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THÈSE
Présentée par
Abdelwaheb Ourir
pour obtenir le grade de :
Docteur en Sciences
de l’Université de Paris XI d’Orsay
Spécialité Physique
Thèse préparée à l’Institut d’Électronique Fondamentale, CNRS - UMR 8622, bâtiment 220, Université
Paris Sud XI 91405 Orsay.
à ma mère, à mon père,
à mes soeurs,à mes
frères, à tous les
membres de
ma famille
...
i
ii
Remerciements
Je tiens à remercier vivement Monsieur André de LUSTRAC de m’avoir intégré dans
son équipe, d’avoir assuré l’encadrement de cette thèse et de m’avoir soutenu et prodigué
de nombreux conseils. Je le remercie aussi pour sa disponibilité et ses relectures très
attentives des articles, des rapports, des présentations et du manuscrit de thèse.
Mes remerciements s’adressent aussi a tout le personnel de l’IEF pour leur disponibilité
et leur gentillesse.
Enfin, je remercie toutes les personnes qui m’ont chères, en particulier mes parents
et tous les membres de ma famille pour l’aide, la confiance et le soutient dont ils ont fait
preuve tout au long de ces dernières années.
iii
iv
Table des matières
Introduction 1
Bibliographie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2
v
TABLE DES MATIÈRES
vi
TABLE DES MATIÈRES
vii
TABLE DES MATIÈRES
viii
TABLE DES MATIÈRES
ix
Table des figures
xi
TABLE DES FIGURES
II.2 Diagramme de bandes en polarisation TM, calculé par la méthode des ondes
planes [GA03] et par la FDTD, du cristal photonique bidimensionnel constitué
d’un réseau carré de tiges cylindriques diélectriques (de permittivité ε = 3, 5)
dans de l’air de pas a = 7 mm et de rayon r = 2, 5 mm. . . . . . . . . . . . . 32
II.3 Diagramme de bandes en polarisation TE, calculé par la méthode des ondes
planes [GA03] et par la FDTD, du cristal photonique bidimensionnel constitué
d’un réseau carré de tiges cylindriques diélectriques (de permittivité ε = 3, 5)
dans de l’air de pas a = 7 mm et de rayon r = 2, 5 mm. . . . . . . . . . . . . 32
II.6 Distribution de l’énergie électrique des modes calculée par la FDTD et par la
méthode des ondes planes [JJ01] au point X sur une cellule du réseau carré. . . 36
xii
TABLE DES FIGURES
III.1 a)Une surface à haute impédance à base d’un réseau périodique de pavés métalliques
déposés sur un substrat diélectrique reliés à la masse par des vias métallique (SHI
de Sievenpiper) ; b) Modèle électrique équivalent d’une cellule élémentaire de la
SHI. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 52
III.2 la variation de la phase à la réflexion de la SHI de Sievenpiper en fonction de la
fréquence calculée par des modèles analytiques (a) et les mesures expérimentales
correspondantes [Sie99](b). . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 55
III.3 Le diagramme de bande de la SHI de Sievenpiper donné par le modèle des milieux
effectifs [Sie99]. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 56
III.4 Le schéma électrique équivalent d’une cellule élémentaire d’une SHI proposé par
Eleftheriades [?]. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 57
III.5 le diagramme de bande de la SHI de Sievenpiper calculé par le modèle d’Elefthe-
riades. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 58
III.6 Le diagramme de bande de la SHI de Sievenpiper calculé par la méthode des
éléments finis [Sie99]. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 59
III.7 Le dispositif expérimental utilisé par Sievenpiper pour la mesure de la phase du
coefficient de réflexion des SHIs. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 60
III.8 les diagrammes de transmission en fonction de la fréquence de la SHI de Sie-
venpiper mesurés en mode TM (a) et TE (b) [Sie99]. . . . . . . . . . . . . . . 60
III.9 Schéma d’une SHI-CMA formé d’un réseau de cellules métallodiélectriques pla-
naires. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 61
III.10 Schéma du circuit électrique équivalent d’une cellule élémentaire d’une SHI-CMA. 62
III.11 Méthode des lignes de transmission : représentation d’un élément par sa matrice
chaı̂ne équivalente. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 63
III.12 a) Banc de caractérisation (7-16GHz) constitué de deux cornets et d’un support
pour les échantillons dans une chambre anéchoı̈que. b) Appareils de mesure, de
contrôle et de stockage utilisés. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 64
III.13 Schéma de la chaı̂ne de mesure de la phase du coefficient de réflexion des SHI-
CMAs. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 64
xiii
TABLE DES FIGURES
xiv
TABLE DES FIGURES
xv
TABLE DES FIGURES
xvi
TABLE DES FIGURES
IV.28 Schéma descriptif de la cavité de type Fabry-Pérot à base d’un seul métamatériau.
111
IV.30 La variation prédite par le modèle des rayons optiques de l’épaisseur de résonance
de la cavité en fonction de la fréquence. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 113
V.1 a) Cavité constituée d’un plan de masse métallique et d’une surface partielle-
ment réfléchissante à base de conducteur magnétique artificiel. b) guide à fentes
shunt sur la grande face. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 119
V.2 Surface Partiellement Réfléchissante à espacement variable dans une direction. 120
V.4 La Cavité constituée d’un plan de masse métallique et d’une surface partielle-
ment réfléchissante uni-dimensionnelle à espacement variable. . . . . . . . . . . 122
xvii
TABLE DES FIGURES
V.7 La variation prédite par le modèle des rayons optiques de la hauteur de résonance
de la cavité à base de SPR unidimensionnelle homogène (a = 5 mm, w =
2, 2 mm, g = 600 µ) en fonction de la fréquence. . . . . . . . . . . . . . . . . 124
V.10 Adaptation (a) et diagramme de rayonnement polaire en gain (b) dans le plan
E (φ = 90◦ ) et H (φ = 0◦ ) à 10, 8 GHz de la cavité de 2 mm d’épaisseur à
base de SPR homogène unidimensionnelle (a = 5 mm, w = 2, 2 mm, g = 600 µ,
δg = 100 µ) ayant des dimensions latérales de 70X70 mm calculé par la méthode
des éléments finis (HFSS). . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 126
V.11 Schéma descriptif de la Cavité constituée d’un plan de masse métallique et d’une
surface partiellement réfléchissante uni-dimensionnelle à espacement variable. . 127
V.12 Adaptation (a) et diagramme de rayonnement polaire en gain (b) dans le plan
E (f=90◦ ) et H (f=0◦ ) à 10,8 GHz de la cavité de 2mm d’épaisseur à base de
SPR inhomogène unidimensionnelle (a = 5 mm, w = 2, 2 mm, g = 600 µ,
δg = 100 µ) calculé par la méthode des éléments finis (HFSS). . . . . . . . . . 128
xviii
TABLE DES FIGURES
V.14 Schéma descriptif (a) et diagramme de rayonnement polaire en gain (b) dans
le plan E (φ = 90◦ ) et H (φ = 0◦ ) calculé par la méthode des éléments finis
(HFSS) à 10, 8 GHz de la cavité de 2 mm d’épaisseur à base de SPR inhomogène
unidimensionnelle (a = 5 mm, w = 2, 2 mm, g = 600 µ, δg = 100 µ) retournée
dans le plan de 180◦ . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 129
V.15 Diagrammes de rayonnement en gain calculés par la méthode des éléments finis
(HFSS) dans le plan E (φ = 90◦ ) à 10, 8 GHz de la cavité de 2 mm d’épaisseur
à base de SPRs unidimensionnelles (a = 5 mm, w = 2, 2 mm, g = 600 µ,
δg = 100 µ) (a) pour différentes valeurs du décalage en espacement δg et à base
des mêmes SPRs retournées dans le plan de 180◦ (b). . . . . . . . . . . . . . 130
V.16 Schéma descriptif (a) et diagramme de rayonnement polaire en gain (b) dans
le plan E (φ = 90◦ ) et H (φ = 0◦ ) calculé par la méthode des éléments finis
(HFSS) à 10, 8 GHz de la cavité de 2 mm d’épaisseur à base de SPR inhomogène
unidimensionnelle (a = 5 mm, w = 2, 2 mm, g = 600 µ, δg = 100 µ) agrandit
d’une cellule à chaque extrémité. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 132
V.17 La variation prédite par le modèle des rayons optiques de la hauteur de résonance
de la cavité à base de SPR unidimensionnelle homogène (a = 5 mm, w =
2, 2 mm, g = 400 µ) en fonction de la fréquence. . . . . . . . . . . . . . . . . 132
V.18 Adaptation (a) et diagramme de rayonnement polaire en gain (b) dans le plan
E (φ = 90◦ ) et H (φ = 0◦ ) à 10, 5 GHz de la cavité de 1 mm d’épaisseur à base
de SPR homogène unidimensionnelle (a = 5 mm, w = 2, 2 mm, g = 400 µ)
calculés par la méthode des éléments finis (HFSS). . . . . . . . . . . . . . . . 133
xix
TABLE DES FIGURES
A.1 (a)Représentation d’un élément par sa matrice ABCD dans un circuit électrique,
(b)Superposition en série de plusieurs éléments représentés par leurs matrices
chaı̂nes. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 142
A.2 Une surface à haute impédance à base d’un réseau périodique de pavés métalliques
déposés sur un substrat diélectrique au-dessus d’un plan de masse métallique. . . 144
A.3 Schéma électrique équivalent d’une SHI-AMC planaires éclairée par une onde
incidente plane polarisée. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 144
A.4 Une surface à partiellement réfléchissante à base d’un réseau périodique de pavés
métalliques déposés sur un substrat diélectrique au-dessus d’une grille métallique. 145
A.5 Schéma électrique équivalent d’une SPR-AMC planaires éclairée par une onde
incidente plane polarisée. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 146
B.1 Réflexion et transmission d’une onde plane à travers une structure à base d’un
réseau périodique infinie de motifs métalliques. . . . . . . . . . . . . . . . . . 148
xx
Notations Utilisées
1
Introduction
Bibliographie
[FGWV05] A. P. Feresidis, G. Goussetis, S. Wang, and J. C. Vardaxoglou. Artificial
magnetic conductor surfaces and their application to low-profile high-gain
planar antennas. IEEE Tr. on Antennas and Propa., 53(1) :209–215, 2005.
[Mal62] R. G. Malech. The reflectarray antenna system. USAF Antenna Res. Develop.
Program, Univ. Illinois, Urbana-Champaign, 1962.
[Sie99] D. F. Sievenpiper. High-Impedance Electromagnetic Surfaces. Thèse de doc-
torat, University of California, Los Angeles, 1999.
[SSS01] R. A. Shelby, D. R. Smith, and S. Schultz. Experimental verification of ne-
gative index refraction. Science, 292 :77–79, 2001.
[ZLQ+ 05] L. Zhou, H. Li, Y. Qin, Z. Wei, and C. T. Chan. Directive emissions from sub-
wavelength metamaterial-based cavities. Applied Physics Letters, 86 :101101,
2005.
2
Chapitre I
Sommaire
I.1 Les matériaux à Bandes Interdites Photoniques . . . . . . . 5
I.2 Matériaux à Indice Négatif . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
I.3 Les Surfaces à Haute Impédance . . . . . . . . . . . . . . . . . 16
Conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19
Bibliographie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20
3
I État de l’Art des Matériaux à Bandes Interdites Photoniques et des Métamatériaux
sur des substrats diélectriques sont d’un emploi courant pour réaliser par exemple des
fonctions de filtrage ou de déphasage. Elles ont aussi permis de concevoir des Surfaces
Sélectives en Fréquence ou SSF mais la plupart concerne des structures monocouches
avec des motifs 1D ou 2D. Ces dernières années ont vu un important intérêt pour les
réseaux métallodiélectriques multicouches. Des structures périodiques comprenant plu-
sieurs dimensions et présentant des bandes interdites électromagnétiques ont alors été
développées. Ces structures périodiques utilisées à des longueurs d’ondes grandes devant
leur période peuvent également se comporter comme des matériaux homogènes ayant des
propriétés artificielles : on parle alors de métamatériaux.
Dans ce chapitre, une synthèse des grandes familles de métamatériaux, avec leurs prin-
cipales propriétés, sera présentée. Nous commençons alors par un historique des matériaux
à bandes interdites photoniques et de leurs applications. Nous nous intéressons ensuite
aux travaux de recherches publiés sur les matériaux à main gauche. Enfin, les propriétés
et les différentes applications des surfaces à hautes impédances sont exposées.
4
I.1 Les matériaux à Bandes Interdites Photoniques
5
I État de l’Art des Matériaux à Bandes Interdites Photoniques et des Métamatériaux
Fig. I.1 – Schéma explicatif de la technique utilisée pour la réalisation du premier cristal pho-
tonique : la Yablonovite [Yab93].
nir un contrôle de la bande interdite dans toutes les directions de l’espace, la périodicité
de la structure doit être étendue à deux voire à trois dimensions. La réalisation des BIP
tridimensionnels comme la Yablonovite n’étant pas très pratique, les cristaux photoniques
bidimensionnels sont alors les plus utilisés. Dans ces dernières structures, les bandes in-
terdites n’existent que dans le plan du matériau. De plus, elle dépend fortement de la
polarisation et du contraste d’indice et des paramètres géométriques du réseau.
6
I.1 Les matériaux à Bandes Interdites Photoniques
Des filtres à bandes réjectées larges et profondes ont été réalisés par l’utilisation d’un
grand nombre de motifs [RPMk98, CZA98, KPAL00, LLe+ 00]. En effet, l’introduction
d’une impédance de surface importante au niveau du plan de masse grâce à ces matériaux
permet d’éliminer les ondes de surface et surtout de réduire le profil des antennes. De
plus, des recherches ayant pour but d’empêcher la propagation de l’onde quel que soit
l’angle d’incidence de l’onde excitatrice ont abouti à de nouvelles structures cristallines
artificielles [CZA98, KCMA00, PCM00, ALX+ 00, CI01, DdSG+ 01].
La rupture de la périodicité dans les BIP permet la transmission de l’onde dans la
bande interdite à une fréquence précise, fonction de cette rupture. Des travaux ont utilisé
ce principe pour réaliser des guides d’ondes et des filtres très sélectifs [ALX+ 00, LBVG99,
CMM03].
Enfin, des surfaces planes à bases de matériaux BIP ont été proposées afin d’améliorer
la directivité des antennes. Ainsi, en utilisant le principe des cavités de type Fabry-Pérot,
Thévenot et al, ont augmenté la directivité d’une antenne imprimée fonctionnant en bande
7
I État de l’Art des Matériaux à Bandes Interdites Photoniques et des Métamatériaux
Fig. I.4 – Réponse dans le domaine temporel d’un filtre passe bande très sélectif à base de BIP
à la résonance (a) et en dehors de celle-ci (b)[CMM03].
X [TCRJ99]. Enoch et al, ont aussi utilisé ce type de surfaces. Ils ont réalisé un dipôle très
directif en l’insérant dans un matériau BIP d’indice faible devant celui de l’air [ETS+ 02].
8
I.2 Matériaux à Indice Négatif
9
I État de l’Art des Matériaux à Bandes Interdites Photoniques et des Métamatériaux
Fig. I.5 – Le premier prototype de matériau à indice négatif à base de résonateurs à anneaux
fendus en formes de C (Split Ring Resonator SRR) et de réseau de fils conducteurs proposé par
le groupe de Smith à l’Université de Californie, San Diago (UCSD) [WSG+ 01] ; b) le matériau
à indice négatif plus compact proposé par le même groupe [SSS01].
La permittivité d’un réseau de fils métalliques est négative aux basses fréquences sur
une large bande (typiquement quelques GHz). L’onde électromagnétique est alors réfléchie
par le réseau. Lorsque la fréquence augmente, la permittivité du réseau de fils tend vers 1
et le réseau devient transparent à l’onde. La perméabilité artificielle d’un réseau de SRRs
est résonante. Lorsque la partie réelle de la perméabilité est négative, l’onde qui traverse
le réseau de SRRs est fortement atténuée. Néanmoins, le groupe de Smith a démontré
qu’une bande de transmission se crée dans la bande interdite lorsqu’on associe les deux
réseaux. Dans cette bande, le matériau artificiel satisfait parfaitement l’hypothèse de
Veselago [SSS01]. Pour le démontrer, ce groupe de chercheurs a dû monter une expérience
très élégante décrite par la figure I.6.
Depuis, cette nouvelle forme de réponse électromagnétique ne cesse d’attirer l’attention
des chercheurs dans le domaine scientifique universitaire et industriel. D’ailleurs, un grand
projet organisé par l’agence des recherches avancées de l’armée américaine (US Defense
Advanced Research and Projects Agency : DARPA) et dirigé par Claudio Parazzoli a été
lancé et a permis de retrouver un indice négatif pour des structures de formes différentes
de celles du groupe de Smith [LMG+ 03, GCLT03, PGL+ 03].
