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PRPS-436; No. of Pages 13 ARTICLE IN PRESS


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Pratiques psychologiques xxx (2017) xxx–xxx

Psychologie du sport
Développement des habiletés mentales et performance
sportive de haut niveau : la programmation
neurolinguistique appliquée à la pratique
compétitive du judo
Development of the mental skills of high-level athletes.
The Neuro-Linguistics Programming applied to the competitive
practice of the judo
W. Boughattas a,∗ , G. Missoum b , N. Moella a
a Institut supérieur de sport et d’éducation physique, Ksar Said, Issep Ksar Said, Manouba, 2010 Tunis, Tunisie
b Laboratoire CREF, université Paris Ouest Nanterre la Défense, France

Reçu le 12 mai 2015 ; accepté le 27 février 2017

Résumé
Introduction. – De nombreuses techniques et méthodes de préparation mentale adaptées à la compétition se
sont imposées dans l’environnement sportif. Parmi celles-ci, il convient de citer la programmation neurolin-
guistique (PNL). Sa méthodologie et ses différentes techniques se focalisent principalement sur la fixation
d’objectifs et sur l’amélioration de la gestion des états mentaux du sportif.
Objectif. – Cette étude vise à démontrer l’efficacité d’une intervention structurée autour d’une méthode
composite intégrant dans le même programme de préparation mentale, sur une période intensive de trois
mois, les trois séquences suivantes : la fixation d’objectifs sportifs, la pratique d’une technique empruntée à
la PNL, l’ancrage de ressources et des techniques qui lui sont associées pour en faciliter l’apprentissage et
un accompagnement personnalisé des sportifs durant la période compétitive.
Méthodes. – Un groupe expérimental composé de 20 judokas (10 filles et 10 garçons) appartenant à l’équipe
nationale junior tunisienne de judo, ont suivi ce programme, par comparaison avec un groupe témoin,
Résultats. – Une amélioration significative de ses habiletés mentales, aussi bien chez les garçons que chez
les filles. Les contrôles émotionnel, attentionnel, et cognitif, la motivation et la confiance en soi ont été tout
particulièrement améliorés.

∗ Auteur correspondant.
Adresse e-mail : wissalboughattas@yahoo.fr (W. Boughattas).

http://dx.doi.org/10.1016/j.prps.2017.02.001
1269-1763/© 2017 Société Française de Psychologie. Publié par Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.

Pour citer cet article : Boughattas, W., et al. Développement des habiletés mentales et performance
sportive de haut niveau : la programmation neurolinguistique appliquée à la pratique compétitive du
judo. Pratiques psychologiques (2017), http://dx.doi.org/10.1016/j.prps.2017.02.001
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Conclusion. – L’étude a montré l’intérêt d’utiliser, tout particulièrement, de la technique de l’ancrage de


ressources, pour solliciter, les habiletés mentales des sportifs, aussi bien en situation d’entraînement qu’en
compétition.
© 2017 Société Française de Psychologie. Publié par Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.

Mots clés : Habiletés mentales ; Préparation mentale ; Programmation neurolinguistique ; Judo ; Ancrage de ressources

Abstract
Introduction. – Many mental training techniques and methods adapted to the competition have been imposed
in the sports environment. Among these, mention should be made of NeuroLinguistic Programming (NLP).
Its methodology and its different technical focus mainly on setting targets and improving the management
of mental states of the athlete.
Objective. – This study aims to demonstrate the effectiveness of a structured of PNL in a mental preparation
program during three months. We use three sequences: setting fitness goals, practicing a technique borrowed
from NLP, anchoring resources and techniques associated with it to facilitate learning and coaching sports
during the competitive period.
Methods. – An experimental group composed of 20 Tunisian judokas (the junior national team of judo,
10 women and 10 men), have followed such a program of mental preparation in comparison with a control
group.
Results. – A significant improvement in mental skills, both in boys than in girls. The emotional, attentional
control, and cognitive, motivation and self-confidence were particularly improved.
Conclusion. – The study showed the value of using, in particular, the technique of anchoring resources, to
solicit, mental skills of athletes, both in situations of training and competition.
© 2017 Société Française de Psychologie. Published by Elsevier Masson SAS. All rights reserved.

