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des lecteurs
“
Est-il vraiment besoin de redire aujourd’hui l’importance des
livres ?
Nous avons vécu une période inédite, assignés à résidence, avec
pour seules lucarnes, nos fenêtres donnant sur des rues
désertes, les écrans assénant des chiffres et des images qui nous ont
plongés dans l’effroi et puis… les livres, ceux qui dormaient dans les
rayons de nos bibliothèques, dont on ne connaissait même plus
l’existence.
Alors nous avons lu, relu… pénétré une fois encore de nouveaux
mondes, retrouvé des héros oubliés, relativisé le présent pour mieux
affronter l’incertitude du lendemain.
Ce nouveau numéro de votre journal des lecteurs reflète notre appétit de
découvertes : le monde existe encore avec les interrogations qu’il suscite
jour après jour. Nous voulons comprendre, rêver, résister… Les livres
présentés vous en donnent les moyens : alors ne boudez pas votre plaisir,
venez les emprunter à la bibliothèque !
”
Même masqués, continuons à aller vers la lumière !
Marie-Claude
Impasse Verlaine
Dalie Farah
Grasset
Il est des livres que l’on ne peut pas lâcher, des livres qui se dévorent et qui
laissent une empreinte. Impasse Verlaine en fait partie !
C’est l’histoire de Vendredi, une jeune fille née quelque part dans les Aurès
en Algérie un vendredi, une fille qui aime ses montagnes, ses chèvres et la liberté,
une fille rossée par sa mère (Mère-Grand) qui ne supporte pas sa beauté et son
indépendance.
C’est aussi l’histoire de sa fille, la narratrice, née dans l’appartement 622 du
bâtiment 31 impasse Verlaine, à Clermont-Ferrand qui subit la même violence ata-
vique, démesurée, de la part de Vendredi mariée de force à un cousin de trente-
cinq ans, un manœuvre de chantier qui lui a fait traverser la Méditerranée.
C’est une histoire d’amour et de haine entre une fille et sa mère mais aussi de
transmission : impossible d’échapper à la malédiction de la violence, seul moyen
d’expression et de survie !
Les coups sur une petite fille devraient nous arracher les larmes mais le
pathos est sans cesse désamorcé par la fulgurance de l’écriture et la crudité des
mots mêlés à ceux des écrivains qui consolent : l’école en effet, est, pour la nar-
ratrice, une bouée de sauvetage, même si personne ne la sauve.
« Derrière moi, la folie domestique disparaît, mon HLM n’est déjà plus qu’un
souvenir, l’arrière-plan brutal de mon épopée. Je chevauche le vent d’Auvergne
que j’aime ».
Avec la narratrice, on serre les dents ! Dalie Farah a un style. Resserré.
Fragmenté. Les mots pèsent de tout leur poids. Un premier roman qui fait
mouche !
Marie-Claude
4
Le petit garçon qui voulait être
Mary poppins
Alejandro Palomas
Cherche-midi
Le titre est un peu trompeur. On pourrait croire qu’il s’agit d’un conte
de fées pour enfant. En vérité il pourrait l’être, mais ce livre touchera sur-
tout les adultes sensibles et qui conservent d’une certaine manière une
âme d’enfant.
Un jeune garçon, Guillermo, dit « Guille » est mal intégré dans la clas-
se de son école, car c’est un nouvel arrivant très rêveur qui vit dans sa
bulle.
L’histoire commence quand la maîtresse Sonia, demande aux élèves
ce qu’ils veulent faire plus tard. Il est le seul garçon qui ne veut pas être
un footballeur célèbre ou intégrer l’équipe du Barça, la plus fameuse
équipe de football espagnole. Non, il veut être Mary Poppins.
Ce vœu interpelle, pour ne pas dire inquiète, Sonia, qui suggère à
Manuel, le père de Guille, de faire suivre son fils par Maria, la psycho-
logue de l’école. Manuel accepte avec réticence car il craint le pire, appré-
hendant que les réalités hormonales de son fils ne soient pas celles d’un
garçon.
Le livre narre l’évolution des rapports entre Guille et sa psychologue.
