21


Arrivée

TR

JB

D3 D4

C2

TC TC

Défaut

TC TC

D1 D2

C1
JB

TT

Départs

Protection à maximum de courant Protection directionnelle de courant phase


Courant de défaut transitant par l’artère saine
Courant de défaut « direct »
Figure I.17 : Principe de la protection directionnelle de courant phase.

Sur une même liaison un dispositif directionnel est plus rapide (» 250 ms) qu’un dispositif à
maximum de courant, d’où une sélectivité : ici, il y a déclenchement en C1 puis en C2.
A noter que si ces liaisons sont remplacées par deux transformateurs en parallèle, le principe
reste identique.

Cours protection des réseaux électriques (Version 0) 22


Fig (a)
Arrivée 1 Arrivée 2

TR1 TR2

TC TC

D1 D2
Protection directionnelle
de courant phase

D12
TT TT

Courant résiduel généré par le


Départs Départs
point neutre du transformateur
en défaut Fig (b)

Arrivée 1 Arrivée 2
Courant résiduel généré par le
point neutre de chaque
transformateur sain en TR1 TR2
présence d'un défaut

TC TC

D1 D2

D12
TT TT

Départs Départs

Figure I.18 : Une protection directionnelle de courant de défaut «terre» permet de discriminer le
transformateur en défaut (a), ou être insensible à un défaut sur un départ (b).

Ce même principe s’applique à des alternateurs couplés sur un même réseau et ayant leurs
points neutre reliés à la terre.

Cours protection des réseaux électriques (Version 0) 23


La direction est déterminée à partir d’une mesure du déphasage entre les vecteurs «courant
résiduel» et «tension résiduelle».
Ces dispositifs sont aussi employés pour sélectionner le départ en défaut sur des réseaux à fort
courant capacitif, notamment lorsque les liaisons par câbles sont longues : tous les départs sains
sont parcourus par un courant résiduel de même sens, et ce courant est de sens opposé dans un
départ en défaut (Figure I.19).

Nota : Dans ce dernier cas, pour réaliser la sélectivité sans protection directionnelle, une autre
solution est aussi utilisée. Elle exploite des protections ampèremétriques de défaut «terre». Mais
le seuil Is de ces protections doit satisfaire à : Icdépart < Is < ∑Icinstallation
avec : Ic : courant capacitif, Is : intensité du seuil.

En général Is≈1,3 à 1,5 Icdépart


Mais cette solution n’est applicable que si pour chaque départ : Icdépart << ∑Icinstallation
Si cela n’est pas, il faut alors prévoir un générateur de courant homopolaire.
Sinon les protections des liaisons saines et longues déclenchent intempestivement
(déclenchement par sympathie) car activées par le courant capacitif généré par toutes ces
liaisons.

 Protection directionnelle de puissance active


Ce type de protection est utilisé par exemple pour :
- découpler du réseau un alternateur qui absorbe de l’énergie (marche en moteur) suite à
une défaillance de la source d’énergie mécanique,
- couper l’alimentation d’un moteur lors d’un creux de tension.

Outre la mesure de courants et de tensions, ce type de protection mesure aussi le déphasage pour
déterminer la puissance : P  3.U .I .cos 

 Protection directionnelle de puissance réactive


Ce type de protection est utilisé par exemple pour couper l’alimentation d’une machine synchrone lors
d’un manque d’excitation. En effet l’énergie réactive de magnétisation du fait d’une excitation
insuffisante sera apportée par le réseau vers la machine. Outre la mesure des courants et des tensions, ce
type de protection mesure aussi le déphasage pour déterminer la puissance : Q  3.U .I .sin 

Avantage
La solution employée est simple et utilisable dans de nombreux cas et surtout aux niveaux des réseaux à
des arrivées en parallèle et des réseaux bouclés.

Inconvénient
Le dispositif nécessite l’utilisation en plus des transformateurs de tension qui serviront de référence de
phase pour la détermination du sens du courant (ou sens d’écoulement).

Application
Ce principe est utilisé pour protéger des arrivées en parallèle, des réseaux en boucle fermée, ou certains
cas de protection contre les défauts à la terre.

Dans un réseau bouclé, où un défaut est alimenté par les deux extrémités, il faut utiliser une protection
sensible au sens d’écoulement du courant de défaut pour pouvoir le localiser et l’éliminer de façon
Cours protection des réseaux électriques (Version 0) 24
sélective : c’est le rôle des protections directionnelles à maximum de courant.