Keywords: Judo; Mental preparation; Linguistic neuroprogramming; Anchoring of resources; Mental skills

1. Introduction

La préparation mentale des sportifs de haut niveau s’est imposée comme un moyen privilégié
de développer les habiletés mentales favorables à l’accomplissement de la performance. Les
travaux de Thelwell & Maynard (2003), Connaughton, Wadey, Hanton, & Jones (2008) ont
montré l’importance des habiletés mentales dans l’accomplissement de la performance sportive.
Les programmes d’entraînement mental mis en œuvre dans le cadre d’interventions structurées
visent précisément à aider les athlètes, à acquérir, à maintenir ou à renforcer des habiletés
mentales tels que le contrôle des états d’anxiété somatique et cognitive (Bakker, Kayser
Dilts, Grinder, Bandler, & Delozier, 1980) ou la confiance en soi (Garza et Feltz, 1998). Ils
puisent dans une grande variété de techniques et de méthodes, telles que l’imagerie mentale,
la relaxation, l’activation du dialogue interne (Kendall, Kane, Howard, & Siqueland, 1990), le
mindfulness, l’hypnose éricksonienne (Missoum, 2007). Parmi ces méthodes, il convient de citer
la programmation neurolinguistique (PNL).
En effet, cette dernière est une méthode de développement personnel conçue dans les années
1970 par les travaux de Bandler et Grinder (1981). Elle a figuré rapidement dans de nombreux
programmes de formation en entreprise. Par contre, son intervention dans le monde du sport a
été plus lente. La PNL tire son efficacité et son originalité de ses emprunts conjoints à la théorie
de la communication (Bateson, 1997 ; Watzlawick, 1884), aux neurosciences (Van Der Horst et
O’Connor, 1996) et à la psychologie du comportement (Bandura, 1997, Missoum, 1996).

Pour citer cet article : Boughattas, W., et al. Développement des habiletés mentales et performance
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Dans la pratique, la PNL a élaboré des moyens de codage originaux des modes de fonctionne-
ment personnel du sujet, c’est-à-dire de ses processus internes cognitifs (représentations mentales
et croyances), d’une part, et de ses comportements externes (Girod, 2007), d’autre part. La PNL
est fondée essentiellement sur l’identification et l’activation des perceptions sensorielles externes
et des représentations sensorielles internes (visuelles, auditives et kinesthésiques). La PNL four-
nit en particulier des outils permettant d’installer le sujet dans « des états mentaux et physiques
d’excellence. » (Cudicio, 2006). Par ailleurs, les travaux de Missoum (1991, 1994, 1996) et de
Thompson, Courtney, & Dickson (2002) ont permis de sélectionner les techniques de la PNL les
mieux adaptées au contexte sportif, de préciser leurs contenus et modalités d’apprentissage et de
les intégrer dans des programmes structurés de préparation mentale. Parmi celles-ci, l’une des
plus utilisées est l’ancrage de ressources mentales. C’est le cas, en particulier, de la technique de
l’ancrage de ressources qui peut faciliter l’accès du sportif à des états mentaux performants, pré-
compétitifs et compétitifs, propices à la préparation et à la gestion de la performance proprement
dite.
L’ancrage de ressources est une technique empirique qui permet d’activer sur commande des
états mentaux préalablement sélectionnés pour leur efficacité à contribuer à la performance. La
technique fonctionne selon le principe d’une association stimulus–réponse (Missoum, 1996). Elle
établit, par apprentissage, un lien direct, une association entre un stimulus sensoriel caractérisé
par un objet matériel ou mental et la conscience d’un état mental spécifique (la réponse mentale
recherchée). Cette association crée un état d’harmonie passager entre l’état mental du sportif et
le contexte spatiotemporel de la compétition à l’instant T. L’activité mentale engendrée par cette
association crée de nouvelles structures neuronales et laisse des traces durables dans les circuits
neuronaux du cerveau (LeDoux, 2003).
Dans la pratique, cette technique de gestion de ses propres états mentaux réactive des res-
sources mentales positives mises en œuvre avec succès dans des compétitions plus ou moins
récentes et stockées depuis par le sujet, dans sa mémoire épisodique (1). L’habileté qui consiste à
commuter dans des états mentaux appropriés à l’accomplissement de la performance est chez de
nombreux sportifs acquise de façon empirique, par l’accumulation d’expériences de la compé-
tition et la mise en œuvre répétée de certaines routines repérées comme les plus efficaces, car
systématiquement associées à la réussite. Cependant, l’apprentissage de certaines techniques de
préparation mentale tel que l’ancrage de ressources, leur permet d’optimiser cette habileté en la
rendant moins aléatoire et de se constituer un stock d’états mentaux performants, autonomes ou
combinés, appartenant aux trois catégories principales de calme, d’énergie et de confiance, préa-
lablement repérés comme indispensables à la réalisation de la performance sportive (Missoum,
1992).
D’un autre coté, les praticiens de la PNL se sont jusqu’à présent, davantage souciés de décrire
dans le détail le contenu des différentes étapes de l’apprentissage des techniques et les diffé-
rents processus permettant d’augmenter leur efficacité pratique, plutôt que de se focaliser sur
leur validation scientifique. La PNL a ainsi évolué de manière empirique. Cependant il existe,
contrairement à ce que prétendent certains détracteurs de la PNL concernant l’absence de publi-
cations scientifiques, certains travaux qui prouvent l’efficacité de cette technique, en s’appuyant
sur des protocoles expérimentaux. Certes, ils sont peu nombreux mais ils constituent des études
contrôlées démontrant l’efficacité de la PNL, comme méthode de préparation mentale. On cite
alors, les travaux Dixon et al. (1986) ceux de Dorn et al. (1983), d’Andreas et Andreas (1982) et
enfin ceux de Coe et al. (1985).
Précisément, notre étude a visé cet objectif. Dans celle-ci, nous faisons l’hypothèse qu’un
programme de préparation mentale intégrant un accompagnement structuré par la méthodologie