Il apparaît que la vérité sur les raisons qui poussent celui-ci à être Mary
Poppins n’est pas celle que craignait Manuel, mais est, d’une certaine
façon, bien plus triste.
J’aimerais dire au futur lecteur pourquoi ce récit si tendre est boule-
versant, mais je préfère lui laisser le plaisir de la découverte.
Outre l’histoire très attachante que j’ai beaucoup aimée, il faut savoir
que chaque épisode du récit est raconté par les quatre protagonistes avec
leur vision personnelle de la situation et leur vocabulaire propre, ce qui
en fait un livre fort divertissant.
Je le recommande très fortement.
Françoise
5
Une Éducation
Tara Westover
J.-C. Lattès
Anne
6
Je vous emmène
Joyce Carol Oates
Stock
Née en 1938, Joyce Carol Oates est l'auteure d'une trentaine de romans qui l'ont placée
au premier rang des écrivains contemporains.
7
Le pays des autres - tome I
Leïla Slimani
Gallimard
8
Le silence d’Isra
Etaf Rum
Éditions de l’Observatoire
Isra est une jeune fille palestinienne de 17 ans qui préfère se cacher
pour lire plutôt qu’aider sa mère aux tâches ménagères. 17 ans, c’est l’âge
du mariage. Le père d’Isra s’emploie à lui trouver le meilleur parti possible,
la mère n’a pas son mot à dire.
Nous sommes en 1990, en Palestine, et les filles n’ont comme seul ave-
nir que le mariage arrangé par le père, avec un homme inconnu. Isra a de
la chance, son père a choisi un homme pas trop vieux, mais surtout un
homme qui vit en Amérique : le rêve d’une vie différente de celle de sa
famille, le rêve d’aimer son mari et surtout d’en être aimée...
Rêve seulement ! Car quand Isra s’installe à Brooklyn, c’est dans sa belle-
famille ! C’est plus économique d’abord, et surtout, cela permet une sur-
veillance constante de cette jeune femme ! Isra découvre progressivement
que la vie à Brooklyn n’est en rien différente de sa vie chez elle. Les femmes
et les filles vivent sous l’étroite vigilance des maris, pères, frères, et n’ont
aucun droit sinon celui de servir ces messieurs.... et d’accepter les coups
sans mot dire.
Les grands-parents espèrent un petit-fils, mais Isra ne donne naissance
qu’à une première fille, puis une deuxième, une troisième et une dernière...
2008, l’aînée, Deya, 18 ans, souhaite aller à l’Université, mais elle est en
âge de se marier et le ballet des prétendants choisis par sa grand-mère,
Farida, s’amplifie... Va-t-elle devoir vivre la même vie que sa mère, cette
mère morte quand elle était enfant, dont elle rêve quotidiennement, espé-
rant son aide en vain.
Je ne vous en dirai pas plus, mais en cette difficile période de confine-
ment, la vie d’Isra nous ébranle plus, on comprend mieux son besoin de
s’échapper dans la rue, d’essayer d’être moins seule, et l’on réalise que
nous, femmes occidentales, avons bien de la chance ! À lire absolument tant
pour la qualité de l’écriture (la traduction) que pour la profondeur de ces
personnages féminins.
Marie-Anne
Issue d’une famille d’immigrés palestiniens, Etaf Rum est née à Brooklyn. Elle enseigne la
littérature américaine en Caroline du Nord, où elle réside avec ses deux enfants. Le Silence
d’Isra, classé parmi les meilleures ventes du New York Times et applaudi par la critique,
est son premier roman.
9
Les corps conjugaux
Sophie de Baere
J.-C. Lattès
Alice (Alizia), issue d'une famille d'émigrés napolitains, a été élevée par
une mère aigrie et intransigeante : « après le départ du père, ma mère
devient une femme tourmentée. Un sanglot cristallisé. » Avec cette mère,
sa sœur Mona et son petit frère adoré Alessandro le « tiot » handicapé
mental, sa vie est monotone.
Mais Alice est très belle, sa mère en fait un objet de revanche sur la vie,
en l’inscrivant à tous les concours de beauté de la région.