Arrivée

TR
Protection directionnelle du
courant résiduel.
D

Courant résiduel généré par


les capacités des départs
D1 D2 sains de grande longueur.
TT TT
TC TC

Capacité de la phase en défaut


Capacités des phases saines

Figure I.19 : L’emploi de dispositifs de protection directionnelle de courant de défaut «terre» dans une
installation comportant des départs de grande longueur permet de distinguer le départ en défaut des
départs sains.

Cours protection des réseaux électriques (Version 0) 25


Exemple : L’exemple suivant illustre une étude sur un système de protection par sélectivité
directionnelle pour les défauts entre phases d'un réseau à deux arrivées en parallèle (Figure .20).
Source 1 Source 2

D3 D4

Relais de Relais de
TC protection TC protection
I> I>

TR1 TR2

Icc1 Icc2
Défaut
A
Relais de Relais de
TC protection TC protection
I I

D1 TT D2

Icc2

JB

Départs

Circulation du courant de court-circuit Sens de détection de la protection directionnelle

Figure I.20 : Sélectivité directionnelle pour les défauts entre phases d'un réseau à deux arrivées en
parallèle.

Les disjoncteurs D1 et D2 sont équipés de protection à maximum de courant de phase directionnel,


Les disjoncteurs D3 et D4 sont équipés de protection à maximum de courant de phase.

Lorsqu'un défaut apparaît en A :


 les courants de court-circuit Icc1 et Icc2 s'établissent simultanément ;
 la protection directionnelle en D2 n'est par activée car elle est traversée par un courant circulant
dans un sens de détection ;
 la protection directionnelle en D1 est activée car elle est traversée par un courant circulant dans le
sens de sa détection. Elle provoque le déclenchement du disjoncteur D1, le courant Icc2 est
coupé;
Cours protection des réseaux électriques (Version 0) 26
 Un système d’inter-déclenchement provoque l’ouverture de D3, le courant Icc1 est coupé ;
 la protection en D4 n'est plus activée.

Le tronçon en défaut est isolé.


La sélectivité entre la protection directionnelle en D1 et la protection en D4 est chronométrique.
De même, la sélectivité entre la protection directionnelle en D2 et la protection en D3 set
chronométrique.

5.2.5. Sélectivité par protection différentielle


Le principe de la protection différentielle consiste à comparer les courants aux deux extrémités
de la zone surveillée (voir figure I.21). Toute différence entre ces courants (différence
d’amplitude et de phase) signale la présence d’un défaut. Elle ne réagit qu’aux défauts internes à
la zone surveillée ; elle est insensible à tout défaut externe. Elle est donc sélective par nature.

TC D D TC
Ie Is

Zone
protégée

Iem Ism

Relais différentiel
87
∆I

Figure I.21 : Sélectivité par la protection différentielle

Les protections différentielles sont technologiquement appliquées sur plusieurs équipements :


- différentielle de lignes et câbles,
- différentielle de jeu de barres,
- différentielle de transformateur,
- différentielle de moteur,
- différentielle d'alternateur.

Avantages de la sélectivité différentielle


 Protection sensible à des valeurs de courants de défaut inférieures au courant nominal de
l’élément protégé.
 Protection de zone qui peut déclencher instantanément.

Inconvénients
 Le coût de l’installation est important.
 La mise en œuvre du dispositif est délicate.
 Il faut prévoir une fonction de secours à maximum de courant.
 La mise en œuvre de ce type de protection impose aussi certaines contraintes : une
consommation en plus des transformateurs de mesure TC leurs emplacements nécessitent
une étude de conception et de réalisation préalable.

Cours protection des réseaux électriques (Version 0) 27


Application
Tous les composants prioritaires de forte puissance peuvent être concernés : moteur, générateur,
transformateur, jeu de barres, câble, ligne.

Nota : L’explication détaillée du fonctionnement des différentes protections différentielles est


donnée au chapitre III.

5.2.5. Sélectivités combinées


Une sélectivité mixte est une combinaison de fonctions élémentaires de sélectivité procurant des
avantages complémentaires aux sélectivités simples :
- sélectivité totale,
- redondance ou secours.

Plusieurs exemples pratiques d’application par association de sélectivités sont explicités :


- Ampèremétrique + Chronométrique,
- Logique + Chronométrique,
- Chronométrique + Directionnelle,
- Logique + Directionnelle,
- Différentielle + Chronométrique.

 Sélectivités ampèremétrique + chronométrique


L’exemple montre que l’on définit à la fois :
- une sélectivité ampèremétrique entre A1 et B,
- une sélectivité chronométrique entre A2 et B.
On obtient alors une sélectivité totale, et la protection en A assure le secours de la protection B.