10
I.2 Matériaux à Indice Négatif
Fig. I.6 – l’expérience proposée par Shelby et ses collègues pour montrer l’existence des
matériaux à indice négatif [SSS01].
11
I État de l’Art des Matériaux à Bandes Interdites Photoniques et des Métamatériaux
Fig. I.7 – Schéma du réseau de nanotubes proposé par Podolsky et ses collaborateurs [PSS02].
proposé une structure en 3-D, présentée par la figure I.8, qui permettent de produire un
métamatériau se comportant de la même manière dans les trois directions de l’espace
[BM02].
Fig. I.8 – La cellule élémentaire proposée par Olivier Martin et ces collègues pour la réalisation
d’un matériau à indice négatif indépendant de la direction de l’onde incidente [BM02].
12
I.2 Matériaux à Indice Négatif
de chercheurs préfèrent éviter cette appellation car elle a déjà été utilisée pour désigner
les métamatériaux chiraux [Rey03] pour des raisons de symétries. Sergei Tretyakov et ses
collaborateurs ont plutôt proposé « backward wave materials » car le sens de la vitesse de
phase est inversé par rapport à celui de la vitesse du groupe de façon à ce que l’onde parait
se propager “en marche arrière” [TNM02, Tre01]. Quant à Smith, il préfère garder le nom
matériaux à indice de réfraction négatif (Materials with Negative Refractive Index) abrégé
par MNR, proposé par le pionnier de ces matériaux : Veselago. D’autres chercheurs ont
opté pour le même nom mais en utilisant l’abréviation NRI comme « Negative Refraction
Index materials » en anglais, comme George V. Eleftheriades et son groupe [GE02] et le
physicien P. M. Valanju et ses collègues [VWV02].
Pour les supporteurs des matériaux à indice négatif, ces métamatériaux ne forment
pas uniquement un sujet qui attire leur curiosité mais plutôt un domaine très prometteur
pour les applications. D’après Smith, un matériau qui focalise les ondes alors que tous les
autres le dispersent ne peut qu’être bénéfique pour améliorer les délais de transmission
dans les lignes, les coupleurs, les duplexeurs, les antennes et les filtres. Pendry a proposé
la réalisation de lentilles focalisant les ondes à base des matériaux à indice négatif [Pen00].
Il a même expliqué que ces métamatériaux peuvent constituer des lentilles parfaites puis-
qu’ils focalisent toutes les composantes fréquentielles des images. Bien que des résultats
de simulations, réalisés sous certaines conditions et publiés par Pendry, étaient conformes
aux phénomène annoncé, Nicolas Garcia et Manuel Nieto-Vesperinas de la Consejo Su-
perior de Investigaciones Cientificas, en Espagne, ont montré que les lentilles à base de
métamatériaux ne sont pas aussi parfaites que prévu [GNV02, ME04]. Ils ont argumenté
leur point de vue en expliquant qu’une absorption de l’onde incidente est inévitable et
que même une légère absorption pourrait dégrader l’amplification des ondes évanescentes
et compromettre la performance souhaitée. Ils ont ajouté qu’une lentille parfaite n’est
réalisable qu’à partir d’une quantité infinie d’énergie. Pendry a répondu en affirmant
qu’aucune lentille ne peut égaler celles à base de matériaux à indice négatif et que même
si l’absorption a un effet sur la résolution, de meilleures lentilles très perfectionnées se-
ront toujours réalisables. Stefan Enoch et al., ont eux aussi conçu une lentille à base de
matériaux à bande interdite électromagnétique permettant de focaliser l’énergie dans une
seule direction [ETG03]. Cependant, Maystre et Tretyakov pensent qu’il ne s’agit pas de
vraies lentilles car elles n’ont pas de distances focales : elles ne focalisent pas les ondes
venant de l’infini. En effet, il faut que la source soit très près de la lentille pour coupler
les ondes évanescentes. D. Maystre a même affirmé qu’un milieu ayant une perméabilité
13
I État de l’Art des Matériaux à Bandes Interdites Photoniques et des Métamatériaux
et une permittivité égale simultanément à −1 est irréalisable mais qu’on pouvait s’en
approcher de très prêt pour pouvoir réaliser ce type de lentilles.
Tatsuo Itoh et al., de l’université de Californie, ont démontré la possibilité de réaliser
un coupleur très compact permettant les ondes rétrogrades, ou « backward waves » en
anglais, basé sur des lignes de transmission à indice négatif en microstrip [CSI03]. L’uti-
lisation des lignes à indice négatif a permis d’avoir un couplage très proche de celui d’un
coupleur parfait (0 dB) comme le montrent les résultats publiés par le groupe de Itoh
présentés par la figure suivante.
Fig. I.9 – Résultats de mesures publiés par le groupe de Itoh pour le coupleur à base de lignes
de transmission à indice négatif [CSI03].
Eleftheriades, quant à lui, croit que des structures plus isotropes, réalisées par son
groupe, permettront de fonctionner sur une plus large bande. Ces structures, tout en étant
planaires, peuvent supporter la propagation bidimensionnelle des ondes et donc peuvent
être bénéfiques pour la réalisation des circuits micro-ondes. En particulier, ces matériaux
pourraient réaliser des circuits plus compacts capable de focaliser les ondes et d’améliorer
certains composants comme les filtres et les antennes. D’ailleurs, Eleftheriades et al.,
ont réussi à produire un prototype d’antenne à base de matériaux à indice de réfraction
négatif, présenté dans la figure I.10, fonctionnant entre 1 et 2 GHz, et ont constaté en le
testant l’existence d’un indice négatif dans la bande comprise entre 1,3 et 1, 9 GHz. Ils
ont par la suite implémenté une antenne planaire à 15 GHz et ont réussi à réaliser un
balayage angulaire de l’espace en fonction de la fréquence de l’onde émise par l’antenne.
Shalaev lui, affirme que le meilleur avenir pour ces matériaux sera dans le domaine
optique. Ainsi après avoir démontré que les matériaux à main gauche permettent de
14
I.2 Matériaux à Indice Négatif
Fig. I.10 – Prototype d’une ligne à indice négatif à une dimension proposé et réalisé par le
groupe de Eleftheriades [GE02].
diminuer la taille des composants, il envisage de réaliser de nouveaux types de fibres passe-
bande, des modulateurs, des antennes et bien d’autres composants fonctionnant dans
ce domaine de fréquences. Les antennes nanoscopiques, par exemple, pourraient devenir
plus sensibles de manière à détecter et distinguer les molécules des agents chimiques ou
biologiques. Ces matériaux peuvent ainsi améliorer d’une manière importante l’imagerie
biomédicale et la nanolithographie.
15
I État de l’Art des Matériaux à Bandes Interdites Photoniques et des Métamatériaux
Les substrats à hautes impédances sont l’extension des surfaces corruguées en deux
dimensions. Ils sont des structures périodiques bidimensionnelles. Les premières structures
ont été proposées par Sievenpiper et al en 2000 [Sie99]. Elles sont construites à partir d’une
reproduction périodique de cellules en forme de punaise, mushroom en anglais. La figure
I.12 présente un exemple de substrats à hautes impédances. Il s’agit d’un réseau de pavés
métalliques déposés sur un substrat diélectrique et connectés à un plan de masse par des
vias métalliques.
16
I.3 Les Surfaces à Haute Impédance
Fig. I.12 – Surface à haute impédance réalisée à partir d’un réseau carré de pavés reliés à la
masse par des vias métalliques (mushroom) [Sie99].
la surface. Dans le cas des surfaces à haute impédance, la phase du coefficient de réflexion
est nulle à la fréquence de résonance. La deuxième caractéristique correspond à la sup-
pression des ondes de surface. Ceci peut être caractérisé par deux méthodes : en calculant
numériquement le diagramme de bande ou en excitant expérimentalement la structure
par des ondes TE et TM.
17
I État de l’Art des Matériaux à Bandes Interdites Photoniques et des Métamatériaux
18
Conclusion
Conclusion
Ce chapitre rappelle brièvement l’état de l’art des matériaux à bandes interdites pho-
toniques et des métamatériaux périodiques. L’historique des BIP et des deux grandes
familles de métamatériaux et leurs propriétés ont alors été présentées. Ces matériaux
artificiels ont permis aux chercheurs de remplacer des systèmes très contraignants par
des structures simples et faciles à réaliser. De plus, ils ont apporté des innovations dans
plusieurs domaines de l’électromagnétisme et des télécommunications.
Les matériaux BIP ont été les premiers à intéresser les chercheurs qui continuent à
démontrer leurs avantages pour différentes applications. Ils permettent d’introduire des
conditions de résonances dans les mécanismes de propagations des ondes électromagnétiques.
Une succession de bandes interdites et permises apparaı̂t ainsi dans le diagramme de
bande. Ce dernier phénomène a été fortement utilisé pour la conception des antennes à
résonateurs BIP.
Depuis la réalisation de matériaux à indice négative répondant à l’hypothèse de Vese-
lago, grâce à l’idée de Pendry, un grand nombre de chercheurs travaille dans ce domaine.
La majorité d’entre eux, comme Smith et Shalaev, leurs prévoient un avenir brillant.
D’intéressantes applications basées sur ces métamatériaux dans le domaine de l’optique
et des hyperfréquences ont été déjà proposées.
Enfin, l’effet positif très sensible de l’utilisation de surfaces à hautes impédances sur
le fonctionnement des antennes a poussé de nombreux chercheurs à approfondir leurs
recherches dans ce domaine. Des applications très pratiques concernant essentiellement
les antennes à haute directivité ont alors été développées.
19
I État de l’Art des Matériaux à Bandes Interdites Photoniques et des Métamatériaux
Bibliographie
[ALX+ 00] A. Adibi, R. K. Lee, Y. Xu, A. Yariv, and A. Scherer. Design of photonic crys-
tal optical waveguides with singlemode propagation in the photonic bandgap.
Electronic Letters, 36(16), 2000.
[BM02] P.G. Balmaz and O. J. F. Martin. Efficient isotropic magnetic resonators.
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22
Bibliographie
23
I État de l’Art des Matériaux à Bandes Interdites Photoniques et des Métamatériaux
24
Chapitre II
Sommaire
II.1 Modélisation des structures périodiques diélectriques . . . . 27
II.2 Modélisation des structures métallodiélectriques . . . . . . . 41
Conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 46
Bibliographie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 47
25
II Modélisation des matériaux BIP et des métamatériaux périodiques
Les réalisations de ces matériaux périodiques sont des structures de dimensions finies.
Cependant, la modélisation numérique permettant de déterminer les caractéristiques de
ces matériaux considère généralement ces structures comme ayant des dimensions infinies.
Dans ce chapitre, nous présentons les méthodes de modélisation des structures métallo-
diélectriques périodiques les plus utilisées actuellement. Nous parlerons alors des méthodes
de résolution dans le domaine temporel et fréquentiel.
Dans une première partie, nous présentons les méthodes numériques de modélisation
des structures périodiques diélectriques. La méthode des ondes planes et la méthode
des différences finies dans le domaine temporel permettant d’analyser les matériaux BIP
diélectriques sont décrites dans cette partie. Des résultats d’applications de ces méthodes
de modélisations sont aussi présentés.
Nous exposons dans une deuxième et dernière partie les méthodes numériques de
modélisation des structures périodiques métallodiélectriques les plus connues. Nous décrivons
alors particulièrement la méthode des éléments finis et la méthode des différences finies
dans le domaine temporel. Enfin, nous présentons quelques résultats de modélisations par
ces méthodes.
26
II.1 Modélisation des structures périodiques diélectriques
1 ω2
∇ × [∇ × E] = 2 E (II.1)
εr (x, y, z) c
1 ω2
∇×[ ∇ × H] = 2 H (II.2)
εr (x, y, z) c
27
II Modélisation des matériaux BIP et des métamatériaux périodiques
L’équation d’onde dans un milieu sans perte est formellement analogue à l’équation
de Schrödinger décrivant la fonction d’onde d’un électron. La différence est la nature de
l’équation d’onde, vectorielle dans le cas des photons, scalaire dans le cas des électrons.
Dans les matériaux BIP diélectriques, l’information sur la périodicité est contenue
dans la fonction diélectrique, et on peut écrire pour tout vecteur R du réseau direct la
relation suivante :
εr (r + R) = εr (r) (II.3)
Dans cette dernière relation, eikr est une onde plane et uk est une fonction d’onde
dépendant du vecteur d’onde k appelée souvent par fonction de Block. Les champs
électromagnétiques sont décomposés de la même façon. Ceci permet de réduire l’équation
faisant apparaı̂tre E (ou H) à une équation aux valeurs propres qui peut être résolue
numériquement par les algorithmes éprouvés en physique du solide. Le principe ainsi que
le calcul détaillé pour différentes configurations sont détaillés dans [LBB+ 03].
Il existe plusieurs codes universitaires se basant sur la méthode des ondes planes
permettant de simuler les structures de bandes des matériaux BIP. Une implémentation
de cette méthode en langage Matlab (logiciel commercial) a été réalisée par Shangping Guo
du photonics Laboratory de la Old Dominion University en Virginie [GA03]. Le logiciel
MIT Photonic-Bands (MPB) est actuellement un des programmes les plus efficaces pour
le calcul des structures de bandes par la méthode des ondes planes. Il a été développé
par Steven G. Johnson du Joannopolous Ab Initio Physics Group du département MIT
[JJ01]. Son application est consacrée à l’étude des cristaux photoniques possédant une
bande interdisant la propagation de la lumière à certaines longueurs d’onde optiques.
La méthode des ondes planes décrite ici est bien adaptée à l’étude des structures de
bandes des matériaux BIP infinis. Elle ne s’applique pas au calcul de la transmission des
matériaux BIP finis et elle est peu adaptée à l’étude des défauts de périodicité. D’autres
28
II.1 Modélisation des structures périodiques diélectriques
II.1.2 La FDTD
La puissance et la capacité de mémoire des machines de calcul ne cessent de se
développer chaque année. Ceci a rendu possible la simulation des problèmes électromagnétiques
dans le domaine temporel. La méthode des Différences Finies dans le domaine temporel
(Finite Differences Time Domain FDTD) est sans doute la méthode numérique la plus
populaire et la plus répandue pour résoudre les équations de Maxwell instationnaires.
Cette approche très générale et très simple se prête en effet parfaitement bien à la simu-
lation de structures 3D sur de larges bandes de fréquences. Elle s’applique à tout genre
de structures métallodiélectriques mais le code peut être simplifié dans le cas des struc-
tures diélectriques. Dans cette thèse, nous utiliserons la FDTD pour le calcul de certains
diagrammes de bandes de structures à bandes interdites photoniques et de la phase à la
réflexion des surfaces à hautes impédances.
L’implémentation de la méthode FDTD est faite en utilisant la référence [Saa02]. Pour
l’obtention des diagrammes de bandes des matériaux BIP, le calcul est réalisé sur une seule
cellule. La périodicité de la structure est ensuite prise en compte par les conditions aux
limites. En effet, le champ électromagnétique doit satisfaire la condition de Block résumée
par les relations suivantes :
où e(r) et h(r) sont des fonctions périodiques. Cela implique les conditions aux limites
suivantes :
29
II Modélisation des matériaux BIP et des métamatériaux périodiques
calcul à une seule cellule du réseau périodique afin de déterminer les modes de résonances
fondamentales.
Nous avons utilisé des conditions absorbantes de type UPML (Uniaxial Perfectly
Matched Layer) [Taf98] pour les simulations de calcul du coefficient de transmission
et de réflexion. Il s’agit d’une version modifiée et améliorée des conditions absorbantes
développées par Berenger en 1994 qui permet d’augmenter l’absorption des ondes évanescentes.
La FDTD présente une facilité d’implémentation par rapport aux méthodes de résolution
dans le domaine fréquentiel. Les coefficients de transmission et de réflexion peuvent être
déterminés par cette méthode pour une large bande de fréquence en une seule simulation.
De plus, la FDTD permet aussi d’extraire tous les modes de résonances d’une structure
pour un vecteur d’onde donné. Cependant, cette méthode peut demander un temps de
calcul énorme lors du calcul des structures de bandes. De plus, un énorme espace de sto-
ckage et un post-traitement sont pratiquement indispensables pour toutes les simulations.
Enfin, un dernier inconvénient de cette méthode est le risque de ne pas pouvoir exciter
tous les modes de la structure et donc de ne pas pouvoir extraire toutes les résonances. Une
distribution initiale du champ électromagnétique qui satisfait les conditions de périodicité
de Block et dont la projection sur les modes de la structure est non nulle peut être une
solution à ce dernier problème [Qiu00].
Nous présentons dans cette partie les résultats de modélisation d’un cristal photonique
bidimensionnel diélectrique. Ces résultats ont été réalisés dans le cadre du projet RNRT
BIP pour l’étude théorique et expérimentale de nouveaux matériaux à bandes photoniques
interdites et certains d’entre eux ont été déjà publiés dans la thèse de S. Massaoudi
[Mas05].
