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Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur JNGG2012–Bordeaux 4-6 juillet 2012 

CARACTERISATION GEOLOGIQUE D’ UNE DOLINE A PARTIR DE


PROSPECTION GEOPHYSIQUE DE SUB-SURFACE

GEOLOGICAL CHARATERIZATION OF A SINKHOLE FROM GEOPHYSICAL


INVESTIGATION

Olivier LE ROUX1, Myriam SCHMUTZ1, Cyril RESPAUD2, Nicolas FLOUEST2, Adrien


CAMUS3, Amélie BLONDEL1, Eloïse BESSIERE1, Nicolas BLANCHARD1, Cécile
BOBINEAU1, Céline BONDU1, Agathe BRIVES1, Arnaud CASTERAN1, Alexandros
DIMOULEAS1, Arthur CHAUDIERE1, Guilhem CHATET1, Laure CHOPO1, Ariane
COUDERT1, Gaëlle DELAS1, Victor DROZ1, Jean-Baptiste DUBRUEL1, Marie JULLION1,
Sabrina MARI1, Bertrand MONTANT1, Pauline NEVEU1, Julie NOVO1, Julie PASSIER1,
Elouann PERARD1, Laura SIFFRE1, Florence VINATIER1.

1 ENSEGID, EA 4592, Pessac, France


2 CETE, Bordeaux, France
3 LIENSs, UMR 7266, La Rochelle, France

RÉSUMÉ — Les dolines sont des phénomènes karstiques de surface correspondant


à des zones de dissolution préférentielles. La doline étudiée se trouve dans les
causses du Quercy sur la commune d’Orniac (Lot). L’objectif de l’étude est la
caractérisation géologique de cette doline à partir de prospection géophysique de
sub-surface. Quatre méthodes géophysiques ont été employées : EM34, géoradar,
tomographie électrique et tomographie sismique. L’interprétation conjointe de ces
différentes méthodes non destructives a permis la caractérisation géologique de la
doline, en particulier la géométrie de son remplissage et de son éventuel
enracinement. Une asymétrie du remplissage de la doline a ainsi pu être identifiée.

ABSTRACT — Sinkholes are surface karstic phenomena corresponding to


preferential dissolving aeras. The studied sinkhole is located in the Quercy Causses
in the vicinity of Orniac (Lot). Such a study aims at defining the geological
characterization of this sinkhole from geophysical survey. Four geophysical methods
were used: EM34, GPR, electrical tomography and seismic tomography. The
gathered interpretation of these various non-destructive methods made it possible to
get a geological characterization of the sinkhole, especially its filling up geometry and
its prospective rooting. An assymetry in the filling up of the sinkhole could thus be
identified.

1. Introduction
Les dolines sont des phénomènes karstiques de surface correspondant à des zones
de dissolution préférentielles et traduisent des mouvements de terrain du sous-sol de
type affaissement ou effondrement. Bien que peu impressionnantes et souvent bien
intégrées dans les paysages, ces dernières sont fréquemment reliées au système

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hydrologique et peuvent se réactiver. Leur caractérisation géologique est donc


indispensable pour l’estimation du risque géologique qu’elles sont susceptibles de
représenter lors d’aménagements futurs.
Les techniques géophysiques appliquées à la caractérisation des milieux karstiques
se développent depuis une quarantaine d’années. Les problématiques dans ce type
de milieu sont nombreuses et s’articulent en général autour de la description du
réservoir (conduits, épikarst, densité de fracturation) ainsi que de sa fonctionnalité.
Les méthodes géophysiques couramment utilisées pour l’ensemble de ces aspects
peuvent être utilisées en surface, en forage ou en aérien. Un état des lieux
représentatif de la description et du cadre de prospection de l’ensemble des
méthodes géophysiques appliquées au karst peut être consulté dans les recueils
publiés lors du congrès USGS en 2005 (Kunianski et al., 2005).
Dans le cadre du parcours Risques du Master 2 Géoressources et Environnement de
l’institut EGID, deux stages de terrain de quatre jours ont été effectués sur la
commune d’Orniac dans le Quercy (Lot) en 2010 et 2011 de manière à caractériser
une doline au moyen des méthodes géophysiques suivantes : EM34, tomographie
électrique, sismique réfraction et géoradar.
Les causses du Quercy sont des grands plateaux calcaires, soumis à d’importants
risques d’effondrements karstiques et à des risques de pollutions chroniques dus à la
vulnérabilité de l’aquifère karstique. Parmi les formes d’érosion en contexte
karstique, la doline se matérialise à la surface du sol par une dépression
topographique de forme globalement circulaire pouvant mesurer de quelques mètres
à une centaine de mètres de diamètre. Astruc et Simon-Coinçon (2008) ont proposé
une classification des dolines en fonction de leur forme.
L’objectif de cette étude était de définir la géométrie en profondeur de cette doline à
partir de méthodes d’investigation non destructives et ainsi d’identifier les possibles
risques de mouvements de terrain liés à d’éventuelles zones instables susceptibles
de s’effondrer. La caractérisation de la doline consiste à déterminer l’épaisseur
d’argile de remplissage, la répartition spatiale de ce remplissage, la présence de
cavité souterraine ou encore la présence d’un enracinement argileux.
Cette étude peut être mise en parallèle avec celle de Valois et al. (2011) qui ont
également étudiées plusieurs dolines des causses du Quercy par des méthodes
géophysiques similaires.

