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Les réseaux électriques représentent des investissements considérables consentis par les
compagnies d’électricité pour alimenter leurs clients dans les meilleures conditions de coût et de
qualité de service.
Les réseaux d’énergies électriques : sont constitués d'ouvrages triphasés, à savoir : des lignes
aériennes, des canalisations souterraines, des transformateurs de puissance, des jeux de barre, des
disjoncteurs, des interrupteurs, des sectionneurs, et d’autres équipements et moyens
complémentaires agencés suivant le schéma de la figure I.1.
Généralement, dans un réseau, on trouve les postes électriques. Un poste électrique est un
Cours protection des réseaux électriques (Version 0) 1
ensemble d’appareillage arrangé de sorte à :
– Faire transiter la puissance d’un niveau de tension à un autre, en général s’il s’agit d’un poste
de répartition ou de distribution, le poste sert à baisser la tension ;
– Réglage de la tension, comptage de puissance, surveillance, …etc.
Transport
Source 3 Source 2
G G
Source 4
Répartition
DG
Charge MT
Charges MT Industrie lourde,
ferroviaire, …etc
.
Source 5 Distribution
DG
Charges BT
Charges domestiques, Administrations, Etablissement,
Artisanats, Locaux commerciaux, …etc.
Figure I.1 : Schéma électrique monophasé équivalent d’un réseau électrique (vue générale)
Les domaines de tension sont définis selon la norme UTE C 18-510 ou NF C 18-510.
Ces niveaux de tension s’appliquent aux installations électriques.
Les valeurs des tensions assignées (ou nominales) correspondant à chaque niveau (Tableau I.1),
adoptées dans les différents pays, sont très diversifiées et trop nombreuses pour être toutes citées
; celles couramment utilisées en Algérie, sont les suivantes :
400 kV ; 220 kV ; 150 kV ; 90 kV ; 60 kV ; 30 kV et 10 kV ; 400 V ; 230 V
4. Zones de protection
Pour la protection, on divise le réseau électrique en zones délimitées par les disjoncteurs. Chaque
zone doit être correctement protégée par son propre groupe de relais protecteurs.
Les zones de protection se recouvrent pour ne laisser aucun élément important du réseau sans
protection.
Une zone de protection est déterminée pour inclure la partie (Alternateurs, Transformateurs, Jeux
de Barres, Lignes, Moteurs, …etc.) du réseau qui doit être protégée et le disjoncteur nécessaire
pour isoler cette partie du reste du réseau en cas de défaut.
La figure I.2 montre un système d'alimentation typique divisé en des zones de protection.
ZPJb
ZPTR Jb13
ZPG ZPL Jb2
TR1 TR2
Disj1 Disj11 Disj6 Disj7 Disj12 Disj2
G1 Y Y G2
TR3 TR4
Disj3 Disj13 Disj8 Disj9 Disj14 Disj4
G3 Y Y G4
TR5
Disj10 Disj11 Disj15 Disj5
Y G5
Jb45
Pour des raisons techniques et économiques évidentes, il n'est pas possible de construire des
réseaux exempts de défauts de fonctionnement ; ils sont, en particulier, exposés aux agressions
naturelles comme la foudre. Les réseaux sont donc affectés de perturbations qui peuvent mettre
en cause la pérennité du matériel et la qualité du service rendu et dont il faut chercher à
minimiser les conséquences.
Tout défaut apparaîtrai dans le réseau doit donc être identifié immédiatement afin d'isoler le plus
rapidement possible du réseau ; c'est l'objet de la protection des réseaux électriques.
Les différents types de défauts importants apparaissent dans un réseau électrique sont classés
comme suit :
Les courts-circuits
Les surtensions
Les surcharges
Les oscillations
Les déséquilibres
5.1. Courts-circuits
Les courts-circuits sont des phénomènes transitoires électromagnétiques, ils apparaissent
lorsque l’isolement entre deux conducteurs de tensions différentes ou entre un conducteur sous
tension et la terre est rompu. Les courts-circuits engendrent des courants à des valeurs très
importantes dans les éléments constituants le réseau.