Le cristal photonique bidimensionnel BIP étudié est constitué d’un réseau carré de
tiges de nylon dans l’air (figure II.1). Le nylon est un matériau assez rigide de faible coût
qui peut être très intéressant pour certaines réalisations dont la permittivité ε ' 3, 5
aux alentours de 10 GHz. Les tiges sont de diamètre d = 5 mm et le réseau est de
pas a = 7 mm. Ces paramètres géométriques du cristal photonique ont été choisis afin
d’obtenir une bande interdite mesurable entre 7 GHz et 16 GHz.
30
II.1 Modélisation des structures périodiques diélectriques
La première zone de Brillouin est la cellule élémentaire de l’espace réciproque où les
points sont plus proches de l’origine que tous les autres nœuds du réseau périodique
[LBB+ 03]. Pour chaque valeur du vecteur d’onde k de la première zone de Brillouin, la
diagonalisation donne une série de fréquences propres ωn . Les couples ωn (k) correspondent
aux modes propres du système et leur représentation dans la première zone de Brillouin
permet de définir les courbes de dispersion de la structure.
Le diagramme de bande vient synthétiser l’ensemble des diagrammes de dispersion
ωn (k) du matériau BIP que l’on peut calculer par les méthodes analytiques et numériques.
Il représente la densité d’états d’une structure à bande interdite photonique en illustrant
les modes permis en fonction des points de symétrie de la zone de Brillouin. La complexité
du diagramme dépend alors de la dimension du matériau considéré. L’avantage du dia-
gramme de bande par rapport au diagramme de transmission, c’est qu’il nous permet de
voir les modes de Bloch dans le cristal photonique et de localiser les bandes interdites et
permises dans toutes les directions de l’espace.
La figure II.2 présente la structure de bandes en polarisation TM du cristal photonique
diélectrique bidimensionnel proposé. Il s’agit de la polarisation où le champ électrique de
l’onde incidente est parallèle aux tiges diélectriques. Les modes ont été calculés par les
deux méthodes présentées précédemment : le code de Guo a été utilisé pour le calcul par
la méthode des ondes planes [GA03] alors qu’un code développé sur Matlab a été utilisé
pour le calcul par la FDTD (2D). On constate sur ce diagramme de bandes l’existence
de bandes interdites partielles selon les directions ΓX et ΓM. En réalité, une bande
interdite totale de l’ordre de quelques dizaines de M Hz existe même si elle n’apparaı̂t pas
clairement sur le diagramme. L’augmentation de la permittivité des tiges diélectriques
permet d’améliorer le contraste d’indice et d’élargir par conséquent la bande interdite
totale.
31
II Modélisation des matériaux BIP et des métamatériaux périodiques
Fig. II.2 – Diagramme de bandes en polarisation TM, calculé par la méthode des ondes planes
[GA03] et par la FDTD, du cristal photonique bidimensionnel constitué d’un réseau carré de
tiges cylindriques diélectriques (de permittivité ε = 3, 5) dans de l’air de pas a = 7 mm et de
rayon r = 2, 5 mm.
Fig. II.3 – Diagramme de bandes en polarisation TE, calculé par la méthode des ondes planes
[GA03] et par la FDTD, du cristal photonique bidimensionnel constitué d’un réseau carré de
tiges cylindriques diélectriques (de permittivité ε = 3, 5) dans de l’air de pas a = 7 mm et de
rayon r = 2, 5 mm.
32
II.1 Modélisation des structures périodiques diélectriques
Les structures BIP peuvent interdire la propagation d’onde à certaines fréquences pour
une direction donnée. A ces même fréquences, la propagation de l’onde peut être possible
dans une autre direction. Afin de déterminer la réponse du matériau à une onde incidente
pour une fréquence donnée, il est nécessaire de tracer la surface de dispersion du réseau
à cette fréquence.
Les surfaces de dispersion sont les courbes isofréquences déterminées grâce à la relation
de dispersion dans le matériau. Dans un cristal photonique, ces surfaces sont généralement
en forme d’ellipsoı̈de ou d’étoile. Elles permettent de déterminer les différentes directions
de propagation pour un même vecteur d’onde incident par rapport aux directions de
propagation obtenues dans le cristal massif.
La figure II.4 présente la surface de dispersion du premier mode TM de notre cristal
photonique bidimensionnel proposé, précédemment calculée par la méthode des ondes
planes. Une projection dans le plan des fréquences nulles correspondant à la courbe iso-
fréquence à 10 GHz de ce même mode ainsi que la courbe iso-fréquence dans le vide à cette
même fréquence sont aussi présentées sur la même figure. A cette fréquence, ces courbes
montrent que le cristal photonique se comporte comme un milieu homogène linéaire et
isotrope (L.H.I).
33
II Modélisation des matériaux BIP et des métamatériaux périodiques
34
II.1 Modélisation des structures périodiques diélectriques
planes.
35
II Modélisation des matériaux BIP et des métamatériaux périodiques
Fig. II.6 – Distribution de l’énergie électrique des modes calculée par la FDTD et par la méthode
des ondes planes [JJ01] au point X sur une cellule du réseau carré.
à la direction ΓK du cristal. Le signal est ensuite recueilli à la sortie grâce à des guides
d’ondes dont la séparation définit la résolution angulaire.
La figure II.8 présente le diagramme de bande en polarisation TM du cristal photo-
nique calculé par la méthode des ondes planes [JJ01]. Entre la quatrième et la sixième
bande, deux phénomènes de réfraction ont été observés expérimentalement. Un premier
phénomène est dû à la dépendance entre la longueur d’onde et l’angle de dispersion. Le
deuxième concerne la variation brusque de l’angle de dispersion lorsque la longueur d’onde
varie. La modélisation numérique a été utilisée dans le but d’expliquer ces phénomènes.
36
II.1 Modélisation des structures périodiques diélectriques
Fig. II.7 – Le cristal photonique et le guide d’onde de 2 µ de largeur observés par microscopie
optique [LdLO+ 06].
Fig. II.8 – Diagramme de bande en polarisation TM du réseau triangulaire étudié calculé par
la méthode des ondes planes [JJ01].
37
II Modélisation des matériaux BIP et des métamatériaux périodiques
a
Des courbes isofréquences pour λ
= 0, 415 , 0, 435 , 0, 46 et 0, 49 sont présentées sur
la figure II.9. Elles concernent la cinquième et la sixième bande. Il s’agit d’un traitement
numérique réalisé sur Matlab utilisant le calcul par la méthode des ondes planes [JJ01].
Grâce à ces courbes, les directions de propagation de l’énergie retrouvées expérimentalement
ont pu être expliquées. En effet, en respectant les conditions de continuité des composantes
tangentielles entre les vecteurs d’onde et l’angle d’incidence de l’onde nous avons retrouvé
les directions de propagations mesurées en pratique [LdLO+ 06]. Ces courbes ont aussi
permis d’expliquer la dépendance entre la longueur d’onde et l’angle de dispersion et la
variation brusque de l’angle de dispersion dans certains domaines de fréquences.
38
II.1 Modélisation des structures périodiques diélectriques
Fig. II.9 – Courbes isofréquences concernant la cinquième et la sixième bande calculées par la
a
méthode des ondes planes [JJ01, LdLO+ 06] pour λ = 0, 415 , 0, 435 , 0, 46 et 0, 49. L’interface
du cristal photonique est représentée par un trait violet, le vecteur de l’onde incidente par une
flèche bleue et la direction de propagation par une flèche rouge. Des flèches en noir représentent
d’autres directions de diffraction de l’onde.
39
II Modélisation des matériaux BIP et des métamatériaux périodiques
Enfin, on présente sur la figure II.10 une comparaison entre la distribution du champ
a
calculée par la méthode fréquentielle [JJ01] et celle calculée par la FDTD pour λ
= 0, 415.
Elle montre que le mode propagatif retrouvé par la FDTD est facilement identifiable à
celui calculé par la méthode des ondes planes à cette fréquence. Une légère inclinaison
des franges est due à l’angle d’incidence de 8◦ considéré uniquement dans la simulation
FDTD.
a
Fig. II.10 – Distribution du champ électrique calculée pour λ = 0, 415 par la méthode des
ondes planes [JJ01] dans la direction ΓK (a) et par la FDTD avec 8◦ d’angle d’incidence (b).
Le module nul est représenté par une couleur blanche dans le premier cas (a) et par une couleur
verte dans le deuxième (b).
40
II.2 Modélisation des structures métallodiélectriques
41
II Modélisation des matériaux BIP et des métamatériaux périodiques
Nous avons largement utilisé cette méthode pour étudier nos structures métallo-
diélectriques. En effet, cette méthode permet d’avoir accès aux coefficients de réflexion
et de transmission des matériaux, à des cartes de champ et aux diagrammes de rayonne-
ments. Elle permet aussi de calculer les modes propres des structures métallodiélectriques
périodiques et donc leurs structures de bandes. Pour tout cela nous utilisons un logiciel
de simulation électromagnétique dans le domaine fréquentiel 3D nommé HFSS (High Fre-
quency Structure Simulator)[HFSS06]. Plusieurs modes de calculs existent sous HFSS. De
plus, un large choix de conditions aux limites et d’excitation est possible. Les inconvénients
majeurs de ce logiciel, sont les problèmes d’espace mémoire et de temps de calcul pour les
structures les plus complexes. Un autre inconvénient peut être l’algorithme de maillage
qui n’est pas toujours adapté au problème à résoudre. Mais les dernières versions de HFSS
commencent à proposer des solutions à ce problème.
La méthode des différences finies que nous avons présentée précédemment permet aussi
de résoudre des problèmes électromagnétiques inhomogènes. Elle constitue un moyen de
simulation très simple à mettre en œuvre permettant de représenter des phénomènes phy-
siques très complexes sous forme de modèle. De plus, bien que la FDTD soit une méthode
numérique à valeurs réelles, il existe des techniques qui permettent de tenir compte des
valeurs complexes de la permittivité, perméabilité et conductivité des matériaux [Vid03].
Sa formulation peut donc tenir compte de tout genre de pertes dans les structures. Elle
constitue donc un bon candidat à la simulation des structures métallodiélectriques du fait
de sa simplicité et de sa robustesse.
Les conditions aux limites présentées précédemment dans le cas des matériaux diélec-
triques restent valables. Mais malheureusement les inconvénients de la méthode, en terme
de temps de calcul et espace mémoire, sont plus sensibles dans le cas de la simulation des
structures métallodiélectriques. De plus, à cause des erreurs de discrétisations accumulées,
la méthode diverge plus facilement et plus rapidement dans ce dernier cas.
42
II.2 Modélisation des structures métallodiélectriques
Nous proposons l’étude d’un réseau carré infini de tiges métalliques présenté par la
figure II.11. Le pas du réseau est de 15 mm et les tiges cylindriques ont un rayon de 1 mm.
Les tiges sont entourées d’air (εr(air) = 1).
Les diagrammes de bandes d’un cristal photonique nous permettent une prédiction des
propriétés d’une structure finie à partir de la connaissance des propriétés d’une structure
infinie. La figure II.12 présente le diagramme de bande du matériau BIP métallique en
polarisation TM calculée par la méthode des éléments finis [HFSS06] et par la FDTD. Ce
diagramme montre également une bande interdite en dessous de 6, 54 GHz. Celle-ci est la
fréquence plasma : fréquence d’oscillation des électrons quand le BIP métallique est éclairé
par une onde incidente. La figure II.12 montre aussi une deuxième bande interdite mais
uniquement dans la direction ΓX de largeur 3, 2 GHz, située entre 10, 3 et 13, 5 GHz.
43
II Modélisation des matériaux BIP et des métamatériaux périodiques
Fig. II.12 – Diagramme de bandes en polarisation TM calculé par la méthode des éléments finis
[HFSS06] (a) et par la FDTD (b) du cristal photonique bidimensionnel constitué d’un réseau
carré de tiges cylindriques en cuivre (de conductivité σ = 5, 8.107 S.m− 1) dans de l’air de pas
a = 15 mm et de rayon r = 1 mm.
44
II.2 Modélisation des structures métallodiélectriques
Fig. II.13 – Distribution de l’énergie électrique des modes calculée par la FDTD au point X
sur une cellule du réseau carré.
45
II Modélisation des matériaux BIP et des métamatériaux périodiques
Conclusion
Etant donné le vif intérêt suscité par les matériaux à bandes interdites photoniques
et des métamatériaux, des études se sont orientées sur la modélisation de ce type de
structures périodiques. La méthode des ondes planes était la première utilisée pour calculer
les structures de bande d’énergie des structures diélectriques. Cette technique de résolution
dans le domaine fréquentiel consiste à développer le champ électromagnétique sur une base
d’ondes planes. L’écriture des équations de Maxwell dans cette base conduit par la suite
à une équation aux valeurs propres dont la résolution permet d’obtenir les relations de
dispersion reliant la fréquence au vecteur d’onde. La méthode des différences finies dans le
domaine temporel (FDTD) a aussi eu beaucoup de succès pour la modélisation de ce type
de matériaux grâce à sa facilité d’implémentation. Cependant, elle est plus utilisée pour
le calcul des diagrammes de transmission et de réflexion que pour le calcul des structures
de bandes à cause de l’énorme temps de calcul et capacité en mémoire de stockage qu’elle
demande.
Les méthodes les plus utilisées pour la modélisation des structures métallodiélectriques
sont certainement la méthode des éléments finis et la FDTD. Leur intérêt est qu’elles sont
capables de prendre en compte des objets inhomogènes et des matériaux à pertes. Leur
problème est lié à la taille du maillage de l’espace. De multiples études ont été menées et
de nombreuses méthodes (Mur, Bérenger) permettent la réduction, sans perte sensible de
précision, de l’espace à discrétiser. En plus de ces deux méthodes de résolution numériques,
des recherches sont menées actuellement autour des méthodes “hybrides” qui cherchent à
combiner ces deux approches.
46
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47
Chapitre III
Sommaire
III.1 Les Surfaces à Haute Impédance . . . . . . . . . . . . . . . . . 51
III.2 SHI à base de Conducteur Magnétique Artificiel planaire . . 61
III.3 SHI-CMA large bande . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 72
III.4 Surfaces Partiellement Réfléchissantes . . . . . . . . . . . . . . 74
Conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 80
Bibliographie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 81
L es surfaces à haute impédance (SHI) sont des structures à motifs métalliques périodiques
imprimés sur un substrat diélectrique et reliés à la masse par des trous métallisés.
Elles possèdent des propriétés très intéressantes d’un point de vue électromagnétique, car
elles n’autorisent la propagation des ondes électromagnétiques le long de leur surface que
pour certaines bandes de fréquences. En d’autres termes, ces structures présentent une ou
plusieurs bandes interdites en fréquence, pour lesquelles la propagation des ondes de sur-
faces est interdite. Les surfaces à haute impédance appartiennent à la classe des structures
49
III Surfaces à Haute Impédance et Conducteurs Magnétiques Artificiels
50
III.1 Les Surfaces à Haute Impédance
Une des principales grandeurs caractéristiques pour l’étude des SHIs est l’impédance
de surface. Sievenpiper a tiré ce modèle à partir de l’impédance d’un plan métallique à
perte donnée dans la relation III.1.
E 1+j
Zs = = (III.1)
H σδ
Dans cette relation, E et H sont respectivement le champ électrique et magnétique tangent
à la surface, s est la conductivité du métal et d est l’épaisseur de peau. Cette relation
devient différente pour les modes TM et TE quand on introduit des propriétés inductives
et/ou capacitives à la surface. Pour le mode TM, le champ électrique est perpendiculaire
à la SHI. L’impédance de surface s’écrit dans ce cas :
jα
Zs (T M ) = (III.2)
ωε
51
III Surfaces à Haute Impédance et Conducteurs Magnétiques Artificiels
où r
ω ωα
α= (1 − j) (III.3)
c 2σ
En mode TE, le champ électrique est parallèle à la SHI. L’impédance de surface est
alors donnée dans ce dernier cas par la relation suivante.
−jωµ
Zs (T E) = (III.4)
α
Dans ces dernières relations ω est la pulsation, ε est la permittivité, µ est la perméabilité
et c est la vitesse de lumière dans le vide. Elles montrent que l’impédance de surface du
mode TM varie en fonction de la fréquence d’une manière différente de celle du mode TE.
On note aussi qu’une surface inductive, ayant une réactance positive, ne supporte que les
modes TM alors qu’une surface capacitive, ayant une réactance négative, ne supporte que
les modes TE.
La figure III.1.a présente une SHI proposée par Sievenpiper. Elle est constituée d’un
réseau carré de pavés rectangulaires mis à la masse par des vias métalliques. Le circuit
électrique L − C équivalent à de la cellule élémentaire de cette SHI est illustré dans la fi-
gure III.1.b. Dans ce modèle, l’inductance dépend essentiellement du substrat diélectrique.