Pour citer cet article : Boughattas, W., et al. Développement des habiletés mentales et performance
sportive de haut niveau : la programmation neurolinguistique appliquée à la pratique compétitive du
judo. Pratiques psychologiques (2017), http://dx.doi.org/10.1016/j.prps.2017.02.001
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PNL et par l’utilisation de la technique de l’ancrage de ressources favorise l’amélioration des


habiletés mentales, aussi bien chez les filles que chez les garçons.

2. Matériels et méthode

2.1. Participants

Le programme mis en œuvre sur une période de trois mois a été appliqué à l’équipe nationale
tunisienne junior de judo, féminine et masculine. L’échantillon de l’étude est composé d’un
groupe expérimental mixte de 20 judokas de haut niveau, intégrant les deux genres (10 filles
et 10 garçons) et d’un groupe témoin mixte composé également de 20 judokas (10 filles et
10 garçons). Les deux groupes homogènes appartiennent à la même catégorie d’âge. Il s’agit de
sportifs juniors pratiquant la discipline du judo à haut niveau, et dont l’âge est compris entre 16 et
18 ans.
L’échantillon expérimental qui sera soumis au programme est constitué de judokas appartenant
à l’équipe nationale junior. Ces sportifs participent régulièrement aux compétitions de niveau
national ainsi qu’à des compétitions internationales. La moyenne d’âge de ce groupe est de 16 ans
8 mois pour les filles et de 17 ans 2 mois pour les garçons. Les filles ont une moyenne, de 6 ans et
2 mois de pratique du judo. Cette moyenne chez les garçons est de 7 ans et 8 mois. Les judokas du
groupe expérimental s’entraînent quatre heures par jour, 6 jours sur sept, soit au total, 24 heures
par semaine. Ce groupe n’a jamais bénéficié d’aucun programme d’entraînement mental.
Quant au groupe témoin, la moyenne d’âge des filles et des garçons est la même : 16 ans
4 mois. Filles et garçons ont le même nombre d’années d’expérience du judo, soit 6 ans 2 mois.
Comme le groupe expérimental, le groupe témoin n’a suivi, avant cette étude, aucun programme
de préparation mentale, ni bénéficié d’aucun accompagnement psychologique.

2.2. Procédure et matériel

2.2.1. Les prétests


Pour mettre en place le protocole expérimental de la PNL, nous avons tout d’abord procédé à
une évaluation (prétest) des habiletés mentales des deux groupes. Pour réaliser cette évaluation,
nous avons utilisé les quatre tests suivants :

• l’Échelle d’état anxiété en compétition (EEAC) validée par Cury, Sarrazin, Pérès, & Famose
(1999) est la version française de l’EEAC (CSAI-2, Martens, Burton, Vealey, Bump, & Smith,
1990). Cette échelle mesure l’état d’anxiété des individus quand ils sont confrontés à la
compétition sportive proprement dite, considérée comme une situation spécifique génératrice
d’anxiété ;
• l’échelle d’estime de soi physique, version française du Physical Self Perception Profile (PSPP)
de Fox et Corbin (1989), a été validée par Ninot, Delignières, et Fortes (2000). Reliant l’estime
de soi à sa dimension corporelle, cette échelle évalue les six dimensions suivantes : L’estime
globale de soi (EGS), l’endurance (E), la compétence sportive (CS), l’apparence physique (AP)
et la force (F) ;
• le questionnaire d’évaluation des états mentaux est la version française (Turgeon, 2009, De
Bressy, D’Arripe-Longueville, Van Wersch, & Golby, 2012) du Psychological Performance
Inventory (PPI) (Loehr, 1986). Il mesure le niveau de forme mentale du sportif au moyen des
sept variables : la confiance en soi, le contrôle de l’énergie négative, le contrôle de l’attention,

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le contrôle de la visualisation, la motivation, la gestion de l’énergie positive et le contrôle de


l’attitude.