Le courant de court-circuit (triphasé) est une donnée essentielle pour le dimensionnement des
équipements électriques. Les courts-circuits peuvent provoquer des dégâts économiques
importants s’ils ne sont pas éliminés rapidement par les systèmes de protection.
Caractéristique : les courts- circuits sont caractérisés par leur forme, leur durée et leur
intensité de courant.
Causes des courts-circuits
- Pour les Lignes aériennes : sont en particulier les perturbations atmosphériques (coup de
foudre, humidité, brouillard, tempêtes, rosée,…etc.), dépôts conducteurs sur les isolateurs
(charbon, sel), surtensions engendrées lors de certaines manœuvres, jet de pierres, chutes de
branches, balancement de conducteurs, rupture de manchons de raccordement, qui peuvent
créer un défaut de court-circuit.
- Pour les câbles souterrains : sont les agressions extérieures, mouvement de terrain, coup
de pioche, engins mécaniques de terrassement, infiltration d’humidité, qui entraînent des
défauts de court-circuit.
- Pour les machines électriques : vieillissement ou dégradation de l’isolant entre bobines
(enroulements), entre parties actives et masses. Alors, les isolants subissent des dégradations
conduisant à des défauts.
Court-circuit monophasé
L1 L1
L2 L2
L3 L3
Icc1 Icc2 Icc1 Icc2
G Idéf
G
Idéf
G
G
Causes
Contact avec une ligne de plus forte tension ;
Coupure brutale d’une ligne ;
Capacité des longues lignes à vide ;
Coups de foudre directs ou indirects
Conséquences
Vieillissement des isolants et claquage ;
Surcharge des lignes en cas de durée prolongée ;
Amorçage de court-circuit en cas de claquage des isolants.
5.3. Surcharges
La surcharge d’un appareil est caractérisée par un courant supérieur au courant admissible.
L’origine des surcharges sont :
Les courts-circuits ;
Les pointes de consommation ;
L’’introduction des charges importantes (augmentation soudain de la consommation).
Les surcharges provoquent des chutes de tension importantes, échauffement lent et progressif des
parties actives, des masses métalliques, des isolants et accélère le vieillissement des équipements
du réseau.
Le degré de déséquilibre est défini en utilisant la méthode des composantes de Fortescue par le
rapport de la composante inverse V1i (ou homopolaire V10) du fondamental à celui de la
composante directe du fondamental V1d.
V1i V10
Vi et V0
V1d V1d
Avantages
• Insensibilité importante aux phénomènes harmoniques, aux surtensions et aux
Inconvénients
• encombrement important.
• inadaptation avec l'augmentation des puissances de court-circuit.
• fragilité de certaines pièces mécaniques.
• Le temps de fonctionnement de ces relais est relativement lent. L'écart de temps entre un
défaut proche avec un courant de court-circuit élevé et un courant de défaut en limite de
réglage est très important. Une sélectivité de temps doit donc tenir compte de cette
contrainte.
6.2. Protection Analogique
Le développement de l’électronique a poussé les concepteurs de protections vers l’utilisation des
composants électroniques discrets et les relais statiques. Ces protections, sont apparues sur le
marché dans les années 70, elles sont basées sur le principe de la transformation de variables
électriques du réseau, fournies par des transformateurs de courant et de tension, en signaux
électriques de faible voltage qui sont comparés à des valeurs de référence (points de réglage).
Ces modèles utilisent dans leurs conceptions des transistors planaires en silicone très fiables ce
qui permet une réduction de l’encombrement.
Avantage
Les TC (transformateur de courant) et TP (transformateur de potentiel ou tension (TT))
ont une très faible consommation.
Les équipements statiques sont plus sensibles aux défauts très résistifs.
Le temps de fonctionnement du relais est plus court et plus régulier.
Une meilleure précision de détection des différents seuils (démarrage, déclenchement).
Inconvénients
Grande puissance consommée en veille.