Elle est donnée par la formule III.5. Dans cette relation, h est l’épaisseur du substrat, µ0
et µr sont respectivement la perméabilité du vide et la perméabilité relative du substrat
diélectrique.
L = µ0 µr h (III.5)
Fig. III.1 – a)Une surface à haute impédance à base d’un réseau périodique de pavés métalliques
déposés sur un substrat diélectrique reliés à la masse par des vias métallique (SHI de Sievenpi-
per) ; b) Modèle électrique équivalent d’une cellule élémentaire de la SHI.
52
III.1 Les Surfaces à Haute Impédance
La capacité équivalente est essentiellement due à l’espacement entre les pavés métalliques.
Elle est donnée par l’expression III.6 suivante :
bε0 (1 + εr ) a
C= Acosh( ) (III.6)
π g
où b est la largeur des pavés, a est le pas du réseau, g est la largeur du gap entre deux
pavés et εr est la permittivité du substrat diélectrique.
Ce modèle électrique conduit à l’impédance de surface donnée par l’expression III.7.
Cette relation permet de déduire la fréquence de résonance de l’impédance en fonction
des paramètres (L, C) du circuit électrique équivalent.
jωL
Zs = (III.7)
1 − ω 2 LC
A la résonance, la fréquence vérifie la relation III.8 produisant une impédance de
surface infinie. Celle-ci est directement imposée par les dimensions physiques de la SHI.
1
ω0 = √ (III.8)
LC
Enfin, on rappelle ici que le coefficient de réflexion R peut être par la suite déduit sous
la forme de la relation III.9. La phase de ce coefficient permet de décrire le comportement
d’une SHI et de déduire sa fréquence de résonance : celle-ci coı̈ncide avec le passage à zéro
de la phase du coefficient de réflexion.
Zs − 1
R= (III.9)
Zs + 1
Simovski et al. [SS03, TS03], ont récemment proposé un modèle dynamique pour
l’étude des SHIs réactives. Il s’agit d’un modèle analytique assez simple qui tient compte
des interactions électromagnétiques dans les réseaux infinis. Ce modèle considère des struc-
tures en métal parfait et aboutit à l’expression de l’impédance de surface donnée par la
relation III.10. Dans cette relation η est l’impédance du vide et k représente le vecteur
d’onde dans le vide.
j √
Zimp √
εr
tan (k εr h)
Zs = = ka(εr +1) √ (III.10)
η 1− √ 2a
log ( πg ) tan (k εr h)
π εr
L’impédance est donc parfaitement réactive (et la partie réelle de cette impédance, la
résistance, est nulle). De plus, cette expression de l’impédance peut aussi se mettre sous
la forme III.7 proposée par Sievenpiper faisant apparaı̂tre les paramètres LC du circuit
√
électrique équivalent. Il suffit de remplacer tan (k εr h) par son argument dans le cas où
√
le terme k εr h serait petit et de multiplier l’impédance par l’impédance du vide η. Avec
53
III Surfaces à Haute Impédance et Conducteurs Magnétiques Artificiels
54
III.1 Les Surfaces à Haute Impédance
Les équations de Maxwell associées aux conditions aux limites pour l’espace libre
entourant une SHI, permettent d’aboutir aux relations de dispersion III.14 et III.15 [Sie99],
respectivement pour le mode TM et TE. Les deux expressions font intervenir l’impédance
de surface calculée précédemment.
s
ω Z2
kT M = (1 − ) (III.14)
c η2
r
ω η2
kT E = (1 − 2 ) (III.15)
c Z
Le diagramme de bande présenté dans la figure III.3 a été tracé en utilisant ces deux
dernières relations pour l’exemple de SHI décrit dans le paragraphe III.1.1.3. Ce dia-
gramme type se limite aux ondes de surface et ne tient pas compte des ondes de fuite.
Il montre l’existence d’un mode TM pour les fréquences en dessous de la fréquence de
résonance. Ce mode suit le cône de lumière en basse fréquence et finit par tendre asympto-
tiquement vers la droite horizontale définie par la fréquence de résonance. En s’approchant
de cette fréquence, les ondes se propagent à la surface de la structure et la courbe s’éloigne
55
III Surfaces à Haute Impédance et Conducteurs Magnétiques Artificiels
Fig. III.3 – Le diagramme de bande de la SHI de Sievenpiper donné par le modèle des milieux
effectifs [Sie99].
Ce calcul basé sur le modèle des milieux effectifs ne tient pas compte de la périodicité
de la structure. Ainsi, les points tracés pour de grandes valeurs du vecteur d’onde sont
théoriques. De plus, aucune bande interdite n’apparaı̂t dans ce diagramme alors que des
mesures et des simulations, qu’on présentera par la suite, montrent l’existence d’une telle
bande autour de la fréquence de résonance.
56
III.1 Les Surfaces à Haute Impédance
Le schéma électrique équivalent d’une cellule élémentaire d’une SHI proposé par Elef-
theriades et al, est présenté dans la figure III.4. Il est basé sur les matrices de transmission
reliant les courants et les tensions d’entrée à ceux de la sortie. Ce schéma permet de tenir
compte des possibles anisotropies dans la structure.
Fig. III.4 – Le schéma électrique équivalent d’une cellule élémentaire d’une SHI proposé par
Eleftheriades [?].
Une étude détaillée utilisant la théorie de Bloch est présentée dans [GE03]. Elle permet
d’aboutir à la relation de dispersion III.16. Dans cette relation b = ω/Vϕ et Vϕ est la vitesse
de phase dans les lignes de transmission et d est le pas du réseau.
kx d ky d 1 βd 1 βd βd Z0 βd
sin2 + sin2 = [2 sin − cos ][2 sin − cos ] (III.16)
2 2 2 2 Z0 ωC 2 2 2ωL 2
57
III Surfaces à Haute Impédance et Conducteurs Magnétiques Artificiels
Fig. III.5 – le diagramme de bande de la SHI de Sievenpiper calculé par le modèle d’Elefthe-
riades.
Les méthodes numériques existantes sont généralement plus précises pour la modélisation
des structures métallodiélectriques comme les SHIs. De plus, la périodicité de celles-ci rend
les simulations moins coûteuses et plus rapides. La méthode des éléments finis présente une
solution pour le calcul des modes propres et la détermination du comportement fréquentiel
de ces structures. Elle a été utilisée par Sievenpiper et al pour le calcul du diagramme
de bande de leurs SHIs. La figure III.6 présente le diagramme obtenu par cette méthode
[Sie99]. Dans ce diagramme on voit apparaı̂tre la bande interdite entre la première bande
de type TM et celle juste au-dessus qui est du type TE. Les points existant à l’intérieur
de cette bande interdite et qui sont au-dessus du cône de lumière représentent les ondes
TE de nature radiative (ondes de fuite).
Ce même diagramme de bande peut être retrouvé par la méthode des différences finies
(Finite Difference Time Domain : FDTD) proposée par Min Qiu dans sa thèse [Qiu00].
L’inconvénient de cette dernière méthode est le temps de calcul très long par rapport à
la méthode des éléments finis. De plus, une transformée de Fourrier est nécessaire pour
tracer le diagramme de bande.
58
III.1 Les Surfaces à Haute Impédance
Fig. III.6 – Le diagramme de bande de la SHI de Sievenpiper calculé par la méthode des éléments
finis [Sie99].
59
III Surfaces à Haute Impédance et Conducteurs Magnétiques Artificiels
Fig. III.7 – Le dispositif expérimental utilisé par Sievenpiper pour la mesure de la phase du
coefficient de réflexion des SHIs.
60
III.2 SHI à base de Conducteur Magnétique Artificiel planaire
Fig. III.9 – Schéma d’une SHI-CMA formé d’un réseau de cellules métallodiélectriques pla-
naires.
61
III Surfaces à Haute Impédance et Conducteurs Magnétiques Artificiels
La structure ainsi réalisée est donc formée par la superposition d’une surface capacitive
formée par le réseau de pavés métalliques et d’une surface inductive réalisée par le plan
de masse. Il s’agit donc d’un composite artificiel résonnant à une fréquence imposée par
les valeurs des paramètres LC du circuit électrique équivalent. La figure III.10 présente le
schéma de ce circuit électrique pour une cellule. Dans ce schéma, le gap entre les pavés
métalliques est représenté par les capacités. Les lignes réalisées par le plan de masse et
les pavés métalliques sont représentées par les inductances.
Fig. III.10 – Schéma du circuit électrique équivalent d’une cellule élémentaire d’une SHI-CMA.
62
III.2 SHI à base de Conducteur Magnétique Artificiel planaire
La méthode des lignes de transmission (Transmission Line Matrix method) est une
méthode analytique qui permet de déterminer les coefficients de transmission et de réflexion
à travers des couches de surfaces mises en cascade. Elle considère la présence d’un seul
mode et suppose que le système à étudier n’affecte que l’amplitude complexe de l’onde
transmise. Elle peut donc être intéressante pour le calcul de l’impédance de ce genre de
SHI-CMAs. Il s’agit de l’analyse de la superposition des impédances des couches formant
la structure étudiée [Gol98]. Chaque couche est représentée par les paramètres de son cir-
cuit équivalent dans une matrice chaı̂ne (ABCD). La structure finale est alors modélisée
par une matrice chaı̂ne, produit des matrices chaı̂nes en cascade, comme présentée dans
la figure III.11. La relation liant le courant et la tension d’entrée à ceux de la sortie est
donnée par III.17. L’impédance d’entrée est dans ce cas donnée par l’expression III.18. Le
calcul détaillé de l’impédance, par cette méthode, est présenté dans l’annexe A.
Fig. III.11 – Méthode des lignes de transmission : représentation d’un élément par sa matrice
chaı̂ne équivalente.
! ! !
Ve A B Vs
= (III.17)
Ie C D Is
AZs + B
Zs = (III.18)
CZs + D
63
III Surfaces à Haute Impédance et Conducteurs Magnétiques Artificiels
une bande de fréquence comprise entre 7 et 16 GHz imposée par la bande passante des
cornets utilisés.
Fig. III.12 – a) Banc de caractérisation (7-16GHz) constitué de deux cornets et d’un support
pour les échantillons dans une chambre anéchoı̈que. b) Appareils de mesure, de contrôle et de
stockage utilisés.
Fig. III.13 – Schéma de la chaı̂ne de mesure de la phase du coefficient de réflexion des SHI-
CMAs.
Les mesures sont faites dans une chambre anéchoı̈que. Des fenêtres à travers de la
mousse absorbante sont utilisées pour limiter le bruit dû aux réflexions multiples en in-
cidence normale. L’absorbant n’est pas utilisé dans le cas des mesures angulaires car la
fenêtre devient de plus en plus petite avec l’augmentation de l’angle que fait l’onde inci-
64
III.2 SHI à base de Conducteur Magnétique Artificiel planaire
dente avec la surface étudiée. De plus, le bruit dû aux ondes stationnaires devient moins
important quand l’angle d’incidence augmente.
Nous avons aussi comparé les mesures de phase par un cornet à celles faites en utilisant
deux cornets. La figure III.14 présente le résultat obtenu dans chaque cas. On arrive à
voir sur la figure l’importance des interférences multiples dans le cas des mesures avec un
seul cornet. Ce résultat confirme la remarque faite dans le paragraphe I.3.2 concernant
les mesures de phase en incidence normale.
Fig. III.14 – Comparaison entre la mesure de la phase à la réflexion par un cornet et celle
réalisée avec deux cornets pour une même surface (a = 4 m, g = 1, 2 mm).
65
III Surfaces à Haute Impédance et Conducteurs Magnétiques Artificiels
66
III.2 SHI à base de Conducteur Magnétique Artificiel planaire
Le dernier résultat est vérifié par les calculs analytiques (méthode des lignes de trans-
mission) ainsi que par les mesures expérimentales comme le montre la figure III.16.a, b
et c. Celles-ci présentent la variation de la phase à la réflexion en incidence normale pour
trois surfaces ayant des largeurs de gap métallique différentes en fonction de la fréquence.
67
III Surfaces à Haute Impédance et Conducteurs Magnétiques Artificiels
Fig. III.18 – Résultat de simulation par la méthode des éléments finis présentant la variation
de la résonance de la SHI-CMA en fonction de la dimension de la cellule par rapport à celle de
dimension a0 = 4 mm.
68
III.2 SHI à base de Conducteur Magnétique Artificiel planaire
Fig. III.19 – Réflexion et transmission des ondes TM (a) et TE (b) à travers une interface
plane (plan yz) entre deux milieux isotropes différents.
69
III Surfaces à Haute Impédance et Conducteurs Magnétiques Artificiels
d’incidence au-delà de cet angle. La résonance est alors obtenue pour des fréquences plus
élevées lorsque l’onde devient rasante par rapport à la SHI-CMA. Enfin, La pente de la
phase devient de plus en plus raide à la résonance.
70
III.2 SHI à base de Conducteur Magnétique Artificiel planaire
Fig. III.20 – Variation de la phase à la réflexion d’une SHI-CMA (εr = 3.9, δ = 0.0197,
h = 1, 2 mm, a = 4 mm, g = 400 µ) en fonction de la fréquence déterminée par la méthode des
lignes de transmission (a et d), calculée par la méthode des moments (b et e) et mesurée (c et
f ) pour différents angles d’incidence d’onde polarisée TE (a, b et c) et TM (d, e et f ).
71
III Surfaces à Haute Impédance et Conducteurs Magnétiques Artificiels
III.3.1 Conception
En utilisant n’importe quel modèle analytique présenté précédemment, on peut se
rendre compte facilement que la largeur de bande d’une SHI dépend énormément de la
capacité équivalente. Nous avons alors cherché à augmenter cette capacité tout en gardant
une structure planaire afin d’augmenter la largeur de bande de nos SHI-CMAs. Ainsi, nous
avons conçu une structure à doubles couches comme le montre la figure III.21. En effet,
grâce à l’ajout d’un deuxième pavé une capacité parallèle à la première vient s’introduire
dans le schéma équivalent. La variation de la valeur de l’inductance par rapport aux
valeurs typiques n’est pas très importante.
Fig. III.21 – Schéma d’une cellule de la SHI-CMA large bande planaire proposée.
72
III.3 SHI-CMA large bande
Fig. III.23 – Variation de la phase à la réflexion de la SHI-CMA large bande (εr = 3.9,
δ = 0.0197, h = 2 × 1, 2 mm, a = 2 mm, g = 400 µ) en fonction de la fréquence mesurée pour
différents angles d’incidence d’onde polarisée TE (a) et TM (b).
73
III Surfaces à Haute Impédance et Conducteurs Magnétiques Artificiels
III.4.1 Conception
La surface partiellement réfléchissante proposée est construite à partir d’un réseau
périodique 2D de pavés métalliques déposés sur une des faces d’un substrat diélectrique.
Cependant, et afin de permettre la propagation de l’onde à travers notre métamatériau,
la deuxième face n’est pas totalement couverte par un plan de masse métallique mais
plutôt par une grille métallique comme le montre la figure III.24.a. La grille simule l’effet
d’une surface inductive qui vient s’ajouter à la surface capacitive, réalisée par les pavés
métalliques, pour créer la résonance de l’impédance responsable du comportement en
CMA. La SPR-CMA ainsi réalisée est donc un matériau composite. La cellule élémentaire
de la surface proposée est illustrée dans la figure III.24.b. Dans cette cellule on retrouve
le pavé métallique, utilisé pour la réalisation du plan réflecteur, auquel on a ajouté sur
l’autre face du substrat diélectrique une croix métallique avec des lignes de largeur w. Le
schéma du circuit électrique équivalent à la cellule élémentaire du SPR est le même que
celui de la cellule du plan réflecteur à base de SHI-CMA étudié dans la partie II.1.
74
III.4 Surfaces Partiellement Réfléchissantes
Fig. III.24 – a) Une surface partiellement réfléchissante à base d’un réseau périodique de
cellules composites métallodiélectriques ; b)Schéma d’une cellule élémentaire de la SPR-CMA.
Les surfaces étudiées ici sont réalisées sur un substrat diélectrique de type FR3 d’épaisseur
h = 1, 2 mm, de permittivité relative εr = 3, 9 et de facteur de dissipation tan(δ) =
0, 0197. La grille et les pavés métalliques sont alors réalisés par gravure mécanique.
75
III Surfaces à Haute Impédance et Conducteurs Magnétiques Artificiels
76
III.4 Surfaces Partiellement Réfléchissantes
Fig. III.27 – Variation du module (a) et de la phase (b) du coefficient de réflexion en fonction
de la fréquence en incidence normale calculée par la méthode des éléments finis (HFSS) d’une
SPR-CMA (εr = 3.9, δ = 0.0197, h = 1, 2 mm, a = 4 mm, g = 400 µ) pour différentes largeurs
de grille w .
