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Du lundi 31 janvier au dimanche 6 février 2011 Supplément hebdomadaire n°274 - GRATUIT - Email : suppeco@elwatan.com/Tél. - Fax : 021 65 58 66
PHOTO : B. D. R.
MÊME SI SES RÉSERVES ÉNERGÉTIQUES LUI DONNENT ENCORE UN SURSIS DE QUELQUES ANNÉES, L’ALGÉRIE A sur la stratégie à développer pour promouvoir les énergies renouvelables. Une stratégie dont on ignore
BIEN FINI PAR COMPRENDRE QUE L’APRÈSPÉTROLE SE PRÉPARE DÈS À PRÉSENT. La réflexion autour du déve- encore les détails tant le programme prévu par le gouvernement en la matière n’a pas encore été
loppement des énergies renouvelables (ENR) s’est accélérée au cours des derniers mois, bien qu’à approuvé par le Conseil des ministres. Le ministre de l’Energie et des Mines, Youcef Yousfi, a fait
l’instar de la question des exportations hors hydrocarbures, le débat autour de l’après-pétrole a été savoir au début du mois de janvier que ce programme sera mis en œuvre à partir du premier trimestre
engagé depuis de longues années. Courtisée par les initiateurs du mégaprojet Desertec, l’Algérie a 2011. Il porte sur plus d’une soixantaine de projets et vise à l’horizon 2030 à porter la part des éner-
choisi de réserver sa réponse. Cela ne l’empêche pas toutefois d’avoir, semble-t-il, sa propre vision gies renouvelables dans la production d’électricité à 40%. Lire en pages 6-7
Notation de la Coface
Le risque de solvabilité
de l’Algérie est mitigé
L’Algérie compte parmi les pays les plus et de gaz», sa «situation financière exté- «en deçà en fait du potentiel du pays», LES MESURES SUR L’IMPORTATION
rieure solide avec un très faible endette- estime-t-on. Selon les prévisions de cette PRÉOCCUPENT LA COFACE
«sensibles» sur le plan politique avec un ment extérieur et d’énormes réserves de agence française, «la production d’hydro- «Les mesures restrictives visant les impor-
environnement des affaires «moyen» et change» et une «politique d’investisse- carbures devrait peut progresser». La tations et les investissements étrangers ont
une solvabilité «difficile» en dépit d’une ments publics visant une diversification bonne nouvelle, selon la même source, été introduites dans le cadre de la loi de
de l’économie», selon son rapport 2011. «les secteurs hors hydrocarbures devraient finances complémentaire (LFC) de juillet
stabilité politique affichée, une dette Or, la Coface se base, entre autres, sur les encore enregistrer une bonne performan- 2009», lit-on dans le rapport. Et même si
publique modérée et une situation indicateurs macroéconomiques internes, ce, principalement grâce à la poursuite du «la LFC de fin août 2010 a légèrement
financière extérieure solide, lit-on sur le donc des données rendues publiques par vaste programme d’investissements assoupli certaines de ces mesures, tout en
l’Etat. Dans certains cas, elle recourt à des publics (infrastructures et habitat)». introduisant de nouvelles dispositions
rapport 2011 de la Coface sur l’Algérie. données externes sans en préciser l’origi- Néanmoins, la croissance hors hydrocar- contraignantes», signale-t-on de même
ne pour noter le pays. Mais l’Algérie est bures représente une part plus réduite du source. Pour elle, «ces restrictions ont
Par es perspectives politiques et écono- «fortement dépendante envers le secteur PIB et contribue donc modérément à la pour but de protéger les intérêts économi-
Fella Midjek
L miques peuvent être marquées par
quelques fragilités» qui pourraient
conduire à un défaut de paiement restant
des hydrocarbures, et le «poids économi-
que excessif du secteur public, avec un
«taux de chômage élevé, des jeunes parti-
culièrement » et une «fragilité de l’envi-
croissance globale de l’économie,
conclue-t-on de même source. L’agence
rassure quant au déficit budgétaire qui
s’est tassé en 2010 et qui perdurera en
ques du pays et de promouvoir les indus-
tries nationales», reprenant ainsi les argu-
ments des officiels en Algérie. Mais «elles
toutefois «acceptable», avec une notation semblent néanmoins peu propices à
«A4» pour le «risque pays», alors que la ronnement des affaires, faiblement incita- 2011 mais grâce au fonds de régulation l’amélioration du climat des affaires et au
note «B» renseigne sur un environnement tif pour les firmes étrangères». En prin- des recettes (FRR) alimenté par la fisca- développement du secteur privé», estime
des affaires «moyen» où de multiples cipe, la notation mesure la solvabilité lité pétrolière, il sera comblé. Ainsi, la la Coface. Enfin, les entreprises algérien-
facteurs comme «la fiabilité et la disponi- d’un pays qui sert de repère aux exporta- Coface rejoint le discours des officiels nes du secteur public comme du privé
bilité des bilans d’entreprise sont très teurs vers celui-ci. Elle est un repère dans algériens à ce propos d’autant que «le ainsi que leurs fournisseurs étrangers
variables», «le recouvrement de créances le commerce international, mais certains pays bénéficie, en outre, d’un endette- n’ont pas souhaité répondre au sujet de
est parfois difficile», accompagnés d’ins- opérateurs s’y réfèrent dans le cadre de ment public modéré qui lui fournit une cette notation. F. M.
titutions qui présentent certaines fragilités l’investissement, notamment pour le «ris- marge de manœuvre».
et un climat où «les entreprises évoluent que pays». Les entreprises étrangères sui-
dans un cadre instable ou peu perfor- vent de très près la notation de l’Algérie
mant», selon les explications de l’expert mais celle-ci n’est pas déterminante dans
ses décisions d’engagement dans des par-
Principaux indicateurs économiques
financier, Liès Kerrar, dans ce dossier qui
tente de revenir sur cette notation de l’Al- tenariats, comme le souligne Jean Jacques 2008 2009 2010(e) 2011(p)
Royant, directeur de la coopération inter-
gérie par la Coface.
nationale dans le groupement français des Croissance économique (%) 3,0 2,2 3,8 3,7
EN TANT QUE PAYS PÉTROLIER, entreprises parapétrolières très présentes Solde public/PIB (%) 3,5 -6,8 -4,0 -4,5
L’ALGÉRIE DEVRA AMÉLIORER LE en Algérie.
CLIMAT DES AFFAIRES Solde courant/PIB (%) 20,1 -1,3 4,5 2,5
L’OPTIMISME DE LA COFACE POUR
Avec une population de 35,5 millions 2011 Dette extérieur/PIB (%) 3,7 4,4 3,8 3,4
d’habitants et un produit intérieur brut
(PIB) de 158 969 millions de dollars, En 2011, selon l’appréciation de la Réserves en mois 30,9 30,9 33,2 31,2
l’Algérie est considérée comme un pays Coface, qui maintient depuis trois ans la
même note risque pays «A4» en passant
d’importations
politiquement «stable». Selon les analyses
de la Coface, les points forts de l’Algérie de «B», la croissance globale devrait être (e) Estimations (p) prévisions
sont l’«importance des réserves de pétrole du même ordre (3,7%) qu’en 2010 (3,8%), Source : Rapport 2011 de la Coface
L
’Etat décide d’un énième
me dans ce cas. Nous avons quelques lopper, même si toutes les entreprises tionnel des entreprises publiques plus
assainissement des entre-
entreprises publiques superbement n’ont pas profité de ce second disposi- risqué et plus aléatoire qu’il ne devrait
prises publiques. L’objectif
bien gérées. Nous avons été étonnés, tif. Enfin, une objection récurrente l’être. L’immixtion dans les priorités de
de cet écrit n’est pas de
dans nos différents diagnostics, de concerne l’absence d’investissements gestion est si forte que la décision
débattre de l’opportunité
trouver quelques entreprises publiques de modernisation au cours des assai- interne est paralysée. Comment gar-
d’une telle mesure ni de
avec des pratiques managériales qui nissements passés. Mais les entreprises der nos meilleurs managers dans les
ses probabilités de succès. La science
n’ont rien à envier aux entreprises ont été dotées d’actifs dans le passé. entreprises publiques lorsque les fir-
et l’expérience mondiale ont déjà tran-
internationales. Malheureusement, ces Où sont passés les amortissements ? mes internationales les attirent avec
ché la question. Mis à part une poi-
cas sont loin d’être nombreux. Ils Ces derniers sont supposés reconsti- des salaires cinq à dix fois supérieures
gnée d’entreprises qui vont s’amélio-
représenteraient 10 à 15% du total des tuer les actifs lors de leur détérioration. et nos entreprises ne sont pas habili-
rer, la vaste majorité va se retrouver à
entreprises, le reste ayant des systèmes On les investit prudemment de sorte à tées à réagir ?