Cours protection des réseaux électriques (Version 0) 8
Faible sécurité de fonctionnement (Pas de fonction d’autocontrôle ce qui ne permet pas
de la détection et l’affichage en cas de défaut interne).
Avantage
Les relais numériques sont capables d'effectuer des autocontrôles (ce qui permet une
détection et un affichage en cas de défaut).
Ils sont équipés d'un écran d'affichage à cristaux liquides sur la face avant afin de
vérifier le fonctionnement en local.
Possibilité de configurer la protection depuis un micro-ordinateur via deux type de
liaisons de communication liaison Séries et liaison Ethernet, et de les connecter à un
système de Contrôle Commande Numérique (CCN) qui gère le poste.
Inconvénients
Les relais consomment pratiquement la même énergie qu'ils soient sollicités ou non.
Ceci a conduit à augmenter la capacité des batteries d'accumulateurs du service
auxiliaires.
Les appareils sont sensibles aux phénomènes transitoires rapides. Ils exigent
l'utilisation de câbles blindés mis à la terre aux deux extrémités
Objectifs
Les défauts électriques et en particuliers les courts-circuits font courir un danger : aux personnes,
aux équipements électriques présents sur le réseau et à la fourniture d'électricité en termes de
stabilité et de continuité.
En effet, en cas de court-circuit, un courant très important circule dans le réseau : nettement plus
grand que celui nominal, tandis que la tension chute fortement. S'il n'est pas rapidement éliminé,
Cours protection des réseaux électriques (Version 0) 9
les générateurs électriques qui alimentent le réseau peuvent s'emballer, les pertes joules causées
par le courant peuvent provoquer des dommages importants sur les équipements électriques par
échauffement des conducteurs. Par ailleurs, la baisse de tension qu'ils causent nuit à la qualité de
l'électricité.
Les surtensions, permanentes ou transitoires, mettent quant à elles en danger les personnes se
trouvant à proximité d'installations électriques. Les surcharges sur les lignes à haute tension
dilatent les conducteurs, provoquant un abaissement de la flèche entre les pylônes. En clair, la
distance entre les conducteurs et le sol diminue, sans protection un court-circuit peut survenir,
mettant également en danger les biens et les personnes.
Défauts électriques
Comme son nom l'indique une protection électrique permet de protéger contre les défauts
électriques. Il convient de les identifier correctement afin de définir correctement la protection
adéquate. Les défauts possibles survenus sur l’ensemble des équipements d’un réseau électrique
(à partir de la production jusqu’au consommateur) sont :
- Court-Circuit phase-terre (monophasé).
- Court-Circuit triphasé et biphasé isolé ou à la terre.
- Choc de foudre.
- Choc de manœuvre.
- Surtension.
- Défaillance du disjoncteur.
- Défaut à la masse.
- Surcharge thermique.
- Sur-fluxage.
- Perte de synchronisme.
- Baisse de fréquence importante.
5.1. Rapidité
Les courts-circuits sont donc des incidents qu’il faut éliminer le plus vite possible, c’est le rôle
des protections dont la rapidité de fonctionnement et des performances prioritaires.
5.2. Sélectivité
La sélectivité est une capacité d’un ensemble de protections à faire la distinction entre les
conditions pour lesquelles une protection doit fonctionner de celles où elle ne doit pas
fonctionner.
La sélectivité est dite partielle si les défauts F1, F2, F3 ou F4 entrainent le fonctionnement du
disjoncteur DP.
J.B D1 F1
Récepateur1
RP_L1
D2 F2
Récepateur2
DP
S RP_L2
D3 F3
Récepateur3
RP_L3
D4 F4
Récepateur4
RP_L4
Une installation dotée d’une protection non sélective expose à des risques de diverses
gravités (risque d’endommager l’outil de production dans les processus continus…).
5.3. Sensibilité
La protection doit fonctionner dans un domaine très étendu de courants de courts-circuits entre :
Le courant maximal qui est fixé par le dimensionnement des installations et est donc
parfaitement connu,
Un courant minimal dont la valeur est très difficile à apprécier et qui correspond à un court-
circuit se produisant dans des conditions souvent exceptionnelles.