2. Présentation du site
2.1. Contexte géologique

Le département du Lot se situe sur la partie orientale du Bassin Aquitain, au pied du


Massif Central (figure 1a). Le Lot est situé sur deux unités structurales : le Ségala qui
appartient au Massif Central et le Limargue, les causses, la Bouriane et le Quercy
Blanc qui sont inclus dans le bassin Aquitain (Astruc et al., 2008b).
Les causses du Quercy sont constituées de plateaux calcaires jurassiques et
triasiques s'étendant sur environ 8000 km2. D'une altitude moyenne de 350 mètres,
elles sont incisées par deux vallées principales : la Dordogne au nord et le Lot au

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sud. Ces plateaux calcaires ont subi érosion et dissolution durant plus de 80 millions
d’années et présentent des morphologies karstiques caractéristiques : dolines,
grottes, gouffres, réseaux de vallées sèches sillonnant la surface du plateau et buttes
isolées (Astruc et al., 2008a ; Astruc et al., 2008b).

Figure 1 . a. Carte géologique et structurale de la zone d’étude ; le site d’étude est


schématisé par le rectangle noir ; modifiée d’après Astruc et al., 2008a . b.
Photographie aérienne (source : géoportail IGN) de la doline étudiée avec la
localisation de la prospection géophysique réalisée

2.2. Présentation du site d’étude

La doline étudiée est localisée sur une parcelle agricole située sur la commune
d’Orniac (doline 1, figure 1b).
Au sein de la doline, les terrains naturels affleurants correspondent à des formations
de remplissages caractérisées par des cailloutis à matrice argilo-sableuse (Astruc,
1992). Elles reposent sur la formation de Vers constituée par des calcaires
micritiques bioturbés du Jurassique (Astruc, 1992).
Quatre méthodes géophysiques ont été mises en place sur le site d’étude (figure 1b).
Tout d’abord, une prospection électromagnétique basse fréquence EM34 a été
réalisée avec un espacement entre les bobines de 10 m (fréquence de 6400 Hz)
selon un maillage régulier de 20 m (cartographie étendue) et de 5 m (cartographie
resserrée) de manière à obtenir une carte de résistivité apparente de la zone sur une
profondeur d’investigation d’environ 7,5 m (champ horizontal) et 15 m (champ
vertical). Six profils combinant des tomographies électriques, des tomographies
sismiques et du géoradar ont ensuite été déployés. Soixante-quatre électrodes
espacées de 2 m avec un dispositif Wenner-Alpha et vingt-quatre géophones
verticaux 14 Hz espacés de 2 m avec neuf tirs marteau pour respectivement les
tomographies électriques et sismiques ont été utilisés. Les profils de géoradar ont été

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conduits avec des antennes de fréquence centrale 400 MHz de manière à obtenir
une résolution décimétrique et atteindre une profondeur d’auscultation pluri-métrique.
Cette méthode a été appliquée dans les secteurs identifiés comme présentant des
terrains relativement résistants, contexte favorable à cette méthode géophysique.

3. Présentation des résultats


3.1. Cartographie EM34

La figure 2 présente les cartes de résistivités apparentes obtenues à partir de la


prospection EM34 des cartographies étendues et resserrées avec un champ
horizontal (profondeur d’investigation de 7,5 m environ) et avec un champ vertical
(profondeur d’investigation de 15 m environ).

