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1. Introduction
Les dolines sont des phénomènes karstiques de surface correspondant à des zones
de dissolution préférentielles et traduisent des mouvements de terrain du sous-sol de
type affaissement ou effondrement. Bien que peu impressionnantes et souvent bien
intégrées dans les paysages, ces dernières sont fréquemment reliées au système
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2. Présentation du site
2.1. Contexte géologique
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sud. Ces plateaux calcaires ont subi érosion et dissolution durant plus de 80 millions
d’années et présentent des morphologies karstiques caractéristiques : dolines,
grottes, gouffres, réseaux de vallées sèches sillonnant la surface du plateau et buttes
isolées (Astruc et al., 2008a ; Astruc et al., 2008b).
La doline étudiée est localisée sur une parcelle agricole située sur la commune
d’Orniac (doline 1, figure 1b).
Au sein de la doline, les terrains naturels affleurants correspondent à des formations
de remplissages caractérisées par des cailloutis à matrice argilo-sableuse (Astruc,
1992). Elles reposent sur la formation de Vers constituée par des calcaires
micritiques bioturbés du Jurassique (Astruc, 1992).
Quatre méthodes géophysiques ont été mises en place sur le site d’étude (figure 1b).
Tout d’abord, une prospection électromagnétique basse fréquence EM34 a été
réalisée avec un espacement entre les bobines de 10 m (fréquence de 6400 Hz)
selon un maillage régulier de 20 m (cartographie étendue) et de 5 m (cartographie
resserrée) de manière à obtenir une carte de résistivité apparente de la zone sur une
profondeur d’investigation d’environ 7,5 m (champ horizontal) et 15 m (champ
vertical). Six profils combinant des tomographies électriques, des tomographies
sismiques et du géoradar ont ensuite été déployés. Soixante-quatre électrodes
espacées de 2 m avec un dispositif Wenner-Alpha et vingt-quatre géophones
verticaux 14 Hz espacés de 2 m avec neuf tirs marteau pour respectivement les
tomographies électriques et sismiques ont été utilisés. Les profils de géoradar ont été
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conduits avec des antennes de fréquence centrale 400 MHz de manière à obtenir
une résolution décimétrique et atteindre une profondeur d’auscultation pluri-métrique.
Cette méthode a été appliquée dans les secteurs identifiés comme présentant des
terrains relativement résistants, contexte favorable à cette méthode géophysique.
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présence d’argile. Une zone fortement résistante (> 2000 ohm.m) est néanmoins
observée dans la partie sud de la doline et pourrait correspondre à des terrains
calcaires très fracturés.
La cartographie resserrée à l’intérieur de la doline 1 permet une meilleure
caractérisation de la variabilité des mesures au sein de cette doline (figures 2b et 2d)
Les résistivités apparentes mesurées varient de 50 à 500 ohm.m. Pour le champ
horizontal (figure 2b), les zones de plus faibles résistivités (< 200 ohm.m)
correspondent bien au remplissage argileux de la doline (trait pointillé blanc et
orange, figure 2b). Les zones de plus fortes résistivités (> 300 ohm.m) sont corrélées
avec le calcaire sub-affleurant. Sur le champ vertical (figure 2d), les valeurs de
résistivités apparentes sont en moyenne plus importantes (> 300 ohm.m) ce qui
implique un toit du substratum calcaire localisé à une profondeur comprise entre 7,5
et 15 m. Une anomalie de faible résistivité apparente (entre 50 et 200 Ω.m) est
néanmoins détectée au sud-ouest du centre de la doline. Ce contraste de résistivité
d’orientation nord-ouest – sud-est pourrait correspondre à une zone préférentielle de
remplissage par des argiles de la doline ou à un enracinement argileux (trait pointillé
blanc et jaune, figure 2d).
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part l’analyse de polarité des ondes radars. Une atténuation importante des ondes
radars est ensuite observée plus au nord, et confirme le remplissage argileux de la
doline. Le radargramme obtenu pour l’extrémité sud-ouest du profil P3 (figure 4c) met
en évidence une première couche de sol, de nature argileuse, marquée par une forte
atténuation des ondes sur quelques dizaines de centimètres d’épaisseur. Une
réflexion bien visible marque ensuite l’entrée dans le substratum calcaire altéré. Au
sein de cette zone, une seconde réflexion est ensuite visible pouvant être interprétée
comme le passage dans le substratum calcaire compact.
L’interprétation conjointe de ces investigations géophysiques indique un remplissage
argileux uniforme de la doline d’environ 5 à 8 m d’épaisseur le long du profil P1
(figure 3d) et clairement asymétrique sur les profils P3 (figure 4d) et P5 (figure 5d),
l’épaisseur d’argile atteignant 10 m dans la partie ouest de la doline pour seulement
0 à 2 m dans sa partie est. Cette interprétation est en bonne adéquation avec les
résultats des cartographies d’EM34 (figure 2).
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4. Interprétation et conclusion
La doline se matérialise à la surface du sol par une dépression de forme globalement
circulaire. Le remplissage de la doline étudiée est caractérisé par des argiles
sableuses, provenant d'altérites. Les différentes méthodes géophysiques ont permis
une caractérisation géologique précise de la doline et sa cartographie sous-terraine.
Ainsi, les méthodes électromagnétiques basse fréquence et les tomographies
sismiques et électriques ont mis en évidence une zone de remplissage argileuse
d’une vingtaine de mètres de diamètre et de 10 mètres de profondeur environ. La
synthèse des données nous permet de remarquer un remplissage asymétrique de la
doline par l’argile avec un possible enracinement orienté sud-ouest – nord-est (figure
6). Aux vues des données géophysiques et de la bibliographie, il semblerait que
cette doline soit de type cuvette avec une dissymétrie structurale. Enfin la
prospection géoradar a permis d’identifier des cavités, localisées au sud-ouest de la
doline, de dimension métrique au sein du substratum calcaire (figure 6).
Références bibliographiques
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