Une protection a un fonctionnement correct lorsqu’elle émet une réponse à un court-circuit sur le
réseau en tout point conforme à ce qui est attendu.
La fiabilité d’une protection, qui est la probabilité de ne pas avoir de fonctionnement incorrect
(éviter les déclenchements intempestifs), est la combinaison de :
- La sûreté : qui est la probabilité de ne pas avoir de défaut de fonctionnement.
- La sécurité : qui est la probabilité de ne pas avoir de fonctionnement intempestif.
Une protection ampèremétrique (Figure I.8) est disposée au départ de chaque tronçon : son seuil
est réglé à une valeur inférieure à la valeur du courant de court-circuit minimal provoqué par un
défaut sur la section surveillée, et supérieure à la valeur maximale du courant provoqué par un
défaut situé en aval (au-delà de la zone surveillée).
Avantages
Ainsi réglée, chaque protection ne fonctionne que pour les défauts situés immédiatement en aval
de sa position (à l’intérieur de la zone surveillée), elle est insensible aux défauts apparaissant au-
delà. Par contre, pour des tronçons de lignes séparés par un transformateur, ce système est
avantageusement utilisé car il est simple, de cout réduit et n’exige pas de temporisation (rapide,
déclenchement sans retard).
Inconvénients
La protection située en amont (A) n’assure pas le secours de la protection située en aval (B).
De plus, en pratique, il est difficile de définir les réglages de deux protections en cascade (tout en
assurant une bonne sélectivité) lorsque le courant de court-circuit ne décroît pas de façon notable
entre deux zones voisines ; ceci est le cas en moyenne tension, sauf pour des tronçons avec
transformateur.
Application
L’exemple suivant concerne la protection ampèremétrique d’un transformateur entre deux
tronçons de câble.
Le réglage Is de la protection à maximum de courant vérifie la relation :
1,25 IccBmax < IsA < 0,8 IccAmin
La sélectivité entre les deux protections est assurée.
Source (un poste Source (un poste
ou une arrivée) ou une arrivée)
Relais de A Relais de
TC protection 51
TC protection 51
IsA, TA IsA, TA
F
TR
TR
Disj
B Relais de
TC protection 51
Charge F IsB, TB
Condition : IsA<IccAmin
Condition : IsA>IccBmax
Charge
Figure I.8 : Fonctionnement d’une sélectivité ampèremétrique
B
A
TB
TA
I [A]
IsB IccB IsA IccA
max min
Figure I.9 : Courbes de sélectivité
5.2.2. Sélectivité chronométrique
Dans ce type de sélectivité, la notion de temps associée à la grandeur contrôlée qui est le courant:
une temporisation est affectée volontairement à l’action des dispositifs de protection
ampérométrique.
Les temporisations déterminées pour obtenir la sélectivité chronométrique sont activées lorsque
le courant dépasse les seuils des relais. Il faut donc que les réglages des seuils soient cohérents.
Ces temporisations sont d’autant plus longues que le relais est plus proche de la source.
Pour cela, les seuils d’intervention sont définis avec des temps de fonctionnement croissants de
l’aval vers l’amont. Ainsi, en amont d’un défaut plusieurs dispositifs sont sensibilisés
(redondance), et lors d’un défaut seule la protection située immédiatement en amont de celui-ci
déclenche : le défaut n’est alors plus alimenté et les autres protections cessent de le «voir» avant
d’atteindre le terme de leurs temporisations respectives.
Ainsi, sur le schéma (Figure I.10), le court-circuit représenté est vu par toutes les protections (en
A, B, C, et D). La protection temporisée D ferme ses contacts plus rapidement que celle installée
en C, elle-même plus rapide que celle installée en B.
