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AH - FONCTIONS AFFINES PAR

INTERVALLES

Définition On appelle fonction affine par intervalles une fonction f définie et continue sur
R pour laquelle il existe une subdivision

a1 < a2 < · · · < an

telle que f soit linéaire affine sur chaque intervalle de R créé par les points de la subdivision.

Si f est affine par intervalles, une subdivision de R sera dite adaptée à f , si f est linéaire affine
sur chaque intervalle défini par la subdivision.

Si le seul intervalle obtenu est R, la fonction f est affine sur R, et donc dérivable sur R. Sinon, f est
linéaire affine sur les intervalles ] −∞, a1 ] , [ an , +∞ [ et, pour i compris entre 1 et n, sur [ ai , ai+1 ] .
Une telle fonction est donc dérivable sauf éventuellement aux points a1 , . . . , an . Les points où f n’est
pas dérivable seront appelés les pointes de la fonction f .

On remarquera que si l’on a une subdivision adaptée à f , on en obtiendra une autre en ajoutant
d’autres points à la subdivision initiale.

Proposition 1 L’ensemble A des fonctions affines par intervalles est un espace-vectoriel sur R
et un treillis pour la relation d’ordre usuelle.

• On montre que A est un sous-espace vectoriel de l’espace C (R) des fonctions continues sur R.

Soit λ et µ deux nombres réels. Si f et g sont affines par intervalles. Soit Af et Ag des subdivisions
adaptées à f et g respectivement. Alors Af ∪ Ag est une subdivision adaptée à la fois à f et à g, et sur
chaque intervalle de la subdivision, f et g sont affines, donc λf + µg également.

• Soit un intervalle I sur lequel f et g sont toutes deux affines, il y a trois possibilités
1) Pour tout x de I, on a f (x) ≤ g(x) alors

sup(f (x), g(x)) = f (x) .

2) Pour tout x de I, on a f (x) ≥ g(x) alors

sup(f (x), g(x)) = g(x) .


AH 2

3) L’équation f (x) = g(x) a une solution α dans I qui n’est pas une des extrémités de l’intervalle.
Alors la solution est unique, et l’on a, pour tout x de I, ou bien

f (x) si x ≤ α
sup(f (x), g(x)) =
g(x) si x ≥ α

ou bien

g(x) si x ≤ α
sup(f (x), g(x)) =
f (x) si x ≥ α

Donc sup(f, g) est affine par intervalles sur I. Il en résulte qu’elle est affine par intervalle sur R. (On
rajoute au plus un point dans chaque intervalle de la subdivision initiale).

Si f est une fonction définie sur R, on notera fˇ, la fonction définie par

fˇ(x) = f (−x) .

Si a appartient à R, soit χa la fonction définie par

χa (x) = |x − a| .

Cette fonction appartient à A et admet une pointe en a uniquement.

Proposition 2 Soit a1 , . . . , an des nombres réels deux à deux distincts. La famille


(Id, 1, χa1 , . . . , χan ) est une famille libre de A .

On peut supposer les ai ordonnés en croissant. Il est clair que si l’on pose pour tout x réel,

n
X
f = γ Id +δ + βi χai ,
i=1

avec b1 , . . . , bn non nuls, on obtient un élément de A , qui présente des pointes en a1 , . . . an exactement.
Donc si f est nul, on a nécessairement

β1 = · · · = βn = 0 .

On en déduit
f = γ Id +δ

d’où l’on déduit que γ et δ sont nuls. La famille est bien une famille libre.
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Théorème Soit f dans A . Il existe une suite finie strictement croissante a1 , . . . , an de points de
R et des réels γ, δ, , β1 , . . . , βn tels que les βi soient non nuls, et tels que,
n
X
f = γ Id +δ + βi χxi .
i=1

Cette décomposition est unique, et les ai sont les points de R où f admet des pointes.
Le coefficient c est nul si et seulement si la fonction f − fˇ est constante pour x assez grand.
Le coefficient d est nul si et seulement si la fonction f + fˇ est linéaire pour x assez grand.

• Unicité Si f admet une décomposition comme celle donnée dans le théorème, les ai sont les pointes
de f . L’unicité résulte alors du fait que la famille (Id, 1, χa1 , . . . , χan ) est une famille libre de A .

• Existence Nous allons la démontrer par récurrence sur le nombre de pointes de f .

Si f ne présente aucune pointe, c’est une application affine et donc

f = γ Id +δ .

Si f présente une seule pointe en a, on a



υx + ν si x ≤ a
f (x) =
υ′ x + ν ′ si x ≥ a
avec de plus
υa + ν = υ ′ a + ν ′ .
On vérifie facilement que
1
f= ((υ + υ ′ ) Id +(ν + ν ′ ) + (υ ′ − υ)χa ) .
2
Le théorème est donc vrai dans ce cas.