77
III Surfaces à Haute Impédance et Conducteurs Magnétiques Artificiels
a=4mm. L’espacement entre les pavés de la SPR-CMA est g = 400 µ et la largeur des
grilles métalliques est w = 1, 2 mm.
Nous constatons d’après les courbes de la figure III.28 que la surface se comporte
identiquement aux SHI-CMAs en ce qui concerne le sens de variation de la résonance en
fonction de l’angle d’incidence. Cependant, les courbes de phases à la réflexion de la SPR
ne varient pas énormément pour les ondes dont l’angle d’incidence est inférieur à 40◦ . A
partir de 60◦ , la courbe de phase change fortement de forme. Cela est certainement dû au
fait que l’onde à partir de cet angle commence à voir la dimension apparente de la grille
simulant le plan de masse changer de forme et de dimensions.
78
III.4 Surfaces Partiellement Réfléchissantes
Fig. III.29 – Schéma d’une cellule de la SPR-CMA large bande planaire proposée.
entre les pavés est g = 400 µ. La SPR large bande est constituée d’un réseau périodique
de cellules métallodiélectriques de période a = 2 mm. La largeur des lignes formant
la grille inductive est w = 0, 6 mm. L’espacement entre les pavés des deux couches et
g = 400 µ. Les courbes de phases montrent que les deux surfaces ont pratiquement une
même fréquence de résonance proche de 9, 5 GHz. On remarque alors qu’avec ce genre
de structure on arrive à élargir la bande de comportement en CMA.
79
III Surfaces à Haute Impédance et Conducteurs Magnétiques Artificiels
Conclusion
Ce chapitre rappelle brièvement les propriétés de surfaces à haute impédance et les
différentes méthodes développées permettant de réaliser leur caractérisation. Ces surfaces
à base de métamatériaux continuent d’intéresser les chercheurs qui ne cessent de les utiliser
pour apporter des innovations particulièrement dans le domaine des antennes.
Nous avons présenté dans ce même chapitre une étude détaillée sur les SHI à base de
conducteurs magnétiques artificiels planaires sans vias de mise à la masse. Ces dernières
permettent de réaliser certaines propriétés des SHIs classiques. En effet, elles permettent
de présenter une haute impédance et se comporter en CMA sur un large domaine de
fréquence. Différentes méthodes analytiques et numériques, ainsi qu’une caractérisation
expérimentale ont été mises en œuvre afin d’étudier ces métamatériaux planaires. L’in-
fluence des paramètres physiques sur les caractéristiques de ces structures a été étudiée.
Des surfaces particulières à doubles couches ont permis d’élargir la bande de haute
impédance de ce type de métamatériaux.
Une dernière partie de ce chapitre a concerné la conception de surfaces partielle-
ment réfléchissantes présentant une haute impédance et se comportant en conducteur
magnétique artificiel. Une étude numérique et une caractérisation des structures proposées
ont été présenté.
Nous avons considéré dans ce chapitre des structures isotropes dans deux directions.
Mais d’autres formes de structures et de types de réseaux permettent d’étendre l’isotropie
à plusieurs dimensions.
80
Bibliographie
Bibliographie
[Edw81] T. C. Edwards. Foundations of Microstrip Circuit Design. John Wiley, New
York, 1981.
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[Sav00] M. A. Saville. Investigation of Conformal High-Impedance Ground Planes.
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impedance surfaces. Journal of Electromagnetic Waves and Applications,
17(1) :131–145, 2003.
81
Chapitre IV
Application de Métamatériaux à la
Réalisation d’Antennes Directives
Ultra-Compactes
Sommaire
IV.1 Cavité Fabry-Pérot . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 85
IV.2 Conception d’une cavité ultra compacte à base de métamatériaux
planaires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 90
IV.3 Optimisation de la cavité à base de métamatériaux . . . . . 110
Conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 115
Bibliographie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 116
A fin d’être la plus efficace possible, une antenne devra avoir une dimension telle
qu’elle puisse recevoir et émettre des signaux de façon sélective tout en étant la
plus petite possible pour pouvoir l’intégrer dans les systèmes d’émission et de réception.
L’utilisation des cavités de type Fabry-Pérot a permis d’atteindre ces objectifs dans cer-
tains domaines.
83
IV Application de Métamatériaux à la Réalisation d’Antennes Ultra-Compactes
La première application utilisant des cavités de type Fabry-Pérot dans le domaine des
micro-ondes et des antennes a été proposée par Von Trentini en 1956 [Tre56]. Ces dernières
années, ces structures ont connu un regain d’intérêt notamment grâce aux structures
périodiques métallodiélectriques. Ainsi, plusieurs travaux se sont intéressés à l’augmenta-
tion de la directivité des antennes dipolaires en les insérant dans des matériaux à bandes
interdites photoniques. En 2005, Feresidis et al, ont présenté une cavité plus compacte
que les cavités Fabry-Pérot traditionnelles en utilisant un métamatériau présentant la
particularité de réfléchir les ondes avec un déphasage nul à sa fréquence de résonance
[FGV05]. Zhou et al [ZLQ+ 05], ont réussi par la suite à descendre en dessous de cette
limite de compacité en utilisant une Surface à Haute Impédance à base de structures de
Sievenpiper utilisant des via de mise à la masse.
Nous présentons dans la première partie de ce chapitre le principe de fonctionnement
des cavités de type Fabry-Pérot. Un modèle optique est alors proposé pour l’analyse de
ces structures. Une étude d’une cavité ultra-compacte à base de métamatériaux planaires
est détaillée dans une deuxième partie. Des résultats de simulations numériques et des
mesures expérimentales en concordance avec le modèle optique sont présentés. Enfin, une
optimisation de la cavité Fabry-Pérot sera effectuée dans une dernière partie.
84
IV.1 Cavité Fabry-Pérot
Pour une longueur d’onde donnée, le coefficient de transmission dépend des coefficients
de réflexion et de transmission des deux surfaces et de l’épaisseur de la cavité h. Ainsi,
pour deux surfaces identiques de coefficients (r, t), où r est le coefficient de réflexion et t
est celui de transmission à l’incidence d’angle θ, l’expression du coefficient de transmission
de la cavité, pour un angle θ et un vecteur d’onde k, est donné par la formule IV.1.
h
t e−jk 2 cos θ
T (θ) = h (IV.1)
1 − r e−jk 2 cos θ
Le maximum de puissance rayonnée dans une direction θ est obtenu lorsque la relation
IV.2 est satisfaite. Dans cette relation, φr représente le déphasage dû à la réflexion sur les
85
IV Application de Métamatériaux à la Réalisation d’Antennes Ultra-Compactes
Dans le domaine des micro-ondes et des antennes, on utilise généralement une seule
surface semi-réfléchissante. La deuxième surface est alors remplacée par un plan réflecteur
métallique comme le montre la figure IV.2. La réflexion de ce plan est totale et son
coefficient de transmission est nul.
Fig. IV.2 – Schéma de la cavité de type Fabry-Pérot utilisée pour les antennes micro-ondes.
86
IV.1 Cavité Fabry-Pérot
fN kN
QN = = (IV.7)
∆f3dB,N 2(kN − k3dB )
2π
Le vecteur d’onde kN = λN
est déterminé en fonction de la phase à la réflexion des
plans pour chaque fréquence à partir de la condition de résonance IV.6, tandis que, le
facteur k3dB est déduit de l’équation IV.8 pour chaque mode N .
|t|
T (θ = 0) = √ (IV.8)
2(1 − |r|)
Dans notre configuration, le facteur de qualité est alors donné par la relation IV.10.
φ1 + φ2 + 2N π
QN = (1−|r|)2
(IV.10)
4N π + 2 Acosh 1 − 2|r|
87
IV Application de Métamatériaux à la Réalisation d’Antennes Ultra-Compactes
Lorsque le facteur de qualité est très élevé, l’ouverture angulaire pour le mode d’indice
zéro s’écrit :
2
∆θ3dB,0 = (IV.13)
Q0
L’ouverture angulaire est minimale pour le premier mode (N = 0). C’est le mode le
plus utilisé en pratique pour ce genre de cavité.
IV.1.2.3 Directivité
La directivité caractérise l’aptitude d’une antenne à concentrer son énergie dans une
ou plusieurs directions privilégiées. Pour une direction donnée, la directivité est égale
à l’intensité de la puissance pour l’angle de cette direction divisée par la moyenne de
l’intensité pour tous les angles. Elle s’écrit dans notre cas :
2
π T (θ)
D(θ = 0) = R π 2 (IV.14)
2 2 T (θ0 ) dθ0
0
La directivité du premier mode pour la normale aux plans de la cavité est donnée dans
ce cas par la relation IV.15 [?].
1 − r2
D= (IV.15)
1 + r2 − 2r cos ∆φ
A la résonance, les champs traversant la surface semmi-réfléchissante sont en phase
(∆φ = 0). Dans ce cas la directivité maximale est donnée par la relation IV.16.
1+r
D= (IV.16)
1−r
La directivité peut aussi être calculée à partir des ouvertures angulaires à 3dB dans
les deux plans E et H grâce à la relation suivante [ETS+ 02].
4π
D= (IV.17)
∆θ1 ∆θ2
88
IV.1 Cavité Fabry-Pérot
Les structures périodiques planaires métalliques ont permis à Von Trentini de réaliser
des surfaces semi-réfléchissantes qui renvoient plus de 90% de l’énergie émise à chaque
réflexion. La reproduction périodique de tiges et de rubans métalliques en une seule di-
mension (1D) n’assurent ce fonctionnement que pour la polarisation TE. L’utilisation de
pavés métalliques circulaires, assurant une périodicité en deux dimensions (2D), permet
d’avoir une surface semi-réfléchissante pour les deux polarisations TM et TE en même
temps. Trentini a montré par la suite que l’augmentation de la réflectivité de la surface
induit une amélioration de la directivité de la cavité. Ceci peut aussi se déduire à partir
de la relation ?? liant la directivité au coefficient de réflexion.
En 2005, Feresidis et al. ont proposé, pour la réalisation des cavités Fabry-Pérot, une
surface totalement réfléchissante présentant la particularité de réfléchir les ondes avec un
déphasage nul à sa fréquence de résonance [FGV05]. La cavité étudiée par la suite par
l’équipe de Feresidis était alimentée par une antenne plaquée (microstrip patch antenna).
Mais cette structure était surtout plus compacte que toutes les cavités réalisées par Von
Trentini. En effet, grâce à la phase de réflexion nulle, l’épaisseur de la cavité était réduite
d’un facteur deux. Les cavités ainsi réalisées ne faisaient qu’un quart de longueur d’onde
d’épaisseur. Ceci étant justifié par la relation IV.6.
Zhou et al., quant à eux, ont réussi dans la même année à descendre en dessous de
cette limite de compacité en utilisant une Surface à Haute Impédance à base de structures
de Sievenpiper utilisant des vias de mise à la masse [ZLQ+ 05]. En réalité, leur résultat
est surtout dû à la phase négative présentée par la SHI après la fréquence de résonance.
En effet, en imposant une phase négative à l’une des surfaces de la cavité, la condition
de résonance peut être vérifiée pour des épaisseurs encore plus faibles que le quart de
la longueur d’onde. Ce résultat peut être aussi réalisé par des AMCs planaires sans via
présentant la même phase de réflexion.
89
IV Application de Métamatériaux à la Réalisation d’Antennes Ultra-Compactes
La solution que nous envisageons consiste en une cavité résonnante de type Fabry-
Pérot, formée de deux surfaces à base de CMA planaire faisant office de miroir semi-
réfléchissant et de plan totalement réflecteur. La structure totale ainsi réalisée, est ali-
mentée par une antenne plaquée, fonctionnant en bande X, insérée au milieu du plan
réflecteur. L’intérêt ici est de réduire au maximum l’épaisseur de la cavité tout en assu-
rant une bonne directivité dans le domaine de fréquence souhaité, grâce à l’utilisation de
métamatériaux.
Afin d’atteindre ces objectifs, il faut concevoir une cavité Fabry-Pérot à base de deux
métamatériaux dont la somme des phases à la réflexion soit proche de zéro. Ainsi, comme
le montre le modèle des rayons optiques résumé par la relation IV.6, on pourra obtenir
une épaisseur de cavité très faible. Notre idée était alors de réaliser des surfaces présentant
des phases à la réflexion proche de zéro dans le domaine de fonctionnement souhaité.
Nous présentons dans ce qui suit, les étapes de conception de la cavité. Nous commen-
cerons par l’étude des métamatériaux utilisés. La méthode des rayons optique sera par la
suite utilisée pour prédire le comportement de la cavité. Enfin, les résultats de simulations
seront présentés et comparés aux résultats expérimentaux.
Feresidis et al., ont proposé une surface se comportant comme un Conducteur Magnétique
Artificiel (CMA) réalisée à partir d’une reproduction périodique de cellules rectangulaires
métallo diélectriques planaires. Ce métamatériau forme une Surface à Haute Impédance
(SHI) autour de sa fréquence de résonance puisqu’il présente une haute impédance en
incidence normale comme on l’a montré au chapitre précédent. On utilisera ce type de
matériau pour la conception du plan réflecteur de la cavité dont la configuration a déjà
été présentée dans la figure IV.2.
La figure IV.3.a présente une cellule élémentaire de la SHI-CMA qui jouera le rôle du
plan réflecteur. En pratique, nous utilisons un substrat époxy de permittivité ε = 3, 9
et d’épaisseur 1, 4 mm sur lequel les motifs seront gravés mécaniquement par LPKF. La
figure IV.3.b présente la SHI-CMA réalisée sur ce substrat. Dans les simulations, nous
avions pour but de trouver la cellule de dimension minimale qui permettrait de présenter
une phase nulle aux alentours de 10 GHz.
90
IV.2 Conception d’une cavité ultra compacte à base de métamatériaux planaires
Fig. IV.3 – a)Schéma de la cellule élémentaire d’une SHI-CMA ; b) la SHI-CMA réalisée sur
le substrat époxy.
En fixant le pas du réseau, nous avons fait varier l’espacement entre les pavés métalliques
afin de contrôler la phase à la réflexion normale. Nous avons fini par opter pour une cellule
de dimension égale à 4 mm. La figure IV.4 présente la variation de la phase du coefficient
de réflexion en incidence normale en fonction de la fréquence pour un espacement entre
les pavés de 250 µ. La caractérisation expérimentale est faite en utilisant le dispositif
présenté dans le paragraphe III.2.3.
Ces courbes de phase montrent que la structure présente une phase proche de zéro
autour de 10, 5 GHz. En effet, la phase reste comprise entre –90◦ et 90◦ sur un large
91
IV Application de Métamatériaux à la Réalisation d’Antennes Ultra-Compactes
Fig. IV.5 – Résultats de simulation (a) et de mesures (b) donnant la variation du module de
l’impédance de surface (courbe bleue) et de la phase à la réflexion (courbe verte) de la SHI-CMA
en fonction de la fréquence pour une incidence normale.
92
IV.2 Conception d’une cavité ultra compacte à base de métamatériaux planaires
Fig. IV.7 – Les deux faces de la SPR-CMA réalisée sur le substrat époxy par gravure LPKF.
93
IV Application de Métamatériaux à la Réalisation d’Antennes Ultra-Compactes
L’antenne est un dispositif de couplage entre une onde guidée le long d’une ligne et celle
rayonnée dans l’espace. Elle permet de recevoir et d’émettre les ondes électromagnétiques.
Une antenne à éléments rayonnants imprimés est constituée d’un plan de masse et d’un
substrat diélectrique dont la surface porte un ou plusieurs éléments métallisés [Com97]. Les
éléments rayonnants les plus simples ont la forme d’un rectangle, d’un disque circulaire,
d’un triangle ou d’un anneau. L’élément rayonnant forme une cavité diélectrique avec le
94
IV.2 Conception d’une cavité ultra compacte à base de métamatériaux planaires
plan de masse. Le fonctionnement de l’antenne ainsi réalisée peut être expliqué par le
modèle de la cavité à fuite. Le principe de fonctionnement est détaillé dans l’annexe C.
Ce type d’antennes semble le plus adéquat pour nos applications. En effet, ce sont des
dispositifs bien maı̂trisés, légers, peu volumineux et peu onéreux. La faible bande passante
et le rayonnement parasite de la sonde forment les inconvénients les plus importants de
ces antennes.
Dans notre cas, les antennes imprimées peuvent être facilement réalisables par la gra-
vure mécanique LPKF utilisée jusqu’ici pour la réalisation de nos structures planaires. De
plus, cette antenne se présente comme la solution idéale pour une réduction maximale de
l’épaisseur de nos cavités.
95
IV Application de Métamatériaux à la Réalisation d’Antennes Ultra-Compactes
Fig. IV.10 – a)Schéma descriptif de l’antenne imprimée ; b) l’antenne réalisée par gravure
LPKF sur le substrat époxy.