Ces quatre épreuves permettent de vérifier l’effet du programme de préparation mentale sur
les habiletés mentales des judokas du groupe expérimental, les deux groupes, expérimental et de
contrôle, étant soumis à la même évaluation, avant la mise en œuvre du programme (prétests),
puis à l’issue de celui-ci (post-tests).

2.2.2. Le programme de préparation mentale


Le programme de préparation mentale a été mis en œuvre durant une période continue de
trois mois. À l’issue de ce programme, les deux groupes, expérimental et contrôle, ont passé
à nouveau la batterie de tests (post-test) afin d’évaluer son influence sur le développement des
habiletés mentales du groupe expérimental. Celui-ci est constitué de plusieurs étapes qui sont les
suivantes :

• le programme a démarré par des séances collectives d’initiation aux techniques classiques de
l’entraînement mental. Au cours de ces séances, les judokas ont appris à utiliser les techniques de
la respiration abdominale et de la relaxation, couplées à la visualisation mentale. Ces séances
d’une durée moyenne de 20 à 30 minutes se sont déroulées quotidiennement, à l’issue de
l’entraînement matinal, pendant une période de dix jours, soit dix séances au total ;
• les séances de préparation mentale individuelles ont été programmées avec une fréquence d’une
à deux séances par semaine. Ces séances, d’une durée moyenne de 30 à 40 minutes, se sont
étalées sur trois mois. Chaque judoka a ainsi participé à 12 séances de préparation mentale au
minimum et à 16 au maximum, soit 14 séances en moyenne.

2.2.2.1. Fixation d’objectifs. Parallèlement à la mise en œuvre du programme, chaque judoka


de la population expérimentale a été amené à se fixer un objectif individuel à très court terme
atteignable dans un délai inférieur à trois mois et quantifié en termes de résultat et de performance
technique à atteindre en compétition et un objectif à moyen terme, aligné dans le temps avec le
précédent.

2.2.2.2. L’ancrage de ressources. Dix à 14 séances ont été consacrées à l’apprentissage de la


technique de l’ancrage de ressources. Celles-ci se sont déroulées en deux phases. La première
phase, composée de 5 à 7 séances a porté sur l’apprentissage de la technique (déterminer le
registre sensoriel du sportif, choisir l’ancre-stimulus et l’état mental performant). La seconde
phase, composée également de 5 à 7 séances, a été consacrée à l’application de la technique de
l’ancrage de ressources dans deux contextes spécifiques, l’entraînement et la compétition.

2.2.2.3. Accompagnement personnalisé. À l’issue de chacune des 7 compétitions auxquelles ont


participé les judokas du groupe expérimental pendant toute la durée du programme de préparation
mentale, une séance d’accompagnement personnalisé a été systématiquement planifiée sous la
forme d’un entretien individuel.

3. Résultats

Pour vérifier les effets du programme sur les habiletés mentales des judokas, nous avons
comparé les résultats des deux groupes, expérimental et de témoin, à la batterie de tests, tout

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Tableau 1
Comparaison des données du prétest.
Tests Variables Groupe des filles Groupe des garçons

Expérimental Témoin p Expérimental Témoin p

L’échelle d’état anxiété Confiance en soi 27,4 26,9 0,160 26,7 27 0,840
en compétition
(EEAC)
Anxiété cognitive 20,7 17,2 0,770 15,2 17,5 0,230
d’état
Anxiété 19,3 17,3 0,290 15,7 15,1 0,540
somatique d’état
L’échelle d’estime de EGS 20,5 21,4 0,730 20,2 23,6 0,059
soi physique
VPP 18,6 19 0,060 21,3 22,2 0,600
E 21 17,5 0,290 17,9 17,8 0,940
CS 12,6 14,2 0,190 13,9 11,3 0,070
AP 8,1 9,6 0,120 10,7 11,4 0,490
F 10 8,6 0,690 9,5 9,9 0,740
Questionnaire Confiance en soi 14,3 14,2 0,780 15,3 15,5 0,870
d’évaluation des états
mentaux de Loehr
Contrôle de 19 18,6 0,390 17,5 19,8 0,140
l’énergie (−)
Contrôle de 18,5 17,2 0,490 19,3 18,8 0,770
l’attention
Contrôle de la 12,4 13,6 0,540 13,6 14,1 0,820
visualisation
Motivation 14,7 13,8 0,110 13,3 13,9 0,720
Contrôle de 14,1 13,2 0,820 13,2 12,3 0,570
l’énergie (+)
Contrôle de 14,8 12,4 0,060 13,3 12,9 0,740
l’attitude