Lassée d'être utilisée comme une poupée, Alice, après le décès acci-
dentel de son jeune frère, décide de quitter le joug maternel pour s'ins-
taller à Paris.
Elle y rencontre Jean, « une certitude, le père, le frère, l’ami, l’amant,
l’époux », celui qui la guérit de tout : le bonheur parfait.
Un immense amour, une petite fille, jusqu'au jour où… sa mère lui
parle : « ces quelques phrases dans la bouche de ma mère, c’est comme
un fusil qui claque ».
Elle abandonne son mari et sa fille sans explications et mène une vie
d'errance et d'abnégation loin de toutes ses attaches.
Mais qui peut renier définitivement jusqu’à son identité, son passé et
sa propre chair ?
Sophie de Baere réussit à instaurer une tension permanente et nous
touche surtout par son écriture alerte et poétique. Alternant les chapitres
écrits du point de vue d’Alice avec ceux où sa fille Charlotte s’exprime,
l’auteure nous sensibilise au calvaire vécu par chacune des deux femmes.
Ce qui avait débuté comme une romance prend des allures de tragédie
antique ! À découvrir…
Marie-Claude
10
Yoga
Emmanuel Carrère
P.O.L.
11
Avant la longue flamme rouge
Guillaume Sire
Calmann-Levy
12
Rivage de la colère
Caroline Laurent
les Escales
Marie-Anne
13
Avant que j’oublie
Anne Pauly
Verdier
14
Propriétés privées
Lionel Shriver
Belfond
Lionel Shriver : auteure américaine âgée de 63 ans, elle a écrit 7 romans traduits en
français, dont Il faut qu'on parle de Kevin, prix Orange 2005, adapté au cinéma. La
nouvelle La sous-locataire, située à Belfast est inspirée de son séjour en Irlande.
15
La salle de bal
Anna Hope
Gallimard
16
L’audacieux Monsieur Swift
John Boyne
J.-C. Lattès
Ne vous laissez pas rebuter par ce titre peu « vendeur » – mauvaise tra-
duction de l’anglais « A ladder to the sky » : (littéralement) une échelle
pour le ciel. Car ce roman est celui de l’ambition cruelle et sans scrupule
qui fait que l’on n’hésite pas à tout balayer (euphémisme) sur son
passage.
Le héros, ce Monsieur Swift, a pour ambition chevillée au corps de
devenir un écrivain adulé, le plus grand de sa génération si possible.
Pour cela, il lui manque un élément essentiel : l’imagination, l’inspira-
tion. Il sait écrire mais ne sait pas quoi écrire. Et pour y remédier, il va
tout se permettre.
L’histoire est passionnante, l’art du roman y est à son paroxysme,
mêlant différentes époques, prenant tour à tour le point de vue de l’un
ou l’autre personnage. Des rebondissements permanents nous tiennent
en haleine et jusqu’à la fin, le héros saura nous montrer de quoi il est
capable.
Ici, pas de politiquement correct, on se donne les moyens de ses
ambitions, tel un rouleau compresseur, on écrase et on profite.
Le style clair et fluide accompagne à merveille l’intrigue. Plus de 400
pages qui se dévorent à toute allure.
Marie-Christine
17
Arène
Negar Djavadi
Liana Levi
Les destins croisés d’hommes et de femmes, rassemblés ici dans l’est pari-
sien transformé en une arène dans laquelle s’affrontent des communautés et
des personnages de toutes origines, habitants de ce quartier.
Leurs vies s’entrechoquent dans une épopée sociale palpitante, qui dresse
un constat lucide d’une société impuissante face à la violence qu’elle génère.
La jalousie de la réussite, l’échec, la drogue banalisée, les petits ou grands
arrangements ! L’impuissance des mères à sortir leurs enfants de ce qui
semble être une fatalité. Tous ont la parole et nous plongeons un peu mieux
dans leur quotidien fait de violence et de manque de dialogue. Trop de
choses ont perdu de l’importance.