96
IV.2 Conception d’une cavité ultra compacte à base de métamatériaux planaires
97
IV Application de Métamatériaux à la Réalisation d’Antennes Ultra-Compactes
Fig. IV.12 – Schéma descriptif(a) et photo (b) du dispositif expérimental pour la mesure du
diagramme de rayonnement.
Fig. IV.13 – Diagrammes de rayonnement dans les plans E et H obtenus par simulations
numériques (FEM-HFSS)(a) et par mesures expérimentales (b).
98
IV.2 Conception d’une cavité ultra compacte à base de métamatériaux planaires
IV.2.4.1 Conception
La cavité de type Fabry-Pérot est constituée d’un plan réflecteur au-dessus duquel est
déposé une surface partiellement réfléchissante jouant le rôle d’une fenêtre d’émission. La
structure totale est excitée par une antenne imprimée insérée au niveau du plan réflecteur.
La figure IV.2 présente un schéma descriptif simplifié de la cavité.
Le plan réflecteur de la cavité est réalisé à partir de la surface à haute impédance à
base de conducteur magnétique artificiel planaire précédemment dimensionnée pour avoir
une phase à la réflexion proche de zéro dans la bande X. Ainsi, les pavés métalliques
de la SHI-CMA viendront entourer l’élément rayonnant formant ainsi le premier miroir
totalement réfléchissant de la cavité. Le deuxième miroir de la cavité est semi-réfléchissant.
Il est formé par la SPR-AMC caractérisée précédemment. La structure totale ainsi réalisée
est présentée dans la figure IV.14.
99
IV Application de Métamatériaux à la Réalisation d’Antennes Ultra-Compactes
Fig. IV.15 – Le schéma (a) et le circuit réalisé (b) de l’antenne imprimée entourée par le
réseau périodique de cellules métallodiélectriques de la SHI-CMA.
100
IV.2 Conception d’une cavité ultra compacte à base de métamatériaux planaires
101
IV Application de Métamatériaux à la Réalisation d’Antennes Ultra-Compactes
11 GHz.
Fig. IV.18 – Le diagramme de rayonnement en gain dans le plan E (a) et H (b) à 11 GHz
pour différentes dimensions du défaut crée dans la SHI-AMC entourant l’antenne (Résultats de
simulations HFSS).
102
IV.2 Conception d’une cavité ultra compacte à base de métamatériaux planaires
103
IV Application de Métamatériaux à la Réalisation d’Antennes Ultra-Compactes
Fig. IV.21 – Le diagramme de rayonnement en gain dans le plan E (a) et H (b) à 11 GHz
pour différents nombres de couches de la SHI-AMC entourant l’antenne (Résultats de simulations
HFSS).
104
IV.2 Conception d’une cavité ultra compacte à base de métamatériaux planaires
IV.2.4.3 Prédiction des modes de résonances par le modèle des rayons op-
tiques
Afin de prédire les modes de résonance de la cavité, nous avons utilisé les phases à
la réflexion de nos deux plans réflecteurs calculées et caractérisées précédemment pour
chaque fréquence (figure IV.22.a). Ainsi et en considérant la relation IV.6 du modèle
des rayons optiques, nous avons déterminé la variation de l’épaisseur de résonance h
en fonction de la fréquence. La figure IV.22.b présente le résultat obtenu dans notre cas
[OdLL06a]. Nous remarquons alors qu’aux alentours de 10 GHz nous obtenons des modes
de résonances de premier ordre (N = 0) pour de très faibles épaisseurs de la cavité. Un
saut de mode est ensuite observé à ∼ 10, 2 GHz. Les résonances obtenues après cette
fréquence correspondent aux modes d’ordre 1 (N = 1).
Etant donné que le modèle optique prévoit des résonances pour de faibles épaisseurs
pour les fréquences proches de 10 GHz, nous nous sommes intéressés à l’étude de la cavité
de 0, 5 mm d’épaisseur. Celle-ci est la cavité la plus compacte que nous ayons pu réaliser en
pratique. En effet, les séparateurs de 500 µm d’épaisseur nous ont imposé cette épaisseur
de la cavité. De plus, avec une épaisseur plus faible de la cavité, nous risquions de causer
un contact entre la soudure de l’antenne et une des cellules de la SPR-CMA. Ceci affectera
directement l’adaptation, le rayonnement de la source et la validité de l’application du
modèle des rayons optiques à notre structure.
105
IV Application de Métamatériaux à la Réalisation d’Antennes Ultra-Compactes
Fig. IV.22 – a) La variation de la phase à la réflexion des deux surfaces à base de AMC
constituant la cavité ; b) L’épaisseur de résonance de la cavité prédite par le modèle des rayons
optique en fonction de la fréquence en utilisant les phases à la réflexion de la SHI et de la SPR
mesurées et calculées par la méthode des éléments finis.
106
IV.2 Conception d’une cavité ultra compacte à base de métamatériaux planaires
Fig. IV.24 – Le diagramme de rayonnement en gain dans le plan E (a) et H (b) à 10, 1 GHz
de la cavité de 0, 5 mm d’épaisseur de (∼ 2λ) de largeur dans le cas des simulations et (∼ 4λ)
dans le cas des mesures.
107
IV Application de Métamatériaux à la Réalisation d’Antennes Ultra-Compactes
Fig. IV.25 – Le diagramme de rayonnement linéaire polaire en gain dans le plan E (a) et H
(b) à 10, 1 GHz de la cavité de 0, 5 mm d’épaisseur.
Nous avons noté en simulation une augmentation du gain maximal de l’antenne. En ef-
fet, nous sommes passés de ∼ 4 dB de gain avec l’antenne toute seule à ∼ 7 dB en insérant
celle-ci dans la cavité. Cette augmentation s’explique essentiellement par l’amélioration
de la directivité. L’augmentation du gain n’est pas aussi importante que celle à laquelle
on pouvait s’attendre pour au moins une raison : la structure simulée est très petite (pour
des raisons d’encombrement mémoire).
108
IV.2 Conception d’une cavité ultra compacte à base de métamatériaux planaires
Fig. IV.26 – a)Le diagramme de rayonnement linéaire polaire en gain dans le plan E de la
cavité pour différentes valeurs de l’épaisseur h ; b) Variation de l’ouverture angulaire du rayon-
nement dans le plan E en fonction du rapport entre la l’épaisseur de la cavité et la longueur
d’onde.
Les pertes dans les matériaux sont souvent l’origine des mauvaises performances des
antennes en hyperfréquences. Ainsi et afin d’éviter le confinement des champs à l’intérieur
des structures métallodiélectriques, des substrats diélectriques à faibles pertes sont souvent
utilisés. Les substrats ayant un facteur de dissipation inférieur à 2.10−3 sont généralement
conseillés pour un meilleur rendement. Pour des raisons de simplicité de réalisation et
de meilleure tenue mécanique, nous avons utilisé pour notre démonstration un substrat
diélectrique présentant un facteur de dissipation de 2.10−2 . Celui-ci est certainement très
élevé pour ce genre d’application d’autant plus que les pertes se sont multipliées à cause de
l’utilisation de métamatériaux résonants pour la réalisation des plans miroirs de la cavité.
La courbe de la figure IV.27.a montre que le maximum de pertes dans la SHI-CMA en
incidence normale est obtenu aux alentours de la fréquence de résonance de la surface à
10, 5 GHz. Au lieu d’avoir une réflexion à 0dB (R = 1), nous avons ici un minimum dû
au facteur de dissipation élevé du substrat utilisé pour la réalisation de la SHI-CMA. De
même, et comme le montre la figure IV.27.b, un maximum de pertes peut être constaté
aux alentours de 9, 7 GHz : la fréquence de résonance de la SPR-CMA. Etant donnée
que la fréquence de résonance de la cavité est proche de ces deux fréquences, les pertes
s’additionnent dans la structure globale et affectent le rendement de celle-ci.
Enfin, dans les travaux de Von Trentini [Tre56], une démonstration théorique a été
donnée concernant l’augmentation de la directivité proportionnellement au niveau de
réflexion de la SPR. Quand on regarde le niveau de transmission de la SPR, utilisée dans
109
IV Application de Métamatériaux à la Réalisation d’Antennes Ultra-Compactes
notre, cas on remarque qu’il est pratiquement à son maximum à la fréquence de résonance
de la cavité alors qu’il est plus faible ailleurs. Cela peut donc aussi expliquer le niveau de
directivité obtenu dans notre cas.
110
IV.3 Optimisation de la cavité à base de métamatériaux
Fig. IV.28 – Schéma descriptif de la cavité de type Fabry-Pérot à base d’un seul métamatériau.
Des simulations numériques par la méthode des éléments finis (HFSS) ont permis
de dimensionner la SPR-CMA. La figure IV.28 présente les résultats de mesures et de
simulations concernant les coefficients de réflexion et de transmission de la SPR. Ainsi
on peut voir sur les courbes de la figure IV.29.a que la transmission est inférieure à
–15dB à travers la surface aux alentours de 10 GHz [OdLL06b]. La SPR-CMA est donc
partiellement réfléchissante dans ce domaine de fréquences. On remarque aussi que les
pertes dans cette zone sont plus faibles. La courbe de la figure IV.29.b présente la phase
du coefficient de réflexion en incidence normale [OdLL06b]. Celle-ci est inférieure à –100◦
sur une large bande de fréquences aux alentours de 10 GHz. Par conséquent, elle satisfait
bien notre cahier de charges.
111
IV Application de Métamatériaux à la Réalisation d’Antennes Ultra-Compactes
112
IV.3 Optimisation de la cavité à base de métamatériaux
Fig. IV.30 – La variation prédite par le modèle des rayons optiques de l’épaisseur de résonance
de la cavité en fonction de la fréquence.
strat diélectrique. Les lobes secondaires sont rejetés à plus de –15dB comme le montre
la figure IV.33. Enfin, une augmentation du gain maximal de l’antenne a été notée en
simulation : nous sommes passé de ∼ 4dB à ∼ 6 dB en utilisant la cavité à base d’un seul
113
IV Application de Métamatériaux à la Réalisation d’Antennes Ultra-Compactes
Fig. IV.32 – Le diagramme de rayonnement linéaire polaire en gain dans le plan E (a) et H
(b) à 9, 7 GHz de la cavité de 1 mm d’épaisseur à base d’un seul métamatériau.
Fig. IV.33 – Diagramme de rayonnement en gain mesuré dans le plan E (a) et H (b) à
9, 7 GHz de la cavité de 1 mm d’épaisseur à base d’un seul métamatériau.
114
Conclusion
Conclusion
L’amélioration des propriétés des antennes à l’aide des surfaces à base de conduc-
teurs magnétiques artificiels planaires est montrée dans ce chapitre. Une cavité de type
Fabry-Pérot est conçue à partir de ces métamatériaux. Les performances d’une antenne
imprimée en terme de directivité ont été accrues. Malgré les pertes importantes dans les
métamatériaux à base de CMA, des directivités assez élevées peuvent être atteintes. De
plus, la réalisation facile de ce genre de matériaux par rapport aux structures de Sieven-
piper avec les trous métallisés permet de réduire les coûts de fabrication pour ce genre
d’application.
Etant donné que la directivité dépend directement du facteur de qualité de la cavité et
que celui-ci dépend du volume de la cavité, il convient de trouver un compromis entre la
compacité de la structure et son rendement. Des performances acceptables sont réalisables
avec des cavités très compactes par rapport aux structures traditionnelles à base de cavité
de type Fabry-Pérot ou à résonateur BIP.
La dernière partie concernant l’optimisation de la cavité nous a montré la possibilité
de réalisation de structures à haute directivité simples et ultra-compactes. En effet, en
travaillant en dehors de la zone du comportement en CMA, nous pouvons éviter les pertes
dans ces métamatériaux pour obtenir un meilleur rendement de la structure globale.
De plus, l’utilisation du plan de masse comme deuxième miroir de la cavité simplifie la
structure et permet d’associer ce genre de cavité à plusieurs types d’antennes. Le rôle de
la SPR à base de CMA est donc très important pour le bon fonctionnement de la cavité et
pour atteindre des épaisseurs très faibles. Il faut donc le dimensionner judicieusement pour
espérer améliorer le rendement d’une antenne en terme de gain, compacité et rayonnement.
Pour conclure, les avantages de l’introduction des métamatériaux à base de CMA pla-
naires dans le domaine des antennes sont multiples. Elles concernent le gain, la directivité
et compacité de ces structures. Une démonstration de certains de ces avantages a été
présentée dans ce chapitre.
115
IV Application de Métamatériaux à la Réalisation d’Antennes Ultra-Compactes
Bibliographie
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wavelength metamaterial-based cavities. Applied Physics Letters, 86 :101101,
2005.
116
Chapitre V
Sommaire
V.1 Cavité à base de métamatériaux à rayonnement contrôlable 119
V.2 Conception et étude numérique . . . . . . . . . . . . . . . . . 121
V.3 Réalisation et Caractérisation . . . . . . . . . . . . . . . . . . 131
Conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 136
Bibliographie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 137
117
V Application des Métamatériaux pour le contrôle du rayonnement des antennes
Dans ce chapitre, nous présentons une solution à base de cavités de type Fabry-Pérot
pour le contrôle directionnel du rayonnement. Le principe de fonctionnement de la solu-
tion proposée est alors détaillé dans une première partie. La méthode de conception de
la structure est présentée. Dans la deuxième partie, nous faisons une étude numérique
décrivant l’influence des paramètres physiques sur le comportement de la cavité proposée.
Enfin, des résultats de simulations numériques et des mesures expérimentales caractérisant
le fonctionnement d’un prototype de ce type de structures sont présentés.
118
V.1 Cavité à base de métamatériaux à rayonnement contrôlable
Fig. V.1 – a) Cavité constituée d’un plan de masse métallique et d’une surface partiellement
réfléchissante à base de conducteur magnétique artificiel. b) guide à fentes shunt sur la grande
face.
119
V Application des Métamatériaux pour le contrôle du rayonnement des antennes
Afin de réaliser un déphasage dans une direction entre les cellules d’une SPR, nous
faisons varier la largeur de l’espacement entre les pavés métalliques de la surface d’une
manière régulière. La figure V.2 décrit la méthode de conception de la SPR. En effet,
l’augmentation uniforme de l’espacement entre les pavés d’une largeur δg fait varier les
caractéristiques de la surface le long de la direction de variation.
Fig. V.2 – Surface Partiellement Réfléchissante à espacement variable dans une direction.
120
V.2 Conception et étude numérique
121
V Application des Métamatériaux pour le contrôle du rayonnement des antennes
Fig. V.4 – La Cavité constituée d’un plan de masse métallique et d’une surface partiellement
réfléchissante uni-dimensionnelle à espacement variable.
122
V.2 Conception et étude numérique
Fig. V.6 – Variation de la phase du coefficient de réflexion en fonction de l’espacement entre les
pavés métalliques d’une SPR unidimensionnelle (εr = 3.9, δ = 0.0197, h = 1, 2 mm, a = 5 mm,
w = 2, 2 mm) calculée à 11 GHz par la méthode des éléments finis (HFSS).
123
V Application des Métamatériaux pour le contrôle du rayonnement des antennes
Avant de concevoir des cavités à rayonnement oblique, nous allons commencer par
réaliser des cavités résonantes à base de SPR homogène unidimensionnelle. Pour cela
nous utilisons le modèle des rayons optiques qui permet de prédire les résonances des
cavités. La figure V.7 présente la variation de la hauteur de résonance, prédite par ce
modèle, d’une cavité à base d’une SPR homogène en fonction de la fréquence. La SPR
unidimensionnelle est réalisée à partir d’un réseau de cellules de dimension a = 5 mm
réalisées sur un substrat diélectrique époxy (εr = 3.9, δ = 0.0197, h = 1, 2 mm). La
largeur de la grille métallique est de w = 2, 2 mm et celle de l’espacement entre les pavés
métalliques est g = 600 µ. Nous remarquons que la SPR pourrait nous permettre de
réaliser des cavités de faibles épaisseurs ayant des résonances aux alentours de 12 GHz.
Particulièrement, une cavité fonctionnant à 11 GHz peut être réaliser avec cette SPR en
fixant l’épaisseur à h = 2 mm.
Fig. V.7 – La variation prédite par le modèle des rayons optiques de la hauteur de résonance
de la cavité à base de SPR unidimensionnelle homogène (a = 5 mm, w = 2, 2 mm, g = 600 µ)
en fonction de la fréquence.
Une étude numérique est faite pour la cavité d’épaisseur h=2mm utilisant la SPR uni-
dimensionnelle décrite précédemment en utilisant des dimensions latérales de 40x40 mm
124
V.2 Conception et étude numérique
(∼ 1, 5l à 11 GHz). La cavité ainsi réalisée est excitée par une antenne plaquée dimen-
sionnée pour fonctionner à 11 GHz. Les résultats de simulations concernant l’adaptation
de la cavité sont présentées sur la figure V.8. On constate qu’on obtient une résonance
proche ∼ 10, 8 GHz. Le calcul par la méthode des éléments finis concernant l’adaptation
de la cavité rayonnante réalisée, montre que la meilleure adaptation est obtenue pour la
fréquence de résonance prédite par le modèle optique.