Figure 2 . Résultat de la cartographie EM34 . a. Champ horizontal, cartographie


étendue . b. Champ horizontal, cartographie resserrée . c. Champ vertical,
cartographie étendue. d. Champ vertical, cartographie resserrée

La cartographie étendue (figures 2a et 2c) met clairement en évidence, au sud de la


doline 1, des résistivités électriques apparentes constantes (entre 250 et 500 ohm.m)
quelque soit le champ considéré, démontrant une homogénéité à la fois spatiale et
verticale des terrains calcaires dans cette zone. Les résistivités apparentes
mesurées au sein de la doline 1 sont en moyenne plus faibles et caractérisent la

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présence d’argile. Une zone fortement résistante (> 2000 ohm.m) est néanmoins
observée dans la partie sud de la doline et pourrait correspondre à des terrains
calcaires très fracturés.
La cartographie resserrée à l’intérieur de la doline 1 permet une meilleure
caractérisation de la variabilité des mesures au sein de cette doline (figures 2b et 2d)
Les résistivités apparentes mesurées varient de 50 à 500 ohm.m. Pour le champ
horizontal (figure 2b), les zones de plus faibles résistivités (< 200 ohm.m)
correspondent bien au remplissage argileux de la doline (trait pointillé blanc et
orange, figure 2b). Les zones de plus fortes résistivités (> 300 ohm.m) sont corrélées
avec le calcaire sub-affleurant. Sur le champ vertical (figure 2d), les valeurs de
résistivités apparentes sont en moyenne plus importantes (> 300 ohm.m) ce qui
implique un toit du substratum calcaire localisé à une profondeur comprise entre 7,5
et 15 m. Une anomalie de faible résistivité apparente (entre 50 et 200 Ω.m) est
néanmoins détectée au sud-ouest du centre de la doline. Ce contraste de résistivité
d’orientation nord-ouest – sud-est pourrait correspondre à une zone préférentielle de
remplissage par des argiles de la doline ou à un enracinement argileux (trait pointillé
blanc et jaune, figure 2d).

3.2. Profils électriques, sismiques et géoradars

Les figures 3, 4 et 5 présentent les résultats de la prospection géophysique réalisée


ainsi que l’interprétation géologique conjointe à ces différentes méthodes le long des
profils P1 (figure 3), P3 (figure 4) et P5 (figure 5).
Sur l’ensemble des profils, 2 principales zones peuvent être mises en évidence au
sein de la doline : une couche de faible résistivité (< 400 ohm.m, figures 3a, 4a et 5a)
et faible vitesse sismique des ondes P (< 1400 m/s, figures 3b, 4b et 5b)
correspondant probablement aux argiles de remplissage non saturées reposant sur
des terrains où la résistivité électrique et la vitesse sismique des ondes P augmente
brutalement à des valeurs respectivement supérieure à 1600 ohm.m (trait pointillé
mauve, figures 3a, 4a et 5a) et 2500 m/s (trait pointillé violet, figures 3b, 4b et 5b).
Une bonne correspondance entre ces deux interfaces est observée (figures 3d, 4d et
5c). Cette zone est interprétée comme étant le substratum calcaire plus ou moins
altéré comme l’indique les valeurs de résistivités et de vitesses similaires obtenues
vers les bords des profils où le substratum calcaire affleure. Une zone, d’orientation
sud-ouest – nord-est, de plus faible résistivité au sein de cette zone (400-800 ohm.m)
est observée sur le profil P3 (figure 4a). Cette zone pourrait être corrélée avec
l’anomalie conductrice mesurée sur la cartographie d’EM34 en champ horizontal
(figure 2d) et correspondre à un éventuel enracinement argileux de la doline. Le
radargramme obtenu dans la partie sud du profil P1 (figure 3c) met en évidence une
première couche de sol, de nature argileuse, marquée par une forte atténuation des
ondes sur quelques dizaines de centimètres d’épaisseur. Une réflexion bien visible
marque ensuite l’entrée dans le substratum calcaire. Au sein de cette zone, une
anomalie est visible sous la forme d’hyperbole de diffraction (cercle vert) pouvant
être interprétée comme étant liée à une cavité, de dimension métrique, « vide » de