d’abord, avant la mise en œuvre du programme (évaluation prétest), puis à l’issue du pro-
gramme (évaluation post-test). Pour ce faire, nous avons réalisé des analyses de covariance
(Ancova) dans lesquelles les habiletés mentales ont été traitées comme des variables dépen-
dantes, c’est-à-dire susceptibles d’être soumises à l’influence du programme de préparation
mentale.
La batterie des quatre tests prend en compte 16 variables. Le contrôle de l’anxiété compé-
tition est mesuré à l’aide des trois modalités : anxiété cognitive, anxiété somatique et effet de
l’anxiété sur le niveau de confiance en soi. L’estime de soi physique est mesurée à l’aide des six
variables suivantes : auto-évaluation de l’estime de soi globale, de la valeur physique perçue, de
l’endurance, de la CS, de l’apparence et de la force. Quant à la forme mentale, elle est mesurée à
l’aide des sept variables suivantes : confiance en soi, contrôle de l’énergie négative, contrôle de
l’attention, contrôle de la vision, niveau de motivation, gestion de l’énergie positive et contrôle de
l’attitude.
Pour vérifier les effets du programme de préparation mentale, l’analyse statistique a comparé
respectivement entre eux, les résultats des deux groupes de filles et ceux des deux groupes de
garçons (Tableau 1).

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Tableau 2
Comparaison des données du post-test.
Tests Variables Groupe des filles Groupe des garçons

Expérimental Témoin p Expérimental Témoin p

L’échelle d’état Confiance en soi 29,8 26,8 0,216 31,3 26,2 0,001
anxiété en
compétition
(EEAC)
Anxiété cognitive 13,7 17,3 0,009 11,1 17,8 0,001
d’état
Anxiété somatique 12,7 16,9 0,003 12,3 16,6 0,001
d’état
L’échelle d’estime de EGS 22,8 21,4 0,416 23,9 23,2 0,060
soi physique
VPP 21,7 19,1 0,021 23,9 20,1 0,004
E 18,9 15,4 0,002 18,3 17,5 0,472
CS 15,3 14,3 0,360 15,7 12,6 0,007
AP 10,6 10,7 0,001 12,6 10,5 0,007
F 10,1 10,1 0,001 11,6 9,7 0,129
Questionnaire Confiance en soi 17,7 15,5 0,008 18,5 15,4 0,007
d’évaluation des
états mentaux de
Loehr
Contrôle 23,6 16,3 0,001 23,3 20,5 0,043
del’énergie (−)
Contrôle de 23,1 15,7 0,001 22,8 18,2 0,001
l’attention
Contrôle de la 18,5 12,7 0,001 17,3 12,9 0,030
visualisation
Motivation 17,5 12,9 0,003 17,2 13,7 0,017
Contrôle de 17,7 13,1 0,020 15,5 12,9 0,049
l’énergie (+)
Contrôle de 18,7 13,7 0,001 16 12,5 0,002
l’attitude

Les soulignés correspondent au différences significatives qui existe entre les deux groupes (expérimental et témoin).

3.1. Analyse prétest

On ne constate (Tableau 2) aucune différence significative entre les groupes (p > 0,05). On
peut donc conclure à l’homogénéité des habiletés mentales des 2 groupes de filles et des 2 groupes
de garçons, avant la mise en œuvre du programme de préparation mentale pour le groupe expé-
rimental. Si des différences apparaissent entre les deux groupes de garçons et les deux groupes
de filles à l’issue du programme, on pourra donc considérer que ce dernier a eu un impact sur les
habiletés mentales des judokas.

3.2. Analyse post-test

À l’issue du programme de préparation mentale, une deuxième Ancova a été réalisée sur les
données recueillies lors du post-test. La comparaison des données a été réalisée, d’une part, entre
les scores moyens des 2 groupes féminins, expérimental et de témoin et, d’autre part, entre les
scores moyens des 2 groupes masculins, expérimental et de témoin. L’analyse de covariance

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35 expérimental

30 contrôle

25 ** **
**
** ** **
20
** ** ** *
**
15
** **
10

0
Anxiété somaque d'état

VPP

Contrôle de la visualisaon

contrôle de l’énergie (+)


Confiance en soi

Anxiété cognive d'état

EGS

CS

AP

Confiance en soi

Contrôle del’énergie (-)

Movaon

Contrôle de l'atude
L’échelle d’état L’échelle d’esme de soi physique Quesonnaire d’évaluaon des états Contrôle de l'aenon
anxiété en mentaux de Loehr
compéon
(EEAC)