la case départ dans trois ou quatre
de management si défectueux que les en disposer le moment voulu. Mais la
ans. Personne, nulle part dans le CONCLUSION
assainissements les plus coûteux ne plupart de nos entreprises avaient dila-
monde, n’a su faire fonctionner effica-
peuvent rien contre leurs dérapages. pidé ces ressources et responsabilisent Au niveau macroéconomique nous
cement un vaste secteur public qui
Alors, les causes évoquées sont des jus- les pouvoirs publics sur leurs propres avons développé une culture qui
investit les secteurs non stratégiques
tifications vides de sens. défaillances. C’est l’équivalent d’un occulte l’input. On analyse unique-
comme le tourisme, l’agroalimentaire,
Prenons le cas des insuffisances de fermier qui se nourrit de ses grains de ment l’output. Une croissance écono-
le bâtiment, etc. Ceci n’exclut guère la
fonds propres au démarrage des semences. Il n’aura plus rien à planter mique de 6% est jugée bonne même
possibilité de disposer d’un secteur
entreprises publiques. Beaucoup de pour semer. si l’Etat injecte 30% du PIB pour l’ob-
public réduit aux entreprises stratégi-
nos financiers ne savent pas que nos tenir. Nous avons là une caractéristi-
ques, de service public ou de mono- LES VÉRITABLES CAUSES
entreprises sont dans la norme inter- que fondamentale de l’analyse macro-
poles naturels. Le cas de la Chine est
nationale. Une analyse de la structure Les origines de la crise de la défaillan- économique en Algérie. Mais nous
édifiant. Le pays privatise graduelle-
financière des entreprises mondiales ce d’une grande partie de nos entre- avons une autre défaillance dans nos
ment ses grands ensembles pour amé-
montre que leur financement est assu- prises publiques sont ailleurs. La finan- analyses microéconomiques. On ramè-
liorer davantage son efficacité écono-
ré entre 80 à 85% par des crédits ban- ce d’entreprise a comme fonction ne tout à la dimension financière, alors
mique. Mais la taille, les activités et les
caires. Les fonds propres représentent d’enregistrer et de garder la mémoire que cette dernière n’est qu’une fonc-
conditions d’efficacité d’un secteur
moins de 20% du total de l’actif. Cette des résultats des décisions prises. Il est tion d’enregistrement des conséquen-
public seront débattues ultérieure-
situation est la même au démarrage rare que les aspects financiers consti- ces des décisions managériales, marke-
ment. Nous allons commenter quel-
qu’en cours de croissance. Cet état de tuent en eux-mêmes les causes des ting, production et le reste. L’essence
ques mécanismes financiers qui
fait est très normal. Une bonne entre- défaillances. Les statistiques mondiales des problèmes de notre secteur public
seraient, aux yeux de plusieurs analys-
prise utilise toutes ses capacités, rem- des faillites montrent que les modes réside dans sa centralisation, sa culture
tes, les grands coupables des déficits
bourse ses intérêts et se développe de financement constituent moins de bureaucratique et l’éviction de l’effica-
des entreprises publiques. La nouveau-
normalement. Il en est de même pour 7% des banqueroutes. Alors, quelles cité comme critère suprême de pro-
té des assainissements actuels réside
un pays dont la vaste majorité des sont les genèses essentielles des dys- motion et de rémunération des res-
dans les fonds dégagés pour moderni-
entreprises maîtrise leur management. fonctionnements ? La première cause sources humaines qui le composent. Si
ser les équipements de production.
Le développement de la Corée du Sud causante est l’instauration d’une cultu- on n’introduit pas une révolution
Beaucoup pensent que c’est suffisant,
a été financé en grande partie par re managériale déconnectée des per- managériale et des politiques publi-
car les dispositions passées avaient
l’endettement extérieur. On apprend formances. Tout concourt à rendre ques d’un genre nouveau dans ce sec-
exclu cette éventualité.
aux managers financiers qu’une entre- l’efficacité des entreprises secondaires teur, aucun montant d’assainissement
MÉCANISMES FINANCIERS prise non endettée est une entreprise par rapport à des considérations admi- ou d’investissement ne serait suffisant
mal gérée. Elle ne profite pas de l’effet nistratives ou politiques. Ainsi, les pour le remettre sur les rails. Pour gué-
ÉVOQUÉS levier (la différence entre la rentabilité managers ne sont pas nommés en rir un mal, il faut s’attaquer aux causes
Les financiers ont convaincu les res- des projets et les taux d’intérêt bancai- fonction de critères transparents, non aux symptômes. Les structures
ponsables publics que les causes res). L’excuse d’un endettement trop objectifs et universels qui sont : la for- financières sont des symptômes qui
essentielles des déséquilibres des élevé n’est pas recevable d’un point mation, l’expérience et les résultats éclairent très peu sur les causes. La
entreprises publiques sont surtout de vue managérial. Le second repro- prouvés au cours des leur parcours de culture managériale, qui s’est enraci-
d’ordre pécuniaire. Une «culture che concerne les jeux d’écriture comp- gestionnaires. Les managers se disent née dans ce secteur, est la cause réelle
managériale» très particulière s’est tables qui ne donnent point à l’entre- consciemment ou inconsciemment de ses déséquilibres. Il faudrait donc
ancrée dans les habitudes de penser et prise des ressources pour se dévelop- «Notre carrière dépend très peu de changer radicalement cette dernière
de faire des entreprises publiques. On per. Là aussi, il faudrait faire la part des nos performances. Mais on nous juge pour espérer un retour sur investisse-
a rationalisé un processus de raisonne- choses. Effacer les dettes d’une entre- surtout sur l’obéissance aux injonc- ment acceptable. Mais si l’on espère
ment logique qui extrait l’entreprise prise n’est pas rien. D’énormes res- tions.» Alors la mort dans l’âme, ils que les mêmes personnes et les
de ses responsabilités. Parmi les méca- sources financières avaient été dépen- vont consacrer tous leurs efforts à sui- mêmes causes, dotées de plus de
nismes souvent décriés par les finan- sées. On les efface. C’est l’argent du vre des directives plutôt que de gérer, fonds, produiront les résultats diffé-
ciers nous notons : contribuable. Dans les pays dévelop- même s’ils détestaient de telles prati- rents, on se leurre profondément.
1- Les entreprises publiques ont été pés l’Etat rééchelonne et/ou garantit ques. Plutôt que d’enraciner une Alors la véritable question est la sui-
érigées avec des fonds propres insuffi- de nouvelles dettes mais le Trésor ne culture d’efficacité, nous avons encou- vante : «La culture managériale va-t-
sants (10 à 20%) de l’investissement prend pas en charge les fonds dépen- ragé des procédés de soumission aux elle être profondément modifiée ou
global ; sés par les entreprises publiques ou dictats administratifs. Nous avons là pas au sein de nos entreprises publi-
2- Les assainissements répétés ont sur- privées. Racheter les dettes d’une l’essence de la faillite du secteur public ques ?»? A. L.
tout été des écritures comptables ; entreprise, même publique, par le économique. Cette «loi» est valable PH. D. en sciences de gestion
6 ÉNERGIE El Watan ÉCONOMIE - Du 31 janvier au 6 février 2011
Allemagne, les entreprises, qu’el- il faut toujours que la part algé- qui date de l’année dernière et je Desertec, il y aura à moyen terme
les soient des PME ou de grandes rienne soit supérieure à 50%. Cela peux vous dire qu’il a été entendu aussi une croissance des échanges
sociétés, sont tout à fait disposées veut dire qu’à moyen et long ter- en Allemagne et à Bruxelles au au niveau des petites et moyen-
à entreprendre un échange de mes, ces technologies-là passeront niveau de l’Union européenne. Je nes entreprises dans le domaines
savoir-faire et un transfert tech- sous le co-contrôle des acteurs et Oliver Druke pense qu’aujourd’hui avec l’Al- des énergies renouvelables. Les
nologique avec leurs homologues des industriels algériens. Ce sont gérie et le Maroc, les deux pays entreprises allemandes qui sont
algériennes. Il est tout à fait conce- souvent d’ailleurs des technolo- Vue d’Allemagne, percevez-vous ont très clairement indiqué leur présentes à cette rencontre sont
vable du côté allemand d’engager gies qui sont soit de pointe ou uti- une réelle volonté algérienne de intérêt et leur décision à rentrer majoritairement des PME et je
aussi des unités de production de lisent bon nombre de technologies développer les ENR. Quel est le dans le secteur des énergies renou- pense que comme en Tunisie et au
composants dans les pays cibles traditionnelles. Par exemple, tout message qui vous est renvoyé ? velables et je pense que l’Algérie Maroc, on va voir de plus en plus
en général et je pense qu’il est tout ce qui est de la génération d’élec- Le message de l’Algérie a été a compris que pour elle l’enjeu des PME d’Afrique du Nord avec
aussi concevable que des socié- tricité requiert des composants clarifié dans les deux dernières an- est important du fait qu’elle a un des PME de l’Union européenne.
tés de production de composants classiques comme des turbines, nées, notamment avec les échan- intérêt à consommer le moins pos- C’est une création de business
algériennes s’engagent dans des domaine dans lequel les industries ges politiques qui ont eu lieu entre sible d’hydrocarbures de façon à aussi au niveau petit et moyen et
coopérations et des joint-ventures algériennes arriveront à mon avis l’Algérie et l’Allemagne. Je rap- pouvoir les exporter, et à consom- nous allons le voir dans les 10 à 20
avec des porteurs de technologie facilement à contribuer. pelle que le président Abdelaziz mer le plus possible d’énergie ans qui viennent. S. B.
