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Revue d'histoire de l'Église de

France

Charles-André Julien. Histoire de l'Afrique du Nord : Tunisie,


Algérie, Maroc
Monsieur Jean-Remy Palanque

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Palanque Jean-Remy. Charles-André Julien. Histoire de l'Afrique du Nord : Tunisie, Algérie, Maroc . In: Revue d'histoire de
l'Église de France, tome 17, n°77, 1931. pp. 488-489;

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BULLETIN CRITIQUE

Chr.-André
Algérie,
1931. In-8°
Julien.
Maroc
de xvi-866
(Bibliothèque
— Histoire
pages,
deHistorique).
357
l'Afrique
gravures.
du—Nord
Prix
Paris,
: : Tunisie,
120
Payot,,
fr.

Ce livre, nous dit la préface écrite par M. Gsell, professeur au


(Collège de France, est le premier où soit racontée l'histoire
entière de l'Afrique du Nord. Il remonte jusqu'au lointain passé de-
la préhistoire et ne s'arrête qu'au moment présent. Il est composé
avec une rigoureuse méthode, une information extrêmement
étendue (qui se manifeste dans une Bibliographie de 80 pages), et se
recommande en outre par une abondante illustration et un style
alerte et familier. C'est donc une œuvre remarquable, comme on
en voit rarement dans ce genre utile, mais ingrat, de la
compilation-vulgarisation.
Les pages qui concernent l'histoire de l'Église dans ces pays,
aujourd'hui rattachés à la France, appellent cependant quelques,
réflexions, qui ne diminueront en rien du reste la valeur et
l'intérêt de l'ouvrage en son ensemble.
L'éminent préfacier nous prévient dès l'abord que l'auteur ne
dissimule pas sa personnalité et que ses opinions ont quelque
influence sur ses jugements : or M. Julien « n'aime pas les impé-
rialismes et les nationalismes », et il penche presque toujours à
défendre le peuple berbère contre les conquérants dont il a été-
la victime au cours des siècles : Carthaginois, Romains, Vandales,
Byzantins, Arabes, Turcs, Français. Attitude généreuse et
légitime, si elle ne fausse pas le récit des faits : et c'est bien le cas
ici. Mais n'a-t-elle pas entraîné l'historien à considérer l'Église
africaine comme une importation étrangère, servante de
l'administration oppressive ou de l'aristocratie égoïste aux temps de
l'Empire romain, alliée des entreprises coloniales aux temps
modernes ? Cette tendance est le plus souvent discrètement exprimée
et comme contenue, elle apparaît néanmoins dans le récit de
Paffaire donatiste (p. 246), dans celui de la restauration
byzantine (p. 310)1. C'est elle qui explique peut-être le silence presque
total sur le catholicisme algérien depuis 1830 : une allusion au
zèle des missionnaires combattu par l'autorité militaire (p. 655) y
quelques lignes sur le dévouement de Lavigerie à propos de la
famine de 1868 (p. 672), — on trouvera sans doute que c'est peu:

1. A ce propos, le rôle de Grégoire le Grand- est apprécié d'une façon


qui sera discutée : « Le contrôle perpétuel [qu'il exerce sur l'Église-
d'Afrique] stimula, mais souvent énerva l'autorité. Il fut un élément
actif de la décomposition africaine. »
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pour l'histoire religieuse de notre colonie, alors qu'on insiste, à


juste titre, sur les transformations économiques, le problème
social, voire le mouvement littéraire et artistique. Il est vrai que
dans un ouvrage, nécessairement composé de deuxième main,
la tâche était malaisée, car cette histoire n'a pas encore été
écrite de façon vraiment satisfaisante; la littérature souvent
médiocre qu'a inspirée jusqu'ici la nouvelle Église d'Afrique, fait
désirer d'autant plus vivement que l'on entreprenne, selon une
méthode strictement scientifique, ce chapitre d'histoire
missionnaire et ecclésiastique.
J:-R. Palanque.

F. de Saint Palais d'Aussac, prêtre de la Mission. — Le droit


de dépouille (jus spolii). — Paris, éditions A. Picard [1930].
In-8°, 243 pages.
Cet ouvrage, présenté comme thèse à la Faculté de théologie
catholique de Strasbourg, est consacré à l'étude tï'une institution
qui jadis donna lieu à de nombreux conflits. Le droit de dépouille
est, suivant la définition donnée par l'auteur dans son
introduction, « la faculté pour celui qui a, ou qui prétend avoir un droit
sur une église, de revendiquer les biens meubles des clercs
défunts ». Dans une première partie, de caractère proprement
historique, l'auteur s'est proposé de rechercher les origines, et de
suivre à travers les siècles, et dans les différents pays, le
développement et la décadence du droit de dépouille. Cette partie
historique comprend elle-même deux sections, dont l'une, la plus
considérable, est consacrée à la dépouille des évêques; l'autre,
à la dépouille des clercs inférieurs. Vient ensuite une seconde
partie, de caractère juridique cette fois, dans laquelle l'auteur
cherche à établir le fondement du droit de dépouille. Il arrive
à cette conclusion que ce n'est ni un abus, ni une violence, mais
un droit véritable, et dont l'évolution s'explique par l'évolution
générale de la propriété ecclésiastique.
Il y a là une intéressante contribution à l'histoire du droit
canonique. L'ouvrage, sérieusement étudié, sera lu avec profit. De
nombreuses pages se réfèrent spécialement à la France,
particulièrement en ce qui concerne le Moyen Age et l'exercice du droit
de dépouille par les rois et certains grands seigneurs, à la mort
des évêques. De même, dans la section relative à la dépouille des
clercs inférieurs, un bon nombre de faits allégués intéressent
l'histoire de l'Église de France. Par contre, on estimera qu'en
retraçant le déclin du droit de dépouille exercé par la papauté,
l'auteur passe trop rapidement sur la France. Il ne signale pas
les plaintes formulées en plein xvne siècle au sujet du droit de
spoglio, de la part des évêques de la province d'Embrun, dans
un rapport présenté en 1675 à l'assemblée du clergé. Il ne signale
pas davantage que, lors de la fameuse assemblée de 1682, la
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