Supposons le vrai pour une fonction présentant n − 1 pointes, et soit f présentant n pointes a1 , . . . , an .
On a alors 
υx + ν si an−1 ≤ x ≤ an
f (x) = ′ ′
υ x+ν si x ≥ an
avec υ distinct de υ ′ . Soit alors la fonction
1
h= ((υ + υ ′ ) Id +(ν + ν ′ ) + (υ ′ − υ)χan ) .
2
D’après ce qui précède, les fonctions f et h coïncident sur [ an−1 , +∞ [ et h ne présente pas de pointe
en dehors de cet intervalle. Il en résulte que f − h présente n − 1 pointes en a1 , . . . , an−1 . En appliquant
l’hypothèse de récurrence à f − h, il existe γ ′ , δ′ , β1 , . . . , βn−1 tels que
n−1
X
f − h = γ ′ Id +δ′ + βi χxi ,
i=1
AH 4

avec les nombres βi non nuls. Si l’on pose alors


1 1 1
γ = γ ′ + (υ + υ ′ ) , δ = δ′ + (ν + ν ′ ) , bn = (υ − υ ′ ) ,
2 2 2
alors, bn est non nul, et
n
X
f = γ Id +δ + βi χxi ,
i=1

ce qui donne la décomposition à l’ordre n.

• Etudions maintenant les conditions pour que γ ou d soient nuls.

Pour x supérieur à an et à −a1 , on a


n
X n
X
f (x) = γx + δ + βi (x − ai ) et f (−x) = −γx + δ + βi (x + ai ) .
i=1 i=1

Donc
n
X n
X
f (x) − f (−x) = 2γx + 2 (−βi ai ) et f (x) + f (−x) = 2δ + 2 βi x .
i=1 i=1

On obtient bien que γ est nul si et seulement si f − fˇ est constant pour x assez grand, et que δ est nul
si et seulement si f + fˇ est linéaire pour x assez grand.

Remarque : la démonstration de l’existence de la décomposition donne une méthode pratique pour


décomposer une fonction affine par intervalles.

Exemples 1) La fonction f définie par



 0 si x ≤ 0
f (x) = x si 0 ≤ x ≤ 1 ,
1 si x ≥ 1

se décompose sous la forme


1
f (x) = (1 + |x| − |x − 1|) .
2
2) Autre exemple de décomposition :

1 1
inf(1, |x|) = |x − 1| − |x + 1| = 1 + |x| − (|x − 1| − |x + 1|) .
2 2

Corollaire L’ensemble de fonctions formé de Id, 1, et des fonctions χa lorsque a parcourt R,


est une base de A .
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Nous allons donner une autre démonstration du théorème.

Remarquons tout d’abord que si deux éléments de A ont les mêmes pointes a1 , . . . , an , ont des coeffi-
cients directeurs égaux sur chacun des intervalles de la subdivision, et prennent la même valeur en un
point x0 de R, alors ils sont égaux.

On se donne une fonction f de A de coefficients directeurs

p0 sur ] −∞, a1 ] , pi sur [ ai , ai+1 ] , pn sur [ an , +∞ [ ,

et l’on cherche γ, δ, βi tels que f s’écrive


n
X
f = γ Id +δ + βi χxi .
i=1

On obtient un système de n + 2 équations à n + 2 inconnues.



X n
 p0 = γ − βi





 i=1
j

 n

 X X
p = γ + β − βi (1 ≤ j ≤ n − 1)

 j i


i=1 i=j+1 .
 Xn
pn = γ + βi






 i=1


 n
X
f (x ) = γx + δ + βi |x0 − ai |

0 0



i=1

Ecrivons le déterminant de ce système :



1 0 −1 −1 ··· −1 −1

1 0 1 −1 ··· −1 −1

1 0 1 1 ··· −1 −1
.. .. .. .. .. ..

.

. . . . . .

1 0 1 1 ··· 1 −1

1 0 1 1 ··· 1 1

x0 1 |x0 − a1 | |x0 − a2 | · · · |x0 − an−1 | |x0 − an |
En développant par rapport à la deuxième colonne on obtient

1 −1 −1 · · · −1 −1

1 1 −1 · · · −1 −1

1 1 1 ··· −1 −1
(−1)n . .. .. .. .. .

.. . . . .

1 1 1 ··· 1 −1

1 1 1 ··· 1 1
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Si on enlève la deuxième colonne à la première, puis la troisième à la deuxième, etc . . . , on trouve



2 0 0 ··· 0 −1

0 2 0 ··· 0 −1

0 0 2 ··· 0 −1
n n n
(−1) . .. .. .. .. = (−1) 2 6= 0 .
.. . . . .


0 0 0 ··· 2 −1

0 0 0 ··· 0 1
Le système possède donc une solution et une seule.