El Watan ÉCONOMIE - Du 31 janvier au 6 février 2011 ÉNERGIE 7
Alex Dhina. Directeur général par intérim de la Chambre
algéro-allemande de commerce et d’industrie
«Desertec n’est pas un facteur de blocage»
Propos recueillis Après la visite du président Bouteflika Je pense qu’il serait utile de dissocier les prix?
par en Allemagne en novembre 2010, avez- choses. D’un côté, Desertec, comme je Effectivement, cette question a beaucoup
Safia Berkouk vous une idée plus précise sur la position vous l’ai dit, est une initiative d’entreprises été soulignée. Mais que ce soit dans le
algérienne vis-à-vis de Desertec ? notamment allemandes D’un autre côté, il cadre de Desertec ou en dehors, il faut
D’abord vous savez que Desertec est le y a l’ambitieux programme d’énergie re- attendre le contenu du programme algérien
fruit d’une initiative d’entreprises, majori- nouvelables et le fort potentiel notamment des énergies renouvelables car pour que
tairement allemandes à la base, mais il y a dans le solaire que l’Algérie est entrain de les entreprises soient prêtes à investir et à
d’autres entreprises privées comme l’algé- préparer. Dans le cadre de ce programme transférer leur savoir-faire, il faut qu’il y
rienne Cevital qui y participent. Ce projet de développement des énergies solaires, il ait des mécanismes qui permettent de le
a eu l’appui du gouvernement allemand et y a effectivement un intérêt des entreprises faire. Il faut voir quels sont les projets et les
également de la commission européenne. allemandes pour être plus actives ici en stratégies qui sont définis. Il faut connaitre
Le président Bouteflika à l’occasion de Algérie. Preuve en est leur participation les mécanismes incitatifs pour les investis-
PHOTO : EL WATAN
sa visite d’Etat en Allemagne a annoncé dans ce séminaire pour avoir les premiers seurs algériens ou étrangers.
l’intérêt de l’Algérie pour cette initiative. contacts avec les partenaires potentiels al-
Il y a eu auparavant des rencontres entre gériens et évaluer le potentiel de l’Algérie. Quels sont les mécanismes financiers les
les dirigeants de cette initiative et la partie Desertec n’est pas un facteur de blocage. plus à même de permettre une réussite
algérienne qui a pu expliquer sa vision des Nous organisons pour la cinquième année en la matière ?
choses. Je pense que le plus important dans Alex Dhina consécutive la venue d’entreprises alle- L’Allemagne a été un précurseur en matière
cette initiative c’est qu’elle est à très long mandes du secteur des énergies renouve- d’énergies renouvelables et dans le déve-
terme. Ce n’est pas pour aujourd’hui. Elle de 30% à 40% d’énergies renouvelables lables et de l’environnement en Algérie et loppement technologique de ce marché, il
est en train d’être développée, mais il y a dans la production globale d’énergie. C’est nous n’avons pas attendu l’initiative Deser- y a plus de dix ans, et justement à travers un
encore beaucoup de défis à relever sur le très ambitieux. Mais il faut attendre pour tec pour le faire. Il y a assurément un intérêt cadre législatif et des mécanismes finan-
plan technologique, du transport de l’éner- voir. Le programme est encore en cours de des entreprises allemandes. Certes, l’ini- ciers incitatifs qui ont permis de dévelop-
gie produite, c’est des investissements préparation. Il sera présenté dans les pro- tiative Desertec est très intéressante parce per les investissements dans ce domaine.
colossaux. Il y a aussi les cadres juridiques chains mois. Je crois savoir qu’il y a 60 pro- qu’elle présente beaucoup d’opportunités C’est par le biais d’un tel cadre incitatif que
aussi bien en Afrique du Nord qu’en Eu- jets qui ont été identifiés dans ce cadre là. Il pour toutes les parties, mais je le répète l’Algérie notamment pourra permettre le
rope qui doivent être adaptés. C’est donc a également comme objectif d’exporter de c’est une vision à long terme. Il y a encore développement des ENR. L’Etat doit établir
un travail à très long terme. Nous sommes l’électricité dans une phase ultérieure et je beaucoup de points à clarifier comme le ce cadre qui peut s’accompagner d’avanta-
encore dans une première phase où toutes pense qu’effectivement ça peut s’inscrire défi technologique, le transport de cette ges fiscaux, de subventions pour encoura-
les parties doivent défendre leurs intérêts. par exemple dans le cadre de l’initiative énergie produite au Sahara vers l’Europe, ger le privé notamment. Il y a une volonté
Desertec. C’est un peu aussi l’objectif de l’aspect financier ou encore l’environne- politique qui est affichée de promouvoir
Mais l’Algérie a annoncé la prépara- cette initiative. Mais je pense qu’il faudrait ment législatif et réglementaire en Afrique les énergies renouvelables et notamment
tion d’un important programme à long attendre qu’il soit présenté et à ce moment du Nord ou en Europe comme l’accès au solaires où l’Algérie a le potentiel le plus
terme dans le domaine des énergies re- là on en saura plus. marché européen, etc. important de la région. Le programme qui
nouvelables, pensez-vous que cela se fera est annoncé comporte des objectifs très
dans le cadre de Desertec, notamment L’Algérie n’a pas encore pris une dé- L’Algérie a imposé comme condition ambitieux, mais l’Algérie possède les en-
en dehors ? cision définitive vis-à-vis de Desertec. d’acceptation de Desertec de bénéficier treprises (comme Sonelgaz) qui sont bien
Je pense qu’effectivement l’Algérie a un Pensez-vous qu’elle bénéficiera du sa- du transfert technologique européen en structurées et les moyens financiers pour
ambitieux programme à l’horizon 2030 voir-faire des entreprises allemandes en matière d’énergies renouvelables. Les développer ces projets. Je pense que s’ils
qui vient d’être annoncé par le ministère de matière d’ENR même si elle ne prend entreprises allemandes sont-elles prêtes ont été affichés c’est que la question a bien
l’énergie et des mines. On parle d’une part pas part à cette initiative ? à accéder à cette demande et à quel été réfléchie. S. B.
production d’une énergie alternative, On ne va pas perdre du est dans une visibilité sur les prix qui n’existe pas encore. Il
temps à aller dans l’éolien, dans les sources géothermiques, faut qu’il y ait également une visibilité sur la convergence
etc. Seulement, la grande problématique c’est sur le grand des modèles énergétiques européens. Or, nous voyons que
solaire parce que nous sommes un des gisements les plus pour le moment, il y a encore des tropismes.
importants en terme de surface et d’ensoleillement, mais ça Mustapha Mekidèche
suppose d’exporter l’énergie produite. Or, pour pouvoir ex- L’après-pétrole, on en parle déjà depuis un moment.
porter, il faut que les tarifs d’électricité soient suffisamment On ne reste pas dans le même paradigme pour les hydrocar- Avez-vous le sentiment que l’Algérie a une vision claire
élevés pour qu’on puisse avoir un retour sur investissement. bures. Il n’y a pas un pays producteur des hydrocarbures à en la matière ?
Il ne faut pas que les prix soient subventionnés à l’export. part la Norvège qui produit localement ses équipements, qui Au niveau de l’Etat, le débat sur cette question est déjà
Il se trouve qu’Europe le problème est toujours posé car ils a développé des industries de biens d’équipement, ni l’ingé- engagé puisqu’il y a eu un Conseil ministériel qui lui a été
n’ont pas encore construit un marché électrique unifié parce nierie. Les pays exportateurs de pétrole se contentaient sim- consacré, il y a aussi Sonelgaz qui expose sa stratégie en la
qu’il y a des tropismes nationaux. Le modèle énergétique plement de la rente et d’exporter leurs ressources. Il faut que matière. Le problème c’est que ce débat doit être élargi. Il
français par exemple est différent de l’allemand parce que le cela change. C’est un enjeu important et c’est pour ça qu’il faut prendre le temps de la réflexion. On nous met la pres-
premier est basé sur l’électronucléaire (l’électricité produite faut prendre du temps. Pour la Tunisie et le Maroc, ce n’est sion en nous disant que nous sommes en retard. Nous ne
est 80% d’origine nucléaire), alors que le second a plus des pas la même problématique parce qu’ils ont un problème de sommes pas en retard par rapport à nos voisins. Au Maroc
problèmes parce que l’Allemagne veut sortir du nucléaire et contrainte énergétique différente de l’Algérie. L’Algérie peut ou en Tunisie, je pense que c’est surtout des effets d’an-
du charbon, donc la marge de manoeuvre est plus réduite. Ils prendre le temps de mettre en place des visions et construire nonce qu’une réalité du terrain, parce que les mécanismes
ont donc besoin de gaz et il faut aussi qu’ils préparent des une capacité technologique avec les instituts de recherche, de subvention pour l’énergie qu’ils vont produire ne sont pas
importations massives d’électricité alternative parce qu’ils des entreprises, des PME. Il faut trouver un équilibre. encore réglés, notamment pour exporter. Pour nous, c’est
n’ont pas d’ensoleillement. Dans ce cadre-là, quelle vision la même problématique que pour le dessalement de l’eau
stratégique pour l’Algérie dans la mesure où elle peut en ti- Il est beaucoup question de l’adhésion ou pas de l’Algé- de mer. On a mis 20 ans pour le concrétiser parce que les
rer profit d’abord sur le plan de l’économie du projet (on ne rie à Desertec. Quel est votre avis la-dessus ? mécanismes pour que l’eau arrive aux ménages à un prix ac-
subventionne pas, mais on gagne de l’argent dessus), ensuite Il faut que l’Algérie ait sa vision nationale de long terme. ceptable, il fallait concevoir un modèle industriel spécifique.
sur la fabrication d’équipement qui peut se faire localement. On parle de 2030-2050 et de plusieurs milliards d’euros. Les C’est un exemple qui doit nous donner à réfléchir. S. B.
8 PRODUITS & MARCHÉS El Watan ÉCONOMIE - Du 31 janvier au 6 février 2011
Aquaculture saharienne
Décollage difficile pour
les grandes exploitations
Pour la première fois depuis le lancement de
la filière d’aquaculture saharienne, dont
Ouargla est le principal pôle de production,
les vrais problèmes de cette activité sont
perçus à leur dimension réelle.