La différence T des temps de fonctionnement entre deux protections successives est l’intervalle
de sélectivité. Il doit tenir compte (Figure I.11) :
- du temps de coupure Tc du disjoncteur en aval, qui inclut le temps de réponse de
l’appareil à l’ouverture et le temps d’arc,
- des tolérances de temporisation dT,
- du temps de dépassement de la protection en amont : tr,
- d’une marge de sécurité m.
T doit donc satisfaire à la relation : T Tc + tr + 2dT + m
Compte tenu des performances actuelles de l’appareillage et des relais, on adopte pour T une
valeur de 0,3 s.
Cours protection des réseaux électriques (Version 0) 15
TR
A Relais de protection
TC 51
JB(A) TA=1.1s
B Relais de protection
TC 51
JB(B) TB=0.8s
C Relais de protection
TC 51
TC=0.5s
JB(C)
D Relais de protection
TC 51
TD=0.2s
Défaut entre
phases
TB TA
Intervalle de sélectivité t
Avantages
Ce système de sélectivité a deux avantages :
- il assure son propre secours ; par exemple si la protection D est défaillante, la protection C est
Cours protection des réseaux électriques (Version 0) 16
activée par T plus tard,
- il est simple.
Inconvénients
Par contre, lorsque le nombre de relais en cascade est grand, du fait que la protection située le
plus en amont a la temporisation la plus longue, on aboutit à un temps d’élimination de défaut
prohibitif et incompatible avec la tenue des matériels au courant de court-circuit, ou avec les
impératifs extérieurs d’exploitation, (raccordement au réseau électrique d’un distributeur par
exemple).
Application
Cette sélectivité est utilisée dans les réseaux en antenne (Figure I.12).
Les temporisations déterminées pour obtenir la sélectivité chronométrique sont activées lorsque
le courant dépasse les seuils des relais. Il faut donc que les réglages des seuils soient cohérents.
A Relais de
TC protection 51
IsA, TA
JB(A)
Relais de
B
TC protection 51
IsB, TB
JB(B)
Relais de
C
TC protection 51
IsC, TC
Défaut entre
phases
TA
∆t
TB
∆t
TC
I [A]
IsC IsB IsA IccC IccB IccA
max max max
∆t
∆t
I [A]
IsC IsB IsA IccC IccB IccA
max max max
Lorsqu’un défaut apparaît dans un réseau en antenne, le courant de défaut (court-circuit) circule
du point de défaut jusqu’à la source :
Les protections en amont du défaut sont sollicitées,
Dans le système de sélectivité logique, à chaque disjoncteur est associée une protection apte à
émettre et à recevoir un ordre d’attente logique. Lorsqu’une protection est sollicitée par un
courant de défaut.
- Elle émet un ordre d’attente logique à la protection située directement en amont,
- Elle provoque le déclenchement du disjoncteur associé, si elle n’a pas reçu d’ordre
d’attente logique par une autre protection.
La figure I.15 décrit de façon simplifiée une distribution en antenne avec utilisation d’une
protection basée sur le système de sélectivité logique.
TR
TC A
Relais de protection 51
JB(A)
B
TC Relais de protection 51
JB(B)
Attente
logique
C
TC Relais de protection 51
JB(C)
D
TC Relais de protection 51
Défaut entre
phases
Mode de fonctionnement
L’échange d’informations logiques entre protections successives permet la suppression des
intervalles de sélectivité, et donc de réduire considérablement le retard de déclenchement des
disjoncteurs situés les plus près de la source.
En effet, dans un réseau en antenne, les protections situées en amont du point de défaut sont
sollicitées, celles en aval ne le sont pas ; cela permet de localiser sans ambiguïté le point de
défaut et le disjoncteur à commander.
Disj
A TA
TC IsA
inst.
Attente logique
TB+T3
Disj (secours)
B TB
TC IsB
inst.
F
Charge
Figure I.16 : Fonctionnement d’une sélectivité logique
Avantages
Le temps de déclenchement est indépendant de la position du défaut dans la cascade de
sélectivité, et du nombre de protections en cascade.