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part l’analyse de polarité des ondes radars. Une atténuation importante des ondes
radars est ensuite observée plus au nord, et confirme le remplissage argileux de la
doline. Le radargramme obtenu pour l’extrémité sud-ouest du profil P3 (figure 4c) met
en évidence une première couche de sol, de nature argileuse, marquée par une forte
atténuation des ondes sur quelques dizaines de centimètres d’épaisseur. Une
réflexion bien visible marque ensuite l’entrée dans le substratum calcaire altéré. Au
sein de cette zone, une seconde réflexion est ensuite visible pouvant être interprétée
comme le passage dans le substratum calcaire compact.
L’interprétation conjointe de ces investigations géophysiques indique un remplissage
argileux uniforme de la doline d’environ 5 à 8 m d’épaisseur le long du profil P1
(figure 3d) et clairement asymétrique sur les profils P3 (figure 4d) et P5 (figure 5d),
l’épaisseur d’argile atteignant 10 m dans la partie ouest de la doline pour seulement
0 à 2 m dans sa partie est. Cette interprétation est en bonne adéquation avec les
résultats des cartographies d’EM34 (figure 2).

Figure 3 . Présentation des résultats le long du profil P1. a. Tomographie électrique.


b. Tomographie sismique. c. Géoradar (échelle dilatée par 2). d. Interprétation
géologique

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Figure 4 . Présentation des résultats le long du profil P3. a. Tomographie électrique.


b. Tomographie sismique. c. Géoradar (échelle dilatée par 2). d. Interprétation
géologique

Figure 5 . Présentation des résultats le long du profil P5. a. Tomographie électrique.


b. Tomographie sismique. c. Interprétation géologique
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4. Interprétation et conclusion
La doline se matérialise à la surface du sol par une dépression de forme globalement
circulaire. Le remplissage de la doline étudiée est caractérisé par des argiles
sableuses, provenant d'altérites. Les différentes méthodes géophysiques ont permis
une caractérisation géologique précise de la doline et sa cartographie sous-terraine.
Ainsi, les méthodes électromagnétiques basse fréquence et les tomographies
sismiques et électriques ont mis en évidence une zone de remplissage argileuse
d’une vingtaine de mètres de diamètre et de 10 mètres de profondeur environ. La
synthèse des données nous permet de remarquer un remplissage asymétrique de la
doline par l’argile avec un possible enracinement orienté sud-ouest – nord-est (figure
6). Aux vues des données géophysiques et de la bibliographie, il semblerait que
cette doline soit de type cuvette avec une dissymétrie structurale. Enfin la
prospection géoradar a permis d’identifier des cavités, localisées au sud-ouest de la
doline, de dimension métrique au sein du substratum calcaire (figure 6).

Figure 6 . Carte (a) et coupe (b) schématique de la doline réalisées à partir de


l’interprétation conjointe des investigations géophysiques

Références bibliographiques
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Journées AFK/AGSO/CFH 11, 12, 13 et 14 septembre 2008 ‐ Excursions en Quercy ‐ Livret‐Guide, 
39‐46. 

Astruc JG., Bruxelles L., Ciszak R. (2008a). La série stratigraphique des Causses du Quercy, Journées 
AFK/AGSO/CFH 11, 12, 13 et 14 septembre 2008 ‐ Excursions en Quercy ‐ Livret‐Guide, 5‐10. 

Astruc  JG.,  Bruxelles  L.,  Simon‐Coinçon  R.  (2008b).  Les  principales  étapes  de  la  morphogenèse 
caussenarde, Journées AFK/AGSO/CFH 11, 12, 13 et 14 septembre 2008 ‐ Excursions en Quercy ‐ 
Livret‐Guide, 11‐16. 

Kuniansky EL. (2011). U.S. Geological Survey Karst Interest Group Proceedings, Fayetteville, Arkansas, 
April 26–29, 2011: U.S. Geological Survey Scientific Investigations Report 2011–5031, pp. 212. 

Valois R., Camerlynck C., Dhemaied A., Guérin R., Hovhannissian G., Plagnes V., Rejiba F., Robain H. 
(2011).  Assessment  of  doline  geometry  using  geophysics  on  the  Quercy  plateau  karst  (south 
France), Earth Surf Processes and Landforms, 39(9), 1183‐1192. 

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