PHOTOS : EL WATAN
production dérisoire de 10 tonnes de Tila- dont seuls les nantis se procuraient une
pia entre 2009 et 2010. D’ailleurs, aucun dizaine de kilogrammes par jour l’année
poisson n’était visible dans ses grands bas- dernière. Le point de vente de Pescado de
sins ce jeudi lors de la visite du ministre et la Duna, le poisson de Ouargla, a entre
encore moins son personnel technique, qui temps fermé et les amateurs se rabattent
est inexistant selon nos sources. Alors que sur les petits éleveurs dans les palmeraies
ses prévisions de production inscrites sont environnantes. Il se trouve en effet que des de petits pois, poivrons, tomates et pastè- ont bénéficié de dons d’alevins du Tilapia
de 500 tonnes/an, le promoteur réclame petits agriculteurs ingénieux ont assimilé le que. Tel est le cas de Moussa Benkrane, et d’une formation sur site par les experts
l’aide de l’Etat pour un fond de roulement concept de l’exploitation agricole intégrant un modeste agriculteur débrouillard féru de la FAO, Benkrane confectionne lui-
de 500 millions de centimes ce qui a suscité des bassins d’aquaculture dont l’eau sert à d’électronique qui a réussi à mécaniser son même un aliment à base de produits locaux
le courroux du ministre qui lui a clairement irriguer les plantations. L’apport azoté de bassin de poisson par de petites inventions pour son poisson. Il produit une demie
brandi la menace de poursuites judiciaires. cette eau a permis des prouesses en matière rudimentaires qui forcent le respect. A tonne de poisson qu’il consomme avec sa
Au complexe Moulay, la production existe de qualité et de quantité dans la production l’instar d’une vingtaine d’agriculteurs qui famille et vend le surplus. H. A.
de l’avant et démontrer l’intérêt de notre politique. C’est organiser des journées de vulgarisation et de dégustation.
une politique dont les objectifs sont clairs : l’aquaculture Le produit sera introduit dans les cantines scolaires comme
est une alternative à la pêche maritime en Algérie. à Ghardaïa où la ration coûte 35 DA comme nous l’a expli-
qué M. Rouani. Reste le problème des entreprises pétro-
La situation de la filière à Ouargla semble stationnaire sur toute la chaîne de production et désormais il nous faut lières réticentes à prendre le produit, il faut donc renforcer
voire à l’arrêt au moment où vous lancez un projet absolument soumettre les producteurs à une obligation de l’action marketing et démontrer la qualité et la compétiti-
expérimental de crevette d’eau douce. N’est-ce pas de résultat. Le poisson doit être disponible sur le marché na- vité de ce poisson produit et livré localement.
l’utopie ? tional et à des prix compétitifs. Pour la crevette douce, les
Ecoutez, il y a des problèmes intrinsèques aux projets, études effectuées par notre partenaire coréen ont démontré Qu’en est-il des petits éleveurs ?
dont les fonds de roulement qui ne sont pas prévus par les que de grandes possibilités sont offertes par le site de Hassi La subvention des petits projets aquacoles sera relancée
études. Ce sont des problèmes inhérents aux promoteurs Ben Abdallah que nous venons de voir. C’est un partenaire courant 2011, rectifions le tir. Fini les grands projets qu’on
eux-mêmes, il faut qu’ils bougent. Le département minis- solide, expert en la matière qui nous le dit et qui accompa- ne peut pas maîtriser, nous avons compris l’intérêt d’aider
tériel n’a pas cessé de les accompagner en mettant à leur gnera le projet de a à z. La crevette d’eau douce de Ouargla les petits agriculteurs dont l’expérience en la matière est
disposition jusqu’à l’aliment du poisson. La loi de finances n’est pas une utopie. Vous le verrez dans quelques années plus probante sur le terrain, dont l’innovation est réelle et
2011 supprime les droits de douane et prévoit des diminu- et cette station passera du stade expérimental à celui de la dont les coûts d’investissement et d’exploitation sont maî-
tions de 50% sur certaines importations. Nous intervenons production, j’y veillerais. trisables. H. A.
El Watan ÉCONOMIE - Du 31 janvier au 6 février 2011 PRODUITS & MARCHÉS 9
Avec 50 000 camelins recensés dans la seule wilaya de
Ouargla
L’Algérie parent pauvre
de la caméléologie
Malgré un bond quantitatif appréciable en Un cheptel en évolution
matière d’élevage camelin, l’Algérie reste le constante mais non rentabilisé
parent pauvre de la communauté scientifique
internationale vouée à la caméléologie.
PHOTO : D. R.
recherche, les derniers chiffres rendus
publics par la chambre d’agriculture de
Ouargla concernant l’évolution positive
du cheptel passant de 30 000 à 50 000 têtes
en cinq ans, vont pousser les chercheurs l’initiative afin de permettre à notre pays aussi de lait du dromadaire, voire la fabri-
à renouveler leur doléance de toujours de valoriser le dromadaire en tant que cation de produits dérivés tels que le fro-
: la création d’une station de recherche
cameline. L’existence d’un cheptel en
source de protéines et contribuer à atténuer
le déficit en viandes rouges, et non pas
mage de chamelle, un nouveau projet de
recherche se consacre à la valorisation des
Atouts du lait
évolution constante d’espèces rustiques
adaptées au Sahara Algérien, les plus em-
comme un animal de loisirs et de course.
Selon nos chercheurs, le dromadaire devait
productions animales issues de différentes
espèces animales élevées dans les régions
de chamelle
blématiques étant le Chambi et le Targui, être amené à passer d’un état de capital ou sahariennes tel que le camelin, le caprin et
un engouement pour une viande et un lait Sur le plan rendement : la
réserve d’argent qu’on puise jusqu’à épui- l’ovin local adapté et prolifique. L’objectif
bio très favorables à une alimentation saine chamelle est potentiellement
sement à un état de moyen de production à est de préserver les espèces rustiques et
vu leur teneur minime en cholestérol, une supérieure à la vache dans les
une échelle régionale puis nationale. celles introduites, les replacer dans leur
profession d’éleveurs organisée dans la mêmes conditions climatiques et
Sachant que des pays européens comme véritable sillage en matière de conduite
plupart des zones de production et une alimentaires
la France, l’Allemagne ou la Grande- d’élevage, notamment pour ce qui est du
communauté scientifique très consciente. Sur le plan nutritif : la production
Bretagne publient beaucoup plus sur le bovin laitier moderne, l’aviculture, l’api-
Pour Dr Adamou, la question, aujourd’hui, journalière d’une chamelle couvre
dromadaire qu’un pays largement saharien culture, la cuniculiculture et enfin l’aqua-
n’est plus de disserter sur la nécessité la totalité des besoins
comme l’Algérie ! A Ouargla, il semblerait culture saharienne. Les chercheurs tendent
d’une telle structure, mais de savoir qui de que l’université émergente de Kasdi Mer- à proposer le concept de terroir sur lequel énergétiques, lipidiques et
l’INRAA (institut national de la recherche bah veuille être le berceau d’une réflexion sera fondée la mise en place d’un label protidique d’un adulte
agronomique d’Algérie) ou du CRSTRA sur le sujet. Outre sa focalisation sur les basé sur une tradition et un enracinement Sur le plan composition : 3 fois
(Centre de recherche scientifique et tech- systèmes d’élevage, l’alimentation, la re- culturel forts réévalués et sur un mode de plus riche en vitamine C que le lait
nique sur les régions arides) en prendra production, la production de viande mais production durable. H. A. de vache.
Sur le plan technologique :
aptitudes à le transformer en
produits dérivés après utilisation
PHOTO : D. R.
la fois contrôler et empêcher la dérive des du coût financier du contrat d’importation
dépenses d’importations ? Décrié par toutes d’où la nécessité de mobiliser, sans autres
les organisations patronales qui avaient très arrangements possibles avec les banques
tôt averti le gouvernement l’inefficacité de des fournisseurs, la trésorerie disponible.
ce mode de paiement et les dangers gravissi- effet patents. Les dépenses d’importations mentation des dépenses d’importations qui Les importateurs sont ainsi constamment
mes qu’il allait faire encourir aux industriels qu’on voulait réduire ont, bien au contraire, n’a même pas eu les effets bénéfiques que dans la gêne financière qui dans de nom-
et aux citoyens algériens en termes d’arrêt augmenté en 2010, année durant laquelle le pays était en droit d’attendre en termes breux se traduit par leur incapacité à payer
de production, de pénuries et de hausses des elles ont dépassé allégrement 40 milliards de disponibilité de matières premières pour régulièrement les salaires des travailleurs et
prix à la consommation, le Credoc a, en dé- de dollars, selon les chiffres du Centre natio- les usines et de produits consommables. à régler les factures des créanciers.
pit du bon sens, été maintenu. Bien qu’ayant nal de l’informatique et des statistiques des Les pénuries ont été le lot de pratiquement Le grand perdant du Credoc est aussi le Fisc
pris conscience aux moyens de ses propres douanes qui ne comptabilise que la valeur de toutes les unités de production qui ont, algérien, estime Amar Ziat qui relève que ce
canaux d’information (ONS, Douanes etc.), des marchandises importées. En y incluant pour la plupart, été contraintes de revoir à dernier aura beaucoup moins de recettes fis-
des dégâts multiformes occasionnés aussi la valeurs des services liés aux marchandi- la baisse leurs performances productives. cales à tirer des entreprises en termes d’im-
bien à l’économie qu’à la population, le ses (fret) ou indépendants (ingenierie, know Les citoyens ont, quant à eux, renoué avec pôt sur les bénéfices (IBS), ces dernières
gouvernement s’entête à le maintenir. Les how, études etc.) les dépenses d’importa- les pénuries, y compris celles des médica- ayant subi, pour toutes les raisons évoquées,
chiffres et les faits attestant de l’échec tions dépasseraient 45 milliards de dollars, ments et des produits alimentaires de base, une baisse drastique de leurs chiffres d’af-
cuisant de ce mode de paiement sont en selon les premières estimations. Une aug- rappelant les sinistres années de l’économie faires et de leurs profits. N. G.