Ainsi est-il possible d’obtenir la sélectivité entre une protection amont de temporisation faible et
Cours protection des réseaux électriques (Version 0) 20
une protection aval de temporisation élevée ; on peut par exemple prévoir une temporisation plus
réduite à la source que près des récepteurs. De plus, ce système intègre par conception un
secours.
Inconvénients
Ce dispositif nécessite la transmission des signaux logiques entre les différents étages de
protection, donc l’installation de filerie supplémentaire ; cette contrainte est forte lorsque les
protections sont éloignées, par exemple dans le cas de liaisons longues (plusieurs centaines de
mètres).
Application
Ce principe est souvent utilisé pour protéger des réseaux MT comportant des antennes avec de
nombreux étages de sélectivité.
Les dispositifs de protection directionnelle de «terre» peuvent ainsi faire la distinction entre les
éléments sains et celui qui est en défaut (Figure I.18).
TR
JB
D3 D4
C2
TC TC
Défaut
TC TC
D1 D2
C1
JB
TT
Départs
Sur une même liaison un dispositif directionnel est plus rapide (» 250 ms) qu’un dispositif à
maximum de courant, d’où une sélectivité : ici, il y a déclenchement en C1 puis en C2.
A noter que si ces liaisons sont remplacées par deux transformateurs en parallèle, le principe
reste identique.
TR1 TR2
TC TC
D1 D2
Protection directionnelle
de courant phase
D12
TT TT
Arrivée 1 Arrivée 2
Courant résiduel généré par le
point neutre de chaque
transformateur sain en TR1 TR2
présence d'un défaut
TC TC
D1 D2
D12
TT TT
Départs Départs
Figure I.18 : Une protection directionnelle de courant de défaut «terre» permet de discriminer le
transformateur en défaut (a), ou être insensible à un défaut sur un départ (b).
Ce même principe s’applique à des alternateurs couplés sur un même réseau et ayant leurs
points neutre reliés à la terre.
Nota : Dans ce dernier cas, pour réaliser la sélectivité sans protection directionnelle, une autre
solution est aussi utilisée. Elle exploite des protections ampèremétriques de défaut «terre». Mais
le seuil Is de ces protections doit satisfaire à : Icdépart < Is < ∑Icinstallation
avec : Ic : courant capacitif, Is : intensité du seuil.
Outre la mesure de courants et de tensions, ce type de protection mesure aussi le déphasage pour
déterminer la puissance : P 3.U .I .cos
Avantage
La solution employée est simple et utilisable dans de nombreux cas et surtout aux niveaux des réseaux à
des arrivées en parallèle et des réseaux bouclés.
Inconvénient
Le dispositif nécessite l’utilisation en plus des transformateurs de tension qui serviront de référence de
phase pour la détermination du sens du courant (ou sens d’écoulement).
Application
Ce principe est utilisé pour protéger des arrivées en parallèle, des réseaux en boucle fermée, ou certains
cas de protection contre les défauts à la terre.
Dans un réseau bouclé, où un défaut est alimenté par les deux extrémités, il faut utiliser une protection
sensible au sens d’écoulement du courant de défaut pour pouvoir le localiser et l’éliminer de façon
Cours protection des réseaux électriques (Version 0) 24
sélective : c’est le rôle des protections directionnelles à maximum de courant.
Arrivée
TR
Protection directionnelle du
courant résiduel.
D
Figure I.19 : L’emploi de dispositifs de protection directionnelle de courant de défaut «terre» dans une
installation comportant des départs de grande longueur permet de distinguer le départ en défaut des
départs sains.
D3 D4
Relais de Relais de
TC protection TC protection
I> I>
TR1 TR2
Icc1 Icc2
Défaut
A
Relais de Relais de
TC protection TC protection
I I
D1 TT D2
Icc2
JB
Départs
Figure I.20 : Sélectivité directionnelle pour les défauts entre phases d'un réseau à deux arrivées en
parallèle.
TC D D TC
Ie Is
Zone
protégée
Iem Ism
Relais différentiel
87
∆I
Inconvénients
Le coût de l’installation est important.
La mise en œuvre du dispositif est délicate.