Sous-espaces de A
Soit I = ] a, b [ un intervalle borné non vide. On appelle AI l’ensemble des éléments de A dont les
pointes sont dans I. On définit ainsi un sous-espace de AI .

Si A = {a1 , . . . , an } est un ensemble de points de I, l’ensemble AI (A) désigne le sous-espace-vectoriel


de AI dont les pointes appartiennent à A. Nous poserons alors

a0 = a et an+1 = b ,

et nous noterons ΦA l’application de AI dans Rn+2 qui à f associe (f (a0 ), . . . , f (an )).

L’ensemble Rn+2 est muni de la norme sup.

Proposition 3 L’application qui à f associe

kf k ∞ = sup |f (x)|
x∈I

est une norme sur AI .

On sait que l’on obtient ainsi une semi-norme. Si de plus kf k ∞ est nul, alors f est nulle sur I, donc
n’a pas de pointes dans I, ni à l’extérieur de I. Il en résulte que f est la fonction nulle.

Proposition 4 Le sous-espace AI (A) est de dimension n + 2 et admet pour base (e1 , . . . , en+1 ),
où, pour 1 ≤ i ≤ n, on a
ei = χai
et
en+1 = Id , en+2 = 1 .

C’est une conséquence immédiate du théorème de décomposition.


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Proposition 5 L’application ΦA est une application linéaire isométrique et bijective de AI (A)


sur Rn+2 .

De manière évidente, on a toujours

kΦA (f )k = sup |f (ai )| ≤ kf k ∞ .


0≤i≤n

Si f est dans AI (A), elle est monotone sur chaque intervalle [ ai , ai+1 ] , donc

sup |f (x)| = max(|f (ai )|, |f (ai+1 )|) .


x∈ [ ai , ai+1 ]

Il en résulte que

kf k ∞ = sup sup |f (x)| = sup max(|f (ai )|, |f (ai+1 )|) = kΦA (f )k .
0≤i≤n x∈ [ ai , ai+1 ] 0≤i≤n

On en déduit que ΦA est une isométrie. Elle est donc injective, et puisque les deux espaces ont même
dimension, elle est bijective.

Corollaire Sur AI (A), les topologies de la convergence simple et de la convergence uniforme


coïncident.

L’ensemble
Vǫ = {f ∈ AI ; kΦA (f )k < ε}
constitue un voisinage de zéro pour la topologie de la convergence simple, mais ce n’est autre que la
boule de centre 0 et de rayon ε pour la norme infinie.

Lemme Soit a, b, c trois nombres réels tels que

a < b < c.

Soit f ayant une pointe en b et pas d’autre pointe dans ] a, c [ . Il existe alors un voisinage de f
pour la topologie de la convergence simple, tel que tout g de ce voisinage présente une pointe dans
] a, c [ .

On a 
λ(x − b) + f (b) sur [ a, b ]
f (x) = ,
λ′ (x − b) + f (b) sur [ b, c ]
avec λ distinct de λ′ .
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Soit ε tel que


1
0<ε< |λ − λ′ | inf(b − a, c − b) ,
4
et soit
V = {g ∈ AI ; |(g − f )(a)| < ε, |(g − f )(b)| < ε, |(g − f )(c)| < ε} .
On obtient ainsi un voisinage de f pour la topologie de la convergence simple. Supposons qu’il existe
g dans V n’ayant pas de pointe dans ] a, c [ . On a donc, pour tout x de ] a, c [

g(x) = υ(x − b) + g(b) .

Alors
|(λ − υ)(a − b)| (|λ′ − υ)(b − c)|
|λ − λ′ | ≤ |λ − υ| + |λ′ − υ| = + ,
b−a c−b
et en majorant à l’aide de l’inégalité triangulaire

1
|λ − λ′ | ≤ (|(υ − λ)(a − b) + g(b) − f (b)| + |g(b) − f (b)|)
b−a
1
+ (|(υ − λ′ )(c − b) + g(b) − f (b)| + |g(b) − f (b)|)
c−b
|f (a) − g(a)| + |f (b) − g(b)| |f (c) − g(c)| + |f (b) − g(b)|
≤ +
 b − a  c−b
1 1
≤ 2ε + .
b−a c−b

Mais d’après le choix de ε, on en déduit que

|λ − λ′ | < |λ − λ′ | ,

d’où une contradiction.

Proposition 6 Le sous-espace AI (A) est fermé dans AI pour la topologie de la convergence


simple.

Soit f une fonction de AI n’appartenant pas à AI (A), il existe donc une pointe b de f qui n’appartienne
pas à A. Donc il existe un intervalle ] a, c [ contenant b et dont l’intersection avec A est vide. Alors
d’après le lemme, il existe un voisinage V de f pour la convergence simple tel que tout élément de V
possède une pointe dans ] a, c [ . Il en résulte que g n’est pas dans AI (A). Donc le complémentaire de
AI (A) dans AI est ouvert, ce qui donne le résultat.

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