La loi de finances pour 2011, publiée au - l’exonération de TVA aux navires destinés La loi de finances pour 2011 rajoute l’obli- loi de finances pour 2011 a trait aux achats
aux compagnies maritimes, réservant ainsi gation que les états fournisseurs et états de biens et services bénéficiant de la fran-
Journal officiel n° 80 du 30 décembre 2010, a le même traitement qui existait pour les aé- clients, décrits ci-dessus, comprennent chise de TVA.
apporté des modifications d’importance ronefs destinés aux compagnies aériennes. désormais ces mêmes états par support Pour rappel, le régime d’achat en franchise
quant à la Taxe sur la valeur ajoutée (TVA) . - l’application du taux réduit de 7% aux informatique. de TVA permet à des redevables de la TVA
opérations effectuées par les chantiers de Dans la pratique, cela conduira à fournir, à de procéder à l’achat de biens et services en
construction navale. l’appui des déclarations mensuelles – mo- exonération de TVA, lorsque ces biens et
Par ous reprenons, sous cette édition,
Samir Hadj Ali
N les principales mesures portées en
modification du code des taxes sur le
chiffre d’affaires.
ETATS FOURNISSEURS ET CLIENTS SUR
SUPPORT INFORMATIQUE
Le code des taxes sur le chiffre d’affaires a
dèle G50 - un support magnétique courant,
tel un CD ROM, qui inclura les données
liées aux récupérations de TVA et celles
détaillant les TVA collectées.
services sont destinés à des activités exo-
nérées, telles celles du secteur des hydro-
carbures, des exportations ou des activités
expressément exonérées de la TVA.
institué sous son article 29 le bénéfice de Comme il n’est pas encore précisé si les bu- L’article 34 de la loi de finances pour 2011
EXONÉRATIONS ET TAUX RÉDUIT DE la déduction de la TVA qui a grevé les élé- reaux de recettes de l’administration seront a prévu, pour le seul cas des biens, services
TVA ments du prix d’une opération imposable. dotés d’outils permettant une importation et travaux destinés aux activités pétrolières
L’une des exonérations les plus anciennes, Pour pouvoir bénéficier de cette déduction, en temps réel des données, il serait pertinent y compris les ouvrages de raffinage, l’ap-
en matière de TVA, est celle liée aux activi- des modifications du même code, par voie que les contribuables conservent l’histo- plication de la règle du prorata aux achats
tés pétrolières. Cette exonération était déjà de lois de finances, ont prescrit l’obligation rique des périodes antérieures sur chaque admis en franchise de TVA.
en vigueur à l’époque de l’ancienne Taxe d’appuyer au relevé de chiffre d’affaires nouveau support mensuel(4). Cette règle s’appliquera en cas de non uti-
Unique Globale à Production (TUGP) ou prévu par l’article 76 du code des taxes lisation des biens services et travaux aux
Taxe unique globale sur les prestations de sur le chiffre d’affaires, un état des récupé- MESURES EN RAPPORT AVEC LES opérations citées ci-dessus.
services (TUGPS.) rations de TVA et détaillant par fournisseur: CALCULS DE PRORATA Cette mesure a l’avantage de correspondre
La disposition prévue au code des taxes - le numéro d’identifiant fiscal; L’article 39 du code des taxes sur le chiffre à la réalité induite de la pratique de l’achat
sur le chiffre d’affaires pour l’industrie - les nom et prénom (s) ou raison sociale; d’affaires a prévu le cas des redevables qui en franchise qui, malgré l’engagement de
pétrolière est à mettre en relation avec les - l’adresse ; réalisent des opérations imposables et des destination souscrit au moment de l’ac-
dispositions de la loi sur les hydrocarbures, - le numéro d’inscription au registre de opérations non imposables à la TVA et qui quisition des biens, services et travaux,
notamment les articles 89 et 97 de la loi commerce ; conséquemment n’acquittent pas la taxe peut se trouver dans des situations où ces
05-07(1)qui exemptent respectivement les - la date et la référence de la facture ; sur la valeur ajoutée sur la totalité de leurs acquisitions ont servi à des opérations non
activités de recherche et/ ou d’exploitation - le montant des achats effectués ou des affaires. exonérées.
ainsi que les activités de transport par cana- prestations reçues ; Pour permettre à ces contribuables d’opé- Dans ce cas, l’application des dispositions
lisation des hydrocarbures, de liquéfaction - le montant de la taxe sur la valeur ajoutée rer la déduction de TVA qui a grevé des des articles 30 (seuil de 100,000 DA pour
du gaz et de séparation des gaz de pétrole acquittée. éléments de prix de revient, communs aux les factures acquittées en espèces) et 39
liquéfiés. La nouvelle rédaction de l’article Par la même occasion, l’article 30 du code deux types d’opérations, le code des taxes (calcul du prorata) s’appliquera doréna-
9-9 du code des taxes sur le chiffre d’affai- des taxes sur le chiffre d’affaires est remis sur le chiffre d’affaires prévoyait la règle vant aux achats en franchise de TVA qui
res, outre qu’elle s’aligne sur la terminolo- en forme, pour éviter toute ambigüité et dite du prorata de la déduction selon un n’auront pas servi exclusivement aux opé-
gie de la loi sur les hydrocarbures, rajoute confirmer que la déduction ne peut être pourcentage résultant du rapport entre: rations pétrolières.
les biens, services et travaux destinés à la effectuée que lorsque le montant de la fac- - au numérateur, les chiffres correspondant
construction des infrastructures de raffi- ture acquittée en espèces n’excède pas cent aux affaires taxables, y compris la taxe sur AUTO LIQUIDATION DE LA TVA
nage. Il reste que la modification apportée à mille dinars par opération taxable. la valeur ajoutée due ou celle dont le paie- Cette mesure expliquée en détail dans notre
cet article ne fait plus référence à un arrêté L’article 76, quant à lui, requiert que toute ment n’est pas exigé ; publication du 17 janvier 2011 comble
conjoint du ministre chargé des Finances et personne effectuant des opérations passi- - au dénominateur, ces mêmes sommes un vide de législation fiscale pour ce qui
du ministre chargé de l’Energie qui devait bles de la taxe sur la valeur ajoutée est tenue augmentées des chiffres d’affaires exoné- concerne les obligations des redevables en
préciser les modalités d’application du de remettre ou faire parvenir, dans les vingt rées ou situées hors du champ d’application matière de déclarations et de paiement de
présent alinéa. Désormais, la rédaction de jours qui suivent le mois civil au receveur de la taxe sur la valeur ajoutée. TVA.
l’article 9-9 fait référence à une liste fixée des impôts du ressort duquel est situé son Cette ancienne rédaction faisait inscrire au Ce vide existait pour les assujettis établis
par la réglementation relative aux activités siège ou son principal établissement, un numérateur un total en taxe comprise alors hors d’Algérie, dont les opérations, par leur
exonérées. relevé indiquant, d’une part, le montant des que le dénominateur était exprimé en hors nature, sont génératrices de TVA. Sur ce
Il n’est pas certain que cette omission soit affaires réalisées pour l’ensemble de ses taxe. sujet, les prestations de services et les pres-
volontaire, sauf à vouloir simplifier la opérations taxables et d’acquitter en même La nouvelle rédaction de l’article 39 vise à tations immatérielles sont particulièrement
procédure de détermination des biens et temps l’impôt exigible d’après ce relevé(3). uniformiser les deux termes du rapport, en visées, notamment celles fournies par voie
services éligibles à cette exonération. Dans Ce relevé doit préciser : hors taxe. électronique.
la pratique, la référence était toujours faite - la désignation du bureau de recette auquel Les autres dispositions de cet article 39 de- Désormais, l’obligation de liquidation de
à l’arrêté interministériel du 8 mai 1990, il est destiné ; meurent inchangées et pour les plus impor- la TVA est dévolue au client qui devient le
modifié et complété par l’arrêté interminis- - le numéro d’identification fiscal ; tantes à rappeler celles selon lesquelles: redevable réel. (A suivre)
tériel du 7 décembre 1991, pourtant dépassé - le mois ou le trimestre qu’il concerne ; - les chiffres d’affaires retenus pour la dé- S. H.-A.
d’un point de vue législatif, car en rapport - le nom et l’adresse de l’assujetti ; termination du pourcentage de déduction (*) Expert-comptable
avec des taxes qui n’existent plus, en l’oc- - la nature de l’industrie, du commerce ou sont ceux qui sont réalisés par l’entreprise
currence la TUGP et la TUGPS. De plus la des opérations donnant ouverture à l’impôt dans l’ensemble de ses activités. (1)
Loi 05-07 du 28 avril 2005 relative aux
révision de cet arrêté a manqué à la loi sur - le montant des opérations taxables réali- - l’administration peut exceptionnellement hydrocarbures.
les hydrocarbures(2) qui a suivi. Il sera donc sées au cours du mois ou du trimestre en autoriser ou obliger les redevables englo- (2)
Loi 86-14 du 19 août 1986 relative aux
intéressant de voir de quelle manière cette distinguant, le cas échéant, entre les affaires bant des secteurs d’activités différents, à opérations de prospection, d’exploration,
liste de biens et services sera fixée et sur- passibles de l’impôt à des taux différents, le déterminer leur pourcentage de déduction d’exploitation et de transport par canalisa-
tout de quelle manière elle sera opposable à ou les taux d’imposition et le montant des distinctement pour chaque secteur d’ac- tions des hydrocarbures et loi 05-07 du 28
l’administration fiscale. droits correspondants ; tivité, considéré comme une entreprise avril 2005 relative aux hydrocarbures.
Au plan des autres mesures liées à l’allè- - le montant de la taxe récupérable ; distincte. (3)
Contenu précisé par l’article 79 du code
gement de TVA, signalons que le code des - le montant de la taxe à verser ou, le cas La seconde nouvelle mesure impliquant des taxes sur le chiffre d’affaires.
taxes sur le chiffre d’affaires a été modifié échéant, le crédit reportable. l’application du prorata et introduite par la (4)
Recommandation de l’auteur.
pour permettre :
El Watan ÉCONOMIE - Du 31 janvier au 6 février 2011 AFRIQUE 13
Une économie plombée par l’explosion démographique
L’Egypte rattrapée par le vent
de la révolte
Comme l’avaient prédit les observateurs du
monde arabe, après la Tunisie, l’Egypte est
depuis mercredi dernier le second pays
d’Afrique du Nord à être gagnée par un vent
de révolte populaire.
