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sera examinée dans le présent article, qui complète l’article [R 2 735] Tempéra-
ture de surface. Mesure radiative.
Les symboles et notations seront donc identiques à ceux de l’article [R 2 735],
sauf la grandeur appelée facteur d’absorption-émission, notée dans
[R 2 735], qui est appelée ici (puisqu’il s’agit d’émission) émissivité et notée ε,
conformément à la norme NF X 02-206.
R 2 737
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MESURE DE L’ÉMISSIVITÉ THERMIQUE _____________________________________________________________________________________________________
1. Définitions de l’émissivité Après un calcul intégral, on montre que l’émissivité non polarisée
s’écrit :
1
Par définition, on appelle émissivité (en anglais emissivity ) le rap- ε = ------ [ ε // (θ ) + ε : (θ ) ] (3)
2
port entre l’émission du corps réel et celle du corps idéal, appelé
corps noir, porté à la même température T : Dans le cas fréquent où l’on s’intéresse à l’émission normale à
la surface, on utilise :
L corps réel ( T )
ε ( T ) = ------------------------------------
- (1) ε (θ = 0 o , λ , T ) = ε n (λ , T )
L corps noir ( T )
appelée émissivité normale monochromatique. C’est ce facteur qui
La luminance L du corps noir en fonction de la longueur d’onde permet de corriger la température de luminance donnée par les pyro-
λ et de T est déterminée par la loi de Planck. mètres monochromatiques (article Pyrométrie optique [R 2 610]
Nota : la loi de Planck est explicitée dans l’article Température de surface. Mesure
radiative [R 2 735], déjà cité.
dans le présent traité).
Suivant le but recherché (échanges thermiques, pyrométrie,
propriétés des surfaces sélectives), on distinguera différentes émis-
sivités spécifiques. 1.2 Émissivité directionnelle totale
Dans l’étude des échanges thermiques, on désire connaître l’éner-
gie totale émise à toutes les longueurs d’onde. On définit alors l’émis-
1.1 Émissivité monochromatique sivité directionnelle totale ε totale :
directionnelle
ελ
∞
Cette émissivité est à la base des autres émissivités ε : ( ,T, θ ) L corps noir ( λ , T ) d λ
ε totale ( T, θ ) = ----------------------------------------------------------------------------------------
0
- (4)
∞
L corps réel ( λ ,T, θ )
ε ( λ ,T, θ ) = ------------------------------------------------
- (2) L corps noir ( λ , T ) d λ
L corps noir ( λ , T ) 0
avec θ angle d’émission. Cette émissivité est définie pour un angle particulier θ.
Nota : certains auteurs notent L 0 à la place de L corps noir . On restreint souvent l’intégration en longueur d’onde à une fenêtre
C’est ce facteur qui permet les calculs les plus précis, par exemple de transmission atmosphérique ou à la zone de réponse d’un détec-
dans le cas des échanges de rayonnement entre surfaces réfléchis- teur infrarouge entre deux longueurs d’onde λ1 et λ 2 . On définit alors
santes à l’intérieur d’un cryostat. une émissivité effective pour cette bande. Cette émissivité est par
exemple utilisée en thermographie (article Thermographie infra-
Dans le cas des surfaces réfléchissantes, il faudra tenir compte rouge [R 2 740] dans le présent traité).
de la polarisation des rayonnements émis. Avec les conventions se
rapportant au champ électrique E (figure 1), on définira les émissi-
vités polarisées ε // (θ ) et ε : ( θ ) .
1.3 Émissivité hémisphérique
monochromatique
Dans les échanges thermiques, l’énergie est rayonnée dans tout
le demi-espace situé vers l’extérieur du corps rayonnant. L’émissivité
utile s’obtient en intégrant ε (λ , T, θ ) sur ce demi-espace et elle est
appelée émissivité hémisphérique monochromatique :
2π sr
ε ( λ ,T, θ ) L corps noir ( λ , T ) cos θ d Ω
ε hémisphérique ( λ , T ) = ----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- (5)
2π sr
L corps noir ( λ , T ) cos θ d Ω
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2. Interprétation physique
de l’émissivité
La théorie de la propagation d’un champ électromagnétique dans
un milieu homogène permet, à partir des équations de Maxwell, de
déterminer ε (λ, θ ) à partir de l’indice complexe n* (λ ). La variation
de n* en fonction de λ peut aussi être prévue en considérant les
atomes et les électrons comme des oscillateurs. Le facteur ε (λ, T, θ )
peut ainsi être calculé à partir d’un nombre très réduit de constantes
utilisées en physique du solide.
2 2 2 diélectriques conducteurs
α = ( n r – χ 2 – sin 2 θ ) + 4 n r χ 2
2
avec ω = 2π/λ,
β = n r – χ 2 – sin 2 θ
k’ constante d’amortissement,
2
a ( n r – χ 2 ) + 2bn r χ ωp et ωq pulsations propres des oscillateurs,
c = --------------------------------------------------------
-
2
(n r + χ 2)
2 en supposant qu’il existe p sortes d’électrons liés et q sortes
d’électrons libres.
2
b ( n r – χ 2 ) – 2an r χ L’émissivité des conducteurs (métaux) sera donc assez différente
d = --------------------------------------------------------
2 2
- de celle des diélectriques.
(n r + χ 2)
4n r
pour θ = 0o, on a : ε n = -------------------------------------
-
( nr + 1 ) 2 + χ 2
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3. Méthodes de mesure
et appareillages
Pour déterminer l’émissivité, il y a deux possibilités : soit faire une
mesure directe à partir du rayonnement émis, soit utiliser une
méthode indirecte en déterminant d’abord la réflectivité de la surface
Figure 3 – Indicatrices d’émission en lumière polarisée ou l’indice complexe.
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4.2 Diélectriques
La variation de εn en fonction de λ est due aux électrons liés [§ 2.2,
formule (8)]. La présence d’impuretés peut modifier considéra-
blement les propriétés émissives (figure 13). De nombreux oxydes,
comme l’alumine, ont des propriétés optiques très différentes dans
le domaine visible (ils sont blancs et réfléchissants) et dans le
domaine infrarouge (ils sont « noirs » et absorbants). Les oxydes de
fer et de nickel sont par contre « gris » sur une grande partie du
spectre (c’est-à-dire que leurs propriétés ne varient pas, sur une
grande partie du spectre, en fonction de λ ).
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P
O
U
Mesure de l’émissivité thermique R
E
par Philippe HERVÉ N
Docteur ès Sciences
Professeur à l’Université Paris X (Institut Universitaire de Technologie de Ville-d’Avray)
S
Références bibliographiques
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L
Laboratoires spécialisés
(0)
U
Liste (non exhaustive) de laboratoires français effectuant des mesures de rayonnement S
Personne à contacter
Nom du laboratoire et organisme Type de mesure
(juillet 1989)
Laboratoire Central de l’Aérospatiale (Suresnes) Mesures indirectes par réflexion et méthode calorimétrique M. Beauhaire
Laboratoire du CEA-CESTA (Bordeaux) Mesures directes et indirectes par réflectivité
Laboratoire de mesures thermooptiques Mesures directes d’émissivité dans le visible, l’infrarouge, M. Masclet
Établissement Technique Central de l’Armement (ETCA) l’infrarouge lointain
Laboratoire de spectroréflectométrie et colorimétrie Mesures indirectes par réflexion dans l’ultraviolet, le visible, Mlle Mermoud
Établissement Technique Central de l’Armement (ETCA) le proche infrarouge
Laboratoire d’infrarouge lointain Mesures indirectes dans l’infrarouge lointain par transmission M. Mangin
7 - 1989