Fig. 1. Histogramme comparatif des scores moyens lors du post-test pour les groupes filles. Note : la différence est
significative au seuil de 0,05. * : p significative ; ** : p hautement significative.

permet de déterminer si les différences constatées sont significatives (p < 0,05) ou hautement
significatives (p < 0,01).
À l’issue du programme de préparation mentale, l’analyse des données montre globalement,
une amélioration significative (p < 0,05) des habiletés mentales des deux groupes expérimentaux,
masculin et féminin par rapport à celles des deux groupes témoins.
L’analyse des données du groupe expérimental masculin montre, plus précisément, par rapport
au groupe témoin, un meilleur contrôle de l’anxiété, qu’il s’agisse de l’anxiété précompétitive
(p < 0,005) ou de l’anxiété en compétition. En compétition, l’anxiété est mieux contrôlée dans
ses deux modalités, cognitive et somatique et l’impact du contrôle sur la confiance en soi est plus
positif (p < 0,005).
Par ailleurs, les différents indicateurs de l’estime de soi physique n’ont pas été tous améliorés.
Seules l’ont été la valeur physique perçue (p < 0,005), la CS (p < 0,01) et l’AP (p < 0,01). L’estime
globale de soi n’a donc pas été améliorée de manière significative, de même que les indicateurs
d’endurance et de force (Fig. 1).
Enfin, les différents états mentaux évaluant le niveau de forme mentale ont tous été améliorés
à l’issue du programme : la confiance en soi (p < 0,01), le contrôle de l’attention (p < 0,005), le
contrôle de la vision (p < 0,05), la motivation (p < 0,05), la gestion de l’énergie positive (p < 0,05),
le contrôle de l’énergie négative (p < 0,05) et le contrôle de l’attitude (p < 0,005).
L’analyse des données du groupe expérimental féminin (Fig. 2) montre également, par rapport
au groupe témoin un meilleur contrôle de l’anxiété, qu’il s’agisse de l’anxiété précompétitive

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judo. Pratiques psychologiques (2017), http://dx.doi.org/10.1016/j.prps.2017.02.001
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35
** expérimental
contrôle
30

25 ** * **

20 **
** **
** * **
15
** **
**
10

Contrôle de la visualisaon
Anxiété cognive d'état

Anxiété somaque d'état

EGS

VPP

Contrôle del’énergie (-)


Confiance en soi

CS

contrôle de l’énergie (+)


AP

Confiance en soi

Movaon

Contrôle de l'atude
Contrôle de l'aenon

L’échelle d’état L’échelle d’esme de soi physique Quesonnaire d’évaluaon des états
anxiété en mentaux de Loehr
compéon (EEAC)

Fig. 2. Histogramme comparatif des scores moyens lors du post-test pour les groupes garçons. Note : la différence est
significative au seuil de 0,05. * : p significative ; ** : p hautement significative.

(p < 0,005) ou de l’anxiété en compétition. En compétition, l’anxiété est mieux contrôlée dans ses
deux modalités, cognitive (p < 0,01) et surtout somatique (p < 0,005). Mais, à la différence des
garçons, l’impact du contrôle de l’anxiété sur la confiance en soi n’est pas significatif (p = 0,216).
Comme chez les garçons, les différents indicateurs de l’estime de soi physique n’ont pas été
tous améliorés. Seules ont été améliorées, comme chez les garçons, la valeur physique perçue
(p < 0,05), et l’AP (p < 0,005), à la différence des garçons, l’endurance (p < 0,005), et la force
(p < 0,005). Comme chez les garçons, l’estime globale de soi n’a donc pas été améliorée, et à la
différence des garçons, l’indicateur de CS ne l’a pas été non plus.
Enfin, comme chez les garçons, les différents états mentaux évaluant le niveau de forme mentale
ont tous été améliorés à l’issue du programme :

• la confiance en soi (p < 0,01) ;


• le contrôle de l’attention (p = 0,001) ;
• le contrôle de la vision (p = 0,001) ;
• la motivation (p < 0,005) ;
• l’énergie positive (p < 0,05) ;

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sportive de haut niveau : la programmation neurolinguistique appliquée à la pratique compétitive du
judo. Pratiques psychologiques (2017), http://dx.doi.org/10.1016/j.prps.2017.02.001
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• le contrôle de l’énergie négative (p = 0,001) ;


• le contrôle de l’attitude (p = 0,001).