D1

Relais
A
TC 51 IsA1, TA1
51 IsA2, TA2
t [s]
B A Zone
protégée

TA2 D2
∆T
TB

TA1
B Relais
TC
I [A] 51 IsB, TB
IsB IsA2 IccB IsA1 IccA

Figure I.22 : Sélectivités ampèremétrique + chronométrique

 Sélectivités logique + secours chronométrique


L’exemple montre que l’on définit à la fois :
- une sélectivité logique entre A1 et B,
- une sélectivité chronométrique entre A2 et B.

Cours protection des réseaux électriques (Version 0) 28


La protection A2 assure alors un secours de la protection A1, si celle-ci est défaillante du fait
d’un défaut d’attente logique (ordre d’attente permanent).

D1

A 51 51
TC
IsA, TA1 IsA, TA2

t [s]
B A

D2
TA2
∆T
TB
B TB
TA1
TC IsB
IsA IccB IccA
I [A] T=0
IsB

Figure I.23 : Sélectivités logique + secours chronométrique

 Sélectivité mixte, logique + chronométrique


L’exemple montre que l’on définit à la fois :
- une sélectivité logique à l’intérieur d’un tableau (A et B d’une part, C et D d’autre part),
- une sélectivité chronométrique entre les deux tableaux B et D, avec TB = TD + DT.
Il n’est pas nécessaire d’installer une liaison de transmission de signaux logiques entre deux
tableaux éloignés. Les temporisations des déclenchements sont réduites par comparaison à une
simple sélectivité chronométrique (Figure I.24).
- de plus, il faut prévoir un secours chronométrique en A et C (se reporter au paragraphe ci-
dessus).

 Sélectivités chronométrique + directionnelle


D1 et D2 sont équipés de protections directionnelles faiblement temporisées, H1 et H2 sont
équipés de protections à maximum de courant temporisées.
En cas de défaut au point 1, seules les protections de D1 (directionnelle), H1 et H2 voient le
défaut. La protection sur D2 ne le voit pas, en raison de son sens de détection. D1 s’ouvre.
La protection de H2 se désexcite, H1 s’ouvre et ainsi le tronçon en défaut H1-D1 est isolé.
TH1 = TH2
TD1 = TD2
TH = TD + DT

Cours protection des réseaux électriques (Version 0) 29


D1 Sélectivité Sélectivité
mixte chronométrique
A
TC 51 0,1s 1,3s
JB1

D2

B
TC 51 0,7s 1,0s

C
TC 51 0,1s 0,7s
D3

JB2

D4

D
TC 51 0,4s 0,4s

Figure I.24 : Comparaison des temps de déclenchement entre sélectivité mixte et sélectivité
chronométrique

Source

JB

H1 H2

Relais Relais
TC 51 TC 51

TR1 TR2

Icc1
Défaut
A
Relais Relais
TC 67 TC 67

D1 TT D2

JB

Départs

Figure I.25 : Sélectivités chronométrique + directionnelle


Cours protection des réseaux électriques (Version 0) 30
 Sélectivités logique + directionnelle
L’exemple montre que l’orientation des ordres d’attente logique est dépendante du sens
d’écoulement du courant.
Ce principe est utilisé pour le couplage de deux jeux de barres et pour les boucles fermées.

Défaut côté D2 :
- ouverture en D2 et B,
- D1 est bloqué par B (AL : attente logique).

Défaut côté D1:


- ouverture en D1 et B,
- D2 est bloqué par B.

TC Relais AL Relais TC
51 51
D1 D2
Relais 67

TT
Vréf
B
JB1 JB2
TC

Départs Départs

TC Relais AL Relais TC
51 51
D1 D2
Relais 67

TT
Vréf
B
JB1 JB2
TC

Départs Départs
Figure I.26 : Sélectivités logique + directionnelle

 Sélectivités différentielle + chronométrique


L’exemple montre que l’on définit à la fois :
- une protection différentielle instantanée,
- une protection de courant de phase ou de terre en A en secours de la protection différentielle,
- une protection de courant en B pour protéger la zone située en aval,
Cours protection des réseaux électriques (Version 0) 31
- une sélectivité chronométrique entre les protections en A et B, avec TA = TB + DT.

De la sorte, on assure un secours de la protection différentielle, mais des transformateurs de


courant à deux enroulements sont parfois nécessaires.