L
e principal facteur qui a généré ce
soulèvement populaire n’est autre
que le malaise économique et social
que vit ce pays.
Mais même si les raisons de cette colère
populaire sont quasiment similaires avec
celles qui ont alimenté la révolte ayant
conduit au renversement du régime Ben
Ali en Tunisie, il y a quelques jours, (chô-
mage, pauvreté, refus de la dictature), la
situation en Egypte risque d’être plus cri-
tique, selon les observateurs, compte tenu
des caractéristiques socio-économiques
de ce pays dont la population est 7 fois
supérieure à celle de la Tunisie. L’Egypte,
avec plus de 80 millions d’habitants, est le Scène d’émeute en Egypte
pays le plus peuplé de l’Afrique du Nord
avec une population multipliée par 3,5 en
50 ans et une croissance démographique
de 2,03% par an. LE POIDS DU BUDGET MILITAIRE ET DE budget qui se trouve bloquée par des pendus momentanément. A la clôture,
«La surpopulation constitue la source de LA DETTE PUBLIQUE dépenses incompressibles», souligne l’EGX 30, l’indice phare de la Bourse du
la plupart des problèmes de l’Egypte», a Pour subvenir à ses besoins, l’Egypte Pascal Devaux, économiste chez BNP Caire perdait 10,52% à 5646,50 points,
noté le journal électronique «Expansion». compte notamment sur le tourisme qui Paribas, cité par Le Figaro. son niveau le plus bas depuis octobre
Avec «4% de croissance par an en moyen- représente 11% du PIB et 17% des emplois Selon la Banque Mondiale, un peu plus de 2008. Les deux poids lourds de la Bourse,
ne, l’économie égyptienne ne peut subve- totaux, de même que sur les services et 18% de la population vit avec moins de Orascom Construction et Telecom Egypt,
nir aux besoins de ses habitants. Le chô- précisément les nouvelles technologies, deux dollars par jour, contre environ 13% société publique ont perdu respectivement
mage, 9% officiellement, est très fort chez un secteur dont les exportations ont rap- en Tunisie et 14% au Maroc, mais ce chif- 10,73% et 4,41%.
les jeunes. Le revenu moyen ne dépasse porté au pays un milliard de dollars en fre global cache «de grandes disparités Le secteur de la télécommunication dans
pas 100 dollars par mois et 30% des 2010. Il y a également l’aide internatio- régionales», rappelle l’organisation inter- son ensemble a été lourdement touché,
richesses sont captées par les 10% plus nale au développement estimé à plus de 3 nationale. La révolte qui a éclaté a eu un alors que les banques, entraînées par la
riches. L’inflation, 12,8% en 2010, affecte milliards de dollars annuellement dont effet immédiat sur la Bourse du Caire Commercial international Bank (-4,68%),
largement les conditions de vie des plus de 2 milliards de dollars accordés par dont un vent de panique s’est emparé dès n’ont pas résisté. L’Egyptian Stock
Egyptiens». les Etats-Unis et 150 millions d’euros par le lendemain du début des manifestations. Exchange est, avec le Maroc, l’une des
Selon le Fonds monétaire international la France. Jeudi dernier, la Bourse du Caire a perdu plus importantes places financières de
(FMI), l’Egypte prévoit une croissance du Les estimations font ressortir toutefois 6,2% après seulement 15 minutes d’échan- l’Afrique du Nord avec 79 milliards de
PIB de 5,8% en 2011 et de 6 % en 2012, que la moitié de cette aide va directement ges avant que les échanges ne soient sus- dollars de capitalisations. S. B.
mais estime qu’il faudrait une croissance au budget militaire. Pendant ce temps, le
de 10 % pour régler le problème du chô- pays reste dépendant des marchés interna-
mage surtout avec 700 000 nouveaux tionaux pour nourrir la population puis-
entrants sur le marché du travail chaque que la moitié des céréales consommées
année. Le pays aurait besoin de créer près sont importées, alors que, faut-il noter Maroc : vers une zone de libre-échange avec
de 10 millions de nouveaux emplois au aussi, l’Egypte est le plus grand importa- le Canada
cours des 10 prochaines années, selon les teur de céréales dans le monde avec une
estimations du Fonds. «Un tiers des jeu- moyenne de 8 millions de tonnes annuel- Le Canada et le Maroc ont décidé de lancer des négociations en vue de la conclusion
nes ne trouve pas d’emploi», selon les lement. Pour alléger le poids de la vie d’un accord de libre-échange, ont annoncé leurs Premiers ministres jeudi dernier à
estimations de BNP Paribas cité par le chère, l’Etat égyptien subventionne cer- Rabat, à l’occasion de la visite du chef du gouvernement canadien Stephen Harper, a
quotidien français, Le Figaro. La tains produits mais « l’aide aux ménages rapporté l’AFP. M. Harper a souligné qu’un tel accord visait à «rendre les deux pays
Commission économique pour l’Afrique engloutit 30% du budget de l’État», selon plus prospères et à renforcer leurs liens transatlantiques». Le Canada a déjà des
des Nations unies (Uneca) explique cette les économistes de la banque Nomura. accords de libre-échange avec l’Association européenne de libre-échange (AELE -
situation par le fait qu’«il existe un déca- «Conjugué à la charge des rembourse- Islande, Liechtenstein, Norvège et Suisse) ainsi qu’avec plusieurs autres pays dont le
lage entre les offres d’emplois des entre- ments d’une dette publique s’élevant à Pérou, la Colombie, la Jordanie et le Panama et en négocie un avec l’UE. Un accord de
prises et le profil des chômeurs». plus de 70% du PIB, c’est la moitié du libre-échange Maroc-Canada, serait le premier conclu par Ottawa avec un pays du
continent africain. Au cours de sa visite, M. Harper a d’autre part annoncé une aide
canadienne au secteur marocain de l’éducation. Le Canada va fournir des
contributions de 12,2 millions de dollars canadiens (8,9 millions d’euros) et de 11,5
Tunisie : le FMI pourrait abaisser ses prévisions millions de dollars (8,4 millions) à deux projets visant à aider le Maroc à réformer son
de croissance système éducatif et à élaborer des programmes de formation axés sur les
compétences dans le but d’accroître l’employabilité des jeunes. Le Canada et le
Maroc ont des échanges commerciaux relativement modestes qui ont atteint 513
Le Fonds monétaire international (FMI) envisage de revoir à la baisse sa prévision actuelle d’une
millions de dollars (375 millions d’euros) en 2009. R. E.
croissance de 5% en 2011 en Tunisie à 3% ou 4%, a indiqué jeudi à Davos (Suisse) son directeur pour
le Moyen-Orient et l’Asie centrale, Masood Ahmed, cité par l’AFP. «Je m’attends à ce que ce taux de
croissance soit abaissé probablement d’un ou deux points de pourcentage», a affirmé à l’AFP M.
Ahmed, ajoutant que «cela dépend beaucoup du temps qu’il faudra pour que la situation soit
Banque mondiale : 11,5 milliards de dollars
normalisée» et pour que le secteur touristique par exemple puisse reprendre une activité normale». consacrés à l’Afrique en 2010
A titre d’exemple, une baisse de 20% de l’activité touristique provoquerait une baisse d’un point de
pourcentage de la croissance du produit intérieur brut (PIB) tunisien, a-t-il expliqué. La Banque mondiale a accordé au pays africains un montant record de 11,5 milliards de
Il sera donc nécessaire d’évaluer «l’impact des dommages» causés à l’économie tunisienne, dont la dollars sous forme de prêts, crédits, investissements en actions et garanties en 2010,
situation financière est néanmoins «solide», a-t-il assuré. M. Ahmed a par ailleurs indiqué que le FMI selon l’agence PANA qui cite la vice-présidente de la banque pour l’Afrique, Pr Obiageli
est prêt à aider le nouveau gouvernement «dès qu’il sera prêt» en fournissant par exemple son Ezekwesili. Selon cette ancienne ministre des Finances du Nigeria, la Banque mondiale
expertise ou une assistance technique. «Nous serons ravis d’aider» et d’examiner une aide devrait également lancer cette année une nouvelle stratégie de partenariat avec
financière s’il en était besoin, a-t-il dit. Interrogé sur les perspectives au Moyen-Orient et plus l’Afrique baptisée «Soutien de la Banque mondiale au futur de l’Afrique». Cette
précisément en Egypte, ce responsable du FMI a noté certains points communs. Le chômage des stratégie a été formulée avec les contributions et informations de plus de 2.000
jeunes est tout aussi important en Tunisie qu’en Egypte, a-t-il relevé. «Donner des emplois exige une Africains et autres qui ont durant huit mois participé aux consultations et rencontres
croissance plus rapide», a-t-il expliqué, et pour cela, il sera nécessaire de diversifier par exemple les avec l’organisation financière. Mme Ezekwesili a précisé que la nouvelle stratégie
investissements, trop concentrés en Egypte dans le secteur des télécommunications et de la devrait présenter comment la Banque mondiale envisage de revoir son approche et
construction, selon lui. R. E. approfondir son partenariat avec l’Afrique dans les cinq prochaines années, jusqu’en
2016. R. E.
14 MONDE El Watan ÉCONOMIE - Du 31 janvier au 6 février 2011
N
ous sommes en train d’en discuter plus de 100 pays, avec pour objectif pre-
en ce moment, mais je ne pense pas mier de promouvoir la légitimité sociale
qu’il y ait déjà un consensus géné- des entreprises et des marchés, ainsi que
ral car c’est un travail en cours», a déclaré des pratiques commerciales qui contribue-
Mme Lagarde au cours d’une conférence ront à l’émergence d’un marché mondial
de presse en marge du Forum économique plus stable et plus équitable et d’une crois-
mondial. «Mais c’est clairement une des sance mondiale plus durable.