Le jeune Gabriel, 16 ans est retrouvé tué près des poubelles. La semaine sui-
vante c’est Issa, le jeune avec son sweat au signe argenté dans le dos qui est
retrouvé mort, sans aucun doute un règlement de comptes entre les deux cités !
Benjamin Grossman, issu du quartier, lui, a réussi. Il a un haut poste chez
« Be Current » plateforme américaine de diffusions de séries. Pour tenir le
coup et rester dans le moule, il est coaché et une petite ligne de coke, quand
c’est trop dur, l’aide à tenir le rythme. Il fait partie de ces cadres qui n’ont
plus le temps de se retourner sur leur vie. Ce qui compte, c’est tout ce que
lui déverse son téléphone quotidiennement comme informations, réunions,
félicitations…Toujours en stress ! Tout bascule quand un soir, troublé par
une visite chez sa mère, il pense qu’on lui a volé son téléphone dans le bar
d’où il vient de sortir ! Il identifie très vite le présumé coupable, ce jeune avec
le sweat au signe argenté dans le dos. Il y a une bagarre.
C’est la toute-puissance de l’image qui va faire tout le reste et mettre le
feu aux poudres. Une vidéo postée le lendemain sur « Youtube » fait le buzz !
On y voit une policière donner un coup de pied à un corps inanimé, vêtu
d’un sweat avec un signe argenté dans le dos.
Mené comme un roman policier, ce récit se dévore malgré un si triste
constat de société, que nous ne pouvons néanmoins pas nier ! Chacun des
protagonistes voit son destin éclater dans la violence du moment qui fait bas-
culer toute sa vie. L’auteure nous laisse quand même sur une note d’espoir
pour Benjamin…
On retrouve les sujets chers à Karine Tuil, ces auteures nous emmènent
au cœur de la tourmente de la société. Negar Djavadi s’était largement distin-
guée pour son premier roman en 2016 « Désorientale », l’histoire d’une
famille libanaise sur trois générations.
Marie
18
Objectif soleil
Bertrand Piccard et André Borschberg
Stock
« On les avait crus fous quand ils ont parlé de leur projet, et pourtant
ils ont réussi ce que l’on pensait impossible ».
Bertrand Piccard et André Borschberg sont entrés dans la légende. Se
relayant dans le cockpit monoplace de leur avion solaire, ils ont accompli
un tour du monde sans une seule goutte de carburant.
Dans ce livre, ils nous offrent un récit à deux voix relatant leur aven-
ture. Mais ce récit va au-delà de la simple narration de l’exploit technique
et humain. Au fil des pages, on découvre le destin de deux hommes qui
se sont unis pour réussir un exploit jamais imaginé auparavant.
Ce récit raconte aussi la transformation des deux hommes. Comment
il a fallu sortir de sa zone de confort pour oser aborder des rivages incon-
nus. Autant sur le plan technique, quand il a fallu inventer des solutions
technologiques qui n’existaient pas, que sur le plan humain. Comment le
médecin psychiatre est devenu pilote d’essai d’un avion extrêmement
délicat à piloter et inversement comment le pilote d’essai rigoureux a dû
briser sa coquille et apprendre à communiquer ses émotions.
On découvre au fil des pages les doutes des deux hommes face aux
difficultés techniques, financières ou réglementaires qui brident le déve-
loppement du projet et face au temps qui passe trop rapidement quand
on pilote un projet de cette envergure.
Le récit ne passe pas non plus sous silence le combat d’égo des deux
personnages qui par moments s’opposent l’un contre l’autre pour rester
dans la lumière. Il nous montre bien qu’à force de patience, d’échanges
et de discussions, il est possible d’aplanir beaucoup de problèmes et de
franchir des montagnes et des océans.
Au final, on ressort de ce livre plein d’allant en se disant que tout est
possible : « Là où il y a une volonté, il y a un chemin » (A. Einstein). Alors
si vous aussi vous avez des rêves, foncez !