Remarque : la sélectivité chronométrique peut être remplacée par la sélectivité logique

A Relais
TC 51 IsA, TA
D1

Zone Relais
protégée 87

D2

B Relais
TC
51 IsB, TB

Figure I.27 : Sélectivités différentielle + chronométrique

II.8. Sélectivité fusible – disjoncteur


Deux problèmes différents de sélectivité existent selon que le fusible est situé en amont ou en
aval du disjoncteur.
 Fusible en aval d’un disjoncteur
On considère un fusible HTA et un disjoncteur HTA équipé d’une protection à maximum de
courant. Les courbes de fonctionnement et de fusion doivent respecter les conditions
indiquées sur la figure I.28 pour une protection à temps indépendant ou sur la figure I.29
pour une protection à temps dépendant. Compte tenu de l’allure des courbes de
fonctionnement et de fusion :
 est minimale pour Id = Ir.
 Δt est minimal pour I = Icc .max .
Il suffit alors de vérifier que :
 If ≤ 0.8 Id pour Id = Ir.
 Δt ≥ 0.2s pour I = Icc .max .
Cours protection des réseaux électriques (Version 0) 32
t [s]
Courbe de fusion- Courbe de fonctionnement
fusible maximale de la protection

∆t ≥ 0,2s

I [A]
IfT ≤ 0,9Ir Ir

T : Temporisation de la protection.
Ir : Seuil de réglage de la protection.
If T : Valeur du courant pour laquelle le fusible coupe en un temps T

Figure I.28 : Sélectivité entre un fusible et une protection à temps indépendant


t [s]
Courbe de fusion- Courbe de fonctionnement
fusible maximale de la protection

If/Id ≤ 0,9

∆tmin ≥ 0,2s

I [A]
Ir Icc.max

Ir : Seuil de réglage de la protection


Icc. max : Courant de c-c maximal aux bornes aval du fusible
If : Courant de fusion du fusible
Id : Courant de fonctionnement de la protection

Figure I.29 : Sélectivité entre un fusible et une protection à temps dépendant

If/Id min : Point où le courant de fusion du fusible est le plus proche du courant activant la
protection (pour I compris entre In et Icc. max).
Δt min : Point pour laquelle la différence entre le temps d’activation de la protection et le temps
de fusion est minimale (pour I compris entre In et Icc. max) .
Cours protection des réseaux électriques (Version 0) 33
 Fusible en amont d’un disjoncteur
Ce cas se produit entre l’interrupteur-fusible HTA de la protection amont d’un
transformateur et le disjoncteur BT en aval.

La norme CEI 420 concernant les combinés interrupteurs-fusible impose que le courant de
court-circuit triphasé aux bornes du secondaire du transformateur provoque la coupure des
fusibles en un temps inférieur au temps d’ouverture de l’interrupteur provoqué par la fusion
des fusibles.

Il en résulte que pour des courts-circuits basse tension à proximité du transformateur le temps
de fusion des fusibles est inférieur à environ 36ms. Il n’est donc pas possible d’obtenir la
sélectivité entre le disjoncteur du tableau principal situé à proximité du transformateur et le
fusible.

Si les disjoncteurs du réseau BT sont temporisés, seuls ceux situés suffisamment loin du
transformateur peuvent être sélectifs avec le fusible. En effet, le courant de court-circuit est
alors suffisamment faible pour que le temps de fusion soit supérieur à la temporisation. Pour
que la sélectivité soit totale et sans risque d’altération du fusible, il faut que le temps de
fusion du fusible soit supérieur à 5 fois la temporisation du disjoncteur pour le courant de
court-circuit maximal aux bornes de celui-ci (Figure I.30).

Le non sélectivité du fusible avec les disjoncteurs BT proches du transformateur est un


désavantage important par rapport à la solution de protection par disjoncteur HTA.
t [s]
Courbe de fusion- Courbe de fonctionnement
fusible maximale de la protection

If/Id ≤ 0,9

∆tmin ≥ 0,2s

I [A]
Ir Icc.max

T : Temporisation du disjoncteur.
If : Courant de fusion du fusible pour Icc. max.
Icc. max : Courant de c-c maximal vu par le disjoncteur.

Figure I.30 : Sélectivité entre un fusible HTA amont et un disjoncteur BT aval.

Cours protection des réseaux électriques (Version 0) 34


7. Points à retenir
Dans ce chapitre, les points essentiels à retenir pour la protection des réseaux électriques :
1. Tous les éléments du réseau doivent être protégés en premier lieu contre les différents
défauts survenus et surtout les défauts de court-circuit entre phases et entre phases -terre.
2. Le système de protection est nécessaire pour protéger les équipements importants du
réseau électrique et des personnes, ainsi que pour assurer la stabilité et la continuité
d’exploitation du réseau électrique.
3. La sélectivité et la rapidité sont deux critères indispensables pour évaluer un système de
protection.
4. Le mode de sélectivité dépend de l’architecture et la structure des réseaux électriques.

Consulter le chapitre qui suit :


Chapitre II : Eléments du système de protection

Cours protection des réseaux électriques (Version 0) 35

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