voies (possibles) pour le Fonds européen La neuvième édition de l’Open Forum
de stabilisation financière que d’être vrai- s’est clôturée samedi. La manifestation est
ment engagé sur les marchés», a-t-elle organisée conjointement par la Fédération
poursuivi. des Eglises protestantes de Suisse et le
Noté «AAA» de la part des agences de WEF. Elle propose des éclairages dans le
notation, le FESF sera en mesure de lever débat critique sur la mondialisation et ses
des fonds à des conditions très favorables, effets.
dont une partie sera prêtée à la Grèce, qui
pourrait ensuite utiliser cette aide pour L’ANNÉE 2011 DÉCISIVE POUR LE
racheter des titres de dette portant un inté- CYCLE DE DOHA
rêt élevé. Toutefois, à la Banque centrale L’année 2011 est décisive pour conclure le
européenne (BCE) de décider si elle cycle de libéralisation des échanges enta-
devrait réduire ses propres achats de dette, mé à Doha en 2001 sous l’égide de l’Orga-
selon la ministre française. nisation mondiale du commerce (OMC),
En fait, les discussions avancent sur trois estime le Premier ministre britannique,
sujets cruciaux pour les marchés, selon la David Cameron à Davos. Pour lui, «où ça
presse, et très sensibles politiquement pour passe ou ça casse» !
l’Allemagne. Il s’agit de l’augmentation Le 22 janvier, le directeur général de l’
de la capacité de prêt du fonds ; la possibi- OMC, Pascal Lamy, avait estimé que les
lité pour le fonds de racheter des dettes chances de clore cette année le cycle lancé
d’État sur les marchés ; une baisse du taux dans la capitale du Qatar en 2001 étaient
d’intérêt appliqué aux États secourus ou gerait l’Europe à accélérer le calendrier. au moins 200 milliards d’euros pour être «nettement, nettement meilleures que l’an
un allongement des prêts jusqu’à trente Pour rappel, la BCE a déjà initié des efficace mais les banquiers allemands dernier à la même époque». Il indique que
ans. rachats d’obligations d’Etat émises par des estiment que cette option est «politique- «on est plutôt dans une période de go après
pays en difficultés en mai, et a désormais ment impossible». Il est à rappeler que deux ans d’une période de stop, ou du
L’ALLEMAGNE FREINE LES près de 76,5 milliards d’obligations de ce l’institut d’émission monétaire a payé cher moins d’avancées très lentes». M. Lamy
NÉGOCIATIONS SUR LE FONDS type dans ses comptes et son président, ses achats massifs d’euros pour endiguer relevera que «le contexte politique était
Pour le premier point, c’est acquis et ne Jean-Claude Trichet, refuse de parler de la chute de la monnaie unique, puisqu’elle plus engagé, plus favorable».
reste plus qu’à définir les modalités d’ac- crise de la monnaie unique. table sur une perte de 21 milliards de Les négociations de Doha doivent aboutir
tion, qui peuvent passer par une augmenta- francs pour 2010. à lever les droits de douane de milliers de
tion des garanties apportées par les États AU MOINS 200 MILLIARDS D’EUROS
POUR LE RACHAT D’OBLIGATIONS D’ BAN KI-MOON INVITE LES produits et réduire considérablement les
notés «AAA» et/ou par une contribution subventions à l’agriculture. Elles sont res-
en «cash» des États non «AAA». Selon ÉTAT ENTREPRISES AU PACTE MONDIAL
tées au point mort pendant plus de deux
Olli Rehn, commissaire aux affaires éco- Par ailleurs, un groupe composé d’environ Pour sa part, le secrétaire général des ans en raison de différends persistants
nomiques, dans une déclaration au Wall 40 patrons des principales banques améri- Nations unies, Ban Ki-Moon, a demandé entre les pays développés et en développe-
Street Journal, l’«objectif est d’augmenter caines, européennes et asiatiques s’est aux Etats-Unis d’assumer leur leadership ment. Le volet agricole de la négociation
la capacité de prêt du fonds et d’élargir le rassemblé cette semaine pour discuter et sur le réchauffement climatique et exhorté est toutefois désormais bouclé «à 90%»,
spectre de ses activités, sans augmenter le débattre pendant plus de cinq heures des les décideurs du monde entier à une «révo- a-t-il soutenu. «C’est plutôt dans d’autres
chiffre affiché». Le plus dur porte sur les problèmes de la zone euro, selon The Wall lution» de pensée conciliant impératifs domaines (que ça coince)», a-t-il ajouté,
négociations sur le rachat de dettes souve- Street Journal. Selon la majorité des mem- écologiques et de croissance. Il a dénoncé «mais comme tout est lié il faut régler ces
raines par le FESF - qui supplanterait la bres de ce groupe, les gouvernements les «jeux psychologiques» qui opposent autres domaines». Pour sa part, M.
Banque centrale européenne (BCE) - en européens doivent adopter une stratégie les Etats-Unis et l’Europe d’une part, et la Cameron a appelé les économies en déve-
raison de l’opposition d’une partie de la «de choc et d’effroi» face à la crise de la Chine, l’Inde et le Brésil d’autre part. loppement à faire plus d’efforts sur le
coalition au pouvoir en Allemagne, princi- dette souveraine. Les participants tentent Ban Ki-Moon dira : « Au 21ème siècle, les dossier industriel en consentant de plus
pal contributeur au fonds. Le débat politi- de minimiser les effets du problème de la ressources commencent à baisser, alors grande réduction des droits de douane sur
que interne est si compliqué en Allemagne zone euro. Il est recommandé, dans ce que le thermomètre mondial est en train de les produits industriels. Il a martelé que
que la question du renforcement du FESF sens, la mise en place d’un nouveau pro- monter. Le changement climatique nous «plus d’entêtement. Plus d’offres cachées»
a été repoussée au Conseil européen du 24 gramme massif de rachats d’obligations montre que l’ancien modèle est devenu et que tout soit mis sur la table R.E.
mars. En attendant, le travail de négocia- d’Etat émises par les pays les plus affectés
tion se poursuit en coulisses. Seul un sau- financièrement. Un des dirigeants consi-
vetage financier inopiné du Portugal obli- dère que ce programme devrait atteindre
Défaillance d’entreprises françaises :
4 751 faillites enregistrées en août
Prix de la pire entreprise
Les défaillances d’entreprises en France sont largement reparties à la hausse en
Le prix de l’entreprise coupable des plus graves violations des droits de l’homme et des pires atteintes août, avec 4.751 faillites enregistrées soit un bond de 11,7% par rapport à juillet,
à l’environnement a été décerné à AngloGold Ashanti pour ses activités au Ghana, a annoncé l’ONG selon des chiffres publiés vendredi par l’Insee alors qu’elles avaient légèrement
Déclaration de Berne. «AngloGold Ashanti se voit attribuer le Public Eye Global Award par un jury reculé en juillet, rapporte le Figaro. Le nombre des faillites jugées au cours des mois
d’expert pour sa responsabilité dans l’empoisonnement des terres et des habitants dans le cadre de de juin, juillet et août est en revanche en recul de 2,4% par rapport à la même période
son activité d’extraction d’or au Ghana», explique l’organisation dans un communiqué publié en de 2009, précise l’Institut national de la statistique (Insee). Cumulées sur les douze
marge du Forum économique de Davos, qui s’est tenu du 27 au 31 janvier 2011. Le prix du public, le derniers mois, les défaillances sont en diminution à un rythme encore plus soutenu,
Public Eye People Award 2011, a quant à lui été décerné au producteur finlandais d’agrocarburants de 4,2% par rapport au douze mois précédents. Ce chiffre est en ligne avec celui
Neste Oil . Son «Green Diesel», constitué notamment d’huile de palme, met en péril les forêts publié par l’assureur -crédit Coface jeudi dernier qui a fait état d’un recul du nombre
indonésiennes et malaisiennes et la survie des populations locales d’Orang-Outang, explique la des faillites de 4,2% en 2010 par rapport à 2009, se situant à un niveau toutefois
Déclaration de Berne. En obtenant cette distinction, attribuée en fonction des votes d’internautes, encore nettement supérieur à celui d’avant la crise. Une entreprise est en situation
Neste Oil devance BP, deuxième, et Philip Morris, troisième. R.E./Reuters de défaillance ou de dépôt de bilan à partir du moment où une procédure de
redressement judiciaire est ouverte à son encontre, rappelle l’Insee. R.E.
El Watan ÉCONOMIE - Du 31 janvier au 6 février 2011 TABLEAU DE BORD 15
statistiques
■ Les importations des biens
alimentaires par l’Algérie en 2010 ont
LA SEMAINE Le montant de la facture
LE CHIFFRE DE
connu une hausse de 2,8% par rapport
à l’année précédente.
alimentaire de l’Algérie en
6,2
■ L’Algérie a importé pour 1,98 milliard
de dollars de céréales, semoule et 2010, selon les statistiques
farine, 998 millions de dollars de lait et
produits laitiers et plus de 678 millions douanières.
de dollars en sucre et sucreries.
■ Avec un montant de 40,21 milliards
de dollar, la facture globale
d’importation de l’Algérie a augmenté
en 2010 de 2,3% par rapport à 2009.
■ Les importations des énergies et
lubrifiants avec un montant de 945
millions de dollars ont enregistré une
hausse de 72,13%.
■ La facture des médicaments a, quant
milliards de dollars
à elle, baissé de 4,66% à 1,66 milliards
de dollars et celle des véhicules de
tourisme de 4,51% à 1,45 milliards de
dollars.