4. Discussion

L’analyse statistique des données recueillies a montré que le programme de préparation mentale
a influencé de façon positive les habiletés mentales des vingt judokas juniors tunisiens appartenant
au groupe expérimental.
L’effet du programme d’entraînement mental a été positif, aussi bien chez les hommes que chez
les femmes, sur le contrôle des émotions, c’est-à-dire sur le contrôle de l’anxiété. Les résultats
obtenus montrent que le niveau de l’anxiété a diminué. L’impact du programme sur le facteur
affectivo-émotionnel paraît alors comme une de ses principales caractéristiques.
Ce constat objectif a été confirmé lors d’entretiens réalisés à l’issue des compétitions nationales
(championnat de Tunisie) et des compétitions internationales (grand prix de Tunis) avec les
judokas. Ils ont en effet rapporté lors de ces entretiens qu’ils ressentaient une amélioration de
leurs habiletés mentales. Cette amélioration s’est caractérisée pour eux par l’acquisition d’une
perception plus fine des moments de faiblesse mentale qu’ils parvenaient à contrôler grâce à une
meilleure gestion de leurs états émotionnels. La technique de l’ancrage de ressources leur a donc
appris à réguler, dans l’action, leur niveau de stress et d’anxiété.
La préparation mentale a donc eu un effet favorable sur la gestion des états émotionnels avant et
durant la compétition. Ce résultat vient confirmer les travaux de Cogan et Petrie (1995) et de Garza
et Feltz (1998) qui considèrent que la préparation mentale est indispensable à l’accomplissement
de la performance. Cet effet, massif chez les garçons, a été, bien qu’important, un peu moindre
chez les filles.
Le programme a également montré sa capacité à optimiser les niveaux de confiance en soi et
de motivation. Lors des entretiens réalisés à l’issue des compétitions, les sportifs ont rapporté que
la facilité d’accès à l’état mental performant, grâce à l’activation de l’ancre, les plaçait dans des
dispositions mentales de motivation extrême et de grande confiance en leurs capacités.
L’effet a été également positif sur l’amélioration des six états mentaux de Loher. La confiance
en soi, le contrôle attentionnel, le contrôle de la vision, le contrôle de l’attitude, la motivation,
l’énergie positive et le contrôle de l’énergie négative ont tous été améliorés. Le contenu spéci-
fique du programme, intégrant techniques de respiration, de relaxation, de visualisation mentale,
d’ancrage de ressources et de simulation mentale de situations sportives, a grandement favorisé,
en les liant, l’amélioration du contrôle de l’attention et celle de la visualisation mentale. Dans le
même registre, que celui du contrôle des réactions émotionnelles qui a été amélioré, le contenu
du programme a également favorisé le contrôle des comportements et des cognitions. L’impact
sur la motivation, la gestion de l’énergie positive et le contrôle de l’énergie négative complètent
les bénéfices mentaux de l’entraînement à un tel programme.
Enfin, l’effet du programme au niveau de l’estime de soi physique s’est révélé plus spécifique
que global. À l’issue du programme, la bonne perception de sa valeur physique qui est associée
chez le judoka à des sentiments de fierté, de satisfaction et de confiance envers son soi physique
(Fox et Corbin, 1989), a été améliorée aussi bien chez les filles que chez les garçons. Des quatre
domaines physiques directement dépendant de cette perception positive, seul l’attrait pour sa
propre AP qui est conjointement associé à l’attraction qu’elle produit sur autrui a été amélioré
aussi bien chez les filles que chez les garçons. L’amélioration de ce paramètre peut être liée à la
spécificité du judo qui muscle et sculpte le corps des sportifs davantage que la pratique d’autres
sports. Les trois autres domaines physiques, la CS, l’endurance et la force, spécifient quant à

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eux les effets du programme en fonction du genre. En effet, chez les garçons, seule la CS qui
renvoie à la bonne perception de ses aptitudes motrices dans l’activité sportive, à sa capacité à
apprendre de nouvelles habiletés dans sa propre discipline et à son goût pour la fréquentation
de l’environnement sportif a été améliorée. Chez les filles, ce sont l’endurance (la capacité à
maintenir un effort dans la durée), la perception de sa propre force (F) (sa capacité à l’utiliser
avec confiance dans des situations de confrontation sportive la requérant), qui ont été améliorées.
Les effets différentiels du programme en fonction du genre sont également à noter en ce qui
concerne l’influence du programme sur le contrôle de l’anxiété. Tandis que l’impact positif du
programme est identique chez les filles et chez les garçons en ce qui concerne les deux modalités
cognitives et somatique de l’anxiété, il en va autrement en ce qui concerne la troisième modalité,
concernant l’effet du contrôle de l’anxiété sur le niveau de confiance en soi des judokas. Beaucoup
de travaux de recherche explorent cette interaction entre l’anxiété et la confiance en soi (Jones,
Hanton, & Swain, 1994). Alors que l’influence du contrôle de l’anxiété sur la confiance en
soi est significativement positive chez les garçons, elle ne l’est pas chez les filles, même si on
note cependant chez elles, une amélioration non négligeable de la confiance en soi au cours du
programme. Mais par rapport au groupe filles-témoin, la différence n’est pas significative.