125
V Application des Métamatériaux pour le contrôle du rayonnement des antennes
Fig. V.10 – Adaptation (a) et diagramme de rayonnement polaire en gain (b) dans le plan E
(φ = 90◦ ) et H (φ = 0◦ ) à 10, 8 GHz de la cavité de 2 mm d’épaisseur à base de SPR homogène
unidimensionnelle (a = 5 mm, w = 2, 2 mm, g = 600 µ, δg = 100 µ) ayant des dimensions
latérales de 70X70 mm calculé par la méthode des éléments finis (HFSS).
126
V.2 Conception et étude numérique
Pour que la cavité puisse présenter un rayonnement oblique, nous utilisons une SPR
inhomogène. Celle-ci sera constituée de plusieurs surfaces homogènes. La zone centrale
sera réalisée à partir de la SPR homogène unidimensionnelle présentée dans le paragraphe
précédent. En réalité, nous utiliserons une seule cellule pour chaque zone. La figure V.11.
présente un schéma descriptif de la cavité.
Fig. V.11 – Schéma descriptif de la Cavité constituée d’un plan de masse métallique et d’une
surface partiellement réfléchissante uni-dimensionnelle à espacement variable.
La cavité proposée est composée de 7 zones. Chaque zone contient une seule cellule
de dimensions a = 5 mm. Les grilles métalliques utilisées sont identiques à celles de la
SPR homogène étudiée dans le paragraphe précédent. Elles sont de largeur w = 2, 2 mm.
Une variation du gap métallique de δg = 100 µ est insérée de part et d’autre de la zone
centrale de largeur de gap g = 600 µ. Ainsi nous passons d’un gap de 300 µ à 900 µ en se
déplaçant d’une extrémité à l’autre de la SPR.
Notre structure peut alors être assimilée à un réseau de 7 antennes distant de a = 5 mm
l’une de l’autre avec un déphasage régulier de ψ. Le rayonnement Et se calcule dans ce
cas pas l’expression suivante donnée en fonction de l’angle θ.
N
X 2π
Et = Eo exp − jn ψ + a cos θ (V.1)
n=0
λ
127
V Application des Métamatériaux pour le contrôle du rayonnement des antennes
à la SPR. Enfin, on remarque qu’on obtient bien un rayonnement oblique assez directif
dans le plan E (φ = 90◦ ). Cependant, l’angle de rayonnement n’est pas très élevé : il est
légèrement supérieur à 15◦ .
Fig. V.12 – Adaptation (a) et diagramme de rayonnement polaire en gain (b) dans le plan E
(f=90◦ ) et H (f=0◦ ) à 10,8 GHz de la cavité de 2mm d’épaisseur à base de SPR inhomogène
unidimensionnelle (a = 5 mm, w = 2, 2 mm, g = 600 µ, δg = 100 µ) calculé par la méthode des
éléments finis (HFSS).
L’espacement entre les pavés métalliques g varie d’une zone de la SPR à l’autre.
Il fixe en réalité la phase du coefficient de réflexion et de transmission et par suite le
déphasage de chaque zone. Le décalage dg permet donc de varier le déphasage entre les
zones. La figure V.15 présente le rayonnement de la cavité pour différentes valeurs du
128
V.2 Conception et étude numérique
Fig. V.13 – Diagramme de rayonnement linéaire polaire tridimensionnelle en gain à 10, 8 GHz
de la cavité de 2 mm d’épaisseur à base de SPR inhomogène unidimensionnelle (a = 5 mm,
w = 2, 2 mm, g = 600 µ, δg = 100 µ) calculé par la méthode des éléments finis (HFSS).
Fig. V.14 – Schéma descriptif (a) et diagramme de rayonnement polaire en gain (b) dans le
plan E (φ = 90◦ ) et H (φ = 0◦ ) calculé par la méthode des éléments finis (HFSS) à 10, 8 GHz
de la cavité de 2 mm d’épaisseur à base de SPR inhomogène unidimensionnelle (a = 5 mm,
w = 2, 2 mm, g = 600 µ, δg = 100 µ) retournée dans le plan de 180◦ .
129
V Application des Métamatériaux pour le contrôle du rayonnement des antennes
décalage de l’espacement entre les pavés. On constate sur le diagramme tracé dans le plan
E que l’angle de rayonnement augmente avec l’agrandissement de ce décalage. En effet, le
décalage permet de varier le déphasage entre les zones de la SPR et par la suite l’angle de
rayonnement. C’est un comportement similaire à celui des réseaux d’antennes classiques.
Sur la courbe de rayonnement de la cavité ayant un décalage δg = 150 µ, on constate
l’apparition de lobes secondaires. Ce sont essentiellement des lobes de réseaux puisqu’on
les retrouve dans les deux configurations de la SPR.
Fig. V.15 – Diagrammes de rayonnement en gain calculés par la méthode des éléments finis
(HFSS) dans le plan E (φ = 90◦ ) à 10, 8 GHz de la cavité de 2 mm d’épaisseur à base de SPRs
unidimensionnelles (a = 5 mm, w = 2, 2 mm, g = 600 µ, δg = 100 µ) (a) pour différentes
valeurs du décalage en espacement δg et à base des mêmes SPRs retournées dans le plan de 180◦
(b).
Afin de voir l’effet de la variation du décalage du gap le gain de la structure nous avons
relevé le gain maximale obtenu en simulation dans chaque cas. Nous sommes parti d’une
antenne de 4 dB de gain ayant une adaptation de ∼ −16dB à la résonance (11 GHz)
pour des dimensions latérales de 40x40 mm. Nous avons remarqué que malgré la perte en
adaptation, l’antenne insérée dans la cavité à base de SPR homogène gagne en gain maxi-
male certainement grâce à l’augmentation de la directivité. Ce gain s’accroı̂t légèrement
avec l’insertion d’un décalage de 50 µ dans la SPR. L’amélioration de l’adaptation dans
ce cas peut expliquer cette légère variation du gain. Le gain baisse ensuite en utilisant une
SPR présentant un décalage de 100 µ. Il finit par chuter à 2, 5 dB quand le décalage en
gap entre les pavés de la SPR est de 150 µ. L’apparition des lobes secondaires explique
130
V.3 Réalisation et Caractérisation
Tab. V.1 – Adaptation et gain maximal des différentes structures étudiées calculés à la
fréquence de résonance.
Adaptation : S11(dB) Gain : Gmax (dB)
Antenne -15,9 4
Cavité : δg = 0 µm -11,7 6,8
Cavité : δg = 50 µm -12,9 7,2
Cavité : δg = 100 µm -19 5,44
Cavité : δg = 150 µm -12,8 2,57
131
V Application des Métamatériaux pour le contrôle du rayonnement des antennes
Fig. V.16 – Schéma descriptif (a) et diagramme de rayonnement polaire en gain (b) dans le
plan E (φ = 90◦ ) et H (φ = 0◦ ) calculé par la méthode des éléments finis (HFSS) à 10, 8 GHz
de la cavité de 2 mm d’épaisseur à base de SPR inhomogène unidimensionnelle (a = 5 mm,
w = 2, 2 mm, g = 600 µ, δg = 100 µ) agrandit d’une cellule à chaque extrémité.
Fig. V.17 – La variation prédite par le modèle des rayons optiques de la hauteur de résonance
de la cavité à base de SPR unidimensionnelle homogène (a = 5 mm, w = 2, 2 mm, g = 400 µ)
en fonction de la fréquence.
132
V.3 Réalisation et Caractérisation
Fig. V.18 – Adaptation (a) et diagramme de rayonnement polaire en gain (b) dans le plan E
(φ = 90◦ ) et H (φ = 0◦ ) à 10, 5 GHz de la cavité de 1 mm d’épaisseur à base de SPR homogène
unidimensionnelle (a = 5 mm, w = 2, 2 mm, g = 400 µ) calculés par la méthode des éléments
finis (HFSS).
Etant donnée que nous ne pouvons pas descendre en dessous d’un espacement de
200 µ et pour avoir une cavité de dimensions latérales assez larges, nous utilisons la
structure présentée sur la figure V.19. Dans cette structure, la SPR comporte deux cellules
élémentaires pour chaque zone. Cela permettra d’avoir une distance de 2a entre les zones
qui est égale à 10 mm dans notre cas.
Nous avons réalisé des simulations et des mesures expérimentales avec une SPR dont
l’espacement entre les pavés métalliques de la zone centrale est g = 400 µ et ont le
décalage en espacement est δg = 100 µ. La figure V.20 présente la variation du module du
coefficient de réflexion de la cavité ainsi réalisée en fonction de la fréquence. Elle montre
le premier mode de résonance de la structure obtenu à 10, 5 GHz. Le résultat est assez
proche de celui prédit par le modèle des rayons optiques.
Le rayonnement de cette dernière structure, à la fréquence de résonance et pour les
deux configurations possibles de la SPR, est présenté sur la figure V.21. On obtient avec
cette structure à un rayonnement oblique de ∼ 20◦ . Un lobe secondaire apparaı̂t dans
la deuxième configuration qui est dû essentiellement à l’alimentation dissymétrique de
133
V Application des Métamatériaux pour le contrôle du rayonnement des antennes
l’antenne plaquée. D’ailleurs, l’effet est plus important en mesure puisque l’alimentation
réalisée par la soudure du câble coaxiale est beaucoup moins efficace.
Nous avons ensuite réduit le décalage de l’espacement entre les pavés afin de réduire
l’angle de rayonnement oblique. La figure ?? présente le diagramme de rayonnement de
la structure avec δg = 50 µ. Elle montre que l’angle de rayonnement a été réduit par
la diminution du décalage. Cependant, le rayonnement est beaucoup moins directif dans
cette configuration.
134
V.3 Réalisation et Caractérisation
Fig. V.21 – Diagramme de rayonnement linéaire en gain mesuré et calculé par la méthode des
éléments finis (HFSS) dans le plan E (φ = 90◦ ) à 10, 5 GHz de la cavité de 1 mm d’épaisseur à
base de SPR inhomogène unidimensionnelle (a = 5 mm, w = 2, 2 mm, g = 400 µ, δg = 100 µ)
(a) et à base de la même SPR retournée dans le plan de 180◦ (b).
Fig. V.22 – Diagramme de rayonnement linéaire en gain mesuré et calculé par la méthode des
éléments finis (HFSS) dans le plan E (φ = 90◦ ) à 10, 5 GHz de la cavité de 1 mm d’épaisseur
à base de SPR inhomogène unidimensionnelle (a = 5 mm, w = 2, 2 mm, g = 400 µ, δg = 50 µ)
(a) et à base de la même SPR retournée dans le plan de 180◦ (b).
135
V Application des Métamatériaux pour le contrôle du rayonnement des antennes
Conclusion
Ce chapitre montre une technique de conception de cavités à rayonnement oblique à
base de métamatériaux. Une étude numérique comparant le comportement de ces struc-
tures par rapport aux antennes réseaux a été alors présentée. Cette étude a permis de
voir l’influence de certains paramètres physiques sur le rayonnement de la cavité. Les me-
sures expérimentales présentées à la fin du chapitre ont validé nos résultats numériques.
Les prototypes réalisés ont été proposés essentiellement pour confirmer le bon fonction-
nement de la structure. Des optimisations peuvent toujours être ajoutées afin d’améliorer
les performances de l’antenne ainsi réalisée.
Enfin, l’insertion d’éléments actifs constitue une solution idéale pour réaliser un contrôle
électronique du rayonnement de ces structures. En effet, l’utilisation de diodes varicap,
par exemple, permettrait de changer la phase à la réflexion des SPRs en faisant varier la
capacité équivalente entre les pavés métalliques.
136
Bibliographie
Bibliographie
[Bou03] H. Boutayeb. Etude des structures périodiques planaires et conformes as-
sociées aux antennes. Application aux communications mobiles. Thèse de
doctorat, Université de Rennes 1, 2003.
[Com97] P. F. Combes. Micro-ondes : Circuits passifs, propagation, antennes. Dunod,
Paris, 1997.
[CWR+ 06] H. Chen, B-L. Wu, L. Ran, T. M. Grzegorczyk, and J. A. Kong. Controllable
left-handed metamaterial and its application to a steerable antenne. Applied
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[Sie06] D. F. Sievenpiper. Forward and backward leaky wave radiation with large
effective aperture from an electronically tunable textured surface. IEEE Tran-
sactions on Antennas and Propagation, 53(1) :236–246, 2006.
137
Conclusions et perspectives
C es travaux de thèse ont été consacrés à l’étude des matériaux à bandes interdites
photoniques et des métamatériaux et à leurs applications aux télécommunications.
Ils ont abouti à la conception d’antennes directives ultra-compactes. Ils ont aussi débouché
sur la perspective du contrôle du rayonnement des antennes par des métamatériaux com-
posites planaires. Cette étude, qui a commencé dans le cadre d’un projet européen nommé
TELEMAC avec des partenaires universitaires et industriels, a mené au développement de
structures périodiques métallodiélectriques planaires particulièrement intéressantes pour
la réduction de l’encombrement des cavités résonantes de type Fabry-Pérot utilisées sou-
vent pour augmenter la directivité des antennes.
L’objectif de cette thèse a été de développer des structures à base de matériaux à
bandes interdites photoniques et de métamatériaux métallodiélectriques pour la réalisation
d’antennes compactes et directives en bande X. La condition de compacité a concerné
l’épaisseur qui ne devait pas dépasser le quart de la longueur d’onde. Pour cela il a fallu
modéliser par les outils numériques et analytiques adaptés ces matériaux métallodiélectriques
périodiques. Nous avons commencé par un état de l’art sur ces matériaux et sur les
méthodes de modélisation existantes. L’étape suivante de modélisation numérique et de
caractérisation expérimentale a été indispensable au développement des métamatériaux
planaires avec les propriétés souhaitées. Les dernières parties ont concerné l’intégration de
ces matériaux artificiels dans le domaine des antennes afin d’augmenter leur directivité,
réduire leur encombrement et contrôler leur rayonnement.
Nous avons présenté dans un premier chapitre les matériaux à bandes interdites pho-
toniques, les métamatériaux et leurs différents domaines d’application. L’historique et la
description des structures les plus connues a été alors détaillé. En effet, nous avons présenté
les propriétés les plus intéressantes ainsi que les applications les plus importantes de ces
matériaux périodiques.
Le deuxième chapitre a concerné les outils de modélisation des structures périodiques
métallodiélectriques. Nous avons alors décrit les méthodes de résolution numériques pour
les matériaux diélectriques et métallodiélectriques. Nous avons aussi présenté les définitions
de certaines notions propres à ces structures périodiques et indispensables à la compréhension
139
Conclusions et perspectives
de leurs comportements. Enfin, des résultats de modélisation numérique obtenus pour des
structures à bandes interdites photoniques diélectriques et métallodiélectriques ont été
détaillés.
L’objectif du troisième chapitre a été d’étudier les surfaces à hautes impédances à
base de conducteurs magnétiques artificiels. Pour cela nous avons étudié numériquement et
caractérisé expérimentalement des métamatériaux à base de réseaux périodiques planaires
carrés dans les domaines fréquentiel et spatial. Ainsi, nous avons déterminé l’évolution
de leurs propriétés en fonction de leurs paramètres physiques les plus importants et des
directions de propagation de l’onde incidente. Cette étude nous permis d’augmenter la
bande de fonctionnement de ces métamatériaux. De plus, nous avons réussi à réaliser
des surfaces partiellement réfléchissantes à base de conducteurs magnétiques artificiels
présentant une haute impédance sur une large bande de fréquences.
Dans le quatrième chapitre nous avons procédé à l’intégration des métamatériaux à
base de conducteur magnétique artificiel planaire dans le domaine des antennes. Nous
avons alors étudié numériquement et expérimentalement des cavités résonantes de type
Fabry-Pérot basées sur ces matériaux et alimentées par des antennes plaquées. Cela nous
a permis d’améliorer les performances des antennes étudiées en termes de directivité et
d’encombrement par rapport aux structures classiques utilisant ce type de cavités. En
effet, grâce à l’optimisation du dispositif proposé, nous avons fini par réaliser une antenne
à base de métamatériaux qui soit directive et ultra-compacte.
Le cinquième et le dernier chapitre a concerné le contrôle du rayonnement des antennes
par les métamatériaux à base de conducteur magnétique artificiel planaire. Une partie de
modélisation numérique a permis d’introduire la technique de conception de cavités à
rayonnement contrôlable et d’étudier différentes configurations. Des résultats intéressants
permettant de comprendre le fonctionnement des structures proposées ont été obtenus.
Enfin, des résultats de mesures en concordance avec ceux de la modélisation numérique
ont permis de valider le principe de fonctionnement de nos dispositifs.