PRODUITS DE BASE
■ CAFÉ (-) les tensions politiques persistantes en Côté ■ SOJA q le Nouvel an chinois. Sur le London Platinium
d’Ivoire, premier producteur mondial de and Palladium Market, l’once de platine a
Les cours du café se sont stabilisés cette fèves brunes. La tonne de cacao est montée Les prix du soja ont connu une semaine terminé vendredi à 1.784 dollars. L’once de
semaine, évoluant au gré de l’humeur des jusqu’à 2307 livres lundi à Londres, un plus agitée face à l’actualité en Argentine, palladium a fini à 806 dollars.
investisseurs spéculatifs, tiraillés entre des haut depuis le 5 août 2010, et jusqu’à 3420 ballottés entre l’arrivée de pluies et les
mouvements de prises de bénéfices et des dollars jeudi à New York, un sommet depuis tensions sociales dans le secteur agricole. ■ MÉTAUX PRÉCIEUX
achats à bon compte, reprenant un peu de un an. Selon les analystes, «les cours Selon les analystes, les prix été soutenus par
vigueur en fin de semaine grâce à des achats devraient être plus soutenus à court terme les chiffres hebdomadaires des exportations Les cours des métaux précieux ont accentué
d’investisseurs spéculatifs. Sur le plan des par le climat d’incertitudes politiques que américaines, «meilleures que prévu et leur recul, dégringolant à des niveaux plus
fondamentaux, les tensions politiques par les chiffres des niveaux d’exportations de proches d’un million de tonnes la semaine vus depuis début octobre, pénalisés par un
ivoiriennes n’avaient que peu d’effet sur les cacao». Sur le Liffe de Londres, la tonne de dernière, dont la moitié est attribuée à la regain d’appétit des investisseurs pour les
cours, le pays n’étant qu’au douzième rang cacao pour livraison en mars valait 2177 Chine». Le boisseau de soja pour livraison en actifs plus risqués.
des producteurs mondiaux, alors qu’au livres sterling vendredi vers 16h GMT. Sur le mars valait 14,1550 dollars.
Brésil, le premier producteur mondial, les NYBoT-ICE américain, le contrat pour ■ OR r
perspectives de la récolte en cours étaient livraison en mars valait 3298 dollars la t. ■ MÉTAUX DE BASE q
renforcées par les fortes pluies attendues Après une évolution contrastée en début de
dans les jours à venir, ont observé les ■ CÉRÉALES Les cours des métaux de base échangés sur semaine, le prix de l’once d’or a finalement
analystes de Commerzbank. Sur le Liffe de le London Metal Exchange (LME) ont connu accéléré son repli, tombant vendredi à
Londres, la tonne de robusta pour livraison Les prix des céréales ont évolué une semaine agitée, enregistrant au final une 1308,25 dollars, son plus faible niveau
en mars ressortait à 2124 dollars vendredi différemment la semaine dernière, affectés légère progression grâce à un depuis le 1er octobre 2010. «La faiblesse du
vers 16h GMT. par les conditions climatiques instables dans affaiblissement du dollar, tandis que l’étain marché de l’or ne fait que refléter un retour à
les principaux pays producteurs. grimpait à un nouveau record, dopé par des la normale, avec une croissance économique
■ SUCRE q tensions sur l’offre indonésienne. Sur le LME, à peu près synchrone dans le monde. Le
■ BLÉ q la tonne de cuivre pour livraison dans trois retour de la confiance est particulièrement
Les cours du sucre ont nettement progressé mois s’échangeait à 9628 dollars vendredi. apparent aux Etats-Unis, et les risques sur
la semaine dernière se rapprochant même à Les cours du blé ont été soutenus par les L’aluminium valait 2470 dollars la tonne, le les dettes souveraines diminuent en Europe
New York d’un sommet en 30 ans atteint en inondations en Australie. Les cours ont plomb valait 2460 dollars la tonne, l’étain grâce à un soutien politique et financier
décembre, soutenus par des inquiétudes sur atteint les seuils les plus élevés depuis le valait 29,650 dollars, le nickel valait 26,890 solide», notent des analystes. Après des
l’offre alors que la demande devrait être mois d’août, car le marché s’inquiète de la dollars la tonne et le zinc valait 2340 dollars. indicateurs mitigés, les chiffres du PIB
toujours plus soutenue en 2011. Les autorités mauvaise qualité de la production de américain publiés vendredi, bien que moins
européennes ont laissé entendre cette l’Australie, frappée par de terribles ■ PLATINE/PALLADIUM r bons qu’attendus, ont montré une nette
semaine que les quotas d’importation de inondations. Vendredi, vers 16h30 GMT, le accélération de la croissance économique
sucre de l’Union européenne pourraient être contrat de blé à échéance identique montait Les métaux platinoïdes ont pâti d’une des Etats-Unis au quatrième trimestre 2010.
étendus pour satisfaire la demande dans la à 8,3475 dollars. correction sensible, les opérateurs
région. Ces commentaires «ont renforcé les s’assurant la prise de quelques bénéfices ■ ARGENT r
prévisions d’une pénurie de sucre sur des ■ MAIS r après les sommets atteints récemment. Le
Les cours de l’argent ont connu une semaine
marchés européens» où l’équilibre de l’offre platine était monté la semaine dernière
et de la demande est déjà tendu, a jusqu’à 1849,28 dollars l’once, un niveau agitée, suivant à peu près l’évolution des
Concernant le maïs, vu l’offre limitée à prix de l’or et tombant vendredi à 26,40
commenté un analyste. l’échelle mondiale, «la tendance à long plus vu depuis juillet 2008, et le palladium a
atteint lundi 828,25 dollars l’once lundi, son dollars l’once, leur plus bas niveau depuis le
terme est à la hausse, mais à court terme, les
■ CACAO q pluies en Argentine et le ralentissement des plus haut niveau depuis 10 ans, dopés 26 novembre.
notamment par la crainte d’un épuisement Le prix du métal gris a terminé vendredi à
exportations (américaines) ont pesé sur les 26,68 dollars l’once.
Les cours du cacao ont de nouveau été des stocks d’Etat russes. Les deux métaux
cours», a indiqué un analyste. Le boisseau
portés par des craintes sur ont depuis sensiblement reflué, sur un
de maïs à échéance mars s’échangeait à
l’approvisionnement mondial alimentées par marché nerveux et sans entrain en Asie avant
6,5375 dollars.
PÉTROLE CHANGE
Le pétrole proche des 100 dollars Le dollar boosté par l’instabilité en Egypte
Les tensions en Egypte ont fait bondir les prix du pétrole canal de Suez. Si les voies de transport maritime La monnaie unique européenne est retombée à 1,36 dollar des cours du pétrole, et ont coûté à Wall Street sa plus forte
vendredi de plus de 4% à New York, tandis qu’à Londres ferment, ce sera un détour de 6.000 miles (près de en fin de semaine, le billet vert profitant de son statut de baisse depuis novembre. Ils ont relégué au second plan la
le baril de Brent s’est approché à un cheveu des 100 10.000 kilomètres) pour pouvoir assurer les livraisons», valeur refuge sur fond de troubles en Egypte, qui ont relégué publication, pourtant très attendue par les marchés, d’une
dollars. Sur New York Mercantile Exchange (Nymex), le a expliqué un expert. au second plan des chiffres décevants pour la croissance des première estimation de la croissance des Etats-Unis pour le
baril de light sweet crude pour livraison en mars a Des primes de risque pourraient aussi être appliquées Etats-Unis. Vers 22H00 GMT, l’euro valait 1,3609 dollar quatrième trimestre. Le produit intérieur brut a progressé de
terminé à 89,34 dollars, soit une progression de 3,70 aux transports. Le canal de Suez «constitue le passage, contre 1,3730 dollar jeudi à la même heure. L’euro qui était 3,2% en rythme annuel sur les trois derniers mois de
dollars ou 4,32%. pour l’instant sûr, du pétrole et du gaz vers l’Europe», a montée jeudi à 1,3759 dollar, son niveau le plus élevé depuis l’année, contre 2,6% au troisième. Mais les analystes
A Londres, sur l’Intercontinental Exchange, le baril de observé un autre analyste. Les experts soulignaient fin novembre, a baissé «en raison de la forte incertitude que s’attendaient à beaucoup mieux (3,7%). Le marché a eu «une
Brent de la mer du Nord à échéance identique est monté ainsi que l’Europe pourrait être plus affectée que les l’on voit sur le front politique en Egypte», a expliqué à l’AFP réaction mitigée» à ces chiffres, a relevé David Song, de
jusqu’à 99,74 dollars, se rapprochant du seuil de 100 Etats-Unis par des tensions au Moyen-Orient et en une analyste de BNP Paribas. «On voit une certaine aversion DailyFX. «Le chiffre principal était inférieur aux attentes,
dollars qu’il n’a plus franchi depuis le 1er octobre 2008. Afrique du Nord. pour le risque» sur les marchés financiers, a-t-elle ajouté. mais il semble que le dollar trouve un certain soutien alors
Les prix se sont envolés au fur et à mesure de «Environ un million de barils par jour transitent par le Les investisseurs inquiets ont tendance à acheter des dollars que la progression de la consommation privée améliore les
l’aggravation de la situation en Egypte, où le président canal de Suez. Une certaine nervosité se fait sentir mais aussi des yens et des francs suisses, devises peu perspectives pour la région». La consommation, moteur
Hosni Moubarak a fait appel à l’armée et décrété le autour de l’offre», a rapporté Tom Bentz, de BNP rémunératrices mais jugées très sûres, au détriment des traditionnel de l’activité américaine, a assuré à elle seule
couvre-feu à la suite de manifestations hostiles au Paribas. Le brut n’a pas été la seule matière première à autres monnaies. plus de 3 points de croissance, ce qui n’était plus arrivé
régime en place, a rapporté l’AFP. «Ils ont les clés du bondir face aux tensions en Egypte. R. E. Les événements en Egypte ont entraîné une brusque envolée depuis 2006. R. E.
El Watan ÉCONOMIE Du lundi 31 janvier au dimanche 6 février 2011