5. Conclusion

Définie par Driskell, Copper, et Moran (1994) comme l’ensemble des techniques et des
méthodes utilisées à des fins d’amélioration du niveau des performances des athlètes, la pré-
paration mentale permet d’installer le sportif de haut niveau dans des conditions mentales et
comportementales favorables à l’atteinte de ses objectifs. Si l’on prend en compte l’ensemble
des habiletés mentales évaluées au cours de cette étude comparée, on peut considérer que pour
la quasi-totalité d’entre elles, les effets du programme d’entraînement mental conçu à partir de
la méthodologie et des techniques de la PNL se sont avérés particulièrement bénéfiques pour le
groupe expérimental. Le programme a également permis d’optimiser les performances collectives,
aussi bien féminines que masculines.
Comme nous l’avons déjà noté, la PNL, tant dans l’utilisation de sa méthodologie que dans celle
de ses techniques, n’avait jamais été appliquée en Tunisie à des sportifs de haut niveau. Aussi, la
méthodologie et la technique utilisées ont d’emblée suscité l’intérêt en raison de leur caractère de
nouveauté et d’originalité. Elles ont permis, en particulier, de rompre la routine des méthodes de
préparation mentale habituellement utilisées : la respiration, la relaxation ou l’imagerie mentale.
Par ailleurs, l’intégration, à l’intérieur du programme, de l’application de la technique de
l’ancrage de ressources sans assistance, dans des séances d’entraînement qui sont souvent
marquées par la répétition et un style de management plutôt directif, a permis aux judokas d’y intro-
duire une certaine dose d’autonomie, et, dans une certaine mesure, d’en modifier l’ambiance. La
même opération a été répétée dans la gestion des compétitions et a donc produit les mêmes effets.
Ces différents critères de changement des habitudes aussi bien à l’entraînement qu’en compétition,
et de nouveauté de la technique utilisée ont pu jouer un rôle favorable dans l’investissement des
judokas tunisiens à l’égard du programme qui leur a été proposé. En stimulant sur un mode créatif
et autonome, des capacités d’analyse, d’anticipation et de réajustement de l’action en fonction
du déroulement de la compétition, la technique de l’ancrage de ressources permet au sportif de
disposer d’une panoplie d’états mentaux personnels préalablement explorés et sélectionnés par
lui-même, et de les activer en fonction de ses besoins, aussi bien à l’entraînement qu’en compéti-
tion. Grâce cette technique, conçue comme un moyen efficace de s’installer durablement dans des
états mentaux performants propices à la mise en œuvre de comportements efficients, les judokas

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tunisiens ont pu prendre conscience de leur potentiel mental et des moyens dont ils disposaient
pour le solliciter à bon escient, en fonction de leurs besoins spécifiques.
D’un autre coté, la fixation d’objectifs, inhérente à la méthodologie de la PNL, a installé
en chaque judoka, un niveau de motivation favorable à l’investissement dans le programme et
à l’accomplissement de ses performances. L’assignation du but a permis d’orienter l’attention
des athlètes vers l’aspect pertinent de la tâche motrice, de mobiliser l’effort, et d’inscrire cet
investissement dans la durée, c’est-à-dire d’accroître la persévérance de l’athlète. Elle permet
enfin de faire adhérer le sportif à la construction de stratégies mentales appropriées, au sein
desquelles est intervenue la technique de l’ancrage de ressources.
Jusqu’à la réalisation de cette étude, la PNL n’avait encore jamais été utilisée en Tunisie avec
des sportifs de haut niveau. Pour ces derniers, la méthode et la technique ont donc d’emblée suscité
l’intérêt, du fait de leur nouveauté et de leur originalité. Ces différents critères de changement
des habitudes et de nouveauté ont pu jouer un rôle favorable dans l’investissement des judokas
tunisiens à l’égard du programme qui leur était proposé.
Cette étude a montré l’efficacité du programme de préparation mentale mis en œuvre et ses
effets positifs, tant sur le développement des habiletés mentales des judokas juniors tunisiens du
groupe expérimental (filles et garçons) que sur leurs performances sportives. En phase avec les
travaux de Latour (2012), pour qui tout système d’action tire son efficacité d’un « type particulier de
liaison, et d’association », il convient pour conclure, de considérer que l’efficacité du programme
de préparation mentale mis en œuvre pour les besoins de l’étude, tient également à l’enchaînement
harmonieux de ses différences étapes.

Déclaration de liens d’intérêts

Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts.

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