Notre étude ouvre une perspective de contrôle électronique en fréquence et en direction
du rayonnement des antennes. Nous avons montré qu’il était possible de contrôler la direc-
tion de rayonnement et nous pouvons également envisager une accordabilité en fréquence
de nos structures périodiques en changeant les paramètres électriques équivalentes (LC)
de celles-ci. Ainsi, nous pourrons contrôler à la fois la fréquence et la direction de pointage
du rayonnement des antennes par l’utilisation de composants électroniques actifs.
140
Annexe A
La méthode de transmission est une méthode qui convient parfaitement pour la détermination
de la réponse fréquentielle de structures mise en cascade. Le modèle s’applique à des
systèmes à base de géométries planaires en tenant compte des caractéristiques de chaque
couche de système. Ce modèle considère un seul mode de propagation quasi-optique pour
la transmission et la réflexion.
Dans la relation A.2, la matrice reliant les paramètres d’entrée à ceux de sortie est la
matrice chaı̂ne appelée aussi matrice ABCD. La méthode des lignes de transmission peut
être appliquée pour l’analyse de la superposition de plusieurs éléments comme illustré
dans la figure A.1. Le calcul des caractéristiques de plusieurs éléments mis en cascade
se fait alors par la multiplication de leurs matrices chaı̂nes. On obtient alors un système
141
I Méthode des Lignes de Transmission
matriciel qui relie les paramètres d’entée du premier élément à ceux de sortie du dernier
élément (équation A.3) où la matrice ABCD impliquée représente le produit des matrices
chaı̂nes des éléments mis en cascade.
Fig. A.1 – (a)Représentation d’un élément par sa matrice ABCD dans un circuit électrique,
(b)Superposition en série de plusieurs éléments représentés par leurs matrices chaı̂nes.
A Zs + B
Ze = (A.4)
C Zs + D
Les coefficients de réflexion et de transmission peuvent être également calculés par
cette méthode. Leurs expressions respectives en fonction des éléments de la matrice chaı̂ne
sont données par les relations A.5 et A.6. Ces coefficients représentent les coefficients en
tension et doivent être élevés au carré pour avoir les coefficients en puissance.
(A Zs − D Zg ) + B − C Zg Zs
Re = (A.5)
(A Zs − D Zg ) + B + C Zg Zs
2 Zs
T = (A.6)
(A Zs − D Zg ) + B + C Zg Zs
142
A.2 Application aux structures périodiques planaires
Z// = Z0 cos θ
Z0
(A.9)
Z⊥ = cos θ
√
εr −sin2 θ
Z// = Z0 εr
Z0
(A.10)
Z⊥ = √
εr −sin2 θ
Enfin, la matrice correspondante pour une admittance en parallèle Y est donnée par
A.11 et celle pour une impédance Z en série est donnée par A.12.
" #
1 0
M= (A.11)
Y 1
" #
1 Z
M= (A.12)
0 1
143
I Méthode des Lignes de Transmission
Fig. A.2 – Une surface à haute impédance à base d’un réseau périodique de pavés métalliques
déposés sur un substrat diélectrique au-dessus d’un plan de masse métallique.
Fig. A.3 – Schéma électrique équivalent d’une SHI-AMC planaires éclairée par une onde inci-
dente plane polarisée.
144
A.4 Analyse d’une SPR-CMA planaire
Fig. A.4 – Une surface à partiellement réfléchissante à base d’un réseau périodique de pavés
métalliques déposés sur un substrat diélectrique au-dessus d’une grille métallique.
145
I Méthode des Lignes de Transmission
Le modèle électrique équivalent utilisé pour la méthode des lignes de transmission est
donnée par la figure A.5. Dans ce schéma l’impédance du générateur et de la charge sont
égales à celle du vide Zo. Les paramètres L et C représentent respectivement l’inductance
et la capacité présentée par le réseau de pavés métalliques. Le diélectrique est représenté
par sa constante de propagation γ et par son épaisseur h. Enfin, on a ajouté dans ce
modèle l’inductance de la grille métallique Lm .
Fig. A.5 – Schéma électrique équivalent d’une SPR-AMC planaires éclairée par une onde
incidente plane polarisée.
146
Annexe B
La méthode des moments est une méthode numérique de résolution d’équations conte-
nant des opérateurs différentiels et intégro-différentiels linéaire en les transformant en un
système d’équations algébriques. Le problème à résoudre est alors résumé par une équation
matricielle. Depuis son introduction par Harrington en 1986, les recherches utilisant cette
méthode se sont multipliées surtout dans le domaine de l’électromagnétisme.
Le but de notre étude est de mettre en oeuvre cette méthode numérique et de l’ap-
pliquer pour l’analyse des surfaces planaires. En particulier, on s’intéressera au calcul des
coefficients de réflexion et de transmission des surfaces sélectives en fréquences (Frequency
Selective Surfaces : FSS) périodiques et infinies.
Considérons une onde plane monochromatique de vecteur d’onde k faisant un angle
θinc par rapport à l’axe z 0 z et un angle φinc par rapport à l’axe x0 x. Le champ incident
sur une surface placée parallèlement au plan xy en z = 0, en tout point définit par ces
coordonnées (x, y), peut se mettre alors sous la forme suivante :
" # " #
Einc
x (x, y) Einc
x (α0 , β0 )
= ej(α0 x+β0 y) (B.1)
Einc
y (x, y) Einc
y (α0 , β0 )
où :
α0 = k sin θinc cos φinc (B.2)
β0 = k sin θinc sin φinc (B.3)
Le champ incident produit des courants à la surface de la structure. Un champ de
diffusion est alors rayonné comme le montre la figure B.1. Ce champ est relié au potentiel
vecteur magnétique par la relation B.4.
147
II Analyse des Structures Périodiques Planaires par la Méthode des Moments
Fig. B.1 – Réflexion et transmission d’une onde plane à travers une structure à base d’un
réseau périodique infinie de motifs métalliques.
scat
1
E (r) = −jωµ A(r) + 2 5 5 ·A(r) (B.4)
k
La condition aux limites à la surface d’une structure à base d’un réseau périodique
d’éléments métalliques concerne le champ électrique tangentiel total. Celui-ci s’annule à
la surface métallique. Cette condition est alors résumée par l’égalité B.5.
Escat inc
tan (x, y) + Etan (x, y) = 0 (B.5)
En introduisant le potentiel vecteur dans cette dernière relation, on arrive aux deux
relations suivantes.
1 ∂A2x ∂A2x
Einc
x (x, y) = jωµ Ax (x, y) + 2 + (B.6)
k ∂x2 ∂y 2
1 ∂A2y ∂A2y
Einc
y (x, y) = jωµ Ay (x, y) + 2 + (B.7)
k ∂x2 ∂y 2
La solution générale pour le potentiel vecteur magnétique s’écrit sous la forme B.8. Il
s’agit de l’expansion en ondes planes.
Z Z √2 2 2
A(x, y, z) = A(α, β)z=0 ej(αx+βy) e±jz k −(α +β ) dαdβ (B.8)
La périodicité de notre structure nous permet de relier les courants d’une cellule à une
autre du même réseau. Ainsi, pour une structure de période a et b respectivement suivant
148
l’axe des x et celui des y on aura les deux relations suivantes concernant le déphasage des
courants d’une cellule par rapport à celle placée à l’origine.
2mπ
αm = α0 + (B.9)
a
2nπ
βn = β0 + (B.10)
b
Ces deux dernières relations permettent de mettre l’équation B.8 sous la forme suivante
qui représente une décomposition en série de Fourrier du potentiel vecteur dont les termes
sont généralement appelés les harmoniques de Floquet.
X √2 2 2
A(x, y, z) = A(αm , βn )z=0 ej(αm x+βn y) e±jz k −(αm +βn ) (B.11)
m,n
149
Annexe C
C.1 Caractéristiques
Les caractéristiques des antennes sont déterminées par rapport à une source de référence.
Une source ponctuelle qui rayonne sa puissance d’alimentation de façon identique dans
toutes les directions constitue la source de référence idéale. Cette source isotrope n’est pas
de réalité physique mais elle est souvent utilisée comme référence. La puissance rayonnée
par unité d’angle solide dans une direction définie par les deux angles (θ, φ) du repère
sphérique par une telle source s’écrit :
Pa
P0 (θ, φ) = (C.1)
4π
où Pa est la puissance d’alimentation.
151
III Généralités sur les antennes
L’angle d’ouverture est l’angle que font entre elles les deux directions du lobe principal
selon lesquelles la puissance rayonnée est égale à la moitié de la puissance rayonnée dans
la direction de rayonnement maximal. La figure C.1 présente un exemple de diagramme
de rayonnement en coordonnées cartésiennes. L’angle ∆θ représente sur ce diagramme
l’angle d’ouverture de l’antenne. Lorsqu’une antenne présente un lobe principal assez fin,
la plus grande partie de la puissance rayonnée est à l’intérieur des deux directions à –3 dB.
L’angle d’ouverture nous donne une idée assez précise sur la finesse du lobe et de la qualité
du rayonnement.
152
C.1 Caractéristiques
C.1.1.3 Dynamique
La dynamique d’une antenne est l’écart entre le niveau du lobe principal et celui des
lobes secondaires. En télécommunications, le niveau du premier lobe secondaire doit être
inférieur à –20 dB par rapport au maximum du lobe principal dont le niveau de référence
est 0 dB.
La puissance rayonnée par une antenne varie généralement selon la direction considérée.
Le gain d’une antenne dans une direction (θ, φ) est le rapport de la puissance rayonnée
dans cette direction P (θ, φ) à la puissance que rayonnerait la source isotrope de référence
par unité d’angle solide avec la même puissance d’alimentation.
P (θ, φ) P (θ, φ)
G(θ, φ) = = 4π (C.4)
P0 (θ, φ) Pa
153
III Généralités sur les antennes
On utilise généralement l’appellation gain d’une antenne sans préciser la direction pour
indiquer le gain dans la direction de rayonnement maximal.
La directivité d’une antenne est le rapport de la puissance rayonnée par unité d’angle
solide dans la direction (θ, φ) à la puissance que rayonnerait la source isotrope de référence
par unité d’angle solide pour une même puissance totale rayonnée.
P (θ, φ)
D(θ, φ) = 4π (C.5)
ηPa
La directivité indique dans quelles directions la densité de puissance est meilleure ou
moins bonne que celle de l’antenne isotrope. La relation entre le gain et la directivité
d’une antenne est donnée par l’équation suivante.
où η est le rendement de rayonnement définit précédemment et qui est lié aux pertes par
conduction.
154
C.2 Antennes à éléments imprimés
C.2.1 Description
Les antennes à éléments imprimés sont réalisées à partir d’un ou de plusieurs motifs
métalliques déposés sur un substrat diélectrique dont la fasse inférieure est totalement
couverte d’un plan de masse métallique (figure C.2). Ces motifs rayonnants, appelés aussi
patch en anglais, peuvent avoir différentes formes géométriques.
Les éléments rayonnants les plus utilisés ont la forme d’un rectangle, un disque circu-
laire, d’un anneau, d’un triangle ou d’un dipôle. Ils sont généralement imprimés sur des
substrats de faible permittivité (εr < 3) et de faibles pertes (tan δ < 2.10 − 3). Ceux-ci
permettent le rayonnement et évitent le confinement des champs dans la cavité réalisée
par le motif et le plan de masse.
Divers procédés sont utilisés pour l’alimentation des antennes imprimées. L’alimenta-
tion peut être réalisée par une connexion directe à une ligne microbande (figure C.3.a).
Une encoche dans l’élément rayonnant peut être ajoutée pour une meilleure adaptation
(figure C.3.b). Une connexion directe à une ligne coaxiale peut aussi assurer l’alimentation
de ce type d’antenne (figure C.3.c). Dans ce dernier cas le connecteur central est connecté
au motif imprimé et le conducteur extérieur est relié au plan de masse. Enfin, l’alimenta-
tion peut aussi se faire par couplage électromagnétique d’une ligne microbande à l’élément
rayonnant (figure C.3.d). L’alimentation des antennes imprimées ajoute généralement un
rayonnement parasite. Celui-ci est très important dans le cas de la dernière configuration.
155
III Généralités sur les antennes
Fig. C.3 – Schéma descriptif de l’alimentation d’une antenne imprimée par une ligne micro-
bande (a), par une ligne microbande avec encoche (b), par un câble coaxial (c) et par couplage
électromagnétique (c).
cavité avec 4 murs magnétiques réalisés par les bords de la cavité et 2 murs électriques
formés par les métallisations et dans l’approximation que la composante normale du champ
électrique est constante (figure C.4).
En posant les équations de propagation avec les conditions aux limites adéquates, on
détermine assez facilement les fréquences de résonance de l’antenne patch rectangulaire :
s
c0 m 2 n 2
fm,n = √ + (C.9)
2 εr πWef f πLef f
156
C.2 Antennes à éléments imprimés
avec :
Le f f = L + ∆l (C.10)
Les données théoriques que l’on peut trouver dans la littérature permettent de di-
mensionner une antenne imprimée afin de respecter les critères souhaités. Les dimensions
de l’élément rayonnant déterminent la fréquence de résonance f0 de l’antenne. Pour une
antenne imprimée rectangulaire, la largeur et la longueur du patch sont de l’ordre de la
demi-longueur d’onde. Afin d’exciter le mode fondamental TM10 , l’expression suivante
peut être utilisée pour déterminer la largeur W de l’élément rayonnant.
r
1 2
W = √ (C.15)
2f0 ε0 µ0 ε0 + 1
157
III Généralités sur les antennes
suivante.
1
L= √ √ − 2∆l (C.16)
2f0 ε0 µ0 εef f
L’admittance de l’antenne imprimée est la somme des admittances ramenées par les
deux fentes au point d’alimentation de l’élément rayonnant. Elle dépend donc du point
où s’effectue l’alimentation et de la longueur du pavé métallique. Dans le cas d’une ali-
†
mentation au bord de l’une des fentes, l’impédance d’entrée s’écrit :
1
Zin = (C.17)
2 Gm + Gf
où :
sin2 πW
Z π cos θ
1 λ0 πL
sin θ sin3 θ dθ
Gm = J0 (C.18)
120π 2 0 cos2 θ λ0
est la conductance mutuelle due aux couplages entre les deux fentes réalisées par l’élément
rayonnant et :
Z k0 W
1 sin (k0 W ) sin θ
Gm = −2 + cos (k0 W ) + + k0 W dθ (C.19)
120π 2 k0 W 0 θ
†
P. F. Combes, Micro-ondes, Dunod, Paris, France, 1997.
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C.3 Classification des ondes électromagnétiques
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Résumé
Dans sa première partie, ce mémoire présente les matériaux à bandes interdites pho-
toniques (BIP) et les métamatériaux ainsi que leurs applications aux télécommunications.
Ces matériaux sont des structures périodiques diélectriques et métallodiélectriques. Nous
décrivons dans la deuxième partie de cette thèse leurs méthodes de modélisation dans les
domaines fréquentiel et temporel. Une étude numérique et expérimentale de métamatériaux
à base de conducteur magnétique artificiel (CMA), de structures inductives et capacitives
planaires est ensuite réalisée. Ces structures permettent la réalisation de plans totalement
réflecteurs se comportant comme des surfaces à haute impédance (SHI) à la réflexion
et de surfaces partiellement réfléchissantes (SPR). Nous avons étudié en particulier l’in-
fluence des paramètres physiques et de la direction de propagation de l’onde sur la réponse
de ces matériaux. Nous nous sommes intéressé dans les dernières parties à l’applica-
tion de ces métamatériaux aux antennes. Nous avons alors montré numériquement et
expérimentalement la possibilité de réaliser des cavités de type Fabry-Pérot (FP) à base
de ces métamatériaux permettant d’améliorer les performances des antennes. En parti-
culier, ils permettent d’augmenter la compacité des structures utilisant ce type de cavités
(λ/60). Enfin, nous avons montré la possibilité de contrôler le rayonnement des antennes
grâce à ces cavités à base de métamatériaux à phase variable.
Abstract
The first part of this thesis presents Photonic Band Gap materials (PBG), Metamate-
rials and their applications in telecommunication systems. In the second part, we describe
their modeling methods in the frequency and time domains. Then a numerical and ex-
perimental study of metamaterials based on Artificial Magnetic Conductor (AMC) and
on inductive and capacitive planar structures are carried out. These structures allow the
realization of High Impedance Surfaces (HIS) and Partially Reflective Surfaces (PRS).
The influence of the physical parameters and the direction of wave propagation on the res-
ponse of these materials have been studied. The last part concerns the application of these
metamaterials to antennas. We showed numerically and experimentally the possibility of
designing ultra-sub-wavelength (λ/60) cavities based on these metamaterials in order to
improve the performances of antennas. Finally, we showed the possibility of controlling
the antenna radiation by the use of varying phase metamaterials.