Éric
19
Nos coups
Là où chantent les écrevisses - Delia Owens - Seuil
Une belle histoire bien construite comme on les aime ! Une héroïne que
l’on suit avec passion de l’enfant sauvage à la femme accomplie : Kya, la « fille
des marais ». Un décor somptueux dans une nature à la fois hostile et luxu-
riante : les marais de la côte de Caroline du Nord. Un fond de racisme dilué
dans un univers plein de sensualité et de poésie. Une fin inattendue !
Tout pour faire un bon roman qui nous captive de bout en bout ! Allez
donc chercher où chantent les écrevisses …
Marie-Claude
Vous aimez le Japon, vous aimez le violon … vous allez vibrer à la lecture
de ce roman tout en délicatesse et en émotions.
En 1938, au cours d’une répétition, des militaires japonais viennent arrêter
brutalement quatre musiciens accusés de jouer de la musique occidentale .
Rei, jeune garçon de 11 ans, assiste à la scène, caché dans un placard. Sa vie
en sera bouleversée.
On suit le destin d’un homme déraciné, coupé de sa famille et de sa terre
natale, en quête de son histoire, qui se réfugie dans la musique et la beauté.
Marie-Claude
Tranche de vie d'un anti-héros sur lequel s'acharne le sort et qui subit sans
cesse les effets collatéraux de ses décisions ou d'événements plus majeurs.
C'est aussi une galerie de portraits parmi lesquels on peut reconnaître une
fille et sa tante qui dans le livre se transforment en une fille et sa mère et
qui œuvrent dans un parti peu recommandable. L'auteur est piquant et peu
indulgent envers ses personnages, tous dépeints avec ironie et sans grande
tendresse. Les lieux où se déroule l'histoire revêtent une importance symbo-
lique, pas sur le mode Modiano, mais en moins tragique et plus farfelu.
Marie-Christine
20
de cœur
Changer le sens des rivières - Murielle Magellan - Julliard
Jeune femme d'origine modeste, Marie se fait rabrouer par un homme qui
se trouve supérieur à elle. Malheur ! Mais nous ne sommes pas en 1974, Marie
n'est pas la Dentellière et elle ne finira pas à l'Asile. Bien au contraire.
Dans ce conte de fées moderne, on survit à tout, même à un embarras judi-
ciaire. Jubilatoire !
Anne
Joutes verbales entre un jeune juge et un homme qui ne peut être que le
meurtrier dans l’affaire dont il a la charge ! Tout l’accuse, surtout son passé !
Coupable, « Impossible » qu’il en soit autrement !
Est-ce une « coïncidence volontaire, une coïncidence fortuite » ou « le
hasard » qui a remis sur le même chemin ces deux hommes à trente années
d’intervalle !
Des phrases ciselées, claires et précises. Des échanges dans lesquels
chaque mot prend tout son sens.
Le présumé coupable se défend, le juge vacille ! Il est admiratif !
La culpabilité ici n’est pas le sujet qui nous intéresse mais bien au-delà ce
sont les sujets auxquels il nous est donné à penser : la trahison, l’amitié, la jus-
tice, la vengeance. C’est à nous de jouer !
Petit livre très fort !
Marie
Dans les années soixante, Laurence grandit avec sa sœur dans une famille
de classe moyenne. Née fille au lieu d’être le garçon désiré par le père, elle
se vit “en creux” et se réfugie dans les fantasmes. Mais en grandissant, la nar-
ratrice, passant du tu au je, s’approprie sa féminité jusqu’à la transmission à
sa propre fille.
Camille Laurens évite l’écueil du pur réquisitoire féministe grâce à une
écriture ciselée et des jeux constants avec la langue : des moments de rire,
de brisure, de violence… qui illustrent bien la complexité du féminin
aujourd’hui comme hier.
Marie-Claude
21
Pages BD :
Scénario : Benec
Dessin : Legrain, Thomas
Genre : Polar
22
Sisco
Martine
23
Médiathèque Municipale
de Châteauneuf
1, rue du Baou
Tel. : 04 93 42 41 71
mediatheque@ville-chateauneuf.fr
Mise en page :
L’esp@ce Multimédi@
Rédacteur en Chef :
Marie-Claude LAMBERT
Impression :
Zimmermann - Villeneuve-Loubet