Il faut prévoir une fonction de secours à maximum de courant.
La mise en œuvre de ce type de protection impose aussi certaines contraintes : une
consommation en plus des transformateurs de mesure TC leurs emplacements nécessitent
une étude de conception et de réalisation préalable.
D1
Relais
A
TC 51 IsA1, TA1
51 IsA2, TA2
t [s]
B A Zone
protégée
TA2 D2
∆T
TB
TA1
B Relais
TC
I [A] 51 IsB, TB
IsB IsA2 IccB IsA1 IccA
D1
A 51 51
TC
IsA, TA1 IsA, TA2
t [s]
B A
D2
TA2
∆T
TB
B TB
TA1
TC IsB
IsA IccB IccA
I [A] T=0
IsB
D2
B
TC 51 0,7s 1,0s
C
TC 51 0,1s 0,7s
D3
JB2
D4
D
TC 51 0,4s 0,4s
Figure I.24 : Comparaison des temps de déclenchement entre sélectivité mixte et sélectivité
chronométrique
Source
JB
H1 H2
Relais Relais
TC 51 TC 51
TR1 TR2
Icc1
Défaut
A
Relais Relais
TC 67 TC 67
D1 TT D2
JB
Départs
Défaut côté D2 :
- ouverture en D2 et B,
- D1 est bloqué par B (AL : attente logique).
TC Relais AL Relais TC
51 51
D1 D2
Relais 67
TT
Vréf
B
JB1 JB2
TC
Départs Départs
TC Relais AL Relais TC
51 51
D1 D2
Relais 67
TT
Vréf
B
JB1 JB2
TC
Départs Départs
Figure I.26 : Sélectivités logique + directionnelle
A Relais
TC 51 IsA, TA
D1
Zone Relais
protégée 87
D2
B Relais
TC
51 IsB, TB
∆t ≥ 0,2s
I [A]
IfT ≤ 0,9Ir Ir
T : Temporisation de la protection.
Ir : Seuil de réglage de la protection.
If T : Valeur du courant pour laquelle le fusible coupe en un temps T
If/Id ≤ 0,9
∆tmin ≥ 0,2s
I [A]
Ir Icc.max
If/Id min : Point où le courant de fusion du fusible est le plus proche du courant activant la
protection (pour I compris entre In et Icc. max).
Δt min : Point pour laquelle la différence entre le temps d’activation de la protection et le temps
de fusion est minimale (pour I compris entre In et Icc. max) .
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Fusible en amont d’un disjoncteur
Ce cas se produit entre l’interrupteur-fusible HTA de la protection amont d’un
transformateur et le disjoncteur BT en aval.
La norme CEI 420 concernant les combinés interrupteurs-fusible impose que le courant de
court-circuit triphasé aux bornes du secondaire du transformateur provoque la coupure des
fusibles en un temps inférieur au temps d’ouverture de l’interrupteur provoqué par la fusion
des fusibles.
Il en résulte que pour des courts-circuits basse tension à proximité du transformateur le temps
de fusion des fusibles est inférieur à environ 36ms. Il n’est donc pas possible d’obtenir la
sélectivité entre le disjoncteur du tableau principal situé à proximité du transformateur et le
fusible.
Si les disjoncteurs du réseau BT sont temporisés, seuls ceux situés suffisamment loin du
transformateur peuvent être sélectifs avec le fusible. En effet, le courant de court-circuit est
alors suffisamment faible pour que le temps de fusion soit supérieur à la temporisation. Pour
que la sélectivité soit totale et sans risque d’altération du fusible, il faut que le temps de
fusion du fusible soit supérieur à 5 fois la temporisation du disjoncteur pour le courant de
court-circuit maximal aux bornes de celui-ci (Figure I.30).
If/Id ≤ 0,9
∆tmin ≥ 0,2s
I [A]
Ir Icc.max
T : Temporisation du disjoncteur.
If : Courant de fusion du fusible pour Icc. max.
Icc. max : Courant de c-c maximal vu par le disjoncteur.